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Full text of "L'Union médicale : journal des intérêts scientifiques et pratiques, moraux et professionnels du corps médical"

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l’ffllON  MÉDICALE 


Paris.  —  Typographie  Fii-ix  Maiteste  et  C%  rue  des  Deux-Porles-St-$auveur,  22. 


LTNION  MÉDICALE 

JOURNAL 

DES  INTÉRÊTS  SCIENTIFIQUES  ET  PRATIQUES 

MORAUX  ET  PROFESSIONNELS 

DU  CORPS  MÉDICAL 


Rédacteur  en  Chef  :  M.  le  docteur  Amédée  LATOUR. 


Gérant  :  M.  le  docteur  RICHELOT. 


NOUVELLE  SÉRIE. 

TOME  VINGT-NEUVIÈME 


9  0  0  •;  s 


PARIS, 

AUX  BUREAUX  DU  JOURNAL, 

RDE  Dü  Faüboürg-Montmartre,  56. 

ANNÉE  1866. 


..lA'/iaiioT.  [j!(  xiiAaaua  xrjA 

.05  ^’îffTaikKTy,o!é-aaaoi[!i4’ï  îï<j 


,'Mtnk  uàmé 


Vingtième  année. 


Ko  1. 


Jeudi  4  Janvier  1866. 


imm  MEDICALE 


PRIX  DE  L'ABOXNEMENT  : 

PODU  PARIS 
BT  LES  DÉPARTEMENTS. 

1  An . 32  fr. 

«  Mois .  17  I) 


BUREAU  D'ABOXMMEVr 
rue  du  Faubourg-Montmarlre, 

S8,  n  Paris. 

Pans  les  Départements, 
Ghét  les  prineipauA  Libraires, 
El  dans  tous  les  Bureaux  de 
l’osie,  et  des  Messageries 
Impériales  et  Générales. 

Ce  Journal  parait  trois  folo  par  Semaine,  le  MAIIDK,  le  JIKIJI»!,  le  SAMEDI* 

et  forme  ,  PAR  ANNÉE ,  4  BEAUX  VOEUMES  IN-S»  OE  PI.US  DE  600  FACES  CHACUN. 


JOURNAL 

tES  15TÉEÊTS  SCIESTIEIQEES  ET  PEATIOCES, 

«ORJBX  Bf  PROnSSlOHEtS 

DU  CORPS  MÉDICAL. 


ce  qui  coneernc  la  Rédaction' doit  cire  adressé  à  M.  le  Docteur  AmédAe  l.AXOïjn  ,  Rédacteur  et 
eonccrne  rAdministration,  à  M.  le  Gérant,  rue  du  Faubourg-MonUnai-tre,  56. 

!  Les  Lettres  et  Paquets  doivent  être  affranchis. 


AVIS. 

Quelques  collections  de  la  première  série  de  I’Union  Médicale, formant  11  volumes 
in-folio,  peuvent  encore  être  cédées  par  l’Administration  du  Journal ,  aux  conditions 
suivantes  : 

La  collection  complète,  soit  les  11  volumes,  1847,  1848,  1850  à  1858  inclusive¬ 
ment.  Prix  :  235  francs. 

.Cette  collection  sera  livrée  en  feuilles,  avec  les  Titres  et  les  Tables  des  matières 
Chaque  année  ou  volume  séparément  :  # 

Tome  1er,  1847,  relié.  .......  25  fr.  - 


2e,  1848,  relié.  .  .  . 

3e,  1849 . 

4e,  1850 . 

...  25  fr. 

.  .  .  (épuisé). 

...  30  fr.  (rare). 

6e,  1852 . 

.  .  .  25  fr. 

7e  1853 . 

...  25  fr.  (assoB  rare). 

> 

8e,  1854 . 

.  .  .  15  fr. 

» 

9e,  1855.  . 

.  .  .  15  fr. 

» 

10e,  1856 . 

.  .  .  15  fr. 

» 

Ile,  1857.  . . 

.  .  .  15  fr. 

)> 

12e,  1858.  ...  .  .  . 

...  15  fr. 

Chaque  volume  en  demi-reliure,  3  fr.  en  sus. 

frais  de  port  et  d’emballage  à  la  charge  de  l’acquéreur. 


La  nouvelle  série  de  I’Union  Médicale,  format  grand  in-8'>,  a  commencé  le  1er  jan¬ 
vier  1859,  et  forme  en  ce  moment  28  beaux  volumes  grand  in-S®  de  plus  de  600  pages 
chacun,  avec  Titres  et  Tables  des  matières. 


L’année  1859 , 

soit  4  volumes,  prix 

25  fr.  en  feuille 

30 

L’année  1860, 

id. 

id. 

id. 

L’année  1861 , 

id. 

id. 

id. 

L’année  1862, 

id. 

id. 

id. 

L’année  1863, 

id. 

id. 

id. 

L’année  1864, 

id. 

id. 

id. 

L’année  1865, 

id. 

id. 

id. 

L’UNION  MÉDICALE. 


AGENDA  MÉDECIN 

De  300  ^ages  relié.à  l’anglafse.  —  Prix  franeq  ;  1  franc  en  linibres-posle. 
Chez  rédileur,!  1,  rue  Baillet,  Pans. 

EAUX  MINÉRALES  DE  VAIS 


ACIDULES,  GAZEUSES,  BICARBONATÉES,  SODIQUES,  analysées  par;  O.  HENRI, 


Source  ferre-ursenicale  de  la 

.  Tlicrraalilé  13° 

Saint- Dan 

.4ligolellc 

Précieuse 

Pésircc 

Magdeleine 

Dominique. 

* - 

1  .  ' 

— 

— 

— 

— 

Acide  carbonique  libre . 

1.425 

2.095 

2.218 

2.145 

2.050 

Bicarbonate  de  soude . 

1.480 

5.800 

5.940 

6.040 

7.280 

Acide  sulfurique  libre,  t .  .33 

—  dépotâeSe . 

0.040 

0.263 

0.230 

0.263 

0.255 

—  de  chaux.. ....  ..i .' 

•0.310  j 

0.630' 

0.571 

0.520 

Arséniate  » 

—  de  magnésie  ...... . 

0.120 

0.750 

0.900 

0.672 

Phosphate» 

—  de  fer  et  manganèse. 

0.006 

0.024 

0.010 

0.010 

0.  029 

Sulfate  » 

Chlorure  de  sodium — , . . 

0.060 

1.200 

1.080 

1.100 

0.160 

—  de  chaux . 1 

Sulfate  de  soude  et  de  chaux. . . 

0.054 

0.220 

0.185 

0.200 

0.235 

Chlorure  de  sodium.  .1 

Silicate  et  silice ,  alumine . 

0.080 

0.060 

0.060 

0.058 

0.097 

Matières  organiques, .  J 

lodure  alcalin,  arsenic  et  lithine. 

indice 

traces 

indice 

indice 

traces 

2.151 

7.826 

1  8.885 

9.142 

9.248 

Ces  eaux  sont  irès-agrêables  à  boire  à  table,  pures  bu  coupées  avec  dû  vin.  Un  ,  excès 
d’acide  carbonique  efla  proportion  heureuse  des  bicarbonates  calciqués-magnésiéhs,-  en  font, 
malgré  la  plus  riche  minéralisation  qui  soit  connue  en  France,  des  eaux  légères,  doucesi 
essentiellement  digestives.  'Dose  ordinaire  une  bouteille  par  jour.  (Indiquer,  autant  que  f  omble 
la  source  que  l’on  entend  prescrire.)  Emplois  spéciaux  :  SAINT-JEAN,  maladies  des.organes 
digestifs;  —  PRÉCIEUSE,  maladies  de  l’appareil  biliaire  ;  DÉSIRÉE,  malàcîiës  dé  l’appareil 
unnaire;  —  RlGOLETTE,  chlorose^anémie;  —  MAGDELEINE,  maladie  dé  Tapparêil  sexuel.' — 
DOMINIQUE,  cette  eau  est  arsenicale,  elle  n’a  aucune  analogie  avec  les  précédentes,  fièvrés 
intermittentes,  cachexies,  dyspnée,  maladies  de  la  peau,  scrofule,  maladies  organiques,  etc. 

Les  eaux  de  ces  six  sources  se  transportentet  Se  conservent  sans  altération  ;  elles  se  trouvent 
dans  les  principales  pharmacies  de  France,  au  prix  de  630  c.  ta  bouteille. 

L’ établissement  thermal  de  Vais  (Ardèche)  est  ouvert  du  1“  mai  au  31  octobre.  (  Chemin 
de  fer  de  Lyon  à  Marseille,  —  station  de  Montélimar  ou  Privas.) 


FABRICATION  EN  GROS  DEPUIS  1854. 


L’accueil  que  le  Corps  médical  a  fait  k  notre 
produit,  et  son  emploi  dans  les  hôpitaux,- témoi¬ 
gnent  des  soins  excessifs  apportés  à.  sa  prépara-, 
tion  et  de  sa  force  digestive  toujours  égale. 

Elle  est  administrée  avec  succès  dans  les  Dys¬ 
pepsies,  Gastrites,  Gastralgies ^  Aigreurs ,  Pi-- 
îuites,  Diarrhées  et  Vomissements,  sous  forme 
d’iElixip,  -Win,  Sirop,  Prises, 

Pilules  ou  »»ragées. 

Pour  éviter  les  contrefaçons ,  exiger  le  cachet 
BOUDAÜLT  et  la  signature  : 

Décôt.  - .  Pharmacie  Hoi-roT  j  rue 
;  des  .Lombard^ ^  24.  Paris. 

COLLODION  ROGÉ- 

Depuis  vingt’ans lè  Collodion ‘èiâstiquè  ou  mé¬ 
dicinal  est  préparé  spécialement  à  la  pharmacie- 
ROGÉ,  et  les  nombreuses  expériences  qui  ont  établi, 
son  efficacité  dans  les  Péritonites,  les  Érysipèles,,, , 
les  Rhumatismes,  la  Variole,  les  Entorses  et  les 
Inflammations  en  général,  onÉfoutes  été  faites  avec 
le  Collodion  Rocé,  12,  r.  Vivièâne.  Prix  :  2-50  le  fl.' 


VITTEL 

Les  eaux  ferro-magnésiennes  bicarbonatées  fai¬ 
bles  de  da.  Grande  Source  de  Vittel  (Vosges)  sont 
souveraines  dans  le  traitement  de  la  Goutte,  de  la 
Gravelle,  du  Catarrhe  de  Vessie,  et  de  toutes  les 
maladies  d’estomac. 

^  Alors  que  .les  auteurs  et  les  médecins  se  plai¬ 
gnent  que  lés  eaux  analogues  s’altèrent  par  le 
.transport,  ils  constatent  tous  que  celles  de  Vittel 
conservent  au  loin  toutes  leurs  propriétés. 

’Sôùrce  Marie  :  Magnésienne' sodique,  laxatiée. 
Source  des  Demoiselles  :  Ferrugineuse  bicaft. 

Bains  de  la  Frégate  la  \ille-de-Pans, 

Sous  la  directionde  M.  le  docteur  Joly.  • 
llydrotbcrapln  complète.— Bains  siniples 
et  médicinaux.  —  Bains  et  Boticlics  d’enw 
de  mer.  —  Bains  dl’Eàux  minérales  natu¬ 
relles  à  rmytirofére  de  Màlhleu  (de  la  Drôme). 

—  Salle  d’xnlialatiou.  —  Bains  de  Valeur, 
Kusises,  etc.  —  .fumigations.  —  Uymnase. 

—  Cabinet  de  consultation  pour  MM.  les  Médecins. 
Ce  bel  établissement  est  oUyert  toute  l'année.— 

Bestaurant.  Calorifère.^  Prix  très-modérés. 


L’UNION  MEDICALE. 

Jeudi  4  Janvier  1866. 

SOMHAIRG. 

I.  Paeis  :  Sur  la  séance  de  l’Académie  de  médecine.  —  II.  Patholobie  générale  :  De  la  dyspepsie  et 
des  maladies  dyspeptiques  au  point  de  vue  de  la  pathologie  générale,.  —  III.  'Vaccination.  —  IV.  Aca  ¬ 
démies  ET  Sociétés  savantes.  (Académie  de  médecine).  Séance  du  2  Janvier  :  Correspondance. 
Présentations.  —  Le  typhus  contagieux  des  bêtes  à  cornes.  —  Société  d’hydrologie  médicale  de  Pa¬ 
ris  :  Correspondance.  —  Communications  scientifiques.  —  V.  Coderier.  — VI.  Feciiiéton  :  Chro¬ 
nique  départementale. 


Paris,  le  3  Janvier  1866.  ■ 

BULLETIN.' 

Sur  la  séance  de  l’Académie  de  médecine. 

Il  nous  a, été  doux  de  voir  inaugurer  l’anuée  académique  par  unç  séance  pleine 
d’intérêt  et  même,  vers  la  fin,  par  un  dialogue  vif  .çt  animé.  Nous  aimongrAca- 
déraie,  et  nous  le  lui  prouvons  de  temps  à.  autre  en  cherchant  à  la  pousser  y çrs  des 
changérrients  et  des  môdidcations  qui  accroîtraient  certainement  son  influ.enée  et  son 
action.  Laissons  dire  ét  faire  les  récriminations  et  les  dénigrements;  l’opiipipn  sait 
bien  dans  quel  journal  elle  trouve  la  critique  «incère,  et,  les  aspirations  ye^s  le  pro¬ 
grès  et  ravenir.  Que  nos  accusateurs  énumèrènt  les  idées  qu’ils  oniémises,  les  aptes 
quMis  ont  prdyoqués,  les  piaiivaise^  tendances  qu’ils  ont  .ç'ontbàttuèsj  les  principes, 
qii’iis  ont  défendus,  alors,  noqs. pourrahs  faire  aussi  notre  inventaire,  et  noqs , verrons 
dé  quel  côté  penche  la  balancé  dés  services  yendus,  ou  tout  au  moins  des.  bonnes 
intentions.  En  attendant,  nous  allons  reprendre  nos  labeurs  annuels  avec  Ip  désir 
de  mieux  faire  encore,  èt  sans  aucun  souci  de  ces  tristes^  attaqués,  dont  le  mobile 
et  le  but,  hélas!  sont  beaucoup  trop  apparents  pour  égarer  qui  que, ce  soit. 

Séance  d’inauguration  intéressante,  avons-nous  dit.  En  prenant  le  fauteuil  de  la 
présidènèe,  M.  Bduchardat  a  prononcé  une  allocution  vivernerit  applaudie.  Il  était 
bien  éûr  de  faire  Vibrer  la  corde  des  regrets  en  rappelant  Malgaigne,  frappé  sur  ce 
fauteuil  même  que,  malgré  tous  les  con.seils,  il  n’avait  pas' voulu  quitter.  M.  Bou- 


FEUILLETON. 


chronique;  OÉPARTEIMENTALE. 

I.  Facultés  ét  Écoles  ;  errata:—  II.  Mélangés  sclëntifiqües.  —  III.  Étrennes. 

Comment  ouvrir  la  chronique  au  début  de  celle  nouvelle  année,  honorés  confrères  ?  J’avais 
préparé  à  votre  intention  et  pOur  vos  étrennes,  un  joli  bouquet  d’actüaütés,  arlistement  dis- 
poséi  dans  lequel  les  nouvelles-et  les  bruits  du  jour  étaiènl  discrètement  placés,  dissimulés. 
C’était  fait  pour  satisfaire  votre  curiosité,  calmer  votre  impatience;  car, perplexes  et  anxieux, 
vous  attendez  sans  douté  des  explications  et  des  éclaircissements  sur  des  faits  qui  vous  lou¬ 
chent  de  si  près.  Mais  mon  Égérie  consultée  m’a  fait  rengainer  mon  compliment.  Le  pro¬ 
noncer,  le  réciter,  bien,  a  dit  l’oracle  ;  mais  l’imprimer  serait  dangereux.  Il  nC  me  reste 
qu’à  le  jeter'au  feu  et  à  vous  souhaiter;  et  à  moi  aussi,  dés  temps  plus  propices.  Laissez-moi 
donc  vous  offrir  simplement  mes  vœux  sincères  pouf  la  réalisation  de  vos  désirs,  le  succès 
de  vos  entreprises  et  la  guérison  de  vos  malades;  puisqu’aussi  bien  il  faut  me  borner  à 
réliicidatlon  de  faits  qui  ne  sauraient  entraîner  que  des  communiqués  et  des  avertissements 
confraternels,  que  nous  sommes  aussi  heureux  de  provoquer  que  de  recevoir. 

Faculté  de  Strasbourg.  —  Nous  avions  prévu  ,  avec  raison,  que  l’enseignement  de  l’ana¬ 
tomie  pathologique  et  de  rhistologie  ne  pouvait  manquer  à  cette  Faculté.  Le  tableau 
officiel  des  cours  pour  le  semestre  d’été  nous  le  confirme,  et  nous  montre  que  là,  les  trà- 
vaux  sont  aussi  actifs  en  été  qu’en  hiver.  Au  lieu  de  se'  relayer  comme  ici,  profes- 
Tniop  XXTX,  —  Nmirclte  série,  | 


2  L’UNION  MÉDICALE , 

- ... — f  ■:  t  .  1. ^  - 

chardat  a  raconté  la  visite  faite  à  M.  le  ministre  de  l’instruction  publique,  dont  les 
promesses  ont  été  très-accenluées  pour  l’amélioration  des  tristes  conditions  dans 
resquelles  se  trouve  l’Académie.  Il  nous  souvient  d’une  allocution  de  M.  le  mimgtre 
lui  mème,' prononcée,  il  y  a  plus  d’un  an, devant  l’Académie,  et  daiis  laquelle  ces 
mêmes  promesses  avaient  été  également  faîtes.  Rien  ne  s’est  encore  réalisé,  ce  n  est 
probablement  pas  la  f^ute' de  M.  le  rninistré;  maîs  toujoiirs/efet-ü  que  I  Académie  est 
a  ta  Ypille  de' n’avoir  n^i  l’eu  ni  lieu.  ,  _  ,  ,  , 

M.  Tardieu,  à  qui i’Aeadsémie  a  donné  presque,  l’unanimité,  a’pcoupé  le  fauteuil  de 
vicé-président.  Dédommagement  honorable'  ét- précieux,  puisqir’il-est:  le-  résultat  du 
vote  libre  et  spontané  de  ses  collègues,  des  pénibles  circonstanèds  dans'  lésqüélles 
s’est  trouvé  placé  le  doyen  démissionnaire  de  la  Faculté.  A  l’occasion  de  M.  Tar¬ 
dieu,  an  journal  a  osé  écrire  contre  nous  une  phrase  odieuse.  Odieuse!  parce  que  le 
fait  de  n’avoir  pas  exprimé  nos  sympathie^  pgur  celte  bien  regrettable  démission 
est  le  contraire  de  la  vérité;  odieuse!  parce  que,'  sans  péril  pour  le  journal  que  nous 
avons  l’honneur  de  diriger,  sansummixtion  inconvenante,  dans  une  situation  assez 
tendue,  nous  ne  pouvions  rendre  plus  expressive,  ni  plus  conforme  ^  nos  sentiments, 
la  pensée  qui  nous  animeiet  qui  est' bien  connüé' 'dé  M'.  Tardieu.  Jarnais,  jamais,  dans 
ce  jôurrial,  n’a  été’ çt  •lie  èera  poussé ’cé  éfi  sâüvagé  et  cruel  :  Vse^victîs!  D’ailleurs,, 
il  n’y  à  pas  dé  vaincu  péÏÏr  iioüs,  et  M.  tardiéu,’  a  notre  aVis'  sort  du  décanat  plus 
grand  et  plus  fort  qu’il  ri’y  est'  eptré.  C’est  précisément  cq  qu'ê  nous  avons'  dit  du 
décanat  dé  M.  Rayer.  ’  ,  .  '  ‘  ,  ’  '  '  '  ,  :  ■  .  .  , 

Après  les  compliments  d’usage,  qd  il  est  regrettable  quë  la  Presse,  qui  rend  tant 
de  services  à  l’Acadéiniej  n’ait  pas  troüvé  Une  petite  part,  1$  séance'séiéntîtî'que.a;, 
comiiiencé,  bien  commencé,  car  c’est  M.  Boulèy  qui  l’a  ouverte  par  un  discdùrs  qùd 
nous  appellerions  charmant,  n’était  la  gravité  du  sujet  et  du  lieu;  spirituel,  si  nous 
ne  craignions  de  nuiié  â'  l’orateur.  Que  de  gens,  eneffet,  qui  çf oient  encoire  qu’on  n.e 
peut  être  sét’ieux  '^vee  chariné  et ‘sàvairt  avec  esprit  !  L’Académie,  jièureuserne.nt,  ne 
p'àrtàgé  pas'èé's  abomittabléé'  doctritfcé,  o'n’i’a  bien^  applàjidiseemènlâqui  ont 
accueilli  M.  Rouieÿ.;'';  ="1;?  ‘  ..  r 

L’orateur  a  pris  pour  thème  la  comrqunication  tres-importante  faite  par  M.  Leblanc, 
mardi  derniét,  sur  le  typhus  céntagieux  du  Jardin  d’acclimatation.  lia  rqcoqte  le§ 
désastres  de  I  Angleterre,  où,. grâce  qvee .système  de  liberté  qui  trouve  chez  nous  de 

setirs  éi  agrégés  continuent  leurs  cours  pu  changent  dy''m  L’ignorance  "de  ce  fait 
imprévu  avait  seule  motivé  notre  rem  a'iquii.|:ûniirtie.ïit”  pré  voir,  par  exemple,  que  M.  Ehr- 
raann,  qui  joint  déjà  à  ses  fonctions  de  doyen  .l’enseignement  de  l’anatomie  normale  en 
hiver,  y  fait  succéder  encore  celui  de  l’anatomie  pathologique  en  été?  M.  Morel  fait  succéder 
de  même  l’histologie  à  l’anatomie  dêscriptiVè,  et  ainsi  de  là  plupart  de  ses  collègues.  Des  pro¬ 
fesseurs  titulaires  remplissent  là  par  surcroît  les  chaires. coippléraeutalres  gpspécjales  récem¬ 
ment  instituées,  et  pouf  lesquelles  de  nouveaux  professeurs  ont  ëtë’nômmés  ici’.  Ainsi  figu¬ 
rent  dans  le  sémestre  d’été  une  clinique  ,  des  maladies  ides  enfants,  par.  M.  .Tuurdes;  celle 
d’ophthalmologie,  par  M.  sioebfii’i  celle  des  maladies  syphititiques  et  cutanées,  .par  M- Mi¬ 
chel,  et  une  clinique  des  vieillards,  inconnue  ici,  par  M.  Goze.  Je  ne  puis  que  louer  et  admi¬ 
rer  tant  de  zèle,  et  l’on  en  sera  certainement  surpris  et  étonné  . à  .Paris,  si  j’ajoute  que  des 
conférences  et  des  exercices  pratiques,  véritables  répéptiona  des  cours,  sont  établies  en  per¬ 
manence  par  les  agrégési.  Il  .est;  beau  et  exemplaire  de  voir  .ceux  qui  se  consacrent  à  l’ensei¬ 
gnement  s’y  dévouer  en  entier  et,  ne  pas  s’en  servir  comme,  d’iin  marchepied  pour  arriver  à 
la  clientèle  et  à  la  fortune.  C’est  là  un  gage  assuré  pour  les  .  pare;nl$  et  pour  l’Étatque  les 
élèves  dans  une  telle  Faculté  ne  peuvent  faire  àutrement  que  d’y  acquérir  une  bonne 
et  solide  instruction. 

Faculté  de  Montpellier.  —  Sans  pouvoir  nous  étendre  de  môme  sur  l’enseignement  à  Mont¬ 
pellier,  nous  devons  dire,  que  l’histologie  y  est  comprise.  D’après  .le  compte  rendu  annuel  de 
M.  le  doyen  B^ard,  ce  conj’s  a  été  fait  par  MM.  Saint-Pierre,  agrégé,  ,pl  fiasse,  prosecteur. 
Les  études  et  les  exercices,  pratiques,  les  iravàux  manuels  y  . sont  d’ailleurs  reconnus  et  pm-r. 
clemés  dela  plus  haute  nécessité,  et  pn  nouveau  règlement, e$t  soumis  en  ce  moment  à, 
l’apprpbalion  de  l’autorité  pour  les  rendre  plus  éffiçaces.  Espérons  de  l’avenir, 


LtlMcy^MteDICÂtÉ/ .  . _3 

rareà  et  impMdérits  admiràtéiirs*  Tèpid'émie  peut  impunément  faire,  perdre,  à  l’agri- 
cplture  ceptainpf  de  mille  de  bôjes  à, cornes  et  d^s  centaines  de,  millions  j  .en  Hol¬ 
lande.'  ôü  une,‘actioh:  çentrhle  ést'  paralysée  J  nippfQipeox'i.^p  Bel- 

gïqüé;  qüi  a  ’b'iî  lé'bon  éspri^  dé  gardér'  là'  Tégisiafe'n  française  sous  faquellç'.elle  a 
vécu,  ce  qui  Ta  préser\ée,.de  grands  malheurs  ;_.efl  France,,  enfin,. où  .pps  loi.s  protec¬ 
trices  trouyent  j^arrôut'Pàcfipn’proùipt^^  ce  quj  l’q. 'garanfie 

dèl’inyasiôn.^,  ..  .  -.ï  ,  '\ii. 

''Çé;tabt eau  saisissant  à  .éié  tracé  de;  main  màitrp.  ;  ■ 

‘  iïais  ori  né  pense  janiàis'à  tout.  '  •  ■  •  ...  ' 

L’administration  française  a  bien  interdit  l’entrée  en  France, des  grands  ruminants 
venant  de  pays  infectés |  mais  on  a  laissé  l’entrée  libre  aux  petits  ruminants,  et  deux 
innocentês’gâzellés  'ac*fiétées  chez  un  marchand  de  Longes  quÿ  les  avait^onduites 
aü “chëmin  'dê'îêiÿ  dans  uff'vëhTcùlf  Te^^  ■'Fpo'ftërdss'"yîanUes“cônf àmin  ,  cés 

deux  jolies  bêtes,  acheiéeà,  parMe  ïïàfdîn  d1dcMmâtafibn,'nri:t  été  prises  de  typhus 
après  leur  arrivée,  et  l’ont  communiqué  nux, grands  et  aux  petits  ruminants  de  î’éta- 
biiss9mqnt;.piep,plu^j  ct,;^0.içi  e,n  .gjigi  l’,o|i;serYg|i9n  est  guçtopt  Importante; n-la  çon-^ 
tàgiôn  a  gagné  une  espèce  éloignée  aés|  .rurninapts,  deux  pécaris,  sorte  de  sanglier 
d’Amérique  fort  rapprochée  de  notreporc,  et,  il  faut  le  dire,,  bien  plus  rapprochée  de 
l’espèce  nùinàTrié‘ que 'ie’boèhf,  le' mouton  ët  là  è^àélM  '  ' 

Grâce  aux  précautions  prises  avec  autant  dé'^rapidlté'-que  d’énergie,  le  mal  a  été 
étouffé  dans  son  berceau,  et  nul  retentissèment  iï’en  a  eu  lieu  aux  environs. 

M.  Bpuley  a  fait  ,çe  récit  ayeç.,yeryO;,^et,iip.^,|tirç,,oettq^çpns,éqi:^çn^^^^  qaCj, quoique 
l’expériepce  du  Jardin  d"accliraa/ation  ait  çté  fete  par  le  hasard, ..elle  a  été  completq.. 
et  bien  mieùx  réussie  queVs.i  épe. eût,, été, p^,é^;néd^tép^ËÜ^^  coûtera ;peut-êtrç  20,000  fr. 
à  l’État çertairiement  aucun  Çoyps,  legislati fn’eitt  yolé.une.parqille  somnié. pour  d^.ter- 

rniner  jusqu’à  quelles  espèpes  s’é,tendait  la  contagion  dp  typhus . 

,  Quoique'  de  nqinhfeux  applaudissements,  aient  ' 'accueilli  le  ..discours  de  M.  Bou-. 
lëÿ,  M..BouillaUd,  en  .critiqùe  peut-être  un'peu.éxigeant  ,,  ne  s’est  pas  .montre  salisr', 
fait.  Il  a  blâmé  là  dénomination  de  typhus  contagieux. des  bêtes  à.  cornes,  qui  peut 
induire  en  erreur.  Là, nature  et  .les  caractères  de  çette  maladie  ne  ressemblent  en 
aucune  façon  au  typhus  dç  VespèCé immaine.'  L’çxpqi^gnçç  du  Jardin  d’acclimatation 
lui  paraiLmsuffisante  p,(nn\  qu’on  puisse  .en  induire  .d^princjÿp^e^ 

...Ceip-est  pourtant  pas  que  l’ftàatomie  y.  fleurisse,  Témoin  le  dernier  concours  pour.la  place 
di’aide.d’anatoipie,,;  que  malgré  l'a  générosilé.  du  .  recteur,  M.  le  doçteur  Donné^;  offrant  au 
vainqueur  le  bel  ÂUas.d’analpmie  de  .Bourgery  ,et,  JACob,,  n^g,  pu  réunir  deux  .concurrents.  < 
Seul,  M.  René  Benoît  .s’èsFprés.enté  et  a  ^t.é  noipcné  .^aas  lutte.  Il  a  qû  le  regueuêr.  car  :  .. 

A  vaincre  sans  péril,  on  triomphe  sans  gloire!  ■  '  ' 

.  Exception, 'dira-l--6n,,‘Pfop,  Car  la^ptà.ée  dé  chéf  dés.iràvatix  çlnniiques  n’à'  a'ùssi  réuni  qiie  , 
deux  .dandidais  pour  la'  dispülér.  ‘C’est  d’ailléurs  un  fai'l,  l'éÇ.Qnnu  et  déploré  par  M,  je  D'ôyep  ’ 
lUi-mêtne,  que ié  concours  est  p'éü  ën  honpeur'VSi'ofitpellieri  du  moins;'pàrhn  les  él'é.V'es  qui,.^ 
«  malgré  là  valèür  cOnsi|lë'iaiifé| des.  réçppa pensés .etTécl'if  ‘d,e  leur  .difiribuiipn , ,  né  se,  pré-  ‘ 
séntéh't  pàs,Ç  ces  lutte.ssi‘1)ppo,i4lÀespou.r  le  .'vainqueur...')!  ’ ‘  f  ' 

■Quant  aümouYéménl.dès.èièyés,  à  en.  juger  par  le  npmbre  desi'nscrlptions’f'égûlièrement 
prisés,  moins  heureux' qU'e" Paris,  Montpellier,  pe'.les''a,,pàs'  vusàug.menter.  sèqsibienaent 
durant  la  dernière  année  scolaire.  Elles  ont  été  de  631  contre  629  l’année  précédente. 
Toutes  les  autres  ont  été  allouées  et; le  membre  en  importe  peu,,  si  ce  n’est,  pour  constater 
l’étendue  du  privilège  accordé  à  cette  Faculté;  Elles  s’élèvent  à  66â,  â3  de  moins  que  l’an 
passé.  Malgré  ces  allocations  d’inscriptions,  les  ajournements  aux  examens  ont  été  encore 
moindres  qu’à  Paris  et  à  Strasbourg  :  ils  n’ont  été  que  de  1  :  8.  ^  , 

Rien  donc  de  bien  notable  dans  ce  rapport  annuel,  sinon  le  soin  de  l’auteur  à  mettre  en  - 
relief  le  mérite  de  ses  collaborateurs  et  à  signaler  jusqu’à  leurs  moindres  travaux.  Mais  il- 
faut  louer  sans  réserve,  le,  beau  discours  d’introduction  de  Ab.  le  professeur.  Eonssagrives  à 
son  cours;  morceau  lilléraifé  tout  à  fait  boJ’s  ligne  comme  le  précédent.  C’en, est  d’ailleurs 
la  suite.  Au  lieu  de  la  santé,  c’est  la  maladie  dans  ses  rapports  avec  l’hygiène.  Proclamant 


L’UNION  MÉDICALE. 


comme  l’a  fait  M.  Bouley.  Positivement,  M.  Bouillaud  veut  faire  des  réserves  et  ne 
se  sent  pas  convaincu.  ... 

Alors  un  colloque  piouarit,  plus  qu’une  discussion,  s’est  établi  entre  MM.  Bouil-, 
laud,  Leblanc,  Bouley  et  Jules  Guérin,  après  lequel,  comme  toujours,  chacun  a  gardé 
son  opinion.  ' 

Une  vacance  a  été  déclarée  dans  la  section  d’anatomie  pathologique. 

Pourquoi  une  section  d’anatomie  pathologique?  Pourquoi  pas  une  section  d’étio¬ 
logie,  ou  de  diagnostic,  ou  de  symptomatologie?  Qu’est-ce  qu’un  anatomo-patholo¬ 
giste  qui  n’est  pas  pathologiste,  ou  un  pathologiste  qui  n’est  pas  anatomo-patholo¬ 
giste? 

Réponse,  s’il  vous  plaît. 

Amédée  Latour. 


PATHOLOGIE  GÉNÉRALE. 


DE  LE  DYSPEPSIE  ET  DES  MALADIES  DYSPEPTIQUES  AU  POINT  DE  VUE  DE  LA  PATHOLOGIE 
GÉNÉRALE  ; 

Lu  à  la  Société  d’hydrologie  médicale  de  Paris  ,  dans  la  séance  du  27  novembre  1865 , 

Par  M.  le  docteur  Durand-Fardel, 

Vice-Président. 

La  dyspepsie  tient  une  telle  place  dans  la  médecine  thermale,  et  elle  s'est  trouvée 
si  souvent  introduite  incidemment  dans  nos  discussions,  que  j’ai  pensé  qu’il  pour¬ 
rait  y  avoir  quelque  intérêt  à  en  porter  devant  vous  la  question. 

J’ai  l’intention  d’appeler  votre  attention  sur  quelques  points  de  l’histoiré  dé  la 
dyspepsie  qui  touchent,  pour  la  plupart,  à  la  pathologie  générale.  Il  ne  sera  point 
quèstion.  dans  cette  communication,  des  eaux  minérales.  Si  les  points  de  vqe  que  je 
vous  présenterai  sont  justes,  les  déductions  pratiques  en  découleront  d’eÜes-mémes. 

Comme-  ce  n’ést  point  une  histoire  de  la  dyspepsie  qué  j’ai  l’infentidn  de  vous 
présenter;  pcrniettez-moi  de  vous  signaler  les  différents  sujets  que  je  me  proposé  de 
traiter  :  !<>  la  constiUitiori  nosologique  de  la  dyspepsie;  2®  la  distinction  de  la  dys- 


surtqut  la  supériorité  de  l’hygiène  thérapeutique  de  la  médecine  ancienne  sur  la  nôtre",  il  a 
pris  texte  de  nombreuses  digressions  historiques  pour  le  prouver.  Il  s’ést  ainsi  trouvé  d’ac¬ 
cord  avec  l’École,  dont  il  est  membre,  pour  louer  le  passé  et  s’y  rattacher,  mais  en  en  faisant 
la  juste  part.  L’hygièné  alimentaire,  rexpéctalion,  l’abus  des  voyages,  ont  été  l’Objet  dé  ses 
principales  remarques,  et  elles  sont  assez  piquantes  pour  que  chacun  chefchè  à  lés 'apprécier 
à  la  source.  •  ,,  !  .  . 

École  de  Bordeaux.  — Ici  le  cpntraste  est  frappant  avec  Montpellier  par  Je  progrès  continu 
de  l’enseignement  et  raugmenlalion  des  élèves.  De  315  en  1861-62,  lès  inscriptions  s’y  sont 
élevéèsà  39Zi  l’année  suivante;  dOS  en  1863-6Zi,  et  à  432  durant  la  dernière,  soit  plus  des 
deux  tiers  de  celles  régulièrement  prises  à  Montpellier.  Le  nombre  des  élèves  s’est  éje’vé  à 
130.  Il  faut  faire  honneur  de  cette  progression  continue  à  l’administration  activé,  paternelle 
et  aussi  tolérante  qu’éclairée  de  M.  Gintrac  père  pour  sa  chère  École.  Trois  nouvelles  chaires 
y  ont  été  instituées;  et  tandis  que,  sous  ce  rapport,  Montpellier  n’a  que  des  vœux  à  émettre, 
ce  sont,  au  contraire,  des  remercîments  que  Bordeaux  exprime. 

École  de  Limoges.  — -  M.  Bardinet  constate  aussi,  en  directeur  jaloux  de  ses  succès,  que 
celle-ci  continue  dans  sa  voie  progressive.  De  38,  les  étudiants  inscrits  se  sont  élevés  à  41,  ce 
qui,  avec  les  16  élèves  stagiaires  en  pharmacie,  forme  un  total  de  57,  nombre  respectable 
pour  une  École  ainsi  placée.  L’augmentation  des  élèves,  surtout  en  pharmacie,  est  particuliè¬ 
rement  due  à  la  valeur  tout  exceptionnelle  de  l’enseignement  qu’ils  y  trouvent.  Sur  11  can¬ 
didats,  9  ont  été  admis  ù  la  dernière  réunion  du  jury. 

Des  encouragements,  des  conseils  paternels  aux  élèves  ont  couronné  ce  simple  exposé 
annuel.  Les  grands  exemples  de  dévouement  dont  M,  Raymondaud,  professeur  adjoint,  a  nourri 


L’UNION  MÉDICALE. 


pépsie  et  ûe  la  gàstralgiè;  ^^  L’ étiologie' pathogênique  de  la  dyspepsie;  4»  les 
rapports  de  la  dyspepsie  avec  les  afections  constitutionnelles  ou  diathésiques. 

La  dyspepsie,  dans  le  sens  généralement  admis,  est  caractérisée  par  des  troubles 
variés  de  la  digestion,  que  l’on  suppose  indépendants  de  toute  altération  organique 
dé  l’estomac.  Je  dois  ajouter  que,  dans  les  considérations  qui  vont  suivre,  le  duodé¬ 
num  né  d,oît  pas  être  séparé  de  l’estomac,  dont  il  n’est,  physiologiquement,  que  la 
continuation.,  '  ’  :  : 


Il  ësf  nécèssaire,  si  l’on  veut  se  fairè  une  idée  nette  de  la  dyspepsie  ét  de  s'es 
variétés,  ainsi  que  de  sa  pathogénie,  comme  de  son  étiologie,  il  est  nécessaire  dé  se 
réprésentér  le^  conditions  qui  président  à  l’accomplissement  régulier  de  la  digestion, 
et  qué  |e  vous  dertiande  la  per.missiph  de  mettre  rafildément  soùs  vos  yeux.  ' 

La 'digestion  :représèritê  une  .opéfatioh'  chimiCd-vitale  très-complexe  ,  dont'  les 
termes  lés' plus  immédiats  sOpt  :  1®  là'présence  d’alimérits  convenablement  prépares 
par  nnsaiiyaiibn’ et  la  mastication  ;  2o, là  sécrétion  de  liquidés  spéciaux  destihés.  à 
agii'  Sur  elié’cliiniiquèmènt  ;  3o,un  erisemblé  dé  contractions  musculaires,  pour  acti- 
vërleur  mélange  ;  40  dés  git?;  jirovenant,  soit  de  l’estomac,  Soit  de  l’opératibn  diges- 
tive' ellé-riièrne,'  ét  devant  avoir  pour  effet  dé  faciliter  les  différents  temps  dé  la 
digestion.  '  ^  ' 

il  ne  fëut  pérdre  de  vue  aucun  de  ces  points,  si  l’on  "veut  se  rendre  compte  des 
Sÿrbjitômés  dé  la  dySpépsie.  Mais' if  est  dés  conditions  plus  éloignées,  et  qui  ne 
paraissent  pas  moins  essèntielles  a  l’accomplissément  de,  la  digestion  :  elles  appar- 
tiénriént  à  la' cjfculajtion  sanguine  et  à  l’innervation.'  ’ 

Il  ne  sé  fait  pas,  dé  digéstm  une  hyperémie  actuelle  dé  l’estomaC  insigni- 
tîànte  s’il  né  s’agit  qüe  de  quelques  matières  A  digérer  ;  importante  s’il  s’agit  d’une 
proportion  notable  d’ailments,  d’uh  repas.  Ce,tte  hyperémie  est  en  rapport  avec  l’ac¬ 
tivité  toute  partlculièré,  mais  tQÜté  tempô'rairé.,  des  sécrétions  gastro-intestinales  à 
l’instant  de  la  digestion,'  èt  avec  l’activité  non  moins  particulière  de  la  contractilité 
dé  l’éstomaë  et  de  l’intestin,  'fout  porte  à  ôfoiré  en  outre  qu’Une  sorte  d’éréthisme 
hérveux,  ou  de  congestion  nerveuse,  né  joue  pas  un  moindre  rôle  dans  ce  concours 
de  phénômènèS.  '  '  "  ' 


'son  discours,  séfbnt  une  .excellente  semence  déposée  dans  leur, esprit  et  leur  cœur,  et  qui  ne 
peut  manquer  d’y  gérniér  et  d’y  fructifier.  ' 

,  ^pole  rfe  iVanfes.,.— C’est  bien  plus  à  rappeler  le  passé  qu’à  inventorier  le  présent  que 
s’est  appliqué  M.  Hélie,  tellement  que  le  rapport  annuel  ne  fait  connaître  le  nombre  ni  des 
élèves,  ni, dés  inscriptions,  ni  des  examens.  Interrogeant  les  annales  de  la  ville,  il  a  retracé 
rhistorique  de  l’ancienne  Faculté  de  médecine,  fondée  en  léfil,  en  signalant  toutes  les  vicis- 
situdes  et  les  changements  que  l’enseignement  médical  a  subis  depuis  dans  cette  ville.  Ce 
discours,  utile  à  Thistoire  de  l’art,  révient  donc  de  droit  à  notre  savant  bibliophile  Chéreau. 
Nous  ne  saurions  y  voir  que  l’occasion  propice  de  lè  prononcer  à  l’inauguration  d’un  nou¬ 
veau  et  somptueux  bâtiment  de  l’École,  et  peut-être  la  prochaine  transformation  de  celle-ci 
,en  Faculté,  comme  il  est  permis  de  l’inférér  des  paroles  suivantes  de  M.  le  Recteur  de 
l’Académie  :  «  En  présence  d’une  transformation  si  heureuse  ét  si  complète,  qui  élève  l’École 
de  médecîrie  de  Nantes  au  premier  rang  parmi  les  Écoles  de  l’Empire,  il  n’est  personne  qui 
ne  comprenne  que  de  nouvelles  destinées  s’ouvrent  pour  ellé,  et. qu’elle  est  appelée 
ê  prendre,  dans  Un  prochain  avenir,  un  plus  grand  développement.  »  Montrer,  par  les  par¬ 
chemins  et  les  privilèges  de  ses  aïeux,  que  l’on  a  dès  titres  à  cette  nouvelle  dénomination, 
c’est  l’appeler,  la  légitimer  et  la  justifier  d’avance.  Noblesse  oblige,  surtout  en  Bretagne. 
Tout  pn  négligeant  le  présent,  cette  exhumation  du  passé  pourrait  donc  bien  être  une  œuvre 
"d’avenir.  .  '  , .  ,  "  ' 

Rappeler,  invoquer,  comme  des  titres  de  gloire,  les  noms  de  ses  anciens  lauréats  qui  se 
distinguent  â  Paris,  est  d’ailleurs  une  touchante  tradition  de  cette  École.  Les  noms  de 
MM.  Mahot,  AUiniont  et  Nedelec,  nommés  internes,  ont  ainsi  été  proclamés  de  nouveau. 
Celui  dé  M.  Aftgè1’,'que  dés  succès  antérieurs  avaient  souvent  fait  reteiîtir  dans' cette  soleu- 


L’UNlOl^,, MÉDICALE. 


Mais  il  ne  fayt^pas.consicl^érer  .^çuletneijt  le  fa^ilvr^ê^  dopj^Je.çongestjon  saiir 
guine  et  r^er.V.edséj  iqiiié.r,edtfi  à  l!)i,.dig!es,tionr  Jl  faut  cQnsj&é^rep,  et^ÇpXo.  l.aptitnde^sde  là 
sanguiflcadpn'ptVle  llin^rvàtipn  a  jou,rnip^  n(^pe^sakes,  S9if,.9|lip?iques, 

soit; dynamiques, .  ^  i  .s'-  :  !■  ■>■  •.  - 

'  ie  résume  ce  'qui' p.rëçède  '  pdpr/qne  la 

les  conditions,  suiy^  régjis.ènf  soqs  Ips/fp.pmps  pt  4àn^  jeS  p'r,^^ 
lo  pféparaiîbn  Ües  àlirhenls'  par  lés  pïiénorriénes'  buccaux  ;  2o  agitation^  Qi^.bpl  ali¬ 
mentaire;  3“  sécrétion  de  sucs  particuliers;  4»  présence  d’une  atniosphëré  gazeuse. 

' —  D’une  autre  part;  1°  hyperémie  sangJine  et  afflux  nerveux  suffisants;  2’  consti- 
tutipn  du  S.a/ig^pl^ptaCdpjr innervation  appropriées  a<ux  ph,énpqiènes,dpnt  d^ 

Çes!.prpi|gpmêqps,'-'dqpt  jè:y,pu.s,p^  '(^‘’p^cuser  l.e-  éaractpre^élpiiiènta.ire.  spnt.sinr 
guiièrpnient  impprtants/â  cpnsidéypri^  npus_  dpnnent,yérit,abiemeni  lapl^^^^ 

la  dyspPpsipVjÉ’p^pffe^.j  il  fau,i,ieqQn.ipaîfre,g  ce  qui  vî.endra.lypiiblerquejjqq’.uM 
Ig  naprndreidé;;pês4°j!^ii‘^ii^  s; <|,e  tpuie  aït.ératipp  de  Tpstoniaa .lp;irm,è'me, 
devià.pUiéP.ût'ta'jlipyqpir  unp.cauppide  d^  j’entçndspar sa,rép.étijlipn, ^ 

,4!un\trpni)Ie  passager, i;  4Ï  qn  rpsgltéra  ^sifnpipniqai  upp 
^igfistfpn  pgniiiipinqçijdentpiieroep.t^  inipprjtapqp,,jPn^,.à,i|n,cef;- 

tain;(^egréi  unpii%d;ig^?/toW,0,ri;9'pus,yeprp.ns  tpnt.  a  P  l’iAdî.- 

gé4'iou^4i  ^S^A'prqs'Ljsi  rnpipfîr  qde  celles  d’un  gçarjd  npmbiîp  "(ip  dyspepsies,  tngii's 
accïdenîélies  ët' passagères,  au  lieu  d’être  durables  et  habituelles.  '  ’  ’  ,  ; 

,,,jCejtgb.l,eau  dP.S,,.çpndi|ipns,.physiolpgiquea,,ile  ,1a  digestion  nemous.  m,et.p.as,,s,ènlë- 
mént.suilà  ypieid^fpcausps.de  Ja^XapapM®  idl  nous  rp’nd^cp.j^pie  encore  deë, diverses 
formés  que  pept  rqyêtir  la  dyspepsie,,et  dontje  rvais. dire  quelques  mots. 

Lorsque  l’ôn  considère  la  mùitipliçité  d.es  .epoditions  néces§q^es  à  l’aecp^^ 
mept^di’PAq  digqgtionr  régnlièrer  îV,,npdaut'  pgs's’étqnn^^^^  frëqpençe'; de  jg  dys¬ 
pepsie.;, Il  dauls’ltoqnçrj^.ancogt.r^^^^^  qae',  4aqsdes  'cpndrüpns  artificielles jd’, existence 
qnq  nnds.cré^ila  ,spcTé,td,;df)^  lq,raon4e\nersoit,, pas, dyspeptique,;, Maïs, d^hal?}^ 
dëteî;mine  .une  sorte  d’entï;aîueni,ent  .de  .iidrgânism'e,  qui  ,se  prêtei  .heureusement' anx 
oircpnstanc.es.les  pl.pSjdefavqrable^pù.il.éstpbligédeëse  monypir. j  ,  , 

.  ..  Dans'  ie,tat,abso,iunifint,nprrnai,  'o,në^n^^^^  pas  copscleacë  de  la 'digestion,.,  Cependant 
on  peutpiçsqu^tpul’puis^isurtQulsiXdp  j^  attention,  perGe.vo.ïy, un ;pe.u  de. refroi¬ 
dissement,  dé  lourdeur  générale,  de’ pesanteur  intellectueile,  de  bespin  de.-.rspQg, 

,nité,.,a  surtpjpl  été  pcrlaipé.pQpr  sa  .au  concours  des  prix  de  l’interpat  et  sa 

publication  splendide  m  Ti''aiÙ~ic6nographîque  ^,d«s .  maladies  c/î^rurgicàlex,  édité., par  la 
librairie  Germer-Bailljère.  Ce, nionuaient,scientirique,‘  unique  ën.son  genre,  et  don^  la  .beauté 
ët‘ la  rapidité  dyiéëüi'iott  dek' 'qiiâtre  pyem  livraisons  parées,  c6nt|ààn't  3^  plëiiôlies 
dqioriéés  iri-Zi°  etd^'ndtdiirëésës  graVurè^sur  bois,  .font  si  biéh  àùgéëèr  dè  la  séité^iiortera', 
en  ëffet,  je  ném^  dé  f ànefen  étéye,  dëjPËcqfé'dé  Na'n lés,  déjà  nôtpîré  parmïnpusëdans  tûüU^ 
lëspsidiés  du^ inondé '^vitis^ïpn'à^  p,ar''ëëléi''du  maUr^ilIuëtre  ’qui  a  gravé' Jé  siétï  àü  fron¬ 
tispice;  en  fornaat.d^üijépr^  Aüësi  bien |séé,t-ils1’éu pis 'darfs' le  Concert  d’éloges  et  de 

fèlicitatioïïs;qüé‘ém  /y.y  '  '  '  .  "  ■  “  , 

.  'La  i^écèptiôb;deS;']ph'àV|nàefê^  4^4ss4tlé''4:’j:l,'  à  Lî'tüogés,  et  signalée  éélÜnle 

la  d.tp'hortion  ïayôkbl'ê;  ’a  été  .ëhcdk  MtMéIéyéèjfcî.'Sur  7  cà'ndîdatsl  6  ont  été  VéiiW; 
à  Bordeaux,  23  :  33;  tandis  quéj;;sur  7  é^ndlqatgâu^titk^d^  de  santé,  2  sënlètaénl 
tint  été  admis  id  ét.  2,  :  Z(  tâ. .Celté  ipé^-klfté,,  signalée  dans  ia  dernîèrë  C/iroruVwë»  èsl  dône 
•flàgknté;  J^y'iiëyiens: avec; intention.; ‘ ' 

'  j  que  le'4  droité'  ‘ni  les  po'si'tîoiis  '  dé  cés  deüx 

brdVéS  de'p.ralicléns.ne  sppt  'Idéniiqùeé;?,lééptiaMàcléns  üé’4eùvent  se  présenter  bfei^^ 

dans  lës;;dépàrténidn'ts'où  Mégé  une  Eâcullé.'ti^c.éord'ëM'dis  alors  les  jurys  de  Pâtis,  ètras- 
Mqqlpellfér  /ëüfaîënt  seuls,  à  sé  montrer  rigpu  vIs-à-vis  des  offlciérs  dé  santé 
p'tiur  établir  l’équilibrë  dés  silù'àl'lons  ;  tatidië  que'c’ést  partout,  sauf  quelques  jurys  du  Midi. 

la  .différence  arbitraire^ .de  rappliçalion  de  la  loi,, dans  les  deux  cas,  est  donc  impos- 
s.lblé.,Jeqe  constaté  kpq.en'qpprécier  pi  la  justice,  ni  '  ''  '  ' 

II.  Des  diversés,  tibsekélibns  cllbiqitegde  fin  d’année' qui  s’iraposéçt  à  ratleniipn  figure 
•en  prègiièré  ligée  un  'caf  tl^vP^’pi^Psùs  hypèrlropluquè  dé  la.  langue,  obsei’vé  et  opéré  fi 


L'iiNlON  MÉDI(!;ÂLE. 


comtnë  si  l’orga^iSme,  attentif  à  râeté  îiDfjbrta'fit  ^ui  s’àcübridplit,  süspendait  tn'biîien: 
tanément  sdfi  activité  générale,  pôur  la  çoncenfre'f  sur  rorÿane  qui  en  est  le  siège. 

'  Il  n’est' sans  dôdté  pét^sbnte'qui'  n'’âli  éprouvé  cek  sensations  à  un  certain  'degré'; 
beaucoiip'  d’une'  ’ïndrtiére  nbtablë  et’  après  chaque;. repas.  Ce  n’est  pas  là 'un  état 
maladif/fce  n’égt  que' la ''perception  trop  VÇve''de  raidcomplissetneht  d’un  déVfph’y- 
sîolOgiqüe!"'  ;  ' '  '  ’  ,  bj.. 

Mais  marquez 'ün  peu  plus  ces  diverses  sensàtibns,  et  V'oüs 'aVe'z  la  premiéVe  nbtiéH 
de  la  dvspépsië,  de.  cè  que  j’ appellerai  la  dyspepsie  simple  f  'c’’est  uii  slétitimèpt  V,agüé 
de  plénitude  et'  ‘dé' pésaliteur  a  Pépigâsire,  àvec'  refroidïssèment  de  la  périphérie, 
lassitüdè  générale;  hrisèment  musculaire,  '  torpèùŸ'-  intelleétuelle;  sdmnolePcé'.  Cela 
se  mdhtrè  aussi tbt'  après  lé'  repas’  oti’ ühè  ou  ;detiîi  ' heUreS ,  après', '  duré'  ’ un  qtiart 
d’héurë,*  Une  bii’déqx  'lieured,' et  s'è-  diséipé.  ÇéS  phéribmènés  peuvent  êtrè/frès-prb- 
n‘piicpS,''et  àccdmpàghés'  d’àütrès  que  '  je  n’aï  p’'as  ‘besbin  'dé  yous  re'prôdüiré,  éané 
chàri^eÿ'pfoürqèlade  'caractère.'  Vbila  une  forme  très-simple  dé  dyspepsie, ''cDîist^^^^^ 
par  la:'purë^  e^agétatidh  deSjsénSétrOns  éléméritàires  'i^urpeuVent  'ac'èdmpà^nef ;ià 
digestidn'bêihe  la  blii^  régulière’.  '  ■  ■ 

.'’llfauty  âjdütVpque'ifqûe’Çh0se;’“â’às|é2  pàrtjcmier’q^ 

■'';^-^l'r’ésti|te*yaps'’'ddütè‘'3e  Pbàtpmaé'-dè'Vféhi:  îè'  siégé' 'pendante 

tràV'dîi'dîgesti'f;’ét''dé  l'a  pïéUi^^^  sÿStè'rri;ë‘'Vâs'éüïà’ijfc  dariséèttè  région ,'''üti  ràléri^ 
tisseipent  mofflèhtân'è' de  l'a'' éi.jiéùldhdif  Vèlfiè^,' 'gui  ' se- fàVt.ee^^^ 

Id  Vê't‘è.’'la  face  ‘se’ ’dolorej'  lëè',  yeux  è’în|éc'1*è'h3;  'i¥’ÿ’a‘  -dd'ld  pe^ah|eür  dd'tétë;  des 
étqurdissetnents,  dès.'V'értf^eS;'  dd  ,1a  èbinnoierïjïè'^  de  là’eéphalàlgie^  toüt’'n!élâ"à  un 
faible  dèg’ré,. ou hien'à’ün  degré  prédommanV;  "  *  -  ,  •  ■  *  . 

Il  ÿ‘a’'^èu|iè"dèÉindi'v^^^  Ia''difficiülté  ‘de'la  di^è'Strpri  'nè'  sé  fait  sentir 

dans  la  tête;  'cdrripie'  il  y;, a  d.eà  lémniës  '’chëz;  qifi  lés  sensations  atêrin-és  '  riè  ■  së-’  font 
sèntir;'(pLlè‘’dâné  iè’è  ï6mbeV’;qu'mêm'e  dbny'leS’.éniS’ébé,  MaiS''deme’èbntpâs  'seUlein'ent 
là  ’déy' pHéHOmèneS  congéstifspil  'y  a  évidemm'ent  Un'  retentissement  nervéüx  dé 
i’estbmdé  '  Vers  la  i'été  ;  lë;  't^üg&  l'komaoho  fkib  n’ëst  '  pâs’  touj  btirs  ’un  pb’énonrè'H  e 
con|dstîf-  de  même  encèn’eiy'du  reste,  qUele  Yertigé  dit  nerveux  h’est  pdS- toujours 
uneyrnptômé  dyspeptique;''’  y''" ' 

Mais'vbi'ci  un  aUtré  ôVdfe  de'faîfe'tout'jpartieulîérè'.'-  ;  ’  '■  ''  '  '  ;■’* 

Il  arrive  que  chacun  des  termes  dont  se  compOye  raCtè  digestif  tUi-tnêrtie  vient  à 


rHôtél-DièU  Saint-Éloi  de  Monipënî'e.r, ''sué  une  flîlë' dc  16  ans.  La ‘langue,  pendante  jusque 
sut'  le  menton,  mésurafl  8  centitliètiésHie;  l’arcade 'dentaire  sdpérîeUrfe  à  la  pointé  ;  15  dé 
circonférence  à  la  base  et  3  d’èpais'seur.';L^àliiiiéntâlién  en  è’tail  gênée 'éllà'vie  én  péril; 
M,  pouî^sori  pratiqua  l’éxèiyi6n  ;de'  , la'  porWon  exübérâniév'  rfôn  avèél’érraseur,  mais'  en  tra¬ 
versant 'Pôrgané  delà  facè  'infèriénre  à  la  laeé- supérieure,  un  peu 'en  arrière  des  arcades 
dentaires',  avec  une  aiguillé  â  maheheV  armée  >d’ün  double  fil ,  d’abord  à'2  cenlimètres  de 
chaqüé  bord'j  'ei  ènsuile'au  tniliê'H,  de  manié'rë;à  réunir  la  totalité  dans  quairé-ngaturcs  for¬ 
tement  sérréès.  Néanmoins,  malgré  ‘cette  cô’nétriçtioh'  ébergique  ,  il  fallut  'M  rénouvéler  à 
plusieurs 'reprisés,  soit  avec  des  garrots,  soit  aveé'de  nouveaux  fils,  et  encoré  la  mortifica¬ 
tion  du  lambeau  ne  fût-elle  complète  que  le  septième  jour.  Get  inconvénient,’ ajouté  au  dan- 
gèr  des'  èmarratiOns  p'ùtrides'ét'U'é  rabSorpiiod'déria’isaniè  gangréneuse,  semblent  des  mOlifs 
suffisants ipoür faire  préférer  -Fécraséurôft  pareil  cas,  quoique  là  guérison  ait  couronné  ce 

procédé  opératoire;  dans  cette 'eircOnstàncéi’t^cnilpete'er  m^(iil;,  décembrei)'‘' ■  ■'  ■‘y 

Ùn  caà  de  paràplégië’symplonTaliqüé  Wès-rare;  chez  un  hotnme  flè  QR  ans,  a  âuèsi.  été  relaté 
par.iVîi'iè  dofetëur  Sarviatàià  Soèièté  de  méd'écine  dé  Bordeaux.  Concurremment  à  une  rélen- 
tibn  d’urine  Sans  obstacles  sensibles  ni  causes  appréciabléS,  la  paralysie*  du  sentiment  et  du 
înôiivément  se  manifeste  spontanément*  et  peiéistèj  malgréies  moÿens'te?s  plus  énergiques, 
lës  plus  violents,  trie  douleur  à  la  base  du  pbnriion  droit  est  le‘ signal  du  rétablissement 
incomplet  de'ia  senSibililê.  Ce  n’esl  que  du' treizième  àu  quâlorïième  jour  que  desidouleurs 
atroces  apparaissent  dans  la  région  rénale,  augmentant  à  la  pression,  avec  •gonflement  local 
sensible,  fièvre  ht  déliré.  Malgré  il  ri  àmeridèmerlt  'serisîble,  elle:  persiste  éourdemeril  les  jbûrs 
sûrv'ayits,  çt  cé‘ri’é§t'qite'TèSiX#me,àtt  hVomen't  oti  M.  'Saiviat  àtail  mtroduireqe  sonde  poûr 
v'fdèV’tâ-' VéSéiè;  la  relenlion  n'’‘ayaril  pas*èei3Séj  qu’un  flot  de  pua S’éCheppa  de',  riireihre. 


8  L’UINIQÏH  MÉDICALE. 

se  troubler  d’qne  ,niani,ère  toi^t  à  fait  spéciale,  et  quelquefois, exclusive.  Le  plus  impor¬ 
tant  est  la  secrétiqmde  suçs  pai’tjcp^^^^  à  fairç,  subir  aux  aliments  les  tranS'^ 

formations  . essentielles,^  , Les  ,aiimenis  introduits  appartiennent  à  l’une  des  trois  classes 
suivantes;  azotés,  grès,  fècuiçnts  ou. sucrés.  Chacun  de  ces  principes  alimentaires 
rèncontre  une 'sécrétion  particulière  qui  lui  e^t  directement  adressée  ;  or  chacun  pept 
aussi  trouver  l’estomac  réfractaire  à  sa  digestion  spéciale.  Il  faut  adrhettre  ici  que  la 
dyspepsie  résulte  d’un  trouble  particulier  de  l’une  des  sécrétions  gastro-intestinales. 
On  dit  alors  qu’ii/y  a,  une  dyspepsie  .spéciale;  des  ina.iiùres  grasses,  ou  des  matières 
féculentes,  ou  des,m^,Uèresp|;ptées,,  Les  deux  premièrés  sont  les  plus  fréquentes,  . 

Quelquefois  la  digestion: est,  trpublée,  par  un' excès  des  sécrétions  gastriques,  èi 
spécialement  des  sécrétions  niÇi^s  ,  . c’est  ,ne  qu’pn  appelle  la  dyspepsie  eu  açe|- 
cente.  D’ autres, fois,  c’e^p  rensemble,  des  .sécrétieps  de  l’estomap  qui  est  ejca^éré:; 
c’est  la  dyspepsie  .Mais,  il  y  a  un  véritable  catarrhe  de  l’estcmac,  là 

gastrorrhée,  fort  serablable  à  certaines  brpnchorrhées,,  et.qui  ne  me  paraît  pas  devpir 
être  , conservé,  nosoicgiquentent  parrni,  les  rnaladies  dyspeptiques. ,  Cette .secrétipn 
catarrhale  se  montre  surtout  dans  f  état  de  vacuité  dp  l’estomac,  Je  youdraiiréserver 
pour  elle  la  dénorninatipn  de;  catarrhe  de  l’estomac.  Mais  il  ne  faut  pas  la  confondre 
avec,  le,  catarrhe,  de  l’estoniac  te)  qqe  l’entendent  )es  Àllemàhds  (NipniayCf),  ét  qui 
n’est  putrê  chose  que  .nqtre,  gastrite, ehrpnique,  avec  épaississement  de  la.uHuqueu^e 
cuides:  tissns  sbus-muqjienx,  état  niàrnelonné,  cpleraticps  diVerses^rele.,, 

.  :P’ autres,  fois,,  c’esp  l’élémqnt.  coBtractile,  djÇ,  la  digestipn  qui  est  ntis  en  jeu  et  div.er- 
senreffl.lfPn.Wé-  Pà^'^er  ê^^x  vQmU^enient  et  dç  \^juminatim. 

Il  y  a  des  dyspepsies  qui  consistent  uniquement  dapa  je  .vpniissement  d’une  par-iié 
des  aliments,'  soit  aussitôt, après  le  .repas,  soit  plnè  tard,  sans, avoir  subi  àpcune^ou 
preeqn’ancune.  action  digestive,,  et  ;sans  être  .accompagnés  par  aucune  des  séc.rètipns 
gastriques.  Ou  bien  c’est  une  yéritablè  rumination,  décrite  par  les  auteurs  sous  lé 
nom  de  mmicnme  \  une  partie  des  aliments,  au  lieu  rd’être  vomis,  remontent  par 
gorgées  ou  par . régurgitation  dans  le  . pharynx,  presque  ^ans  aucune  sénsatjpn  cons¬ 
ciente,  et  ils  sont  quelquefois  ingurgités  de  nouveau,  mais  le  plus  souvent  rejetés  par 
dégoût.  Bien  que  la  rumination  s’accompagne  ordinairement  des  symptômes  dyspep¬ 
tiques  habituels,  je  l’ai  vue  plus  d’une  fois,  comme  le  vomissement,  çonstituer  le 
seul  et  unique. symptôme  dyspeptique. 


et  en  plus  .grande  quantité  ensuite  .par  la  sonde  dÇs  qu’elle  fut  introduite.  Pendant  plusieurs 
semaines:  l’urine,  coulant  alors  librement,  a  contenu  du  pus  concurremment  avec  une  com¬ 
plication  d’angine,  couenneuse  qui  est  venue  retarder.la,  guérison.  ,  , 

:;be  pus  ,yenaiit-il  des  reins,  comme  le  pense  robservateur,  pu.  du  voisinage  dp  col  de  la 
vessie?  La  facilité,  de  pénétrer  dans  cette  cavité  rend  celle  dernière  supposition  improbable  ; 
ce  serait  donc  là  un  nouvel  exemple  d’abcès  péripbrènique  plein  d’enseignements.sur  ce  sujet 
encore  peu  connu  et  à  l’élude.  Le  danger  d’agir  trop  vite  et  trop  énergiquement  contre  des 
symptômes  intenses,  mais  inexplicables,  et  dont  la  source  n’est  pas  connue,  en  est  snrtout 
rendu  évident.  D’où  l’indication  d’en  rechercher,  d’en  préciser  la  causé  avant  d’inslUper  un 
traitement  actif.  !  , 

A  la  Société  impériale  de  médecine  de  Lyon,  c’est  une  communication  de  M.  Macario  qui, 
contrairement  à  l’.interprétalion  générale  des  pulsations  abdominales  .décrites  depuis  long¬ 
temps  comme  une;  des  manifestations  protéiformes  du  nervosisme,  de  la  gastralgie,  rénté- 
ralgie,  l’bystérie,  l’hypochondrie,  ;  les  considère  comme.- une  .maladie  idiopathique,  dont  la 
cause  premièie. serait, U  ne, anomalie  fonctionnelle  des  nerfs  vaso-moteurs.  Les  éraplio'ns  mo¬ 
rales,  'les  excès  débilitants,  la  suppression  des  flux  habituels,  la  grossesse,  les  flèvres  inter-^ 
mitlenles,  la  respiration  des  poussières  du  battage  en  grange,  etc.,  lui  en  semblent  les  causes 
occasionnelles.  C’est  aux  praticiens  de  trancher  la  question  par  une  observation  minutieuse 
des  cas  qui  se  présenteront  à  eux  pour  savoir  si  ce  signé  ,  est  initial  ou  consécu,tif  à  d’autres 
troubles  nerveux. 

C’est  l’embarras  du  choix  qui  domine  pour  distingu.er  celles  qui  se  trouvent  dans  le  der¬ 
nier  compte  rendu  des  travaux  de  la  Société  des  praticiens  de  l’arrondissement  de  Gannat; 
pour  être  juste  et  ne  pas  se  tromper,  il  faudrait  les  citer  toutes,  car  elles  se  recommandent 


L'UNipN  MÉDICALE. 


Ejifîn,  nous  trouvons  encore  la  ^  dyspepsie  dans  laquelle  jle.symptôme 

prédominant  est  l’excès  des  produits  gazeux,  de  l’estomac.  Je  me  conteptede  la,  signa¬ 
ler,  mon  objet  n’étant  pas  de  décrire  ces  différentes  formes,  de  la  dyspepsip.  Cependant, 
je  ne  sais  s’il  est  nécessaire,  dp,  vous,  faire  pbsef^er  qu’ij  faut,  se.  garder  de, çjpnsidérer 
comme  dyspeptiques  loutesJes  pneurnatoses  dë.restpmaç,.  De  même,quffi,y,a  lihe 
dyspepsie  vertigineuse,  une  dyspepsie  pituiteuse,: une  dyspepsie  flatulente,  il  y  a  des 
vertiges,  des  gastrorrhées.  et  des  pneumatoses  qui.  n’ont  aucun  rapport  a vèc  . la 
dyspepsie,  Bipn  plus,  rintroduction  des  aliments  a  généralerpent  pqurp,ffet,,,  ..dans,  ces 
derniers  cas'  d  atténüer  la.  manifestation  jnorbide,  ce..qui,.ést  prépipéraent  i’inverse, 
lorsque, ce,s  mônies  phénoraènes,sont  de&m,anifestations4yspeptiqiies.  j,,.  . , 

Sans  doute  voici  bien  des  expressions  symptpmatiqpeSjdifférentes,  Iljy.a.fprt  fpjn 
d’une;  dyspepsie,, dçescente  au  yerti'ge,  dyspeptique,  pp  ap^vopais^mep^^rsi  .ppps 
prenons  Ips  cas. dû  .pes  phépoinèp,es  s’isolent, . au, ii ejp  dq,sejCQmbinér^(Ç^eni.ffie,,;,',ç’psjt 
ppur  céià  que  je  désigne,  sous  le  nom  de  maladi^&  âyspe.pUq'ues^  un  ensepj,tîlê. 
qui,  malgré.leur  apparente  diversité,  spjit  tops  de  lu, pètue  faipine.  ,,  ;  f.V;  ",  ; 


10 


L’UNION  M^:i)ÎCÂLE. 


qu’àvéë  ira  liquidé  parfaitement  incolore,  linipidej  et  de  repûÜssér  cotrinie  .yacplni- 
fères  tous*  leè  sujets  qui  m’offraient  des  pustules  arrivées  à  la  purulence  du  fluidér*! 

■  L’ioocüliition' vaccinale  me  sethble  contenir,'  à  part  l’intérêt  social  ijui  s’y  rïtj- 
taché,  une  si  grande  Vaiêhr  Sciehtitiqüe,  que  j’ai  tbtijoür's, été  'Surpris  que  féS  m’^dèi' 
èins  'vaccinateurs,' en  général,  n’attàchas'sent  pas  aü'  Choix  du'fliiide  vaccin  tdüljé 
l’itnportancfe'  qiiè  'ëê  choix  rriè  seihblé'comporter.  ■l’'ài  étë  souvéht’ affligé' ;dé  voir  d^ 
confrères  co'hseritir  à'  vàçcinerj'  tantôt  àvèc  un  virus  sanguinolent’,'  tantôt  avec  'uii 
fluide  purulent,  du  semi-^purulérit.  Pour  ffloi,  j’ài’'toiujôürs‘C;ru  qü^le  pouvoir  elfiëa'çë 
dû  virus  vaCëih  'étâii  feri  raisôTi  diréctë  dé’ sa  parfaitedim'pidité.  "  '  ■  -i  d 

J’arrive  au  fait  qui' rh’a  paiu  dé  hature  à' légitï'mér  ëettè  règle  dé' pratiquë’méëi- 
cale.  Dans  lès  prémiers  mois  de  l’année  1865,  la  variolé  régnait  à  Paris 'd’urié' ma¬ 
nière  assez  générale  pour  faire  redouter 'son  extension  'épidémiqué.  Je  résolus' dé 
mettre  les.  jéuné's  détenus  de  la  prisop  de  la  Roquette  d'  I^ri*' dé’ la  éqntagffl 
eh  revaccinant  céuX'  qui  avaient' a'tteint’l’à'ge  de’fS’ariè.  lls  sé'trouyèiént;àÙ,^n^ 
de  153.  113  présentèrent' Un  bon  réstiltat  Vaccinal,  32  n’oifriréht  àncun  'rësbitat, 
8  quidërent  la  fflaison ‘a\'ant^^^ffl  Constatation.  La  plupart  d’entre  eux  portaient  les 
cicâtrices  de"  la  vaccine  du  premier  âge^  -Je  ^choisis  soi  gneusement  lesicunes-gensdes 
mieux  constitués,  et  présentant  les  plosybelies-puslules,  pour  me  fournir  le  vaccin 
dont  j’avais  besoin  dans .  cette  longue  opération.  Pâ'rmi  ces  derniers  jeunes  gens,  il 
s’en  présenta  un  dont  les  pustules  avajent  été  déchirées,,  soit  volontairement,  soit 
accidentellement.  Elles  prés'eritaieht  a  léür  kurfacè  èt  '  dü  sàrtg  ét  dÙ  püsI'Jé  la^^  ces 
pustules  à  l’e'àù  tiède,  j’èSsùy'ai-  le  bras  et  mis  i”éiifâht 'en  réserve*  a  Côté  dé  ïp’éf. 
Lorsque^  àü  bout  d’un  quavt  d’heuFé’au  plus,  jé  m’apprbchéî’dëlüî  pour  C'e'côuvrft 
les  . pustules  de  taffetas.  d’Angleterre,  je  fus  assez  surpris  de  voir  une  sérosité'hî^tt^ 
dàlife,'1impidë^,  incolore,  éôrtir  dè  la'pius  fôrte''p'tfsffllé''ët*èdüler'é^ur  J’épbn- 

geâl  céVfe  sétositéVèlie  sé  renouvela  aù"  bout  dè  qüMqdës''ffl 
taffetas  sur  lés  pustules,- èt  renvoyai  ce  jéurié  honimél  Je  lé  flétévènir  1e  léndéiïi'àltf  r 
je  soulevai  les  plaqùes  de  taffetas  et  jë  trouvai  la  pustule  pleine  de  pus.  Je  la^hiétfo^î 
avec'uhe  éponge  imbibée  d’ëàü  tiède;  je  la  déSséchài  avec  dii- linge  fin  ét,*  què1àâ’é§ 
minutes  après;  jeta ‘Vis.së  remplir  de  cette  ménae  èérosité’quë  j’avais  rèmarqûeëlS 
veille*.  ■  '  '  ^  ■  '..  .'•tt 

De  quelle  nature  était  céttë  sérosité?  Etait-elle  le  réSuTtéît’dè  cëttë'ëéCëètïBtii'pM-i 


pèiit  qüè  tôuràèr,  au  profit  dé  la  scienëe.  Toutes  lés  aptitudes  ëéîéhtifiqües,’  lès  riiiÉfhëeè 
d’opinion  vont  recevoir  par  là  satisfaction  daiis  la  cité  girondièe.  Il  n’y  aura  plus  d’eXélu'siofa,’ 
et  chacun  dans  sa  sphère  pourra;  se  livrer  à  ses  fravaiix  favoris,  certain  dé  ieur,;Volr  dbnilëf 
également  rattëntiôn  et.  laipublicité  qu’ils  méritent.  Tout  pour  là  science  et  par  là'  sciénèet 
rien  que  par  la  science,  doit  être  là  devise  de  la  nouvelle  Société,  qui  sous  cette  égide  verra 
se  dissiper  toutes  les  petites  divisions  et  les  rancunes  de  clocher.  Ilonneur  à  elle  et  prospérité.* 
L’organe  spécial  de  la  nouvelle  Société  sera  le  Journal  de  médecine,  de  Bordeaux,  recuéff 
mensuel  dont  la  rédaction  en  chef  vient  de  passer  des  mains  si  dignes  du  professeur  Coster, 
en  celles  de  M.  lé  docteur  Jeannet.  Ainsi  placée,  ta  succession  ne  peut  que  s’accroîffè  et 
augménler.  Lé  savoir,  uni  à  l’activité,  à  la  vaillanee,  i’urbanité  du  savant  professeur,  en  sept 
des  garanties,  équivalant  à  la'  certitude.  Regret  et  espérance,  tel  est,  à  propos  de  cè'  changé-’ 
ment,  notre  dernier  mot.  P.  Garniêh.  '  T 


—  L’Association  des  médecins  de  Toulouse,-  agrégée  à  l’Association  générale  des  tirëdeèins 
de  France  dont  le  siège  est  à  Paris,  a  procédé,  le  samedi  23  décembre  courant,  en  assemblée 
générale,  aux  élections  des  membres  de  son  bureau, et  de  la  commission  administrative. 

Ont  été  réélus  :  :  ,  .  '  . 

Président,  M.  le  docteur  Roziès  ;  vice-Président,  M.  le  docteur  :GaussaiI;  Secrétaire  général, 
M.  le  docteur  Délayé  (Jules)  ;  .  Secrétaire,  adjoint,  M.  le.  docteur  Moljnier;  Trésorier,  M.  \& 
docteur  Dassier;  Secrétaires  des  consultations  gratuite^,  JVlM...les  doçteurs  De  Be?in,  Cuson. 

Les  membres  de  là  Gommisslpn.admmistralive.sont:  m'aI.' les  docteurs  AtQcb,  Bpnne- 
matsou,,  Ganitrot,  Ma.i'cbant,  Giscaro,  Laforgue,  Rcsséguel,  Rdque-d’Orbscasiel,  Bernard',' 
Wovnicz.  ,  . ,  , 


L;UNI0N  MÉDICALE.  Il 


^gue  propre,  ^ux^.  tissus  entarpés  par,  un  corps  yulnérant?  ou  bien  retenait-elle  une 
propriété  spéciale  dé  rinoçplpti.Qn  yàcçinàlp,  à  la  pite  dg  laqueile.elle  s'étais  >^Pptrée? 
L'inoculation  de  cette  sérosité  pouvàit  seule  éclairer  ces  questions. 

,  Je  .vaccinai  donc  avec  ce  fluide  .plu,siçurs  de  mes  jeunes  détenus  et  j’obtins  de  très- 
belles  pustules  vaccinales.  Jp  répétai  l!opéfation  sur.d’autres  jeun  es  gens  qui,  vaccinés 
douze  ou  quinzejours  auparavant,  portaient  une  croûte  épaisse  sur  chaque  pustule.  Je 
détachai  la  plus  forte  de  ces  croûtesvje  lavai  et  nettoyai  le  petit,  ulcère  vaccinal,  je  le 
desséchai  soigneusemeut,  et,  je  vis  hientéife  se. reformer  la  sérosité  limpide,;  .  ^ 

La  question  était  jugée...  La  pustule  vaccinale  peut  sécréter  longtemps  encore  le 
virus  vaccin,  à  la  eondiMou  d’ètre  nettoyée  des  liquides  qui  lui  sont  étrangers,  sang 
ou  pus;'-' 

II  me  semble  résulter  de  cette  observation  :  i  !  ^  ■ 

10  Que  lemédecin  vaccinateur  doit  s’attacher  à  recueillir  le  fluide  vaccin  avant 
quMl'Sbit  troublé  par  la  formation  purulente;  s’il  veut  pouvoir  compter  sur  la  toute- 
puiséance  dé'ûè  virus,  ce  qui  me  paraît' être  plus  près  du  septième  que  du  huitième 
joiirde  riPocülatiobp 

,  ,  ,2o  Que  le  fluide jaçcin  peut  cpntiriüér  de  èé  foripér/daris  là  p.ustule Yâfcèinalé  aYëb 
caractères,  de  virus  Inbcülabïp  longtemps  après  la  période  dé  suppuration  dé  cette 
même  pustule,  en  suivant  lé'  procé,^é,,dé.régériératibn,  qni  consiste  a  détache, r  la 
croûte  formée,  à,  niettre  le  petit  ulcère  vaccinal  à  décbuyért  et  à  le  nettoyer  à  l’eau 
tiède  de  tout  liquidé  étranger,  '  ' 

'  .  '  '  ,  Dr  HuET-DeSPRÉS.  '  "  " 


ACADÉMIES  ET  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 

ACADÉMIE  IMPÉRIALE  DE  MÉDECINE. 

,  I  ,  Séance  du  2  Janvier  1866,  .-.  Présidence  de  M.  Boüchardat. 

^  CORRESPbNDANCE  OFFICIELLE. 

M.  le  ministre  de  l’agriculture  et  du  commerce  transmet  : 

I  il?  Des  rapports  d’épidémie  par  MM.  les  douleurs  Dehée  (d’Arras),  Magot  ^de  St-Avaull), 
Grantredil  (de Cambrai).  (Com.  des  épidémies.)  ,  ,  .  ’  .  , 

:  2?,Les  rapports  sur  le  service  médical  des  eaux  minérales  de  .Ghâleauneuf  (Puy-de-Dôme)» 
par  M.  PÉNissAT ,  et  de  l’hôpital  thermal  de  Bourbon-l’Archambault ,  par  M.  le  médecip- 
roajpp chargé  ,dn  service- (Çom.,  des  e,aux; minérales.),:  ■  •  ■ 

3“  Une  note  sur  le  choléra,  par  M.  le  docteur  Kunkler,'  de  ^piacervi.ile  ((ialifornie,).  -— 
(Com., du  choléra.) 

,  ,A°  tiBe  lettre  de  M.  l’ambassadeur  d’ Autriche,  qui.  envo,ie,^  au  nom  de,  son  gouvernement, 
la  5' livraison  de  M.  fè  docteur  Erra,  sur  Tes  ilf  a/acliés  (/e  (a  peaM.  ' 

,,^3  ç,9,rre§i^éb.d,^,u,Ç,e  non  pfflciell.e:  comprend  une  .lettre  de  M.  le  docteur  Gr.isar,  de  Mas- 
solt,  accompagnant  renvoi  d’une  brochure  sur  là' fièVre  puerpérale  épidémique. 

^  M,,  L,^LRREY,àu!ppm' de  iw.  le  doqleur  Tigri,  d:e  Rome,  présente  une  brochure  en  italien  sur 
la.pénétràUon  de  l’air -dans  l’opéraliop^. de  la  thoràcefldèse  ;,-r  et  au  nom  doM.  le. docteur  La- 
RçviÈRE, ^médecin  .principal,  un 'éompte  vendu  d’unOiëpjdémj®  ée  rougeole  qui  a. régné  dans 
la  garnison'de  Bordeaux .pendan.t.les  m.oiâid^'pQyemhré  et, de  décçmhr.é  1865.' ; 

;  M.  Larrey  donne  ensuite  lecture  d’une  lettre  de  M.  le  docteur..THOLOZAN,,  sur  l’état  actuel 
de  la  médecine  qt  de  l’assistance  publique  en  Perse. 

•  M.  Gaultier  DE  Claubry  dépose  sur  le  bureau  une  brochure  deM.  le  docteur  Dagüilloh, 
intitulée  }  La  (pèlerinage  à  la  Mecque.)  /  ,  , 

. 'M/.,  J,  .ÛüÈRiN  dépose  sur  le  bureau  deux  notes  de  M.  le  docteur  Pélican,  directeur  général 
delà  santé  en  Russie  :  rune  sur  ta  marche  delà  fîèyre  récurrente  et'du  typhus  à  Saint-Pé¬ 
tersbourg;  l’au’lre  sur  la  marche  du  choléra  en  Russie  en  1865.  L’auteur  fait  remarquer  que 


LÏJNION  MÉbl^ÂLE. 


Jës  médecins  russes,  tou^  ariticoniagionisles  eh  1831,  sont  hiaintenant  lout  à  fait  ralliés  aiii 
doctrines  de  la  contagiôh.  ‘(6om'.  dés  ëpldérhies  bt  du  choléra.)  ,  ' 

M.  LE  Président  rend  compté  dès  visites  offlciélfes  faites  par  une  dééùtation’dèi’Àcàdé- 
mié  à  l'ôccàsfon  dii  joùr  de  Tan',  il  déplore  les' pértes  'trés-régrettahlés‘'dé';ffl.'  !VfàlgaignéViîréi- 
sidênfrè't.'dh  M.  Gimelle,  trésorier;'' et, 'se  faisantd’orgahe 'dë  ’l’Âcadènàiéj’îi  adréssë:  défe 
retnerCtments  à  MM.  Barth  et  Gossèlin,  membres  sortahiS'dn  conseil. ■=  : 

—  Il  déclare  ünë  vacance  dans  la  section  d’adàtoihier  pkltiologiquè.  ■ 

;‘M.  Boul'ey  monte  à-là  fribuné  à  propos  de  la;  derniéréi  commimicatién’  de  M-i Leblanc 
sur  le  typhus  contagieux  des  bêtes  à  cornes  au  Jardin  d’acclimatation.  —  Nous  donnerons 
dans  le  prochain  numéro  cette  alloculion  in  ecçtenso.  A  \  v  :  .  'isnr;;-'  ';  -  :  :  '  ’’ 

M.  Leblanc  partage da 'ïiianière  de  voir  de' M.  Bduley  sur  iesr-vctérinairès  anglais/^înais  il 
veul.ajoùler.i;q'ulen;  ;F.raDce  les  vétérinaîres  ne:  rendent  pas  nonyplusiles  services  :sur  lesquels 
on  aurait  Içjdrfit  de  'Ç0(mpter,:et':  ,Gela:s^  parce,  qu’il  n’y  a  -pasyde  réglemenlalion  . qui  assure 
l’avenir  des  jeunes  gens.  La  plupart  donnent  leur  démission  au  sortir  jies  Éqolesi  11  Sjsr^tt 
.possible  d’.é.viter  qn  étgt  der.ch9^e.s. aussi  regrettable,,.,  .i,;,  ,-  ;  ;  ,,v 

,  .  Quoi  qu’en  nit  ait  .M;  Bôuleÿl  lé  fait  dp  '.la  contagion  des  pécaris  ’h’est  pas’ 'aussi  éffraifant 
pour  rhènimê.'qu’oh  pourrait  le' penser.  Le. pécari. est  un  séh^liéri'o’èst  vrai  tenais  "il  différé 
du  cübiion  par  une  fétité  dé^caracférés  très-lrahcHés,  ,  .  .  ’  '  .  '  l  ,  ’ 

M.  J.  Guérin  demande  si  l’on  a  noté  exactement  les  pre,miérs  symptômes  de  ,1a  màiàkiè 
observée  au  Jardin  diacçjimatalion  et  le  jour  de  leur  apparition’.''’ 

M.  Leblanc  répond  que  les  gazelles  malades  sont  arrivées  à  Paris  le  15  décembre.  La  pre- 
Éièré  est'molté'îè  Ôn  ■  qîiëlle  maladié  'élTé "avait  süccoïnlJéT“dh'  savait 

seulement  qu’ej.|é  Ivàït  eu\dçya;;d^rhéé.'  La'jdéuxiëme  est  tombé.e  malé§f,\le  25,  dix  jours 
après  l’arrivée;  les  premiers  symptômes 'nplés,  sont  qu’elle  ne  mangeait  pas,  qu’elle  avait  la 
respiration  difScile. 

M.  J.  Guérin  :  Tous  les  faits  dé  'mèdéciné  'v^érih'aire  dolvéni  être  constatés  avec  soin,  et 
l’on  cherchera  plusTard’qÜélskpports  peuvent  exister  entre. eiix  et  certains  faits  de  la  patho¬ 
logie  humaine.  Dans  une  explojtati,op..agricple,,  280  dindons  sont  morts  en  quelques  jours, 
après  avoir  présenté  une  coloration  violelle  de  la  crête,  et  avoir  eu  de  la  diarrhée.  Qu’esl-ce 
que  cela?  ‘  ■'i"'.-:;'. ■’  ■  ■■ 

M.  Bouley’I  C‘es'1  le  choléra  dë  la  volaille  !  Maladié  d’unésübtiiilë:cohta'giéiiS'è'TfelIé, qu’il 
sulHt  de  piquer  une  volaille  malade  avec  la  pointe  d’une  aiguillé  el  de  ptqüer  une  aPtie 
volaille  saine  àVëb  cèttè  même  aiguillé,  polir  voir  succomber  celle  dernière  en  moins  de  quinze 
heures.^''  ■  ■;  '■  ■■'  ■  -  ;  ,  .  ;■  ... 

M.  J.  Guérin  :  Celte  maladie  a  précédé  l’apparition  du  choléra  en  Fràncè;  on  l’a  surtout 
observée  dàns  l’Orhé  et  dans  le  Pérche.  -  -  '•  ■  '  .* 

M,  Lebl.anc  fait  remarquer  que  c’est  surtout  pendant  les  épidémies  de  choléra  hu^'àih 
qu’on  a  signalé  le  choléra  de  l'a  .volaille,  Mai$,  éd  réalité,  il  existe  toits  les  ans,  et  n’aéucup 
rapport  avec  le  premier.  ‘  '  ‘ 

'  M.  J.  G'üÈRiN  :  On  n’en  sait  rien!  Il  faut  d’abord  colliger  lés  faits  simplement;  on  cher¬ 
chera  plus  lard  ièur  signification.  .  I  :  ,  , 

M.  Bouley  :  L’histoire  des  trichines  a  déjà  jeté  la  perturbation  dans  toutes  les  cuisines 
bourgeoises.  On,  Ireinble  'à  la.  vue  d’un,  j’ambon.  Il  nè  faudrait  pas  que  le  choléra  dé  là  voràille 
dont  parle  M.  Guéiin; effrayât  aussi  nOs  méiiagètes.  Nous  sehons  alors  obligés  de  fetOurnérk 
l’alimentation  irqp  maigre  de  nos  'premiers  parentsi  Depuis  vingt  ans,  lès  palefreniers  d’Alfôrt 

se  nouri'issent'l'sans  aücùh  iheonvénienf,  des  volailles  mortes  du  choléra. 

M.  BoutLLÀüh  désiré  faire  quelques  réserves  à  propos  des  choses  graves  qui  viennent 
d’être  dites.  On  a  donné  le  nom  de  typhus  à  quelque  chose  qui  ne  ressemble  en  rien 
au  typhus:  de  l’homme;  sans  se  préoccuper  de  la  confusion  qui  en  pourrait ,  résulter. 
M.  Bouley,  au  dire  de  M.  Bouillaud,  va  un  peu  vite,  un  peu  à  la  vapeur.  Dans  son  histoire 
•des,  gazelles,  toql  e.st  hypothétique.  Ce  qu’il  appelle  le  choléra  des  volailles  art-il  quelque 
analogie  avec  le  choléra  de  l’homme?' Tout  cela  est  bien  promptement  traité,  Màis  M.  Bouil¬ 
laud  ne,  veut  pas  tomber,  en  improvisant,  dans  le  même  défaut;  il- ne  veut  que  noser  dès 

réserves  qui  pourront  être  développées  ultérieurement.  ' 


L’UNION  MÉDICALE. 


13 


Il  fait,  de  plus,  remarquer  que,  sur  oes  questions,  les  vétérinaires  français  et  anglais  ne 
sont  pas  d’acoord,  de  telle  façon  que' c’ëét  le  cas  de  répéter, 'eii' litf  modifiant,  cette  vieille 
parole  :  Vérité  en  deçà  de  ia  Manche,  erreur  au  delà,  at  .  !  .  "•  i  b  ‘j'i  ; 


M.  Leblanc  répond  que  M.  B(Oullla,ud  se  trpmpe,,.I,l;;;qlx  a  pas  dissidence  d’un  bord 
à  l’autre  du  détroit;  tous  les  vétérinaires  instruits  de  l’Angleterre  sont  du.jnême  avis  abso¬ 
lument  que  lés'Vétërihaires  français;  à  la  vérité,'  il  n’y  a  güére  de  vétléHnàii’es  insÜ’tiits'cliez 
nos  vOisins,='par  les  raisons  qli’en  a  données' M.  Bonlej^.'’  '  ' 

Quant  à  ce  qui  s’est  passé  au  Jardin  d’acclimatation,  une  chose  est  cërlàihVfc’eSl'qh’iVn’ÿ' 
avait  aucun  animal  malade  avant  le.  16  décembre,  et  qu’aucune  cause  de  typhus  ne  saurait 
être  invoquée  là,  puisque  jles.  animaux, .y  sont  dans  des  ,po.pdition.s  admirables  çt  très- 
exceptionnelles  de  salubrité,  M.  Leblanc,  vétérinaire  de  l’établissement,  y  fait  une  visite 
hebdomadaire;  il  y  va  plus  souvent  quand  besoin  est.  îl  sait  donc  parfaitemeni' que, toutes 
choses  étaient  en  bon  état  avant  le  15  décembre.  . 

M.  Boüley  ;  Un  mot  seulement  à  M.  Bouillaud.  En  me  servant  du  nom  de  typhus  conta- , 
gieüx  des  bêtes  à  cornes,  je  n’ai  nullement  prétendu  faire  une  assimilation  de  celte; maladie, 
au  typhus  de  l’homme.  Je  ne  connais  ce  dernier  que  par  que  .  j’en , ai  entendu  dire  i, ci,  et 
ce  que  ]*ên  ai  lu  dans  les  auteurs  ;  mais  je  n’en  ai  jamais  vu.  Je  ne  le  connais  donc  réelle¬ 
ment  pas.  J’ai  employé  ce  nom  poqr  n’en  pas  .faire  un  nouveau,  n’a'yant  pas,  à  cet  , égard, 
lès  facultés  de  M.  Plorrÿ,'  et  pensant  d’ailieufs  què  les  n'o'tns  àdoptés'dans  la' science  ont, 
une  valeur  traditionnelle  sur  laquelle  tout  le  monde  s’entend.  Mais,  ëncore  une  fois,'  je  n’àî 
rien  comparé.  Quant  au  petit  nombrë  de  faits  sur  lësquéls  M.  Bouillaud  ine  féprdché 'de 
m’appuyer,  c’est,  de  sa  part,  une  erreur  complète.  J’ai  derrière  moi  cinquanté-cinq  ans  de 
faits 'itinombrables  et  bien  observés.  Une  foule  d’hommes  extrêmement  distingués,  èn  Allé- 
magne,  en  Russie,  etc.,  ont  étudié  le  typhus  des  bêtes  à  cornes.  Ils  étaient  bien  placés  pour 
cela,  et  l’on  peut  dire  qu’il  n’y  a  pas,  dans  toute  la  palhoiogie;  de  fait  mieux  connu  que 
celui-là.  Grâce  à  leurs  recherches,  l’Europe  occidentale  a  été  protégée; contre  ce  fléau  depuis  1 
cinqqanle,  ans;  l’Autpiche  et  |a.  Prusse,  constamment  en  garde  contre  .J^iv.^■nfi  lévlaissent  pas 
pénétrer  jusqu’à  la  France.  Il  n’y  aurait  que  le  cas  de  guerre  avec  ces  puissances  qui  pQjiiv: 
rait  ., y,  exposer  notre  pays.  Tout,  Français  que  nous,,,som|pes,,  ,uous  peaplouSiqu^lqqefpjSf,  et;  si 
cb  mâlhéùr  hbus  arrivait,  nous  verrions  entrer  sur  le  territoire  français  le  typhus  du  bétaib' 
comme  il  y  est  déjà  entré  en  I8I4,  à,  la  suite  des  armées  .victorieuses;  alors,,  aux  milliards 
que  coûte  la  guerre,  il  faudrait  ajôuièr  les 'milliards\que  riouVcoûlëra,U  'céïté  redoutable 
épidémie.''’ " '■  VV’”' ’ .'J’'-  : 

Même  remarque  de  ma  pkrt  à  propos  du  choléra  de  la  volaille:  Je  li’ài  rien  comparé  non 
plus  je  me-sûls  servi  d’ün  mot  consaérê,-  èt  fai  voulu  seulement  appélèr’ l’attention ’^és 
médecins  sur  la  prodigieuse  subtilité 'contàgifeusé  de  Cette  affection  singulière.'  •  ■  •  '  ' 

M.  Bouillaud  :  M.  Bouley  n’a  répondu  à  riéW'dè  ce  que  j’ai  dit.  Ce  ne  sont  pas  des  méde- 
cius  qui.put  donné,  ce  nom  de  typhus  à  raffeçtion. des  bêtes  àjCornes.,...  i 

M.  Bouley:  Mais,  sil  c’est  Vicq-d’Azyr,'':  ^ ^  ■  ■;  ■>'>  ' 

M.  Louis  :  Le  typhus  de  l’espèce  humaine  n’èsl  pas  la  fièyre  typhoïde  ;  dans  cette  derpière, 
il  y  a  des  lésioris  intéstinales  qui  n’existent  ■  bas 'dans,  je  ' premier. -'Lé  typhus  dès  anima^^ 
s’accompagnant  des  lésions  intestinales  carhctéi’iétiqùés( eSt  donc  tlné  flëvré  tÿbhèîdëj  et  'h’ést,' 
pas  le  typhus.  11  eût  été  bon  dé  faire  cetté  dlstinctiéni  ■'  “  '  '  '  '  ‘' 

M.  Leblanc  :  Les  lésions  ne  sont  pas  lès  mêtheà  pour  le  typhus  des  animaux  ou  pour  la 
flèyre  typhoïde.  Chez  les  animaux,  les  glandes  de.  , Peyer  . et  de  Brunner  restent  intaoteé  ;  les 
lésions  chez  les  animaux  siègent  dans  le. duodénum,  tandis  qu’on  le^  trouve  dans  l’iléOn  Chez  ; 
les  malades  atteints  de  fièvre  typhoïde. 

M.  Bouley  se  sépare  de  son  collègue  M.  Leblanc  sur  ee  point.  11  a  vu  à  Glasgow  les  glandes 
de  Peyer  malades  chez  les  animaux  sacrifiés;  et  d’ainéurs,  il  pense  que,  chez  les  ruminants, 
la  différence  de  siège,  du  duodénum  à  l’iléon,  n’est  pas  de  nature  à  différencier  deux  ma¬ 
ladies.  .  ."I  :  ■■  ■,  '  -j. 

—  La  séance  est  levée  à  cinq  heures. 


14 


L'ÜNION  MÉDICALE. 


SOCIÉTÉ  D’HYDROLOGIE  MÉDICALE  DE  PARIS. 

Séance  du  27  Novembre  1865.  r-  Présidence  de  M.  Mialhe  ,  vice-président.  '  '  ' 

CORRESPONDANCE  MANÙSCRITE.  .  •  .  '  • 

Le  docteur  de  Vaecourx,  h  Cannes,  demande  le  tftre  de  membre  corrt^pondanU,-,.  ,  . 

Le  docteur  Mahier,  de  Château-Gontier,  membre  correspondant,  adresse  des  observations 
manuscrites  sur  ta  chorée.  ,  .  -  '  i  > 

OUVRAGES  OFFERTS  A  LA  SOCIÉTÉ.  ' 
et  ses  earta;  mtora/es,  par  le  docteur  DoTON.  Paris',  1865,  180  pages. 

tiU  Boürboiile,  sa  station  thermale,  ses  eaux  minérales  et  sort  étafyiissernent,  par  lé,,d,QCteur 
PEiRbîtNELV  Ctermoril-iFerrand’,  1865;  82  pages,  ^ 

Du  raisin  et  de  ses  applications  thérapeutiques.  Études  sur  la  médication  par  les  raisins 
connue  sous  lé  nom  dé  cure  aux  raisins  ou  ampelothérapie,  pâ^'.fe  docteiir  Herpin, ‘(dô'^fhetz). 
Paris,  1865,  362  pages.  '  ’  ' 

Recherches  sur  la  composition  chimique  el  les  propriétés  qu’on  doit  exiger  des  eaux  potables^ 
par  M.  Hdgdent.  Paris,  1865,  166  pages. 

üebersichi  dér  bekanntesten  zu  Bade-und  Trmkcuranstalien  benützten  mineralwasser  Sieben- 
èitr^fens,  von  prof.  Sigmund.  Wien,  1860. 

Notice  sur  les  eaux  thermales  sulfureuses,  de  Schmznach,  par  le  ;doctenr  A,  Robert., 
Strasbourg,  1^65,  107  p^ges.  . 

Les  eaux  d’Ax  et  leurs  applications  thérapeutiques,  pwe  ki  dkociwv  Auphan.  Paris,  1865,  ' 
82  pages.  . , 

De  la  médication  par  les  ferrugineux  et  plus  particuliérement  par  l'eau  de  la  BUhchè,  par 
le  docteur  Güilland.  Chambéry,  1865,  58  pages.  '  ,  ■ 

Studien  und  enfahrungètt  über  die  heilquetlen  von  Kreuznach,  Von  docteur  WiESBADEN. 
Kreuznach,  1865,  113  pages.  • 

Archiv.  für  balneolope  herauègegeben,  yon  prof.  Lôschner  und  doc'teur  Spengler,  Leipzig, 

"  ■'  '  '  '  ' 

Revistd  de  sanidad  militdr  éspafiola  y  éxtran^era.  MMnA,  . 

Du  traitement  de  la  congestion  et  de  l’apoplexie  cérébrale,  par  les  eaux  minérales  employées 
d par,  le  |dpcteur  JÇpHN  fils.  Strasbourg,  1865,  27  pages. 

Climatologier  des  stations,  hivernales  du  midi  de  là  France  (P.au,  Amélie-les-Bains^  Hyères, 
Cannes,  Nice,  Menton),  \>.àv  le  docteur  de  Valcourt.  .Paris,  186/l,  206  pages, 

:■  PARTIE  OFFICIELLE., 

Sur  la  proposition  du  bureau,  la  commission  d’ahalysè  sèra  réuhie  pour  délibérer  sur 
l’opportunité  de  procéder  à  une  analyse  d’eau  minérale.  .  .  =  ;  ;  ,  ■  .  .  .  . 

Un  travail  de  M.  Mahier,  membre  correspondant,  sur.  p^Mseeur?,  observations  de  chorée, 
traitée  par  les  eaux  ferrugineuses  de  Château-Gontier  et  l'hydrothérapie,  est  renvoyé  à  une 
commission  composée  de  MM.  Lecorché,  Lietard  et  Moutard-Martin. 

COMMUNICATIONS  SCIENTIFIQUES.  , 

De  la  dyspepsie  et  des  maladies  dyspeptiques  au  point  de  vue  de  la  pathologie  générale, 
par  M.  Durand-Fardel.  {\ oir- plus  hmt.  Pathologie  g^érale.)  ’ 


COURRIER. 


Le  ministre  de  l’instruction  publique  a  pris  l’arrêté  suivant  : 

Le  ministre  de  l’instruction  publique. 

Vu  le  décret  impérial  en  date  du  5  décembre  1865  ainsi  conçu  : 

«  Il  sera  accordé  aux  étudiants  en  médecine  qui  seront  signalés  à  notre  ministre  de 
l’instruction  publique,  par  les  préfets  des  départements,  pour  leur  dévouement  au  soula¬ 
gement  des  malades  atteints  par  le  choléra,  la  gratuité  totale  ou  partielle  des  droits  qui  leur 
restent  à  acquitter  pour  l’achèvement  de  leurs  études  médicales  et  l’obtention  du  diplôme 
auquel  ils  prétendent.  » 


U’ÜNION  MÉDICALE. 


15: 


Vu  les  rapports,  du  sénateur  .préfet  de  la  Seine,  dp  sénateur  chargé  de  l’administration  du 
département  des  Bouches-du-Rhône,  des  préfets,  des  départements  du  Var  et  de  l’Hérault, 
du. vice-recteur  de  l’Académie  de  Paris,. et  des  recteurs  des,  Académies  d’Aix  et. do  Mont¬ 
pellier;  .,  .1  .  .  '  ■ 

.  .Considérant  que,  pendant  l’épidémie  cholérique  qui  a  sévi  à  Marseille,  à  Toulon,  à  Arles 
et  à  Paris,  un  grand  nombre  d’étudiants  appartenant  à  l’École  préparatoire,  de  .piédecine  et 
de  pharmacie  de  Marseille,  à  la  Faculté  de  n>édecine  de  Montpellier,  à  la  Faculté  de  méde¬ 
cine  et  à  l’École  supérieure  dé  pharmacie  de  Paris,  ont  fait  preuve  d’un  dévouement  digne 
d’éloges;  qu’il  appartient  à  l’administration  de. l’instruction  publique  d’honorer  leur  qonduite 
par  un  témoignage  public  ;  ■  : 

Considérant  que  si  tous  ont  prodigué  leurs  soins  aux  victimes  du,  fléau,  l’abnégation  des 
étudiants  de  la, Faculté  dé  médecîné  dé  Montpellier,  qpi,  h  l’époque  des  vacances,  ont  quitté 
léuré  families  pour  aller  au  foin  s’expôser  au  danger,  comportê'uhe  menliori'éxéeptionnelle  ; 

Cbhsid'éfarft  que  M.  Jacqüemet,  agVégé  de  la  Faculté  de  médecine  de  Montpellier,,  s’est 
spontanément  rendu  à  Toulon  pour  diriger  et  partager  le  dévouement  des  élèves;  '  ' 

■  ■  Arrête-:  ' 

Art.  1".  Est  nommé  officier  de  l’instruction  publique,  M.  Jaéquemet,  agrégé  de  là  Faculté 
de  médecine  de  Montpellier. 

Sont  nommés  officiers  d’ Académie  : 

MM.  Màssol,;  étudiant  de  la  Faculté  de  médecine  de  Montpellier;  Brière,  étudiant  de  la 
Fà’culté' de  médêeine  de  Paris. 

Art.  2.  Des  ouvrages  scientifiques,  portant  la  mention  qu’ils  sont  donnés' à  titré  de  sou¬ 
venir  des  services  rendus  pendant  l’épidémie  cholérique  de  1865,  seront  décernés  au  nom 
dû  ministre  de  l’instruction  publique, 

1“  A  M.  Jacquemet,  agrégé  de  la  Faculté  de  médecine  de  Montpellier;  •  ^ 

2“  Aux  étudiants  dont  les  noms  suivent  : 

■  SèrDices  rendus  à  Toulon.  —  Étiidiants  ’  de  la  Faculté  de  médecine  de  Montpellier  : 
MM.  Gayàt,  nommé  chevalier  de  la  Légion  d’honneur  par  décret  du  5  décembre  1865,  Mas- 
sol,  Hÿpolite,  Girard,  Jausion,  Ferran,  LOâisel  de  Saulnaysi  Autar,  Azémar,  Miran.  ^ 

'  ‘Servicèé  rendus  U  Arlè^.  —  Étudiants  dé  la  Facilité  de‘médecine  de  Montpellier  :  MM.  Benoît,  ' 
Wàteririg' Fanton..  '  -  ''  /  '  '  '  ' 

/Serviées  rendus  Hadp!  les  PànV,  —  MM^  Lpgros  ,'e.t  Lejion,  étudiants  de  la 

FaéûUé'de  médecine  de'Pafiè,'n6mm'és  chevaliéTf’s'dé.là,  Légion  d’honneiir  par  décret  en  date 
du  5  décembre  1865,' BHèré,  éiudîàht  dè  fa  Facilité  dé'niédecine  dé  Paris. 

Art.  3.  La  gratuité  dés  droits  qüi  leur  restent  à  acquitter  au  profit  du  Trésor,  à  partir  du 
l*''jàhviêr  1866,  pour  l’achèvement  de’  leurs  études'  (inscriptions,  examens,  thèse,  certificats 
d’aptitude,  diplôme),' est  accordée  aux  étudiants  dont  les  noms  suivéht: 

Services' rendus  —  Étudiants  de  l’École  préparatoire  dé  médecine  et  de  phar¬ 

macie  de  Marseille  :  MM.  Jailleii,  d’Hurlabordé,  Marcbrelles, ’Goiéie,  Bontan,  Eyrîès,  Nicolas, 
Garcln.  .  ’ 

Services  rendus  h  Toulon,  r-  Élèves  de  le  Faculté  de  médecine  de  Montpellièr  :  MM.Gayat, 
Massol,  Hypolite,  Girard,  Jaussion,  Ferran,  Loaisel  de  Saiilnaÿs,  Autar,  Azémar,  Miran,  Cam- 
bon,  Fale,  Masse. 

Services  rendus  k  Arfes.  --  Étiidiants  de  la  Faculté  de  médecine  de  Montpellier  :  MM.  Be¬ 
noît,  Walering,  Fanton,  Olier,  Dulrénlt,  Vallat,  De  la  Châtaigneraie. 

Services  rendus  dans  les  hôpitaux  de  Paris. — ■  Étudiants  de  la  Faculté  de  médecine  de 
Paris  :  MM.  Legros,  Leiion,  Brière,  Choyaux,  Legroux,’ Lemaître,  BoufTard,  Spiess,  Levèque, 
Zaepff'el,  Jaubert,  Gorski,  Garesme,  Hallopeau,  Duprat,  Carrière,  Meliriot,  Besniar,  Roques, 
Hayem,  Angeo  (Théophile),  Derlon,  Droin,  Paris,  Fortin,  Jolly,  Bergeron,  Briançon,  Fredet, 
Michellet,  Tardieu. 

Étudiants  de  CÉcole  supérieure  de  pharmacie  de  Paris:  MM.  Byasson,  Junfleiscli,  Bonne- 
fonlGéraudel,  Oindre.  '  \ 

Fait  à  Paris,  le  1"  janvier  1866. 

'  '  '  DORUV. 

Par  décret  én  dale  du  29  décembre  1865,  l’Empereur,  sur  la  proposition  du  maréchal 
ministre  de  là  guerre,  a  nommé  au  grade  de  chevalier  dans  l’ordre  impérial  de  la  Légion 
d’honneùr'lés  médecins  dont  les  noms  suivent,  savoir  : 
mm,  Ridreau  (Achille-Félix),  médecin -major  de  2*  classe  au  51*  régiment  d’infanlerie  j 


16 


L«ÔN  MËDÏCâLE. 


24  ans  Ae  ^rvicôS,  8  campagnes;  —  Aspol  (Prançois-Gérârd-HerménégiW’e),  médecin-major 
de  2*  classe'  au  89'  régiment  d’infanteHe  :  20  ans  de  services,  7' campagnCi';  —  Martrés 
(Jéan-Anloine-Ba'plistè-‘Élisabelh-Achilie), "médecin-major  de  2'  classe  au  91'  régiinént  d’in¬ 
fanterie  ;  21  ans  de  services,  7  campagnes;  — •  Licardy  (Louis-Guillaume-Marie),  médecin- 
major  de  2'  classe  au  i'S'  bataillon  de  cbasseurs  à  pîéd  :  21  ans  de  , Services,  10  carripaghes; 
—  Rognés  (Jean-Louis-Victorin),  médecin -major  de  2'  classé  au  2'  régiment  de  spahis  : 
20  ans  dé  services,- 10  campagnes;  —  Duval  (Antoine-Louis),  médecin-major  d;e  2'  classe 
aux  hôpitaux  dè  la' division  d’Oi  an  :  22  ans  dé  services,  10  campagtïés. 

■  —  Par  décret  en  date  du  29''dé'cémbré  1865,  rÉmpéreür,  'siir  la  pr,opqsiliéh  dü.'maréçhaj 
ministre,  de  la  .guerre,  et  d’après  les  propositions  du  gouverneur  général  de  .rAlgériç, 
a  nommé.au  grade  dé  chevalier  de  l’ordre  impérial ,.dç  la  Légion  d’hqnneur  :  ,  , 

Mil.  , Le,  docteur  Cpsson,  président  de  la  Société  de  botanique  de  France.  Missions  scienli- : 
figues  en.  Algérie; —Dru,  médecin  à  rhôpitalcivil  d’Algêr.  Dévouement  pendant  la  dernière 
épidémie  cholérique..,  ;  ’  .  .  '  :  ,  ,  ,  .  . 

— -  Par  un  décret  en  date  du  23  décembre  1865,  rendu  sur  la  proposition  du  ministre  de 
la,marine,et  des  colonies,  ont  été  promus  dans  rordrpdppérial  de  la  Région  d’honneur, 
savoir  ;  ■  , 

Au  grade  d’officier  :  MM.  Maisonneuve  (Auguste-AlfredrÉmile),  médecin  professeur;  che¬ 
valier  du  31  décembre  1859,:  26  ans  de  services  effectifs,  dont  8  ans  à  la  mer  et  .aux  colo¬ 
nies;  -1-^  Leclerc  (Ôctavé-Jules-François-Marie),  médecin  principal  de  la  marine  ;  chevalier 
du  15  août  ,1858  :  27  ans  de  services  effectifs,  dont  19  à  la, mer,  et  aux  colonies. 

-.1—.  Par  décret  en  date  du  30  décembre  1865,.  l’Empereur,  sur  la  proposition  du  ministre, 
de  la  marine  et  des  colonies,  a  nommé  au  grade  de  chevalier,  dans  l’ordre  impérial  de  la 
Légion  d’honneur  :  .  ,  ,  ■ -  i  :  vi  -  .  -  :  .■ 

MM.  Castel  (Hervé- François- Alcibiade),  médecin  de  1"  classe  de:  la  marine:, 16  ^ans  de 
services,;  dont  11  à  k  mer  ;  —  Auvély  (Alphonse-Léopold),  médecin  da  1”  classe  de  la  marine  : 
15  ans  dé;seryi.ces,  dont  8  è  la  mer  ou  aux  colonies ;,h—:Gestin  ;(Robert-Tindal-Gyriile), 
médecin  de  Iff,  classe  de  la  mafiue  :  13  ans  de  services,  dont  9:  à  la:  mer;  —  Viaiel  (Jean- 
Jacgues-Théophile),  médecin  de  2'  classe,  aide-major  au  3' régiment  d’infanterie  de  la 
marine  :  25  ans  de  services,  dont  13  à  la  mer  ou  aux  colonies; — Gourai  (Ferdinand), 
médecin  de  2'  classe  déjà, marine  :  7  ans  de  services,  dopt,  6  à, la  mer.  Épidémie  de  fièvre 
jauné'â  b'prd  du  Tarn;  —  Mansol  (Paül-Ernest),  médecin  auxiiia,ire,  de  2'  classe  de  la  marine  ; 
6  a'hs  de  services  à  là.  mer.  Belle  conduite  dans  l’expédition  d.é  Guiiacan. 

—  Bruchon,  professeur  adjoint  à  l’École  impériale  de  médecine  et  de  pharmacie  de  Be- 
sançonp/est  nommé  professeur,  ti.lulaire,  en  remplacement  de  M.  Mopnot,  et  continuera,, dans, 
cette  situalioni"^  être  char^é’de  renseignement  dei’analomie  qui  lui  est  confié. 

M,  Druhen  jeune,  professeur  adjoint,  est  chargé  du  cours_  de  pathologie  externe. 

M;i  Borni.er  ,  professeur  suppléant  attaché  aux  .cours,  d’anatomie  et  de  physiologie,  est  en 
outre  nommé  chef  des  travaux  anatomiques. 

—  M..  le  docteur  P.  G...  nous  écrit  de  Dijon,  à  la  date  du  -27  décembre  dernier,  que  le 

Corps  médical  de  .celte  villea  été  oonvoqué  par  le  maire  pour  délibérer  sur  différents' projets. 
Une  commission  a  été  nommée  qui  a  adopté  les  conclusions  suivantes  :  ;  / 

.  1°  Création:, d’un  conseil  sanitaire  de  la  vhle  de  Dijon,  comprenant  tous  les  médecins  qui 
se  réuniraient  tousles  trois  mois  à  la  mairie,  et  .nommeraientieur'  bureau  chaque; année.  Ge 
bureau  . ferait  fonction  de  commission  permanente.  Ce  .conseil  aurait  pour  mission  de  faire 
connaître  l’état  sanitaire  de  la.  .ville  et  de  proposer  les  mcsures  propres  à  rnraéliorer.  : 

'  2“  Vérification  des, décès  pat  tous  médecins  qui  acoëpleraient  les  fonctions  de  vérificateurs. , 
’  3”  Cohstamtion.des  naissance,s,à;.domicile.,  ,  •;  : 

'  Zi”  Création  d’un  service  municipal  de  santé,  ayant  pour  objet  d’assurer  à.  tous  les  indigents 
les  sojns  médicaux, et  les, ra^içamen.ls. ,  •.  , 

■  À  ia'pfochàiné  rènnioh',{e2'9  décembre,  toiit’céïa  sera  discuté',' et  'on  organisera  les  diffé¬ 
rents  services  pour  fonctionner  pendant  l’exercice  1866. 

—  A  la  suite  du  Concours  ouvert  à  l’Hôtel-Dieu  le  27  novembre  dernier,  M.  Puntousa  été 
nommé  interne  des  hospices  civils  de  Toulouse,  et  M.  André,  interne  provisoire. 


_  Le  Gérant,  G.  Richelot. 

'  Pabis.  —  Typpgpapliie  FÉux  Màitbstb  et  G«,  rue  <|es  Peirt-Portes-Salnt-Saiiveiir,  22.  ^ 


L’UINIOIN  MÉDICALE. 


AVIS  A  WIM.  LES  IWÉDECtnS. 

En  venant  remercier  les  Médecins  des  déparlêmenls  les  plus  fiévreux  de  France,  et  nolain- 
ment  ceux  de  l’hôpital  de  Rochefort,  des'remarques  et  désirs  qu’ils  ont  bien  voulu  lra«s- 
mellre,  nous  nous  empressons,' pbur  répondis  à  celle  des  remarques  le  plus  souvent  exprimée, 
de  mettre  à  la  disposition  de  la  Pharmacie  du  Quinoïde^Armand  k  De  cette  ïapon 

il  pourra  être  ordonné,  comme  le  sulfate  'de  quinine.’ SO'n  innocuité  de'plus''en  plus  constatée, 
et  surtout  son  prix  peu  élevé,  le  feront  certainement  préférer  dans  la  majorité'  des  cas  où  la 
quinine  est  indiquée. 

Boürières-Düblanc,  pharmacien,  221,  eue  rfw  Temple,  et  dans  les -principàles  Pharmacies 
et  Drogueries  de  France  et  de  l’étranger.  .  .  .. 

Au  même  dépôt  i.VÀlèobïé,  les  Dragées,  le  Vin  et  VÈlixir  du  Quinçïde-Armand. 

Prix  :  Le  kilo,  33  flacons  de  30  grammes,  80  fr.—  Le  flacon  de  3Q, grammes,  3  fr. 

SIROP  ET  VM  DIGESTIFS  DE  CHASSAING 


A  LA  DIASTASE  ET  A  LA  PEPSINE  PHYSIOLOGiaUEMENT  TITRÉES  (Méthode  du  Di  Corvissrl) 
iSélkïcs  préparatioiis  contenant  dcixs:  '  fe:^iuelit!S  digestif is 

Rapport  de  l’Académie,  impériale  de  médecine  du  20  mars  186Ù. 

Le  Vin  m'  le'Sirdp  digësti'fs  déCHAssAiNG,  jourrteilëmént  prescrits  par  lés  SO'mini  tés  médicales' 'Sÿpafis, 
sont  employés  pour  .‘régulariser  Tes  Digestions  difficiles  et  incomplète^ i  leur  feflicàci'té  dans  iCè  'câs  dé 
Gastralgie ,  Apepsîé  et  ÛQ  Dyspepsie  a  été  signalée  par  les  journàiix'  de  -médècWè'  les  pluV  accré- 
dités.  Le  Sirop, eSt^é^lément  ùn  exceilént  sédatif,  calme,  les  toux  néryéuSés  et  faèilité  réxpectora- 
tiOn;  U  est  .très-employé  contre  la  lienterie'de^très-jeù'nès  éhranfs. 

Prix  .du  flacon  de  Sirop  :  3  fr. . —  La  1/2  bouteille  de  Vin  :  3  fr.  50.  —  L’a  boùléilie'  :  è  fr.  50. 


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Dépôt  central  à  la  Pharmacie;  8,  rue  Réaumur;  à  Paris.  —  En  vente;ches!!-M;6EmN0îq-pliarmacien,  rue 
Düphôti2‘;  k  la  pharmacie  Lé  PEamiiEL,- faubourg  Montmartre,  76.  Et’ààus'lés'j^lrîfrbip’aïés  pharmacies. 


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DESNOIX  et  Cie,  Successeurs  , 

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contre  lès’fllitfnfes ,  Ta  Tléotichi^'e  chronique, 
l’Oppression,  la;  Grippe  et  les- Glaws.;ï;acili.tent 
l’expectoratioiL  Peçtoral  laxatif  emptoyô  Tans  les 
maladies  înflaramatoîrés.  A  Parife,  18,'rue  Fontaine- 
Moliè‘ré  -,  én  province,  dans’ïës’'j)hâ'r'maçies. 


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phosphite  de  chaux.— Pilules  d’hypophosphite  de 
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Obiorose,  Anémie,  E'âles  couleurs.— 
Sirop  d’hypophosphitè  de  fer.  Pilules^  d’hypophos¬ 
phite  Üe'trianganése.  —Prix  :'4ïr.  lé  flaéon. 

’SouS T’înflüenèe  dés  hypophosphites,  la  tbttjf'di- 
mitiue,  l’appétit' augmente,  les  forces  réviénnent, 
les  sueurs  nocturnes  cessent,  et  le  malade  jouit 
d’un  bien-être  inaccoutumé. 

Pha'rm'aciè  SWANN,'  12,  rué  Castigîîôriè,â  Paris. 
—  DÉPÔTS  :  MontpelTiér,  BELEGOU  frères  ;  Nice; 
FOUQUE;  Lyon,  Pharmacié  centrale;  19,  rüé  Lân- 
terne; 'Bordeaux, 'Nantes,  Toulouse,  dans  les  suc¬ 
cursales  de  la  Pharmacie  centrale. 


MORUE 


DESINFECTEE 


CHEVRIE 


An  mtitycn  du  Oondron  et  du  Baume  de  TOlilJ 

cette  huile  est  d’une  odeur  ët  A’utfe  savelir  ■  agréèhîes.  Le  mode''  dé  '  désihfectroA  'në'  tiiiît  -ert 'rieii  | 
k  ses  propriétés  thérapeutiques.  Elle  est  facilemeht.ÿ^ministré.e  même. aux  personnes..,Ies,pl,ii,^,4é- 
licates,  et  est. d’une  digestion  plus.facile  que  l’huile  (jydiiiçûre.  ,,  .  !  ,i  , 

Lire  les  observations  et  rapports  médicaux  contenus -dans  la  brochure.  ■  ,  .  j 

Pharmacie  ÇHEA^RiEa ,  2'!,  rue  du.Eaubourg-Montmartre,  k  Paris.  '  , 

Dépôt  dans  les  principales  pharmacies  de  chaque  ville. 


/UNION  MÉDICALE, 


Sirop  extrait  de  viande  de  Meyer-Berk. 

Recommandé  par  les  principaux  médecins  dans 
le  marasme,  les  convalescences  de  maladies  graves, 
les  catarrhes  chroniques,  la  dyspepsie,  enfin  dans 
toutes  les  affections  où  il  s’agit  de  relever  l’orga¬ 
nisme  sans  fatiguer  les  voies  digestives. 

A  l’Agence  principale,  15,  rue  des  Petites-Écu¬ 
ries,  à  Paris,  et  chez  les  principaux  pharmaciens. 


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Des  successeurs  DURAND  et  G**,  à  Toulouse. 

Brevetés  s.  g.  d.  g. 

Seuls  approuvés  par  l’Académie  impériale  de 
médecine  et  honorés  de  Médailles  aux  expositions 
de  Londres,  Paris,  etc.,  sont  souverains  dans  le 
traitement  du  Diabète,  étant  privés  des  principes 
féculents  du  blé  ;  des  Maladies  d'estomac  et  de 
Consomption ,  réunissant  dans  un  petit  volume 
les  principes  les  plus  azotés  et  les  plus  favorables 
k  la  nutrition. 

Dépôt  général  k  Paris,  r.d.Grands-Augustins,24. 

Se  trouvent  aussi  dans  toutes  les  succursales 
de  la  Compagnie  fermière  de  Vichy,  et  les  princi¬ 
paux  pharmaciens  de  chaque  ville. 

Ne  pas  confondre  ces  produits  avec  d’autres  pro¬ 
duits  dits  au  gluten,  mais  qui  n’en  contiennent 
qu’une  proportion  insignifiante;. 


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Qui  n’a  pas ,  de  près  ou  de  loin,  quelque  pauvre 
souffrant  à  qui  il  rendrait  service  d’indiquer  que  la 
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Eau  minérale  naturelle  protofei'rée,  bicarbo¬ 
natée,  crénatée,  alcaline  èt  ammoniacale. 

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Très-digestive  et  reconstituante.  D’une  grande  effi¬ 
cacité  dans  toutes  les  maladies  dites  du  sang.Elle 
se  conserve  indéfiniment. 

Pour  les  expéditions,  s’adresser  au  Régisseur  des 
eaux  de  La  Bauche,  canton  des  Échelles  (Savoie). 

Dépôts  k  Paris  :  Compagnie  de  Vichy,  22,  bou¬ 
levard  Montmartre;  Chêne,  11,  rue  de  la  Micho- 
dière  ;  Benezet,  19,  rue  Taranne. 


Tubes  antiaslhmatiques  Levasseur 

employés  avec  succès  contre  l’Asthme.  Cessa¬ 
tion  instantanée  de  la  suffocation  et  des  oppres¬ 
sions.  —  Pharmacie,  19,  rue  de  la  Monnaie,  k  Pa¬ 
ris.  —  Prix  ;  3  fr. 


IVTlVf  Étudiants  en  médecine 

iVl.  ItA  •  sont  prévenus  qu’ils  trouveront  dans 
ajpharmacie  située  r.  des  Écoles,  59,  k  l’angle  de  la 
r.  de  la  Sorbonne,  des  médicaments  préparés  avec 
tous  les  soins  qu’ils  peuvent  désirer,  ainsi  qu’un 
topique  assez  puissant  pour  neutraliser  de  facto 
le  virus  introduit  sous  la  peau  par  une  PIQURE 
ANATOMIQUE. 

M.  PENNÉS ,  propriétaire  de  cette  officine , 
fera  un  plaisir  «le  réduire  d’un  quart  le*t 
prix  des  préparations  magistrales ,  pour  MM.  les 
Étudiants  qui  lui  présenteront  leur  carte. 


APIOL  DES  D”J0RET  ET  HOMOLLE. 

Médaille  h  l'Exposition  universelle  de  1862. 

L’Observation  médicale  confirmé  chaque  joui*  ses 
propriétés  véritablement  spécifiquescorameemmé- 
nagogue,  et  son  incontestable  supériorité  sur  les 
agents  thérapeutiques  de  la  même  classe. 

Un  savant  et  consciencieux  observateur,  M.  le 
docteur  Marrotte,  a  particulièrement  étudié  l’Apiol 
à  ce  point  de  vue,  dans  son  service  de  l’hôpital  de 
la  Pitié  et  en  ville.  Il  résulte  de  ses  observations 
que  le  succès  est  assuré  quand  l’aménorrhée  et  la 
dysménorrhée  sont  indépendantes  d’un  état  anato¬ 
mique,  ou  d’une  lésion  organique,  mais  sé  ratta¬ 
chant  à  un  trouble  de  l’innèrvation  vaso-motrice  de 
l’utérus  et  des  ovaires.  Ajoutons  qu’on  doit  com¬ 
battre  simultanément  ou  préalablement  la  chlorose 
ou  les  autres  complications. 

Les  docteurs  Joret et  Homolle  indiquent,  comme 
le  seul  moment  opportun  pour  administrer  l’Apiol, 
celui  qui  correspond  à  l’époque .  présumée  des 
règles,  ou  qui  la  précède. 

Dose  :  1  capsule  matin  et  soir,  pendant  six  jours. 
On  l’emploie  aussi  pour  couper  les  fièvres  d’accès. 

Pharmacie  Brunt,  rue  de  Rivoli,  150.  entrée 
rue  Jean-Tison,  k  Paris. 


Pectorale,  la  seuIeEan  faéinostatiqiieassimi- 
labled  haute  dose,  sans  fatiguer  l’estomac.  Ordon¬ 
née  contre  les  hypersécrétions,  hémorrhagies,  etc. 


SOIE  D0L0RIFU6E 


guérit  les  douleurs  articulaires,  Rhumatismes,  Né¬ 
vralgies.  —  Boîte  ;  3  fr. 

Paris,  rue  Lamartine ,  35,  et  dans  tous  pays. 


DRAGÉES  DE  PROTO-IODURE  DE  FER 

ET  DE  MATOE  , 

de  L.  FOUCHER ,  pharmacien  k  Orléans.  —  Ces 
Dragées  ont  sur  tous  les  autres  ferrugineux  l’in¬ 
comparable  avantage  d’être  aussitôt  dissoutes 
qu’arrivées  dans  l’estomac ,  et  en  outre  celui  non 
moins  important  de  ne  jamais  constiper. 

Prix,  pour  le  public,  3  fr.  le  flacon.  —  Pour  les 
Pharmaciens,  t  fr.  75  c. 


Paris.  —  Imprimerie  Félix  Malteste  et  C*, 

RuedeiDeax-Rortes-Saiat-SiiuTtur.Tt. 


Vingtième  année. 


No  2. 


Samedi  6  .Ianvieu  1866. 


ItilON  MEDICALE 

lix  DE  L’AÜONNEMENT  ;  JOURNAL  - .  ^  v  «y™  P;P0™ENt 

.  .  POUR  PMW..  ;  ■  ■■■:  -  ■;  ’riîéilïiEiitilioHrg-îionlniàrlj'c. . 

r*f.!  .  f<r  »!S  fflIERETS,SCIEMIFI(!PS:ET,;PRA,TIOlTS,;^ 

SMois.y.'.  ..  9  »  MOPlÂM  ET  PROFESSIOMEIS  '  Vatis  les  Départements, 

'  m  cbft'Ps-  médical.  ' 

Ion  qu’il  est  tixo  pai'  lo»  ...  Iftslc,  elJcs  Mes«igori^» 

,ïoi\YeiUiqtis,  ilqj^lçs.  ;  ,  •  -  -  - -  •  -  IntpMiaks  et  Generales. 

;  .Ce  oroiirnal  parait  troiii»  fols  jpàr  Mcnf^itic,  Ie  MHA»i»ï,  le  jri;MH»t,.lc  SA.iJÎE»»,  . 

ET  F0R5IE,  PAR  ANNEE,  4  BEAùi  VÔÎlIMES  IN-S®  DE  PRES  DE  600  PAGES  CHACUN. 


Oit  cire  adresse  à  M.  le -P.octiîijr  Amédée  Redaclear  cji  chef.  Tou 

ilmiÂis'hnitiori,' à  Jl.  le  Ge’èant,'  rùe  dli'FOubburg-HIontmartre,  5G. 

IçîJiPtt.resje.C  Paguels^oueiil  ltr^  affr^iehis.  - -  ■  • 

BIILEE^tÎn  BIBLIOGRAPHIQUE. 


DIÇTfflKAIBE:  :ERC1C10PÉBIQBE  DES,,,  SÇlERCEil  SiÉDIÇiP.S  . 

,  .  ’  —  ,!  ,  Publié  SOUS  la  direction  de  A, DECHÂMBRE,  ,  . . 

ÂVec'ld' coiiâbofàtïon  d’un  très-grand  nbmbrç  de,pro|esseurs,  de  médecins  et.  chirurgiens  des  bôpitaux 
civils  et'  militaires  et  de  la  marine. 

LE  SIXIÈME  DEMI-VOLUME,  (2!  du  tome  troisième)  vient  de  paraître 

■aux  librairies  Victor  Masson  et  fils  et  P.  Asseun,  '  ■ 

Il  contient' les,  principaux  articles  suivants  :  Altitudes,  par  M.  Leroy  de' aidricoui’l.  ^ 
Amaurose^  par  M.  Follin.  —  Ambuldnêè]  M.  Michel  Lévy.  —  Aménorrhée,  par  M.  Fritz. 
— Améhifiiie,  par  MM.  Daily  et  Guillard.  Amers,  par  M.  Gubler.  —  Ammoniaque,  par 
Mm.  Malagütii,  Delioux,  Reveil  ePPops^ag. rives.  —  Amputations,  par  M.  Legouest.,  --  Divers 
articles  de  Botahique,  par  M.  Bâillon,  -r-.  Diverses  sources  d’Eaux  minérales,  par.  Rolu- 
reau.  —  Là  Êjpgraphjepl  la  Bibliographie,  par  MM.  Beaugrahd,  Chéreau  et  .baremberg.  . 

■Prix  du  demi-volume  ;  rendu  franc  dé-port  dans  toute  la  , France  et  rAlgérié  :  6  fr. 

TRAITÉ  ÉLÉMENTAIRE  DE  PATHOLOGIE  INTERNE  ,  par  M.  Ed.  MoNNERET,  professeur  de  patho¬ 
logie  interne’ à  (-la.  Faculté  de  médecine  ;  de  Paris .  médecin  de  rHôtel-Dieg.; -rr-,  La:  7?“ 
livraison  vient  .de  paraître.  ■—  Prix  de  chaque  livraison  :  3  fr.  rendue  /V’anco  dans  toute  la 
France. el  l’Algérie.  ;  :  .  ... 

iSota,  -—  L’ouvrage  se  composera  de  trois,  forts  volumes  grand  iii-8'’‘ei  sera  publié  en 
12  livraisons  de  160  pages  chacune,  qui  paraîtront  régulièrement  de  quatre  en  quatre  iPois. 

Les  deux  ouvrages  ci-dessus  viennent  de  paraître  à  la  librairie  de  P.  Asselip,  place  de 
l’École-de-Médecine. 

les  TROIS  FLÉAUX,— LE  CHOLÉRA  ÉPIDÉMIQUE,  LA  FIÈVRE  JAUNE  ET  LA  PESTE,  par  M.  ie 

docteur  Foissac,  lauréat  de  l’Institut,  etc.  Uri  volume  in-8".  Chez  J. -B.  Baillière  et  fils,  rue 
Hautefeuille,  19,  et  aux  bureaux  de  ['Union  Médicale,  rue  du  Faubourg-Montmartre,  56. 
~  Prix  :  3  fr. 

essai  de  CLIMATOLOGIE  THÉORIQUE  ET  PRATIQUE,  par  le  docteur  Prosper  DE  PietrA  SANTA. 
Un  vol.  in-8°,  avec  figures  intercalées  dans  le  texte.  Chez  J. -B.  Baillière  et  fils,  libraires, 
19,  rue  Hautefeuille.  —  Prix  ;  7  fr.  .  -  .■ 

lettres  sur  la  SYPHILIS,  adressées  à  M.  le  rédacteur  en  chef  de  rUrn’wï  Sui^içs y 

des  discours  à  l’Académie  impériale  de  médecine,  sur  la  syphilisation  et  la  ti-ansmissiQn 
des  accidents  secondaires,  par  Philippe  Ricord,  ex-chirurgien  de  rhôpitàl  du  ^îiilî ,  r^vec  , 
une  Introduction  par  Amédëe. Latour,  rédacteur  en  chef  de  ri7?iwi  Medicale,  3'  écUtion  • 
revue  et  corrigée.  Un  vol.  in-18  jésus,  de  558  pages.  Prix:  U  fr.  A' Paris,  chez  J.-B.  r 
Baillière  et  fils,  libraires,  19,  rue  Hautefeuille. 


L’UNION;.  MÉDICALE. 


VINS  DE  QUINQUINA  TITRÉS 


;  d'ossiam  HEiwçY, 

'^évibre  de"l,’Âcadémie*impénale  de  médecine. 

VIN  DE  QUINQUINA  TITRÉ  SIMPLE.  Titrant  un  gramme  d’alcaloïde  et  12  grammes  d’extratif  par 

LOGO  grammes.  —  Tonique. rébrlfîige.  ■  . 

VIN  DE  QUINQUINA  IODÉ.  Coritiehf  0,G5  d’iodè  pur  à  l’ètat  latent  par  30  grammes  do  vin  titré.  — 

Scrofule. —  lijmpUatisme.— PUtUisle.  '  -i 

VIN  DE  QUINQUINA  FERRUDINEUX.  ContientO, LO  de  sel  ferreux  par  30  grammes  de  vin.  -  «blo- 
rose.  —  Anénjie.  .  .  ^  , 

Ces  Vins  qui  contiennent  en  outre  de  la  diastase,  sont  facilement  assimilables,  ne  constipent  jamais, 
inaltérables,  très-agréables  au  goût,  d’une  richesse  , inconnue  jusqu’ici ,  ils  offrent  les  avantages-qui 

s’attachent  à  remploi  des  préparations  chimiquement  définies,  ,  ,  .  , 

N.  B.  Dans  l’épidémie  régnante,  les  médecins  conseillent  le  Vin  de  quinquina  titré  comme  préservatif. 
Dépôt  général,  E.  FOURNIER  .  et  26,  rue.  d’AnjoU-St-Hohoré,  èt  dans  toutes  les  pharmacies. 


[CÔÛfTËS  NOIRÈS'lNGtAiSESl 


Généralement,  l’action  de  l’opium  ordinaire 
ën  teiiitiiéé  (laudanum)  est  reconnue  comme 
étant  pernicieuse, produisant  l’insomnie, l’en- 
SEUL  DÉPÔ  T  gourdissement  et  .souvent  le  délire. 

T,,  i  •  »  ’  no  I  •  J*  Ces  effets sotït  évités {)âH’empiol  duBLACK 

Ph.  anglaise,  Roberts  et  Co,  23,  çl.Vendome  la  plupart  des  cas, 

produit,  au  contraire,  les  effets  bienfaisants  d’un  narcotique,  ^ans  aucun  des  jnconvénientsTésult^pt  d^ 
l’emploi  du  laudanum,  —  Ha  dose  èst  de  s  à  gouttes  snlvant  le  cas'. 


ERGOTINE 

IDRÀGÉESdERGOTINEI 

DE  B  ON  JEAN 


Médaille  d’or  de  la  Soeicté  de  phar¬ 
macie  dis  raris.  —  D’aprês  lés  plûé.illqçtres 
médecins  français  et  étrangers,  la  solution  d'érgo- 
tine  est  le  pluspmssiant  hémostatique  què  possède; 
la  médecine  contre  les  hémorrhagies  des  vaisseaux, 
tant  artériels  que  veineux.  ,  . 

Les  wiragées  d'ergotîoe  sOfit  employées  avec , 
le  plus  ferand- succès  pour-  fàcilifer  Te  frhvaÜ  fié 
l’accouchement,  arrêter  les  hémorrilagiès  de  toute 
nature,  contre  l’hémoptysie ,  les  engorgements  de 
l’utérus,  les  dysenteries  et  les. diarrhées  chroi 
niques.  .  , 

Dépôt  général  k  la  Pharmacie,  rue  Bourbon- Vil¬ 
leneuve,  19  (place  du  Caire),  à  Paris,  et  dans  lés 
principales  Pharmacies  de  chaque  ville. 


SIROP  ET  PILULES  DE  SCILLITINE 

DE,  MANDET,;  PHARMACIEN, 

‘tauré.ai.  de  V Àcddé^iie^  ' des  sciences.  ? 

Considérée  comine  le  plus  puissant  (de..tous;les_ 
;  diurêtiqüëS,'ia  Scitîliiuc  depo^rvue.dff  principe 
t'èxiqüë  dé  là  scille|,'sé 'recoihmandè  aijx  médecins 
■par’ son  action  ekpectoÿâhte,  péciativé.'  C’est  lé  seul' 
médicament  qû’on  puisse  employer  avec  succès 
dans  les, infiltrations  cellulaires,  les  maladies,  de 
l’appareil  respiratoire  et  de  la  circulation.  Chez 
tous  les  pharmaciens. 

LES  PASTILLES  DIGESTIVES  A  LA  PEPSINE 

‘  :  DE  WASMANN 

sont  très  employées  dans  les’  Cas  où  la  digestion  dés 
aliments  albuminoïdes  est  difficile' off  impossible, 
■parce  qu’elles  constituent  la  saule  préparation  où 
la  PEPSINE  soit  conservée  INALTÉRÉE  et  sous  une 
forme  agréable  au  goût.— Rue  St-Honoré,  161.,  àla 
Pharmacie  du  Louvre,  et  dans  toutes  les  pharmacies 


An  moyen  du  Cloudron  et  du  Baume  de  TOIilJ 

Cette  huile  est  d’une  odeur  et.fl’une  saveur 'àgcéables.  Le  mode  de  désinfeetibn  ne  nuit  en  rien 
à  ses  .propriétés  thérapeutiques.  Elle  est  facilement  ' administrée  même  aux  personnes  les  plus  dé¬ 
licates ,  et  est  d’une  digestion  plus  facile  que  Thuile  ordinaire. 

Lire  le?  observations  et  rapports  médicaux  contenus  dans  la  brochure. 

Pharmkcie  chevuier  ,  2l,  rue  du  Faubourg-Montmartre,  b’Pavis. 

Dépôt  dans  les  principales  phçcrmaçUs  de  ctàqiiç  fille. 


HUILE  DE  FOIE  DE  MORUE  DÉSINFECTÉE 
■  PE  -  CHEVRIER'::'^: 


L’UNION  MÉDICALE. 


N“  2.  Samedi  6  Janvier  1866. 

SOMMAIRE. 

I.  Paris  :  Sur  la  séance  de  l’Académie  des  sciences.  —  II.  Épizootie  :  Du  typhus  contagieux  en  géné¬ 
ral,  et  en  particulier  du  typhus  du  Jardin  d’acclimatation.  —  III.  Académies  et  Sociétés  savantes. 
Société  d’hydrologie  médicale  de  Paris  :  Rapport.  —  Action  chimique  de  l’eau  de  Wildbad  Gastein. 
—  De  la  destruction  des  acides  organiques  dans  l’économie  animale,  envisagée  au  point  de  vue  du 
régime  k  suivre  k  Vichy.  —  Rapports.  —  Élections  générales.  —  Société  impériale  de  chirurgie  : 
Scrutins.  —  IV.  Codrrier.  —  V.  Feoiixeton  :  Causeries. 


Paris,  le  6  Janvier  1866. 

BULLETIN. 

SInr  la  séance  de  l’Académie  des  sciences. 

Suivant  les  usages  de  l’Acadéniie,  on  a  procédé  à  l’élection  d’un  vice-président. 

Après  deux  tours  de  scrutin,  M.  Chevreul  a  été  élu  avec  26  voix  de  majorité  sur 
47  votants.  M.  Decaisne,  en  cédant  la  place  à  M.  Laugier,  a  prononcé,  les  paroles 
suivantes  :  «  Avant  de  quitter  le  fauteuil  de  la  présidence,  je  prie  l’Académie  de 
vouloir  bien  recevoir  l’expression  de  ma  profonde  reconnaissance  pour  le  grand 
honneur  qu’elle  m’a  fait  en  me  choisissant  comme  président,  ainsi  que  pour  la  bien¬ 
veillante  indulgence  qu’elle  m’a  accordée  dans  l’exercice  de  mes  fonctions.  » 

La  commission  administrative  pour  1866  sera  composée  de  MM.  Chasles  et  De¬ 
caisne. 

M.  le  docteur  Guyon  communique  à  l’Académie  le  résultat  d’expériences  entre¬ 
prises  en  1831  dans  les  hôpitaux  de  Varsovie,  dans  le  but  de  démontrer  que  le  cho¬ 
léra  ne  se  transmet  pas  des  animaux  à  l’homme.  Ces  expériences,  fort  intéressantes 
d’ailleurs,  ne  peuvent  infirmer  celles  de  Thiersch,  citées  par  M.  le  docteur  Jules 
Worms,  rappelées  par  M.  Chevreul,  et  que  nous  avons  mentionnées  dans  un  de  nos 
précédents  Bulletins.  Elles  ne  le  peuvent  pas,  malgré  l’opinion  contraire  de  M.  Guyon, 
parce  que  les  conditions  de  l’expérimentation  sont  différentes,  et  que  tous  les  raisonne¬ 
ments  du  monde,  si  spécieux  qu’ils  soient,  sont  impuissants  à  remplacer  l’identité 


FEUILLETON. 


CAÜSERIËS. 

Avec  son  premier  numéro  de  l'année,  la  Gazette  médicale  de  Lyon  a  pris  un  petit  air 
taquin  qui  lui  sied  à  merveille.  Plusieurs  de  ses  traits  contre  nous  sont  dirigés.  Elle  nous 
plaisante  fort  agréablement  d’avoir  conseillé  aux  élèves  le  calme  et  un  peu  de  souci  de  l’in¬ 
quiétude  familiale.  Elle  nous  prête  ce  langage  naïf  et  bonhomme  :  «  Mes  enfants!  soyez 
sages;  ne  contristez  pas  vos  familles.  »  A  notre  place,  la  guerroyante  Gazette,  mettant  sa 
toque  de  travers  et  tirant  sa  flamberge,  eût  dit  sans  doute  au  jeunes  gens  :  «  Mes  amis! 
allez  vous  faire  enferrer  par  les  sergents  de  ville  et  dédaignez  les  exhortations  paternelles.  » 
Heureusement  que  notre  pétulant  collègue  n’a  vu  que  de  très-loin  les  événements  de  ces 
jours  passés,  aussi  n’en  a-t-il  pris  qu’une  idée  extrêmement  confuse.  Ce  qui  ne  l’empêche 
pas  de  vouloir  tenir  aux  jeunes  gens  «  un  langage  plus  digne  de  leur  intelligence,  » 
et  auquel  ils  ont  droit.  Je  doute  que  ce  langage  plaise  beaucoup  à  M.  Pipe-eh-Bois,  qui  a 
chassé  l’argot  du  Théâtre-Français.  Savez-vous,  en  effet,  pourquoi,  selon  la  perspicace 
Gazette,  la  jeunesse  est  aujourd’hui  rieuse,  moqueuse,  tapageuse  et  irrespectueuse  envers 
ses  maîtres?  Écoulez  :  «  Ces  mœurs,  comment  les  expliquer!...  Hélas!  ce  n’est  pas  notre 
«  faute  si  un  travers  d’esprit  s’est  peu  à  peu  élevé  à  la  hauteur  d’une  cause  sociale.  Mais  la 
«  réalité  est  là.  Le  goût  des  platitudes  bruyantes  a  envahi  toute  la  France.  Comment  épar- 
«  gnerait-il  nos  jeunes  gens,  quand  ils  voient  un  enrouement  sui  generis,  un  hoquet  final 
«  bien  amené,  valoir,  à  tel  bouffon,  à  telle  chanteuse,  des  millions,  et  la  célébrité  par 
Tome  XXTX.  —  finurrUe  série.  2 


L'UNION  MÉDICALE. 


18 


expérimentale  qu’exige  la  méthode  pour  comparer  les  résultats  obtenus.  M.  le  doc¬ 
teur  Guyon  prouve  donc  que,  dans  les  conditions  où  il  s’est  placé,  le  choléra  ne  se 
transmet  pas  de  l’homme  aux  animaux;  mais  il  ne  prouve  pas  du  tout  qu’il  ne  soit 
pas  transmissible  dans  les  conditions  où  s’est  placé  M.  Thiersch. 

—  M.  Balbiani,  par  l’intermédiaire  de  M.  Cl.  Bernard,  soumet  à  l’Académie  quel¬ 
ques  observations  sur  le  rôle  du  noyau  dans  les  cellules  animales.  D’accord  avec  les 
histologistes  modernes,  l’auteur  pense  que  les  cellules,  considérées  dans  leur  çxjstence 
individuelle,  jouissent  de  propriétés  identiques  à  celtes  qui  caractérisent  la  viq  chez 
les  organismes  plus  complexes  qu’elles  constituent  par  leur  assemblage.  Elles  mani¬ 
festent  des  phénomènes  de  mouvement  et  de  sensibilité.  On  sait ,  de  plus,  qu’elles 
sont  le  siège  d’une  activité  nutritive  considérable,  et  tout  démontre  que  le  noyau  est 
le  principal  agent  de  cette  activité.  M.  Balbiani  s’est  proposé  d’en  rechercher  la  raison, 
et  il  annonce  aujourd’hui  qu’il  l’a  trouvée  dans  l’existence  de  canaux  comparables  à 
ceux  qui  sont  en  rapport  avec  la  vésicule  contractile  des  infusoires,  et  qui  servent  à 
la  distribution  des  liquides  dans  l’intérieur  de  leur  parenchyme.  Par  la  découverte  de 
ces  canaux,  l’auteur  se  croit  en  droit  d’admettre  l’existence  d’une  véritable  circula¬ 
tion  de  fluides  dans  ces  parties  élémentaires  de  l’organisme  animal.  C’est  sur  un 
myriapode,  le  géophile  longicorne,  qu’il  a  pu  constater  ce  fait  dont  l’importance  phy¬ 
siologique  n’a  pas  besoin  d’être  autrement  signalée  pour  le  moment. 

Dr  Maximin  Legrand. 


ÉPIZOOTIE. 


DD  TYPHDS  CONTAGIEUX  EN  GÉNÉRAL  ,  ET  EN  PARTICULIER  DU  TYPHUS  DU  JARDIN 
D’ACCLIMATATION. 

Discours  prononcé  à  l’Académie  impériale  de  médecine ,  dans  la  séance  du  2  Janvier  1866 
Par  M.  H.  Boulet. 

Messieurs, 

Je  veux  profiler  de  l’occasion  qui  m’est  offerte  par  la  communication  si  intéressanlé  de 
M.  Leblanc  sur  typhus  contagieux  des  animaux  du  Jardin  d’acclimatation,  pour  mettre 


«  dessus  le  marché;  quand  je  ne  sais  quel  Lambert  et  je  ne  veux  pas  savoir  quel  Bastien 
«  priment  la  popularité  de  Lamartine  et  de  Musset,  comment  ne  seraient-ils  pas  fatalement 
«  entraînés  sur  cette  pente  fatale^» 

Les  jeunes  gens  des  Écoles  doivent  être  extrêmement  flattés  de  celte  étiologie.  Elle  est 
certainement  aussi  erronée  que  peu  convenable.  Il  n’y  a  que  la  Gazette  au  monde  pour 
attribuer  au  mauvais  goût  des  chansons  de  Thérésa  les  événements  qui  ont  détermmé  les 
démissions  successives  des  deux  derniers  doyens  de  la  Faculté.  Elle  n’y  voit  que  du  feu, 
celte  brave  Gazette.  Cependant,  elle  ne  perd  pas  tout  à  fait  de  vue  ses  intérêts  de  clocher,  et 
après  avoir  signalé  le  mal  avec  «  ce  langage  plus  digne  de  leur  intelligence,  »  elle  indique 
aux  élèves  le  véritable  remède.  Il  n’est  pas  dans  le  casernement  des  élèves,  vieille  idée  que 
personne  ne  propose  plus,  et  que  la  Gazette,  néanmoins,  se  donne  la  peine  de  pourfendre  en 
trois  points;  le  remède,  c’est  la  dissémination.  Qu’est-ce  que  la  dissémination?  C’est  la  créa¬ 
tion  de  Facultés  naturelles,  de  Facultés  provinciales,  parmi  lesquelles  Lyon  doit  se  trouver  au 
premier  rang,  avec  Nantes  et  Bordeaux.  L’intrépide  Gazette  traite  ce  sujet  grave  avec  la 
désinvolture  qui  lui  est  habituelle  ;  elle  assure  qu’elle  a  prouvé  sa  thèse  et  qu’elle  a  ainsi 
servi  «  les  intérêts  du  pays,  des  familles,  de  la  science,  des  étudiants  et  de  Paris  lui-même, 
qui  se  retremperait  dans  cette  déplétion  salutaire.  » 

C’est  séduisant,  et  l’image  est  heureuse.  Une  déplétion  qui  retrempe,  c’est  hardi  et  d’une 
thérapeutique  de  l’avenir.  De  l’avenir,  j’ai  bien  dit,  car,  malheureusement  pour  la  Gazette,\m 
choses  ne  vont  pas  aussi  vite  que  son  rédacteur  semble  le  croire.  11  ne  voit  qu’un  coin  du 
tableau,  et  le  gros  et  grave  problème  de  l’enseignement  supérieur  ne  se  dresse  pas  devant 
ses  yeux  dans  toute  son  immensité,  dans  toutes  ses  difficultés,  dans  toutes  ses  complications. 
Il  ne  se  préoccupe  pas,  avant  de  demander  la  création  de  Facultés  nouvelles,  de  l’insuffisance 


L’UNION  MÉDICALE. 


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en  relief,  sous  vos  yeux,  quelques-uns  des  faits  principaux  qui  se  sont  produits  depuis  que 
le  typhi4  a  fait  invasion  dans  ia  parliè  de  l’Europe  que  nous  habitons,  et  faire  sortir  de  ces 
faits  les  enseignements  importants  qu’ils  renferment. 

*  Dans  la  première  communication  que  j’ai  faite  à  l’Académie,  à  mon  retour  de  mon  premier 
voyage,  en  Angleterre,  vers  la  fin  du  mois  d’août  dernier,  j’ai  établi  les  circonstances  en  vertu 
desquelles  le  typhus,  importé  dans  ce  pays  par  un  vaisseau  venant  de  Ip. Baltique,  s’était  pro¬ 
pagé  avec  une  si  grande  rapidité  et  sur  une  si  grande  étendue,  et  je  prédisais  alors,  chose 
facile  vraiment,  avec  les  notions  acquises  sur  cette  maladie,  que  les  ravages  commencés 
n’étaient  qu’un  prélude  de  ceux  qui  devaient  suivre,  et  que  l’Angleterre  allait  payer  par  des 
raillions  les  fautes  qu’elle  commettait,  en  ne  sachant  ni  ne  voulant  opposer  au  fléau  les  digues 
par  lesquelles  on  savait  l’arrêter  en  Allemagne  depuis  plus  de  cinquante  ans. 

.  Ces  prédictions  se  sont,  malheureusement  réalisées,  et  au  delà  même  de  ce  que  je  redou¬ 
tais.  Aujourd’hui,  le  chiffre  officiel  de  la  mortalité  s’élève  à  plus  de  60,000,  et  ce  chiffre, 
d’après  l’aveu  mêipe  des  commissaires  qui  les  fournissent,  sont  de  beaucoup  au-dessous  de 
la  réalité,  attendu  que,  comme  les  propriétaires  des  animaux  n’ont  aucun  intérêt  à  dénoncer 
leurs  pertes,  puisqu’ils  n’ont  aucune  indemnité  à  attendre  du  gouvernement;  qu’au  con¬ 
traire,  ils  ont  tout  intérêt  à  les  dissimuler,  beaucoup  des  sujets  atteints  ne  sont  pas  connus. 
Et  la  maladie  est  encore  dans  une  période  ascendante;  de  semaines  en  semaines,  le  chiffre 
des  morts  grossit  d’une  manière  effrayante  ! 

Les  causes  de  cet  immense  sinistre.  Messieurs,  sont  complexes  :  Impuissance  ou  inertie 
du  pouvoir  central,  qui  ne  s’est  pas  cru  suffisamment  armé  par  les  lois  pour  agir,  et  qui,  par 
scrupule  constitutionnel,  n’a  pas  voulu  assumer  la  responsabilité  de  l’action  énergique  que 
réclamaient  les  circonstances;  liberté  absolue  laissée  aux  transactions  commerciales  sur  les 
bestiaux,  comme  dans  les  temps  normaux  ;  concentration  des  animaux  malades  dans  les 
marchés  hebdomadaires  des  grands  centres  de  population,  notamment  le  marché  métropo¬ 
litain  de  Londres;  transformation  de  ces  marchés  en  immenses  foyers  d’infection,  d’où  le 
mal  a  rayonné  dans  tous  les  sens;  l’intérêt  privé  ne  s’inspirant  que  de  lui-même  pour  se 
sauvegarder  aux  dépens  de  l’intérêt  public,  chaque  propriétaire  de  bestiaux  cherchant  à 
diminuer  ses  pertes,  dès  qu’il  se  savait  menacé,  en  faisant  conduire  sur  les  marchés  ses 
animaux  contaminés,  et  recélanten  eux  fatalement  le  germe  du  mal.  Voilà  l’ensemble  des 
circonstances  principales  qui  ont  favorisé  en  Angleterre  l’extension  du  fléau  et  lui  ont 
permis  de  prendre  les  immenses  proportions  qu’il  a  acquises  depuis  le  jour  de  l’invasion, 
et  qui,  tous  les  jours,  tendent  encore  à  s’accroître. 

Voulez-vous  que  je  vous  dise  maintenant.  Messieurs,  où  est  la  cause  originelle  qui  domine 
toutes  celles  que  je  viens  d’examiner?  Cette  cause  est  l’ignorance  où  le  gouvernement  et  le 


des  allocations  budgétaires  qui  empêchent  de  doter  les  Facultés  existantes  des  précieuses 
ressources  qui  leur  manquent,  de  créer  des  chaires  nouvelles,  de  compléter  les  moyens 
d’enseignement,  de  pouvoir  donner  une  retraite  honorable  aux  professeurs  que  l’âge  rend 
insuflisants  ou  incapables.  Les  desiderata  nombreux  de  l’état  actuel  des  choses  ne  le  frappent 
en  aucune  façon.  Nous  possédons  trois  Facultés  qui  fonctionnent  tant  bien  que  mal;  quand 
nous  en  aurons  six,  comment  fonctionneront-elles  si  le  budget  reste  le  même  ?  Avec  les  res¬ 
sources  disponibles,  il  faudra  nécessairement  prendre  sur  Paris,  Montpellier  et  Strasbourg, 
pour  doter  Lyon,  Nantes  et  Bordeaux.  Ce  sera  l’amoindrissement  des  Facultés  actuelles  pour 
instituer  des  Facultés  nouvelles  incomplètes.  Où  sera  donc  l’avantage  pour  l’enseignement  et 
pour  la  science? 

Notre  pénétrant  critique  dit  :  dissémination  des  élèves.  Qu’entend-il  par  ces  mots  ?  Les 
élèves  seront-ils  forcés  de  faire  leurs  études  et  de  prendre  leurs  grades  dans  ces  Facultés 
naturelles  et  'provinciales?  Il  réculerait,  sans  doute,  devant  celte  atteinte  grave  à  la  liberté, 
et  je  me  hâte  de  dire  que  son  article  ne  trahit  pas  celte  pensée.  Mais,  alors,  sa  dissémination 
n’est  qu’une  hypothèse  au  profit  de  laquelle  il  serait  bien  téméraire  de  modifier  l’état  pré¬ 
sent  des  choses.  La  dissémination  n’est  possible  que  par  la  contrainte.  L’inexorable  logique 
est  là  avec  toutes  ses  exigences.  Orfila  et  le  ministre  qu’il  inspirait  reculèrent  devant  la 
logique.  L’organisation  des  Écoles  préparatoires  de  médecine  et  de  pharmacie  n’eut  d’autre 
nul  que  la  dissémination  des  élèves.  Elle  a  nui  peut-être  à  Montpellier  et  à  Strasbourg; 
•nais  la  pléthore  de  Paris  a-t-elle  diminué?  Il  est,  certes,  une  autre  manière  d’examiner 
cette  grave  question  de  l’enseignement  supérieur  qu’au  point  de  vue  étroit  d’un  intérêt  local 
et  de  clocher.  Vous  demandez  pour  Lyon,  je  demanderai  avec  autant  de  raison  pour  Tou¬ 
louse,  Lille  interviendra  à  son  tour,  et  aussi  Besançon,  et  Caen,  et  Rouen,  et  Dijon, 


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L*  UNION  MÉDICALE. 


public  anglais  sont  restés  et  ont  été  maintenus  de  la  nature  de  la  maladie  qui  a  fait  son 
apparition,  vers  la  fin  de  juin  dernier,  dans  la  métropole  de  la  Grande-Bretagne.  Et  cette 
ignorance,  entretenue  systématiquement  par  la  grande  presse  quotidienne  étrangère  à  la 
science  technique,  et  ne  puisant  ses  inspirations  que  dans  les  intérêts  commerciaux  qu  elle 
voulait  sauvegarder,  celte  ignorance  n’a  pu  s’enraciner  si  profondément  et  dominer  les 
esprits  que  parce  que  le  public  anglais  n’avait  pas  assez  de  foi  dans  la  science  vétérinaire 
qui,  de  l’autre  côté  de  la  Manche,  ne  jouit  pas  d’assez  de  crédit.  J’aurai  le  courage  d’ajouter 
maintenant,  parce  qu’il  faut  que  la  vérité  soit  connue,  que  ce  défaut  de  crédit  n’est  pas  abso¬ 
lument  immérité.  Non  pas,  je  me  hâte  de  le  dire,  qu’il  n’y  ait  pas  en  Angleterre  un  certain 
nombre  d’hommes  d’élite  qui  sont  l’honneur  de  leur  profession,  et  qui,  si  leur  voix  eût  pu 
être  écoutée,  auraient  sauvé  leur  pays  du  fléau  qu’il  subit  aujourd’hui,  et  qui  porte  à  la  for¬ 
tune  publique  une  si  grave  atteinte.  Ces  hommes  existent  à  coup  sûr;  mais  la  rnasse  des 
vétérinaires  anglais  n’a  pas  su  s’imposer  à  l’opinion  publique;  d’où  un  défaut  de  foi  en  elle, 
et  la  facilité  avec  laquelle  les  journaux  politiques  ont  pu  étouffer  la  voix  des  organes  de  la 
profession  et  empêcher  qu’on  ait  assez  de  créance  en  eux  pour  s’inspirer  de  leurs  pres¬ 
criptions. 

Cette  impuissance  de  la  profession  vétérinaire,  en  Angleterre,  me  paraît  dépendre  de  l’in¬ 
suffisance  des  études.  Il  n’y  a  pas  en  Angleterre,  comme  en  France,  des  écoles  organisées 
et  soutenues  par  le  gouvernement.  L’enseignement  est  donné  par  des  collèges  entretenus 
par  des  souscriptions  particulières.  Les  cours  ne  durent  que  deux  ans,  et  chaque  session 
annuelle  n’a  qu’une  durée  de  six  mois;  en  sorte  que,  en  définitive,  les  éludes  vétérinaires 
se  font  et  s’achèvent  en  douze  mois  de  l’autre  côté  de  la  Manche;  tandis  que,  en  France,  en 
Belgique,  en  Allemagne,  la  durée  de  ces  études  est  de  quatre  années.  Je  crois.  Messieurs, 
qu’il  y  a  là,  pour  l’Angleterre,  une  condition  certaine  d’infériorité,  et  que  les  diplômes  de 
capacité  vétérinaire,  qui  sont  décernés  après  des  éludes  si  courtes  et  par  cela  même  insufii- 
santes,  ne  sont  pas,  pour  un  grand  nombre  de  ceux  qui  les  possèdent,  des  diplômes  véri¬ 
diques;  d’où  le  défaut  de  crédit  de  ceux  qui  les  ont  et  l’impossibilité  où  s’est  trouvée  la 
profession,  malgré  les  hommes  remarquables  qu’elle  compte  dans  ses  rangs,  de  rendre  au 
pays  le  service  de  l’éclairer  sur  les  dangers  qu’il  courait,  et  de  l’en  préserver. 

Passons  maintenant  en  Hollande.  Vous  savez.  Messieurs,  comment  le  fléau  que,  dans  les 
circonstances  actuelles,  il  est  permis  d’appeler  anglais,  a  été  importé  en  Hollande.  Un  mar¬ 
chand  de  bestiaux  de  ce  pays  avait  envoyé  sur  le  marché  de  Londres  un  troupeau  de  bœufs 
maigres  pour  y  être  vendu  à  un  prix  déterminé.  Ce  troupeau  fut  exposé  sur  le  marché  pen¬ 
dant  trois  lundis  successifs,  et  le  commissionnaire,  chargé  de  le  vendre,  n’ayant  pas  trouvé 
acheteur  au  prix  qui  lui  avait  été  fixé  par  l’expéditeur,  renvoya  le  troupeau  à  son  proprié- 


et  Rennes,  et  Marseille.  Qui  entendre,  et  à  qui  donner  satisfaction  ?  De  son  autorité  privée, 
la  institue  trois  Facultés  nouvelles,  et  elle  en  désigne  le  siège.  Qu’elle  s’arrange  avec 

les  villes  et  les  provinces  qu’elle  déshérite.  Elle  s’est  fourrée  là  dans  un  triste  guêpier,  et 
l’on  pourra  bien  lui  chanter  un  fameux  refrain  que  la  crainte  de  M.  Pipe-en-Bois  m’empêche 
de  lui  redire. 

La  vérité,  la  triste  vérité  est  que,  faute  de  ressources  suffisantes,  l’enseignement  supérieur 
—  je  ne  parle  ici  que  de  celui  de  la  médecine  —  languit  et  s’affaisse.  Notre  Faculté  pari¬ 
sienne  elle-même  n’est  plus  dans  ses  jours  d’éclat  et  de  splendeur.  Plusieurs  cours,  et  des 
plus  importants,  sont  abandonnés  des  élèves  qui  n’y  sont  plus  attirés  par  des  professeurs 
épuisés.  Je  ne  veux  rien  préciser,  mettre  aucun  point  sur  les  i,  et  faire  couler  aucun  nom 
de  ma  plume.  Mais  tous  ceux  qui  savent  ce  qui  se  passe  au  grand  amphithéâtre  ou  aux  cli¬ 
niques  comprennent  ce  que  je  veux  dire.  Les  professeurs  qui  voient  ainsi  s’éloigner  d’eux 
la  jeunesse  ont  eu  leurs  jours  de  gloire  et  de  retentissement,  ils  ont  longuement  et  noble¬ 
ment  payé  leur  dette  à  l’enseignement,  pourquoi  ne  cèdent-ils  pas  leurs  places  à  de  plus 
jeunes?  Pourquoi?  parce  qu’il  est  impossible,  avec  les  allocations  budgétaires  actuelles, 
d’assurer  à  ces  vétérans  de  l’enseignement  une  pension  de  retraite.  Là  est  tout  le  mal,  mal 
profond  qui  paralyse  tout  mouvement,  toute  rénovation,  et  plonge  l’enseignement  dans  une 
torpide  langueur. 

A  ce  mal  il  y  aurait  peut-être  un  remède,  mais  ce  n’est  pas  celui  de  la  création  de  Facultés 
nouvelles  que  l’Étal  ne  pourra  pas  subventionner  sans  amoindrir  encore  celles  qui  existent. 
Ce  remède  serait  peut-être  la  liberté  de  l’enseignement  supérieur,  l’institution  de  Facultés 
libres,  dispensant  l’enseignement  comme  elles  l’entendraient  et  dont  les  élèves  ne  seraient 
tenus  qu’à  cette  seule  condition,  de  passer  les  examens  probatoires  devant  les  Facultés 


L’UNION  MÉDICALE. 


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taire,  à  Rotterdam.  Les  animaux  qui  le  composaient  avaient  puisé  les  germes  du  typhus  sur 
le  marché  de  Londres.  Placés,  après  leur  retour  en  Hollande,  dans  un  pâturage  des  environs 
de  Rotterdam,  ils  tombèrent  malades  quelques  jours  après  leur  débarquement,  et  leur  ma¬ 
ladie  se  transmit,  de  proche  en  proche,  aux  animaux  des  pâturages  voisins. 

Le  gouvernement  hollandais  a  commis  une  grave  faute  en  ne  prenant  pas  à  temps  des 
mesures  de  préservation;  faute  d’autant  moins  compréhensible,  que  la  Hollande  connaît 
cette  maladie  par  l’expérience  cruelle  qu’elle  en  a  faite  dans  le  siècle  dernier  et  dans 
le  commencement  de  celui-ci,  et  que  son  voisinage  de  l’/Vllemagne  ne  lui  laissait  rien  ignorer 
des  dangers  qu’elle  courait  et  des  mesures  efficaces  qu’elle  pouvait  opposer  à  son  invasion. 

Une  fois  en  Hollande,  le  typhus  a  trouvé  les  conditions  de  sa  rapide  propagation,  non-^ 
seulement  dans  la  population  bovine,  si  dense  de  ce  pays,  mais  encore  dans  les  mœurs  et 
dans  le  régime  constitutionnel.  Le  gouvernement  central  n’est  pas  armé,  en  Hollande,  comme 
en  France,  d’un  pouvoir  énergique  et  efficace;  les  libertés  communales  y  sont  encore  très- 
grandes,  paraît-il;  et  chaque  bourgmestre  jouit  d’une  indépendance  d’action  qui  fait  que, 
souvent,  les  mesures  arrêtées  en  haut  ne  sont  pas  observées  en  bas.  En  outre,  chaque 
citoyen  est  plus  ou  moins  récalcitrant  et  se  croit  le  maître  chez  lui.  M.  Reynal  m’a  rapporté, 
comme  trait  de  mœurs  qui  mérite  d’êlre  cité,  qu’un  propriétaire,  auquel  on  annonçait  une 
inspection  prochaine  de  ses  étables,  s’était  emparé  d’une  hache  et  avait  fait  la  menace  d’en 
casser  la  tête  à  l’inspecteur  délégué  qui  se  permettrait  de  s’introduire  dans  son  home  sacré 
pour  remplir  sa  mission.  Le  moyen  que,  dans  de  telles  conditions  de  régime  gouverne¬ 
mental  et  de  mœurs,  des  mesures  préventives  efficaces  puissent  être  adoptées?  Aussi,  le 
typhus  a-t-il  déjà  fait  de  grands  ravages  en  Hollande.  Le  dernier  rapport  officiel,  dont  j’ai 
eu  connaissance  il  y  a  huit  jours,  portait  à  là, 000  le  chiffre  des  animaux  atteints.  Suivant 
toutes  probabilités,  ce  chiffre  monte  aujourd’hui  à  20,000,  et  il  ne  s’arrêtera  pas  là. 

En  Belgique,  où  le  typhus  a  été  fatalement  importé  par  la  Hollande,  les  choses  ont  un 
aspect  beaucoup  plus  favorable,  parce  que  la  Belgique  a  une  législation  sanitaire  qui  n’est 
autre  que  celle  de  la  France,  et  que  le  gouvernement  central  a  su  faire  appliquer  avec 
énergie,  malgré  quelques  résistances  locales,  les  mesures  sanitaires  dont  la  science  a  démon¬ 
tré  l’efficacité  certaine.  Les  pertes  causées  en  Belgique  par  le  typhus  ne  s’élèvent  qu’à  cinq 
ou  six  cents  têtes  d’animaux  abattus  pour  cause  d’utilité  publique,  et,  grâce  à  ce  sacrifice 
nécessaire  et  aux  mesures  préservatrices  adoptées  aux  frontières,  le  fléau  a  pu  être  rapide¬ 
ment  étouffé. 

Arrivons  maintenant  à  ce  qui  s’est  fait  en  France.  Vous  savez.  Messieurs,  combien  M.  le 
ministre  de  l’agriculture  s’est  montré  soucieux  de  l’intérêt  public  dans  les  graves  circon¬ 
stances  que  nous  venons  de  traverser.  Dès  que  la  maladie  qui  sévissait  en  Angleterre  eut 


officielles  qui  seules  accorderaient  tes  grades  et  le  droit  d’exercice.  Cette  idée  ancienne,  qui 
fonctionne  dans  un  pays  voisin,  a  séduit  grand  nombre  d’esprits,  a  été  reprise  récemment 
dans  la  Gazette  médicale  de  Paris,  par  M.  Jules  Guérin.  Dans  ce  système  l’État  n’intervien¬ 
drait  que  pour  donner  à  la  société  des  garanties  de  savoir  et  de  capacité.  Toute  ville  impor¬ 
tante  et  suffisamment  dotée  d’établissements  hospitaliers,  et  dont  la  municipalité  voudrait 
faire  les  frais  d’une  école  serait  libre  d’en  instituer  une,  et  si  celte  municipalité  avait  le  bon 
sens  de  mettre  toutes  les  chaires  au  concours,  il  est  certain  qu’une  rivalité  puissante  d’ému¬ 
lation  s’établirait  bientôt  entre  ces  Écoles  libres  et  les  Écoles  officielles,  et  entre  toutes  les 
Écoles.  En  vérité,  il  y  a  de  quoi  réfléchir,  et  la  dissémination  des  élèves,  sujet  de  grandes 
préoccupations,  se  trouve  là  peut-être  en  virtualité. 

De  la  Faculté  je  passe  naturellement  à  l’Académie. 

Un  anonyme  bienveillant  qui  veut  bien  reconnaître  que  ce  journal  s’est  montré  un  assez 
fécond  initiateur  d’idées,  me  reproche  de  n’avoir  rien  dit  encore  d’un  projet  proposé  par 
M.  le  docteur  Mougeot  (de  l’Aube).  Cet  honorable  et  savant  confrère  dont  je  connais  depuis 
longtemps  et  dont  j’apprécie  les  excellentes  idées,  revêtues  d’une  forme  très-distinguée, 
voyant  que  le  plus  grand  nombre  de  travaux  adressés  à  l’Académie  sont  enterrés  dans  les 
cartons  ou  restent  stérilement  entre  les  mains  de  rapporteurs  muets,  émet  cette  proposition  : 

«  Puisque  les  titulaires  ne  peuvent  suffire  à  cette  rude  besogne,  pourquoi  ne  prendraient- 
ils  pas  des  aides?  Il  en  est,  et  des  meilleurs,  qui  s’offrent  tout  naturellement  :  ce  sont  les 
candidats  aux  sièges  vacants  dans  les  Académies. 

«  Pourquoi  ne  pas  régulariser  ces  listes  que  les  sections  souveraines  dressent  pour  chaque 
vacance?  H  en  résulterait  un  nouvel  ordre  de  futurs  académiciens,  les  admissibles,  lesquels 
prendraient  le  litre  de  référendaires  parce  qu’au  défaut  de  titulaires,  on  leur  confierait 


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L’UNION  MÉDICALE. 


pris  un  caractère  alarmant,  maladie  dont  les  journaux  anglais  occupaient  tous  leSijours  l’at- 
lention  publique,  sans  que  son  caractère  fût  précisé;  car,  dans  les  premiers  ordres  émanés' 
du  Conseil  privé  de  la  reine,  il  est  dit  qu’elle  est  d’une  nature  incertaine,  M.  le  ministre, 
voulut  être  éclairé  sur  ce  qu’elle  pouvait  être,  et  il  voulut  bien  m’honorer  de  la  mission  de 
me  rendre  en  Angleterre  pour  en  faire  l’étude  sur  les  lieux.  —  Dès  le  lendemain  de  mon 
arrivée,  je  pus  voir  des  malades,  faire  des  autopsies,  et  télégraphier  Ji  M.  le  ministre  que 
cette  maladie  n’était  autre  que  lé  terrible  typhus  des  steppes  :  chose  qu’avait  déjà  reconbue, 
comme  je  l’ai  dit  dans  ma  première  communication,  M.  le  professeur  Simonds,  du  Collège 
vétérinaire  de  Londres,  et  M.  Ernes,  vétérinaire  de  là  même  Ville,  à  l’obligeance  duquel  j’ai 
dû  de  pouvoir  étudier  les  premiers  malades,  le  lendemain  même  de  mon  débarquement. 

La  nature  de  la  maladie  reconnue,  la  règle  de  conduite  à  suivre  était  tracée  àTavancé.  M.  te 
ministre  institua  une  commission  spéciale  pour  préparer  les  mesures  à  prendre;  il  adressa 
un  rapport  à  l’Empeteuren  vue  de  se  faire  autoriser  à  prendre  les  mésures  prohibitives  que 
réclamaient  les  circonstances  ;  une  instruction  fut  envoyée  aux  préfets  pour  leur  tracer  leur 
ligne  de  conduite,  èl  tout  fut  prêt  pour  la  lutte  prochaine. 

Le  premier  rapport  à  l’Empereur  et  l’arrêté  qui  lui  fait  suite  sont  du  5  septembre  dernier. 
Mais  malheureusement,  deux  jours  auparavant,  dans  une  commune  de  France  dont  le  nom 
en  rappelle  un  autre  de  funeste  mémoire,  dans  la  commune  de  Waterlos,  située  sur  les 
confins  de  la  Belgique,  une  vache  avait  été  importée  de  Malines,  pays  infecté  déjà,  et  cette 
vache  communiqua  le  typhus  aux  animaux  de  l’étable  d'ans  laquelle  elle  avait  été  introduite. 
De  là,  la  maladie  se  répandit  dans  quelques  communes  du  déparlement  du  Nord  et  jusque 
dans  le  Pas-de-Calais.  Mais,  grâce  aux  mesures  prescrites  et  observées,  les.  pertes  qu’elle  a 
causées  directement  ou  par  les  abatages  qu’elle  a  nécessités  ne  s’élèvent  pas,  pour  les  deux 
départements,  à  plus  de  û3  animaux  :  et  au  bout  de  quelques  semaines,  elle  était  complète¬ 
ment  enrayée.  Aujourd’hui,  ces  deux  départements  sont  complètement  exempts  du  typhus, 
et  nulle  part  ailleurs  il  n’y  a  en  de  cas  de  France  :  résultat  merveilleux,  qui  fait  un  si  grand 
contraste  avec  les  malheurs  de  l’Angleterre  et  de  lâ  Hollande,  et  qui  prouve  ce  que  peut  une 
.  administration  prévoyante  qui  sait  s’éclairer  dé  la  science  et  faire  appliquer  avec  énergie  les 
mesures  dont  l’expérience  a  démontré  l’efficacité  certaine. 

Cependant,  Messieurs,  un  fait  s’est  produit  au  commencement  du  mois  dernier,  malgré  les 
mesures  de  précaution  qu’avait  prises  alors  l’Administration  française  et  qu’elle  était  auto¬ 
risée,  d’après  les  précédents,  à  croire  suffisantes.  Le  typhus  a  fini  par  pénétrer  jusqu’au  Jar¬ 
din  d’acclimatation,  à  la  porte  de  Paris,  et  il  a  pu  faire  irruption  sur  un  certain. groupe  des 
animaux  ruminants  qui  s’y  trouvent  rassemblés  en  si  grand  nombre.  Comment  y  a-t-il  été 
importé  ?  par  deux  gazelles  provenant  d’Angleterre.  Avant  d’entrer  dans  quelques  dévelop- 

l’examen  des  travaux,  la  vérification  des  expériences  et  le  rapport  final,  avec  droit  pour  le 
rapporteur  de  parler  dans  la  discussion. 

«  Tout  le  monde  gagnerait  à  ce  fonctionnement  régulier.  La  science,  l’Académie,  les 
auteurs  et  les  référendaires  qui,  trouvant  ainsi  dans  leurs  rapports  et  la  discussion  consécu¬ 
tive,  une  occasion  de  se  créer  de  nouveaux  titres  aux  suffrages  de  leurs  futurs  collègues 
apporteraient  ici  ce  zèle  dont  ceux  qui  n’ont  plus  rien  à  attendre  des  honneurs  de  ce  monde 
ont  perdu  le  secret. 

«  L’idée  semble  simple  et  pratique.  Est-ce  une  raison  pour  qu’elle  réussisse?  Peut-être. 
Quoi  qu’il  en  soit,  elle  répond  assez  à  un  desideratum  important,  pour  qu’on  me  nardonnê 
cette  petite  témérité  de  réformé.  »  ^  ^  . 

Je  ne  suis  pas  bien  sûr  que  le  reproche  d’avoir  passé  cette  proposition  sous  silence  soit 
bien  fondé,  car  il  rne  semble  que  notre  collaborateur  M.  Garnier  en  a  dit  quelques  mots 
dans  1  une  de  ses  Chroniques  des  départements.  N’importe,  si  l’idée  est  bonne ,  c’est  le  cas 
de  dire  :  repetita  placent.  Seulement  j’ai  le  regret  de  dire  à  M.  .Mougeot  que  l’idée  n’est 

pas  absolument  nouvelle,  et  que  c’est  à  peu  près  par  elle  que  l’Académie  a  fLclionné  pen¬ 
dant  plusieurs  années.  En  effet,  1  ordonnance  d’institution  de  l’Académie  disposait  que  ce 
corps  savant  se  composerait  de  membres  titulaires  et  de  membres  adjoints  résidantl  sans 
compter  les  membres  honoraires.  Les  choses  se  sont  passées  ainsi  jusqu’au  20  janvier  1835 
époque  ou  les  adjoints  résidants  devinrent  titulaires  et  obtinrent  les  mêmes  prérogatives! 
Ces  adjoints  résidants  ne  sont-ils  pas  un  peu  cousins  germains  des  référendaires  de  M  Mou- 
geot2  On  les  supprima,  pourquoi  ?  C’est  que  les  choses  n’en  allaient  guère  mieux  e*  que  les 
cartons  de  1  Académie  ne  se  remplissaient  pas  moins  vite.  Il  n’y  aurait  qu’un  moyen  nour 
que  les  académiciens  remplissent  sérieusement  les  fonctions  qu’ils  ont  ambitionnées  ce  serait 


L’UNION  MÉDICALE. 


23 


pements  à  l’égard  de  ce  fait  singulier  et  sans  précédent  dans  Thisloire  du  typhus,  je  veux 
réfuter  une  accusation  que  n’ont  pas  manqué  de  formuler  contre  M.  le  directeur  du  Jardin 
quelques  prophètes  après  coup,  comme  on  en  rencontre  toujours,  quand  les  faits  sont  accom¬ 
plis. 

Comment  se  fait-il,  a-t-on  dit,  qu’on  ait  pu  être  assez  imprudent  pour  faire  venir  des 
gazelles  d’Angleterre  dans  les  conditions  d’infection  où  se  trouve  actuellement  ce  pays? 
Messièiirs,  après  le  décret  du  5  septembre,  M.  le  ministre  de  l’agriculture,  qui  est  aussi 
celui  du  commerce,  a  cru  qu’il  suffirait,  pour  nous  défendre  contre  l’invasion  du  typhus,  de 
prohiber  l’importation  des  animaux  de  l’espèce  bovine,  exclusivement.  La  commission  des 
épizooties,  des  conseils  de  laquelle  il  s’est  inspiré,  pour  adopter  celte  mesure,  n’ignorait 
pas  certainement  que  les  moulons  eux-mêmes  étalent  susceptibles  de  contracter  la  maladie  ; 
mais  elle  savait  qu’ils  ne  la  contractaient  que  par  exception;  que  même  l’inoculation  restait 
négative  dans  seS  résultats  sur  l’immense  majorité  des  sujets  de  cette  espèce  auxquels  on  la 
pratiquait,  et  qu’eh  définitive;  l’Organisme  du  mOuton  se  montrait  trop  réfractaire  à  l’in¬ 
fection  lyphiqùe  pour  que  les  cas  très-exceptionnels  où  celte  infection  avait  pu  se  produire 
dussent  servir  de  niotifs  à  ùne  mesure  aussi  grave  que  celle  de  la  prohibition. 

A  supposer,  maintenant,  que  la  commission  eût  cru  devoir,  par  mesure  d’extrême  pru¬ 
dence,  conseiller  à  M.  le  ministre  d’étendre  aux  moulons  eux-mêmes,  dès  le  5  septembre, 
les  mesures  prohibitives  appliquées  seulement,  à  cette  époque,  aux  grands  ruminants  domes¬ 
tiqués,  je  ne  crois  p'as  que  l’idée  serait  entrée,  alors,  dans  l’esprit  d’aucun  de  ses  membres, 
d’appliquer  les  mêmes  mesures  aux  ruminants  exotiques,  par  la  raison  qu’il  n’y  avait  pas 
encore  d’exemple  de  la  transmission  du  typhus  à  ces  animaux. 

Je  comprends  très-bien.  Messieurs,  les  prophéties  d’un  Laocoon,  et  il  ne  me  semble  pas 
qu’il  y  eût  eu  beaucoup  de  mérite  à  les  faire  en  présence  de  l’immense  cheval  de  bois  contre 
lequel  il  lançait  ses  imprécations,  et  qui  porte  moins  le  téihoignage  du  génie  inventif  des 
Grecs  que  de  la  stupidité  des  Troyens;  d’autant  que,  d’après  ce  qu’en  dit  la  chronique,  il 
bruissait  du  bruit  des  armures  intérieures  quand  on  lui  frappait  les  flancs.  Deviner  le  piège 
n’était  pas,  ce  semble,  bien  difficile.  Mais  cohament  se  méfier  de  deux  charmantes  et  inno¬ 
centes  gazelles?  Gomment  se  douter  que,  elles  aussi,  elles  recélaient  dans  leurs  flancs 
l’ennemi  redoutable  contre  lequel  nous  faisions  bonne  garde  aux  frontières?  Elles  l’avaient 
cependant,  et  Albion,  que  nous  avons  si  souvent  appelée  perfide,  venait  encore  de  com¬ 
mettre  à  notre  égard,  mais  cette  fois  insciemment,  sans  le  vouloir  à  coup  sûr,  un  acte  de 
perfidie  nouvelle.  Elle  nous  avait  inoculé  son  mal. 

Comment  les  gazelles  l’avaient-elles  contracté  pour  leur  part?  C’est  ce  que  j’exposerai  tout 
à  l’heure  ;  car  M.  le  ministre  de  l’agriculture,  désirant  que  la  science  profite  le  plus  possible 


une  pénalité  académique  contre  les  membres  qui  ne  les  remplissent  pas.  Le  titre  d’acadé¬ 
micien  n’est  pas  une  pure  récompense,  il  engage  à  des  devoirs,  et  ici  nous  partageons 
complètement  l’opinion  de  M.  Mougeot  lorsqu’il  dit  avec  une  éloquente  énergie  : 

«  Ces  sénats  scientifiques  sont  en  partie  composés  de  vertes  vieillesses  qui  reculent  hygié¬ 
niquement  devant  la  courbature  cérébrale  d’un  examen  et  d’un  rapport.  Elles  veulent  bien 
juger  ;  mais  instruire  le  procès,  jamais,  ou  mieux,  rarement  :  et  quand  par  hasard  un  mémoire 
à  rapporter  s’égare  sur  le  bureau  de  l’une  d’elles,  îi  moins  que  l’amitié  ne  s’en  mêle,  ou  que 
le  sujet  offre  une  belle  occasion  de  rompre  une  vieille  lance  doctrinale  et  de  se  délivrer  ainsi 
à  soi-même  un  certificat  de  vie,  le  travail  soumis  s’en  va  rejoindre  dans  les  profonds  carions 
de  l’Immortel  (patiens  quia  æternus)  de  nombreux  camarades  d’infortune.  » 

C’est  parfait  de  justesse  et  de  justice,  et,  comme  compliment  de  bonne  année,  je  souhaite 
à  l’Académie  d’en  faire  son  profit. 

D'  SlMPLICE. 


— •  La  Société  médicale  du  10®  arrondissement  a  renouvelé  le  bureau,  dans  la  séance  du 
26  décembre.  Ont  été  nommés  : 

Président,  M.  Courol  ;  —  vice-président,  M.  Coizeau  ;  secrétaire  général,  M.  Vaquez  ;  — ■ 
Secrétaire  annuel,  M.  Demouy. 

—  Par  décision  de  la  Commission  administrative  de  i’hospice  Saint-André  de  Gaillac  (Tarn), 
M.  le  docteur  H.  Rigal  a  été  nommé  chirurgien  en  chef  de  l’hospice  de  Gaillac,  en  rempla¬ 
cement  de  son  père  décédé;  M,  le  docteur  Castan  a  été  nommé  chirurgien  adjoint. 


24 


L’UNION  MÉDICA.LE. 


du  malheur  actuel,  en  vue  des  mesures  préservatrices  qu’elle  peut  inspirer  pour  l’avenir,  a 
bien  voulu  me  confier  la  mission  d’aller  en  Angleterre,  pour  faire  une  enquête  sur  les  circon¬ 
stances  dans  lesquelles  les  gazelles  avaient  pu  se  trouver,  avant  d’être  expédiées  en  France. 

Je  vais  mettre  maintenant  en  relief  les  faits  les  plus  saillants  qui  se  sont  produits  au  Jardin 
d’acclimatation,  et  dont  M.  Leblanc  vous  a  fait  une  relation  des  plus  circonstanciées  dans 
votre  dernière  séance.  i  • 

Ce  fut  le  29  novembre  que  notre  collègue,  qui  remplit  au  Jardin  la  fonction  de  vétéri¬ 
naire,  fut  prévenu  qu’une  maladie  venait  inopinément  de  se  déclarer,  dans  une  même  écurie, 
sur  un  certain  groupe  d’animaux  ruminants,  grands  et  petits.  M.  Leblanc  se  rendit  sur  les 
lieux  immédiatement,  et,  en  observant  les  malades,  il  fut  frappé  de  l’étrangeté  des  sym¬ 
ptômes  qui  venaient  d’apparaître  si  soudainement,  et  sur  un  si  grand  nombre  d’animaux  à  la 
fois;  et  quoiqu’il  n’eût  pas  eu  l’occasion  de  voir  le  typhus  depuis  près  de  cinquante  ans, 
il  y  a  bien  longtemps  de  cela,  —  il  conçut  à  l’instant  même  l’idée  que  ce  pouvait  bien  être 
lui.  Cependant,  ne  voulant  pas  assumer  sur  lui  la  responsabilité  d’un  diagnostic  aussi  grave, 
il  eut  la  modestie  d’invoquer  mon  concours  et  m’envoya  un  exprès  à  Alfort.  Je  me  rendis  sans 
délai  à  son  invitation  et  reconnus  que  notre  collègue  avait  bien  vu.Tous  les  symptômes  du  typhus 
existaient,  non  pas  tous  sur  chaque  animal  considéré  isolément,  mais  tous,  à  l’exception  d’un 
seul,  l’enTphysème  sous-cutané,  sur  le  groupe  entier  des  sujets  affectés.  Pleurs,  jetage,  respi¬ 
ration  roncheuse,  tremblements  comme  séniles  de  la  tête,  tremblements  généraux,  saliva¬ 
tion,  dénudation  des  gencives,  diarrhée,  abattement,  prostration,  extinction  du  regard,  etc., 
rien  n’y  manquait,  si  ce  n’est  l’emphysème.  C’était  bien  le  typhus.  Eh  bien.  Messieurs,  je 
vous  l’avouerai,  bien  que  tout  concourût  à  me  forcera  le  reconnaître,  je  ne  pouvais,  comme 
malgré  moi,  m’empêcher  de  me  défendre  contre  mes.  convictions.  Je  cherchais,  tant  le  fait 
m’apparaissait  gros  de  conséquences  formidables,  si  cette  maladie  ne  pouvait  pas  être  autre 
chose.  Mais  c’était  bien  elle  ;  il  fallut  se  rendre.  Pour  plus  de  sûreté  dans  nos  affirmations, 
nous  eûmes  recours  à  un  moyen  d’exploration  qui  est  un  des  privilèges  de  notre  médecine, 
au  point  de  vue  diagnostique,  dans  un  grand  nombre  de  circonstances  :  nous  fîmes  abattre 
un  des  animaux  les  plus  malades,  un  jeune  yack,  encore  à  la  mamelle,  qui  agonisait,  et  son 
autopsie  faite  immédiatement,  fil  disparaître  à  l’instant,  je  ne  dirai  pas  les  doutes,  mais  l’om¬ 
bre  des  doutes  que  nous  pouvions  encore  avoir,  par  excès  de  scrupule. 

Nous  étions  en  présence  du  typhus. 

Mais  comment  était-il  entré  au  Jardin? 

Une  chose  était  certaine  pour  moi,  c’est  qu’il  y  avait  été  importé.  Sur  ce  point,  la  science 
est  faite  ;  elle  part  d’un  principe  certain,  absolu.  Le  typhus  des  bestiaux  n’est  pas  une  ma¬ 
ladie  de  notre  Europe  occidentale  ;  quand  il  s’y  montre,  c’est  qu’il  vient  de  son  pays  d’ori¬ 
gine,  c’est-à-dire  des  steppes  de  l’Europe  orientale;  directement  ou  indirectement,  peu 
importe;  mais  c’est  là  qu’il  faut  remonter.  Il  est  inadmissible  aujourd’hui,  grâce  aux  travaux 
des  savants  vétérinaires  de  l’Allemagne  et  de  la  Russie,  que  le  typhus  puisse  naître  sponta¬ 
nément  chez  nous.  Celte  opinion,  qui  avait  cours  encore  dans  la  première  moitié  de  ce  siècle, 
a  été  reconnue  décidément  erronée.  J’ajoute  que  l’effacement  de  cette  erreur  est  un  immense 
service  rendu  par  ta  vétérinaire  allemande  à  l’hygiène  publique;  car  du  jour  que  la  notion  a 
été  définitivement  acquise  que  le  typhus  était  un  ennemi  exotique,  de  ce  jour  on  a  su  ce 
qu’il  y  avait  à  faire  pour  s’en  préserver;  et,  de  fait,  l’Allemagne  s’est  si  bien  maintenue  sur 
la  défensive  contre  lui,  que  le  typhus,  qui  venait  si  souvent  nous  visiter  dans  le  siècle  der¬ 
nier,  n’avait  pu  pénétrer  jusqu’à  nous  depuis  plus  de  cinquante  ans. 

Point  de  doute  donc  pour  nous,  si  le  typhus  était  au  Jardin,  c’est  qu’il  y  avait  été  importé 
de  l’un  des  pays  actuellement  infectés. 

Or,  dans  les  semaines  qui  avaient  précédé  son  invasion,  le  Jardin  n’avait  reçu  d’autres 
animaux  nouveaux  que  deux  gazelles  de  provenance  d’Angleterre.  Forte  présomption,  pour 
nous,  que  c’était  par  l’intermédiaire  de  ces  gazelles  qu’il  s’était  introduit. 

Elles  avaient  été  achetées  le  lû  novembre  à  un  marchand  de  Londres;  expédiées  en  France, 
elles  étaient  arrivées  au  Jardin  le  15  au  soir.  L’une  d’elles  était  morte  le  20,  sans  qu’on  eût 
attaché  d’importance  à  sa  maladie.  Le  symptôme  principal  qu’on  avait  reconnu  était  la 
diarrhée.  On  1  avait  livrée  sans  que  M.  Leblanc  eût  eu  l’occasion  de  la  voir,  vivante  ou  morte, 
à  un  naturaliste.  J’ai  été  à  la  recherche  du  corps  de  cette  gazelle,  et  je  vous  dirai  tout  à 
l’heure  ce  à  quoi  mon  enquête  m’a  conduit. 

L’autre  gazelle  était  encore  vivante,  mais  gravement  malade.  Si  on  nous  l’avait  fait  voir 
dans  toutes  autres  circonstances  que  celles  où  nous  nous  trouvions,  sans  doute  que  l’examen 
de  ses  symptômes  ne  nous  aurait  pas  conduits,  M.  Leblanc  et  moi,  à  reconnaître  le  typhus- 
mais  ces  symptômes  prenaient  une  grande  signification  à  nos  yeux,  en  raison  de  ces  circops- 


L’UNION  MEDICALE. 


25 


tances  mêmes.  Nous  n’hésilâmes  pas  à  les  attribuer  au  typhus;  et  l’autopsie  de  la  bête, 
immédiatement  abattue,  vint  confirmer  notre  jugement.  J’ajoute  que  M.  Leblanc  fils  a  ino¬ 
culé  la  maladie  de  cette  gazelle  à  une  vêle  et  à  des  moutons;  que  la  première  a  contracté  le 
typhus  et  y  a  succombé;  preuve  évidente  que  la  gazelle  était  infectée  ;  tandis  que  les  mou¬ 
tons  sont  restés  réfractaires  à  l’inoculation,  ce  qui  apporte  un  nouveau  témoignage  à  l’appui 
de  ce  que  j’avançais  tout  à  l’heure,  à  savoir,  que  l’espèce  ovine  est  bien  moins  impres¬ 
sionnable  que  l’espèce  bovine  à  l’action  du  virus  typhique. 

Je  n’entrerai  pas.  Messieurs,  dans  tous  les  détails  que  comporterait  l’histoire  du  typhus 
au  Jardin  d’acclimatation.  M.  Leblanc  vous  en  a  donné  une  relation  parfaitement  faite,  aussi 
circonstanciée  que  possible,  où  rien  n’est  négligé,  et  qui  constitue  un  des  documents  les 
plus  importants  qui  aient  été  publiés  sur  cette  maladie. 

On  pourra  la  lire  dans  le  Bulletin,  où  elle  va  paraître. 

Ce  que  je  veux  signaler,  à  l’occasion  de  ce  fait,  c’est  que  l’expérience ,  instituée  par  le 
hasard  au  Jardin  d’acclimatation,  a  été  aussi  complète  que  possible,  et  que,  grâce  à  elle,  des 
questions  encore  controversées  et  jusqu’à  un  certain  point  controversables,  ont  reçu  une  solu¬ 
tion  complète  et  définitive.  Cette  expérience,  toute  de  hasard,  n’aurait  peut-être  pas  été 
mieux  faite  si  elle  avait  été  instituée  de  propos  délibéré  par  les  expérimentateurs  les  plus 
compétents,  à  la  disposition  desquels  on  aurait  mis  animaux,  finances  et  locaux  ;  et  les  résul¬ 
tats  auxquels  elle  a  conduit  ont  une  telle  importance,  qu’elle  n’aura  pas  été  achetée  trop 
cher  par  les  15  ou  20,000  francs  qu’elle  coûtera  à  l’État. 

Ainsi,  par  exemple,  on  sait  aujourd’hui,  d’une  manière  positive,  grâce  à  l’expérience  du 
Jardin,  que  le  typhus  n’est  pas  seulement  une  maladie  des  grands  ruminants,  comme  le  nom 
que  nous  lui  donnons,  en  France,  semblait  l’impliquer;  tous  les  ruminants,  grands  ou  petits, 
indigènes  ou  exotiques,  peuvent  le  contracter,  non  pas  seulement  par  inoculation,  comme 
l’expérimentation  directe  l’avait  démontré  pour  le  mouton,maispar  contamination  aérienne. 
Yacks,  zébus,  gazelles,  antilopes,  cerfs,  biches,  chevrotins,  boucs,  chèvres,  vaches,  aurochs, 
tels  sont  tous  les  animaux  ruminants  qui  ont  contracté  le  typhus,  par  infection,  au  Jardin 
d’acclimatation. 

Le  typhus  peut-il  se  transmettre  par  l’intermédiaire  de  l’homme  exclusivement?  Oui.  Il  y 
en  a  eu  un  exemple  au  Jardin.  Un  cerf,  logé  loin  de  la  grande  étable  infectée,  a  contracté  le 
typhus  et  n’a  pu  le  contracter  que  par  l’intermédiaire  du  gardien  qui  soignait  les  malades 
et  qui  le  soignait  aussi. 

Tous  les  détails  de  ces  faits,  et  d’autres  encore  que  je  néglige  pour  abréger,  sont  dans  le 
mémoire  de  M.  Leblanc,  et  j’y  renvoie. 

Mais  voici  un  fait  particulier  sur  lequel  je  crois  utile  d’appeler  particulièrement  l’attention 
de  l’Académie.  Ce  ne  sont  pas  seulement  les  ruminants  qui  ont  été  frappés  du  typhus  au 
Jardin  d’acclimatation.  Une  autre  espèce  a  été  touchée.  Deux  pécaris,  sangliers  sauvages  de 
l’Amérique  du  Sud,  ont  contracté  celte  maladie.  Sur  l’un,  dont  nous  avons  fait  l’autopsie, 
M.  Reynal  et  moi,  noas  n’avons  constaté  que  les  lésions  d’une  inflammation  intestinale,  très- 
intense  et  Irès-ditfuse,  sans  éruption  spéciale.  Sur  l’autre,  que  M.  Leblanc  a  ouvert,  l’érup¬ 
tion  de  la  muqueuse  était  tellement  confluente  que  je  ne  saurais  mieux  comparer  son  aspect 
qu’à  celui  de  la  peau  de  l’homme  ou  du  mouton  affecté  de  variole  confluente.  Je  vous  assure. 
Messieurs,  que  ce  n’est  pas  sans  un  sentiment  d’effroi  que  j’ai  contemplé  cette  muqueuse, 
et  je  crois,  en  présence  de  ce  fait  étrange,  qu’il  faut  revenir  de  l’opinion  que  le  typhus  ne 
peut  pas  être  contracté  par  l’homme  lui-même. 

Cette  opinion,  je  l’ai  soutenue  pour  ma  part,  en  me  basant  sur  l’histoire  du  passé  et  sur 
tous  les  faits  que  j’avais  recueillis  en  Angleterre,  auprès  des  garçons  équarrisseurs  et  des 
bouchers  qui  avaient  fait  des  autopsies  d’animaux  typhiques  par  centaines,  sans  qu’aucun 
accident  ait  été  signalé  parmi  eux.  Moi-même,  à  Glascow,  en  Écosse,  je  suis  resté  pendant 
trois  heures  consécutives,  avec  M.  Chauveau,  que  M.  le  ministre  avait  bien  voulu,  sur 
ma  prière,  m’associer  dans  ma  mission  pour  faire  des  études  micrographiques;  je  suis  resté, 
disais-je,  pendant  trois  heures  consécutives,  occupé  à  manier  des  débris  des  animaux  typhi¬ 
ques,  sans  m’inquiéter  d’une  blessure  assez  étendue  que  je  m’étais  faite  au  pouce  de  la  main 
droite,  le  matin  même,  en  fermant  ma  malle  ;  blessure  écorchée  et  très-favorable  aux  inocu¬ 
lations.  Celte  blessure  n’a  aucunement  troublé  mon  sommeil,  je  vous  assure,  et  je  n’avais 
à  cela  aucun  mérite,  car  je  ne  pensais  pas  que  je  courusse  de  danger. 

Aujourd’hui,  je  crois  qu’il  n’en  serait  pas  de  même  ;  et,  depuis  que  j’ai  vu  les  lésions  intes¬ 
tinales  des  pécaris,  qui  appartiennent  à  une  espèce  dont  l’organisation  se  rapproche  tant  de 
celle  de  l’homme,  je  ne  pourrais  pas  me  défendre  d’un  sentiment  d’inquiétude,  si  je  me 
retrouvais  dans  les  mêmes  conditions  qu’à  Glascow,  et  j’ajoute  que  je  ne  m’y  mettrais  plus. 


26 


L’UNION  MÉDICALE. 


Il  me  parait  utile  dè  mettre  ce  fait  en  'évidence  et  d’inspirer  à  ceux  qui  sont  appelés  à  manier 
les  débris  des  animaux  typhiques  une  salutaire  terreur.  L’homme  doit  rédouter  le  sort  des 

pécaris  du  Jardin.  ^  t  i-  -u 

Quelques  mots  maintenant  sur  les  précautions  que  nous  avons  prises  au  Jardin  d  accli¬ 
matation  pour  empêcher  que  le  typhus  ne  s’y  propageât  et  n’en  franchît  les  limites. 

M.  le  ministre  de  l’agriculture,  auquel  j’ai  fait  part  de  cet  événement,  dès  que  nous  en 
avons  reconnu  la  nature  avec  M.  Leblanc,  nous  avait  délégués,  M.  Reynal  et  moi,  pour  nous 
entendre  avec  notre  collègue  et  prendre  toutes  les  mesures  que  la  prudence  nous  conseil¬ 
lerait,  nous  laissant  toute  liberté  d’action.  _  .  . 

Dans  les  circonstances  habituelles  de  la  pratique,  la  règle  dè  conduite  du  vétérinaire  esi 
toute  tracée,  et  il  n’y  a  pas  â  s’en  départir.  Il  faut  absolument,  sans  hésitation  aucune,  faire 
abattre  les  premiers  animaux  malades  et  tous  Ceux  qu’ils  oui  pu  contaminer,  ces  derniers, 
devant  être  livrés  è  la  boucherie,  et  les  prehiiers  enfouis  ou  détruits  par  des  procédés  indus¬ 
triels. 

Voilà  là  règle  ;  et  c’est  grâce  à  son  application  rigoureuse  qu’on  peut  étouffer  le  mal  dans 
son  premier  foyer  et  empêcher  son  expansion. 

A  cetégard,  je  veux  faire  une  observation  importante.  Cette  mesure  de  l’abatage  est  une  de 
celles  contre  lesquelles  la  presse  anglaise  s’est  le  plus  révoltée  et  qui  a  fourni  le  plus  de  traits 
à  son  ironie.  On  dit,  de  l’autre  Côté  du  détroit,  que  les  docteurs  des  bêles  ne  connnaisseht 
pas  d’autres  moyens  de  les  guérir  que  de  les  lueri  Ehbient  oui,-  Mé'^sieurs,  les  docteurs  des 
bêles  font  bièn  de  tuer  leurs  malades,  car  cette  mort  nécessaire,  qu’ils  infligent  de  prbpos 
délibéré  au  petit  nombre,  est  la  condition  du  salut  du  plus  grand.  Rieii  de  plus  intelligent 
que  cette  pratique,  rien  de  plus  humain,  ajouterai-je,  puisque,  avec  un  très-petit  nombre  de 
victimes,  on  peut  sauver  des  centaines  de  mille  têtes  et  les  millions  qu’elles  représentent. 

Mais  il  est  évident  que  cette  mesure  de  l’assommement  cessé  d’être  applicable  et  devient 
irrationnelle  lorsque  l’épizootie  s’attaque  à  une  immense  quantité  d’animaux,  car  l’assommë- 
mènt  fait  pire  la  maladie.  Il  y  a  toujours  une  dizaine  ou  une  quinzaine  d’animaux  sur  cent 
qui  peuvent  échapper  au  mal  ou  en  revenir,  tandis  que  la  massue  a  des  effets  certains  ;  autant 
de  touchés,  autant  de  morts.  L’assommement  général  est  donc  une  mesure  à  proscrire;  mais 
l’assommemenl  partiel  et  surtout  initial,  dès  l’apparition  du  mal  dans  une  localité,  est,  je  le 
répète,  la  condition  du  salut  commun.  L’expérience  des  départements  du  Nord  et  du  Pas- 
de-Calais  le  prouve  bien. 

Était-ce  à  ce  procédé  que  nous  devions  recourir  au  Jardin?  Nous  ne  l’avons  pas  cru  d’abord, 
parce  que  la  situation  isolée  du  Jardin  nous  donnait  des  garanties  contre  l’expansion  du  mal 
à  distance,  et  qu’il  nous  a  semblé  possible,  en  faisant  bonne  garde,  de  pactiser  avec  les 
principes.  La  seconde  considération  qui  nous  a  arrêtés,  c’est  que  nous  avions  affaire  à  une 
collection  d’animaux  artistiques,  pour  ainsi  dire,  constituant  des  objets  rares  et  curieux, 
quelques-uns  d’un  prix  inestimable,  comme  les  aurochs,  par  exemple,  qu’on  ne  retrouve 
plus  aujourd’hui,  même  dans  les  plaines  de  la  Lithuanie  dont  ils  sont  originaires.  En  cet  état 
de  cause,  nous  avons  accepté,  MM.  Leblanc,  Reynal  et  moi,  la  responsabilité  de  l’atermoie¬ 
ment,  et  l’événement  est  venu  nous  donner  raison. 

Un  certain  groupe  assez  important  des  animaux  habitant  l’étable  infectée,  a  échappé  à 
l’infection  et  sont  sauvés  aujourd’hui.  Le  mal  est  resté  confiné  dans  cette  étable;  en  dehors 
d’elle,  à  l’exception  du  petit  cerf  auquel  le  gardien  a  transmis  le  typhus  par  ses  vêlements, 
et  des  pécaris  dont  la  loge  faisait  face  à  l’étable  infectée,  en  dehors  de  cette  étable,  aucun 
animal  n’a  été  atteint.  Toute  la  population  si  considérable,  par  son  nombre  et  par  sa  valeur, 
des  animaux  ruminants  du  Jardin  est  restée  exempte;  la  perte,  en  définitive,  en  ruminants 
grands  et  petits -et  en  pécaris,  est  de  trente-quatre  bêles,  la  plupart  abattues.  Un  seul  malade 
a  survécu,  c’est  l’auroch  mâle,  le  plus  précieux  de  tous  ceux  que  le  typhus  avait  atteints. 
L’auroch  femelle  a  eu  moins  de  chance,  elle  est  morte  après  quelques  jours  de  maladie. 

Les  précautions  les  plus  grandes  avaient  été  prises  pour  empêcher  la  contagion  de  se 
répandre.  Tout  autour  de  l’écurie  infectée,  les  animaux  ruminants  avaient  été  éloignés;  la 
plus  grande  surveillance  était  exercée  dans  toutes  les  communes  voisines,  assez  distantes,’du 
reste,  du  Jardin  d’acclimatation;  on  avait  fait  le  recensement  de  leurs  bestiaux;  vétérinaires 
et  maires  étaient  sur  le  qui  vive.  L’entrée  de  l’écurie  contaminée  était  interdite  au  public- 
le  gardien  des  malades,  qui  avait  son  logement  près  du  local  où  ils  étaient  séquestrés  fut 
interné  pendant  tout  le  temps  que  dura  la  maladie,  et  ne  dut  avoir  avec  le  dehors  aucune 
communication.  Par  excès  de  précaution,  on  fil  la  chasse  aux  quelques  ruminants  qui  ont 
la  liberté  de  vaguer  dans  le  bois  de  Boulogne,  et  l’on  supprima  ainsi  ces  agents  possibles  de 
la  transmission  du  typhus  à  distance.  Grâce  à  toutes  ces  précautions,  le  mal  fut  confiné  dans 


L’UNION  MÉDICALE. 


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l’écurie  où  les  gazelles  l’avaie, ut  introduit,  et  il  n’en  sortit  pas.  Du  reste,  comme  nous  avions 
hâte  d’en  finir,  nous  devons  dire,  que,  sur  aucun  des  animaux  qui  furent  atteints,  à  l’exception 
des  aurochs,  dont  la  valeur  est  inestimable  h  cause  de  leur  rareté,  nous  ne  laissâmes  la  maladie 
suivre  son  cours  naturel.  Dès  que  ses  symptômes  se  déclaraient,  les  sujets  étaient  mis  à 
mort.  Quelques-uns  même,  petits  ruminants  de  moindre  valeur,  furent  abattus  avant  qu’ils 
tombassent  malades,  pour  dicpinuer  d’autant  la  prise  à  la  contagion.  En  dix  jours,  nous 
étions  mattres  de  la  situation  et  pjourd’hui  il  y  a  plus  de  trois  semaines  que  pas  un  seul 
cas  ne  s’est  montré  sur  le.  groupé  des  sujets  qui  ont  résisté  à  la  coutamination  et  qui,  par 
conséquent,  on  peut  l’affirmer  maintenant,  resteront  exempts  de  ses  atteintes. 

J’arrive  actuellement,  Messieurs,  ,à  la  question  de  savoir  commeijt  le  typhus  s’est  introduit 
dans  le  Jardin  et  comment  les  animaux  qui  l’ont  importé  avaient  pu  le  contracter  eux-mêmes. 

Je  l’ai  dit  tout  à  l’heure,  c’est  un  fait  aujourd’hui,  hors  de  doute  et  hors  de  toute  contesta¬ 
tion  que  le  typhus  ne  naît  pas  dans  nos  climats  ;  quand  il  s’y  manifeste,  c’est  qu’il  a  été 
apporté,  non  pas  sur  l’aile  des  vents,  mais  bien  sur  le  dos  ou,  pour  mieux  dire,  dans  l’intérieur 
d’un  animal  susceptible  de  le  recéler,  ou  dans  les  débris  frais  qui  en  proviennent.  Il  est  pos¬ 
sible, que,  pour  d’autres  maladies,  telle  que  le  choléra,  par  exemple,  la  migration  s’opère  par 
la  voie  de  l’atmosphère;  il  est  possible  que  lorsque  ces  maladies  régnent  dans  une  localité, 
ce  que  l’on  a  appelé  le  génie  épidémique,  génie  un  peu  mythologique  peut-être,  joue  son 
rôle.  Je  n’aborde  pas  ces  questions  et  je  laisse  à  d’autres  plus  compétents  le  soin,  si  ce  n’est 
de  les  résoudre,  au  moins  de  les  discuter;  mais  j’affirme  qu’il  n’y  a  pas  de  génie  du  typhus 
et  que  toutes  les  fois  que  sa  contagion  s’opère,  c’est  qu’il  y  a  eu,  d’une  manière  ou  d’une 
autre,  un  rapport  énire  les  bêtes  qui  le  contractent  et  les  sujets  qui  l’ont  déjà  contracté, 
rapport  direct  ou  rapport  à  distance,  ou  par  l’intermédiaire  d’hommes  ou  d’animaux  dont 
les  vêtements  sont  chargés  d’effluves;  ou  encore  par  l’intermédiaire  des  débris  cadavériques 
et  de  leurs  émanations;  mais  rapport  nécessaire,  sans  lequel  le  typhus  ne  se  manifeste  pas. 

Dans  l’histoire  du  Jardin,  d’où  venait  le  typhus?  Manifestement  des  gazelles  amenées 
d’Angleterre,  dont  l’une  mourut,  dix  jours  après  son  importation,  sans  qu’elle  ait  été  observée, 
il  est  vrai,  mais  avec  un  symptôme  très-caractéristique  :  la  diarrhée;  dont  l’autre  a  été 
observée  et  ouverte,  et  sur  laquelle  les  symptômes  comme  les  lésions  du  typhus  ont  été 
constatées.  L’expérience  de  l’inoculalion  de  la  maladie  de  celte  dernière  gazelle,  faite  par 
M.  Leblanc  fils  à  une  vêle,  démontre  de  la  manière  la  plus  évidente  que  sa  maladie  était 
bièn  le  typhus,  car  la  vêle  inoculée  l’a  contracté  et  en  est  morte.  Pas  de  doute  possible  sur 
ce  point  :  c’est  bien  par  les  gazelles  de  provenance  anglaise  que  le  typhus  a  été  importé  au 
Jardin. 

La  première  de  ces  gazelles,  dont  la  nature  de  la  maladie  n’avait  pas  été  soupçonnée,  avait 
été  livrée  morte  à  un  naturaliste.  Il  était  important  d’en  suivre  la  piste  pour  savoir  si  son 
cadavre  ou  ses  débris  n’avaient  pas  pu  semer  le  typhus  sur  sa  route.  Je  reçus  de  M.  le  mi¬ 
nistre  la  mission  de  faire  une  enquête  sur  ce  point,  et  voici  ce  que  j’ai  appris  :  J’ai  retrouvé 
la  peau  de  cette  gazelle  chez  le  naturaliste  auquel  on  l’avait  livrée,  mais  ses  débris  cadavé¬ 
riques  avaient  été  enlevés  de  l’établissement  par  un  chiffonnier.  Qu’en  avait-il  fait?  Cette 
question  parut  assez  intéressante  pour  que  la  police  fût  prévenue  et  retrouvât  le  chiffonnier. 
Cet  homme,  interrogé,  a  déclaré  avoir  déposé  les  débris  de  la  gazelle  sur  un  tas  d’ordures, 
dans  une  rue  isolée,  du  côté,  de  Montreuil.  Là,  il  a  été  impossible  d’en  suivre  la  trace. 

Si  je  fixe  l’attention  de  l’Académie  sur  ce  point  particulier,  c’est  pour  montrer,  par  un 
exemple  de  plus,  combien  sont  obscures  et  difficiles  à  résoudre,  souvent,  les  questions  d’étio¬ 
logie.  Il  eût  été  possible  que  ces  débris  d’un  animal  infecté  du  virus  typhique  eussent  été 
flairés  l  ar  une  vache,  que  cette  vache  contractât  le  typhus  et  devînt  une  source  d’infection 
pour  toute  une  commune  et  pour  Paris  tout  entier.  Supposez  ce  cas  réalisé;  on  eût  été  aux 
informations  chez  le  propriétaire  de  la  première  vache  infectée;  on  eût  constaté,  je  suppose, 
que  cet  homme  n’avait  importé  chez  lui  aucune  vache  étrangère  depuis  longtemps;  que 
celles  qu’il  possédait,  il  les  avait  depuis  un  ou  depuis  deux  ans;  qu’il  n’avait  eu  aucun  rap¬ 
port  avec  des  animaux  malades  et  avec  aucune  provenance  des  pays  infectés,  et  c’eût  été  là 
un  argument  très-fort  pour  ceux  qui  adoptent  l’idée  que  le  typhus  est  une  maladie  de  tous 
les  pays,  pouvant  naître  spontanément  sous  l’influence  de  causes  locales.  Quant  à  moi.  Mes¬ 
sieurs,  ce  fait  étrange  n’aurait  aucunement  ébranlé  mes  convictions;  j’aurais  dit  :  c’est  le 
typhus,  donc  il  est  venu  du  dehors.  Comment?  Je  l’ignore;  je  ne  vois  pas  la  bête  sur  le  dos 
de  laquelle  il  a  pu  faire  sa  migration;  mais,  à  coup  sûr,  il  y  en  a  une  qui  lui  a  servi 
de  monture;  car,  nous  le  savons  de  science  certaine,  il  ne  peut  pas  revêtir  la  forme  de  génie 
et  se  servir  de  ses  ailes  pour  se  transporter  à  distance  ;  quant  à  sa  génération  spontanée  et 
sur  place,  impossible. 


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L’UNION  MÉDICALE. 


Voyons  maintenant  les  résultats  de  l’enquête  que  j’ai  été  faire  en  Angleterre.  Les  gazelles 
importées  au  Jardin  venaient  de  chez  un  marchand  d’animaux  exotiques,  M.  Jamrach,  chez 
lequel  je  me  suis  rendu,  accompagné  d’un  de  nos  collègues  de  Londres,  M.  Gamgee,  direc¬ 
teur  d’Albert  Veterinary  College.  Nous  avons  visité  son  établissement  qui  représente  une 
espèce  d’arche  de  Noé  :  Ours,  lions,  panthères,  aigles,  vautours,  crocodiles,  ruminants 
d’espèces  diverses,  volatiles  de  toutes  provenances,  etc.  Tous  ces  animaux  occupaient  un 
même  local,  dans  des  loges  séparées,  bien  entendu.  Si  je  fixe  l’attention  sur  cette  espèce  de 
promiscuité,  c’est  qu’il  y  a  là  une  circonstance  étiologique  qui  pouvait  avoir  sa  valeur.  Les 
carnassiers  de  cet  établissement  sont  nourris  avec  des  viandes  de  basse  boucherie,  et,  dans 
les  circonstances  actuelles,  on  peut  affirmer  que  ces  viandes,  pour  la  plupart,  proviennent 
d’animaux  qui  ont  succombé  au  typhus.  Défait,  nous  avons  vu,  pendus  à  des  crocs,  des 
cœurs  de  grands  ruminants,  vaches  ou  bœufs,  destinés  à  la  nourriture  des  bêtes  féroces.  Il 
était  donc  possible  que  nos  gazelles  eussent  été  infectées  par  les  émanations  de  ces  viandes. 
Mais  je  dois  le  dire,  cette  étiologie  ne  me  satisfaisait  pas  complètement,  parce  qu’il  y 
avait  deux  mois  que  les  gazelles  étaient  à  Londres,  qu’elles  avaient  toujours  été  bien  por¬ 
tantes  pendant  leur  séjour  chez  M.  Jamrach,  qu’elles  avaient  été  expédiées  bien  portantes 
en  France  et  que  c’était  le  dixième  jour  de  leur  arrivée  que  la  première  était  morte,  c’est- 
à-dire  au  bout  de  la  période  ordinaire  de  l’incubation  du  typhus.  Il  fallait  donc  chercher 
autre  chose. 

Nous  nous  sommes  rendus  au  chemin  de  fer  de  London  Bridge,  où,  je  dois  le  dire,  l’ac¬ 
cueil  le  meilleur  nous  a  été  fait,  quand  on  a  su  l’objet  de  ma  mission  ;  les  employés  se  sont 
prêtés  de  la  meilleure  grâce  du  monde  à  faciliter  nos  recherches.  Bref,  après  avoir  retrouvé 
sur  les  registres  la  trace  de  nos  gazelles,  on  nous  a  mis  en  rapport  avec  l’employé  qui  les 
avait  expédiées  pour  France,  lequel  s’est  souvenu  qu’il  n’avait  pas  voulu,  de  peur  de  dom¬ 
mages,  les  mettre  dans  le  wagon  des  bagages,  et  qu’il  les  avait  placées,  seules,  dans 
un  wagon  spécial  qu’il  nous  montra,  wagon  employé  exclusivement  au  transport  des  viandes 
que  l’on  expédie  à  Londres  des  différentes  localités  où  l’on  abat  des  bestiaux,  dont  un  cer¬ 
tain  nombre  doit  être  malade.  C’est  dans  ce  wagon  que  nos  gazelles  ont  été  enfermées  et  ont 
fait  le  voyage  de  la  station  de  London  Bridge  à  New-Haven,  où  elles  ont  été  embarquées  pour 
Dieppe.  —  Il  y  a,  pour  moi,  la  plus  grande  somme  de  probabilités  possibles  que  nos  gazelles 
se  sont  infectées  dans  ce  wagon  servant  au  transport  des  viandes  de  boucherie;  mais,  quelle 
que  soit  la  source  de  leur  infection,  il  est  certain  que  ce  sont  elles  qui  ont  importé  le  typhus 
au  Jardin,  et,  quand  on  aura  lu  le  mémoire  si  bien  circonstancié  de  M.  Leblanc,  et  qu’on 
aura  vu  comment  les  faits  se  sont  succédé,  on  ne  pourra  plus  conserver  sur  ce  point  l’ombre 
d’un  doute. 

Cet  accident  du  Jardin  d’acclimatation  nous  a  éclairés  sur  les  dangers  que  nous  courions 
en  laissant  nos  portes  ouvertes  à  tous  les  ruminants  autres  que  les  grands,  desquels  seuls 
l’arrêté  ministériel  du  5  septembre  prohibait  l’entrée  en  France.  Aussi  M.  le  ministre  de 
l’agriculture,  dès  qu’il  s’est  trouvé  éclairé  par  ces  faits  nouveaux,  s’est-il  empressé  d’adres¬ 
ser  à  l’Empereur  un  nouveau  rapport  pour  se  faire  autoriser  à  fermer  nos  frontières  non- 
seulement  à  tous  les  ruminants  domestiques,  grands  ou  petits,  ce  qu’il  pouvait  faire,  d’après 
les  pouvoirs  dont  l’investissait  le  premier  décret,  mais  encore  à  tous  les  animaux  exotiques  ; 
et  de  peur  de  nouveaux  dangers,  tous  les  quadrupèdes  autres  que  le  cheval,  l’âne,  le  mulet 
et  le  chien  ont  été  exclus. 

Grâce  à  ces  nouvelles  mesures,  j’ai  la  certitude.  Messieurs,  que  nous  pourrons  nous 
défendre  contre  le  typhus  et  sauver  ainsi  la  partie  considérable  de  la  fortune  publique  et 
privée  que  représente  notre  bétail.  Il  est  possible  que  le  fléau  parvienne  de  temps  à  autre  à 
se  faufiler  chez  nous,  comme  il  l’a  fait  un  instant  dans  le  département  du  Nord,  car  de  ce 
côté,  notre  frontière,  toute  fictive,  est  bien  difficile  à  garder  ;  mais  nous  pouvons  être  sûrs 
qu’avec  les  mesures  de  police  sanitaire  qui  ont  été  prescrites  et  qui  seront  rigoureusement 
appliquées,  sa  propagation  sera  empêchée.  Les  quatre  mois  passés  déjà,  avec  tant  de  bon¬ 
heur,  malgré  tous  les  dangers  qui  nous  entourent,  nous  sont  une  garantie  pour  l’avenir. 
L’administration  de  l’agriculture,  en  France,  vient  de  rendre  au  pays  un  service  signalé* 
dont  on  ne  saurait  trop  lui  être  reconnaissant,  en  présence  des  malheurs  si  grands  si  diffi¬ 
cilement  réparables,  dont  les  pays  voisins  sont  affligés.  M.  le  ministre  de  l’agriculture  mérite 
des  actions  de  grâce  pour  l’initiative  et  la  part  si  active  qu’il  a  prise  dans  celte  œuvre  de 
préservation.  Il  a  montré  et  fait  voir  aux  gouvernements  étrangers  ce  que  pouvait  le  con¬ 
cours  du  pouvoir,  du  savoir  et  du  vouloir.  M.  le  ministre  avait  le  pouvoir  que  lui  donnent 
les  lois,  dans  notre  pays  ;  il  a  voulu  être  éclairé  par  la  science,  et  quand  il  a  su  ce  qu’il  y 


L’UNION  MÉDICALE. 


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avait  à  faire,  il  a  pris  les  décisions  les  plus  promptes  et  les  plus  efflcaces.  Grâce  à  ces  efforts 
si  bien  combinés,  nous  sommes  et  nous  saurons  nous  maintenir  à  l’abri  du  fléau. 


ACADÉMIES  ET  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 

SOCIÉTÉ  D'HVDnOLOOlE  MÉDICALE  DE  PARIS. 

Séance  du  11  Décembre  1865.  —  Présidence  de  M.  Mulhe,  vice-président. 

Le  procès-verbal  de  la  séance  précédente  est  lu  et  adopté. 

Une  commission,  composée  de  MM.  Moutard-Martin,  Périer  et  Le  Bret,  avait  été  chargée 
d’examiner  l’offre  faite  à  la  Société  d’acheter  un  volume  manuscrit  intitulé  :  Recueil  d’obser-^ 
valions  sur  l’effet  des  eaux  minérales  de  Baréges  et  de  Gauler ets  dans  la  province  de  Bigarre; 
des  Eaux-Chaudes  et  des  Eaux-Bonnes  dans  la  province  de  Béarn,  commencée  en  17/i9  par 
Antoine,  Théophile  et  François  de  Bordeu. 

M.  Le  Bret  présente  le  rapport  de  cette  commission,  duquel  il  résulte  que  la  plupart  des 
matières  comprises  dans  ce  manuscrit  sont  reproduites  par  l’édition  des  œuvres  complètes 
de  Bordeu,  notamment  dans  les  Recherches  sur  les  maladies  chroniques  de  cet  illustre  auteur. 
Le  but  de  l’acquisition  serait  alors  limité  à  la  conservation  du  volume  dans  les  archives  de 
la  Société.  La  commission  a  pensé  qu’il  n’y  avait  pas  lieu  à  donner  suite  à  cette  proposition. 

Ces  conclusions  sont  adoptées. 

M.  Rotdreao  dépose  sur  le  bureau  une  bouteille  d’eau  de  Wildbad-Gastein,  envoyée  par 
M.  le  docteur  Proll.  Cette  eau  présente,  d’après  M.  Proll,  une  composition  chimique  toute 
particulière  sous  le  rapport  des  molécules  d’hydrogène  et  d’oxygène;  et  de  plus,  elle  a  une 
action  toute  particulière  sur  les  aiguilles  du  multiplicateur  électrique,  et  donne  lieu  à  des 
phénomènes  physiologiques  très-intéressants  à.étudier  ;  ainsi  des  malades  paralysés  depuis 
cinq,  six,  dix  ans  après  avoir  pris  douze  ou  quinze  bains  d’eau  de  Gastein,  ont  ressenti  dans 
les  membres  paralysés  des  commotions,  des  secousses  qu’ils  comparent  à  une  décharge  élec¬ 
trique. 

Après  quelques  observations  échangées  entre  MM.  Le  Bret,  Rotüreao,  Verjon,  Sales- 
Girons,  mm.  Grandeau  et  Lefort  sont  chargés  de  faire  l’analyse  de  la  bouteille  d’eau  dépo¬ 
sée  par  M.  Rotureau. 

M.  Mialhe  lit  les  deux  premières  parties  d’un  travail  intitulé  :  De  la  destruction  des 
acides  organiques  dans  l’économie  animale,  envisagée  au  point  de  vue  du  régime  à  suivre  à 
Vichy.  La  dernière  partie  de  ce  travail  est  réservée  pour  la  prochaine  séance. 


Séance  du  18  Décembre  1865.  —  Présidence  de  M.  de  Poisaïe,  vice-président. 

M.  Mialhe  donne  lecture  de  la  dernière  partie  de  son  travail  que  nous  reproduisons  ;  De 
la  destruction  des  acides  organiques  dans  l’économie  animale,  envisagée  au  point  de  vue  du 
régime  h  suivre  à  Vichy. 

Il  existe  trois  classes  d’acides  organiques  : 

La  première  renferme  des  acides  stables,  inattaquables  par,  l’oxygène,  et  qui,  pour  celte 
raison,  résistent  à  la  combustion  physiologique  et  apparaissent  inaltérées  dans  les  sécrétions. 

La  seconde  comprend  des  acides  très-avides  d’oxygène,  sous  l’influence  des  alcalis,  mais 
qui,  par  une  oxydation  partielle,  donnent  lieu  à  de  nouveaux  acides  plus  fixes  que  ceux  qui 
leur  ont  donné  naissance,  et  que  l’on  constate  dans  le  liquide  urinaire. 

Enfin,  la  troisième  classe  comprend  des  acides  qui,  par  l’intervention  des  alcalis,  absorbent 
l’oxygène  condensé  dans  le  sang,  en  proportion  suffisante  pour  être  entièrement  oxydée  ou 
brûlée. 

Les  acides  organiques  des  deux  premières  classes  doivent  être  proscrits  du  régime  de 
Vichy,  car  leur  administration  aurait  pour  résultat  d’anéantir  l’action  alcalisante  de  ces 
eaux,  en  donnant  naissance  à  des  sels  indécomposables  dans  le  sang.  Lorsque  l’on  aura 
quelque  raison  d’accroître  l’acidité  normale  de  l’urine,  on  devra,  par  conséquent,  s’abstenir 
ffe  prescrire  ce  genre  d’acides,  même  à  titre  de  médicament,  attendu  que  chaque  proportion 


L’UNION  MfiniCÂLE. 


d’acide  introduite  dans  l’organisme  priverait  le  sang  d’une  proportion  équivalente  d’alcali, et 
augmenterait  notablement  l’acidité  du  liquide  urinaire. 

Les  acides  de  la  troisième  classe  peuvent,  au  contraire,  faire  partie  du  régime  de  Vichy, 
et  en  effet,  les  acides  acétique,  lactique,  citrique,,  malique,  tartrique  et  autres  acides  végé¬ 
taux,  contenus  dans  les  aliments  et  les  boissons,  sont  entièrement  destructibles  dans  l’orga¬ 
nisme,  ce  qui  fait  que,  lors  de  leur  administration  avec  l’eau  de  Vichy,  les  sels  qui  résultent 
de  ce  mélange  éprouvent  dans  le  torrent  de  la  circulation  une  oxydation  complète,  qui  les 
transforme  en  eau  acide  carbonique  et,  finalement,  en  bicarbonates  alcalins,  que  l’on  cons¬ 
tate  dans  l’urine,  qu’ils  rendent  alcaline  au  même  degré  que  l’eau  de  Vichy  qu’ils  repré¬ 
sentent. 

D’où  il  résulte  que,  à  part  le  cas  où  l’eau  de  Vichy  est  administrée  à  titre  d’absorbant  des 
acides  gastriques,  l’action  de  cetie  eau  minérale  est  la  même,  soit  que,  pendant  son  inges¬ 
tion,  on  permette  ou  on  proscrive  . l’usage  du  vin,  du, yinaigre  ou  de  fruits  trèsraeides,,  CQpurie 
les  citrpns  ou  les  groseilles.  Bien  plqs,  si  pendant  l’eipploi  de,  l’eau  de  Vic.hy,  on  fait  usage 
de  fruits  ou  de  boissons  contenant,  non  des  acides  à  pep-  près  libres,  piais  biep  sels  alca¬ 
lins  acides  tels  qu’en  renferment  les  fraises,  le  raisin  et  surtout  les  cerises,  l’alcalisation  de 
l’économie  est  beaucoup  plus  marquée  que  si  l’eau  de  Vichy  avait  été  administrée  seule. 

Loin  donc  de  proscrire  du  régime  de  Vichy  les  aliments  et  les  boissons  qui  renferment  des 
sels  alcalins  acides,  il  convient,  au  contraire  de  les  rechercher,  toutes  les  fois  que  les  fonc¬ 
tions  digestives  et  assimilatrices  le  permettent.  Ces  aliments  et  ces  boissons  conviennent 
surtout  dans  le  traitement  des  maladies  qui  réclament  l’eau  d,e  Vichy  à  haute  dose;  en  y 
ayant  recours  on  arrive  à  une  alcalisation  suffisante  avec  une  ingestion  moindre  d’eau  miné¬ 
rale.  Par  contre,  dans  la  cure  de  la  gravelle  par  les  cerises,  et  surtout  dans  la  cure  de  celte 
même  maladie  traitée  par  l’usagedu  raisin,  on  arriverait  à  des  résultats  plus  prompts  et  plus 
satisfaisants  en  joignant  à  ce  traitement  l’usage  d’une  certaine  quantité  d’eau  de  Vichy;  celte 
eau,  en  saturant  les  sels  alcalins  acides  que  les  cerises  et  le  raisin  renferment,  aurait  pour 
effet  d’assurer  leur  entière  combustion  physiologique;  car  on  ne  doit  jamais  oublier  que 
c’est  uniquement  par  l’intervention  des  alcalins,  que  les  acides  végétaux  combustibles 
s’oxydent,  brûlent  et  deviennent  de  véritables  éléments  calorifiques. 

Le  travail  de  M.  Mialhe  sera  insérée  in  extenso  dans  les  Annales  de  laSocUté  d'hydrologie. 

M.  Leport  lit, sur  un  travail  adressé  par  M.  Sandras,  un  rapport  dont  les  conclusions  sont 
adoptées  par  la  Société. 


D’après  les  conclusions  favorables  d’un  rapport  de  M.  Destoüches,  adoptées  dans  la  séance 
précédente,  M.  le  docteur  Beni-Barde,  médecin  de  l’établissement  hydrothérapique  d’Auteuil, 
est  nommé  à  l’unanimité  membre  titulaire  de  la  Société  d’hydrologie. 

La  Société  procède  aux  élections  générales. 

Sont  nommés  : 

Président,  M.  Mialbe.  —  Vice-Présidents,  MM.  de  Puisaye  et  Durand-Fardel.  —  Secrétaire 
général  pour  cinq  ans,  M.  Le  Bret.  —  Trésorier,  Desnos.  — ^  Secrétaires  des  séances  MM  Bil- 
lout  et  Verjon. 

Comité  de  rédaction  :  MM.  Hérard,  Lefort. 

Commission  d’analyse  :  MM.  Gobley,  Grandeau,  Lefort,  Jutier,  Cazin,  Lhéritier. 

Conseil  de  famille  :  MM.  Bourdon,  Pidoux,  Tardieu,  de  Laurès;  Mou’tard-Marlin,  adjoint. 

La  prochaine  séance  est  renvoyée  au  lundi  8  janvier. 

L'un  des  secrétaires  des  séances,  A.  Bilhout. 


SOCIÉTÉ  IMPÉRIALE  DE  CHIRURBIE. 

Séance  du  mercredi  3  Janvier  1866.  —  Présidence  de  M.Buoca, 

SoMMAuiE.  —  Scrutins. 

Nous  n’aurions  rien  à  dire  de  cette  séance  entièrement  consacrée  à  la  formation  et  au 


L’UNION  MÉDICALE. 


31 


dépouillement  d’innombrables  scrutins,  n’étaient  les  résultats  des  élections  des  membres 
associés  étrangers,  correspondants  nationaux,  correspondants  étrangers,  que  nous  reprodui¬ 
sons  p^rce  qu’ils  peuvent  avoir  de  l’intérêt  pour  quelques-uns  de  nos  lecteurs,  Sauf  quel¬ 
ques  rares  exceptions,  on  ne  peut  qu’applaudir  à  ces  résultats,  qui,  pour  les  uns,  sont  une 
récompense, et,  pour  les  autres,  un  encouragement. 

Il  y  avait  à  élire  :  1°  1  associé  étranger;  2“  9  correspondants  nationaux;  3”  10  çorrespon- 
dants  étrangers.  A  été  nommé  membre  associé  étranger,  à  runnnimilë,  moins  1  voix  ; 
M.  Vanzetti  (de  Padoue),  dont  te  nom  est  si  honorablement  attaché  à  un  grand  progrès  de 
thérapeutique  chirurgicale  :  le  traitement  des  anévrysmes  par  la  compression  digitale.  Ont 
été  élus  membres  correspondants  nationaux  les  chirurgiens  dont  les  noms  suivent,  classés 
d’après  le  nombre  des  suffrages  :  MM.  Gaujot  (Val-de-6râce),  Coürty  (de  Montpellier)  et 
Oré  (de  Bordeaux);  Pétrequin  (de  Lyon)  et  Hergott  (de  Strasbourg);  Ehrmann  (de 
Mulhouse),  Boeckel  (de  Strasbourg);  Berchon,  chirurgien  de  la  marine,  et  Heurtaux 
(de  Nantes).  Les  candidats  étaient  au  nombre  de  Ixb. 

Enfin,  les  10  membres  correspondants  étrangers  désignés  par  le  scrutin  sont,  dans 
l’ordre  des  suffrages:  MM.  Donders  (à  ütrecht),  Longmore  (à  Netley-Southampton), 
Bilroth  (à  Zurich)  et  Brown-Séquard  (ii  Boston)  ;  Holmes  (à  Londres)  et  Hümphry  (à  Cam¬ 
bridge)  ;  Gurlt  (à  Berlin)  et  Neüdqrfer  (à  Prague)  ;  Smith  (à  New-York),  Emmert  (à  Berne). 
Les  candidats  étaient  au  nombre  de  Ü8. 

A  la  Société  de  chirurgie,- comme  dans  le  royaume  du  ciel,  il  y  a  donc  beaucoup  d’ap¬ 
pelés  et  peu  d’élus. 

Nous  n’avons  rien  à  dire  des  résultats  des  scrutins  pour  la  nomination  ou  le  renouvelle¬ 
ment  de  commissions,  car  nous  ne  supposons  pas  que  personne  puisse  prendre  intérêt  à 
savoir  de  quels  membres  se  compose,  par  exemple,  la  commission  des  congés.  Ce  sont 
affaires  de  ménage  dont  le  spectacle  n’oflVe  rien  de  bien  attrayant  à  ceux  qui  y  assistent.  Il 
est  surprenant  que  la  Société  de  chirurgie,  qui  se  livre  avec  gravité  à  de  pareils  détails 
devant  le  public,  et  qui  ne  craint  pas  d’y  consacrer  une  séance  tout  entière,  réserve  pour 
les  comités  secrets  la  lecture  des  rapports  sur  les  prix  qu’elle  décerne,  rapports  que  l’as¬ 
sistance  eût  écoutés  a'vec' infiniment  plus  d’intérêt  que  la  proclamation  des  résultats  des 
scrutins.  Cela  est  surprenant,  surtout  après  l’exemple  de  tendances  plus  libérales  donné,  à 
cet  égard,  par  l’Académie  de  médecine  sur  la  motion  de  M.  Larrey,  qui,  à  son  titre  d’aca¬ 
démicien,  joint  celui  de  membre  de  la  Société  de  chirurgie.  Comment  la  Société  de  chirurgie, 
dans  les  veines  de  laquelle  coule  un  sang  encore  jeune  et  vivace,  se  laisse-t-elle  devancer, 
dans  cette  voie,  par  une  Société  savante  plus  ancienne  et  plus  pardonnable,  à  ce  titre,  de 
ne  pas  vouloir  toucher  aux  bandelettes  sacrées  des  augustes  momies  des  vieilles  traditions? 
Nous  comprenons  que  la  publicité  donnée  à  ces  rapports  puisse  avoir  pour  les  Sociétés 
savantes  quelques  inconvénients;  mais,  en  somme,  les  avantages  de  la  publicité  l’emportent 
sur  ses  inconvénients,  et  il  est  toujours  préférable,  à  tous  égards,  d’agir  au  grand  jour  qu'à 
l’ombre.  La  publicité  provoque  la  lutte,  mais  la  lutte  est  là  condition  de  la  vie,  pour  les 
Sociétés,  comme  pour  les- individus.  L’homme  vraiment  fort  se  sent  plus  à  l’aise,  pour  le 
combat,  dans  la  lumière  que  dans  l’obscurité;  comme  Ajax,  il  serait  tenté  de  s’écrier,  si  ce 
n’était  pas  trop  homérique  : 

Grand  Dieu,  rends-nous  le  jour  et  combats  contre  nous! 

D»  A.  T. 


COURRIER. 


Erratüm.  —  Deux  noms,  deux  noms  amis,  ce  qui  rend  Votre  faute  plus  grave,  mon  cher 
Nicolas,  ont  été  étrangement  estropiés  dans  la  dernière  Chronique  départementale.  C’est 
notre  excellent  ami  M.  Jeannel  et  non  Jeannel,  qui  remplace  notre  respectable  confrère 
M.  Costes  et  non  Goster,  dans  la  rédaction  en  chef  du  Journal  de  médecine  de  Bordeaux. 

—  Par  décret  en  date  du  3  janvier,  rendu  sur  la  proposition  du  ministre  de  l’instruction 
publique,  M.  Mourier,  vice-recteur  de  l’Académie  de  Paris,  est  nommé  inspecteur  général 
honoraire  de  l’enseignement  supérieur. 

—  Par  décrets  rendus  sur  la  proposition  du  ministre  de  l’intérieur,  ont  été  nommés  dans 


32 


L’UNION  MÉDICALE. 


l’ordre  impérial  de  la  Légion  d’honneur,  en  raison  du  dévouement  dont  ils  ont  fait  preuve 
pendant  l’épidémie  cholérique  : 

ku  grade  d’officier  :  M.  Galvy,  premier  médecin  en  chef  de  l’hospice  civil  de  Toulon  ;  che¬ 
valier  depuis  185/1. 

Au  grade  de  chevalier  :  MM.  Seux,  médecin  en  chef  de  l’Hôlel-Dieu  de  Marseille  ;  —  Dau- 
vergne,  chef  interne  à  l’Hôtel-Dieu  de  Marseille  ;  —  Rivière  de  la  Souchère,  médecin  des 
hôpitaux  de  Marseille. 

—  M.  Pihan-Dufeillay  (Dustan-Marie-Octave),  chargé  du  Côurs  de  pathologie  interne  à  l’ɬ 
cole  préparatoire  de  médecine  et  de  pharmacie  de  Nantes,  est  nommé  professeur  titulaire  de 
ladite  chaire  (emploi  vacant). 

—  Sont  nommés  ofBoiers  de  l’instruction  publique  ; 

M.  Béhier,  professeur  de  pathologie  médicale  à  la  Faculté  de  médecine  de  Paris  ; 

M.  Daviers,  directeur  de  l’École  préparatoire  de  médecine  et  de  pharmacie  d’Angers  ; 

M.  Noulet,  professeur  de  thérapeutique  et  matière  médicale  à  l’École  préparatoire  deméde- 
•<;ine  et  de  pharmacie  de  Toulouse  ; 

M.  le  docteur  Allibert,  médecin  du  lycée  impérial  Saint-Louis  ; 

M.  le  docteur  Moulin,  chirurgien  du  lycée  impérial  Saint-Louis  ; 

M.  Bonamy,  professeur  d’anatomie  et  de  physiologie  à  l’École  préparatoire  de  médecine  et 
de  pharmacie  de  Toulouse  ; 

M.  Houzé  de  L’Aulnoit,  professeur  de  physiologie  à  l’École  préparatoire  de  médecine  et 
de  pharmacie  de  Lille  ; 

M.  Leudet  flls,  directeur  de  l’École  préparatoire  de  médecine  et  de  pharmacie  de  Rouen  ; 

M.  Milne-Eclwards  flls,  professeur  de  zoologie  à  l’École  supérieure  de  pharmacie  de  Paris. 

—  Les  médecins  dont  les  noms  suivent  sont  autorisés  à  faire,  pendant  l’année  classique 
1865-1866,  des  cours  publics  d’enseignement  supérieur  dans  les  villes  et  sur  les  objets  ci- 
après  désignés,  savoir  : 

M.  Dours,  docteur  en  médecine,  à  Amiens.  —  Les  Aïssaoua  ou  cliarmeurs  de  serpents. 

M.  le  docteur  Caron,  médecin  de  la  Préfecture  de  police,  à  Paris.  —  Sur  l’éducation  des 
jeunes  enfants. 

M.  Galezowski,  docteur  en  médecine,  à  Paris,  École  pratique  de  la  Faculté  de  médecine. 
—  Pathologie  interne  de  l’œil  et  emploi  de  l’ophthalmoscope. 

M.  de  Tarade,  à  Tours.  —  Physiologie  comparée. 

M.  le  docteur  Auphan,  inspecteur  des  eaux  d’Ax,  à  Alais.  —  Des  efforts  de  l’habitude  : 
1°  sur  l’organisme  humain  ;  2“  sur  l’intelligence  et  le  moral. 

M.  Plantier,  docteur  en  médecine  et  en  droit,  à  Alais.  —Économie  politique. 

M.  Tiersot,  docteur  en  médecine,  à  Bourg.  —  De  l’hygiène. 

—  /|36  cours  publics  ont  été  autorisés  jusqu’à  ce  jour,  savoir  ; 

136  pour  Paris  ; 

300  pour  tes  départements  ; 

Ces  cours  sont  répartis  dans  IxQ  départements  et  80  villes,  dont  36  chefs-lieux. 

Deux  Académies  seulement  ne  comptent  pas  encore  de  cours  :  Grenoble  et  Chambéry. 

—  La  Société  obstétrique  de  Londres  a  l’intention  de  faire,  au  commencement  de  mars 
1866,  une  exposition  de  tous  les  instruments,  tant  anciens  que  modernes,  employés  dans  les 
accouchements  et  dans  le  traitement  des  maladies  des  femmes  et  des  enfants.  Les  personnes 
qui  désireraient  exposer  sont  priées  de  s’adresser,  le  plus  tôt  possible,  aux  secrétaires  hono¬ 
raires,  J.  Braxton  Hicks,  M.  D.  et  A.  Meadows,  M.  D.,  53,  Berners  Street,  à  Londres. 

—  M.  Adolphe  Richard  commencera  mercredi  prochain,  10  janvier,  à  huit  heures  et  demie, 
à  l’hôpital  Beaujon,  des  leçons  cliniques  sur  les  fractures,  les  luxations  et  les  maladies  des 
jointures.  Les  leçons  suivront  chaque  mercredi  et  vendredi. 


Le  Gérant,  G.  Richelot. 

Paris.  —  Typograpliie  Félix  Malteste  et  C®,  rue  des  Deux-Porles-Saint-Sauveur,  22. 


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des.loniipes  les  plus  puissants.  Sous  le  même  vo¬ 
lume,. îLcontient  beaucoup,  plus,  de  principes  que 
tous  les-, autres  vins,  de  quinquina,  me  qui  permet 
aux  personnes  délicates  de  le  couper; avec  p.artie 
égale  d’eau.  ;  i  -' 

Comme  fébr,ifuge,  c’esl  l’adjuvant  indispensable 
du.  sulfate, de  quinine,  qu’il  remplace  mémo  ayec 
avantage  4anA ‘beaucoup  de, cas. 

Exiger  la  signature  :  G.  Séguin,::  . 


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';#Â]BlilCA’i;iON  Eîf,  GRbS.Di^FUIS  ts,54,, 
L’accueil  que  le  Corps,  médical  a  fait. à  notre  ' 
produit,  et  son  emploi  .dans  les  hôpitaux,  témoi¬ 
gnent  des  soins  excessifs  apportés  à  sa  prépara¬ 
tion  et.  .de,sa  torée  digestive  tfUljpurs  égale»;  , 

Elle  est  administrée  avec  succès  dans  ,  lés,  .Dys¬ 
pepsies, ''fôstrifes ,  Gastralgies  ,  Aigrèp\s ,  Pi¬ 
tuites  ,'pîàrfhées  et  Ÿômiss'érnents  j  ^iis  fofme 
d’Ellxîr,  Sibopé  Prises, 

Pilulés  pu  iJragécs.  '  ^  , 

Pour  éVitéK'les  contrêfâçons ,  exiger  |é  cachet 
BOÜDÂELt  et  la  signature  :  ,  .'.  • 

Dépôt.  -  Pharmàcie.HoT’Td.Tj  rue 
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ciaux  à  Paris  :  MM.  Férranb,  20,  faub.  St-Honoré  j 
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prée dont  elle  représente  exèlusivement  les  pro¬ 
priétés  thérapeutiques;  ainsi  que  le  prouvent' tous 
les  travaux  publiés  k  ce,  sujet,  continue  d’être  pré¬ 
parée  sous  leur  surveillance  directe. 

tes  Médecins  peuvent  donc  toujourscompter  sur 
l’identité  et; la  précision  de  dosage  des  Granules; 
sortis  de  leur  laboratoire  et  divrés  au  public  en 
Flacons  de  60  Granules,  revêtus  du  caehet.des  in¬ 
venteurs.— Prix  pour  le  public;:  3  francs.  ' 
Remise  d’usage  pour  les  Pharmaciens-  et!  Méde¬ 
cins.—  Maison  COLLAS,  rue  Dauphine,  8,  k  Paris. 


PASTILLES  DE  DETHAN 

AU  CHLORATE  DR  POTASSP. 

Préconisées  dans  les  stomatites  ulcéreuses  dipK- 
théritiques,  aphthésj'  angihé  coiieiirteuse;  brOup, 
muguet  dans  les  gingivite  ,  aihygdalite  ,  pharyn¬ 
gite,  gangrène  de  la  bouche,  le  scOrbût,  et  surtout 
contre  la  salivation  mercurielle.  A  Paris,  phar¬ 
macie  DETHAN ,  90,  faubourg  Saint-Denis  ;;  phar¬ 
macie  ROUSSEL,  place  de  la  Croix-Rouge,  i. 


Établissement  Thermal  du  Mont-Dore. 

Ouverture  de  la  saison  des  bains  du  t^juin  au 
septembre, -E.BROSSON,  concessionnaire. 
Les  Eanx  minérales  «In  Mont-liorej  ex¬ 
portées  ,  se  conservent  longtemps  sanj  éprouver 
aucune  déertopôsition  qui  en:  altère  lèsipfropriétés 
médicamenteuses;  de  sorte  que,  transportées,  elles 
rendent  de  très  grands  servibès  ;  ëllés'  sônt  em¬ 
ployées  avec  succès  contre  le  Rhume,  le  Catarrhe 
pulmonaire  chronique,  l’Asthme,  l’Emphysème  pul¬ 
monaire,  la  Pleurésie  chronique  sans  fièvre ,  la 
Phthisie  pulmonaire  commençante ,  la  Pharyngite 
et  là  «Laryngite  chroniques  avec  altération  ou  pértè 
de  la  voix.  ’ 

-^-Ï-S’adressèr,  pour  les  demandes  d'eatî^  dàns 
toutes  les  Pharmacies  et  Dépôts  d’eàüx  minèraies, 
ou  k  M.  E.  BROSSON;,  concëssionnaire  au  MONT- 
DORE  (Puy-de-Dôme). 


PILÜLES  de  Carbonate  ferreucc  de  VALLET. 
1  Depuis  leur  approbation  par  l’Académie  de  mé- 
!decine,,en  l£!38,  ,ues  Pilules  sont  prescritesjour- 
Inellement ,  et  aveu  succès ,  dans  tous  les  cas  qui 
lexîgent  l’emploi  des  ferrugineux. 

I  Rue  Caumartin,  45.< 


L’emploi  du  Sirop  antiphlogistique 

dé'BRIANt'  dans  lé  traitement  des  inflammatioins 

jet  irritations  de  l’éltpinaç,,  de  lal)oitrine  ;^^dés  in- 

itestins  est  justifié, non  par  j’effet  d’une  vogue  pas- 
isagère',  mais  par  quarante  ans  de  sûbc'ès,  par  de. 
nombreuses  observations-,  piàliées  dans  les  jpur- 
■naux  deméitécinè;  et.  surtout  par  l’appréciatiô» 
suivante  tirée  d’un  rapport  officiel  :  .  • 

;  ^  Ce  Siriopjpr'épdré, avise  des  exfraitsde  plantes 
^jouissant  de  propriétés  adoucissantes  et  calman¬ 
tes,  est  pr0pré~aVüsdgep6urT,équelil  est  composé; 
il  ne  confient  rien  de  nuisible  ou  de  dangereux. 

!  Pharmacie  Briant,  rue  de  Rivoli,  150,  entrée  rue 
‘Jean-Tison,  k  côté,  Paris. 


Depuis  le  mois  de  janvier  dernier,  la  Revie  .récueÜ  coiisidé^  et 

sérieux  ,  dont  tous  lës  , hommes  instruits  (^nnaissent  dé  :  mérite,  publie  «une  édiliort 
mensuelle  au  prix  de  10  francs  par  an.  C’esj  le  recueil  le  meillèür  marché  quhï  y  ait 
au  monde.  Chaque  numéro,  publié  le  25  du ntiois',  cdhliéni  (/oM.se  d’impression, 

c’est-à-dire  la  matière  d’un  volume  in-8o  ordinaire.  Dans  chaque  numéro,  on  trouve 
des  études  de  science,  de  littérature,  dUistoire,  des  récits  de  voyage,  des  œuvres 
d'imagination  et  de  haute  critique,  d’économie  politique  et  sociale,  d’art  et  d’archéo¬ 
logie,  enfin  des  chroniques  des  sciences,  des  lettres,  de  la  politique,  de  l’industrie  èt 
des  finances.  Rien  n’est,  plus,  varié  ,quç  rensemble  des  travaux- publiés  par  la /îetiwe 
contemporaine  mensuelle,  rien  n’est  plus  propre  à  introduire  dans  les  familles  une 
lecture  instructive,  intéressante,  à  tenir  les  gens  instruits  au  courant  du  moùvemcnt 
de  l’esprit  humain.  On  remarque,  parmi  lesirédacteurs,  des  écrivains  et  dès  savants 
comme  MM.  Sainte-Beuve,  Barrai,  L'élut,  le  général  Daumas,  Darimon,  Léon  Gozlan, 
de  la Guéronnière,  Levasseur,  Babinet,  Dehérain,  Èrnouf,, etc.,  etc. 

On  s’abonne  pour  l’année  entière  au  prix! de  10  francs,  pour  tçulc  la  France;  — 
pour  le  second  semestre  tiu  prix  de  6  francs.  —  Paris;  rue  du  Pônt-de  Lodi,  1,  — 
Mandats  de  poster  ■ 


Vingtième  année.  N»  5.  Mardi  9  Janvier  1866. 


Ce  JOJirnal  iinrait  troiïi  fols  par  Semaine,  |e  MA»»ï,  le  JUV»»,  le  SA9SKUÏ, 

KT  FOnME,  PAR  ANNÉE,  4  BEAEX  VOLÉMES  IN-S®  PE  Pl.ltS  DE  600  PAGES  CllACÜN. 


Tout  ce  ([ni  concefne  la  Ùi'dactîon^dtiit  être  adressé  à  M.  le  Doctrar  AméJée  i.atch:ii  ,  Rédacieur  en  chef.  —  Tout  ee  qui 
concerne  l'M^inislration,  à  M.  (e, Gérant,  >ue  dtf  Fàubourg-Monlinarfr^,  \  r'  = 

^  L'éïJ^ertl^es,  et  Pbiiuels  doivent  être' à(franchü.  . 

RCLLETIn  BIBLIOGRAPHIQUE.  ' 

HYGIÈNE  PHILOSOPHIQUE  DE  L’AME,  par  P.  FoissAC,  doctéui’  en  médecine  de  la  F^icuUé  de 
Paris,  lauréat  de  rinslitut,  chevalier  dé  la  Légion  dlionneÏTr'eVde  l’ordre  de  Grégoire  le 
Grand,  membre  dé  la  Société  météorologique  de  France,  ancien  président  de  ta  Société  du 
1"  aTrondissement.  PeM.î;îr)ne  revue  et  augiiietitëe.  ^ün'voi.  im-8^dé/57(i  pagèe.Chez 

J.-B.  Baillièré  et  fils,  rue  lîautefeuille  ,  19.  —  Prix  :  7  fr.  50  c.  ■  ' 

DE  L’ÜRÉTHROTOffllE  DANS  LES  RÉTRÉCISSEMENTS  DE  L’URÉTHRE  ,  par  le  dodeur  Beyran 
(extrait  de  son  Gouré  sur  les  maladies  des  voies  urihàires},  1865.  Chez  Gerftier-Bai’ljîère. 
TRAITE  PRATIQUE  DE  LA  &RAVELLE  ET  DES  CALCULS  URINAIRES,  par  le  docteur  Leroy, 
d’Étiolles,  fils.  Première  et  seconde  parties,  1863-186/i.  Un  vol.  in-8°  de  300  pagesj  avec 
120  gravures  dans  le  texte.  —  Les  deux  dernières  parlies-paraîtronl  proehaînemetil.  — Chez 
J.-B.  Baillière  ët  fils,  libraires,  19,  rue  lîautefeuille. 

DÉS  CAUSES  DE  LA  MORT  A  LA  SUITE  DES  BRULURES  SUPERFICIELLES)  —  DES  MOYENS  DE 
L’ÉVITER  „par  le  docteur  Baraduc,  Chez  l’auteur,  rue  de  Vaugirardii  ftSr  h  Paris.:; 

ALMANACH  GÉNÉRAL 

DE  MÉDECINE  ET  DE  PH.IRMACIE  POUR  LA  VILLE  DE  PARIS 

ET  LE  département  DE  LA  SEINP. 

Publie  par  l' Administration  de'. L'UNION  MÉDICALE . 

57me  année  1866. 

En  vente  aux  adresses  ci-dessous  : 

Aux  Bureaux  de  L’UNION  MÉDICALE,  Faubourgs-Montmartre,  56; 
chez  Adrien  DELAHAYE,  libi:aire-édifèür,  place  de  tÉcole-de-Médecine. 

Prix  ;  5  Francs  SO  Centimes. 

13’irnportantps' modifications  ont  été  introduites  dans  cette  nouvelle  publication  :  on 
y  trouvera  les  Décréts  et  Arrêtés  ininistériéle  les  plus  récents,  relatifs  à  l’organisation 
des  FaéCtltés  et  des  Éçoles  et  à  l’enseignement  de  la  médecine  en  France. 

La  Liste  des  Médecins  et  des  Pharmaciens  a  été  l’objet  d’une  révision  très-attentive 
au  point  de  vue  de  certains  abus.  A  celte  Liste  ont  été  ajoutées  celle  des  'Vétérinaires;' 
diplômés  et  celle  des  Sages-Femmes, 

•Une  Table  détaillée  des  matières  termine  ce  volume,  d’une  utilité  quotidienne  pour; 
tous  les  Praticiens  et  pour  les  Pharmaciens. 


L’UNION  MÉDICALE. 


Toile  vésicante,  signée  sur  le  côté  vert. 


CONCERNANT  LES  VÉRITABLES 


VÉSICATOIRES  D’ALBESPETHES  I  SIROP  et  PATE  DE  BERTHÊ 


PAPIER  D’ALBESPEYRES 

Pour  l’entretien  parfait  des  Vésicatoires. 

CAPSULES  RAQÜIN 

Approuvées  par  l’Académie  de  médecine. 
t'auh.  St-Denis,  80,  et  dans  les  princip.  pharm. 

Bains  de  la  Frégate  la  \ille-de-Paris, 

Sous  la  direction  de  M.  le  docteur  Jôlï. 
llydrotliérapie  complète.— Mains  sinciiles 
et  uiédîcmaux.  —  Bains  et  Bouches  d’euu 
de  mer.  —  Bains  d’S<:aux  minérales  natu- 
relies  à  l’Mydrofère  de  Mathieu  (de  la  Drôme'. 

—  Salle  d’Bnhalation.  —  Bains  .de  Vapeur,' 
Busses,  etc.  —  Fumigations.  —  Gymnase. 

—  Cabinet  de  consultation  pour  MM.  les  Médecins. 
Ce  bel  établissement  est  ouvert  toute  l’année.— 

Bestaurant.  Calorifère.—  Prix  très-modérés. 


Absolument,  oublié  avant  les  travaux  de  M.  Ber- 
thé  sur  la  codéine,  cet  alcaloïde  a  repris  depuis 
lors  dans  la,  thérapeutique,  la  place  que  lui  avaient 
conquise  les  savantes  observations  de  Magendie, 
Martin-Solon,  Barbier  (d’Amiens),  Aran,  Vigla,  etc. 
Ses  propriétés  calmantes^  tiülisées  on  peut  lé  dire 
par  la  généralité  des  médecins,  sont  tellement  con¬ 
nues  et  appréciées,  que  le  Sirop  et.la  Pâte  de  Ber- 
thé  peuvent  se  dispenser  de  toute  énonciation 
louangeuse.  En  ijous  contentant  de  rappeler  que 
les  premiers  expérimentateurs  lès  ont  employés 
avec  succès  contre  les  rhumes,  les  coqueluches, 
bronchites^  les  alfectiçns  nerveuses  les  plus 
opiniâtres,  etc.,  etc.,  nous  insisterons,  auprès  des 
MÉDECINS,  pour  qu’ils  spécifient  sur  leurs  ordon¬ 
nances  le  nom  de  Sirop  ou  Pâte  de  Berthé  à  la 
codétne.  La.  contrefaçon  est  sl  habile,  que  si  nous 
n’y  prenions  garde,  elle  aurait  bientôt  discrédité 
ces  utiles  préparations.  A  la  pharmacie  du  Loiivre, 
1 5 1  i 'rue  St-Honoré,  â  Paris.  ’ 


AVIS  IMPORTANT 


PILULES  BS  BLANCARD 


L’Iodure  de  fer,  ce  médicament  si  actif  quand 
il  est  pur,  est,  au  contraire,  un  remède  infidèle, 


par  les  notabilités  médicales  de  presque  tous  les 
pays,  .es  Filulcs  ile  Blancorà  offrênt  aux 
j  praticiens  un  moyen  sûr  et  commode  d’admi¬ 
nistrer  l’iodure  de  fer  dans  son  plus  grand  état 
de  pureté.  Mais,  ainsi  que  J’a  reconnu  irapl.icite- 
meiit  le  Conseil  médical ‘de  Saint-Pétersbourg; 
dans  un  document  ofliciel,  publié  dans  le  Journal 
de  Saint-Pétersbourg,  le  8/'20  jüib  tSeO;  et're- 
produit,  par  les  soins  du  Gouvernement  français, 
dans  le  Moniteur  universel,  le  7  novembre  de 
la  niênie  année  ;  La  fabrication  des  Pilules 
de  Blancard  demande  une  grande  habileté  à 
laquelle  on  n'arrivé  que  par  mie  fabrication 
exclusive  et  continue  pendant  nn  certain- temps. 
Puisqu’il  en  est  ainsi,  quelle ,  garantie  plus  sé¬ 
rieuse  d’une  bonne  confection  de  ces  Pilules  que 
le  NOM  et  la  signature  de  leuriip.venteur,  lorsque 
surtout,  comme  dans  l’espèce,  ces  titres  sont 
accompagnés  d’un  moyen  facile  de  constater  en 
îïos  pifalëA  so  ti-onvcnt  dn 


I  tout  temps  la  pureté  et  l’inaltérabilité  du  médi 
cament  ? 

!  En  çonséquenee,  nous  ne  saurions  trop  prier 
MM.  les  Médecins  qui  désireront  employer  les 
vérltHfoiesj  Fllule«  de  Blancard,  de  vou¬ 
loir  bien  se  rappeler  que  nos  Pilules  ne  se  ven¬ 
dent  jamais,  en  vrac,  jamais  au  détail,  mais  seu¬ 
lement  eu  flacons  et  demi-flacons  de  100  et  de 
SO  pilules,  qui. tous  portent  notre  cachet  d’ar¬ 
gent  réactif,  fixé  â  la  partie  inférieure  du  bou¬ 
chon,  et  notre  signature  (indiquée  ci-dessous) 
apposée  au  bas  d’upe  étiquette  verte. 

Pour  se  garaiitir  de  ces  compositions  dange¬ 
reuses  qui  se  cachent,  surtout  k  l’étranger,  der¬ 
rière  nos  marques  de  fabrique,  il  sera  toujours 
prudent  de  s’assumer  v 

de  l’origine  des  pi- 
ules  qui  portent  qo- 


Pharmacien  à  Paris,  rue  Bonaparte,  -10. 
s  toute.s  les  pharmacies. 


HUILE  DE  FOIE  DE  MORUE  DÉSINFECTÉE 

DE  CHEVRIER 


An  moyen  du  doudron  et  dti  Banmc  de  TOLIJ 

Cette  huile  est  d’une  odeur  et  d’une  saveur  agréables.  Le  mode  de'  désinfection  ne  nuit  en  rien 
à  ses  propriétés  thérapeutiques.  Elle  est  facilement  administrée  même  aux  personnes  les  plus  dé¬ 
licates,  et  est  d’une  digestion  plus  facile  que  l’huile  ordinaire. 

Lire  les  observations  et  rapports  médicaux  contenus  dans  la  brochure. 

Pharmacie  Chevrier  ,  21,  rue  du  Faubourg-Sfontmârtre,’ k  Paris. 

Dépôt  dam  les  principales  pharmacies  de  chaque  ville. 


L’UNION  MÉDICALE. 

N»  3.  Mardi  9  Janvier  1866- 

SOMMAinE. 

I.  Paeis  :  Facultés  nouvelles.  —  II.  Épidémiologie  :  L’insalubrité  urbaine  et  les  épidémies  de  typhus.  — 
III.  Pathologie  générale  :  De  la  dyspepsie  et  des  maladies  dyspeptiques  au  point  de  vue  de  la  patho¬ 
logie  générale.  —  IV.  Bibliothèque  :  Vies  des  savants  illustres,  depuis  l’antiquité  jusqu’au  xix'  siècie. 
—  V.  Courrier.  —  VI.  Feuilleton  :  Les  trois  premiers  médecins  de  Louis  XVI. 


Paris,  le  8  Janvier  1866, 

Facultés  nouvelles. 

Nous  n’avons  aucun  motif  de  croire  qu’il  soit  sérieusement  question  de  la  création 
de  Facultés  de  médecine  nouvelles,  quoiqu’il  ait  été  beaucoup  parlé  de  ce  projet 
dans  ces  derniers  jours.  Depuis  longtemps,  après  chaque  émotion  scolaire  un  peu 
vive,  ce  projet  a  le  privilège  d’occuper  l’opinion;  il  n’est  donc  pas  étonnant  qu’il  soit 
de  nouveau  et  actuellement  le  sujet  de  beaucoup’  d’entretiens.  Mais  il  est  probable 
que  la  préoccupation  d’aujourd’hui  ne  sera  pas  suivie  de  plus  de  résultats  que  les 
préoccupations  antérieures.  Quand  on  pense,  en  effet,  aux  difficultés  d’exécution 
d’une  pareille  entreprise,  on  se  prend,  à  se  rassurer,  si  l’on  ne  la  croit  pas  utile,  ou  à 
désespérer  si  l’on  en  désire  le  succès.  Nous  ne  voyons  pas  que  nous  soyons  tenus  de 
dire,  dès  à  présent,  notre  opinion  sur  ce  sujet.  Cependant,  à  l’occasion  de  la  der¬ 
nière  Causerie  publiée  dans  ce  journal,  plusieurs  personnes  nous  Ont  fait  l’honneur 
de  penser  et  de  nous  dire  qu’elles  accueilleraient  avec  quelque  intérêt  une  réponse 
explicite  de  notre  part  à  cette  question  qui  nous  a  été  posée  :  Êtes-vous  pour  ou 
contre  la  création  de  Facultés  nouvelles? 

Nous  répondrons  d’abord  que,  dans  notre  conviction,  rien  n’étant  en  préparation 
ou  en  projet  de  ce  côté,  un  exposé  d’opinion  ne  peut  présenter  aucune  espèce  d’uti¬ 
lité  actuelle;  nous  dirons  ensuite  que  cette  question  est  complexe  et  qu’on  ne  saurait 
lui  faire  une  réponse  simple. 

Théoriquement,  et  par  sentiment,  on  peut  se  trouver  porté  à  l’approbation  dé  tout 
projet  tendant  à  multiplier  lès  moyens  d’étud.è';  à  favoriser  la  propagation  des 


FEUILLETON. 

LES  TROIS  PREMIERS  MÉDECINS  DE  LOUIS  XVI. 

-  ’  .  ■  -  I  . 

On  devrait  croire,  à  priori,  qiie  nos  rois  ont  su  choisir  leurs  médecins  parmi  les  membres 
les  plus  distingués  de  la  profession,  parmi  les  héros  de  la  pratique  et  de  la  science. 

Ce  n’ést  pas,  cependant,  ce  qui  est  généralement  arrivé. 

L’intérieur  du  palais  a  été,  en  tous  temps,  le  siège  de  tant  d’intrigues,  de  tant  d’influences 
et  de  tant  de  tiraillements,  que  le  souverain  n’a  que  trop  souvent  donné  sa  confiance  à  des 
hommes  qui  ne  la  méritaient  pas,  tandis  qu’il  laissait  dans  l’ombre,  dans  roubli  et  dans  la 
médiocrité,  des  savants  illustres,  de  profonds  interprètes  de  la  nature  et  de  nobles  carac¬ 
tères. 

Il  est  tels  de  ces  puissants  de  la  terre  qui  n’ont  pas  été  aussi  bien  soignés  dans  leurs  infir¬ 
mités  que  ne  le  sont  aujourd’hui  un  petit  marchand  de  la  rue  Saint-Denis  ou  un  employé  à 
douze  cents  francs. 

A  coup  sûr,  aucun  de  nos  plus  infimes  clients  n’accepterait  le  trône  de  Louis  XIV  s’il  lui 
fallait  passer  par  toutes  les  maladies  dont  ce  grand  soleil  fut  atteint,  et  subir  les  milliers  de 
lavements  que  Vallol  lui  glissait,  même  au  débotté,  les  centaines  de  saignées  qu’il  lui  fit  faire, 
et  les  drogues  immondes  que  lui,  Daquin  et  Fagon,  lui  ont  ingurgitées. 

D’ailleurs,  n’était  pas  médecin  royal  qui  voulait;  il  fallait,  pour  cela,  certaines  aptitudes 
qui  ne  sont  pas  dévolues  à  tout  le  monde  ;  il  fallait  une  grande  souplesse  dans  les  articula- 
Tomp  XXTX.  —  Pipiirrlte  sMr,  3 


34 


l’unioin  Médicale. 


14-4- 


sciences,  et  à  créer  de  nouveaux  centres  scientifiques.  Or,  la  création  de  Facultés 
aurait  certainement  ce  résultat.  A  ce  premier  point  de  vue,  le  projet  doit  sourire  à 
tout  esprit  progressif.  D’un  autre  côté,  cette  création  aurait  l’avantage  de  pouvoir 
utiliser  un  grand  nombre  de  jeunes  talents  qui  engorgent  aujourd’hui  les  alentours 
des  Facultés  actuelles  et  qui  n’y  peuvent  trouver  tous  des  positions  suffisantes.  Il  est 
possible  encore  que  la  création  de  Facultés  nouvelles  eût  pour  conséquence  d’arrêter 
cette  diminution  sensible,  et  qui  commence  à  devenir  alarmante  dans  le  recrutement 
des  médecins.  Voilà,  en  théorie,  ce  qu’on  peut  penser  de  favorable  au  projet  dont  on 
parle.  - 

Mais,  les  moyens  d’application . voilà  ce  qu’il  faudrait  connaître  pour  pouvoir 

se  décider  avec  assurance.  Notre  confrère  des  Causeries  a  dit  tout  ce  qui  peut  se  dire 
sur  ce  point  :  augmentez  le  budget,  et  nous  'volerons  peut-être  pour  les  Facultés 
nouvelles;  avec  le  budget  actuel,  vous  ne  pouvez  rien  créer  de  nouveau  sans  démem¬ 
brer  ce  qui  existe  ;  or,  nous  ne  pourrons  jamais, approuver  de  tels  procédésv'.:  r  ' 

La  création  de  ,  Facultés  nouvelles  étant  donc  indissolublement  liée  à  une  alloca¬ 
tion  suffisante,  dans  le  budgetée  l’instruction  supérieure,  et  rien  n’indiquant  que  cette 
allocation  soit  demandée,  il  n’y  a  pas  lieu  de  s’occuper  de  cette  question.  •  ■  • 

-  -  Amédée  Latour. 


THÉRAPEUTiaUE. 


L’UVSAliUBBITÉ  DBBAIIVE  ET  LES  ÉPIDÉMIES  DE  TYPHDS; 

Lettre  ii  M.  lè  docteur  GvÈh.K^ï)  ,  liretiibre  de  fAcadéniîe  de  médecine. 

Parle  docteur  Éd.  Carrière, 

'Viennë^Autriche),  lé  20  septembre  1865. 

L’intérêt  affectueux  que,  vous  me  portez,  mon  cher  maîtrejOt  confrèrCj  remonte 
déjà  bien  loin.  Une  respectable  mémoire,  qui  fut  pour  moi  une  indulgente  amitié  et 
une  bienveillante  protection,  nous  avait. depuis  longtemps  rapprochés.  Permettez- 
moi  donc  de  vous  adresser  cette  lettre,  à  propos  dé  la  communication  que,  vous  avez 


lions  vertébrales,  une  passion  malheureuse  pour  le  despotisme,  une  dos*e  énorme  de 
patience,  une  courlisanerie  déliée,  une  obéissante  servile  aux  exigences  abrutissantes  de 
l’étiquette  des  cours  ;  il  fallait  biaiser,  tiÿîaguer,  avoir  constamment  un  masque  sur  la 
figure,  sourire  à  ses  ennemis,  renier  dans  laiCirconstance  ses  aneiens.amis,  être  le  point  de 
mire  d’une  foule  de  jalousies,  et  mettre  en  doute  la  certitude  de  cet  axiome  de  mathématique, 
qui  dit  que  le  plus  court  chemin  d’un  point. à  un  autre  est  la  ligne  droite  ;  il  fallait  ne  pas 
quilter.un  seuljndant  le  prince,  assister  à  son  )6yer,..s.e  tenir  debout  derrière, lui  lorsqu’il 
était  à  table,;  vei|'ler  sur  les  mets  qui  lui  étaient  p.résentés,, faire  d’essaidu  gobelet,  par 
crainte  sans  doute  des  eihpoisqnnements;  aller  souvent^è  la  cuisine  et  constater  que 
les  saqcesj  les  rôtis,  les  blanc-manger  étaient  bien  préparés;  suivre  Sa  Majesté  au  water- 
closet,  plonger  un  regard  savant  et  scrutateur  dans  la  chaise  percée,  noter  les  qualités  phyr 
siques  de  la  chose,  abandonner  sa  couche  ù  chaque  instant  de  la  nuit,  au  moindre  signe  du 
maître,  au  moindre  cauchemar  qu’il  avait  eu  ;  user  d’une  foule  de  subterfuges  pour  faire 
accepter  tel  ou  tel  traitement,  se  trouver,  dans  un  cas  morbide  un  peu  sérieux,  en  contra¬ 
diction  certaine  avec  les  consultants. 

AhI  si  c’était  un  rude  métier  que  celui  de  roi,  et  si  Marais,  interpellant  Louis  XIII,  a  pu 
lui  dire  :  Sire,  il  y  a  deux  choses  dans  votre  métier  dont  je  ne  pourrais  m’accommoder  : 
manger  tout  seul  et  ch...  en  compagnie  (1),  la  charge  de  médecin  de  là  couronne  n’était 
pas  non  plus,  comme  on  vient  de  le  voir,  une  petite  affaire,  et  je  me  demande  si  le  privilège 
de- pouvoir  seuls  toucher  aux  parties  nobles  ou  honteuses  de  Sa  Majesté,  de  présenter  le 
bouillon,  d’être  comptés  parmi  les  grands  officiers,  de  prendre  les  premiers  l’eau  bénite 

t  Tatleniant  des  Rêaiix;  édition  de  MM.  Mônmerqué  et  raulin.  Paris,  1864,  iB^r, 


L’ÜNiON  î^lEDÏCÂLfe. 

récemment  faite  à  rÀcaiîétnie  de  médecin d  sur  i'é  typhus' et 'son  traitehient.\'Voüs'  y 
ékpoSez  des  opinions,  je  ti’ose  pas  diré'  en  conformité  avec' les  miénries,  ce  serait 
trop  a,mb,ifieüX,  mais,  ce  qui  vaut  mieux,  en  confürmfté  avecia  saine  pbseryalion. 
Vous  rii*kvez  offert  r.OcCaslOn,  pt  j,é  la  sàîsis,  de  pàrief  de  CQ  que'j'ai  appris,  ét  dè'cè 
qUé  j’ai  va,' , touchant  lifae  quéptibn  aussi' importante  ;  ja  question  dés,' épidémies 

Urbaineé  trouvera  héces’sairëment  . s'a  plate  dans  hèt'té  disqüisifîpn.  '  - 

Je  Crois’  à  iMhsaliibrité'  de‘s';yiliés,,' k  une  irisalub'rilé.qui  n’ést  pas' sans  analogie, 
dans  les  causes' 'èdihmé  dans  lés  effets,'' avec  cellé  dés  fieux  marécageux.  Je  crois,  éri 
un  m,ot,  à  cette  ■arèa/iu  des  cités  populeuses,  et  je  suis  assuré  que  'tout  pra- 

liCiéri  S*exp0sé  à’'dé  grandes  erreurs,' s’il  n’e'n. tient  çompte,^  comme  d’une  donnée 
essentielle,  dans  'l'ètiologié  ainsi  ^4^6  dans  lèVraitem'éht  dèé  maladiésV, 

Voici  ce  ^üe' je  disait,  hâguère,,  à  Ce  sujet,  dans  un  travaii  sur  la  plus  fréquente 
des' épidémies  de  ce  ternes,  tV  .grippe,  publié  rànnëé  dérhîère ’dànè‘ çé  rëçueir  (|); 
La  citation  est  Ibngue,  mais  ou  l’excusera,  vu  l’intérôt  cfu' sujet. 

L’ihsaiubrit'é'  deS’  villes'  'hé' fajt  pttS  rintermittéùÇe;  absolumèht  parjant,  du 
(('  ■hioins’;  rien  rie  le  prouve;  mals'éjle  en  èréelâ'dispositîon,  comme.déS  agents  doués 
«■  de  prôpriét'és  d'éprimantes'disposeht  à  cerîalnés’inaiadies.  'ËTlé 'prépare .ïèsÿst^ 

«  n'drvéux  à  côntractèr  cè' troublé  péfiBdîqüe  que!'f6hVëCla'tèr  d’aiitfeS'.èauSés.  Or, 
«,  c'ëS',  causes,  rindividü  'y'tt^^  donné’ à  lüî-m.émé'  par  leS  hàbitudéS  d'ôùt  il  se  fait 
«  l’esclave /dans  feé  ^ahdes"  cités.  Cçtte  vie  qui  manque  d’ordre,  qui  déplace  le 
«  sommèil  et  puisemné  forCe  factice  dans  urte  pérpéfuëlle  agltationV  condamne  l’ap- 
«  pareil  delà Sénsihdité  h  bScillercHtréreXaltatioh et1’épuisÇn3èntj'l’’.'êxcès‘d^^^ 

«  et  l’excès'de  faiblesse.  Urt  tel  état  de  choses  né  doit  pas  rester  étranger  au  déve- 
«  Ibppemènt  de'  Vihtét^iitfence'  ’qU’oii' réhcbniffe;^^  rarement'  darts  jes/camp^ 

«  'réputées. salubres  ét  dàns  les  petïts'  centres  ‘de  pbpniàtion  où  l’èxîSférice.  esjÊ/touté 
«  d’ordre  et  déréglé.  Mais  elle  s’observe,,  cètle,  intermittence,  dans  la  pathologie  des^ 
«'.  grandes  villes,' Comme'  Vîèmie'et  Paris!  Les  praticiens  de  cês^dèux'  Capitaies’  je; 
«  savent  bien.  DatrS  beaucbiip,  de  maladies,  en  ^effet,  qui  paraissent  franches,  de' 
«  prime  'abord,  ils  né 'parviennent  à  des  .résultât^  satiéfaisànts  qu’en/.reÇbm  aux 
«  .préparations  de  quinine.,  y  '  /i  ;  '  .  !,i.  '!  / 

'(^uànd'  jë’dis'  que  les  praticiens  déS  capitales  populeuses  savent  btèn  que  l’inter- 
(1)  Union  médicale,  janvier.  18’él.  '  '  .  .  . . 


à  règlise, , de  pouvoir  pl'àcer  la  hOûr'cibne';dé  .cbiùié  à  côté  du'bâtôh.mQuépX '(i’ËscuJâp'eV 
d’êtr'Ç  reçus  efi  granctë 'cérémonie  ^dafts  nos  Écoles,  ite' porter' ,1a  robe,  cramôi'sië  de  conseiller 
d’État,Vtc.,  pouvait  cDtnpenser.  res  'enn'üîs^  j'és’débôires'  dq  toufés.' sortes  qii.i  aéces-! 

sairernent  assaillir  les  archiâlres.  .  : . /.  .  .  ”, 

C’est  au  point  que  pUiS  d’un  médecin  a, cru. devoir  refuser  net  les  bo,nneur^  qui  étaient 
allés  iës  chefc'Kér  dans  leur ‘solitûAé.'Vèrhel,  ië'''giVp4't^rbëi!  n’a'çëppfa  gu’avé.c  ja  pjuàgiand^^^ 

répugnance,  et  après  des  instances  redoutables  èxefcêes 'sur  lui,’  l'a'  place'dë  p'remfe'r  médè- 
cin  de  Henri  IL  Guillaume  de  Harcigny  voulut  bien  sortir  de  son  Laonais  et  courir  au  secours 
du  paqvre  , Charles  VI,  .fou  à  lier^  .mais^^uue  fq|^j,r(im.élior^iop  phleupèj  .il,  s^euipre^a 
de 'refuser  les' offres,  magnifiques  qui,  lu|  fuiçnt  ïjiifes,  et  relpurAa'...^i,sa  «  nourriçon. 
Antoine  P'eiit'hë.respiVà'qûë  quéiqu^^^^^  jours"  rcàliiiftsp.bér.Q  déV.ia.cou'i'  dé  /Henri  IV,  inais  yé, 
fut  assez;  çet/air-làVé  pôùvait/lüi/c6nyeni'r,/ét  aim,ant/mreux'«  gbuyërner.,,.é  Gièp,.  son  .cpni-’| 
père  lé  ’sàvèlier 'et  boire  avèc  lui,  »  il  réfùil  bien'  vile  soit  lirevel  à  Pierre  Miloh.  .•  - ,  ,/  .  ,, 

Ces  hommes-là  n’étaient  pas  à  la  hauleiir.  d’un  CoUier»,  q,ui  f.ut,eQçoj;e4)lus  lyrâb.qué  /e 
roi  Louis  XI,  et  qui,  brûlé  par  la  passion  de /éènrichi'r,  ris.qaapénl  :fpb  ,sahél,e^  mVs  s9rm 
vainqueur  'd’une/hitté  gi^a'ntésqué  ;  ils  né pouyàleht/cqruprendré’je  génie, .d/un  Ribbilz  .de  là,, 
Rlviè'rô,  s’abalss/lnt  juSqù’à'sé.  faire  lirepr  'cl’b6rospo'pe'épbu,r  ,pi4i.rë.’a,U;hèarna’is  ;,d’fiqdai::qu.es./j 
LoStë/  faisant  semblant  de  cônsulte.r  les  Hloilés'asse'z' débçnnaireiS.  pûur  faypmer  .Lqüi's.XI 
d’ùn  Kég'naùlt  Frérûn,  'Subissant/  sans  sourciller,  Ips  piuç./grpud^  pptr^agès,  é;,4,,ÇQur  .d 
Charlès  Vi;/ d’un '  Marc  Miron,  jouant 'djr/boutronuërie,  .aVep  les;  charmapls  migqqns.tde  , 
Henfi  ïlt;  d’ùn  Jean  Héroard,  s’atlèlàptdqrant  vjngtrcinq,  ans  à  un  jpurnal  d’une  b'ê(isé- 
ColoSsale! '■ 

On  est  heureux  de  voir  qué  les  médecins  db  Louis  XVI  n’ont  pas  été  des  hommes  de  celle" 


36 


L’UNION  MÉDICALE, 


mittence  forme  un  élément  plus  ou  moins  caractérisé  des  maladies  courantes,  très- 
probablement  dans  la  majorité  des  cas  qui  passent  sous  leurs  yeux,  je  crains  de  me 
montrer  trop  affirmatif.  La  dynastie  des  Jourdain  est  l’une  des  plus  vivaces,  des  plus 
fécondes  que  je  connaisse.  Bien  des  médecins  sérieux  et  même  habiles  font  delà 
prose,  et  même  de  l’excellente  prose,  sans  le  savoir.  Ils  reconnaissent  l’indication  qui 
leur  dicte  le  traitement  par  le  sulfate  de  quinine;  ils  lui  obéissent  et  ils  guérissent; 
mais  le  phénomène  qui  tient  à  une  influence  d’ordre  général  reste,  pour  eux,  un  mit 
isolé,  une  sorte  d’idiosyncrasie  pathologique.  Je  l’eusbienvite  reconn,u,  après  la  publi¬ 
cation  de  mon  court  chapitre  sur  la  grippe  épidémique.  Elle  causa  quelque  chose 
comme  de  la  surprise  et  même  de  l’incrédulité.  Heureusement,  je  ne  restai  pas  seul  dans 
la  défense  d’une  opinion  aussi  juste,  d’une  étiologie  aussi  vraie.  Alors,  on  se  ravisa  et 
on  expérimenta  non  sans  succès.  J’aime  à  croire,  et  les  raisons  ne  me  manquent  pas 
pour  cela,  qu’il  a  été  reconnu  que  le  sulfate  de  quinine  restait  le  médicament 
rationnel  de  la  grippe,  non  pas  seulement  de  la  grippe  avec  intermittence  caractér 
risée  (qui  pourrait  èn  douter,  à  l’exception  des  systématiques  incrédules?),  mais 
aussi  de  la  grippe  à  forme  mal  dè.ssinée,  à  rémittence  confuse,  comme  il  s’en  pré¬ 
sente  un  si  grand  nombre,  et  souvent  des  plus  menaçantes,  dans  toutes  les  épidémies. 

Ce  que  j’ai  dit  sur  la  grippe  me  paraît  bien  plus  certain,  depuis  que  je,  connais 
votre  pensée  sur  le  typhus  des  villes.  Vous  avez  vu  que  les  phénomènes  patholo¬ 
giques  connus  sous  ce  nom  présentaient  ce  type  intermittent  ou  rémittent  qui  signale 
le  traitement  à  suivre  ;  car,  dans  votre  note  lue  devant  l’Académie,  voici  votre  pre¬ 
mière  conclusion:  «  Les  symptômes,  dites-vous,,  qualifiés  de  grayes,,  malins, 
«  ataxiques,  adynamiques,  putrides,  typhoïdes,  etc.,  appartiennent  à  une  maladie 
«  spéciale  dont  ta  marche  et  le  développement  peuvent,  comme  cela  a  lieu  pour  les 
«  fièvres  paludéennes,  être  enrayées  par  l’emploi  du  sulfqte  de  quinine-  »  Eh  bien, 
cette  opinion  est  professée  depuis  longtemps  par  ta  médecine  allemande.  J’ai  sous  les 
yeux  les  rapports  annuels  de  l’hôpital  général  de  Vienne, (I)  ;  jè  sais  comment  on  y 
traite  les  typhiques.et  les  résultats  qu’on  y  obtient;  j’ai  vu,  enfin,  et  j’ai  traité  moi- 
même  suivant  la  même  méthode.  C’est  assez,  je  crois,  pour  motiver  une  opinion  et 
lui  donner  quelque  prépondérance  dans  l’appréciation  des  lecteprs.,  ; 

Dans  le  typhus,  comme  on  l’observe  en  Allemagne,  si  rintermittehce  pu  la  rémit- 

(1)  ArtzUcher  Bericht  aus  dem  K.  K,  allgmeinm  Krankenhaus  zu  Wien. 


trempe-là,,  et  que  les  trois  principaux  d’entre  eux,  qui  ont  successivement  tenu  le  premier 
rang  auprès  du  malheureux  roi,  endosseur  de  toutes  les  turpitudes  du  passé,  se  recommandent 
à  la  postérité  par  des  qualités  hors  ligne.  Si  le  premier  (Lieu taud)  s’est  rendu  illustre  par  djes 
travaux  en  anatomie  normale  et  en  anatomie  pathologique,  le  second  (de  Lassoné)  s'est  fait 
chérir  par  sa  bienfaisance,  et  le  troisième  (Le  Monnier),  en  courant,  au  risqué  de  sa  vie,  offrir 
ses  soins  dévoués  et  désintéressés  au  prince  tombé  dans  des  calamités  inouïes,  a  montré  ce. 
que  peuvent  une  belle  âme  et  un  grand  cœur.  ' 

II 

Né  à  Aix,  en  Provence,  le  21  Janvier  1703,  enfant  de  l’École  de  Montpellier,  neveu  de  Ga- 
ridel,  botaniste  distingué  du  raidi  de  la  France,  Joseph  Likutaüd  gravit  rapidement  l’échelle 
des  honneurs.  Louis  XV  l’appela  auprès  dè  lui  après  la  mort  de  Sènac  (1770),  et  il  passa  de 
là  aisément  à  la  cour  de  Louis  XVI,  dès  l’avénement  de  ce  prince  au  trône,  c’est-à-dire  le 
IZi  mai  177Zi. 

La  renommée  aux  cent  bouches  l’y  avait  déjà  précédé. 

Lieulaud  avait  la  passion  de  l’anatomie.  Attaché  pendant  un  grand  nombre  d’années  à  l’hô¬ 
pital  royal  de  Versailles  établi  par  lettres  patentes  du  mois  de  juin  1720,  il  trouva  là  à  faire 
une  ample  moisson  de  découvertes,  et  l’on  rapporte  qu’il  y  disséqua  plus  de  douze  cents 
cadavres,  étudiant,  scrutant  la  nature,  non  pas  seulement  dans  son  expression  naturelle, 
mais  encore  dans  les  désordres  qu’elle  laisse  après  la  mort  lorsqu’elle  a  été  souffrante  durant 
la  vie.  Les  ouvrages  qu’il  a  laissés  ne  sont  pas  exempts  d’inexactitudes,  de  fautes  même  • 
mais,  eu  revanche,  on  y  trouve  une  foule  d’observations  fines  et  délicates,  un  tableau  mé¬ 
thodique,  simple  et  clair,  des  arlicplalions,  une  démonstration  fort  exacte  de  l’œil  et  du 


L’UNION  MÉDICALE. 


37 


tence  ne  se  montrent  pas  d’une  manière  caractérisée,  il  ne  faut  pâs  en  conclure 
qu’elle  n’existe  pas.  J’ai  vu  une  fièvre  de  Hongrie  ne  se  trahir  que  par  le  bleuisse¬ 
ment  des  ongles.  Hors  de  ce  signe,  il  n’y  avait  rien  qui  montrât  une  différence  entre 
réfat  du  matin  et  celui  du  soir;  l’abattement  des  dernières  heures  du  jour  ne  prou¬ 
vait  rien,  car  il  est  commun  à  la  plupart  des  maladies.  Il  en  est  de  même  dans  le 
typhus  :  il  arrive  que  l’exacerbation  est  à  peine  perceptible,  ou  qu’elle  ne  se  trahit 
que  par  une  faible  surélévation  de  la  température  de  la  peau.  On  n’en  conclut  pas  à 
la  contre-indication  du  sulfate  de  quinine.  Il  suffit  du  signe  le  plus  faible  pour  admi¬ 
nistrer  le  remède,  et  ce  n’est  presque  jamais  sans  avantage,  lorsque  ce  n’est  pas  avec 
succès.  Mais,  en  supposant  l’absence  de  toute  indication,  on  le  donne  encore  parce 
qu’il  correspond  à  d’autres  états  pathologiques  qu’à  la  seule  périodicité.  Le  sulfate 
quinique  est  aussi  un  reconstituant  de  la  vitalité  nerveuse  ;  c’est  le  médicament  des 
adynamies  profondes,  le  régulateur  des  troubles  de  la  circulation.  Si  on  ne  considé¬ 
rait  pas;  comme  on  le  fait  en  Allemagne,  ce  remède  héroïque  sous  ces  deux  faces, 
on  ne  comprendrait  ni  la  fréquence  de  son  eniploi,  ni  la  raison  de  ses  nombreux 
avantages.  C’est  à  cause  de  ce  double  caractère  que,  dans  certains  cas  de  typhus,  il 
peut  suffire  presque  à  lui  seul. 

Le  mode  d’administration  du  sel  quinique  présente  des  formes  variées;  les  nom¬ 
breux  formulaires  allemands  en  donnent  divers  modèles  ;  en  général,  ce  médicament 
est  prescrit  en  poudre,  à  la  dose  de  6  à  8  grains  par  jour,  soit  en  potion  d’après  la 
formule  suivante  : 

Eau  commune.  .  .  '.  .  .  .  .  120  à  150  grammes. 

Toutes  les  demi-heures,  une  cuillerée  à  bouche. 

Il  n’est  pas  besoin  de  faire  observer  qqe  les  doses  du  sel  sont  variables  suivant 
l’état  de  la  maladie  comme  du  nialade. 

Il  ne  faut ,  pas  cependant  attribuer  à  rhéroïsme  du  médicament  rationnel  des 
triomphes  sans  méeproptes.  Quelque  fidèle  qu’il  se  montre  aux  intentions  du  méde¬ 
cin,  il  lui  retire  quelquefois  ses  faveurs.  L’indication  paraît  juste,  et  pourtant  l’action 
ne  se  produit  pas.  Les  typhus  sont  des  maladies  complexes;  il  peut  s’y  mêler  des 


cerveau,  une  exposition  admirablement  faite  des  muscles  de  la  face,  du  pharynx  et  du  dos. 
Il  peut  être  regardé  comme  le  fondateur ,  en  France,  de  l’anatomie  pathologique;  et  s’il  a 
manqué  du  génie  qui  fait  tout  à  coup  sortir  du  néant  une  idée  heureuse,  il  n’en  a  pas  moins 
con^u  le  premier  le  plan  de  réunir  dans  un  cadre  toutes  les  altérations  morbides,  et  de  leur 
appliquer  la  symptomatologie. 

Lieutaud  mourut  le  6  décembre  1780. 

Nous  avons  vu,  signés  de  lui,  les  ouvrages  suivants  : 

I.  Elementa  physiologiæ  juxtà  solertiora,  notissimaque  physicorum  expérimenta  et  accura- 
tiores  observationes  concinnuia;  Amsterdam,  1749;  in-8°. 

ïl.  Essais  anatomiques  contenant  l'histoire  exacte  de  toutes  les  parties  qui  composent  le 
corps  humain;  Aix,  1742,  in-S";  Paris;  1766,  in-4°;  1772,  2  vol.  in-8“;  1776,  2  vol.  in-8". 
Trad.  en  allemand;  Leipzick,  1782,  in-8°. 

III.  Précis  de  la  médecine  pratique;  Paris,  1759;  in-8°,  etc.' 

IV.  Précis  de  la  matière  médicale;  Paris,  1766;  in-8“,  etc. 

V.  Historia  anatomico  rnedica,  sistens  rmmerossissua  cadaverium  humanorum  extipia; 
Paris,  1767,  10-4“  ;  Gotha,  1796, 10-8°. 

VI.  Plusieurs  mémoires  communiqués  h  C Académie  des  sciences. 

III 

Joseph-Marie-François  De  Lassone,  son  successeur,  né  à  Càrpentras,  le  3  juillet  1717, 
excellent  anatomiste,  aussi,  auteur  de  nombreux  mémoires  sur  l’organisation  des  os  (1751- 
f752),  sur  la  structure  de  la  rate  (1754),  sur  le  traitement  de  la  rage  (1770),  sur  les  Grès 
de  Fontainebleau  (Acad,  des  sciences,  1744,  p.  209),  fut  installé  en  cour  en  l’année  1775, 


38 


L’UNlOiN  MÉDICALE. 


éléments  qui  en  troublent  les  caractères, ordinaires  et  rendent  l’organisme  réfractaire 
aux  agents  les  mieux  appliqués.  «  Ainsi,  dans  répidéraie  de  1857,  dit  le  rapport:  (1), 
«,  rli  n’a  pas  été  fait  d’importantes  expériences,  fbérapeutiques.  Le  sulfate  de  quinine 
«■  a  produit  de, l’influence.,  ipai.s  n’a  pas  pbfçnu  de  succès.  On  a  ^lien  essajféJ’arsenic-, 

«mais  sans, être  en  droit  de  conclure.  »,  ,  :  ^  - 

'  C’estpour  réndre  l’organisme  plusiaeçessiblei  aûtt  ’ànli-péribd'iques,  que  la  méde¬ 
cine  allemande^empléie  aussi  lésricides  ut  leur  asèigne  une  certaine  valeur  thérapeu- 
lique.  Ceci:  demande  quélqués  développements.  Le  typhus  étant,  lé  résultat  d’une 
intoxication  de  l’économie,  le  miasme  aurait, uiie  double  source  :  il  pourrait  tirer  son 
origiûéde  l’insalubrité  urbaine,  ou  la  prendre  dans  le  corps  luûmôme  des  produits 
altérés  qui  auraient  échappé  à  J’éliminqtion.  Les:  acides  sont  des  coagulants;  a  ce 
titie,  ils  pourraient  être:  aussi  des  désinfectants,  dés  anti-toxiques,  en  frappant 
d’inértin  la  matrère  empoisbnnéelet  en  :lui  interdisant  la  circulation.  Telle:  est  la 
théorie.  EsLelle  pbysiolagiquement  vraisemblable  ?  La  chiniie  répondrait  assurément 
par  l’affirmative,:  et;  en  Allèmagne,  l’expérience' sagace,  clairvoyante,  ne  parait  pas 
en  désaccord  avecda  chimieic  -  ;  ;  ‘  ,  i 

C’est  principalement  V acide  phosphorique  qu’on  emploie.  On  le  prescrit,  sdit  à  la 
dbSé  de  4  :grammes  dans  80  de  sirop  de  mûres,  ét  qu’on  administre  toutes  les  deux 
heures  par  cuillerées café  délayées;  dans'  de  l’eau  ;  soit  à  celle  d’agréable  acidifica- 
tibn, 'dans  une  décoetion' de:, salep.  On  fait  usage  égalemént  de  Vélixît  acide  de 
Haller,  c’est-à-dire  l’acide  sulfurique  concentré  mitigé  par  un  méienge  d'alcobli  On 
fait  entrer,  enfin,  dans  le  traitement,  les  lotions  vinaigrées  avec  pu  sans  eau;  mais 
elles  sont  dirigées  surtO'Ut  ' contre  cette  température  de  la,peau  qui  s’élève  au-dessus 
de  40  degrés,  d’après  les^  Pib&ervat,ioqs  faites  à  l’hôpital  de  Vienne  avec  le  thermo¬ 
mètre  de  Rappeler,  et  accuse,  d’après  le  docteur  de  Robert  de  Latour,  la  gravité  de 
la  maladie.  ,  •  ■  ■  '  '  '  ' 

Tl  me  restèrait  beaucoup  à  dire  encorè  sur  le  traitement  du  typhus  dans  lé  pays 
que  j’habite,  ainsi  que  sur  son  étiologie.  Je  crois  qu’il  ne  me  serait  pas  'difficile  dé 
faire  la  part  de  l’insalubrité  ûrbàine  dans  l’évolution  de  cetfé  tefriblé  maladie,  et  de 
fàifé  àussi  èelle  dû  climaV  dàmesiique;  tjül  ëst  formé  par  la  maison  d’habitation  ; 

(\)  Artilicher  BmohtiS!vaèè.t&hly'ç&g^i^i  ;  "  i  :  :  ,  ■ 


auprès.d^  la  jeune  et  .belle  Mfiiie-Antoinette  d'Autiiche,  wjne  de  Ffapce -depuis  quelques 
mois  seulement  JMgis  sous  le  lègne  précèdent,  il  avait  été  enoployé  dans  une  mission  qui 
fait  bpB;peur  à  son  caracléie  et  a  son  humanité  Qn  sait  que,  par.  deux, arrêts  de.  son  Conseil, 
en  date  .des  29  mars  1721  et  5  juin  1722,  Louis  XIV  avait  dé.pidé, que,  pour  venir  au  secours 
des  pauvres  malades  des  campagnes,  il  serait  délivré  à  ces  .dernieçs,'  par-iFenlremisé  des 
Intendants  des  provinces,  cent  raille  prises  de  remèdes  ,tqu’én  Vannée  1741,' ceis,  prises 'furent 
portées  au  nomnre  ae  126,  9io.  Je  ne  dira,!, pas  que  dans  celle; jaffairede  bon.  clioix  et  la,  pru- 
deqçé,S,e.mji:f,nt,Joujours^^d.é,.la  partie_;,^cai;JQieu^satt,les.chdr\ât5ns,  les  prqn 
d’orvïélans  qui  pullulaiënt  àlbrs,  'el  qui  ■■faUgüaiè’nt'sans  Irève,  pi  merc)  là  cour 

réplani^s!  ^e  |,emps  était  système.^  humoriqûef  Gi  les  drogues  tes  plus  sin¬ 
gulières^  les  piuVàffi'^usès  prêtaient  nas  dè'.iropjpour  '.chasseï:,  ces  malencontrèusès  hum',eijrs 
qui  portaienfla  ruine  et  là  maladiè  dans  là  pauvre  organiaati6n''humainé.,]je, là  le  succès  de 
ces  pseudo-médecins,  de  ces  bateleurs  de  fqife,  quvpe  frappàiçn.t  presque  iamais  jnuflléroent 
à  la  porte  des  Tuileries  pour  obtenir  le  libre"  cours  de  Iéûrs,4onîwfûs  .et  de  leurs  rècèfles. 
De.là  les  fortunes  :  J  alla  «  habile  à  reconnaître  par  le  seul  aUQUcliement  du  pouls  les 

maladies  dénuées  de  tout  symptôme;  »  de  PeZ/effer,  possesseur  d’un  remède  conlre.la  rage, 
et  flanqué  de  certificats  du  ciiré.dd  Thouars^.du.seigneur  de'Beaupreaux,  etc.  ;  du  chevalier 
Bignon,  inventeur  d’une  pommadé  pour  faire  pousser  les  cheveux,  et ’qiii  avait  le  soin  de 
déclarer  que  »  plus  on  avait  besoin  de  cheveux,  plus  on  usait  de  sa  pommade;  »  de  Claude 
distributeur  du  yéritahle.  baume  .d’huile  «.très-souverpin  pour,  les  gouttes  syatiques, 
C9j]ppi’e„bléèsnrp,,5Qurdflté„hourdonnemenis  d’oreille,  i:umalisme„,échaufferaenls,d'’eslhp- 
mac,,ém;uridesv,eptprsés,|des.  pieds, . tourederain,  faiblesse  dc  ra'in,  .eic.:;  «.d’Acher  (le 
fil  açpqpter  par  Ja marine, royule'uije  «  pierre  alimentaire  pour  faire  du  bouil- 


L’UNION  MÉDICALE. 


39 


mais  j’aurais  à  prendre  pour  cela  de  trop  longues  pages  qu’il  faut  laisser  à  d’autres, 
en  attendant  que  je  les  prie  de  m’accorder  un  peu  de  place  à  leur  tour. 

Votre  observation,  faite  sur  voustmême,  mon  cher  maître  et  confrère^  avec  les 
conclusions  qu’elle  donne  et  les  vues  qu’elle:  renferme,  est  vepue  en  temps  utile.  On 
commence  aujourd’hui  à  ouvrir  les.  yeux  sur;  l’influence  des  atmosphères. urbaines, 
en  présence  des  épidémies  qui  sévissent  dans  les. grandes  cités,  et  du  caractère  habi¬ 
tuel,  je  tiens  à  bien  faire  remarquer  cela,  et  du  'caractère  habituel  de  leur  pathologie. 
Cette  cause,  que  vous  me  permettrez  dë  défendre  avec  vous,  vient  d’acquérir  un 
auxiliaire.  Le  docteur  Fauvel,  médecin  sanitaire  à  Constantinople  (je  préférerais 
médecin. épidémiste),  a  reconnu  la  vérité  en  présence  des  faits  dont  il  a  été  tout 
ré'éeinment  témoin  d'ans  cette  càpitalë.  Il  se  demandé  ^i  l’élément  palustre  dont  il  a 
étudié  les  effets  n’a  pas  un  caractère  plus'.génèral,  s’il  p’a  pas  aussi  sa  part  d’^actjiôn 
dans  les  vill'es  populeuses,  autant  durant  la  succession  des  maladiès  .annuelle^  que 
pendaui  le  règne  passà^er,  mais'  tèmbie,  des'  épidémies;;’ '«  le  vais  ^Ips  loin,  dit- 
<!  if  ( ij ,  jë  me, demandé  si ,  à  Paris  jnèmé,  ' cettè  influénçe .n^qxistërait  pas  plué qù’dn 
«  në1é  pënsë,et‘,n.’y  ’cpnstituerpit  pas,,  dans;  lés  maladies,  une  complication  sôüvënt 
«  inaperçue  et  dont  il  serait  irnportant/de  tenir  Compte,  ij  il  n’ÿ  a  aiictine’ impru¬ 
dence,  à  répondré  par  rafhrmàtiye  à  une  question  qui  m'é  semble  à  peu  près  résolue,' 

Ces  idées  vraies  et  fécondes  qui  ont  frappé  naguère  le  docteur  Fauvel,  qui  dépuis 
longtemps  .sont  les  vôtres. et  ;sqnt  devenues  les  miennes,  depuis  mes,  études'  Sur  .'la 
grippe  et  les  faits  que  j’ai  recueillis  sur  son  traitement,  ces  idées  feront  leur  chémin. 
Elles  rençontreroni  dans. la  bonne  voie,  je  l’espère,  ces  fantaisistes  , de  la  médqcine 
qui  s’égarent  loin  des  sentiers  dé  l’observation  ou,  tout  au  plus,  flânent  agréable¬ 
ment  surseshords.,  .  . 

.Veuillez  agréer,  cher  maître. et  vieil  ami,  l’assurance  de  tous  mes  bons  sentiments. 

(If.pmoNMÉDiçup,,.  1,0,  août  ises,  page  6t)7. 


Ion;  »  de  l’augustin  déchaussé,  Pierre-Léon,  dont  l’antidote  contre  la  peste  fit  le  tour  de 
France  ;  de' Joseph  Carrapha,  qui  obtint,  eh  1698,  dé  planter  ses  fourheaüx  spagyriques  rue 
Saint-Martin,  en  face  la  rue  Maubuée;  et  de  tant  d’autres  devant  lesquels  pâlissent  nos  char¬ 
latans  d’aujourd’hui. 

Quoi  qu’il  en  soit,  si  l’application  de  l’ordonnance  de  Louis  le  Grand  fut  d’abord  mauvaise, 
l’idée  était  esséntiellement  philanthropique;  et  l’on  aurait  lieu  de  s’étonner  que  des  rois 
aussi  égoïstes  que  l’étaient  Louis  XIV  et  Louis  XV  eussent  trouvé  cela  dans  leurs  cœurs,  si 
l’on  ne  savait  qu’ils  y  ont  été  poussés,  le  premier  par  Fagon  et  le  second  par  Sénac.  Mais 
SénaG-é’tait  trop  occupé  à  la  Cour  pour  pouvoir  s’occuper  sérieusement  de  cette  distribution. 
Il  jeta  les  yeux  sur  De  Lassone. 

Proclamons  bièn  haut  que  ce  dernier  s’acquitta  avec  un  grand  zèle  et  un  grand  tact  de 
celte  douce  charge.  Il  comprit  que  ce  ne  sont  pas  les  drogues  les  pluscoûteu'ses  qui  guérissent 
le  mieux,  et  il  ainia  mieux  la  quantité  que  la  qualité^  en  choisissant  de  préférence  des  agents 
d’ùn  usage  plus  familier  et  moins  chers.  Du  premier  coup,  grâce  à  cette  sage  mesure,  les 
envois  furent  portés  à  /i:b0,000  prises,  èt,  èh  1769,  il  atteignirent  93Î2, 186  prisés,  qui  allèrent 
porter'lè  soulagement,  sinon  la  guérison,  dans  les  plus  malheureux  villages  du  rôyautne. 

Une  telle  conduite  ne  tarda  pas  â  avoir  sa  récompense  ;  ainsi  que  je  l’ài  déjà  dit.  De  Las- 
soné  füt  nommé  premier  médecin  de  Marie-Antôinétte,  aÿant  immédiatement  sous  lui  Jacques 
Malointi  en  qualité  de  médecin  ordinaire;  puis  à  la  mort  de  Lieutaud,  il  tint  le  premier  rang 
auprès  de  Louis  XVI  ;  il  mourut  dans  ëelte  chargé  le. 8  octobre  1788.  Il  a  pu  assister,  par 
conséquent,  à  la  convocation  des  BOlahleS;  aux  premières  émeutes  sanglantes  dans  les  rués 
de  Parts;  thaïs  il  n'â  pas 'eu  la  dôhleur'dé  Voir,  lui  archiâlre  de  la  vièille  monarchie,  les  pré- 
l'ogavives  du  trône  tomber  urie  â  une  des  riiains  du  prince  qu’il  servait,  et  ce  dernier  glisser 


40 


L’UNION  MÉDICALE. 


PATHOLOGIE  GÉNÉRALE. 


DE  LE  DYSPEPSIE  ET  DES  MAL4DIES  DYSPEPTIQUES  AU  POINT  DE  VUE  DE  LA  PATHOLOGIE 
GÉNÉRALE  (^)  ; 

Lu  à  la  Société  d’hydrologie  médicale  de  Paris,  dans  la  séance  du  27  novembre  1865 , 

Par  M.  le  docteur  Dürand-Fardel  , 

Vice-Président. 

II 

Je  veux  maintenant,  avant  d’aller  plus  loin,  vous  parler  de  gastralgie,  et  appeler 
votre  attention  sur  ses  dissemblances  et  sur  ses  rapports  avec  la  dyspepsie. 

A  une  époque  au  déclin  de  laquelle  les  plus  âgés  d’entre  nous  ont  encore  assisté, 
tous  les  désordres  des  fonctions  digestives  étaient  à  peu  près  indifféremment  rappor¬ 
tés  à  la  gastrite.  Lorsque  la  réaction  contre  des  doctrines  erronées  s  est  faite,  la  lyaS” 
tralgie,  surtout  depuis  le  livre  de  Barras,  a  remplacé  la  gastrite  et  englobé  la  plupart 
des 'désordres  de  l’estomac  qui  ne  paraissent  pas  devoir  être  rattachés  à  quelque 
lésion  organique..  Et  depuis  lors,  ce  mot  est  resté  comme  un  terme  générique,  et  un 
grand  nombre  de  médecins  l’emploient  aujourd’hui  indifféremment  avec  celui  de 
dyspepsie. 

Comme  les  mots  ont  pour  objet  de  représenter  des  idées,  il  faut  reconnaître  que 
cette  confüsjon  est  on  ne  peut  plus  fâcheuse,  attendu  que  la  gastralgie  représente  un 
état  pathologique,  non-seulement  autre  que  la  dyspepsie ,  mais  tout  à  fait  opposé, 
soit  en  nosologie,  soit  en  thérapeutique. 

La  gastralgie  n’est  autre  chose  qu’une  névrose  douloureuse,  c’est-à-dire  la  névralgie 
de  i’èstômae.  Comme  toutes  les'  nôvralgies,  ellé  se  montre  ou  par  accès,  ou  d’une 
manière  habituelle,  ou  d’une  manière  continue. 

Les  accès  de  gastralgie,  ou  crampes  d’estomac,  n’offrent  assurément  aucun  point 
de  rapprochement  avec  aucune  des  formes  de  la  dyspepsie.  Je  n’ai  pas  besoin  d’in¬ 
sister  sur  ce  sujet.  Mais  il  en  est  de  même  des  autres  formes  de  la  gastralgie,  dont  je 
reproduirai  les  principaux  types. 

(l)  Suite.  —  Voir  le  numéro  du  4  janvier  1866. 


rapidement  du  palais  des  Tuileries  à  la  tqiir  du  Temple,  et  du  Temple,  lentement,  tout  le 
long  des  boulevards,  par  une  glaciale  matinée  d’hiver,  vers  la  place  de  la  Révolution. 

IV 

Celte  douleur,  était  réservée  à  Louis-Guillaume  Le  Monnler. 

Cet  homme  de  cceur,  né  à  Parisj  le  27  juin  1717,,  ami  de  Cassini  et  de  Lacaille,  avec 
lesquels,  il  alla,  en  1739,  dans  le  midi  de  la  France,  pour  y  prolonger  la  méridienne  de 
l’Observatoire;  ami , de  Jean-Jacques  Rousseau  avec  lequel  il  a  plus  d’une  fois  herborisé; 
introducteur^  dans  notre  France,  de  cette  belle  plante  que  les  poètes  appellent  belle-de-nuit, 
et  les  savants,  mirabilis  longiflora,  et  de  l’acacia  à  fleurs  couleur  de  rose  (bobinia  hispida)  ; 
auteur  lui-même  de  Leçons  de  physique  expérimentale  sur  l’équilibre  des  liqueurs  (1742), 
d’une  Lettre  sut'  la  culture  du  café  (1773),  n’obUnt  pas  de  suite  la  confiance  de  Louis  XVI. 
Il  lui  fallut  suivre  la  hiérarchie  ordinaire,  tâter  le  pouls  d’abord  à  la  belle-sœur  de  ce  roi, 
puis  à  MünsîVwr,  comte  de  Provence  (Louis  XVIII),  et  attendre  la  mort  de  De  Lassone.  Il  suffit 
d’écrire  cette  année  1788,  pour  dire  combien  court  fut  son  règne  en  curia  Palatini.  Rien 
n’a  transpiré  des  relations  entre  le  roi  et  le  médecin,  dans  ces  premières,  grandes  et  immor¬ 
telles  années  de  la  Révolution  française,  depuis  la  prise  de  la  Bastille,  depuis  le  fatal  voyage 
de  Varennes,  depuis  le  25  juin  1791,  où  toutes  les  fonctions  législatives  de  l’imprudent 
Louis  XVI  furent  suspendues,  jusqu’à  la  sanglante  journée  du  10  août.  Mais  ce  jour-là, on  le 
retrouve;  on  constate  qu’il  est  à  son  poste,  aux  Tuileries,  dans  une  chambre  consacrée  au 

service  de  santé,  tout  prêt  à  voler  au  secours  du  maître . qui  n’est  plus  là  et  qui  entend 

dans  une  mauvaise  petite  tribune  de  logographe  de  l’Assemblée  constituante,  le  renversement 
du  trône  de  Saint-Louis.  Le  Monnier  est  entouré  d’une  foule  avide  de  sang  et  de  massacres; 


L’UNION  MÉDICALE. 


41 


Ce  sont  des  douleurs  cardialgiques  non  continues,  mais  habituelles  ou  apparaissant 
à  des  époques  indéterminées  et  ne  revêtant  plus  le  caractère  d’accès.  D’une  intensité 
tolérable,  elles  se  montrent  surtout  à  jeun  et  sont  plutôt  soulagées  que  ramenées  par 
l’introduction  des  aliments. 

n  est  un  certain  nombre  de  gastralgiques  chez  lesquels  existe  une  douleur  cardial- 
gique  continue,  avec  ou  sans  exaspérations,  et  que  l’introduction  des  aliments 
n’augmente  en  rien.  Ce  sont  souvent  des  jeunes  filles  chlorotiques.  Cette  douleur, 
ordinairement  accusée  par  la  pression,  presque  toujours  limitée,  surtout  sous  la  pres¬ 
sion  douloureuse,  à  un  espace  très-restreint  vers  la  pointe  de  l’appendice  xyphoïde, 
remontant  quelquefois  sous  le  sternum  et  s’accompagnant  de  dyspnée,  n’atteint 
jamais  la  violence  des  crises  gastralgiques  et  se  trouve  souvent  plus  difficile  à 
supporter  pour  sa  persistance  que  pour  sa  vivacité. 

Enfin,  il  est  une  forme  de  gastralgie,  non  moins  commune  chez  les  chlorotiques, 
dans  laquelle  l’introduction  des  moindres  aliments  ou  de  certains  aliments  détermine 
des  douleurs  excessives  et  souvent  de  très-longue  durée. 

Ces  types,  tracés  d’après  des  observations  que  j’ai  sous  les  yeux,  quel  point  de 
contact,  autre  que  le  siège,  offrent-ils  avec  aucune  des  formes  de  la  dyspepsie? 

Le  caractère  séméiologique  absolu  d«  la  gastralgie  est  la  douleur. 

Le  caractère  séméiologique  absolu  de  la  dyspepsie  est  {^  dépendance  de  la  digestion, 

La  dyspepsie  n’est  point,  par  elle-mêmej  une  maladie  douloureuse.  L’épigastre  est 
bien  le  siège  habituel  de  sensations  pénibles,  lourdes,  pesantes,  de  gonflement,  d’an^ 
goisse..  .  mais  cela  est  aussi  distinct  de  la  douleur  de  la  gastralgie  que  la  pesanteur 
et  l’anxiété  précordiale,  dans  les  maladies  du  cœur,  sont  distinctes  de  la  douleur 
névralgique  intercostale,  que  la  constriction  sternale  et  le  point  thoracique-,  dans 
l’asthme,  sont  distincts  de  la  douleur  déchirante  de  l’angine  de  poitrine.  Dans  les 
dyspepsies  les  plus  douloureuses,  c’est  une  sensation  obtuse,  diffuse.  Dans  la  gas¬ 
tralgie,  c’est  une  douleur  aiguë,  et  presque  toujours  étroitement  limitée. 

Dans  la  dyspepsie,  les  manifestations  symptomatiques  dépendent  directement  et 
nécessairement  de  la  présence  des  aliments  dans  l’estomac;  qu’elles  suivent  immé¬ 
diatement,  ou  à  distance,  leur  introduction,  tous  les  dyspeptiques  vous  diront  :  si  je 
ne  mangeais  pas,  je  ne  serais  pas  malade. 


déjà  il  Se  prépare  à  une  mort  sinon  glorieuse,  au  moins  passive...  Tout  à  coup,  un  inconnu, 
sans  armes,  lui  crie  d’une  voix  dure  et  impérative  ;  - 

—  Suivez-moi! 

—  Mais  le  combat  dure  encore,  répond  Le  Monnier  ; 

—  Ce  n’est  pas  le  moment  de  craindre  les  balles,  riposte  l’inconnu. 

Et  sans  désemparer,  il  l’entraîne,  le  fait  sauter  par-dessus  les  cadavres  des  Suisses,  parvient 
à  le  faire  sortir  sain  et  sauf  de  celte  , boucherie,  et  le  conduit  jusqu’à  son  logement,  au 
Luxembourg.  Qu’était  donc  ce  mystérieux  sauveur? 

Tout  simplement  un  ancien,  militaire,  engagé  par  ses  opinions  politiques  à  diriger  une 
partie  de  l’attaqne,  et  qui,  sans’ connaître  l’archiâtre,  avait  été  frappé  de  sa  figure  vénérable, 
et  avait  juré  de  l’arracher  à  la  mort. 

On  retrouve  encore  Le  Monnier  le  22  novembre  1792.  Cette  fois,  c’est  dans  la  grande  tour 
du  Temple.  Que  l’on  se  figure  sa  douleur  en  revoyant  Louis  XVI,  séparé  de  sa  famille  depuis 
deux  mois,  réduit  au  strict  nécessaire,  relégué  au  deuxième  étage  delà  Tour,  dans  une  triste 
chambre,  dont  tout  l’ameublement  consiste  en  une  table  à  dessus  de  maroquin  vert,  une  com¬ 
mode  en  bois  d’acajou,  un  secrétaire  plaqué  en  bois  de  rose,  une  bergère  à  coussins  en  damas 
vert,  deux  fauteuils,  deux  petits  tabourets  en  paille,  deux  lits,  l’un  pour  l’ex-roi,  l’autre  de 
sangle  pour  son  jeune  fils!  Il  n’avait  pas  été  facile  d’obtenir  l’entrée  de  la  prison,  quoique 
Louis  fût  atteint  d’un  rhume  et  d’une  fluxion  qui  réclamaient  des  soins.  La  Commune  de 
Paris  avait  des  raisons  pour  craindre  uu  enlèvement.  Aussi  toutes  les  fois  que  Le  Monnier 
venait  à  la  tour  (deux  fois  par  jour)  on  le  fouillait  avant  sa  visite,  on  ne  lui  permettait  de 
parler  qu’à  haute  voix;  le  respect  qu’il  montrait  devant  le  maître  tombé  de  si  haut  le  faisait 
traiter  de  courtisan  et  d’aristoçrate  ;  ses  ordonnances  mêmes  étaient  signées  des  commis¬ 
saires  et  des  municipaux;  on  a  retrouvé  une  de  ces  ordonnances;  la  voici  : 


1 


42  L’UNION  MÉDICALE. 


Chez  les  gastralgiques,  la  douleur  est  indépendante -de  l’alimentation,  bien  plus, 
chez  un  trèS''grand  nombre,  l'introduction  des  aliments  la  soulage  ou  la  dissipe.  Pdur 
ces  cas-là,  le  contraste  est  complet.  Il  est  vrai  qu’il'en  est  un  certain  nombre  dù‘ 
l’introduction  des  aliments  détermine  une  douleur  immédiate.  11  paraît  alors  qué  la 
surface  de  l’estomac  offre  une  sorte  d’éréthisme  nerveux  qui  ne  souffre 'aucun 
contact.  Mais  alors  c’est  la  douleur,  et  la  douleur  aiguë;  qui  est  le  phénomène 
essentiel;  il  est  immédiat,  et  ne  se  fait  pas  attendre,  comme  il  arrive  si  souvent  aux 
symptbmeS  dyspeptiques;  enfin  il  est  sollicité  alors  par  la  moindre  introduction, 
liquidé  ou  solide,  en  quelque  proportion  que-cc  soit,  ce  qui  ne  se  voit  guère  dans  là 
dyspepsie.  ■  ' 

Maintenant  la  gastralgie  et  la  dyspepsie  peuvent  se  rencontrer  chez  le  même  sujets 
Aucune  raison  d’antagonisme  n’existe  ici.  Il  peut  arriver  que,  chez  un  dyspeptique,' 
et  par  suite  même  du  trouble  entretenu  par  la  ienteur  des  digestions^  lè  système 
nerveux  local  s’exalte  au  point  de  donner  lieu  à  des  phénomènes  gastralgiques.  Ou 
bien  encore  il  peut  se  faire  que,  chez  un  gastralgique,  le  retour  des  douleurs  finisse 
par  troubler  le  mécanisme  des  digestions  et  détermine  un  état  dyspeptique.  Il  y  a 
longtemps  que  j’ai  proposé  de  désigner  les  cas  de  ce  genre  sous  lés  noms  de  dyspep¬ 
sie  gastralgique  àe,  ffastmlgie  dijspeptique,  suivant  qiie  l’une  ou  l’autre  dé  ces 
formes  dominera,  ou  bien  représentera  l’élément  duquel  l’autre  procédera;  dénoAi- 
nations  d’une  grande  importancOj  car  elles  indiquent  à  elles  seules  le  caractères  et 
l’ordre  des  indications  thérapeutiques.  t 

On  pensera  peut-être  que  les  choses  ne  : se  passent  pas  toujours  aussi  nettement 
que  je  l’indiqüe  ici;  que  le  diagnostic  de  cèS  gastralgies  n’est  point  toujours  très-, 
assuré  ;  que  le  départ  de  la  gastralgie  et  de  ila  dyspepsie  n’est  pas  toujours  aussi 
facile  à  préciser.  Je  ne  le  nie  point  du  tout.  Mais  il  ne  faudrait  point  confondre  des 
questions  de  diagnostic  avec  des  questions  de  nosologie.  La  nature  des  choses  né 
change  pas  par  la  difficulté  que  l’on  peut  éprouver  à  la  pénétrer. 

Du  reste,  si  je  devais  pousser  plus  loin  ce  parallèle  entre  la  dyspepsie  et  la  gas¬ 
tralgie,  je  vous  amènerais  sur  un  terrain  qui  consacre. d’une  manière  singulièrement 
significative  ce'que  je  viens  de  vous  exposer  à  ce  sujet  :  c’est  celui  de  la  thérapeutique.- 
La  dyspepsie  est  toujours  asthénique  par  éllè-même,  et  la  gastralgie  toujours  sthé- 


Nous  avons  trouvé  le  malade  (Louis  XVI)  avec  un  peu  de  fièvret  comme  un  accès  qui  serait 
sur  ses  fins  :  le  pouls  plein  et  élevé,  la  chaleur  un  peu  plus  que  naturelle.  De  plus,  les  urines 

sont  rouges  et  briquetées . Ces  symptômes  nous  font  croire  que  la  bile  commence  k  refluer 

sur  le  foie .  Nous  espérons  que  ces  accidents  sé  dissiperont  par  l'usàge  de  quelques  légères 

purgations,  etc . 

A  Paris,  le  2%  novembre 

'  '  ■  "RioÛàt,  commissaire.'  '  Le  Mdnnier,  D.  M.  P, 

Toulan,  commissaire.  Grenie,  commissaire, 

Belluet.  Lafnier.  Micfionis, 

Boche ,  officier  municipal,  comme  secrétaire. 

Ah!  si  dans  ce  moraent-là  Le  Mônnier  a  jeté  un  regard  mélancolique  sur  le  passé,  s’il  s’est 
rappelé  les  magnificences  de  la  cour,  les  douze  médecins  par  quartier,  que  le  prisonnier  avait 
eus  aux  Tuileries,  les  deux  médecins,  «  n’ayant  pas  de  quartier,  »  le  médecin  spagyriste,  le 
premier  chirurgien  (De  La  Martinière),  les  deux  chirurgiens  ordinaires,  les  huit  chirurgiens  par 
quartier,  les  trois  renoueurs,  l’opérateur  oculiste,  l’opérateur  pour  la  pierre,  l’opérateur  pour’ 
les  dents;  si  son  âme  attristée  a  établi  une  comparaison  entre  le  monarque  d’aujourd’hui  et' 
le  monarque  d’autrefois  dont  tous  ces  dispensateurs  de  la  santé  briguaient  les  plus  minces 

faveurs . quelle  angoisse!  quelle  amertume  !...  Car  lui-même  avait  été  témoin  plus  d’une 

fois  des  précautions  extraordinaires,  des  soins  pieux  qui  entouraient  chaque  membre  de  la 
famille. royale,  lorsque  la  maladie  venait  s’asseoira  son  chévët.  Lorsque  le  premier  fils  de' 
Louis  XVt,  Louis- Joseph-Xavier-François,  âgé  de  9  ans,  fut  porté  mourant  à  Meudon»  dn  nef 
se  contenta  pas,  pour  lé  choix  â  faire  d’une  résidence,  de  f avis  dès  médecins  ordinaires  de¬ 
là  cour;  ou  voulut,  s’entourer  de  toutes  les  lumlèires  possibles,  en  dehors  même  des  com- 


L’UNION  MÉDICALE. 


43 


nique.  Je  me  sers  dç.ces  expressions,  un  peu  vieillies,  parce  qu’elles  sont  très-claires 
et  rendent  brièvement  ce  que  je  veux  vous  exprimer.  Il  en  résulte  que,  dans  les  deux 
cas,  les  indications  sont  absolument  opposées.  De  là  l’extrême  difficulté  du  traitement 
des  gastralgies  dyspeptiques,, et  des  dyspepsies  gastralgiques,  où  des  indications  con¬ 
traires,  se  trQuypnt  aux  .prisée.  .  ,  ,  . 

Mais  ici  encore  la  thérapeutique  fournit  un  enseignement  irrécusable  ;  .car  l’on  voit 
quelquefois  le  traitement  dédoubler  la.  maladie,  et  amoindrir  ou  guérir  la  gastralgie 
en  laissant  la  dyspepsie  intacte,  ou  arhener  un  résultat  inverse. 

■  ■  ..  .  -III  ■  .  , 

V étiologie  dyspepsie  forme  un  des  chapitres  les  plus  intéressants  et  les  plus 

instruetifs  daus  l’histoire  de  cette  maladie. 

Je  n’insisterai  pas  sur  lés  causes  directes  et  immédiates’ de  la  dyspepsie.  Ce  n’est 
pas  là  le  point  de  vue  qui  doit  nous  attirer.  Le  type  m’est  fourni  par  le  défaut  de  pré¬ 
parations,  buccales  suffisantes.  Tout  individu  qui  mâche  incomplétemént,  par  suite,  du 
mauvais  état  des  dents  pu  de  la  muqueuse  buccale,  oii  pour  cause  de  précipitation, 
est  .à  peu  près  infailliblement  dyspeptique.  ' 

La  qualité  des  aliments  pourrait  cependant  donner  matière  à  de  curieuses  obser- 
yatipns.  .11  est  dés:  pë.rsOnnes  qui  né  peuvent  digérer  telle: sorte  d’âliments,  ou  têlie 
sphstânce  alimentaire  en  particulier.  Elles  ne  sont  pas  dyspeptiques  tant  qu’elles  s’én 
abstiènnént.  C’est  .üh  défàut  d’aptitüdé  de  l’estomac.  Elles  ne  deviennent  malades  que 
si  elles m’én  tiennent  pas  compte.  Les  individus  qui  pffrent  les  dyspepsies  spéciales 
des  graisses’ pu.  des  fécületits  ne  seraient  pas  dyspeptiques,  s’ils  savaient  ou  s’ils 
pouvaient  les  süpprimer  entièrement  de  leur  alimentation.  < 

Cependant  il  faut  dire  que,  quoique  l’art  de  bien  manger  doive  tenir  une  grande 
place  dans  la  prophylaxie  de  la  dyspepsie,  ce  n’est  pas  aux  abus  ou  aux  irrégularités 
alimentaires  que  sont  dues  le  plus  grand  nombre  des  dyspepsies,  De  telles  çirconsr 
tances,,  pomme  les  excès  alcooliques,  jouent  un  rôle  plus  particulier  dans  l’étiologie 
de  la, gastralgie  ou  de  là  gastrite  chronique,  pour,  rester  sur  le. terrain  des  influences 

locales.  ,  •  •  .  . 

,  Mais  ce  n’est  pas  am’ ce  côté,  de Tétiologie  de  Ip  dyspepsie  que  je  veux  appeler 
votre  attention.  V  , 


mensaux  du  paiais,pt  onze  disciples  d’Esçulape  furent  appelés  pour  décider  entre  Versaffies, 
la  Muette  et  Meudon.,  =  . 

j’ai  retrouvé  nette  consultation  ^Arch,  gén.,  carton  K.  505,  pièce  n”  15),.  Elle  esUnléres- 
sante  à.plus  d’un  titre, ^  et  j’entends  d’ic|  notre  savant  ami,  Le  RQi.  de  Versailles,.m’en  deman¬ 
der  au  moins  lin  exlraif,  {'sept.  ,17^  : 

^  .Sabatier.  L’appartepient  occupé  par  le  prince  à  Versailles  estinsalubre  ppur  lesprinpipalps 
raisons, suivantes  :  il  .est  au  rez-de-chaussée  ;  il  est  humide  ;  une  portion  est  au  midi,  l’autre 
au  cp,uch,ant,vil  .dooiine  Içs  bois  de  Sa.tory  et  la  pièce  des  Suisses  où  l’eau  est  stagnante.  Le 
çhâlea^i^cMquddn  serait  préférable,  ou,  bien  encore  le  château  de  la  Muette.  ' 

,  Le  IdùXNiER.  Pendant  l’hiver  le  Dauphin  sera  mieux  et  plus  sainement  â  Versailles  que 
parlout  .ajilteurs;  non, pas  parce  que  ie  château  de  Versailles  a,  un  air  plus  salubre  qu’à  Meu¬ 
don,,  mais,  parce  qu’à  Versailles  l’habitation  èst  plus  commode,  lès  appartements,  plus  vastes 
et  exposés  au  midu 

.Blanquié.  Je  ne  pense  pas  qu’çn  hiver  U  y  ait  une  grande  différence  entre  la. salubrité 
de  l’air  des  châteaux  dè  lafMuette  et  dfi  Versailles,  et  si  j’avais  à  choisir,  je  préférerais  Ver¬ 
sailles.,  .  ,;.‘i  '  '  ' 

De  Lassone  ne  crôit  pas  que  le  séjbilf  'de  Versailles  soit  contraire  au  Dauphin  :  «  Depuis 
près  de  quarante  ans,  dit-il,  que  j'habite  cetle  ville  et  que  j’y  ai  pratiqué  la  médecine,  je 
suis  assuré  qu’il,  n’y  règne  point  d’épidémie  particulière,  dépendante  de  circonstances  qui 
puissent  rendre  le, soi  malsain.  »  . 

Jean  Chavignàt,  chirurgien  de  Marie-j^nldinette  (1775-1788).  Vingt-deux  ans  de  service 
en  qualité' dp,  premief  chirù.i’gién  de  la  reine  m’ont  mis  dans  le  ças  de  faire  différents  voyages 
dans  Ips  maisons  , rpyàlps  de  l\leudon  et  de  là  Muette.  J’ai  pu  en,  étudier  la.  situation,  en 


44 


L’ÜNlON  Mr^niCALli. 


Les  causes  de  la  dyspepsie,  a  dit  Joseph  Frank,  comprennent  l’étiologie  tout 
entière.  Et  si  vous  voulez  réfléchir  aux  conditions  nombreuses  de  la  réunion  desquelles 
dépend  l’accomplissement  régulier  de  la  digestion,  vous  reconnaîtrez,  en  effet,  que 
tout  cé  qui  peut  apporter  un  trouble  quelconque  dans  quelqu’une  des  grandes  fonc¬ 
tions  de  l’économie,  doit  ou  peut  devenir  une  cause  de  dyspepsie.  On  peut  dire  qu’il 
faut  se  bien  porter  pour  bien  digérer.  Il  ne  faut  donc  pas  songer  à  énumérer  tes 
circonstances  étiologiques  de  la  dyspepsie;  mais  on  peut  en  exposer  les  principaux 
traits. 

Il  suffît  que  l’équilibre  de  la  circulation  se  trouve  momentanément  dérangé  par 
l’immersion  des  extrémités  dans  l’eau  chaude,  par  exemple,  ou  d’une  partie  du 
corps  dans  f  eau  froide,  pour  que  la  digestion  soit  yiolémmerlt  troublée,  et  qu’il' se 
produise  une  indt/p-esifiow;  il  suffît  encore,  pour  iju’il  eh  arrive  ainsi,  d’une  vive  ip- 
pression  nerveuse,  une  frayeur,  une  émotion  quelconque.  .  .  '  ,  ' 

Eh  bien,  ce  qui  se  produit  d’une,  manière  immédiate  et  si  nianifeste  sous  l’in¬ 
fluence  de  ces  causes  accidentelles,’ arrivé  également  spüs  rinfluencé  de  causes 
riioins  actives,  mais  continues,  ou  au  moins  répétées,  empruntées  pour  la  plupart  à 
des  habitudes  hygiéniques,  la  vie  sédentaire,  les  affections  tristes,-  les' préoccupations 
pendant  le  repas,  le  travail,  d’esprit  ou  certaines  occupations  mécaniques  .immédia¬ 
tement  nprès,  l’irrégularité  dans  les  repas,  etc.  Enfin,  c’estlà  tout  un  ordre  dé  faits' 
dans  lesquels  nous  voyons  la  digestion  se  troubler  et  la  dyspepsie  s'établir,  parce' 
que  l’individu  se  trouve,  par  son  propre  fait,  constamment  pu  habituellement  placé 
dans  des  conditions  défavorables  au  libre  accomplissement  de  cette  fonction;  C’est  Ce 
que  j’ai  appelé  des  causes  hxjgiéniques  dyspepsie.  Ici,  la,  dyspepsie  est  unè’ ma¬ 
ladie  , 

Mais  il' en  arrivera  dé  même  encore,  lorsque  les  conditions  nécessaires  à  une 
bonne  digestion  se  trouveront  troublées  par  des  modifications;  organiques  .oiü  fonc-^ 
tionnelles  du  système  nerveux,  de  la  circulation  ou  de  la  composition  du  sang^  - 
C’est  ainsi  que  nous  vOyonS,  dans  l’anémié  ou  dans  l'hyd'rémie,  quel  qu’éh  soit  le 
point  de  départ,  primitive  ou  consécütivé,;  dépendant  d’hémorrhagies,  dé  fièvres 
intermittentes,  d’une  alimentation  insuffisante,  d’une  profession  insalubre,  toutes 
conditions  dans  ieSduelies  la  compositiOri  du  Sahg  au'ssi  bien  que  la  cdnstilution  du 
système  nerveux  sont  profondément  altérées,  la  dyspepsie  apparaître  parmi  les  phé- 


apprécier  les  avantages  et  en  reconnaître  les  incônvéïiients...  Je  pehsé,'  en  résumé,  que  des 
trois  maisons  royales  dont  il  s’agit,  Versailles  mérite  la, préférence,  et  que  c’est  le  lieu  le 
plus  salutaire  pour  y  faire  passer  la  saison  critique  de  l’hiver  à  Mgr  le  Dauphin. 

Vicq-d’Azyr,  Portal,  Petit,  Brünyer,  Lotjstànneau,  Andooillé,  Opinent  pour  Versailles. 

Desaült.  Pour  pouvoir  résoudre  avec  évidence  la  question' sur  laquelle  on  me  fait  l’hon¬ 
neur  de  me  consulter,  je  crois  qu’il  convient  ;  premièrement  d’examiner  quel  est  l’état  flans 
lequel  se  trouve  aujourd’hui  Mgr  le  Dauphin,  afin  d’eh  déduire  les  qualités  que  doit  avoir 
l’habitation  qui  lui  serait  la  plus  convenable  pour  y  passer  l’hiver  ;  secondemént,  développer 
quel  est  celui  des  trois  châteaux  de  Meudon,  de  ta  Muetté  et  de  Versailles,  qui  réunit  le  plus 
de  ces  qualités;  troisièmement,  enfin,  de  considérer  si,  même  dans  la  supposition  où  deux  de 
ces  maisons  offriraient  les  mêmes  avantages  physiques,  le  choix  de  l’une  d’elles  ne  devrait 
pas  être  fixé  par  des  convenances  morales,  capables  d’influer  sur  l’esprit  et  le  cœur  du 
prince,  et,  par  une  suite  nécessaire,  sur  sa  santé. 

Monseigneur  a  éprouvé  une  maladie  qui  l’a  mis  dans  un  étal  de  faiblesse  et  de  langueur 
dont  il  n’a  pu  encore  se  relever.  Sa  constitution  doit  être  toujours  très-délicate,  les  solides 
relâchés,  les  mouvements  lents,  les  fonctions  pénibles,  les  sucs  mal  élaborés,  la  nutrition 
imparfaite.  ' 

Exposer  une  organisation  aussi  frêle  à  toute  la  rigueur  d’un  air  vif,  sec  et  froid,  serait 
faire  courir  des  dangers  à  ce  prince.  Si  un  pareil  air  augmente  la  force  et  la  chaleur  de 
l’homme  sain  et  bien  constitué,  il  accable  l’homme  faible,  anéantit  les  forces  vitales,  et 
engourdit  celui  qui  est  d’une  santé  languissante;  il  resserre  les  pores  de  la  peau,  la  durcit 
pour  ainsi  dire,  diminue  le  calibre  des  vaisseaux  qui  vont  à  la  supèrflciè  du  corps  rend  les 
humeurs  qui  les  parcourent  plus  épaisses;  de  là  le  défaut  de  transpiration,  le  refoulement 


L’UNION  MÉDICALE. 


45 


nomènes  les  plus  constants  et  souvent  les  plus  saillants  de  l’état  constitutionnel. 
Nous  retrouvons  encore  la  dyspepsie  dans  presque  toutes  les  maladies  locales  ou 
générales,  dont  l’effet  est  de  déprimer  les  forces  vitales  et  de  rendre  toutes  les  fonc¬ 
tions  languissantes.  Telle  est,  sans  aucun  doute,  l’origine  des  dyspepsies  qui  accom¬ 
pagnent  si  souvent  le  catarrhe  utérin  et  la  métrite  chronique,  les  scrofules,  les  lon¬ 
gues  suppurations,  les  convalescences  prolongées,  les  fièvres  intermittentes ,  les 
cachexies  de  toutes  sortes.  Telle  est  encore  l’origine  des  dyspepsies  qu’entraîne  si 
fréquemment  le  mal  de  misère,  et  ce  qui  l’accompagne  :  nourriture  insuffisante,  loge¬ 
ments  insalubres,  incurie, des  fonctions  de  la  peau,  etc. 

Ce  sont  là  des  causes  physiologiques  de  la  digestion,  que  j’ai  ainsi  désignées  (1) 
parce  qu’elles  agissent  en  troublant  l’ensemble  des  conditions  physiologiques  qu’exige 
l’accomplissement  régulier  de  la  digestion.  Ce  sont  là  des  dyspepsies  deutéropa~ 
thiques,  et  les  plus  fréquentes  de  toutes. 

On  voit  que,  si  les  causes  de  la  dyspepsie,  c’est-à-dire  les  circonstances  sous  l’in¬ 
fluence  desquelles  elle  peut  se  développer,  sont  innombrables,  ce  n’est  pas,  en 
général,  dans  l’estomac  lui-même  qu’il  faut  les  chercher.  La  dyspepsie  n’est  urie 
maladie  locale  que  dans  le  plus  petit  nombre  deS  cas.  C’ést  presque  tpùjoürs  un  état 
morbide  deutérôpathique,  ét  qui,  eriyisa^é  dans,  ses  .  rapports  avec  les  circonstances 
pathologiques  qui  l’aCcompagnent  presque  toujours,  existe  bien  plus  souvent  comme 
effet  que  comme  cause. 

{La  fin  h  un ‘prochain  numéro.) 


BIBLlOTHÈaUE, 

VtES  DES  SAVANTS  ILLUSTRES,  DEPUIS  L’ANTIQUITÉ  JUSQU’AU  XIX'  SIÈCLE,  avec  l’apprér 
piation  sommaire  de  leurs  travaux,  par  M.  Louis  Figüibr.  Paris,  1866,  librairie  interna^ 

tipnale.  Grand  in-8°  d,e  à65  pages.  . 

Çe  nouveau  yorume  a  paru  depuis  quelques  jours  à  peine,  et  déjà  tous  les  journaux,  —  ou 
peu  s’en  faut,  —  politiques,  littéraires  et.  scienlinques,  en  ont  publié  des  extraits  considé- 

tC  Durand-Fardel,  Lettres  tnédicales  sur  FicAt/,1855’;  et  süppléinént  au  Dictionnaire  des  Diction¬ 
naires  de' médecine,  1851.  ‘  '  '  -  '  •  ^  ^  . 


des  fluides  vers  les  parties  internes,.  Ja.surèUarge  dè  celles-ci,,  leur  obstruction,  les  embarras 
à  la  poitrine,  les  rhumes  inflammatoires,  etc,,  etc.  , 

Un  air  hdniide  et  froid  ne  serait  pas  pioins  nuisible;  il  relâcherait  de  plus  en  plus  les 
solidès  qui  ne  le  sont  déjà  que  trop,  elles  ferait  tomber  dans,  l’inertie  ;  chargé  de  beaucoup 
d’humidité,  il  n’est  plus  propre  à  absorber  celle  qui  doit  s’exhaler  du  corps  tant  parla  trans¬ 
piration  ipsensibie  de  la  peau  que  par  celle  des  poumons,  ce  qui  peut  donner  lieu  à  des  amas 
de  sérosité  dans  le  tissu  cellulaire,  à  des  épanchements  dans  les,  cavités  et  à  tous  les,  maux 
qui  en  dérivent.  D’ailleurs,  cet  air  n’ayant  point  assez  d’élasticité  pour  développer  le  poumon 
dans  la,  respiration,  cette  fonction  devient  laborieuse,  il  survient  des  catarrhes  et  autres  engor- 
gemèhts'dè  même  espèce.  .  ,  , 

Ainsi,  l’air  qui  paraît  le  plus  analogue  à  la  faiblesse  et.  à  la  délicatesse  de.  }a  constilulion 
de  Mgr  le  Dauphin,  est  un  air  tempéré,  ni  trop  sec  nitrop  humide,  qui,  sans  être  continuel- 
lèment  battu  et  éc.hauffé  par  les  vents  froids,  tels  que  ceux  du  nord,  est  cependant  assez  sou¬ 
vent  rénouvelé  pour  ne  contracter  aucune  qualité  vicieuse,  exempt  d’ailleurs  de  miasmes 
et  émanations  qui  pourraient  en  altérer  la  pureté. 

Pour  ces  raisons,  Désault  préfère  Versailles  à  toute  autre  habitation. 

Le  Monnier  mourut  à  Montreuil,  petit  village  entre  Viroflay  et  Versailles,  sur  la  lisière  du 
joli  bois  de  Vjilé-d’Avray,  le  7  séptembre  1799,  âgé  de  82  ans.  Les  dernières  années  de  sa 
vie  furent  dignes  dé  sa  grande  âpie.  Ce  n’est  pas  sans  émotion  qu’on  lit  dans  les  mémoires 
du  temps  que  le  noble  vieillard,  presque  sans  fortune,  se  mit  bravement  à  ouvrir,  à  Montreuil, 
une  boutique  d’herboriste,  et  à  y  vendre,  moyennant  un  modique  salaire,  les  plantes  qu’il 
allait  récbUer  lui-méme  dans  la  campasne,  et  qq’il  vendait  mortes  et  desséchées  après  le^ 
avoir  étudiée^  fraîches  et  pimpantes.  '  b’ A.  Chereaü, 


46  L’UNION  MÉDICALE. 


râbles.  L’UmON  Médicale  a  consacré  pliisletirs  de  seS  feuillelons  à  repfodi'iï’i'e  la  biogr^jihié 
de  Pline.  '  ■  .  . 

Les  lecteurs  ont  donc  pn  apprécier  te  soin  avec  lecjîlel  sont  écrites  les  Fîm  des  savants 
illustres,  et  ils  savent  à  quoi  s’en  tenir  sur  l’esprit  quia  présidé  à  là  création  de  ce  recueil 
destiné  à  faire  aux  Vies  . des  saints,  aux  Vies  des  grands  cfljtu'taincj,  aux  Vies  des 

peintres,  ^&^.  musiciens,!i,ie;.  C’était  une  lacune  très-importante  à  combler,  et  tous  les  amis  des 
sciences  —  si  nombreux  de  nos  jours  r-  reraercieroqt  M.  L.  Figuier  de  s’être  donné  cette 
tâche.  Il  avait,  plus  que  personne,  qualité  pour  réntreprendre»  Ce  que  les  lecteurs  ne  savent 
pas,  et  ce  que  je  dois  leur-  dire,  c’est  que  ce  nouveau  volume  ne  le  cède  en  rien,  à  s^çs  aînés, 
Sous  tous  les  rapports,  il  continue  brilïàmment  la'sëriè  déS  livres  que  rauteur  fait  paraître ‘à 
la  fin  de  chaque  anhée;  Format,  papier,  typogiraplilèV  tout  èât  semblablè  hux  àutreé,|C^eàt-à- 
dire  trèS'-bien.  Les  gravures,  imprimées,  je  ne  sais  pourquoi,  sur  papier  bleu,'he  sont  'pas  sit*nS 
doute  tbutès  des  chefs-d’œuvre.  Mais  quelques-unes  sont  fort  remarquables.  Celles  qui  repré¬ 
sentent  des  portraits  ont  été  dessinées  d’après  des  documents  authentiques  par  MM.  Verhasi 
deBar,:6lc.  ■  ■  :  ■ 

Je  dois  signaler  encore  le  tableau  de  l’état  des  sciences  pendant  la  période  auté-historiquei 
qui  sert  d’introduction  à  ce  voluroejetqni  n’a  pas,  queje  sache,  été  reproduite  par  les  jour¬ 
naux.  Ce.  tableau,  traité  un  peu  en  esquisse,  et  qui  manque  de  .développement,  élaif  du 
moins  indlspensablé.  C’était  comme  le  vestibule  obligé  dp  temple  grenohM,,  L.  Figuier  nou^ 
fait  pénétrer,  et  il  faut  le  remercier  de  nous  y  avoir  arrêtés  eu  passant.  ,  ‘ 

Je  viens  maintenant  à  un  point  particulièr. 

Dans  la  biographie  d’Hippocrate  l’auteur,  parlant  de  cette  fameuse  pesté  dont  Thucydide 
et,  après  lui,  Lucrèce,  ont  laissé  de  si  célèbres  descriptions,  et  qui  enleva  le  cinquième  de 
la  population  de  rAtlique,  rauleur,  disrje,  ajoute  r  : 

«  Informé  de  la  direction  des  vents  qui  régnaient,  Hippocrate  devina  que  la  peste  allait 
envahir  Athènes,  et  il  refusa  de  partir,  voulant  réserver  ses  secours  à  ses  concitoyens. 

«  Sa  prédiction  se  vérifie.  La  peste  éclate  avec  fureur  dans  l’Attique,  et  particulièrement 
à  Athènes.  Pour  combattre  le  fléau,  Hippocrate  ordonne  -de  suspendre  des  fleurs  odof  antes  é\ 
d’allumer  de  grands  feux  dans  toutes  les  rues  de  la  ville:  Il  avait  remarqué  que  les  forgerons 
et  les  ouvriers  qui  faisaient  usage  du  feu  étaient  épargnés  par  la  peste  ;  cette  observation  lui 
suggérait  le  remède  qu’il  prescrivit.  L’air  étant  purifié  par  les  grands  feux  qui,  sur  l’ordre 
d’Hippocrate,  furent,  de  toutes  parts  allumés  dans  là  ville,  la  peste  dispàrüt,  etles  Athéniens 
reconnaissants  élevèrent  au  médecin  de  CoS  une  statué  de  fer,  avec  cette  inscription  :  A 
Hippocrate,  notre  sauveur  et  notre  bienfaiteur.  y>  (p.  176.) 

Ce  passage,  et  surtout  lés  deux  mots  que  j’ai  soulignés,  m’ont  singulièrement  frappé. 
Pourquoi  d,es  fleurs  odorantes?  Sur  quelles,  opseryalions. s’appuyait  1  e  . père,  delà -médema. 
pour  prescrire  céUe  mesuré?  Il  eût  été  plus  intéressant  de  nous  l’apprendre,  si  cela  était 
possible,  que  de  nous  dire  la  raison  des  grands  fëüx  allumés..  Ici  l’étymologiè'  suffisait,, â’ 
défaut  d’observations  apocryphes  :  Brûler,  purifier,  èn  gfëc,  miéme  chose.  Mais  deà'fleürà 
odorantes  comme  moyen  pëotjhÿlabtiqüè  d’une  épidétnio!  il  est  probàble  que  M.  t.  Figuier 
n’â  pas  attaché  aulremenr  d’importance  écè  détail,  puisqu’il  ne  s^ÿ  est  pas  .arrêté:' ,i$i  je  ne 
fais  pas  comme  iiii,  si  je  désire,'  au  contraire,  appeler' l’atièntion  dè  mes  lecteurs  sur  éé  point,’ 
c’est  que  j’avais  Ih' dans  un  pélit  journar  de,  province  quelque  lenips  ayant  la, 'piiî)llCaiioh’ 
des  Vies  des  savants  iltusives.  Un  article  extrêmement  remarquable  à  ra.bn  ,seqs,  et  t'élatif  ail’ 
rôle  des  parfums  dans  l’économie  générale  de  ratmosphère.  '  ■  u 

Le  Courrier  de  Verdun  (Meuse)  Contient  dans'  ses' numéros  du  27  et  du  29  septembrë 
dernier  (le  livre  de  M.  Figuier  a  paru  le  12  novembre),  uqe  élude  surralmosphèré,  empruntée 
au  CourWer  des  scfénccs  et  signée  :  V.  Md.  ’  ’  > 

J’imagine  que  ces  initiales  et  celle  terminale  appartiennent  â  l’un  de  mes  compatriotes,' 
très-savant  et  très-distingUé,  officier  supérieur  dans  une  arme  spéciâléVmais  puisqu’irn’a 
pas  signé  en  lôütès  lettrés,  je  dois  respecter  son  Incognito.  ■ 

On  va  voir,  par  les  passages  suivants,  jusqu’à  quel  point  les  vues  dé  ràüleur  intéressent 
l'hygiène  et  quelles  voies  il  ouvre  aux  expérimentateurs. 

Parlant  des  feux  ailumés  en  temps  d’épidémie  de  choléra,  en  France,  il  dit; 

«  En  y  réfléchissant,  nous  avons  pensé  que  éértes  ’c'é  n’élalt  pas  la  flamme  qui  pouvait: 
purifier  l’air,  car  son  action  ne  péiit  s’exercer  que  dans  un  rayon  très-restreint,  mais  que  çe^ 
serait  peut-être  bien  la  fumée!' 

Là  fumée  «si  une  substance'Variable  ;  sa  composition  dépend  et  des  corps  en  combuslion, 
et  de  la  manière  dont  là  combustion  S’opère.  On  peut  croire  cependant  que  certains  produits 
spéciaux  S’y  rencontrent  assez  constamment.  Sans  entrer  dans  un  examen  détaillé,  nous 


L’UNiON  MÉDICALE. 


47 


pouvons  rappelêr  qu’on  conserve  les  viandes  en  les  soumettant  à  l’action  de  la  fumée  de 
bois  ;  et  que  tout  récemment  on  a  reconnu  de  merveilleux  effets  anti-putrides  à  la  benzine 
et  à  l’acide  phénique  qui  se  trouvent  dans  la  fumée  de  la  houille.  <  : 

Nous  avons  fait  les  essais  suivants  : 

Un  cabinet  assez  grand  qui  communique,  avec  un  grenier  où  se- trouvaient  des  pommes 
pourries,  et  avec  des  lieux  d’aisances,  était  à  certains  moments  rempli  d’une  odeur  insup¬ 
portable.  Un  jour  que  cette  odeur  était  très-forte,  nous  prîmes  dans  le  foyer  un  morceau  de 
bois  è  moitié  brûlé.  Placé  dans  le  cabinet,  ce  tison  fut  retiré  au  bout  d’Une  minute  lorsque 
là  fumée  fut  en  assez  grande  quantité  pour  opaliser  légèrement  l’air  du  cabinet.  Celui-ci  fut 
fermé. 

une  heure  après,  il  n?y  avait  plus  apparence  ni  de  fumée  ni  de  mauvaise  odeur.  On  sentait 
seulement  une  odeur  un  peu  fade,  mais  très-peu  prononcée ,  ef  dè  fdut  autre  nature  que 
rôdeur  de  fumée  ou  que  rôdeur  primitive. 

PlusîèUrs  fois  nous  avons  répété,  cette  observation,  et  le  même  résultat  s’ést  produit,  o 
—  on  sait  combien  est  détestable  t’odeur  de  la  peinture  àla  colle  qu’emploient  les  peintres 
d’appartements.  Une. chambre  de  grandeur  ordinaire,  revêtue  de  lambris  en  bois  de  peuplier, 
avait  été  peinte  en  gris,  à  la  colle.  Pendant  plusieurs  jours  l’odeur  fut  intolérable.  Nous 
espérions  qu’une  fois  la  peinture  séchée,  rodeqr  disparaîtrait.  Au  bout  de  quinze  jours 
l’odeur  était  encore  très-pénible  à  suppérlér.  Pour  qu’on  pût  occuper  plus  tôt  la  chambre 
dont  il  s’agit,  nous  avons  imaginé  de  la  remplir,  le  soir,  de  fumée,  et,  en  fermant  les  ouver¬ 
tures,  de  laisser  toute  la  nuit  cette  fumée  eu  çqntact  a,vec  lesgaz  éraanfeide  la  cDUche  de 
peinture.  :  .  \  .;  ,,  ■  ■ 

pr,  le  lendemain  matin,  on  ne  sentait  plus  qufs  cette  odeur  fade,  mais  peu  sensible,  dont 
j’djdéjà  parlé.  Les  fenêtres  furent  ouvertes  pour  chasser  le  mélange  gazeux,  puis  refermées 
promptement,  car  on  était  en  hiver  ;  et  la  pièce  put  être  occupée  sans  qu’on  ressentît  pendant 
plusieurs  jours  l’odeur  de  la  colle.  ^  •, 

Cependant  cette  odeur  se  reproduisit  à  plusieurs  reprises  surtout  aux  moments  où  .Tair 
deiènait  humide;  Mais,  à  chaque  fois,  l’opération  de  désinfection  par  Ta  fumée  doupa  court 
à  rinconvénient.  Il  est  évident  p'Oiir  nous  que  l’agent  actif  dé  désinfection  contenu  dans  la 
funtée,  non-seulement  hèutralisait  l'es  particulés  animales  provenant  de  la  colle  en  suspension 
dans  l’air  de  la  chambré,  mais  encore  qü’il  ' allait  trotivéi- l’élément  putréfié  jusque  dans  les 
pores  mêmes  du  bois.  » 

L’auteur  reprenant  les  choses  de  plus  haut,  —  de  trop  haut  peut-être,  — cherche  à  éta¬ 
blir  qué  :  «  fouf  être  a  son  parasite,  ét  tôüt  objet  éxistant  a  Sa  cause  spéciale  dé  destruction 
qui  le  menace  sans  cesse, ;et  contre  laquelle  il  lui  faut  sans  Cesse  lutter  sous  peine  de  mort. 
Un  perpétuel  antagonisme  des  choses  créées  assure  invinciblement  le  travail  incessant  de 
Y équilibre  par  la  transformation  qViX  est  une  des  lois  du  monde.  » 

Il  arrive  à  poser  les  questions  que  voici  :  ■ 

«  Pourquoi  le  parpüm  ne.  serait-il  pas  le  contre^ppisqn  du.miasme?  Et  dés  lors  V odeur  des 
fleurs, me  serattfelle  pas  un  agent  anti-pestilentijej  qui,  par  sa  composition  chimique  spéciale, 
serait  destiné,  en,  parcourant  l’atmosphère,  à  se  combiner  avec  le  miasme,  le  gaz  délétère, 
et  à;amener  la  téduclion  Lmtnédiate  dn.Cèl.ui-çi.  ; 

.  Et  quand  nous  disons  j’odewr:  des  fleurs,  nous  voulons  dire  la  pause  de  l’odeur  ;  c’est-à- 
dire  celte  huile  essenliellé  qui  se , dégage  fentement  du  calice  des  fleurs,  en  yapeurs  parfu¬ 
mées.  Ôr,;  cette.  rhuUe.essenUplIe,  on  l’isolé,.;po  L’obtiqnt,  on  la.  condense  par  d’ingénieux 
procédés,  et  on  peut  la  soumettre  à  l’analyse. 

Les  huiles  essentielles  dissolvent  le  soufre  et  le  phosphore  ;  et  il  est  certain  que  la  malaria 
provient,ên  quelques  pays,  d’une  certaine  quantité  d’hydrogène  éülfurè  quîsé mélange  à  fair  ; 
il  êsV  probable  que  la  fièvre  jaune  est  imputable  à  des  gaz  phosphorés  ;  n’est-il  pas  naturel, 
dès  lors,  de  se  demander  si  la  combinaison  des  vapeurs  d’huile  essentielle  avec  ces  gaz  délé¬ 
tères,  et  avècd’autreséncore,  est  susceptible  d’en  opérer  la  réduction? 

N’y  aurait-il  pas  là  de  curieuses  expériences  à  faire?  n’y  aurait-il  pas  là  une  série  de  faits 
nouveaux  à  constater?...  » 

Suit  tout  un  programme  bien  entendu  d’expériences;  sa  longueur  m’interdit  de:  le  trans¬ 
crire,  et  je  termine  par  une  citation  à  l’adresse  de  deux  de  mes  voisins  à  l’Académié,  le 
mardi.  L’un,  dans  la  coulisse  comme  moi,  est  passionné  pour  les  fleurs;  l’autre,  acleur  des 
plus  brillants  sur  la  scène  de  la  rue  dea  Saints-Pères,  est  passionné  pour  les  odeurs.  Ses 
mouchoirs  embaument  autant  que  charme  son  esprit.  Ai-je  besoin  de  les  nommer? 

«  Elle  est,  dit  M.  V.  Md,  très-générale  et  très-naturelle  celte  croyance,  qu'on  purifie  Cair 
en  y  répandant  des  parfums.  .  .  >  ^ 


48 


I/UNION  MÉDICALE. 


c’est  surtout  en  Orient  et  clans  les  pays  chauds,  où  les  émanations  délétères  et  l’incurie 
administrative  atteignent  leur  maximum,  que,  par  sentiment  instinctif,  les  parfums  sont 
d’usage  ordinaire,  et  que  la  végétation  elle-même  jette  dans  l’atmosphère  le  plus  de  suaves 
odeurs. 

Il  faut  prouver  que  le  parfum  n’est  pas  destiné  seulement  à  masquer  l’odeur  désagréable 
du  miasme,  mais  à  le  réduire  radicalement,  et  qu’il  est  non  plus  un  objet  de  luxe,  mais  un 
objet  d’utilité  et  un  des  vrais  gardiens  de  la  santé  humaine. 

La  culture  des  fleurs  sur  une  vaste  échelle  deviendrait  dès  lors  ce  qu’est  déjà  maintenant 
la  plantation  des  arbres  et  le  reboisement  des  montagnes,  un  fait  d’utilité  générale  et  de 
sécurité  publique  ;  une  institution  de  garantie  contre  ces  fléaux  qui,  de  temps  en  temps, 
apparaâssent  sans  qu’on’puisse  leur  opposer  le  moindre  obstacle,  et  qui  sont  le  désespoir  des 
médecins  et  la  terreur  des  populations.  » 

Mais  voici  que  m’arrive  le  livre  de  M.  le  docteur  Jules  Lemaire,  intitulé  :  De  l’acide  phé-- 
nique,  de  son  action  sur  les  végétaux,  les  animaux,  les  ferments,  les  venins,  les  virus,  les 
MIASMES,  etc.,  etc.  Je  vais  le  lire,  et  je  vous  dirai  bientôt,  j’espère,  ce  qu’il  pense  de  la 
question.  D'  Maximin  Legrand. 


COURRIER. 

BULLETIN  DU  CHOLÉRA.  —  Le  choléra  s’en  va.  Voici  des  chiffres  qui  le  prouvent; 

Le  1"  janvier,  admiss.  dans  les  hôpit.,  0  Cas  intérieurs,  0  Décés  pour  toute  la  ville,  1 

Le2  —  —  1  —  0  —  0 

Le  3  —  1  —  1  —  h 

Le  4  —  —  0  -^  0  —  1 

Le  5—  —  0  —1  _  0 

NÉCROLOGIE.  —  Nous  apprenons  la  bien  triste  nouvelle  de  la  mort  de  M.  le  docteur  Vos- 
seur,  trésorier  de  l’Association  des  médecins  du  département  de  la  Seine,  oeuvre  à  laquelle, 
depuis  la  création,  il  donnait  son  dévouement,  ses  soins  et  son  zèje.  La  digniié  et  l’honorabi¬ 
lité  médicales  perdent  en  M.  le  docteur  Vosseur  l’un  de  ses  plus  complets  représentants. 

Ce  n’est  que  par  la  réception  de  l’avis  suivant  que  nous  avons  appris  la  rnort  de  ce  digne 
et  regrettable  confrère  : 

«  Les  obsèques  de  M.  le  docteur  Vosseur,  trésorier  de  l’Association  des  médecins  de  la 
Seine,  se  feront  le  mardi  9  courant.  Le  .bureau  de  l’Association  invite  les  sociétaires  à  se 
réunir  à  9  heures  1/2  très-précises,  à  la  maison  mortuaire,  rue  de  l’Odéon,  n”  20.  » 

—  M.  Montagne,  membre  de  l’Académie  des  sciences,  membre  associé  libre  de  l’Académie 
de  médecine,  vient  de  mourir  à  l’âge  de  82  ans. 

—  Par  décret  en  date  du  3  janvier  1866,  l’Empèreur,  sur  la  proposition  du  maréchal  mi¬ 
nistre  de  la  guerre,  a  confirmé  la  nomination  aü  grade  de  chevalier  dans  l’ordre  impérial 
de  la  Légion  d’honneur,  faite  à  titre  provisoire  par  le  maréchal  commandant  en  chef  le  corps 
expéditionnaire  du  Mexique,  à  M.  Herveleu  (Auguste-Louis-Jean),  médecin-major  de  2®  classe 
au  réginient  étranger  :  20  ans  de  services,  7  campagnes.  Plusieurs  fois  cité  pour  les  services 
spéciaux  qu’il  avait  rendus  dans  les  Terres  Chaudes.  Le  docteur  Herveleu  a  déployé  à 
Tampico  et  à  Matamoros  un  zèle,  une  expérience  et  un  calme  qui  ont  puissamment  con¬ 
tribué  à  soutenir  la  colonne  expéditionnaire  au  milieu  des  maladies. 

SOCIÉTÉ  MÉDICALE  DES  HOPITAUX.  —  Séance  du  mercredi  iQ  janvier ^  (à  3  heures  1/2)  : 
Rapport  de  la  commission  des  maladies  régnantes.  —  .‘jiiite  de  la  discussion  sur  les  revac- 
cinalions. 

La  Société  médicale  du  9®  arrondissement  vient  de  renouveler  son  bureau  pour  l’année 
1866  de  la  manière  suivante  ;  . 

Président,  M.  Huet-Després  ;  —  vice-président,  M.  Hérard  ;  —  secrétaire  général,  M.  Par¬ 
mentier;--  secrétaire  particulier,  M.  Duhomme;  —  vice-secrétaire,  M.  Danjoy;  —  tréso¬ 
rier,  M.  Piogey. 


Membres  du  conseil  de  famille  :  MM.  Mialhe,  G.  Sée,  E.  Vidal,  Thibierge. 


Le  Gérant,  G.  Richelot. 


Paris.  —  Tyiiograplile  FÉux  Maitestr  et  C®,  rue  des  peux-Portes-Saint-Sauveur,  22, 


L  U  N  lois  MÈUICALE. 


«ranile  iMédaülc  «l'or  «le  luérKe  décernée  par  Sa  Atajeslé  le  Bol  «tes  UclBes. 
Grande  médaille  d'argent  spéciale  décernée  par  Sa  Majesté  le  Roi  des  Pays-Bas. 

Huile  de  Foie  de  Horiie  brune-claire  du  Docteur  de  Jongh 

de  la  Faculté  de  médecine  de  La  Haye ,  chevalier  de  l’Ordre  de  Léopold  de  Belgique. 

^euls  consignataires  et  agents  :  ANSAR,  HARFORD  et  G',  77,  Strand,  LONDRES. 

Dépôt  po«ir  la  vente  en  gros  en  Vrancc,  Pharmacie  Centrale  de  France,  7,  rue  de  Jouy,  Paris. 

H/TA/f  Étudiants  en  médecine 

iYliTA  •  sont  prévenus  qu’ils  trouveront  dans 
a  pharmacie  située  r.  des  Écoles,  59,  à  l’angle  de  la 
r.  de  la  Sorbonne^  des  médicaments  préparés  avec 
tous  les  soins  qu  ils  peuvent  désirer,  ainsi  qu’un 
topique  assez  puissant  pour  neutraliser  de  facto 
le  virus  introduit  sous  la  peau  par  une  PIQURE 
ANATOMIQUE. 

M.  PENNÉS ,  propriétaire  de  cette  oflicine ,  ee 
ferann  plaisir  <ic  réduire  d’un  «luart  les 
prix  des  préparations  magistrales,  pour  MM.  les 
Étudiants  qui  lui  présenteront  leur  carte. 


PEPSINE  BOUDAULI 


FABRICATION  EN  GROS  DEPUIS  1854. 

L’accueil  que  le  Corps  médical  a  fait  k  notre 
produit,  et  son  emploi  dans  les  hôpitaux,  témoi¬ 
gnent  des  soins  excessifs  apportés  à  sa  prépara¬ 
tion  et  de  sa  force  digestive  toujours  égale. 

Elle  est  administrée  avec  succès  dans  les  Dys¬ 
pepsies,  Gastrites ,  Gastralgies ,  Aigreurs,  Pi¬ 
tuites,  Diarrhées  et  Vomissements,  som  forme 
d’iîllxir,  Vin,  Sirop,  Pastilles,  Prises, 
Pilules  OU  Dragées. 

Pour  éviter  les  contrefaçons,  exiger  le  cachet 
BOUDAULT  et  la  signature  : 

Dépôt.  -  Pharmacie  Hoitot,  rue 
des  Lombards,  24.  Paris. 


SIROP 

D  E  DI  G.I  T  A  I-  E, 

deLABELONYE 


;  Excellent  sédatif  et  puissant  diurétique  employé 
avec  un  succès  constant  depuis  plus  de  20  ans  par 
les  médecins  de  tous  les  pays  contre  les  maladies 
organiques  ou  non  organiques  du  cœur,  les  di¬ 
verses  hydropisies  et  la  plupart  des  affections  de 
poitrine  et  des  bronches  (pneumonies,  catar¬ 
rhes  pulmonaires,  asthmes,  lironchite.s 
nerveuses,  coqueluche,  etc.) 

A  la  Pharmacie ,  rue  Bourbon-Villeneuve,  19, 
à  Paris,  et  dans  les  principales  Pharmacies  de 
chaque  ville. 


Incontinence  d’Urine.  —  Guérison 

par  les  DRAGÉES-GRIMAUD  aîné,  de  Poitiers. 
Dépôt  chez  l’inventeur,  à  Poitiers.  —  Paris,  7,  rue 
de  ia  Feuillade.  —  Prix  :  S  fr.  la  boîte. 


LA  BAIICBE  (Savoie) 

Eau  minérale  naiürelle  protoferréè,  bicarbo¬ 
natée,  crénatée,  alcaline  et  ammoniacale. 

L,a  plus  riche  parmi  les  eaux  ferrugineuses. 
Très-digestive  et  reconstituante.  D’une  grande  effi¬ 
cacité  dans  toutes  les  maladies,  dites  du  sang.Elle 
se  conserve  indéfiniment.  . 

Pour  les  expéditions,  s’adresser  au  Régisseur  des 
eaux  de  La  Bauche,  canton  des  Échelles  (Savoie), 
Dépôts  à  Paris  :  Compagnie  de  Vichy,  22,  bou¬ 
levard  Montmartre;  Chêne,  11,  rue  de  la  Micho- 
dière  ;  Benezet,  19,  rue  Tarapne. 


VITTEL 

Les  eaux  ferro-magnésiennes  bicarbonatées  fai¬ 
bles  de  \a  Grande  Source  de  Vitte]  (Vosges)  sont 
souverainés  dans  le  traitement  de  la  Goutte,  de  la 
Gravelle,  du  Catarrhe  de  Vessie,  et  de  toutes  les 
maladies  d’estomac. 

Alors  que  les  auteurs  et  les  médecins  se  plai¬ 
gnent  que  les  eaux  analogues  s’altèrent  par  le 
transport,  ils  constatent  tous  que  celles  de  Vittel 
conservent  au  loin  toutes  leurs  propriétés.  , 

Source  Marie  :  Magnésienne  soffique,  laxa^ve. 

Source  des  Demoiselles  :  Ferrugineuse  bicàrb. 


OBTEÎVU  Pü.»  IL’EI^ECTMCITE 

Pureté  absolue.— Oxydabilité  très-grande.— Entière  et  prompte  solubilité  dans  l’estomac. 

Certitude  et  rapidité  âans  l’action,  —  absence  de  renvois,  —  excellent  pour  combattre  le  chlorose, 
I  anémie,  les  pâles  couleurs,  V affaiblissement  ou  Vépuisenient  général,  les  pertes,  V irrégularité  dans 
menstruation  chez  les  femmes  et  surtout  chez  les  jeunes  filles  faibles^  -  supporté  très-facilement 
Weiue  par  les  estomacs  les  plus  faibles, —  agissant  d’une  façon  certaine  et  sous  un  plus  petit 
'‘^•lume  qu’aucun  autre  ferrugineux.  Le  Flacon  de  100  Capsules,  .3  fr. 

Cbcx  €.  COLLAIS,  Pharmacien,  S,  rnc  Dauphfne,  Parih. 


L’ÜNrON  MÉDICALE 


1 


POUDRE  PURGATlVr.  bïî  R06É. 

En  faisant  dissoudre  un  hacoh  âfe  cetie  poudre 
dans  trois  verres,  ïd’ eau  on  Jdbtient,  au  b'ouf,.de 
quelques  miinutes iino  timmâde  pur(fati'6e  k  ' 
50  grammes  de  citpate  de  magnésie ,  parfaitement 
identique  à  delfe  qui'  a '‘(>ï)tenu''l’àpprobatibfi  dô 
l’Académiede  médecine.'  '  ■  , 

Rue  Vivienne,  'l!2 ,  pharmacie  derinventeur. 


APIOL  DES  D"  JORET  ET  HOMOLU- 

Médaille  k  l’Eæposüion  universelle  de  1862. 

L’observation  médicale  confirme  chaque  joüf  Ses 
propriétés  véritabiementspéciflquegcommeeramè-^ 
nagogue,  et  son  inéotitestable  feupériorité  sur  les 
agents  thérapeutiqués  de  la  même  niasse. 

Un  Savant  ët  consciencieux  observateur,  M.'  lé 
docteur  Marrotte,  a  particulièrement  étudié  rÀpiol 
à  ce  point  de  vuè,  dans  son  serviCe  de  rhépital  de 
la  Pitié  et  en  ville.  Il  résulte  de- ses  observations 
que  le  Succès  est  assuré  qüand  l’àménorrhée  et  la 
dysménorrhée  sont  IndêpendantèS  d’un, 'état  anatoi 
mique,  ou  d’une  lésion  organique,  mais  se  ratta¬ 
chant  à  un  trouble  dp  l’inimi  vatipn  v^sp-motrice  de 
l’utérus  et  defe'i/vàités.  À|oüténs  qirnn  doit  com¬ 
battre  simultanément  ou  préalablement, la  chlorose 
ou  les  autres  complications,  ’  ,  . 

Les  docteurs  JoRÉTet  HoMoiLE  indiquent,  comme 
le  sëul  moment  opportun  pour  PdipiniStrerl'Apiol, 
celui  qui- correspond  k  PcpO.qfiè  ' présumée  des 
régies,  ou  qiii  là  pfèéède.^''/'  '  '  d 

Dose  :  1  capsule  matinçtsolr,  pendant  six  joups. 
On  l’emploie  aussi  pour  coupèr  ies  fièvrès  d’accès. 

Pharmacie  BriaNt,  rue  de  Rivoli  ,  15Ô.  èfidrée 
rue  Jean-Tison,  k  Paris. 


Préparations  de  PerchloTure  de  fer 
du  D*^  DELEAU,  méd.  du  Dépôt  des  condamnés. 
Solution  normale  à  ^“j-^SOlütidp  caustique  k  45”. 
Sirop,  Pilules,  Pommadés.  Injections  pour  hommes 
et-pour  femmes.'  ' 

Dépôt  général  ,‘ancienffé  phkr,  BÂUDRY,  rüe  de 
Richelieu,  44,  k  Paris;  G.  KOCH,  stiCcesséur. 

dû;':,..  ,  dh 

,  fAbrairie  acadfimgfue.  BIDJJER 


Pour  éviter  les  wnlrefnedns ,  p>*escriVez  • 

VI»  DE  QOIHQBIHA  rERRDGlHEDX 

jde  Momèli.  : 

AU  MALAGA  ET  »YKOI>HOSPIIATE  DE  FER. 

!Ce  Vin  à  été  vanté  par  .toute  la  presse  ipédicale 
comme  le  plus  puissant  téhtqné' employé  p'our^âé- 
rir  la  Cliiorost^  l’ Anéiuie  et  la  i*»nvreté  «« 
— A  Paris,  chez  Laorengeo,  droguiste,. entce- 
positaire  général,  44,  rue  des  Lombards;  et  dans 
les  pharmacies  de  France  et  de  l’étranger.  Remise, 
30  p.  tOO.  Expéditions  contre  remlroursement. 


PILULES  CRONIER 

.  A  L'IODIJBE  DE  FER  JET  »B  QIÎÜVIAè;.. 

(Extrait  de  la  iiaseltè  déi'hôpitàHx.  t’6  mai  1863.) 

NÔuspouvons  dire  que  M.leD'  CRONrEu  est  le  seul 
qui  soit  arrivé  k  produire  ce.  médicamen{  k  l’état 
fixe ,  inaltérable ,  et  se  conservant  indéfiniment, 
Par  conséquent,  il  a  donc, un  avantage  réej  sur 
toutes,  les  préparations  ferrugidejjses. 

Rue  de  Grenelle  Saint-Germain,  13,  k  Parjs-,  ■ 


PIIDIES  ANTI  »ÉVRAIGI®IIES 

Do  D’  CRONIER. 

Il  n’est  pas  un  praticien,  aujourd’hui,  qu  rie 
rencontre  chaque  jour  dans  sa  pratique  civile  au 
moins  un  cas  de  névralgie  et  qui  n’ait  employé  le 
sulfate  de  quinine,  tous  les  anti-spasmodiques,  gt 
même  l’électricité.  Tout  cela  bien  souvent  sans 
aucun  résultat. 

Lespilulèsànti-névralgiques  de  Gronier,  au  con¬ 
traire,  agissent  toujours  et  calment  toutes  les  né¬ 
vralgies  les  plus  rebelles  en  môihs  d’une  heure. 

Dépét{  Chez  Levasseou,  pharmacien  ,  rue  de  la 
Monnaie,  19,  k  Paris. 


Paris  Tmprimerïé  Félix  Malteste  et  G%  ,  , 

R-4«.d88peiiï-Çoms-Saict-SauTiinr,'!î. 


et  CA^ ,  35,  quai  des  Augustins: 


LA  MÉDECINE 

HISTOIRE  ET  DOCTRINE 

La  médeGine  dans  les  poètes  latins.  --  Galien  et  ses  doctrines  philosophiques.  Paul  d’Égine 
et  les  médeoihs  compilateurs:  dans  le vRaa-Enopire.  —  De  l’École  de  Salerne.  —  Albert  le 
Grand  et  rhistoire  dés 'scteriêes  au  moyen  lige.  —  Loujs  ses  médecins,  son  teropé- 
rame.nl,  son  caràclère  et  ses  maladies.  —^  Eçs.nieryeiHes  dii  coi'ps  liumain.  —  De  la  çircu-, 
lation  du  sang  et  de  son  histoire.  —  De  l’anatomie  palhologique,  —  De  la  maladie,  du 
malade  et  du  médecin.  -^.De  la  santé. des  gens  de  lettres.  —  Hygiène  des  malades,  etc. 

Par  M.  Ch.  DAREMBERG 

Bibliothécaire; de  la  bibliothèque  Mazarine,  professeur  au  Collège  de  Élauce.. 

Un  beau  volume  in- 8°.  —  Prix  :  7  fr. 


Vingtième  année. 


Ko  4. 


Jeudi  11  Janvier  1866. 


imm  MEDICALE 


PRIX  DE  I/AROXNEMENT  ; 

POl'll  TAllIS 
ET  LES  DÉPARTEMENTS. 

1  An . .  .  32  rr. 

6  Mois .  S?  » 

3  Mois.  .....  9  » 

POL'R  L'ÉTRANGER, 
le  Port  en  plus, 
selon. qu’il  est  fixe  par  les 
coiivculion.s  postales. 


JOURNAL 

DES  BTiDÈTS  SCIEMIFIQUES  Et  PMtlOOES, 

MOUH  ET  PEOEÏSSlOffiES 

DU  CORPS  MÉDICAL. 


Bl'RE.AU  D'ABONXEMEXT 
rue  <lu  Faubourg-Moiitraarlre, 

se.  à  faris. 

Dans  les  Départements, 
Glici  les  printiiKiM  Libraires. 
Et  dans  tons  les  Bureaux  de 
l'osle,  et  des  Messageries 
Impériales  et  Générales. 


Çe  «poiirnal  parait  trois  fois  par  Semaine;  le  mAUDï,  le  jrilUDB,  le  SAINlKnïy 

ET  FORME,  PAR  ANNEE,  4  BEAUX  VOEUJtES  IN-S»  DE  PLUS  DE  600  PAGES  CHACUN. 


Tout  ce  qui  concerne  la  Rédaction  doit  être  adressé  à  M.  le  Docteur  Amédée  i.atoïjr  ,  Rédacteur  en  chef.  —  Tout  ce  qut 
concerœ  rAdministration,  à  M.  le  Gérant,  rue  du  Faubourg-tlontmartre,  56. 

Les  Lettres  et  Paquets  doivent  être  affranchis. 


BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE. 

RELATION  MÉDICO-CHIRURGICALE  de  l’expédition  de  Cochinchine  en  1861-1862,  par  A.  Di- 
DiOT,  médecin  principal,  chef  du  service  dé  sanlé  de  l’armée  au  corps  expéditionnaire. 
Grand  iti-8'’  de  100  pages. 

SALUBRITÉ  DE  L’ALGÉRIE.  Topographie  médicale  de  la  plaine  de  la  Milidja  (Algérie),  par 
M.  Qüesnoy.  Grand  in-S”  de  100  pages. 

DE  L’URÉTHRITE  CHRONIQUE,  par  le  docteur  Allaire,  médecin-major  aux  chasseurs  à  cheval 
de  la  garde  impériale.  Grand  in-8°  de  53  pages. 

EXPOSE  CLINIQUE  des  blessures  de  guerre  soignées  dans  les  hôpitaux  militaires  français  de 
Puebla  et  de  Cholula,  par  Henri  Lespiaü,  médecin-major  de  1“  classe.  Grand  in-S”  de 
77  pages. 

Ces  quatre  ouvrages  se  trouvent  chez  Victor  Rozier,  librairie-éditeur,  11,  rue  Ghildebert, 
près  la  place  Saint-Germain  des  Prés,  à  Paris. 


ALMANACH  GÉNÉRAL 

DE  MÉDECINE  ET  DE  PHARMACIE  POUR  LA  VILLE  DE  PARIS 

ET  LE  DÉPARTEMENT  DE  LA  SEINE. 

Publié  par  V Administration  de  L'UNION  MEDICALE. 

57me  année.  —  1866. 

.  Eli  venté  aux  adresses  ci-dessous  : 

Aux  Bureaux  de  L’UNION  MÉDICALE,  Faubourg-Montmartre,  56; 
chez  Adrien  Dèlahaye,  libraire-éditeur,  place  de  rÉcoIe-de-Médecine. 

Prix  ;  5  Francs  50  Centimes. 

D’importantes  modifications  ont  été  introduites  dans  cette  nouvelle  publication  :  on 
y  trouvera  les  Décrets  et  Arrêtés  ministériels  les  plus  récents  relatifs  à  l’organisation 
des  Facultés  et  des  Écoles  et  à  renseignement  de  la  médecine  en  France. 

La  Liste  des  Médecins  et  des  Pharmaciens  a  été  l’objet  d’une  révision  très-attentive 
au  point  de  vue  de  certains  abus.  A  celte  Liste  ont  été  ajoutées  celle  des  Vétérinaires 
diplômés  et  celle  des  Sages-Femmes. 

Une  Table  détaillée  des  matières  termine  ce  volume,  d’une  utilité  quotidienne  pour 
tous  les  Praticiens  et  pour  les  Pharmaciens. 


L’ UNION  MÉDICALE. 


SIROP  ET  VIN  DIGESTIFS  DE  CDASSAING 

A  lA  DIASTASE  ET  A  LA  PEPSINEL  PHYSIOLOGiaUEMEHT  TITRÉES  (Mclliode  du  Dr  Corvisarl) 

Seules  prépara/tlons  conleuaut  deux  ferments  digestifs 

Rapport  de  l’Académie  impériale  de  niédecine  du  29  mars  186i. 

Le  Vin  et  le  Sirop  digestifs  de  Chassaing,  journellement  prescrits  par  les  sommités  médicales  de  Paris, 
sont  employés  pour  régulariser  les  Digestions  difficiles  et  incomplètes  ;  leur  eflicacité  dans  les  cas  de 
Gastralgie t  A’Apepsie  et  de  Dyspepsie  a  été  signalée  par  les  journaux  de  médecine  les  plus  accré¬ 
dités.  —  Le  Sirop  est  également  un  excellent  sédatif,  calme  les  toux  nerveuses  et  facilite  l’expectora¬ 
tion  ;  il  est  très-employé  contre  la  lienterie  de  très-jeunes  enfants. 

Prix  du  Oacon  de  Sirop  :  3  fr.  —  La  1/2  bouleïlle  de  Vin  :  3  fr.'50.  —  La  bouteille  ;  6  fr.  60. 

Dépôt  central  à  la  Pharmacie,  3,  rue  Réaumur,  à  Paris.  —  En  vente, chez  M.  Grignon,  pharmacien,  rue 
Duphot,  2  ;  à  la  pharmacie  Le  Peuduiel,  faubourg  Montmartre,  76.  Et  dans  les  principales  pharmaciès. 

EAUX  MINÉRALES  DE  VAIS 


ACIDULES,  GAZEUSES,  BICARBONATÉES,  SODIQUES,  analysées  par  O.  HENRI. 


Source  fcrro-arscnicale  de  la 

Tlierraalilé  13“ 

Saint- Jean 

Rigolettc 

Précieuse 

Désirée 

Magdeleine 

Doininiqiie. 

— 

— 

- ' 

, 

■■  ■—  ■ 

-  ■  -  - 

Acide  carbonique  libre . 

1.426 

2.095, 

2.2)8 

2.145 

2.050 

Bicarbonate  de  soude . 

t.480 

5.800 

5,940 

6.040 

7.280 

Acide  sulfuri.ue libre.  1..33 

—  de  potaese . 

0.040 

0.263 

0.230 

0.263 

0.255 

—  de  chaux . 

0.310  1 

0.680 

0.571 

0.529 

Arséniale  » 

—  de  magnésie . 

0.120 

,  0.-5J 

0.750 

0.900 

0.672 

Phosphate» 

—  de  fer  et  manganèse. 

0.006 

0.024 

0.010 

0.010 

0.  029 

Chlorure  de  sodium., . . 

0.060 

1.200 

1.080 

1.100 

0.J6G, 

—  de  chaux. ....  t 

Sulfate  de  soude  et  de  chaux, . . 

0,064 

0.220 

.0.)85 

0.200 

0.235 

Clilorure  de  sodium. .  i 

Silicate  et  silice ,  alumine . 

0.080 

0.060- 

0.060 

0.058 

0.097 

Matières  organiques. .  j 

lodure  alcalin,  arsenic  et  litlûne. 

indice 

traces 

indice 

Indice 

traces 

2.151 

,  7.826 

8.885 

9.142 

9.248 

Ces  eaux  sont  très-agréables  à  boire  à  table,  pures  ou  coupées  avec  du  vin.  Un  excès 
d’acide  carbonique  et  la  proportion  heureuse  des  bicarbonates  càlcigues-magnésiens,  en  font, 
malgré  la  plus  riche  minéralisation  qui  soit  connue  en  France,  des  eaux  douces, 

essentiellement  digestives.  Dose  ordinaire  une  bouteille  par  jour.  (Indiquer  autant  quepossible 
la  source  que  l’on  entend  prescrire.)  Emplois  spéciaux  ;  SAINT-JEAN,  maladies  des  organes 
digestifs;  •—  PRÉCIEUSE,  maladies  de  rappareirbiliaire  ;  —  DÉSIRÉE,  maladies  de  l’appareil 
urinaire;  —  RIGOLETTE,  chlorose-anémie;  —  MAGDELEINE,  maladie  de  l’appareil  sexuel.  — 
DOMINIQUE,  eau  est  arsenicale ,  elle  n’a  aucune  analogie  avec  les  précédentes,  fièvres 
intermittentés,  cachexies,  dyspnée,  maladies  de  la  peau,  scrofule,  maladies  organiques,  etc. 

Les  eaux  de  ces  six  sources  se  transportenlet  se  conservent  sans  altération  ;  elles  se  trouvent 
dans  les  principales  pharmacies  de  France,  au  prix  de  0,80  c.  la  bouteille. 

L’établissement  thermal  de  Vais  (Ardèche)  est  ouvert  du  1"  mai  au  31  octobre.  (Chemin 
de  fer  de  Lyon  à  Marseille,  —  station  de  Montélimar  ou  Privas.) 


AVIS  A  ÏVÎIVI.  LES  MÉDECINS, 


En  venant  remercier  les  Médecins  des  départements  les  plus  fiévreux  de  France,  et  notam¬ 
ment  ceux  de  riiôpilal  de  RochefofI,  des  remarques  et  désifs'qu’ils  ont  bien  voulu  Irans- 
metlre,  nous  nous  empressons,  pour  répondre  h  celle  des  remarques  le  plus  souvent  exprimée 
de  mettre  à  la  disposition  de  la  Pharmacie  du  Qiiinoide- Armand  à  l’état  sec.  De  cetle  façoiî 
il  pourra  être  ordonné  comme  le  sulfate  , de  quinine.  Son  innocuité  de  plus  en  plus  constatée 
et  surtout  son  prix  peu  élevé,  le  feront  cèrtainément  préférer  dons  la  majorilé  des  cas  où  la 
quinine  est  indiquée. 

Bourières-Dublanc,  pharmacien,  221,  rue  du  Temple,  el  dans  les  principales  Pharmacies 
el  Drogueries  de  France  et  de  l’élranger.  ,  • 

Au  même  dépôt  :  YAlcoolé.  les  Dragées,  le  Vin  el  l’É/mV  du  Qmnoïde-Armand  ' 
Prix  :  Le  kilo,  33  flacons  de  30  grammes,  80  fr _ Le  flacon  de  30  grammes,  3'1'r. 


L’UNION  MÉDICALE. 


N”  4.  Jeudi  11  Janvier  1866. 

SOMMAIRE. 

l.  Pabis  :  Sur  la  séance  de  l’Académie  de  médecine.  —  11.  Chirurgie  ;  Observation  de  luxation  du  pied 
en  avant,  avec  quelques  remarques  sur  cette  espèce  de  luxation.  —  111.  Pathologie  générale  :  De  la 
dyspepsie  et  des  maladies  dyspeptiques  au  point  de  vue.  de  la  pathologie  générale.  —  IV.  Académies 
ET  SOCIÉTÉS  SAVANTES.  (Académie  de  médecine).  Séance  du  9  Janvier  :  Incident  à  l’occasion  du  typhus 
des  bêtes  à  cornes.  —  Correspondance.  —  Présentations.  —  Traitement  des  affections  de  matrice.  ^ 
—  Rapport  général  sur  le  choléra.  —  V.  Le  choléra  aux  Antilles.  —  VI.  Courrier.  —  Vil.  Feuille¬ 
ton  :  L’homme  primitif. 


Paris,  le  iO  Janvier  1866. 

BULLETI!\. 

Sur  la  .séance  de  l’Académie  de  médecine. 

Les  séances  académiques  ont  leurs  destins  :  Habent  sua  faia.  Autant  la  dernière 
avait  présenté  d’animation,  autant  celle  d’hier  a  été  calme.  Après  un  hommage  rendu 
en  très-bons  termes  à  la  mémoire  de  M.  Montagne,  associé  libre,  par  M.  Robinet, 
M.  Bouvier  a  soulevé  un  incident  intéressant  dans  la  question  de  l’épizootie  de  typhus. 
Frappé  de  quelques  analogies' symptomatiques  de  cette  maladie  avec  quelques  mala¬ 
dies  éruptives,  l’honorable  membre  s’est  étonné  qu’on  n’ait  pas  fait  des  expériences 
d’inoculation  de  cow-pox  aux  bêtes  bovines,  comme  moyen  prophylactique  du  typhus. 
A  ce  desideratum,  M.  Bouley  a  répondu  que  ces  expériences  se  font  précisément  en 
ce  moment  en  Angleterre,  et  que  les  résultaits  en  seront  bientôt  connus.  Hélas!  il  est 
fort  à  craindre  que  ces  résultats  soient  négatifs.  Ce  qui  vient  de  se  passer  au  Jardin 
d’acclimatation  donne  peu  d’espoir  qu’il  en  soit  autrement.  En  effet,  et  il  est  remar¬ 
quable  que  cela  n’ait  point  été  dit,  un  certain  nombre  d’animaux  de  l’espèce  bovine, 
qui  ont  contracté  le  typhus  au  Jardin  d’acclimatation,  avaient  été  vaccinés,  il  y  a 
quelques  mois,  par  MM.  Auzias  Turenne  et  Mathieu.  L’inoculation  ne  les  a  pas  pré¬ 
servés. 

M.  Raciborski  a  été  admis  à  lire  un  mémoire  sur  le  traitement  local  des  maladies 


FEUILLETON. 


L’HOMME  PRIMITIF  (’f. 

HOMME  ET  SINGE. 

Longtemps  la  Grèce  antique  admit  sans  difficulté  que  les  premiers  lionimes  étaient  autoch- 
tliones.  Adultes  et  complets  avant  de  naître,  ils  avaient  de  leurs  bras  robustes  fait  éclater  les 
parois  des  rochers  ou  brisé  les  flancs  noueux  des  chênes,  premières  matrices  du  genre 
humain  (2).  Conceptionnaïve  qui  se  retrouve  plus  ou  moins  ornée,  plus  ou  moins  modifiée  au 
fond  de  plusieurs  vieilles  cosmogonies.  Mais  aujourd’hui  que,  par  bonheur  ou  par  malheur, 
nous  avons  perdu  l’imagination  et  la  crédulité  enfantines  des  , ancêtre, s  de  l’humanité,  notre 
intelligence  vieillie  se  refuse  absolument  à  comprendre  la  génération  spontanée  de  l’iiomme, 
et  nous  en  sommes  réduits  à  le  considérer,  ainsi  que  toutes  les  foimes  organiques  complexes, 
comme  le  résultat  ultime  d’une  lente  série  de  progrès  et  de  raétamorplioses. 

Mais  si,  partant  de  cette  idée,  nous  cherchons  dans  la,  nature  quelques-uns  des  chaînons 
organiques,  représentants  virtuels  de  l’homme  avant  l’éciosion  de  son  intelligence,  nous  ne 
trouvons,  et  dans  le  monde  vivant  et  dans  le  monde  fossile,  que. les  singes,  ces  cariçalures 
de  l’homme  complet  et  en  dehors  même  de  tout  préjugé,  de  toute  idée  systématique,  notre 

(1)  Leçons  sur  l’homme  de  Cari  Vogt.  Anihropological  Review  (passimj.  Bulletins  anthropologi¬ 
ques  (passim). 

(2)  Odÿssçe.  Ch.  19,  V.  163; 

Tcmo  XXIX,  —  Now'ftle  série.  (l 


50  L’UNION  MÉDICALE. 

utérines  par  l’emploi  de  pessaires  médicamenteux.  Il  est  utile  que  la  science  sérieuse 
s’occupe  de  ce  moyen  thérapeutique  très  en  vogue  dans  le  monde,  grâce  au  bruit  que 
fait  une  sage-femme  dans  la  quatrième  page  des  journaux. 

M,  Briquet  a  commencé  la  lecture  de  la  dernière  partie  de  son  rapport  sur  le  cho¬ 
léra,  rapport  qui  doit  en  avoir  plusieurs  autres.  Est-ce  un  rapport  que  fait  là  M.  Bri¬ 
quet?  Nous  ne  pouvons  l’admettre.  Dans  un  rapport  on  expose  et  on  discute  toutes 
les  opinions,  et  l’on  se  décide  pour  celle  qui  paraît  avoir  le  plus  de  certitude.  C’est 
un  travail  de.  ce  genre  qu’on  attendait  de  la  commission  du  choléra.  M.  Briquet  a 
suivi  d’autres  errements.  Il  a  pris  pour  thème  Ja  doctrine  de  l’importation  et  de  la 
contagion  du  choléra,  et  il  ne  met  en  lumière  que  les  faits  concordant  avec  sa  doc¬ 
trine.  Le  parti  pris  a  paru  si  évident,  qu’un  membre  de  la  commission  dont  les  con¬ 
victions  en  faveur  de  la  doctrine  de  l’importation  ne  sont  pas  suspectes,  M.  J.  Guérin, 
a  cru  devoir  protester  hier  contre  cette  manière  de  faire,  et  a  demandé  la  réunion 
d’urgence  de  la  commission  pour  aviser.  Cette  demande  a  été  accueillie.  Nous  croyons 
savoir  qu’en  effet,  le  rapport  de  M.  Briquet  ne  satisfait  pas  la  commisssion  qui  ne 
reconnaît  dans  ce  travail  que  les  opinions  propres  du  rapporteur.  —  A.  L. 


CHIRURGIE. 


OBSERVATION  DE  LUXATION  Dü  PIED  EN  AVANT,  AVEC  QUELQUES  REMARQUES  SUR 
CETTE  ESPÈCE  DE  LUXATION; 

Par  le  docteur  Willemin,  inspecteur  adjoint  des  eaux  de  Vichy,  etc. 

Il  semble  à  peine  nécessaire  de  préciser  ce  que  l’on  doit  entendre  par  luxation  du 
pied;  cette  appellation  a  pourtant  donné  lieu  à  mainte  confusion.  Nous  croyons, 
avec  la  plupart  des  chirurgiens,  que  l’on  doit  désigner  sous  ce  nom  la  luxation  de 
l’astragale  sur  les  os  de  la  jambe,  l’astragale  ayant  conservé  ses-rapports  avec  les  os 
du  pied. 

Il  s’est  produit  un  nouveau  désaccord  sur  la  désignation  particulière  de  la  luxation 
selon  que  l’astragale  se  porte  en  avant  ou  en  arrière,  en  dedans  ou  en  dehors  de  la 
mortaise  formée  par  les  os  de  la  jambe;  c’est  ainsi  qu’A.  Cooper  et  Malgaigne 


amour  propre  se  révolte  et  notre  esprit  s’étonne  à  l’idée  d’une  parenté  quelconque  entre 
l’homme  caucasique  intelligent  et  le  gibbon,  le  gorille,  le  chimpanzé. 

Quoi!  non-seulement  vous  et  moi,  lecteur,  mais  avec  nous  les  plus  illustres  représentants 
de  l’humanité:  Racine,  Descartes,  Byron,  Newton,  nous  aurions  pour  aïeux  des  chimpanzés 
grimaçants  et  moins  encore,  car,  pas  plus  que  l’homme,  le  chimpanzé  ne  peut  avoir  été  créé 
d’emblée,  et  son  origine  doit  nécessairement  remonter  aux  formes  organisées  les  plus  simples, 
aux  plus  infimes  échelons  de  l’animalité.  Et  pourquoi  non  ?  qu’y  a-t-il  là  de  monstrueux  ou 
d’humiliant?  Si  l’homme  considéré  sous  certains  aspects  ne  manque  ni  de  grandeur  ni  de 
noblesse,  qu’il  est  humble  et  petit  sous  certains  autres!  Que  trouvons-nous  à  l’origine  de 
l’individu?  une  cellule  ovulaire  simple!  et  où  sont  ces  facultés  dont  nous  sommes  si  fiers 
chez  l’embryon,  le  fœtus,  le  nouveau-né?  L’animalité  est  la  base  nécessaire  de  la  spiritua¬ 
lité.  Que  deviendrait  l’ange  sans  la  bète?]  A  ^non  donc,  rien  d’impossible  que  l’homme 
descende  d’un  vertébré  simien  existant  ou  disparu.  Mais  rappelons  rapidement  ce  que  disent 
les  faits  et  quelles  sont  entre  l’homme  elle  singe  les  analogies  et  les  différences  anatomiques. 

Les  différences  les  plus  énormes  étant  du  domaine  psychologique,  c’est  dans  les  organes 
cérébraux  que  l’on  doit  surtout  constater  des  dissemblances  physiques.  Ce  qui  frappe  au 
premier  abord,  si  l’on  en  croit  un  observateur  dont  le  témoignage  est  d’autant  plüs  précieux, 
qu  11  a  vaillamment  défendu  l’idée  d’un  règne  humain,  c’est  une  remarquable  analogie  dans 
le  plan  fondamental.  «  Le  cerveau  plissé  de  l’homme  et  le  cerveau  lisse  du  ouistiti  se 
«  ressemblent  par  un  quadruple  caractère  :  un  lobe  olfactif  rudimentaire,  un  lobe  posté- 
«  rieur  couvrant  tout  le  cervelei,  une  scissure  de  Sylvius,  tout  à  fait  distincte  et  une  corne 
«  postérieure  du  ventricule.  On  ne  trouve  ces  caractères  réunis  que  chez  l’homme  et  les 
«  singes;  chez  tous  les  autres  animaux  le  cervelet  est  en  partie  découvert,  il  y  a  presque 


L’UNION  MÉDICALÈ. 


61 


appellent  luxation  en  arrière,  ce  que  Boyer,  M.  Nélaton  et  la  plupart  deà  auteurs 
nomment  luxation  en  avant.  Nous  avons  pris  la  dénomination  généralement  adoptée, 
et  désigné  comme  luxation  en  avant  le  déplacement  dans  lequel  la  poulie  articulaire 
de  l’astragale  se  trouve  chassée  au-devant  de  l’extrémité  inférieure  dû  tibia. 

Les  chirurgiens  sont  unanimes  pour  affirmer  la  grande  rareté  de  Cette  espèce  de 
luxation.  Boyer  n’en  a  point  vu,  et  «  les  auteurs,  à  sa  connaissance,  n’en  rapportent 
aucun  exemple  (1)  .  » 

Sur  les  39  observations  de  luxation  ^lus  ou  moins  compliquée  du  pied,  relatées 
par  A.  Cooper,  il  n’y  en  a  pas  une  de  déplacement  en  avant.  A.  Bérard  (2)  «  ne  fait 
que  signaler  celte  variété  de  luxation;  tous  lès  auteurs,  ajoutèM-il,  l’ont  indiquée 
comme  possible  ;  aucun  n’en  a,  jusqu’ici,  rapporté  d’observâtiOn.  » 

M.  Nélaton  (3)  a  observé  un  cas  de  luxation  du  pied  en  avant  chez  une  jeune 
femme  qui  avait  été  jetée  d’un  quatrième  étage;  il  existait  un  délabrement  consi¬ 
dérable  de  l’articulation;  le  bord  antérieur  de  la  mortaise  tibiale  avait  été  séparé 
de  l’os.  ' 

Malgaigne,  dans  son  savant  Traité  des  fractures  et  des  luxations  (4)’,  dit  que  cetlè 
espèce  de  luxation  est,  de  toutes,  la  plus  rare.  Il  rapporte,  outre  le  fait  de  M.  Né¬ 
laton,  un  cas  sommairement  indiqué  par  Delamotte  (5),  et  trois  cas  inentionnés  par 
Colles,  de  Dublin  (6),  par  Pirrie  et  par  R. -W.  Smith  (7). 

Dans  deux  au  moins  de  ces  observations,  les  violences  paraissent  avoir  été  consi¬ 
dérables;  dans  les  cas  de  Colles  et  de  Smith,  comme  dans  celui  de  M.  Nélaton,  il  y 

(1)  Traité  des  maladies  chirurgicales,  T  éA'ü.,  t.  IV,  p.  403. 

(2)  Dictionnaire  de  médecine, 

(5)  Pathologie  chirurgicale^  t.  Il,  p.  i78. 

(4)  Tome  II,  p.  1021. 

■  (5)  Traité  de  chirurgie,  1771,  t.  II,  p.  654.  —  Voici  le  passage  textuel.de  DelamoUe  «  Souvent  (les 
renoueurs)  sans  se  contenter  de  se  mettre  deux  à  le  tirer,  y  joignent  un  troisième  et  jusqu’à  un  qua¬ 
trième,  et  font  de  cette  simple  extension  , une  dislocation  compl.ette,  comme  je  le  vis  arriver  cgs  jours 
derniers  à  la  servante  d^tiri  bourgeois  de  Caën,  h  laquelle  le  pied  resta  hors  de  son  articulatidn  ordi¬ 
naire  et  s’avançait  dè  deux  travers  de' doigt  et  le  talon  à  proportion,' où  if  n’y  avait  que  la|  douleur  h 
laquelle  un  faux  pas,  manque  d’avoir  bien  placé  son  pied,  avait  donné  occasion.  » 

(6)  V.  Adams,  The  Cyclopœdia  ofAnat.  a.  Physiol,,  article  Ankle.  .  .. 

(7)  Pirrie,  cité  par  Smith  (DuUin  quaterly  Journal  of  med.  sc.,  mai  1852,  p.  465.) 


«  toujours»  même  dans  l’éléphant,  un.énorrae  lobe  oifaçll4’et>  àTexception  des  makis,  . aucun 
«  animal  n’a  la  scissure  de  Sylvius.  Il  y  a  donc  un.e  forme  cérébrale  spéciale  à  l’horarae  et 
«  aux  singes,  et  chez  tous  ces  êtrès  U  y  a  un  arrangement  général;  une  disposition  dont  le 
«  type  est  commun  à  tous  ces  êtres.  »  (GratLolet.) 

Notons  encore  que  chez  le  singe  comme  chez  rhomm.e  .jes  nerfs  optiques  s’épanouissent  ^ 
directement  dans  les  hémisphères.cérébraux,  tandis  que  dans  .les  autres  yertébrés,  ces  nerfs 
n’altèignent  ie  'cerveau.que  par  l’intermédiaire, des  tùbercules  quadrijumeaux.  (Graliolet,: 
iÎMf/,  anfArojt?.,  janvier  1865.)  ,,  .  .  -  . 

Ne  trouvant  point  de , différences  fondamentales,  .éclalanles.,.o.n  a  ,dû  se  rabattre  sur  les 
détails.  Richard  Owen  prétendit , que  seul  le  cerveau  humain  possédait  un  lobe  postérieur, 
u.ne  corne' postérîeurè  et  un  ergot  de  Morand,  toutes  assertions  généralement  reconnues, 
aujourd’hui  sans  fondement.  . 

Après  de  belles  et  consciencieuses  éludes  sur  le  cerveau  simien,  Gratiolel  crut  enfin  avoir 
trouvé  le  signe  distinctif,  élit  affirma  que  chez  l’homme,  eq  raison  du  développement  incom¬ 
plet  du  lobe  occipital,  les  plis  de  passage,  entre  les  lobes,  pariétaux  et  occipitaux  étaient 
toujours  superficiels,  tandis  que.  chez  les  singes,  un  opercule.,  r.és.u,rtant-  du  grand  volunie 
atteint  par  les  lobes  occipitaux  les  recouvrait  constamment.  Mais  lui-même  trouva  chez 
l’orang-putang  un  lobe  occipital  médiocre  et  un  operGqlç  incomplel  ne  recouvrant  pas  le  pli 
de  passage  supérieur;  puis  chez  un  singe  inférieur,  l’Aleles  Beelzebulb,  un  lobe  occipital 
“oysq»  pes  d’opercule  et  des  plis  de  passage  très-grands  et  superficiels.  Aujourd’hui  un  seul 
critéiîuni  anatomique  reste  debopt,  c’est  celpi  que  Graliolet  signala  dans  l’ordre  d’évolution, 
des  régious  cérébrales.  Les  circoiivolulions,  lemporo-sphépoïdales  apparaissent  les  premières 
dans  le  cerveau  du  singe,  tandis  que  chez'l’liomme  les  ci'rconvolii lions  frontales  se  dessinent 


52 


L’UNION  MÉDICALE. 


avait  eu  fracture  du  tibia.  Pirrie  seul  déclare  que,  chez  la  jeune  fille  qu’il  a  observée, 
les  deux  malléoles  étaient  sans  fracture. 

M.  Huguier  a  communiqué  à  la  Société  de  chirurgie,  en  1865  (l),  un  cas  de  luxation 
du  pied  en  avant,  qui  présente  la  plus  grande  analogie  avec  celui  que  j’ai  été  à  même 
d’observer.  Il  s’est  présenté  chez  un  ouvrier  de  34  ans,  employé  dans  une  gare  de 
chemin  de  fer  :  le  pied,  engagé  sous  l’une  de  ces  roues  horizontales  qui  servent  à 
changer  les  wagons  de  voie,  ne  put  suivre  le  mouvement  imprimé  à  la  jambe  par  l’un 
des  rayons  de  la  roue;  il  se  luxa  en  avant.  On  fut  tout  d’abord  frappé  de  l’allonge¬ 
ment  du  pied  et  de  l’effacement  du  talon  ;  la  face  dorsale  du  pied  présentait  O™, 02  en 
longueur  de  plus  que  celle  du  côté  sain;  la  forme  de  la  face  supérieure  de  l’astragale 

se  reconnaissait  à  la  vue  et  au  toucher .  Les  malléoles  étaient  parfaitement 

intactes.  Le  pied  était  légèrement  étendu  sur  la  jambe,  sans  déviation  de  la  pointe 
ni  rotation  autour  de  son  axe. 

M.  Demarquay  a  bien  voulu  me  communiquer  une  observation  recueillie  par  lui 
en  1861.  Un  individu  descendait  une  échelle;  arrivé  à  l’avant-dernier  échelon,  à 
80  centimètres  du  sol,  il  sauta  brusquement  à  bas.  Le  talon  du  pied  gauche  porta  le 
premier  sur  le  bord  d’un  soliveau.  Dans  ce  mouvement,  la  masse  du  corps  fut  rqjetée 
en  arrière,  et  l’individu  serait  tombé  sur  le  dos  s’il  ne  s’était  accroché  de  la  main 
droite  à  une  pièce  de  bois  et  si,  en  même  temps,  le  pied  droit  n’avait  servi  d’arc-bou¬ 
tant.  Le  talon  gauche  était  resté  arrêté  sur  le  bord  de  la  solive  par  des  clous,  tandis  que 
la  jambe  s’était  inclinée  en  arrière. M.  Demarquay  constata  la  saillie  en  avant  de  la  face 
supérieure  de  l’astragale;  en  outre,  le  pied  avait  exécuté  un  mouvement  de  rotation 
d’après  lequel  sa  face  plantaire  regardait  en  dedans,  tandis  que  le  bord  externe 
appuyait  sur  le  lit.  Le  tibia  touchait  le  tendon  d’Achille;  la  saillie  du  talon  avait  dis¬ 
paru;  les  malléoles  étaient  déplacées  en  arrière;  il  n’existait  aucune  fracture  du 
péroné. 

Voici  le  fait  que  j’ai  observé  : 


M”®  X...,  âgée  de  Z!x  ans,  de  tempérament  lymphatique,  d’un  assez  fort  embonpoint,  mèfé 
de  trois  enfants,  jouissant  d’une  bonne  santé,  fit,  le  9  février,  une  chute  de  plain-pied 
dans  sa  chambre.  Tenant  sous  son  bras  un  enfant  qui  s’agitait,  son  pied  gauche  glissa  sur 

(1)  Gazette  des  hôpitaux,  1855,  n°  118,  p.  469. 


d’abord.  {Bull,  anthrop.,  août  1859.)  Mais  notons  que  l’embryologie  n’a  guère  été  étudiée 
que  dans  la  race  blanche.  L’évolution  est  elle  identiquement  la  même  chez  les  races  infé¬ 
rieures?  Il  est  permis  d’en  douter,  et  c’est  encore  dans  les  beaux  travaux  de  Gratiolet  que 
nous  trouverons  des  motifs  de  doute.  Ne  nous  a-t-il  pas  appris  que  la  solidification  des 
sutures  crâniennes  si  intimement  liée  à  l’évolution  cérébrale  s’elfectuait  d’arrière  en  avant 
chez  le  blanc  d’avant  en  arrière  chez  le  nègre  ?  ' 

Cependant,  il  y  a  entre  le  cerveau  caucasique  bien  développé  et  le  cerveau  simien,  d’impor¬ 
tantes  différences  de  forme.  Chez  le  blanc  intelligent,  les  régions  nobles  du  cerveau,  les 
lobes  frontaux,  trône  de  l’intelligence,  s’épanouissent  largement  en  repoussant  de  tous  côtés 
la  voûte  frontale.  Chez  le  singe,  au  contraire,  c’est  la  région  bestiale,  l’occiput  qui  domine, 
tandis  que  les  lobes  frontaux,  très-réduits,  ne  recouvrent  plus  qu’une  partie  de  la  voûte  orbi¬ 
taire.  Le  frontal,  moulé  sur  les  lobes  antérieurs,  est  petit  et  se  termine  supérieurement  par 
un  angle  aigu  au  lieu  d’un  bord  semi-circulaire;  des  arcades  orbitaires  saillantes  coïncident 
généralement  avec  des  sinus  frontaux  considérables  en  rapport  avec  la  brutale  puissance  des 
muscles  et  l’énergie  respiratoire.  Cependant  les  sinus  frontaux  manqueraient  chez  le  gorille 
(Vogt)  ;  à  la  face  interne  du  crâne  on  remarque  de  profondes  gouttières  correspondant, 
comme  cela  arrive  chez  les  crânes  d’idiots  humains,  à  des  circonvolutions  rares  et  pauvres. 
Nous  noterons  ici  que  la  richesse^  des  circonvolutions  n’est  pas  seulement  en  rapport 
avec  l’intelligence,  mais  qu’elle  paraît  aussi  proportionnelle  à  la  taille.  {Bull,  anthrop., 
Dareste,  16  janvier  1862.) 

D’énormes  fosses  temporales  viennent  encore,  en  refoulant  la  paroi  crânienne,  empiéter 
sur  le  volume  cérébral  et  rejeter  en  arrière  le  trou  auditif.  De  même,  le  trou  occipital  rétro¬ 
grade  parfois  jusqu’à  la  limite  de  la  face  crânienne  inférieure.  ‘ 


L’UNION  MÉDICALE. 


53 


le  parquet,  el  M”*  X...  tomba  à  la  renverse  sur  le  côté  gauche;  elle  rapporte  que,  dans  ce 
mouvement,  le  pied  droit,  qui  avait  un  instant  quitté  le  sol,  le  frappa  violemment  par 
le  talon  ;  elle  y  éprouva  sur-le-champ  une  très-vive  douleur. 

Me  trouvant  dans  un  appartement  voisin,  je  fus  appelé  et  me  rendis  aussitôt  auprès  de 
cette  dame,  que  je  trouvai  couchée  par  terre,  sur  le  dos,  dans  un  état  voisin  de  la  syncope  ; 
voici  ce  que  je  constatai  : 

Le  pied  était  dans  l’extension,  sans  déviation  latérale  aucune;  au  cou-de-pied,  immédiate¬ 
ment  au-dessous  de  l’extrémité  du  tibia,  on  voyait  une  saillie  arrondie  de  2  à  3  centimètres 
de  hauteur  et  autant  de  largeur,  qu’il  fut  aisé  de  reconnaître  pour  la  poulie  de  l’astragale. 
Sous  les  téguments  très-minces,  le  doigt  sentait  parfaitement  la  forme  de  la  surface  articu¬ 
laire  de  l’os  déplacé.  Le  dos  du  pied  était  manifestement  allongé;  la  distance  du  talon  aux 
malléoles  raccourcie  en  proportion;  tout  mouvement  du  pied  impossible.  Il  y  avait  évidem¬ 
ment  luxation  du  pied  en  avant.  Je  saisis  fortement  le  pied,  l’attirai  en  bas,  pendant  que, 
de  l’autre  main,  je  maintenais  l’extrémité  inférieure  de  la  jambe;  puis  je  fis  faire  au  pied  un 
mouvement  de  flexion  en  même  temps  que  j’essayai  de  le  ramener  d’avant  en  arrière  ;  la 
réduction  s’opéra  sans  effort,  avec  un  craquement  tout  à  fait  semblable  à  celui  que  donne, 
dans  une  luxation  de  l’épaule,  la  tête  de  l’humérus  lorsqu’elle  rentre  dans  la  cavité  glé- 
noïde.  Immédiatement,  la  déformation  cessa  et  le  pied  put  remuer  librement. 

Le  sujet  de  cette  observation  présente  une  particularité  remarquable  :  M“'  X...,  à  l’àge 
de  16  ou  17  ans,  se  foula  le  poignet  gauche,  et,  depuis  cette  époque,  il  lui  arrive,  de  temps 
à  autre,  lorsqu’elle  fléchit  la  main,  d’éprouver  une  douleur  subite  dans  le  poignet,  avec 
engourdissement  et  difficulté  à  remuer  les  doigts.  A  la  suite  de  mouvements  qu’elle  fait 
exécuter  à  sa  main,  cette  gêne  disparaît  en  un  moment  aussi  rapidement  qu’elle  s’était  pro¬ 
duite. 

Depuis  assez  longtemps,  il  arrivait  aussi  assez  fréquemment  è  cette  dame,  en  marchant 
sur  un  sol  inégal,  que  son  pied  droit  tournait  en  dehors  ;  la  douleur  subite  qu’elle  y  res¬ 
sentait  se  dissipait  promptement. 

Il  y  a  trois  ans,  étant  à  la  campagne,  en  sautant  par-dessus  une  petite  clôture,  le  talon  y 
resta  accroché,  et  M"®  X...  tomba  en  avant  de  tout  son  poids  sur  la  paume  de  la  main 
gauche;  j’étais  auprès  d’elle.  Elle  accusa  une  vive  douleur  au  coude;  l’avant-bras  était  dans 
là  demi-flexion;  au  pli  du  bras,  il  existait  une  saillie  osseuse;  en  arrière,  l’olécrâne  était 
remonté  à  plusieurs  centimètres  au-dessus  des  tubérosités  humérales.  La  réduction  de  celte 
luxation,  à  laquelle  je  procédai  immédiatement,  fut  facile,  et  la  malade  guérit  rapidement. 
Il  n’en  fut  pas  de  même  pour  ce  nouvel  accident. 


De  nombreuses  différences  de  détail  s’observent  surtout  l’organisme  comme  sur  le  cerveau 
et  le  crâne.  La  principale  différence  faciale  porte  sur  les  mâchoires,  qui,  fortement  saillantes 
chez  le  singe,  forment  un  museau  plus  ou  moins  rudimentaire.  Ainsi  l’angle  facial,  qui  chez 
l’homme  varie  entre  69°  el  85”,  est  de  30°  à  35°  chez  le  chimpanzé  et  l’orang.  Enfin  un  os 
intermaxillaire  supporte  les  dents  incisives.  Une  remarque  générale  importante  pour  l’étude 
des  races  humaines,  c’est  que,  en  général,  le  degré  de  prognathisme  est  en  rapport  avec  le 
peu  de  développement  des  lobes  frontaux  d’une  part  et  la  saillie  de  l’occiput  de  l’autre. 

En  comparant  organe  à  organe  chez  l’homme  et  le  singe,  on  peut  facilement  noter  chez  ce 
demie!  un  grand  nombre  de  dissemblances  moins  importantes  sur  lesquelles  je  ne  veux  pas 
m’appesantir.  C’est  une  main  plus  grossière,  plus  imparfaite,  ce  qui  tient  peut-être  au 
genre  de  vie;  une  colonne  vertébrale  peu  ou  point  courbée;  des  os  iliaques  longs,  étroits, 
se  redressant  le  long  du  sacrum;  un  petit  bassin  dont  la  cavité  longue  et  étroite  est  en 
rapport  avec  le  crâne  étroit  et  allongé  qui  doit  la  parcourir;  les  os  des  membres  ont  des 
dimensions  relatives  différentes  ;  l’humérus  simien  est  extrêmement  long,  plus  long  parfois 
que  le  fémur;  le  rapport  du  radius  à  l’humérus,  qui  est  en  moyenne  chez  l’homme  blanc  de 
75,5,  est  de  90,8  chez  le  chimpanzé. 

J’ai  gardé  pour  la  fin  la  différence  la  plus  capitale,  celle  qui  doit  surtout  faire  hésiter  à 
établir  un  lien  quelconque  de  parenté  entre  le  singe  et  l’homme,  c’est  celle  des  volumes 
cérébraux.  Quelle  énorme  distance  entre  le  petit  cerveau  du  gorille  (567  grammes  au  plus 
d'après  Huxley)  et  le  puissant  cerveau  du  blanc  dit  Indo-Germain  (1,300  à  1,500  grammes 
en  moyenne)! 

Si  tous  ces  signes  distinctifs  se  retrouvaient  toujours  et  partout,  chez  toutes  les  races 
humaines,  chez  tous  les  hommes  individuellement  considérés,  nous  serions  peut-être  en  droit 


54 


L’UNIOIN  MitDICÂLE. 


J’avais  appliqué  des  compresses  d’eau  froide  mêlée  de  teinture  d’arnica  et  d  alcool  cam¬ 
phré;  il  survint  néanmoins  une  tuméfaction  très-vive  autour  de  l’arliculatiom 

Mon  savant  confrère,  M.  le  professeur  Bach,  qui  voulut  bien  m’aider  de  ses  conseils,  fut 
d’avis  que  l’on  pouvait  essayer  je  massage.  Trois  heures,  après  l’accident,  des  frictions  furent 
exécutées,  une  demi-heure  durant,  particulièrement  à  la  partie  externe  du  cou-de-pied,  en 
remontant  le  long  du  péroné  :  elles  furent  très-douloureuses.  Une  deuxième  séance  de  trois 
quarts  d’heure  eut  lieu  trois  heures  plus  tard;  celte  fois,  l’opération  porta  surtout  sur  la 
partie  interne  de  l’articulation,  qui  était,  comme  le  côté  externe,  le  siège  d’un  gonflement 
avec  ecchymose  considérable;  les  frictions  ne  cessèrent,  jusqu’au  bout,  de  déterminer  de 
très-vives  douleurs:  aussi  ne  furent-elles  pas  renouvelées. 

Le  lendemain,  la  jambe,  qu’on  avait  enlodrée  d’un  cataplasme  arrosé  d’extrait  dè  Saturne, 
était  tuméfiée  tout  énlière;  l’ecchymose  s’était  étendue  jusqu’au  pli  du  jarret;  la  douleur 
était  vive.  —  Lè  membre  fut  placé  dans  un  appareil  à  fractures;  les  bandes  de  Scultet  furent 
trempées  dans  de  Peau  froide,  additionnée  de  teinture  d’arnica  et  d’alcool  camphré,  et  l’ar¬ 
rosement  fut  fréquemment  pratiqué.  Des  vessies  de  glace,  reposant  sur  le  bas  de  la  jambe, 
étaient  fixées  au  cerceau  qui  la  protégeait. 

La  tuméfaction  persista  les  jours  suivants  avec  l’endolorissement  de  toute  la  partie  infé¬ 
rieure  du  membre.  La  malade  avait  de  longues  insomnies  et  une  grande  agitation  ;  elle  était 
pourtant  sans  fièvre  ;  on  continua  è  la  nourrir  modérément.  Même  traitement  local. 

Le  sixième  jour,  des  douleurs  sé  firent  sentir  au  milieu  de  la  jambe,  tant  à  la  face  anté¬ 
rieure  du  tibia  que  dans  la  masse  musculaire  externe;  la  jdus  légère  pression,  soit  en 
dedans,  soit  en  dehors,  était  très-douloureuse  ;  elle  lfétait  également  au  pourtour  des  deux 
malléoles.  Le  pouls  s’éleva;  il  avait  été  faible  jusque-là,  à  76-80;  sans  augmenter  sensible¬ 
ment  dé  fréquence,  il  devint  vif,  tendu,  la  peau  chaude.  Néanmoins,  les  points  douloureux, 
où  l’on  craignait  qu’il  ne  se  développât  de  Pinflammalioii,  n’étaient  le  siège  ni  de  rougeur, 
ni  d’une  tuméfaction  plus  grande.  —  On  remplaça  les  compresses  froides  par  de  larges  cata¬ 
plasmes  arrosés  d’extrait  de  saturne. 

La  fièvre  tomba  dès  le  lendemain,  et  les  douleurs  diminuèrent  peu  à  peu,  ainsi  que  le 
gonflement  de  tout  le  membre.  Dès  le  dixième  jour,  les  cataplasmes  furent  abandonnés 
pour  les  compresses  d’eau  blanche  fixées  par  un  bandage  roulé. 

J’avais  senti,  à  différentes  reprises,  en  soulevant  le  pied  et  qn  embrassant  le  talon  dans  le 
creux  de  ma  main,  un  craquement  sec,  qui  paraissait,  se  produii-e  dans  l’articplaMon  tibio- 
tarsienne  ;  il  ne  ressemblait  pourlanl  point  à  la  crépitation  déterminée,  par  le  frottement,  des 
deux  bouts  d’un  os  fracturé. 

M.  Sédillot,  qui  vit  la  malade  le  onzième  jour  de  l’accident,  et  qui  perçut  cq  craquement. 


de  considérer  le  singe  et  l’hommecomme  des  êtres  nullement  parents,  nullement  comparables. 
Ne  voyant  aucun  trait  d’union  entre  la  bestialité  et  l’intelligence,  entre  la  brute  et  l’homme, 
nous  pourrions  soutenir  qu’il  n’en  exista  jamais.  Mais  il  y  a  des.  transitions  qui,  tout  en  ne 
comblant  pas  complétemeul  l’intervalle,  l’amoindrjissenl  cependant  beaucoup.  D’abord  chez 
la  race  blanche-il  y  a„.relativemeal  au  volume,  aux  formes  du. cerveau,  du,  crâne,  de  la  face, 
à  la  dhBenqion  des  membres,  des  différences  individuelles  assez  étendues.  Le.  oerveau  de 
Cuvier  pesait  1^829  g,r,  96;:  celui  de  Byron,  i,807  gr,;  celui  de  Cromwell  aurait  pesé 
2,231  gr.  ;  les  oscillations  en  moins  sont. to,nt  aussi,  eonsidérables.et  le  poids  du  cerveau,  peut 
descendre,  sans  entraîner  l’idiotie,  à  l,0â9  gr.  pour  l’homme  et.,  907  gr.  pour  la  femme. 
(Broca,.21  mars  1861,  Bull,  anthrop.)  Le  poids  de  900  gr,  indiquerait  la  limite  extrême*, 
entre  l’idiotie  et.  j’inlelligence  â  peu  près  normale.  Comparez,  ce  cerveau  confinant  à  l’idio¬ 
tie  au  magnifique,. développement  cérébral  de- Cuvier,  vous  aurez  pour  rapport  environ 
0,50,  tandis  que  le  rapport  du  cerveau  chez  le  gorille  et  du  cerveau  humain  le  plus  neUt 
s’élève  encore  à  0,63, 

Quant  aux  formes  crâniennes,  elles  rappellent  assez  souvent  les  formes  simiennes  même 
chez  le  blanc.  Ne  rencontrons-nous  pas  des  hommes  chez  qui  un  front  étroit,  bas  fuyant, 
coïncide  avec  un  prognathisme  plus  ou  moins  accusé,  des  pommettes  saillantes’  un  nez 
épaté-,  etc.  ?  Certes,. en  général,,  la  face  de  l’homme  blanc,  diffère  extrêmement  de  la  face 
simienne,  et,  à  ne  considérer  que  les  beaux  types  caucasiques,  la  différence  est  énorme  mais 
comment  ne  tenir  compte  que  des  moyennes  quand  on  cherche  des  degrés  de  transition? 
C  est  ici  surtout  que  la  vérité  est  dans  les  nuances. 

cependant  quelque  dégradé  que  soit  le  type  blanc  à  peu  près  normal,  il  diffère  toujours 
consKférahlement  du,  type  simien;  mais  faisons  entrer  en  ligne  de  compte  les  idiots  auxquels, 


L’UISION  MÉDICALE. 


â5 


hésita  d’abord  à  se  prononcer  sur  sa  nature.  Cependant,  il  n’y  avait  aucune  déviation  du 
pied  en  dehors;  la  pression  était  douloureuse  tout  le  long  delà  moitié  inférieure  du  péroné; 
mais  la  douleur  se  faisait  sentir  exclusivement  dans  les  points  comprimés  et  ne  se  trans¬ 
mettait  pas  au  voisinage  dé  l’articulation.  Les  jours  suivants,  le  gonflement  de  la  jambe 
ayant  presque  complètement  cessé,  il  fut  plus  aisé  de  suivre  l’os  jusqu’à  la  malléole  et  de  se 
convaincre  de  son  intégrité.  Le  craquement  continua  à  se  produire  dans  l’articulation,  sous 
l’influence  de  légers  mouvements  du  pied,  assez  sec,  mais  non  rude. 

Notre  honoré  maître  avait  conseillé  l’emploi  d’uné  solution  de  sel  ammoniacal  avec  cya¬ 
nure  de  potassium  (1  gr.  par  titre);  mais,  à  la  suite  des  mouvements  imprimés  au  pied,  il 
se  développa  dans  la  jambe  des  spasmes,  des  contractions  musculaires,  qui  firent  porter 
plusieurs  fois  le  pied  hors  du  cerceau  jusqu’à  la  hauteur  du  genou  gauche,  tandis  que, 
depuis  l’accident,  la  malade  n’avait  pas  essayé  le  plus  léger  déplacement  de  la  jambe  droite. 

On  reprit  les  fomentations  à  l’eau  blanche.  La  malade  eut  encore  de  fréquentes  insomnies, 
une  agitation  et  une  impressionnabilité  nerveuse  inaccoutumées.  Ses  digestions  étaient 
pénibles.  A  deux  reprises,  on  lui  fit  boire  un  peu  d’eau  de  Friedrichshall. 

Le  treizième  jour,  la  menstruation  se  déclara  en  avance  de  deux  jours. 

Le  quatorzième,  la  malade  se  leva,  ou  plutôt  on  la  transporta  sur  un  canapé,  non  sans 
une  grande  fatigue  pour  elle. 

Enfin,  le  dix-septième  jour,  la  tuméfaction  avait  presque  entièrement  cédé  ;  elle  persistait 
seulement  avec  une  vive  sensibilité,  et  une  ecchymose  rouge-brun  au-dessous  des  malléoles; 
une  ecchymose  jaunâtre  occupait  encore  la  presque  totalité  de  la  jambe.  M.  Bach  fut  d’avis 
que  l’on  pouvait  appliquer  un  bandage  inamovible.  Le  pied  et  le  bas  de  la  jambe  furent 
entourés  d’une  couche  assez  épaisse  de  coton  cardé,  puis  de  deux  bandes  mouillées  dans 
ùrte  solution  de  dextrine,  entre  les  tours  desquelles  on  inséra  de  petites  plaques  de  carton 
flexible,  imbibé  lui-iiiême  de  dextrine.  Ce  bandage  fut  parfaitement  supporté. 

Le  3  mars  (vingt-troisième  jour),  l’appareil  fut  levé.  Depuis  deux  jours,  la  malade  se  plai¬ 
gnait  de  douleurs  assez  vives  dans  les  malléoles;, elle  en  éprouvait  également,  il  est  vrai, 
dans  le  coude  gauche,  siège  de  l’ancienne  luxation,  sous  l’influence  d’un  temps  humide. 

J’avais  perçu  à  travers  la' bottine  dextrinée,  très-solide,  le  craquement  ou  plutôt  le  bruit 
de  frottement  articulaire  mentionné  plus  haut.  Quand  le  pied  fut  mis  hors  de  l’appareil,  la 
tuméfaction  persistait  autour  dé  l’articulation;  elle  était  surtout  prononcée  et  accompagnée 
d’une  sensibilité  vive  au-dessous  de  la  malléole  externe,  dont  le  relief  n’était  point  accusé 
comme  au  pied  gauche.  Cependant,  il  n’existait  aucune  solution  apparente  de  continuité; 
en  mesurant  de  la  pointe  de  la  malléole  à  l’angle  supérieur  de  la  rotule,  les  deux  jambes 
étant  symétriquement  placées  l’une  à  côté  d'e  l’autre,  on  trouvait  la  distance  égale  des  deux 


malgré  leur  développement  imparfait,  on  ne  peut  dénier  lè  caractère  humain,  et  toute  grande 
différence  s’évanouit. 

Selon  M.  Huxley,  le  gorille  a  un  cerveau  de  567  gr.  ;  or,  un  cerveau  d’idiot  présenté  à  la 
Société  anthropologique  de  Londres  par  le  docteur  Gore  ne  pesait  que  283  gr.  75.  En  outre, 
et  comme  pour  compléter  la  ressemblance,  c’est  sur  la  région  intellectuelle,  sur  les  lobes 
frontaux,  que  frappe  surtout  l’arrêt  de  développement.  Le  cerveau  paraît  s’être  arrêté  à  ce 
point  de  son  développement  où  le  cerveau  foetal  a  encore  moins  de  plis  cérébraux  et  de  sillons 
que  le  cerveau  simien.  Quoique  relativement  beaucoup  plus  complets,  les  lobes  occipitaux  ne 
recouvrent  qu’assez  imparfaitement  le  cervelet  dont  le  développement  paraît  à  peu  près  nor¬ 
mal.  Les  circonvolutions,  d’une  extrême  simplicité,  se  moulent  fortement  sur  la  face  interne 
du  crâne  en  soulevant  la  dure-mère.  Les  cas  d’arrêt  de  développement  doivent-ils  être  tou¬ 
jours  considérés  comme  pathologiques?  ou  faut-il  y  voir  de  ces  jeux  d’atavisme  qui  repro¬ 
duisent  de  loin  en  loin  et  plus  ou  moins  parfaitement  un  type  ancien  disparu? 

Mais,  même  en  admettant  que  les  cas  d’arrêt  de  développement  sont  des  anomalies  nulle¬ 
ment  comparables  aux  typés  complets,  on  ne  peut,  du  moins,  écarter  pour  cette  raison  les 
races  humaines  inférieures,  parfaitement  normales  et,  qui  sans  combler  à  beaucoup  près 
l’intervalle  entre  l’homme  et  le  singe,  se  rapprochent  cependant  beaucoup  du  type  simien. 
Chez  le.  nègre  océanien,  la  forme  du  crâne  et  de  la  face  rappelle  infiniment  les  formes 
simiennes:  c’est  un  frontal  bas  et  étroit,  un  occiput  voluminieux  et  allongé,  des  mâchoires 
prognathes,  un  trou  occipital  très-notablement  postérieur,  un  trou  auditif  plus  en  arrière 
aussi  que  chez  le  blanc.  Un  menton  fuyant,  etc.  Mêmes  analogies  dans  le  reste  du  squelette; 
ainsi  le  rapport  du  radius  à  l’humérus  est  chez  le  nègre  de  79,i0.  (Broca,  Bull,  anthrop.^ 
3  avril  1862.)  Quel  que  soit  le  développement  des  muscles,  la  stature  est  ordinairement  plus 


56 


L’UNION  MÉDICALE, 


côtés.  Le  pied  avait  la  direction  normale.  Mais  il  présentait  une  mobilité  très-grande  quand 
on  lui  imprimait  des  mouvements  de  rotation  d’un  côté  à  l’autre.  On  appliqua  une  nouvelle 
bottine  après  avoir  entouré  le  pied,  comme  la  première  fois,  de  coton  cardé.  Seulement, 
l’amidon  remplaça  la  dexlrine,  et  le  bandage  fut  continué  jusqu’au-dessus  du  milieu  de  la 
jambe.  .  ,  •  .  i 

Le  9  mars  (vingt-neuvième  jour),  l’appareil  est  enlevé,  La  tuméfaction  n  existe  plus  guère 
qu’au-dessous  de  la  malléole  externe,  où  la  peau  présente  une  teinte  rouge  sombre;  la 
pression  y  est  toujours  douloureuse.  La  mobilité  excessive  du  pied  a  disparu,  et  les  mouve¬ 
ments  qu’on  lui  imprime  ne  déterminent  plus  le  bruit  de  frolleraent  que  j’ai  indiqué  plus 
haut.  En  mesurant  la  distance  intermalléolaire,  avec  Xin  compas  dont  les  deux  pointes 
appuient  exactement  sur  les  deux  malléoles,  on  trouve  0'“,006  de  plus  pour  le  côté  droit, 
qu’à  gauche,  fait  qui  semble  confirmer  l’opinion  de  M.  Bacli,  d’après  laquelle  il  y  aurait 
eu  écartement  des  deux  os  de  la  jambe.  La  malade  peut  faire  exécuter  à  son  pied  de  légers 
mouvements  de  flexion.  La  santé  générale  est  bonne.  , 

Le  pied  ayant  été  pareillement  entouré  de  coton  cardé,  on  place  un  nouvel  appareil 
amidonné  formé  de  bandes  et  de  pièces  de  carton  plus  solidement  serrées  que  les  précé¬ 
dentes,  et  l’on  réapplique  pendant  deux  jours  les  attelles  latérales  avec  les  coussinets,  de 
manière  à  exercer  une  compression  sur  les  deux  malléoles.  L’appareil  est  bien  supporté. 

Les  jours  suivants,  la  malade  commence  à  marcher  à  l’aide  de  béquilles;  peu  à  peu,  elle 
pose  le  pied  gauche,  qu’elle  tenait  d’abord  soulevé.  A  partir  du  26,  elle  marche  dans  sa 
chambre  sans  soutien. 

Le  30  mars  (cinquantième  jour),  on  enlève  l’appareil.  Le  pied  a  sa  direction  normale;  il 
n’y  a  aucune  déformation  ;  les  deux  malléoles  ont  la  forme  de  celles  du  côté  opposé.  Au- 
dessous  de  la  malléole  externe  persiste  une  tuméfaction  assez  considérable,  avec  résistance 
des  tissus.  On  constate,  à  l’aide  du  compas  d’épaisseur,  la  même  différence  de  0“,006  de 
largeur  en  plus  pour  la  distance  intermalléolaire  du  côté  droit.  Les  mouvements  laté¬ 
raux  du  pied  sont  assez  libres;  ceux  de  flexion  sont  très-bornés  et  sensibles.  (Frictions  matin 
et  soir,  avec  de  l’alcool  ou  de  l’huile  camphrés  ;  le  pied  est  entouré  de  compresses  et  d’une 
bande.) 

Le  U  avril,  on  y  applique  une  chaussette  en  caoutchouc-,  et,  le  6,  la  malade  fait  pour  la 
première  fois,  hors  de  chez  elle,  une  marche  d’environ  ZiOO  pas. 

Le  9,  il  se  déclare  du  gonflement,  de  la  douleur  et  une  rougeur  érysipélateuse.  Ces  acci¬ 
dents  sont  rapidement  combattus  au  moyen  de  compresses  trempées  dans  une  solution  de 
sulfate  de  fer  ;  la  progression  dans  la  chambre  n’est  plus  permise  qu’à  l’aide  de  béquilles. 

Le  18,  la  malade  part  pour  la  campagne,  où  elle  fait  avec  peine  un  peu  de  mouvement. 

petite.  Les  pesées  cérébrales  comparatives  montrent  aussi  des  différences  considérables.  Le 
poids  moyen  du  cerveau  chez  le  nègre  océanien  oscille  entre  1,228  gr.  et  1,250  gr.,  et  nous 
ne  connaissons  pas  la  limite  inférieure,  celle  qui  louche  à  l’Idiolie. 

La  main  du  nègre  rappelle  quelque  peu  la  main  simienne.  Chez  certaines  peuplades  austra¬ 
liennes,  la  membrane  clignotante  ne  serait  pas  moins  grande  que  chez  le  singe;  une  peu¬ 
plade  des  lies  Kouriles,  au  Japon,  aurait  le  corps  entièrement  velu. 

Si  l’on  compare'  entre  eux  les  cerveaux  des  nouveau-nés  dans  les  différentes  races 
humaines  et  en  même  temps  ceux  des  nouveau-nés  simiens,  les  différences  s’atténuent  con¬ 
sidérablement.  Ainsi,  tous  les  cerveaux  de  nouveau-nés,  à  quelque  race  qu’ils  appartiennent, 
sont  sensiblement  identiques.  Tousontune  dolichocéphalie  occipitale  prononcée;  formeinfé- 
Tieure  qui  persiste  toute  la  vie  chez  le  nègre  des  deux  sexes  et  souvent  chez  la  femme 
blanche.  Chez  les  Mongols,  les  Américains,  les  insulaires  du  grand  Océan,  le  crâne  s’élargit 
bientôt  latéralement  pour  devenir  et  rester  brachycéphale.  Chez  le  blanc,  le  crâne,  d’abord 
dolichocéphale  par  l’occiput  et  de  forme  ovale  à  grosse  extrémité  postérieure,  s’allonge 
souvent  ou  du  moins  s  élargit  toujours  dans  la  région  frontale;  il  devient  elliptique  et  si, 
après  cette  modification,  il  est  encore  dolichocéphale,  c’est  d’une  dolichocéphalie  frontale. 
Chez  lui,  la  suture  fronto-pariétale  forme  un  angle  très-accusé  avec  la  ligne  faciale,  tandis 
que  chez  l’Australien,  elle  lui  est  à  peu  près  parallèle.  {Bull,  anthrop.,  18  avril  1861  Gra- 
liolet).  Un  crâne  d’enfant  néo-calédonien  de  8  à  9  ans,  offert  à  la  Société  anthropologique, 
par  M.  Pénard,  ne  différait  pas  d’un  crâne  caucasique  de  même  âge.  De  même  le'crâne 
simien  diffère  d’autant  moins  du  crâne  humain  que  le  sujet  est  plus  jeune.  C’est  à  l’âee  de 
la  puberté  chez  l’homme,  à  l’époque  de  la  seconde  dentitimi  chez  le  singe  que  les  difféilSces 
anatomiques  et  psychologiques  s’accentuent.  Dans  l’enfance,  les  individus  de  toutes  les  races 


lyUNlOJN  MEDICALE. 


67 


Durant  une  quinzaine  de  jours,  elle  reçoit  journellement  sur  le  pied  une  douche  d’eau  froide 
en  arrosoir,  et  les  frictions  sont  continuées  matin  et  soir,  soit  avec  de  l’alcool  camphré,  soit 
avec  de  l’eau  de  Cologne.  Le  pied  reste  tuméfié  et  sensible  surtout  an  voisinage  des  mal¬ 
léoles,  et  particulièrement  de  la  malléole  externe. 

Le  5  mai,  la  circonférence  est  de  0'“,02  au  moins  plus  grande  du  côté  droit;  la  distance 
intermalléolaire  offre  toujours  la  différence  de  0“,006  en  plus;  la  pression  qui  tend  à  rap¬ 
procher  les  deux  malléoles  est  très-douloureuse;  en  l’exerçant,  on  fait  manifestement  mou¬ 
voir  toute  l’extrémité  inférieure  du  péroné. 

Le  6,  application  d’un  nouveau  bandage  amidonné  (qu’on  entoure  provisoirement  d’at¬ 
telles);  des  bandes  de  carton  flexible  sont  collées  autour  de  l’articulation,  entre  les  tours  de 
bande.  t 

Le .8,  M.  Bach  fend  celte  bottine  par  devant;  il  en  détache  .une  lanière,  et  glisse  sous 
la  fente  une  petite  plaque  semblable  de  carton  amidonné;  un  lacs  en  8  de  chiffre  sert  à  réap¬ 
pliquer  exactement  ce  moule.  Il  fut  porté  pendant  trois  mois. 

Le  13  mai,  la  malade  était  partie  pour  Vichy,  où  elle  voulut  accompagner  sa  famille;  elle 
y  prit  successivement  une  quarantaine  de  puissantes  douches  d’eau  froide  en  arrosoir  sur  lé 
pied  ;  elle  fit  chaque  jour  des  frictions  avec  le  baume  Nerval.  Elle  continua  à  se  servir  de 
ses  béquilles,  de  l’une  d’elles  au  moins,  jusque  dans  le  courant  du  mois  d’août,  époque  où 
elle  quitta  aussi  sa  bottine  amidonnée. 

Pendant  tout  le  mois  de  septembre,  elle  fut  soumise  une  ou  deux  fois  par  jour  à  un  mas¬ 
sage  vigoureux  de  la  jambe  et  du  pied.  A  la  suite  de  ces  séances,  le  gonflement  persistant 
cédait  et  les  mouvements  du  pied  étaient  plus  libres.  Ce  n’est  qu’alors  qu’elle  commença 
à  faire,  toujours  avec  peine,  des  marches  peu  prolongées. 

Aujourd’hui,  9  décembre,  après  dix  mois  révolus,  la  circonférence  du  bas  de  la  jambe, 
prise  au  lit  le  malin,  mesure  toujours  0“,02,  et  l’espace  intermalléolaire  0'",006  de  plus  que 
du  côté  gauche;  il  n’existe  d’ailleurs  point  de  déviation  du  pied,  point  de  déformation  de 
l’arliculation.  Quand  M”'  X...  fait  un  mouvement  d’adduction  du  pied,  elle  ressent  de  la 
douleur  au-dessous  de  la  malléole  externe;  elle  en  éprouve  de  même  en  fléchissant  le  pied 
sur  la  jambe  ;  aussi,  pour  descendre  un  escalier,  porte- t-elle,  à  chaque  marche,  le  pied  droit 
seul  en  avant.  Sur  un  sol  uni,  elle  marche  sans  claudication. 

(La  fin  a  un  prochain  numéro.) 


diffèrent  peu.  L’intelligence  andamène  et  l’intelligence  européenne  voyagent  de  conserve 
jusqu’à  l’adolescence;  à  ce  moment  la  première  s’immobilise  à  jamais,  l’autre  grandit  et  se 
développe  jusqu’à  l’âge  adulte. 

,.On  le  voit,  les  points  de  rapprochement,  de  coptacl,  les  nuances  ne  manquent  pas.  Le  singe 
est-il  un  homme  qui  ne  se  développe  pas  et  l’homme  un  singe  qui  se  développe?  Que  le 
lecteur  décide  s’il  l’ose.  Que  tous  ces  faits  soient  encore  insuffisants  pour  baser  une  convic¬ 
tion,  cela  est  incontestable,  mais  il  ne  l’est  pas  moins  que,  par  toute  l’Europe,  ils  ont  donné 
naissance  à  des'conjeclures  que  nombre  de  savants  impartiaux  n’ont  pas  cru  devoir  dédai¬ 
gner.  En  résumant  le  dossier  de  cet  intéressant  procès,  j’avais  surtout  pour  but  d’énumérer 
en  les  mettant  en  relief  les  caractères  anatomiques  indiquant  chez  l’homme  l’infériorité,  un 
degré  plus  ou  moins  accusé  d’animalité.  Ces  caractères  se  retrouvent-ils  chez  l’homme 
primitif  ou  du  moins  sur  les  débris  humains  les  plus  anciens  qu’il. nous  ait  été  donné  d’étu¬ 
dier?  c’est  ce  que  je  vais  tâcher  de  déterminer. 

(La  suite  a  un  prochain  numéro.)  D'  Letourneau. 


— ■  Par  décret  rendu  sur  la  proposition  du  ministre  de  l’intérieur,  M.  le  docteur  Vidait, 
ancien  chirurgien  militaire,  fondateur  et  directeur  de  l’établissement  hydrothérapique  de 
Divonne  (Ain),  est  nommé  chevalier  de  l’ordre  impérial  de  la  Légion  d’honneur. 

-7  M.  le  docteur  Racle,  médecin  des  hôpitaux,  et  M.  le  docteur  Fort,  ancien  interne  des 
hôpitaux,  commenceront,  le  lundi  15  janvier  1866,  upe  nouvelle  série  de  cours  de  patho¬ 
logie  interne  et  externe,  qui  seront  continués  tous  les  jours,  à  2  h.  3/A,  rue  de  Vaugiraid,  33. 

M.  Fort  commencera,  le  jeudi  11  janvier,  à  h  heures,  dans  l’amphithéâtre  de  M.  Auzoux, 
un  cours  sur  l’anatomie  du  système  nerveux  et  des  organes  des  sens,  2,  rue  Antoine-Dubois. 


58 


L’UNION  MÉDICALE. 


PATHOLOGIE  GÉNÉRALE. 

DE  LE  DYSPEPSIE  ET  DES  MALADIES  DYSPEPTIQUES  AU  POIIHT  DE  VUE  DE  LA  PATHOLOGIE 
GÉNÉRALE  ^ 

l.u  à  la  Société  d’hydrologie  médicale  de  Paris,  dans  la  séance  du  27  novembre  18B5  , 

Par  M.  le  docteur  Durand-Fardel, 

Vice-Président. 

IV 

J’arrive  au  dernier  point  de  cette  étude  :  quelle  part  la  dyspepsie  prend-elle  au 
développement  des  affections  constitutionnelles  ou  des  diathèses?  Je  le  traiterai  plus 
brièvement  que  ce  qui  précède,  parce  que  je  compte  que  c  est  sur  ce  point  surtout 
que  nos  honorables  collègues  auront  à  apporter  des  lumières.  Cependant,  vous  me 
permettrez  de  vous  dire  ce  que  je  peinse  à  ce  sujet,  et  surtout  comment  la  question 
me  paraît  devoir  être  posée. 

Il  est  un  fait  général  que  je  ne  conteste  point  :  c’est  que  l’existence  d’une  dyspepsie 
ancienne  et  habituelle  ne  puisse  exercer  aucune  action  favorable  au  développement 
de  telle  ou  telle  affection  générale.  Tout  est  solidaire  dans  l’organisme.  Je  n’entends 
nullement  que  l’accomplissement  des  fonctions  digestives  doive  se  soustraire  à  cettè 
loi  générale  de  solidarité. 

Mais,  s’il  s’agit  de  voir  dans  la  dyspepsie  un  élément  pathogénique  spécial  d’une 
affection  constitutionnelle  quelconque,  la  question  ne  me  paraît  plus  aussi  simple,  et 
la  solution  ne  m’en  paraît  pas  devoir  être  la  même. 

Il  s’agit  ici  de  savoir  quelle  idée  on  peut  se  faire  du  rôle  de  la  dyspepsie  dans  la 
pathogénie  des  affections  constitutionnelles,  et  ce  que  l’observation  clinique  nous 
apprend  sur  ce  sujet.  Voyons  d’abord  quelles  données  pourra  nous  fournir  la  physio-‘ 
logie. 

On  ne  saurait  admettre  que  la  dyspepsie  détermine  l’introduction  dans  l’économie 
d’éléments  organiques  imparfaits  ou  insuffisants.  L’acte  digestif  ne  fait  point  les  élé¬ 
ments  organiques,  et  ne  saurait  par  conséquent  les  introduire.  Il  n’est  destiné  qu’à 
préparer  et  introduire  des  matériaux  pour  en  faire.  La  question  ne  peut  donc  kre 
que  la  suivante  ;  la  dyspepsie  détermine-t-elle  l’introduction  de  matériaux  imparfaits 
ou  insuffisants  pour  la  formation  des  éléments  organiques? 

Insuffisants,  peut-être  ;  mais  des  matériaux  de  mauvaise  qualité,  il  est  permis  d’en 
douter. 

Comme  jé  vous  le  disais  tout  à  Theuré,  il  paraît  certain  que  la  circulation  peut  ne 
fournir  à  l’estomac  que  des  matériaux  insuffisants  pour  la  digestion  ;  mais  nous  ne 
connaissons  pas  les  altérations  que  ces  matériaux  eux-mêmes  peuvent  subir.  Nous 
ne  connaissons  pas  de  mauvais  suc  gastrique,  pancréatique,  etc.  De  même  nous  devons 
admettre  que  les  vaisseaux  absorbants  peuvent  ne  trouver  à  introduire  dans  le  sang 
qu’un  chyle  pauvre;  mais  nous  ne  savons  pas  ce  que  c’est  qu’un  mauvais  chyle. 
Nous  ne  connaissons  pas  de  modifications  des  principes  azotés,  sucrés  ou  gras,  sépa¬ 
rés  par  la  digestion  stomacale,  qui  soient  de  nature  à  tes  rendre  impropres  à  l’assimi¬ 
lation  ou  aux  transformations  organiques. 

A  nos  yeux,  ta  dyspepsie  est  une  digestion  lente,  pénible,  laborieuse,  mais  une 
digestion  effective.  Aussi  est-ce  une  chose  digne  de  remarque  que  de  voir  la  nutrition 
se  maintenir  souvent  d’une  manière  en  apparence  normale  dans  des  dyspepsies 
même  anciennes  et  considérables.  J1  est  vrai  que  l’on  voit  souvent  aussi  survenir  de 
l’amaigrissement  :  mais  je  n’ai  jamais  vu  de  dyspepsie,  quelque  Invétérée  qu’elle  fût, 
amener  les  apparences  de  l’anémie  ou  de  l’hydrémie.  N’oubliez  pas  que  nous  ne  devons 
penser  ici  qu’à  la  dyspepsie  proprement  dite,  abstraction  faite  de  toute  lésion  orga¬ 
nique  des  organes  digestifs. 

(1)  Suite  et  fin.  —  Voir  le  dernier  numéro. 


L’ UNION  MÉDICALE. 


69 


Remarquez  que,  si  nous  ne  voyons  pas  l’anémie  ou  l’hydrérnie  dépendre  de  la 
manière  dont  s’accomplit  la  digestion  gastro-intestinale,  nous  les  voyons  se  déve¬ 
lopper  très-directement  sous  l’influence  des  désordres  survenus  dans  la  structure  ou 
le  fonctionnement  des  organes  qui  paraissent  destinés  à  la  première  évolution  des 
éléments  organiques  eux-mêmes,  le  foie  et  la  rate,  ici  c’est  la  règle. 

L’observation  clinique  est  donc  tout  à  fait  d’accord  avec  les  notions  que  nous  pos¬ 
sédons  sur  ces  points  de  physiologie. 

Maintenant,  ce  qu’on  entend  par  affections  constitutionnelles  ou  diathésiques  nous 
représente  des  états  de  l’organisme  fort  différents.,. 

Permettez-moi,  à  titre  d’exemple,  d’appeler  votre  attention  sur  quelques  sujets  en 
particulier. 

U  est  des  affections  constitutionnelles  dans  lesquelles  nos  connaissances  actuelles 
nous  portent  à  penser  qu’il  y  a  tendance  à  la  production  spéciale  d’éléments  organi¬ 
ques  imparfaits;  ainsi  la  tuberculose  et  le  cancer,  peut-être  la  scrofule. 

Je  crois  bien  que  des  habitudes  dyspeptiques  considérables  et  invétérées  ne  peu¬ 
vent  que  favoriser;  une  telle  tendance.  Mais  ce  que  je  crois  surtout,  c’est  qu’ici  la 
spécialité  pathologique  domine  de  très-haut  le  plus  ou  moins  de  régularité  avec 
laquelle  s’opère  la  digestion  gastro-intestinale,  et,  dans  tous  les  cas,  il  serait  puéril 
d’attribuer  ici  aucun  caractère  étiologique  à  tel  ou  tel  phénomène  dyspeptique,  comme 
on  en  observe  dans  tant  de  circonstances. 

Il  est  clair  que  les  observations  de  notre  savant  collègue  M.  Bourdon,  touchant  la 
dyspepsie  primitive;  de  la  phthisie  pulmonaire ,  ne  se  rapportent  pas  à  notre  sujet. 
Cette  dyspepsie  n’est  elle-même  en  réalité  qu  un  phénomène  de  la  tuberculisation 
commençante  ;  et  d’ailleurs,  la  plupart  des  faits  signalés  par  M.  Bourdon  ne  parais¬ 
sent  pas  appartenir  à  la  dyspepsie  simple. 

Quant  à  la  scrofule,  il  ne  faut  pas  oublier  que  c’est  une  affection  presque  toujours 
congénitale,  que  c’est  une  affection  de  l’enfance  au  moins,  et  que  é’est  là  l’époque  de 
la  vie  où  la  digestion  s’opère  en  général  avec  le  plus  d’activité  et  de  régularité. 

Mais  si  noua  nous  adressons  à  dés  affections  diathésiques  d’une  autre  nature,  nous 
nous  trouvons  bien  autrement  embarrassés  pour  assigner,  physiologiquement,  quel¬ 
que  intervention  pathogénique  ou  étiologique  à  la  dyspepsie.. 

Prenons  la  diathèse  urique.  Prenons-en  indifféremment  les  deux  représentants,  la 
goutte  et  la  gravelle  urique.  Que  distinguons-nous  ici,  pour  nous  en  tenir  aux  termes 
les  plus  simples  du  problème  ?  Des  principes  azotés  que  l’organisme  ne  sait  plus  s’assi¬ 
miler,  et  qui  se  retrouvent,  soit  dans  l’urine,  soit  dans  les  tissus,  et,  en  particulier, 
sur  les  surfaces  articulaires.  Mais  il  y  a  singulièrement  loin,  physiologiquement 
parlant,  des  surfaces  articulaires  ou  des  tubuli  rénaux  à  l’estomac.  Il  y  a  moins  loin, 
il  est  vrai,  pour  le  sang,  où  Garrod  retrouve  un  excès  d’acide  urique  (1). 

Mais  il  ne  serait  pas  compréhensible  que  ce  fût  sous  l’influence  d’un  état  dyspep¬ 
tique  quelconque  qu’il  s’introduisît  dans  le  sang  un  excès  de  principes  azotés.  Mais 
ce  n’est  pas  d’un  excès  de  principes  azotés  que  dépend  immédiatement  la  diathèse 
uriquGv  Combien  de  goutteux  et  de  graveleux  réduisent  d’une  manière  exagérée,  et 
nuisible  même,  l’introduction  d’une  alimentation  azotée,  sans  cesser  de  déposer  de 
l’acide,  urique  (ou  des  urates]  dans  l’urine  ou  dans  les  articulations? 

J’en  puis  dire  autant  du  diabète.  La  dyspepsie  des  féculents  peut  bien  entraver 
l’introduetion  du  sucre  dans  le  sang,  mais  elle  ne  saurait  l’activer.  Vous  savez,  du 
reste,  qu’on  peut  interrompre  l’introduction  du  sucre  plus  complètement  que  celle 
des  principes  azotés,  et  qu’on  n’en  reste  pas  moins  diabétique  pour  cela. 

Ce  n’est  donc  pas  parce  qu’on  introduit  trop  de  sucre  dans  le  sang  ou  trop  d’azote, 
qu’on  pisse  du  sucre  ou  de  l’acide  urique.  C’est  parce  que  le  sang  a  perdu  l’aptitude 
aux  transformations  que  ces  principes  sont  destinés  à  subir  dans  l’organisme.  Quel 
rôle, la  dyspepsie  a-t-elle  à  jouer  ici?  Il  me  paraît  difiicile  de  l’apercevoir. 

Maintenant,  que  nous  dit  la  clinique?  Elle  nous  montre  la  dyspepsie  partout.  Et 

(1)  Garrod,  Goût  and  rheumatic.  goût.,  London,  1859, p.  lOO. 


60 


L’UNION  MÉDICALE. 


je  confesse  qu’il  est  souvent  difficile  de  s’y  reconnaître,  et  d’assigner  un  rôle  hiérar¬ 
chique  à  tous  les  actes  pathologiques  que  les  affections  constitutionnelles  nous 
montrent  réunis  sur  un  même  sujet.  Ce  qu’il  y  a  de  certain,  c’est  que  les  affections 
générales  où  domine  la  dépression  des  forces  sont  celles  où  la  dyspepsie  règne  le 
plus  constamment.  On  ne  saurait  même  dire  ici  qu’elle  soit  l’effet  plutôt  que  la  cause 
de  la  maladie  :  elie  en  est  un  des  éléments.  Mais,  dans  les  affections  diathésiques 
qui  sont  essentiellement  caractérisées  par  une  anomalie  particulière  de  l’assimilation 
des  principes  introduits  dans  le  sang  (substances  protéiques,  substances  respira¬ 
toires),  comme  la  diathèse  urique,  le  diabète,  l'obésité  (1),  la  dyspepsie  ne  joue 
qu’un  rôle  tout  à  fait  accessoire. 

Les  diabétiques  digèrent,  en  général,  parfaitement  bien  pendant  les  premières  et 
souvent  de  longues  périodes  de  leur  maladie.  Mais,  quand  approche  l’état  cachec¬ 
tique,  la  dyspepsie  survient,  souvent,  du  reste,  hâtée  par  le  régime  diététique  auquel 
ils  s’assujettissent.  ' 

La  dyspepsie,  chez  les  goutteux,  est  tout  autre  que  chez  les  scrofuleux  ou  chez  les 
anémiques.  Il  est  vrai  qu’il  est,  parmi  les  manifestations  si  variées  de  la  diathèse 
urique,  un  type  à  caractères  peu  tranchés,  où  la  dyspepsie  prédomine.  Les  médecins 
anglais  reconnaissent  une  dyspepsie  goutteuse,  gouting  dyapepsy,  dont  la  physio¬ 
nomie  est  assez  particulière.  Mais  elle  emprunte  cette  physionomie  particulière  aux 
habitudes  hygiéniques  de  la  contrée,  et  un  pareil  type  se  rencontre  beaucoup  plus 
rarement  chez  nous. 

■  La  dyspepsie  acide  est  commune  chez  les  goutteux,  il  est  vrai,  mais  moins  qu’on 
ne  l’a  dit.  On  la  retrouve  surtout  chez  les  goutteux  qui  suivent  une  hygiène  sem¬ 
blable  à  celle  dont  je  viens  de  parler.  Il  est  un  très-grand  nombre  de  goutteux  qui 
digèrent  parfaitement  ;  car  il  ne  faut  pas  considérer  comme  appartenant  à  la  dys¬ 
pepsie  les  trouble^  gastriques  qui  précèdent  ou  accompagnent  les  accès  de  goutte. 

Dans  la  goutte  chronique  et  cachectique,  au  contraire,  on  ne  voit  guère  manquer 
la  dyspepsie,  comme  dans  la  cachexie  diabétique,  comme  dans  toutes  les  cachexies. 

Quant  à  la  gravelle  urique,  je  ne  puis  en  aucune  façon  admettre  la  généralisation 
des  quelques  faits  où  notre  honorable  collègue  M.  Grimaud  a  pu  la  voir  coïncider 
avec  la  dyspepsie.  Il  n’en  est  pas  de  même  de  la  gravelle  phosphatique.  Celle-ci  se 
relie  toujours  ou  à  des  conditions  constitutionnelles,  ou  à  des  catarrhes  urinaires, 
que  la  dyspepsie  accompagne  le  plus  souvent. 

Que  voyons-nous  dans  tout  ceci  ?  La  dyspepsie,  élément  commun  de  toutes  les 
affections  constitutionnelles  où  les  forces  de  l’organisme  sont  déprimées  et  le  milieu 
sanguin  appauvri;  maladie  le  plus  souvent  deutéropathique,  produit  tantôt  des  causes 
qui  ont  entraîné  l’affection  constitutionnelle,  tantôt  des  altérations  organiques  pro¬ 
pres  à  cette  môme  affection  ;  —  mais  rarement  maladie  protopathique,  et  ne  se  lais¬ 
sant  guère  attribuer  de  participation,  soit  à  l’étiologie,  soit  à  la  pathogénie  des 
affections  constitutionnelles  ou  diathésiques. 

Un  point  me  reste  à  examiner.  Les  dyspepsies  empruntent-elles  aux  affections 
constitutionnelles  dans  lesquelles  on  les  observe,  des  caractères  particuliers  qui  per¬ 
mettent,  par  eux-mêmes,  de  reconnaître  le  milieu  auquel  elles  appartiendraient?  En 
d’autres  termes,  existe-t-il,  au  point  de  vue  séméiologique  pur,  une  dyspepsie  scro¬ 
fuleuse,  goutteuse,  herpétique,  rhumatismale,  etc.? 

Ceci  nous  entraîne  encore  dans  une  question  de  pathologie  générale  :  les  affec¬ 
tions  constitutionnelles  ou  diathésiques  impriment-elles  des  caractères  particuliers 
et  définis  aux  maladies  locales  qui  se  trouvent  sous  leur  dépendance?  Cette  question 
a  été  très-diversement  jugée,  bien  qu’elle  semble,  au  premier  abord,  être  du  ressort 
de  l’observation  pure.  Vous  savez  qu’on  décrivait,  il  y  a  une  trentaine  d’années  des 
ophihalmies  scrofuleuse,  catarrhale,  arthritique,  rhumatismale,  etc.  avec  une  attri¬ 
bution  respective  de  caractères  anatomiques  et  séméiologiques  qui  semblaient  en 
(.i)  y  oyez  Annales  delà  Société  d’hydrologie  médivale  de  Paris  t  Vlll  n  tau» 

sur  le  diabète,  par  M.  Durand-Fardel.  ’  ’  Mémoire 


L’UNION  MÉDICALE. 


61 


faire  autant  de  maladies  différentes.  M.  Bazin  s’attache  encore  aujourd’hui  à  assi¬ 
gner  des  caractères  particuliers  à  toutes  les  variétés  de  dermatoses  qu’il  rencontre 
chez  les  scrofuleux,  et  qu’il  réunit  sous  le  nom  de  scrofulides. 

De  son  côté,  M.  le  professeur  Monneret  nie  formellement  que  les  actes  morbides 
spécifiques  puissent  être  distingués  par  leurs  caractères  extérieurs,  des  mêmes  mala¬ 
dies  non  diathésiques  (1).  Il  y  a  bien  là  quelque  exagération  :  mais  M.  Monneret  a 
raison  de  réagir  contre  la  tendance  qui  existe  à  grossir  et  à  multiplier  au  delà  du  vrai 
les  caractères  particuliers  que  les  diathèses  imprimeraient  aux  maladies  locales  ou  aux 
actes  pathologiques  qui  sont  sous  leur  dépendance,  ou  qui  surviennent  durant  leur 
cours.  Les  cliniciens  qui,  à  l’inspection  d’une  dermatose,  d’une  ophthalmie,  d’une 
dyspepsie,  d’une  gastralgie,  reconnaissent  le  caractère  scrofuleux,  ou  rhumatismal, 
ou  goutteux,  ou  herpétique,  de  l’affection  générale,  me  rappellent  ces  diagnostics 
bien  autrement  surprenants  de  Gall,  de  Lavater,  de  Desbarolles,  ou  de  leurs  disciples, 
qui,  sur  une  protubérance  du  crâne,  unirait  du  visage,  un  pli  de  la  main,  paraissent 
reconstruire  toute  une  biographie,  et  souvent  étonnent  par  la  sagacité  de  leurs  aperçus 
et  la  justesse  de  leurs  découvertes.  Ce  sont  tout  simplement  des  observateurs  d’une 
singulière  pénétration,  qui,  sans  en  avoir  conscience  peut-être,  mettent  à  profit  tous 
les  renseignements  que  la  physionomie,  la  parole,  l’attitude,  peuvent  leur  fournir. 

Un  clinicien  habile,  alors  même  qu’il  croit  tirer  son  jugement  de  la  considération 
exclusive  d’un  acte  pathologique,  n’a  pu  soustraire  à  son  entendement  tant  d’autres 
éléments  de  diagnostic,  que  la  seule  inspection  d’un  malade  révèle  à  un  œil  exercé. 

Pour,  ce  qui  concerne  la  dyspepsie,  il  faut  reconnaître  que  certaines  formes  de  la 
dyspepsie,  ou  maladies  dyspeptiques  particulières,  se  rencontrent  de  préférence  dans 
certaines  affections  constitutionnelles  r  ainsi  la  dj^spepsie  acide  chez  les  goutteux,  la 
dyspepsie  flatulente  chez  les  hystériques  et  chez  les  hypochondriaques  ;  ainsi  la 
dyspepsie  gastralgique  est  plus  commune  chez  les  rhumatisants,  plus  rare  chez  les 
scrofuleux,  la  dyspepsie  vertigineuse  très-particulière  aux  anémiques  :  mais  je  dois 
ajouter  que,  étant  donnée  une  de  ces  formes  particulières  de  la  dyspepsie,  je  n’ai 
jamais  vu  qtie  la  nature  de  l’affection  constitutionnelle  ou  diathésique  lui  imprimât 
une  physionomie  spéciale,  qui  permît  de  reconstituer,  avec  les  anciennes  nosologies, 
une  dyspepsie  goutteuse,  rhumatismale,  scrofuleuse,  etc. 

La  signification  générale  des  considérations  que  je  viens  d’avoir  l’honneur  de  vous 
présenter,  est  que  la  dyspepsie  se  relie  presque  toujours  à  quelque  condition  générale 
de  l’organisme,  constitutionnelle  ou  diathésique,  quelquefois  à  peine  pathologique, 
mais  toujours  en  dehors  de  l’état  à  proprement  parler  physiologique. 

Elle  se  présente  à  nous  comme  un  effet  bien  plus  que  comme  une  cause.  Et  l’on 
peut  dire  que,  bien  que  le  trouble  des  fonctions  de  Testomac  soit  le  caractère  essen¬ 
tiel  de  la  dyspepsie,  ce  n’est  pas,  dans  la  plupart  des  cas  au  moins,  dans  l’estomac 
lui-même  qu’est  la  maladie. 

Ceci  explique  le  peu  de  résultats  que  l’on  obtient  en  général  des  médications  locales 
opposées  à  la  dyspepsie,  et  des  médicaments  digestifs. 

Ceci  explique  également  comment,  au  contraire,  on  voit  la  dyspepsie  s’amoindrir 
QU  guérir  sous  l’influence  de  toutes  sortes  de  médications  générales  et  de  pratiques 
hygiéniques;  comment  toutes  les  eaux  minérales,  les  bains  de  mer,-  l’hydrothérapie, 
peuvent  revendiquer  avec  raison  des  applications  efficaces  à  son  traitement. 

C’est  pour  cela  encore  que  tant  de  gens  sont  dyspeptiques  pendant  l’hiver  et  non 
pendant  l’été,  pendant  l’époque  de  leurs  occupations  et  non  durant  celle  de  leurs 
loisirs,  pendant  leur  séjour  à  la  ville  et  non  plus  à  la  campagne;  c’est  pour  cela 
qu’on  est  dyspeptique  pendant  un  séjour  triste  ou  ennuyeux,  et  qu’on  cesse  de  l’être 
si  des  distractions  ou  un  autre  cours  d’idées  viennent  à  surgir;  et  cela  indépendam¬ 
ment  du  genre  d’alimentation,  de  l’habitude  des  repas,  en  un  mot,  de  l’hygiène  par¬ 
ticulière,  spécialement  de  l’hygiène  diététique. 

Vous  retrouvez  ici  la  doublé  série  des  causes  physiologiques  et  des  causes  hygié- 

(1)  Monneret,  Traité  élémentaire  de  pathologie  interne,  1865,  t.  11,  p.  263. 


m 


L’UNfON  MÉDICALE. 


niques  que  j’ai  assignées  à  la  dyspepsie,  et,  si  je  ne  me  trompe,  vous  retrouvez,  dans 
ces  dernières  indications,  la  consécration  des  principales  idées  que  j’ai  cherché  à  faire 
prévaloir  dans  cette  étude. 


ACADÉMIES  ET  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 

ACADÉMIE  IMPÉRIALE  DE  MÉDECINE. 

Séance  du  9  Janvier  1866.  —  Présidence  de  M.  Boüchardat. 

A  l’occasion  du  procès-verbal,  M.  Bodvier  rappelle  que  Vicq-d’Azyr,  dont  on  a  prononcé 
le  nom  à  propos  du  typhus  contagieux  des  bêtes  à  cornes,  en  reconnaissait  deux  espèces, 
l’une  charbonneuse  et  l’autre  varioleuse.  Il  paraît  que  depuis  Vicq-d’Azyr,  on  n’a  plus 
observé  de  typhus  charbonneux;  M.  Bouvier  voudrait  savoir  si  le  typhus  actuel  n’est  pas 
de  nature  varioleuse.  M.  Leblanc  a  parlé  d’une  éruption  considérable  dans  l’intestin  :  cela 
a-t-il  quelque  analogie  avec  la  variole?  a-t-on  cherché  sur  la  peau  ou  sur  les  muqueuses 
des  animaux  atteints  s’il  n’existait  aucune  érhption?  C’est  une  simple  question  que  M.  Bou¬ 
vier  adresse  à  ses  collègues  de  la  vétérinaire. 

M.  Boulet  répond  qu’il  n’a  entendu  rien  préjuger  sur  la  nature  de  la  maladie  dite  typhus 
contagieux.  Il  veut  seulement  satisfaire  M.  Bouvier  en  lui  apprenant  que  les  idées  qu’il  émet 
préoccupent  en  ce  moment  les  Anglais,  et  que  des  expériences  sont  sur  le  point  d’être 
instituées  à  ce  sujet  chez  nos  voisins.  M.  Gamgee,  directeur  d’Albert  Veterinary  College, 
fait  demander  à  M.  Bouley  du  horse-pox  pour  contrôler  l’opinion  du  professeur  Simonds  et 
de  plusieurs  médecins  sur  les  propriétés  préventives  du  cow-pox  à  l’égard  du  typhus. 

M.  Leblanc  répond,  de  son  côté,  qu’il  n’a  pas  parlé  d’éruption  dans  l’inteslin;  au  contraire 
il  s’est  attaché  à  montrer  que  les  ulcérations  observées  chez  les  animaux  du  Jardin  d’accli¬ 
matation  n’étaient  pas  des  pustules.  Il  ne  croit  pas  non  plus  que  dans  la  fièvre  typhoïde,  les 
altérations  intestinales  puissent  être  considérées  comme  une  éruption.  D’ailleurs,  des 
recherches  ont  été  faites  dans  le-  sens  qu’indique  M.  Bouvier,  et  aucune  éruption  n’a  pu  être 
décopverte  ni  sur  la  peau,  ni  sur  les  muqueuses. 

CORRESPONDANCE  OFFICIELLE. 

M.  le  ministre  de  l’agriculture  et  du  commerce  transmet  des  rapports  d’épidémies  par 
MM.  Prestat  (de  Ponloise),  Carrière  (de  Saint-Dié),  Amiot  (de  Beaune),  Tdefferd  (de 
Montbelliard),  Dehée  (d’Arras),  Guillemant  (de  Louhans),  et  Dumont  (de  Caen).  —  (Com. 
des  épidémies.) 

La  correspondance  non  officielle  comprend  :  * 

1“  Une*  lettre  de  M.  Voillemier,  qui  se  présente  comme  cahdidal  dans  la  section  de  mé¬ 
decine  opératoire.  • 

2°  Une  lettre  de  M.  Béhier,  qui  se  porte  candidat  dans  la  section  d’anatomie  pathologique. 

3°  Une  note  sur  le  choléra,  sa  nature  et  son  traitement,  par  M.  le  docteur  Adet  de  Bô" 
SEVILLE  (présentée  par  M.  J.  Cloquet.)  ^ 

Zi”  L’état  des  vaccinations  et  des  revaccinations  pratiquées  dans  l’arrondissement  de  Pro-' 
vins,  par  M.  Hippolyte  Deroy,  médecin.  (Com.  de  vaccine.) 

5“  Une  lettre  de  M.  Adam  Adamowitch,  président  de  la  Société  de  médecine  de  Wilna* 
accompagnapt  l’envoi  de  plusieurs  livres  et  brochures  destinés  à  la  bibliothèque  (présentée^ 
par  M.  J.  Cloquet.)  ,, 

M.  J.  Cloquet  présente,  au  nom  de  l’auteur,  un  volume  intitulé  :  De  la  fevre  jaune  à  la 
Havane,  sa  nature  et  son  traitement,  par  M.  le  docteur  Ch.  Belot. 

M.  Larrey  présente,  au  nom  de  M.  T’humas  Longmore,  inspecteur  général,  professeur  dei 
chirurgie  militaire,  une  série  de  brochures  sur  les  ostéo-myélites,  •—  sur  les  modifications 
de  formes  apporlées  aux  nouvelles  formes  et  aux  nouveaux  projectiles,  —  sur  le  mode  de 
transport  aux  ambulances,  —  sur  certaines  résections. 

M.  Tardieu,  au  nom  de  M.  le.dQcleur  Théophile  Houssel,  offre  en  hommage  è  l’Académie 
le  volume  sur  la  pellagre  qui  a  été  couronné,  l’année  dernière,  par  l’Académie  des  sciences. 


L’UNION  MÉDICALE. 


03 


M.  LE  Président  annonce  à  l’Académie  qu’elle  vient  de  faire  une  nouvelle  perle  en  la 
personne  de  M.  Montagne  ,  associé  libre. 

Conformément  à  l’invitation  de  M.  le  Président,  M.  Robinet  donne  lecture  des  quelques 
mots  qu’il  a  prononcés  sur  la  tombe  de  son  collègue. 

M.  Raciborski  donne  lecture  d’une  note  sur  le  traitement  des  affections  de  la  matrice  -par 
les  pansements  quotidiens  à  l’aide  de  nouveaux  pessaires  médicamenteux  préparés  avec  le 
typhas.  (Nous  donnerons  un  résumé  de  cette  note  dans  notre  prochain  numéro.) 

M.  Briquet  reprend  la  lecture  du  rapport  général  et  otFiciel  sur  les  épidémies  cholériques 
de  1832,  1849  et  1853. 

M.  J.  Guérin  adresse  à  M.  Briquet  le  reproche  de  ne  présenter  que  des  faits  favorables  à 
l’opinion  de  la  contagion  et  de  l’importation  du  choléra.  Ce  n’est  pas  ainsi  que  la  commis- 
gion  avait  désiré  que  le  rapport  fût  présenté  ;  elle  entendait  que  tous  les  faits  pour  et  contre 
fussent  exposés  et  discutés.  Il  demande,  en  conséquence,  qu’avant  d’aller  plus  loin,  la  com¬ 
mission  du  choléra  soit  réunie  le  plus  prochainement  possible., 

Cette  proposition,  est  adoptée. 

—  La  séance  est  levée  è  cinq  heures. 


LE  CHOLÉRA  AÇX  ANTILLES. 


A  litre  de  renseignements  pour  l’étude  de  la  transmission  du  choléra  et  de  sa  marche  dans 
les  Antilles,  nous  mettons  sous  les  yeux  de  nos  lecteurs  les  extraits  suivants  des  journaux  dé 
la  Guadeloupe  et  de  la  Martinique.  Ils  font  suite  au  premier  Bulletin  que  nous  avons  publié 
à  ce  sujet  dans  I’Union  Médicale  dut  2  décembre  dernier. 

Le  Ccmmeraa/ disait,  à  la  date  du  29  novembre  : 

«  D’après  le  Dominicain  du  22,  cinq  dominicains  retournant  de  Marie-Galante  à  la  Domi¬ 
nique  dans  un  cunoil,  avaient  réussi  à  débarquer  dans  une  des  communes  du  nord  de  111e.  Le 
jour  même  de  leur  ovrivéc,  un  d’eux  avait  péri,  victime  de  l’épidémie,  un  autre  le  lende¬ 
main,  et  un  troisième  paraissait  devoir  suivre  les  deux  premiers.  Le  gouvernement  de  la 
bominlque  a  fait  demandér  immédiatement  des  secours  et  dés  médecins  è  la  Barbade,  et  il  a 
augmenté  la  rigueur  des  mesures  déjà  prises  pour  empêcher  toute  communication  avec  les 
lieux  infectés.  » 

•  Le  même  journal  du  2  décembre  contient  la  lettre  suivante  : 

«  Je  répon;ds  aux  renseignements  que  vous  me  demandez  sur  la  marche  de  l’épidémie  à 
Marie-Galante. 

«  Elle  a  pénétré  dans  la  Dépendance  par  la  commune  de  Saint-Louis.  Le  1"  novembre,  la 
goélette  la  Mdrie-Athalie  y  arrivait  dè  la  Pointe-à-Pilre,  et,  dans  la  journée  du  5,  trois  de  ses 
hommes  étaient  frappés;  peu  après,  le  capitaine,  le  sieur  Sauvaire,  succombait  lui-même. 
Nous  l’avions  vu  dans  l’après-midi  au  Grand-Bourg,  où  il  était  venu  chercher  des  secours 
pour  ses  marins.  De  Saint-Louis,  l’épidémie  gagna  l’habitation  Saint-Charles,  dont  les  culti¬ 
vateurs  s’étaient  trouvés  en  contact  avec  un  des  malades  de  la  Marie-Athalie. 

«  Le  mal  restait  circonscrit  aux  points  que  je  vous  indique  lorsque,  dans  la  journée  du 
11,  la  goélette  ï'Adda  entra  dans  le  port  ;  son  pavillon  en  berne  annonçait  un  malheur.  Peu 
d’instants  après,  le  capitaine  Dubois  s’approchait  du  quai  et  déclarait  s’abstenir  de  commu¬ 
niquer,  parce  que  l’un  de  ses  hommes  venait  de  mourir  en  cours  de  traversée.  Le  brave  capi¬ 
taine  allait  ainsi  au-devant  d’une  quarantaine,  et  un  tel  acte  l’honore  à  jamais  à  nos  yeux, 
car  rien  ne  lui  en  faisait  une  obligation. 

«  Huit  jours,  en  effet,  avant  cet  incident,  les  notables  du  bourg  avaient  réclamé  des  me¬ 
sures  de  précaution  contre  les  arrivages  de  la  Pointe-à-Pitre,  et  l’autorité  municipale  n’avait 
pu  que  répondre  qu’elle  n’avait  pas  d’ordres  à  cet  égard. 

,  «  Je  vous  laisse  à  penser  l’émoi  que  jeta  dans  le  bourg  l’arrivée  de  Ï'Adda  dans  les  condi¬ 
tions  que  je  vous  rapporte.  Quoique  dépourvue  d’ordres,  l’autorité  municipale  pensa  du  moins 
qu’elle  avait  un  devoir  à  remplir  dans  la  circonslance,et  réunit  immédiatement  la  commission 
sanitaire.  Malheureusement,  les.passagers  et  l’équipage  avaient  déjà  débarqué,  et  |a  quaran¬ 
taine  imposée  au  bâtiment,  ainsi  que  les  précautions  dont  on  entoura  l’inhumation  du  marin 
décédé,  ne  devaient  être  que  peine  perdue.  »  —  Il  y  a  ici  une  contradiction,  apparente  du 
moins,  que  nous  ne  nous  expliquons  pas,  entre  la  déclaration  du  capitaine  qui  veut  s’abstenif 
de  communiquer,  et  le  débarquement  qui  s’opère  malgré  cette  déclaration.  Il  ne  nous  paraît 
guère  possible  que  celle  vaine  déclaration,  non  suivie  d’effet,  sufQse  à  honorer  à  jamais  le 
capitaine  aux  yeux  du  correspondant  du  Commercial,  Mais  nous  n’avons  pas  à  discuter  les 


64 


L’ UNION  MÉOICALE. 


sentiments  des  journalistes  des  colonies,  ni  les  actes  des  capitaines  ;  ce  qui  mous  importe, 
c’est  oue  «  le  lendemain,  la  maladie  se  manifesta  à  Marie-Galante,  enlevant  en  quelques 
heures  une  pauvre  femme  pleine  de  santé  la  veille;  puis  elle  s’abattit  sur  1  habitation  Maré¬ 
chal  appartenant  à  M.  de  Retz.  En  trois  jours,  elle  lui  enlevait  33  cullivatéurs.  Elle  court 
maintenant  à  grandes  étapes  vers  la  Capesterre.  Elle  sévit  fortement  au  Morne-La  anne,  hau. 
teur  verdoyante,  toujours  rafraîchie  de  la  brise  d’Est,  et  dont  les  conditions  de  salubrité  sont 

les  meilleures  qu’il  se  puisse  désirer.  »'  .  . 

C’est  le  25  novembre  que  le  gouverneur  de  la  Martinique  prescrivit  les  mesures  rigoureuses 
de  quarantaine  et  de  préservation  qui  ont  été  si  heureusement  efficaces. 

M.  le  docteur  Arnaud,  de  la  Martinique,  qui  était  allé  à  la  Guadeloupe  pour  soigner  les 
cholériques,  écrivait  de  cette  île  au  journal  les  Antilles  (numéro  du  6  décembre)  :  «  Que  ceux 
qui  commandent  à  la  Martinique  redoublent  de  zèle,  d’activité  et  de  surveillance  pour,  éviter 
toute  communication  avec  les  lieux  infectés.  La  dépendance  des  Saintes,  le  seul  point  qui 
soit  exempt  du  fléau,  s’en  est  préservée  en  refusant  d’une  manière  énergique  toute  communi¬ 
cation  avec  la  Pointe,  la  Basse-Terre,  avec  la  Guadeloupe  entière.  »  _  ' 

Dans  son  numéro  du  9  décembre,  le  même  journal,  \es  Antilles,  raconte  le  fait  suivant; 
«  A  la  Barbade,  les  précautions  sanitares  sont  sévères.  Un  bateau  de  la  Guadeloupe,  la 
Sir'ene,  qui  était  arrivé  à  Bridgetown  dans  le  but  d’acheter  des  vivres  et  des  provisions  pour 
la  Pointe-à-Pitre,  a  été  mis  en  quarantaine  pour  quinze  jours,  bien  qu'il  eût  une  longue  tra¬ 
versée,  et  que  les  hommes  de  son  équipage  fussent  tous  en  très-bonne  santé.  Mais  à  peine 
cette  quarantaine  commencée,  deux  matelots  meurent  du  choléra.  Aussitôt  le  gouverneur 
anglais  fait  intimer  au  capitaine  de  la  Sir'ene  l’ordre  de  s’éloigner,  si  mieux  il  n’aime  voir 
prolonger  indéfiniment  sa  quarantaine.  La  Sir'ene  a  tout  de  suite  repris  la  mer.  » 

Récapitulons  ;  Le  navire  à  voiles  la  Virginie  Marseille  le  3  septembre  ;  il  arrive  à  la 
Pointe-à-Pitre  le  9  octobre.  Le, choléra  éclate, à  la  Guadeloupe  le  22  du  même  mois,  pendant 
qu’on  décharge  Virginie,  et  tout  près  du  point  de  déchargement. 

Le  1"  novembre,  la  goêlelte  la  Marie-Athalie  arme  de  la  Pointe-à-Pitre  à  Saint-Louis  de 
Marie-Galante;  le  5,  trois  hommes  meurent,  et  l’épidémie  décime  cette  malheureuse  colonie. 

Le  22,  cinq  Dominicains,  revenant  de  ivtarie-Galante  en  canot,  abordent  à  la  Dominique  et 
meurent  du  choléra. 

Il  est  important  de  remarquer  que  Marie-Galante  et  la  Dominique  sont  au  vent  de  la  Gua¬ 
deloupe. 

Jusqu’ici,  les  Antilles  préservées  sont  celles  où  les  mesures  ont  été  le  plus  énergiquement 
prises  pour  éviter  toute  communication  avec  les  lieux  infectés.  —  D*  Maximin  Legrand.  , 


Les  obsèques  de  M.  le  docteur  Vosseur  ont  été  célébrées  hier  au  milieu  d’un  très-nom¬ 
breux  concours  de  médecins  et  d’amis  de  ce  regrettable  confrère.  Le  bureau  de  l’Association 
des  médecins  de  la  Seine,  ayant  à  sa  têle  M.  Velpeau,  président,  MM.  les  vice-présidents 
Nélaton  et  Barth,  le  secrétaire  général  M.  L.  Orfila,  M.  Perdrix,  secrétaire  général  hono¬ 
raire,  un  très-grand  nombre  de  membres  de  l’Association,  se  sont  fait  un  devoir  de  payer 
ce  dernier  tribut  d’affection,  d’estime  et  de  regrets  au  confrère  excellent  dont  l’intelligente 
et  active  coopération  a  si  fructueusement  servi  au  succès  de  l’Association.  L’Association 
'générale  des  médecins  de  France  avait  voulu  s’associer  à  ce  témoignage  de  regrets  ;  elle 
était  représentée  par  M.  Ricord  ,  membre  du  conseil  général,  par  M.  Amédée  Latour,  secré¬ 
taire  général,  par  M.  Léon  Gfl’os,  vice-secrétaire,  par  M.  Cabanellas,  membre  de  la  commis¬ 
sion  administrative  de  la  Société  centrale.  Après  la  cérémonie  religieuse,  le  convoi  s’est  dirigé 
vers  le  cimetière  Montparnasse.  Deux  discours  ont  été  prononcés  sur  la  tombe,  l’un  par 
M.  L.  Orfila,  l’autre  par  M.  Perdrix,  et  ces  deux  honorables  interprètes  de  la  douleur  géné¬ 
rale  ont  dignement  apprécié  le  caractère,  la  dignité,  la  modestie  et  les  services  de  l’aimable, 
serviable  et  conciliant  confrère  que  nous  venons  de  perdre. 

—  M.  le  docteur  A.  Grimaud,  ex-médecin  du  bureau  de  bienfaisance  et  chirurgien-major 
de  la  garde  nationale,  praticien  honorable  de  Paris,  vient  de  mourir  à  l’âge  de  76  ans.  •; 

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deux  heures  précises,  il  sera  ouvert  dans  l’amphithéâtre  de  la  pharmacie  centrale  de  l’admi¬ 
nistration  de  l’Assistance  publique,  à  Paris,  quai  de  la  Tournelle,  n”  47,  un  concours  pour 
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du  secrétariat  de  l’administration,  de  une  heure  à  trois  heures.  Le  registre  d’inscription 
sera  ouvert  le  jeudi  11  janvier,  et  fermé  le  jeudi-  25  du  même  mois,  à  trois  heures. 


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contemporaine  mensuelle,  rien  n’est  plus  propre  à  introduire  dans  les  familles  une 
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de  l’esprit  humain.  Ou  remarque,  parmi  les  rédacteurs,  des  écrivains  et  des  savants 
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Vingtième  année. 


IVo  5. 


Samedi  13  Janvier  1866. 


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Tout  cc  ([ui  concerné  la  Rédaction  doit  être  adressé  à  M.  le  Docteur  Amédce  l.ATOXJn ,  Rédacteur  en  chef.  —  Tout  ce  qui 
concerne  l’Administration,  à  M.  le  Gérant,  J'ue  du  Faubourg-JtlmUmm'tre,  56. 

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Le  premier  volume  de  la  quatrième  série  vient  de  paraître.— .  Prix;  91  fr. 

Paris,  chez  J.-B.  Baillière  et  fils,  rue  Hautefeuille,  19. 


PRIA  DE  L’ABOXNEMEXT  : 


POUR  PARIS 
et  les  départements. 


POUR  L’ÉTRANGER, 

^loR  ^u’Ü  est  Îîxé  pîip  les 
coiireiilioos  postales. 


L’UINION  MÉDICALE. 


AVIS. 

MM.  les  Médecins  qui  voudraient  faire  partie  du  service  médical  de  la  Société  de  secours 
mutuels  des  ouvriers  boulangers,  particulièrement  dans  la  banlieue  du  département  de  la 
Seine,  sont  priés  de  vouloir  bien  adresser  leurs  demandes  au  Président  de  la  Société,  rue 
des  Moulins,  n“ 


VIN  DE  QUINQUINA  AU  MALAGA 

Préparé  par  LABAT,  pharmacien,  21,  rue  Sainte- Appoline ,  à  Paris. 

Le  Vin  de  quinquina  au  Malaga  de  M.  Labat-Abbadie  se  recommande  aux  Médecins  par  le 
choix  du  quinquina  et  par  celui  du  vin. 

M.  LabÀt  emploie  le  quinquina  gris.  On  sait,  en  effet,  que  les  propriétés  d’un  bon  Vin  de 
quinquina,  sont  essentiellement  liées  à  la  présence  de  la  plus  grande  et  de  la  plus  égale  pro¬ 
portion  de  tous  les  éléments  actifs  du  quinquina  :  la  quinine,  la  cinchonine,  le  rouge  cincho- 
nique  soluble  et  le  rouge  cinchonique  insoluble  ;  or,  les  analyses  prouvent  que  le  quinquina 
gris  a,  sous  ce  rapport,  une  incontestable  supériorité  sur  les  autres  quinquinas. 

Quant  au  Vin  de  Malaga,  il  contient  16  à  18  p.  100  d’alcool  (proportion  exigée  par  le  Codex 
pour  tous  les  bons  vins  de  quinquina)  ;  il  dissout  et  il  garde  en  dissolution,  gràiCe  à  son  alcool 
et  à  ses  acides,  le  quiriate  de  chaux,  le  rouge  cinchonique  soluble,  et,  ce  qui  est  plus  important 
encore,  la  combinaison  de  cinchonine  et  de  rouge  cinchonique.  Il  dissout  particulièrement 
une  forte  proportion  de  cette  dernière  combinaison,  dont  un  vin  ordinaire  ne  dissout  que 
quelques  traces. 

Ajoutons  que,  par  sa  saveur  aromatique  et  sucrée,  le  Vin  de  Malaga  masque  au  point  de 
le  rendre  agréable  l’amertume  du  quinquina. 


GÔÎITTÈS  NOIRES  ANGLAISES 


SEUL  DÉPÔT 


Généralement,  l’action  de  l’opium  ordinaire 
en  teinture  (laudanum)  est  reconnue  comme 
étant  pernicieuse, produisant  l’insomnie, l’en¬ 
gourdissement  et  souvent  le  délire, 

Ph.  anglaise,  Roberts  et  Co,  23,  pl.  Vendôme  Ces  effets  sont  évités  par  l’emploi  du  BLACK 
^  O  DJJQP  _  Gelui-ci,  dans  la  plupart  des  cas, 

produit,  au  contraire,  les  effets  bienfaisants  d’un  narcotique,  sans  aucun  des  inconvénients  résultant  de 
l’emploi  du  laudanum,  —  V.a  do.<«c  est  de  s  à  «O  gouttes  suivant  le  cas. 


Chaque  perle  contient  en¬ 
viron  4  gouttes  d’éther  pur.  On 
en  prend  de  1  à  5  suivant.  | 
l’avis  du  médecin. 

Aussitôt  après  les  avoir 
mises  dans  la  bouche,  il  faut 
boire  2  ou  3  cuillerées  d’eau 
froide  pour  les  entraîner 
promptement  dans  l’estomac. 

La  vogue  dont  jouissent  lesj 
perles  de  Clertan  a  inspiré  des! 
tentatives  d’usurpation  qui  ont] 
été  réprimées  par  les  Tribu¬ 
naux. 

Pour  éviter  qu’à  l’avenir  lel 
public  ne  soit  trompé  sur  l’o-j 
rigine  de  ce  produit,  nous  don¬ 
nons  ci-contre  le  modèle  de] 
l’étiquette  qui  se  trouve  sur] 
les  flacons. 


VAcaWms  m-çmaVe  A®  îRéAedui. 

BREVET  n’iNVENTION  S.  G.  D.  C. 


PERLES  D’ÉTHER 

BIJ  CliüRTAlV 

L’Éther  est  d’un  usage  populaire  ( 
crampes  d’estomac,  et  toutes  les  dt 
d'une  irritation  nerveuse. 

L’administration  de  l’Éi  )jfni/de  Perles  est 

généralement  adoptée  par  parce  qu’elle 

permet  de  Tintrodnüe  djr^  ^toinac,  à  doses 

fixes,  sans  déperd^lpn^  he  pour  U  malade. 


8EIL  DEPOT  Â^IS,  A  LA  PDARMACIE,  RUE  CADMARTIN,  4S. 

ET  DANS^MSÉa  LES  VILLES  BE^LA  FIIANCB  ET  DE  l’ÉTRAMAEE. 

Pour  les  en  gros,  s'adresser  à  la  maison  L.  FRERE,  r.  Jacob,  19. 


■N9  5.'!'  :  Samecli  13  Janvier  186e.  : 

'  ■  ■  ■  SOMlUAIR^lü.'  ■  ;  ;  ...  r 

I.  Paris  :  Sur  la  séance  de  l’Académie  des  sciences.  —  11.  Cumatoi-ogie  ;  Climà'tciro’giè'  pratique.  ^ 

,  In.  CHtRCR’eiE  :  Observation  de  luxati'dn  dü^pièd  en  avant,  avec  quelques -rettiarqués  sur  cette  espèce 
dC;  luxatiftB.  — r,  IV^iAcADÉMiEs  ÉT  SOCIÉTÉS, SAVANTES;  Socié!léi<n(tj>étiç,le.  de  chyrurgifi  :  Séance  annuelle 
et,  sqlenqell.q.  —  Piçcqur.§  du  .président  —  Ço^ipte  rendu  annuel,  —  Éloge  de —  Prix.— 
.■'V.  CoDRRiER.  —  Vr.  ÉÉüii.iETON  ;  Causeries.  '  /  ,  '  .  .  ,  i  ,  i 


,y.Parisyte,i2  Janvier  196,6.' 

•BiiLLÈtiW.;!  ■'  v'  '  '' 

la  séance  de  .l’AcadéniIje  de.s  scien^és*. , ' ,  ; 

.  .:8ans  parler  des  Mâladîes'dén’hommiei  riblié'  EiVioriydè  icli'oli^rsl'deià-Volaili'ë  -^  qiiî, 
■suivant  M.-  Bouillaud,ih^est  pas'tn  choléra  -/nônë  àvioflë  le  typhiis  desbétës  Ôcorftèé, 

■  qüis  id  apres  M  I  oinS,'  e«t  une  fièvre  tvplioide  nous  avions  les  triiéhines  du  jambon, 
l’oïdtum  du  raisin  et  la  maladife  de  la  poibme'de  (erre.-  Aut  mrsanthrèpes  qui  droü^ 

.  vent  que  c  est  bien  fltit  et  aux  ours,  du  fnoins,  il  restait  le  mrel  Avec  le  midi,  la'  fh 
offre  encore  quelque  dbuceiirs  Mais  bêlas'  vorci  que  l’abeilTe  aussi  est  attdirfife  ,  elTe 
a  son  ennemi,  d  autant  plus  terrible  qiril  est  invisible.  C  e.4t'!yî;  'Emv  Düchéraîn  qui 
biaitiouve  Un  paydiin  avait  pèrdu  une  freïitame  de  riichesf  danë  son  disespoii,  il 
.cherchait  quelle  pouvait  'étrè  la  cause  de*  de  désastre  dt  1  atti^budit  x  certaines  plantés 
sur  ksquQj|es  ses  abeilles  avaient  coutume  de  butiner  M  ©iicb'dmin  iVest  paS  'dfe 
cet  avis;  il  croit  que  1  abeille  est  trop  intelUgeMè  pour- Sc tromper  dO'oèWé'lfaçOii. 
'^U’èstune  opinion  qui  Un 'est  toute  peNon'nelle  je  connais  nombre  de  g'eus  qui  pro¬ 
fessent  a  1  égard  de  l  mtelbgeiiee, ‘'de  -toutes' autres  doctrines  Duchemm  croit 
dbhlc  que  1  abeille  sait  fort  bien  eviler  les  poisbns  qUi  pourraient  la  tuei  (o'est  autre 
chose),  et  elle  peut  extraire  même,  selon  lui.  impunément  le  suc  de  1  arbrisseau 
appelé  azalm  pontwë;  dont  parlent  Xébophorï  et  Pline  Si  parfois  sdn  miel  est-véné¬ 
neux  comme  iMe^ftiUpoiir  lés  (rois  cohortes  de  Paimee  de  Pompee  il  ne  1  est  janiate 
pour -elle. ;  -  '.-l  ('■>  .îli  >  1 


FEUILLETON. 


‘  CAÜSEÏIIES.  '  •  ■' 

De  la  Faculté  aucune  nouvelle,  si  ce.  n’est  de  bonneg  nouvelles,  en  ce  sens  que  le' calme 
est  rentré  dans  notre  Asclépion  et  que  nos  jeunes  disciples  d’Esculape  on  t  pieusemeiit  repris 
leurs  fonctions  dans  le  temple.  Mais  le  grand  prêlréfait  {©iijours  défaut.  Pas  énïïore  de 
doyen.  On  ' consulte  en  vain  les  augures  et  le  tout  est  niuét.  Tous  des  professeurs 

que  l’on  désigne  se  défendent  et  rëpondéntinvàriablemeht  î  Je  n’ai  rien  demandé  et  l’on  ne 
m’a  rien  offert.'  lioujours  est-il  que  M.  Tardieu  a  quitté  l’haMtalion' du  décianat  r  k  maison 
est  vide,  maison  iphâbitée depuis  la  retraite  d’Orfila,  et  dans  laquelle  M.  Tardieu  offrait'  tous 
tes  quinze  jours  à  la!  médecine  pai'isienne  une  graçienseet  confralerneîlé  hospitalité.  Il  paralt 
que i l’empressement  n’est  pas  trfes-vif,  soit  ppiïr  affrirjiBoit  podr  accepierq‘é  d'ôïtblè  gûicm 
ü  or  de  la  toqüedii  doyen.  Il  y  a  bien  de  quoi  rëflëcîiir,  eri  effet,  avant  d'accépter  une  charge 
SI  iQürde.  Là  où  leigrand  caractère  et  la  haute  position  dei  M.i  Rayer,  là  où! toutes  les  apti¬ 
tudes  et  les  aimables  qualités  de  M.  Tardieu' oqt.echouév  qui  pourratt  se  flatter  de  ntei  pâs 
sombrer;  aussi?.:;.  Oue  les  vents  et  . les  :flots  vous  soient  propieés,  ô  chère iFacuUél  mais,  be 
qui  vous  arrive,  ne  l’avez-rvous  pas  un  peu  voulu,  ou  du  moins  un  peu  cherché?  Allons,  pas 
de  récriminations  dans  un  moment  d’embarras  et  de;  chagrin  ;  mais,  je  vous  en  préviens,  je 
ue  vous  trouve  pas  encore  assez  battue,  et,  dans  des  circonstances  plus  propices,  je  vous 
dirai  pourquoi. .  , 

'  Trois  vacances  à  l’Académie  de  médecine  parmi'  les  membres  titulaires,  et  deux  au  moins 
TouiP  XXIX,  —  Nouvelle  série.  5 


66  L’UNION  MÉDICÀLÇ,  ,  .  ^ 

_ _  \  . —  ■■  •  ’■■■  '  ^!  V-*' — p— - - - 

L’ennemi  mortel  de  l’abeille  est  un  acarus.  Réaumur  a  donné  le  dessin  d’un  pou 
trouvé  sur  l’abeille,  mais  il  ne  ressemble  pas  à  l’acare  que  M.  Duchemin  a  observé  sur  la 
mouche  à  miel  et  qu’il  a  retrouvé  sur  Vhelianthus  anmus.  Est-ce  l’abeille  qui  dépose 
sur  celte  fleur  son  parasite,  ou  est-ce.  la  fleur  qui  communique  à  l’abeille  le  parasite 
qui  fqit  mourir  cellerci’  ^  -,  .  -i. i j  ^  :  i' -t  .! 

M.  Duchemin  a  passé  tout  l’été  de  1864  à  .résoudre  cette  question,  intéressante  à 
plus  d’un  point  de  vue.  Après  avoir  protégé  entièrement  la  plartte  de  tout  etintact 

extéireur,  'îT  a  déééilt^èrt  encOèe  sdK  elle  l’bèafe  destructeur  ’  èt'U ïloüydlèdllir- 

mer  que  l’ennemi  invisible  de  l’abeille  x\q.\\,  iinv  t’ helianthus  anhuüs.  Avis  aux  api¬ 
culteurs. 

Voici  les  cohélusions- promises  delà  seconde  partie  du  très-remarquable  mémoire 
de  M.  Jeannel,  de  Bordeaux,  sur  la  Pancristallie.: 

«  Influence  des  parois  et  de  l’étal  hygrométrique  de  l’air. 

10  L’attraction  des'pafdië,  lôrsqii’élle  prédominé  sur  là  masse  de  la  solution  saline 
sursaturée,  empêche  la  cristallisatipn  oïdinaire  de  quelques-unes  de  eçs .aoluUons, 
bien. que  celles-ci  restent  exposées  à  l’air  libre  et  y  cristallisent  lentement  par  évapo¬ 
ration. Ç’.est  ce  que  j’af  constaté.pour  le  sulfate  et.pour  le  carbonate  de  soude,  l’alqn 
et  Pacétate  neutre  de,  plomb.  (l’adresse  al’Acad,emie  plusieurs  specimens  de.ces  cris- 
tallisations  particulières  provenant  de  solutions  sursaturées,  de  .sulfate  de  soude  et 
d’acétate  neutre  de  plomb,  évaporées  et  cristallisées  a  l’qir  hbie  sur  dès  lames  de  verre 
ou  des  verres  de  montre.)  ,  ■  :  ^ 

2o  Les  solutions  sursaturées  d’alun;  de  sulfate  de  magnesjte  et  d’ueetate  de  soudé, 
se  niàiatieiment  dans,  un  air  saturé;  d’humid>te,i  bien  qu’elles  y  soient  exposées  dans  un 
grand  espace.;  elles  reprennent  l’ét,at  cristallin  ordinaire  dans  l’air  sec,  qu’elles 
y  restent  abritées  des  poussières  a.tmosphénques  ,  ' ,  ; 

So  Enfinia  double  influence  des  parois  des  vases  et  de  l’état  hygrometriquede  l’air 
suffit  pour: ^rendre  compte  du  phénomène  .des  solutions  sursaturées  que  présentent 
les  sels  hydratés,  et  probablement  un  grand  nombre  de  corps  cristûllisables.à  l’état 
d:’hydrate.  ,  ,  .  •  :i;fo 

Lessèls;  cristallisés  hydratés:  se  constituent  dans  i eau  bouillant®,  dans  ùn  état 
d’hydratation  particulier  qui  peut  se  maintenir  apres  le  refroidissement  dansles  vases 
couverts  ou  bouchés,  en  raison  de  l’attraction  des  parois  et  en  raison  dela.satura- 


parmi  les  associés  libres,  que  d’ambitfens  Réveil t  Dans  les  titulaires,  il  s’agit  de  remplacer 
MM.  Gimelle  et  Malgaigne,  section  de  mëdééîïre  Ôpératoire,  et  M.  Beau,  section  d’anatomie 
pathologique.  Parmi  les  associés  libres,  il  fatft'pourvoir  aux  vacances  faites  par  la  mort  de 
MM.  Trébuchetet  Montagne.  Je  conseille  aux  académiciens  de  faire  placer  des  cordons  neufs 
à  leurs  sonnettes.  La  Compagnie  des  petites  voilures  va  regretter  de  plus  belle  son  privilège 
qui  expircj  car,  cinq  candidalunes  académiques,- C’est  cinq  fois. trois  cents  heures  4e; course, 
au  minimum,  chaque  candidat  ne  pouvant  faire,  directement  ou  indirectfimenl,  moins  de 
trois  visites  à  chacun  des  cent  membres  de  .l’Académie.  Supputez  maintenant- ce  qüe. coûte 
à  la  pratique  ou  à  la  science  chaque  candidature  académique.  ESt-il-prallcienv  le-candidat? 
c’est  trois  cents  visites  ou  consultations  qu’il  perd;  est-il  homme  de.  travail  et  de  cabinet? 
c’est  trois  cents  heures  dérobées  à  la  science;  c’est-à-dire  le  temps  4e  Composer  un  beau 
volume.  Sans  compter  les  stations  et  les  colloques  dans  la  salle  des  votai  perrfwBsi;.  et  les  agi¬ 
tations,  et  l’inquiétude,  et  les  mauvais  propos,  et  le  reste.  Devant  de  tels- résultats,  que 
devrait  faire  l’Académie  ?  Édicter  un  décret  qui  interdirait  toute  visite,  îdirecte-  ou  indirecte, 
sous  peine  de  déchéance  du  candidat.  A  la  bonne  heure  !  vo?  commissions  de  présehtatioa, 
plus  hardies  et.>;moins  influencées,  indiqueraient  avec  plus,  de  liberté..  La  Presse,  qui-s’abs- 
tient  aujourd’hui  parce  qu’elle  se  sent  impuissante  en  face  de  ce  concours  et  dé  ce  conflit 
d’influences,  n’aurait  plus,  de  raison  de  s’abstenir  et  voterait  aussi  plus  libiemenL  Tout  le 
monde  ne  gagnerait-il  pas  quelque  chose  à  ce  simple  changement?  .  .  i/  .i  >.  /  -’i' 

Il  ne  faut  pas  se  lasser  d’émettre  et  de  soutenir  de  bonnes  idées;  elles  aboutissent  tôt  ou 
tard,'  çLla  grande  vertu  de  ce  monde,  c’est  la  patience.  Sans  sortir  de  l’ Académie,  trouvons- 
en  une  preuve.  Voilà  bien  des  années  que,  ici  même,  dans  ce  journal,  . le  premier,  j’ai 
réclamé  la  publicalé  pour  le  rapport  des  prix.  Eh  bien,  voilà  que  dette  idée  a  fait  son  chémin 


MEbîdALE. 


tîôn  dè  ratmb'sphê^e  ïfiftél'îè'ui'ë  ‘du  Vaste  pâr  là  Vapteur  d’eàu  émanëé  de  la  splUU'dtt 
elle-même.  Mais  ces  influences  sont  très-faibles,  elles  cèdent  'àu  cbnlà'ct  dès- èbrjpb 
sbliàëàbtiS^Sj  ét  isurtout  àu'èbntact  d’Uiiè  paréeirè'teolide  du  sei  diSsodS.  »  , 

ER  'séànéè'db  lübâi  diei'nier'  k'èët  Bbm^osëe  dë'lH  lécture  du  ppobès-Verbàl,  4é'1à 
correspondance  et  d’un  comité  secret  destiné  à  là’  discüssibn  des  titrés  dés  cattdïdàts 
pour  les  prochaines  élections. 

pr^l^aximjn  Legraîjd.^,^^-,. 


6^ 


L’U,NION  WÉPICAIE- 


li,onpf,abl,es.,çQrresp,ondants,  en  restant,  fidèje,. à  la  maxwp,  qui  iiou^  toujours 

dje.règie'dq  conduite  [i ,  :• 

«  TN’est-ce  pas  contribuer  au?,  progrès  d’unpisciapÇie.qup,  l  on:Uirne,de.p,réauepbqp, 
que  de;  mettre  ep  reli pf;  son  jinçpntestabjp , u^(il,\té,  iqtiè  <le  :  la. pjaipjemr,  port^^  de 
Jlintelîigence  du jiüs, grand’ ponitre?,»  i,  !■  >  .  "  ‘  -q ''noo 


Nous ‘définissons  lé^  climat  d’Hipppocrate  :  _  .-«r: . .  .•■a- 

'  «  Vawjc  g?  fes  lieux  éxéfceni  sur  i nOTHîïie  euiùM 

qu’ individu,  et  sur  les  hornrn§s)M^’^^  .en  grh,iid^,,müsses  et  habitant  un  même  point 

circonscrit  et  déte-rmmé  du  g^lobe.  »  . - . — - ^  ' 

De  cette  définition  découlent. Jiep  lirajt,ea4gue'jl’9Pîd9it  assigner  à  chacune  des  par¬ 
ties  essentielles  qui  constituent  la  clinaatologie,  ,  .. 

La  climatologie  Ihéorîqdé  cdtii^èndra  ï -étude'  : 

1»  Du  sol,  dans  les  différences  de  sa  constitution; 

2o  Des  eaux,  dans  les  conditions  de  leur  existence; 

:  3»  De  l’atr,  dans  toutes  les  mpdificàtions  qù’ii'^sübif  ;  '  " ■  ■  •  ■ 

4®  Des  éléments  némériques  (statistiqiiesf  eoristitutioriè  médicales»'' éb'id-émies);, 
comme  contrôle  naturel  de  l’influehce ;dés  éléments qui  précèdent*  '  '  >'■ 

La  climatologie  pratique  fournira  nécessairenient à  ^Observateur  la- connaissance 
de  toutes  les  notions  indispensables  pour  ;  ■  '  ii;:;;  ■  ■  m  ,  ’ 

■'■■lo-Étudier  les  lieux;''-;:':  ..  i  -'-i-::''  '  '  '»  ;  "  d  -'io 

2»  Analyser,  toutes  lés:Yariétés  dOsmaux  ;!'  'iiî  ;  -  -  -  i  =■; ;  -  .  •  Ir..  o-i 

3e  Reconnaître  les  divers  agents  atmosphériques;  enregistrer  leurs  manifestations. 
Voici  sommairement  lesiprincipaux  paragraphes  de  CéS  trois  chapitres  :  ;  ;  '  • 

I.  Les  Lieux  :  Différences  horaires  des  méridiens  ;  —  Trèmblfeménts”de  terré  ^ 
Observation  dés  phénomènes'périodiqües;  ’  ■  '  '  '  '  ■ 

■  '‘îiî'ï^fÈmoc  Ahaiysé'ét  ■synthèse;dé  rééW;'.~  Hydrotîniéffié^^^^'A^^ 
tàti ve*,*  düaùtitàtivé  et  Systémàtrq’uè)  dWs" éaux'mtPéréFes,';  — !  Pr bcéaé^ ÿbûr'  détër':^hffr 
la  nature  de  chacune  des  huit  classes  d^aux  miiièÿàlés'  ;  sülfiirées',' émo^bréés^^^^ 
bôbâtëeS;  sulfatées,  ferrugihétiSeèîqrsèriïèklés,‘'ibduiées  ët'bromufées’.  “  '  t' 

IIL  L’Air  :  Atmosphère  et  ses  météores  lurainçux ;,—>fPi:esaion, barométrique;-— 


ontyalu  la  double  néqompepse  d^offlcier  de  la  iLégion  cl’hohneuri  et  d’inspecteur  général 
place  que  la  démission  ;de  ;M.:  Le  Coq  a  laissée  vacante.  Les  motifs  de  lar démission  de  M.  Le 
Coq  , ne  spot  pas  de  ceux  que  l’on  puisse  discuter;;  chacun  est,  juge  de  céique  lui  coiu- 
■mapde  sa;  propre  dignité.:  ,  -  ; 

La  tchroniqae  :  ne  peut  laisser  passer  sans  la'  saluer  la  grande,  d’immense,:  r.incroyabié 
découverte  faite  .par  pp  de  nps  confrères  de  la  Presse,,  M.:H»  Favre,  sur  la  transmutation  des 
,métaux;;.Nolre  confrère  fait  de  ror.,avec  de  l’argent,, avec  du  mercure;nvec  du. cuivre,  avec 
du  plomb»  En  retournant  un  peu  un  vers  célèbre  on  peut  lui  demander  i  ,  :  .  .  ■  ^ 

Comment  en,  un  or  pur  le  plomb , s’est-il  chapgé,  P  ;  .  ,  ,  .  ;  ;  .  ; 

Non,qn  ne  peut  le  lui  demander,  car  notre  libéral  confrère  a  divulgué  tous  sçs  sècrets; ü 
leisj  donnés  à  i’Âcadémie,  des  sciences  d’abord,  et  puis  h.  ses  heureux  lécteurs  de  la,jFrqk<¥ 
médipale.  ’’  .-i]'  " 

Voilà  certes  une  Prime  comme  on  n’en  donne  guère  et  même  comme  pn  n’eh  donne  p,ai 
Je  suis  vraiment  heureux  dé  celle  bonne  avepture  pour  np.tre  confrère.  Oçcqpé  désormais  à  faire 
‘de  l’or,-, il  n’aura  plus  le,  temps,  d’écrife  sur  .r.ljNioîs  .MiDiCALE,  des  nonrsépk  cqmme  . celui 
que  je.relève  dans  son  dernier  numéro  :  «  du  moment  qu’en  cés:patages,cousacrés‘dfi'},’autb- 
«.rilé  en.  principe...  »  De  quelle  aiUorUé  parleq-il  cè  fécond  alcln’misfè'L  S’il  irpuve  un 
pelil  instant  entre  ses  couppellalions,  je  Ipi  serai  bien  obligé  de  me  rèpondré!.  S’ff  .yeui  bien 
ne  pas  .confondre  la  force  {^yec  Vauiorüé,.  il  verra  peut-êire  que,  par. bénéiiGV  d’égè,^, nous 
l’avons,  il  y  a  bien  longtemps,  devancé  sur  la  plupart  des  quesliops, qu’il  erpit  toutes  neuve? 
et  que,  pour  les  faire  abouiir,  nous  àvoqs  demandé  iè  levier  dç  taudis  que  Ivii 


L’Ü^JION  ïilËDlCALE. 


60' 


Teirti)éi‘atüW';'  —'ttÿdromètéorës'j  —  Ahémblogtë;  ^  ManifeStatiôrls  étectriqiies  et 
magnétiques. 

•.:>  'r  .  \  ,  'ï. 

Pour  ne  pas  abuser  de  l’espace  qui  nous  est  accordé  dans  ces  colonnes,  nous  allons 
nous  occuper  seulement  du  chapitre  qui  concerne  la  météorologie  proprement  dite. 

L’expérience  personnelle  que  nous  avons  acquise  pendant  nos  voyages  en  Algérie, 
enCôrSè  et’dané  te  -midi  dé  la  France,  nous  a  naturellement  démontré  l’opportunité 
et  la  nécessité  de  ces  études  pratiques.  ■  ' 

Côtrime  il'n’exiMalt  riüllé  part  déS' Observations  météorologiques  soigneusement 
faitès  bu  moyeii  d’'inblruméttté  précis  et  comparables,  nous  avons  commencé: -par: 
exposer  les  connaissances  les  plus  indispensables  pour  entreprendre  ces  recherches;; 
nous  avons  ensuite  installé  plusieurs  observatoires  météorologiques  fonctionnant 
d’après  ces  principes.  '  '  —  :  .  •  : 

Voici,  du  reste,  comment  s’exprimait  RL  Renou,  le  savant  secrétaire  de  Société 
de  métérologie  de  France,  alors  qu’il  était  chargé,  par  l’ Association  scientifique  de 
rédiger,  dès-instructions  pratiques  .  ,  , 

(y  L’organisation.des  observations  météorologiques  sur  un,  plq,p  uniforme,  avec  dep, 
instruments; aussi: parfaits  que  possible,  dans  de^  conditions  sembîablesj  et  ,à; 4eS' 
heures  partouties  mômes,  serait  fort  désirable.  .  .  ...  ,  .  .  Le  deyoir  de  l’Assopia- 
tion  est  donc  de  chercher  à  utiliser  ce  qui  se  fait  aujourd’hui,  en  réformant .immédia-j 
tement  ce  qui  est  défectueux,, .et;  en  travaiUanli  constamment  à;  perfectionner  l’éuvre 
d’ensemble.  »  ■- 

.  es,  instructions  rédigées  par  M,.,  le  professeur,  IVlousson  (de  Zurich) ,  pour  les.obser- 
Yatoires  métébrplogiqüés  de  la  SuissjeCnbus  fournissent  (es  renseignements  suivants  : 

’  Lés  ohsehations,  météorologiques  'rie  peuvent  offrir  uhe  utilité  réelle  qii’aiix  '  çondï- 
t  ions  ci-après  :  i  ‘  ■  ' 

'lo  jConfôrmite  dans  la  maniéré  àe  faire  ys  oBsérvâtm^ 

‘  2»  Emploi  d’instrümènts  exacts  éf  sûrs,  de  n attiré  aussi  semhlabïes  qné  possible,  et 
ayant  été  vérifiés  et  comparés  par‘des  méthodéé  rigoureuses V  “ 

_  3°  Établissement  dcfinstrunients  dans  toutes  le^  stations,  suivant  des  principes 
ühiformès’étéàlioiineia;  '  '  ’ 


contre  les  maux  qu’il  décrit,  ne  voit  d’autré  remédé  que,  leur  cause  même,  c’est-à-dHre 
V individualisme.  .  '  ,  '  ,  ■  ; 

Un  autre  journal  qui  à  pris  pour  Mouvement  médical  et  qui  né  paraît  pas,  en  effet, 

être  atteint  jle  paralysie,  du  raoüyemênt,  tèrminé  un  lo'pg  articlé,  sur'  findtructîon  médîcalè,' 
par  ■cétlé'phrâsé  SignificàtivéV  w  ÿJe  soyons  plus, esclaVés*  d’un  fan tô,me  d’organisation ,  fér- 
«  .pions  ,1^  grand  amphilliéà'(rë  jiar'  la  tibéirï’é.'  Notrë  libértéé  nous  est  plus 

lîbëraireVnôùs  'nè  vouions  flên  ferniéi',  .àii  contraire,  iiouS  voudrions  ouvrir  étde;pilis  large¬ 
ment. possible., L’enseignement  libre  oii  officiëüx  né  nous’effraye  en  aücuüe'fàçon,  niais  pOur- 
protéger  célul-cî  nous  ne  voudrions  pas  éteindre  l’autrë,  au  contrair'é,  nous  voudrions 
ragrandir  et  le  compléter,  èt  ce  serait  mêtiië  là  le  seul  moyen  de  rendre  inutile  l’ensei-- 
gnemént  librë.  ' 

J’ai  là  sous  les  yéuX  deux  ouvrages  sortis  des  presses  dë 'Lyon,  deux  bijoux  typographi¬ 
ques,  et  qui  seront  l’amour  des  bibliophiles.  C’est  l’imprimerie  Louis  Perrin  qui  vient  de 
nous  donner  ces  .deux ,  che.fs-d’œuvre  de  l’art  , des  Aide  et  des-Didot.  J’ai  plaisir  à. voir  que 
ce,  soit  notre  belle  çcience,  qui  ait  été  dotée  de  ces  charmantes  publications. 

Je  veux  au  moins  en  donner  Içs  titres,  en  attendant  l’occasion  de  pouvoir  m’étendre  sur 
le  fond.  ’  :  ,  ;  '  ’  ' 

L  une  est  intitulée  :  Livre  du  chevalier  allemand  Ulric  de  IIütten  sur  la  màladie  fran¬ 
çaise  et  sur  les  -propriétés  du  bois  de  gaïac,  orné  d’un  portrait  de  l’auteur,  précédé  d’une 
sur  sa  vie  et  ses  .ouvrages,  traduit  du  latin,  accompagné  de  commentaires, 
U  eïMés  'médiç^^GS,  d’observations  critiques,  dé  recherchés  historiques i’indèrapliiqucs  et 
pibliogrâpliiqüës,  par  le  docteur  F.-F.-A.  Potion.  Un  Vol.  grand  in-S^.'-Lyon-,  m  dccg  Lxvi 
iniprimerie  de  Louis  Perrin.  .  ' 


70 


L’UNION,  MÉDICALE. 


40  Cpnservaliojî: das  instrumesnts,  autant  que*  possible ,  dat^p, .^tat  priipitif,  p^env 

dant  toute  la  durée  des  observations;  ^ 

50  Notation  des  instruments  exactement, aux  heures  prescrites  ; 

60  Rédaction  et  élaboration  ultérieure  des  observations,  suivant  des  règles  iden- 
tiques. 

M  ■  ;  lY  - 

A  ceux  de  nos  confrères  qui  voudraient  procéder  à  l’instqllatipn  à’na  pbservatoire. 
météorologique,  nous  dirons  donc  :  '  .  :  -  .  ’ 

51  vous  .êtes  désireux  de  prendre  les  précautions  les  plus  essentielles  pour  faire  de 

bonnes  observations  météorologiques,:  dl  faut  porter  vqtre  .pttentioq  sur  ces  quatre 
points  :.:.  ,  .  -  :■  <  .-.'K  ■■  ^ 

1«>  Lesiüstruments;  ■  - 

2o  La  conservation  et  l’emplacement  des  instruments; .  m:  .  ' 

3^  ik  choix  des  heures  d’observation  ;  ■  .  ■  ;  ^  ■  ■  .  • 

•  40  La  rédaction  des  observations.  :  .  .  ;  , 

10  Les  instruments  indispensables  sont  :  a.  Le  baromètre  Fortiü  ;  ~  b.  Le  ther¬ 
momètre  d’ôbsét’vatibh  :(â  rhét'curëlV  U.-  Le  thermotnètre  maximum  dé  Negrètti  et 
Zambra  ;  —  Le  thermomètre  minimum  de  Rutherford  ;  L’hygromètre  d’Au- 
güSt  ;  — '  f.  Le  plüVidinètre  Babinet  ;  *-  g.  La  girouétté';  h.  L’oxottomètre  (papier 
Jame^  échelle  Rérigny)'.  '  ■  ■  ’ 

La  boussole,  le' chronomètre,  le  cyahomètre  de  Salissore  èt  l’électromètre  Peltiér 
pourront  rendre  de  véritables  services  dans  beaucoup  de  circonstances.  :  :  : 

'2^  ÙQ^servaiîôn  et  émptgcemeni  des  —  La  consèrvaiîon  deâ  iristru- 

mènts.en.bon,  état  exigp  qu’ils  séient'.maniés  àVéC  soin ,  préservés  de  tbut  accidéilt 
fâcheux  et  maintenus  à  là  place  qu’bn  léür  à  prîmifîvèmént  assignée. 

Les  plus  grandes  dilTicultési  des  observations  météo, rOjlogiques  proviennent  de  l’em- 
placeraeql-conyenabledes  thernîotpétres,,  car  les  erreurs  peuvent  yarièr  d’un  lieü  à 
un  autre,  suivant  l’état  du  ciel,  ,1a  direction  çt  hintensiie  du  ,  vent,  le, voisinage  des 
bàtifnpnts..  :  .  ,  ,  i'  '  •  '  "  -  ;  ■! 

Les  températures  prises  à  une  fenêtre  ou  dans  les  rüès  séiit  toudoii.fs  hpprpxima-, 

jÇ’est  le, gros  et, brillant  diamant, de  cet  éçrin,;,  , -,  ,  " 

La  perle  fine, ‘brochure  de  ae  pages,  porté  pour  titré  ;  '  •  ■  •  '  ' 

Des  sources  de  Icç  réff stance  vitale  ,et  des^  manifestations  fibriles^  ^SiV  le  dpcleur  l’béodoré 
PpaniN Lyon,  M.nbcG LVi,  mê’meinipritn^ne  de  Louis' Peç^^  ‘  ’  *  '  '  ^  ,  v  ’ 

Le  premier  ouvrage  n’a  été  tiré  qu’à  cent  exémplàirès,  eVvous  aurez 'du  bonheur' $i  v 
en  trouvez  encore  un  chez  J. -B.  Baillière  et  fils.  Avis  aux  amal^tl^’s», 

Les  exemplaires  de  l’aulre,  qui  ne  doivent  pas  non  plus  être  tj’és-nbmbreü^i  sé  trouvent  à 
Paris,  à,  l,a  libr,airin,,Às.selin,  ,età  Lyon,  à  ladd^rahie  Mégic^^^  ,  '  '' 

Cea  bièaux  çaracières.si  nets,  ces  .larges  ntarges.  ce  papier  dç  Roliande  si,  résistant,  qe  tirage 
si  soigné,  ceRe  scrupuleuse  réyisiph.des  épreuves, jfont  prendfe  pnpiiié,  le;?  fêles  de  çlous.de 
nos  avares  éditeurs  ;  leur  papier  lâche  et  mou,  leur  texte  incorrect  et  léiif'tifagedéteql.ueijx. 
Premier  prix-A  Lynu,  qui  a,  su  ponserver  le  culte  dubel  art  typographique.,  '  ^  ^ 

'  ^  i';  .1  --r.;  ■: 

‘p.  s.  A  un  anonyme  qui  signe,:  Un  des  vôtres,  -r  Non„vbüs  n’èlés  pas  dés  mienS,  Car  t'btl's 
les, miens  signent  ce  qu’ils  écrivent;  non,  vous  n’êtes.pàs  deS  miens,  car  vous  rtié  donnez 
un  conseil  perfide' qui,  si  j’avais  la  sbllisè  de  lè  suivre,  entraînerait  là  'subbféssiôn  du  joDr- 
nal.  Une,  autre  fois,^  d’ailleurs,  soyez  plus  poli  et  mettez  pn  timbre  à  vos  lettres.  '  ‘ 


— •  M.  fe  docteur  ^chnepp,  qui  vient  d’être  nommé  vice-consul  et  médebin  sanitaire  à 
pjeddah,afait  UQ  don  de  la  somme  de  100  R.  ^  la  Caisse  de  pensions  viagères  d’asaistaupe 
de  r Association  générale.  '  ^  .  ^ 


L’UNION  MÉDICALE. 


71 


li'ves,  et  fournissent  dès  moyennes  trop  élevées.  Nous  verrons  plus  bas  que  la  posi¬ 
tion  la  plu, 9  convenable  est  celle  d’une  guérite  placée  dans  un  grand  jardin. 

te  baromètre  doit  être  installé  dans  une  chambre  à  l’abri  du  soleil  et  à  température 
égale,  après  av^ir;  déterminé  exactement  son  altitude,  c’est-à-dire  son  élévation  au- 
des?ds_du  niveau  de  la  mèr. 

Le  pluyipmètrè, donnant  des  résultats  différents  suivant  son  diamètre,  suivant  sa 
po^itipn,  èt  suivant  son  élévation  au-dessus  du  sol,  il  convient  de  le  placer  isolément 
dans  un  lieu  bien  à  découvert,  à  une  hauteur  convenable  pour  l’observateur. 

30  Cihoiso  des.  heures 4’ observation.,  —  Ceux  qui  regardent,  comme  les  plus  impor¬ 
tantes,  les  notions  déduites  des, variations  extrêmes  de  température,  pourront  se 
borner  à  observer,  une  fois  par  jour,  les  2  termes  maximum  et  minimum. 

Le  pteraier-se  relève  à  Lobservation  du  soir,  le  second  à  qelle  du  matin. 

La  lecture  des  thermomètres  indiquant  la  température  extérieure  doit  se  faire  à 
7  heures  du  matin,  2  heures  après  midi  et  9  heures  du  soir. 

La  moyenne  déduite  des  observations  faites  à  ces  heures  dépasse  à  peu  près  cons¬ 
tamment  de  0,3  la  moyenne  vraie. 

Comme  le  bârémètre. présente  deijx  minima  (4  heures  du  matin  et  4  heures  du 
soir)  et  deux  raaxima  (10  heures  du  matin  et  10  heures  dujsoir),  en  faisant  les 
lectures  à  10' heures -du  matin;  et  4  heures  du  soir,  on  aurait  la  principale  oscillation 
bar'ométriquevmt'ld'  raoyénaë  de  ces  2  chiffres  indiquerait  avec  une  grande  approxi- 
rhàtiorilattlbyenne  des  24  heures.  . 

PoUr  lie'  pas  multiplier  les  éelevés>  on  transcrit  les  hauteurs  barométriques  aux 
heures  indiquées  pour  les  observations  thermométriques,  7  heures  du  matin,  2  heures 
e't'9'hèures'dü soir.‘''  ''i''';- .  •  '  :  ,  ■ 

'  4«  Redacttùn  étant  réléniérit  qui  varie  le  plus 

p'rômptemeiit,'  il  'convient  (le  commëricèr'toûjours  par  l’observation  du  thermomètre. 

Une  observation  peut  compter  pour  juste,  si  elle  se  fait  à  l’heure  indiquée,  où  du 
moins  d'àn'sdes  citiq  minutés  qui  la*  précèdent  du  la  suivent.  ' 

Autant  que  possible,  les  observateurs  né  doivent  inscrire  dànS  le  tableau  des  obser¬ 
vations Aucun  chiffre  arbitraire  Ou  déterminé  par  le  calcul. 

,  Le  tableau  destiné  à  t'éèevoir  lès  lidtatiôns  doit  se  placer  ouvert  dans  la  chambre 
de  fob^érVâleUr'ôii'sé  trouvé'  le' baromètre,  de  maniéré  à  pouvoir  y  inscrire  immédia¬ 
tement  les  hauteurs  de  ce  dernier. 

On  ne  peut  assez  recommander  de  ne  jamais  se  fier  à  sa  mémoire,  et  de  s’habi¬ 
tuer  à  un  procédé- sô?  et  , régulier  dans,  la  manière  de  faire  et  , de  noter  les  observations. 
.iJl  qst'trè$-4mp,ortanfi(|6  faire  de  suite  les  réductions  du  baromètre  et  les  calculs  des 
divers  instrumenliS,.  eniétahlissant  les  mpyenué?  pour,  chaqqe  heure  d’observation,- 
pour  chaque  mois,  pour  l'année.  '  ,  ^  , 

L’année  météorologique  doit  dater  du  décembre.  Voici  ses  divisions  : 

■  HiVël  :  Décembre,  janvier,  février  ;  ■-  • 

'‘A’  ''"‘iPritttènSpS':; Mars, Avril,  maip  ■  '■  '>'■  ■. 

'  ’Æltié-i'JÜiÜtjÙilletyaOÛtt  ■  '  ^  -i  ■ 

^  Automne  :  Septembre,  octobre,  novembre. 

.-'MmIVÎ  V  >  ^ 

Ces  notions  générales  étâht  bien  comprises,  nous  allons  actuellenient  donner  de 
plus  amples  détails  sur  les  instruments  indiqués  ci-dessus.  Ils  sont  le  plus  généra- 
lemeot, employés  j  .repommaudéç  par  l’Association  scientifique,  ils  fonctionnent  déjà 

avec  pps.pmble  dansJes  Êep)è&  normales  de  l’Émpire^ 

p.  -Baromèirp,  r— L’atmosphère,  iCette  couché  gaZiCuse  qui  couvre  à  la  fois  les  terres 
e  les  mers,  enveloppant  de  toute  part  notre  planète,  obéit  aux  lois  de  la  pesanteur 
et  de  l’électricité. 

G  est  vers  1640  que  Toricelli  et  Otto  de  Guericke  démontrèrent  la  pesanteur  de 


L’UNïON  '  médicale.  ! 


l’air  et  c’est  en  4648  que  Pascal  exécuta, . sa  mémorable,exi)érieaTO 
"peânfSdor^  n^.eau^'^  mers,  la  poids  de 

trouve  représente  par  upe  ç, 6uche  .de  mercure  de  7,57  millime^r.eS;,^^^ 

^°QÙM^àviSlîtl*^ei’air,"elIe  6Üc«  a'ià  ^«rndiilèe  pat  IVIari6t|;^^ 
d’une  mqsse  d’air  ,donné  est,.en  raison  inverse 

clastiqüe;  il  doit'  exércér  une  pression  Cûnstan't,e  et  considérahlè  spr 

Un  in  toT'i'iî  '  T. ’ihsiriim'fiht.  destiné  à  mesurer  lé  poids  de  1  a,tniospn,ere  së‘ 


la  surface  dçX  terroJ  LM nstrumeht  destiné , à, 

nomme  bàrdraètfé  (de  '/SatpW,  poids,  èt'  fcstp'où,  rnésùre).  ,  _ 

Le  barorPèlré,  'corivenablemedï  'éonstruit  et  préparé ,  cobstitue^  1  irtstrümetit, -le 
plüs  parfait  de  'ia  ;inétéorol6gié,  éar  il  indiqué;  non  plus  la  pression  locale,  mais; 

celle  de  toute  ratindsphère  jusqu'à  ses  limites  extrêmes.'  ,  ■  „  '  ' 

Le  plus  prècié  de  tous' est  le  baromètre  à '  cuvette  mobile' du  système  bortin 


Un  aube  droit  plonge  dans:  un  cylindre^  de  verre;  à  la  partie  infériedrè' duquel  se; 
visse  une  bague  qui  porte  un  petit  Sac:  en  peau  de  chamois  ;  te  fond  de  ce  sac  s’appuie, 
sur  une  vis  qu’il  suffit  de  tourner  pour  faire  monter  ou  descendre. te.  mercurq,  , et, 
oMenir  raffieurement  de  son  niveau  avec  uue  pointé  d’ivoire  implantée  surda,b.a6e 
supérieure  dé  la  cuvette;  '  . . .  i  ^  ^ v.ïi  i.î 

Pour  lire  la  hauteur  de  la  colonne  de  mercure,  il  faut  préalablement  faire  afflem^r, 
(en  tournant  gradnellement  la  vis)  la, surface  du,  mercure,  delà  cuvette  avec  la  pointe 
d’ivoire;  à  ceteffetj  ia  pointe  d’ivoire  et  son  image  réfléchie  par  cç  mercure,,  doivépt 
se-toueber  sans  laisser ipasper,  de  jour  entre  elles,.  ■  ...  ,,,  .  r,’,  .  ,  ‘ 

Le  tube  barométrique  est  renfermé  dans  une 'monture  en  cuivré  sur  laquelle  sont 
traeéeSjtes^divieions  en,Gentimètres:et,en  railliméb'es.  i  ^  ■:  ,,,  ,  i 

Cette  monture  porte  un  viseur,  et  n’a  vermer  à;  l’aide,  desquels  on  lit  exfictemeni  la^ 
hauleur^dumercnre^  , évaluée  en  dixiènJés  de  miUimètre  ;  au . tiers  inférieur  du , tube. qst 
appliqué  le  thermomètre  qui  donne,  la, tenipératnre  dP;  miliqù. ampidPjt  .^ti  moffiehlt, 
de  l’observation.  ■.  ,  .r,,  j 

.  'U  -  ^  1..V1; 

Èmpl<^cement  'Lé  baromètre  doit  être  placé  près  du  jour,  à  l’abri' 

de  tont'cbÜrartt  d’air  'et'du'i’a'yôttnèment  solaire,  dans  un  appartement  où  la  tempéra- 
türé  n'éprouVe  pas  de  variations  brusques;  et  où,  par  conséquent,  on  n’entretient  pas 
de  feu  pendant  l’hiver.  ,  u;  ,  î. 

Il  doit  être  librémént  sùèpendu  par  sa  partie  supérieure ,  dé  rilanlère  à  prendré'lùi- 
même  une  position  verticale,  et  fixé  ensuite  dans  cette  position.,  A  cet;effct,  te  baro¬ 
mètre  est  accompagné  d’une  planche  munie  à  son  extrémité  supérieure,  di’nne  potence 
en  fer  destinée  à  porter  l’instrument,  et  à  sa  partie  inférieure  d’un  anpeau  garni  de 
trois  vis  de  serrage.  , 

On  fixe  la  planche  à  un  mur  dans  une  portion  telle  que  le  baromètre  étant  sus¬ 
pendu  librement  à  la  potence,  l’axe  de  sa  cuvette  passe  par  le  centre  de  l’anneau. 

La  cuvette  est  alors  serrée  légèrement  par  les  vis, calantes.  ,  , 

■"  '  VII  ■ 

Mode  d' observation.  —  Lorsqu’on  veut  observer  le  baromètre,  on  commence 
lire  latempérature  de  son  thermornètfe,puis  on  téüine  la  vis  placée  au-dessous  de  séb' 
réservoir,  jusqÿà’çe  que  le  niveau  du  raércuré  dans  ià  cuvette  affleure  'exactement  à 
rextrémitë  infériéùré  de  la  pointe  d’ivoire.  '  '  ,  -  .  i  ■  > 


.(,!)  Tous  ces  iBstruiucnls  spcteat  des  ateliers  de  M.  Salleron. 


L’UINION  MÉDICALE. 


73 


L’affleureifneiit  Âtant  qbtenq,  on  donne  avec  le  doigl  quelques  petUs  chocs  à,,Vinsr 
Irurnent  pour  vaincre  l’adhérence  du  mnrcure  au  verre,  et  rendre  à  la  capillarité,  dans 
le  tube  barométrique,  sa  valeur  normale.  .  n  :  j 

On  fait  ensuite  mouvoir  le  curseur  de  la  tige  du  baromètre,  jusqu’à  ce  que  l’œil, 
placé  dans  le-  plan  des  deux  bords  supérieurs  de.  la  double. fenêtre  du  curseur,  cesse 
d’apercevoir  du  jour  entre  ces  bords  et  le  sommet  arrondi  du  mercure.  '  il  .f. 

Ge  point  atteint,  on  fait  la  lecture  de  la  hauteur, du  mercure,  en  inscrivant  les  mil- 
lim,èitres,et  dixièmes,  de, millimètre.  ,  :  ; 

,  L’échelle  principale  ne  port?  que  les  millimètres  entiers  ;  par  conséquent,  on  observe 
d’abord  au-dessus  de  quelle  division  se  trouve,  le  poiut  marqué  0  sur  la  petite  échelle, 
du  vernier,  point  qui  . correspond  au  bord  inférieur  de  l’anneau.  ,  ,  -  ,  ,  , 

Pour  déterminer  les  dixièmes,  on  cherche  lequel  des  10  traits  de,  la  petite  division 
du  vernier; coïncide  le  mieux  avec  un  trait  de  l’échelle  principale,  de, manière  à  ne 
former  pour  ainsi  dire  qu’une  ligne.  Suivant  que  cela  arrive  au  lei',  2®,  3c  trait  du 
vernier,  on  ajoutera  aux  millimètres  entiers,  1,  2,  3  dixièmes,  qu’on  sépare, des  pre¬ 
miers  par  une  virgule  700““»2,  700mm3,  etc.  ,1  : 

En  général,  toutes  ces  opérations  devront  être  exécutées  avec  légèreté  et  avec  la 
plus  grande  célérité  possible.  (La  suite  à  un  prochain  numéro.) 


CHIRURGIE. 


OBSERVATIOiV  DE  LUXATION  DU  PIED  ÈN  AVANT,  AVEC  QUELQUES  REMARQUES  SUR 
CETTE  ESPÈCE  DE  LUXATION  (l)V 

,  .  ,  Par  le dpcleur  WiLLEMiN,  ipspecteur  adjoint  dés  eaux  de  Vichy,  etc. 

L’Observation  j,irècédenté*riè  peut  laisser,  ce  me  semble,  aucun  doute  sur  ia'natufé 
de  l’accident.  Les  signes  classiqués,  ceux  què  la  théorie  indique  comme  Caractéris¬ 
tiques  de  la  luxation  du  pied  en  avant,  se  sont  rencontrés  ici  :  en  avant  et  aü-dèssoüs 
de  reitréraité  du  tibia,  saillie  dë  la'pbulie  astragalienne  parfaitêmènt  reconnaissable 
à  la  vue  et  au  toucher;  atlongement  du  dos  dupiéd;  raccourcissement  du  talon^  qui 
se  trouvé  rapproché  des  malléoles;  impossibilité  de  mouvoir  le  pied;  par  Un  mbu- 
veihént  de  flexion  fôrcéé,  réiritégration  de'  l’âStragale,  qui  S’opère  avéc  un  craque¬ 
ment  très-manifeste,  et  à  la  suite  de  laquelle  la  déformation  cessé  et  le  pied  reprend 
la  liberté  de  ses  mouvements  ;  ces  signes  de  la  luxation  sont  si  manifestes,  ainsi 
que  le  fait  remarquer  Boyer,  qu’une  méprise  à  leur  égard  semble  bien  difficile. 
On  les  retrouve  av,ec  une  égale  évidence  dans  les  observations  de  MM.  Huguier  et 
Demarquày.  ^  ^  - 

Dans  quelque  Sens  que  la  luxation  ait  lieu,  dit  encore  Boyer,  elle  peut  être  incom-' 
piété  ou  complète.  Comihent  conviëht-il' de  désigner  celle  que  nous  .venons  dé  rap¬ 
porter?  Doit-on  lui  appliquer  le  nofri  de' SUbluxation? 

Pour  peu  que  l’on, examine  les  rapports  des  os  dè  l’articulation  tibîo-taJrsieririè,  il 
est  aisé  dé  sé  c^yaincre  que,'  à  moins  d’admettrp  dqs  délabrements  considérâmes  et 
là  séparation  dé  l’astragale  d’avec  le  calcanéum,  ce  genre  de  déplacement  né  peut 
pas  être  porté  plus  loiit  que  qOus  ne  l’avons  vu.  Eq  effet,  lorsque  l’astragale  à  quitté 
la  mortaise  tibiale  pour  se  porter  aii-devant  d’elie; 'celle-ci  vient  arc-bouter  contre  la 
surface  supérieure  du  calcanéum,  qui  se  trouve  alors,  comme  tout  le  pied,  dans  une 
direction  oblique  d’arrière  en  avant  et  de  haut  en  bas.  La  présence  du  tendon 
d  Achille  limite  aussi  lé  déplacement.  Lorsqu’elle  est  simple,  la  luxation  est  donc 
nécessairement  bornée  au  déplacement  que  nous  avons  observé. 

M.  Sarazih,  répétiteur  à  i’Êéole  militaire  de  santé,  a  publié;  dans  \es  Mémoires 
Médecine  et  de  chirurgie  militaire  (2),  un  cas  de  subluxcdibn  dé  la  jambe  en 

(1)  Suite  et  fin.  —  Voir  le  dernier  numéro.  '  ‘ 

(2)  Tome  IV,  3“  série,  t"  fascicule,  1860.  .  ,  ,  . 


74 


L’UNION  MlîlDICALE. 


sfriè^e  avec  fractüre  de  là  malléôle  extérilë  et  âiastasis  de*irarticülàtioti''libro. 

inférieure.  Un  j  eune  hbtnttè  dé  ‘  22  étié,  i-obtiste,  était  tdrtibô ;  dèux  m\^ 
et  demi  auparavant,  d’un  deuxième  étage.  Lé' pied  dVoif  était 'dans' rexte^ibni! 
maii'iféstèment  ■défPfmé,  t’espace  intermallëolkii'é  de  0«‘,003  plus  large  qwe  db  dété 
eaiiChé‘  l’ avant-pied  allongé  de  0>»,(}15,  le  dîamètrë' Siitéi^é-postéHeut',  au-déSsüS  dég 
malléoles,  diminué  dé  0^,015  également;  M.  Sarazin  u’a  pas  Cbbstaté  de 
foruiéé’  par  la  poulie  astragalienne;  '  àtissi  n’a-t-îl  considéré  ce'  déplacement  «  qbg 
«  comme  une  subluxation  qui  avait  porté  le  bord  antérieur  dé  la  rtiort aise  tibiale  à- 
«  peiné  au  delà  du  sommet  de  là  courbe  formée  par  la  poulie.  »  Dans  son  j^emër- 
qiiMe  traité  dés-  malaâièJs^  d&f  (1),  Bbnnet  parle  dé  des' luxàtîéns' 

incomplètes,  comme  se  produisant  par  léS  monvëiriëiltS  forcés  du  pied,  lorsque  là 
vîolencë  n’a  'pas  été  trop  forte  ^ et  qué- lé  délabrement' d’est  pas  trop  con'sidérabïe; 
telles  n'étaieiit  pourtant  pâ's  les'èonditions  dans  le  cas  détuel,  où  il  g  avait  éù'frafe. 
tufe  dë'la'malléoîê  exterrte  et  diaStàsiS'des'deux  és  de  la'  jambe.  '  ''  •  '  '  ' 

La  codiplication  la  plus  fréquenté  des- luxations' dà  pied  consiste  dâns  la  fràctbré 
de  l’une  des  malléoles  ou  de  toutes  deux.' C’é'st  l’obseréàtion  dés  lésions  Signalées 
pour  les  autres  luxations  du  pied  qui  a  fait  dire  à  M.  Nélâton,  qu’une  complicalibn 
presque  constantej  inhérentéy  poür  ainsi  dire,  à  ces  déplacements,  ést  la  fraèture  db' 
péroné,  et  souvent,  ajoute-t-il,  celle  du  tibia.  Dans  le  fait  de-Delamotte,  il  n’est 
point  question  de  fracture,  non  plus  |«e  dans  celui  de  Pirrie;  MM.  Uuguier,  Demar- 
quay  et  moi  n’en  ayons  constaté  aucune  chez  nos  malades.  Chez  la  malade  de 
M.  ]!^élajon  }pj:même.  c’est  le  tibia  qui  est  brisej  ainsi  que  chez  deux  dp^^Jrois  §Uj,e|s 
anglais.' Dansilë‘ seul' fait  de  ,M-  -§ara%inj,  c  esl,,ja  maU.eo/q  externe  qui  est  fracturée. 
Aussi,  Dupuytren,  dans  ses  Leçons  orales  (2),  en  indiquant  comme  complication  des 
fractures  du  péroné  là  luxation  du  plëd,  désigned-il  les  déplacements  en  dedans  comme 
trp^-conirauns,^  et  les  déplacements  en  arriéré  et|Ceux  en  pehors,^  çornme  très-rare^; 
enfin,  les  luxations  en  dehors  et  en  haut'  sç  sont  rencontrées;  mais  il  ne  fait  pas  meq,i, 
tipn  des  luxations  en  avant.  -  .  '  .  ■  ,  .  . 

'U, ne ■cçmplicalion  qui  n  a  ete.signalee  dans  aucune  'dei^  observàtions p,ptçripurén 
ipept  rçppeiUies,  ^quf  dqps  qelle  |de  M  ‘Sarazin,  çt  que  nous  avpns  eopstatëe  pbez 
nqtrje.  raqladei,  a  consiste  dans  l’écartement  des  os‘,qe.  la  jambe‘,  entj-e  lesquels  la 
pqu|.ip,às,t/àgaIlqnDB,^  ea.ayant,,seip|)lp,ayQir.,agi|,ç9àiptteunpp^p^^ 

Â\i.,d)pqf4^,|dix’mois,,4^;,p’àp,p^O,ç^^^  infér/eupe  os 

s’étaif  pss  ençp^ç, qpéro.  '  4  ,i"  r 

. .  Malgaigpe; ,  jfai t ,  bbseryer  que,  spr  l'es  ;',çjàq  cas ,  r^sernblfs'  pàr  ,lRu;'J’,^ccid.eni,s’p4. 
présenté  érb'ià: /pis  chez  uhé,,, femme  ;  mptpè  faif  ûQnsthue  le  qqàtfi)èrne,.p^,;;froa/sj 
ajoutant  aux  deux  bbsërvations'anglàises,  celles  àè  MM.'  Huguier,  Demàrquày  ftt(.$arar! 
zift,,,p,n  àjr^jye, à  un momb;p, supérieur  popr.^’bjomw^^  Ifest  certain  qu’onjqeÿàii  a’^^l- 
tepdre  à  repcpntrer  ççttp^  luxatiqq''plus  souvent 'cirez,  la ‘ferana;ej,;pm^^^^^^ 
puissants,  dont  larupturè  est  néçessairepour ’peri^eftfe  fie.dèpfàcénàent,  sob^  inporn-j 
parshlsment  rnoins, forts. chez  eHq.  ‘4  '  !  ,,.  .  4"  4  .  '  >  !  .  ' <> 

,  Qûêfpst  Ip  mécanisme  dé  cette  1  uxation  ?.  Suiyànt,  Boyer,  V  elle  ne  péqt  a^ioir.  liep, 
que, dans  ung  extension  porche, et  subité  deJa.jarnbe  sur  le'pied.  »  Vidai,  de  Cassis  (é}j 
se  rangé  .à  cette  opinion^  il  admet  que/f  accident  se  pfpdujt  dans  rextension  vjolénte 
d-u  pied.,  par  l’elfel  d.’ane  chute,  du  ;  corps,,  en  arrière* ,,|q,  pied,  étaq^  par'  un 
Qhstacle  insurrppntablepc’eàt.  évidemment.,  ainsi,  quq, lés  choses  sé  sont  passées  phe?t 

l’opyrier, , de Mf, Huguier,  /,  '  :  '  '  „.i,' 

,,.A.  JÆ.  Malgaigne  il  sénible';  au  cpntfàipe,, que.  lâ  flexion  forcée  de' là  jambe i'suf  le. 
pied  soit  la  condition,  de  celte  luxation;  Çn  peut  admettre  cé  mécanisme  sans  qu’il 
soit  pourtant  bien  manifeste  daps  le,  cas  de  M.  Nélaton;  le  bord  antérieur  de  la  mor¬ 
taise  tibiale  ayant  pté  séparé,  le  reste  de  l’os  aurait  glissé  d’avant  en  arrière  spr  la, 

(1)  Tome  11,  p.  437. 

C2)  1832,  t.  I,  p.  208,  ' 

[3)  Traité  de  pathologie  externe,  t.  U,  1^.  S98,  ,  .  ^ 


75 


L’UNION  MÉDICALE. 


poulie  de 4’ast,rag,ale^  fie.  que,  k  , l’autopsie,  on  reconnut  aux  sillons,  que  le, fragment 
avait  trtiprim'és  sur  îe  carlilage  de  la  poulie.  La  flexiQn  forcée  d.e  la  jambe  sur  le 
pied. a  évidemment  eu  lieu  dans  les  deüx  faits  de  Smitb  et  de  M.  Sarazin,  , 

Celui  de,, ^piitb' est  relatif  à  un  matelot ,  occupé  â  hissér  un  tonneau  d’un  poids 
énorme  ^  ,1a  jambe  étant  fléchie  sur^.  Je  pied,  le  genou  avançait  sous  le  tonnean,  quand 
celui-ci  rétomba  brusquement  sur  cette  articulation  et  força  la  flexion  dé  jà  jambe 
sur  le  pied.  On  doit  admettre  le  même  mécanisme  dans  le  cas  deM-  Sarazinj  lO;  sujet, 
précipité  .d’un  deuxième  étage,  ayant  frappé  ,je^  so|  par  .son  plan  antérieur,. ce  que 
démontrait  la^  plaie  que,  du  même  coup,  il  s’était  faite' 'au  front.  Le  modé  .suivant 
lequel  l’accident  s’est' prpdnit  n’est  pas  indiqué  dans  les  deux  faits  de  Colles'et  de 
Pirrie,. 

On  ne  peut  invoquer  ni  la  flexion,  ni  l’extensipn  forcée  chez  le  sujet  dé  notre 
observation.  La  malade  est  tombée  à  la  renverse,  mais  on  ne  trouvé  aucune  cause 
d’extension  forcée  du  pied;  il  n’y  a  eu  aucun  obstacle  qui,  comme  dans  Iq  cas' dq 
M.  Hug.uier,  ait  retenu  la  ppinte  du  pied  et  l’ait  empêchée  de  suivre  lé  mouvemqrit 
de  tout  le  corps.  Mais  il's’est  présenté  une  circonstance  sur  laquelle  il  ne  semble  pas 
que,  les, auteurs  aient  süfrisamméht  porté  léur  attention.  Il  y  a  eu  chùc'  brusque  et 
inattendu  du  talon,  'mômèntanémént  soulevé,  Cohtrè  un  Sol  dur,  cbéz'ûhe  femme 
dont.lé.s  Hganiehfs  od'raiént  d’ailleurs  une  faiblesse  particulièré; Ce  rnpuvehi'en't  subi! 
de. vive  propulsion  en  ayant  a  suffi  pour  chasser  i'àstragale  hp.!f^  dé‘  son  arücùlatibh 
en  disjoignant  au  passage  l’articulation  tîbfo  .  '  f'  '  '  '  j  ,  ' 

Ce  mécai^ismè  trës-si.mple,  îe  séùl.  admissible  par  l’examen  des  conditions  du  fait^ 
n’a  rien  qui  ne  soit  conforme  aux  observations  faiteé  depuis  fongterrips  sur  la  puis- 
sanqç  d’un  choc  subit,  très-rapide.  Les  physiciens  savent  parfaitement  que,  Wans  ces 
conditions,  des  plus  grahdés  résistances  sont  vaincüés  trés-facilemerit.  C*qst  ainsi 
qufone' cordé  que  l’on  saisit  par  les  deux  bouts  momentanément  rappirochés,  puis 
répfdemént  séparés,  ‘éë’ cassé,; tandis  que  l’on  n’y  pacvènaît  point  par 'bûé  ttactiOn 
mojns  prompte,  fût-ellë  béàü^  plus  forte.  Tel  a  été  le'niécanisme  d^ê  la  luxation 
chez  notre 'malade,  à  sévoif  :  une  propülsiqn  difeçte  et  subite  du  pied  ;  par  suite  dû 
choc  brusque  du  talon.  II  est  fort  possible  que  lés  choses  se  soient  passées  de  mémë 
cbe:^. Iq.mulade  de  M.'  Demarqüay.  Le  tàloti' a  éte^  dit-bh,  arrêté  par  des  doits,  thaisi 
npn  j^ç,  pointe,, dii  pieij,;,  d’ailleurs,;  le  suj'èt  s’étant  retenu  dans  sa  chute  en  arriètë,  il 
n’y  a  pS.s  qu  ëxténsipp  forcée,  dé-dà  j  àiiibé  sur  lé  pied  ;  âüSsi^  sù'fs-je  pb'rté  à  adniettre 
que  la  causé  prem'iefédê  la  'luxatiôn  à  copsislé,  corrinie  èL^  ma  malâde,  dans  le  çhoé 
brusque  du  talon  sur  le  sol.  L’ac.cident  pèüt  ’do'né  '$e  ^i’oduire  par  des  mbdéé  divers, 
dont  i’ün  n’ekclut  pâs  rautre.'  ’ 

•É'ounéV.;^  déduit  dé 'èés  'e^çéHqhcés  su  çàdavré' (ij'  qùe,  à  moins  de  délabre^ 
ffiqufs.jÇonsidèrahleSj  lës  déplacements  pérmanenls  du  pied  ne  peuvent  guère  s’effec- 
tqer  ;  qussi  conclut-il,,,  avéc  pup'uytren,  que  les  luxations  antérieures  ou  postérieures* 
db  Pipd  ne  se  fonï  pas  sons  l’influence  d’un  simple  mouvement'  forcé  de  flexion  ou 
d’extension.',  T  '  ' 

.  Aidé, de  mon  ;savéç,li.  eopfrère  M.  Ivmbérlé,  j’m  , cherché  à  produire  cette  luxation 
sqr,  un  , cadavre .d’hpmrae  bien  musclé.  Pour  robtéhir,  il  a  féUù  fairq  la  section  sous- 
^Aiapé^,  pli  ligament,, deUoîdieh,  ..et  dé  tous,  lés  ligaments,  qui' unissent^^^^^^^  malléole 
externe.,  à,  l’astragale 'et  au  calcanéum.  ]En  appuyant  alors  très-fortement,  qt  dans  le 
même,m,omenP;Sné  jaiifflCieiantériéuee  de  rextréniité  inférieure  de  la  jambe  et  sur  le 
dos  du  pied.mous.ayons  déterminé  la  saisie' d.q' la  poulie  astragaliehne  au-devan't  et 
au-dessous. de  la, mortaise. tibialq,. Dés  que  l’on  cessai,!  la  pression,  la  poulie  tendait 
a  reprendre  sa  situation  normale,.  Mais  on  conçoit  que,  sui:  le  vivant,  une  fois  la 
luxation  produite,  la  tension,  de  ;tous  les  muscles  extenseurs  d,u  piqd  s’oppose  à  la 
réintégration  spontanée  de  l’os  déplacé.  La  conclusion  de  Êonnet,  conforme  à  celle 
de  Dupuytren,  est  donc  trop  absolue. 

D)  c.,  t.n,  p.  436, 


V  II/ 1 il  t yx  A.'t  V  'i  ' 


Le  diagnostlii!  de  cfette  luxation  doit  être/ én 'général plus  feçiîés,  Idr^^ué  sur¬ 
tout  rexamen  peut  se  faire  immédiatement  après  raccidfe^^^^  i, '!/  ■  ,,  ; .  / 
Dans  la  fracture  du  péroiië,  la  poulie  de  l’astragale‘  .se,  din^é  _pnus.  Ja,  m 
interne,  sélpn  Dupuytren  (1),  'èt  y  faif qüel4üéfois  üné.  saillië  fàw^  ’ à 'récoüria'ltrè  à 
travers  l’épaisseur  des  téguments.  Mais,  datis  çe  cas/lè''aéplàcê4ié‘n,l  dè' lu  j)oulle  n’a 
pas  lieu  directement  en  avânt,’et  l’on  retrouve' lés  .lignés  dar'âbtéHâtiquesaè.h^  frac¬ 
ture  du  péroné,  lé  coup  de  haéhe/ié:renvéréernént/dè;  la  'plante  ei^  d,‘|'?^drb,  .  etB;' 
Pourrait-on  confondre,  comnie  l’iddique  ^Ma%aigrie/  cette , luxation  ayeé')ine  fréeturé 
sus-nialléolaire,  dont  lës  fragments  supérieurs  auràiènt  fui  en;  arriére?  Lela  s'ènible 
difficile/ si  l’on  examine  avec  soin  la  Situation  et  la  dirèbtibn  des  deux  mallé'olfes,’  la 
forme  de  la  ;  saillie  osseuse  antérieure,  si,  facilement,  reconnaissable  quand  elle  ’est 
constituée  par  la  poulie  astrag'aliénne;  enfin,' 'et  surtoüt  si  l’on’ Oi'ésuré  des 'deü'x  t'ètés 
la  distance  des  malléoles  aux  orteils;  raugméntati6n  (^e  cetté  diStancé  ést  caracteriè- 
tiquë  de  la  luxation;  .  "/  .  '  ^  '  V  " 

J’ai  noté',  chez  ïe  sujet  dé  mon  observalion,  le  craquement  qui  s’est  fait,  sèhti|’ 
dans  rarticulàtiQn,  et  qui  a  pu  faire  spngér.  à  uné'çqmplicatioii  de  frécture  dé  la 
malléole  externe.  Boyer  signale,  à  propos  des  luxations  de  l’avant-bras,  «  une  cré¬ 
pitation  àss.e^  sensible,  qui  parait  en  avoir  imposé  quelquefois  pour  une  fraéttne,  et 
qui  résulte. du. frottément  réciproque  dés  surfaces  articulaires.  »  Ce  craquement'assez 
sec,  'déterminé  peut-être  par  un  certain  degré  de  'sécheresse  de  l’articulation,  n’a 
point  la  rudesse  de  la  crépifation  osseuse;  le  pied  n’ avait  point  dé  tendance  à  be 
porter  en  déhorS;  et,  quand  la  tuïnéfaction  dés  parties  ÏÏioïle's  a  cédé,  il  a  été  facije 
de  se  èonvaincrè  de  l'intégrîlé  dé  l’os.  '  /  .  i  '  ■ 

Le  pronostic,  de  pes  luxations  est  généralement  grave,  parce  'que'  selon  là  reniat- 
que  de  M.  ISélaionj  elles  ne  se/repçon^^^  qu’apfès  une,  àctlên. violente  fiui.dété'r- 
mine  toujours '  des'  délabrenients  nécessitant  un  repos  prolongé  ;  ,  il  l’.èst  /énco’re 
parce  que,,  après  la.  ,  réduction,  il  y  a  quelquefois  lieu  de  craindrè  la  élaudîcation  ou 
l’ankylose.  M.  ,,Ma]gàigne.  s’appuyant  siir  les  trois  .observations  .anglaises,  où  là! 
réduc, tipn  n’àvait  p^êté  faite  immédiatement,  conclût' anssi/qué  « 'celte  inxatibn 
négligée  paraît  aVoîr  de  très-fâcheuses  conséquencés  pour  les  fonctions  dû  mem!brè’.'y 
Il  impo.rte  donç-de  réduire  la  luxalion  le',' plus  tôt  possible.  Les  tractions'  doivent 
être  faitès  d’abord,  dans  le  sens  du  dépiâcemen.t,  afin  dedégager  l’astragale;  puis 'le 
pied  sera  porté  en  sens  inverse, /c’est-à-dire  dans  la  flexion,  ep  liiéme  ternps  que  l’on 
s’efforcera  de. ramener  le  talon 'd^àvànt  en  arrière;  '  ,  '  '  ,  '  '  .  '  .  ' 

Dans  le  cas  que  j’ai  rapporté,  la  réduction  a  été  des  plus  faciles;  il  en  a  été'de 
même  dans  celui  de  M.  Huguier.  M.  Demarquay,  arrivé  huit  heures  après  l’apci- 
dent,  chloroforma  le  blessé,  comme  avait  fait  M.  Huguier,  et  fut  ohligè  de  b’j; 
reprendre  à  plusieurs,  fois  pour  obtenir  la  .réduction  ;  mais,  dans  ée.  cas,  la  luxation 
en  avant:,s’était  compliquée  d’un  mouvement,  de  rolation  dé  rastràgale  sur  je  côté 
externe.  M.  Velpéàu,  à’propos  d’une  liiXation  incomplète  du  pied  en  arrière  (2),  fait' 
remarquer  que  la  réduction  des  luxations  du  pied,  a  toujours  été  considérée  conlmè 
chose  très-diflicile;  ce  qui  né  paraît  pas  absolument  véai  aujourd’hui.  Nos  deux 
observations  donnent  complètement  raison  à  l’émiriént  professeur,  quand  le  chirur¬ 
gien  est  appelé  peu  de  temps  après  l’accidént;  car,  chez  le  sujet'déM.  Sarazin;  les 
manœuvres  tentées  pour  la  réduction,  au  bout  de  deux  mois  et  demi,  ne  furent  pas 
tolérées,  et  le  malade  resta  estropié.  Ce  qui  est  encore  mainténant  une  sérieuse  diffi¬ 
culté,  ajoute  M.  Velpeau,  c’est  le  maintien  de  la  réduction,  surtout  dans  les  cas  de 
luxation  incomplète;  les  faits  de  MM.  Huguier,  Demarquay  et  le  mien  ont  montré,; 
après  une’ réduction  facile,  une  contention  plus  facile  encore'.  Mais  l’observation  de 
M,  Huguier,  qui,  poUr  les  symptômes,  offre,. avec  la  mienne,  une  si  fcômplèté  ana-^ 
logîé,  en  diffère  lotalemèht,  quant  à  la  marche  et  à  là  dur'éé  de  la  maladie.  ’  “  '  ‘ 

■  H  -il.) 

(1)  Leçons  orales,  1832,  1.  1,  p.  199. 

(2)  Gaz.  des  ftdptlaua?,  1856,  n°  38,  p.  150.  '  i  >  '  1. 


MÉDIjOALe.;  77 

,  En  effetj/^près  huit  jours  d’application  d’un  simple  appareil,  contentif,  les,  mouye- 
ments  du  pied  «  s’exécutaient  avec  aisance  et  sans  douleur;  quelqttesjours  plus  tard, 
le  rnalade  commençait  à  marcher.  »  Chez  le  malade  de  M.  Demarquay,  dont  le  pied 
fut  entouré  d’une  bande  peu  serrée  que  l’on  arrosa  d’eau  froide,  ies  choses  semblent 
s’être  passées  itout  aussi  simplement;  la  tuméfaction  diminua  rapidement,  et,  le 
dixième  jour,  il  ne  restait  plus,-  lui  écrivait  M.  Renouard,  qij’un  peu  d’empâtement 
à  la  face  dprsalé  du  pied'.  Chez  le ‘Sü jet  de  mon  observation^  qui  présentait,- il  ést 
vra’i,  Çdmtné  cothpliéati'àn,  uh  dlastâsis;  de  ràrticulati6h''tibio-péi‘qflière  infériétiré-, 
là  'fnarche,,:es^  deux  mdis; '  ài^ée  meme  dé  ,jiëqu illés,  déiéf niiha  deS  acci¬ 
dents.'  Ce  n’est,  qu’au  bout  dé  éqptjmois.  après.  prolongé  d’appar^^  inànî{)- 

vibies,  de  douches;  froides,., et,  e.nfin,  .dn  massage  v;igau^e'usemen,t,.pratiqiiér que  î'â 
.prpgression  fut  possible  sans  béqu'Ues.  A  la  fin. du  dixiéme  m, ois,,, |l  , restait  encore 
dU(.;go.nflement  avec  un  écartement  apparentides.  deux  QS;de  la  jambey-tet  les  mouve¬ 
ments  du  pied  n’étaient  pas  encore  redevenus  libres:  2  .  l.l'M  -i  i  :  : 

'  .  L'aTéductidn’  une  fois'  opéréd,  ii  faut  donc  cdtti|attre  d^àbord  Yèngôrgelnérit  j^ar 
des, applicàtidns  résolutives,  et‘b?’dldnger'^sùfflsanntiient  là  contebtiph  nécésëài^l’é’  pour 
la  clÇjatrjéatipn  des,  ruptures  .ligamente^^^^  Un  point  délicat  dé  pratiqué  .Cobsislé 
iprécisëment  dans  la  d,étermip.at1pn  'du  mpm.ent  pu.  la  .marche  péqÇ  être.  permiseé Ën 
la  retardant  trop, mn  risqupd’ankyloseÿ  en.da  permettant  trpp.r tôt,  on  s’expose  au 
;retouc')d’accjdenîsrdnflammatoires.,  ainsi  qu’ii  est  arrivé  chez  motre  malade.  Chez 
elle,  ylè  ; massage,  employé  presque  aussitôt  après;  i’âceident,  n’a  pas  eu  un,  bon 
résultat;  iben  a  été  tout  autrement  lorsque  l’on  y  a  eu  rèconrs  au  bout;  de  plusieurs 
mois  ;■  ii  à  favorisé  la  résplotipu  dé  l’ehgPrgemènt  péri-àrtiCtilâire,  et  facilité minsi  les 
moüvemehfs  du  pied,  -  -  ,  . 

'  •  Lorsgùé  iai  lpkàtipnpst  ahcjermpy.jèt  qu’ellp  n’a  ,pas'.^eté;,rédmteVl%tervènti 
l’artî  pst  sans  dpute,  trés-reslreinté^  ,'é;t;  q.uaqd  l’açcjdpnt  s’accoHo,pagne,;des  ,lé.piphs 
,pl,US;iou.mpms  graves  qu’il  a  quelquefois i-présentées,  letraitement  est  nécessairement 
.  compliqué  et  offre  des  difficultés  en  raison  desquelles  Je  chirürgieni devra  modifier 
;Sâ- COndUitOi  ':-»i  ■iwcîi  -in-;  -  .nf. .r:  i-n.  ,  é-r . .  'ivï;:-  'v!':') 

ACÀDÉIVIIES  ET  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 

'  SOCIÉTÉ  IMPÉftlALE  DE  CHlRURBIÉ.  V 

da  mercredi  ;tO:Janvier  1.865^,— Présijience  dejyi.RRocA. 

Sommaire:  Séance  arinùelle  et  solennelle.  —  Piscoùrs  dé  M.  le  Président,'— Compté  rendu annuèb  — 

,  ‘  ,  '  '  Éloge  de, CazeàuX.  —  Prix.  ‘ 

Aujourd’hui  la  Société  de  chirurgie  a  tenu  sa  séance  annuelle  et  solennelle.  Ces'  feoMés 
de  splennités  se  suivent  et  se  ressemblent  :  Discours  du  président  exposant  l’état  matériel 
et  moral  de  la'Spci^fé  pendant  fannéé  qui  viént  dé  finir  ;  conopte  rendu  générai  dés" travaux 
et  discüssjohs  qui  ont  rempli  lés  séances^  oü  hilân  scientifique  de  l’anhéé,  par  M.  lé  secrë- 
taire  annuel  ;  de  l’uri.  'des  membres  moHé,  Ou 'tribut  dé  regrets  et  d’admiration  jiliis 
Oii  .moi, ns  obligée,,  payé  à . sa  mémoire,  pa'f  M.  le  secrétaire'  gébéral.  Tel  éstéen  y  àjoütabt Ife 
banquet,  ôu.bouquet  Iprininal,  le  programme,  j’allais  dire  le  menu  ibvariable  de  la  fête,  La 
forme  sçule  y  relèye,  je  n^  parle  pas  dû  bapquét,  ia  mpnotéhié  forcée  du  fopd.  '  ’  ■  1; 

La  fOriné  du ’diè'éourà  de  M.  le  Président  ne'  pouvait  être  qu’accentuée.  Même  clans  lés 
discours  d’apparat,  6ù  le  personne  de  l'orateur  è'ét  obligée  de  sè  dissimuler  sous  l’habif  du 
personnage  Ufflciel,  les  fortes  individualités  s’accuéeni  naturellement  par  leur  ptopre  réliéf, 
et  il  ft’est  pas  impossible  d’y  reconnaître  l’horanié'éoùs  le  inascjue  de  l’aclétir. 

Nous  avons  relevé  àyée  plaisir ,  dans  lé‘  discours  dé  M,  Broca,  le  passëge  dans  lequel  11 
annoricè  qqe  là  société  dé  chirurgie,  sur  là  mpübh  de  Tun  de  ses  membres,  M.  Larreÿ.'a 
aéerdé  qu’à  l’avenir,  les  rapports  sur  les  prix  qu’elle  décerne  seraient  lus  en  séance  publiqué. 
La  Socipip  de  cblrurgie  entre  ainsi. dans  la  voie  déjà  entr’ouverte  par  rAcaÜérnie  de  méde- 


78 


L'UNIOIS  MÉniCÀLÈ.' 


cîrt(>  eràcé^  à  rinîtialive  de  M.  Larrey,  à  (jiH  les'^éance^  de-cès  Wüx  8«itélé8'teayant^  feont 

^ieaevSWès  d’mvcomplértièrit^de^ubiicflë;  étpâr  6ort6ét(«enl'd’inlërêt.  >  ■  ^  ''  Hi, 

Eh  ffelibifanl  M.  LarPêy  èt  la  Société  dé'chîriirgteMé  éette>aéélsibhv  tihOs  rie  poiwdhë'rtouà 
ettipêcher  d’émettre  ici  un  iegret  et  un  vœu  qui  nous  ont  été  également  inspiréa  par  n 
autre  passage  du  discours  dé  SM.  Brûca.  Le  regret, 'C’est, que  cette  mesuredibérale  n’aitîpas 
été  étendue’  aux  rapporls  sur  les  candidatures -dés;  cotnpétiteurs  aux  plapes  de,  membrés 
litulaires,  correspondants  nationaux,  ass,PClés;,et  çorrqspondants  étrangers.  M.  Broca,  dans 
le  passage :de  son  discours  auqpel  nous  faisons  .aljpsjpn,  adonné;de  grands  éloges  au  rap¬ 
port  de  M.  Giraldès  sur  les  candidaturés  des  memiyfès ,  cpiràspondanls  étrangers;  nommés 
dans  la  dernière  séanc’e.  Il  d'  dit  que  ,«  là  lectufë  dé'.cè-  sâVàrifrappprt  avait, comtnuniqrié 
àm  comith  secrets  plus  d’intérêt  è't  d'attrait,  que  ’ti’én  ont  souvent  Ips  ^ëanceà  l)ubliquàs,'à 
ïl  est  perrriis  aü  public  dé  Concevoir  un  peu  de  jalousie  à  oet  égard,  èt  de  sfe  plaindre  dé  peité 
espècé  d’ostraeième  dérit  éri' le  frappé.  La  Sooiété  dé^  chirurgie  ferait,  à  notée  avis',  u'h  adie 
de  pPllleSse  énverfe  fui,  eh  mêmé'tèmps  tiu’un  acte  d’hospUàlité  envers  les  étrangers^  emlui 
présentant  les  chirurgiens  distinguésdes  deux  mondes iqui  Iwigutent  l’honneur  dd.sefeisuL 
frages.  La  pisGnssipn  titres  scjpnUfiqpe^  de  ce?,  candidats, SÇrait  po,nr,,le,pn,bjl^^i  qnejOçca- 
Sion.  unique,  et  av.idemént  saisie  de,  s’inslruire  et  de'  fairé,  plus  ample  coqnaissan|Cei^aye.c  des 
bomipés  qui  ont  contribué,  plus, pu  moins  àü  moiiyeméhpef  aux' progrès  dé‘là  '.sci|'fice,  'è,t 
dont  il’ sait ÿ'péine  les  noms  émihérits  ou  horioràblé.s.'  Il  y'àuraillà,',  si  ri'o’hs  tt'é'nbiife'ahïfsbnà, 
uti  éléfhéht'précièrix  d’instrucllôn  pour  fe  publie' et' ü’’inléhêl  poür  lie's  séâhcèè  dC  -fà  Soeiété 
dé  èhîéuTgié.  M.  le  ^et^ètàirë  généràîa  dil,:a'vecuPé  irieoutéstàbië  faisoév'tiue'il^è'S^^'^t'^^ 
sàvahteé  vièîllîSsaiêriP  comihe  lés  individus.  Eh 'bien,  il  est  un  moyen  cetUin'  df’cmpêoher  ce 
mouvement  fatal  d’aboutir  à  la  éécrépitude.  et  à  la  mort,  c’est  le  rajeunissemenl  par  rexpan» 
sion  et  la.  !  transformation.  Élargissez-vous,  transformez^vous,  dirons-nous  â  la;  Société  de 
chiruigieet  aux  Sociétéss  savantes  en  général  renversez,  les  barrièrfague  4es..ti'adilionq,QU 
des  règlements  surannés  opposent  à  votre  libre  développement;  transfilfeps-vous  sanp. ,cè?fe 
un  sang  nouveau  ;  ouvrez  vos  ailes  à  tous  les  souffles  de  l’esprit  de  liberté  et  de  progrès^  et, 
grâce  à^'cette  agitation  salütaîre,àè’^cé' moriverUènt  pePpêtuéFqui  est^le  prlnèi^’é  môtné  de  la 
vie,  vous  éviterez  cet  èngorgéhiérit  vâsèulaire';  cette  pléthore  séreufee,  éès  ethbOfieS'piiltào- 
naiies  ou  cétébrales  qui  oni-fait  périr  vos  aînées  'dé  lapgoeur,  de  marasme,  d?aSphyXié, 
d’apbplexie  ou  de  paralysie  généralél  >  in:  ,  .  j"  . -  . 

Cest  pourquoi,  comme  corollaire  de  ce  qui  précède,  nous  émettons  le  vœu  que  i’a  Sodélé 
de  chirurgie  donne  encore  plus  d’éclat  et  d’animation  à  ses  séances,  en  élargissant  le  plus 
possible  le  cercle  de  sa  publicité,  et  en  renversant  cettè  espèce  Aq  muraille  de  là  Chine  que 
les  comités  secrets"  élèvênt'.éh'trè  elle  publie,  'à]..!'  T  .7 

Les  Sociétés  savantes  devraient  habiter- un.  palais  de  cristal;  rien  de  ce  qui  touche  à  la 
science  ne  devrait  être  déro^è.paLflll^^  fHX.,règèr4?;4e.'^  Pbbjicité..  D’ailleurs,  ce  que  l’on 
donne  à  celle-ci,  elle  le  rend  âvec'us'ure.  '  "  ” 

Le  discours  dé  Ml  lé  Président  a  ë*fé  coùVert  d’ap^lâhdléééméhty  unàlhimes.  On  a  surtout 
rem?p',qué  .lè,p,a?sj^g,è'âans  Iç.que}  M.  Bmea^éy^q^guant  le  souvenir  de  M,^gaig,ne,  le,plus  illustre  • 
elle  plus  regretté  des  membres  fonda  teure.,d,^,U'SpçMl(4/dé  ctiirurgiê,  à  rappelé  que  c’était 
à  lui  qu’elle  doit  cette  belle  devise  adoptée  par  elle  :  «  Vérité  dans  la  science,  moralité  dans 
,  l’art  l  ^  O-  -.io;-:  .P  fl  i-.'P  'HIm:.?/ 

,^'||j.  LéGOUEST,  secrè.taîre  général, 'a  Iq  lè  comjjle.'rénîu'dés  Irâvàuix  èt’'déH  di'scqs- 

à|,o,hi'4p' la- $oc}ëté',dè  chirürgîq  péndant  l’iinhée  18165.  Cet  exposé  n’à  pas  él'd  un’  èàtàlpgiie 
Simple  uhé.reypelbanaié  des  aétés  sçieqlïdques  de  cétlè,''Soéiété.'M.  Legoüe'st 

ava)t  foulé -coippétence  et  tqqle  autorité  pbür  ajpprécîçr  el  juger  la  vajeur  dé  éé'é  Ifàvaui. 'Il 
l’a  fait  âveo  modération,  mais.  aveç  iqdépendâhcé,;  et  ses,  [ugemenls,' Jibelléé.  eh  gùélqûàs 
mots  nets  et  prédis,  ont.  généràlenién't  paru, .empreints  d’iiirvérilabie  esprit  de’ justice' et 
d’impartialité.  ïl  a  dit  que  le  caractère  général  dé  ces  Iravaüx  étàit  l’utililé  beàiiOoup  plus 
que  la  nouveaulé,et.que,  du.resle,  le. rô|e, des  Sociétés, savantes  était  plutôt  de  retiéler  le 
mouvement  scientifique,  de  l’époque, là,  laquelle  ellès  co'rrèsppndent|que  de  le,  dréer,  Sàd.s 
doute,  lorsqu’elles  peuvent  remplir,  cette  .double  oopdition,  rien  dé  mieux  ;  mais  én'c,drei  à 
défaut  d’originalité,  et  de  puissance  créatrice,  .peuvédl-çUes  se  cohtenler  du  rôle  plus  mb- 
desle  d’accomplir  une  piissipn  d’utilité  et  de  conservation  ?  Examiner  et  reviser  les  idées 
.anciennes;, discuter  et  juger  lés  idées  nouvelles,;  dégager  des  unes  et  dés  autres  cé  qu’elles 
renfçrmenV  de  vrai,  et  çe  qui,  à  ce  titre,  cipil  rester  dans  la, science  ;’|éleSl,  suivant  M.  Lè'- 
gouest,  le  principal  rôlé  dé5;S9èié|,éV,sa.vahles;  or,,^ppur  accomplir  cette  tâché ‘avà(l‘  dig'niié, 
Il  leur  faut  deux  choses;  l’esprit  d’indépendancé  tempéré  pür  la  sagéâsé,  et  rèspfit'dé  prd- 


l'ÜNïON  MÉDICALE. 


79 


grès  contenu  par  la  prudence,  d’est,  en  un:  moti  ntl  tempérament  dè  justef^milieu*. également 
éloigné  d’un  culte  servile  pour  les  hommes  et  les  choses  du  passé' que  d’un;  enthousiasme 
aveugle  et  banal  pour  les  nouveaujtés.  L&  progrès  réel  et  véritable  est  dans  ee  juste-milieu 
qui  pourrait  s’exprimer  encore  par  l’accord  du  .)ibre  examen  et  de  la  tolérance,  aeçord 
aussi: nécessaire  aux  choses. de, la, scienceiqu’à  celles  ,de  ja  ,mwale,,,de  ;Ia  PPlili.Wft  et,,dé  i}a 
religion.  Gertes,  il  était  impossible  de  mieux  dire,'  et,lout.)è’  monde. applaudira,  comme  pu 
l’a  fait  à, la,  Société  de,  chirurgie,  et  comme.nous  lp  faisons.en. ce  moment,  détOipicopui;’,,  à  ce 
'programmé. de  Ùberl/é  civile,  si  bilan  tracé  par  p}umé4’up  chirurgien;  ,  ,, 

Énfini  '  M.^  BéPT,  'Seérëtaj^é 

’ça'zeaux.  Éloge  .qpi . revén^^’t^-, de  dro|f;  ii:.'pn^  é  ce  titre,  a  él^,  légdé 

à  jt.  Blpt  P.ar  jM.  .lé  .secrétaire  générât  Pr-^CUJ’  .è^négyriqués  funèbres.  Il  né 

pouvait  .tomber  en  dés  mains  plus  cbmpéientéé.  érÉhis  amies.  t’Éonprabl^^  nous 

a  donné  une  notice  scientifigue  sur  ‘Ga,?paux'  ^ep.,p,Uis'qu’uy,Éloge‘.:I,i,.s!’îç^^^^ 
appesanti  sur  les  travaux,  presque  tous  relatifs  à  1  obstétrique,  de  céliii  qui'  fût  à  la  fois 
son  maître,  son  collègue  et  son  ami;  il  a  rappelé  d’abord  le  Traité  d’accouchements, 
devenu  classique,,  et  qui  aura  bientôt  une  huitième,  édjtion,  puis  le  mémoire.,  ^ur  la  chlorose 
dans  (a  ÿrowss0ji,>qui,  le  premier,  montra  ,1e  .Y.éritabJ,e  ,çaraçlère^  déS  açaiûents,;  prétendus 
pléthoriques,,  auxquels  sont  .sujettes  les  femmes  enceintes,, et  qui  contrihua.si  puissamment 

é.mQ,difier,,et.è(,transfprmer,:à,„9eLégavd,  Ips: idé,es;et: la  pratiqfte.,4,e§  flié^'çins, -jLe.mii- 

moire  sur  la  théorie  du  bruit  de  souffle  abdomin,c^,4ff.ns.  fa  p^r 

Cazeaux  .é  mue  cause,  double  :  la  compression  vasculaire  et  l’altération  du  sang.  —  Le  mé¬ 
moire  sur  les  indications  et  les  difficultés  de  l’embryotomie,  etc.  —  M.  Blot  a  rappelé  encore 
les  succès  de  Cazeaux  dans  l’enseignement  particulier,  succès  par  lesquels  il  préluda  brillam¬ 
ment  à  ceux  qui  l’attendaient  dans  ^^.•epnCfBrffv0l^urtout  à  la  tribune  de  l’Académie  de 
médecine,  dont  il  fut  un  des  orateurs  Tes  plus  écô'ufésjet  les  plus  sympathiques.  Il  a  indi¬ 
qué  la  part  active  et  si  distinguée  que  prit  Cazeaux  à  plusieurs  discussions  mémorables  qui 
'S’élevèÉeot'au  sein;  de  céttei Société  cavattte  entre  lautres,  cél-les  suc  dyçrt^mmt  provoqué, 
.Ç.Û  .il  joua  un  rôlCif,!;  rem,afqpé,çjt.si,reinéi^na.^]e,^jVnr  \&.r^f4r.^s^seun  Mtçr;^'«j,sur  hs.Mste^;^  d,e 
l’ovaire,  sur  la  fi'evre  joMerpérafe,  étc.,étc.  Oraiéur  à  îa'paroté  vive',  netlè,'' élégant, è'év.faciTé, 
Çazeaux  charmait  son  auditoire  et  ses  advers'aifès'''é\îx-frtéitiesj  qû’il'déséj^ttfaiTpai-'Ma'èéiié 
l'disïé  etT’amémté  Ûtitànt  (jüê  pài*  là  vigüëùC  Ct-laTtigiqtié  séïf'éè  de'sOnî'ai’gtimehteinoh.'  - 

Comme  praticien,  Cazeaux  n’avait  rien  à  désirer  sous  le  rapport  de  la  sûreté. du  jugement-  ét 
du  coup  d’œil,  de  la  promptitude  de  la  décision,  de  la  dextérité  et  de  l’habileté  de  la  main.  Son 
esprit  de  ressource  était  toujours  àTà'hâüTé'ür  dés  difficultés  et  des  nécessités  de  la  pratique, 
ce  quj  le  feisçiU  recherche}’  des  clientes  et  .des.  médecins  qu’il  retenait  ensuite  par  fe  charme 
étl}^  SÛr'ét'é  dés  }çeïat.i^^^  M.  BrpLà  rappelé  J^Taît  éî'  honprable  pou'r  .Çazéàjà'x,  du  refds  eq’il 
îèifûstiçfi^.Te  secrét  médic'ér, . malgré  ûûé^ûçés,  Si||yîês  ’é'é  çondarana- 
tioh  prbnoacé,e  .c.6nîrè  lui  par.ie  tribunal,/ et'  heüreusertiénr.leyêé^./deé^^^  de  la 

Cour  de  cassalion  qui  a  fixé  sur  ce  point  la  jurisprudence  médicâie.  Cazeàux  montra,  en 
è^te'èîrcônStance,  queTe  cai^ctère  était','  èbezJüi,  Ada  haudeur  ded!intelligen<a3UûA;;:‘„ 

‘  ■Ml  Blot  a  été  peut-être  ûrt‘ peu  trop ‘discret  au  point  de  vue  dë  là  blogràphiè  de  Æazeaux. 
Ce  qu’il  a  dit  de  l’homme  privé  suffit,' cependant,  pour  mériter  èiSon  héros-T'eiitièrë  sympa¬ 
thie  de  -tous  lès  gens;  de  cœur  et  de;  bien  Homme  loyal,  serviabla  et  dévoué,  ‘Souvent  à 
l’excès,  Cazeaux  ouvrait  son  âme  à  tous  les  sentiments  qui  font  les  natures  bonnes,  géné- 
;  yeuses,  déliÇjatea  et  diaUnguéps.  .Quoique  pr,is.dans T’epgrpnage  de.ppt.l.e  maçbinç., effrayante  et 
..in.flexil^le  qui  s’apppUe  la.  pliêntèle,-  lQrsqn''i}  .PPWVa.it  ée/àpgage^,  un  ipslàn t  d.p.  ,l''èli’eial,e,4.u 
monstre  (rûdë  étreïnté,'hié^!^çbnnueide',lpus  ,jps  ^édepins.g^^  prpfçsMon  avec 

leup.pçpur  et  avec  leu.r'cpnsciéricé),  lofc^  'au  répbs'  ’cè/cburl'  instant  ïïe"répit, 

CazpaUx'nè  sàVàit  paè‘résisféi'  à  Tàttrai't  d’ùûe  réüfliôn'  d’àmiS,  Où  if  s’oubliait’  souvént  jus- 
qü’â  ûne  heurbTiVàncé'è  dp  la  riuit;  Tl’^boràit  'â  üoe  soirée  miftickle,  à  une  fête  iittëraî're,  à 
une  éxpbsiiion  artistiqüél-  prodiguait  parto'ût  son  éSprit,  son  boetiT  et  son  âme;  la  meilleure 
partië  de  lüi-mêûlè;*!!  iburaît,  bèla's  1  à  l’abîme  oii,  par  une  horrïble  câfastrophe,  tout  devait 
bîéntôt  s’engloutir  !  M.’  Blot  à‘ërù  ’déV6îr‘jéteT'  le  Voilé  'de  Tàmillé  sur  lëé  dérhlè'rës-  âhnées 
de  l’existence  de  Cazeaux,  si  tristement  marquées  par  réé'ïïpse  ‘a’tine  belle  in'télîigenCé'pl’'é- 
maturément  éteinte,  alors  que  s’agitait  encore  dans  son  crâne  vide  la  lueur  vacillante  de  la 
vie.  Chose  horril>le,-chose  lamentable  que  cette  survivance  de  l’organisation  physique  à  l’âme 
que  l’on, ;dit;. pourtant  immortelle!  Ame  de  Cazeaux,  âme  de  Malgaigne,  âmes  de  vous  tous, 
hommes  d’élite  qui  avez  usé  prématurément  votre  intelligence  à  ce  rude  et  incessant  labeur 
de  la  pensée,  où  voue  étiez-vous  réfugiées,  qu’étiez-vous  devenues  quand  se  fit  tout  à  coup  en 


■f 


WÜNWDN  '  MÉDICALE. 


eux  cette  nuit  profonde?  Et  comment  n’avez-^vous  jamais  pu  rallumer  oel  flambeau  une  foi^ 

éteint?  Impénétrable  mystère!'  v  •  .  -  i  ■  ;  .  •  ,  ;  i  t 

Quoi  qü’îl  en  soit,  faut-il 'plafndré  lès  Illustres  vietîiïiés  dè  ces  catastrophés  glorieuses? 
Nous  ne  lé  pensons  pas.  Lâ  réalité  et  le'prix;  de  la  vie  '  ne  sé  mesurent  pas  au  nombre  des 
années,  màiS  à  la  somme  d’impressions,  dhdéesv  de  seniimenls  et  d’actes  qu’elle  a  produits^ 
de  même'qüè' l’on  ne  mesure  pas  la  valeur  d’urie  lettre  à  son  éteU'due,  mais'à  sa  féconditél'. 

combien  d’hommes  ont  parcotini  unè  loingue  carrière,  et  dont'(Jh  népeut  pas  dire,  ceperl- 
dant,  comme  dé  Màl'gaigné;  de  ÈaZeaiix  ét  de  tant  d’autres  :  Ifs'ont'védü  l  HUnUétir  à'  dés 
prodigues  d.’espril  et  de,cœiir!  Ils  se  sqnt  dépensés,  sans  complep,,ils  se  sont  dqnnés,  mais 
'que  de;seryiceS\renâus  el,' pariàd  qUè  dè'  ■vives  jbqlssii'Ucés  pàrlagéesl  Cbthbiçp  la'sciénçe 
,çt  l’humanité  leur  doivent  plus  db  recbnhaissandé  qii’b'  ces  ayàrés  ét^à'be's,  è'gbireles,  tiipÿ. 
gers  d’eux-mémes,  calculant  sbîghèusement  chaque  Jo’Ur  là  sbmVne  d’îdè'és  'ét  de  séntitnénls 
qu’ils  doiv'ênt  dépenstrr'  pour  nàaintenir  réquiliblè'  dèje'ur  sàn.^è'et.  de  leui^s  fbf'cesj  et'  qili 
consument  lentement  leur  vie  stérile. en  dés  jouissanéés  ^b'iitaires!  ^  ,  '  ,  "  ,  ' 

•  :  tè  prb^  WVÀL  a  été  décei"né,-  cette  ânnéé;  b'M.  lé'  db'fcleur  ÉdbUard'  ÉRovetiiftiEft,  pour àa 
’ilièsè  intilnléé  :  Swr  une  fô7’me  spéciale  d'àbcei' dés' os J'^u'W!S‘aè'(i'es'‘d0urdu7^i)âêl^'s  é)npfi(f»t'^ 
"Des  méntîbn s  hortphableé  o rit  été  'acCordé'ès  à  M." le  Übcleut  DueLAY,  ‘  pbW'éa  IhèSë'  'Siit’-lqs 
côtlêcUons  sét'éüses  lét  syndéiaies';  h'M.  le  dbclèUl'  Dêbray, 'ppUr  Sà  Ihbse  ï  bes  tuiiéuh'sati- 
"gùinés  inira-pelvienhes  da'hs  là  grossesse-.  ■  .  •  ■  xiom 

^  •  ■  'D' A.  fÀWiyuL.' 


COURRIER. 


'  üne  dame  dig^  d’un  grand  intérêt,  veuve  d’un  médecin  très-honorable iqui  n’a  pu 
fa'i'rè'prtie  d’àucune  Association,  sé, trouve  plongée  dans  ün  état  profond  de  détreSsè 
et.  sülIlciteÜa  bienveillance  de  nds  , confrères.  ■  '  :  ,  •  ,  ' 

Les  offrandes  qu’on  voudra. bien  lui  adresser  seront  reçues  dans  les  bureauit  de 
diÜNK)N;.,MÉDICALE.  ■,  i  'u...'  .... 


.  Dàr  décr^^^  éu  date  du  6  jahyier,  rendu  sur  la  propositipn  du  ministre  dé  ragriciiltUré, 
du  cpmihêrce  pt  .des  travaux  publics,  M.  Boüley,  firéfesséuf  a  l’École  jrapériàle.  Vélié’riilaji'e 
d’Alfort,  à  été  nbrnmé  in’s'pécteur  général  des  Écoles  impériales 'Vèl,érii;làirés,  étt'réihblaCe- 
,  ment  de  M.^ Le  Coq,  admis,  sur  sa  demande,  à  faire  Valoir  Ses  droits  àdk  retraite.  '  V"  j 

CONCOUBS.  —  Les  épreuves  d’admissibilité  du  çançours  pour  sept  places  d’agrègéSiSta- 
.giajrps  (section  de  médecine)  près  la  Faculté  de  médpçine  de  Paris  sont  terminp^i  yoici, 
par -ordre  alphabétique,. la  liste^ des. candidats  admissiblosj :  .,  ; 

:  MM.  Bail,  Barnier,  Baudot,  BlacheZ,  DesnOS,  Ferrand,  Gouraud,  Isambert,  Martineau,  P&Ul, 
Peter,  Proust,  Raynaud  et  Simon.  :  :  '  .  >  i 

--  M.  Bburgouin',' ancien  secrétaire  général  de  la  Société  prbteclnce  dès  animaux,  vieùt 
d’êtfè  élu  président  de  celte  société  à  la  placer  de  M.  lé  baron  Larreyi  qui  ne  peut  eti  àcèéti- 
tér  ni  le  litre  ni  les  fonctions,  incompatibles  avec  ses  .deypirS' btfièiels.  '  ’  '  ■  ';  i. 

Le  bureau  de  la  Société,  est  donc  constitué  de  la  mahjère  suivahie  pour  ràhnée'i86fl  ! 

Président  honoraire,  M.  le  vicomte  de  Yalmer;  président,  M.  Rourauin-  Vice-nrésidents, 
MM.  Guérin-Mèneville,  Sihire,  Leblanc,  Yalette  ;  secrétaire,  généWf  M  P,-^  FoS^^^^^ 
secrétaire  pour  l’étranger,  M..  Dehais;  sécrélaires  des  séapces,  MM.  .Decroix,,  ïe’docieiir  Pi- 
paux,.de  ,Lova  elle  Bpncpmpagne  ;  trésorier,  M.  Claudel  ;  b'ibliothécaire,  M.  le  docteurÇar- 
leaux  ;  archiviste,  M.  Leliqn-pamiens.  v  r 


Le  Gérant,  G.  Richblot.  ' '  ' 


Paris.  -  Ty^osèapLie  FÉux  Maitestb  et  Gr.  rue  des  Deut-Porte»-Salnt-Sauyeu.-,  22.  ■ 


L’UNION  MÉDICALE. 


PEPSINE  ÜOUIDE  DE  BESSON 


Fabricant  et  fournisseur  de  la  Pepsine  dans  les  hôpitaux. 

Le  SIROP  DE  PEPSINE  A  L’ÉCORCE  D’ORANBES  AWÉRES  de  BESSON  est  employé  avec  succès 
dans  toutes  les  formes  de  Dyspepsies,  Gastrites  ou  Gastralgies,  une  à  deux  cuillerées  avant 
chaque  repas.  —  Il  résulte  des  expériences  faites  dans  les  hôpitaux  que  la  Pepsine  liquide 
est  la  seule  qui  possède  des  propriétés  digestives,  et  que  la  Pepsine  en  poudre  ou  amylacée 
est  un  mélange  complètement  inerte.  (V,  la  France  médicale  du  16  décembre  1865  et  \' Abeille 
médicale  du  1"  janvier  1866.  —  Prix  :  3  fr.  le  flacon. 

Dépôt  dans  toutes  les  Pharm.  de  la  France.  A  Lyon,  pharmacie  Besson,  12, cours  Morand. 


HUILE  DE  FOIE  DE  MORUE  DESINFE  CTEE 

D  E  G  H  E  VR I É  R 


An  moyen  dn  Ctondron  et  du  Baume  de  TOIilJ 

Cette  huile  est  d’une  odeur  et  d’une  saveur  agréables.  Le  mode  de  désinfection  ne  nuit  en  rien 
à  ses  propriétés  thérapeutiques.  Elle  est  facilement  administrée  même  aux  personnes  les  plus  dé¬ 
licates,  et  est  d’une  digestion  plus  facile  que  l’huile  ordinaire. 

Lire  les  observations  et  rapports  médicaux  contenus  dans  la  brochure. 

Pharmacie  chea'Rier  ,  2t ,  rue  du  Faubourg-Montmartre,  h  Paris. 

Dépôt  dans  les  principales  pharmacies  de  chaque  ville. 


FER  QUEVENNE 


Il  s’éploie  dans  tous  les  cas  où  les  ferrugineux 
sont  indiqués;  il  ne  noircit  pas  les  dents;  c’est  la 
préparation  ferrugineuse  la  plus  active,  la  plus 
agréable  et  la  plus  économique.  Souvent  un  flacon 
suffit  pour  guérir  une  chlorose. 

«  L’expérience  m’a  démontré  qu’aucune  prépa- 
»  ration  ferrugineuse  n’est  mieux  tolérée  que  le 
»  Fer  Qoevexne,  en  restant  dans  les  limites  des 
»  doses  très  modérées  :  1  à  5  centigrammes  à 
»  chaque  repas.  »  —  BoucnAiiDAT ,  Annuaire  de 
thérapeutique,  1863.  —  Le  flacon,  3  fr.  50  c.  Chez 
E.  Gexevoix,  U,  rue  des  Beaux-Arts ,  à  Paris ,  et 
dans  toutes  les  pharmacies.  — -  Exiger  le  cachet 
Quevenne.  —  Envoi,  franco,  par  la  poste. 

\I1N  de  Gilbert  SÉG01\ 

378,  r.  St-Honoré,  au  coin  de  la  r.  de  Luxembourg. 

Ce  Vin  est,  depuis  60  ans,  reconnu  comme  l’un 
des  toniques  les  plus  puissants.  Sous  le  même  vo¬ 
lume,  il  contient  beaucoup  plus  de  principes  que 
tous  les  autres  vins  de  quinquina,  ce  qui  permet 
personnes  délicates  de  le  couper  avec  partie 
*gale  d’eau. 

Comme  fébrifuge,  c’est  l’adjuvant  indispensable 
du  sulfate  de  quinine ,  qu’il  remplace  même  avec 
*^dntdge  dans  beaucoup  de  cas. 

Exiger  la  signature  :  G.  Séguin. 


SIROP  ET  PILULES  DE  SGÏLLITINE 

DE  MANDET,  PHARMACIEN, 

Lauréat  de  l’Académie  des  sciences. 

Considérée  comme  le  plus  puissant  de  tous  les 
^  diurétiques,  la  ScUiHine  dépourvue  du  principe 
toxique  de  la  scille,  se  recommande  aux  médecins 
par  son  action  expectorante,  sédative.  C’est  le  seul 
médicament  qu’on  puisse  employer  avec  succès 
.  dans  les  infiltrations  cellulaires,  les  maladies  de 
l’appareil  respiratoire  et  de  la  circulation.  Chez 
tous  les  pharmaciens. 

LES  PASTILLES  DIGESTIVES  A  LA  PEPSINE 

DE  WASMANN 

sont  très  employées  dans  les  cas  où  la  digestion  des 
aliments  albuminoïdes  est  difficile  ou  impossible, 
parce  qu’elles  constituent  la  seule  préparation  où 
la  PEPSINE  soit  conservée  INALTÉRÉE  et  sous  une 
forme  agréable  au  goût.— Rue  St-Honoré,  151,  àla 
Pharmaciedu  Louvre,  et  dans  toulesles  pharmacies. 

PAPIER  WLINSI. 

Papier  chimique  perfectionné  ;  puissant  dériva¬ 
tif;  emploi  facile.  Son  effet,  prompt  et  sûr,  peut 
être  prolongé  suivant  le  désir  du  médecin.  Rem¬ 
place  les  emplât.  de  poix  de  Bourgogne,  stibiéset 
autres  analogues.  Boite  :  1  f.  50,  franco  1-60.  Chez 
les  principaux  pharmaciens  ;  à  Paris,  chez  M.  Naü- 
DiNAT,  rue  de  la  Cité,  19. 

Sirop  min.  sulfureux  au  Goudron 

de  CROSNIER ,  pharmacien.  Ce  Sirop  est  em- 
[  ployé  depuis  quinze  ans  pour  guérir  les  Affections 
chroniques  des  bronches  et  des  poumons ,  Toux, 

1  Rhumes,  Bronchite  rebelles  et  Phthisie  commen¬ 
çante.  —  Pharmacie  ,  rue  Montmartfe,  95. 


L’UNION  MÉDICALE. 


MÉDECINE  NOISE  EN  CAPSDIES, 

Préparé»  par  h-P.  LAROZE,  Pharmacien. 

Six  capsules  représentent  la  médecine  noiw  du 
Codex,  et  sont  prises  avec  facilité.Elles  purgent  abon¬ 
damment,  toujours  sans  coliques, et  sont  préférables 
aux  purgatifs  salins,  qui  ne  produisent  que  des  éva¬ 
cuations  aqueuses,  et  surtout  aux  drastiques,  en  ce 
qu’elles  n’irritent  jamais.  Elles  contiennent,  sous 
forme  d’extrait,  le  principe  actif  des  substances  qui 
composent  cette  médecine,  et  la  manne,  A'un  effet 
si  douteux,  y  est  remplacée  par  de  l’huile  douce  de 
ricin.  D’après  les  médecins  qui  eii  font  usage,  c’est 
le  purgatif  le  plus  sûr, le  plus  doux,  le  plus  facile 
k  prendre  et  le  mieux  supporté.  La  boîte  :  1  fr.  — 
Dépôt  à  Paris,  26,  rue  Neuve-des-Petits-Champs, 
et  dans  toutes  les  phar.  de  France  et  de  l’étranger. 

Fabrique,  expéditions  -.  Maison  J.-P.  Laroze, 
rue  des  Lions-Saint-Paul,  2,  Paris. 


Yérit’^1®  Papier  dn  Pauvre  homme 

de  Sterny,  de  Londres.  LÊCHELLE,  35,  rue 
Lamartine.  40  c.  Aux  pharm.  Dépôt  en  tous  pays. 

PASTILLES  DE  DETHAN 

AU  CHLORATE  DE  POTASSE. 
Préconisées  dans  les  stomatites  ulcéreuses  diph- 
théritiques,  aphthes,  angine  couenneuse,  croup, 
muguet  ;  dans  les  gingivite ,  amygdalite ,  pharyn¬ 
gite,  gangrène  de  la  bouche,  le  scorbut,  et  surtout 
contre  la  salivation  mercurielle.  —  A  Paris,  phar¬ 
macie  DETHAN,  90,  faubourg  Saint-Denis;  phar¬ 
macie  ROUSSEL,  place  de  la  Croix-Rouge,  i . 


«IM» 


FABRICATION  EN  GROS  DEPUIS  1854. 

L’accueil  que  le  Corps  médical  a  fait  à  notre 
produit,  et  son  emploi  dans  les  hôpitaux,  témoi¬ 
gnent  des  soins  excessifs  apportés  à  sa  prépara¬ 
tion  ét  de  sa  force  digestive  toujours  égale. 

Elle  est  administrée  avec  succès  dans  les  Dys¬ 
pepsies,  Gastrites,  Gastralgies ,  Aigreurs,  Pi¬ 
tuites,  Diarrhées  et  Vomissements,  sous  forme 
Vin,  Sirop,  Pastilles,  Prises, 
Pilules  ou  N»ragées. 

Pour  éviter  les  contrefaçons,  exiger  le  cachet 
BOUDAULT  nt  la  signature  : 

Dépôt.  -  Pharmacie  HoiTOT.rue 
des  Lombards,  24.  Paris.  ' 


L’emploi  du  Sirop  antiphlogistique 

de  PRIANT  dans  le  traitement  des  inflammations 
et  irritations  de  l’estomac,  de  la  poitrine  et  des  in¬ 
testins  est  justifié,  non  par  l’effet  d'une  vogue  pas¬ 
sagère,  mais  par  quarante  ans  de  succès,  par  de 
nombreuses  observations  publiées  dans  les  jour¬ 
naux  de  médecine ,  et  surtout  par  l’appréciation 
suivante  tirée  d’un  rapport  officiel  : 

«  Ce  Sir iop, préparé  avec  des  extraits  de  plantes 
jouissant  de  propriétés  adoucissantes  et  calman¬ 
tes,  est  propre  à  l’usage  pour  lequel  il  est  composé-, 
il  ne  contient  rien  de  nuisible  ou  de  dangereux. 

Pharmacie  Briant,  rue  de  Rivoli,  150,  entrée  rue 
Jean-Tison,  à  côté,  Paris. 


Bains  de  la  Frégate  la  Vllle-de-Paris, 

Sous  la  diréctidii  de  M.  le  docteur  Joi.y. 
Mydrotliéraplc  complète.— Bulns  mlmpie», 
et  n»édlcljt»«HX.  —  naluH  et  nouches  d5»au 
de  mer.  —  Hain«  d’r.aux  minérnles  natR. 
relies  à  l’jitydrofère  de  Mathieu  (de  la  Drôme). 

—  Salle  d’anhalalion.  —  Bains  de  Vapeur, 
Busses,  etc.  —  Fumigations.  —  Byinnasc. 

—  Cabinet  de  consultation  pour  MM.  les  Médecins. 
Ce  bèl  établissement  est  ouvert  toute  l’année.— 

Bestanrant.  Calorifère.—  Prix  très-modérés, 

PILULES  DTODUBE  FEBREUî 

AD  BEURRE  DE  CACAO 
De  VEZU,  pharmacien  à  Lyon. 

La  supériorité  de  cette  préparation  a  été  con¬ 
statée  dans  les-  hôpitaux  de  Lyon,  qui,  depuis 
quatre  ans,  en  dent  arrivés  à  l'employer  d’urtu 
manière  exclusive. 

On  trouve,  chez  le  même  pharmacien  : 

L’HUILE  DE  FOIE  DE  MORUE  FERRUGINEUSE 

Ce  produit  a  obtenu  un  rapport  favorable  à 
l’Académie  de  médecine  de  Paris  (séance  du  2l 
août  1858).  —  Dépôt  à  la  Pharmacie  centrale,  rué 
de  Jouy,  7,  à  Paris. 


Poudres  et  Pastilles  américaines 

de  P  ATERSON .  s  péc  t  îlqncs  lil  smii  tho-ma- 
gnésicns.— Les  principaux  journaux  de  médecine 
français  et  étrangers  ont  signalé  la  supériorité 
de  CCS  médicamcMts,  dontl’efficacité  a  été  re¬ 
connue  par  la  très  grande  majorité  des  praticiens 
dans  les  cas  de  oyspepsle,  Bigesiious  laDo- 
rieuscs.  Gastrites,  Gastralgies,  etc.  Les  seR 
bismuthiques  et  magnésiens  du  commerce  laissant 
généralement  beaucoup  à  désirer,  le  Bismuth  et  la 
Magnésie  renfermés  dans  ces  deux  préparations  se 
recommandent  par  une  pureté  A  toute  épreuve 
et  une  complète  inaltéraliilité. 

DOSE  :  i^oudres,  2  à  4  paquets  chaque  jour 
pour  les  adultes  (demi-dose  pour  les  entants). 

Bastilles,  15  à  20  chaque  jour  pour  les  adultes 
(demi-dose  pour  les  enfants). 

NOTA.  ï.es  Bastilles  dcBaterson  rempla¬ 
cent  avantageusement  celles  de  Vichy. 

PRIX  :  La  boîte  de  30  paquets  de  Poudre,  5  fr.; 
la  boîte  de  100  grammes  Pastilles,  2  fr.  60  c. 
Remise  d’usage  aux  médecins  .et  pharmaciens. 
Dépôt  général,  chez  LEBEAULT,  pharmacien,rué- 
Réaumur,  43,  et  rue  Palestre ,  29  ;  —  à  Lyon,  place' 
des  Terreaux,  25  ;  et  dans  les  pharmacies  de  France 
et  de  l’étranger.  —  Prospectus  français,  anglais, 
allemands,  italiens,  espagnols ,  portugais  et  hol¬ 
landais. 

npubes  antiaslhmatiques  Levasseur 

1  employés  avec  succès  contre  l’Asthme.  Cessa¬ 
tion  instantanée  de  la  suffocation  et  des  oppres¬ 
sions.  —  Pharmacie,  19,  rue  de  la  Monnaie,  à  Pa¬ 
ris.  —  Prix  :  3  fr. 

Paris.  —  Imprimerie  Félix  Malteste  et  G*, 

Rue  de»  D.ui-Pottei-S»iot-8«UT«i,r,YÎ. 


Vingtième  année. 


N*  e. 


Mardi  16  Janvier  1866. 


'  BlTlEAVo^ADONNEMENt 


s  SCIENÎIFIPES  -ET  IPATIQÜES,  «e. . 

V»  .  -  .  ,  MQRAÎX  KT.WPSONW  „  -  ...  Départements, 

ÎCT-  DU  CORPS  MÉDICAL.  '  "  ..  S -tir"; 

âiaîœ.'”  ■  ■  — —  ■  '  ■  ■  ■ 

[i  Journal  paraît  trois  fols  par  Semaine,  le  MA»»*,  le";*lîfrtb'*,  le  SÀTfflE»*, 

F.t  forme;  par  année  ,  4  BEAUX  VOEUilES  .IN-S»  BÉ  PtpS  DE  600  f^ACES  CHACÛN. 

ce  (lui  concerne  Ja  Ffédjiolipp  aoUiCU-«:adfCiisé  à  M.  le  Docteur  Aimédçe  ». atoi;k  ,  fJëcJiicleur  en  chef.  —  Toüt  ce  qui 
concerne  l’Adûiinistralion,  à  M.  le  Gérant,  Mte  (iu  f'auôoi«-^-Mqîîp«ai  fi;e,  56. 

'  '  Les  Lettrés  et -Faquets 'doivent  lire  affrahehist.  ’ 


. :  ■  nyis.  ■'  '  . 

Qufilques  collections  de  la  première  série  de  I’Union  Médicale,  formant  11  volumes 
in-fe|i^i^  pfl^iept  epepre  ^rejcéi^^jP^  l’Mpiini^traîtîQP  du  jQU!ri|.âl',  ai|^  condi^ons 
.suivantes f'  ’  ■  '  ■  ■■■  ’  ■  •.  1 

La  collection  complète  ,  soit  les  11  volumea^^  1847,  1848,  1850  à  1858  inclusive- 
menî.  Prix  :  235  francs.  :  .  • 

Cette  collection  sera  livrée  en  fijuilles  ,,aypc  les  Titres  et  les  T4b,les„^ps  matières 
Chaque  année  bu  volume  séparément  : 

,  Topie*  1er,  1847,  relié’..,' (  iv-r.  25:  fr//  /  ;  '  -, 

'  ■  .  »  2e,  1848,irelié.  .  .  .  .  .  .  25  fr.  ■  : 

- . >•  3®,  1849.  .  ......  (épuisé).  .  -  - 

.  ,  »  4e,  1850.  .  .  .  .  ;....,  30  fr.  ;(rare).  ,  .  ' 

.  ,  5e,  1851.  .  .  .  .  .  .  .  .  SOi  fr.  ' 

■■■  i  .6e,  1852.  .  25  fr.’  ’ 

'  »  7®,  1853 . .  ‘i5  fr. ‘,(4ssez  rarel,’ 

■  .  ,^8®,  1«54.  >  .  :il5  ifr. 

•  9e,  1855.  .........  15  fr. 

r  .  r  F  10|,  1856.  .  .,  .,  ,rf.;  •  •  >  »  -  15rfr- 

’  »  lié,  1857. .  .  ; ..  15 ^er. 

»  12e,  1858 . .  15  fr- 

l’:;''  ^'rCJ  "■  (|  le  ft’V'’.  'j 

Chaque"  Volume  en  demi-reliure,  O  fr.  en  sus. 

Frais  de  port  et  d’emballage  d  la  ichargé  de4-aéqii4r0tiP. 


La  nonvelie.sôi'iè  ded’UiîiON  Médicale,  sformat'  grand  imSi,  {!■  eommencè  lo  Ifle  jan- 
1809, -etforme  en, coiiapmeint  28  beaux  volumes  grand  iin-80:  de  prlus  de  600  pages 
chacun,  avec  Titres  et  Tables- des  matières.  ’  •  ■  ---!'■  (!•  -  .-kk.. 

L’année  1859.,  Soit  4  YpliijnW,  prix  ;  25  fr.  en  feuille' ■  .30  -fp .  d^mbrcliu^e.  " 
.L’année.l860^,  "  td.',  ,'  id,  ^ ‘  , 

X’annép  1861,i;  ,ïç(.  '  ,  t4.  id,  ■ 

L’année:  1862,:  i4.  id-  •  id,  :  i- 

L'année  1863,  id.  id.  id.  - 

■  ;  L'année  1864,  ■  :  id.  '  id.  -  '  •  . 

L’année  1865,  id.  id.  id. 


L’UNION  MÉDICALE. 


GAZÉOL 

«EPRODOCTION  PAR  STSTHÈSE  DES  ÉMABATIOWS  DES  ÉPORATEORS  A  GA2 

PAR 

BURIN  DU  BUISSON 

Pharmacien,  lauréat  de  l’Académie  impériale  de  médecine  de  Paris. 

Le  Gazéol  est  un  liquide  volatil  qui,  par  son  évaporation  dans  la  chambre  des  malades, 
reproduit  identiquement  les  émanations  des  épurateurs  à  gaz.  Les  cas  nombreux  de  guérison 
de  coqueluche,  obtenus  tout  récemment  à  l’usine  à  gaz  de  Saint-Mandé,  ainsi  que  les  diverses 
communications  faites  sur  ce  sujet  à  l’Académie  de  médecine,  sont  des  titres  sérieux,  pour 
attirer  l’attention  du  Corps  médical  sur  le  Gazéol,  non-seulement  pour  la  coqueluche,  mais 
encore  la  phthisie,  l’asthme  et  les  diverses  maladies  des  voies  respiratoires. 

Le  Gazéol  est  gratuitement  à  la  disposition  de  MM.  les  médecins  désireux  d’expérimenter 
ce  nouvel  agent,  qui  s’emploie  à  la  dose  de  10  à  20  grammes,  sur  une  assiette. 

Dépôt  général  à  Paris,  à  la  pharmacie,  7,  rue  de  la  Feuillade,  près  la  Banque.  A  Lyon, 
pharmacie  Gavinet. 


PYROPHOSPHATE  DE  FER  ET  DE  SOUDE 

DE  LERAS 

PHARMACIEN,  DOCTEUR  ÈS  SCIENCES 

Sous  quatre  formes  différentes  :  Solution,  Sirop,  Dragées,  Pastilles. 

Dans  ces  diverses  préparations,  le  fer  se  trouve  chimiquement  dissimulé, on  ne  le  reconnaît 
ni  au  goût  ni  à  la  saveur.  Les  deux  principaux  éléments  des  os  et  du  sang,  fer  et  phosphore, 
qui  s’y  trouvent  réunis  à  l’état  soluble,  en  font  le  meilleur  des  ferrugineux,  non-seulement 
dans  la  chlorose  et  la  chloro-anémie,  mais  encore  dans  les  diverses  affections  lymphatiques 
et  scrofuleuses. 

La  solution  de  Pyrophosphate  de  fer  et  de  soude,  la  forme  la  plus  employée,  est  jour¬ 
nellement  conseillée  dans  les  convalescences  des  maladies  graves,  surtout  à  la  suite  des 
fièvres  typhoïdes.  Toujours  parfaitement  tolérée,  elle  favorise  à  un  haut  degré  les  fonctions 
de  l’estomac  et  des  intestins, et  ne  provoque  pas  de  constipation,  grâce  à  la  présence  d’une 
petite  quantité  de  sulfate  de  soude  qui  sè  trouve  dans  sa  composition. 

Dépôt  général  à  Paris,  à  la  pharmacie,  7,  rue  de  la  Feuillade,  près  la  Banque. 


PASTILLES  ET  PRISES  DIGESTIVES 


DE  LACTATE  DE  SOUDE  ET  DE  MAGNESIE 
dQ  Burin  du  Buisson, 

Pharmacien  ,  lauréat  de  l’Académie  impériale  de  médecine 


Us  Pastilles  contiennent  0,10  centig.  de  lactate  de  soude  et  de  magnésie  ;  les  Prises  0,30  centig. 

L’acide  lactique  est  l’élément  normal  du  suc  gastrique;  il  a  pour  mission  toute  spéciale  de 
concourir  activement  à  la  digestion.  Combiné  avec  la  soude  et  la  magnésie  les  deux  sels 
alcalins  les  plus  employés  en  médecine  pour  combattre  les  affections  de  ’l’estomac  des 
inteslms,  du  foie  et  des  reins,  il  a  l’immense  avantage  d’offrir,  sous  forme  d’un  bonbon 
agréable,  les  éléments  les  plus  favorables  à  l’économie.  Aussi  M.  le  professeur  Pétrequin, 
l’un  des  promoteurs  de  celte  nouvelle  médication,  obtient-il  chaque  jour  les  plus  heureux 
résultats  dans  les  différentes  formes  de  dyspepsie  et  dans  tous  les  cas  de  troubles  fonction¬ 
nels  de  l  appareil  digestif. 

Dépôt  général  à  Paris,  à  |a  pharmacie,  7,  r.,de  la  Feuillade;  à  la  pharm.  Gavinet,  h  Lyon. 


L’UNION  MÉDICALE 


N“  6. 


SOMMAIRE. 


Mardi  16  Janvier  1866. 


I.  Paris  :  Commission  pour  l’organisation  de  l’enseignement  de  la  médecine.  —  11.  Trachéotomie  ; 
Observations  de  trachéotomie  pratiquée  dans  la  période  extrême  du  croup.  —  III.  Académies  et  So¬ 
ciétés  SAVANTES.  Société  médicale  du  9'  arrondissement  de  Paris  :  Compte  rendu  des  travaux  de  la 
Société  pendant  le  premier  semestre  de  l’année  1865.  —  lY.  Courrier.  —  Y.  Feuiueton  :  Chronique 
étrangère. 


Paris,  le  15  Janvier  1866. 

COMMISSION  POUR  L’ORGANISATION  DE  L’ENSEIGNEMENT  DE  LA  MÉDECINE. 

On  assure  que  M.  le  ministre  de  l’instruclion  publique  vient  d’instituer  une  com¬ 
mission  chargée  d’étudier  la  question  «  des  Facultés  de  médecine  »  et  de  lui  faire  un 
rapport  sur  ce  sujet.  Nous  ne  pouvons  être  plus  explicite,  car  nos  renseignements  ne 
vont  pas  plus  loin.  Mieux  vaut  attendre  l’annonce  officielle  de  cette  commission,  qui 
sera  précédée,  sans  doute,  d’un  exposé  de  motifs,  que  de  nous  livrer  à  des  conjec¬ 
tures  plus  ou  moins  hasardées.  On  nous  a  également  cité  les  noms  de  quelques  per¬ 
sonnes  choisies  par  M.  le  ministre  pour  faire  partie  de  cette  commission,  mais  nous 
nous  abstenons  de  les  reproduire  par  crainte  de  quelque  erreur. 

En  avons-nous  vu  se  succéder  des  commissions  de  ce  genre  I  II  y  a  quarante  ans  et 
plus  que  la  question  des  Facultés,  ou  plutôt  de  l’enseignement  médical,  est  à  l’étude. 
Deux  fois  elle  a  été  portée  devant  les  Assemblées  législatives  sans  pouvoir  franchir 
tous  les  degrés  qui  aboutissent  à  la  promulgation  dans  le  Bulletin  des  lois. 

Commission  en  1824;  ’ 

Projet  de  loi  présenté  et  discuté  à  la  Chambre  des  pairs  en  1825  ; 

Commission  en  1830; 

Commission  en  1846; 

Projet  de  loi  présenté  el  discuté  à  la  Chambre  des  pairs  èn  1847; 

Commission  en  1864;  . 


FEUILLETON. 


GHRONIQDE  ÉTRANGÈRE. 

ï.  Égalité  de  l’homme  et  des  bêtes  devant  le  typhus  contagieux.  Est-il  la  variole?  —  Lithotomie.  — 
Sphygmographie.  —  II.  Étrennes  de  1866  :  Scieiice  et  noblesse;  promotions  diverses;  journaux; 
prix  ;  nouvelles  diverses.  :  , 

De  surprise  en  surprise,  aussi  soudaines  qu’imprévues,  on  ne  sait  vraiment  pas  ce  qu’il 
adviendra  du  typhus  contagieux.  Si  cela  continue,  il  ne  restera  bientôt, plus  du  mot  ni  de  la 
chose  que  les  effrayants  ravages  de  cet  épouvantable  fléau.  Supprimons  d’abord  la  locution 
adjectiyerfcs  bêtes  a  cornes,  devenue  tout  A  fait  impropre,  sinon  parce  que  l’homme  en  paraît 
tributaire,  mais  depuis  que  le  pécari  a  été  bien  et  dûment  convaincu  d’en  être  atteint.  .Sans 
rien  donc  préjuger,  comme  à  l’Académie,  sur  la  nature  de  ce  mal  pour  savoir  s’il  s’accorde 
mieux  avec  son  substantif  qu’avec  cet  adjectif,  il  convient  du  moins  de  retrancher  définiti¬ 
vement  la  longueur  de  celui-ci. 

Ce  n’est  pas  tout.  L’appellation  anglaise  de  cattle  plague,  où  celle  de  rinderpest  des  Alle¬ 
mands,  c’est-à-dire  peste  des  bestiaux, q\i\,  en  ne  préjugeant  rien  de  précis  sur,  la  naturedu 
mal  dont  on  paraît  de  plus  en  plus  ignorer  l’essence,  semblait  encore  préférable  mardi  der¬ 
nier  à  l’Académie,  n’est  plus  même  recevable  aujourd’hui.  On  croyait  ce  mal  particulier, 
smon  exclusif,  à  l’espèce  bovine,  et  voilà  que  par  un  de  ces  traits  lumineux  du  hasard  qui 
montrent  bien  que,  selon  l’aphorisme  ^e  Baglivi  ;  Totvs  est  in  observaiionibus,  il  s’étend 
Tomfl  XXIX.  —  Nnttrelle  série,  fi 


L'UNION  MÉDICALE. 


82 


Délibérations  de  l’Académie  de  médecine,  de  la  Société  de  médecine  du  départe¬ 
ment  de  la  Seine  et  d’un  grand  nombre  d’autres  Sociétés  et  Associations , 

ÎSnt'^stnrcomVer^d^^^  particuliers,  les  éléments  dansles- 

nuelsL  commission  nouvelle  pourra  trouver  des  motifs  d  information  et  de  décision. 

Comme,  en  ces  sortes  d’études,  il  est  bon  de  se  souvenir  de  ce  qui  a  été  fait  il 
noxZZàt  utile  de  remettre  sous  les  yeux  de  nos  lecteurs  le  programme  qui  fm 
préseMé  au  Congrès  médical  de  1845  sur  cette  question,  et  les  féponses  que  Üt  cette 
grande  assemblée  après  un  très-remarquable  rapport  fait  par _M.  le  docteur  Gintrac, 
directeur  de  l’École  préparatoire  de  Bordeaux,  et  une  discussion  intéressante. 

Il  fut  demandé  au  Congrès  : 

L’enseignement  des  sciences  médicales  est  donné  aujourd’hui  dans  des  Facultés  et 


dans  des  Écoles  préparatoires  ; 

Cette  division  est-elle  utile,  et  quels  sont  ses  avantages? 

Le  Congrès  répondit  : 

La  division  de  l’enseignement  des  sciences  médicales  entre  les  Facultés  et  les  Écoles 
préparatoires,  est  utile  et  avantageuse. 

On  lui  demanda  : 

L’enseignement  donné  dans  les  Facultés  répond-il  aux  besoins  de  la  science  et  de 
l’art?  Dans  le  cas  de  la  négative,  indiquer  les  modifications  nécessaires  et  spéciales 
pour  chacune  des  Facultés,  et  pour  chaque  division  de  cet  enseignement,  les  amélio¬ 
rations  que  l’on  croit  utiles. 

Le  Congrès  répondit  : 

Il  conviendrait  de  créer  une  chaire  d’histoire  et  de  philosophie  de  la  médecine 
dans  toutes  les  Facultés  de  médecine.  —  Il  conviendrait  d'établir  un  cours  d’anatomie 
pathologique  à  la  Faculté  de  médecine  de  Montpellier.  —  Il  serait  avantageux  que  les 
hôpitaux  de  Paris,  consacrés  à  quelques  maladies  spéciales,  comme  celui  des  Enfants, 
de  Saint-Louis,  etc.,  fussent  utilisés  et  servissent  à  un  enseignement  officiel. 

On  demanda  : 

Le  nombre  des  Facultés  est-il  suffisant?  èst-il  trop  considérable?  Dans  le  cas  où 
il  serait  jugé  insuffisant,  dans  quelles  villes  conviendrait-il  d'eh  constituer  de  nou- 


et  se  propage  aux  petits  comme  aux  grands,  ruminants,  indigènes  et  exotiques.  Deux 
charmantes  gazelles  lui  servent  de  réceptacle  et  Tintroduisent  au  Jardin  d’acclimatation, 
où  il  atteint  indistinctement  des  animaux  de  race,  de  famille  et  d’espèces  différentes,  et  il  en 
aurait  probablement  atteint  bien  d’autres  encore,  s’il  n’eût  été  étouffé  promptement.  Par 
bonheur  et  en  vertu  du  privilège  spécial  de  la  vétérinaire,  l’éveil  de  celle  généralisation 
étant  donné,  l’expérimentation  pourra  être  reprise  et  continuée  ultérieurement  sur  un 
théâtre  et  dans  des  circonstances  plus  favorables.  ■ 

Toutefois,  celte  utile  expérience  avait  suffi  pour  faire  présumer  que  celte  peste, —  car  c’en 
est  bien  une,  et  des  plus  mauvaises,  dans  le  sens  vulgaire  de  ce  mot,  —  n’est  pas  exclusive 
aux  bestiaux.  Entre  autres  probabilités  que  l’homme  n’y  est  pas  absolument  réfractaire,  le 
fait,  élucidé  par  M.  Bouley,  d’un  gardien  du  Jardin  d’acclimatation  ayant  servi  d’intermé¬ 
diaire,  de  voie  de  contamination  du  mal  entre  des  animaux  divers,  séparés,  eh  déposait  assez 
pour  se  tenir  en  garde,  malgré  toutes  les  atténuations  données  à  ce  fait  considérable.  Il  suf¬ 
fisait  pour  montrer  que  celte  qualification  n’était  pas  plus  juste  que  la  première.  Depuis,  un 
fait  plus  décisif,  survenu  en  Angleterre,  a  confirmé,  expliqué  celùi-bi,  et  montré  que  le  sub¬ 
stantif  n’est  pas  mieux  applicable  ici  que  l’adjectif,  et  qu’il  n’y  a  ni  peste  ni  typhus.  C’est 
M.  Bouillaud  devancé,  primé  par  M.  Bouvier  de  toute  la  puissance  de  son  érudition,  comme 
en  va  le  voir. 

M.  Hancock,  vétérinaire-inspecteur  du  district  d’Uxbridge,  âgé  de  30  ans,  bien  portant, 
faisait  l’examen  anatomo-pathologique  d’un  taureau  mort  de  la  maladie  régnante,  le 
3  décembre  dernier,  lorsque,  en  enlevant  la  peau  avoisinante  du  scrotum,  il  Se  fit  une 
légère  piqûre  —  wound  —  sur  le  dos  de  la  main  gauche.  Comme  M.  Bouley,  il  ne  prêta 
aucune  attention  â  cet  accident.  Mais,  le  cinquième  jour,  une  pustule  dure  et  légèfèment 


L’UNION  MÉDICALE. 


velles?  Dans  le  cas  où  il  serait  trop  considérable,  lesquelles  supprimer?  Y  aurait-il 
avantage  à  n’avoir  qu’une  seule  Faculté  ? 

Le  Congrès  répondit  i 

Le  nombre  des  Facultés  actuelles  est  suffisant.  Il  n’est  pas  trop  considérable.  Il  y 
aurait  inconvénient  à  n’avoir  qu’une  seule  Faculté. 

Si  toutes  ces  questions  sont  reprises  aujourd’hui,  nous  indiquerons  les  motifs  sur 
lesquels  se  fonda  le  Congrès  médical  pour  appuyer  ses  délibérations. 

A  l’époque  où  ce  programme  fut  présenté  au  Congrès,  on  ne  connaissait  que  très- 
imparfaitement,  en  France,  l’organisation  de  l’enseignement  en  Allemagne,  sur  lequel 
M.  le  docteur  Jaccoud  a  publié  récemment  une  excellente  notice,  et  en  Toscane,  que 
les  écrits  de  M.  de  Pietra  Santa  nous  ont  fait  connaître.  Il  y  aurait  donc  lieu  à  com¬ 
pléter  ce  programme  par  l’addition  de  questions  relatives  à  ces  deux  grandes  institu¬ 
tions,  et  d’examiner  les  avantages  de  leur  importation  en  France. 

En  Allemagne,  le  système  est  fédératif,  et  les  Universités  sont  disséminées  dans  les 
centres  plus  ou  moins  importants.  De  très-grandes,  différences  existent  aussi  dans  le 
mode  et  les  matières  de  renseignement  ;' c’est  une  organisation’  entièrement  dissem¬ 
blable  de  l’organisation  de  nos  Facultés  et  Écoles. 

En  Toscane,  le  système  était  unitaire, — nbùs  disons  était,  car  nous  ignorons  s’il 
a  été  maintenu  depuis  la  fondation  du  royaume  d’Italie.  École  d’étude  et  de  prépara¬ 
tion  à  Pisé,  qui  donnait  les  degrés  jusqu’au  grade  de  docteur  exclusivement;  École 
supérieure  et  de  perfectionnement  à  Florence,  qui  donnait  le  dernier  grade  et  le  droit 
d’exercice. 

Quant  à  l’enseignement  libre  dont  il  est  beaucoup  parlé  dans  Ce  moment,  et  que 
de  jeunes  esprits  semblent  vouloir  prendre  la  priorité  de  revendication  de  ses  droits, 
il  fut  l’objet  de  la  deuxième  séance  du  Congrès  qui  résolut  cette  grave  question  en  ces 
termes  : 

«  1»  Tout  membre  appartenant  au  Corps  médical  de  France  aura  le  droit  d’ensei¬ 
gner  les  sciences  médico-chirurgicales,  et  ce  droit  sera  spécifié  dans  un  article  de  la 
nouvelle  loi. 

«  20  La  liberté  de  l’enseignement  médical  sera  aussi  large  et  aussi  étendue  que  pos¬ 
sible,  et  le  gouvernement,,  à  Paris  et  dans  les  grandes  villes,  mettra  un  local  conve- 

sailtante  apparut  au  siège  de  la  piqûre  et  augmenta  graduellement  jusqu’au  12  décembre, 
oü  elle  était  très-dislîncîe;  le  blessé  commença  à  se  sentir  indisposé.  Plus  mal  le  lende¬ 
main,  avec  douleurs  des  reins  et  des  membres,  fièvre,  il  consulta  M.  Rayner,  praticien  très- 
expérimenté,  qui  reconnut  aussitôt  sur  la  main  tous  les  caractères  d’une  pustule  vaccinale 
au  neuvième  jour,  bien  que  l’on  fût  au  dixième  de  l’accident.  Elle  était  pleine  de  lymphe, 
avec  bords  élevés,  brunâtre,  déprimée  âu  centre  et  entourée  d’une  large  aréole  rouge.  Gon¬ 
flement  de  la  main  jusqu’au  poignet  et  au-dessus,  avec  inflammation  des  vaisseaux  lympha¬ 
tiques,  douleur  , et  malaise  dans  l’aisselle.  Tous  ces  symptômes  augmentèrent  les  15  et 
16  décembre.  Plusieurs  médecins  distingués  furent  alors  successivement  appelés  à  juger  de 
ce  cas.  Le  professeur  Spooner,  le  18,  M.  Symonds,  du  ^oyal  vèterinary  College  ensuite,  puis 
le  docteur  Murchison,  M.  Ceely,  le  docteur  Quain,  et  tous  ces  experts  distingués  en  fait  de 
vaccine,  s’accordèrent  à  reconnaître  les  traits  caractéristiques  d’une  pustule  vaccinale. 

Tel  est  l’événement  à  l’ordre  du  jour  au  delà  de  la  Manche,  dans  les  Sociétés,  les  jour¬ 
naux  et  toutes  les  conversations;  événement  entouré  de  toutes  les  garanties  d’authenticité 
désirables.  Et  chacun  de  se;^demander  :  Is  the  caille  plague  small-pox?  C’est  remonter  jus¬ 
qu’à  Vicq-d’Azyr  de  plus  d’un  siècle  en  arrière.  Ainsi  le  veut  le  progrès.  On  n’avance  sûre¬ 
ment  qu’en  interrogeant  sans  cesse  le  passé.  Sur  un  pareil  sujet,  toute  discussion,  toute 
dissertation  serait  vaine;  .c’est  à  l’expérimentation  de  prononcer.  Aussi  bien  chacun  est  à 
l’œuvre,  et,  sous  peu,  la  question  importante  et  posée  depuis  si  longtemps,  de  savoir  si  le 
typhus  contagieux  n’est  pas  une  variété  de  la  variole,  sera  résolue  par  nos  contemporains. 
Espérons-le  du  moins  pour  l’honneur  dé  notre  art. 

ISouveau  procédé  de  lilholomie,  —  Tous  les  autres  faits  scientifiques  n’arrivent  ainsi  qu’en 
seconde  ligne,  voire  même  une  modification  de  la  taille  appliquée  récemment  par  M.  H.  Lee 


L*UN10N  MÉDICALE. 


nable  et  tous  les  moyens  matériels  servant  à  l’enseignement  pratique ,  à  la  disposi¬ 
tion  de  tous  les  membres  du  Corps  médical,  et  lui  prêtera  ainsi  un  utile  concours. 

«  30  L’enseignement  libre  ne  peut  ni  ne  doit  porter  atteinte  à  1  enseignement  ofR. 
ciel,  l’enseignement  libre  ne  conférant  aucun  grade  universitaire,  soutenant  seulement 

des’opinions  et  des  doctrines,  et  venant  en  aide  à  renseignement  officiel. 

«  40  Une  nouvelle  loi  viendra  sanctionner  l’enseignement  libre,  à  la  fois  si  utile  à 
la  science  et  à  l’humanité,  jusqu’à  présent  la  législation  ayant  tellement  varié  à  ce 
sujet,  et  l’enseignement  libre  ayant  été  tantôt  conféré  dans  sa  plus  large  expression,' 
tantôt  entravé  de  diverses  manières. 

«  60  Quant  à  l’enseignement  clinique  fait  par  les  médecins  et  les  chirurgiens  des 
hôpitaux,  le  Congrès  émet  le  vœu  qu’à  l’occasion  de  la  présentation  du  nouveau 
projet  de  loi,  MM.  les  ministres  de  l’intérieur  et  de  l’instruction  publique  soient  invités 
à  faire  insérer  un  article  spécial  pouvant  complètement  satisfaire  aux  besoins  du  libre 
enseignement  clinique,  tant  dans  la  capitale  que  dans  les  départements.  » 

Propose-t-on  aujourd’hui  quelque  chose  de  plus  libéral? 

De  plus  radical,  oui,  car  on  va  jusqu’à  demander  la  fermeture  des  Facultés  et  des 
Écoles. 

Mais,  heureusement,  le  bon  sens  a  toujours  raison. 

Ne  connaissant  que  très-imparfaitement  le  but  et  la  nature  des  travaux  demandés 
à  cette  nouvelle  commision,  nous  faisons  des  vœux  pour  que  son  programme  soit 
assez  élevé  et  assez  étendu  pour  qu’elle  puisse  embrasser,  enfin,  dans  son  ensemble 
la  grave  question  de  l’enseignement  de  la  science  médicale  qui  demande,  en  effets, 
des  modifications  nécessaires  et  urgentes. 

Amédée  Latour. 

Au  moment  de  mettre  sous  presse,  on  nous  annonce  que  la  commission  dont  il 
vient  d’être  question  est  constituée,  et  qu’elle  se  réunira,  mercredi  prochain,  au  mi¬ 
nistère  de  l’instruction  publique.  Parmi  les  membres  qui  en  font  partie,  on  nous  cite 
MM.  Rayer,  Dumas,  Denonvilliers,  Wurtz  et  Grisolle. 


à  St.  George's  Hospital.  Pour  obvier  aux  difflcullés  de  saisir  et  d’extraire  le  calcul  par  la 
plaie  périnéale  dans  certains  cas,  il  a  fait  construire  un  lilhotriteur  ordinaire  à  deux  bran¬ 
ches,  dont  l’inférieure  est  creusée  profondément  et  appelé  lühocrate.  Il  l’introduit  préala¬ 
blement  dans  la  vessie,  et  fixe  la  pierre  entre  ses  branches.  L’incision  faite,  l’extrémité 
mousse  de  cet  instrument  est  rendue  saillante  de  manière  à  diriger,  à  guider  le  bistouri 
dessus  et,  aussitôt  qu’elle  apparaît,  à  donner  issue  à  la  pierre,  si  elle  est  petite,  ou  du  moins 
à  pouvoir  la  saisir  plus  facilement  et  plus  sûrement  avec  la  pince  ordinaire,  si  elle  est  volu¬ 
mineuse.  L’incision  peut  être  ainsi  ménagée,  et  l’opération  rendue  beaucoup  plus  rapide  et 
moins  laborieuse.  Toutefois,  ces  avantages  sont  loin  d’êlre  évidents  dans  le  seul  exemple 
rapporté  à  l’appui.  {Lancet,  23  décembre.)  A  l’avenir  de  prononcer. 

Variété  du  pouls  dicrote.  —  En  s’occupant  sans  relâche  des  applications  du  spliygmo- 
graphe  qu’il  a  introduit  le  premier,  en  Portugal,  à  l’étude  des  diverses  maladies,  et  notam¬ 
ment  celles  du  cœur,  où  il  excelle,  M.  Alvarenga  a  constaté  et  décrit  une  variété  du  pouls 
dicrote  dans  l’insuffisance  aortique.  Elle  est  rendue  manifeste  par  une  brisure  dans  la  ligne 
ascendante  près  du  sommet.  Celle-ci,  après  s’être  élevée  verticalement  avec  rapidité,  s’ar^' 
rête  en  formant  un  crochet  et  continue  ensuite  obliquement  jusqu’au  sommet  pour  descendre 
de  la  même  manière.  Ce  sont  des  lignes  brisées  et  réunies  par  une  sorte  de  crochet,  comme 
on  en  peut  voir  le  tracé  sphygmographique  dans  la  Gazeta  medica  du  15  décembre,  avec 
l’observation  à  l’appui. 

Au  point  de  vue  pratique,  cette  observation  ne  manque  pas  d’importance.  Autant  le  dicro- 
lisme  est  fréquent  et  sensible  au  doigt  dans  la  systole,  autant  il  est  rare,  faible  insensible, 
dans  la  diastole.  Les  doigts  de  robseryaleur  le  plus  habitué  ne  peuvent  souvent  le  dlsUn- 


L’UNION  MÉDICALE. 


85 


TRACHÉOTOIYIIE. 


OBSERVATIONS  DE  TRACHÉOTOMIE  PRATIQEÉE  DANS  LA  PÉRIODE  EXTRÊME  DU  CROUP; 

Par  le  docleur  Eugène  Moynier, 

Ancien  chef  de  clinique  de  la  Faculté  à  l’Hôtel-Dieu  de  Paris. 

La  diphthérie,  les  angines  couenneuses  et  le  croup  font  chaque  année  de  nom¬ 
breuses  victimes.  Chaque  jour,  on  apprend  de  nouveaux  malheurs;  que  cette  ter¬ 
rible  affection  frappe  par  coups  isolés  ou  que  des  épidémies  déciment  les  populations, 
le  médecin  doit  intervenir  avec  énergie  et  promptitude,  mais  l’imminence  du  péril 
le  rend  quelquefois  hésitant  dans  le  choix  d’un  grand  nombre  de  remèdes,  et  sou¬ 
vent  lui  fait  abandonner  un  moyen  pour  recourir  à  d’autres  auxquels  il  renonce 
bientôt  au  graud’^préj  udice  des  malades. 

Une  étude  utile  et  bien  digne  d’intérêt,  étude  déjà  faite  mais  encore  à  faire,  est 
celle  de  l’examen  comparatif  des  différents  traitements  du  croup  ;  elle  exigerait  de 
longs  développements,  et  je  ne  peux  m’en  occuper  ici. 

Je  n’envisagerai  le  traitement  du  croup  qu’à  un  seul  point  de  vue  :  c’est  lorsque 
tous  les  autres  moyens  ayant  échoué,  la  trachéotomie  devient  l’extrême  res¬ 
source.  —  Je  veux  publier  les  derniers  résultats  que  j’ai  obtenus,  parce  qu’ils 
doivent  servir  à  la  statistique  et  à  la  science,  et  aussi  parce  qu’ils  encourageront  les 
médecins  qui  n’ont  recours  à  cette  opération  qu’avec  une  grande  défiance  et  ne  se 
résignent  à  la  faire  pratiquer  que  pour  s’épargner  des  regrets,  mais  avec  la  pensée 
que’lle  est  à  peu  près  inutile;  quelques-uns  même  refusent  absolument  aux  parents 
de  la  laisser  pratiquer,  et,  dans  certaines  villes,  elle  est  tout  à  fait  proscrite;  idée 
vraiment  regrettable,  car  on  se  prive  ainsi  d’une  ressource  qui,  dans  des  cas  incon¬ 
testables,  a  permis  de  rappeler  à  la  vie  des  enfants  voués  à  une  mort  certaine. 

J’ai  déjà  publié  la  relation  de  11  trachéotomies  pratiquées  en  ville  (Union  Médi¬ 
cale  des  15, 17,  22  août  1861),  et  dont  le  résultat  était  :  8  guérisons,  3  morts.  Depuis 
cette  époque,  j’ai  fait  7  trachéotomies  dont  le  résultat  est  :  4  guérisons,  3  morts;  ce 
qui  donne,  pour  ces  18  trachéotomies,  12  guérisons,  6  morts,  ou  2  guérisons  et 
1  mort  pour  3  opérations  ;  toutes  pratiquées  dans  la  période  extrême  du  croup. 


guer.  Exemple  de  la  supériorité  de  cet  instrument  et  de  son  exquise  sensibilité,  qui  révèle 
un  phénomène  échappant  à  nos  sens. 

On  ne  peut  ainsi  qu’applaudir  aux  distinctions  que  la  Société  médico-chirurgicale  de  Liège, 
celle  des  médecins  de  Vienne  (Rai7er/îc/îe  Uonigliche  Gesellschaft  der  Arzte  in  Wieri),  et  celle 
de  médecine  et  d’histoire  naturelle  de  Dresde  {der  Gesellarhaft  fur  natür  und  Krilkunde  zu 
Dresden)  viennent  de  conférer  au  laborieux  observateur  portugais  en  l’associant  à  leurs  tra¬ 
vaux  comme  membre  correspondant.  Cette  récompense  de  ses  pairs  est  la  plus  douce  qu’un 
véritable  savant  puisse  ambitionner,  surtout  quand  elle  est  accordée  spontanément.  Ceci  soit 
dit  sans  préjudice  des  autres. 

II.  Un  titre  devenu  bien  rare  parmi  nous  et  qui  tend  même  à  disparaître,  vient  d’être 
accordé  à  l’une  des  plus  hautes  célébrités  chirurgicales  de  l’Angleterre  ;  c’est  la  dignité  de 
baronnet  conférée  à  sir  W.  Fergusson,  par  sa  gracieuse  souveraine,  «  pour  sa  distinction  et 
son  éminence  chirurgicales.  »  Accordé  ainsi  au  mérite,  ce  titre  de  noblesse  est  dès  plus 
flatteurs,  et  cependant  B.  Brodie,  qui  en  était  dans  ces  derniers  temps  le  seul  représentant 
depuis  la  mort  d’A.  Cooper.dit,  dans  son  autobiographie  :  «  que  ce  rang  héréditaire,  quoique 
petit,  est  un  véritable  embarras  sans  une  fortune  indépendante.  Heureusement,  sir  William 
est  bien  pourvu  de  ce  côté.  Un  vaste  domaine  lui  permettra  de  soutenir  dignement  son  nou¬ 
veau  titre,  et  il  a  aussi  un  fils  et  un  petit-fils  dans  lesquels  il  pourra  lui  survivre.  Tout  est 
donc  pour  le  mieux. 

Ce  titre  n’avait  pas  été  conféré  depuis  trente  et  un  ans  à  un  chirurgien  de  Londres,  dans 
la  personne  de  B.  Brodie.  En  France,  la  dernière  promotion  de  ce  genre  remonte  à  Dupuy- 
tren,  qui  fin  la  seule  avec  celle  de  Boyer,  je  crois,  après  celles  du  premier  Empire.  Ces  dis- 


L’UN  [ON  MÉDICALE. 


c’est-à-dire  au  moment  où  l’asphyxie  commence,  où  l’urgence  de  l’opération  n’est 
douteuse  pour  personne;  enfin,  quand  l’enfant  va  mourir. 

Qjg,  J,  _ Diphthérie  nasale,  croup,  trachéotomie,  guérison,  — ■  Deux  ans  ep  demi  plus 

tard,  nouvelle  opération.  —  Mort. 

Le  mercredi  13  août  1862,  je  suis  appelé,  2,  rue  des  Pyramides,  auprès  de  Marguerite 
Lireux,  âgée  de  27  mois,  belle  enfant,  bien  développée,  jouissant  habituellement  d’une 
bonne  santé.  Cette  enfant  a  été  prise,  il  y  a  une  quinzaine  de  jours,  d’un  coryza  qui  offrait 
un  caractère  remarquable  de  persistance  et  de  ténacité. 

Le  mardi  12  août,  les  parents  sont  frappés  de  l’altération  de  la  voix,  et,  dans  la  nuit  du 
12  au  13,  ils  trouvent  ta  respiration  difficile  et  pénible.  M.  Trousseau  voit  l’enfant  dans  la 
journée  :  il  constate  l’existence  d’une  diphthérie  nasale  et  laryngée.  Il  annonce  la  nécessité 
d’une  trachéotomie,  et  me  désigne  aux  parents  pour  la  pratiquer.  Je  vois  l’enfant  dans  la 
journée  du  13  :  elle  a  de  temps  à  autre  des  accès  d’oppression;  les  narines  laissent  écouler 
une  sanie  purulente  grisâtre;  sur  l’amygdale  gauche,  on  voit  une  fausse  membrane;  les 
ganglions  sous-maxillaires  de  ce  côté  sont  volumineux;  voix  altérée,  toux  croupale.  On  pra¬ 
tique,  alternativement  et, toutes  les  heures,  des  injections  de  sulfate  de  cuivre  dans  le  nez  et 
des  insuffiations  de  poudre  d’alun.  ; 

Dans  le  courant  de  la  nuit,  gêne  considérable  de  la  respiration  ;  accès  de  dyspnée  pendant 
lesquels  l’enfant  se  jette, à  droite,  à  gauche,  se  cramponne  aux  rideaux  de  son  lit,  au  cou, de 
sa  mère;  la  face  gonfle,  les  lèvres  bleuissent.  Ces  accès  se  renouvellent  à  intervalles  de  plus 
en  plus  rapprochés. 

La  percussion  donnant  un  son  sonore,  et  l’auscultation  ne  laissant  entendre  aucun 
râle,  ni  aucun  souffle,  mais  permettant  de  constater  la  faiblesse  du  bruit  respiratoire,  il  est 
évident  que  l’obstacle  ne  réside  pas  dans  le  poumon,  ni  dans  les  bronches,  mais  qu’il  siégé 
dans  le  larynx  ;  aussi  nous  nous  décidons  à  ouvrir  la  trachée.  Je  pratique  la  trachéotomie 
en  présence  et  avec  l’aide  de  MM.  les.  docteurs  Trousseau  et  Le  Paulmien  L’opération  est 
immédiatement  suivie  d’un  calme  complet;  la  respiration  devient  facile;  les  lèvres  rede¬ 
viennent  roses. 

Je  revois  l’enfant  dans  la  soirée;  la  respiration  s’entend  dqns  toute  l’élenduo  de  la  poi¬ 
trine;  l’expecloration  peu  abondante.  L’enfant  est  calme;  elle.a-pu  manger  une  côtelette  et 
du  chocolat,.  .  ' 

;  Vendredi  15.  La  nuit  ,a  été  assez  bonne  ;  expectoration  abondante  de  mucosités  ;  quelques, 
accès  d’oppression  au  plus  léger  contact  d'air  frais  ou  de  boisson  froide.  , 


linclions  éclatantes  sont  ainsi  beaucoup  plus  rares  parmi  nous  qu’en  Angleterre,  par  la  raison 
sans  doute  qu’icî  on  ne  fait  que  de  hauts  barons,  tandis  qu’outre-Manchç,  ce  sont  de. sim¬ 
ples  baronnets,  mais  avec  apanage. 

Promotion  académique.—  Après.avoiroccupé  provisoirement  la  chaire  d’obstétrique  à  l’Uni- 
versilé  de  Turin  depuis  deux  ans,  que  par  dignité  le  professeur  Giordano  en  était  descendu 
volontairement,  M.  Tibone  vient  d’en  être  nommé  titulaire.  Faute  d’avoir  su  conserver  le 
maître,  on  l’a  remplacé  par  un  de  ses  disciples  les  plus  distingués.  Du  moins,  la  tradition  de 
son  enseignement  ne  se  perdra  pas.  Applaudissons. 

Pour  cadeau  d’étrennes,  l’Académie  de  médecine  de  cette  ville,  plus  heureuse  que  celle  de 
Paris,  a  enfin  obtenu  un  logement  digne  d’elle.  Sur  les  instances  du  ministre  Naloli,  la  salle 
de  la  bibliothèque  de  l’ancien  palais  du  Sénat  est  concédée  à  ce  corps  savant  comme  fieu  de 
ses  séances.  Très-spacieuse,  celte  salle  pourra  recevoir  aisément  et  commodément  tout  le 
publicqui  voudra  désormais  assister  à  ses  séances  hebdomadaires  du  vendredi, à  huit  heures 
du  soir.  Que  n’en  pouvons-nous  dire  autant  ici  de  celles  du  mardi  !  Il  serait  si  facile  et  oppor¬ 
tun  de  faire  une  place  convenable  à  nos  immortels  dans  les  dépendancee  du  Louvre.  Hygie 
mérite  autant  que  Mars  d’y  avoir  ses  appariements.  Pourquoi  ne  pas  l’y  loger? 

C’est  la  Press  qui  triomphe  en  Irlande.  A  compter  du  1"  janvier  1866,  le  journal  hebdo¬ 
madaire  The  Medical  Press,  qui  se  publie  à  Dublin,  et  The  Medical  Circular,  qui  se  publiait 
à  Londres,  se  sont  fusionnés  pour  étendre  leur  .publicité  dans  tout  le  Royaume-Uni.  Une 
édition  spéciale  paraîtra  ainsi  simultanément  â  Londres,  Édimbourg  et  Dublin  pour  la 
rendre  plus  proOtable  aux  abonnés  et  aux  éditeurs,  sans  oublier  les  annonceurs  -  car  c’est 
surtout  sur  le  produit  des  annonces  que  celte  nouvelle  combinaison  est  fondée  Nous  ver¬ 
rons  SI  elle  réussira.  Mais  il  ne  faut  pas  oublier  que  le  succès  du  journalisme  anglais  repose 


L’UINIOIN  MÉDICALE. 


87 


Samedi  16  août.  Nuit  assez  bonne;  le  matin,  accès  d’oppression  ;  expectoration  de  muco¬ 
sités  épaisses  et  abondantes.  Bonne  alimentation. 

17.  La  plaie  est  grisâtre  ;  elle  est  cautérisée  chaque  jour  ;  le  pharynx  et  les  amygdales  ne 

présentent  pas  de  fausses  membranes;  mais  le  nez  est  rempli  de  matières  grisâtres,  et  il 
s’en  écoule  une  sanie  quelquefois  sanguinolente.  Injections  dans  le  nez  avec  une  solution  de 
perchlorure  de  fer.  ^  ,  i  • 

18.  La  nuit  a  été  bonne;  l’enfant  a  dormi;  expectoration  bonne;  cautérisation  de  la  plaie, 
qui  est  encore  grisâtre;  le  nez  rempli  de  matières  de  nature  diphthéritique. 

Après  avoir  examiné  l’enfant,  constaté  l’intégrité  des  fonctions  respiratoires,  le  bon  état 
général,  sauf  la  persistance  de  la  diphthérie  nasale  et  la  facilité  que  présente  la  plaie  de  sai¬ 
gner  au  moindre  attouchement,  j’allais  sortir  lorsque  se  déclara  une  violente  épistaxis;  aus¬ 
sitôt  je  plaçai  un  tampon  de  charpie  imbibée  de  perchlorure  de  fer  dans  les  narines;  l’hé¬ 
morrhagie  s’arrête  ;  M.  Trousseau  voit  l’enfant  à  onze  heures  et  constate,  comme  je  l’avais 
fait,  l’absence  de  diphthérie  pharyngée  et  le  bon  état  général  de  l’enfant,  ainsi  que  l’inté¬ 
grité  de  la  respiration.  Il  conseille  des  injeclions  alternatives  d’une  solution  de  tannin  au 
20'  et  d’une  autre  solution  de  perchlorure  de  fer  au  100'.  Nous  insistons  sur  le  quinquina, 
que  l’enfant  prend  d’ailleurs  depuis  le  jour  de  l’opération. 

18.  Dans  la  soirée,  je  reynis  l’enfant  :  l’hémorrhagie  ne  s’est  pas  renouvelée;  l’enfant  a 
dormi  d’un  bon  sommeil  pendant  plusieurs  heures;  elle  a  mangé  de  la  viande,  bu  du  vin  ; 
112  pulsations;  32  inspirations. 

19.  Nuit  très-bonne,  expectoration  abondante,  quelques  moments  d’agitation ,  mais  sans 
oppression,  plaie  trachéale  grisâtre,  facilement  saignante  :  32  inspirations,  108  pulsations, 
j’essaye  de  fermer  la  plaie.  L’enfant  se  débat  et  s’agite,  mais  elle  peut  respirer  par  le  larynx. 
Le  nez  est  encore  rempli  de  matières  grisâtres,  mais  le  pharynx  ne  présente  pas  de  fausse 
membrane'.  Cautérisation  dé  la  plaie,  injections  dans  le  nez.  Alimentation  substantielle. 

Les  urines,  examinées  à  plusieurs  reprises  pendant  le  cours  de  la  maladie,  n’ont  jamais  pré¬ 
senté  d’albumine. 

20  août.  Nuit  excellente.  Pendant  neuf  heures  de  suite  le  sommeil  a  été  parfaitement 
calme  :  96  pulsations,'  28  inspirations.  Amygdales  libres  de  fausses  membranes,  nez  un  peu 
uegogé  j  on  continue  les  injeclions.  La  plaie  est  encore  grisâtre  et  facilement  saigante,  mais 
ayant  de  la  tendance  à  se  rétrécir;  l’expectoration  est  bonne,  l’alimentation  est  copieuse, 
l’enfant  est  douée  d’un  appétit  remarquable,  elle  mange  beaucoup. 

J’essaye  de  fermer  la  plaie  avec  du  taffelaà  d’Angleterre,  mais  l’enfant  qui  s’agite  dès 
qu’elle  m’aperçoit,  a  eu  de  l’oppression,  et  j’tii  dû  replacer  la  canule  :  l’air  passe  par  le 
larynx. 

précisément  sur  ce  principe  hautement  avancé  au  delà  delà  Manche,  de  rendre  la  publicité 
de  la  science  plus  effective  et  à  meilleur  marché  par  la  compensation  du  rapport  des  annonces, 
des  patent  mecticines,  livres,  instruments,  et  tout  ce  qui  s’y  rapporte.  N’est-ce  pas  plus  légi¬ 
time  que  ces  moyens  déguisés,  employés  même  par  les  adversaires, les  casuistes  de  l’an¬ 
nonce,  et  consistant  à  soutenir  une  industrie  ou  à  servir  d’organe  à  une  spécialité? 

Cela  soit  dit  sans  allusion  au  nouveau  Giornale  italiano  dette  matattie  venereee  delta 
pelle,  âonl  le  premier  nnméro  paraît  aujourd’hui  même  à  Milan,  sous  la  direction  du  docteur 
horesina  et  la  collaboration  de  plusieurs  syphiliographes  distingués.  Nous  lui  souhaitons  plus 
^ngue  vie  qu’à  celui  qui  est  mort  en  France,  avec  un  titre  analogue,  sous  la  direction  de 
J,.  ^®zenave.  On  en  voit  ainsi  naître  et  mourir  tous  les  jours  avec  les  meilleures  intentions. 
^  expérience  en  tout  est  indispensable  au  vrai  succès. 

nn  Américains,  les  étrennes,  c’est  la  paix  avec  ses  féconds  résultats.  Exemple  :  le 

mn-  "lelades  et  des  blessés  dans  les  hôpitaux  des  États-Unis,  qui  était  encore  il  y  a 

oms  d  un  an  de  plu?  de  çent,  mille,  est  réduit  actuellement  à  moins  de  cinq.....  mille. 

L3* toutes  les  dissertations,  ces  chiffres  suffisent  a  en  montrer  tous  les  avantages, 
metta  médicale  du  Massachusetts,  à  Boston,  en  offre  pourtant  aux  homœopathes,  en 
limiiPK  pour  1866  la  question  de  la  médecine  expectante,  ses  indications  et  ses 

Très  P  avec  les  divers  modes  sous  lesquels  elle  est  déguisée  ou  contrefaite, 

récom?  s’adresse  en  particulier  aux  disciples  d’Hahnemann.  Cent  dollars  de 

seront  accordés  à  la  meilleure  dissertation  sur  ce  sujet. 

OàSioi?d^^  meilleures  sont  assurément  les  souhaits  du  Scalpel  de  Liège  à  ses  lecteurs  à  Toc- 
oes  temn*^  bouve}  an  :  bon  produit  et  considération;  car  il  y  joint  les  moyens  d’y  arriver  dans 
ps  de  concurrence  et  de  cherté  excessives.  C’est  pour  le  médecin,  généralement  le  plus 


8S 


L’UNION  MÉDICALE. 


21  août.  Nuit  un  peu  agitée.  Je  peux  retirer  la  canule  ;  je  ferme  la  plaie,  mais  d’une  ma¬ 
nière  incomplète.  Injections  dans  le  nez.  Alimentation. 

22.  Nuit  bonne.  La  plaie  diminue  d’étendue. 

23.  La  plaie  se  rétrécit;  il  sort  très-peu  d’air.  Bon  état  général.  La  plaie  de  la  trachée  est 
complètement  cicatrisée. 

25.  Il  ne  sort  plus  d’air  par  la  plaie,  même  pendant  les  efforts  de  toux. 

27.  La  plaie  de  la  peau  est  presque  cicatrisée.  L’enfant  doit  sortir. 

28.  État  général  parfait.  La  cicatrisation  complète  de  la  plaie  a  été  obtenue  douze  jours 
après  l’opération. 

Ce  résultat  si  beau,  obtenu  si  rapidement,  est  dû  à  la  bonne  constitution  de  l’en¬ 
fant,  aux  soins  intelligents  que  j’ai  trouvés  chez  ses  parents  et  à  la  facilité  que  nous 
avons  eue  pour  l’alimentation.  Ce  qui  confirme  ce  que  j’avais  observée!  publié,  c’est 
que  plus  on  alimente  facilement  un  enfant  atteint  de  diphthérie,  plus  favorable  doit 
être  le  pronostic. 

Ce  résultat  a  été  d’autant  plus  remarquable  que  la  maladie  s’annonçait  avec  un 
caractère  de  triste  gravité  à  cause  delà  généralisation  de  la  diphthérie  persistant  avec 
une  grande  ténacité,  les  fosses  nasales  envahies  plusieurs  jours  avant  la  gorge;  et, 
malgré  des  injections  énergiques,  restant  le  siège  de  la  dipthérie  presque  jusqu’à  la 
guérison  du  croup,  et,  circonstance  ajoutant  encore  de  la  gravité,  l’enfant  n’avait  pas 
encore  2  ans  1/2. 

Malheureusement,  deux  ans  et  demi  plus  tard,  nous  avons  vu  que  cette  terrible 
maladie  n’avait  cédé  qu’en  laissant  des  traces  bien  funestes  de  son  passage,  et,  comme 
le  disait  M.  Velpeau  à  l’honneur  de  Malgaigne,  il  faut  voir  le  résultat  des  opérations 
et  l’issue  des  maladies  non-seulement  au  moment  de  la  guérison,  mais  dans  leurs 
résultats,  après  plusieurs  années.  Or,  chez  cette  enfant,  la  diphthérie  avait  eu  un  carac¬ 
tère  remarquable  de  persistance,  de  ténacité  et  de  généralisation;  nous  avions  obtenu 
un  succès  inespéré ,  — -  soit  la  présence  prolongée  de  l’inflammation  diphthérique,  ou 
toute  autre  cause,  soit  une  disposition  spéciale  à  l’enfant;  toujours  est-il  que,  loui  en 
ayant  repris  sa  vie  habituelle,  pouvant  aller  à  la  pension,  réciter  des  leçons,  parler 
à  haute  voix,  crier,  jouer,  elle  était  assez  rapidement  essoufflée,  la  respiration  deve¬ 
nait  haletante,  et,  la  nuit,  faisait  entendre  un  bruit  de  ronflement  distinct  du  ronfle¬ 
ment  ordinaire,  et  qui  préoccupait  beaucoup  la  mère  de  l’enfant.  La  voix,  à  de.longs 


instruit  de  ses  concitoyens  à  la  ville  comme  à  la  campagne,  de  montrer  sa  prééminence  en 
instituant  partout  des  cours,  notamment  sur  l’hygiène,  où  ses  vastes  connaissances  seront 
appréciées  de  ses  auditeurs,  et  qui  seront  ainsi  doublement  portés  à  recourir  à  lui  et  à  mieux 
estimer  ses  soins.  En  étant  utile  aux  autres,  son  crédit  sera  augmenté  et  ses  intérêts  mieux 
servis.  L’avis  nous  a  semblé  bon  à  rappeler  ;  et,  à  notre  époque  où  les  conférences  sont  à  la 
mode,  nous  croyons  que  beaucoup  de  nos  confrères  feront  bien  de  la  euivre  pour  en  profiter. 

A  Madrid,  le  docteur  Monlau  vient  d’être  désigné  par  son  gouvernement  pour  le  repré¬ 
senter,  conjointement  avec  M.  Segovia,  aux  prochaines  conférences  sanitaires  de  Constanti¬ 
nople.  C’est  le  professeur  Bô  qui  a  été  choisi  è  cet  effet  par  le  gouvernement  italien.  Ce 
congrès  sera  ainsi  composé  des  mêmes  représentants  scienlitiques  que  les  précédents. 

P.  Garnier. 


M.  le  docteur  Feltz  (Victor-Timothée),  né  le  8  janvier  1835  à  Hattslatl  '(Haut-Rhin), 
est  institué  agrégé  stagiaire  prés  la  Faculté  de  médecine  de  Strasbourg  (section  de  médecine). 

Cet  agrégé  stagiaire  entrera  en  activité  de  service  le  1"  novembre  1868. 

—  M.  le  docteur  Dumont  (de  Monleux),  auteur  de  l’ouvrage  si  remarquable  intitulé  :  Le 
Testament  médical,  vient  d’être  nommé  membre  correspondant  de  l’Académie  royale  de 
médecine  belge. 

—  M.  le  docteur  Hlllairet,  médecin  à  l’hôpital  Saint-Louis,  membre  de  la  commission 
administrative  des  lycées  de  Paris,  est  nommé  médecin  du  lycée  impérial  Saint-Louis,  en 
remplacement  de  M.  le  docteur  Allibert. 

—  M.  le  docteur  Jarjavay,  professeur  à  la  Faculté  de  médecine  de  Paris,  est  nommé  chirur¬ 
gien  du  lycée  impérial  Saint-Louis,  en  remplacement  de  M.  le  docteur  Moulin. 


L’UNION  MEDICALE. 


intervalles,  et  par  moments,  était  rauque  et  voilée.  En  outre,  l’enfant  était  restée 
sujette  à  de  fréquentes  angines  pultacées,  les  amygdales  se  recouvrant  d’un  enduit 
qu’on  enlevait  facilement,  mais  qui  reparaissait  aussi  facilement.  Dans  ces  moments, 
le  bruit  que  produisait  l’enfant  en  respirant  était  plus  marqué.  Je  l’ai  auscultée  bien 
souvent,  afin  de  m’assurer  que  la  gêne  de  la  respiration  qui  s’observait  si  souvent  ne 
tenait  pas  à  une  affection  du  poumon  ou  du  cœur,  non  plus  qu’à  une  tumeur  com¬ 
primant  la  trachée  ou  les  bronches  ;  le  bruit  trachéal  se  reproduisait  toujours  pen¬ 
dant  le  sommeil,  et  souvent  lorsque  l’enfant  avait  couru  ou  fait  un  exercice  violent. 

Au  mois  de  novembre  186à,  son  frère  et  sa  sœur  sont  pris  de  coryza  et  d’angine  simple. 
Le  larynx  et  les  bronches  furent  envahis  ensuite.  Us  guérirent,  mais  après  avoir  été  malades 
près  de  six  semaines. 

Le  mercredi  28  décembre,  Marguerite  est  prise  à  son  tour  d’oppression,  elle  tousse,  elle  a 
de  la  fièvre  ;  bn  applique  de  l’huile  de  croton  sur  la  poitrine,  on  fait  des  injections  nasales  et 
on  administre  des  préparations  d’antimoine. 

La  nuit  du  29  au  30  a  été  mauvaise;  il  y  a  eu  des  moments  de  suffocation. 

Le  31,  il  y  a  de  l’oppression,  la  voix  est  éteinte,  la  toux  rauque;  l’enfant  se  plaint  d’une 
douleur  à  la  gorge.  Nulle  part  on  ne  trouve  de  fausses  membranes. 

1*'  janvier  1865.  Nuit  mauvaise,  mêmes  caractères  de  la  voix  et  de  la  toux.  •—  Vésicatoire 
au-devant  du  sternum. 

2  janvier.  Même  situation  toujours  grave. 

3  janvier.  L’àir  pénètre  moins  dans  les  bronches  ;  on  n’entend  pas  de  râles,  pas  de  matité 
à  la  percussion,  mais  l’oppression  persiste  et  la  toux  conserve  son  caractère  de  raucité,  et 
la  voix  est  éteinte.  Le  pouls  varie  de  120  à  làO,  les  inspirations  de  30  à  40  par  minute. 

Le  jeudi  5  janvier,  M.  Trousseau  est  appelé  auprès  de,  l’enfant  :  il  constate  l’existence 
d’une  laryngite  simple,  avec  trachéo-bronchite.  Oppression,  affaiblissement  du  murmure  vési¬ 
culaire,  sans  souffle,  ni  râle,  ni  matité.  Fièvre.  Expectoration  muco-purulente,  toux  rauque, 
voix  voilée,  aggravation  chaque  nuit,  absence  de  fausses  membranes  et  même  de  rougeur 
dans  la  gorge.  En  présence  de  tous  ces  phénomènes,  il  voit  l’indication  de  la  trachéotomie, 
afin  de  supprimer  l’obstacle  que  la  laryngite,  même  siniple,  apporte  à  la  respiration. 

Le  vendredi  6.  La  nuit  a  été  très-mauvaise,  la  respiration  est  des  plus  pénibles  à  cause  de 
l’oppression,  la  toux  et  la  voix  sont  éteintes.  Je  pratique  la  trachéotomie  avec  l’aide  du  doc¬ 
teur  Labbé.  Mais  nous  sommes  frappés  de  la  difflcullé  que  nous  éprouvons  au  moment  de  l’in¬ 
troduction  de  la  canule.  Déjà  au  moment  de  la  section  de  la  trachée,  j’avais  éprouvé  une  grande 
résistance.  Après  plusieurs  essais  infructueux ,  je  suis  obligé  de  prendre  une  canule  d’un 
calibre  inférieur  à  celui  de  la  canule  que  j’avais  préparée,  et  qui  avait  déjà  servi  à  cette  enfant 
deux  ans  et  demi  avant.  Or,  le  calibre  de  la  trachée  chez  un  enfant  de  5  ans  est  plus  grand 
que  chez  un  enfant  de  2  ans  1/2.  11  s’était  donc  produit  un  rétrécissement  de  la  trachée. 
Nous  trouvions  alors  la  cause  de  cette  respiration  bruyante,  de  cet  essoufflement  si  facile,  de 
ce  cornage,  si  bien  décrit  parM.  Empis,  qui,  s’il  se  produit  sous  l’influence  d’une  compression 
de  la  trachée  par  une  tumeur,  peut  se  produire  aussi  et  plus  directement  par  le  rétrécissement 
de  la  trachée.  Chez  cette  enfant,  le  rétrécissement  était  dû  à  l’épaississement  du  tissu  cica« 
triciel  développé  sous  l’influence  de  trachéites  fréquentes.  Il  a  donc  fallu  que  nous  placions 
une  canule  de  petit  calibre.  L’amélioration  qui  suit  d’ordinaire  immédiatement  l’ouverture 
de  la  trachée  ne  se  produisit  que  tardivement  et  très-peu.  Le  pouls  reste  à  120. 

A  onze  heures  du  soir,  pouls  à  160;  40  inspirations. 

Samedi.  Oppression,  expectoration  supprimée,  respiration  serratique,  pouls  faible,  refroi¬ 
dissement. 

Mort  dans  la  soirée. 


(La  suite  à  un  prochain  numéro.) 


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L’UNION  MÉDICALE. 


ACADÉMIES  ET  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 

SOCIÉTÉ  MÉDICALE  DU  IX«  ARRONDISSEMENT. 

Compte  rendu  des  travaux  de  la  Société  pendant  le  premier  semestre  de  l’année  186^. 

Présidence  de  M.  Sée. 

Sommaire,  -  Angine  couenneuse  (MM.  Sée,  Archambault  et  Hérard).  —  Pneumonie  (MM.  Sée,  Piogey, 
Basset  et  Archambault).  —  Mort  subite  survenue  ‘pendant  le  cours  d'une  variole  discrète,  endocar¬ 
dite  ulcéreuse  (MM.  Marrotte  et  Sée).  —  Variole  anormale,  rash,  importance  de  la  durée  et  de  la 
nature  des  prodromes  pour  poser  le  diagnostic  des  fié' res  éruptives  anormales  (MM.  Dufour,  Sée 
et  Marrotte).  —  Tumeur  de  la  langue,  ligature  des  deux  artères  linguales,  atrophie  de  la  tumeur 
(MM.  Demarquay  et  Sée).  —  État  raboteux  de  la  langue  (  MM.  Sée  et  Demarquay).  Polypes  de 
l’utérus  (MM.  Léon  Labbé,  Gros,  Piogey  et  Dupont). 

M.  SÉE  ;  Je  donne  en  ce  moment  des  soins  à  quatre  malades  affectés  d’angine  couenneuse, 
deux  adultes  et  deux  enfants.  Ce  qui  m’a  frappé,  c’est  le  début  insolite  et  insidieux  de  la 
maladie.  Le  malade  est  pris  d’une  fièvre  peu  intense  qui  lui  permet  de  sortir  et  de  venir 
consulter;  il  se  plaint  d’un  engorgement  ganglionnaire,  d’une  grande  faiblesse,  et  c’est  l’inspec¬ 
tion  seule  de  la  gorge  qui  révèle  la  présence  des  fausses-membranes.  Sur  les  quatre  malades 
en  traitement,  deux  présentent  une  albuminurie  très-marquée,  notamment  un  jeune  homme 
dont  l’observation  offre  quelques  particularités  dignes  d’intérêt.  Ce  Jeune  homme  s’est  présenté 
à  la  consultation  de  l’hôpital  Beaujon,  il  y  a  une  douzaine  de  jours  ;  le  cpu  présentait  un  engor¬ 
gement  ganglionnaire  assez  marqué  et  la  gorge  des  plaques  pseudo-membraneuses  assez  nom¬ 
breuses.  Le  mal  ayant  continué  à  faire  des  progrès,  le  malade  entra  à  l’hôpital,  et  au  bout  de 
quelques  jours,  il  fut  pris  d’une  suffocation  sans  altération  de  la  voix,  ni  sibilance,  mais  assez 
intense  pour  que  l’interne  ait  cru  devoir  combative  cet  accident  par  l’ablation  des  amygdales,  ce 
qui  diminua  la  suffocation  sans  toutefois  la  faire  disparaître  complètement.  Peu  de  temps  après 
l’opération,  on  constate  la  présence  de  l’albumine  dans  l’urine  qui  avait  été  jusqu’alors  exa¬ 
minée  avec  soin  et  qui  n’en  avait  pas  présenté  la  plus  légère  trace.  Ce  fait  confirme  donc 
l’opinion  que  j’avais  déjà  souvent  émise,  à  savoir  que  l’albuminurie  n’est  pas  le  résultat  de  la 
suffocation  ni  de  l’oppression  ;  car  dans  ce  cas  elle  apparaît  précisément  après  que  la  gêne  de 
la  respiration  a  diminué  par  suite  de  l’opération,  et,  en  même  temps,  ce  fait'  semble  com¬ 
battre  l’opinion  de  ceux  qui  veulent  voir  dans  l’albuminurie  l’effet  d’une  augmentation  de  la 
pression  intra-vasculaire  déterminée  par  l’asphyxie,  Le  même  malade  fut  aussi  affecté  de  sur¬ 
dité  résultant  sans  doute  de  la  propagation  de  là  diphthérie  à  la  trompe  d’Eustache,  puis 
d’un  érysipèle  qui,  ayant  débuté  par  les  narines,  gagna  les  joues;  enfin,  vers  le  onzième  ou 
douzième  jour  de  la  maladie,  il  eut  un  commencement  de  paralysie  du  voile  du  palais. 

M.  Archambault  :  Depuis  longtemps  j’étudie  avec  soin  la  présence  de  l’albumine  dans 
l’urine  des  sujets  atteints  de  diphthérie,  car  dès  1852  j’appelai  sur  ce  fait  l’attention  des 
observateurs  ;  or,  je  me  suis  demandé  si,  dans  tous  les  cas  où  l’on  rencontre  de  l’albumine  dans 
l’urine  avec  fausses-membranes  dans  la  gorge,  c’était  bien  à  la  diphthérie  que  l’on  avait  affaire. 
On  sait,  en  effet,  que  pour  un  certain  nombre  d’observateurs,  Bretonneau,  par  exemple,  la 
fausse-membrane  est  le  signe  pathognomonique  de  la  diphthérie  ;  pour  d’autres,  au  contraire, 
et  je  suis  de  ce  nombre,  la  fausse-membrane,  loin  d’être  le  signe  caractéristique  de  la 
diphthérie,  peut,  au  contraire,  se  rencontrer  dans  d’autres  affections  que  leurs  symptômes 
propres  permettent  de  spécifier,  ainsi  la  scarlatine.  Plusieurs  cas  de  ma  pratique  me  portent  à 
croire  que  souvent  l’apparition  de  l’albumine  dans  rufine  des  malades  atteints  d’une  pharyn¬ 
gite  pseudo-membraneuse  vient  rectifier  un  premier  diagnostic  et  démontrer  la  nature  scarla¬ 
tineuse  de  la  maladie,  quand  on  croyait  avoir  affaire  à  une  affection  diphthéritique.  Ainsi, 
j’ai  opéré  un  enfant  qui  présenta  d’abord  une  langue  scarlatineuse,  un  engorgement  ganglion¬ 
naire  énorme;  au  cinquième  jour  les  symptômes 'du  croup  étaient  évidents;  l’asphyxie  était 
imminente;  l’enfant  fut  opéré,  il  rendit  des  fausses-membranes  vena’nt  des  bronches;  la  canule 
fut  retirée  au  bout  de  six  jours;  le  mieux  continua  quelques  jours  encore,  puis  survint  de 
l’anasarque,  et  l’examen  de  l’urine  démontra  une  quantité  considérable  d’albumine.  Cette 
circonstance,  jointe  à  l’aspect  scarlatineux  delà  langue  au  début,  me  porte  à  penser  qu’il 
s’agissait  d’une  affection  scarlatineuse  anormale  que,  sans  l’apparition  tardive  de  l’albumine  et  de 
l’anasarque,  j’aurais  pu  prendre  pour  une  affection  diphthéritique.  Je  suis  porté  à  croire  que 
nombre  de  cas  semblables  se  rencontrent  dans  la  pratique,  et  que  souvent  on  prend  pour  des 
affections  diphthéri tiques  des  affections  scarlatineuses  dans  lesquelles  l’éruption  manque  et 


L’UNION  MÉDICALE. 


91 


passe  inaperçue.  Le  fait  suivant  me  paraît  confirmer  d’une  manière  très-précise  cette  pro¬ 
position.  ...  f 

Un  enfant  de  5  ans  est  pris  de  symptômes  du  côté  de  la  gorge  ;  je  le  vis  en  consultation  avec 
mm.  Trousseau  et  Vernois;  nous  diagnostiquons  une  angine  couenneuse,  bientôt  on  constate 
des  flots  d’albumine  dans  son  urine,  et  il  meurt  dans  les  convulsions.  Son  frère  fut  pris  d’une 
espèce  d’angine  couenneuse  et  présenta  une  légère  rougeur  aux  plis  des  aines  et  des  bras.  La 
bonne  de  ces  enfants  fut  prise  quatre  jours  après  la  mort  du  premier  et  pendant  la  maladie  du 
second,  d’une  scarlatine  dont  l’éruption  fut  très-bien  caractérisée.  Or,  cette  dernière  malade 
me  paraît  jeter  un  jour  complet  sur  la  nature  scarlatineuse  de  l’affection  des  deux  autres  malades 
qui,  sans  cette  circonstance,  auraient  été  considérés  comme  atteints  de  diphthérie.  Je  conclus 
donc  que,  dans  beaucoup  de  cas  regardés  comme  de  nature  diplithéritique,  la  présence  de 
l’albumine  dans  l’urine  peut  mettre  sur  la  voie  d’une  affection  scarlatineuse  que  les  symptômes 
du  début  peu  accentués  ou  mal  observés  avaient  fait  confondre  avec  une  affection  diphthé- 
ritique. 

M.  Hérard  :  Je  ne  puis  admettre  que  le  premier  fait  cité  par  M.  Archambault  soit  une 
scarlatine  avec  fausses-membranes  ;  il  s’agissait  d’une  véritable  angine  couenneuse  diphthé- 
ritique,  comme  semble  l’attester  l’expulsion  des  fausses-membranes  provenant  des  bronches  ; 
de  plus,  sans  chercher  à  contester  la  valeur  du  second  fait  où  la  même  affection  chez  trois 
personnes  semble  démontrer,  malgré  la  dissemblance  des  symptômes,  une  nature  couenneuse, 
je  pense  que  M.  Archambault  a  trop  de  tendance  à  généraliser  un  fait  particulier. 

M.  Archambault  :  J’ai  voulu  appeler  l’attention  de  la  Société  sur  un  fait  très-remarquable 
de  cpntagion,  et  il  est  évident  que  sans  la  scarlatine  très  caractérisée  que  la  bonne  a  présentée, 
on  aurait  été  en  droit  de  considérer  la  maladie  des  deux  enfants  comme  de  nature  diphthé- 
ritique.  Cette  observation  m’a  paru  importante  à  signaler,  et  si  j’en  rencontrais  un  certain 
nombre,  je  n’hésiterais  pas  à  adopter  d’une  manière  absolue  l’opinion  que  j’ai  avancée  comme 
une  induction  et  non  pas  comme  manière  de  voir  complètement  arrêtée. 

M.  §ÉE  :  J’admets  volontiers,  comme  M.  ArchambauU,  qu’il  existe  plusieurs  espèces  de 
fausses-membranes;  ainsi  il  y  a  un  coup  simple,  un  croup  diplithéritique  et  un  croup  scarla¬ 
tineux.  C’est  dans  cette  dernière  catégorie  que  doit  rentrer  le  premier  fait  cité  par  M.  Archam¬ 
bault.  Le  croup  scarlatineux  et  le  croup  diphthéritiquè  ont  des  caractères  cliniques  très-nets 
et  très-précis  qui  empêchent  toute  confusion,  mais  un  simple  accès  de  fièvre  et  un  simple 
vomissement  sans  aucune  éruption  ne  sauraient  faire  admettre  la  nature  scarlatineuse  de  la 
maladie,  bien  que  la  fièvre  soit  forte  et  la  température  élevée,  comme  dans  la  scarlatine  ;  l’albu¬ 
minurie  peut  mieux  éclairer  le  diagnostic,  car  dans  la  diphthérie  celte  complication  se  montre 
beaucoup  plus  tôt  que  dans  la  scarlatine  ;  enfin  dans  l’albuminurie  diphthéritiquè,  il  n’y  a 
jamais  de  sang;  dans  l’albuminurie  scarlatineuse,  neuf  fois  sur  dix,  on  peut  constater  la  pré¬ 
sence  du  sang.  Legendre  a  même  pu  dire  que  c’était  plutôt  de  l’hématurie  que  de  l’albumi¬ 
nurie  proprement  dite  qu’on  rencontrait  dans  la  scarlatine.  Le  microscope  n’est  pas  moins 
net  à  cet  égard.  Bien  plus  souvent  dans  l’albuminurie  scarlatineuse,  on  rencontre  des  tubes 
cylindriques  et  des  fibrilles;  dans  l’albuminurie  diphthéritiquè,  au  contraire,  il  n’y  a  jamais 
de  globules  du  sang  et  plus  rarement  encore  des  tubes  cylindriques  et  des  fibrilles;  du  reste, 
l’asphyxie  n’a  aucune  influence  sur  la  production  de  cette  albuminurie;  l’on  ne  saurait  d’ail¬ 
leurs  affirmer  la  nature  scarlatineuse  de  Taffectioii  d’après  la  quantité  d’albumine. 

Depuis  le  commencement  de  janvier,  j’ai  constamment  à  l’hôpital  de  trois  à  quatre  et  même 
de  huit  à  neuf  pneumonies  dans  ma  salle  d’hommes,  qui  cependant  ne  contient  que  trente-deux 
lits.  J’fii  observé  aussi  en  vjlle  un  certain  pombre  de  pneumonies  et  dernièrement  j’ai  donné 
des  soins. à  une  femme  d’un  certain  âge,  gui  a  été  enlevée  en  quarapte-hpit  heures  par  une 
pneumonie  entée  s,qr  un  catarrhe  chronique. 

M.  ProGEY  :  Un  homme  étant  én  Angleterre,  avait,  depuis  près  de  trois  mois,  un  érysipèle 
qui  récidivait  constamment,  il  revint  en  France  et  peu  de  temps  après  son  retour  l’érysipèle 
reparut;  bientôt,  il  eut  du  délire  et  succomba  en  huit  jours.  Sa  femme,  qui  ne  l’avait  pas 
quitté  un  seul  instant  pendant  l’agonie,  fut,  aussitôt  après  la  mort  de  son  mari,  prise  de  fris¬ 
sons,  de  vomissements  et  de  dpujeprs  au  côté.  L’auscultation  fit  reconnaître  du  râle  crépitant 
fin.  Comme  la  prostration  était  extrême,  je  ne  ci’us  pas  devoü'  recourir  à  la  saignée,  et  je  pres¬ 
crivis  seulement  une  potion  stibiéç.  Le  lendemain,  il  y  eut  un  peu  de  mieux,  et,  comme  le 
surlendemain,  les  symptômes  du  premier  jour  se  répédièrent  exactement,  je  donnai  le  sulfate 
de  quinine,  mais  sans  succès,  car  la  mort  eut  lieu  le  cinquième  jour  de  la  maladie,  le  lende¬ 
main  du  çecond  accès.  Pendant  tout  çe  temps,  il  n’y  eut  que  du  râle  crépitant,  jamais  le  plus 


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L’UNION  MÉDICALE. 


léger  souffle  ne  fut  constaté,  les  crachats  étaient  rouillés,  et  jamais  le  pouls  n’est  tombé  com¬ 
plètement  entre  les  accès. 

M.  SÉE  :  D’après  ce  dernier  renseignement,  on  doit  éloigner  de  suite  l’idée  d’une  fièvre 
pneumonique  pernicieuse.  La  dépression  du  pouls,  dans  la  pneumonie,  a  été  mentionnée,  par 
les  observateurs  du  siècle  dernier,  sous  le  nom  di'oppressio  virium,  mais  l’absence  du  souffle 
bronchique  est  tout  à  fait  anormale.  M.  Grisolle  a  cité,  il  est  vrai,  des  exemples  de  pneumonie 
qui  n’ont  présenté  que  du  râle  crépitant  et  pas  de  souffle;  mais  la  guérison  eut  lieu  au  bout 
de  trois  à  quatre  jours  ;  la  maladie  s’est  en  quelque  sorte  arrêtée.  Quant  à  moi,  je  crois  que, 
dans  une  pneumonie  qui  doit  parcourir  toutes  ses  phases,  il  y  a  du  souffle  au  bout  de  vingt- 
quatre  à  quarante-huit  heures.  La  fièvre  péripneumonique  pernicieuse  est  très-rare  à  Paris,  et, 
de  plus,  l’étude  des  symptômes  présentés  par  la  malade  ne  permet  pas  de  s’y  arrêter.  Il  est 
probable  que,  sous  le  couvert  d’un  râle  crépitant  superficiel,  il  existait  un  souffle  plus  profond 
qui  s’est  dérobé  à  l’oreille  de  l’observateur.  La  dépression  des  forces  et  du  pouls  n’est  pas 
toujours  une  contre-indication  de  la  saignée.  J’ai  vu,  dans  le  service  de  Legroux,  une  femme 
qui  était  affectée  d’une  pneumonie  avec  dépression  des  forces  et  du  pouls;  un  mieux  notable 
survint  après  une  saignée,  et  la  malade  guérit. 

M.  Basset  :  Pendant  mon  internat  dans  le  service  de  Becquerel,  je  trouvai,  à  ma  visite  du 
soir,  une  malade  affectée  d’une  pneumonie  avec  un  pouls  très-petit  et  une  oppression  très- 
considérable  des  forces,  ce  qui  me  parut  contre-indiquer  la  saignée;  cependant,  le  lendemain. 
Becquerel  prescrivit  une  saignée;  le  pouls  se  releva  immédiatement,  et  la  malade  guérit  au 
bout  de  quelques  jours. 

M.  PiOGEY  :  J’ai  donné  des  soins,  avec  M.  Trousseau,  à  un  malade  qui,  à  son  retour  d’Al¬ 
gérie,  présenta  une  fièvre  intermittente  compliquée  de  pneumonie,  et  je  n’ai  observé  rien  de 
semblable  à  la  malade  dont  j’ai  parlé. 

M.  SÉE  :  Je  fus  appelé  à  donner  des  soins  à  un  enfant  ayant  habité  pendant  quelque  temps 
les  bords  de  la  Seine,  du  côté  de  Passy;  il  présenta  d’abord  deux  accès  de  fièvre  intermittente 
parfaitement  caractérisés;  mais  comme  il  eut  des  vomissements,  et  que  ce  phénomène  a  une 
grande  importance  dans  la  pneumonie  du  premier  âge,  je  l’auscultai  avec  soin  tous  les  jours, 
et  je  lui  prescrivis  du  sulfate  de  quinine.  Au  bout  de  trois  jours,  il  fut  possible  de  constater 
dans  l’aisselle  tous  les  signes  de  la  pneumonie.  A  partir  de  ce  moment,  la  fièvre  prit  un  type 
continu,  et  l’enfant  guérit. 

M.  Archambault  :  J’ai  souvent  eu  l’occasion  d’observer  ces  accès  intermittents  du  début 
de  certaines  pneumonies.  A  Tours,  on  y  voit  beaucoup  de  pyrexies  et  de  maladies  inflamma¬ 
toires  débuter  de  cette  façon,  et  il  faut  se  tenir  d’autant  plus  sur  ses  gardes,  que  la  véritable 
fièvre  intermittente  y  est  aussi  fréquente  qu’elle  est  rare  à  Paris.  La  meilleure  manière, 
d’éviter  l’erreur  est  de  rechercher  avec  le  plus  grand  soin  la  véritable  intermittence,  une 
intermittence  complète  entre  les  accès,  ce  qui,  à  très-peu  d’exceptions  près,  n’existe  que  dans 
les  fièvres  intermittentes.  Il  y  a  quelque  temps,  j’ai  donné  des  soins,  avec  M.  Trousseau,  à  une 
jeune  dame  qui,  les  deux  premiers  jours,  fut  prise  d’accès  intermittents  assez  marqués  pour 
que  l’on  crût  devoir  administrer  le  sulfate  de  quinine;  le  troisième  jour,  elle  présenta  tous  les 
signes  d’une  pneumonie  double.  A  partir  dé  ce  moment,  la  fièvre  prit  le  type  continu;  mais, 
dans  ce  cas,  comme  dans  ceux  dont  j’ai  parlé,  l’intermittence  ne  fut  jamais  parfaite  ;  il  y  avait 
plutôt  rémittence  qu’intermittence  véritable  ;  dans  ces  cas,  le  sulfate  de  quinine  est  générale¬ 
ment  peu  utile. 

M.  SÉE  :  Il  est  fréquent,  surtout  dans  les  pays  marécageux,  de  voir  des  pneumonies  parfaite¬ 
ment  franches  débuter  par  des  accidents  intermittents,  et  ce  n’est  qu’au  troisième  jour  qu’on 
trouve  la  pneumonie.  Du  reste,  cette  affection  est  loin  d’être  la  seule  qui  présente  cette  parti¬ 
cularité,  il  en  est  de  même  de  la  grippe,  et  on  trouve  cette  circonstance  mentionnée  dans 
Sauvages,  à  propos  de  la  fièvre  catarrhale.  Mais  s’il  est  fréquent  dç  voir,  même  à  Paris,  des 
pneumonies  débuter  par  des  accès  intermittents,  par  contre,  la  fièvre  péripneumonique  per¬ 
nicieuse  y  est  très-rare. 

M.  PioGEY  :  Le  fait  que  j’ai  cité  est  certainement  anormal  ;  il  ne  s’agissait  pas  d’une  véri¬ 
table  fièvre  péripneumonique  pernicieuse  ;  mais,  chez  cette  malade,  la  pneumonie  a  été  un 
épiphénomène;  elle  est  venue  s’ajouter  à  une  fièvre  pernicieuse,  et,  ce  qui  tend  à  le  prou¬ 
ver,  c’est  la  rapidité  avec  laquelle  la  mort  est  survenue. 

M.  SÉE  :  S’il  y  avait  eu  du  souffle,  je  ne  m’étonnerais  pas  de  la  rapidité  de  la  mort  ;  car  on 
voit  souvent  la  pneumonie  amener  promptement  la  mort,  même  lorsqu’elle  est  unilatérale.  Je 


L’UNION  MÉDICALE. 


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fus  appelé  dernièrement  auprès  d’une  femme  de  54. ans,  qui  présentait  du  souffle  du  côté  droit, 
des  crachats  rouillés  et  peu  de  iièvre,  84  pulsations  tout  au  plus  ;  je  crus  devoir  m’en  tenir  à 
un  traitement  peu  actif.  Un  confrère  appelé  immédiatement  après  moi  fut  d’un  avis  tout  à  fait 
opposé;  car,  de  dix  heures  du  matin  à  cinq  heures  du  soir,  il  pratiqua  une  saignée,  fit  appli¬ 
quer  un  vésicatoire  et  huit  ventouses  scarifiées  du  côté  opposé,  et,  de  plus,  il  donna  25  centi¬ 
grammes  d’émétique  en  lavage.  Le  lendemain,  il  prescrivit  encore  du  tartre  stibié,  un  pur¬ 
gatif  et  de  l’oxyde  blanc  d’antimoine  ;  la  malade  mourut  dans  la  journée.  Or,  comme  il  n’y  a 
pas  eu  le  moindre  souffle  du  côté  gauche,  ce  fait  est  un  exempte  de  pneumonie  unilatérale 
ayant  enlevé  la  malade  en  trente-six  heures,  si  toutefois  l’on  veut  bien  ne  pas  tenir  compte 
du  traitement  employé. 

M.  Marrotte  :  J’ai  observé  dernièrement  un  cas  de  mort  subite  survenue  pendant  le  cours 
d’une  variole  discrète  ;  pendant  la  vie,  il  y  avait  eu  de  l’oppression,  un  peu  de  délire  ;  le  pouls 
était  fréquent,  et  il  existait  un  bruit  de  souffle  présystolique.  A  l’autopsie,  on  trouva  une  endo¬ 
cardite  ulcéreuse,  des  végétations  miliaires  très-nombreuses  couvraient  les  valvules.  La  cause 
de  la  mort  paraît  avoir  été  une  syncope  ;  il  n’y  avait  pas  d’embolie. 

M.  SÉE  :  A  la  suite  de  l’endocardite  ulcéreuse,  il  n’est  pas  rare  de  trouver  des  embolies 
capillaires  du  cerveau,  ce  qui  explique  les  accidents  cérébraux  concomitants. 

M.  Dufour  :  Une  femme  présenta,  le  lendemain  de  son  accouchement,  une  rougeur  géné¬ 
rale,  mal  caractérisée,  dont  l’aspect  tenait  le  milieu  entre  la  rougeur  de  la  rougeole  et  celle  de 
la  scarlatine.  Cette  rougeur  était  un  peu  rugueuse  ;  elle  présentait  un  peu  d’élévation,  mais 
mal  déterminée,  puis  apparurent  bientôt  des  pustules  plates  non  ombiliquées.  La  rougeur  prit 
une  teinte  noirâtre  très-marquée,  puis  survinrent  des  phénomènes  de  congestion  cérébrale,  et 
la  malade  ne  tarda  pas  à  succomber. 

Au  cinquième  jour^  l’enfant  de  cette  malade  présenta  les  symptômes  du  sclérême  ;  au 
sixième  jour,  on  put  constater  une  vingtaine  de  pustules  de  variole  disséminées  sur  tout  le 
corps,  et  l’enfant  mourut. 

M.  SÉE  :  On  rencontre  assez  fréquemment  dans  la  pratique  des  cas  où  l’aspect  mal  déter¬ 
miné  de  l’éruption  autorise  l’indécision  sur  la  véritable  nature  de  la  fièvre  éruptive.  Dans 
l’épidémie  de  variole  actuelle,  ce  phénomène  se  présente  assez  souvent  ;  on  rencontre  la  forme 
d’éruption  que  les  Anglais  ont  désignée  sous  le  nom  de  rash;  comme  exemple,  je  citerai  une 
malade  de  mon  service  d’hôpital  qui  avait  une  éruption  sur  la  nature  de  laquelle  tous  mes 
élèves  se  sont  mépris:  ils  avaient  diagnostiqué  une  rougeole  ;  en  interrogeant  la  malade  avec 
attention,  j’appris  que  les  prodromes  n’avaient  duré  que  deux  jours  ;  j’examinai  la  face  et  le 
dos,  où  je  découvris  des  boutons  caractérisant  une  variole  au  début.  Quelque  temps  après, 
une  autre  malade  entra  dans  mon  service  avec  une  éruption  présentant  tout  à  fait  l’aspect  de 
la  rougeole,  mais  il  n’y  avait  eu  que  deux  jours  de  prodromes,  et,  de  plus,  ceux  qui  caracté¬ 
risent  le  début  d’une  rougeole  faisaient  défaut  ;  ce  qui  me  fit  repousser  l’idée  de  cette  éruption, 
et,  cette  fois  encore,  l’événement  me  donna  raison  :  il  s’agissait  d’une  variole.  Ces  faits  sont  en 
dehors  de  ce  que  l’on  observe  habituellement  ;  car,  dans  les  cas  de  rash,  l’éruption  ressemble» 
plus  souvent  à  celle  de  la  scarlatine  qu’à  celle  de  la  rougeole,  et  quelquefois  participe  des  deux.  , 
Cependant,  on  peut  se  mettre  à  l’abri  de  l’erreur  en  portant  la  plus  sérieuse  attention  sur  la 
durée  des  prodromes  et  sur  l’absence  des  phénomènes  qui  accompagnent  le  plus  ordinairement 
le  début  de  chacune  des  fièvres  éruptives.  : 

La  scarlatine  débute  dix  fois  sqr  onze  dans  les  vingt-quatre*heures,  quelquefois  plus  tôt,, 
surtout  chez  l’enfant.  La  rougeole  neuf  fois  sur  dix,  à  quatre  jours  de  prodromes;  quelquefois, 
même  l’éruption  n’apparaît  que  le  cinquième  jour.  L’éruption  de  la  variole  ae  manifeste  en  géné¬ 
ral  du  troisième  au  quatrième  jour. 

Le  rash  présente,  comme  durée  moyenne  des  prodromes,  un  terme  moyen  dé  quarante- 
huit  heures  après  le  frisson  initial;  ce  terme  de  quarante-huit  heures  peut  donc  Servir  de 
moyen  de  diagnostic  par  exclusion  pour  la  scarlatine  et  la  rougeole;  car  il  ést  trop  long  pour 
l’éruption  scarlatineuse  et  trop  court  s’il  s’agissait  d’une  rougeole.  Si  donc  on  voulait  classer 
ces  qUatre  formes  d’éruption,  suivant  le  temps  qu’elles  mettent  à  paraître,  on  aurait,  en  com¬ 
mençant  par  celle  qui  se  développe  le  plus  tôt,  la  scarlatine,  le  rash,  la  variole  et  la  rougeole. 

Indépendamment  de  la  durée  variable  des  prodromes,  il  existe  un  certain  nombre  de  signes 
qui  mettent  dès  le  début  sur  la  voie  du  diagnostic. 

La  scarlatine  s’accompagne  de  suite  d’une  angine  plus  ou  moins  caractéristique. 

La  rougeole,  dès  fe  deuxième  ou  troisième  jour,  présente  des  symptômes  de  catarrhe  ocu¬ 
laire,  nasal  ou  bronchique;  le  plus  souvent,  tous  les  trois  existent  en  même  temps. 


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L’UNION  MÉDICALE. 


La  variole  est  précédée  de  céphalalgie,  de  vomissements,  de  constipation  et  de  douleurs  de 

^^Le  fait  observé  par  M.  Dufour  se  rapproche  de  ces  cas  de  varioles  très-gravés,  dont  Pérup- 
tion  présente  une  coloration  très-foncée  ;  leurs  prodromes  sont  très-courts,  et  elles  s’accompa¬ 
gnent  souvent  d’hémorrhagie;  ces  formes  de  varioles  ont  été  très-bien  décrites  par  Morton  en 
1670. 

M.  Marrotte  :  Les  membranes  muqueuses  se  prennent  quelquefois  dans  les  varioles  ma¬ 
lignes,  ce  qui  obscurcit  le  diagnostic.  Il  est  très-important  de  prêter  une  grande  attention  aux 
phénomènes  concomitants  des  fièvres  éruptives  pour  les  distinguer  entre  elles  et  éviter  de  les 
confondre  avec  d’autres  maladies.  J’ai  observé  un  cas  de  variole  qu’on  aurait  pu  prendre,  au 
début,  pour  une  méningite,  si  l’attention  n’avàit  été  éveillée  par  des  doüleUrs  de  reins 
trèS'Vives.  Dans  l’épidémie  actuelle,  je  n’ai  pas  observé  que  les  cas  de  rash  fussent  plus  fré¬ 
quents  que  d’habitude,  mais  j’ai  constaté  la  fréquence  dés  abcès  dans  la  convalescence  dès 
varioles  d’intensité  moyenne.  ' 

M.  Ddfoür  :  Les  prodromes  de  la  rougeole  peuvent  être  très-longs;  j’ai  donné  des  soins  à 
un  malade  qui  eut,  pendant  vingt  et  un  jours,  du  catarrhe  nasal,  oculaire  et  bronchique,  et  ce 
ne  fut  qu’au  bout  de  ce  laps  de  temps  que  l’éruption  rubéolique  se  manifesta.  '  ;  ■ 

M.  DEMARQUAT  :  U  entra  dernièrement  à  la  Maison  municipale  de  santé  un  homme  qui  était 
affecté  d’une  tumeur  volumineuse  de  la  langue.  Son  début  remontait  à  six  mois  ;  elle  faisait 
beaucoup  souffrir  le  malade,  qui  ne  pouvait  manger  et  parler  qu’avec  la  plus  grande  difficulté.' 
On  avait  essayé  vainement  plusieurs  traitements  médicaux,  notamment  l’oUguent  napolitain  et 
l’iodure  de  potassium.  Cette  tumeur  était  tellement  volumineuse,  qu’il  était  difficile  de  bien  en 
préciser  les  limites;  elle  s’étendait  jusqu’à  l’os  hyoïde,  et  bien  qu’il  n’y  eût  pas  de  ganglions, 
comme  il  aurait  fallu  enlever  les  parties  malades  voisines  de  cet  os,  il  n’y  avait  pas  à  songer 
à  l’ablation  de  cette  tumeur.  Pour  en  amener  l’atrophie,  je  pratiquai  la  ligature  des  deux 
artères  linguales,  et  la  tumeur  s’est  affaissée  dès  le  lendemain  de  l’opération.  On  peut  actuel¬ 
lement  apprécier  très-nettement  ses  limites  ;  le  malade  mange  et  parle  très-bien  ;  il  peut  tirer 
la  langue  hors  de  la  bouché.  L’opération  a  été  très-lôngüe  et  très-difScile  :  il  y  a  une  grande 
quantité  de  parties  très-importantes  à  ménager;  ainsi  on  doit  toujours  craindre  de  léser  le 
pharynx  et  d’établir  alors  une  fistule  pharyngienne.  Il  y  a  seulement  dans  la  languè  deux 
tubercules  et  quelques  ulcérations  au  voile  du  palais. 

M.  SÉE  :  Je,  serais  d’avis  d’administrer  à  ce  malade  du  chlorate  de  potasse.  M.  Bergeron  en  a 
obtenu  de  très-bons  effets  dans  le  cancer  épithélial  delà  langue;  et  moi-même,  j’ai,  par  ne  nou¬ 
veau  moyen,  combattu  avec  succès  une  affection  ordinairement  fort  rebelle,  et  qui  est  caractérisée 
par  des  éminences  que  séparent  les  unes  des  autres  des  dépressions  plus  ou  moins  profondes, 
ce  qui  donne  à  la  langue  un  aspect  Taboteux.  Cette  maladie  est  fort  douloureuse,  elle  empêche' 
le  malade  de.  parler  et  de  manger.  Elle  est  tout  à  fait  indépendante  des  virus  syphilitique,  ou 
cancéreux,  se  rencontre  surtout  chez  les  dartreux  et  les.  fumeurs,  bien  qu’elle  puisse  exister 
chez  des  individus  qui  ne  sont  ni  l’un  ni  l’autre.  Dans  celte  affection  si  rebelle  ordinairement,  ■ 
j’ai  employé  avec  succès  l’huile  de  foie  de  morue  à  haute  dose,  et  j’ai  guéri  par  ce  moyen,; 
lorsque  de  nombreux  traitements  avaient  été  vainement  employés.  .  ; 

M.  Demarquay  :  J’ai  observé  plusieurs  fois  des  faits  semblables  à  ceux  que  M.  Sée  vient  de 
citer,  et  je  pense  que  l’on  doit  être  réservé  sur  le  pronostic.  J’ai  Vu  le  frère  d’un  médecin  deS' 
colonies  qui,  après  avoir  présenté  quelque  temps  un  état  raboteux  de  la  langue,  est  mort  d’un 
cancer  de  cet  organe. 

M.  Labré  (Léon)  :  Pendant  que  je  remplaçais  Morel-tayallée  à  l’hôpital  Beaujon,  il  qntra 
dans  le  service  une  femme  de  h8  ans,  n’ayant  jamais  eu  d’enfant,  . et  affectée  depuis  plusieurs 
années  de  pertes  très-abondantes.  Le  palper  abdominal  permit  de  reconnaître  une  tumeur 
située  à  la  région  hypogastrique,  et,  au  toucher  vaginal,  on  rencontrait  le  col  utérin  aminci  et, 
dilaté  à  peu  près  comme  au  moment  de  l’accouchement,  et  le  doigt  arrivant  sur  la  tumeur  la 
trouvait  très-dure;  elle  occupait  la  cavité  utérine  et  paraissait  fort  volumineuse.  On  pouvait 
facilement  en  contourner  le  pourtour  avec  le  doigt  sans  rencontrer  aucune  adhérence,  mais  il 
n’était  pas  possible  d’en  atteindre  le  pédicule.  Aussi,  quoique  l’opération  fût  pratipable,  était- 
il  à  craindre  de  grandes  difficultés  pour  son  exécution.  Après  un  quart  d’heure  ou  vingt  mi¬ 
nutes  de  tentatives,  le  serre-nœud  franchit  heureusement  le  grand  diamètre  de  la  tumeur  et 
put  alors  atteindre  facilement  le  pédicule,  dont  la  section  fut  accomplie -en  dix  minutes.  Le 
toucher  permit  alors  de  reconnaître  que  lè  pédicule  avait  été  complètement  sectionné,  car  le 
doigt  faisait  constater  la  mobilité  de  la  tumeur  et  la  faisait  rouler  sur  elle-même  comme  une 


L’UNION  MÉDICALE. 


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bille.  Comme  je  ne  pus  l’extraii'e  ni  avec  des  pinces  à  griffes,  ni  avec  un  petit  forceps,  je  la 
fixai  avec  des  pinces  et  la  coupai,  avec  des  ciseaux,  en  douze  ou  quinze  morceaux,  qui  furent 
successivement  extraits.  Ils  constituaient  environ  les  deux  tiers  de  la  tumeur;  mais  l’opéra¬ 
tion  durait  depuis  sept  quarts  d’heüre  environ,  la  malade  perdait  beaucoup  dè  sang,  elle 
pâlissait  et  s’affaiblissait  de  plus  en  plus,  et  je  crus  prudent  de  renvoyer  la  fin  de  ropératiort 
au  lendemain  ôü  à  une  époque  ultérieure,  suivant  l’état  de  la  malade.  Le  léndemairi,  fa  ma¬ 
lade  était  dans  un  état  aussi  satisfaisant  que  possible  ;  le  surlendemain,  il  y  avait  un  peu  de 
tendance  à  la  péritonite,  mais  les  accidents  s’arrêtèrent  ët,  deux  jours  après,  la  malade  était 
très-bien.  Le  sixième  jour  après  l’opération,  je  pus,  au  moyen  d’une  pince  à. polype,  extraire 
encore  cinq  à  six  morceaux  qui  formaient  le  reste  dë  la  tümeur,  et,  seize  jbüfs  après,  la  ma¬ 
lade  a  quitté  fhôpital  Beaujon  dans  un  état  très-satisfaisanC  La’ tumeur,  de  nature  fibreuse, 
pesait  énviron  1  kilogramme.  '  ' 

M.  Gros  :  Je  regarde  comme  une  condition  relativement  favorable  les  cas  où  les  corps 
fibreux  occupent  la  cavité  utérine  au  lieu  d’envahir  les  parois  ou  la  surface  externe  de  la  ma¬ 
trice.  Dans  le  premier  cas,  en  effet,  on  peut  plus  ou  moins  facilement  mettre  fin  aux  hémor¬ 
rhagies  concomitantes  par  l’ablation  du  polype;  dans  le  second  cas,  au  contraire,  la  thérapeu¬ 
tique  est,  le  plus  souvent,  désarmée  contre  les  hémorrhagies  qui  se  produisent. 

M.  Labbé  (Léon)  :  Dans  certains  cas  où  l’on  croirait  pouvoir  attribuer  les  pertes  utérines  à 
des  corps  fibreux  interstitiels,  elles  sont  dues  en  réalité  à  de  véritables  polypes,  très-petits,  et 
dont  l’existence  est  méconnue.  Ayant  touché  une  malade  chez  laquelle  M.  Jarjavay  reconnut  un 
polype  plus  court  et  moins  gros  que  le  petit  doigt,  jè  ne  pus  en  constater  l’existence,  parce 
que  le  col  était  complètement  fermé  ;  cependunt  ce  polype  existait  réellement,  car  il  fut  même 
possible  de  voir  que  son  extrémité  était  formée  par  une  substance  vasculaire  rouge,  analogue 
à  la  pie-mère.  Il  est  donc  préférable  d’examiner  les  malades  à  l’époque  des  règles. 

M.  Gros  :  J’ai  vu  un  cas  semblable,  mais  qui  a  guéri,  sans  doute  grâce  aux  progrès  dé  l’âge; 
non-seulement  l’hémorrhagie,  mais  la  tumeur  elle-même  a  disparu. 

M.  Labbé  :  On'peut  observer  la  chute  spontanée  d’une  tumeur  fibreuse,  quelquefois  même 
à  l’insu  de  la  malade,  ainsi  que  je  l’ai  vu  dans  le  service  de  M.  'Velpeau.  A  la  visite  du  soir, 
j’avais  constaté  l’existence  d’un  polype  fibreux  de  l’utérus  qui  ne  put  être  retrouvé  le  lende¬ 
main  par  le  toucher  ;  on  retrouva  entre  les  cuisses  de  la  malade  la  tumeur,  qui  avait  été 
expulsée  pendant  la  nuit, 

M.  PiOGEY  :  Le  siège  dë  la  tumeur  fibreuse  offre  une  grande  importance;  ce  sont  surtout 
les  polypes  du  col  qui  donnent  lieu  à  des  hénàorrhagies  abondantes,  même  lorsqu’ils  sont  très- 
petits  ;  leur  ablation  fait  de  suite  cesser  les  pertes. 

M.  Dupont  :  J’ai  donné  des  soins  à  une  jeune  fille  qui  avait  des  pertes  de  sang  très-abon¬ 
dantes,  et  chez  laquelle  le  palper  abdominal  permettait  de  reconnaître  une  tumeur  située  du 
côté  droit  ;  elle  fut  prise  un  jour  d’une  rétention  d’urine,  je  la  sondai,  et  en  pratiquant  le  tou¬ 
cher,  quini’avait  été  refusé  jusqu’alors,  je  constatai,  à  un  centimètre  de  la  vulvë,  unë  tumeur 
occupant  tout  le  petit  bassin,  mais  il  me  fut  impossible  de  trouvèr  le  col  utérin  ni  le  pédicule 
de  la  tumeur.  La  haalade  fut  admise  dans  le  service  de  M.  Cusco  qui,  après  avoir  vainement 
essayé  d’amener  la  tumeur  au  dehors  àu  moyen  de  pinces  à  polypes,  lut  obligé  d’employer  un 
petit  forceps  ;  le  résultat  qu’il  cherchait  ayant  été  obtenu,  il  enleva  la  tumeur  en  coupant  le 
pédicule  avec  l’écraseuf  linéaire.  La  tumeur  était  un  corps  fibreux ,  dont  le  grand  diamètre 
avait  7  à  8  centimètres  ;  mais,  huit  jours  après  l’opération,  la  malade  succomba,  probablement 
à  la  suite  d’une  péritonite. 

Le  Secrétaire  général,  D”  Parmentier. 


COURRIER. 


CHOLÉRA.—  Depuis  plusieurs  jours  aucun  nouveau  cas  de  choléra  ne  s’est  déclaré  soit  en 
ville,  soit  dans  lés  hôpitaux.  On  peut  donc,  et  heureusement,  considérer  l’épidémie  comme 
terminée. 

Gratuité  accordée  aux  élèves  de  la  Faculté  de  médecine  de  Montpellier.  —  NAPOLÉON,  par 
salut^*^^  et  la  volonté  nationale.  Empereur  des  Français,  à  tous  présents  et  à  venir, 

Sur  le  rapport  de  noire  Ministre  secrétaire  d’État  au  département  de  l’instruction  publique, 


L’UNION  MÉDICALE, 


Vu  le  décret  du  22  août  185Zi  sur  le  régime  des  établissements  d’enseignement  supérieur,- 

Avons  décrété  et  décrétons  ce  qui  suit  :  ,  u 

Article  premier.  —  Les  élèves  de  la  Faculté  de  médecine  de  Montpellier  qui  ont  obtenu 
au  concours  le  titre  ^'élèves  de  l'école  'pratique  sont  admis  gratuitement  à  tous  les  exercices 

pratiques  institués  dans  cette  faculté.  ,  .  .. 

2.  —  Notre  Ministre  secrétaire  d’Etat  au  département  de  1  instruction  publique  est 
chargé  de  l’exécution  du  présent  décret. 

Fait  au  palais  des  Tuileries,  te  30  décembre  1865. 

NAPOLEON. 

Le  ministre  secrétaire  d'Ètat  au  département  de  l'instruction  publique, 

V.  Durdy. 

NÉCR0L06IE.  —  Le  Corps  médical  du  département  de  Vaucluse  vient  de  faire  une  perte 
regrettable  à  tous  égards  dans  la  personne  de  l’un  de  ses  membres  les  plus  distingués,  M.  le 
docteur  Hippolyte  Barret,  décédé,  à  Carpentras,  vendredi  12  janvier,  après  une  longue  et 
cruelle  maladie  qui  le  tenait  complètement  éloigné,  depuis  plusieurs,  mois,  de  sa  nombreuse 
clientèle.  C’est  une  noble  et  pure  existence,  digne  d’ôtre  présentée  en  exemple  à  tous  les 
médecins,  qui  s’est  éteinte  en  lui.  M.  Barret  n’était  pas  seulement  un  médecin  distingué, 
c’était,  ce  qui  vaut  mieux  encore,  un  homme  d’esprit  et  de  cœur,  d’un  caractère  antique, 
une  de  çes  âmes  d’élite^  prédestinées  au  bien,  qui  naissent,  vivent  et  meurent  pour  le  bien. 
Nature  fine,  délicate  et  hère,  sensible  à  l’excès,  presque  timide,  quoique  admirablement 
douée.  Il  ne  tenait  qu’à  lui  de  briller  sur  une  scène  plus  éclatante  où  il  eût  pu  mettre  en 
relief  ses  belles  qualités;  l’occasion  lui  en  a  été  plus  d’une  fois  offerte;  mais  sa  modestie 
égalait  son  rare  mérite,  et  puis  il  ne  voulait  pas  se  séparer  d’un  frère  tendrement  aimé,  un 
autre  lui-même,  devenu  l’honneur  et  la  lumière  du  baireau  de  sa  ville  natale;  il  préféra 
rester  dans  le  milieu  modeste  où  s’esl  écoulée  modestement  sa  vie. 

M.  Barret  a  beaucoup  écrit  et  presque  rien  publié,  tant  était  grande  cette  modestie  qui  lui 
faisait  fuir  l’éclat  et  le  bruit  si  avidement  recherchés  par  le  commun  des  hommes.  Ceux-là 
seuls  qu’il  admettait  à  l’honneur  de  son  intimité  ont  pu  apprécier  l’étendue  et  la  variété  de 
ses  connaissances,  la  sûreté  de  son  jugement,  son  goût  éclairé  pour  les  lettres  et  les  beaux- 
arts,  son  esprit  de.  saillie,  la  finesse  pénétrante  de  sa  critique  relevée  par  . une  ironie 
piquante,  mais  sans  fiel,  qui  lui  était  habituelle,  et  sous  laquelle  il  dissimulait  la  bonté 
native  et  naïve  de  son  cœur.  Ses  lettres  intimes  sont  des  modèles  du  genre  et  du  style  épis- 
tolaires.  On  dirait  un  reflet  de  l’esprit  de  Voltaire,  avec  ia  bonté  dé  plus.  D’un  commerce 
solide  et  , sûr,  il  était  invariable  dans  ses  sentiments  d’affection,  tant  que  l’on  en  était  digne; 
car  sa  bienveillance  et  sa  tolérance  n’avaient  rien  de  banal;  comme  Alceste,  il  savait  éprou¬ 
ver,  au  besoin, 

Ges  haines  vigoureuses 
Que  doit  donner  le  vice  aux  âmes  vertueuses. 

S’il  a  connu  l’ingratitude,  comme  toutes  les  âmes  nobles  et  généreuses  qui  ont  passé  en 
faisant  le  bien,  il  a  connu  aussi  les  vives,  pures,  constantes  et  inaltérables  amitiés. 

M.  Barret  est  mort  avec  le  calme  et  la  sérénité  du  juste  qui  sait  qu’il  a  bien  rempli  sa 
tâche  et  bien  fini  sa  journée,  et  pour  lequel  la  mort,  èuivant  l’expcession  du  poète,  n’est 
que  le  soir  d’un  beau  jour.  —  l\  meurt  avant  l’âge,  à  5ûans,  de  la  maladie  des  médecins  qui 
ont  exercé  leur  profession  avec  leur  âme  et  avec  leur  conscience  :  d’épuisement  nerveux.  Sâ 
belle  et  forte  constitution  n’a  pu  résister  aux  atteintes  de  ce  mal  dévorant  que  i’on  pourrait, 
à  juste  titre,  appeler  la  consomptiori  médicale.  C’est  une  victime  dé  plus  à  ajouter  au  marty¬ 
rologe,  obscur  et  ignoré  du  public,  mais  trop  réel,  de  notre  profession.  Ses  nombreux  clients, 
dont  il  était  adoré,  perdent  en  lui  à  la  fois  leur  médecin  et  un  ami  dévoilé  ;  lès  pauvres  ti ne 
providence  toujours  attentive  et  vigilante  ;  le  Corps  médical,  enfin,  un  membre  qui  l’hono- 
raii  par  l’union  si  rare  d’une  belle  intelligence  et  d’un  beau  caractère.  A.  T. 


OFFRANDES  REÇUES  AUX  BUREAUX  DE  L’UNION  MÉDICALE  POUR  LA  VEUVE  D’UN  CONFRÈRE. 

MM.  Amédée  Latour,  10  fr.;  —  Cerise,  10  fr.;,—  Bonnafont,  10  fr.;  —  Foissac,  20  fr.;  — 
Brierre  de  Boismont,  AO  fr,;  —  Compérat,  10  fr.;  —  Bécourt,  5  fr.;  —  baron  Larrey,  20  fr.; 
—  Henri  Roger,  20  fr.;  —  Besnier,  5  fr.  —  Total  de  la  première  liste  :  150  fr. 


Le  Gérant,  G.  RicheloT. 

Paris.  —  Typoçiai>l«je  FÉUV  Malteste  el  C«,  rue  des  I)eux-Portes-Sainl-Saiiveiir,  22. 


L’UNION  MÉDICALE. 


VINS 


QUINQUINA  TITRÉS 


D’OSSIAIV  HENRY, 

Membre  de  l’Académie  impériale  de  médecine. 

WIN  DE  QUINQUINA  TITRÉ  SIMPLE.  Titrant  un  gramme  d’alcaloïde  et  12  grammes  d’extratif  par 
1,000  grammes.  —  xonlqae.  —  »-éb«'lf«ge. 

VIN  DE  QUINQUINA  IDDÉ.  Contient  0,05  d’iode  pur  à  l’état  latent  par  30  grammes  de  vin  titré.  — 

(Scrofule.  —  Eiyiupliatismc.  PhtUisIé. 

VIN  DE  QUINQUINA  FERRUGINEUX.  Contient  0,10  de  sel  ferreux  par  30  grammes  de  vin.  —  Chlo- 
roise.  —  Anémie.  " 

Ces  Vins,  qui  contiennent  en  outre  de  la  diastase,  sont  facilement  assimilables,  ne  constipent  jamais, 
inaltérables,  très-agréables  au  goût,  d’une  richesse  inconnue  Jusqu’ici ,  ils  offrent  les  avantages  qui 
s’attachent  à  l’emploi  des  préparations  chimiquement  déünies. 

N.  B.  Dans  l’épidémie  régnante,  les  médecins  conseillent  le  Vin  de  quinquina  titré  comme  préservatif. 
Dépôt  général,  E.  FOURNIER  et  C'e,  26,  rue  d’Anjou-St-Hoiioré,  et  dans  toutes  les  pharmacies. 


HUILE deFOIEdeMORUE  DESINFECTEE 

DE  CHEVRIER  * 


An  moyen  du  dondron  et  du  Baume  de  TOKiIJ 

Cette  huile  est  d’une  odeur  et  d’une  saveur  agréables.  Le  mode  de  désinfection  ne  nuit  en  rien 
à  ses  propriétés  thérapeutiques.  Elle  est  facilement  administrée  même  aux  personnes  les  plus  dé¬ 
licates  ,  et  est  d’une  digestion  plus  facile  que  l’huile  ordinaire. 

Lire  les  observations  et  rapports  médicaux  contenus  dans  la  brochure. 

Pharmacie  CHEVRIER ,  21,  rue  du  Faubourg-Montmartre,  îi  Paris,  . 

Dépôt  dans  des  principales  pharmacies  de  chaque  ville. 


GRANULES  ANTIMONIAUX 

On  OoctcniT  X*APII.X.Ai;i> 

Nouvelle  médication  contre  les  Maladies  du 
cœur,,  l’Asthme,  le  Catarrhe^  la  Coqueluche,  etc. 

Ctranules  antiiiionio-ferrcux  contre  l’Ané- 
miej  la  Chlorose,  l’Aménorrhée,  les  Névralgies  et 
Névroses,  les  Maladies  scrofuleuses,  etc, , 

Oranules  antimouio-ferreux  au  Bismuth 
contre  les  Maladies  nerveuses  des  voies  digestives. 

Pharmacie  Mousxieu,  à  Saujon  (Charente-Infé¬ 
rieure)  ;  à  Paris,  aux  Pharmacies,  rue  d’Anjou-St- 
Honoré,  26;  rue  des  Tburnelles,  1,  place  de  la 
Bastille -  rue  Montmartre,  I4l,  pharmacie  du  Para¬ 
guay-Roux  ;  rue  de  Clichy,  45  ;  faubourg  St-Ho- 
noré,  177  ;  rue  du  Bac,  86  ;  et  dans  toutes  les  Phar¬ 
macies  en  France  et  à  l’étranger. 

MALADIES  DE  POITRINE 

HYPOPHOSPHITES  OC  D'  CHCRGIlILL. 

Sirop  d’hypophosphite  de  soude.  Sirop  .d’hypo- 
phôsphite  de  chaux. —  Pilules 'd’hypophosphite  de 
quinine.  ‘  ,  '  '  ' 

Chlorose,  Anémie,  l*âlc«  couleurs. 

Sirop  d’hypophosphite  de  fer.  Pilules  d’hypophos¬ 
phite  dé  manganèse.  —Prix  :  4  fr.  lé  flacon; 

Sous  l’influence  dès  hypophbsphites,  la  touxdi- 
oainue,  l’appétit  augmente,  les  forces  reviennent, 
les  sueurs  hoetpmes  cessent  ,  et -le  malade  jouit 
b’un  bien-être  inàccoutnmé. 

Pharmacie  SWANN,  12,  rue  CastigUone,â  Paris. 
--  DÉPÔTS  ;  Montpellier,  BELEGOO  frères  ;  Nice, 
FOUQUE;  Lyon,  Pharmacie  centrale,  19,  rue  Lan¬ 
terne;  Bordeaux,  Nantes,  Toulouse,  dans  les  suc¬ 
cursales  de  la  Pharmacie  centrale. 


ERGOTINE 

IBRÀGEESdERGOTINEI 

DE  BONJEAIH 


XXédiifÜe  d’or  de  la  (Société  de  pliar- 
macic  de  Paris.  —  D’après  les  plus  illustres 
médecin^  français  et  étrangers,  la  solution  d’ergp- 
tine  est  le  plus  puissant  hémostatique  que  possède 
la  médecine  contre  les  hémorrhagies  dès  vaisseaux, 
tant  artériels  que  veineux. 

Les  orasée.*!  d'ersotiue  sont  employées  avec 
le  plus  grand  succès  pour  faciliter  le  travail  de 
l’accouchement,  arrêter  les  hémorrhagies  de  toute 
nature,  contre  l’hémoptysie,  les  engorgements  de 
l’utérus,  les  dysenteries  et  les  diarrhées  chro¬ 
niques. 

Dépôt  général  à  la  Pharmacie,  rue  Bourbon-Vil¬ 
leneuve,  19  (placé  du  Caire),  à  Paris,  et  dans  le$ 
principales  Pharmacies  de  chaque  ville. 

PASTILLES  &  POÜDRE 

De  charbon  végétal  médicinal 

DU  D’  BELLOC. 

Le  Rapport  approuvé  par  l’Académie  de  méde¬ 
cine  constate  que  les  personnes  atteintes  de  mala¬ 
dies  nerveuses  de  l’estomac  et  des  intestins  ont 
vu;  en  quelques  jours,  les  douleurs  les  plus  vives 
cesser  complètement  par  l’emploi  de  ce  Charbon 
végétal,  dont  l’usage  n’a  jamais  d’inconvénient. 

A  la  Pharmacie,  4,  boulevard  Poissonnière. 


L’UNION  MÉDICALE. 


Vio  de  Bdlini ,  -composé  de  Vin 

de  Palermé,  de  ©iitnqiiîna,  de  Colombo. 

Celte  nouvelle  préparation  se  recomnitinde  par  son 
goût  agréable  et  ;  ar  ses  propriétés  toniques,  stoma¬ 
chiques,  apéritives  et  fébrifuges,  qu’on  ne  Tètrouve 
pas  au  même  degré  dans  ies  produits  analogues  con¬ 
nus  '(V.  les  appréciations  des  journaux  de  médecuie.; 

Les  médecins  français  et  étrangers  se  félicitent 
journellement  de  l’emploi  du  vin  de  BelUni  dans 
les  affections  qui  dépendent  de  l’Appauvrissement  du 
sang,  dans  l’Anémie,  les  Névroses,  la  Leucorrhée,  les 
Pertes  séminales,  les  Hémorrhagies  passives,  la  Scro¬ 
fule,  le  Scorbut,  les  Diarrhées  chroniques,  et  aussi 
chez  les  Convalescents,  les  Vieillards  affaiblis,  les  En¬ 
fants  débiles,  les  Femmes  délicates,  etc.;  enfin,  dans 
tous, les  cas  où  Içs  Toniques  amers  et  les  excitants 
réparateurs  d»ivcnt,êtpe  prescrits. 

Sqp  j’4nfl,uçijccstir»i.dante  du.Vtn  Paievmc, 

les  principe  extractife  amers  du  Quinquina  et  du  Co- 
Ibrano  développent  tous  leurs  effets  dans. l’économie. 

Ce  précieux  Composé  donne  un  produit  d’un  goût 
nul  generîs  que  les  malades,  même  les  enfants, 
prennent  sans  aucune  répugnance,  et  que  les  esto¬ 
macs  les  plus  débiles  supportent  parfaitement.— Prix 
de  la  bouteille,  4  fr.  pour  la  France  (retnise  d’i^agq)._ 
Entrepôts  prinéipaùx  :  Paris',  pharrnacie;  7,  riiè  dela' 
I^euillàdè;  Ljon  ,  phârmùcie  Faÿard  et  Cié,  rue  dé 
l’Impératrice,  9.  Bruxelles ,  pharmacie  anglaise  de 
Delacre.  Milan,  pharmacie  Erba.  Turin,  pharmacie 
Dépanis,  Florence,  pliarmacié anglaise  .dë  Rôberts.' 
(Smève,  pharmacie  de  Burkel  frères. 


«MEIIMBID 

Fabrication  en  gros  depuis  lesi.; 

L’accheil  que  le  Corps  médical  a  fait  k  notre 
produit,  et  son  emploi  dans  les  hôpitaux,  témoi¬ 
gnent  des  soinréxcëSsifs  apportés  k'jâ.'prêip'tffa- 
fibn  et  de  sa  force  digestive  toujours  égalé. 

Éllé'est  administrée  avec  succès'dàns  \eè  Dys- 
yeyàe'é,  Gasiritèà,  Gastr'algies Aigreurs ,  Pi¬ 
tuites ,  Diarrhées  et  Vornïsseménts  ,  sous  forme 
d’Eîîxîr,  Vin,  Sirop,  I»a,4til!es.,  Brises, 
Bsluïes  ou  Bragées. 

■  Pour  éviter  lés  contrefaçons,  exiger  le  cachet 
ROUDAULT  et  là  signature  : 

DéjpÔt.  -  Pharmacié  HoItot,  rue  ^eMçrijC 
■  ■  dés  Lombards ,  24.  Paris.’ 


MUSCULINE-GUICHON 

liC  pins  précieux  et  le  plus  répnratei 
des  analeptiques  connus. 

Préparation  unique  faite,  sans  le,  eonqours  de  la 
chaleur,  avec  la  fibrine  éhàrnué  Ou  là’parrtie  nutri¬ 
tive  de  la  viande  crue.  Là.  MUSCULINE  est  sous 
forme  de  bonbons  très-a^éables  et  pouvant  se 
conserver  indéfinimeAt.  ExpétiméAtée  avec  le  plus 
grandisuccès  dans  les  hôpitaux  et  à  l’Hôtel-Dieu 
deiParia. 

Ç! est  y. çàimentation  réparatrice  par  excellence 
des/  ComtiluUons  débiles  et  des  convalescents. 
Ppi«».2  fr.  la  boite  (par  la  poste,  16  c.) 

Gh«»iGUlCHON,  pharra.  à  Lyon;  k  Paris,  CHE¬ 
VRIER,  ipbarm.,r.  du  Faubourg-Montmartre,  21. 


Bains  de  la  Frégate  la  Yillc-de-Faris, 

Sous  la  (^irection  de  M.  le  docteur  Joly. 
llydrothérnpîc  complète.— Bnlns  simples 
et  médlcinanxi  -  Bains  et  Bouches  d?cau 
de  mer.  —  Bains  d’Kaiix  niinérnlcq  natii- 
relies  k  l’Hÿdrofére  de  Mathieu  (de  la  Drôme), 

—  Salle  d’ïnbelal*®”.  —  Italns  de  Vapeur; 
Busses,  etc.  —  fumigations.  Clymnase. 

—  Cabinet  de  consultation  pour  MM.  les  Médecins; 

Ce  liel  établissement  est  ouvert  toute  l’année.- 

Bestauranit.  Calorifère.-  Pfix.tr'es-modé^éh 

Nouveaux  Bandages,  impercepti- 

bieé  et  eh  tous  genres,  inoxydables  et  inalté- 
râbîes  k  la  tfabspiratlon.  Ce  nouveau  procé’dé.bté 
s.  g.  d.  g.,  rend  lé  P)andage  inusable  et  prévientles 
accîderits  résultant  de  Toxydàt  iiiu’  «t  dé  la  ruplUfé 
consécutive  du  nessoft,  Bas  varices  supérieurs, eii 
peau  de  chien.et  caoatchouc.Ceinturqs  et  artic|(!i 
de  Chirurgie  et  Orthopédie.  TREUZOT,  s’  de  Poul, 
LET,  12,  passage  de  l’Ancre,  donnant,  225,  rue  St4 
Martin,  et  34,  rue  Turbigo.  Paris.  • 

■  - - ^ - r— — I 

AWOl  BES  if"  JOiaST  ï5f  Ï0.H011E.  | 

Médaille  à  l-Fixpositîof^  miversetié  de  186)^ 

'  L'observation  médicale  confirme  çbaqjie  jour  sel 
propriétés  véritableméritspècifiquèsconirrièémmé| 

nagOgue,'  et  soh'  incoutestàWe'stipéftoritè  sur  les 
agents  thérapeutiques  de  là  même  classe.  ! 

■  ü'irsaVâbt  'el  'coBsciéheieui'  Siiséf  vaLêur,  M  ;  le 
docteur  Marrofté,  'a;paftic4lièremenît  éfUdiéî’Afé|l 
à  ce  point'd'e  vuç,,dan^  Spnsfrvice  (Je  l’hôpital  de 
la  Pitié  et  en’ ville'.  Tl  résulte  de  seS  Observations 
que  le  succès  est  assuré  quand  l’aménorrhée  et  la 
dysménorrhée  sont indépbridahteis  d’unîétàt  anato¬ 
mique,  ou  d’une  lésion  organique,  mais  se.  ratte- 
chant  à  un  trouble  de  l’innervation  vaso-mdtrice  de 
l’utérus  et  dès  ovaires.  Ajoutons  qu’oh  doit  cora- 
battresimultafiément  ou  préalablementda  chlowfee 
ou  tés  airtfeS  çdinpiicatiohs.  ' 

Les  docteurs  Jonéa  et  HoMOLLEihditiuent,  comme 

le  s,çul  moment  opportun  .pour  administrer  rApio, R 
celui  i  qui  correspond  k  l’époque  présqinép ,  des 
régies,, ou  qui  la  précède,  i.  ^  '  -  ■ 

Dose  :  1  capsule  matin;etsoir,pendant  stx  jours. 
On  l’emploie  aussi  pour  couper  les  fièvres  d’accès; 

Pharmacie  Briatyt,  rue  de  RiYoli  ,  -i641.  entrée 
rue  Jean-Tison,  k  Paris,  :  V  'il 

ATM  Étudiants  en  médecine 

iVljJl,  •  sopt  piié'vehus  qu’ils 'tt'DUvprû,^.d.â^, 
a  pharmacie  située  r.  des  Écoles,  59,  k  l'anglé  ,dé  % 
r.  de  laRqrbonne,  des  médicaments  préparés  avpé 
tous  les  soins  peuvent  dèsjrçi'j,  .ajpsi,  qu’jm 
topique  assez  iPRissant.  pour  neütraljéé.À;.M,i?.,/’®^*^i 
le  virus  Introduit  sops  la  peau  par  une  RiQÜRK 
ANATOMIQUE.  .  . 

M.  PENNÉS,. propriétaire  de  opUe. olfi.cin'é , 
fera  un  plaisir  «le  réduire  d’iib  quart  le*; 
pviiA  des  préparations  magistrales  , .  pour 
Étudiants  qui  lui  présenteront  leup  carte.  ,  ;  - 

,  .■  - 

Paris.— Imprimerie  Félix  Malteste etU*)  *' 

Rue  de  «  Deax-B  ort«s -S«vn(-B«ÙTei(r,  Tî . 


Vingtième  année. 


N»  7. 


Jeudi  18  Janvier  1866. 


l’IfflON  UIÎDICALE 

PRIX  DE  L’ABÔNNEHEXT  :  JOURNAL  Bl’REiVÜ  D’AEONXEMEXT 

,  ,  rue  duTaubourg-Moiitfflarlre, 

rr.  .  Tr”-  DES  INÎERiTS  SCIENTIFIQUES  ET  PRÂTIOÜES,  w-j-- 

‘9 moram  et  professionkels 

DU  CORPS  IVIÉDiCAL 

wlon  qu'il  est  fixé  par  les 

coHvciilions  postales.  - 

Ce  Journal  paraît  trois  fols  par  Scniaino,  le  MA»»*,  le  JE»»*,  le  SABIE»*, 


-  Dans  les  Départements, 
Chcî  les  -priiiciiiaux  Libraires, 

Et  dan.s  tous  les  Bureaux  de 
l’oslc,  et  des  SIessagcric» 
Impériales  et  Générales, 


ET  FOr.ME,  PAR  ANNÉE,  4  BEAUX  VOLUMES  IN-S»  DE  PLUS  DE  600  PAGES  CHACUN, 


l'ont  ce  qui  concerne  la  rxÿaction  doit.;élre  adressé  à  M.  Ve  Docteur  Amédée  i. atolik  ,  Rédacléiü'  en  chef.  —  Tout  ce  qui 
conceiTie  l'Adirfinistrailon,  à  RL  le  Gérant,  rue  du  Faubourg-Montmartre,  56. 
les  Lettres  et  Paquets  doivent  être  affranchis. 


BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE. 


TBAITÉ  DE  U  PELLAGRE  ET  DES  PSEUDO-PELLAGRES,  par  le  docteur  J.-B.-Tli.  Roussel.' Ou¬ 
vrage  qui  a  obtenu  le.grand  prix  de  médecine  à  l’Institut  de  France.  Un  volume  io-8" 
d'environ  600  pages:  —  Prix  :  10  fr. 

ESSAI  DE  PNEUMATOLOGIE  MÉDICALE,  recherches  physiologiques,  cliniques  et  thérapeutiques 
sur  le  gaz,  par  J.-M.  Demarquay,  chirurgien  de  la  Maison  municipale, et  du  Conseil  d’État, 
membre  de  la  Société,  impériale  de  chirurgie.  Paris,  1866,  1  vol.  in-8"  de.  685  pages,  avec 
figures^—  Prix  :  9  fr. 

THÉRAPEUTIQUE  DE  LA  PHTHISIE  PULMONAIRE  basée  sur  les  indications,  ou  l’art  dé  prolon¬ 
ger  la  vie  des  phthisiques  par  les  ressources  combinées  de  l’hygiène  et  de  la  matière 
médicale,  par  J. -B.  Fonssagrives,  professeur  d’hygiène  à  la  Faculté  de  médecine  de  Mont¬ 
pellier,  membre  correpondant  de  l’Académie  de  médecine.'  —  1866.  Un  volume  in-S’  de 
ii50  pages.  Prix  :  7  fr.  Chez  J. -B.  Baillière  et  fils. 

LE  CHOLÉRA  ET  LE  CONGRÈS  SANITAIRE  DIPLOMATIQUE  INTERNATIONAL,  par  le  docteur  J.-P. 
Bonnafont,  ex-médecin  principal  à  l'École  impériale' d’application  d’élal-major.  Brochure 
in-8“  de  à!i  pages.  —  Prix  :  1  fr.  25  c. 

NOUVEAU  TRAITEMENT  DE  L’ANGINE  COUENNEUSE,  du  croup  et  des  autres  localisations  de  la 
diphthérie  par  le  baume  de  copahu  et  le  poivre  cubèbe,  médicalion  anlicalarrliale,  substitu¬ 
tive  générale,  par  M.  Trideaü,  d’Andouillé  (Mayenne).  In-8°  de  32  pages.  —  Prix  :  1  fr. 
Ces  cinq  ouvrages  se  trouvent  chez  J. -B.  Baillière  et  fils,  19,  rue  Haütefeuille. 

LA  PUSTULE  MALIGNE  PEUT-ELLE  SE  DÉVELOPPER  SPONTANÉMENT  DANS  L’ESPÈCE  HUMAINE^ 
Mémoire  lu  à  l’Académie  impériale  de  médecine,  par  le  docteur  T.  Gallard,  médecin  de 
la  Pitié,  etc.  Chez  P.  Asselin,  éditeur,  libraire  de  la  Faculté  de  médecine,  place  de  l’École- 
de-Médecine. 

OE  LA  FIÈVRE  TYPHOÏDE,  par  le  docteur  J.-A.  Mandon,  de  Limoges,  ancien  interne,  lau¬ 
réat  (bis),  premier  prix  des  hôpitaux  de  Paris,  lauréat  de  la  Faculté  de  médecine  de  Paris. 
Ouvrage  couronné  par  la  Société  impériale  de  médecine  de  Bordeaux.  —  Paris ,  librairie 
de  Germer-Baillière,  17,  rue  de  l’École-de-Médecine. 

ETUDE  HISTOLOGIQUE  d’une  tumeur  fibreuse  non  décrite  de  la  mâchoire  inférieure;  dévelop¬ 
pement  anormal  des  organes  alvéolo-dentaires  ;  hypertrophie  considérable  des  éléments 
fibreux  de  ces  organes;  byperoslose  et  séquestration  des  alvéoles,  par  M.  Am.  Forget,  d.-m. , 
membre  dè  la  Société  de  chirurgie,  etc.,  in-4°,  Paris,  'Victor  Masson  et  fils,  libraires. 

OU  CHOIX  D’UN  CLIMAT  D’HIVER  dans  le  traitement  des  AFFECTIONS  CHRONIQUES  DE  LA  POI¬ 
TRINE,  et  spécialement  de  la  PHTHISIE  PULMONAIRE,  par  le  docteur  Bonnet  de  Malherbe, 
médecin  aux  eaux  de  Cauterets;  à  Menton,  l’hiver.  Deuxième  édition,  considévablemenl 
augmentée.  Paris,  chez  J. -B.  Baillière  et  fils. 


L’UNION  MÉDICALE. 


AVIS  A  MM.  LES  MÉDECINS. 


Eli  venant  remercier  les  Médecins  dés  départémenls  les  plus  fiévreux  de  France,  ei  nolain- 
ment  ceux  de  rhôpitaf  de  Rochefori,  des  remarques  et  désirs  qu’ils  ent  iiien  voulu  trans- 
mellre,  nous  nous  empressons,  pour  répondre  à  celle  des  remarques  le  plus  souvent  exprimée, 
de  mettre  à  la  disposition  de  la  Pharmacie  du  Quinoïde-Armand  à  l’élat  sec.  De  cetle  façon 
il  pourra  être  ordonné  comme  le  sulfate  de  quinine.  Son  innocuité  de  plus  en  plus  constatée, 
et  surtout  son  pri.x  peu  élevé,  le  feront  certainement  préférer  dans  la  majorité  des  cas  où  la 
quinine  est  indiquée. 

Boürières-Düblanc,  pharmacien,  221,  rue  du  Temple,  et  dans  les  principales  Pharmacies 
et  Drogueries  de  France  et  de  l’étranger. 

Au  même  dépôt  :  YAlcoolé,  les  Dragées,  le  Vin  et  VÈlixir  du  Quinoïde-Armand. 

Prix  :  Le  kilo,  33  flacons  de  30  grammes,  80  fr.  —  Le  flacon  de  30  grammes,  3  fr. 


EAUX  MINÉRALES  DE  VAIS 


ACIDULES,  GAZEUSES,  BICARBONATÉES,  SODIQUES,  analysées  par  O.  HENBl. 


Source  ferro-arsenicale  de  la  | 

Thermalité  13“ 

Saint-Jean  Rigolette 

Préciense 

Désirée 

Hagdeleine 

Dominique. 

— 

-  - 

— 

— 

!  — 

_ 

Acide  carbonique  libre . 

1.425  2.095 

2.218 

2.145 

2.050 

Bicarbonate  de  soude . 

1.480  5.800 

5.940 

6.040 

7.280 

Acide  sulfuri;;ue  libre. 

1.33 

—  de  potaese . 

0.040  0.263 

0.230 

0.263 

0.255 

—  de  chaux . 

0.630 

0.571 

0.520 

Arséniale  » 

1 

—  de  magnésie . 

0.120  ' 

0.750 

0.900 

0.672 

Phosphate»  LeVr 

—  de  fer  et  manganèse. 

0.006  0.024 

0.010 

0.010 

0. 029 

Sulfate  »  ; 

»  0.44 

Chlorure  de  sodium . 

0.060  1.200 

t.080 

i.too 

0.160 

—  de  chaux. ... . 

Sulfate  de  soude  et  de  chaux. . . 

0.054  0.2-20 

0.185 

0.200 

0.235 

Chlorure  de  sodium..  ' 

1 

Silicate  et  silice,  alumine . 

0.080  0.060 

0.060 

0.058^ 

0.097 

Matières  organiques, . , 

) 

lodure  alcalin,  arsenic  et  lithine. 

indice  traces 

indice 

indice 

traces 

2.151  7.826 

8.885 

9.142 

9.248 

Ces  eaux  sont  très-agréables  à  boire  ù  table,  pures  ou  coupées  avec  du  vin.  Un  excès 
d’acide  carbonique  et  la  proportion  heureuse  des  bicarbonates  calciques-magnésiens,  en  font, 
malgré  la  plus  riche  minéralisation  qui  soit  connue  en  France,  des  eaux  légères,  douces, 
essentiellement  digestives.  Dose  ordinaire  une  bouteille  par  jour.  (Indiquer  autant  que  possible 
la  source  que  l'on  entend  prescrire.)  Emplois  spéciaux  :  SAINT-JEAN,  mijladies  des  organes 
digestifs;  —  PRÉCIEUSE,  maladies  de  l’appareil  biliaire  ;  —  DÉSIRÉE,  maladies  de  l’appareil 
urinaire;  —  RIGOLETTS,  chlorose-anémie;  —  MAGDELEINE,  maladie  de  l’appareil  sexuel.  — 
DOMINIQUE,  cette  eau  est  arsenicale ,  elle  n'a  aucune  analogie  avec  les  précédentes ,  fièvres 
intermittentes,  cachexies,  dyspnée,  maladies  de  la  peau,  scrofule,  maladies  organiques,  etc. 

Les  eaux  de  ces  six  sources  se  transportent  et  se  conservent  Sans  altération;  elles  se  trouvent 
dans  les  principales  pharmacies  de  France,  au  prix  de  0,80  c.  la  bouteille. 

L'établissement  thermal  de  Vais  (Ardèche)  est  ouvert  du  1"  mai  au  31  octobre.  (Chemin 
de  fer  de  Lyon  à  Marseille,  —  station  de  Montélimar  ou  Privas.) 


SIROP  ET  VIN  DIGESTIFS  DE  CHASSAING 

A  LA  DIASTASE  ET  A  LA  PEPSINE  PHTSIOLOGIflüEfflENT  TITRÉES  (Mélliode  du  Corvisarl) 
Seules  préparations  contenant  deux  ferments  digestifs 

Rapport  de  l’Académie  impériale  de  médecine  du  29  mars  186Zi. 

Le  Vin  et  le  Sirop  digestifs  de  Chassaino,  journellement  prescrits  par  les  sommités  médicales  de  Paris, 
sont  employés  pour  régulariser  les  Digestions  difficiles  et  incomplètes;  leur  efficacité  dans  les  cas  de 
Gastralgie,  A’Apepsie  et  de  Dyspepsie  a  été  signalée  par  les  journaux  de  médecine  les  plus  accré¬ 
dités.  —  Le  Sirop  est  également  un  excellent  sédatif,  calme  les  toux  nerveuses  et  facilite  l’expectora¬ 
tion  ;  il  est  très-employé  contre  la  lienterie  de  très-jeunes  enfants. 

Prix  du  flacon  de  Sirop  :  3  fr.  —  La  1/2  bouteille  de  Vin  :  3  fr.  50.  —  La  bouteille  :  6  fr.  60. 

Dépôt  central  à  la  Pharmacie,  3,  rue  Réaumur,  à  Paris.  -  En  veiite,chez  M.GiiiGNON,  pharmacien,  rue 
Duphot,  2  ;  k  la  pharmacie  Le  Peuduiel,  faubourg  Montmartre,  76.  Et  dans  les  principales  pharmacies. 


L’UNION  MÉDICALE. 


N»  7,  Jeudi  18  Janvier  1866. 

SOniMAIAE. 

1.  Paris  :  Sur  la  séance  de  l’Académie  de  médecine.  —  II.  Thérapeütiqce  chirurgicaie*  ;  Nouvelles 
Recherches  sur  l’emploi  de  la  liqueur  de  Vlllate.  —  111.  Le  chloro-carbone;  nouvel  anesthésique. 
—  IV.  Académies  et  Sociétés  savantes.  (Académie  de  médecine).  Séance  du  16  Janvier  :  Incident  à 
l’occasion  du  typhus  des  bêtes, à  cornes. —.Correspondance.  —  Présentations.  —  Établissement  d’un 
service  d’inoculation  au  moyen  du.cow-pox  directement  pris  sur  les  animaux.  —  Lecture.  —  Sépa¬ 
ration  entre  l’eau  de  l’Oise  et  l’eau  de  la  Seine.  —  Un  mot  sur  l’ipoculation  de  l’épizootie  régnante 
en  Angleterre.  —  Présentation.  —  V.  Courrier.  —  VL  Fecii.leton  :  L’homme  primitif. 


Paris,  ie  17  Janvier  1866. 

BULLETO. 

Sur  la  séance  de  l’Académie  de  médecine. 

Dans  le  dernier  rapport  de  la  commission  dd  vaccine,  l’Académie  demandait  à 
M.  le  ministre  de  l’agriculture  et  du  commerce  d’encourager  par  un  subside  la  pro¬ 
pagation  de  la  vaccination  animale.  M.  le  ministre,  ne  voulant  pas. s’engager  sans 
savoir  où  cet  engagement  le  conduirait,  a  répondu  à  l’Académie  pour  lui  demander  à 
son  tour  le  quantum  de  la  dépense  présumée.  La  lettre  de  M.  le  ministre  a  été  naturel- 
lemènt  renvoyée  à  la  Comihission  de  vaccine  dont  le  rapport  deviendra  l’occasion 
naturelle  d’une  discussion  sur  la  vaccination  animale.  M.  J.  Guérin  aurait  voulu 
hâter  le  moment  de  cette  discussion  ;  d’après  quelques  renseignements  par  lui  reçus, 
la  vaccination  animale  que  Paris  a  acceptée,  comme  il  fait  de  toutes  choses,  avec 
entraînement  et  un  peu  par  mode,  aurait  éproqvé  des  insuccès  assez  nombreux,  et 
aurait  môme  déterminé  quelques  accidents.  De  sorte  que  M.  Guérin  s’est  cru  autorisé 
à  interpeller  M.  Depaul,  directeur  de  la  vaccine  â  l’Académie,  sur  le  résultat  de  ses 
expérimentations. 

A  la  surprise  générale,  M.  Depaul  a  déclaré  qu’il  n’avait  pas  continué  les  expé¬ 
riences  dont  les  résultats  se  trouvent  indiqués  dans  son  dernier  rapport  sur  la  vac- 


FEUILLETON. 


L’HOMME  PRIMITIF  (*}. 

LES  ANCÊTRES. 

«  Ainsi  passèrent,  la  main  dans  la  main,  couple  le  plus  charmant  qui  s’unit  jamais  dans 
d’amoureux  embrassements,  Adam,  le  meilleur  des  hommes  nés  après  lui  et  ses  fils,  Eve, 
plus  belle  que  toutes  ses  filles.  .....  Tous  deux,  droits  comme  des  divinités,  vêtus  d’hon¬ 
neur  natif,  dans  une  majestueuse  nudité,  semblaient  les  seigneurs  de  tous  les  êtres.  »  (Mil¬ 
lon,  Pararfis  peri/w,  chant  iv.) 

C’est  ainsi  que  l’Homère  anglais  voyait  à  travers  la  Bible  les  grands  parents  de  l’humanilé. 
L’homme  était  un  ange  déchu  s’acheminant,  de  décrépitude  en  décrépitude,  vers  son  anéan¬ 
tissement  physique;  autrefois,  à  son  berceau,  resplendissant  de  vertu,  d’intelligence,  d’im¬ 
mortalité  ;  puis  en  descendant  le  cours  des  âges  de  plus  en  plus  borné,  vicieux,  chétif  et 
mortel.  Mais  voilà  que  la  science  moderne  retourne  le  tableau.  C’est  derrière  nous  qu’elle 
place  la  faiblesse,  l’animalité,  les  ténèbres  intellectuelles;  c’est  dans  l’avenir  qu’elle  nous 
laisse  entrevoir  l’affranchissement  de  plus  en  plus  complet,  l’intelligence  grandissant  toujours, 
la  lumière.  Qu’étaient  donc  les  premiers  hommes  d’après  l’anthropologie? 

Les  plus  antiques  débris  humains  qu’il  nous  ait  été  donné  d’examiner  jusqu’à  présent  sont 
ceux  exhumés  du  diluvium  d’Abbeville.  Je  ne  veux  pas  refaire  l’histoire  trop  connue  du 

(1)  Suite.  —  Voir  le  numéro  du  II  janvier  1866. 

Tomo  XXIX.  —  NovveUe  f>Me,  7 


9g  L’UNION  MÉDICALE.  ^  ^  ~  M 

cine.  M.  Depaul  ne  connaît  d’ailleurs  rien  qui  ne  soit  favorable  à  la  vaccination 
animale,  et  il  invite  M.  Guérin  à  faire  connaître  les  faits  inflrmatifs  qu’il  possède. 

La  question  vaut  bien  la  peine  qu’on  s’en  occupe  et  vivement.  M.  Guérin  n’est  pas 
le  seul  qui  ait  entendu  parler  des  insuccès  de  la  vaccination  animale.  A  cette  occasion 
nous  dirons  ici  publiquen^ent  ce  que  nous  ayops  dit  privative, rnent  à  quelques,  con¬ 
frères  ■  Ce  n’est  pas  par  des  propos,  des  confidences  et  des  chuchotlement  que  vous 
éclairerez  l’opinion  publique.  Il  faut  publier  les  faits  négatifs  ou  les  adresser  à 
l’Académie  de  médecine.  Nous  ajoutons  aujourd’hui  i  l’opportunité  est  d’autant  plus 
grande  que  l’Administration  paraît  disposée  à  faire  des  sacrifices  d’argent  en  favpur 
de  la  vaccination  animale.  11  y  a  donc  urgence  à  savoir  à  quoi  s’en,  tenir  sur  cette  pra¬ 
tique,  et,  grâce  à  la  popularité  dont  elle  a  immédiatement  joui  à  Paris,  elle  a  été  expé¬ 
rimentée  sur  une  si  large  échelle  que  si  tous  les  médecins  voulaient  faire  connaître 
les  résultats  (ju’iis'Ont  oiiservés,  la  science  serait  déjà  en  possession  d’une  immense 
masse  de  faits.  . ,  ;  ,  .  , 

C’est  donc  une  sorte  d’enquête  qu’il' s’agft  d'’ouvrir  sur  la  vaccination  animale; 
l’intérêt  public  est  ici  suffisamment. en  cause  pour  légitimer  cette  enquête,  et,  quant 
à  nous,  nous  accueillerons  avec  empressement  tous  les  documents  sincères  et  loyaux 
qu’on  voudra  bien  nods  adrêssèr.'  ,  ,  : 

M.  Boüillaud  a  parlé,  à  cettè  octà’sion,  dé  faits  nombréuk  de  variole  qu’Oribbservè 
en  ce  moment  dans  lès  hôpitaux  de  Paris,  et  dont  quelques-uns  présenterit  Une  gra¬ 
vité  extrême. 

Cet  honorable  membre  a  insisté  de  nouveau  sur  lès  réserves  qu’il  a  faites  à  l’oc¬ 
casion  des  communications  sur  le  typhus  des  bêtes.  M.  Bôuillaüd  accusé  M.  Bouley 
d’avoir  arboré  une  doctrine  à  outrance,  et  d’avoir  été  conduit  par  la  doctrine  à  la 
pratique  expéditive  et  sommaire  de  Passommement  dés  animaux  comme  méthode 
prophylactique.  ,  . 

M.  Bouley  non-seulement  ne  s’est  pas  défendu  contre  éetté  accusation,  mais  il 
s’est  glorifié  de  sa  pratique,  et  MM.  Beynàl  et  Magne  Ont  appuyé  leur  collègue,  en 
montrant  combien,  dans  le  passé  et  le  présent,  la  pratique  contraire  avait  été 
funeste.  .  ■  , 

Il  est  bien  clair  que  ce  qui  se  passe  en  Angleterre  et  en  Hollande,  où  ràdmihistra- 
tion  est  désarmée  pour  s’opposer  à  la  propagation  de  l’épidé'mié,  èt  ce  qui  se  passé 


maxillaire  de  Moulin-Quignon,  je  rappellerai  seuleriieut  que  M.  de  Quatrefages  a  pu  la 
comparer  à  une  mâchoire  d’Esquimau,  en  se  basant  sur  certains  caractères  d’infériorité  tels 
que  la  grande  ouverture  de  l’angle,  l’abaissement  et  l’éloignement  de  l’apophyse  coronoïde, 
relativement  au  condyle,  etc.  En  juillet  IS&âv  M.  BoOchèr  de  Perthes  trouva  encore  dans  les 
mêmes  gisements,  un  crâne  entier  remarquable  par  la  dépression  de  la  voûte  et  en  même 
temps  deux  fragments  de  mâchoires  analogues  à  celle  trouvée  le  28  mars  1863,  et  qui  a  si 
fort  ré,v.o,l,qliQuné  le  moodè  scientifique.  A  Mpnchecourti  d’^utr§s  .débrisAnâlagpes.iQgt  été 
trouvés  à  Üné  profondeur  de  huit  mètres,  et  au-dessous  diossemenis  dè  rhinocéros  à,  narines 
cloisonnées  et  dé  èoÿ  .pnWgfemMS.  A  Gibraltar,  on  a  tiré  d’une  brèche  osseuse  upe  autre 
mâchoire  complète  seipblable  â  celle  de  M’qulin-Quiguôn.'Ello.était  accompagnée  .d’ossements 
de  cerfs,  dé  rhinocéros,  de  silex  taillés,  etc.  Dans  une  autre  broche  du  même  pays  se  trou- 
valent  umçertain.  uombre,  de  tibias  remarquables  par,  une, arête  trauchapte  et  un  aplatisse¬ 
ment  en  (ame  rfe  «aère,  mais  sans  la  moindre  trace  de  rachitisme. 

Il  y  a  une  dizaine  d’années,  le  docteur  Spring'ayaut  fouillé  une  petite  grotte  â  Ghauvaux, 
près  de  Namur,  sur  les  bords  dé  la  Meuse,  mais  â  cent  .pieds  au-dessus,  du  niveau  actuel  du 
fleuve,  trouva,  sous  une  couche  stalagmitiquè  et  associé  à  de  nombreux  débris  osseux,  un 
crâne  entier  qu’il  décrit  ainsi  ;  «  Ce  crâne  était  fort  petit,  soit  absolument  parlant,  soit  rela- 
»  tivement  au  développement  des  mâchoires  je  front  était  fuyant,  les  temporaux  aplatis, 
«  les  narines  larges,  les  afcades  alvéolaires  prononcées,  les  dents  dirigées  obliquement, 
«  l’angle  facial  ne  pouvait  guère  excéder  70°.  J’ose  à  peine  faire  remarquer  que, c, es  caractères 
«  sont  bien  plus  conformes  à  ceux  du  nègre  et  des  Indiens  de  l’Amérique  qu’à  ceux  fi’auqune 
«  des  races  qui  dans  les  temps  historiques  ont  habité  l’Europe.  Autant  qu’on  peut  ie  recon- 

naître  par  le  volume  des  fémurs  et  des  tibias,  cette  race  devait  être  de  très-petite  taille 


L’ÜNION  MEDICÀLÈ.' .  99 

en  Belgique  et  éb  Franèe,  où  Ton  a  pu  étouffer  lëiiiâl  dèë  èon  orîginè,  il  est  certain, 
disons-nous,  qué'ces  faits  sônfdeS  argu,ments  bien  saisissants.  '  ‘  . 

Il  paraît  çeftkin,  du  reste,  què  T  expérience  de  l’inoculaiioii  vaccinale  sur  une 
grande  échelle;  comnie  moyen  préventif  du  typhus,  se  fait  en  ce  moment  en  Angle¬ 
terre,  et  nous  en  connaîtrons  bientôt  les  résultats.  En  attendant,  M.  Auziâs-Turenne 
a  lu  line  note  Historiqué  sùr  ce  süjet,  et  a  cbércbé  à  démontrer  güe  )a  transmission 
du  typhus  k  d’aütrés  especès-que  les  ruminants  n’est  pas  h'n  fait  nouveau,  et  que 
l’expérimentation  de  ripoculation,,  pour  être  décisive,  doit  être  faite  sur  dea. masses 
et  non  parüëllemerit.  '  !  ,  ,  '  ,  ,,  '  V 

.tinè  candidature  aca'démi^uè  âmëriè  nécèssairemeht  Ips  .candidats  à  la  tribune; 
M.  Mctièonhéùve,  qüi  aspire  à ’ènirér 'dans  la  s’éction  de  médecine,  opératoire,  a  lu  un 
miémoiré  sur  la  curé  du  yarîcoCèîé  par  les  injections  du  perchlorure  de  fer. 

Uiié  très-courte  communication  dè  M.  Robinet  a  eu  pour  but,  de  prouver  que  la 
rivière  de  l’Oise,  à  5  kilomètres  dé  son  confluent,  ée  mêle  avecupe  difficulté  extrême 
à.la  Séine„àbsolumerit  commela  Marné.  /. 

-,  JLa  séance  a  été  terminée. par  M,  Péan,  qin  a  montré  èeux  noiivéUes  malades  opé¬ 
rées  par  lui  dé  rôvariotbmié,  et  qui,  depuis  plusieurs  ihois,  ont  recouvré  la  santé. 

Anxédép Latour.  :  . 


THËRAPEUTiaUE  CHIRURGICALE. 


.  NOUVELLES  RECHERCHES  SCR  L’EMPLOI  »E  LA  LIQOEUR  DE  VILLATË  ; 

Par  le  docteur  Notta  , 

Chikirgten  de  rhôpitat  de  Lisieux,  membre  correspondant  de  la  Société  dè  chirurgie  de  Paris,  etc. 

Pendant  les  deux  années  qui  se  sont  écoulées  depuis  la  publication  de  notre 
mémoire  sur  l’emploi  de  la  liqueur  de  Villate,  dans  ]e  traitement  de  la  carie  et  des 
fistules  consécutives huxabfeès  froids  (Union  MÉDiCÂLE,3  mars  1863),  des  faits  nom¬ 
breux  sont  venus  confirmer  nos  premijCrS  résultats  et  mettre  en,  relief  l’efficacité  de 
cet  agent  thérapeutique  qui,  jusqu’alorè,  n’était  pas  sorti  du  domaine  de  la  médecine 
vétérinaire. 


«  qu’un  calcul  approximatif  fixe  à  environ  cinq  pieds,  taille  qui  serai.)  celle  des  Groenlandais 
«  et  des  Lapons.  » 

Mais  j’ai  hâte  d’arriver  à  la  fameuse  calotle  crânienne  trouvée  dânéune  grotte  du  Néan- 
der thaï,  vallon  près  d’Elberfeld.  Lés  débris  humains  étaient  enfouis  dans  une  couche  de 
lehm  diluvien  à  une  prbfondéur'^idé  deux  pieds.  Une  couche  analogue  .recouvre  toute  la 
vallée  et  on  ÿ  a  trouvé  des  osSeinents  dé  mammouths  et  d’ours.  C’est  lé  plus  simien  de  tous 
les  crânes  connüs.  D’après  lé  professeur  Schaaffhâusen',  de  Bonn,’  qiii  le  possède  et  en  a 
donné  une  description  détaîlléè,  il  offre  les  caractères  suivants  :  la.doli'chocêphalie  est  extrême’ 
(indi^  céphalique  environ  72),  la  voûte  crânienne  Irès-baSse,  le  frontal  fuyant  et  petit;  la 
ligne  semi-circulaire  indiquant  l’insertion  du  inâscle' temporal  ëst  très'élëvéé.  Les  sinus  fron¬ 
taux  énormément  développés,  d’où  résulte  un.  bourrelet  osseux  susTorbitaire  très-saillant, 
séparé  du  reste  du  front  par  une  dépi’«ssion  en  gouttière  fortement  accusée,  ce  qui  donne  au 
front  un  caractère  tout  à  fait  animal  et  indique  un  énorme  développement  du  système  mus¬ 
culaire,  conjecture  que  confirme  encore  le  volume  des  autres  pièces  du  squelette,  et  la  saillie 
exagérée  de  toutes  les  crêtes  et  apophyses  servant  aux  attaches  musculaires.  Le  crâne  étant 
incomplet,  il  est  fort  difficile  de  mesurer  l’angle  facial  qui,  approxiraalivemenl,  ne  paraît  pas 
dépasser  56°  (Vogt).  La  capacité  crânienne  qui,  pour  la  même  raison,  ne  peut  être  déterminée 
exactement,  ne  paraît  pas  devoir  dépasser  1,000  c.  cubes  environ  ;  soit  un  cerveau  d’un 
kilogr.  à  peu  près,  très-inférieur  par  conséquent  et  se  rapprochant  des  cerveaux  hottentots 
et  mélanésiens.  Comme  chez  les  nègres,  la  synostose  des  os  du  crâne  s’est  effectuée  d’avant 
en  arrière,  car  les  sutures  coxonale  et  sagittale  ont  presque  entièrement  disparu  sur  la  face 
interne  du  crâne,  mais  la  suture  lambdolde  est  encore  visible.  Les  os  du  crâne  sont  exlrô- 


100 


L’UNION  MÉDICALE, 


Depuis  celle  époque  M.  le  professeur  Nélaton,  après  l’avoir  employé  sur  une  large 
échelle  lant  à  l’hôpital  que  dans  son  immense  clientèle,  m’a  dit  lui  devoir  des  gué¬ 
risons  inespérées,  et  je  rapporterai  dans  le  cours  de  ce  travail  plusieurs  de  ses 
observations  fort  remarquables,  qu’il  m’a  communiquées  avec  sa  bienveillance 

habituelle.  e  .  •  ■ 

Après  un  pareil  témoignage,  ajouterai-je  que  plusieurs  de  mes  contreres  se  sont 
bien  trouvés  de  l’emploi  de  la  liqueur  de  Villate,  et  que  moi-même  j’ai  continué  à 
en  obtenir  les  meilleurs  effets?  .  '  .  ; 

Cependant,  lorsqu’il  s’agit  d’un  remède  nouveau,  on  est  exigeant  pour  lui,  ori 
demande  des  preuves  nombreuses  de  son  efficacité;  il  faut  un  grand  nombre  d’obser¬ 
vations  pour  le  faire  connaître  et  en  vulgariser  l’emploi.  C’est  le  motif  qui  m’a 
engagé  à  livrer  aujourd’hui  à  la  publicité  les  observations  suivantes,  qui  sont  d’abord 
la  confirmation  de  mon  premier  mémoire  et  qui,  en  outre,  ainsi  que  j’espère  le 
démontrer,  étendent  le  champ  thérapeutique  de  la  liqueur  de  Villate. 

Mais,  avant  d’aborder  l’étude  des  effets  de  ce  médicament  chez  l’homme  ,  il  nous 
a  semblé  utile  de. rappeler  en  quelques  mots  sa  composition,  ses  débuts  et  l’iiistoire 
de  sa  vulgarisation  dans  la  médecine  vétérinaire,  enfin  ses  divers  usages  chez  les 
animaux. 

Un  habile  médecin  vétérinaire  de  Lisieux,  M.  Corbière ,  a  bien  voulu  me  prêter  à 
ce  sujet  l’appui  de  son  expérience,  et  c’CvSt  d’après  ses  notes  que  j’ai  rédigé  ce  qui 
suit. 

Les  premières  données  sur  la  liqueur  de  Villate  datent  de  1829  ;  elles  furent  pu¬ 
bliées  par  l’auteur,  dans  le  Recueil  de  médecine  vétérinaire  du  mois  de  janvier.  Il 
y  exposait  les  succès  obtenus  par  son  mélange  dans  le  traitement  des  plaies  fistu- 
leuses  du  garrot  avec  carie  des  os  et  des  ligaments. 

Trois  ans  plus  tard  (1831)  Moiroud,  dans  son  Traité  de  matière  médicale  et  de 
pharmacologie  vétérinaire ,  donne  ainsi  la  formule 
escarrotique  de  M.  Villate  : 

Sous-acétate  de  plomb  liquide . 

Sulfate  de  cuivre  cristallisé.  .  .  )  _ 

Sulfate  de  zinc  cristallisé.  ...  )““••• 

Vinaigre  blanc . 


memenl  épais  et  les  impressions  laissées  par  le  cerveau  sur  leur  face  interne  indiquent  des 
circonvolutions  très-simples. 

Dès  1833,  le  docteur  Schmerling,  de  Liège,  avait  décrit  une  calotte  crânienne  très-analogue 
trouvée  dans  une  caverne  du  voisinage.  Ce  crâne,  connu  sous  le  nom  de  crâne  d’Engis,  est 
encore  plus  allongé  que  celui  de  Néander  (0,70).  La  voûte  est  un  peu  moins  aplatie,  l’occi¬ 
put  moins  large,  le  bourrelet  orbitaire  moins  saillant.  La  capacité  crânienne  paraît  supérieure. 
Dans  l’ensemble,  il  rappelle  le  type  australien,  indique  une  force  musculaire,  beaucoup 
moindre  que  celui  de  Néander.  M.  Vogt  croit  y  voirie  crâne  d’une  femme  relativement 
intelligente  et  qui  aurait  été.l’Ève  du  bestial  Adam  de  Néander.  Le  squelette  de  la  face 
n’a  pas  été  retrouvé  dans  les  deux  cas,  mais  des  crânes  aussi  imparfaits  s’accompagnent 
presque  nécessairement  d’un  prognathisme  exagéré. 

Ces  crânes  singuliers  ont  fort  embarrassé  les  anthropologistes,  celui  de  Néander  surtout. 
Faut-il  y  voir  une  forme  intermédiaire  entre  les  formes  simienne  et  humaine,  bien  supérieure 
dans  tous  les  cas  aux  gorilles  actuels  qui  ont  un  cerveau  moitié  plus  petit?  Est-ce,  comme 
l’a  cru  M.  Pruner-bey,  un  crâne  d’idiot?  Non,  car  chez  l’idiot  l’arrêt  de  développeinent  rac¬ 
courcit  le  cerveau  d’arrière  en  avant  (Broca).  Faut-il  y  voir  le  type  de  l’Européen  primitif, 
contemporain  de  l’ours  des  cavernes  et  encore  dans  les  langes  de  l’animalité?  Mais,  même  à 
ces  époques  reculées,  il  y  avait  des  races  humaines  mieux  douées,  car  les  crânes  exhumés 
par  M.  Garrigou,  de  la  caverne  de  Lombrive  (Arriége),  appartiennent  à  un  type  bien  supérieur 
et  qui  se  rapprocherait  des  Basques  actuels.  Cependant,  la  plupart  des  débris  humains  anté- 
bistoriques  trouvés  par  toute  l’Europe  indiquent  des  races  inférieures.  Sur  un  crâne  presque 
entier  trouvé  à  Larzac  (Aveyron)  dans  une  caverne,  on  remarque  un  énorme  développement 


de  la  mixture  astringente  et 

30  grammes. 

15  — 

200  — 


L’ÜMON  MÉDICALE. 


101 


Faites  dissoudre  les  .sels  dans  le  vinaigre  et  ajoutez  peu  à  peu  le  sous-acétate  de 
plomb.  (Agiter  avant  de  s’en  servir.) 

Puis  il  ajoute  :  • 

a  J’ai  été  plusieurs  fois  à  même  d’en  constater  les  salutaires  effets  sur  des  caries 
osseuses  et  ligamenteuses.  J’ai  remarqué  qu’elle  hâtait  l’exfoliation  des  parties  nécro¬ 
sées  ou  cariées,  qu’élle  donnait  un  plus  bel  aspect  aux  surfaces  livides  et  blafardes, 
et  qu’elle  tendait  à  tarir  certaines  exhalations  morbides,  comme  celles  qui  accompa¬ 
gnent  lés  eaux,  aux  jambes.  » 

Dix  années  s’écoulèreiit  sans  qu’il  fût  dé  nouveau  question  de  ce  médicament. 
Quelquès  praticiens  l’employèrent  avec  plus  ou  moins  de  succès,  mais  isolément  et 
sans  publier  les  résultats  de  leurs  observations.  '  ^ 

Renault,  dans  son  Traité  cOnstale  l’inefficacité  de 

tous  les  moyens  Bmplbyés  jusque-là  pour  combattre  cette  redoutable  affection  ;  il  dii 
les  ihsûccèé  des  divers  caustiques,  et  conclut  à  la  nécessité  de  la  grave  et  délicate 
opération  du  jaVart,  dont  il  décrit  minutiéusément  tous  les  détails. 

Jusqu’en  1842,  cette  ppêration  fut  très-fréquemrnent  pratiquée;  mais  à  partir  de' 
cette  époque,  après  la  publicatibn  de  quelquès  bonnes  '  observations  d’injections  de 
liqueur  de  Villate.  dans  les  ûstules  résultant  de  carie  du  fibro-cartilage  de  l’os  du  pied 
(javart  cartilàgineux) ,  èWé  fut  presque  complètement  abandonnée,  et  aujourd’hui  elle 
n’ëxiste  plus  qu’à  l’état  de  souvenir^ 

Ainsi,  de  1842  date  la  connaissance  exacte  et  l’emploi  général  de  cette  liqueur;  le 
privilège  qu’élle  donnait  à  quelques  praticiens  renommés  par  leurs  succès  et  par  la 
rapidité  des  guérisons  obtenues  devint  ia  propriété  de  tous. 

Non-seulement  les  vétérinaires  l’ont  employée  dans  les  décollements,  les  fistules, 
les  caries  de  toute  nature,  mais  ils  ont  encore  étendu  son  usage  aux  sécrétions  anor¬ 
males,  aux  catarrhesauriculaires,  aüx  gales  anciennes;  ils  ont  toujours  constaté  que 
les  résultats  étaient  d’autant  plus  certains  et  d’autant  plus  beaux,  que  l’affection  était 
plus  éloignée  dé  son  début  qu’elle  présentait  les  caractères  les  plus  accentués' dé 
chronicité. 

Ils  en  continuent  l’emploi  jusqu’à  complète  et  absolue  guérison,  et  toutes  réserves 
faites  sur  l’intelligence  du  praticien,  sur  l’opportunité'  du  moment  où  il  faut  com¬ 
mencer,  sur  la  nécessité  de  pratiquer  des  ouvertures  ou  des  débridemenls  dansles  cas 


des  sinus  frontaux,  d’où  une  forte  saillie  des  arcs  sourciliers;  et  au-dessus  une  forte  dépres¬ 
sion  frontale,  en  même  temps  une  racine  nasale  très-épaisse. 

A  Larzac  encore,  on  a  retiré  d’üne  brèche  slalàgmitîque  le  squelette  facial  d’un  enfant 
aussi  prognathe  que  celui  du  chimpanzé  à  l’époque  de  la  dentition.  Les  canines  et  les'  inci¬ 
sives  étaient  logées  dans  des  alvéoles  larges,  profondes,  plus  inclinées  que  chez  lé  nègre.  Le 
nez  est  large  et  aplati;  la  voûte  palatine  étroite  et  profonde;  mais  il  n’y  a  pas  d’os  inter- 
maxillaire.  '■  ;  ■  ■'  ' 

Les  brèches  de  Gibraltar  ont  aussi  fourni  un  crâne  cottiplet  identique  à  celui  de  Néander. 

A  Furfooz  (province  de  Namur),  des  fouilles  ont  mis  à  découvért;  sur  le  plancher  d’une 
première  grande  caverne,  un  grand  nombre  de  silex  ouvrés,  des  os  travaillés,  des  os  dé 
hamster,  de  castor,  d’ours  brlin,  de  renne,  et,  au  fond,  dans  une  aufractuosUé  paraissant 
avoir  été  fermée  autrefois  par  une  ikrgé  pierre  plate  renversée  devant  l’oi'ifice,  les  débris 
d’une  douzaine  de  squelettes  humains,  entremêlés  de  silex  taillés,  de, fragments  de  poterie 
grossière.  Deux  crânes  étaient  complets  ;  tous  deux  petits,  dolichocéphales  ;  l’un  d’eux  très- 
prognathe,  è  front  fuyant.  Sur  un  humérus,  on  remarque  que  la  cavité  olécrânienne  est 
perforée  comme  chez  les  Hottentots  et  certains  GUanches.  (Bull.  anthropoL,  23  février, 1865. 
M.  Dupont.)  . . 

/Après  l’homme  du  diluvium  et  des  cavernes,  la  race  humaine  la  plus  ancienne,  en  Europe, 
paraît  être  celle  des  mangeurs  de  mollusques  du  Danemark  et  de  l’Écôsse,  et  dont  on  trouve 
lés'grossiers  tombeaux  sous  ces  monceaux  de  coquilles  comestibles  appelés  débris  de  cui¬ 
sine  (Kjôkkenmôddinger,  Shellmounds).  Les  crânes  trouvés,  à  Borréby  (Danemark)  et  à  Cai- 
thness  (Écosse),  dans  des  conditions  identiques,  sé  ressemblent  infiniment.  L’indice  cépha¬ 
lique  varie  de  0,70  à  0,78.  Le  front  est  bas,  étroit  et  fuyant;  la  voûte  crânienne  souvent  en 


102^ 


L’UNlOi^  MÉDICAL?;. 


d’exfoliation  ou  d’esquilles  trop  volumineuses,  ils  .sont;  unanimes  à  reconnaître.  la 
supériorité  de  la  liqueur  de  Villate  sur  tous  les  autres  agents  thérapeutiques  ponnus,; 
et  aujourd’hui  ils  ne  comptent  plus  les  magnifiques  guérisons  qu’ils  lui. doivent. 

Ces  quelques,lignes  suffisent  pour  .faire  comprendre  l’importance  de.  ce  médicament 
en  médecine  vétérinaire.'  Gréce.à  lui,  des  opératiops  graves,  délicates,, parfois  suivies 
d’insuccès,  sont  remplacées  par  une  injection,  par  un  pansement  facile  à  faire,  à  la 
portée  de  tous  les  praticiens.  ;  ,  i  _ 

J’espère  monirer,  dans  ce  mémoire,  que  la  liqueur  de  Villate.  est  appelée, à  rendre, 
chez  l’homme  les  mêmes  services  et  à  remplacer,  même  certaines  opérations  dont  le 
succèsiétait  tellement  dputeux  qu’ell,ee  n’étaient  .guère  pratiquées  par  les  chirurgiens 
prudents.  ■ 

Et  pour  entrer  de  suite  en  matière,,  j.u.citerai  . tout  d’abord  lés  caries  des  côtes,  dont 
j’ai  rappprté.é^oc..!,fï7,^;  deux,r.emardtiab].esmt?servatid;ns  de  g.uérispn- .  . .  . 

La  première, datait  id’qu  an  et  Çut.^gujérrc,  en^  un  mois.;,  la,  seconde  avait  la  même 
durée,  mais  elle  était, plu, s  étendue.;, .ia.plèvre  costale,  était  décollée  aumiyeau,  de  la 
carie  et  le,  liquide,,  de.  l’injection  .était  agité  par  les  battements  du., coeur  {Içc.  cit., 
p.  427).  Aussi  la, guér|spn  he>fu^ie]le, Obtenue  qp’après  quétr,e,mpis  èt  demi.  Depuis 
la  publication  dp,  mon  m.érnplre  5  j- ai  rèv  malades,  et  je  .  puis  certiiî.er  que  la 
guérison  a,  tpdjqurSi^Pl^sisté.;;  mop;  exçelleut^maîj re,  M^,  l^platon persopne  ne 
saurait  mettrè  en  doute  l’habiieié,  a  ren’o'ncé  à  opérer  Ips  caries  des  côtes,  Il  regarde 
cette  opération  comme  dangereuse  .  et  ,  souvenl  iPêlficace,  .quand  elle^u’est  pas  mor¬ 
telle.  Maintenant  ibemplpie  dans,  ces. affections  là  liqueur  de  Villate,  et.il  en  obtient 
chaqüe  jour  les  résultats  les. plus  satisfaisants.'!,,  i,.,  ■  ,,  ,  ■  -i  .  .  1 

:  Ce  n’est,pas;seulemenf  dansla  carie  des  côtes  que  nousiayo.ns.eu  èonregistrer  des 
guérisons,  inespérées;  toutes  les,  caries  des  os  spongieux,  quel  qu’eu  .soit  le  siège,  se; 
guérissent  merveilleusement;  par  l’emploi  de  cette  mixture.  .  ■  !  ;  .- 

Obs.  l'.  -^  Carié  des  os  de  la  facei'  ~  Trajet  fistüleiix  datant  de  dîop-sept  ans. —•  Guérison  en 
■  tfkair^è'fnois,' après ‘vihgt-siccinjeytib'ïïsé''  .  ' 

B. . . ,  âgée  de  .60  aps',  ;ayait  ;  toujours  joui  d’une,  bonne,  s^té n’avait  eu  aucune  tracé’  de 
scrofule  dansispn  enfance,,  lorsqu’elle  habita  pendant,  dix.-bujt,  ans  une  mçrijSOO.IrèSThumide-l 
Après,  douze  a.ns  de.  séjour  dans,  cette  maison,  elle  vit  apparattrfi’  Ü  ®  dix-sept  ans,  {elle.^^yait 

toit;  ta  capacité,  cérébrale  petite, :, les,, .arcades  orbitaires, , s, aUlajnteSfSgnl  séparées, de^.ps,  dq, 
uéz  très-proéihinerits,  par  ,un  sijlçn  ppofaud,  .  Jl  j  a  presgnè/touiQqrs  qh.proghathis^^^ 
pu  moins  meusé,,  quelque, fois  négroïde..  Le  .mêptoniest  petit,' mais  non  fuyant.  Le, s.  hommes 
delCaiUine.ss  étaient  de.haute  stature,' et  leurs  squelettes  sont  puissants  et  massifs.  (Yoglet 
Anttir.apçiogiçal.ireview'i'Bm^,  februàry  1,865.)  NOUS , verrons ,  plus  Için  q'uetlen  étaleut  lepr 
industrie  et  leurs  lUÇeurs.,  ,  7  "77, j  .  7,..,..,.,  .vi  tu  ,  '  ■  , 

Les  restes  humains,  relativement  fort  modernes,  trouvés  avec  des  instruments  eu  pierre 
polie,  ordinairement  ,,^aus  des  .tumuli,  monumepts  m,ég,alit|iiqnfiS,  apparlienuenh.  géné- 
raléraept  4  des  races  plus  parfaites,  mais  les  rignèêd’imériorite  y  sont  cependant  assez 
communs.  À  Saint-Gha^ipaot,  on 'trouve  des'erêtes. tibiales  m  lames, .de  sabre.  'deux  humérus 
à  perforation  ojècrânienne  sur  .27,  une,  mâchoire  inférieure  repârauablemetil  mas^ye.  ph 
barrow  circul.ajife  deVQuiberon  (Morbihan)  contenait  un  crâne  de  petite. dimensi.pn,  exiraor- 
dinairement  dolichocéphale,:  avec  un  front  fuyant,  une,, rég, ion  bçcipi taie,  t'rés-allongéè 
(indice  céphalique  .  69, 38),  des  pariétaux^’un  centimètre  d’épaisseur.  Comme  ceux  de  Furr 
fooz',  Içs  humérus,  avaient  la  perforation  olécrânienpe,  (,D“.Gressy,  de  Glosmadeuc,  Bull, 
anthrop.  Bull,  de  la  Soaiétépûlymathigue  de  Vannes,  ikQél) 

'  À  Orrouy  (âge  dé  bronze)  les  crânes  sont  plus  développés;  l’un  d’eux  a  une  capacité 
de  1,699  ,ç.  cubes,  mais  le  front  est  très-bas,  très-étroit,  tandis  que  la  région  pàriélo-occi- 
pitale  .est  énormém.ent  dévéloppée,.  Le,s  pàfOis  crâniénnes  pnt  sur  quelques-uns  uné  épaisseur 
considérable.  Sur  trente-deux  humérus,  huit  obi  la  perforation  olécrânlenne  fBroca, 
diOtii  mii.  Bull,  qtithrqp.)  ,  '  ,  ' 

^  Un  crâne  trouvé  à  Niedei^ngelheim,  près  de  l’anciep  lit  du  Rhin  et  associé' à  des  àfmes  de 
pierre  polie,  â  de  la  poterie,  rappelle  le  crâne  d’Engîs.  Ses  parois  sont  fort  épaisses  ;  il  est  corn- 


L’UNION  MÉDICALE. 


103 


alôt^  43  ans),  une  gtbâsenr  an  nivéau  dè  l’abgle  de  la  mâchoire  du  elôtA gauche.  Êette  grosseur 
augmenta  de  volume,  s’abcéda,  des  fistules  se  formèrent  èiiccessivemeiit  et  envahirent  la  joue 
et  le  côté  gauche’ du  :;cou.  Il  y  eut  4  la  fois  jusqu’à  onze  fistules;  donnant  de  la  ;  suppuration. 
Cinq  QU  six,  ans.apyès  le  .début  de  cette  affection ,,  elle .  se  décida  à  quitter  sa  maison  pour  en 
habiter  une  plus  saine,\  mais,  ,  elle' n’épf.piiva  point  de,  soulagement ,  et  les.  traitements  lep-plus 
variés , restèrent, san,^^  résultat.  Parfois  une  fistule  se  tarissait,,  mais  une  autre  ne  tardait  pa^  à 
s’ouvrir.  Souvent  un  érysipèle  venait  .compliquer  cétt'e  tristé  situation.  Le  côté  gauche  de.  la, 
face  était  tuniéfl'é,  induré,,  préséptatit  dés  dépréssions  profondes  au  niveau  dés  orifices  fiStu- 
leux  cicatrisés.  1'''  •  •  :  '  ;  ‘  ■  ■  ' 

Il  y,  a  sept  ans,  je  traitai  cette  malade  pendant  plus  de  six,  mois  par  l’iodure  de  potassium 
rintérîêür,'  et  les  haîhs  '  suîfurèux.,  il  ÿ  é'Ut  un  peu  de  soüiàgeirient  pendàftL^üéique  tènïpé,'’ 
màiépaé'  de  gu^risoh;''''’-  '' '  ’  '  “  •  '''  ■  ’  "■  ''t-’  ' 

Il  y  a  deux  ans,  il  sortit  par  les  fistules  quatre  petits  os  de  3  à  4  millîtïiè'tres‘dè  long.  Depuis, 
il  n’en  estpaSjSorti.  ,  ,  , ,,  .i, 

'  Â.uj9urà’|iui,  'ld  septembre’ ^  flstüiés'.i  une  piés  de  l’à'nglè  eittw 

uneaü  niyeap'.dejiahg^^  |é,.ia  Wâchqîré,et,u^  au  Wfiéu  ,de  Içi  jpue.,^EtIesy$üppurent  abôti-, 
danim^.Cbe.atylai  U, é;. donne  pàpilà  sensation , du,  tissu/oss^ 

les  pânies  rnoilesinduréeL  '  ’  . '  -  .!.!  ■  ■  -  m-, 

^,bneip|ection  j^e^ (ligueur  ^e/illate  e^t  faite  dans,cbacun;de  ces.|ra|ets  bsluleux;  céllé'qUP 
est  faUé .par, l’angle -|le. la, ressort  .'par  1®  milieu  de  la  joue.  Du  13  au  27  septembre,^ 
on  fait- huit  iniectioni,.Itiut^ Jours  apres  la  dernière,  lpS|  plaies  çont  cicatrisées ;  . la  jpué  sé^ 

dégçnfle.  ...  . 

La  guériàpn  ,sà  ,?paiu.liôP^  ,  jd.sqp’âu  inbis  Vers  cette  épogpé,  )és,  fistüle,é^ 

rent.  En  ;  tevriep,  je  recommençai  des  injections  de  liqueur  de  Yillate  et  j’en  pratiquai  séi.zc 
pendant  ce ‘mois,  puis  je  cessai.  Au  milieu  de  mars,  la  mcdàdé  était  bien  guériè.  Dépufe,.  ]è^, 
iistules,be,aé.j^ontpaa. rouverte^,, 'Li'" 

.  Biéb,  que. le 'stylet'. ne  rey|lât'i)as  raIteratiOb.  ân  lispù  osseux,  il  pàraît  difficile 
de  pe,.paa  l’adinettre.  La  marche  de  la  maIàÿe',.,sAdurée  . (dix, -sept  ans),  l’expulsion, 
il, y  a;djéuX:  ans,  de  petits  fragments  ogseux,  tout  nous  porte  à  considérer,  eettè  aU’ecr' 
tion  comme  une  carie  .des  os  de  la  face;  Après  avoir  enbi  de  nombreux  Iraiteno.entsr 
après  avoip, consulté  bien  des  médecinsy  cette  pauvre  femme  était  résignée  à  son. sort 
et-  était  décidée  à  ne  plus  rien  tenter  poun  guérir.  Outre  la  difformité  du  visage», et 
l’incommodité  d’avoir  toujours  deux  ou  trois  fistules  en  suppuration,  il  y  avait  pour 
elle  lë 'gékvé’  iïicënvénîéht  de' voir ■  Ces •  trhjëté' ffistuléux'  dëvenit  ff'é^nenilnfënt  1e  point 


primé  latéralement;  le  frontal  est  étroit,  à  sommet  pgival;  lés  sutures  sont  simples  et  peu' 
déütéféëè,*  Là  voûté  palàtinè%ét  profonde  et' il  y'à  uhdégèr  prôgriâihismé.  )  '  ’ 

'  A  Chèltenhàm,'  on  à  trouvé'  dans  des' tumùli  clécül'àires'  dès  restes'  d^hbnimes  de  hauté* 
taille  él  à '  squelette  riiàssîL  Lefe ‘crânes  son f ' brdéhÿcéphalëèV  mais  à  frorit  "rlémarguablémeh f ' 
bas  et  étroit,  ^'e  ïràces  "des  sütur'es  fràniulès  mMie'èh^  trè's-j'eimés  'énfahts.  '(Bird.;^ 
fèbrûary,!  '  ■'  'i  '  ■■  ' 

Pàrmf 'dès  bsçemèiits  IrbUvé.ë  à  Yyèrês  par  .M.  le  dûé  -d'e'Liiynés.'s'ôus' frôlé  .assiséè'dé  ’tér-' 
rain,  él'fréoûvèrts  'par  ühe  grossière 'plaqué  W'piérré-s'ur-IâgnèlIè  'était  lrès-impàrfâili|lméni 
gràVéè  1a'  îbriifié  d’ün  homihè,''  on  'tt  trôniré  lès  'débris  de 'deux  crûriès  V'I’ûn,  masculin  j' àyari’t 
des'bs  d’ùn  centimètre  d’*épàisse‘ü'r  ;  tpüs  deux  ayant  un  frbhtal  étroit,  un  ôccipht  l'ârgê|  dès 
impf'è'sèlons  ‘ëé'rébràles  '  trèè-sîtftples  et  p'tofondèsbüh  trou  occipital' 'très-pbstériéûr.  S'ur  uh 
des  humérus,  on  remarquait  la  perforation  olécrânienne.  (Pruner-bey,  Bull,  anf/i?-.  ,’ Juillet 
1866.)- n  .t  '  ,,  ^ 

'  Deux  Crânes  retirés  du  làc  dd'NeUfchâlel,  et  paraissant  appartenir  l’un  à  l’âge  de  bronze, 
l’autréà  l’âge  de  ffei-,  porlàiènt  aussi  des  signes  évidents  d'irifêrîbrilé.  (Les  palafittês  du  lac  de 
Neufchâtel.  Desdtif  '  .  .  ,  ,  .  .  :  i 

Voilà  une  série  de  faits  trop  peu  nombreux  encore,  mais  dont  pourtant  la  valeur  est 
inconstestablè  ;  car,  quoique  recueillis  par  toute  l’Europe  et  par  des  observateurs  différents, 
ils  sont  presque  identiques.  Ils  nous  montrent  l’Etiropéén  tel  qu’il  était  à  t’époque  glaciaire 
et  méiue.  anliérieunement,  alors  qu’armé  probablement  d’un  bâton,  d’un  silex  grossier,  il 
devait  lutter  à  forces  très-inégales  contre  l’ours  des  cavernes.  On  peut  maintenant,  sans  trop 
d’efforts  de  l’imagination,  ressusciter  par.  ta  pensée  l’Adam  européen  ou  plutôt  les  Adams 
européens,  car  Irès-probablemenl  il  y  en  eut  de  nombreux  exemplaires  dans  tous  les  lieux 


104: 


L’UNION  MÉDICALE. 


de  départ  d’érysipèles  plus  ou  moins  graves.  C’est  dans  ces  conditions  que  je  lui  pro¬ 
posai  l’emploi  de  la  liqueur  de  Villate.  ^ 

En  un  mois,  après  une  dizaine  d’injections,  qui  n’ont  eu  pour  elle  d’autre  inconvé¬ 
nient  que  d’être  douloureuses,  en  un  mois,  dis-je,  elle  a  vu  ses  fistules  se  cicatriser,' 

ce  qui  n’était  pas  encore  arrivé  une  seule  fois  depuis  dix-sept  ans.  ... 

Après  avoir  été  guérie  pendant  deux  mois  il  y  a  eu,  il  est  vrai,  une  récidive;  mais,' 
traitées  de  nouveau  par  la  liqueur  de  yillaté,  les  fistules  se  sont  cicatrisées  après; 
seize  injections  en  un  mois,  etcetté  fois  la  guérison  a  été  définitive. 

Ob3.  II.  -T-  Carie  des  os  delà  main. —  Abcès  par  congestion  et  carie  des  os  du  bassin.  — 

Injections  de  liqueur  de  Villate.  —  Guérison  de  la  main  en  trois  semaines  et  des  os  du 

bassin  en  quatre  mois,  ;  : 

Eugène  RideU  de  Çambremer,  âgé  de  19  ans,  babite  la  campagne.  Il  est  grand,  ses  muscles 
sont  bien  idé'yeloppés.  Il  avait  tôujpùrs  eu  une  bonné  santé,  lorsqu’au  naois  de  fépier  186Zi,  il 
fut  pris  de  douleur  ét  de  gonflement  dans  Ja  main  droite.  Au  bout  de  trois  semaines,  il  se 
forma  un  abcès  sur  le  dos  de  la  main,  qui,  en  s’ouvrant  spontanément,  donna  jour  à  un  liqUide, 
purulent.  ;  ,  . 

Huit  jours  après  l’apparition  dé  la  douleur  de  la  main,  il  fut  pris  de  douleur  dans  les  reins 
et  dans  la  hanche  gauche,  puis  il  se  forma  dans  çètte  région  une  tumeur  fluctuante.  Au  bout 
de  deux  mois,  M.  le  docteur  Prévost,  de  Cambremer,  en  pratiqua  l’ouverture  au  niveau  de  l’épine 
iliaque  supérieure  et  postérieure.  Pendant  les  mois  suivants,  les  plaies  de  la  hanche  et  de  la 
main  suppurent,  et  de  cette  dernière  il  sort  cinq  fragments  osseux  à  divers  intervalles. 

Ce  jeune  homme  vient  me  consulter  pour  la  première  fois  au  commencement  d’octobre' 
1864. 

Le  dos  de  la  main  droite,  au  niveau  du  second  et  du  troisième  métacarpien,  présente  deux 
orifices  flstuleux.  Le  stylet  pénètre  dans  le  tissu  osseux.  Au  niveau  delà  hanche  gauche,  on 
trouve  près  de  la  symphise  sacro-iliaque  gauche  un  orifice  fistuleux.  Il  en  existe  Un  second  'au 
niveau  de  l’épine  iliaque  antéro-supérieure.  Ce  trajet  fistuleux  contourne  l’os  iliaque  pour  aller 
rejoindre  le  premier.  Le  stylet  introduit  avec  beaucoup  de  ménagement,  nous  ne  constatons  pas* 
d’altération  du  tissu  osseux.  (Prescription  :  Huile  de  foie  de  morue.  Injection  de  liqueur  dè 
Villate  dans  tous  les  trajets  fistuleux  tous  lés  jours  pendant  huit  jovirs',  repos  pendant  huit 
jours  pour  recommencer  l’injection  pendant  huit  jours,  et  ainsi  de  suite  jusqu’à  parfaite  gué¬ 
rison.)  '  :  , 

Au  bout  de  trois  semaines,  la  main  est  guérie  ;  il  est  sorti  pendant  ce  laps  de.  temps  par 
les  plaies  trois  petits  fragments  osseux. 


où  les  conditions  climatépques  le  permirent.  Déjà  les  races  diffèrent  par  la  taille,  la  forme 
du  crâne,  mais  toutes  portent  plus  ou  moins  accusé  le  cachet  de  l’animalité.  L’homme 
alors  (est-ce  un  homme  ou  un  bimane  anthropomorphe?),  à  en  juger  par  son  prognathisme, 
doitayoir  des  cheveux  noirs  et  une  peau  plus  ou  moins  foncée.  Son  crâne,  dont  les  épaisses 
parois  peuvent  supporter  les  chocs  les  plus  durs,  est  petit  avec  un  front  bas^  étroit,  fuyant, 
un. occiput  fortement  développé.  Les  mâ.choires,proéminentes  sont  armées  de  fortes  dents 
blanches  et  obliques  dont  une  nourriture  grossière,  peu  ou  point  cuite,  use  de  bonne  heure 
la  couronne.  Le  nez  est  épaté,  les  narines  ouvertes,  les  lèvres  épaisses.  D’énormes  arcades 
sourcilières  indiquent  une  musculature  puissante  si  nécessaire  à  ce  pauvre  être  qui,  nu  et 
presque  sans  armes,  doit  lutter  contre  l’ours  énorme  des  cayernes,  le  rhinocéros  tichorrhi- 
11US,  etc.  ;  ■  '  y  '  , 

Ne  tremblons  pas  trop  pour  notre  pauvre  ancêtre.  Il  possède  une  arme  puissante  fai-, 
sant  défaut  aux  monstres  qui  le  menaçant,  c’est  ce  cerveau  si  humble,  mais  où  loge  déjà 
une  intelligence  perfectible,  c’est  grâce  à  elle  que,  commençant  déjà  à  modeler  la  nature,  à 
la  violenter  suivant  ses  besoins,  il  sauvegarde  son  espèce,  grandit  en  noqibre  et  refoule  de 
plus  en  plus  les  espèces  animales  les  plus  redoutables.  Quelles  étaient  ses  mœurs,  quel  était 
son  genre  de  vie  ?  Les  débris  qu’il  nous  a  laissés  et  la  comparaison  avec  les  races  humaines 
intérieures,  nos  contemporaines,  nous  permettent  de  les  reconstituer. 

(Ca  fin  a  un  prochain  numéro.)  D*  LetourneAÜ. 


L’UNION  MÉDICALE, 


106 


La  hanche  est  guérie  après  deux  mois  de  traitement,  et,  pendant  ce  temps,  il  sort  par  les 
plaies  neuf  fragments  osseux.  L’injection  était  très-douloureuse  pendant  ;  la  première  heure  ; 
la  douleur  persistait  ensuite  pendant  la  journée,  mais  elle  devenait  supportable. 

Le  10  décembre,  le  malade  vient  me  voir.  Il  est  guéri  depuis  un  mois.  Il  ne  ressent  aucune 
douleur  dans  la  hanche.  La  main  présente  une  cicatrice  solide,  déprimée.  Il  reste  de  la  tumé¬ 
faction  au  troisième  métacarpien.  Les  tendons  exténseurs  des  doigts  sont  bien  mobiles.  ; 

Le  10  janvier  1865,  il  vient  me  consulter.  Depuis  quelques  jours,  il  éprouve  de  la  douleur 
dans  la  hanche  et  dans  les  reins.  On  remarque  au  niveau  de  la  cicatrice  qui  existe  près  de  la 
symphyse  sacro-iliaque  une  tumeur  molle,  fluctuante.  Je  l’incisé  et  il  en  sort  du  pus.  Je  prescris 
une  injection  de  liqueur  de  Villate  tous  les  jours.  Pas  d’huile  de  foie  de  morue  à  l’intérieur. 

Dès  le  16  janvier,  il  n’y  a  plus  de  suppuration.  L’injection  ne  pénètre  pas  profondément. 
Néanmoins,  on  la  continue  pendant  cinq  semaines,  et  au  bout  de  ce  tenips  la  plaie  se  cicatrise 
complètement  pour  ne  plus  se  rouvrir.  J’ai  revu  ce  jeune  homme  depuis  à  plusieurs  reprises, 
et  il  n’y  a  pas  eu  de  récidive  ni  à  la  main,  ni  à  la  hanche.  .  .  , 

Il  semble  dans  cette  observation  que  la  liqueur  de  Villate,  tout  en  favorisant  le 
travail  de  cicatrisation,  ait  contribué  à  l’élimination  de  certaines  parties  osseuses  qui 
étaient  altérées.  En  effet,  sous  l’influence  des  injections,  trois  fragments  osseux 
sortent  par  les  plaies.de  la  main,  et  neuf  séquestres  sont  éliminés  par  les  plaies  de  la 
hanche.  La  cicatrisation  s’est  opérée  rapidement  au  bout  de  trois  semaines  pour  la 
main  et  dé  deux  mois  pour  la  hanche.  Je  sais  bien  que,  concurremment  avec  l’injec¬ 
tion,  j’ai  prescritàrintérieurl’huile  de  foiede  morue,  etqueronpeut,jus^u  àun  certain 
point,  revendiquer  en  faveur  de  ce  dernier  médicament  une  part  dans  la  guérison, 
quoique  l’huile,  de. foie  de  morue  ait  bien  plutôt  une  action  tonique  générale  qu’une 
action  spécifique  locale.  Cependant,  prévoyant  cette  objection,  lorsque  mon  malade, 
au  bout  d’un  mois,  a  eu  une  rechute,  non  pas  de  la  main  dont  la  guérison  ne  s’est 
pas  démentie,  mais  de  l’abcès  de  la  symphise  sacro-iliaque,  je  ne  lui  ai  prescrit  que 
la  liqueur  de  Villate,  sans  médicament  interne,  afin  de  pouvoir  bien  en  apprécier  les 
effets.  Or,  en  moins  de  six  semaines,  ta  guérison  était  complète,  et  depuis  elle  a  per¬ 
sisté. 

L’observation  suivante,  que  je  dois.à  l’obligeance  de  mon  excellent  confrère  etami 
le  docteur  Denis  Dumont,  professseur  à  l’École  de  médécine  de  Caen,  est  des  plus 
remarquables. 

Obs.  III.  —  Carie  du  maxillaire  inférieur  datant  de  vingt-six  mois.  —  Injection  de  la 
liqueur  de  Villate.  • —  Guérison  en  dix-sept  jours.  . 

M“*  X.,.,  fi5ans,  constitution  délicate,  bonne  santé  habituelle,  sans  antécédents  syphiliti¬ 
ques,  fut  atteinte  en  février  1861,  sans  cause  connue,  d’un  gonflement  œdémateux  siégeant 
à  la  partie  inférieure  de  la  joue  droite.  Au  bout  d’un  mois,  une  incision  pratiquée  sur  la  tumeur 
donna  issue  à  une  grande  quantité  de  pus,  et  devint^  le  point  de  départ  d’une  fistule  avec  sup¬ 
puration  séro-sanguinolente.  abondante.  Pendant  près  d’un  an,  le  traitement  consista  simple¬ 
ment  dans  fusage  de.  frictions  avec  la  pommade  indurée  et  d’injections  émollientes. 

Consulté  pour  la  première  fois  en  mars  1862,  treize  mois  environ  après  le  début  de  l’affec¬ 
tion,  je.  constate  l’état  suivant  :  épaississement,  du  bord  inférieur  de  la  mâchoire,'  au  niveau  des 
petites  molaires  droites,  occupant  la  moitié  de  la  hauteur  de  l’os.  Plaie  fistuleuse  siégeant  au 
pointle.plus  déclive,  admettant  à  peine  l’extrémité  d’une  sonde  cannelée.  Le  stylet  pénètre  à 
une  profondeur  d’un  centimètre  sur  une  surface  osseuse,  dénudée,  irrégulière,  anfractueuse. 
La  plaie  fournit  une  sérosité  sanieuse,  abondante.  Peau  rouge,  violacée  autour  de  l’orifice.  Le 
boM  alvéolaire  correspondant  n’est  le  siège  d’aucune  lésion  et  neporteplus  de  dents.  État  général 
satisfaisant.  Bien  qu’un  examen  attentif  ne  me  révèle  la  présence  d’aucun  séquestre  mobile, 
j’ouvre  largement  la  fistule.  Le  pus  s’écoule  facilement.  Des  injections  sont  faites  matin  et  soir 
avec  la  teinture  d’iode.  De  la,  charpie  imbibée  du  même  liquide  est  introduite  au  fond  de  la 
plaie.  — Vin  de  quinquina,  iodure  de  fer,  baius  sulfureux.  Au  bout  de  quinze  jours,  la  suppu¬ 
ration  a  diminué.  Le  gonflement  est  moindre  ;  la  guérison  paraît  prochaine  ;  mais  trois  mois 
après,  la  fistule  existe  encore.  Injections  variées  avec  vin  aromatique,  teinture  d’aloès,  solu¬ 
tions  de  sulfate  de  cuivre,  de  nitrate  d’argent. 

Dix  mois  s’écoulent  ainsi  sans  aucun  changement  notable,  lorsque  mon  confrère  et  ami,  le 


106 


L’UNION  MÉDICALE. 


docteur  trottas  auquel  j’ai  l’occasion  de  parler  de  tua  malade,  m’engage  à  essayer  la  liquè^Mie 

■Villate^'qui  lui  a  donné  dans  les ’cas  analogues  les  meilleurs  résultats.  '  . 

Inflammation  légère  après  l’usagé  de  cette  injection^  pendant  quatre  jours.i  Suspendue  pèn-’ 
dant  trois  jours,  puis  reprise  et  continuée  sans  interruption  pendant- sept  . jourSv  au  bout  des¬ 
quels  la  suppuration  a  complètement  disparu.  Trois  jours  après  la  plaie  éstfértriée'.  ■■  ■  -  :.vi-; 

Dix-huifmois  plus  tard ,  je  revois  la  malade  :  il  ne  reste  de  son  ancienne  aiTedtion  qiflun? 
gonflement  de  l’os. encore  assez,  considérable.  .  ■..! 

.  A  cette  observation  si  complète  je  n’ajouterai  qu’un  mot.  ■  •,  /.  . 

L’affection  de.  l’os  datait  de  vingt-six  mois,  et,  pendant  cette  longue  périodè  de 
temps,  malgré  le  traitement  le  plus  rationnel  et  le  plus  varié,  malgré  l’emploi  déHa 
teinture  d’iode,  appliquée  directement  sur  l’os,  l’habile  ichirurgien  dé  Caen 'n’avait 
rien  obtenu  ;  le  tissu  osseux  était  rugueux,  dèriüdé;  une  fistule  persistait.  Eh  bien, 
en  dix-sept  jours,  la  liqueur  de  Villate  amène  la  guériSoin,  eb dix-huit  tnoîs  aprèâ  ré 
docteur  Denis  constate  qu’il  n’y.  a  pas  de  récidive! 

Ois.  IV.  Tùmeür  btaiiché du' coude.  ^  Trajets  fistüleux'muttiptes  —'Carie clés  é'xt^éMtêê 
/  ■  :!  osseuseS.  —  GUêHsoh.  ‘  iD'Ur,!'. 

,, L’année  dernière,  M.  Nélatpn  ayait  à  rhôpital  de  la.pUpique,  une  nçtite  ans,! 

alteinle  dé  tumeur  blan.çhé  du' coude,;  qui  lui  paraissait  au-dessus  qes  res.SourçeVçle  l’ari,. 
coudé  'était  énorinémieiit  tuméfié  'et  déformé.  Lès  extrémités  ’osseus'es’  ëtajentirampilies  et  car  ié,és,! 
il  y  avait  u'né'idou’zaine  de  fistules,  et  éllès  étaiënt  lé  siégé'  d’üné  suppuration  abondame^^^^ 
M;  Nélatbn  jugeait 'l’amputUlion  nécéssâiire  ; 'cependant,  avant  dé  s’y  décider  ét'jEjouffeŸéh  ap'pi’‘y 
ciér  l’eflidacité  dé  la  liqueur  de  Villate, Tl  e'ù'  fit  faire  des  injections  dans'  les  itàjéts  fislüleüîifèt' 
ce  seul  moyen ,  aidé  de  .la  ôompression  par  la  méthode  de  Burgraeve  ,  a  guéri' 'Fénfànt  dknsi 
l’espace  d’une  année.  Aujourd’hui,  le  coude  est  anikylosé.  à'angle  droit,  et  l’enfent  sé  sert-biem 
de- sa.  main..,.  l.;,;;-  -;:;q 

Toutes. les  personnes  qui, suivaient  la  clinique  de  ,M.  Nélaton,pnt  vu  çette  petite  malade., j  :,{ 

,  f  La,  ^uite  d  an  pxoefium  numéro. Ji  il'i'k 

-  .i-ia 

'  ' .  ‘  '  LE  CHLORO-CABBOiVE;  — 'NOÜVÉL  ÀNESipHÉStèciE.';  ' 

Par  ses  incessantes  recherches,  ses  tentatives,  ses  expériences  sur  les  ane&lh'és’îqiië3,-  ril‘^ 
lustre  auteur  de  la  découverte  des  propriétés  anesthésiques  du  chloroforme,  M.  le  professeur 
Simpson  (d’ÉdimbourgL-a  trouvéy'.'pour,  àinài  'direv«»'Auccéd'ab'é-à'metvi'i-ci  dads--un  -profit# 
ayant  avec  lui  beaucoup  •d’analogiès  de  soomposilion  et  -d^’éffets  ï  CèésUle  bichlorure  de  car¬ 
bone  ou  cWoro-carèone  découvert,  en  1839,  par  M.  Régnault,  de.,l’Juslitut,  et  dont  l’histoim 
et  jd'Cômpbsition .'chimiques  sé'trouyent,  cOmmé'celles  de ''tduè  lé'^  cijinpôsés'CLlorés,  d'ans 
tous  les  o'Uvragés  çlàésiquéé,  -élémentaires  dépuis''Ce'ltfe’époqù'è.'Tt)ütilq  db'nc'.dç  les  fà'ppeipi*' 
ici,  noh  plus  que  iés  divèFs  nbms'èous  lesquels  ils *6ht  ‘è|ê'’d,ésî|bé^^^  ^’epuiè,  ■éri‘'t‘rîliice  ét  é 
l’étranger.  Ilné  s’agit  qüë'de  faire' cbhnaître  ici  .sës  propriéték*?itiésihésiqüéè''ët  les  VèsùJUls’ 
qu’en  a  Obtenus  M.' Simpson,  tels  qu’ils 'è'ontjébnsignés  in  déèéfeb'réi 

Ses  premiers  éfféts  sont  trèsianàlogues'à  ceux  du  èhloroformè,' mais  if  est  piirs'lOngteihps 
à  produire  lé  même  degré  d’aneéthéSlè,' et  cellémi  ausSi  plhs- lbïïgué'a''Se'dissîpeff  Expéri¬ 
menté  sur  des  lapins  ei  des  souris,  deux  dé  T.és  'àmniaux;  ' dans  dés 'conditions  Tdébtiqué'^',’ 
soumis  aux  mêmes  doses  do  chloroforme  él  de  chlbrO-carbohe,  ont  éprbüyé  ■ùhb'ihflüèiicë' 
dépressive  SUT  le  cœur  beaucoup  plus  grande  avec  celui-ci  qu’avec  celui-là.  L’émplbi  ërf'ést' 
donc  beaucoup  plus  dangereux.  Employé  chez  une  ferâmé  eU  couchèS  pendant  üh'é'  heurë;’ 
il  en  résulta  l’anesthésie  ordinaire,  mais  le  pouls  devint,  à  la  fin,  exlrêmem'eht  pelît  'el  falhlé.- 
Chez  une  autre  femme  soumise  plusieurs  fois  aü  chloroforme  auparavant,  aUctm  eiret'diffé- 
renl,  au  contraire,  ne  se  manifesta,  quoique  atleinle  d’une  affection  valvulalfè.  Dàhs  uiife 
opération  de  fistule  vésico-vaginale,  une  division  du  col  utérin, -la  dilatà’tion  d'u  vagîn'- 
et  l’application  de  la  potasse  caustique' sur  un  large  nœvus,  chez  un’jeunë,  enfant '  lé  chlorO-' 
carbone  agit  parfaitement  comme  anesthésique;  L’enfant  resta  eMoTmf' plus  d’bhe  bétfrfe' 
après  l’opération,  avec  le  pouls  rapide  et  faible  durant  tout  le'tertips  du  soto'méil'yëëtlié--’ 
sique..Une  des  souris  soumise  à  son  influence  respira  imparfaitement  pendàm  quëldbé'lempë 
sur  la  table,  puis  mourut.  .  '  '  ■'  l 'i  •  d  m|' iln.; n-"  ' 

iAppliqué  sur.la  peau,  Je  chloro-carbone  est  beaucoup  moins  sliœulànt  et  imlant'qué  le 


1^07 

chloroforme,  et  pourrait  avantageusement  le  remplacer  comme  anesthésique  local  dans  les 
liniments  sédatifs.  .  . -  s 

Injecté  eh  vapèui;  dans  deux  cas  d’hystéralgie  grave,  il'  calma  la  douleur  immédiatement, 
et  le  soûlagéraeht  fut  tel  chez  la  première  malade,  ,  qu’elle  put  goûter  le  sommeil  dont  elle 
était  privée  depuis  plusieurs  semaines.  Une  seringué  ordinaire,  dont  la  grossë  extléiiiité 
plonge  dans,  uné  fiole  ordiriàife  contenant  une  once  environ  de  chloro-carb6né,‘sért  è  cet 
effet.  Employé  de  même  par  la  voie  rectale,  il  s’est  également  montré  plus  sédatif  que  le 
chloroformé.  .  \  .  . 

Par  la  méthode  hypodermique,  à  la  dose  de  10  à  29  gouttes,  ce  fluide  a  également  calmé 
des  dohleurs  des  .parois  de  la  poitrine  e  t  del’abdpmen  sans  être  suivi  des  nausées  qui  résul¬ 
tent  si  fréquemment  des  préparations,  opiacées.  Il  lieut  donc  être  préférable  dans  sort  em¬ 
ploi  externe,  comme  anesthésique  et  sédatif,  à  plusieurs  autres  préparations  analogues^  Sous 
cérappjorf,  les  exp^rîencesdu  savant profeéseûr  écossaisméritént  d.’êtrè répétées,— P.  G. 


ACADÉMIES  ET  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 

,  ;  ,  ACADÉMIE  IMPÉRIALE  DE  MÉDECINE.  ^ 

'  Séance  du  16  Janvier  1866.  —  Présidence  de  M.  Boüghardat.  ■ 

A  l’occasion  du  procès-verbal,  M.  LEBnANC  tient  à  ajouter  quelques  mots  à  ce  qu’il  a  dit 
dans  la  dernière  séance.;  M.  Bouvier,  pensant  qu’il  existe  une  certaine  analogie  entre  la 
variole  et  le  typhus. contagieux  .des  bêles  à  çornes:,  propose  dê, pratiquer  rinoculation.comme 
moyen  préservatif.  Or,  une  expérience  a  été  faite  à  ce,;suj.et  qui.  .doit  être  consignée  dans,  ce 
débat.  MM.  Mathieuj ‘Vétérinaire,  et  Auzias-Ttirenne,  ont  été  autorisés,  il, y  a  dix-huit  mois 
environ,  à;  inoculer  les  animaux  du  Jardin  d’acclimatation.  Ils  se  servirent  de  horse-pox, 
fourni  par  M.  Dubois,  vétérinaire  à  Angers.  Ils, réussirent  sur  tous  les  ruminants,  moins  les 
moutons;  ils  échouèrent  aussi  sur  les  chiens  et  les  cochons.  A  l’époque  où  le  typhus  fit  son 
invasion  au  Jardin  d’acclimatation,  il  restait  encore  cinq  des  animaux  inoculés  avec  succès 
par  ces  messieurs.  Or,  de  ces  cinq  animaux,  trois  furent  alteintsde  typhus,  et  on. les  abattit. 
On  est  donc  en  droit  de  conclureque  l’inoculation  du  horse-pox  ne  préserve  pas  du  lyphus; 
et  que,  par  conséquent,  celte  dernière- maladie  n’est  pas  de  nature  verioleuse. 

CORRESPONDANCE  OFFICIELLE.  ’ 

M.  le  ministre  du,  commerce  transmet ‘5  i  , 

“■l*  Une  lettre  par  laquelle  il  invite  l’  Académie  k.lui  faire  connaître  le  montant  des  frais  de 
prémièC établissement,  et  de  la  dépense  annuelle  résultant  d’une  nouvelle  organisation  du 
service  dé  la  vacciné,  dans  le  cas  où  il  y  aurait  lieu  de  substituer  la  vaccination  animale  à 
la  vaccination  de  bras  à  bras. 

2“  Un  rappcirt  sur  une  épidémie  de  choléra  dans  la  commune  de  Mauguio  (Vaucluse),  par 
M.  le  docleüf  NoüRRiGÀf.  fcom.  des  épidémies.) 

â°  Un  rapport  sur  le  service  raédiéai  des  eaux  minéràtes  de  Bourbon-Lancy  (Saône-et-Iioire); 
pendant  l’année  186Ù,  par  M.  le  docteur  Tellier. 

La  correspondance  non  ôffiCiëné  cqriipreUd  U  '  . 

1°  Des  iettrés  dé  Mivli'fe.  Bàùthéz,  ËO^doN  ètBiiiks,  qu^  sé  présentent''comme  candidats 
pour  la  place  vacante  dans  la  sectibta  d’anatomie  pathologique.  ' 

2“  Le  tableau  du  mouvement  de  l’épidémie  cholérique  dans  Paris,  depuîs  son  invasion 
jusqu’au  iq  janvier  1866,  adressé  par  la  préfecture  de  police. 

3"  Une  lettre  do  M.  Ralü,  sur  le  traitement  de  la  gravelle  par  le  miel. 

4“  Un  travail  dé  M’”*  la  comtèssé  de  CastelNaü,  qui  attribue  le  choléra  à  l’invasion  «  de 
sangsues  kilées  venant  dés  Indes,  où  éltès  pullulent  au  milieu' des  bourbiers  fangeux  des 
fleuves  de  ces  contrées.  »  (Com.  du  choléra.) 

5®  Un  mémoire  de  M.  le  docteur  Cramoisy,  sur  le  choléra  épidémique  et  son  traitement 
par  l’alcoolature  d’aconit.  (Com.  du  choléra.) 

M.  Adet  de  Roseville  demande  j, 'ouverture  d’un  pli  cacheté,  qu’il  a  d.éposè  le,26  avril 
1864.  La  note  qu’il  renferme  est  relative  à  l’alcoolalnre  d’aconit  considérée  comme  remède 
spécifique  du  choléra.  -  ■  . 


L’UNlOf^  MÉDICALE. 


108 


L’UNION  MÉmOÀLfe. 


M.  Bergeron  :  J’ai  l’honneur  d’offrir  à  l’Académie,  de  la  part  de  M.  le  docteur  Paulia 
Roussel,  membre  du  Conseil  général  de  la  Lozère^  une  brochure  sur  les  eaux  lhermales  de 
la  Clialdette,  dont  il  a  été  médecin  inspecteur  pendant  vingt-cinq  ans.  Il  y  a  quarante  ans 
environ  que  notre  honorable  collègue  M.  Chevalier  a,  le  premier,  analysé  ces  eaux,  et  il  a 
publié  cette  analyse  quelques  années  plus  tard;  mais  la  brochure  de  M.  Roussel  n’en  est 
pas  moins  la  première  étude  médicale  publiée  sur  les  eaux  de  la.  Clialdette.  Au  commeii.: 
cernent  de  ce  siècle,  ces  eaux  étaient  à  peine  connues  des  ha:bitants  de  l’arrondissernept' 
auquel  elles  appartiennent,  mais  depuis,  sans  réclame,  sans  publicité,  par.  la  , seule  propà-' 
gande  des  malades  qui  s’étaient  bien  trouvés  de  leur  eiiiploi,  elles  ont  vu  leur  réputation 
grandir,  ont  acquis  aujourd’hui  une  grande  notoriété  dans  le  midi  de  la  France,  el  atteliiï 
un  haut  degré  de  prospérité.  .  /  '  .  ’ 

Ces  eaux  sont  chaudes,  d’une  minéralisation  très-faible  qui  permet  cependant  de  lés 
classer  parmi  les  eaux  carbonatées  sodiques;  elles  paraissent  être  très-efficaces  contre  ces 
troubles  si  divers  et  si  multiples  des  fonctions  digestives  que  l’on  a  groupés  soirs  le  nom  de 
dyspepsies;  leur  efficacité  ne  serait  pas  moins  grande,  paraît-il,  dans  les  catarrhes,  et  parti¬ 
culièrement  dans  les  maladies  catarrhales  des  voies  respiratoires.  Ont-elles,  en  outre,  ainsi 
qu’incline  à  le  penser  l’auteur,  ont-el[es  la  propriété  d’enrayer,  non  pas  l’évolution  du 
tubercule,  mais  l’explosion^  si  je  puisVinSf  dire,  de  la  diathèse  tuberculeuse?  C’est  une 
question  sur  laquelle  je  ne  voudrais  pas  me  prononcer.  MaiSi!  enfin,  il  ressort  nettement 
des  observations  publiées  par  M.  Roussel,  que  des  laryngites,  des  bronchites  chroniques, 
dans  lesquelles  la  percussion  et  l’auscultation  avaient  fait  reconnaître  des  signes  suspects, 
ont  été  complètement  guéries  par  l’emploi  des  eaux  de  la  Chaldette.  •  .  i 

■  En  résumé,  ces  eaux  lhermales  ne  constituent  pas  un  agent  thérapeutique  nouveau,  mais 
un  agent  thérapeutique  de  plus,  ce  qui  n’est  jamais  à  dédaigner.  Mais,  en  dehors  de  l’intérêt 
pratique  qui  s’attache  à  la  brochure  de  M.  Roussel,  il  en  est  un  d’un  tout  autre  ordre, 
auquel  j’ai  pensé  que  l’Académie  ne  serait  pas  indifférente;  l’auteur,  én  effet,  est  un  octor 
génaire  ;  et  n’est-ce  pas  un  spectacle  bien  digne  d’intérêt  que  celui  de  ce  docteur  de  1809 
ou  1810,  qui,  depuis  près  dé  soixante  ans,  pratique  la  médecine  avec  une  activité  sur 
laquelle  les  années  n’ont  pas  de  prise,  et  un  désihtéressemerit  égal  è  celle  dctivité,  et  qui, 
aujourd’hui,  à  un  âge  où  il  aurait  tant  de  droits  a:u  repos,  après  avoir  chevauché  tout 
le  jour,  par  monts  et  par  vaux  ^  il  s’agit  de  la  Lozère  ^  pour  porter  les  secours  de  son  art 
à  tous  ceux  qui  les  réclament,  trouVe  encore  des  forcés  ét  du  temps,  non-seulement  pour 
s’occuper  des  intérêts  généraux  de  ses  concitoyens,  mais  encore  pour  recueillir  ses  souve¬ 
nirs,  revoir  ses  notes,  rédiger  des  observations,  et  publier,  en  définitive,  une  brochure  d’un 
intérêt  pratique  incontestable?  Une  pareille  ardeur  témoigne  évidemment  d’un  vif  amour 
de  la  science  et  de  l’humanité,  auquel  il  m’a  semblé  que  c’était  justice  de  rendre  un  pu^ic 
hommage.  J’ajoute,  cependant,  que  notre  respectable  confrère  a  déjà  trouvé  la  récompense 
d’une  vie  si  noblement  remplie,  dans  la  vénération  dont  l’entoure  tout  un  département,  et 
dans  la  certitude  depuis  longtemps  acquise  que  cette  passion  pour,  la  science  et  pour  le  bien 
qui  fait  l’honneur  de  sa  vie,  il  l’a  transmise  dans  toute  son  énergie  .à  son  fils,. M.  Je  doc¬ 
teur  Théophile  Roussel,  dont,  à  la  dernière  séance,  notre  honorable  Vice-Président  vous 
présentait,  dans  des  termes  auxquels  je  ne  saurais  rien  ajouter,  le  remarquable  ouvrage  sur 
la  pellagre  et  les  pseudo-pellagres.  ,  , 

M.  Gubler,  au  nom  de  M.  le  docteur  Barthelemy-Benoit  ,  chirurgien  de  1'®  classe  de  la 
marine,  un  ouyrage  ayant  pour  litre  :J)e  la  fi'evr^^ .  bilieuse  héni,aturique  observée  au  SénégaL 

M.  Depaül  présente  deux  ouvrages  de  M.  le  docteur  William  Hammonp,  de  Philadelphie, 
l’un  sur  Vinsomnie,  et  l’autre  sur  les  maladies  vénériennes.  . 

M.  Larrey  présente  :  1“  au  nom  de  M.  le  docteur  Legouest,  une  brochure  sur  \e,^Am'pU“ 
talions  en  général  (extrait  du  Dictionnaire  encyclop.  des  sc.  méd.)  ;  —  2“  au  nom  de  M.  le 
docteur  Lespiau,  médecin-major  de  1'®  classe  au  Gros-Caillou ,  une  brochure  intitulée: 
Exposé  clinique  des  blessures  de  guerre  soignées  dans  les  hôpitaux  militaires  français.^ 
Puebla  et  de  Cholula.  J 

M.  J.  Guérin  :  La  correspondance  comprend  une  lettre  de  M.  le  ministre,  qui  demande 
à  l’Académie  quels  frais  entraînerait  l’établissement  d’un  service  d’inoculation  au  moyen  du 
covv-pox  directement  pris  sur  les  animaux.  A  l’époque  de  la  discussion  sur  la  vaccine,  j’ai 
demandé  moi-même,  dit  M.  Guérin,  si  un  tel  changement  dans  les  habitudes  de  la  vacci¬ 
nation  était  opportun.  Il  y  a  maintenant  une  foule  de  faits  dont  on  parle  dans  le  monde  mé¬ 
dical,  et  qui  justifieraient  les  réserves  que  j’ai  faites  à  ce  sujet.  Je  pense  que  M.  le  Direo- 


L’UNIOIN  MÉDICALE. 


109 


leur  de  la  vaccine  rendrait  service  à  l’humanité,  en  même  temps  qu’à  la  science,  en  disant 

ici  ç.e  qu’il  sait  relativement  à  l’inoculation  directe  du  cow-pox.  ; 

M.  Bodillaüd  maintient  les  réserves  qu’il  a  présentées  à  l’Académie  à  propos  des  com¬ 
munications  de  MM.  Bouley  et  Leblanc.  Les  expériences  sur  lesquelles  s’appuie  ce  dernier 
ne  sont  pas  démonstratives,  n’étant  pas  assez  nombreuses.  Qu’il  soit  doue  bien  entendu  que 
l’Académie,  jusqu’à  la  discussion  qui  s’établira  sur  ces  faits,  demeure  absolument,  libre 
vis-à-vis  des  opinions  de  MM.  les  vétérinaires. 

M.  Depaul,  répondant  à  M.  Guérin,  dit  qu’il  ri’a  aucun  fait  et  qu’il  ne  sait  pas  à  quoi  fait 
allusion  M.  Guérin.  Si  son  collègue  possède  des  observations  à  cé  sujet,  qu’il  les  publie  ou 
les  produise  ici,  et  on  les  discutera.  Tous  les  faits  qu’a  vus  M.  Depaul,  grâce  à  l’obligeance 
de  M.  Lanoix,  faits  qui  l’ont  converti,  ont  été  consignés  dans  son  rapport.  Mais  les  animaux 
coûtent  cher,  et,  à  moins  que  M.  Guérin  ne  consente  à  les  lui  fournir,  il  n’est  pas  tenté  de 
recommencer  à  ses  frais  des  expériences  qu’il  tient,  jusqu’à  preuve  du  contraire,  pour  con¬ 
cluantes. 

M.  Boüilladd  appelle  d’autant  plus  vivement  la  discussion  sur  ces  faits  de  vaccination 
animale,  que,  depuis  huit  jours,  il  a  été  témoin  de  deux  cas  de  mort  par  là  variole  chez  des 
individus  qui  avaient  été  vaccinés. 

M.  Boüley  :  Il  y  a  dans  cette  question  du  typhus,  rappelée  tout  à  l’heure  par  M.  Bouil- 
laud,  deux  faces  bien  distinctes  :  l’une  est  pratique  ;  celle-ci  est  résolue.  Il  s’agissait  d’arrê¬ 
ter  la  maladie,  au  risque  d’empêcher  M.  Bouillaud  de  l’étudier,  et  de  sauver  peut-être  100  ou 
150  millions  sur  la  fortune  de  la  France.  —  L’autre  est  doctrinale,  on  peut  en  ajourner  la 
solution.  Le  dernier  numéro  du  journal  anglais  The  Lancet  contient  des  réflexions  de  M.  Mac- 
pherson,  relatives  à  dix  vaches  qui,  ayant  eu  bien  authentiquement  le  cow-pox,  furent  pré¬ 
servées  du  typhus.  Le  troupeau  se  composait  de  seize  animaux.  Les  six  autres  sont  morts 
de  l’épidémie.  D’un  autre  côté,  les  expériences  de  M.  Leblanc  paraissent  opposées  à  cette 
manière  de  voir.  C’est  une  question  ajournée.  Mais  il  n’est  pas  permis  d’ajourner  quand  il 
s’agit  de  préserver;, le  pays  d’une  invasion,  et  c’est  ce  que  nous  avons  fait. 

M.  Bouillaud  :  J’admire  précisément  qu’en  l’absence  de  toute  conviction  doctrinale,  on 
soit  assez  hardi  pour  recourir  au  procédé  sommaire  de  l’assommement. 

M.  Boüley  :  Pas  sur  vos  malades,  monsieur  Bouillaud.  Il  n’est  question  que  de  nos  bœufs. 
M.  Reynal  fait  remarquer  que  dans  la  Russie  méridionale,  on  a  fait  beaucoup  d’essais  pour 
préserver  les  troupeaux  :  les  vaccinations  ont  paru  infructueuses,  On  inocule  maintenant  le 
typhus  lui-même,  et  l’on  observe  qu’il  revêt  un  caractère  de  bénignité  après  quelques  trans¬ 
missions  successives. 

M.  Magne  regrette- qu’on  se  serve  du  mot  typhus,  qui  n’est  propre  qu’à  faire  naître  la  con¬ 
fusion  dans  les  esprits.  Il  préférerait  lé  mot  peste  bovine,  qui  ne  préjuge  rien.  Quant  à  l’aba¬ 
tage  général,  qui  effraye  M.  Bouillaud,  c’est  une  bonne  mesure,  approuvée  et  conseillée  par 
Vicq-d’Azyr,  Haller,  etc.  Il  est  plus  efficace  que  l’interdiction,  qu’on  parvient  presque  tou¬ 
jours  à  éluder. 

M.  Boüley.:  J’ai  une  telle  confiance  dans  l’efficacité  des  mesures  prises,  c’est-à-dire  dans 
l’abatage  des  animaux,  que  si  M.  Bouillaud  faisait  partie  d’un  comité  vétérinaire,  je  deman¬ 
derais  à  M.  le  ministre  sa  destitution. 

M.  Bodillaüd  :  Mais,  encore  une  fois,  je  ne  blâme  rien.  Je  dis  seulement  que  mes  convic¬ 
tions  ne  m’eussent  pas  permis  d’agir  avec  cette  énergie. 

M.  Reynal  :  Mais  il  y  a  une  pratique  de  cinquante  années  derrière  .nous.  En  Russie,  dans 
toute  l’Autriche,  on  abat  immédiatement  les  animaux  malades.  Quant  àTassommement  géné¬ 
ral,  il  est  inutile,  tout  au  moins.  Il  avait  été  conseillé  en  1814,  èn  France,  et  bien  qu’il  n’ait 
pas  été  suivi,  l’épidémie  n’en  a  pas  moins  pris  fin.  Il  ne  faut  jamais  avoir  recours  qu’à  l’aba¬ 
tage  partiel. 

M.  Magne  :  C’est  ainsi  que  je  l’entends. 

M.  Maisonneuve  lit  un  mémoire  sur  l’application  des  injections  coagulantes  à  la  cure  du 
varicocèle.  (Nous  publierons  ce  mémoire  in  extenso  dans  un  prochain  numéro.) 

M.  Robinet  a  fait,  il  y  a  quelque  temps,  à  l’Académie,  une  communication  sur  le  phéno- 


lio 


L’UNION  MÉDICALE. 


mène  singulier  de  la  pèrsîsfance  de  Ik  séparation  etltre  l’eau  de  la  Seine  et  reau  de  la  Marne 
dans  l’intérieur  de  Paris.  Il  a  été  à  même  de  recommender  une  épreuve  semblable  chez 
M.  Thoyot,  ingénieur  du  chemin  de  l’Ouestj  qui  habile  Carrières,  sous  Poissy»  à  .cinq  kilo¬ 
mètres  au-dessous  du  confluent  de  l’Oise.  A  celte  distance,  les  eauxtde  l’Oise  et  de  la  Seine 
ne  sont  pas  le  moins  du  monde  mélangées.  Devant  l’habitation  de  M.  Thoyotj  On  puise,  dans 
la  Seine,  de  l’eau  de  l’Oise  pure.  - 

M.  le  docteur  Adzias-Türennb  lit  un  travail  intitulé  :  Un  mat  sur  l’inoculation  de  Cépi- 
zootie  régnant  en  Angleterre,  •  i 

L’extension  de  la  maladie  h  d’autres  animaux  que  les  grands  ruminants  est  loin  de  con« 
stiluer  un  événement  aussi  exceptionnel  et  surtout  aussi  récenlqu’on  le  présume.  Sans  parler 
de  faits  plus  anciens  rassemblés  par  Paulet,  Vicq-d’Azyr  rapporte  que  l’épizootie  de  1776  em¬ 
porta  150  chiens  dans  les  étables  infectées,  et  qu’elle  atteignit  des  chats,  des  cochons  et  des 
poules.  En  outre,  pendant  l’épizootie  de  ISlZi,  ou  a  traité  3  chèvres  atteintes  de  la  maladie, 
2  à  Lyon  et  une  à  Alfort. 

L’hbmine  lui-même  n’a  point  toujours  été  considéré  comme  sq  trouvant  absolument, à 
l’abri  de  la  contagion  dans  certaines  circonstances.  (Mercurialis,  Cogrossi,  Valisnieri,  etc.) 
M.  Bouley  a  soupçonné  un  moment  que  Renault,  de  très-regrettable  mémoire,  pouvait  en 
avoir  été  atteint  et  en  être  morf!  -  .  •  ’ 

Quant  au  procédé  expéditif  de  l’extermination  en  masses  conseillé  d’abord  par  Lancisi,  il 
est  bien  plus  anglais  au  moins  d’adoption  que  ne  semble  le  penser  M.  Bouley.  Ce  sont,  en 
effet,  nos  voisins  d’outre-Manche  qui,  les  premiers,  l’ont  mis  en  pratique  il  y  a  plus  d’on 
siècle  et  demi.  Six  mille  bêtes  malades  furent  assommées  en  1713,  dans  les  seules  provinces 
de  Midlesex,  d’Essex  et  de  Sury. 

Deux  faits  connexes  sont  certains  ;  ' 

1“  Il  est  très-exceptionnel  qu’un  animal  présente  deux  fois  le  développement  complet  de 
la  maladie. 

2“  L’épizootie  s’arrête  d’elle-même,  —  à  l’instar  des  épidémies  qui  ont  épuisé  les  maté¬ 
riaux  dont  elles  s’alimentent^  «—  à  moins  que  d’être  entretenue  par  l’introduction  d’un  bétail 
étranger  ;  à  tel  point  que,  si  tous  les  Anglais  s’imposaient  un  rigoureux  carême,.à  Pâques  il 
n’y  aurait  plus  chez  eux  de  typhus.  -  , 

Ces  deux  vérités,  qüi  sé  tiennent  étroitement,  mettent  la  pensée  sur  la  voie  d’une  prophy¬ 
laxie  souveraine,  en  dirigeant  l’esprit  de  recherche  vers  la  pratique  de  l’inoculation. 

J’ai  trouvé,  dans  un  ouvrage  presque  inconnu,  une  moitié  de  la  solution  de  cette  question. 
L’autre  moitié  se  trouve  dans  cette  remarque  :  qué  si  l’on  a,  à  l’envi,  exterminé  en  masse, 
on  n’a  presque  nulle  part  inoculé  de  même.  ' 

L’ouvrage  dont  je  parle  a, été  publié,, sans  date,. à  Vesoul,  sous  le  titre  suivant  : 

Dissertations  françaises  et  latines  sur  tes  points  les  plus  inrportants  de  l’art  4c  guérir^ 
divisées  en  deux  livres,  ouvrage  tr'es-utile  aux  jeunes  médecinS:  et  chirurgiens,  par  M.  BIL¬ 
LARD,  docteur  en  médecine  d  Vesoul,  chef-lieu  du  département  de.  la  Haute-Saône,  lü  3°. 

L’érudit  bibliothécaire  dé  Besançon,  ’ÇVeiss,  fait  remonter  vers  1820  l’époque  de  sa  publia 
cation. 

Une  dissertation  du  premier  livre  porte  éé'tit'ré  :  Méf/îode  des  épizoôiies,  suivie 

d'Un  essUi  sur  la  fièvre  charbonneuse  des  porcs. 

On  lit  dans  celte  dissertation,  qui  a  trait  évidemment  à  l’épizootie  actuelle,  désignée  par 
les  mots  de  fièvre  putride  maligne  contagieuse ,  l’inoculation  préventive  de  ce  typhus  a 
été  pratiquée,  «  avec  le  plus  grand  succès,  par  M.  Salehow,  docteur  en  médecine,  professeur 
«  et  physicien  à  Maldorf,  dans  la  Dithmarpie  méridionale^  »  ;■ 

Suivent' des  détails 'touchant  rapplicalion  et  les  résultats  de  la  méthode.  ■ 

Je  me  bornerai  à  donner  les  renseignements  qui  suivent  :  : 

En  général,  le  succès  est  d’autant  mieux  garanti  que  le  sujet  de  l’inoculation  est  plus  jeune. 

La  matière  à  inoculer  doit  être  tirée  des  yeux  et  des  narines,  plutôt  que  de  la  bouche 
d’une  bête  malade,  à  l’aide  d’une  grosse  et  longue  mèche  de  coton  qu’on  en  impreigne.  Cette 
mèche  est  destinée  à  faire  un  séton.  On  place  celui-ci,  au  moyen  d’une  aiguille  d’emballage, 
à  un  endroit  dépilé  de  la  région  de  l’omoplate,  étendu  en  tous  sens  «  d’un  demi-empan,  » 
c’est-à-dire  d’environ  10  centimètres. 

«  Depuis  le  second  jour  jusqu’au  septième,  tout  le  truitement  consiste  (à  part  ce  qui  con- 
((  cerne  l’observation  des  prescriptions  diététiques,  dont  l’importance  ne  peut  être  que  secon- 
«  d  aire)  à  élever,  le  ma|jn,  en  haut  de  deux  pouces,  le  fil  de  l’inoculation,  et  à  le  baisser 
(t  d’autant  à  midi  et. le  soir.  Le  septième  jour,  on  ôte  entièrement  ce  fil . » 


l‘ünion  médicale. 


111 


Afin  ane  l’ànimaî  tte  lèche  poitit  sa  blessure,  on  le  tient  lié  fort  court.  ,  ^ 

«  Depuis  le  septième  jour  jusqu’au  quinzième,  chaque  fois  (J'U’on  donne  à  l’animal  sa 
«  nouriiture,  on  presse  la  plaie  de  haut  en  bas  pour  en  faire  sortir  le  pus,  qu’on  essuie 
«  avec  un  morceau  d’étoffe  de  laine  où  une  feuille  de  chou.  On  essuie  aussi  la  matière  qui 
«  pourrait  s’être  arrêtée  à  l’ouverture  d’en  haut;  quand,  au  quinzième  jour,  il  né  sort  plus 
«  de  pus  de  la  plaie,  mais  seulemént  Un  peu  de  sang  si'  l’on  exprime'  fort,  on  cesse  désor- 
«  niais  d’eitp'riniér  et  on  laisse  la;  plaie  se  cicatriser  d’ellé  tnêmé.  »  ; 

L’animal  est 'dès  lors  tout  à  la  fois  guéri  et  préservé.  . 

A  ljuélqne  épreuve  que  l’on  ait  soumis  les  bêtes  ainsi  traitées,  elles  n’ont  pu  contracter 
dé  nouvelle  infection  .  ,  ; 

AI.  PÉAN.  présente  ieuximalades  :  jÇbez  l’une  il  a  pratiqué  Toyarkdomie  pour  extraire  un 
kyste  pesant  20  kilos  ;  —  chez  l’autre,  il  a  enjevé  une  tumeur  fibreuse  utérine  par  le,  vagin, 
au  moyen  de  la  ligature.  Ces  deux  malades  sont  parfaitement  guéries  depuis  plusieurs  mois. 

—  La  séance  est  levée  à  quatre  heures  et  demie.  ■  '  .  :  ■ 


,  Addition  à  la  séance  du  9- Janvier  1866. ,  •  ,  :  i  ■  . 

Al.  Raciborski  donne  lecture  d’une  note  sur  U  traitement  des  affections  de  la  matrice.par 
les  pan, serments  quotidiens  i  il  l’^id^^  df  nouveaux  pessqir es  médicamenteux  préparés  avec  le 
typhas.  '  • 

Après  quelques  considérations;  sur  je  traitement  topique  des  affections-  utérines  dans  les 
temps  tes  plus  reculés  de  la  médecine  grecque,  l’auteur  raconte  comment  il  a  été  conduit  à 
employer  des  pessaires  construits,  avec  le  duvet  fin  du  typhas.  Il  s’est  arrêté  A  la  modification 
suivante  :  des  châtons  de  typhas  sont  empilés  dans  des  tubes  en  étoffe  claire  qu’il  est. facile 
de  diviser  ensuite  eh  autant  de  segments  qu’on  veut  avoir  de  pessaires.  Chaque  pessaire 
représente  ainsi 'un  petit  cylindre  ayant  de  7  à  8  centimètres  de  longueur  et  autànt  de  circon¬ 
férence.  La  partie  supérieure  ou  celle  qui  touche  au  col  de  la  matrice  s  est  plane  ou  légère¬ 
ment  concave  ;  l’éxtrémité  inférieure  se  termine  par  une  petite  tige  en  gutta-percha  dépas¬ 
sant  la  longueur  du  pessaire,  en  avant  -de  1  centimètre  et  demi.  C’est  par  cette  saillie  que 
les'malades  saisissent  le  pessaire  quand  il  faut  le  retirer.  Ces  pessaires  étant  préparés  conve¬ 
nablement;:  se  laissent  facilement  imbiber  par  les  différents  liquides  que  l’on  juge  à  propos 
d’employer. 

M.'  Ra'èiborski,  pour  l’application  de  ces  pèssüires,  a  imaginé  un  spéculum  en  gutta-percha, 
courbe  et  dont  la  concavité  regarde  en  avant.  A  la  rigueur,  les  malades  peuvent  introduire 
elles-mêmes  cet  intrument.  (Comm.,  iVlM.  Hervez  de  Chégoin  et  Huguier.) 

M.  Gibert,  tient  à  faire  une  simple  remarqué,  c’est  que  l’application  des  pessaires  médi¬ 
camenteux  est,  d’usage  journalier,,  et  que  tous  les,  praticiens  les  emploient. 


COURRIER. 


Lundi  dernier,  à  l’Académie  des  sciences,  M.  le  docteur  Charles  Robin  a  été  élu  par  Ztx 
suffrages.  M.  Lacaze  Duthiers,  son  compétiteur,  n’en  a  obtenu  qné  21.  '  ■ 

—  Par  décret  en  date  du  13  janvier  1866,  rendu  sur  la  proposition  du  ministre  de  la 
Maison  dé  rEmpereur  et  des  Bèduk-Arts,  ont  été  ptémus  àu  gradé  d'offlcifef  dtthà,. l’ordre 
impérial  dé  la  Lésion ‘d’hbnnèur  : 

M.  Alfred  Maury,  membre  de  l’Institut,  bibliothécaire  du  palais  des  Tuileries,  chevalier 
depuis  1865.;  ,  ,  ;  i't  :  .  .  ^  ■  <  , 

M.  le  docteur  Evans,  chirurgien  dentiste  de  la  Maison  Impériale,  chevalier  depuis  1853. 

—  Par  un  arrêté,  en  d^ite  du  9  janvier,  du  ministre  de  l’instruction  publique,  M.  Beige- 
ron  (Georges),  étudiant  en. médecine  de  la  Faculté  de  Paris,  lauréat  de  ladite  Faculté,  a  été 
nommé  officier  d’ Académie;  en  récompense  de  son  courage  et  de  son  dévouement  pendant 
la  dernière  épidémie  cholérique. 

le  PRIX  RIBERl. Dans  sa  séance  du  2A  novembre,  l’Académie  royale  de  Turin,  après 
une  discussion  orageuse,  a  adopté  les  conclusions  du  rapport  de  la  commission  qu’elle  avait 
précédemment  nommée  pour  la  distribution  du  prix  Riberi. 

Les  conclusions  sont  ainsi  formulées  : 


112 


L'UNION  MÉDICALE. 


«  Anciin  des  candidats  n’a  droit  an  prix;  toutefois,  parmi  ces  derniers,  ceux  qui  se  rap¬ 
prochent  le  plus  du  but  sont,  par  ordre  de  science  : 

«  1“  Le  docteur  Polli; 

«2°LesdocteursDésormeauxetSperino,ea?æ^rMo; 

«  3“  Le  docteur  Simpson  ; 

«  !x°  Les  docteurs  Boralli,  Cortèse  et  Marey,  ex  æquo.  » 

Le  jugement  de  l’Académie  a  été  attaqué  avec  d’autant  plus  de  véhémence,  que  des  inter^ 
prétations  contradictoires  avaient  été  déjà  données  au  testament  de  l’illustre  donateur. 

En  raison  de  l’intérêt  international  qui  se  rattache  à  la  question,  et  pour  répondre  aux 
désirs  de  nos  amis  d’Italie,  nous  allons  lui  consacrer  quelques  lignes  dans  I’Union Médicale. 

Voici  d’abord  les  termes  précis  du  testament  : 

«  Je  lègue  la  somme  nécessaire  (en  rentes  1849),  pour  que  chaque  trois  ans  il  puisse  être 
«  donné  un  prix  de  20,000  livres  par  l’Académie  royale  de  médecine,  que  j’ai  contribué  à 
«  former.  Les  prix  seront  au  nombre  de  sept,  et  comprendront  une  période  de  vingt  et  une 
«  années.  »  ■ 

Il  ressort  évidemment  de  ces  paroles  deux  faits  incontestables  : 

1°  Riberi  se  proposait  de  favoriser  les  progrès  des  sciences  médicales  par  le  double  attrait 
de  la  gloire  et  d’une  rémunération  importante. 

2°  Riberi  déléguait  formellement  à  l’Académie  royale  de  Turin,  son  enfant  de  prédilec¬ 
tion,  les  pouvoirs  pour  être  juge  souverain  du  camp. 

Mais  aux  premiers  jours,  des  difScultés  se  sont  élevées.  ... 

Le  prix  devra-t-il  être  donné  à  un  seul  travail,  ou  pourra-t-il  être  divisé  en  plusieurs  par¬ 
ties  au  bénéfice  de  ceux  qui  auraient  fait  avancer  la  science?  ’ 

La  pensée  est  des  plus  simples  :  il  institue  sept  prix  de  20,000  fr.  pour  favoriser  l’avance¬ 
ment  des  sciences. 

Le  seul  juge  compétent,  c’est  l’Académie  de  médecine.  Son  appel  est  souverain,  mais  à  la 
condition  toutefois  qu’èlle  distribuera  le  prix  à  une  ou  plusieurs  personnes. 

Le  jugement  actuel  engendre  procès  sur  procès,  difficultés  sur  difficultés. 

D’après  cela,  il  n’y  a  pas  pour  celle  première  période  de  prix  distribué  (1). 

Or,  ces  20,000  fr.  feront-ils  retour  au  légataire  universel? 

La  période  de  vingt  et  un  ans  sera-t-elle  prorogée  de  manière  à  ne  la  faire  commencer  que 
du  jour  où  le  prix  sera  pour  la  première  fois  distribué? 

Nous  laissons  de  côté,  bien  entendu,  l’appréciation  sur  la  valeur  des  travaux  modernes. 

L’Académie  avait  le  droit  de  déclarer  qu’il  ne  s’était  rien  produit  de  marquant  pendant  ces 
trois  années  dans  ce  monde  médical. 

Mais  elle  pouvait  aussi,  à  titre  de  mention  honorable  ou  d’accessit,  partager  les  20,000  fr. 
au  prorata  de  leur  mérite,  entre  les  sept  personnes  désignées  plus  haut. 

Jurisprudence  fraçaise  rappelée  par  M.  Dubois  (d'Amiens).  —  En  donnant  à  une  Société 
savante  la  mission  de  distribuer  des  encouragements  et  des  récompenses,  un  testateur  lui 
accorde  une  confiance  dont  la  pensée  doit  dominer  l’exécution  de  l’acte  testamentaire. 

C’est  l’esprit  et  non  la  lettre  qui  doit  dominer  dans  l’exécution  des  clauses  testamentaires, 
pour  les  conditions  à  remplir,  les  règles  à  observer. 

Les  conditions  d’admission  des  prétendants  à  l’examen,  comme  l’examen  lui-même,  appar¬ 
tiennent  sans  contrôle  au  corps  savant  institué  à  cet  égard  juge  souverain. 

Les  prétendants  n’ont  jamais  le  droit  d’en  appeler  de  ces  décisions  devant  la  justice 
ordinaire. 

Les  héritiers  de  l’auteur  de  la  libéralité  peuvent,  comme  ses  représentants,  surveiller 
l’exécution  du  testament. 

(1)  Comme  il  n’est  pas  facile  d’avoir  à  constater  dans  une  période  de  trois  ans  une  grande  décou¬ 
verte,  un  fait  scientifique  incontestable,  il  en  résulte  qu’il  était  plus  logique  de  partager  le  prix. 


OFFRANDES  REÇUES  AUX  BUREAUX  DE  L’UNION  MÉDICALE  POUR  LA  VEUVE  D’UN  CONFRÈRE. 

(deuxième  liste.) 

Un  anonyme  (de  Mulhouse) ,  3  fr.;  —  MM.  Trêves,  5  fr.;  —  Willemin,  de  Strasbourg, 
20  fr.;  —  Louis,  10  fr.;  —  Mialhe,  20  fr.  —  Total.  .  .  .  • .  68  fr. 


Première  liste . .  .  160  fr. 


Tutal. 


208  fr. 


Le  Gérant,  G.  RichelOT. 


-1 


Paris.  —  Typographie  FÉux  Maitestb  et  C®,  rue  des  Peux-Portes-Saint-Sauveur,  22. 


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Depuis  vingt  ans,  le  Ctollodion  élastique  ou  mé¬ 
dicinal  est  préparé  spécialement  à  la  phari^cie 
ROGÉ,  et  lesnombreuses  expériences  qui  ont  établi 
son  efficacité  dans  les  Péritonites,  les  Érysipèles, 
les  Rhumatismes,  la  Variole,  les  Entorses  et  les 
Inflammations  en  général,  ont  toutes  été  faites  avec 
leCoLLODioN  RocÉ,  12,  r.  Vivienne.  Prix  :  2-60  le  fl. 

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lable  d  haine  dose,  sans  fatiguer  l’estomac.  Ordon¬ 
née  contre  les  hypersécrétions,  hémorrhagies,  etc. 

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vralgies. Boîte -.3  fr. 

Paris,  rüe  Lamartine,  35,  et  dans  toüs  pays. 

Brevetés  s.  g.  d.  g. 

Seuls  approuvés  par  l’Académie  impériale  de 
Médecine  et  honorés  de  Médailles  aux  expositions 
de  Londres,  Paris,  etc.,  sont.  souver.ains  dans  le 
traitement  du  Diabète,  étant  privés  des  principes 
féculents  du  blé;  des  Maladies  d’estomac  et  de 
Consomption,  réunissant  dans  un  petit  volume 
les  principes  les  plus  azotés  et  les  plus  favorables 
à  la  nutrition. 

Dépôt  général  à  Paris,  r.d.Grands-AugUstin's,24. 

Se  trouvent  aussi  dans  toutes  lès  succursales 
de  la  Compagnie  fermière  de  Vichy,  et  les  princi¬ 
paux  pharmaciens  de  chaque  ville.  ^ 

Ne  pas  confondre  cés  produits  avec  d’autres  pro¬ 

AVIS  ESSENTIEL. 

Il  est  impossible,  aVêc  les  moyens  ordinaires,  de 
procurer  aux  malades  les  changements  de  position, 
l’hygiène,  les  évacuations,  opérations,  pansements  et 
baiils.  Pour  un  franc  par  jour  à  peu  près  on  a  celte 
facilité  avec  le  Lit  mécanique  de  la  Maison  CELLE, 
1-8,  rue  Serpente.  Tout  le  monde  peut  manoeuvrer 
cet  appareil  ;  une  seule  personne  suffit  à  tous  les  be¬ 
soins  qu’exige  la  maladie  la  plus  grave. 
iSiiéciallté  de  X.its  e<  rtcnteails  niécieuS- 
qiies,  etarde-llotoeB,  Portoirs  et  af  mus  ■ 
port  de  Maludes. 

GELLÊ,  18,  rue  Serpente,  près  l’Êcole-dè-MédêCirie, 
à  Paris. 

duits  dits  àu  gluten ,  mais  qui  n’en  contiennent 
qu’une  proportion  insignifiante. 

MAISON  ANGELIN. 

LA  BAIILHË  (Savoie) 

Eau  minérale  ndiïir elle  pt^otoferrée,  bicarbo¬ 
natée,  crênatéé,  alcaline  et  ammoniacale. 

La  plus  riche  parmi  les  eaux  ferrugineuses. 
Trés-digèstive  et  reconstituante.  D’une  grande  effi¬ 
cacité  dans  toutes  les  maladies  dites  du  sang, Elle 
se  conserve  indéfiniment. 

Pour  les  expéditions,  s’adresser  au  Régisseur  des 

DESNOIX  et  Successeurs, 

22,  rue  du  Temple,  à  Paris. 
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Révulsif  au  't'kapsia.  Remplaçant  l’Huile  de 
croton.etc. 

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Tous  les  Sparadraps  et  Papiers  emplastiques', 
demandés. 

eaux  de  La  fauche,  canton  des  Échelles  (Savoie). 

Dépôts  à  Paris  :  Compagnie  de  Vichy,  22,  bou¬ 
levard  Montmartre;  Chêne,  11,  rue  de  la  Micho- 
dière;  Benezet,  19,  rue  Taranne. 

DRAGÉES  DE  PROTO-IODURE  DE  FER 

ET  DE  manne, 

pastilles  de  POTARD  à  la  manne, 

X  contre  les  Rhumes ,  la  Bronchite  chronique, 
l’Oppression,  la  Grippe  et  les  Glaires.  Facilitent 
l’expectoration.  Pectoral  laxatif  employé  dans  les 
maladies  inflammatoires.  A  Paris,  18,  rue  Fontaine- 
Molière  ;  en  province,  dans  les  pharmacies. 

de  L.  FOUCHER ,  pharmacien  a  Orléans.  — Ges 
Dragées  ont  sûr  tous  les  autres  ferrugineux  l’in¬ 
comparable  avantage  d’être  aussitôt  dissoutes 
qu’arrivées  dans  l’estomac ,  et  en  outre  celui  non 
moins  important  de  ne  jamais  constiper. 

Prix,  pour  le  public,  3  fr.  le  flacon.  —  Pour  les 
Pharmaciens,  l  fr.  75  c. 

HUILE  DE  FOIE  DE  MORUE  DÉSINFECTÉE 

DE  CHEVRIER 


An  moyen  du  dondron  et  du  Banme  de  TOIilI 

Cette  huile  est  d’une  odeur  et  d’une  saveur  agréables.  Le  mode  de  désinfection  ne  nuit  en  rien 
h  ses  propriétés  thérapeutiques.  Elle  est  facilement  administrée  même  aux  personnes  les  plus  dé¬ 
licates,  et  est  d’une  digestion  plus  facile  que  l’huile  ordinaire. 

Lire  les  observations  et  rapports  médicaux  contenus  dans  la  brochure. 

Pharmacie  Chevrier  ,  21 ,  rue  du  Faubourg-Montmartre,  h  Paris. 

Dépôt  dans  les  principales  pharmacies  de  chaque  ville. 


L’UNION  MÉDICALE. 


PEPSINE  LIQUIDE  de:  BESSON 


Fabricant  d  fournisseur  de  la  Pepsine  dans  les  hôpitaux. 

Le  SIBOP  DE  PEPSINE  A  L’ÉCORCE  D’ORANGES  AMÈRES  de  BESSON  est  employé  avec  succès 
dans  toutes  les  formes  de  Dyspepsies,  Gastrites  ou  Gastralgies,  une  à  deux  cuillerées  avant 
chaque  repas.  —  Il  résulte  des  expériences  faites  dans  les  hôpitaux  que  la  Pepsine  liquide 
est  la  seule  qui  possède  des  propriétés  digestives,  et  que  la  Pepsine  en  poudre  ou  amylacée 
est  un  mélange  complètement  inerte.  (V.  la  France  médicale  du  16  décembre  1865  et  l'Abeille, 
médicale  du  l"  janvier  1866.  —  Prix  :  3  fr.  le  flacon. 

Dépôt  dans  toutes  les  Pharm.  de  la  France.  A  Lÿon ,  pharmacie  Bessor,  12,  cours  Morand. 

NOTICE  snr  le  VIN  DE  BEGEAED 

AU  aUlNaUlNA  ET  AU  CACAO  COMBINÉS. 


La  difficulté  d’obtenir  la  tolérance  des  voies  di¬ 
gestives  pour  lé  quinquina  et  les  amers  en  général, 
est  un  écueil  en  thérapeutique  qui  a  fait,  plus  d’une 
fois,  le  désespoir  des  praticiens.  Mais  depuis  l’in¬ 
troduction  dans  la  matière  médicale,  de  la  combi¬ 
naison  nouvelle  dite  vin  toni- nutritif,  où  le 
cacao  se  trouve  intimement  uni  au  quinquina,  pour 
en  tempérer  l’astringence,  cet  inconvénient  est  to¬ 
talement  conjuré,  et  l’estomac  le  plus  impression¬ 
nable  n’est  plus  offensé  par  le  contact  du  tonique 
par  excellence. 

Cette  préparation,  adoptée  par  les  médecins  les 
plus  distingués  de  la  France  et  de  l’étranger,  et  pa¬ 
tronnée  par  la  presse  médicale  de  tous  les  pays,  est  • 
définitivement  entrée  dans  le  domaine  de  la  pra¬ 
tique  journalière,  où  elle  a  pris  la  place  de  toutes 
les  autres  préparations  de  quinquina,  en  usage  dans 
le  passé.; 

Les  propriétés  du  vin  tonl-nutrltlf  de  Bu- 
(senud,  préparé  au  Vin  d’Espagne,  étant  celles 
des  toniques  radicaux  et  des  analeptiques  réunis, 
ce  médicament  est  merveilleusement  indiqué  dans 
tous  les  cas  où  il  s’agit  de  corroborer  la  force  de 
résistance  vitale  et  de  relever  la  force  d’assimilation 
qui  sont  le  plus  souvent  simultanément  atteintes. 


On  le  prescrira  avec  succès  dans  les  maladies  qui 
dépendent  de  l’oppaMcrfssenient  dusang,  dans  les 
névroses  de  toute  sorte ,  les  (lueurs  blanches ,  la 
diarrhée  chronique,  les  pertes  séminales  involon¬ 
taires,  les  hémorrhagies  passives,  les  scrofules, 
les  affections  scorbutiques,  la  période  adynamique 
des  fièvres  typhoïdes ,  les  convalescences  longues 
et  difficiles ,  etc.  Il  convient  enfin  d’une  manière 
toute  spéciale  àux  enfants  débiles,  aux  fpmmes  dé- , 
licates  et  aux  vieillards  affaiblis  par  l’âge  et  les 
infirmités.  , 

La  préparation  de  ce  Vin  exige  pour  la  dissolu¬ 
tion  du  cacao  des  appareils  spéciaux  qui  ne  se 
trouvent  point  dans  les  officines.  Il  ne  faut  donc 
pas  croire  qu’on  obtiendrait  le  même  produit  en 
formulant  simplement  du  quinquina  et  du  cacao  in¬ 
corporé  au  vin  d’Espagne.  Pour  être  sûr  de  l’au¬ 
thenticité  du  médicament,  il  importe  de  le  prescrire 
sous  le  nom  de  VIN  DE  BUGEAUD. 

Dépôt  général  chez  LEBEAULT,  pharmacien, rùe 
Réaumur,  43,  et  rue  Palestre,  27  et  29,  à  Paris.— 
Chez  DESLANDES,  pharmacien,  rue  du  Cherche- 
Midi,  5  ;  —  et  dans  les  principales  Pharmacies  de 
France  et  de  l’étranger. 


PHARMACIENS  ÉTRANGERS  DÉPOSITAIRES  DU  VIN  DE  BUGEAUD  : 

BELGIQUE:  Bruxelles,  Ch.  Delacre,  86,  Montagne  , de  la  Cour;  Anvers,  De  Beul  ;  Arlon,  Hol- 
lenfellz;  Dinant,  Mathieu;  Huy,  Poutrain  ;  Liège,  Goossins;  Ilendrice;  Louvain,  Van  Arem- 
berg-Decorder  ;  Namur,  Racol  ;  Termonde,  Jassens  ;  Vçrviers,  E.  Chapuis  ;  Alos,  Schal.tin; 
Gand,  Puis;  Bruges,  Daëls;  Ostende,  Kokenpoo;  Courlrai,  Bossaert;  Tournai,  Sykendorf; 
Mons,  Garez;  Boussu,  Brouton;  Gharleroi,  Perkaux;  Roux,  Petit;  Marchiennes,  l’ourbaix;: 
Châtelet,  Depagne;  Quatrebras  (près  Gharleroi),  Demanet;  Fleurus,  Ceresia;  La  Planche, 
Dethy;  Spa,  Schaltin. 

hollande:  Anasterdaiü,  Uloth;  La  Haye,  Renesse;  Rotterdam,  Cloos. 

SUISSE  :  Genève,  Suskind;  Fol  et  Brun  ;  Weiss  et  Lendner;  Bâle,  d' Geiger;  Berne,  Wild- 
boltz  ;  Fribourg,  Schmitt-Muller  ;  Neuchâtel,  Jordan  ;  ■Porrentruy,  Céppi.  j 

ANGLETERRE  :  Londres,  Jozeau,  Hày-Milrkéf, /Ï9.  ’  '  î 

ESPAGNE;  Madrid,  Bôrell. 

•  ITALIE  ;  Naples,  Leonardo. 

EN  AMÉRIQUE:  Buénos-Ayres,  Demarchi  frères’;  New-York,  Fougera. 


Pakis.  — Typographie  lOÊtix  MAtTESTR  etC«,  hic  des  DcuX-Portes-Salnt-Sauveur,  22. 


-I 


Vingtième  année. 


No  8. 


Samedi  20  Janvier  1866. 


L’IMION  MEDICALE 

PRIX  DE  L’ABO.MEIIEST  :  JOURNAL  ‘  BUREAU  D’ABONNEMENT, 

•  fUçduFauhonrg-Montfflartre, 

rr.’  .”|r  DES  IBTBRETS  SCIEiraFIOtES  ET  PRATIOEES, 

3  Moi..  -  •  ■  •  - ,  3  0  MOitâlïX  ET  PPiOEEÉSIOHSÉES  Bans  tel  IUparjtmeMsi 

'Kote .  ’  DU  CORPS  iviédical:  rzirri; 

lelon  riu’il  est  fixé  par  le»  j'osiç ,  et  des  Messageries 

conventions  postales,  -  Impériales  et  Générales. 

Ce  Journal  paraît  trois  fols  par  Semaine,  le  IJIAII»!,  le  le  SAMEDM, 

ET  FORME,  PAR  ANNÉE,  4  BEAUX  VOtUMES  IN-S»  DE  PLUS  DE  600  PAGES  CHACUN. 

Tout  ce  qui  concerne  la  Rédaction  doit  être  adressé  h  M.  le  Docteur  Airtédée  XATOUri ,  RéSaclétir  en  ctiet.  —  Tout  ce  qùt 
concerne  l'Administration,  à  M.  le  Gérant,  rue  du  JfclMÔout^-JlfoHttMdJ'fi'd,  56. 

-  Les  Lettres  et  Pacluets  doivent  itrè  affranchtii  .  i  ■  i 

BIILEETIN  BIBLIOGRAPHIQUE. 


m  TROIS  FLÉAUX,  — L£  CHOLÉRA  ÉPIDÉMIQUE,  LA  FIÈVRE  JAUNE  ET  LA  PESTE,  par  M.  le 

docteur  Foissac,  lauréat  de  l’Institut,  etc.  Un  volume  in-8“.  C,hez,J.-B.  Baillière  et  fils,  rue 
Hautefeuille,  19,  et  aux  buréanx  de  rünton  Médicale,  rüè  du  Faubourg-Montmartre,  56. 
—  Prix  :  3  fr. 

HYOIÈNE  OE  LA  VUE,  par  M.  A.  Magne,  docteur  .en  médecine  de,  ia  Faculté  de  Paris,  offi¬ 
cier  de  la  Légion  d’honneur.  Un  vol.  in-12  de  320  pages,  A®  édition.  Paris,  J. -B.  Baillière 
et  fils,  19,  rue  Hautefeuille.  ' 

TRAITÉ  DE  LA  COXALOIE,  DE  SA  NATURE  ET  DE  SON  TRAITEMENT,  par  MARTIN  (Ferdi¬ 
nand),  chirurgien  orthopédiste  des  Maisons  d’éducation. dé  la  Légion  d’hbhneur,  etc.,  et 
.UOLtiNEAü,  docteur  de  la  Facullé  de  médecine  de  Paris;  ouvrage  cour onné par  d’ Académie 
des  sciences.  Un  voL  in-8°  de  500  pages,  accompagné  de  plaUChés.'PàTis,  lB65.  Prix  ;  7  fr. 
Chez  Ad.- Delahaye,  libraire-éditeur,  place  de  l’École-de-Médecinie*  'I  . 

DES  CAUSES  DE  LA  MORT  A  LA  SUITE  DES  BRULURES  SUPERFICIELLES;  —  DES  MOYENS  DE 
L’ÉVITER ,  par  le  dpcleur  Baraduc.  Chez  l’auteur,  rue'  de  Vàugirard,  Zi8,  à  Paris. 


ALMANACH  GÉNÉRAL 

DE  MÉDECINE  ET  DE  PHARMACIE  POUR  LA  VILLE  DE  PARIS 

ET  LE  DÉPARTEMENT  DE  LA  SEINE. 

Publié  par  l' Administration  de  L'UNION  MÉDICALE. 

57me  année.  —  1866. 

En  vente  aux  adresses  ci-dessous  : 

Aux  Bureaux  de  L’UNION  MÉDICALE,  Faubourg-Montmartre,  5G; 
chez  Adrien  Delahaye,  libraire-éditeur,  place  de  rÉcole-de-Médecine. 

Prix  :  5  Fr.4ncs  SO  Centimes. 

D’iniiportantés  modifications  ont  été  introduites  dans  cette  nouvelle  publication  :  on 
y  trouvera  les  Décrets  et  Arrêtés  ministériels  les  plus  récents  relatifs  à  l’organisation 
des  Facultés  et  des  Écoles  et  à  l’enseignement  de  la  médecine  en  France. 

La. Liste  des  Médecins  et  des  Pharmaciens  a  été  l’objet  d’une  révision  très-attentive 
point  de  vue  de  certains  abus.  A  celte  Liste  ont  été  ajoutées  celle  des  Vétérinaires 
diplômés  et  celle  des  Sages-Femmes. 

Une  Table  détaillée  des  matières  termine  ce  volume,  d’une  utilité  quotidienne  pour 
tous  les  Praticiens  et  pour  les  Pharmaciens. 


l.’UNlOlN  MÉDICALE. 


SIROP  D  ÉGORGES  D’ORANGES  AMERES 

Préparé  par  J.-P.  LAROZE,  pharmacien. 

Les  succès  du  Sirop  d’écorces  d’oranges  amères 
sont  incontestables  quand  H  faut  réveiller  les  apti¬ 
tudes  de  l’estomac  ,  stimuler  l’appétit ,  activer  la 
sécrétion  du  suc  gastrique,  et,  par  suite,  régulari¬ 
ser  les  fonctions  abdominales.  Des  expériences 
suivies  établissent  son  action  tonique  et  antispas¬ 
modique  dans  les  affections  attribuées  à  l’atonie  de 
l’estomac  et  du  canal  alimentaire,  et'  sa  'réelle  su¬ 
périorité  sur  le  columbo,  la  rhubarbe.  Je, quinquina 
et  même  l’oxyde  de  bismuth.  Elles,  établissent,' en 
outré,  que,  bien  supérieur  k  tous  les  calmants  pré¬ 
conisés  du  système  nerv.eux  par  sqn , action,  directe 
sur  les  fonctions  assîmilàtriCes,  dont  il  rétablit  l’in¬ 
tégrité  et  augmente  l'énergie,  il  èsï  l’auxiliaire 
indispensable  des  ferrugineux,  dont  il  détruit  la 
tendance  à  l’échauffement.  Le  flacon  :  3  fr.— Dépôt 
à  Paris,  rue  Neuve-des-Petits-Ghamps,  26,  etdans 
toutes  les  pharmacies  de  France  et  de  l’étranger. 

Fabrique,  expéditions  :  Maison  J.-P.  Larose, 
rue  des  Lions- Saint-Paul,  2,  Paris. 

PASTILLES  DE  DETHAN 

Aü  CHLORATE  DE  POTASSE, 
Préconisées  dans  les  stomatites  ulcéreuses  diph- 
tbéritiques,  aphthes,  angine  couenneuse,  croup, 
■  muguet  ;  dan§  les  'gingivite ,  amygdalite ,  pharyn¬ 
gite,  gangrène  de  la  bouche,  le  scorbut,  et  surtout 
contre  la  salivation  mercurielle.  —  A  Paris,  phar¬ 
macie  DETHAN,.  90,  faubourg  Saint- Denis  ;  phar¬ 
macie  ROUSSEL,  place  de  la  Croix-Rouge,  i .  ,  : 

YIN  de  Gilbert  SÉGUIN 

378,  r.  St-Honoré,  au  coin  de  la  r  .  de  Luxembourg. 

;  Ce  Vin  est,  depuis  60  ans,  recopnu  comme  l’un 
des  toniques  les  plus  puissants.  Sous.le  même  vo¬ 
lume,  il  contient  beaucoup  plus  de  principes  que 
tous  les  autres  vins  de  quinquina,  ce  qui  permet 
aux  personnes  délicates  de  le  couper  avec  partie 
égale  d’eau., 

Comme  fébrifuge,  c’est  l’adjuvant  indispensable 
du  sulfate  de  quinine,  qu’il  remplace  mêtne  avec 
avantage  dans  beaucoup  de  cas. 

Exiger  la  signature  :  G.  Séguin. 

SIROP  ET  PILULES  DE  SGILLITINE 

DE  MANDET,  PHARMACIEN, 

Lauréat  de  l’Académie  des  sciences. 


GRANULES  DE  DIGITALINE 

d’HoMoti-E  et  Qüevenne  ,  auteurs  de  la  découverte. 

La  Digitaline,  principe  actif  de  la  Di^ital^  pour¬ 
prée  ,  dont  elle  réprésente  exclusivement  lés  pro¬ 
priétés  thérapeutiques,  ainsi  que  le  prouvent  tops 
les  travaux  publiés  k  ce  sujet,  continue  d’être  pré¬ 
parée  sous  leur  surveillance  directe.  ,  , 

Les  Médecins  peuvent  donc  toujours  compter  sur 
l’identité  et  la  précision  de  dosage  des  Granules 
sortis  de  leur  laboratoire  et  livrés-  au  public  en 
Flacons  .de  60  Granules,  revêtus  du  cachet  des  in¬ 
venteurs.  —  Prix  pour  le  public  :  3  francs. 

Remise  d’usage  pour  les  Pharmaciens  et  Méde¬ 
cins.—  Maison  COLLAS,  rue  Dauphine,  8,  à  Paris. 


SIROP 

DE  DIGITALE- 

deLABÉLONYE 


Excellent  sédatif  et  puissant  diurétique  employé 
a-vec  un  succès  constant  depuis  plus,  de  20  ans  par 
les  médecins- de  tous  les  pays  contre  les  maladies 
organiques  ou  non  organiques  du  cœur,  les  di¬ 
verses  hydropisies  èt  la  plupart  des  affections  de 
poitrine  et  des  bronches  (pnenmonies;  catar¬ 
rhes  puimonaires,  astltnies,  bronchites 
nerveuses,  eotiuclucbc;  etc.) 

A  la  Pharmacie ,  rue  Bourbon-îViileneuve,  19, 
à  Paris,,  et  dans  les  ..principales.  Pharmacies,  de 
chaque  ville. 


D 


FABRICATION  EN  GROS  DEPUIS  1854.. . 

L’accueil  que  le  Corps  médical  a  fait  à  notre 
produit,  et  son  èmploi  dans  les  hôpitaux,  témoi¬ 
gnent  des  soins  excessifs  apportés  à  sa  prépara¬ 
tion  et  de  sa  force  digestive  toujours  égale. 

.  Elle  est  admiidstrée  avec  succès  dans  les  Dys¬ 
pepsies,  Gastrites,  Gastralgies ,  Aigreurs,  Pi¬ 
tuites,  Diarrhées  et  Vomissements,  sous  forme 
d’ElIxîr,  Vin,  Sirop,  Pa.stllles,  Prises, 
Pilules  ou  Pragées. 

Pour  éviter  les  contrefaçons,  exiger  le  cachet 
BOUDAULT  et  la  signature  : 

Dépôt. -  Pharmacie  HoiTOT,rue 
des  Lombards,  24.  Paris. 


Considérée  comme  le  plus  puissant  de  tous  les 
diurétiques,  la  ScîUitine  dépourvue  du  principe 
toxique  de  la  scille,  se  recommande  aux  médecins 
par  son  action  expectorante,  sédative.  C’est  le  seul 
médicament  qu’on  puisse  employer  avec  succès 
dans  les  infiltrations  cellulaires,  les  maladies  de 
l’appareil  respiratoirè  et' de  la  circulation.  Chez 
tous  les  pharmaciens.  ; 

Tubes  autiaslliniatic^ues  Levasseur 

employés.-avee  succès  contre  l’Asthme.  Cessa¬ 
tion  instantanée  de  la  suffocation  et  des  oppres¬ 
sions.  —  Pharmacie,  19,  rue  de  la  Monnaie  k  Pa¬ 
ris.  —  Prix  :  3  fr. 


T  ’eiiiploi  (lu  Sirop  antiphlogistique 

l-|de  BRUNT  dans  le  traitement  des  inflammations 
et  irritations  de  l’estomac,  de  la  poitrine,  et  des  in¬ 
testins  est  justifié,  non  par  l’effet  d’une  vogue  pas¬ 
sagère,  mais  par  quarante  ans  de  succès,  par  de 
nombreuses  observations  publiées  dans  les  jour¬ 
naux  de  médecine,  et  surtout  par  l’appréciation 
suivante  tirée  d’un  rapport  officiel  :  ' 

«  Ce  Siriop, préparé  avec  des  extraits  de  plantes 
jouissant  de  propriétés  adoucissantes  et  calman¬ 
tes,  est  propreàVusagepour  lequel  il  est  composé-, 
il  ne  contient  rien  de  nuisible  ou  de  dangereux. 

Pharmacie  Briant,  rue  de  Rivoli,  (50,  entrée  rue 
Jean-Tison,  à  côté,  Paris,  ;  ■ 


114 


L’UNION  MÉDICALE. 


Cette  élection'est  donc  un  échec  pour  le  Muséum;  mais  c’èst  un  échec  qui,  grâce 
à  la  valeur  du  candidat  élu,  n’a  rien  de  regrettable,  et  dont  les  honorables  profes¬ 
seurs  du  Muséum  ne  seront  sans  doute  pas  longs  à  se  consoler.  _  ,  , 

C’en  est  un  aussi  pour  la  perspicacité  de  JM..  L.  Figuier,  et  je  ne  sais  comment  U 
s’en  tirera  —  s’il  s’en  tire.  Dans  son  dernier  volume  intitulé  :  La  les  mœurs  des 
animauùc,  parlant,  à  Iq  fià^é.SÔ,  da'la  génération'; è'pôh^  il  à  Wii-  ’«  L’Àçl^épiie 

des  sciences  de  Paris,  ç’,est-à-dire  des  hommes  comme  MM..  Floureps,. de  Quatre- 
fages,  Coste,  Pasteur,  Mi Ine-EdwardS,  Blanchard,  Paul  Ger\àis,  Laca&e-Duihiers,  etc., 
s’élèvent  avec  énergie  contre  une  opinion  qui  va  à  l’encontre  de’  l’eâprit  général  et 
des  opératinns  ordinaires  de  la  nature.  »  -- 

Pour.  M.  Paul  Gervais,  il  n'y  a  pas  lieu  à  rectification,  puisque  ce  savant  est  corres¬ 
pondant  de  la  section  d’anatomie  et  de  zoologie;  mais  pour  M.  Lacaze-Duthiers,  le 
classement  était  prématuré.  Il  ne  fauUpas  juger  une  pièce  avant  le  lever  du  rideau. 

J’ai  mentionné,  dans. un  des  derniers  une, communication  de  M.  Phi- 

lippeaux  sur  la  régénération  de  la  rate.  L’auteur,  en  présence  des  expériences  contra¬ 
dictoires  de  M.  Peyrani,  avait  recommencé  des  siennes  propres,  et  ruconnaissant  que 
la  rate,  icomplétement  enlevée,  ne  se  reproduisait  pas,  il  maintenait  que  la  régénéra¬ 
tion  pouvait  être  obtenue  quand  une  portion  de  la  rate  avait  été  laissée  en  place,  li  i:  ^ 
M.  Peyrani  répond  aujourd’hui  à  M.  Philippeaux,  et.  il  affirme  de  nouveau  très- 
catégoriquement  que  «  la  rate  incomplètement  enlevée  ne  se  reproduit  jfarhais;  ».  ; 

Mme  de  Castelnau,  dont  le  mari,  consul  général  de  France; à  Singapore,:  éSt  bien 
.connu  des  naturalistes  et vdes  voyageurs,:  M^n®  de  Castelnau  écrit  quelle  a  trouvé, 
qu’elle  conserve,  et  qu’ellc;  mettra  sous  les  yeux  de  la  commission  nommée  à  cet  effet, 
l’animal  qui  cause  le  choléra.  Elle  désigne  cet  animal  par  l’expression  de  «  sangaies 
ailées.  »  J’aime!  à  croire  que  Ce  n’est  qu’une  métaphore,  i  . ‘  t  -d 
=  M.  Faye  présente,  au  nom  de  M.  Boillot,  rédacteur  scientifique  du  Mo’nitmri uh 
Traité  d’astronomie;  :  n  -  li;..  • 

M.  Coste,  un  volume  de  M.  André  Sanson,  intitulé  :  La.  Semain'e  seieréifi^, 
reproduction  des  articles  que  notre  collègue  a  publiés  dansJegournal  la  Presse\.  t 
:  M.  .VelpeauprLssai  de  pneumatologie  médicatei  de  la  part  de  M.  Demarquay.  lU? 

L’auteur  a  étudié  l’air  atmosphérique  dans  toutes  les  parties  de  l’organisme-,  dans 
les  cavités  .ouvertes  et  dans  les  cavités,  closes^  aussi  bien  à  l’état  normal /qn’à  l’état 


petite  machine  à  vapeur  qui  doit  raeUr^^-}a-Jois  enii^ttvement  toutes  les  facultés  de  l’intel¬ 
lect.  Le  premier  volume  des  Vies  des'savânisi.tiush'ès,  dont  nous  avons  publié  un  fragment 
et  que  M.  Legrand  a  apprécié;  La  vie  et  les  mœurs  des  animaux  (zoophytes  et  mollusques), 
très-beau  volume  dont  le  texte  est  lrèatsqig,flé- et  les  illustrations  splendides;  et  enfin 
Vannée  scientifique  (dixième  année),  publication  qui  a  eu  beaucoup  d’imitateurs,  sans  qu’elle 

çi,yft\’dp  de.  sa  trait  .charmant,  daufi.jft  préface  «es 

ouvrîmes  (La  vie  et  les^maurs.deSr.fmimuHPL'  ■.  ^ «i'i  .'‘■■.•I  '  iif-ia 

..v<^ijn.,çpfant.]Lèri;}hie,.,vm,pp)fai?t.charmant,  raep^liaiLainsi  j.j.;,  ,.. /,  ;  ^|.  'û)i!=i 

,  «  On  me  fiil  que,  tvLes,un.,vulg^isaleuv,,sciè,atiflq;ge^.,Qu’est|70Cfqiie  , 

«  Je  pn.id^ns.ines.bras:  l’.çnfapl  levrU)je^,:renfapP;chai:mpJ,i.e.ÏJe;pqfiia  fenêtre,  o(i 
Hh.heaq  A’PSicrîr.epiTin.yÂlft,ht  â  en  ç.uqi.l);,j;  gcurs.:;L:eqlqptiifif’5'^' mQisgqn.par^ 
Juinée,  ., non,  sfmfr.se.  piqijycr  crue))ement  .aux  éRiges,,  deT.’arbustefitpuis,,  .8^  pçiHes.msiflf 
ensanglantées,  il  alla  distribuer  les  roses  aux  personnes  qui  neps  enlôuraiç,u», ..  .rriui 
.  <(,  Tu  es, un  vulgarisateur,  disrje  è  l’enfant,  çar  j,u  prends  pour  toi  les  épines  doulQureuses 
ej.  tu.donnes  aux  aufreSi  les  fleurs,  »,  ‘  ’’  '  ,,  ,  J. ., 

Cette  image  esl,a,ussl  juslè  que  jolie,,el  jamais  notre  féhond.qollègue  ne  l’a  mjewx  justifiée 
que  dans  cet  ouvrage,  qu’on  lit  avec  un  intérêt  soutenu  et  qu’il  résume  sous  une  forwe  lou- 
jqwrs  agréable.tPUte  une.bibliolhèque  d’hjSloire  uatuçellje,..  .i  ■  ! 

:  ...Dans  upe^  lettre. .qu’pn.yçpf, bien  nous  pommuniquer,  qous  Irpuvons  de., nouveaux  dé,lail^ 
W  M.'  ie  dpe-jern’  i?3tret,  de,  Carpentras,  Apnt  ,M,  T^rlivet  a  aqooneé  Jft.mprl,  et  ’dppt  ifi? 
apprécié  la  grande  distinction.  Voici  ce  qu’on  écrit  de  nouveaû  :  ■  '  , -j 

Vous  saviezs  déjT  que  nous.ayons  eu.  la;doulqur  de  voir,suecQinhey,  «près  une. ïu lie  opi- 
uiâ.lre,  le  Yénérablè.M,.Barrçt,  Je  dis  vénérahlp  avec  intentioar,  tant  il  montré  de  saiiilfliéi, 


l/ÜMdM'feDtMiÊ./  . . .  llK 

1  'II  résulte  ,àe.  çés.  études  ép.,prémlér  fait,  passez  étrange,'  0(16  j’air  çliange, 
e  c^i^posjVipn  ,àu  'contact  cî'e  nüs  ûssüs  ;  l’oxygênç,  §li 

on  ne  reirpuré,  que  l'azote^ et;  l’aeiàè  càrboni(îué:' LJn  cb‘a^iirt,.diçis  jd^fints, 

çnrisUtiiilfe  étéséçaréip  l’âuleûr.a/ rpcbei’çljp^ 

qui'on  pouvait  en  hrér  àu  poibl  de  vue  thérapeutique!  ,  ,  ;  'j| .  ■'  ^ 

’M':  i’Hfebé*  Mbigriti  bbé  ’pfié'  'd*knnbric‘éi-  qüé‘*léè''^ow^és^ ‘ revue  b'ebabrnâdaire  des' 
sciences  et  de  leurs  applications,  dont  il  est  le  rédacteur,  et  qui  avaient  subi  une  inter¬ 
ruption,  reprennent  leur  cours  régulier,  et  que  les  abonnés  recevront  ces  jours- ci  les 
livraisons  attardées.  ,  .  .  | 

Je  rends  avec  plaisir  pe  petit  service  au  savant  abbé,  et  j’apprends  à  mes  lecteurs, 
non  sans  satisfaction,  qub  l’Académie,  faisant  droit  enfin  aux;  légitimes  réclamations 
des  journalistes,  a  fait  placer  derrière  eux  des  ôras  porteurs  d;e  bougies,  qui  leur  per¬ 
mettent  d’y  voir  clair  et  d’écrire  à  la  fin  des  ;Séances  d’hiver,  i 

Dr  Màxi min  Legrand. 


CLIMATOLOGIE. 


CLIMATOLOGIE  PRATIQUE  (<)  5 

par  le  docteur  ProsperipE  Pietra  Santa.;  - 

viih  ; 

L’observation  directe  du  baromètre  ne  donnant  que  la  hauteur  brute  de  la  colonne 
barométrique,  il  faut  lui  faire  subir  une  correction  qui  comprend!  trois  termes  : 

10  Une  correctiôri  fixe  dépendant  de  la  hauteur  de  la  cuveTO.7barométrique,  au- 
dessus  du  niveau  de  M  mer;  .  .  'V  '  .  ,  ,-r 

‘  2“  Une  èdiTèetibh  ég'^lenîdnf 'fixe  fotifnib  pkr  ^ ■Cpd/bkyaifebtf  hnrdmèlre 

avec  Fétalon  de  PObservatOi'ée  de  Parik‘.‘  '  *■  y  '  '  ’  |  •  ‘ . ■  ■ 

So*  Une ' ijorrécti'on'*Man&bIe kvec  la  kehip'&atüré’  d’u*bt|çb’in‘éf^^  à’ù/ihbffiènt  dé'  l’ob¬ 
servation,  et  qui  est  fournie  par  des  tabïés  caîcülées‘k(  l’kyànçe j  çiil  ,pdF\à'r|^fè  ’dè'éiér- 
fection  barbmétMqne  ithaglnée pdr  éalleron  (fl^.’  2),^'  ^  ■ 

XilSjëLe-.:ziIqLLl?J^  --- 

dé  vertus,  d’'^nefgie  et  de  joié’dàhs  les  dprnjeis  temps  dç, sa  vfe;;,  tan1<;e§it  grand  le  bien  qudl 
a  fait  sans.bruU  anlj(p:jr.dy,ju|,,^^^^  gue,^a,,paçr.Lési^venuéj’éYél^j:,.J\Jaisse  ici  up  vjde.impiense 
qu,e  ne  ren^pl'irohl-jpoin'fbeux  q^’èqrase.Jayiîkai’ge  déiM,  succession. 

Tout  le  mondé  lè  sènt  et  le'  deuil  est  géhérâl.  Depuis  de  longues  années  on  n’avait  point  vu 
^  ;9:®,fJP®ntras  (Une  f^ujip,.,aussi.jCOînPj^.çitje,,i^u§si,, nombreuse  suiVir.e;UP;Çercueil.i  Personne  n’y 
iQùte  jà  élî^it  jveuu  dps  environs.. G-est  un.encouragiÇntent  pour: 

voir.catempi'esseim,qntpl,cetle;tpuçb.a«i6.expres- 
éolatait  dans  toutes  les  .bqpjîhps  ;  chacun  avait  son, 
trait,  et  b^àu(;pu|i',c^^^  Ge^.  narrations  à  ,voi?  bassd  : des.aeiiou^  charitables  dp,; 

non-ç  bién^aîmè  confr.ére»'tes  piçü^  IPt&tesse  dexeux  qui  en  avaient  été,}’objet,4a  d^p- 
l®.U^_de  ses  âmis:,  on t^tjèT^s  ,qm  Jm  aient  ;été;  rendus  .au  ibor4i:des4  i 

yW  dirc^étàh-l,tbe'soin ;!d’en,.apporLer  d’.autres,  pour  la  satisfactipp  de  l’usagCï 
dpS:4'?)î!®bJ,»-^  Cendant  que  ses  anus  «e  résisteraient  pas  é  sq  donppr  àeux-F 

la  i^iisfaçtion^d^^^  etdejui  arre  .pn,.  aermer  aoieu;  eti  plein  dejm.épris  pour ^ 

ce^qüi  ressemble  à  la, yaniié,,^^  très-loin j  ibavait  eu  soin  de  défendre  épei’êlquement!, 

qu  aucun  dis'coùrs  ne  mt.prqnopcéj  siir, sa,. t,onibe,,qu’aucun  ar:liç|e,de  scienfie  pe  lui  fût  cout;; 
sacré;  il  n  a  niline. pas. yqul'u.q.âia-l®;  où  reposent  ses  restes, fût  distinct  de  .qelui. où,  sQpty 
couchés,;  a  côté  .dp  lui,  les ,  pauYi'àslgèns  qui  l’ont  précédé .  de ,  quelques,  jours  dans,  la  :  toinbe,i 
“kquUp suivront,.;' j ■  .,.^y ^  .yu,.,',  u,.; 

:  ibarrét i'ést. all^e,pius  loin^  j’ose  dire  trop  loin  ;  'il,a  ifait  btûier.ijn  tf'ésni 

8rand_.nondbre,de;rn'^uusçrUâ^  Ips  uûs  paraissantipomplets,  Ips  a^lresijnachevés.  .It  préparajti; 
db  gfapd  ltàya|.l 's}fr',|ii,a[iyié^^^  t^,inlQspp)iie  luédicâlp  qbi.i.W  i^tait  cheiv  et  qu’ij.  déiint 
gnaii  ainsi  :  De  l'équivaiencé  pathologique.  Il  n’èn  reste  que  de  rares  débris.  Sera-t-il  pos- 


patholo^igué 
rapidenéent  (i 


116 


L'UNION  MÉDICALE. 


Les  deux  grandes  divisions,  tracées  à  droite  et  à  gauche  de  la  .règle,  correspondent 
avec  l’échelle  du  baromètre.  Chaque  millimètre  est  divisé  en  cinq  parties.  La  cou¬ 
lisse  qui  glisse  au  centre  des  deux  grandes  divisions  porte  deux  graduations  repré¬ 
sentant  toutes  deux  l’échelle  du  thermomètre,  mais, dont  l’une  se  rapporte  aux  baro¬ 
mètres  dont  les  divisions  sont  tracées  sur  le  verre,  et  l’autre  à  ceux  dont  les  divisons 
sont  tracées  sur  une  échelle  de  laiton.  La  première  échelle  est  marquée  V,  la  seconde  L. 


■Q 


Fig.  2.  Fig.  3.  Fig.  4. 


Pour  effectuer  une  correction,  on  fait  glisser  la  coulisse  dans  sa  rainure,  et  l’on 
amène  lé  degré  du  thermomètre  devant  le  chiffre  de  la  hauteur  barométrique  obser¬ 
vée;  la  hauteur  vraie,  réduite  à  O»  de  température,  est  donnée  par  la  division  qui  ee 
trouve  en  face  du  0  de  l’échelle  thermométrique. 

Exemple  :  Soit  à  réduire  à  la  température  0»  une  hauteur  de  0‘«,765  qbservéé 
sur  un  baromètre  à  échelle  de  laiton,  la  température  étant  de  24®  :  on  amène  la  divi¬ 


sible  d’eii  tirer  quelque  chose?  Je  crains  que  non;  et  cependant  les  fragments  que  nous 
avons  font  regretter  ceux  qui  ne  sont  plus.  ...... 

Je  ne  peux  laisser  passer  sans  le  signaler  à  nos  lecteurs  un  moyen  tout  nouveau  de  par¬ 
venir  à  Une  grande  longévité,  d’autant  plus  que  je  le  trouve,  dans  lè  Moniteur:  Vôiéi  ce  que 
raconte  le  journal  officiel  :  ,, 

«  Il  est  mort-  ces  joürs  derniers,  à  Màgdebourg,  en  Prusse,  un  savant  et  célèbre  médecin,’ 
le  docteur  Julius  Von  dem  Flschweilher,  qui,  par  un  testadiient  èüyert  aveC  une  cériülhè 
solennité,  conformément  au  vœu  du  testateur,  a  légué  à  ces  ccihlemporains  uhé'cotnnruni-’ 
cation  scientifique  à  laquelle  l’âge  plus  qu’exceptionnel  du  défürit,  qiii  venait  d’entrer  dans 
sa  cent  neuvième  année,  donne,  il  faut  le  reconnaître,  un  assez  curieux  intérêt.  Suiviint  ce 
praticien  centenaire,  tout  le  secret  de  sa  longévité,  et  de  celle  qu’il  promet  à  qtiîconquf  S®! 
conformerait  à  ses  prescriptions,  consisté  à  prendre,' aussi  soUyenl  qli’oo  est  libre  de  lë  fà,ireV 
et  tout  au  moins  pendant  le  temps  consacré  au  sommeil,-  la  jjosîlioU  horizontale,  eu  , mainte¬ 
nant  sa  tête  dans  la  direction  du  pô|e  nord  et  te  reste  du  corps  dans  une  diféclio'n  abesi  rap¬ 
prochée  que  possible  de  celle  du  méridien.  Il  résulterait  de  la  persistàhce  de'  cêlté  ’attlftidèi' 
en  rapport  avec  le  sens  des  courants  magnétiques  qùi  sillohnént  la  surface  de  tioti*e  globe,' 
une  sorte  d’aimentation  continue,  régulière  et  normale  de  la  masse  dé  fer  contenue  dans 
notre  économie,  et  par  suite  l’accroissement  notable  du  principe  vital  auquel  sont  soumis  tous 
les  phénomènes  organiques  qui  intéressent  la  conservation  dé  notre  existence.  Si  étranges 
au  premier  abord  que  puissent  paraître  ce  système  et  son  explication,  rexpériertce  person¬ 
nelle  que  vient  de  faire  le  doctéur  Von  dem  Fischweilher  mérite  à  coU^  sûr  de  provoquer 
un  examen  sérieux,  à  une  époque  surtout  où  l’on  sait  tout  ce  que  la  thérapeuliquè  a  déjê 
puisé  de  ressources,  obstinément  niées  jusqu’alprs  par  la  science  officielle,  dans  l’étude  et 


L’UNION  MÉDICALE. 


117 


sion  de  24  de  la  portion  de  coulisse  L  devant  la  division  765  de  la  règle.  Le  chiffre 
qui  se  trouve  en  face  du  0  est  762  :  c’est  la  hauteur  corrigée. 

Si  le  baromètre  était  gradué  sur  verre,  la  hauteur  réduite  serait  de  761"», 85. 


!  :  6.  Thermomètres  d’observation. 

Les  thermomètres  destinés  aux  observations,  à  heures  fixes,  doivent  être  à  mercure 
etd’un  petit  volume  ;  les plus  précis  sont  divisés  sur  la  tige  elle-même. 

Le  diamètre  dii  réservoir  doit  être  èylindrique,  et  ne  pas  dépasser  5  millimètres 
(fig.3). 

Ils  devront  avoir  une  excursion  suffisante  ;  pour  la  France,  elle  sera  de  —40  à +  40. 

Pour  les  observations  de  la  température  extérieure,  on  peut  aussi  se  servir  d’un 
thermomètre  monté  sur  une  potence,  et  dont  le  réservoir  est  complètement  isolé  de 
tout  contact  extérieur  (fig.  4). 

La  division  est  gravée  sur  le  verre,  ou  renfermée  dans  une  chemise  de  verre,  ce  qui 
la  rend  inaltérable . 

Ces  instruments  étant  très-sensibles  et  s’impressionnant  très-rapidement,  il  est  de 
la  plus  grande  importance  de  ne  les  observer  qu’à  une  distance  suffisante  pour  que 
la  présence  du  corps  ne  puisse  les  influencer. 

Pour  déterrfliner  exactement  le  degré  de  température,  le  rayon  visuel  doit  tomber 
perpendiculairement  sur  le  tube,  de  manière  à  passer  tangenliellement  au  ménisque 
produit  par  l’effet  de  ta  capillarité. 

Ce  rayon,  en  traversant  la  paroi  diaphane,  n’est  point  dévié  parla  réfraction,  et  la 
division  correspondante  de  l’échelle  indique  les  degrés  ou  fractions  de  degrés  qui 
mesurent  la  température  au  moment  de  l’observation. 

En  France,  les  thermomètres  le  plus  généralement  employés  sont  ceux  de  Réau- 
mur  (80  degrés);  de  Celsius  ou  centigrade  (100  degrés). 

Il  est, facile  de  convertir  les  échelles,  l’une  dans  l’autre,  par  les  formules  suivantes,, 
Réduites  des  rapports  entre  les  deux  points  fixes  : 

20«  Réaumur  ==  '  — ,25o  Centigrades. 


dans  l’emploi  des  divers  agents  électro-magnétiques.  Si l’on  pouvait  admettre  comme  aullien- 
tiqué  une  aussi  précieuse  découverte,  la  recette  infaillible  pour  atteindre  à  des  âges  depuis 
longtemps  sans  exemple  chez  l’homme,  consisterait  donc,  avant  tout,  à  donner  à  son  lit  une 
bonne  orientation  à  l’aide  d’une  simple  boussole.  Déjà,  rapporte  le  correspondant  de  qui 
émane  ce  récit,  une  société  s’est  constituée  à  Magdebourg  dans  le  but  de  continuer  l’expé¬ 
rience  du  docteur  Von  dein  Fischweilhér  et  de  s’assurer  si  sa  découverte  a  réellement  toute 
la  valeur  que  le  vieux  savant  n’a  pas  hésité  à  lui  attribuer.  » 

Voyons,  soyez  raisonnables,  mes  chers  contradicteurs,  et  parce  qu’il  vous  plaît  de  me 
prendre  à  parti  à  propos  de  tout  ce  qui  vous  passe  par  la  tête,  parce  qu’il  vous  amuse 
critiquer  non-seulement  ce  que  je  dis,  mais  encore  ce  que  je  ne  dis  pas,  ne  croyez  pas  que  je 
vais  passer  mon  temps  à  répondre  à  vos  billevesées  et  vous  donner  indéfiniment  la  réplique. 
Ce  serait  par  trop  Simplice.  Vous  me  faites  trop  d’honneur,  en  vérité;  mais  je  ne  peux  vous 
rendre  la  pareille.  D’autres  devoirs  et  aussi  d’autres  plaisirs  m’appellent.  Quand  vous  serez 
plus  gentils,  plus  sincères  et  plus  véridiques,  je  verrai  ce  qu’on  pourra  faire  de  votre  prose 
fantastique,  Aujourd’hui  je  ne  trouve  rien  pour  vous  que  ce  petit  conseil  :  Vous  vous  occu¬ 
pez  évidemment  beaucoup  trop  de  I’Union  Médicale  et  de  ses  rédacteurs.  Que  doivent  penr 
ser  vos  lecteurs  de  vous  voir  ainsi  aux  aguets  de  tout  mouvement  que  nous  pouvons  faire 
ici  en  avant,  en  arrière  ou  de  côté,  le  noter  avec  soin  et  le  commenter  à  votre  guise?  Ce 
qu’il  y  a  de  plaisant,  c’est  que  l’un  de  vous  parle  de  notre  autorité  absente;  pourquoi  donc 
en  parie-t-il?  et  qui  le  lui  demande?  Bonsoir,  mes  chers  contradicteurs,  dormez  en  paix,  et 
soyez  à  l’avenir  plus  adroits  et  plus  sages  (1).  '  D*  Simpljce. 

(t)  En  me  levant,  ce  matin,  je  trouve  la  Gazette  médicale  de  Lyon,  dans  laquellé  Je  Iis  ce  qui  suit  ; 


118 


L’UNIpJN,  MI^-DIGALK 


i  25o  Cenlîgrail«sii«.-‘^|^'»-- ^  ■.  „ 

L’une  dfâ  conditions  indispensables  pour  itvoir .4e  boppas  observations  météoro¬ 
logiques,  c’est  de  posséder  des  instruments  comparés  d’avance  à  un  étalon. 

En  second  lieu,  comme  la  position  du  zéro  dans  les  thermomètres  les  mieux  con¬ 
struits  subit  un  petit  mouvement  de  déplacement  au 'bout  d’un  certain  temps,  il  faut 
de,,t,C|Ut^  pé»ÇÇSsi^^  ,vénfio.r,au..pi^jn  une,f9is,^a^r|an  ses  points, e^trêmos.  , 

Pour  effectuer  yérific.aJ,ion;  d4,'zérQ,/pP,sC.sgrt^ 
qun,lpr;gfi^pPfcë;dp,trQu§JenV^P'^^ou§p,'J^..po}:lyt(nt,,'çoni^l}îr  3  i^ôp, 
bien  pilée.  ‘  '  '  .  ;  ,  v, 

L’instrument;doit  être  .enfoncé  jnsqp’au  zqrc>});Ç;t  pui,  l’entoure,  doit.étr'e  la 

plusmepueet  la  plus  .tassée  possible,.,,:  .  .j.  i 

c.  Thermomètre  à  maxima.  ,  '  '  ‘  “ 

Comme  il  est  très-important  pour  le  médecin  de  tenir  comptoijdes;  .Yariatlons 
extrêmes  de  la  température,  l’on.  a  imaginé :des  thermomètres  pouyapb, enregistrer 
le,  degréde?  plus  i élevé  e*-:  le  4eg>’é , le  plus, -bas  d,®-  la  ,températnr,e,  autrement  dit 
le  maximum  et  le  minimum  diurnes.  ,  ,  .  .  .  ,  ,  .  '  :  :  ■ 

•  Voici  le;  principe  sur  lequel- repose  le, ;thermomèlre  à  minima  de  îlegreltiiet 
Zambra  (figiod^tiCe  constructeur: à  ménagé,  au  pol  de  la;  tige,  entre, ;çelieHfti,et;l^ 


rés'ervoiŸ,'un  étrangfement  qui  ne  s'’6pppsè  pas  àTe^ansion  ‘et  à  la  Sortie  du  méal 
dilaté  par  la  chaleur,  mais  qui  appoffé'ün  ’o’bfetatcîé'  à  la' 'rèb'tf^e  ‘âè''’ïa'‘ pôftlHti' dè? 
mercure  engagée  dans  la  tige.  A^cet  effet,>pnt:petit  cylindre  de  verre,  qui  n’a  que 
quelques  millimètres 'de' idùglieür-  est  logé;4ans  la  tièé*‘^rèè  du 'réservoir  de  mer- 

Lo  but  .^o.ce  petit.eylindre  e&t  de  rétrécir  , l’ouverture  du  tube  et»  par  soife,  d’op^, 
poser  au  passage  du  raereure  unepési^tance  téilq,  qu’il  soit  forcé  de  se  séparer  à:Uni 

mommit4onné;:v,:  -ii. 

Lors  idonc'  que  la  température  s’ abaisse-,  après  avoir  atteint  lé  maximum,  la  con*^ 
traction  s-opère  dans  le  réservoir,  mais-irse  formé  un  vidé  entra  les  deàx  parties  du 
mercuï^éj'éitiiêès  aü-dessôüs  et  au-déssds  de  l’étrariglfemerit  r  quant  â-cél'té  dernière; 

«  ;Ûue  M-  Latour,'  substituant  à  uné.in'dulfgéhçe  dont  ma  modèsbè  eut  sbù'Véiit'  k 'rougir,  Un  sentiment 
tout  contraire',  honore' depuis  trois’aris,  sahs‘'èxtéptibh/  tbü^  més  trai^ùx  de  soW persïlïagè  'bu'  de  sbn 
iriutlbirie; ‘je  lie  sàtiraîs' m’en  affliger.  La  aàte'de'bb'ttë’dpp'b^îliohéhé'évoîle  assez'lé  m'Mifpour  We  ciùi-' 
solèr  de  sa  perSiStànté.  Nos  amis  cominuhssaveWt'êè't^e  j'ài  fait  pour  obténir;  10  fin  d’Un  malentendu 
qti'on  semble  s’obsiinepià  perpétuep.  Et  j’attends  avec  impatience,  mais  sans  découragement,  que,  mieux 
inspiré  ou  mieux  «çnseiüé,  mon  collègue  Compronne, enfla; le  iprèjudice  qu’utie  telle  attitude  porte,  b  son 
propre  earactère  et  au, orédiit  de  son  journal -!  R.  PiDAY.  »  ,  . 

’  La  'modestie  de  çettè  fin!  ihe  frap'pe  tout  ÿabbrd,  Àl-j^  dèsbjü  àb 'faire  r'emar^ùer  cë  '^'èllé  Ei'dé'ti^ab^'è' 
et  d’énbtmé  f 'Je  he-éars'à;qnôi  ni  à  qui  M.Diday  fait  aîlusiob  en  pariant  de  nos  aniis  communs,  Üt  il  h'existe 
aucun  màTenténdu  ehtre  nous.  Tout  èSt  au  coiitraire  fort-clair.  Jé.  n'ai  jamais  prbvdqué  la,  DiÛay,' et  léi 
ne  fais  que  répondre  à  Ses  provocations.  Quant  à  mon- mutistne.  il  devrait  m^en  remercier  au  lieu  do 
s’en  plaindre,  et  si  j^avaiS  pour  lui  les  sentiments  qu’il  me  suppose,  j’aurais  profité  avec  empressement 
de  ses  l^ons  -faites  à  Paris  et  de  leur  .publication  en  volume  pour  lui  montrer  qqo  .  la  ciritique  n’est 

pas  mortp fl  Paris.  »  J’ai  mieux  aimé  lui  faire  voir  qu'on  savait  y  oublier  le  mal.  .  , 

Quant  h  la  réponse  que  nous  consacre  ce  journal  relativement  à  là  question  des  Fàcullés,  nous  chcr- 
ehea^ons  prochainement  si  elle  présente  quelque  chose  de  sérieux.  . . 


L’UNION  MÉDFCALË. 


llîî 


partie  au  mèrcûre,''(?llé  ée  contracta  évidemment  aüssi,  maie  d’urié  quantité' si  liaiKle, 
qu’elle  est  insensible,  é'n  raison  dé' la  petite  quantité  de  métalf  qü’éHe  eOnlient.  ' 

Le  maximum  reste  donc  indiqué  par  le  sommet  du  ménisque  convexe  qui  termine 
la  colonne.  .. 

:.XI 

rf.  Thdrhiofflètre  k  inininla.  /  > 

Le  thermcunètre  à  minima  le  plus  simple  et  le  plus  usité  est  celui  de  Rutherford 
(llg-6).  ,  ,  '  .  '  : 


Figure  6. 


Il  est  à  alcool,  et  un  index  en  émail,  plongé  dans  le  liquide,  est  entraîné,  par  la 
contraction  de  cfluirici,  jusqu’au  poiqt.qui  marqua,  la  température  la  pi u§,Sas^e, 
mais  il  restefpn  plape  lorsque  l’alcool  reprend  son.  mouveaieÂt  .ascepsionnal.;  dans 
premier  cas,,  Jl  est  maintenu  dans  le  liquitjeppàr  .fadhè  des,  mipieawli^s  qui 
le  mouillent  avec  celles  de  la  masse  d’alcool.  ,  ^  i  -  v 

Dans,  le  seoon,cl  cas,  où  cette  puissance  n’est  pas  en  jeu,  là  résistance  qu’offre 
le_  poids,  de  l’index  reposant  sur  la  paroi  inférieure  du  tube  horizontal  suffit  pour  le 
maintenir  en  placé,  et  le  liquide  glisse  dans  l’e^ace  Laissé  libre  entre  cet  ihdéx'et  là 
paroi  supérieure.  .  ■  ^  ‘  ’ 

La  lecture  du  minimum  doit  sefaire  à  l’extrémité  de  l’index  voisine  du  sommet  de 
la-  colonne ;* si îè’on  veut" connaître. toïtempératune  au  monacut  de. l’observation,  la 
lecture  doit  se  faire  à  la  base  .du  .inénisque  concave  qui  termine  cette  colonne. 

Aussitôt  l’observation  des  maxinia  èt  dés  minima  prise,  il  faut  régler  les  instru¬ 
ments  pour  l’obsérvatiéri'  sùîVànté’V  îl  süffit,  â  Cet  effët,  de"renvèrser  les  deux  ther¬ 
momètres,  de  telleso^te  que  lu-colpnneidu  maximum  vienne  se, rejoindre  à  la  masse 
mercurielle  dont  elle  s’est  séparée. 

Par  le  même  mou vé'riièpt, Vi ndéx  du  minimum ,  qui  était' 'ràpptoclië  dü  résérVoi r 
par  ja  contract’iôii  dû  jiqùi^rNL^tùenéau  sOmpaét  d.edà  'ép^  '  '  '  '  '  ’  ’ 

LBieù.'qjjpj^^  pesâ}îfevjr  sti^sé.'é^^iflai^enîènt  pjOür  produire  cf^^ 
être  utile  de  le  favoriser  par  un  léger  choc  imprimé  au  èad^  ou  aux  mstru'me^s 
eux-mêmes-,  .  ^  -.t'  ;■  . 

‘  ■■  :xir  ■ 

Ùi;- 

Empilement  des  thermomètres,  Comme  nous  l’avons  déj.à^fait  observer,  la  plus 
grande  dîffieulté  des  observations  météorologiques,  c?e.st  l’emplacement  à  donner  aux 
thermomètres;  C’est  unedes  causes  prineipales  des  divergences  dans  lesnbSerVâtions 
recueilles  sur  divers  points.  '■  . 

Les  èrréurs  viehnetit  surtout^de  la  position  des'  iristruraénts  dàiis  l’iùitérléur'cl'és 
villes,.,  ,  L  /  •-'  lir  '' 

Il  faut  que  la  fenêtre  regarde  lé  Nord  assez  êxactemênt,  et  qu’il  y  'ait  ,uu  devanhup 

espace  libre  d’une  grande  étendue,.,.  :  :i:,  ;  .  ,1.  ;  ;  O  - ;  ,  .  ,  . 

Le  meilleur  emplacement  pour,  un  thermomètre  estcpluliqu’on  peut  lui  donner  au 
milieu  d’un  jardin  bien  découvert,  à  lJn,50  au-dessus  du  sol,  loin  des  édifices  et  au- 
dessus  du  niveau  supérieur -des  murs  de  clôture.  ■  , 

Le  meilleur  abri  consisté  en  deux  plans  parallèles  formés  de  planches  minces,  du 
mieux, de  zinc  ou  de  fer-blanc,  écartés  l’un  de  l’autre  de  10  centimètres;  et  inélînàht 
de  30o  vers  Ip  éüd,  le  supérieur  étant  plus  grand  qùe'l’iùférîéur. . 

Le  tbèrmoniètrè  sera  aussi  garanti  dés  rayons  du  soleil  d’eté,  à  l’Est  à  l’Ouest,  par 
des  abris  les  plus  éloignés  possible,  de  manière  à  ne  pas  gêner  le  mouvement  de  l’air. 


120 


L’UNION  MÉDICALE 


Si  le  sol  au-dessus  duquel  est  placé  le  thermomètre  est  peu  réfléchissant,  surtout, 
s’il  est  gazonné,  :on  obtiendra  ainsi  des  nombres  très-rapprochés  de  la  yerité. 


Moyennes.  —  De  l’observation  des  maxima  et  des  minima  se  déduit  la  moyennèy 
l’un  des  éléments  les  plus  importants  de  la  climatologie. 

On  peut  obtenir  la  moyenne  thermique  d’uU;  jour  en  prenant  la  demi-somme  de  ses 
6xtrêrn6s* 

La  seule  méthode  rigoureusement  exacte  consisterait  dans  l’obsèrvàtion  des  tem¬ 
pératures  prises  chaque  heure  (la  somme  totale  étant  divisée  par  24).  ' 

De  Humboldt  a,  le  premier,  reconnu  que  la  température  à  neuf  heures  du  matin 
s’éloigne  peu  de  la  moyenne  diurne.  (Cette  moyenne  serait  fausse  sous  les  climats 
variables.) 

La  moyenne  des  mois  d’avril  et  d’octobre  peut  être  aussi  considérée  comme  repré¬ 
sentant  approximativement  la  moyenne  de  l’année. 


XIV 


Meures  d’observation.  —  Trois  lectures  du  thermomètre  faites  à  sept  heures  du 
matin,  deux  heures  de  l’après-midi  et  neuf  heures  du  soir,  forment  un  bon  système. 

La  ihôyehne  déduite  des  observations  faites  à  ces  heures  dépasse  à  peu  près  con- 
stamment  de  0,3  la  moyenne  vraie. 

{La  fiji  à  un  prochain  numéro.) 


TRACHÉOTOMIE. 

OBSERVATIONS  DE  TRACHÉOTOMIE  PRATIQUÉE  DANS  LA  PÉRIODE  EXTRÊME  DU  CROUP  f 

Par  le  docteur  Eugène  Moynier, 

Ancien  chef  de  clinique  de  la  Faculté  à  rHôtel-Dieu.  de  paris  (t).  . 

Obs.  II.  — Croup.  —  Trachéotomie.  —  Guérison,  '  ' 

Le  mercredi  20, mai  1863,  je  fus  appelé  par  le  docteur  .Gharruau ,  rue  du  Bac,  passage 
Sainte-Marie,  auprès  de  l’enfant  de  M.  de  Freminville,,  atteinte  d’une  angine  couenneuse. 

C’est  une,  petite  fille  de  Zi  ans  1/2,  d’uiie  assez  faible  santé  habiluelle  ;  elle  est  'siijeilé'è.de 
fréquentes  entérites,  qui  obligent  sa  mère  à  la  plus  grande  attention  pour  le  régime  de  c'élte 
enfàht.^  ' 

L’année  dernière,  elle  a  eu  une  dysenterie  qui  a  exigé  un  traitement  long  et  difficile,  et 
a  laissé  à  la  suite  une  grande  irrégularité  dans  les  digestions,  et  rend  l’alimentation  très- 
difficile. 

Cette  enfant  a  été  prise,  il  y  a  cinq  jours,  d’une  angine  couenneuse  limitée  d’abord  aux 
amygdales,  puis  étendue  au  larynx;  plusieurs  vomitifs  et  de  nombreuses  cautérisations  ou 
insufflations  avec  différents  topiques  n’ont  modifié  que  la  surface  des  amygdales  et  du,  pha¬ 
rynx,  mais  n’ont  pas  arrêté  la  marche  de  la  maladie,  et  des  accès  d’oppression  se  manifes¬ 
tent  à  de  courts  intervalles.  M.  le  docteur  Çharruau, m’avait  prévenu  dès  le  lundi  18  dé  ses 
craintes  d’avoir  recours  à  la  trachéotomie,  et  m’avait  demandé  de  me  tenir  à 'sa  disposition. 
Il  attendit  et  différa  autant  que  possible.  Mais  quand,  le  mercredi,  la  mort  devint  immi¬ 
nente,  il  me  fit  appeler.  ' 

La  voix  est  éteinte,  la  respiration  bruyante;  un  sillon  profond  se  creuse  sous  les  côtes,  à 
la  base  de  la  poitrine.  L’enfant,  d’ailleurs,  est  tranquille. 

La  nécessité  de  procéder  immédiatement  à  la  trachéotomie  est  reconnue  par  MM.  Trous¬ 
seau,  Çharruau  et  Alexis  Moreau,  qui  me  prêtent  leur  utile  concours.  Rien  de  notable,  peu  de 
sang  répandu,  expulsion  d’une  fausse  membrane  au  moment  de  l’introduction  de;  la  canule. 
Amélioration  immédiate.  .  * 

Le  soir,  lé  pouls  est  è  120  ;  U  y  a  dO  inspirations  par  minute.  Le  .jeùéi  maUnj  le  pouls 
tombe  à  100,  le  nombre  des  inspirations  à  30.  Le  soir,  il  y  a  un  accès  de  suffocation. 

.  (1)  Suite.  —  Voir  le  numéro  du  16  janvier. 


L’UNION  MEDICALE. 


121 


Nous  devons  rappeler  que  la  santé  de  celte  enfant  est  délicate  ;  qu’elle  est ,  dep,uie  deux 
ans,  soumise  à  un  régime  très-sévère,  mais  auquel  j’apporte  de  grandes  modifications  qui 
sont  aqceplées  par  M.  Charruau  et  par  les  parents.  Aussi  nous  augmentons  la  quantité  de 
son  alimentation  que  nous  rendons  plus  tonique. 

Pendant  la  nuit  du  vendredi  22,  je  reçois  une  lettre  de  M.  de  F...,  qui  me  dit  que  l’enfant 
est  faible,  le  pouls  petit,  avec  des  sueurs  abondantes  ;  que  depuis  trois  heures  de  temps,  il  n’y 
a  plus  d’expectoration  par  la  canule.  Je  vois  l’enfanl,  je  la  ranime  par  de  l’éther,  du  vin  de 
Maiaga,elc. 

)Le25i|  l’état  général  est  meilleur;  l’enfant  s’alimente  ;elle  a  même  appétit.  La  plaie  a  bon 
aspect,  mais  elle  produit  facilement  un  suintement  sanguinolent.  On  voit  encore  des  fausses 
membranes  sur  les  amygdales. 

26.  La  plaie  se  rétrécit  chaque  jour;  j’essaye,  mais  inutilemep^,  de  la  fermer.  L’enfant 

tousse  aussitôt.  i  -  ,  i- 

27.  L’état  général  est  excellent;  l’enfant  mange  biepj  la  respiration  est  calme.,  l’expectora- 
lionjbonne  ;  il  n’ÿ  a  qu’un  très-petit  point  blanc  sur  ramygdalé  gaucliè.  J’essaye  encorè  .  de 
retirer  la  canule  :  nous  sommes  plus  heureux  qu’hier,  eti’ehfant,  pendant  un  quart  d’heure, 
peut  respirer  librement,  la  plaie  fermée.  Je  replace  cependant  la  canule. 

Le  28.  Je  relire  définitivement  la  canule;  l’état  général  continue  à  être  des  plus  satis¬ 
faisants.  "  '■  • 

30.  la  plaie,  que  je  surveille  avec  soin,  diminue  beaucoup;  le  calibre  de  l’ouverture  est 
très-rétréci. 

31.  L’état  général  est  excellent,  et  l’enfant  qui,  avant  cettè  maladie,  se  nourrissait  fort 
peu,  màtige  aujourd’hui  bien  davantage  ;  elle  repris  des  couleurs,  lés  chairs  sont  fermes; 
elle  a  de  là  gaieté,  et  hier  elle  a  pu  jouer  dans  le  jardin. 

l*'  juini'  Là  plaie  de  la  trachée  n’est  pas  complètement  fermée;  dans  les  efforts,  pn  con¬ 
state  qu’il  passe  eiicore^  un  peu  d’âir.  '  : 

.2  juin.  Il  ne  passe  plus  d’air  à  travers  la  plaie  de  la  trachée.  La  plaie  extérieure  a  environ 

I  centimètre  d’étendué;  . 

A  juin.  L’enfant  est  très-gaie  ;  elle  court  dans  le  jxardin,  et  sa  voix  a  repris  assez  dé  force 
et  de  clarté  pour  qu’on  puisse  l’entendre  dans  une  pièce  voisine. 

Je  dois  ajouter  qu’une  cousine  de  cette  enfant  est  morte  du  croup  dans  une  ville  de  pro¬ 
vince,  et  que,  par  un  sentiment  de  crainte  bien  regrettable,  on  n’a  pas  pratiqué  la  trachéo¬ 
tomie. 

Obs,  III.  —  Diphthérîe,  —  Group,  —  Trachéotomie.  —  Guérison. 

Le  29  juin  1863,  je  fus  appelé  chez  M.  Sasportas,  17,  rue  de  l’Oratoire-du-Roule,  pourvoir 
une  petite  fille  âgée  de  3  ans,  atteinte  depuis  huit  jours  d’une  angine. 

Cette  enfant  est  pâle,  chétive,  d’une  faible  constitution;  la  mère  est  forte  et  vigoureuse, 
mais  le  père  .est  Irès-âgé,  usé,  et  sujet  à  de  fréquents  accès- d’asthme  ;  ils  ont  eu  dix  enfants, 
celle-:ci  est  la,  neuvième;  ils  en  ont  perdu  trois.  , 

Dès.  le  vendredi  19,. l’enfant  a  été  souffrante;  le  samedi  (20  juin  et  le<  dimanche  21,  le 
malaise  augmente  :  il  y  a  de  la  douleur  à  la  gorge,  avec  difficulté  pour  avaler»;  et  gonflement 
sous  la  mâchoire.  Le  22,  rejet  cl’une  fausse  membrane,  et  ainsi  pendant  toute  cette  semaine 
les  fausses  membranes  se  produfsenl  dans  la  gorge,  la  voix  s’éteint  ;  il  y  a  de  4  toux,  mais 
sans  raucilé;  les  accès  d’oppression  ne  se  montrent  que  le  27,  la  toux  alors  devient  rauque. 
Le  28,  cet  état  augmente,  malgré  le  traitement  institué  par  M.  le  docteur  Jolly  :  gargarismes 
avec  l’alun,  cataplasmes  et  sinapismes,  potion  avec  10  centigrammes  de  tartre'slibié ,  admi¬ 
nistrée  par  cuillerée  toutes  les  deux  heures. 

^  Le  lùndl29,  je  vois  l’enfant,  très-pâle,  très-agitée.,  se  dressant  sur  son  jit,  cherchant  à 
s’accrocher  aux  rideaux tlé  son  lit,  en  proie  à  une  grande  oppression,  la  toux  rauque,  la 
voix  éteinte.  , 

•  Sous  l’impression  d’un  fait  que  je  venais  d’observer  avec  M.  le  docteur  Aubrun,  et  dans 
lequel  le  perçhlorure  de  fer  m’avait  paru  avoir  été  d’une  grande  utilité,  je  proposai  à  M.  Jolly 
de  l’employér  ;  nous  fîmes  mettre  10  gouttes  dé  perçhlorure'  de  fer  dans  un  verre  d’eau,  et, 
on  en  devait  faire  prendre  ainsi  jusqu’à  50  gouttes  dans  cinq  verres  d’eau',  et  ne  donner  rien 
autre  Chose  à  l’enfant  que  du  lait  ;  l’énfànt  se  refuse  à  prendre  le  perçhlorure  de  fer  :  elle, n’a 
pris  qu’un  verre  et  demi  de  solution,  ce  qui  fait  à  peu  près  20  gouttes  de  perçhlorure; 

II  y  a  pependanl  un  peu  d’amélioration,  moins  d’agitation. 

Mardi  30.  La  nuit  a  été  assez  bonne;  à  chaque  inspiration  on  n’entend  plus  de  sifflement  ; 
rauscuHaiion  permet  d’entendre  un  murmure  yésiculairç,  sans  mélange  de  râles;  le  pouls 


m 


L’UNION  MÉDICALE. 


est  à  110,  la  peau  peu  chaude;  il  y  a 'dés  faussés  merti'hranes  éur  les  amygdales  et  la  lUéÙe. 
L’ènfarit  a  pris,  depuis  vingt-quatre  heures,  cititj  verres  d’eau  contenant  chacun' quinze 
èouttes  déipérchlôrure  dë  fer  et  Un  Verre  et  deirii'de  laU  ;  la  tOuV  est  fauqUé'  ètla  vôî'ÿ 
éteinte.  Continuation  du  perchlorure,  du  lait,  bdùilloh';  gdVfarisme  'ayec  dë  Eeati  d’drgé  èt 
de  l’alun.  '  ,  ,  "  ''  ' 

1«  et  2  juillèt.  Très-bonnes  joUriiéèSj  eicpèctoration  mu(ïuelise  abondante  ;  pas  d’opprés-: 
sion,  pas  de  fièvre,  et  surtout  lè  2  juillet,  à  onze  Keüres,  nous  constatons,  avec  M. 'jDlly,'qu’ij 
n’y  a  pas  d’oppression,  que  la  respiration  est  pure  et  normale,  que  la  gorge  mênié  préseUte 
moins  de  plaqués  diphlhéritiques  ;'*  la  toux  est  moins  croupalé;  mais  la  'voix  est  toujours 
éteitttéi  On  supprime  le  perchlorure  de  fer.  A  cinq  heures,  je  Vois  l’enfant,  qui,  pendant  la 
journée,  a  été  gaie,  a  joué,  s’est  mise  à  table  ayec  ses  parents,  mais  a  très-peu  mangé. 
DaUS  la  soirée,  Topprëssfon  SÏÏrViènt,  la  respiratiôri  est  sifflante.  J’administre  un  yomitif." 

Pendant  la  nuit,  accès  nombreux  d’oppression.  Perchlorure,  vomitif.  '  ” 

;  3  juillèt.  Grande  oppression,  respiration  sifflante,  teinte  cyanosée,  de  la  face,  sillon  sôusr 
sternal  profondément  creusé,  difficulté  à  avaler  quoi  que  ce  soit  ;  sonorité  à, la  percussipp'* 
absence  du  tnurmure  yésiculaire  ;  pharynx  tapisSé  de  fausses  merhbranék  Potion  vomïtive, 
perchlorure  de  fer^  mouches  .de  -  ;  i  :  .  i  . 

A  trois  heures  dé  l’aprés-mldi,  nous  nous  trouvons  avec  lés  docteurs  Barthez  â/Jphy, 
M.  Barthez  ne  voit  de  ressources  que  .dans .  la  trachéotomie,  et  il  est  d’avis  de  la  pratiqper 
immédiatement.  M.  Jolly  est  d’avis  d’attendre  jusqu’à  la  dernière  extrémité.  ! 

Le  soir,  grande  oppressioiij  dépression  sous-.slernale  à  chaque  inspiration,  agitatipnides 
ailes  |du  nez,  respiratipin  sifflante,  voix -éteinte,  sonorité  à  la  percussion,  absence  complète, 
absolue  du  murmure  vésiculaire,  pouls  petit,  fréquent.  J’attende  encore  i  mais  à  cipq-heures^ 
du  matin,  le  A  juillet,;  je. pratique,. avec  l’aide  du  docteur  Régnier,  la  trachéotomie,  qué> est' 
suivie  d’une  amélioration  immédiate.  L’enfant  était  si  près  de  la  mort  ,qu -elle  s’est  très-peu 
débattue,  et  nous  nlavons  pas  répandu  une  cuillerée  de  sang.  ,  ;  .  ■  >  ,,  • 

5  juillet.  Nuit  calme;  le  pouls,  qui  était  hier  à  120,  n’est  qu’à  112;  la  peau  est  honoei 

respiration  excellente  ;  lèvres  couvertes  de  fausses  membranes;  expulsion  de  fausses  mepi- 
branes  déchiquetées.  Lait,  bouillon,  vin,,  quinquina,  chlorure  d’oxyde  de  sodium.  -  ; 

6  juillet.  Nuit  boène,'  expecloOation ' muqueuse  peu  abondante,  alimentationi  Expulsion 
d’utle  fausse- membrane,  épaisse,  longue  de  2  centimètres;  la  commissnre  des  lèvres, , qui  a 
été  écorchée,  est  recouverte  de  diphthérie;  la  gorge  en  est  remplie,  la  plaie  en  est  couvérteJ 
Pouls  à  112,  respiralipq  .parfaije,  , Entrait  mou  dç  , quinquina,  1  gxammç,,  dan?,  du  café.  Ali¬ 
mentation,  et,  d’après  les  conseils  dé  M.  joîly,  îolio'ns  avec  le' chlorure  d’oxyde  de  sodium. 

7,  8,  9  juillet.- On  voit  toujours  de  la  diphthérie  sur  la  luette  et  les  atoygflales,  ët  autesi 
sur  la  lèvre,  mais  la  plaie  de  l’opération  a  bon  aspect,  et  les  vésicatoires  du'dos^èe  Sèchent^ 
l’enfant  est  gaie;  elle  doit  et  s’alimente.  -  h-:  .  ; -n .  tM'X' 

19  juiiret.  Je  retiré  la  canülé le  septième  jour,  et  je  ferme  la  plaie.  Bon' état  général; 

13  juillet.  Il  ne  sort  plus  d’air  par  la  plaie, -qui  diminue  d’étendue  ;  l’enfant  cependant  est 
moins  gaie;  éllé  tousse,  la 'lèvre  présente  loüjOurs  une  plaque  blahchevmalgré  les'caüléfîsa- 
tions  et  lés  lotions  avec  le^  ch lorÇTe  d’oxyde  de  sodium.  ’  ' 

IZi.  La  toux  a  augmenté  ;  avec  M,  Jolly  nous  èxauiinpnf  l’enfant,  et  nous  ne  trouvons  paè  de 
inatilé;  nous  constàtons  la  présèncé  de  ■quelques  râles  à'droitë.  La  plaie  diminue,  et  sé  cica¬ 
trise  aUx'bbrds. \ 

15.  La  toux  à  diminué,  la  plaie  a  hôb 'aspect  et  se  cicatrisé.  '  ■  '  - 

16.  L’enfant  est  pâle,  tristè,  n’a  pàs  d’appétit,  ce  que  nous  attribuons  à  cettè  circbn- 

stanceque  ses  parents  viennent  de  partir  pour  là  campagpe  ;  les  lèvres  présènfént  ioujbhrs 
des  fausses  membranes,  lès  gencives  deviennent  fongueuses  ;  il  n’y  a  p4  de  fièvre,  rien  à 
l’auscuitalion.  Nous  Ihi  faisons  faire  une  promenade.  ’ 

18.  Toujours  inappétence,  peu  de  gaieté,  pâleur  ;  mais  guérison  et  cicatrisation  coroplèi^ 
delà  plaie.  '  .  ■  ;  -  i  ■ 

Les  parents  alors  la  viennent  chercher  pour  la  conduire  bains  de  ihér  bii  se  trouvénif 
déjà  ses  frères  et  sœurs,  ' 

Depuis,  j’ai  revu  cette  enfant,  qui  s’est  rétablie  sous  cette  influence,  ‘et  qui,  aujourd’hui, 
jouit  d’une  très-belle  santé, 

Obs.  IV,  —  Le  fait  auquel  je  faisàis  allusion  dans  la  précédente  observation,  et  qui  m’avait 
fait  employer  le  perchloruré  de  fer,  est  Te  suivaht  :  '  ^  ■ 

J’avais  reçu,  le  31  mai  1863,  un  billet  ainsi  cbhçu  ;  «  Vers  deux' hehiè^j  s’il  eèt  pbésibTè^ 


123 


L’UNION  MÉDIÇALL. 


avec  les  instrumenls  jjour  la..tjjac}iéAtoraie,;(Je  .Ia,part.des  doclÆpjs  Brossiai^d  et  Aubrun,  chez 
M.  Longet,  rue  (Jés'Trois-Bornes,  rt**  i.  »  •  '  ‘  •  '  '  ' 

Une  petite  fille  de  3  ans,  bien  constituée,  était  soutfrante  depuis  huit  jours.  On  avait 
constaté  la  présence  de  fausse^  membranes  sur:  .tes  amygdales.  Depuis  deux  jours,  il  était 
survenu  de  l’oppression.  L’avant-yeille  au  soir,  M.  Aubrun  avait  prescrit  le  perchlorure  de 
fer,  25  gouttes  dàtië  Un  veri’e  d’éàu  pure;  én  faire  boire  souvent  et  faire  suivre  d’un  peu  de 
laiL  Cânq  à  six  verres  par  jour,  :  ,  -  , 

^  Le  SI,  à  quatre  heures  du  éoir,  grande  bppression,  Voix  éteinte  ;  mais  la  trachéotomie  ne 
paraît  pas  urgente.  Nous  convenons  d’attendre  au  îendemaiin.  m 

Le  lendemain  et  les  jours  suivants,,  sans  autre  traitement  que  celui  que  je  viens  d’indiquer, 
raméliorafion  se  prO(ïuisît,  ,et'jVi  appris  qüp  l’enfant  avait  acîievé  sa  çbnyaiescence  à  la  cam¬ 
pagne..,  ,,  .  '  ,,  -  ; 

Obs.  —  CroUp.  —  fràchhtômie.  —  Gatiule  ari^ac  par  Verifant.  —  Mort  immêdiaie. 

■  Lé  2A  décembre.i862,'j,e  suis  appelé  en  toute  hâté  par  M.  le  docteur  Brossard  pour  feti- 
fâh't  de  M/Lÿbn,  iharchand  tailfeUr,  4,  rue  dU  Havre.  M.  Lyon  a  trois  enfants,  ils  viennent 
d’avoir  la  rougeole.  Celui  pour  lequel  on  me  demande  est  un  garçon  âgé  de  8  ans,  très-chétif, 
rachitique,  poitrine  déformée,  s’enrhumant  facilement,  ayant  des  bronchites  rebelles.  lia 
depuis- plusieurs  jours  un  coryza  diphthéritique  et  des  fausses  membranes  dans  la  gorge. 
Poitriniè  soûore;  absence 'de  râles:,  mais  aussi  absence  de  bruit  respiratoire.  Je  pratique  ta 
trachéotomie.  État  ' immédiatement  meilleut*  ;'  10  murmure  vésiculaire  reparaît  ;  expulsion 
d’une  longue  fausse  membrane,  0,03.  Le  soir,  uh'péu  de  fièvre  ,  mais  expectoration  abon¬ 
dante  eti'muquetise. ^ 

'  Le  25'décembre,  l’'étàt  général  ést  très-bon;  ta  nuit  a  été  calme;  l’expectoration  estabon- 
dante';  là  respiration  ample,  facile,  sans  mélange  de  râles  m  de  souffle.  'Nous  nous  quittons 
à  Onze  heures  da  matin  avec  de  grâiïôes  espérances; 

A  deux  heures,  on  vieftt  me  chercher ,  l’enfant  venait  de^  mourir.  Je  ne  trouve  pas  trace 
d’hémorrhagie;  l’enfant  n’avait  pas  eu  de  convulsions  ;  1  état  dans  lequel  nous  l’avions  laissé 
trois  heures  auparavant  ne  pouvait  pas  faire  craindre  un  malheur  aussi  terrible  et  aussi 
prompt.  Nous  n’obtenions  que  des  réponses  éyaqives  et  insignifiantes.  Mais,  peu  de  temps 
après,  M.  Brossard  a  su  la  vérité  :  on  avait  laissé  l’enfant  seul,  il  avait  -détaché  les  cordons 
qui  rnaintieünent  la  canole,  et  icelle-ci,  une  fois  sortie  de  là  trachée,  n’avait  pu  être  remise 
en  place  qU’après  la  mert  ;  aussi  j’avais,  trouvé  ,tout  en  place,  les  parents  ne  voulant  pas 
m’avouer  leur  défaut  de  soins  et  de  surveillance.  ;Quand  on  a  vu  des  enfants  en  proie  aux 
terribles  jattaques  de;SuffQcation,on:icpmpi’end  que  des  gens  étrangers  à  la  médecine,  et  peu 
intelligeuts,  n’ont  pas  pu  replacer  cette  canule  pendant  ,1a,  vie.j  mais  qu’ils  ont  pu  Iq  faire 
aisément  et  après  la, mort;  '  -  ;  -  .  ,  .  -  ,  • 

.  Geyfait  >gi,  malheureux  et  si  .pegrettahle,  m’a  détourné ,  de  deux  ppérati.otns,  dans  ,lq 
crainte  de  voir  se  .reprodutrede  même  accident  ou  mfifne  d’a-ulres,  tels.que  les  pneu¬ 
monies,  différents-parieuï-nalure,  mais  causés  aussi  .par  l’incurie.  -  ■  ,,,  ; 

Là  sœur  dê  ' CO  garçon,  âgée  de  3  ans  ,  -atteinteide  diphtliérie  nasale ,  buccale  et 
pharyngée  et  de  cfoup,  est  morte  le  surlendemain  de  la  mort  de  son  frère'.  Je  n’ai  pas 
crti  üëvbif  faire  l’ Opération  chez  celte  enfatit,  à  câUse  du  peu  d’intelligence  des  parents 
chez  lesquels  on  l’avait  envoyée.  '  ‘ 

■  Jfaî.pensé'égàlèment  ne  dëvoir  la  pratiquer  chez  l’enfant  de  M.  Blum,  rue  Cul- 

tjjçe  Ste-O^thefine»  20,,  parce  qüé  je  ,crbis  qu’on  .ne  doit  pas  volonlaiferaent  se  mettre 
dans  de  mauvaises  conditions  ;  que  Vopéfatipu  a  déjà  assez  de  chances  contre  elle^^ 
sans  la  pratiquer  dans, les  -cas  où  le  c^nsep^ùs  ^unm  fait  .complètement  défaut,, où  les 
recommandations  sont  inutiles,  parce  qu’elles  ne  sont  pas  comprises  ou  non  exécu- 
léesi  Ciést  après  réflexions  et  discussion,  .et  d’accord  avec  les  confrères  présents,  que 
je  me  suis  abstenu.  :  ■, 

^  '  '  (Là  fin  À  Un  prochain  numérô): 


124 


L’UNION  MÉDICALE. 


ACADÉMIES  ET  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 

SOCIÉTÉ  IMPÉRIALE  DE  CHIBUBBIE. 

Séance  du  mercredi  17  Janvier  1866.  —  Présidence  de  M.GiRAtpÈs.  ‘ 

Sommaire.  —  Installation  du  bureau  pour  l’année  1866.  —  Communication  relative  à  l’application  dü 
nalvano-caustiqueiau  traitement  de  plusieurs  maladies  chirurgicales.  —  Communication  relative  à 
plusieurs  cas  de  clinique  chirurgicale,  et  particulièrement  de  clinique  ophthalmologique  ;  discussion.; 

Chaque  année,  après  la  séance  solennelle,  a  lieu  la  pelUe,  révolution,  ou  plutôt  la  petite 
évolution  présidentielle  ou  administralive  qui  fait  descendre  du  fauteuil  le  président  de 
l’année  qui  finit  et  y  fait  monter  le  président  de  l’année  qui  commence.  L’installation  du 
nouveau  bureau  par  l’an, Qtçn  est  l’occasion  d’un, échange  de.  politesses,  de  remercîmepts  e^ 
de  compliments  en  usage  dans  les  sociétés  civilisées  et,  parlant,  dans  les  Sociétés  savantes. 
C’est  ce  qui  s’est  passé,  au  commencement  de  la  séance,  entre  M.  Broca,  président  sortant, 
et  M.  Giraldès,  président  désigné  pour  l’année  1866.  Après  quoi  la  Société  de  chirurgie  a 
repris  le  cours  de  ses  travaux.  , 

Avant  de  rendre  compte  de  l’intéressante  discussion  qui  a  signalé  cette  reprise,  nous 
devons  indiquer  une  lettre  adressée  à  la  Société  de  chirurgie  par  M.  Ciniselli  (de  Turin), 
membre  correspondant,  et  transmise  par  M,  Velpeau,  au  sujet  du  traitement  des  polypes 
naso-pharyngiens  par  la  cautérisation  à  l’aide  du  galvanisme.  M,  Ciniselli  dit  dans  sa  lettre, 
accompagnée  de  pièces  à  l’appui,  que,  depuis  1860,  il  a  employé  le  galvano-causUque  dans 
le  traitement  de  diverses  maladies  chirurgicales  telles  que  la  grenouilletle,  certaines  tumeurs 
cancéreuses,  certains  rétrécissements  de  Turèlhre»  certaines  tumeurs  érectiles,  etc.  S’il  ne 
l’a  pas  appliqué  au  traitement  des  polypes  naso-pharyngiens,  dans  lequel  M.  Nélaton, 
a  obtenu  de  bons  résultats  de  l’emploi  de  ce  moyen,  c’est  qu’il  n’en  a  pas  eu  l’occasion. 

:  La  discussion  qui  s’est  ensuite  engagée,  et  qui  à  occupé  le  reste  de  la  séance,  a  été  pro¬ 
voquée  par  Une  communication  de  M.  Serre  (d’Alais),  relative  à  quatre  points  de  clinique 
chirurgicale,  dont  trois  de  Clinique  ophthalmologique. 

Le  premier  point  se  rapporte  à  plusieurs  cas  d’ouvertures  flstuleuses  congéniales  existant 
symétriquement  sur  les  parties  latérales  du  cou,  au  niveau  dés  deux  angles  de  la-mâchoire 
inférieure,  présentant  un  aspect  analogue  à  celui  des  points  lacrymaux,  communiquant  avec 
la  cavité  du  pharynx,  et  donnant  issue  à  l’écoülement  d’un  mucus  clair  et  filant  comnoie  de 
la  salive.  M.  Serre  dit  en  avoir  observé  trois  exemples,  dans  l’un  desquels  les  petites  fistules 
furent  promptement  oblitérées  après  quelques  injections  légèrement  caustiques. 

,  M.  Bkoca  considère  ces  fistules  congénialçs  observées  par  M.  Serre  comme  étant  le  résultat 
d’un  arrêt  de  développèment,  6ü  lé  Vestige  de  la  fente  branchiale  existant  chez  le  fœtus. 
Habituellément,  Ces  ouvertures'  fislülèUses  s’ohsèrVent  à  la  partie  antérieure  du  cou,  entre 
l’os  hyoïde  et  le  cartilage  thyroïde.  Le  siège  indiqué  par  M.  Serre,  au  niveau  des  deux  angles 
de  la  mâchoire,  est  tout  à  fait  insolite;  jusqu’ici,  il  n’en  existait  pas  d’exemple  dans  la 
science.  M.  Verneuil  dit  cependant  en  avoir  observé,  à  l’hôpital  Beaujon»  un  cas  analogue,, 
mais  la  fistule  p’était  pas  .bilatérale,  comme  dans  les  observalious  de  M.  Serre»  elle  n’exisr' 
lait  que  d’un  seul  côté.  ! 

Les  autres  points  de  ta  communication  de  M.  , Serre  se  rapportent  tous  à  rophlhalraologie.’ 
Dans  un  cas,  if  s’agit  d’une  petite  tumeur  épithéliale  existant  à  la  fois  sur  la  cornée  èt  la 
sclérotique,  ou,  suivant  l’expression  pittoresque  de  M.  Serre,  à  cheval  sur  ces  deux  mehi- 
branes.  La  cautérisation  n’avait  pu  en  triompher,  l’énucléation  en  était  impossible.  M.  Sei-rè 
prit  le  parti  de  l’enlever  avec  le  couteau  à  Cataracte  plongé  à  travers  ladOrnée  et  difigéde- 
maniéré  à  raser  la  partie  postérieure  de  la  furtièur  jüsqu’à  ses  limites  sclérolicales;  U  en 
résulta  une  perle  de  substance  de  l’enveloppe  extérieure  du  globe  de  l’œil  de  plus  d’un  cen¬ 
timètre.  Cependant,  non-seulement  l’œil  ne  s’est  pas  vidé  à  travers  cette  large  ouvertui'e, 
mais  encore  il  n’y  a  pas  même  eu, saillie  de  la  membrane  interne  respectée  par  le  tranchant 
du  couteau.  La  plaie  sclérolico-cornéenne  s’est  complètement  cicatrisée,  et  le  cancer  n’a  pas 
récidivé.  Il  résulte  de  ce  fait  que  l’on  peut  enlever  sans  inconvénient,  et  sans  compromettre 
l’existence  de  l’œil,  non-seulement  une  partie’de  la  cornée  (ce  que  démontrent  les  suites 
de  l’ablation  des  slaphylomes  de  celte  membrane),  mais  encore  une  portion  même  de  la 
sclérotique. 


L’UNIOIN  MÉDICALE. 


m 


M.  Serre  a  ensuite  donné  diverses  formules  pour  le  traitement  de  diverses  espèces  d’pph- 
thalmies  :  ophUialmie  catarrhale,  ophthajmie  scro/w/eMie;  conjonclivile  granuleuse  ou  vési- 
culeuse;  granulalions  palpébrales,  ou.palpébrite  granuleuse  ou  verruqueuse;  enfin,  ophlbal- 
mie  purulente.  —  Nous  verrons,  dans  le  eoropte  rendu  de  la  discussion,  pe  que  d’honorable 
chirurgien  d’Alais  entend  par  quelques-unes  des  expressions  que  nous  ayOR^, soulignées; 
bornonsTnous,  pour  le  moment,  à  exposer  les  formules  indiquées  par  rauleup  pour  lejrai- 
tement  dés, aifections  qu’il  désigne  ainsi..  . 

M.  Serre  possède,  dit-il,  contre  les  ophthalmies  catarrhales  et  scrofuleuses,  et  contre  les 
boursouflements  vésiculeux  de  la  conjonctive,  pne  formule,  aussi  simple  qu’efficace  et  rapide 
dans  ses  résultats  :  ce  moyen  consisté  purement  et  simplement  dans  le  badigeonnage  des 
deux  paupières  avec  un  pinceau  trempé  dans  une;  solution  concentrée  de  nitrate  d’argent.  Le 
pinceau  est  promené  ainsi  sur  toute  l’étendue  de  ces  voiles  membraneux,  jusqu’à  leurs  bords 
libres,  aussi  longtemps  qu’il  est  nécessaire  pour  déterminer  le  noircissement  de  la  peau.  On 
peut  encore  appliquer  sur  les  paupières  fermées  un  petit  linge  imprégné  d’une  pommade 
contenant  60  centigrammes  de  nitrate  d’argent  pour  10  gran^mes  d’axonge,  qu’on  laisse 
en  contact  avec  elles  pendant  dix  minutes  environ  ;  ce  pansement  est  renouvelé  tous  le  jours 
pendant  huit  à  quinze  jours.  L’effet,  au  dire  de  M.  Serre,  en  est  extrêmement  prompt.  Dès 
le  premier  jour,  les  enfants  atteints  de  ces  ophthalmies  catarrhales,  scrofuleuses,  avec  bour¬ 
souflement  vésiculeux  plus  ou  moins  marqué  de  la  conjonctive,  dès  le  premier  jour,  ces 
enfants  ouvrent  Tœil  à  la  lumière,  —  la  photophobie  a  disparu,  et  le  mal,  si  souvent  rebelle 
à  tous  les  autres  moyens  de  traitement,  cède  ordinairement  en  moins  de  quinze  jours. 

Dans  l’espèce  d’ophthalmie  qüe  M.  Serre  désigne  sous  le  nom  de  granulations  palpébrales, 
ou  Ae  palpébrite  granuleuse  el  ce  chirurgien  emploie  un  moyen  différent,  mais 

non  moins  efficace  :  c’est  l’acide  chromique  cristallisé  et  tombé  en  deliquium  au  simple 
contact  de  l’humidité  atmosphérique.  Voici  le  mode  d’application  indiqué  par  l’auteur  :  après 
avoir  renversé  là  paupière  dans  toute  la  hauteur  du  cartilage  tarse,  il  applique  sur  toute 
l’étendue  des  granulations  verruqueuses  reitrémité  conique  d’un  petii  cylindre  de  verre 
imprégné  du  deliquium  d’acide  chromique;  puis,  avec  un  linge  fin,  il  essuie  légèrement,  de 
manière  à  enlever  Tewès  d’acide' et  à  empêcher  qüe  la  moindre  particule  de  celui-ci  soit 
mise  en  contact  avec  le  globe  oculaire;  enfin,  après  une  minute  environ  de  contact,  il  passe, 
sur  toute  la  partie  touchée  par  l’acide  chromique,  un  pinceau  trempé  dans  l’eau  pure,  et  le 
pansement  est  fait.  Il  suffit  de  deux,  trois  ou  quatre  pansements  ainsi  pratiqués  pour  guérir 
la  maladie  sans  laisser  les  traces  de  tissu  inodulaire,' que  déterminent  ordinairement  sur  la 
conjonctive  les  agents  de  cautérisation  habituellement  employés,  et  pour  rendre  à  la  cornée 
toute  sa  transparence.  '  . 

Enfin,  dans  l’ôphthalmie  purulente,  M.  Serre  substitue,  comme  moyen  de  traitement,  aux 
cautérisations  énergiques  et  aux  lavages  continuels  conseillés  dans  tous  les  traités  d’ophthal- 
mologie,  la  pratique  suivante  qui  lui  a,  dit-il,  donné  les  meilleurs  résultats  :  il  ordonne  que, 
jour  et  nuit,  pendant  trois  jours  consécutifs  ,  tous  les  quarts  d’heure  ou  toutes  les  demi- 
heures,  les  paupières  de  l’enfant  soient  entr’ouvertes  pour  donner  issue  au  pué  et  l’empêcher 
de  produire  par  action  Chimique  la  macération  et  la  perforation  de  la  cornée  ;  en  même  temps 
est  passé  Sur  le  globede  l’œil  un  pinceau  imbibé  d’eau  mielléè  ou  vinaigrée.  M.  Serre  affirme 
que  le  succès  de  Ce  traitement,  sauf  dans  quelques  cas  exceptionnels,  ne  lui  a  jamais  fait 
défaut  lorsqu’il  a  été  suivi  avec  upe  ponctuelle,  lexaçtitude,  Pour  .obtenir,  cette  çppçlition,  il 
donne  à  ses  prescriptions  une  sanction  morale  énèr^giqüe  en  déclàiént'  ilq  nçière  qüh'i  là  rend 
responsable  de  la  guérjson  ou  de  la  perte  des  yeux  de  son  enfant.  —  Dans  les  pqs  où  la  ma¬ 
ladie  est  trop  avancée,  où  la  cornée  enflaparnée  esl.le  siège  d’un  chémosis  et  d’un  étrangle¬ 
ment  exlrêmemenldqüloureux,lVJ.  Serre  fait  cesser  tous  les  accidents,  par  le  d^bridement  de 
l’œil  à  l’aidé  de  la  ponctjon  dé  la  cornée;  iLsuit  en  cela  le  procédé  de  iâ  nâlure.,qui  se  sou? 
lagé  elle-rhême  de  l’étranglement  du  globe  oculaire  par  là  perforation  dëTorgàrie.  ;  ,  , 

Les  trois  points  dejplinique  ophthalmplogique  fiq  la  communication, , de  ,M.  Serre  (d’Alais) 
ont  provoqué  diverses  objections  de  fond  et  de  forme.  Je  ne  dirai  pàs  que  l’on  à  fait  à  l’au¬ 
teur  une  querelle  de  mots,  et  je  ne  blâmerai  pas  l’insistance  un  peu  vive  qu’a  mise  M.  Vel- 
FEAu  à  lui  faire  définir  le  .sens  précis  de  certaines  dénominations  dont  il  s’est  servi,  particu¬ 
lièrement  des  mots  :  Ophthalmie  cqiarrAa/e,  scro/M/ewsc,  vi^fici^teuse,.verruqueuse,  ^[c.  En 
effet,  avant  de  discuter  sur  |e.s  choses,  i|  faut  s’entendre  sür  W  mots  qui  les  expriment,  et 
le  vocabulaire  .de  ropblhalniologio  parisienne  n’est  pas  tout,  à  fait  le  même  que  celui  dont 
M.  Serre  fait  usage.  Après  explication,  M.  Serre  et  M.  Velpeau  ont  reconnu  qu’ils  entendaient 
les  mêmes  clioses  sous  des  noms  différents.  Ainsi  l’ophthalmie  catarrhale  de  M.  Serre  n’est 
autre  chose  que  la  conjonctivite  simple;  son  ophthalmie  scrofuleuse  est  ce  que  l’on  désigne 


126 


L’ÜNION  MÉDÎCALÈ. 


comtnunéiï/ent  sons  le  hotn  ae'Cottjôtictlyllé  et  de  kératite,  aVec  ou'sans  nfcéralion;  chez  des 
individus  lytotihaliqaes  oti  scrbfüIeUx;' ses  vé'ifôükuèes  on  vèrrnqueuses  mtiX 

identiques  aux  mdîadi'és  cbnnuès  en  ophthalmolbgie  sous  les  nbms  de  :  Kéraiitè  ulcéreui.é,' 
de  con|bnblivite‘  6il  de  kératite  Svéc  vascularisation  donsidérable  des  membranes  cobjonclîJ 
vaie  ou  coiméehne.  , 

Quoi  qu’il  én  soit  des  noms.ii  n’en  est  iiaé  moins  vrai,  cbmmé  ra  fàit  observer  M.  Velpeau,' 
que  les  résultats  obtenus  par  M.  Serre,  d’Alais,  dans  lé  traitement  dé  ces' maladies,  ne  sont' 
pas  mothè  extraordinaires  qüe  lès  moyens  ètnjiloyéS  pour  les  ébtenir.  Nôus  n’ayons  pas  besoin 
de  faire  remarquer  léi  qüe'le  mot  ca;#r«brrfî3tazVe  est  ]^ris'dans  le  sens  de  choéé  qu'é'l’on 'né' 
voit  pas  ordinairementV  Et  en  effèt,  nous  né  crOyobs^pas  qü’avant  M.  Sêitéles  ophthalmo- 
loglsles  eussent  eu  ridéè  de  traiter  et  ravanlàge  de  giiérié  d’uné'part,  les  éonjOhbtiVîtes  et' 
les  kératites  ulcéreusés.Oü  graé'ûleoses,  par  desmoÿeOs  alisSl  simpHégét  aussi  bénins  que  lè! 
badigeonnage  dés  paupières  â  Pextérleur,  et,  d’aütrè  part,  les  grahulatîons  variquéuséS  OU' 
vérrtique’uses'dé  la  conjonctive  palpêbralé  par  des  attoiiéhéments  évêc  racidé  cbrômlquéi'  ‘1 

M.  Le  Fort  a  demandé  à  M..  Serre  quelle  :  propriété  pn  quel  mode  d’action  curative  il, 
attribuait  au  badigeonnage  avec  le  nitrate  d’argent,  et  IVV  Serre . a, répondu,  aveq  le  bon  sen^j 
du  bachelier  de  Molière,  qu’il  n’en;  savait  rien  autre  chose  sinon  que:  le  badigeonnage  avait 
une  vertu  curative.  Quant  au  comment  et  au  pourquoi,  il  ne  se  charge  pas  de ,  i’expliquér. 
Est-ce  par  action  mécanique?  est-ce  par  effet  dynamique?. Peu  importe  à  M.  i Serre;  il  sufiit, 
que  cela  guérisse.  15 

M.  Le  Fort  a  dit  qu’il  avait,  pour  sa  part,  employé,  dans  un  grand  nombre  de  cas  d’oph- 
Ihalmie  purulente,  le  badigeonnage  des  paupières  d’abord  avec  la, teinture  d’iode,  sans  grand 
succès,  ensuite:  avec  le  collodion,  qui  lui  avait  paru  agir  d’une  manière  plus, favorable<dl 
explique  l’influence  heureuse  du  çollpdion  d’abord  par, la  compression  que  cet  enduit,  en, se 
desséchant,  exercé  sur  le  système  vasculaire  de  l’organe,  ensuite  par  l’espèce!  de  corrugation' 
ou  de  retrait  qu’il  détermine  sur  la^peau,  et  qui  amène  un,  degré  léger  d’ficlropion  en  vertu 
duquel  les  paupières,  res.lenl  entr’ou vertes  et  donnent  ainsi  upc;  issue  au  liquide  purulent 
qui  baigne  le  globe  de  l’œil.;  r—  M,  Le  Fort  n’admet  pas  la  proposition  émise  par  M.  ^rre» 
savoir  :  que  la  conjonctivite  purulente  n’amène  jamais,  ou  presque  jamais,  la  perforation  dci 
l’œil,  lorsqu’on  prend  le  soin  de  donner  au  pus  un  écoulement  facile.  ll;a  vu,  .dans  un  cer-^ 
tain  nombre  de  cas  où  la  cornée  .était  blanche  dans  toute  son  éteudue,:  la  maladie  marcher 
fatalement  et  rapidement  è  la  perforation  de  cette  membrane,  en  dépit  de  tout  et  malgré  lei 
soin  pris  par  M.  Le  Fort  de  faire  injecter  toutes  les  heures,^  dans  les  yeux  maladesi  . un  mé-, 
lange  de  glycérine,  de  leinturé  d’iode,  d’alcool  et  d’eau,  mélange  qui  lui, avait  parf'ailementî 
réussi  dans  d’autres  circonstances.  M.  Le  Fort  n’aocepte  pas  non:  rplus  que,  la  eoruée  une 
fois  crevée,  la  maladie  soit, flnie;  car  il  avu,  dans  queiques  exemples  de  conjonctivites  puru-; 
lentes  que  l’on  pourrait  appeler  malignes,  les  accidents  inflammatffjres,  se  continuer  encore; 
pendantvdes;  semaines  et  des  mois*  dans  la  conjonclive  palpébréle,  après  la  perforation  de  lai 
cornée.  —  M.  Le  Fort  ajoute  qu’il  n’o^rait  pas*  dans  ces  eas^  prévenir  la  nature  etiprendrel 
sqiLluii  de  perforer  l’œil  suivant  le  conseil  donné  par  M*,  Serre., >-f;  E0ifin*  .M’.  Le;F|ort;  voudrait 
que  M.  Serre  appuyèt  les  résultats- qu’il  dit  avoirrobtenusisur  uneiatatisllque  exacte  et  cpm-i 
plète  contenant  les  détails  ides  observations  qapablas;d’enlraîner  la  conviction.  .  ■  ;  - 

M'.  follîn  craint  qùé.l^v  SéVre  n’^^^  fondés  g'ravé^^  tivep  léS '^rmés' légèfe^ 

des  maladies  dé"foeîl  :.  '  ,  ^  .fi  i 

1“ 'SpH  oiihlhdlmié’càla'rfhâlè, ''Vésffgé’'â^  chirurgie  mèlâpliÿSîque  qui  li'ést  p'tuÿ 
de  notre  temps,  ri’ est  âutr'e  chose  qüé  la^cônjoric'tlvité'srmpîèj'bériigfe,'  güi:'griérît^Ulé 
par  le  séjour  à  la^  chambre!,  une  boririp' hygr^riè  ét  qdêlqoes  ibijorié  ïégéremeni  aSinrigéri'fés;, 
Le  badigèonnage  jüsqü\è  nolrcissepnent  dès;  paupières  par!  le’  éiftfité  d’argent  îui  parai, tj 

inutile,,  '  '  '■  !'  ” 

'  2“  L^ppbthalmie  scrofuleuse  àé  M,  Serre  tf’é,st,aütfë''ct|l)Sé  qüë  Ja  kéràtrlé' Ob'  la  cbnjoric- 
tiVite  pustuleuses  ;  on  voit  se  produire  à'  la  Sürfàc'e  dé  l’œ'll,  sut  la  cprijonclive,  sUr'lri  cOrhétji; 
dé  ‘petites  vésicuTeS  jàuhâlrès  arialoguès  aùx  ptislùièà'd'hetpèS.  DaiiS  ces''édà,' i'â'  P'àHs  üu! 
moins,  les'  èàù'stiquès  plus  pu  irioins  iriplenis  rie  prpduisent  qüe  de  mauvais  résiiltéts.' La  ftiair: 
ladiegüérit;  a  lUIungué,  pat  thygiènç,  lè'^IOtiOris  chàhdés  et'surioüt  par  l’usage'  to'piqùé  ip 
l’atrOpitte:  On  a  constaté' les  boriS  effétS  dil  séjour  dans  un  cUibat  Ùbàùd,  et  c’est  péüt-ét'teî 
èi  riélté'ctrconktabcè'què  M.  '  Serre  ffAiais)  doit  léS 'résultats  éübèptionnels  de'^a  prâilqbév 
Ddhs’les  formes  ébtoniqùeS^  ’o'ril  Sé  trouve  bien  de  fàbpiféafiôri  'répétée  d'é  'Vésica'tbîreS: 
volants  hütpur  dès'yeüx  maladés,  moyéh  dolit  m?  Vèlnériu,  èh''riarîicïïllët;  fait'rin  WèÜüent; 
U'Strge.’  E  h  fl  ri  ;  là  ■  trPlsièUïè'  'ihvm'e  qüè'  ’IW.'  'SetrU  désigné  soüS''  lé  '  tlriW  '  d’ophlbal  rhié  ffraM’ 


L’UNION  MÉDICALE. 


127 


et  qui  guérirait  si  vile  et  si  bien  par  l’acide  chronique,  M.  Follin  ne  pense  pas  qjie 
l’on  puisse  la  faire  disparaître  avec  autant  de  facilité,  s’il  s’agit  bien  réellepient  de  ces  gra- 
jinlalionsde  la  conjonctive  palpébrale  ou  cornéenne,  si  rebelles  et  si  tenaces  qu’elles  font  |p 
désespoir  des  praticiens.  En  résumé,  M.  Follin  croit  à  une  confusion  faite  par  M.  Serre  des 
formes  légères  avec  les  formes  graves  des  maladies  des  yeux.  ,,  . 

.  M.  Tréut  a  vu  et  traité  à  l’hôpital  des  Enfants»  voit, et  , traite  encore  à  la  Maleruité,  un 
nombre  considérable  d’ophllialmies  purulentes,  à  divers  degrés,  chez  les  enfants  en  bas 
âge.  L’expérience  lui  a  appris  que  les  lavages  répétés,  sans  autre  traitement,  bons  dans les 
cas  légers,  sont  complètement  inefficaces  dans  les  cas.graves.  Le  mal.  fait  alors  des  progrès 
très-rapides  auxquels  on  ne  peut  s’opposer  que  par  l’emploi  des  solutions,  caustiques  gra¬ 
duées,  mais  rapidement  élevées  de, la  dose  de  l.gramme:;aux  dpses  successives  de  2,  3,  A  et 
même  5  grammes  de  nitrate  d’argent  pour  40  grammes  d’eau  distillée.,  —  On  jorinl  à  la  cau¬ 
térisation  graduée  l’emploi  des  scarifications  superficielles  sur  les  paupières  dans  le  but  de 
produire  une  déplétion  sanguine  salutaire;  enfin,  les  moyens  généraux  dé  l’hygiène.  : 

M.  GüYôN  confirme,  par  les  résultats  de  sa  propre  expérience,  les  bons  effets,  indiqués  jiSr 
M.  Trélat,  de  l’emploi  des  caustiques  énergiques  et  dés  scarifications  des  paupières.  Il  à,  en 
outre,  toujours  obtenu  de  bons  résultats  del’usage  des  irrigations  préconisées  par  M.  Chas- 
saighac.  Mais  il  faut  âgiC  à  temps  èt  suivant  les  règles;  '  _  '  ' 

M.  Depaül  a  eu  bien  souvent  l’occasion  d’obseryer  rophthalmie  purqlente,  soit  à  l’hô- 
pital  .'des  Enfants,  soit. à  la;  Clinique,  où  il  compte, jdéjâ  près  de  trente  ans  .de  services.  Dans 
sa  longue,  .expérience  acquise,  il  a  pu  se,  convaincre  de  la  vérité  de  l’opinion  émise  par  son 
maître,  iW.  Paul  Dujîpis,  touchant  la  rareté  de  la.  perforalion  de  la  cornée  et  de, la,  perle  des 
yeux, dans,  i’ophthalmiliei  purulente.  Avec. des  so,ips;de  proipreté  incessamment  et  i.nteUigem- 
meiit  donnés  aux  enfants,  avec  des  injeetiqns.idi^tersivcs  faUes,  de  dix  jâ,  vingt, .fois  dans  la 
journée,  au  moyen  d.e  petites  seringues,  bien  préférables  aux  lavages  avec  des  linges  ou  des 
éponges,  aux  irrigations,  etc.;  en  y  ajoutant  l’instillation  Irpis  fois  par  jour,  le  malin^  à  midi 
et  lë  édir^dé  qüéfqués  ■gôuttés  d’un'bô(ly¥ècohiposé  dé'H'â  lO'  centigrammes  de  nitrate  d’ar¬ 
gent  pour  30  grammes  d’eau  distillée;  par  la  ■’rëuhio'tï  de  Idùs  dès  thoyens  simples,  pî^éli- 
qués  avec  zèle  et  intelligence,  on  arrive  presque  toujours,  sinon  toujours,  à  prévenir  la  perte 
des  yeux,  dans  les  ophthalmies  purulentes  ■  les- pjk[s^„graves,  accompagnées  de  boursoufle¬ 
ment  et  de  renversement  des  paupières, ‘^’écôüle'ifiéht  de  pus  à  flots.  —  M.  Depaul  repousse 
les  solutions  caustiques  d’une  énergie  réellement  effrayante  proposées  par  M.  Trélat;  de 
môme  qu’il  né  croit  pas  ài  la  nécessité  de  réveiller  les  enfants  tous  les  quarts  d’heure  ou 
toutési  lesidemhheures,  la  nuit,  pour  leur  ouvrir-'lés.pauj[}ièi*e8  ét)  faire  écouler  le  pusr-o’est 
infliger  à  eux  et  à  leurs  mères  un  supplice  inutile.  Trois  instillations  par  joiir  de  collyre 
faible  au  nitrate  d’argent,  dix  à  quinze  ou  vingt  injections  délersives  dans  les  vingt-quatre 
heures;  •àveci  une  petilè  seringue,  sur  lesiÿeux  laisgement  ouverts;  tel  est  le  traitement  qui  a 
presque  constamment  réussi  à  M.  Depaul,  et  auquel'ii-  n’ést  nullement  tenté  de^ substituer 

aucun  aulre>;.,;i  . -.rr'i!. v- ■:  i..,,;  :  ■  -i',  i:;  -  - . 

‘  MM.  T'Arnièr  et  Blot  confirment,  a'Vec  queîqties  huâhceSj  dés  opibious  éffiiseS  par  M.  Dé- 
paul.  M.  Blot  est  persuadé  qu’il  règne  sur  l’ophthalmie  purulente'  dés  îdéès'  préconçues 
entièrement  erronéfis.  Il  ne  croit  pas. plus  que  M.  Oepaulià  ila  gravUéfixiÉêméîdfi  cétléÿma- 
ladie,  ieRe  que;  les  chirurgiens  l’ont  décrite.  Dans  une  pratique  déjà;  asSez  longue  il  n’a  observé 
que  dans  quelques  cas  très-rares  la  perle  des  yeux  à  la  suite  de  l’ophthalmie  puraléntè,et 
ces  cas,  il  ne  les  a  rencontrés  que  dans  les  hôpitauxp  jamais  dans  la  pratique  civile.  Le  . trai¬ 
tement  de  M.  Blet  n’est  autre  que  celui  de  M.  Depaul  :  instillations  de  quelques  gouttes  d’une 
solution  faible  de  nitrate  d’argent,  soins  exlrêrnes  de  propreté,  bonne  hygiène  et  bonne 
alimentaiion  surtout.  Il  repoussé  les  collyrés  énergiques,  et  surtout  la  cautérisation  avec  le 
.lü'i.'r'j  au  xua 

En  résumé,  voici,  en  trois  points,, les idéesi  de  Mi.'Blot  sur  l’ophthalmie  purulente  ; 

■  L’ophthalmie, purulente  n’egt  qias  une  maladie  aussi  grave,  qu’on  Je  pense  généralement; 

2-  Eèle  n’est  pas.la  même  suivant  qu’on  l’observe  en, ville  pu  à  rhôpital;:  i;,'  .:i;! .;  >  ? 

.3°  Mj^me  à  rhôpUal,^eJJe  n’est;pas  identique  à  elle-même,  suivant  l’époque  ou  la  constitu¬ 
tion  épidémique  à  laquelle  on  l’observe. 

M.'tÎErASSA-iGNAc  ne-vcut  appelfef  l’allenlion  que  sur  la  rareté  de  l’ophthalmie  purulente; 
■cettemnladie  est  rare,  très-rare  ;  pour  la  voir,  il  faut  aller,  par  exemple,  à  Rhôpital  des 
Enfanls-Assislés’oRèfe  tiCuv’é  réunie  une  population  exceptionnelle,  prélevée  sur  la  masse 
entière  e|  ^la  partie  La  plus  misérable  de  la  pupulatign  parisienne  ;  enfants  venus  de  la  Mater- 


125 


L’UNION  MÉDICALE. 


nilé,  de  Lourcine  et  autres  lieux,  tristes  réceptacles  de  la  misère  et  de  quelque  autre  chose. 
C’est  de  là  que  viennent  les  ophlhaltnies  purulentes,  etmème,dan8  ces  conditions,  les  exem¬ 
ples  n’en  sont  pas  très-nombreux.  Il  existe  donc  très-peu  de  véritables  optithalmies  puru¬ 
lentes  des  nouveau-nés,  telles  qu’elles  sont  décrites  dans  les  bons  traités  d’ôphthalmologie, 
et  ces  ophthalmies-là,  on  ne  les  guérit  par  aucun  des  moyens  indiqués  dans  cette  discussion. 

M.  Serre,  répondant  aux  diverses  objections  dirigées  contre  certains  points  de  sa  com¬ 
munication,  dit  que  si  les  résultats  obtenus  par  lui  ont  paru  un  peu  extraordinaires  à  quel- 
ques'  membres  de  ta  Société  dè''Cliirurgiè,  c’est,  sans  doute,  parce  qu’il  observe  dans  un 
milieu  différent,  in  aere  Alaisiano.  Il pense  pas  avoir  confondu,  comme  le  lui  a  reproché 
M.  Follin,  les  formes  graves  avec  les  formes  légères  des  ophthalmies.  On  trouve  tous  les 
jours,  même  dans  les  cliniques  parisiennes,  des  ophthalmies  catarrhales  qm,  loin  d’être 
légères  et  bénignes,  sont  tenaces,  rebelles,  et  se  prolongent  indéfiniment,  malgré  tous  les 
efforts  des  meilleurs  ophthalmologistes;  eh  bien,  cette  forme  cède  au  moyen  si  simple  du 
badigeonnage  et  du  noircissement  des  paupières  par  le  nitrate  d’argent.  — Quant  aux  gra¬ 
nulations,  M.  Serre  affirme  de  nouveau,  quelque  surprenant  que  ce  résultat, puisse  paraître, 
qu’elles  disparaissent  très-rapidement  et  complètement  par  les  attouchements  d’acide  chro- 
miquei  .  ^  ’ 

Enfin,  dans  l’ophthalmie  purulente,  M.  Serre  est  cçnvaincu,  quoi  qu’on  en  ait  dit,  que, la 
nécessité  d’ouvrir  les  yeux  malades  tous  les  quarts  d’heure  pendant  le  jour  et  toutes  les 
demi-héures  pendant  la  nuit,  et  de  leur  faire  des  lotions  répétées  avec  dé  l’eau  §ihïple'  ou 
légèrement  astringente,  est  une  cotidilioh  indispensable  à  laquelle  est  attachée  là  conserva¬ 
tion  de  la  vue  chez  ces  enfants.  C’est  pourquoi,  pour  assurer  l’observance  de  ses  prescrip¬ 
tions,  il  à' cru  devoir  rendre  les  mères  réspbnsablés  de  leur  perte  ou  de  leur  guérisori. 
M.  Serre  ne  blâme  pas  les  chirurgiens  qui  croient  devoir  encore  recourir  àu  anciens  moyens 
de  traitement;  quant  à  lui,  il  y  a  entièrement  renoncé. 

D*"  A.  Tartivel. 

P.  S.  Erratum.  C’est  M.  le  docteur  Perret,  et  non  Perray,  qui  a  obtenu  une  mention 
honorable  dans  le  concours  pour  le  prix  Düval. 


COURRIER. 


Nous  avons  le  regret  d’annoncer  deux  décès  dans  le  Corps  médical  de  Paris  ;  : 

Celui  de  M.  le  docteur  Chailly-Honoré,  membre  de  l’Académie  de  médecine,  chevalier  de 
la  Légion  d’honneur,  auteur  d’un  ouvrage  estimé  sur  les  accouchements,  et  accoucheur  très- 
répandu,  - 

Et  le  décès  de  M.  le  docteur  Lamouroux,  chevalier  de  la. Légion  d’honneur,  praticien  très- 
estimé,  très-airaé,  et  botaniste  distingué. 

—  Par  arrêté  du  ministre  de  l’instruction  publique  en  date  du  18  janvier  1866,  M.  le  doc¬ 
teur  Wurtz,  professeur  de  chimie  médicale  à  la  Faculté  de  médecine  de  Paris,  qst  pommé 
,  doyen  de  cette  Faculté.  :  :  ,  ,  ^ 

ASSOCIATION  GÉNÉRALE.  — •  Par  décret  en  date  du  20  décembre  1865,  rendu  sur  la  propo¬ 
sition  du  ministre  de  l’intérieur,  et  en  exécution  du  décret  du  18  juin  186â,  a  été  nommé 
président  : 

De  la  Société  de  secours  mutuels  des  médecins  du  Finistère,  à  Quimper,  M.  Halléguen, 
docteur-médecin,  président  actuel.  :  ■  ;  :  . . 


OFFRANDES  REÇUES  AUX  BUREAUX  DE  L’UNION  MÉDICALE  POUR  LA  VEUVE  D’UN  CDNFRÉRE. 

'  (Troisième  LISTE.) 

Un  anonyme  de  Paris,  5  fr.;  -  MM.  Delpeuch,  3  fr.;  --g.  David,  10  fr.;  —  Lebrun,  10  fr.; 

—  Boutin,  AO  fr.  —  Total  /...... . .  .......  .  68  fr. 

Premières  listes.  .....  208  fr. 

:  ;  .  ;  Total.  ......  .  .  .  .  276.fr- 

_ _  -  ■  , _ Le  Gérant,  G.  Richelot,  ,  i 

Paris,  i-  Typo^raoliie  Félix  Maltestb  et  C«,  rue  des  Deux  porles-Saint-Sauveiir,  22.  '  ’  ' 


L’UNION  MÉDICALE. 


FER  QUEVENNE. 

Le  fer  réduit  de  QI’evenine,  grâce  au  patronage  éclairé  du  Corps  médical,  a  pria, place  parmi 
les  agents  les  plus  sérieux  et  les  plus  employés  de  la  thérapeutique.  La  pureté  de  ce  produit, 
sa  composition  constamment  identique,  son  administration  si  facile,  l’absence  de  saveur,  son 
activité  sûre  à  doses  minimes,  l’économie  qui  en  résulté,  sa  conservation  indéfinie,  sont  les 
motifs  qui  ont  déterminé  la  généralité  de  son  emploi. 

La  fabrication  du  Fer  Quevenne  est  installée  depuis  sept, ans  à  Melun,  sous  la  direction  de 
M.  Debreuil,  chargé  dès  1850  de  la  préparation  du  , Fer,  et  seul  successeur  de  MM.  Miquelard 
et  Quevenne.  La.  réduction  de  ce,  fer,  sqr  ürie  grande,  ..échoie,  assure  son  irréprochable 
qualité,  et  garantit  un  approvisiontiemeht  àù-dessils  déà  feesoîhs  cfé'î^'coïf^otfimation. 

A  côté  du  Fer  Quevenne,  on  voit  se  mûlliplie,r  les  dîfférë'ni8’'Fér#téddife  :dli‘  commercé, 
variant  à  l’infini  de  couleur,  de  densité,  de  savéur,;  et  mêitoe,  de7ébt|i|position  éhiniiq  Ces 
produits  hétérogènes,  en  admettant  léut  éfflcàbité,  né  peuyénl  ' être  employés  aux  mêmes 
doses  que  le  Fer  Que  venins,  et  cependant,  totis  lés  jours,  ils  sOnt  délivrés  en  licUeil  place 
de  ce  dernier;  de  là,  les  déceptjôrts  pour  le  médècih  et  le  malade.  . , 

,  En  face  de  cette  tendance  dé  la  pharmacie  à  silbstitüér.au,' Fer  Quevenne  les  fers  réduits 
dû  commerce,  il  est  bon  de  grouper  quelques  cobsidéraripns,  . quelques  extraits  d’articles 
sciéntifiqueSj  se  rattachant  à  la  question  des  Ferrugineux. 

lie  Fer  réd,uitj  à  la  suite  de.  plusieurs  milliers  d’expériences  chimiques  et  physiologiques 
relatées  dans  lé. tpërhoiré  de  M.  Quevenne,  a  été  approuvé  par,  l’Académie  de  médecine,  le 
22,a,oût  185û,  ét  inséré  au  récué,il  dès  remèdes  officinaux,  par  arrêté  ministériel,  novembre 
'185Û.  Par  une  coïncidence  très-raré,  tanda  que  .l’Acadérnié'faisàit  eipérimenler  le  Fer 
Qdevenn'é  dans  les  salles  de  MM:  Crüvèîlhier  et  Rayér,,un  professeur  de,  Bordeaux,  M.  Cosles, 
dans  son  hôpital,  poursuivait  depuis  quatre  ans,  l’étude  çdmpàrafiVé^dês  préparations  du  fèi;  ; 
sur  55  cas  de  chlorose,  29  avaient  été  traités  par  le'Fer  rédiiit,  18  primitivement  avec  un 
succès  rapide,  11  secondairement,  et  parce  que  les  autres  préparations  n’avaient  pu  être 
supportées;  Des  observations  prises  à  Bordeaux  comme  .A  la  Charité,  il  résulte  cette  vérité  : 
Les  diverses'  préparations  ferrugineuses,  tout  en  offrànf''unê  grande  anàlègie  d’action  dans  ce 
que  celle-ci  a  de  fondamental,  we  sont  pas  également  aptes  h  guérir,  o’est-à-dhe  à  recons¬ 
tituer  les  globules  du  sang,  pas  plus  que  des  aliments  ne  nourrissent  aux  mêmes  degrés; 
elles  produisent  plus  ou  moins  de  bien  commo  ioûü  alirapni.q  nourrissent  à  des  degrés 
divers.  Gomme  application  de  la  vérité  qui  précède,  les  expériences  cinœiqvioo,  .phyainio- 
giques  et  cliniques  ont  consacré  ce  fait  :  Que  de  toutes  les  préparations  ferrugineuses,  celle 
qui  introduit  le  plus  de  Fer  dans  le  sucgastrique,  pour  un  poids  donné,  est  le  Fer  Quevenne  ; 
et  en  cela,  l’expérience  est  d’accord  avec  le  bon  sens  qui  veut  qu’un  entier  soit  plus  riche  et 
plus  fort  qu’une  partie  de  l’entier.  —  Ce  Fer,  ainsi  placé  en  première  ligne  des  préparations 
ferrugineuses  par  la  force  et  la  logique  de  l’expérience,  par  la  consécration  de  PAcadémie  et 
de  la  presse  médica.lç,  a  vu  naître  chaqué, jour  de  nouveaux  congénères,  plus  ou  moins  bien¬ 
faisants,  plus  ou  moins  semblables  au  fype  Quenenne. 

«  L’af iicle  lé.  plus  important  sur  les  ferrugineux  qui  ait  paru  cette  année  (1858),  est  celui 
que  M.  Gelis  a  publié  dans  les  numéros  d’août  et  de  septembre  du  Bulletin  de  thérapeutique. 

«  Esf-e7  dit  M.  Gelis,  l'acidité  du  me  gastrique  ne  soit  pas  diminuée  lorsque  ce 
liquide  dissout  des  préparations  de  fer  insolubles?,  Il  est  .bien  évident  que  Quevenne  n’a 
pU;  jamais  dire  que  le  fer  réduit, ..en  ,  se  dissolvant,  me  diminuait, en  rien  l’acidité  du  suc 
gastriquèj  lûais  ce  qu’il  a  prouvé  de  la  .'façon  la  plus  nette  par,  un  nombre  considérable 
d’expériences,  c’est  qu'eu  égard  à  la 'masse  de  suc  gastrique  sécrétée  et  à  la  faible  proportion 
du  fer  dissoute,  rdeiditédu  suegastriqué  était  à  peine  modifiée;  que  cette  saturation  était  si 
légère,  qu’elle  P’altérait  en  aucune  façon  les  propriétés  digestives  du  suc  gastrique,  et  que 
dans  certaines  conditions  elle  pouvait  lés  favoriser  ;  personne  ne  peut  révoquer  en  doute  la 
parfaite  exactitude  des  expériences  de  Quevenne,  j’ai  suivi  un  grand  nombre  de  celles  qu’il 
a  exécutées,  et  je  n’ai  trouvé  qu’à  admirerj  pour  la  netteté  et  la  précision, des  résultats;  je 
trouve  parfaitement  justes  les  conséquences  qu’il  en  déduit. 

«  Est-il  exact  de  dire,  d'une  manière  générale,  que  les  préparations  de  fer  insolubles  par 
elles-mêmes  sont  moins  actives  que  les  sels  solubles  de  ce  mêlai?  —  C’est  la  troisième  question 
que  M.  Gelis  aborde,  à  laquelle  il  répond  oui,  et  à  laquelle  je  n’hésite  pas  avec  Quevenne  à 
répondre  non,  si  on  limite  les  préparations  insolubles  au  fer  réduit  et  au  protocarbonate,  et 
si  dans  la  question  on  substitue  le.mot  utiles,  qui  est  dans  la  pensée  de  tous,  à  celui  actives. 

«  Ce  n’est  pas  la  quantité  de  fer  ingérée  et  même  dissoute  qui  agit'pour  guérir  les  malades, 
comme  pour  les  aliments,  au  rang  desquels  je  range  le  fer,  c’est  la  (quantité  utilisée.  Or,  celle 
qui,  à  la  moindre  dose,  sans  dérangement  aucun  pour  rappareil  digestif,  fournit  la  quantité 
de  fer  qui  peut  être  dissoute  et  utilisée,  devra  obtenir  notre  préférence.  C’est  ainsi  qu’aujour- 
d’hui,  dans  presque  tous  ies  cas  où  les  ferrugineux  sont  indiqués,  avec  la  grande  majorité 
des  praticiens,  j’emploie  le  fêr  Quevenne,  à  doses  de  5  ou  10  centigrammes  aü  principal 
repas.  Je  préfère,  pour  ménager  l’appareil  digestif,  demander  quelque  chose  au  temps,  ne  pas 
dépasser,  ne  pas  atteindre  même  la  dose  qui  peut  être  utilisée.  »  {Annuaire,  1858,  p.l96  à  200.) 

Ces  profondes  considérations  trouveront,  nous  n’en  douions  pas,  un  bon  accueil  dans 
1  esprit  et  le  jugement  du  Corps  médical;  elles  résument  admirablement  les  diverses  idées 
soulevées  par  la  question  des  Ferrugineux  et  celle  du  Fer  Quevenne  eu  particulier. 

Tous  les  Ferrugineux  ont  leur  valeur;  mais  si  la  richesse  nutritive  et  médicamenteuse,  si 
1  absence  de  saveur,  si  la  facilité  d’administration,  si  la  conservation  indéfinie,  si  l’action  à 
petites  doses,  si  l’économie  qui  en  résulte  sont  des  motifs  de  choix  pour  l’emploi  d’un  médi¬ 
cament-aliment,  n’esl-il  pas  juste  d’opter  pour  le  Fer  Quevenne?  (Ex.de  la  Bûche  scientifique,} 


L’UNION  MÉDICALE. 


HUILE  D£  FOIE  DE  MORUE  DESINFE  CTEE 

DE  CMEVRIER 


An  moyen  dn  Cïondron  et  du  Banme  de  TOlitI 

Cette  huile  est  d’une  odeur  et  d’une  saveur  agréables.  Le  mode  de  désinfection  ne  nuit  en  rien 
k  ses  propriétés  thérapeutiques.  Elle  est  facilement  administrée  même  aux  personnes  les  plus  dé¬ 
licates  ,  et  est  d’une  digestion  plus  facile  que  l’huile  ordinaire. 

Lire  les  observations  et  rapports  médicany  contenus  dans  la  brochure. 

Pharmacie  ghevrier  ,  rue  du  Faubourg-Montmartre,  h  Paris. 

D^pôt  dans  les  principales  pharmacies  de  chaque  ville. 


GOUTTES  NOIRES  ANGLAISES 


Généralement,  l’action  de  l’opium  ordinaire 
en  teinture  (laudanum)  est  reconnue  comme 
étant  pernicieuse, produisant. l’insomnie, l’en- 
SEUL  DÉPÔT  gourdissement  et  souvent  le  délire. 

Ph.  anglaise,  Roberts  et  Co,  23,  pl.  Vendôme  Ces  effetssontéyitéspar  l’emploi  du  BLACK 
Touuviiio  —  Gelui-ci ,  dans  la  plupart  des  cas, 

produit,  au  contraire,  les  effets  hienfaisants.d’un  narcotique,  sans  aucun  des  inconvénients  résultant  de 
l’emploi  du  laudanum,  —  iia  dose  est  de  3  à  *o  gouttes  suivant  le  cas. 


Bains  de  la  Frégate  la  \ille-de-Paris, 

Sous  la  direction  de  M.  le  docteur  Joi.y. 
HydrotRérapie  complète.— bains  simples 
et  médicinaux.  —  Baina 
U»  n>»n  nniu»  d’Eaiix  minérales  natu¬ 
relles  à  l’Hydrofère  de  Mathieu  (de  la  Drôme). 

—  Salle  d’inhalation.  —  Bains  de  Vapeur, 
Busses,  etc.  —  Fumigations.  Oymnase. 

—  Gabinet  de  consultation  pour  MM.  les  Médecins. 
Ce  bel  établissement  est  ouvert  toute  l’année.— 

Bestanrant.  Calorifèrei— Prfæ  très-modérés. 

les  Étudiants  en  médecine 

iTAivX.  sont  prévenus  qu’ils  trouveront  dans 
a  pharmacie  située  r.  des  Écoles,  &9,  à  l’angle.de  la 
r.  de  la  Sorbonne,  des  médicaments  préparés,àvec 
tous  les  soins  qu’ils  peuvent  désirer,  ainsi  qu’un 
topique  assez  puissant  pour  neutraliser  de  facto 
le  virus  introduit  sous  la  peau  par  une  PIQURE 
ANATOMIQUE. 

M.  PENNÉS,  propriétaire  de  cette  ofiieine,  ee 
fera  un  plaisir  de  réduire  d’un  quart  les 
prix  des  préparations  magistrales ,  pour  MM,  les 
Étudiants  qui  lui  présenteront  leur  carte. 

tES  PASTILLES  DIGESTIVES  A  LA  PEPSINE 

DE  WASMANN 

sont  très  employées  dans  les  cas  où  la  digestion  des 
aliments  albuminoïdes  est  difficile  ou  impossible, 
parce  qu’elles  constituent  la  seule  préparation  ou 
la  PEPSINE  soit  conservée  INALTÉRÉE  et  sous  une 
forme  agréable augoût.— Rue  St-Honoré,  151,  àla 
Phàrmatiedu  Louvre,  et  dans  toutes  les  pharmacies. 

Sirop  min.  sulfureux  au  Goudron 

de  GROSNIER ,  pharmacien.  Ce  Sirop  est  em¬ 
ployé  depuis  quinze  ans  pour  güérir  les  Affections 
chroniques  des  bronches. et  des  poumons.  Toux, 
Rhumes,  Bronchite  rebelles  et  Phthisie  commen¬ 
çante.  —  Pharmacie  ,  rue  Montmartre,  96. 


PAPIER  WLINSS. 

Papier  chimique  perfectionné  ;  puissant  dériva  ¬ 
tif;  emploi  facile.  Son  effet,  prompt  et  sûr,  peut 
être  pruioiige  suivant  le  désir  du  médecin.  Rem¬ 
place  les  emplât.  de  poix  de  Bourgogne,  stibiéset 
autres  analogues.  Boite  :  1  f.  50,  franco  i-60.  Chez 
les  principaux  pharmaciens  ;  à  Paris;  chez  M.  Nêd- 
DiNAT,  rue  de  la  Cité,  19.  , 

PILULES  de  Carbonate  ferreux  de  VALLET. 

Depuis  leur  approbation  par  l’Académie  de  mé- 
decihe,  en  1838,  ces  Pilules  sont  prescrites ‘jour¬ 
nellement  ,  et  avec  succès,  dans  tons  les  cas  qui 
exigent  l’emploi  des  ferrugineux, 

Rue  Caumartin,  45. 

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i  du  D”  DELEAU,  méd.  dunépôt  des  condamnés. 

;  Solution  normale  à  30°;  Solution  caustique  à  45**. 
Sirop,  Pilules,  Pommades.  Injectio.ns.pour  hommes 
et  pour  femmes. 

Dépôt  général,  ancienne  phar.  BAUDRY,  rue  de 
Richelieu,  44,  à  Paris,  G.  KOCH,  successeur- 

Pour  éviter  les  contrefaçons ,  prescrivez  ' 

VIN  DE  QUINQUINA  FERRUGINEUX 

de  MOITIER. 

AD  MALAGA  ET  PYROPHOSPHATE  DE  FER. 

Ce  Yin  a  été  vanté  par  toute  la  presse  médicale 
comme  le  plus  puissant  tonique  employé  pour  gué¬ 
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positairo  général,  44,  rue  des'  Lombards;  et  dans 
tes  pharmacies; de  France  et  de  l’étranger,  Remise, 
30  p.  100.  Eicpédifions  contre  remboursement. 

Paris.  —  Imprimerie  Félix  Malteste  et  C*. 

Rti«dsiDeat-Ponsi-8t!Dt-6auT«iir,11. 


Vingtième  année. 


No  9. 


Mardi  23  Janvier  1866. 


fRIX  DE  L'AnoXNEHENT  :  JOURNAL  ,  ^  ByREAU  D’ABONXEMEOT 

POUR  taris  rueduFaubourg-Montuiartre, 

vr.“  ”  DES  ISTEBlTS  SCfESTlHOl'ES  ET  PRATIPIS, 

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T/'orfrS’  DU  CORPS  MÉDICAL.  EtdanstouslesB„rea„xde 

.elon  an’il  est  n.vé  par  les  -  .  -  _  l’oslç,  et  des  Messageries 

conventioBs  postales.  -  Impériales  et  Générales. 

Ce  Jonvnal  parait  trois  fois  par  Memaino,  le  le  JilElTI»!,  le  SAMEtoïj  ’ 

•T;T  r'ORME;  PAR  A^NÉE,  4  BEAUX  VOEÜMES  In-8<>  DE  PCüS  bÉ  600  PACÉS  CHACtJf. 

Tout  Cé  (itu  «onferno  la  Uedaetiou  do^ctre  adressé  à  M.  Ve  llocteur  Amédée  tAxcuJn ,  Rédaçlcui'  en  chef.  ^  Tputiéç  qtiï 
concerne  l’Adihintstralion,  à  M.  le  Gérant,  rue  dit  fauIioîO'ÿ-A/oîîttnartue,  56. 

'  Les  Lettres  et  Pa(iuets‘dowe}rt  être  affranbliis.  '  ’’ 


BPLLRTiN  BIBLIOGRAPHIQUE. 


TRAITÉ  PRATIQUE  DES  MALADIES  DES  YEUX,  cQutPQant  .des  îrésuDjéSid’analomie  dcs-i^yers 
organes  de  l’appareil  de  la  vision,  par  le  docteur;  Fab'o,  professeur  agrégé  0  la-  Facultéide 
npadecine  de  Paris.  Tomé  I"'.  Ophlhahnost:opi&,  Maladies  des  voUs  lacPfmaks, 

ides  'pavtpÿÎTu  et  de'id  conjonctive^  Un  vol.  in^-S»'  de  642  pages,  illustré  de  70  figures  inter^ 
calées-dans  le  -texte  et  ‘de  20  dessits  en  chrûiiia-'tithograpliie.  Prix  ;'9  fr.  frdnàd'J  ' 
PHYSIOLOGIE  DE  LA  VOIX  ET  DE  LA  PAROLE,  par.  le  dQCleurEdcaiardFouRKlÉ,,lIn  .vo)u|nd- 
iii’l'  de  820  ilSges^  a\ec  figure'svdans  le  texte.  —  Prix  î  lO  dr, /j’flwo.  ‘  '  '■  '* 

TRAINE  D'ANATOMIE  DESCRIPTIVE,  par  le  docteur  Sappey,  chef  dès  tràvaux  anatomiques, 
dii'ecteurfies  musées,  et  pjofesseuj;,  agrégé  à  k  Faculté  de  médecine,  membré  ded’Aca- 
limie  de  medecine,  etc,  Deuxihme  édilion-'entièrement  refondue.  ïome  I*',  pretnière' partie  :  ■ 
^TÉC!^ollE.,Tyn  volume  in-S?  dé/47t%age^  et  171  figurés  îhtercàlée«  dans  le  téite,— Prix 
du  lotne  q'omplet:  12  ,fr.  francù^  —  La  deuxiëiile  partie  dii  tomè  l®'  pâraîlra'procMpe- 
menl  ei  sera  envoyée  gratis.  '  V  ' 

TRAITÉ  OU  DIAGNOSTIC  DES  MALADIES  CHIRURGICALES ,  par  Em.  FocOher,  pro'fesséur  agrégé 
à  la, Faculté  de  médecine'de  Paris,  chirurgien  de  l’hôpitàl  Sainl-Ahidinéi  etc.  Toràé'r% 
première  partie.  Un  volurrle  in-8°  de  420  pages  et  figures  interçalées  dans  letexte.— 

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LE  BAMOLLisSEMENT  ET.  lA  CONGESTION  DU  CERVEAU  princip'alement  considérés  chez  le 
vieillard.: .Élude  clinique  et  palhogénique,  par  le  doclelir  LABORDEVanèieu  interne  déâ  hô¬ 
pitaux,  lauréat  (médaille  d’of)  de  la  Faculté  dé  médecine  de  Pàfis  ,  ètc.  Un'  yùÉ 
de  440  pages  et'  planches  côloriées  cbnlehànl  6,  fig^^nreis,  Prix  :  6  fn'frdnc^O.  .  , 

RELATION  spe,  pue  èp>déi»ie  de  choléra  de  1865  à  l’hôpital  Saint-Antoine,  par  leudocfeür 
G.  Drcprï,. ancien  interne  en  médecine  et  en  chirurgie  des  hôpitaux  de  Paris,  etc.  Ia-8“ 
de  92  pages.) -..r- Prix  ;  2  îv.  franco.  '  '  ■  '  '  .  ^ 

DU  MODE  D’ACTION  PHYSIOLOGIQUE  DES  ALCALOÏDES,  parle  docteur  LEMATTRE,lauréat  (ie 
rinstilut  eLainfelen  interne  des  hôpitaux  de  Paria,  etc.  In-8“  de  27  pages,  rf  Prix  :  1  fr. , 
traité  COMPLET  iconographiqué  et  pratique  des  maladies  Côntagièusés  des  organea  géhitô- 
urîïïâires,  par  le  docteur  Bonkiere,  ouvrage  illiiitré  d’un  grand  nombre' de' figures  daiïs 
le  texte.  Ohatrième  fascicule.  ln-8°.—^  Prix  :  I  fr.  25  é. /fanen.  <  ■ 

note  SUR  LA  LARYNGOSCOPIE,  suivie  de  la  description  de  quelques  instruments,  nouvellë- 
ment  employés  dans  le  traitement  des  afféctions'dè  l’appareil  vocal,  pàrH.  Galante.'Iïi-B" 
'de  23  pages  et  9  figures. —  Prix  :  50  c.  ■ 

Ces  neuf  ouvragés  se  trouvent,  chez  Ad.  belahaÿe,  libraire-édileiir,  place  do  TÉcole-de- 
Médécitie,  23,- à  Paris.  .  ■  ^ 


L’UNION  MÉDICALE. 


PILULES  DE  BLANCARD 

A  l’iodure  de  fer  inaltérable 

APPROUVÉES  PAR  l’ ACADÉMIE  DE  MÉDECINE  DE  PARIS 

Antorisces  par  le  Conseil  mcilical  de  Saint-Pétersbourg 

expérimentées  dans  les  hôpitaux  de  FRANCE,  DE  BElGiaUE,  d’IRIANDE,  DE  TURQUIE,  ETC. 
Mentions  honorables  aux  Expositions .  universelles  de  New  -Yorje^  <853,  et  de  Paris,  1855. 


Préparées  par  un  procédé  tout  à  fait  nouveau,  ces  Pilules  offrent  aux  praticiens  un  moseti 
sûr  et  commode  d’administrer  l’iodure  de  fer  dans  son  plus  grand  état  ,  de  pureté.  En  raison 
de  la  nature  et  de  la  ténuité  de  leur  enveloppe,  elles  possèdent  en  outre  cet  avantage  parti¬ 
culier  de  se  dissoudre  peu  à  peu  dans  les  «ucs  gastriques,  ce  qui  permet  à  l’iodure  de  fer, 
ce  médicament  si  énergique,  d’être  absorbé,  pour  ainsi  dire,  molécule  à  molécule,  sans  fati¬ 
guer  les  organes  digestifs.  Participant  des  propriétés  de  rionu  et  du  Fer,  elles  conviennent 
surtout  dans  les  affections  chlorotiques^  scrofuleuses,  tuberculeuses,  la  leucorrhée,  l'aménor¬ 
rhée,  l’anémie,  etc.  Enfin,  elles  assurent  à  ta  thérapeutique  une  médication  des  plus  actives 
pour  modifier  les  constitutions  lymphatiques,  faibles  ou  débilitées. 

N.  Jî.— L’iodure  de  fer  impur  ou  altéré  est  un  médicament  infidèle,  irritant. 

Comme  preuve  de  pureté  et  d’authenticité  des  véritables  Pilules  de  nian- 
eard,  exiger  notre  cacbeit  d’argent  rcaetlf  et  notre  signature  ci-jointe 
apposée  au  bas  d’une  étiquette  verte. — ■  Se  défier  des  contrefaçons, 

Se  trouvent  dans  toutes  les  Pharmacies.  Pharmacien  à  Paris,  rue  Bonaparte,  40. 


SIROP  et  PATE  de  BEPTHE 

A  LA  CODÉINE. 

Absolument  oublié  avant  les  travaux  de  M.  Ber-' 
thé  sur  la  codéine ,  cet  alcaloïde  a  repris  depuis 
lors  dans  la  thérapeutique,  la  place  que  lui  avaient 
conquise  les  savantes  observations  de  Magendie  , 
Martin-Solon,  Barbier  (d’Amiens),  Aran,  Vigla,  etc. 
Ses  propriétés  calmantes,  utilisées  on  peut  le  dire 
par  ,1a  généralité  des  médecins,  sont  tellement  con¬ 
nues  et  appréciées ,  .que  le  Sirop  et  la  Pâte  de  Ber- 
tbè  peuvent  se  dispenser  de  toute .  énonciation 
louangeuse.  Én  nous  contentant  de  rappeler  que 
les  premiers  expérimentateurs  les  ont  employés 
avec  succès  contre  les  rhumes,  les  coqueluches, 
les  bronchites les,  affections  nerveuses  les  plus 
opiniâtres,  etc,,  etc.,  nous  insisterons,  auprès  bes. 
MÉDECINS,  pour'  quMis’ spécifient  sur  leurs  ordon¬ 
nances  le  nom  de  Sirop  Pâte  de  Berthé  à  là 
codéine.  La  contrefaçon  est  si  habile,  que  si  nous 
n’y  prenions  garde;,  elle  .aurait  bientôt  discrédité 
ces  utiles  préparations.  A  la  pharmacie  du  Louvre, 
151 ,  rue  St-Honoré, h  Paris. 


H/riVr  Étudiants  en  médecine 

iTiliA  •  sont  prévenus  qu’ils  trouyeront  dans . 
la  pharmacie  située  r,  des  Écoles,  59,  à  Ppngle  de  la 
r.  de  la  Sorbonne,  des  médicaments  préparés  av.ec 
tous  les  soins  qu’ils  peuvent  désirer,'  ainsi  qu’un 
topique  assez  puissant  pour-  neutraliser  de  facto 
le  virus  intrqduit  sous  la  pepu  par  une  PIQURE 
ANATOMIQUE. 

M.  PENNÉS,  propriétaire  de  cette  ollicine,  ee 
fêrà  un  plaiairdc  i^éduirc  d’un  iinart  les 
prix,  des  préparations  magistrales ,  pour  MM.  les 
Étudiants  qui  lui  présenteront  leur  carte. 


aUlNA 


LAROCHE 


ELIXIR  REC0NSTITÜANT,T0N1QUE  &  FÉBRIFUBE 

Le  Oninquina  i.aroche  tient  concentré  SOUS 
un  petit  VQlume,  l’extrait  complet  des  trois 
meilleures  sortes  de  quinquina  où  la  totalité 
des  principes  actifs  de  cette  précieuée  écorce.  C’est 
assez  dire  sa  supériorité  sur  les  vins  où  sirops  leé- 
mieux  préparés  ,  qui  ne.  contiennent  jamais  l’én- 
semblc;  des  prineipes  du  quinquina  que  dans  une 
proportion  tûujpurs  variable  et  surtout  très  r^- 
treiiite. 

Aussi  agréable  qu’efficace,  ni  trop  shcré,  n'i  trop 
vineux,  l’Élixir  I.aroche  ést  d’une  limpidité  cons¬ 
tante.  Une.  cuillerée  représente  trois  fois' la  même 
quantité  de  vin  oq  de  sirop. 

Dépôt-général  à  Paris,  rue  ^ . 

Drouot,  15,  et  dans  toutes 

les  pharmacies.  • 


POUDRE  PURGATIVE  DE  ROGÉ. 

En  faisant  dissQüdre  un  flacon  de  cette  peùdi 
dans  trois  verres  d’eau  on  obtient,  au  bout  d 
quelques  minutes  ^  une  limonade  purgative 
60  grammes  dè  citrate  .de  magnésie,  parfaitemei 
identique  h  celle  qui  a  obtenù  l’approbation  c 
l'Académie  de  médecine.  • 

•  Rue  Vivienne,  12,  pharmacie  de  l’inventeur. 


L’UNION  MÉDICALE. 


J^o  Mardi  23  Janvier  186G. 

'  SOMMAIRE. 

1.  Pabis  :  Les  Facultés  provinciales.  —  11.  Clinique  médicale  :  Lé  chcléra  chez  les  Enfants.  Note  sur  les 
cas  observés  dans  le  service  de  M.  Barlliez,  à  l’hôpitat  Sainte-Eugénie.'—  111.  Académies  et  Sociétés 
SAVANTES.  Société  médicale  des  hôpitaux  :  Deux  nouveaux  exemples  d’importation  et  de  tranmission 
(lu  choléra  par  les  nourrices.  —  Discussion  sur  la  revaccination.  —  LV.  Vabiétés:  L’épidémie  de  tri¬ 
chines  à  Hedersleben.—V.  CouaniER.— Yl.  Feuilleton  t.L’homnae  primitif. 


Paris,  le  22  Janvier  1866. 

Les  Facultés  provinciales. 

Certainement,  nous  tie  sommes. püs  des  adversaires  systématiques  et  quand  mémo 
de  la  création  de  Facultés  nouvelles.  Qu’on  nous  prouve  la  possibilité  de  cette  créa¬ 
tion  sans  amôindrissemenf  des  Facultés  existantes,  qui  auraient  besoin  au  contraire 
d’être  fortifiées  et  complétées,  nous  adopterons  vofontiers  la  création  de  centres  nou¬ 
veaux  d’études'ët  d^enseignement.  . 

Au  patron  le  plüs  chaud  de  cette  création,  nous  avons  présenté  bon  pas' des  objec¬ 
tions,  mais  quelques  réflexions,  quelques  observations.  En  les  reproduisant,  la  Gazette 
médicale  (ie  cherche  à  nous  répondre.  Nous  h’aurîoùs  pas  mieux  demande  que 
de  trouver  dé  bonnes  raisons,  de  .^olides  arguinents  et  des  motifs  dé  conviction.  Mal- 
heuréusement,  nous  h’avorts  pas  fait  cette  troiivaiilé;  le  lecteur, peut  eh  juger. 

(<  Quand  on  nous  parlera  de  liberté  véritable,  dit  M.  Diday,  notré  avis  ne  se  fera 
pas  attendre.  »  ;  '  ' 

Quand  on  nous  dira  ce  qu’.on  entend  par  liberté  véritable,  noùs  veTrohs  ce  que 
nous  pourrons  en  accepter.  La  liberté  absolue,  illimitée,  extravagante,  telle  qu’elle  est 
prônée  à  Paris  par  deux  ou  trois  publicistes  affolés,  est-cé  cetté  liberté  que  M.  Diday 
appelle  véritable?  Entendons-nous  bien  avant  d’aller  plus  loin.  Il  se  débite  tant  de. 
balourdises  sous  ce  beau  vocable,  qtié,  tant  libéral  sôit-on,  il  ne  faut  l’accepter  que 
sous  bénéfice  d’inventaire.  '*  .  ’ 

Notre  sjfstème,  M.  Diday  l’a  très-bien  nommé,  est  un  système  mixte,  c’est  la  liberté 


FEUILLETON. 

L’HOMME  PRIMITIF  (*). 

Mt®ÜRS  DE  L’EtROPÉF4N  PRIMITIF. 

_  Par  toute  la  terre,  rinteiligence  rudimenlaire  des  premiers, âges  paraîl  s’être  développée 
.suivant  des  lois  analogues.  PartoiU  l’homme  primitif  s’arma,  de,  cailloux  tranchants  qu’il  se 
contenta  longtemps  de  tailler  grossièrement  par  percussion,  avant  de  les  polir  par  le  frotte¬ 
ment  dans  ces  excavations  régulières  que -M.  .,Steens,lrup  a  signalées-en  panemai  k  sur  des 
rochers  de  grès.  Partout,  ces  instruments,  ces  armes  reçurent  des  formes  analogues  tvu  iden¬ 
tiques.  Ainsi  des  couteaux  de  pierre  IrouvéSj  l’un  sous  le  dolmen  de  Meudpn,  d’autres  dans 
une  caverne  à  ossements  fossiles,  près  de  Genève,  et  dans  les  habitations  lacustres  dé  la 
Suisse,  ressemblent  complélemenl  à  des  couteaux  analogues  faifs d’une  uialière  cristalline, 
noirâtre,  et  provenant  d’un  vieux  rempart  mexicain.  Tous  ont  une  face  plane,  et  l’autie  à 
trois  pans  et  deux  arêtes.  De  même  les  pierres  à  flonde  des  Néo-Calédoniens  sont  identiques 
â  celles  qu’employaieul  les  frondeurs  romains  {Bull,  anttirop.  Gosse,  8  novembre  1860).  En 
France,,  en  Angleterre,  en  Danemark,  â  Mexico,  à  Ténérilfe,  |és  inslrumenls  de  silex  se  re?- 
seiûblenl.  M.  de  Saulcy  a  retrouvé,  en  Palestine,  les  mêmes  tombes  mégalithiques  et  les 
mêmes  inslrumenls  de  silex.  Partout  les.  haches  circulaires  ou  elliptiques,  forme  qui  offre  le 
plus  de  tranchant,  paraissent  avoir  été  préférées.  A  Sainl-Acheul,  le  lype'le  plus  commun 

(D  Suite  et  lin.  —  Voir  les  numéros  des  If  et  18  janvier  1866,  ■ 

Tome  XXIX.  —  Nnuvrlie  série.  9 


L’UNION  MÉDICALE, 


tempérée  par  des  institutions  officielles.  Ce  n’est  pas  de  ce  système  que  veut  M.  Diday, 
puisqu’il  en  appelle  à  la  liberté  véritable.  Nous  nous  contenterions  très-bien  d’un 
système  qui  donnerait  individuellement  à  tous  la  liberté  de  professer,  et  collective- 
ment  le  droit  d’ouvrir  des  Écoles,  des  Facultés,  des  institutions  quelconques  d’ensei¬ 
gnement,  soitsubventionnées  par  les  municipalités,  soit  fondées  aux  risques  et  périls  de 
ceux  qui  voudraient  les  ouvrir.  Par  là  se  trouverait  réalisée,  pour  nous,  la  liberté  du 
professeur  et  la  liberté  de  l’élève  ;  et  en  dehors  du  professeur  et  de  l’élève ,  nous  ne 
voyons  guère  qui  peut  avoir  intérêt  à  la  liberté  de  l’enseignement  médical.  La  société, 
elle,  a  un  autre  intérêt  ;  c’est  que  le  médecin  soit  instruit  et  capable.  Or,  comment 
peut-elle  s’en  assurer,  si  ce  n’est  par  des  épreuves  imposées  à  qui  peut  prendre  charge 
de  la  santé  publique?  Ces  épreuves,  qui  les  dirigera,  qui  les  fera  subir,  qui  les  appré¬ 
ciera?  Ce  ne  peut  être  évidemment  qu’un  corps  constitué  par  le  gouvernement.  Or,  ce 
corps  existe,  les  Facultés  actuelles  le  représentent,  nous  en  demandons  le  maintien  à 
côté  des  Écoles  libres  qui  pourront  surgir.  Qu’il  y  ait  émulation  entre  les  Écoles 
officielles  et  les  Écoles  libres,  rien  de  mieux,  l’enseignement  ne  peut  qu’y  gagner.  La 
société  n’a  pas  à  vous  demander  :  Où  avez-vous  étudié,  et  quels  ont  été  vos  maîtres? 
mais  seulement  :  Comment  avez-vous  étudié,  et  que  vous  a-t-on  appris? 

M.  Diday  ne  fait  donc  pas  une  critique  juste  en  disant  que  ce  système  «  est  trop  peu 
différent  de  ce  qui  existe  aujourd’hui  pour  qu’il  y  ait  lieu  de  s’arrêter  à  le  discuter.  » 
La  différence  est  au  contraire  très-considérable.  C’est  le  droit  de  l’enseignement 
libre  reconnu  à  côté  de  l’enseignement  officiel.  Cet  enseignement  officiel  ne  nous 
horripile  pas  comme  il  fait  à  certaines  personnes.  Nous  le  croyons  bon,  utile, 
néces.saire,  du  moins  jusqu’à  ce  que  l’enseignement  officieux  ait  montré  qu’on  pouvait 
s’en  passer.  Jusque-là,  conservons-le,  étendons-le  même,  rendons-le  progressif  ;  et, 
ma  foi,  si  nous  en  avions  le  fétichisme,  nous  savons  bien  le  bon  tour  que,  ministre 
de  l’instruction  publique,  nous  jouerions  à  l’enseignement  libre  :  c’est  de  le  rendre 
inutile  par  l’excellence  de  l’autre  et  par  l’emploi  de  toutes  les  aptitudes  et  de  toutes  les 
vocations  pour  le  professorat.  , 

Voilà  pour  le  moment,  pour  le  milieu  dans  lequel  nous  vivons,  pour  le  tempéra¬ 
ment  de  notre  époque,  la  liberté  de  l’enseignement  médical  qui  nous  paraîtrait  très- 
compatible  avec  le  maintien  et  l’amélioration  des  institutions  existantes. 

Nous  avions  dit  :  La  dissémination  n’est  possible  que  par  la  contrainte,  «  Vous 


est  la  forme  en  amande,  et  certaines  pièces  se  rapprochent  des  formes  usitées  par  les  sau¬ 
vages  d’aujourd’hui. 

Dans  les  schell-mounds,  les  objets  en  pierre  ouvrée  sont  presque  aussi  imparfaits  que  ceux 
d’Abbeville,  et  l’on  y  trouve  des  têtes  de  flèches  et  de  javelots  identiques  à  celles  des  Amé¬ 
ricains  peaux-rouges  {Laing.  Anthropological  review). 

Avec  ces  armes  si  imparfaites,  l’Européen  du  diluvium  et  des  cavernes  chassait  déjà  les 
gros  animaux.  En  Angleterre,  on  a  trouvé  une  pointe  de  flèche  en  silex  encore  enfoncée  dans 
un  os  de  cerf  fossile.  De  même  MM.  Lartet  et  Christy  ont  trouvé,  dans  les  cavernes  du  Péri¬ 
gord,  une  vertèbre  lombaire  de  renne  dans  le  corps  de  laquelle  était  encore  engagée  une 
arme  en  silex.  Sur  les  bords  de  l’Eure,  à  Sainl-Prest,  M.  Desnoyers  a  retiré  d’une  carrière 
de  sable  des  os  de  grands  pachydermes  éteints  portant  des  entailles,  des  stries  faites  de 
main  d’homme.  C’était  YElephas  meridionalis,  le  'Rhinocéros  leptorhinus,  YHippopotamus 
major,  un  grand  cerf  {Megaceros  cornutorum),  etc.  Les  crânes  des  grandes  espèces  de  cerf 
paraissaient  tous  avoir  reçu  un  coup  violent  sur  le  frontal,  à  la  naissance  des  corne?,  sur  la 
base  desquelles  on  remarquait  des  entailles  faites  vraisemblablement  dans  le  but  d’enlever 
la  peau.  Sur  un  crâne  d’élépbant,  on  voyait  un  trou  triangulaire  et  des  entailles  latérales. 

Pour  l’homme  de  ce  temps,  que  la  famine  devait  souvent  tourmenter,  la  capture  d’un  qua¬ 
drupède  de  grande  taille  devait  être  un  événement  aussi  heureux  que  rare;  aussi,  aucune 
partie  de  l’animal  n’était  dédaignée,  et  tous  les  os  à  moelle  subissaient  une  préparation  spé¬ 
ciale.  Généralement,  on  les  fendait  longitudinalement  avec  un  silex.  Certains  des  os  longs 
trouvés  par  M.  Desnoyers  avaient  été  ainsi  préparés.  M.  Gosse  a  trouvé  dans  une  carrière,  à 
Grenelle,  un  os  long  de  bœuf  ainsi  fendu  longitudinalement.  Dans  les  cavernes  du  Périgord, 
tous  les  os  longs  sont  fendus  longitudinalement  de  la  môme  manière.  D’autres  ossements 


L’UNION  MEDICALE. 


131 


vous  trompez,  nous  répond  crûment  M.  Diday;  elle  est  possible  pdr  l'attrait.  Paris, 
actuellement,  a-t-il  besoin  d’employer  la  contrainte  pour  dépeupler  les  deux  Écoles 
rivales?  »  ' 

L’attrait!...  mais  c’est  précisément  notre  argumént,  St  Paris  n’a  pas  besoin  d’em¬ 
ployer  la  contrainte  pour  dépeupler  les  deux  Écoles  rivales,  c’est  qu’il  les  dépeuple 
par  l’attrait.  Cet  attrait  de  Paris  sera-t-il  moindre  quand  on  aura  créé  trois  ou  cinq, 
ou  dix  Facultés  de  plus?  Et  si  cet  attrait  de  Paris  est  irrésistible,  quel  moyen  de  s’y 
soustraire,  si  ce  n’est  la  contrainte,  la  violence  ;  c’est-à-diré  si  ce  n’èst  la  cféalion 
de  Facultés  régionàlès  dans  lesquelles  les  élèves  seront  forcés  de  prendre  leurs 
inscriptions  et  leurs  grades?  Cette  immense  atteinte  portéë'à  la  liberté  du  père  et  du 
fils  de  famille  fera  reculer  les  plus  intrépides  autoritaires.  Ét,  s’il  n’y  a  pas  con¬ 
trainte,  si  les  choses  restent  soumises  à  l’empire  de  l’attrait,  c’est-à-dire  de  V attrac¬ 
tion,  conime  celle-ci  s’exerce  en  raison  directe  de  la  masse,  y  a-t-il  une  masse  pro¬ 
vinciale  qui  puisse  jamais  lutter,  contre  la  masse  parisienne?  Nous  ne  voulons  pas, 
vraiment,  insister  davantage  sur  cette  partie  de  la  réponse  de  M.  Dida,y  ;  elle  ne  nous 
a  pas  paru  digne  dë  son  esprit  ordinairement  si  alerte  et  si  pénétrant. 

Pourquoi  trois  Facultés  nouvelles  seulement,  disions-nous  à  M.  Diday;  et  de  quelle 
autorité  en  déterminez-vous  le  Siège  à  Lyon,  à.Bordeaux  et  à  Nantes?  Pourquoi  pas 
ici,  là  et  ailleurs?  • 

M.  Diday  nous  répond  :  «  Entendre  ceux  qui  ont  des  droits  acquis.  »  Des  droits 
acquis?  des  droits!  quels  droits?  acquis!  comment?  Avant  la  Révolution,  il  existait 
dix-huit  Facultés  de  médecine  en  France;  M.  Diday  veut- il  les  rétablir  à  leur  siège 
primitif?  Qu’il  y  prenne  garde,  Lyon  ne  figurerait  pas  sur  la  liste,  ni  Bordeaux,  ni 
Nantes;  tandis  que  Toulouse  et  quelques  autres  villes  que  j’ai  désignées  verraient 
renaître  dans  leurs  murs  des  institutions  qu’elles  ont  déjà  possédées.  Mais  c’est  vrai¬ 
ment  là  le  petit  côté  de  la  question.  On  rie  peut  créer  partout  une  Faculté  de  méde¬ 
cine,  et  nous  rie  réclamerons  pas  qu’on  en  restitue  une  à  Perpignan  ou  à  Orange, 
quoique  ces  villes  en  aient  été  dotées  jusqu’en  1792.  Pour  nous,  une  École  de  riié- 
décine,  olïiciélle  ou  libre,  sera  bien  placée  partout  où  existeront  de  grands  services, 
hospitaliers,  une  Faculté  des  sciences,  toutes  les  ressources  nécessaires  à  l’étude  pra¬ 
tique  dés  sciences  naturelles,  et  s’il  y  existait  par  surcroît  une  Fâc.ulté  des  lettres,  de 
vastes  et  horines  bibliothèques,  nous  ne  nous  en  plaindrions  pas. 


sont, concassés;  tous  ces  os  avaient  appartenu  au  renne,  au  charnois,  au  bœuf,  au  cerf 
gigantesque  d’Irlande,  etc.  Dans  les  schell-raoiinds' d’Écosse’,  les  os  sont  concassés  de  la 
même  façon,  tandis  qu’à  Namur,'dàns  les  cavernes  fouillées  par  M.  Dupont,  ils  sont  fendus 
longitiidinalement.  Celte  pratique  s’est  continuée  jusque  dans  lés  temps  historiques.  Selon 
M,  Vogt,  elle  a  longtemps  été  en  usage  chez  les  Finnois.  A  coup  sûr,  les  Scandinaves,  l’ont 
gardée  longtemps,  gomme  le  proûve  le  passage  suivant  que  j’extrais  de  YEdda,  de  Sturle-, 
son  :  «  Olk-Thor  roulait  dans  son  char  attelé  de  boucs,  et  celui  des  Ases,  auquel  on  a  donné 
le  nom  de  Loke,  était  avec  lui.  Vers  le  soir,  ils  arrivèrent  chez  un  paysan  qui  leur  accorda 
l’hospitalité.  Thor  prit  ses  boucs,  les  tua,  les  fit  dépouiller  et  mellre  dans  une  marmite. 
Quand  ils  furent  cuits,  Thor  sé  mit  à  souper  avec  ses  compagnons,  en  invitant  le  paysan, 
sa  femme  et  leurs  enfants  à  prendre  leur  part  de  ce  repas.  Le  fils  du  paysan  se  nommait 
Thjalfe,  et  sa  fille  Rœska.  Thor  plaça  la  peau  des  boucs  auprès  du  feu,  en  ordonnant  à  ses 
convives  de  jeter  les  os  sur  ces  peaux.  Thjalfe  tenait  a  la  main  tos  de  la  cuisse  de  l'un  des 
boucs;  il  le  cassa  avec  son  couteau  pour  en  ftVer  fa  Thor  passa  la  huit  dans  cet  endroit; 

il  se  leva  de  bonne  heure  le  lendemain,  s’habilla,  prit  le  marteau  TVljœllner  et  le  leva  au- 
dessus  de  la  peau  des  boucs  :  aussitôt  ces  animaux  se  redressèrent,  mais  l’un  d’eux  boitait 
d’une  jambe  de  derrière,  etc.  B  (Trad.  Puget.)  . 

Mais  bien  souvent  la  viande  manquait;  aussi,  les  habitants  du  litloral  y  suppléaieintVen  Da¬ 
nemark  et  en  Écosse  (1),  au  moyen  des  mollusques  de  la  côte,  des  poissons  qui  y  étaient  jetés  ; 

(t)  Notre  dernier  feuilleton  contient  quelques  inexactitudés  relativement  aux  débirlS  humains  dé  Caf- 
tnness  ^Écosse)  et  de  Borreby  (Danemark).  Tous  ont  bien  appartenu  à  des  races 'inférieures  dont  la 
civilisation  était  rudimentaire.  Ils  bous  représentent  probablement  les  mangeurs  de  mollusques  des 


132 


L’UNION  MÉDICALE. 


Nous  avons  eu  le  malheur  de  parler  de  budget  à  M.  Diday,  et  de  demander  un 
peu  prosaïquement,. c’est  vrai,  à  ce  poëte  des  Facultés  nouvelles,  d’où  il  tirera  les 
fonds  nécessaires  à  leur  création  et  à  leur  entretien.  Fil’ quel  réalisme  brutal! 

«  Cessez,  nous  dit-il  avec  dédain,  de  porter  un  titre  désormais  injustifiable,  si,  le 
(I  Journal  des  intérêts  professionnels  est  devenu  le  journal  de  la  Cour  des  comptes,  » 

Le  mot  est  dur:  Lourdes  comptes!...  ça  vaut  tison  d’enfer.  Si  nous  répondions 
que  le  journal  de  M.  Diday  est  le  journal  de  la  cour  des  mécomptes,  qu’aurait-il  à 
ire?  Voyez,  en  eiïet,  s’il  ne  mériterait  pas  bien  cette  qualification.  «  Chacune  des 
21  Écoles  préparatoires  a  un  budget  de  dépenses  de  2S,000fr.  Défalquez-en  le  budget 
des  recettes;  il  restera  toujours  une  somme  ronde  que  chaque  municipalité  est 
obligée  d’allouer  chaque  année,  en  gémissant,  à  l’École  qu’elle  entretient.  Or,  toutes 
ces  sommes  réunies,  augmentées  du  prix  des  bâtiments  et  terrains  qui  seraient 
rendus  à  la  ville  par  la  suppression  de  son  École,  forment,  ce  me  semble,  un  fort 
joli  denier  pour  commencer  la  dotation  des  trois  Facultés  nouvelles.  »  Juste  Dieu! 
quel  mécompte  !  Voyez-vous  les  municipalités  de  Toulouse,  de  Lille,  de  Marseille,  etc., 
payer  un  subside  à  Lyon  pour  les  frais  de  sa  Faculté  !...  Soyons  chrétien,  n’appuyons 
pas  sur  cet  argument. 

Hélas!  oui,  il  faut  compter  avec  le  budget;  c’est  fort  humiliant,  mais  c’est  de  toute 
nécessité.  Les  deux  derniers  doyens  de  la  Faculté  de  médecine  de  Paris  en  savent 
quelque  chose,  eux  qui  ont  été  emportés  moins  par  l’émeute  que  par  des  obstacles 
budgétaires  qu’ils  n’ont  pas  pu  vaincre.  M.  Rayer  serait  encore  au  décanat  si  on  avait 
pu  lui  accorder  les  améliorations  , et  les  créations  qu’il  demandait.  M.  Tardieu  aurait 
été  plus  facilement  maître  des  émotions  des  jeunes  gens  s’il  avait  pu  réaliser  les  pro¬ 
jets  qu’il  avait  conçus.  A  l’un  et  à  l’autre  qu’a-t-il  été  répondu?  Le  non  possumus 
inexorable  de  la  Cour  des  comptes.  Et  vous  trouvez  mauvais  et  presque  indigne  de  la 
Presse  qu’un  journaliste  signale  cette  grave  difficulté!  Vous  aimeriez  donc  mieux  qu’il 
fît  des  projets  en  l’air  et  qu’il  construisît  des  châteaux  sur  les  brouillards  de  Four- 
vières. 

«  Avons-nous  suffisamment  réfuté  notre  critique?  »  se  demande.  M.  Diday,  etréso- 
lûment  il  se  répond  :  «  Oui.  »  Contentement  passe  richesse,  dit  un  vieux  proverbe. 
Ne  troublons  pas  plus  longtemps  le  contentement  de  M.  Diday,  et  souhaitons-lui  de 
meilleurs  arguments  pour  l’avenir.  Amédée  Latour. 


car  on  ne  retrouve  aucun  instrument  spécialement  destiné  â  la  pêche,  qu’ils  paraissent  avoir 
assez  peu  pratiquée,  à  moins  que,  comme  les  Andamaniles  de  nos  jours,  ils  n’allassent,  en 
plongeant,  prendre  le  poisson  à  la  main.  (Rapport  d’Owen.  Bnll.  anthrop.,  août  1863.)  La 
base  de  l’alimentation,  comme  l’indiquent  d’énormes  moncèaux  de  coquilles,  était  les  quel¬ 
ques  mollusques  suivants  :  la  littorine  {Liüorina  litorea),  l’ huître  edulîs),  la  moule 

{Mytilus  edulis),  le  Pecteii  majus,  etc.  Lès  poissons  sont  représentés  par  des  débris'  de 
morues,  de  harengs,  de  limandes,  etc.  A  Gailhness,  comme  en  Danemark,  on  a  trouvé  aussi 
quelques  débris  d’oiseaux  disparus  aujourd'hui,  entre  autres,  le  grand  plongeon  {Alca  im~ 
pennis,  Great  auk),  même  en  Islande.  Les  mammifères  qui  fournissaient  de  trop  rarés  régals 
étaient  le  Bos  longifrons,  le  Bas  urus,  la  chèvre  fossile,  un  canis  privé  ou  sauvage,  le  renne, 
le  loup,  le  reirard. 

Il  va  sans  dhe  que  l’homme  primitif  ne  dédaignait  pas  la  chair  humaine.  A  Gailhness,  on 
a  trouvé,  au  milieu  d’ossements  d’animaux  brisés  pour  en  extraire  la  moelle,  une  mâchoire 
d’enfant  portant  des  entailles  faites  avec  un  silex. 

A  Ghauvaux,  le  docteur  Spring  a  trouvé  les  restes  de  copieux  festins  de  cannibales.  Des 
os  humains  nombreux  ayant  tous  appartenu  à  de,  jeunes  individus  étaient  mélangés  à  de 
nombreux  ossements  d’animaux,  et  tous  les  os  longs,  sans  distinction,  avaient  été  fendus 
longitudinalement. 

deux  pays,  mais  il  y  a  une  différence  crânienne  assez  importante  :  à  Caithness,  les  crânes  sont  dolicho¬ 
céphales  â  Dorreby,  ils  sont  en  majorité  brachycéphales.  En  outre,  c’est  à  Caithness  seulement  que  les 
sépultures  étaient  recouvertes  par  des  débris  de  cuisine. 

Autre  rectification  que  le  lecteur  a  probablement  déjà  faite,  car  il  ne  s’agit  que  d’une  faute  d’impres¬ 
sion.  G  est  à  Hyères  (Alpes-Maritimes)  qu’ont  eu  lieu  les  foujlies  dirigées  par  M.  le  duc  de  Luyncs. 


L’UNION  MÉDICALE, 


133 


P.  S.  En  réponse  au  point  d’interrogation  que  nous  nous  étions  posé  sur  l’état  des 
choses  dans  le  nouveau  royaume  d’Italie,  nous  recevons  de  notre  collaborateur,  le 
docteur  de  Pietra  Santa,  une  lettre  très-intéressante  que  nous  publierons  dans  un 
prochain  numéro.  Elle  constitue,  dans  la  question  à  l’ordre  du  jour,  un  document 
historique  digne  d’ôtre  pris  en  sérieuse  considération. 


CLINiaUE  MÉDICALE. 


nu  CHOLÉRA  CHEZ  LES  EIVFAIVTS. 

Sote  siiâ*  les  cas  observés  dans  le  service  de  M.  BartUe*,  à  l'hôpital  gte-EugéniCy 

Par  le  docteur  Ch.  FERNÉr,  interne  (médaille  d’or)  des  hôpitaux. 

(Lue  à  la  Société  médicale  des  hôpitaux,  dans  la  séance  du  13  décembre  1865.) 

Celte  note  n’est,  pour  ainsi  dire,  qu’un  aperçu  rapide  des  faits  que  nous  avons 
observés  dans  le  service  de  M.  Barthez,  dans  le  courant  du  mois  d’octobre  1865. 

Par  suite  des  dispositions  administratives,  M.  Barthez  n’est  entré  en  possession  du 
service  des  cholériques  (filles)  que  le  16  octobre,  et  en  est  resté,  chargé  jusqu’au 
8  novembre.  A  ce  morhent,  les  cas  de  choléra  étant  devenus  très-peu  nombreux,  la 
salle  a  été  évacuée,  et  les  quelques  petites  malades  qui  restaient  encore  ont  été  trans¬ 
férées  dans  une  salle  spéciale,  où  elles  ont  été  confiées  aux  soins  d’un  autre  chef  de 
service. 

C’est  dans  ce  court  espace  de  temps  de  trois  semaines  que  nous  avons  recueilli  les, 
notés  qui  servent  de  base  à  ce  travail. 

Le  16  octobre,  il  y  avait  dans  la  salle  Sainte-Mathilde  (hôpital  Sainte-Eugénie) 
18  malades.  Depuis  ce  moment  jusqu’au  8  novembre,  il  en  est  entré  37,  ce  qui  fait 
en  tout  55.  Cependant,  comme  nous  n’ayons  observé  qu’incomplétement  les  18  ma¬ 
lades  qui  étaient  dans  le  service  avant  nous,  nous  nous  appuierons  sur  les  observations 
des  37  enfants  que  nous  avons  pu  suivre  pendant  toute  la  durée  de  leur  séjour  à 
l’hôpital. 

Nous  n’insisterons  pas  sur  les  causes  de  la  maladie,  n’ayant  rien  de  spécial  à  en 


Rien  là  qui  doive  surprendre.  L’anthropophagie  se  trouve  à  l’origine  de  toutes  les  sociétés, 
à  Taïli  comme  en  Égypte.  Dans  je  principe,  l’homme  a  dû  être  un  gibier  pour  l’homme; 
puis,  rintélligencé  grandissant,  les  sentiments  moraux  commençant  à  poindre,  en  même 
temps  que  l’alimentation  devenait  plus  facile,  on  ne  mangea  plus  que  l’ennemi,  et,  enfin,  les 
sacrifices  humains  prirent  un  caractère  religieux. 

Nous  voilà. bien  loin  de  l’Eden  biblique,  et,  pour  revoir  les  mœurs  de  l’Européen  primitif, 
pour  refaire  sa  psychologie,  il  faut  nous  adresser  aux  types  les  plus  inférieurs  de  l’hu¬ 
manité  actuelle,  à  certaines  peuplades  africaines,  aux  Australiens,  aux  Minopies  des  îles 
Andaman,  aux  Néo-Calédoniens.  Les  formes  crâniennes,  le  développement  cérébral,  la  civi¬ 
lisation,  sont  analogues;  les  idées,  les  penchants  durent  se  ressembler,  car  les  hommes  dif¬ 
fèrent  d’autant  moins  que  leur  intelligence  est  moins  développée.  Chez  ces  hommes-enfants, 
les  hautes  facultés,  les  nobles  sentiments,  que  nous  sommes  habitués  à  considérer  comme 
l’apanage  inséparable  de  l’humanité,  manquent  complètement.  Ne  cherchez  pas,  chez  eux,  les' 
.soi-disant  critériums  humains,  de  la  religiosité,  de  la  réflexion.  Leur  vie  est  toute  brutale  et 
instinctive;  toutes  leurs  pauvres  idées  ont  trait  à  la  satisfaction  des  besoins  les  plus  gros¬ 
siers.  Pour  l’Européen  primitif  comme  pour  beaucoup  de  sauvages  de  nos  jours,  manger  et 
né  pas  être  mangé  dut  être  longtemps  la  principale  affaire. 

.  Les  Cafres,  les  Béchuanas,  les  Bushmans,  n’ont  pas  .  d’idées  religieuses  et  ne  les  com¬ 
prennent  même  pas.  Le  docteur  Livingstone,  se  mettant  à  genoux  pour  prier  un  être  invi¬ 
sible,  paraît  tellement  ridicule  aux  Béchuanas,  qu’ils  éclatent  d’un  rire  inextinguible.  Si, 
comme  chez  les  Andamènes,  vous  trouvez  quelques  traces  de  sentiments  religieux,  ce  n’est 
guère  qu’une  crainte  vague  de  l’inconnu  pas  absolument  étrangère  aux  animaïux.  Chez  les 
Minopies,  la  pudeur  est  inconnuè,  et  lés  ùnions  sexuelles  ont' lieu  coram  -populo.  Le  Néo- 


134 


L’UNION  MÉDICALE. 


dire.  Nous  devons  pourtant  signaler  deux  points  qui  nous  ont  plus  particulièrement 
frappés.  Ce  sont  d’abord  les  mauvaises  conditions  hygiéniques  dans  lesquelles  se 
trouvaient  le  plus  grand  nombre  de,  nos  malades  :  presque  toutes  avaient  des  parents, 
misérables,  étaient  mal  logées,  mal  vêtues,  mal  nourries;  plusieurs  n’Ævaient  été. 
l’objet  d^aucuné  surveillance,  on  le.s  avait  laissées  plusieurs  jours  qvec  une  diarrhée 
plus  ou  moins  abondante,  sans  prendre  de  précautions  et  sans  leur  faire  suivre  de  trai¬ 
tement;  on  ne  nous  les  amenait  que  quand 'des  phénomènes  graves  s’étalent  déve¬ 
loppés,  et  que  déjà  leur  constitution  était  affaiblie  par  les  accidents  antérieurs. 

Nous  remarquerons,  en  second  lieu,  le  fréquent  développement  de  plusieurs  cas 
de  choléra  dans  la  même  famille;  14  (je  nos  37  enfarjts  appartenaient  à  des  familles 
où  le  choléra  avait  déjà  fait  d’autres  victimes  t  nous  ne  tenons  compte  que  des  cas 
survenus  avant  l’entrée  à  l’hôpital,  nous  n’avons  pas  connu  ceux  qui  avaient  pu  sé 
développer  ultérieurement;  11  enfants,  venaient  de  perdre  leur  mère,  1  avait  sa  mère 
très-malade,  2  avaient  per(iu  leur  frère.  Plusieurs  fois  on  a  amené  en  même  temps  à 
l’hôpital  deux  ou  trois  enfants,  frères  ou  sœurs,' atteints  de  choléra,  et  dônt  la  mère 
venait  de  succomber  à  la  même  maladie. 

Parmi  les  14' enfants  qui  viennent  d’être  cités,  .2  eurent  seulement  la  cholérine  et 
guérirént;  12  éurént  le  choléra,  et,  sur  ce  nombre,  ih  y  a  eu  6  iriorts  et  6  guérisons. 
Il  rie  semble  donc  pas  que  la  con(lition  que  nous  avons  indiquée  en  dernier  lieu  ait 
eu  une  gr,ande  influence  sur  là  gravité  delà  maladie,  puisque  la  proportion  des  gué; 
risons  et  dés  morts  est  absolument  semblable  à  celle  qu’ori  a  notée  pour  l’ensemble 
de  l’épidémié.  ,  ,  ' 

Comme  on  devait  s’y  attendre,  il  y' a  eu,  chez  nos  maladesj  des  cas  légers  et  des 
cas  graves,  ou,  si  l’on  veut,  la  cholérine  et  le  vrai  choléra.  Ce  ne  sont  là,  sans  doute, 
que  des  degrék  difréïents  de  la  même  maladie;  il  convient  cependant  de  les  étudier 
séparément,  ^ .  '  '  '  , 

€boléi*ii|e.  ;  '  ! 

Nous  rangeons  sbüs  cette  dénomination  les  cas  dans  l(3squels  la  maladie,  fut  carac- 
risée  presque  exclusivement  par  des  vomissements  aqueux  ou  bilieux,  et  par  une 
diarrhée  abondante,  ordinairement  jaune  grisâtre.'  V; 

Les  vomissements  ont  été  en  général  assez  fréquents,  revenant  toutes  les  heuriîs  et 


Calédonien  abandonne  le  malade  quand  il  ne  rétouffe  pas  ou  nç  ï’enterre  pas  vivant.  L’un 
d’eux  tue  l’une  de  ses  deux  femmes  pour  devenir  monogame  et  apte  à  être  baptisé;  lé  père 
Rougeÿron,  qüUràconle  le  fait,  n’osé  pas  affirmer  que  la  femme  n’a  pas  ensuite  été  mangée. 
Un  autre  fait  un  éloge  pompeux  du  chef  qui  vient  de  lui  manger  son  enfant.  En  Australie,  la 
mère  mange  son  enfant  mort;  oh  mange  aussi  les  parents  défunts. . 

L’intelligence  est  peut-être  encore  moins  développée  que  la  moralité.  Le  Néb-Galéd'onien 
n’a  pas  de  nom  pour  désignér  son  île  tout  entière.  La  numération  de  l’Australien  ne’  dépasse 
pas  le  nombre  6,  encore  n’ÿ  arrive-t-il  que  par  juxtaposition.  L’ins'uiàire  des  Marquises,  qui 
lui  est  bien  supérieur,  ne  dépasse  pas  le  nombre  2,000.  Au  delà,  péur  lui,  c’est  l’indéfini. 
(Le«res  du  P,  Mathias.) 

Les  naturels  des'  Moluques  et  de  la  Nouvelle-Guinée  ne  peuvent  additionner  les  nombres; 
û  et  5,  ou  même  des  nombres  plus  petits,  sans  ranger  devant  eux  des'  petits  cailloux. 
CWallacé,  AnthropùiogicaL  review.) 

Nul  doute  que  cet  état  d’infériorité  morale  et  intellectuelle  n’ait  été  le  lot  de  l’Européen 
primitif,  comme  de  tous  les  ancêtres  de  l’humanité.  Pourquoi  nier  ées  humbles  commence¬ 
ments  ouén  rougir?  Tout,  dans  le  monde,  se  développe  lentement,  graduellement.  Il  a  fallu 
commencer  par  additionner  deux  et  trois  à  l’aide  de  cailloux  avant  de  jàuger  les  espaces' 
célestes.  '' 

■  Et  encore  l’artiste  en  silex  du  diluvium,  le  mangeur  de  mollusques  de  Caithness,  l’Anda- 
mène,  de  nos  jours,  nous  représentent  une  longue  sérié  de  progrès  ;  ils  ont  eu  de  nombreux 
ancêtres,  et  si,  aujourd’hui,  nous  pouvons,  en  tenant  compte  des  races  actuelles  leS  plus  infé¬ 
rieures,  définir  l’homme  un  manimifère  bimane  doué  de  la  parole  et  de  quelque  industrie,' 
il  y  a  eu  probablement  une  époque  où  cette  définition  eût  été  pour  iui'trop  flatteuse. 


L’UNION  MÉDICALE. 


135 


même  plus  souvent;  les  selles  se  montraient  à  intervalles  aussi  rapprochés;  elles 
n’étaient  pas  accompagnées  de  coliques  vives;  soüvent  même  il  n’y  avait  aucune 
douleur;  le  ventre  était  gros  et  le  siège  de  fréquents  borborygmeS. 

Outre  ces  symptômes  appartenant  au  tube  digestif,  il  y  en  avait  quelques  autres 
qui  achevaient  de  donner  à  ces  cholérines  leur  cachet  :  la  face  était  pâle,  un  peu  ter¬ 
reuse,  les  yeux  creus  et  cernés;  lés  malades  éprouvaient,  en  outre,  un  sentiment  de 
faiblesse  et  de  fatigue  extrême,  qui  persistait  d’ailleurs  quelque  temps  après  que  les 
évacuations  étaient  supprimées,  et  que  nous  avons  vues  se  prolonger  plusieurs  jours 
après  la  guérison. 

Inutile  d’ajouter  que  ces  symptômes  ne  s’accompagnaient  ni  de  refroidissement 
notable,  ni  de  petitesse  marquée  du  pouls,  ni  de  suppression  des  urines;  quand  ces 
phénomènes  graves  apparaissent,  c’est  que  la  cholérine  a  fait  place  au  choléra. 

Nous  avons  eu  9  cas  bien  caractérisés  appartenant  à  l’espèce  dont  nous  venons  de 
résumer  les  principaux  caractères.  Ils  se  sont  tous  terminés  par  la  guérison,  dans  le 
court  espace  de  temps  de  deux  à  quatre  jours. 

Le  traiterrieht  a  principalement  consisté  dans  l’emploi  des  évacuants.  —  Lorsque 
les  vomissements  ont  été  très-prédominants,  persistants,  accompagnés  Ou  non  d’un 
état  saburral  des  premières  voies,  l’ipéca  a  été  administré,  et  presque  toujours  les 
vomissements  n’ont  plus  reparu,  quand  l’action  de  ce  médicament  a  été  épuisée. 
—  Quand  les  symptômes  intestinaux  ont  été  très-dé veloppés,  que  les  garde-robes 
étaient  fréquentes  et  copieuses,  accompagnées  de  borborygmes  et  de  ballonnement 
du  ventre,  on  a  eu  récours  aux  purgatifs  salins,  soit  après  un  vomitif,  soit  d’em¬ 
blée.  Dans  aucun  cas,  le  purgatif  n’a  déterminé  d’accidents;  il  nous  a  toujours  paru, 
au  contraire,  avoir  üne  heureuse  influence  en  modifiant  la  natute  des  selles,  et  en 
diminuant  leur  abobdance  exagérée. 

Le  bismuth,  l’opiüm  et  quelques  astringents  ont  été  employés  aussi,  tantôt  après 
les  évacuants,  tantôt  dès  le  début,  quand  les  accidents  avaient  peu  d’intensité. 

Nous  rapprocherons  de  ces  faits  plusieurs  cas  de  cholérines  ou  de  diarrhées  déve¬ 
loppées  évidemment  sous  l’influence  épidémique,  que  notre  excellent  maître 
M.  Barthez  a  observées  dans  un  '  établissement  de  Paris,  et  sur  lesquelles  il  a  bien 
voulu  nous  commüniquef  .de  précieux  renseignements.  Sans  parler  des  accidents  de 
cette  natpre  qui  sont  survenus  chez  des  adultes,  il  y  a  eu,  dans  ée  seul  établissement. 


Ne  renions  pas  nos  humbles  ancêtres  :  le  sauvageon  a  porté  de  beaux  fruits,  il  en  portera 
encore.  Mais,  après  tout,  la  pensée  n’est  qu’un  firiUant  corollaire  de  la  vie.  L’humanité  mo¬ 
derne,  si  frère  de  ses  arts,  de  ses  sciences,  de  sa  philosophie,  est  la  fille  de  cette  misérable 
antiquité  ;.,fit  si  nos  pauvres  aïeux  n’avaient.pas  énergiquernent  maintenu  leur  dfoit  de  vivre 
contre  les  éléments,  tes  animaux,  les  hommes,  cela,  par  tous  les  moyens,  même  le  canni¬ 
balisme,  nous  n’aurions  pas  aujourd’hui  le  facile  plaisir  de  faire  leur  histoire  et  de  les 
dédaigner. 

D*  Letourneau. 


—  Les  médecins  dont  les  noms  suivent  sont  autorisés  à  faire  à  Paris,  pendant  l’année  sco¬ 
laire  1865-1866,  des  cours  publics  d’enseigneraent  supérieur  sur  les  objets  ci-après  dési¬ 
gnés,  savoir  : 

M.  le  docteur  Le  Maout.  —  De  l’élément  tragique  dans  Molière  ;  principales  espèces  du 
genre  abeille. 

,  M.  le  docteur  Léon  Simon  père.  —  De  l’expérience  dans  les  sciences  naturelles  et  particu¬ 
lièrement  dans  les  sciences  médicales. 

M.  le  docteur  Léon  Simon  filsl  —  Les  maladies  épidémiques. 

M.  le  docteur  Constantin  James.  De  l’intelligence,  du  mouvement  et  du  sentiment. 

M.  Imbert-Gourbeyre,  professeur  à  l’École  de  médecine  de  Clermont-Ferrand.  Les  acci¬ 
dents  causés  par  le  tabac,  considéré  dans  son  influence  sur  l’individu  et  sur  la  société. 


136 


L’UNION  MÉDICALE. 


130  cas  de  diarrhée  chez  des  enfants  de  9  à  16  ans.  Tons  ont  été  mis  en  trailement 
dès  l’apparition  des  premiers  symptômes;  aussi  a-t-on  obtenu,  dans  la  grande  majo¬ 
rité  des  cas,  une  guérison  rapide. 

Chez  la  plupart  des  enfants,  la  maladie  a  consisté, exclusivement  en  une  diarrhée 
plus  ou  moins  abondante,  sans  autre  symptôme  fâcheux.  Le  traitement  a  été  fort 
simple  :  les  petits  malades  ont  été  tenus  au  lit,  réchauffés  avec  des  boules  d’eau 
chaude  et  des  édredons;  on  leur  a  fait  prendre  à  l’intérieur  quelques  gouttes  de  lau¬ 
danum  dans  un  verre  de  vin  de  Madère,  et  5  à  20  grammes  de  sous-nitrate  de  bis¬ 
muth  dans  de  la  confiture  de  coings;  la  boisson  ordinaire  a  consisté  en  thé  addi¬ 
tionné:  de  rhum.  Le  régime  a  été  sévère,  et  on  en  a  exclu  les  légumes. 

Ce  trailement  asuffi  pour  amener  la  guérison  aii, bout  de  vingt-quatre. ou  quarante-, 
huit  heures.  Il,  n’y.eut  que  quatre  enfants  chez  lesquels  la  diarrhée  continua;  on  vit 
alors  survenir  les  symptômes  de  la  choléririe;  c’est-à-dire  qu’à  la  diarrhée  se  joi¬ 
gnirent  des  phénomènes,  gastriques  peu  intenses.  M..  Barthez  eut  alors  recours, 
comme  dans  les  faits  dont  j’ai  parlé  plus  haut,  à  l’ipéca  suivi  d’un  purgatif  salip. 
Cependant,  malgré  ce  traitement,  deux  des  enfants  ne  se,  rétablirent  pas  avant  huit 
ou  quinze  jours  et  présentèrent  des  symptômes  qui  simulaient  une  petite  fièvre 
continue» 

Enfin,  3  enfants,  parmi  les  plus  grands,  se  présentèrent  un  soir  avec  des  crampes 
dans  les  membres,  du  frisson,  des  nausées;  ils  avaient  eu  plusieurs  garde-robes 
diarrhéiques  durant  la  journée.  On  les  fit  coucher  immédiatement  et  on  Içs  réchauffa 
dans  leur  lit;  puis  on  leur  fit  prendre  du  thé  au  rhum.  Chez  deux  d’entre  eux,  les 
accidents  ne  tardèrent  pas  à  se  calmer,  et  ils  entrèrent  en  transpiration.  Le  troisième 
continuant  à  avoir  des  crampes  et  des  nausées,  on  lui  administra.!  gr.  50  d’ipéca; 
la  réaction  se  fit  immédiatement  après  les  secousses  causées  par  le  vomitif,  et  tous 
les  accidents  furent  suspendus.  Au  bout  de  quelques  jours,  ces  trois  enfants  étaient 
guéris.  ■  V  .  .  ,  , , 

En  résumé,  pn  voit  que,  grâce  aux  soins  qui  ont  été  donnés,  grâce  aux  précau¬ 
tions  qui  ont  été  prises  pour  enrayer  les  symptômes  dès  leur  première  apparition,  on 
n’a  vu  survenir  aucun  accident  sérieux.  Et  pourtant  le  grand  nombre  d’indisposi¬ 
tions  qui  se  sont  développées  dans  un^seul  établissement,  et  durant  un  court  espace 
de  temps,  donnent  à  penser  que  l’influence  épidémique  s’était  fait  assez  vivement, 
sentir;  o.p  était, sous  rimminence  des  formes  plus  graves  de  la  maladie,  et  le  traite¬ 
ment  semble  avoir  réussi  à  les  conjurer  ou  à  les  enrayer.  , 

Choléra. 

Nous  avons  eu  28  cas  dé  choléra  bien  confirmé  ,  dont  nous  avons  recueilli  les 
observations.  Sur  ces  28  cas,  nous  comptons  ‘  \ 

18  morts; 

10  guérisons. 

Si  ce  résultat  paraît  peu  satisfaisant,  nous  devons  faire  observer  qu’il  doit  être,  en 
grande  partie,  attribué  aux  conditions  dans  lesquelles  se  trouvaient  les  enfants  au 
moment  où  feurs  parents  les  amenaient  à  l’hôpital.  Un  grand  nombre,  en  effet,  nous 
arrivaient  dans  un  état  de  cyanose  et  d’aigidité  si  avanjçée.s,  que.Vinteryeption  théra¬ 
peutique  demeurait  complètement  inefficace.  Huit  fois  la  mort  est  arrivée!en.moins 
de  douze  heures  ;  malgré  l’énergie  du  traitement  qui  a  été  employé,  le  plus  souvent 
on  n  a  pu  obtenir  même  un  semblant  de  réaction,  et  ces  enfants  son!  morts  rapide¬ 
ment  dans  l’état  où  ils  étaient  à  leur  entrée. 

Le  choléra  s’est  présenté  à  nous  sous  ses  deux  formes  classiques  :  la  forme  rapide 
et  la  forme  lente.  Mais,  outre  celte  distinction  que  rendent  nécessaire  et  la  marche, de 
la  maladie  et  la  différence  de  gravité,  ilmpus  a,  semblé  qu’il  était  plus  important 
encore  d’établir  une.ligne  de  démarcation  profonde  entre  le  choléra  des  enfants  en 
bas  âge  et  celui  des  autres  ;  enfants.  Ici,  en  effet,  ce.  n’est,  plus  seulement  une  diffé- 


L’UNION  MÉDICALE. 


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rence  dans  la  rapidité  de  l’évolution  et  dans  la  gravité;  le  type  de  la  maladie  elle- 
même  paraît  presqüe  complètement  modifié. 

Nous  diviserons  donc  nos  28  cas  en  deux  groupes  : 

1»  Ceux  développés  chez  les  enfants  âgés  de  2  ans  au  plus; 

2*>  Ceux  qui  sont  survenus  chez  les  enfants  de  2  à  15  ans. 

§  I.  Choléra  des  enfants  au-dessous  de  2  ans. 

Le  choléra  des  enfants  en  bas  âge  est  indenlique  à  la  maladie  que  l’on  a  décrite 
sous  les  noms  UC  entérite  cholériforme ,  choiera  infantum,  etc,,  maladie' sporadique, 
et  qui  se' développé  en  tout  temps  en  dehors  des  conditions  épidémiques,  ou  du 
moins  eiï  dehors  de  celles  qui  développent  le  choléra  chez  l’adulte.  Si  nous  nous 
reportons  au  tableau  saisissant  que  MM.  Barthez  et  Rilliét  en  ont  tracé  sous  le  nom 

catarrTie  gastro-intestinal  cholériforme  (1),  nous  ne  trouvons  aucune  différence 
appréciable,  suffisante  pour  séparer  cette  maladie  de  celle  quq  nous  avons  observée 
durant  le  règne  de  l’épidémie  :  ce  sont  les  mêmes  symptômes,  la  même  marche,  la 
même  terminaison  presque  toujours  funeste. 

'  Nous  né  pouvons  donc  miéux  faire,  pouf  donner  une  idée  des  faits  que  nous  avons 
observés,  que  de  rappeler  la  description  remarquable  des  auteurs  que  nous  venons 
de  citer  :  Après  quelques  prodromes  consistant  en  différents  troubles  des  voies  diges¬ 
tives,  a  tout  à  coup  la  scène' change,  et  l’on  voit  se  développer  des  symptômes  qui 
indiquent  une  maladie  de  la  plus  haute  gravité.  Des  vomissements  incessants  accom¬ 
pagnés  de  selles  séreuses  qui  se  répètent  coup  sur  coup  marquent  le  début;  quel¬ 
quefois  ils  manquent,  la  diarrhée  seule  existe;  le  ventre  n’offrè  rien  dé  particulier, 
il  est  rarémènt  douloureux;  lâ  soif  est  extrême;  la  langue  est  humide  et  légèrement 
blanche;  le  pouls  est  fréquent,  mais  la  température  de  la  peau  est  rarement  élevée.' 
Lé  regard  est  tristé,  abattu,  terne;  lés  yeux  sont  déjà  excavés;  il  y  a  oü  bién  dé' 
l’agitation,  de  l’irritabilité,  des  pandiculations;  ou  bien  plus  rarement  dé  l’abatte¬ 
ment,  de  l’inertie.  ' 

Cf  Après  une  durée  variable  dé  ces  symptômes...,  le  visage  est  profondément 
altéré  :  les  yeux  sont  caves,  ternes;  les  pommettes  saillantes  ;  la  bouche  enfoncée  : 
l’inerlie  a  remplacé  l’agitation;  l’amaigrissement  est  énorme.  La  soif  est  inextin¬ 
guible;  la  pêau  glacée  et  pâle  surtout  au  nez  et  aux  extrémités;  le  pouls  est  misé¬ 
rable,  l’abattement  extrême;  l’enfant  ne  donne  plus  de  signes  de  sensibilité;  le 
ventre  mou,  affaissé,  flasque,  indolent,  se  laisse  pincer  comme  un  linge.  Les  vomis¬ 
sements  continuent  ainsi  que  la  diarrhée.  Si  la  maladie,  comme  cela  arrive  le  plus 
ordinairement  quand  les  symptômes,  ont  atteint  ce  degré  de  gravité,  se  termine 
d’une  manière  fatale,  les  vomissements  sont  supprimés,  mais  ordinairement  la  diar¬ 
rhée  persiste  jusqu’à  la  fin,  ainsi  que  là  soif;  la  respiration  s’accélère  et  s’accom¬ 
pagne  d’un  léger  stertor;  et,  enfin,  les  enfants  meurent  épuisés  et  froids.  » 

M.  Barthez  nous  a  déclaré  lui-même  qu’il  trouvait  une  ressemblance  presque  par¬ 
faite  entre  cette  entérite  cholériforme  et  le  choléra  que  nous  avons  observé  chez  les 
petits  enfants.  Cependant,  nous  ne  voulons  pas  dire  qu’on  ne  puisse  pas  rencontrer 
le  choléra  complet,  c’est-à-dire  avec  la  cyanose  avancée,  la.  teinte  asphyxique  de  la 
peau,  l’insensibilité  du  pouls,  les  crampes,  la  diarrhée  riziforme,  etc.  Si  nous 
n’avons  pas  observé  ces  phénomènes,  d’autres  les  ont  vus  ;  et  le  , docteur  Bourgeois, 
cité  par  Rilliet  et  Barthez,  dit  expressément  que,  pendant  l’épidémie  de  1832,  il  a 
rencontré  un  assez  grand  nombre  de  cas  de  choléra  chez  de  très-jeunes  enfants,  et 
que,  chez  eux,  il  suivait  exactement  la  même  marche  symptomatique  que  chez  les 
adultes. 

Nous  ne  nions  donc  pas  que  le  vrai  choléra  puisse  exister,  avec  tous  ses  sym¬ 
ptômes,  chez  les  enfants  au-dessous  de  2  ans;  nous  disons  simplement  que,  dans  les 
faits  que  l’épidémie  actuelle  nous  a  fournis,  l’expression  symptomatique  de  la  ma- 

(•)  Barthez  cl  Itiilict,  Traité  des  maladies  des  enfants,  2“  édit.,  1861,  t.  l,p.  767. 


138 


L’UNION  MÉDICALE. 


ladie  nous  a  paru,  dans  ces  conditions  spéciales,  singulièrement  modifiée,  et  que  la 
maladie  elle-même  à  ressemblé,  à  s’y  méprendre,  à  l’entérite  cholériforme  commune. 
Nous  avons  eu  9  cas  de  cette  espèce;  à  part  un  enfant  de  1  an,  tous  les  autres 
étaient  âgés  de  17  mois  à  2  ans.  s 

Sur  les  9  cas,  il  y  a  eu  7  morts  et  2  guérisons.  Remarquons  que,  par  une  singu¬ 
lière  coïncidence,  les  deux  guérisons  ont  été  obtenues  chez  les  enfants  qui  semblaient 
précisément  être  dans  les  plus  mauvaises  conditions;  Tune,  en  effet,  n’était  âgée  que 
de  1  an;  l’autre,  âgée  de  2  ans,  était  atteinte  depuis  plusieurs  mois  d’une  coque¬ 
luche  et  d’une  diarrhée  chronique  compliquée  de  chute  du  rectum.  --Ces  deux 
enfants  nous  a,rrivèrent  à  la  période  d’état  de  leur  maladie;  elles  avaient  une  diar¬ 
rhée  séreuse  abondante,  peu  de  vomissements;  la  face  et  les  membres  étaient  froids, 
le  corps  conservait  un  peu  de  chaleur,  le  ventre  était  encore  assez  développé  et 
chaud,  le  pouls  presque  insensible;  elles  offraient,  en  outre,  ce  faciès  si  caractéris¬ 
tique  dont  nous  avpns  parlé  plus  haut.  , 

Sous  l’influence  de  boissons  stimulantes,  thé  au  rhum,  eau-de-vie  pure,  et  de  1  en¬ 
veloppement  dans  une  couverture  de  laine,  il  se  fit  une  réaction  modérée;  en  même 
temps,  les  évacuations  devinrent  moins  fréquentes  et  moins  copieuses;  le  quinquina 
et  le  bismuth  en  eurent  raison,  excepté  chez  la  dernière  malade  que  nous  avons 
signalée;  celle-ci  conserva  sa  diarrhée  chronique  dans  les  proportions  antérieures. 

Quant  aux  7  autres  petites  filles,  toutes  succombèrent  comme  succombent  les 
enfants  atteints  d'entérite  cholériforme,  épuisés  par  la  diarrhée  et  froids.  Plusieurs 
nous  furent  amenées  à  la  période  ultime  de  la  maladie,  dans  un  état  algide  avancé, 
présentant  un  abattement  extrême  alternant  parfois  avec  de  l’agitation  et  des  cris. 
— :  Les  excitants  énergiques,  tels  que  le  rhum,. les  révulsions  avec  des  linges  sina- 
pisés,  l’enveloppement,  les  boules  d’eau  chaude,  ne  purent  amener  la  moindre 
réaction;  et  5  moururent  ainsi,  ordinairement  au  bout  de  quelques  heures,  rarement 
après  un  ou  deux  jours.  ,  .  ' 

Chez  deux  de  ces  petites  malades  seulement,  on  parvient,  à  l’aide  des  moyens  prér 
eédents  employés  avec  énergie,  à  obtenir  une. réaction,  d’ailleurs  incomplète;  mais 
après  deux  ou  trois  jours  de  traitement  par  les  excitants,  elles  s’agitent  et  meurent 
en  quelques  heures  dans  les  convulsions. 

,  .  .  {La  suite  à  un  proc/içiin  numérQ.) 


ACADÉMIES  ET  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 

SOCIÉTÉ  IIËDICtlE  OES  HOPITAUX.  ;  ■  ■  ' 

(Extrait  (les  séances  du  14  et  du  27  Décembre  isel)'  .^j  . 

Extrait  de  la  séance  du  14  Décembre  1865.  *-  Présidence  de  M.  Léger.  : 

SOMMAIRE.  —  Correspondance.  —  Noté  sur  les  cas  de  choléra  observés  à  l’hôpital  Sainte-Eugénie, 
dans  le  service  de  M.  Barthez,  par  M.  le  docteur  Fernet,  —  Note  sur  deux  nouveaux  exemples 
f  importation  et  de  transmission  du  choléra  par  des  nourrices,  par  M.  Bucquoy,  :  i  : 

Correspondance  imprimée  :  i; 

Le  choléra: est-il  contagieux?  Brochure,  par  M.  le  docteur  Stanski.  —  Du  même,  un  mé-- 
mo\ïQ  sur  la  contagion. 

Mémoires  et  comptes  rendus  de  la  Société  des  sciences  médicales  de  Lyon,  t.  IV,  186â-1865. 
Étude  sommaire  sur  l’importation  du  choléra  et  sur  les  moyens  de  la  prévenir,  par  les  doc¬ 
teurs  Sirus-Pirondi  et  Augustin  Fabre.  ’  it! 

Bulletin  médical  du  nord  de  la  France,  novembre  1865.  - 

■  Médecine  contemporaine.  . 

Gazette  médicale  de  i’ Algérie.  i  .  i 

Annales  de  la  Société  d’hydrologie  médicale  de  Paris,  t.  XII,  1"  livraison. 

Élude  sur  l’auscultation  des  organes  respiratoires,  par  M.  le  docteur  Woillez. 
Correspondance  maiiuscrité  ; 


L’UNION  MÉDICALE. 


Lettre  de  M.  Nonat,  relative  aux  fumigations  chlorées.  -  : 

M.  Fernet  lit  une  note  sur  les  cas  de  choléra  observés  à  l’hôpital  Sainte-Eugénie,  dans  lé 

service  de  M.  Barthez.  (Voir  Y>\nshs.u\,  Clinique  inédicale.) 

M.  BuCQUOy  lit  une  note  sur  deux  nouveaux  exemples  d'importation  et  de  transmission  du 
choléra  par  des  nourrices. 

Des  faits  malheureusement  trop  nombreux  ont  démontré  avec  quelle. facilité  les  nourrices 
et  les  nourrissons  transmettent  le  choléra  quand  ils  ont  fait  un  séjour  même  momentané  dans 
un  lieu  où  cette  maladie  règne'  épidémiquenaent.  Vous  vous  rappelez  ma  récente  communica¬ 
tion  sur  les  cas  développés  dans  l’arrondissement  de  Péronne  à  l’arrivée  d’un  convoi  de  nour¬ 
rices  delà  Direction  de  Paris,  et  quel  appui  les  documents  authentiques  que  je  vous  ai  sou¬ 
mis  apportent  à  la  doctrine  de  l’importation  et  de  la  contagion. 

Voici  deux  nouveaux  exemples  du  même  mode  de  transmission  du  choléra  :  l’origine  de  la 
maladie  a  été  la  même;  elle  a  eu  son  point  de  départ  dans  le  séjour  à  Paris  de  nourrices  qui 
venaient  d’ailleurs  d’un  pays  où  la  maladie  ne  régnait  pas.  Ce  fut  l’arrondissement  de  Joigny 
qui,  celle  fois,  se  trouva  victime  de  l’importation. 

Cet  arrondissement,  dans  ses  rapports  avec  la  Direction  municipale  des  nourrices,  est  divisé 
en  deux  sections.  L’une  et  l’autre  de  ces  circonscriptions  ont  été  atteintes,  mais  à  des  épo¬ 
ques  assez  différentes  et  à  des  distances  assez  éloignées  pour  qu’il  n’y  ait  à  établir  aucune 
influence  de  voisinage  dans  les  deux  faits  dont  j’ai  à  vous  entretenir.  En  effet,  les  casobservés 
dans  la  seconde  section  se  manifestèrent  du  10  au  30  octobre  ;  ceux  de  la  première  section,  à 
l’arrivée  d’un  convoi  de  nourrices  parti  de  Paris  le  7  novembre.  La  maladie  resta  localisée 
dans  les  endroits  où  elle  fut  importée,  et  la  distance  qui  les  sépare  est  d’au  moins  quatre 
lieues.  .  .  ,  ;  . 

M.  Roy,  médecin  de  la  sous-inspection  de  Joigny  (deuxième  section),  écrit  à  la  Direction 
que,  du  10  au  30  octobre,  il  a  observé  à  La  Ferté-Loupière  onze  cas  de  choléra.  Deux  nour¬ 
rices,  les  fenjmes  Pierron  et  Colas,  furent  prises  peu  après  leur  retour  de  Paris;  la  femme 
Colas  seule  succomba,  mais  toutes  deux  perdirent  du  choléra  le  nourrisson  qu’elles  rame¬ 
naient,  et  chacune  également  un  de  leurs  propres  enfants,  âgés  l’un  et  l’autre  de  3  ans.  En 
somme,  cinq  victimes  sur  onze  cas  qui  se  développèrent  chez  un  homme,  cinq  femmes  et 
cinq  enfants. 

Il  n’y  eut  de  cas  de  mort  que  dans  les  maisons  des  femmes  Pierron  et  Colas,  et  M.  Roy 
insiste  d’une  manière  spéciale  sur  les  mauvaises  conditions  d’hygiène  qu’il  a  rencontrées 
dans  ces  deux  habitations.  Ce  médecin  terinine  en  disant  que,  depuis  le  30  octobre,  aucun 
cas  ne  s’est  déclaré  dans  la  contrée,  et  qu’il  n’y  avait  plus  de  ces  diarrhées  qui  précèdent  ou 
suivent  l’épidémie. 

J’ai  regretté  de  n’avoir  pas  de  détails  plus  circonstanciés  qui  permissent  de  suivre  la  filia¬ 
tion  de  ces  faits  malheureux.  Malgré  les  démarches  qui  ont  été  faites  à  ma  demande  par  la 
Dirèction  des  nourrices,  je  n’ai  pu  obtenir  de  renseignements  plus  précis.  ,  ■ 

Il  n’en  est  pas  de  même  pour  les  cas  observés  dans  la  première  section  de  l’arrondisse¬ 
ment  de  Joigny.  Ceux-ci  ont  été  étudiés  avec  une  grande  intelligence  par  le  médecin, 
M.  Bazol,  qui  faillit  être  lui-même,  comme  vous  le  verrez,  victime  de  l’importation. 

Voici  ce  que  M.  Bazot  écrivait,  le  22  novembre,  à  M.  lè  directeur  des  nourrices  ; 

«  Monsieur, 

«  Le  8  novembre ,  lendemain  de  l’arrivée  de  l’enfant  Kesteloot  (  le  convoi  des  nourrices 
avait  en  effet  quitté  Paris  le  7  novembre),  je  suis  allé  pour  lui  donner  des  soins  :  il  venait  de 
succomber  après  quelques,  heures  de  maladie  seulement.  , 

«  La  visité  dü  corps'et  les  renseignements  me  portèrent  à  penser  que  l’enfant  avait  suc¬ 
combé  au  choléra  ;  je  donnai  immédiatement  un  certificat  pour  que  l’inhumation  eût  lieu 
dans  le  plus  bref  délai. 

«  La  nourrice  et  les  autres  enfants  ne  se  sentaient  nullement  malades,  quand,  dans  la  nuit 
suivante,  ils  furent  pris  de  diarrhée,  de  vomissements,  etc. 

«  Prévenu,  je  me  rendis,  sur  les  midi,  au  domicile  du  sieur  Girard,  et  je  trouvai  la  femme 
couchée,  la  face  cyanosée,  se  plaignant  de  crampes,  etc.  , 

«  L’aîné  Kesteloot  (c’est-à-dire  un  jeune  enfant  d’un  an,  frère  du  précédent,  et  en  nourrice 
dans  la  même  maison  depuis  l’année  dernière)  était  aussi  couché  dans  son  berceau  :  il  était 
très-gravement  pris,  et  je  vis  qu’il  ne  passerait  pas  la  nuit.  En  effet,  il  a  succombé  vers  le 


140 


L’UNION  Ml^iniCALE. 


malin.  L’inhnmalion  a  en  lieu  au  bout  dè  quelques  heuT'es.  Quant  à  la  nourrice,  elle  a  traîné 
quelques  jours  et  a  été  inhumée  également  peu  de  temps  après  son  décès.  La  tante  de  la 
femme  Girard,  qui  avait  soigné  sa  nièce,  a  aussi  succombé,  ainsi  qu’un  autre  enfant. 

«  Depuis  le  16  courant,  je  n’ai  pas  appris  qu’il  y  eût  eu  d’autres  décès  à  ta  Cetle-Saint-Gyr 
ni  dans  les  autres  communes. 

«  Néanmoins,  après  un  pareil  accident,  je  ne  saurais  dire  quand  les  nourrices  se  décide¬ 
ront  à  retourner  à  Paris. 

«  Veuillez,  etc.  »  ' 

'  En  transmettant  cette  lettre  à  la  Direction,  le  sous-inspecteur  de  Joig.ny  (première  section) 
annonçait  que,  le  soir  inème  du  22,  M.  Bazot  venait  à  son  tour  d’être  atteint  des  premiers 
symptômes  de  la  maladie.  Elle  ne. fut  heureusement  pas  grave,  car  le  27  novembre  notre 
confrère  écrivait  au  sous-inspecteur  la  lettre  suivante  :  . 

«  Je  m’empresse  de  vous  annoncer  que,  depuis  votre  visite,  je  me  suis  trouvé  de  mieux 
en  mieux  et  que  j’ai  repris  mes  occupations.  J’arrive  même  de  la  Petite-Celle  où  j’ai  trouvé 
nos  nourrissons  très-bien  portants.  D’autres  cas  de  choléra  n’ont  pas  eu  lieu  ;  malheureuse¬ 
ment,  il  n’en  est  pas  de  même  pour  la  Grande-Gelle,  où  quatre  personnes  sont  en  ce  moment 
gravement  atteintes  :  ce  sont  des  voisines  de  la  femme  Girard  qui,,  comme  je  vous  l’ai 
annoncé  déjà,  a  succombé  quelques  jours  après  sa  nièce . » 

J’ai  tenu  à  laisser  la  parole  au  médecin  même  qui  a  observé  les  faits.  Ils  sont  assez  élo¬ 
quents  pour  que  je  sois  sobréde  réflexions  et  que  je  me  contente  de  les  résumer  rapidement. 
Ainsi,  le  7  novembre,  des  nourrices  arrivent  dans  une  commune  où  il  n’y  a  pas  de  choléra  ; 
dès  le  lendemain,  un  des  nourrissons  a  succombé  en  quelques  heures,  après  avoir  présenté 
tous  les  symptômes  dé  cette  maladie.  La  nuit  suivante,  dans  la  même  maison,  la  nourrice  et 
les  autres  enfants  tombent  malades:  la  première  traîne  pendant  quelques  jours  et  meurt 
également  ;  un  des  enfants,  frère  de  celui  qui  a  succombé,  meurt  aussi  très-rapidement  du 
choléra. 

Un  peu  plus  tard,  une  tante  dé  cette  même  nourrice,  qui  l’avait  soignée  pendant  sa  ma¬ 
ladie,  meurt  victime  également,  et  le  médecin  hii-même  est  atteint  d’un  choléra  léger.  Ge 
n’est  pas  tout;  car  vous  avez  vu  qué,  dans  sa  seconde  lettre,  M.  Bazot  signalé  ènedre quatre' 
personnes  gravement  atteintes,  et  ce  sont,  dit-il,  des  voisines  dé  la  femme  Girard.  ■  • 

Rapprochez  Ces  faits  de  ceux  de  l’arrondissement  de  Péronne  et  de  bien  d’autres,  et  vous 
ne  pourrez  méconnaître  la  facilité  avec  laquelle  les  nourrices  transmettent  le  choléra  dans 
des  localités  qui  en  avaient  été  jusque-là  affranchies.  Aussi  faut-il,  autant  que  possible,  pré¬ 
venir  ces  fâcheuses  importations  :  c’est  pour  célte  raison  qu’hier  même,  je  refusais  absolu-, 
ment  de  laisser  placer  un  enfant  dont  la  mère  était  morte  la  veille  du  choléra  à  l’hôpital  des 
Gliniques. 

Extrait  de  la  séance  du  27  Décembre  t865.  —  Présidence  de  M.  Léger. 

SOMMAIRE.  —  Correspondance.  —  Des  remecinations.  Discussion  :  MM.  Laitier,  Bouclier  de  la  VillCr 
Jossy,  Bourdon,  Hillairet,  Hérard,  Enapis,  Gros,  Siredey. 

Correspondance  imprimée  :  ,  ' 

Archives  de  médecine  navale,  ïi" 

Compte  rendu  des  travaux  de  la  Société  des  sciences  médicales  de  Gannat,  186A-65. 

Bulletin  de  la  Société  médicale  du  Panthéon,  186Ù. 

Bulletin  des  travaux  de  la  Société  impériale  demédeeine  de  Marseille,  iMh.  ■ 

Ld  médecine  edntempor aine,  '  '  • 

Revue  d'hydrologie  médicale  française  et  étrangère.  Strasbourg,  20  décembre  1865.  ’  ' 

M.  Lailler  :  Il  a  été  praliqué'dans  mon  service,  à  l’hôpital  Saint-Louis,  30.  ou  35  revac-^ 
cinalions  avec  le  vaccin  de  génisse  :  une  seule  fois  l’opération  a  réussi.  En  est-il  de  même 
ailleurs,  et  quelle  signification  faut-il  donner  à. ces  résultats  négatifs? 

M.  Boucher  de  la  Ville-Jossy:  Le  service  des  revaccinations  a  presque  entièrement  cessé 
dans  mon  service,  â  Saint-Antoine,  depuis  que  j’ai  exigé  que  toutes  les  revaccinalions  fus¬ 
sent  pratiquées  par  moi  ou  par  mon  interne.  Les  revaccinalions  qui  ont  été  faites  sont  res¬ 
tées  presque  toutes  sans  résultat. 

M.  Hillairet  :  Le  service  des  revaccinations  s’ est  fait  dans  mon  service  â  Saint-Louis  avec’ 


L’UNlüiN  MÉDICALE. 


141 


assez  de  régularité;  je  ne  saurais  entrer  dans  des  détails  précis  sur  les  résultats  obtenus, 
mais  je  puis  dire  qu’un  très-grand  nombre  d’entre  eux  ont  été  négatifs.  Relativement  aux 
vaccinations  avec  le  vaccin  de  génisse,  j’ai  noté  que  l’incubation  était  plus  longue  qu’avec  le 
vaccin,  de  deux  jours  environ. 

M.  Hérard  :  Je  pense  qu’il  reste  encore  de  nombreux  points  d’étude  à  élucider  au  sujet 
de  la  vaccination  animale.  J’appelle  particulièrement  l’attention  sur  la  manière  de  recueillir 
le  virus  sur  l’animal.  M.  Lanoix  le  prend  de  préférence  dans  les  parties  profondes  de  la  pus¬ 
tule;  M.  Warlomont,  au  contraire,  le  recherche  immédiatement  sous  la  vésicule,  et  il  affirme 
qu’il  réussit  infailliblement  par  ce  procédé,  tandis  qu’il  échouait  très-fréquemment  quand  il 
inoculait  le  liquide  des  parties  profondes. 

M.  Empis  :  Depuis  le  7  juillet,  les  vaccinations  au  moyen  de  la  génisse  ont  lieu  toutes  les 
semaines  à  l’hôpital  de  la  Pitié.  Il  résulte  principalement  de  mes  observations  que,  pour 
assurer  le  succès  de  l’opération,  le  vaccin  doit  être  inoculé  avant  le  cinquième  jour.  Toutes 
les  fois  que  l’inoculation  de  la  génisse  date  de  plus  loin,  la  presque  totalité  des  revaccina¬ 
tions,  et  un  grand  nombre  de  vaccinations  échouent;  c’est  donc  l’âge  du  vaccin  qui  doit 
déterminer  le  transport  de  la  génisse  dans  les  hôpitaux,  et  non  un  jour  fixé  invariablement. 

De  même,  pour  que  le  vaccin  renfermé  dans  des  tubes  soit  inoculé  avec  succès,  il  faut 
qu’il  ait  été  recueilli  depuis  peu  de  temps  ;  s’il  a  déjà  quelque  ancienneté,  il  se  coagule  très- 
rapidement  et  forme  sur  la  lancette  une  petite  masse  gélatineuse  qui  glisse  sur  elle  au  mo¬ 
ment  de  la  piqûre,  et  ne  pénètre  pas  dans  la  plaie. 

M.  Gros  :  Voici  un  fait  bien  propre  à  montrer  combien  est  plus  longue  dans  son  incuba¬ 
tion  la  vaccination  animale  :  Un  enfant  chez  lequel  j’avais  pratiqué  six  inoculations  avec  du 
vaccin  recueilli  en  tubes  par  M.  Lanoix,  ne  présentait  aucun  indice  de  l’évolution  vaccinale 
au  bout  de  dix  jours.  A  ce  moment,  je  pratiquai  une  nouvelle  vaccination  de  bras  à  bras,  et 
je  ne  fus  pas  peu  surpris  de  voir  deux  des  piqûres  de  la  première  vaccination  devenir  le 
siège  de  pustules  vaccinales  en  même  temps  que  celles  de  la  nouvelle  vaccination. 

M.  SiREDEY  :  Un  enfant  rachitique,  vacciné  avec  succès,  fut  pris,  dans  le  service  que  je 
dirige  en  ce  moment  à  l’hôpital  Saint-Antoine,  au  huitième  jour  de  sa  vaccine,  de  vomisse¬ 
ments,  de  malaise,  d’érythème  généralisé,  et  enfin,  le  lendemain,  offrit  une  éruption  vario¬ 
lique  discrète,  mais  des  plus  manifestes.  L’enfant  est  aujourd’hui  rétabli.  Ici,  ces  deux  érup¬ 
tions  ont  marché  concurremment  de  la  manière  la  plus  manifeste.  Dans  un  cas  semblable,  si 
l’on  avait  recueilli  du  vaccin  sur  cet  enfant,  aurait-on  été  exposé  à  inoculer  la  variole? 

(Voir,  pour  la  suite  de  la  discussion,  le  compte  rendu  de  la  séance  prochaine.) 

Le  secrétaire ,  D’’ Besnier. 


Addition  à  la  séance  de  l’Académie  de  médecine  du  26  décembre  1865. 

M.  le  docteur  Béclard  présente,  au  nom  de  M.  te  docteur  Reliquet,  un  instrument  des¬ 
tiné  à  faire  passer  un  courant  d’eau  dans  l’urèlhre  et  la  vessie  ou  dans  l’urèthre  seul.  • 

Cet  instrument  a  été  construit  par  MM.  Robert  et  Collin.  Il  sé  éompose  de  : 

Une  sonde  en  gomme  (figure  3)  ayant  un  diamètre  de  3  millinaètres  au  plus,  les  parois 
aussi  minces  que  possible,  de  façon  à  réunir  une  grande  souplesse  à  un  calibre  suffisant.  A 
son  extrémité  externe,  la  sonde  a  les  bords  de  son  orifice  solidement  fixés  à  un  petit  enton¬ 
noir  métallique  (fig.  B),  qui  sert  à  le  mettre  en  communication  avec  un  siphon  en  caout¬ 
chouc  (fig,  F)  chargé  de  fournir  continuellement  le  liquide. 

2°  Un  pavillon  conique  (fig.’û)  creux  traverse  souvent  son  axe  par  la  sonde  (fig.  2),  sur 
laquelle  il  glisse  librement. 

L’ouverture  de  la  base  du  cône  présente  un  petit  rebord  saillant  destiné  à  retenir  une 
rondelle  de  caoutchouc,  dont  la  partie  libre  se  rétracte  sur  la  sonde  et  ferme  l’espace  qui 
existe  entre  la  sonde  et  l’orifice  du  cône.  De  plus,  ce  même  orifice  peut  recevoir  à  frottement 
l’extrémité  de  l’entonnoir  métallique  de  la  sonde.  La  face  convexe  du  crâne  piiésenteàparlir 
de  son  sommet,  dans  les  deux  tiers  de  sa  hauteur,  de  larges  ouvertures. 

La  circonférence  de  la  base  du  crâne,  saillante  sous  la  forme  d’un  angle  moussé,  se  con¬ 
tinue  sur  le  côté,  avec  un  tube  (fig.  D)  chargé  de  faire  communiqûeria  caVitè  du  pavillon 
(dg-^  A)  avec  un  tuyau  en  caoutchouc  (fig.  E)  destiné  à  conduire  le  liquide  dans  un  vase. 

L’application  de  l’instrument  consiste  à  introduire  la  sonde  jusque  dans  la  vessie  ou 
jusqu’à  un  niveqvi  yanable  de  l’urèlhre,  çelon  que  l’on  veut  faire  une  irrigation  de  (a  vessie 


142 


L’UNION  MÉDICALE. 


et  de  l’urèthre,  on  de  l’urèlhre  seulement,  puis  à  pousser  le  pavillon  dans  l’urèlhre  jusqu’à 
ce  que  le  bord  saillant  de  sa  base  soit  recouvert  par  les  lèvres  du  méat  qui,  en  s’appliquant 
sur  la  base  du  cône,  maintiennent  l’instrument  en  place  pendant  l’irrigation. 

Pour  satisfaire  aux  dimensions  variables  du  méat  urinaire,  selon  les  sujets,  M.  le  doéteut 
Reliquet  a  fait  faire  des  pavillons  de  volumes  différents  qu’il  distingue  par  le  n”  1  qui  a 
6  millimètres  de  diamètre;  le  n°  2,  7  millimètres;  le  n"  3,  8  millimètres;  le  n“  h,  9  milln 
mètres,  et  chacun  de  ces  pavillons  peut  recevoir  les  mômes  sondes. 


Fig.  1.  Appareil  complet.  A,  pavillon;  B,  entonnoir  de  la  sondé;  G,' sonde;  D,  tube, 
d’écoulement  ;  E,  tube  en  caoutchouc  qui  va  dans  un  vase  ;  F,  extrémité  du  siphon  en  caout¬ 
chouc  ;  G,  robinet  sur,  le  trajet  du  siphon. 

Fig.  2.  Montre  le  pavillon  glissant  sur  la  sonde. 

Fig.  3.  .Sonde  avec  entonnoir. 

Fig.  U.  Pavillon.  B,  ouverture  de  la  base,  entourée  d’une  saillie;  C,  ouverture  des  tubes 
d’écoulement. 


VARIÉTÉS. 


L’ÉPIDÉMIE  DE  TRICHINES  A  HEDERSLEBEIV.  ,  ,  , 

Voici’ la  suite  de  la  communication  de  M.  Cerise  à  ce  sujet  (Y.  Union  MinlçALt!  ,  n"  iûS,' 

1865)  ;  extrait  et  traduit  du  Ber TFocA.,  u°  62.  ' 

Celte  épidémie,  commencée  â  la  fin  d’octobre,  sévit  encore  avec  intensité  et  diffère  par 
maintes  particularités  des  précédentes.  En  tout  semblable  au  début  à  celle  qui  a  régné  à 
Heltslâdt,  elle  s’en  écarte  dans  la  suite.  Des  vomissements  et  de  la  diarrhée  on  ont  été  les 
phénomènes  constants  au  début,  ce  qui  fit  croire  à  une  invasion  du  choléra.  Mais  les  dou¬ 
leurs  sui  generis  et  caractéristiques  dans  les  muscles  fléchisseurs  des  extrémités  rectifièrent 


L’UNION  MÉDICALE. 


143 


bientôt  cette  erreur  de  diagnostic.  Des  sueurs  abondantes  et  répétées,  de  l’insomnie,  pouls 
faible  et  plus  fréquent  qu’à  l’état  normal,  des  douleurs  névralgiques  très-intenses  du  plexus 
coeliaque  et  mésaraïque,  et  une  douleur  constante  à  la  région  épigastrique,  pouvaient  en 
imposer  aussi  pour  une  gastro-entérite.  La  diarrhée  cessa  spontanément. 

Une  oppression  intense,  de  véritables  accès  de  dyspnée  survenant  la  nuit,  se  montrèrent 
de  la  troisième  à  la  cinquième  semaine  dans  les  cas  graves,  et  étaient  suivis  d’un  marasme 
profond.  Le  plus  grand  nombre  des  malades  y  succombèrent.  L’autopsie  montra  dans  ces 
cas  une  grande  quantité  de  trichines  infiltrées  dans  les  muscles  de  la  respiration,  le  dia¬ 
phragme  surtout. 

Les  douleurs  musculaires  des  membres  avaient  dès  lors  beaucoup  diminué  ;  les  malades 
ne  se  plaignaient  plus  que  d’un  sentiment  de  paralysie.  Une  telle  rémittence  se  manifesta 
dans  beaucoup  de  cas,  que  l’on  crut  émettre  un  pronostic  favorable.  Mais  une  aggravation 
soudaine  et  considérable  obligeait  bientôt  les  malades,  à  se  remettre  au  lit  pour  ne  plus  le 
quitter. 

L’œdème  des  diverses  parties  du  corps  n’eut  pas  de  marche  régulière.  Celui  de  la  face 
apparut,  en  général,  vers  le  dixième  jour.  Très-souvent  il  s’est  borné  à  un  seul  membre. 

L’invasion  a  été  aussi  très-variable  après  l’ingestion  de  la  viande  trichihée.  L’incubation 
a  été  de  deux  heures  à  quatre  semaines,  sans  que  ces  variations  fussent  en  rapport  avec 
l’âge  ni  les  prédispositions  individuelles;  elles  correspondaient  avec  la  quantité  de  trichines 
ingérées. 

Deux  guérisons  durables  ont. eu  lieu  par  suite  de  vomissements  survenus  immédiatement 
après  l’ingestion  de  la  chair  empoisonnée.  Le  jeune  âge  exerce  aussi  une  influence  favorable 
à  cet  égard.  De  100  enfants  atteints,  aucun  n’est  mort.  Des  350  malades  traités,  80  à  90 
sont  morts  déjà.  . 

Au  début,  le  traitement  consiste  en  benzine,  administrée  à  la  dose  de  1  gramme,  et  en 
purgatifs.  Plus  lard,  il  fut  purement  symptomatique.  Employée  jusqu’à  concurrence  de  30  à 
05  grammes  à  l’intérieur,  la  benzine  ri’a  jamais  amené  d’effet  fâcheux  entre  les  mains  du 
docteur  Kratz,  médecin  à  Hedersleben  ;  aussi  se  propose-t-il  de  revenir  sur  son  emploi. 

P.  G. 


COURRIER. 


BULLETIN  DU  CHOLÉRA.  — .  Voici  le  dernier  bulletin  transmis  par  M.  le  Préfet  de  polie# sur 
le  mouvement  du  choléra,  à  la  date  du  14  janvier,  depuis  l’invasion  : 

Entrées  dans  les  hôpitaux  civils  :  Admissions,  2,865.  — ^  Cas  déclarés  à  l’intérieur,  707. 

Décès  dans  les  hôpitaux  :  Civils,  1,844*  —  Militaires,  162. 

Décès  à  domicile  ;  1"  arrondissement,  131.  — 2'  id.,  110.  —  3®  id.,  179.  —  4®  id.,  210. 

—  5®  id.,  227. —  6®  id.,  131.  —7®  id.,  114.  —  8®  id.,  112.  —  9®  id.,  107.  —10®  id.,  205. 

—  11®  id.,  360.  —  12®  id.,  249.  —  13®  id.,  213.  —  14®  id.,  158.  —  15®  id.,  107.  —  16®  id., 
84.  —  17'  id.,  423.  —  18'  id.,  385.  —  19®  id.,  250.  —  20'  id.,  77. 

Décès  signalés  dans  les  communes  rurales  :  545. 

Total  général  des  décès  cholériques  :  6,383. 

Depuis  le  12  janvier,  aucun  nouveau  cas  ne  s’est  déclaré  soit  dans  les  hôpitaux,  soit  en 
ville  ;  il  ne  restait  plus  de  malades  en  traitement. 

ASSOCIATION  CÉNÉRALE.  —  A  l’occasion  de  sa’4iominalion  comme  chevalier  de  la  Légion 
d’honneur,  M.  le  docteur  Paul  Vidart,  directeur  de  l’établissement  hydrothérapique  de  Di- 
vonne,  a  fait  don  de  la  somme  de  cent  francs  à  la  caisse  des  pensions  viagères  d’assistance. 

La  Société  locale  de  la  Corse,  agrégée  à  l’Association  générale,  vient  de  recevoir  de  l’Em¬ 
pereur  un  don  de  200  francs,  de  M.  le  docteur  Conneau  un  don  de  100  francs,  et  d’un  ano¬ 
nyme  (par  les  mains  de  M.  de  Pietra  Santa)  un  don  de  200  francs. 

_  Selon  les  intentions  des  donateurs,  ces  dons  sont  destinés  à  payer  les  cotisations  de  plu¬ 
sieurs  confrères  de  la  Corse,  où  l’exercice  de  la  médecine  est  tombé  à  un  degré  de  souffrance 
tel,  que  les  médecins  de  certaines  localités  ne  peuvent  prélever  sur  Y honorarium  la  faible 
cotisation  annuelle  de  12  francs  demandée  par  l’Association  générale. 

—  Un  congé  d’inactivité,  pendant  le  premier  semestre  de  l’année  classique  1865-1866,  est 
sur  sa  demande  et  pour  raisons  de  santé,  à  M.  Vallée,  professeur  de  clinique  externe 
a  l’Ecole  préparatoire  de  médecine  et  de  pharmacie  de  Dijon, 


144 


L’ÜNTON  MfiniCALE. 


'  M.  Brulet,  professeur  de  pathologie  exlêrnc  fi  l'École  préparatoire  de  médecine  et  de  phar¬ 
macie  de  Dijon,  est  chargé  provisoirement  du  cours  dé  clinique  externe  h  la  dite  École,  pen¬ 
dant  la  durée  du  congé  accordé  à  M.  Vallée.  ■  : . 

—  M.  le  ministre  de  l’instruction  publique,  par  âriêté. (lu  6  de. ce  nmis,  a  nommé  M.  ie 

docteur  Allibert,  sur  sa  demande,  médecin  honoraire  du. lycée  impérial  Saint-Louis,  comme 
témoignage  de  satisfaction  pour  ses  longs  et  honorables  services  dans  cet  établissement, . . 

SOCIÉTÉ  MÉDICALE  DES  HOPITAUX.  —  Séance  du  mercredi  2l\  janvier  (à  3  heures  l/2>: 
Suite  delà  discussion  sur  la  revaccination.  .li,; 

FACULTÉ  DE  MÉDECINE  DE  ~  Cours  clinique  des  maladies  des  ÿeux.  ~  JA.  Fonchiv 
commencera  ce  cours  le  lundi  29  janvier,  à  deux  heures,  au  Bureau  central  des  hôpitaux, 
place  du  Parvis-Notre-Dame. 

La  visite  des  malades  et  les  leçons  auront  lieu  les  lundis  et  les  vendredis,  de  deux  à 
quatre  heures.  ,  ' 

—  M.  le  professeur  Jarjavay  reprendra  ses  leçons  cliniques  le  jeudi  25  janvier,  à  l’hôpital 
Beaujon,  et  les  continuera  les  jeudis  suivants. 

—  M.  le  ministre  de  l’intérieur  en  Russie,  dit  YOpinion  nationale,  vient  de  cofirmer  les 

règlements  d’une  Société  qui  s’est  formée  à  Saint-Pétersbourg  sous  le  titre  de  Société  protec¬ 
trice  des  animaux.  ■  '  'ii 

La  nouvèllè  Société  est  placée  sous  le  haut  patronage  du  grand-duc  Nicolas;  son  conseil 
d’adminislralion  sera  formé  de  membres  avec  président,  vice-président  et  secrétaire.  Elle  se 
propose  de  répandre  des  livres  populaires  destinés  à  éveiller  dans  lé  peuple  des  sentiments 
de  compassion  pour  les  animaux  ;  elle  créera  des  centres  où  les  animaux  pourront  être  traités 
par  de  bons  vétérinaires,  et  organisera  des  abattoirs  d’après  les  méthodes  les  plus  nouvelles. 

Une  première  réunion  a  eu  lieu  le  80  décembrci  On  a  procédé  à  l’élection  du  président  et 
à  la  discussion  de  diverses  propositions  et  communications  administratives,  législatives  et 
médicales. 

LA  MÉDECINE  AU  PÉRDU.  — Selon  la  Gaceta  medica  de  Lima,  il  n’y  a  pas,  dans  tout  le 
Pérou,  deux  cenis  médecins  pourvus  d’un  titre  légal.  On  peut  juger  par  là  quel  est  l’état  de 
la  médecine  dans  celte  vaste  Républigue  abandonnée  ainsi  aux  guérisseurs  et  aux  charla¬ 
tans.  Le  service  de  santé  militaire  n’est  pas  mieux  organisé.  Avis  aux  partisans  de  la  liberté 
absolue  d’exercice.  Qu’ils  aillent  y  voir,  et  ils  en  reviendront  bientôt  convertis  devant  les 
malîieurs  journaliers  et  les  catastrophes  qui  en  résultent.  —  *  '  :  * 


OFFRANDES  REÇUES  AUX  BUREAUX  DE  L’UNION  MÉDICALE  POUR  LA  VEUVE  D’UN  CONFRÈRE. 

(quatrième  liste.) 


M.  Auguste  Goupil ,  10  fr.;  —  M.  et  M"'  Loreau,  à  La  Chaùvinière,  10  fr.;  - 
20  fr.;  —  M.  Andral,  20  fr.;  —  IVI..Huel-Després,,  10  fr. ;  —  une  anonyme,  10  fr.: 
mont  (de  Monteiix),  ô  Rennes,  5  fr.  —  Total  .  ................. 

Premières  listes.  .  .  .  .  . 


-  M.  Véron, 
M.  Da- 
'  85  fr.  ' 
276  fi> 


Total.  .  .  ........  361  fr. 


MONUMENT  A  LAENNEC.  ■  ■  ■  ai  t 

‘  Souscription  recueillie  dans  la  Société  locale  a’Euré-et-Loir,  par  M.  Vàyet,  son  président.  '  ‘ 
MM.  Beaunier,  5  fr.  ;  Barreaux,  2  fr.  ;  Vincent,  5  fr.  ;  Dagron,  2  fr,  ;  Vladimir,  3  fr.  ;  Juléau, 
5  fr.;  d’Ambroise,  2  fr.;  Daban,  2  fr.  ;  M.  Galopin,  5  fr.  ;  Bergeroh,  5  fr.  ;  Meunier,  5  fr.;; 
Rambert,  5  fr.;  Dargent,  2  fr.;  Lamy,  2  fr.  ;  Salmon,  2  fr.  ;  Roque,  5  fr.’;  Voyet,  5  ff.' 

Total  :  67  fr.  >  i  V  »  •>  ’ 

M.  Ségalas,  d’Aubin  (Aveyron),  5  fr.  ,  I  l 

M.  Theuliée  (Jules),  è  Pithiviers,  10  fr. 


■ _ _ _ _ .  .  Le  Gérant,  G.  RicHELOT,  , 

Paris.  —  Typngrapliie  Féux  Maitestb  et  C®,  rue  des  Dcux-porles-Sainl-Sauvciir,  22.  ’  *  " 


L’ UNION  MÉDICALE. 


£(libliss€ment  Thermal  do  Mont -Bore. 

Onterture  de  la  saison  des  bains  du  1"  juin  au  15 
septembre.  —  E.BROSSON,  concessionnaire. 
Les  Eanv  iuiiiérale(4  du  nout-nore-j  ex¬ 
portées,  se  conservent  longtemps  sans  éprouvfer 
aucune  décomposition., qui  en  altère  les  propriété» 
médicamenteuses  ;  de  sorte  que,  transportées,  elles 
rendent  de  très  grands  séWices;  elles  sont  ,  em- 
plbyées  avec  sùccès  contre  le  Rhume,  lé  Catarrhe 
pulmonaire  chronique,  l’Asthme,  l’Emphysème  pul¬ 
monaire,  la  Pleurésie  chronique  sans  fièvre ,  la 
Phthisie  pulmonaire  commençante,  la  Pharyngite 
et  la  Laryngite  chroniques  avec  altération  ou  perte 
de  la  voix. 

—  S’adresser,  pour  les  demandes  d’caw,  dans 
toutes  les  Pharmacies  et  Dépôts  d’eaux  minérales, 
ou  à  M.  E.  BROSSON,  concessionnaire  au  MONT- 
DORE  (Puy-de-Dômej. 

MALADIES  DE  POITRINE 

HtPOPikOSPHITES  DU  D'  CHUDGRlLL. 

Sirôp  d’hyp'opihôsphitë  de  soüde.  Sirop  d'hjpo- 
phosphite  de  chaux. —  Pilules  d’hypophbsphîte  de 
qjiintne.  ‘ 

Chlorose ,  Anéiitic,  Pâles  ehuleurs.  — 

Sirop  d’hypophosphité  de  fer,  Pilules  d’hypophos- 
phite  de  manganèse.  —Prix  V  4  fK-  le  flacon. 

Sous.l’influence  des  hypophosphites,  la  toox.di- 
minue,  l’appétit  augmente,  les  forces  reviennent, 
les  sueurs  nocturnes  cessent,  et  le  malade  jouit 
d’un  bien-être  inaccoutumé. 

Pharmacie  SWANN,  12,  rue  Castiglione,a  Paris, 

—  DÉPÔTS  :  Montpellier,  BELEGOU  frères  j.Nlce, 
FOUQUE;  Lyon,  Pharmacie  centrale,  19,  rue  Lan¬ 
terne;  Bordeaùx,  Nantes,  Toulouse,  dans  les  suc¬ 
cursales  de  la  Pharmacie  centrale. 

Bains  de  la^  Frégate  la  Ville-de-Paris^, 

Sous  la  direction  de  M.  le  docteur  Joly. 
Hydrothéraj^ic  complète.— Bains  simples 
et  mé’dt'cinlauX.  —  'Bains  et  Bouches  d’ean 
de  mek  —  Bains  d’Eaux  minérales  natu¬ 
relles  f  l’Wydrofère  de  Mathieu  (de  la  Drôme), 

—  Salle  d’ibliialatio.n.  —  Bains  de  Vapeur, 
B.nssés,  etc,  —  Fumigations.  —  Ctymnase. 

—  Cabinet  de,  consultation  pour  MM.  les  Médecins. 
Ce  bel  .  établissement  est  ouvert  toute  rannée,— 

Bestaiirant.  Calorifère.—  Prix  très-modérés. 


APIOL  DES  D^^JORETETHOMOLLE. 

Médaille  h  l’Exposition  universel^  de  1862. 

L'observation  médicale  confirme  chaque  jour  ses 
propriétés  véritablement  spécifiques  ebmmeemmé- 
nagogué,  et  son  incontestable  supériorité  sur  les 
agents  tliêràpfUtlqhes  dé  la-ltfffllfe'Wdgge. 

un  sàtalît  'ét  feotiscîëftbtédX^obSai^ateur,  M.  le" 
docteur  Marcotte»  a- particulièrement  étudié  l’Apiol, 
à  cé  point  dertüe,  dans  sonsefvicb  do  l’hôpital  de 
la  Pitié  et  en  ville.  11  résulte  de  ses  observations 
que  iB  succès  est  assuré  quand  l’aménorrhée  et  la  !’ 
dysménorrhée  sont  indépendantes  d’un  état  anato-’ 
mique,  ou  d’une  lésion  organique,  mais  se  ratta¬ 
chant  à  un  trouble  de  l’innervation  vaso-motrice  de 
l’utérus  et  des  ovaires.  Ajoutons  qu’on  doit  com¬ 
battre  simultanément  od  préalablement  la  chlorose 
ou  les  autres  complications. 

Les  docteurs  Joeet  et  Homolle  indiquent,  comme 
,1e  seul  moment  opportun  pour  administrer  l’Âpiol, 
celui  qui  corréspond  k  l’époque  présumée  des 
règles,  bu  qui  la  précède. 

Dose  :  1  capsule  inaiin  et  soir,  pendant  six  jours. 
On  l’emploie  alissi  pour  couper  les  fièvres  d’hccês. 
Pharmacie  Briant;' çue  de  Rivoli ,  150.  entrée 
rué  Jean-Tison,  à  Parïs. 

PILULES  CRONIER 

A  L’IODURE  DE  FER  ET  DE  QUININE. 

(Extrait  delà  Gazette  des  hôpitaux,  te  mai  1863.) 

.  Nous  pouvons  dire  que  M.  leD'  Cronier  estlé  seul 
qui  soit  arrivé  à  produire  ce  médicament  k  l’état 
fixe,,  inaltérable ,  et  se  conservant  indéfiniment. 
Par ‘conséquent,  il  a' doHc  tm- avantagé  réel  sur 
toutes  les  préparations  ferrugineuses,  ’ 

Rue  de  Grenelle  Saint-Germain,  13,  k  Paris.  ■ 


PILULES  ANTI-NEVRAL6Î0ÜES 

JDoJ);‘jÇ:RONIÉR. 

ji  n’est  pas  un  praticien,  aujourd’hui,  qu  ne 
rénéontre  chaque  jour  dans  sa  pratique  civile  au 
moins  un  cas  de  névralgie  et  qui  n’ait  employé  le 
sulfate  de  quininè,  tous  les  anti-spasmodiqùes,  et 
même  l’électricité.  Tout  cela  bien  souvent  sans  > 
aucpn  résultat,  , , 

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traire^  agissent  toujours  et  calment  tcmtes  lés  né¬ 
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L’UNION  MÉDICALE. 


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L’accueil  que  lé  Corpç  méflical  a.  fait  ^  notre 
produit,  et  son  emploi  dans  les  hôpitaux,  témoi¬ 
gnent  des  soins  excessifs  apportés  à  sa  prépara¬ 
tion  et  de  sa  force  digestiye  toujours  égale.  , 

Elle  qst  administrée  avec  succès  dans  les  Dys¬ 
pepsies,  Gastrites,  Gastralgies ,  Aigreurs ,  Pi¬ 
tuites,  Diarrhées  et  Vomissements,  $ôvs  formé 
d’KlIxlr^  Vin,  Sirop,  Pastilles,  Prises, 
Pilules  ou  Uragées.  ’  ,  , .  .  . 

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des  Lombards,  24.  Paris. 


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calme  immédintement  les  accès  d’Asthme  ner¬ 
veux  les  plus  violents.  Son  Élixir  soulage  tou¬ 
jours  les  Asthmes  catarrheex  (I^errh'ave).  Phar¬ 
macie,  rue  de  Bondy,  38,  Paris.  ' 


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Modification  du  papier  chimique,  dans  laquelle 
un  tissu  de  soie  souple  et  solide  est  substitué  au  - 
papier.  Ce  produit  remplace  avec  avantage  les  di¬ 
vers  papiers  chimiques  et  autres  papiers  médici¬ 
naux.  Sa  force- adhésive  et  sa  souplesse  le  rendent 
préférable  aux  autres  agglutinatifs  dans  les  pançe- 
méhts  chirurgicaux. 

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Paris  .  —  Imprimerie  FÉtix  Malteste  et  G*, 

Rjed.e8Deu»-Port,es-Samt-^anTenr,îî. 


ET 'dé  MANNE,  •  . 

de  L.  FOUCHER,  pharmacien  à  Ohléans. Cés 
Dragées  ont  sur  tous  les  autres  ferrugineux  l’in¬ 
comparable  avantage  d’être  aussitôt  dissotrtes  * 
qu’arrivées  dans  l’estomafc ,  et  en  outre  celai  ndh  ' 
moins  important  de  ne  jamais  constiper.  -- 
Prix,  pour  le  public,  3  fr.  le  (lacdn.-^  Pour’JlfS  , 
•  Pharmaciens,  if r.Jàc.  :  ’ 


HUILE  DE  FOIE  DE  MORUE  DESINFECTEE 

CHEVRIER 


An  mayen  du  ttoudlroiii  et  du  Baume  de  TOIiU 

Cette  huile  est  d’une  odeur  et  d’une  saveur  agréables.  Le  mode  de  désinfection  ne  nuit  en  rien 
à  ses  propriétés  thérapeutiques.  Elle  est  facilement  administrée  même  aux  personnes  lesplusdé- 
licates,, et  est  d’une  digestion  plus  facile  que  l’huile  ordinaire. 

Lire  les  observations  et  rapports  médicaux  contenus  dans  la  brochure, 
i  Pharmacie  CHEVRIER ,  21,  rue  du  Faubourg-Montmartre,  k  Paris. 

,  Dépôt  dans  les  principales  pharmacies  de  chaque  ville. 


AVIS 


Depuis  ie,mpTs;',(ie  dernier,  la  llèvue^ cohf^orafne,  recueil  CGhslderabi^^^^^^^ 

sérieux,  dont  tous  le»,  hommes  instruits  connaissent  le. mérite,  publie  une  édition. à 
mensuelle  au  prix  de  10  francs' par  an^  C^ést  le  récheti  lè  méilléùr  marché' qu,’ il  y  ait  ' 
au  monde.  Chaqueaiuméco^^  25 du moisV'QQntleiit  /■eMt(/e«;d’’in;ipi'essi6n,îi 

c’est-à-dire  là  matière  dhm  volume  in-8o!ordinaire.  Daris  chaque  numéro'  oii  troùvr 
dës’'étüdes  dè'  sïiierice',  dp  liUéràdurè,!;^^‘histoirè;  dés  récij:»  de'voyage,  dés!  oeuvré^, 
d’imagination  et  de  haute  critique,  d’économie  politique  et  sociale,  d’art  et  d’archéo- 
lo0a,/hfin':des'chrornqOTS'âes  sciencèSpd'ès  lettréF,^^^d^^  politique,  de  l’iiKlustrîeéL 
déé  finances.  Rien  n’est  plus  varié  que  l’ensernble  des  travaux  publiés  par  la 
'%ntemp(U'mne  mensuelle,  rien  n’est  plus  propre  à  introduire  dans  les  fàWilles  uRé^  ’' 
lekdre  instructive,  intéressante,  à  tenir  les  gens  instruits  au  courant  du  mouvement 
de  i’esprit  humaimiOu  remarque,  parmi  les. rédacteurs,  de$. écrivains;  jêt  des  savants 
comme  MM.  Sainte-Beuve,  Barrai,  Lélut,  le- général  Daumas,  Darimon^ Goalàn,';',  ‘ 
'deiaGuéronnièrè,'  Lévassèür,  Babinet;  Dehéça,iu;'Urnouf,  etc.,  .etc.  '  ■; 

^n  s’abonne  pour  l’aniî,é.e  entière  au  pjrix,;de  io  francs-,  pour  toute  la.F.rance  ;  —  '  ' 
pour  le-second  semestre  au  prix  de  6>raôics.  —  Paris,  hué  du  Pont-de,-LodL  1.  ; 

Mandats  dé  posté.  '  '  '  '  ■  .  '  - 


Vingtième  année. 


No  10. 


Jeudi  25  Janvier  1866. 


L’UMON  MEDICALE 

Ÿm  t)E  L'ABONNEMENT  :  JOURNAL  D'ABONNEMENT  . 

...  .  .  rueduFaulioure-Monlmarlre, 

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selon  qn'il  est  fixe  pat  les  Poste,  et  des  Messagerie» 

conventions  postales.  - - —  Inipériale»  et  Générales. 

Ce  Journal  imrnit  troiat  fols  par  Semaine,  le  le  JEUDI,  le  (8AME»Ï, 

ET  FOKME,  PAR  ANNÉE,  4  BEAUX  VOLUMES  IN-S»  DE  PLUS  DE  600  PAGES  CHACUN, 

Tout  ce  qui  concerne  la  rvédiictibri  dbit  être  adressé  à  M.  le  Docteur  jAmédée  ï.a.toïj«.  Rédacteur  en  chef,— .Tout  ce  qui 
•  concerne  TAdUiimstrâlibé,  à  M.  le  Gérant,  M/e  efu  ffluliourpr-jl/ointmdrtj'e,  56.  '  ’ 

Les  Lettres  et  Paquets  doivent  être  affranchis. 


AVIS. 

Quelques  eoliections  de  la  première  série  de  I’Union  MÉDiCALE,formant  11  volumes 
iu-fojip,  peuvent  eucore  être  cédées  par  l’Administration  du  Journal,  aux  conditions 
suivantes  :  î  " 

La  collection  complète,  soit  lesdl .volumes ,  1847,  1848,  1850  à  1858  inclusive¬ 
ment.  Prix  :  235  francs. 

Cette  collection  sera  livrée  en  feuilles ,  avec  les  Titres  et  les  Tables  des  matières 
Chaque  année  ou  volume  séparément  : 


Tome 

1er,  1847,  relié.  ... 

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2e,  1848,  relié.  .  .  . 

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4e,  1850 . . 

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5e,  1851 . 

...  30  fr. 

6e,  1852.  ...... 

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7e,  1853.  .  .  .  .  i  . 

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ge,  1854.  ....  .  . 

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9e,  1855.  . 

...  15  fr. 

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10e,  1856..  .  ,  .  .  .  . 

.  .  .  15  fr. 

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lie,  1857.  .  .  .  ,  .  . 

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12e,  1858.  .  ...  .  . 

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Chaque  volume  en  demi-reliure,  3  ïr.  en  sus. 

Frais  de  port  et  d’emballage  à  la  charge  de  racquéreur. 


La  nouvelle  série  de  TUnion  Médicale,  format  grand  in-8»,  a  cornmencé  le  1er  jan¬ 
vier  1859,  etforme  en  ce  moment  28  beaux  volumes  grand  in-S»  de  plus  de  600  pages 
chacun,  avec  Titres  et  Tables  des  matières. 

L’année  1859,  soit  4  volumes,  prix  :  25  fr.  en  feuille;  30  fr.  demi-reliure. 


L’année  1860, 

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L’année  1861 , 

id. 

id. 

id. 

L’année  1862, 

id. 

id. 

id. 

T.’année  1863, 

id. 

id. 

id. 

L’année  1864, 

id. 

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id. 

L’année  1865, 

id. 

id. 

id. 

L’UNION  Médicale. 


GAZÉOL 

REPRODOCTIO»  PAR  SYNTHÈSE  DES  ÉfflAHATIOBS  DES  ÉPDRATEDRS  A  GAZ 

PAU 

BURIN  DU  BUISSON 

Pharmacien,  lauréat  de  l’Académie  impériale  de  médecine  de  Paris. 

Le  Gazéol  est  nn  liquide  volatii  qui,  par  son  évaporâlion  daùs  la  chambre  des  malades, 
reproduit  identiquement  les  émanations  des  épurateurs  à  gaz.  Les  cas  nombreux  de  guérison 
de  coqueluche,  obtenus  tout  récemment  à  l’usine  à  gaz  de  Saint-Mandé,  ainsi  que  les  diverses 
communications  faites  sur  ce  sujet  à  l’Académie  de  médecine,  sont  des  titres  sérieux,  pour 
attirer  l’attention  du  Corps  médical  sur  le  Gazéol,  non-seulement  pour  la  coqueluche,  mais 
encore  la  phthisie,  l’asthme  et  les  diverses  maladies  des  voies  respiratoires. 

Le  Gazéol  est  gratuitement  à  la  disposition  de  MM.  les  médecins  désireux  d’expérimenter 
ce  nouvel  agent,  qui  s’emploie  à  la  dose  de  10  h  20  grammes,  sur  une  assiette. 

Dépôt  général  à  Paris,  à  la  pharmacie,  7,  rue  de  la  Feuillade,  près  ta  Banque.  A  Lyon, 
pharmacie  Gavinet. 


PYROPHOSPHATE  DE  FER  ET  DE  SOUDE 

DE  LERAS 

PHARMACIEN,  DOCTEUR  ÈS  SCIENCES 

Sous  quatre  formes  différentes  :  Solution,  Sirop,  Dragées,  Pastilles. 

Dans  ces  diverses  préparations,  le  fer  se  trouve  chimiquement  dissimulé, on  ne  le  reconnaît 
ni  au  goût  ni  à  la  saveur.  Les  deux  principaux  éléments  des  os  et  du  sang,  fer  et  phosphore, 
qui  s’y  trouvent  réunis  à  l’état  soluble,  en  font  le  meilleur  des  ferrugineux,  non-seulement 
dans  la  chlorose  et  la  chloro-anémie,  mais  encore  dans  les  diverses  affections  lymphatiques 
et  scrofuleuses. 

La  solution  de  Pyrophosphate  de  fer  et  de  soude,  la  forme  la  plus  employée,  est  jour¬ 
nellement  conseillée  dans  les  convalescences  des  maladies  graves,  surtout  à  la  suite  des 
fièvres  typhoïdes.  Toujours  parfaitement  tolérée,  elle  favorise  à  un  haut  degré  les  fonctions 
de  l’estomac  et  des  intestins,  et  ne  provoque  pas  de  constipation,  grâce  à  la  présence  d’une 
petite  quantité  de  sulfate  de  soude  qui  se  trouve  dans  sa  composition. 

Dépôt  général  à  Paris,  à  la  pharmacie,  7,  rue  de  la  Feuillade,.près  "la  Banque. 


PASTILLES  ET  PRISES  DIGESTIVES 

DE  LACTATE  DE  SOUDE  ET  DE  MAGI\ÉSIE 

de  Burin  du  Buisson, 

Pharmacien  ,  lauréat  de  l’Académie  impériale  de  médecine 
Les  Pastilles  contiennent  0,i0  cenitg.  de  lactate  de  soude  et  de  magnésie  ;  les  Prises  0,30  cenlig. 

L’acide  lactique  est  l’élément  normal  du  suc  gaslriqiie;  il  a  pour  mission  toute  spéciale  de 
concourir  activement  à  la  digestion.  Combiné  avec  la  soude  et  la  magnésie,  les  deux  sels 
alcalins  les  plus  employési.en  médecine  pour  combattre  les  affections  de  l’estomac,  des 
intestins,  du  foie  et  des  reins,  il  a  l’immense  avantage  d’offrir,  sous  forpie  d’un  bonbon 
agréable,  les  éléments  les  plus  favorables  à  l’économie.  Aussi  M.,  le  professeur  Pétrequin, 
l’un  des  promoteurs  de  cette  nouvelle  médication,  obtient-il  chaque  jour  les  plus  heureux 
résultats  dans  les  différentes  formes  de  dyspepsie  et  dans  tous  les  cas  de  troubles  fonction¬ 
nels  de  l’appareil  digestif. 

Dépôt  général  à  Paris,  à  là  pharmacie,  7,  ri  de  la  Feuillade;  à  la  pharœ.  Gavinet,  à  Lyon. 


L’UNION  MÉDICALE. 


N»  10.  Jeudi  25  Janvier  1866. 

SOMMAIRE. 

I.  Paris  :  Sur  la  séance  de  l’Académie  de  médecine.  —  II.  TuAcnéoTOMiE  :  Observations  de  trachéo¬ 
tomie  pratiquée  dans  la  période  extrême  du  croup.— III.  Bibliothèqde  :  Du  pneumatocèle  du  crâne. 
—  IV.  Académies  et  Sociétés  savantes.  (Académie  de  médecine].  Séance  du  23  Janvier  :  Correspon¬ 
dance.  —  Thérapeutique  respiratoire.  —  Présentations.  —  Traitement  des  maladies  par  l’électricité 
statique.  —  V.  Lettre  sur  l’enseignement  médical.  —  VI.  La  Médecine  devant  le  public  :  Les  confé¬ 
rences  médicales  de  la  salle  Valentino.  —  VII.  Courrier.  —  Vlll.  Feuilleton  :  Le  médécin  sans  mé¬ 
decine. 


Paris,  le  24  Janvier  1866. 

BULLETIN. 

Sur  là  séance  de  l’Académie  de  médecine. 

Croira-t-on  que  c’est  en  comité  secret  que  l’Académie  a  voulu  discuter  la  réponse 
à  faire  à  l’Administration,  relativement  au  subside  demandé  pour  l’introduction  de 
la  vaccination  animale?  Sur  quels  motifs?  On  n’a  vraiment  daigné  en  donner  aucun 
au  public,  si  ce  n’est  que  c’était  une  question  administrative.  Il  paraît  qu’il  est 
défendu  de  traiter  en  public  les  questions  administratives;  administratives  tant  qu’on 
voudra,  mais  il  n’est  pas  moins  vrai  que  l’Académie  s’éSt  basée  sur  des  motifs  scien¬ 
tifiques  ou  de  pratique  pdür  demander  un  subside  en  faveur  de  la  vaccination  ani¬ 
male  ;  il  n’est  pas  moins  vrai  que  ces  motifs  n’ont  pas  été  discutés,  qu’ils  auront  pu 
l’être  hier,  en  comité  secret,  et  que  le  public  médical  avait  un  grand  intérêt  à  con¬ 
naître  cette  discussion.  On  ne  comprend  pas  vraiment  cet  esprit  d’étouffement  et  de 
cachotterie,  quand,  de  toutes  parts,  on  demande  le  grand  jour  et  le  grand  air. 

La  séance  publique  s’est  donc  bornée  à  la  communication  du  discours  prononcé 
par  M.  Devilliers  sur  la  tombe  de  M.  Chailly-Honoré,  discours  simple  et  modeste 
comme  il  convenait  à  la  mémoire  du  plus  simple  et  du  plus  modeste  membre  de 
l’Académie;  et  à  la  lecture  d’un  mémoire  de  M.  Poggiale,  sur  le  traitement  par 
l’électricité  statique  de  plusieurs  maladies  rebelles  à  d’autres  moyens.  A.  L. 


FEUILLETON. 


LE  MÉDECIN  SANS  MÉDECINE. 

Il  y  a  temps  pour  tout,  même  pour  la  vertu.  Je  m’avisai  d’être  économe  aux  dernières 
vacances,  et  de  prendre  le  train  omnibus  au  lieu  de  l’express  pour  revenir  de  Paris  chez 
nous,  où  l’on  m’attendait  à  dix  heures  du  matin,  où  je  n’arrivai  qu’à  cinq  heures  du  soir. 
Pour  épargner  sept  francs  cinquante  centimes,  j’avais  tout  bonnement  répandu  l’alarme  dans 
ma  famille  et  dans  les  environs.  Ma  vieille  nourrice  criait  que  j’étais  déjà  mort  et  refroidi 
peut-être;  ma  jeune  cousine  me  voyait  avec  quelque  chose  de  cassé;  ma  mère  pensait  le 
cher  enfant  n’aura  pas  su  garder  de  quoi  payer  sa  place;  il  est  si  bon  pour  les  autres!  Mon 
Dieu  1  qu’est  devenu  le  temps  moins  rapide,  mais  plus  hospitalier,  où  un  brave  conducteur  de 
diligence  faisait  crédit  à  un  voyageur  sur  sa  mauvaise  mine  et  sur  sa  malle  moins  pesante 
que  l’air  ?...  Quant  à  mon  père,  il  avait  bourré  sa  pipe  plus  que  de  coutume,  et  il  s’en  était 
allé  à  une  demi-lieue  de  là  visiter  nos  champs. 

Je  manquai  donc  carrément  mon  entrée  en  vacances.  C’est  égal,  c’est  toujours  un  bon 
moment  que  celui-là  :  printemps  d’une  année  de  six  semaines  !  renouveau  des  affections  du 
foyer  domestique;  —  qu’il  est  doux  de  se  réveiller  au  bruit  d’un  vrai  et  vaillant  ménage, 
de  rouvrir  les  yeux  sur  un  tableau,  sur  un  objet  cher  à  notre  enfance,  et  de  murmurer  : 
chez  nous! 

Aux  reproches  dont  on  m’accabla  si  tendrement,  j’opposai  l’économie  que  j’avais  rêvée;  je 
ne  savais  pas  çette  utile  vertu  si  triste  ;  on  heussq  les  épaules,  et  ma  cousine,  que  je  ne 
Tome  XXTX.  —  Nouvelle  série,  '  10 


146  ..  . 

L 

'UNION  MÉDICALE. 

■  f  ;  /;  -i- 

( - 

TRACHÉOTOIVIIE. 

OBSERVATIONS  DE  TRACHÉOTOMIE  PRATIQCÉE  DANS  LA  PÉRIODE  EXTRÊME  DU  GROGP; 

Par  le  docîeur  Eugène  Moynier,  . 

Ancien  chef  de  clinique  de  la  Faculté  à  rHôtcl-Dieu  , de  Paris  (1).  i 

Obs.  VÏ.  — '  Angine  coiienneuse, . —  Croup.  —  Trachéotomie.  -^Guérùafi.  i  : 

Le  mardi  juillet  1865,  je  suis  appelé  à  l’ile.  Adam  pour  voir  une  petite  fUle  aUeintft^ 
croup  :  je  la  trouvai  dans  un  état  d’asphyxie  imminente,  et,  à  son  état  de  pâleur  et  dMnsen- 
sibilité,  je  jugeai  qu’elle  n’avait  que  peu  d’instants  à  vivre  et  qu’elle  allait  mourir  dans  un 
état  de  calme  trompeur  ;  je  fis  part  de  mes  impressions  â  MM.  les  docteurs  Dupuy,  Abbadie 
et  Vanier,  qui  étaient  présents.  Ces  messieurs  furent  d’accord  sur  la  nécessité  et  sur  l’urgence 
delà  trachéotomie.  M.  Dupuy  se  chargealui-ipême  de  prévenir  la  famille.  Voici  dans  quelles 
circonstances  s’était  développée  la  maladie  dônt  M.  Vanier,  qui,  à  partir  du  moment  de 
l’opération,  est  resté  nuit  et  jour  auprès  de,  l’enfant  jusqu’à  la  guérison,  m’a  communiqué 
l’observation  :  -, 

-  Jeanne  Ginetti,  d’Avelino,  A  anS,  de  santé  délicate^  habituellement'  pâléj  mais  vivb  et 
enjouée,  quitte  Parisv  le.  lundi;  10  juillét,  pour  venir>àiMe  Adam,  chez  sa' ^rànd’nièré  la 
duchesse  de  Valmy;  son  médecin,  à  Paris,  l’ayant  ti'OiUvéepen, en 'train  quelquesjours  aup'a- 
ravant,  et  plus  pâle  encore  qu.e, d’ordinaire,  sans. appétit,  avait  eonseillié  un  prompt  ietourrà 
la  .campagne,  ,-r  Le  jeudi  suivant,  13  juillet,  vers  deux  heures,  après  midi,  l’enfant  est  prise 
de  fièvre  et  de  vomissements.  Le  docteur  Dupiiy  voit  l’enfaut  .-â  cinq  heures  et,  prescrit,  la 
potion  homœopathique  suivante  :  aconit  T.  M.  PV  gouttèst  eau  distillée,  70  grammes  ;  sirop 
de  sucre,  20  ,  grammes  par  cuillerées  toutes  les  dèux  heurei'la  fièvre  tombé  vers  le  malin 
du  jour  suivant,  qui  se  passe  bien.  .  ! 

Le  samedi  16,  l’eMant  sé  plaignant  d’un  léger  mal  de  gol’gè,‘prend  la  potion  stiivanté: 
belladone  T.  M.  lïl  gouttes;  eau  distillée,  70  grammes;  sirop  dé  sucre,  20  gramniés.  L’en¬ 
fant  sort  par  un  temps  très-chaud  et  dort  bien  la  nuit  suivante.-  ■  ■ 

•  La  journée  du  dimanche  est  assez  bonne;  bain  de  son.; 

..  Le  lundi,  on  remarque  que  l’enfant  est  triste;  elle. prend  un  bain , de, sel. et  continue  à  se 
plaindre  de  la  gorge.  Le  docteur  Dupuy  fait  vomjr  l’epfant^qveo  la  potion  suivante  :  sircq) 
d’ipéca,  90  grammes.;. poudré  d’ipéca,  0,,A0,  ,et  fait  administr^er- dnns.lc\;  jo,urnée.;la  po|ipn 

(1)  suite  et  fin.  —  Voir  les  numéros  des  16  et  20  janvier;.'  ;  .:i  :  .  '  i  ';.;  :  .  !  i  1 


croyais  pas  si  forte,  répliqua  :  Il  fallait, .cousin,  épargner  sur  vos  plaisirs  et  non  pas  sur  l’af¬ 
fection  de  ceux  qui  vous  servent  et’quî  vouS"âimèfit... 

Ces  quelques  mots  d’un  bon  sens  supérieur  me  donnèrent  à  réfléchir.  Mais  l’homme  se 
révolta  en  moi,  et,  ne  voulant  pas  donner  ouvertement  raison  à  une  petite  fille,  j’annonçai 
qnè  j’allais  me  jeter  dans  les  bras  de  mon  père. 

Ma  eousine  me  cria'dé  b'e  pa's  aller  trop  vile;  -—  il  n’y  a  plus  d’étiféritéf-mà  parole  d’hon¬ 
neur! 

J’arrivai  juste  au  niohient  où'  mon’  përé  Venait  de  cbnsuUér  séK/«M(;AeMi  pur  la.' quaiïté,,la 
quantité  et  lé  prix  vénal  de  la  récolte  de  l’année,  Tous  lui  avaient  répondu' d’ùnè  voix  trop 
naturellement  altérée,  mais  unanime  :  que  les, épis  étaient  nombreux,  et  lourds' et, la-  paille 
haute  ét  fermé,  la  luzerne  épaisse  et  les  foins  subefbés,  et  que  tout  valait  mieux  enfin  sops 
tous  lés  rapports  et  se  vendrai  1  pliis  . cher,  '  '  V  ‘  ,  -  •  n 

Je  tombais  bien;  car  la  premiè'rè  heure  du  succès  appartient  presque  ioujotifs. à.rindul- 

—  Eh!  eh!  fit  mon  père  du  plus  loin  qu’il  m’aperçut,  voilà  l-’enfarît  prodigue.  Par 

malheur,  ces  enfants-là  sont  plus  nombreux  que  les  veaux  gras,  etil.n’y  a  pas  de  venu  pour 
tout  le  monde.  Georges,; fu  viens  U, n  peu  tard,  mon  garçon.,..-..  ,  '  -h 

—  J’ai  voulu  économiser,  et  alors...  > 

:  Écono  toi!  Mauvaise  affaire. et  qui'  nous  ménagé' düelque  sùrpi^é:  'Tiens,  vois 

plutôt  ces  dômes,  ces  panthéons,  ces  meules,  ces  fôlns,  tu  mangeras  tout  cela  cette  année 


L’UNidN  MÉDICALE. 


Ï47 


ïïomcBôpalhique  suivafttè  :  borà'^  3'  Irit.  0,30;  eau  distillée,  7p  grammes;  sirop  de  sucre, 
^0  grammes,  ainsi  q,ü’un  second  bain  de  sel.  Dans  la  soirée,  l’en fa,nt  est  plus  mai,  elle  est 
plus^  agitée.  Dans  la  nuit,  élle  se  réveille  en  sursaut,  vomit  et  sé  plaint  d’une  angoisse. qui 
duré’  peu  et  est  attribuée  à  un  violent  orage  qiii  vient  d’êélater.  —  Néanmoins,  le, docteur 
Abbadie,  qui  a  passé  la  nuit  auprès  de  l’enfant,  prescrit  un  vomitif  énergique  :  sirop  d’ipéca; 
90  grammes;  tartre  stibié,  0;10.  —  Il  avait,'  ië  Soir' précédent,  'constaté  ia^  i)réséticéide 
faussés  mémbraées  et  fait  pressentir  la  nécessité  dé  cautérisér. 

.  Dans  la  matinée  du  mardi  18,  les  docteurs  Dupuy  et  Abbadie  voient  l’enfant  ensemble, 
constatent  la  présence  des  fausses  membranes  sur  les  amygdales  et  l’exlinGtion  de  la- voix. 
La  prescription  est  la  suivante  :  1°  sublimé  corrosif,  .31  trit.:,  0,40;  eau  distillée  n"  1, 
45, grammes;  sirop  de  sucre,,  15  grammes;  2°  lycopodium,  3'  trit.,  0,40;  eau  distillée, 
45  grammes;  sirop  de  sucre,  15;  à  prendre  alternativement  une  cuillerée  des. deux  potions. 
L’enfant  passe  la  journée; dans,  u.n  , état  fort  pénible;,  elle  s’endort  yers.  six  heures,;  mais  elle 
est  réveillée  ,à;  huit  heures,  en  proie  à  , un  accès  de  suffocation  lelie»  que  les;pers0<nn€s  qui 
i’entourept  sont  effrayées;,  il  semble  que  l’enfant.va  mourir.  Eu, l’absence  de^  médecins  pré¬ 
cédents,  le  docteur  Vanier  est  appelé,  et,  frappé  de  ce  qu’il  observe,  il  prévient  la  duchesse 
de  Valmy  que  l’enfant  est,  atteinte  d’un  croup  confirmé.  Il  s’appuie  pouç  formulée  son  opi¬ 
nion  sur  la  présence  de  fausses  membranes  étendues  dinne  manière  continue  sur  les  amyg¬ 
dales  et  le  voîle.du  palais,  sur  l’extinction  de  la  voix,,  l’appareil  terrible  d’une  suffocation 
imminente  à  îaquelle  l’enfant  est  en  proie.  En  effetVàssjsé  sur  sbn'  li(,trènfant  en  sàisii  les 
bords  àvèb  force  de  Ses' deux  petits, bras  pouf  s’aider  à  rè'spirér' le ;plûs'çpssible,/éil'ç,‘ n^^^ 
parvient  qu’en  faisant  entendre  un  sifflement  rauque  des  plus  pénibles.  Interrogée,  èlle 
répond  par  le  mouvement  des  .lèvres,  à  peine,  articule-l-éile  imparfaitement  quelques  s.yl- 
rabés;  la  voix  est  complètement  voilée,  éteinte;  rènfaritéSt  portée  dévânt  unc.fènéfr'e-pbur 
examiner  plus  complètement  la  gorge  :  les  amygdales,  fortement  tuméfiées,  sCnl  çQuvértes, 
aihsi  que  la  luette  et  les  piliers  du  voile  du  palaîs,  de  fausses  membranes  d’un  bldri,c-gris  ; 
elles  .sont,  épaisses,  consistarUes  et  étendues,  d^uné  façon  continue.  Cautérisées  avec  le  crayon 
de  nitrate  d’argent,  elles  ne  se  détachent  pas,  .—  Les  personnes  qui  ènlourenif  Lenfant  sont 
étonnées  de  là  facilité  avec  laquelle  elle  se  laisse  examiner;  c’est  qu’elle  est  déjà  dans  un 
certain  deg'fé  d’anesthésie  et  d’insensibilité  cutanée.  En  effet,  elle  réagit  peu  au  pincement 
de  ia  peau.  Les  fosses  nasales  sont  également 'occupées' par  des  .'fausses  membranes' moins, 
épaisses  cebebdant  et  accompagnées  de  jetage.  L’obstacle  à  là  réspiràlipn  ne  siège  pas  dans 
le  nez,  ni  daPé  la  gorge  proprement  dite,  car  célie-cî  est  encore  suffisamment  ouverte,  mal-r 
gré  lé' gonflement  de  ses  diverses'  parties.  L’obstacle  est'  plus  bas  et  jest  occasio'nné  par 
la  présence  des  fausses  membranes  dans  le  larynx  ;  ce  sjont-elles  qui  cjiüsen^^^^  de  % 


avec  tes  professeurs,  tes  ,  répétitéurs,  çt  il  y  en  a  pour  plus  .dé  mille  écus  pourtant.ii  Asrtu 
déjeuné  seulement  ?  ,  .  ..  .  .  , 

Si  je  m’en  souvenais,  je  ne  m’en  souvenais  guère,  et  je  déclarai  que  je  considérais  l’ap- 
pétit,  à  la  campagne  et  en  famille,  comme  le  plus,  sain  des  devoirs.  , 

Nous  reprîmes,  emboîtant  le  pas,  bras  dessus,  bras  dessous,  le  chemin  de  là  maisoHé  • 

--  Causons  sérieusement,  mon  gars,  de  choses  qui  pourraient  effrayer  ta,  mère  ‘et  ta  coii- 
sine,  si  ambitieuses  à  ton  endroit.  Sais-tü  bien  que  depuis  l’hiver  dernier  j’ai  des  inquiétudes 
réelles  peur  ton  avenir  de  docteur  en  médecine?  Tu  sais  si  je  lis  attentivement  les  journaux, 
les  brochures,  les  livres.  Eh  bien,  il  me  semble  que  l’on  multiplie  autour  de  nous  les  moyens- 
de  devenir  chacun  le  médecin  de  soi-même,  et  que  si  le  public  se  met  par  hasard  à  croire 
sur  parole  ce  qu’il  entend  dire,  vous  n’aurez  plus  de  visites  à  faire.  Des  voitures  coloriées 
parcourront  les  rues  avec  cette  enseigne  :  Guérison  en  gros  et  à  domicile. 

— :  Il  faut  laisser  dire,  laisser  faire  et  laisser  passer,  répondis-je;  pour  moi,  ce  que  nous 
voyons  dé  régulier  et  d’irréguliér,  de  normaL  et  d’anormal  sur  le  terrain  dont  U  s’agit, 
prouve  là  même  chose  et  va  au  même  but  :  Chacun  attache  aujqurd’hui  uti  plus  grand  soin;  ■ 
grand  prix  à  la  santé,  et  considère  la  maladie  comme  une  charge,  sinon  comme  une 

—  Tu  penses  bien,  mon  ami,  que  nous  ne  nous  révoltons  pas  ta  mère,  ta  cousine  et  moi  à  • 
^  pensée  que  la  souffrance  et  les  infirmités  peuvent,  à  bref  délai,  ne  plus  exister  sur.la;  terre. , 
us  avons  peur  seulement  que  rutilité  du  médecin,  contestée,  combattue,  démentie,  ne 


148 


L’UNION  MÉDICALE, 


voix  et  produisent  ce  sifflement  strident  et  douloureux  à  entendre.  Le  pouls  est  à  120.  -- 
Après  la  cessation  de  l’accès  de  suffocation,  la  respiration  reste  pénible,  bruyante;  renfant 
è’abàt  sur  le  côté,  vers  la  ruelle,  et  demande  du  geste  qu’on  la  laisse.  Cet  accès  ressetnble  à 
celui  de  la  nuit  précédente,  qui  avait  été  considéré  comme  l’effet  de  l’orage.  Mais  l’enfant  ne 
se  remet  pas  cette  fois  comme  l’autre. 

M.  Vanier  conseille  les  insufflations  d’alun  et  de  tannin  à  parties  égales,  une  ou  deux 
secousses  de  vomissements,  des  sinapismes,  et  il  prévoit  la  nécessité  de  l’opération  de  la  tra¬ 
chéotomie  pour  te  lendemain.  La  duchesse  de  Valmy  fait  prévenir  le  médecin  de  la  famille 
Ginetti,  le  docteur  Campbell,  en  le  priant  de  venir.  Pendant  la  nuit  que  M.  Vanier  passe 
auprès  de  l’enfant,  deux  accès  de  suffocation  se  produisent  vers  une  heure  et  quatre  heures 
du  matin,  et  la  situation  va  toujours  en  s'aggravant  quant  aux  symptômes  généraux  et 
locaux.  Le  pouls  est  à  lôO;  l’enfant  est  pâle,  abattue  et  indifférente  à  tout,  excepté  à  cher¬ 
cher  la  respiration. 

Le  docteur  Eug.  Moynier,  envoyé  par  le  docteur  Campbell,  voit  l’enfant  à  huit  heures, 
l’examine  avec  grand  soin,  et  conclut,  ainsi  que  MM.  Dupuis,  Abbadie  et  Vanier,  à  la  néces¬ 
sité  de  l’opération  immédiate.  Le  docteur  Dupis  annonce  lui-même  celte  douloureuse  déci¬ 
sion  à  la  famille.  —  M.  Moynier  pratique  la  trachéotomie  avec  l’aide  des  trois  médecins  qui 
ont  soigné  la  petite  malade.  Cette  enfant,  très-intelligente,  ne  s’est  pas  débattue,  et  elle  a 
dit,  depuis,  avoir  parfaitement  tout  suivi  et  compris,  mais  n’avoir  ressenti  aucune  douleur. 

Après  l’opération,  l’enfant  est  replacée  dans  son  lit,  et  une  respiration  calme  et  tranquille 
remplace  les  accès  de  Suffocation  ;  le  sommeil  survient,  peu  de  temps  après,  aussi  paisible 
qu’en  santé.  Ce  résultat  immédiatement  obtenu  frappe  tous  les  assistants.  L’enfant,  jusqu’au 
soir,  prend  par  intervalles  du  bouillon,  du  lait,  du  potage,  trois  à  quatre  cuillerées  chaque 
fois.  Pendant  la  nuit,  un  bol  de  bouillon  et,  le  matin,  un  lait  de  poule  sont  pris  avec  plaisir. 
Depuis  le  moment  de  l’opération,  la  présence  de  mucosités  dans  la  canule  s’est  révélée  à 
plusieurs  reprises  par  un  bruit  de  clapotement  se  manifestant  surtout  à  là  suite  du  sommeil. 
—  Dans  la  nuit  du  17,  le  docteur  Vanier,  qui  ne  quitte  pas  l’enfant  ni  le  jour  ni  la  nuit, 
constate  que  les  fosses  nasales  sont  le  siège  d’une  diphlhérie  non  douteuse,  et  qu’elles 
laissent  écouler  du  mucus  épais,  mêlé  à  dés  débris  de  fausses  membranes.  Le  matin, 
M.  Moynier  constate  l’intégrité  des  fonctions  respiratoires,  la  persistance  des  fausses  mem¬ 
branes  sur  les  amygdales,  leur  extension  dans  les  fosses  nasales,  la  teinte  grise  et  le  gonfle¬ 
ment  de  la  plaie  de  la  trachée.  5n  cautérise  la  plaie  avec  le  crayon  de  nitrate  d’argent,  et 
on  fait  dans  le  nez  des  injections  avec  une  solution  de  tannin  et  d’alun;  1  gramme  de  poudre 
dé  quinquina  est  donné  dans  du  café.  L’état  fébrile,  qui,  la  veille,  avant  ropération,  était 
élevé  à  lôO  pulsations,  est  descendu  à  110,  112. 


finisse  par  porter  atteinte  à  ta  profession  et  à  borner  démesurément  la  carrière  pour  laquelle 

nous  faisons  de  si  grands  sacrifices .  Après  cela,  tu  sais,  nous  sommes  de  braves  gens; 

certes  chacun  devenant  le  médecin  de  soi-même,  même  les  personnes  interdites  pour 
d’autres  motifs,  si  djela  était  possible,  cela  serait  un  progrès  oii  je  ne  m’y  connaîtrais  pas, 
malheureusement  je  m’y  entends.  Car  tu  me  le  fais  payer  sous  toutes  les  formes  :  bottes 
vernies  à  la  place  de  nos  vieux  souliers  à  clous,  logement  de  garçon  au  lieu  de  chambre 
garnie,  chapeau  Pinaud-Amourau  lieu  de  casquette,  etc., etc.  Quand  les  dépenses  augmentent, 
n’ai-je  pas  raison  de  me  préoccupper  de  savoir  'si  ton  avenir  ne  diminue  pas? 

—r:  Rassurez-vous,  père,  et  relisez  ce  passage  de  Genevïeve  :  Tout  se  correspond,  dâns  la 
nature  intellectuelle  comme  dans  la  nature  physique.  Quand  vous  voyez  apparaître  un  grand 
besoin,  soyez  certain  que  vous  allez  voir  apparaître  une  grande  force  pour  le  satisfaire;  et, 
quand  vous  voyez  naître  une  grande  force  sans  emploi,  soyez  sûre  aussi  que, vous  allez  voir 
naître  un  grand  besoin  pour  l’employer.  La  santé,  la  force,  la  disponibilité  de  l’être,  dans 
toute  la  plénitude  de  la  vie,  voilà  la  grande  préoccupation,  l’universel  besoin  du  moment;  de 
là,  tout  ce  qui  inquiète  à  tort  :  ia  vulgarisation  de  toutes  le^  connaissances,  de  tous  les 
secrets  humains  ne  fera  que  rendre  plus  vrai,  plus  impérieux  ce  précepte  :  iVc  swior  «If'** 
crcpfdam;  N’avez-vous  pas  vu  des  hommes  très-artistes,  très-in lélligents  entreprendre  de 
rester  eux-mêmes  les  architectes  de  leur  maison  ?  Eh  bien,  quelques-uns  oubliaient  la  cave, 
d  antres  l’escalier;  rien  ne  manquait  d’ailleurs  à  l’édifice.  Louis  XIV,  à  Versailles,  n’bïnit 
P  un  détail,  mais  ce  détail  c’était  l’éau.  J’àl  vu  encore  des  bacheliers  ès  lettrés  et  même 
es  sciences  essayer  de  se  guérir  d’une  démangeaison,  un  manuel  à  la  main,  et  se  procurer 
une  fluxion  des  plus  grotesques.  Je  n’al  donc  aucune  peur  de  la  médecine  sans  médecin. 
Dans  aucun  temps,  près  oU  loin  de  la  nature, Thomme  n’a  pensé  qu’il  sq  suffisait  à  lui-même,' 


l’üNion  médicale. 


149 


'  Pendant  la  journée  du  20,  l’état  est  stationnaire,  la  canule  interne  continue  à  fournir  un 
mucüs  épais,  purulent,  grisâtre;  l’enfant  tantôt  dort  dans  son  lit,  respirant,  un  peu  bruyam¬ 
ment  (25  à  30  inspirations  par  minute),  tantôt  se  fajt  porter  sur  les  genoux  de  sa  grand’- 
mère,  la  duchesse  de  Vâimy,  qui  a  été  d’un  dévouement  et  d’un  courage  admirables  pendant 
les  quinze  jours  de  cette  terrible  épreuve.  A  plusieurs  reprises,  l’enfant  peut  prendre  quelques 
cuillerées  de  bouillon,  tapioka  au  lait,  biscuit.  La  solution  astringente  est  injectée  dans  le  nez 
à  deux  reprises.  L’enfant  se  plaint,  pendant  cette  journée,  de  démangeaisons  à  la  peau  et 
se  frictionne  avec  plaisir  les  mains  et  les  bras  avec  de  l’eau  de  Cologne.  Le  pouls  varie  de  100 
à  110.  Les  fosses  nasales  côhtittüent  à  jeter.  Pendant  la  nuit,  l’enfant  a  un  sommeil  bruyant, 
interrompu  par  des  l’éveils  pénibles,  suivis  d’expectoration  de  mucus  purulent  à  travers  la 
canule. 

Samedi.  Pansement  et  cautérisation  de  la  plaie,  injections  dans  les  fosses  nasales;  comme 
les  jours  précédents.  Le  mucus  qui  salit  les  cravates  est  moins  épais.  M.  Vanier  trouve  un 
fragment  de  fausse  membrane  pelotonné;  étalé,  il  est  consistant,  grisâtre,  et  offre  les  dimen¬ 
sions  d’une  pièce  de  un  franc,  à  bords  irréguliers  et  déchiquetés;  Vers  cinq  heures,  l’enfant 
est  abattue,  le  pouls  reinonte  à  120',  la  peau  est  brûlante;  l’enfant  se  plaint  de  démangeai¬ 
sons,  s’endort  difficilement  ;  expectoration  fréquente  ét  pénible,  nuit  agitée.  Vers  trois  heures 
du  matin,  amélioration  :  le  pOuls  revient  â  100  ;  l’enfant  qui,  depuis  la  veille,  avait  tout  refusé, 
accepte  un  peu  de  lait.  v 

Dimanche.  La  journée  est  bonne,  les  pansements  sont  faits  comme  :  d’habitude  :  alimenta¬ 
tion  plus  abondante  ;  les  fausses  membranes  des  amygdales  diminuent  notablement  ;  la  plaie 
a  bon  aspect.  ‘ 

Lundi.  Nuit  excellente;,  passée,  comme  les  autres,  presque  constamment  sur  les  genoux  de 
sa  grand’mère.  Pànsèfnent  habituel.  Les  fausses  membranes  des  amygdales  paraissent  plus 
blanches  et  moins  épaisses.  Les piucosités  sont  rendues  par  la  canule;  le  nez  se  dégage,  le 
jetage  est  moins  abondant.  Alimentation  substantielle.  ■ 

Mardi.  M.  Moynier  enlëVé  la  canule,  cautérise  la  plaie  ;  mais  il  ée  .  hâte  de.  réplacèr  la 
canule  q  cause  de  ,1a  difficulté  qu’éprouve,  l’enfant  à  respiféi’  ;  les  fauèses  membranes  des 
amygdales  sont  séparées,  laiteuses,  pultàcées,  transparentes ;'  ï’âir'  passe  avec  peine  à  travers 
le  larynx  ;  néanmpins,  l’enfant  a  pu  articuler  la  canule  replacée,  l’enfant  reprend 

ses  aises  et  sa  gàieté.  L’qnfant  suffoque  chaque  fois  qu’elle  boit  :  le  voile  du  palais  fonctionne 
mal.  Le  mucus  nasal  dévient  normal;  la  cravate  est  sdie  très-rapidèment;  quelques  traces 
de  sang.  ...  „  /' 

Mercredi.  L’enfant  paraît  plus  en  train,  èlle  joue  ét  s’aliménte;  la  plaie  est  belle,  lés  âthyg- 
dales  deviennent  nettes.  '  .  ; 


fût-ce  pour  prier.  Un  autre,  un  autre!  c’est  le  cri,  c’est  le  codé  de  la  fraternité,  de  l’humà- 
nité  tout  entière;  endéüx  mots. 

—  C’est  possible,  mais  j’éstime  néanmoins  ,  dans  ma  jUgèoite,  qu’il  y  a  quelque  chose  à 
opposer  à  toutes  les  médecines  sans  médecin.  J’y  ai  beaucoup  réfléchi  et  je  crois  avoir 
trouvé.......  sais-tu  quoi?  Le  s«ns  meirfecme. 

~  voilà  incontestablement  une  idée...  Mais  une  difficulté  reste  :  qiielle  est  la  manière  de 
s’en  servir?  Oui,  l’idée  est  ingénieuse  ;  mais  la  pratique,  père,  la  pratique! 

■  ,  '  IV 

La  manière  dé  s’en  sérvir  est  simple,  écoute  bien  ceci;  une  supposition  : 

«  Tu  es  appelé  auprès  d’un  malade  par  ses  parents,  ses  amis,  ,  ses  connaissances  ou  ses 
domestiques,  qui  n’onf  d’autre  but  parfois  que  de  mettre  leur  responsabilité  à  l’abri  ;  tu 
l’exarnines,  ce  malade,  lu  L’ipterrogçs  avec  le  plus  grand  soin;  tu  fais  ton  devoir  d’homme 
de  science  et  d’humanité,  et  tu  ne  laisses  rien  derrière  toi  qui  spit  contre  toi.  Quand  ton 
opinion  est  formée,  fixée  autant  que  possible,  tu  dis  au  malade  :  Cher , client,  quelle  maladie 
croyez-vous  avoir,  d’après  les  idées  qui  germent  dans  votre  tête  où  qui  courent  dans  le 
quartier,  dans  le  voisinage,  dans  la  maison  que  vous  habitez?  Le  malade  le  répond,  et  alors 
lu  ajoutes  :  Que  feriez-vous,  si  vous  vous  traitiez  vous-même  d’après  le  système  de  vos  amis 
et  connaissances?  Il  te  répond  encore,  et  alors  tu  lui  demandes  s’il  veut  être  traité  pour  ce 
qu’il  croit  avoir.  Quand  il  a  opiné  de  la  voix  ou  du  bonnet,  tu  en  prends  acte  par-devant  le 
valet  ou  la  femme  de  chambre,  la  bonne  ou  le  concierge,  tu  prononces  ces  paroles  Je  n’ai 
voulu  appeler  en  consultation  que  vous-même;  voüs  voulez  avoir  une  migraine  —  par 
exemple  —  selon  moi,  nous  aurionaaffaire  à  une  indigestion.  Jé  consens  à  borner  mon  rôle 


150 


L’UNION  MJ^-DIÇALE. 


Jeudi.  L’enfanl  reprend  de  la  force;  M.  Moynier  relire  la  canule  et  ferme  la  plaie  avec  jiu 
taffetas  d'Àngletérre;  les  amygdales  ne  présentent  plus  rien',  la  respiration  se  fait  bien,  ta 

vplîi  est  attérée  ef  les  boissons  passent  difflcyémént.  ,  ,  :  ' 

Depuis  ce  jour,  tbiit  marche  régulièrement  vers  la  guérison.  La  plaie  ?e  trouve  cbniplété- 

jnent  fermée  huit  jours' après.  ’  ‘  ' 

'  Ots.  VU.  —  Group. '-^Trachéotomie. 

Le  vendredi  23  août  1861,  je  fus  demandé  par  le  docteur  Bréon  pour  l’enfant  du  con¬ 
cierge  de  la  maison  qu’il  habite,  boulevard  de  Strasbourg,  n°  2.  Il  m’apprit  que  cette  petite 
fille,  âgée  de  2  ans  et  2  mois,  était  prise  d’un  croup  des  plus  graves  qu’il  avait  cherché  vai¬ 
nement  à  combattre  par  les  insufflations  alternatives  de  tannin  et  d’alun,  et  quoique  ayant 
apporté  beaucoup  de  soin,  il  u’avait  pas  obtenu  de  bon  résultat,  et  que  l’enfant  était  en  danger 
de  périr  au  premier  moment,  ' 

Je  vois  l’enfant  à  sept  heures  du  matin  i  q’est  une, belle  petite  fille,  elle  est  pâle,  très- 
oppressée  ;  à  chaque  inspiration  il  se  dessine  une  profonde  dépression  sous  le  sternum.  La 
voix  est  éteinte;  la  percussion  ne  fait  constater  aucune  matité;  l’auscultation  fait  entendre 
quelques  râles  muqueux  et  ronflants.  Fausse  membrane  sur  les  anflygdales.;  :; 

M.  le  docteur  Labamque  devant  venir  à  dix  ,  heures,  nous  convenons  avec  M.  Bréon 
d’ajourner  l’opération,  qui  peut  être  différée  de  quelques  heures,  mais  qui,  certainement,  devra 
être  pratiquée  daus  la  journée. 

A  midi,  je  reçois  une  iettre  deM.  Bréon,  qui  m’annonce  que  MM.  les  docteurs  Labarraque  et 
Gauchet  se  trouveront  chez  lui  à  quatre  heures;  mais,  à  une  heure,  il  m’en  écrit  une  autre, 
dans  laquelle- il  me,  dit  que  l’enfant  étouffq  de  plus  en  plus,  qu’il  ne  peut  j,  avoir  que  des 
înconyéniénts  é  retarder  l’opéraliQU,  qu’il  me  prie  de  venir  sur-le-champ,  et  qu’il  avertit  les 
docteurs  Labarraque  et  Gauchet.  . 

On  voit  par  là  combien  M.  Bréon  considérait  l’urgence  de  , la  trachéotomie  pqnjpq® 
dente;  son  avis  fut, partagé  par  les  docteurs  Gauchet  et  labarraque  qui,  avec' M.  Bréon,' 
voulurent  bien  m’aider  ;à  la 'pratiquer. 

Aussitôt  après,  l’enfant  respire  sans  effort;  les  lèvres  et  Ip  visage  se  colorent,  et  Jq  calme 
succède  â  ragitatiôn.,  .  ’  ,  .  ! 

A  dix  heures  du  soir,  le  pouls  est  à  lâô;  là  respiration  est  amplp,  sans,mè)ange  dérâles.^ 
Pendanl  la  journée,  reinfant  a  dormi  ;  elle  à  pris  du  bouillon,,;  jl  sort  par  la  capuleun  éepu- 
lemebt  muqueux  et  des  débris  de  fausses  membranes.  •  ü  .  ..  y. 

Tout  nous  permettait,  d’espérer  ,}e  suççès, lorsque,  dans  la  nuit,  elle  est  prise  de  copvui- 
sions,  qui  se  rehoüvélléht,  et  elle  iüèurt  vingt-quatre  heures  après  l’opération. 


près  de  vous  à  empêcher  qu’ilnq  soit  rien  fait  qui  puisse  aggrqyer  votre  iudisposition  réelle^ 
A  ces  paroles,  le  malade  surpris,  son  entoürage  attrapé,  mis  aù  pied,  du  mur,  sèfait  forcé  de, 
prendre  la  responsabilité  qp’i!  lui  est  si  doux  parfois  et  si  corampde  ü/?  vous  laisser.  Tu 
entendras  souvéçt  parler  d^  ï’wPhnitë  que  confère  le  diplôme  dp  docteur.  Cela  n’est  pas 
sérieux.  Ést-ce  qu’il  n’y  a  pas  la  loi  et  la  publicité  pour  l.es  .grosses  erre.urs.?  Est-ce  qu’il  n’y 
a  pas  , les  commérages  et  la  malignité  publics  pour  les  simples  bévues  ?  Trente,  quarante  ans 
de  travail,  de  déVouëmenf  et  de  saçrificés  Rçrdus  po'rir  une  faute  d’attention,  quelle  impu¬ 
nité  I  Le  médecin  sans  médecine  peut,  avec  mon  système,  éviter  tout  èela.  Le  comprends-tu? 

—  Je  le  comprends,  je  le  respecte,  et,  en  outre,  je  ne  suis  pas  éloigné  de  croire  qu’il  est 
déjà  pratiqué  avec  succès  çà  et  là.  Il  y  a  des  clients  si  originaux,  si  fantasques  I  Les  préserver, 
c’est  tout  ce  qu’on  peut  obtenir.  Quant  â  paralyser,  à  coptrebàlancér  au  moyen  d’iin  sys¬ 
tème  quelconque  le  diagnostic  et  le,  pronostic,  et  la  doct.riné  des  parasités  debout  malade, 
il  n’y  faut  pas  songer...  jamais  ;  car  Paris  est  grand,  et  l’on  y  faïf,  sans  vergogne,  delà  mé¬ 
decine  un peu  partout;  dans  les  rues,:il  y  en  a  2,558;  dans  lès  impasses,  il  v  en  a  120;' 
dans  lés  passages,  il  ÿ  en  a  157  ;  sur  les  boulevards,  il  y  en  a  24  ;  dans  toutes  les  boutiques,’ 
enfin,  il  y  en  a  25,000.  ‘  ■  -  - 

^  Je  te  vois  venir  i^pn  garçOn,  tu  veux  enterrer  hion  idée  sous  la  statistique,  enfant  du 
chiffre,  docteur  de  1  addition.  Mais  j’ai  raison  dans  le  fond,  sinon  dans  la  forme.  Tu  verras, 
grâce  à  des  connaissances  superficielles  ou  niaises  répandues  dans  le  gros  public  par  la,  spé-’ 
culation,  tu  verras  le  malade  et, ses  parasites  se  constituer  chaque  jour  plue  témérairement 
juges  du  médecin  et  de  ses  prescriptions,  se  couvrir  de,  ses  visites,  et  n’en  faire  qu’à  leur 
caprice  dans  l’intervalle.  J’aperçois  dans  le  lointain  une  médecine  indépendante  non-seulé- 
menl  de  toute  école,  mais  encore  de  toute  étude.  J’aperçois...  liens,  la  récolte  est  superbe; 


L’UISION  MÉDICALE. 


131 


BIBLIOTHÈQUE. 


DU  PNEUMATOCÈLE  DU  CRANE,  par  le  docteur  A.-L.  Thomas,  ancien  iuterne  lauréat  des 
hôpitaux  de  farts 'ef  Üé  toürs.  Grand  in-8°  dé  89  pages.  Paris,  cliéz  Adrien  Delahaye, 
libraire-éditeur. 

En  choisissant  ç§,, sujet  pour  sa  dissertation,  inaugurale,  il  a  fallu  un  certain  courage 
h  l’auteur,  car  un  précédent  néfaste  existait  à  cet  égard.  En  1860,  une  thèse  avait  été  sou¬ 
tenue  à  la  même  Faculté  avec  cè  inême  titre-,  et  qui  h’était  que  la  paraphrase  du  seul  mé¬ 
moire  d’ensemble  existant  ,  celui  de  M.  le  professeur  .Cpstes  (de  Bordeaux)  ;  plagiat4ndi- 
gne,  ulije  à  rappeler.pour  l’hisloire,  et  dont  M,  le  docteur  J’hqmas  n’inyoque  je  souvenir  .que 
pour  fe  biâmet'  et  le  flétrir, 'comme  nous  ravofiS  fait  hbus-niérae  dans'le  tempè.  Aiissi,’  loin 
de  l’imiter,  le  laborieux  interne  a  été  conduit  à  s’ocçiipèr  de  cè'  sujé't  neul  par  un  nouveau 
casjqüi  s’est  pféseô'té  à  son  pbseVv'àfion,  à  l’hôpital  d'e-ia  Charité,  au  mois  de  mars  dernier, 
et  qu'il  relate  fn  ^æimw  'au  comihéhcement  de’ cette  monographie.  Les  cinq  autres  observa¬ 
tions  analogues  connues  dans  la  science,  notamment  celle  du  docteur  Ghevance  (de  Vàs^), 
publiée  dabs-cè  joürrial,  et  qui  éù  est  la  plüs  remarqüablè'i  sont 'êgâlément  reproduites'’ et 
suivies  de  deux  autres  publiées  depuisj-dont  la  dernière' est' celle  que  nous  avons  traduite 
vA'  &QA'&  Gmka  dÏLisboa,GVi  1863.  C’estdonc  un  tolabide  huit  faits  èu#- cette  maladie  rare  et 
encore  si  peu  connue  que  la  description  n’en  existe  pas  même  dans  nds  ' traités  .élémentaires 
classiques.  >  '  ’  ■? 

céhé  lacunè  que  raUfeùr  a  tenté' de  combrer.  Basé  sftr  cès  faits  détaillés,  ét  qui  for¬ 
ment  la  première- partie  de  Sa  nionograpliie,  il  s’est  appliqué,  dans  là  S€cônde,'à''lés  fliSi^ 
cuter,  les  élucider,  les  interpréter  de  manière  4  faire  une  description  didactique  complète  du 
pngnmatoçèle  ;  du  grâpe.  J  Apf  eU;  ;avqir  justifié  la  dén<^ina  tion^  41  .çopsacre  un.e  longue  dis¬ 
cussion  à  en  établir  la  pathogénie,  ^Ç’est  je, point  japJil^vifPPOrtant,. de  cette  étudfv  La 
ptomatologie,  l’étiologie,  le  diagnostic,  le  pronostic,  et  le  traitement  reposent  dé  même  sur 
une  saine  interprétâ'tmn-’aé'è'es’fâltfet'Sèt ’d’ autres  èxèm'p}ès'’an'dlogu6S  qui  en  sont  rapprochés, 
comparés  pour  mieux  en  montrer  la  différence.  On  pourra  dpnç  recourir,  à  Tayenir,  comme 
à  l’éjude  la  plus  complète  sur  ce  sujet,  et  elle  sera  d’un ‘iàïîlé  sécoüré'à qui  seront 
clSatgés  de  cét  '  ârtfclé  dans  \tk-  DiciÜrimires.  L’în-ftsrprétàtibh'  pourra;varier  sur  plusieurs 
pôîn  tsj  ef  Tl  'sera'  possible-  d- en'  faire-un'  exposé  plüS  icôticis,  plu  S' saisissant ,'  suivant  ’rhdbilelé 
dè  l’écriVàio  ;  iilaîs  cés  articles  ne  sauraienFdifférer  beaucoup;  quant  au  fond,  de  cette  mono¬ 
graphie  qui  est,  comme  la  seconde  édition,  revue  etaugmentéedu  mémoire  dé  ivt.  Costes.  En 


retourne  sur  tes  pas,  fais-toi  agriculteur,  ingéhîè'ur  civil,  prends  un  état  incontestable.’  Énfin  ! 

Pèrméttez-moi,  père,  d’aller  jusqu’au  boni  dans  une  carrière  dont  j’apprécie  et  j’éîme 
les  dangers.  Le  positivisme  qui  vous  effraye,  l’indépendance  que  vbus  redoutez;  ' tout  Cela 
nous  élève  en  nous  menaçant.  A  mon  avis;  plus  tous  les  hoinmes  sont  mis  à  même  dé  con¬ 
naître  tous  les  plaisirs,  toutesles  jouissances,  plus  ils  se  matérialisent,  enfin,  et  plus  ils-se 
rattachent  à  cette  conclusion  fatale  :  Le  tout,  c’est  de  vivre;  ils  aiment  et  ils,,çuMi>vent  ja-vie 
pour  la  vie.  bus  noliops  superficielles  ou  .  niaises  d’hygiène:  et  de  pjédeçin;e,  dont  y  parliez 
ik  n’.y  a  qu’un  instant.se  répandent  d’ajileuîis.^moins  vite.que  les  facilitési  de  rjonissancie,  .je? 
extravagances  et  les  abus  mortels.  En^  youlezrvous  un  tout  petit  :exemple,?  .Ùnj  homme,  un 
savant  très-accrédité  auprès  du  peuple,  a  éprit  :  ,  ,  .  :  ....  ^ 

‘■'«  Qu8.dir&  de  cette  extravagante  innovation  dans  la  parure  qui  . fait  ressembler  de  loin  la 
femme  à  un  fuseaü  qtii  .dodine  au-dessus  d’un  ballon?  !!  y  a  encore  plus  de  vent  dans  la 
tête  de  ces'précieuses  que  dans  toute  la  capacité  de  leur  prinoUne.  i)  Je  vous  demande  si  cela' 
abrège  d’une  seconde  la  durée  d’un  règne  qui  ne  fait  que  croître,  sinon  embellir.  En  sait- 
on  un  peu  plus  d’un  côté?  Je  le  veux  bien;  niais  on  use  et  on  abuse  d’un  autre  côté  plus 
tpi  et  plus  souvent.  L’importance  de  là  médecine  et  du  médecin  reste  donc  la  mêraé,  si  elle 
n’augmente  pas. 

r-r;Tu  as  peut-être  raison,  mon  anii;  bien  des  quantités  s’apcroissent,  en  effet,  dans  une 
proportion  égale,  et  les  rapports  ne  changent  pas  malgré  nos  prétentions.  Je  n’appelle  pas 

progrès  ce.  qui  est  autre  chose  ou  autrement . Mais  nous  voici  à  la  maison.  Garde-toi  bien 

de  revenir  devant  nos  convives  sur  le  sujet  de  notre  entretien.  Il  n’est  pas  bon  que  nos  meil¬ 
leurs  amis  doutent  du  parti  que  nous  avons  cboisi  et  se  méfient  de  notre  avenir. 


152 


L’UNION  MÉDICALE. 


ïésumer  ici  les  points  principaux  nous  entraînerait  trop  loin;  nous  nous  bornons  à  l’indi¬ 
quer  à  nos  lecteurs.  —  P.  G. 


ACADÉMIES  ET  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 

ACADÉMIE  IMPÉRIALE  DE  MÉDECINE. 

Séance  du  23  Janvier  1866.  —  Présidence  de  M.  Boüchardat. 

CORRESPONDANCE  OFFICIELLE. 

M.  le  ministre  du  commerce  transmet  : 

1“  Un  mémoire  de  M.  Séiz,  de  Zurich,  intitulé  :  «  Sur  une,  —  comme  je  crois,  —  plus  sou- 
vente  et  jusqu’ici  cause  inconnue  de  la  fièvre  nervale.  » 

2“  Des  rapports  d’épidémie  par  MM.  les  docteurs  Malichecq  (de  Mont-de-Marsan),  Gevrey 
(de  Vesout),  Palanchon  (de  Guisery),  Raimbert  (de  Châteaudun),  Châtelain  (de  Lunéville), 
Dehée  (d’Arras). 

3°  La  traduction  d’un  avis  publié  par  le  syndic  de  Licata  (Italie),  au  sujet  d’une  épidémie 
de  scarlatine  qui  s’est  manifestée  dans  cette  ville.  (Corn,  des  épidémies.) 

4“  Un  mémoire  de  M.  le  docteur  Jobert,  de  Guyonvelle,  sur  l’inaltérabilité  du  virus  vac¬ 
cin.  (Corn,  de  vaccine.) 

5“  Les  rapports  sur  le  service  médical  de  l’hôpital  militaire  thermal  de  Vichy,  par  M.  le 
docteur  Durand,  de  Lunel,  et  des  hôpitaux  militaires  d’Hammam-Meskoutine  et  d’Hammaqi- 
Riza,  par  M.  le  docteur  Raoul,  médecia-major.  (Corn,  des  eaux  minérales.) 

La  correspondance  non  officielle  comprend  la  lettre  suivante  de  M.  le  docteur  Sales- 
Girons,  avec  un  mémoire  sur  la  thérapeutique  respiratoire  : 

■  A  Monsieur  le  Président  de  C Académie  de  médecine  de  Paris. 

«  Monsieur  le  Président, 

«  Le  présent  mémoire  que  j’ai  l’honneur  de  soumettre  à  l’Académie  est  la  suite  ou  le  déve¬ 
loppement  de  mon  idée  d’une  thérapeutique  opératoire,  c’est-à-dire  d’une  méthode  de  trai¬ 
tement  des  maladies,  dans  laquelle  les  principaux  médicaments  seraient  administrés  par  les 
bronches,  au  lieu  de  l’être  par  l’estomac. 


—  N’ayez  pas  peur,  je  garderai  le  secret  du  médecin. 

Ma  mère  m’embrassa  ;  ma  cousine  n’était  plus  fâchée,  et  ma  nourrice  préparait  un  qua¬ 
torzième  ou  quinzième  plat. 

—  Comme  vous  jasiez,  nous  dit  ma  mère,  et,  chose  étonnante,  vous  paraissez  d’accord.... 

—  Oui,  sur  la  médecine  sans  médecin.  (Oh!  quelle  imprudence  !) 

—  Et  sur  le  médecin  sans  médecine î-  (Quel  oubli!) 

—  Pourquoi  ?  répliqua  ma  cousine,  toujours  prompte  à  donner  son  avis;  pourquoi  ne  par¬ 
liez-vous  pas  plutôt  du  corps  sans  âme  et  de  l’âme  sans  corps?  Mon  Dieu!  peut-on  arriver 
six  heures  en  retard  et  perdre  encore  du  temps  à  ces  jeux  d’esprit-là. 

—  Cela,  mon  enfant,  importe  à  l’avenir  de  votre  cousin. 

—  Je  ne  suis  qu’une  enfant,  peut-être;  mais  si  j’étais  mon  cousin,  j’étudierais  comme  ont 
fait  mes  maîtres,  et  je  ne  me  préoccuperais  pas  du  reste  ;  car  le  médecin,  voyez-vous,  est 
éternel  comme  le  cœur  humain.  Oui,  tant  qu’il  y  aura  sur  la  terre  un  être  aimé,  il  faudra,  à 
certains  jours,  trembler  pour  sa  santé,  pour  sa  vie,  et  le  médecin  restera  notre  espérance. 

—  Non,  non,  il  n’y  a  plus  d’enfant,  murmura  mon  père  enchanté  ;  mettons-nous  à  table. 

Et  je  terminai  cette  première  journée  de  vacances,  dans  un  dîner  sans  fin,  entre  le  vieux 

curé,  qui  fit,  avec  un  excellent  vin  de  Bordeaux,  de  la  médecine  sans  médecin,  et  l’adjoint 
au  maire  qui,  en  conseillant  tout  bas  le  mariage  à  une  jeune  et  belle  voisine,  essayait  de 
faire  le  médecin  sans  médecine. 


P.  Bernard. 


L’UNION  MEDIC4LE. 


153 


«  S’il  est  un  fait  qu’on  puisse  afiirmer  sur  les  meilleures  preuves  de  la  physiologie  mo¬ 
derne,  c’est  assurément  celui  de  la  préférence  que  mérite,  par  la  bonne  administration  des 
médicaments,  la  voie  respiratoire  sur  la  vole  digestive. 

«  Susceptibilité  organique,  excellence  de  texture,  position  au  foyer  primitif  de  l’hématose, 
contiguïté  particulière  avec  les  globules  sanguins,  aptitude  supérieure  d’absorption,  netteté 
de  surface,  etc.  ;  tous  les  avantages  de  la  muqueuse  bronchique  contrastent  avec  les  condi¬ 
tions  opposées  de  la  muqueuse  gastrique  au  bon  usage  interne.des  médicaments. 

«  La  voie  respiratoire,  il  est  vrai,  ne  présente  pas  les  facilités  d’introduction  et  de  dosage 
externe  de  la  voie  digestive.  Mais  si  la  première  fait  mieux  pour  la  cure  que  la  seconde,  le 
but  est  indiqué;  l’habitude  et  l’art  feront  le  reste  pour  l’atteindre.  En  attendant  mieux,  nous 
présentons  la  pulvérisation  des  liquides  comme  moyen  d’introduction  des  médicaments 
dans  les  bronches,  puisque  tous  les  médicaments  dont  nous  voulons  parler  peuvent  être  mis 
en  dissolution  liquide. 

«  Tant  que  la  clinique  n’aura  point  parlé,  je  le  sais,  les  bonnes  preuves  de  la  physiologie 
ne  sont  que  des  présomptions  favorables  ;  mais  pourvu  que  ces  présomptions  poussent  à 
l’expérience  clinique,  cela  suffit  à  mon  dessein,  persuadé  que  les  recommandatiçns  de  la  phy¬ 
siologie  auront  tôt  ou  tard  ces  résultats;  mon  ambition  aujourd’hui  serait  de  les  hâter. 

«  Je  n’ai  qu’une  observation  de  fièvre  intermittente  rebelle,  traitée  et  guérie  par  les  res¬ 
pirations  d’une  solution  quinique  pulvérisée  à  présenter.  Je  la  transcris  à  la  fin  de  mon 
mémoire,  et  à  titre  de  spécimen,  pour  ceux  qui  voudraient  la  contrôler  par  des  observations 
cliniques  ultérieures. 

«  Je  prie  M.  le  Président  de  faire  que  ce  mémoire  soit  l’objet  d’un  rapport.  » 

(Corn.  MM.  Gubler  et  Béclard.) 

M.  Tardieu  présente,  au  nom  de  M.  le  docteur  Parchappe,  correspondant  de  l’Académie, 
une  brochure  intitulée  :  Statistique  des  établissements  •pénitentiaires  en  France. 

M.  LE  Président  annonce  à  l’Académie  la  mort  de  M.  Chailly-Honoré. 

M.  Devilliers  donne  lecture  du  discours  qu’il  a  prononcé,  au  nom  de  l’Académie,  sur  la 
tombé  de  son  collègue. 

Cette  lecture  est  accueillie  par  d’unanimes  applaudissements. 

M.  le  docteur  Poggioli  donne  lecture  d’un  travail  intitulé  :  Sur  le  traitement  des  mala¬ 
dies  par  l’électricité  statique. 

L’auteur  rappelle  diverses  communications  qu’il  a  adressées  sur  le  même  sujet  à  l’Aca¬ 
démie  des  sciences  et  à  l’Académie  de  médecine.  Le  travail  qu’il  soumet  aujourd’hui  au 
jugement  de  l’Académie  comprend  six  nouveaux  faits  qui  témoignent  de  l’heureuse  influence 
de  la  médication  qu’il  expérimente  depuis  quatorze  années.  Deux  de  ces  faits  ont  été  recueil¬ 
lis  dans  le  service  de  M.  BHquet  ;  le  premier  est  relatif  à  une  malade  atteinte  de  myélite 
chronique  et  qui  a  pu  quitter  l’hôpital  après  la  dix-septième  séance  électrique,  en  ne  con¬ 
servant  qu’un  léger  engourdissement  aux  reins  et  aux  mains.  —  Le  second  se  rapporte  à  une 
jeune  fille  qui  a  été  guérie  en  vingt  séances  d’une  chorée  générale,  datant  de  huit  ans.  Les 
quatre  autres  observations  comprennent  les  heureux  résultats  obtenus  par  l’auteur  dans  un 
cas  d’ophthalmie  rebelle,  un  cas  de  coqueluche  grave,  un  autre  de  perte  de  la  voix,  et  enfin, 
dans  un  cas  d’hémiplégie  récente,  suite  de  congestion  cérébrale.  (Corn.  MM.  Trousseau, 
Bouillaud  et  Cerise.) 

—  A  quatre  heures  moins  un  quart,  l’Académie  se  forme  en  comité  secret. 


Lettre  sur  l’Enseignement  médieal. 

A  M.  Aluédée  liatoar. 

Paris ,  le  22  janvier  1866. 

Mon  cher  confrère. 

En  lisant  l’article  que  vous  consacrez  à  la  commission  de  perfectionnement  de  l'enseigne¬ 
ment  médical,  j’ai  été  péniblement  surpris  de  cette  double  singularité  :  d’une  part,  la  pré¬ 
sence  dans  la  commission  d’éminentes  personnalités  notoirement  connues  pour  leur  culte  du 
passé  et  pour  leur  amour  de  l'immobilité  ;  de  l’autre,  l’exclusion  systématique  des  écrivains 


154 


L’UNION  MÉDICALE. 


qui  avaient  hasardé  des  idées  de  réforthe  dignes,  tout  au  moins,  d’une  discussion  sérieuse  et 

d’une  réfutation  de  bon  aloü  -  •)  .:.,i 

Pour  répondre  au  point  d’interrogation  qué  vous  posez  relativement  à  l’état  aetuei  des 
choses  dans  le  nouveau  royaume  d’Italie,  |é- viens  vous  faire  connaître  les  modifications 
apportées  au  système  de  cet  enseignement  toscanque  j’avais  été  heureux  et  fier  de  préconiser) 

et  d’offriy  à' fa  France  comme  un  modèle  à  suivre;)  .  ,  ’  •;;!!) 

Au  lendemain  de  la 'retraite' du  grand-duc,  dés  esprits  inquiets' et  passionnés  se  sont  rais' 

en  mouvement  pour  attaquer  les  vieilles  institutions  du  pays.  ■  i 

Lés  uns  étaient  mus  par  des  sentiments  d’ambition  personnelle  et  par  'des  aspirations  inié- 

ïiéS  aütrés  subissaient  le  jéug^de  doctrines'politiques;  ayant  pour  mot  d’ordre  dé'né  rîéni 
laisser  subsister  debout  de  cè  qui,  de  près' oUdef’loin,  rappelait  le  règne  déchu.  '  ' 

c’est  au  milieu  de  ces  discussions  fiévreuses,  de  ces  agitations  intempèstives  que  ràiés' 
vénérés  maîtres  PuCinotti  et  Buffalini  ont  fait  appel  à  l’auttirité  que  m’avaient  dOnnéé; ‘dans 
ia  question,  des  publications  antérieures. 

Il  fallait,  avant  tout,  éclairer  la  religion  de  ces  mêmes  confrères  que f  avais  toujours  retroü-' 
vés  à  Pàvânt-gardè  du  progrès  et  des  idétes  libérales';  toute  hésitation  déyenanl  une  faiblesse,^ 
je  descendis  hardiment  dans  rarëne  de  la  publicité  ren  invoquant  dés  sentiments  de  con¬ 
corde  et  d’impartialité',  après  avoir  signalé  t’aOcuéîî  qui',  en  Franfce  même,  avait  été  fait  à 
l’hiStàiré'dé'Pénseignèmént  médicàf  eh  Tôscàné',' je  déniiontrai  dde  nOus  pouvions,  sans  déré- 
ger  à  notre  dignité,  applaudir  à  la  régénération  de  l’Italie  et  reconnaître  les  bienfaits  dus  à' 
l’initiative  du  grand-duc. 

Nulle  puissance  humaine,  disais-je  à  mes  amis  et  anciens  Condisciples;  Pè  pourrait  séparer 
le  nom  de  Léopold  II  de  ces  trois  grands  faits  : 

,  .1;  L’assainissement  des  maremmes;  :  „  .■  ,  ; 

L’inauguration  des' Congrès  ^es  savants .  '■  '  i<J 

L’organisation  de  l’enseignement  médical. 

Quoi  qu’il  en  soit,ie  calp?e.suç.cédq -petit  jt.gptii  é,l’pr8ge,  et  la,j;^üe;xipn  jii.plppp  i’impa- 
Ueuçe.  C’est  .alors  ^qqe,  pçvir  donner ’^ati^fact.ipn  à  tpMles  Ipa  parties,, iq tércsiséep^  le  gpuyer^e- 
rnent  imagina  dé'  créer  a  Flofencé'ün  grand" centre  dè  lumières,’  Vinsi/iut.des  éf^aà 
rieures  et  de  perfectionnement^  embrassant,,  dans  un  ensemble  harmonîqaé,  lés  Facqli^s  qés 
lettres,  de  théologie,  des  scietfées  na’turélieS  et' âè'é scièti'cés 'mathématiques.  '  • 

Les  études  médico-chirurgicales  rentrèrent  naturellement  dans  l’Institut  avec  toutes  leurs 
prérogatives  et  tous  leurs  attributs.  ■'  '•>  v  ■  •  '  :  '  >■.>,.  ...  !  .!■" 

«  Vous  le  voyez,  m’écrivait  alors  le  professeur  Matteucci,  au  fond  rien  de  changé,  le  hou-'i' 
veau  projet -ne  fait  qu’améliorer  l’ancien  système.if)  :  -  1  .  ;i  j 

Les  Universités  de  Pisé  et  de:  Sienne,  après  cinq  années  d’études,  continuent  à  former  deS 
dooteilrsi  et  oes  dOclèurs  viennent  gpgner  leur  droit  de  libre  exercice  après  deux  années, 
d’études  pratiques  dans  l’Écoleide  perfectionnement  de  Florence:.  )  ,  ;  ,  -b 

Vojci,  du  reste^  l’extrait  d’une  lettre  trop  bienveillante  que  ift’adressait  à  ce  moment  (261 
décembre  1860)  le  ministre  de  l’instruction  publique,  M.  Terenzio  Mamiani,  l’qne  des  gloire» 
littéraires  dé  l’Italie  : 

«  En  comparant  l’enseignement  médical  français  avec  celui  de  la  Toscane,  vous  nous  offrez,, 
avec  des  vues  remarquables,  l’exemple  d’une  ithpartialité  digne  d’être) imitée.  '  b 

«  Puisse  notre  nouvelle  organisation  des  éludes  médicales  être  appliquée  avec  ;fcette  .  lar¬ 
geur  d’esprit  qui  vous  eri  -a  dicté  l’éloge,  et  porter  les  fruits  que  téélament  iesdntérêls  de 
riiumanité  et  de  la  civilisation.  »  .  :  :.;  ja 

Comme  document  historique, «je  transcris  ici  les  principaux- paragraphes  du  règlement  qui 

régit  la  sfiniion  médico-chirurgicale,  de  ülnslitut  de  Florence  i  _ 

Les  Écoles  de  la  section  tnédico'-clïïrürgicaie  ont  un'doubfe^but  : 

1°  Servir  à  rinstruclioh  pratique  dë  Part  salutaire,  paé les  moyens  jugés  indispensables 
pour  acquérir  dans  l’exercice  de  la  médecine  une  habileté  convenable  ; 

2°  Favoriser  le  perfeclionnemenl-des  .sciences  médicales. 

A  cet  effet,  les  cours  des  éludes  pratiques  sont  obligatoires;  les  cours  des  études  de  per¬ 
fectionnement  sont  facultatifs. 

Appartiennent  à  l’École  pratique  les  chaires  de 
’  '  '  Clinique  générale  médicàle  ; 

’  Clinique  générale  chirurgicale; 

Clinique  obstétricale,  maladies  des  femmes  en  couches  el  des  enfants  ; 

'  Clinique  des  maladies  de  la  peau  ;  ■  ■  :  ;  '  ■ 


L’UNIQN  MÉDICALE. 


1^5 


’  ,  ,  Clinique, de&^ïl^^adies  des  yeux; 

'  Clinique  des  maladies  vénériennes  ;  .  ^  :  .  . 

Anatomie  palho}ogiquç;  ,  .  ,  ,  .  ,  ' 

Chimie  pathologique  ;  .  •  ,  r 

Anatomie  des  régions  et  histologie  ;  ,  .  .  ,  r,,  .  i  . 

Toxicologie  expérimentale.  ' 

La  chaire  d’histoire  de  la  médecine  rentre  natiirejiemenl  dans  les  étu|Jes,,^,e  perfectiou- 
nemèpt.,  ,  ,,  , 

Pendant  la  session. parJementaire  de  1861,. M.  Malteucci  a  çréspnlé  au  Sénat  un  projeit  dé 
loi  pour  la  réorganisation  de  l’instruction  publique  sui  ériéiiré.  et, pour  sop,  unification 'd?h 

tout  le  royaume. "  "V  ., 

Je  me  fais  un  véritable  plaisir  de  traduire,  sans  cominéntaij’és,  que,}ques-uns;dés,parag.ra,- 
phes  du  remarquable  rapport  qui  lui  sert  d’introduction  V  .  ,  .  :  ,  ,  . 

«  La  liberté  d’enseignement  doit  être  inscrite,  de  lpute  néces^iié,parm,i  lés  loisfondafnen- 
tales  d’un  pays ^ libre.  : 

O  L’opinion  publique  offre  les  meilleures  garantîes'  contre  lës  abus  qu’ellé  peut.engendrer, 
car  ,d.e^  cours  Jibres,  indépendants  . de  ceux  fournis  par  ,  runlversité, , supposent- un  certain 
nombré  d’auditeurs  disposés  .à'  récotupenseï’  le.  prpfesseur  de  ses , labeurs, ,,él  k.supporler  |le^ 
frais  qu’ils  hécessitent,  :  , 

«  L’Élat  ne  doit  en  aiicun  Cas  redouter  une  concurrence,  qui  ne  peut  due  favoriser  .l’énaur. 
lation  en  créant  des  ap.titudes  nouvelles  chez  des  hpmnies  .de,  val,e.Ui’* 

«.Chez  les  peùpiésjcivilisés  et  .libres  prévaut  aussi  cette. maxime  que  rinstruetdoh  élémen¬ 
taire  doit  être  confiée  aux  soins  dés  provinces,  des,  communes, ^.de  î’ipi.tiatiy'é  ipriYée,!  tandis 
que  l’enseignement  classique  ou  technique  împdsé'à  la  société  et,  partant,  au  gouvernement 
central  l’dbligatiOn  Sé  là  diriger,  de  la  distribuer  selon  les  besoins  généraux  du  pays. 

-  «  C’Æst  à  tui-d^Uliser  le  plus  convenablement  tes  théories  scientifiques, -d’imprimer  par¬ 
tout  le  respect  et  le  savoir,  Jp  fpHrnir:  dqSvIrûmmjairOffçapt.:  tout^  les  garanties  désirables, 
pour  l’exercice  des  professions  libérales.  » 

Dans  ses  détails  le  projet  de  toi  s’inspire  de  cette  conviction  ; 

«  La  nécessité  de  éféer  un  nombre  restreint  de^èéntreè  bu  pùtirrhnf'  sè  réunir  et  s’accu¬ 
muler  les  moyens  les  plus  aptes  à  do.nner  à  toutes  les  carrières  .l’instructioi);  supédeufe. 
ç’ést  de  Ces  pointé  lumiüéux  ijué  ..doit  rayunnér  '  dlâns’la  spcfétè  ïé  , , respect  pour  lu  v^tq'^ 
pour  la  science.  : 

Parhibles  '  idées’-  éndées  par  Tèn^éht  miniéfre,  je  signàlerai 'plus  spécialement ‘.celles 
rélâtîVes  à  la  nominàtion  des  professéurs,  et  à' la  .distihctibn  dés  cours.'  T  ■  \  /  ,  ■  ,  '  . 

liés  nominations  de  professeurs  auront  lieu  d’après  des  listes'  de  présentations,  établies 
par  les  Académies  les  plus  illustres  du. royaume.  (La  Société  italienne  des  Xb  :  l’institut 
lombard;  les  Acadénaies  des  sciences' de  Turin,  ,N^  '  . 

«.Cèé  So'c'iëtés  scientifiques,  douées'  d’unè 'vie  .propre  et  indépendanté,  toujours,  compé¬ 
tentes  pour  juger  de  la  valeur  des  candidâts,  toujours  jalouses  de  conserver  intacte  ïéur 
renommée,  se  plieront  difficilement  aux  cODsidérations  secondaires  dos,  intérêts  privés  ; 
d’autié  part,,  cette  nbuvellè  prérogative  rehaussera  leur  considération  et  (eur  autorité  en' 
rendant  leurs  jugements  plus  équitablés.^  '  .  V  : 

«  Les  vrais  progrès  d’une  science  ne  consistent  pas  Uniquement  dans  la  multiplicité  des 
faits,  et  dans  l’ordination  des  çonpaissances  qui  en  découlent';  il  faut  aussi,  par  la  th'ébtiéj 
rembùtèr 'aux  ibis  et  aux  principes  qui  constituent  la  sciéhCe  élie-mêmé.  ■ 

_  «  L’ensèlgn  émeut  universitaire ‘devant 's’attachèr'd’une  manîèretout.e  spéciale  à  Texposi- 
tioh  de  ç'es  lois  élémentaires  et  de  cep'  principës.  généraux. -fi  faudra  insliiùqr  des'  chair, ép 
norihales  ét  des  cohrs  complémentaires.  ■  ■’  '  '  '  - 

'  y  b'es, 'titulaires  des  chairés  hornaalès  (horntpes  de  graDdé.dôctrine  et  dé  profond 
enseighéront  les  matière^  des  examens,  la  théçrlé  'de  l'a.  science',  les.  connaissances  qui  ser¬ 
vent  de  préparation  au?  .études  plus  approfondjes 'Toi'  sont  du  'doniainé'  dé  l’ensèîgnernént 
Pïàtique  et  prbfèsslohneK  '  /  '  ’P'ï  '  , 

_  «  Les  cours  de  complément  formeront  un  véritable  chainp  d’exercice  où  lés  jeuhés'  agrégés 
viendront  se  former  à  renseignement. 

«  .Dans  cette  école  normale  supérieure,  lés  travailleurs  se  préoccuperont  princjpalemenl 
du  pérfecUonnement  de  la  science, éh  s’attachant  à  traiter  des  points  spéciaux,  en  élucidant 

les  problèmes  en  litigp  ou  à  i’ordre  pu  join'-  »  ,  , 

Avant  de  fermer 'cette  lettre  déjà  trop  longue,  laîsse^-moi  Vbns  rappeler,  mon  cher 
confrère,  comme  résumant  une  nouvelle  manière  d’envisager  la  question,  les  paroles  que' 


156 


L’UNION  MÉDICALE. 


j’ai  prononcées  à  la  Société  médicale  du  Panthéon,  dans  le  cours  d’une  discussion  très- 
animée  sur  renseignement  médical  : 

«  Gaveant  consules!  Le  cri  d’alarme  a  retenti  dans  l’enceinte  de  ce  Paris  de  Philippe- 
Auguste  qui  avait  nom  l’Université  1  II  a  tristement  frappé  les  oreilles  de  ces  admirateurs  du 
passé  qui  s’imaginent,  dans  leur  naïve  crédulité,  que  rien  de  ce  qui  fut  grand  ne  peut 
déchoir,  que  rien  de  ce  qui  fut  sacré  ne  peut  s’humilier  aù  niveau  dés  choses  humaines. 

«  La  Presse  médicale,  sentinelle  avancée,  intelligente,  impartiale,  a  murmuré  les  mêmes 
sons;  mais  une  voix  sourde,  à  demi  étouffée,  a  jeté  aux  échos  d’alentour,  sur  un  rhythme 

de  malicieuse  ironie,  l’apostrophe  de  l’apôtre  :  Foi»  m  rfesçrfo  / 

«  Eh  quoi!  depuis  plusieurs  années,  des  écrivains  sérieux,  guidés  par  les  plus  louables 
intentions,  en  dehors  par  leur  personnalité  de  toute  aspiration  égoïste,  de’ toute  ingérénce 
intéressée,  se  sont  écriés  :  «  La  Faculté  s’amoindrit,  l’enseignement  oflSciel  périclite;  »  et 
vous,  les  consuls,  vous  avez  été  sourds  à  leur  voix. 

«  Us  ont  dit  :  L’enseignement  libre  grandit,  il  monte  toujours  comme  les  flots  de  l’Océàn, 
et,  comme  eux,  prêt  à  tout  engloutir  sur  son  passage,  et  vous  n’ayez  jamais  tenu  comp^  de 
leurs  avertissements. 

«  Nous  l’avons  écrit  en  1852,  nous  l’avons  répété  en  1850,  nous  lé  proclamons  aujour¬ 
d’hui,  parce  que  nous  la  considérons  comme  une  vérité  incontestable  et  capitale.  . 

«  Notre  organisation  médicale  est  complètement  à  refaire;  elle  devra  l’être  sur  ces  deux 
bases':  '  '  ■  /  '  ,  ^ 

«  Beaucoup  exiger  de  l’élève  avant  de  le  recevoir  docteur  ayant  droit  de  libre  pratique. 

«  Lui  faciliter  les  moyens  assurés  d’une  existence  honorable  dès  qu’il  aura  paye  à 
la  société  sa  dette  de  science  et  de  connaissances  acquises.  »  “  ' 

D' PrOSper  DE  PlETRA  SASTAi.  ,  , 


lia  llédecine  devant  le  Public. 

LES  CONFÉRENCES  MÉDICALES  DE  LA  SALLE  VALENTINO.  ,  » 

Un  médecin,  depuis  longtemps  consommé  dans  l’art  de  bien  dire,  qui  manié  la  parole  én 
orateur  admirablement  doué  pour  charmer,  émouvoir,  remuer  et  passionner  la  foule,  à  qui 
il  n’a  manqué  qu’une  grande  scène  où  il  pût  déployer  les  brillantes  aptitudes  oratoires  dont 
il  a  été  doté  par  la  nature,  M.  Marchai  (de  Calyi),  enfin vient  de  commencer,  à  la.saUe 
Valenlino,  une, série  de  conférences  sur  divers  sujets  afférents  à  la  science  et  à  l’art  de  là 
médecine.  ^  , 

Il  a  débuté  par  une  conférence  sur  le  choléra;  la  deuxième  a  éü  pour  sujet  \di  variole; 
dans  une  troisième,  qui  sera  sans  doute  suivie  de  plusieurs  autres,  il  parlera  du  vaccin. 

On  voit,  par  ce  simple  énoncé,  que  l’orateur,  en  homme  habile,  a  fait  choix  des  questions 
les  plus  propres  à  intéresser  le  public,  de  celles  qui  présentent  au  plus  haut  degré  les  carac¬ 
tères  de  l’actualité.  Dire  quel  a  été  le  succès  des  deux  premières  conférences,  serait  un  pléo¬ 
nasme  après  l’hommage  mérité  que  nous  avons  rendu  au  merveilleux  talent  oratoire  de 
M.  Marchai  (de  Calvi);  le  féliciter  de  ce  succès  serait  chose  superflue  et  banale  ;  l’orateur  nous 
permettra  de  ne  pas  aimer  venir  après  tout  le  monde.  ,  i 

Outre  te  talent  de  l’orateur  et  l’actualité  des  sujets  choisis  par  lui,  il  est  une  troisième' 
cause  qui  contribue  au  succès  de  ces  conférences  ;  c’est  la  forme  dont  M.  Marchai  a  su  les 
revêtir.  On  comprend  que,  devant  un  auditoire  tel  que  celui  de  la  salle  Valentino,  composé 
d’hommes  eide  dames  du  monde,  celui  qui  se  donne  la  mission  de  vulgariser  les  notions  de 
la  science  médicale  doit  posséder  au  plus  haut  degré  la  qualité  essentielle  du  vulgarisateqr, 
si  poétiquement  figurée  par  M.  L.  Figuier  dans  sa  charmante  parabole  de  l’enfant  et  des 
roses,  reproduite  dans  la  dernière  Causerie  hebdomadaire  de  M.  le  docteur  Simplice.  Les 
roses  de  la  médecine,  si  roses  il  y  a,  sont,  plus  que  celles  des  autres  sciences,  hérissées 
d’épines,  qu’il  faut  avoir  grand  soin  d’enlever  avant  de  les  offrir  aux  dames,  de  peur  qu’elles 
n’y  blessent  leurs  mains  délicates.  La  langue  austère  et  parfois  brutale  de  la  science  serait, 
malséante  et  malsonnante  aux  oreilles  de  la  partie  féminine  de  l’auditoire  ;  ici,  le  mot 
propre  serait  impropre.  D’ailleurs,  l’intelligence  complète  des  questions  de  science  et  d’art 
médical  suppose  des  connaissances  que  n’ont  pas  généralement  les  gens  du  monde.  Il  faut 
donc  que  l’orateur  accommode  son  langage  à  la  susceptibilité  des  oreilles  qui  l’écoulent;  ü 
ne  faut  pas  qu’il  s’élève  trop  haut,  ni  qu’il  descende  trop  profondément  dans  son  sujet,  sous 
peine  d’être  abandonné  par  des  intelligences  incapables  de  le  suivre.  De  là,  pour  lui,  la  néces- 


L’UNION  MÉDICALE. 


157 


sité  fatale  d’écourter  les  queslious,  de  les  mûrier  sur  le  lit  de  Prpcuste  des  couyenances,  et, 
en  même  temps,  d’en  offrir  seulement  la  surface  h  des  yeux  qui  ne  peuvent  voir  au  delà,  il 
faut,  à  peine  d’être  incompris,  que  le  médecin  disparaisse  derrière  l’homme  du  monde  et  se 
transforme  en  causeur  plus  ou  moins  spirituel,  exposant  en  langage  à  demi  voilé,  à  un  auditoire 
de  salon,  la  quintessence  éthérée  des  questions  qu’il  traite.  L’enseignement  dit  populaire 
de  la  médecine,  tel  qu’il  est,  et  qu’il  est  forcé  d’être,  dans  ces  conférences  publiques,  ne  peut 
nécessairement  donner  à  l’auditoire  pour  lequel  il  est  créé  que  des  .notions  très-superfi¬ 
cielles  et  très-incomplètes  de  la  science  et  de  l’art  qu’il  a  pour  objet.  Il  n’a  d’autre  effet  que 
de  procurer  au  public  une  heure  d’agrément  ou  d’ennui,  suivant  que  le  souffle  de  l’inspira¬ 
tion  soulève  et  soutient  ou  laisse  tomber  lourdement  l’orateur,  et  à  celui-ci,  quand  le  Dieu  lui 
est  favorable,  les  douces  mais  courtes  illusions  d’un  triomphe  éphémère. 

L’enseignement  populaire  de  la  médecine  est  forcément  stérile,-  il  ne  peut  rien  féconder, 
parce  que  la  semence  légère  qu’il  jette  sur  la  voie  publique  est  foulée  aux  pieds  des  passants, 
ou  emportée  par  les  vents,  ou  dévorée  par  les  oiseaux  du  ciel  ;  il  n’en  reste  absolument  rien. 
Les  roses  sans  épines  sont  des  fleurs  sans  parfum  ;  elles  vivent  ce  que  vivent  les  roses  et  ne 
laissent  rien  après  elles.  La  science  n’est  pas  une  beauté  banale  livrant  à  la  foule  ses  faciles 
faveurs  ;  c’est  une  beauté  fière,  qui  met  sa  possession  à  plus  haut  prix  et  ne  se  donne  qu’aux 
plus  vaillants,  à  ceux  qui,  pour  cueillir  cette  fleur  immortelle,  n’ont  pas  craint  de  déchirer 
et  d’ensanglanter  leurs  mains. 

L’enseignement  populaire  de  la  médecine  est  donc  un  enseignement  forcément  superficie 
et  nécessairement  stérile.  C’est  là  son  moindre  défaut. 

Combien  de  gens,  en  effet,  ne  rencontrons-nous  pas  de  par  le  monde  qui,  pour  avoir  lu 
quelqu’un  de  ces  livres  que  le  charlatanisme  jette  en  pâture  à  l’avide  crédulité  publique,  se 
croient  capables  d’en  remontrer  aux  médecins,  prennent  vis-à-vis  d’eux  les  airs  importants 
ou  ironiques  de  îà  Sottise  prétentieuse,  et,  chose  plus  regrettable,  vont  partout  distribuant  à 
tort  et  à  travers  leurs  formules,  et  leurs  panacées,  au  grand  détriment  des  malades  ! 

Tout  le  monde  se  croit  plus  ou  moins  en  droit  de  raisonner  sur  les  choses  de  la  médecine 
et  d’en  exercer  le  ministère,  qui  de  par  le  diplôme  de  l’ignorance  et  de  la  sottise,  qui  dé  par 
le  privilège  de  l’esprit  soMisaht  supérieur  à  la  science,  qui  au  nom  de  la  religion  où  de  la 
philanthropie,  de  la  charité  ou  de  la  bienfaisance  ;  en  un  mot,  tous  sont  médecins,  excepté 
les  médecins  éux-mêmès. 

C’est  là  des  innombrables  préjugés  des  gens  du  monde  le  plus  général  et  le  plus  enraciné, 
celui  qui  a  les  plus  fâcheuses  conséquences,  non-seulement  pour  les  médecins,  mais  encore 
et  surtout  pour  les  malades.  L’enseignement  populaire  de  la  médecine  nous  paraît  singuliè¬ 
rement  propre  à  fortifier  ce  préjugé  et  à  le  rendre  plus  général  encore,  s’il  est  possible,  en 
lui  donnant  un  point  d’appui,  une  raison  d’être,  et,  en  quelque  sorte,  une  sanction  morale. 
Quand  cet  enseignement  est  diS(pensé  par  un  médecin,  par  un  médecin  distingué;  quand  ce 
médecin  est  un  orateur,  un  orateur  brillant  ;  quand  cet  orateur  jette  à  la  foule  attentive,  de 
sa  voix  la  plus  éclatante,  cette  parole  :  «  En  sortant  de  cette  conférence,  vous  en  saurez 
plus  sur  la  variole  que  beaucoup  de  médecins  qui  ont  écrit  des  livres  sur  cette  maladie;  » 
comment  l’homme  du  monde  ne.se  ferait-il  pas  de  celte  déclaration  une  arme  puissante,  et 
comment  ne  dirait-il  pas  en  ricanant  : /îrtàemM5  con/îtcnim  rcwm/ 

.  Comment  un  médecin  de  la  valeur  de  M.  Marchai  (de  Calvi),,un  orateur  qui  doit  avoir 
appris  par  une  longue  habitude  de  là  parole  à  la  manier  et  à  s’en  rendre  maître,  comment 
ff-t-il  pu  se  laisser  entraîner  à  flatter  ainsi  les  préjugés  et  les  passions  populaires  contre  la 
médecine  et  les  médecins,  et  à  faire  servir  sa  parole  éloquente  d’écho  retentissant  aux  accu¬ 
sations  aussi  banales  qu’injustes  qui  traînent  depuis  des  siècles  sur  les  tapis  des  salons  du 
monde?  Nous  ne  voulons  pas  prendre  contre  M.  Marchai  (de  Calvi)  le  parti  des  Académies 
et  Sociétés  savantes,  ni  relever  ses  attaques  contre  leur  manière  de  distribuer  les  prix  et  les 
récompenses  dont  elles  disposent;  ce  n’ést  pas  notre  affaire,  et  nous  n’avons  pas  à  nous 
constituer  leur  avocat  d’offlce.  Quelles  aient  plus  de  tendance  à  récompenser  les  études  et 
les  recherches  de  science  pure  que  les  travaux  et  les  découvertes  dites  pratiques,  nous  ne  le 
mons  pas,  mais  nous  ne  voyons  pas  là  matière  à  d’amères  récriminations.  Il  se  peut,  après 
tout,  -que  la  découverte  d’un  cryptogame,  d’une  mucédinée  ou  d’un  entozoaire  microsco¬ 
pique  en  apprenne  plus  sur  la  nature  et  le  traitement  d’une  maladie  que  celle  d’un  médi¬ 
cament  ou  d’une  médication  soi-disant  héroïque,  qui  fait  merveille  entre  les  mains  de 
Çuelques-uns,  surtout  entre  celles  de  l’inventeur,  et  qui  échoue  à  peu  près  constamment 
entre  les  mains  du  plus  grand  nombre  :  créations  éphémères  qu’un  jour  voit  éclore  et  qu’ün 
autre  voit  mourir!  Quoi  qu’il  en  soit,  nous  comprenons  que  M.  Marchai  (de  Calvi)  préfère 
voir  couronner  les  travaux  de  pratique  "pure  que  lès  décpuyerles  de  purç  ?ciénce,  et  qu’il 


L'UNfOiN  MÉDICALE. 


I5é 


trouvé  défectueuse  et  lMauvaï^  la  justîce  distributive  des  Aéàdémies.  Mais  saisir  celte  ôcca- 
Sien  pour  jeter  au  public'de  ia  salle  Valentino  les  paroles  suivantes':  «Faut-il 's’éfoùper, 
après  cela,  que  , là  médecine  Soit  entre,  les  mains  des  gfMMWM?*5^Médecihs,  guérîsSe^^^^^  ét  îî 
n’y  aura  bientôt' plus  d’autres  guérisseurs  que  vduS!  »  Jeter,  dis-je, -au  public,  q'ès  pafolés 
imprudentes,. tt’ést-ce  pas  le  flatter  dâris  ses  préjugés,  et  ses'  pas^ionS'';iéS  plus  .injustes? 
N’est-ce  pas  ràutori'ser  â  dire  :  puisque  les.  médecins  ne  savent  pas  guérir,  edrèssonS-tious 
aux  charlatans?  N^estrCé  pas  l’autoriser  à  le  faire? —  r.es  vifs  applaudissements  dé  l’assis¬ 
tance  ont  dû  prouver  ‘à  M.  Marcharidé  Calvi)'  que  ces  paroles,  n’éiaiéùi  pbi'ni  tombée^'  à 
terré.  —  Je  ne  sais  quel  orateur  populaire  avait  coutume  de  dire,  lorsqu’iLétait  interrompu 
par  les  acclamatiuris  bruyantes  de  la.fouTeT  «  L'é  peuple  m’applaüdiU  àUraîsrje  lâché' quel¬ 
que  sottise?  «  ,  '  .  .  '  ■  \  / 

■  M.  Marchai  (de  Calvi)  nous  semble  .avoir  înexacteraeUt  enseigné,  au  public  de  la  salle 
Valèntino  l’histoire  de  la  médecine  contempofaine,  lorsqu’il  lui' a,, dit  que  notre  science' et 
notre  art  étaient  àujourd’hui.éxcUisivement  aux  mains'des,  localisateurs  des  màladies,  aux 
mains  de  médecins  .cajpables,  par  exemple,  dé  ranger  la  Wriolfi' parmi  lès  maJadies  de 
lài  péaU.  Il  est  parti  d'é  là'  poui’  faire  une  yivé  sortie  èoritre  ces.' médecins  qU^l  .à  güalijiés 
d’adorateurs  ou  plutôt  d’idolâtres  du  fait,  né  voyant  rien  qûelé  ’fait,'  ét  ’înCapabUs.dC  Sléle- 
ver  ü  la  notibn  du  principe  ou  de  la  cküsé  qui  ne  se  voit  pas  avec  lés'  ÿeüx  , du  corps,  mais 
avec,  ceux  de  l’esprit.  .  .  . 

Én  Vérité,  il' n’eSt  pas  possible  dé  laisser  passer,  sans  prblèstation  upe  pareille;  assertion, 
sortie  d’une  telle  bouche.  C’est  contre  l’ancienne  École  du  VaJ-âe-Grâce  èt  con.irè  le  chef 
illustre  de  la  dpetrine  sbi-disant  physiologique  que' celte  accusation  se'  dresse  de  toute  sa 
hauteur.  Mais  où  sbnt,. aujourd’hui, 'les  partisans  de  Broussais?' Le  nom  du  célèbre  àgltateur 
est  resté  comme  celui  d’une  individualité  puissante,  et  de  l’un  des  plus  remarquables  et  des 
plus  vigoureux  écrivains  gü’àit  produits  la'médecioe.;  mais  de  sa  doctrine,  comme,  d’ailleurs, 
de  toutes  les  conceptions  systématiques  de  riotrè  's'cience,  qu’est-1l  resté?  rien,  bu  presque 
rien.’  '  ' 

ie  me  trompe,  il  est  resté  des  faits,  deà  faits  d’observation,  et  d’expériençé  que  topa  les 
efforts  de  l’esprit  de  système  p’ont  pu  anéantir  et  qui  ont  servi  à  reconstituer  sur  dès  bases 
plus  larges  l’édlflce  de  la  science;  Depuis  un  certain  nombre  d’années,  un  retour  qui 
s’accuse  chaque  .jour  , davantage  se  fait  vers  les  idées  de  généralisation  des  .maladies,  et  ce 
relouir 's’appuie  Sur;  dés  faits  d’ôbsèryàtion  et  d’expériencé,-non  sur  de  pures  vues  de  l’esprit,, 
Là  chinaie  moderne  à  donpé',  un  'cOrps  aux  abstractions  métaphysiques  des  :ançiens.,  Conv-. 
méncé  par  les  belles  récherches  d’hématologie  pathologique  de  MM.  Àndral  .et  G'avafrèt,.  ,çe, 
mouvement  a  fait  lé  tôtii’  du  rnpn'de  et 'est  pouràüivi  s'ans  relâche  par  lès  travaux,  des  élèves 
de  M.  Andral  devenus  niàîtres,  à  leUi.  tour,'  L’Angleterre  et  rAllènààgn  ,nbus  renvpïenjt» 
aujourd’hui  les  ondés*  réfléchies  de  cè  mbüvenâent.'dbnt  le  point  de.ifépàrt  pst  émané  de 
l’École  de 'Péris.  '1;  ,  ■  -, '-v 

Il  est  donc  inexact  de  dire  gué  là  médecine  est  aujourd’hui  aux  mains  des  iocâlisâteurs, 
de  médecins  capables  de  p.rend.rè  la  vàriolé  pour  une' maladie  de  la  peau.  Tout  le  monde 
admet  aujourd’hui  des  maladies  ÿknJr<i/es,  et  il  suffit  d’ouvrir  le  premier  Traité 'élémentaire 
venu  de  pathologie  interne  ppùr  y  trouver  ces  maladies  rangées  en  plusieurs  classes  qui 
sont:  r  les  maladies  de  câloriflcatipn :  fièvres  et  algidité;  —  2°  lés  altérations  du  sàpg  v 
pléthore,  anémié",  scorbut, 'albuminurie,  diabète;  —  3°  les  ihaladies  virplentes  :  morve^' 
charbon,  syphilis,  etc.  Zi°  les  'maladies  venimeuses  ;  — 5“  les  empoisonnements;  -r 
6°  les  maladies  diathë’siqUés  'ou  cphstitutionhéllès  ;  le  rhumatisme,  la  goutte,  la  scrofule,  la 
tùberculbse,  lè  canCer,  les  dar.tres',;  —  7°  les' maladies  asthéniques  :  inanitipn,  faiblesse  con-, 
gé'nitalè,  pellagre,  etc.  .  \ 

Qüel  est  le  médecin  qui  oserait  aujourd’hui  ranger  la  variole  au  nombre  des  maladies  de. 
la  péau?  Quel  est  le  médecin  qui  repousse  les  maladies  virulentes  ou  les  maladies  miasma-' 
tiques,  sous  prétexte  que  les  virus  ou  les  miasmes  sont  des  principes,  qui  pe  se  voient  pas 
avec  les, yeux  du  corps,  niais  se  conçoivent  seulement  par  le  raisonnement?  Quel  estJe  méde-' 
cin  qui  se  refuse  à  l’évidence  de,  î’induçlion,  lorsqu’elle,  est  basée  sur  dés  faits  réels  et| 
positifs?  ’  , 

En  représentant  les  médecins  comme  exclusivement  imbus  de  la  religion  oq  plutôt  de 
Pidolâtrie  du  fait;  en  dépeignant  le  positivisme  de  notre  époque  sous  les.couleurs  du  ridicule, , 
M.  Marchai  (de  Cplvi),,.qui  a  dit  qu’il  pe  fallait  pas  rire  de  l’homçeopathie  et  des  homœbpa- 
thes,  a  pu  faire  rire  aux  dépens  de  la  médecine  et  des  médecins  le  public  de  la  salle  Valen-», 
lino,  mais  il  ne  petit  se  rendre  .à  lui-même  le  témoignage  d’avoir  été,,en  cétte  circonstance, 
le  fidèle  interprète  de  la  vérité  historique, 


L’UNION  MÉDICALE. 


^59 


C’e8t,  pourtant,  sur  ce  fait  de  J’invasion  de  la  médecine  par  les  sectateurs  de  l’Écçle  posi¬ 
tiviste  que  M.  Marchai  (de  Calvi)  s’est  appuyé  pour  déplorer  l’état  de  raarasmeidans  lequel 
sont  tombés,  suivant  lui,  l’enseignement  do  la  science  et  la  pratique  de  l’art.  A  ce  mal,  il  ne 
voit  qu’un  reinède  ;  la  liberté,  de  l’enseignement.-  «  Plus  de  monopole  I  .s’efetrtîl  écrié,'  plus 
•d’enseignement  par  l’État!  Que  tout  docteur  ait  le  droit  d’enseigner!  L’air  et  la  soleil  et  la 
parole  pour  tous!  »  L’expression,  l’accent,  le  geste  vraiment  oratoires  avec  jlesquels 
M.  Marchai  (dc  Oalvi)  a  prononcé  ces  paroles  ont  produit  la  plus  vive  impression  sur  l’ au¬ 
ditoire,  qui,,a,éclaté-en  applaudissements  et  en  acclatnations,|enthousift?^es,.  Nous.  n’a.vpns  pas 
à-, traiter  la. question  délicate  et  difficile  , de  la  liberté  de  rénseignëipent  cie  la.,mêo^çme,,n,qn 
pins  que  celle  bien  autrement  embarrassante  de  là  liberté  dé  rexércicë.dé  la  jiiédecine, 
liberté.  que,  Mi;.Maf,pha|  (de, Caiyi.)^ e.ût  .dA  également  demander,  pour  être  logîguè'^^ét  q^^^ 
‘d’autres,  plus  ràdicàüxi  se  sont  Béjçi'cbàrgé’s  dé  demandér  pôür  lui..  iÉést’üné  édofé,^^  de 
la  liberté  iilimitée,  qui  rêve  pour  pu  contre  lës'médécins  une  nbuVéïlô  joÜThéë  '^du’ '4  âotrt, 
et  pui  leur  demande  lè  sacrifice  de  'leurs  dîplônres  Sur  l’àlitel  'dë  la  libêriéî’  Si  lés  médfe'cins 
étaient  seuls  en  cause,  ils  pourraient  consentir,  par  un  rare  esprit  d’abnégation,  à  cé'  g^ébé- 
■fëiix  sacrifice;  mais  il  y  à  d’àutreS  intérêts  plus  généraux  et  plus  sàcréS  qu’il  n’est  pai  permis 
de  méconnaître  sans  crime  de  lèse-humanité  :  ce  sont  les‘  intérêts  dé  la  société,  c’est  l’inté¬ 
rêt  des  malades  qui,  si  la  demande  faite  parles  partisans  duce  système  leur  était  octroyée, 
seraient  livrés  sans  défense  en  proie  aux  loups-cerviers  du  charlatanisme.  Danè  .ceslObndi- 
lions,  une  journée  du  h  août  serait  pour  .tout  le  monde  une  véritable  des  ivpesi. 

;  -.îtous  n’en  drirons.  pas  .davantage pur  cetl^  ,ques.üp.n,  quç,  ^  nous  .n’aypps-  pas  la  .prétention  de 
.rësoudrçy  et  qui  a -été  déjà  ti;ajtée  .dans.ce  jp.urpat'.papune-pjunaé  .bea’uçG,up  pl,us,\nutôrisée 
que  la  nôtre.  Pour  en, finir  ayéb  lea. ponférenç.es  .de  la  salle  Valentino, et  l’enseignemerit  popu¬ 
laire  de  la  médecine,  tout  en  rendant  hommage  au  merveilleux  talent  .de,  M.  Marcfial  (fie 
Calvi),  disons  que, pet  enseignement,  ne  nous  paraît  répon.drè  à  aucun  besoin  réel  de  notre 
temps.  Nous  en  voyons  les  inconvénients,  nouenlen  voyons  parles  avantages. , 

1  i-,,  .P' A..  TàRTIVEL.  . 

■  — - . i  ni-l  ci  -  n  - .J - 

COURRIER. 


■  '  NÉCROLOGIE.  Nous  ne  publions  pàsi  ün  numér0,'depu4s  le  commencemênt  de  cette 

àrtii'éé;  sans  ÿ  introduire  ce  mot  triste  !  Hécrologie^  Aux  pertes  nombreuses,  que  vient  de  faire 
le  Corps  médical  de  Paris,  nous  avons  le  regret  d’ajouter  le  nom  de  M.  le  docteur  Ley.  Cét 
honorable: confrère,  en  qualité; d,psQUSi-a.ide  requisjun  f8l5,  fl.t4e  service  des  bépitaux  mili¬ 
taires. qui  regorgeaient,  fie  blessés  .après  le  siége  fiè  Paris,  Envoyé,  en  l.$3^j‘ÿour  soigner  1^ 
éholériques  du.  d.épartement.fiê  l’Aisne,  il  fut  atteint  iui-mêtne  si  gravement  'qn’pn,lé:Çomj)la 
au  nombre  des- victimes.  Il  déploya  .également  un  grand, zèle  .pendant,  les  épidémies'  die  18fi9 
et  de  185ZI.  Gomme  chirurgien  fie  la  garde  nàtiOnale,  ses  serYÎëes,  penfiahlfies  journées  fie 
jpin  18à8,  furent  mis  à  l’ordre  du  jour.  Depuis  vingt-trois  ans,  il  dirigeait  l’étabiisseinent 
.bydrotbéràpiiqué'ded’àveïïue  MbnlaiÿûéJ  '  -  ‘-n- 

■  T-  M,  Monte!,  dbcippr  en  mé.deciné,'j^gr.égé.près  la  Èàcullé.  de,  méd'ëç}rië  :iàp  Montpeifier, 

est  chargédu  cours  4’opéraiions  et  appareüsià  ladite  Faculté,  ën  remplaôëment  de  M.  Courty,- 
appelé  à  fi’ au  très. fonctions.  ;  ,  ^ 

*— Sont  institués  agrégés  stagiaires  près  la  Faculté  de  médecine  de  Montpellier  (section  de 
toédeetne)'-:  .  ^  ^  a  ^  .  : 

M.  le  docteur  Vignàl  (Jules),  né  à  Cette  (Hérault),  le  17  août  1832  ;  ; 

M.  le  docteur  Berlin  (Émile-Alfred-Eu^ène),  né  à  Montpellier  (Hérault),  le  30  mars  1832. 

;  Ces  agrégés  entreront  en  activité  de  service  le  1"  novembre  1868.  .  '  V  '  ' 

y-  La  distribution  des  récompenses  accordées  aux  Sociétés  savantes  des  départements  à  la 
suue  du  concours  ouvert  pour  l’année  1865  aura  lieu  à  la  Sorbonne;  le  samedi  7  avril  1866, 
8  midi  précis.  i  ,  - 

sppt*  1®  jeudi  5: ol  le  vendredi  6  avril,  des  lectures,  seront  faites,  dans  les  trois 

sections  du  Comité  des  travaux  historiques,  par  les  menabres  des  Sociétés  savantes. 

?'■' flote  insérée,  ay  Bulletin  n°  85,  page  715,  porte  qu’à  «  la  session  extraordinaire 
cand'T^^^  autorisée  da  1"  au  15  mai,  pour  le  baccalauréat  ès  sciences,  en  faveur  des 
mudats'à  l’École  militaire  ou  des  étudiants  en  médecine  régulièrement  inscrits,  l’examen 


160 


L’UNION  MÉDICALE, 


portera,  dès  l’année  1866,  sur  le  nouveau  programme  de  la  classe  de  mathématiques  élé¬ 
mentaires.»  ,  '  ^  -  i 

Celte  prescription  ne  peut  concerner  que  les  candidats  à  l’Ecole  militaire  qui  se  présentent 
à  l’examen  du  baccalauréat  ès  sciences  complet  ;  elle  ne  saurait  s’appliquer  au  baccalauréat  ès 
sciences  restreint  exigé  des  étudiants  en  médecine  pour  la  prise’ de  la  troisième  inscription. 
Le  bacalauréal  ès  sciences  restreint  continuera  donc,  jusqu’è  nouvel  ordre,'  d’être  exigé  et  subi 
dans  les  conditions  existantes  et  avec  les  programmes  actuellement  en  vigueur;  '  . 

—  Les  médecins  dont  les  noms  suivent  sont  autorisés  à  faire,  pendant  l’année  scolaire 
1865-1866,  des  cours  publics  d’enseignement  supérieur  dans  les  villes  et  sur  les  sujets  ci- 
après  indiqués  : 

M.  Jeannel,  professeur  à  l’École  préparatoire  de  médecine  et  de  pharmacie  de  Bordeaux. 
—  1°  Des  erreurs  vulgaires  au  sujet  de  la  médecine.  —  2°  De  la  méthode  expérimentale. 

M.  Beauché,  médecin,  maire  de  Glion.  —  Le  docteur  Bretonneau,  ses  doctrines  ;  l’homœo- 
pathie. 

M.  Rouet,  médecin  à  Châtauroux.  —  Relations  des  êtres  vivants  avec  les  êtres  inorgani¬ 
ques  et  le  monde  des  êtres  organisés. 

M.  le  docteur  Halma-Grand,  à  Orléans.  —  Rapports  de  l’anatomie  et  de  la  physiologie  avec 
la  philosophie. 

M.  Marchai  (de  Calvi).  —  La  variole  et  le  vaccin. 

—  L’Association  des  médecins  du  département  de  la  Seine  tiendra  dimanche,  28  janvier, 
à  deux  heures  très-précises,  l’Assemblée  générale  annuelle  qui  aura  lieu  dans  le  grand  am¬ 
phithéâtre  de  la  Faculté,  sous  la  présidence  de  M.  le  professeur  Velpeau. 

Cette  Assemblée  a  pour  objet  :  "  ‘ 

1“  La  lecture  du  compte  rendu  de  l’année  1865,  par  le  Secrétaire  général; 

2°  L’élection  d’un  Président;  —  de  deux  Vice-Présidents.  .  - 

Candidats  proposés  aux  suffrages  de  l’Assemblée  par  la  Commission  générale  : 

Président,  M.  Velpeau;  —  Vice-Présidents,  MM.  Barth  et  Nélaton. 

3“  Le  tirage  au  sort  des  membres  titulaires  de  la  Commission  générale  et  des  suppléants 
qui  doivent  entrer  en  fonctions. 

—  La  Société  médicale  dé  l’Élysée  vient  de  constituer  son  bureau  pour  1866: 

Président,  le  docteur  Gallard  ;  —  vice-président,  le  docteur  Rotureau  ;  —  secrétaire  géné¬ 
ral,  le  docteur  Siry;  —  secrétaire  particulier,  le  docteur  Pierreson;—  trésorier,  le  docteur 
Linas.  ! 

—  Le  banquet  annuel  des  internes  en  médecine  des  hôpitaux  de  Pans  aura  lieu  samedi 
17  février,  à  six  heures  et  demie,  aux  Frères-Provençaux  (Palais-Royal).  Le  montant  de  la 
souscription  sera  reçu  par  l’interne  en  médecine  économe  de  la  salle  de  garde  dans  chaque 
hôpital,  ou  par  MM.  Piogey,  rue  des  Martyrs,  28,  et  Tillot,  /i2,  rue  Fontaine-Saint-Georges. 

Le  prix  de  la  cotisation  est  fixé  à  15  francs. 

RÉPRESSION  DE  LA  SYPHILIS.  —  L’extrait  suivant  du  rapport  de  M.  Vauvray,  chirurgien- 
major  de  VIsis,  fourni  par  les  Archives  de  médecine  navale,  est  un  témoignage  de  ce  que  peut 
une  bonne  police  hygiénique  contre  la  propagation  de  la  syphilis.  «  Les  maladies  réputées 
communes  à  Taïti  sont  la  tuberculose,  la  scrofule  et  la  syphilis;  les  deux  premières  provien¬ 
draient,  dit-on,  de  la  troisième.  Si  la  scrofule  et  la  tuberculose,  surtout,  sont  loin  d’être 
rares,  il  n’en  est  point  ainsi  de  la  syphilis  et  des  maladies  vénériennes  en  général.  A  en  juger 
par  ce  qui  s’est  passé  sur  VIsis  et  sur  une  autre  frégate  qui  comptait  520  matelots,  on  serait 
conduit  à  désirer  que  la  contamination  vénérienne  ne  fût  pas  plus  à  redouter  dans  nos  ports 
qu’à  Papeïli. 

«  Pendant  un  mois,  notre  équipage  s’est  livré  à  tout  les  excès  que  peut  amener  une  con¬ 
tinence  forcée  de  sept  mois,  et,  au  départ,  parmi  239  hommes,  nous  ne  trouvons  qu’un  cas 
d’uréthrile  simple  et  un  cas  de  chancre  avec  bubon. 

«  fl  est  vrai  qu’à  l’hôpital  de  la  Marine  est  annexé  un  dispensaire  où  sont  traitées  les 
femmes  malades  et  visitées  toutes  celles  qui,  d’après  déclarations  formelles,  sont  susceptibles 
d’être  légitimement  soupçonnées.  Cette  mesure  sanitaire  produit  d’excellents  résultats.  »  -- 


Le  Gérant,  G.  RichelOT. 

Pabis.  —  Typographie  FÉux  MatTESiB  et  C«,  rue  des  Deux-PorU»-Salnl-Sawveur,  22, 


L'UmON  MÉDICALE. 


AVIS  A  MM.  LES  MÉDECINS. 


En  venant  remercier  les  Médecins  des  déparlenienls,  les  plu.s  fiévreux,  de.Frnncc,  elnolam- 
lûent  ceux  dé  l’hépilal  de  Rôcheforl,  des  remarques  èl  désirs  qu’ils,  otil  bien  voulu  Irans- 
mellre,  nous  nous  empressons,  pour  répondre  à  celle  des  remarqués  le  plus  souvent  exprimée, 
de  mettre  à  la  "disposition  de  la  Pharmacie  du  Quinoïde- Armand  à  l’état  sec.  De  cette  façon 
il  pourra  être  ordonné  Comme  le  sulfate  de  quinine.  Son  irinocuilé  de  plus  en  plus  constatée, 
et  surtout  son  prix  peu  élevé,  le  feront  c'ertaîneroen.t  prélerer  dans  la  majorité  des  cas  où  la 
quinine  est  indiquée. 

Boürières-Düblanc,  pharmacien,  221,  rue  du  Temple,  et  dans"  les  principales  Pharmacies 
et  Drogueries  de  France  et  de  l’étranger. 

Au  même  dépôt  :  VAleoolé,  les  Dragées,  le  Vin  et  VÈHair  du  Quinoïde-Armànd. 

Prix  :  Le  kilo,  33  flacons  de  30  grammes,  80  fr.  —  Le  flacon  de  30  grammes,  3  fr. 


"  :  :  EAUX  MINÉRALES 'DE  VAIS 

ACIDULES,  GAZEUSES,  BICARBONATÉES,  ÎSODIQUES,  analysées  Par  O.  HENRI. 


Ces  eaux  sont  iris-agréàble's  à  boire  h  table,  pures  ou  coupées  avec  du  vin.  Un  excès 
d’acide  carbonique  et  la  proportion  heureuse  des  bicarbonates  calciques-magnésiens,  en  font, 
malgré  la  plus  riche,  minéralisation  qui  soit  connue  en  France,  ù&s  légères,  douces, 
essenliellement'rffÿ^'sffws.  Dose  ordinaire  une  bouteille  par  îomv.  (h^diquer  autant  qmpossible 
la  source  que  l'on  enUnd'i>reècrire.)  Emplàis  spéciaux  :  SAINT- JEAN,  maladies  des  organes 
digestifs;  PRÉCIEUSE,  maladies  de  l’appareil  biliaire  ;  —  DÉSIRÉE,  maladies  de  l’appareil 
urinaire;  —  RIGOLETTE,  chlorose-anémie;  —  MAGDELEINE,  maladie  de  l’appareil  sexuel.  — 
DOMINIQUE ,  cdfe  eau  est  arsenicale,  elle  n’a  aucune  analogie  avec,  les  précédentes,  fièvres 
intermittentes,  cachexies,  dyspnée,  maladies  de  la  peau,  scrofule,,  maladies  organiques,  etc. 

Les  eaux  de  cessix  sources  se  transportent  et  se  conservent  sans  altération;  elles  se  trouvent 
dans  les  principales  pharmacies  de  France,  au  prix  de  0,80  c.  -la  bouteille. 

L’établissement  thèfmal  de  Vais  ( Ard'eche)  est  ouvert  du  1"  mai  au  31  octobre.  (Chemin 
de  fer  de  Lyon  à  Marseille,  —  station  de  Montélimar  ou  Privas.)  '  • 


HUILE  DE  FOIE  DÉ  MORUE  DÉSINFECTÉE 

DE  CHE  VRIÊRL 


Au  moyen  du  doudron  et  du  Kaume  de  TOIjIJ 

Cette  huile  est  d’une  odeur  et  d’une  saveur  agréables.  Le  mode  de  désinfection  ne  nuit  en  rien 
a  ses  propriétés  thérapeutiques.  Elle  est  facilement  administrée,  même  aux  personnes  les  plus  dé- 
ucates,  et  est  d’une  digestion  plus  facile  que  l’huile  ordinaire. 

_  Lire  les  observations  et  rapports  médicaux  contenus  dans  la  brochure. 

Pharmacie  CHEx^niEit ,  21,  rue  du  Faubourg-Montmartre,  k  Paris. 

I)épût  dans  les  principales  pharmacies  de  chaqus  viüe. 


L’UNION  MÉDICALE. 


PEPSINE  LIQUIDE  DE  BESSON 


Fabricant  et  fournisseur  de  la  Pepsine  dans  les  hôpitaux. 

Le  SIROP  DE  PEPSINE  A  L’ÉCORCE  D’ORANGES  ANIÈRES  de  BESSON  est  employé  avec  succès 
dans  toutes  les  formes  de  Dyspepsies,  Gastrites  ou  Gastralgies,  une  à  deux  cuillerées  avant, 
chaque  repas.  —  Il  résulte  des  expériences  faites  dans  tes  hôpitaux  que  la  Pepsine  liquide 
est  la  seule  qui  possède  des  propriétés  digestives,  et  que  la  Pepsine  en  poudre  ou  amylacée 
est  un  mélange  complètement  inerte.  (V.  la  France  médicale  du  16  décembre  1865  et  {'Abeille 
médicale  du  1"  janvier  1866.  —  Prix  :  3  fr.  le  flacon. 

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de  la  Faculté  de  médecine  de  La  Haye ,  chevalier  de  l’Ordre  de  Léopold  dé  Belgique. 

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DRAGEJSS  . 

Ç  LACTATE  DE  FEn,a(<Ç  t 


Approuvées  par  l’Académie  impériale 
de  médecine.  —  Le  Rapport  académique  et  de 
notiibreuses  expériences  anciennes  et  récentes, 
ont  démontré  leur  supériorité  sur  tous  les  autres 
ferrugineux  solubles  ou  insolubles. 

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DES  MÉRÈTS  SCIENTIFIOÜES  ET  PRATIQUES, 

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Cliéi  Tes  pfîiîcipte  Llbhircs, 


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Ce  Journal  paraît  trois,  folo  par  ^emaino,  le  MAtnilI,  le  J-KIIIDI,  le  SAMEDlf  : 

FT  ^ORME,  PAR  année,  4  beaux  VOLUMES  1Nt8o  DE  PI.es  UE  600.  PAGES  «HACUN. 


Tbnt  cc  qiiî'cÜRcerne  là  ^.'bdactlon  doil  êtrc  adressé  à  M.  le  Docteur  Ainédéc  i.ATrtt'u,  Uêdaclelié  ch  ctiéf. 'Toiit  tè  qui 
concerne  l’Administralion,  à  M.  le  Gérant,  >■««  rftt  é'aufteuj'q-illonfswacfs'di  66. 

Ites^Leltres  et  Paquets  doirent  it^te  affranaltis.  ,  .  ,  .  ^ 

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sur  les  géz,  par  J.-M.  DEMARQUAt,  chirurgien  de  la  Maisôn’municîpalè  et  du  Cohseil  d’Ètat, 
membre 'de'  la  Société  impériale' dé  chirurgie.  Paris,  1866,  1  vol'  in-8°  de  865  pagel  ave.c 
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Bonnafont,  ex-médepjn  principal  à  l’École  impériale  d’application  d’élal-major.  Brochure 
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Ces  trois  ouvrages  se  trouvent  chez  J. -B.  Baillière  et  fils,  19,  rue  Hautefeuille. . 

DE  L’URÉTHROTOMIÉ  DANS  LES  RÉTRÉCISSEMENTS  DE  L’URÉTHRE ,  par  le  docteur  Beyran 
(extrait  de  son  Caw$  sur  les  maladies  des  voies  urinaireslt  1865.  Chez  Germer-Baillière. 


ALMANACH  GÉNÉRAL 

DE  MÉDECINE  ET  DE  PH.tRMaCIE  POUR  EA  ylLUE  DE  PARIS 

ET  LE  DÉPARTEiMENT  DE  LA  SEINE. 

Pubtié  par  l'Administration  de  L'ÜNION  MEDICALE . 

57me  année.  —  i86e. 

En  vente  q.ux  adresses  ci~dessous  : 

Aux  Bureaux  de  L’UNION  MÉDICALE,  Faubourg-Montmartre,  56; 
chez  Adrien  Delahaye,  libraire-éditeur,  place  de  l’ÉcoIe-de-Médecine.  ' 

Prix  ;  3  Francs  30  Centimes.  J 

■  O’impdrtantes  modifications  ont  été  introduites  dans  cette  nouvelle  publication  ;  oii 
y  trouvera  les  Décrets  et  Arrêtés  ministériels  les  plus  récents  relatifs  à  l’organiçatiQp 
des  Facultés  et  des  Écoles  et  à  l’enseignement  de  la  médecine  en  France.  ' 

La  Liste  des  Médecins  et  des  Pharmaciens  a  été  l’objet  d’une  révision  très-attenti'^ 
fu  point  de  vue  de  certains  abus.  A  celte  Liste  ont  été  ajoutées  celle  des  Vétérinaires 
diplômés  et  celle  des  Sages-Femmes.  • 

,  Une  Table  détaillée  des  matières  termine  ce  volume,  d'une  utilité  quotidienne  pour 
tous  les  Praticiens  et  pour  les  Pharmaciens. 


L’UNION  MÛDICALE. 


VINS  DE  QUINQUINA  TITRÉS 


D’OSSIAN  HENRY, 

hlemirc  de  l’Académie  împériak  dë  médecine^' 

VIN  DE  QUINQUINA  TITRÉ  SIMPLE.  Titrant  un  gramme  d’alcaloïde  et  12  grammes  d’extratif  |)àr 

1,000  gtarames.  —  Tonique.  —  Félirlfiige-  i  ' 

VIN  DE  QUINQUINA  IODÉ.  Contient  O.Oô  d’iodê  pm  à  l'état  latent  par  30-grammës  de  vin  titré.  - 
Scrofule.  —  I.jinjiUatismc. —  l“litliislc.  , 

VIN  DE  QUINQUINA  FERRUBINEUX.  Contient  0,10  de  sel  ferreux  par  30  grammes  de  vin.  -  chlo¬ 
rose. —  Anémie.^  ^  ^  J  .-■'ü 

Ces  Vins,  qui  contiennent  en  ôutre'de  la  'diastase,  sont  facilement  assimilables,  ne  constipent  jamais 
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s’attachent  k  Terttiiloî  <Jes  préparations  chimiquement  définies;  ^  " 

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reltcs  à  l’jBiyaîrofèrc  dé  Mathieu  (de  la  Drôrae^ 

—  Salle  d’ïnliaialion.  —  Bains  de  Vapeur, 
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gite,  gaogf^ne.de,la  bouche,  le ’^curbiit,,  let  siiçtout 
contre  là  sâlivâtion  mercuriellei  •—  À  Paris,’ piar- 
;  macie  DETfl  AN  faubourg  Saint-Denm  ;  pbiaï- 

•  macie ROUSSEL,  place  déjà Gro;ix^,Rouge,  ç  ^ 

DRAGEES  DE  PROTO  IÔDüÉ  DE  FER 

■-  et'de  MANîiB',:  ;  r'r.:: 

(le  L.  FOUCIIER  ,  pharmacien  a  OKiÊAké.^-^-^'Ces 
Dragées  ont  sur  .tous  les  autres  fèrrugineüxd’in- 
i  comparable  avantage  d’être  aussUdi.  dissoptes 
qu’arrivées  dans  l’eslémàc  ,  et  en  outre  celui  non 
maihsimportaiàt'  de  né  jamais  constipèrî ’  '  •’ 
PiHx,  potér  le  public  i  Ü  fr.  le  flaconM  Pour  les 
Pharmaciens,  1  fr.  75  c. 


Isj/ji^oïKîhc  une.  ou  plusieurs 
fussiMt  deux  ou  trois  cuillerées 


Stoniae. 


Chaque  perle  contient,  ep- 
viron  4  gouttes  d’éther  pur.  On 
en  prend  de  1  à  5  suiT^ant 
l’avis  du  médecin. 

Aussitôt  après  les  avoir 
mises  dans  la  bouche,  il  faut 
boire  2  ou  5  cuillerées  d’eau 
froide  pour  les  entraîner 
promptement  dans  l’estomac. 

La  vogue  dont  jouissent  les 
perles  de  Glertaù  a  inspiré  des 
tentatives  d’usurpation  qui  ont 
été  réprimées  par  les  Tribu¬ 
naux. 

Pour  éviter  qu’à  Tavenir  lë 
public  ne  soit  trompé  sur  l’o¬ 
rigine  de  ce  produit,  nous  don¬ 
nons  ci-contre  le  modèle  de 
l’étiquette  qui  se  trouve  sur 
les  flacons. 


BREVET  d’iHVEHTION  Si  O.  D.  «. 

PERLES  D’ÉTHER 

L’Ether  est  d’un  usage  populaire  contrefïes  Mgraiues,  les 
crampes  d’estomac,  et  toutes  les  donlclSs  nnynmvifinnent 


crampes  d’estomac,  et  toutes  les  don 
d'une  irritation  nerveuse. 

L’administration  de  rÉTiiEi(’’®i&  ] 
généralement  adoptée  par 
permet  de  ïintroànire  djremcnm®^ 
fixes,  sans  aéperdMp7i 


g  proviennent 

'e  Perles  est 
parce  qu’elle 
lac,  à  doses 
ir  le  malade. 


SEUL  DÉPÔT  A  là  PDARMACIE,  RIE  CADMARTIN,  45. 


L’UNION  MÉDICALE. 


'  N“11.  Samedi  27  Janvier  1866. 

SOMMAIRE. 

I.  Paris  :  Sur  la  séance  de  l’Académie  des  sciences.  —  II.  Thébapectiqije  chirukgicale  :  Nouvelles 
recherches  sur  l’emploi  de  la  liqueur  de  Villate.  —  111.  BiBuoTnÈouE  :  Études  pratiques  sur  l’éthé¬ 
risation  et  sur  la  valeur  comparative  du  chloroforme  et  de  l’éther  rectifié,  au  point  de  vue  clinique. 
—  IV.  Académies  et  Sociétés  savantes.  Société  impériale  de  chirurgie  :  Reprise  de  la  discussion  sur 
le  traitement  des  polypes  naso -pharyngiens.  —  Présentations  de  malades  et  pièce  pathologique.  — 
Stomatoscope.  — V.  Courrier.  — ’VI.  Feeieeeton  ;  Causeries. 


Paris,  le  26  Janvier  1866. 

BULLETIN. 

Sur  la  séance  de  l’Académie  des  sciences. 

La  séance  de  lundi  a  été  courte,  mais  terriblement  orageuse,  et  c’est  un  journa¬ 
liste  qui  a  déchaîné  la  tempête.  Nous  avons  vu  le  moment  où  Minerve,  si  calme  et  si 
sereine  d’ordinaire,  fronçant  ses  sourcils  et  frappant  à  grand  bruit  son  bouclier  de  sa 
lance,  allait  immoler  le  sacrilège  qui  osait  aborder  son  temple  sans  se  conformer  aux 
rites  consacrés. 

Heureusement,  un  des  grands-prêtres,  M.  Dumas,  par  une  prière  moitié  bienveil¬ 
lante,  moitié  ironique,  a  calmé  la  déesse  irritée,  et  aucun  malheur  n’est  à  déplorer. 
Mais  l’imprudent  l’a  échappé  belle!  ' 

Quelle  était  donc  la  cause  de  ce  tumulte? 

Nos  lecteurs  se  rappellent  qu’à  la  suite  de,  plusieurs  mémoires  de  M.  V.  Meunier, 
présentés  par  M.  Fremy,  M.  Pasteur,  contre  les  expériences  de  qui  ces  mémoires 
étaient  dirigés,  s’était  plaint,  en  termes  assez  accentués,  des  procédés  suivis  à  cet 
égard  en  cette  circonstance. 

J’ai  rapporté,  dans  le  numéro  du  23  décembre  dernier,  la  petite  discussion  échangée 
alors  entre  MM.  Pasteur  et  Fremy.  M.  V.  Meunier,  blessé,  selon  toute  apparence,  par 
les  façons  dédaigneuses  et  le  ton  de  son  contradicteur,  a  voulu  intervenir  personnel¬ 
lement  dans  le  débat.  Il  est  venu  lire,  lundi,  une  réponse  directe  aux  assertions  de 


FEUILLETON. 


CAUSERIES. 

Franchement,  j’ai  trouvé  un  peu  jeûné  la  question  posée  par  mon  excellent  ami  de  Pietra 
Santa  dans  son  dernier  article  sur  l’enseignement  médical  en  Italie.  Pourquoi  n’avoir  pas 
fait  entrer  dans  la  commission  nouvellement  instituée  les  personnes  qui  se  sont  le  plus  occu¬ 
pées  des  questions  dont  il  s’agit?  Précisément  parce  qu’elles  s’en  sont  occupées,  mon  labo¬ 
rieux  ami.  Elles  ont  vidé  leur  sac  ;  chacun  a  pu  ramasser  ce  qui  en  est  sorti,  en  faire  son  profit, 
et  se  constituer,  pour  l’occasion,  un  petit  bagage  suffisant  pour  figurer  dans  une  commission. 
Cela  s’est  vu  de  tout  ternps  et  se  verra  éternellement.  Beaumarchais  en  a  fait  un  apoph- 
thegme  qui  est  de  bronze.  On  ne  comprend  pas  vraiment  pourquoi  les  ministres  se  donnent 
tant  de  mal  pour  ne  contenter  personne.  Pourquoi  ne  pas  instituer  un  concours  quand  de 
grandes  questions  de  cette  nature  se  présentent?  Quel  est  le  meilleur  mode  de  l’enseigne- 
went  de  la  médecine?  N’est-ce  pas  là  un  très-beau  sujet  à  traiter?  Et  si  vous  promettez  une 
nonne  récompense  à  qui  trouvera  la  meilleure  solution  du  problème,  les  concurrents  ne 
manqueront  pas,  je  vous  l’assure. 

Mais  qui  serait  juge  d’un  pareil  concours?  un  jury  institué  par  le  suffrage  universel  des 
Facultés,  des  Écoles  et  des  Compagnies  savantes.  Le  ministre  serait  ainsi  exonéré  du  choix 
toujours  délicat  et  difficile  des  membres  d’une  commission,  et  il  n’en  aurait  aucune  respon¬ 
sabilité.  . 

Par  exemple,  j’approuve  entièrement  les  excellentes  observations  publiées  hier  par  mon 
Tom»  NXTX.  —  Nourri  le  ,<tWr,  Il 


162 


L’UNION  MÉDICALE. 


M.  Pasteur,  et,  dès  les  premiers  mots,  un  toile  formidable  a  failli  lui  interdire  la 
parole.  L’Académie  n’entend  point  qu’on  déroge  aux  formes  établies.  MM.  les  aca¬ 
démiciens  peuvent  tout  dire,  et  comme  il  leur  convient  ;  ils  sont  chez  eux.  Mais  quand 
on  leur  répond,  et  surtout  quand  on  leur  répond  soi-même,  de  sa  personne,  il  ne 
faut,  pour  ainsi  dire,  pas  les  nommer.  C’est  l’usage,  et  puisqu’on  le  sait,  le  mieux  sans 
doute  est  de  s’y  conformer.  Or,  M.  V.  Meunier  l’avait  oublié,  ou,  méprisant  les  habi¬ 
letés  vulgaires,  il  comptait  que  tout  était  permis  à  celui  qui  n’a  d’autre  mobile  que  la 
passion  de  la  vérité.  Il  doit  être  détrompé  maintenant.  Si  l’Académie  consent  à  ne  pas 
s’émouvoir  d’articles  de  journaux  dans  lesquels  on  se  laisse  emporter  par  la  fougue 
de  la  polémique,  c’est  à  la  condition  qu’elle  affectera  de  les  ignorer  ;  elle  ne  veut  pas 
du  moins  en  entendre  la  lecture  publique. 

Cela  est  acquis  désormais,  et,  jusqu’à  un  certain  point,  c’est  son  droit.  Il  est  regret¬ 
table  toutefois  que  la  forme,  inacceptée,  du  mémoire  de  M.  Meunier  ait  empêché  de 
prendre  en  considération,  comme  ils  le  méritent,  les  arguments  contradictoires  que 
l’auteur  oppose  aux  expériences  de  M.  Pasteur  et  aux  déductions  que  celui-ci  en  lire. 
Quand  la  première  émotion  sera  apaisée,  on  les  examinera  à  fond,  je  l’espère,  et, 
pour  ma  part,  je  tâcherai  d’en  résumer  la  substance  à  l’usage  des  lecteurs  que  ces 
questions  intéressent. 

Les  raisons  invoquées  par  M.  Meunier  me  paraissent  avoir  une  grande  force,  et  je 
ne  mets  pas  en  doute  qu’ils  n’obligent,  un  jour  ou  l’autre,  à  reprendre  l’étude  de 
phénomènes  certainement  jugés  trop  à  la  légère. 

—  Dans  le  Bulletin  du  9  décembre  dernier,  j’annonçais  que  cinq  fauteuils  étaient 
vacants  à  l’Académie  des  sciences,  et  que  l’année  1866  s’ouvrirait  par  cinq  élections; 
c’était  dire  que  la  longue  discussion  soulevée  entre  le  ministère  d’une  part,  et  l’Aca¬ 
démie  d’autre  part,  à  propos  des  trois  adjonctions  nouvelles  qui  doivent  compléter 
la  section  de  géographie,  était  résolue  au  profit  de  l’Académie.  Il  s’agissait,  en  effet, 
de  savoir  si  les  membres  nouveaux  seraient  nommés  d’office  et  directement  par  l’au¬ 
torité  supérieure ,  ou  s’ils  seraient  élus  selon  les  formes  ordinaires. 

L’ampliation  du  décret  que  publient  aujourd’hui  les  Comptes  rendus  hebdoma¬ 
daires  et  officiels  de  l’Académie  confirme  ce  que  j’en  avais  dit.  C’est  l’élection  qui  l’a 
emporté. 

—  M.  le  docteur  Ch.  Pellarin,  notre  distingué  collaborateur,  a  reuni  dans  une 


honorable  conaborateur  Tarlivel,  sur  les  exhibitions  médicales  de  la  salle  Valenlino.  Les  cri¬ 
tiques  de  M.  Marchai  (de  Calvi),  sur  la  médecine  contemporaine  et  ses  tendances,  seraient- 
elles  mille  fois  justes,  ce  n’est  pas  dans  ce. milieu,  devant  ce  public,  et  j’allais  dire  sur  ce 
théâtre,  qu’elles  devraient  se  produire.  C’est  un  fâcheux  exemple  que  donne  là  M.  Marchai. 
Les  conférences  par  les  homceopathes,  qui  vont  se  faire  là  ou  ailleurs,  ne  pourront  pas  être 
plus  désagréables  et  plus  blessantes;  et,  pour  légitimer  les  billevesées  de  leur  pseudo-théra¬ 
peutique,  elles  n’auront  qu’à  s’autoriser  des  attaques  inconsidérées  de  l’orateur  de  Valentino. 
Vous  aviez  l’enseignement  de  l’École  pratique,  où  rien  ne  vous  empêchait,  comme  vous  l’avez 
déjà  fait,  d’aller  vous  poser  en  chef  d’école  et  de  doctrine,  et  en  démolisseur  d’école  et  de 
doctrine.  Vous  auriez  trouvé  là  un  auditoire  compétent  et  apte  à  vous  juger.  Mais  à  la  salle 
Valentino!  quelle  valeur  peuvent  avoir  pour  vous  les  applaudissements  qui  vous  accueillent 
et  les  enthousiasmes  que  vous  excitez?  C’est  avec  une  peine  véritable  que  j’adresse  ces 
réflexions  à  notre  distingué  et  éloquent  confrère  dont  nous  apprécions  tous  le  grand  talent; 
je  dois  l’avertir,  et  je  le  fais  affectueusement,  que  sa  dernière  conférence  a  produit  un  mau¬ 
vais  effet  sur  la  confrérie,  qui  le  voit  avec  chagrin  courir  après  les  ovations  du  monde  quand 
tout  lui  est  ouvert  pour  se  produire  ;  l’enseignement  libre  et  les  Académies. 

Quel  danger  public  y  avait-il  donc  à  laisser  discuter  en  séance  publique  la  question  du 
subside  à  accorder  à  la  vaccination  animale?  La  question  a  été  résolue  affirrnalivement,  ditr 
on.  L’Académie  aura  sa  petite  étable  à  vaccination  et  des  expériences  comparatives  vont 
être  instituées.  C’est  à  merveille  ;  mais  peurquoi  traiter  cette  question  en  comité  secret? 

On  dit  encore  que,  dans  ce  même  comité  secret,  il  aurait  été  volé  favorablement  sur  la 
question  de  la  publicité  à  donner  aux  rapports  des  prix,  malgré  la  triste  prophétie  d’un  sage 
de  céans  qui  verrait,  dans  celte  innovation,  la  mort  de  l’Académie. 


L’UNION  MEDICALE. 


163 


brochure  que  publient  J. -B.  Baillière  et  fils,  et  qui  porte  pour  titre  :  Le  choléra  ou 
typhus  indien,  épidémie  de  1865,  les  articles  si  intéressants  qu’il  a  fait  paraître  dans 
la  Presse  scientifique  des  Deux-Mondes.  L’Académie  en  accepte  l’hommage. 

—  M.  le  docteur  Sichel  remet  une  note  intitulée  :  Considérations  zoologiques  sur 
la  fixation  des  limites  entre  V espèce  et  la  variété.,  tirées  principalement  de  l’étude 
de  V ordre  des  insectes  hyménoptères.  Nous  donnerons ,  dans  notre  prochain  Biille- 
fm,  un  résumé  de  ce  travail. 

—  M.  de  Quatrefages  présente  en  ces  termes  V Année  scientifique  industrielle  de 
M.  L.  Figuier  : 

«  Ce  livre,  parvenu  à  sa  dixième  année  d’existence,  a  eu  un  très-grand  succès,  et 
se  distingue  parmi  les  nombreuses  publications  faites  pour  vulgariser  la  science.  A 
la  fin  du  volume  se  trouve  un  index  bibliographique  très-utile.  Sans  entrer  dans 
l’examen  de  toutes  les  questions  de  la  science  traitées  dans  ce  livre ,  je  me  bornerai 
à  dire  que  la  partie  concernant  la  zoologie  m’a  paru  bien  faite  et  intéressante.  L’his¬ 
toire  des  grands  oiseaux  de  la  Nouvelle-Zélande  est  empruntée,  pour  la  majeure 
partie,  à  un  discours  lu  devant  l’Association  autrichienne  pour  la  diffusion  des 
sçiences  naturelles.  Je  ferai  seulement  une  remarque,  ajoute  M.  de  Quatrefages; 
elle  est  relative  à  une  opinion  partagée  parM.  Figuier  :  les  peuplades  de  la  Nouvelle- 
Zélande  ne  seraient  devenues  anthropophages  qu’après  l’extermination  des  grands 
oiseaux,  et  la  nécessité  seule,  la  faim,  les  pousse  au  cannibalisme.  On  peut  répondre 
à  cela  que  ces  peuplades  étaient  anthropophages  avant  de  venir  habiter  ce  pays.  » 

M.  le  docteur  Letourneau  nous  disait,  ces  jours  derniers,  dans  sa  consciencieuse 
tinàQàQX homme  primitif ,  que  le  cannibalisme  avait  été,  à  l’origine,  un  fait  général. 
Quelque  révoltant  que  cela  nous  paraisse,  il  n’y  a  pas  lieu  de  s’en  étonner  quand  on 
songe  que  les  religions,  même  supérieures,  présentent  l’idée  du  sacrifice  de  la  per¬ 
sonne  humaine,  de  l’expiation  par  une  victime,  comme  agréable  à  la  divinité. 

Dr  Maximin  Legrand. 


C’est  avec  une  véritable  satisfaction  que  j’^ai  lu  la  lettre  suivante,  et  c’est  avec  empresse¬ 
ment  que  Je  la  reproduis,  d’abord  et  surtout  parce  qu’elle  paye  un  pieux  et  sincère  hommage 
à  la  mémoire  dé  l’un  dé  nos  plus  dignes  et  de  nos  plus  honorables  confrères,  et  puis  un  peu 
parce  qu’elle  approuvé  et  justifie  certaines  tendances  de  ces  Causeries  à  honorer  toutes  les 
mémoires,  si  modestes  soient-elles,  quand  elles  sont  dignes  de  souvenir  et  dé  respect,  Une 
telle  appréciation  nous  console  de  cent  petites  attaques  : 

«  Il  y  a  quelque  chose  de  saisissant  et  de  doux  à  rappeler  dans  ces  hommages  spontanés 
que  rendent  à  la  mémoire  des  médecins  laborieux  et  dévoués  tous  ceux  qui  les  ont  connus. 
Vous  ne  sauriez  trop  souvent  mentionner  les  honneurs  prodigués  avec  tant  d’abandon 
et  d’éclat  par  les  populations  reconnaissantes  à  la  dépouille  de  nos  confrères  les  plus  mo¬ 
destes.  C’est  surtout  pour  les  praticiens  qui,  par  goût  ou  par  dévouement,  se  sont  le  plus 
obstinément  soustraits  aux  faveurs  de  la  renommée  que  semblent  réservés  les  larmes  les 
plus  vraies  et  le  deuil  le  plus  unanime.  Leur  vie,  dégagée  de  toute  préoccupation  person¬ 
nelle,  de  toute  ambition  même  légitime,  s’est  écoulée  dans  la  pratique  du  bien.  Le  souvenir 
ému  de  leurs  œuvres  de  chaque  jour  est  la  pure  et  exceptionnelle  couronne  déposée 
à  l’heure  suprême  par  ceux  qui  en  ont  profité  et  par  ceux  qui  en  ont  été  témoins.  Quel  plus 
bel  exemple  et  quel  plus  touchant  encouragement  que  ce  deuil  dont  vous  avez  reproduit  le 
récit,  dans  votre  dernière  Causerie,  à  l’occasion  de  la  mort  du  vénérable  docteur  Barret 
(de  Carpentras)  I  Quel  plus  édifiant  spectacle  que  celui  auquel  nous  avons  assisté  ensemble, 
vendredi  dernier,  en  conduisant  à  sa  dernière  demeure  notre  ami  le  docteur  Lamouroux! 

«  Voici  sur  ce  regretté  confrère,  auquel  m’unissaient  à  la  fois  des  liens  de  famille  et  une 
amitié  de  trente-sept  ans,  quelques  lignes  promises  et  que  vous  voudrez  bien  accueillir  : 

«  J.-P.  Lamouroux  est  né  è  Agen,  en  1792.  En  1809,  il  fut  commissionné  par  le  ministre 


164 


L’UNION  MÉDICALE, 


THÉRAPEUTiaUE  CHIRURGICALE. 


NOUVELLES  BECHERCHES  SUR  L’EMPLOI  DE  LA  LIQUEUR  DE  VILLATE  (1)  ; 

Par  le  docteur  Notta  , 

Chirurgien  de  l’hôpital  de  Lisieux,  membre  correspondant  de  la  Société  de  chirurgie  de  Paris,  etc. 

L’observation  suivante,  que  je  dois  à  l’obligeance  de  mon  ami  et  ancien  collègue 
des  hôpitaux,  le  docteur  Coffin,  offre  le  plus  vif  intérêt;  je  la  rapporte  dans  tous  ses 
détails,  telle  qu’il  a  bien  voulu  me  la  communiquer  : 

Obs.  IV  bis.  —  Carie  de  l’articulation  sacro-iliaque,  datant  de  plus  de  deux  ans  et  demi.  — 
Abcès  ossi-fluents.  —  Accidents  graves.  —  Traitements  variés;  insuccès.  —  Guérison  en 
un  mois  par  la  liqueur  de  Villate. 

Au  mois  de  février  1863,  M.  de  Bon...,  habitant  Montmartre,  m’amena  son  fils,  qui  se  plai¬ 
gnait  de  douleurs  dans  la  fesse  droite. 

Ce  garçon,  âgé  de  ih  ans,  petit  pour  son  âge,  blond,  a  le  fades  d’un  enfant  scrofuleux,  pau¬ 
pières  et  lobule  médian  de  la  lèvre  supérieure  tuméfiés.  ,  ■ 

Le  père  est  d’une  santé  excellente;  la  mère  est  morte  à  la  suite  d’une  couche,  il  y'asix  ou 
huit  ans.  Cet  enfant  a  un  frère  et  une  sœur  dont  la  santé  est  bonne.  ‘ 

Il  se  plaint  depuis  un  mois  environ,  c’est-à-dire  depuis  les  premiers  jours  de  janvier  1863, 
d’une  douleur  dans  la  fesse  droite,  douleur  continue,  n’augmentant  pas  par  la  pression,  ni  par 
la  marche  modérée,  mais  augmentant  par  la  fatigue.  Il  n’a  pas  de  douleur  dans  la  cuisse,  ni 
au  genou  correspondant;  les  chocs  sur  le  grand  trochanter  ne  causent  pas  de  douleur;  les 
mouvements  de  la  cuisse  sont  parfaits  ;  il  n’y  a  ni  allongement,  ni  raccourcissement.  Je  dia¬ 
gnostique  :  Abcès  profond  de  la  fesse.  Je  revis  ce  malade  deux  ou  trois  fois,  puis  je  n’en  enten¬ 
dis  plus  parler  jusqu’au  5  mai  1865,  c’est-à-dire  pendant  deux  années  et  deux  mois.  A  cette 
époque,  le  père  vint  habiter  mon  quartier  et  m’amena  de  nouveau  son  fils ,  qui  avait  alors 
16  ans  1/2  environ. 

Cet  enfant,  petit  pour  son  âge,  pas  trop  maigre,  suit  les  cours  d’un  établissement  qui  pré¬ 
pare  au  baccalauréat.  Or,  il  est  externe.  Il  marche  sans  boiter  et  sa  santé  est  relativement 
bonne;  il  mange  et  dort  bien  ;  il  ne  souffre  pas,  mais  il  présente  :  1"  une  ouverture  fistuleuse 
au  niveau  du  bord  interne  de  la  fesse  droite,  à  égale  distance  de  la  rainure  interfessière  et  de 

(1)  Suite.  —  Voir  le  numéro  du  18  janvier. 


de  la  guerre  pour  l’armée  d’Espagne  en  qualité  d’officier  de  santé  (pharmacien)  de  troisième 
classe.  En  1812,  lorsque  l’armée  française,  en  retraite  sur  Valence,  laissa  à  l’hôpital  de  Ma¬ 
drid  500  malades,  Lamouroux  fut,  sur  sa  demande,  un  des  sept  officiers  de  santé  chargés 
de  les  soigner.  Il  ne  larda  pas  à  être  fait  prisonnier  par  les  partisans  espagnols  qui  étaient 
entrés  les  premiers  à  Madrid  et  livré  aux  Anglais.  Ceux-ci  le  conduisirent  à  Lisbonne,  où  il 
fut  enfermé  au  Bagne  avec  les  galériens,  et  l’envoyèrent  en  Angleterre,  où  il  resta  vingt-huit 
mois,  dont  sept  sur  les  pontons  de  Porstmoulh.  Après  la  paix  de  181ù,  rentré  en  France, 
il  vint  à  Paris  compléter  ses  études  médicales.  En  1815  il  s’enrôla,  pendant  les  Cent-Jours, 
dans  les  artilleurs  offerts  par  l’École  de  médecine.  En  1818,  il  fut  reçu  docteur  avec  une  dis¬ 
tinction  mentionnée  dans  les  certificats  de  l’École. 

«  Botaniste  passionné  et  instruit,  il  fut,  en  1821,  membre  de  la  Société  linnéenne  de  Paris, 
et,  en  1823,  correspondant  de  celle  du  Calvados.  Il  fut  membre  actif  de  la  Société  pour 
l’amélioration  de  l’enseignement  élémentaire  et  inspecteur  sanitaire  des  écoles  de  celte 
Société.  En  1826,  il  publia  un  Bésumé  de  botanique;  en  1827,  un  Résumé  de  phytographie 
et  un  Exposé  des  progrès  récents  de  la  botanique.  En  1829,  il  donna  une  2'  édition  d’un 
cours  de  Géographie  physique  professé,  à  Caen,  par  son  frère,  membre  correspondant  de 
l’Institut,  à  qui  on  doit  d’excellènts  mémoires  sur  quelques  plantes  marines. 

«  Dans  le  bureau  de  bienfaisance  de  son  arrondissement,  dans  les  ambulances  improvi¬ 
sées  pendant  les  journées  de  juillet,  dans  la  première  épidémie  du  choléra,  à  la  tête  d’un 
hospice  provisoire  créé  rue  de  Clichy,  dans  les  Conseils  d’hygiène  et  de  salubrité,  pour  les 
enfants  des  manufactures,  dans  sa  nombreuse  clientèle  de  riches  et  de  pauvres,  partout  où 
un  devoir,  où  un  service  professionnel  l’appelaient,  Lamouroux,  praticien  éclairé  et  habile, 
était  toujours  prompt,  exact,  actif,  dévoué.  Tl  fuf  décoré  en  1835. 


L’UNION  MÉDICALE. 


165 


la  tubérosité  sciatique-;  cette  fistule  conduit  à  un  os  carié;  2”  six  traces  de  cautérisations  pro¬ 
fondes  sur  le  grand  trochanter  et  la  partie  supérieure  de  la  cuisse;  3“  à  la  partie  moyenne  et 
externe  de  la  cuisse,  un  abcès  sous-cutané,  du  volume  d’un  petit  œuf  de  pigeon,  dont  on  fait 
refluer  le  contenu  en  haut  jusqu’à  la  fistule.  Le  membre  n’est  ni  allongé,  ni  raccourci  ;  les 
mouvements  sont  faciles.  Un  chirurgien  qui  avait  été  consulté  après  moi,  en  1863,  avait  cru  à 
line  coxalgie  et  avait  appliqué  le  fer  rouge.  En  186à,  M.  Maisonneuve  avait  diagnostiqué  une 
carie  de  l’os  iliaque  au  voisinage  de  la  tubérosité  sciatique.  La  fistule  se  produisit  dans  le  com¬ 
mencement  de  1864,  et  M.  Maisonneuve  prescrivit  un  régime  tonique,  huile  de  foie  de  morue, 
bains  sulfpreux,  injection  d’une  solution  phéniquée.  , 

Quand  je  vis  ce  jeune  homme,  il  y  avait  une  année  qu’il  suivait  ce  traitement  et  qu’il  était, 
dans  le  même  état  :  état  général  satisfaisant,  mais  persistance  de  l’état  local.  Je  continuai  le 
traitement  de  M.  Maisonneuve  jusque  vers  les  derniers  jours  d’août  1865.  A  celte  époque,  le 
malade  alla  passer  un  mois  aux  eaux  de  Salins.  Il  revint  dans  le  même  état  qu’il  était  parti, 
mais  sensiblement  plus  maigre,  et  il  reprit  le  cours  de  ses  études. 

Vers  le  20  septembre,  le  malade  éprouve  des  frissons  ;  il  pert  tout  à  fait  l’appétit  ;  il  a  des 
défaillances  fréquentes,  et  le  25  septembre,  je  le  trouve  avec  la  langue  rouge,  la  peau  chaude, 
le  pouls  à  108  ;  il  a  eu,  la  nuit,  un  peu  de  délire.  L’abcès  de  la  cuisse  a  doublé  de  volume  ; 
il  s’est  fait  depuis  cinq  à  six  jours  une  seconde  ouverture  fistuleuse  au  niveau  du  grand  tro¬ 
chanter,  Entre  les  deux  ouvertures  fistuleuses,  au-dessous  de  la  tubérosité  sciatique  et  entre 
celle-cd  et  le  grand  trochanter,  il  y  a  un  vaste  cloaque  contenant  du  pus  et  des  gaz,  que  la 
pression  fait  sortir  par  la  fistule  nouvelle.  Il  sort  également  un  peu  de  pus  par  la  fistule 
ancienne.  L’abcès  de  la  cuisse  contient  aussi  des  gaz,  que  la  pression  fait  sortir  par  la  nouvelle 
fistule. 

Le  25  septembre,  M.  Richet  voit  le  malade  :  il  trouve  que  l’ancienne  fistule  conduit  à  une 
portion  cariée  qui,  pour  lui,  est  l’articulation  sacro-iliàque,  et  il  diagnostique  une  tumeur 
blanche  de  l'articulation  sacro-iliaque,  avec  abcès  ossi-fluent.  Il  ouvre  largement  l’abcès  de  la 
cuisse  et  me  conseille  d’injecter  dans  toutes  les  fistules  de  la  liqueur  de  Villate. 

Le  26  septemhfe,  je  fais  moi-même  une  injection  avec  cette  liqueur  :  1”  par  la  plaie  de  la 
cuisse,  l’injection  revient  par  la  fistule  trochantérienne  ;  par  la  fistule  trochantérienne  dans 
le  cloaque  déjà  décrit  ;  3°  par  la  fistule  ancienne  située  au  bord  de  la  fesse.  L’injection  pénètre 
très-difflçilement  par  ce  dernier  orifice;  cependant,  on  arrive  à  la  faire  pénétrer  jusque  dans 
le  cloaque.  Cette  triple  injection  est  très-douloureuse.  Le  malade  passe  une  très-mauvaise  nuit. 

Le  27  septembre.  Injection  avec  la  liqueur  de  Villate  étendue  de  la  moitié  de  son  volume 
d’eau  ;  l’injection  est  encore  très-douloureuse;  mais  la  douleur  persiste  moins  longtemps  et 
ne  dure  que  deux  heures.  > 


«  Lamouroux  a  été  l’homme  le  plus  simple,  le  plus  vrai,  le  plus  naturel,  j’allais  dire  le 
plus  naïf  que  j’aie  connu.  Jamais  et  nulle  part  je  n’ai  rencontré  un  accord  aussi  parfait  que 
celui  qui  existait  entre  ses  pensées,  ses  paroles  et  ses  actes.  Je  ne  crois  pas  qu'il  ait  dit  un 
mensonge  dans  sa  vie.  Il  avait  reçu  la  foi  à  la  parole  de  paix  et  d’amour  apportée  par  Jésus- 
Christ.  Il  croyait. à  la  sainteté  du  devoir  envers  la  famille,  envers  la  patrie,  envers  l’huma¬ 
nité,  envers  Dieu.  Il  est  mort  en  souriant  à  l’éternité  promise.  Sa  figure,  vingt-quatre  heures 
après  que  l’âme  s’était  envolée,  exprimait  encore  ce  sourire.  Vous  vous  rappelez  les  émou¬ 
vantes  paroles  deM.  Edmond  de  Pressensé,  l’éminent  auteur  de  la  Vie  de  Jésus-Christ,  récemment 
publiée,  résumant  la  carrière  de  notre  ami  au  moment  de  la  séparation  suprême.  U  m’a  été 
impossible  de  rien  ajouter  à  ces  paroles,  ni  à  celles  de  M.  Audebez  et  de  M.  Bersier,  tous 
ministres  de  l’Évangile,  qui  ont  exprimé  le  dernier  adieu  de  l’assistance  nombreuse  et 
attristée. 

«  Cerise.  » 

Ces  premiers  jours  de  la  nouvelle  année  ont  été  cruels  pour  notre  profession.  Récapitu¬ 
lons  un  peu  :  Bixio,  Chailly-Honoré,  Grimaud,  Lamouroux,  Ley,  Ch.  Masson,  VosseurI  Sept 
on  vingt-six  jours  !  c’est  considérable.  Si  cette  mortalité  funeste  se  maintenait,  ce  serait  une 
centaine  d’entre  nous,  médecins  de  Paris,  qui  disparaîtrions  de  ce  monde  d’ici  au  31  décembre 
prochain.  Réfléchissons-y  bien  ;  moins  pour  nous,  assurément,  car  ce  n’est  pas  un  si  grand 
bien  de  vivre  qu’il  faille  considérer  la  mort  comme  un  grand  mal,  mais  pour  ceux  qui  nous 
survivent,  et  pour  qui  notre  disparition  serait  un  véritable  malheur.  A  ce  point  de  vue,  que 
O  imprévoyances  encore  !  Il  n’y  a  pas  de  semaine  qui  n’en  fournisse  d’exemple,  et  le  cœur 
se  déchire  à  la  vue  de  veuves  et  d’enfants  dont  les  maris  et  les  pères  sont  morts  sans  faire 


166 


L’UNION  MÉDICALE. 


Le  28  septembre,  étal  général  meilleur,  pouls  h  84.  L’enfant  demande  à  manger.  Les.  injec¬ 
tions  sont  dès  lors  régulièrement  continuées,  avec  la  liqueur  étendue  de  partie  égale  d’eau  ; 
elles  sont  toujours  douloureuses. 

Le  3  octobre,  le  malade  se  lève;  il  n’a  plus  de  fièvre;  il  m’est  impossible  de  faire  pénétrer 
du  liquide  par  l’ancienne  fistule  ;  il  n’y  a  plus  de  gaz  dans  le  cloaque  ;  la  plaie  de  la  cuisse  et 
celle  du  grand  trochanter  donnent  encore  du  pus,  mais  en  petite  quantité.  Depuis  ce  jour,  la 
fistule  fessière  ancienne  est  cicatrisée. 

Le  10  octobre,  la  fistule  trochantérienné  est  cicatrisée.  Le  malade  a  repris  ses  études;  on  ne 
lui  fait  plus  d’injection  que  par  la  plaie  de  la  partie  moyenne  de  la  cuisse  qui,  seule,  reste 
ouverte.  Ces  injections  ne  sont  faites  que  tous  les  deux  jours;  il  n’y  entre  plus  que  12  à  15 
grammes  de  liquide,  tandis  qu’au  début  on  en  injectait  50  à  60  grammes,  et  on  aurait  pu  èn 
faire  pénétrer  beaucoup  plus  si  on  l’avait  voulu. 

Les  jours  suivants,  on  en  injecte  de  moins  en  moins,  èt  le  22  octobre,  moins  d’un  mois  après 
la  première  injection,  il  est  impossible  d’y  faire  entrer  une  goutte  de  liquidé  :  les  trois  plaies 
sont  parfaitement  cicatrisées;  Il  n’y  a  pas  trace  de  douleur  sur  les  anciens  trajets  fistuleux. 
l’état  général  est  aussi  satisfaisant  que  possible  ;  en  un  mot,  le  malade  est  parfaitement  guéri. 

Aujourd’hui,  27  décembre,  la  guérison  s’est  maintenue. 

Cette  observation  si  remarquable  n’a  pas  besoin  de  commentaires.  La  maladie 
débute  d’une  façon  insidieuse  au  commencement  de  1863  ;  puis  bientôt  tous  les 
symptômes  d’une  carie  osseuse  se  manifestent,  et  les  traitements  les  plus  énergiques 
et  les  plus  variés  sont  successivement  appliqués  par  les  praticiens  les  plus  éminents 
de  la  capitale  :  l’huile  de  foie  de  morue,  le  fer  rouge,  les  injections  phéniquées,  les 
bains  sulfureux,  les  eaux  de  Salins,  etc.,  tous  ces  divers  moyens  n’empêchent  pas  le 
mal  de  s’aggraver,  de  nouvelles  collections  purulentes  se  forment  dans  le  voisinage 
de  l’altération  osseuse,  elles  amènent  des  décollements  considérables,  et  la  situation 
du  malade  inspire  de  sérieuses  inquiétudes.  C’est  dans  de  semblables  conditions 
qu’après  avoir  donné  une  issue  facile  à  l’écoulement  du  pus,  M.  le  professeur 
Richet  conseille  l’usage  des  injections  de  liqueur  de  Villate.  Elles  furent  faites  avec 
la  plus  grande  régularité,  tous  les  jours;  seulement  elles  causaient  des  douleurs  telle¬ 
ment  vives,  que  M.  Coffin  étendit  la  liqueur  d’une  quantité  égale  d’eau,  et  la  maladie, 
qui  datait  de  près  de  trois  années,  fut  guérie  en  moins  d’un  mois. 

Les  observations  qui  précèdent  ne  laissent  aucun  doute  sur  l’efficacité  de  la  liqueur 
de  Villate  dans  le  traitement  de  la  carie  osseuse,  et  confirment  celles  que  nous  avons 

partie  des  institutions  que  nous  avons  le  bonheur  de  posséder.  Aussi  je  veux  présenter  mes 
félicitations  et  mes  remercîments  à  M.  Velpeau,  qui  a  consacré  son  année  de  présidence  de 
l’Association  des  médecins  de  la  Seine  à  recruter  118  nouveaux  membres  à  cette  Société. 
C’est  très-beau,  et  M.  Velpeau  est  très-méritant  de  n’avoir  reculé  devant  aucun  des  désa¬ 
gréments  de  la  sollicitation  pour  obtenir  ce  résultat.  Je  constate  avec  une  égale  satisfac¬ 
tion  que  le  plus  grand  nombre  des  recrues  faites  par  M.  Velpeau  appartiennent  aussi  à 
l’Association  générale  qui,  fort  heureusement,  ne  l’ont  pas  quittée.  C’est  une  fusion  et  une 
transfusion  qui  peut  avoir  les  plus  heureuses  conséquences.  M.  Velpeau  donne  un  bel  exem¬ 
ple  ;  et  que  chacun  de  ceux  qui,  comme  liii^  ont  autorité,  influence  et  position,  agissent  comme 
lui  dans  le  sens  de  l’Association,  il  n’y  aura  bientôt  plus  d’indifférents  et  d’imprévoyants  ; 
nous  ne  donnerons  plus  le  triste  spectacle  de  cet  appel  fait  à  la  pitié  publique  pour  des  infor¬ 
tunes  que  les  statuts  de  l’Association  ne  permettent  pas  dé  secourir.  D'  Simplice. 


ASSOCIATION  GÉNÉRALE.  —  M.  le  docteur  Horteloup,  médecin  de  l’Hôtel-Dieu,  nommé 
récemment  officier  de  la  Légion  d’honneur,  et  son  fils,  le  docteur  Paul  Horteloup,  nommé 
chevalier,  distinctions  accordées  à  l’un  et  à  l’autre  pour  services  exceptionnels  rendus  pen¬ 
dant  l’épidémie  du  choléra,  viennent  de  faire  don  de  70  francs  de  rente,  représentant  un 
capital  de  1,600  francs,  partie  pour  la  Caisse  des  pensions  viagères  de  l’Association  générale, 
partie  pour  assurer  la  perpétuité  de  leur  cotisation  dans  la  Société  centrale. 

NÉCROLOGIE.  —  M.  le  docteur  Taillefer  (Hubert-Jules),  âgé  de  86  ans,  chirurgien  en  chef 
de  la  marine,  qui  a  fait  les  dernières  campagnes  de  l’Empire  avec  l’infanterie  de  marine  atta¬ 
chée  à  la  garde,  vient  de  s’éteindre  à  Montrouge-Paris  (14°  arrondissement),  avenue  de  la 
Saule,  60.  M.  Taillefer  était  officier  de  la  Légion  d’honneur  depuis  1817. 


L’UNION  MÉDICALE. 


167 


publiées  précédemment.  Seulement,  ne  perdons  pas  de  vue  que  l’on  a  d’autant  plus  de 
chance  d’obtenir  une  guérison  que  l’on  a  affaire  à  une  carie  molle,  vasculaire.  Sans 
doute,  sous  l’influence  delà  liqueur  de  Villate,  l’os  dénudé  peut  se  couvrir  de  bour¬ 
geons  charnus  et  se  cicatriser  comme  dans  l’observation  III;  sans  doute,  des  frag¬ 
ments  osseux  peuvent  être  éliminés  comme  dans  l’observation  II;  mais  si  on  avait 
une  nécrose  étendue  ou  enchatonnée  dans  le  tissu  osseux  ramolli  ou  de  nouvelle  for¬ 
mation,  il  est  évident  que  la  liqueur  de  Villate  ne  pourrait  détruire  ce  corps  étranger 
et  serait  impuissante  à  guérir.  C’est  ce  qui  est  arrivé  dans  l’observation  suivante  dont 
je  rapporterai  brièvement  les  principaux  traits  : 

Obs.  V.  —  Carie  des  os  du  pied,  — Séquestres.  —  Injection  de  liqueur  de  Villate  sans  résultat. 

Amputation  de  là  jambe. 

Chariot,  âgé  de  11  ans,  entre,  le  28  octobre  186â,  dans  mon  service  à  l’hôpital  de  Lisieux. 
Cet  enfant,  d’utle  détestable  constitution,  ayant  l’aspect  d’un  enfant  de  7  ans,  a  vu  son  pied 
gauche  se  tuméfier  il  y  a  deux  mois  et  demi.  Quinze  jours  avant  son  entrée  à  l’hôpital,  plu¬ 
sieurs  ouvertures  se  firent  spontanément,  et  il  en  sortit  du  pus  eh  abondance. 

État  actuel  :  Le  pied  est  énormément  tuméfié  ét  déformé  ;  l’articulation  tibio-tarsienne  est 
saine.  Sur  la  facp  dorsale  du  pied,  vers  la' partie  moyenne,  est  utt  orifice  fisluleux.  A  2 'centi¬ 
mètres  environ  de  là  malléole  externe  est  une  seconde  fistule.  A  la  face  interne  dü  pied,  en 
avant  de  la  malléolé,  est  une  plaie  de  4 centimètres  de  diamètre;  au-dessous  est  une  seconde 
plaie  de  2  centimètres.  En  avant  du  talon,  il  y  a  un  orifice  fistUleux.  Les  orteils  sont  sains.  Le 
stylet,  introduit  dans  les  fistules,  rencontre  le  tissu  osseux  dénudé  et  le  pénètre. 

Quoique  ce. pied  me  parût  incurable,  eu  égard  à  l’étendue  des  lésions,  car  presque  tous  les 
os  du  tarse  paraissaient  envahis,  je  voulus  tenter  de  le  guérir  par  la  liqueur  de  Villate.  Pen¬ 
dant  deux  mois  oh  fit  toutes  les  semaines  trois  injections  seulement,  à  cause  des  douleurs 
très-vives  que  l’enfant  éprouvait  pendant  les  quatre  ou  cinq  heurés  qui  les  suivaient.  Au  bôüt 
dè  deux  mois,  n’àyaht  pas  obtenu  d’amélioration,  mon  excellent  confrère,  le  docteur  Delabor- 
dette,  qui  reprenait  le  service,  pratiqua  l’amputation  de  la  jambe,  et  je  pus  examiner  le  pied. 
Les  os  du  tarse  étaient  tous  altérés,  ainsi  que  la  tête  des  métatarsiens;  ils  étaient  infiltrés  de 
pus  et  renfermaient  de  nombreux  séquestres. 

Avec  de  semblables  lésions,  il  est  bien  évident  que  la  liqueur  de  Villate  ne  pou¬ 
vait  avoir  aucune  action  sur  les  parties  mortifiées,  et  comme  leur  élimination  ne 
pouvait  se  faire,  ils  restaient  toujours  là,  entretenant  la  suppuration  et  s’opposant  à 
la  cicatrisation  des  parties  saines.  D’ailleurs,  l’altération  du  tissu  osseux  était  telle¬ 
ment  généralisée  et  étendue,  qu’elle  était  au-dessus  des  ressources  de  l’art. 

Si  nous  avons  obtenu  avec  la  liqueur  de  Villate  des  succès  dans  le  traitement  des 
caries  osseuses,  nous  en  avons  eu  d’au  moins  aussi  remarquables  dans  le  traitement 
des  trajets  fistuleux  consécutifs  aux  abcès  froids. 

Obs.  VL  —  Abcès  froid  péri- articulaire.  —  Injections  iodées,  —  Insuccès.  Guérison  par 
la  liqueur  de  Villate. 

Je  fus  appelé  au  séminaire  de  Lisieux,  le  3  août  1863,  pour  voir  un  jeune  homme  âgé  de 
14  ans,  d’une  constitution  lymphatique,  atteint  d’un  abcès  froid,  volumineux,  occupant  la 
partie  interne  du  genou  et  de  la  cuisse  droite,  dont  le  début  remontait  à  six  semaines.  Je  fis 
deux  ouvertures  :  une  à  la  partie  supérieure  de  l’abcès,  l’autre  dans  le  point  le  plus  déclive  à 
sa  partie  inférieure  au  niveau  de  la  ligne  articulaire.  Les  deux  ouvertures  étaient  distantes 
l’une  de  l’autre  de  10  centimètres  au  moins.  Le  stylet  permit  de  constater  l’intégrité  des  os. 
L’articulation  était  d’ailleurs  intacte. 

Le  malade  partit  en  vacances  à  la  campagne.  En  septembre,  au  bout  d’un  mois,  les  deux 
orifices  fistuleux  qui  succédèrent  aux  incisions  faites  par  le  bistouri  n’étant  pas  cicatrisés,  jé 
fis  faire  six  injections  dans  le  trajet  avec  dè  la  teinture  d’iode  pure.  La  suppuration  diminua, 
mais  la  cicatrisation  ne  se  fit  pas.  Le  jeune  homme  rentra  au  séminaire  au  commencement 
d’octobre. 

Le  19  novembre,  son  état  restant  stationnaire,  je  fis  une  injection  avec  la  liqueur  de  Villate 
par  l’orifice  supérieur  ;  elle  ressortit  par  l’inférieur.  Douleur  vive  pendant  la  demi-heure  qui 
suit  l’injection. 


168 


L’UNION  MÉDICALE. 


Les  20,  21,  22,  injection  ;  puis  on  cesse. 

3  décembre.  Mieux  marqué  :  roriflcc  supérieur  est  cicatrisé;  Je  fais  une  injection  par  Tori-' 
fice  inférieur,  puis  on  cesse  les  injections,  et,  le  10  décembre,  il  n’y  a  plus  de  suppuration;  la 
cicatrisation,  cependant,  n’est  pas  complète. 

Le  7  janvier  186/i,  rorifice  supérieur  est  complètement  cicatrisé,  l’inférieur  donne  encore 
un  léger  suintement.  Je  prescris  trois  injections  par  cet  orifice.  Ces  injections,  faites  par  le  ma¬ 
lade,  sont  sans  résultat. 

Le  l/l  et  le  17  janvier,  je  pratique  moi-même  l’injection  en  la  portant  profondément  au 
fond  de  la  fistule  à  l’aide  de  la  canule  d’un  trocart  explorateur. 

Tout  en  faisant  ce  traitement,  le  malade  continue  à  se  lever  et  à  aller  à  pied,  tous  les  jours, 
au  collège.  A  la  fin  du  mois  de  janvier,  le  genou  enfle  de  nouveau,  et  il  se  forme  un  abcès  ■ 
volumineux  en  arrière  du  genou.  L’enfant  retourne  à  la  campagne,  chez  ses  parents,  près 
d’Orbec,  où  il  reçoit  les  soins  éclairés  du  docteur  Trinité.  Vers  le  milieu  de  février,  mon 
confrère  ouvre  l’abcès  et  fait  dans  le  foyer,  à  plusieurs  reprises,  des  injections  de  teinture 
d’iode.  En  même  temps,  il  prescrit  à  l’intérieur  l’huile  de  foie  de  morue  et  un  régime  tonique. 

Je  revois  le  malade  le  1*”  avril,  et  je  le  trouve  dans  l’état  suivant  :  le  genou  est  tuméfié;  en 
arrière,  dans  le  creux  du  jarret,  on  trouve  deux  orifices  fistuleux  à  10  centimètres  l’un  de 
l’autre  ;  la  suppuration  est  abondante.  Impossibilité  absolue  de  se  servir  du  membre.  Je  con¬ 
seille  le  repos  absolu  au  lil,  et  l’injection  de  Villate  trois  jours  de  suite,  puis  cesser  pendant 
huit  jours  pour  reprendre  après  l’injection,  et  ainsi  de  suite  jusqu’à  guérison  complète.  Trois 
séries  d’injections  furent  pi  atiquées  par  le  docteur  Trinité,  le  1",  le  8  et  le  20  avril.  A  partir 
de  la  dernière,  la  cicatrisation  marche  rapidement,  et,  au  commencement  de  mai,  elle  est 
complète  et  définitive.  Depuis,  il  u’y  a  pas  eu  de  récidive,  et  le  malade  se  sert  parfaitement 
de  son  membre. 

Dans  cette  observation,  nous  voyons  un  abcès  froid  considérable  se  former  autour 
de  l’articulation  du  genou  chez  un  enfant  lymphatique.  Le  décollement  et  les  fistules 
qui  succèdent  à  l’ahcès  ne  sont  point  améliorés  par  les  injections  iodées,  tandis  que, 
sous  l’influence  de  cinq  injections  de  liqueur  de  Villate  seulement,  la  cicatrisation 
est  presque  complète.  Malheureusement,  l’enfant  ne  garde  pas  le  repos  :  il  continue 
à  marcher,  à  aller  à  pied  tous  les  jours  au  collège;  un  nouvel  abcès  se  produit,  et  le 
malade  quitte  le  séminaire  pour  retourner  à  la  campagne,  dans  sa  famille.  Là, 
l’abcès  étant  ouvert,  est  traité  de  nouveau  par  la  teinture  d’iode  sans  plus  de  succès 
que  la  première  fois;  c’est  alors  que  neuf  injections  de  la  liqueur  de  Villate,  avec  le 
repos  complet  du  membre,  amènent  une  guérison  radicale  en  un  mois.  Ce  fait  nous 
démontre  encore  une  fois  de  plus,  non-seulement  l’efficacité  de  la  liqueur  de  Villate, 
mais  encore  sa  supériorité  sur  la  teinture  d’iode.  11  en  est  de  même  dans  l’observa¬ 
tion  suivante  : 

Obs.  VII.  —  Trajet  fistuleux  consécutif  à  un  abcès  froid.  —  Injections  iodées  sans  résultat. 

—  Guérison  par  la  liqueur  de  Villate. 

M“'  de  N...  m’amena,  au  mois  d’octobre  1863,  sa  fille  âgée  de  6  ans,  enfant  faible,  délicate, 
qui  avait  près  du  lobule  de  l’oreille  un  petit  trajet  fistuleux  d’un  centimètre  de  longueur  envi¬ 
ron  qui  était  consécutif  à  un  petit  abcès  froid.  Depuis  deux  mois,  celte  petite  fistule  persistait, 
au  grand  chagrin  de  la  mère.  Je  prescrivis  des  injections  iodées,  mais  sans  succès.  Enfin,  au 
bout  d’un  mois,  on  se  décida  à  faire  une  seule  injection  de  liqueur  de  Villate,  et  la  cicatrisa¬ 
tion  s’opéra  sans  laisser  de  cicatrice. 

J  avoue  que,  en  présence  de  la  peau  si  fine,  si  délicate  de  cette  enfant,  je  n’osai 
pas  tout  d’abord  proposer  la  liqueur  de  Villate.  Il  me  fallut,  pour  ainsi  dire,  y  être 
contraint  par  1  inefficacité  de  tous  les  autres  moyens  précédemment  employés.  Ce 
petit  trajet  fistuleux  était  peu  de  chose,  si  l’on  veut,  mais  quand  on  sait  combien 
ces  fistules  sont  rebelles,  combien  les  parents  se  préoccupent  de  ne  pas  les  voir 
guérir,  et  combien  surtout  ils  redoutent  une  cicatrice  difforme,  on  n’hésitera  pas  à 
reconnaître  que  la  liqueur  de  Villate  nous  a  rendu  un  véritable  service. 

Non-seulement  les  abcès  froids  donnent  lieu  à  des  fistules  intarissables,  mais  sou¬ 
vent  leur  cavité  se  remplit  de  fongosités  dont  la  guérison  s’obtient  difficilement 


L’ UNION  MÉDICALE. 


169 


et  laisse  des  cicatrices  désagréables.  Dans  l’observation  suivante,  nous  avons  eu  à 
nous  louer  de  l’emBloi  de  la  liqueur  de  Villate,  tant  sous  le  rapport  de  la  rapidité  de 
la  guérison  que  du  résultat  obtenu. 

OBS.  VIII.  —  Abcès  froid.  —  Amincissement  de  la  peau,  —  Développement  de  fongosités 
dans  la  cavité  de  l' abcès.  —  Guérison  en  quinze  jours. 

Enfant  âgée  de  10  ans,  lymphatique.  Sous  la  mâchoire  du  côté  .droit  abcès  froid  qui  s’est 
ouvert  par  une  petite  .ouverture.  La  peau  est  très-amincie  et  refoulée  en.  avant,  par  des  fongo-s 
sités  qui  remplissent  le  foyer  et  présentent  le  volume  d’une  amande  sèche. 

30  octobre.  J’incise  là  peau  amincie  et  je  place  dans  le  foyer  de  la  charpie  trempée  dans  de 
la  liqueur  de  Villate.  Le  pansement  devra  être  renouvelé  tous  les  jours. 

5  novembre.  Les  bourgeons  sont  réprimés.  Aspect  de  la  plaie  satisfaisant.  Pansement  avec 
un  linge  enduit  de  cérat. 

Au  bout  de  dix  jours,  l’enfant  est  guérie.  La  cicatrice  est  linéaire. 

Tous  les  chirurgiens  savent  avec  quelle  difficulté  guérissent  les  fistules  qui  succè¬ 
dent  aux  abcès  tuberculeux  du  testicule,  et,  à  ce  point  de  vue,  on  peut  les  ranger 
à  côté  des  abcès  froids,  avec  lesquels  ils  ont  plus  d*un  caractère  commun.  M.  le  pro¬ 
fesseur  Nélaton  m’a  dit  en  avoir  traité  un  grand  nombre  par  les  injections  de  liqueur 
de  Villate  et  en  avoir  obtenu  des  résultats  merveilleux.  Dans  un  cas  qui  vient  de  se 
présenter  à  mon  observation,  j’ai  guéri  mon  malade.  Voici  le  fait  : 

Obs.  IX.  —  Tubercules  du  testicule.  —  Fistules  consécutives.  >—  Guérison  par  la  liqueur  de 
Villate. 

Un  jeune  homme  de  22  ans,  habituellement  d’une.bonne  santé  et  ayant  l’apparence  d’une 
excellente  constitution,  ne  toussant  jamais,  et  n’ayant  jamais  eu  d’écoulement,  ressent,  le  22 
août  1864,  une  légère  douleur  dans  le  testicule  gauche.  Il  y  porte  la  main  et  constate  l’exis-, 
tence  d’une  petite  tumeur  grosse  comme  une  noisette. 

Celte  tumeur  augmentant  de  volume,  il  vint  me  consulter  en  septembre.  Je  reconnus  l’exis¬ 
tence  d’un  tubercule,  et  prescrivis  l’huile,  de  foie  de  morue  et  un  emplâtre  de  Vigo.  Au  bout  de 
trois  semaines,  ta  tumeur  s’ouvrit  spontanément.  Je  conseillai  alors  des  cataplasmes  de  farine 
de  lin  pendant  quinze  jours,  puis  un  pansement  simple. 

Le  20  novembre,  il  y  avait  au  testicule  deux  orifices  fistuleux  par  lesquels  s’écoulait  une 
suppuration  abondante  ;  il  n’y  avait  aucune  tendance  à  la  cicatrisation.  Je  fis  alors  dans  ces 
trajets  une  injection  de  liqueur  de  Villate  :  elle  causa  une  très-vive  douleur.  J’en  prescrivis 
deux  par  semaine. 

Le  4  décembre.  Cinq  injections  ont  été  faites.  Le  testicule  est  moins  gros.  Une  des  fistules, 
l’inférieure,  est  cicatrisée.  (Prescription  :  Vne  injection  pendant  quatre  jours,  puis  repos  pen¬ 
dant  quatre  jours,  et  ainsi  de  suite.) 

Le  25  janvier.  Les  fistules  sont  presque  cicatrisées.  L’inférieure  s’est  rouverte,  mais  il  n’y 
a  qu’un  très-léger  suintement.  Continuer  ut  supra. 

Dans  les  premiers  jours  d’avril  ,  la  cicatrisation  est  complète.  Les  orifices  des  trajets  fistU' 
leux  sont  déprimés;  à  leur  niveau  existe  un  peu  d’induration.  Le  reste  du  testicule  est  sain. 

J’ai  revu  le  malade  derhièrément  et  la  guérison  persistait. 

Il  suffit  de  lire  les  détails  de  celte  observation  pour  se  convaincre  de  l’action  cica¬ 
trisante  dè  la  liqueur  de  Villate.  Dès  les  premières  injections,  la  suppuration  diminue, 
une  des  fistules  se  cicatrise;  il  est  vrai  qu’elle  se  rouvre  plus  tard;  mais  au  bout  d’un 
mois,  elles  étaient  toutes  les  deux  rétrécies  et  ne  laissaient  plus  écouler  qu’un  très- 
léger  suintement  qui  a  fini  par  se  tarir  sous  l’influence  des  injections.  Au  total,  la 
guérison  était  complète  trois  mois  après  le  début  du  traitement.  Sans  doute,  sa  durée 
peut  paraître  longue.  Le  malade,  habitant  la  campagne,  était  ici  abandonné  à  lui- 
même;  et  peut-être  ne  faisait-il  pas  ses  injections  avec  toute  l’habileté  désirable. 
Quoi  qu’il  en  soit,  nous  avons  obtenu  une  guérison,  et  c’est  déjà  un  succès  lorsquül 
s  agit  d’une  maladie  aussi  rebelle. 

Je  n’ai  malheureusement  eu  l’occasion  d’employer  la  liqueur  de  Villate  que  dans 
ce  seul  cas  de  fistules  tuberculeuses;  mais  M.  Nélaton  a  obtenu  souvent  des  guéri- 


170 


L’UNION  MI^IDICÂLE. 


sons  beaucoup  plus  rapides.  Plusieurs  fois  cinq  ou  six  injections  ont  suffi,  et  en 
quinze  jours,  trois  semaines,  un  mois  au  plus,  le  malade  était  guéri. 

(ha  suite  à  un  prochain  numéro.) 


BIBLIOTHËaUE. 


ÉTUDES  PRATIQUES  SUR  L’ÉTHÉRISATION  ET  SUR  LA  VALEUR  COMPARATIVE  DU  CHLORO¬ 
FORME  ET  DE  L’ÉTHER  RECTIFIÉ,  AU  POINT  DE  VUE  CLINIQUE;  par  J.-E.  Pétreqüin,  ex- 

chirurgien  en  chef  de  rHôtel-Dieu  de  Lyon,  chevalier  de  la  Légion  d’honneur,  etc. 

M.  Pétrequin  a  présenté  naguère  à  l’Académie  des  sciences  un  mémoire  sur  l’aneslhésie 
chirurgicale  dans  lequel  il  examine  comparativement  la  valeur  de  l’éther  rectifié  et  du  chlo¬ 
roforme,  et,  après  avoir  tracé  un  historique  complet  de  la  question,  se  déclare  pour  le  pre¬ 
mier  de  ces  agents  ;  il  expose  les  perfectionnements  successifs  que  ses  efforts  et  ceux  de  ses 
collègues  ont  fait  subir  aux  instruments  à  éthériser  et  à  l’ancien  éther  médicinal  à  56°  qui, 
aujourd’hui,  pur  et  rectifié  à  62  et  63°,  réussit  parfaitement  dans  les  mains  des  chirurgiens 
lyonnais.  M.  Pétrequin  décrit  avec  tous  les  détails  désirables  le  procédé  opératoire  qu’une 
expérience  de  dix-huit  ans  lui  a  montré  être  le  meilleur.  Nous  détachons  de  son  mémoire  le 
chapitre  où  l’auteur  est  appelé  à  discuter  contradictoirement,  devant  ses  confrères  de  la 
Société  de  médecine  de  Lyon,  la  valeur  respective  des  deux  agents  anesthésiques;  nous  lais¬ 
sons  parler  M.  Pétrequin  : 

«  Le  jugement  prononcé,  en  1859,  contre  l’éther,  par  la  Société  de  chirurgie  de  Paris  (1), 
jugement  que  M.  Diday  attaqua  vivement  (Gaz.  médic.  de  Lyon,  1859),  fut  frappé  d’appel,  et 
il  méritait  de  l’être.  La  Société  de  médecine  de  Lyon  fut  saisie  de  la  question  par  M.  Barrier 
(séance  du  28  mars);  il  s’agissait  de  juger  comparativement  l’éther  et  le  chloroforme  au 
point  de  vue  clinique.  L’honorable  membre  fut  admis  à  développer  sa  proposition,  et  il  con¬ 
clut  en  ces  termes  :  «  Si  l’éther  est  moins  prompt  dans  son  action,  plus  désagréable  dans  ses 
effets,  il  est  infiniment  moins  dangereux  et  anesthésié  tout  aussi  bien  que  le  chloroforme. 
C’est  donc  à  l’éiher  que  les  chirurgiens  doivent  donner  la  prerereuce.  »  (Séance  du  A  avril.) 
Mes  collègues,  dit  M.  Pétrequin,  me  firent  l’honneur  de  m’inviter  à  ouvrir  la  discussion. 
Je  rappelai  d’abord  que  l’éther,  employé  pendant  près  de  deux  ans  avant  le  triomphe  de 
son  rival,  n’avait  occasionné  que  très-peu  d’accidents,  malgré  l’inexpérience  des  opérateurs; 
mais  à  peine  le  chloroforme  fut-il  introduit,  que  la  Presse  enregistra  de  nombreuses  vic¬ 
times.  «  On  a  publié,  a  dit  M.  Barrier,  une  centaine  de  cas  de  mort  par  le  chloroforme,  mais 
il  y  en  a,  en  réalité,  un  beaucoup  plus  grand  nombre  :  à  Lyon,  pendant  la  vogue  éphémère 
dont  il  a  joui,  il  y  a  eu  5  ou  6  victimes  de  cet  agent  anesthésique,  et  un  seul  de  ces  cas  de 
mort  fut  publié;  un  autre  fut  raconté  publiquement,  mais  sans  être  divulgué  par  la  Presse. 
Que  si  l’on  juge,  hypothèse  toute  naturelle,  que  les  choses  se  sont  passées  ailleurs  de  la 
même  manière,  on  arrive,  en  établissant  un  rapport  très-simple,  à  conclure  que,  pour 
le  monde  entier,  les  cas  de  mort  par  le  chloroforme  s'élèvent  h  plusieurs  centaines.  »  —  Or, 
avec  l’éther,  on  est  forcé  de  reconnaître  qu’il  n’y  en  a  eu  qu’un  petit  nombre  :  Lyon  n’en 
compte  même  pas  un  seul;  et  cette  différence  est  déjà  un  premier  argument  en  sa  faveur. 

«  Maintenant  si,  au  lieu  de  prendre  cette  statistique  en  chiffres  bruis,  on  analyse  les 
observations  publiées,  l’avantage  de  cette  méthode  ressort  avec  bien  plus  d’évidence;  car, 
parmi  les  cas  mortels  qu’on  attribue  à  l’éther,  on  trouve  que  plusieurs  malades  n’ont  suc¬ 
combé  que  deux  jours,  trois  jours,  cinq  jours,  et  même  quinze  jours  plus  tard,  et  que,  en 

(1)  Déjà  en  1853  avait  eu  lieu  à  la  Société  de  chirurgie  la  discussion  sur  l’éther  et  le  chloroforme.  A 
cette  époque  M.  Am.  Forget,  dans  un  travail  plein  de  faits  bien  étudiés  et  de  considérations  importantes, 
s’appliqua  à  discuter  et  k  combattre  le  rapport  de  M.  Robert  en  faveur  du  chloroforme,  en  montrant 
tous  les  dangers  dont  s’accompagne  l’emploi  de  cet  agent  anesthésique,  et  en  faisant  voir  que  la  mort 
peut  survenir  dans  des  circonstances  fort  diverses,  et  qu’en  somme  le  chirurgien  n’est  jamais  sûrement 
k  l’abri  des  accidents.  Entre  autres  conclusions  motivées  auxquelles  arrivait  M.  Forget,  je  me  plais  à 
signaler  les  suivantes  : 

1°  Le  chloroforme  pur  et  bien  employé  peut  donner  la  mort  ; 

2“  Dans  l’état  actuel  de  nos  connaissances ,  l’art  ne  possède  aucun  moyen  Infaillible  de  prévenir  les 
funestes  accidents  qui  peuvent  suivre  l’inhalation  du  chloroforme  ; 

3“  La  constatation  de  cette  impuissance  de  l’art  prescrit,  en  saine  logique,  de  renoncer  à  l’eniplo' 
du  chloroforme  dans  la  pratique  chirurgicale  et  de  lui  préférer  l’éther,  qui  est  loin  d’avoir  les  mêmes 
dangers.  (Bulletin  de  la  Société  de  chirurgie,  année  1863.) 


L’UNION  MÉDICALE. 


171 


outre,  l’opération  qu’on  pratiquait  a  été  suivie  de  complications  graves,  indépendantes  de 
l’éthérisation,  comme  hémorrhagies,  etc.;  si  bien  que  les  cas  de  mort  dont  on  peut  vraiment 
accuser  l’éther  se  réduisent,  en  définitive,  à  un  bien  petit  nombre.  —  On  n’en  peut  pas  dire 
autant  pour  le  chloroforme  :  le  nombre  des  victimes  est  considérable,  et  les  accidents  sont 
prompts  et  rapides.  Le  patient  succombe,  soit  pendant  l’opération,  soit  peu  de  temps  après, 
en  sorte  qu’il  y  a  là  un  résultat  direct  et  évident  de  cause  à  effet.  On  a  bien  voulu,  pour  se 
mettre  à  l’aise,  déguiser  ces  accidents  sous  le  masque  des  morts  subites!  Mais  pourquoi  ces 
prétendues  morts  subites  sont-elles  presque  spéciales  à  la  chloroformisation?  pourquoi  s’y 
montrent-elles  en  si  grand  nombre?  Ne  cherchons  pas  à  nous  faire  illusion  et  reconnaissons 
qu’elles  ont  tous  les  caractères  des  morts  qu’on  provoque  chez  les  animaux  dans  les  expé¬ 
riences  avec  le  chloroforme! 

«  Ceci  posé,  si,  poussant  plus  loin  mon  analyse,  j’étudie  l’intensité  des  accidents  et  leur 
mode  de  production,  il  me  sera  permis  de  signaler  entre  eux  de  très-grandes  différences: 
ainsi  ceux  de  l’éther  ne  sont  ni  aussi  violents  ni  aussi  instantanés;  ils  sont  progressifs,  et 
l’expérience  m’a  démontré  qu’il  est  toujours  possible  de  les  arrêter  en  suspendant  les  inha¬ 
lations,  en  faisant  ouvrir  les  fenêtres,  en  éventant  le  malade  et,  au  besoin,  en  lui  faisant 
sentir  de  l’ammoniaque,  etc.;  enfin,  ce  qui  est  mieux  encore,  on  peut  les  prévenir  en  sur¬ 
veillant  la  circulation  et  la  respiration.  Je  suis  en  mesure  d’affirmer  que,  à  l’aide  de  ces  pré¬ 
cautions,  je  n’ai  jamais  eu  d’accidents  graves,  malgré  le  grand  nombre  des  opérations  que 
j’ai  pratiquées.  —  La  violence  et  la  soudaineté  caractérisent  les  accidents  dus  au  chloro¬ 
forme  :  tantôt  ils  s’aggravent  très-vite  par  les  progrès  rapides  d’une  véritable  intoxication, 
tantôt  ils  éclatent  brusquement  comme  par  une  sorte  de  sidération,  et  le  sujet  tombe  comme 
foudroyé;  il  est,  dans  ces  cas,  presque  toujours  impossible  de  rappeler  à  la  vie  les  malheu¬ 
reux  qu’a  frappés  ce  redoutable  agent.  Aussi  ne  peut-on  guère,  avoir  confiance  dans  les 
meilleurs  moyens  proposés  jusqu’ici  comme  curatifs  ;  et  c’est  là  assurément  une  grande  infé¬ 
riorité  par  rapport  à  l’éther.—  Mais  si  l’on  ne  peut  remédier  aux  accidents  accomplis,  peut- 
on  du  moins  les  prévenir?  Hélas!  on  est  forcé  d’avouer  que  les  précautions  recommandées 
n’ont  pas  la  valeur  prophylactique  qu’on  leur  attribuait.  C’est  encore  à  tort  qu’on  a  pré¬ 
tendu  que  le  chloroforme  pur  ne  tue  jamais  :  la  clinique  apprend  que  l’opérateur  n’a  pas  de 
garantie  certaine  avec  cet  agent  :  nous  avons  vu,  à  l’hôpital,  endormir  deux  malades  avec  le 
même  chloroforme  tiré  du  même  flacon,  très-pur  et  à  dose  pareille;  l’un  d’eux  n’éprouva 
aucun  malaise,  et  l’autre  succomba  comme  frappé  par  la  foudre.  Ces  exemples  ne  sont  pas 
rares  ! 

«  C’est  en  vain  qu’on  a  voulu  établir  des  catégories  parmi  les  malades,  réserver  pour  le 
chloroforme  les  sujets  d’une  forte  constitution,  exempts  de  maladies  cardiaques  et  pulmo¬ 
naires;  et  pour  l’éther,  les  enfants,  les  vieillards,  et  tous  les  sujets  débilités  par  des  mala¬ 
dies  antérieuies,  des  privations  ou  des  peines  morales;  enfin,  entreprendre  avec  le  premier 
les  opérations  courtes,  et  avec  le  second  les  opérations  longues  et  graves.  Ne  trouvera-t-on 
pas,  comme  moi,  que  ces  indications  spéciales,  imaginées  par  les  partisans  du  chloroforme, 
n’aboutissent  qu’à  jeter  de  la  défaveur  sur  cet  agent?  Et  n’est-ce  donc  pas  faire  l’éloge  de 
l’éther  que  de  reconnaître  qu’il  est  accessible  au  plus  grand  nombre,  que  les  existences 
débiles  tolèrent  impunément,  et  que  lui  seul  peut  permettre  les  opérations  laborieuses  et  de 
longue  durée?  Comment  pourrait-on  mieux  démontrer  qu’il  est  supérieur  et  moins  dange¬ 
reux?  Au  reste,  ces  catégories  ne  sont  qu’une  fiction  inventée  pour  les  besoins  de  la  cause, 
et  les  statistiques  sont  là  pour  en  faire  ressortir  l’inanité  :  nous  avons  vu  les  sujets  les  plus 
robustes  ne  pas  résister  au  chloroforme.  En  somme,  avec  ce  terrible  agent,  rien  ne  peut 
nous  donner  une  garantie  absolue,  ni  le  choix  du  malade,  ni  le  choix  du  chloroforme  et  de 
ses  doses. 

«  Une  circonstance  dont  à  plaisir  on  a  exagéré  l’importance  en  sa  faveur,  c’est  qu’il 
endort  plus  vite;  nous  ne  voulons  pas  le  contester;  mais  il  est  incontestable  aussi  que  c’est 
la  rapidité  même  de  son  action  qui  fait  sa  nocuité,  et  que  c’est  en  raison  de  leur  soudai¬ 
neté  que  les  accidents  frappent  d’une  manière  irrésistible.  Cela  mérite  qu’on  y  réfléchisse  ; 
M.  Bouisson  a  très-bien  dit  :  «  La  bonne  règle,  en  chirurgie,  consiste  moins  à  économiser 
le  temps  qu’à  économiser  le  danger.  »  {Gaz.  médic.  de  Paris,  1849,  p.  97.)  Après  tout,  cette 
différence  de  temps  est-elle  donc  si  considérable  ;  il  ne  faut  guère  moins  de  3  à  4  minutes, 
généralement,  pour  obtenir  le  sommeil  ;  or,  avec  l’éther  rectifié,  nous  y  arrivons  eu  4  à 
6  minutes,  et  au  plus  7  en  moyenne;  faut-il  donc,  pour  une  minime  différence  de  2  à  3  mi¬ 
nutes,  exposer  la  vie  des  opérés?  Aucun  chirurgien,  s’il  y  réfléchit  sérieusement,  n’osera 
répondre  par  l’afiii'malive ;  et  c’est  là  une  nouvelle  condamnation  du  chloroforme;  car  le 
malheur  qui,  aujourd’hui,  attriste  un  de  nos  collègues  peut  nous  incomber  demain. 


172 


L’UNION  MÉDIOAI.E, 


«  J’arrive  à  une  dernière  objection  qu’on  s’est  plu  à  colporter  contre  l’éther  ;  je  m’étonne 
qu’il  se  soit  rencontré  des  chirurgiens  pour  la  patronner,  tant  elle  dénote  peu  d’expérience 
en  fait  d’éthérisation!  On  a  voulu  prétendre  que  l’éther  était  incapable  de  déterminer  l’anes¬ 
thésie  profonde  avec  résolution  musculaire.  Voilé  pourtant  le  résultat  que,  depuis  douie  à 
quinze  ans,  nous  obtenons  journellement  de  la  manière  la  pkis  complète;  le  fait  est  même 
si  vulgaire  à  Lyon,  qu’il  n’y  a  pas  un  de  nos  aides  qui  ne  soit  èn  mesure  de  le  reproduire  à 
volonté.  Faut-il  rappeler  que  ce  n’est  pas  le  chloroforme  qui  a  fait  poser  les  indications  de 
l’anesthésie,  mais  bien  l’éther,  qui  les  a  toutes  remplies?  Le  chloroforme  n’a  fait  surgir 
aucune  indication  nouvelle.  Enfin,  énoncer  que  l’éther  rectifie  satisfait  à  tous  les  besoins  de 
la  grande  chirurgie  dans  nos  hôpitaux,  et  cela  sans  porter  atteinte  à  la  vie  des  malades,  c’est 
assez  dire  qu’il  réussit  complètement  et  peut, suffire  dans  tous  les  cas;  en  d’autres  termes, 
qu’il  anesthésie  tout  aussi  bien  que  son  rival,  sans  en  avoir  les  dangers. —Telle  est,  en 
résumé,  la  série  des  principaux  motifs  pour  lesquels  je  donne  et  j’engage  fortement  à  donner 
la  préférence  à  l’éther,  à  l’exclusion  du  chloroforme. 

«  La  chirurgie  lyonnaise,  guidée  par  une  sage  expérience,  montra  sur  ce  sujet  un  remar¬ 
quable  accord  ;  MM.  Diday,  Desgranges  et  Rodet  parlèrent  tour  à  tour  en  faveur  de  l’éther; 
je  regrette  vivement  que  le  défaut  d’espace  ne  me  permette  pas  de  retracer  ici  leur  savante 
argumentation;  M.  Rollet  se  rallia  à  leur  avis;  et  M.  Bouchacourt,  dont  un  des  élèves, 
M.  Badoz,  avait  récemment  fait  le  panégyrique  du  chloroforme  dans  sa  thèse  doctorale  ter¬ 
minée  par  ces  mots  :  a  le  chloroforme  ne  saurait  trop  être  vanté  et  préconisé  »  (Strasbourg, 
1856),  M.  Bouchacourt  fit  comme  M.  Rollet;  enfin,  après  plusieurs  séances  consacrées  à 
une  discussion  approfondie,  la  Société  de  médecine  de  Lyon  vola  h  l’unanimité  les  conclu¬ 
sions  suivantes  :  .  .  : 

1“  L’éther  rectifié,  employé  pour  produire  l’anesthésie  chirurgicale,  est  moins  dangereux 
que  le  chloroforme;  " 

2“  L’anesthésie  s’obtient  aussi  constamment  et  aussi  complètement  par  l’éther  rectifié  que 
par  le  chloroforme; 

3°  Si  l’éther  offre  des  inconvénients  que  le  chloroforme  ne  présente  pas  au  môme  degré, 
ces  inconvénients  ont  peu  d’importance  et  ne  compensent  pas  le  danger  inhérent  à  l’emploi 
de  ce  dernier; 

4"  En  conséquence,  l’éther  doit  être  préféré  au  chloroforme. 

«  Ces  conclusions  sont  catégoriques;  elles  venaient  confirmer  de  tous  points  celles  que, 
dix  ans  plus  tôt,  j’avais  moi-môme  formulées  dans-  ma  Clinique  chirurgicale  de  l'Hôtel-Dieu 
de  Lyon  (in-8“,  1850).  Mais  ce  n’était  pas  une  propagande  individuelle  et  isolée;  c’était  une 
déclaration  collective  piononcée  avec  toute  l’autorité  d’une  Société  savante  :  une  pareille 
sentence  ne  pouvait  manquer,  tôt  ou  tard,  d’avoir  son  effet.  L’année  ne  se  passa  pas  sans 
qu’on  vît  la  Presse  médicale  parisienne  s’émouvoir  à  l’occasion  d’un  nouveau  cas  de  mort 
survenu  dans  les  hôpitaux  de  la  capitale,  et  commencer  à  tenir  un  langage  significatif  :  ; 
«  Devant  ces  sinistres  qui  augmentent  sans  cesse,  disait  M.  A.  Latour,  en  présence  de  cette 
mortuaire  désolante  et  dont  le  chiffre  tous  les  jours  s’élève,  nous  est-il  permis  de  rester 
inflexibles  dans  des  convictions  qui  ont  eu  leur  raison  d’être,  mais  que  de  tristes  et  trop 
nombreux  événements  nous  imposent  le  devoir  de  modifier?  Qu’est-ce  qu’une  conviction,' 
si  loyale  soit-elle,  à  côté  de  la  vie  du  plus  humble  des  hommes?  et  n’est-ce  pas  ce  respect 
absolu  et  suprême  pour  la  vie  des  hommes  qui  fait  la  grandeur  et  la  dignité  de  notre 
art,  etc.?  »  (Union  Médicale,  24  nov.  1859.)  Le  temps  n’était  pas  encore  venu  où  l’on  pou¬ 
vait  espérer  que  ces  graves  paroles  convertiraient  tous  les  esprits  ;  mais  c’étaient  des  semences 
pour  l’avenir,  etc . »  ,  ; 

« . .  Qu’on  veuille  bien,  dit  M.  Pélrequin  en  terminant  son  mémoire,  écouter  la 

déclaration  suivante  :  Depuis  près  de  quatorze  ans  qu’on  a  abandonné,  à  Lyon,  le  chloro¬ 
forme,  et  qu’on  ne  fait  généralement  usage  que  de  l’éther  rectifié  à  62  et  63”  (1)  dans  la' 
pratique  des  hôpilaux  lyonnais,  nous  n’avons  pas  eu  à  déplorer  la  mort  d’une  seule  victime.  ■■ 
Voilà,  certes,  un  enseignement  qui  mérite  d’être  retenu  et  médité.  —  Nul  ne  se  méprendra 
sans  doute  sur  l’intention  de  ce  travail;  si  je  désire  que  ma  voix  soit  entendue,  c’est  que  je  . 
voudrais  rendre  aux  malades  le  service  de  préserver  ceux  dont  un  agent  dangereux  me-  > 
naoe  l’existence,  et  à  mes  confrères  celui  de  leur  épargner  le  remords  d’avoir,  par  une 

(1)  Je  sais  très-bien  que  l’éther  rectifié  peut  être  porté  à  64  et  à  65“  ;  mais  il  est  plus  difficile  de  le 
bien  conserver  à  ce  titre;  d’ailleurs,  quand  on  l’a  exactement  débarrassé  des  impuretés  que  contient 
souvent  l’étlier  médicinal  du  commerce  à  56»,  et  qu’il  a  été  rectifié  à  62  et  à  63»,  il  est  parfaitement 
suffisant  pour  tous  les  besoins  de  l’anesthésie  chirurgicale.  ' 


L’UNiON  MÉDICALE. 


173 


pratique  mauvaise,  porté  alteinle  à  la  vie  de  leurs  clients.  La  plus  douce  récompense  que  je 
puisse  ambitionner,  ce  serait  de  contribuer  à  mettre  enfin  un  terme  au  regrettable  nécrologe 
du  chloroforme.  » 


ACADÉMIES  ET  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 


SOCIÉTÉ  IMPÉRIALE  DE  CHIRURCIE. 

Séance  du  mercredi  24  Janvier  1866.  —  Présidence  de  M.Giraldès. 

Sommaire.  —  Reprise  de  la  discussion  sur  le  traitement  des  polypes  naso-pbaringiens.  —  Présentations 
de  malades  et  pièce  pathologique.  —  Stomatoscope.  . 

Après  un  court  rapport  verbal  de  M.  Desprès,  sur  une  observation  de  luxation  du  coude, 
lue  dernièrement  à  la  Société  de  chirurgie  par  M.  le  docteur  Lala,  a  été  reprise  la  discussion 
interrompue  sur  les  polypes  naso-pharyngiens.  Nos  lecteurs  se  rappellent,  peut-être,  que  te 
point  de  départ  de  cette  discussion  a  été  une  communication  de  M.  Alph.  Guérin,  relative  à 
une  nouvelle  méthode  de  traitement  de  ces  polypes  par  la  rugination  des  os  de  la  base  du 
crâne  qui  leur  servent  de  support  ou  de  base  d’implantation.  Nous  avons  dit  que  celle  mé¬ 
thode  avait  été  l’objet  d’une  revendication  de  priorité  de  la  part  de  plusieurs  chirurgiens, 
entre  autres  de  M.  Borelli  (de  Turin).  En  outre,  M.  Dolbeau,  discutant  l’observation  de 
M.  Guérin,  avait  contesté  à  la  fois  la  nouveauté  et  l’eflicacité  du  procédé,  et  avait  proposé 
de  le  remplacer,  celui-là  et  les  autres,  par  la  méthode  dite  de  Vélectrolyse  (destruction  par 
l’électricité)  qui  avait,  disait-il,  produit  de  bons  résultats  entre  les  mains  de  son  maître,  M.  le 
professeur  Nélaton.  Nous  avons  dit  encore  que  la  partie  de  la  dissertation  de  M.  Dolbeau, 
relative  à  l’électrolyse,  avait  également  provoqué  une  réclamation  de  la  part  d’un  autre  chi¬ 
rurgien  italien,  M,  Ciniselli,  qui  revendique  la  .priorité  de  l’application  du  galvano-caustique 
chimique  au  traitement  de  diverses  maladies  chirurgicales.  . 

C’est  l’électrolyse  qui,  dans  celte  séance,  a  essuyé  tout  le  feu  de  la  discussion,  l’artillerie 
légère  étant  dirigée  par  M.  Verneuil,  et  la  grosse  artillerie  par  M.  Alph.  Guérin,  dont  le  nom 
est  quelque  peu  synonyme  de  guerrier  ou  de  batailleur.  M.  Guérin  a  cru,  sans  doute,  qu’il 
était  dans  le  cas  de  légitime  défense,  et  il  a  riposté  à  l’opposition  faite  par  M.  Dolbeau  à  son 
procédé  de  la  rugination  par  une  vive  attaque  contre  l’électrolyse,  attaque  qui,  passant  par¬ 
dessus  la  tête  de  M.  Dolbeau,  non  sans  l’effleurer,  allait  frapper  M.  Nélaton  en, pleine  poi¬ 
trine.  M.  Nélaton  est  de  force  à  soutenir  l’assaut,  même  sans,  sourciller,  et  l’électrolyse  est 
bien  capable  de  rendre  à  la  rugination  coup  pour  coup  ,  et  choc  pour  choc.  Nous  pouvons 
nous  en  rapporter  pour  cela  aux  représentants  ou  lieutenants  de  M.  , Nélaton  à  la  Société  de 
chirurgie,  c’est-à-dire  à  M.  Houel,  qui  a  déjà  répondu  quelques  mots,  et  surtout  à  M.  Dol¬ 
beau,  qui  s’est  retranché  dans  un  recueillement  gros  de  menaces.  C’est  dans  la  prochaine 
séance  que  M.  Dolbeau  sortira  sans  doute  de  son  recueillement. 

Mais  cë  n’est  pas  seulement  à  la  rugination  de  M.  Guérin  que  l’électrolyse,  sous  l’impul¬ 
sion  de  M.  Dolbeau,  tentait  de  se  substituer  comme  méthode  dé  traitement  des  polypes  naso- 
pharyngiens;  c’est  encore  à  tous  les  autres  moyens  préconisés  jusqu’à  çe  jour  et,  par  consé¬ 
quent,  à  la  méthode  par  extirpation  ou  résection  du  maxillaire  supérieur,  méthode  que 
M.  Verneuil  a  mis  tant  de  zèle  et  d’ardeur  à  propager  et  à  défendre.  M.  Verneuil  a  donc, 
pris  fait  et  cause  pour  la  résection  du  maxillaire  supérieur  contre  l’éleglrolyse,  de  même  que 
M.  Guérin  a  défendu  contre  le  galvano-caustique  sa  méthode  de  la  rugination. 

M.  Verneuil  a  d’abord  résolu  en  faveur  de  M.  Ciniselli  la  question.de  priorité  de  décou¬ 
verte  et  d’application  de  l’élèctrolyse.  Entre  autres'  preuves,  cela  ressort  clairement  de  la 
lettre  et  de  la  brochure  adressées  à  la  Société  de  chirurgie  par  le  chirurgien  italien,  et  qui 
prouvent  que,  dès  1860,  M.  Ciniselli  employait  le  galvano-caustique  chimique  dans  le  traite¬ 
ment  de  diverses  maladies  chirurgicales. 

Analysant  ensuite  les  résultats  de  l’application  de  la  méthode,  pour  en  apprécier  la  valeur 
clinique,  M.  Verneuil  trouve  que,  sur  5  cas  de  la  pratique  de  M.  Nélaton,  il  y  a  eu  2  gué¬ 
risons  bien  constatées,  2  succès  incomplets  et  1  cas  de  mort.  Dans  la  pratique  de  M.  Cini- 
se.lli,  d’après  un  relevé  fait  par  M.  le  docteur  Tripier  {Arch.  gén.  de  méd.),  sur  A  cas  d’em- 
ptôi  du  galvano-caustique  pour  d’autres  maladies  que  les  polypes  naso-pharyngiens,  il 
y  aurait  eu  également  1  cas  de  mort.  Cela  fait  2  morts  sur  9  observations.  Si  les  résultats 
cliniques  de  la  nouvelle  méthode  devaient  se  maintenir  toujours  dans  celte  proportion  numé¬ 
rique,  ji  est  éyjdent,  dit  M.  Verneuil,  qu’elle  n’aurait  aucune  supériorité  sur  les  autres 


174 


L’UNION  MÉDICALE. 


moyens  de  traitement  des  polypes  naso-pharyngiens  et,  en  particuliei',  sur  la  mélliode  qui 
exige,  comme  opération  préliminaire  de  la  destruction  de  ces  tumeurs,  la  résection  du 
maxil’laire  supérieur  ou  la  perforation  de  ia  voûte  palatine. 

Si  l’électrolyse,  ajoute  M.  Verneuil,  devait  dispenser  le  chirurgien  de  ces  opérations  préli¬ 
minaires  qui  infligent  aux  malades  des  mutilations  plus  ou  moins  étendues  et  irréparables, 
elle  constituerait  véritablement  un  immense  progrès  et  mériterait  assurément  d’être  substituée 
à  tous  les  autres  moyens  de  traitement  des  polypes  naso-pharyngiens;  mais  si,  comme  dans 
l’une  des  observations  de  M.  Nélaton  elle  exige,  pour  réussir,  qu’une  voie  soit  préalable¬ 
ment  ouverte  à  travers  les  parties  molles  ou  dures,  à  l’application  du  galvano-caustique, 
l’électrolyse  ne  mérite  plus  le  nom  de  méthode  nouvelle  ;  ce  n’est  plus  qu’un  moyen  de  des¬ 
truction  des  polypes,  comparable  au  fer  rouge,  au  caustique  chimique,  etc.;  en  un  mot,  ce 
n’est  plus  qu’un  mode  de  cautérisation  ajouté  à  une  opération  préalable  et  fondamentale  :  la 
résection  du  maxillaire  supérieur  ou  celle  de  la  voûte  palatine. 

M., Verneuil  reproche  encore  à  l’électrolyse  la  difTiculté. de  son  application.  Elle, exige  un 
appareil  instrumental  particulier  et  coûteux  ;  elle  demande  une  grande  habileté  dans  le  ma¬ 
niement  de  l’électricité,  et,  parlant,  l’assistance  d’un  aide  familiarisé  avec  cet  agent.  Ces 
conditions  rendent  impossible  à  la  plupart  des  chirurgiens  de  province  l’emploi  de  l’ectro- 
lyse,  et  s’opposent,  par  conséquent,  à  la  généralisation  de  la  méthode. 

M.  Verneuil  reproche,  enfin,  aux  observations  de  M.  Nélaton,  apportées  par  M.  Dolbeau 
dans  cette  discussion,  d’être  bornées  à  des  indications  sommaires,  sans  aucuns  détails  qui 
soient  de  nature  à  éclairer  les  chirurgiens  qui  pourraient  être  tentés  de  faire  usage  de  l’élec- 
Irolyse,  sur  les  conditions  pratiques  de  son  application. 

En  résumé,  suivant  M.  Verneuil  : 

1°  L’électrolyse  est  une  méthode  thérapeutique  dont  la  priorité  appartient  incontestable¬ 
ment  à  M.  Ciniselli; 

2°  Appliquée  aux  polypes  naso-pharyngiens,  cette  méthode  n’a  pas  donné,  an  point  de  vue 
clinique,  des  résultats  supérieurs  à  ceux  fournis  par  les  autres  méthodes  ; 

3°  Si  elle  ne  dispense  pas  d’opérations  préliminaires,  elle  n’est  pas  une  méthode  nouvelle, 
mais  un  simple  procédé  de  destruction  des  polypes,  un  simple  mode  de  cautérisation  nulle¬ 
ment  supérieur  aux  autres,  mais  infiniment  moins  facile  à  manier; 

4°  Les  observations  invoquées  à  l’appui  de  l’excellence  de  la  méthode  ne  sont  pas  com¬ 
plètes  et  manquent  de  détails  qui  soient  de  nature  à  éclairer  les  chirurgiens  et  à  entraîner 
leur  conviction. 

M.  Alphonse  Gdérin  a  pris  la  parole  après  M.  Verneuil.  Il  a  commencé  par  répondre  à  la 
réclamation  de  priorité  faite  par  M.  Borelli  (de  Turin),  relativement  à  la  méthode  de  traite¬ 
ment  des  polypes  naso-pharyngiens  par  la  rugination.  Ce  qui  constitue  essentieliement  la 
méthode  proposée  récemment  par  M.  Alph.  Guérin ,  C’est  l’énucléation  ou  destruction  des 
polypes  naso-pharyngiens  par  la  simple  rugination,  sans  opération  préliminaire,  à  l’aide 
d’une  rugine  introduite  dans  l’une  des  narines  et  le  doigt  indicateur  porté  derrière  le  voile 
du  palais.  M.  Guérin  ne  divise  pas  préalablement  le  voile  du  palais  comme  M.  jBorelli  ;  comme 
ce  chirurgien,  il  n’excise  pas  la  base  du  polype  avec  un  long  bistouri  ou  des  ciseaux.  Il  se 
sert  purement  et  simplement  d’une  rugine  et  d’un  doigt,  l’une  introduite  par  la  narine, 
l’autre  derrière  le  voile  du  palais  laissé  intact.  Il  y  a  donc  une  différence  essentielle  entre 
la  manière  d’opérer  de  M.  Borelli  et  celle  de  M.  Alph.  Guérin. 

M.  Guérin  ne  comprend  pas  d’ailleurs,  dit-il,  ces  réclamations  de  priorité  que  les  chirur¬ 
giens  ne  cessent  d’élever  les  uns  contre  les  autres,  souvent  à  propos  des  moindres  modifi¬ 
cations  apportées  à  une  méthode  ou  à  un  procédé  opératoire.  Ces  revendications  auraient 
leur  raison  d’être  s’il  s’agissait  de  quelque  grande  découverte  opérant  une  révolution  dans 
la  science,  comme  la  découverte  de  la  circulation  du  sang,  celle  de  la  vaccine  ou  celle  de 
l’auscultation.  Mais  pour  quelques  misérables  modifications  de  détails,  pour  quelques  menus 
changements  ou  perfectionnements  apportés  dans  une  opération  chirurgicale,  ce  n’est  vrai¬ 
ment  pas  la  peine  de  faire  tant  de  bruit. 

M.  Guérin  a  répondu  ensuite  à  l’argumentation  dont  sa  communication  a  été  l’objet  dans 
l’une  des  dernières  séances,  delà  part  de  M.  Dolbeau.  Son  collègue  lui  a  contesté  la  nou¬ 
veauté  de  sa  méthode  de  traitement  des  polypes  naso-pharyngiens  par  la  rugination,  sans  opé¬ 
ration  préliminaire,  disant  qu’il  n’était  pas  besoin  d’opération  préliminaire  pour  détruire  ces 
polypes.  Chacun  sait,  cependant,  que  l’extirpation  des  polypes,  dans  la  méthode  aujourd’hui 
généralement  employée,  exige  des  délabrements  préliminaires  effrayants,  tels  que  la  résec¬ 
tion  du  maxillaire  supérieur  ou  la  perforation  de  la  voûte  palatine,  Mais  M.  Dolbeau  voulait 


L’UNION  MÉDICALE. 


175 


ainsi  préparer  les  esprits  et  les  voies  à  la  méthode  de  son  maître,  M.  Nélaton,  qui  traite  les 
polypes  naso-pharyngiens  par  l’électrochimie.  M.  Guérin  n’est  pas  édilié  sur  les  succès  de 
rélectrolyse  ;  il  craint  qu’il  n’en  soit  de  cette  question  comme  de  celle  de  l’infiltration  tuber¬ 
culeuse  des  os,  que  M.  Nélaton  réussit,  il  y  a  vingt  ans,  à  faire  considérer  comme  sienne  par 
l’habileté  qu’il  mit  à  la  défendre  ;  une  observation  plus  attentive  et  les  progrès  de  l’anatomie 
ont  montré  que  cette  prétendue  infiltration  tuberculeuse  des  os  n’existait  pas.  Rien  n’est 
démontré,  suivant  M.  Guérin,  au  sujet  de  la  méthode  électrolytique,  si  ce  n’est  qu’elle  n’ap¬ 
partient  pas  à  M.  Nélaton,  mais  à  M.  Ciniselli.  Cette  question  mérite  une  étude  plus  appro¬ 
fondie  et  basée  sur  des  observations  plus  complètes  que  celles  dont  M.  Dolbeau  a  parlé. 
L’histoire  des  5  malades  opérés  par  M.  Nélaton  est  faite  en  quelques  lignes.  M.  Dolbeau,  si 
exigeant  pour  les  observations  des  autres,  ne  s’est  inquiété  ni  de  rechercher  quelle  était  la 
nature  des  polypes  électrolysés,  s’ils  étaient  muqueux  ou  fibreux,  ni  de  savoir  quel  était 
l’état  de  santé  des  malades  qui  ne  sont  pas  morts  après  l’opération.  Des  5  opérés,  en  effet,  1 
est  porté  comme  ayant  succombé  à  une  fièvre  lyphoïde,  2  comme  étant  complètement  gué¬ 
ris,  2  comme  étant  en  voie  de  guérison,  sans  plus  de  détails.  Cela  est  insuffisant  pour  éclairer 
sur  la  valeur  de  la  méthode  et  pour  la  faire  substituer  à  toutes  les  autres. 

M.  Guérin  crigque  ensuite  l’opinion  émise  par  M.  Legouestqui  propose,  dans  le  traitement 
des  polypes  naso-pharyngiens,  des  opérations  simplement  palliatives  destinées  à  permettre 
aux  jeunes  malades  d’atteindre  l’âge  où  la  reproduction  polypeuse  cesse  par  épuisement  de 
vitalité.  Rien  de  plus  illusoire  qu’une  pareille  confiance  dans  la  cessation  spontanée  des 
polypes  naso-pharyngiens.  S’il  en  est  ainsi  des  tumeurs  polypeuses  de  la  matrice  qui,  une 
fois  enlevées,  ne  présentent  pas  de  tendance  à  récidiver,  il  n’en  est  pas  de  même  des  polypes 
implantés  dans  les  fosses  nasales,  dont  la  vitalité  et  la  repullulation  sont,  pour  ainsi  dire, 
indéfinies. 

11  n’y  a  donc  qu’une  opération  radicale,  telle  que  la  rugination  des  os  de  la  base  du  crâne, 
dont  le  périoste  sert  de  surface  d’implantation  au  pédicule  des  polypes,  qui  puisse  offrir  des 
chances  de  non-repullulation  des  polypes  naso-pharyngiens.  Celte  rugination  est  possible, 
quoi  qu’en  ait  dit  M.  Dolbeau,  parce  que  la  modification  déterminée  dans  cette  membrane 
par  la  présence  de  la  tumeur  rend  plus  facile  le  décollement  du  périoste.  La  dénudation  des 
os  ainsi  ruginés  est  d’ailleurs  promptement  recouverte  par  une  abondante  production  de 
bourgeons  charnus,  comme  le  démontre  l’ospérienoo,  et  comme  pouvait  le  faire  prévoir, 
d’ailleurs,  la  riche  vascularisation  des  os  de  la  base  du  crâne. 

M.  Houel  qui  a  promis,  pour  la  prochaine  séance,  des  détails  précis  sur  quelques-unes 
des  observations  des  malades  opérés  par  M.  Nélaton,  opérations  dont  il  a  été  témoin  et  aux¬ 
quelles  il  a  contribué  de  sa  personne,  M.  Houel  se  borne ,  quant  à  présent,  à  indiquer  ta 
différence  très-grande,  dit-il,  qui  existe  entre  le  procédé  d’électrolyse  tel  que  l’emploie 
M.  Nélaton  et  celui  de  M.  Ciniselli.  Grâce  à  la  modification  imaginée  par  M.  Nélaton,  le  ma¬ 
niement  de  l’agent  électrique  se  fait  avec  une  grande  simplicité  et  une  facilité  extrême. 

Les  aiguilles  sont  appliquées  et  retirées  sans  inconvénients  pour  le  malade  et  sans  secousses 
pour  le  chirurgien.  Toutefois,  l’application  de  la  méthode  exige  le  concours  d’un  aide  habi¬ 
tué  au  maniement  de  l’électricit  —  On  a  dit  que  la  tumeur  polypeuse  fondait  sous  l’in¬ 
fluence  de  l’agent  électrique,  il  n’en  est  rien  ;  l’électrolyse  n’a  pas  la  prétention  de  fondre 
les  polypes,  mais  seulement  de  les  détruire  par  gangrène  ou  mortification. 

M.  Dolbeau  demande  le  temps  de  se  recueillir  avant  de  répondre  à  l’argumentation  de 
M.  Guérin. 

Présentation  de  malades.  — M.  Le  Fort  présente  un  malade  qui,  dans  une  chute  de  cheval, 
s’était  fait  une  fracture  de  la  partie  moyenne  du  fémur.  Mis  dans  un  appareil  inamovible,  le 
membre  fracturé  ne  s’était  pas  consolidé  après  plusieurs  mois;  il  s’était  formé  entre  les  deux 
fragments  une  pseudarthrose.  M.  Le  Fort  eut  l’idée  de  soumettre  le  fémur  à  une  extension 
permanente  pendant  l’espace  d’un  mois,  après  quoi  le  membre  fut  remis  dans  un  appareil 
inamovible.  —  La  consolidation  a  eu  lieu  dans  ces  nouvelles  conditions. 

M.  Mariolin  a  observé  un  cas  analogue  dans  lequel  le  défaut  de  consolidation  tenait  à  la 
fflobiliié  des  fragments  due  à  l’immobilisation  incomplète  du  tronc.  Il  lui  suffit  de  substituer 
â  1  immobilisation  seule  du  bassin  celle  du  tronc  tout  entier,  de  manière  à  empêcher  le  ma¬ 
lade  de  se  placer  sur  son  séant  et  de  mettre  ainsi  en  œuvre  la  synergie  musculaire,  pour  voir, 
au  bout  de  deux  mois,  la  consolidation  s’effectuer. 

M.  Tarnier  a  obtenu  le  même  résultat,  chez  une  dame,  à  force  de  patience  et  de  longueur 
de  temps. 


176 


L’UNION  MÉUICALE. 


M.  Lahrey  demande  la  mise  h  l’ordre  du  jour  de  la  question  intéressante  des  pseudar- 
throses,  soulevée  par  la  communication- de- M.  Le  Fort,  afin  que  la  Société  de  chirurgie 
■tienne  ainsi  en  réserve,  pour  les  jours  de  disette,  d’importants  sujets  de  discussion.  —  La 
question  des  pseudarthi’oses  prendra  donc  rang  à  la!  suite  de  celle  des  polypes  naso-pharyn- 
giens  et  de  l’ophthalmie  purulente. 

-  M.  Alpli.  Guérin  présente  un  malade  auquel  il  a  pratiqué,  il  y  a  trois  ans,  la  résection  du 
coude  pour  une  fracture  de  l’extrémité  inférieure  de  l’humérus,  avec  issue  des  fragments, 
ayant  entraîné  des  accidents  graves  qui  avaient  amené  le  malade  au  dernier  degré  du  ma¬ 
rasme.  L’opération  a  parfaitement  réussi.  Le  mourant  est  devenu  un  homme  fort  et  robuste, 
capable  de  soulever,  de  son  bras  opéré,  un  poids  de  50  kilogrammes. 

M.  Larrey  place  sous  les  yeux  de  ses  collègues  le  crâne  d’un  individu  mort  de  phthisie 
pulmonaire  à  l’hôpital  d’Avignon,  et  chez  lequel  on  a  observé  une  perforation  de  la  voûte  du 
crâne  dont  il  n’a  pas  été  possible  de  déterminer  l’origine  congéniale  ou  accidentelle,  l’au¬ 
topsie  ayant  été  faite  sans  soin  par  un  garçon  d’amphithéâtre  qui  a  laissé  perdre  ainsi,  pour 
la  science,  des  détails  anatomo-pathologiques  dont  il  ne  pouvait,  d’ailleurs,  soupçonner  l’im¬ 
portance.  Le  malade  n’avait  jamais  présenté,  de  son  vivant,  rien  qui  fût  de  nature  â  faire 
découvrir  cette  perforation.  —  C’est  à  M.  te  docteur  Monnier  (d’Avignon)  que  M.  Larrey  doit 
la  connaissance  de  ce  fait  unique  peut-être  dans  les  annales  de  la  science. 

D"  A.  tartivel. 


—  Par  décret  en  date  du  30  décembre  1865,  rendu  sur  la  proposition  du  ministre  de  la 
marine  et  des  colonies,  ont  été  compris,  à  compter  du  1"  janvier  1866,  dans  la  première 
formation  du  cadre  des  médecins  et  des  pharmaciens  en  chef  de  la  marine,  d’après  leur 
ancienneté  respective  dans  le  grade  dont  ils  sont  actuellement  pourvus  : 

Dans  le  grade  de  médecin  en  chef  : 

MM.Quesnel  (Edmond-Théodore),  premier  médecin  en  chef. 

Saint-Pair  (Charles-Almire),  premier  médecin  en  chef  (service  colonial). 

Dufour  (Guillaume-Théodore),  premier  chirurgien  en  chef. 

Delioux  de  Savignac  (Joseph-François-Jacques-Augustin),  premier  médecin  en  chef. 
Duval  (Ange-Eugène),  premier  chirurgien  en  chef. 

Collas  (Auguste-Marie-Alcibiade),  premier  médecin  en  chef  (service  colonial). 
Rochard  (Jutes-Eugène),  premier  chirurgien  en  chef. 

Fonssagrivos  (Jean-Baplieto),  prcmior  médecin  en  chef  (hors  cadres), 

Walther  (Charles),  premier  médecin  en  chef  (service  colonial). 

Arlaud  (François-Joseph-Charles),  second  chirurgien  en  chef. 

Jossic  (Henri-André-Jules),  second  médecin  en  chef. 

Barràllier  (Auguste-Marie),  second  médecin  en  chef. 

Beau  (Louis-Hercule),  second  chirurgien  en  chef. 

Marroiri  (Auguste-Chàrles-Thomas),  second  médecin  en  shef. 

Drouet  (Jean),  second  chirurgien  en  chef. 

Beaujean  (Jean-Baptiste-Jutes),  second  médecin  en  chef  (service  colonial). 

'  .  Moufflet  (Eugène-Delphin-Alfred),  second  médecin  en  chef  (service  colonial). 

Sénard  (Charles-Adolphe-Victor),  second  médecin  en  chef.  - 

Riou  Kerangal  (Emile-Yves),  second  médecin  en  chef  (service  colonial). 

Dans  le  grade  de  pharmacien  en  chef: 

MM.  Vincent  (François-Adol plie),  premier  pharmacien  en  chef. 

Roux  (Euslache-Antoine-Benjaroin),  premier  pharmacien  en  chef. 

Fontaine  (Constanl-Aristide),  premier  pharmacien  en  chef. 

Jouvin  (Jean-Pierre),  second  pharmacien  en  chef. 


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M.  Moynier,  10  fr.  ;  M.  Boutet,  à  Orgerus,  5  fr.;  —  un  anonyme,  10  fr.  ;  —  M.  Gasquet, 
â  Ollioules,  3  fr.;  —  M.  Durand-Fardel,  10  fr.;  —  un  officier  de  santé  de  la  marine,  10  fr.  ; 
—  M.  Ducos,  10  fr.  —  Total .  83  20 

Premières  listes .  361  >» 


Total.  . .  MÛ  20 


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Paris.  -  Typograpliie  FÉux  Maitestb  et  C«,  rue  des  Deux-Porle»-Salnt-8ai|veur,  32, 


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Cette  hùîlë  est  d’une  odeür  et  d’üné  sàVèüi"  agréables.  Lé  mode  de  désinfection  rië  nuit  en  rîéii 
à  ses -propriétés  thérapeutiques.  Elle  est  facilement  administrée  même  aux  personnes  les  plus  dé¬ 
licates,  et  est  d’une  digestion  plus  facile  que  l’huile  ordinaire. 

Lire  les  observations  et  rapports  médicaux  contenus  dans  la  brochure. 

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,  Ain  est,  depuisAO  ans,  reconnu  comme Tun 
dès  ioniques  \e&  plùs  puissants.  Sous  le  même  vb- 
’lumè,  il  contient  beaucoup  plus  de  principes  que 
tous  les  autres  vins  de  quinquina,  ce  qui  permet 
aux  personnes  délicatès  de  le  couper  avee  partie 
égale  d’eau.  ^  ^  * 

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du  sulfaté  'de  quinine  ,  qU’ilAémplace  mêmedvec 
avantagé  dans  beaucoup  de  cas. 

Exiger  la ‘‘signature  :  G.  Séguin. 


FER  QUEVENNE  J 

APPROUVÉ  PAR  L’ACADÉMIE  DE  MÉDECINE; 
AUTOBISË  PAR  ClftCULAIRË  SPÉCIALE  DU  MIWiSTRi 


’eploie  dans  tous  les  cas  où  les  ferrugineux  jj 


sont  indiqués  J  il  ne.^oircit  pas  le^.dents  ;  ç’esf  la 
préparatioù-  ferrugineuse  la  pl&  active,  la  fâus 
agréable  et  l£t  plus  économique.  Souvent  un  flacon 
suffit  poijrgjiérir une  chlorose., .  ,  . 

«  L’expérience  m’a  démontré  qu’aucune  prépa 
»  ration  ferruginèus'e  n’ést  mieux  tolérée  que.  le 
«  Feu  OdevexUe,  en  restant  dans  les  limites  déS' 
»  doses  très  modérées i  à  5  centigrammes  k 
»  chaque  repasl  .»  -7-'  BbUçûAtiUAT ,  ‘AnitMaire  de 
ihérapéüÜiquef  t863’.  —  Lê  flacon;?  fr.  50 c.'Cbez 
E.  Gexévoix,  li,  rué  des  Beàux-Aits  ,  à  Paris  i  et 
dans  toutes  les  pharmacies.'  -—  Exiger  lé  cachet 
Quevenne.  —  Envoi, /ranccf,  par  là  poste.'  ' 


Sirop  extrait  de  Yiande  de  Meyer-Berk. 

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le  marasme,  l.es  convalescences  de  maladies  graves, 

les  catarrhes  ehreniquee,  la  Dyspepsie,  enfin  dans 
toutes  les  affections  où:  il  s’agit  de  relever  l’orga¬ 
nisme  sans  fatiguer  les  voies  digestives. 

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Prêpqrèpar  i,-P,  LAROZE,  Paritiacien.  ’ 
Les  ^médeéins  les  plus  célèbres,  spécialement 
M.  le  docteur  Philippe  Riçord  et  M.  le  professeur 
•Nélaton,  ont  choisi  pour  excipient  de  riodure  de 
potassium  le  Sirop  d’écorces  d’oranges  amères  bien 
préparé.  L’expérience  prouve  qu’uni  k  ce  Sirop, 
l’iodure  de  potassium  perd  sa  propriété  irritante 
sur  la  membrane  muqueuse  de  l’estomac  ;  que  ja¬ 
mais  il  ne  détermine  d’accès  gastralgique  ,  qu’il 
s’assimile  facilement  et  quei’intégrité  des  fonctions 
est  toujours  sauvegardée.  Comme  la  cuillerée  à 
bôuche,  pesant  20  gram.  ,  contient  exactement  40 
centigrammes  d’iodure,  et  la  cuillerée  k  café,  pe¬ 
sant  5  grammes,  en  contient  10  centigrammes,  on 
arrive  facilement,  soit  d’emblée,  soit  d’une  manière 
graduelle,  aux  doses  adoptées  par  les  thérapeutistes. 
Le  flacon  :  4  fr.  50  c.—  Dépôt  k  Paris,  rue  Neuve- 
des-Petits-Ghamps,  26,  et  dans  toutes  les  pharma¬ 
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de  .i;activité  vitale  pu  dp,  modifier  les  altérations 
locales  et  les  troubles  fonctionnels  qui  précèdent 
pu  accompagnent  les  affections  de  I’estosiac, 
du  FOIE,  des  INTESTINS,  dés  MüSCLES,  des 
NERFS,  de  la  PEAii,  du  sang  et  des  viscères. 
(Voiries  documents  authentiques  des  médecins  des 
hôpitaux  dans  la  notice  qui  accompagne  le  produit.) 
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en  teinture  (laudanum)  est  reconnue  comme 
étant  pernicieuse,  produisant  l’insomnie, l’en¬ 
gourdissement  et  souvent  le  délire. 

„  ,  ^  ^  ao  1  17  .J»  Ces  effets  sont  évités  par  l’emploi  duBLACK 

rh.  anglaise,  Bolierts  et  Co,  23,  pl.Yendome  _  celui-ci ,  dans  la  plupart  des  cas, 

produit,  au  contraire,  les  effets  bienfaisants  d’un  narcotique,  sans  aucun  des  inconvénients  résultant  de 
l’emploi  du  laudanum,  —  l.a  est  «le  3  à  ao  gouttcti  Mii.ivant  ej^n. 


D 


niOLES  D'IODDRE  FEBREDX  i 

AU  BEURRE  DE  CACAO 
De  VEZU,  pharmacien  k  Lyon. 

La  supériorité  de  cette  préparation  a  été  con¬ 
statée  dans  les  hôpitaux  de  Lyon,  qui,  depuis 
quatre  ans,  én^éont  arrivés  k  ii’employer  d’une 
manière  exclusive. 

On  trouve  chez  le  même  pharmacien  : 

L’HUILE  DE  FOIE  DE  MORUE  FERRUGINEUSE 

Ce  produit  a  obtenu  un  rapport,  favorable  k 
l’Académie  de  médecine  de  Paris  (séance  du  21 
août  1858).  —  Dépôt  k  la  Pharmacie  centrale,  rue 
de  Jouy,  7,  k  Paris. 


GRANULES  ANTIIVIONIAUX 

i>u  noctem*  PAPil.ïiAi;i» 

Nouvelle  médication  contre  les  Maladies  du 
ClUUF,  l’Asthme,  Je  .Çiatarrjie,  la  Coqueluclie,  etc. 

Granules  antiinonîo-ferreux  contré-l’Âhé- 
mie,  la  Chlorose,  l’Aménorrhée,  des  Névralgies  et 
Névroses,  les  Maladies  scrofuleuses,  etc. 

4,lrnniile.<«  «««liULomlo-fer»-*.»*  au  Sîamuth 

contre  les  Maladies  nerveuses  des  voies  digestives. 

Pharmacie  Moüsniek  ,  k  Saujon  (Charente-Infé¬ 
rieure)  ;  à  Paris;  aux  Pharmacies,  rue  d’AnjOü-St- 
Honoré  ,  26  ;  rue  des  Tournelles,  1,  place  de  la 
Bastille  ;  rue  Montmartre,  141,  pharmacie  du  Para¬ 
guay-Roux  ;  rue  de  Clichy,  45  ;  faubourg  St-Ho- 
noré,  177  ;  rue  du  Bac,  86  ;  et  dans  toutes  les  Phar¬ 
macies  en  France  et  k  l’étranger. 


IVIUSCULINE'GUICHON 

I.e  plus  précieux  et  le  plus  réparateur 
«les  aiuileptlques  connus. 

Préparation  unique  faite  sans  le  concours  deda 
chaleur,  avec  la  fibrine  charnue  ou  la  partie  nutri¬ 
tive  de  la  viande  crue.  Ia  MUSCULINE  est  sops 
forme  de  bonbons  très-agréables  et  pouvant  se 
conserver  indéfiniment.  Expérimentée  avec  le  plus 
grand  succès  dans  Ips  hôpitaux  et  k  rn,ôtel-Dieu 
de  Paris. 

C’est  l’alimentation  réparatrice  par  excellence 
des  constitutions  débiles  et  des  convalescents. 
Prix  !  2  ft.  la  boîte  (par  la  poste,  15  c.) 

ChezGUIGHON,  pharm.  k  Lyon;  k  Paris,  CHE¬ 
VRIER,  pharm.,  r.  du  Faubourg-Montmartre,  21. 


Sirop  min.  sulfureux  au  Goudron 

de  CROSNIER,  pharmacien.  Ce  Sirop  est  em¬ 
ployé  depuis  quinze  ans  pour  guérir  les  Affections 
chroniques  des  bronches  et  des  poumons.  Toux, 
Rhumes,  Bronchite  rebelles  et  Phthisie  commen¬ 
çante.  —  Pharmacie  ,  rue  Montmartre.  95. 


FABRICATION  EN  GROS  DEPUIS  1854. 

L’accueil  que  le  Goi-ps  médical  a  fait  k  notre 
produit,  et  son  emploi  dans  les  hôpitaux,  témoi- 
!  gnent  des  soins  excessifs  apportés  k  sa  prépara- 
;  tion  et  de  sa  force  digestive  toujours  égale.  .  ■ 

Elle  est  administrée  avec  succès  dans  les  Dys¬ 
pepsies,  Gastrites,  Gastralgies,  Aigreurs ,  Pi¬ 
tuites  ,  Diarrhées  et  Vomissements ,  sous  forme 
d’«3llx!e,  Ain,  fSli'op,  Pastilles,  Prises, 
Pîlnics  ou  »»rngées. 

Pour  éviter  les  contrefaçons,  exiger  Ie:cachet 
BOUDAULT  et  la  signature  ; 

Dépôt.  -  Pharmacie  Hoitot,  rue 
des  Lombards,  24.  Paris. 


;  SIROP  ET  PILOLES  DE  SCILiniNE 

DE  MANDET,  PHARMACIEN, 

Lauréat  de  l’Aeadémic  des  sciei/icei. 

Considérée  comme  le  plus  puissant  de  tous,  les 
diurétiques,  la  ScUUtine  dépourvue  du  principe 
toxique  de  la  scille,  se  recommahde  aux  médecins 
par  son  action  expectorante,  sédative.  Ç’estleseul 
médicament  qu’on  puisse  employer  avec  succès 
dans  les  infiltrations  cellulaires,  les  pialadies  de 
l’appareil  respiratoire,  et  de  là  circulation-  Chez 
tous  les  pharmaciens,  :  \ 


L’emploi  du  Sirop  antiphlogistique 

de  BRI  ANT;dans  le  traitement  des  inflammations 
et  irritations  de  l’estomac,  de  la  poitrine  et  des  in¬ 
testins  est  justifié,  non  par  l’effet  d’une  vogue  pas¬ 
sagère,  mais  par  qqarantç  ans.de  succès,  par  de 
nombreuses  obserVâtrons  publiées  dan^  les  jour¬ 
naux  de  médecine,  et  surtout  par  l’appréciation 
suivante  tirée  d’un  rapport  officiel  : 

«  Ce  Sir  iop,  préparé  avec  des  extraits  de  plantes 
jouissant  de  propriétés  adoucissantes  et  calman~ 
tes,  est  propre  à  l’usagepour  lequel  il  est  composé; 
il  fie  dont ient  rien  de  nuisible  ou  de  dangereuse. 

PharmacieRRUNT;  rue  deRiVoli,  150,  entréefüe 
Jèan-Tison,  k  côté,  Paris.  ^  ' 


e  Carton  anti  -  asthmatique  de 

GMrvié,  brûlé  dans  la  chambre  des  malades', 
•calme  tn>m«}(llateiiieni  les  accès  d’ Asthme  ner¬ 
veux  les  plus  violents.  Son  Élixir  soulage  tou¬ 
jours  les  Asthmes  oataruuecx  (Boerrhave).  Phar- 
roacie,  rue  de  Bondy,  38,  Paris.  ■ 


Paris,,—  Imprimerie  Félix  Màltestè  et  C%. 
S  j.  >IîiD«ui.Fartei-S«inl-Sa«Toiu,ïî. 


Vingtième  année. 


]Vo  12. 


Mardi  30  Janvier  1866. 


L’UNION  MEDICALE 

fRlX  DE  L’ABON'NEMÉNT  :  JOlJUNAL  D'ABONNEMENT 

.  .  rue  du  Faubourg-Montmartre, 

rr  “  DES  ISTEREÏS  StlESTIFIOIIES  ET  PBATIOLES, 

iiorah  et  professiomeis  Dans  les  Départements, 

mm.,,  Ctioi  log  princi|)a«x  Likuires, 

DU  CORPS  MEDICAL  Et  dans  10,.  tes  Bureaux  de 

«Ion  qu’il  est  lixe  par  Ica  l'osle,, et, des  Messageries 

conventions  postales.  -  Impériales  et  Générales.  ■ 

Ce  Journal  parait  troisi  fols  par  gemaino,  le  BIARDX,  le  JCCDX,  le  SAREDX, 

ET  F0K5IE,  Par  année,  4  BEAtX  VÔEÈMES  IN-8«  DE  PtllS  DE  600  PAGES  CHACEN. 

Tout  ce  qui  concerne  la  Uédaction  doit  cire  adressé  à  M.  le  Ilocteur  Amcdce  r,AT«>tJR ,  Rédacteur  en  cher.  —  .’Toal  ce  qui 
concerne  rAdministraUon,  à  M.  le  Gérant,  rwe  rfu  fatiDoîO'Êf-Moufîîaai'fre,  50. 

les  t,éttres  et  Paquets  doivent  éthe  affranchis.-  ''  ' 

BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE. 


PHILOSOPHIE  DES  SCIENCES  COSMOLOGIQUES  et  crilique  des  sciences  et  de  la  pratique  médi¬ 
cales,  par  le  docteur. Bërgeret,  de  Saint-Léger, Jauréal  deS;  hôpitaux,  de  Paris.  Prix  :  A  fr. 
—  Paris,  1866.  Librairie  Gernier-Baillière. 

EXCURSIONS  SCIENTIFIQUES  DANS  LES  ASILES  D’ALIÉNÉS,  par  le  docteur  Berthier,  médecin 
de  la  Maison  de  Charenton-  troisième  sérié.'  Comprenant  les  asiles  de-Olermont-sur-Oise, 
du  Mans,  d’Alençon,  d’Angers,  de  Nantes,  de  Pons-l’Abbé-Picanville,  de  Pau,  de  Saint- 
Venant,  de  Strasbourg,  de  Rennes,  de  Lille,  de  Loyrae,  de  Niort,  de  Mayenne,  d’Armen- 
tières,  de  Nancy,  du  Puy,  de  Lille,  de  Napoléon-Vendée,  de  Bourg.  ’Paris,  i866,.Tm  vol. 
’in-S'’  de  112  pages.  Prix  :  2  fr.  50  c.  —  F.  Savy,  libraire-éditeur,  2A,  rue  Hautefeüiilei 
LE  CRESSON,  par  Ad.  CHatîn,  docteur  ës  sciences  et  en  médecine,  professeur  de. botanique- 
a  TÉCOîe  supérieure  de  hirriraeie  d©  Paris,  mombro  de-  l’Académie  impériale  dç  rnéde- 
cîné,  elc.'In-12  de  126' pagés.—- Prix  i  2  fr.  Chez  J..-B.  BailÜère  et  fils,  libraires,  19,  rüè 
Haole'feuille.  '  ' 


ALMANACH  GÉNÉRAL 

DE  MÉDECINE  ET  DE  PHARMACIE  POUR  LA  VILLE  DE  PARIS  ’ 

ET  LE  DÉPARTEMENT  DE  LA  SEINE..  . 

Piibtié  par  L’Administration  de  L’UNION  MÉDICALÉ.  ■  ■ 
37ine  ANNÉE'.  —  1866.  ,  • 

.  Eh  vente  au.v  adresses  ci-dessous  : 

Aux  Bureaux  de  L’UNION  MÉDICALE,  Faubourg-Montmartre,  56; 
chez  Adrien  Delahaye,  libraire-éditeur,  place  de  i’ÉcoIe-dé-Médecine,. 

Prix  :  5  Francs  SO  Centimes. 

D’importantes  modificàtions  ont  été  introduites  dans  cette  nouvelle  publication  :  bn 
y.  trouvera  les  Décrets  et  Arrêtés  ministériels  les  plus  récents  relatifs  à  l’organisation 
des  Facultés. et  des  Écoles  et  à  l’enseignement  de  la  médecine  en  France. 

La  Liste  des  Médecins  et  des  Pharmaciens.a  été  l’objet  d’une  révision  très-attentive 
‘■tu  point  de  vue  de  certains  abus.  A  celte  Liste  ont  été  ajoutées  celle  des  Vétérinaires 
diplômés  et  celle  des  Sages-Femmes.  ; 

Une  Table  détaillée  des  matières  termine  ce  volume,  d’une  utilité  quotidienne  pour 
mus  les  Praticiens  et  pour  les  Pharmaciens. 


L’UNION  MÉDICALE. 


DE  L’EMPLOI  EN  THÉRAPEUTIQUE 


L’ESSENCE  DE  TÉRÉBENTHINE 


La  térébenthine,  ce  médicament  si  prédieux,  qui,  dès  le  temps  d’Hippocrate,  était  en  haute 
réputation,  et  dont  Diascoride  et  Galien  faisaient  un  si  grand  éloge,  était  depuis  longtemps 
presque  tombée  en  oubli  et  comme  exclue  de  la  thérapeutique,  lorsque  M.  le  professeur 
Trousseau  s’oècupa  spécialement  de  l’action  de  cet  agent.  Nous  citerons  quelques  paèsages 
extraits  de  l’ouvrage  du  maître  ;  ; , 

«  Nous  confondrons,  dit-il,  tout  d’abord  les  effets  de  la  térébenthine  et  de  son  huile 
essentielle,  puisque  c’est  à  celle-ci  que  la  première  doit  son  action  en  général  ainsique  ses 
effets  spéciaux......  '  ■ 

«  Le  catarrhe  de  la  vessie,  ou  cystiquc  chronique,  est  rarement  primitif  chez  les  jeunes 
gens  et  les  hommes  d’un  âge  moyen ,  mais  il  est  assez  commun  qu’il  s’établisse  d’emblée 
chez  les  vieillards . 

«  L’indication  de  la  térébenthine  se  présente  lorsque  les  malades  ont  traversé  la  période 
aiguë  du  catarrhe,  ou  bien  lorsque  celte  affection  a  eu  primitivement  la  forme  chronique..,., 

«  L’efficacité  de  ce  traitement  dans  lé  catarrhe  chronique  de  la  vessie  est  telle,  que  l’on 
peut  dire  sans  témérité  que  si  l’administration  sage  et  bien  indiquée  de  la  térébenthine  ne 
guérit  pas  toujours  complètement  cette  maladie,  elle  améliore  presque  constamment  l’état 
des  malades...,. 

«  Les  catarrhes  chroniques  pulmonaires  sont  susceptibles  d’être  avantageusement  modi¬ 
fiés  par  la  térébenthine..... 

«  Nous  ne  croyons  pas  qu’il  y  ait  en  France  de  médecins  qui,  plus  souvent  que  nous,  fas¬ 
sent  usage  de  la  térébenthine  ;  et  si,  dans  bien  des  cas,  nous  avons  pu  constater  l’efficacité 
de  la  térébenthine  dans  le  traitement  des  névralgies,  bien  souvent  aussi  nous  avons  vu  ce 
médicament  réussir  dans  des  cas  où  tous  les  autres  moyens  avaient. échoué.  Disons  d’abord 
qu’invariablement  nous  donnons  l’essence  de  térébenthine  en  capsules  à  des  doses  qui 
varient  de  60  à  200  gouttes  par  jour  ;  disons  encore  que  toujours,  et  celle  précaution  est 
capitale,  nous  faisons  prendre  le  médicament  durant  le  repas.  Or,  nous  déclarons  que  dans 
le  traitement  des  sciatiques,  que  l’on  peut  appeler  idiopathiques,  en  ce  sens  qu’elles  ne 
dépendent  ni  d’une  infection  palustre ,  ni  d’une  maladie  organique  des  viscères  contenus 
dans  le  bassin,  ni  d’une  lésion  osseuse,  etc.,  on  obtient  à  peu  près  invariablement  un  soula¬ 
gement  considérable,  et  le  plus  souvent  la  guérison. 

«  Il  .ne  nous  a  pas  paru  que  les  névralgies  des  membres  supérieurs  fussent  moins  utile¬ 
ment  traitées  par  l’usage  de  l’essence  de  térébenthine,  et  nous  n’en  exceptons  ni  les  névral¬ 
gies  intestinales,  ni  les  névralgies  qui  occupent  la  tête. 

«  Quant  aux  névralgies  viscérales,  si  rebelles,  si  communes  surtout  chez  les  femmes,  elles 
sont  plus  utilement  combattues  par  l’essence  de  térébenthine  que  par  tout  autre  remède; 
et,  chose  singulière,  les  névralgies  de  l’estomac  et  de  tous  les  autres  viscères  qui  ressortis¬ 
sent  plus  particulièrement  au  plexus  solaire,  sont  celles  qui  obéissent  le  mieux  à  l’action  de 
cet  agent  puissant.  Il  est  étrange  de  voir  des  femmes  délicates  supporter  avec  une  facilité 
merveilleuse  des  doses  considérables  d’essence  de  térébenthine  ;  et  bien  rarement  les  névral¬ 
gies  stomacales  sont  augmentées  par  l’administration  de  ce  remède.  Dans  ce  cas,  nous  ne 
donnons  la  térébenthine  que  six  ou  huifjours  de  suite,  pour  la  reprendre  après  un  repos  de 
deux  semaines  à  peu  près.  »  • 

L’essence  de  térébenthine  est  employée  encore  avec  succès  comme  anthelminlique  et  dans 
le  traitement  des  calculs  biliaires. 

Le  goût  plus  que  désagréable  de  ce  médicament  empêche  qu’il  ne  soit  pris  directement. 
Le  docteur  Clerlan  est  parvenu  à  renfermer  celte  essence  dans  de  petites  capsules  rondes, 
de  la  grosseur  d’un  pois,  très-faciles  à  avaler.  C’est,  du  reste,  sous  celle  forme  que  le  profes- 
fesseur  Trousseau  formule  d’ordinaire  la  térébenthine.  Il  dit  dans  son  Traité  de  thérapeu¬ 
tique,  en  parlant  de  celte  essence  :  «  Les  perles  de  Clerlan  se  donnent  à  la  dose  de  8  et  même 
de  12  par  jour;  et  elles  ne  sont  jamais  mieux  supportées  que  lorsqu’on  les  administre  en 
même  temps  que  le  malade  prend  ses  repas.  » 


L’UNION  MÉDICALE. 

N»  12.  Mardi  30  Janvier  1866. 

SOMMAIRE. 

I.  Paris  :  Enseignement  oiTiciel.  —  Enseignement  libre.  —  11.  Cunique  médicale  :  Le  choléra  chez  lés 
enfants.  , Nôte  sur  les  cas, observés  dans  le  service  de  M.  Barthez,  à  rhôpital  Sainte-Eugénie.  —  111- 
Académies  et  Sociétés  sKykmns.  Société  médicale  des  hôpitaux  ;  Rapport  de  la  commission  des  ma¬ 
ladies  régnantes.  —  Suite  de  la  discussion  sur  les  revaccinations.  —IV.  Courrier.  —  V.  Feuiue- 
,  TON  :  Chronique  départementale.  :  ■  ... 


Paris,  le  Janvier  iS66. 

Enseignement  officiel.  —  Enseignement  libre. 

Il  est  tout  naturel  que  rinstitution  d’une  commission  nouvelle  chargée,  dit-on, 
d’étudier  les  améliorations  dont  l’enseignement  de  la  médecine  est  susceptible,  fasse 
mettre  au  jour  les  projets  divers  que  ce  sujet  a  pu  ou  peut  inspirer  encore.  Nous 
avons  à  signaler  aujourd’hui  le  projet  édité  ou  plutôt  réédité  par  M.  J.  Guérin,  qui 
naturellement  aussi  nous  prend  à  partie,  car  son  projet  n’est  pas  tout  à  fait  le  nôtre. 
Selon  notre  confrère,  nous  n’avons  pas  compris  le  sens  de,  la  réforme  proposée  par 
la  feuille  lyonnaise;  mais  il  atténue  le  reproche  en  disant  que  le  projet  n’a  pas  été 
présenté  avec  toute  la  clarté  et  la  précision  désirables.  Il  nous  eût  été  difficile  de 
comprendre  le  sens  d’uhé  réforme  que  la  Gazette  de  Lyon  n’a  nullement  formulée. 
Ce  que  M.  Didaÿ  demande,  c’est  la  création  de  Facultés  nouvelles,  et  ce  n’est  pas  là 
une  réfOrrne,  c’est  une,  extension  de  l’ordre  de  choses  actuel.  Incidemment,  il  a 
parlé  de  la  liberté  de  l’enseignement,  et  c’est  aussi  par  incidence  que  nous  avons 
suivi  notre  confrère  sur  ce  terrain.  M.  Guérin  nous  y  appelle  plus  directeur ént, 
ot  voioi  en  quels  termes  il  pose  et  il  résout  le  problème  : 

«  L’enseignement  libre  n’est  pas  la  liberté  d’enseigner  :  l’enseignement  libre,  c’est 
la  faculté  laissée  à  tout  le  monde  d’établir  des  Écoles,  d’ouvrir  des  cours,  en  se  con¬ 
formant  aux  lois  et  règlements  d’ordre  général,  en  concurrence  avec  l’enseignement 
officiel,  mais  celui-ci  dépossédé  du  privilège  de  conférer  les  grades.  Dans  ce  système, 


FEUILLETON. 


CHRONIQUE  DÉPARTEMENTALE. 

1.  Le  mouvement  scolaire  en  1865.  —  IL  Tablettes  de  l’Algérie  médicale;  spécialités  de  l’École 
préparatoire.  —  III.  Butin  scientifique  mensuel. 

Dans  un  pays  aussi  fortement  organisé  et  administré  que  le  nôtre,  où  tous  les  services 
publics  sont  centralisés  dans  la  main  du  Gouvernement,  il  semblerait  que  pour  ce  qui  a  trait 
à  l’enseignement  de  la  médecine  par  exemple,  qui  en  relève  directement,  tout  doit  y  être 
ordonné,  réglé  et  exécuté  d’une  manière  correspondente,  uniforme.  Il  n’en  est  rien  cepen¬ 
dant  et  nous  pouvons  constater  par  les  rapports  de  l’année  scolaire  qui  nous  parviennent 
successivement  que  la  publication  de  ces  documents,  du  moins,  est  tout  à  fait  libre  et  indé¬ 
pendante.  Tandis  que  dès  le  mois  dernier,  l’arrivée  de  quelques-uns  émanant  des  directeurs 
les  plus  actifs,  les  plus  zélés,  nous  permettait  de  signaler  les  résultats  annuels  de  cet  ensei¬ 
gnement  ici  et  là,  il  nous  a  fallu  attendre  jusqu’à  ce  jour  pour  en  connaître  l’ensemble,  et 
encore...  plusieurs  sont-ils  en  retard. 

C’est  là  un  des  inconvénients  du  régime  de  la  liberté  et  de  l’indépendance  sans  son  cor¬ 
rectif,  qui  en  est  le  principal  avantage:  l’émulation.  Imaginez,  en  effet,  toutes  ces  Écoles 
libres,  privées,  indépendantes,  ne  relevant  que  d’elles-mêmes  et  de  leurs  propres  succès,  et 
l’on  verrait  chacun  de  leurs  directeurs  les  faire  connaître,  les  publier  à  l’envi  et  à  qui  mieux 
mieux  avec  beaucoup  plus  d’empressement,  l’intérêt  et  l’honneur  de  leur  gestion  étant  à  ce 
Tome  XXTX.  —  Nouvelle  série.  12 


178  L’UNION  MËDICAjE. 

il  V  a  un  jury  d’examen  étranger  aux  Écoles  et  ctjmposè  de. 'façon  à  assurer  la  plus 
grande  somme  de  lumières,  l’impartialité  la  plus  sévère  et  les  sympathies  les  plus 
élevées  pour  le  progrès,  quelle  qu’en  soit  l’origine.  En  présence  de  ce  jury,  les  Écoles 
libres  ont  la  même  prépondérance  qqe  les, Écoles  officielles,  ®cul  titre  de 

prééminence,  aux  unes  comme  aux  autres,  consiste  dans  la  preuve  de  l’instruction 
médicale  la  plus  complète,  ,  la  plus  avancée  èt  la  plüs  élevée.  L’ensèigperhéjqt  libre 
n’est. donc  pas  laliberté  d’enseigner.  Celle-ci  ne  serait  qu’un  leurrent  une  déception. 
Avec  elle,  on  permettrait  à  la  science  de  se  faire  jour  par  toutes  les  voies  de  l’ensei¬ 
gnement,  et  on  l’arrêterait  au  seuil  des  Écoles  officielles',  comme  suspecte  d’innova¬ 
tion  subversive  ou  de  personnalité  gênante.  La  liberté  d’enseigner  donnerait  le  droit 
de  trouver  ridicule  la  nomenclature  de  tel  professeur,  surannée  ou  malfaisante  la 
médecine  de  tel  autre,  rétrograde  et  dangereuse  la  chirurgie  de  celui-ci,  vulgaire  et 
empirique  la  clinique  de  celui-là;  mais  l’élève  qui  se  présenterait  avec  ce  sentiment 
pour  être  examiné,  et  reçu  par  ces  termes  vermoulus  de  l’enseignement  officiel,  n’en 
serait  pas  moins  tenu,  soiis  peine  d’être  refusé,  c’est-à-dire  d’être  taxé  d’ignorance, 
de  répondre  conformément  aüx  doctrines  dont  il  aurait  appris  ailleurs  à  reconnaître 
la  vétusté,  l’erreur  ou  le  danger.  La  liberté  de  l’enseignement  sans' Fen^ignemeiit 
libre,  c’est-à-dire  sans  la  misé  sur  le  pied  d’égalité  de  l’enseignement  facultatif  avec 
renseignement  officiel,  égalité  garantie  parla  séparation  des  corps  èhseîgnants  d’avec 
les  jurys  de  réception,  ne  serait  donc  qu’une  déception  pour  les  promoteurs  dü'prq- 
grès  et  une  prime  assttrée  à  l’ignorance  et  à  la  routine.  ))  .  . 

Ne  nous  appesantissons  pas  sur  celte  distinction  bien  subtile  entre  V enseignemejif 
libre  qui  n’e'st  pas  \d.  liberté  cV  enseigner  ;  il  paraît  qu’il  n’ést  p£^  aussi  facile  qü’op 
le  croit  de  s’entendre  sur  toutés  ces  libertés.  Mais,  quand  on  prend  de  la  liberté,  on 
n’en  saurait  trop  prendre,  et  nous  nous  élqnnons  que  M.  Guérin^s’arrêtë  en  si  bçau 
chemin.  Et,  par  exemple,  pourquoi  conserve-t-il.un  enseignernent  pfficièl  de  la  niè- 
decine?  Dans  quel  but  et  à  quoi  bon,  dans  ce  système,  un  enseignement  officiel? 
Qu’il  s’en  défende  ou  non,'M.  Guérin  est  enl’raiiié  vers  la  liberté  véritable,  c’est-à- 
dire  vers  la  suppression  des  Facultés  et  Écoles.  C’est  un  engrenage  fatal;  il  y  pas¬ 
sera  pour  arriver  logiquement  à  la  liberté  de  l’exercice  de  la  médecine.  •  ^  ^  i 


Nous  désirerions,  avant  que  M.  Guérin  fasse  ce  pas  décisif,  et  puisqu’il  veùt 
bien  nous  promettre  «  son  contingent  de  lumières  et  d’expériênce,  »  qu’il  ait  la 


prix.  Témoignage  officiel  de  la  valeur  de  Içur  enseignement  d’après  le  nombre  et  la  distinc¬ 
tion  des  élèves,  le  résultat  des  examens  et  deS'’féceptions  aussi  bien  que  le  programme  des 
études,  cette  publication  trouverait  dans  Tapprécialion  des  mille  voix  de  la  presse  pério¬ 
dique  aussi  bien  que  de  la  comparaison  qui  en  resso/jirait  et  du  choix  qu’en  feraient  les 
élèves  et  les  familles,  autant  de  raisons  et  de  stimulants  qui  lui  font  défaut  dans  l’étal  actuel. 
Pourvu  que  ce  rapport  annuel  arrive  en  temps  voulu  à  l’autorilé  à  laquelle,  ils’adresse 
spécialement,  c’est  l’essentiel.  Qu’il  arrive  plus  tôt  ou  plus  tard  au  public,  directement  inté¬ 
ressé  à  le  connaître,  peu  importe,  ou  du  moins  c’est  chose  secondaire  pour  la  plupart  de 
ceux  qui  en  sont  chargés;  il  y  paraît,  du  moins.  ’ 

Tout  choix  à  cet  égard  est  ainsi  réduit  à  se  faire  aveuglément  et  de  cotiliance,  sinon  d’après 
les  convenances  personnelles.  Et  Inin  que  la  Presse  médicale,  le  pliis  directement  chargée 
de  Je  guider  à  cet  effet  en  s’inspirant  de  ces  rapports  annuels,  en  les  analysant,  les  comiheo" 
tant,  c’est  à  peine  si  elle  y  prêle  attention  et  s’en  préoccupe  preuve  que  la  liberté  de 
renseignement  médical,  dont  on  parle  beaucoup,  n’est  guère  près  de  seréalisèr,  puisque  ceux 
qui  peuvent  le  mieux  en  montrer  les  avantages,  les  bienfaits  et  la  faire,  désirer,  font  si  peu 
pour  en  préparer  les  voles  et  déterminer  son  avènement.  Les  faits,  en  cela,  valent  encore 
mieux  que  les  raisonnements.  Montrer  que  l’on  sait  user  du  peu  de  liberté  que  l’on  possède 
est  le  plus  sûr  moyen  de  l’augmenter.  Aussi  continuerons-nous  d’exposer  le  mouvement 
scolaire  de  1866. 

On  peut  dire  que,  contrairement  à  l’année  dernière,  il  est  partout  çn  progrès,  et  Tes  dépar¬ 
tements,  sous  ce  rapport,  ont  bien  plus  lieu  de  se  féliciter  que  Paris.  Avec  l’accroissement 
des  élèves,  les  chaires  se  multiplient  et  l’enseignement  se  perfectionne  et  seicomplète.  A  Ja 
Faculté  de  Strasbourg,  de  620  élèves  civils  et  militaires  en  186û,  le  nombre  s’en  est  élevé  à 


L’UNION  MÉDICALE. 


179 


bonté  de  bien  nous  faire  comprendre  ce  que,  dans  son  système,  il  entend  par  ensei¬ 
gnement  officiel  et  par  enseignement  libre,  à  quoi  on  les  reconnaîtra,  et  quelle  sera 
leur  caractéristique.  Si  deux  enseignements  sont  reconnus  nécessaires,  ruii  offleiel 
et  l’autre  libre,  il  existe  donc  deux  sciences  médicales  ;  une  science  officiellé  et  une 
science  libre;  où  donc  se  trouve  cette  dernière,  et  quel  signe  porte-t-elle? 

Nous  eherchons  un  oomplémentd’idéoa  dans.c-et  exposé,  et  nous  nous  arrêtons  au 
paragraphe  suivant  : 

«  Un  jury  de  réception,  seul  et  unique  pour  toute  la  France,  composé  des  hommes 
«  les  plus  sérieux,  les  plus  solides,, , les  plps  hapl  .pla,çés  d^ns  la  hiérarchie  scienti- 
«  tique,  achèverait  de  donner  à  la  médecine  grave  et  positive  le  dernier  élément  de 
«  pl’épondérancê  sûr  la’  médecine  arbitraire  et  conjecturale.  .■..  Ce  que  nous'  propo- 
«  sons  n’est,  d’ailleurs,  qu’une  imitation  de  ce  qui  existe,  au  grand  avantage  de  la 
«  science  et  la,  ^aUs|aeiiqn  ,dq§  §a\ja^^î,s^^  dps,  l’instilptiop  |.a  plps  qérie.use  de  notre 
«  temps,  à  l’Ecole  polytechnique.  La  santé  des  hommes,  et  la  niédecine  qui  est  des- 
«  tinée  à  la  gouverner;  mérîteràîëht  péut-êtCe  qu’on  leur  appliquât  les  procédés 
«  rigpureuît  reconnpa  bons  pour  faire; des  ingénieurs  et  de§  géomètres.  » 

Il  notis  semble,  voir,  dans  tout  cela,  des  rapprochements  bien  forcés,  des  assimi¬ 
lations  impossibles  et  des  confusions  singulières.  La  science  médicale,  hélas!  n’eSt 
pas  la  géorhétrie,  et  tout  ce  système,  séduisant  en  théorie,  pourrait  bien  perdre  dé 
son  prestige  â  l’application.  Si,  par  un  coiip  de  baguette,  l’utopie  de  Mi  Guérin 
devenait  à  l’instant  une  réalité.,  demandons-nous,  chacun  dans  notre  for  inférieur, 
s’il  nous  serait  facile  de  composer  ce  jury  sérieux,  solide,  à  l’abri  de  toute  suggestion 
et  de  tente  influence,  et  faisant  des  médecins  comme  les  examinateurs  de  l’École 
polytechnique' font  des  ingénieurs  ,  ou  des  géomètres.  Tout  èéla  nous  paraît  bien 
théorique.  ’ 

Non,  nous  ne  somrries  pas  saisis  et  convaincus.  Nous  persistons  encore  dans 
notre  système  mixte,  qui  coiisis.te  à  protéger  de  plus  en  plus  l’enseignement  libre, 
mais  à  conserver  nos  Facultés  en  les  améliorant,  en  agrandissant, et  en  élevant  leur 
enseignement,  en  créant  toutes  sortes  de  chaires  èn  prévision,  de  sorte  que  toute 
grande  individualité  qui  se  serait  révélée  et  affirmée  par  ï’enseighèmént  libre  trouvât 
aussitôt  dans  nos  Écoles  une  chaire,  un  auditoire  et  une  rémunération  honorable. 


628;  'donnant  lieu  â  un  total  annuel  de  1,532  inscriptions  et  905  examens.  Les  résultats  de 
ceux-ci  ont,  en  général,  été  satisfaisants,  et  sur  les  610  épreuves  probatoires,  158  ont  mérité 
la  note  très-distingué  et  très-satisfait,  et  il  n’y  a  en  que  78  ajournements;  soit  11  à  12  p.* 
100,  proportion  moindre  qu’à  Paris,  où  elle  a  encore  été  cette  année  de  là  à  15,  et  même  à 
Montpellier  où  elle  s’est  élevée  de  12  à  13.  Sans  pouvoir  établir  une  comparaison  absolue 
d’après  ces  chiffrés  sur  l’instruction  de?  élèves,  puisqu’ils  sont  en  rapport  avec  les  exigences 
spéciales  des  examinateurs,  il  est  bien  permis  d’y  voir  un  dhermomètre  favorable  de  leur 
application  dans  celte  Faculté. 

^  A.  Lille,  à  Toulouse  comme  à  Bordeaux  —  impossible  d’en  dire  autant  de  Marseille  ~ 
l’augmentation  des  élèves  est  en  rapport  avec  celui  des  cours.  Lille  accuse  296  inscriptions 
et  plus  de  100  élèves  coïncidant  avec  la  création  d’une  chaire  d’histoire  naturelle  et  l’insti- 
lulion  de  celle  de  physiologie  en  chaire  spéciale  avec  beaucoup  d’autres  améliorations  pra¬ 
tiques  dans  l’enseignement  de  cette  École.  Le  concours  institué  pour  toutes  les  places  parmi 
les  élèves  a  donné  surtout  les  plus  heureux  résultats,  en  développant  ^émulation  parmi  eux. 
15  élèves  de  plus  rendent  cette  augmentation  encore  plus  sensible  à  Toulouse. 

Les  Écoles  de  l’Ouest,  Nantes,  Rennes,  Angers,  font  exception  à  ce  progrès,  limitées 
qu’elles  sont  par  l’immense  frontière  de  l’Atlantique.  Si  de  162  l’année  dernière,  les  inscrip¬ 
tions  se  sont  élevées  à  171  à  Nantes,  ce  n’est  guère  là  qu’une  variation  fortuite  ;  elles  n’ont 
été  que  de  156  à  Rennes  et  se  sont  abaissées  à  60  à  Angers.  Une  contradiction  doit  être 
signalée  ici  sur  les  conditions  exigées  pour  celles  du  doctorat.  Tandis  que  M.  Cazeneuve, 
à  Lille,  estime  qu’il  conviendrait  de  laisser  aux  jeunes  néophytes  la  faculté  dè  prendre  les 
quatre  premières  inscriptions  sans  fournir  le  diplôme  du  baccalauréat  ès  sciences  scindé, 
M.  Hélie,  de Nanles,  au  contraire,  demande  qu’il  soit  exigé,  comme  celui  ès  lettres,  dès  la 


180 


L’UNION  MÉDICALE. 


A  notre  sens,  c’est  le  seul  moyen  de  donner  à  l’enseignement  libre  un  but,  un  ali¬ 
ment  et  une'  récompense,  comme  de  relever  nos  Écoles  de  l’état  de  langueur 
et  d’amoindrissement  dans  lequel,  si  l’on  n’y  prend  garde ,  elles  pourraient  bien 
s’éteindre. 

Amédée  Latour. 


CLINiaUE  MÉDICALE. 


DU  chOléda  chez  les  enfàivts  {*). 

}Vote  snr  les  cas  observés  dans  le  service  de  M.  Barthev.j  b  riiépital  bte-F.ugénie, 

Par  le  docteur  Ch.  Fernet,  interne  (médaille  d’or)  des  hôpitaux. 

(Lue  à  la  Société  médicale  des  hôpitaux,  dans  la  séance  du  13  décembre  1865.)' 

§  IL  Choléra  des  enfants  del  a  ib  ans. 

Cette  série  comprend  19  cas,  parmi  lesquels  nous  avons  eu  8  guérisons  et  11  morts. 
Nous  prendrons  pour  point  de  départ  de  l’étude  que  nous  allons  faire  la  période 
de  la  maladie  à  laquelle  étaient  arrivés  les  enfants  au  moment  où  ils  sont  entrés  à 
l’hôpilal  et  où  nous  avons  commencé  à  les  observer.  Nous  pensons  que,  de  cette 
manière,  il  sera  plus  facile  de  grouper  les  faits  et  de  saisir  l’influence  de  rinteryention 
thérapeutique. .  i 

Nous  étudierons  donc  d’une  manière  rapide  d’abord  les  cas  dans  lesquels  la  maladi'é 
a  été  observée  et  traitée  dès  sa  période  d’invasion  ;  puis  ceux  où  les  malades  étaient 
déjà  arrivés  à  la  période  algide  quand  on  les  a  apportés  dans  les  salles. 

7  enfants,  âgées  de  5  à  11  ans,  sont  entrées  à  l’hôpital  dans  la  période  d’invafion\ 
quelques-unes  présentant  déjà  une  algidité  incomplète  et  commençante.  '  / 
Deux  d’entre  elles  préserxtaient  des  vomissements  aqueux  et  bilieux  abondants,  e| 
une  diarrhée  fréquente,  datant  déjà  de  plusieurs  jours;  la  langue  était  chargée,  lé 
ventre  assez  développé  et  indolent;  il  y  avait  peu  ou  point  de  refroidissement,  ei  le 
pouls  conservait  une  certaine  tenue  ;  cependant  déj- 1  le  faciès,  était  altéré;  les  yeux 
(i)  Suite  et  fin.  —  Voir  le  numéro  du  23  janvier. 


première.  Il  croit  que  la  faculté  delà  prendre  sans  ce  diplômé  est  préjudiciable  au' cours 
régulier  de  leurs  études.  Ainsi,  sur  sept  élèves  qui  en  étaient  dépourvus  au  commencement 
de  l’année  scolaire,  deux  seulement  ont  pu  l’obtenir  à,  la  session  de  novembre,  avec  un 
retard  de  six  mois  et  d’un  an  au  moins  pour  les  autres.  Attirés  par  la  nouveauté  des 
études  médicales;  ces  élèves  négligent  les  sciences  et  éprouvent  des  échecs  réitérés  qui  les 
dégoûtent  et  les  rebutent.  En  se  reproduisant  durant  six  années  consécutives,  l’épreuve  peut 
être  regardée  comme  décisive,  alors  même  que  le  motif  invoqué  ne  serait  pas  tout  à  fait  fondé 
en  principe.  Le  programme  des  sciences  physiques  et  chimiques  à  étudier  n’est  déjà  que 
trop  vaste  pour  ces  jeunes  intelligences,  sans  y  joindre  encore  celle,  de  l’anatomie  et  de  la 
physiologie.  Sauf  de  rares  exceptions,  diviser  ratlenlion  sur  plusieurs  objels  d’études  est 
toujours  préjudiciable  au  savoir  réel,  solide,  durable.  Différer  d’une  année,  pour  faciliter  ces 
études  accessoires,  quand  les  principales  en  réclament  et  en  exigent  tout  le  temps,  ne  serait 
donc,  suivant  la  locution  vulgaire,  que  reculer  pour  mieux  sauter.  Quant  à  facilileret  à  aug¬ 
menter  les  inscriptions  pour  le  doctorat,  chacun  peut  apprécier  si  çetle  mesure,  serait  beau¬ 
coup  plus  profitable. 

Ceci  nous  amène  à  signaler  les  différences  qui  s’observent  dans  la  réception  des  officiers 
de  santé  suivant  les  régions.  Un  seul  examen  a  été  subi  à  Strasbourg,  tandis  qu’il  y  en  a  eu 
W1  à  Lille,  dont  10  ajournements;  1.5  candidats  se  sont  présentés  à  Toulouse  et  13  ont  été 
reçus,  sans  que,  de  l’aveu  inême  du  directeur,  leur  degré  d’instruction  fût  très-élevé,  là 
meilleure  note  obtenue  n’ayant  pas  dépassé  l’humble  satisfecit.  Aussi  le  prix  Lasserre  a-l*il 
été  réservé.  A  l’Ouest,  sur  11  candidats  à  Rennes,  7  admissions;  2  seulement  sur  A  à  Nantes. 
Telle  est  la  variation  du  Sud  au  Nord  et  de  l’Est  à  l’Ouest.  Ces  chiffres  indiquent  assez  la 
sévérité  relative  des  examens  à  ce  titre  pour  rendre  tout  commentaire  superflu. 


L'UNION  MÉDICALE. 


181 


caves  et  cèrnés.  Un  Ipéca  fut  administré,  bientôt  suivi  d’un  purgatif  aü  sulfate  de 
soude.  Chez  foutes  deux,  l’amélioration  fut  sensible,  marquée  par  une  diminution 
notable  des  vomissements  et  de  la  diarrhée.  La  réaction,  encore  incomplète,  se  fit 
ensuite  facilement  avec  quelques  stimulants;  les  vomissements  cédèrent  à  l’emploi 
de  ces  agents  aidés  d’un  peu  de  glace,  la  diarrhée  à  quelques  astringents  et  au  bis¬ 
muth.  Au  bout  de  six  à  huit  jours,  la  guérison  était  complète. 

Chez  une  autre  enfant  âgée  de  11  ans,  les  symptômes  étaient  à  peu  près  les 
mêmes  que  chez  les  deux  précédentes;  pourtant  la  langue  était  moins  chargée,  les 
nausées  elles  vomissements  moins  fréquents.  On  employa  dès  le  débutles  excitants 
(thé,  rhum,  quinquina),  le  bismuth  et  la  glace.  Les  vomissements  ayant  persisté,  on 
appliqua  un  vésicatoire  à  l’épigastre,  et  contre  la  diarrhéé  abondante,  on  administra 
du  laudanum.  Cependant  les  symptômes  persistaient,  l’enfant  était  abattueet  prenait 
l’aspect  typhoïde  ;  la  langue  restait  épaisse  et  un  peu  chargée,  et,  par  intervalles,  il  y 
avait  un  peu  de  refroidissement  suivi  d’une  réaction  facile  et  accompagnée  d’une  rou¬ 
geur  marquée  de  la  face^  Après  huit  Jours  de  traitement  sans  résultat,  on  en  vint  à 
l’ipéca;  aussitôt  les  symptômes  s’amendèrent,  la  diarrhée  et  les  vomissements  cessè¬ 
rent,  et  trois  jours  après  l’enfant  entrait  en  convalescence. 

Deux  petites  filles,  de  10  et  11  ans,  nous  furent  amenées  au  moment  où  elles  arri- 
vaient  à  la  période  algide.  Elles  avaient  de  la  diarrhée  depuis  sept  ou  huit  jours,  et 
des  vomissements  depuis  deux  ou  trois.  Elles  commençaient  à  se  refroidir;  pourtant 
le  pouls  était  encore  assez  développé,  quoique  mou  et  dépressible;  elles  semblaient 
en  outre  assez  abattues.  Les  vomissements  et  la  diarrhée  ayant  été  peu  considérables 
au  commencement  de  leur  séjour  à  l’hôpital,  on  s’en  est  tenu  à  l’enveloppement  dans 
une  couverture  de  laine,  et  à  l’emploi  de  quelques  stimulants.  La  réaction  fut  obtenue 
assez  facilement  :  l’amélioràtion  fut  graduelle,  s’effectua  doucement;  après  sept  et 
ohze  jours,  ces  deux  enfants  furent  envoyées  en  convalescence. 

Ainsi,  nous  Voyons  que  dans  les  cas  précédents,  la  maladie,  prise  à  son  début  et 
présentant  d’ailleurs  une  évolution  peu  rapide,  s’est  montrée  accessible  aux  agents 
thérapeutiques.  Les  évacuants,  vomitifs  et  purgatifs,  nous  ont  particulièrement  rendu 
des  services  ;  employés  toutes  les  fois  que  l’état  de  la  langue  et  les  symptômes  gas- 
trodntêstinaux  ont  paru  les  indiquer,  ils  ont  semblé  avoir  la  plus  heureuse  influence, 
d’une  part  en  supprimant  les  vomissements  et  la  diarrhée,  d’autre  part  en  modifiant 


II.  Différents  faits  sa  rattachant  à  l’École  de  médecine  d’Alger  en  rendent  surtout  le  compte 
rendu  intéressant  celte  année,  bien  plutôt  que  son  mouvement  scolaire,  qui  ne  saurait  acqué¬ 
rir  un  grand  développement  dans  celte  colonie.  Composée  d’élèves  européens  et  d’élèves  arabes, 
cette  institution  se  distingue  par  là  de  toutes  les  autres,  car  ces  étudiants  indigènes,  qui  sont  une 
de  ses  meilleures  raisons  d’kre,  en  fournissant  à  cette  colonie  des  médecins  indigènes  ins¬ 
truits,  façonnés  aux  idées  et  en  partie  aux  mœurs  françaises,  et  qui  peuvent  aider  puissam- 
samment  à  la  civilisation  par  leur  influence,  forment  une  classe  à  part.  Mal  préparés  par  leur 
éducation  et  leur  instruction  premières,  il  a  fallu  faire  pour  eux,  dit  M.  Patin,  une  sorte 
d’enseignement  primaire  en  médecine,  à  moins  d’en  rester  incompris.  Et  encore,  malgré  cette 
condescendance,  3  sur  6  en  ont  seulement  profilé,  à  condition  de  prolonger  leurs  études  un 
ou  deux  ans  pour  en  obtenir  un  succès  satisfaisant.  Comme  en  toutes  choses  dans  cette  colo¬ 
nie,  ces  faibles  résultats  sont  au  prix  des  plus  grands  efforts  et  de  lourds  sacrifices.  Des  répé¬ 
titeurs  spéciaux  et  rétribués,  pris  parmi  les  élèves  européens  les  plus  capables  et  les  plus 
moraux,  vont  ainsi  être  chargés  de  coller  ces  pauvres  intelligences  arabes,  les  professeurs  ne 
pouvant  plus  suffire  à  celle  trop  lourde  tâche. 

Ce  n’est  pas  tout:  ces  médecins  indigènes  n’étant  pas  plus  admis  que  les  Européens  au 
sein  de  la  famille  arabe,  les  femmes  et  les  enfants  auraient  été  privés  de  leurs  soins. 
Ù  s’agissait  donc  d’y  faire  pénétrer  des  médecins  femelles.  «  Ce  que  le  médecin  homme  ne 
saurait  faire,  la  femme  médecin  le  fera  peut-être,  »  dit  le  rapport,  et,  pour  réaliser  celle 
expérience,  une  femme,  distinguée  par  l’étendue  de  ses  connaissances  et  de  ses  aptitudes, 
syant  obtenu  régulièrement  et  avec  grand  succès  les  diplômes  de  bachelière  ès  lettres  et  ès 
sciences,  M“'  Rengguer  de  la  Lime,  a  été  autorisée  ministériellement  à  prendre  régulière¬ 
ment  ses  inscriptions  de  doctoresse  à  l’École  de  médecine  d’Alger,  qui  se  trouve  ainsi  réunir 


182 


L’ÜIN ION  MÉDICALE. 


les  Gonditions  morbides  :  il  nous  a  paru,  en  effet,  qu’après  Içur  emploi,  l’évolution 
de  la  maladie  était  plus  rapide,  et  que  la  convalescence  était  plus  franche.  •  ,, , 

.  Les  stimulants,  les  excitants  internes  et ;externes  ont  quelquefois,  comme  nous 
venons  de  le  voir,  suffi,  sans  l’emploi  préalable  des  évacuants,  pour  arrêter  la  maladie 
à  sa  première  période  quand  l’état  gastrique  s’est  montré  peu  développé. 

Cependant  tous  les  cas  n’ont  pas  été  aussi  heureux  que  ceux  que  nous  venons 
d’indiquer»  Chez  une  enfant  de  10  ans,  entrée  le  18  octobre  au  plein  de  l’épidémie, 
et  qui  n’était  malade  que  depuis  douze  heures,  le  rhum  et  le  laudanum  supprimèrent 
facilement  les  vomissements,  la  diarrhée  et  une  aïgidité  commençante;  mais  on  vit 
alors  se  développer  des  symptômes  de  congestion  céphalique,  il  survint  des  épistaxis 
et  un  état  demi-comateux  ;  le  pouls  prit  un  développement  exagéré.  Trois  injections 
de  sulfate  de  quinine  furent  faites  dans  l’espace  de  quatre  jours  (2  gr.  5  d’une  solution 
au  dixième  chaque  fois),  des  sinapismes  furent  appliqués;  la  guérison  arriva  après 
douze  jours  de  maladie.  ■ 

Enfin  une  seule  enfant  mourut  parmi  celles  qui  ont  été  traitées  dès  la  première 
période  :  c’était  une  petite  fille  de  3  ans  qui  n’était  malade  , que  depuis  dix  ou  douze 
heures;  on  vit  tous  les  symptômes  de  la  période  algide  se  développer  avec  une 
effrayante,  rapidité  en  môme  temps  que  les  vomissements  devenaient  incessants. 
Malgré  l’enveloppement,  des  stimulants  énergiques,  des  ventouses  sèches  à  l’épL 
gastre,  l’élat  alla  s’aggravant  toujours,  et  quinze  heures  après  son  entrée,  l’enfant 
était  morte.  ,  ■  ,  ■  ■  .  > 

C’est  là  un  des  exemples  de  ce  choléra  à  marche  rapide  contre  le  quel  la  théra-, 
peutique  a  peu  de  succès.  C’est,  nous  le  répétons,  le  seul  cas  de  mort  que  noqs  ayons 
eu  parmi  les  malades  traités  dès  le  commencement  de  leur  maladie.  Ceux  dont  il 
nous  reste  à  parler  ne  nous  ont,  au  contraire,  presque  donné  que  des  revers.  . 

12  enfants  sont  entrées  à  l’hôpital  dans  la  deuxième  période  de  la  maladie,  c’est- 
à-dire  dans  un  état  de  cyanose  et  d’algidité  bien  accusées.  Sur  ces  12  cas,  nous 
comptons  10  morts. 

Je  ne  parlerai  pas  ici  de  4  enfants  qui  ont  été  apportées  dans  un  état  de  cyanose  et 
d’algidité  si  avancé  que  la  mort  est  arrivée  avant  qu’on  ait  eu,  pour  ainsi  dire,  le 
temps  d’intervenir.  Unfe  autre,  âgée  de  3  ans,  s’est  présentée  à  nous  au  commence¬ 
ment  de  la  période  algide;  elle  avait  des  vomissements,  aqueux  fréquemment  répétés. 


trois  classés  très-distinctes  :  celle  des  Européens,  celle,  des  Arabes  et  celle. des  femmes.  Ce 
n’est  donc  pas  là  une  École  ordinaire,  puisqu’elle  en  réunit  trois  en  une  seule,  et  possède 
le  privilège  unique  jusqu’ici  en  ce  genre,  c’est-à-dire  le  monopole  de  faire  des  doctoresses  en 
médecine.  La  France  n’a  plus  rien  à  envier,  à  cet  égard,  aux  États-Unis.  Si  l’autorisation  est 
exceptionnelle,  ses  bons  effets  pourront  en  étendre  l’application  dans  l’avenir.  Avis  aux 
postulantes  ;  et  ne  dites  plus  au  moins,  mesdames,  que  vos  mérites  ne  sont  pas  appréciés  et 
vos  droits  dans  la  société  justement  reconnus  et  consacrés. 

Ce  compte  rendu  offre  ainsi  un  double  intérêt  par  les  détails  qu’il  contient  sur  ces  faits 
nouveaux  et  curieux  et  le  discours  de  M.  le  professeur  Léonard,  exprimant,  sous  une  grande 
simplicité  de  formes,  les  sentiments  les  plus  nobles  et  les  idées  les  plus  élevées  sur  notre 
profession. 

Nonobstant  ces  efforts  de  l’École  de  médecine  d’Alger,  on  demande  toujours  des  médecins 
de  colonisation  par  vacances  d’emploi  dans  les  deux  autres  prpvinces.  Des  traitements  annuels 
de  2,600,  3,000  et  3,500  francs,  avec  indemnité  de  logement,  sont'  assurés  aux  docteurs  en 
médecine  qui  voudront  s’y  rendre.  Il  ne  s’agit  que  d'adresser  sa  demande,  par  l’intermé¬ 
diaire  du  préfet  de  son  département,  à  l’autorité  locale.  -1 

Comme  la  commission  romaine,  la  Société  de  climatologie  algérienne  vient  de  mettre  à 
l’index  de  nombreux  ouvrages;  mais  au  lieu  de  les  condamner,  c’est  pour  les  recommander; 
les  honorer  de  sa  haute  appréciation.  Une  médaille  d’argent  a  été  ainsi  décernée  au  Traité, 
de  climatologie  de  M.  de  Pietra  Santa,  dont  nos  lecteurs  ont  eu  l’épreuve  avant  la  lettre.  La 
distinction,  ici,  ne  doit  pas  se  mesurer  à  la  valeur  de  la  récompense,  mais  à  hauteur  du 
témoignage;  la  plus  belle  fille  du  monde...... 

11  est  aussi  question  de  faire  revenir  l’homœopathie  sur  l’eau  en  Algérie,  c’est-à-dire  de 


L’ülNlUN  MÉDlOÂiE. 


183 


Comme  U  ne  paraissait 'y  avoir  aucune  indication  spéciale,  on  se  contenta  d’adminis¬ 
trer  une  potion  stimulante,  et  d’envelopper  l’enfant  datis  une  couverture  de  laine;  IC' 
soir,  les  vomissements  ayant  persisté  avec  opiniâtreté,  on  appliqua  un  vésicatoire  à 
l’épigastre.  Le  lendemain,  l’état  alla  s’aggravant  rapidement;  malgré  l’emploi  de  la 
glace  à  l’intérieur  et  de  l’cau-de-vie,  l’algidité  fit  de  continuels  progrès,  et  la  mort 
arriva  dans  la  nuit. 

symptômes  de  la  période  algide  chez  lés  enfants  se  sont  montrés  à  nous  peu 
différents  de  ceux  qu’on  rencontre  chez  les  adultes. 

'  L’algidité  s’ést,:  en  général,  produite  rapidement,  surtout  marquée  aux  membres iCt 
à  la  face*,  ' çe  n’est  guère  qu’à  la  fin  de  cette  période  et  dans  les  cas  graves  qu’elle: 
s’est iétencfue  au  tronc;  il  en  a  été  de  même  pour  la  langue  :  bien  que  refroidie  dans 
un  grand  nombre  de  cas,  elle  a  été  rarement  tout  à  fait  froide.’ 

Les  parties  algides. ont  subi  un  retrait  des  tissus  très- manifeste  :  ainsi  les  doigts 
sont  ridésou  plutôt  plissés,  la:face  s’amaigrit  presque: à  vue  d’œil,  le  nez  se  pince  et 
les  pommettes  deviennent  saillantes.  Ces  mêmes  parties  présentent  une:  teinte 
bleuâtre,  cyaùiquè,  beaucoup  plus  accusée  aux  membres  et -même  Sur  le  tronc  qu’à 
la  face  ;"cependant  le  tour  des  yeux  participe  toujours  à  la  cyanose,  et  Tofïre  même 
à  un  haut  degré.  Rien  n’est  plus  caractéristique  que  l’aspect  offert  par  des  yeux,  et 
nous  l’avons  noté  dans  doutes  nos  observations  :  les  globes  oculaires  et  les  paupières 
paraissent  erifondés  dans  l’orbite;  celles-ci,  demi-ouvertès,  laissent  apercevoir  une 
partie  de  la  conjonctive  qui  est  injectée  dans  tous  les  points  bù-elle,  est  exposée  à 
l’air;  la  cornée  est  sèche  et  paraît  un  peu  ridée.  Les  paupières  sont  immobiles,  ;et 
leur  clignement  paraît  complètement  supprimé  ;  elles  sont  violacées,  et  cette  teinte 
s’étend  salivent  assez  loin  en  dehors  de  l’orbite.  ■  .  .  '  :  : 

-  Nous  n’ avons  Jamais^reneontré, les  crampes,  D’ailleurs,  ce  symptôme  semble,  dans 
l’épidémie  actuelle,  avoir  été  peu  intense  chez  les  adultes^  Wou’Sone;  vQudfiîÿisijpas, 
cependant  nier  leur  existence  dans  le  choléra  des  enfants,  car  on  les  a  observées 
dans  d’autres  services -du  naême  hôpital,  et  nous  avons  nous-même  vu  une  petite 
fille  qui  accusait  dans  les  mollets  quelques  douleurs  qui  étaient  sans  doute  des 
crampes.  Mais,  en  réalité,  ee  symptôme  a  fait  défaut  ou  a  été  vraiment, insigniOant 
chez  les  enfants  que  nous  avons  vus;  et  peut-être  y  a-t-il  dans  ce  caractère  négatif 
quelque  chose  de  spécial  au  jeqne  âge. 


l’introduire  dans'Ies  hôpitaux.  Celle  proposition  est  faite  de  -nouveau  par  le  docteur  Feuillet, 
sous  prétexte  de  la  juger  une  bonne  fois  expérimentafement,  comme  si  celle  expérience 
n’avait  pas  été  tentée  ici  et' répétée  en  maints  lieux  avec  le  même  résultat.  Espérons  que  les 
chargés  qui  ont  eu  lieu  à  Marseille  à  ce  sujet  en  rediront  assez  les  hauts  faits  à  travers  la 
Méditerranée  pour  en  prévenir  le  renouvellement  au: delà. 

Disons  enfin  qm  ASi  QttzetU  médieaWde  V Algérie^  q\x\  nous  apporte  toutes  ces  nouvelles  et 
bien  d’àutrés,  a  passé  son  Rubicon  en  se  couvrant  d’une  feuille:  d’annonces.  Et  quel  mal?  Ne 
vaul-il  pas  mieux  la  revêtir,  l’endosser  pour  se  mettre  à  l’abri  des  orages,  des  intempéries 
et  dès'brôuülàrds  de  la’publicilë  que  de  s’exposer  àdOus  les  accidents  mortels  qui  eh  sont  si 
souvent  la  conséquence?  C’est  le  moyen  de  devenir  plus  forte  et  vigoureuse.  A  ceux  qui  sont 
confortablement  nOiirris,  vêtus,  logés  et  assurés  contre  toutes  les  chances  du  sort  d’en  glosef 
à  leur  aisé.  Mais  ici,  chacun  pour  soi;  prudence  passe  science.  : 

in.  Parmi  les  travaux  scientifiques  du  mois,  figure  en  première  ligne  une  Introduction  à 
l'étude  des  inflammations,  de  M.  Castan,  dans  ie,  Montpellier  médical.  C’est  de  trop  haute 
portée,  comme  tout  ce  .que  produit  l’École  de  Montpellier,  pour  ppuvoir  être  analysé  dans 
cette  modeste  G/irohîVMc;  tout  ce  qu’èllè  peut  Mre  est  de  l’indiquer  aux  amateurs  des  hautes 
conceptions  doctrinales.  C’est  une  bonne  dissertation  de  pathologie  générale  dont  l’érudi¬ 
tion  est  le^fond  principal  et  tendant  à  montrer  qu’avant  et  au-dessus  des  phénomènes  phlegma- 
slques  locaux,  est  un  état  général  qui  les  produit,  les  entretient  et  les  domine  dans  la  majo¬ 
rité  des  cas.  Toujours  les  mêmes  idées,  les  mêmes  prétentions  envers  et  contre  les  démons¬ 
trations  du  micrô'scope.  ■  .  :  •  • 

Un  mémoire  beaucoup  plué 'modeste  du  docteur  Rieux,  flâné  le  J'oiirndl  de  médecine  de' 
i^yon,  sur  la  rfoùc/ie  oculaire  en  ophthalmolkérapie,  nous  semble  beaucoup  plus  utile  et  pra- 


L’UNION  MÉDICALE. 


18Ï 


La  soif  a  toujours  été  très-cléveloppée,  et  accompagnée  du  désir  de  boire  à  la  glace. 
C’était  vraiment  pitié  d’entendre  tous  ces  enfants  crier  ensemble  pour  demander  de 
la  glace,  même  quand  ils  venaient  d’en  avaler  à  plusieurs  reprises,  et  que  la  moindre, 
ingestion  de  liquide  provoquait  chez  eux  des  nausées  et  des  vomissements.  Les  plus 
petits  enfants  se  jetaient  sur  les  boissons  et  mâchaient  la  glace  avec  avidité.  ■ 

Les  vomissements  ont  été  un  des  symptômes  les  plus  constants  et  les  plus  tenaces; 
ils  persistaient^  en  général,  jusqu’à  la  fin  de  la  période  algide,  quelle  que  dût  en 
être  la  terminaison.  Ils  nous  semblent,  par  conséquent,  avoir  été,  dans  l’épidémie 
actuelle,  beaucoup  plus  développés  chez  les  enfants  que  chez  les  adultes,  et  souvent 
ils  ont  apporté  de  sérieux  empêchements  à  l’intervention  thérapeutique.  — •  Les 
révulsifs  énergiques,  appliqués  à  l’épigastre  (vésicatoires,  ventouses  sèches)  ont  paru 
quelquefois  réussir  à  les  modérer. 

La  diarrhée,  exclusivement  séremse  chez  les  plus  jeunes  enfants,  contenait  rare¬ 
ment  des  grains  de  riz;  dans  la  plupart  des  cas,  elle  ressemblait  à  une  matière  gri¬ 
sâtre,  féculente,  délayée  dans  un  liquide  séreux.  Le  ventre,  presque  toujours 
plat,  mou,  indolent,  était,  au  contraire,  dans  deux  ou  trois  cas,  développé  et  réni- 
tent  par  le  fait  d’accumulation  de  gaz  dans  l’intestin  ;  nous  n’avons  pu  trouver  la 
raison  de  cette  particularité. 

La  suppression  des  urines  a  été  constante  dans  la  période  algide. 

Le  pouls  se  montrait  fréquent,  mais  d’autant  plus  faible  que  l’état  algide  était 
plus  prononcé,  parfois  tout  à  fait  insensible.  La  respiration  était  peu  troublée. 

Les  enfants  étaient  d’ordinaire  assez  agités  durant  cette  période  ou,  du  moins,  il  y 
avait  des  alternatives  d’abattement  et  d’excitation.  On  avait  toujours  la  plus  grande 
peine  à  les  tenir  dans  la  couverture  de  laine,  et  souvent  on  était  obligé  de  les  atta-; 
cher.  Si  on  les  laissait  quelque  temps  sans  surveillance,  on  les  retrouvait  découverts 
et  nus  aux  pieds  de  leurs  lits. 

Le  traitement  de  la  période  algide  a  peu  varié.  Des  stimulants  de  toutes  sortes  ont 
été  administrés  à  l’intérieur;  le  thé  additionné  d’une  ptus.ou  moins  grande  quantité 
de  rhum,  suivant  les  indications,  a  été  ta  boisson  ordinaire.  Dans  quelques  cas 
graves,  où  l’algidité  était  extrême  et  où  des  boissons  un  peu  abondantes  provo- 


tique.  Nourri  de  faits  bien  observés  et  bien  décrits,  il  démontre  irrécusablemeht  la  valeur, 
l’efficacité  de  ce  nouveau  moyen  thérapeutique,  et  peut  ainsi  amener  les  praticiens  à  en  faire 
usage.  Or,  comme  c’est  toujours,  en  définitive,  sur  ce  terrain  de  la  pratique  qu’il  faut  en 
venir,  et  que  sont  jugées  en  dernier  ressort  les  théories,  les  doctrines  les  plus  transcen¬ 
dantes,  il  est  bien  permis  de  donner  la  préférence  aux  travaux  qui  s’y  rapportent. 

C’est  ainsi  que  M.  Herrgott,  à  Strasbourg,  poursuit  avec  avantage  l’application  des  attelles 
plâtrées,  et  qu’il  en  a  étendu  l’emploi  à  la  contention  des  luxations  réduites  pour  en 
prévenir  la  reproduction.  Mais  c’est  surtout  à  la  Revue  de  thérapeutique  d’entrer  dans 
les  détails  à  cet  égard  ;  nous  ne  pouvons  que  signaler,  annoncer  les  nouveautés  sans  les 
découvrir. 

Deux  bonnes  nouvelles  en  terminant  :  M.  Marmy,  médecin  principal,  dont  le  mémoire 
sur  la  régénération  des  os  par  le  périoste  a  été  couronné  par  l’Académie  de  médecine,  vient 
d’obtenir  une  distiction  analogue  du  premier  corps  savant  de  Lyon.  Dans  sa  séance  du 
19  décembre,  l’Académie  des  sciences,  belles-lettres  et  arts  lui  a  accordé  une  médaille  d’or 
d’une  valeur  exceptionnelle  pour  sa  Topographie  médicale  de  Lyon.  Ces  deux  distinctions 
se  justifient  l’une  par  l’autre  en  attendant  que  les  suffrages  du  public  les  confirment  toutes 
deux. 

A  Bordeaux,  c’est  le  triomphe  de  M.  Sentex,  dans  le  concours  pour  la  place  de  chef  interne 
à  rhôpital  Saint-André.  Récemment  sorti  des  hôpitaux  de  Paris,  M.  Sentex  a  trouvé,  dans 
son  litre  d’interne  et  la  supériorité  de  savoir  pratique  qu’il  lui  conférait,  et  dont  il  a  fait 
preuve  dans  les  différentes  passes  de  cette  lutte  académique,  les  avantages  qui  lui  ont  per¬ 
mis  de  triompher  sur  un  concurrent  sérieux.  Avis  à  ceux  qui  briguent  les  honneurs,  dans 
leur  pays,  de  venir  un  peu  se  mêler  aux  luttes  parisiennes,  où  la  défaite  même  ne  vous 
donne  que  plus  de  droits  de  vaincre  sur  de  moins  grands  théâtres. 


P.  GAnNIEU. 


L'UNION  MEDICALE. 


185 


quaient  ou  exagéraient  les  vomissements,  M.  Barthez  a  prescrit  le  rhum  pur,  admi¬ 
nistré  par  cuillerées  à  café  tous  les  quarts  d’heure,  jusqu’à  l’apparition  des  phéno¬ 
mènes  réactionnels;  on  donnait,  après  chaque  cuillerée  de  liqueur,  un  petit  morceau 
de  glace  pour  calmer  l’action  irritante  que  celle-ci  exerce  sur  la  bouche  et  l’arrière- 
gorge.  Ainsi  administré,  cette  médication  énergique  a  été,  en  général,  assez  bien 
acceptée  par  les  enfants,  et  plusieurs  fois  elle  a  donné  de  bons  résultats.  —  Dans  les 
cas  moyens,  le  traitement  a  été  moins  violent;  outre  la  tisane  au  rhum,  on  a  em¬ 
ployé  une  potion  stimulante  dont  on  a  varié  ,1a  composition  sans  en  changer  le  but  : 
ainsi  la  menthe,  la  canelle,  l’acétate  d’ammoniaque,  et  encore  le  rhum,  la  char-, 
treuse,  etc.,  ont  été  donnés  à  haute  dose,  mais  atténués  dans  un  excipient  ou  un 
sirop.. 

En  même  temps,  les  moyens  externes  ont  été  largement  mis  en  usage;  l’envelop¬ 
pement  complet  dans  la  couverture  de  laine  nous  a  paru  un  des  meilleurs  moyens 
pour  ramener  la  chaleur  à  la  peau.  Nous  nous  sommes. également  bien  trouvés  des 
frictions  sèches,  et,  dans  les  cas  d’algidité  locale  des  membres,  des  sinapismes  et 
aussi  de  l’enveloppement  des  membres  dans  des  linges  sinapisés. 

Contre  les  vomissements  qui  sont,  avec  Je  refroidissement,  les  symptômes  les  plus, 
fâcheux  de  cette  période,  la  glace  à  l’intérieur^  les  vésicatoires  et  les  ventouses  sèches 
à  l’épigastre  nous  ont  rendu  quelques  services. 

Quels  ont  été  les  résultats  de  ce  traitement?  Si  l’on  excepte  les  4  enfants  que  j’ai 
signalés  plus  haut,  et  qui  sont  morts  si  rapidement  qu’ils  n’ont  à  peu  près  reçu  aucun 
traitement,  urte  seule  des  8  autres  enfants  est  restée  dans  la  période  algide,  et,  malgré 
une  énergique  stimulation  prolongée  pendant  deux  jours,  est  morte  par  algidité  et 
cyanose,  sans  présenter  le  moindre  phénomène  réactionnel. 

Chez  toutes  les  autres,  le  traitement  semble  avoir  réussi  ;  car  l’algidité  a  fait  place 
à  une  réaction.  Le  résultat  n’en  a  pas,  d’ailleurs,  été  beaucoup  plus  heureux,  puisque 
le  plus  souvent  la  réaction  a  été  accompagnée  d’accidents  mortels. 

Dans  un  cas,  le  traitement  par  les  excitants  a  été  précédé  d’un  vomitif.  Voici  ce  fait, 
un  des  plus  heureux  que  nous  ayons  eus.  Une  petite  fille  de  11  ans  1/2  entra  à  la 
salle  Sainte-Mathilde,  le  2  novembre,  après  un  jour  de  maladie;  elle  avait  eu,  chez 
ses  parents,  de  la  diarrhée  et  des  vomissements  très-fréquents.  Puis  elle-  avait 
éprouvé  quelques  douleurs  dans  les  jambes  et  s’était  refroidie.  Au  moment  de  son 
entrée,  elle  avait  le  faciès  très-altéré,  les  yeux  caves  et  cernés,  la  figure  étles  membres 
froids;  le  pouls  était  presque  insensible.  En  un  mot,  les  symptômes  de  la  période 
algide  étaient  déjà  bien  prononcés,  mais  on  en  retrouvait  aussi  qui  appartiennent  à 
la  première;  ainsi  la  diarrhée  était  encore  jaunâtre,  et  y  il  avait  un  état  saburral 
évident.  Un  ipéca  fut  administré,'  immédiatement  suivi  de  l’enveloppement  dans  la 
couverture  de  laine,  et  des  stimulants  (thé  et  rhum). 

L’ipéca  amena  des  vomissements  abondants  pendant  une  heure,  mais  ceux-ci 
cessèrent  ensuite  tout  à  fait;  dans  la  journée,  il  y  eut  deux  ou  trois  selles,  puis  la 
diarrhée  se  supprima  aussi. 

Dès  le  soir,  la  période  réactionnelle  était  arrivée. 

Pendant  quatre  jours  encore,  l’enfant  présenta  par  intervalles  un  peu  de  tendance 
au  refroidissement  ;  dans  d’autres  moments,  elle  était  agitée,  se  découvrait,  ce  qui, 
peut-être,  ramenait  le  refroidissement^  En  somme,  à  part  ces  accidents  légers  et 
faciles  à  combattre  par  line  médication  peu  active,  la  réaction  fut  bonne;  et  après 
six  jours  de  traitement,  sept  de  maladie,  l’enfant  était  tout  à  fait  guérie. 

On  voit  que,  dans  ce  fait,  l’ipéca,  administré  même  au  début  de  la  période  algide, 
avoir  une  heureuse  influence  sur  la  marche  ultérieure  de  la  maladie  ;  nous 
n’hésitons  pas  à  lui  rapporter  l’amélioratian  rapide  qui  suivit  son  emploi. 

Enfin,  dans  les  6  cas  dont  il  nous  reste  à  parler,  la  réaction  fut  obtenue,  mais 
accompagnée  d’accidents  graves.  Ceux-ci  appartiennent  à  trois  formes  distinctes, 
revêtant  toutes  trois  le  type  cérébral  : 


18é 


L’UNION  MÉLIlCÀLË, 


Forme  typhique.’  .  .  .  .  .  .  ;  .  2  cas,  1  mort. 

Forme  comateuse.  .......  2  cas,  '  2  Uiorts. 

Formé  conVülsive.  .......  2  cas,  2  morts.  : 

Je  ne  saurais  étudier  ces  trois  formes ,  ayant  si  peu  d’exemples  de  chacune- d’elles. 

Voici,  en  peü  de  mots,  comment  les  faits  se  sont  présentés.: 

L’histoire  des  deux  enfants  qui  ont  eu  la  forme  typhiqüé  de  la  période  réactioij.' 
nelle  offre  absolument  le  même  type  dans  les  deux  cas.  Elles  étaient' âgées  l’une  de 
8,  l’autre  de  9  ans;  toutes  deux  avaient  perdu  leur  mère  du  choléra.  Malades  depuis 
un  et  deux  jours,  et  ayant  eu  pendant  ce  temps  une  diarrhée  et  'des  vomissemehiis 
abondants,  elles  sont  arrivées  à  l’hôpital  dans  l’état  algide  bien  caractérisé  ;  elles 
avaient  encore  des  vomissements  assez  fréquehts.  tnais  peu  de  diarrhéé.  Là  réaction 
a  paru  d’abord  assez  facile  à  obtenir  avec  lès  boissons  stimulantes  etrenveloppethérii: 
dans  la  couverture,  mais  bientôt  on  a  pu  voir  qu’elle  était  Incomplète  et  ihSuffisahte; 
il  y  avait,  en  effet,  une’ grande  tendance  au  refroidissement;  lè  pouls  restait  petrt, 
presque  insensible,  la  face  un  pèù  Cyanosée.  Ces  enfants  s’ agitaient.  Se  remuaient 
dans  tous  les  sens,  et  arrivaient  à  se  dégager  de  la  couverture  où  elles  étaient  enfer¬ 
mées,  et  alors  elles  se  refroidissaient  de  nouveau. 

Cet  état  dura  environ  deux  jours.  Alors,  la  peau  commença  à  se  réchauffer;  le 
pouls  prit  un  peu  plus  d’ampleur,  maiâ,  en  même  temps,  il  devint  plus  lent  et  mou. 
L’agitation  fit  place  à  de  l’assoupissement  let  à  un  affaissement  général,  à  un  état 
presque  comateux.  Le  ventre  restait  plat  et  mou  ;  il  était  devenu  sensible,  surtout  à 
l’épigastre;  les  vomissements  persistaient,  la  diarrhée  était  peu  abondante.  La 
langue  était  petite,  un  peu  sèche  et  rouge,  avec  enduit  jaunâtre  à  la  base;  elle  sor¬ 
tait  avec  peine  de  la  bouche  et  était /tremblotante^  La  face,;  de  cyanosée  qu’elle  était 
etfroide,  devenait  rouge  et,  par  intervallesy  elle, .était, le  siége  de  congestions  assez 
persistantes;  les  yeux,  moins  cernés,  restaient  toujours -immobiles  et  sans  expresr 
sion.  —  Contre  cet  état,  M.  Barthez  employa  le  café  ,et  le  quinquina  sous  forme 
d’extrait  ;  des  sinapismes  furent  promenés  sur  les  membres  .à  diverses  reprises  dans 
la  journée,  et,  contre  les  vomissements  persistants,  un  vésicatoire  fut  appliqué  à  l’épi¬ 
gastre.  :■  .  :  ■  ,  .  ,  :  - 

Après  5  ou  6  jours,  l’état; général  sembla  enfln,  s’améliorer,,  et  les  différents 
symptômes  que  nous  venons  d’énumérer  s’atténuèrent  graduellement.  Mais  alors 
survinrent  quelques  complications,  différentes  dans  les  deux  cas,  et  qui  méritent  une 
mention  spéciale.  —  La  petite  fille  de  8  ans  présenta,  au  moment  où  elle  comment 
çait  à  aller  mieux,  une  éruption  érythémateuse  et  pustuleuse  qui, apparut  d’abord 
aux  fesses  et  s’étendit  bientôt  jusque  .sur  le  ventre.  Cependant,  elle  n’en  continuà 
pas  moins  à  se  rétablir  peu  à  peu;  un  embarras  gastro-intestinal  léger  survenu  alors 
céda  facilement  à  quelques  grammes  de  sulfate  de  soude,  .et  elle  entrait  en  conva¬ 
lescence  quand  elle  fut  prise  d’une  contracture  des  deux  mains  sans  douleurs.  Celle- 
ci  dura  près  d’un  jour  et  disparut  sans  traitement.  La  convalescence  s’établit  alors 
franchement  après  douze  jours  de  la  maladie,,  et,  huit  jours  plus  tard,  l’enfant  par¬ 
tait  en  convalescence,  conservant  seulement  un  peu  .d’anémie. 

Chez  la  seconde,  les  complications  eurent  un  caractère  beaucoup  plus  grave-  — ' 
Un  vésicatoire,  qui  avait  été  appliqué  à  l’épigastre,  s’ulcéra,,  se  recouvrit  bientôt 
d’une  fausse  membrane  épaisse  reposant  sur  un  fond  gangréneux.  Àu  bout  de  trois 
jours,  il  se  développa  autour  de  cette  plaie  envahie  paj  la  pourriture  d’hôpital  une 
éruption  de  pustules  d’ecthy'ma  qui  s’étendit  sur  la  poitrine  et  sur  le  ventre;  en 
même  temps  apparut  un  érysipèle  de  mauvais  ‘aspect  qui  envahit  rapidement  tout  le^ 
ventre  et  gagna  même  la  partie,  postérieure  dii  tronc  ;  on  vit  aussi  apparaîtle,  sur  la 
base  de  la  langue  et  en  son  m'ilieu,  une  éruption  vésicùleüse  formée  d’un  groupe 
d’une  vingtaine  de  vésicules  arrondies,  présentant  lin  millimètre  environ  de  dia¬ 
mètre,  et  reposant  sur  la  muqueuse  rouge  et  dépouillée.  '  ’  ' 

Pondant  ce  temps,  l’état  cérébral  offrait  une  amélioration' sensible,  la  connaissance- 


L’UNION  MÉDICALE. 


187 


était  revenue  èt  la  physionomie  avait  repris  de  l’expressiôn.  Mais  au  quatrième  Jour 
des  complications  dont  nous  venons  de  parler,  il  survint  Une  épistaxis  abondante  et 
prolongée  que  l’on  ne  put  arrêter  qu’avec  beaucoup  de  peine.  L’anémie  qui  en  fut 
la  suite,  jointe  à  l’état  d’empoisonnement  septique  produit  par  la  pourriture  d’hô¬ 
pital,  amena  la  mort  le  lendemain  de  l’hémorrhagie,  douzième  jour  de  la  maladie. 

La  forme  comateuse  fut  beaucoup  plus  grave  que  la  précédente;  dans  les  deux  cas 
que  noua  avons  observés,  la  mort  arriva  3  et  5  jours  après  le  début  des  accidenta 
cérébraux.  —  Chez  deux  enfants,  âgées  Tune  et  l’autre  de  7  ans,  et  ayant  présenté 
une  algidité  prononcée,  la  réaction  fut  obtenue  au  bout  de  4  à  6  jours  de  maladie  : 
le  pouls  se  releva,  devint  même  développé,  la  peau  chaude;  mais  en  même  temps, 
on  vit  la  face  s’injecter,  les  enfants  commencèrent  à  s’agiter,  et  à  pousser  des  plaintes 
et  même  des  cris  continuels;  par  intervalles,  il  y  avait  un  peu  de  rémission,  et  l’agi¬ 
tation  était  remplacée  par  de  la  somnolence  et  Un  état  demi-comateux;  les  vomis¬ 
sements  persistaient,  mais  les  selles  étaient' supprimées,  et  il  y  avait  même  de 
la  constipation. 

Après  2  ou  3  jours  de  cet  état,  le  coma,  devint  complet,  cependant  avec  quelques 
intervalles  d’agitation  ;  le  pouls  fréquent,  mais  petit  et  dépressible;  les  pupilles  dila¬ 
tées.  —  Dans  les  deux  cas,  les  vomissements  reprirent  à  la  fin,  l’algidité  et  la  cya¬ 
nose  reparurent  aussi,  et  la  mort  arriva  rapidement. 

Enfin,  nous  avons  vu  deux  fois,  chez  de  jeunes  enfants,  de  3  . ans,  les  accidents 
cérébraux  de  la  réaction  donner  lieu  à  des  convulsions.  Dans  les  faits  que  nous  signa¬ 
lons,  on  vit  se  développer,  dès  le  début  de  la  réaction,  de  la  rougeur  de  la  4ce,et  un 
état  demi-comateux  avec  agitation,  et  il  survint  des  convulsions  générales,  se  répé¬ 
tant  à  intervalles  rapprochés,  qui  amenèrent  Iq  mort  1  gu.  2  jours. après  le  début  des 
accidents  cérébraux. 

On  voit,  par  ce  qui  précède,  que  les  accidents  de  la  réaction  se  sont  constamment 
riiontrés  du  côté  de  la  têtè;  nous  n’avons  jamais  observé  de  complications  du  côté 
des  viscères  thoraciques  et  abdominaux.  Bien  que,  chez  l’adulte,  les  choses  se  pas¬ 
sent  souvent  ainsi,  la  constance  des  formes  cérébrales  de  la  réaction,  Chez:  les  enfants, 
mérite  d’être  notée;  peut-être  y  troUverait-.on  encore  un  caractère  particulier  au  cho¬ 
léra  dans  le  jeune  âge. 

Le  traitement  des  accidents  réactionnels  a  été  varié  suivant  les  indications  :  les 
phénomènes  comateux  ont  été  combattus  par  l’administration  du  café  et  de  diverses 
préparations  de  quinquina;  les  phénomènes  d’excitation,  par  la  valériane  sous  forme 
de  valérianate  d’ammoniaque  et  par  des  sinapismes.  Nous  avons  plusieurs  fois  em¬ 
ployé  les  injections  sous-cutanées  de  sulfate  de  quinine;  mais  nos  faits  sont  trop  peu 
nombreux  pour  permettre  d’établir  leur  degré  d’efficacité. 

Si  la  médication  précédente  a  paru  nous  donner  de  bons  résultats  dans  la  forme 
typhique,  on  a  vu  qu’il  n’en  avait  pas  été  de  même  dans  les  formes  méningitique  et 
convulsive,  puisque  nous  n’avons  eu  que  des  revers. 

Résumons,  eh  terminant,  dans  quelques  propositions,  les  points  essentiels  qui  nous 
paraissent  ressortir  des  faits  dont  nous  venons  de  présenter  un  aperçu  : 

1.  La  maladie  Cholérique  offre,  chez  les  enfants  comme  chez  les  adultes,  deux 
degrés  :  ce  sont  la  cholérine  et  le  choléra. 

H.  La  cholérine  des  enfants  ne  diffère  pas  de  celle  des  adultes.  Le  traitement  qui 
nous  paraît  le  plus  efficace  consiste  dans  l’emploi  des  évacuants,  vomitifs  et  purgatifs, 
aidés  des  stimulants  et  des  astringents. 

in.  Le  choléra  des  petits  enfants,  jusqu’à  2  ans  environ,  présente  de  grandes  diffé¬ 
rences  avec  le  choléra  des  enfants  plus  âgés  :  il  ressemble  à  peu  près  absolument  à 
l’entérite  cholériforme  et  en  a  l’extrême  gravité. 

IV.  Le  choléra  dés  enfants  plus  âgés  se  rapproche  beaucoup  de  celui  des  adultes;  il 
a  pourtant  quelques  caractères  spéciaux. 

V.  La  période  d’invasion  est  presque  identique  à  la  cholérine;  elle  comporte,  le 
même  traitement. 


188 


L’UNION  MÉDICALE, 


VL  La  période  algide  présente)  comme  phénomènes  particuliers  à  l’enfance,  l’ab¬ 
sence  de  crampes,  la  diarrhée  séreuse  ou  féculente,  sans  grains  de  riz  ni  flocons  albu- 
bineux,  l’intensité  des  vomissements.  Les  stimulants  de  toutes  sortes,  internes:  et 

externes,  nous  ont  donné  quelques  bons  ré.sultats. 

VII.  La  période  de  réaction  se  caractérise  chez  les  enfants  par  des  accidents  céré¬ 
braux  appartenant  aux  formes  typhique,  comateuse,  convulsive.  Les  révulsifs  externes, 
les  préparations  de  quinquina  et  de  café,  ont  paru  quelquefois  amemer  une  légère 
amélioration.  > 


ACADÉMIES  ET  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 


SOCIÉTÉ  MÉDICALE  DES  HOPITAUX. 

Séance  du  10  Janvier  1866.  —  Présidence  de  M.  Léger. 

SOMMA.1RE.  —  Correspondance.,— r  Rapport  de  la  commission  des  malad/ei  réginantçs.  —  Observation 

A’aphasie;  présentation  de  pièces  anatomiques,  par  M  Archambault.  —  Suite  dé  la  discussion  sur 

l’es  revdccinations.  MM.  Bucqiioy,  Rergeron,  Motitard-Martin,  Guéneau  de  Mussy,  Siredey,  Bourdon, 

Féréol,  Blache,  Làiller. 

Correspondance: 

Bulletin  de  l’Académie  royale  de  médecine  de  Belgique,  2*  série,  t.  VIII,  n"  P. 

Bulletin  médical  du  nord  de  la  France. 

Médecine  contemporaine.  ,  , 

M.  Besnier  lit  le  rapport  suivant  au  nom  de  la  commission  des  maladies  régnanies 
Messieurs, 

Ayant  de  donner,  lecture  du  premier  rapport  que  j’ai  l’honneur  dé. faire  au  nom  de  la  com¬ 
mission  des  maladies  régnantes,  je  crois  remplir  un  devoir  en  exprimant  à  mon  honorable 
prédécesseur,  M.  'Gallard,  le  irès-vif,  regret  que  la  Société  et  la  commission  ont  éprouvé 
de  le  voir  abandonner  une  lâche  qu’il  remplissait  depuis  longtemps  avec  tant  de  zèle  et  de 
distinction.  On  ne  saurait  oublier,  en  effet,  l’attrait  particulier  et  tout  individuel  que  notre 
collègue  avait  su  donner  à  ces  rapports  singulièrement  arides  et  monotones  de  leur  nature  ; 
et  ce  n’est  que  justice,  assurément,  de  constater  ici  le  large  et  iraportànt  tribut  qu’il  a 
apporté  a  notre  labeur  commun.  ■  -  '  ■ 

Messieurs, 

Il  n’est  parvenu  à  la  commission  qu’un  très-petit  nombre  de  documents  sur  les  maladies 
du  mois  de  décembre,  et  cela  à  cause  du  renouvellement  annuel  des  services  hospitaliers,  et 
aussi  parce  qu’il  ne  s’est  présenté  rien  de  très-remarquable  à  noter  dans  la  constitution  mé¬ 
dicale  du  mois.  Voici,  toutefois,  ce  qui  ressort  surtout  des  communications  qui  nous  ont  été 
faites  : 

Les  maladies  de  l'appareil  respiratoire  ont  acqqis  un  degré  de  fréquence  plus  prononcé, 
et  l’on  a  observé  dans  la  plupart  des  services  un  assez  grand  nombre  de  bronchites,  de  pleu¬ 
résies  et  de  pneumonies.  . 

A  l’hospice  des  Ménages,  en  particulier,  M.  Mauriac  a  observé,  dans  le  courant  du  mois 
de  décembre,  un  grand  nombre  de  phlegmasies  thoraciques.  Jusqu’à  cette  époque,  et  pen¬ 
dant  toute  la  durée  de  l’épidemie  cholérique,  l’état  sanitaire  dé  cet  hospice;  qui  est  actuel¬ 
lement  situé,  comme  on  le  sait,  hors  de  l’enceinte  fortifiée  de  la  ville,  avait  été  excellent  ; 
mais,  dès  les  premiers  froids,  les  salles  de  l’infirmerie  se  remplirent  rapidement  de  malades 
atteints  de  bronchites,  de  pleurésies,  de  péricardites  et  surtout  de  pneumonies.  Les  pleuré¬ 
sies  ont  été  relativement  très-bénignes,  car  la  guérison  a  été  constante,  quoique  sur  huit  cas 
observés,  deux  aient  été  deS^pleurésies  doubles  et  compliquées  de  catarrhe  pulmonaire. 

Les  pneumonies,  ou  pleuro-pneumonies  franchement  exsudatives,  ont  sévi  au  contraire 
avec  une  rigueur  exceptionnelle,  puisque  sur  onze  cas,  M.  Mauriac  a  eu  à  enregislrer  neuf 
décès.  Cette  gravité  parait  d’ailleurs  n’.avoir  pas  été  spéciale  à  l’hospice  des  Ménages,  car  elle 
a  été  indiquée  également  par  M.  Siredey  à  l’hôpital  Saint-Antoine ,  et  nos  deux  collègues 
l’ont  rapportée  à  un  état  ataxo-adynamique  rapidement  développé.  Chez  tous  ses  malades, 
M.  Mauriac  a  noté  une  éruption  d’herpès  labialis,  considérée  cependant  en  général,  il  le  fait 


L’UNION  MÉDICALE. 


189 


remarquer,  comme  un  phénomène  d’augure  favorable  ;  et  il  a  signalé,  comme  accidents  parti¬ 
culiers,  une  fonte  purulente  de  la  cornée  gauche  chez  une  femme  qui  a  guéri,  et  une  paro¬ 
tide  énorme  chez  un  homme  qui  a  succombé. 

Dans  ces  neuf  pas  de  mort,  l’aulopsie  a  été  pratiquée ,  et  M.  Mauriac  a  trouvé  constam¬ 
ment  une  pneumonie  au  troisième  degré,  avec  infiltration  purulente. 

Les  broncho-pneumonies,  pu  pneumonies  congestives,  ont  été  moins  meurtrières  que  les 
pneumonies  exsudatives,  car  sur  une  douzaine  de  malades,  M.  Mauriac  n’a  eu  que  trois  décès. 
Il  semblerait  résulter  de  la  comparaison  de  ces  deux  ordres  de  faits,  dit  notre  collègue, 
qu’aux  périodes  extrêmes  de  la  vie,  la  gravité  relative  des  phlegmasies  ,  pulmonaires  n’est 
pas  la  même  :  chez  les  enfants,  la  pneumonie  franche  est  bénigne:;  ,  chez  les  vieillards,  c’est 
une  maladie  redoutable  ;  la  proportion  inverse  est  vraie  s’il  s’agit  de  |a  broncho-pneiimonie. 

Enfin,  M.  Mauriac  a  observé  trois  cas  de  péricardite,  terminés  tous  les  trois  par  la  mort. 

M.  Labric  a  eu,  dans  son  service  de  l’hôpital  des  Enfants-Malades,  cinq  cas  de  croup  (\\i\ 
ont  nécessité  la  trachéotomie.  Trois  de?  opérés  ont  succombé.  M.  Siredey  a  noté,  à  Saint- 
Antoine,  un  seul  cas  de  croup,  mortel  également  dix-huit  heures  après  la  trachéotomie. 

Les  fievres  éruptives,  en  suivant  l’ordre  de  fréquence,  .viennent  immédiatement  après  les 
phlegmasies  de  l’appareil  respiratoire.  Dans  un  seul  des  services  de  l’hôpital  des  Enfants- 
Malades,  M.  Labric  a  eu  à  traiter  1/i  rougeoles,  dpnt  8  contractées  dans  les  salles. 

Mais  la  plus  commune  de  toutes  les  fièvres  a  été  la  variole,  dont  la  marche  progressive¬ 
ment  croissante  est  manifeste,  et  qui  est  signalée,  sans  exception,  dans  toutes  les  communi- 
cations  qui  ont  été  faites  à  la  commission  :  9  cas  dans  le  servicp  de  M.  .Gallard  à,  la  Pitié,  12 
dans  le  service  dirigé  temporairement  par  M.  Cadet-Gassicourt  à  Lariboisière,  h  chez  M,  La¬ 
bric  aux  Enfants-Malades,  7  chez  M,  Vernois  à  ]’Hôtelr:Pieii,  8  par  M.  Siredey  à  .rhôpital 
Saint-Antoine,  etc.,  etc.  ' 

On  le  voit,  le  système  de  revaccinations  ac|uellement  mis  en  usage  ne  peut  que  très-fai¬ 
blement  lutter  contre  la  marche  croissante  de  l’épidémie  de  variole  daps  les  hôpitaux,  et 
rôpportùnitë  'dedConclusionV  formulées  par  la  Société,  sur  la  question  de  l’isaiement  des 
malades  atteints  d’affections  contagieuses,  est  plus  manifesté  que  jamais.  L’administration 
de  l’Assistance  publique,'  qui  a,  séquestré  les  cholériques  avec  tant  de  soin  et  de  zèle,  et  qui 
a  obtenu  de  cette  séquestration  les  heureux  résultats  que  tout  le  monde  connaît,  se  prépare 
à  efféctuer  àùssi  l’isolement  des  malades  atteints  de  variple,  et  les  moyens  pratiques  de  lé 
mettre  à  exécution  sont  en  ce  moment  même  à  l’étude. 

Nous  noterons,  en  terminant,  que,  sur  .  5  décès  survenus  chez  des  nouveau-hés  dans  le 
service  de  M.  yérnois,  à  rHôtel-biéu,  d  fois  le  sclérème  a  été  la  cause  de  là  mOrt. 

M.  Archambaült  présenté  les  pièces  anatomiques  relatives  à  un  cas  ù^'aphasie,  dont  il 
communique  l’observation.  (Sera  publié  prochainement.) 

Suite  de  la  discussion  sur  les  remccinationL 

M.  BucQüOY  :  Tout  le  monde,  en  ce  moment,  demande  à  être  revacciné;  doit-on  satisfaire 
indistinctement  et  invariablement  à  cette  demande?  doit-on  revacciner  même  les  sujets  qui 
ont  eu  une  variole  ou  une  varioloïde?  Est-il  démontré  que  les  personnes  chez  qui  la  revac¬ 
cination  a  été  suivie  de  succès  étaient  aptes  à  contracter  la  variole?  Enfin,  les  pustules  qui 
se  développent  chez  des  individus  déjà  vaccinés  sont-elles  certainement  autre  chose  qu’une 
maladie  locale?  et  le  liquide  qu’elles, contiennent  peut-il  servir  .à  reproduire  une  vaccine 
légitime?  Voici  un  fait  qui  serait  de  nature  à  faire  résoudre  celte  dernière  question  par  la 
négative  ;  Un  médecin  ayant  dépassé  la  soixantaine,  et  ayant  été  à.  plusieurs  reprises  revac- 
oiné,  se  pique  à  la  joue  accidentellement  avec  la  lancelte  qui  lui  servait  à  pratiquer  une 
vaccination,  et  il  voit  se  développer  à  la  place  de  la  piqûre  une  très-belle  pustule  ayant  tous 
jes  caractères, dd  bouton  vaccinal.  Voulant  vérifier  quelle  était  la  valeur  de  cette  pustule,  il 
wocula  son  contenu  sur  l’un  des  bras  d’un. enfant  en  opérant  sur  l’autre  bras  avec  du  vaccin 
U  une  autre  provenance  ;  or,  les  inoculations  faites  avec  le  liquide  de  la  pustule  de  la  joue 
restèrent  toutes  sans  résultat,  tandis  que  les  autres  amenèrent  une  vaccine  , légitime.  Un 
accident  analogue  était  déjà  arrivé  avec  les  mêmes  manifestations  locales,  au  père  de  ce  mé- 
médecin  lui-même,  quoiqu’il  ait  eu  antérieurement  une  variole  qui  avait  laissé  des 

En  résumé,  ces  succès  de  revaccinalions  pratiquées  chez  des  sujets  âgés  démontrent 
fibils  ont  perdu  rimmunlté  pour  la  vaccine;  mais  veulept-ils  dire  également  que  ceu^t-ci 


13(1 


L’UNION  MÉDICÂLU. 


sdnl  aptes  à  contracter  la  variole), et  les  pustules  que  l’on  observe  chez  cea  sujets  sont-elles 
des  pustules  de  vaccine  légitime  ou  bien  une  espèce  de  vaccine  purement  locale? 

M.  Bergeron  :  Si  j’ai  bien  compris  M.  Bucquoy,  il  désire  avoir  TaVis  do'la  Société  sur 
ropporlunité  et  rutilité  des  revaccinations  :  d’üne  part,  cliez  lès’individus  qui  ont  eu  ou 
sont  réputés  avoir  eu  hpelite  vérole  volante,  et,  d’autre  part,  chei  les  individus  âgé^  de' plus 
de  50  ans.  Je  ne  sais  ce  que  dira  la  Société,  mais,  pour  mâ  part,  je  crois  que  la  revaccina¬ 
tion  est  indiquée  aussi  bien  dans,  le  premier  cas  que  'dans  l’autre.  ;i 

En  effet,  relativement  à  la  petite  vérole  volatile,  loüt  lé  monde  sait  que,  sous  ce  nora,  lè 
public,  et  même  quelques  médecj'ns,  çonfondènt  souvent  deux  maladies  très-dislinclés,'ti 
savoir  ;  la  varioloide,  qui,  n’étapt  autre  chose  que  la  variole  modifiée  pér  le  vaccin,  petitj 
par  conséquent,  donner  l’immunité  dans  une  certaine  mesure,  et  la  varic'élle,  riialàdje  qui 
n’a,  au  contraire,  aucun  rapport  avec  la  variole,  et  ne  saurait  en  aucun  cas  garantir  dé,  ses 
atteintes;  d’oû  il  suit  que  te  médecin,  s’il  n’a  observé  lui-mêine  l’éruption  dont  On  excipe 
pour  éluder  la  revaccination,  reste  nécessairement  dans  le  doute;  or,  en  jpareil  édâ,  dan^  le 
doute,  il  faut  agir,  c’est-à-dire  revacciner  ;  mais  il  y  â  plus  :  serait-il  démontré'  qu’il  s’est 
agi  d’une  véritable  varioloïde,  qu’il  faudrait  encore  revacciner ,  puiSquMl  est  acquis  à 
la  science  qu’une  première  atteinte  de  variole  ne  met  pas  complètement  à  tout  jamais 
à  l’abri  d’une  seconde;  il  est  peu  probable,  en  effet,  que  la  varioloïde  puisse  donner  une 
immunité  plus  assurée  que  la  variole  elle-même. 

Quant  à  l’opportunité  et  à  l’uliliïé  de  la  revaccination  au  delà  de  50  ans,  je  dirai,  sans  me 
dissimuler  toutefois  combien  la  seconde  partie  du  problème  est  difficile  à  résoudre,  je  dirai 
que  le  fait  avéré  et  assez  peu  rare,  en  définitive,  de  varioles  graves  après  50  et  même  après 
60  ans,  permet,  selon  moi,  de  répondre,  pour  ce  qui  les  concerne,  par  l’affirmative,  la  récep*- 
tivité  pour  la  variole  me  paraissant  impliquer  la  réceptivité  pour  la  vaccine;  et,  par’cohsé- 
quent  aussi,  Tutilité  d’une  nouvelle  inoculation  prései^vatrice. 

M.  Moütàrd-Màrtin  :  La  question  même  posée  par  M.  Bucquoy.  mène  à  contéster  rutilité 
des  rev'aecinatiqns  d’une  manière  générale.  En  effet,  si  l’éruption  qui  se, développe  chez  uii 
sujet  déjà  vacciné  ne  doit  pas  être  préservatrice,  à  quoi  sert  de  revacciner?  J’e  dois  le, dire, 
d’ailleurs,  cette  question  de  la  qualité  préservatrice  des  revaccinations  me  paraît  actuelle¬ 
ment  insoluble,  et  devoir  l’être  encore  pendant  longtemps.  La  variole  elle-même,  en  effet, 
n’est  pas  constamment  préservatrice,  au  moins  pendant  un  temps  indéfini,  et  il  doit  en  êtré 
de  même  pour  la  vaccine. 

11  y  a  d’ailleurs  des  faits  exceptionnels  dont  il  faut  savoir  tenir  compte.  En  voicj  un  très- 
remarquablé  qu’il  m’a  été  récemment  donné  d’observer  :  Un  homme,  portant  de  très- 
belles  cicatrices  de  vaccine,  est  atteint,  vers  l’âge  de  19  ans,  d’une  variole  qui  laisse  des 
traces  évidentes.  Deux  ans  après,  entrant  au  régiment,  il  est  revacciné  avec  succès..  Dix 
à  onze  ans  plus  lard,  à  l’âge  de  32  ans,  il  entre  à  l’hôpital  Beaujon  pour  une  bronchite  et  y 
est  revacciné  par  M.  Lanoix.  Au  moment  où  les  pustules  de  cette  troisième  vaccination 
commençaient  à  se  développer,  il  est  atteint,  à  rhôpitql,  d’une  varjole  confluente  à  laquelle 
il  a  succombé.  ■  . 

Il  est  une  proposition  que  l’on  a  peut-être  émise  sans  preuves  suffisantes  :  c’est  que  la 
revaccination  était  plus  souvent  suivie  de  succès  chez  les  individus  âgés  que  chez  les  jeunes 
sujets.  D’après  mes  observations  récentes  et  assez  nombreuses,  la  vérité  résiderait  dans  une 
proposition  absolument  inverse,  car.  je  n’ai  obtenu  de  succès  que  chez  des  jeunes  sujets» 
tandis  que  j’ai  presque  invariablement  échoué  sur  les  individus  âgés, 

M.  Qüéneau  de  Müssy  :  J’ai  pratiqué,  dans  ces  derniers  temps.  Un  assez  grand  nombre 
de  revaccinaiions,  une  centaine  environ,  avec  le  vaccin  de  génisse,  et,  sur  ce  nombre,  la 
moitié  environ  a  donné  lieu  à  une  vaccine  légitime;  celle-ci  s’ést  même  développée'plusieurà 
fois  chez  des  personnes  qui  avaient  présenté  tout  d’abord  cés  accidents  locaux  qui  caracté¬ 
risent  ce  que  l’on  appelle  la  fausse  vaccine.  ’! 

S’il  était  démontré  que  les  revaccinaiions  sont  suivies  plus  fréquemment  de  succès  chei 
les  individus  avancés  en  âge  que  chez  les  jeunes  sujets,  on  le  comprendrait  aisément  en  son¬ 
geant  que  l’aptitude  à  la  variole  puisse  se  reproduire  et  que,  par  conséquent,  les  chances  dé 
contagion  variolique  ou  de  succès  dans  les  revaccinations  augmentent  avec  l’âgé. 

A  ce  propos,  il  y  aurait  une  question  importante  à  élucider  :  le  nombre  des  pustules  déve¬ 
loppées  dans  une  première  vaccine  ne  peut-il  pas  exercer  une  influence  sur  l’aptitude  à  la 
variole  ou  à  une  nouvelle  vaccine?  C’est  dans  cette  pensée  que  je  pratique  maintenant  la 
vaccine  par  dix  piqûres.  '  i  - 

La  durée  de  l’immunité  vaccinale  doit  aussi  dépendre  des  conditions  Individuelles;  lé 


L’UNION  MÉDICALE. 


191 


njême  virus  produit  des  effets,  variables  en  intensité  chez  les  individus  auxquels  il  esi  inocul^ 
Quant  au  fait  que  nous  a  , rapporté  M.  Moutard-Marlin,  il.  est  Irès-intéres^sant,  et  rentre 
dans  ces  cas  exc,eplionhels  d’aptitude  toute  spéciale  à  fq  .variole,  et  à  la  vaccine  ;  et  l’on  peut 
rappeler,  àcelte.occasion,  le  cas  non  moins  extraordinaire  d’une  femme  morte  çi  109  ans  de 
sa  neuvième,  atteinte  de  variole.  , 

M.  SiREDEY  :  Je  viens  d’observer  un  fait  qui  prouve  surabondamment  que  l’âge  de  50  ans 
n’est  pas  une  cOntre-indicalion  à  la  revaccinaUon^  Une  femme  de  50  ans,  portant  des  traces 
ée  vaccine  légitime,  vient  de  succomber  à  une  variole  confluente  hémorrhagique.,  Si  cette 
feraine  eût  été  Revaccinée,  peut-être  n’aurait-elle  pas  contracté  la  variole.  , 

M.  BouRdots  :  Les  revaccinations  ont  été  suivies  de  succès  dans  la  proportion  d*un  tiers 
environ  chez  les  individus  que  j’ai  soumis  à  celte  opération.  J’ai  noté,  en  particulier,  le 
développement  d’une  vaccine  légitime  chez  un  sujet  âgé  de  60  ans  ayant  eu,  dans  son 
enfance,  une  variole  dont  il  portait  les  traces. 

M.  Féréol  :  Je  croyais  la  question  jugée,  au  sujet  te  la  plus  grande  fréquence  des  succès 
dans  les  revacciriations  pratiquées  chez  les  individus  âgés;  j’ai  doné  été  un  peu  étonné'en 
entendant  M.  Moùlard-Martin  rapporter  àes  fâils  contradictoires.  ■  ' 

J’ai,  pendant  une  année,  pratiqué  un  tbès-grand  nombre  de  révaccinations;  or,  il  était 
très-rare  de  voir  l’opération  réussir  chez  les  très-jè'unes  sujets,  et  les  succès  étaient, 
au  contraire,  d’autant  plus  fréquents  au-dessus  de  20  ans,  que  les  individus  étaient  plus 
avancés  en  âge.  Des  résultats  .analogues  ont  :élé  obtenus,,  il  y  a  quelques  années,  par 
M..  Mauriac,  dans  le  service  de  M.  Gendrin. 

M.  Moutard-Martin  Je, maintiens  la  réalilé  de  la.  proposition  que  j’ai  émise  tout  à 
/l’heure.  Je,  puis  ajouter  que.  les  revacpi nations  pratiquées  par,.  M.  Lanoix,  à  SainterBarbe  .et 
au  collège  Rollin,  ont  réussi,  dans  plus  de  la  m'pitiè.des  cas.  ,  ,  , 

M.  Bergeron  :  Je  crois  que  les  faits  ont  déjà  répondu  aux  deux  questions  que  s’est  posées 
M.  Guéneau  de  Mussy;  en  effet,  d’une  part,  les  statistiques  anglaises  démoptrentj  ce  me 
semble,  que  la  durée  de  l’immunité  est  en,  rapport  direct  avec, le  nombre  des  piqûres  d’inq- 
cu)ation  vaccinale,  et,  d’autre  part,  de§  faits  observés,  dans  le.s  premiers  temps  de  l’imporla- 
fion  de  la  vaccine  eii  France,  rejatés  depuis,  jefCrois,  par  HUsson,  médecin  dé  l’Hôtel-DiéU, 
repris  plus  tard  par  M.  Rayer,  et  signalés  en  dérpier  lieu,  d’une  manière  toute  particulière, 
dans  un  mémoire  fort  intéressant  adressé l’an  dernier  à  l’Académie  de  médecine,  par  le  doc¬ 
teur  Bourguet  (de  Rodez)  ;  ces  faits,  diS-je,  mettent  hors  de'  doute  qüe  l’énergie  du  vaccin 
n’est  pas  la  même  chez  tous'  les  Sujets,  et  que  son  degré  de  puissance  est  représenté  par  des 
modifications  assez  faciles  à  apprécier  dans  la  forme  et  révolution  des  boulons.  Entre  la 
fausse  vaccine  qui,  étant  un  fait  morbide,  purement  local,  à  évolution  rapide  succédant  im¬ 
médiatement  aü  traumatisme,  ne  donne  en  aucun,  cas.  l’immunité,  et  la  vaccine  légitime,  il 
y  a  uneivariélé  pour  laquelle  il  n’est  pas  besoin  de  chercher  un  nom,  puisqu’elle  porte  déjà 
celui  de  vaccinelle,  et  qui  ne  diffère  de  la  vaccine-type  que  parce  qu’elle  se  présente  sous  la 
forme  d’une  pustule  globuleuse  que  le  moindre  frottement  déchire,  qui,  à  la  plus  légère 
jiRèssion,.  laisse  écouler  4but  d’un  coup  le  liquide  qu’elle  renferme,  se  dessèche  rapidement, 
ne  laisse  à  sà  suite  qu’une  cicatrice  plate,  étroite,  et,  fait  important,  donne  une  immunité 
moins  durable,  mais  qui  s’en  rapproche  par  cette  circonstance  capitàle  que  la  papule  initiale 
ne  paraît  que  le  quatrième  ou  le  cinquième  jour  après  l’inoculation,  c’est-à-dire  après 
imprégnation , dé  l’organisme  par  le  virus  préservateur.  •  • 

Des  causés  multiples  ont  un  peu  fait  perdre  de  vue  cette  variété  de  la  vaccine,  mais  elle 
mérite  d’être  étudiée  de  nouveau,  surtout  si,  eoramè  le  pense  M.  Bourguet,  il  y  a  là  une 
question  de  terï^ain,  si,  en  d’autres  termes,  la  vaccine  légitime  ne  devient  vaccinelle  que 
parce  que  le  sujet  inoculé  avec  cé  virus  parfait  est  lymphatique  ou  issu  de  parents  scrofu¬ 
leux  ou  tuberculeux;  des  faits  paraissent,  il  est  Yrai^avoir  démontré  à  M.  Bourguet  que  du 
■virus  de  vaccinelle  inoculé  à  un  sujet  fort  et  vigoureux  reprenait  toute  son  énergie  préser¬ 
vatrice;  mais  qu’une  succession  de  vaccinations  ait  lieu  sur  des  sujets  entachés  d’une  dia- 
Ihèse  quelconque,  et  On  pourra  se  demander  ce  qu’est  devenue,  dans  ces  atténuations 
successives,  la  vertu  prophylactique  du  Vaccin. 

M.  Blacse  :  On  peut  concevoir  quelques  doutés  sur  l’avantage  du  grand  nombre  de  pus¬ 
tules.  En  Amérique,  surtout  chez  les  femmes,  il  est  d’usage  dé  Ue- faire  que  deux  inocula- 
lions  vaccinales,  une  à  chaque  bras.  Or,  j’ai  revacciné  dernièrement  une  famille  amé- 
Dcaine  ainsi' inôculée  autrefois;  chez  toutes  les  jeunes  filles  composant  cette,  famille,  le 
résultat  fut  négatif,  mais  la  Vfccinq  se  dévelpppa  très-bien, sur. la  wére,  âgée  de  plus  de 


L’UNIôN  MÉDICALE; 


ÏÔ2 


60  ans.  Récetnmenf,  M"*'  Alliot  m’a  raconté  qu’elle  avait  vacciné  une  fenirtie  de  63  ans  cheï 
laquelle  lés  six  piqûres  avaient  donné  lieu  à  Six  magnifiques  pustules'. 

■  J’ai  été  moi-même  vacciné,  en  1799,  avec  du  vaccin  apporté  d’Angleterre  par  Houdeville, 
médecin  anglais.  Un  seul  bouton  s’est  développé  et  a  laissé  une  très-belle  cicatrice  qui  per¬ 
siste  encore  aujourd’hui  ;  depuis,  je  me  suis  inoculé  la  petite  vérole  et  j’ai  été  revacciné 
nombre  de  fois,  toujours  sans  résultat. 

On  a  parlé  tout  à  l’heure  de  ces  vaccinations  qui  ne  sont  pas  suivies  d’une  pustulation 
caractéristique  ;  il  n’en  faudrait  peut-être  pas  toujours  conclure,  en  l’absence  des  caractères- 
types,  à  la  non  réussite  de  l’inoculation,  car  le  collègue  de  M.  Lanoix,  à  la  rue  Masslllon, 
aurait  obtenu  de  beaux  boutons  de  vaccine  .en  inoculant  du  virus  pris  sur  des  pustules  regar¬ 
dées  comme  provenant  d’wne /iiMsse  vaccme. 

M.  Lailler:  Je  crois  devoir  attirer  l’attention  de  la  Société  sur  la  différence  manifeste 
qui  existe  entre  les  résultats  des  revaccinalions  pratiquées  eh  ville  ou  à  l’hôpital.  D’après 
tout  ce  qui  a  été  dit  dans  cette  séance,  les  revaccinations' réussiraient  en  ville  dans  la  moitié 
des  cas  environ  ;  or,  dans  les  hôpitaux,  la  proportion  des  succès  est  tout  à  fait  infime.  Onne 
dira  pas  que  l’état  maladif  des  sujets  est  la  cause  de  ces  insuccès,  car  la  population  de  Saint- 
Louis  n’est  pas  dans  cette  condition,  et  aurait  dû  fournir  des  résultats  analogues,  ou  à  peu 
près,  à  ceux  que  l’on  a  obtenus  en  ville.  , 

M.  Güéneâü  de  Müssy  pose  la  question  de  savoir  s’il  est  indifférent  de  vacciner  avec  la 
lancette  ou  avec  raiguille.  M.  Lanoix  est  disposé  à  penser  que  l’aiguille  est  moins  favorable 
que  la  lancette,  en  ce  qu’elle  s’essuie  en  quelque  sorte  avant  de  pénétrer  dans  les  tissus. 

M.  Moütard-Martin  :  M.  Lanoix  n’a  renoncé  que  tout  récemment  à  l’aiguille.  Sur  75  revac¬ 
cinations  pratiquées  dans  mon  service,  il  y  a  eu  3  succès  seulement.  Dans  ma  pensée^  la 
cause  de  ces  résultats  négatifs  résiderait  dans  l’époque  trop  tardive  à  laquelle  serait  amenée 
la  génisse.  ,  ,, 

M.  Bourdon  déclare  que,  d’après  l’affirmation  de  M.  Lanoix,  ia  vaccine  de  la  génisse  dont 
il  fait  usage  n’aurait  jamais  plus  de  quatre  à  cinq  jours. 

M.  Lailler  :  M.  Lanoix  a  vacciné  avec  l’aiguillë  et  avec  la  lancette.  Il  a  pris  le  virus  vac¬ 
cin  à  une  époque  suffisamment  rapprochée  du  début  de  l’affection,  et  le  nonibre  des  insuccès 
n’a  pas  diminué.  Il  y  à  là  une  cause  qui  nous  échappe  absolument. 

M.  BüCQUOY  :  Je  demande  à  répéter  que  je  ne  suis  pas  hostile,  à  ta  pratique  de  la  revac¬ 
cination.  Mes  remarques  n’ont  eu  d’autre  but  que'de  servir  de  point  de  départ  à  la  discus¬ 
sion  d’une  question  qui  a  un  intérêt  d’actualité  particulier,  au  double  point  de  vue, de,  la 
science  et  de  la  pratique.  ;; 

(Voir,  pour  la  suite  de  la  discussion,  le  compte  rendu  de  la  prochaine  séance.)  . 

Le  secrétaire ,  D’  Besnier. 


bULLEtiN  DU  CHOLÉRA.  —  Depuis  le  SA  janvier,  aucun  cas  de  choléra  n’a  plus  été  enre¬ 
gistré  à  Caen.  Le  nombre  des  victimes,  dans  cette  ville,  a  été  de  173,  depuis  le  26  décembre 
dernier,  date  de  son  apparition  à  Caen.  On  annonce  la  présence  du  choléra  dans  quelques 
localités  de  l’arrondissemenU 

A  Brest,  le  27  janvier,  il  y  avait  eu  91  cas  et  lA  décès  ;  le  28,  78  cas  et  1^  décès.  Il  semble 
que  le  choléra  ne  présente  pas,  à  . Brest,  la  gravité  qu’il  a  eue  ailleursV  le  chiffre  des  décès 
est  beaucoup  inférieur  à  celui  de  Marseille,  de  Toulon  et  de  Paris. 

Le  choléra  s’est  également  déclaré  à  Cherbourg  et  dans,  les  environs,  mais  nous  ignorons 
avec  quelle  intensité.  , 


MONUMENT  A  LAENNEC. 

SouscripHcn  recueillie  parmi  les  membres  de  la  Société  locale  de  Soissons,  par  M.  Marchand, 
trésorier.  .  , 

MM.  les  docteurs  Missa,  20  fr.;  Billaudeau,  5  fr.;  Marcotte,  5  fr.;  Dufour,  5fr.;  Morlière, 
50  c.;  —  Bracou,  5  fr.;  Gleize,  5  fr.;  Marchand,  5  fr.  —  Tplal:  50  fr.  50  c. 


Lf  ani,  G.  RichelOT. 

Paris.  —  typographie  Féux  Maitestb  et  C®,  rue  des  Peux-Porteg-Sainl-Sauveur,  22. 


L’UINlOiN  MÉDICALE. 


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DE  CHEVRIER  ;  : 


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Cette  huile  est  d’une  odeur  et  d’une  saveùr  agréables.  Le  mode  de  désinfection  ne  nuit  en  rien 
à  ses  propriétés  thérapeutiques.  Elle  est  facilement  administrée  même  aux  personnes  les  plus  dé¬ 
licates,  et  est  d’pne  digestion  plus  facile  que  l’huile  ordinaire. 

Lire  les  observations  et  rapports  médicaux  contenus  dans  la  brochure.  ,  , 

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Dépôt  dans  les  principa}es  phir.macies  de  cJiuque  ville.  .  . 


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phosphite  de  chaux.— Pilules  d’hypophosphite  de 
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phite  de  manganèse.  —Prix  :  4  fr.  lé  flacorir  ' 
Sous  l’influence  des  hypophosphites,  la  toux  di¬ 
minue,  l’appétit  augmente ,  les  forces  reviennent, 
les  sueurs  nocturnes  cessent,  et  le  malade  jouit 
d’un  bien-être  inaccoutumé. 

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terne;  Bordeaux,  Nantes,  Toulouse,  dans  les  ^c-i- 
cursales  de  la  Pharmacie  centrale.  . 

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relles  à  l’Hydrofère  de  Mathieu  (de  la  Drôme). 

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produit ,  et  son  emploi  dans  les  hôpitaux ,  témoi¬ 
gnent  des  soins  excessifs  apportés  à  sapréparj?A 
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Pilules  ou  Dragées. 

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Le  Rapport  approuvé  par  l’Académie. de  méde¬ 
cine  constate  que  les  personnes  atteintes  de  mak- 
dijçs  nerveuses  de  l’estomac  et  des  intestins  ont 
vu,  en  quelques  jours,  les  douleurs  les  plus  vives 
cesser  complètement  par  l’emploi  de  ce  Charbon 
végétal,  dont  l’usage  n’a  jamais  d’inconvénient. 

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LA  MEDECINE 

HISTOIRE  ET  DOCTRINE 

La  médecine  dans  les  poètes  latins.  —  Galien  et  ses  doctrines  philosophiques.  —  Paul  d’Égine 
et  les  médecins  compilateurs  dans  le  Bas-Empire.  De  l’École  de  Salerne.  Albert  le 
Grand  et  Thistoire  des  sciences  au  moyen  âge.  —  Louis  XIV,  ses  médecins,  son  tempé¬ 
rament,  son  caractère  et  ses  maladies.  —  Les  merveilles  du  corps  humain.  —  De  la  circu¬ 
lation  du  sang  et  de  sou  histoire.  —  De  l’anatomie  pathologique.  —  De  la  maladie,  du 
malade  et  du  médecin.  —  De  la  santé  des  gens  de  lettres.  —  Hygiène  des  malades,  etc. 

Par  M.  Ch.  DAREMBERG 

Bibliothécaire  de  la  bibliothèque  Mazarine ,  professeur  au  Collège  de  France. 

Un  beau  volume  in- 8°.  —  Prix  :  7  fr. 


L’UNION  MÉIXOALE. 


VIN  DE  QUINOUIM  AU  MALAGA 

Préparé  par  LÂBAT,  pharmacien,  21,  rue  Sainte- AppoUne ,  à  Paris. 

Le  Vin  de  quinquina  au  Malaga  de  M.  Labat-Abbadie  se  recommande  aux  Médecins  par  le» 

choix  du  quinquina  et  par  celui  du  vin. 

M.  LABAT  emploie  le  quinquina  gris.  On  sait,  en,  effet,  que  les  propridt^s  d’um  bon  Vin  de  t 
quinquina,  sont  essentiellement  liées  à  la  présence  de  la  plus  grande  et  de  la  plus  égaie  pro-  » 
portion  de  tous  les  éléments  actifs  du  quinquina  :  la  quinine,  la  clnchonine,  le  rouge  cincho-  - 
nique  soluble  et  le  rouge  cinchonique  insoluble;  or,  les  analyses  prouvent  que  le  quinquina: 
gris  a,  sous  ce  rapport,  une  incontestable  supériorité  sur  les  autres  quinquinas. 

Quant  au  Vin  de  Malaga,  il  contient  16  à  18  p.  100  d’alcool  (proportion  exigée  par  le  Codex” 
pourrions  les  bons  vins  de  quinquina)  ;  il  dissout  et  il  garde  en  dissolution, giAce  à  son  alcool 
et  à  ses  acides,  le  quinate  de  chaux,  le  rouge  cinchonique  soluble,  et,  ce  qui  est  plus  important 
encore,  la  combinaison  de  cinchonine  et  de  rouge  cinchonique.  Il  dissout  particulièrement 
une  forte  proportion  de  cette  dernière  combinaison,  dont  un  vin  ordinaire  ne  dissout  que 
quelques  traces. 

Ajoutons  que,  par  sa  saveur  aromatique  et  sucrée,  le  Vin  de  Malaga  masque  au  point  de 
le  rendre  agréable  l’amertume  du  quinquina. 


SIROP  FERRUGINEUX 

dtcorees  d’Oraiiges  et  de  Ouassia  aniara 

AU  PROTO-IODÜRE  DE  FER. 

Préparé  par  J. -P.  LAROZE,  Pharmacien. 

L’association  du  sel  ferreux  au  Sirop  d’écorces 
d’oranges  est  d’autant  plus  rationnelle  que  ce  Si¬ 
rop,  employé  seul  pour  stimuler  l’appétit ,  activer 
la  sécrétion  du  suc  gastrique,  et,  par  suite,  régu¬ 
lariser  les  foncions  abdominales,  neutralise  les 
effets  fâcheux  {pesanteur  de  tête,  constipation,  dou¬ 
leurs  épigastriques)  des  ferrugineux  et  des  iodures, 
alors  qu’il  facilite  leur  absorption.  Dissous  dans  le 
Sirop,  il  est  pris  et  supporté  facilement  étant  à 
l’état  pur  le  plus  assimilable  ;  et,  dans  les  pâles 
couleurs,  les  pertes  blanches,  l’anémie,  les  affec¬ 
tions  scrofuleuses  et  le  rachitisme ,  le  traitement 
peut  être  prolongé.  —  Le  flacon  :  4  fr.  50  c.  Dépôt 
à  Paris,  rue  Neuve-des-Petits-Gharaps,  26,  et  dans 
toutes  les  pharmacies  de  France  et  de  l’étranger. 

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rue  des  TAons-St-Paul,  2,  Paris. 


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née  contre  les  hypersécrétions,  hémorrhagies,  etc,"' 


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et  pour  femmes.  . 

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Richelieu,  44,  â  Paris,  G.  KOCH,  successeur. 


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Rapport  de  l’Académie  de  médecine. 
Seules  préparations  contenant  les  deux  ferments 
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Médaille  à  l’Exposition  universelle  de  1862.  . 

L’observation  médicale  confirme  chaque  jour  ses 
propriétés  véritablement  spécifiquescommeemmfé- 
nagogue,  et  son  incontestable  supériorité  sur  les  - 
agents  thérapeutiques  delà  même  classe.  -  ■ 

Un  savant  et  consciencieux  observateur,  M.  le' 
docteur  Marrotte,  a  particulièrement  étudié l’Apiol 
à  ce  point  de  yne,  dans  son  service  de  l’hôpital  de 
la  Pitié  et  en  ville:  Il  résulte  de  ses  obséryations 
que  le  succès  est  assuré  quand  l’aménorrhée  et  la 
dysménbrrhée  sont  indépendantes  d’un  état  anatu- ' 
mique,  ou  d’une  lésion  organique,  mais  se  ratta¬ 
chant  à  un  trouble  de  l’innervation  vaso-motrice  de 
l’utérus  et  des  ovaires.  Ajoutons  qu’on  doit  com¬ 
battre  simultanément  ou  préalablement  la  chlorose 
pu  les  auîres  complications, 
i  les  docteurs  Jouet  et  Homolie  indiquent,  corami 
lé  seul  moment  opportun. pour  administrer  l’Apii^ 
celui  qui  correspond  â  l’époque  présumée 
règles,  ou  qui  la  précède.  j  ^ 

Dose  :  1  capsule  matin  et  soir,  pendant  .six  jïmrs. 
On  l’emploie  aussi  pour  couper  les  fièvres  d’accès. 

.Pharmacie  Briant,  rue  de  Rivoli,  150.  entrée 
rue  Jean-Tison,  à  Paris. 


ri^ubes  antiaslliinatiqiies  Levasseur 

X  employés  avec  succès  contre  l’Asthme.  Cessa¬ 
tion  instantanée  de  la  suffocation 'et  des  oppres¬ 
sions.  —  Pharmacie,  19,  rue  de  la  Monnaie,  à  Pa- 
bis.  —  Prix  :  3  fr. 


Paris.'—  Imprimerie  Félix  Malteste  et  G*, 
■  Ru(ide8Dou*-Porte8-Sa'mt-8auTeur,TÎ. 


Vingtième  année. 


No  15. 


Jeudi  1er  février  1866. 


L’UMON  MEDICALE 


fWX  DE  L’ABOXNEJIEN'T  : 

POUR  PARIS.- 
gr  lES  départements. 

1  An . .  32- fr. 


JOURNAL 

DES  INTÉRÊTS  SCIENTIFIOÜES  ET  PRATIOÜES, 

MOMK  ET  PROFESSIONIEIS 

DU  CORPS  MÉDICAL. 


POUR  L’ÉTRANCËR, 
le  Port  en  plus, 
iclon  qii-'il  est  fi.\é  par  les 
conventions  postales. 

ce  Joni-nal  imrait  trois,  fois  par  Semaine,  le  MARDI,  le  drccDI,  le  SAMIDDI, 

ET  FORME,  PAR  ANNÉE,  4  BEABX  VOLBMES  IN-S»  DE  PLUS  DE  600  PAGES  CIIACBN. 


BUREAU  D'ABONNEMENT 
rue  du  Fanbourg-Hontraarlre, 

se,  A  Pwis. 

Pans  les  Départements, 
Chez  les  prineiiiaux  Libraires, 
Et  dans  tous  les  Bureaux  de 
l’oslc,  et  des  Messageries 
Impériales  et  Générales. 


ni  concerne  la  Rédaction  doit  .être  adressé  à  M.  le  Docteur  Amédée  liATOun,  Rédacteur  en  chef.  —  Tout  ce  qui 
concerne  l’Administration,  à  M.  le  Gérant,  rue  du  Faubourg-Montmartre,  56. 

Les  Lettres  et  Paquets  doivent  être  affranchis. 


AVIS. 

Quelques  collections  de  la  première  série  de  TUnion  Médicale,  formant  11  volumes 
in-folio,  peuvent  encore  être  cédées  par  l’Administration  du  Journal ,  aux  conditions 
suivantes  : 

La  collection  complète,  soit  les  11  volumes,  1847,  1848,  1850  à  1858  inclusive¬ 
ment.  Prix  :  235  francs. 

Cette  collection  sera  livrée  en  feuilles ,  avec  les  Titres  et  les  Tables  des  matières 


Chaque  année  ou  volume  séparément  : 

Tome  1er,  1847,  relié .  25  fr. 

*  2e,  1848,  relié;. . 25  fr. 

•  3e,  1849.  . (épuisé). 

]  •  4e,  1850 .  30  fr.  (rare). 

.  5e,  1851 . .  .  30  fr. 

»  6e,  1852.  .........  25  fr. 

i  »  7e,  1853.  .  .  .......  25  fr.  (assez  rare), 

I  .8e,  1854 .  15  fr. 

.  9e,  1855 .  15  fr. 

.  lOe,  1856.  .  ...  .  .  .  .  .  15  fr. 

!  »  lie,  1857 . .  15  fr. 

»  12e,  1858 .  15  fr. 


Chaque  volume  en  demi-reliure,  3  fr.  en  sus. 

Frais  de  port  et  d’emballage  à  la  charge  de  l’acquéreUr. 


La  nouvelle  série  de  I’Union  Médicale,  format  grand  in-8o,  a  commencé  le  lerjan- 
''ier  1859,  et  forme  en  ce  moment  28  beaux  volumes  grand  in-8®  de  plus  de  600  pages 
chacun,  avec  Titres  et  Tables  des  matières. 


L’année  1859 ,  soit  4  volumes,  prix 

25  fr.  en  feuille 

30  fr.  demi-reliure 

L’année  1860, 

id. 

id. 

id. 

L’année  1861, 

id. 

id. 

id. 

L’année  1862. 

id. 

id. 

id. 

L’année  1863, 

id. 

id. 

id. 

L’année  1864, 

id. 

id. 

id. 

L’année  1865, 

id. 

id. 

id. 

i 


L’UNION  MÉDICALE. 


HUILE  DE  FOIE  DE  MORUE  DÉSINFECTÉE 

DE  CHEVRIER 


An  moyen  dn  dondron  et  du  Baume  de  TOLIJ 

Cette  huile  est  d’une  odeur  et  d’une  saveur  agréables.  Le  mode  de  désinfection  ne  nuit  en  rien 
à  ses  propriétés  thérapeutiques.  Elle  est  facilement  administrée  même  aux  personnes  les  plus  dé¬ 
licates,  et  est  d’une  digestion  plus  facile  que  l’huile  ordinaire. 

Lire  les  observations  et  rapports  médicaux  contenus  dans  la  brochure. 

Pharmacie  CHEVRIER ,  2t,  rue  du  Faubourg-Montmartre,  à  Paris. 

Dépôt  dans  les  principales  pharmacies  de  chaque  ville. 


EAUX  MINERALES  DE  ¥ALS 


ACIDULES,  GAZEUSES,  BICARBONATÉES,  SODIQUES,  analysées  par  O.  HENRI. 


Source  terro-arsenicale  d 

è  la 

Therraalilc  13" 

Saint-Jean 

Rigolettc 

Précieuse 

Désirée 

Magdeleine 

Dominique. 

Acide  sulfurique  libre. 

t..33 

Acide  carbonique  libre . 

Bicarbonate  de  soude . 

—  de  potaese . 

1.425 

1.480 

0.040 

2.095 

5.800 

0.263 

2.218 

5.940 

0.230 

2.145 

6.040 

0.263 

2.050 

7.280 

0.255 

—  de  chaux . 

0.,310  ( 

[  0.259 

0.630 

0.571 

0.520 

Arséniale  » 
Phosphate» 

.Sulfate  »  )  de  fer. 

1 

—  de  magnésie . 

0.120 

0.750 

0.900 

0.672 

—  de  fer  et  manganèse. 

0.006 

0.024 

0.010 

0.010 

0. 029 

'  0.44 

Chlorure  de  sodium . 

0.060 

1.200 

1.080 

1.100 

0.160 

—  de  chaux . 

Sulfate  de  soude  et  de  chaux, . . 

0.054 

0.220 

0.185 

0.200 

0.235 

Chlorure  de  sodium.-.  ' 

1 

Silicate  et  silice ,  alumine . 

0.080 

0.060 

0.060 

0.058 

0.097 

Matières  organiques. . , 

I 

lodure  alcalin,  arsenic  et  lithine. 

indice 

traces 

indice 

indice 

traces 

1  2.151 

7.826 

8.885 

9.142 

9,248 

Ces  eaux  sont  très-agréables  à  boire  à  table,  pures  ou  coupées  avec  du  vin.  Un  excès 
d’acide  carbonique  et  la  proportion  heureuse  dés  bicarbonates  calciques-inagnésiens,  en  font, 
malgré  la  plus  riche  minéralisation  qui  soit  connue  en  France,  des  eaux  légères,  douces, 
essentiellement  digestives.  Dose  ordinaire  une  bouteille  par  jour.  (Indiquer  autant  que  possible 
la  source  que  l’on  entend  prescrire.)  Emplois  spéciaux  :  SAINT-JEAN,  maladies  des  organes 
digestifs;  —  PRÉCIEUSE,  maladies  de  l’appareil  biliaire  ;  ■—  DÉSIRÉE,  maladies  de  l’appareil 
urinaire;  —  RIGOLETTE,  chlorose-anémie;  —  MAGDELEINE,  maladie  de  l’appareil  sexuel.  — 
DOMINIQUE ,  ortfé  eau  est  arsenicale,  elle -n’a  aucune  analogie  avec  les  précédentes,  fièvres 
intermittentes,  cachexies,  dyspnée,,  maladies  de. la  peau,  scrofule,  maladies  organiques,  etc. 

Les  eaux  de  ces  six  sources  se  transportenlet.se  conservent  sans  altération  ;  elles  se  trouvent 
dans  les  principales  pharmacies  de  France,  au  prix  de  0,80  c.  la  bouteille. 


L’établissement  thermal  de  Vais  (Ard'echè)  est  ouvert  du  1"  mai  au  31  octobre.  (Chemin 
de  fer  de  Lyon  à  Marseille,  —  station  de  Monlélimar  ou  Privas.) 


AVIS  A  MM.  LES  MÉDECINS. 


En  venant  remercier  les  Médecins  des  départements  les  plus  fiévreux  de  France,  et  notam¬ 
ment  ceux  de  l’hôpital  de  Rochefort,  des  remarques  et  désirs  qu’ils  ont  bien  voulu  trans¬ 
mettre,  nous  nous  empressons,  pour  répondre  à  celle  des  remarques  le  plus  souvent  exprimée, 
de  mettre  à  la  disposition  de  la  Pharmacie  du  Quinoïde-Armand  à  l’état  sec.  De  cette  façon 
il  pourra  être  ordonné  comme  le  sulfate  de  quinine.  Son  innocuité  de  plus  en  plus  constatée, 
et  surtout  son  prix  peu  élevé,  le  feront  certainement  préférer  dans  la  majorité  des  cas  où  la 
quinine  est  indiquée. 

Boürières-Dublanc,  pharmacien,  221,  rue  du  Temple,  et  dans  les  principales  Pharmacies 
et  Drogueries  de  France  et  de  l’étranger. 

Au  même  dépôt  :  YAlcoolé,  les  Dragées,  le  Vin  et  VÈlixir  du  Quinoïde-Armand. 

Prix  :  Le  kilo,  33  flacons  de  30  grammes,  80  fr.  —  Le  flacon  de  30  grammes,  3  fr. 


L’UNION  MÉDICALE. 


:N“'l3.  Jeudi  Février' 1866. 

SOMMAIRE.  ■ 

I.  PaIiis  :  Sur  la  séance  de  l’Acadéiiiie  rfe  médecine.  —  II.  Vaccination  :  Vàécinations  et  revaccina- 
■  tiônsi  —  III.  BiBÜOTuÈQCE  :  Traité  élénienta'iré'de  chimie  médicale.’—  IV.' AcADÉMiks  et  Sociétés  sa¬ 
vantes.  (Académie  de  médecine).  Séance  du  30  Janvier  :  Corrèspondànce.  —  Présentations;  — 
Envoi  de  cow-pox  en  Angleterre.  —  Protestation  de  M.  Poggialéi  —  Fragments  dp  sonde  retirés  de 
la  vessie.  —  Lecture.  ^  Opportunité  de  . faire  un  rapport  sur  la  trichinose.  —  Expériences  et  obser¬ 
vations  cliniques  pouvant  servir  à. expliquer  le  mode  d’action  de  certaines  applicatiôhs  hydrothéra¬ 
piques.  —  V.  CotiniiiER.  '— ‘  VI.  FEüiÙEtoN  :  Érasme' considéré  comme  médecin  dàhs  son  Eloge  de  Ih 
Me. 


Paris,  le  3.1  Janvier  1866. 

.  BULLETIÎV, 

iSnr  la  «séance  de  l’Académie  de  médecine» 

■'  Le  règleiïient  dé  l’Académie’  interdit  lés  rapports  swrdés  Ouvrages' imprimé?',  mais 
il  n’interdit  pas  leur  présentation  par  des  membrés  dé  la  Compagnie;  les  auteurs  de 
ces  ouvrages,  au  lieu  de  les  adresser  direetementau'x  bureaux  dè  l’Académie,  trouvent 
naturellement  qu’il  y  a  quelque  chose  de  plus  éclatant  et  dé  plus,  retentissant  a  ies 
faire  présenter  par  un  académicien  qui  accompagne  presque  toujours  cette  présenta¬ 
tion  de  quelques  paroles  flatteuses  pour  l’auteUr  et  pour  rouvrage.  Aussi,  l’usage  de 
ces  présentations  se  généralise  de  pins  en  plus  ;  aussi,  les  présentateurs  marquent- 
ils  une  tendance  de  plus  en  plus  évidente  à  transgresser  la  lettre  du  règlement  et 
font-ils  de  véritables  analyses  appréciatives,  c’est-à-dire  des-rappOrts  à  l’occasion  des 
ouvrages  qu’ils  offrent  à  l’Académie.  Hier,  leS  infractions  au  règlement  ont  paru  si 
évidentes  qu’elles  ont  donné  lieu  à  des  réclamations  assez  nombreuses.  M.  Velpeau, 
en  présentant  un  traité  d’accouchements  de  M.  JouMn;  M.  Pidoux  une  monographie 
de  l’asthme  par  M;  Sée;  M.  Béclard  une  physiologie  de  la  voix,  par  M.  Foürnié,  ont, 
il  est  vrai,  un  peu  dépassé  les  limites  habituelles  de  ces  politesses  académieiennèsi 
L’orage  est  surtout  tombé  sur  M.  Pldoüx,  qui  l’a  d’ailleurs  bravement  supporté. 


FEUILLETON. 

ÉfiASMG  CONSIDÉRÉ  COMME  MÉDËCIlV  DANS  SOIV  ELOCC  DE  LA  FOLIE. 

Si  nous  avions  à  notre  service  le  talent,  le  loisir  et  les  ôcéasions  nécessaires,  nous  aurions 
un  grand  plaisir  à  noter  dans  les 'ouvrages  anciens  et  modernes  des  historiens,  des  poètes, 
des  savants  et  des  auteurs  de  foiit  gènre^  lés  plissages  relatifs'à  la  'médecine  et  au  médecin. 
Nous  voudrions  glaner  ainsi  des  documents  qui,  suppléant  un  jour  par  leur  nombre  à  leur 
concision  habiluelle,  nous  fourniraient  les  éléments  d’un  travail  curieux  sm  VHistoù'e  des 
opinions  médicales  de  ceux  que'  nous  sommes  donvenus  d’appeler' l!es-<;>n'5  du  monde. 

Plusieurs  travaux  dus  à  là*  plume  élégante  et  faeite  de  M.  ‘P;  Ménièré  :  ÉiMifes  ikédicnUs 
sur  lés  poètes  latins,  —  Études  sur  la  médeetm-  d' après  les  h'ettr'è's  de  ntadam’è' de  Séùigné,  — 
Cicéron  mérfecm/—  constituent  déjà  avec  quelques  critiques  iiitérèssantés  de  M.  Ch.  Darera- 
berg  et  d’antres  essais,  des  modèles  du  genre  qui  nous  sourît  et  ne  peut  manquer  de  sourire 
à  bien  d’autres.  Toutefois,  tenter  en  ce  moment,  sans  préparation  convénable,  une  œuvre 
de  longue  haleine  sur  ces  matières  de  haute  critique,  serait  peut-être  nous  exposer  au  sort 
âu  malheureux  Icare  qui,  pour  avoir  voulu  voler  trop  haut,  se  vit  précipité  dans  la  mer.  Nous 
sommes  donc  bien  résolu  à  nous  garder  d’une  folle  témérité,  et  c’esU  sans  prétention 
aucune  à  dogmatiser  que  nous  prenons  aujourd’hui  la  plume.  Nous  demandons  tout  simple¬ 
ment  à  consigner  ici  quelques  notes  prises,  ces  jours  derniers,  sur  la  marge  d’un  livre  inté¬ 
ressant  à  tous  égards,  mais  peut-être  un  peu  tombé  dans  l’oubli;  nous  voulons  parler  de 
l  Eloge  de  (a  Folie,  par  Érasme, 

Tome  XXTX.  —  Nnuretle  série. 


«3 


194 


L’UNION  MÉDICALE.  ,  , 

—  1  A  ‘  •  ?  .  : — ^ — - 

On  ne  voit  pas,  au  demeurant,  la  raison  de  cette  interdiction.  On  trouverait,  au 
contraire,  de  bonnes  raisons  pour  qu’il  en  fût  autrement.  La  critique  médicale 
devrait  avoir  son  asilq  à  l’Académie,  car  là  seulement  elle  est  possible,  car  là  seu¬ 
lement  elle  est  à  l’abri  des  dangers  qui  l’attendent  ailleurs.  On  nous  a  quelquefois 
demandé, quel  rôle  nous  donnerions  à  la  section  de  philosophie,  d’histpi|>e  et  de  litté¬ 
rature  médicales  dont  noûs  demandons  laî,,creaüop.  Ce  rôle  serait  iriagnifique,^  il 
consisterait,  entre  autres  choses^  à  , présenter  périodiquement  l’analyse  et  l’apprécia¬ 
tion  des  productions  nouvellés.  Les  rapports  mensuels  sur  lés  remèdes  secréts^ et 
nouveaux  ont  sans  douté  beàucoup  de' charme^;  il  est  cèpei|dant  ’|jefrhis  dé 
que  des,  rapports  mensuels  pur  le  mouvement  de  la  Uttèreture- médiçalè  ne  seraient 
pas  dépourvus  de  quelque  agrément,  et  surtout  de  quelque  utilité.  .  u. 

L’ambassade  anglaise,  à  Paris,  a  demandé  au  gouvernement  d’envoyer  en  Angle¬ 
terre  tqut  le  virus  vaccin,  disponible,  afin  d’expérimenter  sur  la  pius  grande  échelle 
possiblè  la  propriété  préservatrice  de  ce  virus  contre  le  typhus  contagieux  des  bêtes  à 
cornes.  A  cette  occasion,  M.  Bouley  a  annoncé  à  l’Académie  que  quelques  génisses 
appartenant  à  M.  le  docteur  Lan oix,  et  ayant  été  inoculéep  avec  succès,  puisqu’elles 
ont  servi  à  de  nombreuses  vaccinations,  ont  été  ehvoyéès  en  Angleterre  pour  être 
soumises  à  toutes  les  conditions  de  contamination  par  le  terrible  fjéau  qui  désole 
l’ Angleterre., 3i  l’expérienee,  réussit,  c’est-à-dire  si  la  contamination  n’a  pas  lieu,  la 
prophylaxie  de»  cette. affrense  peste  est  epOn  trouyéej,  et  son  analogie  avec  la  variole 
est  rendué'  bien  probable.  Voilà  leS:  expériences  d’un  bien  saisissant  intérêt  e.i  do.nt 

les  résultats  sont  très-vivement  attendus-  :  ,  .  .  :  ,  : 

M.  Poggiale  a  cru  devoir  porter  devant  l’Académie,  une  récrimination  contre  une 
publication  faite  par  une  entreprise  d’une  eau  minérale  sur  laquelle  cet  honorable 
académicien  alu,  il  y  a  plusieurs  années,  un  mémoire  devant  l’Académie.  Les.  pro¬ 
priétaires  d’une  source  minérale  n’ont  pas  tous  les  jours  la  bonne  fortune  de  pour 
voir  se  placer  sous  UU;  patronage  aussi  considérable  que  celui  de  M.  Poggiale.  Aussi 
le  propriétaire  de  la  source  iucriminée  a-t-il  usé  aussi  largement  que  possible  du  nom 
de  ce  savant  chimiste  en  reproduisant  son  mémoire  et  le  rapport  élogieux  qui  en  fut 
la  suite,  et  dont  les  exemplaires  ont  été  distribués  au  Corps  médical.  Cette  grande 
publicité  a  choqué  et  blessé  M.  Poggiale,  qui  s’en,  est  plaint  ayec  amertume.;  ;  '  ; 

Dans  des  questions  de  ce  genre  chacun  doit  rester  juge  de  ce  que  lui  commande  sa 


En  maints  endroits  de  cette  curieuse  satires  Pauteur-se  trouve  amené  à  tracer  au  courant 
de  la  plume  son  appréciation  sur  plusfeurs’sùjéls  intéressants  pour  le  médecin.  Son  érudi¬ 
tion  et  son  esprit  philosophique  bien  contras  donnent  une  portée  véritable  à  ces  aperçus 
susceptibles  d’ailleurs,  parfpis,  d’éçlairer  .rbistoiye  de  la  médecine  dans, ces  Içtpps  reculés  et 
pauvres  de  documents.  Bien  loin  de  nous  déjà,  en  elfel,  est  le  jour  où  parut  V^ioge  de  la 
Folie  (10  juin  1508),  puisqu’il  fut  dédié  par,  Érasme  à  sop  ,ami  Tboinas  Merus»  et  qu’il  fit 
rire, (au  dire  de  l’auleur)  le  pape  Léon  X  et  le  roi  Henri  VIII  d’Angleterre.  ,  ,  ’ 

Il  ne  saurait  toujours,  faire  rire  le  médecin,  comme  il  est  facile  de  s’çn  convaih.çre  par  la 
seule  lecture  du  passage  suivant 

«  De  tous  les  arts,  on  estipie  davantage  ceux  qui  approchent  le  plqs  du  senseomimin, 
c’est-à-dire,. selon  moi,  de  là  folie.  Mais  de  quel  rapport  sonlrils?  Les  entrailles  des  th.éolor 
giens  crient  famine,  les  physiciens  se  morfondent,  on  se  moque  .des  astrologues,  on  méprise 
les  dialecticiens.;  il  n’y  a  que  .le  médecin.  Celqi-là  fait  autant  lui  seul  que  toua  les  autreg 
ensemble.  D’ailleurs,  cette  profession  de  médecine  a  un  grand  avantage,  c’est  que,  plus 
celui  qui  la  pratique  est  ignorant,  hardi,  téméraire,  plus  U  est  estimé  des  grands;  J’ajoulfe 
que, la  médecine,  principalement  de  la  manière  qu’on  rexerce.  aujourd’hui,;  n’est  qu’une  por¬ 
tion  de  la  flatlerie,  ce  qui  lui  est  assurément  commun  avec  lairhétorique.  .  ' 

«  Après  les  médecins  marchent  immédiatement  les  légistes  et  jurisconsultes.  Je  ne  sais  si 
ces  suppôts  de  Thémis  ne  devraient  point  avoir  l’honneurdu  pas  sur  les  prêtres  d’Esculape  ; 
entre  eux  le  débat.,  »  .  ,  ,  ,,  . 

Nous  voudrions  croire,  pour  l’honneur  de  ceux  qui  nous  ont  préc^é  dans  l’art  de  guérir, 
qu’une  critique  aussi  verte  emprunte  bien  plus  à  l’esprit  satirique  qu’à  la  vérité  ce  qu’elle 
a  d  exagéré  à  nos  yeux.  Nous  ne  pouvons  loulefois  nous  étonner  absolutpeoli  de  voir.  Érasihe 


L’Ur^ION'  MEDICALE.- 


digriité.  Il  ïi’ën  est  pas  moins  vràî  'que'  l’Bàu  minët-ale  dont  M.  Poggialé  à  jù'èteraent 
célébré  les  vertus  thérapeutiques,  est  un  excellent  médicament  et  que  les  praticiens 
qui,  Sur  la  fbr  de  Savant  çliiriiistè,  ' la  ptésériront  à  leurs  tnalades,'tié  blâmeront  pas 
trop  ririiiiéërétiort  du  propiléiaire' qui  leur  âtrrà  fait  connaître  cette  source  bienfai¬ 
sante.  Pôin*  la  pratique*  toilfe  fà  '^ùestibri'e'st  là.  'Si  'cè'ttë  eau  minérale  ^est  bonnè',' 
M.  Poggialé  a  bien  fait  de  la  vanter,  et  le  propriétaire  de  cette  eau  ne  niérite  pâè 
absolument' M  eérdei  jp'ôur  avoir  publié  le  mémoire  de  M.  Poggialé. 

• --ItT?eFaFt,'an-GontF8irer40Tt^l«--q»e  la  mission  d’éclairer  les 

praticiens  sur  la  valeur  des  moyenf-.tlfiérapeutiqueîs  r  qui  surgissent  et  dont  l’annonce 
ne  pourrait  être  faite  que  sur  son  approbàfron^  Exémpie-fimriü-par.cettejnême  séance  : 
un  malade  de  la  province,^  introduit  ^ans  ?,%  yc.s&ip,un,e.^nde  dite  en  gomme  élas¬ 
tique  qui  se  casse  en  plusreürs  morceaux.' XJn'telégràrame  appelle  M.  Ségalas  qui, 
avec  sa  dtext'ërîté  tfrdinairé,'  délivre  la  ■yésSie  èt  Pürèthre  de  ce  malade  des  fragments 
des  sondes  qu’ils  contiennent.  M.  Ségalas  déclare  que  cet, te  sonde  était  mal  fabriquée, 
et  sur  ce,  ,M.  Cloquet  demande  que  les  sondes  soient  assimilées  à  des  médicaments 
et  Soumi^efe'  comme'  eux  aux  inèpeciions.-’Célà  nous  paraît  "peu  praticable  ;  mais  fai¬ 
sons  une  autre  Ijypotbè'se  :  un  fabricant  . de.  sondes  présentera  l’Académie  et  soumet , à, 
son  pxanaen  . d’excellents  ,  écham^  de  ses  produits^  un  rapporteur  compétent, ,.e,t, 
après  de  nonabreux  èiS§aiS)i.4éclare.ces.sQndes,parfaite&  et  dernande  l’apprnbatian  de. 
l’Académie»  Ëh  ibienvion  pgut  parier  cent :c entre mn  que:  l’Académie  n’adoptera  -pas 
les  conclusions  du  rapport  et  qu’on  invoquera  toutes  sortes  de  raisons  pour  laisser  la' 
çMdîse' dans  l’otnbre  et*  lé  stléncbi  En  attendant,  les  fabricants  de  maüvaiSeS*sondes 
feront  'leur  métier  èt''ôecaâfénnéront*dë~gTâV‘ës  àCCidênts.-  Franchement, 'ieSt-C'èî  qüfe 
rék‘  pratijè|èiis"dt  même '|:’Ç  public ',‘n’durai|HL  gfânddritéré't  k  Say^^^ 

par  qui  sé'fabnquerit'de  bonnes-sondés?  '  '  '  ”  '  "  i 

Un  candidat  dans  la  section  de  médecine  opératoire.  Mi  Alphonse  Guérin,  a  lu  nu 
mémoire  intéressant  sur  les  fracturés  du  maxillaire  supérieur.  \  ‘ 

M.  Robinet  a  appelé  l’attentîôn  dp  l’Académie  sur  l’opportunit^'de  faire  un  rap¬ 
port  sur  la  trichinose,  question' dont  l’Académie -est  saisie,  et  qui, '[à  raison  des  faits 
graves  observés  dans  quelques  partiçs  de  rAllemagne,  commence  à  préoccuper  assez 
nvement  en^France  l’opinion  publique.  Le  public  se  rassurera,  sans  aucun.doute, 
quand'  Il  saüPa  qüeia  trichjhèmë  fésistëq()às  à  üh'è  temprattibé  de  60^,'  ët  qiiè  le  moyen 

porter  sur. le  plus  grand  namb're  des  médec|'ns  dé' son  temps  un  jugement  fort  sévère.^ 
Qq’étàiefVt’j’çéçx' cTont'ii'p'r'fet.ps^  pustres'ne  j,o,uaienl-ils  ,p^  pré^'  des  princes  plutôt' 
le  rôle  dè.cprlàtànpt  pyai.^ts  quéçeîui  depédecins  vraimëdt  dighes^dé  ce  noin,?  3i  00118:^ 
lenens  compte  clé  leur  tgnpjjancè  et  dé  feiir, rap£^ç,i(é,  dont  l'es 'mémones  pt  les  clïrohîqües  ne 
nous  fournissent,  hélas! '  .que  trop  de  preùvesj’sî  nous  réfléchissons,  je'  ne  dis  pas  au'  peu', 
mais  au  manque  absolu  de  considération  dpni  ils.  s'elalent  rendus  l’qbjel,  la  satire  d’Érasme' 
nqus  semblera  ni'oîns' injuste.  Les  médicastres  de  son  époque  ^étaient  sans' doute  supériëur-a  " 
{moralément  suitôut)  aux  è^clàée's  qui*  exercè'feht '''ahciérine'méüt  à' IVome  aussi'  bién  l’art  ' 
d’empoispnner  que  celui  de  guérir.  Ma.is^éLaient-ils  bien  plus  .dignes.çtoslime  qüè'  ces  ch'àr-" 
latans  vaniteux,  leurs  successeurs  qui,  en  ébrivant  le  récit  quotiilie''n  des  maladies  du' roL. 
Louis  XïV,' se'  sqn'td’énné'  eux-mêmes,'  ’deVtihl  ta  péstérité,  'feur  brév'et  tpnçapçitiS.él',çlè  ‘ 

yne^courlîsanèrié?'.'  '  V  .  ;  '  t'.",  '  '  ^ 

..,,4royéz-yoù.s  Érasme  IroË  s^véïfe  t  éCoiitelAl  Çh.  Dàréiniiergi^,Anp'elpà;pbnoncertsur  liiie^' 
causé  don U’bôhqèur  'dôu  (üî'êli;ë  çh^  voici  Cbmmènt  ij  s’éX'pnhiç/P'parTaii|,cté'é  temps  qui , 
suivirent  de  pr^s  ie'sfècle  (fÉrq^me  :  \  ' ‘  ' 

«  La  médecine ‘‘àu;xv'ir'';péie'  domiè  prï  'trjéi,é  spéctacte  •"SV.  'Rayhauci!  nOus'd'épOuvrè'.ia.' 
plaie.d,àUÿ  loute'é^'HldeUse  'nhdrté  î  rëriipîriârtié,''iéà  pVêjége'é,'‘uri‘é 'foi  àyéuglé  en d’aUtotiVê,' ‘ 
juie  absende  àbsblué  (ïé''mëllio'.l'é  èt  .de*  couh'àiësan'ees  -posilTvé^;*'''u'rte  ré^istlince  stupidé'a^ 
toutes  les  grandes  découvertes,  le  ridicule  dans  les  mœurs,  les  convoitises  et  les  cupidités,'' 
jesvioletiles  diatrfbesi'entre.  confrères,  l’arrbgaïTcé  avec  lès  'petites  gens,'  la  bassesse  devant 
les  gens  tfe  qualité,' un  vrai  déluge  d’horribles  formules  purgatives,  le,  sang  répandu  à  flots,  : 
rien  n’y  manque.  »  ^(1)  ^  , 

(1)  Lo  médecins.  Histçire  et  doctrines,  par  M.  Ch.  Darenjberg,  p.  206. 


196 


L’UNION  MÉDICALE. 


infaillibletde  se  préserver  de  l’empoisonnement,  c’e^t  de  ne  pas  manger  crue  la  viand^ 
du  porc,  , 

M.  le  docteur  Beni-Bardc,  directeur  de  l’établissement  hydrothérapique  d’Auteuil, 
a  clos  la  séance  par  la  lecture  d’un  mémoire  sur  des  expériences  et  observations  cli¬ 
niques  pouvant  servir  à  expliquer  le  mode  d’action  de  certaines  applications  hydro¬ 
thérapiques. 

Araédée  Latour.  , 


VACCINATION. 


VACCIIVATIOIVS  ET  EEVAGGIIVATIONS; 

Note  communiquée  à  la  Société  médicale  des  hôpitaux,  dans  la  séance  du  24  janvier  1866, 

Par  M.  Hervieüx,  médecin  de  la  Maternité. 

Dans  les  deux  dernières  séances,  plusieurs  questions  importantes,  les  unes  relatives  â  la 
vaccination  animale,  les  autres  afférentes  aux  revaccinations,  ont  été  discutées.'  Chacun  de 
nous  a  été  invité  par  le  bureau  à  apporter  ici  le  tribut  de  ses  observations.  C’est  pour 
répondre  à  cèt  appel  que  j’ai  demandé  la  parole.  Et  d’abord  je  ferai  connaître  le  résultat  des 
essais  qui  ont  été  tentés  à  la  Maternité,  concernant  l’emploi  du  vaccin  animal. 

8U  vaccinations  ont  été  pratiquées  sur  des  enfants  nôüveau-nésà  l’aide  de  ce  vaccin.  Voici 
ce  qu’elles  ont  donné  : 

Sur  ces  8U  vaccinations,  16  ont  échoué  complètement,  h  ont  donné  lieu  à  des  papules 
presque  imperceptibles;  5  enfants  sont  partis  avant  le  développement  des  pustules.  Quant 
aux  59  reslants  chez  lesquels  le  vaccin  a  évolué  régulièrement,  nous  avons  noté  que  te  rap¬ 
port  des  pustules  avec  celui  des  piqûres  (oh  en  faisait  toujours  six)  a  été  le  suivant  :  ‘ 

10  fois  on  a  observé . *  1  seule  pustule.  ; 

11  —  . .  2  pustules. 

15  —  ......  3  —  . 

8  — -  .  U  — 

10  —  ......  5  — 

■  5  '  ■  — 6  —  ; 

H  élait  intéressant  de  savoir  quels  chiffres  donnait  la  vaccination  ordinaire  comparée  à  la 


Je  le  demande  maintenant,  celte  critique  tracée  par  la  main  d’un  médecin  ne  justifie-t- 
elle  pas  la  sévérité  de  la  satire  esquissée  par  Érasme?  Né  cherchons  point  dans  l’histoire  ce 
que  nous  voudrions  y  voir,  mais  bien  la  seule  vérité.  Aujourd’hui,  dq  reste,  que  l’indépen¬ 
dance  et  la  considération  médicales  sont  nées  de  l’autorité  de  la  science  unie  à  la  dignité  des 
savants;  aujourd’hui  que  le  dévouement  professionnel  des  médecins  trouve  dans  l’opinion 
publique  une  consécration  impérissable,  nous  pouvons  jeter  sans  trop  de  regrets  un  regard 
sur  le  passé.  En  voyant  la  bassesse  du  point  de  départ  et  la  longue  roule  suivie,  nous  pren¬ 
drons  courage  pour  marcher  à  grands  pas  vers  cé  que  nous  pouvons  appeler  le  couronne¬ 
ment  de  l’édifice. 

Mais  revenons  à  Érasme.  Dans  une  page  curieuse  fort  naturellement  à  sa  place  dans 
VÉloge  de  la  Folie^  il  nous  fait  connaître  le  sort  des  aliénés  à  son  époque  :  «  Les  hommes 
sont  différemment  disposés  de  cœur  les  uns  envers  les  autres;  mais,  pour  les  fous,  tous  les 
hommes  se  font  un  plaisir  de  les  avoir,  comme  s’ils  les  reconnaissaient  pour  leur  appartenir. 
On  les  souhaite  avec  passion,  on  les  embrasse,  on  les  entretient,  on  les  nourrit,  on  les 
secourt  dans  leurs  accidents;  enfin,  on  leur  permet  de  tout  dire  et  de  tout  faire:  Non-seule¬ 
ment  personne  ne  cherche  à  leur  nuire,  mais,  de  plus,  les  bêtes  mêmes,  comme  par  un  sen¬ 
timent  naturel  de  leur  innocence,  rétiennent  devant  eux  leur  férocité  naturelle.  La  religion 
veut  cela;  les  fous  étant  consacrés  aux  dieux  et  principalement  à  moi  (la  Folie),  il  est  juste 
de  les  respecter.  » 

Que  penser  du  tableau  tracé  par  Érasme?  N’oublions  pas, pour  bien  juger  la  situation,  que, 
son  Éloge  de  la  Folie  parut  sept  ans  avant  la  naissance  de  Jean  de  Wier  (1),  dont  M.  Axen- 

(1)  Conférence  de  M.  Axenfeld  sur  Jean  de  Wier  et  les  Sorciers.  Voir  I’Union  Médicale,  numéros  des 
22  et  27  juin  1865.  ,  ,  ^ 


L’UNION  MÉDICALE. 


197 


vaccination  animale.  J’ai,  dans  ce  but,  recueilli  les  résultats  de  95  vaccinations  par  le  vac¬ 
cin  usuel,  vaccinations  pratiquées  la  même  année  (1865)  à  la  Maternité,  chez  des  enfants 
nouveau-nés,  dans  une  période  précédente.  Voici  ces  résultats  : 

Sur  ces  95  enfants,  8  étaient  partis  avant  le  temps  nécessaire  pour  le  développement  des 
pustules  vaccinales. 


Chez  19  d’ 

entre  eux  échec  complet. 

Chez  9 

— 

1  pustule. 

Chez  12 

— 

2  pustules. 

Chez  15 

— 

3  — 

Chez  15 

— 

4  — 

Chez  13 

— 

5  — 

Chez  12 

— 

6  — 

La  similitude  de  ces  résultats,  comparés  à  ceux  que  nous  donne  ta  vaccination  animale, 
n’échappera  à  personne.  Pour  les  deux  séries  d’enfants,  il  y  en  a  environ  un  cinquième  chez 
lesquels  l’opération  reste  sans  effet.  Quant  au  nombre  relatif  des  pustules,  j’avais  cru  d’abord, 
en  me  basant  sur  mes  souvenirs,  qu’il  était  toujours  beaucoup  moins  considérable  par  la 
vaccination  animale  que  par  ta  vaccination  ordinaire.  Mais  un  examen  attentif  des  tableaux 
produits  ci-dessus  démontre  clairement  que  la  différence  est  peu  sensible  et  doit  être 
négligée. 

Un  fait  beaucoup  plus  saillant,  et  qui  n’a  échappé  à  aucun  de  ceux  d’entre  nous  qui  ont 
été  à  même  d’observer  tes  effets  de  la  vaccination  animale,  c’est  que  le  développement  des 
pustules  est  tardif,  lent  à  se  produire  ;  que  les  pustules  sont  généralement  moins  larges.  On 
a  parlé  dans  le  public  médical  d’accidents,  et  même  d’accideuts  graves.  Je  n’en  ai  pas  vu 
d’autres  que  ceux  auxquels  peut  donner  naissance  la  vaccination  ordinaire,  elest-à-dire 
l’inflammation  phlegmoheuse  des  pustules,  l’adénite  vaccinale,  l’érysipèle,  et,  chez  les 
enfants  faibles  ou  maladifs,  l’ulcération  des  pustules. 

J’arrive  aux  fevaccinations  par  le  nouveau  vaccin.  Celles  dont  il  va  être  question  ont  été 
pratiquées  pour  la  plupart  sur  des  femmes  enceintes,  sur  les  élèves  sages-femmes  de  la  Ma¬ 
ternité,  sur  les  filles  de  serviee,  et  en  général  sur  des  femmes  pour  la  plupart  jeunes  ou 
n’ayant  pas  dépassé  40  ans. 

Ces  revaccinations  sont  au  nombre  de  156. 

90  ont  échoué  radicalement  ; 

h  ont  donné  naissance  à  des  boutons  presque  invisibles  ; 


feld  nous  a  fait  connaître  les  louables  effoHs  pour  améliorer  le  sort  effrayant  des  sorciers, 
c’èst-à-dire  des  pauvreà  malades  atteints’ de  manié,  mopomanie  ou  hystérie.  Du  temps 
d’Érasme,  les  choses  se  passaient-elles  donc  en  Hollande  .jtout  autren^ent  qüé  du  temps,  de 
Jean  de  Wier,  qui,  lui  aussi,  était  Hollàndais?  Comment 'âéçprder  le  témoignage  de^  ndtrç 
auteur  avec  celui  que  nous  fournit  Jean  de  Wier  dans  son  livre  De  prestigiis  demonum? 
Une  seule  solution  se  présente,  à  notre  avis  :  A  l’époque  où  vivait  Érasme,  comme  longtemps 
encore  après  lui,  l’ignorance  publique,  faisait  une  distinction  capitale  éntre,  certains  fous 
(idiots,  imbécites)  et  d’autres  gens,  les  sorciers  et  sorcières,  en  qui  on  était  malheureuse¬ 
ment  bien  loin  de  voir  dés  aliénés.  La  Commisération  du  peuple,  et  certaines  croyances 
superstitieuses,  étaient,  pour  lés  premiers  (ceux  dont  parle  Érasme),  une  source  de  ménage¬ 
ments;  aux  seconds  (les  sorciers),  :là  religion  malentendue  réservait  tous  ses  anathèmes,  et 
le  bourreau  sés  supplices  les  plus  odieux.  C’est  en  faveur  de  ces  misérables  qüe  Jean  de 
Wier  éleva  le  premier  sa  voix  éloquente.  Toutefois,  si  la  peinture  d’Érasme  est  exacte,  nous 
devons  reconnaître  que  le  sort  dés  aliénés  inoffensifs  était  anciennement  bien  préférable  à 
celui  qu’on  leur  réservait  au  commencement  dé  cé  siècle,  surtout  avant  que  Pinel  et 
Esquirol  eussent  pris  leur  défense  devant  la  société  égarée.  Où  étaient,  au  temps  d’Érasme 
(qui  n’en  parle  pas),  ces  cachots,  cés  cabanons,  cette  paille  infecte,  qu’on  donnait  comme  à 
regret,  il  y  a  moins  de  soixante  ans,  aux  malheureux  aliénés? 

Ajôùtons  à  ces  considérations  une  dernière  remarque  ;  Que  croire  de  ce  prétendu  respect 
des  bêtes  pour  les  fous  signalé  par  Érasme?  Rien  de  semblable  ne  s’observant  aujourd’hui, 
je  pense  qu’iL  est  prudent  de  rester  dans  le  scepticisme,  si  même  on  n’est  pas  en  droit 
d.’aller  jusqu’à  la  négation.  Cependant,  le  médecin  annotateur  de  YÉloge  de  ta  Folie  donne 
à  la  phrase  d’Éràsme  Un  nouveau  poids,  en  ajoutant  au  bas  de  la  page  la  note  suivante 


198 


L’UNION  MÉDICALE. 


36  ont  produit  des  élevure?  qiji  n’avaienl  aucun  des  caractères  de  la  pu s^nle  vaccinale 
régulière.’;,:;.  ■  ...  , 

26  seulement  ont  été  suivies  de'l, évolution  classique  de  là  vaccine  vraie.  . 

:  Sur  ces  26  cas,  7  fois  on  a  observé  6  pustules, 


Ces  résultats  de  nos  revaccinations  par  le  vaccin  animal  ;çliffèren,t-ils  beauçoijp  de  ceux 
qu’on  obtient  à  l’aide  du  vaccin  ordinaire?  Je  ne  le  crois  pas;  mais  commerjîe  n’ai  pas  pour 
me  prononcer  les  mêmes  éléments  d’appréciation  que  je  possédais  pour  comparer, la  vacci¬ 
nation  animale  à  la  vaccination  ordinaire,  je  laisserai  _à  mes  honorés  collègues  le  soin  de 
juger  en  dernier  ressort. 

■Si  favorables  que  soientià  la  vaccina tiou  animai©  les:re;cherches  statistiques  qüe  je  viens  de 
faire  connaître;,  .m’est  avis  qu’ii'faut;,  en  pareille,  matière:,  è’abéteniri  de  tout' jugement  préci-^ 
pité;  et  se  défendre  aussi  ^bien  d’un  ©ngouementrexeessif  que  .d’une  hostilité  systéhidlique,! 
Là  questidn  est  à  l’étude  ;,  des  résultats, contradictoires  peuvent  être  produits;  nous  p’avons' 
pas  dit,  nous  né.poüvons  pas  dire  encore  notité  dernier  . mot.  ■ ,  ,  ■  -  ' 

Et  à‘  ce  pVonos  qu’on  me  pèrmelte  deiréagitconlreia  tendânce  déjà.peuUêtre.uh  peii  trop: 
prononcée  à  délaisser  la  vaccination  ordinaire.  Ce  délaissement  me  paraîtrait  acte  .d’ingra¬ 
titude, injustice,  et  je  du  ai  plus,impiudence  giave  Ingialitude,  car  vpila  deux  tiers  de  siècle 
que  la  vaccine  ordinaire  nous  preseive,  dans  une  peilaine  mesure,  des  horreurs  fit  du  danger 
de  la  varioh  ,  injustice,  cai  nous  accusons  celle  ancienne  méthode  diun  crime  dont  elle  est 
sinon  innocente,  rdu'  moins  aussi. pep  coupabte  que  possible;  imprudence  gravOv car  nous 
ignorons  si  nous  ne  changeons  pas  notre  cheval  boiteux  pour  un  paialjlique. 

Deux  reproches'  gravés'sont  adressés,  à  la  .vaccination  ordinaire  1“  elle  ne  nous  préservé; 
plus  suffisamment  de  la  variole;  2“  elle  peut  nnus;  transmettre  la  syphilis 
tjué  la  puissance  préservàtriGèidu  Vaocin  ordlnake  soit  affaibhe,  je  le  veux;  Mais  qui  oserait 
affirmer  qüe  nous  serons  mieux  préservés  et.  même  aussi  bien  par  le  vaccin  animai  ?  L’avenir  , 
et  un  aveniMointain,'  peut  seulmous  ■■donner;  la  sululion  de  ceMa  grave  question.  S:  -.  .  .  , 
Quant  à  la  transmission  possible  de  la  syphilis,  je  m’en  effrayerais  Volontiers  avec  la  plu¬ 
part  de  nos  confrères,  si  la  vaccine  ordinaire  n’avatt  tpaS  derrière  elle  un  passé  respectaWe:  et 
qui,  s’il  ne  me  donne  pas  la  sécurité  absolue,  me  procure,  du.raoips,  une.  trpqu}U,Ué,r,ç,ia,^iy^ 
assez  grande.  Sans  parler  des  obseryaliops  de.^M.  Mjllard  que  leur  .authentieild^ 


«.Ou. voit  par  expé.riencÇj.et  non  sans  étonnement,  qu.ç  les, chiens,  pomme  s’iljS  reconpais-j 
sàiepljla  simplicité.dé  ta'natu|:p,"é^^  enfants  pi  les.fpus.,  »  N^.eâi-ce  pas,  vraimentle, 

cas  itàm:  In  c(uMo.stat,,v'irtus?  î,  . , 

Plus  ioih,  Èrasine  cite  robservation , ‘d’un,  Grec, ^pni  la  fplip  sémbiail  6xlrêmeraentagr,éâ]}le,: 
eî,  j[)àrtant  de 'Ce,  fait  jsolé',’pburrgéhéraUsér,;,ii'çh  'vièhttp^'^^v^^  b,0.ûHét!r,  de,'  ia  ‘folie, 

«  ëet  |ipmpae-|à''ëtm  dans'  toù^lç.s,' les  règles  :  éiéi'édépui's.le’^  malin  jusqu’au,  spir, sur 'je' 
théâtre;  et  sè'crpÿatt'i'li^ü'jpùrs  à' qüelqtiè;beaq;sp|Gtacle,.^i^piqp^  ii; 

appilau,dissait,',il,  /sè;'i'é|oüissait;  ’D^’ajlIéUr^  hbtfi'me  .pour  les,. devoirs  /d  la.  socjélé,*. 

complalsàdt'  et  fidèle'  îi  arnts,  .d’q^ux.'  agVéàbde,‘^î^^^  ‘envers,^, sa  fpfn.^ei  ihd.ulgèijl,  à,  sjç'pj 

e'sclav^'jfit  qui  savait  fprifcîen'c^n'pto  bpuo’lipn  la' bpnn|,oij la  inàpy.âisë,.ppu.[éji)e,,îSes‘, 
parents  te,  guérirent 'îi  force  de'drogu'ës;  mais  lui,  revenu  tpu'j.è  fait  dans', ce'^^ü'op  appéïre, 
tf^s-niâl  à'  propqa  l,e'' bon  ‘sens,  létir  ht''cette.  belle  eljiiui'cjeu'sei*^^^ 
qü'’’a#z-Youâ‘  faiï?‘  vous  prétendez:  ih’àvoir  giiéri,?  A^jjüs,  ,a&is,';  vpus'.initaye.z ,  laé.  'p.lus"^ 
plâ'îsjt;  popr  moi  :'ott'in’,â  tiré  par  force  d’uhç  é',rréùr‘ 'faisait  loulp  ‘nia ^  cppvan 

l^sc^nt  , avait  râison,  et  ceux  quî,  par  l’ârt  de; là  médecine;,;  ^  ie,’rë'tMljsaç4è»t'.da, 

sà 'cèrV.elje.'biVaient  plus  bèsPin 'd’ellébore  que  lui.  |>  '  ;  ’ 

Notnibre  ,de  dé|âils  .rendent,  r.a'uthenticilé  de  ,ceUé  observetipn  .suspecte  à  nPs,  yçùx.  Et; 
d’abord,  avec  quelles  drogues  ses,pafènts,^uérken^  ce  singulier' njaiadé  Ÿ  Npqs  ii’én  cou-' 
naissons  malheureusement  pas  une  susCejjtible  dé  ÿV6duife;d’aiiséi  beaux  résulïats,;,)NQn',  nas 
une,  pas  même  rèlléfcdic. 'Mérpe,,auHeinps  d’Érasmei^  avâit  ’éhcore  grand, e  Confiance  cjans 
les  vertus  médîéiiialés  de' éetlé  plàhte.  .Aussi,’  Gérard  LiàÙ’e  anùoie-iul  robseryalion  qué,- 
nOué  VenonÇ'fle  cl|ér  eii.disatit  :  '«  Éjlè'bore, !herbe  nVédicmàle  ,bi)nné  pour  Ies,mé'jâncôlîçjitea'' 
et  les  insensés.  Il  y  éh'a;  t^c' udîr'  ét'dé'bltec.  »' La  seuiè'dh'osé  vraie,  daüs.  éell'é- hptey  eist' 


L’ÜNIOlS  MÊDIOÂLÉ. 


i&i) 


EOÈ't  Hors  de  causej  considèroüs  comme  indiscutables  les  qàe):qiiës  kits  cônéignés  dans  les 
annalès  de  la  séîénlie.  Allons  lilus  lôin  et  admettons  que,  l’attention  n’ayant  pas  été  éveillée 
silf/eiîlte  quésfiOn, ,  bOn  nombre  d’autres  faits  semBlabl'es  aiebt  pu  passer;  inâpef^us.  .Que 
sera  éè  nombre  comparé  à  l’incalculable  multitude  de  vaccinatidns  qui  Ont  été  pratiquées 
depuis  le  conimèncc’ûient  de  ce  siècle  à  la  surfaces  du  globe?  Ce  n’est  pas  par  milliers,  c’èst 
par  millions  que  s'e  comptent  chaque  anP'ée  les  Inoculations  vaccinales.  Et  qu’avons-nous  à 
opposer  à'èés  milliards  dp  vaccinations?  une  vingtaine  de  faits  de  transmission  syphilitique, 
pas  davantage,  et  encore  ne  sont-ils  pas  tous  bien  avérés.  Je  me  résume  'en  ceci  :  poursuivons 
nos  expériihents  sur  là  vaccination  animale,  éclairons-nous  sur  sa  valéur,  mais  n’oublions 
paè  les  ëlats  dé  servioè  de  la  vaccination  ordinaire,  et,  comme  on  l’a  dit  bien  dés  fois,  gaV- 
dohs-noUs  de  demandér  à  une /opération  préventive -uhe  immunité  absolue,  ce  que  nous  ne' 
deméndonâ  pasA  la  variolé  eilè-mêmé.  ■  '  '  '  :  - 

Dans  la  dernière  séance,  on  vous  a  signalé  les  inéonvéhiénts  de,  l’aiguille  én  tant'qü’instru- 
ment  d’inpc’oiation.  Qn  vous  à  dit  aVéc  raison  que  la  piqûre  de  l’aiguille  était  plus  doulou¬ 
reuse  que  pèlle  de  Ta  iancétlé,  que  l’aiguillé  pénétrant  par  écartement  plutôt  que  par  section 
des  tissuS’  éeux'-cî  se  rétractaient  fortement  sur  élle^et  ressuyaièni,  en  telle  sorte  que  le 
vâcciri  restàît  souvent  hors  de  la  plaie.  J’ajouterai,  comme  motif  •  dé  ma  préférence  person¬ 
nelle  pour  la  lancette,  que  la  pointe  de  celïe-ci,  en  pénétrant  obliquement  sOüs  l’épiderme, 
se  met  en  rapport,  par  sés  dèùx  faces,  avec  unè  plus  grande  étendue  du  réseau  lymphatique 
sôus-épidermiqué  ét  qu’il  eii  résulté  beaucoup  plus  dé  chances' pour  l’absorptioif  du  virus- 
vaccin.;’ '  .i,  ^ 

Un  aûjet,  non  mqins-intéressant  d’éludé:d  été  àbprdé  :  le  nombre  des  ’pîqûréè.  Sur  la  foi  dé 
quelques  hommes  Irès-autbrisé.s  ién  niatiéré  de  vacciné,  npuS  ayons  vécu  longtemps,  avec 
celte  croyance,  qu’une  pus,lu,le  préseryait  aussi  bien  que  six,  huit,,  dix.,.étc.  y.bustyùüs  rap¬ 
pelez, , Messieurs,  que  pétfe  regretté  collègué,  Legroux,  intimément  pénétré  de  cétté  convic¬ 
tion,  ne  faisait  aux  nouveau-nés ye  sou  s^éj’ÿïçe.qu’ûné  à  deux  piqûres,  dans  le  liut  d’éçar-. 
teries  .chances  de  phlégraô'ni  ét  surtout'd’érysi.pèjé,  .âféctioh  si  rédoülabie  à  cet  âgé  dé  la 
vieJ  Eh  biénj  éh’  pppbsiti^^^^  avec  celte  ôrbyànce  invétérée:  et  lélleraént  .générale  qu’on  la 
trbtfye  répàndUe:déuâlbutéS  les  classés  de  là  société,  M.  'Guéiieàü  de  Mussÿ,  avec  sa  grande 
experièncé,  à  eXprîtdé  dèvant  vous  l’opiniOn  què;  plus  ori  multipliait  le  nombre  dés  piqûres, 
plus  on  assurait  la  préservation  vaccinale.  M.  Bergéron  vous  a  ràppelè  que  les  slatisüquès 
de  rhôpital  deè  Variotèux;de  Londrés  avaient  foùrhi'  dés  résultats  parfaitement  conformes  à 
ropiniori'Idë'M;  Gué’né'au; dé '•Müssy.  Quoique  mbh  consensus  soit  bien  péU’de  Chose,  je 
n’bésilfe  pas  à  l’àpportèr  pour  faire  nombéèj'  car  ôn  lie  saurait  lutter  en  rangs  trop  serrés, 
quànd^ il  s’^it  dé 'détruire  dés  erreurs  Uni versellemerit  accréditées. 


qu^  l'^ileboru^-  nfÿer  «eti.îe  ■çerfiffr’Mwi:  çilbum,  tous'  deux  .irritants  comme  la  plupart  'des  , 
elléborées,  sont  aussi  inefficaces  qu’inusiiëes-aujqurd’hui  dîins  le  traitèménl  de  l’aUénatibn  ‘ 

mentale. .  '  '  '  '  ''  ' 

{Jja  fi,n  prochainement.)  Jules  Drouet. 


Sû:ciÉTÉ  PROTECTRICE  DE  L’ÈNFANCÈ.  —  Cette  Sbciété  a  tenu  sa  première  Assemblée 
généraié  lé’‘2l  janvier  dernier.  ,  •  ‘  ’  ‘ 

Après  ûné  allocirtlbh  empreinte  d’une  grande  élévation  de  pensées,  de  M.  le  docteur  fiâr- 
rlér,  présîfléht, '  rÀs'Semblée  à  entendu  M.  le  docteur  Alex.  Mayer,  secrétairè  générai,  qui,.- 
dàias  un  compte  retidu  très-apprécîé,.  a  exposé  les  premiers  Iràvausf  dp  la  Société  naissaûte, 
lés  sentiments  dont  ses  fondateurs  se  sont  inspirés,  les  conditions  fâcheuses  dont  les  enfants 
du  premier,  â^é  ont  si  'souven't  â'souffrir,  le  but  que  se  propose  la  Société'  ét  lés  moyens 
d’âctiort  àüiquéls  éllé  compte  redbnrir,  â  mesure  qu’elle  accroîtra  sés  ressources.  Après  ce 
compte  rendu,  qui  l’a  vivement  intéressé,  l’auditoire, a  écouté  avec  la  même  faveur  un  excel¬ 
lent  rapport  de  M“*  Maria  Chènu,  secrétaire  des  séances,  sué  le  résultat  des  premières  ten¬ 
tatives  qui  ont  été  faites  pour  Organiser  la  surveillance  morale  et  médicale  des  enfants  mis 
en  nourrice  à  la  campagne.  •  '  .  ^ 

•L’Assemblée,  qui  était  nombreuse,  a  ensuite  élu  son  conseil  d’administration,  composé  de  ■ 
quarante-cinq  membres,  et  ainsi  achevé  l’organisation  régulière  de  la  Société. 

”Lë  BuUeUn  fle  celte  séaUce  Sera  prochainement  publié,  tbut  nous  fait  espérer  que  la  sym-  - 
palhié  générale  déjà  acquise  à  cette  ceuVre  liumariilaire  ne  pourra  que  S’accroître  et  lui 
assurer  un  succès  bien  désirable  à 'tous  les  points  de  vue.  ; 


200 


L’UNION  MÉDICALE. 


Voici  comment  s’était  formée  ma  conviction  à  cet  égard  :  Lorsque  je  remplaçais,  en  1859, 
Chapotin  de  Saint-Laurent,  à  l’hôpitaj  Cochin,  il  se  déclqra  dans.le  service  une  épidémie  de 
variole.  En  examinant  avec  attention  le  bras  des  malades,  je  remarquai  que  la  presque  tota¬ 
lité  de  nos  variolés  ne  portaient  qu’une  à  deux  cicatrices  vaccinales.  Toutes-  les  fois  que 
depuis  cette  époque  j’ai  eu  occasion  de  soigner  des  variolés,  j’ai  constaté  que  lés,  sujets  le 
plus  gravement  atteints -étaient  toujours  ceux  qui  présentaient  lé  moins  de  cicatrices  vac¬ 
cinales..  Il  y  a  certainement  des  oxcepiions  à.  cette  règle,  mais  elles  s’expliquent  facilement 
par  l’aplitu.dc  extraordinaire  de  certains  sujets  ^  contracter  la  yariole. 

Je  crois,  donc,  avec  M.  Gueneau  de  Mussy,  que  la  dose  de  virus  introduite  par  les  piqûres 
n’est  pas  indifférente  au  degré  de  la  puissance  préservatrice  de  la  vaccine,  que  plus  la  quan¬ 
tité  de  poison  vaccinal  absorbé  est  considérable,,  plus  il  y  a  de  chances  pour  une  bonne 
préservation,  et,  par  conséquent,  plus  on  fait  de  piqûres,  plus  la  vaccination  a  de  succès, 
rektivement  au  but  final  qu’on  se  propose. 

M.  Blache  a  cité  dans  la  dernière  séance  un  fait  d’où  il  résulterait  que  le  yacçjn  pris  sur 
des  pustules  de  fausse  vaccine  peut  donner  lieu  à  une  vaccine  vraie,  légitime.  Il  y  a  longtemps 
que,  dans  tn^s  leçons  cliniques  aux  élèves  sages-femmes  de  la  Maternité,  j’ai  dit  que  de  la 
fausse  vaccine.pouvail  paître  une  vaccine  vraie.  Voici  les  faits  qui  m’ont  conduit  à  établir  ; 
cette  proposition. 

'  En  lSdô,  alors  que  je  pratiquais  la  médecine  à  Èlbeuf,  cette  ville  fat  envahie  par  une  épi¬ 
démie,  de  variole  fort  iotepse;  je  dus  faire  beaucoup  de  vaccinations,  mais  il  m’arriva, sou¬ 
vent,  comme  à  beaucoup  de  médecins,  de  manquer  de  vaccin.  Un  jour  de  disette,  n’ayant  à 
ma  disposition  que  des  pustules  de  fausse  vaccine,  je  puisai  à  cette  source,  et,  à  ma  grande 
surprise, d’iooçulaïion'  fut  suivie /l’ûn, Succès  complet.  Au  bout  de  huit  jours,  le  sujet  vac¬ 
ciné  de  cette  maPière  présentait  à  cîiaqaé.  bras  dé  magnifiques  pustules  larges,  aplaties,^ 
ombiliquées,,  et  Hhi  fournirent  à  leur  tour  Un  excellent  vaccin.  A  dater  de  ce  rnbmont, 
grâce  aux  teyaccinations  nombreuses  que  je  pratiquais,  que  la  vaccine  fût  vraie  ou  fausse,  ; 
je  m’en  séryais,  et  je  ne, fus  jamais  à  court  du  précieux  antivariolique. ,  '  '  ■ 

C’est  fort  de  cette  expérience  que  j’ai  dit  depuis  longtemps,  et  que  je  répète  aujourd’hui,, 
qu’ij  n’y  a,  en  réalité,  ni  vraie  pi  fapsse  vaQci,ue,,en  ce  sens  que  doute  pustule,  vaccinalè,  que 
sa  forme  soif  vésiculeusciou  pustuleuse,  qu’ejle.  aoît  pointue  ou  aplatie,  saillante  ou  déprimée  ' 
à  son  centre,  peut. fournir  un  vaccin  parfait.  '  .  '  i 

A  bien  y,  réfléchir,,  cela  h’est  pas  plus  étrange  que  de  voir  la  vario.loïde  donner  , naissance 
à^la  varjoje.  Suivant  le  terrain  où  la  graine  infectieuse  est  déposée, ..elle  se  développe  bien  i 
ou  mal,  elle  végète  ou  prospère,  ou  même  ne  lève  pas  dû  tout.  C’est  exactement  , le  même  - 
fart  qui  s’observe  pour  la. vaccine.  Chacun  peut  répéter  l’expérietice  et  contrôler,  ce  que  je 
viens  d’avancer. 

Il  est  une,question,  délicate  qui  nous  est  journellement  posée  dans  la  pratique,;  c’est  la 
sùîvanle  :  Âu  boui  dé'cqniHen  de  temps apres  CmpWla^on  mccin^ç,  Id'vàccinè  ê^t-éïÙ  pré^ 
servatrice  de  la  liariblè?  Cette  question  a  été  très-diversément  résolue,  et  il  régné  encore 
aujourd’hui  beaucoup  d’obscurité  sur  ce  point.  :  :  . 

Des  éipériènces  du  docteur  Sacco,  de  celles  du  Comité  cenlral  dé  vacbine,  et  des  recher¬ 
ches  de  M.  Taupin,  il  résulterait  que  c’est  vers  la  fin  de  la  période  de  maturation  de  la 
pusfule  vaccinale  que  le  sujet  vacciné;,  cpmmençe  â  n’êlre  plus  apte  â.  contracter, la  varioje, 
c’est-à-dire  vers  le  huitième  ou  neuvième  joûri  Suivant  M.  Bousquet,  ce  serait  pendant  la 
périodeii^’inçubaiion  que, se  ferait  ripfeclion  vaccinale,  jd’Qù  il  suit  que,  vers  le  troisième 
jopr  au  plus  tard'. après  l’inoculation,  la  vaccine,  aurait  a,cquis  sa  vertu  préservatrice.  Enfin, 
M.  -Tardieu  a  publié  des  faits  tendant  à  prouver  que,  îè  développement’ de  la  vaccine  et  de  la  ’ 
variole  marchant  parallèlément,  la  première  aurait  une  influence  favorable  et  décisive  sur  la  ■ 
seconde,  UU;  grand'nÔmbre  d’observations,  .contradictoires,,  que  je  n’ai  pas  le  temps  de, passer 
en  reyiie,  ont. été  publiées  depuis  celte  époque  sur  le  même  sujet,,  en  sorte  que  Jà  question 
est,  restée  indécise.  ;  ,  .  '  .  • 

.A.ee  propos,  , je. citerai  depx faits  que  j’ai  récemment.obseyyés;  à  la, Maternité,;  ! 

.  Un  enfant  nouveau-né.  est  atteint,  dix  jours  après  l’inoculation  vaccinale,  d’une,  érup-, 
lion  généralisée.  Confiant  dans  la  vertu  préservatrice  de  la  vaccine  à  celte  période,;  je  pose  , 
au  .premier  abord  ,1e  diagnostic,  non  pas  d’une  variole,  mais  d’une  éruption  vaccinale, 
comme  j’ai  souvent  eu  occasion  d’en  rencontrer  à  cette  époque  du  développement  des  pus¬ 
tules  vaccinales.  L’éruption,  en  effet,  était  d’apparence  simplement  miliaire  et  d’une  abon¬ 
dance  extrême  sur  toutes  les  parties  du  corps.  Le  lendemain,  ce  pointillé  était  devenu, 
papulcux;  le  surlendemain,  il  y  avait  déjà  des  pustules  aplalles'et  ombiliquées,  caractérisli- ., 


L’UNION  MÉDICALE. 


201 


qqes  en  quelques  points;  la  variole  n’était  plus  douteuse;  la  fièvre  était  intense;  l’enfant  ne 
tétait  plus  ;  il  succomba  ce  jour-là. 

Ma  seconde  observalipn  est  relative  à  l’enfant  d’une  femme  variolée  récemment  accouchée 
à  la  Maternité,  et  qui  allaita  son  nourrisson  jusqu’au  moment  où  nous  vîmes  apparaître  chez 
elle  l’éruption  variolique.  L’allaitement  fut  suspendu  aussitôt,  l’enfant  confié  à  une  nourrice 
et  vacciné  de  bras  àbras  avec  du  vaccin  pris  sur  un  autre  enfant  auquel  on  avait  précédemment 
inoculé  du  vaccin  de  génisse.  Le  vaccin  se  développa  régulièrement  ;  mais,  au  huitième  jour 
(16  novembre  1865),  survint  une  éruption  générale  qui  ne  tarda  pas  à  prendre  le  caractèra 
de  l’exanthème  variolique.  Je  ne  suivrai  pas  cet  exanthème  dans  son  évolution,  qui  fut 
d’ailleurs  très -régulière.  Je  dirai  seulement  que,  le  h  décembre,  dix-huitième  jour  de  l’ériip- 
lion,  l’enfant  succomba  dans  la  période  de  dessiccation,  après  avoir  présenté,  quelques  jours 
auparavant,  un  abcès  qui  avait  décollé  assez  largement  le  cuir  chevelu  au  niveau  de  la  bosse 
occipitale  du  c^té  gaucire.  A  l’autopsie,  nous  ne  .trouvâmes  d’autre  lésion  qu’une  collection 
purulente  4ans  Tarticulalioh  coxo-fémorale  droité. 

Ces  faitf  m’ont  paru  intéressants  au  point  de  vue  de  la  question  que  je  viens  de  soulever. 
S’ils  ne  la  .résolvent  pas  d’une  manière  définitive  et  absolue,  ils  prouvent  au  moins  qu’il  ne 
faut  pas  trop  se  fier  à  là  puissance  préservatrice  de. la  vaccine  tant  qu’il  ne  s’est  pas  écoulé 
neufà  dix  jours  au  moins,  à  dater  du  moment  de  l’inoculation. 

J’aborde  un  dernier  point  de  pratique,  et  c’est  par  là  que  je  termine  :  Au  bout  de  com¬ 
bien  de  temps  apv'es  la, naissance  convient-il  de  vacciner  ?  Ma  réponse  est  celle-ci  5. 

En  temps  d’épidémie  variolique,  il  faut  vacciner  huit  à  quinze  jours  au  plus  après  la  nais-, 
sauce,  dans  là  crainte  de  voir  survenir  une  variole  mortelle.  Hors  je  temps  d’épidémie,  il  me 
para.lt  sage  d’attendre  gùelques  mois,  et  voici  mes  motifs  : 

La  vaccination' est  ipin  d’être  toujours  une  opération  inoffensive  chez  les  nouveau-nés.  Les 
pustules  s’enflamment  ét  s’ulcèrent  facilement;  plies  sont  parfois,  le  point  d.e  départ  d’éry-, 
sipèles  graves.  L’adénite  vaccinale  donne  lieu,  dans  certains  cas,  et  j’en  ai, observé  récem-, 
ment  iin  très-bel  éxemplê  en  ville,  à  des  suppurations  qui  peuvent  devenir  fistùleiises  et.ont 
beaucoup  de  peine  à  guérir.  De  plus,  je  dois  rappeler  ici  la  possibilité  des  éruptions  vacci¬ 
nales  généralisées,  qui  apparaissent  du  neuvième  au  dixième  jour- de  la  puslulàlion  et  revê¬ 
tent  habitueUement  la  forme  miliaire  ou  vésiculeuse,  puis  se  dessèchent  et  disparaissent 
après  un  temps  variable  suivant  leur  intensité.  Enfin,  j’ai  vu  plusieurs  fois  de  très-beaux 
enfants  demeurer,  chétifs,  malingres,  pendant  plusieurs  mois  après  la  vaccination,  ce  qui 
semblait  justifier  le  reproche  que  les  parents  ne  manquaient  presque  jamais  d’adresser,  en 
pareil  cas,  à  la  qualité  du  vaccin.  Était-ce  le  vaccin  employé  dans  le  cas  particulier  ou  la 
vaccination  en  général  qu’il  fallait  incriminer  ?  Je  l’ignore.  Toujours  est-il  que  l’enfant  avait 
subi  de  la  part  de  sa  vaccine  une  influence  malfaisante,  influence  qu’on  doit  lui  épargner,  au 
moins  jusqu’à  ce  qu’il  ait  acquis  assez  de  force  pour  la  supporter,  c’est-à-dire,  suivant  moi, 
jusqu’au  troisième  ou  quatrième  mois  de  la  vie  extra-utérine. 

Ce  qui  me  cppfirme  dans  la  règle  de  conduite  que, j’ai  adoptée  à  cet  égard,  c’est  que,  hors' 
le  temps  d'épidémie,  \&  yanole  est  loin  d’être  aussi  grave  pour  les  nouveau-nés  qu’on  serait 
porté  à  ;le yeroire  au  premier  abord.  J’ai  vu,  pendant  mon  séjour  aux  Enfants-Assistés,  et 
lorsque  je  remplaçais,  à  l’hôpital  Necker,  M.  Natalis  .Gnillot,  plusieurs  nouveau-nés  non 
vaccinés  contracter  la  variole  et  en  guérir,  parfaitement.  J’ajouterai  que,  dans  tous  ces  cas, 
et  c’est  une  particuiarité  remarquable  de  la  variole  des  nouveau-nés,  la  maladie,  ne  laissait, 
soit  sur  la  face,  soit  sur  le  tronc,  aucune  cicatrice  appréciable. 

.Je  ne  vois  donc,  je  le  répète,  hors  le  temps  d’épidémie  variolique,  aucun  inconvénient 
sérieux,  et  je  trouve  un  certain  nombre  d’avantages  à  différer,  jusqu’au  troisième  ou  qua¬ 
trième  mois  après  la  naissance,  la  vaccination  des  jeunes  enfants. 


BIBLIOTHÈOlUE. 


traité  élémentaire  de  chimie  médicale  ,  comprenant  :  Quelques  notions  de  toxicologie, 
et  les  prinéipales  applications  de  la  chimie  à  la  physiologie,  à  la  pathologie,  à  la  médecine 
et  à  rhÿgièhe,  par  M.  Ad.  Wurtz,  profèssenr  de  chimie  à  la  Faculté  de  médecine  de  Pa¬ 
ris,  membre  du  Comité  consultatif  d’hygiène  publique  de  France,  membre  de  l’Académie 
impériale  de  médecine,  etc.,  etc.  i 

Tome  II.  —  Chimie  organique. 

Sous  ce  litre  modeste,  M.  Wurlz  est  en  train  de  publier  un  de  ces  rares  ouvrages  qui 


302 


L’ÜNiON  MÊDICÀLË. 


tiennent  t)lus  qu’ils  ne  promëllent.  -Déjà  le  premier  volutnè,  qui  à  rapport  à  la  Chimie  'in6'i;^‘ 
ganique,  a  obtenu  dès  son  apparition  un  rang  des  plus  distingués  dans  la '^Cience,  et  lioiis 
ne  doutons  pas  clu’il  n’én  soit  ainsi  du  tome  deuxième  qui  traite  A^  \^  Ghimié  ''(irgcinique.  '  . 

■  M.  WUrtz,  dans' une  intro'dUètiph  claire 'et  'teOncisè,  partant'  de  èe  fait  que  (oule's 
matièÿes  organiques  renferment  dSx  -  càrboiie^  qu'ë  ce  cû'pps  simple  est  rélémeUt  eSSentiél  dp 
toulès  léS  sUbstances'  brgâniSëes,  définit  la  chimie  orgàPiqu'e';  La  bhimie  des  cofnbmauéris 
du  barb'ofiè,  'd  il  justîBe  cètte  définition  en  faisatit  observer'  qti’aveC  le  carbonë  et  i'’hlyàrb^' 
gène,  lëcarbonei  l’hÿdrôgènç  et  f’ oxygène,  de  carboPé  etfazotè,  lePâfborré,î’âiote  et  PhydroV 
gène,  le  carbone,  rhydrogëne,  l’oxygènéet  Pazote',  la  nature  peut  élaborer,  l’art  peut  'engènb'.' 
drer  un  nombre'immense  de  combinaisons  organiques  ;  qUè  la  nature  et  Part  peuvent,  dè.pîus, 
donnçr  naiSsaiice'à  des  ’Sériè's.  dé  corps  liés'  par  les  rapporta  de  composition  les  plus  simples  et' 
par  uUé  grande  .anaiOg.ié;à'è''propriëlës  {coni^hsès  hahtàlogües  Qerhdrdt)  nt  enfin  qué  îa.  natUr'é 
et  Part  peuvent, 'en  Outre,'  dônnér  lieU  à  dès  cOipbinaisohs’  àOht  res  différenaes  dé, propriétés 
ne  sont  pas  dues  à  une  difiérence  de  composition,  mais  bien  â  Une  simple  ditférén'ce'dlarran-' 
gementmoléculaîré,  et  qüé'î'On  désigne  sous  le  nom  de  Composés 
et,  potÿiméri'ÿMës',  stiivarit  qu'ils  présentent  "on  une  identité  de  composition  centésitiiàleb 
ou  une  identité  de  composition  çentisé'male  exprimée  par  des  fof  hui  les  hiUltïpIeS  l’une  cië, 
l’autre,  ou  enfin  une  identitédécomposilîcfti'çehlésîmalé  exprlnfée  par  les 'mêmes  fOrm'üté's':' 
Et  par  des  exemplès  aüSsPèrep  'choisis  que  judicieusement  groupés;  què  noué  regrelîons 
de  né  pouvoir  reproduire  ici;  M.'  Wurtz-démOhlre  comment;  àtëèc  un.  nombre  aùasi  'rè'sV: 
treint  d’éléhients,  lamatulb  Ot  .t’ér't^arriveüt  à’pTôddire  c^^  multitude  infinie  de  colmppsés' 
que  l’on' conhâit  aujourd'hui  et  dont  lé  nombre  va  toujours  croissant.  / 

Avant  de  faire  l’iiistoire  des  pnbcipèÿ'mmcrfîàrs  ouyspèws  chimiques,  M.  Wurtz  sè.lj'vlé 
â  Pétude'dé  trois  questions  qui  Cpnstilùent,  en  quélque  sorte,  la  Cléf  de' voûte  dé-là  chimie 
orgàhiqtié  :  l'analyse  organique,  la  constitution  des  composés  organiques  et  la  classificalion 
des  substahces  olrganiques,  sujéls  qütl  Iràite  avec  uhé  grande  briginalité' et  pn;  rémâfqUablé 
talent.  \ 

.  Analyse  organique.  M.  Wurlz.pQse  le  problème  de  j’analysie  orgianlque , en  cés  termes  oi 
i  !«  Étant  donné,  une  matière  organique  ijut  renferme  dû  carboné,  de  l’hydrogètae  dè  ' 
l’dixygene,  on  en  prend  un  poids  déterminé,  et,  par  une  Gombuslion  complété,  On  transforme 
le  carbone  en  acide  carbonique,  qu’on  fixe  ét  qu’on  pèse,  et  Phydrogèhé  en  èaU  *i^ü’orii  épw- 
dense  et  qu’on  pèse.  Comme  la  composition  de  l’acide  carbonique  et  celle  dé  FèaU' ;sbfit- 
éxaclemedt’eonnües;  ll'ést  facile  de  déduire' du  poids  dé  l’acide  carboniquédé  poids  du  ear^  * 
b'one,  èt- du  pbids'de  l’eau,  le  poids  de  l-hyd'rogèûé  que  retiférrnaifla  matièrè  analysée,  tè 
poids  de  l’oxygène  se  trouve,  paf  -difîërenbé,  en  déduisant  du' pôlds;de  Celté'  matière, là  ' 
somme  des  poids  du  earboné  et  dB'l’bydr'Ogëhèi'  :  '  '  -  >  ’■  c  ;  üfo  < 

«  Étant  donnée  une  matière  organiqüe-^'rèôfermant  'àda  fhis  dtf  Carboné,  de  d’hÿdrôgë'tié,' idé'l 
l’azote,  de  l’oxygène;  deux  opérations  sobt  riécéssaire  pour  le  dosage  dè  cés  quatre  ëléhiehià. 
L'a  première  consiste^ à  déterminer:  la  '  proportioü  de  carbone  fet  d’hydrogènè,  ;èelon  lé  prin-  ' 
clpe  qui'viént  d’être' exposé  ;  le  secOtlde  eoosîsle’à'd'dsér' l’azote,’  sôit' en  le  récüeillatit  diréè^'l 
tement,  soit  en  le  transformant  eh  ammoniaque.' »  '1  -  ’  ; 

•  il'esl  impoBsiblé  dé  poser  les  éléments  d’une  4uéstion,  êi  résoud'fe- avép  plus' de 'clarlëi  dè  ^ 
justesse  et  de 'précision.'  '■  '  '•  :,:,o 

)  Dosage  ducarbone.  et  ,dc.Ç, hydrogéné,  r-  Pouria  combustion  du  çarhope  et  del’hydrogène, 
Mv;Wurtz,  d’accord; 4ve(^. la  plupart;, dps  chimis.tes,  donne; la  préférence  à  l’oxyiie  i noir-  de  ; 
cuivre,  et  exceptionnellement  au,  chromate.  de  potasse;  clieipin  faisant,  il  fait  connaîtrelà; 
préparation  et  la^çonservcdj  deux  réactifs  oxydants  avec  ions  Ifis  Jétajls  que  le  sujet 

compo?TtrFûis;‘'aprè's  ¥voir  yâppélè'lés  divers'  mOdes  de  dessiccation  qïïë’Tes^matièrés*  à  ana¬ 
lyser  exigent,  il  passe  à  la  descrip|{oh  4è  \<i:marche  di  l'hpération,  il  s’occupe  successive¬ 
ment  de  l’analyse  de  matières  solides  facilement  et  difficilement  combustibles  et  de  celles  des 
mafièjrj^s  ygpides  ç,t;  volatiles,:  à, la  f^yeui;,  de  quelques,  figures  placée 
assister  le'lçcteur  aux  diverses  pha5,es,d,e,l|é,hr;décoinposition,  depuiSiic.motneni'où  elles  sont 
introduites .d^hs  je ^tube , g  ci^mbustiqm  jpsqu’a,  cejuj  de,  leur  entière  l'rahsformation  qn  ; e,an  et 
en  ^cid.e  çarboniqup,  Il  n’qst  pas  dPhtèux  ppur  npus  qu’en  suivâpt ,  çes  erremchls.  ep  tÇiUs 
points,  un  élève  peu  expérimenté,  mais  adroit  et  ihteiligent,  ne  puisse, exécuter,  du  prepnier 
coup,  avec  un  plein  succès,  l’analyse  d’une  matière  organique  non  azotée. 

Dosage  de  i azote.  —  Pour  le  dosage  de  l’azote,  M.  Wurtz  fait  connaître  d’abord  le  pro¬ 
cédé  de  M.  Dumas,  qui  consiste  à  brûler  la  matière  organiqtfé  azotée  par  l’ôxyde  cuivrique, 


L’UNION  MÉDICALE. 


203 


à  recueillir  razole  mis  en  liberté  dans  une  éprouvette  gra|duée  afin  d’en, constater  le  volume. 
Ensuite,  il  se  livre  .à  la  description  du  procédé  de  MM.  Will  et  Warrentrapp,,  qui  est, fondé 
sur  la  propriété  que  les  alcalis  possèdent  de  transformer  J’jizote  des  matières  organiques  en 
ammoniaque  et  sur  la  possibilité  de  doser  cette  ammoniaque  à  l’aide  d’un  acide,  minorai; 
étenduj  Enfin,  .M.  Wurtz  expose  le  procédé. de  M,.  Péligot.et  çel.ui  de  M.  Mohi-jqui  ne  diffè¬ 
rent  l’un  et  l’autré,  dp  çelpi.de  MM.  Warre^tr.app  et,  WilL  qu’en  ce  que  l’ammoniaqueest 
dosée,  par.la  méthode, ypluméirique  et  non;paV,  des  pesées.  Routes  ces iraéthodes  sont  décrites 
avec  un  :soin  qui  en  ren.d  ^exécution  on.,ne  peut, pips, facile.;  Mais  à:  laquelle,  des  quatre  un 
jeune  chimiste  devra-Ml  do,nner  la  préférence,?  .Nous  regrettons  à  çe  s, ujet  que  notre  éminent 
collègue  ne  nous  ait  pas  fait  connaître,  son  opinion/,  :  ,  ;  :  ,  . 

M.  ,Wurlx  termine  ses  considérations  sur  l’analyse  élémentaire  par  l’exposition;' des  prin¬ 
cipes  qui  servent  de,.hase  à  la  fixation  des  formules  organiques. ratipnueltee. et  empiriques,  et, 
dans  ces  diverS  ;paragraphes,  coname., dans -tout  le  cours, de,  spn  reîparquahle; article,  ,/! /ait 
preuve  d’uo:  talent  manipulatoire  que  noiis  caractériserons, en  disant  de  lui,  avec  moins;, 
d’autoriléj  mais  avec  autant  de  conviction,  ce  que  Thénard  disait  de  M.  Dumas,  notredlluslre, 
mattre:  il,  ne.nqus  a  jamais  été  donné  de  çpnnattre  up  manipulateur  à  la  fois  aussi  habile  et 
aussiélègant,., ,,  ,, 

'Gonstiiüfwn'dé'ê  composés  dr'gaûî'quesr—  lois-  qui  régissent  les  forces  chimiques 'qui 
déterminent  l’arrangement  moléculaire  des  composés  organiques  sont-elles  différehtëè  de 
Celles  qui'  président  âu'  |‘rotipement  PiolêcÀiîaire  de'sàomhinaîsons  inorganiques?'  Ën^l831 , 
Bèrzélius  répondait  eri'ces  termes  à  celte  ques'tion  î'^  -  ■  ^  ■  ■  ■■  ^ 

‘\^  «'ïîfanlî' la  érgànidue’  les  éléments 'haï’sisséiltiobéii  à  des  lois  tout  autres  qiTéi  clanS 
là'hàïtirë'  ihôrgâhfque  j'^leS  produits  qui  résultent  dé  l’aélioh 'Réciproque  dè  ’ces  éléments 
diffèrénf 'donc  dé  céUx  qué  hous  présente  !a  nature  inorgahiqué;  Eh  hécbuVrâht  la'ckuse  dé 
cette  différencéjmD  aurait  la  clef  de  la  théorie  de  la  chimie  organique.  »  '  ' 

■  Mais 'cette  dîfféréhèê  fohdamehtâle  admise  par’  le  célèbre  chimiste  de -StoclchPlih  existé-' 

l-ejl'u  réeilèment?;  -  ■  -  . . .  . .  ■  > 

Il  est 'éVidéPt,  dit  à  Cè  Süjét'  M.’  Wùrtz,  que  la  forcé  éhïmiq^^^^^  l’àfflhfté  qui,pré'Sidè  aUi£' 
cdm.bînnîsohé  et  qui  dètèrm'iné  l’àrrâhgétfaeht  mofécülaire,.  doit  ihlérVenir  Süivarit  lés  'hikméS' 
IbisV.'qùéïïe  que  soit  la  hiiture  pu  rorîglhé^  dés  combihaisons:  '  Aüssi  lés  chimistes  oht-iV  cheV-' 
ché' dkpuîs' îongtèraps  à  appliqhér-  àut  composés '‘ô'rganiquèis  'leS’iÜëés  qhi;' vérs  'lé'  fin  du* 
siècle  dernier,  ont  donné  un  si  grand,  essor  à  la  chimie  minérale.  C^l.le-ci  s’étanf 'éiévëé'àfr 
pi'emïéf'  rang  üHin  scién’cé/  a  prété' ^e'é  lôiS’  à  la  chimie  organiquei'  ‘  '  v'  '  "■)  ?  ;  '> 

;  téilé' ^stllâ’lhè'se':  ^ué  M.  MF urtz'dévelPhpé  éVeb  âü lanf  'dè'  savoir  qhé  d’ërüdilioh  ë'iV  daîsabt 
liaSsè'r  sbti^  lés  'yé.uf  dé  Ses  lecteurs  lés  divèrsés  thédHes  reiativeS  â  'ia  Rhiihîé  brgàniqheiquii 
ont -éü'  shcCesSîVèmèhf  cdü'rè-dahs  iâ  èéiehcé''ét  dont  nbüS'àilohS* abtâélléihentMiré'un'  mbt.' 

_  Selon  ce  savaht'  fchimisté’ ‘fè  nota  dé  EàtôiSier  ést  - inscrite*  lé'  bksfe  'dti  tadhUtaérit  '  (jui’ 
ct)hstitlié'ah|bh'M’hai  la 'bhftaie' organiqùeÿ  pülSqué  c’est  è  lui  que  fa'thëorié'  dés  radicaux 
bl’é'âniqiièS'doit’éWè'  rappbrtëéj  'idée  adohlée  depuis  par  Berzêlius  êtmisé  éh  hàrtaoïïië’  aVéd 
l’;hÿpdihéSë''élè'ctro“bhimiqUe.-  C’éSt-à-dire  qué  dàtiS  ieScotaposés  organiques  rehférmant  dé' 
l’ôSy^èhé,'Ûü  Sbufre,  du  chlore,'  état-,  cés  corps 'sita|).les  constituent  l’élément  éïéctro-nêgatifi' 
tandis  que  le  radical  hydrocarboné  constitue  l’élémefit  éléclrb^bsitif,  de  téHè  sortè  que ‘lés 
composés  organiques  sont  binaires  comme  les  composés  minéraux. 

M.  Wurtz  rappélléiqueM.  Mimas'  en.  admettant,  en  1828,  que't’alcool  ïénfertae  le  radiéal 
élhérîneii(élhylène)' comparable  à  'Eamraoniaque  et  capable  de  s’unir  'è  l’eau  et  aux  acides, 
appliqua  de  la  manière  la  pins  heureuse  lUdéé  de  comparer  les  eomposës  dei  la- chimie  orga¬ 
nique  aux 'combinaisbns  minérales:  E\,  'ea  effet,  pour  la  première  fois  une  théorie  parvenait 
à  grouper  un  gphd  nombre. de  composésvorgahiques  et  exprimait  leur  constitution  par  des! 
formules  ralionnellesip'tlléorie  qui-,  en  1832; -.trouvait  un  brillant  appui  et  une  nouvelle  forme! 
dans  le  mémorable  travail  de  MM.  Wœhler  et  Liebig  sur  l’essence  d’amandes  amères  erseS’. 
dérivés,  iffeltide  des  métamorphosés  qu’éprouve  bette  essence  ayant  conduit  ces  savants  à  y 
admettre  l’existence  d’un  radical,  \&  benzoyle  pouvant  jouer  lé  rôle- de  corps  simple.  Point 
de  vue  que  Berzêlius  appliqua  avec  beaucoup  de  justesse  à  l’aicool,  qu’il  envisagea  le  premier 
comme  l’oxyde  hydrèlé  d’un  radioal' auquel  il  donna  le  nota' d’(»taÿ/e.  '  *  ^ 

:  Les  idées  théoriques 'sur  la  Const-itüïioa  des  composés  benzbyliques  et  éthyliques  marquent, 
dît  M.  Worti,'  iR-phàée  la  plus  brillante  du  développetaent  de  la  théorie.des  radicaux,!  dont 
l’origine  remonte  à  Lavoisier.  ;  M  '.-ii/.;  !  i  .  ". 

A  celte  théorie  succéda  la  théorie ^çles  substitutions  introduite  dans,  (a  science  par  M.  Dumas 
et  qiu-’'se''rè^iimé ainsiV '  ‘  ' 


204 


L’UNION  Ml^inrCALE. 


«  Dans  un  composé  organique  l’hydrogène  peut  être  remplacé  par  du  chlore,  du  brome, 
de  l’iode  et,  en  général,  les  éléments  peuvent  être  remplacés  par  d’aup'es  éléments  en  pro¬ 
portion  équivalente  ;  et  ces  corps  simples  euxî-mêmes  peuvent  être  remplacés  par  certains 
corps  composés  faisant  fonction  de  corps  simples.  » 

théorie  des  types  chimiques,  qui  a  aussi  pour  auteur  M.  Dumas,  succéda,  à  son  tour,  à 
la  théorie  des  substitutions,  dont  elle  n’est  en  quelque  sorte  que  le  corollaire.  Celte  théorie 
à  laquelle  douze  ans  plus  tard  Laurent  fit  subir  une  véritable  transformation,  en  comparant 
le  premier  l’eau  à  certains  oxydes  minéraux  tels  que  la  potasse  caustique,  l’oxyde  de  potas¬ 
sium  anhydre,  l’alcool,  l’éther,  etc.,  grâce  aux  considérations  et  aux  recherches  de 
MM.  Sterry-Hunt,  Wurlz,  Williamson  et  Gerhardt,  s’est  enfin  imposée  à  la  science  et  y  règne 
à  peu  près  sans  conteste.  Toutefois  les  développements  si  importants  que  Gerhardt  a  ajoutés 
à  celte  théorie  sont  tels  que  M.  Wurtz  pense  que  ce  dernier  savant  doit  être  considéré,  sinon 
comme  le  premier  auteur,  du  moins  comme  le  principal  promoteur  de  ces  nouvelles  idées. 
Gerhardt  émit,  en  effet,  l’opinion  qu’on  pouvait  rapporter  tous  les  composés  minéraux  et 
organiques,  dont  les  réactions  sont  bien  étudiées  à  quatre  types  fondamentaux,  savoir  ; 
l’hydrogène,  l’acide  chlorhydrique,  l’eau^  l’ammoniaque,  et  il  développa  celle  belle  concep¬ 
tion  par  une  multitude  d’exemples  que  M.  Wurlz  rapporte  apprécie  et  commente  avec  une 
grande  élévation  de  vues,  que  nous  regrettons  vivement  de  ne  pouvoir  mentionner  même 
en  les  abrégeant. 

Classification  des  substances  oTganiques.  —  Jusqu’à  ces  dernières  années  les  chimistes 
avaient  pour  principe  de  grouper  les  composés  organiques  suivant  leurs  fonctions,  c’est-à- 
dire  qu’ils  les  divisaient  en  acides  organiques,  bases  organiques  et  corps  neutres, M.  Wurlz 
ne  parle  de  cette  classification ,  que  pour  mémoire  ;  mais  il  expose  avec  beaucoup  de  détmls- 
des  règles  générales  nouvelles  à  l’aide. desquelles  on  arrive  à  classer  la  plupart  des  composés 
organiques,  suivant  un  ordre  méthodique,  et  en  respectant  les  liens  de  parenté,  et  de  dériva- 
llon  qui  peuvent  exister  dans  les  corps  ;  c’est  , ainsi  qu’il  décrit  successivement  :  tes  alcools, 
les  aldéhydes,  les  acétones,  les  chlorures,  les  ammoniaques  composées,  les  composés  organo-.^ 
métalliques,  les  alcools  polyatomiques, amides,  acides  amidés,  les  ,imide!S  les 
nitriles.  Et  il  applique  les  principes  de  cette  classification  à  l’élude  de  la  plupart  des'  comr 
posés  organiques,  sans  cependant  s’y  astreindre  d’une  manière  rigoureuse  et  en  y  app.ortant 
les  modifications  commandées  par  la  facilité  d’exposition  et  les  convenances  d’un  ouvrage 
élémentaire.  . 

Cette  nouvelle  classification  est,  sans  aucun  doute,  infiniment  supérieure  à  l’ancienne;  le. 
seul  reproche  qu’on  puisse  lui  adresser  c’est  qu’elle  oblige  de  séparer  des  corps  qu’on  avait 
jusqu’ici  l’habitude  de  voir  groupés  ensemble,  ce  qui  fait  qu’on  a  parfois  de  la  peine  à  les. 
retrouver  quand  on  consulte  la  table  des  matières;  mais  ce  léger  inconvénient  disparaîtra 
complètement, le  jour, où  une  table  alphabétique  sera  placée  à  la  fin  de  l’ouvrage. 

Nous  ignorons  si  les  considérations  de  chimie  philosophique  que  M.  Wurtz  expose  et. 
apprécie  avec  tant  de  supériorité,  dans  ses  prolégomènes  de  chimie  organique,  ont  été  pour 
quelque  chose  dans  le  jugement  qui  lui  a  mérité  la  plus  haute  récompense  académique 
qu’aucun  chimiste  ait  jamais  obtenue  (1)  ;  mais  nous  ne  craignons  pas  de  dire  hautement 
qu’elles  sont  dignes  à  tous  égards  d’y  avoir  contribué. 

,  Il  nous  reste  actuellement  à  parler  de  la  manière  dont  M.  Wurtz  a  traité  l’ensemble  des 
combinaisons  organiques  qui  font  le  sujet  du  volume  que  nous  analysons  en  ce  moment. 
Peut-être  pourrions-nous  nous  contenter  de  dire,  à  cet  égard,  que  ce  professeur  a  apporté 
dans  l’élude  spéciale  des  corps  dont  il  fait  l’histoire  chimique,  cette  clarté  d’exposition,  cette 
hauteur  de  vues  que  nous  avons  eu  occasion  de  signaler  en  étudiant  ses  prolégomènes;  mais 
nous  préférons  donner  un  aperçu  de  la  façon  dont  il  envisage  les  divers  composés  dont-il 
s’occupe  : 

M.  Wurtz,  sans  s’astreindre  à  aucune  méthode  bien  arrêtée,  décrit  en  général  de  la  manière , 
suivante  les  corps  qu’il  examine: 

1“  Il  en  donne  la  composition; 

2°  Il  en  fait  connaître  l’état  naturel  ou  la  préparation  ou  le  mode  de  formation. 

3°  Il  en  décritles  propriétés  physiques  et  chimiques  et  les  métamorphoses  qui  en  dérivent; 
Il  en  indique  les  usages,  en  insistant  surtout  sur  les  propriétés  médicales  et  toxiques  et 
sur  les  moyens  de  combattre  leur  toxicité;  1 

(1)  On  se  rappelle  que  l’Académie  des  sciences  à  décerné  l’année  dernière,  à  M.  Wurtz,  le  prix 
biennai  de  vingt  mille  francs  institué  par  l’Empereur. 


L’UNION  MÉDICALE. 


205 


5“  Enfin,  il  rappelle  Thistorique  de  leur  découverte.  Ce  qui,  pour  le  dire  en  passant, 
prouve  qu’il  ne  partagé  pas  l’opinion  des  savalits  qui  ont  avancé,  bien  à  tort  selon  nous, 
que  rhistoire  d’une  science  ne  fait  pas  partie  de  cette  science.  , 

Les  descriptions  de  M.  Wurtz  sont  nettes  et  précises,  et  le  soin  qu’il  a  eu  de  faire  inter- 
calet*  des  figures  dans  le  texte,  toutes  les  fois  que  le  sujet  lui  a  semblé  l’exiger,  en  augmente 
encore  la  clarté  et  en  rend  la  lecture  à  la  fois  plus  attrayante  et  plus  fructueuse. 

Parmi  le  grand  nombre  d’articles  qui  nous  ont  frappé  et  que  nous  avons  lus  et  relus  avec 
le  plus  vif  intérêt,  nous  signalerons  les  suitrants  :  le  cyanog'ene  et,  ses  composés,  notamment 
Y  acide  cyanhydrique  ;  Yéiyle  et  ses  dérivés;  les  ammoniaques  composées,  l’un  des  plus  beaux 
fleurons  de  la  couronne  chimique  de  l’auteur;  Y  aldéhyde  et  ses  dérivés,  spécialenoient  l’acide 
acétique  et  surtout  la  fabrication  du  vinaigre  que  les  remarquables  travaux  de  M.  Pasteur  sur 
le  rôle  chimico-physiologique  d’un  mycoderme  ont  permis  de  régulariser  d’une  manière  tout  à 
fait  rationnelle;  les  a/coo/s  ou  ^'fycofs  dont  la  découverte  est  due  à  l’auteur  et  qui 

forment  lè  pendant  de  ses  ammoniaques  composées;  les  alcools  Iriatomiques  dont  ta  giÿcé- 
riné  est  le  type.  Le  caractère  d’alcool  triatomique  de  la  glycérine  est  dû  à  M.  Berthelot,  qui 
en  a  fait  le  sujet  d’un  travail  pouvant  être  mis  en  parallèle  avec  celui  des  alcools  diatomiques 
dont  nous  venons  de  parler;  Y  acide  tartHque  et  ses  composés  salins;  leii  matières  sucrées  et 
amylacées,  et  en  particulier  l’extraction  des  sucres  de  canne  et  de  betterave;  \és  ferinenta- 
tions  que  les  belles  recherches  de-  M;  Pasteur  ont  permis  à  l’auteur  de  présenter  sous  un 
jour  tout  nouveau  ;  et  enfin  les  alcaloïdes  étudiées  au  triple  point  de  vue  de  leurs  propriétés 
chimiques,  de  leur  action  sur  l’économie  animale  et  des  moyens  de  les  reconnaître  dans  les 
cas  d’empoisonnement. 

Én  résumé,  la  chimie  organique  de  M.  Wurtz  est  une  œuvre  hors  ligne  destinée  à  être  le 
guide  des  élèves  qui  se  consacrent  à  l’art  de  guérir,  et  danslaquelle  les  maîtres  de  la  science 
eux-mêmes  pourront  puiser  d’utiles  enseignements. 

Si  la  troisième  partie,  qui  a  rapport  h  chimie  biologique  ou  physio loque  est,  comme 
nous  n’en  doutons  pas,  à  la  hauteur  des  deux  premières,  nous  sommes  convaincu  d’avance 
que  le  succès  du  Traité  de  chimie  médicale  que  nous  annonçons  ici  est  complètement  assuré 
et  que  cet  ouvrage  ne  peut  qu’accroître,  s’il  est  possible,  "la  réputation  déjà  si  grande  du 
savant  professeur  de  l’École  de  médecine  de  Paris.  ■ 

MIALHE; 


ACADÉMIES  ET  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 

ACADÉMIE  IMPÉniALE  DE  MÉDECIHE. 

Séance  du  30  Janvier  1866,  —  Présidence  de  M.  Bocchardat. 

COBRESPONDANCE  OFFICIELLE. 

M.  le  ministre  du  commerce  transmet  : 

1°  Une  demande  de  cow-pox  pour  être  envoyé  en  Angleterre,  afin  de  poursuivre  les  expé¬ 
riences  de  vaccinations  sur  les  bestiaux.  (Corn,  de  vaccine.) 

2”  Un  rapport  sur  une  épidémie  de  variole,  par  M.  le  docteur  Lambert,  médecin  cantonal 
à  Golzenbruck  (Moselle). 

3“  Le  compte  rendu  des  maladies  épidémiques  qui  ont  régné  dans  le  département  de  la 
Vienne  en  1865.  (Corn,  des  épidémies.) 

La  correspondance  non  officielle  comprend  une  note  de  MM.  les  docteurs  Degold  et  Wa- 
Rin,  de  Metz,  sur  le  vaccin  animal.  (Corn,  dé  la  vaccine.) 

M.  Velpeau  offre  en  hommage,  au  nom  de  l’auteur,  M.  le  docteur  Joulin,  professeur 
agrégé  à  la  Faculté  de  Paris,  la  première  partie  du  Traité  des  accouchements. 

M.  PiDOüx  présente,  au  nom  de  M.  Sée,  médecin  de  l’hôpital  Beaujon,  une  brochure  sur 
Y  Asthme  et  les  Dyspnées, 

M.  Béclard,  au  nom  de  M.  le  docteur  Édouard  Fournié,  un  volume  intitulé:  Physiologie 
de  la  voix  et  de  la  parole. 

M.  Poggiale  se  plaint  de  la  manière  dont  les  auteurs  d’une  brochure  sur  les  eaux  miné¬ 
rales  d’Orezza  exploitent  ppn  nom.  A  l’époque  où  M.  Poggiale  n’éjail  pas  encore  membre  de 


206 


L’uMôN  MÉDÎCÀïi.  ^ 


l’Académie,  il  fit' une  analyse  de' celte  Depii|s,  un  rapport  tavpji^k  %  ceitp  .^mêioe 
éàu  'fut  lu  devant  l’Académie.  Malg^icé  là'.p'rpniesse  qü.e  lui  avait  jfaite  ,^p, 4e, 
la  source,  le  pom.  de  .M,,  Poggiàie'a  été  imprimé  daus;  tqi^t?  .le^  qui  recommandent 

l’eau  '  d’Orezza.  Il  espéi'é  '  que,  ce  'sèra  ijn'  uverli^semerii,  ,ppu,veàu '  çoür  ,rÀ,qad,éiniej,clp  ne 
donner  son  approbation  qu’à 'bon.  pMeiit  JptUes' les',  fois  q  s’agira  d’un,^  étfibtigsefnêp.t 
industriel.,''  ,, ,  „  7,' '-f  :v: 

M.  H.  Boüley,  à,  l’occasion  de!  ^a- Correspondance  ,., anp.pnee  à  l’Acadéipie  qviOt -  dopnànt 
suite  à  la.  proposition  de,-M.  Bouvier  .le, ndant  à  instituer  des  expénencea.spr.  là  vertu  de  la 
vaccinalionj,  coinma prophylactique  du  typhus  coptagieux.,de^ 'bêtes. à  cornes»!  1,1  .-a  obtenu,  du 
ministre  que' les  génisses  ,de.M.  'Lanoix  Rossent. .enyqyéea  en  Angle;terrq.  Pes  anirnaux-sonti 
pour, ainsi  dire,  saturép  de  .virus  yaqcin,  'ét.ib.saraenriéW  de,  savoir, d’ils'  spnt.réfraclairea 
à  l’épidémie, du  typhus,. M.,Bouley  ira,  dans.,quàlques  jours,. suivre  . les, expériences  et icoppta^ 
ter  les.résultats, obtenus  .de  concqrt  avec  spn  confrère,  M,,  Gamgée,,  directeur  .u’un  collège 
vétérinaire  libre.  . .  ,  ^ 

l\l.  .SÉfiALAs  met  so.us  les.  yeux  de  l’Académie  trois  fragmenis  de  sonde  retirés;  de-  la, vessie 
et  de  l’urèthre  d’un  malade  obligé  de.se  tsonder  l.uHm,ê,mei,,tous;  les  qoursi*  L’extraclion  slest 
faite  irèa^facilemenl,  e,t  M.  Ségalas.n’a  pour  but.quad’.appelûri’atlentionîdes. chirurgiens, :ses. 
collègues,  sur  la  fabrication  défèçtueuse  des  ipstrumen-ls,.  ; 

M.  Cloquet  voudrait  que  le  bureau  de  l’Académie  signalât  à  l’Adniinrsl'ràtîbn' ies'fâbrî- 
cants  qui  livrent^déS  instrufiients  pareils  A  ceux  dont  sè  plaint  M.  Ségâla's,  înslrÏÏidèhÿ!  qui 
font  courir  des  dangers  sérieux  âox'màladéâ.  .  • 

M.,,LARRnY  appuie,,çfitlé-proposilip,n,guè  cd^qîbat  'M.j7|onLEY;,  ’pai;’céüe!,con,sidéralion,que, 
dani  celle  Yoiej  rAçadçmie  aurài't  à'  pdmmçr  d^s  inspécléura  dp  ,s°bdes,  du  d’adlres  instrun 
ipents.'  7  ,”:"-  7  !77;'-',’.-^'.''-'  ; 

M.  Velpeau  rappelle  qu’il  y  a  une  qiûn,zaineia'anniéès,  un  fabricant  lui  avait  déjà  prêSëtil’é' 
des  sondes  en  gutta-percha  d’une  fragilité  extrêmement  idangereuse.  iSans  que^l’Administra- 
lion  soit  obligée  d’intervenir,  il  pense  qu’avertis  parla  présente  discussion,  les  fabricants  ver¬ 
ront  qu’il  y  va  de  leur  intérêt  de  fabriquer  des  instruments  solides  et  de  bonne  qualité. 

M.  Alphonse  Guérin,-  candidat -à  fà  plàoé-  vaèârife  dans  la  b«;lîoh  de  mMecine  opératoire, 
donne  lecture  d’un'  travail  sur  les  fractures  du  maxillaire  surpérieur  qui  ne  s’accompagnent 
pas  de  déplacement,  et  sur  les  moyens  de.le6:çepQnnnîlfeft,iûic,-, 

Ce  travail  —  que  l’auteur|n’a  pas  laissé  au-, secrétariat, -j»  est  A’^nyoyé  à  la  section. 

M.  Robinet,  en  présence  de  rémbtibn’dü  public  èà'iisdé  pàr’  les  relations  des  épidémies  de 
trichines,  désirerait  que  l’Académie  priât  M.  Delpeck de- préscnterj  aussitôt  que  possible,  le 
rappqrt  .qu’il  la  'Wandn,  dn.poyc.  Si  Je  public, ?fiv,fti^  qn’il 

existe  une  inspection  qui  à  pour/fonqlîop  !le;Y^rifier.,}a.bpnne''qlia|ité.d,e;la,  viçnn^e^ 
livrée.à  ja  cousommation^j^l  Irqùyéjrai^  là.  qej  luqb^l’déTsécurjjjé^  seijaient 

moins' vivé'si  Lès' agriculteurs  sè  plaignent  bèàlicou'p  depuis ’que'lque*'témps,;,' ys,è.erc}ïent  éq; 
ne  peut  plus  malheureux  dans  le  cas  où  le  porc,  qui  est  pour,  eux  ùne  si  grande  resso,urce, 
viendréità  leùrùiabquér.  '  ■  ’■  ■  7*' '''ï'''  '  ,'--r 

M,  H.  Boüley  :  La  .trichine  est  tuée  par  une  température  def-6p  à  70  degrés.  En  |;raDqe, 
l’usagè  de ‘ià  viande  dé  porc  ‘est  sans  danger  parce  ^Ué  i’iOh  n’è’n  mangé  pas.  de  qrué,  Mài^jj 
en  Allemagne,  c’est  différent,  on  sé  contente  d’une  cüissôn  tout  à  fait  insuffisàbtè,  et  sou¬ 
vent  même  d’une  fumigation  incomplète,  d’où  la  propagation  de  celte  redoutable  maladie. 

Je  profite  dè ‘dé’ que  j’ai  fa  parole  à  Cè  sujetV'dit  M.  Bbulèy,  jiour  proVoqü'éi’  au  ihbins'ùne 
dénégation  de  là  pàrt  dù  plus  illüytfè'coTres;pôndariï  ë'tràbger  dé 'Cette  Acàdéùiie,  M.  Vir-’ 
chow.  nbuS  avons  üousdu,  dans  lé's  journaux,' qu’à' Fériîn.'  àu  sein  d’uné- âSêèmbl'éë'dfe  ihV 
decins,  de  chimistes,  de  bouchers,  etc.,  il  s’était  rencontré  un  vétérittêfite  .qui  kéait  m'ià 'la* 
lrich'incse\ân;  doute,  et  à  qui  l’on  portaite  défi  de  manger  d’un  saucisson  qul  en  était  infecté. 
Je  ne  comprends  pas,  ajoute  M.  Boüley,  qu’on  ait  infligé  la  peine  de  mort,  et  ft’une  mort» 
horriblement  cruelle,  pour  crime  d’ignorance, -à  un  imbécile  si  l’on  veut,  —  mais  il  ne  faut 
défier  personne.:.:  :  ■  ;  ;  -i  ■  p.  '  ;  i-: 'i.i/ i  .î. 

M.  Briqùet  dit  qu’iH  lil  'dàns  les  lôorrtâuîc'qi'iéilë  Vél^intllt^  tt’élail  ^às  morlà'  Ia’émle 


L’UNION  MÉDICALE; 


207 


sa  bravade;  mais  qu’il  était  allé  prendre  un  vomitif  chez  un  pharmacien  du  voisinage,  et 
qii’il  avait  vomi  immédiatement.  ■  ;  ,  ; 

M.  BotLEY  :  La  question  n’est  pas.  là.  C’est  lé  défi  c'ohtré  lequel  il'lmporte  que  M.  V{rcfiO\ÿ 
protesté,  du  nous  proteslerbiis,' lioüsj  é'nergiquêrnept  Cô):jtTé  la  conduite'^d'è  M.  Virchovv.  .  '  . 

,  M*  Robinet  s’applaudit  d’avoir  provoquai  les  expI,içalions  de  M,  Bouley.  Il  ne  savaibpas, 
qupt  à  lui,  quMl  suffisait  de  faire  subir  à  la  viapde  suspecte  une  . température  de  70  diegrés. 
En  publiant  simplement  celle  recommandation,  la  sécurité  renaîtrait  dans  lesesprits^et  peut- 
êtrn  bien' des  malheurs  seraient  évités.,  /  ’  ,  '  .  : 

M.  Bouley  doit  ajouter  qu’il  arrive  souvent, pour  les  rôtis  qu’on  mange- saignants,  en  par¬ 
ticulier,  que  la  superficie  de  la  viande  exposée  au  feu  atteint  la  température  de  80  ou 
100  degrés,  tandis  que  l’intérieur  ne  (^^asse,.p^.  c^l^,de  50  degrés.  Par  bonheur,  les  gour¬ 
mets  qui,  en  France,  mangent  des  rôt» de  ' dnéhoh^ '  les  mangent  blancs  et  non  saignants. 
Dans  ce  cas,  la  température  a  toujours  été  supérieure  rcëlTe  qui  tue  les  trichines. 

■  ■  îlK'qé  idô'étéur  Béni-Bàrdë'  lil=  uff ■  travail  intitulé':  'ÏÏocpériéhcè^Ut'ytiservàlidns  bliriiquels 
pouvant  servir  k  expliquer  le  mode  d'actiPn  dé'  certaines' dppliécàioWÏÏpHràthérüpiqùéè.  '  ’  ■ 

L’autèur  fait  connaître  nne- série  d’expériences  physiologiques  qu’il  a  faites  dans  le  but 
d’étudier  les  phénomènes  qui  se  développent  sous  l’infiiience  de  Peau  froide'  appliquéèiisur  la 
-peaxi;.:Passànt'à  un  autre, iordr.e  d’idéesj  il  cité  dés.#bserv,alioiis  cliniques  relatives  auxcon- 
geslions  passives  des  organes  contenus  dans  l’abdomen,  à  l’atonie  vésicale,  à  l’inertie  utéf> 
rioe,-ipoüc-  appuyer  les  couclüsioBs.-de  son  tnafail  basées')  dir  peste,  s, or  les  donné, es-de  la 
.sc!iéqce  m.pderne,ét  qui  .sont.l.es  s.ipiygn.tes,  ?  ;  ,  ,,  ;-i  ;  -  :  ■  ^  !,  ;  .  ■  n 

L’hydrothérapie,  appliquée  à  l’extérieur,  agit  sur  leSrperfs  excito-moteurs:  etgulres  nerf^ 
à  action  centripète  de  la  peau,  en  produisant,  par,Pit)rleî'.iïiédiaii’e  de  cès  nerfs,  des  réactions 
réfiexes  plus  PU  moins  appt-éciables  dans,. (juelques;  organes  ou,  dans  l’organisme  tout  entier. 
'  (Corn.  MM.  Béciard,  Delpecb  et  Pidoux.)  .  ,  '  '  O 

, '.îès-i  La  séancéi  est  levée  ;  à  quatrç  héures  trois  quaTls-.i  : 


i  'Addition:  à  la-séance, gu  24  Janyierdpiîa  Soçiété4é  chmurgie.;.  .  i 

.Sfomafoscope.  —  La  s'é'ahc’é  s’èst terminée  d‘une mah'ière'aùssi  anitisante  qü’u'tile  'pV  là 
présentation  d’un  instrument  appelé  stomatoscope  par  son  inventeur.  Celui-ci  est  un  Allemahà 
nous' n’avons  pu  détenir  re  hbm'., Avant  de  présenter  soq .  instruirieht  à  ïâ''S^iéié de 
chirurgie,  n  a  dû. être  présenté  lù'i-mêmé'par  M.  t.arfey)  qui  a  bien  yôulù  lui ’sërvir  d^introi* 
ducljei^r'  et  d’inlèrprét.e, mêmë  pour  le  mot,  stomalpscppe,  que  rihvehtèjir  pas'felé 
capable  de  dire  en  français.—-  èet  îhstrumeptt.é.b'faîré  pàr  —,  lüini,êfë.é,leçtrigu'e,  .'q—,— 
duit  dans  la  cavité  huceaie  dont  il  éclaire.,  à  so, U  tpup.j  toutes, .les  .pârües,.  de  manière  les 
'rendre  entièremenl,transpai;entes,  —  Grâce  â  j,’ophthalmasçQpe„.au,  laryngoscopëj.àreudos- 
cope,  au  stomatoscope,  etc;,  on  peut  dire  qu’il  n’y  a  presque  plus  maintenant  de  partie  de 
l’organistne,  si  cachée  qu’elle  soit,  où  ne  ;  pénètre  da  lumièré  :  Fiai  luxl  et  faciaest  lux, 

'  ■  -  ■  D”' A.’ TARTIVEL.  ' 


TUMEUR  DERMIQUE  DE  LA  CONJONCTIVE  5 


:  :  ^  f,  J'  ,,  ,,  ,  Par  le  docteur  Bpragoe.  ,  r  ,  ■ 

Une  fille  de  8  ans  fut  amenée  à  l’infirmerie  Massachusetts  pour  ce  qu’on  appelait  une 
verrue  de  l’œil  gauche.  C’étdit  une 'petite  tumeur  élevée^  située  sur  le  bord  interne -de  la 
cornée,  dans  sa  hioitié  horizontale  et  s’étendant  dans  ses  deux  tiers  sur  la^clëroliqUë.  Ba 
■fbrrne  ovale  mesurait  quatre  lignes  de  long,  un  peu  moins'delàrgeurét  deùxirgOes  en  hau¬ 
teur.  Sutface -lisse, -arrondie,- saillante,:  blanchâtre,  luisante,  recouverte- par  la  conjonctive. 
Pas  deiSiaisseaux  apparents  ni  de  traces  d’inflammation. 

D’origine  congénitale,  celte  tumeur  présentait  depuis  trois  à  quatre  ans,  comme  caractère 
particulier,  des  cheveux-  ou-plutôt  &és  poils  sur  sa  surface,  ressemblant  aux  sourcils  par 
leur  taillç  et  leur,  direction  transversale'  sur  la'  cornée,  où  leur  présence  ne  causait  qu’une 
légère  irrita'liori.  L'a  avait  l’habitude  de  les  enlever  avec  ses  doigts. 

Après  avoir  enlevé  ces  poijs  avec  des  pinces, ,  U  s’agissait  d’exciser  la  lumeqr,  La  seule 


L’ÜNlON  MÉmCALE; 


difficulté  à  cet  effet  fut  de  trouver  un  point  de  prise  pour  la  saisir,  sa  surface  étant  aussi 
dense  et  glissante  qu’un  os  poli,  défiant  les  pinces  dentelées  ordinaires  et  ayant  nécessité 
l’emploi  d’un  petit  poinçon  aigu*  Une  fois  saisie  ainsi,  elle  fut  aisément  disséquée  en  laissant 
à  la  place  de  cette  saillie  une  cavité  correspondante  de  la  cornée  et  de  la  sclérotique;  aucune 
irritation  locale  n’en  résulta,  mais  l’opacité  consécutive  de  la  cornée. 

Examinée  au  microscope  parle  docteur  Éllis,  elle  était  presque  entièrement  cnuiposée 
d’un  tissu  fibreux  condensé  avec  Irès-peirde  nialiéblés.  {The  Boston  méd.  and.  surg.  Joùi-nal, 
décembre).  ■  i  ' 

La  rareté  de  ces  tumeurs  rend  cet  exemple  intéressant  en  venant  confirmer  la  nature 
dermoïde.  —P.  G. 


COURRIER. 


Par  décret  en  date  du  17  janvier  186e,  r^ndu  sur  la  proposition  du  ministre  de  la  ma¬ 
rine  et  des  colonieSj  M.  Vincent  (François-Adolphe),  pharmacien  eti  chef,  a  été  protnu  au 
grade  d’inspecteur-adjoint  dans  le  corps  de  santé  de  la  marine. 

.  t-i  Par  décrets  impériaux  du  17  janvier  1866,  rendus  Sur  la  proposition  du  Ministre  de  la 
marine  et  des  colonies,  ont  été  promus  ; 

Au  grade  de  médecin  'principal  :  les  médecins  de  1'*  classe,  MM.  Vesco,  Sabatier,  Barthé¬ 
lemy. 

Au  grade  de  pharmacien  principal  :  les  pharmaciens  de  1"  classe,  MM.  Hugoulin,  Lemoine. 

—  Par  décision  du  Ministre  de  la  marine  et  des  colonies,  en  date  du  30  décembré  1866, 
ont  été  nommés  à  la  première  classe  de  leur  gradé  : 

M.  le  directeur  du  service  de  santé  Maher. 

MM.  les  médecins-professeurs  :  Roubin,  Maisonneuve,  Le  Roy  de  Méricourt,  Gallerahd, 
Ollivier  Duplouy. 

MM.  les  médecins  principaux  :  Bigot,  Bellebon,  Richaud,  Mazé,  Barat,  Margain,  Gourrier, 
Mauger,  Japhet,  Le  Clerc,  Thibaut,  Gueit,  Gaigneron,  Colson,  Bourdel,  Fleury,  Bouffier. 

M.  le  pharmacien-professeur  Peyremol. 

—  Par  décision  du  Ministre  de  la  mariné'  et  des  colonies,  en  date  du  19  janvier  1866,  ont 

été  mis  en  non-activité  pour  infirmités  temporaires,  MM.  les  n^édecins  principaux  Thiéry  et 
Jourdan.  ,  ’ 

LE  SUICIDE.  —  La  Société  médicale  du  comté  de  Nevy-York  a  discuté,  dans  unç  réunion 
récente,  la  question  du  suicide,  au  point  de  vue  pbysiôiogiqné,_  ^  i 

Cette  discussion  a  révélé  que,  durant  les' trois  ou  quatre  dernières  .années,  Te  nombrè  des 
suicides  à  New-York,  y  compris  Brookiin,  s’ést  élevé  en  moyenne  à  Céntpar  an  environ.  On 
a  constaté,  en  outré,  une  centaine,  de  tentatives  non  suivies .  d’çffet,  et  l’on  suppose 'du’un 
nombre  à  peu  près  égal  d’incidents  du  . même  genre  ne  sont  pas  livrés  à-  la  publicité. 

Il  semble  résulter  de  nombreux  faits  cités  à  l’appui  dc  cette  théorie,  que,  indépendamment 
des  suicides  causés  par  des  circonstances  spéciales,  la  manie  du  suicide  est,  chez  le  plus 
grand  nombre  de  sujets,  une  maladie  organique  qui  a  son  origine  dans  une  lésion,  du  cerveau, 
et  qui  peut.être  l’objet  d’un  traitement  effectif,  comme  toute  autre  affection  locale,  soit  par  des 
vésicatoires,  soit  par  tout  autre  dérivatif. 

L’assemblée  a  sanctionné  cette  hypothèse,  pour  ne  pas  dire  ce  paradoxe,  et  a  appelé  sur  ce 
sujet  intéressant  l’attention  particulière  de  la  profession  médicale.  {Courrier  des  États-Unis). 


OFFRANDES  REÇUES  AUX  BUREAUX  DE  L’UNION  MÉDICALE  POUR  LA  VEUVE  D’UN  CONFRÈRE. 

La  veuve  d’un  médecin,  20  fr.;  —  M.  Méhier,  à  Ligneu,  5fr.;  — ,  M.  Cabaneilas,  10  fr.; 
M.  Broussin,  à  Marly-le-Roy,  5  fr.;  —  M.  Rolland,  à  Sens,  10  fr.;  —  M.  Durand,  à  St-Gau- 
dens,  5  fr.;  —  M.  Vernpis,  20  fr.;  —  M,  Mony,  10  fr.;  —  M.  et  M”'  Burdel,  è  Vierzon,  10  fr. 

Total . .  95  »  ; 

Premières  listes.  .  i  .  .  .  UUh  20  ; 

Total  ...........  539  20  . 


Le  G^rani,  G.  Richelot. 

Paris.  Typographie  FÉux  WiirnTB  et  C«,  rue  des  pewx-Porle»-Saint-Saiiveur,  02, 


L’UNION  MÉDICALE. 


AVIS  IMPOUTAIVT 

CONCERNANT  LES  VÉRITABLES 

PILULES  DE  BLANCARD 


L’Iodure  de  fer,  ce  médicament  si  actif  quand 
il  est  pur,  est,  au  contraire,  un  remède  infidèle, 
irritant,  lorsqu’il  est  altéré  ou  mal  préparé.  Ap¬ 
prouvées  par  l’Académie  de  médecine  de  Paris  et 
par  les  notabilités  médicales  de  presque  tous  les. 
pays,  les  I»ilnles  d©  IClancarfl  offrent  aux 
praticiens  un  moyen  sûr  et  commode  d’admi¬ 
nistrer  l’iodure  de  fer  dans  son  plus  grand  état 
de  pureté.  Mais,  ainsi  que  l’a  reconnu  implicite¬ 
ment  le  Conseil  médical  de  Saint- Pétosbourgi 
dans  un  document  officiel,  publié  dans  le  Journal 
(le  Saint-Pétersbourg,  le  8/20  juin  1860,  et  re¬ 
produit,  par  les  soins  du  Gouvernement  français, 
dans  moniteur  universel,  le  7  novembre  de 
la  mêine  année  :  La  fabriccition  dés  Pilules 
de  Blancard  demande  une  grande  habileie  ’à 
laquelle  on  n'arrive  que  par  une  fabrication 
exclusive  et  continue  pendant  un  certain  temps. 
puisqu’il  en  est  ainsi,  quelle  garantie  plus  sé¬ 
rieuse  d’une  bonne  confection  de  ces  Pilules  que 
le  NOM  et  la  sipsature  de  leur  inventeur,  lorsque 
surtout,  comme  dans  l’espèce,  ces  titres,  sont 
accompagnés  d’un  moyen  facile  de  constater  en 


tout  temps  la  pureté  et  l’inaltérabilité  du  médi 
cament? 

En  conséquence,  nous  ne  saurions  trop  prier 
MM.  les  Médecins  qui  désireront  employer  les 
véritables  Pilules  de  Blancard,  de  vou¬ 
loir  bien  se  rappeler  que  nos  Pilules  ne  se  ven¬ 
dent  Jamais  en  vrac,  jamais  au  détail,  mais  seu¬ 
lement  en  flacons  et  demi -flacons  de  tOO  et  de 
50  pilules,  qui  tous  portent  notre  cachet  d’ar¬ 
gent  réactif,  fixé  à  la  partie  inférieure  du  bou¬ 
chon,  et  notre  signature  (indiquée  ci-dessous) 
apposée  au  bas  d’une  étiquette  verte. 

Pour  se  garantir  de  ces  compositions  dange¬ 
reuses  qui  se  cachent,  surtout  à  l’étranger,  der¬ 
rière  nos  marques  de  fabrique,  il  sera  toujours 
prudent  de  s’assurer 
de  l’origine  des  pi¬ 
lules  qui  portent  no¬ 
tre  nom. 

Pharmacien  à  Paris,  rue  Bonaparte,  40. 


IVos  {lilulejs  se  teouvent  dans  toutes  les  pharmacies. 


PEPSINE  UOUIDE  DE  BESSON 


Fabricant  et  fournisseur  de  la  Pepsine  dans  tes  hôpitaux. 

Le  SIROP  DE  PEPSINE  A  L’ÉCORCE  D’ORANBES  AMÈRES  de  BESSON  est  employé  avec  succès 
dans  toutes  les  formes  de  Dyspepsies,  Gastrites  ou  Gastralgies,  une  à  deux  cuillerées  avant 
chaque  repas.  —  il  résulte  des  expériences  faites  dans  les  hôpitaux  que  la  Pepsine  liquide 
est  la  seule  qui  possède  des  propriétés  digestives,  et  que  la  Pepsine  en  poudre  ou  amylacée 
est  un  nuélange  complètement  inerte.  {S.  ta  France  médicale  du  16  décembre  1-865  et  l'Abeille 
médicale  du  1"  janvier  1866.  —  Prix  :  3  fr.  le  flacon. 

Dépôt  dans  toutes  les  Pharm.  de  la  France.  A  Lyon ,  pharmacie  Be.sson,  12,  cours  Morand. 


vindequinium 

D’ALFRED  lABARRAQUE 


Ce  Vin  présente  aux  médecins  et  aux  malades 
des  garanties  sérieuses  comme  tonique  et  fébri¬ 
fuge.  Le  titrage  garanti  toujours  constant  des  al¬ 
caloïdes  qu’il  contient,  le  distingue  de  tous  les 
autres  médicaments  analogues. 


AVIS  ESSENTIEL. 

Qui  n’a  pas ,  de  près  ou  de  loin,  quelque  pauvre 
souffrant  à  qui  il  rendrait  service  d’indiquer  que  la 
Maison  GELLÉ,  18,  rue  Serpente,  fait  sa  spécialité 
de  Lits  et  Fauteuils  mécaniques,  avec  lesquels  tous 
soins,  mouvements,  déplacements,  opérations,  panse¬ 
ments  ,  bains  et  garde-robes  peuvent  être  procurés 
facilement  par  une  seule  personne ,  pour  la  minime 
somme  d’wn  franc  par  jour  à  peu  près  comme 
location? 

Vente;  l.ocation 
ET  TRANSPORT  DES  MALADES. 

GELLÉ,  18,  rue  Serpente,  près  l’École-de-Médecine, 
à  Paris. 


GRANULES  DE  DIGITALINE 

d’HoMOLLE  et  Qüevenne,  auléurs  de  la  découverte. 

La  Digitaline,  principe  actif  de  la  Digitale  pour¬ 
prée  ,  dont  elle  représente  exclusivement  les  pro¬ 
priétés  thérapeutiques,  ainsi  que  le  prouvent. tous 
les  travaux  publiés  è  ce  sujet,  continue  d’être  pré¬ 
parée  sous  leur  surveillance  directe. 

Les  Médecins  peuvent  donc  toujours  compter  sur 
l’identité  et  la  précision  de  dosage  des  Granules 
sortis  de  leur  laboratoire  et  livrés  au  public  en 
Flacons  de  60  Granules,  revêtu^  du  cachet  des  in¬ 
venteurs.  —  Prix  pour  le  public  :  3  francs. 

Remise  d’usage  pour  les  Pharmaciens  et  Méde¬ 
cins.—  Maison  COLLAS,  rue  Dauphine,  8,  à  Paris. 


COLLODION  ROGÉ- 

Depuis  vingt  ans,  le  Gollodion  élastique  ou  mé¬ 
dicinal  est  préparé  spécialement  à  la  pharmacie 
ROGÉ,  et  lesnombreuses  expériences  qui  ont  établi 
son  efficacité  dans  les  Péritonites,  les  Érysipèles, 
les  Rhumatismes,  la  Variole,  les  Entorses  et  les 
Inflammations  en  général,  ont  toutes  été  faites  avec 
le  Gollodion  RooÉ,  t2,  r.Viviênne.Prix  :  2-50  le  fl. 


Sirop  extrait  de  viande  de  Meyer-Berk. 

Recommandé  par  les  principaux  médecins  dans 
le  marasme,  les  convalescences  de  maladies  graves, 
lès  catarrhes  chroniques,  la  dyspepsie,  enfin  dans 
toutes  les  affections  où  il  s’agit  de  relever  l’orga¬ 
nisme  sans  fatiguer  les  voies  digestives. 

A  l’Agence  principale,  15,  rue  des  Petites-Écu¬ 
ries,  à  Paris,  et  chez  les  principaux  pharmaciens. 


ERGOTINE 

iDRAGÉESaERGOTINEl 

DE  B  ON  JE  AN 


médaille  d’or  de  la  {Société  de  pliar- 
macie  de  Paris.  —  D’après  les  plus  illustres 
médecins  français  et  étrangers,  la  solution  d’ergo- 
tihe  est  le  plus  puissant  hémostatique  que  possède 
la  médecine  contre  les  hémorrhagies  des  vaisseaux, 
tant  artériels  que  vèineux. 

Les  Dragées  d'ersotine  sont  employées  avec 
le  plus  grand  succès  pour  faciliter  le  travail  de 
l’accouchement,  arrêter  les  hémorrhagies  de  toute 
nature,  contre  l’hémoptysie,  les  engorgements  de 
l’utérus,  les  dysenteries  et  les  diarrhées  chro¬ 
niques. 

Dépôt  général  à  la  Pharmacie,  rue  Bourbon-Vil¬ 
leneuve,  19  (place  du  Caire),  k  Paris,  et  dans  les 
principales  Pharmacies  de  chaque  ville. 

Pastilles  de  POTARD  à  la  manne, 

contre  les  Rhumes,  la  Bronchite  chronique, 
l’Oppression,  la  Grippe  et  les  Glaires.  Facilitent 
l’expectoration.  Pectoral  laxatif  employé  dans  les 
maladies  inflammatoires.  A  Paris,  le,  ruePontaine- 
Molière  -,  en  province,  dans  les  pharmacies. 


Poudres  et  Pastilles  américaines 
dePATERSON.iSpécilliiucslilismiitlio-ma-i 
gnéNicns — Les  principaux  journaux  de  médecine  - 
français  et  étrangers  ont  signalé  la  suiiériorité. 
de  ces  médicaments,  dont  l’efficacité  a  été  re¬ 
connue  par  la  très  grande  majorité  des  praticiens; 
dans  les  cas  de  Dyspepsie,  Digestions  labo¬ 
rieuses,  CJastrites,  Gastralgies,  etc.  Les  sels  : 
bismuthiques  et  magnésiens  du  commerce  laissant  ' 
généralement  beaucoup  à  désirer,  le  Bismuth  et  la 
Magnésie  renfermés  dans  ces  deux  préparations  se 
recommandent  par  une  pureté  h  toute  épreuve 
et  une  complète  inaltérabilité. 

DOSE  :  Poudres,  2  à  4  paquets  chaque  jour 
pour  les  adultes  (demi-dose  pour  les  enfants). 

Pastilles,  15  à  20  chaque  jour  pour  les  adultes 
(demi-dose  pour  les  enfants). 

NOTA.  lies  Pastilles  dcPaterson  rempla¬ 
cent  avantageusement  celles  de  "Vicby. 

PRIX  !  La  boîte  de  30  paquets  de  Poudre,  5  fr.; 
la  boîte  de  loo  grammes  Pastilles,  2  fr.  50  c. 
Remise  d’usage  aux  médecins  et  pharmaciens. 
Dépôt  général,  chez  LEBEAÜLT,  pharmacien, rue 
Réaumur,  43,  et  rue  Palestre ,  29  ;  —  à  Lyon,  place 
des  Terreaux,  25  ;  et  dans  les  pharmacies  de  France 
et  de  l’étranger.  —  Prospectus  français,  anglais, 
illemancfs,  italiens,  espagnols,  portugais  et  hol¬ 
landais. 


DESNOIX  et  Cie,  Successeurs, 

22,  rue  du  Temple,  à  Paris. 

Toile  vésicante.  Action  prompte  et  certaine. 
Révulsif  au  Thapsia.  Remplaçant  l’Huile  de 
croton,  etc. 

{Sparadrap  des  Hôpitaux.  Fie  authentique. 
Tous  les  Sparadraps  et  Papiers  emplastiques 
demandés. 


Depuis  le  mois  de  janvier  dernier,  la  Revue  contemporaine,  recueil  considérable  et 
sérieux,  dont  tous  les  hommes  instruits  connaifsent  le  mérite,  publie  une  éditioh 
mensuelle  au  prix  de  10  francs  par  an.  C’est  le  reèüeil  le  meilleur  marché  qu’il  y  ait 
au  monde.  Chaque  numéro,  publié  le  26  du  mois,  cpntient  dowze  /eMiïZes  d’impression, 
c’est-à-dire  la  matière  d’un  volume  in-S»  ordinaire.  Dans  chaque  numéro,  on  trouve 
des  études  de  science,  de  littérature,  d’histoire,  des,  récits  de  voyage,  des  oeuvres 
d’imagination  et  de  haute  critique,  d’économie  politique  et  sociale,  d’art  et  d’archéo¬ 
logie,  enfin  des  chroniques  des  sciences,  dep  lettres,  de  la  politique,  de  l’industrie  et 
des  finances.  Rien  n’est  plus  varié  que  l’ensemble  des  travaux  publiés  par  la  Revue 
contemporaine  mensuelle,  rien  n’est  plus  propre  à  introduire  dans  les  familles  une 
lecture  instructive,  intéressante,  à  tenir  les  gens  instruits  au  courant  du  mouvement 
de  l’esprit  humain.  On  remarque,  parmi  les  rédacteurs,  des  écrivains  et  des  sav.arits 
comme  MM.  Sainte-Beuve,  Barrai,  Lélut,  le  général  Daumas,  Darimon,  Léon  Gozlan, 
de  la  Guéronnière,  Levasseur,  Babinet,  Dehérain,  Ernouf;  etc.  etc. 

On  s’abonne  pour  l’année  entière  au  prix  de  10  francs,  pour  toute  la  France  ;  — 
pour  le  second  semestre  au  prix  de  6  francs.  —  Paris,  rue  du  Pont-de-Lodi,  1.  — 
Mandats  de  poste. 


Pakis.— Typographie  FÉtix  Maitestk  et  €«*  rue  de{i  Deux-Portes-Salnt-Sauveur,  22. 


Vingtième  année. 


No  14. 


Samedi  3  Février  1866. 


L’UNION  MEMCMiE 

PRIX  DE  L’ABOMEMENT  :  JOURNAL  Bl'REAÜ  D'ABONNEMEST 

,  MS  IBTÉRÊTS  SCIEITIFIOCES  ET  PBATI0CES. 

'9  :  mmi  et  PROFESSIOPELS  Vamm  Départements, 

POUR  L’ÉTRiiNGRR,  «11  MFnirAI  Cki  les  principaux  Libraires* 

te  Port  en  plus,  UU  UUnrd  iVlllUlUALit  Et  dans  tons  les  Bureaux  de 

selon  au  il  est  nxe  par  lea  l'oste,  et  des  Messagerie» 

coiiYentions  postales.  -  Impériales  et  Générales. 

Ce  drournal  paraît  troia  foi*  par  eicmaino,  le  MAItDl,  le  jrEVni,  le  etAME!»!, 

ET  FORME,  PAR  ANNÉE,  4  BEAUX  YOLVHES  IN-S»  DE  PLUS  DE  600  PAGES  CHACUN., 

Tout  ce  qui  concerne  la  Rédaction  doit  être  adressé  à  M.  le  Docteur  Amédée  XAXOïjn; 'Rédacteur  en  Cher.  —  Tout  ce  qui 
concerne  l’Administration,  à  M.  le  Gérant,  rue  du  Paubourg-DIontmarU'e,  56. 

les  lettres  et  Paquets  doivent  être  affranchis.  ; 


BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE. 

TRAITÉ  PRATIQUE  DES  MALADIES  DES  YEUX,  contenatit  des  résumés  d’anatomie  des  divers 
organes  dé  l’appareil  de  la  vision,  par  le  docteur  Faho,  professeur  agrégé  à  la  Faculté  de 
médecine  de  Paris.  Tome  I".  Ophthalmoscopie,  Maladies  de  Corbiie,  des  voies  lacrymales, 
des  paupières  et  de  la  conjonctive.  Un  vol.  in-8"  de  642  pages,  illustré  de  70  figures  inter¬ 
calées  dans  le  texte  et  de  20  dessins  en  chromo-lithographie.-'  Prix  :  9  fr.  franco. 

TRAITE  D’ANATOMIE  DESCRIPTIVE,  par  le  docteur  Sappey,  chef  des  travaux  anatomiques, 
directeur  des  musées,  et  professeur  agrégé  à  la  Faculté  de  médecine,  membre  de  l’Aca- 
démié  de  médecine,  etc.  Deuxième  édition  enUerement  refondue.  Tomel",  première  partie  ; 
OsTÉOLOGiE.  Un  voluoiô  in-8°  de  471  pages  et  171  figures  intercalées  dans  le  texte.— Prix 
du  tome  I"  complet:  12  fr.  franco.  —  La  deuxième  partie  du  tome  P"  paraîtra  prochaine¬ 
ment  et  sera  envoyée  gratis. 

RECHERCHES  sur  l'altération  sénile  de  la  prostate  et  sur  les  valvules  du  col  de  la  vessie;  par 
le  docteur  Dodeüil,  ancien  interne  des  hôpitaux  de  Paris,  etc.  In-8“  de  108  pages.  — 
Prix  :  2  fr.  50  c.  franco. 

DE  LA  TARSALGIE,  OU  arthralgie  tarsienne  des  adolescents,  par  le  docteur  Cabot,  ancien 
interne  des  hôpitaux  de  Paris.  In-S"  de  92  pages.  —  Prix  :  2  fr.  franco. 

ESSAI  sur  le  rôle  social  de  la  médecine,  par  le  docteur  Vielle.  In-8“  de  50  pages.  — 
Prix  :  1  fr.  50  c.  franco. 

ÉTUDE  sur  la  digestion  et  l’alimentation,  et  sur  la  diathèse  urique,  par  le  docteur  Sandras. 
Deuxième  édition,  revue  et  corrigée.  —  Prix  :  1  fr.  25  c.  franco. 

Ces  six  ouvrages  se  trouvent  chez  Ad.  Delahaye,  libraire-éditeur,  place  de  l’École-de- 

Médecine,  23,  à  Paris. 


COMPTES  RENDUS  DES  SÉANCES  ET  MÉMOIRES 

DE 

LA  SOCIÉTÉ  DE  BIOLOGIE 

TROIS  SÉRIES  DE  CINQ  VOLUMES  CHACUNE 


Prix  de  chaque  Série  :  35  Francs. 

■•e  premier  volume  de  la  quatrième  oérie  vient  de  paraître.  —  Prix  ;  V  fr. 

Paris,  chez  J. -B.  Baillière  et  fils,  rue  Haulefeuiile,  19. 


L’UNION  MÉDICALE. 


VINS  DE  QUINQUINA  TITRÉS 

D’OSSIAN  HENRY, 

Membre  de  VAcoÉèmîe  impériale  dé  médecine. 

VIN  DE  QUINQUINA  TITRÉ  SIMPLE.  Titrant  «n  granime  d’alcaloïde  et  12  grâmme$  d’extratjf  par 

1,000  grammes.  —  Tonique.  —  Fébrifuge. 

VIN  DE  QUINQUINA  IODÉ.  Contient  0,06  d’iôde  î>M»>  à  Éétat  latent  par  3o  grammes,  de  vin  titré.  — 
f!$crofnle.  —  l.yuiphatisnic. —  VbtUisie.  _  ,  .  -  , 

VIN  DE  QUINQUINA  FERRUGINEUX.  Contient  0,10  de  sel  ferreux  par  30  grammes  de  vin.  —  chio- 
ro!«c.  —  Anémie.  . 

Ces  Vins,  qui  contiennent  en  outre  de  la  diastase,  sont  facilement  assimilables,  né  constipent, jamais;;:' 
inaltérables,  très-agréables  au  goût,  d’une  richesse  inconnue  jusqu’ici ,  ils  offrent  les  avantages  qui 
s’attaehèhta  l’emploi  dés  préparations  chimiquement  définies.  ■  -  ■  f  - 

IS.  B.  Dans  l’épidémie  régnante,  les  médecins  conseillent  le  Vin  de  quinquina  titré  comme  préservatif. 
Dépôt  général,  E.  FOURNIER  et  C>e,  26,  rpe  d’Anjou-St-Houoré,  et  dans  toutes  les  pharmacies . 


GOUTTES  NOIRES  ANGLAISE:, 


SEUL  DÉPÔT 


■S  ‘  ■  Généralement,  l’action  de  l’opium  ordinaire 
^  en  teinture  (laudanum)  est  reconnue  comme 
‘  étant  pernicieuse,  produisant  l’insomnie, l’en¬ 
gourdissement  et  souvent  le  délire. 

th,  anglaise,  B.ber«  .t  C«, 28. pl,Veadô„« 

produit,  au  contraire,  les  effets  bienfaisants  d’un  narcotique,  sans  aucun  des  inconvénients  résultant  de 
l’emploi  du  laudanum,  —  Fa  .dose,  est  de  3  à  *•  go«tte.s  suivant  te  cas. 


ÉTABLISSESIENT  THERMAL 


Bains  de  la  Frégate  la  \ille-de-Paris, 

Sous  la.direetîonde  M;.  .le  docteur  Joly. 

Hydrothérapie  complète.— Bains  simples 
et  médicinaux.  —  Bains  et  Bouches  d’eau 
de  mer.  —  Bains  d*£aux  minérales  natu¬ 
relles  à  l’Hydrofère  de  Mathieu  (de  la  Drôme). 
-t:  Salle  d’inhalation.  —  Bains  de  Vapeur, 
Bnsses;  etc.  —  Fumigations.  —  Oymnase. 
—  Cabinet  de  consultation  pour  MM.  les  Médecins. 

Ce  bel  établissement  est  ouvert  toute  l’année,  t- 
Bestaurant.  Calorifère.—  Prix  très-modérés. 


«llQjMD 


FABRICATION  EN  GROS  DEPUIS  1854. 

L’accueil  que  le  Corps  médical  a  fait  k  notre 
produit,  et  son  emploi  dans  lès  hôpitaux,  témoi¬ 
gnent  des  soins  excessifs  apportés  à  sa  prépara¬ 
tion  et  de  sa  force  digestive  toujours  égale. 

Elle  est  administrée  avec  succès  dans  les  Dys¬ 
pepsies,  Gastrites,  Gastralgies,  Aigreurs ,  Pi¬ 
tuites ,  Diarrhées  et  Vomissements,  sous  forme 
d’FIlxtr,  Vin,  Sirop,  Pa.stllles,  PrlRc», 
Pilules  ou  lïragées. 

Pour  éviter  les  contrefaçons;  exiger  le  cachet 
BOUDAULT  et  la  signature  : 

Dépôt.  -  Pharmacie  Hottot,  rue 
des  Lombards,  24.  Paris. 

Imbes  antiasllmiatiques  Levasseur 

employés  avec  succès  contre  FAsthme.  Cessa¬ 
tion  instantanée,  de  la  suffocation  et  des  oppres¬ 
sions.  —  Pl^armacie,  19,  rue  de  la  Monnaie,  k  Pa¬ 
ris.  —  Prix  :  3  fr. 


PASTILLES  DE  DETHAN 

AU  CHLORATE  Ï)E  POVaSSÊ. 

Préconisées  dans  les  stomatites  ulcéreuses .diph- 
théiitiques ,  aphthes.,  angine,  couenheuse croup, 
muguet;  dans  les  gingivite,. amygdalite,  ph'âfÿn- 
git'è,  gangrène  de  Tâ  henche,  te  scorbut,  et  surtout 
contre  la  salivation  mercuridle.  —'  A  Paris;  phar¬ 
macie  DETHAN  ,9^0,  faubourg  Saint-Denis-;  phapr 
macie  ROUSSEL,  place  dé  la  Croix-Rouge,  i . 


VIN  de  Gilbert  SÉGlIIfli  :  ,  , 

378,  r.  St-Honoré,  au  coin  delà  r.  de  Luxémbôü'rg'. 

Ce  Vin  est,  depuis  60  ans,  reconnu  comme  l’iin 
âes  toniques  les  plus  puissants.  Sous'le  même  vO-' 
lume,  il  contient  beaucoup  pins  de  principe  que 
tous  les  autresvins.de  quinquina,  ce  qui  permet  , 
aux  personnes  délicates  de  le  couper  avec  pârtiè 
égale  d’eau.  / 

Comme  fébrifuge,  ci l’adjuvant  indispensable 
du  sulfate  de  quinine,  qu’il  remplace -même  avec 
avantage  dans  beaucoup  de  cas. 

Exiger  la  signature  :  G.  Séguin. 


L’emploi  du  Sirop  antiphlogistique 
de  BRIANT  dans  le  traitement  des  inflammations 
et  irritations  de  l’estomac,  de  la  poitrine  et  des  in¬ 
testins  est  justifié,  non  par  l’effét  d’une  vogife  pas¬ 
sagère,  mais  par  quarante  ans  de  succès,  par  de 
nombreuses  observations  publiées  dans  les  jour¬ 
naux  de  médècinè ,  et  surtout  par  l’appréciation 
suivante  tirée  d’un  rapport  ofliciel  : 

O  Ce  Sir  iop,  préparé  avec  des  extraits  de  plantes 
jouissant  dèpropriétés  adoucissantes  et  calman¬ 
tes,  est  propre  à  T  usage  pour  lequel  il  est  composé-, 
Une  contient  rien  de  nuisible  ou  de  dangereux. 

Pharmacie.BnuNT,  rue  de  Rivoli,  150,  entrée  rue 
Jean-Tison,  k  côté,  Paris. 


L’UNION  MÉDICALE. 


N°  14.  Samedi  3  Février  1866. 

SeMMAIHE. 

I.  pAUis  :  Sur  la  séance  de  l’Académie  des  sciences.  —  II.  Cumatologie  ;  Climatologie  pratique.  — 

III.  Académies  et  Sociétés  savantes.  Société  impériale  de  chirurgie  :  Suite  dé  la  discussion  sur  les 
polypes  naso-pharyngiens.  —  Double  perforation  du  crâne.  —  Élection  d’un  membre  titulaire.  — 

IV.  CooBRiEE.  —  V.  Fedii.leton  :  Causeries. 


Paris,  le  2  Février  iS66. 

BÜLLETJ]V^ 

i  sur  la  séance  de  Académie  des  sciences. 

Dans  le  comité  secret  de  la  précédente  séance,  la  section  dé  géographie  et  navi¬ 
gation  avait  présenté  la  liste  suivante  de  candidats  pour  là  placé  vacante  dans  son 
sein  par  suite  du  décès  de  M.  Duperrey  : 

En  premiëfe  ligné,  M.  Jurien  dé  la  Grâvière  (vice-amiral). 

Eu  deuxième  ligne,  eir  à?ÿ'Mo,  M.  d’Àbbadie  (correspondant),  M.  Bourgôis  (capi¬ 
taine  de  vaisseau),  M.  Coupvent  dés  Bois  (contre-amiral)',  M.  Mouchez  (capitaibe  de 
frégate),  M.  Renou.  /  ‘ 

Sur  56  votants,  M.  Jurien  de  la  Gravière  obtient' 49  suffrages  ;  MM.  Benou,  Coup- 
vent  des  Bois  et  Mouchez  chacun  1  ;  il  y  a  3  bulletins  blancs. 

En  conséquence,  M.  Jurien  de  la  Gravière  ést  élu  membre  titulaire  de  là  sëctiô'n  de 
géographie  et  navigation,  en  remplacement  de  M.  Duperrey, 

’  — M.  Cl.  Bernard  présente,  au  nom  de  M.  Pelikan,  d'e  Sairit-Pétéfsbourg,  Une 
note  sur  les  propriétés  toxiques  du  hérion  (nerium  oleander,  —  laurier  rosé)  ;  elles 
sont'  depuis  longtemps  connues.  On  savait,  par  exemple,  que  des  soldats  étaient 
morts  après  avoir  mangé  de  la  viande  qu’ils  avaient  emlîrochée,  pour  la  faire 
rôtir,  avec  un  bâton  de  néfion.  On  attribuait  ces  propriétés  à  un  poison  narcotico- 
acre,  dénomination  trop  élastique  et  dont  ne  s’est  pas  contenté  M.  Pelikan.  11  a  ins¬ 
titué  des  expériencës  sur  les  animaux,  et  il  a  constaté  d’abord  que  la  substance  délé- 


FEUILLETON. 


CAUSERIES. 

Depuis  le  commencement  de  cette  année,  le  mouvement  académique  s’est  singulièrement 
ralenti.  A-t-il  été  fait  Un  seul  rapport  important?  non,  ma  foi!  aussi,  pas  l’ombre  de  discus¬ 
sion.  Les  séances,  jusqu’ici,  n’ont  été  que  des  séances  de  parlotte.  El,  cependant,  que  de 
choses  à  l’ordre  du  jour  médical!  Et  voir  que  l’Académie  a  déjà  perdu  un  bon  douzième  de 
son  année!  Il  est  énormément  question  de  variole;  le  public  est  inquiet,  la  vaccination  ani¬ 
male  ne  peut  suffire  aux  demandes  qui  lui  sont  adressées,  et  l’Académie  ne  dit  pas  un  mot 
de  tout  cela,  ou,  pour  en  parler,  elle  se  clôt  en  comité  secret!  En  vérité,  c’est  à  ne  rien 
comprendre  à  ce  qui  se  passe.  Que  faut-il  scientifiquement  penser  de  cette  mode,  de  cet 
engouement  pour  la  vaccination  animale?  N’y  a-t-il  aucune  réserve  à  faire,  aucune  précau¬ 
tion  à  recommander?  La  vaccination  dé  bras  à  bras  doit-elle  être  absolument  abandonnée? 
Si  celle-ci  peul,  dans  des  cas  heureusement  très-rares,  transmettre  la  syphilis,  l’autre  ne 
peut-elle  communiquer  le  typhus,  le  charbon  ou  la  morve,  si  le  vaccin  vient  du  cheval?  Que 
le  public  se  soit  ainsi  jeté  immodérément  à  la  tête  des  vaches  et  des  génisses  de  M.  Lanoix, 
on  le  comprend  et  on  excuse  le  public;  mais  que  l’Académie  cédât  à  cet  entraînement,  voilà 
ce  qui  ne  saurait  ni  s’excuser  ni  se  comprendre.  Aussi  croyons-nous,  autant  qu’on  en  puisse 
juger  par  les  indiscrétions  du  comité  secret,  que  l’Académie  n’a  voté  qu’un  essai,  qu’une 
expérience  comparative,  et,  dans  ces  limites,  on  peut  approuver  la  décision  de  l’Académie, 
qui  aura  bien  compris  d’ailleurs  que,  tout  ce  qu’on  peut  demander  actuellement  à  celte  expé- 
Tcm^  NXTX.  —  lynin'fllfi  série,  lâ 


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L’UNION  MÉDICALE. 


_ .■  ^ _ _ _ — _ - -  1  t  '  I  »  ■ — _ _ 

tère  du  nerîum  oleander  est  contenue  dans  une  résine  ,  et  que  c’èst’  en  paralysant 
les  mouvements  du  cœur  qu’elle  détermine  la  mort.  C’est  un  poison  du  cœur.  Chez 
les  animaux  à  sang  chaud,  quand  le  cœur  s’arrête,  la  vie  s’éteint  immédiatement; 
mais  il  n’en  est  pas  de  môme  chez  les,  animaux  à  sang  froid.  La  vie  peut  continuer 
plusieurs  heures  après  que  le  cœur  a  cessé  de  battre.  Le  poison  du  laurier  rqse, 
par  une  singulière  élection,  paralyse  le  muscle-cœuf,  et  les  autres  muscles  restent 
actifs  longtenaps  encore,  —  tant  que  la  vie  persiste.,  :  =  ,  , 

M.  Cl.  Bernard  présente  encore,  de  la  part  de  l’auteur,  M.  le  docteur  Édouard 
Fournié,  un  très-beau  volume,  orné  de  figures  dans  le  texte,  édité  par  M.  Adrien 
Delahaye,  et  intitulé  :  Physiologie  de  la  voix  et  de  la  parole.  «  Je  suis  obligé,  a  dit 
M.  Cl.  Bernard,  de  ne  pas  faire  l’éloge  de  cet  ouvrage,  car  l’auteur  désire  qu’il  soit 
renvoyé  à  la  commission  des  prix  de  médecine  et  de  chirurgie.  » 

Voici  les  conclusions  du  mémoire  lu  par  M.  le  docteur  Sichel ,  et  dont  nous  avons 
donné  le  titre  dans  notre  précédent  - 

lo  Les  caractères  de  l’espèce,  pour  avoir  une  valeur  réelle  et  fixe;  doivent  être 
formés  sur  de  grandes  masses  d’individus. 

20  La  formation  de  grandes  séries,  groupées  selon  leurs  affinités  naturelles,;  est  le 
moyen  principal  et  le  plus  sûr  d’arriver  à  la  délimitation  de  l’espèce  et  de  la  variété. 

30. Les  mœurs  des  insectes,  identiques  pour  la  même  espèce  et  ses  variétés,  diffè¬ 
rent  d’une  espèce  à  l’autre,  et  peuvent  servir  de  caractères  spécifiques  auxiliaires. 

40  L’étude  des  larves  forme  un  élément  complémentaire  et  auxiliaire  pour  la  for¬ 
mation  de  l’espèce. 

60  Les  parasites,  différents  selon  l’espèce,  contribuent  également  à  la  différencier 
de  la  variété. 

60  Contrairement  à  l’opinion  généralement  reçue,  la  nature  du  terrain  géologique 
d’une  région  semble  exercer  une  plus  grande  influence  sur  la  fréquence  ou  la  rareté 
des  espèces  et  même  des  genres,  que  rexistence  dans  çei,te  région  dè  telle  ou  teile 
plante.  ...  .  ^ 

70  Le  climat  est  un  des  agents  les  plus  puissants  à  modifier  l’espèceet  à  développer 
les  variétés.  .  .  =  ;  ■  •  ^  ^  . 

8®  L’espèce  e^t  immuable,  mais  peut  se  mp,difier  à  l’infini,  comme  variété,  sous 


rience,  c’est  de  savoir  si  la  vaccination  animale  réussit  phis  ou  moins  souvent  que  l’autre. 
Quant  à  toutes  les  autres  questions,  pMservatinn  et  sa  durée,  c’est  aux  générations  qui  nous 
succéderont  qu’appartiendront  leur  élucidat4e«-.- 
gur  la  même  question,  la  i{et)Mem^fil2cale  éro,çt  une  opinion  que  je  reproduis  :  «  Pour  nous, 
dit-elle,  songeant  au  présent,  notre  avis  Serait  qü’îl  y  a  lieu  d’être  attentif  aux  vaccinations 
de  bras  à  bras  qu’on  va  faire  pour  la  comparaison.  L’attention  ne  suffisant  pas  pour  con¬ 
naître  et  discerner,  nous  demanderions,  le  coup  d’œil  spécràl'emept  expérimenté  d’un 
homme  qui  eût  fait  ses  preuves  d’étiidès  en  matière  dè  virus  vrais' ou  suspects,  et,  désor¬ 
mais,  aucune  vaccination  de  celte  espèce  ne  se  ferait  qu’après  l'eXàmcn  préalable  du  sujet 
qui  fournit  le  vaccin  et  de  celui  qui  doit  je  recevoir.  »  ’  ^ 

Et  la  Revue  indique,  pour  remplir  ces  fonctions,  M.  lé  docteur  Auzias-Tqrenné,  Ip  médeçin 
qu’elle  déclare  le  plus  compétent  en  ioslogie  (ce  néologisme  n’est  pas  de  M.  Salés-Girons). 

Pourquoi,  en  effet,  ne  confierait-oii  pas  à  M.  Auzias-Turenne  là  place  dp  directeur  de  la 
vaccine  à  l’Académie?  Rien  n’oblige,  croyonsmous,  à  ce  que  se  soit  un  membre  de  l’Aca¬ 
démie  qui  remplisse  ces  fonctions.  Le  bibliothécaire  ne, fait  pas  partie,  dé  l’Académie;  le 
chef  des  travaux  chimiques,  pas  davantage  ;  pourquoi  le  dirècleur  de  la,  vaccine  ne  pourrait- 
il  pas  être  choisi  en  dehors  de  l’Académie?  Quoique  M.  Auzias-Turenne  m’ait  fait  quelques 
misères  dans  le  temps,  quoique  surtout  sa  polémique  ait  été  souvent  injuste  et  passionnée 
contre  son  maître,  à  lui  et  à  tous,  en  ioslogie,  je  vote  des  deux  mains  pour  que  l’Académie 
donne  cet  élément  d’étude  et  de  recherches  à  cef  esprit  ingénieux  et  chercheur.  Pourquoi 
aussi  M,  Aùzias  n’a-t-il  pas  eu  l’idée  de  M.  La, noix?  En  voilà  un  qui  court  rapidement  à  la 
fortune!  Ses  gentilles  génisses  sont  admises  dans  les  meilleures  maisons,  dans  les  plus  aris¬ 
tocratiques  demeures,  daq^  le?  boudoirs  içs  plus  parfuraést  Au  logis  de  l\f,  Lanoix,  fl  faut 


L’UNION  MÉDICALE. 


2li 


l’influence  du  climat,  de  la  constitution  géologique  du  sol,  des  autres  agents  exté¬ 
rieurs  et  de  rhjfrridatron. 

—  M.  V.  Meunier  adresse  la  lettéé  suîvaiitë  à  M.  le  Président  : 

«  Vous  avez  bien  voulu  renvoyer  lé  travail  qüë  j’ài  iu  lundi  dernier  à  une  com¬ 
mission  devant  laquelle  j’aurai  à  établir,  si  le  fait  est  contesté  par  M.  Pasteur,  que 
de  l’urine  qui  a  bouilli  pendant  cinq  minutes  dans  un  ballon  à  col  sinueux  peut  don¬ 
ner  naissance  à  des  organismes  élémentaires. 

«  Permettez-moi,  Monsieur  le  Président,  de  vous  faire  respectueusement  observer 
que  rnes  expériences  n’ontj  en  aucune  fa^on^  la  portée  que  suppose  un  renvoi  à  la 
commission  des  générations  spontanées.  L’urine  pourrait  être  féconde  dans  lei  condi¬ 
tions  mentionnées  plus  haut,  sans  que  la  génération  spontanée  fût  vraie.  Aussi  n’ai- 
je  point  donné  mes  expériences  comme  venant  à  l’appui  de  celle-ci,  et  les  ai-je  sim¬ 
plement  présentées  comme  Venant  contredire  les  expériences  què  M.  Pasteur  a  faites 
sur  le  môme  sujet.  Mon:  travail  a  done  un  caractère  purement  critique,  ët  la  question 
actuelle  est  uniquement  de  savoir  qui  se  trompe,  ou  qui  a  raison,  de  M.  Pasteur  ou 
de  mpiy  sur  le :fait  particulier  dont  il  s’agit. 

«i  La  méprise  qui:  a  fait  renVoyer  mon  mémoire  à  la  commission  dés  générations 
spontanées  conçoit  d'ailleurs  très-bien,  puisque  le  passage  dans  lequel  je  précisé 
le  caractère  de  mes  expériences  est  un  de  ceux  que,  sur  votre  invitation,  j’ai  suppri¬ 
més  à  la  lecture.  » 

M.  Becquerel  appeliè  l’attention  de  la  commission  du  choléra  sur  iimmunité  dont 
jouissent  certaines  familles  à  l’égard  des  épidémies,  et  particuliéremehi  à  l’égard.du 
Choléra.'  ",  ■  _  "  ■ 

M.  Chatin  donne  .leçiuré' d’un  mémoire  réM^  4  la  physiplogie  des  anthères. 

•  J,  y  ,  Dr  Maximin  Legrand. 


s’'inscrire,  prendre  son  tour,  et  quelquefois  son  jour;  et  si,  .avec  un  désinléresseüiént  qui 
rhonore,  M.  Lanoix  est  libéral  pour  les  pauvres,  il  est  largement  dédommagé  par  la  clientèle 
payante  qui  a  recours  à  sa  lancette.  Et  dirç  que  ce  pauvre  docteur  James  est  mort  honni,, 
conspué,  expulsé  de  l’Académie  pour  avoir  fait  pe  que  tout  le  monde  approuve  que  fasse 
aujourd’hui  M.  Lanoîx  ;  A/w/ta  rmascenrur  ÇMâSjfam  cmrfere, 

La  Faculté  est  comme  la  plus  sagè  des  filles,  elle  ne  fait  parler  d’elle  en  aucune  façon. 
M.  Wurlz,  le  nouveau  doyen,  paraît  avoir  été  très-bien  accueilli  par  les  élèves;  on  dit  que 
sa  première  allocution  à  ses  collègues  les  a  trouvés  un  peu  froids,  mais  que,  depuis,  ils. sont 
revenus  à  des  sentiments  ptu^  expansifs  ;  on  dit,  enfin,  que  M.  .Wurtz  n’habitera  pas  la 
Faculté,  précaution  prudente  qui,  en  cas  d’accident,  lui  évitera  fies  frais  de  déménagement. 

Quant  à  la  commission  ministérielle,  qui  n’a  pas  été  officiellement  ni  annoncée,  ni  indi¬ 
quée,  rien  ne  transpire  de  ses  délibérations.  Qui  sait?  peut-être  ne  délibère-t-eUe  pas.  Du 
reste,  cette  commission  aura  eu  l’avantage  de  faire  éclore  dans  la  Presse  les  projets  divers 
des  publicistes  et  aura  donné  lieu  à  une  exposition  d’idées  et  d’opinions  qu’il  est  toujours 
bon  de  connaître.  J’attends  pour  mon  compte,  avec  impatience,  la  fin  d’un  travail  de  M.  Léon 
Le  Fort  publié  dans  la  Gazette  hebdomadaire,  et  dans  lequel  ce  confrère  distingué  soutient 
carrément  la  liberté  de  l’exercice  de  là  médecine.  Cette  opinion,  je  le  dis  d’avance,  n’a  jamais 
été  défendue  avec  autant  de  talent  et  surtout  avec  autant  de  mesuré.  M.  Le  Fort  comprend 
qu’on  ne  partage  pas  ses  idées,  mais  il  n’injurie  pas  ses  contradicteurs  ;  nous  le  donnons  en 
exemple  à  des  écrivains  moins  retenus. 

De  la  dignité  de  la  médecine,  ce  titre  m’a  séduit,  et  j’ai  eu  raison  de  me  laisser  séduire 
par  une  petite  brochure  que  M.  le  professeur  Joire,  de  Lille,  vient  de  publier.  C’est  le  dis¬ 
cours  qu’il' a  prononcé,  èh  novembre  dernier,  è  la  rentrée  des  Écoles,  discours  plein  d’éléva- 


212 


L’ÜNION  MÈDICALÈ. 


CLIlVIATOLOGIE. 


CLIMATOLOGIE  PRATIQUE  (')  ^ 

Par  le  docteur  Prosper  de  Pietra  {?anta. 

■  ■  XV  ■  '  ■  ^  ■ 

e.  Hygroniètre. 

Les  hygromètres  sont  des  instruments  destinés  à  mesurer  la  proportion  de  vapeur 
d’eau  mélangée  à  l’air,  et  le  degré  de  tension  de  celte  vapeur  (2).  Le  plus  simple  est 
l’hygromètre  à  cheveu  de.  Saussure,  que  tout  le  monde  connaît.  Le  psychromètre 
d’Àugust,  de  Berlin  (fi g.  8),  le  plus  généralement  employé  aujourd’hui,  repose  sur 
ce  principe  que  l’eau  s’évapore  plus  rapidement,et  détermine  un  abaissement  dé  tem¬ 
pérature  plus  sensible,  dans  un  air  seC  que  dans  un  air  humide. 

La  méthode  psychrométrique  se  réduit,  en  conséquence,  à  observer  comparative¬ 
ment  deux  thermomètres  à  mercure  de  même  forme  et  d’une  égale  sensibilité,  dont 
l’un  indique  l’abaissement  de  température  produit  par  l’évaporation  d’une  petite 
quantité  d’eau  ;  à  cet  effet  ,  le  réservoir  du  second  thermomètre  est  enveloppé  d’un 
tissu  de  gaze  sur  lequel  repose  une  mèche  de  coton  qui  trempe  dans  l’eau,  et  le  tient 
constamment  humecté. 

Voici  la  théorie  de  l’instrument  ; 

L’eau  qui  couvre  la  boule  T’ tend  à  se  vaporiser  avec  une  activité  proportionnelle 
à  l’état  de  sécheresse  de  l’air. 

En  effet,  l’évaporation  serait  nulle  dans  un  air  saturé  d’humidité;  elle  serait,  a,U 
contraire,  extrêmement  rapide  si  l’air  en  était  entièrement  privé  ;  mais  l’eau  ne  peut 
se  vaporiser  qu’en  empruntant  du  calorique  au  mîliéü  ambiant;  lé  mercure' Contenu 
dans  la  boule  T’  cède  donc  une  portion  de  ce  calorique,  et  son  abaissement  de  tem¬ 
pérature  est  en  raison  directe  de  l’énergie  de  l’évaporation. 

(1)  Suite  et  fin.  —  Voir  les  numéros  des  13  et  20  janvier  1866. 

(2)  On  appelle  état  hygrométrique  de  l’air/le  rapport  entre  la  force  élastique  de  la  vapeur  contenue 
dans  l’air  et  la  force  élastique  raaxima  de  la  vapeur  à  une  température  égale  à  celle  de  l’air.  Ce  rapport 
a  pour  limite  l’imité. 


tion,  et  qui,  avec  un  discours  prononcé  il  y  a  bien  des  années,  dans  une  circonstance  ana¬ 
logue,' par  M.  Cruveilliier,  pourrait  constituer  un  excellent  traité  de  déonlologié  médicale. 
L'orateur  y  passe  en  revue  toutes  les  conditions  de  la  vie  soéiale’;  dans  lesquelles  la  médèciné 
et  le  médecin  doivent  faire  acte  d’intervention,  et  il  montre  que,  partout  et  toujours,  cet  acte 
d’intervention  doit  être  un  acte  de  dévouement.  Qu’esl-ce  que  lé  dévouement?  C’est  le  sacri¬ 
fice,  et  c’est  ce  qui  fait  ta  dignité  de  la  médecine.  J’emprunlé  cètte  excellente  page  à 
M.  Joire  : 

«  Je  définis  la  dignité,  la  valeur  de  l’homme. 

«  L’homme,  considéré  en  lui-même,  tire  sa  valeur  de  ce  qu’il  possède,  de  son  pouvoir 
plutôt  que  de  ses  actes;  considéré  par  rapporté  la  société,  il  ne  vaut  que  par  ce  qu’il 
donne.  De  là  découle  ce  fait  que  la  dignité  est  complètement  subordonnée  au  dévouement, 
au  sacrifice. 

«  On  conçoit  qu’au  point  de  vue  de  l’économie  sociale,  il  doive  en  être  ainsi;  car  si  la 
dignité,  sous  une  autre  acception,  peut  être  définie,  le  témoignage  de  vénération  rendu  par 
l’homme  à  l’homme,  le  dévouement  à  la  société  doit  seul  en  être  l’objet. 

«  Tout  acte  qui  n’a  pour  fin  que  l’intérêt  personnel  n’a  pas  droit  à  ce  titre,  et  quiconque 
fait  valoir  Scel  égard  les  sacrifices  dirigés  uniquement  par  l’égoïsme,  commet  une  erreur;  la 
société  ne  lui  doit  rien,  il  n’a  rien  fait  pour  elle. 

«  Le  dévouement  se  déploie  dans  une  double  sphère  ;  celle  de  la  famille  et  celle  de  la 
société. 

«  Le  dévouement  à  la  famille  semble  tout  spontané  et  comme  d’instinct;  il  est  aussi  le 
plus  ardent  et  le  plus  fort.  Cependant,  par  une  admirable  économie  de  la  Providence,  il 


L’UNlÔN  MÉDICALE. 


213 


On  conçoit  qu'entre  côs  deux  points  e\tiênies,  où  l’évaporation  est  nulle  et  maxirna, 


HW 


Fig.  7.  ,  .  Fig.  8. 


les!  ét^ts  intermédiaires  soient  traduits  par  une  températtiré  plus  ou  moins  grande  des 
deux  instruments.  ■  r  :  ’ 

Si  nous  appelons  f  la  température  de  l’air  ambiant  donnée  par  le  thermomètre 
sec  ,"  #’  la  température  Iridiqiléè  pail  le  thermomètre  mouilfé',  /"’  la’  force  élastique  de 
la  vapeur  d’eau  à.sat  saturati’on  pour  la  température  f,  A  la  hauteur  du  baromètrè,* 
X  la  tension  de  la  vapeur  d'eau  contènüë  dans  l’air  au  moment  de  l’expérience,  nous 
aurons  d’après  Régnault  : 


■  0,429  (t-F)'  , 

^  =  /  - .  610-,/ 


coûté  rnoins  à  l’hornrae  ;  ét  cela  devait  être,  la  conservation  de  la  famille  en  dépend;  C’est  là 
qué  nous  voyons  l’expression  du  sacrifice  portée  à  ses  dernières  limites  :  la  vie  dé  la  mère 
est  prête  à  se  donner,  quand  il  le  faut,,  pour  mettre,  au  jour  l’être  fragile  formé  dans  son 
sein;  le  père  n’hésitera  pas  à  se  dévouer  pour  sauver,  dans  le, danger,  ceux  qui  lui  doivent 
déjà  la  vie;  ét  lés  poignantes  angoisses  qu’éprouvent  l’un  et  l’autre  à  la  vue  d’un  péril  qui 
menace  leurs  enfants,  témoignent  assez  de  la  prédominance  d’un  sentiment  dont  rieii  au 
monde  né  peut  bàlancér  rénergie,  puisqu’il  surmonte  celui  de  i’existéncé. 

«  Maié  ce  dévouement,st  étendu  qu’il  soit,  n’a  pas  droit  encore  aux  honneurs  de  la  dignité, 
publique.....  .  .  , 

«  Le  dévouement,  réalisé  aU  sein  de  la  société,  est  d’un  ordre  tout  différent;  le  sentiment 
affectif  que  nous  venons  de  rencontrer  si  puissant  n’apparalt  plus  ici;  le  premier  et  le  plus 
puissant  mobile  des  actes  dé  l’homme,  celui  qui  lui  est  le  plus  naturel,  c’est  l’amour  de  lui-, 
même. 

«  L’homme,  livré  auxînclinations  de  sa  nature,  est  peu  sympathique  à  l’homme;  il  n’aime 
ce  qui  l’entoure  qu’en  proportion  de  ce  qui  péut  converger  à  son  profit  ;  jamais  l’amour  d’au¬ 
trui,  jamais  un  intérêt  étranger  ne  pourra  contrebalancer  ,ün  instant  le  moindre  de  ses 
avantages  ;  et  le  dévouement  gratuit  de  sa  part  ne  péut  être  que  le  fruit  d’un  effort,  d’une 
réaction  contre  l’égOïsme;  delà  vient  qiie  la  société  attache  à  cet  acte  un  cachet  de  gran¬ 
deur,  et  qu’elle  le  rémunère  par  le  témoignage  d’estime  le  plus  élevé  dont  elle  dispose. 

«  L’idée  de  la  dignité  est  donc  inséparable  de  celle  du  sacrifice  ;  et  cette  auréole  d’hon¬ 
neur,  imprimée  au  front  de  l’homme,  devient,  dans  l’économie  sociale,  lé  mobile  du  dévoue¬ 
ment. 

«  L’uiîé  des  plus  fortes  passions  dé  rhommë,ramour  de  la  gloire,  sert  alors  de  contrepoids 


214 


L’UNION  MÉDICALE. 


Cette  forinule  donne  la  pression  de  la  vapeur  d’eau  contenue  dan?  l’air  exprimée 
en  millimètres  de  mercure. 

Pour  obtenir  la  fraction  de  saturation  y,  c’est-à-dire  l’humidité  relative,  il  faut 
diviser  F,  pression  de  la  vapeur  d’eau  à  saturation,  à  la  température  t  par  la  quan¬ 
tité  X,  ce  qui  donne  la  formule; 

F 

v=ir 

XVI 

Échelle  psychrométrique.  —  Comme  l’emploi  du  psychromètre  exige,  pour  chaque 
observation,  on  calcul  assez  long,  Prazmowski,  de  Varsovie,  a  construit  une  règle 
qui  dispense  les  observateurs  de  recourir  à  cette  formule,  et  leur  permet  d’obtenir  en 
un  instant  les  résultats  cherchés  (fig.  7). 

Sur  les  deux  faces  de  cette  règle  est  creusée  une  rainure  dans  laquelle  glisse  une 
règle  plus  petite. 

Pour  déduire  de  l’observation  du  psychromètre  la  force  élastique  de  la  vapeur,  on 
se  sert  du  côté  de  la  règle  qui  porte  de  chaque  côté  de  la  rainure  les  lettres  M  et  T, 
et  sur  la  coulisse  même  la  lettre  S. 

L’échelle  M  représente  les  indications  du  thermomètre  mouillé,  exprimées  en  degrés 
et  cinquièmes  de  degré,  et  l’échelle  S  celle  du  thermomètre  sec. 

L’échelle  T  donne  la  tension  de  la  vapeur  en  millimètres  et  cinquièmes  de  milli¬ 
mètre. 

En  faisant  glisser  la  coulisse  S,  on  amène  le  degré  du  thermomètre  sec  devant  le 
degré  du  thermomètre  mouillé,  et  qn  lit  le  chiffre  de  la  division  de  l’échelle  T  qui 
se  trouve  en  face  du  repère  tracé  sur  la  coulisse  S. 

Ce  chiffre  indique  la  tension  de  la  vapeur  d’eau  cQqteqqe  dans,  l’air. 

Si  l’on  veut  connaître  le  rapport  de  l’état  hygrométrique  trouvé,  avec  l’état  de  satu¬ 
ration  à  la  tempéraiure  ambiante,  en  d’autres  termes,  la  fraction  de  saturation,  on 
retourne  la  règle  du  côté  qui  porte  les  lettres  S’»  T’)  .F,  ;  , 

L’échelle  S’ correspond  aux  indications  du  thermomètre  sec. 

L’échelle  T’  représente  les  tensions  de  la  vapeur  exprimées  en  millimètres  et  frac¬ 
tions  de  millimètre. 


de  l’égoïsme;  et,  selon  la  mesure  prédominante  de  ce  sentiment,  il  ira,  pour  conquérir  l’hou-, 
neur,  jusqu’au  sacrifice  de  la  vie,  entrevoyant  après  lui  le  rejàillissernent  de  ses  rayon§  sur 
son  nom  et  sur  sa  famille, 

«  Mais,  il  fàut  le  remarquer,  l’énergie  de  ce  mobile  n’est  pas  constanament  et  partout  la 
même  :  son  influence  bien  souvent  sè  montre  subordonnée  au  courant  de  l’opinion  dans  l’at¬ 
mosphère  sociale. 

«  L’amour  de  la  gloire  et  dé  l’horineur  suppose  la  répression  des  passions  basses  et  cqrp,- 
munes;  ce  sentiment  qe  subsiste  qu’à  la  fcondition  de  dominer  tous  leS  aulresj  aussi  ne  l’at- 
lendez  pas  d’un  peuple  que  l’intérêt  dirige. . 

«  Mais  il  faut  à  la  vie  sociale  autre  chose  que  ces  actes  frappants  par  l’éclat  de  leur  gran¬ 
deur;  les  dévouements  obscurs  et  ignorés  qui  sont  de  tous  les  instants  et  constituent,  pour 
ainsi  dire,  la  sauvegarde  de  la  société  demeurent,  pour  la  plupart,  sans  rémunération  et  sans 
fruits  personnels  ;  et  bien  que  de  notre  temps  la  sollicitude  du  pouvoir  en  saisisse  au  passage 
quelques-uns  qu’elle  honore  d’un  hommage  public,  il  faut  dire  qu’il  en  est  bon  nombre  et 
des  plus  généreux  qu’elle  ne  découvrira  jamais.  '  '  . 

«  La  science  qui  se  nomme  posiViVc  méditera  longtemps  encore  sur  l'essence  des  mobiles 
qui  détei’tqjaent  les  dévouements  à  la  société;  considérant  l’homme  dans  les  conditions  de 
sa  nature,  elle  n  aboutit  et  n’aboutira  jamais  qu’à  une  formule  plus  où  moins  dissimulée  de 
l’amour-propre  ;  et,  de  çe  point  de  vue,  quand  elle  voit  passer  devant  elle  ces  sacrifices  de 
toute  sorte,  si  multipliés  et  si  grands  à  la  fois,  elle  demeure  saisie  d’un  étonnement  qui 
semble  dire  qu’elle  n’en  trouve  pas  les  éléments  dans  l’homme  tel  qu’elle  l’a  conçu  ;  et  elle 
est  tentée  de  les  attribuer  à  l’influence  de  je  ne  sais  quoi,  qu’il  lient  de  son  organisation.  , 

«  Qu  elle  continue  donc,  je  l’en  convie,  à  rechercher  le  vrai  point  d’appui  du  sacrifice  dans 


L’ÜJNION  MÉDICALE. 


215 


L’échelle  F  donne  la  fraction  de  saturation. 

Il  suffit  pour  cela  d’amener  la  tension  de  la  vapeur  trouvée  dans  l’opération  précé¬ 
dente,  devant  le  degré  du  thermomètre  sec,  et  la  division  en  face  de  laquelle  se  trouve 
la  flèche  tracée  sur  la  coulisse  T  donne  la  fraction  de  saturation  exprimée  en  cen¬ 
tièmes. 

La  hauteur  des  deux  thermomètres  du  psychromètre  S’observe  aux  trois  heures 
régulières  :  sept  heures  du  matin,  deux  heures  après  midi  et  neuf  heures  du  soir,  en 


Fig.  9. 


laisociété;  qu’elle  jette  les  yeux  dans  le  passé,  qu’elle  regarde  dé  tous  côtés  dans  le  présent, 
et  si  elle  découvre  ün  jour,  dans  quélque  coin  du  globe  un  peuplé  qui  soit  parvenu  à  faire 
pratiquer  le  dévouement  à  autrui  sans  nullé  arrière-pensée  d’avantage  personnel,  à  donner 
du  saçriüçe , l’idée  la  plus  sublime  au  point  de  réleyer  au  charme  de  l’amour,  elle  doit  aussi¬ 
tôt  scruter  ïçs  bases  d’un  pareil  établissernèrit',  s’enquérir  à  tout  prix  de  son  organisation  ëf 
répandre  partout  le  bienfait  d’une  pareille  lumière  comme  la  véritable  théorie  dû  jpràgrèi.  » 

Autro.séductioa  :  JOuràle  social  de- la.  médecine.  Il  s’est  trouvé.un  jeune  médecin  qui  a  pris 
ce  sujet  pour  sa  thèse  inaugurale  ;-et  ce  sujet,  M.  le  docteur  A.  Vielle  l’a  traité  avec  une  mà- 
lurité  de  jugement  qui  n’a'pas  refroidi  la  chaleur  du  cœur,  J’ai  été  surtout  personnellement’ 
très-flatté  de  la  dernière  page,  et  je  demande  à  la  citer  : 

«  La  corporation  ides  médecins  a  disparu  comme  toutes  les  autres  dahs  lé  bouleversement 
social  de  1789.  Telle  qu’elle  éteit  constituée,,  elle  serait  évidemment  aujourd’hui  un  àhâchro- 
nisme.  Mais  reste  à  savoir,  se  demande  Saucerotte,  si  tout  était  à  rejeter  dans  cette  insUtü-., 
tioD.  t^our  notre  compte,  nous  croyons  que  l’émancipation  médioale  a  diminue'  poiré  inflùéncé' 
au  détriment  de  l’art  et  de  la  société  elle-même.  La  nécessité  d’une,  réorganisation  se  fait 
d’ailleurs  sentir  depuis  longtemps  dans  les  esprits,  et  ce  vaste  mouvement  d’association  qui, 
depuis  quelques  années,  s’opère  au  sein  du  Corps,  médical,  n’est-il  pas,  en  même  temps 
qu’un  hommage  au  passé,  l’aveu  de-nôtre  impuissance  et  de  notre  situation  précaire? 

«  Dans  la  plupart  des  départements,  les  médecins  ont  déjà  formé  des  associations.  Celte 
fusion  confraternelle  , d’intérêts  contribuera  puissamment  à  rétablir  parmi  nous  l’union  et  là 
force,  et  à  réprimer' ce  chàrlatariisme  d'éhonlë' qui  fait  cruellement  expier  au  pubfic  ses  pré¬ 
jugés  et  sa  .niaise  crédulité.  «On  signale,  dit  Tissot,  une  bandé  de  voleurs  qui  s’introduit 
dans  le  pays;  il  serait  autant  à  souhaiter  qu'on  eût  un  rôle  do  toits  lès  faux  médecins  de  l’un 


216 


L’UNION  MÉDICALE. 


commençant  par  celui  à  réservoir  libre.  —  Le  vase  du  thermon^ètre  mouillé  doit  être 
toujours  à  peu  près  rempli  d’eau  pure  et  limpide. 

XVH 

f.  Pluviomètre  Babinet. 

Le  pluviomètre  se  compose  d’un  entonnoir  de  cuivre  dont  la  base  supérieure  est 
exactement  connue  (un  décimètre  carré)  —  (flg.  9). 

Cet  entonnoir  est  soudé  au-dessus  d’un  réservoir  destiné  à  recevoir  la  pluie  tombée 
durant  un  temps  donné. 

La  partie  inférieure  du  réservoir  est  conique  et  terminée  par  un  robinet. 

Quand  on  veut  mesurer  la  quantité  de  pluie  tombée,  on  ouvre  le  robinet  et  on  reçoit 
l’eau  dans  une  éprouvette  graduée. 

Chaque  division  équivaut  à  un  cinquième  de  millimètre  de  hauteur  d’eau  tombée 
sur  la  surface  de  la  terre. 

Le  pluviomètre  doit  nécessairement  être  placé  dans  un  lieu  découvert,  loin  des 
arbres  et  des  édiflces. 

Il  convient  de  ne  l’élever  au-dessus  du  sol  qu’autant  qu’il  est  nécessaire  pour  la 
commodité  des  observateurs. 

On  ne  l’observe  généralement  qu’une  fois  par  jour,  et  lorsqu’il  pleut. 

Il  vaut  mieux  cependant  l’observer  le  matin  et  le  soir,  pour  distinguer  les  pluies 
nocturnes  des  pluies  diurnes. 

XVIIl 

Condensations  aqueuses.  —  On  désigne  les  différentes  sortes  de  condensations  par 
les  abréviations  suivantes  : 


Rosée  .  .  . 

.  .  R. 

Brouillard  .  .  .  . 

B. 

Pluie.  .  .  . 

.  -  P. 

Blanche  gelée  .  . 

BL 

Neige.  .  .  . 

.  .  N. 

Givre . 

Gi. 

Grêle.  .  .  . 

.  .  Gr. 

Verglas . . 

.  V. 

Grésil..  .  . 

.  .  Grs. 

Orage . 

.  0. 

Le  pluviomètre  doit  avoir  un  diamètre  de  20  centimètres  au  moins. 


et  de  l’autre  sexe,  et  qu’on  en  publiât  la  description  la  plus  exacte,  accompagnée  dé  la  liste 
de  leurs  exploits  sanglants.  On  inspirerait  peut-être  par  là  une  frayeur  salütairè  au  peuple 
qui^ne  s’exposerait  plus  à  être  la  victime  innocente  de  ces  bourreaux.  »  Ce  vœu,  enlé  sup¬ 
posant  réalisable,  n’atteindrait  pas  son  but  :1a  charlatanerie  ne  serait  pas  intimidée  par 
cette  mesure,  et  le  public  continuerait  à  donner  la  bourse  et  la  vie  aux  fripons  qui  l’exploi¬ 
tent,  moritur  et  ridet.  Le  seul  moyen  de  diminuer  le  nombre  des  tronapeurs  et  des  dupeS, 
c’est  la  répression  légale  appliquée  javec  plus  d’énergie  que  par  le  passé.  A  cet  appel  à  la 
loi  que  nous  faisons,  qUelques-uns  répondent  :  «  La  médecine  est  une  sorte  de  droit  naturel, 
et,  à  ce  titre,  on  né  peut  contester  à  personne  le  droit  de  l’exercer.  »  La  Convenlion  et  pen¬ 
dant  un  certain  nombre  d’années  les  États-Unis  ont  adopté  ce  principe,  et  alors  on  se  faisait 
médecin  comme  on  se  fait  scieur  de  long,  tailleur  de  pierre  ;  la  société  n’exigeait  aitcuné 
garantie  de  ceux  qui  se  destinaient  à  la  profession  médicale,  et,  dans  cet  état  de  choses,  nous 
reconnaissons  qu’il  eût  été  souverainement  Injuste  de  poursuivre  qui  que  ce  fût  pour  cause 
de  charlatanerie. 

«  La  situation  n’est  pas  la  même  aujourd’hui;  les  législateurs  se  sont  empressés  de  réta¬ 
blir  le  système  des  garanties  qu’on  avait  toujours  exigées  des  hommes  qui  veulent  exercer 
l’art  de  guérir.  La  société  nous  impose  avec  raison  de  longues  études,  de  nombreux  examens, 
qui  seraient  autant  d’entraves  à  notre  liberté  él  deviendraient  une  véritable  injustice,  une 
tyrannie  si  la  loi  né  protégeait  pas  notre  diplôme  contre  les  jongleries  du  charlatan.  C’est  au 
nom  de  la  justice  comme  de  l’intérêt  social  que  le  charlatanisme  doit  être  réprimé.  » 

On  me  pardonnera,  je  suppose,  de  me  montrer  sensible  à  l’approbation  d’un  jeune  con¬ 
frère  à  des  idées  que  nous  soutenons  ici.  Protégées  et  partagées  par  la  jeunesse ,  ces  idées 
ne  sont  pas  près  de  s’éleindre.  D’  Simplice. 


L’UNION  MEDICALE. 


217 


Les  plus,  commodes  sont  ceux  dans  lesquels  l’entonnoir  se  prolonge  au-dessous  en 
un  cylindre,  muni  sur  le  côté  d’un  tube  de  verre  et  décuplant  la  hauteur  de  pluie. 

XIX 

Direction  et  intensité  du  vent. 

La  direction  générale  du  vent  à  la  surface  de  la  terre  se  détermine  par  la  position 
de  la  girouette,  par  rapport  à  la  croix  d’orientation  qui  est  au-dessous. 

Une  bonne  girouette  doit  être  aussi  élevée  et  aussi  isolée  que  possible. 

On  doit  la  placer  de  manière  à  l’apercevoir  de  l’appartement  qu’on  habite. 

Il  suffit  de  distinguer  huit  directions,  qu’on  indique,  dans  le  tableau  par  les  lettres 
suivantes  :  ,  ;  ,  . 


Nord —  N. 

Sud  — S. 

Nord-Est  — NE. 

Sud-Ouest  —  SO. 

Est-E..  . 

Ouesti  —  0.  . 

Sud-Est  — SE.  .... 

Nord-Ouest. —NQ. 

L’intensité  du  vent  s'exprime  par  un  chiffré  qü’on  ajouté  à  la  lettre  qui  indique  sa 
direction. 

0  Indique  un  air  tranquille  ;  ; 

1  Désigne  un  vent  faible; 

2  Indique  un  vent  moyen,; 

3  Est  un  vent  fort  ; 

4  Un  Vent  de  tempête. 

Les  observations  du  vent  se  font  également  aux  trois  heures  régulières. 

XX 

Mçifche  des  mages,  r—  Tant  que  les  circonstances  le  permettent,  pn  note  également 
aux  heures  régùllères,  et  par  des  lettres,  la  direction  delà  marche  des  nuages. 


Gonfiguràtion  des  nuages  (d’après  Howard). 

Petits.  Grands. 


Cirrus.  . . . 

.  .  ,cr. 

CR. 

Cumulus  .  ...... 

.  cm 

CM. 

Stratus . . 

.  St. 

ST. 

Cirro  Cumulus  .  ;  .  . 

cr. 

cm. 

CR.  CM. 

Cirro  Stratus  .  .  .  .  . 

’  cr. 

St. 

CR.  ST. 

Cumule  Stratus.  ... 

.  cm 

.  St. 

CM.  ST. 

...  .XXI  . 
h.  Ozonoscope. 

On  constate  la  présence  de  l’ozone  au  moyen  des  bandelettes  dites  ozonométriques. 

Les  bandelettes  ozonométriques  les  plus  sensibles,  et  les  plus  constantes  dans  leurs 
nuances,  sont  celles  fabriquées  par  Jame  (de  Sedan). 

Pour  déterminer  la  gradation  des  nuances,  Bérigny  a  substitué  à  l’échelle  de 
Schœnbein  celle  qui  porte  son  ndm  et  qui  ressemble  à  la  gamme  chromatique  de' 
Chevreul. 

Elle  est  divisée  en  vingt  et  une  parties,  chaque  degré  reproduisant,  autant  que  pos- 
siblCj  les  diverses  colorations  prises  par  le  papier  Jame. 

Le  zéro  correspond  au  blanc  et  le  no  21  au  noir  pur;  le  n<»  1  contient  1/lOe  de 
violet  type;  le  n^  12  est  constitué  par  la  couleur  violette  pure,  additionnée  de  l/lûe  de 
noir. 

Les  bandelettes  ozonométriques  doivent  être  toujours  exposées  au  grand  air,  dans 
un  endroit  abrité  contre  le  soleil  et  la  pluie,  mais  balayé  par  le  vent,  et  en  dehors  de 
toute  émanation  de  gaz  ou  de  miasmes. 


218 


L’miON  MÈDICALÈ. 


A  cet  effèt,  on  se  sert  d’uné  assiette  creuse  reïiversée,. percée  à  son  centre  et  tra¬ 
versée  par  un  drochet  inférieur  auquel  on  suspend  le  papier  ;  le  crbCliét  de  l’extrérriité 
supérieure  sert  à  fixer  l’assiette  au  lieu  d’oî)eervation.  (Dr  Grellois.) 

Au  moment  d’enregistrer  l’observation,  pn  retire  la  bandelette  de  l’abri,  et  on  la 
retourne  à  plusieurs  reprises  dans  une  soucoupe  de  porcelaine  remplie  d’eau  distillée. 

Pour  bien  saisir  là  nuance  de  la  couleur,  on  place  alors  la  bàbdëlette  dans  le  chro- 
moscope.  ;  ,  / 

xm  '  '  '  '  y 

Puisse  ce  résumé  sommaire  satisfaire  les  désirs  des  cOnffères  qui  veulent  s’oçfeu|ler 
de  météorologie.  S’il  restait  dans  leur  esprit  quelque  point  obscur  ou  mal  deteftiiiné, ' 
je  me  ferais  un  véritable  plaisir  de  leur  donner  et  des  éclaircissements  et  de  plus 
amples  détails.  ‘  > 

Je  serai  toujours  heureux  ;  du  reste,  d’accueillir  leurs  observatiehs,  car  le  succès 
de  ce  premier  Essai  me‘ donne  l’espoir  de  pouvoir  le  transformer  prochainement  en 
Traité  de  climatologie  théorique  et  pratique,  ^  '  i 


ACADÉMIES  ET  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 


SOCIÉTÉ  IMPÉRIALE  DE  CHIRUR&IE. 

Séance  du  mercredi  31  Janvier  1866.  —  Présidence  de  M.Giraldès.  . 

Sommaire.  —  Suite  dé  la  discussion  sur  les  polypes  naso-pharyngîens.  —  Double  perforation  du  crâne. 

—  Élection  d’un  membre  titulaire. 

La  discussion  sur  les  polypes  naso-pliaryngiens  s’est  continuée  dans  celte  séance;  nous 
croyons  qu’elté  est  maintenant  épuisée  et  qu’elle  va  faire  place  à  celle  sur  rophthalmié  puru¬ 
lente,  provoquée  par  une  comrnunicatlon  récente  de  M.  Serre  (d'Alals). 

M.  Dolbeau  a  répondu  à  M.  Alph..GuériD.  Ce  dernier,  au  commencement  de  la  séance,  a 
déclaré  qu’il  relirait  deux  phrases  de  spn  allocution  dernière  qui  avaient  paru  blessantes  pour 
deux  de  ses  collègues.  Après  quoi  M.  Üolbeau  s’est  contenté  d’exprimer, je  chagrin  que  lui  a 
causé  la  manière  dont  M.  Guérin  avait  cru  devoir  apprécier  les  travaux  de  M.  Nélaton.  Ainsi 
s’est  apaisée  la  petite  querelle  entré  la  rugination  et  l’électrolysè. 

Relativement  â  cette  dernière,  M.  Dolbeau  a  dit  qu’il  n’avait  pas  le  moins  du  monde  pré¬ 
tendu  en  établir  la  valeur  absolue  ni  la  supériorité  clinique  sur  leé  autres  méthodes  de  trai¬ 
tement  des  polypes  Ha50-pharyDgie.ns.  Il  a  dit  seulement  qu’il  était  désirable  de  voir  dispa¬ 
raître  de  la  chirurgie  ces  opérations  préliminaires,  jusqa’à  ce  jour  déclarées  indispensables, 
qui  consistent  dans  l’ablation  du  maxillaire  supérieur  ou  dans  la  résection  de  la  voûte  pala¬ 
tine,  et  que  la  méthode  qui  lui  paraissait  devoir  le  mieux  permettre  au  chirurgien  de  se  dis¬ 
penser  de  ces  opérations  préliminaires,  était  l’élec^tro-chimie.  Loin  d’en  proclamer  la  valeur 
absolue,  M.  Dolbeau  s’est  étudié  à  dire  qu’il  falfait  expérimenter  celte  méthode,  savoir  si 
elle  tient  tout  ce  qu’elle  promet,  voir  par  soi-même,  contrôler  les  faits,  seul  moyen  de  juger 
une  méthode,  qui  «  paraissait  destinée  èTempIaçér  les  autiies.  »  .  v  ,.  ;  î 

A  cela  on  a  répondu  que  M.  Nélajou  n’élit  pas  l’inventeur  de  l’électrolyse,  que  c’était 
un  médecin  russe,  M.  Crussel,  de  Saint-Pétersbourg,  et  un  médecin  italien,  M.  Ciniselli,  de 
Crémone.  M.  Dqlbçau  Aavait  pas  squleyé  de  question  de  priorité,  relativement  à  rinvention 
de  la  méthode;  il  avait  dit  seulement,  ce  qui  ést  vrai,  que  M.  Nélaton  était  le  seul  qui  l’eût 
appliquée  à  la  destruction  des  polypes  naso-pharyngiens.  M.  Dolbeau  ne  veut  pas  sortir  de 
cette  question  spéciale  de  thérapeutique  chirurgicalé  :  Quellô  est  la  meilleure  méthode  de 
traitement  des  polypes  naso-pharyngiens:  les  mulilalions  préliminairés ,  la  rugination  ou 
l’électro-chimie  ?  ■  :  .  •  , 

M.  Dolbeau  a  apporté  dans  ce  débat  tout  ce  qu’il  pouvait  donner,  c’est-ià-dire  les  résultats 
de  cinq  opérations  faites  par  M.  Nélaton  ;  les  observations  sont  incomplètes,  il  est  vrai,  les 
détails  manquent,  mais  les  faits  bruts  n’en  existent  pas  moinsavec  leur  signification  et  leurs 
conséquences,  c’est-à-dire  deux  guérisons  complètes,  deux  améliorations  et  un  seul  insuccès. 

M.  Verneuil  a  demandé  à  M.  Dolbeau  de  plus  amples  renseignements,  de  manière  à,  laisser 
penser  qu’il  n’était  pas  très  au  courant  de  la  méthode!  Il  n’eu  a  pas  moins  soulevé  contre  elle 


L’UNION  MÉDICALE. 


219 


plusieurs  objections,  disant  que  c’était  une  opération  très-délicate,  dont  l’application  néces¬ 
sitait  l’emploi  d’un  appareil  coûteux,  difficile  à  manœuvrer,  exigeant  le  concours  d’un  aide 
spécial,  par  conséquent  impossible  à  pratiquer  pour  la  plupart  des  çhirurgiens  de  province, 
ai.  Dolbeau  n’acceple  pas  les  objections  de  M.  Verneuil.  Lorsque  l’on  se  sei  a  donné  la^peine 
d’étudier  le  mode  d’application  de  réleclro-chimie,  les  chirurgiens  de  province,  qui  ne  sont 
pas  plus  eitibarrassës  que  ceux  de  Paris  pour  pratiquer  les  opérations  les  plus  délicates  et 
les  plus  graves  de  la  chirurgie,  et  qui  même  ont  pris  plus  d’une  fois  à  cet  égard  l’initiative, 
puisque  c’est  à  M.  Flaubert  (de  Rouen)  qu’est  due  l’idée  et  la  première  application  de  l’abla¬ 
tion  du  maxillaire  supérieur  dans  le  traitement  des  polypes  naso-ph.aryngieps,  les  chirur¬ 
giens  de  province,  dit  M.  Dolbeau,  se  seront  bientôt  mis  au  courant  delà  théorie  et  de  la 
pratique  de  la  méthode  électro-chipiique. 

M.  Verneuil  a  dit  encore  que  l’électro-chimie  n’avait  été  employée,  jusqu’à  présent,  que 
sur  des  malades  qui  avaient  déjà  spbi  des  opérations  préliminaires.  Cela  est  très, -vrai.  Il 
s’agissait,  en  effet,  dans  la  plupart  des  cas,  de  malades  à  qui  on  avait  pratiqué,  soit  l’abla¬ 
tion  du  maxillaire  supérieur,  soit  la  résection  de  la  voûte  palatine,  préalablement  à  rappli- 
cation  des  agents  mécaniques,  physiques  ou  chimiques,  destinés  à  opérer  la  destruction  des 
polypes.  En  présence  de  la  lenteur  d’acUon  de  ces  moyens  et  de  leur  ipefficaçîlé  trop  sou,V6nt 
constatée,.M.  Nélaton  s’est  demaudé  s’il  ne  serait  pas  possible  d’aqcélérer  la  destruc.Uon  des 
tumeurs  polypeuses,  et  de  la  rendre  plus  complète  par  l’action  des  courants  galvanp-chi- 
miques.  Tel  a  été  le  point  de  départ  de  l’application  de’ï’éleçtro-chimie  au  traitement  des 
polypes  naso-pharyngiens.  Dans  la  pratique,  on  n’a  pas  tardé  à  s’aperrfevoir  de  la  facilité 
avec  laquelle  on  pouvait  poursuivre  par  le  galvano-caustiqüe  la  destruction  complète  de  là 
tumeur  polypeuse,  même  dans  les  cas  où  la  voie  préalable,  ouverte  par  l’extirpation  du 
maxillaire  supérieur  ou  par  la  fésecticin  de  la  voûte  palàttpe,  s’était  resserrée  avec  le  temps, 
et  réduite  au  point  de  ne  laisser  qu’une  petite  solution  .dé  continuité  pour,  le  passage  des 
fils  galvaniques.  Il  était  naturel  de  cônclure  et  d’espérer  que  l’on  pourrait  réussir,  par  ce 
moyen,  à  obtenir  la  destruction  complète  des.,pdlypes  naso-pharyngiens,  sans,  opération 
préalable  et  par  la  simple  introduction  des  fils  à  travers  les  voies  naturelles,  ou  bien  ehcqre 
en  réduisahl  à  dé  très-petites  dimensions  la  perforation  pratiqüée  à  la  voûte  palaliné., 

Ce  sont  là  des  conclusions  et  des  espérances  légitimes,  suivant  M.  Dolbeau,  et  c’est  pQui> 
quoi  il  a  dit  que  l’électro-chimié  lui  paraissait  destinée,  à  remplacer  les  autres  méthodes  de 
traitement  des  polypes  haso-pharytigiens.  Çette  opinion,  il  la  conserve  encore  après  les 
objections  dirigées  contre  elle  par  MM.  Verneuil  et  Guérin. 

M.  Legoüest  est  d’accord  avec  MM.  Dolbeau  et  Guérin  sur  l’idée  de  la  possibilité,  de  la 
destruction  des  polypes  nasp-pharyngiens  sans  opération  préalable,  ou,  du  moins,  sans  ces 
mutilations  que  les  méthodes  anciénnes  infligent  aux  malheureux  malades.  Il  diffère  d’eux, 
quant  à  l’application  et  au  choix  du  procédé  ;  ni  la  rugination,  ni  l’élqctrorchimie  ne  lui 
paraissent  avoir  fait  leurs  preuves  de  supériorité  et  d’efficacité.  Jusqu’à  plus  ample  iniormé, 
il  s’en  tient  au  mode  ppéràtoire.  qu’il  a  déjà  fait  connaître,  et  qui  consiste  à  laisser»  , à  tra¬ 
vers  Tu  ne  des  fosses  nasales,  une  porte  largement,. mais,  provisoirement  ouverte,  pour  sur- 
veiiier  et  réprimer  la  repullulation  des  polypes,  jusqu’à  ce  que  les  progrès  de  l’âge  amènent 
la  cessation'natureUe  des  récidives.  On  a  contesté  la  réalité  de  celte  terminaison  spontanée 
des  récidives  des  polypes  naso-pharyngiens.  Les  espérances,  de  M.,  Legpuest  n’ont  pas  été 
partagées  par  M.  Dolbeau  ni  par  M.  Guérin  ;  cependant,  elles  reposent  sur  des,  faits  incon¬ 
testables  d’anatomie  normale  et  pathologique  f  d’une  part,  dès  mbdificàtions  profondes  s’opè¬ 
rent,  avec  les  progrès  de  l’âgé,  dans  la  conformation  et  la  disposition  anatomiques  dés  par¬ 
ties  et  des  tissus;  d’autre  part,  oh  voit  des  lésions  pathologiques  :  tâches  vasculaires,  gpîtres 
hypertrophiques,  verrues,  étc.,  disparaître  spontanément  avec  les  progrès  de  l’âge;  chacun 
sait  que  la  disposition  aux  angines,  à  l’ophthalmie,  etc.,  est  spéciale  à  l’enfance,  et  que  çette 
disposition  s’atténue  et  s’efface  à  mesure  que  l’on  s’éloigne  de  cetté  période  de  la  vie.  Outre 
ces  inductions  analogiques,  il  est  dés  faits  positifs  qùi  prouvent  que  lés  polypes  naso-pha¬ 
ryngiens  ne  se  reproduisent  pas  chez  certains  individus  opérés  parvenus  à  râgè  adulte;  tels 
sont  certains  faits  empruntés  à  la  pratique  de  divers  chirurgiens,  de  MM.  Démarquay, 
Borelli  (de  Turin),  Letenneur  (de  Nantes).  Il  est  probable  que,  si  de  pareilles  opérations 
eussent  été  pratiquées  chez  des  enfants,  la  récidive  eût  eu  lieu,  comme  on  le  voit  d’ordi¬ 
naire.  M.  Legoüest  finit  en  déclarant  qu’il  ne  tient  pas  absolument  et  quand  même  à  son 
procédé  ;  si  l’électro-chimie  proposée  par  M.  Dolbeau  tient  ce  qu’elle  semble  promettre,  il 
n’hésitera  pas  à  l’adopter  dès  qu’elle  aura  fait  ses  preuves. 

M,  Vbrmvil  avait  cru  comprendre  que  M.  Dolbeau  attribuait  à  M.  Nélaton  la  priorité  de 


5i20 


L’UNION  MÉDICALÈ, 


l’invetitlon  de  Téiectrolyse  ;  voilà  pourquoi  il  avait  revendiqué  en  faveur  dit  yérilable  inven¬ 
teur,  M.  Cioiselli,  la  propriété  de  la  méthode  ;  mais  du  moment  où  M.  Dolbèau  ne  réclame 
pour  M.  Nélaton  que  la  priorité  d’application  d’une  méthode  déjà  connue  au  traitement  des 
polypes  naso-pharyngiéns,  le  débat  n’a  plus  de  raison  d’être. 

M.  Vernpuil  avait  demandé  à  M.  Dolbeau  des  renseignements  sur  le  mode  d’application  de 
rëlectrolyse,  et  des  détails  sur  les  observations  empruntées  à  la  pratique  de  M. /Nélaton  ;  de 
cette  demande  dé  renseignements,  M.  Dolbeàu  a  ebnclu  que  M.  Verneuil,  n’était  pas  bien 
au  courant  de  la  question.  Mais  où  se  renseigner,  puisque  M.  Nélaton  n’a' rien  publié?  Un 
chirurgien  de  Paris  ne  peut  pas  en  savoir  pl'qs,  à  cet  égârd,  qu’gn  chirurgien  de  Saint-Pé^ 
tersbourg,  et  cé  n’est  pas  avéc  les  résultats  bruts  que  M.  Dolbeau  a  fait  .connaîtré  qu’il  est 
permis  de  prendre  une  idée  exacte  et  complète  de  la  valeur  de  la  nouvelle  méthode  employée 
par  M.  Nélaton.  ' 

Pourquoi  l’idée  est-elle  venue  à  ce  chirurgien  de  substituer  t’électrolyse  aux  autres  moyens 
de  traitement  des  polypes  naso-pharyngiehs?  Pourquoi  M.  Dolbeau  propose-t-il  cettè  substi¬ 
tution?  Sans  doute,  parce  que  M.  Dolbeau  crôlt,  comme  M.  Nélaton,  que  l’électrolyse  est 
préférable.  Mais  encore  faut-il  .que  l’on  sache  en  quoi,  pourquoi  et  comment  cette  préférence 
estniéritée.  Ilfaut  donc  des  renseignements  et  des  lumières  que  M.  Dolbeau  seul  peut  donoèr, 
lui  qui  ne  se  fait  ni  le  père  ni  le  fil.sde  la  méthode,  mais  qui  pourrait  bien  s’en  faire  lé  Saint- 
Esprit.  Ce  n’est  pas  faire  acté  d’opposition  systématique  à  l’élecirolyse  que  de  démander  à 
être  éclairé  sur  sa  valeur  et  son  efficacité.  ' 

M.  Verhèuil  niai.ntient  cé  qu’iï  a  déjà  dit  sur  les  difficultés  d’application  de  l’électro-' 
chitniç, 

Quoi  qifeh  dise  M.  Dojbeau,  le  galvanô-caustique,  pour  réussir,  exige  das  conditions  qu’il 
n’est  pas  toujours  facile  dé  réaliser.  Il  faut  que  les  fils  ne  s’échauffent  ni  trop  ni  pas  assez  ; 
que  la  pile  ne  soit  ni  trop  forte  ni  'trop  ïaible.  'Énfin^  il  est  nécessaire  d’atteindre  le/point 
précis,  le  point  de  juste  milieu,  à  quoi  l’on  n’arrive  que  par  une  grande  habitude.  Au  reste, 
rappareit  est  coûteux,  et,,  sans  mettre  en  cause  l’aptitude. ni  J’hàbileté  des  chirurgiens  de 
provincé,  que  M.  Verneuil  n’a  pas  eu  là  pensée  de  contester,  il  est  permis  dé  Croire  et  de 
dire  que  les  administrations  hospitalières  de  la  province  ne  consentiront,  pas  plus  que  celle 
dé  Paris,  à  faire  les  frais  d’acquisition  dé  cet  appareil.  Tontes  choses  égales  d’ailleurs,  les 
meilleurs  procédés  sont  les  plus  simples,  et  M.  Verneuil  né  consentira  à  adopter  celui  de 
rélectrolysé  que  lorsque  la  supériorité  de  là  nouvelle  méthbdè  lui  aura  été  démontrée  par 
des  observations  bien  prises,  détaillées  et  concluantes. 

M.  Velpeau  a  eu  l’occasion  .d’observer  des  faits  qui  viennent  à  l’appui  des  idées  émises 
par  M.  Legouest  relativement  à  la  non-récidivité  des  polypes  naso-pharyngiens,  passé  un  cer¬ 
tain  âge.  Il  a  vü  un  malade  opéré  par  Robert,  il  y  a  douze  ans,  et  chez  lequel  le  polypë  'n’à 
pas  récidivé  ;  on  trouvé  seulement  à  la  place  de  l’ancienne  tumeur  une  espèce  dé  coussin 
fibreux  très-élastique,  comme  si  le  périoste  avait  été  là  triplé  ou  quadruplé  d’épaisseur.  Chez 
un  autre  individu  dpéré,  il  y  a  huit  ans,  par  écrasement  linéaire,  la  tumeur  n’a  pas  récidivé 
davantage;  elle  a  été  remplacée  par  un  simple  tubercule  qui  ne  manifeste  aucune  tendance  à 
l’accroissement.  Or,  cés  individus  étaient,  au  moment  de  l’opéralion,  non  des  enfants,  mais 
des  adultes  ;  ces  deux  faits  semblent  donc  militer  en  faveur  de  l’opinion  d’après  laquelle, 
passé  un  certain  âge,  les  polypes  n’ont  pas  de  tendance  à  récidiver. 

M.  Velpéàu  a  également  observé,  relativement  aux  corps  fibreux  de  l' utérus,  que  ces 
tumeurs,  contrairement  à  cé  qui  a  été  écrit  ét  enseigné,  pouvaient  guérir  spontanément. 
Célte  terminaison  favorable  a  lieu  surtout  lorsque  les  femmes  sont  arrivées  à  l’époque  de  la 
méndpaüse,  c’est-à-dire  vers  l’âge  de  ûO  à  A5  ans.  Il  n’est  pas  très-rare  de  voir  alors  lés. 
corps  fibreux  s’arrêter  dans  leur  développement,  puis  diminuer  de  volume,  et,  finalement, 
disparaître  d’une  manière  complète.  On  peut  observer  cela  chez  des  femmes  plus  jeunes, 
mais  c’est  vers  l’époqUe  de  ja  cessation  des  règles  que  l’on  a  le  plus  souvent  l’occasion  de 
faire  cette  remarque.  Il  n’est  pas  probable  que  les  médications  employées  aient  une  réelle 
influence  sur  ce  résultat. 

M.  Chassaigïîac  dit  que  les  tentatives  faites  par  MM.  Legouest,  Guérin  et  Dolbeau,  pour 
substituer  de  nouveaux  moyens  de  traitement  des  polypesnaso-pharyngiensàceux  actuelle¬ 
ment  employés,  révèlent  une  tendance  heureuse  de  la  chirurgie  à  restreindre  de  plus  en  plus 
l’étendue  des  sacrifices  exigés  pour  la  destruction  de  ces  tumeurs.  Ces  tentatives  ne  sont 
pas  nouvelles;  on  ne  fait  que  reprendre  des  idées  déjà  anciennes.  Il  y  a  longtemps  que. 
M.  Ghassaignac  lui-même  avait  proposé  de  détacher  provisoirement,  sur  le  côté  du  nez,  la 
partie  cartilagineuse  de  cet  organe,  sauf  à  fermer  plus  tard  la  solution  de  continuité  par  une 


L’UNION  MÉDICALË, 


221 


opération  autoplaslique  ;  il  ouvrait  ainsi  une  porte  par  laquelle  il  arrivait  facilement  à  la  base 
du  crâne,  et  y  ruginait,  à  l’aide  d’un  doigtier  armé  d’un  onglet,  la  surface  d’implantation  du 
polype.  —  Il  y  a  là,  dans  ce  procédé  fort  ancien,  réunion  des  éléments  essentiels  du  pro¬ 
cédé  de  M.  Legouesl  et  de  celui  de  M,  Guérin. 

M.  Chassaignac  nie  énergiquement  qu’il  y  ait  nécessité ,  pour  détruire  radicalement  un 
polype  naso-pharyngien,  d’enlever  la  totalité  du  maxillaire  supérieur.  Il  suffit,  suiyani  lui, 
d’enlever  un  demi-plateau  de  cet  os,  en  conservant  la  portion  qui  aupporte  le  plancher  de 
l’orbite,  pour  donner  aux  instruments  du  chirurgien  tout  l’accès  nécessaire  et  leur  permettre 
d’emporter  toute  rëlendue  du  mal. 

Les'  partisans  et  les  défenseurs  de  l’ablation  du  maxillaire  supérieur  pnt  invoquéj  ,à 
l’appui  de  la  méthode,  des  statistiques  très-rassurantes  et  très-séduisantes,  mais  ces  statis¬ 
tiques  sont  entachées  du  vice  de  toutés  les  statistiques,  c’est-à-dire  qii’eiles  ne  représentent 
nullement  l’état  réel  des  choses,  attendu  que  les  cas  de  succès  sont  publiés,  tandis  que  les 
revers  sont  relégués  dans  l’ombre.  Dans  les  recueils  où  sont  puisés  lés  éléments  dé  ces  sta¬ 
tistiques,  on  trouve  des  succès,  toujours  des  succès,  rien  que  des  succès:  ^Cependant 
il  existe  des  revers,  et  M.  Chassaignac  a  eu  l’occasion  *d’en  voir  dans  la  pratique  de  chirur¬ 
giens  qui  sé  sont  abstenus  de  les  publier.  Les  statistiques  ainsi  faites  ne  signifient  absolu¬ 
ment  rien.  M.  Chassaignac  s’élève  donc  de  toutes  ses  forces  contre  la  méthode  dite' par  la 
voie  large  présentée  il  y  a  peu  de  temps  encore  par  M.  'Verneuil  comme  là  meilleure  mé¬ 
thode  de  traitement  des  polypes  nâso-pharyngiens,  et  il  approuve  complètement  la  tendance, 
renouvelée  des  anciens,  qui  se  manifeste  aujourd’hui  vers  la  réduction  ou  la  suppression  des 
opérations  préliminaires. 

Quant  à  la  méthode  dite  par  l’électro-chimie  dont  a  parlé  M.  Dolbeau,  M.  Chassaignac  ne 
pense  pas  que  les  essais  de  M.  Nélaton,  à  cet  égard,  soient  assèz  concluants  pour  la  faire 
adopter  par  les  chirurgiens.  Le  mode  d’action  attribué  par  M.  Houel  à  cette  rhéthode,  et  qui 
consisterait  dans  la  destruction  des  polypes  par  gangrène,  ne  serait  pas  Sans  entraîner  dé 
graves  Inconvénients,  car  il  n’est  pas  indifférent,  on  le  comprend,  pour  la  santé  d-ü  malade^ 
dé  laisser  pendant  un  temps  plus  ou  moins  long,  dans  les  fosses  nasales,  un  corps  en  putré¬ 
faction. 

M.  Vjernedil  ne  conteste  pas  les  ^ndances  çouservalrice.s  d’un  certain  nombre  de,  chi¬ 
rurgiens  au  point  dé  vue  du  traitement  def  polypes  naso-pharyngiens.  Mais,  sans  nier  ta 
valeur  des  faits  apportés  à  l’appui  de  ces  tendances,  M.  Verneuil  ne  croit  pas  qu’ils  soient 
de  nature  à  entraîner  les  convicfions  Sérieuses.  Jusqu’à  ce  que  les  faits  soient  devenus  plus 
nombreux  et  plus  concluants,  il  continuera  d’accorder  la  préférence  à  la  voie  large,  qui  est, 
en  définitive,  plus  conservatrice  que  les  autres  méthodes,  puisqu’elle  permet  de  sauver  un 
plus  grand  nombre  de  malades.  Il  continuera  de  la  préférer,  bien  que  M.  Langenbeck 
(de  Berlin)  ait  dit  qu’elle  était  le  comble  de  là  barbarie  et  de  l’ignorance.  M.  Verneuil  n’ap¬ 
pelle  pas  conservatrice  une  méthode  qui  expose  à  faire  trois  à  quatre  fois  une  grande  opé¬ 
ration  pour  détruire  lîn  mal  sans  assurer  contré  sa  récidive.  La  méthode  réellement  conser¬ 
vatrice  est  celle  qui  guérit  efficacement  et  expéditivement. 

M.  Demarquay  se  déclare,  quant  à  lui,  partisan  de  la  chirurgie  conservatrice.  Il  a  réussi, 
dans,  un  cas,  par  un  procédé  assez  analogue  à  celui  de  M.  Legouest,  à  extirper  un  polype 
qui  n’a  pas  récidivé  :  c’était  chez  une  dame  de  33  ans.  U  a  également  vu  une  tumeur  de 
même  nature  chez  un  jeune  homme  de  27  à  28  ans,  et  il  n’y  a  pas  eu  non  plus  de  récidive. 
Ces  faits  confirment  l’opinion  émise  par  M.  Legouest. 

Quant  à  l’électro-chimie,  M.  Demarquay  pense  que,  si  elle  parvenait  à  détruire  les  polypes 
sans  obliger  à  des  opérations  préliminaires,  elle  réaliserait  un  grand  progrès.  Il  y  a  sept  à 
huit  ans,  M.  Demarquay,  faisant  des  expériences  pour  rechercher  si,  par  l’action  chimique 
de  la  pile,  il  pourrait  déterminer  la  coagulation  du  sang  dans  les  artères,  vit  qu’il  obtenait 
ainsi  de  forts  beaux  caillots;  mais  il  vit  aussi  que  ces  caillots  étaient  dus  à  la  gangrène  des 
parois  du  vaisseau  dans  les  points  traversés  par  les  aiguilles.  On  peut  donc  tirer  parti  de 
cette  propriété  du  courant  galvanique  de  provoquer  le  gangrène,  et  l’appliquer  à  la  destruc¬ 
tion  des  polypes  naso-pharyngiens.  Seulement  il  y  a  un  danger  à  éviter,  c’Cbt  l’ébranlement 
Berveux  produit  par  la  secousse  que  détermine  le  courant  électrique  chaque  fois  qu’on  le 
ferme  ou  qu’on  le  rompt.  M.  Demarquay  a  vu  une  dame,  mise  cependant  entre  les  mains  d’un 
spécialiste  habile,  mourir  des  suites  de  cet  ébranlement,  qui  la  fil  tomber  dans  un  affaisse- 
wenl  dont  il  ne  fut  plus  possible  de  la  tirer.  Mais  si,  comme  le  dit  M.  Houel,  le  procédé 
imaginé  par  M.  Nélaton  met  à  l’abri  de  ces  secousses,  M.  Demarquay  n’a  aucune  objection  â 
faire  contre  les  essais  d’application  de  réleclfo-chimie. 


222 


L'UN  [ON  MÉDICALE. 


Quant  au:  procédé  de  la  rugination,  il  est  impraticable,  suivant  M.  Demarquay,  Sürtoiit 
quand  le  polype  est  volumineux  et  qu’il  envoie  des  ramifications  soit  dans  les  os  de  la  base 
du  crâne,  soit  dans  l’épaisseur  de  l’arc  antérieur  des  premières  vertèbres  cervicales-^  on  s’ex¬ 
pose  ainsi  à  pénétrer,  par  la  rugination,  dans  la  cavité  crânienne  ou  dans  le  carial  veriébral. 

M.  Desprès  a  virtin  malade  chez  lequel  M.  Huguier,  voulant  épargner  une  opération  grave, 
s’était  borné  â  écarter  simplement  les  os  de  la  voûte  palatine  pour  livrer  passage  aux  agents 
de  destruction  du' polype.  Les  résultats  de  cette  opéralion  conservatrice  ont  été  des  plus 
fâcheux.  Toutes  les  dents  se  sont  gâtées  ;  la  portion  dû  maxillairé  supérieur  déplacée  ne 
tenait  plus.  On  n’avait  pas  même  la  ressource  de  l’application  d’un  appareil  prolbétique.  Il  est 
infiniment  probable  que  l’ablation  dit  maxillaire  supérieur  tout  entier  eût  amené  de  meil¬ 
leurs  résultats.  Ce  fait  milite  contre  l’opinion  des  chirurgiens  conservateurs. 

M.  Chassaignac  ne  trouve  pas  logique  la  conclusion  de  Mt.  Desprès.  De  ce  que  l’opération 
de  M,  Huguier  n’a  pas  réussi,  il  ne  s’ensuit  pas  que  l’ablation  du  maxillaire  supérieur  pour 
la  destruction  d’un  polype  soit  une  bonpe  chose.  On  ne  doit  se  résoudre  à  de  pareilles  muti¬ 
lations  que  dans  les  cas  où  déjà  plusieurs  opérations  ont.  été  tentées  et  suivies  de  récidives; 
mais  venir  d’emblée,  et, sans  savoir  si  le  polype  auquel,  on.  a  affaire  a  ou  n’a  pas  de  tendance 
à  récidiver,  venir  d’emblée  enlever  à  un  pauvre  malheureux  la  moitié,  de  la  face,  c’est  là  une 
prétention  exorbitante  contre  laquelle  on  ne  saurait  trop  s’élever.  On  a  été  conduit  à  l’idée 
de  la  méthode  par  la  voie  large,  par  la  fausse  croyance  que  la  récidive  tenait  à  ce  que  l’on 
n’enlevait  pas  tout  le  polype  et  que  l’on  en  laissait  vivre  quelque  racine  qui  repullulait  ensuite 
après  un  temps  plus  ou  moins  long.  De  là  l’opinion  qu’il  fallait  enlever  le  plus  possible  de  la 
surface  d’implantation  du  polype  pour  avoir  le  moins  de  chance  possible  de  récidive.  Mais 
c’est  là  une  erreur.  Le  polype  ne  récidive  pas  toujours  sur  place ,  mais  à  côté.  La  récidive 
tient  à  la  nature,  à  une  sorte  de  diathèse  de  l’individu,  non  à  ce  que  l’on  a  laissé  des  ves¬ 
tiges  de  la  tumeur.  Un  individu  atteint  d’une  tumeur  flbro-plastique,  bornée  exclusivement 
à  la  peau,  asubi  en  qualreans  sept  opérations,  et  a  fini  par  succomber  à  une  récidive  qui 
s’est  faite,  cette  fois,  dans  l’abdomen.  —  De  ce  que  l’on  a  réussi  dans  quelques  cas  par 
l’ablation  du  maxillaire  supérieur,  il  ne  faut  pas  conclure  que  c’est  là  l’opération  de  la  cure 
radicale  par  excellence.  La  cure  radicale,  dans  l’affection  polypeuse,  e?t  toujours  incertaine, 
et,  dans  cette  incertitude,  mieux  vaut  s’éh  tenir  aux  opérations  simples,  qui  font  courir  le 
moins  de  danger  et  infligent  les  moindres  mutilations  aux  malades. 

M.  Broca  demànde;d’abord  à  faire  une  rectification  sur  un  point  d’historique  dela.question 
de  l’éleclrolyse.  M.  Verneuil  a  pensé,  et  dit  que  M-  Ciniselli  était  le  véritable  inventeur  de 
la  méthode.  Il  n’en  est  rien;  c’est  à  M.  Grussel,  deSaint-Pélersbourg,  que  revient  la  priorité. 
Nop-seulement  ce  médecin  a  passé  quinze  ans  de  sa  vie  à  chercher  un  moyen  de:  fondre  lea 
tumeurs,,  mais  il  a  encore  appliqué  l’éleclrolyse  (c’est  à  lui  qu’appartient  ce  mot)  à  la 
destruclion  d’une,  tumeur  du  sein  à  laquelle  il,  donne  ie  nom  A&  fongus  médullaire  ;  c’était, 
sans,  doute,  un  cancer  encéphaloïde.  M.  Grussel  a  communiqué  à  l’Académie  des  sciences 
de  Paris  le  résultat  de  cette  tentative  couronnée,  de  succès.  L’auteur  avait  rencontré  une 
guérison  en  poursuivant  un  but  illusoire,  la  fonte  ou  dissolution  des  tumeurs  par  un  moyen 
chimique  qu’il  espérait  trouver  dans  l’action  d’un  courant  galvanique.  Il  pensait  que  ralcali 
du  sang  décomposé  par  le  courant  gàlvanique  pouvait  s’accumuler  en  assez  grandè  quantité 
au  pôle  négatif  pour  déterminerld  dissolution  de  la  fumeur.  Ge  but  était  illusoire,  et  M.  CrUs^' 
sel  n’a  obtenu,  sans  doute,  la  guérison  du  fongus  médullaire  du  sein  qü’en' provoquant 
l’escharification  et  la  mortification  de  celte  tumeur,  de  même  que  M.  Broca,  en  1854  ou  55, 
réussit,  sans  te  vouloir,  à  faire  disparaître  par  le  même  moyen,  chez  un  enfant,  une  tumeur 
érectile  dé  la  lèvre  supérieure. 

M.  Broca  n’accepte  pas  plus  le  mol  électrochimie  que  le  mot  électrolyse,  parce  que,  sui¬ 
vant  lui,  le  courant  électrique  n’agit  pas  ici  par  action  chimique,  comme  ce  mot  semblé 
vouloir  le  faire  supposer.  Les  eschares  produites  ne  sont  pas  le  résultat  d’une  action  chi¬ 
mique,  de  l'action  de  l’acide  ou  de  l’alcali  du  sang  décomposé,  venant  se  rendre  l’un  aif 
pôle  positif,  l’autre  au  pôle  négatif,  représentés  par  les  pointes  des  aiguilles  enfoncées  dans 
la  tumeur.  —  La  galvano-puncture  a  été  imaginée  dans  le  but  d’amener  l’oblitération  des 
tumeurs  creuses,  anévrismales  ou  variqueuses  dans  lesquelles  on  enfonce  les  aiguilles  tra¬ 
versées  par  le  courant  électrique.  A  l’extrémité  de  la  pointe  de  l’aiguille  représentant  le  pôle 
positif  se  forme  un  caillot  plus  ou  moins  considérable  par  l’action  de  l’acide  du  sang  ;  il  ne  se 
produit  pas  de  caillot  au  pôle  négatif  où  se  rend  l’alcali.  Le  caillot  du  pôle  positif  résulte  dè 
la  coagulation  de  la  fibrine  par  l’acide,  Geîui-ci  épuise  son  action  à  faire  ée  caillot';  il  n’en 
reste  plus  pour  produire  la  cautérisation  dé  la  tumeur  elle-même, 


L’UNION  MÉDICALE. 


323 


On  objecte  queJ’acide  peut  glisser  le  long  raigiiille  et  venir  jusqu’à  Ja  peau,  cautéri¬ 
sant  sur  son  trajet  toute  l’épaisseur  du  tis^u  çomprise  entre  l’extrémité  dé- là  pointe  de  l’ai¬ 
guille  et  la  surface  de  la  peau.  S’il  en  était  ainsi,  l’action  de  l’acide  allant  nécessaiiement  en 
diminuant  à  mesure  qu’il  cheminerait  de  la  profondeur, vers  la  surface,  j’eschare  produite 
devrait  avoir  la  formé  d’un  cône  dont  la  basé  serait  vers  là  pointe  de  l’aîguilïe  et  le  sommet 
à  la.  peau.  Or,  c’est  tout  le  contraire  que  l’on  observe  dans  toutes  les  expérienices.  Les 
eschares  sont  toujours  superficielles,  non  pénétrantes.'  La  mortification  n’est  donc  pas  le 
résultat  d’une  action  chïnaique.  On  ne  l’éVite  pas  lorsque,  à  l’exemple  de  M.  Pétfequin,  on 
emploie  des  àigUilles  vernies,  conduisant  mal  l’électricité.  Celle-ci  ne  respecte  pas  la  faible 
barrière  que  lui.  oppose  la  couche  de  vernis,  et  se  reconstitue  à  travers  les  tissus  mauvais 
conducteurs,  par  un  phénomène  analogue  à  celui  désigné,  en  physique,  sous  le  nom  de  perce- 
carte.  Les  tissus  sont  mortifiés  parce  qu’ils  sont,  à  la  lettre,  foudroyés.  C’est,  en  effet,  par 
les  piles  à  forte  tension  que  l’on  produit  les  effets  les  plus  marqués.  C’est  après  avoir  été 
tués  qu’ils  se  désorganisent  progressivement,  et  non  point  par  le  fait  d’une  action  électro- 
chimique.  '  i 

M.  Broca  ne  partage  pas  les  craintes  exprimées  par  M.  Demarquay,  relativement  aux  effets 
fâcheux,  même  mortels,  d’ébranlement  nerveux  que  pourraient  déterminer  les  secousses 
électriques.  Ces  secousses  sont  insignifiantes,  à  moins  que  l’on  n’emploie  des  piles  réunissant 
un  nombre  considérable  d’éléments.  Des  pdes  nrêmeè  20  éléments  ne  peuvent, pas  produire 
des  effets  capables  de  faire  trembler JiL  Demurquayi  4  plus  forte  raison  s’il  s’agit  de  piles 
à  4  éléments,,  comme  celles  qui,  suivant  M.  Houel,  auraient  été  employées  dans  les  expé¬ 
riences  de  M.  Nélaton,  • 

M.  Houel  contestera  réalité  de  l’assertion  de  M.  Broca;  il  dit  avoir  vu  des. piles  de  Bun¬ 
sen  à  quatre  éléments  déterminer  des  secousses  violentes  et  des  ébranlements  excessivement 
douloureux  à  la  base  du  crâne.  Les  modijicatione  adoptées  par  M,  Nélaton,.  dont  M.  Houel  ne 
connaît  pas  le  secret,,  ont  fait,  dit-il,  disparaître  cet  inconvénient. 

M.  J.  Cloqüet  a  présenté,  au  commencement  de  la  séance,  quelques  observations  sur  les 
perforations  du  crâne  présenté,  mercredi  dernieri  par  M.  Larrey.  Il  a  eu  l’occasion  d’obser¬ 
ver,  à  Bicêtre,  des  exemples  dé  ces  perforations  chez -des  «ieiùards.  Elles  résultaient,  sans 
doute,  de  la  résorption  delà  substance  osseuse?  Les  bords  des  solutions  (Je  continuité  étaient 
taillés  en  biseau  très-fin  formé  par  les  |éux  lames  dii  118^11  compacte, .dèyéhues  trahsparëntes 
, par  ia  résorption  du  diploë.  ,  ‘  ^  ! 

,  Chez  les  individus  encore  jeûnes,  cèa  perforâiiopà  p.e  peuvent  guère  êtrè  que  le  résultât 
d’un  vice  dé  conformaliori  congénitale,  c’est-à-dTfé  d’üh  arrêt  de  développement.  Telle  est, 
saps. doute,  la  cause  de  la.doublp  perforation  symétrique  .•df!,.rocciprial  observée  sur  le  crâtie 
'mis,  par  M.  Larrey,  sous  les' yeûx  d’a'ia,Soçiëté  dè„cbîrurgie.  '  ,  .  ' 

Dans. celle,  séance,  M.  Paul  Tillaux  a  été  éju  membre  tUulair.e  dé  jà  Société  de  .chirurgie 
par  29  suffrages  sur  Sl.voitants.  Il  avait  pour  compétiteurs  MM.  Liégeois,  de  Sapt-Germain 
•  et  Leroy  (d’Étiolles).  ,  ■  ,  .  ,,  ,  , 

TA.RTIVEL.- 


COURRIER. 


ASSOCIATION  6ÉNÉRALE.  —  Par  décret  en  date  du  13  janvier  1866,  rendu  sur  la  proposi¬ 
tion  du  ministre  de  l’intériènr,  a  été  nommé'  présidént  dê  la  Sbciété  de  secours  mutuels  des 
médecins  de  l’arrondissement,  à  Dijon,  M.  Blanc  (Joseph),  médèci'n,  en  remplacement  de 
M.  Vallée,  démissionnaire.  -  . - 

, Récompenses  accordées  a  des  ÉruoiANTS  pour  leur  conduite  pendant  le  cho¬ 
léra.  -T-  Le  minisl^^e  secrétaire  d’Étal  au  département  de  l’ins-Lriiction  publique,. 

Vu  le  décret  Impérial  en  date  du  5  décembre  1865 , 

Arrête: 

Article  premier.  —  La  gratuité  des  droits  qui  leurrestent  à  acquit  ter  au  profil  du  Trésor, 
à  partir  du  1"  janvier  1866,  pour  l’achèvement  de  leurs  études  (inscriptions,  examens,  thèse, 
certificat  d’aptitude,  diplôme),  est  accordée  aux  étudiants  ci-après  dénommés,  qui  ont  été 
signalés  pour  leur  dévouement  au  soulagement  des  malades  atleinis  par  le  cholérji  ; 


L’ÜNION  MÉDICALE, 


Services  rendus  à  Toulon.  —  M.  Espagne,  étudiant  de  la  Faculté  de  médecine  de  Mont¬ 
pellier;  —  M.  Vigneau,  étudiant  dé  la  Faculté  de  médecine  de  Montpellier  ;  —  M.  Lanne- 
/ongue,  étudiant  de  la  Faculté  de  médecine  de  Montpellier. 

Services  rendus  à  SoUiès-Pont  (Var).  —  M.  Gensollen,  étudiant  de  la  Faculté  de  médeéine 
de  Montpellier. 

Services  rendus  à  Raan-CÉtape  (Vosges). —  M.  Caslex,.  étudiant  de  la  Faculté  de  médecine 
de  Strasbourg  ;  —  M.  Briguel,  étudiant  de  la  Faculté  de  médecine  de  Strasbourg.  , 

Services  rendus  dans  les  hôpitaux  de  Paris.  —  M.  Dodeuil,  étudiant  de  la  Faculté  de  mé¬ 
decine  de  Paris. 

Services  rendus  au  lycée  Saint-Louis.  —  M.  Combeau,  étudiant  de  la  Faculté  de  médecine 
de  Paris. 

Art.  2.  ~  Un  ouvrage  scientifique,  portant  la  mention  qu’il  est  donné  à  titre  de  souvenir 
des  services  rendus  pendant  l’épidémie  cholérique  de  1865,.  sera  décerné,  au  nom  du  Mi¬ 
nistre  de  l’instruction  publique,  à  M.  Gensollen,  étudiant  de  la  Faculté  de  médecine  de  Mont¬ 
pellier.  • 

Paris,  le  25  janvier  1866.  ■ 

V.  Düroy. 

SOCIÉTÉ  MÉDICALE  DES  HOPITAUX  DE  PARIS.  —  PRIX  PHILLIPS.  —  Nous  sommes  priés  de 
rappeler  aux  concurrents  pour  ce  prix  que  leurs  mémoires  doivent  être'  adressés  ayant  le 
1"  avril  1866,  à  M.  le  docteur  Lailler,  secrétaire  général  de  la  Société,  22,  rue  Caumartin. 
Chaque  mémoire  doit  porter  une  devise  répétée  sur  un  pli  cacheté  joint  au  mémoire,  et  con¬ 
tenant  le  nom  et  l’adresse  de  l’auteur,  qui  ne  pourra  pas  se  faire  connaître  avant  la  décision 
de  la  Société. 

RECONNAISSANCE  ROYALE.  —  L’habile  lilhotriteür  anglais  qui  fut  assez  heureux  pour  déli¬ 
vrer  Léopold  F"'  des  accidents  vésicaux  dont  il  souffrit  dans  ses  dernières  années,  M.  Henry 
Thompson,  vient  d’être  nommé  chirurgien  extraordinaire  de  S.  M.  Léopold  II,  le  nouveau 
roi  des  Belges.  Ce  témoignage  pieux  de  réconnaissance  filiale  s’accorde’  ainsi  avec  la  pré¬ 
voyance  humaine  contre  Une  hérédité  morbide,  et  permettra,  au  besoin,  au  savant  uropalhe 
d’en  prévenir  les  dangereux  efFets.  Distinction  doublement  heureuse  par  conséquent.  —  * 

EXEMPLE  A  SUIVRE.  —  H  y  avait  grande  affluence  à  la  dernière  réunion  de  la  Société  des 
sciences  médicales  de  Lisbonne,  le  8  Courant.  Tous  tes  membres  résidents  avaient  répondu  à 
la  convocation  du  président,  M.  Bernardino  Gomes,  pour  le  féliciter  d’aVoir  été  choisi  par  le 
gouvernement  pour  représenter  la  médecine  portugaise  au  prochain  Congiès  sanitaire  inter¬ 
national  de  Constantinôplè. 

En  échange  de  ce  témoignage  d’estime  confraternelle,  l’iilustre  délégué  a  fait  connaître, 
séance  tenante,  ses  idées  sur  la  question  importante  de  ce  Congrès  en  demandant  à  tous  ses 
collègues  de  l’éclairer  à  cet  égard,  par  leurs  communications,  de  ce  que  la  pratique  et 
l’étude  leur  avaient  montré  de  plus  exact  et  de  plus  vrai.  Cét  acte  de  déférence  honorable  et 
flatleur  tout  à  la  fois  a  été  apprécié  comme  il  le  méritait.  La  Société,  s’associant  au  gouveit- 
nemenl  et  ratifiant  son  choix  après  communication,  a  accordé  un  vote  de  confiance  absolue 
au  savant  délégué  qui  se  trouve  ainsi  investi  d’un  double  pouvoir.  Combien  de  ses  collègues, 
au  Congrès,  pourront  en  faire  valoir  autant?  —  P.  G. 


monument  a  laennec. 


Société  anatomique  de  Paris .  143  fr. 

M.  Noël  Guéneau  de  Mussy  ......  20  fr. 


monument  a  nUPUYTREN. 

Souscription  recueillie  parmi  les  membres  de  la  Société  locale  de  Soissons,  par  M.  Marchand, 
trésorier. 

MM.  les  docteurs  Missa,  5  fr.;  Billaudeau,  5  fr.;  Marcotte,  5  fr.;  Dufour,  5  fr.;  Bracou, 
6  fr.;  Gleize,  5  fr.;  Marchand,  5  fr.  — •  Total  :  35  fr. 


Le  Gérant,  G.  Bichelot, 


Paris.  —  Typographie  Féhx  Maltestb  et  C«,  rue  desDeux-Porles-Saint-Sauveur,  Î2, 


L’UiNlON  MÉDfOALE. 


EAUX  SULFUREUSES  DE  ÜAUTERETS 

(Sources  de  Lj.  Raillèke  et  ie  flÉSAR). 

«  Ces  eaux,  même  apr'es.urmn^’emhouteillage, 

>  m'ont  fourni  toiis  tes  sigties  d’une  fionrié  eàn- 
»  servation.  »  (Filhol.) 

Très  recommandées  en  boisson  et  en  garga- 
riéfrie  dans  les  maladies  chroüiqüès  suiva'iltëé  : 
Lai-yngite,  Pharÿngite,  Catarrhe  bronchique, 
PhtkiÈîe  tuberculeuse ,  AstHMe ,  Maladies  de  là 
peau,  etc.  ■  .  . 

S'a^fésser  à  Gittfrmiefs,  à  BROCA,  pliartriaciérf, 
fermier'.  —,  A  T*Aims,  k  LESCÜN,  18,  rue  de  Choi-  ; 
seulv  —  Eiî  proArince,  à  MM.  lés  Ph&rma'ciéfis  ét^ 
Marchands  d’eaux  tüiïiér'klés. 


HUILE 

PE  BERTHE 


É'xtraite,  des,foies  de  morues  par.  M.  Bekxhé,  au, 
mpyen  d’un,  procédé  approuvé' par  P  Académie  de 
médecine.  2-^0  le  flacon.  Dépôt,  154,  r:  St-Hohoré, 

MÉDECÏNE  NOIRE  EN  ÊAPSOLES, 

Préparée  par  J. -P.  LAROZE,  Pharmacien. 

Six  capsules  représentent  îa  médee.ine  noire  du-; 
Cp4eijj,etsontprisesaveçfaGilité;.Ellegpurgentabon- . 
damment,  toujourssans  coliques, et  sont  préférables 
aux  purgatifs  salins,  qui  ne  produisent  que  des  éva-; 
ouations  aqueuses,  et  surtout  aux  drastiques,  en  ce 
qu’elles  n’irritent  jamais.  Elles  contiennent,  sous  . 
forme  d’extrait,  le  principe  actif  des  substances  qui 
composentmette  médecine,  et  ia  ftiaiïhte,  a’tin' 
sÂ-doMtéMa3,ÿ  estremplacée  par  de  ,l?huile  douce  de 
ricin.  D’après  les  médecins;  qui, @n  font  usage,  c’est- 
le  purgatif,  le  plus  sûr,  le  plus  doux  ,  le  plus  facile 
à.prendre  et  le  mieux  supporté.  La. boîte  :  .i  fr.  — 
Dépôt  k  Paris,  26,  rue  Neuve-des-|Petifs-Ciiàmps , 
et  dans  tôütes  lés  phaf.  de  FraiiCe  et  de  rét'fângèr. 

Fabrique,  expéditions  :  Maison  J.-P.  Laroze, 
rue  des  Lions-Saint-Paul-,' Paris. 


mUSCULINE-GUICHON 

Le  plH.s  pi-écienx  et  le  plii.s  eéparateui' 
tlc;s  analcpticiues  conmi^i. 

Préparation  unique  faite  sans  le  concours  de  la 
chaleur,  avec  la  fibrine  charnue  ou  la  partie  nutri¬ 
tive  de  la  viande  crue.  La  MtJSCULlNÉ  est  soüS 
forme  de  bonbons  très-agréables  et  pouvant  se 
coWséfÇér-indéfliiiimértt'.  Expériihentée  âvec-ïé-plus’ 
gpand  succès  dans  l'es  hôpitaux  et  k  l’Hôtel-DIeu 
dé  Paris. 

C’est  l’alimentation  réparatrice  par  excellence 
des  constitutions  débiles  et  des  coriiialescents. 
Prix  :  2  fr.  la  botte  (par  la  poste,  16  c.) 

CheïGülCHON,  pharm.  à- Lyon  ;  k  Paris,  CHE¬ 
VRIER,  pharm.j  r.  dit  P'aubourg^Montmartre,  21. 


Sirop  min.  sulfureux  au  Goudron 

de  CROSNIER ,  pharmacien.  Ce  Sirop  est  etn- 
pl|»yé  depuis  quinze  ans  pour  guérir  les  Affections 
chroniques  des  bronches  et  des  poumons,  Toux, 
Rhumes,  Bronchite  rebelles  et  Phthisie  commen¬ 
çante.  —  Pharmacie  ,  rue  Montmartre,  96. 


GRANULES  ANTIMONIAUX 

Du  Docteur  l*APIIiIiALD 

NPuvelle  médication  contre  les  Maladies  du 
cœur,  l’Asthme,  le  Catarrhe,  la  Coqueluche,  etc. 

Oranulco  antimonio-ferreux  contre  l’Ané¬ 
mie,  la  Chlorose,  l’Aménorrhée,  les  Névralgies  et 
Né.vroses,  les  Maladies  scrofuleuses,  .etc. 

«KranulcH  anttmonio-ferreux  au  Bisrnuth 
contre  les. Maladiês  n.erypnsés  des  ypms  digestives, 

Dharmaléie  ÜîoesNiEii  ,  à  Sdujon  (Chareuterlnfé- 
rieuré)  ;  k  Paris,  aux  Pharmacies,  rué,  d’Anjou-St- 
Hén^oré,  26j  rue  des  Tournelles,  1,  place  de  la 
Basi i lie  ;  rué  l^ontmartré ,141,  pharmacie  du  Para- 
guaÿ-Roux.;  rue  dé  Clichy, /fS  ;  faubojurg  St-Ho- 
noréy  177  ;  rue  du  Bac,  86  ;  et  dans  toutes  les  Phar- 
maCÎé's  en  France  et  k  l’étranger. 


PAPIER  WLINSt. 

Papier  Chimique  perfectionné  j  puissant  dériva- 
tif  j.emploi  facile»  Son  .effet;  prompt  et  sûr,  peut 
être  prolongé  suivant  le.  désir  du  médecin.  Rem¬ 
place  les  emplât.  de  poix  de  Bourgogne,  stibiés  et- 
autres  analogues.  Boite  :1  f..  50,  franco  1-60,  Chez 
les  principaux  pharmaciens  ;  k  Paris,  chez  Mi  Nau- 
m!SAT,.rue  de  la  Cité,:  19i  :  , 


PILULES  dé,  Carbonate  férteux  ,(  fe  VALLET. 

.  Depuis  leur  approbation  par  l’Académie  de  mé¬ 
decine,  en  1838,  ces  Pilules  sont  prescrites  jour¬ 
nellement  j  et  avec  succès ,  dans  tous  les  cas  qui 
exigent  l’emploi  des  ferrugineux. 

•Rue  eàiAnârthi-,  45. 


SIB0P  ET  PILULES  DE  SCILLITINE 

DE  MANDET,  PHARMACIE'N, 

'  :  ;  Lauréat  de  l’Académie  des  sciences. 

Considérée  comme  le  plus  puissant  de  tous  les 
diurétiques,  la  Scillitine  dépourvue  du  principe 
toxique  de  la  sçille,  se  recommande  aux  médecins 
par  son  action  expectorante,  sédative.  C’esUe  seul 
medicaméilt  qü’Ôn'  puisse  é'niplôyéf  avec  succès 
dans  les  irifiltrktions  cellulaires ,  lés  maladies  de 
l’appareil  respiratoire-  et  de:  la  circulation.  Chez 
tous  les  pharmaciens.  ^ 


LES  PASTILLES  DIGESTIVES  A  LA  PEPSINE 

, ,  DE-  WASMANN 

sont  très  employéeéd'aris  lëS  cas  oü  #dîgéstion  dés 
aliments  albumirioîdés  est  difficile  ou'itÜpôssible,- 
parce  qu’elles  constituent  la  seule  préparation  où 
la  PEPSINE  soit  conservée  INALTÉRÉE  et  sous  une 
forme  agféableaugoût. — Rue  St-Honoré,  161,  kla 
Pharraaciedu  Louvre,  et  danstoutesles  pharmacies. 

Incontinence  d’Urine»  —  Guérison' 

par  les  DRAGÉES-GRIMAÜD  aîné ,  de  Poitiers. 
Dépôt  chez  l’inventeur,  k  Roitiers.  —  Paris,  7,  rue 
de  la  Feuîllade.  —  Prix  :  S  fr.  la  boite. 


P ABis.  —  Imprimerie  Félix  Malteste  et  C*, 

Ra«  deiDeai-Bort««-Saint  SauTenr,îî. 


L'UNION  MÉDICALE. 


NOTICE  sur  le  VIN  DE  BliGEAED 

AU  OUINaUlNA  ET  AU  CACAO  COMBINÉS. 


La  difficulté  d’obtenir  la  tolérance  des  voies  di-  | 
gestives  pour  le  quinquina  et  les  amers  en  général, 
est  un  écueil  en  thérapeutique  qui  a  fait,  plus  d’une 
fois,  le  désespoir  des  praticiens.  Mais  depuis  l’in¬ 
troduction  dans  ta  matière  médicale,  de  la  combi¬ 
naison  nouvelle  dite  vin  toui-niitritir,  où  le 
cacao  se  trouve  inlimementuni  au  quinquina,  pour 
en  tempérer  l’astringence,  cet  inconvénient  est  to¬ 
talement  conjuré,  et  l’estomac  le  plus  inipression- 
nable  n’est  plus  offensé  par  le  contact  du  tonique 
par  excellence. 

Cette  préparation,  adoptée  par  les  médecins  les 
plus  distingués  de  la  France  et  de  l’étranger,  et  pa¬ 
tronnée  par  la  presse  médicale  de  tous  les  pays,  est 
définitivement  entrée  dans  le  domaine  de  la  pra¬ 
tique  journalière,  où  elle  a  pris  la  place  de  toutes 
les  autres  préparations  de  quinquina,  en  usage  dans 
le  passé. 

Les  propriétés  du  vin  tonl-nntrlttfdellu- 
seaud,  préparé  au  Vin  d’Espagne,  étant  celles 
des  toniques  radicaux  et  des  analeptiques  réunis, 
ce  médicament  est  merveilleusement  indiqué  dans 
tous  les  cas  où  il  s’agit  de  corroborer  la  force  de 
résistance  vitale  et  de  relever  la  force  d’assimilation  , 
qui  sont  le  plus  souvent  simultanément  atteintes.  I 


On  le  prescrira  avec  succès  dans  les  maladies  qui 
dépendent  de  V appauvrissement  dusang,  dans  les 
névroses  de  toute  sorte,  les  (lueurs  blanches,  la 
diarrhée  chronique,  les  pertes  séminales  involon¬ 
taires,  hémorrhagies  passives,  les  scrofules, 
les  affections  scorbutiques,  la  période  adynamiqua 
des  fièvres  typhoïdes ,  les  convalescences  longues 
et  difficiles,  etc.  11  convient  enfin  d’une  manière 
toute  spéciale  aux  enfants  débiles,  aux  femmes  dé¬ 
licates  et  aux  vieillards  affaiblis  par  l’âge  et  les 
infirmités. 

La  préparation  de  ce  Vin  exige  pour  la  dissolu¬ 
tion  du  cacao  des  appareils  spéciaux  qui  ne  se 
trouvent  point  dans  les  officines.  11  ne  faut  donc 
pas  croire  qu’on  obtiendrait  le  même  produit  en 
formulant  simplement  du  quinquina  et  du  cacao  in¬ 
corporé  au  vin  d’Espagne.  Pour  être  sûr  de  l’au¬ 
thenticité  du  médicament,  il  Importe  de  le  prescrire 
sous  le  nom  de  VIN  DE  BUGEAUD. 

Dépô  t  général  chez  LEBEAÜLT,  pharmacien ,  rue 
Réaumur,  43,  et  rue  Palestro,  27  et  29,  à  Paris.— 
Chez  DESLANDES,  pharmacien,  rue  du  Cherche- 
Midi,  5  ;  —  et  dans  les  principales  Pharmacies  de 
France  et  de  l’étranger. 


PHARMACIENS  ÉTRANGERS  DÉPOSITAIRES  Dll  VIN  DE  BUGEAUD  : 


BELGIQUE  :  Bruxelles,  Ch.  Delacre,  86,  Montagne  de  la  Cour  ;  Anvers,  De  Beul  ;  Arlon,  Hol- 
lenfeltz;  Dinant,  Mathieu;  Huy,  Poutrain;  Liège,  Goossins;  Hendrice;  Louvain,  Van  Arem- 
berg-Decorder  ;  Namur,  Racol  ;  Termpnde,  Jassens  ;  Verviers,  E.  Chapuis  ;  Alos,  Schaltin  ; 
Gand,  Puis;  Bruges,  Daèls;  Ostende,  Kokenpoo;  Courlrai,  Bossaert;  Tournai,  Sykendorf; 
Mons,  Garez;  Boussu,  Brouton;  Charleroi,  Perleaux  ;  Roux,  Petit;  Marchiennes,  Pourbaix; 
Châtelet,  Depagne ;  Quair ebras  (près  Charleroi),  Demanet;  Fleurus,  Ceresia;  La  Planche, 
Delhy;  Spa,  Schaltin. 

hollande:  Amsterdam,  Uloth;  La  Haye,  Renesse;  Rotterdam,  Cloos. 

SUISSE  :  Genève,  Suskind;  Fol  et  Brun  ;  Weiss  et  Lendner;  Bâle,  d' Geiger;  Berne,  Wild- 
boltz  ;  Fribourg,  Schmitt-Muller  ;  Neuchâtel,  Jordan  ;  Porrenlruy,  Ceppi. 

ANGLETERRE:  Londres,  Jozeau,  Hay-Markel,  AD. 

ESPAGNE  :  Madrid,  Borell. 

ITALIE  :  Naples,  Leonardo. 


EN  AMÉRIQUE:  Biiénos-Ayres, Demarchi  frères;  New-York,  Fougera. 


HUILE  DE  F  OIE  DE  MORUE  DÉSINFE  CTÉE 

DE  CHEVRIER 


An  moyen  du  Cïondron  et  dit  Baume  de  TOlilJ 

Cette  huile  est  d’une  odeur  et  d’une  saveur  agréables.  Le  mode  de  désinfection  ne  nuit  en  rien 
k  ses  propriétés  thérapeutiques.  Elle  est  facilement  administrée  même  aux  personnes  les  plus  dé¬ 
licates  ,  et  est  d’une  digestion  plus  facile  que  l’huile  ordinaire. 

Lire  les  observations  et  rapports  médicaux  contenus  dans  la  brochure. 

Pharmacie  CHEVRIER ,  2t,  rue  du  Faubourg-Montmartre,  h  Paris. 

Dépôt  dans  les  principales  pharmacies  de  chaque  ville. 


Vingtième  année. 


No  15. 


Mardi  6  Février  1866. 


L’UNION -  MEDICALE 

ÇliC'Dfr  L'ABOXNEMEXT;  ^  JOüRNÀL  *'  "  BUREAU  D'ABONNEMENT 

.  .  rueduFaubonrg-MontraarIrc, 

■  DES  U’TERETS  SCIESIIFIDIES  ET  PDATIOBES,  “.‘j;..'.- 

3  Moi. .  9  »  ^  lIOBArX  Et  PR0EESS10ÊÉ|LS  Pü..  («.  Pépanemenll, 

~  M  m  Chcz  tcs'princi|)au)i  Libraifes, 

e«*yfus^’  DU  CORPS  ÏVIÉDICAL»  Et  dans  ions  les  Bureaux  de 

Selon  qu’il  est  fi.xé  par  les  '  l’ostç,  et  des  Messageries 

■  convenlioBs  postales.  ■  - .  Impefiales  et  Generales.  -. 

Ce  drournal  parait  trois  fols  par  gcniaiuo,  le  MA»»*,  le  drcc»*,  le  SAMEOBy 

HT  HOKMÈ,  PAR  ANNÉE ,  4  BEAÜX  VÔLÜMES  IN-S»  DE  PEIIS  DE  600  PAGES  CHACUN. 

Tout  ce  qui  concerne  la  Hédactiqu  doU.êlie  adressé  ^  M.  le,  ppctcur  Améd^c  loAXOttït  ^  Rédâc,lcnr  en  chef,  t-  Tout  ce  qui 
-  '  cOücét-ne  l’Admfiiisti'irti'on,  à  M.  le  Gérant,- ?■««  du  FauiWKrÿ-d/outMtàî-tt'e,  46.  '  '  '  - 

-  '  •  Les  Cettres  Fa<juels,clo.i(’efit,  être  affianctiisf.  '  '  ■-  ‘ 

BULLETIN  B1BLI06RAaPHIQ|U]^.,  ! 


LES  TROIS  FLÉAUX,  — LE  CHOLÉRA  ÉPIDÉMIQUE,  LA  FIÈVRE  JAUNE  ET  LA  PESTE,  par  M.  le 

doqjLeur  FoifSAC,  la,uréat  de  rinsljlut,'  etc.  Un  ytiliino^  ipr^%-<aliez  J,-B.  Baillièïe.eLfils,  rue 
HaütWeuiill&l  lO,  et  aux  bureaux :de  VUnion  irute.  du  Baubourg-lVlantaiartre,-56. 

—  Prix:3  1r. 

LA  PUSTULE  MALIGNE  PEUT-ELLE  SE  DÉVELOPPER  SPONTANÉMENT  DANS  L’ESPÈCE  HUMAINE? 

Mémoire  lu  à  l’Académie  impenale  de  mélecine,  par  le  docteur  T.  Gallaud,  médecin  de 
la  Pitié,  etc,. Chez  P.  Asselir^,  éditeur,  libraire  de  la  Faculté  de  médecine,  place  de  l’École- 
dé-Médecine. 

DE  LA  FIÈVRE  TYPHOÏDE,  par  le  docteur  J. -A.  MaNdon ,  de  Litripges ,  ancien  interné,  lau¬ 
réat, (bis),  preiùiér  prix  des  hôpitaux  de  Pans,  lauréat  de  la’FacuUé  dé  médecine  de  Paris. 
Ouvrage  couronné  par  la  Société  impériale  dé  médecine  de  Bordeaux.  Paris  ^  librairie 
de  Germër-^Baitliére,'  17,  rue  de  riicole-de-Médècine.  '  ' 

DES  CAUSES  DE  LA  MORT  A  LA  SUITE  DES  BRULURES  SUPERFICIELLES;  —  DES  MOYENS  DE 
L’ÉVITER,  par  le  dpclëur  Barajdüc.  Chez  l’auteur,  rpe  de  Vaugirnrd,  iiS,  à  Paris. 


ALMANACH  GÉNÉRAL 

DE  MÉDECINE  ET  DE  PH.4RMACIE  POUR  LA  VILLE  DE  PARIS 

ET  LE  DÉPÂKTËAIËNT  BE  LA  SEINE.  .  ■  > 

■  Publié  par  V Admmïstràtîon  dé^  L’UNION  MÉDICALE . 

■  '  .  '  57me 'an-née. —1866.' 

■ 

En  vente  aytiS  adf'esses:  ci-dessous  : 

Aux  Bureaux  de  L’UNION  MÉDICALE>  Faubourg-Montmartre,  50; 
chez  Adrien  Delahaye,,  libraire -^dileur  ,  place  .de  rÉcole-de-Médecine. 

:  ,  '  Prix  :  3  Francs  50  Centimes, 

D'importantes  modifications  ont  été  introduites 'dahs  cêUc  nouvelle  publication  :  on 
ÿ  trouvera  les  Décrets  et  Arrêtés  ministériels  lés  plus  récents  relatifs  à  l’organisation 
dés  Facultés  et  des  Écoles  et  à  renseignement  de  la  médecine  en  France. 

La  Liste  des  Médecins,  et  des  Pharmaciens  a  été  l’objet  d’une  révisipn  très-attentive 
au  point  de  vue  de  certains  abus.  A  celte  Liste  ont  été  ajoutées  celle  des  Vétérinaires 
diplômés  et  celle  des  Sages-Femmes.  '  .  . 

Une  Table  détaillée  des  matières  termine  ce  volume,  d’une  utilité  quotidienne  pour 
tous  les  Praticiens  et  pour  les  Pharmaciens. 


L’UlSION  MÉDICALE. 


GAZÉOL 

REPRODUCTION  FAR  SYNTHÈSE  DES  ÉMANATIONS  DES  ÉPURATEURS  A  GAZ 

PAtt. 

BURIN  pu  BUISSON 

Phavmacien,  lauréat  de  V Académie  impériale  de  médecine  de  Paris. 

Le  Oazéol  est  iiTi liquide  voiati!  qui,  par  son  évaporation  deins  la  chambre  des,  malades, 
reproduit  identiquement  les  émanations  des  épurateurs  a  gaz.  Les  cas  nombreux  de  guérison 
de  coqueluche,  obtenus  tout  récemment  à  üusine  à  gaz  de  Saint-Mandé,  ainsi  que.le&diwses 
communications  failes.-sur  , ce  5ujet  à  l’Académie  de  médecine,  sont  des  litres  sédeux,  pour 
attirer  ratlentipn  du  Corps  médical  sur  le  Gazéol,  non-seulement  pour  la  coqueluche,  mais 
encbre  la  phlhîsie,,i’asihrae  et  les  diverses  inaladies des  voies  respirptoiros; 

Le  Gazéol  est  gratuitement  à  ta  disposition  de  MM.  les  médecins  désireux  d’expéiimenter 
ce  nouvel  agent,  qui  s’emploie  à  la  dose  de  10  à  20  grammes,  sur  une  assiette. 

Dépôt  général  à  Paris,  à  la  pharmacie,  7,  rue  de  la  Feuiltade,  près  la  Banque.  A  Lyon, 
pharmacie  Gavinef. 


PYUOPHOSPHATE  DE  FER  ET  DE  SOUDE 

DE  EERAS 

PHARMACIEN,  DOCTEUR  ÈS  SCIENGRS 

Sous  quatre  formes  différentes  :  Solution,  Sirop,  Dragées,'  Pastillés!  . 

Dans  .ces  diverses  .préparations,,  le  fer  .se  trouve  chimiquement  dissimulé,  on  ne  le^recQn.naît 
ni  au.goût  ni  à  la  saveur.  Les.  deiix  principaux  éléments  des  os  et  du  sang,  fer  el  phosphore, 
qui  s’y  trouvent  réunis  à  l’état  soluble,  en  font  le  meilleur  des  ferrugineux,  ,non-seuiemeDt 
dans  la  chlorose  et  la  chloro-anémie,  mais  encore  dans  les  divijrses  affeçtiops  .  lymphatiques 
et  scrofuleuses. 

La  solution  de  Pyroph'osphale  de  fer  et  de  soude-,  la  forme-  là  -plus'  émpfoyéé^  est  jour¬ 
nellement  conseillée  dans  les  convalescences  des  maladies  graves, 'surtout  à  lâ' -suite  des 
fièvres  typhoïdes.  Toujours  parfaitement  tolérée,  elle  favorise  à  un  haut  degré  les  fonctions 
de  l’estomac  et  des  intestins.,  et  ne  provoque  pas  .de  cQnalipaliop,  grâce  à  la  présence  d’une 
petite  quantité  de  sulfate.de  soude  qui  se  trouve  dans  sa  çcimpdsHion. 

Dépôt  général  à  Paris,  à  la  pharmacie,  7,  rue  de  la  Feuillade.près  la  Banque. 


PASTILLES  ET  PRISES  DIGESTIVES 

DE  LACTATE  DE  SOEDE  ET  DE  MAGÎ^ÉSIE 
de  Burin  du  Buisson, 

Pharmacien  ,  lauréat  de  l’Académie  impériale  de  médecine 
Les  Pastilles  contiennent  0,10  centig.  de  lactaie  de  soude  et  de  magnésie;  les  Prises  0,30  ceniig. 

L’acide  lactique  est  l’élément  normal  du  suc  gastrique;’ il  a  pour  mission  toute  spéciale  de 
concourir  activement  à  la  digestion.  Combiné  avec  la  soude  et  la  magnésie,  les  deux  sels 
alcalins  les  plus  employés  en  thérapeutique  pour  combattre  les  affections  de  l’estomac,  des 
intestins,  du  foie  et  des  reins,  il  a  l’immense  avantage  d’offrir,  sous  forme  d’un  bonbon 
agréable,  les  éléments  les  plus  favorables  à  l’économie.  Aüssi  MM.  les  médecins  en  obtien¬ 
nent-ils  chaque  jour  chaque  jour  les  plus  heureux  résultats  dans  les  différentes  formes  de 
dyspepsie  et  dans  tous  les  cas  de  troubles  fonctionnels  do  l’appareil  digestif. 

Dépôt  général  à  Paris,  à  la  pharmacie,  7,  r.  de  la  Feuillade;  â  la  pharm.  Gavinel,  à  Lyon. 

PARIS.— Typographie  Fiux  Maxteste  etc®,  me  des  Deux-Portes-Salnt-Sauveur,  22. 


L’UNION  MEDICALE. 


,  N- 15.  Mardi  6  Février  1866. 

semuAiBE. 

I.  Paris  :  Liberté  de  l’enseignement.  —  II.  TnÉnAPEüTiQeE  cniRERGicAtE  :  Nouvelles  recherches  sur  l’em¬ 
ploi  de  la  liqueur  de  Villate.  —  III.  Chiruegie  :  Anévrysme  de  l’inhominée;  ligature  de  la  sous-cla¬ 
vière  et  de  la  carotide  droites.  —  IV.  Académies  et  Sociétés  savantes.  Société  médico-chirurgicale 
de  Paris  :  Allocution  d’un  membre  titulaire.  —  Sur  la  fabrication  de  l’enveloppe  des  cahiers  de  pa¬ 
pier  à  cigarettes.  —  Élection  du  bureau  pour  l’année  1866.  —  Sur  la  contagion  du  choléra.  —  Y. 
Courrier.  ' 


Paris,  le  5,  Février  iS66. 

Liberté  de  l’Enseignement. 

Quoique  ce  soit  sans  espoir  prochain  bt  sans  prévisioin  aucune  de  voir  quelque 
modification  survenir  dans  ^organisation  de,  renseignement  médical,  rintérèt  du 
sùjét  nous  entraîne,  et  nous  süivons.voîontiér'§  les  méandi’es'de  la  discussion  que  ce 
sùjét  soulève  dans  la  Presse  et  à  laquelle,  d’ailleurs,  nous  ne  sommes  pas  tout  à  fait 
étranger.  '  '  .  V  ^ 

Pour  nos  lecteurs,  et  pour  nous-même,  il  n’est  pas  sans  utilité  d’indiquer  les  sys¬ 
tèmes  divers  exposés  à  cette  heure'  par  cette  portion  de  la  Presse  médicale  qui  s’oc¬ 
cupe  de  la  question.  Mais,  auparavant,  nous  croyons  devoir  faire  une  réflexion 
générale  qui  nous  exonérera  d’avance  d’un  petit  reproche  que  nous  allons  trouver 
tout  à  l’heure  Sous  la  plume  de  l’un  de  nos  contradicteurs. 

Si  peu  que  l’on  ait  réfléchi  sur  lès  questions  dè  l’organisation  médicale,  on  a  dû 
s’apercevoir  qùetout  s’enchaîne  dans  ces  questions,  et  qu’il  est  impossible  de  séparer 
les  questions  d’enseignement  des  questions  d’exercice  et  de  résoudre  les  unes  sans 
avoir  résolu  les  autres.  Ne  citons  que  les  plus  gros  exemples  :  Comment  résoudre  la 
question  des  deux  ordres  de  médecins  sans  avoir  préalablement  établi  l’organisation 
de  renseignement?  Est-ce  que  cette  organisation  ne  Sera  pas  profondément  différente 
selon  que  l’on  aura  adopté  ou  rejeté  le  principe  des  deux  ordres?  Les  idées  que  l’on 
professe  sur  la  légitimité  ou  l’illégitimité  du  privilégè^du  médecin  à  exercer  la  mé¬ 
decine  serontT.elles  sans  influence  sur  la  naanière  dont  on  comprendra  l’enseigne¬ 
ment  de  la  médecine?  Si  l’on  eSit.pour  le  privilège,  ne, sera-t-on  pas  aussi  pour  un 
enseignement  officiel?  si  l’on  défend  la  liberté  de  l’exercice,  ne  fera-t-on  pas  bon 
rriarché  des  Écoles  privilégiées  et  même  de  toute  École?  Dans  l’ordre  purement  pro¬ 
fessionnel,  on  remarque  encore  cette  logique, des  choses  qui  frappe  souvent  de  sté¬ 
rilité  une  amélioration  de  détail,  faute  d’avoir  vu  les  afférences  et  les  cohésions  d’un 
point  particulier  avec  l’ensemble.  Ainsi,  . cette  grave  et  difficile  question  de  la  répres¬ 
sion  de  l’exercice  illégal,  surtout  par  les  corporations  religieuses,  se  lie  si  intinie- 
ment  à  celle  de  l’organisation  de  l’assistance  médicale  dans  les  campagnes,  qu’il  est 
impossible  d’aborder  l’une  sans  avoir  complètement  élucidé  .l’autre. 

C’est  l’honneur  du  Congrès  médical  de  1845  d’avoir  eu,  dans  la  rédaction  de  son 
programme,  cette  grande  et  complète  conception  de  l’organisation  médicale.  Après 
plus  de  vingt  ans,  si  une  manifestation  semblable  se  réalisait  de  nouveau,  ce  pro¬ 
gramme,  avec  de  très-légères  additions,  pourrait  encore,  servir  d’indicateur  et  de 
guide,  car  il  a  tout  prévu,  depuis  les  plus  philosophiques  questions  d’enseignement 
et  de  science,  jusqu’aux  plus  intéressantes  applications  de.  la  pratique  et  de  la  pro¬ 
fession  dont  il  a  montré  l’enchaînement  logique, 

Cela  dit,  voyons  quelles  idées  se  produisent  à  cette  heure  sur  ces  questions  d’or¬ 
ganisation  médicale.  :  '  .  :  ^  ^ 

Les  partisans  de  la  liberté  à  outrance  suppriment  Facultés  et  Écoles,  épreuves  et 
grades;  est  professeur  qui  le  désire,  est  médecin  qui  veut  l’être;  tant  pis  pour  l’im- 
Tottip  XXTX.  —  Novvellfi  série,  L'i 


226 


L’UNION  MÉDICALE.  , 

/■.  f  U'  I  \  \  \ - - 

Décile  qui  s’adresse  à  l’ignorant;  chacun  doit  avoir  assez  d’esprit  pour  se  garantir 
contre  la  fraude  et  l’incapacité. 

Il  en  est  qui  demandent  seulement  la  liberté  de  l’exercice  de  la  médecine,  -mais 
avec  conservation  des  Facultés  officielle^  et  des  épreuves  probatoires.  Après  un  mo¬ 
ment  de  trouble  et  d’hésitation,  le  public  reconnaîtra  bientôt  le  vrai  du  faux  médecin, 
et  le  vrai  médecin  ne  pourra  que  gagner  en  considération  et  même  en  honorarium 
par  la  concurrence  du  faux  médecin. 

D’autres  réclament  la  liberté  de  renseignement,  c’est-'à-dire  la  créatioh  de  Facultés 
libres  à  côté' de  Facultés  officielles,  les  élèves  dés  unes  et  des  autres  devant  être  ren¬ 
voyés  devant  un  jury  indépendant  des  unes  et  des  autres,  jury  qui  collationnerait  les 
grades  et  le  droit  d’exercice.  Ceux-ci  ne  s’expliquent  pas  encore  sur  l’autre  liberté  que 
les  précédents  réclament,  c’est-à-dire  la  liberté  d’exercice. 

En  voici  qui  trouvent  assez  bien  ce  qui  existe,  et  qui  seraient  parfaitement  satisfaits 
si  aux  Facultés  existantes  d'h  éiF  ajoutait  trôfâ  dü’ quafre  autres,  et,  à  vrai  dire, 
même  une  seule,  pourvu  qu’elle  fût  bien  placéç,  c’est-à-dire  au  confluent  du  Dl}ône 
et  de  là  Saône.’  ■;  '^■,'1,. 

Nous  ne  nous  sentons  pas,  il  faut  ràyouer,  irrésistiblemént  entràînf  vers  l’un  pu 
l’autre  de  ces  systèmes.  Et  c’est  pour  avoir  :  dit  assez  librement  nôtre  opinion  qu’il 
nous  faut  aujourd’hui  reprendre  là  parole  pour  exprimer  notre  sentiment  'sur  la 
réponse  que  M.  Jules  Guérin  a  bien  voulu  faire  aux  questions  que  nous  lui  avions 
posées.  Et  d’abord,  voici  ce  que  M.  Guérin  proposé  d’introduire  en  France  comme 
fonctionnant  ailleurs  avec  succès  :  ■  ‘  ' 

«  Il  y  a  en  Belgique  des  UniversitéiS  de  l’État  et  des  Universités  libres  :  les  premières 
instituées  et  entretenues  par  l’État;  les  secondes  instituées  par  des  particuliers  et 
entretenues  par  eux  :  les  ujjes  et  les  autres  enseignant  concurremment  toutes  les  bran¬ 
chies  de  la  médecine,  et  ayant  un  personnel  de  professeurs  choisis  parmi  les  hommes 
les  plus  capables  et  les  plus  instruits  de  la  profession.  Aucune  de  ces  üniyersiîés  n’à 
le  privilège  de  collationner  les  grades;  toutes  envoient  à  un  jury  commun  les,  élèves 
qu’elles  forment;  et  les  produits  de  çe  concours  incessant  entre  les  Universités  libres 
et  les  Universités  de  l’État  font  voir  de  quel  côté  est  la  meilleure  science,  la  scienqe  la 
plus  complète,  l’instruction  médicale  la  plus  forte  et  la  plus  avancée.  .  : 

«  Voilà,  en  fait  et  en  pratique,  l’enseignement  ofliciel  et  l’enseignement  libre,  . 

Malgré  nos  efforts  pour  obtenir  des  renseignements  précis,  nous  ne  sommes  pas 
suffisamment  en  mesure  aujôurd’huij  hprt  pour  contester  la  parfaite  exactitude  de 
ce  tableau,  que  nous  savons  être  très-vrai,  mais  pour  apprécier  leb’ résultats  de  cét 
enseignement  double  et  parallèle  en  BelgiqU^';  JUsqü’à  plus  ample  informé,  nous  ne 
pouvons  faire  que  des  réserves’.  D’ailleurs,  lé  fohctipnnemént  possible  et  fàcilê  d’une 
institution  dans  un  pays  ypisîn  ne  conduit  pas  nécessairement  à  ïà  possibilité  et  à  la 
facilité  du  fonctionnement  dé  cette  institution  dans  un  autre  pays.  L’étude  fruc¬ 
tueuse  de  la  médecine  exige  certaines  conditions  très-spécialés  qué  n’exigent  pas 
d’autres  études.  Comment  fonder  une  Faculté  de  médeéiue  libre  sans  hôpitaux^ 
Nouvel  exemple  de  l’enchaîrièment  de  toutes  les  questions  relatives  à  rorganisàtiôn 
médicale. 

Eh  bien,  pour  traiter  avec  fruit  la  question  de  l’enseignement  libre,  et  pour  aboutir 
à  autre  chose  qu’à  des  spéculations  théoriques,  il  faut  de  toute  nécessité  résoudre  la 
question  des  rapports  de  l’Assistance  publique^^vec  l’enseignement.  Or,  cette  question 
est  loin,  bien  loin  d’être  résolue  èn  France,  soit  à  Paris,  soit  dans  lés  départements. 
Il  y  a  là,  tous  ceux  qui  ont  passé  par  l’administration  scolaire  lé  savent  bien,  une 
cause  incessante  d’embarras  et  quelquefois  de  conflits  entre  l’enseignement  et  l’Assis¬ 
tance.  Dans  ce  moment  mêrhe,  la  question  du  stage  des  élèves  dans  les  hôpitaux  est 
pleine  de  difficultés':  la  Faculté  l’entend  d’une  façon,  l’Assistance  publique  de  l’autre, 
et  les  élèves,  qui  réclament  la  liberté  de  s’instruire  cliniquement  où  cela  leur  convient, 
sont  obligés  de  faire  leur  stage  dans  des  services  déterminés.  Si  l’enseignement  officiel 


L’ÜNId^^îÈDlCiVïi.'  _ _ _ _  _ _,227 

trouvé  quelgues,  impédînieùts  adprék  dé  i’'Assiètkncé‘pp'bliqüe/!^pédiments  d’aUr 
leués  qui  së  justifî'éùt  par  l’intérêt  des  rnaladeé  dont’l’âdministfaüon  éçt  , là  tutrice,^ 
que  séra-ce  d’un  enséignémént  libre  qui  ri’aura,,  auprès  de  l’A^éistancé  publique,,  ni 
le  érécfîf',  ni  l’autorité  dé  l’epseighenient  officiel?  .  \  ' 

bénie,  jiëcrétér  la  liberté  dé  rénèéignernént  et  rihstiiiitîori  dés  Facultés  libres  est 
chose  assez  fàciléen  théorie;  mais  à  l’exécution  lés  difficultés  surgissent.  '  . 

«  Pourquoi,  ajoute  TUnion  médicale,  un  enseignement  officiel  et  un  enseîgnehient 
<c, libre?  Y  a-t-jl  uné. science  officielle  et  une  science  libre?  ».?i.on,  vraiment;  mais,  en 
admettant  cpmme  utile,  et  nécessaire  renseignement  dqnnép.ar,bÉin.t,, puisqu’il  existe, 
puisque  c’est  un  fait  avec,  lequel  il  iaut  raisonner,  on  peut  bien  ,  admettre  aussi  que 
cet  enseignement  ne.  représente  pas.  toujours,  ni  par  les  hommes,  ni  par  les  doctrines, 
ni  par  l’instruction,  le  niveau  réel  de  la  science  ;  et  alors  l’enseignement  libre  a. pour 
mission  de  montrer  ce  niveau  et  de  faire  voir  et  comprendre  l’infériorité  de  l’ensei- 
gnement  donné  par  l’Ëtaf.  » _ _ _  _  _  ^  .  . .  ,  . . 

Notre  système  est-  encore  beaucoup  plus tsimple,' etÿar  lui  l’enseignement  officiel 
représenterait  inévîtablément  toujours  le  nivéau  réel  de  la  science.  Les  chaires  indé¬ 
terminées  et  en  puissance  que  nous  demandons  dans  les  Facultés  donneraient  satis¬ 
faction' à  toiisléè'beSoinS  ct^iédoihpenséraîént  tousM'és'îhter^ts-.  ’ 

«  ^lais  quand  on  prend, de  la  liberté,  dit  I’Union  Médicalp,^  on  n’en  saurait  trop 
prendre,  ét  pourijüoi  conserver  un'  enseignement' oiïïciel  'dé'là  médecine  ét  le  pri¬ 
vilège  de  l’exercice  professiannel?»  On  peut,  répondre  'qpelà  n’est,  pas  la  question. 
Quppdfjl, s’agit  d’pn  progrès  à  réaliser  dans  un  prdre  dC; choses, rétabli,,  compatible 
avfp  cet;  ordre4,é;chQ^es,  il,pefaut  pas  lui  ;Substituer  une.révQlutio.p|tput  entière,;  unq 
i^évplutipnradlicàle,  le  ranyerspment  de  ce  gui  existe  C’e^t  une  mauvaise  manière  dq 
raisounéc,,  à  nôtre,.sen,s,  q.ue de. substitU.er  iUue  these  qui  n’est  pas  en  question  à  une 
autr.éi. thèse,  pour  appliquer  à  ç.ellerci  lef  inconvénients  et  les  impossibilités;  de  celle- 
là.  NoiUS,  n’avons  donc  pas  à  examiner  s’il  ne  serait  pas  préférable  d’abolir  tputensei.-; 
gnement  officiel  et  tout  privilège  professionnel  plg.(ot  qiie  de  çjpei cher  à  perfectionner 
l’état  actuel  des  choses  par  des  moyens  compatibles  avec  cet  état.  L’enseignement 
officiel  existé  ;•  obligé  deéompter  aveè  lui,  on  Se  demande  lètitiel  vaut  mieux  :  de  lüf 
donner  dé  rextérisî'On  par  la  'création  de  chaires  'et  de  Facultés  noüvélle's,  que  de  le 
soumettre  à  la  concurrence  . viviYiante  deirenseignemeut  libre.  .Telle  est  la  question  à 
examiner;  Nous  avons  cité  comme  exemple  l’École  polytechnique.  M.  Latour  y  voit 
un  rapprochement  forcé.  La  géométrie,  la  physique,  la  chimie,  les  mathématiques 
né  sorlt  pas  là  médecine;  et  les  médecins  ne  sont  pas  des  ingénieurs.  Ce  n’est  que 
trop  vrai;  et  s’il  était  un  moyen ■d’întrbdüire  dans  les  étüdés  médicàlés  la, rigueur  des 
méthodes.  Usîfées  dans  lès  aulrfeé  sciences,  ,  et  chez  lés'  médecins  les  habitudés  de  pré¬ 
cision,  si  familières  aux  ingénieurs, .pn'gurait  bientôt  débarràssk.  la  médecinè  de. çes 
uiauvaises  dirpetipus,  et  lep  médecins  de  cette  grapdp  facilité,  a  confondre  cé, qui  est 
étgbii  avec  ce  qui  n’.est  que  conjectural,  ce.qui  ept  positif  avèQ,  a'é,quî ..n’est  qu’imagi¬ 
naire.  Mais  n’avons-nQus  pas  sous  les  yeux<  d’autres,  exemples  bien,  plus  vulgaires  et 
pourtant  aussi  décisifs  que  l’École. polytechnique?  Les; collèges  de  l’État,  les  .collèges, 
communaux,  les  pensions,  ne  sont-ils  pas  égaux  devant  les  jurys  dêrécepUori  pour  les 
baccalauréats,  et  ne  réalisent-ils  pas  tous  les  bienfaits  et  toutes  les  libertés  de  l’ensei-' 
gnement  libre?  »  .  ■  ;  ^  i 

Nous  avons  répondu  d’avance  au  reproche  que, nous  fait  M.  Guérin  de  substituer 
une  thèse  à  une  autre  pour  nous  donner  plus  fqçilement  raison.  Ce  n’est  pas  notre 
faute  si  toutes  les  questions  s’enchaînent  et  si, la,  logique  fait  valoir  ses  droits.  Nous 
pensons  encore  et  nous  répétons  que  la  question^de  la  liberté  de  Penseignement  est 
plus  grave, que  ne  le  dit  M.  Guérin  et  qu’elle  conduit  nécessairement  à  la  question  de 
la  liberté  d’exercice.  Voilà  pourquoi,  tout  partisan  que  nous  nous  senlions  de  la 
liberté  de  l’enseignement,  mais  portés  à  considérer  cdmirié"  uù  tnàllieur  sb'cial  la 


228 


L’UNION  MÉDICALE, 


liberté  d’exercice,  nous  nous  approchons  prudemment  de  l’engrenage,  afin  de  ne  pas 
être  entraîné.  Quant  aux  détails,  nous  persistons  à  croire  que  M.  Guérin  se  livre  à 
des  assimilations  peu  fondées  ;  que  des  collèges  et  des  Institutions,  où  l’on  apprend 
les  lettres  et  les  sciences,  ne  peuvent  pas  être  comparées  à  des  Écoles  de  médecine; 
qu’un  candidat  aux  baccalauréats  n’est  pas  un  candidat  au  doctorat  en  médecine; 
que,  d’ailleurs,  les  candidats  aux  baccalauréats  sont  examinés  par  les  corps  ensei¬ 
gnants  officiels,  par  les  Facultés  des  lettres  et  des  sciences,  et  que,  par  conséquént, 
son  dernier  argument  n’a  pas  la  valeur  que  M.  Guérin  lui  suppose. 

Mais  M.  Guérin  nous  promet  d’aborder  une  autre  fois  les  moyens  de  réaliser  l’en¬ 
seignement  libre ,  et  de  conjurer  les  difficultés  pratiques  que  celte  institution  est 
susceptible  de  rencontrer.  Nous  attendons  cette  communication  avec  intérêt,  et  nous 
remercions  M.  Guérin  de  vouloir  bien  reconnaître  que  nous  n’avons  pour  guide  que 
la  bonne  foi  et  l’amour  du  progrès. 

Amédée  Latour. 


THËRAPEUTiaUE  CHIRURGICALE. 


NOUVELLES  RECHERCHES  SUR  L’EMPLOI  DE  LA  LIQUEUR  DE  VILLATE  (<)  ; 

Par  le  docteur  Notta  , 

Clûriirgien  de  l’hôpital  de  Lisieux,  membre  correspondant  de  la  Société  de  chirurgie  de  Paris,  etc. 

Tous  les  chirurgiens  sont  d’accord  sur  la  nature  et  sur  l’évolution  des  abcès 
chauds,  ainsi  nommés  par  opposition  à  ce  que  l’on  désigne  sous  le  nom  d’abcès 
froids;  on  sait  que,  si  ces  derniers  se  cicatrisent  lentement,  difficilement,  les  pre¬ 
miers,  au  contraire,  se  terminent  promptement  par  la  guérison.  Cependant  il  y  a 
certains  abcès  chauds  qui,  en  raison  de  circonstances  particulières,  donnent  lieu  à 
des  décollements  considérables  et  à  des  fistules  incurables.  Dans  lès  cas  semblables, 
lorsque  tous  les  autres  agents  thérapeutiques  avaient  échoué,  nous  avons  eu  lieu  de 
nous  féliciter  de  l’emploi  de  la  liqueur  de  Villate. 

Obs.  X.  —  Abcès  sous-deltoïdien.  —  Décollement  du  deltoïde.  —  Contre-ouvertures,  drains, 
injections  iodées,  insuccès.  —  Neuf  injections  de  liqueur  de  Villate;  guérison. 

M.  Bienassez,  propriétaire  à  Saint-Pair-du-Mont,  âgé  de  69  ans,  habituellement  d’une  bonne 
santé,  mais  usé  par  le  travail,  fut  pris,  au  mois  de  mai  1864,  de  symptômes  de  fièvre  mu¬ 
queuse.  Au  bout  de  quelques  jours,  une  vive  douleur  se  manifesta  dans  l’épaule  droite,  dispa¬ 
rut  et  vint  se  fixer  sur  l’épaule  gauche;  et  lorsque  je  vis  le  malade  pour  la  première  fois,  le 
15  mai,  je  trouvai  l’épaule  gauche  rouge,  tendue,  très-douloureuse  à  la  pression.  On  sentait 
comme  une  fluctuation  profonde,  mais  encore  trop  obscure  pour  avoir  la  certitude  de  rencon¬ 
trer  un  foyer  avec  le  bistouri  ;  les  mouvements  du  bras  étaient  abolis.  Je  prescrivis  quinze 
sangsues,  des  cataplasmes,  des  boissons  émollientes  et  un' laxatif. 

N’ayant  été  rappelé  auprès  du  malade  que  le  24  mai,  je  trouvai  l’épaule  très-voluminéuse,  le 
deltoïde  était  soulevé  et  aminci  et  formait  comme  une  vaste  poche  très-fluctuante.  Le  bras  et 
la  main  étaient  le  siège  d’un  œdème  considérable.  Le  malade  était  amaigri,  il  avait  de  la  fièvre, 
et  les  symptômes  muqueux  persistaient,  mais  avec  une  intensité  moyenne.  Je  pratiquai  une 
incision  à  la  partie  inférieure  du  deltoïde,  près  de  son  insertion  humérale  :  une  énorme  quan¬ 
tité  de  pus  (deux  à  trois  verres  environ)  sortit  comme  un  flot  par  l’ouverture.  Bouillons, 
potages,  eau  vineuse. 

28  mai.  Je  place  un  drain  dans  l’ouverture  de  l’abcès.  Tout  le  deltoïde  est  décollé.  La  sup¬ 
puration  est  très-abondante  et  épuise  le  malade. 

9  juin.  La  suppuration  est  toujours  très-abondante.  Le  malade  s’épuise,  il  a  le  muguet.' 
Injections  iodées  dans  le  foyer  tous  les  jours.  Ces  injections  sont  faites  avec  le  plus  grand  soin 
par  mon  confrère,  le  docteur  Prévost,  de  Cambremer. 

19  juin.  Même  état.  Aucune  tendance  à  la  suppuration.  Le  muguet  va  un  peu  mieux.  Une 

(I)  Suite.  —  Voir  les  numéros  des  18  et  27  janvier.  ;j 


L’UNION  MÉDICALE. 


220 


contre-ouverture  est  faite  au  niveau  du  bord  postérieur  du  deltoïde,  de  telle  sorte  que  le  drain 
traverse  la  plus  grande  partie  du  décollement.  On  continue  les  injections  iodées. 

1"  juillet.  Même  état.  Anorexie.  Grande  faiblesse.  Pas  de  recollement  des  parois  du  foyer  ; 
suppuration  abondante.  Lé  muguet  est  guéri. 

18  juillet.  État  général  meilleur.  L’appétit  augmente.  Vin  de  quinquina;  viandes  rôties; 
toniques. 

Ix  août.  Le  malade  commence  à  se  lever.  Même  étal  du  décollement  sous-deltpïdien. 

9  septembre.  État  général  très-bon.  Le  malade  se  lève,  mange  avec  appétit.  Les  orifices  fis- 
tuleux  qui  ont  succédé  aux  ouvertures  pratiquées  par  le  bistouri  fournissent  toujours  une  sup¬ 
puration  abondante.  Avec  une  sonde  de  gomme,  élastique ,  je  constate  que  le  deltoïde  n’est 
pas  recollé.  Je  prescris  alors  la  liqueur  de  Villate.  M.  le  docteur  Prévost'fait  une  injection  pen¬ 
dant  trois,  jours,  puis  laisse  reposer  le  malade  pendant  huit  jours,  après  lesquels  il  recommence 
de  nouyea,u  à  faire  l’injection  pendant  trois  jours.  Repos  huit  jours.  Enfin,  pendant  trois 
jours,  injections  qui  sont  les  dernières.  Les  plaies  se  ferment  pour  ne  plus  se  rouvrir. 

Je  revois  le  malade  le  31  octobre.  Il  va  très-bien,  a  repris  de  l’embonpoint.  Depuis  un  mois, 
son  épaule  est  guérie.  Depuis  cette  époque,  il  a  repris  peu  à  peu  l’usage  de  son  bras,  et  il  ne 
lui  reste  plus  aujourd’hui  qu’un  peu  de  raideur  de  l’articulation. 

Nous  voyous  ici  dans  le  cours  d’une  fièvre  muqueuse  un  vaste  abcès  se  former  sous 
le  deltoïde.  Par  suite  de  circonstances  indépendantes  de  ma  volonté,  je  ne  puis 
l’ouvrir  que  lorsque  le  pus  a  décollé  toute  la  face  profonde  de  ce  muscle  et  l’a  aminci 
à  un  point  tel  que  je  croyais  le  muscle  entièrement  détruit.  Cependant,  pour  favo¬ 
riser  l’écoulement  du  pus  et  le  recollement  des  parois  du  foyer,  des  drains  sont 
placés  dans  la  plaie.  Le  recollement  n’ayant  pas  lieu,  on  pratique  des  injections 
iodées,  une  contre-ouverture  est  faite,  et  malgré  ces  moyens  qui  sont  continués  avec 
persévérance  et  habileté  par  le  docteur  Prévost,  du  10  juin  au  20  juillet,  c’est-à-dire 
pendant  six  semaines,  aucun  changement  ne  survient  dans  l’état  local.  Cependant 
l’état  général  qui  nous  avait  inspiré  les  plus  vives  inquiétudes  s’améliore,  les  forces 
reviennent.  Que  restait-il  donc  à  faire  en  présence  d’une  affection  aussi  rebelle? 
Débrider  largement  le  foyer.  Mais  alors  il  fallait  couper  transversalement  le  deltoïde 
et  s’exposer  à  priver  le  malade  de  l’usage  de  son  membre.  En  incisant  le  deltoïde, 
suivant  son  axe,  à  sa  partie  moyenne,  on  s’exposait  à  couper  le  nerf  circonflexe  et  à 
paralyser  la  moitié  antérieure  du  muscle.  On  n’était  pas,  d’ailleurs,  certain  d’amener 
ainsi  la  cicatrisation  des  parties  les  plus  reculées  du  décollement.  C’est  après  avoir 
pesé  toutes  ces  considérations  que  je  me  décidai  à  essayer  les  injections  de  liqueur  de 
Villate.  En  trois  semaines,  après  neuf  injections,  le  recollement  du  deltoïde  était 
opéré  et  les  orifices  fistuleux  cicatrisés.  Il  était  impossible  d’obtenir  un  résultat  plus 
satisfaisant.  L’observation  suivante  n’est  pas  moins  remarquable. 

Obs.  XI.  —  Abcès  de  l’angle  de  la  mâchoire.  —  Fistules  dans  la  région  parotidienne.  — . 
Accidents  graves  datant  de  quinze  mois.  • —  Guérison  en  quinze  jours  par  la  liqueur  de 
Villate. 

Au  commencement  d’avril  1863,  je  fus  appelé  auprès  de  M”®  M...,  de  Saint-Pierre-sur-Dives. 
Cette  dame,  habituellement  d’une  bonne  santé,  était  accouchée  depuis  huit  mois.  Quelques 
jours  après  son  accouchement,  il  était  survenu  à  l’angle  de  la  mâchoire,  du  côté  gauche,  une 
tuméfaction  qui  avait  rapidement  augmenté  de  volume,  puis  une  collection  purulente  s’était 
formée  et  on  l’avait  ouverte  avec  le  bistouri.  Depuis,  plusieurs  trajets  fistuleux  s’étaient 
successivement  ouverts  et  fermés  tant  dans  la  région  parotidienne  qu’à  l’angle  de  la  mâchoire. 
Lorsque  je  fus  appelé  auprès  de  M”®  M...,  il  y  avait  trois  orifices  fistuleux  :  un  à  la  tempe,  un 
dans  la  région  parotidienne  et  un  troisième  un  peu  en  arrière  de  l’angle  de  la  mâchoire.  Le 
visage  était  déformé  par  l’induration  des  parties  molles.  Il  y  avait  impossibilité  d’ouvrir  la 
mâchoire,  à  peine  y  avait-il,  entre  les  dents,  un  écartement  de  quelques  millim.  qui  permet¬ 
tait  l’introduction  de  potages  liquides,  et  comme  cet  état  durait  depuis  plus  de  trois  semaines, 
il  en  résultait  un  grand  amaigrissement  de  la  malade,  qui  ne  pouvait  prendre  qu’une  nourri¬ 
ture  tout  à  fait  insuffisante.  L’exploration  minutieuse  des  divers  trajets  fistuleux  ne  me  fit 
constater  aucune  altération  osseuse.  Une  grosse  molaire  était  cariée  de  ce  côté.  Je  donnai  le 
conseil  de  la  faire  arracher  aussitôt  que  l’écartement  des  mâchoires  le  permettrait.  En  atten- 
dant,  je  prescrivis  des  cataplasmes  émolliens  en  permanence. 


230 


L’UNLQiN  Médicale;.  , 

AU: mois.de  ,iî)ai,  il  , y;  avaiLde.ramélioration,  moins,  d.’indura^^^  parties  rpolles,  ^l.les, 
mâchoires  purent  s’écarter  suffisamment  pour  permettre  iV^trMiop  de  |a  ' 'dent  cariée.,  Néain-, 
moins,  cette  amélioration  futde  courte  durée,  de  no,uvellés  fistules, Sé  rëfqfi^éréht^  lamalade, 
après  bien  dés  alternatives  de  mieux  et  fieplus  mal,  alla'èqiisulter,  au  comméncéiüent  d’octobre, 
M.  Nélaton,  qui  ne  trouva^aucupe  lésion  .osseuse  et  gui,  après  avoir'  introduit  uné,Qorfié  à  boyaii 
dans  le  trajet  fistuleüx  ié'  plus'loiig ’qüi  S’étènd'ait  dè'  la  partie  là  plus  élevée  dé  l’articulation 
lemporo-maxillaire  au-dessous  de  1,’angle  de  la  mâchoire,  conseilla  de  faire  .dans  ce-tfajét  des 
injections  ayéc  la  liqueur  de  Vifi'ât'e.'  Elles  Jurent  pratiquéës,  vers  lé.milièu  du  mciis,  par  le  doc¬ 
teur  Saint-Frons,  de  Saint  fterré-sur-Divès.  Il  né  put  en  faire  que  deux  y  elles  am|enér.èht,un,q, 
vive  inflammation  qüj  se  'bientôt,  ét'àu  bôht  dë,;qu,irizë  jours  M“®  M...''élail  eo^ 
ment  guérie.  ’  Depuis,,’ j’gi  revu  plustéuÿs'  îbiéjcëtïè  dame  ét  la  guêrisph  ne  s’'esrp^'',dé'mentiér 

Ainsi;  voilà  üh  abcès  chaud  développé  â  ranglé  de  la  mâchoire,  dôhnâht  lieu  à  de 
nombreux  trajets  flstuleüx  dàns' la  région  parotidienne','  datant' '.dé  quinze  moi's,  rën-’ 
dant,,insupportable^‘rèxistéhce  d’une  jeune  femme,,  parfois  même  compromettant  sa 
santé  en  ^empêchant  .d’.ouvri,r  ià,,boü;qhe  et  :dé.  prendre  une  £ihuient,ation  . suffisante. 
Cet  abcès,  dont  rien  ne  pouy, ait  faire  préyoir.  le  terme,  est  gnéd  en  quinze  jours  par; 
deux  injections  de  liqueur  de  Villate  ! 

Lés  abcès- des  sinus  frontaux  pouvant  être, ^  jusqu’à  un  certain  point,  rapprochés 
des 'àbcê’s  'éhaads  des  parties  rfiolles,  trouvent  ici  haturellement  leur  plàce'.  '  ■ '  *  ^  v 

OBSi .  XIL  r-  FhtMler^bfMe  consécutive  à-  un  abcès  du  sinus  frontal,  —  Quéri^n  en  huit  jours^  ■ 

'  Ün  jéuhé' Anglaise  vint  co'hs'ulted.  il  y  â  deux  aiis,  M.  'Néfàtoh,  pour  Une  fistuïè' 'qu’elle  p6r-‘ 
lait  au  milieu  du  frdht,  èf  qui  était  éohséeütivé  à-  un  àïicès  développé'  dâôs  le  sihus  frontal;; 
Cetté  fistule  faisait  le  désespoir  de  èette  dame.  Après  avoir  consulté  sans  résultât  toutes  les 
sommités  chirurgicales  a©  l’Angleterre  et  de  è’ Allemagne,  elle  vint  s’adresser  A  Mi^Aélaton. , 
Rien,  jusqu’à  ce  jour,  n’avait  pu  la  gu,érir.vM.:Xélàton,  constata  qu’il  n’y  ,avai,t;auçune  lésion 
osseuse,  et  il.  fit  dans  la  fistule  plusieurs  injections  de  liqueur  deiYiHate,  Huit,  jours  après,  la, 
fistnje.se  cicatrisa  pt  la  maladiè  n’a  pas  réddiyfi' depuis.  , 

'  Ôbs.'  inr.  — •  Fistule  consécutive  à  un  abcès  du  sinùs  frontal.  —  Aniéliorationf  '■  '  '  ’ 

:  Le  dûeeteru  d’unè, .maison, d’éd’uçaüon  dan§  je, département, du; Nord  ayait  uneflia^plégon^- 
cutive  à  iih  abcès  du'  sinus  frontal,  et  avàït;  âé  traité  sans  succ'te,  lorsqii,’ir  vint  consulter' 
]\i.  Néiàfon  dàna  ié  courant  dé  cetté  année.  L’injection  deTillété lui  fût’  pjpsénte  y  lè 'iliajadé; 
ïëjoiïrnâ' chez  M'ét.édfivit  'bientôt  ijti’irétait' preSqué  guéri.  Mais,  depuis’,' ’sa  fistülë  s’fist  Vod- 
yertè.' ’IVÏJ  'Nélatori  luï  â  'conseillé'  dé  'fép'réniïrè l’usagé  d'éS  mtêraes  irijèétiôris.'  La-  situatibH *d'é'éè 
malade  est  bien  améliorée,  mais  il  n’est  pas  encore  guéri.  '  ih' 

Quoique  cette  obseryatipn  ne  poiLpâ,s  terniinée,  pnisquede  aujqVest  encoye  eiijtrair 
tement,  nous  ferons  remarquer  que  la  maladie  a  subi  une  modification  salutaire,  et 
qu’irÿ'â^’h'èü  d’espérêr  uùé  güérison  'ébmplète;  ■  '  "■  ''■  ■v''  •  . 

Dàhs  les  cieux  ob'ëëbv’atibii^'qiié  nouS  venons 'de  éiter,  la  liqueur'  de  Vinàtè'iYagit 
pas  seulement  en  faisant  cicatriser  le  trajet  fistuleux,  mais  aussi  en  modifiàfiVla 
sécrétion  de  là' 'muqueuse  qui  tapisse  le  sinus;  eliè  suppritfie  l’exhalation  purulente 
de  dette  '  muqueuse  de  là  même  manière  qu’elle  tarit,  chez  le' cheval,  la  sécrétion 
puriforme  du 'derme  dénudé  dans  les  eaux  aux  jambes.  "  ’ 

Celte  action  bien  évidente  sur  une' menîbranë  muqueuse  enflammé’é^'clirèhl^^ 
ment  d.onne  à  penser  que  celte  liqueur  .pourrait  rendre/ des.  services  dams, 
ment  de  certaines  fistules  lacrymales  qui,  reconnaissent  pour  causé  l’infianiînatidn 
chronique:  de  la  muqueuse  du  sac.  H  y  a  là  un  sujet  d’études  et  de  recherches  Intér 
ressantes  à  faire.  . 

Les  fistules  qui  succèdent  à  une  plaie  d’arme  à  feu  sont  parfois  très-difficiles 
à  guérir;  lorsque  la  période  inflammatoire  est  passée,  et  si  la  balle  n’est  pas  restée 
dans  les  chairsy  ces  fistules  rentrent  dans  la  catégorie  des  fistules  cohsécutiyes  aux 
abcès  chauds,,  et  quoique  d’origine  traumatique,  elles  güérissent  parfaitement  avéc 
la  liqueur’ de  Villate.  L'obseryation  suivante,  que  je  dois  à  l’obligeance  du  docteur 
Saurel,  en  est  un  des  exemples  leg  plus  remarquables.  ,  ,,  . 


L’ÜNION  MÉDICALE. 


231 


Obs.  XIV.  —  Fistules  multiples  consécutives  h  une  plaie  d’arme  à  feu  datant  de  trois  ans 
et  demi.  —  Guérison  en  sept  mois. 

Un  nègre  d’Abyssinie  par  une  série  de  circonstances  qu’il  serait  trop  long  de  rapporter 
ici,  se  trouvait  dans  les  rangs  de  l’armée  française,  à  Solferino.  Ü  reçut  un  coup  de  feu  à  bout 
portant  sur  le  côté  de  la  tête.  L’ouverture  d’entrée  de  la  balle  était  au  niveau  de  la  région 
massétérine,  et  l’ouverture  de  sortie  dans  la  région  postérieure  du  cou,  à  3  centimètres  à  peu 
près  de  l’apopbyse  mastoïde.  Ce  trajet  était  resté  fistuleux  et  était,  devenu  le  point  de  départ 
de  nombreuses  fistules.  Toute  espèce  de  traitement  avait  été  tenté  sans  aucun  résultat,  lors¬ 
que,  après  trois  ans  et  demi  de  souffrances,  il  vint. consulter  M.  Nélaton.  C’était  au  commen¬ 
cement  de  1863.  ;  ; 

A  cette  époque,  la  plaie  d’entrée  était  cicatrisée  complètement,  mais  il  y  avait  une  suppu^ 
ratioti  abondante  par  la  plaie  de’sortie  et  des  trajets  fistuleux  multiples  qui  avaient  pour  point 
de  départ  leUrajet  de  la  balle.  Il  y  avait  un  empâtement  considérable  de  la  région  et  des  acci¬ 
dents  de  rétention  du  pus.  Un  instant,  on  avàit  songé  à  porter  le  bistouri  dans  cette  région, 
maisbn  y  renonça,  én  présence  des  dangers  qu’il. y  avait  à  courir.  C’est  alors  que  M,  Nélaton 
prescrivit  les  injections  de-liqueur' de  Villate  dans  les  trajets  fistuleux.  Le  traitement  fut  appli¬ 
qué  par  M.  le  docteur  Saurel,‘ qui  .faisait  des  injections  pendant  quatre  à  cinq  jours  pour  laisser 
lê'fnalade'reposer  quelques’ jours,  parfois  quelques  semainésj  puis  il  recommençait  les  injec-” 
lions,  et  ainsi  dé  suites  L’Orificê  deda  plaie;  était  maintenu  dilaté  par  des  cordes  à  boyau  QU, 
des  tubes  de 'drainage.  Lés  injections  étaient  toujours  très-douloureuses..  Si  le  liquide  était 
retenu  dans  les  trajets  fistuleux,-  les  douleurs  devenaient  insupportables  .au  bout  de  quelques 
heures;  M.  Saurel  était  alors  obligé  d’évacuer  l’injection  à  l’aide  d’une  sonde  cannelée  ou, 
d’une  petite  canule  de  trocart  introduite  dans  les  fistules.  Quelquefois,  à  l’aide:  de  pinces,  on 
pouvait  extraire  des  trajeta  fislulèux,  des  lambeaux  de  fausses  membranes  qui  en  tapissaient 
les  parois  et  qui  s’étaient  formées  sous  l’influence  de  l’injection. 

Enfin,  après  sept  mois  de  ce  traitement,  le  malade  et  le  chirurgien  ont  été  récompensés:  de 
leur  admirable  persévérance  :  lé -docteur  Saurel  ,à  eu  le  bonheur  de  guérir  son  malade- d’une 
manière  absolue;  radicale  ;  la  tuméfaction  qui  existait  avait  disparu,  et  il  y  avait  une  symétrie 
parfaite  entre  les  deux  répons  postérieures  droites  et  gauches  du  cou.  ' 

Il  y  a  quelques  mois,  une  fistule  s’étant  rouverte,  s’ést  promptement  cicatrisée  sous  l’in- 
flUence  de  deux  à  trois  injections;; depuis,  là  guérison  ne  s’est  pas  démentie. 

Il  suffît  de  parcourir  les  détails  de. cette  observation  pour  se  rendre  compte  du  serr 
vice  que  la  liqueur  de  Villate  a  rendu  aü  malade  qui  en  fait  le  sujet.  La  blessure 
datait  de  juin  l3S9,  'c’ëst-à-dirè-que,  dépuid  trois  ans  et  demi,  rien  n’avait  pu  guérir 
cet  homme,  quoiqu’il  ait  eu  ïeè  conseils  des  chirurgiens  lés  plus  éminents  de  l’armée. 
Qr,  en  >épt  mbi'^,'  la  liqueur  de  Villate  éîcatriSe  les  trajets  fistuleux.  Ce  traitemént,  il 
est  vrai,  a  'é|f,,péuii^|é,  doüiom^^  fallu  toute' l’énergie  du  patient  et  toute  là 

persévérance,  je; du  chirurgien  dans  la  liqueur  dé  Villaté 
pour  conduire  cette  maladie' à  bpnne  fin.  :  Mais  si  le  traitèmeht  a  été  douloureux,  au 
modus  ilp’a  pas  exposé  les  jours  du  malade,  comme  aurait  pu  le  faire  une  opération 
sanglante,  et  il  n’a  laissé  après  lui  aucune  trace,  aucune  dilïormité’  :  je  ferai  remar¬ 
quer  q,ue  la  petite  rechute  qui  a  été  observée  dernièrement  n’a  aucune  importance  et 
n’à  compromis  en  rien  le  résultat  obteiiu.  ' 

Dans  l’observàtïoh  süivahtéj  il  s’agit  d’une  fistule  consécutive  à  un  kyste  et  qui, 
par  conséquent,  n’a  pu  être  rangée  dans  les  catégoriés  précédentes. 

Obs.  xy.  —  Fistulè  consécutive  à’  un  kÿsie.-^ Emploi  de  la  liqueur  de  Villate;  insuccès.  ’ 

LehouXj.boulanger.  à  Livarot,  âgé  (ifi,23  ans,  grand,  bien  développé,  ayant  toutes  les  appa¬ 
rences  d’une  bonne  constitution  et. ne  portant, aucune  trace  de  scrofules,  me  raconta  qu’à  l’âgè 
de, 5  ans,, il  avait  derrière  la  mâchoire  infériéuré,  près  dè  l’oreille;  urie  petite  grosseur  du 
volume  d’un  pois.  Cette  petite  türaéur  était  mobile,  indolente;  peu  à  peu  elle  a  augmenté  de 
yolütné,  sans  causer  de  doufeur  ;  il  paraît  même  qu’il  y  a  huit  ou  neuf  ans  environ,  il  me  con¬ 
sulta,'  et  que  je  lui  aurais  dit -alors  que  sa  tmbeür  était  un  kyste  et  qu’iU  fallait  l’enlever.  Un 
an  ou  deux  plus  lard,  cette  tumeur  augmenta  considérablement  en  longueur ,  se  prolongea 
derrière  la  branché  montante  du  maxillaire  inférieur  et  vint  faire  saillie  au  cou,  au  niveau  de 
la  partie  moyenne  de  la  grande  corne  de  l’og  hyoïde.  Il  ne  pouvait  plus  ni  manger  ni  ouvrir  la 


232 


L’ÜNION  MÉDICALE. 


bouclie.  Un  médecin  fit  une  ponction  sous  la  mâchoire,  dans  le,  point  le  plus  saillant  5  ,  fi  sortit 
environ  un  bon  demi-verre  d’un  liquifie  semblable  â  de  l’huile*  puis  il  s’en  écoula  beaucoup 
la  nuit.  Quelque  temps  après  l’opération  on  lui  fit,  pendant  dix  à  quinze  jours,  des  injections 
iodées,  mais  on  ne  put  amener  l’oblitération  du  kyste.  Depuis,  il  est  resté  une  fistule  dont 
l’orifice  répond  à  la  partie  moyenne  de  la  grande  corne  de  l’os  hyoïde.  Cette  fistule  donne 
toujours  de  la  suppuration,  et  si  elle  se  ferme  pendant  quelques  jours,  le  cou  se  gonfle,  il  sur¬ 
vient  de  la  douleur,  et  on  est  obligé  de  la  rouvrir.  Il  y  a  huit  jours,  la  fistule  s’étant  fermée, 
le  cou  a  gonflé  et  il  est  sorti  du  pus  par  le  conduit  auditif  externe.  La  fistule  s’étant  rouverte 
spohtaném.ént,  la  suppuration  de  l’oreille  a  cessé. 

Aujourd’hui,  16  octobre,  le  malade  est  dans  l’état  suivant  :  sur.  lé  cou,  au-dessous  de  l’angle 
de  la  mâchoire,  on  remarque  une  dépression  au  fond  de  laquelle  on  aperçoit  un  orifice  fistu- 
leux.  Si  on  y  introduit  un  stylét,‘on  le  fait  pénétrer  facilement  derrière  la  branche  montante  de 
la  mâchoire  inférieure  jusqu’au  niveau  du  conduit  auditif;  là,  le  stylet  ne  rencontre  pasd’osà 
nu  et  ne  sort  pas  dans  l’oreille,  mais  il  détermine  en  ce  point  une  douleur  assez  vive.  En  pal¬ 
pant  la  région  malade,  on  sent  tout  le  long  de  la^  branche  montante  du  maxillaire,  depuis  l’ori¬ 
fice  de  la  fistule  jusqu’à  l’oreille^  un  cordon  non  adhérent  à  l’os,  du  volume  d’une  grosse  plume 
d’oie,  présentant  à  sa  partie  moyenne  deux  renflements  du  volume  d’une  aveline. 

Le  pus  qui  s'écoule  par  la  fistule  est  jaune,  bien  lié.  L’examen  du  conduit  auditif  ne  fait  rien 
découvrir  de  particulier  ;  il  est  sain;  l’ouïe  est  bonne  ;  pas  de  douleurs  dans  l’oreille;  les 
mouvements  de  la  mâchoire  sont  très-libres,  indolents  ;  maintenant*  ils  deviennent  diflîciles 
et  dbuloureux  lorsqu’il  y  a  inflammation  du  trajet  fistuleux  ou  rétention  du  pus  dans  sa  cavité. 

19  octobre.  Une  canule  de  trocart  explorateur  est  introduite  dans:  la  fistule  et  pénètre  jus-; 
qu’au  conduit  auditif.  Une  injection  de  liqueur  deVillate  est  pratiquée  s  l’aide  de  cette  canule,  : 
et  le  liquide  ressort  par  l’oreille.  ■  ■; 

Le  20  et  le  21,  je  fais  l’injection,  et  le  malade  continuera  lui-même  jusqu’au  25  inclusive¬ 
ment.  • 

Le  1®'  novembre,  le  malade  m’apprend  que  la  cicatrisation  est  complète  depuis  quatre  jours. 

Le  15  décembre,  le  malade  se  croyait  guéri*  lorsqu’il  y  a  six  jours  le  coU  a  enflé,  est,  devenu 
douloureux  ;  enfin,  la  fistule  s’est  rouverte  en  laissant  écouler  une  grande  quantité  de  pus.  Je 
prescris  une  injection  de  liqueur  de  Villate  tous  les  jours  pendant  huit  jours.  :  < 

28  décembre.  La  fistule  est  guérie  depuis  trois  jours. 

15  mars  186â.  Depuis  le  mois  de  décembre  dernier,  un  petit  suintement  purulent  a  persisté 
dans  l’oreille,  et,  depuis  quelques  jours,  il  s’est  produit  une  petite  grosseur,  du  volume  d’une 
petite  noix,  sur  le  trajet  de  la  fistule  à  l’angle  de  la  mâchoirei  C’est  pour  le  malade  l’indice  du 
début  d’une  nouvelle  collection  purulente.  Cataplasmes.  ,  , 

Le  18  mars,  cette  tumeur  s’ouvre  et  donne  issue  à  du  pus.  Le  malade  essaya  lui-même  de 
faire  des  injections,  mais  il  ne  put  y  parvenir  ;  néanm.9ins,.rabcès  s’est  refermé  peu,  à  pe,u*  et 
le  18.  avril  la  guérison  paraît  :  conaplèté,  . II  .  reste  seulement  de  .J’indui'ation  . au'  niveau  de  U: 
tumeur.  ,  Quelques  jours  après,  un  nouvel  abcès  se  forma,  la  fistule  .se  rôüyrif^'ét  depuis  elle  a  ' 
continué  à  suinter  un  peu  sans  faire  souffrir  le  malade.  Au  total,  il  se  trbiiVé  mieux.  * 

Le  23  septembre  et  le  30  septembre,  même  éiat.  '  Le  stylet  parcourt  toute  l’étendue  de  la  ; 
fistule  et  arrive  jusqu’au  conduit  auditif.  Je  pratiqué  une  injection,  et  lé  liquide  ne  revient  pas; 
par  l’oreille.  Ces  injections  sont  extrêmement  doulouréusès,  et  lé  malade  me  dit  ne  plus  pou¬ 
voir  les  supporter.  Ilrefuse  toute  espèce  de  traitement. 

Bien  que  nous  ayons  eu  dans  ce  cas  un  insuccès,  il  né  sera  peut-être  pas  sans 'intérêt 
d’en  rechercher  la  cause.  Est-elle  dans  la  nature  de  ta  maladie,  ou  bien  dans  lama- 
nière  dont  le  médicament  a  été  adrpinistré? 

D’abord,  cette  fistule  est  évidemment  consécutive  à  un  kyste.  Les  détails  de  l’ob-' 
servation  ne  laissent  pas  de  doute  à  cet  égard.  Au  moment  où  nous  voyons  le  malade 
pour  la  première  fois,  les  parois  du  kyste  sont  revenues  sur  elles-mêmes;  elles  for¬ 
ment  la  paroi  du  trajet  fistuleux  et  donnent  la  sensation  d’un  cordon  dur  que  nous 
avons  décrit.  Or,  cette  paroi  épaisse,  sécrétante,  pouvait  présenter  plus  de  résistance 
à  l’action  de  la  liqueur  de  Villate  qu’üne  fistule  ordinaire.  Néanmoins,  à  plusieurs 
reprises,  la  cicatrisation  a  été  obtenue  pendant  un  temps  assez  loug  pour  faire  croire 
à  une  guérison  définitive,  lorsqu’une  nouvelle  collection  purulente  venait  remettre 
tout  en  question.  : 

Mais  si  la  nature  même  de  la  fistule  rend  compte  jusqu’à  un  certain  point  de  notre 
insuccès,  il  ne  faut  pas  perdre  de  vue  que  le  traitement  n’a  pas  été  ce  qu’il  aurait  dû 


L’UNION  MÉDICALE. 


233 


être.  Ainsi,  le  malade,  qui  demeure  à  cinq  lieues  de  chez  moi,  ne  venait  pas  me  voir 
régulièrement;  il  restait  quelquèfois  un  ou  deux  jours  à  Lisieux,  et  alors  je  lui  faisais 
moi-même  une  ou  deux  injections  qui  pénétraient  bien  dans  toute  l’étendue  de  cette 
longue  fistule,  puis  il  retournait  chez  lui  où  il  continuait  à  faire  lui-même  ses  injec¬ 
tions  d’une  manière  fort  incomplète.  Au  bout  de  quelques  jours,  la  fistule  se  gué* 
rissait,  puis  les  parois  du  kyste  recommençant  à  sécréter  du  pus  pendant  un  temps 
plus  ou  moins  long,  la  fistule  se  rouvrait.  C’était  à  recommencer. 

Pour  guérir  ce  malade,  il  aurait  fallu  l’avoir  sous  la  main  et  faire  tous  les  jours 
une  injection  bien  complète  pendant  quinze  jours,  un  mois,  peut-être  même  deux  ou 
trois  mois,  et,  j’èn,  ai  la  conviction,  à  un  moment  donné,  le  kyste  se  serait  exfolié  et 
la  fistule  sé  serait  fermée.  N’avôns-nous  pas  l’exemple  de  l’observation  précédente^ 
dans  laquelle  la  guérison  n’a  été  obtenue  qu’au  bout  de  sept  mois?  Il  est  bien  évident 
qu’ici  l’insuccès  tient  uniquement  à  ce  que  la  liqueur  de  Vîllate  n’a  pas  été  employée 
avec  assez  de  persévérance. 

(La  fin  à  un  prochain  numéro). 


CHIRURGIE. 


ANÉVRYSME  DE  E’INNOMINÉE  ^  LIGATURE  DE  LA  SOUS-CLAVIÈRE  ET  DE  LA  CAROTIDE 
DROITES^ 

Par  M.  Heath,  chirurgien  de  rhôpilal  de  Westminster. 

Le  fait  suivant  offre  l’intérêt  d’une  opération  nouvelle  et  non,  encore  exéiculée  en 
Angleterre.  Elle, est  basée  sur  le  principe  émis  par  .Brasdor,  le  premier,  renouvelé, 
par  Deschamps,  et  démontré  pratiquement  par  Wardrop  :  que  s’il  est  difficile,  ou, 
impossible  de  lier  une  artère  entre  un  anévrysme  etle  cœur,  on  peut  la  lierau-dessus 
de  la  tumeur  et  diminuer  ainsi  le  courant  du  sang  pour  obtenir  l’oblitération  dp  sac. 
Wardrop,  le  premierj  a  montré;  la  possibilité  de  ce  procédé,  en  1825,  dans  un  cas 
d’anévrysme  de  la  carotide  chez  une  dame.de  75  ans;  il  lia  cette  artère  au-dessus  de 
la  tumeur,  et  la  malade  guérit.  Deux  ans  après,  dans  un  cas  d’anévrysme  de  l’inno- 
minée.  chez  une  femme  de  45  ans,  et  où  la  carotide  droite  était  déjà  oblitérée,  il  lia 
la  sous-clavière,  et  l’opération  eut  un  plein  succès.  VVardrop  fut  conduit  à  ckte  pra¬ 
tique  par  l’observation  importante  que  le  sang  peut  se  coaguler  dans  un  anévrysme,,, 
de  manière  à  renforcer  les  parois  du  sac  et  ensuite  en  remplir  la  cavité  sans  que  la 
circulation  en  soit  interrompue  subitement  ou  entièrement.  Diverses  modifications 
ont  depuis  été  proposées  et  pratiquées  par  M.  Erichsen,  entre  autres,  qui  a  consacré 
à  ce  sujet  un  chapitre  dé  son  livre  Science  et  art  de  la  chirurgie.,  où  sont  consi¬ 
gnés  les  résultats  de  sa  pratique.  Sur  neuf  ligatures  de  la  carotide  dans  des  cas  d’ané¬ 
vrysme  de  l’innominée,  deux  guérirent  :  l’un  des  opérés  vécut  encore  trente-quatre 
ans;  chez  l’autre,  qui  mourut  au  bout  de  vingt  mois,  on  trouva  une  affection  grave 
dë  la  carotide,  de  l’innominée  et  de  la  crosse  de  l’aorte.  Les  autres  moururent  à  des 
dates  variant  de  quelques  heures  à  sept  mois  après  l’opération  ;  mais  chez  presque 
tous,  la  tumeur  diminua  de  volume  et  les  sacs  contenaient  à  l’autopsie  des  caillots 
fibrineux. 

Dans  lés  deux  cas  où  fut  pratiquée  la  ligature  de  la  sous-clavière,  outre  celui  de 
Wardrop,  l’opération  resta  infructueuse;  le  premier  opéré  mourut  neuf  jours  etle 
second  un  mois  après.  En  1836,  Fearn  lia  la  carotide,  et  deux  ans  après  la  sous- 
clavière,  dans  un  cas  de  cette  espèce;  l’opéré  mourut  d’une  pleurésie  trois  semaines 
après  la  seconde  opération.  En  1839,  Wickham  lia  la  carotide,  et  deux  mois  après  la 
sous-clavière  ;  l’opéré  fut  soulagé,  mais  succomba  peu  de  temps  après.  Une  seule 
fois  la  carotide  et  la  sous-clavière  furent  liées  simultanément,  mais  celle-ci  ne  le  fut 
pas  au  même  endroit  que  dans  l’opération  actuelle  qui  fut  pratiquée  par  un  chirurgien 
étranger,  M. Rossi  ;  l’opéré  mourut  le  sixième  jour.  La  ligature  de  la  carotide  et  de 


234 


L’UNION  MÉDICALE. 


la  sous*clavière  droites  avait  été  faite  dans  le  premier  tiers  del’étèndue  de  celle-ci, 
interceptant  ainsi  complètement  le  cours  du  sang  dans  l’artère  vertébrale  droite,  de 
sorte  que  la  circulation  cérébrale  avait  exclusivement  lieu  par  lés  vaisseaux  du  c6té 
gauche,  car  à  l’autopsie,  on  trouva  l’occlusion  pathologique  accidentelle  de  la  carb*^ 
tidé  gauche  et  de  Tartère  vertébrale  droite,  ce  qui  avait  amené  rapidement  la  mort 
ramollissement .  •  ■ 

Tels  sont,  en  résimé,  les  procédés  opératoires  employés  contre  l’anévrysifle  de 
l’innominée,  d’après  le  principe  de  Brasd  or.  Les  résultats  n’en  sont  pas  très-encoura¬ 
geants;  que  l’on  mette  à  part  les  cas  de  Rossi  et  de  Wardrop,  c’està  peine  si  les, autres 
pourraient  servir  à  montrer  la  valeur  de  ce  procédé.  On  a  ealcülé  qu’un  tiers  du  sang’ 
envoyé  dans  l’artère  innommée  est  destiné  à  la  carotide,  un  autre  tiers  à  la  thyroïde' 
et  à  d’autres  branches,  et  que  le  reste  passe  dans  la  sous-clavièré.  Quand  la  sous-cla.i 
vière  a  été  liée,  elle  l’a  toujours  été  dans  le  tiers'de  son  étendue  ;  or,  en  liantlâ  caro-l 
tide  ou  la  sous-clavière,  il  reste  toujours  deux  tiers  du  sang  qui  circulent  dans  le  saC.'> 

«  Comment  donc  espérer,  dit  M.’  Erichsen,  la  cure  d’un  anévrysme  situé  si  près  du  • 
cœur  par  laiaible  diminution  d’un  tiers  du  cours  du  sang?  Comme  on  l.’a:Vu,  il  ju’y 
a  que  le  cas  de  Rossi  où  les  deux  artères  .aient  été  liées  simultanément,  et  l’occlusion 
pathologique  accidentelle  de  la  carotide  g^ché  et  de  l’artère  vertébrale  droite  nous 
dispense  de  tout  jugement  sur  les  résultats  de  l’opération.  »  Prenant  toutes  ces  cir- 
cblistartcés  èn  considération,  il  est' impossible  dè^dédter  qûé la  lîgâture  simùîtâhéé  dé 
ces  deux  vaisseaux  ne  puisse  être  qu’un  simpTé  témoignage  en  faveur  de  cette  opéra¬ 
tion  contre  l’anévrysme  de  Pinnominée;  i  i.  '  . 

Ne  pouvant  préciser  la  grandeur  du  danger  que  ce  procédé  fait  encourir  au  patient, 
il  vaut  mieux  siippriniel'  lés  deux  Iférs  dü  Sang  coulant  dâh's'la  tuméur,  et  le' tiers  res¬ 
tant  sera,  plutôt  un  avantage  qii* autre  chose  en  facilitant  lè  dépôt  de  fibrine  dans  ié  Sa’é 
anévrysmal.  ;  ^ 

Il  est  à  peine  besoin  de  dire  que  l’operation  dont  il  s’agit  a  excité  le  pldS  ^fatid 
intérêt.  Dé  nombreux  assistants,  parmi  lesquels  on  remdrqùait  lés  chirurgiens  le^ 
plus  éminents,  se  pressaient  dans  lè  péiit  'amphithéâtre  de  rhôpîtal.  Avant  d’eé,' 
décrire  lé  manuel,  voici  qtiélqùés  déVailS’  sué  Phistôiré  .dti  mâladé.'  bn  remarquera.' 
que  lés'  opinions  différentes  sur  le  siégé  exâCi.de  lâ"Mtaéür  mettaient  l'opéraféùr  dàhsj 
une  position  assez  embarrassante  ;  mais  il  .était’  tell émept  certain  d’avoir  porté  üri’ 
boni  diagnostic,  côinm’e  lè  prdùva  Suffisamment  la'  diminütiôW  de  la  tpm.éurj  (jü’ii' 
n’anraitpas  vôulu  mariquér  défaire  l’opération.  '  ,  '  ‘  ,  ;  ’  '  ’  '  'i”; 

J,  W...  ,  30  ans,  veuve,  avait  fait  une  chutë’d’une  fénêtre  douze  mois  auparavant,  sans  en ^ 
éprouver  aucun  malaise  sérieux  en  apparence.  Peu  de  temps  après,  elle  sentit  Une  douleur 
dans  le  bras  droit,  qui  fut  traitée  comme  rhumatismale  ;  mais,  huit  mois  après,  elle  devint  plusi; 
intense,  eten  août  dernier  j  ayant  perçu  une  tumeur  au-dessus;  du  sternum,  cette  femme  alla 
à  rhôpital  SU  Mary,  où  elle  fut  admise  d^.s  le-  service  de.]VI.,.Sipson,,i;],ç  anévrysme  de  far-- 
tère  ionominêe  fut  diagu-osUqué,  et ,M.,  Lap.ç^  après  .^xaujeUp,  proppsa,  l’opération.,  qui,  fut 
refusée.  Elle  quitta  l’hôpital  la  12  .oclobre.  Admise  ensuite  ti'rinfirmerie  de  Lamibeth,  çllq' 
rendit,  le  malin  de  son  admission,,  un  peu  de  sàng.  Sur  là  demande  de  M.  BuUeu,  médècip 
de  service,  M.  Heath  vînt  la  voir  le  2  novembre,  et,  après  examèft,  diagnostiqua  un  ané¬ 
vrysme  de  l’innominée,  d’accùrd  eù  cela  avec  M.  le  doctéür  Ans  lié.’  La  tumeur  augmëiitant,' 
l’opéralioti  fut  acceptée,  et  elle  entra  à  cet  effet,  le  lli  novembre,  à  l’hôpilal  de  Westminster; - 

'Une  tumeur  pulsative  existait  derrière  l’articulation  sternp-Clàviculaire  droite,  s^étendant 
en  haut  au-dessus  du  sternum  et  projetant  la  clavicule  en  avant.  Les  battements  s’étendaient 
en  dehors  sous  le  slerno-masloïdien  droit,  synchrones  avec  ceux  du  cœur,  mais  sans  celte, 
expansion  générale  caractéristique  de  l’anévrysme;  particularité  due,  pensa  M.  Heath,  au, 
fascia  cerviealis  qui  limitait  la  tumeur  en  bas.  Un  faible  bruili  accru  depuis  l’observation  de. 
la  malade,  se  faisait  entendre,  principalement  dans  la  partie  inférieure  de  Ifi  tumeur.  Bruits ^ 
dq  ccqur  ^lurels.  Les  veines  du  cou  ne  paraissaient  pas  distendues,  La  pression  de  la  tumeur 
et  des  artères  caroliàe  et  sous-clavière  était  si  douloureuse  qûeja  maradé  ne  pouvait  les  tou¬ 
cher.  La  malade  était  assez  grasse,  mais  pâle  et  anémique.  Elle  souffrait  constamment  de  sai 
tumeur,  surtout  dàné  la  position  horizontale.  ) 


L’UNION  MÉDICALE., 


235 


Après  examen,  M.  Fincham,  et  l,a  plupart  des  collègues  de  M.  Healh,  confirmèrent 
le  4iagnostiCj  de  même  que  MM.  Çibspn,  Lane,  de  l’hèpital  St.  Mary,  et  M.  Erichsen, 
qui  pensa  que  la  tumeur  s’étendait  à  l’artère  sous-clavière  et  rendait  le  cas  moins 
opérable.  M.  Fergusson  qui,  à  la  demande  de  M.  Heath,  avait  examiné  la  malade  là 
veille  de.  l’opération,  fit  remarquer  que  ça  ressemblait  à  une  tumeur  vasculaire  de  là 
partie  supérieure  du  sternum  et  de  l’extrémité  interne  de  la  clavicule,  plutôt  qu’à  un' 
anévryeméde  l’innominée,  avis  dont  se  trouva  être  aussi  M.Barnard  Hplt.Copvaincu 
cependant, de  sa  prenaière  opinipn.,^M.  Heath  proppsa  de  chloro.former  Iq  mala.de,  et,, 
après  un  éiaoaen  plus  approfondi,. d’agir  .selon des  circonstances.  ,  ;  ,,  Z,  , 

,.Le  21  pioyeinbre,  M.Xlpver  chloroforma  la  rnalade  et  un  aide, fût  chargé.de  cpmr 
primer  les. .  deux  artères  pour  élucider  le.  diagnostic,  mais,  sans  aucun  résultat.' 
Ml  Jileath.  procéda  atqrs.,,,s.uivant  sa  première  intention,,  à  la  ligature  des.  déni 
prineipaies.  artères.  La  téte  .étant  .rejetëe  en  arrière  ;et  l’épaule  droite  abaissée,  il 
tira  eh  bas  la  peau  du  cou  sur  la  clavicule  et ,  fit  nne.sincisipn-.  en  forme  , de  denii-| 
cercle  allant  du  ster no-mastoïdien  au  trapèze.  Laissant  la  peau  revenir  à  sa  position 
liorihate;  rfncision  paraissait  être  hn  déniî-poüce  au-desèüs  de  là  Clavicule,  et  en  la 
pressant,  on  voyait  à  peu  prés  au  milieu  la  vêine  jugulaire  .externe.  Deux  ligatures 
furent  placées  sur  ce  vaisseau  et  celui-ci  divisé  entre  elles.  Par  la  dissection,  une 
veine  profonde  se  mit  à  saigner,  mais  le  sang  .fut;  aussitôt  arrêté.  M.  Heath  disséqua 
en  bas  dans  le,  voisinage  de  l’artère  dont  ij.  s’ efforça  de  trouver  la  position  exacte  avec 
l’index.  Ne  sentant  pas  de  pulsation,  il  déchira  soigneuserherit  le  tissu  cellulaire  avec 
un  stylet  et  mit  le  vaisseau  à  découvert  près^  du  scalène.  Il  n’existait  aucun  batte¬ 
ment  du  vaisseau,  dû  probablement  à  l’état  de  faiblesse  de  lamalade  à  ce  moment  de 
l’opération,  produit  tant  par  le  chloroforme  que  par  l’atmosphère  cbaudC;  de  la^salle 
remplie  de  monde.  La  patiente,  après  avoir  respiré  de  l’air  frais  j  revint  à  elle  et  l’ar¬ 
tère  ayant  recommencé,  à  battre,  M.  Heath  passa  une  ligature  autour  de  haut  en  bas 
avec  une  aiguille  à  ligature  ordinaire.  La  pression  de  l’artère  avec  le  doigt  sur  la 
ligature  arrêta  le  pouls  radial  et  le  vaisseau  fut  immédiatement  lié.  On  procéda 
ensuite  à  la  ligature  de  la  carotide  droite  par  une  incision  le  long  du  bord  interne  du 
sterno-mastoïdien,  et  le  vaisseau  fut  exposé  dans  l’intervalie  entre  ce  muscle  et  l’os 
hyoïde.  L’enveloppe  commune  fut  ouverte  sur  le  côté  interne  afin  d’éviter  la  veine 
jugulairej  qu’on  apercevait  parfaitemeflt  et  raiguille  passée  du  côté  externe  sans 
exposer  lé  nerfvagiie.  La  ligature  nè  produisit  aûeunè  altération  apparente  de  la  face. 
Les  pupilles  restèrent  parfaitement  égales.  Aucun  effet  immédiat  ne  se  produisit  sur 
kitumeur.  Les  incisions  furent  fermées  avec  des  points  de  spture  et  un  bourrelet  de 
charpie  sur  chacune  d’elles.  L’opérée  fut  remise  dans  son  lit  et  l’extrémité  supérieure 
droite  enveloppée  dans  du  coton. 

Les  suites,  de.  ropératipn  ont  été  aussi  très-satisfaisantes.  Un  peu  de  malaise  qui 
troubla  l’opérée, pendant  quelques  heures  fut  dissipé  par  dedrès-^pefites  doses  d’acide 
hydrocyanique  et  de  la  glace.  On  lui  donna  d’abord  pour  la  fortifier  des  lavements  de 
bouillon  et  du  quinine.  Le  lendemain,  elle  put  prendre  de  l’arrow-root  et  de  l’eau- 
de-viè  et  petit  à  petit  des  œufs,  du  pied  de  veau,  du  bouillon  et  du  mouton.  ■ 

Le  soir  de  l’opération,  la  pulsation  revint  dans  les  artères  temporale  et  faciale 
droites.  Le  23,  on  sentait  une  faible  pulsation  dans  l’artère  brachiale  droite,  et  le  25, 
dans  la  radiale  droite.  Il  survint  aussi  un  léger  mal  de  tête,  pas  assez  fort  cepen¬ 
dant  pour  inquiéter  rôpérée  qui,  du  .resté 'dormait  bien.  ï^bus  la  vîmes  le  26  (six 
jours  après  l’opération),  elle  était  dfins  son  Ut  e.^  paraissait  bien.  Avant  l’opéra¬ 
tion,  elle  s’était  plainte  d’une  sensation  dans  le  larynx  qui  la  gênait  quand  elle  se 
couchait.  Elle  était  alors  entièrement  disparue,  et  l’opérée  pouvait  se  mettre  sans  gêne 
dans  la  position  horizontale.  La  douleur  de  la  partie  supérieure  du  sternum  avait 
diminué.  La  tumeur  était  sensiblement  aplatie  et  diminuée  de  volume.  L’oreille  ne 
pouvait  entendre  dessous  aucun  bruit,  mais  le  second  son  de  la  pulsation  était  plus 
intense.  Le  pouls,  de  120  qu’il  était  le  matin  de  l’opération,  tomba  le  soir  à  92.  II 
remonta  le  lendemain  à  120  et  y  resta  depuis. 


236 


L’UNioN  Médicale. 


Le  29,  l’état  était  três-salisfaisant,  le  pouls  à  100.  Le  pouls  radial  droit  était  plus 
marqué.  Il  y  avait  un  peu  d’altération  dans  la  pulsation  de  la  tumeur,  mais  l’extrémité 
interne  de  la  clavicule  pouvait  être  distinctement  définie. 

La  convalescence  continua;  les  deux  ligatures  tombèrent  lé  8  octobre  (dix-huit 
jours  après  l’opération),  sans  la  plus  petite  hémorrhagie,  et  les  plaies  se  cicatrisèrent. 
Il  y  eut  une  diminution  notable  du  volume  de  la  tumeur  et  de  ses  battements.  On 
voyait  parfaitement  l’extrémité  interne  de  la  clavicule,  et  la  partie  pulsative  delà 
tumeur  paraissait  être  sous  l’articulation  sterno-ClaviCulaire.  La  circulation  se  faisait 
parfaitement  tant  dans  le  Cerveau  que  dans  le  bras.  L’opérée  mangeait  et  dormait  bien, 
et  toute  douleur  et  malaise  étaient  passés.  Quand  les  ligatures  tombèrent,  on  la  mit 
àda  diète  sans  stimulants;  et  on  lui  fit  prendre  de  la  teinture  ferrée  aVëc  digitale  ;- 
mais  celte  potion  ayant  occasionné  du  malaise,  on  y  ajouta  1  gramme  d’acétate  de- 
plomb  à  prendre  deux  fois  par  jour,  une  vessie  déglacé  étant  tenue  constamment  sUr 
l’anévrysme.  (LaMce#,  décembre.)  —  P.  G. 

ACADÉMIES  ET  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 


SOCIÉTÉ  RÉDICO-CHIRUlieiCItLE  DE  PARIS. 

Séance  du  14  Décembre  1865.  —  Présidence  de  M.  CoLLOMB,  vice-président. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance,  est  lu  et  adopté. 

La  Correspondance  comprend  : 

1”  line  lettre  de  M.  G  AIDE,  qui  s’excuse  de  ne  pouvoir  présider  la  séanee.  ' 

2°  line  lettre  de  M.  le  docteur  Paul  Horteloup,  qui  sollicite  lé  titre  de  membre  titulaire  de 
la  Société.  A  l’appui  de  sa  candidature,  il  adresse  à  la  Société  un  travail  intitulé  :  De  la  scléro¬ 
dermie.  Ce  travail  est  renvoyé  à  une  commission  composée  de  MM.  Géry,  Ségalas,  Charpen¬ 
tier,  rapporteur. 

3°  Plusieurs  numéros  des  journaux  là  Revue  d’ hydrologie  médicale,  la  Revue  illustrée  des 
eaux  minérales. 

;  M.  Charpentier  lit:  un  rapport  sur  la  candidature,  de  M.  le  docteur  de  Pietra  Santa. 

,  Sur  les  conclusions  du  rapport,  M.  de  Pietra  Santa  est  nommé  membre  titulaire  de  la  Société. 

M.  Briôïs,  à  l’occasion  de  sa  nomination  comme  membre  titulaire,  adresse  ses  remercîments 
aux  lïiémbres  de  la  Société.  ’  ■  > 

Messieurs,  ,  ■ 

Des  circonstances  indépendantes  de  ma  volonté  hé  m’ont  pas  permis  de  venir  plük  tôt  pren¬ 
dre  place  parmi  vous  et  ont  ainsi  retardé  l’heuré  dés  remercîments  que  je  viens  vous  adresser 
aujourd’hui. 

Avec  une  bonté  et  une  indulgence  dont  j’ai  été  fort  louché,  et  dont  je  garderai  toujours  le 
souvenir,  vous  m’avez  conféré  le  titre  de  membre  de  la  Société  médico-chirurgicale  de  Paris, 
c’est-à-dire  de  l’une  de  nos  Sociétés  savantes' le  plus  justement  estimées  de  la  capitale j  et  à 
laquelle  tout  médecin  soucieux  de  sa  considération,  et  de  sa  gloire  doit  tenir  à  honneur  d’ap¬ 
partenir. 

C’est  ainsi,  Messieurs,  que  votre  nouveau  collègue  apprécie  la  haute  distinction  dont  il  a  été, 
l’objet.  11  vous  en  remercie  vivement  et  vous  donne  l’assurance  qu’à  partir  de  ce  jour,  il  mettra 
au  service  de  la  Société  dont  il  à  l’honneur  de  faire  partie,  non  pas  ses  talents,  qui  pèseraient 
d’un  bien  faible  poids  dans  la  balance,  mais  son  zèle  et  son  dévouement,  dont  il  ne  craint  pas 
de  vous  garantir  l’ardeur  et  la  sincérité. 

J’ai  parlé  de  votre  indulgence  à  mon  égard.  Elle  a  été  grande ,  puisque  vous  avez  daigné 
m’ouvrir  les  portes  de  votre  cénacle  scientifique  sur  la  seule  présentation  d’une  œuvre  pure¬ 
ment  littéraire. 

‘  Mais  jTai  compris,  Messieurs,  qu’en  agissant  ainsi,  vous  honoriez  dans  ma  personne  le  culte 
des  belles-lettres,  qui  doit  être  cher  à  tous  les  médecins  vraiment  dignes  de  porter  ce  nom. 

Les  lettres,  en  effet,  sont  le  cadre  éternellement  beau  et  essenlielleinent  bon,  dans  lequef 


L’UNION  MÉDICALE. 


237 


toutes  les  nobles  pensées,  toutes  les  idées  utiles  doivent  être  présentées  aux  méditations  du 
public. 

Les  médecins  de  la  plus  haute  antiquité  l’ont  ainsi  compris,  et  vos  contemporains  sont  restés 
fidèles  aux  élégants  principes  de  la  littérature  médicale. 

Nous  ne  saurions,  en  effet,  nous  autres  gens  de  l’art,  négliger  la  forme  littéraire  dans  tous 
les  actes  écrits  qui  nous  sont  demandés  soit  par  l’autorité ,  soit  par  la  clientèle  ;  j’ajouterai 
même  que  notre  langage  usuel  acquiert  bien  plus  d’autorité  et  bien  plus  de  consistance  aux 
yeux  du  public  quand,  dans  notre  langage,  nous  nous  servons  avec  bon  goût  et  savoir-faire 
d’un  style  pur,  concis  et  châtié,  qui  révèle  aux  yeux  des  gens  compétents  la  bonne  éducation 
littéraire  que  nous  avons  reçue. 

C’est  pénétré  de  ces  idées  que  vôtre  nouveau  collègue  vous  renouvelle  ses  rem'efclments,  et 
vous  donne  l’assurance  de  son  dévouement  confraternel  à  vos  personnes  et  de  sa  coopération 
la  plus  active  au  succès  et  à  la  gloire  de  la  Société  médicô-chirurgicale  de  Paris,  àkm  le  sein 
de  laquelle  il  vient  d’être  admis. 

M.  Gallard  appelle  l’attention  des  membres  de  la  Société  sur  la  fabrication  de  l'enveloppe 
des  cahiers  de  papier  a  cigarettes. 

Ces  enveloppes,  dit  M.  Gallard,  fabriquées  par  la  maison  Abbadie,  rue  ^aint-Martin,  sont 
données  à  des  ouvrières  par  paquets  en  contenant  plusieurs  centaines.  Le  travail  d^  ces  ouvrières 
consiste  :  1°  à  coller  un  morceau  de  caoutchouc  sur  chacune  de  ces  ,  enveloppes  ;  T  à  coller 
des  feuilles  de  papier  â  cigarettes.  Or,  ces  enveloppes  sont  illustrées  de  dessins  sur  lesquels 
on  applique  une  préparation  dans  laquelle  entre  des  sels  de  cuivre.  MM.  Chevallier  et  Gallard 
se  sont  assuré  de  la  présence  de  ces  sels.  L’attention  de  M.  Gallard  sur  les  inconvénients  qui 
pouvaient  résulter  de  ce  travail  â  été  èvëillée  par  un  fait  dont  a  été  témoin  un  de  sèsi'amis  et 
collègues  dans  les  hôpitaux,  M.  le  docteur  Besnier.  M.  Besnîer  a  observé,  en  effet,  chez  une 
femme  qui  se  livrait  depuis  longtemps  à  ce  travail,  tous  les  signes  de  la  tuberculisation  pul¬ 
monaire.  Ce  médecin  ne  conclut  pas  de  ce  fait  que  la  poussière  qui  s’échappe  de  ces  enveloppes 
a  produit  la  tuberculisation,  mais  il  l’accuse  dé  l’avoir  aggravée. 

M.  Gallard,; à  partir  de  ce  moment,  s’est  transporté  chez  les  ouvrières  qiii  se  livrent  à  ce 
travail  ;  il  les  a  questionnées  pour  savoir  quels  étaient  les  inconvénients  qu’elles  éprouvaient. 
Malheureusement,  il  n’a  pu  encore  recueillir  des  renseignements  bien  complets;  Pour  le  moment, 
voici  ce  qu’il  a  constaté  : 

Lorsque  ces  femmes  déploient  les  paquets  qui  contiennent  ces  enveloppes,  ili  s’en  échappe 
aussitôt  une  poussière  extrêmement  fine  et  très-abondante  qui  remplit  la  chambre;  Du  ï:este, 
M.  Gallard  met  sous  les  yeux  des  membres  de  la  Société  une  assez  grande  quantité  de  nette 
poussière  qu’il  a  pu  recueillir  sur  ces  enveloppes,.  C’est  dans  l’analyse  qu’il  en  a  faite  qu’il  a 
reconnu  avec  M.  Chevallier  qu’elle  contenait  en  assez  grande  proportion,  des  sels  .de  cuivre. 
Par  suite  du  dégagement  de  cette  poussière,  au  bout  d’un  certain  temps,  les  oqvrières  sont 
prises  de  toux,  d’une  certaine  gêne  de  la  respiration;  certaines,  surtout  celles  qui  travaillent 
aux  enveloppes  vertes  recouvrant  les  cahiers  de  papier  à  cigarettes  nommé  le  Catalan,  sont 
prises  d’une  violente  constriction  à  la  gorge,  en  même  temps  que  ,1a  toux  est  plus  opiniâtre. 
M.  Gallard  n’a  pas  vu  ces  derniers  malades;  mais  il  suppose  que  ces  accidents,  sont  due 
à  l’arsénite  de  cuivre  qui  entre  dans  les  ..préparations  recouvrant,  ce  papier  vert,.  Pour 
toutes  ces  raisons,  M.  Gallard  voit  dans  ce  travail  des  conditions  insalubres  et  pour  les 
ouvrières,  et  pour  leurs  familles,  leurs  enfants,  car  elles  travaillent  chez  elles,  dans  des  chambres 
mal  aérées.  Il  se  propose  dOnc  de  poursuivre  cettë  étude  ;  aussi  demande-t-il  aux' membres  de 
la  Société  qui  habitent  lès  environs  de  la  rue  Saint-Martin  s’ils  ont  déjà  rencontré  de  cfes  faits, 
et  si  leur  attention  a  été  éveillée  sur  les  inconvénients  qu’il  vient  de  signaler. 

M.  Gért  père,  membre  du  Conseil  d’hygiène  de  l’arrondissement,  n’en  a  jamais  entendu 
parler. 

^  M.  Martineau  :  La  communication  de  M.  Gallard  est  très-importante  au  point  de  vue  de 
l'hygiène.  Il  faut,  en  effet,  dans  ce  travail,  considérer  deux  faits  très-importants  : 

1“  L’influence  des  poussières  sur  les  organes  de  la  respiration;  or,- cette  influence  est  connue 
depuis  longtemps  :  les  travaux  de  MM.  Tardieu,  Escoffier,  sür  l’industrie  des  mouleurs  en 
cuivre;  de  M.  Vernois,  sur  les  charbonniers,  nous  montrent  toutes  les  altérations  qui  survien- 
uent  dans  le  parenchyme  pulmonaire.  Par  conséquent,  il  ne  serait  pas  étonnant  que ,  chez  les 
femmes  soumises  à  l’action  prolongée  des  poussières  qui  s’échappent  de  ces  enveloppes,  on 
vît  survenir  des  bronchites  chroniques,  de  l’emphysème  pulmonaire. 

2°  En  outre,  il  faut  tenir  eorapte  que  ces  poussières  contiennent  en  assez  gran(te  quantité 


L’UNIOISI  MÉDICALË. 


des  sels  de  cuivre,  et  même  de  l’arsénite  de  enivre.  Par  couséqüént,  il  serait  frès-intéressant 
de.  savoir  si  les  personnes  soumises  à  l’influence  de  ces  émanations  cuivriques  et  arsenicales 
présentent  quelques  phénomènes  d’ihtoxicàtion,  soit  cuivjrpuses,  soit  arsenicale^;. 

M.  Gallard  se  propose,  en  effet,  d’étudier  cette  double  influence. 

M.  Boürrière  :  La  poudre  généralement  employée  dans  les  illustrations  du  papier  à  ciga¬ 
rettes  est  connue  dans  le  commerèé  sous  le  nom  poudre  de  brome;  elle  ne  contient  pas  de 
cuivre  pur.  Cette  poudre  est  très-ténue  ;  elle  n’a  aucune  action  délétère.  ■ 

M.  SiMONOT  a  vu,  à  la  suite  de  l’emploi  dé  celte  poudre  verte,  des  ulc.érations  d, es  doigts,  des 
érosions, des  yeux,  des  narines,  des  lèvres  des  épistaxis  fréquentes.  ■  ■  , 

La  Société  procède , au  renouvellement  de  son  bureau.  . 

En  vertu  du  règlement,  le  vice-président  devient  de  droit  président  pour  l’année  suivante. 
Par  conséquent,  M.  Gollomb  est  nommé  président  pour  l’année  1866. 

Au  scrutin,  sont  nommés  :  •  ■ 

MM.  Forget,  vice-président;  •' 

'  Màrtinead,  secrétaire  général;  • 

Émile  Sêgalas,  sécrétâire-archiviste  ;  ,  ’  .  :  '  ^  ‘ 

Géi7  père,  trésorier  ;  .  '  ' 

Guyot  et  Bertholle,  membres  du  .comité  de  publication. 

A  propos  de  l’ordre  du  jour  sur  la  contagion  du  cboléra»  M..  ÉmileSÉGALAs  ,signal^  le  fait 
suivant  qu’il- a  observé  daps  sa  clientèle.:  :  .  ,  > 

■M.X...,  âgé  de  78  ans^ habitant  Montreuil,  était  atteint  de  la  pierre.  Afin  de  pouvoir  être 
opéré,  il  était  venu  se  loger  rue  Saint-Louis  quelque  temps  avant  l’invasion  de  l’épidémie  de 
choléra.  Les  premières  opérations  de  lithotritie  s’étaient  très-bien  passées;  aucun -accident 
n’était  survenu,  lorsque  ce  malade  fut  pris  d’une  diarrhée  ^  d’abord  légère  ;  la  nuit  qui  suivit 
rapparition.du  choléra  il  y  eut  des  selleS  nombreuses,  une  douzaine  environ.  Quând  je  Vis  lé 
malade,  à  dix  heures  du  matin,  les  selles  étaient  fréquentes  ;  elles  présentaient  tous  les  carac¬ 
tères  des  selles  des  cholériques,  mais  il  n’y  avait  ni  vomissements,  niærâmpes.  La  voix  seule¬ 
ment  était  éteinte;  en  outre,  il  y  avait  de  la  tendance  au  refroidissement.:  •  ■  ■ 

rraîteniéht  .’  Douze  gouttes  de  laudanum  de  Sydenham,  du  thé  aromatisé  avec  du  rhum.  • 

'  A  onrè  ‘heures  du  matin,  la  diarrhée  ëtail  complètement  arrêtée;  le  malade  se  trouvait 
mieux,  lorsque  tout  à  coup  on  me  fit  appeler- à  deux  heures  :  je  trouvai  lé  malade  cyanosé,- 
refroidi,  dans  le  coma  ;  h  trois  heures  ét  demie,  il  était  mort.  Sâ  femme  lui  dOhriait’seulè‘ dès 
soiné;  elle  couchait  d'ans  la  même  alcôvé-,  vidait  le  bassio;  Vèrs  midi,  voyant  soh  mari  un  peu 
mî'éux,  elle  va  à  Montreuil  ‘pour  chercher  ses  enfants;  quand  elle  rèvîfil.  Son  mari  était  mort‘.i 
Elle  reste  auprès  de  lui  j usqu’aü  moment  de  l’ensevélissemeht,  '  puis  elle  reviént  ‘  à  MOti treuil  ; 
le  lendemain',  elle  succombait  à' une  attaque  foudroyante  de' choléra;'  aupâravantj'ëlie  était 
très-bien  portante.  Je  nie  suis  enquis  avec  soin  de  son  état  antérieur  de  santé.  Je  livré  cé  fait  à 
votre  appréciation  ;  je  tenais  à  vous  le  signaler  avant  d’ouvrir  la  diseussion  sur  la  question  qui 
préoeeupC  en  ce  moment  la  Société.  '  -  ' 

,,  M.  BEpTHOLLé  :  Avant  de  discuter' Ta  cQntagipn  du  choléra,  jé  crois  qu’il  est'  opporiun  de 
savoir  si  le  choléra  est  infectieux.  La  contagion  du  chçléra  par  infection,  ne  f|iït  aucun  doiité, 
je  pense,  pour  les  médecins  qui .  peuvent  obserYer  pur  un  terrain  restreint.' Quant  à  moi,  |é, 
l’admets  pleinement.  J’ai  vu  des  faits  qui  m’ont'  convaincu;  je  vous  signalerai  celui-ci,’ entre 
autres  :  Dans  une  famille  composée  du  père;  de  la  mère  et  dé  deux  enfants,  le  père  est  atta¬ 
qué  du  choléra  ;  il  succombe  rapidement.  Les  enfants,  qui  étaient  restés  dans,  la  même  chambre,^ 
succoipbent  deux  jours  après;  la  mère,  qui  les  avait  tous  soignés,  succombait  lesjçurs  suivants. 
Dans  ce  cas,  l’infection 'est  évidente.  Je,  dois  dire,  du  reste,'  que,  dans-la  niaison,  itt  u’y  a 
eu  d ’aqtres  .CRS  de  chpléra.  L’infection  se  transmet,  dans  pelte  maladie  comme  dans  toutes  lès 
antres  maiRdies  infectieuses  et  çpntagieuses,  par  l^s  selles,  les  miasmes,. etc.;  ainsi,  rien  n’es|, 
plus  vrai  ppur  la  variole,  Ta  scarlatine,  la  rpugéoie,' que,' ce  mode  d’iiifection.',  '  .  .  ! 

M.  Gollomb  se  demande  s’il  faut  établir  une  distinclion  entre  l’infection  et  la  contagion  ;' 
pour  lui,  il  n’y  en  a  pas.  :  ;  ,■ 

M.  SiMOjxoT  voudrait  qu’pu  changeât  les  termes  infection' et  Contagion  :  ainsi,  sj' l’on  disait 
que  Te  éholérâ  est  transmissible,  tout  le  mondé  serait  bien  pfèfe  dé  s’entendre,  car  bn  ne  peut 


L’UNION  MÉDICALE. 


douter  que  le  choléra  ne  soit  transmissible^  Maintenant,  l’est-il  par  contagion, ou  par  infection? 
On  n’en  sait  peu t-êtré.  rien  encore.  Quoi  qu’il,  en  soit,  je  considère  ces  deux  modes  de  transe- 
mission  comme  étant  bien  différents.  Par  contagion,  on  entend  une  affection  qui  se  contracte 
par  inoculation,  par  la  peau,  les  muqueuses,  dénudées  de  leur,  épiderme;  par  infection,  la 
maladie  sè  contracte  par  la  respiration,  par  les  poumons;  on  l’a  appelée  contagion  médiate; 
c’est  un  tort,  c’est  établir  la  confusion  dans  les  esprits.  En  outre,  une  maladie  contagieuse 
peut  se  détruire  par  l’isolement.  Ainsi,  la  syphilis,  maladie  éminemment  contagieuse,  serait 
détruite  à  tout  jamais  s’il  était  facile  d’isoler  les' individus  contaminés;  pour  le  choléra,  il  n’en 
est  pas  de  même  :  c’est  une  maladie  transmissible,  je  crois,  par  infection  ;  or,  on  ne  peut  rien 
contre  ce  mode  de  transmission,  attendu  qu’on  ne  peut  soustraire  les  individus  à  l’influence 
de  l’air.  Enfin,  dans  l’étude  de  toutes  ces  questions,  il  faut  tenir  compte  des  prédispositions 
des  individus,  de  leur  état  de  santé  antérieure.  ■  '  -  ' 

M.  Martineau  ne  voudrait  pas  qu’on  se  hâtât  de  dire  que  le  choléra  n’est  pa^  çontagieuic 
dans  le. seps  propre  du  mçt.  Dans  ce  moment-ci,  cette  question  est  à  l’étude.  M'.  jè  professeur 
Ch.  Robin,  M.  Legros, 'iiitèrné,  à  l’Hôtel-Dieu,  ont  fait  dés  expériéhces  qui  teii'drâiënt  à  prouver 
que  le  choléra  est  contagieux  par  inoculation.  Ces  expérimentateurs  auraiènt  injecté  d’abord 
du  sérum  provenant  du  sang  de  cholériques,  puis  des  matières  provenant,  soif  de  vomisse- 
nients,';'spit  de  déjections  alvinés,  et  ûs  auraient  vu  les  animaux  succomber  au"  véritable  cho¬ 
léra.  Pour  toutes  ces  raisons,  il  faut  attendre,  avant  de  se  prononcer,  le  dernier  mot  des  expé¬ 
riences.  •• 

]^,  Bourrières  se  demande  si  la  prédisposition  à  contracter  des  maladies  contagieuses  né 
résiderait  pas,  dans  certains  pas,  dans  le  sang.  Üinsi,  dît-il,  il  n’est  pias  rare  dé  voir  plusieurs 
membres  d’une  mêmé  famille  contracter  la  même  maladie,  tandis  que  les  perSônnès  étran¬ 
gères  vivant  avec  elle  ne  contractent  pas  celte  maladie.  —  N’en  serait-il  pas  ainsi  pour  le 
choléra?  Né  p6urrait’-on  pas  expliquer  de  cette  manière  les  faits  que  l’on  vient  de  signaler,  et 
que  l’on  a  signalés  depuis  longtemps?.  ^  ^ 

M.  Bertholle  a'été  frappé  depuis  longtemps  déjà  dé  l’explication  donnée  par  M.  Bourfières; 
il  serait  porté  à  croire,  d’après  ce  qu’il  a  vu,  que  le  sang  donne  une’ aptitude  très-grande  à  la 
contagion;  il  a  fait  cette  remarque  pour  la  variole,  la  scarlatine.  Ainsi,  dernièrement,  il  a  vu 
Succomber  quatre  enfants  de  la  même  famille  à  la  scarlatine;  pour  le  croup,  il  en  est  de 
même;  tous  les  médecins  qui  s’occupent  de  maladies  des  enfants  signalent  dans  une  même 
famille  plusieurs  cas  de  croup. 

M.  Jules  Güyot  :  Dans  leS  roaiadies  héréditaires,  je  comprends  l’opinfon  de  mes  deux  col¬ 
lègues;  mais  qu’oîi  vienne  l’invoquer  en  sè  fondant  sur  Cé  qui  sé  paSsé  dans  la  scarlatine,  jé 
ne  la  comprends  plus.  La  scarlatine  est  une  maladie  trop  cqntagieusè  pour  qu’on  ne  puisse 
expliquer  le  fait  de  M.  Bertholle  par  la  'contagioh.  Quant  âu  choléra,  je  dirai  seulement  que, 
dans  deùx  familles,  j’ai  eU  à  soigner  un  individu  atteint  dé  Choléfa.  Les  autres  membres  n’ont 
rienou.' 

M.  Bertholle  ne  nie  pas  qué  le  problème  ne  soit  complexe  ;  il  a  été  frappé  seulement  de 
ce  fait  de  la  contagion  dans  les  familles.  .  .  ' 

:  ,  ,  :  he  Secrétaire  général,  L.  Martineau. 


COURRIER. 


Conformément  aux  statuts,  MM.  les  Actionnaires  de  I’Union  Médicale  sont  prévenus  que 
l’Assemblée  générale  annuelle  aura  lieu  le  vendredi  16  février  courant,  à  8  heures  du  soir, 
au  sîëgéde  la  ëoèièté.  -  ■  .  ;  —  .  '  :  o  .  /  . 

NÉCROLOGIE.  —  L’hôpital  Saint-Antoine,  si  cruellement  éprouvé  l’année  dernière,  vient 
de  faire  une  nouvelle  perte  en  la  personne  de  M.  Léopold  Prieur,  externe  dd  service  de 
M.  le  docteur  Broca.  M.  Prieur  n’était  âgé  que  de  22  ans.  Travailleur  intelligent  et  infati¬ 
gable,  11  s’appliquait  avec  ardeur  à  l’étude  des  langues  étrangères,  sans  négliger  néanmoins 
ses  études  médicales;  l’anglais,  l’espagnol,  l’italien,  lui  étaient  devenus  également  familiers. 
L’un  dès  élèves  favoris  du  professeur  Arnold,  à  Heidelberg,  il  avait  acquis  dans  celle  École 
une  connaissance  approfondie  de  la  langue  allemande  et  s’occupait  depuis  longtemps  déjà 
d’une  traduction  de  Tanalomie  de  Henle,  Il  y  consacrait  une  partie  de  ses  nuits,  se  livrant 
sans  ménagement  à  ce  travail  supplémentaire.  Sa  santé  ne  larda  pas  à  en  souffrir.  Atteint 


2^0 


L’UNION  MÉDICALE. 


d’une  méningite,  il  a  succombé  dimanche  dernier,  laissant  inaclievées  les  nombreuses  tra¬ 
ductions  qu’il  avait  entreprises.  Tous  ceux  qui  l’ont  connu  Tendent  justice  aux  qualités 
solides  de  son  esprit  et  de  son  cœur. 

—  Dans  une  de  ses  dernières  séances,  le  Corps  législatif  a  adopté  une  ldi  dont  V.oicr  la 
teneur 

Art.  1".  ..i— Un  prix  de  50,000  fr.,  à  décerner  dans  cinq  ans,  est  institué  , en  faveur  dé 
l’auteur  de  la  découverte  qui  rendra  la  pile  de  Volta  applicable  avec  économie  :  .  ; 

Soit  à  l’industrie  comme  source  de  chaleur, 

Soit  à  la  chimie. 

Soit  à  la  mécanique, 

Soit  à  la  médecine  pratique. 

Les  règles  à  adopter  pour  les  conditions  et  le  jugement  dudit  concours  seront  déterminées 
par  un  décret. 

Art.  2;  —  Dans  le  cas  où  le  prix  n’aurait  pas  été  décerné  à  l’époque  fixéé, par  l’article  ci- 
dessus,  le  concours  pourra  être  prorogé,  par  un  décret  de  l’Empereur,  pour  une  nouvelle 
période  de  cinq  ans. 

—  M.  le  docteur  Leudel  fils  (Théodore-Émile),  directeur  de  l’École  préparatoire  de  méde¬ 
cine  et  de  pharmacie,  médecin  adjoint  du  lycée, impérial, de  jR.ouen,  est  nommé  médécih  du 
lycée  impérial  de  celte  ville,  en  remplacement  de  M.  Leudet  père,  dont  la  démission  .  est 
acceptée. 

M.  le  docteur  Nicole,  médecin  adjoint  de  l’Hôtel-Dieu  de  Rouen,  est  nommé  médecin  adjoint 
du  lycée  impérial  de  cette  ville,  en  remplacement  ne  M.  Leucjet  fils,  appelé  à  d’àutfes 
fonctions. 

Les  médecins  dont  les  noms  suivent  sont  autorisés  à  faire,  pendant  l’année  sçolaire 
1865-1866,  des  cours  publics  d’enseignement  supérieur  sur  les  sujets  ci-après  indiqués  : 

,  M.  Faivre  d’Esnans,  docteur  en  médecine  à  Baume-les-Dames.  —  Histoire  naturelle. 

,  M.  Routhier,  docteur  en  médecine.  —  Hygiène. 

;  La  fin  de  l’année  1865  a  été  marq^iiée  en  Angleterre  par  trois  procès  de  meurtre  qui 
ont  demandé  i’intervention  ;médicale.  Les  défenseurs  des  trois  délinquants  invoquaient  en 
faveur  de  leurs  Clients  leur  état  présumé 'd’aliénation  mentale.  1°  Forward,  assassin  de  sa 
femme  et  de  son  fils,  a  été  reconnu  sain  d’esprit  et  coupable  à  tous  les  chefs.  2°  Wails,  déjà 
pensionnaire  d’un  asile  d’aliénés,  meurtrier  d’un  de  ses  camarades,  a  été  considéré  comme 
ayant  agi  sans,  discernement.  3°  Robinson,  à  peine  âgé  de  18  ans,  meurtrier  de  sa  maîtresse, 
à  la  suite  de  quoi  il  avait  tenté  de  se  détruire,  a  été  recommandé  à  l’indulgence  de  la  reine, 
l’enquête  ayant  constaté  qu’il  avait  agi  sous  l’empire  d’une  grande  exaltation,  él,  de  plus, 
que  divers  membres  de  sa  famille  sont  atteints  de  folie.  {Médical  Times  and  Gazette.)  ; 

—  La  Société  médicale  du  Panthéon  tiendra  sa  prochaine  séance  mercredi,  7  février,  à 
huit  heures  précises  du.  soir,  rue  Sainte-Croix  de  la  Brelonnerie,  .n°  20,  où  sont  transférées 
les  Sociétés  savantes  qui  siégeaient  à  l’Hôtel  de  Ville.  Voici  son  ordre  du  jour  ;  1°  Rapport 
sur  la  candidature  de  M.  le  docteur  Durieux  de  Roisel,  par  M.  le  docteur  Domerc  ;  —  2“  Rap¬ 
port  sur  la  candidature  dé  M.  X.  Gâlezowski,  docteur  en  médecine  des  Facultés  de  Saint-Pé¬ 
tersbourg  et  de  Paris,  par  M.  le  docteur  Coursserant  ;  —  3°  Des  maladies  régnantes,  par  les 
membres  de  la  Société; —  4“  Communications  diverses,  par  MM.  Delasiauve,  Girault,  Plée; 
—  5“  Expériences  de  nature  à  démontrer  que  le  phénomène  de  la  respiration  s’accomplit  dans 
le  système  nerveux,  par  M.  le  docteur  Kauffmann. 


OFFRANDES  REÇUES  AUX  BUREAUX  DE  L’UNION  MÉDICALE  POUR  LA  VEUVE  D’UN  CONFRÉRÉ. 

MM.  Keiffer,  à  Frauenfeld  (Suisse),  10  fr.  ;  —  Cattiaux,  à  Heudicourt,  10  fr.  ;  —  Chauvin, 


à  Arbois,  5  fr.  ;  —  Bertet,  à  Cercoux,  5  fr.  —  Total.  .  ' . . .  30  »  / 

Premières  listes.  .  ....  539  20 
Total  ....  .  .  .....  569  20  , 


Lr  G^rani,  G.  RiohelÔt. 

Paris.  —  Typofrapltir  FÉtix  Maitestb  «t  C«,  nie  desDeux-Porte»-Saint-Sauveur,  22, 


L’UNIQN  MÉDICALE. 


^ÏÜILEdiTOIE  de  MORUE  DESINFECTEE 

DE  CHEVRIER  . 


An  moyen  du  dondron  et  dn  Raume  de  TOIilJ 

Cette  huile  est  d’une  odeur  et  d’une  saveur  agréables.  Le  mode  de  désinfection  ne  nuit  en  rien 
h  ses  prôpriétés  thérapeutiques.  Elle  est  facilement  administrée  même  aux  personnes  les  plus  dé¬ 
licates ,  et  est  d’une  digestion  plus  facile  que  l’huile  ordinaire. 

■  Lire  les  observations  et  rapports 'médicaux  contenus  dans  la  brochure. 

Pharmacie  CHE!VRIER,  21,  rue  du 'Faubourg-Montmartre,  h  Paris. 

■  Dé'pÿt  dans  les' principales  pharmacies  de  ç,hAqueviUf- 


MALADIES  DE  POITRINE 

ttYPOPHOSPBITES  DU  CHURCHILL. 

§iroi)'  d,’jhypoph9,sphî{.e  ,de  s9utlie,.,pii;op  ,d*itypp- 
pbp^Êîte'  (ie.cbauXj.—J, Pilules  d’hypoj^ho^pliiiLe  de 
quinine. . 

Chlorose,  Amélie,  l'âles  .çonlçvrjs.  — 
Sirop  d’hypophosphite  de  fer,  Pilüles  d’hypôphos- 
phite  de  manganèse.  Prix  :  4  fr.  de  flacon. 
.-Sous  l’influenée  des  hypophosphites,  la  doux  di¬ 
minue,  l’appétit  augmente,  les  forces  reviennent, 
les  sueurs  nocturnes  cessent,  et  le  malade  jouit 
d’un  bien-être  inaccoutumé. 

Pharmacie  SWANN,  12,  rue  Gastiglione,à  Paris. 
—  DÉPÔTS:  Montpellier,  BELEGOU  frères;  Nice, 
FOUQUE;  Lyon,  Pharmacie  centrale,  19,  rue  Lan¬ 
terne;  Bordeaux,  Nantes,  Toulouse,  dans  les  suc¬ 
cursales  de  la  Pharmacie  centrale, 

'préparations  de  Perchlorure  de  fer 

i  du  D’’  DELEAU,  méd.  du  Dépôt  des  condamnés. 

Solution  normale  à  30'=;  Solution  caustique  k  45'=.' 
Sirop,  Pilules,  Pommades.  Injections  pour  hommes 
et  pour  femmes. 

Dépôt  général ,  ancienne  phar.  BAUDRY,  rue  de 
Richelieu,  44,  à  Paris,  G.  KOCH,  successeurs 


PILULES  CRONIER 

A  L’IODÜRIi  DE  FER  ET  DE  QUIüUlVE. 
(Extrait  de  Isl  Gazette  des  hôpitaux,  16  mai  1863;) 

Nous  pouvons  dire  que  M,  le  D’Cronier  estle  séul 
qui  soit  arrivé  à  produire  ce  médicament  k  l’état 
fixe ,  inaltérable ,  .et  se  conservant  indéfiniment. 
Par  conséquent,  il  a  donc  un  avantage  réel  sur 
toutes  les  préparations  ferrugineuses,'  , 

Rue  de  Grenelle  Saint-Germain,  13,  k  Paris. 


mMim  ANTI'NÉVRALGIODES 

Dd  D’  CRONIER. 

11  n’cîit  pas  un  praticien,  aujourd’hui,  qu  ne 
rencontre  chaque  jour  dans  sa  pratique  civile  au 
moins  un  cas  de  i\évralgie  et  qui  h’ait  employé  le 
sulfate  de  quinine,  tous  les  anti-spasmodiques,  et 
même  l’électricité.  Tout  cela  bien  souvent  sans 
aucun  résultat. 

Les  pilules  anti-névralgiques  de  Cronier,  au  con¬ 
traire,  agissent  toujours  et  calment  toutes  les  né¬ 
vralgies  les  plus  rebelles  en  moins  d’une  heure. 

Dépôt  :  Chez  Levasseur  ,  pharmacien  ,  rue  de  la 
Monnaie,  19,  k  Paris. 


ÉTABLISSEIHE1ÜT  HYDROTHÉRAPIQUE 

de  la  Frégate  la  \ille-(le-Paris, 

'Sous  la  direction  de  M.  le  docteur  Joi.y, 
Hydrothéi-nDlc  complète.— simples 
et  médlcinans:.  —  Bains  et  Bouches  d’eau 
de  mer.  —  Bains  d’r.aulÉ  minérales .hatn- 

i^elles  .k  l’Hydirofère  de  Ma:thieu.(de  la  P.CÔtpç'^. 

—  Salle  d’snUalalion.  r-r'  Bains  dejWiï^iciir, 
Busses;  etc.  —  Fuinigatioiis.  —  Gyiimasp,' 

—  Cabinet  de  consultation  pour  MM.  les  .Médecins. 
Ce  bel  établissement  est  ouvert  toute  rannée.— 

Bestaurant.  Calorifère.—  Prias  très-modérés. 


SIROP 

DE  DIG.ITALE 

deLABELONYE 


Excellent  sédatif  et  puissant  diurétique  employé 
avec  un  succès  constant  depuis  plus  de  20  ans  par 
les  médecins  de  tous  les  pays  contre  les  maladies 
organiques  ou  non  organiques  du  cœur,  les  di¬ 
verses  hydropisies  et  la  plupart  des  affections  de 
poitrine  et  des  bronches  (itncnni,ouies;  catar¬ 
rhes  itulniouaires,  asthmes,  bronchites 
nerveuses,  coqueluche,  etc.) 

A  la  Pharmacie ,  rue  Bourbon-Villeneuve,  19, 
k  Paris,  et  dans  les  principales  Pharmacies  de 
chaque  ville. 

SOIE  CHIMIQUE  D’HÉBERT, 

*S,  rue  de  la  Cerronnertr. 

Modification  du  papier  chimique,  dans  laquelle 
un  tissu  de  soie  souple  et  solide  est  substitué  ati 
papier.  Ce  produit  remplace  avec  avantage  les  di¬ 
vers  papiers  chimiques  et  autres  papiers  médici¬ 
naux.  Sa  force  adhésive  et  sa  souplesse  le  rendent 
préférable  aux  autres  agglutinatifs  dans  les  panse¬ 
ments  chirurgicaux. 


Sirop  extrait  de  viaude  de  flIeyer-Berk. 

Recommandé  par  les  principaux  médecins  dans 
le  marasme,  les  convalescences  de  maladies  graves, 
les  catarrhes  chroniques,  la  dyspepsie,  enfin  dans 
toutes  les  affections  où  il  s’agit  de  relever  l’orga¬ 
nisme  sans  fatiguer  les  voies  digestives. 

A  l’Agence  principale,  15,  rue  des  Petites-Écu¬ 
ries,  k  Paris,  et  chez  les  principaux  pharmaciens. 


L'UNION  MÉDICALE. 


SIROP  ET  VIN  DIGESTIFS 

DE  GHASSÂING 

Rapport  de  l'Académie  de  médecine. 

Seuies  préparations  contenant  les  deux  ferments 
digestifs,  diastase  el  pepsine. 

Employées  E^yec  succès  .dans  les  gastralgies, 
gastrites,  dyspepsies,  et  comme  tonique. 

Dépôt  central,  ,rüe  Réaurimr,  3,  Paris,  En  vente, 
rue  Duphot,  2;  faubourg  Montmartre,  76. 

PILULES  D’IODORE  FERREÜX 

Aü  BEURRE  DE  CACAO 
De  VEZU ,  .pharmacien  à  Lyon. 

La  supériorité  de  cette,  préparation  ét^  con¬ 
statée  dans  les  hôpitaux  de'  Lyon,  qw,')(tepuis 
quatre, ans,  en  sont. arrivés  à  l’employer  d’une 
manière  exclusive.  , 

On  trouve  chez  le  mê'ide' pharmacien  :  ‘  ' 

l’HÜILE  DE  FOIE  DE  MORUE  FERRUGINEUSE 

Ce  produit  à  obtenu  un  rapport  favorable  à 
l’Académie  de  médecine  dé  Paris  (séance  du  21 
août  1858).  —  Dépôt  à  la  Pharmacie  centrale,  rue 
dé  Jouy,  7,  à  Paris. 


FABRICATION  EN  GROS  DEPUIS  1834. 

L’accueil  que  le  Corps  médical  a  fait  à  notre 
produit,  et  son  emploi  dans  les  hôpitaux,  témoi¬ 
gnent  des  soins  excessifs  apportés  à  sa  prépara¬ 
tion  et  de  sa  force  digestive  toujours  égale. 

Ell'é' est  administrée  nvec  succès  dans  Tes  Dys- 
pepsiéS ,  Gastrites ,  Gastralgies ,  Aigreurs,,  Pi¬ 
tuites  ;■  Diarrhées  et  Vomissements,  sous- forme 
d’Elli'îPV ''***?  Sit’op,  Pastilles,  Prises, 
PSluïes  oü  Dragées. 

Pour  éviter  les  contrefaçons ,  exiger  Te  .cachet 
BOUDAULT  et  la  signature  ; 

Dépôt.  -  Pharmacie  Hottot,  rué 
des  Lombards,  24.  Paris. 

Le  Carton  anti  -  aslhmatic[ue  de 

cajrrié,  brûlé  dans  la  chambre  desr^alades, 
calme  Ininiéiiiatement  les  accès  d’Asmmè  her- 
veux  les  plus  violents.  Son  Élixir  soulage  tou¬ 
jours,  les  Asthmes  c^tarrhecx  ,(  Bperrhave,).  Phar- 
maciéi,;ruè,  de  Bondy,,38,  Paris. 


auiNauiNA  CHAmoUIN 

ou  Extrait  liquide 

POÜR  LA  PRÉPARATION  ÉCONOMIQOE  ET  INSTANTANÉE 

DU  VIN  DE  aUINRUINA 

Il  suffit-  de'  verser  le  contenu  d'un  flacon  dans 
un  lifre  de  bon  vin  pour.ohtenir);alissitôtun  Viti 
de  quinquina  très;amer,  trés-limpide,:et  présent 
tant  tous  les  caractèrps  d’une  bonne  préparation.' 

Outre  l’économie  qu’il  procure  aux  malades,  ce 
produit  est  Te  seul  qui  assure  à  un  médicament 
préeieux;une  composition  constante,  et,  par  suite* 
un  effet  certain.  —  Cette  double  considération  le 
recommande  aux  praticiens. 

Prix  du  flacon,  3  fr.  dans  toutesTes  pharmacies. 

Dépôt  général  chez  M.  TRUELLE ,  droguiste , 
16,  rue  de  la  Verrerie,  à  Parj|s..—  Dépositaires  spé- 
ciauxk  Paris  :  MM.  Ferrand'  20,  faub.  St-Honoré  ; 
Traverse,  79,  boni.  Beaumdrcbais  ;  Guyot,  r,  Gâz- 
lin,  près  l’Abbayè  ;  DesiAcriers,  31,  rué  de  Cléry. 

V édifie  Papier  du  Pauvre  homme 

de  Sterny,  de  Londres.  LÉCHELLE,  35,  rue 
Lamartine.  40  c.  Aux  pharm;  Dépôt  en  tous  pays.  , 

APIOL  DES  D"  JORET  ET  HOIIOLIE- 

Médaille  yk  . l’Exposition  universelle  de  1862. 

L’observation  médicale  confirme  chaqué  jour  ses 
propriétés  véritablement  spéciflquescômmeémûlè- 
nâgogue,  et  son  incontestable  supériorité  sur  lés 
agents  thérapeutiques  de  la  même  classe. 

Un  savant  et  consciencieux  observateur,  ,M.  le 
docteur  MarrottCi  A  particulièrement  étudiél’Apiol 
à.  çe  point  de  vue,  dans,  son  service  de  l’hôpital  de 
la  Pitié  et  en  ville,  Il  résulte  de  ses  observations 
;  que  le  succès  est  assuré  quand  l’aménorrhée  et  Ta 
dysménorrhée  sont  indépendantes  d’un  état.anato- 
mique,  ou  d’une-lésion  organique,  mais  se  ratta¬ 
chant  à  un  trouble  de  l’innervati&n  vaso-molrioede 
l’utérus  et  des  ovaires.  Ajoutons  qu’on  doit  com¬ 
battre  sinamltanément  ou  préalablement  la  chlorose 
ou  les  autres  complications. 

Les  docteurs  JoREiet  HoMotLÉindiquent,  comme 
le  seul  moment  opportun  pour  administrer  l’ApioH 
:  celui  qui  correspond  :  k  l’époque  présumée  ^es 
règles,  ou  qui  là' précède. 

,  DpsE  :  1  capsule  matin  et  soir,  pendant  si3(  jours. 
On  remploie  aussi  pour  couper  les  fièvres  d'accès. 
Pharmacie  Bria.nt,  rue  de  RivolL  150.  entrée', 
rue  Jean-Tison,  k  Paris. 


O  /  .  .  iIL’EI^iECXRICITÉ  ,  ,  ,, 

Purete  absolue.— Oxydabilité  très-grande.— Entière  et  prompte  solubilité  dans  l’estomac. 

Certitude  et  rapidité  dans  1  action,  --  absence  :dé  renvois,  —  excellent  pour  combattre  la 
anémie^  pales  couleurs yV affaiblissement  où  V épuisement  général,  les  perles,  V irrégularilé  daïd 
les  femmes  et  surlout  , Chez  les  jeunes  flUes  faibles,  -  supporté  très-faciletnenj 
faibles, -,r-.ngisBanl  d’une  façon  certaine .  et  sous  un  plus 
•volume  qu  aucun  autre.  ferrugipeuXi.!  i  Le  Flacon  de  lOO  Capsules,  3'er. 

€l»e*  C,,  €®I.LAS1,  Pfafii*m'lieleu,  8,  rue  SîiSHpSiîm,®',' Pttij'li». 


Vingtième  année. 


!Vo  16. 


Jeudi  8  Févrieb  1866. 


fRIX  m  L’ABONNEMENT  : 

POCR  PARIS 
*T  IBS  DÉPARTEMENT». 

1  An . 32  fr. 

6  Mois .  r;  » 

3  Mois .  9  » 


couvciilioBs’  postales..' , 


JOUllIVAL  Bl'REAÜ.  D’ABONNEMENT 

,  .  rue  du  Faubourg-Montmartre, 

DES  lü'TERETS  SCIESTIFIOIIES  ET  PRATIOMS,  ••.*««.. 


MOIIMI  ET  raOÏESSlOPEtS 

DU  CORPS  MÉDICAL. 


•  '  Dans  les  Départements. 

.  Chez  les  principaux  Libraires, 
EHans  touilles  Bureaux  dé 
:  Impériales  et  Générales. 


Ce  journal  parait  trois  fols  par  Semaine,  le  MABIIX,  le  diEVl»!,  le  SÂMKDV, 


FT  FORME,  PAR  ANNÉE,  4  BEAUX  TOITTIHES  IN-S®  DK  PtUS  DE  600  PAGES  CHACDN- 

Tout  ce  qui  concerne  ta  rvédaction  doit  être  adressé  à  M.  le  Docteur  Amédée  x.ATaujR ,  Rédacteur  en  chef.  —  Tout  ce  tful  ' 
concerne  l’Administration,  à  M.  le  Gérant,  rue  du  Füufcowÿ-Afontmarfcej  S6.  •  • 

Les  Lettres  et  Paquets  doivent  être  affranchis. 


BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE. 

SCIENCE  ET  NATURE,  Essais  de  philosophie  et  (iè  scièncé  naturelle,  par  ,1e  docteur  Louis 
Büchner,  trad|iotioh  de  ralleinànd,  avec  raulorisalion  de  l’auteur,  par  M.  Aug.  Delondrk. 
2  vol.  in-J.8,  faisant  parlie  de  la  bibliothèque  de  philosophie‘]contemporaine.  —  Prix  :  5  fr.. 

LA  SCIENCE  ET  LES  SAVANTS  EN  1865  (deuxième  semestre),  par  M.  Victor  Meunier,  Un  vol. 
in-18  de  360  pages.  —  Prix  ;  3  fr.  50  .c, 

OÙ  DIAGNOSTIC  DES  MALADIES  OU  SYSTÈME  NERVEUK  PAR  L’OPHTHALMOSCOPIE .  par  M.  £.’ 

'Boüchüt,  médecin  de  l’hôpital  des  Enfanls-Malades,  professeur  agrégé  à  la  Faculté  de 
médecine  de  Paris.  Un  vol.  in-8”  avec  allas  de  planches  chromo-lilhograp)i|!jes.  Prix:  9  fr.‘ 

NYGIÉNE  ET  THÉRAPEUTIQUE  au  point  de  vue  de  l’hydrolhéi-apie,  de  l’eau  de  mer  et  des 
-eaux  minérales,  par  M.  le  docteur  Bottentüit,  directeur  de  rétablissement  de  Rouen. 
;üa  vol.  in-8°  (JdioOjpages,  —  Prix  :  Zi  fr.  50  c. 

ENSEIGNEMENT  LIBRE.  Discours  d’adieu  de  M.  le  docteur  Düpré  à  ses  élèves,  à  l’ouverture 
de  son  cours  (13  novembre  1865).  Brochure  in-8“.  — Prix  :  75  c 

DE  L’ÉTRANGLEMENT  INTESTINAL,  par  M.  le  docteur  Anger.  In-i”  avec  figures  dans  le  texte. 
jFrix  :  2,fr.,  , 

TRAITÉ  ICONOGRAPHIQUE  DES  MALADIES  CHIRURGICALES,  par  Benjamin  Anger,  prosecteur 
des  hôpitaux  de  Paris.  Cinquième  livraison,  composée  de  8  planches  cotoriées  et  figures 
dans  le  téxte.  —  Prix  :  12  fr. 

MANUEL  DE  PATHOLOGIE  ET  DE  CLINIQUE  MÉDICALES,  par  Ambroise  Tardieü,  doyen  et  pro¬ 
fesseur  de-la  Faculté  de  médecine  de  Paris,  etc. ï’m'sième  ^rfftVoii/revuè,.  corrigée  et  aug¬ 
mentée.  Un  volume  grand  in-18  de  935  pages. —  Prix:7fi\ 


ACTIONNAIRE  DE  THÉRAPEUTIQUE  MÉDICALE  ET  CHIRURGICALE,  contenant  le  résumé  de  la 
médecine  et  de  la  chirurgie,'  les  indications  thérapeutiques  de  chaque  maladiè,  la  médecine 
opératoire,  les  accouchemenls,  l’oculistique,  l’odontechnie ,  l’électrisation,  la  matière  mé¬ 
dicale,  les  eaux  minérales,  et  un  Formulaire  spécial  pour  chaque  maladie,  par  E.  Bouchot, 
médecin  de  l’hôpital  des  Enfanls-Malades,  et  Armand  Desprès,  chirurgien  des  hôpitaux. 
Première  parlie,  avec  280  figures  dans  le  texte.  ~  Prix  de  l’ouvrage  complet  :  20  fr. 

Ces  neuf  ouvrages,  se  trouvent  chez  Germer-Baillière,  libraire,  17,  rue  de  l’École-de-Mé- 
decine,  à  Paris. 

LETTRES  SUR  LA  SYPHILIS,  adressées  à  M.  Ip  rédacteur  en  chef  de  Vünion  Médicale,  suivies 
des  discours  à  l’Académie  impériale  de  médecine,  sur  la  syphilisation  et  la  transmission 
des  accidents  secondaires,  par  Philippe  Ricord,  ex-chirurgien  de  l’hôpital  du  Midi,  avec 
une  Introduction  par  Amédée  Latour,  rédacteur  en  chef  de  X'Vnion  Médicale,  3'  édition 
revue  et  corrigée.  Un  vol.  in-18  Jésus,  de  558  pages.  Prix  :  4  fr.  —  h.  Paris,  chez  J.-B. 
Baillière  et  fils,  libraires,  19,  rue  Ilautefeuille. 


L’UINION  MÉDICALE. 


AVIS  A  MM.  LES  MÉDECINS. 


En  venant  remercier  les  Médecins  des  d^arlétnenls  les  plus  fiévreux  <]6  Franée,  ét  notam¬ 
ment  ceux  de  rhôpital  de  Rochefort,  des^émerques  ét  désirs  qu’ils  ont  bien  voutir  trans¬ 
mettre,  nous  nous  empressons,  pour  répondre  à  celle  des  remarques  le  plus  souvent  exprimée^ 
de  mettre  à  la  disposition  de  la  Pharmacie  du  Quikoïde- Armand  à  l’état  sec.  De  cette  façon 
il  pourra  être  ordonné  comme  le  sulfate  de  quinine,  ^on  innocuité  de  plus  en  plus  constatée, 
et  surtout  son  prix  peu  élevé,  le  feront  certainement  préférer  dans  la  majorité  des  cas  où  la 
quinine  est  indiquée. 

Boürières-Dublanc,  pharmacien,  221»  rm  du  Templa^  et  dans  les  principales  Pharmacies 
et  Drogueries  de  France  et  de  l’étranger. 

Au  même  dépôt  :  YAlcooté,  les  Dragées,  le  Vin  et  YÉlixir  du  Quinoïde- Armand. 

Prix  :  Le  kilo,  33  flacons  de  30  grammes;  80  fr.  Le  flacon  de  30  grammes,  3  fr;  ' 


Les  perles  à  l’essènce  de  té¬ 
rébenthine  sont  employées  avec 
un  grand  succès  contre  les  vers 
et  dans  le  traitement  des  cal¬ 
culs  biliaires,  des  catarrhes 
delà  vessie  et,  des  poumons’ 
dçs  .sciatiques,,  des  névralgies 
intercostales,  faciales,  viscé- 
râlés,’etc.  ^ 

M.  le  professeur  Trousseau 
les  prescrit  le  plus  souvent  5 
la  dose  de  8  et  même  de  12 
perles  à  prendre  chaque  jour 
pendant  le  repas.  {Traité  de 
Thérapeutique  de  Trousseau 
et  PiDoux.  T.  11,  pages  610  et 
suivantes) . 

Ci-contre  le  modèle  de 
l'étiquetle  apposée  sur  chaque 
flacon. 

PROCÉDÉ  DU  GAPSUI.ATION 

A'ç'çvouw  "çav  V  Xtaêmu  m'çfcvvaU 

PERLES  D’ESSENCE  DE  TÉRÉBENTHINE 

Au  moyen  du  procédé  de  eapsiilati^  du  MF  Clertan, 
MM.  les  Médecins  peuvent  admimshfl^ à  doses 
fixes  et  parfaitement  coniiaes^,M^uu^w«  substances 
liquides  et  volatiles.  ^  X 

AVIS  IMPORTAI^ de  nombre 
de  Perles  presfrijes  ™fle Ion  boit  tout 
>  aussitot^^^OTSyojÿ^cujJ^^feJ^gi^QTic  les  entraîner' 

t  2  francs 

SEUL  DEPOT  A  LA  PHARMACIE,  REE  CAEMARTIN,  45 

ET  DAÎÏS  'Mi™S  LES  VILLES  DE  LA  FRANCE  ET  DE  L’ÉTRANGER 

Pour  les  gros^s' aàtesser  hlammo'^  L.  FRERE,  r./ûc'éJ,  19. 

Orande  lUédaille  d’or  de  mérite  décernée  par  iSa  itEajeMté  le  Bol  des  Belges. 

Grande  médaille  d'argent  spéciale  décernée  par  Sa  Hflajesté  le  Roi  des  Pays-Bas. 


Huile  de  Foie  de  Morue  brune-claire  du  Docteur  de  Jongh 

de  laFaculté  de  médecine  de  La  Haye,  chevalier  de  l’Ordre  de  Léopold  de  Belgique. 
iSeuls  consignataires  et  agents  :  ANSAR,  HARFORD  çt  G",  77,  Strand,  LONDRES. 

Dépôt  pour  la  vente  en  gros  en  France ,  Pbarmacie  Centrale  de  France,  7,  rue  de  Jouy,  Paris. 


PEPSINE  LIQUIDE  DE  BESSON 


Fabricant  et  fournisseur  de  la  Pepsine  dans  les  hôpitaux. 

Le  SIROP  DE  PEPSINE  A  L’ÉCORCE  D’ORANOES  AMÈRES  de  BESSON  est  employé  avec  succès 
dans  toutes  les  formes  de  Dyspepsies,  Gastrites  ou  Gastralgies,  une  à  deux  cuillerées  avant 
chaque  repas.  —  11  résulte  des  expériencés  faites  dans  les  hôpitaux  que  la  Pepsine  liquide 
est  la  seule  qui  possède  des  propriétés  digestives,  et  que  la  Pepsine  en  poudre  ou  amylacée 
est  un  mélange  complètement  inerte.  (V.  la  France  médicale  du  16  décembre  1865  et  l'Abeille 
médicale  du  1*' janvier  1866.  —  Prix  :  3  fr.  le  flacon. 

Dépôt  dans  toutes  les  Pharm.  de  la  France.  A  Lyon,  pharmacie  Besson,  12, cours  Morand. 


L’UNION  MÉDICALE. 

- ; _ ^ _ _ _ ; - - - ^ - : 

■  W'U.--  Jeudi  8  Févriei^see. 

^  ”■  •  ■■  SOMMAIRE. 

i  Paris  ;  èilr  la  sknce  de  rAcàidèmie  dé  médecine.  .—  IL  Chirurgié.  :  Dés  polypes  naso- pharyngiens. 

PH^sfoiéGiiÈ  :  Expéri^néés  pfépféé  k  'détèrfti'ihiei'  l’aétion  des  eiidüits"  iiùperméàblés  contre 
l’inflammation..— IV^AcaPémies  Et:  Sotciétés  satàntes.  (Académie  de  médecine).  Séance  du  6  Février,: 
Correspondance.  —  Présentations.  —  Coippiissions.;  ^  Sur,le  traiteipentjdes  plaies  expesée?  par 
l’occliision  pneumatique.  —  V.  Codrrier.  —  VL  Feüjuetdn  :  Érasme  cpiisidéré  comme  médecin.dans 
son  ÉFégé  delà  folle.’  '  '  .  '  '  ’ 


'  ,  Paris,  le  7  F, é:vTier  iS66.  .j  , 

■’  BUtLÈTl!^,  '  •• 

.  -,  Sur  la  Aéance  de  l’Académie  de  wédeciiie.,  ' 

Est-ce  que  M.  Velpeau  sériait  passé  dans  le  camp  des  indisciplinés?  Ne  tenant  aucun 
cômpt'é'.  du  rappel  au  reglement  fait,  dans  la  séance  dernière, ipar  M.  iç  Secrétaire 
perpétuel,  à  l’occasion  des  oüvrages  présentés,  l’éiUinent  académicien,  iuvoquàht 
resprit  ïiius  qüé  la  lettre  dé  ce  règlement,  s’est  livré.à  une  analyse,  à  un  véritable 
cotiqite  rendu  d’un  ouvrage,  d’ailleurs  très-remarquable,  publié  par  M.  Léon  Le  Fort 
sur  iéS  Matèrnîtës.  Encore  un  arlicle  du  règlemènt  qui  va  tpriibèr  eu  désuétude,  cbmniè 
y  tombèrent  i’un  après  i’aütre'tous  Ips  articles  réirograUes  et  craintifs  du  grand  jour 
dé  la  publicité.  Voilà  déjà  supprimé. le  com  sécret  pour  les  rapports  sur  les  prix  ; 
yôûs  veirCz  aussi  disparaître  ce  comité  secret  pour  lés  rapports  sur  les  capdidatures 
àéàdérniquès,  etce'séralé  prélude  d’uiie  mesure  plus  libérale  encore,  c’est-à-dire  la 
nomihàtion  des  académiciens  par  té  suffrage  universèl.'  '  ,  .  .  ^ 

Hier,  l’Académie,  à  cause  d’un  comité  secret,  n’a  pu  entendre  qu’une  seule  com¬ 
munication  scientifique,  à  savoir,  un  mémoire  de  M.  J.  Guérin  sur  le  traitement  des 
plaies  exposées  par  l’occlusion  pneumatîqùé.  Ce  mémoire,  dont  on  trouvera  une  ana¬ 
lyse  au  compte  rendu  de  la  séance,  a  suscité  quelques  observations  de  M.  Velpeau  et 
déterminé  entre  M.  Guérin  et  lui  une  escarmouche  assez  vive. 


:  \  FEUILLETON.  ; 

ÉRASME  CONSlDÉiftÉ  ÉOMMÈ  MÉDÉElN  DANS  SON  ÉLOGE  DE  LA  FOLIE  (q. 

ftetnàrqUôDS  encore  combien  il  y  a  peu  'de  fous  aussi  héureux  que  celui  dont  parle  Érasme. 
Combien,  par  contre,  sont  tourmentés  d’hallücinations'  intolérables,  d’idées  délirantes  de 
persécution,  dé  névroses  rebelles  concomitantes  telles  que  l’hystérié  et  l’épilepsie  1  Combien 
sont  tourmentés  par, des  névralgies  atroces,  par  la  paralysie  et, les  longues  souffrances ,  du 
marasme!  .Ç’pst  un  , préjugé,, de. croire  Iç  plus  grand, nombi’ç  des. fous  heureux,  La  folie,  est 
une  , maladie,, du  corps,  comme  ont  dit  noa  maîtres  dans  l’antiquité,  et, 

comme  telle,  elle;  doit  avoir  ses  symptôtpes  douloureux, 

Enfin,  le  médecin  qui  aide  l’effort  salutaire, de  la  nature,  ne  rend-il  pas  doujouns:  service, 
d’une  part,  au. .malade  à  qui  fi.  resütue'Ses  facuUés.inleUe.c.luellea,  c’esl-à-dirp  son  plqs  bet 
apanage,,  et,  d’autre  part,  .'a,  la;  société.;  pour  qui,  l’aliéné  .est.  un  fardeair  .toujows  inutile 
et  souvent;  dangereux.  Mais  laissons  de.  côté  ce  malheureux,  paradoxe /d’Érasme  sur  .le 
bonheur,  de-la  folje,  et  reportons-nous  vers  d’aulrcs. -passages  plus  judicieux  de  sa  satire. 
Nous  ne  pouvons  qu’admirer  la  hardiesse,  inouïe  pour  .l’iépoque,,  ayep  laquelle ü  .raifie,  les 
croyances.de  ses  contemporains  dans  ce  qu’elles, ont  de.snpersUlieux  :  g  Chaque  pays,  dil-ifi 
n’a-l-il  pas  au  ciel  sou  patron,  son  saint  tutélaire  ?,  Chez  un , même  peuple,  on  (|islribue  à  ces 
pands  et  puissants  seigneurs  de  la  cour  céleste  les  diverses  fonctions  du  proleclorat.  L’vn 

(I)  Suite  et  — Voirie  numéro  du  1"  février.  •  . 

Tome  XXTX.  —  Nouvelle  série,  Ifi 


242 


L’UNION  MÉDICALE. 


Le  traitement  proposé  par  M.  Guérin  est  basé  sur  sa  doctrine  de  l’influence  nocive 
de  l’air  sur  les  plaies,  sur  le  fait  clinique  qu’il  a  tant  contribué  à  démontrer  qu’une 
plaie  sous-cutanée  ne  s’enflamme  ni  ne  suppure.  M.  Guérin  a  voulu  transformer 
toutes  les  plaies  exposées  en  plaies  squs-çutaôées,  et  pour  cela  il  a  imaginé  un  appa¬ 
reil  au  moyen  duquel  les  plaies,  enfermées  dans  des  mapcbons  dç  caoutchouc,  spnt 
soustraites  à  l’action  de  l’air  au  moyen  d’un  appareil  à  pompe  pneÙEnat.ique.;M-, Gué¬ 
rin  a  cité  quatre  observations  de  plaies,  dont  une  amputation  de  cuisse,  qui,  soumises 
à  l’influence  de  son  appareil,  ont  guéri  sans  accidents.  ,  ' 

M.  Velpeau  ne  s’est  montré  satisfait  d’aucune  portion  de  ce  rhé'mpirq.  La. doctrine 
de  la  nocivité  de  l’air  sur  les  plaies  lui  paraît  trop  absolue;  d’ailleurs  elle  n’est  pas 
nouvelle  ;  souvent  aussi  on  a  cherché  à  faire  ce  que  tente  M.  Guérin,  de  soustraire  les 
plaies  au  contact  de  l’air,  et  M.  Jules  Guyot  a  expérimenté  un  appareil  dans  ce  but. 
Enfln  les  faits  invoqués  par  M.  Guérin  ne  lui  paraissent  pas  probants  ;  les  malades 
ont  guéri,  sans  doute,  mais  toutes  les  plaies  ne  font  pas  heureusement  périr  les  ma¬ 
lades,  et  ceux  de  M.  Guérin  n’ont  pas  guéri  mieux^et-  phis  vite  que  dans  les  circon¬ 
stances  ordinaires.  ;  V 

M.  Jules  Guérin  ne  s’est  pas  montré’ étonné  décès  critiqués,  car  depuis  trente  ans 
M.  Velpeau  ne  les  lui  a  pas  épargnées;  il  lui  semble  ,  eh  effet,  qiiè  M.  Velpeau  ne 
veuille  pas  le  comprendre.  Il  s’en  console  en  voyant  qu’il  a  éféçpmpris  dq  mq^ 
savant,  que  l’Académie  des  sciences  lui  a  açcordé  un  prix  pour  ses  travaux  ef ses 
recherches  sur  la  méthode  sous-cutanéé.  La  méthode  de  M.  Jiiles' Guyot,  qu’on  jui 
oppose  comme  priorité,  est  basée  sur  un  tout  a,utre  principe  que' la  méthode aoüs- 
cutanée.  M.  Guyot  voulait  maintenir  les'  plaies  dans  une  certaine  température,  et,  son 
appareil  portait  lé  nom  d’appareil  à  incubation;  Quant  aux  faits  critiqué  par  M.  Vel¬ 
peau,  M.  Guérin  accuse  son  contradicteur  de  h’en  avoir  pas  Compris  la  sighification. 

La  discussion  en  est  restée  là.  Sera-t-elle  reprisé?  Nous  l’ignorons,  mais  , rien  .na 
l’a  annoncé.  A.  L. 


guérit  du  mal  de  dents,  l’autre  assiste  les  femmes  dans  les  douleurs  de  l’accouchement . Je 

supprime  le  reste,  car  je  ne  finirais  jamais.  »  Si  Érasme  revenait  au  monde,  il  pourrait  encore, 
à  sa  grande  surprise  sans  doute,  voir  au  fond  de  nos  campagnes,  et  dans  certaines  classes  de  la 
société  des  villes,  la  môme  crédulité  naïve  touchant  le  pouvoir  attribué , a  certains  saints  de 
guérir  certaines  maladiés.  La  s-pééiaUté  au  ciel  comme  sur  là  terre  f 

Bien  plus  grande  encore  est  la  hardiesse  d’Érasme,  quand  il  parle  des  prétendue,  extaliqpes 
de  son  époque.  La  description  qu’il  donne  de  l’état  intellectuel  et  physique  anormal 
extase  est  digne  de  figurer  dans  nos  traités  de  pathologie  les  plus  modernes  :  , 

«  Pour  revenir  à  ceux  à  qui  Dieu,  par  une  faveur  toute  spéciale,  fait  sentir  les  avant- 
goûts  de  la  béatitude,  le  nombre  en  est  fort  petit  et  très-'suspech  Ils  sont  sujets 'à  certains 
•symptômes  qui  ressembient  tout  à  fait  à  ceux  de  la  démence.  Leurs  paroles  , sont  mal  liées, 
ou,  pour  trancher  le  mot,  ils  ne  savent  ce  qu’ils  disent  :  le  visage  leur  change  à  tout  mô- 
ment  :  tantôt  gais,  tantôt  abattus,  pleurant,  riant,  soupirant;  enfin,  ils  sont  tout  à  fait  hors 
d’eux-mêmes.  Sont-ils  rentrés  dans  leur  bon  sens,  ils  assurent  qu’ils  ne  savent  point  du  tout 
d’où  ils  viennent;  s’ils  y  sont  allés  en  corps  ou  seulement  en  esprit,  éveillés  ou  endormis, 
ce  qu’ils  ont  ouï,  ce  qu’ils  ont  vu,  ce  qu’ils  ont  dit,  ce  qu’ils  ont  fait,  rien  de  tout  cela  ne 
leur  est  demeuré  dans  la  mémoire  que  fort  confusément  et  comme  si  c’était  un  rêve.  Ils  ne 
retiennent  qu’un  seul  point,  c’est  qu’ils  étaient  très-heureux  dans  leur  /’o/ie;  aussi  sobt-ils 
extrêmement  chagrins  de  leur  convalescence  de  cerveau,  et  il  n’y  a  rien  qu’ils  ne  sacrifias¬ 
sent  volontiers  pour  être  toujours  fous  au  même  prix.  » 

Quelques  pages  avant,  Érasme,  toujours  préoccupé  du  même  ordre  d’idées,  donnait  raison 
«  aux  naturalistes,  qui  ne  voient  dans  cet  état  qu’une  espèce  de  fureun  a  Qui:  de  novrs  ignore 


L^üNidfj  Médicale.  2^3 


CHIRURGIE. 


■  i  l  -  ,  DES  POLYPES  NjVSO-PHARYNGIENS. 

l^ria  controverse  devait  ëlùcider  une  question  du  ressort  de  la  thérapeutique  chi- 
rur^’ cale," celle  du  traltem'entj  des  polypes  naso-pharyngiéns  ne  pourrait  manquer  dp 
l’hêtre  bientôt  jus(qu’’£i  la, .plus. complète  éyidèiiçé.  En  effet,  diversement  agitée..^,éjà  ,à 
plusieurs  reprises  au  sein  de  la  Société  de  chirurgie, ,,,èllè  vient, d’y, être  dé  nouveau 
ihtrodu i (é"  paF, M.  AiphôUse  '  Guérin,  qui  ^  a  'comm'uhîqué  à  ‘.ses  collègues,  ^dans  .',1a 
Séqncé' d,u '^9  nôvèmbré  lA6’5,'  iùhè;bbsérvaflpp  ,d^^^  opéré  pa.r  un '  procédé  qu’îl 
CQUsifïèré’bbmrné  ptfuveaü,^,et'a^^^  l’éspèré,  'du  moins, .  à  faire,  .abapdonner  l.es' 
Qpé'ràljou?  préiiriiipbirès  que  ilëcÉs#e'souypnt  re^tirpatiop  (Je  cee  lu^ 
quoi  ce  procédé;  consiste  :  ■  ‘  ‘  „  ,  'i 

Inciser  le  voile’ du  palais';  excisèr  Ipptè  la ,  p.brtién  acce^si1)ie.  du, ne.bp.lasmé,  par  la, 
voi^  que  cette,,  incision  prélimin aire  a  oùvpfe  ;  introduire  par,  la  narine  upe  branche 
dé  ciseaux ‘(mieux  une' rug^^^  l’on.çlirige  au  .pioyen  du  doigt  indicateur  dé  l’autre 

main  porté,  dàné,re"ph,àryhx  ,,a  la  retiçontr,e,  de  l’iiistruinent  auquel  il  sert  de  cpnduc- 
teur..dans  des  méandres  obs'cu.rsVde  la  régio.n'  .naso-phàfyn’giunné  ;  puis-,  avec  de  la 
rugine  mise  en  mouvénient  pàrlbaçtion'cbnahinéé.^^^^  la  rnaîjn  qui  en  tient  le  manche 
et  du  doigt  en  contact  aveb  son ‘  extrémité,, .déchirer  lé  polype  à  son  insertion,  en 
détruire  lu?  raci.neSf  paf;  la  .ruginajtipn  du  plà’n.bsseux  sur  lequel  il  s’implante;  tel 
GS.t  le'procédé  güé  .MV  Guérin' a.  appliquû. avec ’sÜQçes  au  "cas  .particulier  dont  ,il  a, 
éhtretënu  la  Société,  dé  chirurgie';  je  dis  avéç, 'succès e,ri,  ce,  sens, que  Ig  production' 
accidentelle  a  été  enléyéé  e  tbtali'té,  mais  spUs  la  réserve, 'des,  suites  ul.térieures;; 
rauféur  iui-fïiêmé  a'yâht' déclaré  qü^^^  né  donnait  pas  ce  faiO  comme  ÙR  caS  de  'gué-, 
rison  définitiv^,^  lé  malade,  aU  point  de  vue  dé  la  récidive,’  exigeant  , une  observation 
pius  proldngéé!'  * ,  ;  ;  '  .  .  ;  "  ’  '  '  ' .  " 

Quoi  qü’il'en  soityil  rie  .m’en  coûte  nulléroept  à.  .féliciter,  dés  à  présent,  Mi  Guérin 
de  rbéuréùx  résri^^  'dhlenri,,  ejt  i)  ;  n’est  pas  dputeüx,  suivant  moi,  qUe  spu’ 

exemple  ait  dés  imitateurs  toutes  les ‘fois,  bien  entendu,  qu’il  se  présentera  ep  pra¬ 
tique  uii'çaS  an’aîpgue  à  céiui  qu’il  à  .rencpntré  et  auquel  le'.prQcédé  ép  question  a  pu 
.sufflré;  ’  ^  •  . •  .  .  ■  -  ■  ■, 


que  dé ‘parèiftéK  affirmé  gu'elle's,.;, soient  incapables  d’élqnper  nptïe  siècle  de  ibre 

pansée,  pôuvaierit  aut'réfois  faire, courir,  à  .cçl.ui  qui  les’  éc.rivaU,  les  .périls  lè.S  plqs  graves?  .. 

.  foulez-vous  entendre  Ér.astn.e  parler,  deé-  És,j?rits  q.nimaux  et  clu  tous  mots, 

que,  noqp  âvpns' sacrifiés,  bien  moins  à  la  riéç.éssitO.  de, .mettre  ,no.!lr,e  langage  d’açcord  avec  leS; 
progrès'  dé.  la'  sc|éuçé,,  qUi'’'aiu  désir ,  d,e  gazer'  à  rips  '  prbp'res  yeux.  àvéc ,  pri'  néplpgismé,  ;  à  la 
iribde,  npirè  igiiôrari.cé',des  Iqis,  fp'pdaipentales de  iaivie,  . lisez  1^  quelq.ûes  ligpes  •suivantes, 
bien  faite'è 'poiif  servir  d’épigraphe  a  un  travail  sur  l'a  santé  des  gens  de  ïêttrés  :  ' 

«  Regardez-moi  ces  naines  sombres, iéeà  visages  abattus  et  décharnés  qui  s’enfoncent  dans 
la  contemplation  de  la  nature  ou  dans  d’autres  oé'cupcttiohs^^ériëüees  ét'  difflcile.s  :  ces  genS- 
là  semblent  ordinairement  avoir  vieilli  avant  la  fin’ de  la  jeunésse  ;  et  cela  parce  q;ti’uri  tra¬ 
vail  de  la  lôte  assidu,  pénible,  violent,  profond;  é'puiSe  péri  à  peu  lès  Esprits  et  le  suc  de  la 
vie....)),.,.,...;;,.,..,.  .  ,  i'  ■,  :  • 

Si  la  nature,  donne  aux.  uns  les  avantages  corporels  à- leur  plus  haute  expressioni  .aux' 
aulr.es,’,naalheureux,déshériLéS:de;!a  ffirce  physique,  elle  donne  souvent,  par  une  juste  com- 
pensaljon,  la  npble.vigrieur  de  d’esprit  :  «  ...  Lorsque  Les  .armées  sont  en.  ordre  de  bataille, 
et  qué  l’ajr  retentit  du  bruit,  dési  trompettes. et  des  tambours,  dites-nioi,  je  vous  prie,  quels  , 
ser.vices  peu vept, fendre  ces  Sages.  q.ui,  épuisés. par  i’élude  el  4a  médltationi  jouissentrà  peine/ 
d’un  é  vie  que  leur  sang  dénué  d’Ésprit  et  de  sues  nourriciers  rend  infirme  et  lànguiss&nle?. 
Ce  sont  ces , hommes  épais  et  matériels,  robustes  .et  hardis,  mais  de  très-peu  d’esprit,  ce. 
sont  ces  gens-là  qu’il  faut  pour  le  combat.  »  .  . 

Ce  paséagè  n’à  rîéh  dé  bien  eàraPtérislique  au  point  de  vue  médicâl.  L'a  noté  de  Gérard 
Lislre,  qui  lui  est  jointe,  offre  plus  d’inlérêl.  Le  nom  de  l’auleur  qui  l’écrit  lui  donne  immé¬ 
diatement  un  certain  cachet  d’autorité,  cai  Géfàdd  bistré,  Idinnbtàiéur  d’aune  des  premières 


244 


L’UNION  MÉDICALE. 


Cela  est  si  vrai  que  déjà,  au  point  de  vue  de  l’originalité  de  l’invention,  une  con¬ 
testation  est  venue  de  M.  Borelli  (de  Turin),  qui  eh  revendique  la  priorité.  De  son 
côté,  M.  Letenneur  (de  Nantes)  affirme,  pièces  en  main,  que,  depuis  longtemps,  il  a 
songé  à  attaquer  les  polypes  naso-pharyngiéns  én  restreignant  le  plus  possible  les 
opérations  préliminaires.  Enfin,  M.  Legouest  aurait,  lui  aussi,  dirigé  ses  efforts 
dans  le  même  sens.  Pour  ma  part,  si  quelque  chose  ràè  surprend,  c’est  que,  dèpuis 
que  là  discussion  est  ouverte,  il  ne  se  soit  pas  produit  un  plus,  grand  nombre  dé, 
réclamations  revendiquant  l’idée  conservatrice  qui  a  dirigé  M.  G.hèrin  dans  son  opé¬ 
ration  ;  car,  aller  du  simple  au  composé,  c’est,  dans  les  sciences  d’application,  la 
marche  ordinaire  de  tout  esprit  sensé,  et  il  n’est  pas  un  chirurgièn  expérimenté  qui, 
procédant  à  l’encontre  de  ce  précepte  de  logique  la  plus  simple,  puisse,  sans  y  être 
contraint  par  la  nature,  le  volume,  l’étendue  et  la  complexité  de  la  production  rnor- 
bido,  pratiquer  tout  d’abord  l’extirpation  du  maxillaire  supérieur  à  laquelle  M.  Achille 
Flaubert,  en  France,  eut  le  premier  recours  précisément  dans  un  cas  où  l’implantation' 
du  polype  restait  inaccessible  par  toute  autre  voie. 

Que  d’autres  donc  aient  songé  à' faire  ou  même  aient  réellement  fait  l’opératiori 
qui  a  réussi  entre  les  mains  de  M.  Guérin,  cela  n’ôte  rien  au  mérite  que.  celle-ci  peut 
avoir.  Il  arrive  chaque  jour  que,  en  pratique;  on  se  rencontre  pensant  et  agissant  de 
même, et  cela  à  l’insu  l’un  de  l’autre;  aussi  cette  question  de  priorité  ne  devrâit- 
ellé;  suivant  moi,  occuper  dans  les  débats  académiques,  où  chacun  est  supposé  être 
de  bonne  foi,  qu’une  place  très-secondaire. 

La  nouveauté,  au  surplus,  du  procédé  dont  il  s’agit  est-elle  bien  réelle?  Elle  a 
paru  à,  bon  droit  contestable  à  M.  Dolbeau,  du  moins  dans  f  un  de  ses  temps  qui 
consiste  à  inciser  le  voile  du  palais  ;  d’autre  part,  la  rugination  de  la  base  du  crâne  a 
été  pratiquée  par  d’autres  procédés;  ellé  n’est  doiié  pas  non  plus  un  fait  nouveau., 
La  voie  nasale  suivie  par  la  rügine  pour  arriver  sur  les  os  constituerait  le  seul 
trait  original  de  l’acte  opératoire  dont  il  s’agit.  Tel  qu’il  est,  au  surplus,  et  malgré 
les  difficultés  apparentes  de  la  rugination  déjà  signalées  dans  la  discussion,  cet 
acte,  qui  a  pour  lui  la  garantie  d’un  fait  bien  constaté,  paraît,  pouvoir  être  ùtiii.sé  dans 
des  cas  simples  et  à  vrai  dire  exceptionnels.  Vouloir  iè.généràlisér;  comme  pouvant 
s’appliquer  à  la  plupart  des  polypes  naso  pharyngiens,  le  substituer  systématlquérnent 
aux  opérations  préliminaires  qui  deviendraient  ainsi  superflues,  c'est  le  compromettre 


éditions  de  V Éloge  de  la  Folie,  est  un  savant  médecin  qui  (nous  avions  oublié  de  le  dire  plus 
tôt),  après  avoir  vécu  quelques  mois  avec  Érasme,  se  lia  avec  lui  d’une  étroite  amitié.  Ses 
remarques  souvent  curieuses  et  instructives  méritent  d’être  conservées.  Aussi  se  trouvent- 
elles  dans  la  vieille  édition  (Amsterdam,  1728.  Traduct.  de  Gueudevilte)  qüe  j’ai  entre  les 
mains.  Voici  la  note  en  question  :  «  Suivant  Aristote,  un  sang  épais  produit  la  force  et  la 
bêtise,  et  le  sang  subtil  produit  l’esprit,  la  faiblesse  du  corps  et  la  timidité.  »  Malgré  son 
caractère  de  généralisation  excessive,  cette  remarque  conserve  une  certaine  justesse. 

Quand  Érasme  écrit,  en  parlant  de  l’âge  d’or  :  «  Un  législateur,  eût  été  alors  fort  inutile, 
car  point  de  mauvaises  mœurs,  point  de  lois,  »  Gérard  Listre  fait  ressortir  cette  pensée  par 
une  comparaison  fort  judicieuse  :  «  Ce  sont,  dit-il,  les  mauvaises  mœurs  qui  ont  donné  lieu 

aux  bonnes  lois,  comme  les  maladies  à  la  médecine. .» 

Voici  maintenant  une  peinture  de  mœurs  qui,  à  quelques  détails  près,  semble  calquée  sur 
ce  qui  se  voit  encore  de  nos  jours  :  «  C’est  grâce  à  moi  (c’est  la  Folie  qui  est  censée  parler) 
qii  on  voit  de  toutes  parts  des  vieillards  décrépits  plus  amoureux  que  jamais  de  la  vie  ;  à  peine 
seulement  ont-ils  la  figure  d’homme  :  bégayant,  radotant,  n’ayant  ni  dehts,ni  cheveUx,  tout 
ridés,  tout  courbés,  n’ayant  pas  le  moindre  reste  de  virilité  ;  nonobstant  tout  cela,  ils  veulènL 
vivre.  Ils  vont  bien  plus  loin  ces  vieillards  insensés,  ils  imitent  la  jeunesse  autant  qu’ils  peu¬ 
vent.  L’un  teint  ses  cheveux  blancs;  l’autre  cache  sa  tête  pelée  sous  une  perruque;  celui-là 
se  sert  de  dents  artificielles  qu’il  a  peut-être  empruntées  à  quelque  pourceau.....  » 

Érasme  n’a-t-il  pas  tort  de  blâmer  ces  vieillards  qui  cherchent  tant  bien  que  mal 
A  réparer  des  ans  l’irréparable  optrage? 


L’UNION  MÉDICALÈ. 


245 


par  des  exagérations  injustifiables,  et  méconnaître  les  différences  nombreuses  qui 
caractérisent  ces  productions  morbides  et  les  indications  opératoires  qui  ressortent 
de  chacune  d’elles  en  particulier. 

Ces  différences  comprennent  la  diversité  d’origine  de  ces  tumeurs,  la  variabilité  de 
leur  implantation,  la  multiplicité  de  leurs  processus,  les  conditions  spéciales  de  struc¬ 
ture,  de  vascularisation  qu’ils  présentent,  enfin  la  solidarité  morbide  qui  peut  exister 
entre  elles  et  le  tissu  osseux  adjacent. 

Qu’un  polype  circonscrit  dans  sa  forme  et  son  développement  ,  ayant  un  pédicule 
également  limité,  et,  par  conséquent,  appréciable  dans  toute  sa  circonférence  par  le 
toucher,  puisse  être  détaché  de  son  point  d’insertion  à  l’aide  de  la  manœuvre  opéra¬ 
toire  qüe  M.  Guérin  préconise,  cela  paraît  facile. à  concevoir,  surtout  si  la  narine  cor¬ 
respondante  se  trouvé  être  largement  dilatée  comme  elle  l’était  chez  son  malade. 
Encore  dans  ce  cas,  y  a-t-il  lieu  de  se  demander  si  une  hémorrhagie  un  peu  sérieuse 
venait  à  se  produire,  il  ne  serait  pas  très-difficile  d’y  porter  remède  en  l’absence 
d’une  voie  assez  directe  pour  arriver  jusqu’à  sa  source. 

Mais  il  s’ert  faut  que  les  choses  soient  toujours  aussi  simples;  le  plus  souvent,  sur¬ 
tout  chez  les  jeunes  sujets,  ces  fibromes  de  la  base  du  crâne  adhèrent  aux  os  par 
plusieurs  points  de  leur  surface  :  c’est  bien  moins  à  un  polype,  dans  la  véritable 
acception  de  ce  mot,  auquel  on  a  affaire,  qu’a  une  sorte  d’hypergénèse  des  éléments 
fibreux  constituant,  par  une  prolifération  vrâïsemblablement  çongéniale,  un  néo¬ 
plasme  à  origines  multiples,  et  dont  les  processus  nombreux  peuvent  occuper  non- 
seulement  les  diverses  cavités  de  la  face,  mais  encore  pénétrera  l’intérieur  du  crânei 
J’ai  en  occasion  plusieurs  fois  d’observér  cette  disposition  anatomo-pathologique, 
que  lés  chiturgiens  nos  maîtres  avaient  coutume  de  considérer  comme  ntant  au- 
dessus  des  ressourcés  de  l’art,  et  que,  grâce  aux:  opérations  préliminaires,  il  est  per¬ 
mis  aujourd’hm  d’attaquer  avec  des  chances  de  succès.  Pour  de  semblables  produc¬ 
tions,  accidentellés,  l’impuissance  du  procédé  mixte  de  M.  Guérin  est  d’une  telle 
évidéhcé,  que  je  crois  superflu  d’y  insister;  convaincu  d’ailleurs  que  je  suis  que  ce 
chirurgien  n’avait  point  en  vue  cette  variété  anatomique,  lorsqu’il  a  émis  l’espoir..! 
«  qu’il  sera  permis,  ainsi  qu’il  le  dit,  d’abandonner  les  préliminaires  de  rextirpation 
dès,  polypes  riaso-pharyngiens  ;  qu’il  ne  faudra  plus  ni  inciser  le  voile  du  palais,  ni 
exciser  une  portion  de  la  voûte  palatine;  que  la  luxation  d’iin  maxillaire  et  sa  résec- 


Un  vieillard  doit  tenir  à  ne  faire  ni  pitié  ni  horreur  à  ceiix  qui  l’entourent.  Le  bon  ton  lui 
commande  à  l’occasion  l’usage  des  dents  artificielles  et  d’une  perruque.  Les  règles  de  l’hy¬ 
giène,  qui  lui  ont  appris  d’abord  les  soins  qu’il  devait  à  sa  chevelure  et  à  sa  bouche,  lui  disent 
plus  tard  de  remplacer  les  organes  de  mastieâtioh  qui  lui  fnanquenl  et  rendent  ses  digestions 
laborieuses,  par  les  moyens  que  les  progrès  de  l’art  mettent  à  sa  disposition.  C’est  par  l’usage 
dé  ces  moyens  qu’il  facilitera  l’articulation  de  son  langage  et  qu’il  pourra  donner  à  sa  parole 
et  à  son  visage  cette  dignité  qu’excluent  impitoyablement  le  bégayement  des  vi'eillards  et 
l’expression  de  physionomie  propre  à  ceux  qui  sont  privés  dé  leurs  dents.  La  perruque,  enfin, 
destinéé  à  remplacer  la  parure  protectrice  qui  couvrait  sa  tête  au  teriips  de  sa  jeunesse,  le 
défendra  contre  les  variations  brusques  de  température  et  contre  les  nombreuses  maladiès 
dont  elles  peuvent  être  cause  occasionnelle.  '  . 

La  sévérité  d’Érasme  pour- les  vieillards  nous  semble  toutefois  moins  injuste  quand  nous 
lisons  lès  pages  qui  suivent  notre  dernière  citation  ;  «  Celui-là,  ajoute  l’auteur,  se  sert  de 
dents  artificielles  qu’il  a  peut-être  empruntées  à  quelque  pourceau  qui  est  un  autre  lui-même  ; 
celui-ci  devient  éperdument  amoureux  d’une  jeune  fille,  et  il  fait  plus  le  fou  auprès  d’elle 

que  quelque  jeune  homme  que  ce  soit .  »  Ces  quelques  lignes,  et  bien  d’autres  dont  la 

crudité  serait  à  peine  tolérable  en  latin,  et  que  nous  supprimons  sans  regret,  nous  en  disent 
assez  sur  le  motif  qui  fait  blâmer  par  Érasme  les  soins  cofporéls  exagérés  des  vieillards.  Quoi 
qu’il  en  soit  de  la  valeur  morale  des  remarques  de  notre  auteur  à  cet  égard,  elles  donnent 
une  preuve  irrécusable  que,  de  son  temps ,  l’usage  des  dents  artificielles  et  des  perruques 
n’était  pas  tombé  dans  l’oubli.  D’après  le  texte  hollandais,  il  faut  croire  qu’on  demandait 
alors  au  pourceau  la  substance  appelée  à  remplacer  les  dents  de  l’homme.  Aujourd’hui  qu’on 
n’a  plus  le  même  respect  pour  le  cadavre  humain  et  que  les  progrès  de  la  navigation  nous 


246 


L’UNION  MÉDICALE. 


lion  deviendront  inutiles,  et  que  le  doigt  poçté  derrière  te  voile  du,  palais  e^t  la  rugipe 
introduite  par  la  narine  .suffiront  à, toutes  les,  exigences  de  ropératien...,...;  ».  Si 
M.  Guérin,  en  s’exprimant  ainsi,  n’a  pas  fait  l’exceptiop  que  je  viens  de, signaler,,  op 
peut  lui  prédire,  à.  coup  sûr,  que  son  espoir  sera  infailliblenïent  .déçu,;  .car  fqe  n’ast 
plus  un  progrès  qu’alors.il  propose,  maisje  retour  à  une, pratique  dpn;trimp,pissan.ce 
notoire  a  complètement  justiflé  la  résection  préalabiç  dp,  maxillairè  sppérieurr  et  les 
autres  opérations  préliminaires  qui,  depuis  la  tentative  hafdie  de  M.  Flaubert,  sont 
acceptées  par  tous  les  çbirurgiens  comme  une,  nécessité-.  .  r 

C’est  que,  en  effet,  .l’extirpation  ie.çes.  voiumipeux  polypes,  nasp-phàryngifins, 
surtout  lorsque,  déjà  d'o.rlgine  ancienne,  ils  sont  formés  d’un  tissu  peu  consistant  et 
très-vasculairCj  exige  .ayant  tout,  pour  être  menée  à  biçn,,  du  jour  at.  dp  l’ùspape.;,  il 
faut  que  le  chirurgien  voie  ,çe  qu’il  fait,  sgçhe  où,  il  va,  s’il  yeut  être  en  mesurude 
parer  aux,  accidents  qui  peuvent  entraver  r’opéraÏÏon.  -  .  '  ,  ,  ? 

Ainsi,  c’est  ia/gêué  de  , la,  respiration  portée  très-lp.in;  c’est  mênie’.la  suffocation 
qu’on  ne  peut  prévenir  qu’autant  qu’il  sera  possible.dé'débarrasser  prortiptemeut.l^ 
pharynx  des  détritus  anatomiques  et  , du  sang  qui,  en  sty  épanchant,  peut  aisérnênt 
pénétrer  à  l’irjtérieur  des  voies  aériennes.: ,  .  ,  :  .  .  ■  ,  •  : 

C’est  l’altération  spbie,  par  les  os  dp  la  base  du  crâne  au  contact  ei^spus  la  pres¬ 
sion  du  fibrome,  qu’il  importe,  également  de  pouvoir  apprécier  ;  ca.r  ç,q  peTdani  leur 
résistance  normale  par  suite  de  .la  transfOrtnation  fibreuse  quhls  pnh-subie  ? ,  ces  gs 
céderaient  façileméut  à  l’effort  d’une  fausse  manœüvre,  rqui  d.ohnertut  ‘  jiçu  ainsi  à 
une  fracture  par.  arFaclîénieht.  ^  :  ,  .  .  ^ 

C’est  enfin  et  surtout,  une  hémorrhagie  sérieuse  que  le  chirurgien  doit  toujours  pr^ 
voif,  et  contre  laquéfie  fi  ne  saurait , trop, sp' ménager  des  moyens,  d’action  prompte 
et  instantanée.  Manœuvrer  au  milieu'  de  .çes.  écneils .  est  chosè  assez. difficile,,  alo'is 
même  que,  pour  y  i;éussir,,  il  s’est  dounè  autant  que, possihle.  ^^  .cowr^ees  /rancAes, 
au  moyen  des  opérations  préliminaires.,  Ôr,  ce  qui  p^st  que;  diiflçne.  avec  , e.eller.ci, 
deviendrait  impossible  si-  on  y  renonçait  .pour  , s’engager  dans  uncyôie,  qpi  n’aboutit 
qu’exceptionnellement  à  une  guérison  toujours  problématique, ,  ,,  ,,  .  ■  ,  ,  ,r 

Il  n’y  a, donc  pas  lieu,  quant  à  présent,  à  rien .chauger  auxallures  ordipaires  de, la 
chirurgie  qui,  pour  |a  , destruction  des  fibropi es  sous-crâniens,, Irouve'  iin  puissant 
auxiliaire,:  dans  qes  opérations,  préliminaires  pratiquées  soit  à  la  façé,;Soi,t  à  rintèrieur 

donnent  de  grandes  facilités  pour  nous  procurer  l’ivoire,, c’es.t.â  l’éléphant. et, à  rhomme  lui- 
même  que  l’homme  emprunte  les  organes  qui  lui  manquent. 

Finissons  en  citant  un  dernier  ^passage  qui,  pour  être  entaché  d’exagération,  n’en  constate 
pas  moins  un  phéuomène  bien  réel  ;  .«  Les  gcps,  dit  Érasme,  qui  s’adonuent  à  l’étude  de  la 
sagesse,  sont  ordinairement  très-malheureux  en  tout,  mais  principalement  dans  leurs 
enfants.....  Le  fils  de  Cicéron  dég,énéra,  et  le  sage  Soerale  eut  des  enfants  qui  tenaient  plus 
de  la  mère  que  Ndu,  c’est-à-dire  coname  quelqu’un  l’a  joliment  interprété,  qpi  étaient 
fous.  »  Le  savant  médecin  pont  les  croyances  relatives  au  démon  de  Socratfl,rpxii  soulevé  tant 
d’opposition,  ue  serarrtrit  pas  tenté  de  voir,  dans,  ce  dernier  fait  cité  par  Erasme,  une' confîpr 
mation  ,de  son  opinion  ?  Ne  lui  serailrii  pas  facile  d’expliquer  la.  faiblesse  intelleçtuelie  des 
enfants  du  sage  de  la  Grèce  par  l’hypothèse  d’une  transformation  héréditeirèiiet^  dlqpe  pré^, 
disposition  priginelie.qui  leur  aurait  été  léguée  par  leur  père?....  .  i  -i  .  s  ; 

..  Nous  craindrions  d’insister  sur  ce  sujet  délicat,  et  nous  terminons  ici  ces  quelques  réflexions 
que  nous  a  suggérées  la  lecture  de  VÈloge  de  la  Folie,  Puisse  le  lecteur  n’avoir  pas  encore 
murmuré  entre  ses  dents  les  deux  vers  de  Martial  !  ■  :  :  ^  ; 

Ohe  jam  satis  est,  ohe  libelle  :  . 

.  :  ,  Jara  lector  queriturque  desinitque. 

'  Jules  Drouet.  .• 


L’ÜNlON  MÉDICALE. 


m 


de  là  caviïé  buecale;  seules,  elles  assufénl  l’extirpation  radicale  de  ces  tumeurs,  et 
eh  laissant  unë  porté  ôuverte  à  leur  traitement  consécutif,  elles  rendeht  facile  l’appli¬ 
cation  de's -agents  caustiques  ou  autres  au  moyen  desquels  on  peut  réprimer  les  tissus 
mdrbiâes  en  voie  de  reproduction  et  détruire  définitivement  leurs  éléments  hyslolo- 
giqües  les  plus  profonds. 

Cette  opinion,  rhotivée  par  des  considérations  cliniques,  suivant  moi  d’une  incon¬ 
testable  valeur,  est  celle  qui  a  prévalu  dans  la  discussion  ouverte  à  la  Société 
impériale  de  chirurgie,  où  la  plupart  des  membres  qui  ont  pris  la  parole  se  sont 
prononcés  en  sa  faveur.  Cela  ne  veut  pas  dire,  toutefois,  qu’on  doive  méconnaître 
tout  ce  pu’ a  de  grave  en  sol  l’ablation  d’un  des  os  maxillaires;  sans  doute  c’eirt  tou¬ 
jours  nhe  grosse  affairé,  et  le  traumatisme  sérieux  qu’elle  entraîne  s’ajoutant  à  celui 
qui  est  la  conséquence  de  l’extirpation  du  polype,  multiplie,  en  définitive,  les  chances 
défavorables. Aussi  un  chirurgien  prudent  ne  s’y  résignera-t-il  que  comme  aune  néces¬ 
sité  impérieusement  imposée  par  les  circonstances  spéciales  du  fait  pathologique,  et 
devra-t-il  Chercher  à  y  suppléer  par  une  des  opérations  plus  simples ,  dont  l’inter¬ 
vention  a  suffi  dans  un  assèz  grand  nombre  de  cas  aujourd’hui  bien  constatés,  et  sur 
lesquels  leurs  auteurs,  MM.  Huguier,  Chassaignac  et  Derriarquay  Ont  insisté  avec 
raison’. 

D’accord  en  général  sur  l’insuffisance  des  voies  naturelles  pour  lè  traitement  et  la 
cure  raciicale  dés  tumeurs  fibreuses  du  pharynx,  et  sur  l’obligation  de  s’èn  biivrir  une 
artificielle,  on  s’entend  moins  sur  le  choix, de  l’opération  préliminaire  êh  Vue  de  éellé- 
ci.  Chacun  combat  pour  celle  qui  lui  a  réussi;  de  là  résulte  un  débat  contradic¬ 
toire  peu  fait  pour  éclairer  la  question,  et  qui  cesserait,  à  mon  sens,  Si  bn  se  préoc¬ 
cupait  mbins  du  procédé’ opératoire  que  de  la  physionomie  propre  à  Caractériser  la 
production  accidentelle  à  laquelle  on  l’a  appliqué.  Le  choix  du  procédé  n’ est-il  pas 
tbiijours,  eh  effet;  subordonné  aux  indications  qui  ressortent  dé  l’étude- de  l’indivi¬ 
dualité  morbidb  elle-même  ?  et  une  opération  qui  a  convenu  pour  l’une  ne  peut-ellé 
pas  être  insuffisantë  pour  une  autre? 

Le  point  délicat  est  donc  ici  d’apprécier  rigouréusëment  les  circonstances  patholo¬ 
giques  et  de  saisir  avec  justesse  l’induction  qui  èn  ressort  pour  ropportunité  de-  telle 
opération  préliminaire  plutôt  que  dé  telle  autre.  Or,  les  discussions  improvisées  dans 
lés  Sociétés  savantes,  ne  pouvant  guère  embrasser  que  les  principes  généraux,  sont 
impropres  à  résoudre  cette  difficulté  pratique  ;  seul,  par  l’étude  attentive  et  minutieuse 
du  fait  lui-même,  l’enseignement  clinique  est  apte  à  le  fàifè  (1). 

Am.  Forget. 


PHYSmLOGlE. 


EXPÉRIENCES  Propres  À  détebminéb  l’action  des  endvits  imperméables  contre 

I  L’INFLAMMATION, 

,  '  '  '  ,  Par  le  docteur  DE  Robert  DE  Latoür. 

'  En  plaçant,  dans  l’exigération  locale  de  la  ^calorification,  l’élément  de  l’inflamr 
matibh,  j’étais  logiquement  conduit,  pour  atteindre  la  maladie  dans  son  principe,  à 
chercher  un  moyen  de  réduire  sur  place  la  production  de  la  chaleur  organique.  Les 
expériences  de  Fourcault,  en  nous  apprenant  que  la  fonction  calorisatrice  s’éteint 
dès  que  la  peau  cesse  d’être  en  communication  avec  l’air,  sont  venues  fort  à  propos 
désigner  les  enduits  imperméables  pour  remplir  cette  indication.  Rien  de  mieux 
démontré  aujourd’hui  que  la  puissance  de  Ces  agents  contre  l’inflammation  :  les  faits 
se  succèdent  et  se  pressent  en  faveur  d’une  telle  médication,  et  n’était  le  silence  de 

(1).  La  question  du  traitement  des  poly{)es  par  l’électrolyse  a  été  soulevée  incidemment  par  M.  Dol- 
beauj.mais  les  faits  qui  permettront  déjuger  de  l’efficacité  de  cette  méthode  étant  encore  à  l’étude 
pour  être  publiés  ultérieurement,  nous  nous  réservons  d’en  entretenir  nos  lecteurs  en  temps  opportun. 


248 


L’UNION  MÉDIUÀLE. 


renseignement  officiel,  rusage  en  serait  maintenant  vulgarisé.  Ce,  silence, regrettable 
dont  s’étonnent  à  juste  titre  les  médecins  qui,  chague  jour,  vérifient,  à  l’épreuve  cIh 
nique,  les  principes  que  je  m’efforce  de  faire  prévaloir ,  ce  silence,,  disr-je,,  quelles 
qu’en  soient  les  causes,  ne  saurait  me  décourager  :  la  calorification  es,t  un  acte  élémen¬ 
taire  de  l’organisation,  un  acte  qui,  manquant  chez  les  animaux  d’un, ordre  inférieur, 
vient  s’ajouter,  chez  les  animaux  de  l’ordreje  plus.élevé,  à  lamutrilion  et  à  l’inner¬ 
vation,  pour  l’accomplissement  de  toutes  les  fonctions.;  et  il  est  déplorable  pour  la 
science  que,  cet  acte  si  important,  abandonné  sans' emploi  et  sans  but,  laissé  sans 
lien  avec  les  autres  rouages  de  la  vie,  ne  figure  ni  dans  le  mécanisme  normal,  ni 
dans  ;le  mécanisme  morbide  des  opérations  organiques.'  Destinée  à  faire  cheminer  les 
fluides  dans  les  tubes  d’étroit  calibre,  la  chaleur  animale  est  la  force  dynamique  de  la 
circulation  capillaire  \  Ql  c’est  pour  avoir  j'gnoré  cette  mission  physiologique  dé  la 
chaleur  qu’on  en  a  également  méconnu  le  rôle  pathologique.  C’est  cet  oubli  qui  a 
ruiné  tous  les  systèmes  en  médecine,  et  il  rendrait  vaine  à  jamais  toute  tentative  de 
généralisation.  Réparer  çette.  faute  capitale,  élever  la  chaleur  animale  ,à  son  .yéritabie 
rang,  en  faire  saisir  i’importance  tant  en  pathologie,  qu’en  physiologie,  redresser 
ainsi  l’édifice  médical  en  lui  rendant  une  de  ses  pierres  angulaireSj  telle,  est  la  tache 
que  je  poursuis;  èt  quand  j’envisage  la  grandeur  du  but,  quand  surtout  je  constate 
les  bienfaits  qui  déjà  ont  répondu  à  mes  efforts,  loin  de  fléchir  sous  la  prjEssiori'dmné 
indifférence  affectée,  je  sens  naître  en  moi,;  un. redoubiement  d’énergie  pour  lutter 
avec  persévérance  contre  l’injustice  des  uns,  rayeuglement  des  autres.  Çertes,  je 
suis  sans  inquiétude  sur  l’avenir  de  ma  doctrine,, de  l’inflammatipn,:  splidèinenf 
appuyée  sur  une  physiologie  sérieuse,  incontestable,  elle.s’imppsera,  et  par  ic|  justesse 
de  ses  éléments,  et  par  les  bienfaits  de  ses  applications;, mais  il  serait  désirable,  en 
raison  même  de  l’inlérêt  pratique  qui  s’y,  rattache,,,, que.  le  triomphe  s, ’çn, accomplît 
sans  retard.  C’est  pour  travailler  à  la  réalisation  de  ce  yoèu  ,  que,  francbissant  aujppr'! 
d’hui  la  limite  des  études  cliniques,  déjà  si  fertiles  en, enseignements,  je  vais^eroprapr’ 
ter  à  l’expérimentatiori  physiologique  un  surcroît  de  démonstration. 

.  Que  par  la  suppression  des  rapports  directs,  de  la  peau  avec  1’, air  .jatmospheriqué 
un  animal  se  refroidisse  et  meure, .  c’est  là  un  fait  irrévocablement,  acquis,,  et  qui 
prouve  que  raetion  de  .l’air  sur  la  surface, du  corps  est,  une. des  conditions  indispen¬ 
sables  de  la  calorification.  Mais,  quel  lien  enchaîne  ainsi  la  chaleur  apimàle  au  eon-^ 
tact  de  l’air?  quel-  élément  de  la  production  de  la  chaleur  se  trouve, ajnsi  comprom.ie 
par  l’enduit  imperméable?  0n  sait  que  les  animaux  supérieurs,  doués  d’une: tempé¬ 
rature  propre,,  parviennent  à  maintenir  celte  température  à  un  degré  à  peu  près  fixe, 
par  une  opération  complexe  de  laquelle  résulte  un  dégagement  incessant  de  calo¬ 
rique  rè’estfi’ahord,  dans  le  poumon,  un  premier  a’ctè”  auquel  on  a  ■  donné  te  moiri 
d’hématose,  acte  préparatoire  par.  lequel,  lé  sahg.  abandonne  un  excès  d’acide  carbo¬ 
nique  et  d’eau,  en  même  temps  qu’il  emprunte  à  l’atmosphère  une  proportion 
d’oxygène  déterminée  par  sa  capacHéirpour  ce  , gaz.  L’hématose  nç  produit  point  le 
calorique,  comme  le  pensait  Lavoisier,  mais  elle  dispose  les  éléments  qui  le  doivent 
produire.  L’oxygène  qui,  par  cette,  opération,  entre  ainsi  dans  le  sang,  y  reste,  pour 
le  moment,  à  l’état  de  mélange;  et  si  alors  un  changement  de  couleur  s’accomplit 
dans  le  liquide  circulatoire  ;  si,  de  noir  qu’il  était,  ce  liquide  devient  rouge,  un  tel 
changement  est  simplement  dû  au  dégagement  de  l’acide  carbonique,  auquel  se 
rattachait  la  coloration  foncée.  Après  cet  acte  préparatoire  qui  se  trouve  ainsi  confié 
au  poumon,  une  opération  tout  à  fait  inverse  s’accomplit  à  l’autre  extrémité  de 
l’appareil  circulatoire,  dans  le  réseau  capillaire  général,  .c’est  la  comhinaisqn  de 
l’oxygène,  resté  libre  dans  le  sang,  avec  les  matière^,  hydrocarboiiées  livrées  à  ce 
liquide  par  le  travail  digestif,  et  d’où  résulte  une  nouvelle  production  d’eau  et  d’acide 
carbonique.  A  cette  combinaison  ^ s’attache  infailliblement  un  dégagement  de  calo¬ 
rique,  et  c’est  là  le  fait  essentiel  de  la  calorification  ;  c’est  Vacte  calorificateur  lui- 
méme.  Mais  cette  opératioii,  toute  chimiqûe',' iie  s'accorhplit  aû  sein  de  l’Organisme 
que  par  l’intcrventioiï  d’un  élément  dynamique,  Cônclition  également  attachée  à  la 


L’UNION  MEDICÀLE. 


249 


production  de  la,- chaleur  dans  le  monde  inerte  ;  seulement  cet  élément  dynamique 
prend  le:  nom,  ici  de  force  électrique,  là  de  force  nerveuse.  Cette  force  nerveuse  est 
une  véritable  étincelle  vitale  qui  remplit  dans  les  tubes  capillaires,  pour  la  production 
du  calorique  animal,  le  rôle  que  remplit  l’étincelle  électrique  dans  le  tube  endiomé- 
trique,  pour  dégager  du  calorique,  en  faisant  de  l’eau  avec  l’oxygène  et  l’hydrogène. 
L’opération  est  la  même;  la  puissance  et  le  lieu  diffèrent  seuls. 

De  ces  deux  actes,  conversion  du  sang  veineux  en  sang  artériel  dans  le  poumon, 
conversion  du  sang  artériel  en  sang  veineux  dans  le  réseau  capillaire  général  sous 
l’intervention  de  la  force  vitale  par  la  fibre  nerveuse,  lequel  se  trouve  compromis  et 
arrêté  par  l’enduit  imperméable?  Si  les  expériences  que  j’ai  entreprises,  n’ont  pu  me 
fournir  qu’une  solution  incomplète  de  ce  double  problème,  elles  m’ont,  du  moins, 
livré,  par  un  précieux  dédommagement,  des  faits  importants  dignes  d’être  signalés, 
car  ils  sont  de  véritables  enseignements  pour  la  pratique  médicale. 

Première  expérience.  —  Ayant  choisi  un  lapin  adulte,  je  l’ai  fait  tondre  et  l’ai 
entièrement  enduit  de  collodionriciné,  le  même  topique  imperméable  que  j'applique 
à  l’usage  médical.  Deux  heures  après,  alors  que  la  température  de  l’animal  n’est 
encore  descendue  que  de  trois  degrés,  je  constate,  en  ouvrant  une  artère  crurale,  que 
le  sang  s’ÿ  est  maintenu  rouge  et  rütilant.  Pénétrant  ensuite  dans  la  poitrine, 
j’acquiers  également  la  Certitude  que  les  gros  troncs  vasculaires  n’ont  pas  cessé  de 
donner  passage  au  sang  qui  leur  est  propre;  l’artère  pulmonaire  au  feang  noir,  lès 
veines  pulmonaires  au  sang  rouge.  , 

Cette  expérience  qui,  répétée  plusieurs  fois,  m’a  Cônstarnment  fourni  le  même 
résultat,  signifie  évidemment  que  l’enduit  imperméable  n’atteint  pas  directement 
rhémâtose.  Je  dis  dir'éctement,  car  si,  pour  examiner  le  sang  dans  la  poitrine;  on 
attend  que  l’animal  soit  nOtal)lement  refroidi  et  près  de  succomber,  cè  qui  arrive 
après  huit  ou  neuf  heures,’  alors  que  sa  température  est  descendue  à  25  ou  même 
24  degrés,  on  ne  trouve  plus  qu’un  liquide  noir,  soit  dans  les  veines,  soit  dans  les 
artères.  C’est  que  le  sang,  Prêtant  plus  assez  chaud  pour  être  admis  dans  le  réseau 
capillaire'  général,  s’est  retranché  dans  les  gros  troncs  vasculaires,  au  ceritre  de 
l’économie  ;  que  là  ce  liquidé  engorge  les  poumOns  aussi  bien  que  le  cœur  et  s’oppose 
ainsi  à  l’entrée  dé  l'air  dans  la  pOitrine.  De  telles  conditions  rendent  l’hématose 
impossible  :  ce  sont  celles  de  Fasphyxie  par  le  froid;  et 'le  Sang  alors  se  présente 
naturellement  avec  les  mêmes  caractères  que  si  le  refroidissement  avait  une  toute 
autre  cause  que  la  suppression  du  contact  de  l’air.  Ce  n’est  pas  le  défaut  d’hématose 
qui  amène  ici  le  refroidissement;  mais  le  refroidissement,  le  défaut  d’hématose. 

L’enduit  imperméable,  qui  est  sans  action  directe  sur  la  conversion  du  sang  vei¬ 
neux  en  sang  artériel  dans  le  poumon,  est-il  également  sans  puissance  sur  la  conver¬ 
sion  du  sang  artériel  en  sang  veineux  dans  le  réseau  capillaire  général?  Je  comptais 
résoudre  là  question  par  le  caractère  du  sang  dans  les  veines  d’une  région  circons¬ 
crite  qui  aurait  été  revêtue  de  collodion,  d’un  membre,  par  exemple;  car,  si  la  sup¬ 
pression  du  contact  de  l’air  met  obstacle  à  la  combinaison  chimique  à  laquelle 
revient  la  production  de  la  chaleur.  On  devait,  à  mes  yeux,  rencontrer  dans  les  veines 
du  membre  ainsi  soustrait  à  Faction  de  l’atmosphère,  urt  sang  non  chargé  d’acide 

carbonique,  par  conséquent- maintenu  rouge  et  artériel . Que  d’enseignements 

dans  l’expérimentation  physiologique!  Les  résultats  forcés  que  nous  produisons 
à  volonté  nous  initient  aux  mystères  de  l’organisation,  comme  le  microscope  au 
monde 'des  infiniments  petits;  et  si  parfois  nous  n’y  trouvons  pas  Incontrôlé  appro¬ 
bateur  què'nous  y  cherchions,  toujours,  du  moins,  nous  y  recueillons  de  précieuses 
notions.  L’expérience  suivante  en  est  un  nouvel  exemple. 

Deuxième  expérience.  —  Ciiez  un  jeune  lapin  de  deux  rqpis,  j’ai,  enduit  de  collo¬ 
dion  le  membre  postérieur  droit,  en  y  comprenant  les  régions  iliaque  et  pelvienne. 
Sept  heures  après,  trouvant  ce  metribre  froid,  j’ai  fait  abattre  l’animal  parle  procédé 
en  usage,  c’est-à-dire  par  un  coup  à  la  nuque.  Incisant  alors  immédiatement  la 


550 


L’ÜNKVN  MÉDICALE. 


cuisse  revêtue  de  l’enduit,  je  constatai  que  les  tissus  de  ce  membre  etaieut  compiê-i 
teUieut  exsangues.  L’artère  et  la  veiue  crurales  étalent  vides  et  aplaties;  c’est  à  peiné 
s’il  s’en  échappa  une  goutte  de  sang.  Il  en  était  tout  autrement  du  membre  opposé  : 
ici,  l’incision  fournit  une  quantité  d'é  sang  qui  put  être  évaluée  à  30  gramtties,' chiffre 
bien  supérieur  à  ce  que  doit  fournir  un  membre  aussi  peu  voluniinèux.  C’est  que  ce 
membre  était  encore  chaud;  c'est  que  la  circulation  capillaire  n’y  était  pas  encOré 
éteinte,  et,  en  livrant  au  sang  une  issue  extérieure,  j’avais  établi  un  courant  par 
lequel  s’écoulait  le  sang  de  toutes  les  parties  voisines.  On  a  la  preuve  de  Ce  méca¬ 
nisme  si,  ayant  abattu  un  lapin,  on  examine  aussitôt  l’un  après  Éautre  les  deux 
membres  postérieurs  :  le  premier  fournit  une  assez  grande  quantité  dé'  sang;  l’aütre 
n’en  fournit  plus.  .  *  '  '  ;  •  ^  ' 

Ce  refroidissement  du  membre  reVêtu  de  l’enduit,  refroidissement  accompagné  dé 
la  vacuité  des  vaisseaux,  me  surprit  d’abord  :  j’ài'très-soüvènténveloppé  dé  cOllO' 
dion,  dans  toute,  leur  étendue,  des  membres,  en,  proie,  soit  à  l’érysipèle,  soit  à 
la  phlébite;,  et  si  j’ai  constamment  obtenu,  avec  la  çhpte.  de  rinflammatioa,  u.p 
abaissement  motable  de  température,  cet  .abaissement  n’avait  pour ,  mespre  que 
la  différence  qui  séparait  le  degré  inflammatoire  du  degré  normal,  Jamais,  , .d’aillenrs, 
le  sang  n’a  fait  ainsiidéfaut  à  un  mempre  traité  de  la,  sortevC’élaient  là  des, effets,; 
sinon  contradictoires,  au  moins  bien  éloignés  par  leurs  proportions,  et  il  devenait 
intéressant  d’en  pénétrer  la  raison.  Cette  raison  était, tout  entière  dans  l’exiguïté  dp 
membre  mis  en  expérience  :  privé  du  mouvement  calo,rificateur,  un  membre  se  sou¬ 
tient  encore  à  une  température  voisine  du  degré  normal,  s’il  eiuprunte  au.  sang,, dont 
il  est  sans  cesse  arrosé;,  une,  somme,  de  calorique  cap,abie  de  balancer  à  peu  près  celle 
qu’il  perd  infailliblement  par  le  rayOjnnement;  et  cette  cqndition;  suffit;  chez  l’homme, 
à  éviter  le  refroidissement  compîet  de,  la  région  qu’envéloppe  l’epduit,  imperméable., 
Mon  oxpéFimentation,  au  contraire^  s’était  accomplie,  sur  up  animal  jetme^i  dont, le 
membre  perdait  proportionnellement  d’autant  plus  de  calorique  qu’il  était, ipius 
exigu,  et  dont  le  sang  était,  par  sa  masse, .insuffisant  à  cprap,enser  une  telle  déperdi¬ 
tion.  Le  résultat  de  cetfe  disproportion  devait  êt^e  nn  refroidissement  P^gressiÉ 
Avec  le  refroidissement,  la  déplétion  dp  réseau  capillaire  était  infaillible;  car,  je  ne 
saurais  tropde  répéter,  il  faut  de  la  cbale.ur  pour  faire  cheminée  le.sang  dans  les 
tubes  d’étroit  calibre;  et  c’est  là,  comme  je  l’ai  démontré  par,  d’autres, expériences, 
la  véritable  destination  physiologique  de  la  chalenr  animale.  r  M  ' 

Le  but  que  je  me  proposais  par  mofi  expérience  était  manqué  5  ne  rencontrant  que 
des  vaisseaux  vides,  je.  ne  pouvetis  évidemment  vérifier  si  la  suppression  du  contaot 
de  l’air  arrête,  dans  le, sein  des  tissus,  la  combinaison  de  l’oxygène;  avec  les  matières 
hydrO'Carbonées  du  sang,  combinaison  d’où  résulte  la  chaleur,  ç’est-à-dire  la  eon- 
version  du  sang  artériel  en  sang  veineux.  Il  faudrait,  pour  obtenir  expérimentale¬ 
ment  la  solution  du  problème,  opérer  sur  de  grands  animaux  ;  il  faudrait  môme, 
pour  arriver  à  un  résultat  irréprochable,  pouvoir  placer  dans  une  , étuve  le  membre 
mis  en  expérience,  afln  -d’en  maintenir  la  température  au  degré;  normal  et  sauve¬ 
garder  ainsi  la  circulation  capillaire.  Mais  il  y  a  là  tout  une  série  de  difficultés  quo 
je  ne  suis  point  en  mesure  de  surmonter,  '  ;  ■  ,  ,  ;  .  . 

Mon  expérimentation,  toutefois,  ne  sera  point  stérile;  îet,,si  elle  n’a  pu  éclaircir  la 
question  physiologique  pour  laquelle  je  l’avais  conçue;  elle  aura  mis  en, lumière  des 
phénomènes  du  plus  haut  intérêt,  et  qui  sont  afférents  à  l’artiaussi  bien  qu’à^  la 
sejenee.  Ainsi,  non-seulement  nous  en  retirons  cette  notion  importante,  que  l’enduit 
imperméable  appliqué  sur  une  région  circonscrite  du  corps  suspend,  dans  cette  région; 
la  production  du  calorique  animal,  comme  il  la  suspend  dans  tout  rorganisrae< 
lorsque  la  surface  entière  du  corps  est  revêtue ,  mais  encore  nous  en  obtenons  cette 
démonstration,  que,  sous  l’empire  d’un  abaissement  de  température  au  sein  des 
tissus  ôrganiqués,  les  tubes  capillaires  se  ferment  au  sang,  et  ce  résultat  fort  expln 
cite  confirme,  d’une  part,  la  destination  physiologique  que  déjà,  en  vertu  d’autres 
expériénees,  j’ai  assignée  à  la  chaleur  animale,  destination  qui  n’est  autre  que  de 


L’UJNION  MÉDICALE. 


2M 


faire  cheminer  le  sang;  dans  le  , réseau  capillairej  et,  d’autre  part,  fournit  la- raison  des 
succès  attachés  à  l’emploi  .du  collqdion  contre  l’inflammation.  Résultat  thérapeutique 
ou  expérinrental,  le  phénomène  est  le  même;  seulement,  il.  s’accomplit  ici  sur  l’état 
normal,  et  avee  ■l’esf  gération  que  recherche, il’expérimehlateur;  là,,  sur  l’état  morhide 
et  sans  dépasser  le  but  du  praticien.  ■  '  ^  ! 

L’interprétation  ainsi  donnée  aux  faits  qui  venaient  de  se  dérouler  sous  mes.  yeux, 
impliquait  la  pepsée  que,  en  répétant  l’et^périénce, sur  un  animal  plus  développé,  à 
membres  plus  volumineux,  et  capables,  par  la  masse  de  sang  dont  ils  sont^pénétrés, 
de  balancer  en  partie  l’action,  de  la  température  extérieure,  je  devais  rencontrer  des 
résultats  ihoins  accusés  et.plus  bohfdrines'à  èeui  qu’on  ôbser’^é  ehe^  Thommé.  ’ 

Troisième  expérience^  —  J’ai  enduit  de  collodion  le  membre  .pelvien  droit  d’un 
lapin  adulte  double,  en. .volume,  du  précédent, .  et,  après  quarante-huit ,  heures,:  j’ai 
constaté  que  la  tempéra,ture  de  ce  membre,  d’abord  à  36o,  était  descend.ue  à.  34», 
alors  que  la, chaleur  s’était  niaifl[tenue,i  dans  le  membre  opposé,  au  degré  initial.  Je 
n’ai  pu,  toutefois,  après  avoir  fait  .abattre,  ranimai,,  trouver  de  diÇféreïice  sensible 
dans  le  degré,  d’injection  sanguine  èutre  ces  deux  membres.  11  y  en  avait  une,  sans 
doute,  pendant  la  vie,  car  la  température. ne  saurait- subir ;ia  moindre  yariatioH  dans 
une  partie  vivante  sans  qu’aussltôt  la  circulation /Capillaire  de  cettç  . partie  ne  la  tra¬ 
duise.  En  éteignant, lo,ute  caloriflcation,  la  mort  avait  promptement; rétabli  l’équilibre 
de  température; entre , les  deux  membres,  en  raison  de  la  trop, petite  différence  qui  les 
séparait,  et  le  sang,  en  abandonnant  d©  part  et  , d’autre  i  ses  .plus,  .petits  tubes,-  sp 
retrouvait uinsi.de  partétd’autradan&  dtégales  proportions.  ;  )(  .  - 

Qüe  si,  pour  saisir  da  différence  d’injeeîioü  sanguine  qui,  d’après  lés  lois  physiques;, 
s’attache  infailliblement  aux'  variations  de  la.  chaleur  animale,  on  se  dispense 
d’abattre  râuimâh  ipt  qu’on  examine  comparativement  les  déux^membres,:  alors  que 
la  circulation  est  en  pleine  activité,  on  n’obtient  aucune  solution;  car  alors  les  tissus 
premiers  ,incisés,,  quel  que  soitle  membre,  end.uit  ou  non,  laisseut  le  sang  s’écouler 
au  dehors  en  assez  grande  abondance  pour  qüe.le  membre,,  examinéle dernier,  ne  pré¬ 
sente  .qu’une  t^ès-feible  proportibri  dp  de'  fluide,  C’est  une. simple  questip.n  de  priorité 
dans  rexamén’.il  y;  à.pius  :,’eette  observation  s’appijque  mêtne  à  l’aniihal  qu’on  exa¬ 
mine  a,près  ravotûtait  abattrej.,,mais  dont  les  :Pul,satioiisj  C,ardiaques  ue.  sout,pes 
encore  epmplé^ctn.bht  arrêtées,  Cie  spn.t  là  des  phêuomènes^^’hydrauiique  animalè 
auxquels  on  np  peut  échapper,  et  qui,  à  ,cbaque  instant^  dans  oe  genre  de  recherchés, 
surprennent  l^pxpérimentaté'ur  par  des  résultats  inattendus. 

;  II,  élçît  intéressant  de  savoir  si,  eu  ;màintenant,.  revêtue  de  l’enduit;  imperméable, 
une  région  limiléé  du  corps,  rabaissement  de  température  se  soutiendrait  indéfini¬ 
ment  daps  cette  région,  QU  finirait  par  s’effacer.  .  ,  .  .  , 

QùMfième  expérience.  —  J’aî  enduit  le  membre  pelvien  droit  d’un  lapin  adulte., 
ainsi  qùe  la  moitié  correspondante-  du  train  de  derrière,-' éf;  après  treize 'heures,'  j’ai 
èottstaté  quéda  température  dé  ce  membre  avait  perdu  3<>,50,  alors  que  le  membre 
opposé  s’était  maintenu  au  degré  initial  370^26,  A  un  deuxième  examen,  après  dix 
hèurPS' encore,  c'est-à*dire  vingbtroiSi  heures  après  le  revêtement;  la  ‘cuisse  enduite 
avait  regagné  1<>,25.  Fallait-il  faire  honneur  de  cette  légère  ascension  à  quelques 
fissures  qui,  produites  dans  la  coucb8:.de  collodion,  laissaient  en  rapport  immédiat 
àVec  l’air  certaines  parties  dgi  la  peau?  ou  bien  les  parties  voisines  de  la  région 
revêtue  peuvent-elles;  ajprès  un  certain  temps  écoulé,  suppléer,  dans  leur  rôle  relatif 
à  la  éhaleur  animale,  celles  qui  sont  soustraites  au  Contact  du  milieu  ambiant  ?  Vai¬ 
nement  j’ai  tenté  de  réparer  avec  soin  la  couche  de  collodion  aux  nienibrés  soumis 
à  l’expérimentation  ;  l’enduit  résiste  peu  de  temps  sur  les  parties  travaillées  par  un 
frottement  incessant;  telles  que  la  région  postérieure  de  la  jambe,  qui;  soit  en  repos, 
soit  en  mouvement,  se  trouve  constamment  en  rapport  avec  le  sol.  Que  si,  redom 
blant  de  vigilance,  jë  m’attachais  à  réparer  promptement  les  brisures,  la  Couche  de 
collodion  alors,  devenue  fort  épaisse  en  certains  points,  ne  s’en  fendait  pas  moins,  et 


252 


L’ÜNION  MÉDICALE. 


îa  peau,  vivement  irritée  par  les  bords  durcis  de  l’enduit  déchiré,  devénait  le  théâtre 
d’une  inflammation  qui  ne  tardait  pas  à  produire  la  suppuration.  Ces  résultats  se 
sont  rencontrés  chez  l’animal  sujet  de  cette  quatrième  expérience,  et  alorSi  sous 
l’empire  du  mouvement  inflammatoire,  le  thermomètre,  qui,  de  37o,25,  était  d’abord 
descendu  à  33o,75,  s’est  élevé  à  40®, 50. 

Pour  éviter  de  tels  inconvénients  qui  èntravaient  ainsi  mes  recherches,  j’ai  aban¬ 
donné  les  membres,  si  difficiles  à  maintenir  exactement  revêtus,  pour  porter  sur  le 
tronc  mon  expérimentation. 

Cinquième  expérience.  —  J’ai  fait  tondre  le  corps  d’un  lapin  adulte,  dans  toute  la 
partie  comprise  entre  les  membres  antérieurs  et  les  membres  postérieurs,  pour  l’en¬ 
duire  de  collodion.  Douze  heures  s’écoulent,  et  la  température,  prise  à  la  surface  du 
ventre,  s’est  abaissée  de  S  degrés;  de  40®,  elle  est  descendue  à  35®.  Mais,  le  lende¬ 
main,  dix  heures  après  ce  premier  examen,  elle  est  remontée  à  40®,  chiffre  initial, 
bien  que  la  couche  de  collodion  se  soit  maintenue  intacte.  On  serait  donc  autorise, 
d’après  cette  expérience,  à  conclure  que  les  parties  de  la  peau  restées  en  contact 
avec  l’atmosphère  finissent  par  suppléer,'  pour  la  production  du  calorique,  celles  qui 
,  sont  privées  de  cette  condition;  mais  il  ne  faudrait  pas  inférer  d’un  pareil  résultât 
que  l’enduit  imperméable,  employé  dans  un  but  thérapeutique  par  le  praticien,  n’a 
qu’un  effet  transitoire  et  de  peu  de  durée;  car,  si  l’expérimentation  démontre  que  la 
calorification,  dans  une  partie  revêtue  d’un  enduit  imperméable,  peut  se  rétablir 
après  y  avoir  été  suspendue,  rien  ne  peut  faire  supposer  que  la  température  orga¬ 
nique  doive  alors,  dépassant  ses  limites  normales,  s’élever  de  nouveau  au  degré 
pathologique.  L’observation  clinique  est,  à  cet  égard,  des  plus  rassurantes.  Pour 
mieux  éclaircir  cette  question  du  concours  qu’emprunte,  pour  le  maintien  de  sa  tem¬ 
pérature  propre,  une  région  enduite  à  celles  qui  ne  le  sont  pas,  j’ai  pratiqué  l’expé¬ 
rience  suivante  : 

Sixième  expérience.  ■ —  Sur  un  lapin  adulte,  j’endbis  de  collodion  lé  membre  pel¬ 
vien  droit,  dont  la  température,  prise  à  la  partie  supérieure  interne,,  accuse  38®, 50, 
tandis  que,  au  ventre  et  à  l’aisselle,  le  thermomètre  s’élève  à  40®.  Ces  conditions  n’brit 
subi  aucun  changement  après  un  laps  de  temps  dè  vingt-quatre  heures  ;  mais,  â  un 
nouvel  examen  accompli  à  douze  heures  du  premier,  jé  constate  que  le  membre 
resté  libre  s’est  maintenu  à  38®, 50,  tandis  que  le  membre  revêtu  de  collodion  ne 
fournit  plus  que  36®,75.  J’enduis  alors’  le  membre  gâuche  comme  lé  droit,  et,  après 
vingt-quatre  heures,  je  constate  sur  chacun  de  ces  ;  deux  membres  une  température 
égale  de  37®.  Jusqu’ici,  rien  de  saillant  encore  :  les  régions  enduites  ont  pèrdü;  1®,50 
de  leur  température  initiale,  résultat  ordinaire  de  ce  genre  d’épreuves,  tandis'  quë 
le  ventre  et  l’aisselle  se  sont  maintenus  à  40®,  leur  degré  normal.  Mais,  le  lende¬ 
main,  cinquième  jour  de  l’expérience,  la  cuisse  droite  est  remontée  à  38®,50;  la 
gauche,  à  38®.  J’enduis  alors  le  ventre,  et,  vingt-quatre  heures  après,  je  constate  à  la 
surface  de  cette  région  37®,75;  à  la  cuisse  gauche,  34®  ;  à  la  droite,  33®.  Ainsi,  nnl 
doute  à  cet  égard,  les  parties  de  la  peau,  restées  libres,  finissent  par  intervenir  pour 
suppléer,  en  faveur  de  la  fonction  calorisatrice,  les  régions  dont  on  a  supprimé  la 
communication  avec  le  milieu  ambiant;  et,  si  l’on  veut  maintenir  l’abaissement 
d’abord  produit,  il  est  nécessaire  d’étendre  au  loin  l’application  de  l’enduit. 

Toutes  ces  expériences,  auxquelles  se  sont  liées  de  nombreux  incidents,  et  qu’il 
m’a  fallu  renouveler  fréquemment  pour  me  rendre  raison  d’effets  imprévus,  toutes 
ces  expériences,  dis-je,, ont  fourni  pour  résultat  constant  un  abaissement  de  tempé¬ 
rature  dans  la  partie  de  l’animal  que  j’avais  privée  de  communication  avec  l’atmo¬ 
sphère.  Une  telle  action,  qui  s’attaque  directement  au  principe,  au  phénomène. initial 
de  l’inflammation,  justifiera,  je  l’espère,  aux  yeux  des  praticiens,  l’emploi  fort  étendu 
que  j’ai  fajt  dçs  enduits  imperméables,  en  même  temps  qu’elle  leur  fournira  la 
raison  du  bonheur  qui  n’a  cessé  de  s’attacher  à  ce  genre  de  traitement. 


L’UNION  MÉDICALE. 


253 


ACADÉMIES  ET  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 

ACADÉMIE  IMPÉRIALE  DE  MÉDECINE. 

Séance  du  6  Février  1866.  —  Présidence  de  M.  Bouchardat. 

CORRESPONDANCE  OFFICIELLE. 

M.  le  ministre  du  commerce  transmet  : 

1“  Les  rapports  d’épidémies  par  MM.  les  docteurs  Lemaire  (de  Coshe),  Lambert  (de  Gret- 
zembruck),  Contesse  (de  Lons-le-Saulnier),  Gilbrin  (d’Ars-sur-Moselle),  et  Madin  (de  Ver- 
dun-sur-Meuse). 

2"  Les  comptes  rendus  des  maladies  épidémiques  qui  ont  régné  en  1865  dans  les  départe¬ 
ments  des  Vosges  et  du  Jura.  (Com.  des  épidémies.) 

3“  Un  rapport  sur  le  service  médical  des  eaux  minérales  de  La  Malou-le-Bas  (Hérault),  pour 
l’année  1864.  (Corn,  des  eaux  minérales.) 

La  correspondance  non  officielle  comprend  : 

1"  Une  lettre  de  M.  le  docteur  Putégnat  (de  Lunéville),  membre  correspondant,  qui  sol¬ 
licite  le  titre  de  membre  associé. 

2°  Une  lettre  du  professeur  Virchow  (de  Berlin),  au  sujet  de  la  maladie  des  trichines. 

MM.  Robert  et  Collin  présentent  à  l’Académie  un  nouvel  instrument  de  chirurgie,  dit 
kistitome  caché,  construit  sur  les  indications  de  M.  le  docteur  Alphonse  Desmarres. 

Get  instrumentse  compose  d’uné  tige  fixe  terminée  par  un  crochet  tranchant,  et  d’une  tige 
mobile  destinée  à  cacher  le  crochet. 

Cesdeux  tiges  sont  plates  et  glissent  l’une  sur  l’autre. 

A  l’état  de  repos,  l’instrumerit  est  mousse  et  arrondi  dans  toute  sa  longueur  ;  mais  à  l’aide 
d’un  Jeu  de  pédale  adapté  au  membre  derinstrument,  le  crochet  tranchant  dévient  apparent 
et  demeure  tel  tant  que  la  pression  est  exercée  sur  la  pédale. 

Le  but  de  rinstrument  est  d’être  introduit  dans  l’œil,  de  le  mouvoir  dans  la  chambre  anté¬ 
rieure  et  de  le  sortir  de  l’œil  sans  blesser  l’iris  ou  la  cornée.  Il  ne  peut  agir  que»  lorsque 
l’opérateur  lé  veut,  c’est-à-dire  quand  l’extrémité  est  arrivée  en  regard  du  cristallin.  Dès  que 
la  déchirure  est  faite  à  la  Capsulé,  l’instrument  redevient  innocent. 

Le  nouveau  kistitome  sert  dans  toutes  les  opérations  de  cataracte  par  extraction  ;  il  donne 
plus  de  sécurité  à  l’opérateur,  et,  dans  tous  les  cas,  protège  l’iris  du  malade  lorsque  l’œil 
vient  à  se  mouvoir  trop  brusquement. 


A,  Crochet  tranchant  privé  de  sa  tige  protectrice. 

O.  Extrémité  moqsse.  Le  crochet  est  protégé  par  la  tige  mobile. 

A  l’occasion. du  procès-verbaj ,  M.  Delpech,  répondant  à  l’interpellation  de  M.  Robinet, 
annonce  que  le  rapport  sur  les  trichines  sera  très-^prochainement  présenté  à  l’Académie. 

M.  Velpëad  présente,  au  nom  de  M.  le  docteur  Léon  Le  Fort,  un  volume  in-/!i°  sur  les 
maternités. 

,M.  J.  Cloqüet,  de  la  part  de  M.  Demarqüay,  dépose  sur  lé  bureau  deux  articles  récem¬ 
ment  publiés .  dans  le  Dictionnaire  de  médecine  et  de  chirurgie  pratiques,  l’un  concernant 
l’avant-bras,  l’autre  le  bec-de-lièvre. 

M.  Lagneàu,  au  nom  de  M.  Goldcci-Bey  ,  offre  en  hommage  une  brochure  sur  le  choléra 

Égypte. 

M.  Larrey  fait  hommage  d’une  notice  sur  Montagne,  qu’il  vient  de  publier,  et  d’une  bro¬ 
chure  sur  l’uréthrite  chronique  et  son  traitement,  par  M.  Allaire,  médecin-major  aux  chas¬ 
seurs  à  cheval  de  la  garde. 

M.  Gosselin  présente,  au  nom  de  M.  le  doctépr  Polaillon,  un  ouvrage  intitulé  :  Étude 
ief  ggngli^qti^  j^erpeu^.  périphériques. 


254 


L’t5NlÔN  Ml^-DICÂLË.' 


L’Académie  propèdej  par  la  voie  dû  scruliiv  ii  la"  noliniJhatibri  àHiné  éémnilWiion  chargée  de 
dresser  la  liste  des  candidats  au  titre  d’associé  national. 

Sont  élus  :  iMM.  Denonvilli^rs,',BlacliegT£U’diQ»^.’J)jmyauK^psiy. 

L’Académie  procédé  Çhswile  à  la  nomination  de  la  commission  d,il&  des  associés  étrangers. 
Sont  élus  :  MM.  Laugier,  Bouvier,  Robin,  Louis,  BotTRON. 

M.  Jules  Güérin  lit  un  mémoire  sur  le  traitemtÀi  deÈ‘flaîèè  'Éà}pôWèy‘j)ar  ^clûs%n^j)neu- 
travail,, qui  est  urte  suifce  et  un'  ftéwetoiipdment  des  idééS  gift  ©nt.^qrvi  éeî  base 
é;88f  mélhod®  soùs-.C'utanéé,  a  pour  obijeti.de  fair^iCCfhHyîtreiun  systèpre  à’appareilé  à:  Uhida 
desquels  l’auteur  assure  à  toutes  les  plaies  exposées,  à  celles  qui  intéressent'  directemenèilè 
peap  et  les  parties  sohHacenles,  une  protection;  équivalente  :tii;çei  le,  de  la  peau-dansies  plmes 
sous-cutanées;  d’où  la  faculté  pour  les(  plaies  exposéos,,  comme  pour  les, plaies  sous-çutan 
nées,  d’étîie  affranchipSide  to,ut  accident  d’indammalipin,  suppurative  et  da  josiV;dela  pro¬ 
priété  de  s’organiser  immédiatement.  ..  .  .>!;  ■  !>  ;  1 

L’auteur  signale  les  causes  qui  avaient  fajt^ççliquer  jusqu’ici  ce,  s^stèm,q,  d|.  pansement, 
lesquelles  causes  se  résument  en  trois  prinmpafés  :,  défaut  d’occlusîôh  complète,  défaut 
d’appficatibn'lihmédiaté  et  'eiôhtinue'dé's''meml>rahés  envéloppatitèsr  enfin,  elsürtoùÉ  sta¬ 
gnation  et  altération  des  gaz  et  des  liquides  excrétés  ou  épanchés  à  Tintériëur  dés  appai'èils'. 
Tous  les  essais  tentés  jusqu’ici  .sous  rîns'piration  des  idées,  qui  ont ’copsidéré-le  contact  de 
l’air  comme  la  cause,  de  l’inflammation  suppurative  des  plaies,  avaient  dono;raéconnir.les 
inconvénients  qui  les  avaient-fait  échouer,  et,  faute;de  les,  avoir;  connus  et^prévenus,  avaient 
fait  abandonner  la  méthode  et  regarder  les  principes  qui  lui  servaient  de  base.corome  illu¬ 
soires.  M  '/■  .  ‘  .  • 

Le  système  d’appareils  imaginés  par  M.  J., Guérin,  pauirassurer  le  succès  de  l’oi^anisalion 
immédiatedes  plaies  exposées, ?  consiste  en' «ne  série  d’enveloppes  ou  manchons  imperniéa- 
bles  qui  s’adaptent  à  toutes  les  parties  du  corps,  et  dans-  lesquelles,  la  partie  lésée  une  foîs 
introduite,  on  fait  et  on  entretient  d’une  manière  permanente  le. vide  au  degcé;vDulu  à  l’aide 
d’un  récipient  pneumatique  muni  d’unu  îndioaleur  de:  vide.  Pour  faciliter  l’exhalation  etila 
circulation  des  gaz:, cutanés;  ainsi  que  l’aspiration  des  Hqnides  fournis  pari  les  surfaces 
lésées,  M.  Guérin  place,  entre,  la  peau  de  la,  partie  enfermée;  et  renveloppe  imperméable, 
une  seconde  enveloppe  très-mince  en  tissü  élastique  perméable,  laquelle,  s’oppose  à  l’action; 
ventousanle.  et  vésicante  des  plis  formés  par  le  retrait  du  manchon,  extérieur.  ' 

Ge  système  d’appareils,  qui  peut  être  adapté;  à  toutes  les  parties  du  corps,  et  même,  enve¬ 
lopper  le  corps  tout  entier,  depuis  le  cou  jusqu’aux  pieds,  inlerceple  ainsi  tout';contact.  de 
l’air,  et  prévient  tous  les  inconvénients  et  dangers  de  ce  contact,  tels  que  la  douleur,  la 
résorption  des  liquides  altérés  ou  virulents,  et,  finalement,  l’inflammation  sufipuratîve; 

Les  applications  chirurgicales  auxquelles  peut  donner  h'ëù  l’occlusion  pneumatique  sont 
nombreuses.  M.  *  Grtérin  se  borne  a=srgnâler  poqF  l’e  moment  cetler  qui  peuvent  être  faites  ^ 
.  aux  plaies  récentes  résultant,  soit  dja.opéiatloM:ChiLU^cale&,  depuis  lee  sinises  incfifons® 
directes  dé  la  peau  jusqu’aux"  ampuTaïiohs,r‘sôft  aux  ît'.sions  traumatiques,  depuis  les  frac¬ 
tures  compliquées  jusqu’aux  plaies  par  armes  â’fëu.  m  Guérin  cité  quatre  '  fa'it^  pratiques 
qui  se  rapportent  aux  quatrêdaiégijri'es  de  plaîes  èt  lésionsdorit  il's’agit;  '  '  '  '  •  • 

La  première  consiste  dans  l’extirpation  d’une  tumeur  fibreuse  située  derrière  la  malléole 
interne; iL’-ablàtiow  et  la  dissection  de  cette  tumeur  àveienb  laissé  une  iexbavatioo  que/ne 
recouvrait  qu’incomplétemenl' les  lambeaux  de  peau  bbrrespondants.'  La"plaie,  recouverte 
d’un  simple  morceau  de  diachilon  et  de  taffetas  ciré,  a  été  mise  dans  l’appareil  :  dès  le  len¬ 
demain,  un  caillot.jfiastique.a,vai:t  comblé  le  vide  laissé  par  la  .tumeur,. c,t,.a;pi:èsqpati;e  jqùis 
pleins,  l’appareil  pouvait  être  enlevé.  La  plaie  n’avait  donné  lieu  à  aucune  inflammâtîQm 
suppurative,  et.elle.é.taii  éOfléplétem.enL.cicajtrisée, je, ItuiMème  jçur.  .  ,,  ,  , 

Le  second  fait  cilé>.pAr  M.  J,.  Guérin  est  «ù  .éas^4ei  fracliire  compliquée 
bras;  la  peau  avait  été  perforée  par  un  fragment  du  radius.,  Mêfne  pansément  immédlàt  que,. 
dans  ,le,cas  ,précé|dept.  Après  q,u aire  jpurs.  la  plai,ç,^çnjané.e, pétait  .fermée  e,t  la  fracture,  munie 
d’un  appareil  eh  carton' amidonné,'  était  cômplétèmënt  guérie  le  trenté-cinquièiue,  j'QÜr», 
cumme  une  fracture  simple.  ..  '  - 

Le  troisièmë  cas  eSl'  relatif  à  uné  ‘amputatibh  de  cûj^éë’ pratiquée,  pour  upé  lûtbëùr  Bl^b- 
che  sup'pùrée,  par  'M.  le  dbct'euri  Demarquaÿ,  Ü  là  Mai^ôn  münîdipàle  d‘e  "gànlié.  Les  déüx 
lambeaux  n’avaient  été  que  rapprochés  et  maintenus  par,  sept  points  dé  'sùliii’'éV'ieürë  sùr- 
faces  ‘corres|)ondàntés  n’étëient  qué  liïédiaîfè'inènt  en  rapport. 'Êe  moignoh,  plfibè'dA'h^  l’^P" 
pareil  de  M.  Guérin,  était  complètement  cicatrisé  le  sëptîèthe  joüri  L’appareir Ayant  été 


L’UNION  MÉDICALE. 


2S5 


enlevé,  la  dcalrice,  qui  n’était  ptte  encore  assez  solide,  offrit,  le  Ie'ndieitiain,  tnie-' légère 
éraillurè  des  bdrds  dé  la  plaie.  Ori  réappliqua  l’appareil,  et  la  cicatrice' étàit  éoniprële  et 
solide  le  dix-liuillème  jour.  Dans  le  cours  du  traitement,  il  n’y  eut  ni  frisson,  ni  fièvre,  ni 
inflammation  suppurative,  ni  douleurs  notables  dans  le  moignon,  et  toutes*  les  fonctions 
s’exécutèrent  à  peu  près  comme  à  l’état  de  santé.  ,  : 

Le  quatrième  cas  est  relatif  à  une  plaie  par  arme  à  feu  très-compliquée,  produite  à  la 
paume  de  la  main  par  l’explosion  d’une  cartouche.  Cette  explosion,  provoquée  par  le 
choc  trop  brusque  de  la  cartouche  dans  son  mandrin,  avait  broyé  les  chairs,  coupé  les 
artères,  dilacéré  les  nerfs  et  les  tendons,  .eh  f»rodi&  la  fracture  comminntive  du  quatrième 
métacarpien.  La  peau  du -dos  de  la  main,  déchirée  et  retirée  dans  une  grande  étendue,  avait 
mis  à  découvert,  les  u’itlÇdlation^.niétacarpo-phalaugienne.s,..  Aprè^  la.ligatijf.é,de3}^iqu,hUale 
et  uné  quinzaine  de  sùtiires,  faitesiayec  le  concours,  de  MM.  GailliereL  Str/ippâf^^^ 
rurgien  de  rHôtel-rDieU;  dé  Reims,  et  tous  deux  professeurs  à.-l’É.cole  de  médecjne  d,e  peité 
ville,  ^pour  rapprocher  .les  lambeaux, de  peau  .séparés,  la  main.,  ,çoirvéna|),lemë,n(ipanSée,,  fut 
placée  dans  l’appareil  seize: heures  après  racçideni,  .et  soumise. à, line  irîdgâtipn  .çonjtinue^  A 
partir  de  ce  nioraent,  je.  blessé  s’est  endormi  sans.:SOuffrançes^  ia  guèfisoh  s^est.opéVéèèh 
vingt-cinq  jours,  sans  àypir  offert  ié  moinclre;accAs...de  .fièvre,  je <mpindre  accident  jnflarnnià- 
toire.  L’élimination  des  pa,rties  hrpyées  et'mprlifl^es  s’est  opérée  sans  accident  inflamnaa,-: 
toire,  par  une  sorte  d’aspiration, , vers  lA  réçipient  pneumatique,  et  les  vid,çs  .de  l,â,p!aie,,.O.nt 
été  complés  par  flpe  cicatrice,  qui  gé  laisse  d’autre  trace  que,  les  lignes  résultantd.u  rapprb- 
chement.et  de  la  soudure  des  pafliêsi  ,, 

M.  Guérjft.se  hprne  à  citer,  pour  le  moment,  ces  quatre  cas  comme  spécimens  du  premier 
ordre.de  plaies  et  Ae  lapons  qui  serpnt  (tributaires  de  la  méthode,,  et  il  laisse  à  l’a^ÿi  de 
faire  connaître  lés  autfés  applications  dont  elle  est  susceptible'.  ’  '  ,  . 

M’.‘  ’VELPEÀtJ  f  J’ai  le  malheur  d-êtrè  cortsidéfé  ‘ par  'Mi  étiërih  corUmé’  oppôsé  éystémali- 
'quement  A  tbUt  Ce  qu’il  propose.  Ça  me  gêné;  mais  comme' cet  état  dure  depuis  trente  hhs, 
je  ne  risqdè  rien  en  soumettant  à  rAcadémîè  quelques  observations. 

M.  Jules  Guyof  avait  imaginé,  il  y  a  lôhgtemps'déjà,=  Uni  appareil  à  peu  près  semblable. 
Cet  appareil  n’est  pas  resté  dans  la  pratique.  Il  était  peut-être  plus  compliqué' qUe  celui  de 
M.  Guérin.  Dans  totis  lés  cas,  je  ne  veux  pas  enlever  à  M.  Guérin*  le  mérite  dé  son  invention. 
Mais,  sans  chicaner  non  plus  M.  Güérin  sur  Ses  grands  principes  généraux,  je  ferai  remar¬ 
quer  que  cet  apfjareil  n’a  rien  de  biën  satisfaisant  pour  le  chirurgien.  Où  en  sérions-nous 
s’il  nous  était  obligatoire  de  porter  une  machine  comme  ça  avec  nous?  h:  • 

Ëst-cé  bien  nécessaire,  au  surplus  ?■  Je  ne  né  vois  pas  qUe  les  blessures  citées  par  M.‘ Gué¬ 
rin  aient  guéri  plus  vite  qu’elles  ne  guérissent  d’habitude.  Avec  les  mille  moyens  de  la  thé¬ 
rapeutique,  les  résultats  obtenus  ne  diffèrent  pas  sensiblement  de  ceux  que  vante  M.  Guérin. 
Je  ne  vois  donc  rien  de  plus  dans  la  commuriîcalicin  dh  notre  -noHègue  que  ce  que  je  vois 
dans  les  cas  Ordinaires.  Son  appàreir  pourra  être  utile  dans  certains  cas  déterminés,  particu¬ 
liers;  mais  ceux  qu’il  nous  a  cités  n’otït  rien 'de  bien  convaincant.  *  -  ^  '  - 

M.  J.  Guérin  répond  en  deux  mots  :,  a*àbord‘ que  ràpparéiÇdç  M.  J.  Guyot'étaij  déstiaé  à 
mettre.  les  surfaces'.bjcssé.es  en  contact  ayeç  j’air  chaud,  et  non  à^  fés  priver  du  contact  de  l’âir  ; 
ensuite,  il  M,  'Velpeaii  ,  dit.-il,  avait  écouté  attènlivement,  6ü  si  ,j’avà,iS  eu  le  talent,  d’être 
plus  clair,  il  aurait  vu  que  toutes  les  observations  que  j’ai  rapporlies  répondeut  prècisëmê'nt 
à  des  ind,icalipps  qui  ne^peuvent  être  renipjies.que  pdf  rappaijkl'qqe  fOi  l’houpeur  de  pré¬ 
senter rAcddémie.  Pqi^què  M.  'Velpeau 'a  yappelé  nôtre  iQngué  mësiutelligéncé',  i’ajpùterai 
que  je  fegtéttp'.ihfiiiimènt  qu^  de  sa  valeur ’h'e  puisse  ou' ne  veuille  pas  appréqiér 

mes  travaux  ;  mais  toute  l’Europe  les  a  coinpris;  l’Acadêmie  dèsysCiençeAiène-mêthe,  dont 
fait, partie  M.  yelpeau,  leur  a  décefné  un  prix,  A  ia'y'érité,,,M.  'VèipëAu 'â  yOté  cohlre,..'  ' '' 

M.  Velpeau  :  C’est  sur  ma  proposition  que  le  prix  a  pté  décerné.  Seulement,  c?est  la  mé¬ 
thode  sous-culanée  que  l’Académie  a  entendu  récompenser,  et  non  les  soi-disant  principes 
généraux  sur  lesquels  s’ap-puie  toujours  M.  Guérin.  I  ,  ,  . 

M.  larrét  :  Je  ne  conteste  pas  lé  mérite  de  M.  J.  Guérin,  et  je  crois  que ,  de  son  côté,  il 
ue  songera  pas  i;  contester  que,  de  tout  temps,  les  chirurgiens  se  soient  préoccupésdu  danger 
du  contact  de  Pair  sur  les  plaies.  Pouf  ne  citer  qu’un  seul  auteur,  aujourd’hui  bien  oublié'. 
César  Magathus  a  publié  deüx  volumes  où’  toutes  les' fhdtêalions  énüméréès  par  M.  Guérin  se 
retrouvent  exaclemeDt.  Bien  avant  lui,  beaucoup  d’autres  chirurgiens  avaient  appelé  l’atten¬ 
tion  sur  les  pansëmenis  rares,  comme  on  disait  alors  ;  en  d’autres  termes,  sur  la  méthode  par 
occlusion.  ,.  : 


2S6 


L’UNION  MÉDICALE. 


M.  J.  Güérin  :  Je  ne  veux  répondre  qu’un  seul  mot.  La  science  est  pleine  de  choses  qui 
viennent,  meurent,  reviennent  pour  mourir  encore,  et  revenir  jusqu’à  ce  que  le  fait,  ainsi 
entrevu  à  toutes  les  époques,  soit  enfin  démontré  et  (ail  reçu  une  consécration  matérielle.  ; 

—  A  quatre  heures  trois  quarts,  l’Académie  se  forme  en  comité  sécrel  pour  etitendré  lé 
rapport  de  M.  Blache  sur  les  candidatures  à  la  place  vacante  dans  la  section  d’anatomie 
pathologique.  -  i  v-. s 


COURRIER. 


RECTIFICATION.  —  La  poussière  qui  se  détache  des  couvertures  illustrèès  d(i  papier  à 
cigarettes,  et  dont  M.  Chevallier  a  eu  la  complaisance  de  m’aider  à  déterminer  là'  nalürei 
n’est  pas  formée  par  un  sel  de  cuivré,  comme  on  me  l’a  fait  dire  par  erreur  dans  le  compte 
rendu  de  la  séance  de  la  Société  médico-chirurgicale  (ÜiiroN  MiniCALE  du  6  février  1866), 
mais  par  un  composé  de  cuivre.  C’est  un  alliage,  uh  bronze,  cominè  l’a  fort  judicieusernënt 
fait  observer  M.  Bourrières,  dans  lequel  le  cuivre  se  trouve  à  l’état  métallique.  Cette  prépa* 
ration,  fort  employée  dans  l’industrie  des  papiers  peints,  peut  ne  pas  avoir  d’inconvénients 
pour  la  santé  des  ouvriers  imprimeurs  qui  en  font  usage;  mais  on  comprendra  ijù’elle  doit 
presque  certainement  en  avoir  pour  celle  des  pauvres  femmes  qui  Vivent  au  milieu  de  la 
poussière  de  cuivre  détachée  de  ces  feuilles  dé  papier  à  reflets  dorés,  quand  on  saura  que 
chacune  d’elles  en  manipule  au  moins  douze  cents  pour  le  travail  d’une  seule  journée.  ' 

T.  Gallard.' 

ÉPIZOOTIE.  —  Nous  empruntons  à  un  rapport  du  docteur  Edward  Ballard,  ofBcier  de  èanté 
à  Islington,  les  conclusions  suivantes  suf  l’épizootie  régnante  : 

1“  Depuis  le  30  novembre  1865,  la  maladie  a  attaqué  à  Islington  48  établissements  sur.  69. 

,  2“  Elle  a  sévi  plus,  particulièrement  sur  ceux  qui  renfermaient  le  plus  grand  nombre  d’ani¬ 
maux.  Ce  fait  est  d’accord  avec  ce  qui  a  été  admis  sur  la  contagiosité  de  cette  ^épizootie. 

3°  En  comparant  les  étables  affectées  avec  celles  qui  ont  été  épargnées  au  point  de  vue  du 
désordre  et  de  la  malpropreté  qui  règne  dans;  ce  genre  d’établissenjewts,  pn  né  peut  pas  cppr 
dure  à  ce  que  la  maladie  doive  être  attribuée  absolument  au  défaut  de  propreté.  ,  , 

.4“  L’encombrement  des  étables  a  été  reconnu  comme  favorisant  l’épidémie.  .Ainsi  les  éta¬ 
bles  où  chaque  vache  n’a  que  de  200  à  400  pouces  carrés  d’espacç,  ont  été  plus  d,écimé!^s 
que  les  autres.  ■  J  -  ,  -  .  ■  .  s; 

L’aggravation  de  l’épjdémie  a  été  en  partie  activée  par  rusage.d’entasser  le  fumier  dans 
l'eùceinte  même  des  étables.  Sur  11  établissements  placés  dans  ces  conditions,  10  ont  été 
atteints.  . 

6°  La  provenance  et  la  qualité  de  l’eau  semblent  avoir  eu  une  grande  influence  dans  cer¬ 
taines  localités.  Ainsi  sur  10  établissements  où  l’eau  était  fournie  par  des  puits  :  à  fleur  de 
de  terre  situés  dans  la  cour  ou  dans  l’étable  même,  9  ont  été  tributaires  de  l’épizootie,  tandis 
que  ceux  qui  se  fournissaient  à  la  rivière  ont  élé  relativement  épargnés. 

7°  Ene  enquête  faite  eti  1857  sUr  un  autre  genre  d’ëpizpùtle?  pieùro-pnèumèriiè,  a’  fourni 
des  conclusions  analogues,  à  savoir  que  l’ençonibrement  et  l’emmagasinagé  de  fumier  dané 
les  étables  a  favorisé  le  développemènt  de  rinfection  morbide,  quoiqu’on  ne  puîssé  pas  affir¬ 
mer  qu’il  soit  la  cause  absolue  de  la  maladie.  .  y 

8"  Dans  les  très-grands  élablissemenls,  ces  influences  sont  à  peine  notables  ou  plutôt  elles 
npnt  absorbées  par  l’influence  plus  immédiate  d’une  invasion  morbide  venant  du  dehors. 

9°  Dans  les  établissements  de  moyenne  importance.  Tes  causes  les  plus'àpparentes'sohlles 
puits  à  fleur  de  terré  remplaçant  l’eau  pure  de  la  rivière. 

10“  Dans  les  petits  établissements,  l’aggloinération  des  animaux  et  i’èmmagasinàge  du  funiief 
•dans  les  étables  sont  lès  causes  les’ plus  apparentes.  ■  ■  ■ 

11“  Dans  9  cas  les  étables  ont  été  complètement  évacuées  de  tous  les  animaux  qu’elle  ren¬ 
fermaient  ;  les  locaux  ont  été  désinfectés  au  moyen  de  chlore,  d’eau  de  chaux.  Les  nouvelles 
vaches  qu’on  •  y  a  placées  ont  été  exenaptes  de  la  maladie.  Dans  d’autres  .établissements 
désinfectés  par  les  mêmes  procédés,  mais  où  l’on  a  réintégré  avec  les  nouvelles  vaches  un 
reliquat  de  celles  qui  avaient  cohabité  précédemment  avec  les  vaches  malades,  l’ëpi?iQolie 
s’est  reproduite.  {Medical  f  imès  and  Gazette  e,i  Ggi^tte  médicale  de  Paris.)  '  ’  .  » 

,  .  '  Le  Ùérant,  G.  RlcmhOr.  "  ' 

Paris.  —  Tyiiogi  apliie  Félix  Maltestb  et  C«,  rue  des  Deux-Porle»-Salnl-Sauveur,  23;  ' 


L’UNIOJN  MÉDICALE. 


EAUX  MMÉRILES  DE  VALS 

ACIDULES,  GAZEUSES,  BICARBONATÉES,  SODIQUES,  analysées  pau  O.  HENRI. 


Source  ferro-arsenicale  de  !a 
..  Dominique. 


Acide  sitlfurlque  libre. 
SBicate  acide* 

Ai-séniale  » 
phosphate» 

Snlfale  »  )  ')  0. 44 

—  de  chaux. .... 
Ciilorure  de  sodium. . 
Matières  organiques. . 


Thermalité  13° 


Adde  carbonique  libre.. . ... . . 

feicarbonate  de  soude. . . . 

—  de  potaese . 

—  de  chaux.. ...... .. 

—  de  magnésie . 

—  de  fer  et  manganèse. 
Ghiorurè  dè  sodium...  . ... , ... 
Sulfate  de  soude  et  de  cHaiix. . . 

Silicate  et  silice ,  aluniine . 

[lodure  alcalin,  arsenic  et  lithine. 


|8»Bt-Jean| 

.429 


1.48(1 

0.940 

0.310 

0.120 

0.006 

0.060 

0.054 

0.080 

indice 


2.151 


Rigolcite 

2;096 


0.263 

0.259 

0.024 

1.200 

0.220 

0.060 

traces 


Préwense 


6.940 

0.230 

0.630 

0.750 

O.OiO 

1.080 

0.185 

0.060 

indice 


Désirée 

2/145 


jllagdeleiue 

2.050 


6.040 

0.263 

0.571 

0,900 

0.010 

1.100 

0.200 

0.058 

mdice 


7.826  1  8i885  ]  9.142  !  ,9.248 


7.280 
0.255 
0.520 
0.672 
0.  029 
0.160 
0.235 
0.097 
traces 


des- èanx  soni  ir'es-‘agrénbks  à  boire  à  table,  pures  ou  coupées- avec  du  vin.  Un  excès 
d'*a<ïiâe  éarbomqiiè  et  la  propurlion  heureuse  des  bicarbonates  calciques-rnagnésiens,  en  font, 
malgré  la  plus  riche  minérafisatioK  qui  s()il  connue  en  France,  des  eaux  , douces, 
essehliellemenl  digestives.  Dose  ordinaire  une  bouteille  par  jour.  (Indiquer  autant  que  possible 
la  source  que  l’on  entend  prescrire.)  Emplois  spéciauæ  :  SAINT-JEAN,  maladies  des  organes 
digestifs  ;  —  PRÉCIEUSE;  maladies  de  l’appareil  biliaire  ;  —  DÉSIRÉE,  maladies  de  l’appareil 
urinaire}  — ■  RIGOLETTE,  chlorose-anémie;  —  MAGDELEINE,  maladie  de  1-appareil  sexuel.  — 
DOMINIQUE,  celte  eau  est  arsenicale,  elle  n’a,  aucune  analogie,  aveq  les  précjédcntes ,  fièvres 
intermittentes,  cachexies,  dyspnée,  maladies  de  la  peau,"  scrofulé,  maladies  organiques,  etc. 

Les  eaux  de  ces  six  sources  se  transportentet  se  conservent  sans  altération  ;  elles  se  trouvent 
dans  les  principales  pharmacies  de  France,  au  prix  de  0,89  c.  la  bouteille. 

L’établissement  thermal  de  Vais  (Ardeche)  èsi  ouvèrt  du  1"  mai  au  31  octobre.  (Chemin 
de  fer  de  Lybn  à  Marseille,  —  station  de  Montélimar  ou  Privas.) 


FER  QUEVENNE 


APPROUVÉ  PAR  t’ACADÉMIE  DE  MÉDECINE, 
autorisé  PAR  CIRCULAIRE  SPÉCIALE  DU  MINISTRE. 

Il  s’eploie;  danS;  tous  les  cas  où  les  ferrugineux 
sont  indiqués  ;  il  ne  noircit  pas  les  dents;  c’est  la 
préparation  ferrugineuse  la  plus  active,  la  plus 
agréable  et  la  plus  économique.  Souvent  un  flacon 
suffit  pour  guérir  une  chlorose. 

«  L’expérience  tn’a  démontré  qu’aucune  prépa 

*  ration  ferrugineuse  n’est  mieux  tolérée  que  le 

*  Fer  Qoevenne  ,  en  restant  dans  les  limites  des 

*  doses  très  modérées  :  l  à  5  centigrammes  à 
»  chaque  repas.  »  —  Bouchardat  ,  Annuaire  de 
thérapeutique,  1863.  —  Le  flacon,  3  fr.  50  c.  Chez 
E.  Genevolx,  u,  rue  des  Beaux-Arts ,  à  Paris ,  et 
“ans  toutes  les  pharmacies.  —  Exiger  le  cachet 
Quevenne.  —  Envoi,  franco,  par  la  poste. 


Vin  présente  aux  médecins  et  aux  malades 
sérieuses  comme  tonique  et  fébri- 
titrage  garanti  toujours  constant  des  al- 
antn»®®  contient,  le  distingue  de  tous  les 
outres  médicaments  analogues. 


Etablissement  Thermal  du  Mont-Dore. 

Ouverture  de  la  saison  des^Dams  du  l"  juin  au  16 

septembre.  —  E.  BROSSON ,  concessionnaire. 

Les  minérales  dn  xioht-.pore,  ex¬ 
portées  ,'.se'conservent  longtemps  siàhs  éprouver 
aucune  décomposition  qui  en  altère  les  propriétés 
médicamenteuses  ;  de  sorte  que,  transportées,  elles 
rendent  de  très  grands  services  ;  elles  sont  em¬ 
ployées  avec  succès  contre  le  Rhume,  le  Catarrhe 
Pjllmonaire  chronique,  l’Asthme,  l’Emphysème  pul¬ 
monaire,  la  Pleurésie  chronique  sans  fièvre,  la 
Phthisie  pulmonaire  commençante,  la  Pharyngite 
et  la  Laryngite  chroniques  avec  altéralion  ou  perte 
de  la  voix.  :  ■ 

—  S’adresser,  pour  les  demandes  d’eaw ,  dans 
toutes  les  Pharmacies  et  Dépôts  d’eaux  minérales, 
ou  à  M.  E.  BROSSON ,  concessionnaire  au  MONT- 
DORE  (Puy-de-Dôme). 


JDJIAGÆIJSS 

G  Al  LAGTATE  DE 


Apiii'on'véen  pai*  r.R.cadéuifc  impériale 
de  médecine.  —  Le  Rapport  académique  et  de 
nombreuses  expériences  anciennes  et  récentes, 
ont  démontré  leur  supériorité  sur  tous  , les  autres 
ferrugineux  solubles  ou  insolubles. 

Dépôt  général  à  Paris,  pharmacie  rue  Bourbon- 
Villeneuve,  19,  et  dans  les  principales  pharmacies 
de  chaque  ville. 


L’UNION  MÉDICALE. 


HUILE  DE  FOIE  DE  MORUE  DESINFE  CTEE 

UE  CHEVRIER 


An  moyen  dn  €U>nd[ron  et  du  Banme  ^e  TOIilJ 

Cette  huile  est  d’une  odeur  et  d’une  saveur  agréables.  Le  mode  de  désinfection  ne  nuit  en  rien 
à  ses  propriétés  thérapeutiques.  Elle  est  facilement  administrée  même  aux  personnes  les  plus  dé¬ 
licates,  et  est  d’une  digestion  plus  facile  que  l’huile  ordinaire. 

Lire  les  observations  et  rapports  médicaux  contenus  dans  la  brochure.  ' 

Pharmacie  CHEVRIER ,  21 ,  rüe  du  Fkqbourg-Montmartre,  k  Paris.  ^  • 

Dépôt  dans  les  priticîpàles  pMrmacies  de  cliaqué  ville . 


DESNOIX  et  Gîe,  Successeurs, 

22,  rue  du  Temple,  à  Paris. 

Toile  véoicnnte.  Action  prompte  et  certaine, 
névulslr  au  Thapoia.  Remplaçant  l’Huile  de 
croton,  etc. 

§)paradrnp  des  Hôpitaux.  Fie  authentique. 
Tous  les  Sparadraps  et  Papiers  emplastiques 
demandés.  , 

COLLODION  ROGË. 

Depuis  vingt  ans,  le  Collodion  élastique  ou  mé¬ 
dicinal  est  préparé  spécialement  à  la  pharmacie 
ROGÉ,  et  les  nombreuses  expériences  qui  ont  établi 
son  efficacité  dans  les  Péritonites,  le?  Érysipèles, 
les  Rhumatismes,  la  Variole,  les  Entorses  et  les 
Ihflamniations  en  général,  ont  toutes  Até  faites  âvé'd 
le  Collodion  Rocé,  12,  r.  Vivienne.  Prix  :  2-50  le  fl. 

Pastilles  de  POTARD  à  la  manne, 

contre  les  Rhumes,  la  Bronchite  chronique, 
l’Oppression,  la  Grippe  et  les  Glaires.  Facilitent 
l’expectpration.  Pectoral  laxatif  employé  dans  les 
maladies  inflammatoires.  A  Paris,  18,  rue  Fontaine- 
Molière  ;  en  province,  dans  les  pharmacies. 


Il  faut  toujours  plusieurs  personnes  auprès  des 
malades;  avecle  Lit  mécanique  de  la  Maison  CELLE, 
18,  rue  Serpente,  à  Paris,  une  seule  suffit  à  procurer 
tous  les  soins  qu’exige  la  maladie  la  plus  grave. 

Le  prix  de  location  de  cet  appareil  est  d’wn  frâpe 
par  jour  à  peu  près. 

Sipécialité  de  I.its  et  j^ntcuils  mécani¬ 
ques,  Garde-roibe.s,  Port^lrjs  et  Trans¬ 
port  de  malades,  Vente  et  ÜOcatton. 


Pour  éviter  les  contrefaçons ,  prescrivez  * 

VIN  DE  QUINOIHNÂ  FERRÜGINEÜX 

de  MOITIER. 

AU  MALAGA  ET  PYROPBOSPHATE  DE  FER. 

Ce  Vin  a  été  vanté  par  toute  la  presse  médicale 
comme  le  plus  puissant  tonique  employé  pour  gué¬ 
rir  la  Chlorose,  l’Anémie  et  la  Pauvreté  du 
sang. —A  Paris,  chez  Labrencel,  droguiste,  entrç- 
positaire  général ,  44,  rue  des  Lombards  ;  et  dans 
les  pharmacies  dè  France  et  de  l’étranger.  Remise, 
30  p.  100.  Expéditions  contre  remboursement. 


Depuis  le  mois  de  janvier  dernier,  la  Revue  contemporaine,  recueil  considérable  et 
sérieux,  dont  tous  les  hommes  instruits  connaissent  le  mérité,  publie  une  édition 
mensuélle  au  prix  de  10  francs  par  an.  C’est  le  recueil  le  meilleur  marché  qu’il  y  ait 
au  monde.  Chaque  numéro,  publié  le  25  du  mois,  contient  feuilles  d’impression, 
c’est-à-dire  la  matière  d’un  volume  in-S»  ordinaire.  Dans  chaque  numéro,  on  trouve 
des  études  de  science,  de  littérature,'  d’histoire,  de.s  récits  de  voyage,  des  œuvras ^ 
d'imagination  et  de  haute  critique,  d’économie  politique  et  sociale,  d’art  et  (ï’archéo-. 
logie,  enfin  des  chroniques  des  sciences,  des  lettres,  de  la  politique,  de  l’industrie  et, 
des  finances.  Rien  n’est  plus  varié  que  l’ensemble  des  travaux  publiés  par  la  Revue 
contemporaine  mensuelle,  rien  n’est  plus  propre  à  introduire  dans  les  familles  une 
lecture  instructive,  intéressante,  à  tenir  les  gens  instruits  au  courant  du  mouvement, 
de  l’esprit  humain.  On  remarque,  parmi  les  rédacteurs,  des  écrivains  et  des  savants 
comme  MM.  Sainte-Beuve,  Barrai,  Lélut,  le  général  Daumas,  Darimon,  Léori  .Gozlan, 
de  là  Guéronnière,  Levasseur,  Babinet,  Dehéraini  Ernouf,  etc.,  etc.  '  ’  ’  ‘ 

On  s’abonne  pour  l’année  entière  au  prix  de  10  francs,  pour  toute  la  France;*."' 
pour  ïe  second  semestre  au  prix  de  6  francs.  —  Paris,  rue  du  Pont-de  Lodi,  1.  -r 
Mandats  de  poste . 

Paris.  — Typographie  Faux  Maltestb  etC*,  rue  des  Deux-Portes-Saliit-Sauveur ,  22. 


Vingtième  année. 


]%■■>.:  17. 


Samedi  10  Février  1366. 


PRIX  DE  I;AB0\NEM£XT  : 

POUU  PARIS 
gT  LES  départements. 

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rà^duFaubourg-Montraartrf, 


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Glfeï  les  principaux  Libraires^ 
Et  dans  tous  les  Bureaux  dir 

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conventions  postales.  - ’  Impériales  et  Générales. 

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ÎEï  rOHUTEyirAR  ANNÉE,  4  BEAGX  VOtUllES!lp(-89  l)S.PIjU$  PE'. eoo  PAGES  CHACUN. 

Tout  ce  «tiri'cfjncerflé  Ja.lvédaction  doit' cire  adrcssé'ùTlI.  te  Dbctéiib  iVmédée  ,  Rédacleitr  en  chet.  —  "t'ont  Cf  ijtU 

'  ■'  éonocr'neirAdfiiînïlitratian,  à  Ms  lé  Gérant,  CMetfu  fïlMiôul'sriJIFontinafti'e;  iéii  O  - 


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*  4e,  1860.  ........  80  ,fr.  (rare). 

.  -  âe;  -185lr.  .  .  .  ...  .  .  .  36  fiv- 

*  6e,  1852 . '.  .  ..  .'',^5  fr* 

*  7e.  1853 . .  .  '25  fr.  (assez  rare). 

•  •  8e,  1854. . .  .  .  ^15  ffi 

*  9e,  1855 . .  15  fr. 

*  10e;  1856 . ''1"  15  fr. 

«  lie,  185:^ . .  15  fr. 

12e,48ÿ8.  ,  .  .  .  .  .  .  .  .  15  fr. 

Chaqu,e  volume , en, demi-reliure,  3  fr.  en  Sus. 

Frais  de  port  et  d’embaliage  à  la  charge  de  l’âcquèreur.' 

La  nouvelle  série’ de  iüNioN  Médicale,  format  ^rand  in-S®,  a.eommencé  le  lerjan- 
vier  1859,  èt  forme  en  ce  moment  28  beaux  volumes'  grand-in-go  de  plus  de  600  pages 
cbaciin,  aveé  T.WTfis’êl  Tables  des  matières.  .  .. 

L’année  1859 ,  soit  4  . volumes,  prix  :  25  fr.  In  feuille,;  30  fr.  demi-rèliure. 


L’année  1860,  id-  id.  id. 

L’année  1861 ,  id.  id.  id. 

L’année  1862.  id>  id.  id. 

C/année  1863,  id.  id.  id. 

L’année  1864,  id.  id.  id. 

ï/annêe  1865,  id.  id.  id. 


L’UNION*  ÏHÉftlOÂLE. 


i:pi? 


L’IODURE  DÈ 


inàltéraIœ 


,VPPROUVÉES  PAR  l’aCADEMÎE  DE  MÉDECINE  DE  PARIS  r 

■  ■  Aulwisoes-'par  le  Conseft  'niéiiicardft''Sa!k-P&^ 

'  ’  E'Xl'ÉSlMÉNTife.S  DANS  LES  HÔPITAUX  DE  FRXllîCÈ,  DÉ  BEiciCîiQÎlE,  d’iRLANDE,  DE  ’lUEiiLIE,  ET0.1 

Mention^  honorables  aux  t ^  1853,  et  ,, 


L‘pe^?i¥éff#-p'aP'iuf  1?rWétlé»5(oïirè-faîf  nôuveww'Pe®  Pi‘l»leâ<Dffe’tet»ati»T«>ali«Me»s»a&  m»yeu 
sûr  et  conïmofclR’ (î’adtHiûisîlper  Tiodure  dt  feF  dans  son  plvisîgrand  étal  rie  purelétiEn  raison 
de ,1a  na^tpre  eLd.ç  J, a  t<^,puil>,(|,e. ievr,,^n)'e;dpo,:e|I^^^poss^^^^^  p.uU’e., ÇÇt^,ayanl.a|e  parli- 
eu'llerde  se  dissoudre  pki  \à.'pe,u..dans  iêaiySiiiesVgàâùiquesv  ce 'qui  iperrael  a  rioaure  oeîer, 
ceniédican^.nt  si  énergique.  ri’êtrë  'abgorDé;''t»iD''aihâi  dire,'-  molécule  à  molécule,  sans  fati¬ 
guer  ïekdl’g^mkdlgesnfs.  Participant  des  propriétés  de  riouE  et  du  Fer,  elles  conviennent 
surtout  dans  les  affections  chlorotiques,  sct^fuUuys,  tuberculeuses,  la  leucorrhée,  l'aménor¬ 
rhée,  l’anémie,  etc.  Enfin,  elles  assurent  5  fa^tfiérâpeulique  une  médication  des  plus  actives 
qrour  modifier  lés  CGnstilnlîûns’if2/m)ciArtii^M<îS/j^«iWÉ5s;éii:iif^^»27îi!^eS.''  ■  v-:  ' 

rY.  :B..£^L’ioduce,de,fci‘ inipnr59iiai(éré:.èst;un  lùéAÎQatnfjitqiiWële,  irrîtaDt.  * 

Comme  preuve  de  pureté  et  d’authenticité  des  Téritables  Pîlules  de  lilan- 
cavd,  exiger  notre  cachet  d’argent  réactif  et  notre  signature  ci-, jointe 
•apposée  àù  basM^inié'étUt'ifetteVeifte.^â'ei  défier:  ^ièS  tSànttëfaiçonsi'C:'.  .  '  •  ^ 

Sc  trouvent  dans  toutes  les  Pharmacies.  Pharmacien  à.  P.axi^,  f:U«  Bo^(tparteiii^„\ 

iiéifk'aîépiehf,l’açtiori'âeWpk^^  ordinaire 
len  tërntür^  (tàudaîiifîû)  est  réÿdmMiê ‘cémiofie 
nrfeSh-P  étaAtpçrnicieuse,  produisant  l’insomnie, l’en- 

bEUL  DEPVT  -  '  ■  gooMissemèht  et  souvent  le  délire. 

Ph.  anglaise,  Roberts  'ckCo,  23,  pl.Vendértie  n  é^tés  par  l’emploi  du  BLACK 

DRQP..— ,Celui-cj ,  dans  la  plupart  des  cas, 
produit,  au  contraire,  les  eïMS  bienfaisants  d’un  ftafcotiqué,  sVins  aùcun  des  inconvénients  résultant  de 
l’emploi  du  laudanuift/>-^}iia'îddse  est  de  3  a  éo  gouttes  "suivaiit  le  cas. 


pütïÎËS,  NOIRES  ANGLÂiSO 


yeSINEBOUDAULI] 


FABRICATION  EN  GR03  ITOPUIS  .1854,  ,  . 
L’accueil  que  le  Corps  raédiç^l  a_fait  _k  notre 
produit,  et  son  emploi  dans.jes, hôpitaux,' témoi¬ 
gnent  des  soins  excessifs  appoîres  k  sa  prépara" 
tion  et  de  sa  force  digestive  tôujjblrs  égke,  .  . 

Elle  est  administrée  avec. succès  dans  les  Dys¬ 
pepsies,  Gastrites,  Gastralgies ,  Atgr'euYs',  Pi¬ 
tuites,  Diarrhées  et  Vomissements,  sous  forme 
d’F.Itxfr,  Viit,  Sirop,  Pa.stttles,  Pri:^^s, 
Pilules  OU  irragées.  ■ 

Pour  éviter  les  contrefaçons,  exiger  le  cachet 
BOUDAULT  et  la  signature  : 

•  <1)éVî>A.'"-  ■phdn«ât;4d‘HdiT6''f, 
des  Ror6ba}‘d[?|,::^4.fPAçrj.l . 

LES  PASTILLES  ,  DIGESTIVES  A  LA  PEPSINE 

■■  '^e'^Sv.âsmXnn  _ 

sont  très  employées  dans  les  cas  où  la  digestion  dqs 
aliments  albuminoïdes  est  difricile  ou  impossible'- ' 
parce  qu’elles  constituent  là  seule  préparation  fk" 
la  PEPSINE  soit  conservée  INALTÉRÉE  et  sous  une 
forme  agréable  au  goût.— Ruç  St-Honoré,  151,  à  la . 
Pharraaciedu  Louvre,  et.dan^'t'outesles  pharmacie^. 


HUlliE 


BERTHE 


Extraité  fies  îâes  dé  morues  par  M.  Berthé,  au 
moyen^d'ort  proç^é  approuvé  par  l’Académie  de 
médeciDè.j2,-65  Jç  Çaeon.  Dépôt,  154,  r.  St-Honoré. 

PjiSTlLL'ES  DE  DETHAN 

Atr  CtlLÔTRATE  DE  PO’i'ÀSSE.’  '  ' 
Préconisées  dans  Té'kstomatites  uièéreusés  diph- 
théritiques,  aphthes,  angine  couenneuse,  croup, 
muguet  J ,  dans  les  gingivite.,  amygdalite ,  pharyn- 

gitéj  garilténéde  la'  bouiéhe.  le  scorbut,'  et  surtout 

I  contre  la  îsalifvaiifln  mercurielle., r-;A  Parié,  phaiy 
.rp^ÇjePETflAN,, 9,0, .faubourg, Saint-Denis;  phap- 
rhafcië  ROÜSSËL,  place  de  là  Crojxi5Rôiige,-î:'‘ 

t  _ -û;-  ,1  ■  — — 

Sirop  min.;  Sulfureux  ‘au  Gbudrou 

de  CROSNIER ,  pharmaciéfi.’cé  Sirop  e*st  em¬ 
ployé  depuis  quibre  ans  pour  guérir  leS  Afffections 
chroniques  des.hitonches  et  ries  poumons,'  Toux, 
Rhumes,  Bronchite  rebelle^  et  Phthisie  commen¬ 
çante,  —  Pharmacie  ,  rue  MontmartreV^S. 


L’UNION  MÉDICALE. 


N»  17.  Satnedi  10  Février  1866. 

SOMMAIBC. 

I.  Paris  :  Sur  la  séance  de  l’Académie  des  sciences.  ^  il.  THiin.APEüTiQUE  coiburgicale  :  Nouvelles 
■recherches  sur  l’emploi  de  la  liqueur  de  Villate.  —  111.  BiBiioinÈoiJE  :  Les  trois  fléaux  :  le  choléra 
épidémique,  la  lièvre  jaune  et  la  peste.  —  IV.  Académies  et  SociÉtÉs  savantes.  Société  d’hydrologie 
médicale  de  Paris  :  Correspondance. -rr  Les  eaux  minérales  à  l’exposition  universelle  de  1867. — 
—  Étude  clinique  sur  la  pulvérisation  externe.  —  Société  impériale  de  chirurgie  :  Gonteau  galvano- 
caustique,  Maternités,  luxation  congénitale  des  deux  cristallins,  polype  naso-pharynglen,  luxation 
de  l’épaule.  —  V.  CoDBBiER.  —  VI.  Fedieeeton  :  Causeries. 


Paris,  le  9  Février  1866. 

BULLETIIM. 

Sur  la  séance  de  l’Académie  des  sciences. 

Quelques  lecteurs  attentifs  ont  quelq^uéfoîs  reproché  à  ces  Bulletins  d’être  conçus 
à  la  façon  d’un  sommaire,  c’est-à-dire  de  donner  une  série  de  sujets  indiqués  seule- 
letnent  et  non  développes.  La  plainte  peut  être  fondée,  mais  le  reproche  s’adresse 
mal'.  Je  m’efforce,  en  effet,  dé  conserver  aux  séances  de  l’Acàdéinie  leiir  physionomie 
réelle  pour  tout  ce  qui  touche  aux  sciences  médicales  ;  quand  la- séance  se  compose 
de  présentations  rapides  ou  de  simples  dépôts  dé  mémoires  et  d’ouvrages  sur  le 
bureau,  mon  s’en  ressent.  Lui  reprocher  cette  forme  peu  satisfaisantej  c’est 

faire  le  procès  à  l’Académie.  Autant  Vaudrait  s’en  prendre  à  un  peintre  de  portrait 
des  imperfections  de  son  modèle.  Le  portrait  estdl  ressemblant?  voilà  le  point  essen¬ 
tiel.  Je  sais  bien  qu’un  certain  public  se  soucie  médiocrement  du  modèle,  et  pourvu 
que  la  peinture  soit  jolie,  n’eh  demande  pas  davantage.  Mais  la  science  n’est  pas  un 
art  d’agrément,  ét  la  vérité,  dans  l’espèce,  a  des  exigences  que  je  ne  saurais  mé¬ 
connaître. 

Il  me  faudrait,  par  exemple,  me  lancerelipleinefantaisieet  dans  l’invention  pure, 
si  je  voulais  tracer  de  la  séance  de  lundi  un  tableau  attrayant.  Que  les  lecteurs  soient 
bien  persuadés  que,  tout  le  premier,  je  serais  charmé  si  les  séances  étaient  toutes 


FEUILLETON. 


OAUSEBIES. 

Bonne  idée,  et  je  la  salue.  C’est  la  création  d’ün  nouveau  journal  consacré  à  l’hygiène  ; 
Moniteur  d' hygiène  et  de  salubrité  publique,  domestique,  agricole^  industrielle.  Tel  est  le  litre 
de  ce  nouveau  journal  publié  sous  la  direction  de  M.  A.  Chevallier  fils.  C’est  bien  vu.  L’hy¬ 
giène  domine  la  science  médicale,  ou  plutôt  toute  la  science  médicale  converge  vers  l’hygiène; 
un  nouvel  organe  était  nécessaire  ;  le  voilà  créé;  le  navire  a  un  bon' pilote  et  la  mer  lui  sera 
douce.  ,  . 

A  propos  d’hygiène,  on  a  souvent  fait  remarquer  que  chaque  progrès  fait  dans  celte  partie 
de  la  science  est  un  dommage  pour  la  profession  médicale.  De  telle  sorte  que  ce  n’est  pas 
pour  leur  paroisse  que  prêchent  les  médecins  quand  ils  recommandent  la  sobriété,  la  tem¬ 
pérance,  la  modération  en  toutes  choses,  l’exercice,  le  grand  air,  le  soleil;  quand  ils  con¬ 
seillent  les  moyens  d’assainissement  des  villes  et  des  campagnes;  quand  ils  propagent  les 
meilleures  méthodes  de  l’élève  des  enfants,  la  vaccine  et  tous  tes  moyens  prophylactiques; 
quand,  enfin,  partout  et  toujours,  ils  sont  à  la  tête  du  mouvement  civilisateur  qui  diminue 
partout  les  chances  de  maladie  et  partout  augmente  la  durée  de  la  vie  humaine,  je  dis  que 
les  médecins  sont  placés  dans  cette  situation  singulière  et  honorable  qu’ils  font  tous  leurs 
efforts  pour  que  personne  n’ait  plus  besoin  de  leur  art,  et  qu’ils  emploient  toute  leur  science 
à  tuer  leur  profession.  On  conviendra  que  ces  conditions  sociales  ne  sont  pas  commîmes.  Ce 
Tomp  XXTX.  —  Nouvelle  série,  17 


â5g  ^  .  L’UNION  MÉDICALE, 

remplies  d’intérêt,  et  que  je  déplore  autant  et  plus  qu’eux  d’être  forcé  de  leur  présen¬ 
ter  le  compte  rendu  assez  insignifiant  qui  va  suivre. 

On  s’occupe  beauçoup  en  Allemagne  de  la  galvano-caustique,  c’est-à-dire  de  la 
cautérisation  par  un  cautère  dont  la  température  est  obtenue  au  moyen  d’un  courant 
galvanique.  Cet  instrument  a  subi  plusieurs  perfectionnements;  le  plus  remarquable 
a  été  réalisé  par  M.  le  docteur  de  Séré.  C’est  un  couteau  constitué  par  unejame  de 
platine  mise  en  communication  avec  une  pile  Grenet,  et  dont  on  peut,  par  un 
mécanisme  très-simple,  porter  la  température  à  des  degrés  qûi  varient  de  600  à 
1,500;  —^à600  degrés,  ce  couteau  divise  les  tissus  et  lés  cautérise;  il  serait  alors, 
suivant  l’autéùr;  chauffé  au  degré  hémostatique  ;  â  1,000  degrés  et  au-dessus,  il 
divise  les  tissus  avec  une  merveilleuse  facilité,  mais  sans  les  cautériser,  en  vertu  de 
cette  singulière  propriété  des  corps  liquides  à  l’état  sphéroïdal,  ainsi  que  le  désigne 
dans  ses  admirables  recherches  le  savant  Boutigny  (d’Évreux).  A  cette  température, 
l’instrument  ne  serait  plus  hémostatique. 

Quel  est  l’avenir  réservé  à  cet  ingénieux  mécanisme?  quelles  sont  ses  applications 
dans  la  pratique?  Ce  sont  des  questions  aüAquelles  il  séràft  prématuré  de  répondre. 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  présente,  au  nom  de  M.  André  Sanson,  un  vojume  . inti¬ 
tulé  :  Principes  généraux  de  dans  lequel  sont  étudiées  les  questijons  de 

race,  d’espèce,  de  sélection,  de  consanguinité,  etc.  Ce  volume  forme,. la  deuxième 
partie  de  l’ouvrage  qui  a  pour  titre:  —et d’une  notice eur Mon¬ 
tagne  par  M.  Larrey.  .  ;  '  ,  .;i  ;  ;  —,  , 

M.  H.  Deville  fait  hommage  à  l’Académie,, au  nom  de  l’auteur,  M.  ThirQn,  ,d’un 
ouvrage  sur  la  médecine  grecque  ;  — r  M.  Morinjd’un  travail  de  Mi  Tigrisur  les  infur 
soires  des  différentes  maladies  de  l’homme;  —  M.  Fremy,  d’un  volume  de  M., de 
Parville.  intitulé  Causeries  scientifiques,  découvertes  et  inventions,  progrès  de  la 
science  et  1865  ;  cinquième  année  i  rrr  M.  Rayer,  d’une  brochure  de 

M.  Parohappe  su,r  la  statistique  des,  élablissernents  pénitenciers  deFrancei 

M.  Ch.,  Deville  met  sous  les  yeux  de  ses  collègues  de  magnifiques  jéohantillons  de 
cristaux,  façon  Baccarat,  obtenus  par  M.  Tessié  Dumothay.  Ces  cristaux  sont  gravés 
au  moyen  du  fluorure  de  calGium,,substance  inQffensive;  tandis  que,  jusqu’à  présent, 
on  se  servait  pour  le 'même  usage  de  l’acide  fluorique  pur,  qu’pn  ne  manie, presque 
jamais;  impunément. 


serait  peut-être  une  raison  de  plus  d’éco.uier  les  médecins  quand  ils  se  plaignent,  et  ils  ne 
se  plaignent  qu’à  bon  escient.  Les  li\d*es  sàtfits,  lüidés  par  une  prévision  divine,  ont  dit  : 
Honora  medicum  propter  necessitatem.  Quoi  de  plus  vrai  et  de  plus  juste  ?  Sans  médecine, 
pas  d’hygiène  ;  et  sans  hygiène,  voilà  l’humanilé  retombée  sans  défense  sous  l’empire  de 
toutes  les  causes  d’affaiblissement,  d’abâtardissement  et  de  destruction. 

Et,  en  vérité,  ce  serait  dommage  de  ne  pouvoir  plus  lire  les  jolis  petits  livres  pareils  à  celui 
que  j’ai  sous  les  yeux  :  Les  petites  chroniques  de  ta  science,  par  S. -H.  Berlliouâ  (d).;  Ce  livre 
devrait  prendre  pour  épigraphe  cette  phrase  de  son  prospectus  :  «La  science,  comme  la  liberté, 
appartient  à  tous  et  doit  arriver  à  tous  souriante,  aVenante  et  sans  airs  de  grande-dame.  H 
faut  qu’elle  s’agenouille  pour  mettre  sa  divine  face  au  niveau  des  plus  petits,  et  que'ceux-ci 
puissent  arriver  à  elle,  même  les  enfants  ;  il  faut  enfin  qu’elle  dise  de  sa  voix  douée  le  sinite 
parvulos  venire  ad  me.  »  Parmi  les  écrivains  qu’on  appelle  vulgarisateurs  de  la  science, 
M.  H.  Berlhoud  se  distingue  excellemment  par  une  forme  littéraire  élégant&et  pure..!  . 

ce  n’est  pas  tout  de  le  dire,  il  faut  le  prouver.  Je  n’ai  que  l’embarras  du  choix.  M.  Ber- 
thoud  m’excusera  de  citer  une  charmante  histoire,  car  je  vois,  non  sans  un  vif  plaisir,  que 
c’est  moi  qui  lui  en  ai  rappelé  le  souvenir.  Il  a  eu  la  bonté  de  citer  une  de  mes  Causeries 
dans  laquelle  je  racontais  comment  j’avais  été  préservé  des  conséquences  terribles  d’üne 
piqûre  anatomique  par  un  moyen  conseillé  par  Breschelv  c’est-à-dire  par  un  demi-bôl  dè 
punch;  j’attribuais,  comme  de  raison,  cette  présetrvation  à  la  sueur  profuse  qu’avait  déter¬ 
minée  cette  abondante  tisane  alcoolique.  >  ^  ;  i  ,;i  : 

A  l’appui  de  celle  opinion, M.  Berthoud  raconte  le  petit  drame  suivant  qui  s’est  passé  à 

(1)  Un  volume  iu-is.  Paris,  1866,  Garnier  frères.  — Prix  î  3  fr.  àft  o.  . 


L’UNION  MEDlckLÈ.  __ . . _  250 

M.  Boussing^aul.t  li't’  qp^iiote  du  cçi.pitame  ÇaVpn  sur|és:S,dufi).dTéi;‘de1^^ 
dé  laquelle  il  résuKq  que,'  ce  phénomène  dépenidp  la ’composili;on.des,pi:euset^  em¬ 
ployés,  et  qu'ori  peut  l’évUer  en  se  servant  de  creusets  de  magnésie.! 

M.  Régnault  réclame  la  priorité  de  celte  idée  pour  M.  Thilorie.rj'  qui  $e  seryait  dq 
creusets  de  magnésie  il  y  a  trente  ans. 

M.  Daubrée  montre  à  l’Académie  k  plus  grosse  deâ  météorites  tombées  à  Orgueil 
le  I4,mai  1364.  .  ; 

'  Et  i’Académié  se  forme 'en  cornité  secret. 

,  Dr  Maximin  . Legrand. 


THÉRAPEtlTtaUE  CHIRURGICALE.  . 

NOCVELLES  RECHERCHES  SCR  L’EMPLOI  DE  LA  LIOOECR  DE  VILLATE  P)  ; 

Par  le  docteur  Notta ,  ^ 

:  Chirurgien  de  l’hôpital  de  Lisieux,  membre  correspondant  de  la  Société  de  chirurgie. de'Paris,  etc. 

La  merveilleuse  rapidité  avec  laquelle  la  liqueur  de  Villal.e,  amène  la  cicatrisation  dq. 
trajets  fistuleux  d’origine  si  diverse  pouvait  faire  croire,  à  priori,  que  nous  avions 
trouvé  le  remède  qui  devait  désorrnais  guérir  lés  fistülës  à  l’antis  saris  opérati(m. 
Malheui'eüsemerit  il  n -èn  est  rifen.  M.  Nélaton.i’a  èssayéè  chez  deux  niaiadés  sans- 
aucun  Tésûltàt  ;  de  mon'dôté,  également,  je  l’ai  ëfrijiloyée  deux  fois  et  je  n’ai  pàs'été 
pius-béiri’eux.'"  ,  yv-  ■' 

Dàué  le  premier  Cbs,'  il’  s^âgissait  â’tirfé'jëü'nè  fillë  'de  21  a  22  '  anë;  -  d’une' bdiirie; 
coristituti'ori','qui  avait  dëpuis^  plusiëüriirioîfe  ütt'éfistuTé-à  Uaniis!  n,i- 

Je  lui  pratiquai  trois  injections,  le  17,  le  18,  et  le  19  mai  1864;  elles ‘fûréiit  àés'éz' 
doïfloureüsesv  Depuis  je  n’ëi  pas  rèvu  la  maladé  et  je  n’ai  eü  deëâslori-  de'coilriâître 
les  suites'  du  traitement  que  ces  jours*  dérriiers.  Il  paraît  qu’après  les  irijéctiôns',  lé’ 
suintement  purulent  auquel  donnait  liëü  cëlté  fiétule' diminua'  d’uué  façéntrès- 
appréCiable;  mais  la  cicatrisation  ne  s’opéra  qu’au  bout  de  tédis'môis,  saris  qu’on  àit 
essayé  d’aüfro  traitement.  '  ■  ■ 

XO  Suite  et  fin.  —  Voir  les  numéros. des  18,  27  janvier  et  6  février.  •  .. 

Versailles  vers  la  fin  dé  la’  Réstaurâtiqn,  et,  qui  confirme  à  son  tour  une  opinion  ancienne,  et 
rénouyeïéé  r.écèmmenl  avec'  autorilè  par  m.  Gosselin,  sur  le  tïaitement  préservatif  de  la  rage  ; 

?  P  Â/feette  époque  së  trouvait  attaché  au  mari'ége  du.  château  royal,  en  qualité  d’écuyer, 
une  sérié  de'géant  d’une  quarântaipe,  d’années,  beau  et  robuste  garçon,  ancien  miiitaire  de 
rÉiripire,  longtèmps  prisonnier  en  Allemagne,  et  qui,  durant  la  campagne, dé, France,  avait 
rempli,  dans  un  régiment  de  'ca,valerie,  les  fonctions  d’aide-vétérinaire.  ,Perspnne,,he  slpp- 
tendàit'triieux  que  ki' à 'Soigner  fés'  chekux.  Voire  âdès  guérir  i  enfin,  il  passaii  pour  pôssé- , 
der  certains  secrets  médicaux  infaillibles  ;doht  îi  faisait  mystère,  et  qu’il  ne  mettait  jamais 
impunément  ëh  céiivre.  Aussi  recQUrailkh  à  Im  riotikehreinèril  à,  Versailïes,  mais  éneoie, 
dans  toutes  les  câmpagnés' voisines,  loiske  des’bestiâux  —’ et  même  parfois  des  homtries— ’ 
ttnnbaient  dangereusement  malades. 

Or,  Jean  Prat,  c’était  le  nom  de  cet  homme,  ne  tarda  pàs,  cohlme  il  advient  toujours  aux 
gens  de  haute  taille,  à  s’éprendre  d’une  petite  et  toute  mignonne  jeuhè  blonde, 'qui  attei¬ 
gnait  à  peine  de  la  tête  au  coude  de  l’écuyer,  quand  elle  se  hissait  de  son  plus  foit  siir  Ja’^ 
pointe  des  pieds.  -i  -  '  .  ^  v, 

Quoique  Louise  ne  comptât  guère. plus  de  18  ans,  et  que  son  amoureux,  je  vous  l’ai  dit, 
frisât  la, quaraptaipé,  elle  le  Irquva  fort  à  son  gré;  si; bien  que  les  deux  amoureux  se  ma¬ 
rièrent.  Or,  comme  upe  bonne  aisance  régnait  dans  leur  logis,  et  que  la  position  aisée  de 
Jean  en  tenait  écçirl,é.s  le  malaise  et  les  soucis  matériels,  ils  firent  un  excellent  ménage. 

Jean,  qui  àd'ofait^  sa  femme,  s’îngéhiaU.  du, matin  au  soir  et  du  soir  au  malin  à  complaire 
à  Louise,  d’où  n  advint  que  celle-ci,  dès  le  lendemain  des  noces,  prit  .sur  lui  un  empire 
Rbsolu  et  peut-être  même  exercé  parfois  avec  plus  d’autocratie  qu’il  ne  seyait.  Louise  non- 


260 


L’UNION  MÉDICALE. 


J’avoue  que  j’ai  quelque  peine  à  attribuer  à  la  liqueur  de  Villate  une  guérison  qui 
ne  se  manifeste  que  trois  mois  après  son  emploi,  d’autant  plus  que  j’ai  certains 
motifs  pour  me  tenir  en  garde  contre  la  véracité  de  cès  renseignements,  qui  m’ont 
été  donnés  par  la  mère  de  la  jeune  fille.  Quoi  qu’il  en  soit,  le  fait  suivant  vient  cor¬ 
roborer  mon  opinion. 

Obs.  XVI.  —  Fistule  à  l'anus.  —  Insuccès. 

M“'  la  baronne  de  G...,  âgée  de  li8  ans,  d’une  excellente  constitution,  ayant  un  enibonpôint 
considérable,  vint  me  consulter  au  mois  de  janvier  1865.  Elle  avait  une  fistule  à  l’anüs  qui 
datait  de  deux  arts.  Cette  fistule  s’ouvrait,  d’une  part,  à  l’extérieur,  et,  de  l’autre,  dans  l’intes¬ 
tin,  à  une  profondeur  de  U  centimètres  environ.  Quand  on  faisait  une  injection  par  l’orifice 
extérieur,  le  liquide  revenait  par  l’anus;  du  reste,  on  arrivait  avec  le  stylet  à  sonder  toute 
l’étendue  de  la  fistule.  D’après  le  conseil  d’un  médecin  d’Évreux,  M““  de  G...  avait  fait  pendant 
cinq  à  six  semaines  une  injection  dans  sa  fistule  avec  de  la  teinture  d’iode  pure.  Je  dois  dire 
que  les  injections  étaient  très-bien  faites  par  sa  femme  de  chambre,  et  chaque  fois  le  liquide 
revenait  par  l’anus.  Cette  médication  n’ayant  donné  aucun  résultat,  je  proposai  les  injections 
de  la  liqueur  de  Villate,  d’abord  deux  ou  trois  jours  de  suite,  avec  un  repos  d’une  durée  égale. 
Au  bout  de  quinze  jours,  n’ayant  obtenu  aucune  amélioration,  je  fis  faire  pendant  un  mois  une 
injection  tous  les  jours.  Au  bout  de  ce  temps,  la  malade  revint  me  voir,  elle  était  dans  le 
même  état  qu’avant  le  traitement. 

L’impuissance  de  la  liqueur  de  Villate  est  ici  de  toute  évidence;  la  médication  a  été. 
bien  appliquée,  avec  suite,  avec  intelligence,  et  elle  n’a  rien  produit.  Pourquoi? 
J’avoue  ne  pas  trouver  l’explication  ;  mais  je  crois  le  fait  suffisamment  démontré 
pour  ne  pas  faire  de  nouvelles  tentatives.  Cependant,  chose  assez  remarquable,  il 
paraît  qu’il  n’en  est  pas  de  même  chez  les  animaux.  M.  Corbière,  que  je  suis  tou¬ 
jours  heureux  de  citer,  me  disait  avoir  réussi  dans  plusieurs  cas  de  fistule  à  l’anus 
chez  le  cheval. 

A  propos  des  fistules  des  sinus  frontaux,  nous  avons  fait  remarquer  que  la  liqueur, 
de  Villate  paraissait  avoir  eu  une  action  particulière  sur  la  muqueuse  qui  tapisse  le 
sinus;  elle  l’avait  modifiée  et  en  avait  tari  la  sécrétion  purulente. 

Cette  action  astringente  nous  avait  déterminé  à  faire  l’essai  de  cette  liqueur  dans 
l’ophthalmie  purulente  déjà  ancienne,  alors  que  les  conjonctives  recouvertes  de  gra¬ 
nulations  fournissent  une  suppuration  d’une  abondance  extrême. 


seulement  voulait  énergiquement  ce  qu’elle  voulait  et  n’en  démordait  jamais,  mais  encore 
elle  sè  livrait  assez  volontiers  à  des  fantaisies  et  même  à  des  caprices  qu’il  fallait  que  son 
mari  satisfît,  comme  s’ils  eussent  éfé'les  idées  lés  plus  Sages  du  monde.  Donc  Jean  ne  voyait 
et  n’agissait  que  par  sa  femme.  En  historien  fidèle,  consciencieux  et  qui  ne  cache  rien  à  ses 
lecteur-s,  je  dois  ajouter  qu’il  la  craignait  même  quelque  peu,  et  que,  plus  d’une  fois,  il  lui 
arriva  de  renoncer  à  d’innocentes  parties  avec  ses  camarades,  par  peur  des  semonces  qui 
l’eussent,  à  son  retour,  attendu  au  logis. 

Quoi  qu’il  en  soit,  Jean,  —  et  il  avait  raison,  —  se  tenait  pour  l’homme  le  plus  heureux 
de  la  terre;  aussi,  sa  bonne  figure  exprimait-elle  sans  cesse  un  imperturbable  contentement,' 
Un  matin,  néanmoins,  il  arriva  au  manège,  sombre  et  soucieux.  Sans  proférer  une  seule 
parole,  lui  qui  se  montrait  toujours  si  gai  et  si  avenant,  il  se  rendit  aux  écuries,  où,  huit  ou 
dix  jours  auparavant,  on  avait  enchaîné  un  dogue  que  l’on  supposait  enragé  et  qui  avait 
mordu  dans  la  ville  plusieurs  autres  chiens. 

Après  avoir  considéré  longtemps  le  pauvre  animal,  il  rentra  chez  lui  plus  morne  que 
jamais,  et  il  dit  à  sa  femme  :  , 

«  Louise,  tu  vas  venir  avec  moi  au  manège.  » 

Croyant  à  une  plaisanterie,  elle  le  regarda  et  lui  rit  au  nez. 

«  Tu  vas  venir  avec  moi  sur  le  champ  au  manège,  »  lui  répéta-t-il  d’un  ton  qui  ne  souf¬ 
frait  pas  de  réplique  et  qu’elle  ne  lui  avait  jamais  entendu  prendre  avec  elle.  ' 

El,  comme  elle  résistait,  il  la  saisit  dans  ses  bras  robustes,  et,  silencièusetnenl  et  sans 
autre  explication,  il  l’emporta  au  manège,  dont  il  fèrma  derrière  lui  soigneusement  les  triple» 
verrous  de  la  porte,  .  .  ; 


L’UNION  MÉDICALE. 


261 


Obs,  XVn.  —  Ophthalmies  purulentes.  —  Insuccès. 

Une. femme  âgée  de  33  ans  entra  dans  mon  service  à  l’hôpital  de. Lisieux,  au  mois  d’octobre 
186â,  avec  son  fils,  âgé  de  7  ans,  tous  deux  atteints  d’ophlhalmie  purulente. 

La  mère  avait  l’œil  gauche  perdu,  un  staphylôme  de  l’iris.  L’œil  droit  était  conservé;  elle  y 
voyait  encore,  la  cornée  était  intacte  ;  mais  les  deux  paupières  étaient  couvertes  de  granula¬ 
tions  et  sécrétaient  toutes  les  demi-heures  environ  une  cuillerée  à  café  de  pus. 

L’enfant  était  exactement  dans  le  même  état  que  la  mère  :  l’œil  gauche  était  perdu  ;  le  droit 
était  encore  conservé. 

Je  soumis  lés  deux  malades  aii  niême  traifément.  Je  renversai  les  deux  paupières,  et  avec 
un  pinceau  trempé  dans  la  liqueur  de  Viliate,  filtrée  de  manière  qu’il  n’y  eût  pas  de  précipité 
de  sulfate  de  plomb.  Je  touchai  les  surfaces  granuleuses;  puis,  au  bout  d’une  ou  deux 
minutes,  je  fis  passer  à  l’aide  d’une  seringue  un  courant  d’eau  fraîche  pour  laver  les  pau¬ 
pières.  J’ai  opéré  ainsi  tous  les  jours,  pendant  dix  jours;,  et  si,  pendant  ce  temps,  je  n’ai  pas 
vu  le  mal  s’aggraver,  je  dois  dire  qu’il  est  rèsté  stationnaire.  Aussi  ai-je  cru  prudent  d’avoir 
recours  d’abord  au  caustique  lunaire,  puis  au  sulfate  de,  cuivre,  sous  l’influence  duquel  mes 
deux  malades  ont  fini  par  guérir  et  conserver  chacun  l’œil  qu’ils  avaient  encore  lorsqu’ils 
étaient  entrés  dans  mon  service. 

Ces  deux  faits  suffisent  pour  démontrer  que  la  liqueur  de  Viliate  n’a  aucune  action 
sur  l’ophthalmie  purulente,  et  il  m’a  paru  parfaitement  inutile  de  renouveler  l’expé¬ 
rience. 

Tels  sont  les  cas  dans  lesquels  la  liqueur  de  Viliate  n’a  pas  réussi.  J’ai  cru  devoir 
les  foire  tous  connaître  avec  détails,  afin  que  l’on  pût  apprécier  d’une  manière  exacte 
l’action  de  ce  médicament. 

Il  résulte  des  faits  qui  précèdent^  que  la  liqueur  de  Viliate  a  une  efficacité  incon¬ 
testable  dans  le  traitement  de  la  carie,  des  tumeurs  blanches,  et  d’un  très-grand 
nombre  de  fistules  qui  reconnaissent  pour  cause  les  affections  les  plus  variées,  mais 
qui,  toutes,  ont  présenté  ce  caractère  commun  d’être  chroniques,  rebelles,  et  souvent 
incurables  :  fistules  et  décollements  consécutifs  aux  a,beès  par  congestion,  aux  abcès 
froids,  aux  abcès  chauds,  aux  plaies  d’armes  a  feu,  aüix  abcès  tuberculeux,  à  l’inflam¬ 
mation  des  sinus. 


'  «  MainteûaDt,lüi  ordonna-t-il  en  la  déposant  au  milieu  de  l’enceinte  circulaire  où  l’on  fait 
manœuvrer  les  chevaux,  tu  vas  courir  de  toutes  tes  forces  et  sans  t’arrêter.  » 

Élle  crut  décidément  à  une  plaisanterie.  Mais  elle  ne  put  se  défendre  d’un  sentiment  d’ef¬ 
froi  en  lisant  sur  les  traits  de  Jean  une  inexorable  expression  dé  volonté.  Mon  Dieu  !  se  disait- 
elle  en  elle-même,  il  pèfd  la  raison!  il  se  trouve  en  proie  à  un  accès  de  fièvre  chaude.  A 
demi-inorle  de  terfëür,  elle  voulut  s’enfuir. 

«  Écoute,  Louise,  je  ne  puis  te  dire  les  mo.lifs  qui  m’obligent  à  exiger  de  toi  une  course 
effrénée, dans  ce  manège.  Mais  je  te  jure  qu’il  faut  que  tu  la  subisses,  dussé-je  recourir  à 
mon  fouet.  »  ,  ,  . 

La  jeune  femme  résista,  pleura,  cria,  se  révolta.  Un  vigoureux  coup  de  chambrière, appli¬ 
qué  sur  ses  épaule^,  la  mit  ajissitôt  à  la  raison,, .et  elle  obéit.  .Elle  cogimença  donc  à  courir 
de  toutes  ses  forces  autour  du  cirque,  et  chaque  fois  qu’épuisée  de  fatigue,  haletante,  bai¬ 
gnée  de  sueur,  elle  faisait  mine  de  s’arrêter,  le  terrible  fouet  claquait  à  ses  oreilles  et  même 
la  frappait  au  besoin  ;  il  fallait  qu’elle  se  relevât  et  qu’elle  recommençât  à  courir. 

A  la  fin  elle  tomba  évanouie. 

Alors  Jean,  qui  put  enfin  donner  un  libre  cours,  â  ses  larmes,  enveloppa  Louisedans  unecou- 
verture  de  laine,  avec  la  sollicitude  qu’y  met 'la  mère  la  plus  tendre,  la  transporta  dans  son 
logement,  coutigu  au  manège,  la  déposa  sur  son  lit,  l’y  couvrit, de  tous  les  vêlements  qui  lui 
tombèrent  sous  la  main,  s’agenouilla  près  de  la  couche  de  celle  qu’il  venait  de  si  brutale¬ 
ment  thalmener,  et  attendit  avec  anxiété  qù’elle  se  réveillât,  c’est-à-dire  jusqu’au  lendemain 
malin. 

«  Sauvée  !  tu  es  sauvée!  dit-il  eh  couvrant  de  baisers  sa  femme,  qui  le  regardait  ûvec  un 


L’UNION:  MÉDlGiVLU.. 


Depuis  la  publication  de  notre  premier  mérpolr^,  notre. pbamp  d’observation  s’est 
agrandi,  nous  avons  été  plus  hardi,  et  lès  fails  nous  ont  donné  raison. 

A  Côté  des  cures  remarquablés  . que  boüS;  avons  enregistrées,  nous  avôns  montré 
l’impuissance  de  la  liqueur  de  Vilîate  dans  le  traitèmènt  dé  la  fistule  àl’ahüset'dè 
rpiihth'àlmië''puruîenté.  Il  nous  testé  ëjî’ébr'é  âl’jé^p.ériméntër  daiis  quèlques  autres 
affect'îô'ns,  mais  il  nous  faut  pour  cela  le  temps  et  les  occasions,  Du  reste,  , la  voie  est 
toute  tracée,,  et  c'est  aux  praticiens  ,à  déterminer  les  cas  nouveaux,  dans  lesquels,  par 
analogïé,  il  y  aura  lieii  de  l’essayer.  Cependant,  il  ne  faut  pas  trop  se  fier  aux  ana¬ 
logies  en  thérapeutique.  Nous  en  avons  eu  ici  la  preuve  dans  les  fistules  à.  l’anus.,. 
Pourquoi  la  liqueur  de  Villate,  qui  guérit. si  bien  les  fistules  rebelles,  est-elle  sans 
action  sur  les  fistules  anales  chez  l’homme?  Nous  nous  bornons  à  constater  le  fait, 
laissant  à  de  plus  habiles  le  soin  de  l’expliquer. 

Pour  que  la  liqueur  de  Villatë  réusSissè,  il  faut  qu’èTle  ne.  s’attaque  qu’à  des  affec¬ 
tions  cfiropiques.  On  ne  saurait  trop  insister  sur  ce,  point.  Pour  peu  qu’il  y  ait  un 
état  aig,u,  ellni’exaspèroj.  et  au  lieu  d’une  inflammation  modificatrice  salutaire,  elle, 
détermine  quelquefois  une  inflammation  phlegmoneuse  qui  peut  avoir  des,  con¬ 
séquences  plus  ou  moins  graves.  Je  viens  d’en  avoir  un  exemple  sous  les  yeux  à 
Phôpital.:":  .  ^ 

Obs.  XVIII.  —  Carie  de  la  tête  du  premier  métatarsien.  —  Phlegmon  du  pied  déterminé  par 
;  ,  ,1,  .  vn^  injeptii^intmpéslive  de  ligueur  <de<VilloLl.e.rr  Guérison. 

"'Girard,  journalier;'  âgé  de  ÜS  ans, 'entre,  lë'7  juillet  1865,  dans  mon  servicè  à  l’iiopital  dp 
Lisieux.  ''  ' 

Get  homme,  d’une  bonne  constitution,  a  toujours  eu  une  bonne  santé.  Il  y  a  vingt-cinq 
jours,  il  s’est  donné  en  travaillant  un  coup  de  hache  qui  lui  a  ouvert  l’articulation  niétatarso- 
phàlàngiennedu'poucè  droit;  Âiàjburd’huï/lB  plaie  suppiire  âbondaimùenl,  et  avec  lèMyletdn 
traverse  la  tête  du  métalarslèn.  En  prenant  le  pouce  d’une  main  elle  métatarsien  de  l’autre; 
et'leur  imprimant  dçs  mouvements,  de  latéralité,  on  sent  une  crépitation  qui  indique  qùe tes 
surfaces.,  osseuses -sont  dénudées.  Douleurs ,,tr.é^Yives  dans  le  pied  empêchant  Iç.  malâdé! de 
dormir  ni  joup, pi  nuit,, Cet", état'ipeifSi^tapt.mqlgré  le. repos,  et  les  cataplasmes,  iq;fais,Ie  jj.;7  jvùL 
let,  upe  injectjo.u  ,dç.  liqueur,  de  yiiiàte.  Dopieur,  très-vive.  Augmentatiop  d§  l’inflammatipp  et 
développèniént,  sur  le  dos  du  pied,  d’un  phlegmon  qui  nécessite  deux  ih cisiqp, s.  Je  royinÇjaîèfè 

sentiment., bien, naturel,,  et  qui  répondit  à  ses  caresses  par  une  paire  dç  soutïlel^, des  mieux 
appliqués.'  ^  ^  . ,  .  ,  ^  ^  ,  t  , 

Dats.-moi,  égraligne-moi,  donnernT,oi  ,les  .noms  les  plus  odieux, .  te.  yoilà,  sauyée,  ma 
i^ulsel  6ais-tu  fiien  qqe  notre  petit  chien  avait  .été  moèdq,  .11  y  a  huit  joiirs,  par  un  ,4.ogue 
eîiragé  .et  qu’il  t’a  ;mor(iue  toi-même?  t?,’’»  j,’aî,  tué  le  p'a.uyrë  '  animal,  et  j’ai,  passé  quatre 
mortels  jours  à'épier  chez  loi  l'es  premiers  sÿmplôraes'de.^’bbmhile'^  Ils.ne  se.iSOPt 
que  trop  manifestés!  Alors  sans  t’en  prévenir —  car  tu  sé'rais  morte  d’épouvante  —  j’a'i 
recbiiru  d;  un  rémèdé  que  j’ài  yü  employer  efflcaceriient  par  ün  cëlfebre-  miêdèfein  àHemand 
chèi? lequel,  lorsqùe  j’ëlâie  prisonnier' 'de '^Ùërre','  j‘ai  passé  èornthe  dbméstiqüe  deux  années 
de  ma  captivité.  Me  pardonnes-tu  maintenant?  Il  s’agissait  de  te  sauver  ou  de  te  laissèr  péfir 
delà  plus  horrible  et  de  la  plus' impitoyable: des  maladies.  -  '  s  m:  .,  k  .î 
■  Louise  répondit' en  appuyant  sa  tête'  sjjr  celle  de  Jèan,‘ét  je  Votis  'réponds  que  la  güériSon 
dé  la  jeune 'fèinme  fût  complété;’  car  ç’est  ÿôus  'là  àictê'èi  dë'sbn  péttt-fils  que  je  voüè'  écrîà 
rhiètoire  dé' cétle; cure  miraculeuse  et  bizarre;' ,  '  :  ■  , ,  -  . 

Je  veux  citer  enwre  une  jolie  page  de  ce  volume,  qui  prouvé  que  nous  ne  sommes  que  des 

enfants  à  côté  des  dblnbis  en  fait  d’annonces  et  dé  réclarnés  :  '  "  ,  :  :  '  V  , 

«  Un.tiâcon  rapporté  de  c'iùnè  par  un  dé  rios.amis  mérijè  une  mèniion  particulière,:  “ 
Trois  boîjes, en, bois  de  diverses  couleurs  et  contenues  l’une  dans  l’aptre  .renferment  ce 
flacon  de  jade  élégamment  taillé,  et  qui  contiénl  une  substance  oléagineuse  ;  un  papiei’ 
rouge  à  caraçtères  noirs,  qui, n’est  autre  chose  qu’un  prospectus,  enveloppe  hpllps  et  flacon. 


L’UNION  MÉDICALE. 


263 


à  l’application  des  cataplasmes.  Quelques  jours  après,  deux  contre-ouvertures  furent  pratiquées 
autour  de  l’articulation.  Un  séquestre  fut  extrait.  '  ' 

Au  bout  d’un  mois,  ces  accidents  aigus  étant  calmés,  on  sentait  au  fond  des  plaies  les  os 
dénudés  et  ramollis.  Je  pansai  alors  avec  des  mèches  trempées  dans  de  la  liqueur  de  Villate  et 
introduites  jusqu’au  fond  des, plaies;  De  cette  Ibis  elle. fut  parfaitement  supportée,  et  en  trois 
semaines  la  cicatrisation  était  complète.  Le  malade  quittait  l’hôpital  |e,20  septembre,  et  cora- 
mençait  às’appuyer  sur  son  pied  pour, marçlier. 

J’ai  la  corivictlofï  que  si  j’avais  employé  l'a  liqueur  de  Villàtè  un  mois  plus  fard,  je 
n’aurais  peut-être  pas  évité  lés  contre-ouvertures  autour  de  l’articulation  métalarso- 
p’halangienne,  mais  que  je  n’aurais  pas  eu  le  phlegmon  de  là  faCe  dorsale  du  pied. 
Cet  accident  tfa  pas  eu  ici  de  conséquences  fâcheuses;  mais  al  est  sage  de  ne  pas  s’y 
exposer,  parce  que,  dans  d’autres  circonstances,  on  pourrait  avoir  à  le  regretter.  Chose 
bien  remiarquahlè!  c’est  que  cette  même- liqueur,  qui  était  dangereuse  au  début,  a 
procuré  une  guérison  rapide  quand  on  Seütait  encore  les  os  cariés  au  fond  de  la  plaie, 
mais  lorsque  la  période  aiguë  était  passée.  C’est  la  seule  fois  que  j’aie;  observé  des 
accidents  avec ‘la  liqueur  de- Villate;'  il  esUfadile  de  s’en  rendre  compte^' tous  les  cas 
que  j’ai  traités  étant  tous  relatés  dans  ce  travail.  Mais  ce  fait  nous  prouve  de  la  façon 
la  plus  évidente  que  la  liqueur  de  Villate  ne  doit  être  employée,  comme  nous  le 
disions  tout  à  l’heure,  que  dans  les  affections  chroniques;  : 

Quant  au  mode  d’emploi  de  la  liqueur  de  Villate;  nous  avons  continué  à  faire  une 
injection  dans  les  trajets  flstuleux  pendant  deux,  trois,  quatre  ou  cinq  jours  de  suite, 
suivant  le  degré  d’inflammation  obtenu,  pour  laisser  ensuite  reposer  le-  malade  un 
laps  de  temps  égal.  Cette  manière  de  - procéder;  bonne  chez  un  grand  nombre  de 
sujets,  devient  insuffisante  pour  lés  cas  rèbelies;  ét  lorsqu’on  à  affaire  à  Ces  derniers, 
on  ne  doit  pas  hésiter  à  pratiquer,  cOmmede  font  les  vétérinaires,  une  injection  tous 
les  jours  et  ne-pas  craindre  de  continuer. pendant  des  mois,  s’il  y  a  lieue  Toutefois,  il 
faut  savoir  suspendre  l’usage  de  l’injection  si.  l’inflammation  dévient;  trop  intense, 
poürTa  réprendre  quelques  jours  après.  On  obtient  ainsi. dés  guérisons  tout  à  fait 
inespérées;  Quélquèïbis  l’injection  péut  être  remplacée  par  une  mèche  de  charpie 
imbibée  de  liqueur  de  Villate,  .lorsque  ila  plaie -èst  peu  profonde,  remplie  de  fongo¬ 
sités,  ou  bien  que  la  càrie  est  facilement  accessible.  Je  n’insiste  pas  sur  ces  détails 
qu’ib  suffit  de  mentionner  en  passant.  ;  - 


En  voici  teneur,  destinée  à  faire  pâlir  les  annônces  lès  plus  habiles  de  nos  pharmaciens  et 
de  nos  débitants  de  remèdes  secrets  : 

Il  n’y  a  au  monde  qu’un,  seul  endroit  où.  l’on  sache  préparer  la  merveilleuse  huile de 
po’ho  (menthe). 

■'G’èst  â  l’èttsèighë  F'éhèné  ^  ■  r  ‘  «  •  .  ;  . 

En  acheter  autre  part,  c’est  s’exposer  à  être  trompé  et  à  ne  se  procurer  qu’un  'médicadent 
sans  vertu. 

L’huile  de- po’/ifc)  est  athèrè  aux  lèvres,  mais  douce  â  la  santé.  '  !  ;  ■  : 

AVec  éellè  qu’on-iprépare  à  l’enseigne oh  n’a  rien  à  redouter;  ni  des  affec- 
tiotie  du' foie;  ni  d’es-gottflements  de  là  rate.-  -  • >  - 

L’huile  de  po'ho,  la  glorieuse,  la  victorieuse,  la  treize  fois  puissante,  la  préparée  à  l’eh- 
seigOe  FOMèbïi  FdMÿj  guérit  la  pierre,  dissipe  les  maladies  de  peau,  et  sé  rit  de  tons  les  cas 
d’apoplexie,  dé  paralysie,  de  frissons,  de  toux,  de  douleurs  d’entrailles;  elle  guérit  la  gale, 
la  gohlte,  lé  flux  dosang  et  tes  abcès.  '  -  '  -  - 

ÀveOÎ'huile  de  po’âo,  préparée  à Teiiseigtie  Ymerte  Fahg,  on  petit, ''fien  qu’èn  se  frottant 
lés  tempes  et  lébout  des  orteils,  braver  les  miasmes  des  marécages  lés  plus  infects. 

AVec  t’huile  de  joo’/iO,  préparée  à  l’enseigne  You'ene  Fang,  les  mères  sont  assurées  de 
n’énfahtér  que  dés  garçons  et  jamais  de  tlllès.  ,  , 

il  he  faut  pas  croire  que  l’huile  de  po'ho^  qu’on  vend  auti^e  part,  possède  la  xnoihdre  dé  Ces 
propriétés.'  '  '''  '  "  '  '  '  '  ‘ ' 

Ce  qui  rend  supérieure  et  efHc'àëè  l’hUilé  dë  po’âo  vëhduéâ  rériseignè  Yùûèm-Fàng  ',  c’ès't 
le  secret  que  possède  le  célèbre  droguiste  Li-fu,  de  la  cuire  à  point  et  de  la  mélanger  aux  sucs 


264 


L’UNION  MÉDICALE. 


Dans  quelques  cas,  soit  que  l’on  craigne  une  réaction  trop  vive,  soit  qu’on  emploie, 
la  liqueur  de  Villate  dans  des  trajets  fistuleux  situés  dans  le  voisinage  d’organes  très- 
délicats  et  capables  de  s’enflammer  facilement,  je  commence  par  laisser  un  jour  ou 
deux  d’intervalle  entre  chaque  injection,  afin  de  tâter  pour  ainsi  dire  la  susceptibilité 
des  parties,  et  lorsqu’ainsi  je  me  suis  assuré  que  l’inflammation  ne  peut  pas  devenir' 
compromettante,  alors  j’agis  plus  énergiquement  et  je  fais  l’injection  plusieurs  jours 
de  suite,  comme  il  vient  d’être  dit  précédemment.  J’ài  procédé  de  cettefaçon  dans  un 
cas  de  fistule  datant  d’un  an,. consécutive  à  un  abcès  développé  en  arrière  du  globe 
de  l’œil  et  dont  l’orifice  se  trouvait  situé  sur  la  paupière  supérieure  au  grand  angle, 
de  l’œil.  Il  y  eut  au  début  du  traitement  une  inflammation  très-ivive  et  je  dus  laisser, 
deux  ou  trois  jours  d’intervalle  entre  les  premières  injections;  puis  la  tolérance^ 
s’établit  et  je  pus  les  pratiquer  plusieurs  jours  de  suite  sans  inconvénient.  Le  malade, 
au  moment  où  j’écris  ces  lignes,  va  mieux,  mais  il  est  encore  en  traitement;  c’ést; 
pour  cela  que  je  n’ai  pas  donné  son  observation  complète  dans  ce  travail. 

Ainsi,  on  peut  établir  comme  règle  générale  qu’il  faut  suspendre  l’injection  quand 
ou  voit  les  accidents  inflammatoires  dépasser  une  certaine  limite  et  menacer  de 
devenir  trop  intenses. 

Ordinairement  l’injection  cause  une  douleur  assez  vive  qui  dure  plusieurs  heures, 
quelquefois  toute  la  journée.  Souvent  celte  douleur  s’atténue  un  peu  après  les  pre¬ 
mières  injections  et  devient  très-supportable  au  bout  de  quelques  jours.  Dans  quelques 
cas  cependant  elle  conserve  toujours  une  extrême  intensité.  Une  fois  (obs.  V),  elle 
était  telle  que  le  malade  en  perdait  complètement  l’appétit.  J’étais  alors  obligé  d’inter¬ 
rompre  de  temps  en  temps  les  injections  pour  le  laisser  reposer.  Ce  cas,  il  est  vrai,; 
était  incurable,  et  il  fallut  recourir  à  l’amputation.  Néanmoins,  ces  faits  sont  excep¬ 
tionnels,  car  hormis  ce  malade  et  celui  du  kyste  suppuré  de  la  mâchoire  (obs.  XV), - 
qui  a  refusé  de  se  soumettre  à  de  nouvelles  injections,  tous  les  autres  ont  pu  très-bien 
les  supporter  jusqu’à  parfaite  guérison. 

Les  premières  injections  déterminent  une  vive  inflammation  dans  les  trajets  fistu- 
leux  qu’elles  pénètrent.  Cette  inflammation  est,  en  général,  limitée;  la  suppuration 
augmente,  mais  elle  ne  tarde  pas  à  diminuer  beaucoup  etmême  à  se  tarir  complète¬ 
ment,  ce  qui  indique  là  prochaine  cicatrisation  de  la  plaie.  Quelquefois  sur  la  Ion-, 
gueur  du  trajet  fistuleux  ou  dans  son  voisinage  il  se  forme  de  petits  abcès;  il  n’y  a 


d’une  autre  plante,  don  sublime  du  ciel  et  de  la  terre,  et  dont  le  très-savant  Li-fu  seul  a 
découvert  les  propriétés. 

Le  cachet  du  divin  Li-fu  se  trouve  peint  sur  une  étiquette  rouge  appliquée  autour  de  chaque 
flacon  de  po'ho  sortant  des  offlcines  de  l’enseigne  Ÿou'ene  Fang. 

Le  prospectus  du  po'ho  est  écrit  en  vers.  —  Espérons  que  cet  exemple  ne  sera  pas  imité 
en  France.  ».  .  , 

Espérons-le,  mon  Dieul  quoique,  à  vrai  dire,  nous  en  ayons  vu  des  annonces  en  vers,  et 
même  des  poèmes  tout  entiers  écrits  à  l’intention  de  quelque  spécialité  médicale!  Voilà /ce 
que,  d’accord  par  hasard  avec  M.  Diday —  une  fois  n’est  pas  coutume  —  j’appelle  des  tur-, 
piludes  de  la  réclame. 

A  propos  de  M.  Diday,  et  pour  en  finir,  il  a  pris  le  meilleur  moyen  de  m’empêcher  de 
répondre  à  ses  articles,  c’est  de  mêler  à  nos  différends  des  noms  amis  et  respectables,  que 
pour  rien  au  monde  je  ne  ferai  figurer  dans  ma  polémique  avec  mon  collègue  de  Lyon.  Je 
répète  et, j’affirme  que  l’intervenlion  dont  il  parle  n’a  jamais  eu  lieu;  que  des  trois  noms 
qu’il  cite,  le  dernier  seul,  avec  sa  bienveillance,  son  aménité  et  son  esprit  de  conciliation,  m’a 
une  fois  ou  deux  entretenu  de  M.  Diday,  et  dans  des  termes  qui  ne  pouvaient  viglentef  ni  ma 
liberté,  ni  ma  conscience.  Assez  et  trop  sur  ce  point.  M.  Diday  me  demande  la  cessation  de 
ces  escarmouches  de  plume,  qui  finiraient,  dit-il,  par  prendre  un  caractère  de  personnalité 
indigne  du  champ  sur  lequel  elles  ont  lieu.  Qui  leur  a  donné  ce  caractère?  Il  est  bien  tard 
pour  le  sentir,  mais  il  n’est  jamais  trop  tard  pour  mieux  faire. 

...  ,  ,  D'  Simplicï;.  ,  ' 


L’UNION  MÉDICALE. 


265 


pas  lieu  de  s’en  préoccuper,  presque  toujours  la  guérison  survient  peu  de  temps  après. 

Lorsqu’il  y  a  une  carie  osseuse,  on  voit  souvent  des  parcelles  osseuses  se  détacher 
sous  l’influence  de  la  liqueur  de  Villate  et  être  entraînées  au  dehors  par  la  suppura¬ 
tion.  Après  l’élimination  dé  ceS  petites  parcelles  d’os,  la  Cicatrisation  d’ordinaire 
marchevite. 

Souvent,  chez  les  animaux  et  chez  le  cheval  en  particulier  où  l’on  a  des  trajets  fis- 
tuleux  de  plusieurs  décimètres  de  longueur,  on  voit  se  détacher  de  la  fistule,  après 
un  nombre  plus  ou  moins  considérable  d’injections,  comme  une  sorte  de  fausse  mem¬ 
brane,  de  tube  membraneux  dont  la  longueur  égale  celle  de  la  fistule.  Une  fois  cette 
fausse  membrane  expulsée,  on  cesse  les  injections,  et  la  cicatrisation  s’opère  en 
quelques  jours.  Ce  phénomène,  nous  devons  ledirè,  n’est  pas  constant;  très-souvent 
la  guérison  a  lieu  sans  qu’il  y  ait  élimination  de  fausses  membranes.  Chez  l’homme 
la  production,  non  pas  de  tubes  membraneux,  mais  de  lambeaux  membraneux,  a  été 
observée  plusieurs  fois  par  M.  Nélaton  et  par  le  docteur  Saurel;  mais  dans  bon  nombre 
de  cas  il  n’y  a  pas  élimination  de  ces  fausses  membranes,  et  je  ne  l’ai  jamais  constaté 
moi-même. 

Ainsi  la  liqueur  de  Villate,  d’après  les  effets  qu’elle  produit,  paraît  agir  à  la  manière 
des  caustiques  légers  en  stimulant  vivement  la  plaie  et  quelquefois  en  déterminant  à 
sa  surface  une  légère  escharé  ou  une  pseudo-membrane  qui,  én  se  détachant,  laisse 
au-dessous  d’elle  une  surface  couverte  dp  bourgeons  charnus  qui  jouissent  d’uné 
grande  puissance  de  cicatrisation.  Cette  action  escharotiqüë'èst  très-manifeste  dans 
quelques  cas.  Aihsi,  M.  le  docteur  Saurel  m’a  dit  avoir  connaissance  d’un  cas  dans 
lequel  la  liqueur  de  Villate  a  déterminé  chez  un  enfant  une  gangrène  de  la  peau  au 
voisinage  de  la  fistule  dans  laquelle  on  l’avait  injectée. 

11  ne  faut  pas  perdre  de  vue  cette  leçon  et  veiller  avec  soin  à  ce  que  la  liqueur  ne 
séjourne  pas  en  quantité  notable  dans  les  clapiers.  Outre  l’éventualité  possible  d’une 
gangrène  ou  d’une  inflammation  suraiguë,  la  rétention  de  la  liqueur  de  Villate  dans 
les  trajets  fistuleux  peut  devenir  le  point  de  départ  de  douleurs  insupportables.  Le 
seul  remède  dans  ce  cas,  c’est  d’évacuér  le  liquide  comme  le  faisait  M.  Saurel 
(obs.  XIV)  ;  le  malade  se  trouvait  alors  soulagé. 

Lorsque  la  guérison  a  été  obtenue,  il  n’est  pas  rare  de  voir  au  bout  de  quelques 
semaines,  quelquefois  au  bout  de  quelques  mois,  une  des  fistules  sé  rouvrir,  ou  bien 
un  petit  abcès  se  former  dans  le  voisinage  et  s’ouvrir  spontanément  eri  laissant  un 
petit  trajet  fistuleux. , Ces  récidives  u’oflYent  aucune  gravité.  Il  suffit  de  faire,  quelques 
injections  et  on  ne  tarde  pas  à  voir  guérir  ces  petites  fistules. 

On  a  pu  remarquer  dans  quelques-unes  des  observations  consignées  dans  ce  tra¬ 
vail  que  la  liqueur  dé  Villate  n’avait  pas  toujours  été  administrée  seule,  mais  que, 
pour  certaines  fistules  étroites,  on  avait  employé  concurremment  la  dilatation  avec 
les  cordes  à  boyau,  la  racine  de  gentiane,  etc.,  quepoùr'certaines  tumeurs  blanches 
on  y  avait  joint  la  compression.  Ces  divers  moyens  et  bien  d’autres  qui  peuvent  sé 
présenter  suivant  la  variété,  infinie  des  cas  employés  isolément,  seraient  insuffisanis, 
mais  réunis,  ils  viennent  en  aide  les  uns  aux  autres  et  donnent  des  guérisons. 

On  voit  par  ce  qui  précède  que  nous  employons  la  liqueur  de  yjfiate  de  le  même 
manière, que  les  vétérinaires  s’en  servent  pour  les  animaux.  Seulement,  la  sensibilité 
étant  plus  développée  chez  l’homme,  nous  devons  davantage  tenir  compte  chez  lui 
de  l’élément  douleur.  Aussi  sommes-nous  astreints  à  plus  de  prudence  et  de  ména¬ 
gements;  mais  en  réalité  la  pratique  est  la  même  et  les  résultats  sont  aussi  brillants. 
Si  l’opération  du  javart  cartilagineux  a  pour  ainsi  dire  disparu  de  la  chirurgie  vétéri¬ 
naire,  grâce  à  la  liqueur  de  Villate,  espérons  que,  grâce  à  elle  aussi,  la  chirurgie 
humaine  ne  portera  plus  le  bistouri  siir  les  côtes  cariées  et  pourra  guérir  certaines 
affections  qu’elle  regardait  comme  incurables. 


266 


L’UN  (ON  MÉDICALE. 


BIBLiOTHËaUE.  ^  T 

LES  TROIS  FLÉAUX  :  LE  CHOLÉRA  ÉPIDÉMIQUE,  LA  FIÈVRE  JAUNE  ET  LA  PESTE,  p^r  M,'ie 
dorteur  FoissAC.  Un  volume  in-S",  Paris,  1866.  Chez  J.  B.  Baillière,  rue  Hautefeuinpl 
et  aux  bureaux  de  r [/mon 

Si  M.  Foîssàc  s’était  borné  è  réunir  dans  èette  publication  les  divers  article^  qu'il  a  commu¬ 
niqués  récembient 'à  I’Union  Médicale,  nous  nous  abstiendrions  de  les  signaler  à  raltéhtiou 
des  médecins.  Plusieurs  journaux  ont  reproduit  quelques-uns  de  ces  articles  que  fous  nos’ 
lecteurs  ont  pu  apprécier.  Mais  en  cédant  au  vœu  que  l’un  des  premiers  nous  avons  exprimé 
de  voir  ces  articles  donner  lieu  à  une  publication  spéciale,  M,  Foissac  a  complété  son  œüvre 
par  de,  nouveaux  chapitres  et  présenté  en  particulier  des  communications  importantes  sur 
les'causes  des  épidémies  cholériques.  Il  a  fait  ainsi  une  monographie  du  choléra  aussi  cojn-, 

plète  qiie  concise, 'non  mojnà  briginàle  que. tothodiquèV,^  ^  .V  .  ;  ï-  , 

Quelqués-unS' des.  auteurs  qui  se  Sônf  'odcùpës  dé  l’étude  dès  grandes  épidéniiès,  les  ont 
considérées  commé  des  maladies  sociafés.  Ces  maladies  ne  'softt  pàs  Inhérentes  â  l’organisa¬ 
tion;  elles  proviennent  soit  du  vice  des  mœurs,  soit  du  mépris  des  règles  de  l’hygièheVon' 
reconnaît  ces  caractères  aux  trois  épidémies  décrites  par  M.  Foissac.  Elfes’  iniléresseiyf  la 
Société  tout  entière  non  moins  que  le  Corps  médical  lui‘-mênie;  c’est  par  le  concours  dès 
gouvernements  et  des  médecins  qu’on  peut  espérer  de  les  combattre  et  de  leséteindre  dans 
le  foyer  qui  les  engendre.  ; 

En  décri.yant.la  flèyre  jaune  et  la  peste,  M.  Foissac  a  suivi  la  marche  qu’il  avait  adoptée 
pour  le  choléra.  Il  a  étudié  successivement  l’iiistoire,  les  causes,  le  traitement  et  le  mode,  de. 
propagation  de  ces  maladies.  Seé  résumés  sont, cialrs  et  précis;  e,hneiui  des  vague^, banalités,, 
il  insiste'  particulièrement  sur  lés  détails  pratiqu.esi  il  n’adniet  pas.  qu’on  puissè  lraitér  cés. 
maladies  par  .les  méthodes  les  plüs  hrbifra'ires,  - lès' plus  Oppusées’;  'pôür'fuï,  11;  n’en  éxi^ïè 
qn’uhè  pour  la  flèvre  jalinè  et  qu’une  pour  la  pestèl  il  dès  exposé  d^^èccônviciîôh'et  réfute 
toutes  lès ùpinioné Contraires;  ' 

.  Ainsi  qüe'M.  Ceiisedé  faisait  remarquer  dievant  l’Académiede  médecine^  ces  trois  fléàüx 
proviennent  le  choléra  ide  i’ Asie,  la;  peste  de  l’Afrique,  la  fièvre  jaune  de  l’Amérique,  par; 
conséquent,  de', contrées  plongées  dans  la  barbarie.  Aucune  n’a  pris  naissance  en  Europe, 
où  depuis  plusieurs  siècles  le  progrès  civili^f.eur  .a  poussé  fie  profondes, jrapinesiiMais  la 
société  huma,ine  est  sqlidaij’è,, et,  à. différentes,. rej^rlsés,  l’JEu,rope  a  été  ènvahiè  par  ces  épi¬ 
démies,  .venues  jde  pays  lointains^  ..  *,  j.  ^  .  ,  ...  '  .  ■ 

cétlé  migrâdon  s’es't-éilè‘ôpéfée  par  lésCéùranis  atmqsphé.nqùés^''o.q  bien  par  les  rèléf-. 
lions’ de  peuple  a ‘jlèüplé^ 'Question  déficafé  sur  laquellô  ïdféciènce  n’à  p'as'encore  dit' 'son’ 
dernier  mot.  D’ailléiti's',' il  faut'  i’avoUét  lës'juge'nièhts  des  médecinsCoht  Stijé'tà  â  rëvisiô’n;' 
les  questions  qui  paraissaient  le  mieux  élucidées,  soumisès  au  criteriuin  de  houéeaiiÿ  faits, 
reçoivent  une  solution  différentè.  Personne  n’ignore  qu’en  1828,  une  commission  de"dix4fait 
membres  de. l’Académie  de  médecine,  nommée  à  ia  soJlicitatidn  de  Ghèrvin,  d|édlara  à  l’una¬ 
nimité,' par  l’orgape  de.  CotttenoeaU' son  rapporteur,  que  la  fièvre  jaune  n’éiaiti  pas  conta¬ 
gieuse.;  Où  se  trpuye.  aujourd’hui,,, même  à-, l’Académie  de  médecine,,  cette, unanimité' tou¬ 
chante,  quiüUe  désespoir, de,Patis!e,t,res,té,pjre.sque. seul, ,ayeç  ses  ,collèigues.de  1?  Commisr 
sion  d^  .Barcélpue,  ,'aUach,ée..à,,la  dqctrinq,.^U  la  contagion?  Puisque,  lesjppinipns  spnt  .si 
mobiles^' soyons' donc' tolérants  pour  célles’ que  nous  ne  partageons ’pa's  ,  celui  qui  a  raison, 
aujourd’hui  se  trouvant  ékposé  é. avoir’ tort  demain.  '  '  ‘  '  '  ."  '' ' 

’M.  Foiysâ'c  s’altàche  é  prouver  que  hbh-séùlement  le  choléra,  mais  êncorè  la  fièVre  jaune 
et  surtout  la  p6sle,-sont’  dés  mâladles  coniagièuseè  ou  du  moins  trànsmissibles  aans’cèrtâîbès' 
conditions.  Les 'arguments  qa’il  fournità^'rappui  de  spn  opinion  touèhèront  lin  grand' 
nombre  de  médecins  très-portés  en  ce  moment  vers  les  opinions  contagionlstés.  L’une  dé 
ces  preuves:  nous  a,s,urtoutifrappé,œlle  est  relative  à  l’importation  de  la  fièvre  jaune  î  :  ' 

;  «  Indépendamment,  dil-ihidès  faits  qui  nous  paraissent  établir  la  contagion,  nous  fourni- 
ruas  à  l’appui  une  preuve  qui  n’a  point  enpoce  été  signalée,  critérium  iüfaitlible,.  çependantk 
pour  juger  si  la  maladjp  est  ou  n’est  pas  d’importation  élrangèrei  Tous  les  médecins,  ont 
signalé  l’immunité  presqùe  absolue  dont  jouiçaent  Ips  .créoles  èt  les  acclimatés., Eh, bien,  dans, 
les  épidémies  de  Bahia,  de  Pernambuck,  dé  Bio-Janeiro,  les  Brésiliens  sont  atteints  à  l’égai 
des  étrangers.  Les  nègres  ne  comptent  pas  moins  de  morts  que  les  blancs.  A  Lima,  la  popu¬ 
lation  péruvienne  était  si  fortement  frappée,  que  le  Congrès  fut  obligé  de  changer  de  rési¬ 
dence  et  qu’il  s’établit  à  Chorillo.  Dans  l’épidémie  de  1857,  à  Lisbonne,  sur  3,195  nationaux 


L’UNIOJM  MÉDICALE. 


267 


atteint?,  832  étaient  niés  dans  la  ville  niêraei,  et  parmi  ces  derniers,  386  succombèrent;  c’est 
une  mortalité  de  46,39  pour  lOO.’ S’il  est. donc  incontestable  que  la  fièvre, jamje  épargne  les 
naturels  et  les.  açclimalés  dans  les  lieux  où  elle,  est, endémique,  ou.si.dp  inoins  elle  se  montre 
très-bénigne  à  leur  égard,  comment  oser  prétendre  qu’elle  e^t  née  dans  les  ports  d’Europe? 
Si  elle  n’y  était  pas  importée,  elle  ne  s’attaquerait  pas  aux  indigènes  qui. sont  de, véritables 
acclimatés,  population  même  moins  nomade,  plus  fixe  que  celle  des  colonies.  Si  donc  rien 
de  semblable  n’a  lieu,  si  la  fièvre  jaune  d’ÉUrôpè’|)rénd  sés  victimes  parmi  les  habitants  des 
villes  où  elle  règne,  Cadix,  Barcelone,  Gibraltar,  Lisbonne,  etc.,  on  doit  rigoureusement  en 
conclure  que  la  maladie  provient  d’une  source  étrangère.  »  :  :  ,  ' 

,  La. description  de  la  peste  a. fourni  des  tableaux  émouvants  aux  bjsloriens  et  aux  poètes; 
M.  Foissa^  ne  pouvait,  manquer  de  leur  emprunter  quelques  traits  ;  nous  cileijpns  le  suivant, 
qui  est  en  quelque  sorte  le  prologue  de  la  peste  de;Marseille;' ;  . ,  , ,, .  ;  .  .  . 

«  On  lilrdans  l’Hî'xioîVe  de  la  Régence,  pqr  .LepaQntey,  ,que  M.  de  S^aint-Remy,  vice-roi  de 
Sardaigne,  fit  un  rêve  pénible  où  il  lui  sembla  que  la  peste  s’était  introduite  dans  .son 
gouvernement  et  y  faisait  d’affreux  ravages.  A,  son  réveil,  on  lui  annonça  qu’un  bâtiment  de 
commerce  sollicitait  l’entrée  du  port  ;  U  refusa  sanshésUer,  On  revint, â  la  charge,,ep deman¬ 
dant  qu’au  moins  Iç  navire  fût  reçu  dans  le.lazqrei  ;  m^is  le  yice-roi;,  . encore  ému  des  angoisses 
de  la  nuit,  s’y  opposa  avec  véhéraence.etmenaçade  faire,  tirer  , sur, jeibâtiraent  s’il.  me  s’éloi- 
gn,ait:è  l’instant.  Toute  la  ville  de  Cagliari  taxa.ce,prQcéd.é  d,e  caprice  et  ôte, folie..  Mai?  .bien¬ 
tôt  on  apprit,  avec  étonnement,  que  ce  navire  était  celui  du  capitaine  Ghataud,. qui, venait 
d’introduire  la  peste  à  Marseille.  «  La  singularité  de  ce  fait  et  les  pressentiments  du  vice-roi^ 
dit  lemontey,  parurent  'assez  remarquables  pour  qu’on  les  consignât  dans  les  règistres  de  la 
ville,  où  chacun  peut  encore  en  lire  lé  récit;  "  ' 

Nous  nie  pouâsei-onS'  pâs  plus  loin  l’analÿsë  d’une' œ'ùt'ie  que  rècommaüdent  ri.ntéfét  du 
sujet,  les  points  de; Vue  pratiques  et  rindépe’ndânce  des  opinions.  ■  ,  '  A.  L.  ‘ 

ACADÉIÏIIES  ET  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 


’  SOCIÉTÉ  D’HYDROLOÊIE  MÉDICALE  DE  PARIS.  ‘ 

'■  Séance  du  8  Janvier  1866. Présidence  de  M.  Miàlhe.  .  ,  , 

....  t;  '  ÇORRESpqNDANCE  MANUSCRITE.  ^ 

;  M.  le  docteur  Béni-Barde,  nommé  membre  tîtülairé  dsiris  la  dernière  séance,  adresse  tine 
ièttre  de  remercîmeiit’s  à  la  Société.  '  ‘  ' 

'  M'.  REVERÙàoij, 'régisseur  des  éaùxTeŸfügirièüses  défta  Bauche  (Sax^oie), 'erivd'm  plusieurs 
brochures  sur  ces  eaux,  qu’il  met  à  lé  disposition  des  membres  dé  la  Société;  pour  l’em¬ 
ployer  dans  leur  clientèdev:  '  s  ■.  .  .  / 

>  büVRéGES  offerts  A  LA  SOCIÉTÉ. 

BuUeiin,de.l’Ac^4^nitfi  raya,le  de.mé(iecine  de  Belgique. 

Plusieurs  numéros  de  laiGazafife  rffis  «awç;.  :  ;  ;  ,  ,  i  ; 

^  Revue  d’hydrotcgie  ^dicale  française  et  étrangère.  ;  ,  ■  ■. 

^  .  COMmUNlCATldNS' ôééicielles.,'  '  ■'  '  ' 

,  M.:  PE  PRÉsiDpNSCi.^uùençÊ  à  ja,  So.çiéjé  ja  perle  qu’elle, Hent  dé;  faire  d’Hn,^dq,aes  membres 
honoraires,  M.  le  docteur  Montagne,  (de. l’tns^^^^  é.  ,,,  ,  n  é  ,;  , 

.,1^.,  LE ’sBQaÎÉT|î^iE'pJÉN^AL  s’est,‘pr,é,dççiipé  dè 'ia,représ,entatiQn;dçs. eaux  minérales  îrain- 
çaîSés,è.t’E^'{yîs)iti9P;qpi)(é.V^^  1^67^4,11  npm  dii  h,ui;ea«,||t,prépose  d’offrir  le  conçQurs 
de  la  Société  d’iiydroiogié  aux  membres  de  la  Commission  impériale,  dans  les  attrïbulions 
desquels  rentrent  les  eaux, minérales,  et  il  demande  à  la  Société  d’adjoindre  au  bureau,’ pour 
ce  travail,  MM.  J.  François,  de'Laurès,  Jutièr,  Grandéau'  Gobley,  Lefôrt,  Dembrlain,t>ecaye, 
Rotureau;  Saleà^Girons,  Herpin,  Trenille,  Béni-Barde.  '  .  ^  ; 

La  commission,  ainsi  formée,  se  subdiviserait  en  trois  sous-commissions,  savoir  :  ' 

’  1"  Sur  la  question  des  types  d’eaux  minérales,  leurs  gisements:  MM.  J.  François,  de  Lau- 
rès,  Julier,Durand-Fardeli,  Rotureau,  Desnos.  -  ,  ,1  ,  ,,  1 

2“  Sur  l’installation  balnéaire  :  MM.  de  Puisaye,  Sales.-Girons,  Le  Bret,  Verjon,  Billoul, 

TUlpt,,B^ni-Bo,r, dé.,, ,,  ,  ,  ,  ,  , 


268 


L’ÜNION  médicâlk. 


3“  Sur  les  produits  extraits  des  eaux  minérales  et  sur  les  eaux  minérales  artificielles  : 
MM.  Mialhe,  Demorlaih,  Leforl,  Gobley,  Ilerpin,  Decaye,  Grandeau. 

Ces  trois  sous-commissions  présenteraient  chacune  leurs  observations,  et  alors  la  commis¬ 
sion  tout  entière  arrêterait  les  bases  de  son  rapport. 

La  Société,  consultée,  adopte.  i  ' 

COMMUNICATIONS  SCIENTIFIQUES.  .  , 

M.  Tillot  lit  un  mémoire  intitulé  :  Étude  clinique  sur  la  pulvérisation  externe. 

Les  malades  qui  ont  été  soumis  à  ce  mode  d’application  des  eaux  de  Saint-Christau  ont 
fait  usage  en  même  temps  de  bains,  de  lotions,  et  pris  les  eaux  à  l’intérieur.  Sauf  dans  un 
très-petit  nombre  de  cas  d’angine  glanduleuse,  la  source  ferrugineuse  des  Arceaux  (ld“G.) 
a  servi  exclusivement  a  la  pulvérisation.  Les  appareils  employés  sont  :  le  pulvérisateur  (grand 
modèle)  de  Luer,  le  petit  pulvérisateur  du  docteur  Meyer,  et  le  tamis  métallique  de  M.  Saies- 
Girons. 

M.  Tillot  insisté  sür  des  précautions,  en  apparence  minutieuses,  en  réalité  très-impor¬ 
tantes,  dans  l’administration  des  douches  d’eau  pulvérisée.  ’ 

Les- vingt-huit  observations  contenues  dans  ce  travail  se  rapportent  aux  maladies  de 
l’isthme  du  gosier  et  du  pharynx,  de  la  peau  et  des  yeux. 

Cette  dernière  partie  du  mémoire  donne  «lieu  à  une  discussion  à  laquelle  prennent  part 
plusieurs  membres  de  la  Société.  » 

M.  Duhand-Fardel  exprime,  le  regret  que  l’auteur  n’ait  pas  indiqué  quelle  part  revient 
à  l’eau  de  Saint-Christau,  quelle  part  appartient  à  la  pulvérisation.  Celle-ci  est  très-supé¬ 
rieure  à  la  douche,  le  mode  de  percussion  est  différent  :  dans  le  pharynx,  par  exemple,  elle 
pénètre  Jusqu’où  n’arrivent  pas  les  gargarismes;  puis  il  y  a  la  question  d’abaissement. de 
température  déjà  signalée  par  M.  Le  Bret  :  ce  sont  là  autant  de  points  qii’il  aurait  fallu  trai¬ 
ter.  M.  Durand-Fardel  termine  par  cette  interrogation  :  «  Qu’obteniez-vous  avant  la  pulvéri¬ 
sation,  qu’obtenez-vous  depuis  ?  » 

M.  Tillot  :  Je  n’ai  pas  d’hôpital  à  ma  disposition,  et  il  ne  m’est  pas  possible  d’instituer 
des  expériences  comparatives  ;  de  diviser,  par  exemple,  les  cas  semblables  et  de  même  gra¬ 
vité  en  deux  catégories,  puis  de  traiter  l’une  par  les  moyens  ordinaires,  uniquement,  et  d’y 
ajouter,  chez  l’autre,  là  pulvérisation. 

M.  Lambron  répond  à  la  question  posée  par  M.  Durand-Fardel.  A  Bagnères-de-Luchon, 
dans  les  maladies  des  yeux,  surtout  dans  le^  ophthalmies  scrofuleuses, Jl.. obtenait  très-sou¬ 
vent  des  résultats  satisfaisants  avant  la  pulvérisation  ^  cellcTci  ajoutée,  les  guérisons  soiut 
beaucoup  plus  rapides.  La  pulvérisation  détermine  l’absorption  du  liquide  pulvérisé  et  le 
dégorgement  des  vaisseaux  capillaires  de  la  région  où  elle  frappe,  '  ,  ; 

A  propos  de  quelques  observations  échangées  entre  MM.  Lambron  et  Tillot  sur  les  appa¬ 
reils  employés,  le  nombre  d’atmosphères  avec  lesquelles  ils  fonctionnent,  les  procédés  usités 
pour  graduer  la  force  du  jet  d’eau  pulvérisée,  M.  Sales-Girons  propose  à  la  Société  de  lui 
montrer,  dans  la  séance  suivante,  les  quatre  degrés  'de  la  pulvérisation,  degrés  très-distincts 
et  qu’on  peut  produire  avec  un  seul  instrument  d’un  petit  volume.  u'; 

La  pulvérisation,  continue  M.  Sales-GironS,  â  déjà  prouvé  ses  effets  dans  les  mains  de  mes 
confrères,  et  c’est  en  m’appuyant  sur  leurs  travaux  que  je  dirai  :  toutes  les  fois  que  la  pul¬ 
vérisation  s’adressera  à  un  épiderme  ou  à  un  épithélium  altéré,  elle  y  fera  pénétrer  l’eau, 
l’eau  dynamisée,  et,  en  vertu  de  cette  dynamisation,  les  liquides  pénètrént  dans  l’îico- 

nomie  et  déterminent  des  effets  qu’ils  n’auraient  pas  produits.  !!>;• 

M.  Le  Bret  cite  une  observation  personnelle  d’affection  traumatique  de  l’ceil  (déchirure, 
avec  lambeau,  de  là  capsule  du  cristallin),  guérie  rapidement  par  l’eau  de  Barèges  en  bains 
et  en 'boisson,  sans  aucune  action  topique.  La  malade,  de  tempérament  scrofuleux,  était  âgée 
de  lA  ans  seulement.  ' 

M.  Otterboürg  ne  croit  pas  que  la  pulvérisation  détermine  l’absorption  des  liquides  mé¬ 
dicamenteux;  par  la  percussion,  elle  modifie  la  vitalité  des  surfaces  oculaires,  et  agit  à  la 
manière  des  astringents  et  des  caustiques  légers. 

M.  Tillot  combat  cette  opinion,  en  se  fondant  sur  ce  que  l’eau  étant  absorbée  par  la  mu¬ 
queuse  oculaire,  sans  le  secours  d’aucuu  instrument,  doit  l’être,  à  plus  forte  raison,  quand 
elle  est  lancée  par  un  pulvérisateur. 

MM.  Durand-Fardel  et  Mialhe  admettent  l’àbsorplion  à  la  surface  de  l’œil,  et  réservent 


L’UNION  MÉDICALE. 


aux  ihérapeulistes  de  déterminer  la  part  de  l’absorption  et  celle  de  |a  percussion  dans  les 
effets  obtenus. 

M.  Sales-Girons  fait  observer  combien  cela  sera  difficile  pour  les  médecins  des  eaux,  dans 
les  conditions  où  ils  sont  placés;  tandis  que  les  médecins  qui  n’exercent  pas  près  d’une  sta¬ 
tion  thermale  peuvent  aisément,  en  ville  ou  à  l’hôpital,  employer  la  pulvérisation,  seule  ou 
associée  à  d’autres  modes  de  traitement,  se  servir  d’eau  minérale  ou  d’eau  ordinaire. 

’  Üun  des  secrétaires  des  séances,  E.  Verjon. 


SOCIÉTÉ  IMPÉRIALE  DE  CHIRURCIE. 


Séance  du  mercredi  7  Février  1866.  —  Présidence  de  M.  Giraidès. 

Sommaire.  —  Présentation  de  malades,  d’observation,  de  pièces  pathologiques,  de  livres  et  d’instru¬ 
ments  de  chirurgie  :  Couteau  galvano-câustique.  Maternités,  luxation  congénitale  des  deux  cristal¬ 
lins,  polype  naso-pharyngien,  luxation  de  l’épaule. 

La  discussion  sur  les  polypes  naso-pharyngiens  étant  terminée,  avant  la  reprise  de  celle  sur 
l’ôphthalmie  purulepte,  la  séançe  a  été  consacrée  tout  entière  ?i  voir  défiler  une  série  de  com¬ 
munications  sur  des  objets  divers  indiqués  au  sommaire. 

Voici  d’abord,  pour  me  conformer  à  l’ordre  chronologique,  le  couteau  galvano-caustiquë, 
présenté  par  M.  Broca,  au  nom  de  M.  le  docteur  de  Séré,  médecin-major  h  Thôpilal  mili¬ 
taire  de  Vincennes.  La  lame  de  cq  couteau ,  en  platine,-  s’échauffe  jusqu’à  1,Ô00  degrés  par 
le  passage.d’un  courant  galvanique  produit  par  . unq  pile  de,  Grenet. 

Lé  platine  étant  un  métal  mou,  pètle  lame  n’a  pas  dq  tranchant  ;  mais  el|e  eh, acquiert  un 
êxcellent  au  moyen  du  feu  électrique  qui  lui  communiqué  instantanément  une  trempe  spé¬ 
ciale;  la  lame  redevient  mousse  dès  que  la, chaleur,  tombe.  A  1,500  degrés,  au  rouge  blanc, ‘ 
les  vaisseaux  coupés  nels  restent  béants;  le,  sang  eh  sort  h  plein  canal. 

cet  instrument  est  gradué  de  1,500  à  600  degrés.  La  chaleur  augmente  ou  diminue  au 
moyen  d’un  procédé  fort  simple  qui  consiste  à  allonger  ou  à  raccourcir  la  portion  de  platine 
comprise  dans  le  circuit.  La  lame  passe  ainsi  par  tous  les  degrés  inlermédiàires  entre  le 
rouge  blanc  que  r,qn  obtient  à  1,500  degrés,  jusqu’au  ronge  sombre  à  600  degrés. 

Par  , celte  graduation,  l’instrunaent  peut  remplir  trois  indications  chirurgicales  ; 

1°  Il  coupe  en  déterminant  l’hémorrhagie,  lorsque  la  température  de  la  lame  est  portée  à 
1,500  degrés,  c’est-à-dire  au  rouge  blanc; 

2“  Il  coupe  et  produit  en  même  temps  l’hémostase  lorsque  la  température  n’est  portée 
qu’au  rouge  sombre,  à  600  degrés; 

3°  Enfin,  il  coupe  et  cautérise  à  la  fois  à  tous  les  degrés  intermédiaires  entre  les  limites 
précédentes. 

On  peut  le  graduer  de  deux  façons,  hors  du  manche  et  dans  le  manche. 

Dans  le  premier  cas,  le  couteau  est  à  lame  mobile  ;  un  bouton  isolant  pousse  la  lame  hors 
du  manche,  d’où  élle  sort  en  glissant  à  frottement  doux  entre  les  deux  extrémités  des  rhéo- 
phores  de  la  pile. 

Dans  le  deuxième  cas,  la  lame  est  fixe;  un  bouton  mobile  en  métal  très-bon  conducteur 
déplace  son  point  de  contact  en  glissant  sur  une  échelle  de  graduation  en  platine  placée  dans 
le  manche. 

Ce  petit  couteau  peut  être  transformé  de  façon  à  remplacer  la  lame  par  toute  autre  forme 
d’instrument  gradué  de  la  même  façon. 

Cet  instrument,  a  dit  M.  Broca,  en  terminant,  n’est  qu’un  perfectionnement  ingénieux  du 
couteau  galvano-caustique  déjà  connu. 

M.  DEMARQUAT  a  eu  l’occasion  d’employer  une  fois  cet  instrument,  et  il  a  été  effrayé  de 
la  facilité  extrême  avec  laquelle  ce  couteau,  qui  n’a  pas  de  tranchant,  tranche  les  tissus.  Si 
1  on  n’y  prenait  garde,  on  couperait  avec  lui  beaucoup  plus  que  l’on  ne  voudrait.  C’est  pour¬ 
quoi  M.  Demarquay  croit  devoir  appeler  l’attention  des  chirurgiens  sur  les  facultés  tran¬ 
chantes  excessives.et  véritablement  effrayantes  du  couteau  galvano-caustique. 

A  celte  observation  de  M.  Demarquay,  M.  Broca  répond  qu’il  n’a  pas  été  effrayé,  pour  sa 
part,  des  qualités  tranchantes  de  l’instrument  dont  il  s’agit.  Il  n’y  voit  rien  d’épouvantable, 
c  est  sans  doute,  entre  M,  Demarquay  et  lui,  affaire  de  tempérament. 


m 


l’üNion  médicale. 


M.  Le  PoRt  offre  eti  homfnage  à  la  Société  de  chirurgiè  le  livre  qu’il  vient  de  pviblier 
sur  les  Maternités.  C’est  un  livre  dans  lequel  les  questions  de  statistique,  familières  à  l'ait- 
teur,  tiennent  une  large  place.  M.  Le  Fort;est  un  , des  représentants  les  plus  zélés  et  les  .plus 
convaincus  de  l’école  qui,  cherche  à  imprirperè  la, science  et  à  la  pratique  de  la  chirurgie  ce 
caractère  d’exactitude  qui  est  le  prop.re  des  sciences  mathématiques.  ^ 

Justifiée  ou  non,  l’application  du  calcul  aux  faits  qui  sont  du  ressort  de  la  pathologie  et 
de  la  thérapeutique  n’en  mérite  RdS'^inoins  d’êtrei  encouragée.  Il  est  bon  de  tenter  toutes  les 
voies  de  la  science.  Le  temps  se  charge  de  montrer  quels  sont  les  bons  et  les  mauvais  che¬ 
mins.  Toutes  les  questions  afférentes  au  sujet  sont  traitées  dans  ce  livre,  dont  M.  Le  Fort  a 
donné  lui-même  une  analyse  succincte,  depuis  la  recherche  des  causes  de  la  mortalité  dans 
les  établissements  affectés  au  sërvicë'dèsTemmès  en  coudhes',-’jusqu’à  la  question  de  l’orga¬ 
nisation  de  renseignement  Pt  de  la  pratique  des  accouohemenls  dans  les  divers  pays. 

M.  FoLLtN  a  présenté  un  malade  qui  offre,'  a-t-il  dit,  une  lésion  très-rare,  et  dont  il  a  vai¬ 
nement  cherché  des  exemples  dans  les  auteurs.  Il  s'agit  d’une  double- luxation  congénitale 
du  cristallin,  qu’il  a  observée  chez  un  jeune  homme  âgé  de  20  ans,  Dès  l,es  prernières  années 
de  la  vie  dé  cé  malad.e,  ses  parents  S’étalent  aperçus  que' l’ënfânl  devait  avoir  'quelquéphose 
d’anormal  du  côté  des  organes  de  la  vision.  Il  n’y  voyait  pas  bien;  il. ne  distinguait  pas' seS 
jouets  placés  à  sa  portée  sous  ses  yeux,  et  il  était  longlérhps  'â  les  chercher  avknf,  de  les 
trouver.  Plus  tard,  on  ne  put  lui  apprendre  à,  lire  par.ce  qii’il  ne  pârvebait  pas  à  distinguer 
même  de  gros  caractères  d’impression,  ce  n’est  que;  depuis  qu’il  fait  usage  d’une  petite: 
lunette  de  Gâlilée  qU’il  a  pu  parvenir  à  apprendre  à  lire.  Grâce  â:  cette  lunette, 'it  peut  dis-; 
tinguer  nettement  même  les  caractères  lès  plus  ténus;  aussi  porte-t-il  cpnstanément  celle 
petite  luhéltè  pépdue  à  çon  cou.  Lorsqu’il  veut  s’en  s'ervir,  il  place  l’appareil  sur  sa, têpe 
coriime  's’il  s’agiSsàit  d’un  'cas(|ue  ou  d’ürie  visière,  'et  il  àcla'ple  la  Iiinêtte  à  ses  yeux.  il  e.si,| 
affecté  d’uiï  double  strabisfhe  convergent  et  d’une  diplopie  bioculaireTésUltanl  d’une  doublé! 
image,  dont  l’une  se  forme  pair  le  pâssàgè  des' rfiyons  liimineux  à  travers  lè  cristallin,  l’aûtre 
a  travers  rhumèur  vitrée.  Le  cHstailin  dupôl'é'  gauc'iië'esi  parfaitement  transparent';  celui 
du  côté  droit: oifre  une' teinté  légèrement' blanchâtre;  Cè  qui  fait  que  , le  malade  h’ÿ  vbil? 
pas  aussi  bien  d’un  côté  que 'de  l’autre.  Le  cristallin  est  plâcé  derrière  l’iris,  où  il  est  situé' 
en  haut  et  en  dedans.  Le  nValade  n’a' pâs  là  faculté  d’accommodati.oh^ux  distànties.'  il  n^ÿ' 
voit  plus  dès  que  les  objets  sont  placés  eh  deçà  ou  àü  'delà ’d’u'ne  distah'cè'dë  25  à'ào  centi¬ 
mètres,  qui  est,  pour  lui,  latimile dé  sa'püissance  viSueile.  '  i  -i  '■ 

M.  Follin  a  pensé  que  le  malade  pourrait,  avec  des  lunettes  à  verres  Convexes,  remplacer 
avantageusement  la  lunette  de  Galilée,  dént  l’emploi  est'fort  gênant  ;  le  malade  a- Commencé 
à  opérer  cette  substitution,  mais  habitué  qu’il  est  à  se_  servir  dé' la  lunette  dé  Galilée,  il 
trouve  celle-ci  plus  commode.  '  '  ,  • -c 

M.  Perrin  est  frappé  de  cette  partipularjitéf,  Si  le  ,ra.aladç  a  des  iniages  plus  nettes  des 
objets  en  se  servant  dp  la  Iqnelte  dp  Galilée,  cela, doit  icnir,  suivant  lui,,à;Up  certain  degré 
d’anesthésie  dp  la  rétine, 'dpoù  résulte  un  asligmaiisme-  quç  l’on  pourrait  porrigpr  à  raide, 
d’un' système  de  verres  sphériques.  ,  r  .  ■  :  ■  ,  -  J  ’ 

Il  s’étabiity  au  sujet  de  l’astigmatisme,  une  petile  discussion  entre  M.  Trélat  et  M.  Perrin, 
dans  laquelle  les  deux  inlerlecuteurs  ne  parviennent  pas  à  s’entendre.  Le  débat  n’a  pas  dé 
suite.  ' 

M.  Verneüil  donne  quelques  détails  sur  un  cas  'âë'polype  nasorpbàryn^ieri,  . Chez  une 
fèmme  dé  6â  ans,  âctitèllettent  dans  son  service  à  ï’hôpital  Lariboisière.  Cette  îemmp  a  été 
déjà  opérée,  il  y  a  treize  à  quatorze  ans,  d’un  sembiablé  pélÿpè',  et  là  récidive  à  mis  tout  ce 
temps  à  ise.  produire,, ce  .qui  semblerait  venir  en  partie  à  l’appui  deS  idées  de  M.  Legouest 
sur  la  lenteur  et  l’inactivité  de  ces  sortes  de  tumeurs,  passé  un  certain  âge.-  ■  •  '  •  ■ 

Ce  qü’ii  y  a  de  particulier  .dans  le  cas  dont  il  s’agit,  c’est  que,  après  la  première  opération’ 
dans  laquelle  le  chirurgien  fit  la  résedtioa  de  la  voûte  palatine'  et  cautérisa énsuit'é  aVec  ’Ia 
pâte  de  Canquoin,  te  polype  fut  bien  enlevé,  mais  la  malade  cessa  de  pouvOi»'  parler  distinc-' 
tement.  La  récidive,  a  corrigé  ce  défaql  de  la  phonation,  p^rcp  que  le  polype,  p  .fait  l’office 
d’uii  qbtnrâtéür  naturèl,  qiu  est  venu  boucher  .là, solution  ^e  continuité  créée  par  la,  pre-, 
mière  OpéràUon.  Là  tumèur 'se  .compose  dé  deux  .lobés,  dont', l’.qn  sert  dWbtu.^aîeur,  çt  dont;, 
l’autre,  pendant  comme  üh  bàu'ant  d'é  cloche  dans  la  cavité  du  pharynx,  gêne  la  déglutition 
et  la  respiration.  M,  Verneuil,  considérant  la  lenteur  du  développement  de  ce  polype  etl’êge 


L’UNION  MÉDICALE. 


271 


avancé  de  la  malade,  se  propose  de  retrancher  purement  et  simplemept,  à  l’aide  de  l’écra- 
seur  linéaire,  la  partie  de  la  tunmeur  qui  pend  à  Tinlérieur  du  pharynx,  et  de  respecter 
l’autre^  qui  sert  d’obturateur.  L’insertion  du  polype  a  lieu,  du  reste,  à  la  base  du  crâne, pro¬ 
bablement  à  l’apophyse  basilaire.  ,  ,  1 

M.  Broca  présente  le  moule  en  plâtre  d’une  lésion  qu’il  croit  assez  rare,  puisqu’il  n’en  a 
pas  vu  d’exemple  dans  les  auteurs,  malgré  ses  recherches. 

Il  s’agit  d’une  luxation  de  l’épaule  en  bas,  de  celle  que  M.  Goyrand  a  plus  justement  dési¬ 
gnée  sous  le  nom  de  sous-glénoïdienne.  Le  malade  est  un  homme  de  67  ans,  qui,  le  27  décem¬ 
bre  dernier,  fit  fine  chute  dans  la  rue,  peut-être  après  des  libations  un  peu  tropi  copieuses., 
car  il  n’a  pas  su  rendre  compte  de  la  manière  dont  l’accident  lui  est  arrivé.  Qdoi  qu’il  èn 
soit,  il  s’est  présenté  à  l’hôpital  avec  un  bras  offrant  une  attitude  peu  commune,  si  tànt-est 
qu’il  en  ait  été  observé  d’ausSi  extrême;  En  effet,  le  membre  est  écarté  du  tronc  presque  à 
angle  droit.  En  même  temps  l’humérus  a  subi  un  mouvement  de  rotation  en  dedans  tel,  que 
l’épitrochlée  regarde  en  arrière  et  la  coulisse  bicipitale  en  bas.  L’avant-bras  est  en  prona¬ 
tion.  Il  ya  une  dépression  très-notable  du  moignon  de  l’épaule.  Ordinairement  cette  dépres¬ 
sion  est  brusque.  Ici  la  dépression  est  masquée  par  la  saillie  du  deltoïde  qui  forme  comme 
un  pont  étendu  de  ses  insertions  acromio-clayiculaires  à  ses  attaches  huméraleSj  et  sous 
lequel  on  trouve  un  vide.  L’aisselle  est  remplie  par  la  tête  humérale  superficiellement  placée 
sous  la  peau.  ,  .  ,  . 

Les  mesures  prises  avec  une  grande  précision  sur  Je  sujet,- qui  était  très-maigre,  ont 
montré  ;ua  allongement  considérable  du  bord  antérieur  de  l’aisselle,  plus  considérable 
encore  du  bord  postérieur  et  de  la  circonférence  de.  l’épaule.  Le  membre  luxé  présente:  un 
raccourcissement  assez  notable.  •  : 

La  tête  de  l’humérus,  est  fixe  dans  sa  position. nouvelle.  Gn  ne  peut  lui  imprimer  avec  la 
main  aucun  mouvement.  —iSa  position,  par  rapport  aux  muscles,  est  entre  le  bord  inférieur 
du  sous-scapulaire  et  le  bord  .correspondant  du  triceps.  Au  moment  de  la  réduction, 
M.  Broca  a  éprouvé  la  sensation  du  passage  de  la  tête  à  travers  une  gouttière  ou:  un.canal 
musculeux,  et  les  élèves,  même  à-dislapce,  , ont  entendu  un  bruit;  analogue  au,  glissement 
d’un  noyau  de  cerise  que  l’on  presse,  entre  deux  doigts,:  :v  ’  '■  . 

La  réduction  n’a  pu.  se  faire  sans  .traction, ,  bien  que  la  contraction  musculaire  eût  été 
annihilée  par  le  chloroforme.  Deux  aides  tirant  sur  le  coude  avec  une  force  modérée  ont 
rainepd.tafiilêment  la  tête  dans  la  cavité.  La  réduction:  a  eu  Jieu  en  .deux  tenips,  l’un  pen- 
darit'lequei  la  tête  a  traversé  lé  canal  müSchlâire  eî  la  boutohhièré  de  la  capsule;  l’autre 
où  elle  est  rentrée  dans  sa  cavité  articulaire., 

M.  Broca  dit,  en  terminant,  qu’il  ri’a  pas' irbüvé  de  6as  semblable  dans  les  livres.  '  ’ 

MM.  Velpeau,  Dolbeaü,  Güyon  et  Verneüil  rappellent  ou  citent  des  observations  qui 
présérilënt,’ avèc  celle  de  Mi  Broca,  plus  pu  ïa'oihé  d’analogie;  ' 

A.  Tartivel.'  ' 


CYSTOPATHIE  SIMIILANT  LA  PIERRE,  GUÉRIE  PAR  LA  TAILLE; 

Par  le  docteur  JONA. 

Pn  enfanl.de  A  ans  accusait  depuis  quelque  temps  des  douleurs  aiguës  dans  l’émission  de 
rnrine,  dont  le  jet  .  sortait  bifurqué  ou  en  spirale,  ou  se  suspendait  tout  à  coup.  Prépuce 
allongé.  Bien  que  la  première  exploration  n’ait  pas  décelé  la  présence  du  calcul  supposé,  un 
corps  dur,  résonnant,  ayant  été  constaté-  par  plusieurs  chirurgiens  à  un  second  cathété- 
rjsme,  Jf;^taille,fut  résolue  et  .prati,q,i^^.  paj'  J.q  p^rocéd.é  bilatéral  de.Dupuj^tren.  L’pçération 
fût  rapide  et  sanS  accidents,'  mais  rè’togt  ihttoduîl  dans  îa  vessie  rie  trouva  aucun  calcul. 
Quinze  jburs  après,  la  plaie  périnéale  était  cicatrisée  et  le  malade  entièrement  guéri.  (Gior- 
nale  Penetà  di  SC.' mledfvAe.  j  - 

Qetté  erreur  n’est  pas  la* première  ,  d’éminents  chirurgiens  l’ont  commise;  Il  n’y  a  donc 
pas  lieu'de  s’y  arrêter,  bien  que  Ton  s’explique  difficilement  comment  la  sensation  d’un 
corps  dur  peut  être  perçue  dans  une  cavité  qui  n’en  contient  pas,  ni  aucune  tumeur  quel¬ 
conque.  Comnieht  expiliqüer  surtout  la  guérison  consécutive?  Deux  suppositions  seules  peu¬ 
vent  en  rendre  compte  :  c’est  l’existence  d’une  valvule  vésico-ùréthrale  divisée  et  disparue 
par  là  cystotomîé,  sinon  l’existence  beaucoup  plus  probable  d’uue  lacération  ou  fissure  de 
la  muqueuse  vésicalq  voisipage  du  col,  donnant  lieu  à  des  spasmes,  guérie  par  une 


m  L’UNION  médicale. 


simple  incision,  comme  cela  se  passe  sur  l’inlesiln  et  ailleurs.  C’est  ainsi  que  M.  Richard  ëii 
a  rapporté  des  exemples  concluants  à  la  Société  de  médecine  delà  Seine,  en  1866,  notam¬ 
ment  celui  d’un  médecin  qui  se  mourait  de  douteurs  vésicales,  et  qu’il  fit  cesser  instanta¬ 
nément  par  la  lithotomie.  —  P.  G. 


COURRIER. 


Des  motifs  très-sérieux  nous  empêchent  de  continuer  la  discussion  sur  l’organisalion  de 
renseignement  de  la  médecine. 

—  Le  comité  médical  des  Bouches-du-Rhône  reconnu,  par  décret  impérial,  établisse¬ 
ment  d’utilité  publique,  décernera,  dans  sa  séance  générale  d’avril  1866,  une  médaille  d’or 
de  la  valeur  de  200  francs  à  l’auteur  du  meilleur  mémoire  sur  les  questions  suivantes  : 

1“  «  Quel  est  l’état  actuel  des  associations  médicales  en  France?  » 

2“  «  Répondent-elles  aii  but  principal  de  leur  création,  qui  est  de  ne  faire  des  médecins 
français  qu’une  seule  famille?  » 

3°  «  Dans  le  cas  contraire,  quels  sont  les  moyens  à  prendre  pour  atteindre  ce  but?  ») 

«  Faut-il  admettre  les  pharmaciens  dans  ces  associations?  « 

Le  comité  décernera,  dans  la  même  séance,  un  prix  de  300  francs  au  concurrent  qui  aura 
produit  le  meilleur  travail  sur  ces  deux  questions  : 

«  Le  service  médical  des  associations  de  prévoyance  et  de  secours  est-il  partout,  en  France, 
organisé  de  manière  à  concilier  les  exigences  des  membres  qui  les  composent  avec  ce  qui 
est  dû  aux  médecins  et  pharmaciens  qui  les  desservent? 

«  Dans  la  négative,  quels  sont  les  moyens  de  facile  exécution  propres  è  perfectionner  ce 
service,  et  quels  sont  les  avantages  qui  doivent  en  résulter  sous  tous  les  rapports?  » 

Les  membres  titulaires  du  comité  médical  et  les  auteurs  qui  se  feraient  connaître  sont  seuls 
exclus  du  concours. 

Les  mémoires  écrits  lisiblèment  et  envoyés,  francs  de  port,  dans  les  formes  académiques, 
seront  reçus  jusqu’au  1“  mars  1866,  terme  de  rigueur. 

Ils  seront  adressés  à  M.  le  docteur  Gouzian,  président  du  comité,  cours  Lieutaud,  12,  à 
Marseille. 

—  La  Société  des  pciehees  médicales  vient  de  composer  son  bureau  pour  l’année  1866,  de 
la  manière  suivante  : 

Président,  M.  de  Soyre.  :  vice-président,  M.  Pfeiffer  ;  secrétaire  général,  M.  Alix  ;  sécrétaire 
annuel,  M.  Pral  ;  trésorier,  M.  Boutin. 

LIBERTÉ  DE  LA  PHARMACIE.  —  Partout  i|  en  est  question;  où  elle  existe,  comnie  en  An- 
glelerrej,  c’est  pour  la  restreindre  à  cause  des  accidents  et  des  malheurs  déplorables  qui  eh 
résultent  ;  en  France,  où  elle  n’existe  pas,  c’est  surtout  à  la  justifier,  à  la  légitimer  que  quel¬ 
ques  feuilles  en  ont  fait  leur  principale  devise.  En  Italie,  où  elle  existe  en  partie  comme  en 
Toscane,  c’est  à  d’étendre  au  reste  du  royaume  que  l’on  s’applique ,  mais  avec  le  correctif 
suivant  :  Indemnités  par  l’État  aux  pharmaciens  établis  en  coupons  de  5  p.  100,  suivant  la 
valeur,  l’estiraalion  de  leurs  officines,  comme  dédommagement.  Fondés  sur  l’indemnité 
accordée  en  1857  aux  procureurs,  droguistes  et  autres  du  Piémont,  pour  la  liberté  décrétée 
de  ces  profession^,  les  pharmaciens  réclament  la  même  justice.  Le  précédent  mérite  d’être 
invoqué,  majs  sera-t-il  imité  ?  Telle  est  la  question.  {Arin.  di  med.  publica.) * 


OFFRANDES  REÇUES  AUX  BUREAUX  DE  L’UNION  MÉDICALE  POUR  LA  VEUVE  D’UN  CONFRÈRE. 

MM.  Chappuis,  5  fr.;  —  Laville,  20  fr.;  —  Leroy-Dupré,  10  fr.;  —  Durand,  à  St-Bonnél 


le  Château,  6  fr.  —  Total . . .  UO  » 

Premières  listes .  669  20  . 

Total .  609  20  ^ 


Le  Gérant,  G.  RlCHELOT. 


Paris.  —  Trpograplile  Féhx  Maltbstb  et  C«,  rue  des  Deux-Portes-Saint-Sauveur,  32, 


ÜfEDKîALE: 


laUlNAl 

LAROCHE 


HUILEmrOIE»! MORUE  DÉSrUFECTÉE 
sr  DK  CHEVRImKfi#! 


SIROf  D’ËMtæS  D'ORANGÉS  ÂIRÉRRS 

Préparé  par  J.-P.  LAROliB,  pharihacien. 

Les  succès  (lu  SÏrôp'Ü'éc'cï^ees ’èi^ranges  âVières 
sonrincohteSlaWès''^iàli(l  U  faut  réVeiHèÿïéÉ^&ihi- 
dfe^^âfo'm'âc'i  ’àîMitéfi’àpJJéUt ,  acfiVeÉ'# 
sécrétiôrf  dré!is#'pélÉï'i^tfë‘,  'et.-tÉar'-suîte'EégiflRFE 
ser  '  lèfe  '  fdii^tîotï^  '  ■  ’aMoriïWaltis.'  *l0ês'  '  ‘diï>éFî‘èfi  BeS 
siiWèÉ  étàWis^ëht''èt}«'a‘étfohf!toW(ittte  éf-  atltisi^as-- 
jrfbdlqtlëiflëhsIésâffôkidHâ  ÉtWbdêès' iiËTatohjt?'^^^ 
rèStômaë'k-dd'ë'âriÀraliiii^ntM'Éèlj  et  sa  réêRëiStl-' 
périorité  sur  le  columbo,  la  rhi(Bai*bej  lë'Qliiïîfiwittsf 
ernrêrael’TOiydeTlErbTsrauth^  Elles  établissent, -en 
outre,  quf,p)}é|(îjsipéti^||;|ou^|fs  ^Wants  pré¬ 
conisés  du  sÿgtèmé  nef.vêux  par  son  action  directe 
SOT  ïés'féhétîéns’assïmii'àft‘ice&','dotlf  fi'retàblit' l’irti' 
tégritéuet  augmente  l^ftergie>i!(iL  testai’ aUffllfeire 
indispaùaaWe-  ctes  fenmgioi«vx!,((|fl0Bit  41c^t«uit  la 
teiîdanee(à:l’tehâuffenieçl;i,.Lc;flacon  ;  S-Ëri-hRépôt 
à  Paras,  rue  NeuTO-fd:esidîetjlST(jaiamps>.5j6^et  dans 
toutes  les-'pliarpaoieë  dd'  Kranod-'iét  -de.iViélraBgearv, 
Fabrique,  expéditions  :  MatsonJ.-.Pv..LarPze, 
mBdes  Lit)ns-Saint"Pàul,  2,  Pcert^ 


'  lÉTtiitlSSiPMUîNT  H.TDBOtHÉr.‘Al*IOÎÉlî  f 

iè  la  Frégate  la  \ille-(le-PaiiKj  ^ 

Sous  la  direction  de  M.  le  docteul*  Joi.ïi  ' 

■  Hÿdi*oitli6i‘<»i>ic  Complète; — Batrts  «BmiiReW 
ct  'ih^’dieinRifXt  isaiîii^  dt'lDtfiicUes  d^eàii 
lié  taîRidi^inilfts 

relies'  à  Fir'j'di‘ofèrc‘'de'Matbieu  t'de  là  Drôme^ 
-^'ëàild'd^diâlitttdti^dÇ  ---- 'Bains  de  Vaki^nr? 

efC.'^'(t'A'diigat<on«.>ap  Byiéi'iitasej 

-^  Cabinet  de  éorisattation  pour  MAL  IteÉ  MédecinSi, 
Ce- bél  établissement  (est  ouvert  toütellaiinéè.‘-4 
Be.'Otànrani»  Calorifère^' — Prix'tns-niodérés. 


Les  Pei  les  d’cssèn  fliè  térebenlhme 

_  _  du  Docteur  CLlÉiRtAN _ ; _ 

S0AtJi’<“Oé.  Çftcaçito  vïaitneaLxêwïqiwble,  dans 
felÉlMeidêftàtaesJïüilaclles  de-la  Vessid,. de/  éaa.i 
tiques  et  dep)navra^gjes.visçfra}csj„  feci^liQ,^  inter- 
cpstales.et  qutrcs. 


T  ’emploi  du  Siiop  9iii,^4>ÜlQM«uÇ 

-l.a(le.ÇRiANl  dans.le.trailemi@ut4fts=inflà«iraatrpns 
et:irratalians-d§  l:estoiïiacjiieiiaj)oitrme;el des  m-r 
testiûS-est'jastifié,iivon,par  J^%t  d^wie,  vogue, tpasv 
sagère.,iîliais;par  quarante  .a«s.'de  suécèSi'-  par  dp 
nombreuses  observations  publiées  dans  les  jour^ 
naux,. de, médecine v  iet  surtout  pao’ d’appréciation 
suivante  tirée  dlun-  rappORt  offtetel!  '  .  .  'ji'i 

<(  Ge  Siriopipréparé  uv$e  (fe&éîptmitfM  plantes 
jouissant  de  propriôtésAd.ouéissmt(s  epmlmmlt 

il  ne  contient  paisible dfunger,^^.. 

Pharmacie  Briànt;-  rue  dé  Rivoli,’  l’üO,  entrée  rue’ 
J  ean-Tison ,  à  côté ,  Paris .  - - 


Aussi  agréable  |iÿ$tÇ^ac^4ii  4rnp  sucré,  ni  trop 
vineux,  l’Élixir  Laroche  est  d’uiie  liippidité  cons- 
îâtiter  iTriééfalWeféè'tepésëtife  tëci’^’fèiSÎa  méftie 
■^^aiiti¥é;'d‘é*yf3^ouïïB‘^lr»  'ci,  <■,  •  - 

Dépôt'I’énéMif'ParisîVüé^  ' 

îiréüôt ;■  ï 5-;  ^èt'  dans  toutès' ■ 
les  pbarmaciésV-iiO,.  -  j ■ 


’éctOrlil< 


;Ià seule  Ban  foén«oa’tati<i«ie  assimi- 
labled /taule  dose,  sans  fatiguer  l’estomac.  Ordon¬ 
née  contre  les  hypersécrétions,  hémorrhagies,  etc. 


u1Bes'^i^slliaiîàtiq«#s  IjCvasseiM’ 
-ŸiÆiiâiloyé^^à^eÇ  sui^s  c'ontre^^Astb.me.,Cessa- 
tic/n  instan^'ée  de  lîLSuffçcation  e^  de&^qppn^- 
SÉMlJlsss-  P^&rmaèie,  il,  ri|fe  de  la  >R)pnate,  à  Pa 


jgueiitlc^ouledfs'^tiçulaires.  If 
r^R\i|sic».!^-^  .Bm-.vSJâ', 

I  Pans,  rue  Lamartine,  35,  et  di 


e»to/ts»tes|;' 


An  moyen  dn  Qoudron  et  du  Baume  de  TOlilI 

Cette  huile  est  d’une  odeur  et  d’une-savetir  agréables.  Le-mftde<4e  désinfection  ne  nuit 
ses  propriétés  thérapeutiques.  Elle  est  faciléiriènt  administrée  mêrhe  aux  personnes  les  p 
rates,  et  est  d’une  digestion  plus  facile  que  l’huile  ordinaire. 

I-ire  les  observations  et  rapports  médicaux/qontenus  dans  la  brochure. 

.  Pharraacie_CHEVRIER  ,  21,  rue  du  Faubourg-Montniartrej  à  Paris. 

r  ,Dé]^l  dans  les- principales. pharmacm,^  cha/jut  vill,e. 


L’.UNIOIN  MÉDICALE. 


Vio  de  BeUlni  ,  ('on’posé  de  Vin 

de  Païormpj  de  tfuijxiwina,  de  Çolomlio. 

Celte’ i^ôilvtiié  pfepa'i^alfdfi  se'i'eriomnialTde  par  son 
Koût  agréàWe  cI  'ar  aes  propriélés  toniques  (.stoma¬ 
chiques,  apéritives  et.!elii'it'ujîos,,.qu’pn  ne  r(}lequve 
pas  aiiiiiaêmo.  de&ac  daus,tp&.;PiroiUiUs  a!ia!qgttcs.coq-; 
uu^;  (V.  les  appréeiaUons,  des  joiu'uansi  idc  médecine.), 
r.ps,  médecins  ifoaijçais  .st  .4tiSingeifSi  pe  fé)jiâtei)t 
jouYnelleHient  ded’emploi  dq,Vln  de,BeOin:V{}ans 
tes-affeciions  qui.dépeBdfiut; d« mppauv,riss,enqent  du 
sang;  dans  t’Anéinie,  iesiNévnoses,  la  LeuçoBriiée ;  des 
Pertes  séBnIinalesv  les  Hémorrhagies  paSs^Yes,  laScoo- 
fttle,  le  Scorhut^  lés  Diari'hées:ÆUfoniques,  et  aussi 
chez  lesConvalescents,  les  Vieillards  affaihJis,  les  En- 

tousr - -  ”  -  ■ 


S&|’i«||iie^esÉKii(ji^tedtvyii^è4.*ul^^ 

amers.du-jîuîliiiulua  ctdu  Çp- 
l(|lji|bo  dj^el^'iWt  toiid;teurs  eftets  uajtt  r^onsjmiit 
-Ÿfe  i)r|i|ieiix  (é«^s«:doine||h  |ro|uil*  (Çuu  gc|| 
fimi  gmeÛ»  S4lie  leçliparadjfl,  J|ê#e  ç.J^s'fnta^ 

macs  les  plus  aê)JLlftssupi»qrteHt  parfaitfimeKt;— Prix 
d,e  la  bouteille,  4,fr.  pour  la  France  (remise  d’usag^). 
Entrepôts  prinçii>aux  :  Paris,  pharmacie,  rue  dé  la 
FepiUade  Lyon  pharmacie  Fayard  et  Cie,  rue  dé 
i’im^V3ilrice  ,  Bruxelles  ,  pliarmaçié  angiaise  de 
Delacre,  pharmacie  Èrba.  TuriA:  pharmacie 

Dépanisi  .Florence,  pharma^cie  anglaise  de  Roberts, 
éenène,  pliàniiacie  de  Bprkel  frères. 


DRAGÉES  DÉ  PROTD-IODDRE  DÉ  ÉER 

■  BT  DE  MAUtlRB,  ”  ‘ 

4^  jL>  ÉOUGIIER,,  pharmacien  a  Oriéàns.  —  Ce? 
Dragées  oht  sur  tous  les.  autfté?, ferrugineux  l’inT 
comparable  avantage  d’ètre'r  aussitôt  dissoute'? 
qu'apitivéés  dans-fî^omac',  et  en  outrq  celui  ;hQn 
moins  important  de  ne  jamais  constiper.  . 
Prix,  pour  le  public,  3  fr.  le  flneon,—  Pour  les 
Pharmaciens,  l  fr.  7 à  c. 


SIROP  ET  PILULES  DE  SGlLLlTmE 

DE  MANDÇT,  PHARMACIEN, 

Lauréat  de  l’Académie  des  sciences. 

-, ,<^onsfdérée, eomBi,e.  le  plp?,  puissant  de., tops  lc.s 
djuiîéM.qnes.  ta^  «ciHUl^ne  dépomrYqe  du  prindipo 
toxique  de  la.scjtle,  se  recommande  aip,  médecins 
par  son  a^tioa  eiopcetorante,  sédative.,  Qîqçt  le  sepl 
médicament  qu’pn,,pu.inse, employer  aye«  sqeeès 
dans;  les  infiltrations  cellulaires,  les, ipaladies,  dq 
L'appareil,  respiratoire  et,  de  la  çiiîcqlatiqn;.‘i,tlheE 
tQuS'  les  pharmaeiens.  :  j 


37»,;  É, ;St-Hpnqré,.  au/céin  fjé.la  i;.  dé  Luxenabonr^^^ 
Ce' Vin  est,  depuis  60  ans(  reoonnaeolnme  l’un 
dès  tôhrÿMês  les 'pins  puissants.  Setas  le!  même  vo - 
hime,  il  contient  béaudoUp  plus  dé  princifies.  que 
tous  les  Outres  vifes  de  qtinctuina,  ice  qui  permet 
aux  personnes  délicates  dé.  te  couper  qvec  partie 
épie  d’eall.'.'.  ■  /  ■Mi-ülsd 

Comme  fébrif’aÿé,x’pU  l’àdjuyalat  indispensable 
du  sulfate  de  quinine ,  qu’il  remplace  même  avec 
ayjantagé  daîi&.beau^up.dft  c^s^  ,  ,  ,  .  . 

Exiger  la  sjgriaturf:  GVSeÿmnJ  ’  '  ; 


ÉASX  SDLFSMSéÉ  dé  cadtebets 

■  "‘‘  (Sourcès'  de  y  RAtti.ÈftE  ’et  dd-CÉ^a).''  '  ' 

«  Ces  eaux,  même  après  un  and'éinhouteüiagé, 
»  mont -fourni  tops  les  signes  d’une  bonne _con- 
»  séfvatià^'.  '  V  '(^itHdL.)  :  "  ’  ‘  ^  '  i  -  "  ’  " 

■  TYès  recommandées  bn  boissoé  ét  ^ti-^arga- 
Hsme  dans  iles;  maladies-  chroniques  suivantes  : 
Laryngite,  Pharyngite,  Catarrhe  bronchique. 
Phthisie  tubercüleusé  .  Asthme .  Maladies  de  ta 
peau,  etc.'-.  •  ■  j  ■-  -i-  -  -  ■  - 

S’adresser  b  CAOtEnETs,  à.  BROGA.  pharmacien, 
fermier.  —  A  Paris,  à  LESGUN,  ts,  rue  de  Choi- 
seul,  —  En  province,  à  MM.  les  Pharmaciens  et 
Marchands  d’eaux  minérales. 


fAbrairie  académique  DIDIER  et  35,  çMar iids 


LÀ  MÉDECINE 

Hi-SfOIRÉ,  BT:- .DOCTRjtME  ; 

La  médecine  dans  les  poètes  latins.  —  Gàlie'n  et  ses  dôctriaes  phiiosoplitques.  •^s-^l?auJ.d;Égine 
et  les  médecins  compilateurs  dans  le.  Bas.-Empire.  —  De  l’École,  de  Salerne.  —  Alliert  te 
Grand  et  rhistoire  des,  scien,ceÈ^  au  moyen  âge,  ■ÿ-iLtiuiàXI.y,  ses,  WéeteGids,  son  tempé¬ 
rament,  son  caractère  et  ses  m.aiàiJies.  —  Les  merVèill^  Æü  co^s  lliimai^  —  De  la  circu¬ 
lation  du  sang  et  de  sôn  histoire.  —  Dei*watoiTtte^rhcftogiqiï«'-«^  d}' 

malade  et  tetirifiédecin.  —  De  lâ  santé  (Jee  gea»  âadalllïean??- tfiygjôtfcdos  malades,  et^- 

'i/,'  ,  Par  M. -Ch.  DA;RiaymE;RG^^ 

Bibtiotliécaire  delà  bibliothèque  Mazteine,  professevirw  Gotlégeiide  ,prançe,  <■ 

Un  beau  volume  in- 8".'-^  Prix  :  7  fn’  - 


Paris.  — Typographie  Fiiix  Maitests  et-C«,  rue  des  Oeux^Portes-Salnt-Saiiveur,  22. 


Vingtième  année. 


IMo  18. 


Mardi  13  Février  1866. 


JOURNAL 

DES  ISlIfilTS  SCIESTIFIQllS  BT  PBATIOtÈS, 

llOBMX'îI  PMrESSlOpÉlS  ' 

DU  CORPS  MÉDICAL. 


BUREAU  D’ABONNEMENT 
xue  du  FaaWurg-Montmarire, 


Dani  les  Départemetns-, 

:  Ctif  7;  les  principoux.  Libraires, 


Ce  Join-nnl  parrnt  <roi<<  fois  par  geniaino,  le  laASIDl,  ie  le  SAmEOV, 

i:t  ForoiÊ,  par  aanée,'  4  bbaiix  vaiiii^ES  in-S»  de  Piics  Dif  600  pages  cnACtx- 


la  KcdacUon  doit  être  adresse  à  M.  le  Docteur 
concerne  l’Aduunistialion,  à  M.  le  Gèriint,  ri 
Les  Lettres  et  Paquets  <lo.ir 


édée  I.ATOÏJIÎ-.  Rédaclcur  ei 
U  t'aubourgrltJontmm  tre,  56.  ' 
être  atfranchis. 


BIILLETIIV  BliRLIOGRAPHlQCE. 

LEÇONS  DE  MÉDECINE  PHYSIOLOGIQUE,  par  le  docteur  Tony  MaiLiN,  ancien  interne  des  hôpi¬ 
taux  de  Paris.  Ün  volume  in -8°  de  300  pages.  —  Prix  :  3  fr.  50  c.  - 
IRRIGATION  CONTINUE  de  l’urëlhre  et  de  iâ  vessie,  par  le  docteur  RELiQüET,  îinciën  interne 
des  hôpitaux  de  Paris,  etc.  In-12  de  23  pages  et figiires.  —  Prix  ;  50  c.  "  ■'  ^ 

RECHERCHES  sur  raltératidn  séhilé  de  Ja  prostate  et  sur  les  valvurjss  du  cp.l  de  la  vessie  ;  par  ^ 
le  docteur  Dodeüil, 'ancien  interne  des  hôpitaux  de  Paris,  icte.  In-8“  de  108  pages. — 
Prix  :  2  fr.  50  c.,/V-anep.-  ■  '  :  .  /  ■  .  ' 

Ges  trois- ouvrages  se  trouvent  chez  Ad.  Delahaye,  libraire-éditeur,  place  de  l’ÉcoJe-de- 
Médecine,  23,  à  Paris. 

TRAITE  PRATIQUE  DE  LA  GRAVELLE  ET  DES  CALCULS  URINAIRES ,  par  le  docteur  Leroy, 
d’ÉtiolIes,  fils.  Première  et  seconde  parties,  1863-186/i.  Un  vol.  in-8“  de  300  pages,  avec 
120  gravures  dans  le  texte.  —  Les  deux  dernières  parties  paraîtront  prochainement.  —  Chez 
J. -B.  Baillière  et  fils,  libraires,  19,  rue  Hautefeuillé.  .  '  ■ 


ALiÀNACH  GÉNÉRAL 

DE  MÉDECIIVE  ET  DE  PH.4RMACIE  POUR  LA  VILLE  DE  PARIS 

ET  LU  DÉPARTEMENT  DE  LA  SEINE. 

Publié  par  l'Administrfiti^n  dé  L'UNION  MÉDICALE^ 

STme-  Ar^i'lÉE.  —  isee.  "  ' 

En  vente  awedMres^és  ciTd/êssôus  :  .  ' 

Aux  Bureaux  de  L’UNION  MÉDICALE,  Faubourg-Montmartre,  56; 

..  1  chez  Adrien  Delahaye,  libraire  ^«éditeur,  place  de  rÉcoIe-de-Médecine. 

■  '  ,  Prix  :  3  Francs  50  Centimes. 

D'importantes  niodiOcations  ont  été  inl-oduites  dans  cette  nouvelle  publication  :  on 
>  trouvera  les  Décrets  et  Arrétc.s  ministériels  lès  plus  récents  relatifs  à  l’organisation 
Facultés  et  des  Écoles  et  à  renseignement^e  la  médécine  en  France. 

^  Ca  Liste  des  Médecins  et  des  Pharmaciens  a  été  l’objet  d’une  révision  très-attentive 
\^fr'point  de  vue  de  certains  abus.  A  celte  Liste  ont  été  ajoutées  celle  des  Vétérinaires 
.  Jiplomés  et  celle  des  Sages-Femmes. 

.  :  Une  Table  détaillée  des  matières  termine  ce  volume,  d'une  utilité  quotidienne  poül’ 
tous  les  Praticiens  et  pour  les  Pharmaciens. 


L’UNION  MÉDICALE, 


HUILEdePOIEde MORUE  DÉSINFECra 

‘  :pe 


An  moyen  du  C^ondron  et  du  Baume  de  TOlilJ 

Cette  huile  est  d’une  odeur  et  d’une  saveur  agréables.  Le  mode  de  désinfection  ne  nuit  en  rien 
à  ses  propriétés  thérapeutiques.  Elle  est  facilement  administrée  même  aux  personnes  les  plus  dé¬ 
licates,  et  est  d’une  digestion  plus  facile  que  l’huilO' ordinaire. 

Lire  les  observations  et  rapports  médicaux  contenus  dans  la  brochui;e. 

Pharmacie  CHEVRIER ,  21,  rue  du  Faubourg-Montmartre,  à  Paris. 

Dépôt  dans  les  principales  pharmacies  de  chaque  ville. 


VIN  DE  QUINQUINA  AU  MALAGA 


Préparé  par  LABAT,  pharmacien,  21,  rue  Sainte- AppoUne ,  à  Paris. 


Le  Vin  de  quinquina  au  Malaga  de  M.  Labat-Abbadie  se  recommande  aux  Médecins  par  le 
choix  du  quinquina  et  par  celui  du  vin. 

M.  Labat  emploie  le  quinquina  gris.  On  sait,  en  effet,  que  les  propriétés  d’un  bon  Vin  de 
quinquina,  sont  essentiellement  liées  à  la  présence  de  la  plus  grande  et  de  la  plus  égale  pro¬ 
portion  de  tous  les  éléments  actifs  du  quinquina  :  la  quinine,  la  cinchonine,  le  rouge  cincho- 
nique  soluble  et  le  rouge  cinchonique  insoluble;  or,  les  analyses  prouvent  que  le  quinquina 
gris  a,  sous  ce  rapport,  une  incontestable  supériorité  sur  les  autres  quinquinas. 

Quant  au  Vin  de  Malaga,  il  contient  16  à  18  p.  100  d’alcool  (proportion  exigée  par  leVodeig 
pour  tous  les  bons  vins  de  quinquina)  ;  il  dissout  et  il  garde  en  dissolution,sr&c.e  à  son  alcool 
et  à  ses  acides,  le  quinate  de  chaux,  le  rouge  cinchonique  soluble,  et,  ce  qui  est  plus  important 
encore,  la  combinaison  de  cinchonine  et  de  rouge  cinchonique.  Il  dissout  particulièrement 
une  forte  proportion  de  cette  dernière  combinaison,  dont  un  vin  ordinaire  ne  dissout  que 
quelques  traces. 

Ajoutons  que,  par  sa  saveur  aromatique  et  sucrée,  le  Vin  de  Malaga  masque  au  point  de 
le  rendre  agréable  l’amertume  du  quinquina. 


Perles  d’Éther  du  CLERTAN. 

Prises  à  la  dose  ordinaire  de  2  à  6,  elles  dis¬ 
sipent  (le  plus  souvent  en  quelques  minutes)  les 
maux  d’estomac,  migraines  et  névralgies. 


SEL  DE  PENNÉS 


POUR 

BAIIV!»  !§TlMïJLiArVTj§l 

remplaçant  avec  succès  et  économie  les  bains  de 
plusieurs  eaux  minérales  naturelles,  principalement 

CELLES  DE  LA  MER  ET  DES  SOURCES  BROMURÉES, 
FERRUGINEUSES  ET  SULFUREUSES,  tOUteS  leS  foiS 
qu’il  est  nécessaire  de  provoquer  le  développement 
de  l’activité  vitale  ou  de  modifier  les  altérations 
locales  et  les  troubles  fonctionnels  qui  précèdent 
ou  accompagnent  les  affections  de  I’estoMAC, 
du  EOIE,  des  INTESTINS,  des  MUSCLES,  des 
nerfs,  de  la  peau,  du  SANG  et  des  viscerES. 
(Voiries  documents  authentiques  des  médecins  des 
hôpitaux  dans  la  notice  qui  accompagne  le  produit.) 
Prix  :  1  fr.  3 S  la  dose  ;  VS  c.  la  1/3 
(Expéditions  franco  pour  10  doses.) 
Manufacture  et  entrepôt,  rue  de  la  Sorbonne,  *> 
Paris.  Dépôts  dans  les  pharmacies  et  les  établis¬ 
sements  de  bains  principaux  de  toutes  les  villes. 

Se  garantir  delà  -  ^ 

^^^çontreraçonetde 


SIROP  ET  PATE  DE  BERTHÉ 

A  LA  CODÉINE. 

Absolument  oublié  avant  les  travaux  de  M.  Ber- 
thé  sur  la  codéine,  cet  alcaloïde  a  repris  depuis 
lors  dans  la  thérapeutique,  la  place  que  lui  avaient 
conquise  les  savantes  observations  de  Magendie, 
Martin-Solon,  Barbier  (d’Amiens),  Aran,  Vigla,  etc. 
Ses  propriétés  calmantes,  utilisées  on  peut  le  dire 
par  la  généralité  des  médecins,  sont  tellement  con¬ 
nues  et  appréciées ,  que  le  Sirop  et  la  Pâte  de  Ber- 
thé  peuvent  se  dispenser  de  toute  énonciation 
louangeuse.  En  nous  contentant  de  rappeler  que 
les  premiers  expérimentateurs  les  ont  employés 
avec  succès  contre  les  rhumes,  les  coqueluches, 
les  bronchites ,  les  affections  nerveuses  les  plus 
opiniâtres,  etc.,  etc.,  nous  insisterons,  auprès  des 
MÉDECINS,  pour  qu’ils  spécifient  sur  leurs  ordon¬ 
nances  le  nom  de  Sirop  ou  Pâte  de  Berthé  à  la 
codéine.  La  contrefaçon  est  si  habile,  que  si  nous 
n’y  prenions  garde,  elle  aurait  bientôt  discrédité 
ces  utiles  préparations.  A  la  pharmacie  du  Louvre, 
151,  rue  St-Honoré,  Il  Paris. 


L’UNION  MÉDICALE. 


N°  18,  Mardi  13  Février  1866. 

SesiMAIRE. 

I.  CuMQOE  MÉDicAiE  :  Observation^  d’aphaslé.  —  IL  Chiuorgie  i  Polype  vaginâl  subissant  la  dégénéres¬ 
cence  cancéreuse;  opération;  récidive;  nouvelle  opération  et  nouvelle  repullulation;  mort.  —  111. 
Bibuotdèque  :  Appréciation  médicodégale  du  régime  actuel  deS;  aliénés  en  Françe,  à  l’occasion  de 
.  la  loi  de  1838.  —  Semaines:  scientifiques.  —  lY.  Réclamation  :  La  pulvérisation  dans  le  Nouveau  Diç- 
'  tionnaire  de  médecine  et  de  chirurgie.  —  V.  Cocurier.  —  VI.  Feuimeton  :  Chronique  étrangère. 


CLINiaUE  MÉDICALE. 


OBSERVATION  D’APHASIE  5 

Lue  à  la  Société-médicale  des  .hôpitaux,  dans  ia  séance  du  10  janvier  1866 , 

Par  leuloctenr  Archambault^  médecin  de  l’hospice  des  Incuraljles.'-(hommes). 

Il  y  a  actuellement  dans  les  salles  de  l’hospice  des  Incurables  seize  individus  hémi¬ 
plégiques;  douze  le  sont  du  côté  droit,  quatre  du  côté  gauche.  Ges  derniers  n’ontiété 
frappés  d’aphasie  à  aucune  époque  de  leur  maladie  ;  mais  les  douze  autres  ont  été 
aphasiques  à  un  degré  plus  ou  moins  prononcé  et  pendant  un  temps  variable  ;  deux 
l’étaient  d’une  manière  absolue', 'ët  un  troisième  l’est  incomplètement,  coUsérvant  la 
faeulté  de  dire  uti  as'sëz/bon  Uonabrë  de  mots,  ét  surtout  de'  répéteT  tdus  ceux  qü’bn 
prononce  devant  lui  .-  Dans  une  troisième  categorie  së  rangéni  les  derniers,  qui,  aprè.s 
avoir  été  transitoirement  aphasiques,  ont  récupéré  dans  Une  certaine  mesure  la 
faculté  du  langage,  c’est-à-’dire.  qu’ils  peuvent  prononcer  des  phras.ea  entières  pourvu 
que  celles-ci  ne  soient  pas  trop  longues,  et  qu’ils,  ne  parlent  pas  trop  vite  ou  ne  soient 
pas  émus.  Ges  hommes  lisent;  Men  des  yeux,  mais;s’i]s  veulent  lire  à  haute  voix,  au 
trois  ou  quatrième  mot  tout  s’embrouille.  Si  vous  leur  demandez  pourquoi  Lis  ne 
parlent  pas  mieux;  ;  ils  accusent  la  langüè  qui  né  peut  prononcer  ou  débiter- assez 
librement  tous  les  mots  qu’ils  ont'très-présënts  à  l’esprit.  Ils  vous  diraient  volontiers 
,  qu’il  existe  un  troublé  dans  le  jeu  déS  rnuscles  destinés  à  jifoduirè  le  langage  artî- 


FEUILLETON. 

chronique  ÉTRANGÈRE. 

1.  Nouvelle  étiologie  du  typhus  contagieux  ;  fiasco  delà  vaccination.  —  11.  La  noblesse  médicale 
f  anglaise.' — 111.  Passim. 

En  voici  bien  d’une  autre  1  Ce  maudit  typhus  contagieux  ne  nous  réserve  que  des  sur¬ 
prises  et  des  déceptions.  Sous  prétexte  qu’il  est  identique  à  la  variole,  suivant  l’idée  timide¬ 
ment  émise  ici  et.  renouvelée  des  ancien.s  par  MM.  Bouvier  et  Auzias-Turemie,  puis. soutenue 
avec  assurance  au  delà  du  détroit  par  M.  le.  docteur  Murchison  et  M.  Geely,  qui  se  sont 
constitués  les  défenseurs  et  les  apôtres  de  cette  doctrine,  tandis  que  chacun  était  occupé  — 
nous  ne  dirons  pas  à  qui  mieux  mieux,  car  c’est  là  une  pratique  empirique  des  plus  hasardées 

à  en  chercher  la  confirmation  par  l’inoculation  vaccinale,  voici  qu’une  nouvelle  étiologie 
surgit.  A  en  croire  les  observateurs  anglais,  au  lieu  d’être  une  maladie  zymotic,  comme  ils 
disent,  qu’elle  tienne  du  typhus  ou  de  la  variole,  ce  serait  une. variété  de  l’helminthiase, 

.  analogue  à  la  trichinose.  N’.esl-ce  pas  le  cas  de  dire  que  l’on  met  à  présent  des  vers  partout? 
Ce  n’est  pas  que  ver  ou  poison,  tes  malades  se  trouvent  mieux  de  l’un  que  de  l’autre, 
puisque,  la  mort  est  toujours  au  bout;  mais  c’est  pour  la  satisfaction  de  savoir  au  moins  de 
quoi  ils  meurent.  La  chose  est  donc  très-sérieuse  et  mérite  d’être  prise  en  haute  consi¬ 
dération.  '  , 

Le  3  janvier  dernier,  le  docteur  Fenwiok  annonça,  dans  une  lettre  au,  Tîmes,  qu’il  avait 
découvert  dans  les  muscles  des  bestiaux  morts  du  typhus  contagieux  de  petits  enlQ^oaires 
Tnmn  XXIX.  —  NortvHlc  série,  18 


L’UNION  MÉDICALE. 


274 


culé.  Ils  pensent  les  mots,  veulent  les  prononcer  et  ne  peuvent  y  parvenir;  il  faut 
que,  chez  eux,  il  n’y  ait  pas  transmission  régulière  de  la  volonté,  du  commande¬ 
ment  ou  que,  cette  transmission  ayant  lieu,  les  muscles  n’y  répondent  pas.  Ce  sont 
là  autant  de  questions  dont  on  peut  espérer  la  solution,  mais  que  j’abandonne  pour 
le  moment,  me  bornant  à  vous  lire  l’observation  suivante  : 

Observation.  —  Montfort  (Théodore),  âgé  de  65  ans,  cordonnier,  denaeiirant  rue  Sâint- 
Doininique-Saint-Germain,  n’ayant  jamais  su  lire  ni  écrire.  Admis  aiix  Incurables  (hommes) 
le  10  janvier  1865. 

Cet  homme  avait  toujours  joui  d’une  bonne  santé,  lorsque,  au  mois  de  septembre  1863,  il 
fut  pris  de  crachements  de  sang  très-abondants.  Le  sang,  d’abord  parfaitement  rouge,  fut 
ensuite  rendu  par  crachats  noirâtres  isolés  (il  s’agit  probablement  d’une  pneumo-hémor- 
rhagie).  - 

Au  bout  de  deux  mois  de  maladie,  il  fut  assez  bien,  pour  reprendre  ses  travaux,  dont  il 
s’acquitta  avec  la  même  activité  et  la  même  aisance  qu’avant  d’avoir  été  malade;  il  resta 
seulement  sujet  à  des  coliques  sur  la  nature  desquelles  il  est  difficile  de  se  faire  une  idée. 

Au  mois  de  novembre,  deux  mois  après  les  crachements  de  sang,  il  sortit  un  matin  pour 
reporter  de  l’ouvrage  et  rentra,  au  bout  d’une  heure  et  demie,  en  proie  à  de  violentes  coli¬ 
ques  pour  lesquelles  il  se  mit  au  lit. 

Le  soir,  il  se  leva,  mais  il  était  comme  un  homirie  ivre,  hébété  et  parlant  peu.  Il  se 
recoucha  et  s’endormit;  mais,  au  milieu  de  la  nuit,  sa  femme  s’aperçut  qu’après  s’être 
réveillé,  il  prenait  sa  main  droite  avec  la  gauche  pour  changer  son  bras  de  place  ;  il  y  avait 
paralysie.  Le  lendemain  matin,  il  se  leva  comme  d’habitude  et  ne  put  se  servir  dé  la,  main 
droite  pour  s’habiller;  il  marchait  encore  bien.  Aux  questions  que  lui  adressa  sa  femme,  il 
ne  répondait  que  om'  et  non,  et  encore  se  trompait-il  dans  l’emploi  de  ces  mots,  dont  il  usait 
à  peu  près  indifféremment,  quelle  que  dût  être  la  réponse;  il  semblait  égaré,  comme  ivré, 
et  pourtant  paraissait  comprendre  ce  qu’on  lui  disait.  Quelques  jours  plus  tard,'Ia  jamibe 
droite  se  paralyse  et  la  bouche  est  déviée  â  gauche  ;  à  partir  de  ce  moment,  il  cesse  de  répondre 
oui  et  non,  et  tout  se  borne  aux  mois  je  m'en  oojement,  qu’il  prononce  comme  un  seul  mot.  C’est 
la  réponse  invariable  qu’il  fait  à  toutes  les  questions  qu’on  lui  adresse,  et  depuis,  dans  sa  famille 
et  à  l’hospice,  on  lui  avait  donné  le  sobriquet  du  père  Jem’en.  Pendant  six  semaines,  il  resta 
au  lit,  allant  sous  lui  et  gardant  son  ah  hébété.  Pourtant,  nous  dit  sa  femme,  il  conaprenait  ce 
qu’on  lui  disait;  aussi  le  voyait-on  s’indigner  quand  on  lui  parlait  de  renypyer  ^  rhôpital  ;  il 
prenait  un  ah  furieux  et  faisait  des  menaces  dé  la  main  gauche  en  criant  :  Je  m'en,  je  m'en. 
Peu  à  peu,  il  cesse  d’aller  sous  lui,  les  mouvements  reviennent  dans  la  jambe  qui  avait  été 


microscopiques  dont  il  ne  définissait  ni  le  genre  ni  l’espèce.  C’en  fut  assez  pour  faire  croire 
aussitôt  à  la  découverte  de  la  cause  mystérieuse  du  fléau.  Aussi  M.  Lionnel  Beale,  dont 
l’attention  était  fixée  sur  ce  sujet,  s’empressa  de  publier  le  résultat  de  ses  recherches  et  de 
ses  observations  dans  le  Medical  Times  dnd  Gazette  avec  la  description  et  les  figures  de  ces 
animalcules  ou  plutôt  de  ces  corps  ciliés  se  présentant  sous,  forme  de  larves  en  voie  de 
développement,  renfermés  par  milliers  dans  des  kystes  placés  au  sein  des  muscles  volontaires. 
Ils  ont  cependant  été  rencontrés  à  l’état  libre  et  une  fois  dans  le  cœur  ;  mais  ce  sont  là  des 
exceptions.  A  une  seule  près,  foutes  les  victimes  du  typhus  contagieux  examinées  à  cet  efl’et 
en  contenaient.  L’examen  le  plus  minutieux  n’a  pu  en  déceler  la  nature,  mais  leur  vie,  leur 
organisation,  leur  multiplicité  sont  hors  de  doute.  M.  Beale  hésite  pourtant  à  les  qualifier 
d’entozoaires,  et  le  docteur  Cobbold  a  publiquement  mis  celte  nature  en  question.  Ce  sont 
pour  lui  «  des  enlophytes  plutôt  que  des  entozoaires,  des  sacs  de  psorospermie,  dont  le 
contenu  granuleux  ressemble  aux  zoospores  non  ciliés  de  certaines  conferves.  » 

On  est  donc  bien  loin  d’être  fixé  sur  l’espèce  et  le  rôle  de  ces  parasites.  En  leur  qualité 
d’infiniment  petits,  fort  à  la  mode  en  ce  moment,  on  y  regardera,  sans  doute,  avec  tout  le 
soin  et  l’attention  voulus;  mais  on  ne  saurait,  dès  maintenant,  les  considérer  comme  la  cause 
du  typhus  contagieux,  car  ils  ont  été  observés,  il  y  a  plus  de  vingt  ans,  en  Allemagne,  sur 
différents  animaux,  comme  M.  Beale  lui-même  l’établit.  Miescher  les  trouva  dans  les  mus¬ 
cles  d’une  souris  en  18à3;  Hessling  dans  les  colonnes  charnues  du  cœur  d’un  mouton  et  du 
bœuf,  chez  le  daim,  le  rat.  En  1855,  Rainey  les  trouva  chez  le  cochon  et  les  considéra  comme 
la  première  période  de  développement  du  cysticercus  cetlulosæ.  De  ce  qu’ils  se  rencontrent 
en  bien  plus  grande  quantité  sur  les  animaux  morts  du  typhus  contagieux  que  sur  ceux  qui 
sont  bien  portants,  on  n’en  peut  conclure  qu’ils  sont  la  cause  de  la  maladie;  au  contraire, 


L’UNION  MÉDICALE. 


275 


complètement  paralysée,  et,  au  bout  de  quelque  temps,  il  était  en  état  de  marcher  â  l’aide 
d’une  canne.  Ï1  put  aller  'du  n"  110  de  la  rue  Saint-Dominique  à  l’ancienne  barrière 
de  Sèvres,  où  il  avait  une  scetir;  il  faisait  souvent  cè' trajet  sans  s’égarer,  s’acquittant  de 
petités  commissions  qu’on  lui  confiait.  En  un  mot,  avec  rimpossibiîité  de  parler,  il  parais¬ 
sait  avoir  conservé  son  intelligence  à  peu  près  complète.  '  . 

A  partir  du  moment  où  l’hémiplégie  fut  complète,  on  nota  une  bouffissure  de  la  face  et 
la  main  dé  ce  côté,  bbnffissure  qui  durait  quelque  temps  et  disparaissait  pour  revenir 
plus  tard.  '  ,  , 

,  Au  mois  dé  mai  l86ù,  danSune  dé  ses  visites  hàbiluèllés  à  sa  sœur,  celle-ci  lui  trouva  un 
air  étrange,  ne!pül  se  faire  comprendre  de  lui,  et  dut  le  reconduire  à  sa  demeure;  on  fut 
obligé  dé  le  monter;  il  élit  Une  défaillance  et  garda  le  lit  pendant  un  mois;  quand  il  en  sortit, 
il  marchait  moins  bien;  sa  jambe,  ét  surtout  son  bras,  étaient  un  peu  raides;  il  ne  des¬ 
cendit  plus  dans  la  rue.  Quant  au  langage,  rien  n’était  changé,  c’était  toujours /e  Wén. 

L’iptelligençe  baissa  peu  pendant  celte  seconde  phase,  de  la  maladie,  et,  s’il  faut  en  croire 
sa  femme,  l’intelligence  était  aussi  complète  que  jamais.  Il  pouvait  se  faire  comprendre  par 
signes,  était  joyeux  de  voir  ses  amis,  se  désolait  en  voyant  ses  instruments  de  travail  dont  il 
ne  pouvait  plus  se  servir,  et  surtout  se  montrait  indigné  quand  on  lui  parlait  d’entrer  dans  un 
hospice.  On  fit  néanmoins  les  démarches  nécessaires,  et  il  entra  aux  Incurables.  Il  pouvait 
marcher  aidé  d’une  canne,  et  il  voulut  même  se  servir.de  celle-ci  contre  le  concierge,  qui  lui 
refusait  la  sortie.  Quant  à  l’état  actuel,  voici  ce  que  nous  avons  noté  :  l’hémiplégie  est  trés- 
accentuéé»  niais  incomplète  ;  à  la  face,  on  s’aperçoit  à  peine  de  la  paralysie  ;  le  bras  est  dans  la 
demi-flexion  et  contracturé;  il  y  a  quelques  mouvements  volontaires,  mais  très-limités;  la 
sensibilité  y  est  très-obtuse,  de  même  sur  le  tronc.  J’ai  dit  que  le  malade  marchait  , en  fau¬ 
chant,  appuyant  surtout  sur  la  pointe,  du  pied,  é  cause  d’un  peu  de  contracture. 

Une  particularité  digne  de  remarque,  c’est  l’existence  d’un  demi-œdème  très-nettement 
caractérisé  du  côté  paralysé.  Nous  ne  constatons  rien  du  côté  des  poumons  ou  du  cœur.  Il 
n’y  a  pas  d’albumine  dans  les  urines.  ,  .  , 

Eu  égard  à  l’état  de  l’intelligence,  il  est  incontestable  que  cet  homme  comprenait  tout  ce 
qu’on  lui  disait,  se  montrait  très-sensible  aux  menaces  et  aux  bonnes  promesses;  mais  il 
faut  avouer  aussi  quMl  paraissait  profondément  hébété,  et  je  doute  que,  en  deliors  de  ces 
provocations,  U  pensât  à  grand’ebose  ;  seulement,  il  est  incontestable  que,  s’il  avait  oublié 
les  mots,  il  comprenait  très-bien  le  sens  des  paroles  qu’on  lui  adressait.  La  langue  n’était 
pas  paralyséé,  mais  il  a  toujours  été  impossible  au  malade  de  la  sortir  de  la  bouche;  quand 
on  lui  demandait  de  lé  faire,  il  l’agitait  en  ouvrant  largement  la  bouche  et  tout  se  bornait  là. 
Pas  de  déviation  de  la  luette. 


leur  multiplicité  tend  à  faire  admettre  qu’elle  eh  est  un  effet.  Rien  de  moins  prouvé  donc  que 
la  nature  helminthique  de  cette  terrible  épizootie. 

Qùanl  à  ses  prétendus  rapports,  son  identité  avec  la  variole ,  l’inanité  en  est  dès  mainte¬ 
nant  démontrée  péremptoirement  et  par  des  expériences  décisives.  A  peine  cette  idée  était- 
elle  jetée  dans  le  public  que,  de  toutes  parts,  on  s’empressa  de  vacciner  les  bêtes  à  cornes 

de  préférence  à . toutes  les  autres,  tellement  que  le  vaccin  manqua  bientôt  pour  les  gens 

d’esprit.  La  pénurie  en  est  telle  dans  tout  le  Royaume-Uni,  que  la  demande  d’un  envoi  de 
plaques  a  été  faite  aux  Académies  de  médecine  de  Paris  et  de  Turin  pour  y  suppléer,  et  nous 
savons  même  que  l’envoi  de  Paris  a  eu  lieu.  Un  chirurgien  entreprenant  a  même  fondé  là- 
dessus  une  industrie  lucrative  par  la  vente  de  tubes.  Au  début,  il  en  donnait  trois  pour  uné 
demi-couronne,  soit  13  fr.  ;  tandis  qu’il  n’en  donne  plus  qu’un  actuellement  pour  cette 
somme,  avec  l’espoir  d’en  obtenir  bientôt  un  meilleur  prix.  Un  mélange  de  collodion  avec 
huile  de  croton  et  tartre  stibié  a  aussi  été  inventé  et  composé  par  de  coupables  industriels 
pour  suffire  à  la  demande,  et  vendu  aux  fermiers  comme  du  vaccin.  On  juge  dès  lors  du 
réÿltat  de  l’inoculation ,  de  l’insuccès  de  l’expérience  et  du  peu  de  crédit  à  y  ajouter  si 
elles  étaient  toutes  semblables. 

Mais  il  en  est  d’autres  qui,  faites  avec  du  vaccin  authentique,  permettent  de  résoudre  la 
question.  M.  Tollemache,  par  exemple,  grand  partisan  de  la  vaccination,  et  qui  criait  vic¬ 
toire  dans  le  Times  avant  le  temps,  après  avoir  Vacciné  un  veau  d’Alderney  avec  succès,  le 
plaça,  le  11  janvier,  pendant  cinq  jours  consécutifs,  dans  un  espace  restreint  avec  quatre 
autres  veaux  malades  du  typhus.  Il  en  fut  retiré  le  16  sans  aucun  signe  de  la  maladie  ;  mais 
dès  le  lendemain,  il  fut  atteint  et  succomba  huit  jours  après,  selon  la  déclaration  même  de 
l’expérimenlateur,  ■  ■ 


276 


L’UNION  MÉDICALE. 


Depuis  son  entrée  aux  Incurables,  Monlforl  eut  une  diarrhée  persistante  qui,  d’ailleurs, 
existait  déjà  avant;  il  cessa  de  pouvoir  marcher,  resta  au  lit  ou  dans  un  fauteuil,  devint 
très-cachectique  et  s’œdématia.  Le  29  novembre  1865  il  tomba  de  son  lit  et  se  fit  une  frac¬ 
ture  coraminutive  de  l’extrémité  supérieure  de  rhumérus  du  côté  paralysé.  Mort  le  6  jan¬ 
vier  1866;  autopsie  le  7.  —  Cette  autopsie,  à  cause  de  circonstances  particulières,  n’a  pu 
être  complète  ;  mais  voici  la  pièce,  principale,  c’est-à-dire  le  cerveau  i 
Le  cerveau  est  très-petit,  il  pèse  600  grammes;  il  adhère  fortement  à  ses  enveloppes,  et  il 
faut  prendre  beaucoup  de  précautions  pour  l’enlever.  Voici  ce  qu’il  présente  d’intéressant  : 

La  troisième  circonvolution  du  lobe  gauche  est  détruite  comme  si  la  substance  cérébrale 
avait  été  enlevée  avec  un  emporte-pièce;  il  y  a  là  une  excavation  qui  contient  aisément  le 
pouce,  et  dont  le  fond  répond  à  l’extrémité  antérieure  du  ventricule  latéral  sans  aller  jus¬ 
que  dans  cette  cavité,  qui  en  est  séparée  par  une  mince  couche  de  substance  cérébrale. 
L’intérieur  et  les  bords  de  celte  excavation  sont  de  couleur  jaune  pâle;  les  membranes  céré¬ 
brales,  déprimées  et  flottantes,  la  tapissent  sans  pénétrer  jusqu’au  fond;  elles  n’y  àdhèr'éht 
pas,  et  il  est  facile  de  les  détacher;  elles  adhèrent  un  peu  aux  bords  et  passent  de  l’un  à 
l’autre,  étant  seulement  déprimées  au  centre.  , 

En  arrière  de  cette  destruction  existaient  quelques  circonvolutions  parfaitenient  intactes  et 
qui  se  trouvent  placées  au  niveau  de  l’extrémité  supérieure  de  la  scissure  dé  Sylvius  et  un  péu  en 
arrière  de  celle-ci.  Mais,  en  arrière  de  ces  quelques  circonvolutions  resté'és  inlâctès,- oii  voit 
qde  toutes  les  circonvolutions  qui  constituent  la  masse  postéro-lat’éràlé  de  t’hémisphèfe 
sont  détruites;  les  membranes  d’enveloppe  du  cerveau  y  sont  flottantes  et  contiennent  üh 
liquide  aqueux  jaunâtre,  dont  une  grande  partie  s’était  écoulée  en  ehlêvà'nt  le  cerveàu.  L’en¬ 
semble  présente  une  coloration  jaunâtre  plus  foncée  que  celle  de  la  lésion  de  ïa  'irbisième 
circonvolution.  La  destruction  cérébrale  qui  a  eu  lieu  en  ce  point,  et  qui  a  été  très-consi¬ 
dérable,  n’a  pas  pénétré  jusque  dans  le  ventricule;  une  lame  de  substance  restée  intacte  les 
sépare.  :  '  '  ■ 

En  ouvrant  avec  soin  le  ventricule,  on  constate  qu’il  n’y  a  nulle  part  de  lésions,  excepté 
dans  le  corps  strié,  qui  conserve  sa  forme,  mais  qui  semble  avoir  été  infiltré  de  sang.  ' 
Outre  ces  particularités,  le  cerveau  de  cet  homme  ne  présentait  rien  qui  nous  ait  frappé. 

L’aphasie,  chez  Montfort,  était  très-complète,  aussi  complète  qu’on  l’ait  notée 
dans  aucune  observation,  mais  elle  avait  l’inconvénient  d’ être  unie  à  une  hémiplégie 
très-prononcée,  ée  qui  pouvait  même,  pendant  la  yié,  faire  conclure  que,  s’il  existait 
une  lésion  du  point  quel  qu’il  soit,  qui  peut  ternr  le  langage  articulé  sptis  sa, dépen¬ 
dance,  cette  lésion  ne  serait  pas  isolée,  mais  bien  liée  aux  altérations  qui  produisent 


Plusieurs  y,aches  vaccipèès.da^S.la  même  écqrie,  soit  qu’elles  fussent  ifjéjà  malades  ou  bien 
portantes,  moururent  également  après  cetle;épreuve.  - 

Afin  d’éprouver  l’efficacité  préventive  de  la  yiiccinatipn,  lord  Airlie  envoya  égalemepl  deux 
apimaux  vaccinés  avec  succès,  et  un  troisième  non,  vacciaè  dans  une  yacherie.i.qfèclèè  le 
15  janvier.  Dès  le  30,  U  annonçait,,  dans  le  Tîmw,„  qu.e;d,es,  deux  ,  premiers,;  l’qn!  était  déjà 
mortt  l’autre  non  alteint,,et,,ie,troisièrae,mal,ad,e  sans  espoir.  It  est  juste  de  rappèlènquè  sâ 
ferme,  d’où  ees  animaux  sortaient,  était  rèsiée  . complètement  indemne  dû!  jÛéau,,.giâce  à  un 
isolement.absolu  et  à.  l’emploi  des  désinfectants,  quoique  environnée,  de, fermes  iojte|çtëeS.  .  .. 

M.  G.  Okeli  dit  avpir  yacciné;  au  moins:50.0  tôles. de  bétail,  dont  27,  vaches,,  dans  la  ferme 
de  son  frère,  du  3  an  lO  janvier.  Une  vache  et  un  taureau  furent  seuls  rèfraqïairés  à  rinocu- 
lalion.  jpès;ie  27,19  étaient  atteintes,  8  mortes,,  doirt. 5  ayaie'nt.  été  vaccinées  quitlorze  joprs 
avjinl  l’apparition  des  premiers  symptômes  ;  A  guérirent,  et,Ie  taureau  et  là  yacl|te,  réfrac¬ 
taires. à  rin,û,oulalion,  liaient  épargnés.  •  :  ,  .  ’  \  ■ 

.Deux  génisses  vaccinées  avec  .succès  par  M.  Harper  et  exposées  ensuite  au  fléaujjçonlrac; 
tèrentde  même  la  maladie  et  en.moururent.  La  même  épreuve,  faitp,  dans  les  Collèges  vété-r 
rinaires  Albert  et  Royal ,  a  donné  des  résultats  identiques.  Dans  le  premier,  pour, être  bien 
sûr  que  les  pustules,  étaient  légitimement  vacçioales,  on  est  allé, .par  que  pratique  yér.ilable- 
menldangereuse, ..jusqu’à  en  inoculer-Jp.;  yirus  à  d.es  enfants,  êl  l’opération  a  pari'ailement 
réussi,  confirmant  .qipsi  la  nature  du  vapcin'.  .p’ajlleurs,  on, ft, inoculé  sept  animaux,  dit  lor,d 
Airlie,  avec  letvirus  du  typhus,  elle  résultat  a. été  le  même,:. quatre  sont  morts  aussitôt,. 

On. objectera  sans  doute  que, .toutes  çes.expérimenlatiç'ns,  et  bien  d’aplrçs,i  n’opt.pas  été 
faites  npconduites  aussi  scientifiquement  qu’il  serait  désirable  pour  conclure  et  lepr  accor; 
der  une  valeur  négative  absolue,  Il  nous  semble  que,  répétées  simultanément  en  plusièVù^? 


277 


L’UNlOiv  MÉÜKiXLi 


la  paralysie  dé  la  sensibilité  et  du  rnouvëmeht.  C’est  efïeètivëment  ce  qui  a  eu  lieu, 
et  ce  qui  empêche  l’observation  d’être  concluante )  toutefois,  élle  nous  semblé  bonne 
à  enregistrer.  '  .  , 

Ceux  qui  font  dé  la  troisième  circonvolution  une' partie,  en  quelque  sorte  un 
organe  dont  l’intégrité  importe  à  là  faculté  du  langage  articulé,  à  ce  point  que  ce 
dernier  devienne  impossible  au  moinènt  oir  cette  intégrité  disparaît,  ceux-ci,  dis  je, 
ne  manqueront  pas  de  dire  que  c’est  la  destruction  de  la  troisième  circonvolution 
qui  a  entraîné  l’aphasie  qui  s’est  montrée  dès  le  début,  alors  qu’il  n’y  avait  que 
paralysie  du-bras;  ils, diront, que,  dès  ce  moment,  il  s’était  formé  un  foyer .hétuor- 
rhagique  en  çe  point  et  que  l’hémiplégie  s’est  complétée  quand  s’est  fait  une  hémor¬ 
rhagie  à  la  partie  postérieure.  Tout  ceci  est,  en  effet,  très-légitime  et  de  nature  à 
impressionner,  bien  que  ce  ne  àoient  que  des  raisonnements  et  pas  des  preuves.  Il  y 
en  a.  .eu  deux  principales  attaques  :  l’une  au  mois,  de  noyembre  1863,,  la  , seconde 
en  mai  1864,  et  nous  devions  naiturellement  rechercher  s’il  n’était  pas  possible 
de ,  reconnaître  la  lésion  qui  pouvait  répondre  à  chacune  .d’elles.  Il  nous  faut  recon¬ 
naître  que  ç’a  été  un  problème  à, peu  près  insoluble^  à  moins  que  l’on  ne  v.euijle  accor¬ 
der  une  grande  importance  à  la  coloration  moins  prononcée  de  ta  destruction  anté¬ 
rieure  et  en  conclure  que. celle-ci  est  plus  ancienne  parce  quedes  matériaux  du  sang 
en  ont  disparu  plus  complètement,  €e  serait,  je  crois,  se  livrer  à  des  interprétations 
très-peu  motivées,  et,  sauf  cette  différence  de  nuance  extrêmement  légère,  il  faut 
reconnaître  que  les  deux  lésions  se  ressemblaient  de  tout  point;  L’état  de  la  motilité 
de  la  langue  m’a,  beaucoup  frappé  chez  lé  malade.  Quoique  rorgané  ne  fût  pas  para¬ 
lysé,  puisqu’il  put  être  remué  dans  la  bouche,  ses  mouvements  h’étaient  pourtant  pas 
coinplétemèht  à  la  disposition  du  malade,  qui  ne  pouvait  pas  la  sortir  de,  sa  bouché 
quia  d.jrîgêr  dans, le  sens  qu’on  lui  .indiquait.  N’y  avait-il  pas  là  lésion  de  la  motilité 
comparable  à  celle  de  la  jambe  ou.  du  bras,  et  ne  pourrait-on  pas,  lui  attribuer 
l’aphasie  ?  Le  fait  pourrait  se  prêter  tout  aussi  bien  à  cette  interprétation  qu’à  l’hy¬ 
pothèse  de  l’abolition  de  la  mémoire  des  mots  chez  un  homme  pour  lequel  les  mots 
n’étaient  pas  lettre-morté  puisqu’il  comprenait  très-bien  tous  ceux  qu’on  prononçait 
devant  lui.  L’aphasie,  dans  ée=  cas,  serait  un  simple  trouble  de  la  motilité,  une  para¬ 
lysie  cohîp  arable  à  la  '  paralysie  des  muscles  des  membres  et  ayant j  comme  cellë-'ci, 
sa  lésiou  ànatdihiquei  '  •  -  -  .  ■  . 


endroits  àyëc  c’ette  üniforUiité  dé  résultats,  elles  suffisent  dès  mainteinant  à  infirmer  l’hypo¬ 
thèse  de  l’identîté  du  typhüs  contagieux  et  de  la  .variole..  Ces  faits  èn  déposent  bien  mieux 
que  tous  les  faisonnéménts,  lés  àhalbgieS  qui  àvaient  servi  à  la  faire  supposer  plutôt  qu’à 
rétablir,  et  l’observation  de  vaches  guéries' du  typhus  ayant  ensuite  contracté  le  cow-pox^ 
achève  de  tnéttre  dette  doctrine' à  néant.  Il  faut  donc  nous  appliquer  la  moralè  de  là  fable 
sur  la  nature.du  typhus,. et  nous  restons  gros  Jean  comme  devant. 

Il  serait  facile  d’augmenter  cet  avoir  scientifique  mensuel  d’autres  travaux  publiés  ailleurs, 
mais,  en  présence  des  résultats  précédents,  nous  craindrions  cle  les  affaiblir  et  de  distraire 
avec  préjudice  rallentipn  du  lecteur  sur  leur  portée  et  toutes  les  réflexions  qu’ils  suscitent. 
Disons  seulement:  que,  malgré  six  mémoires  envoyés  à  son  dernier  concours  sur  ïaction 
du  tabac,  l’Académie  de  médecine  de  Belgique,  par  l’organe  de  son  rapporteur  et  secrétaire, 
M.,Tallois,  n’a  trouvé  à  en  couronner  aucun.  Un  simple  encouragement  de  200  fr.  a  été 
accordé  au  dernier  venu;  aucun  concurrent  n’ayant  répondu  directement  à  la  demande  faite 
^'expériences  et  d'observations  nouvelles,  la  plupart  se  sont  bornés,  au  contraire,  à  ce  qui 
avait  été  dit,  observé,  avancé  de  part  et  d’autre  jusqu’ici,  et  encore  incomplètement,  car, 
selon  la  remarque  du  rapporteur,  aucun  n’a  cité  le  mémoire  de  Tiedmann  analysé  et  traduit 
partout.  Avis  aux  futurs  travailleurs  sur  ce  sujet. 

En  mettant  en  évidence  les  contradictions,  les  dissidétlCes  qui  existent  sur  cette  question, 
oé  rapport  montre  aussi  que  le  programme  était  horàdé.  toute  pioportion  raisonnable 
âvec  le  temps  accordé  pour  y  satisfaire,  ce  n’est  ni  un  ni  deux  ans  qli’il  fallait,  mais  au 
moins  quatre ;6n' cinq.  Comment  éjücidér,  en  effet,  tant  dé  contradictions  par  des 
des^  ôbservaitàné  nduttfles' ÿiriû  un  lempà-si  féstrejfii?  Dèmandéz  à  il.  MèMer’'é'é  qtt’iî  lui  é 


278 


L’UNION  MI^IDIGALE, 


Une  particularité  digne,  je  crois,  d’être  notée,,  et  qui  l’a  é|té  dans. d’autres  pbser-» 
vatiqns,  c’est  l’œdème  limité  pendant  longtemps  à  la  moitié  du  corps  paralysé.  Cet 
œdème  ne  reconnaît  pas  pour  cause  première  autre  chose  que  l’état  cachectique, 
bien  qu’il  se  soit  produit  de  bonne  heure,  mais,  sa  localisation  doit  certainement 
être  placée  sous  la  dépendance  des  lésions/nerveuses. 


CHIRURGIE. 


POLYPE  YAGIIVAL  SUBISSANT  LA  DÉGÉNÉRESCENCE  CANCÉREUSE;  OPÉRATION;  RÉCIDIVE; 

NOUVELLE  OPÉRATION  ET  NOUVELLE  repullulation;  MORT. 

Par  le  docteur  Félix  Isnard  ,  de  Saint- Amand  les  Eaux. 

Les  polypes  du  vagin  sont  peu  connus  .-  pour  les  médecins  qui  voudront  tracer 
leur  histotrej  le  cas  dont  je  vais  parler  ne  sera  pfs  dépourvu  de  tout  intérêt.  Insolite 
sous  bien  des  rapports,  et  ayant  nécessité  des  Opérations  graves  et  malheureuses,  j’ai 
cru,  pour  ce  double  motif,  devoir  le  publier  et  le  commenter  avec  détails. 

Observation.  —  M“®  L...,  36  ans,  tempérament  lymphatique.  Née  de  parents  sains,  elle 
s’est  mariée  à  30  ans  et  a  toujours  été  parfaitement  réglée. 

En  1861,  elle  a  un  premier  accouchement  naturel.  ,  , 

Vers  la  fin  de  l’année  suivante,  elle  commence  à  sentir  à  la  paroi  antérieure  du  vagip  une 
grosseur  qui  n’attire  pas  sérieusement  son  attention. 

Celte  tumeur  n’empêçhe  ni  la  fécondation  ni  la  gestation  ;  car,  en  octobre  1863,  1V1“'  L... 
met  au  monde,  à  huit  mois,,  un  second  enfant  qui  ne  vit  qüe  qUairante-huit  heures.  , 
Durant  cette  deuxième  grossesse,  la  tùmeiir,  qui  n’est  autre,  comme  on  le  verra  plus  lard,' 
qu’un  polype,  vaginal,  a  pris  le  volume  d’un  œuf  de  poule;  qü’elle  conserve  sans  S’kccroîlfé 
sensiblement.'  La  santé  reste  bonne,  et  la  maiade  péùt  travailler  jusqu’au  dernier  jour.  ■  ‘ 

Mais,  à  partir  du  moment  de  l’accouchement,  les  choses  changent.  Les  menstrues  n’appa-i 
raissent  qU’une  fois  pour  se  supprimer  définitivement.  La  tumeur,  quoique  ne  i  déterminant 
aucune  douleur,  fait  de  rapides  progrès  ;  elle,  occasionne  des  pertes  sanguines  parfois  assez 
abondantes,  gêne  l’émission  des  urines  et  des  matières  fécales. 

Aucun  traitement  chirurgical  n’est  appliqué.  La  malade  fait  venir  sa  sage-femme,  qui,’ 
croyant  avoir  affaire  à  un  prolapsus  utérin,  ordonne  un  pessaire  qui  n’est  pas  longtemps  sup^ 


fallu  de  temps,  de  démarches,  et  de  dépenses  pour  édifier  son  beau  rapport  de  18/t6  sur  cq 
sujet,  et  vous  ne  vous  étonnerez  plus  de  ne  pas  en  avoir  obtenu  la  solution. 

De  même  du  concours  sur  la  glycosurie,  des  deux  mémoires  envoyés,  on  a  également 
préféré  une  opinion  originale,  si  disparate  et  étrange  qu’elle  soit,  à  une  insipide  compilation 
des,  faits  et  des  opinions  déjà  connues.  Pe  deux  défauts,  c’èst  choisir  le  moindre.  . 

II.  Après  la  question  du  typhus  qui  occupe  le  plus,  qui  absorbe  la  presse  anglaise  aussi 
bien  que  l’attention  publique,  vient  celle  des  titres;  des  distinctions  accordées  au  Corps 
médical.  La  baronnie  accordée  à  ifr  W.  Fergusson  n’était  que  l’avant-goût  de  celles  qui 
devaient  suivre,  et  sa  prééminence  sur  la  liste  tient  sans  douteià  ce.que,  des  trois  royaumes, 
il  appartient  à  celui  de  la  métropole.  En  effet,  la  nomination  du  professeur  Gorrigan,  de  Dui 
blin,  dont  le  nom  rappelle  la  découverte  de  V insufjîscince  aortique,  ^\.  le  plus  illustre  du  Corps 
médical  irlandais,  à  la  même  dignité;  a  suivi  de  près.  Depuis  la  mort  de  H.  Marsh,  en  1860, 
la  verte  Erin  n’avait  plus  de  médéin  honoré  de  ce.  litre,  accepté  ainsi  avec  d’autant  plus  de 
joie  et  de  reconnaissance  qu’il  est  accordé  à  l’un  de  sés  patriotesles  plus  dévoués.  ' 

Restait  l’Ecosse  à  satisfaire,  et  le  choix  ne  pouvait  être  douteux.  Par  ses  travaux  si  remar¬ 
quables  en  obstétrique,  et  surtout  la  découverte  des  propriétés  anesthésiques  du  chloro¬ 
forme,  qui  ont  rendu  son  nom  célèbre  dans  l’univers  entier,  M.  Simpson  l’emportait  sur  touS 
ses  compétiteurs  pour  cette  dignité.  On  s’étonne  même  qu’on  ait  tant  tardé  à,  la  lui  conférer. 
Aussi, des  applaudissements  unanimes  ont  accueilli  celte  élévation  deM.  Simpson,  peut-être 
encore  plus  à  l’étranger  qu’à  Edimbourg  même,  où  cependant  un  banquet  lui  a  été  offert  à 
celte  occasion.  El  si  les  victimes  de  la  chloroformisation  élevaient  d’outre-tombe  quelques 
voix  discordantes  par  lés  organes  de  Lypu  ou  de  Naples,  de  leur  répondre  qu’elle  n’est  pas 


L’UNION  MÉDICALE. 


279 


porté.  Plus  tard,  elle  réclame  les  soins  d’un  médecin  ;  mais  ne  voulant  se  soumettre  ni  à  l’ap¬ 
plication  du  spéculum,  ni  à  un  examen  minutieux,  elle  s’en  lient  à  des  injections  émol¬ 
lientes  et  à  des  soins  de  propreté. 

Je  suis  appelé  le  9  juillet  186Zi.  Voici  son  élat  : 

Tumeur  volumineuse  faisant  saillie  au  dehors  de  la  vulve  en  écartant  les  grandes  lèvres. 
Sa  surface  est  irrégulière,  ulcérée  et  suppure  sur  plusieurs  points.  Une  exploration  plus  pro¬ 
fonde  me  démontre  qu’elle  remplit  toute  la  cavité  vaginale  distendue  par  elle,  et  qu’elle  est 
implantée  sur  la  paroi  antérieure  du  vagin  par  un  pédicule  court,  oblong  dans  le  sens  ver¬ 
tical,  et  commençant  immédiatement  au-dessus  du  méat  urinaire  resté  sain.  La  main  intro¬ 
duite  dans  le  canal  utéro-vulvaire,  alternativement  à  droite  et  à  gauche  de  la  tumeur,  cir¬ 
conscrit  celle-ci  tout  autour  de  son  pédicule.  Je  m’assure  ainsi  par  le  toucher  que  le  col  de 
la  matrice  et  l’extrémité  supérieure  du  vagin,  dans  une  notable  étendue,  n’ont  aucune  con¬ 
nexion  avec  la  production  morbide  accidentelle.  Cette  tumeur  a  la  consistance  des  polypes 
muqueux,  saigne  au  moindre  contact  et  se  laisse  facilement  écraser  entre  les  doigts,  si  ce 
n’est  à  la  base  où  l’on  sent  le  pédicule  beaucoup  plus  ferme.  Elle,  n’est  nullement  doulou-, 
reuse;  mais  elle  gêne  par  son  volume,  par  l’odeur  fétide. -qu’elle  répand  et  par  la  difficulté 
qu’elle  apporte  à  la  miction,  à  la  défécation  ainsi  qu’à  la  progression,  la  malade  étant  forcée 
pour  marcher  de  se  courber  en  ,  avant  et  d’écarter  les  jambes.  —  Au  sein  gauche,  petite 
tumeur  indolente,  bosselée,  mobiie  sous  la  peau,  du  volume  d’une  petite  noix  et  d’apparence 
quelque  peu  cancéreuse.  Son  début  remople  à  quelques  mois  après  l’apparition  de,  la  produc¬ 
tion  accidentelle  du  vagin. —  Émaciation;  teint  jaunâtre;  pas  de  fièvre;  appétit  à  peine 
diminué. 

Je  diagnostique  un  polype  vaginal  subissant  un  commericement  de  dégénérescence  Cancé- 
reusOj  et  j’em  propose  l’extirpation,  que  M”'  L...  accepte  avec  joie. 

Première  ^éràiion.  —  Le  11  juillet  186Zi,  je  pratique  l’ablation  du  polype  au  moyen  de^ 
l’écraséur  linéaire  de  M.  Chassaignac.  L’état  d’anémie  dans  lequel  se  trouve  la  malade  par 
suite  dès  pertes'  de  satig  nombreuses  qü’èlle  a  éprouvées,  et  le  mode  d’implantation  du 
polype  par  un  pédicule  unique  et  résistant  détermine  le  choix  du  procédé  opératoire  et  d^ 
i’instrüment.  Pour  cela,  la  malade  étant  convenablement  couchée  sur  le  dos,  les  cuisses 
écartées,  une  sonde  droite  en  argent  est  préalablement  introduite  dans  le  canal  de  l’urèthre. 
Malheureusement,  bien  que  je  la  fasse  cheminer  avec  lenteur  et  prudence,  son  bec  perfore 
facilement  la  paroi  postérieure  du  canal  et  entre  dans  la  production  anormale;  il  m’est  aisé 
de  la  fètirer  de  cette  fausse  route  et  de  pénétrer  jusque  dans  la  vessie,  mais  j’acquiers  par 
là  la  triste  conviction  que  le  mal  est  peut-être  plus  profond  que  je  ne  pouvais  le  penser 
d’abord  et  que  sa  base  sera  plus  difficile  à  extirper  radicalement.  Je  persisté  néanmoins  dans 


responsable  de  l’imprudence,  l'abus  ou  l’impéritle  apporlés  à  son  emploi.  C’est  ainsi  qu’une 
mort  est  déjà  survenue  celte  année  à  St.  Mary' s  hospital,  chez  un  homme  chloroformé  pour 
l’extirpation  d’unè  dent.  Les  dentistes  sont  incorrigibles  ;  car,  après  les  malheurs  survenus  en 
pareil  cas,  ils  ne  devraient  plus  y  récourir. 

Pourquoi  fauWl  que  l’orgueil  légitime  et  la  joie  qu’a  dû  ressentir  dé  cette  distinction  héré¬ 
ditaire  le  cœur  paternel  de  l'éminent  chirurgien  écossaisj  aient  été  troublés,  empoisonnés  par 
la  mort  presque  coïncidente  de  Celui-là  même  qui  devait  en  recueillir  tout  l’avantage!  Le 
IZi  jadvier,  le  docteur  J.  Simpson,  âgéde  ^b  ans  à  peine,  et  qui  promettait  de  succéder  à  son 
père  dans  sa  carrière  scientifique  comme  dans  ses  titres  et  honneurs,. a  succombé  presque 
inbprtiémebt  à  une;  affection  aiguè  du  foie. -C’est  un  malheur  auquel  s’associeront  cordiale- 
ineritloüS' Ceux  dont  les  plus  douces  espérances  reposent  sur  leur  premier  né. 

Ce  n’est  pas  que  ces  litres  nobiliaires  aient  satistait  tout  le  monde  ;  ils  n’ont  fait  qu’exciter 
les  ambitions,  les  compétitions  ;  l’appétit  vient  en  mangeant;  Pourquoi  M.  Lawrence,  dit 
célüi-ci,  qui  depuis  plüs  d’un  demi-siècle,'tient  lé  sceptre  de  là  chirurgie  anglaise,  n’a-t-il  pas 
obtenu  cetté  distinction?  Et  parmi  les  médecins,  dit  celui-là,  cet  honneur  ne  revenait-il  pas 
de  droit  au  docteur  Watson?  On  réclamé  de  même  en  Écosse  pour  Chrislison  et  Syme,  et 
chacun  de  plaider  ainsi  pour  son  candidat.  Tout  est  de  l’être  ên  ée  moment  de  lord  John 
Rbssell  avant  qué  la  liste  soit  Close. 

Itr.  Les  délégués  au  Congrès  sanitaire  international  de  Constantinople  seront  réunis 
autour  du  tapis  vert  que  l’on  en  connaîtra  à  peine  les  noms.  C’est  pourquoi  nous  nous  em¬ 
pressons  de  faire  connaître  que  le  gouvernement  local  a  nommé  Salih-Effendi,  directeur  de 
l’École  impériale  de  médecine,  et  le  docteur  Bartoletti,  inspecteur  du  service  sanitaire  pour 


280 


L’UNION  MÉDICALE. 


mon  premier  pian  opératoire;  bien  décidé  à  détruire  par  la  éautérisation  ce  qtie  Tinstru- 
ment  pourrait  laisser  après  lui  de  tissu  morbide.  En  conséquence,  je  confie  cette  sonde  à  un 
aide  et  j’adapte  à  la  chaîne  de  l’écraseur  trop  courte  pour  embrasser  tout  le  pédicule  du 
polype  un  petit  cordonnet  de  chanvr'e  dit  ficeltéde  fouet.  Cellé-èi  étant  fixée  au  bouton  d’une 
sonde  de  Bellocq,  qui  doit  servir  de  conducteur,  je.l’inlrodüis  dans  le  vagin  le  long  du  pour- 
tour  gauche  du  pédicule  :  arrivé  è  l’extrémité  supérieure  de  ce  dernier,  je  pousse  le  ressort 
de  la  sonde  et  avec  l’indicàleur  de  la  main  gauche,  je  saisis  le  long:  du  pourtour  droit  du 
pédicule  le  cordonnet  qui  a  ainsi  embrassé  dans  ce  trajet  tout  le  col  rétréci  de. la  tumeur. 
La  sonde  de  Bellecq  étant  dégagée  et  la  ficelle  accrochée  h  l’écraseur,  je  fais  manœuvrer^ 
l’instrument  qui,  après  une  demi-heure,  amène  au  dehors,  sans  beaucoup  de  douteur  ni, de; 
sang,  la  tumeur  tout  entière.  ■ 

La  sondé  uréthrale  est  alors  retirée  de  la  vessie,  et,  une  injection  simple  étant  faite  dans 
le  conduit  ûtéro-vulvaire,  j’applique  le  spéculum  afin  dé  bien  m’assurer  de  l’état  des  parties. 
Lé  col  utérin  eSt  parfaitement  sain,  sans  érosion  ni  rougeur,  ainsi  que  l’extrémité  supérieure 
ou  ampoule  vaginale  dans  une  hauteur  rie  deux  travers  de  doigt  environ.  L’écraseur  h 
enlevé  toute  laduraeur,  autant  que  la  chose  était  possible  et  tout  aussi  profondément  qu’eussent 
pu  le  faire  des  ciseaux.  La  plaie  résultant  de  la  section  du  pédicule  mesure  une  surface  ellip¬ 
tique  de  six  centiniètres  dè  haut  sur  deux  de  large  :  elle  montre  le  canal  de  i’urèthre  ouvert 
vers  le  milieu  de  . son  trajet.  Le  méat  urinaire  ést  complètement  épargné;  Tout  le  reste  du 
va^in,  en  arrière  et  sur  les  côtés,  est  à  l’état  normal.  .  ■  c 

Je  Complète  alors  l’opération  par  la  cautérisation  de  la  basé  d’implantation  du  polype  au 
moyen  du  nitrate  acide  de  mercure. 

Examen  de  la  tumeur.  —  Elle’ est  globuleuse,  du  volume  des  deux  poinigS;  mesurant 
38  centimètres  de, circonférence.  Sa  surface,  dans  tQute  .la  portion  contenue  dans  le  vagin, 
est  rougeâtre  .et  lisse,;  avec  quelques  légers  sillons  se  dirigeant  de  la  base.yers  l’extérieur; 
elle  est  irrégulière,  mamelonnée,  grisâtre  et  comme  gangrénée  dans  la.  portion  située  hors 
la  vulve.':  ; 

Di  visée  avec  le  scalpel,  elle  est  molle,  pulpeuse,  d’un  tissu  homogène  et  en  tout  semblable 
àceltii  dés  polypes  muqueux  des  fosses  nasales,  facile  .à  écraser  eatre  les  doigts  et  laissant, 
suiritei’i  alors  de  la  sérosité  et  du  sang.  La  base,  c’est-à-dire  la  partie,  qui , adhérait  au  pédi¬ 
cule,  est^i  presque  en  tous  points,  fibreuse  ou dardacée,  criant  sous  le  scalpel.;, cette  portion 
indurée  qui  mesure  sur  la  tümeuh  une  calotte  sphérique  de  deux  cenûmètrés  environ  de, 
hauteur,' énvoie  néanmoins  çà'etlà  dans  la  masse  polypeuse  des  prolongements  irréguliers,; 
sorte  deU’amificalions  de  tissu  dégénéré. 


le  représenter;  M.  le  professeur  B6  n’y  figurera  pas.  Sur  sa  demande  d’exonération^  M.  Bosi 
(de  Ferrare)  a  été  nommé  pour  le  remplacer. 'C’est  le  docteur  Lauthner-Bey,  médecin  autri¬ 
chien  au' service  de  l’Égypte,  qui  sera  chargé  de  représenter,  cette  puissance.  Quant  à  FAu- 
triche  elle-même,  elle  en  est  encore  à  la  période  de  réflexion  à  ce  sujet;  elle  se  recueille. 
Albion  n’est  guère  plus  avancée.  >Le  gouvernement  ■,  .s’esti  adressé  au;  .Collège  des  méde¬ 
cins  pour  lui  désigner  un  doses  membres  le  plus  digne  de  son  choix.  Voilà  où  en  est  cette 
grande  mesure  prophylactique  qui  doit  nous  garantir  du.  choléra  à  l’avenir,  sans  parler  des 
discussions  qui  ont  lieu  en  Espagne,  en  Italie  et  ailleurs,  en  vue. de  s’y  préparer  ol  d’y 
figurer  avec  avantage.  :  ■ 

«  A  quelque  chose  malheur  est  bon  »  est  un  proverbe  toujours  vrahiAprès  les  victimes  du 
choléra  viennent  ses  favorisés,  si  l’on  peut  dire,  assez  heureux  pour  s’en  prémunir  tout  en 
s’exposant  avec  dévouement  à  ses  atteintes  et  en  recevoir  la  récompense.  Les  décorations 
pteuvent  ainsi  sur  eux  de  part  et  d’autre.  Nous  enregistrons  avec  plaisir  aujourd’hui  la 
décoration  de  l’Aigle  rouge  accordée  au  docteur  Mühlig,  par;  le  gouvernement  prussien,  pour 
ses  services  à  rhôpilal  prussien  de  Constantinople,  pendant  l’épidémie.  Le  docteur  Schinas  a 
de  même  été  . nommé  officier  de  l’ordre  du  Sauveur  par  S.  M.  hellénique,  et  MM.  Marchand 
et  Bai’toletti  de  celuldu  Medjidié  de  quatrième  classe.  Pourquoi  ces  distinctions  sont-elles 
si  tardives?  Si  l’émulation  du  dévouement  médical  n’en  a  pas  besoin  pour  se  prodqire,  elles 
pourraient  du  moins  l’entretenir  en  consacrant  celui-ci  plus  opportunément. 

Une  charité  doublement  méritoire  à  signaler  ;  500,000  francs  viennent  d’être  remis  entre 
les  mains  du  président  de  l’administration  de,  l’hôpital  Middlesex,  à  Londres,  par  un  géné¬ 
reux  donateur  qui  a  voulu  garder  l’anonyme.  On  ne  peut  mieux  observer  l’Écriture.  A  ceux 

qui  sont  chargés  de  telles  dispensations  de  la  faire  aussi  chrétiennement. 


L’UNION  MÉDICALE. 


281 


Les  suiles  dë  ropéraHoTi  sont  excellentes  :  tout  se  passe  bien  pendant  trois  semaines;  la 
malade  croit  être  guérie  et  commence  à  vaquer  à  ses  occupations.  j 

Mais  bientôt,  dans  les  premiers  jours  d’août,  sur  toute  l’étendue  de  la  cicatrice,  et  même 
isolément  attenant  à  son  pourtour,  apparaissent  des  végétations  polypeuses.  Chaque  jour,  je 
les  réprime  ayeç  le  nitrate  de  mercure;  mais  |:)ientôt,  débordé  par  leur  exubérance  rapide¬ 
ment  croissante,  je  cesse  cette  cautérisation  journalière,  et.  j’attends  que  la  masse  morbide 
ait  pris  assez  de  volume  pour  l’extirper  tout  entière  par  une  deuxième  opération.' 

Deuxième  opération.  - — C’est  ce  que  je  fis  le  15  août.  .Celte, fois,  ne  pouvant  embrasser 
avec  l’écraseur  la  tumeur  qui  n’offre  pas  de.  pédicule,  je  l’enlève  au  moyen  des  ciseaux 
courbes.  Puis,  pour  parer  à  une  nouvelle  récidive,  je  cautérise, la  plaie  résultant  de  l’opé¬ 
ration;  mais,  au  lieu  de  me  servir  dû  nitrate  acide  de  mercure,  comme  je  l’avais  fait  autre¬ 
fois,  je  le  remplaçai  par  la  cautérisation  avèc  le  fer  rouge.  A  cet  effet,  la  paroi  postérieure 
du  vagin  étant  préservée  au  moyen  d’une  gouttière  en  bois,  sorte  de  valve  de  spéculum,  lè 
cautère  actuel  ést  promené  et  profondément  appliqué  sur  les  parties  saignahtes  de  manière 
à  détruire  toute  induration.  Cela  fait,  et  pour  terminer,  des  irrigations  et  des  compresses 
d’eau  froide  sont  appliquées  en  permanence.  : 

La  malade  supporta  celte  deuxième  opération  moins  bien  que  la  première;  elle  avait 
perdu  plus  de  sang  et  avait  souffert  davantage;  son  état  général  était  d’ailleurs  inoins  i)o.n. 
Néanmoins,  les  premières  suites  furent  satisfaisantes.  ■ 

Mais,  à  la  chute  des  eschares,  quelques  nouYelle^. végétations  se  montrèrent.  Dés  Téur 
apparition,  je  les  louchai  avec,  le.  pefchlorure  de  fèr  du  docteur,  Deleau  (solution  caustique 
â  û5°j.'Ce  sel  àyait  pour  moi  l’avahtagé,  de  mod,ifleries  chaîisj'de  ne  détèrminef  aucune 
douleur,  èt  de  s’opposer  à  toute  perle  de  sang  par  son  action  hémostatique,  circonstaûcè 
importante  dàns  l’état  de  débilité  Où  se  trouvait  dâ  malade.  Mêmè,  quand  quelques-unes  de 
ces  végétations  apparaissaient  trop  fortes  dans  le  voisinage,  sur  des -surfaces  saines  ou  près 
do  méat  urinaire,  j’en  pratiquais. l’excision  que  jè‘  faisais  suivre  de  la  cautérisation,  par  le  sel 
ferrique.  Je  ne  perdais  pas  de  sang  par  cette  manoeuvre.  Pendant  plusieurs  jours,  je,  me 
rendis,  par  ce  .psoyen,  maître  du  mal  et  des  excroissances. polypeuses, qui  surgissaient  comme 
l’hÿldfe  àux  têtes  renaissantes  ;  mais  bientôt  encore  je  fus  tellement  enya.hi  que,  désespérant 
détenir  le  mat  en* respect,  né  voulant  plus  fatiguer  iriulilémêril  la  patiente  de  més  expidid^ 
lions  èt  die  me‘s  caulérisdtiohs  journalières,  je  laissai  la  tumeur  .à  elle-même  ;  elle  prit  bientôt 
des  proportions  énormes,  au  point  de  fairé,'en  quelques  jours, 'saillie  au  dehors  dé  la  vulve. 
Eh  même  temps,  l’état  général  s’ébranla  ;-  la  malade,  malgré  toute  son  énergie,  s’affaiblit,  et 
la  mort  survint  le  17  octobre,  plus  de  trois  mois  après  la  première  opération,  et  soixante- 
trois  jours  après  la  deuxième. 


Sir  J.  Hall  M.  D.,  inspecteur  général  des  hôpitaux  militaires  anglais,  vétéran  de  la  chi¬ 
rurgie  militaire,  et  qui,  depuis  1815  jusqu’à  la  campagne  de  Crimée,  sé  trouva  sur  tous 
lès  champs  de  bataille,  officier  de  la  Légion,,  d’honneur,  èst:  mort  à  Pise,  le  17  janvier,..à 
72  anSi  '  '  ;  ■  , 

;On  annonce  aussi  la  mort  du  directeur  de  la  pharmacie  centrale  ottomane,  Délia  Sudda,. 
(Eaïk,-,p,anha),  qui;  orphelin,  abandonné  à  la  charité  publique  à  12  ans,  s’éleva;  à  celte  haute 
position  par  ses,  talents  et  son  activité.  En  se  trouvant  réunis,  associés  ici  dans  ce  champ 
commun  dé.ia.  mort,  comme  ils  l’ont  été  dans  leurs  efforts  contre  l’ennemi  commun  dans 
la  campagne  de  Crimée,  ces  dèux,  hommes  distingués  ont  droit  à  nos  hommages  et  à  nos 
regrets.  '  ■  -m-/  ■  .  P.  Garnier.  ■' 


CONCOURS.  —  Les  juges  du  concours  pour  l’internat  en  pharmacie  sont  :  MM.  Adam,  Des- 
noix,  Jouliè,Lutz,  Robinet,  juges  titulaires;  Fordos, suppléant. 

P  Le  jury  du  concours  des  prix  de  l’internat  en  pharmacie  est  ainsi  composé  :  MM.  Bau- 
érimont,  Hébert,  Viatla,  juges  titulaires  ;  Bourgoin,  suppléant.  La  composition  écrite  aura  lieu 
tundi  prochain,  19  février. 

“"  Par  décret  en  date  du  3  février  1866,  ont  été  nommés  dans  le  corps  des  ofüciers  de 
Santé  de  l’armée  de  terre  : 

deÿnèdÉcin  principal  de  1"  classe,  M.  Martin  (Viclor-Étienne-Alfred),  médecin 
principal  de  2“  classe  à  l’hôtel  des  Invalides. 

du  grade  de  médecin  principal  de  2*  classe,  yi.  Philippe  (Félix-François-Prosper),  médecin- 
major  de  l'«  classe  à  l’hôtel  des  Invalides. 


282 


L’UNION  MÉDICALE, 


Réflexions.  —  Après  une, opération  malheureuse,  quel  chirurgien  ne  se  demande 
si  les  indications  qu’il  avait  d’opérer  étaient  suffisantes,  et  si  les  méthodes  ou  pro¬ 
cédés  qu’il  a  employés  étaient  bien  les  meilleurs?  C’est  ce  que  je  vais  faire  ici-,  je 
vais  expliquer  ma  eonduite  et  discuter  en  quelque  sorte  avec  moi-môme  sur  ma 
propre  opération.  Les  revers  portent  leur  enseignement  mieux  souvent  que  les  succès 
et,  à  ce  titre,  l’on  me  permettra  d’insister  un  peu  sur  ce  que  j’ai  fait. 

Pour  cela,  rappelons  succinctement  ce  qui  s’est  passé  chez  notre  malade  :  polype 
vaginal  énorme,  pédiculé,  commençant  à  subir  à  sa  base  la  dégénérescence  cancé¬ 
reuse;  ablalion  par  l’écraseur  linéaire  et  cautérisation  avec  le  nitrate  afeide  de  mer¬ 
cure  :  récidive  :  extirpation  do  la  nouvelle  tumèur.aü  moyen  des  ci^ëàux  Courbes' et 
cautérisation  par  le  fer  rouge  de  tout  ce  que  l’instrument  tranchant  avait  pu  épargner  ; 
puis,  à  la  chute  des  eschares,  cautérisations  avec  le  perchlorure  de  fer  liquide  à  45p,. 
journellement  répétées;  enfin,  repullulation  du  mat,  cachexie  cancéreuse  et  mort. 

Dans  le  cas  actuel,  y  avait-il  contre-indication  à  opérer?  La  nature  du  mal  était 
cancéreuse,  il  est  vrai  :  l’introduction  d’une  sonde  dans  le  canal  de  l’urèthre  m’avait 
mônae  démontré  que  le  polype  reposait  sur  des  tissus  dégénérés;  la  malade  portait 
au  sein  gauche  un  petit  noyau  induré,  de  nature  probablement  cancéreuse.  Mais 
étaient-ce  là  des  motifs  suffisants  pour  reculer  et  doit- on  s’abstenir  de  toute  opéra¬ 
tion  par  Cela  seul  qu’on  est  en  face  d’une  affection  cancéreuse?  Je  ne  le  pense  pas.. 
J’avais,  d’ailleurs,  bien  d’autres  raisons  qui  me  poussaient  au  contraire  à  agir.  La 
femme  était  encore  forte, et  jeune  et  réclamait  l’opération  atout  prix  :  l’induration  du 
sein  encore  petite,  mobile  et  indolente,  elle  la  portait  depuis  plus  d’une  année  sans 
qu’elle  eût.fatt  des  progrès  ;  il  n’y  avait  encore  aucun  signe  bien  prononcé  de  cachexie. 
Le  polype  était  pédiculé;  son  implantation  bien  circonscrite  sur  la  paroi  antérieure 
du  vagin.  Il  avait  subi  à  sa  base  üti  commèncement  de  dégénérescence  cancéreuse^- 
mais  l’extirpation  faite,  on  pouvait,  par  la  cautérisation,  espérer  détruire  tout  ce  ql|i 
serait  resté  de  tissu  hétérogène.  L’utérus,  enfin  ne  participait  nulleirient  à  raffeçtiôü,', 
Je  n’hésitai  donc  pas,  dût-il  même  en  résulter  une  fistule  uréthro  ou  véslcoyaginale 
et  je  crois  que  tout  chirurgien  eût  partage  jusqu’ici  , mon  opinion.  .  !  '  ,  ,  ,  ,  .  > 

:  Quant  au  mode  opératoire,  j’ai  préféré  çelui  par  l’écràseur,  et  ce  choix  paraîtra,! 
sans  doute,  suffisamment  Justifié  et  par  la  disposition  pédiculée  dn  polype  et  par  les 
pertes  fréquentes  de  sang  qu’avait  faites  la  malade.  Je  savais  bien  que  cet  instrument 
ne  pouvait  pas  tout  enlever  et  je  comptais  sur  les  cautérisations  suivantes  pour 
triompher  de  tout  le  mal;  je  ne  crois  pas  d’ailleurs  que  les  ciseaux  courbes  eussent 
fait  davantage;  leur  emploi,  comme  on  peut  le  voir  dans  les  observations  analogues^ 
est  toujours  suivi  delà  cautérisation.  J’avais  bien  un  autre  plan  opératoire  dontjé 
conçus  rapidement  l’idée,  quand  la  sonde  introduite  dans  l’urèthre  m’eut  démontré 
combien  la  dégénérescence  pouvait  être  avancée  :  c’était  de  remplacer  récraseur  par 
le  bistouri,  de  circonscrire  par  une  incision  elliptique  toute  la  base  de  la  tumeuF,  dé 
disséquer  et  d’enleVer  une  partie  de  la  paroi  antérieure  du  vagin  et  du  cànal  dé 
l’urèthre,  de  mettre  la  vessie  à  nu,  etc.  Malgré  tout  cç  que  pouvait  ayoir  de  rationnel 
un  pareil  plan  d’exécution,  j’avoue  que  je  ne  voulüs  pas  l’embrasser,  en  face  des 
dangers  qui  pourraient  en  résulter,  et  je  m’en  tins  à  ce  que  j’ai  fait  et  décrit,  c’est-à- 
dire,  à  l’ablation  de  la  tumeur  par  l’écraseur  suivie  de  la  cautérisation  avec  le  nitmte 
acidéde  mercure;  J’avais  la  plus  grande  confiance  dans  l’action  modificatrice' de  ce 
dernier  agent  tant  employé  et  tarit  vanté  par  les  chirurgiens  dans  des  cas  de  ce  genre, 
et  qui  m’avait. si  souvent  réussi  dans  ma  pratique  personnelle  contrôles  plaies', .et les 
ulcères  cancéreux.  ,  .  ' 

Quant  à  l’opération  en  .elle;-mênie,  .elle  n’a  rien  offert  de  bien  particulier.  Bepp®' 
Ions  toutefois,  en  passant,  que  l’introduction  préalable  d’une  sonde  dans  le  réservoir 
urinaire  est  chose  indispensable,;  elle  sert  à  préserver  l’urèthre  et  la  vessie  dé  l’action 
de  l’écraseur  et  même  à  diriger  ce  dernier  plus  sûrement.  Rappelons  encore  combieq 
noms  a  été  utile  la  sonde  de  Bellocq  pour  conduire  la  chaîne  de  l’instrument  autour 
de  la  base  du  polype  et  combien  par  elle  ce  temps  de  l’opération  a  été  simplifié- 


L’UNION  MÉDICALE. 


283 


Répétons  enfln  les. avantages  de  l’écraseraent  linéaire,  facilité. dans  la  manœuvre, 
nen  de  douleur,  presque  pas  d’écoulement,  sanguin,  etc.,  avantages  que  nous  ayons 
surtout  appréciés,,  eu  égard  à  la  région  sur  laquelle'  nous  agissions  et  à  l’état  dans 
lequel  se  trouvait  notre  malade,  .  ' 

La  première  ablation  du  polype  étant  restée  sans  succès  et  le  mal,  ayant  récidivé, 
fallait-il  opérer  de  nouveau  pu  devait-on  s’abstenir?  La  rapidité  avec  laquelle  la 
tumeur  s’était  reformée,  aurait  peut-être  arrêté  un  opérateur  moins  hardi  ;  .mais, 
l’état  généràl  de  la  malade  étant  encore  suffisamment  bon,  l’affection  se  reproduisant 
sur  l’ancienne  base  .ou  à  son  pourtour  sans,. beaucoup  s’étendre  et,  les  végétations 
étant,  comrne  les  précédentes,  molles  et  muqueuses,  la  base  seule  se  maintenant  dure  ; 
les  conditions  étant,  en  un  mot,  peu  différentes  de  la  première  fois,  je  ne  crus  pas 
devoir  rester  paisible  spectateur  d’un  envahissement  aussi  prompt  et  je  me  déter¬ 
minai  à  une  deuxième  opération,  bien  décidé  à  attaquer  plus  profondément  encore 
les  racines  du  mal.  Cette  deuxième  opération  fut  faite  avec  les  ciseaux  courbes;  elle 
ne  pouvait  être  faite  différemment,  la  tumeur  n’offraqt  plus  de  pédicule  qui  pût  être 
embrassé  par  l’écraseur.  Les  mêmes  raisons  qui  m’avaient  fait  la  première  fois  rejeter 
le  bistouri,  la  dissection  et  l’extirpation  avec,  le  mal  d’une  partie  du  vagin  et  de 
l’urèthre  se  présentaient  cette  fois  encore  et  avec  plus  de  force.  Quoique  plus  labo¬ 
rieuse  que  la  première,  cette  deuxième  ppérationfut  complète  ;  elle  extirpa  toutes  les 
indurations  que  je  rencontrai.  Néanmoins,  je  ne  fus  satisfait  que  lorsque  j’eus  large¬ 
ment  cautérisé  la  snrface,  saignante;  je  choisis  cette  fois  la  cautérisation  par  le  fer 
rouge  comme  pouvant'  pénétrer  plus  profondément  que  le  nitrate  de  mercure.  Je 
m’exposais  d’une  manière  presque  certaine  à- avoir  plus  tard  une  fistule  vésieo-vagi- 
nale,:  je  ne  l’ignorais  pas;  mais,  il  faut  eubllirurgie  sayoir  faire,  dans  les  cas  diffi¬ 
ciles,  des  sacrifices,  à Jemps,  et  jusque, -là  j’étais  .da.ns  les  sages  principes  des  maîtres. 
Jo  n’hésitai  donc  pas,  benreux;  encore  si  j’avais  pu,  mênie  au  prix  d’une  telle  infir¬ 
mité,  conserver  les  .  jours  fie  ina  malade.  , Mais  lo  cautère  aètuel  fut  itnpuissanf,  la 
solution  caustique  de  perchlorure,  de  fer dont  je  me  servis  à  la  chute  des  eschares 
resta  impuissante  aussi  à  conj  urér  un  erepullulation  sans  cessé  renaissante  ;  dèslors^ 
je  dus  tristement  m’avouer  vaincu  et  je  laissai  le  mal  user  peu  à  peu  cette  courageuse 
existqpce,  me  contentant  de  soulager  ses  dernières  douleurs  et  d’adoucir  ses  derniers 

moments., 

Un  mot  maintenant  sur  les  polypes  vaginaux  et  sur  les  traits  qui  caractérisent 
celui  dont  je  viens  de  parler. 

Dans  la  région  du  vagiri,  ces  productions  accidentelles  sont  rares,  bien  plus  rares 
qu’on  ne  pense.  Les  auteurs  disent  bien  d’une  manière  générale  qu’elles  y  sont 
moins  communes  que  dans  l’utérus  ;  cetté  assertion  ne  donne  qu’une  idée  fort  incom¬ 
plète  de  leur  extrême-rareté.  Lisfrane  (1),  dans  sa  longue  pratique  des  maladies  des 
femmes,  n’a  vu  que  cinq  cas  de  polypes  vaginaux  proprement  dits,  et  encore  dans 
leur  description  ne  précise-t-il  qu’iraparfaitement  les  limites  de  leur  implantation. 
M.  le  .docteur  Letenneur,;  de  Nantes.  (2).,  dans.  so,n  excellente,,  mpnographiq  sur  les 
polypes  , du  vagin. pt, après  de  laborieqseé  reçT^éiCches  dans  les  annales  fie  la  science, 
dit  n’avoir  trouvé  que  peu  ou  pas  fie  cas  bien  authentiques  de  polypes  attachés  su 
le  vag.in  .même  :  Iq  plus  souvent  ceux  ,  que  l’on. a  décrits  comme  tels  étaient  ou  des 
tumeurs  fie  différente  nature,  simulant  des  polypes,  ou  bien  de  vrais  polypes  utérins 
pris  pour  des  polypes  vaginaux,  ou  même  des  polypes  utérins  qui  avaient  contracté 
des  adhérences  avec  le  vagin  et  paraissaient  avoir  ainsi  deux  pédicules.  IP  cite 
quelques  cas  de  , ces  produits,  iapprmaux  implantés  sur  - Iq.  renfienaent  bulbaire,  et 
entre  autres  l’obseryatlon  .Irès-'Cu rieuse  et  tirée  de  sa  propre  pratique  d’un  énorme 
polype  du  bulbe  du  vagin  qu’il  enleva  avec  plein  succès. 

(1)  Clique  chirur'gicale  de  l'hôpital  delà  Pitié,  1841,  t.  III.  ' 

(2)  Mémoire  sur  les  polypes  du  vagin  et  spécialement  sur  les  tuméùrs  du  bulbe  du  vagin.  Nantes, 


284 


L’üNfôN  RiÉnrèALte. 


Lé  polype  dont  j’ai  fait  l’ablation  a  donc  ceci  de  remarquable  qu’il  avait  sott 
implantation  dans  le  vagin,  proprement  dit,  un  peu  en  arrière  du  méat  urinaire  qui 
était  sain,  sur  le  bulbe  et  sur  presque  toute  la  paroi  vaginale  antérieure  jusqu’à 
4  pu  6  centimètres  environ  au-dessous  du  col  utérin,  qui  n’avait  aucü'ne  èonnéMôh 
avéclui.  J’ignore  si  dans  le  principe  le  tissu  seul  de  la  muqueuse  du  vagin  participait 
à  former  la  base,  d’implantation  ;  je  suis  porté  à  le  croire  à  en  juger  paMa  nature  des 
excroissances  polypeuses  développées  çà  et  là  autour  delà  lum’éur  principale  lors  de 
sa  repullulation,  excroissances  qui  avaient  tous  les  caractères  dèS  polypes  müquéûxj 
Toujours  est-il  que  lorsque  lé  polype  a  eu  son  entier  développement;  sa  base,  s’implan¬ 
tant  profondément  dans  les  tissus  érectile  et  fibreux  Sous-jacents  à  la  iriuquèùsey  se 
confondait  avec  eux  ainsi  qu’avec  la  paroi  du  cànal  uréthral  dap^  la  môme' dégéné¬ 
rescence.  '  '  '  ’  '  '  ■' 

Il  appartenait  par  sa  nature  aux  polypes  muqueux.  .Sa  masse' était  niollasse',  fon¬ 
gueuse,  facile  à  déchirer  entre  les  doigts,  d’un  rouge  pâle  OU  grisâtt’é,'  sans  tracés  dë 
vaisseaux  à  l’intérieur  :  on  sait  que  ce  sont  ceux-là  qui  dégénèrent  lè  plus  facilement 
ën  cancer.  Son  pédicule  était  fibreux^  lardàcé  en  plusieurs  points’,:  .envôÿant  çà 'et  là 
quelques  prolongements  de  même  natüré’dans  l’épaisseur  de  la  tumèur,  mais  à  une 
faible  distancé  ;  néanmoins’,  le  tissu  rnuque’ux  de  la  massé  s’y'rétrëuvait  ènc'oré'à 
côté  dü’tiSsu  fibreux.  Je  n’ai  point  vu  la  màladé  au  début  de  son  affection,’  màis  jé 
suis  certain  que  le  polype  était  uniformément  muqueux  alorsi  ét  que  la  dégénéres¬ 
cence  cancéreuse  ne  s’est  montrée  que  plus  tard,  à;une  époque  que  rièn  ne  peut  mé 
faire  préciser.  ■  ,  . 

Un  fait  est  digne  d’être  noté  ici  :  c’est  la  dégénérescence  de  la  tumeur  commençant 
par  la  base,  par  le  pédicule  et  non  pàr  la  pàrtie  librè.  Ce  n’est.poiiît  la  règle  ordi¬ 
naire  de  la  dégénérescence  cancéreuse  des  polypes.  Lîsfranc  obsèrvé  «  que  si  lé 
cancer  se  développe  sur  une  tumeur  polypeusè,  le  plus  ordinairemènt  il  prend  naiâ- 
sance  sur  la  partie  exposée  à  l’air,  et  que  le  pédi:cule,  de  là  production  or'gàniqtiB 
accidentelle  est  envahi  le  dernier  (1).  »  Un  autre  fait  plus  remarquable  encorè,  c’est 
que  sur  la  base  dégénérée  la  repullulatiôn,  au  lieu  de  nè  forrner  qii’iiïie  production 
dégénérée  de  même  nature,  à  reformé  présquè  én  tntalite  üii  .tiSsu  pôIypèü'x  ;  cette 
circonstance  confirme  encore’  ropinîon  que  j’émettais  plus  haut,  à  savoirj  qüë  là’ 
tumeur  était  primitivement  de  nature  bénigne  et  que  la  dégénérescence  n’â  èü  liëu 
que  secondairement.  .  ^  ^  f 

Je  noterai  enfin  que  durant  toute  la  période  de  la  gestation  ,1e  polype  n’a  faitaucpn 
progrès,  et  qu’au  contraire,  après  l’accouchement  son  volume  s’est  rapidement  accru, 
preuve  de  l’antagonisme  qui  existe  entre,  les  prodU)its  de  l’organisme,  physiologiques 
ou  morbides  sous  le  rapport  de  leur; évolution.  . 


BiBLIOTHÈaUE. 


APPRÉCIATION  MEDICO-LÉCALE  du  régime  actuel  des'aliénés  en  France,  à  l’occasion  de  la  loi 
de  1838,  par  M.  le  docteur  A.  Brierre  de  BoismPnt.  Paris,  Martinet,  1865,  Brochure  10-8“ 
de  US  pages. 

SEMAINES  SCIENTIFIQUES,  Ou  Exposé  critique  annuel  des  progrès  de  la  science  et  de  leurs 
applications  à  l’économie  sociale,  agricole,  industrielle  et  domestique,  par  M.  André  San- 
SON.  Première  année,  avec  une  carte  météorologique  et  des  gravures  dans  le  texte.  Paris, 
Fume,  1866.  In-12  de  514  pages. 

ÉTUDES  COMPLÉMENTAIRES  SUR  LA  LOI  DU  TRAVAIL  appliquée  au  traitement  de  l’aliénation 
mentale,  par  M.  le  docteur  J.  B.  P.  Brün-Séchaüd.  Troisième  mémoire,  1863,  Limoges. 
Brochure  de  UU  pages  in-8“.  •  ' 

DE  L'HYGIÈNE  MORALE  DE  LA  FOLIE  appliquée  dans  les  grands  asiles  d’aliénés,  par  M.  lii 

docteur  A.  Pain.  Paris,  1861.  J.  B,  Baillière,  brochure  in-8“  de  Ip  pages. 

(f)  Lisfranc.  Ouv.  cit.,t  lit,  p.  157. 


L’UNION  MÉDICALE.. 


285 


Étude  MÉDICO-PSYCHOLOBIQUE  sur  l’homme  dit  le  sauvage  du  Var,  par  M.  le  docteur  Mes- 
net,  suivie  du  Rapport  de  M.  le  docteur  Cerise  à  l’Académie  de  médecine.  Paris,  J.  B. 
Baillière,  1865.  Brochure  grand  in-8"  de  32  pages,  avec  une  lithographie  représentant  le 
Sauvage  du  Var. 

L’ALIÉNÉ  DEVANT  LUI-MÊME,  l’appréciation  légale,  la  législation,  les  systèmes,  la  société  et 
la  famille,  par  M.  Henry  Bonnet,  médecin  en  chef  de  l’asile  de  Maréville.  Préface  par 
M.  Brierre  de  Boismont.  Paris,  V.  Masson  et  fils,  1866.  Grand  in-8“  de  540  pages. 

DE  LA  POSSIBILITÉ  ET  DE  LA  CONVENANCE  de  faire  sortir  certaines  catégories  d’aliénés 
des  asiles  spéciaux  et  de  les  placer,  soit  dans  des  exploitations  agricoles,  soit  dans  leurs 
propres  familles.  Mémoire  lu  au  Congrès  médical  de  Lyon,  le  1"  octobre  1864,  par  M.  le 
docteur  Motet.  Lyon,  Vingtrignier,  1865.  Brochure  de  22  pages. 

ÉTUDE  SUR  LE  DÉLIRE  AIGU  SANS  LÉSIONS ,  par  M.  le  docteur  Thulié.  Paris,  Ad.  Delahaye, 
1865,  ip-8“  jésus,  124  pages. 

Parlons  encore  des  aliénés,-  puisque  aussi  bien  tout  lé  mondé- én  parfei  et  même  en  parié 
beaucoup  trop,  je  veux  dire  au  rebours  de  toute  justice  et  de  tout  sens  commun;  ceCi  ne 
s’applique  pas  aux  médecins,  bien  entendu.  Je  viens  dé  lîTè,-  dans  le  texte  même,  et  d’un 
bout  à  l’aiitre,  là  fameuse  loi  dé,  1838,  Si  fort  attaquée'  depuis  quelque  temps.  Je’  rie  pénsé 
pas  que  la  nature  de  ce  journal  mé  permette  dé  discuter’  une  loi,  et,  dans  le  doute,  je  m’abs¬ 
tiens.  Mais  je.  puis  énumérer  les  garanties  qu’elle  offre  contre  les  atteintes  possibles  à'  Id 
liberté  individuelle.  Voici  ces  garanties  :  1“  demande  d’admission  signée  par  le  plus  proche 
parent',  —  ou  par  le  pr’éfet,  ét,  dans  ce  dernier  cas,  les  inotifs  de  la  demande  sont  inscrits 
sur  irn  registre  coté  et  paraphé  par  ïé  maire  de  là  localité  dans  laquelle  est  situé  l’établîssé- 
ment  qui  reçoit  l’aliéhé;  ~  2"  trois  Certificats  émanant  de  médecins  différents;  —3°  un 
certificat-  dé  quinzaine;  —  A”’  lés  notés  mérisùenésV'—  5°'  les  certificats  semestriels;  — 
6“  l’intervention  des  pouvoirs  administratif  et  judiciaire;  — 7“  la  visite  des  inspecteurs 
généi’aùx  ét  particulières;  —8°  les 'réclamations  aù  Parqüèt;  9°  les  pérriés  édictées  contre 
les  chefs  d’établissement,  —  peinés  qui,  malgré  leur  rigueur,  ne  sont  rien  si  bn  les  compare 
avec  la  ruine  absolue  et  le  déshbimeur'qui  seraient  te  résultat  inévitable  d’uUe  seule  déten¬ 
tion  arbitraire  constatée.  . 

On  Sait,  de  plus,  que  les  procureurs  impériaux  visitent  régulièrement  ces  établissements, 
et  préviennent  à  haute  voix  les  malades  dé'îéur  qualité  et  dé  leur  ihission. 

Depuis  que  pette  loi  de  1838  est  discutée  et,  critiquée  à  outrance,  a-t-on  proposé  quelque 
chose  de  mieux?  a-i-on  proposé  quélqué ‘chose  Üe  plus I  Je  ne  lé  crois  pas  ;  on  a  dit  seule¬ 
ment  qu’elle  n’était  pas  ou  qu’elle  était  mal  exécutée,  et  que,  en  fin  de  dompté,  toutes  cés 
garanties  étaientfictives.'  C’estun  argument  commode,  en  ce  sens  qu’il  dispense  de  chercher 
des  améliorations  sous  prétexté  qu’éllés  pourraient  n’être  pas'  plus  appliquées  que  les  me¬ 
sures  auxquelles  on  reproche  d’être  tombées  en  désuétude.  ' 

Mais;  au-dés'stisddes  lOisV’il'y  a  lés  miœiirs  qui  les  provoquent  et  qUliesmairitiénnent  ou 
les  réforment.  Or,  je  dis  que,  en  l’absencé  de  toute  loi,  lés  faits  que  l’on  reproche,  au  moins 
commé  possibles'  aùx  établissements  d’aliénés,  ne  pourraient  se  produire  en  l’état  actuel  de 
nos  mœurs  médicales.  Le  niveau  de  l’honorabilité  professionnelle  s’y  oppose  absolument,  fl 
existe,  sans  doute,  parmi  les  médecins,  des  individualités  peu  honorables;  on  en  a  vu  qui 
ne  reculaient  pas  devant  le  crime,"èt  Or  en  verra  encore,  malheureusement.  Mais  ce  sont 
des  crimes  isolés  et  qui  n’^êxigênTaücüh  cômplicër  Ouant  à  des'  crimes  qui  eussent  demandé 
le^ôbheoUrs  et  rénléhte  de  plusieurs  médecins,  y  en  a-t-il  eu?  y«r  a-t-il  eu  un  seul  ?  Je  n’en 
connais  pas,  pour  ma  part.  Pourquoi  donc  supposer  que  le  fait  de  la  détention  arbitraire, 
pi  aurait  besoin  d’un  si  grand  nombre  dp  complices,  puisse  aisément  se  produire?  Mais, 
dira-t-on,  nous  ne  supposons  rieti  ;  les  détentions  arbitraires  sont  des  faits,  nous  les  consta¬ 
tons,  noiis  ïés  mbritrons.  —  Vous  les  montrez?  «  Attendez,  bonnes  gens,  que  je  chausse  mes 
lunettes,  »  comme  dit  Rabelais.,  J’ai  regardé  de  près  ce  qu’on  a  fait  passer  sous  nos  yeux, 
dû  ce  gènrey  a'^ns  ces  dertiiers  temps,  et  j’y 'Pi  vu  fout  le  contraire  de  ce  qu’on  voulait  nous 
y  faire  voir.  Je ‘  m’étais  même,  assez  imprudemment  ,‘'Tc[issé  emporter  par  la  défense  de  ce 
fiûc  je  considère  comme  la 'vérité  et,  dans  Une  longue  controverse,  je  donnais  les  motifs  de 
Yna  conviction,  fourbis  par  les  documents  mêmes  dont  on  fait  si  grand  bruit.  Mieux  con- 
seillé,  je  supprime  celte  partie  considérable  de  m'On  argümentation,  et  je  la  remplace  par  ces 
simples  remarqués  que  je  soumets  à  l’impartialité  de  mes  contradicteurs. 

D’abord  oti  a  beau  jeü  dé  mettre  en  cause  les  chefs  d’établissemènts  d’aliénés,  puisqu’il 
he  leur  est  pas  permis  de  répondre,  C’est  ce  qu’a  très-bien  exprimé  M.  le  dçc^ur  Brierre 


286 


L’UNION  MÉDICALE. 


de  Boismont  dans  ce  passage  de  sa  brochure  (Appréciation  médico-iêgal'e  du  régime  a^ùel 

des  aliénés  en  France)  :  ,  ,  .  ,  i  . 

«  Voici  plus  de  trois' années,  dit-il  page  15,  que  les  attaques  de  là  Presse  vont  en  aug¬ 
mentant,  l’autorité  et  le  parquet  ont  les  yeux  ouverts;  les  médecins  externes  sont' si  bien 
avertis,  que  les  craintifs,  les  insoucieux,  les  indifférents  ne  veulent  pas  délivrer  dé  certifi¬ 
cats,  ce  qui  a  déjà  eu  pour  conséquence  de  faire  conduire  des  malades  en  Suisse;  en  Bel¬ 
gique  et  ailleurs;  cependant,  aucune  plainte  n’a  été  justifiée,  et  c'est  éé  que  nous  aurions 
dans  l’examen  des.cAs  de  détention  signaléa,,qui  ne  laissaient  auctji}  •,  dqute  sur  , l’état 
mental  des  individus,  si  l’on  ne  nous  avait  objecté  qu’on  pouvait  injurier  les  médecins,  mais 
qu’ils  n' avaient  pas.  le  droit  de  répondre,  le  secret  en  médecine  leur  ,  faisant  ,  unn  obligation 
de  se  taire  I  »  : 

Cela  est  très-juste.  Mais  si  la  loi  défend  aux  médecins  de  révéler  ce  qu’ils  ont  appris  par 
le  fait  de  l’exercice  de  leur  profession,  ne  leur  permet-elle  pas  d’intenter  un  procès  en  diffa¬ 
mation  contre  les  personnes  qui  les  accusent  de  séquestration  arbitraire?  PôürquPi'Ven 
intentent-ils  pas?  Serait-ce  qu’alors  ils  retomberaient  dans  le  second  cas  pont  il  me, reste  à 
parler? .  ,  , 

Je  suppose  qu’un  individu  ait  été  renfermé  comme  fou,  puis  rendu  à  la.Jiberté,  Jq  suppose 
encore  que,  par  des  raisons  quelconques,  on  se  fasse  une  arme  de  cette  détention  momen¬ 
tanée  pour  battre  en  brèche,  la  loi  de  1838.  Les  médecins,  directement  intéressés  dans 
l’affaire,  ne  souffleront  mot,  en  vertu  de  la  législation  qui  leur  impose  le  secret.  Mais  je 
suppose  encore  qu’un  journaliste  se  mêle  d’office  à  la  discussion,  et  conclue  au  bien  jugé  des 
médecins,  qu’arrivera-t-il?  C’est  que  l’individu  en  cause  l’attaquera  en  dommages  et  intérêts 
pour  avoir  porté  atteinte  à  sa  considération.  Or,  si  les  médecins  dont  il  est  question  dans  la 
première  remarque  déféraient  aux  tribunaux  les  personnes  qui  |es  calomnient,  ne  s’expose-r 
raient-ils  pas  à  une  action  reconyentionnelle  de  la  part  des  malades. à  propos  desquels  ils  sq 
défendraient? 

En  d’autres  termes,  je  trouve,  que  la  partie  n’est  pas  égale  entre  les  médecins  et  leurs 
adversaires.  C’est  comme  si  l’on  imputait  aux  prêtres  certains  griefs  dont  ils  ne  pourraient 
se  disculper  qu’en  dévoilant  le  secret  de  la  confession.  Il  faudrait  donc,  pour  être  équitable, 
que  l’attaque  contre  les  médecins  fût  précédée  de  l’abrogation  de  la  loi  qui.leur  fait  une 
obligation  étroite  du  secret;  et  que,  vis-à-vis  des  tiers  ofllcieux,  lés  Intéressés  déclarassent 
renoncer  à  toute  action  en  diffamation  ;  à  ces  seules  conditions,  la  discussion  serait  possible 
et  pourrait  aboutir. 

J’espère  que  ces  considérations,  toutes  de  loyauté,  se  seront  présentées  d’elles-mêmes  à 
l’esprit  de  mes  jecteurs.  . 

Qu’importe  !  répliquent  les  adversaires  de  la  loi  de  1838,  cette  loi  n’en  est  pas  moins  mau¬ 
vaise  en  ce  qu’elle  enlève  aux  suspects  d’aliénation  mentale  les  garanties  sur  lesquelles  se 
fonde  la  liberté  des  autres  citoyens.  ,  ...  .  ,i,  > 

Cet  argument  a.  surtout  é^  développé  par  M.  André  Sapson,  et  je  me  propose  de  l’exami¬ 
ner  dans  un  des  prochains  articles, de  eeUe  étude.  ,  ( 

,  D’ Maxirain  Legrand.  ;  , 


RÉCLAMATION. 


LA  PULVÉRISATION  DANS  LE  NOUVEAU  DICTIONNAIRE  DE  MÉDECINE  ET  DE  CHIRURGIE, 

A  M.  AMÉDÉE  LATOUR,  . 

Rédacteur  en  cUèf  de  l’Union  Médicale. 

Suum  cuique!  , 

Mon  cher  confrère ,  .  ,  ( 

La  lutte  passionnée  et  ardente  qui  avait  salué  aux  premiers  jours  de  sa  naissance  la  mé¬ 
thode  de  la  pulvérisation  se  perpétue  aujourd’hui  dans  les  Agendas,  les  Formulaires  et  les 
Dictionnaires;  mais,  comme  si  elle  était  entachée  d’un  péché  originel.de  controverse,  elle 
aiguise  la  plume  de  ceux  mêmes  qui,  par  devoir  et  par  position,  se  trouvaient  le  plus  favora¬ 
blement  placés  pour  une  étude  critique  impartiale  I 
Je  viens  vous  prier  d’insérer  dans  vos  colonnes  la  lettre  que  j’adresse  à  M,  le  docteur  Oré» 
C’est,  paraît-il,  la  seule  voie  pour  répondre  aux  articles  du  Nouveau  Dictionnaire. 

Ce  genre  de  publication  soulève,  à  mon  avis,  des  questions  graves  et  qui  mériteraient 
d’être  élucidées  par  vous,  dans  l’intérêt  de  tous. 


L’UNiON  MEDICALE. 


287 


Les  articles  sur  les  sujets  nouveaux  et  à  l’ordre  du  jour  sont  confiés,  avec  raison,  aux 
personnes  qui  s’en  sont  occupées  le  plus  spécialement;  mais  si,  par  hasard,  ces  auteurs 
apportent  dans  la  discussion,  avec  leurs  idées  personnelles,  leurs  préférences,  leurs  petites 
passions  ;  si,  au  lieu  de  se  faire  les  historiens  fidèles  du  problème  en  litige,  ils  se  bornent  à 
développer  les  arguments  qu’ils  jugent  favorables,  en  négligeant  complètement  les  objec¬ 
tions,  qu’adviendra-t-il  pour  les  travailleurs  sur  qui  tombera  ce  délit  de  lèse-appréciation? 

Quel  est  donc,  dans  ces  circonstances,  1e  rôle  du  directeur  de  l’œuvre? 

A-t-il  une  responsabilité  personnelle? 

Peut:il,  et  doit-il  accueillir  une  réclamation  fondée  ? 

Je  ne  réponds  à  M.  Oré  que  pour  saisir  l’occasion  de  poser  d’une  manière  nette  et  formelle 
les  questions  sus-mentionnées,  que  pour  protester  contre  le  procédé,  par  trop  commode,  de 
formuler  un  jugement  en  transcrivant  textuellement  les  pages  écrites  par  l’une  des  parties 
intéressées.  ^  , 

Veuillez  agréer,  etc.  D' Prosper  de  Pietra  Santa. 


A  Monsieur  le  docteur  Oré,  A,  Bordeaux. 

Monsieur  et  très-honoré  confrère, 

Dans  l’article  Bain  du  tome  tV  du  Nouveau  Dictionnaire  de  médecine  et  de  chirurgie  pra¬ 
tiques  B),  vous  voulez  bien  rappeler  Études  sur  la  pulvérisation  des.  eaux  miné¬ 
rales  de  Bmnes.  ,  .  i 

Après  en  avoir  indiqué  les  principales  conclusions  (abaissement  de  température  dans  l’acte 
du  poudroiement  de-  l’eau  ;  .désulfuration. par  le,  double.  fait  du  réchauffement  de  l’eau  ..a  60“ 
et  de  sa  pulvérisation),  , vous  discutez  leur  yaleur. et  leur  portée:  ,  .  .  , 

En  lisant  attentivement  cet  article,  j’ai  été  frappé  de  deux  circonstances  sur  lesquelles 
j’appelle  votre  attention  au  point  de  vue  de  la  science  et  du  droit  des  travailleurs. 

La  première,  c’est  qu’au  lieu  d’examiner  mes  idées  sur  la  pulvérisation  dans  ce  que  j’ai 
RÉELLEMENT  ÉCRIT  (notes  et  mémoires  lus  à  l’Académie  de  médecine)  (1),  brochure  in-12 
éditée  chez  J, -B.  Baillière  et  fils,  vous  les  cherchez  dans'  les  rapports  auxquels  elles  ont 
donné  Ùeu. 

ta  deuxième,  c’est  qu’au  moment  d’exercer  votre  droit  d’historien  et  de  critique,  vous 
vous  bornez  A  transcrire  mot  a  mot,  et  sans  guillemets  préalables,  les  propositions  et 
les  arguments  de  la  lettre  que  l’un  des  partisans  quand  même  de  la  méthode,  M.  Tampier, 
adressait  à  tous  les  journaux  de  médecine  dé  là  capitale.  (Voir  I’üniOn  Médicale  du  19  avril 
1861.) 

Je  ne  répondis  pas  alors  à  la  réclaihation  de  M.  Tampier,  parce  que  son  but  évident  était 
de  vulgariser  et  de  préconiser  l’hydrofëre  vm*  n’était  pas  en  cause,  et  dont  je  ne  toulais  pas 
m’occuper. 

De  vive  voix  je  réduisis  à  néant  les  prétentions  de  priorité  du  gendre  de  M.  Mathieu  (de  la 
Brème)  par  un  simple  rapprochement  de  dates. 

C’est  le  2  avril  1861  que  j’ai  communiqué  à  l’Académie  de  médecine  les  résultats  des 
expériences  que  j’avais  entreprises  aux  Pyrénées  en  juin,  juillet. et  août  1860. 

Or,  la  réclamation  de  M.  Tampier  n’entre  dans  le  domaine  public  que  le  11  avril,  et  ce  n’est 
que  le  18  octobre  suivant  qu’il  dépose.sur  le  bureau  de  l’Académie  la  note  sur  le  moyen  de 
remédier  au  refroidissement  de  l’eau  pulvérisée.  (Voir  les  rapports  Réveil  et  Poggiale,  cités 
dans  votre  Bulletin  bibliographique^}  .  .  ,  . 

Du  reste,  cette  question,  comme  celles  qui  la  précèdent,  n’a-t-elle  pas  été  jugée  en  dèr- 
uier  ressort  par  la  Société  d’hydrologie?  Et  les  phrases  suivantes  du  docteur  RéVeil  (partisan 
zélé  de  l’hydrofère,  et  juge  sévère  de  mes  travaux)  ne  seraient-elles  pas  de  nature  à  vous 
faire  regretter  de  couvrir  de  .  vôtre  signature  ,  plusieurs  expressions  malepcontrèuses  de  l’ar¬ 
ticle  Tampier?  ,  .  ,  . 

«  C’est  à  M.  de  Pietrâ  Santa  que  revient  le  mérite  d’avoir  fait  entrer  la  question  de  la 

«  pulvérisation  dans  la  voie,  de  l’expérimeptation  scientifique . .  .  Quoi  qu’ilen  soit, 

“  M.  de  pietra  ^anta  n’en  aura  pas  npoinSjétabli  un  des  premiers,  par  expérience,  l’abaisse- 
«  ment  du  degré  sulfuromélrique*  dés  eaux  pulvérisées.  On  lui  devra  aussi  d’avoir  appelé 
«  l’attention  sur  la  déperdition  de  chaleur  au  moment  de  ïa  pulvérisation.  » 

(1)  La  pulvérisation  aux  Eaux-Bonnes  en  1860  (Union  Médicale,  9  et  11  avril  1861).  —  La  pulvé~ 
ftsation;  état  de  la  question;  lettre  à  M.  Rayer  {Gasette  médicale  de  Paris,  12  et  19  octobre  1861), 


288 


L’UNION  MÉDICALE, 


Je  m’arrête  snr  ces  citations,  IVtonsieur  et  très-horioré  ,  confrère,  et  dans  l’espoir  que  vous 
voudrez  bien  faire  droit  à  mes  observations  lors  d’un  prochain  tirage. 

Je  vous  prie  d’agréer  l’assurance  de  mes  sentiments  les  plus  distingués. 

D'  Prosper  de  Pietra  Santa. 


COURRIER. 


NÉCROLOGUE.  —  NOUS  avons  le  regret  d’annoticer  la  mort  de  M.  le  docteur  Ralier,  ancien 
interne  des  hôpitaux  et  chef  de  cliuiquë  de  la  Faculté,  médecin  du  lycée  municipal  Rollin, 
et  qui  avait  été  directeur  fondateur  d’une  École  préparatoire  à  l’éfudé'de  la  médecine. 

M.  Ralier  a  publié  plusieurs  ouvrages  et  mémoires  :  EsÈai  sut  l’éducation  physique  des 
enfants',  Nouvelle  médecine  domestique;  Traité  élémentaire  de  matière  médicale;  Coup  d'œil 
sur  tes  cliniques  médicales  de  la  Faculté  et  des  hôpitaux  civils  de  Paris,  etc.,  appréciation 
très-libre  et  très-vive  des  cliniques  de  Paris  en  1831;  quant  à  la  traduction  du  Traité  de  méde¬ 
cine  de  Celse,  faite  en  collaboration  avec  M.  Fouquier,  il  est  aujourd’hui  prouvé  que  ce  n’est 
que  la  traduction  de  Ninnin  un  peu  arrangée.  •  ’ 

La  mort  vient  aussi  de  frapper,  après  une  longue  maladie,  M.  Ferdinand  Martin,  qui  n’avait 
en  France  que  le  titre  d’offlcier  de  santé,  mais  qui  était  docteur  dé  l’Ünivérsité  de  Liège,  et 
a  qui  ses  travaux  estimés  en  orthopédie' et  dans  d’autres  branches  de.  la  chirurgie  avaient 
mérité  la  croix  de  la  Légion  d’honneur.  Ferdinand  Martin  était  un  praticiéh  aimé  et  estimé 
de  tous.  Il  était  chirurgien  orthopédiste  des  maisons  d’éducation  de  la  Légion  d’honneur  et 
lauréat  de  l’Institut,  membre  de  la  Société  médico-pratique,  etc. 

SOCIÉTÉ  MÉDICALE  DES  HOPITAUX.  —  Séance  dü  mercredi  lü  février  (li  S  heures  1/2)  : 
Rapport  de  la  commission  des  maladies  régnantes,  .r-  Fin  de  la  discussion  sur,  les  revaccina¬ 
tions.  '  '  , 

—  La  Société  médicale  du  Panthéon  a  procédé,  dans  sa  dernière  séance,  au  renouvelle¬ 
ment  de  son  bureau.  Ont  été  nommés  : 

Président,  M.  le  docteur  Aug.  Mercier;  —  premier  vice-président,  M.  le  docteur  Dupré; 
—  deuxième  vice-président,  M.  le  docteur  Bossu;  —  secrétaire  général,  M.  le  docteur  Do- 
merc;  — premier  secrétaire  annuel,  M,  le  docteur  Benoist  de  La  Grandière  ;  — deuxième 
secrétaire  annuel,  M.  - Saint- Genez,  pharmacien  ;  —  trésorier-archiviste ,  M.  le  docteur 
.  Girault. 

,  ’  Cette  Société  a  nommé,  dans  ses  .defnieres  séances,  (M.  de  docteur  Laçhèae,  d’Angers, 
membre  honoraire  ;  MM.  les  docteurs  Farge,  Guignard,  Legludic,  d’Angers,  ei  M.  le  dQÇifiur 
Hulin,  de  Chalpnnes-sur-Loire,  membres  cprrespondanls;  M.  le  docteur  Durieux,  de  Rojsel, 
et  M.  X,  Galezowski,,  docteur  en,  médecine  des  Facultés  de  Saint-Pétersbourg  et  de  Paris, 
membres  titulaires. 

Le  banquet  annuel  des  internes  en  médecine  des  diôpitaux  dé  Paris  aura  lieu  le  samedi 
17  février,  à  six  heures  et  demie,  aux  Frères.^Provençaux  (Palais-Royal),  sous  .  la.  présidence 
de  M.  Denonvilliers.  Les  cotisations  seront  reçues  dans  les  hôpitaux  par  l’économe  de  là  salle 
de  garde,  ou  bien  par  MM.  Piôgèy,.  28,  rue  des  Martyrs,  et  Tillot,  Zi2,  rue  Fontaine  Saint- 
Georges.  —  Le  prix  de  la  souscription  est  de  15  francs;  la  liste  sera  fermée  le  Id  au  soir. 

—  La  résistance  qu’ont  le  plus  souvent  opposée  lës  populations  indigènes  aux  mesures 
prises  par  le  gouvernement  de  l’Algérie  pour  la  propagation  de  la  vaccine,  semble  avoir 
presque  complètement  disparu  dans  l’annexe  d’El-Miliah. 

Pendant  l’année  18'65,  deux  indigènes  formés  ii  la  pratique  de  la  vaccination,  par  les  soins 
des  médecins  militaires  de  Gollo'et  de  Djidjélli,  ont,  aux  mois  d’octobre  et  de  novembre,  par¬ 
couru  diverses  tribus,  vaccinant  les  grandes,  personnes  et  les  enfants. 

Le  nombre  dés  vaccinations  a  été  de  7,618  :  1,358  chez  les  Oulad-Aiiîdoun,  3,000  chez  lès 
Oulad  Aouat,  2,660  chez  les  Béni  Tlilen,  et  de  600  chez  les  Béni  Khettab. 

Il  est  à  désirer  qüe  les  résultats  ainsi  obtenus  fassent  ouvrir  les  yeux  à  tous  lés  indigènes, 
'  et  que,  par  une  opération  qui  ne  saurait  présenter  au^un  danger,  ils  se  préservent  contre  les 
atteintes  d’un  mal  qui,  trop  souvent,  fait  dans  les  tribus  des  plaines  et  des  montagnes  de 
nombreuses  victimes.  (Mobacher.)  .  '  ' 


Le  Gérant,  G.  Richelot. 

Paris.  —  Tyi.ügraplùe  FÉtix  Maitestb  et  Cei  r«edesDeu*-Porte»-SaliU-Sauveurj  82.  ' 


L’UNIOIN  MÉDICALE. 


DE  L’EMPLOI  EN  THÉRAPEUTIQUE 


L^ESSENCE  DE  TÉRÉBENTHINE 


La  térébenthine,  ce  médicament  si  précieux,  qui,  dès  le  temps  d’Hippocrate,  était  en  haute' 
réputation,  et  dont  Diascoride  et  G-alien  faisaient  un  si  grand  éloge,  était  depuis  longtemps 
presque  tombée  en  oubli  et  comme  exclue  de  la  thérapeutique,  lorsque  M.  le  professeur' 
Trousseau  s’occupa  spécialement  de  l’action  de  cet,  agent.  Nous  citerons  quelques  passages 
extraits  de  l’ouvrage  du  maître  : 

«  Nous  confondrons,  dit-il,  tout  d’abord  les  effets  de  là  térébenthine  et  de  son  huile 
essentielle,  puisque  c’est  à  celle-ci  que  la  première  doit  son  action  en  général  ainsi  que  ses 
effets  spéciaux . 

«  Le  catarrhe  de  la  vessie,  ou  cyslique  chronique,  est  rarement  primitif  chez  les  jeunes 
gens  et  les  hommes  d’un  âge  moyen ,  mais  il  est  assez  commun  qn’il  s’établisse  d’emblée 
chez  les  vieillards . 

(I  L’indication  de  la  térébenthine  se  présente  lorsque  les  malades  ont  traversé  la  période 
aiguè  du  catarrhe,  ou  bien  lorsque  cette  affection  a  eu  primitivement  la  forme  chronique,.,,. 

«  L’efficacité  de  ce  traitement  dans  le  catarrhe  chronique  de  la  vessie  est  telle,  que  l’on 
peut  dire  sans  témérité  que  si  l’administration  sage  et  bien  indiquée  de  la  térébenthine  ne 
guérit  pas  toujours  complètement  cette,  maladie,  elle  améliore  presque  constamment  l’état 
des  malades . 

«  Les  catarrhes  chroniques  pulmonaires  sont  susceptibles  d’être  avantageusement  modi¬ 
fiés  par  la  térébenthine . 

U  Nous  ne  croyons  pas  qu’il  y  ait  en  France  de  médecins  qui,  plus  souvent  que  nous,  fas¬ 
sent  usage  de  la  térébenthine  ;  et  si,  dans  bien  des  cas,  nous  avons  pu  constater  l’efficacité 
de  la  térébenthine  dans  le  traitement  des  névralgies,  bien  souvent  aussi  nous  avons  vu  ce 
médicament  réussir  dans  des  cas  où  tous  les  autres  moyens  avaient  échoué.  Disons  d’abord 
qu’invariablement  nous  donnons  l’essence  de  térébenthine  en  capsules  à  des  doses  qui 
varient  de  60  à  200  gouttes  par  jour  ;  disons  encore  que  toujours,  et  cette  précaution  est 
capitale,  nous  faisons  prendre  le  médicament  durant  le  repas.  Or,  nous  déclarons  que  dans 
le  traitement  des  sciatiques,  que  l’on  peut  appeler  idiopathiques,  en  ce  sens  qu’elles  ne 
dépendent  ni  d’une  infection  palustre ,  ni  d’une  maladie  organique  des  viscères  contenus 
dans  le  bassin,  ni  d’une  lésion  osseuse,  etc.,  on  obtient  à  peu  près  invariablement  un  soula¬ 
gement  considérable,  et  le  plus  souvent  la  guérison. 

«  Il  ne  nous  a  pas  paru  que  les  névralgies  des  membres  supérieurs  fussent  moins  utile¬ 
ment  traitées  par  l’usage  de  l’essence  de  térébenthine,  et  nous  n’en  exceptons  ni  les  névral¬ 
gies  intestinales,  ni  les  névralgies  qui  occupent  la  tête. 

«  Quant  aux  névralgies  viscérales,  si  rebelles,  si  communes  surtout  chez  les  femmes,  elles 
sont  plus  utilement  combattues  par  l’essence  de  térébenthine  que  par  tout  autre  remède; 
et,  chose  singulière,  les  névralgies  de  l’estomac  et  de  tous  les  autres  viscères  qui  ressortis¬ 
sent  plus  particulièrement  au  plexus  solaire,  sont  celles  qui  obéissent  le  mieux  à  l’action  de 
cet  agent  puissant.  Il  est  étrange  de  voir  des  femmes  délicates  supporter  avec  une  facilité 
merveilleuse  des  doses  considérables  d’essence  de  térébenthine  ;  et  bien  rarement  les  névral¬ 
gies  stomacales  sont  augmentées  par  l’administration  de  ce  remède.  Dans  ce  cas,  nous  ne 
donnons  la  térébenthine  que  six  ou  huit  jours  de  suite,  pour  la  reprendre  après  un  repos  de 
deux  semaines  à  peu  près.  » 

L’essence  de  térébenthine  est  employée  encore  avec  succès  comme  anthelmintique  et  dans 
ie  traitement  des  calculs  biliaires. 

Le  goût  plus  que  désagréable  de  ce  médicament  empêche  qu’il  ne  soit  pris  directement. 
Le  docteur  Clertan  est  parvenu  à  renfermer  cette  essence  dans  de  petites  capsules  rondes, 
de  la  grosseur  d’un  pois,  très-faciles  à  avaler.  C’est,  du  reste,  sous  celte  forme  que  le  profes- 
fesseur  Trousseau  formule  d’ordinaire  la  térébenthine.  Il  dit  dans  son  Traité  de  thérapeu¬ 
tique,  en  parlant  de  cette  essence  :  «  Les  perles  de  Clertan  se  donnent  à  la  dose  de  8  et  même 
de  i2  par  jour  ;  et  elles  ne  sont  jamais  mieux  supportées  que  lorsqu’on  les  administre  en 
même  temps  que  le  malade  prend  ses  repas.  » 


L’UNrON  MÉDICALE. 


IVIUSCULINE-GUICHON 


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IBRÂGEESdëRGOTINEI 

DE  BONJEAN 


■  îfiré’dssiJle  rt’oi'  «le  la  S6ciié:té  de  phar- 
inajciè  de  iParîs.  —  D’après  les  plus  illustres 
ndédecios  français  et  étrangers,  la  splutiond’ergo- 
tipe.esye  plus  puissent  pémostatvque.gue  possède 
la  médecine  contre  les  hémorrhagies  deé  \aieseaux, 
tant  artériels  que  veineux.  ' 

Les  »ï“agées  d'ei-goiiac  sont  employées  avec 
lé  plus  grand  succès  pour  •  faciliter  le  travail  dé 
l’acçouchernent,  arrêter  les  hémorrhagies  de  toute 
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rutérüs,  ' les  dysenteries  et  les  diarrhées  chro¬ 
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leneuve,  19  (place  du,|Gaire),  il  Paris,  et, clans  les 
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gnent  des  soins  excessifs,  apportés  à  sa  prépara¬ 
tion  et  de  sa  force  digestive  toujours" égale." 

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pepsies  ',  Gastrites ,  GaSirà  Igies ,  A  igreurs  ;  Pi-  < 
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phite  de  manganèse.  —Prix  :  4  fr*  le  flacom 
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.‘les  sueurs  nocturnes  cessent,, et  IC;  malade  jouit 
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FOUQUE;  Lyon,  Pharmacie  centrale,  19,  rue  Lan-  ' 

'■terne ;  Bordeanx,  Nantes,  Toulouse;  dans  les  suc¬ 
cursales  de  la  Pharmacie-Centrale.;  .  1  :.  .i  i: 

AWOL  DES  D"  JOREI  BT  HCIlOllî. 

,  Médàîlle  k.  VÈxpostiion'  ünivèrseUè  dé  isé'I.  ' 
L'onservation  médicalé'cônfli'pie  chaqpe'jour  ses  ' 
propriétés  Vèritablemeht  spécifi^üèsèomineemmé-  ' 
hagogue,  et  Sori  incontestablè  supéricrité'sùr  léS' 
agéPtsthérapeutiques  de  la  même  classe.. 

Un  savant  et  consciencieux  observateur,  M.  jci 
docteur,  Marrotte,  a  particulièrement  étudié  l’Apiol 
à  ce  point  de  vue,  dans  son  service  de  l’hôpital  de  , 
,  la  Pitié  et  en  ville.-  H  résulte  de  ses  obseryatigns 
que  le  çuccès  est  assuré  quand  l’aménorrhéé  êt  la 
dysménorrhée  sont  indépendantes  d^iih'état  aiiaté- 
miqite.  ou  d’une. lésion  organique;  maTs’ se  ratta¬ 
chant  a  un  trouble  de  l’innervation  vaso-motrice  déj 
l’utérus  et  des  ovaires.  Ajoutons  ;qn’ on  doit  com¬ 
battre  simultanément  ou  préalpble.ment  la  chlorose, 
ou  les  autres  complications.  . '■  .  -, 

:  ,  Les  docteurs  Joret  et  HoMOf  Ep  indiquent,  comnie 
le  seul  moment,  opportun  pour  administrer  l’A'piôl;' 
celui  qui  correspond  h  l*épgqùè  '  pf'ésumé,&  des 
règles,  ou  qui  la  précède. 

Dose  :  1  capsule  matin  et  soir,  pendant  six  jours.;; 
'  On  l’emploie  aussi  poqr  ooüper  lés  fièvres  d’accès,  t 
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rue  Jean-Tison,  k  Paris.  '  .  !  ,  . 

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Vingtième  année. 


N»  19. 


Jeudi  15  Févt.ier  1866. 


l’IMIOl»  MEDICALE 


CRIX  DE  l’AfiONNEMEXT  ; 


ne  du  Faubourg-Honlmartre, 

»«.  «  Paris. 


DES  imiDÊTS  SCIEMIFIDIIES  ET  PDATIQEES, 

«ORAH  H  PMFESSIOPttS 

DU  CORPS  MÉDICAL. 


Ce  Journal  parait  trois  fols  par  Semaine,  le  iMABDK,  le  JKIIDI,  le  SA.!ME0% 

ET  FOnME,  PAR  ANNÉE,  4  BEAUX  VOtUMES  IN-S»  DE  PLUS  DE  600  FACES  CHACUN. 

roiit  cc  qui  concerne  la  Rédaction  doit  être  adressé  à  M.  lé  Docteur  Amédée  i.AT©tjn ,  RédacteUr  en  cher.  —  Tout  Ce  ^ 
concerne  lAdininistration,  à  M.  le  Gérant,  rue  du  Faubourg-Monlmartre-, 

Les  Lettres  et  Paquets  doivent  être  affranchis. 


BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE. 


LES  TROIS  FLÉAUX,  — LE  CHOLÉRA  ÉPIDÉMIQUE,  LA  FIÈVRE  JAUNE  ET  LA  PESTE,  par  M.  le 

docteur  Foissac,  laüréat  de  l’Institut,  etc.  Un  volume  in-S".  Chez  J. -B.  Baillière  et  fils,  rue 
Hautefeuille,  19,  et  aux  bureaux  de  Vünion  Médicale,  rue  du  Faubourg-Montmartre,  56. 
—  Prix  :  3  fr. 

SCIENCE  ET  NATURE,  essais  de  philosophie  et  de  science  naturelle,  par  le  docteur  Louis 
.  Buchner,  traduction  de  rallemand,  avec  l’aulorisation  de  l’auteur,  par  M.  Aug.  DEiiONORK. 

2  vol.  in-18,  faisant  partie  de  la  Bibliothèque  de  philosophie  contemporaine.  -7-  Prix  :  5  fr. 
LA  SCIENCE  ET  LES  SAVANTS  EN  1865  (deuxième  semestre),  par  M.  Victor  Meunier.  Un  vol. 
în-18  de  360  pages.  —  Prix  :  3  fr.  50  c. 

OU  DIAGNOSTIC  DES  MALADIES  DU  SYSTÈME  nerveux  par  L'OPHTHALMOSCOPIE ,  par  iM.  E. 

Bodchüt,  médeciu  OC  l’hôpital  des  Enfants-Malades,  professeur  agrégé  à  la  Faculté  de 
médecine  de  Paris.  Un  vol.  10-8"  avec  allas  de  planches  chromo-iithographiées.  Prix  :  9  fr. 
HYGIÈNE  ET  THÉRAPEUTIQUE  au  point  de  vue  de  l’hydrothérapie,  de  l’eau  de  mer  et  des 
eaux  minérales,  par  M.  le  docteur  Bottentuit,  directeur  de  l’établissement  de  Rouen. 
Un  vol.  in-8“  de  400  pages.  —  Prix  :  4  fr.  50  Ci 

Ces  quatre  ouvrages  se  trouvent  chez  Germer-Baillière,  libraire,  17,  rue  de  l’École-de-Mé- 
decine,  à  Paris. 

HYGIÈNE  DE  LA  VUE,  par  M.  A.  Magne,  docteur  en  médecine  de  ia  Fâéulté  de  Paris,  offi¬ 
cier  de  la  Légion  d’honneur.  Un  vol.  in-12  de  320  pages,  4*  édition.  Paris,  J.-B.  Baillière 
et  fils,  19,  rue  Hautefeuille. 


COMPTES  RENDUS  DES  SÉANCES  ET  MÉMOIRES 

DE 

LA  SOCIÉTÉ  DE  BIOLOGIE 

TROIS  SÉRIES  DE  CINQ  VOLUMES  CHACUNE 

Prix  de  chaque  Série  :  35  Francs. 

Le  pi-emier  volume  de  la  «luatrlème  série  vient  de  pornître.—  Brlx  :  »  fr. 

Paris,  chez  J.-B.  Baillière  et  fils,  rue  Hautefeuille,  19. 


L’UNION  MÉDICALE. 


VINS  DE  QUINQUINA  TITRÉS 

D’OSSIA\  HEIVRY,  ■:  i  | 

Membre  de  l’Acddémiè  impériale  de  médecine'.-  "  " 

VIN  DE  QUINQUINA  TITRÉ  SIMPLE.  Titrant  un  gi'âmme  d’alcaloïde  et  12  grammes  d’extràlif  par 
1,000  grammes.  —  Tonique.  —  Tébrlfuge. 

VIN  DE  QUINQUINA  IODÉ.  Contient  0,05  d’iode  pur  à  l’état  latent  par' 30  grammes  de  vin  titré. - 

H^erofiile.  —  I.;)'iupliatismc.  —  rlituislc. 

VIN  DE  QUINQUINA  FERRUGINEUX.  Contient  0,10  de  sel  ferreux  par  30  grammes  de  vin.  -  chlo¬ 
rose. —  Anémie. 

Ces  Vins,  qui  contiennent  en  outre  dé  ÎA  diastase,  sont  facilement  assimilables,  ne  constipent  jamais, 
inaltérables,  très-agréables  au  goût,  d’une  richesse  inconnue  jusqu’ici ,  ils  offrent  les  avantagés  qui 
s’attachent  à  remploi  des  préparations  chimiquement  définies. 
iV.  B.  Dans  l'épidémie  régnante,  les  médecins  conseillent  le  Vin  de  quinquina  titré  comme  préservatif. 
Dépçt  général,  E.  FOURNIER  e,t  C'«,  26,  rue  d’Anjou-St-Honoré,  et  dans  toutes  les  pharmacies. 


EAUX  MINÉRALES  DE  VAIS 

ACIDULES,  GAZEUSES,  BICARBONATÉES,  SODIQUÉS,  analysées  par  O.  HENRI. 


Scnrce  fcrro-arscnicale  de  la  | 

Thêrmalilé  13" 

Saint -Jean 

RigoWltè 

Ptcciensc 

■  licprce^ 

Magdeleine 

Dominique. 

-  ■ 

-  ' 

_■ 

Acide  carbonique  libre . . 

1.425 

2.095 

2.218 

2.145 

2.!050 

Acide  sulfuri- 

ue  libre. 

1.33 

Bicarbonate  de  soude . 

—  de  potaese . 

1.480 

0.040 

3.800 

0.263 

5.940- 

0.230 

6.040  ■ 
.,0.263  . 

‘7.280 

0.255, 

Silicate  acide) 
Arséniate  »  ( 

1  sesqui- 

1  ' 

—  dechaux.. . 

—  de  magnésie . 

0.310  1 
0.120  ' 

[  0.259 

0.630 

0.750 

0.571 

0.900 

0.520 

0;672 

Phosphate  »  | 
Sulfate  »  , 

1  de  fêr.( 

1  0.  44 

—  de  fer  et  manganèse. 

Chlorure  de  sodium . 

0.006 

0.060 

0.024 

1.200 

0.010- 

1.080 

.0.010 

1.100 

0. 029 
0.160 

—  dechaux. . 

Sulfate  de  soude  et  de  chaux^. . 

:a.054 

0Ï220 

0.1 8S 

:;o.2oa  1 

:;o .  2Siî 

Olilorure  de  sodium. .  ' 

1 

Silicate  et  silice,  alumine . 

o.o^o„ 

0.060, 

0.060 

0:058 

0.097 

Matières  organiques. . , 

) 

lodure  alcalin,  arsenic  et  lithine. 

indice'- 

traces 

indicé 

indice 

traces 

2.131 

'7;:826-' 

8', 885  ; 

9.142 

9:2» 

Ces  eaux  sont  ir'es-agréablee  à  boire  h  table,  p.ures  ou  coupées  avec  du  vin.  Un  excès 
d’acide  carbonique  et  la  proportion  heureuse  des  bicarbonates’c'alciques-ma§nésiens,  en  font, 
malgré  la  plus  riche  miriéralisation  qui  soit  «onnue  en  France dés'éaifx'  ‘%è^és/ 
essenlieifeinenl  Dosé  ordinaire  une  bouteille  par  }Qm.  (Indiquer  autant  qtiepossîble 

la  source  que  l’on  entend  prescrire.)  Emplois  spéciaux  :  SAINT-JEAN,  maladies  des  organes 
digestifs;  --  PRÉCIEUSE,-  maladies  de  l’appareil  biliaire  ;  DÉSIRÉE,  maladies  de  l’appareil 
urinaire;  —  RICOLETTE,  chlorose-anémie;  —  MAGDELEINE,  maladie  de  l’appareil  sexuel.  — 
DOMINIQUE,  cette  xau  est  afsenicale ,  .el(e..  n’a  aucune  analogie  avec  les „^récédentes ,  fibvïès 
iûlermillentes,  cachexies,  dyspnée,  nialadies  de  la  peau,  scrofule,, nîaiàâiés,,organique.s,  ftc. 

Les  eaux  de  ces  six  sources  se  Iransportenlet  se  conservent  sans  ailéraliop;  elles  se  trouvent 
dans  les  principales  pharmacies  de  France,  au  prix  de  0,80  c.  la  bouteille. 

L’établissement  thermal  de  Vais  (Ard'eche)  est  ouvert  du  1"  mai  au  31  octobre.  (Chemin 
de  fer  de  Lyon  à  Marseille,  —  station  de  Monlélimar  ou  Privas.) 


HUILE  DE  FOIE  DE  MORUE  DÉSINFEGTÊE 

DE  CHEVRIER 


An  moyen  dn  Clondron  et  dn  Rauinc  de  TOAl) 

Cette  huile  est  d’une  odeur,  et  d’une  savçur,  agréables.  Le  mode  de  désinfection  ne  nuit  en  rien 
à  ses  propriétés  thérapeutiques:  E-né  est  fàéilement''a'diniïiistr.ôe  înitueïairx'îîersonnes  les  plus  dé¬ 
licates,  et  est  d’une  digestion  plus  facile  que  l’huile  ordinaire. 

Lire  les  observations  et  rapports  médicaux  contenus  dans  la  brochure. 

Pharmacie  CUEVRÏÉR  ,  21-,  riie  du  FauboUrg-Mohtmnrtre,  à  Paris.'  -  ■  . 

Dépôt  dans  les.  principales  pharmacies  de.  chaque  ville. 


L’UNION  MÉDICALE. 


N°  19.  Jeudi  15  Février  1866. 

SOMMAIRE.  ! 

I.  Paris  :  Sur  la  séance  de  l’Académie  de  médecine.  —  II.  Clinique  chirurgicale  (hôpital  de  la  Pitié, 
service  de  M.  le  professeur  Richet.)  :  Hernie  traumatique  du  testicule;  déhridement;  réduction; 
mort.  —  III.  Bibliothèque  :  Appréciation  médico-légale  du  régime  actuel  des  aliénés  en  France,  k 
l’occasion  de  la  loi  de  1838.  —  Semaines  scientifiques.  —  IV.  Académies  et  Sociétés  savantes.  (Aca¬ 
démie  de  médecine).  Séance  du  13  Février  ;  Correspondance.  —  Présentations.  —  Un  mot  sur  les 
vaccinations.  —  Élection  d’un  membre  titulaire  dans  la  section  d’anatomie  pathologique.  —  Les  tri¬ 
chines  au  point  de  vue:de  l’hygiène  publique  et  de  la  police  sanitaire.  —  Crise  vaccinale.  —Société 
,  médicale  d’émulation  :  Discussion  sur  l’hypertrophie  du  cœur  consécutive  aux  affections  pulmonaires 
chroniques.  —  V.  Courrier.— VI.  Feuilleton  :  Les  cours  de  la  Faculté  de  médecine  de  Paris. 


Paris,  le  Xi. Février  1866. 

BULLETI]\. 

.•sur  la  séance  de  l’Acadéinte  dé  médecine. 

Une  éleclioii  un  jour  de  mardi  gras!  cela  ne  s’était  jamais  vu.  L’élu  ri’en  sera  pas 
moins  bien  élu.  Chose  singulière,  et  qui  fait  honneur  à  son  austérité,  rarement  l’Aca¬ 
démie  s’est. trouvée  aussi  nombreuse.  84  membres  avaient  signé  la  feuille  de  pré¬ 
sence;  c’est  à  peu  près  la  totalité  des.  membres  vivants  valides  et  présents  à  Paris, 
car  l’Académie  compte  quelques  infirmes,  et  plusieurs  de  ses  membres  vivent  loin 
delà  capitale.  Il  s’agissait  de  donner  un  successeur  à  M.  Beau  dans  la  section  d’ana¬ 
tomie  pathologique.  Quatre  concurrents  s’étaient  présentés,  et  la  section  les  avait 
ainsi  classés  : 

En  première  ligne,  M.  Béhier^  --- en  deuxième,  M.  Barthez; --en  troisième, 
M,  Bourdon;  —  en  quatrième,  M.  Empis. 

Le  scrutin,  cette  fois,  a  donné  raison  à  la  section,  et  M.  Béhier  a  été  nommé.  Sur 
80  yotants,  il  a  obtenu  43  voix  contre  36  données  à  M.  Barthez.  On  voit  que, la  com¬ 
pétition  de  ce  dernier  était  fort  sérieuse,  et  nous  comprenons,  en  effet,  que  l’on  soit 
embarrassé  entre  deux  candidats  d’un  si  grand  et  d’un  si  réel  mérite. . 


FEUILLETON. 

LES  GOCRS  DE  LA  FACULTÉ  DE  MÉDECIKE  DE  PARIS. 

Cours  de  iM.  Denonvilliero  et  de  91.  Richet. 

Lecteurs,  vous  trouvez  peut-être  un  peu  étonnant  que  j’ose,  dans  ce  feuilleton,  prendre  la 
liberté  de  vous  présenter  M.  Denonvilliers,  absolument  comme  s’il  s’agissait  d’un  nouveau 
professeur  venant  de  faire  ses  débuts  dans  l’Enseignement,  et  non  pas  du  maître  éminent 
qui  compte  déjà  vingt  ans  de  services  et  qui,  blanchi  sous  la  loge,  a  initié  tant  de  généra¬ 
tions  d’élèves  aux  mystères  ou,  pour  mieux  dire,, aux Junpères  de  la  science. 

.  La  raison  de  ce  fait  insolite,  c’est  que  .M.  Denonvilliers,  en  habile  alchimiste,  s’U  «’o  pas 
•  découvei  l  la  transmutation  des  métaux,  a  du  moins  ti  ouyé  le  secret  du  rajeunissement  per¬ 
pétuel  dans  la  permutation  des  chaires.  Si  je  ne  craignais  de  faire  un  jeu  de  mots  malséant, 
je  dirais  qu’il  en  est  à  sa  troisième  incarnation  professorale.  De  la  chaire  d’anatomie,  il  a 
passé  à  la  chaire  de  pathologie  externe,  de  la  chaire  de  pathologie  externe  à  celle  de  méde¬ 
cine  opératoire.  Des  augures  à  l’œil  perçant  auraient  même,  dit-on,  vu  poindre  déjà  l’œuf 
d’une  quatrième  incarnation  ou  permutation  qui  serait  probablement  la  dernière. 

L’homme  absurde  est  celui  qui  ne  change  jamais. 

L’art  de  vivre  longtemps  sans  vieillir  consiste  à  savoir  se  transformer.  Heureux  ceux  qui, 
à  l’exemple  de  M,  Denonvilliers,  sont  nés  avec  des  aptitudes  si  diverses!  Heureux  le  profes- 
Tomp  XXÎX.  —  fénuvfite  série.  19 


290  L’UNION  MÉDICALE. 


Après  celte  élection,  M,  de  Pietra  Santa  a  été  appelé  à  lire  un  mémoire  sur  les  tri¬ 
chines. 

Ce  travail  a  été  fait  au  point  de  vue  de  l’hygiène  publique  et  de  la  police  médicale, 
auxquelles,  dit  M.  de  Pietra  Santa,  tout  le  monde  doit  le  tribut  de  ses  lumières  et  de 
son  expérience. 

L’auteur  est  d’ailleurs  très-rassurant.  Il  ne  croit  pas  que  nous  ayons  à  redouter, 
en  France,  la  terrible  maladie  qu’engendrent  les  trichines,  ces  êtres  microscopiques 
rongeant  les  muscles  fibre  à  fibre,  conduisant  à  une  mort  prompte  au  milieu  des 
angoisses  et  des  tortures.  Nos  mœurs,  nos  habitudes,  nous  mettent  à  l’abri  du 
danger,  dit-il,  par  cela  seul  que  nous  faisons  subir  à  toutes  les  préparations  culi¬ 
naires  qui  dérivent  du  porc  une  cuisson  assez  prolongée  pour  détruire  les  germes  les 
plus  intimes  et  les  plus  multipliés. 

Nous  craignons  que  celte  proposition  soit  contestée,  du  moins  en  ce  qui  regarde 
les  habitudes  d’une  grande  partie  des  populations  méridionales  de  la  France,  où  le 
jambon  cru  et  le  saucisson  cru  entrent  en  forte  proportion  dans  l’alimentation. 

Nous  aurions  plus  de  confiance  dans  ce  que  dit  M.  de  Pietra  Santa  de  l’ensemble 
de  nos  lois  sanitaires  et  de  nos  règlements  de  police  médicale,  aussi  aptes  à  prévenir 
l’explosion  du  mal  qu’à  le  concentrer  et  à  le  détruire, alors  qu’il  pourrait  déjouer,  à 
un  moment  donné,  les  prévisions  les  plus  raisonnables. 

Oui,  certainement,  et  l’on  doit  se  sentir  heureux  de  vivre  dans  un  pays  où  l’admi¬ 
nistration  est  armée  de  pouvoirs  suffisants  pour  lutter  contre  l’ignorance  et  l’indiffé¬ 
rence  des  masses,  et  les  préserver  malgré  elles  du  danger  qu’elles  courent.  Il  y  a 
bien,  dans  ces  mesures  sanitaires,  quelques  atteintes  à  la  liberté  individuelle?  Qui 
s’en  plaindra,  si  ce  n’est  quelque  théoricien  publiciste  qui  laisserait  périr  une 
colonie  pour  sauver  un  principe  ? 

M.  de  Pietra  Santa  a  passé  sommairement  en  revue  l’historique  de  la  question  dos 
trichines,  et  a  résumé  l’histoire  naturelle  de  ce  parasite  redoutable,  de  ses  transfor¬ 
mations;  il  a  décrit  les  symptômes  les  plus  caractéristiques  auxquels  il  donne  lieu, 
a  exposé  son  diagnostic,  ses  causes,  les  moyens  de  traitement  bien  peu  efficaces 
jusqu’ici  qu’on  peut  opposer  à  la  trichinose,  et  s’ést  étendu  surtout  sur  lés  moyens 
préservatifs  tous  empruntés  à  l’hygiène  publique  et  à  la  police  sanitaire. 


seur  qui,  en  passant  d’une  chaire,  à  une  autre,  semble  avoir  toujours  été  fait  pour  la  der¬ 
nière!  Ce  rare  privilège  a  été  accordé  à  M.  Denonvilliers  de  paraître  et  d’être  également 
propre  à  l’enseignement  de  l’anatomie,  de  la  pathologie  externe,  de  la  médecine  opératoire 
et  de  la . je  m’arrête,  j’allais  divulguer  le  secret  des  augures. 

Je  ne  referai  pas  ici  ma  profession  de  foi  sur  les  permutations.  Lorsqu’elles  ont  le  bien  de 
l’enseignement  pour  objet  et  pour  effet,  je  ue  vui^  P^ts  trop  quelle  objection  sérieuse  on 
pourrait  leur  faire.  Mais  les  principes!  dira-t-on.  —  Ah!  les  principes!  ils  sont  comme  la 
femme,  souvent  ils  varient.  Tl  y  a  principes  et  principes  :  il  y  a  le  principe  de  liberté,  le 
principe  d’autorité,  le  principe  de  l’arbitraire  ou  du  bon  plaisir,  le  principe  du  droit,  le  prin¬ 
cipe  de  la  force,  etc.,  qui  s’emparent,  tour  à  tour,  du  gouvernement  des  choses  de  ce 
monde.  L’histoire  nous  apprend  que  l’on  part  souvent  du  principe  de  liberté  pour  arriver 
au  principe  de  l’arbitraire,  et  vice  versa.  L’humanité,  comme  le  cavalier  ivre  de  Luther, 
quand  on  la  relève  d’un  côté,  se  laisse  choir  de  l’autre.  Faut-il  s’irriter  de  ce  travers,  et, 
philosophe  chagrin,  s’isoler  du  monde  des  réalités  pour  vivre  dans  celui  des  abstractions? 
Non.  L’esprit  pratique  consiste  à  tirer  de  toutes  choses,  même  du  mal,  le  peu  de  bien 
qu’elles  peuvent  renfermer,  comme  on  extrait  d’un  bloc  de  gangue  la  parcelle  d’or  qu’il 
recèle,  et  à  s’estimer  heureux  quand  on  a  pu  opérer  oe  triage. 

Je  ne  veux  point  partir  de  là  pour  faire  une  excursion  intempestive  dans  les  questions  à 
l’ordre  du  jour.  Habitués  à  suivre  un  meilleur  guide,  les  lecteurs  me  laisseraient  aller  devant 
tout  seul.  Je  veux  m’en  tenir  uniquemen|  à  Ic^  question  qui  m’oççqpe, 

Au  point  de  vue  de  l’enseignement,  sinon  à  celui  des  principes,  la  permutation  de  M.  De- 
noDvilliers  n’a  été  ni  un  bien  ni  un  mal  pour  l’École.  U  eût  été  plus  régulier  que  M.  Richet 
succédât  à  Malgaigne  ;  mais,  règles  à  part,  il  était  indifférent  aux  élèves  de  recevoir  l’ensei- 


I.’UNION  MÉDICALE. 


291 


Les  mesures  sanitaires  le  plus  immédiatement  applicables  peuvent  se  concentrer 
dans  ces  trois  formules  ; 

10  Surveiller  attentivement  la  chair  des  porcs  au  moment  où  ils  sont  abattus; 

2°  S’assurer,  au  moyen  de  la  loupe  ou  de  petits  microscopes,  que  la  viande  livrée 
à  la  consommation  ne  contient  pas  de  trichines  ; 

30  Empêcher  la  vente  des  animaux  infectés. 

Comme  sanction  pénale,  M.  de  Pietra  croit  qu'il  suffirait  d’appliquer  à  la  vente  des 
viandes  infectées  par  les  trichines  les  peines  édictées  par  les  lois  contre  la  vente  des 
substances  alimentaires  corrompues. 

En  terminant  sa  lecture,  M.de  Pietra  a  annoncé  qu’il  venait  d’avoir  connaissance 
de  faits  qui  prouvent  que  nos  voisins  d’outre-Rhîn  sont  disposés  à  marcher  dans  cette 
voie  des  mesures  préventives  qui  mènent  à  la  sécurité. 

Une  association  d’assurances  mutuelles  est  en  voie  de  s’organiser  entre  les  bou¬ 
chers  et  les  charcutiers  des  diverses  contrées  de  l’Allemagne.  Son  but  principal  con¬ 
sisterait  à  s’indemniser  réciproquement  pour  les  pertes  éprouvées  par  suite  de  la 
destruction  des  viandes  malades.  Les  moyens  de  restreindre  et  d’anéantir  ces  causes 
de  perbî  seraient  :  !<>  d’augmenter  les  précautions  culinaires  en  faisant  subir  aux 
viandes  de  porc  une  cuisson  complète;  2o  de  soumettre  préalablement  ces  viandes  à 
l’examen  microscopique  d’experts  agréés  par  l’autorité. 

.  Ce  mémoire  a  été  écouté  avec  intérêt,  et  nous  ne  comprenons  guère  l’observation 
faite  par  un  membre  qui  représente  ordinairement  à  l’Académie  les  principes  de 
libéralité,  observation  qui  était  une  sorte  de  reproche  au  Conseil  d’avoir  laissé  faire 
cette  lecture  qui  déflore,  a-t-il  dit,  un  rapport  sur  le  même  sujet  dont  est  chargé  un 
membre  de  la  section  d’hygiène.  Nous  croyons,  au  contraire,  que  ce  rapporteur  ne 
pourra  que  se  féliciter  de  posséder  un  supplément  d’instruction,  et  nous  savons, 
d’ailleurs,  que  M.  de  Pietra  Santa  était  inscrit  depuis  plusieurs  semaines  pour  faire 
sa  lecture. 

M.  Briquet  a  continué  la  lecture  de  son  rapport  sur  le  choléra. 

M.  Auzias-Turenne  a  terminé  la  séance  par  la  lecture  d’une  note  intitulé  :  Lacrise 
vaccinale.  Nous  ne  croyons  pas  aux  sinistres  prophéties  contre  la  vaccine,  et  nous 
sommes  convaincus  que  la  découverte  de  Jenner  sortira  plus  forte  des  épreuves  aux¬ 
quelles  elle  est  actuellement  soumise.  Amédée  Latour. 


gnement  de  la  médecine  opératoire  ou  de  ta  pathologie  externe  de  la  bouche  de  M.  Denon- 
villiers  ou  de  celle  de  M.  Richet.  Tous  les  deux  manient  également  bien  la  parole  et  le  bis¬ 
touri  :  c’est  la  même  clarté  dans  la  démonstration  et  la  même  habileté  dans  l’exécution.  La 
seule  différence  qu’un  observateur  attentif  pourrait  remarquer  entre  les  deux  professeurs, 
c’est  un  degré  de  plus  d’assurance  chez  celui  qu’une  longue  habitude  du  professorat  a  fami¬ 
liarisé  avec  les  difficultés  de  l’enseignement.  Entre  M.  Denonvilliers  et  M.  Richet,  il  n’existe 
que  des  nuances  ;  entre  M.  Denonvilliers  et  Malgaigne,  la  ligne  de  démarcation  est  plus 
accusée. 

Je  n’ai  pas  la  prétention  de  refaire  à  la  plume  le  portrait  de  Malgaigne.  Il  a  été  tracé 
deux  fois,  de  mains  de  maîtres,  dans  les  colonnes  de  ce  journal.  L’Union  Médicale  a  repro¬ 
duit  la  page  remarquable  dans  laquelle  M.  Denonvilliers,  en  prenant  possession  de  la  chaire 
de  médecine  opératoire,  a  peint  sous  des  couleurs  si  vraies  et  si  saisissantes  la  physionomie 
originale  et  accentuée  de  son  prédécesseur.  M.  Denonvilliers  a  fait  comprendre,  et,  pour 
ainsi  dire,  loucher  au  doigt,  qu’il  était  difficile,  impossible  même  de  faire  oublier  à  ceux  qui 
l’ont  connu  un  maître  dont  le  talent  était  formé  de  la  réunion  de  qualités  si  diverses  et  si 
rares. 

Par  un  contraste  singulier,  quoique  l’on  ait  souvent  l’occasion  de  le  rencontrer,  la  nature, 
qui  avait  prodigué  à  Malgaigne  les  plus  hautes  facultés  de  l’intelligence,  et  lui  avait  donné 
particulièrement  une  incomparable  puissance  de  parole  et  de  mimique,  la  nature,  dis-je,  lui 
avait  presque  entièrement  refusé  un  don  vulgaire,  une  de  ces  qualités  communes  que  l’on 
trouve  souvent  associée  à  des  intelligences  de  troisième  et  de  quatrème  ordre,  je  veux  dire 
la  dextérité  de  la  main.  Malgaigne  n’aurait  pas  pu  prendre  pour  devise  celle  qui  s’étalait 
fastueusement  sur  l’enseigne  de  Figaro  :  Consilto  manuque.  Cette  merveilleuse  intelligence 


292 


L’UNION  MÉDICALE. 


CLINiaUE  CHIRURGICALE. 


Hôpital  de  la  Hîtié.  —  Service  de  M.  le  professeur  RICHET. 

HERNIE  TRAUMATIQUE  DU  TESTICULE;  DÉBRIDEMENT;  RËDUTION  ;  MORT. 

Leçon  recueillie  par  M.  Dard,  interne  du  service. 

Le  2  juillet  1865,  entre  dans  le  service  de  M.  le  professeur  Richet,  à  la  Pitié,  le 
nommé  Crétien,  serrurier,  âgé  de  24  ans,  atteint  d’une  hernie  traumatique  du  testi¬ 
cule  gauche,  à  travers  les  enveloppes  du  scrotum. 

L’accident  lui  est  arrivé  le  jour  même  de  son  entrée  à  rhôpital.  Le  malade  raconte 
que,  tenant  une  colonne  de  fer  entre  les  mains,  monté  qu’il  était  sur  un  tréteau,  il 
est  tombé  à  cheval  sur  celui-ci.  A  l’instant  même  il  ressentit  une  vive  douleur  qui 
l’a  tenu  haletant  quelques  minutes;  puis,  ayant  repris  ses  sens,  et  porté  la  main  à 
son  scrotum,  il  s’est  aperçu  qu’une  grosseur  s’y  était  formée  ;  un  demi-verre  de  sang 
à  peu  près  s’est  écoulé  de  la  blessure;  il  n’en  est.  pas  sorti  par  la  verge;  la  douleur 
s’étant  peu  à  peu  calmée,  le  malade  a  pu  se  rendre  à  l’hôpital.  '  . 

A  son  entrée  au  service,  on  constate  tout,  d’abord  la  présence  d’une  vaste  ecchy¬ 
mose  envahissant  tout  le  scrotum,  la  verge  et  le  pubis  ;  les  bourses  sont  tuméfiées, 
douloureuses,  et  la  douleur  dans  l’aine  s’étend  à  toute  la  longueur  du  canal  inguinal. 

Au-dessous  de  la  moitié’ gauche  du  scrotum  existe  une  tumeur  ovalaire,  du  volume 
d’un  œuf  de  poule,  très-douloureuse  à  la  pression;  elle  présente  une  coloration  gri¬ 
sâtre  due  à  des  exsudations  plastiques  qui  se  sont  faites  à  sa.  surface;  —  elle  tient  au 
scrotum  par  un  pédicule  volumineux,  qui  laisse  reconnaître  au  toucher  les  éléments 
du  cordon.  La  palpation  delà  tumeur  donne  une  sensation  très-nette  de  fluctuation 
à  sa  partie  antérieure;  en  pressant  davantage  on  éveille  la  douleur  caractéristique 
que  provoque  la  pression  du  testicule  ;  sa  dureté  est  aussi  celle  de  l’organe  sécréteur 
du  sperme. 

En  bas  et  en  arrière,  le  scrotum  présente  une  ouverture  circulaire,  comme  faite 
à  l’emporte-pièce  qui  s’applique  exactement  sur  le  pédicule^de  la  tumeur,  de  telle  sorte 
qu’il  est  difficile  de  glisser  entre  lui  et  les  bords  de  la  déchirure.le  bec  d’une  sonde 
cannelée.  En  pressant  un  peu  plus  haut,  on  sent  que  le  testicule  est  absent  du  scro- 


seinblait.ne  savoir  que  faire  de  sa  main.  Malgaigne  n’avait  pas  la  main  chirurgicale.  Aussi 
trailail-il  parfois  avec  une  sorte  de  dédain  et  d’ironie  cette  faculté,  secondaire  dont  on  a  fait, 
cependant,  non  sans  quelque  raison,  une  qualité  essentielle  du  chirurgien,  puisque  c’est  à 
elle  que  plus  d’une  notabilité  chirurgicale  a  dû  son  illustration  et  sa  fortune.  Malgaigue, 
chirurgien  admirable  de  la  plume  et  de  la  parole,  devenait,  le  couteau  à  la  main,  un  chirur¬ 
gien  ordinaire  et  presque  médiocre.  Quel  contraste  entre  le  professeur  et  l’opérateur!  A  cet 
égard,  il  semblait  que,  par  une  sorte.de  méprise  ou  de  caprice  ironique,  le  destin  des  con¬ 
cours  {habent  sua  fala)  eût  mis  l’enseignement  de  la  chirurgie  opératoire  aux  mains 
du  moins  opérateur  des  chirurgiens.  Il  y  ayait  là,  dans  cet  ençeignement,  une  véritable 
lacune,  brillamment  masquée,  il  est  vrai,  aux  yeux  de  l’amphithéâtre,  par  l’éblouissement 
d’une  éloquence  sans  rivale.  Aujourd’hui,  cette  lacune  n’est  plus  masquée,  mais  comblée. 
Avec  M.  Denonvilliers,  les  hauteurs  et  les  vallées  se  sont  aplanies  et  mises  de  niveau.  S’il  y 
a  moins  de.  grandeur  et  d’éclat  dans  l’enseignement  de  la  médecine,  opératoire,  il  y  a  plus 
d’harmonie.  Le  professeur  a  fait  monter  avec  lui,  dans  sa  nouvelle  chaire,  les  qualités  qui 
attiraient  un  si  nombreux  concours  d’élèves  d’abord  autour  de  la  chaire  d’anatomie,  et,  pjus 
tard,  autour  delà  chaire  de  pathologie  externe.  La  clarté,  le  talent  d’exposition  mis  au  ser¬ 
vice  d’une  science  précise  et  toujours  sûre  d’elle-même,  ont,  depuis  vingt  ans,  affermi  la 
réputation  de  M.  Denonvilliers  comme  professeur.  Le  maître  n’avait  pas  à  forcer  sa  nature 
en  changeant  sa  manière,  car,  en  sachant  rester  lui-même,  il  était  sûr  de  réussir.  Si  la  mé¬ 
decine  opératoire  est  enseignée  autrement  que  par  Malgaigne,  elle  ne  l’est  pas  avec  moins 
d’utilité  et  de. fruit  pour  les  élèves. 

Les  qualités  que  nous  venons  de  reconnaîlre  à  M.  Denonvilliers  sont  aussi  celles  qui  dis- 


L’UNION  MÉDICALE. 


293 


tum  ,  et  on  ne  retrouve  plus  que  les  éléments  tuméfiés  du  cordon  que  l’on  suit  jus¬ 
qu’à  l’orifice  externe  du  canal  inguinal. 

Si  l’on  essaye  de  réduire  la  tumeur  en  la  repoussant  de  bas  en  haut,  on  reconnaît 
bien  vite  qu’il  est  impossible  d’y  arriver,  à  cause  de  la  douleur  très-vive  que  l’on  pro¬ 
voque,  et  de  l’impossibilité  où  l’on  est  de  faire  franchir  à  la  tumeur  la  déchirure  du 
scrotum  rétracté  sur  son  pédicule  et  l’embrassant  d’une  façon  serrée. 

.  Du  côté  droit  du  scrotum  il  n’existe  qu’une  ecchymose  sans  douleur  vive;  l’état 
général  du  malade  est  bon  ;  il  n’y  a  ni  hoquet,  ni  vomissements,  ni  fiêvrè. 

M.  le  professeur  Richet,  en  présence  de  ces  symptômes,  reconnut  qu’il  était  en 
présence  d’une  hernie  traumatique  du  testicule  à  travers  les  enveloppes  déchirées  du 
scrotum.  C’ést  là,''nous  dit-il,  une  affection  rare  et  dont  on  ne  trouve  que  de  très- 
rares  exemples  clans  les  auteurs. 

^Boyer,  dans  son  chapitre  des  plaies  du  scrotum,  avance  simplement  qu’elles  ne 
sont  pas  graves,  et  quelles  doivent  être  traitées  comme  les  autres;  selon  lui,  cepen¬ 
dant,  s’il  arrivait  par  hasard  que  lé  testicule  se  herniât  (■ax:\.\ç\e  traitement  de  Vhrjdro- 
cèle  par  l’incision),  il  faudrait  le  laisser  ét  il  se  recouvrirait  de  bourgeons  charnus. 

Toutefois,  il  existe  dans  la  science  quelques  cas  de  hernie  traumatique  du  testi¬ 
cule.  Le  docteur  Gaston,  de  Saint-Ybars,  en  rapporte  ùn  cds,  {Annales  de  la  So¬ 
ciété  de  Montpellier,  XoxnQ  VII,  page  434).  Un  homme  âgé,  monté  sur  un  âne, 
tomba  par  terre  et  fut  traîné  quelque  temps.  Lorsqu’il  se  releva,  il  présentait  une 
hernie  du  testicule  droit  ainsi  que  du  cordon  spermatique,  qui  fut  tellement  tiraillé 
dans  cette  chute,  qu’il  s’étendait  jusqu’au  tiers  inférieur  de  la  Cuisse.  Le  docteur  Gaston 
constata  què  létesticule  était  depouilié  de  sa  tunique  vaginale  restée  dans  le  scrotum. 
La  réduction  né  fut  possible  qu’en  débridant  la  plaie  des  bourses.  La  guérison  ne  fut 
complèie  qu’au  bout  detrénte-cînq  jours  de  suppuration;  le  cordon  spermatique  resta 
plus  volumineux,  ainsi  que  le  testicule  qui  demeura  adhérent  au  scrotum  . 

Delpech,  de  Montpellier  chirurgicale,  tomé  II),  au  milieu  d’un  cha¬ 

pitre  affecté  à  l’inflammation  et  à  la  rétraction  du  tissu  inodulaire,  en  rapporte 
aussi  un  oas'.  — Un  jeune  homme- fut  apporté  à  rhôpltal  avec  une  hernie  du  testi¬ 
cule;  celui-ci  était  tellement  étranglé  par  l’orifice  du  scrotum,  qu’il  existait  des  sym¬ 
ptômes  généraux,  de  la  fièvre,  des  vomissements.  Delpech  débrida,  mais  sans  réduire 
le  testicule  dans  le  scrotum,  le  tissu  inodulaire^  résultat  de  la  suppuration,  devant 


tinguent  essentiellement  M.  Richet,  le  nouveau  titulaire  de  la  chaire  de  pathologie  externe. 
Le  jour  où  M.  Richet  a  pris  possession  de  la  chaire  de  M.  Detionvilliers  il  eût  pu  dire  avec 
vérité  :  Il  n’y  a  rien  de  changé  dans  cette  chaire...  que  le  nom  du  professeur.  En  effet, 
c’est  le  même  talent  d’exposition,  rachetant  avec  avantage  un  peu  de  froideur  et  dé  monotonie 
par  l’ordre  et  la  méthode,  ces  conditions  indispensables  de  la  clarté.  C’est  encore  la  même 
sûreté;  la  même  précision  dans  la  science  ;  c’est  le  même  bon  sens  qui  dédaigne  les  spécula¬ 
tions  brillantes,  mais  souvent  trompeuses,  et  qui  prise  surtout  les  idées  par  leur  caractère 
d’utilité  et  d’application  pratiques.  Ce  sont  là  des  qualités  de  juste-milieu,  c’est-à-dire  celles 
qui  ont  été  proclamées  les  plus  désirables  et  les  plus  précieuses  par  la  sagesse  de  tous  les 
pays  et  de  tous  les  temps.  • 

M.  Richet  a  vu  couronner  par  le  régime  autoritaire  une  carrière  brillamment  parcourue  sous  le 
règne  du  concours.  Il  a  pu  dire  avec  une  légitime  confiance  en  lui-même  qu’il  n’était  pas  un  nou¬ 
veau  Venu  dans  la  carrière  de  l’enseignement.  Il  a  rappelé,  aux  applaudissements  de  l’auditoire, 
cet  enseignement  particulier  de  l’École  pratique,  rival  de  l’enseignement  officiel,  par  lequel 
il  avait  préludé  aux  laborieuses  et  brillantes  épreuves  des  concours,  et  par  lequel  ont  dû 
passer  la  plupart  de  ceux  qui  ont  fini  par  arriver  aùx  honneurs  du  professorat.  Stage  salu¬ 
taire  où  se  forment,  naissent  et  se  développent  peu  à  peu  les  talents  destinés  à  surgir  de  la 
foule  !  Il  faut  rendre  justice  à  cette  vieille  organisation  scolaire,  aujourd’hui  Si  attaquée,  et 
qui,  si  elle  ne  répond  plus  absolument  aux  nouveaux  besoins  des  temps  actuels,  ne  peut,  du 
moins,  être  accusée  d’avoir  systématiquement  écarté  de  son  sein  les  hommes  de  vrai  mérite 
et  de  réelle  valeur,  comme  le  prouve  la  composition  passée  et  présente  de  la  Faculté.  Amé¬ 
liorez,  perfectionnez,  élargissez,  mais  ne  renversez  pas!  lien  est  des  institutions  comme  de 
la  science  elle-même.  Nous  avons  vu  des  systèmes  de  doctrines  se  poser  avec  la  prétention 


294 


L’UN  ION  MÉDICALE. 


nécessairement,  selon  lui,  replacer  le  testicule  au  milieu  des  bourses.  Chaque  jour,  il 
fallut  cautériser  la  plaie  pour  hâter  ce  travail  de  rétraction,  et  le  résultat  fut  obtenu  au 
bout  de  peu  de  temps. 

En  1846,  M,  Voillemier,  qui  remplaçait  alors  M.  Cloquet,  fut  témoin  d’un  autre 
cas  de  hernie  traumatique  du  testicule. 

Un  homme  de  25  ans,  en  s’asseyant  sur  une  chaise,  se  blessa  le  scrotum  avec  un 
instrument  tranchant  qui  s’y  trouvait  par  hasard.  Ce  ne  fut  que  deux  jours  après 
l’accident  qu'il  entra  à  la  Clinique.  M.  Voillemier  fut  obligé  de  débrider  et  d’agrandir 
la  plaie  des  bourses  par  une  incision  longitudinale;  une  petite  ouverture  fut  laissée 
en  arrière,  après  avoir  appliqué  des  points  de  suture  pour  maintenir  l’organe  hernié. 

Malgaigne,  en  1847,  dans  la  Revue  médico-chirurgicale,  analyse  deux  faits  de  sa 
pratique. 

L’un  a  trait  à  un  cas  de  kyste  multiloculaire  du  cordon,  opéré  par  incision.  Le 
testicule  sortit  à  travers  l’incision;  et  comme  la  surface  suppurante,  en  se  rétrac¬ 
tant,  tendait  à  laisser  le  testicule  au  dehors,  Lisfranc  et  Amussat  furent  appelés  en 
consultation.  Ces  deux  chirurgiens  furent  d’avis  de  débrider  la  plaie,  de  replacer  le 
testicule  au  centre  de  ses  enveloppes,  puis  de  le  maintenir  par  des  points  de  suture. 

L’opération  fut  longue  :  après  une  suppuration  abondante,  le  malade  guérit,  et  le 
testicule,  parfaitement  sain,  fonctionnait  plus  tard  aussi  bien  que  l’autre. 

A  l’hôpital  Saint-Louis,  Malgaigne  eut  l’occasion  d’observer  un  autre  fait;  on  fut 
obligé  encore  de  débrider,  et  le  testicule  fut  replacé  sans  difflcullé. 

Dans  une  thèse  soutenue  à  Paris  en  1856,  sur  les  plaies  du  scrotum,  M.  Thémoin 
l'apporte  plusieurs  observations  de  plaies  avec  hernie  du  testicule,  entre  autres  celles 
de  Delpech,  du  docteur  Gaston,  de  Voillemier  et  de  Malgaigne.  De  plus,  il  emprunte 
à  un  journal  anglais  {ihe  Edimbourg  medical  Journal,  1837)  l’observation  d’un  jeune 
homme  de  17  ans  ;  recueilli  sans  connaissance,  il  portait  à  la  partie  inférieure  du 
scrotum  une  plaie  par  laquelle  le  testicule  était  sorti  ;  la  tunique  vaginale  était  restée 
dans  les  bourses  ;  le  testicule  fut  immédiatement  et  sans  peine  réintégré  dans  ses 
enveloppes  :  on  mit  des  points  de  suture,  et,  trois  semaines  après,  la  guérison  était 
complète. 

Deux  autres  cas  sont  empruntés,  l’un  au  docteur  Snell  {Gazette  des  hôpitaux, 
1847),  l’autre  au  docteur  Raisin  {Journal  de  la  Société  de  Bruxelles,  mars  1837)  ; 


de  révolutionner  la  science,  de  faire  table  rase  du  passé,  et  d’élever  sur  un  sol  renouvelé 
un  nouvel  édifice.  Ce  mépris  du  passé  a  été  fatal  aux  réformateurs  ;  privé  de  matériaux  solides, 
et  d’autant  plus  solides  qu’ils  étaient  plus  anciens,  leur  édifice,  bâti  sur  des  bases  trop 
étroites,  après  avoir  plus  ou  moins  longtemps  oscillé  aux  vents  des  doctrines  et  des  systèmes 
contraires,  a  fini  par  s’écrouler,  couvrant  le  sol  de  ses  ruines.  Il  en  est  de  même  des  institu¬ 
tions.  Elles  ne  vivent  qu’à  la  condition  d’avoir  des  racines  dans  le  passé  ;  plus  ces  racinês 
sont  profondes,  plus  ces  institutions  sont  vivaces.  Le  radicalisme  n’a  jamais  rien  fondé  de 
durable.  Prompt  à  démolir,  il  est  inhabile  à  construire.  Progrès  veut  dire  pas  en  avant.  Il 
est  synonyme  d’évolution,  non  de  révolution.  Seules,  l’inexpérience  et  l’outrecuidance,  qui 
vont  habituellement  de  compagnie,  prétendent  non  améliorer,  mais  créer.  Leurs  créations 
éphémères  ne  sont  que  des  fantômes  qui  s’évanouissent  dès  que  la  vérité  vient  les  éclairer 
de  son  flambeau.  Création  et  révolution  sont  des  mots  à  l’usage  des  esprits  enthousiastes  et 
superficiels.  Modification  est  un  mot  plus  modeste,  et,  partant,  plus  approchant  de  la  vérité. 
Et  encore,  comme  l’a  fort  bien  dit  M.  Richet  de  la  chirurgie,  les  choses  ne  se  modifient  pas 
autant  qu’on  le  croit  généralement.  Celte  pensée,  émise  par  M.  Richet  dans  son  discours 
d’ouverture,  est  la  conclusion  à  laquelle  arrivent  tous  ceux  qui,  dans  des  directions  diffé¬ 
rentes,  creusent  profondément  l’histoire  des  institutions  et  des  connaissances  humaines. 

Pour  ne  pas  sortir  des  bornes  de  cet  article,  qui  a  pour  but  l’appréciation  du  cours  de 
M.  Richet,  nous  devons  dire  que  telle  est  aussi  la  conclusion  formulée  par  le  savant  profes¬ 
seur  dans  l’étude  historique  si  exacte  et  si  complète  à  laquelle  il  s’est  livré,  dans  son  discours 
d’ouverture,  sur  la  chirurgie  considérée  depuis  son  origine  dans  les  temps  pré-hippocratiques 
jusqu’à  nos  jours.  Partout  il  a  montré  les  progrès  de  la  chirurgie  comme  le  résultal  de  l’ac¬ 
cumulation  leute  et  successive  des  fruits  de  l’observation  et  de  l’expérience  acquise  par  les 


L’UNION  MÉDICALE. 


295 


dans  céS  deux  cas,  Il  s’agissait  d’enfants  qui  furent  soignés  immédiatement  après 
l’accident  ;  la  plaie  était  large,  la  réduction  fut  faite  de  suite,  le  testicule  maintenu 
facilement,  et  la  guérison  complète. 

Ce  sont  là  les  seuls  cas  de  hernie  traumatique  du  testicule  que  cite  M.  Thémoin  ; 
cependant,  à  la  page  46,  il  dit  que,  dans  tous  les  cas  de  plaies  par  déchirure  du  scro¬ 
tum  qu’il  a  recueillis,  la  hernie  du  testicule  existait.  Cette  assertion  nous  paraît  un  peu 
hasaïdéè;  car,  parmi  toutes  les  observations  de  plaies  des  bourses  rapportées  dans  sa 
thèse,  nous  n’avons  pas  vu  qu’il  fût  fait  mention  de  la  hernie  du  testicule,  excepté  dans 
les  cas  que  nous  avons  rapportés.  Il  serait  fort  étonnant  qu’il  eût  observé  si  souvent 
cet  accident  que  nous  avons  dit;  être  assez  rare  pour  que  l’on  comptât  les  cas  rap¬ 
portés  jusqu’alors  par  les  auteurs.  Boyer,  nous  l’avons  dit,  ne  l’avait  jamais  observé, 
et  les  faits  qu’il  cite  ont  trait  à  l’opération  de  l’hydrocèle  par  incision;  c’était  à  tra¬ 
vers  l’ouverture  des  enveloppes  du  scrotum  que  le  testicule  s’était  hernié,  mais  ce 
n’est  pas  là  évidemment  le  cas  dont  nous  noos  occupons.  Dans  les  observations  que 
nous  avons  rapportées,  la  cause  était  traumatique  ;  l’ouverture  étroite,  contractile, 
serrée  sur  le  pédicule  du  testicule,  et  la  réduction  avait  nécessité  le  plus  souvent  le 
débridement  de  la  plaie  pour  faire  rentrer  le  testicule  menacé  de  gangrène. 

De  son  côté.  Curling,  à  l’article  de  son  livre  intitulé  :  Blessures  du  scrotum,  parle 
de  la  possibilité  de  là  sortie  du  testicule  à  travers  les  larges  solutions  de  continuité  du 
scrotum;  il  rapporte  un  cas  tiré  de  sa  pratique  dans  lequel  le  testicule  gauche  et  une 
partie  du  cordon  étaient  sortis  à  travers  une  grande  plaie  triangulaire  du  scrotum; 
il  réduisit  immédiatement,  réunit  la  plaie,  et,  une  semaine  après,  le  malade  était 
guéri. 

Dans  ce  fait,  on  le  voit,  il  n’y  avait  pas, d’étranglement  du  testicule  par  la  plaie  du 
scrotum;  le, cas  était  simple  et  sans  difQcul té  aucune. 

M.  le  professeur  Gosselin,  dans  une  note  ajoutée  au  chapitre  de  Curling,  fait 
remarquer  fort  judicieusement  les  difficultés  de  l’opération,  alors  que  l’on  est  appelé 
à  voir  le  malade  quelques  jours  après  l’accident.  Le  testicule  est  gonflé,  des  adhé¬ 
rences,  se  sont  formées  entre  lui  et  la  surface  de  l’anneau  constricteur;  la  douleur 
est  des  plus  vives;  il  est  alors  indispensable  de  débrider  et  de  couper  les  adhérenées. 

Dans  plusieurs  cas,  on  fut  obligé  dé  creuser  une  nouvelle  loge  au  testicule  au  mi¬ 
lieu  de  ses  enveloppes,  et  de  l’y  maintenir  par  plusieurs  points  de  suture,  en  laissant 


générations  d’hommes  qui  se  sont  appliqués  à  la  culture  de  cette  portion  du  champ  de  la 
science^  Partout  il  a  vu  des  modifications  et  des  évolutions,  nulle  part  des  révolutions  et  des 
créations  véritables.  Nous  p’avons  pas  la  prétention  d’analyser  ce  remarquable  travail,  qui 
n’est  d’ailleurs  lui-même  qu’une  analyse  et  un  résumé  succinct  des  travaux  auxquels  sé  soiSt 
livrés  les  érudits  sur  rhistoiré  des  origines  et  deè  progrès  dé  là  chirurgie.  Bornôns-ùoüs  à 
constater,  en  terminant,  l’accuéil  flatteur  fait  au  nouveau  professeur  par  les  élèves,  et  lé 
succès  complet  de  ses  débuts  dans  l’enseignement  Officiel,  succès  que  faisaient,  du  reste, 
facilement  prévoir,  outre  le  mérite  et  le  talent  hors  ligne  du  professeur,  les  sympathies  uni¬ 
verselles  que  lui  ont  acquises  des  qualités  morales  qui  montrent  qu’en  M.  Richet  le  carac¬ 
tère  est  au  niveau  de  l’intelligence,  et  l’homme  à  la  hauteur  du  chirurgien. 

D”  A.  Tartivel. 


NÙUVELLE  ÉTIOLOIilE  DU  TUBERCULE.  —  Suivatit  lé  docteur  Dobell,  la  tuberculose  est  due 
au  défaut  d’action  du  pancréas  sur  les  substances  grasses.  Portée  ainsi  dans  l’intestin.  Sans 
être  convenablement  émulsionnée,  la  graisse  n’est  qu’imparfaitement  digérée,  absorbée  par 
l’intestin,  et  le  sang  est  ainsi  privé  de  ce  principe  essentiel  pour  la  parfaite  comburation  des 
autres.  De  là  un  défaut  d’équilibre  dans  l’assimilation,  et  bientôt  ramaigrissémenl  par  l’ab¬ 
sorption  de  la  graissé  des  tissus  albumineux  qui  s'e  trouvent  ainsi  dissociés.  Or,  Cette  désin- 
iégràtion  donne  lieu  aü  tubercule  naissant;  ce  procédé  morbide  est  la  tubérculisation.  De  là 
le  traitement  de  l’auteur  par  l’ingestion  de  la  graisse.  (British  med.  Journal.) 

Où  et  comment  le  pathologiste  anglais  a-t-il  observé,  vérifié  ces  profonds  mystères  de  l’or¬ 
ganisme?  Est-ce  par  le  succès  de  son  traitement?  «  That  is  lhe  question.  »  —  P.  G, 


596 


L’UNION  MÉDICALE. 


à  la  partie  la  plus  déclive  une  ouverture  pour  la  suppuration.  Dans  le  premier  cas 
de  Maigaigrie,  l’opération  fut  très-laborieuse,  et  il  fallut  disséquer  le  scrotum  pour  y 
faire  rentrer  l’organe. 

Notre  malade  ne  fut  visité  par  M.  Richet  que  vingt-quatre  heures  après  l’accident; 
et  déjà,  ainsi  que  nous  l’avons  dit,  la  douleur  et  le  gonflement  du  testicule  était 
considérable,  et  la  constriction  très-forte  de  l’orifice  du  scrotum  rendaient  la  réduction 
complètement  impossible.  Il  fallut  en  venir  à  l’opération,  qui  fut  pratiquée  le  4  juillet. 

Le  malade  est  soumis  au  chloroforme.  Uné  incision  verticale  est  faite  sur  le 
scrotum,  et  on  dissèque  les  adhérences  qui  se  sont  formées  autour  du  pédicule 
du  testicule  ;  en  prolongeant  la  dissection  en  haut,  on  arrive  dans  une  sorte  de 
cavité  située  au  milieu  des  enveloppes  du  scrotum,  qu’occupait  le  testicule  avant 
d’en  avoir  été  chassé  par  la  yiol'ence  extérieure  ;  une  ecchymose  sans  caillots  exis¬ 
tait  à  ce  niveau.  On  ponctionne  la  tunique. vaginale,  qui  contient  un  peu  de  séro¬ 
sité  sanguinolente,  et  on  replace  le  testicule  au  milieu  de  ses  enveloppes.  Cinq  points 
de  suture  appliqués  sur  les  téguments  maintiennent  cette  réduction,  et  on  laisse  èn 
bas  une  petite  ouverture  pour  la  suppuration.  L’opération,  assez  laborieuse,  a  duré 
plus  de  vingt  minutes. 

Application  continuelle  de  linges  mouillés  siir  la  plaie. 

5  juillet.  Gonflement  considérable  du  scrotum;  la  peaii  se  mortifie  à  la  partie 
antérieure  ;  il  existe  une  vivé  doulei'ir  au  niveau  du  testicule  et  du  cordon  ;  on  enlève 
les  points  clé  suture,  et  on  incise  le  scrotum  en  avant  pour  arrêter  la  mortification 
et  permettre  au  testicule  très-gonflé  de  se  porter  librement  à  l’extérieur.  Des  com¬ 
presses  d’eau  de  guimauve  sont  appliquées  sur  la  plaie. 

8  juillet.  Une  eschare  de  la  largeur  d’une  pièce  cle  cinq  francs  se  détache,  èt  le  Ibs- 
ticule  sort  aux  trois  quarts  par  Cètte  ouverture;  il  est  volumineux,  gonflé  et  très- 
douloureux;  mais,  sans  être  étranglé  par  l’ouverture  du  scrotum,  comme  la  première 
fois,  le  Cordon  est  dur,  il  y  a  de  la  fièvre,  de  la  constipation,  et  de  la  difiiculté 
d’uriner. 

Quinze  sangsues  sont  appliquées  sur  le  trajet  du  cordon;  cataplasmes,  bains. 

14  juillet.  La  plaie  circulaire  du  scrotum  présènte  une  bonne  suppuration;  le 
gonflement  considérable  disparaît,  les  douleurs  vives  sur  lè  trajet  du  cordon  ont 
beaucoup  diminué.  Le  testicule,  en  partie  sorti  par  la  plaie,  est  recouvert  de  sa 
tunique  vaginale,  qui  présente  une  coloration  rosée  formée  par  des  bourgeons  char¬ 
nus  de  belle  apparence;  là  où  la  ponction  a  été  faite,  elle  présente  une  perte  de  sub¬ 
stance  de  petite  dimension  par  laquelle  on  aperçoit  l’albuginée  d’une  couleur  gri¬ 
sâtre.  La  pression  du  testicule  est  peu  douloureuse;  cet  organe  tend  à  remonter 
déjà  au  milieu  des  enveloppes  et  ne  présente  plus  que  sa  moitié  inférieure  à  décou¬ 
vert.  Le  cordon,  au  niveau  du  trajet  inguinal,  présente  un  gonflement  et  une  fluc¬ 
tuation  manifeste  qui  font  diagnostiquer  la  présence  d’un  abcès.  L’état  général 
est  bon. 

18  juillet.  Frisson  d’une  heure  ;  douleur  des  plus  vives  au  niveau  des  attaches  du 
diaphragme;  dyspnée  considérable,  altération  des  traits;  pouls  dicrote,  peau  sèche; 
la  suppuration  commence  à  se  tarir;  le  malade  offre  tous  le  symptômes  de  l’infection 
purulente. 

20  juillet.  Aggravation  des  symptômes  d’infection  purulente;  la  mort  arrive  le 
21  juillet.  ' 

Autopsie.  —  Une  incision  est  faite  le  long  du  trajet  du  cordon  et  sur  le  scrotum 
de  manière  à  mettre  le  testicule  à  nu;  on  découvre  alors  une  cavité  tapissée  de  bour¬ 
geons  charnus,  et  occupée  par  le  testicule  qui  y  adhère  au  moyen  de  brides  celluleuses 
nombreuses  ;  les  diverses  couches  du  scrotum  sont  normales  et  seulement  un  peu 
œdématiées;  un  abcès  existe  au  niveau  du  canal  inguinal  dans  l’épaisseur  de  sa  paroi 
antérieure. 

Le  testiculejendusuivantsa  longueur,  paraît  tout  à  fait  sain, la  coupe  en  est  rosée; 


L’UNION  MÉDICALE. 


297 


il  n’existe  dans  le  parenchyme  de  l’organe;  ni  épanchements  sanguins,  ni  foyers 
purulents,  ni  exsudais  plastiques;  la  consistance  du  tissu  est  normale,  et  les  tubes 
spermatiques  se  laissent  dérouler  parfaitement.  La  tunique  albuginée  est  épaissie  et 
rugueuse;  quant  à  la  vaginale,  elle  a  presque  disparu,  et  on  n’en  retrouve  des  traces 
qu’au  niveau  de  la  tête  de  l’épididyme.  Celui-ci  et  le  cordon  sont  un  peu  épaissis; 
les  veines  spermatiques  examinées  avec  soin  ne  présentent  pas  de  pus  dans  leur  inté¬ 
rieur;  leurs  parois  sont  saines  et  aucune  trace  d’inflammation  n’existe  dans  leur 
épaisseur. 

,  Le  foie  est  criblé  de  petits  abcès  de  la  grosseur  d’une  noisette,  et  renfermant  un 
pus  verdâtre;  quelques  abcès  métastatiques  existent  dans  les  poumons;  rien  du  côté 
des  autres  viscères. 

Quels  enseignements  peut-on  tirer  de  cette  observation? 

Il  résulte  évidemment  de  l’examen  de  ce  fait  que  la  mort  due  à  l’infection  puru¬ 
lente  ne  peut. être  attribuée  à  l’opération,  nullement  dangereuse  par  ellé-mêrae,  tentée 
pour  remédier  à  cet  accident.  Il  existait  dans  les,  salles,  lors  de  l’entrée  du  malade, 
plusieurs  cas  d’infections  purulentes  avec  érysipèles;  il  était.donc  à  craindre  que  cétte 
influence  fâcheuse  ne  vînt  enlever  le  malade,  alors  que  tout  allait  bien  du  côté  de  la 

.La  réunian  par  prernière  intention  n’ayait  pu  être  obtenue  ,  il  est  vrai  ;  mais  cela 
n’eût  été  que  de  peu  d’importance,  si  îa  gangrène  d’une  portion  des  enveloppes  du 
scrotum  ne  fût  survenue,  laquelle,  en  laissant  ressortir  le  testicule,  nécessitait  un 
plus  long  temps  pour  la  cicatrisation  de  la  plaie  et  la  rentrée  de  l’organe  au  milieu 
de  ses  enveloppes.  Malgré  tout,  la  plaie  offrait  encore  un  bon  aspect;  letesticule, 
attiré  par  la  rétraction  delà  cicatrice,  rentrait  peu  à  peu  dans  le  scrotum  ;  quelques 
jours  encore,  et  il  fut  remonté  complètement,  laissant  ainsi  à  la  plaie  du  scrotum  le 
moyen  de  se  cicatriser.  Dans  le  cas  de  Delpech,  les  choses  se  sont,  en  effet,  passées 
ainsi,  etniême,  en  peu  de  jours,  et  pour  le  célèbre  chirurgien  de  Montpellier,  c’était 
même  un  remarquable  exemple  de  la  force  de  rétraction  du  tissu  qu’il  appelait  ino- 
dulaire. 

Chez  notre  malade,  il  est  très-probable  que  le  résultat  eût  été  le  même  sans  la  mal¬ 
heureuse  intervention  de  l’infection  purulente.  Que  fût  devenu  le  testicule  après  la 
cicatrisation  complète?  Il  est  permis  de  croire  qu’il  eût  conservé  son  intégrité. 

Dans  le  fait  du  docteur  Gaston,  le  malade  fut  revu  longtemps  après,  et,  malgré  le 
grand  traumatisme  que  nous  avons  dit  exister,  la  guérison  était  parfaite;  il  n’exis¬ 
tait  qu’un  peu  de  gonflement  du  testicule,  sans  douleur  du  scrotum.  L’âge  très- 
avancé  du  malade  ne  permit  pas  de  savoir  si  l’organe  pouvait  fonctionner.  Delpech 
ne  dit  pas  s’il  a  revu  plus  tard  son  malade.  Malgaigne  assure  que  le  testicule  hernié 
fonctionnait  plus  tard  aussi  bien  que  l’autre.  Dans  le  cas  qui  fait  le  sujet  de  notre 
observation,  il  est  donc  probable  que  si  le  malade  n’eût  pas  succombé  à  l’infection 
purulente,  il  n’eût,  dans  la  suite,  conservé  aucune  infirmité. 

En  effet,  le  testicule,  ainsi  que  nous  l’avons  dit,  ne  présentait  pas  d’altération  de 
son  parenchyme;  l’épididyme  ainsi  que  le  cordon  étaient  sains  ;  et  l’organe,  une  fois 
rentré  dans  le  scrotum,  eût  pu  fonctionner  comme  avant  l’accident.  La  tunique  vagi¬ 
nale,  il  est  vrai,  n’existait  plus;  mais  le  malade  eût  été  dans  une  situation  analogue  à 
celle  des  opérés  de  l’hydrocèle  parla  méthode  du  vin  chaud,  qui,  en  amenant  l’obli¬ 
tération  de  la  tunique  vaginale,  supprime  plus  ou  moins  cette  séreuse,  et  n’amène 
cependant  pas  de  gêne  notable  dans  les  mouvements  et  les  fonctions  de  l’organe. 

Il  est  vrai  que  la  cicatrice  qui  serait  résultée  de  la  gangrène  du  scrotum  eût  pu 
peut-être  comprimer  plus  tard  douloureusement  le  testicule  et  donner  lieu  à  des  dou¬ 
leurs  névralgiques  plus  ou  moins  vives.  Cependant,  dans  les  cas  analogues  que  nous 
avons  cités,  il  n’en  est  pas  fait  mention,  et  la  grande  laxité  des  enveloppes  paraît 
devoir  prévenir  ce  résultat  fâcheux. 

Notons,  en  terminant,  comme  un  fait  remarquable,  l’entraînement  de  la  tunique 


L’UNION  Mf:i)ICALE. 


vaginale  avec  le  testicule.  Ce  fait  n’est  pas  indiqué  dans  tous  les  cas  que  les  auteurs 
ont  rapporté  avec  détail.  Dans  le  cas  du  docteur  Gaston,  il  est  dit  cependant  que 
la  vaginale  n’avait  pas  accompagné  le  testicule.  Dans  un  autre  cas,  emprunté  à  la 
thèse  de  M.  Thémoin,  il  est  mentionné  expressément  que  la  tunique  vaginale,  malgré 
la  large  perle  de  substance  du  scrotum,  était  restée  au  milieu  de  celui-ci;  et  il  doit 
en  être  te  plus  souvent  ainsi,  puisque,  sous  l'influence  de  la  cause  traumatique,  le 
testicule,  chassé  des  bourses,  glisse  sur  le  feuillet  pariétal  de  sa  séreuse  qu’il  n’en¬ 
traîne  pas  alors  dans  sa  fuite.  Dans  notre  cas,  la  présence  au  dehors  de  cette  séreuse 
témoignait  de  la  violence  de  la  cause  vulnérante  qui  avait  chassé  l’organe,  violehce 
attestée  encore  par  la  petitesse  de  l’ouverture  des  enveloppes  du  scrotum  qui  embras-i 
sait  fortement  le  pédicule  du  testicule  et  n’avait  pas  permis  sa  réduction  immédiate. 

L’interne  de  service  avait,  eii  effet,  visité  le  malade  le  soir  même  de  son  entrée 
dans  la  salle,  dix  heures  environ  après  l’acddéht.  Des  efforts  de  réduction  furent 
faits  en  soulevant  le  scrotum  d’une  main  et  en  pressant  d’une  façon  continue  suf  te 
scrotum  ;  mais  les  vives  douleurs  que  provoquait  cette  manœuvre,  le  gonflement  de 
l’organe  et  la  èonstriction  très-forte  de  l’ouverture  du  scrotum  rendirent  impuis¬ 
santes  ces  tentatives  de  réduction. 

Le  lendemain,  M.  Richet  ne  fut  pas  plus  heureux,  et  il  fallut  forcément  alors  en 
venir  à  l’opération  qui,  seule,  pouvait  sauver  l’organe  d’une  gangrène  certaine. 


BIBLIOTHÈQUE. 


APPRÉCIATION  MEDICO-LÉGALE  du  régime  actuel  des  aliénés  en  France,  à  l’occasion  de  la  ldi 
de  1838,  par  M.  le  docteur  A.  Brierre  de  Boismont,  Paris,  Martinet,  1866.  Brochure  in-8° 
de  A8  pages. 

SEMAINES  SCIENTIFIQUES,  OU  Exposé  critique  annuel  des  progrès  delà  science  et  de  leurs 
applications  à  l’économie  sociale,  agricole,  industrielle  et  domestique,  par  M.  André  SAUr 
SON.  Première  année,  avec  une  carte  météorologique  et  des  gravures  dans  le  texte.  Paris, 
Fume,  1866.  In-12  de  51A  pages. 

ÉTUDES  COMPLÉMENTAIRES  SUR  LA  LOI  DU  TRAVAIL  appliquée  au  traitement  de  raliénalion 
mentale,  par  M.  le  docteur  J.  B.  P.  Brdn-Séghaüd.  Troisième  mémoire,  1863,  Limoges. 
Brochure  de  AA  pages  in-8“.. 

DE  L’HYGIÈNE  MORALE  DE  LA  FOLIE  appliquée  dans  les  grands  asiles  d’aliénés ,  par  Mi  le 
docteur  A.  Pain.  Paris,  1861.  J.  B.  Baillière,  brochure  in-8“  de  16  pages. 

ÉTUDE  MÉDICO-PSYCHOLOGIQUE  sur  l’homme  dit  le  Sauvage  du  Var,  par  M.  le  docteur  Mes- 
NET,  suivie  du  Rapport  de  M.  le  docteur  Cerise  à  l’Académie  de  médecine.  Paris,  J.  B. 
Baillière*  1865.  Brochure  grand  in-8“  de  32  pages,  avec  une  lithographie  représentant  le 
Sauvage  du  Var. 

L’ALIÉNÉ  DEVANT  LUI-MÊME,  i’appréciation  légale,  la  législation,  les  systèmes,  la  société  èl 
la  famille ,  par  M.  Henry  Bonnet,  médecin  en  chef  de  l’asile  de  Maréville.  Préface  par 
M.  Brierre  de  Boismont.  Paris,  V.  Masson  et  fils,  1866.  Grand  in-8‘’  de  5A0  pages. 

DE  LA  POSSIBILITÉ  ET  DE  LA  CONVENANCE  de  faire  sortir  certaines  CATÉGORIES  d’aliénés 
des  asiles  spéciaux  et  de  les  placer,  soit  dans  des  exploitations  agricoles,  soit  dans  leurs 
propres  familles.  Mémoire  lu  au  Congrès  médical  de  Lyon,  le  1"  octobre  186A,  par  M.  le 
docteur  Motet.  Lyon,  Vingtrignier,  1865.  Brochure  de  22  pages. 

ÉTUDE  SUR  LE  DÉLIRE  AIGU  SANS  LÉSIONS ,  par  M.  le  docteur  Thclié,  Paris,  Ad.  Delahaye, 
1865,  in-8'‘  jésus,  12A  pages. 

II 

Avant  de  prendre  à  partie  mon  savant  collègue,  M.  André  Sanson,  qu’il  me  soit  permis 
de  présenter  aux  bienveillants  lecteurs  le  nouveau  volume  qu’il  publie  celle  année.  Les 
Semaines  scientifiques ,  édilées  par  MM.  Fume  et  Jouvet,  sont  du  même  format  que  le 
volume  dont  j’ai  parlé  l’année  dernière,  et  qui  était  intitulé  :  Scimice  sans  -préjugés.  Mais, 
outre  que  le  litre  est  infiniment  mieux  choisi,  le  volume,  sous  le  rapport  matériel,  est  pré- 


L’UNION  MÉDICALE. 


299 


férable  à  tous  égards.  Le  papier  est  plus  beau  ;  il  est  plus  blanc,  la  typographie  est  plus 
soignée  et  plus  nette.  Une  carte  météorologique  bien  gravée,  représentant  la  tourmente  du 
11  novembre  1865,  et  d’autres  gravures,  sont  intercalées  dans  le  texte.  Le  changement  du 
titre,  très-heureux  en  soi,  fait  cependant  perdre  une  année  à  l’auteur.  C’est  la  première  des 
Semaines  scientifiques,  ce  serait  la  seconde  de  Science  sans  préjugés.  Les  éditeurs  paraissent 
attacher  une  certaine  importance  à  ce  détail.  C’était  affaire  à  eux  de  s’entendre  là-dessus,  en 
admettant  que  des  concurrents  puissent  jamais  s’entendre.  Cela  dit,  et  la  présentation  de 
librairie  étant  faite,  voyons  comment  l’auteur  envisage  la  législation  sur  les  aliénés. 

Tous  les  chefs  d’accusation  qu’il  accumule  contre  la  loi  de  1838  peuvent  se  résumer  dans 
la  proposition  qu’il  a  pris  soin  de  formuler  lui-mème  à  la  page  Zi89  :  «  La  liberté  des 
citoyens  auxquels  l’aliénation  mentale  est  imputée  —  quel  que  puisse  être  le  motif  de  l’im¬ 
putation  —  n’a  d’autre  garantie  que  celle  des  lumières  et  de  la  haute  moralité  du  Corps 
médical.  C’est  beaucoup  assurément,  mais  ce  n’est  point  assez.  Sans  porter  atteinte  ni  aux 
unes  ni  à  l’autre,  on  peut  dire  que  cette  garantie  ne  vaut  pas  celle  des  formes  de  procédure 
et  du  débat  public  assurée  aux  accusés.  » 

Je  vais  surprendre  M.  Sanson  ;  je  le  regrette,  mais  j’y  suis  forcé.  Il  s’écarte  absolument  ici 
de  la  méthode  scientifique,  et  ne  s’aperçoit  pas  qu’il  remplace  le  raisonnement  par  une 
simple  affirmation.  Pourquoi,  en  effet,  «  cette  garantie  ne  vaut-elle  pas  celle  des  formes  de 
procédure  ordinaire?  »  Il  ne  nous  le  dit'  pas.  Cela,  cependant,  méritait  d’être  solidement 
démontré,  puisque,  sans  cette  démonstration,  toutes  ses  critiques  n’ont  plus  d’objet.  Or,  les 
seuls  axiomes  se  peuvent  passer  d’être  démontrés,  et  je  n’imagine  pas  que  l’affirmation  pré¬ 
cédente  ait  une  évidence  incontestable. 

En  fait,  c’est  la  proposition  contraire  à  celle  qu’émet  M.  Sanson  qui  est  vraie  :  on  ferait 
un  gros  recueil  des  jugements  contradictoires  rendus  par  les  tribunaux  et  des  erreurs  judi¬ 
ciaires,  et,  jusqu’à  présent,  si  je  ne  me  trompe,  malgré  les  procès  assez  fréquents  intentés 
pour  séquestration  arbitraire,  on  serait  fort  en  peine  de  citer  une  seule  condamnation  encou¬ 
rue  par  les  médecins  et  chefs  d’établissements  intimés. 

En  théorie,  c’est-à-dire  au  point  de  vue  des  principes  généraux,  la  thèse  de  M.  Sanson 
laisse  considérablement  à  désirer.  Avant  de  le  lui  montrer,  je  voudrais  lui  faire  loucher  du 
doigt  le  caractère  agressif  de  sa  polémique;  caractère  qui  lui  a  attiré  déjà  tant  de  réponses 
irritées  et  irritantes,  dont  il  ne  doit,  en  toute  justice,  se  prendre  qu’à  lui.  Il  écrit  à 
la  page  XXI  de  son  introduction  :  «  Tous  les  organes  de  la  Presse,  sans  exception,  se  sont 
occupés  de  la  législation  en  vigueur  sur  l’état  social  des  personnes  auxquelles  l’aliénation 
mentale  est  imputée  ;  tous  ont  conclu  à  l’urgence  d’une  révision.  Je  crois  en  avoir  donné  les 
meilleures  raisons  en  m’abstenant  de  mettre  en  cause  l’honorabilité  ou  le  savoir  des  méde¬ 
cins  aliénistes,  la  démonstration  de  ma  thèse  n’ayant  nullement  rendu  nécessaire  que  je  les 
fisse  intervenir.  Lorsque  le  vice  des  choses  peut  être  mis  en  évidence,  à  quoi  bon  s’en 
prendre  aux  hommes?  » 

Ne  dirait-on  pas  qu'il  se  repente  des  hommages  rendus  à  l’honorabilité  du  Corps  médical  ? 
Quelle  démangeaison  de  lë  dire?  N’est-cê  pas  là  ce  qui  s’appelle  être  désagréableà  plaisir? 
J’arrive  à  la  thèse  soutenue  par  M.  Sanson  et  à  la  réforme  qu’il  proppse  : 

«  Nous  demandons,  dit-il,  que  nul,  fût-il  manifestement  aliéné,  ne  puisse  être,  par  simple 
mesure  administrative,  définitivement  privé  de  sa  liberté. 

«  Nous  demandons  qu’il  y  ail  procès  ;  que  la  personne  à  qui  l’aliénation  mentale  est  im¬ 
putée  soit,  au  besoin,  pourvue  d’un  défenseur  d’office,  chargé  de  poursuivre  la  contre-exper¬ 
tise,  et  que  la  séquestralion  ne  puisse  être  ordonnée  qu’après  un  débat  public  devant  le  pou¬ 
voir  judiciaire  dont  nous  relevons  tous,  aux  termes  de  nos  constitutions. 

«  Ce  n’est  pas,  croyons-nous,  se  montrer  trop  exigeants.  » 

Peut-être.  Mais  c’est,  à  coup  sûr,  affecter  un  langage  beaucoup  trop  sommaire,  alors  qu’il 
s’agissait  d’être  aussi  explicite  que  possible.  D’abord,  un  très-grand  nombre  d’aliénés  ne  sont 
pas  définitivement  privés  de  leur  liberté.  M.  Sanson  m'en  fournit  lui-même  la  preuve.  Des 
deux  exemples  ^u’il  choisit  pour  faire  pièce  aux  aliénistes,  l’un,  M.  X...,  interné  en  1841,  a 
obtenuson  élargissèmfebt  par  Sa  seule  initiative,  et  il  est  libre  depuis  vingt-cinq  ans.  Sa  capti¬ 
vité  n’a  donc  pas  duré  longtemps;  —  l’autre  n’a  jamais  été  inquiété.  Tous  deux  sont  manifes¬ 
tement  hallucinés.  C’est  M.  Sanson  qui  nous  l’apprend  ;  et  cette  assurance,  qu’il  nous  donne, 
diminue  beaucoup  les  appréhensions  qu’ii  voudrait  nous  faire  partager  à  propos  de  la  loi  de 
1838,  qui,  à  l’entendre,  nous  menacerait  tous. 

Mais,  enfin,  n’y  aurait-il  qu’un  seul  homme  exposé  à  perdre  injustement  la  liberté,  ce 
souverain  bien,  condition  sine  quâ  non  de  la  personne  humaine,  qu’il  serait  urgent  d’aviser. 
Quel  sera  ce  défenseur  d’office  dont  M.  Sanson  veut  que  l’aliéné  soit  pourvu?  Un  avocat,  sans 


300 


L’UNION  MÉDiCÂLfc. 


doute,  puisque,  dit  l’auteur,  il  sera  chargé  de  poursuivre  la  contre-expertise,  non  de  la 
faire  lui-même.  Alors  cette  contre-expertise  sera  faite  par  des  médecins  1  —  Pareillement, 
le  «  débat  public  devant  le  pouvoir  judiciaire  »  aura  lieu  entre  médecins,  car,  selon  la 
remarque  de  M.  Sanson  lui-même  «  il  ne  s’agit  pas  là  de  prononcer  sur  un  fait  précis,  acces¬ 
sible  aux  sens,  qui,  pour  tout  le  monde,  est  ou  n’est  pas,  ainsi  que  c’est  le  cas  pour  l’acte 
criminel  »  Donc,  de  deux  choses  l’une  :  ou  les  médecins  seront  d’accord,  et  (c’est  encore 
M.  Sanson  qui  parle)  :  «  Lorsque  des  médecins  honorables  ont  certifié  la  folie  d’un  individu, 
ce  n’est  pas  un  procureur  impérial,  apparemment,  qui,  pour  l’ordinaire,  se  prendrait  à  en 
douter;  »  —  ou  les  médecins  ne  seront  pas  d’accord  et,  à  moins  queM.  Sanson  ne  considère 
le  pouvoir  judiciaire  comme  compétent  pour  trancher  une  question  de  science  pure,  — cas 
dans  lequel  la  phrase  qui  précède  n’a  aucun  sens,  —  le  jiigément  restera  suspendu.  Mais 
si  l’on  admet  ie  désaccord  possible  des  médecins,  que  devient  encore  cette  critique  de 
M.  Sanson  contre  les  garanties,  illusoires  à  ses  yeux,  do  la  pluralité  des  certificats  pour  la 
séquestration,  critique  qu’il  libelle  ainsi:  «  C’est  un  confrère,  ou  ce  sont  des  confrères  qui 
jugent  sans  publicité  les  appréciations  d’un  autre  confrère,  doht-ils  ne  peuvent,  pour  obéir 
à  la  morale  professionnelle,  mettre  en  doute  ni  le  savoir,  ni  l’honnêteté.  » 

La  publicité  ne  fait  rien  à  ralTaiie,  à  moins  qu’on  ne  soutienne  que  «  la  morale  profes¬ 
sionnelle  »  varie  avec  les  degrés  de  la  publicité;  car  ce  que  M.  Sânson  désigne  sous  le  nom 
de  morale  professionnelle,  n’est  autre  chose  que  la  règle  de  conduite  des  médecins  entre 
eux  vis-à-vis  des  tiers  étrangers  à  la  profession,  c’est-à-dire  du  public.  Il  y  aurait  donc  une 
morale  professionnelle  pour  la  petite  publicité,  et  une  autre  morale  professionnelle,  ou 
absence  de  cette  morale,  pour  la  grande  publicité? 

En  somme,  si  les  garanties  stipulées  par  la  loi  de  1838,  en  faveur  de  l’aliéné  sont  frappées 
de  nullité  par  l’entente  des  médecins  entre  eux,  et  par  la  déférènee  aveugle  du  parquet  aux 
décisions  médicales,  les  nouvelles  garanties  qu’on  réclame  le  seront  également;  sinon,  c’est 
que  l’entente  des  médecins  et  la  déférence  des  magistrats  ne  sont  pas  aussi  constantes 
qu’on  a  voulu  le  supposer  dans  l’intérêt  de  la  critique,  ét  alors  cette  critique  est  vaine. 

Le  procès  public  qu’on  demande,  outre  les  inconvénients  terribles  et  multiples  qu’il  aurait 
pour  l’aliéné  lui-même  et  pour  sa  famille,  laisserait  donc  les  choses  en  l'état  et  n’offrirait 
aucun  avantage  sur  ce  qui  existe.  Il  ne  reste  qu’une  ressource;  à  savoir,  l’élément  médical 
étant  supprimé,  de  proclamer  la  compétence  du  pouvoir  judiciaire  dans  l’ordre  pathologique. 
C’est  ce  que  disait  formellement  M.  Isambert  lors  de  la  discussion  de  la  Ibi.^ Voici  ses 
paroles  «  Vous  dépossédez  la  magistrature  au  profit  de  l’administration  représentée  par  une 
science  spéciale  ;  vous  écartez  ta  magistrature,  donc  vous  avez  de  mauvais  desseins.  »  Si  les 
adversaires  actuels  de  la  loi  partagent  cet  avis,  et  si  c’est  là  qu’ils  veulent  arriver,  eh  bien, 
sur  mon  honneur  et  ma  conscience,  je  ne  leur  en  fais  pas  mon  compliment. 

{La  suite  prochainement.)  D' Maximin  Legrand. 


ACADÉMIES  ET  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 

ACADÉMIE  IMPÉRIALE  DE  MÉDECINE. 

Séance  du  13  Février  1866.  —  Présidence  de  M.  Bodchardat. 

CORRESPONDANCE  OFFICIELLE. 

M.  le  ministre  du  commerce  transmet  : 

1”  Une  lettre  par  laquelle  il  informe  l’Académie  qu’une  allocation  de  6,000  fr.  est  accordée 
au  service  de  la  vaccine  pour  des  expériences  à  faire  avec  la  vaccine  animale. 

2”  Un  rapport  sur  le  service  de  l’hôpital  militaire  thermal  d’Amélie-les-Bains,  en  1860, 
par  M.  le  médecin  en  chef  de  cét  établissement.  (Coin,  des  eaux  minérales.) 

3°  Des  rapports  d’épidémie,  par  MM.  Jobert  (de  Guyonvelle)  et  Regnier  (de  Thionville). 
l\°  Les  comptes  rendus  des  maladies  épidémiques  qui  ont  régné  en  1865,  dans  les  dépar¬ 
tements  de  la  Côte-d’Or  et  des  Landes.  (Gom.  des  épidémies.) 

La  correspondance  non  officielle  comprend  : 

1"  Une  lettre  de  M.  le  docteur  Pütégnat  (de  Lunéville),  qui  sollicite  le  litre  de  membre 
associé. 

•  2°  Des  publications  sur  le  choléra,  par  M.  Soviche,  de  Saint-Étienne,  et  par  le  sieur 
Vadvert,  de  Paris.  (Com.  du  choléra.) 


L’UNION  MEDICALE. 


301 


3°  Une  note  sur  l’inoculation  et  la  contagion  forcées  comme  moyens  prophylactiques  dans 
les  épizooties,  par  M.  le  docteur  Rascol  fde  Murat).  (Com.  MM.  Bouley  et  Reynal.) 

Zi“  Un  travail  sur  la  constitution  médicale  de  Bar-le-Duc,  pendant  l’année  1865,  par  M.  le 
docteur  Baillot.  (Com.  des  épidémies.) 

5“  Une  lettre  de  M.  le  docteur  Saint-Lager,  de  Lyon ,  qui  informe  l’Académie  qu’il  est 
parvenu  à  procurer  le  goitre  à  un  rat,  auquel  il  a  administré  pendant  deux  mois  du  sulfate 
de  fer. 

M.  Mathieu  présente  à  l’examen  de  l’Académie  un  compresseur  artériel  d’une  très-grande 
simplicité  et  d’une  application  sûre  et  facile.  Il  consiste  tout  simplement  en  un  cadre  en  fil 
d’acier  trempé  en  ressort,  aux  extrémités  duquel  sont  fixées  les  deux  lanières  qui  entourent 
le  membre.  Ce  cadre  a  une  certaine  longueur,  de  manière  à  produire  la  compression  élas¬ 
tique;  il  est  muni,  à  sa  partie  centrale,  d’une  pelote  mobile  en  bois  dur,  poli  et  non 
recouvert. 

*  Cet  instrument  ainsi  disposé  réunit  non-seulement  tous  les  avantages  des  tourniquets  et 
autres  appareils  en  usage  jusqu’à  ce  jour,  mais  encore  celui  d’être  moins  embarrassant,  infi¬ 
niment  plus  maniable  et  d’un  prix  bien  moins  élevé. 

M.  Depaül  présente  :  1“  au  nom  de  M.  le  docteur  Laborde,  un  ouvrage  intitulé  :  Le 
ramollissement  et  la  congestion  du  cerveau 'principalement  considérés'  chez  le  vieillard; 

2°  Au  nom  de  M.  le  docteur  A.-L.  Thomas,  une  brochure  sur  le  pneumatocèle  du  crâne; 

Et  3“  au  nom  de  M.  le  docteur  Cabot,  une  brochure  sur  la  tarsalgie  ou  arthralgie  tarsienne 
des  adolescents. 

M.  H.  Roger  présente,  au  nom  de  M. Je  docteur  Binaüt,  professeur  à  TÉcole  de  médecine 
de  Lille,  une  série  de  brochures  qu’il  enyoie  à  l’appui  de  sa  candidature  au  titre  de  corres¬ 
pondant  ou  d’associé. 

M.  Larrey  dépose  sur  le  bureau,  de  M.  le  docteur  Marion  Sims,  un  ouvrage  intitulé  :  C/f- 
nical  notes  on  uterine  sur gery,  elc. 

M.  PioRRY  dépose,  au.  nom  de  M.  le  docteur  Putégnat,  une  brochure  ayant  pour  titre  : 
Quelques  mots  sur  les  pneumonies  suettiques. 

M.  Ricord,  de  la  part  de  M.  le  professeur  Thiry,  de  Bruxelles,  deux'  ouvrages  ;  l’un  sur 
l’ophthalmologie,  le  second  sur  la  nature  des  affections  blennorrhaglques. 

M.  J.  Guérin  présenté  :  1°  une  notice  sur  l’appareil  brancard  de  M.  le  professeur  Palas- 
ciANO,  de  Naples;  7-  2“  de  la  part  de  M.  Corenzi,  vice-conservateur  de  la  vaccine  de  la  pro¬ 
vince  de  Turin,  un  rapport  sur  le  service  dé  la  vaccine  dans  celte  provincè.  L’auteur  a  irien- 
tionné  dans  ces  termes  le  résultat  de  ses  expériences  comparatives  avec  le  vaccin  humain  et 
le  vaccin  animal  : 

«  J’ai  reçu  par  l’entremise  du  docteur  Martorelli,  inspecteur  de  la  vaccine  dans  les 
anciennes  provinces  et  celles  de  la  Lombardie,  quelques  tubes  de,  vaccin  transmis  parle 
conservateur  de  Naples,  produits  récents  de  vaccination  aniiriale  (rétro  vaccinatione). 

«  Désirant  étudier  dans  toute  son  étendue  pratique  les  effets  de  ce  mode  de  vaccination, 
ainsi  que  ceux  de  l’inoculation  d’après  le  système  de  Geely,  j’ai  tenté  et  retenté  plusieurs 
fois,  avec  le  soin  le  plus  minutieux,  ces  expériences  avec  le,  professeur  Ercbîahl,  directeur 
de  l’École  vétérinaire  de  Turin  ;  mais  dans  le  premier,  comme  dans  le  second  ,  rapport,  le 
résultat  n’a  pas  été  heureux. 

«  Dix  enfants  des  plus  sains  et  des  plus  robustes,  âgés  de  1  mois  à  5  ans,  furent  vaccinés 
à  un  bras  avec  du  vaccin  provenant  de  la  vaccination  animale,  et  à  l’autre  bras  avec  le  vaccin 
humain  de  la  conservation  de  Turin.  A  l’exception  d’un  enfant,  qui  eut  une  éruption  mal 
caractérisée,  tous  les  sujets  n’eurent  du  côté  vacciné  avec  le  nouveau  vaccin  aucune  pustule; 
tandis  que  du  côté  vacciné  avec  du  vaccin  ordinaire  l’éruption  fut  complète  et  parfaite.  » 

M.  Depaul,  afin  de  corriger  immédiatement  l’effet  possible  des  affirmations  deM.  Corenzi, 
tient  à  dire,  que  si  ce  médecin  a  fait  10  expériences,  il  en  a  fait,  lui,  150,  qui,  toutes,  sont 
absolument  contradictoires  de  celles  de  M.  Corenzi. 

M.  H.  Bouley  reçoit  tous  les  jours  des  lettres  de  praticiens  de  la  province  qui  lui  demandent 
du  vaccin  animal.  Il  n’en  a  point,  et  voudrait  qu’on  le  sût,  afin  que  de  pareilles  demandes 
ne  lui  fussent  plus  adressées. 


302 


L’UNTON  MÉDICALE, 


Pour  les  vaccinations  en  grand,  M.  Boiiley  pense  que  ce  qu’il  y  aurait  dé  mieux,  ce  serait 
de  se  faire  expédier  de  Paris  une  jeune  vache,  une  vêle,  qu’on  inoculerait  à  la  source,  chez 
M.  le  docteur  Lanoix,  et  qui  deviendrait  source,  à  son  tour,  dans  le  pays  où  on  la  ferait 
venir. 

ühe  génisse,  achetée  120  fr,  à  Paris,  se  revendrait  bien  une  centaine  de  francs  après  avoir 
rendu  le  service  qu’on  attend  d’elle.  Ce  serait  donc,  en  somme,  une  location  de  20  à  25  fr., 
ce  qui  n’est  pas  une  grosse  affaire,  comme  on  voit. 

Ce  que  M.  Bouley  dit  des  provinces  s’adresse  également  à  l’Angleterre.  Il  ajoute  que  les 
animaux  vaccinés  qui  ont  été  expédiés  de  France  et  mis,  en  Angleterre,  en  contact  avec  des 
animaux  atteints  de  typhus  contagieux,  ont  tous  contracté  celte  dernière  maladie. 

L’Académie  procède,  par  voie  du  scrutin,  à  l’élection  d’un  membre  titulaire  dans  la  sec¬ 
tion  d’anatomie  pathologique,  en  remplacement  de  M.  Beau. 

La  section  propose  la  liste  suivante  de  candidats  :  En  première  ligne,  M.  Béhier;  —  en 
deuxième,  M.  Barthez;  —  en  troisième,  M.  Bourbon;  —  en  quatrième,  M.  Empis. 


Sur  80  votants,  M.  Béhier  obtient ...  ù3  suffrages. 
—  M.  Barthez.  ......  36  — 

—  M.  Empis .  1  — 


En  conséquence,  M.  Béhier  est  nommé  membre  de  l’Académie. 

M.  le  docteur  Prosper  de  Pietra  Santa  lit  un  mémoire  sur  les  trichines,  au  point  de  vue 
de  l’hygiène  publique  et  de  la  police  sanitaire. 

Voici  les  principales  conclusions  de  ce  travail  : 

1°  hu  trichina  spîralts  d'Owen  est  un  parasite  vivipare  de  l’ordre  des  némaloïdes,  habi¬ 
tant  dans  les  intestins  de  certains  mammifères,  passant  une  grande  partie  de  son  existence 
à  l’état  de  chrysalide,  et  attendant  dans  les  muscles  d’un  animal  l’occasion  favorable  pour  se 
développer  sur  les  muqueuses  intestinales  d’un  autre  être. 

(Recherches  de  Virchow,  Leuckarl,  Davaine,  Tommasi,  etc.) 

2"  L’observation  clinique  démontre  l’existence  de  la  trichinose  (maladie  de  Zenker)  pro¬ 
duite  par  l’ingestion  et  la  diffusion  des  trichines  dans  l’organisme. 

(Observations  de  Zenker,  Friedreich,  Wunderlich,  Rupprechl,  Fielder,  Simon,  etc,,  etc.) 

3“  La  marche  et  la  gravité  de  la  maladie  sont  en  rapport  direct  avec  l’intensité  de  la  cause 
infectante  (trichine  libre  ou  enkystée)  et  la  promptitude  de  la  diffusion  des  embryons  dans 
les  fibres  musculaires. 

Zi°  L’étiologie  de  l’affection  est  des  plus  manifestes;  on  la  reproduit  à  volonté  sur  le  chat, 
le  lapin,  le  cobaye,  etc. 

5°  Jusqu’à  ce  jour  on  ne  connaît  pas  encore  d’agents  thérapeutiques  capables  de  tuer  sur 
'  place  les  jeunes  trichines. 

Le  traitement  indirect  de  la  maladie  consiste  à  combattre  les  complications,  et  à  favoriser 
les  actions  réparatrices  de  l’organisme. 

6“  L’étude  de  la  maladie  des  trichines  peut  offrir  de  l’intérêt  au  point  de  vue  médico- 
légal,  car  on  a  pu  attribuer  des  symptômes  mortels  qui  en  dépendent  à  des  phénomènes 
d’empoisonnement. 

7°  Les  mesures  d’hygiène  publique  et  les  mesures  de  police  sanitaire  sont  seules  aptes  à 
prévenir  l’infection  par  les  trichines  et  à  prémunir  les  populations  contre  ses  ravages. 

M.  Briquet  continue  la  lecture  de  son  rapport  sur  la  marche  de  l’épidémie  de  choléra  en 
1849. 

M.  le  docteur  Aüzias-Torennë  donne  lecture  de  quelques  considérations  sur  la  crise  vac¬ 
cinale.  Il  résume  ainsi  oe  travail  ; 

La  vaccine  traverse  une  révolution  qui  a  éclaté  dès  qu’on  a  mis  officiellement  en  question 
son  existence  et  ses  vertus  et  dont  il  est  urgent  qu’elle  sorte  intacte,  sinon  perfectionnée. 

On  accuse  la  vaccine  de  se  souiller  d’un  alliage  impur  et  de  n’être  qu’imparfaitement  pré¬ 
servatrice  de  la  variole. 

Le  premier  reproche  tombera  devant  une  surveillance  entendue  et  attentive. 

Renfoncer  le  vaccin,  c’est  aller  au-devant  du  second. 

Vaccin  pur  et  vaccin  fort,  voilà  donc  l’idéal  du  progrès. 


L’UNION  MÉDICALE. 


303 


On  aura  du  vaccin  pur  en  bien  observant  les  vaccinifères  ;  car  s’il  n’est  pas  absolument 
possible  d’assurer  que  certains  sujets,  par  exemple,  ne  sont  pas  syphilitiques,  ont  peut  infail¬ 
liblement  désigner  des  sujets  qui  ne  le  sont  point.  Ceux-ci  pourront  être  des  vaccinifères 
garantis. 

Dans  ces  derniers  temps,  la  source  naturelle  du  vaccin  (grease  pustuleux)  a  jailli  plusieurs 
fois. 

Mais  à  peine  a-t-on  puisé  à  cette  source  de  vaccin  fort. 

Jusqu’à  ce  qu’elle  reparaisse,  on  peut  la  remplacer  par  une  source  artificielle,  en  faisant 
appel  au  cheyal  et  même  à  l’homme  préférablement  à  la  vache.  Celle-ci  affaiblit  plutôt 
qu’elle  ne  régénère  le  vaccin.  (Bousquet,  Auzias-Turenne  et  Mathieu.) 

C’est  pour  nous  une  conviction  expérimentale. 

On  régénère  le  vaccin  par  des  inoculations  faites  au  cheval  d’après  certaines  règles,  et  par¬ 
ticulièrement  quand  la  saison  est  humide  et  chaude. 

Le  cheval  inoculé  doit  être  jeune  et  surtout  n’avoir  pas  eu  ta  gourme,  qui  est  souvent  sans 
doute  une  des  formes  du  grease  pustuleux. 

Un  vétérinaire  inÿruit  s’assurera  par  un  examen  attentif  que  l’animal  ne  peut  pas  même 
être  soupçonné  de  morve  ou  de  toute  autre  maladie  dangereuse. 

Le  vaccin  produit  sur  ce  cheval  sera  récolté  le  plus  tôt  possible,  et  inoculé,  si  l’on  peut, 
quand  il  est  pour  ainsi  dire  encore  chaud. 

A  la  rigueur,  l’homme  bien  portant  servira  à  régénérer  le  vaccin  depuis  l’âge  de  2  à  3  ans 
jusqu’à  l’âge  adulte,  s’il  n’a  pas  encore  été  vacciné  ou  s’il  n’a  pas  eu  la  variole. 

.  Pour  le  cheval  comme  pour  l’homme  on  peut  choisir,  pourvu  que  çe  soit  avec  une  extrême 
prudence,  le  moment  où  la  vie  est  exaltée  par  un  Iraumatlsme.  (Auzias-Turenne  et  Mathieu.) 

Ce  traumatisme  pourra  être,  avec  un  grand  avantage ,  provoqué  artificiellement  chez  le 
cheval. 

Quel  que  soit  le  sujet,  il  pourrait  être  utile  de  ranimer  par  divers  moyens  la  vitalité  géné¬ 
rale  et  même  la  vitalité  locale  dans  le  voisinage  de  l’inoculation. 

En  tout  cas,  la  vaccination  de  bras  à  bras,  par  les  commodités  qu’elle  présente,  doit  res- 
tèMe  fond  de  In  pratique  commune.  Jenner  n’a  considéré  sa  découverte  comme  bien  établie 
qu’après  avoir  constaté  l’efficacité  de  cette  vaccination. 

La  supprimer  serait  donc  mutiier  à  tort  l’œuvre  de  Jenner. 

Ce  serait  marcher  à  contre-sens  du  progrès,  ce  serait  perdre  la  vaccine. 

Que  Dieu  en  préserve  l’Académie  et  l’humanité  ! 

—  La  séance  est  levée  à  quatre  heures  trois  quarts. 


SOCIÉTÉ  MÉDICALE  D’ÉMULATION. 


(extrait  des  PROCÈS-VERBAVX.) 

Séance  du  8  Novembre  1865.  —  Présidence  de  M.  Mande. 

M.  Martin  lit  un  rapport  sur  un  mémoire  présenté  par  M.  le  docteur  Xavier  CoURAtm,  à 
l’appui  de  sa  candidature,  et  relatif  à  Y  hypertrophie  du  coeur  con&^cutim  mao  affections  pul- 
mqnatw  c/irom’^MÊÿ.  (Voir  I’Union  Médicale  du  26  décembre  1865.) 

mscussiOfï. 

M.  Maurice  Perrin  trouve  fort  ingénieuse,  et  serait  même  disposé  à  regarder  comme  assez 
vraisemblable  la  théorie  admise  et  développée  par  M.  Gouraud  ;  il  se  demande  seulement  si 
elle  repose  sur  un  assez  grand  nombre  de  faits,  sur  des  documenta  assez  imposants  pour  être 
à  l’abri  de  toute  objection. 

M.  Émjle  Perrin  loue  M.  Gouraud  d’avpir  tant  insisté  sur  les  hypertrophies  du  cœur  consé¬ 
cutives  aux  lésions  pulmonaires.  Mais  il  croit  que  les  maladies  aiguës  de  l’appareil  respiratoire 
exercent  sur  le  développement  de  l’altération  cardiaque  une  influence  considérable,  une 
influence  pour  le  moins  aussi  grande  que  les  maladies  pulmonaires  chroniques.  Ainsi,  il  est 
très-avéré  que  l’hypertrophie  du  cœur  est  fort  rare  che?  les  phthisiques,  tandis  qu’on  l’observe 
%  quelquefois  chez  les  personnes  sujettes  à  de  fréquentes  bronchites. 

M.  FoiUrnet  considère  que  le  retentissement  des  affections  pulmonaires  sur  l’état  fonc¬ 
tionnel  du  cœur  est  un  fait  constant.  Il  n’y  a  guère  de  maladie  des  bronches  ou  des  pou¬ 
mons  qui  ne  détermine  sympathiquement  ou  mécaniquement  un  trouble  dans  les  fonctions 
cardiaques.  Ce  trouble,  s’il  persiste  longtemps,  ou  s’il  est  trop  souvent  répété,  entraîne  à  la 


3Ô4 


L'iiNiON  Médicale. 


longue  des  lésions  organiques  ,  presque  toujours  une  hypertrophie  de  l’organe  central  de  la 
circulation. 

Toutefois,  M.  Fournet,  comme  M.  Perrin,  a  remarqué  la  rareté  grande  des  hypertrophies 
cardiaques  chez  les  phthisiques.  -  ,  : 

M.  Gallard  a  souvent  rencontré  l’hypertrophie  du  cœur  droit  che^  les  sujets  atteints  de 
catarrhe  bronchique,  avec  dilatation  des  bronches  ou  avec  emphysème  pulmonaire.  Valleix  a 
beaucoup  insisté  sur  cette  coïncidence,  ainsi  que  sur  l’hypertrophié  du  cœur  consécutive  aux 
bronchites  répétées.  '  • 

ivt.  Lancereaux  explique  par  quel  mécapisrne  les  cavités  du  coeur  droit,  l’artèrë  piilmonaire 
et  même  les  valvules  correspondantes  s’agrandissent  sous  l’influence  des  maladies  chroniques 
ou  des  affections  aiguës  souvent  répétées  de  l’appareil  respirâtoîrè.  Il  survient  alors  dans  les 
bronches  et  dans  le  tissu  pulmonaire  des,  troubles  de  la  circulation,  un  ralentissement,  une 
gêne,  un  obstacle  relatif,  qui  tendent  à  faire  refluer  le  sang  lancé  par  le  ventricule  droit,  et 
qui  exigent  de  la  part  de  cet  organe  des  contractions  plus  énergiques  et  plus  souvent  réité¬ 
rées.  De  là  résultent  une  fatigue  du  ventricule,  un  relâchement  de  ses  parois,  une  dilatation 
de  sa  cavité;  mais,  par  un  bénéfice  de  nature,  les  valvules, sigmoïdes  participent  à  ce  travail 
hypertrophique;  elles  s’élargissent  aussi  ;  et  c’est  à  cette  circonstance  heureuse  qii’il  faut  attri¬ 
buer  l’extrême  rareté  de  rînsufiisance  valvulaire  dans  l’hypertrophie  du  cœur  droit  consécu¬ 
tive  aux  maladies  respiratoires. 

Dans  les  cas  d’emphysème  où  le  tissu  pulmonaire  est  envahi  dans  une  grande  étendue,  et 
où  la  circulation  du  poumon  est  fort  ralentie  par  la  perte  d’élasticité  du  tissu  des  vésicules 
dilatées,  les  troubles  cardiaques  sont  tels  que  la  valvule  de  Thébésius  peut  être  forcée  et  quel¬ 
quefois  déchirée.  Il  s’ensuit  une  stase  sanguine  dans  le  tissu  même  du  cœur,  une  altération  de 
nutrition,  une  lésion  histologique  de  la  fibre  musculaire,  et,  finalement,  une  dégénérescence 
graisseuse  de  l’organe,  analogue  à  celle  du  foie.  ‘ 

La  rareté  de  ces  lésions  cardiaques  chez  les  phthisiques  est  incontestable.  Quelle  en  est  la 
raison?  M.  Lancereaux, pense  que  cela  tient  à  ce  que,  dans  là  phthisie,  une  partie  assez  limitée 
^  du  tissu  pulmonaire  est  intéressée,  ce  qui  n’entraîne  que  des  troubles  circulatoires  fort  cir¬ 
conscrits;  tandis  que,  daiis  la  bronchite  chronique  et  l’emphysème,  la  perturbation  circula¬ 
toire  s’étend  à  une  grande  étendue  et  quelquefois  à  la  totalité  du  poumon. 

M.  Cazalas  fait  observer  que,  dans  la  phthisie  chronique,  il  y  aune  tendance  générale  à  la 
dénutrition,  à  l’atrophie,  dont  il  faut  également  tenir  compte.  Le  cœur  est  un  muscle,  il  dimi¬ 
nue  de  force  et  de  volume  comme  les  autres;  mais  dans  la  phthisie  aiguë,  dont  la  marche  est 
rapide,  et  qui  étend  ses  ravages  sur  une  partie  considérable  du  poumon,  il  n’est  pas'  rare  de 
rencontrer  l’hypertrophie  cardiaque  ;  M.  Cazalas  a  eu  l’occasion  d’observer  des  cas  de  ce  genre. 

M.  Arnoult  pense  qu’on  pourrait  trouver  une  autre  raison  de  la  rareté  de  l’hypertrophie 
du  cœur  chez  tes  phthisiques  et  de  sâ  fréquence  chez  leà  câtarrheux  ou  les  emphysémateux, 
dans  ce  fait,  à  savoir  que,  dans  la  phthisie,  la  lésion,  c’est-à-dire  le  tubercule,  se  développe 
dans  le  tissu  cellulaire  sous-muqueux  et  péri -vésiculaire,  c’est-à-dire  dans  un  lieu  où  il  ne 
peut  apporter  aucune  gêne  à  la  circulation  pulmonaire;  tandis  que,  dans  la  bronchite  et  l’em¬ 
physème,  la  lésion  occupe  la  muqueuse  elle-même  où  lé  tissu  des  vésicules,  c’est- à-diré  des 
membranes  essentiellement  vasculaires.  , 

M.  Fournet  ne  saurait  partager  l’opinion  émise  par  M.  Cazalas.  Selon  lui,  la  phthisie  aiguë 
ou  galopante  affecte  une  marche  trop  rapide  pour  laisser  aux  modifications  organiques  qui 
amènent  l’hypertrophie  du  cœur  le  temps  de  ,se  produire  ;  il  ne  croit  donc  pas  que  la  phthisie 
aiguë  puisse  déterminer  l’hypertrophie  cardiaque. 

Il  ne  croit  pas  davantage  que  la  dénutrition  musculaire  qui  s’observe  dans  le  cours  de  la 
phthisie  chronique  doive  être  invoquée  pour  expliquer  la  rareté  ou  l’absence  d’hypertrophie 
cardiaque  chez  les  phthisiques.  II  ne  faut  pas  oublier  que  le  cœur  appartient  à  la  vie  orga¬ 
nique,  et  qu’on  ne  saurait  légitimement  lui  appliquer  les  lois  pathogéniques  auxquelles  sont 
soumis  les  muscles  de  la  vie  animale. 

Sur  la  proposition  de  M.  Gallard,  la  discussion  est  renvoyée  à  la  prochaine  séance. 

La  Société  adopte  les  conclusions  du  rapport  de  M.  Martin  et  procède,  par  la  voie  du  scru¬ 
tin,  à  l’élection  de  M.  Xavier  Gouraud. 

M.  X.  Gouraud  est  admis  à  l’unanimité  des  suffrages.  .  * 

'  Le  Secrétaire  annuel.  B' 

Le  Gérant,  G.  RiCHEpoT, 

Paris.  —  Typographie  FÉi.ix  Maltestb  et  C®,  rue  des  Deùx-POrlea-Satnl-Sauveur,  22. 


«■UNION  MISDICALE. 


AVIS  A  MM.  LES  MÉDECINS. 


fin  venant  remercier  les  Médecins  des  départements  les  plus  fiévreux  de  France,  et  nolauj- 
ment  ceux  de  l’hôpital  de  liochelorl,  des  remarqués  et  désirs,  qu’jls  ont  bien  voulu  tran^ 
mel^tre,  nous  nous  empressons,  pour  répondre  à  celle  des  remarques  lé  plus  souvé'nt  exprimée, 
^de  mettre  à  la  disposition  de  la  Pharmacie  du  Quiiioide- Armand  à  l’état  sec.  De  cètle  façop 
‘il  pourra  être  ordonné  comme  le  sulfate  de  quinine.  Son  innocuité  de  plus  en  plus  constatée, 
■et  surtout  son  pri.x  peu  élevé,  le  feront  certainement  préférer  dans  la  majorité  des  cas  où  la 
quinine  est  indiquée.  ^ 

^  Bourières-Düblanc,  pharmacien,  221,  rue  du  Tempte,  et  dans  les  jirincipales  Pharmacies 
et  Drogueries  de  France  et  de  l’étranger.  ^ 

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Prix  :  kilo,  33  flacons  de  30  grammes,  80  fr.  —  Le  flacon  dé  30  grammes,  3  fr. 


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Le  SIROP  DE  PEPSINE  A  L’ÉCORCE  D’ORANBES  AMÈRES  de  BESSON  est  employé  avec  succès 
dans  toutes  les  formes  de  Dyspepsies,  Gastrites  ou  Gastralgies,  une  4  deux  cuillerées  avant 
.châque  repas.- —  Il  résulte  des  expériences  faites  dans  les  hôpitaux  que  la  Pepsine  liquidt 
est  la  seule  qui  possède  des  propriélés  digestives,  et  que  la  Pepsine  en  poudre  ou  amylacép 
est  un  mélange  complélemLen|.picrjfc.  (V.Ja  France  médicale  ôlVl  16  .décembre  1865  et  Y  Abeille 
'médicale  du  1"  janvier  1866.  n^'.PrJx  :  3  fr.  le  jàacori^  '  '  '  '  ‘ 

Dépôt  dans  toutes.  |es.,Ph.arm.  d^a  la  France.  A  Lyon ,  pharmacie  Besson ,  12,  cours  Morand. 


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TONî-DIGESTIVE  DE  ROYER 

A  LA  PEPSINE  ET  SOüS-CÀftBéNÂTE  DE  BISMDÏH . 
Cette  Poudre  est  employée  avec  le  plus  grand 
succès  contre  les  dyspepsies-gastrites ,  acidités, 
diarrhées i  dysenteries,  les  éructations-,  crampes 
d’estomac,  les  vomissements  des. enfants,  etc. -f- 
(Voirla  Gazette  d,e$  hôpitaux  dd  15  octobre  1861.) 

:  Prix  :  le  Vlacon,  3  fr. 

Seul  dépôt  chez  ROYER,  pharmacien,  rue  Saint- 
Martin,  226,  Paris  (en  face  la  rue  Chapon  . 

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DESNOIX  et  G^e,  Successeurs, 

22,  rue  du  Temple ,  à  Paris. 
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ci’oton,  etc. 

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Extraite  dés  foies  de  morues  par  M,  Berthé,  au 
moyen  d’un  procédé  approuvé 'par  l’Acadéinie  de 
hiédéciné.  2-60  lé  flacon.  Dépôt,  154,  r.  St- Honoré. 


GRANULÉS  ANTIMONIAUX 

Du  Hoctenr 

Nouvelle  médication,  côtitre  les  Maladies  du 
cœur  ,  FAsthme,  le  Catarrhe,  la  Coqueluche,  etc. 

Çirannles  antimonia>ferroax  contre  l’Ané¬ 
mie,  la  Chlo,rose,  ,  l’Aménorrhée,  des  Névralgies  et 
Névroses,  les  Maladies  .scrpfuïeqses,  etc. 

érauulcs  antiinohio-fer'i'eiix  du  Bisrnùth 
contre  les.  Maladies  nerveuses  des  voies  digestives. 

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rieure)  ;  à  Paris,  aux  Pharmacies,  rue  d’Anjou-St- 
Honoré,  26;  rue  des  Tournclles,.'! ,  place  de  la 
Bastille  ;  rue  Montmartre,  141,  pharmacie  du  Para¬ 
guay-Roux  ;  rue  de  Clichy,  45  ;  fau bourg. St-Ho- 
noré,l77  ;  rue  du  Bac,  86  ;  et  dans  toutes  les  Phar¬ 
macies  en  France  et  à  l’étranger. 


CÛLLODION  ROGË-  < 

Depiuis'vih^éns,  le  Collodion  élastique  ou  mé¬ 
dicinal  est  préparé  spécialement  à  la  pharmacie 
ROGÉ,  et  les  nombreuses  expériences  qui  ont  établi 
son  efflcacitô  dans  les  Péritonites;  les, Érysipèles, 
les  Rhumatismes,  la  Variole,  les  Entorses  et  les 
Inflammations  en  général,  ont  toutes  été  faites  avec 
le  Collodion  Rogé,  12,  r.,Viviennc.  Prix  ;  2-50  le  fl. 


L  UNION  MÉDICAL». 


AVIS  IMPORTAIT  | 

CONCERNANT  LES  VÉRITABLES 

PILULES  DE  BLANC AAB 

L’Iodure  de  fer,  ce  médicament  si  actif  quand  tout  temps  la  pureté  et  l’inaltérabilité  du  médi 
il  est  pur,  est,  au  contraire,  un  remède  inlidèle,  cament  ? 

irritant,  lorsqu’il  est  altéré  ou  mal  préparé.  Ap-  ^  ,  .  . 

prouvées  par  l’Académie  de  médecine  de  Paris  et  En  conséquence,  nous  ne  saurions  trop  prier 
par  les  notabilités  médicales  de  presque  tous  les  les  Médecins  qui  désiferont  employer  les 
pays,  les  Pilules  de  Blancard  offrent  aux  véritables  Pilules  de  Illuncard,  de  vou- 
praticiens  un  moyen  sûr  et  commode  d’admi-  ÿn*  l^jcn  se  rappeler  que  nos  Pilules  ne  ^  ven- 
nistrer  l’iodure  de  fer  dans  son  plus  grand  état  jamais  en  vrac,  jamais  au  détail,  mais  scu- 
de  pureté.  Mais,  ainsi  que  Fa  reconnu  iraplicite-  i^nient  en  flacons  et  demi-flacons  de  100  et  de 
ment  le  Conseil  médical  de  Saint-Pétersbourg.  Pilules,  qui  tous  portent  notre  cachet  d’ar- 
dans  un  document  officiel,  publié  dans  le  Journal  8®***  réactif,  fixe  à  la  partie  inferieure  du  bou¬ 
de  Saint-Pétersbourg,  le  8/20  juin  1860,  et  re-  chon,  et  notre  signature  (indiquée  ci-dessous) 
produit,  par  les  soins  du  Gouvernement  français,  apposée  au  bas  d’une  étiquette  verte, 
dans  le  Moniteur  univmel,  le  7  novembre  de  se  garantir  de  ces  compositions  dange- 

Tcuses  qui  SC  cachcnt,  surtout  à  l’étranger,  der- 

/aguelte  on  n'arrtufqrpir 

exclusive  et  continue  pendant  un  certain  tfiwps.  L'^r ® 

Puisqu’il  en  est  ainsi,  quelle  garantie  plus  sé-  J  ^  ^Çk 

rieuse  d’une  bonne  confection  de  ces  Pilules  que  {îî*® ®  portent  no- 

le  NOM  et  la  signature  de  leur  inventeur,  lorsque  - — 

surtout,  comme  dans  l’espèce,  ces  titres  sont  - - — ' 

accompagnés  d’un  moyen  facile  de  constater  en  Pharmacien  à  Paris,  rue  Bonaparte,  40. 
li'oa  pilules  se  trouveni  dans  toutes  les  pharmacies. 


GRANULES  DE  DIGITALINE 

d’HoMOLLE  et  Qdevenne,  auteurs  de  la  découverte. 

La  Digitaline,  principe  actif  delà  Digitale  pour¬ 
prée  ,  dont  elle  représente  exclusivement  les  pro¬ 
priétés  thérapeutiques,  ainsi  que  le  prouvent  tous  ’ 
les  travaux  publiés  ii  ce  sujet,  continue  d’être  pré¬ 
parée, sous  leur  surveillance  directe. 

Les  Médecins  peuvent  donc  touj  ours  compter  sur 
l’identité  et  la  précision  de  dosage  des  Granules 
sortis  de  leur  laboratoire  et  livrés  au  public  en 
Flacons  de  60  Granules,  revêtus  du  cachet  des  in¬ 
venteurs.  —  Prix  pour  le  public  :  3  francs. 

Remise  d’usage  pour  les  Pharmaciens  et  Méde¬ 
cins.—  Maison  COLLAS,  rue  Dauphine,  8,  k  Paris. 

Pastilles  de  POTARD  à  la  manne, 

contre  les  Rhumes,  la  Bronchite  chronique, 
l’Oppression ,  la  Grippe  et  les  Glaires.  Facilitent 
l’expectoration.  Pectoral  laxatif  employé  dans  les 
maladies  inflammatoires.  A  Paris,  18,  rue  Fontaine- 
Molière  ;  en  province,  dans  les  pharmacies. 

AVIS  ESSENTIEL.  ! 

U  est  impossible,  avec  les  moyens  ordinaires,  de 
procurer  aux  malades  les  changements  de  position, 
l'hygiène,  les  évacuations,  opérations,  pansements  et 
bains.  Pour  un  franc  par  jour  à  peu  près  on  a  celte 
facilité  avec  le  Lit  mécanique  de  la  Maison  CELLE, 
18,  rue  Serpente.  Tout  le  monde  peut  manœuvrer 
cet  appareil  ;  une  seule  personne  suffit  à  tous  les  be¬ 
soins  qu!exigç  la  maladie  la  plus  grave. 

(Spécialité  de  liits  et  Cauteulla  mécani¬ 
ques,  Carde-mobes,  Portoirs  et  Trans¬ 
port  de  Maliides. 

CELLE,  18,  rue  Serpente,  près  l’École-de-Médecine, 
à  Paris. 


PAPIER  WLINSî. 

Papier  chimique  perfectionné  ;  puissant  dériva¬ 
tif;  emploi  facile.  Son  effet,  prompt  et  sûr,  peut 
être  prolongé  suivant  le  désir  du  médecin.  Rem¬ 
place  les  emplât.  de  poix  de  Bourgogne,  stibiéset 
autres  analogues.  Boîte  :  1  f.  50,  franco  1-60.  Chez 
les  principaux  pharmaciens  ;  à  Paris,  chez  M.  Naü- 
MNAT,  rue  de  la  Cité,  19. 

Poudres  et  Pastilles  américaines 

de  PATERSON.  Spécifiques  bismntho-ma- 
gnéslens.— Les  principaux  journaux  de  médecine 
français  et  étrangers  ont  signalé  la  supériorité 
de  ces  medieaments,  dont  l’efficacité  a  été  re¬ 
connue  par  la  très  grande  majorité  des  praticiens 
dans  les  cas  de  uyspepsie,  nigesiious  labo¬ 
rieuses,  Gastrites,  Bastralgies,  etc. Les  sels 
bismuthiques  et  magnésiens  du  commerce  laissant 
généralement  beaucoup  à  désirer,  le  Bismuth  et  la 
Magnésie  renfermés  dans  ces  deux  préparations  se 
recommandent  par  une  pureté  b  toute  épreuve 
et  une  complète  iualtérabilité. 

DOSE  :  Poudres,  2  à  4  paquets  chaque  jour 
pour  les  adultes  (demi-dose  pour  les  entants). 

Pastilles,  15  à  20  chaque  jour  pour  les  adultes 
(demi-dose  pour  les  enfants). 

NOTA.  liCS  Pastilles  dePaterson  rempla¬ 
cent  avantageusement  celles  de  'Vichy. 

PRIX  :  La  boîte  de  30  paquets  de  Poudre,  5  fr.; 
la  boîte  de  tOO  grammes  Pastilles,  2  fr.  50  c. 
Remise  d'usage  aux  médecins  et  pharmaciens. 
Dépôt  général,  chez  LEBEAULT,  pharmacien, rue 
Réaumur,  43,  et  rue  Palestre ,  29  ;  —  à  Lyon,  place 
des  Terreaux,  26  ;  et  dans  les  pharmacies  de  France 
et  de  l’étranger.  —  Prospectus  français,  anglais, 
ïllemands,  italiens,  espagnols,  portugais  et  hol¬ 
landais. 

Paris.  —  Imprimerie  Félix  Malteste  et  G*, 

Ru«  deiDea*-Jort«)-S«int  8»UT»iir,tl. 


Vingtième  année. 


No  20. 


Samedi  17  Février  1866. 


îftlX  DE  L’ABOXNEMENT  ;  JOURNAL  D’ABONNEMENT 

dis  IBTÉRiTS  SCrailFIIJIIES  ET  PEATIOCES,  '■•'‘■“•S"' 

3  9»  momm  et  professionnels  Dans  les  Départements, 

PooR L’MOEH,  .  nii  rriRPQ  iviFnirAi 

le  Port  en  plus,  UU  wUiirO  Et  dans  tous  les  Buréaux  de 

i«lop  qu’il  est  fixe  par  le»  .  '  '  l’osle,  et  des  Messageries 

conventions  postales.  - - - -  Impériales  et  Générales. 

Ce  Journal  paraît  trois  fois  par  Semaine,  le  TWA»»I,  le  JEtim,  le  SAIHKW, 

ET  FORME,  PAR  ANNÉE,  4  BEAUX  VOLUMES  IN-S®  BE  PLUS  DE  600  EACES  CHACUN.^ 

Tout  ce  qui  concerne  la  Rédaction  doit  être  adressé  à  M.  le  Doétcup  am^édée  XA’touit ,  Rédacteur  en  chef.  —  Tout  ée!  »îtit 
concerne  l'Administration,  à  M.  le  Gérant,  rue  du  Faubourg-Montmartre,  56. 

Les  lettres  et  Paquets  doivent  être  affraneliü' 

BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE. 


ANATOMIE  DESCRIPTIVE  ET  DISSECTION  ,  Cinquième  et  dernier  fascicule,  contenant  la  splan- 
chnologie,  l’embryologie  et  les  organes  des  sens ,  par  le  docteur  Fort  ,  professeur  libre 
d’anatomie;  500  pages  et  109  figures.  Paris,  1866.  —  Prix  ;  5  fr. 

L’ouvrage. complet  de  1120  pages,  avec  182  figures,  se  vend  11  fr.  50  c. 


TRAITÉ  ÉLÉMENTAIRE  D’HISTOLOGIE,  par  lé  doctèuT  FORT,  professeur  libre  d’anatomie.  Un 
volume  in-8“.  —  Prix  :  5  fr.  50  c. 

TRAITÉ  PRATIQUE  DES  MALADIES  DES  YEUX,  Confènant  des  résumés  d’anatoinie  des  divers 
organes  de  l’appareil  de  la  vision,  par  le  docteur  Faho,  professeitr  agfé^é’à  te  Faculté  de 
médecine  de  Paris.  Tome  Ophthalmoscopîe,  Mâlattiés  cte  f  orbite,  des  voies  lacrÿmalès, 
des  paupières  et  de  la  conjonctive.  Va  vol.  in-8°  de  642  pages,  illustré  de  70  figures  inter¬ 
calées  dans  le  texte  et  de  20  dessins  en  chromo-lithographie.  —  Prix  :  9  fr.  franco. 

Ces  trois  ouvrages  se  trouvent  chez  Ad.  Delahaye,  libraire-éditeur,  place  de  l’École-de- 
Médecine,  2.3,,à  .Earj[s.. 


ALMANACH  GÉNÉRAL 

DE  MÉDECINE  ET  DE  PHARMACIE  POUR  LA  VILLE  DE  PARIS 

ET  LE .  DÉPARTEMENT  DE  LA  SEINE. 

Publié  par  l'Administration  de  L’UNION  MÉDICALE. 

37me  année  —  1866. 

En  vente  aux  adresses  ci-dessous  : 

Aux  Bureaux  de  L’UNION  MÉDICALE,  faubourg  Montmartre,  56; 
chez  Adrien  Delahate,  libraire-éditeur,  place  de  l’École-de-Médecioe. 

Prix  :  5  Francs  SO  Centimes. 

^'importantes  modifications  ont  été  introduites  dans  cette  nouvelle  publication  :  on 
y  trouvera  les  Décrets  et  Arrêtés  ministériels  les  plus  récents  relatifs  à  l’organisation 
fies  Facultés  et  des  Écoles  et  à  l'enseignement  de  la  médecine  en  France. 

La  Liste  des  Médecins  et  des  Pharmaciens  a  été  l’objet  d’une  révision  très-attentive 
«tu  point  de  vue  dé  certains  abus.  A  cette  Liste  ont  été  ajoutées  celle  des  Vétérinaires 
diplômés  et  celle  des  Sages-Femmes. 

Une  Table  détaillée  des  matières  termine  ce  volume,  d’une  utilité  quotidienne  pour 
tous  les  Praticiens  et  pour  les  Pharmaciens. 


L’UNION  MÉDICALE. 


EAUX  MINÉRALES  DE  POUGUES  (NIÈVRE) 


ALCALINES,  FERRUGINEUSES,  IODÉES  ET  GAZEUSES 

l§Iaison  du  15  liai  au  15  Octobre 

HYDROTHÉRAPIE  COMPLÈTE.  —  SERVICE  MÉDICAL  :  Dr  F.  ROUBAUD,  Médecin-Direct^ . 

L’EAU  MINÉRALE  DE  POUBUES  est  employée  Comme  HYBIÈNE,  l’eau  de  Fougues  est  prise 
depuis  plus  de  trois  siècles,  dans  toutes  les  avec  le  plus  grand  succès  par  les  personnes 
maladies  qui  affectent  l’estomac  (ûfî/5/3eps2Ês);  qui  ont  l’estomac  paresseux  ou  délicat,  le 

dans  les  maladies  du  foie,  de  la  rate,  gra-  matin  à  jeun,  ou  pendant  les  repas;  coupée 

velle,  calculs  urinaires,  maladies  des  reins  et  avec  le  vin,  elle  forme  une  boisson  agréàble, 
de  la  vessie,  coliques  néphrétiques,  goutte,  as-  tonique  et  digestive. 

thénie  génitale,  engorgement  de  la  matrice.  Les  PASTILLES  DE  POUBUES,  faites  avec  les 
flueurs  blanches,  scrofules,  fièvres  intermit-  sels  naturels  de  la  source  Saint-Léger ,  ren- 
tentes ,  chlorose,  pâles  couleurs,  affections  fermant  les  éléments  actifs  de  l’eau  minérale 
lymphatiques,  diabète,  albuminurie,  en  géné-  elle-même,  s’emploient  dans  tous  les  cas  où 
ral  dans  toutes  les  affections  qui  découlent  l’eau  de  Fougues  est  recommandée,  et  dont 

de  l’appauvrissement  du  sang,  quelles  qu’en  elle  est  le  meilleur  adjuvant.  Dose  de  10  à 

soient  les  causes.  20  Pastilles  par  jour. 

Trix  de  l’eau  de  Fougues  :  75  c.  la  bouteille.  Prix  des  Pastilles  de  Fougues  :  2  fr.  la  boîte. 

DÉPÔT  CEUTRAl.  :  OO,  rue  Caumartin ,  —  Paris. 


Orandc  Médaille  d’or  de  mérite  décernée  par  Sa  Majesté  le  KoI  des  Bclses. 

Grande  médaille  d’argent  spéciale  décernée  par  Sa  Majesté  le  Roi  des  Pays-Bas. 

Hnile  de  Foie  de  Morne  brune*  claire  dn  Docteur  de  Jongh 

de  la  Faculté  de  médecine  de  La  Haye ,  chevalier  de  l’Ordre  de  Léopold  de  Belgique. 

^euls  consignataires  et  agents  :  ANSÂR,  HARFORD  et  C%  77,  Strand,  LONDRES. 

Dépôt  pour  la  rente  en  gros  en  ï?rance,  Pharmacie  Centrale  de  France,  7,  rue  de  Jouy,  Paris. 


Chaque  perle  contient  en- 
viron4gouttes  d’éther  pur.  On 
en  prend  de  1  à  5  suivant 
l’avis  du  médecin. 

Aussitôt  après  les  avoir 
mises  dans  la  bouche,  il  faut 
boire  2  ou  3  cuillerées  d’eau 
froide 


BREVET  d’invention  *.  G.  D.  C. 


DT 

L’Éther  est  d’un  usage  populaire  contee^Tes  iMgraines,  les 
crampes  d’estomac,  et  toutes  les  doidijlms  qàl  proviennent 
d’une  irritation  nerveuse.  ^  ^ 

L’administration  de  l’ÉTiiEaf^ 
généralement  adoptée  par 
permet  de  Tintroduire  direotran 
fixes,  sans  déperdU^nSmn^ 


entraîner 
promptement  dans  l’estomac. 

La  vogue  dont  jouissent  les 
perles  de  Clertan  a  inspiré  des 
tentatives  d’usurpation  qui  ont 
été  réprimées  par  les  Tribu¬ 
naux. 

Pour  éviter  qu’à  l’avenir  le 
public  ne  soit  trompé  sur  l’o¬ 
rigine  de  ce  produit,  nous  don¬ 
nons  ci-contre  le  modèle  de 
l’étiquette  qui  se  trouve  sur 
les  flacons. 


Perles  est 
parce  qu’elle 
Ims^stomac,  à  doses 
wMnc  pour  le  malade. 
Douche  une  ou  plusieurs 
Imitât  deux  ou  trois  cuillerées 


as,  A  LA  PHARMACIE,  Rl)E  CAUMARTIN,  45. 


Pour  les  demies  en  gros,  s'adresser  à  la  maison  L.  FRERE,  r.  Jacat,  I#. 


L’UNION  MÉDICALE. 

N“  20.  Samedi  17  Février  1860. 

SOMMAIBE. 

I.  Paris  :  Sür  la  séance  de  l’Académie  des  sciences.  —  H-  Géographie  médicale  :  Coup  d’œil  sur  la 
médecine  dans  l’Arabie  centrale.  —  III.  Académies  et  Sociétés  savantes.  Société  impériale  de  chi¬ 
rurgie  :  Discussion  sur  l’opbthalmie  purulente  ;  —  sur  un  cas  de  luxation  congénitale  des  deux  cris¬ 
tallins;  —  sur  la  luxation  de  l’épaule.  —  Amputation  sus-malléolaire,  au  couteau  galvano-caustique. 

'  —  IV.  CoDRRiER.— V.  Fedii.leton  :  Causenes. 


Paris,  le  16  Février  1866. 

BULLETIN. 

Sur  la  séance  de  I^Académie  des  science.s. 

Dans  une  note  adressée  à  l’Académie,  M.  le  professeur  Sédillot,  de  Strasbourg, 
entreprend  la  réhabilitation  du  chloroforme  contre  l’éther,  exclusivement  préconisé 
par  M.  Pélrequin,  de  Lyon.  M.  Sédillot  rappelle  les  trois  propositions  suivantes  for¬ 
mulées  par  lui  dès  1852  :  l»  Chloroformer  est  un  art  qui  exige  une  attention  de  tous 
les  moments,  beaucoup  d’habileté  et  d’expérience;  —  20  toutes  les  fois  qu’on  a 
recours  au  chloroforme,  la  question  de  vie  ou  de  mort  se  trouve  posée  ;  —  3*»  le  chlo¬ 
roforme  pur  et  bien  employé  ne  tue  jamais. 

C’est  reconnaître,  en  d’autres  termes,  que  les  dangers  très-réels  du  chloroforme  ne, 
peuvent  être  conjurés  que  par  la  réunion  de  qualités  multiples  et  qui  ne  sont  point 
vulgaires. 

«  Si  l’on  nous  demande,  ajoute  M.  Sédillot,  pourquoi  nous  continuons  à  l’employer 
cl  à  en  recommander  l’usage  de  préférence  à  l’éther,  nous  dirons  comme  M.  Velpeau  : 
Le  chloroforme  agit  plus  vite,  plus  sûrement,  et  donne  un  calme  et  un  sommeil  plus 
complets. 

«  La  rapidité  et  la  persistance  de  l’anesthésie  chloroformique  en  font  la  supério¬ 
rité.  Le  réveil  en  est  lent  et  silencieux  ;  celui  de  l’éther,  rapide,  indiscret  et  bavard. 
Avec  le  chloroforme,  on  peut  agir  par  surprise,  et  pratiquer  sur  la  face,  les  yeux,  à 


FEUILLETON. 


CAUSERIES. 

—  C’est  comme  j’ai  l’honneur  de  vous  le  dire. 

—  Quoi  !  il  n’est  plus  permis  de  s’occuper  de  l’enseignement  de  la  médecine  dans  un 
journal  de  médecine? 

—  C’est  du  moins  ce  que  prétend  l’Administration  du  timbre. 

—  Et  vous  acceptez  cette  prétention? 

—  Vous  en  parlez  fort  à  votre  aise.  On  subit  ce  qu’on  ne  peut  empêcher;  cela  ne  veut  pas 
dire  qu’on  l’accepte. 

—  Mais  il  y,  a  des  juges  à  Berlin. 

—  A  Paris,  il  a  été  toujours  fort  imprudent  de  soutenir  un  procès  contre  l’Administration 
du  timbre.  Je  concevrais  d’ailleurs  un  procès  collectif,  puisque  les  intérêts  de  la  Presse  mé¬ 
dicale  entière  sont  en  jeu.  Mais  allez  parler  de  collectivité,  de  mutualité,  de  solidarité  dans 
l’étal  de  division,  d’antagonisme  et  de  jalousie  haineuse  et  féroce  où  se  trouve  la  Presse  mé¬ 
dicale.  D’ailleurs,  seule  I’Union  Médicale  a  été  pincée,  et  ce  n’est  pas  à  elle  qu’il  convient  de 
rien  provoquer. 

~  Pourquoi  donc  celte  préférence  en  faveur  de  I’Union  Médicale?  Elle  n’a  été  ni  le  seul 
journal,  ni  le  premier  à  s’occuper  de  ces  questions  que  le  timbre  veut  interdire,  elle  les  a 
traitées  même  à  un  point  de  vue  qui  ne  pouvait  certainement  lui  attirer  les  sévérités  d’une 
administration  quelconque;  elle  répondait  au  contraire ü  des  propositions  d’un  radicalisme 
Tome  XXIX.  —  Nouvelle  série,  20 


306 

L 

'UNION 

MÉDICALE. 

l’intérieur  de  la  bouche,  etc.,  i 

une  foule  d’opérations  impossibles  aveb  1 

l’éther,  dont 

les  effets  sont  cependant  assez  longs  à  obtenir. 

<c  L’anesthésie  chloroformique,  prompte,  facile  et  persistante,  ajoute  donc  aux 
ressources  et  à  la  puissance  de  la  chirurgie,  sans  en  diminuer  la  sécurité. 

«  L’art  s’élève  et  progresse  en  surmontant  les  difficultés;  il  s’arrête  et  rétrograde, 
s’il  cède  à  la  peine  d’en  triompher.  » 

M.  Élie  de  Beaumont  présente  avec  éloges  V Annuaire  scientifique  de  M.  Deherain 
pour  l’année  1866.  Il  a  lu  le  résumé  des  progrès  récents  de  la  géologie  que  contient 
ce  volume;  il  le  trouve  parfaitement  fait,  et  il  estime  que  les  autres  articles  qu’il  n’a 
fait  que  parcourir  sont  à  la  même  hauteur. 

M.  le  docteur  Saint- Lager,  de  Lyon,  envoie  un  mémoire  dans  lequel  il  attribue  la 
production  du  goitre  à  l’usage  des  eaux  chargées  de  sulfate  de  fer. 

M.  Léopold  Giraud,  à  propos  du  mémoire  lu  par  M.  Delaunay  dans  la  séance  du 
11  décembre  dernier,  et  relatif  au  ralentissement  de  la  rotation  de  la  terre,  causé  par 
les  marées,  écrit  une  lettre  par.  laquelle  il  revendique  la  priorité  de  cette  découverte 
au  profit  de  M.  Tyndall.  ’ ,  ' 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  fait  remarquer  que  bien  d’autres  observateurs  seraient 
en  droit  d’élever  les  mêmes  prétentions.  L’important  n’était  pas  de  supposer  que  le 
phénomène  des  marées  peut  ralentir  la  rotation  du  globe,  mais  il  fallait  montrer 
que  ce  ralentissement  est  suffisant  pour  expliquer  l’accélération  apparente  du  moyen 
mouvement  de  la  lune,  et  c’est  précisément  ce  que  M.  Delaunay  a  eii  le  mérite  de 
prouver. 

M.  Velpeau  fait  hommage  à  l’Académie,  de  la  part  de  M.  Léon  Le  Fort,  d’un  volume 
intitulé  :  Recherches  statistiques  sur  les  Maternités.  L’auteur  a  visité  toutes  les  Ma'- 
ternités  d’Europe,  et  de  l’étude  attentive  qu’il  en  a  faite  il  tire  cette  conclusion  :  que 
le  danger  de  mort  pour  les  femmes  en  couches  est  en  raison  directe  du  nombre  des 
malades  que  contient  l’hôpital  et  du  chiffre  dé  la  population  générale.  Tandis  qu’il 
meurt,  dans  les  grandes  Maternités,  4  à5  femmes  sur  100,  il  n’en  meurt  qu’une  sür 
170  qui  accouchent  à  dopiicile.  Il  faut  donc,  c’est  M.  Le  Fort  qui  le  dit,  supprimer 
les  grands  établissements  et  faire  en  sorte  que  les  femmes  accouchent  chez  elles. 

M.  le  général  Morin,  à  l’occasion  de  celte  présentation,  dit  que  le  Comité  consul¬ 
tatif  d’hygiène  publique  et  de  salubrité  des  hôpitaux  près  le  ministère  de  l’intérieur. 


profond  et  tout  à  fait  révolutionnaire  que  le  timbre  a  eu  l’air  de  ne  pas  voir,  et  c’est  sur 
elle  que  tombe  la  punition! 

—  Sans  compter  que  ce  n’est  pas  la  première  fois  que  I’Union  Médicale  jouit  de  la  faveur 
d’appeler  l’attention  de  l’autorité.  Un  jour,  pour  un  article  de  discussion  académique,  le 
nom  du  rédacteur  était  resté  sur  le  marbre  de  l’imprimerie.  Le  lendemain ,  invitation  de 
passer  au  parquet  du  procureur  impérial.  Là,  heureusement,  nous  rencontrâmes  un  très- 
aimablô  substitut  qui  ne  voulut  pas  sévir  contré  une  faute  involontaire.'  —  Mais,  mon¬ 
sieur  le  Substitut,  lui  dîmes-nous,  en  vérité,  I’Union  Médicale  n’a  pas  la  prétention 
d’étre  lue  par  vous  avec  tant  d’attention  que  vous  vous  aperceviez  d’un  défaüt  de  signa¬ 
ture,  il  faut  que  vous  ayez  reçu  quelque  avis  officieux...;  Le  jeune  magistrat  se  mit  à  sourire 
en  nous  rnontrant  de  loin  un  petit  papier  qui  n’était  autre  chose  qu’une  dénonciation. 
L’Union  MÉDiCALE  a  la  triste  conviction  d’avoir  été  deux  ou  trois  fois  encore  victime  du 
même  procédé,  ce  qui  expliquerait  naturellement  la  préférence  dont  elle  est  l’objet,  quand 
insciemraent  elle  transgresse  quelqu’une  des  périlleuses  dispositions  qui  régissent  la  Presse. 

—  Y  a-t-il  au  moins  une  ligne  de  démarcation  bien  tranchée  entre  ce  qui  est  permis  et  ce 
qui  est  défendu,  entre  l’économie  politique  et  sociale,  qu’il  vous  est  défendu  d’aborder,  et  la 
médecine,  l’hygiène,  la  médecine  légale,  la  police  médicale,  l’enseignement,  l’assistance 
publique  médicale  dans  les  villes  et  dans  les  campagnes,  et  une  foule  d’autres  questions  qui 
intéressent  la  science  et  la  profession? 

—  Eh  non,  mille  fois  non,  on  ne  voit  aucune  limite,  aucun  fanal,  pas  le  plus  petit  lumignon 
qui  puisse  éclairer  le  journaliste  sur  ses  droits  et  sur  ses  devoirs.  Aussi  peut-il  tomber  dans 
le  précipice,  croyant  marcher  en  terre  ferme.  Un  autre  jour  que  nous  étions  aussi  appelé  au 
parquet,  nous  priâmes  instamment  le  magistrat  de  nous  indiquer  cette  barrière  que  nous  ne 


r.'ÜNION  MÉDICALE. 


307 


s’est  beaucoup  occupé  de  cette  question,  et  que  leè  documents  recueillis  par  ses  soins 
confirment  ceux  de  M.  Le  Fort.  Mais  beaucoup  de  femmes  n’ont  pas  de  domicile,  et, 
pour  celles-là  du  moins,  on  ne  peut  supprimer  les  Maternités.  Tout  au  plus  peut-on 
chercher  à  améliorer  les  conditions  des  établissements  publics.  Dans  ce  but,  on  dimi¬ 
nuerait  le  nombre  des  lits  par  salle,  et  l’on  agrandirait  très-largement  l’espace  occupé 
par  chaque  lit.  On  adopterait  aussi  la  disposition,  déjà  éprouvée  par  l’expérience,  à 
Dublin,  de  consacrer  quatre  salles  de  dix  lits  chacune  pour  un  .service  de  trente  accou¬ 
chées,  de  façon  qu’il  y  eût  toujours  une  salle  vacante  qui  serait  lavée  et  blanchie  à 
tour  de  rôle.  , 

M.  Morin  . ajoute  que  l’opinion  publique  s’est  émue  de  l’effrayante  mortalité  des 
majsons  d’accouchements,  et  qu’il  importe  qu’on  sache  que  l’administration  s’oc¬ 
cupe  avec  sollicitude  de  remédier  à  cet  état  de  choses.  ,  ,  r 
A  cela,  M.  Velpeau  répond  que  M.  Le  Fort  a  commencé  :  depuis  longtemps  ses 
recherches  il  est  allé,  à  plusieurs  reprises,  passer  six  mois  en  Angleterre,  puis  en 
Allemagne,  etc.  L’attention  de  l’Assistanco  publique  a  été  éyeillée,;  et  l’on  a  com¬ 
mencé  la  réforme  èn  ouvrant  dans  chaque  hôpital  une  salle  spéciale  pour  les  femmes 
en  couches.  On  a  même  toléré,  malgré  les  règlenaenls, .  que  des,  accouchements,  se 
fissent  dans  les  salles  communes,  au,  milieu  des  autres  malades.  , 

M.  Velpeau,  faisant  ensuite  la  part  de  l’influence  des  sentiments  moraux,  montre, 
dans  un  langage  plein  d’élévation,  que  si  les  femmes,  guérissent  à  domicile,  .c’est 
qu’elles  ont  autour  d’elles  des  visages  de  connaissance  et  des  cœurs  amis  ;  tandis  quê 
iaiandon  où  ellqs  se  trouvent  à  l’hôpital ,  les  craintes  qui  les  assiègent. sur  leur 
propre  sort  et  sur  celui  de  leur  enfant,  aggravent  singulièrement  la  crise!  redoutablç 
qu’elles  traversent.  Le  moral  ici  est  donc  bien  plus  importantque  l’hygiène,  puisque, 
dans  le  premier  ehs,  elle, s  guérissent  malgré  les  conditions  déplorables  que  leur  fait 
la  niisère  à  domicile.  '  , 

M,  Mathieu  a  parcouru  rapidement  rouyràge  de  M.  Léon  Le  Fort,  et  les  chiffres 
sur  lesquels  s’appuie  rauteur  lui  paraissent  assez  sérieux  pour  qu’il  demandé  le 
renvoi  du  livre  à  la  commission  de  Statistique,  qui  l’examinera  avec  intérêt  et  profit. 

Ih  Maximin  Legrand. 


devions  pas  franchir,  et  qui  sépare  la  science  politique  et  sociale  de  la  science  médicale, — 
comme  si  la  science  médicale’ n’était  pas  science  sociale  par  excellence!  —  lé  magistrat  ne 
put  que  nous  répondre  avec  un  accent  de  tristesse  dont  nous  lui  sommes  encore  reconnais¬ 
sant  ;  «  La  loi  ne  donne  pas  de  définition,  ce  n’est  pas  àmoj  de  vous  indiquer  lalîmite,  c’est 
à  vous  de  la  voir,  à  vos  risques  et  périls.  » 

—  C’est  peu  consolant. 

—  L’autre  jour,  M.  le  vérificateur  du  timbre,  qui  a  eu  l’aimable  atteiiliori  de  ne  saisir 
qu’un  seul  numéro  de  TUnion  Méûicale  au  lieu  de  saisir,  comme  il  en  avait  le  droit,  tous 
les  numéros  déposés  à  la  poste,  ce  qui  eût  ruiné  notre  Société,  cet  obligeant  fonctionnaire, 
dis-je,  a  eu  la  bonté  de  me  donner  un  critérium  pour  distinguer  ce  qui  est  permis  de  ce  qui 
est  défendu  :  «  Voyez,  me  disait-il,  vous  parlez  de  l’organisation  de  l’ePseignement;  or,  qui 
peut  changer  celte  organisation,  si  ce  n’est  la  loi,  si  ce  n’est  le  Corps  législatif?  En  traitant 
de  l’enseignement  vous  traitez  donc  une  matière  d’économie  politique  et  sociale.  »  Je  ne 
donne  pas  ce  critérium  comme  indiscutable  ou  infaillible,  je  le  donne  comme  témoignage 
de  l’idée  qu’on  se  fait  à  l’Administration  du  timbre  des  droits  et  des  devoirs  de  la  Presse 
médicale. 

—  Je  vous  défierais  bien,  avec  ce  critérium,  de  sortir  de  l’observation  clinique  et  de  la 
formule. 

—  C’est  bien  ce  que  me  disait  M.  le  vérificateur,  en  me  citant  l’exemple  d’un  journal  bien 
sage,  dans  lequel  on  ne  rencontrait  jamais  rien  qui  donnât  matière  à  amendes.  Imitez-le,  ou 
bien  faites -vous  timbrer,  ajouta- t-il. 

—  Seriez-vous  au  moins  préservés  par  cette  précaution  onéreuse? 

—  Pas  le  moins  du  monde,  car  il  faut  savoir  que  la  Presse  non  timbrée,  non  camionnée, 


308 


L’UNION  MÉDICALE. 


GÉOGRAPHIE  MÉDICALE. 


COUP  D’CœiL  SUR  LA  MÉDRCIIVE  DANS  L’ARABIE  CENTRALE. 

Sommaire.  —  Précautions  à  prendre  pour  exercer  l'art  de  guérir  dans  l’Arabie  centrale.  —  État  actuel 
de  la  médecine  arabe.  —  Les  Bédouins  Solibahs  considérés  comme  médecins.  —  Tableau  détaillé  des 
maladies  qu’on  observe  le  plus  souvent  dans  les  provinces  du  centre  et  de  l’e.^t  de  l’Arabie. 

Plusieurs  provinces  maritimes  de  l’Arabie  avaient  déjà  été  visitées  et  explorées  à 
diverses  époques.  On  possédait  quelques  documents  sur  l’Yemen  et  l’Héjaz,  sur  la 
Mecque  et  sur  Médine,  et  les  États  d’Hadramant  et  d’Oman  n’étaient  point  tout  à  fait 
inconnus.  Mais  on  ne  savait  rien  de  positif  sur  les  contrées  de  l’intérieur  de  cette 
partie  de  l’Asie.  Quelles  étaient  les  mœurs  de  ses  habitants  ;  étaient-ils  civilisés  ou 
plongés  encore  dans  la  barbarie  ;  quels  étaient  leurs  gouvernements  et  leurs  institu¬ 
tions  ;  comment  étaient  disposées  les  plaines  et  les  montagnes  de  cette  vaste  pénin¬ 
sule?  Telles  étaient  les  questions  que  les  historiens  et  les  géographes  avaient  dû  se 
poser  bien  des  fois,  et  qui  attendaient  toujours  une  solution. 

Un  voyageur  intrépide,  et  muni  de  connaissances  aussi  profondes  que  variées, 
M.  Palgrave,  a  résolu  de  combler  cette  lacune  historique  et  d’explorer,  au  péril  de  sa 
vie,  l’intérieur  de  la  péninsule  arabique.  Il  a  consacré  à  la  relation  de  ce  long  et  im¬ 
portant  voyage  deux  volumes  ornés  d’une  carte  et  de  plusieurs  plans  (1).  Cet  ouvrage 
contient  sur  la  médecine  arabe  de  curieuses  observations,  qu’il  m’a  paru  utile  d’en 
extraire  au  point  de  vue  de  la  géographie  médicale,  qui  a  été  peu  étudiée  encore; 
malgré  toute  l’importance  qui  s’y  attache.  L’auteur  n’est  point  médecin,  mais  il  a 
étudié  sérieusement  la  médecine,  comme  il  est  facile  de  s’en  convaincre  à  la  lecture 
de  son  travail,  et  il  a  dû  prétexter  l’exercice  de  cet  art  pour  pénétrer  chez  des  peu¬ 
ples  défiants  et  ombrageux,  qui  ne  voient  que  des  espions  dans  les  étrangers  qui  les 
approchent.  Grâce  à  son  prétendu  titre  de  docteur,  il  a  eu  accès  dans  les  palais  des 
souverains  et  dans  l’intimité  des  familles,  et  il  a  pu  recueillir  de  précieux  documents, 
qui  jettent  une  vive  lumière  sur  une  société  jusqu’alors  inconnue. 

(1)  Narrative  ofa  year’s  journey  through  central  and  eastern  Aràbia  1862-63  ;  by  William  Gif¬ 
ford  Palgrave,  late  of  the  eighth  régiment  Bombay  n“  1.  In  two  volumes  —  1865. 


non  aulorisée,  tombe  sous  deux  juridictions  :  celle  du  fisc  et  celle  des  tribunaux  correction¬ 
nels.  Un  journal  qui  se  soumettrait  au  timbre  ne  pourrait  pas  plus  pour  cela  traiter  de  ma¬ 
tières  d’économie  politique  et  sociale,  s’il  n’était  cautionné  et  autorisé.  Il  éviterai^,  Charybde, 
c’est  vrai,  mais  il  n’éviterait  pas  Scylla.  Dans  ses  conditions  actuelles,  la  Presse;  médicale 
peut  être  à  la  fois  ruinée  par  le  timbre  et  supprimée  par  le  tribunal  correctionnel. 

—  La  position  n’est  pas  agréable.  Pensez-vous,  d’ailleurs,  qu’il  soit  possible  de  changer 
cet  état  de  choses? 

—  Changer!  non;  mais  peut-être  que,  par  une  action  ççrnmune  et  par  des  réclamations 
mesurées,  il  serait  possible  d’arriver  à  une  sorte  de  tolérance  pour  les  journaux  scientifi¬ 
ques,  pour  la  Presse  médicale  surtout,  qui,  en  dehors  de  la  pathologie  proprement  dite,  ne 
peut  faire  un  pas  sans  se  heurter  à  ce  que  l’on  appelle  l'économie  sociale  et  politique.  Il 
n’est  pas  possible  que  le  ministre  de  la  justice,  d’un  côté,  que  le  ministre  des  finances,  de 
l’autre,  ne  comprennent  pas  qu’un  journal  de  médecine  a  le  droit  et  le  devoir  d’éclairer  ses 
lecteurs  sur  tout  ce  qui  concerne  l’hygiène  publique;  qu’il  serait  ridicule  qu’il  ne  pût  s’oc¬ 
cuper  ni  des  conditions  hygiéniques  à  rechercher  dans  la  construction  de  nouveaux  hôpi¬ 
taux,  ni  de  l’aménagement  des  eaux  publiques,  des  égouts,  de  la  voirie,  des  cimetières,  des 
abattoirs;  qu’il  serait  nuisible  à  de  grands  intérêts  que  des  esprits  compétents,  ayant  sérieu¬ 
sement  étudié  la  matière,  ne  pussent  donner  leur  avis  sur  la  meilleure  organisation  de 
l’Assistance  publique,  de  l’enseignement  et  des  conditions  d’exercice  de  la  médecine;  sur 
des  pétitions  adressées  au  Sénat  relativement,  par  exemple,  à  la  loi  de  1838  sur  les  aliénés, 
et  sur  tant  d’autres  questions  où  la  compétence  de  la  médecine  est  indiscutable  et  le  con¬ 
cours  des  médecins  inévitable. 

—  Vous  avez  raison;  mieux  vaudrait  employer  cette  forme  de  pétitionnemeni,  de  mé- 


L’UNION  MEDICALE. 


300 


Parti  avec  un  de  ses  amis,  le  16  juin  1862,  delà  petite  ville  de  Maan,qui  est  située 
sur  la  route  que  parcourent  les  pèlerins  pour  se  rendre  de  Damas  à  la  Mecque, 
M.  Palgrave  traverse  le  désert,  puis  la  province  de  Djowf,  qu’il  décrit  avec  soin;  mais 
nous  ne  nous  arrêterons  avec  lui  que  dans  la  ville  d’Hayel,  la  capitale  du  Djébel 
Shomer,  et  la  résidence  de  Telal,  souverain  de  cette  partie  de  l’Arabie  centrale.  C’est 
là,  en  effet,  qu’établi  dans  une  maison  voisine  du  palais,  il  va,  pour  la  première  fois, 
exercer  publiquement  l’art  de  guérir. 

Une  heure  environ  après  le  lever  du  soleil,  dit  M.  Palgrave,  les  promeneurs  de  la 
ville,  poussés  par  la  curiosité,  se  dirigèrent  vers  notre  demeure,  dont  j’avais  eu  soin 
délaisser  la  porte  ouverte.  —  Autour  des  murs  de  la  cour,  et  dans  l’ombre  qu’ils 
projetaient,  nous  avions  disposé  des  tapis  et  des  coussins,  pour  recevoir  ceux  qui 
pourraient  venir  visiter  ou  consulter  le  savant  docteur.  La  chambre  située  à  gauche 
de  la  cour  avait  été  convenablement  tapissée  ;  c’est  là  que  je  m’assis,  les  jambes  croi¬ 
sées,  ayant  devant  moi  une  balance,  un  mortier  de  cuivre,  un  vase  de  même  métal, 
cinquante  à  soixante  boîtes  remplies  de  drogues  et  quelques  flacons.  J’avais  placé  à 
côté  de  moi  deux  livres  de  médecine  arabe,  et  caché  sous  mon  coussin  deux  formu¬ 
laires  anglais  ou  français,  que  je  pouvais  consulter  en  secret  si  c’était  nécessaire.  Mon 
ami  faisait  de  son  mieux  pour  paraître  mon  aide.  Assis  près  de  la  porte,  il  avait  pour 
mission  de  s’enquérir  dès  besoins  des  visiteurs,  et  de  les  faire  pénétrer  l’un  après 
l’autre  dans  le  sanctuaire  de  la  science. 

Nous  n’attendîmes  pas  longtemps  ;  la  cour  fut  bientôt  remplie  de  clients,  accourus 
les  uns  du  palais,  les  autres  de  la  ville.  L’un  avait  un  parent  malade,  qu’il  me  priait 
d’aller  visiter;  un  second  était  malade  lui-même;  un  troisième  était  venu  me  voir  par 
politesse  ou  par  curiosité.  Afin  de  lie  pas  perdre  de  temps,  et  de  sauvegarder  ma 
dignité  et  ma  popularité,  j’adoptai  une  ligne  de  conduite  à  laquelle  je  me  conformai 
pendant  tout  le  reste  de  mon  voyage,  et  qui  me  réussit  admirablement.  D’abord,  je 
résolus  de  refuser  mes  soins  aux  femmes  et  aux  petits  enfants,  dans  le  double  but 
d’éviter  des  insuccès  que  me  faisait  craindre  l’insuffisance  de  mes  connaissances 
médicales,  et  de  me  ménager  des  loisirs  pour  des  affaires  plus  intéressantes.  Je 
décidai,  en  outre,  que  je  ferais  bon  accueil  à  tous  les  hommes  qui  viendraient  me 
consulter,  ou  que  je  visiterais  à  domicile,  et  que  je  n’en  laisserais  partir  aucun  sans 
lui  avoir,  dans  le  cours  de  la  conversation,  donné  une  idée  suffisamment  favorable 


moire  aux  ministres,  que  de  hasarder  contre  le  timbre  un  procès  dont  le  résultat  serait  très- 
chanceux. 

—  Ce  serait  d’autant  plus  prudent  qu’un  procès  gagné  par  le  timbre  éveillerait  immédia¬ 
tement  l’attention  du  parquet,  et  que  le  journal  mis  en  avant  serait  très-probablement  con¬ 
damné  sous  les  deux  espèces. 

—  Toujours  est-il  que  voilà  d’honnêtes  et  paisibles  citoyens  qui  ne  demandent  pas  mieux 
que  de  vivre  en  paix  avec  la  loi,  avec  le  gouvernement,  avec  le  timbre  et  le  parquet,  et  qui, 
sans  le  vouloir  et  sans  le  savoir,  vont  commettre  ou  une  contravention  qui  ruine  une  entre¬ 
prise  honorable,  ou  un  délit  qui  supprime  une  propriété. 

—  C’est  parler  d’or,  et  ces  considérations  bien  présentées  seraient  de  nature  peut-être  à 
obtenir  que  le  timbre  fût  à  l’avenir  moins  perspicace. 

—  Comme  simple  nouvelle,  savez-vous  ce  qui  se  passe  dans  la  commission  du  ministère 
de  l’instruction  publique? 

—  Rien  ne  transpire  à  ce  sujet,  et  je  crois  qu’il  y  a  de  bonnes  raisons  pour  cela,  c’est 
qu’il  ne  se  passe  pas  grand’chose.  On  dit  seulement  qu’il  est  arrivé  une  vingtaine  de 
demandes  de  créations  de  Facultés  de  médecine  nouvelles  par  autant  de  villes  de  premier, 
de  second  et  de  troisième  ordre.  Vous  savez  que  tous  les  jours  les  grands  journaux  annon- 
çent  qui  l’un,  qui  l’autre,  que  le  décret  créant  quatre  Facultés  de  médecine  nouvelles  doit 
paraître  le  lendemain  au  Moniteur,  Jusqu’ici  le  Moniteur  s’est  lu,  et  il  se  taira  longtemps, 
comme  nous  l’avons  toujours  ici  prétendu.  Nous  ne  savons  où  les  nouvellistes  sont  allés  se 
renseigner,  mais  ce  que  nous  pouvons  assurer,  c’est  qu’il  n’est  et  qu’il  n’a  été  nullement 
question  de  cette  création,  qui  ne  se  justifierait,  en  effet,  par  aucune  raison  bien  sérieuse. 

D’  Smi’LICli. 


310 


L’UNION  MÉDICALE. 


de  mon  habileté,  mais  aussi  que  je  n’entreprendrais  aucun  traitement  régulier  sans 
êire  préalablement  rensigné  sur  le  genre  de  vie  et  sur  la  position  sociale  du  malade. 

En  pays  étranger,  la  prudence  commande  généralement  de  semblables  précautions, 
et  j’avais  des  raisons  toutes  particulières  de  me  tenir  sur  mes  gardes.  Je  savais,  en 
effet,  que  jamais,  ou  presque  jamais,  les  Arabes  ne  payent  le  médecin,  à  moins  tou¬ 
tefois  qu’il  ne  leur  ait  rendu  la  santé.  Us  ont  l’habitude  de  stipuler  avec  lui  cette 
condition,  et,  quand  elle  a  été  remplie,  ils  lui  offrent  dos  honoraires  proportionnés 
à  l'a  gravité  de  la  maladie,  à  la  peine  qu’elle  lui  a  causée  et  à  d’autres  cireonstanoes 
analogues.  Mais  si  le  malade  n’a  point  été  sauvé,  le  médecin  n’a  rien  à  attendre.  Il 
est  évident  que  ces  procédés  exigent  de  la  part  de  ce  dernier  beaucoup  d’intelligence 
et  de  tact,  s’il  ne  veut  pas  perdre  sa  bonne  réputation  et  le  fruit  de  son  travail.  Il 
doit,  ayant  tout,  s’éclairer  sur  le  caractère  et  la  solvabilité  du  client,  puis  appeler  des 
témoins  pour  pçéciser  soigneusement  devant  eux  ce  qu’il  entend  par  guérison,  afin 
d’ôter  tout  prétexte  à  la:  chicane.  Enfin,  autant  que  possible,  il  cherchera  à  s’assurer 
du  pronostic  de  la  maladie,  et,  si  le  cas  est  défavorable,  il  pourra  refuser  ses  soins. 
Cependant,  comme  une  pareille  conduite,  si  l’on  se  presse  trop,  peut  porter  le  public 
à  douter  de  la  science  du  médecin,  celui-ci  peut,  selon  les  circonstances,  recourir  à 
plusieurs  petits  expédients  :  par  exemple,  s’il  reconnaît  que  la  mort  est  imminente, 
il  déclarera  que  les  décrets  de  la  Providence  doivent  avoir  leur  cours,  et  qu’on  ne 
peut  attendre  que  du  ciel  un  soulagement  ou  le  rétablissement  de  la  santé.  Dans  les 
cas  moins  mauvais,  mais  encore  défavorables,  j’eus  l’idée,  dit  M.  Palgrave,  de  récla¬ 
mer  pour  mes  soins,  des  honoraires  exorbitants,  que  je  savais  qu’aucun  Arabe  ne 
consentirait  à  payer,  et  j’essuyai  ainsi  un  refus  accompagné  de  paroles  obligeantes. 

De  temps  en  temps,  je  rencontrai  quelques  personnes  raisonnables,  qui,  quoique 
je  les  eusse  prévenues  que  toutes  les  ressources  de  mon  art  n’agiraient  que  comme 
un  palliatif,  ou  que,  si  elles  produisaient  quelque  amélioration,  ce, ne  serait  qu’au 
prix  de  beaucoup  de  temps  et  de  patience,  consentirent  quand  même  à  accepter  mes 
soins,  s’engagèrent  à  les  reconnaître,  quel  qu’en  fût  le  résultat,  et  tinrent  cons¬ 
ciencieusement  parole.  Mais  ce  sont  là  de  très,-rares  exceptions  à  une  règle  beaucoup 
plus  générale.  , 

Quelle  que  soit  la  dextérité  de  celui  qui  exerce  l’art  de  guérir  dans.  l’Arabie  cen¬ 
trale,  il  rencontrera,  dans  les  habitants  de  ce  pays,  des  malades  difficiles  et  bizarresi 
qui,  suffisamment  intelligents  sous  d’autres  rapports,  se  conduisent,  en  ce  qui  con¬ 
cerne  la  médecine,  comme  de  véritables  enfants.  Leur  l^sculape  est  tenu  de  faire 
preuve  de  beaucoup  de  patience  et  de  bonne  humeur,  et  de  montrer  mênie  de  temps 
en  temps  un  petit  grain  d’un  innocent  charlatanisme.  Il  doit  considérer  les  médica¬ 
ments  qu’on  lui  demande  ou  qu’il  administre,  comme  des.  substances  merveilleuses 
destinées  à  produire  sur-le-champ  une  amélioration  manifeste,  sans  qu’il  soit  néces¬ 
saire  d’imposer  aucune  règle  au  patient,  sous  le  rapport  de  son  alimentation  ou  de 
ses  vêtements,  quoique  ces  conditions  entrent  réellement  pour  les  deux  tiers  dans  les 
guérisons  obtenues  aussi  bien  en  Asie  qu'en  Europe.  Si,  au  bout  d’un  jour  ou  deux 
de  traitement,  le  malade  ne  se  sent  point  guéri,  ou  du  moins  très-près  de  l’être,  il 
abandonne  la  médecine  et  le  médecin.  Aussi  il  convient,  quand  on  peut  le  faire  en 
conscience,  d’adopter,  dès  le  début,  un  traitement  énergique.  L’homœopatbie  et  la 
médecine  expectante  obtiendraient  peu  de  succès  chez  les  Arabes..  Il  est  bon  de  savoir,, 
en  outre,  que  la  constitution  vigoureuse  de  ce  peuple  exige  des  doses  qui  seraient 
presque:  mortelles  pour  un  Européen. 

L’auteur  n’a  point  trouvé  exactes  les  affirmations  de  plusieurs  voyageurs,  qui 
déclaraient  que  les  Arabes  jouissaient  d’une  vue  extrêmement  perçante  et  d’une 
ouïe  très-subtile.  Mais  ce  qui  l’a  frappé  chez  eux,  c’est  que  la  sensibilité  générale  est 
très-émoussée.  Dans  plus  d’une  occasion,  il  dut  employer  le  couteau  ou  le  caustique, 
et  il  fut  surpris  du  calme  et  de  la  patience  dont  les  opérés  faisaient  preuve.  Un  jour, 
par  exemple,  il  reçut  la  visite  d’un  jeune  homme  qui  portait  une  balle  profondément 
logée  dans  l’avant-bras,  et  qui  insista  pour  qu’on  en  fît  l’extraction.  L’opération  fut 


L’ÜNIOJN  MÉDICALE. 


31.1 


laborieuse,  puisqu’il  fallut  diviser  les  muscles  jusqu’à  l’os.  Le  jeune  Arabe  soutint 
son  bras  ferme  et  inflexible  comme  s’il  eût  appartenu  à  un  tiers,  et  sa  physionomie 
impassible  ne  trahit  un  éclair  de  joie  que  quand  la  balle,  retirée  à  travers  l’incision, 
fut  placée  dans  sa  main.  Après  un  court  intervalle  nécessaire  pour  le  pansement,  il 
retourna  chez  lui  emportant  triomphalement  son  projectile.  Ce  fait,  et  d’autres  ana¬ 
logues  qu’on  pourrait  raconter,  démontrent  que  la  race  arabe  n’est  ni  nerveuse  ni 
excitable. 

Tous  les  Arabes,  même  les  esclaves  nègres,  ont  appris  par  routine  la  fameuse 
division  des  tempéraments;  ils  ne  manquent  pas  de  demander  s’ils  sont  bilieux,  san¬ 
guins,  lymphatiques  ou  nerveux,  et  ils  attachent  la  plus  grande  importance  à  la 
réponse  qui  leur  est  faite.  Ils  ont  coutume  de  montrer  la  langue  sans  qu’on  le  leur 
demande,  et  de  tendre  le  bras  pour  qu’on  leur  tâte  le  pouls.  Mais,  si  le  médecin  ne 
veut  point  passer  pour  un  ignorant,  il  doit  successivement  explorer  le  pouls  aux  deux 
poignets,  car  les  Arabes  supposent  que  les  deux  artères  radiales  sont  tout  à  fait  indé¬ 
pendantes  l’une  de  l’autre.  En  un  mot,  la  théorie  de  la  circulation  du  sang  et  le  nom 
immortel  d’Harvey  leur  sont  encore  inconnus.  Les  chambres  des  malades  sont  sou¬ 
vent  remplies  de  visiteurs,  parce  qu’on  considère  presque  comme  un  devoir  sacré  de 
distraire  et  d’égayer  celui  qui  souffre;  et  ce  dernier,  au  lieu  de  demander  l’isolement, 
ne  désire  que  d’être  entouré  d’une  nombreuse  compagnie.  11  en  est  de  même  quand 
la  mort  vient  de  frapper  une  victime  dans  une  famille.  Les  plus  proches  parents  du 
défunt,  fils,  femme  ou  mari,  ouvrent  la  maison  pendant  plusieurs  jours  pour  rece¬ 
voir  le  plus  possible  de  visites  et  de  consolations,  de  sorte  que  la  solitude  du  malheur 
rencontre  dans  ce  pays  peu  de  partisans. 

Gn  pense  généralement  en  Europe,  que  si  lesArabes  n’ont  point  inventé  l’art  de 
guérir,  ils  l’ont  au  moins  perfectionné.  Il  n’en  est  rien  pourtant  :  foutes  les  connais¬ 
sances  que  les  médecins  de  Bagdad  ou  de  Cordoue  peuvent  posséder,  ont  été  puisées 
dans  les  traductions  d’Hippocrate  ou  de  Galien,  dans  la  physique  d’Aristote,  dans  les 
traités  de  Celse  qui  font  partie  des  compilations  bizantines ,  et  dans  les  ouvrages  des 
Grecs  modernes..  Ces  ouvrages,  traduits  avec  plus  ,ou  moins  de  soin  en  langue  arabe,  et 
auxquels  on  n’a  ajouté  que  quelques  listes  inexactes  d’herbes  provenant  de  la  Perse,  de 
l’Afrique  ou  de  l’Égypte^  quelques  traités  confus  et  non  scientifiques,  sont  restés  jus¬ 
qu’aujourd’hui  \Q  nec  plus  ultra  de  la  science  médicale  des  Arabes.,  Leurs  premières 
recherches  furent  étouffées  par  l’immobilité  de  l’islamisme  ;  car,  d’après  Mahomet, 
chercher  à  connaître  les  propriétés  curatives  ou  nuisibles  de  tel  ou  tel  corps,  c’est 
rapporter  à  la  créature  un  honneur  qui  est  exclusivement  dû  au  Créateur.  Déplus, 
la  pratique  des  autopsies  et  les  études  anatomiques  étaient  interdites,  et  sont  encore 
aujourd’hui  considérées  avec  horreur,  parce  qu’elles  violent  les  droits  de  Munkar  et 
de  Nekeer,  les  anges  des  tombeaux.  Ne  connaissant  ni  l’anatomie  humaine,  ni  la 
pharmacologie,' les  médecins  arabes  ont  renoncé  à  la  fois  aux  recherches  expéri- 
meaitales  et  théoriques,  et,jusqu’à  nos  jours,  ils  sont  restés  ensevelis  dans  une  igno¬ 
rance  dorit  ils  ont  conscience,  et  dans  laquelle  ils  se  complaisent. 

Ci’ est  ici  le  moment  de  parler  d’une  classe  particulière  de  praticiens,  qui  jouissent 
maintenant  d’une  grande  vogue  dans  l’Arabie  proprement  dite. 

Des  frontières  de  la  Syrie  aux  vallées  de  l’intérieur  du  Nejed.  est  répandue  une 
tribu  errante,  partout  la  même,  et  partout  différente  des  peuples  qui  l’entourent, 
facile  à  reconnaître  et  bien  connue  de  tous  ceux  qui  ont  parcouru  le  désert,  c’est  la 
race  des  Bédouins  Solibahs.  Ils  mènent  un  genre  de  vie  spécial,  ne  prennent  jamais 
part  aux  guerres  des  peuplades  fixées  au  sol,  et  ne  contractent  jamais  de  mariage 
avec  elles.  Leur  principale,  et  pour  ainsi  dire  unique  occupation,  consiste  à  chasser 
l’autruche  et  la  gazelle,  et  ils  ont  acquis  dans  cet  exercice  une  habileté  sans  rivale. 
Étrangers  à  la  tige  arabe,  et  descendus  sans  doute  d’une  race  plus  septentrionale,  ils 
haïssent  la  religion  de  Mahomet,  qu’ils  désavouent  hautement  et  en  public.  Les 
habitants  de  là  péninsule  arabique  considèrent  ces  Bédouins  Solibahs  comme  possé¬ 
dant  des  connaissances  médicales  plus  étendues  que  celles  de  leurs  médecins  ordi- 


312 


L’ÜNlüiN  MÉDICALE. 


naires,  et  ils  racontent  sur  eux  et  sur  leur  science  des  histoires  qui,  pour  être  em¬ 
preintes  d’une  certaine  exagération,  ne  sont  pourtant  point  tout  à  fait  incroyables.  On 
dit,  par  exemple,  que  les  chirurgiens  solibahs  pratiquent  la  paracenthèse,  la  litho¬ 
tomie,  et  d’autres  opérations  plus  diffîciles  encore,  et  qu’ils  administrent  des  traite¬ 
ments  médicaux  de  toutes  sortes  pour  des  maladies  diverses  et  compliquées.  Il 
semble,  en  un  mot,  que  la  réputation  de  cette  Faculté  errante  s’appuie  jusqu’à  un 
certain  point  sur  des  faits  plausibles. 

Quoi  qu’il  en  soit,  et  pour  en  revenir  à  ce  qu’a  vu  M.  Palgrave,  le  séné  et  la  colo¬ 
quinte,  deux  produits  indigènes  dont  les  effets  sur  l’économie  animale  sont  bien 
éprouvés,  sont  presque  les  deux  seuls  médicaments  végétaux  employés.  Le  soufre  et 
les  sulfures  de  mercure  et  d’arsenic  forment  toute  la  liste  des  substances  destinées 
à  l’usage  externe.  —  La  saignée  est  connue,  surtout  celle  du  bras,  mais  elle  est  rare¬ 
ment  pratiquée,  parce  que  peu  de  personnes  possèdent  l’habileté  ou  les  instruments 
nécessaires  pour  cette  opération.  Il  n’y  a  qu’un  remède  qui  soit  employé  avec  prodi¬ 
galité,  et  supporté  avec  une  patience  héroïque,  c’est  le  cautère  actuel.  Quel  que  soit  le 
mal,  en  quelque  endroit  du  corps  que  la  douleur  se  soit  fixée,  vile  on  recourt  au  fer 
chaud,  et  si  le  patient  est  assez  malheureux  ou  assez  indiscret  pour  se  plaindre,  il  est 
sûr  d’être  cautérisé  plus  énergiquement  encore. 

Le  plateau  central  de  l’Arabie,  limité  à  l’est  par  le  Djebel  Toweyk,  à  l’ouest  par 
le  désert  de  Hajj  ou  la  route  des  Pèlerins,  au  nord  par  le  Nefood,  situé  au-dessus  du 
Djebel  Shomer,  et  au  sud  par  le  Wadi  Dowasir,  est  un  des  pays  les  plus  salubres  du 
monde,  et  par  conséquent  un  de  ceux  où  il  règne  le  moins  de  maladies.  Grâce  à  son 
atmosphère  vive  et  pure,  à  son  climat  sec  et  à  sa  température  modérée,  on  y  observe 
peu  de  maladies  de  Bright  ou  d’Addison.  La  sobriété  des  habitants  les  prédispose 
peu  à  la  goutte;  et  le  cancer,  avec  toutes  ses  formes  aussi  odieuses  que  variées,  semble 
banni  de  ce  pays.  Les  femmes,  n’étant  ni  romanesques  ni  nerveuses,  ne  sont  pas 
sujettes  à  l’hystérie.  La  fièvre  intermittente,  tierce  ou  quarte,  ou  d’un  autre  type,  y 
est  extrêmement  rare.  Le  typhus  et  la  fièvre  typhoïde  sont  entièrement  inconnus 
dans  le  Nejed,  en  prenant  ce  mot  dans  sa  plus  large  acception  géographique,  et  il 
semble  que  la  peste  importée  d’Égypte  ou  de  la  Perse  n’a  jamais  visité  ce  plateau 
élevé.  Quelles  sont  donc  les  maladies  qui  déciment  les  habitants  de  l’Arabie  centrale  ? 

L’Arabie  est  parfois  envahie  par  des  maladies  épidémiques  ou  contagieuses.  Ainsi, 
en  1854  ou  1855,  car  là  connaissance  exacte  du  temps  est  tout  à  fait  impossible 
dans  ce  pays,  le  choléra,  qui  avait  parcouru  les  royaumes  les  plus  importants  et  les 
plus  peuplés  de  l’Orient,  s’abattit  sur  l’Arabie  centrale  qu’il  semblait  avoir  oubliée 
jusqu’alors.  Venu  du  côté  de  l’Égypte,  au  dire  des  habitants,  et  ayant  traversé  le 
désert  de  l’ouest  à  l’est,  il  tomba  comme  la  foudre  sur  le  Nejed,  et  y  exerça  ses  ravages 
ordinaires,  sans  qu’aucune  mesure  préventive  ou  curative  lui  fût  opposée.  La  pro¬ 
vince  élevée  de  Sedeyr  échappa  seule  à  l’épidémie,  tandis  que  les  districts  inférieurs 
de  Yemamah,  d’Hareek,  de  Woshem  et  de  Dowasir  eurent  beaucoup  à  souffrir.  Le 
Aared  lui-même  fut  un  des  plus  cruellement  éprouvés.  Riad,  la  capitale  du  Nejed, 
qui  est  située  dans  une  vallée  humide  et  étroitement  encaissée,  fut  dépeuplée.  Un 
tiers  de  ses  habitants  périrent,  dit-on,  dans  l’espace  de  quelques  semaines,  et  on 
compta  parmi  les  victimes  plusieurs  membres  de  la  famille  royale  et  plusieurs 
autres  personnes  de  distinction. 

En  1862-1863,  à  l’époque  du  voyage  de  M.  Palgrave,  le  choléra  se  déclara  encore 
à  Riad,  probablement  par  suite  des  communications  fréquentes  qui  existaient  entre  le 
Caire  et  le  Nejed.  Feysul,  souverain  de  ce  pays,  considérant  le  fléau  comme  un  cbâ- 
timent  que  le  ciel  infligeait  à  son  peuple,  pbur  le  punir  de  ce  qu’il  s’était  laissé  cor¬ 
rompre  par  les  vices  des  Égyptiens,  assembla  les  notables  de  sa  capitale,  et  confia  à 
vingt-deux  d’entre  eux  le  soin  de  pratiquer  les  réformes  les  plus  urgentes,  en  les 
rendant  responsables,  devant  le  Dieu  de  Mahomet,  de  la  continuation  de  l’épidémie. 
Il  leur  conféra  un  pouvoir  absolu  pour  renverser  tout  ce  qui  était  contraire  aux  doc¬ 
trines  et  aux  pratiques  religieuses  des  Wahhabites,  et  pour  veiller  à  la  pureté  des 


L’UJNION  MÉDICALE. 


313 


mœurs,  dans  la  capitale  d’abord  et  ensuite  dans  tout  l’empire.  Jamais  censeurs  ro¬ 
mains,  dans  leurs  plus  beaux  jours,  n’avaient  joui  d’une  autorité  plus  étendue.  Toute 
personne  qui  avait  négligé  de  se  rendre  cinq  fois  le  jour  dans  les  mosquées  pour  les 
prières  publiques,  qui  avait  fait  usage  du  tabac  sous  une  forme  quelconque,  qui  avait 
porté  de  l’or  ou  des  vêtements  de  soie,  qui  avait  conservé  de  la  lumière  cheïelle 
après  les  prières  du  soir,  qui  avait  chanté  ou  joué  d’un  instrument  de  musique,  avait 
commis  une  faute  qui  était  sévèrement  punie.  Tout  ce  qui,  en  paroles  ou  en  actions, 
semblait  contraire  à  la  lettre  du  Coran  et  aux  commentaires  wahhabites  était  dénoncé 
ou  puni  immédiatement.  Surpris  à  fumer  du  tabac,  le  propre  frère  de  Feysul,  fut 
battu  de  verges  à  la  porte  du  palais,  et  sous  le  même  prétexte,  ou  à  l’instigation  d’un 
compétiteur  qui  désirait  son  poste,  le  premier  ministre  fut  saisi  dans  la  rue  et  soumis 
à  une  fustigation  si  prolongée  et  si  cruelle,  qu’il  mourut  le  lendemain.  Quant  au  cho¬ 
léra,  il  ne  tarda  pas  à  disparaître.  Aussi,  est-ce  à  tort  qu’un  écrivain  distingué  de  la 
Revue  des  Deux-Mondes^  s’appuyant  sur  le  récit  de  M.  Palgrave,  a  déclaré  que  le 
choléra  était  endémique  en  Arabie. 

La  petite  vérole  a  été  connue  des  Arabes  depuis  un  temps  immémorial,  et  l’inocu¬ 
lation  est  encore  en  usage  dans  le  Nejed,  quoique  personne  ne  puisse  dire  à  quelle 
époque  elle  y  fut  introduite.  Des  aventuriers  de  Damas  ont  apporté  la  vaccine  jusque 
dans  le  Djowf,  et  dans  ces  derniers  temps,  Telal  encouragea  son  extension  dans  le 
Djebel  Shomer;  mais  dans  les  états  Wahhabites,  des  préjugés  analogues  à  ceux  qui 
existèrent  autrefois  en  Angleterre  parmi  les  classes  ignorantes  ont  empêché  jusqu’au¬ 
jourd’hui  la  propagation  de  la  vaccine.  La  fièvre  scarlatine  règne  aussi  dans  la  pénin¬ 
sule  arabique,  et  il  en  est  probablement  de  même  de  la  rougeole. 

Une  source  très-commune  de  maladies  diverses  est  la  diathèse  scrofuleuse  remar¬ 
quablement  fréquente  dans  la  race  arabe.  Elle  affecte  plus  souvent  les  viscères  abdo¬ 
minaux  que  les  poumons,  car  la  phthisie  pulmonaire  est  relativement  rare.  L’engor¬ 
gement  strumeux  des  ganglions  du  cou,  et  le  rachitisme  avec  les  difformités  qu’il 
entraîne,  se  rencontrent  dans  le  Nejed  du  sud,  tandis  que  M.  Palgrave  ne  les  a  point 
rencontrés  dans  les  provinces  de  Shomer,  de  Kaseem  et  de  Sedeyr. 

La  sciatique,  le  lombago  et  toutes  les  formes  de  rhumatisme  sont  peut-être  les 
affections  les  plus  communes  en  Arabie,  surtout  parmi  les  Bédouins  et  les  pauvres 
paysans.  Les  affections  cardiaques,  triste  conséquence  du  rhumatisme,  ne  sont  point 
du  tout  rares,  et  se  terminent  souvent  par  l’hydropisie.  Dès  que  la  maladie  du  cœur 
apparaît,  on  essaye  quelquefois  de  la  combattre  par  des  émissions  sanguines  et  des 
purgatifs,  qui  amènent  un  soulagement  temporaire.  Dans  certains  cas,  la  poitrine 
du  malade  est  cautérisée  au  fer  rouge  sur  toute  son  étendue,  remède  plus  douloureux 
encore  qu’inutile,  mais  qui  est  autorisé  par  le  prophète.  Dès  que  l’anasarque  est 
constatée,  le  malade  a  perdu  tout  espoir  de  recouvrer  la  santé.  Le  fer  rouge  est  appli¬ 
qué  aussi  aux  rhumatisants,  qui  obtiennent  pourtant,  dans  certains  cas,  le  privilège 
d’une  simple  friction.  Les  sudorifiques  ne  sont  jamais  employés. 

La  dyspepsie  et  la  gastrite  chronique  ne  sont  guère  moins  à  la  mode  que  le  rhu¬ 
matisme.  Rien  d’étonnant  à  cela,  dans  un  pays  où,  pendant  huit  à  neuf  mois  de 
l’année,  au  moins  pour  les  classes  moyennes  et  inférieures,  l’alimentation  ne  se 
compose  que  de  dattes  sèches,  de  mauvais  mouton  et  de  pain  sans  levain  mal  pré¬ 
paré.  L’ulcération  de  l’estomac  ne  paraît  point  rare  non  plus;  elle  attaque  de  préfé¬ 
rence  les  femmes,  et  M.  Palgrave  pense  que,  si  on  faisait  des  autopsies,  une  femme 
au  moins  sur  six  présenterait  des  traces  de  cette  affection.  Dans  sa  pratique  peu 
étendue  et  de  courte  durée,  il  a  observé  deux  cas  dans  lesquels  une  péritonite  sou¬ 
daine  et  violente,  suivie  d’une  mort  prompte,  a  succédé  à  un  dérangement  chronique 
de  l’estomac,  et  a  été,  selon  toute  apparence,  le  résultat  d’une  perforation.  L’une  des 
victimes,  une  jeune  femme,  fut,  en  outre,  torturée  pendant  son  agonie  par  une  vaste 
cautérisation  pratiquée,  malgré  les  protestations  de  l’auteur,  par  la  main  du  ma¬ 
réchal-ferrant. 

La  colique,  et  même  l’occlusion  complète  de  l’intestin,  s’observent  communément 


314 


L’UNION  MÉDICALE. 


en  Arabie,  et,  dans  ces  cas  encore,  les  médecins  du  pays  n’ont  aucun  remède  à  offrir. 
Quant  à  la  dysenterie  et  à  la  diarrhée  chronique  qui  se  présentent  quelquefois,  elles 
sont  considérablement  moins  fréquentes  que  dans  l’Inde;  mais,  comme  on  ne  leur 
oppose  ni  médicaments,  ni  régime,  la  dysenterie  est  quelquefois  mortelle.  L’auteur 
administrait,  dans  ce  dernier  cas,  l’opium,  qui  est  inconnu  des  Arabes  comme  agent 
thérapeutique,  et  avec  lequel  il  obtint  des  effets  surprenants.  Les  hémorrhoïdes  et  la 
Assure  à  l’anus  se  rencontrent  journellement;  les  premières,  le  long  des  côtes  du 
golfe  Persique;  et  la  seconde,  dans  le  Shomer  et  le  Nejed.  Les  médecins  arabes  trai¬ 
tent  les  hémorrhoïdes  par  l’extirpation,  quand  ils  le  peuvent,  et,  dans  le  cas  con- 
trrire,  ils  se  contentent  de  faire  à  leurs  malades  un  discours  sur  la  patience.  ; 

La  Aèvre  intermittente  est  rarement  contractée  dans  le  Nejed,  mais  on  l’observe 
souvent  pendant  des  mois,  et  même  pendant  des  années,  sur  des  sujets  qui  l’ont  rap¬ 
portée  de  Bàsrab,  de  Basa  ou  de  Kateef.  Dans  ces  cas,  M.  Paigrave  a  administré  avec 
succès  le  sulfate  de  quiiiine  pour  couper  les  accès,  puis  le  sulfate  de  zinc,  qui  lui  a 
paru  très-efficace  pour  réduire  le  volume  de  la  rate  hypertrophiée.  —  Çà  et  là,  dans 
le  Nejed  et  le  Shomer,  on  observe  quelques  cas  légers  de  Aèvre  rémittente,  qui  n’est 
qu’une  forme  adoucie  de  la  Aèvre  rémittente  de  l’Inde,  et  qui  cède  rapidement  à 
l’usage  des  antimoniaux.  Les  médecins  arabes  ne  connaissent  pas  la  quinine,  et, 
quand  les  toniques  leur  paraissent  indiqués,  ils  ordonnent  des  décoctions  de  sheeab, 
plante  extrêmement  amère,  qui  croît  partout  dans  les  terrains  élevés,  ou  des  infu*' 
sions  de  themam,  petite  plante  aromatique  qui  paraît  spéciale  au  Nejed. 

La  syphilis  est  excessivement  commune  dans  l’Arabie  centrale  :  comme  tous  les 
autres  peuples,  les  Arabes  lui  assignent  une  origine  étrangère,  et  affirment  qu’elle  fbt 
inconnue  parmi  eux  jusqu'au  jour  où  elle  leur  fut  apportée  par  les  Persans.  Cepen¬ 
dant,  le  mot  «  belegh,  »  qui  sert  à  désigner  cette  maladie,  est  de  l’arabe  pur,  et  il 
est  à  craindre  que  la  maladie'  elle-même  ne  soit  pas  moins  arabe,  quoiqu’il  soit 
juste  de  reconnaître  que  les  mœurs  déréglées  des  Persans,  et  le  passage  fréquent  dé 
leurs  caravanes  de  pèlerins  traversant  le  Nejed  pour  se  rendre  à  la  Mecque,  puissent 
avoir  contribué  à  la  répandre.  Aujourd’hui  qu’elle  a  complètement  élu  domicile  dans 
le  pays,  et  qu’aucune  surveillance  n’en  arrête  les  progrès,  elle  constitue  pour  cette 
population  un  véritable  Aéau.  Les  naturels  pensent  que  le  virus  syphilitique  est 
transmissible  dans  des  limites  aussi  étendues  que  celui  de  la  variole  ou  de  la  scarla¬ 
tine.  Ils  savent  que  le  mercure  est  le  spécifique  qu’'il  convient  d’opposer  aux  ravages 
de  ce  Virus,  mais  ils  n’administrent  que  le  Sulfure  de  ce  métal,'  ou  cinabre  ordinaire 
du  commerce.  Quant  au  traitement  particulier  basé  principalement  sur  le  régime,  et 
qu’on  désigne,  en  Europe,  sous  le  nom  de  traitement  arabe,  il  ne  paraît  point  mé-s 
riter  cette  dénomination,  car  M.  Paigrave  n’en  a  jamais  entendu  parler  en  Arabie. 

L’hydropisie  de  l'ovaire  n’est  pas  rare  dans  le  Nejed,  et  comme  les  Arabes  la  con¬ 
fondent  avec  la  grossesse,  ils  parlent  dé  femmes  qui  ont  porté  leurs  enfants  pendant 
quatre  et  cinq  ans. 

L’hémorrhagie  cérébrale  occupe  une  large  place  sur  la  liste  des  misères  léguées  par 
Adam  à  ses  enfants  de  l’Arabie.  11  en  est  dé  même  de  la  paralysie  avec  ses  différentes 
formes,  telles  que  l’hémiplégie,  la  paraplégie,  la  paralysie  d’un  seul  membre  ou  d’une 
seule  branche  nerveuse.  Le  tic  douloureux  et  la  migraine  ont  surpassé  en  fréquence 
les  prévisions  deM.  Paigrave;  il  a  observé  aussi  des  cas  de  chorée,  et  même  dé  très- 
graves,  quoique  cette  affection  ne  soit  point  commune.  Quant  au  tétanos,  il  en  a 
entendu  parler,  mais  aucun  cas  n’a  réclamé  ses  soins.  — Des  épileptiques  lui  furent 
plusieurs  fois  présentés,  mais  il  ne  séjourna  jamais  assez  longtemps  dans  une  localité 
pour  pensera  traiter  sérieusement  cette  horrible  maladie,  dont  les  conséquences  ne 
sont  pas  moins  redoutables  en  Arabie  qu’en  Europe.  Enfin  ,  il  a  observé  à  Riad  la 
manie  et  la  folie  furieuse.  Les  Arabes  ont  un  bon  remède  ou  plutôt  une  torture  à 
opposer  à  ces  trois  dernières  maladies  :  c’est  le  cautère  actuel.  M.  Paigrave  a  vu 
un  jeune  épileptique,  qui  avait  été  ainsi  cautérisé  de  la  tête  aux  pieds,  sans  avantage, 
bien  entendu,  et  un  malheureux  fou,  appartenant  à  une  famille  distinguée  de  Riad, 


L’UNION  MÉDICALE. 


31Ô 


auquel  on  avait  pratiqué  sur  la  tète  une  brûlure  circulaire  pénétrant  jusqu’à  l’os.  Un 
pareil  traitement  eût  été  bien  capable  de  faire  naître  la  folie,  si  elle  n’eût  existé  déjà. 

La  rage,  déterminée  par  la  morsure  du  chien,  est  connue  dans  toutes  les  parties 
de  la  péninsule  arabique,  et  j’ai  entendu  raconter,  dit  l’auteur,  des  histoires  merveil¬ 
leuses  concernant  une  plante  qui  est  employée  comme  remède  contre  l’hydrophobie. 
Une  personne  atteinte  delà  rage,  qui  en  avait  fait  usage,  aurait  rendu,  j’en  demande 
pardon  à  mes  lecteurs,  plusieurs  petits  chiens,  et  aurait  été  sauvée!  Celui  qui  rap¬ 
portait  le  fait  déclarait  avoir  vu  ces  petits  chiens  extraordinaires,  et  décrivait  avec  de 
minutieux  détails,  leur  couleur,  leur  grosseur,  leur  forme,  etc.  Mais  vainement  je 
cherchai  à  me  procurer  cette  plante  miraculeuse,  elle  fut  toujours  introuvable. 

Le  fænia  et  les  autres  vers  intestinaux  sont  extrêmement  rares  en  Arabie,  et  quand 
leur  présence  est  soupçonnée,  on  administre  un  remède  infaillible,  la  décoction  de 
racine  de  grenadier  sauvage. 

L’asthme  semble,  proportionnellement,  plus  fréquent  en  Arabie  qu’en  Europe, 
comme  si  l’air  vif  du  Toweyk  prédisposait  à  cette  pénible  affection.  Le  datura  stra¬ 
monium,  qui  croît  partout  dans  ces  contrées,  n’y  est  guère  employé  comme  remède. 
Il  joue  parfoi^  le  rôle  de  poison  dans  des  mains  criminelles,  et,  dans  d’autres  cir¬ 
constances,  il  est  donné  comme  un  philtre  d’ampur.  —  Les  maladies  des  bronches 
spnt  assez  communes.  La  pleurésie  n’est  ni  fréquente  ni  extrêmement  rare-,  on  la 
traite  par  la  cautérisation  au  fer  rpuge. 

Les  affections  de  la  peau  sont  plus  nombreuses  et  beaucoup  plus  graves  en  Arabie 
qu’en  Europe,  depuis  le  lupus  exedens  jusqu’au  simple  impétigo.  La  lèpre  est  fré¬ 
quente  aussi  et  revêt  deux  formes,  l’une  peu  grave,  avec  taches  qu’on  appelle  haras^ 
l’autre,  d’aspect  repoussant,  et  qui  est  connue  sous  le  nom  de  djedâm.  Dans  cette 
dernière  forme,  les  articulations  se  gonflent,  des  ulcérations  serpigineuses  se  pro¬ 
duisent,  et  les  tissus  envahis  tombent  p^tr  morceaux.  Il  en  résulte  alors  d’horribles 
plaies,  qui  siègent  sur  diverses  parties  du  corps,,  et  particulièrement  sur  les  régions 
dorsale  et  lombaire,  et  qui  mènent  lentement  le  malade  au  tombeau.  Ni  l’une  ni 
l’autre  de  ces  deux  espèces  de  lèpre  ne  correspond  exactement  à  celle  qui  est  décrite 
dans  les  Nombres  \  aussi  la  lèpre  des  juifs  doit-elle  être  considérée  comme  différente 
de  celle  des  Arabes.  Cettè  dernière,  quelque  hideuse  qu’elle  soit,  ne  rend  point  sa 
victime  impure  aux  yeux  de  la  loi,  et  personne  ne  la  regarde  comme  contagieuse.  Les 
Arabes  combattent  la  lèpre  à  l’aide  d’un  spéGifîquc  énergique,  quoique  trop  souvent 
inefficace,  c’est  le  sulfure  d’arsenic.  Les  malades  guérissent  à  l’aide  de  ce  remède, 
mais  ils  succombent  parfois  quand  ils  l’ont  ingéré  à  dose  trop  élevée.  Quant  à  l’acide 
arsénieux  ordinaire,  il  n’est  administré  qu’à  titre  de  poison. 

La  gale  abonde  d’un  bout  à  l’autrè  de  la  péninsule  arabique;  mais  quoiqu’on  en 
puisse  dire  autant  du  soufre,  son  meilleur  remède,  les  Arabes  qui  s’en  servent  mala¬ 
droitement  n’obtiennent  souvent  qu’une  cure  imparfaite.  Cette  affection  parasitaire 
est  très-commune  sur  les  chameaux,  et  paraît  se  communiquer  de  ces  animaux  à 
l’homme;  cependant  cette  opinion  aurait  besoin  d’être  démontrée. 

L’ophthalmie  est  extrêmement  fréquente,  surtout  parmi  les  enfants,  et  comme 
aucun  traitement  ne  l’arrête  dans  sa  marche,  elle  aboutit  dans  la  plupart  des  cas  aux 
plus  funestes  résultats.  Il  n’y  a  point  d’exagération  à  dire,  qu’un  adulte  au  moins  sur 
cinq,  porte  l’empreinte  plus  ou  moins  sérieuse  de  cette  grave  maladie.  L’Arabe, 
dont  l’esprit  est  peu  inventif,  n’a  jamais  songé  aux  remèdes  les  plus  simples,  à  plus 
forte  raison  au  nitrate  d’argent,  qu’emploient  avec  beaucoup  de  succès  ses  voisins  de 
l’Égypte.  — La  cataracte  et  l’amaurose  ne  sont  point  rares,  et,  dans  certains  cas,  cette 
dernière  débute  d’une  manière  tout  à  fait  soudaine,  ce  que  les  habitants  du  pays 
attribuent  à  l’influence  de  l’air  froid  de  la  nuit.  Dans  l’Arabie  comme  dans  l’Inde,  on 
observe  cette  cécité  étrange  et  bizarre,  qui  n’existe  que  depuis  le  coucher  jusqu’au 
lever  du  soleil.  On  rencontre  également  l’inflammation  chronique  et  l’épaississement 
granuleux  de  la  conjonctive.  En  un  mot,  il  n’est  aucune  maladie  des  yeux  dont  on 


316 


L’UNION  MÉDICALE. 


ne  puisse  trouver  un  ou  plusieurs  exemples  dans  toute  ville  de  moyenne  étendue  du 
Nejed. 

Si  on  descend  du  grand  plateau  de  l’Arabie  centrale  vers  l’est  de  la  péninsule,  et 
qu’on  entre  dans  l’atmosphère  chaude  et  humide  du  Hasa,  plusieurs  maladies 
qu’on  observait  peu  ou  pas  du  tout  dans  le  Nejed,  s’y  montrent  avec  une  grande 
fréquence.  0n  peut  citer  en  première  ligne  la  fièvre  intermittente,  souvent  pernicieuse 
et  toujours  grave.  Son  quartier  général  est  sur  la  côte  fangeuse  de  Kateef,  mais  elle 
s’étend  plus  ou  moins  dans  le  pays  qui  borde  la  mer,  depuis  Koweyt  jusqu’à  Katar, 
et  il  n’est  pas  rare  qu’elle  soit  mortelle.  La  fièvre  typhoïde  y  est  endémique,  et  revêt 
même  par  moments  un  caractère  vrai  ment  épidémique.  Les  symptômes  qu’elle  affecte 
ne  diffèrent  en  rien  de  ceux  que  nous  lui  connaissons  en  Europe.  La  dysenterie 
s’observe  fréquemment,  et  on  peut  dire  que  tous  les  habitants  souffrent  des  hémor- 
rhoïdes.  D’un  autre  côté,  la  scrofule  avec  toutes  ses  formes,  le  rhumatisme,  les  affec¬ 
tions  de  la  poitrine  et  des  yeux,  sont  relativement  rares  dans  cette  partie  orientale  de 
l’Arabie. 

Cette  longue  et  consciencieuse  énumération  des  maladies  qui  régnent  principale¬ 
ment  dans  les  régions  de  l’Arabie  les  moins  explorées  jusqu’alors,  offre  un  saisissant 
intérêt,  et  suffirait  pour  mériter  à  M.  Palgrave  les  remercîments  du  Corps  médical  ; 
mais  son  ouvrage  sera  également  apprécié  par  les  historiens  et  par  les  géographes, 
qui  pourront  y  puiser  tes  renseignements  les  plus  utiles.  A  ce  double  point  de  vue, 
nous  ne  pouvons  que  féliciter  l’auteur  d’avoir  entrepris  un  voyage  qui  a  eu  de  si 
heureux  résultats. 

N.  Gallois. 


ACADÉMIES  ET  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 


SOCIÉTÉ  IMPÉRIALE  DE  CHIRURGIE. 

Séance  du  mercredi  14  Février  1866.  —  Présidence  de  M.Giraldès. 

Sommaire.  —  Discussion  sur  l’ophthalmie  purulente  ;  sur  un  cas  de  luxation  congénitale  des  deux 
cristallins;  —  sur  la  luxation  de  l’épaule.  —  Communications  relatives  à  l’amputation  sus-malléo¬ 
laire,  au  couteau  galvano-caustique,  etc. 

La  question  des  polypes  naso-pharyngiens  a  fait  place  à  celle  de  l’ophthalmie  purulente î 
à  la  discussion  sur  fophthalmie  purulente  succédera  la  question  des  pseudarthroses,  mise  à 
l’ordre  du  jour  en  vertu  d’une  motion  de  M.  Larrey  ;  enfin,  une  motion  de  M.  Tarnier  vient 
de  faire  poindre  à  l’horizon  une  quatrième  question,  celle  de  l’hygiène  des  Maternités,  qui 
serait  le  pendant  et  le  complément  de  la  grande  discussion  sur  l’hygiène  des  hôpitaux.  La  dis¬ 
cussion  sur  l’hygiène  des  Maternités  n’aura  peut-être  pas  plus  derésultats  que  n’en  a  eu  cette 
dernière.  Qui  a  jamais  pu  remuer  cette  morne  et  immobile  machine  qui  s’appelle  admi¬ 
nistration?  Un  nouveau  Moïse  aurait-il  la  puissance,  en  frappant  cet  aride  rocher,  d’en 
faire  jaillir  une  source  d’eau  vive?  La  parole  de  M.  Tarnier  fera-t-elle  ce  prodige? 
Nous  le  souhaitons  sans  l’espérer,  car  l’organisation  sérieuse  de  l’hygiène  dans  les  Materni¬ 
tés  exigerait  la  transformation  complète  du  système  hospitalier  actuel  qui  a  résisté  à  l’assaut 
général  que  lui  a  déjà  livré  la  Société  de  chirurgie.  N’importe.  Il  est  bon  d’entretenir  l’agi¬ 
tation  légale  autour  de  ces  grandes  questions  d’hygiène  publique,  qui  sont  avant  tout  des 
questions  d’humanité;  on  les  empêche  ainsi  de  tomber  dans  l’oubli  et  de  s’éteindre  dans  le 
silence. 

La  question  de  l’ophthalmie  purulente  se  rattache  par  un  côté  à  celle  de  l’hygiène  des 
Maternités,  et  par  un  autre  à  celle  de  l’hygiène  des  hôpitaux  en  général.  D’une  part, 
MM.  Depaul  et  Trélat  ont,  au  début  de  cette  discussion,  constaté  la  relation  qui  existait 
entre  les  épidémies  d’ophthalmie  purulente  et  les  épidémies  de  fièvre  puerpérale  qui  exer¬ 
cent  de  si  fréquents  et  de  si  grands  ravages  dans  les  hôpitaux  consacrés  aux  femmes  en  cou¬ 
ches;  d’autre  part,  M.  Marjolin,  qui  ne  laisse  échapper  aucune  occasion  de  protester  contre 
rinsufflsance  de  l’organisation  actuelle  des  hôpitaux,  a  montré  avec  quelle  facilité  déplorable 
l’ophlhajmie  purulente,  ainsi  que  les  autres  maladies  contagieuses,  se  propageait  dans  les 
salles  d’enfants,  par  suite  de  l’absence  ou  de  l’impuissance  des  moyens  de  séquestration  et 


L’UNION  MÉDICALE. 


317 


d’isolement  dans  les  hôpitaux  alfeclés  au  traitement  des  maladies  de  cet  âge.  En  outre,  M.  Gi- 
raldès  a  fait  entrevoir  dans  les  dispositions  antihygiéniques  de  l’hospice  des  Enfants-Assistés 
la  cause  de  la  fréquence  et  de  la  gravité  qu’y  acquiert  l’ophlhalmie  purulente,  et,  en  général, 
de  la  mortalité  qui  y  règne.  Ainsi,  des  Maternités,  des  hôpitaux  d’enfants,  des  hôpitaux 
généraux,  s’élèvent  des  voix  autorisées,  voix  des  médecins,  voix  des  chirurgiens,  voix  des 
accoucheurs,  condamnant  l’organisation  actuelle  qui  fait  de  ces  établissements  des  foyers  de 
maladie  et  de  mort,  et  en  demandant  instamment  la  réforme.  Celte,  unanimité  est  caracté¬ 
ristique,  et  il  est  difficile  de  comprendre  pourquoi  l’Admininislralion  s’obstine  dans  les  erre¬ 
ments  d’un  passé  que  tout  le  monde  condamne,  et  dans  l’immobilité  d’un  statu  quo  contre 
lequel  tout  le  monde  proteste.  Mais  revenons  à  l’ophthalmie  purulente. 

M.  Marjolin  dit  qu’il  serait  à  désirer  de  voir  disparaître  les  dissidences  qui  régnent  encore 
au  sujet  de  cette  maladie  et  de  son  traitement,  afin  que  le  monde  médical  et  aussi  le  monde 
administratif  des  hôpitaux  sussent  à  quoi  s’en  tenir  à  cet  égard  et  fussent  éclairés  sur  les 
soins  à  donner  aux  malades  et  sur  la  conduite  à  suivre  pour  empêcher  la  propagation  de  la 
maladie. 

L’ophlhalmie  purulente  est  particulière  aux  enfants.  Il  n’y  a  pas  d’année  où,  à  la  consul¬ 
tation  des  hôpitaux  destinés  au  traitement  des  maladies  de  cet  âge,  les  médecins  ne  soient  à 
même  d’observer  de  60  à  80  ou  100  enfants  affectés  de  cette  maladie  à  un  degré  plus  ou 
moins  grave.  Il  y  a  des  années  où  elle  se  montre  sous  forme  épidémique  ;  et,  suivant 
MM.  Depaul  et  Trélat,  il  y  aurait  parfois  coïncidence  entre  les  épidémies  d’ophthalmie  puru¬ 
lente  et  celles  de  maladies  puerpérales  dans  les  Maternités;  comme  si  ces  affections,  si  dif¬ 
férentes  en  soi,  se  développaient  sous  l’influence  de  la  même  cause. 

Que  cette  coïncidence  existe  ou  qu’elle  n’existe  pas,  il  est  certain  que  l’on  voit  l’ophlhal¬ 
mie  purulente  se  manifester,  en  l’absence  de  toute  épidémie  puerpérale,  par  poussées  plus 
ou  moins  intenses.  Alors  on  voit  arriver  à  la  consultation  une  véritable  procession  de  petits 
enfants  atteints  d’ophthalmie  purulente,  et  dont  les  yeux  sont  dans  un  étal  déplorable  parce 
que  les  sages-femmes  se  sont  bornées  à  recommander  aux  mères  de  laver  simplement  les 
yeux  malades  avec  de  l’eau  pure  ou,  plus  généralement  encore,  avec  leur  propre  lait,  et  que 
les  médecins  des  bureaux  de  bienfaisance,  des  crèches  et  des  asiles,  dont  le  service  est  mai 
organisé,  ne  voyant  guère  les  petits  malades  que  tous  les  huit  jours,  abandonnent  en  quelque 
sorte  le  traitement  de  celte  grave  maladie  à  la. bonne  nature. 

La  gravité  de  l’ophthalmie  purulente  varie  suivant  qu’elle  est  simple  ou  compliquée  de 
diphlhérite,  complication  assez  rare,  d’ailleurs,  et  qui,  lorsqu’elle  existe,  coïncide  générale¬ 
ment  avec  les  épidémies  d’angine  pseudo-membraneuse. 

L’ophlhalmie  purulente  est  contagieuse.  Il  suffit  d’un  enfant  venu  des  crèches,  des  asiles, 
des  dépôts,  ou  né  dans  l’hôpital  avec  cette  maladie,  pour  la  propager  à  une  série  plus  ou 
moins  nombreuse  d’enfants,  soit  par  le  contact  dibecl,  soit  par  l’intermédiaire  des  linges  de 
couche,  etc.  A  Ce  propos,  M.  Marjolin  ne  peut  s’empêcher  de  déplorer  que,  dans  les  hôpi¬ 
taux  d’enfants,  véritables  foyers  où  se  trouvent  réunies  et  accumulées  tant  de  maladies  con¬ 
tagieuses  ;  croup,  variole,  rougeole,  scarlatine,  ophtbalmie  purulente,  etc.,  etc.,  il  n’y  ait 
pas  de  salles  d’isolement  où  il  soit  possible  de  séquestrer  sérieusement  les  enfants  atteints 
de  ces  maladies  et  de  les  empêcher  de  les  communiquer  aux  autres.  Tous  les  malades  sont 
réunis  pêle-mêle,  de  telle  sorte  qu’un  enfant  atteint  d’ophthalmie  purulente  y  vient  com¬ 
muniquer  la  maladie  à  des  enfants  épileptiques,  ou  bien  y  mourir  lubmême  de  tout  autre 
chose  que  de  son  ophthalmie;  par  exemple,  du  croup,  de  la  variole,  de  la  scarlatine,  etc. 
De  cet  ordre  de  choses  résulte  encore  un  inconvénient,  c’est  qu’il  est  impossible  de  tirer  des 
renseipemenls  sérieux,  quant  à  la  gravité  et  à  la  mortalité  de  l’ophthalmie  purulente,  des 
statistiques  dreüsées  par  l’Administration  des  hôpitaux.  Outre  que  ces  statistiques  sont  très- 
mal  faites,  que  l’ophthalmie  purulente  s’y  trouve  le  plus  souvent  mentionnée  sans  désigna¬ 
tion  de  son  caractère  de  simplicité  ou  de  complication,  que  l’on  n’y  trouve  aucune  indica¬ 
tion  sur  l’état  des  malades  à  leur  sortie  de  l’hôpital,  aucun  renseignement  sur  la  proportion 
de  ceux  qui  ont  conservé  la  vue,  de  ceux  qui  ont  perdu  un  œil,  de  ceux  qui  sont  devenus 
entièrement  aveugles,  etc.,  etc.;  outre  ces  lacunes  graves,  qui  rendent  ces  statistiques  abso¬ 
lument  insignifiantes,,  elles  renferment  une  cause  d’erreur  qui  tendrait  à  donner  des  propor¬ 
tions  véritablement  épouvantables  au  chiffre  de  la  mortalité  par  l’ophthalmie  purulente.  Si 
l’on  en  croyait,  en  effet,  les  statistiques  des  années  1861,  62  et  63,  pour  l’hospice  des 
Enfants-Assistés,  il  faudrait  admettre  que  cette  maladie  y  est  mortelle  183  fois  sur  459  cas, 
ce  qui  ne  peut  être,  car  jamais  l’ophthalmie  purulente,  même  compliquée  de  diphlhérite,  ne 
cause  une  pareille  mortalité.  Il  faut  en  conclure  qu’il  y  a  là  une  cause  d’erreur,  et  que  l’on 
aura  porté,  dans  ces  statistiques,  comme  morts  d’ophthalmie  purulente,  des  enfants  entrés 


318 


Î/IINION  M^IOICALE. 


à  l’hôpital  pour  oelte  maladie,  mais  qui  ont  succombé  à  la  scarlatine,  ?i  la  rougeole,  h  la 
variole,  etc.,  contractées  dans  les  salles.  ' 

Il  est  donc  nécessaire,  à  tous  les  poinls  de  vue,  d’avoir,  dans  les  hôpitaux  d^enfanls,  des 
salles  d’isolement  où  l’on  puisse  séquestrer  les  malades  atteints  d’affections  contagieuses.  La 
contagion  de  l’ophlhalmie  purulente  ne  s’exerce  pas  seulement  d’enfants  à  enfants,  mais 
encore  d’enfants  à  adultes.  Les  sœurs,  les  infirmiers  et  les  infirmières  qui  les  soignent  peu¬ 
vent  contracter  la  maladie,  et  celle-ci  ne  prend  pas  toujours,  chez  le  contagionné,  la  forme 
qu’elle  avait  chez  le  sujet  qui  l’a  communiquée.  Ainsi,  l’ophthalmie  purulente  diphlhéritiqué 
peut  provoquer  une  ophthalmie  purulente  simple,  ri  «fceversâ. 

Quant  au  traitement  de  l’ophthalmie  purulente,  il  faudrait  d’abord  prendre  des  mesures 
efficaces  pour  empêcher  là  propagation  de  la  maladie.  Ce  seraient,  entre  autres,  la  surveil¬ 
lance  sérieuse  des  crèches,  des  asiles,  des  dépôts,’ etc.,  la  séquestration  et  l’isolement  des 
malades. 

Le  traitement  curatif  adopté  par  M.  Marjolin  est  celui  qui  fonctionne  depuis  plus  de  dix  ans 
à  l’hôpital  Sainte-Eugénie  sous  sa  direction,  et  qui  lui  a  procuré  les  résultats  les  plus  satis¬ 
faisants,  puisqu’il  a  pour  effet  la  guérison  complète  de  plus  des  trois  quarts  des  malades. 
C’est  tout  au  plus  si,  sur  soixante  malades,  il  en  est  deux  ou  trois  qui  perdent  la  vue,  lors¬ 
qu’ils  ne  l’ont  pas  déjà  perdue  avant  d’entrer  à  rhôpital.' 

Ce  traitement  consiste,  après  avoir  lavé  l’œil  avec  soin  par  une  lotion  ou  une  injection 
pratiquée  au  moyen  d’un  irrigateur,  àinstillei  entre  lés  deux  paupières  écartées  une  goutte 
d’un  collyre  au  nitrate  d’argent,  gradué  d’après  l’intensité  de  la  maladie.  Dans  les  cas  les 
plus  graves,  ce  collyre  est  composé  avec  parties  égales  d’eau  et  de  nitrate  d’argent.  Lorsque 
la  maladie  a  moins  de  gravité,  la  proportion  du  caustique  descend  à  50,  ZiO,  30,  20,  10  et 
même  5  centigr.  pour  20  à  30  grammes  d’eau  distillée.  Ce  traitement  gradué  convient  à  tous 
les  cas  et  à  tous  les,  âges.  —  Entre  les  cautérisations,  M.  Marjolin  fait  pratiquer  chaque  jour 
de  sept  à  huit  lotions  ou  lavages  à  l’eau  simple,  pas  davantage.  Il  n’admet  pas  que  l’on 
puisse  les  rapprocher  de  manière  à  les  faire  toüs  les  quarts  d’heure,  nuit  et  jour,  pendant 
trois  jours,  à  l’exemple  de  M.  Serre  (d’Alai?)  ;  c’est  exiger  l’impossible.  Il  repousse  àbsolU'- 
mentla  ponction  de  la  cornée  ou  de  la  sclérotique  conseillée,  dans  certains  cas,  par  le  même 
chirurgien,  et  il  regarde  comme  inutile  le  badigeonnage  des  paupières  avec  la  solution  ou  la 
pommade  de  nitrate  d’argent.  Il  se  contente  de^  faire  enduire  les  paupières  aVec  iih  corps 
gras,  huile  d’amandes  douces  ou  glycérine,  pour  prévenir  l’irritation  et  l’excoriaiion  de  ces 
parties  ou  leur  adhérence  par  le  muco-pus.  M.  Marjolin  ne  pense  pas  que  l’on  puisse,  quoi 
qu’en  disent  des  chirurgiens  recommandables,  arriver  à  guérir  l’ophthalmie  purulente  par 
les  simples  soins  de  propreté.  Gela  peut  réussir  en  ville,  mais  à  l’hôpital,  non.  —  Lorsque 
les  paupières  sont  gonflées,  étranglées,  doulOnreùses,  il  faut  commencer  par  faire  quelques 
scarifications  à  l’extérieur  sur  ces  parties;  on  détermine  ainsi  une  déplétion  salutaire  d’où 
résulte  un  grand  soulagement.  Elles  sont  préférables  à  l’application  des  sangsues.  Elles  sont 
plus  facilement  praticables  que  les  scarifications  de  la  conjonctive  conseillées  par  quelques 
chirurgiens,  car  l’ectropion,  comme  l’entropion,  est  rare  dans  l’ophthalmie  purulente.  Le 
dégorgement  des  paupières  tuméfiées  permet  alors  de  les  écarter,  sans  recourir  à  l’anesthésie 
préalable  et  sans  l’emploi  de  crochets  mousses,  pour  procéder  aux  instillations  du  collyre  et  aux 
lavages.  —  Quand  il  y  a  ulcération  de  la  cornée,  hernie  de  l’iris  et  douleur  vive,  il  est  bon 
de  faire  suivre  chaque  instillation  du  collyre  au  nitrate  d’argent  par  l’instillation  de  quelques 
gouttes  d’un  collyre  d’atropine.  Cette  substance  calme  la  douleur  et  fait  rentrer  la  saillie 
de  l’iris; 

M.  Giraldès  se  propose  de  traiter  à  fond,  dans  la  prochaine  séance,  la  question  de 
l’ophthalmie  purulente.  Il  se  borne  aujourd’hui  à  présenter  quelques  observations  sur  divers 
points  de  l’allocution  de  M.  Marjolin. 

Relativement  aux  statistiques,  faites  par  l’Administration,  qui  ont  été  le  point  de  mire  des 
critiques  de  M.  Marjolin,  M.  Giraldès,  sans  se  constituer  l’avocat  de  l’Administration,  sou¬ 
tient  que  la  responsabilité  de  ces  mauvaises  statistiques  ne  doit  pas  peser  sur  elle,  mais  sur 
ceux  qui  ont  livré  à  l’Administration  des  éléments  défectueux.  Un  enfant  atteint  d’ophthal- 
mie  purulente  entre  à  l’hôpital  et  y  succombe  à  la  variole,  à  la  rougeole,  à  la  scarlatine  ou 
à  toute  autre  maladie  infectieuse;  si  le  médecin  ou  chirurgien  du  service  n’indique  pas  sur 
la  pancarte  du  malade  le  nom  de  la  maladie  qui  a  occasionné  la  mort,  et  y  laisse  simplement 
le  nom  de  la  maladie  pour  laquelle  l’enfant  est  entré  à  l’hôpital,  il  est  clair  que  l’employé 
de  l’Administration,  chargé  du  relevé  statistique,  portera  ce  cas  dans  la  colonne  des  décès 
par  ophlhalmie  purulente.  L’Administration  ne  saurait  être  rendue  responsable  de  la  négli¬ 
gence  du  médecin  ou  chirurgien  qui  donne  des  renseignements  Incomplets  ou  défectueux. 


L’UNION  MÉDICALE. 


319 


Quant  aux  conditions  hygiéniques  mauvaises  de  l’hospice  des  Enfants- Assistés,  l’Adminis¬ 
tration  sait  parfaitement  à  quoi  s’en  tenir  à  cet  égard,  car  elle  a  été  éclairée  par  le  rapport 
d’une  commission  de  médecins  et  de  chirurgiens  dont  M.  Giraldès  a  fait  partie,  et  qui  a 
montré  qu’il  n’y  avait  pas  d’autre  remède  au  mal  que  de  jeter  l’établissement  par  terre. 

Relativement  è  ia  contagion  dé  la  diphthérite  palpébrale,  elle  ne  saurait  être  mise  en 
doute.  Il  suffit  d’un  enfant  atteint  de  cette  maladie  pour  infecter  toute  une  salle  et  obliger 
à  en  ordonner  l’évacuation.  Mais  jamais  l’ophthalmie  diphthéritique  ne  donne  lieu  à  l’oph- 
thalmie  purulente,  et  vice  versa,  comme  le  prétend  M.  Marjolin.  La  source  de  cette  erreur, 
c’est  que  l’ophthalmie  diphthéritique  est  très-mal  connue,  et  fort  mal  décrite  dans  la  plupart 
des  livres  d’ophthalmologie,  si  ce  n’est  dans  le  mémoire  des  Archives  ophthalmologiques  de 
M.  deGraefe,et  la  thèse  de  Jacobson.  On  confond  habituellement  les  ophthalmies  dipbthéri- 
tiques  avec  les  ophthalmies  plastiques,  artificielles,  pour  ainsi  dire,  dont  les  caractères  sont 
les  suivants  :  La  conjonctive  prend  un  aspect  grenu,  rouge  vermillon,  semé  de  points  blan¬ 
châtres  constitués  par  de  la  matière  plastique  jetée  comme  un  semis  sur  toute  la  surface  de 
la  conjonctive  ;  dans  l’intervalle  des  papilles,  des  grains  des  glandes  de  la  membrane  mu¬ 
queuse  ou  de  la  glande  lacrymale,  et  adhérente  au  point  de  ne  pouvoir  être  enlevée  par  les 
frottements  les  plus  rudes  et  même  par  le  raclage.  Les  ophthalmies  plastiques  diffèrent  de 
notre  ophthalmie  diphthéritique;  elles  ne  se  propagent  pas  et  ne  donnent  jamais  lieu  à 
l’ophthalmie  purulente. 

Dans  quelques  cas,  l’ophthalmie  purulente  se  complique  de  diphthérite;  mais  ce  ne  sont 
pas  moins  des  maladies  entièrement  différentes  de  nature  et  de  marche. 

M.  Le  Fort  à  lu  le  mémoire  de  M.  de  Graefe,  mentionné  par  M.  Giraldès.  La  description 
que  le  professeur  de  Berlin  donne  de  l’ophthalmie  diphthéritique  ne  ressemble  nullement  à 
celle  de  nos  livres  d’ophthalmologie.  Pour  M.  de  Graefe,  l’ophthalmie  diphthéritique  n’est 
autre  chose  que  celle  dont  M.  Giraldès  a  décrit  les  caractères  sous  le  nom  d’ophthalmie  plas¬ 
tique. 

—  A  l'occasion  du  malade  présenté  dans  la  dernière  séance  par  M.  Follin,  M.  Desprès  cite 
un  cas  de  double  luxation  congénitale  du  cristallin  observé  pàr  M.  Bœckel  (de  Strasbourg), 
membre  correspondant  de  la  Société  de  chirurgie.  Le  malade  avait  de  l’astigmatisme  et  de 
la.  diplopie. 

M,  Follin  a  revu  son  malade  et  s’est  assuré  qu’il  n’avait  pas  d’astigmatisme,  contraire¬ 
ment  à  ce  que  pensait  M.  Perrin.  Il  s’est  assuré  également  que  le  malade  pouvait  se  passer 
de  la  lunette  de  Galilée  et  la  remplacer  avantageusement  par  une  lunette  à  verres  bicon¬ 
vexes,  n”  3  1/2.  Muni  de  cette  lunette,  le  malade  distingue  nettement,  de  la  fenêtre  de  sa 
chambre,  le  numéro  de  la  maison  placée  en  face,  de  l’autre  côté  de  la  rue. 

M.  Perrin  ayant  entendu,  dans  la  dernière  séance,  M.  Follin  dire  que  son  malade  distin¬ 
guait  plus  nettement  les  objets  avec  la  lunette  de  Galilée  qu’avec  une  simple  lunette  à  verres 
biconvexes,  avait  crU  pouvoir  en  conclure  que  ce  malade  était  affecté  d’un  certain  degré 
d’astigmatisme  irrégulier.  Du  moment  où  M.  Follin  s’est  assuré  que  la  vision  est  aussi  nette 
avec  l’un  qu’avec  l’autre  de  ces  instruments,  M.  Perrin  déclare  que  son  observation  n’a  plus 
d'objet. 

M.  'l’RÉLAT  dit  qu’il  faut  distinguer,  d’après  Donders,  deux  sortes  d’astigmatisme,  le  cor- 
néen  et  le  crislàllihien.  Il  ne  pourrait  être  ici  question  que  d’un  astigmatisme  irrégulier  cris- 
lallinien  dont  la  cause  serait  due  à  un  certain  degré  d’obliquité  du  cristallin.  Mais  une 
ectopie  du  cristallin,  aussi  considérable  que  celle  présentée  par  le  malade  de  M.  Follin,  ne 
peut  donner  lieu  à  de  l’astigmatisme,  mais  plutôt  à  de  la  diplopie. 

M.  Perrin  a  lu  le  mémoire  de  Donders,  cité  par  M.  Trélat.  11  a  vu  que,  suivant  l’auteur, 
l’astigmatisme  dépend  egsentiellement  de  la  différence  de  réfrangibij/té  deg  divers  segments 
de  la  lentille  cristalline.  L’obliquité  du  cristallin  n’est  qu’une  des  causes  de  l’astigmatisme. 
Quant  à  la  diplopie,  dans  ce  cas,  M.  Perrin  déclare  ne  pas  la  comprendre. 

M.  Désormeadx  a  vu  le  malade  de  M.  Follin.  Suivant  lui,  ce  jeune  homme  n’a  pas  une 
luxation  du  cristallin,  mais  une  ectopie  congénitale  de  cet  organe.  Lorsque  M.  Désormeaux 
l’a  observé,  il  a  remarqué  chez  lui  un  trouble  singulier  de  la  fonction  visuelle  :  ce  malade 
ne  voyait  pas  à  la  distance  normale,  mais  il  était  à  la  fois  extrêmement  myope  et  excessive- 
nient  presbyte.  Ainsi,  il  ne  pouvait  lire  qu’en  approchant  le  livre  de  ses  yeux  jusqu’au  con¬ 
tact  de  son  nez;  et,  cependant,  il  distinguait  nettement,  à  de  grandes  distances,  des  objels 
que  des  personnes,  douées  d’une  vue  excellente,  ne  pouvaient  voir  qu’avec  une  lunette  d’ap- 


320 


L’UNION  MÉDICALE. 


proche.  C’est  en  Vain  que  l’on  essaya,  pour  corriger  sa  vue,  tous  les  numéros  des  lunettes  de 
myopes  et  de  presbytes.  Ce  rie  fut  que  lorsque  M.  Désormeaux  eut  conseillé  l’usage  d’une 
peliteMiinelle  de  Galilée  que  l’enfant  put  aippreridre  à  lire  et  à  écrire.  Depuis  lors,  sa  vue 
s’est  évidemment  améliorée,  puisque,  d’apVès  M.  Follin,  l’enfant,  devenu  jeune  homme,  peut 
maintenant  remplacer  la  lunette  de  Galilée  par  une  lunette  simple  à  verres  biconvexes,  avec 
laquelle  il  lui  était  autrefois  impossible  de  voir. 

M.  Giraldès  fait  passer  une  observation,  avec  dessin,  de  déplacement  congénital  du  cris¬ 
tallin,  due  à  un  auteur  étranger  dont  le  nom  nous  a  échappé. 

—  M,  Verneuii,  présente  deux  pièces  pathologiques  :  l’une  constituée  par  le  polype  naso^ 
pharyngien  récidivé  çhez  une  femme  de  6/i  ans,  dont  il  a  parlé  dans  la  dernière  séance; 
•l’autre  relative  à  une  luxation  en  bas.de  l’épaule,  dans  laquelle  la  capsule  fibreuse  s’était 
.cependant  rompue,  chose  insolite  et  difficile  à  comprendre,  dans  sa  demi-circonférerice  supé- 
,rieure.  ,  . 

-  Le  même  chirürgien  dépose  sur  le  bureau  un  mémoire  avec  photographies  représentant 
l’image  d’une  lésion  qui  ressemble  à  s’y  méprendre  h  l’affection  désignée  sous  le  nom  d’élé- 
phantiasis  des  Arabes,  et  qui  est  constituée  par  l’ypertrophie  du  tissu  conjonctif  dans  toute 
l’étendue  du  membre  inférieur.  — Nous  donnerons  le.  nom  de  l’auteur  dans  notre  prochain 
compte  rendu. 

—  M.  DE  SÉRÉ  lit,  au  sujet  du  couteau  galvano-caustique,  une  note  dans  laquelle  il  con¬ 
firme  l’opinion  émise,  dans  la  dernière  séance,  par  M.  Demarquay,  sur  les  propriétés  tran¬ 
chantes  excessives  de  cet  instrument,  et  sur  lesquelles  M.  Broca  avait  montré  quelque 
scepticisme.  Le  chirurgien  devra  donc  trembler  en  se  servant  de  ce  couteau  qui  coupe  tout 
ce  qu’il  louche. 

D' A.  Tartivel. 


EMPLOI  SÉMÉIOLOOIQUE  DU  THERMOMÈTRE.  —  Gomme  dans  les  inflammations  aiguës, 
M.  Ringer,  médecin  de  St.  Barthélémy  Hospital,  l’applique  à  la  maladie  de  Brighl  pour  en 
connaître  les  diverses  périodes.  Dans  un  cas  de  néphrite  scarlatineuse,  il  marqua  ainsi 
105°  F.  pendant  quatre  à  cinq  jours  pour  revenir  ensuite  au  degré  normal,  alors  que 
du  sang  apparut  dans  les  urines  raréfiées.  L’élévation  de  la  température  marquerait  ainsi  le 
degré  de  l’inflammation,  et  permettrait  sûrement  d’en  juger  la  marche  et  l’intensité  sans 
que  la  persistance  d’autres  symptômes  comme  l’émission  du  sang  doive  modifier  ce  pro¬ 
nostic.  Le  traitement  en  recevrait  donc  ainsi  de  précieux  éclaircissements.  (Presse  méd. 
belge,  n°  2.)  —  P.  G. 


L’Encyclopédie  publiée  avec  les  fonds  des  Pereire,  et  sous  la  direction  de  M.  Charles 
Duveyrier,  doit  commencer  à  paraître  celte  année.  Toutes  les  sciences  doivent  y  être  passées 
en  revue  :  leurs  résultats  actuels,  leur  tendance,  leurs  conclusions,  notamment  au  point  de 
vue  de  montrer  l’aide  qu’elles  doivent  fournir  et  la  part  qu’elles  doivent  prendre  aux  pro¬ 
grès  sociaux.  Elles  doivent  montrer  que  c’est  par  elles  seules  et  avec  elles  que  l’homme  est 
appelé  à  faire  la  guerre  au  destin  et  ù  soumettre  la  nature  à  ses  fins.  La  partie  biologique 
occupera,  après  les  sciences  sociales,  une  place  importante;  elle  sera  particulièrement  con¬ 
fiée  à  CI.  Bernard,  à  Littré  (histoire  et  progrès  des  sciences  médicales),  à  Béclard,  à  Mar- 
tins,  à  Bertillon,  etc.,  et  à  quelques  autres  que  l’on  ne  connaît  pas  éneore. 


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^  Généralement,  l’action  de  l’opium  ordinaire 

en,  teinture  (laudanum)  est  reconnue  comme 
étant  pernicieuse,  produisant  l’insomnie, l’en- 
SEUL  DEPOT  gourdisscment  et  souvent  le  délire. 

Ph.  anglaise,  e.  C,  .3,  pl.Ve„dô.„, 

produit,  au  contraire,  les  effets  bienfaisants  d’un  narcotique,  sans  aucun  de^  inconvénients  résultant  de 
remploi  du  laudanum,  —  li.a  ilo^sc  est  de  3  lO  gauttes  suivant  le  cas. 


HUILE  DE  FOIE  DE  MORUE  DESINFECTEE 

DE  CHEVRIÉil 


Au  moyen  du  doudron  et  du  Baume  de  TOlilJ 

Cette  huile  est  d’une  odeur  et  d’une  saveur  agréables.  Le  mode  de  désinfection  ne  nu 
à  ses  propriétés  thérapeutiques.  Elle  est  facilement  administrée  même  aux  personnes  les 
licates,  et  est  d’une  digestion  plus  facile  qüe  l’huile  ordinaire. 

Lire  les  observations  et  rapports  médicaux  contenus  dans  la  brochure. 

Pharmacie  chevrier  ,  21,  rue  du  Faubourg-Montmartre,  k  Paris. 

Dépôt  dans  les  principales  pharmacies  de  chaque  ville. 


vindequinium 

1  D’ALFRED  lABARRAOUE  \ 


Ce  Yin  présente  aux  médecins  et  aux  malades 
des. garanties  sérieuses  comme  tonique  et  fébri¬ 
fuge.  Le  titrage  garanti,  toujours  constant  des  al¬ 
caloïdes  qu’il  contient,  le  distingue  de  tous  les  : 
autres  médicaments  analogues. 


D’ÉGORGES  D’ORÂIGES  AMÈRES 

A  l’iodure  de  potassium. 

Préparé  par  J. -P.  LAROZE,  Parmacien. 

Les  médecins  les  plus  célèbres ,  spécialement 
M.  le  docteur  Philippe  Ricord  et  M,  le  professeur 
Nélaton,  ont  choisi  pour  excipient  de  l’iodure  de 
potassium  le  SiTop  d’écorces  d'oranges  amères  bien 
préparé.  L’expérience  prouve  qu’uni  à  ce  Sirop, 
l’ibdure  de  potassium  perd  sa  propriété  irritante 
sur  la  membrane  muqueuse  de  l’estomac  ;  que  ja¬ 
mais  il  ne  détermine  d’accès  gastralgique  ,  qu’il 
s’assimile  facilement  et  querintégrité  des  fonctions 
est  toujours  sauvegardée.  Comme  la  cuillerée  à 
bouche ,  pesant  20  gram. ,  contient  exactement  40 
centigrammes  d’iodure,  et  la  cuillerée  à  café,  pe¬ 
sant  5  grammes,  en  contient  lO  centigrammes,  on 
arrive  facilemeul,  soit  d’emblée,  soit  d’une  manière 
graduelle,  aux  doses  adoptées  par  les  thérapeutistes. 
Le  flacon  :  4  fr.  60  c.—  Dépôt  à  Paris,  rucNeuve- 
des-Petits-Champs,  26,et  dans  toutes  les  pharma¬ 
cies  de  France  et  de  l’étranger. 

Fabrique,  expépitions  :  Maison  J.-P.  Laroze, 
rue  des  Lions-St-Paul,  2,  Paris. 

'^rubes  aiitiasllmiatiques  Levasseur 

J-  employés  avec  succès  contre  l’Asthme.  Cessa¬ 
tion  instantanée  de  la  suffocation  et  des  oppres¬ 
sions.  —  Pharmacie,  19, rue  de  la  Monnaie,  k  Pa¬ 
ris.  —  Prix  :  3  fr. 


PASTILLES  DE  DETHAN 

AC  CHLORATE  DE  POTASSE. 
Préconisées  dans  lès  stomatites  ulcéreuses  diph- 
théritiques,  aphthes,  angine  couenneuse,  croup, 

•  muguet  J  dans  les  gingivite ,  amygdalite,  pharyn¬ 
gite,  gangrène  de  la  bouche,  le  scorbut,  et  surtout 
contre  la  salivation  mercuriélle.  —  A  Paris,  phar¬ 
macie  DE'THAN ,  90,  faubourg  Saint-Denis  ;  phar¬ 
macie  ROUSSEL,  place  de  la  Croix-Rouge,  i. 

L’emploi  du  Sirop  antiphlogistique 

^  de  BRIANT  dans  le  traitement  des  inflammations 

!  et  irritations  de  l’estomaç,  de  la  poitrine  et  des  in- 
I  testins  ést  justifié,  non  par  l’effet  d’uné  vogiie  pas- 
:  sagère,  mais  par  quarante  ans  de  succès,  par  de 
1  nombreuses  observations  publiées  dans' les  jour- 
I  naux  de  médecine ,  et  surtout  par  l’appréciation 
j  suivante  tirée  d’un  rapport  officiel  : 
i  «  Ce  Siriop, préparé  avec  des  extraits  de  plantes 
!  jouissant  de  propriétés  adoucissantes  et  calman- 
j  tes,  est  propre  à  Vusagepour  lequel  il  est  composé-, 
i  Une  contient  rien  de  nuisible  ou  de  dangereux. 

Pharmacie  Briajnt,  rue  deRiyoli,  150,  entrée  rue 
i  Jean-Tison,  à  côté,  Paris. 

;  SIROP  ET  PILULES  DE  SGILLITINE 

I  DE  iVIANDET,  PHAUMACIENj 

I  Lauréat  de  l’Académie  dés  sciences. 

Considérée  comme  le  plus  puissant  de  tous  les 
I  diurétiques,  la  ScUlîtine  dépourvue  du  principe 
■  toxique  de  la  scille,  se  recommande  aùx  médecins 
;  par  son  action  expectorante,  sédative.  C’est  le  seul 
I  médicament  qu’on  puisse  employer  avec  succès 
dans  les  infiltrations  cellulaires,  les  maladies  de 
l’appareil  respiratoire  et  de  la  circulation.  Chez 
tous  les  pharmaciens. 

Pauib.—  Imprimerie  Félix  MAiTESTEet  C*, 


L’UNIO^  MÉDICALE. 


ÉTABUSSEMENT  HYDROTHÉRAPIQUE 

de  la  Frégate  la  \ille-de-Paris, 

Sous  la  direction  de  M.  le  docteur  Jorv. 
H:ydl•otUél■api!^  complète.— Bains  simples 
et  médicinaux.  —  Bains  et  Bouches  d^eau 
de  mer.  —  Bains  d’Eanx  minérales  natu¬ 
relles  à  l’Hydrofère  de  Mathieu  (de  la  Drôme). 

—  Salle  d’inhalation.  —  Bains  de  Vapeur, 
IPiusses,  etc.  —  Fumigations.  —  «ymnase. 

—  Cabinet  de  consultation  pour  MM.  les  Médecins. 
Ce  bel  établissement  est  ouvert  toute  l’année.— 

Restaurant.  Calorifère.—  Prix  très-modérés. 


FABRICATION  EN  GROS  DEPUIS  1854. 

L’accueil  que  le  Corps  médical  a  fait  à  notre 
produit,  et  son  emploi  dans  les  hôpitaux,  témoi¬ 
gnent  des  soins  excessifs  apportés  à  sa  prépara¬ 
tion  et  de  sa  force  digestive  toujours  égale. 

Elle  est  administrée  avec  succès  dans  les  Dys¬ 
pepsies,  Gastrites,  Gastralgies ,  Aigreurs,  Pi¬ 
tuites,  Diarrhées  et  Vomissements,  sous  forme 
d’ElIxir,  Vin,  Sirop,  Bastilles,  Brises, 
Bilnles  ou  Bragées. 

Pour  éviter  les  contrefaçons ,  exiger  le  cachet 
BOUDAULT  et  la  signature  : 

Dépôt,  —  Pharmacie  Hottot,  rue 
des  Lombards.  24.  Paris. 


m  de  Gilbert  SÊGDIN 

378,  r.  St-Honoré,  au  coin  de  la  r.  de  Luxembourg. 

Ce  Vin  est,  depuis  60  ans,  reconnu  comme  l’un 
des  toniques  les  plus  puissants.  Sous  le  même  vo  ¬ 
lume,  il  contient  beaucoup  plus  de  principes  que 
tous  les  autres  vins  de  quinquina,  ce  qui  permet 
aux  personnes  délicates  de  le  couper  avec  partie 
égale  d’eau. 

Comme  fébrifuge,  c’est  l’adjuvant  indispensable 
du  sulfate  de  quinine,  qu’il  remplace  même  avec 
avantage  dans  beaucoup  de  cas. 

Exiger  la  signature  :  G.  Séguin. 

LES  PASTILLES  DIGESTIVES  A  LA  PEPSINE 

DE  WASMANN 

sont  très  employées  dans  lçs.cas  où  la  digestion  dès 
aliments  albuminoïdes  ^f'diflîicile  ou  impossible, 
parce  qu’elles  constituent  la  seule  préparation  où 
la  PEPSINE  soit  conservée  INALTÉRÉE  et  sous  une 
!  forme  agréable  au  goût.  — Rue  St-Honoré,  161,  àla 
PharmacieduLouvre,  et  dans  toutes  les  pharmacies. 

Qirop  min.  sulfureux  au  Goudron 

(|ê  CROSNIER ,  nbar macien. Cfe  Siiisp  est; em¬ 
ployé  deimis  quinze  ans  pour  guérir  tes  Affections 
chroaiques  des  bronches  et  des  poumons.  Toux, 
Rhumes,  Bronchite  rebelles  et  Phthisie  commen¬ 
çante.  —  Pharmacie  ,  rue  Montmartre,  95. 


\m  DE  QUMQUIM  AU  MALAGA 

Préparé  par  X.khkT,  pharmacien,  21,  rue  Sainte- Appoline,  à  Paris. 

Le  Vin  de  quinquina  au  Malaga  de  M.  Labat-Abbadie  se  recommande  aux  Médecins  par  lè 
choix  du  quinquina  et  par  celui  du  vin. 

M.  Labat  emploie  le  quinquina  gris.  On  sait,  en  effet,  que  les  propriétés  d’un  bon  Vin  de 
quinquina,  sont  essentiellement  liées  à  la  présence  de  la  plus  grande  et  de  la  plus  égale  pro¬ 
portion  de  tous  les  éléments  actifs  du  quinquina  :  la  quinine,  la  cinchonine,  le  rouge  cincho- 
nique  soluble  et  le  rouge  cinchonique  insoluble;  or,  les  analyses  prouvent  que  le  quinquina 
gris  a,  sous  ce  rapport,  une  incontestable  supériorité  sur  les  autres  quinquinas. 

Quant  au  Vin  de  Malaga,  il  contient  16  à  18  p.  100  d’alcool  (proportion  exigée  par  le  Gode..v 
pour  tous  les  bons  vins  de  quinquina)  ;  il  dissout  et  il  garde  en  dissolution,%vkc&  à  son  alcool 
et  à  ses  acides,  le  quinate  de  chaux,  le  rouge  cinchonique  soluble,  et,  ce  qui  est  plus  important 
encore,  la  combinaison  de  cinchonine  et  de  rouge  cinchonique.  Il  dissout  particulièrement 
une  forte  proportion  de  cette  dernière  combinaison,  dont  un  vin  ordinaire  ne  dissout  que 
quelques  traces. 

Ajoutons  que,  par  sa  saveur  aromatique  et  sucrée,  le  Vin  de  Malaga  masque  au  point  de 
le  rendre  agréable  l’amertume  du  quinquina. 


OBXEIVU  L’EXECXMCIXÉ 


ueruiuae  ei  rapiaiie  dans  1  action,  —  absence  de  renvois. —  excellent  pour  combattre  la  chlorose, 
lanemie,  les  pâles  couleur  s,  V.  affaiblissement  ou  V  épuisenient  général,  les  pertes,  V  irrégularité  dans 
la  menstruation  chez  les  femmes  et  surtout  chez  les  jeunes  filles  faibles^  —  supporté  très-facilement 
meme  par  les  estomacs  les  plus  faibles, —  agissant  d’une  façon  certaine  et  sous  un  nlus  petit 
volume  qu aucun  autre  ferrugineux.  “  Le  Flacon  de  400  Capsules.  3  fr. 

Che*  C,  €01.1. AS,  Pharmacien,  8,  rue  Danpliinc,  Pari». 


Vingtième  année. 


No  21. 


Mardi  20  Février  1866. 


™m  medicale 

PRIX  DE  L’ABONNEMENT  :  JOURNAL  D’ABONNEMENT 

8T  le^^départÈments  •  A  fuc  du  Fanbourg-Honlmartfe, 

™  JES  UIEEfiTS  SCIESTIFiOÜES  ET  PEATIOBES,  «...•»». 

6  Mois . 17  »  ■  — 

3  Mois. .  .^. .  9  .  mmi  ET  PROEESSIONMEIS  Dans  les  Départements, 

'»— •  DU  CORPS  iwÉDicAL.' 

lelon  qii'ii  est  fixe  par  les  l’osle,  et  des  Messagerie» 

convcnlioBs  postales.  -  Impériales  et  Générales. 

Ce  jrournal  parait  trois  fols  par  Semaine,  le  MARDI,  le  JEUDI,  le  SAMEDI, 

ET  FORME,  PAR  ANNEE,  4  BEAUX  VOEUMES  IN-S»  DE  PLUS  DE  600  FAGES  CHACUN. 

Tout  ce  qui  concerne  la  Rédaction  doit  être  adressé  à  M.  le  Docteur  Amédée  i.Axoiin ,  Rédacteur  en  chef.  —  Tout  ce  qui 
concerne  l’Administration,  à  M.  le  Gérant,  rue  du  Faubourg-Montmartre,  56. 

Les  Lettres  et  Paquets  doivent  être  affranchis. 

BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE. 


ESSAI  DE  PNEÜMAT0L06IE  MÉDICALE,  recherches  physiologiques,  cliniques  et  thérapeutiques 
sur  lès  gaz,  par  J.-M.  Demarqcay,  chirurgien  de  la  Maison  municipale  et  du  Conseil  d’État, 
membre  de  la  Société  impériale  de  chirurgie.  Paris,  1866, 1  vol.  in-8°  de  865  pages,  avec 
figures.  —  Prix  :  9  fr. 

TRAITÉ  DE  LA  PELLAGRE  ET  DES  PSEUDD-PELLA6RES,  par  le  docteur  J.-B.-Th.  Roussel.  Ou¬ 
vrage  qui  a  obtenu  le  grand  prix  de  médecine  à  l’Instilut  de  France.  Un  volume  ia-8“ 
d'environ  600  pages,  .r-  Prix  :  10  fr. 

LE  CHOLÉRA  ET  LE  CONGRÈS  SANITAIRE  DIPLOMATIQUE  INTERNATIONAL,  par  le  docteur  J. -P. 
Bonnafont,  ex-médecin  principal  à  l’École  impériale  d’application  d’élal-major.  Brochure 
in-S”  de  hk  pages.  —  Prix  :  1  fr.  25  c. 

Ces  trois  ouvrages  se  trouvent  chez  J.-B.  Baillière  et  fils,  19,  rue  Haulefeuille. 
DIFFICULTÉS  DU  DIAGNOSTIC  MÉDICAL,  par  M.  le  docteur  Riant.  In-8“  de  85  pages.  — 
Prix  :  2  fr.  franco. 

TRAITE  D’ANATOMIE  DESCRIPTIVE,  par  le  docteur  Sappey,  chef  des  travaux  anatomiques, 
directeur  des  musées,  et  professeur  agrégé  à  la  Faculté  de  médecine,  membre  de  l’Aca¬ 
démie  de  médecine,  elc.  Deuxième  édition  entièrement  refondue,  Tomel",  première  partie  ; 
OsTÉOLOGiE.  Un  volume  10-8“  de  Zi71  pages  et  171  figures  intercalées  dans  le  texte.— Prix 
du  tome  1“  complet:  12  fr.  franco.  —  La  deuxième  partie  du  tome  I"  paraîtra  prochaine¬ 
ment  et  sera  envoyée  gratis. 

Ces  deux  ouvrages  se  trouvent  chez  Ad.  Delahaye,  libraire-éditeur,  place  de  l’École-de- 
Médecine,  23,  à  Paris. 

DU  DIAGNOSTIC  DES  MALADIES  DU  SYSTÈME  NERVEUX  PAR  L’OPHTHALMOSCOPIE ,  par  M.  E. 

Boüchüt,  médecin  de  l’hôpital  des  Enfanls-Malades,  professeur  agrégé  à  la  Faculté  de 
médecine  de  Paris.  Un  vol.  in-8.°  avec  allas  de  planches  chromo-lilhographiées.  Prix:  9  fr. 
SCIENCE  ET  NATURE,  essais  de  philosophie  et  de  science  naturelle,  par  le  docteur  Louis 
Buchner,  traduction  de  l’allemand,  avec  l’autorisation  de  l’auteur,  par  M.  Aug.  Delondre. 
2  vol.  in-18,  faisant  partie  de  la  Bibliothèque  de  philosophie  contemporaine.  —  Prix  :  5  fr. 
LA  SCIENCE  ET  LES  SAVANTS  EN  1865  (deuxième  semestre),  par  M.  Victor  Meunier.  Un  vol. 
in-18  de  360  pages.  —  Prix  :  3  fr.  50  c. 

HYGIÈNE  ET  THÉRAPEUTIQUE  au  point  de  vue  de  l’hydrothérapie,  de  l’eau  de  mer  et  des 
eaux  minérales,  par  M.  le  docteur  Bottentuit,  directeur  de  l’établissement  de  Rouen. 
Un  vol.  in-8°  de  ZjOO  pages.  —  Prix  :  h  fr.  50  c. 

Ces  quatre  ouvrages  se  trouvent  chez  Germer-Baillière,  libraire,  17,  rue  de  l’École-de-Mé-» 
fiecine,  à  Paris. 


L’UNION  MÉDICALE. 


GAZÉOL 

BEPRODOCTION  PAR  STHTHÈSE  DES  ÉMANATIOBS  DES  ÉPDRATEDRS  A  GAZ 

PAR 

BURIN  DU  BUISSON 

Pharmacien,  lauréat  de  l’Académie  impériale  de  médecine  de  Paris. 

Le  Gazéol  est  un  liquide  volatil  qui,  par  son  évaporalion  dans  la  chambre  des  malades, 
reproduit  identiquement  les  émanations  des  épurateurs  à  gaz.  Les  cas  nombreux  de  guérison 
de  coqueluchç,  obtenus  tout  récemment  à  l’urne  à  gaz  de  Saint-Mandé,  ainsi  que  les  diverses 
communications  faites  sur  ce  sujet  à  l’Académie  de  médecine,  sont  des  titres  sérieux,  pour 
attirer  l’attention  du  Corps  médical  sur  le  Gazéol,  non-seulement  pour  la  coqueluche,  mais 
encore  la  phlhisie,  l’asthme  et  les  diverses  maladies  des  voies  respiratoires. 

Le  Gazéol  est  gratuitement  à  la  disposition  de  MM.  les  médecins  désireux  d’expérimenter 
ce  nouvel  agent,  qui  s’emploie  à  la  dose  de  10  à  20  grammes,  sur  une  assiette. 

Dépôt  général  à  Paris,  à  la  pharmacie,  7,  rue  de  la  Feuillade,  près  la  Banque.  A  Lyon, 
pharmacie  Gavinef. 


PYROPHOSPHATE  DE  FER  ET  DE  SOUDE 

DE  LERAS 

PHARMACIEN,  DOCTEUR  ÈS  SCIENCES 

Sous  quatre  formes  différentes  :  Solution,  Sirop,  Dragées,  Pastilles. 

Dans  ces  diverses  préparations,  le  fer  se  trouve  chimiquement  dissimulé, on  ne  le  reconnaît 
ni  au  goût  ni  à  la  saveur.  Les  deux  principaux  éléments  des  os  et  Au  sang,  /er  et  phosphore, 
qui  s’y  trouvent  réunis  à  l’état  soluble,  en  font  le  meilleur,  des  ferrugineux,  non-seulement 
dans  la  chlorose  et  la  chloro-anémie,  mais  encore  dans  Içs  diverses  affections  lymphatiques 
et  scrofuleuses. 

Là  solution  de  Pyrophosphate  de  fer  et  de  soudé,  la  forme  la  plus  employée,  est  jour¬ 
nellement  conseillée  dans  les  convalescences  des  maladies  graves,  surtout  à  la  suite  des,, 
fièvres  typhoïdes.  Toujours  parfaitement  tolérée,  elle  favorise  à  un  haut  degré  les  fonctions 
de  l’estomac  et  des  intestins,  et  ne  provoque  pas  de  constipation,  grâce  à  la  présence  d’une 
petite  quantité  de  sulfate  de  soude  qui  se  trouve  dans  sa  composition. 

Dépôt  général  à  Paris,  à  la  pharmacie,  7,  rue  de  la  Feuillade,  près  la  Banque. 


PASTILLES  ET  PRISES  DIGESTIVES 

DE  LACTATE  DE  SOUDE  ET  DE  MAGWÉSIE 

de  Burin  du  Buisson, 

Pharmacien  ,  lauréat  de  l’Académie  impériale  de  médecine 
Les  Pastilles  contiennent  0,10  centig.  de  lactate  de  soude  et  de  magnésie  ;  les  Prises  0,30  centig. 

L’acide  lactique  est  l’élément  normal  du  suc  gastrique;  il  a  pour  mission  toute  spéciale  de 
concourir  activement  à  la  digestion.  Combiné  avec  la  soude  et  la  magnésie,  les  deux  sels 
alcaljns  les  plus  employés  en  thérapeutique  pour  combattre  les  affections  de  l’estomac,  des 
intestins,  du  foie  et  des  reins,  il  a  l’immense  avantage  d’offrir,  sous  forme  d’un  bonbon 
agréable,'  les  éléments  les  plus  favorables  à  l’économie.  Aussi  MM.  les  médecins  en  obtien¬ 
nent-ils  chaque  jour  chaq^ue  jour  les  plus  héureux  résultats  dans  les  différentes  formes  de 
dyspepsie  et  dans  tous  les  cas  de  troubles  fonctionnels  de  l’appareil  digestif. 

Dépôt  général  à  Paris,  à  la  pharmacie,  7,  r.  de  la  Feuillade;  à  la  pharm.  Gavinel,  à  Lyon. 


L’UNION  MMCALE. 


N»  21.  Mardi  20  Février  1866. 

SeiMMAIRE. 

1.  Coi^sTiTOTioN  MÉDicALÉ  ;  Mahdiès  régnantes  du  mois  de  janvier  1866.  —  H.  Bibliothèque  :  Apprécia- 
tion  médico-légale  du  réginje  actuel  des  aliénés  en,  France  ^  à  l’occasion  de  la  loi  del838.  —  Se¬ 
maines  scientifiques.  —  111.  Académies  et  Sociétés  savantes.  Société  médicale  des  hôpitduip  :  Suite 
de  la  discussion  sur  les  revaccjnatioiis.  —  IV.  IRéclamaÀon  VLa  pulvérisation  des  eaux  minérales. — 
I  Vi  CoütiRiEB.’i^^'VI.  Fedii.leto'n  :  Notice'sclèhtifique  sur  Rouafiet,  de  Saint-Pons  (Hérault). 


CONSTITUTION  MÉDICALE. 


MALADIES  RÉGNANTES  DU  MOIS  DE  JANVIER  1866. 

Rappok  falt.à  là  Sôéièté  médicale  dés  hôpitaux,  dans  la  séance  du  14  février  1866, 

.  Pa.v,  le  doclenr  Ernest  Besnier.  ■  ^  , 

'  Messieurs,  ■  ,  ■  ’ 

.  La  cpnstitution  médicale  du  mois  de  décembre  1865,  observée,  dans  les  bôpita.ux 
.  de  Paris,  n’avait  été  remarquable  que  par  des  caractères  en  quelque  sortp  négatifs  : 
auc.un  lien  général  ne  semblait  relier  entre  elles  les  diverses  maladies,  régnantes,  et 
nous  h’avonseu  à  vous  signaler  que  la  conclusion  définitive  de  répidénçiie  cholérique 
et  la  marche  croissante  de  l’épidémie  de  variole.  Le  mois  de  janvier  de  l’année  1866, 
'tout  en  se  confondant^  encore,  en  partie,  avec  là  période  précédente,  semble  présenter 
quelques  particularités  plus  accentuées  :  la  variole  continue  à  régner,  mai&  une  épi¬ 
démie  de  -fièvre  typhoïde  assez  évidente  se  développe  à  côté  d’elle;  les  maladies 
aiguës  sont  devenues  un  peu  plus  fréquentes;  mais,  suivant  la  remarque  de 
M.  Bourdon,  elles  paraissent  l’être  moins  que  dans  les;  années:  précédentes  à  la 
même  époque,  et  cela  non  seulement  à  l’hôpital,  mais  encore  en  ville,  si  l’on  s’en 
rapporte  aux  impressions  particulières  d’un  assez  grand  nombre  de  praticiens. 
Faut-il  attribuer  cette  heureuse  situation,  avec  M,  Bourdon,  à  l’épidémie  cholérique 
antérieure  qui  a  retranché  de  la  masse  un  bon  nombre  d’individus  débilités  qui 


FEUILLETON. 

NOTICE  SCIENTIFIQUE  SUR  ROOAIVET,  DE  SAINT-POmS  (HÉRAULT). 

Par  le  docteur  Faget. 

Rouanet,  l’auteur  de  la  théorie  des  bruits  physiologiques  du  cœur,  la  plus  satisfaisante 
pour  l’esprit,  la  mieux  d’accord  avec  l’observation  exacte  de  tous  les  phénomènes,  et,  ce 
qui  eh  est  le  côté  utile,  la  plus  fertile  en  applications  à  la  clinique,  Ronanel  vient  de  mourir 
à  la  Nouvelle-Orléans,  dans  l’obscurité  et  dans  l’oubli,  après  une  lente  désorganisation  céré¬ 
brale.  '  .  ■ 

Avant  sa  thèse  inaugurale  sur  V Analyse  des  bruits  du  ceeür  262),  présentée  et  soutenue 
à  la  Faculté  de  Paris,  sous  la  présidence  du  professeur  Bouillaud,  le  31  août  1832,  on  peut 
dire  que,  malgré  les  efforts  de  nos  premiers  maîtres  en  auscultation,  l’exploration  de  la 
région  précordiale  n’avait  été  qu’une  sorte  dè  tâtonnement,  et  que  le  diagnostic  exact  des 
lésions  principales  de  l’organe  central  de  la  circulation  restait  à  créer.  - 

Mais  à  peine  la  théorie  des  claquements  valvulaires  s’est-elle  répandue,  à  peine  a-t-elle  été 
mise  à  l’épreuve  sur  une  gratide  échelle,  à  l’hôpital  de  la  Charité  surtout,  sous  la  direction 
de  l’illustre  professeur  de  clinique,  qu’une  lumière  étonnante  commence  à  pénétrer  le  point 
de  la  séméiotique  resté  le  plus  obscur  peut-être  jusque-là,  et,  peu  à  peu,  le  praticien  exercé 
parvient,  avec  l’oreille,  à  découvrir,  pendant  la  vie,  et  à  localiser  les  altérations  les  plus  pro¬ 
fondes  et  les  plus  délicates  du  cœur,  presque  aussi  sûrement  que  s’il  les  avait  déjà  sous  les 
■  yeiix  et  entre  les  doigts. 

T'UTI"  —  \nurrllr  Sél'ir.  21 


322  L’UNION  MÉDICALE,  ,  , 


auraient  pu  fournir  un  plus  ample  contingent  aux  influences  de  la  constitution  mé¬ 
dicale  actuelle?  Faut-il  en  rechercher  la  cause  dans  la  bénignité  extrême  et  tout 
exceptionnelle  de  la  saison?  Il  est  très-rationnel  et  très-vraisemblable  de  prendre 
ces  deux  idées  en  considération  et  de  leur  attribuer  à  chacune  une  certaine  part. 

Affections  de  l'appareil  respiratoire.  • —  Quoique  moins  nombreuses  que  dans  les 
autres  hivers,  les  affections  qui  naissent  sous  l’influencejdu, froid,  les  ràaladiës  de 
l’appareil  respiratoire  en  particulier,  occupent  lè  prèqiier  rang, dans  l’ordre, de  fré¬ 
quence;  sans  compter  l’énorme  contingent  fourni  par  la  phthisie  pulmonaire  (402 
malades,  189  décès),  le  mouvement  général  des  hôpitaux  (non  compris  les  hospices), 
pour  le  mois  de  janvier,  indique  le  chiffre  de  671  malades  atteints  de  ces  affections, 
sur  lesquels  91  ont  succombé  :  66  à  la  pneumonie,  22  aux  bronchites,  et  3  seule¬ 
ment  à  la  pleurésie.  Il  est  quelques  établissements  et  quelques  services  qui  paraissent 
avoir  été  tout  à  fait  privilégiés  sous  le  rapport  de  .ces  affections  :  il  n’y  aurait  eu,  au 
rapport  de  M,  Vulpian,  que  très-peu  de  pneumonies  à  la  Salpêtrière  pendant  le  mois 
de  janvier,  et  M.  Fremy,  dans  son  service  à  l’hôpital  Beaujon,  n’a  reçu  aucun  ma¬ 
lade  atteint  de  pneumonie  ni  de  pleurésie.  Nous  nous  bornons  à  ces  indications 
sommaires,  la  commis.sion  n’ayant  reçu  sur  les  maladies  de  l’appareil,  J^espifatoire 
qu’un  nombre  de  communications  trpp  restreint  pour  qu’il  soit  possible,  d’en  carac¬ 
térisée,  en  suffisauté'  cohnaiss'âficé'de  cause,' l’a  tlâtuéë  spéciale,  po.ür  lçl'j^heümonie 
en  particulier,  quelques-uns  d’entre  vous  otitpèhsé  qu’ilvalalt’  rnieüx  dôhheit,  èn  une 
seule  fois,  la  statistique  de  tous  les  cas  obsé'rvé^  pèndailtl’hivér. ‘ët  nous'  nQüs' con¬ 
formerons  à  ée  désir.  f 

Affections  rhumatismales,  -f-r  Le  rhumatisme  articulaire  aigu,  qui  figure  dans  le 
mouvement  général  pour  le  chiffre  de  248,  n’a  fourni  que  3  décès^ciroonstance  qui 
indique  très-nettement  une  grande  bénignité  danS:  la  constitution  actuelle.  iCette 
bénignité  relative  est  également  établie  par  les  renseignements  particuliers. adressés 
à  la  commission  :  les  complications  viscérales  ont  été  souvent  peu  intenses,;  et  il  n’a 
été  noté  aucun  exemple  de  rhumatisme  cérébral.  Dans  tous  les  faits  observés  par 
M.  Moütard-Martiti,  le  rhumatisme  articulaire  aigu  s’est  accompagné  d’un  état  ané¬ 
mique  très-prononcé;  quelque  courte  qu’ait  été  la  durée  de  la  maladie  aivant  l’entrée 
des  malades  à  l’hôpital.  ■  ;  ■  .  ■  ^ 


Douze  ans  plus  tard  (1844),  M.  Andry,  ancien  chef  de  clinique  de  la  Charité,  publiait  un 
Manuel  du  diagnostic  des  maladies  du  cœur,  et  c’était  Rouanet  qui  avait  l’honneur  de  faire, 
devant  la  Société  de  médecine  de  Paris,  un  Rapport  sur  ce  consciencieux  et  si  utile  travail. 
Quel  ne  dut  pas  être  le  contentement  intérieur,  te  justei  orgueil;  de  Rouanet- quand  il  put 
écrire  cette  phrase  :  «  Il  serait  difficile,,  après,  avojr  parcouru  ces  études  cliniques,  de  ne 
pas  reconnaître  avec  M.  Andry  que'i'a'èclehcé  aiaif,  d’èpuis  quelques  années,  de  remarqua¬ 
bles  progrès,  et  qu’il;  est  aujourd’hui  peu^  d’ialtérotiobs  du  ccqur,  de;  ses  orifices-, eh idê;  ses 
valvules,  qui  puissent, se  sQuatraire  à  uUi  diaguos,lic:p,ostUf  et, précis. 

Ce  remarquable  Rapport,  waintepantoubliéii-fit  même,  resté  incqnpu-au  jWè® 

génération  actuelle,  dut  exciter  un  bien  vif;  intérôtqqand  il  , fut ’t-u,,d'evaiut  la SociétéidC  mé¬ 
decine  de  Paris.  Je  viens,  par  hasard,  de  le  découvrir  dans  la  collection  de  la  Revue  médi¬ 
cale  de  Cayol  (tome  iil.^e  4844),.,  , Qlest  , tout  ■siwp.leflreptiUR,peitit'.chefnd’muivre;dUhgèiî 
J’espère  qu’on  me  sauragré  d’en  donner  un  rapide  résumé,,,  ,,,, 

En  1844,  au  plus  fort  du  règne  de  l’éclectisme  ep  Fr, aucej,  et  en  médecine  surtout,  sM-a 
passion  et  l’ardeur  d’on  inventeur,  n’eussent  soutenq  Rouapet,  il  faut  avouer  que  son|^??c/w- 
sivisme  en  faveur  du  claquement  valvulaire  serait  la  preuve  d’un  bien  ferme  esprit,  >  ; 

«  La  question  des  bruits  physiologiques, .d.u  emur,  ditriLien  commençant,  objet  de,  si. nom¬ 
breuses  recherches,  et  qui  a  reçu  plus  dq  trente  solutions  différantes,,  est  fondée  suir-quaWe 
éléments  primitifs,  diversement  combinés  :  1°  le  bruit  musculaire  ;  2“  te  frotloment.dH 
3°  le  çlioc  ;  4“  le  claquement.  »  '■  ,i  ,  -■  ,  , 

Et,  tout,  de  suite,  il  procède  au  renversement  des  trois  premiers,  éléments  primitifs*  PPWr 
ne  laisser  debout  que  le  quatrième,  claquemev.t.  ' ,  .  ,  ,  , 

Il  importe,  avant  d’aller  plus  loin,  de  bien  remarquer  qu’il  n’est  question,  en  ce  moment* 


L’timON  MÉDICALÉ. 


323 


Comme  pafïifeulârités  îhtéressatitès,  nous  signdlerôris  un  cas  dë  rhumatisme  arti- 
cidkire  aigu  cbmpliguÀd’éhdocai'ditb,  dans  lequel  M.  Gubler  a  observé  une 'peliose 
rhumatismalëi  à  poussées  successives  Coïncidant  avec  les  parëxysmeè  de  âouleur_ 
dans  lès  Jointures,  et  une  diarrhée  ' assez  intense;  et  un  exemple  râpporté  par 
M.  ï’éréol.de  fièvre  rhumatismale  jugée,  au  septième  jour,  fià’è  une'  éruption  dé  mi¬ 
liaire  discrète  et  d’érythème  nciueux.  ,  ■  . 

■  Pièvte^  éruptives.  La  variole  sévit  toujours  avec  une  assez  grande  intensité  ; 

nïî  la  retrouve’dans  tous  les  services,  et  le  mouvement  des  hôpitaux  constaté,  pour 
le  mois  dé  janvier,  un  chiffre  de  324  cas,  dont  29  terminés  d’urié  manière  funeste.’ 
Partout,  la  variole  modifiée  par  la  vaccine  paraît  avoir  dominé  ;  mais  il  faut  ajouter 
de  suHey  comme  le  '  fait  particulièrement  remarquer  M.  Ltéfardj 'qu’on  a  observé  un 
aæez  grand  nombre *de‘ cas  graves, ^de  vàrioTes  confluéntes^'donl  quelqUes-nhès  'mor¬ 
telles,  sur  des  sujets  vaccinés;  Mv :Bourdoir  a  égalémeht  perdu  deux’  sujets  atteints 
de  vàriole  ëonffuente-.  qui  avaient  été  -vaccinés  dans  leur  eiifancé.  Cheë  deux  malades 
dè  M.  Bernutzy  qui  présentaient  des  marques  d’une  Vaccine  légitime,  la  variole  a 
paru  peu ‘modifiée,  et  il  était  impossible  d’attribuer  à  l’inoculatibn  vaccinale  autre 
Chose  quole  bénéfice  delà  terminaison  heureuse;  ce  bénéfice  a  paru  évident  chez 
Un  dé  cés 'sujets  surtout  qui  avaitiprésenté  une  grande  irrégularîté' dans  la  période 
prodromique  ;  éruption  débutant  sür  les  mains  au  troisième  jour,  développée  à  la 
facè  le  cinquième  jour  seulement;  délire  intense  pendant  trois  jours;  absence  de  sali¬ 
vation;  malgré  une  éruption  manifeste  -sur  la  langue  et  sur  le  voile  du  pâliais  ;  hbu- 
tôUs  varioliques  bleuâtres  au' centre,  etc.-  ‘  i:  r 

■  'Mais  si  la  VàTéUr -  préservatrice  de  la  vaccine  semble  cbmiprOpiise  par''ia  répétition 

asëëz  fréqüehtë'  de  faits’  analogues/’  elle  se  relève  sih^hliè'rèment,  quand  bn  consid ère 
ëè  'q'iïî 'arrive  bbéz  none'âCÇinés’’:  sur  uri  total'  dè'27  Varioles  Qbééryées 

datik  uné  période  de  six  semaines,  par:M.'  BernUtz,'*0.e’ètàiént  développées  chez  des 
individus  qui  n’âvaîent  pas  subi  l’inocülatibh'ydccihàïè  ;  or,  chez  tous,  ihaladie  a 
été  ^râvé;  frré'guliëré,  ët,  chez  deux  d’erîfre  'éuX,  elle  s’est  termittée  par  la  mort.  On 
à  pitéMâns  iés  dernières  séances  plusieurs  éxerapleè  (ïé  la'  marché  'simultanée  ' dë-  la 
variolé  et  de  la  vacciné  ;  eh  voici  uri  ribuveâudbsérVé  pâr'M.  Bernutz  dans  sès  salles  : 
Uri  rilàtadè,  entré  pour  Une  péritonite  partielle,  fut  VacCiné  par  M.  Larioix,  et  offrait/ 


que  dés  bruits  phÿ$iç^o^i<}ù'és  i  lèS  bruits  pàtholpgiqués,  au  contraire, /riouànét/  lui-même, 
pour  les  expliquer,  ’kiira  pliis  tard  . recours  au  bruit  mii'sçulai'ré!,  aux  frottements,  aux 
ëhocs,  etc.  ‘  ' 

‘  i*  Brm'f 'mMifcMteVé.  est  constitué  par  une  sbrie  de' vibrations' sourdes 

qui, se  transmettent,  par  les  solides;  çp'mment,le;Çonfppdr‘e  aVeç  les  bruits  physiologiques^ 
qùi'iont'bVé'fs.  mbhÔphohi^uës/sàîsissablês  à  distance  f  ; , 

« . Pour  dire,  avec  le  Comité  de  Dublin,  que  le  premlër.bruit  a  une.  durée  égalé  à  là 

contraction  du,  yenlricule,  il  pipt  n’avoir  ausculté  qui^  des  j^ceürs,  .tpaiàdes  bu  des  .animaux 
expirants,,,'  Lprèque  le  pas'sage/du  saiig  à  rprlfîçe  aoriique-  deyient'  sensible  à  1’, oreille,  je 
souille  que  nous  pércèybns/ alors,  depuis  '^  premier  brui, le.cbnc.èvez-vpus 
sânsie'pàssagé  dû  sang ïe't' le  passage  du  sàng sans  la contràcfiori  cTu  ventricule ?.....  »  Celte 
coptraction  papsculaire  qatj.dopc  ^pjipne  à  Ijétat  nprinf^l,  puisqu’elle  cophpue, ,  pendant  lé 
pr'einier  sîïe'ncé’  sans  le  troübièr. 

«  Les  expériences  de  MM.  Hppe  et  Williams,  sur  des  âpes,  ,  ne  .peuvent  être  prisçs  au 
sérieux. 'Si  les  bruits  normaux'^  opt  paru  seulement  affaiblis  et  mpdiflés  (dan?  leur  manière 
d’expériméritër)/  cela  s’explique  facilement  par  rinlégrilè  (Je  la  vàlyûle  dont  quelque  feston 
cpritinüait  à  foPétîpnrier,'  par/un  ^uffle  résüUapt  du  réiréciàseniehl  artificiel  dé  f orifice,  et 
par  l’introdùdlion  de  Pair.  »  '  '  ^  ' 

Frottement  dusang.  ,•—  »  Un  liquide  a-t-il  des  aspérités?,,., Ne  prend-il  pas  toutes 
les  fbrpiesdü  conduit  parcouru  î  Et  si  ce  conduit  est  mou  et'  lisse  comme  ùne  a\ière,  où 
sont  lés  cb’ùâitîbns  de ’frbtie'mérit  et  dé  bruit?  !  ’  '  /  .  , 

(^uant  aux  phénomènes,  phoniques  qui  se  produisent  dans  le  eaug  naêmè;  pendant  cer- 
(àîrisétàts  pàlholbglque'k'^ü  sang  lui^eme;  il  en  indiquera  plus  lard  l’origine.  «Ces  l)ruits- 


32i 


L’UNION  MÉDICALE. 


vers  le  sixième  jour  après  l’opération,  une,  éruption  vaccinale  bien,  caractérisée;  au 
huitième  jour,  il  présenta  un  mouvement  fébrile  qui  semblait  être  en  rapport  avec 
la  réplétion  des  boutons  de  vaccine  ;  mais  on  vit  apparaîlréj  au  dixième,  une  érup¬ 
tion  très-discrète  de  varioloïde;  puis  la  fièvre  tomba.  Un  fait  aussi  heureux  semble 
venir  à  l’appui  de  l’opinion  soutenue  éloquemment  par  M.  Hérard  ,  et  ;  indiquer 
manifestement  l’action  favorable  de  la  vaccination  pratiquée  chez  un  sujet*,  alors 
même  qu’il  est  dans  la  période  d’incubation  de  la  variole.  Mais,  pour  lui  donner  une 
semblable  valeur,  il  faudrait  qu’il  se  répétât  plus  souvent,  car  il  est sd’observation 
commune  qu’un  bon  nombre  de  varioloïdes,  contractées  à  l’hôpital  par  des  valétudi¬ 
naires  et  des  convalescents,  présentent  une  éruption  très-discrète  et  sont  absolument 
bénignes. 

Parmi  les  complications  les  plus  fréquentes  de  l’épidémie  actuelle  de  variole,  il 
faut  mettre  en  évidence  le  délire,  que  M.  Bernutz  considère  comme  plus  souvent 
observé  que  d’usage,  délire  simple  chez  le  plus  grand  nombre,  manifestement  alcoo¬ 
lique  chez  quelques-uns,  et  notamment  :  chez  un  sujet  traité,  par  M.  Gubler,  à  Beau^ 
jon;  chez  un  malade  de  M.  Féréol  atteint  d’une  varioloïde  confluente  développée 
après  huit  jours  de  prodromes,  et  terminée,  subitement  par  la  mort  au  milieu  du 
délire,  le  deuxième  jour  de  l’éruption;  ;  chez  un,  troisième,  enfin,  signalé  par, 
M.  Mesnet,  et  chez  lequel  l’empoisonnement  varioleux  est  devenu  l’occasion  du  délire 
aigu  alcoolique  le  plus  violent,  avec  tous  les  accidents  que  l’alcool  produit  du  côté 
du  système  nerveux.  Un  des  malades  de  M.  Bernutz,  atteint  de  délire  dès  le  début 
d’une  variole  anomale,  paraissait  être  dans  un  état  très-grave  que  ne  parvenait  pas 
à  modifier  un  traitement  tonique  et  excitant,  lorsque,  vers  le  onzième  jouv  de  la  ma-* 
ladie,  sixièmp  de  l’éruption,  n’ayant  ni  gonflement  de  la  face  ni  salivation,  il  pré¬ 
senta,  dans  f  espace  de  vingtquatre  heures,  une  vingtaine  de  déjections  glaireuses,, 
peu  abondante  chacune,  constiluées  par  un  liquide  à  odeur  spermatique,  et  ayant, 
l’aspect  des  déjections  dysentériques  à  la  première  période,  sauf  l’aspect.  cruorique|, 
à  la  suite  de  cette  sorte  d’expuitioh  rectale,  dit  M.  Bernutz,  le  délire  est  tombé,  et  la 
variole  a  pris  une  marche  régulière.  Chez  un  autre  malade  du  même,  service,  o,n  vit 
apparaître,  au'quatorzième  jour,  des  bulles  pemphlgoïdes  de  grande  dimension  sur. 
les,  cuisses,  les  pieds,  Iqs., avant-bras,  et  sur  lé,  cuir  chevelu,  puis  pendant  la 
période  de  dessiccation,  en  rifêrae  temps  que  deux  abcès  dans  le  tissu  ceilulairé, 

là  consistent  dans  un  murmure  ondulatoire,  un  SMsarras comme  la  myophonie,. 
tandis  que  je  caractère  des  bruits  normaux  c’est  la 

des  valvules,  occupent  lès  silences,  et  n’empêchent  pas  d’énlèndreles  bruits  pÜÿsiologiqües',  »? 

3°  Le  choc,  —  «  Il  en  . existe  trois  variétés  :  l“choc  des  liquides  entre  eux  ;  2°  dès  liquides 
contre  des  solides;  3"  des  Solides èonlré  d’autres  soiljdes,  »  '  .  ! 

Pour  Rouanel,  au  dedans  comtne  au  dehors  du  cœur,  ces  trois  variéléa  de  choc  sont  puréh 
ment  imaginaires  à  l'état  normal. 

Voici  comment  il  raisonne  : 

«  Deux  corps  peuvent  faire. effort  l’un  contre  faulre  de  deux  manières  di^éréntes  :  à  dis¬ 
tance  où  en  contact.  S’ils  né  se  touchaient  pas  auparavant,  il  y  a  choé  ;  s’'ils  étaient  en  ;Con- 
tact,  il  n’y  a  plùS.choc,  mais  impulsiori  seulement  ;  le  choC  est  sonore,  i’itopulsion  ne  l’est 
pas.  ^  ■  >■'  '/  •  ' 

Or,  à  l’état  normal,  en  dedans  comme  en  dehors  dù  cœur,  toufchoc  est  impossible;  il  ù’y 
a  que  des  impulsions.  ■  '  ;  '  ’ 

En  effet,  «  vous  ne  trouve) éz  pas  iih  seul  point,'  un  seul  instant  dans  la  circulatidh,  qù 
chaque  molécule  ne  soit  de  tous  côtés  en  contact  immédiat  avec  d’autres,  où  .avec  lés  slitV 

faces  intérieures  des  cavités  circulatoires . Dans  la  (chambre  barométriqhé,  c’est  le  vid,^ 

qui  permet  le  choc.  Dans  lè  cœur,  il  n’y  a  pas  plus  (ie  vide  que  d’àir,  quoi- qu’en  dise  Bùr- 
dach . »  . 

Voilà  pour  les  prétendus  chocs  des  liquides  entre  eux. 'Quant  au  choc  des  liquides  contra 
des  solides,  il  n’esl  pas  plus  possible  clans  un  cœur  normal  que  celui  des  molécules  liquides 
entre  elles,  et  précisément  pour  les  mêmes  raisons. 

Un  passage  (le.  la  thèse  inaugurale  de  Rouanet  avait  laissé  croire  à  M.  Bpuiljeud  qH’i\ 


L’UiNlON  MÉDICALE. 


325 


une  collection  purulente  dans  la  chambre  antérieure  de  l’œil  suivie  bientôt  d’une 
ulcération  de  la' cornée.  ■ 

A  l’hôpital  des  Enfants,  M.  Labric  a  observé  un  fait  dé  variole  hémorrhagique, 
avec  hématurie,  terminé  parla  mort;  et  M.  Hérard  a  signalé,  à  Lariboisière,  un  très- 
bel  exemple  de  rash  auquel  a  succédé  une  éruption  variolique  extrêmement  discrète 
et  bénigne.  ' 

Dans  son  service  de  femmes  en  couches,  à  l’Hôtël-Dieu,  M.  Vernois  a  eu  à  cons¬ 
tater  un  aVortément  à  quatre  mois  et  demi  le  septième  jour  d’une  variole  confluente 
à  laquelle  la  malade  a  succombé  pendant  la  période  de  suppuration.  Le  fœtus  n’of¬ 
frait  aucune  altération  pathologique. 

*  Nous  n’avons  pas  de  données  assez  précises  pour  déterminer  dans  quelle  mesure 
la  contagion  directe  peut  être  invoquée  comme  cause  du  développement  de  la  ma¬ 
ladie;  il  serait  à  désirer,  pour  être  plüS  exactement  renseigné  sur  ce  point  important, 
que  les  membres  de  la  Société  voulussent  bien  diriger  leur  attention  de  ce  côté  et 
faire  connaître  le  nombre  de  cas  contractés  dans  l’intérieur,  comme  on  le  faisait  avec 
exactitude  pour  le  choléra.  Sur  9  varioles-  traitées  dans  Son  service,  M.  Labric  en  a 
vu  3  se  développer  dans  ses  salles,  et  il  déplore  qüe,  à  l’hôpital  des  Enfants,  où  la 
contagion  s’exerce  sur  une  aussi  grande  échèlle,  l’isolement  ne  soit  pas  encore 
effectué.  Nos  investigations  personnelles,  menées  plusieurs  fois  dans  cette  direction, 
nous  ont  démontré  de  la  manière  la  plus  positive  que,  dans  un  très-grand  nombre 
de  cas,  la  variole  se  développait  non-seulément  chez  des  convalescents  pendant  leur 
séjour  à  l’hôpital,  mais  encore  chez  dès  individus  sortis  depuis  une  à  trois  semaines; 
chez  des  sujets  qui,  à  une  distance  de  une  à  trois  semaines  également,  avaient 
séjourné  dans  les  salles  d’hôpital  pendant  les  heures  de  visite  publique  ;  nubien 
encore  chez: des  convalescents  transportés,  à  Vincennes  ou  au  Vésinet,  dans  les 
mêmes  voitures  que  les  convalescents  de  variole.  Nous  avons,'  il  y  a  déjà  long¬ 
temps,  signalé  cette  dernière  cause  de  contagion  à  l’attention  éclairée  de  M.  le  direc¬ 
teur  général  de  l’Assistance  publique.  ' 

h’à  rougeole  restée  dans  des  proportions  numériques  assez  modérées  :  68  cas, 
dont  14  mortels;  —  et  la  scarlatine  n’a  fait  qu’un  très-petit  nombre  de  victimes, 
9  cas  seulement,  et  2  décès  pour  l’ensemble,des  hôpitaux. 

Parmi  les  particularités  les  plus  intéressantes',  nous  mentionnerons  une  convales- 


n’avait  fait,  au  sujet  du  second  bruit,  qu’adopter  l’opinion  d’un  médecin  anglais,  Carlswell, 
qui,  déjà  en  1831,  avait  été  d’avis  que  le  second  bruit  physiologique  est  dû  m  choc  en  retour 
dit  sang  contre  les  valvules  sigmoïdes.  Il  n’eh  était  rien  ;  car,  selon  Kouanet,  l’opinion  dû  mé¬ 
decin  anglais  repose  sur  une  erreur. 

Voici  le  passage  de  sa  thèse  qui  donna  le  change  au  professeur  Bouillaud  :  •  ' 

Page  18  :  «  kmsS,  tes- valvules  sigmoïdes  sont  la  seule  cause  rationnelle  du  second  bruit.  Je 
suis  heureux  de  pouvoir  dire  que  M.  Carlswell,  professeur  d’anatomie  pathologique  à  Londres; 
est  arrivé  à  la  même  conclusion,  en  examinant  en  1831,  dans  les  salles  deM.  Louis,  à  la  Pitié, 
un  malade  qui'portait  Un  anévrysme  de  l’aorte.  » 

Puis,  Roüanet  donne  tout  au  long  l’observation  rédigée  par  M.  Marc  d’Espine.  Or,  dans 
cette  observation,  voici  la  part  du  professeur  anglais  : 

«•.....  Cette  difficulté  porta  M.  Carswell  à  penser  que  le  second  bruit  pourrait  bien  ne 
devoir  sa  cause  qu’au  choc  en  retour  du  sang  contre  les  valvules  sigmoïdes,  au  moment  où 
les  ventricules  se  dilatehl.  » 

Le  second  bruit;  pour  Rouanet,  estdû  tiViWibrations  des  sigmoïdes,  au  claquement  valvu¬ 
laire,  ce  qui  est  bien  différent. 

.  Mais,  dira-t-on  peut-être,  cés  vibrations,  ce  claquement,  ne  sont-ils  pas  dus  au  choc  en 
retour  du  sang?  Pas  pour  Rouanet,  puisque,  selon  lui,  il  ne  se  passe  aucune  espèce  de  choc 
dans  le  cœur  à  l’état  normal.  •  Nous  verrons,  qu’à  son  sens,  les  valvules  pour  produire  les 
bruits  normaux  vibrent  èt  résonnent  dans  le  sang,  comme  «  à  l’air  libre  la  voile  que  le  vent 
enfle  tout  à  coup,  le  papier  ou  la  toile  remplaçant  un  carreau  de  vitre,  et  chassés  par  l’air 

agité  en  dedans  et  en  dehors,  etc .  »  Nous  verrons  aussi  que,  déjà  en  1830,  quand 

Cagnard  de  la  Tour  fit  chanter  dans  l’eau  sa  sirène,  devant  Dupuytren  et  ses  élèves,  ces 


326 


L’U^jlON  MÉDICALE,: 


cente  de  rougeole:  atlèintè  de  varioloïde  datis  le  service'  de  M.  Bernutz,-  et,  chez 
M.  Féréol,  un  cas  assez  sérieux  en  ce  qu’il  amena,  chez  une  jeune  femme  dei .25  an$, 
un  avoriement  à  Six  mois’ suivi  d’une  métrorrhagie  grave;  toutefois  la  guérison, 
chez  cette  malade,  fut  facile  et  rapide. 

■Enfin,  M.  Gubler  a  observé  un  cas  Aq  fièvre  ortiée  chez  un  ouvrier  à  la  suite 
d’arrêt  brusque  de  la  transpiration  cutanée;  M.  Bernutz  un  cas  de  fièvre  miliaire. 
chez  un  enfant  de  16  ans,  très-rapidement  guérie,  et  M.  Fléréol  rapporte  un  exemple 
de  fièvre  rhumatisma,le  jugée  au  septième  jour  par  une  éruption  de  miliaire  discrète 
et  d'érythème  noueux.  ; 

Les  érysipèles  se  sont  présentés  avec  avec  un  dégré  rnoyen,  de  fréquence,  mais  avec 
une  assez  grande  gravité,  puisque;  le,  tableau  administratif  du  moig  de  janvier,  porté 
14  décès  pour  63  cas  (médecine  et  chirurgie).  Comme  toujours,  un  certain  nombre: 
de  ces  cas  se  sont  développés  sous  l’influence^  nosocomiale  et  au  voisinage  dlautresj 
érysipèles.  M.  Féréiol  en  rapporte  un  très-intéressant  exemple  observé  sur  un  convar 
lescent  de  variole  grave  à  côté  de  qui  avait  été  placé,  quelques  jours  auparavant,  un) 
malade  atteint  d’érysipèle  de  la  face.' Dans  le  service  de  M.  Gubler,  on  a  indiqué 
particulièrement  un  fait  d’érysipèle  de  la  face  ayant  débuté  par  le  pharynx  et  s’étant 
terminé  par  un  herpès  labicâis  critique,  et,  à  l’Hôtel-Dieu,  M.  Vernois  a  perdu  deux 
enfants  nouveau-nés  qui  ont  succombé , l’un  à  un  érysipèle  ambulant,  suite  d’une 
piqûre  vaccinale;  l’autre  àun  érysipèle  de  la  région  ombilicale  compliqué  de  périto-i 
nite  localisée  au  pourtour  de  l’ombilic.. Ce  dernier  cas  rentre  dans,  la  catégorie  des 
phlegmasies  spécifiques  par'  contiguïté  de  tissu;  suf  lesquels  M.  Gubler  a  ici;  même, 
à  plusieurs  reprises’,  attiré  l’attention.  . 

fièvres  typhoHès ,  mmmQ  nous  l’avons  déjà  dit,  se  sont  présentées  en 
assez  grand  nombre,,  et  ont  fourni  un  chiffre' dlevé  de  décès  (170  cas,  44  décès).  On 
les  retrouve  dans  tous  les  services,  et  l’épidémie  paraît  encore  dans  sa  période 
ascensionnelle  ;  ear  'si  dans  quelques  :  services,  celui  de  ,M.  Bergeron,  par  exemple, 
on  n’a  reçu  de  typhiques  que  dans  la  première  partie  du  mois,  il  en  est  d’autres, 
comme;  celui  de  M,  Boucher,  à  SaintrAntoine,  où  c’est  au  contraire  dans  le»  derniers 
jours  du  mois  qu’ils  ont  . été  amenés  en  plus  grand  nombre. 

D’après  la  plupart  des  communications  parvenues  à  la  commission,  la  gravité  de 
l’épidémie  réside  surtout  dans  un  état  ataxique  et  adyhamique  p  sous,  l’influence 


curieuses  eûÇ!férimces-.m  firent  yue  wn/îrmcr,  pour  Rouanet,  sa  \héori&  ûes  vibratjidm  valvut 
Îaî>es,  déjà. toute  formée  dans  son  esprit.  :  .  .  , 

Enfin,  quant  à  la  troisième  variété  de  choc,  celle  des.  solides  contre,  d’autres  . solides^  elle 
se  résume  dans  la  théorie  du  choc  du  cœur  contre  la  paroi  thoracique  ;  c’est  la.théorie  de 
Magendie.  :  ■  ;  .  v  ^  . 

«  ...  Qui  est-ce  qui  renversera  une  théorie  fondée  sur  des  inductions  aussi  logiques,  des 
données  aussi  positives?  «  s’écrie  Rouanet,  après  avoir  cité  un  passage  hautement  affirmatif 
du  grand  physiologiste.  -  .  : 

«  Ce  n’est  pas  moi.  Messieurs,  c’est  M.  Magendie  lui-même.  Dans  uneinouvelle  expérience, 
il  enlève  le  sternum  à  un  , chien,  enveloppe  le  cœur  dans  une  atmosphère  de  coton,  puis  il 
applique  sur  l’organe  ainsi  matelassé  le  tube  acoustique  et  il  distingue  clairement  le  tic  tac 
du  cœur!ii.v..i  «  Ces  résultats  fournis  par  l’expérience  me  surprennent,  avoue  Magendie,....; 
il,  y  a  là  quelque  chose  qui  nous  échappe...,.  »? 

«  La  première  chose  qui  lui  a  échappé,  reprend  Rouanet,  et  que  M-  Bryan  a  constatée  par 
ses  belles  expériences  (Btlling),  c’est,  qae,  pendant  la  vie^  le  cœur  ne  quitte  jamais  la  paroi 
thoracique .  » 

Ce  fait  est  confirmé  par  les  vivisections  des  derniers  expérimentateurs  :  «  Comme  le  font 
justement  remarquer  MM.  Chauveau  et  Faivre,  le  cœur  restant  constamment  en  contact  avec, 
les  parois  du  thorfix,  ne  peut  opérer  un  véritable /rappemen#.....  »  (Barth  et  Roger,  p.  339.) 

Quant  au  second  bruit,  «  je  me  suis  surpris,,  à, '.(noire,  continue  Rouanet,  qu’il  avait  élé^ 
pourM.  le  professeur  au  Collège  de  France,  un  véritable  embarras.  L’explication,  après  s’ôtre 
fait  longtemps  altencîre,  se  résume  en  quelques  phrases  fort  peu  concluantes.  En  vérité,  il 
faut  le  reconnaître,  la  matière  était  ingrate.  » 


L’UNION  MEDICALE. 


327 


duquel  la  moft  paraît  être  Fé  plus  souvent  survenue  ;  il  a  même  été  spécifié  qu’un 
malade  de  M.  VernoîS  avait  succombé  à  une  forme  cérébro-spinale:  Un  des  malades 
de  M.  Bernüfz  a  Süècombé  subitement,  et  sa  mort  est  rapportée  à  une  syncope,  acci- 
déht  qui  n’ést  pas  absolument  rare  dans  le  cours  de  la  fièvre  typhoïde,  et  contre 
lequel  ori  b'é  Se  tient  pas  toujours  assez  en  garde. 

Parmi  lés  complications.  On  à  noté  le  purpura  hémbrrhagica  et  l’hématurie 
chez  un  malade  de  M.  Lab'ric,  qui  a  succombé;  deux  cas  d’hémorrhagie  intestinale, 
dont  un  mortel,  dans  le  service  dirigé  par  M.  Féréol  à  là  Pitié  ;  un  cas  de  tympa¬ 
nisme  particulièrement  énorme,  et  un  accès  Aq  delirium  iremews  au  début  d’aune 
fièvre  typhoïde  grave; 

Enfin,  M.  Mesnet  a  observé,  dans  da  convalescence  d’une  fièvre  typhoïde  ady- 
namique,  le  développement  d’un  accès  de  démence  aiguë  :  absence  d’expression 
intellectuelle,  engourdissement  de  l’esprit  et  des  sentiments,  indifférence  pour  fous 
les  objets  extérieurs,  faciès  stupide,  sensibilité  générale  obtuse,  incontinence  des 
urines  et  des  matières  fécales. 

A  côté  delà  fièvre  typhoïde  doivent  être  rangés  les /îèwes  synoques  et  les  embarras 
gastriques  fébriles,  qui  se  sont  montrés  en  assez:  grand  nombre,  et  que  M.  Moutard- 
Martin  signale  particulièrement  comme  se  confondant  au  début  par  leurs  caractères 
cliniques  avec  la  fièvre  typhoïde,  et  comme  compliquant  toutes  les  maladies  aiguës 
et  même  quelques  affections  chroniques. 

Dans  un  cas  de  fièvre  synoque  observé  par  M.  Mesnet  à  Saint-Antoine,  il  existait 
la  plus  confluente  écuptioa  de  taches  bleues  qu’il  soit  possible  de  voir. 

Les  ictères  et  les  dysenteries  se  sont  produits  d’une  manière  tout  à  fait  isolée  et 
en  tresrpetitmombret.  Mais  il  n’en  u  pas  etc  tout  .à  fait  de  même  des  diarrhées  catar¬ 
rhales  qui  sont  beaucoup  plus  fréquemment  signalées. 

Quant  au  choléra,  dit  M.  Mmitard^Martin ,  «  après  avoir  complètement  disparu 
pendant  longtemps,  nous  en  avons  vu  deux  cas  le  même  jour,  un  léger  amené 
dp  dehors,  et  ûn  '  cas  ihtëtièut  survenu  Chèz‘  ûtie  jeubé  fllle  convaî'éscentè  dfé 
scarlatiriè ,  tous  dèüx  términés  la  guërifebh.  Depuis  le  commencehiéht  de 
février, J.es  diarrhées  reparaissent;  plusieurs  malades  ont  eu  des  gardè-robéè  fré¬ 
quentes,  riziformès,  avec  r'èfcoi.dièsenïënt  ;  èn  ùn  mot,  de  véritàbïé's  attàdtfes  dé  chôi 
léra  légep,.  »  Nous  croyons  devoir  sigpai.er  .cês  faits,  quoiqu’ils  rie  se  rapportent  pas 


Je  reproduis  texluellement  ces  quelques  phrases^  parce  qu’elles  montrent  Mea  la  tournure 
naturelle  d’esprit  de  Bouanet,  qui  était  toujours  porté  à  l’honie. 

Voyons  maintenant  comment  il  va  tout  expliquer,  à  l’état  physiologique,;  par  le  seul  cla¬ 
quement  ;  valvujaire.  Ici,  ce  n’est  plus  résumer  qu’il,  faudrait»;  uiais  reproduire,  le  texte  entier,, 
qui  est  d’une  neite;té;et  d’une  poncisioa  remarquai)lés.  . 

,(  ,  ,  .  {lia  suite  à  un  prochain  numéro.) 


’  A  Maidenhead  et  dans  les  environs,  on  a  eu  à  dépioreiv  13  cas  dè  fièvre  puerpérale,,  dont 
11  ont  entraîné  la  mort,  arrivée  dans  lés  circonstances  suivantes  :  1"^  Un  groupe  de  6  cas 
dans  la  pratiqüé  d’une  même  sage-fetame.  Le  docteur  Plume,  appelé  auprès  des  trois  der¬ 
nières  accouchées,  a  provoqué  l’attention  sur  cette  circonstance,  ta  sage-femme  a  été  sus¬ 
pendue  de  ses  fonctions,  ses  vêtements,  ont  été  brûlés  et  elle  est  allée  se  désinfecter  dans  un 
port  de  mer.  2°  Un  autre  cas  de  fièvre  puerpérale  se  déclara  dans  la  pratique  de  l’aide-chi¬ 
rurgien  du  docteur  Plume,  lequel  l’avait  assisté  auprès  de  trois  malades  précédemment 
décédées.  Ces  praticiens  s’abstiennent,  à  leur  tour  de  donner  des  soins  aux  accouchées, 
è  femmes  sont  èricdre  àtt'éintés  dé  fièvre  puèi^()éraîéV  cette  fois  etifré  les  mains  de  là  fille  de 
la  première  sage-femme  de  ses  fonctions  et  qui  demeurait  avëc  sa  mère  aü  débûl  dé  réjn- 
démie  puerpérale.  Les  accidents  se  sont  arrêtés  là.  On  attribue  l’explosion  initiale  de  ces 
fièvres:  à  une  épidémie  intense  de  fièvre  scarlatine  qui  régnait  dans  ces  localités.  {Lan- 
àet,  Gaz  rnéd.  de  Puris.) 


328 


L’UNION  MÉDICALE. 


au  mois  de  janvier,  pour  provoquer  les  communications  des  membres  de  la;  Société 
sur  ce  sujet;  et  cela  d’autant  mieux  que,  vers  le  20  janvier,  on  amenait  à  Sainte-. 
Eugénie,  dans  le  service, de  M.  Bergeron,  un  enfant  de  2  ans,  «  froid,  ies  yeux  exca¬ 
vés,  et  rendant  des  selles  blanches,  sanguinolentes;  il  avait  été  pris^Ja  .veille,  de 
diarrhée  et  de  vomissements.  »  Ce  sujet,  que  l’on  est  parvenu  à  réchauffer  et  àréta- 
hlir  assez  rapidement,  puisqu’il  a  pu  êtee  emmené  au  bout  de  trois. jours,  avait-il  res¬ 
senti  une  influence  épidémique,  ou  n’a-t-il  offert  qu’un  de  ces  cas  sporadiques  analo¬ 
gues  à  ceux  que  l’on  observe  en  tout  temps  ?  C’est  là  une  question  que  M,  Bergeron 
seborne  à  poser.  ,  ,  ,  .  .  i,  . 

Affections  pseudo-membraneuses.  —  La  statistique  de  la  diphthérie-'^mvlQ  mois 
de  janvier  de  cette  année,  ne  peut  être  faite  d’une  manière  complète,  la  commission 
n’ayant  reçu  que  deux  communications  à  cet  égard. 

A  Sainte-Eugénie,  M.  Bergeron  a  eu  à  traiter  6  cas  ;  une  angine  diphthéritique 
avec  coryza  secondaire,  terminée  par  la  mort;  5  cas  de  croup,  dont  4  opérés 
sans  succès.  Le  cinquième  a  guéri  sans  être  opéré  :  il  s’agissait  d’un  cas  non  dou¬ 
teux,  puisque  le  pharynx  était  tapissé  de  fausses  membranes,  et  d’un  cas  grave,  puisque 
l’opportunité  de  la  trachéotomie  a  été  discutée. 

Chez  M.  Labric,  à  l’hôpital  des  Enfants,  les  résultats  ont  été  un  peu  différents  :  il 
y  a  eu  5  cas  cas  de  croup,  4  opérés,  une  mort,  une  guérison  ;  2  sont  en  cours  de 
traitement.  Le  cinquième,  non  opéré,  a  succombé. 

En  terminant,  je  rapporterai,  pour  me  conformer  à  l’usage,  le  nombre  des  sorties 
de  malades  atteints  d’intoxication  saturnine,  qui  est  de  39,  en  notant  particulière¬ 
ment  qu’auCün  cas  ne  s'est  terminé  par  lamort.^ 


BIBLIOTHÈaUE. 


APPRÉCIATION  MEDIC0-LÉ6ALE  du  régime  actuel  des  aliénés  en  France,  à  l’occasion,  de  i’â  loi 
de  1838,  par  M- le  docteur  A.  Brierre  deBoismqnt.  Paris,  Martinet,  1865.  Brochure  10-8° 
de  /i8  pages. 

SEMAINES  SCIENTIFIQUES,  ou  Exposé  critique  annuel  des  progrès  de  la  science  et  de  leurs 
applications  à  récpnomie  sociale,  agricole,  industrielle  et  domestique,  par  M.  André  San- 
soN.  Première  année,  avec  une  carte  météorologique  et  des  gravures  dans  le  texte.  Paris, 
Fume,  1866.  In-12  de  51A  pages. 

ÉTUDES  COMPLÉMENTAIRES  SUR  LA  LOI  DU  TRAVAIL  appliquée  au  traitement  de  l’aliénation 
mentale,  par  M.  le  docteur  J.  B.  P.  Brün-Séchaud.  Troisième  mémoire,  1863,  Limoges. 
Brochure  de  M  pages  in-8°. 

DE  L’HYGIÉNE  MORALE  DE  LA  FOLIE  appliquée  dans  les  grands  asiles  d’aliénés ,  par  M.  le 
docteur  A.  Pain.  Paris,  1861.  J.  B.  Bàillièré,  brochure  in-8°  de  16  pages. 

ÉTUDE  MÉDICO-PSYCHOLOGIQUE  sur  l’homme  dit  le  Sauvage  du  Var,  par  M.  le  docteur  Mes- 
NET,  suivie  du  Rapport  de  M.  le  docteur  Cerise  à  l’Académie  de  médecine.  Paris,  J.  B. 
Baillière,  1865.  Brochure  grand  in-8°  de  32  pages,  avec  une  lithographie  représentant  le 
Sauvage  du  Var. 

L’ALIÉNÉ  DEVANT  LUI-MÊME,  l’appréciation  légale,  la  législation,  les  systèmes,  la  société  et 
la  famille,  par  Mi  Henry  Bonnet,  médecin  en  chef  de  l’asile  de  Maréville.  Préface  par 
M.  Brierre  de  Boismont.  Paris,  V.  Masson  et  fils,  1866.  Grand  in-8°  de  5liO  pages. 

DE  LA  POSSIBILITÉ  ET  DE  LA  CONVENANCE  de  faire  sortir  certaines  catégories  d’aliénés 
•des  asiles  spéciaux  et  de  les  placer,  soit  dans  des  exploitations  agricoles,  soit  dans  leurs 
propres  familles,  Mémoire'fu  au  Congrès  médical  de’Lydn,  le  1"  octobre  186^1,  par  M.  le 
docteur  Motet.  Lyon,  Vingtrignier,  1865.  Brochure  de  22  pages. 

ÉTUDE  SUR  LE  DÉLIRE  AIGU  SANS  LÉSIONS ,  par  Ml  lè  docteur  Thulié.  Paris,  Ad.  Delahaye, 
1865,  in-S"  jésus,  12Zi  pages.  .  ' 

IIl 

Dans  l’article  précédent,  je  disais  que  les  deux  exemples  cités  par  M.  André  Sanson,  loin 

de  nous  effrayer,  étaient  au  contraire  assez  rassurants,  puisque  l’un  de  ses  hallucinés  n’avait 


L’UiNlON  MÉDICALE. 


329 


jamais  été  privé  de  la  liberté,  et  que  l’autre  avait  pu,  par  ses  seules  protestations,  sortir  de 
rétablissement  où  il  était  enfermé.  Grâce  à  l’obligeance  du  chef  de  cet  établissement,  je 
puis  compléter  les  renseignements  que  possédait  à  cet  égard  et  que  donne  M.  Sanson.  La 
chose  vaut  la  peine  d’être  éclaircie,  et  M,  Sanson  me  tiendra  compte  des  efforts  que  je  fais 
dans  ce  but.  Voici  comment  l’affaire  est  présentée  dans  les  Semaines  scientifiques. 

J’abrège  :  «  M.  X...  croyait  avoir  eu  à  se  plaindre  de  l’injustice  de  ses  chefs  dans  sa  car¬ 
rière  militaire;  il  vivait  seul  dans  un  petit  appartement  de  la  rue  Saint-^Jacques.  Il  se  per¬ 
suada  quedes  gens  malintentionnés  s’introduisaient,  en  son  absence,  dans  son  domicile, 
pour  altérer  son  eau  et  souiller  ses  meubles,  quelques  précautions  qu’il  prît...  Il  adressa,  le 
29  décembre  I8â0,  une  plainte  confidentielle  et  inoffensive  à  M.  le  Préfet  de  police,  —  qui 
le  fit  conduire,  le  19  mars  1841 ,  dans  un  établissement  d’aliénés.  Homme  d’un  caractère 
énergique,  il  se  mit  en  devoir,  dès  le  premier  jour,  de  recourir  à  l’article  29  'de  la  loi  du  30 
juin  1838.  » 

—  Entre  parenthèses,  je  mets  sous  les  yeux  du  leèteur  cet  article  29,  qu’il  est  bon  de  con¬ 
naître.  —  Il  est  ainsi  conçu  :  «  Toute  personne  placée  ou  retenue  dans  un  établissement 
d’aliénés,  son  tuteur,  si  elle  est  mineure,  son  curateur,  tout  'parent  ou  ami,  pourront,  h 
quelque  époque  que  ce  soit,  se  pourvoir  devant  le  tribunal  du  lieu  de  la  situation  de  l'éta¬ 
blissement,  qui,  après  les  vérifications  nécessaires,  ordonnera,  s’il  y  a  lieu,  la  sortie  immé¬ 
diate,  etc.  »  —  Je  reprends  :  «  J’eus,  dit  M.  X...,  cité  par  M.  Sansonj  j’eus  à  subir  deux 
interrogatoires  successifs  de  trois  docteurs,  fonctionnaires  haut  plaçës  nommés  experts,  qui 
conclurent  dans  leur  rapport  que  je  devais  être  maintenu  dans  un  établissement  d’aliénés. 
Nonobstant,  ajouté  M.  Sanson,  après  Un  interrogatoire  en  la  chambre  du  conseil,  le  tribunal 
ordonna  la  mise  immédiate  en  liberté  de  M.  X...,  etc.  » 

Voyons  maintenant  ce  que  nous  apprend  le  dossier  consulté  du  client  de  M,  Sanson.  Le 
préfet  de  policé '  fài.t  interner  M.  X...  pour  un  délire  dç.  persécution,  d’empoisonnement,  qui 
l’avait  porté  à  menacer  son  portier  de  lui  brûler  la  cervelle*  Plusieurs  années  auparavant,  il 
avait  eu  ün  accès  d’aliénation  mentale  dont  il  avait  guéri.  A  peine  fut-il  placé  dans  une 
maison  de  santé  qu’il  devint  tranquille, sauf  un  accès  qui  eut  lieu  le  troisième  jour.  Il  adressa 
aü  tribunal  une  requête  pour  être  mis  en  liberté,  et  il  demanda  au  chef  de  la  maison  un  cer¬ 
tificat  afin  de  constater  son  é.tal.  Celui-ci  déclara, que  M.  X...  «  conservait  ses  idées  de  per¬ 
sécution,  mais  qu'il  étail  tranquille  et  qu’il  n'y  avait  pas  d'inconvénient  à  ce  qu'il  fût  mis  en 
liberté.  »  , 

Les  choses  se  passèrent  ensuite  comme  le  raconte  M.  Sanson  ;  mais  l’existence  de  ce  cer¬ 
tificat  donne,  on  en  conviendra,  qne  tournure  toute  différente  à  l’affaire.  Si,  comme  on  me 
l’affirme,  M.  X^.  lui-même  reconnaît,  dans  la  brochure  qu’il  a  publiée  à  ce  sujet,  que  le 
médecin  directeur  de  la  maison  de  santé  , lui  avait  délivré  un  certificat  attestant  qu’il  pou¬ 
vait  être  mis  en  liberté,  i;l  est  regrettable  que  M.  Sanson  n’ait  pas  cru  devoir  en  faire  men¬ 
tion.  Evidemment,  il  ne  s’agit  pas  ici  d’une  simple  thèse  à  soutenir  sans  donner  ses  motifs 
de, détermination ,: et  sans  les  donner  tous.  Le  débat  est  grave;  il  intéresse  d’une  part  la 
liberté  personnelle,  et,  d’autre  part,  la  sécurité  des  relations  sociales,  et  trop  souvent  la  vie 
humaine. 

En  supposant  que  la.  délivrance  du  certificat  n’ait  pas  été.  reconnue  d.ans  la  brochure  de 
M.  X*..  (il  m’a  .élé  impossible  de  me  la  procurer),  il  existe,  un  autre  document  aulhentjque 
que  M.  Sanson. doit  connallre,  puisqu’il  a  instruit  ce  procès.  DèS’ l’année  1844,  dans  le  t.  IV 
des  Annales  m^dif  o-p'sychologiquesi  4’72,  le  médecin,  chef  d’établissement,  mis  en  cause, 
avait,  en  parlant  dq  cette. affaire,  déclaré  t’existence  et  la  teneur  de  ce  certificat.  Il  indi¬ 
quait,  dans  le  même  travail,  sa  règle  de  conduite  à  l’égard  des  fous  raisonnants;  règle 
de  conduite  qui  consistait  et  qui  consiste  encore  à  laisser  les  malades  communiquer  avec  les 
personnes  du  dehors  et  à  transmettre  leurs  réclamations  aux  autorités  administrative  et 
judiciaire. 

Quant  4  savoir  si  les  fous  raisonnants  ne  doivent  pas,  dans  certains  cas,  être  privés  de  la 
liberté,  c’est  une  question  qu’on  n’oserait  sans  doute  pas  poser  en  ces  termes.  Tout  au  plus 
pourrait-on  demander  qu’on  n’internât  que  les  .dangereux.  Mais  qui,  sauf  le  médecin, 
aura  qualité  pour  pfévoirile. danger^  Si  on  ne  les  prive  de  la  liberté  qu’après  qu’ils  auront 
commis  des  méfaits,  on  les  fait  rentrer  dans  la  catégorie  des  criminels  ordinaires, en  même 
temps  qu’on  enlève  à  leurs  contemporains  les  garanties  que  la  science  est  en  mesure  de 
leur  assurer.  On  rçnonce  ainsi  doublement  aux  progrès  accomplis,  avec  tant  d’efforts,  depuis 
la  fin  du  siècle  dernier. 

C’est  donc,  en  définitive,  toujours  à  la  science  médicale,  et  à  la  science  médicale  seule, 


330 


L’ÜINION  MÉDICALE. 


qu’est  dévuluè  la  solution  de  ce  prôblènie.  OU  est  forcément  ramené  à  une  question  de  cbtn- 
pétence,  et,  dans  l’ordre  des  faits  pathologiques,  les  riiëdecins  seuls  sont  compétents.^ 

tl  reste  la  ressource  de  nier  la  science  médicale,  et  c’est  ce  que  fait  M.  Sanson.  hon  pas,  il 
est  vrai,  à  propos  de  ce  point  particulier,  mais  d’une  manière  générale,  dans  un  autre  cha¬ 
pitre  intitulé  ï  ‘ 

«  Il  n’y  a  point  de  science  médicale,  dit-il  ,  il  n’y  a  que  des  médecins  plus  ou  moins 
instruits,  etc.  -  Pardon,  mon  cher  collègue,  mais  vous  tombez  ici  dans,  une  confusion  qui 
m’étonne.  Il  y  a  une  , science  médicale,  et  celte  science  se  nomme  la  pathologie.  Elle  con¬ 
siste,  un  sujet  étant  donné,  à  reconnaître  soit  par  rexploralion  ,direGte,,  soit  par  le  groupe¬ 
ment  des  symptômes,  quels  sont  les  organes  malades.,  et  de  quelle  mani^jls  le  sont,  ha 
maladie  reconnue,  diagnostiquée,  pour  employer  l’expression  rconsacrée,  la  science  .dont  il 
s’agit  indique  quelles  phases  ont  été  déjà  parcourues  et  celles  qui  restent  à  parcourir.  C’est 
une  science  au  même  titre  que  la  botanique,  que  la  zoologie,  que  la  zootechnie,., que  toutes 
les  sciences  naturelles,.,  Elle  a  ce  caractère  propre  aux  sciences,  qu'elle  s’accroît  sans  cesse, 
qu’elle  progresse,  c’est-à-dire  que  les  efforts  individuels  de  ceux  gui  la  cultivent  ne  sont 
pas  perdus  pour  ceux  qui  leur  succèdent  ;  au  contraire,  ils  se  traduisent  en  acquisitions. dont, 
la  somme,  toujours  augmentée,  sè  transmet  de  génération  en  génération.  —  Mais  en  face  de 
la  maladie,  se  pose  le  problème  de  la  thérapeutique  :  comment  remédier  au  désordre  de 
l’organisme?  que  faire?  Et  la  solution  de  ce  problème,  extrêmement  complexe,  est  rarement 
obtenue,  il  faut  l’avouer,  par  des  procédés  purement  scientifiques.  Ici  l’art  intervient  et  joue 
un  grand  rôle.  Si  donc  M.  Sanson  eût  écrit  :  la  science  de  guérir  n’est,  pas  enqoré  constituée, 
fl  eût  été  dans  le  vrai,  mais,  dans  ce  vaste  ensemble  de  connaissances  comprisès  so.qs  le  nom 
de  médecine,  il  y  a  des  parties  qui  sont^dé  la  science,  et  il  appartenait  à  l’esprit  didactiqqe 
de  M.  Sanson  d’en  faire  le  rigoureux  départ. 

‘Avant  d’abandonner  la  question  de  la  coihpéiencè  exclusive  dès  médecins,  en  fàîl  d’aliéna¬ 
tion  mentalè,  je  demande  à  reproduire  un  entrefilets  qui  à  paru,  il  y  â  quelque  te.tnps,^  dand 
tous  lès  journaux  politiques.  On  né  peut  les  acChser  de  parti  pris  pour  le'Oôrps  nàëdical  : 

«  On  n’a  pas  oublié,  dit  l’Eurojaei  rhistoire  de  ce  jeune  Anglais,  ,M.  Wyndhàpi,  quia 
dépensé  tant  d’argent  pour  Se  défendre  d’une  intérdiction  faite  par  quelquès  nàémbres  dé?, a 
femille.  Il  avait  réussi  à  obtenir  la  gestion  de’  Ses  propres  affaires  eh  'prouVant  qu’Ü  n’ètait 
pas  foü,.  malgré  la  rhanie  qu’il  avait  de  monter  sur  des  locomotives  de  Chemins  dè  fer  en 
conducteur  aniateur,  et  de  conduire  dès  voitures  à  quatre  cKèVatix  èn  costume  de  cochér,' 

«  Une  fois  le  brevet  de  capacité  et  de  sagesse  obtenu  par  un  arrêt  de  Cour  à  la  sûiWde 
débats  qui  n’ont  pàs  Occupé  moins  de  cinquante  bu  soixanté  audiences,  et  coûté  qUèlq'ue 
chose  comriie  12,000  1,  sf.,  M.  Wyndhâm  s’èst  eînprëésé  de  faire  toutesies  folies  imaginiâP 
blés  :  d’épouser  une  célèbre  héroïne,  puis,  quelques  nibis  àpfèsi^  dé  plaider  en  divorCé  pBün 
causé  d’adultère  àvec  un  ténor  du  Tliéâtré-Italietf,  aujourd’hui ‘éloigné,, du'  théâtre ;,poiir 
causé  dé  démence,  et  dè  dissiper  les  trois  quarts  d’iirie  immense  fortune  en  dépensés  Wdï-, 
culés  et  extravagantes.,  »  '  ■  '  ”  ‘ 

Les  assises  prochaines  de  la  session  d’avril  montreront.  Une  ifoîS  de  plus;  cotntilent  une; 
folle  que  personne  ne  songé' à  renfermer  pèut  tuer,  avec  des'  raffinements  horriblés  de 
cruauté,  une  série  indéfinie  d’enfants.  Ces  crimes,  qui  révoltent  et  froissent  tous  les  senti¬ 
ments  humains,  peuvent-ils  être  mis  en  balance  avec  la  privation  de  la  liberté,  même  pré¬ 
ventive,  d’une  pauvre  malade  qui,  du  moins,  ne  serait  que  malade?  Les  adversaires  delà  loi 
de  1838  préfèrent-ils  donc  la  prison  à  l’asile,  le  geôlier  au  gardien,  etc.?  (Je  ne  continue  pas 
la  progression  de  peur  qu’ëlle  né  devienne  déclamatoire.)  ünvjour  vieiidrâ  peut-être  OU  toüs 
les  criminels  seront  considérés  comme  des  malades.  En  attendant,  hppliqUons-noüs  ànè  flas 
laisser  traiter  les  malades  comme  des  criminels.  ' 

Au  surplus,  pour  rexposilion  complète  et  développée  de  tohs  leS  motifs  qui  militent  en 
faveur  dé  la  loi  de  1838,  comme  pôur  l’indication  des  raisons  qui  entravent  la  défense  des 
chefs  d’établissement,  et  des  médecins  si  injustement  incriminés  dans  ces  derniers  temps;- 
—  pour  la  réduction  à  l’absurde  de  cette  accusation  si  souvent  reproduite,  à  savoir  :  que  la 
claustration  des  trois  premiers  jours,  et  même  des  premières  vingt-quatre  heures,  détermine 
l’explosion  de  la  folie,  etc.,  etc.,  nous  renvoyons  le  lecteur  à  la  brochuré  très-substanlielle 
et  très-topique  clë  M.  le  docteur  Brierre  de  Boîsmont,  intitulée  :  Appréciation  mèdico^léÿaXe 

du  régime  actuel  des  aliénés  en  France. 

Mais  je  veux  saisil’  celle  occasion,  et  montrer  comment  les  malades  sOrit  traités  dans  ces 
asiiés  dont  lé  nom  Seul  nous  fait  tous  trembler.  J’èmprünte  les  détails  qui  vont  Süivrè  à  un 
mémoire  lu  à  l’Académie  des  sciences,  dans  sa  séance  du  21  août  dernier,  et  dont  j’aî'dll; 
quelques  mots,  à  celle  époque,  dans  mes  Bulletins  du  samedi  : 


L'UNION  MÉDICALE. 


331 


«  Lorg(ïue  nbus prîmes,  en  1838,  îa  direction  de  notre  premier  établissèment,  dit  M.  le  doc- 
teim'Brierre  de  Boismont,  PinsUfTisance  des  locaux,  leur  mauvaise  disposition,  nous  suggé¬ 
rèrent  la  pensée  de  recevoir  dans  noire  propre  logement,  durant  la  journée,  les  aliénés  tran^^ 
qüillêS,  mélancoliques,  à  conceptions  délirantes,  hypochôndriaques,  qui  offraient  des  chantes 
de  guérison.  '  .  ■  '  - 

Cetté' tentative  était  délicate;  les  résultats  en  fuient  des  plus  satisfaisants;  car,  sur  les 
douze  premiers  malades  que  nous  choisîmes,  huit  partirent  guéris.  Malgré  eux,  ces  mono- 
manes,  absorbés  dans  leur^ idée,  fixe,,  semblables  à,  des  statues,  annonçant  des  intentions 
sinistres,  parlant  à  peiné  oti  répétant  sans  cesse  les  mêmes  choses,  étalent  contraints 
d’écouter  ce  qui  se  disait,  de  voir  ce  qui  se  faisait.  La  variété  des  personnages,  des  conver¬ 
sations,  des  actes,  des  objets,  qxerçaiL  à  la  longue,  son  influence  sur  leur  esprit.  Aussi  les 
entendions-nous  souvent  proférer  tout  à  coup  des  mots  significatifs,  faire  des  réflexions 
rapides  et  justes  prouvant  qu’ils  avaient  ^té  ébranlés  par  ces  impressions  nouvelles.  » 

Dans  l’établisséraent  qu’il  dirige  actuellement,  M.  le  docteur  Brierre  de  Boismont;:  encou¬ 
ragé  par  ces  premiers  succès,  prit  des  dispositions  telles,  qu’elles  lui  permirent  d’appliquer 
le  traitement  familial  à  des  malades  de  symptômes  fort  différents  :  maniaques  tranquilles, 
mélancoliques,  hypochôndriaques,  monomanes,  déments,' paralysés  généraux  à  un  degré  peu 
avancé,  imbéciles.  «  Non-seulement  la  vie  dé  famille  entretient  rharmottie  Iparmi  tous  ces 
malades,  mais  elle  arrête  souvent,  pendant  des  années,  fa  iparche,  de  l’étal  chroniquél  Un  de 
ses  grands  avantages,  c’est  d’avoir  enlevé  à  l’asile  la  physionomie  du  cloître  et  de  l’avoir 
rapproché  de  la  maison  ordinaire. 

L’époque  oü  il  faut  commencer  ce  traitement  varie  suivant  les  symptômes. 

...  Il  ne  faut  pas  croire  que  les  aliénés  reçoivent  toujours  avec  reconnaissance  les  conso¬ 
lations  qu’on  léur  prodigue  et  •  sé  pi'êtent  avec  plaisir  à  cette  vie  en  commun.  Plusieurs 
détestent  les  réunions,  et,  douloureusement  affectés  par  les  distractions,  recherchent  la 
solitude.  Quelques-uns,  d’un  caractMè 'jaloux,  égoïsté,.  ne  penvent  supporter  qu’on  s’occupe 
également  des  autres  malades.  Il  en  est  aussi  qui,  à  raison  de  leurs  conceptions  délirantes, 
doivent  être  menés  avec  unei. certaine  sévérité  et  assujettis  o(  la  règle  du  travail,  v, 

Mais,  pour  que  celte  méthode  de  traitement  réussisse,  il  faut  une  extrême  paUfince,- ma 
esprit  de  justice  et  de  fermeté,  une  gr^rnde  égalité  d’humeur,,  une  modération  parfaite  de 
sentiments  et  un  fonds  de  bonté  inépuisable.  L’épreuve  est,  en  effet,  des  plus  pénibles,  car 
on  doit  entendre  cçntinuellement,  sans  impatfence,  les  mêmes  plaintes,  les  mêmes  douleurs, 
les  mêmes  demandes.  Cés  répétitions  durent  des  heurés,  dés  journées  entièreï;  elles  sont 
entremêlées  d’observations  désagréables,  de  iriots  pîquaùtsV  cte  réflexions  blessantes,  d’in¬ 
jures  même;  très-souvent  encore,  elles  ont  pour  accompagnement  le  mensonge,  la  médi¬ 
sance,' la -calomnie..;  '-'U  ■ 

Tracer  un  pareil  tableau,  c’est  indiquer  les  difficullés  de  la  situation.  : . 

,Une  remarque  pratique  sur  laquelle  pn  ne  ^aurait  assez  insister, .c’est  que  ,1e  raisonnement 
direçt,  l'émotion  sentimental, é  triomphent  rarement,  au  début,  dé  la  ténacité' des  aliénés, 
Laviéde  famjile,  au  contraire,  par  sa  seule  iufiuenc.e,  elle  conseil  pé  dp  l’occasion,  exercent 
sur  ebx  une  actiop  dissqlvantè  ;  et  délourrjée  .quij  à.  la  longue,  et  quelquefpis.  même  assez 
rapidement,  ébranlent  l’échafandage  des  conceplions  délirantes.  Lorsque  la  maladie  a  perdu 
dé’sqn  intensité,  Je, langage  de  ta  raison  doit, aiprs  être  employé,  et  avec  d’autant  plus  de 
fruittqu, P,  la  présence,  continuelle,  du  mala.de  permet  de  saisir  Je,  ipoinent  favorable  où  il  ppilt 
être  compris  et  donner  aux  idées  une  meilleure  direction. 

Une  Objection ^  qu’on  a  crû  d’une  très-grande  fdrce;  et  qui  ùe  révèle  qùé  le  défaut  d’ob- 
setvation  médicale,'  eët  cëllë-ci;  on  a  dit  ;  !<  Ces  soins,  que  voùs  vantez  aveè  justice,  ont 
leur  raison  d’être  dans  là  yéritàblë  famille,  êt  l’étranger  ne  pourra  jamaiis  la  remplacer.  »  Là 
est  'Perréür  pratiqué.  La  famille  est  lë  point  dé  départ  d’un  nombre  considérable  de  folies, 
et  leurs  symptômes  sont  tels  qu’ils  l’bbligëht  Ù'  conduire  elle-même  ces  malades  dans  les 
asîlés.  Lorsque  la  famillé  s’opiniâtre  à  les'gard'ér,  l’incurabilité  ëst  le  résultat  dé  cette  Côn- 
duilé.  Il  y  a,'éh  outré,  les  accidents  qui-,' à  Paris,  font  placer  d’office  80  aliénés  sur  100,  et, 
eu  province,  lés  ttols  qüàrts  du  nombre  total.  Beaucoup  de  ces  malades,  calmes  dans  les 
asiles,  ne  sont  pas  plutôt  rentrés  Chez  eux,  qu’ils  deviennent  turbulents,  nuisibles,  et  qu’il 
fàiit,  en  toute  hâte,  les  replacer  dans  rétablissement.  Enfin,  et  cela  mérite  considération,  les 
guérisons  sont  trës-nômbreuses  parmi  lès  aliénés  traités'dans  les  premiers  mois. 

La  méthode  que  nous  venons  de  faire  connaître  est,  sans  doute,  d’une  'application  plus 
difficile  dans  les  grands  asiles  ;  mais  on  peut  cependant  l’y  réaliser.  Il  suffirait,  pour  atteindre 
ce  but,  d’imiter  l’exemple  du  docteur  Follet,  ancien  médecin-directeur  de  l’asile  de  Sainl- 
Alhanase,  à  Quimper,  qui  avait  relevé  les  humbles  fonctions  de  ses  infirmiers,  en  inscrivant 


332 


L’UNION  miî;dicale. 


leurs  noms  sur  des  labiés  de  marbre  de  la  chapelle,  comme  récompense  de  leur  dévouement 
aux  aliénés.  Nous  pensons  qu’il  serait  de  toute  justice  de  joindre  à  cette  distinction  honori¬ 
fique  une  pension  de  retraite.  » 

Dans  un  prochain  article,  nous  verrons  ce  que  pense  M.  le  docteur  Motet  de  la  vie  de 
famille  appliquée  à  certaines  catégories  d’aliénés. 

Dî  Maximin  Legrand. 


ACADÉMIES  ET  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 


SOCIÉTÉ  MÉDICALE  DES  HOPITAUX. 

Séance  du  24  Janvier  1866.  —  Présidence  de  M.  Lége». 

SOMMAIRE.  —  Correspondance.  —  Suite  de  la  discussion  sur  les  revaccinations.  MM.  Hervieux,  Gué- 
neàu  deMussy,  Lailler,  Féréol,  Hérard.  —  V  Ramollissement  cérébral  ancien  avec  embarras  de 
la  parole.  —  Ramollissement  cérébral  récent.  —  Caillot  ancien  dans  l’auricule  gauche.  —  Infarc¬ 
tus  de  la  paroi  du  ventricule  gauche  du  cœur  coexistant  avec  un  caillot  ancien  dan,s  l’une  des 
artères  coronaires.  —  Rupture  de  cet  infarctus  dans  la  cavité  du  ventricule  et  dans  la  cavité  du 
péricarde.  —  Hémorrhagie  dans  la  cavité  du  péricarde.  —  2“  Cirrhose  partielle  du  foie.  —  Ra¬ 
mollissement  du  tissu  du  foie  dans  un  grand  nombre  de  points.  —  Obstruction  de  la  veine  porté  et 
de  ses  branches  hépatiques  par  les  éléments  du  foie  provenant  de  ces  points  malades.  Observations 
avec  présentation  de  pièces  anatomiques,  par  M.  Vulpian. 

Correspondance:  -, 

■  Journal  de  médecine  mentale  de  M.  Delasiauve,  t.  V,  n"’  11  et  12j  novembre  et  décembre 
1865. 

Gaziéttc  mérfîca/e  rfe  n°  12,  25  décembre  1865. 

Médecine  contemporaine.  , 

Le  choléra  ef  le  congrès  sanitaire  diplomatique  international.  Brochure,  par  le  docteur 
Bonnafont. 

Archives  générales  de  médecine  navale ,  ÜQQ.  ,  ’ 

M.  Guérard  présente,  au  nom  de  M.  le  docteur  Pellarin,  une  brochure  intitulée  ;  Le 
choléra  ou  typhus  indien.  —  Épidémie  de  1865. 

M.  Hervieux  lit  un  travail  inlitulé  :  Vaccinations  et  revaccinations.  (Voir  I’Union  Médicale 
du  1"  février  1866.) 

M.  Güéneaü  DE  Mussy  :  M.  Hervieux  a  semblé"  cfthclure,  d’une  manière  générale,  qu’il 
n’y  a  pas,  à  proprement  parler,  de  fausse  vacc|nè;  pr,  il  y  aurait,  il  me  semble,  quelque 
danger  à  émettre  une  proposition  aussi  absolue.  J’âi  peine  à  croire  que  ces  pustules  qui  se 
développent  immédiatement  après  l’inoculation  contiennent  le  virus  vaccin  légitime,  et  cela 
d’autant  moins  qu’on  voit  quelquefois  la  vraie  vaccine  succéder  à  la  fausse.  Quant  aux  résUlV 
tats  de  la  vaccination  appliquée  à  la  variole,  alors  que  lè  malade  en  est  déjà  atteint,  |il  m’a 
paru  ressortir  des  recherchés  faites  dans  c^te  direction  qu’il  y  a  peu  à  compter  sur  eux.'  , 
M.  Lailler  :  Il  m’a  semblé  que,  M.  Hervieux  n’avait  pas’ tenu  un  compte  suffisant  de. la 
syphilis  vaccinale;  nous  ne  savons  pas  exactement  dans  quelle  proportion  celle-ci  existe, 
mais  celle  proportion  est  certainement  plus  forte  qu’on  ne  le  croit  en  général,  et  le  danger 
est  toujours  imminent,  puisque  le  vaccinifère  ne  sera  reconnu  syphilitique  qu’à  une  époque 
beaucoup  plus  reculée  que  celle  où  l’on  prend  le  vaccin. 

Voici  maintenant  une  autre  question  sur  laquelle  il  y  a  lieu,  je  crois,  d’attirer  l’attention  : 
Y  a-t-il.danger  à  vacciner  plusieurs  sujets  avec  le  même  instrument?  Dans  le  doute,  il  vau- 
drait  mieux  ne  pas  le  faire,  et  j’avais  songé  à  pratiquer  les  vaccinations  non  avec  des  aiguilles 
ordinaires,  qui  ne  conviennent  pas,  mais  avec  des  aiguilles  de  machine  à  coudre,  qui  ont 
près  de  la  pointe  un  chas  qui,  peut,  faciliter  l’introduction  du  virus;  mais  ces  aiguilles  sont 
d’un  prix  trop  élevé,  et  je  cherche  en  ce  moment  s’iK  ne  serait  pas  possible  d’utiliser,  dans 
ce  but,  des  plumes  à  écrire  à  pointe  fine  et  acérée. 

M.  Hervieux  :  Je  suis  très-heureux  des  observations  qui.  viennent  d’être  faites  par 
M.;Gnéneaii  de  Mussy  et  M.  Lailler,  parce  qu’elles  me  fourniront  l’occasion  de  développai' 
mà  pensée.  .  >  ^  ^ 


L’UNION  MÉDICALE. 


333 


Eo  réponse  à  M.  Guéneau  de  Miiasy  ,  je  dirai  que  je  n’ai  prétendu  établir  aucune  •.assimi¬ 
lation  entre  la  vraie  et  la  fau^e  vaccine  en  tant  qu’acte  pathologique;  Les  caractères  phy¬ 
siques  des  pustules,  leur  aspect,  leur  forme,  leur  évolution  sont  des  choses  trop  distinctes, 
dans  l’un  comme  dans  l’autre  cas,  pour  que  j’aie  pu  faire  une  pareille  confusion.  J’ai  dit  seu¬ 
lement  que  la  fausse  vaçcine  ne  diffère  pas  de  la  vraie  vaccine,  en  ce  sens  que,  si  l’on  prend 
du  vaccin  sur  des  pustule^Vde  fausse  vaccine,  l’inoculation  de  ce  virus  peut  donner  lieu  à, 
une  vaccine  vraie,  légitime  et  parfaitement  régulière. 

Quant  aux  deux  faila  que  j’ai  rapportés,  ils  ne  peuvent  avoir  pour  signification  de  déter¬ 
miner  d’une  manière  absolue  la  durée  de  la  puissance  préservatrice  de  la  vaccine.  Ce  n’est 
pas  avec  deux  faits  qu’on  peut  trancher  une  question  de  cette  importance.  Je  mets  seule¬ 
ment  mes  observations  én  regard  de  celles  à  l’aide  desquelles  on  a  voulu  établir,  d’une  part, 
que  le  vaccin  était  préservateur  deux  ou  trois  jours  après  son  inoculation  ;  d’une  autre  part, 
que  la  vaccine,  alors  même  qu’elle  se  développait  parallèlement  à  la  variole,  avait  une 
influence  décisive  sur  cette  dernière.  —  De  mes  deux  observations,  je  ne  tire  pas  fl’aiitre 
conclusion  que  celle-ci  ;  Ne  vous  fiez  pas  à  la  puissance  préservatrice  de  la  vaccine  ayant 
qu’il  se  soit  écoulé  huit  à  dix  jours  au  moins  à  partir  du  morhent  de  la  vaccination. 

M.  Lailler  a  exprimé  l’opinion  que  j’avais  fait  trop  bon  marché  du  danger  de  la  transmis¬ 
sion  de  la  syphilis  par  la  vaccine.  Je  ne  croîs  pas  avoir  été  trop  loin  à  cet  égard;  je  n’ai  pas 
prétendu  ihhoderitér  cômplétementla  Vaccine  de  l’accusation  qii’on  a  faijt  peser  suy  elle.  J’ai 
admis  comme  indiscutables  nohrseulemeht  l’observaliBn  de  M.  Millard,  mais  toutes  celles 
qui  existi^ht  dans  la  sciénce.  J’ai  été  plus  loin  encore  ëh  supposant  que  bon  nombre,  de  faits 
dé  transraissîoh  sTOhilitiqüe  par  la  vacciné  avaient  pu  passer  inaperçus.  Mais  j'é  crois  avoir 
été  dans- mon  drmi  ep  ne  m’effrayant  pas  ëutre  mesure  du  danger  de  la  syphilis  par  celrâ 
cohsidéfàtfoh  que  voilà  deux  tiers  de  siècle  que  l’on  vaccine  sür  tous  les  points  du  globe,  ei 
qu’on  lie  possédé  pas  encore  quinze  à  vingt.cas  de  transmission  syphililiqjue  bien  avérée  par 
la  vaccine. 

M.  Féréol  :  Le  11  janvier  1866,  j’ai  fait  revicciner  avec  le,  vaccin  de  la  génisse,  dans  les 
salles  Saint-Athaiiàsé-’ët  du  Rosaire  à  lit  Pitié,  '67  malades,  39  hônVmes  ël  28  feBinies;  qui 
tous  avaient  été^vacci'oés'ét  portaient  des  cicalHces  légitimes  de  vaccin.  ' 

Le  nombre  des  succès  a 'été  de  7  contre  60  insuccès;  ce  qui  confirmerait  le  dire  de  notre 
collègue,  M.  Lailler,  que  les  revaccinations  réussissent  moins  à  l’hôpital  qu’en  ville. 

Voici  maintenant,  autant  qu’il  nous  est  permis  de  tirer  des  conclusions  d’un  si  petit 
nombre  de  faits,  les  remarques  auxquelles  a  pu  donner  lieu  l’opération  : 

Sur  les  7  succès,  6  ont  fourni  de*  très-belles  pustules  vaccinales,  un  peu  petites  et  pâles, 
sans  inflammation  circonvoisiué,.  ainsi  que  celri  se  voit  ordinairement  pour  le  vaccin  de  la 
génisse.  Dans  un  cas,  chez  une  femme  âgée  de  21  ans,  qui  avait  élé  vaccinée,  et  qui,  de  plue, 
avait  eu  la  varioloïde  à  l’âge  de  5  ou  6  sms,  l’opération  -ne  donna  lieu  qu’à  des  boutons  de 
vaccinoïde,  coniques,  gros,  pustuleux,  ^  èt|tourés  d’une  très-large  zone  érythémateuse,  par¬ 
semée  de  petites  pustules  acnéiques.  '  •' 

Le  nombre  des  boutons  vaccinaux  a  Jétè-de'S  dans  ce  cas  de  vaccinoïde;  il  a  été  de  2  dans 
deux  cas,  et  de  i  seulement  dans  quatrë'Clfs'. 

Les  femmes  paraissent  avoir  eu  une  plus  grande  aptitude  que  lës  hommes  à  la  revàccina- 
lion;:«l]es  ont  donné  4  succès  pour  28  ;  les  hommes  n’en  put  donné  que  3  sur39Ml  est  bon 
de  noter  quel  deux  de  ces  femmes,  en  outre  d’unèmremière  vacc\nation,  avaient  eu  une  vario¬ 
loïde  ;  la  première  (j’en  ai  déjà  parlé  tout  à  l’heurë)  à  l’âge  de  5  oU  6  ans  ;  la  secondé  à  l’âge 
de  IS.mois.'  ^  ^ 

‘  Au  point'.de  vue  de  l’âge,  voici  les  résultats  de  l’opération  ; 

plei.lb'à  ,25,  ans.  ■  21  sujets, 

^  De', 25  à  ,35  ans.  .  .  .  .  .  ..  20  ,-t  , 

,De  35  à  45  ans.  .  .  .  ,  14  — 

A  45  ans  et  au-dessus.^  ...  12  — 

^  ‘  Total.  .  .  .  .  ‘  67'sujéts,  7  succès,  60  insuccès. 

'  .Ces  éhifîres  ne  peuvent  avoir  de  valeur  qu’à  la  condition  que  d’autres  viendront  s’y  ajouter 
pour  les  cbrifirmer  ou  les  eorrigèr.'  . 

.M.  HÉBARD  jr  La,  question  qn’il  me, paraît  le  plus  important  de  résoudre  est  de  comparer 
les-deux  mçdes  . de  vaccination  sous  le  rapport  de  Iq.ur  valeur  préservatrice.  Si  la  vacpinalion 
'ànidiaiç  est  égale,  sour  ce  rapport,  à  la,  jaccinatipn  bumaine,  il  n’y  a  pas  â  hésiter,  il  fa,ql 


0,  succès,  21  insuccès. 
6  —,  14  — 

1,  —  13  — 

0  12  —  ; 


â34 


L’UN f ON  MÉDICALE. 


chôisir  la  vaccination  animale;  car  je  crois 'la  syphilis  vacclnalë  plo's  fréquente  qiie  rie  le 
pense  M.  Hervieux.  LMnflnenCte'dé' la  vacciné  sur  la  vaHole,  mrilgré  les  ribsèrvatiotts  dé  Lé- 
gendre,  de  MM.  Rilliel  et  BarthRü, 'p6nr  lesquels'  j’ai  la 'plus  gratide'déferénce,  nié  parait 
incontestable,  alors  surldut  qo'’on  n’a  pas  afTafré  aux  sujets  déb'flùés  que  l’on  renéoriti’èdkri^ 
les  hôpitaux.  Ma  conviction  est  telle,  à  cet  égard,  que  jé  m’hêsi.léraîs  pa's1i''inocuter  lâ 
cine  même  au  début  delà  variole;  sans  aucun  doute,  si  la  vaééindllon  éSt  faîte  alofs  que  les' 
malades  sont  dans  la  période  d’incubation  de  la  variolé,  comme  èela'a  eu  lieu  pour  les  sujets 
de  M.  Hervieux,  elle  n’empêcherâ  pas  le  développement  dël’druption,  mais  èTle'jFiéiU  le  trip- 
dlfier ‘et  l’atténuer  plus  ou  moins.  -  ■ ‘  '  ‘  ’ 

M.  HpKViEUX  :  Je  sjjjs'si  peu  hosUlè.  â  1a  vaccination  ai^male,  que,  iapaajeujçe^^'P^^^ 
mon  travail  èst  eopsacrèe  à  une  statistique  qui  tétpq|gn,e,ep  rayeur  de  cette  nouvelle/ espèce 
d,e:  vaccine.  Seulement,  jlai  cru.d.e.yoïr  faire  quelques  réséryes  en.fayeur  delà  vaccination erdin 
naire.  Il  m’â  paru  qu’on  était  peut-être.,, un  peu  trop  porté  à  décaisser  cette. dernière  parila 
terreur  dé  jà  syphilis,  ta  vàqç'ine.  ordinaire  a. fait  ses  .  preuves  quant  à  sa-faeqUé  préserva¬ 
trice  de  la  variole,  La  yaccine  animale  ne  les  a  pas  faites  encore,  il  s’écoulera' encore  bien, 
des  années  avant  que  nous  soyons  définitivement  flxès-çuHdé  dègré,  de  cette  puissance  préser¬ 
vatrice,  de  dis  donc,,  et  je  ne  crains  pas  qu’on  puisse  se  montrer,  plus  sage  et  plus  réseryé  : 
Ne  nous  hâtons  pas  d’abandonner  une  chose  que  l’expérience  a  démontré  être  bonne,  sinon 
parfaite,  , et  avant  de  la  remplacer  définitivement  pav  .-pne  autre,  dont 'nous  ne  connaissons  pas 
la  ,valqnr,,;éclairons-nous,,chérchons,  ëtudioris.  D’ailleurs», il  ne  faut  passe  dissimuléf.quèla 
vaccination  animale  rençonlrerà  dans  les  provîncés  et  surtout  dàps  les,  cauipagnes  des  diffl- 
cnltés  praüques.de  plus  d’un  genre.  À  Paris,. ;un  étahlisé,ément  comme  celui  dU  M*  Lanoix 
est  possible  et  porte  ses  fruits,  Mais  en  province,'  gui' voudra  faire  les  frais  .d’une'installation 
aus.si-dispendiéuse  ?  Encore  une  fois,  ne  nous  présspus  p,as,de.rénqncer  àja  YaQçiuatipn  ordin 
riaire,  nous  courrions  risqué  delà  regretter.  ’  .  ;  -v 

;  ,  M.'  vuppisit,  présqnte  les;  pièces  ,analom,igues  relatives, à  up  cas.:4’aîfecUon  c,érébrale  et  à 
un  cas  d’affection  du  fqle,,  (Ces  obsérvalions, seront, qipjiliées.prpcbpipement.)  ,  ' 

Le  D*  BESitiiER,i 


RÉCLAMATION. 


i  LA  PULVÉRISATION  DES  EAUX  iniNÉRALES.  '  > 

A  MI.  Amédée  Itatour. 

Monsieur,  '  '  ^ 

Je  lis  dans  l’un  des  derniers  numéros  de  votre  estimable  journal  une  lettre  de  M.  dePietra 
Santa  à  l’adresse  de  M.  Oré,  de  Bordeaux,  rédacteur  d,e  rarliele  Bain  du  Nouveau  Diction^ 
naire  de  piédidne  et  de  chirurgie  pratiques.  ,  r  :  2  ! 

■  Dans  celte, lettre,  M,  de  Pietra  Santa  se  plaint,  à  bon  droit,  de  ce  qui’en  parlant  de  ses 
Études  snr  la  pulvérisation  Mes  eauoe  minérales,  M.,  Oré  n’ait  pas  écrit  que  la  priorité  de  cri*’ 
tiqué  lui  revient  eq  propre,  n  ü  ;  i  2  22 

M.  de  Pietra  Santa  est  bien  vraiment  le  premier  qui  ait  découvert  que  la  pulvérisation 
refroidissait  le  liquide  et  diminuait  la  minéi:alisaliQn..Et,:se]on  pous;  il  a  d’autant  plu»  de 
mérite  à  cette  double  découverte,  qu’un  autre  n’aurait  pas  cru  découvrir  un  fait  de  celte  loi 
de  physii^équi  Véut  qU’un  corps  •qtii  .s’étérid  par  læ  division  balsséde'le^péràture,  et  qu’une 
liqueur  subtile,  cfébme  Peau  sulfureuse,  ‘jiérde  de  son  arôme -lorsqu'on  l’évéri'te. 

Vous  n’êtes  pas"  sans  avoir  remarqué  que  c’est- ce -que  toUt  lè  mondé 'donnait  que  l’on 
remarque  le  plus  Üifficilement'.  ‘  » 

Mais  si  nous. cqinprenqns  bien  sa  pensée,,  M.  de  Pietra  Sapla  réclame  moins  pour  les  deux 
faits  qu’il  à  fté'uvè's  qilé  polir  les  peKêctiorinements'  (Te  la'  iriéthode  qui  en  ont  été  la  consé¬ 
quence,  de  notre  part.  Nous, noue  jÇaisonq  uq  deYoir,,de,  reponnaUre  qpe  sa  .prétwMwd®^ 
légitime,  quoique,  en  réalité,  nous  n’eussions  pas  attendu  4e  1855  à  18,60  pftpi;iï,perfqc#«T 
ner  bien  des  choses. 

Ce  :qül  aurait  dû  entrer  dans  la  lettre  de  M.  de' Pieifai  Sânta  à  M.  ord,'  c’ëst  coto'ment, 
dans  un  Dictionnaire  qui  s’intitule -de  médeciné praline,  on  trouve  la  place  de  faire  ud 
article  sur  la  pulvérisation  des  eaux  aVec  des  pièces  qui  drtént  de  1860,  c’esl-â-dire  avec  des 


L’UNION  MÉDICALE. 


335 


objeclions  critiques,  qui  ont  e,u  Tune  après  l’autre  leur  satisfaction  aussi  pleine  et  entière 
qu’il  soit  possible.  ,  , 

A  cette  date,  on  pulvérisait  les  eaux  minérales  dans  l’air  de  la  Salle  de  pulvérisation,  et 
les  malades  respiraient  dans  ce  milieu.  Aujourd’hui,  on  les  pulvérise  dans  la  bouche  même 
du  malade.  Voilà  pour  faire  droit  à  la  critique  du  refroidissement  et  de  la  déminéralisation 
partielle. 

A  cette  date,  on  les  pulvérisait  assez  grossièrement  pour  qu’on  pût  douter  de  leur  intro¬ 
duction  dans  les  bronches.  Aujôurd’hui,  on  les  poudroie  si  finement  qu’on  les  réduit' en 
fumée  ;  et,  sous  la  forme  de  fumée,  les  corps  pénètrent,  sans  contredit,  dans  les  voies  bron» 
chiques.’  : 

M.  de  Pietra  Santa  aurait  pu  demander  à  M.  Oré  s’il  connaissait  notre  petit  pulvérisateur 
portatif,  avec  lequel  M.  le  professeur  Gavarret  voulut  bien,  l’an  dernier,  démontrer  cette 
pénétration  devant  l’Académie  de  médecine.  . 

La  méthode  de  la  pulvérisation  des  liquides,  ayant  satisfait  à  toutes  les  objeclions,  ne 
devrait  être  considérée,  dans  les  livres  de  la  médecine  pratique,  que  dans  son  état  actuel.  Le 
reste  appartient  à  l’histoire,  si  elle  en  vaut  la  peine.  '■ 

Agréez,  étc,.  D' Sales-Girons. 

;  ■■ - — - '~-=i  ••  I  '  ■  4,—^  ■ - - - H - - - , 

ULCÈRE  DE  L’ESTOMAC;  HÉMATÉMÈSÈ  MORTELLE.  —  Un  homme  de  63  ans  fut  reçu  à 
Guy’s  hospital,  \q  20  septembre,, .daps  le  service  de  M.  Pavy.  Malade'depuis  huit  semaines,  il 
avait  rendu  une  grande  quantité  de  sang.  Constipation  opiniâtre  ensuite  sans  qu’aucune 
tumeur  ni  douleur  pût  être  perçue?  Ibse  plaignait  seulement  de  digestions  diihciles,  de  fla¬ 
tulence  et  de  ^spihs  de  manger.  Le  20  octobre,,  il  suçcomba  soudainement  après  un  vomis¬ 
sement  abondant  de  sang. 

,  A  l’autopsie,  extrême  anémie  du  cerveau.  Mucus  noirâlre  abondant  dans  les  bronches 
jusqu’aux  .quàtrièmes  divisions  ;  poumons  noMtres  avec  œdème  à  gauche,  Veotricvrle  gauche 
du  cœur,!cont'racté  et  diminution,  atrophie  dé  sa  cavité. 

'  ,  Àu  contiair'ej’  l’estomac  était  très-dilàté  et  cbhtënait  environ  une  livre  de  sang  noir  coa¬ 
gulé,  Un  ulcère  circulaire  de  3  pouces  d/2  anglais  de  diamètre  s’étendait  vers  la  petite  cour¬ 
bure  et  plutôt  èn  arriéré  qu’en  avant.  Deux  perforations  existaient  :  , l’une,  large  comme  une 
pièce  de  quatre  souS,  était  bouchée,  fermée  par  le  foie  dont  la  substance  n’était  pas  érodée; 
rautré,,  plus' grande  qu’un  shilling,  était  fermée  par  le  pancréas.  Les  , tissus  correspondants 
du  foie  ét  dû  pancréas  étaient  comme  indurés.  A  la  partie  supérieure  de  la  plaie  panéréa- 
tique  était  une  tache  noirâtre  sur  l’artère  splénique  perforée  transversalement  dans  une 
étendué  d’un  poüce  et  demi  anglais.  La  brânche  cardiaque  de  l’artère  gastrique  passait  non 
loin  à  gauche.  La  pylorique  se  trouvait  au  fond  de  l’ulcération  et  était  sans  doute  la  causé 
des  hémorrhagies,  (dîedf.  Times  and.  Gaz.)  ~  P.  G. 


COURRIER. 


Nous  avons  reçu  une  lettre,  de  M.  A.  Sanson  en  réponse  aux  articles  de  M.  Maximîn  Legrand. 
Nous  la  publierons  dans  notre  prachafn  numéro,  ,  .  . 

CONCOURS.  T-  Voici  les  sujets  de  composition  du  concours  des  prix  des  internes  en  phar¬ 
macie  dés  hôpitaux  : 

PREMIÈRE  DlVlSIOîV.'  ’  '  ' 

Chimie  :  Action  de  l’acide  sulfurique  sur  l’alcool. 

•  ^hannsme.:^  De  la  distillation  mixte;  des  principes  sur  lesquels  elle  repose. 

'  Bffô/oire  noàrerte’:  Dés  papavéracés.  ’  '  ”  '  ''  ■  ■ 

.  PEUXIÈME  DIVISION. 

OAîWfi  :  Açide.cjrlorbydrique  ;  eau  régale. 

Pharmacie  ;  Des  vins  médicinaux. 

Histoire  naturelte  ;  -  Des  tiges. 

M.  Bérard,  professeur  de  chimie  à  l’École  supérieure  de  pharmacie  de  Montpellier,  est 
autorisé  à  se  faire  suppléer,  jusqu’à  la  fin  de  l’année  classique  1866-1866,  par  M.  Diacon, 
docteur  èg  sciences,  pharmacien  de  1"  classe. 


336 


L'UNîON  MÜimCÂLE. 


—  M.  le  (loclenr  Dassier  est  nommé  professeur  adjoint  de  clinictue  exlernè  ti  l’École  pré¬ 

paratoire,  de  médecine  et  de  pharmacie  de  Toulouse,  en  remplacenient  de  M.  Estevenet, 
appelé  à  d’autres  fonctions.  !  >  ’ 

—  Les  médecins  dont  les  noms  suivent  sont  autorisés  à  faire,  pepdanl  .l’année  scolaire 

1865-1866,  des  cours  publics  d’enseignement  supérieur  dans  les  villes  et  sur  les  spjels  çi- 
après  indiqués  :  .  •  ,  ....  ,•  ■  . 

‘  M.  Plichon,  maire  et  membre:  de  l’Académie  d’Arras.  Du  système  ne.rv,euX: dans  l’homme, 
ses  fonctions,  ses  lésions.  ■  .  : 

M.  Ledieu ,  directeur  de  l’École  de  médecine  d’Arras.  —  Du  rôle  du  médecin  dans  la 
'  société.  -•'■■■:  .  .  '•  ,  ^  ^  ^ 

M.  Brulet,  docteur  en  médecine  à  Dijon.  —  Considérations  générales  sur  l’hygiène.:;  .1.  ; 

M.  Lavalle,  docteur  en  médecine  à  Dijon.  ~  Histoire  et  falsification  des  substances  ali¬ 
mentaires. 

—  Un  agronome  hongrois  écrit  à  un  journal  de  Vienne  que  les  trichines  sont  depuis  long¬ 
temps  connues  dans  son  pays  comme  infectant  les  porcs. 

Si,  malgré  cela,  dit  cet  agronome,  la  maladie  des  trichines  ne  se  communique  pas  à 
l’homme,  cela  tient  à  ce  que  la  forte  cuisson  et  le  fumage  de  la  viande  empêchent  celte  pro¬ 
pagation,  et  aussi  à  la  circonstance  qu’on  ne  consomme  pas  la  viande  qu’on  a  reconnue  comme 
trichinense.  En  ^mangeant  delà  viande  trichineuse,  on  éprouve  la  même  sensation  que  sîTon 
avait  des  grains  de  sable  entre  les  dents;  c’est  ix  cela  qu’on  reconnaît  facilement  la  viande 
infectée.  •  .  ' 

Cet  agronome  soutient,  en  outre,  qu’en  Hongrie  on  guérit,  dans  l’espace  de  quinze  jours 
environ,  les  porcs  trichineux  en  leur  donnant  à  manger  de  la  graine  de  chanvre,  et  qué  cés 
porcs  se  distinguent  des  autres  par  leurs  allures  farouches  et  la  manie  de  ronger  le  bois. 

LA  MALADIE  DES  PASSEREAUX.  —  On  a  signalé,  il  y  a  quelque  temps,  une  maladie  qui 
causait  beaucoup  de  ravages  parmi  les  gallinacés.  Dés  poules  qui,  le,  soir,  se  perchaient 'bien 
portantes,  étaient  trouvées  mortes  le  lendemain., Celles  qui  avaient  résisté  aux  atteinte^  du 
,mal  présentaient  tous  les  symptômes  de  la  pépie,  bientôt  suiyie  d’un  amaigriésèirieiit  tel, 
que  le  vent  les  enlevait  comme  des  plumes  et  les  portait  quelquefois  à  dés  distancés  Cohsi'- 
.dérabies,;OÙ  elles  restaient  couchées  sur  le  côté  sans  pouvoir  se  relever.  . 

Depuis  que  celle  espèce  d’épidémie  a  cessé  de  sévir  sur  l’utile  famille  des  gallinacés,  c’est 
Je  tour  de  la  famille  des  passereaux.  Mais,  ici,  la  maladie  offre  un  caractère  tout  différent  ; 
Les  moineaux  et  les  pinsons,  qui  en  sont  particulièrement  atteints,  viennent  voltigér  autour 
des  personnes  comme  s’ils  étaient  apprivoisés.  Celle  surprenante'  métamorphose  ést  . due  à 
une  cécité  presque  complète.  Les  yeux  dé  ces  malheureux' biseaux  sont, tapissés  d’une  menï- 
brane  blanchâtre,  assez  épaisse,  qui  laisse  â  peiiie  entrevoir  la  pupilie. 

En  examinant  celle-ci  de  plus  près,  on 'voit  souvent  le  crislâlirn  devènü  opaque.  îl  ést 
frappé  d’une  véritable  cataracte.  Dans  l’impossibilité  de  chercher  leur  nourriture,  les  pau¬ 
vres  volatiles  sont  littéralement  réduits  à  mourir  de  faim,  s’ils  ne  tombent  pas  entre  les 
griffes  de  l’homme  ou  de  quelque  animal.  La  cause  de  cette  maladie,  il  faut  évidemment  la 
chercher  dans  l’air.  Mais  l’air  est  un  fluide  très-complexe,  tant  physiquement  que  chimique¬ 
ment.  ■  ■  ‘  ■  ■  ■  '  ■  ■  '  '  '  ' 

On  rencontre  quelquefois,  dans  la  pleine  mer,  des  bancs  flottants  de  poissons  morts, 
comme  s’ils  avaient  été  empoisonnés  en  masse  parmn  agent  inconnu.  Pourquoi, des  phéno¬ 
mènes  analogues  ne  se  produiraient-ils  pas  dans  l’océan  gazeux  qui,  de  toutes  parts,  enve¬ 
loppe  le  globe  terrestre,  et  dont  nous  occupons  le  fond?  (Presse.) 


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L’UNION  MÉDICALE. 


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A  L’IODURE  DE  FER  INALTÉRABLE 

APPROUVÉES  PAR  l’ACADÉMIB  DE  MÉDECINE  DE  PARTS 
Aulorisées  par  le  Conseil  médical  de  Saiiil-Pélcrsbourg 

EXPÉRIMENTÉES  DANS  LES  HÔPITAUX  DE  FRANCE,  DE  BELGIQUEi  d’irLANDE,  DE  TURQUIE,  ETC. 

Mentions  honorables  aux  Expositions  universelles  de  New -York,  1853,  et  de  Paris,  1865. 


Préparées  par  un  procédé  tout  à  fait  nouveau,  ces  Pilules,  offrent  aux  praticiens  un  moyen 
sûr  et  commode  d’administrer  l’iodure  de  fer  dans  son  plus  grand  état  de  pureté.  En  raison 
de  la  nature  et  de  la  ténuité  de  leur  enveloppe,  elles  possèdent  en  outre  cet  avantage  parti¬ 
culier  de  se  dissoudre  peu  à  peu  dans  les  sucs  gastriques,  ce  qui  permet  à  l’iodure  de  fer, 
ce  médicament  si  énergique,  d’être  absorbé,  pour  ainsi  dire,  molécule  à  molécule,  sans  fati¬ 
guer  les  organes  digestifs.  Participant  des  propriétés  de  I’Iode  et  du  Fer,  elles  conviennent 
surtout  dans  les  affections  chlorotiques,  scrofuleuses,  tuberculeuses,  la  leucorrhée,  l'aménor¬ 
rhée,  l’anémie,  etc.  Enfin,  elles  assurent  à  la  thérapeutique  une  médication  des  plus  actives, 
pour  modifier  les  constitutions  lymphatiques,  faibles  ou  débilitées. 

N.  iî.— L’iodure  de  fer  impur  ou  altéré  est  un  médicament  infidèle,  irritant. 

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du  Docteur  CLERTAN 

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le  traitement  des  maladies  de  la  vessie,  des  scia¬ 
tiques  et  des  névralgies  viscérales,  faciales,  inter¬ 
costales  et  autres. 


«IIQÎMD 


FABRICATION  EN  GROS  DEPUIS  1854. 

L’aceueil  que  le  Corps  médical  a  fait  k  notre 
produit,  et  son  emploi  dans  les  hôpitaux,  témoi¬ 
gnent  des  soins  excessifs  apportés  à  sa  prépara¬ 
tion  et  de  sa  force  digestive  toujours  égale. 

Elle  est  administrée  avec  succès  dans  les  Dys¬ 
pepsies,  Gastrites,  Gastralgies,  Aigreurs,  Pi¬ 
tuites,  Diarrhées  et  Vomissements,  sous  forme 
d’KHxir,  Vin,  Slirop,  Pastilles,  Prises, 
Pilules  ou  Dragées. 

Pour  éviter  les  contrefaçons,  exiger  le  cachet 
BOlfflAULT  et  la  signature  : 

Dépôt.  -  Pharmacie  Ho i tôt,  rue 
des  Lombards,  24.  Paris. 

SOIE  GHIIHIOUE  D’HÉBERT, 

*5,  rue  de  la  werronnerle. 

Modification  du  papier  chimique,  dans  laquelle 
nn  tissu  de  soie  souple  et  solide  est  substitué  au 
Popier.  Ce  produit  remplace  avec  avantage  les  di- 
firs  papiers  chimiques  et  autres  papiers  médici- 
'  udhésive  et  sa  souplesse  le  rendent 

P  eferable  aux  autres  agglutinatifs  dans  les  panse¬ 
ments  chirurgicaux. 


établissement  HYDROTHÉRAPIQUE 

de  la  Frégate  la  \'ilIe-de-Paris, 

Sous  la  direction  de  M.  le  docteur  Jolï. 
Hydrothérapie  complète.— Bains  simples 
et  médicinanx.  —  Bains  et  Bouches  d’ean 
do  mer.  Bains  d^Eaux  minérales  natu¬ 
relles  à  l’Hydrofère  de  Mathieu  (de  la  Drôme,). 

—  Salle  d’fnhalafion.  —  Bains  dé  Vapenr, 
Busses,  etc.  —  Fumigations.  —  Gymnase. 

—  Cabinet  de  consultation  pour  MM.  les  Médecins. 
Ce  bel  établissement  est  ouvert  toute  l’année.— 

Bestaurant.  Calorifère.—  Prix  très-modérés. 


PILULES  D’IODURE  FERREUX 

AU  BEURRE  DE  CACAO 
De  VEZU,  pharmacien  à  Lyon. 

La  supériorité  de  cette  préparation  a  été  con¬ 
statée  dans  les  hôpitaux  de  Lyon,  qui,  depuis 
quatre  ans,  en  sont  arrivés  à  l’employer  d’une 
manière  exclusive. 

On  trouve  chez  le  même  pharmacien  : 

L’HUILE  DE  FOIE  DE  MORUE  FERRUGINEUSE 

Ce  produit  a  obtenu  un  rapport  favorable  à 
l’Académie  de  médecine  de  Paris  (séance  du  2i 
août  1858).  —  Dépôt  à  la  Pharmacié  centrale,  rue 
de  Joay,  7,  à  Pari».- 

Electricité  médicale.  —  Appareils 

MORIN,  approuvés  par  l’Académie  de  méde¬ 
cine,  recommandés  par  les  ouVrages  spéciaux  et 
employés  avec  succès  dans  les'  hôpitaux  civils  et 
militaires,  r.  Séguier,  14,  anc.  r.  Pavée-St-André. 


L’UNION  MÉDICALE. 


réparations  de  Perclilorure  de  fer 
du  D' DELEAU,  méd.  du  Dépôt  des  condamnés. 
Solution  normale  à  80“;  Solution  caustique  k  45”. 
Sirop,  Pilules,  Pommades.  Injections  pour  hommes 
et  pour  femmes. 

Dépôt  général,  ancienne  phar.  BAUDRY,  rue  de 
Richelieu,  44,  k  Paris,  G.  KOCH,  successeur. 


MAUDIES  DE  POITRINE 

nTPOPHOSPHlTES  DD  D'  GHODCHtLL. 

Sirop  d’hyppphosphite  de  soude.  Sirop  d’hypo- 
phosphite  de  chaux —  Pilules  d’hypophosphite  de 
quinine. 

Chlorose,  Anémie,  vAle.s  cojileiirs. — 
Sirop  d’hypophosphite  de  fer,  Pilules  d’hypophos¬ 
phite  de  manganèse.  — Prix  :  4  fr.  le  flacon. 

Sous  l’influence  des  hypophosphites,  la  toux  di¬ 
minue,  l’appétit  augmente,  les  forces  reviennent, 
les  sueurs  nocturnes  cessent,  et  le  malade  jouit 
d’un  bien-être  inaccoutumé. 

Pharmacie  SWANN,  12,  rue  Castiglione,k  Paris. 
—  DÉPÔTS  :  Montpellier,  BELEGOU  frères  ;  Nice, 
FOUQUE;  Lyon,  Pharmacie  centrale,  19,  rue  Lan¬ 
terne;  Bordeaux,  Nantes,  Toulouse,  dans  les  suc¬ 
cursales  de  la  Pharmacie  centrale. 


APIOL  DES  D"  JORET  ET  HOMOLIE- 

Médaille  h  l’Exposition  universelle  de  1862. 

L’observation  médicale  confirme  chaque  jour  ses 
propriétés  véritablement  spécifiquescommeemmé- 
nagogue,  et  son  incontestable  supériorité  sur  les 
agents  thérapeutiques  delà  même  classe. 

Un  savant  et  consciencieux  observateur,  M.  le 
docteur  Marrotte,  a  particulièrement  étudié  l’Apiol 
à  ce  point  de  vue,  dans  son  service  de  l’hôpital  de 
la  Pitié  et  en  ville.  Il  résulte  de  ses  observations 
que  le  succès  est  assuré  quand  l’aménorrhée  et  la 
dysménorrhée  sont  indépendantes  d’un  état  anato¬ 
mique,  ou  d’une  lésion  organique,  mais  se  ratta¬ 
chant  k  un  trouble  de  l’innervation  vaso-motrice  de 
l’utérus  et  des  ovaires.  Ajoutons  qu’on  doit  com¬ 
battre  simultanément  ou  préalablement  la  chlorose 
ou  les  autres  complications. 

Les  docteurs  JoREiet  Homolle  indiquent,  comme 
le  seul  moment  opportun  pour  administrer  l’Apiol, 
celui  qui  correspond  k  l’époque  présumée  des 
règles,  ou  qui  la  précède. 

Dose  :  1  capsule  matin  et  soir,  pendant  six  jours. 
On  l’emploie  aussi  pour  couper  les  fièvres  d’accès. 

Pharmacie  Briant,  rue  de  Rivoli,  160.  entrée 
rue  Jean-Tison,  k  Paris. 


Etablissement  Thermal  du  Mont-Dore. 

Ouverture  de  la  saison  des  bains  du  l"juin  au  15 

septembre.  —  E.BROSSON,  concessionnaire. 

Les  Eimix  minérales  du  Mont-Dore,  ex¬ 
portées ,  se  conservent  longtemps  sans  éprouver 
aucune  décomposition  qui  en  altère  les  propriétés 
médicamenteuses  ;  de  sorte  que,  transportées,  elles 
rendent  de  très  grands  services  ;  elles  sont  em¬ 
ployées  avec  succès  contre  le  Rhume,  le  Catarrhe 
pulmonaire  chronique,  l’Asthme,  l’Emphysème  pul¬ 
monaire,  la  Pleurésie  chronique  sans  fièvre,  la 
Phthisie  pulmonaire  commençante,  la  Pharyngite 
et  la  Laryngite  chroniques  avec  altération  ou  perte 
de  la  voix, 

—  S’adresser,  pour  les  demandes  d’eau,  dans 
toutes  les  Pharmacies  et  Dépôts  d’eaux  minérales, 
ou  k  M.  E.  BROSSON ,  concessionnaire  au  MONT- 
DORE  (Puy-de-Dôme). 


Pectorale,  la  seuleEau  hémostatique  assimi¬ 
lable  Aftawie  dose,  sans  fatiguer  l’estomac.  Ordon¬ 
née  contre  les  hypersécrétions,  hémorrhagies,  etc. 


SOIE  D0L0RIFU6E 


guérit  les  douleurs  articulaires.  Rhumatismes,  Né¬ 
vralgies.  —  Botte  ;  3  fr. 

Paris,  rue  Lamartine ,  35,  et  danst  ous  pays. 


DRAGÉES  DE  PROTO  IODÜRE  DE  FER 

ET  DE  MANNE, 

de  L.  FOUGIIER,  pharmacien  k  Orléans.  —  Ces 
Dragées  ont  sur  tous  les  autres  ferrugineux  l’in¬ 
comparable  avantage  d’être  aussitôt  dissoutes 
qu’arrivées  dans  l’estomac ,  et  en  outre  celui  non 
moins  important  de  ne  jamais  constiper. 

Prix,  pour  le  public,  3  fr.  le  flacon.  —  Pour  les 
Pharmaciens,  t  fr.  7b  c. 


Incontinence  d’Urine.  —  Guérison 

par  les  DRAGÉES-GRIMAUD  aîné ,  de  Poitiers. 
Dépôt  chez  l’inventeur,  k  Poitiers.  —  Paris,  7,  rue 
de  la  Feuillade.  —  Prix  :  5  fr.  la  boîte. 


Paris,  —  Imprimerie  Félix  Malteste  et  C*, 

Ruede.Deux.Portes-Saint  SauTwr.îî. 


HUILE  DE  FOIE  DE  MORUE  DÉSINFECTÉE 

DE  CHEVRIER 


Am  moyen  dn  Condron  et  du  naume  de  TOlalJ 

Cette  huile  est  d’une  odeur  et  d’une  saveur  agréables.  Le  mode  de  désinfection  ne  nuit  en  rien 
k  ses  propriétés  thérapeutiques.  Elle  est  facilement  administrée  même  aux  personnes  les  plus  dé¬ 
licates,  et  est  d'une  digestion  plus  facile  que  l’huile  ordinaire. 

Lire  les  observations  et  rapports  médicaux  contenus  dans  la  brochure. 

Pharmacie  CHEVRIER ,  21,  rue  du  Faubourg-Montmartre,  k  Paris. 

Dépôt  dans  les  principales  pharmacies  de  chaque  ville. 


Vingtième  année. 


N»  22. 


Jeudi  22  Février  1866. 


l’IMON  BEDICIIM 


PRIX  DE  VARONNEMEM  : 
pôüii  PAàis 
*T  LES  Départements. 

1  An . 32  fr. 

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POUR  L'ÉTRANGER, 

le  Pàn  éki  'pm, 
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JOllnNAL 

DES  ISTÉRÉTS  S(IΫT1PP8S  ET  PEÀTIQBES, 
mRM  «T  pRonssioiiims 

DU  CORPS  MÉDICAL. 


BTREAU  D’ABONNEMENT 
rue  du  Fauhourg-Montmartre, 

»6,  à  Paris. 

.  Pans  les  Pépartements, 
Choi  les  principaux  Libraires,. 
Et  dans  tons  tes  Bureaux  de 
l’osic.  et  dcs  Messagerie» 
Impériales  et  Générales. 


Ce  aro,uÿpiaI  paraît  trois  fols*  par  Semaine,  le  IHARDX,  le  jrKunj^  le  MÀMEIPV, 

Ét  forme,  par  ANNÉE,  4  BEAUX  VOtüMES  IN-S».  PLUS.  DE  61)0  FAGES  CHACtIN. 

.toutce  tiui  côncerné  la  Rédaction  doit  être  adressé  S  M.  le  Doctenr  Améaie  tAITox;*',  Ridacïeuf  énehef.  Tout  i»  tpiS 
coneeriic'l’hdainisti'ation,  à  M.  le  Gérant,  rud  du  Favé(’»I'gr'jlto»lUU>Ptre,  éd. 

•  Les  Çettres  et  Paquets  doivent  être  afftianchis-^ 


AVIS.; 

Quelques  collections  de  la  pTemière  sérié  de  I’ünïgn  Médicale,  formant  1  î  volumes 
lii-folio,  peuvent  encore  être  cédées  par  l’Administration  du  Journal ,  aux  conditions 
.suivantes: 

fea  collection  complète,  Soit  les  11  volumes,  1847,  1848,  1850  alSSS  iHClusivé- 
ment.  Prix  :  235  francs. 

Cette  Collection  sera  livrée  en  feuilles,  avec  lès  Titres  et  les  Tables  des  matières 
Chaque  appée  ou  voluiue  séparément  : 


Tome  1er,  1847,  rèlié.  .  .  • 

...  25  fr. 

2e,  1848,  relié.  .  :  . 

•  .  .  25  , fr. 

1849.  ...... 

.  .  »  (épuisé^ 

9 

4e,  1850 . 

...  30  fr.  (rare). 

9 

5e,  1851.  .  .  .  .  .  . 

...  30  fr. 

9 

6e,  1852.  ...... 

.  .  .  25'fr. 

• 

7e.  1853.  . . 

.  .  .  25  fr.  (assez  rare) 

• 

ge,  1854.  ...... 

.  ,  .  15;  fr. 

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ge,  1855.  .  .  .  .  .  . 

.  .  .  15  fr. 

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10e,  1856.  .  .  .  .  .  . 

...  15  fr. 

Ile,  1857 . .  . 

...  15.  fr  . 

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12e,  1858.  .  .  .  .  . 

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Chaque  volume  en  demi-reliure,  3  fr.  en  sus. 

Frais  de  port  et  d’emballage  à  la  chargé  de  Tacquéreur. 


La  nouvelle  Série  de  I’UNion  Médicale,  format  grand  in-8»,  a  commencé  le  !«»  jan¬ 
vier  1859,  et  forme  en  ce  moment  28  beaux  volumes  grand  in-S®  de  plus  de  600  pages 
chacun,  avec  Titres  et  Tables  des  matières. 

L’année  1859 ,  soit  4  volumes,  prix  :  25  fr.  eu  feuille  ;  30  fr.  demi-reliure. 


L’année  1860, 

id. 

id. 

id. 

L’année  1861 , 

id. 

id. 

id. 

L’année  1862, 

id. 

id. 

id. 

L’année  1863, 

id. 

id. 

id. 

L'année  1864, 

id. 

id. 

id. 

L’année  1865, 

id. 

id. 

id. 

L’UNION  MÉDICALE. 


BAINS  MINÉRAUX  DE  PENNÈ^ 

'  APPLIQUÉS  : 

Au  Traitement  de  la  Paralysie  atrophique  des  bras ,  aeeompagnée 
d’arthrites  multiples,  suite  de  rhumatisme  articulaire  Aigu. 


Observaliop  de  M.  le  D'  Debout  ,,  AwdQXyv  Au  Bulletin  >général  de  thérapeutique ,  h  t 
\et  de  M.  BERLEMëNT,  dôcfeur-médecin  â  Jeancourt  (Aisne). 

«  H.  LerGy,  cultivalenr,  âgé  de  6S  'ans,  d’utte  cdnslitulion  athlétique,  a  toujours  joui  d^une 
santé  excellente.  L’année  dernière,  vers  le  début  du  mois  de  juin,  cet  homme  fu,t  à;tteiot,d’ün 
rhumatisme  articulaire  .aigu  qpi  epy,ahit,toute.s  lesj‘oinlure?,,mênie  celles  du, cou.  L’gfection 
incomplètement  soignée,  dura  deux  mois.  Au  bb'ut  dé  ce  temps,  le  maîâd’e  püt  être’ mis  sur 

les  jambes,  mais  il  ïallait  qüMl'fût  soutenu- par  deux  bras.  '..i 

«  Le  15  septembre  1856,  lorsque  nous  vîmes  Leroy  pour  la  première  ’fois,,sa  tête  était 
fortement  fléchie.par  suite  de  la  perte  de  tonicité'  des  muscles  de  la  partie  postérieure  du 
cou,  ses  bras  pendaient  au-devant  du  tronc;  le  malade  était  assis  sur  un  siège  très-haut,  car 
il  ne  pouvait  ployer  aucune  des  articulations  du  membre  inférieur.  . . 

«  La  maladie  résista  aux  moyens  les  plus^puis^ants,  à  l’électrisation,  aux  frictions  stimu¬ 
lantes,  à  la  gymnastique,  employées  simultanément  pendant  des  mois  entiers.  Le  mois  de 
juin  1857  arriva,  et  avec  lui  le  moment  d’aller  demander  aux  eaux  thermales  de  Bourbon- 
l’Archambault.  si  puissantes  dans  ces  cas,  les  secours  que  les  autres  moyens  thérapeutiques 
refusaient;  mais  Leroy  est  à  la  tête  d’une  exploitation  agricole  très-importante;  et  il  né  vou¬ 
lait  pas  entendre  parler  d’un  traitement  qui  le  forçât  d’abandonner  la  surveillance  Mes 'tra¬ 
vaux  de  sa  ferme.  II  ne  répugnait  à  aucune  tentative,  à  aucun  sacrifice,  mais  ù.la  cçndilion 
qu'il  demeurerait  chez  lui.  En  présence  de  cette  résistance,  l’idée  vint  d’essayer  d,e  la  stimu¬ 
lation  produite  par  les  bains  minéraux  dont  M.  Pennés  a  publié  la  fdrmule.-  '  ‘ 

«  Le  3  juin  1857,  Leroy  prend  un  bain  avec  une  dose  de  sel  minéral;  le  IA,  la  dose  est 
doublée;  elle  est  portée  à  trois  le  15,  à  quatre  le  16  et  à.  cinq  le.l7  ;  arrivé  à,  ce  chiffre  on 
s’arrête.  La  durée  de  ces  bains  était  d’une  demi-heure,  et  lé  maladè,'  mis  au  lîtMmmédiate- 
ment  après,  y  restait  une  heure  ou. deux.  Les.phénomèpes  éprouvés  f^r  le  malade  ont  con¬ 
sisté  en  un  sentiment  de  fourmillement  dans  la  peau,  qui  s’est  manifesté  à  la  suite  du  troi¬ 
sième  bain  ;  cette  sensation  se  montrait  immédiatement  après  la  sortie  de  l’eau,  et  durait 
d’autant  plus  longtemps  que  le  nombre  des  doses  était  Considérable  ;  la  progression  fut  de 

5,  10, 15  minutes;  5  minutes  par  dose. . 

«  Le  18  juin,  on  revint  à.une  dose,  et  les  suivantes  furent  progressivement  élevées  jusqu’à 

6.  Les  phénomènes  furent  exactement  les  mêmes,  nuis  pèndant  les* deux  premiers  bains;  les 
fourmillements  apparurent  ail  troisième  et  durèrent  5, 10,  15,  20  minutes;  arrivé  à  cette 
dose  élevée, -quelques  mouvements  fibrillaires  apparurent  dans  les  muscles  superficiels  du 
tronc. 

«  Le  malade,  que  depuis  une  année  on  habillait  comme  un  eflfant,  put,  à  dater  de  ce 
moment,  se  passer  d’aucun  aide,  car  il  pouvait. porter  Je  bras  en  arrière  et  le  faire  passer 
dans  l’ouverture  des  manches  de  son  gilet;  la  flexion  des  articulations  du  genou  et  de  la 
hanche,  plus  étendue,  lui  permettait  de' se  baisser  et  de  éé  relevér  très-facilement;  il  marchait 
huit  ou  dix  heures  par  jour.  ■  . 

«  Après  huit  jours  d’interruption,  nous  parvenons  à  faire  reprendre  à  notre  malade 
l’usage  des  bains  de  Pennés,  dont  il  use  de  la  même  façon  ;  seulement  les  doses  sont  portées 
à  sept,  et  il  prend  quatre  jours  de  suite  un  bain  avec  cette  dose  élevée,  dont d’action  reste 
bornée  à  des  sensations  de  fourmillenaent  dans  la.  peau  de  20  à. 25  minulqs  de  duréej  et 
de  mouvements  fibrillaires  dans  les  musclés  les  plus  étendus,  ceux  de  la  partie  postérieure 
du  tronc. 

«  A  dater  du  12  Juillet,  nous  avons  autorisé  Leroy  à  reprendre  tops  ses  travaux,  à  l’excep¬ 
tion  toutefois  de  ceux  qui  exigent  des  efforts  violents  et  soutenus  dés  deltoïdes,  comme  ceux 
de  charger  ses  voitures.  Ainsi,  au  moment  où  nous  vous  adressons  cette  observation-,  Leroy, 
après  avoir  concouru  au  labourage  de  ses  ferres,  les  ensemence  toutes,  car  là  est  l’œuvre 
du  maître. 

»  Maintenant,  ce  fait  parlé  trop  haut  pour  que'  nous  ayons  à  vous  présenter  de  longues 
réflexions  sur  les  services  rendus  à  notre  malade  par  l’usage  de  ces  bains  minéraux  artificiels. 
Nous  ne  poserons  même- pas  la  question  de  savoir  si  les  eaux  de  Bourbon^l’Archambault 
eussent  mieux  et  plus  promptement  guéri  notre  malade;  le  choix  n’était  pas  laissé,  et,  sans 
les  bains  médicamenteux  de  Pennés,  Leroy. serait  condamné  encore  à  rester  immobile  dans 
son  fauteuil,  écoutant  le  récit  de  ses  ouvriers,  au  lieu  de  se  réndre  sur  le  terrain  pour  juger 
de  leurs  travaux  et  même  pour  y  prendre  part.  » 

(Extrait  de'  la  Gazette  des  Hôpitaux  du  6  novembre  1857.) 


L’UNIO]^  MÉDICALE. 


N-  22,  Jeudi  22  Février  186fi. 

SOMMAIRE. 

I.  Paris  :  Sur  la  séance  de  l’Académie  dé  médecine.  —  II.  Cmniqde  médicale  (hôpital  de  la  Pitié, 
service  de  M.  Gallard)  :  Intoxication  par  le  sulfure  de  carbone,  chez  les  ouvriers  employés  à  la  vul- 
canisation  du  caoutchouc.  —  III  Obstétrique  :  Fibroide  volumineux  interstitiel  de  l’utérus  chez  une 
primipare  ;  ressemblance  extraordinaire  avec  une  grossesse  gémellaire  ;  métrorrhagie  grave  ;  péri¬ 
tonite  mortelle.  —  IV.  Bibliothèque  :  Publication  des  îOEuvres  médicales  de  G.  E.  Stahl.  —  Y.  Aca¬ 
démies  ET  Sociétés  savantes  (Académie  de  médecine).  Séance  du  20  Février  :  Correspondance. — 

.  Présentations.  —  Quelques  mots  sur  la  vaccine,  —  Sur  un  nouveau  cathéter-conducteur  propre  k 
faciliter  la  pratique  des  diverses  tailles  périnéales.  —  M.  Réclamation  :  Lettre  de  M.  A.  Sanson.  — 
VII.  Courrier.  —  VIII.  Feuilleton  :  Notice  scientifique  sur  Rouanet,  de  Saint-Pons  (Hérault). 


Paris,  le  Février  i966. 

bulle™. 

Sur  la  séance  de  l’Académie  de  médecine. 

A  en  juger  par  la  vivacité  de  rescarmouche  qui  a  eu  lieu  hier,  à  propos  de  la  vac¬ 
cine  animale,  on  peut  juger  de  ce  que  sera  le  combat  qui  doit  s’engager  très-prochai- 
npment  à  l’occasion  du  rapport  annuel  sur,  la,  vaccine,  rapport  qui  n’a  pas  encore 
été  discuté  et  qui  se  trouve  à  l’ordre  du  jour.  C’est  M.  Gibert  qui,  armé  en  tirailleur 
d’avant-garde,  a  ouvert  le  feu.  Il  a  raconté  qu’un  enfant  ayant  été  inutilement  vac¬ 
ciné  par  M.  Depaul  avec  le  virus  animal,  l’a  été  encore  de  nouveau,  et  toujours  inu¬ 
tilement,  au  moyen  d’un  veau  conduit  au  domicile  des  parents  de  cet  enfant.  Ce  que 
voyant,  les  parents  ont  prié  M.  Gibert  d’essayer  encore,  ce  qu’il  a  fait  avec  succès  par 
la  vaccination  humaine  de  bras  à  bras.  Il  paraît  que,  sur  un  détail  de  ce  fait,  détail 
peu  important  au  point  de  vue  scientifique,  M.  Gibert  n’a  pas  été  exactement  rensei¬ 
gné.  Il  a  dit  que  c’était  M.  Depaul  qui  avait  conduit  le  veau  à  domicile.  Ce  détail  a 
soulevé  toutes  tes  colères  de  M.  Depaul,  qui,  avec  son  aménité  ordinaire,  a  accusé 
M.  Gibert  d’inventer  des  observations.  Les  murmures  et  les  marques  d’improbation 
de  l’assemblée  ont  fait  justice  de  ce  langage  antiparlementaire.  M.  Depaul  a  voulu 


FEUILLETON. 


NOTICE  SCIENTIFIQUE  SUR  ROUANET,  DE  SAINT-PONS  (HÉRAULT)  (^). 

Par  le  docteur  Faget. 

Claquement  valvulaire.  —  «  Il  est  fondé  sur  trois  ordres  de  preuves  :  physiques,  physico-* 
physiologiques  et  cliniques. 

'!i°  Preuves  physiques.  —  «  L’élémènt  qui  va  nous  occuper  est  à  peu  près  inconnu  en 

physique . C’est  la  faculté  dont  jouissent  les  corps  filiformes  et  panniformes  de  produire 

un  son  toutes  les  fois  qu’ils  se  trouvent  soumis  à  une  distension  plus  ou  moins  brusque. 

«  Ainsi,  un  son  se  fait  entendre  dans  l’air,  lorsqu’on  tiré  en  sens  opposé  et  avec  élan,  un 
fil,  un  ruban,  une  étoffe,  une  membrane  quelconque. 

«  Le  même  phénomène  se  produit  dans  les  liquides,  avec  cette  différence  que  le  son  est 

beaucoup  plus  sourd.  Il  répond  à  une  note  plus  basse  de  la  gamme . La  différence  est 

d’environ  quatre  notes. 

«  Dans  les  cas  que  je  viens  de  citer,  la  distension  était  rectiligne.  Elle  peut  s’effectuer  éga¬ 
lement  en  ligne  courbe,  et  produire  encore,  non  pas  un  véritable  son,  mais  un  bruit,  car  il 
D’y  a  plus  qu’une  seule  vibration  possible.  Exemple  :  voile  enflée  tout  à  coup,  papier  rem¬ 
plaçant  un  carreau  de  vitre,  etc . 

«  Ces  effets  sont  les  mêmes  dans  l’eau,  ainsi  que  devaient  te  faire  pressentir  les  travaux  de 

(I)  Suite.  —  Voir  le  numéro  du  20  février. 

Tomi*  XXTX.  —  Nouvelle  série,  93 


338 


L’UNION  MÉDICALE. 


s’en  prendre  aussi  à  M.  Guérin  à  propos  de  sa  communication  de  la  précédente 
séance;  mais  il  a  dû  compter  avec  ce  nouvel  adversaire  qui,  dans  une  riposte  éner¬ 
gique,  a  renversé  toutes  ses  objections. 

M.  Depaul  s’est  constitué  le  chef  des  partisans  de  la  vaccination  animale.  Mais  la 
vaccination  classique  a  aussi  ses  défenseurs,  et  de  part  et  d’autre  existe  une  grande 
animation.  Nous  ne  voulons  pas  rechercher  en  ce  moment  qui  a  passionné  à  ce 
point  cette  question,  et  par  quels  moyens,  par  quelles  exagérations,  par  qU’èUe  mise 
en  scène  on  est  parvenu  à  troubler  la  quiétude  du  public  et  la  conscience  des  prati¬ 
ciens.  La  discussion  qui  se  prépare  nous  fournira  l’occasion  de  revenir  sur  quelques 
points  qui  méritent  des  éclaircissements.  Nous  n’irons  pas  jusqu’à  dire,  atecM.  Gi~ 
bert,  «  le  fantôme  de  la  syphilis  vaccinale,  »  mais  nous  reconnaîtrons  des  mains 
habiles  dans  la  façon  dont  le  fait  a  été  exhibé  devant  le  public,  grossi  et  affublé  en 
épouvantail.  Nous  ne  négligerons  pas  non  plus  de  faire  remarquer  l’intention  aussi 
injuste  que  malveillante  de  faire  retomber  sur  certaines  doctrines  syphiliographiques 
la  responsabilité  de  transmission  de  la  syphilis  par  la  vaccine,  et  nous  aurons  à  nous 
livrer  à  un  examen  sévère  de  quelques  faits  qui,  dans  la  bouche  ou  sous  la  plume  de 
certains  puritains  de  la  science  et  de  la  rigoureuse  observation,  paraissent  bien 
étranges. 

Nous  plaignons  le  sort  de  M.  Briquet.  A  peine  aborde-t-il  la  tribune  avec  son  rap¬ 
port  sur  le  choléra  que  la  désertion  s’opère.  Hélas!  nous  avons  imité  le  mauvais 
exemple,  et  nous  nous  confessons  publiquement  de  ne  pouvoir  rien  dire  de  ce  que 
cet  honorable  académicien  a  présenté  hier. 

M.  Mercier  a  lu  une  note  sur  un  nouveau  cathéter-conducteur  propre  à  faciliter  la 
pratique  des  diverses  tailles  périnéales.  A;  L. 


Gavard,  qui  faisait  résonner  des  tuyaux  d’orgue  en  remplaçant  l’air  par  de  l’eau,  et  les  expé¬ 
riences  de  M.  Cagnard  de  la  Tour,  dont  la  sirène  chante  à  volonté  dans  les  deux  éléments. 
Lorsqu’on  1830  il  fit  jouer  cet  instrument  devant  Dupuytren  et  ses  élèves,  les  données  vul¬ 
gaires  que  j’ai  signalées  plus  haut  m'avaient  déjà  fait  entrevoir  la  véritable  cause  des  bruits 
physiologiques;  le  jeu  de  la  sirène  me  raffermit  dans  ces  prévisions,  qui  furent  pleinement 
confirmées  par  des  expériences  simples,  mais  concluantes,  dans  le  genre  de  celles  que  je  vais 
rapporter. 

«Une  membrane  est  fixée,  sans  être  tendue,  autour  d’un  cercle  métallique  emmanché 
d’une  tige.  Le  cercle  étant  plongé  dans  l’eau,  si,  au  moyen  de  celte  tige,  on  lui  imprime  des 
mouvements  de  va  et  vient  dans  le  sens  de  l’axe,  on  entend  chaque  fois  un  bruit  dont  l’in¬ 
tensité  permet  souvent  de  le  saisir  à  plusieurs  mètres  de  distance.  Il  est  bref  comme  un 
bruit  de  choc,  et  cependant  il  n'y  a  pas  là  de  choc,  puisque  la  membrane  se  meut  au  sein  du 
liquide,  qui  ne  cesse  pas  d’être  en  contact  immédiat  avec  ses  deux  surfaces. 

«  C’est  un  bruit  de  tension,  de  claquement,  occasionné  par  la  résistance  de  l’eau.  On  l’ob¬ 
tient  plus  intense  et  plus  élevé  dans  la  gamme  :  i°  par  un  mouvement  plus  rapide;  2°  par 
un  cercle  d’un  plus  petit  diamètre;  3°  par  une  membrane  plus  mince  ou  moins  élastique. 
Résultats  exactement  conformes  aux  lois  communes  de  la  sonorité . 

«  Une  membrane  ou  une  étoffe  trop  longue  ou  trop  épaisse  est  insonore  pour  notre 
oreille  ;  de  même  qu’une  corde  qui,  par  excès  de  grosseur  ou  de  longueur,  ne  peut  atteindre 
trente-deux  vibrations  par  seconde. 

«  Ce  fait  une  fois  bien  constaté,  que  les  corps  membraneux  deviennent  sonores  par  ten¬ 
sion  dans  les  liquides,  comment  se  soustraire  à  cette  conséquence  si  rigoureuse  :  le  jeu  des 
valvules  ne  peut  s'effectuer  sans  bruit? 


L’UNION  MÉDICALE. 


339 


CLINIQUE  MÉDICALE. 


Hôpital  de  la  Pitié.  —  Service  deM.  le  docteur  T.  GALLARD. 

INTOXICATIOIV  PAR  LE  SULFURE  LE  CARBONE,  CHEZ  LES  OUVRIERS  EMPLOYÉS 
A  LA  VULCANISATION  DU  CAOUTCHOUC. 

Messieurs, 

Au  premier  rang  des  perfectionnements  de  l’industrie,  qui  signalent  l’époque  dans 
laquelle  nous^vivons,  nous  voyons  figurer  à  chaque  instant  l’emploi  habituel  d’agents 
physiques  ou  chimiques  dont  l’action  sur  l’écononiie  animale  ne  peut  pas  toujours 
être  prévue  à  l’avance,  quoique  cette.action  soit  souvent  des  plus  funestes  pour  la 
santé  des  ouvriers.  De  là  résulte  une  série  de  maladies  nouvelles,,  spéciales,  dont 
chaque  jour  vient  augmenter  le  nombre,  et  qui  sont  pour  le  médecin  une  source 
féconde  d’observations  et  d’études.  C’est  en  dirigeant  leurs  recherches  dans  cette  voie 
que  les  amateurs  de  la  nouveauté  peuvent  espérer  faire  d’utiles  découvertes,  et  nous 
pou  vous,  sans  peine  leur  prédire  que  ces  découvertes  seront  plus  fécondes  et  plus 
avantag;euses  pour  la  science  que;  celles  qui  consistent  à  déterminer,  à  l’aide,  du  mi¬ 
croscope,  la  forme  d’une  cellule  ou  les  dimensions  d’un  nucléole.  Il  est  cependant 
un  écueil  que  je  dois  vous  signaler,  et  que  vous  saurez  éviter  :  Il  faut  bien  vous  garder 
de  créer  de  toutes  pièces,  et  par  une  simple  vue  de  l’esprit,  des  maladies  spéciales 
dont  vous  gratifierez  ensuite  tel  ou  tel  groupe  d’ouvriers,  en  vous  en  rapportant  aux 
propriétés  plus  ou  moins  connues  à  l’avance  des  substances  avec  lesquelles  ces 
ouvriers  se  trouvent  en  contact.  Cette  méthode  inductive,  qui  sourit  à  certaines  ima-- 
ginations  trop  ardentes,  a  fait  commettre  d’assez  lourdes  erreurs  qui  n’ont  pas  tardé 
à  être  relevées  et  que  je  pourrais  vous  signaler  d’une  façon  très-précise.  Vous 
attendrez  donc  que  l’observation  vous  ait  révélé,  chez  plusieurs  malades,  la  pré¬ 
sence  d’un  appareil  symptomatologique  insolite  et  nouveau  qui  se  représente  avec 
une  certaine  fixité  chez  les  individus  employés  à  un  travail  déterminé,  sans  qu’on 
puisse  le  rencontrer  dans  d’autres  circonstances,  pour  établir  entre  ce  travail  et  cet 
appareil  symptomatique  une  corrélation  de  cause  à  effet  et  faire  de  ce  dernier  une 
maladie  spéciale.  Cette  méthode ,  qui  a  été  suivie  par  M.  Delpech,  a  conduit  mon 


2°  Preuves  physico-physiologiques.  —  «  Ce  deuxième  ordre  de  preuves  consiste  à  repro¬ 
duire  artificiellement  le  jeu  des  val  vules  sur  le  cœur  de  l’homme..... 

«  L’appareil  que  j’emploie  le  plus  ordinairement  se  compose  de  deux  bassins  superposés, 
communiquant  avec  le  cœur  par  des  tubes.  Le  bassin  inférieur,  destiné  à  fournir  le  liquide, 
est  élevé  de  3  à  à  centimètres  au-dessus  de  l’organe;  son  tube  aboutit  à  l’oreillette  gauche. 
Le  second  tube,  long  de  2  mètres  à  2  mètres  1/2,  réunit  l’aorte  au  bassin  supérieur,  dont  la 
capacité,  de  même  que  celle  du  premier ,  est  de  huit  à  dix  litres.  A  la  pointe  du  cœur  est 
adapté  un  troisième  tube  très-court  portant  inférieurement  une  poire  en  caoutchouc. 

«  Les.  choses  étant  en  cet  état,  si  l’on  ouvre  le  robinet  du  bassin  inférieur,  l’eau  se  pré¬ 
cipite  dans  le  cœur  et  remonte  du  côté  de  l’aorte,  après  avoir  rempli  le  caoutchouc  et  le 
ventricule. 

«  Pour  faire  jouer  les  valvules,  il  ne  reste  plus  qu’à  imiter  sur  le  caoutchouc  la  systole  et 
la  diastole  par  des  compressions  et  des  relâchements  brusques.  Le  premier  de  ces  deux 
mouvements  fait  entendre  le  claquement  bicuspide;  le  second,  le  claquement  semi-lunaire... 

«  Les  bruits  sont  peu  intenses  ;  il  n’y. a  qu’un  seul  côté  en  action.  Ils  ne  présentent  pas  le 
timbre  thoracique  qu’ils  avaient  pendant  la  vie;  ils  sont  clairs  et  brefs  comme  un  petit  choc 
entre  deux  corps  durs  et  insonores.  » 

Cette  expérience  ingénieuse  est  d’ailleurs  très-délicate  : 

« . L’oubli  d’une  seule  condition  importante  détruit  toute  espèce  de  résultat. 

«  Il  m’a  toujours  semblé,  continue  Rouanet,  que  la  meilleure  manière  d’étudier  les  phé¬ 
nomènes  physiques  de  l’économie  animale  est,  autant  que  cela  se  peut,  de  les  isoler  de  la 
vie,  et  de  les  faire  renaître  avec  toute  la  fidélité  désirable  dans  la  nature  morte.  Celle-ci,; 
patiente  et  docile,  se  laisse  interroger  de  mille  manières  différentes  au  gré  de  l’observateur, 


340 


L’UNION  MÉDICALE. 


savant  collègue  de  l’hôpital  Necker  à  la  découverte  d’une  maladie  spéciale  aux 
ouvriers  employés  à  la  vulcanisation  du  caoutchouc,  et  qui  est  causée  par  l’absorp¬ 
tion  du  sulfure  de  carbone. 

Nous  avons  actuellement  dans  notre  service  un  exemple  remarquable  de  cette 
intoxication,  chez  un  jeune  homme  de  25  ans,  couché  au  n®  31  de  la  salle  Saint- 
Michel,  et  je  vous  le  signale  comme  un  type  d’autant  plus  intéressant  à  étudier,  que 
son  observation  figure  au  nombre  de  celles  qui  ont  été  rapportées  par  M.  Delpech, 
car,  il  y  a  trois  ans,  il  a  été  traité  à  l’hôpital  Necker  pour  la  même  affection  qu’il 
présente  aujourd’hui.  Une  particularité  assez  frappante  m’a  permis  de  te  reconnaître 
au  milieu  des  vingt-quatre  malades  dont  M.  Delpech  a  publié  l’histoire  en  1863,  dans 
les  Annales  d’hygiène  publique  et  de  médecine  légale  ;  c’est  ce  staphylome  de  la 
cornée  et  de  l’iris  du  côté  droit  qui  a  été  la  conséquence  d’une  ophthalmie,  résultant 
de  la  projection  d’une  goutte  de  sulfure  de  carbone  dans  cet  œil.  Avant  de  vous  résu¬ 
mer  les  faits  les  plus  importants  de  cette  observation,  qui  est  la  XXIe  du  mémoire 
de  M.  Delpech,  permettez-moi  de  vous  donner  quelques  renseignements  sur  la  nature 
du  travail  imposé  aux  ouvriers  qui  emploient  le  sulfure  de  carbone. 

Je  ne  vous  parlerai  pas  de  la  distillation  même  de  cette  substance,  car  elle  n’ex-' 
pose  pas  à  l’inhalation  d’une  grande  quantité  de  vapeur.  Vous  savez  que  le  sulfure 
de  carbone  est  un  liquide  incolore,  d’une  odeur  spéciale  et  très-pénétrante,  qu’il  est 
extrêmement  volatil,  car  il  entre  en  ébullition  à  45®,  que  sa  densité  est  de  1,26,  celle 
de  sa  vapeur  de  2,67. 

Le  sulfure  de  carbone  a  la  propriété  de  dissoudre  rapidement  les  résines,  princi¬ 
palement  le  caoutchouc  et  la  gutta  percha,  en  les  réduisant  à  l’état  de  pâte  molle  et 
malléable.  Cette  propriété  a  été  utilisée  de  diverses  manières  dans  l’induistrie,  et 
voici  en  quoi  consiste  son  application  à  la  vulcanisation  du  caoutchouc  soufflé,  pour 
la  fabrication  des  petits  ballons  captifs  et  des  appareils  dits  préservatifs,  lesquels 
remplacent  les  condoms  :  Dans  des  feuilles  de  caoutchouc  de  2  millimètres  environ 
d’épaisseur,  on  découpe  des  figures  qui,  par  leur  réunion,  après  la  soudure,  forme¬ 
ront  de  petites  ampoules  sphériques  ou  de  petits  cylindres  creux;  on  ajuste  ensuite 
les  arêtes  fraîches  de  la  coupure,  et  on  les  soude  en  tes  frappant  à  petits  coups,  à  l’aide 
d’un  maillet  en  bois,  sur  une  sorte  d’enclume  disposée  à  cet  effet.  Mais  les  cylindres 
ou  les  vessies  que  l’on  obtient  ainsi  n’ont  pas  une  grosseur  assez  considérable,  et,  si 


Elle  ne  s'insurge  pas  contre  les  tortures,  elle  ne  change  pas  d’un  instant  à  l’autre  :  aussi 
ses  réponses  sont-elles  toujours  justes  pour  qui  sait  les  provoquer  et  les  attendre. 

«  MM.  les  physiologistes  se  seraient  épargné  bien  des  fatigues  et  des  méconoptes  si,  dans 
la  question  du  bruit  du  cœur,  ils  avaient  consenti  à  suivre  celle  voie,  au  lieu  de  s’égarer 
dans  les  roules  incertaines  des  vivisections.  Je  comprends  les  expériences  confirmatives  sur 
les  animaux  vivants;  mais  aller,  dès  le  début,  fouiller  dans  les  entrailles  des  chiens,  des 
veaux  ou  des  grenouilles,  c’est,  vous  en  conviendrez,  courir  après  l’erreur  ;  c’est  commencer 
précisément  par  où  il  fallait  finir. 

«  Ces  vivisections,  qui  ont  été  si  nombreuses,  qu’onl-elles  produit  jusqu’ici?  Les  asser¬ 
tions  les  plus  contradictoires,....  un  chaos  inextricable .  Les  expérimentateurs  anglais  y 

ont  cependant  trouvé  la  confirmation  de  la  théorie  valvulaire  quant  au  second  bruit;  il  n'en 
pouvait  être  de  même  du  premier.  Les  expériences  concluantes  sur  les  valvules  ventriculaires 
sont  d'une  difficulté  à  peu  près  insurmontable.  » 

Rouanet  se  trompait  :  d’habiles  expérimentateurs  français,  MM.  Chauveau  et  Faivre,  dans 
leurs  vivisections,  singulièrement  perfectionnées,  ont  surmonté  la  difficulté;  ils  ont  réussi  à 
faire  toucher  du  doigt  le  mécanisme  du  premier  bruit,  qui  se  trouve  précisément  dû  aux 
vibrations,  au  jeu  des  valvules  ventriculaires. 

Dans  une  de  ces  vivisections,  voici  ce  qu’on  note  :  «  Le  cœur  d’un  cheval  est  mis  à  nu, 
un  long  stéthoscope  est  appliqué,  etc..,,  on  perçoit  les  bruits  avec  leur  rhythme  et  leur 
timbre  à  l’étât  normal...  Un  doigt  est  introduit  dans  une  oreillette;  il  sent  la  contraction 
des  parois  de  celle  cavité  avant  que  l’oreille  entende  aucun  bruit;  le  premier  bruit  survient 
quand  la  valvule  auriculo-ventriculaire  frappe  la  pulpe  du  doigt  en  se  relevant  ;  ce  bruit  cesse 
et  est  remplacé  par  le  second  quand  ces  valvules  s’abaissent.  » 


L’UNION  MÉDICALE. 


341 


l’on  essayait  de  les  souffler  sans  autre  préparation,  pour  leur  donner  un  volume  suffi¬ 
sant,  on  ne  manquerait  pas  de  les  faire  éclater;  on  les  ramollit  et  on  les  rend  plus 
malléables  en  les  trempant  dans  un  bain  composé  de  ; 

Sulfure  de  carbone .  1000  parties. 

Chlorure  de  soufre .  de  2  à  10  parties. 

Le  sulfure  de  carbone  et  le  chlorure  de  soufre  qui  entrent  dans  ce  mélange  n’ont 
pas  tous  les  deux  la  même  action  sur  le  caoutchouc.  Le  premier  a  la  propriété  de 
ramollir  ce  corps;  le  chlorure  de  soufre  est  destiné  à  lui  abandonner  le  soufre  qui 
s’imprègne  d’autant  mieux  dans  le  caoutchouc  que  ce  dernier  est  ramolli,  et  qui  le 
revêt  ainsi  d’une  couche  mince  qui  constitue  la  vulcanisation.  Lorsque  le  petit 
ballon  a  été  plongé  dans  le  bain,  on  le  retire,  puis  on  le  distend  par  l’insufflation,  et 
on  le  laisse  sécher  sur  une  claie,  après  l’avoir  préalablement  roulé  dans  du  talc,  qui 
a  pour  effet  d’absorber  les  parties  libres  du  liquide  dissolvant. 

Bien  qu’exposés  aux  inhalations  de  vapeurs  sulfo-carbonées,  les  ouvriers  employés 
à  ce  genre  de  travail  pourraient  cependant,  à  l’aide  de  quelques  précautions,  sinon 
éviter,  du  moins  éloigner  les  accidents  qui  en  résultent,  mais  le  danger  est  plus 
sérieux  pour  ceux  qui  sont  occupés  à  la  préparation  des  tissus  imperméables.  Il  faut, 
pour  préparer  ces  tissus,  que  le  caoutchouc  soit  réduit  en  une  pâte  suffisamment 
molle,  ce  qui  nécessite  l’emploi  d’une  quantité  assez  considérable  de  sulfure  de  car¬ 
bone.  En  outre,  pour  rendre  la  dissolution  plus  complète,  plus  homogène,  les 
ouvriers  sont  souvent  obligés  de  brasser  le  mélange  avec  leurs  mains  et  de  rester 
ainsi  exposés  directement  aux  vapeurs  du  liquide,  opération  qu’ils  considèrent  eux- 
mêmes  comme  des  plus  dangereuses,  et  à  laquelle  beaucoup  refusent  de  se  livrer. 

Lejeune  homme  qui  est  au  n®  31  de  la  salle  Saint-Michel  travaille  depuis  l’âge  de 
11  ans  1/2  dans  le  caoutchouc.  Pendant  trois  ans  et  demi,  il  fut  occupé  à  la  fabrication 
des  tissus  imperméables;  mais  son  ouvrage  consistait  alors  simplemèrit  à  diriger  la 
pièce  d’étoffe  sous  le  rouleau  qui  devait  l’enduire  de  caoutchouc.  Il  était  donc  alors 
très-peu  exposé  aux  émanations  sulfo-carbonées.  A  15  ans,  il  a  été  employé  à  la  vul¬ 
canisation  ;  bien  quai  ne  se  servît  pas  exclusivement  de  sulfure  de  carbone,  alter¬ 
nant  la  vulcanisation  au  soufre  avec  celle  au  sulfure,  il  ne  tarda  pas  cependant 
à  éprouver  de  la  céphalalgie,  des  vertiges,  à  la  suite  desquels  survint  une  excitation 


Aussi,  MM.  Chauveau  et  Faivre,  v  quant  h  la  cause  des  bruits,  ils  raltribuent,  comme 
M.  Rouanet,  au  claquement  des  valvules,  et  inclinent  à  penser  que  le  bruit  sourd  est  ren¬ 
forcé  par  le  choc  (oq  impulsion)  du  cœur  contre  la  paroi  thoracique.  »  {Traité  pratique  d'aus¬ 
cultation  de  MM.  Barlh  et  Roger,  pages  370  et  371  de  la  5“®  édition,  1860.) 

Rouanet  a  même  donné  d’excellentes,  de  très-ingénieuses  et  même  de  savantes  raisons 
pour  expliquer  comment rmjou/sfon  du  cœur  sur  le  thorax,  au  premier  bruit,  renforce  ce  bruit, 
et  comment  il  doit  se  concentrer  sur  le  point  précisément  que  presse  la  pointe  du  cœur  pen¬ 
dant  la  systole. 

«  A  l’instant  où  le  premier  bruit  se  produit,  la  pointe  du  cœur  presse  la  paroi  pectorale  ; 
de  là,  quatre  effets  propres  à  favoriser  sa  transmission  plus  spécialement  en  cet  endroit  : 
1°  cette  pressioh  élargit  les  points  de  contact  entre  les  surfaces  contiguës  ;  2“  elle  augmente 
la  dureté  et,  par  suite,  la  conductibilité  des  tissus  charnus  ;  3°  elle  diminue  l’épaisseur  de 
ces  mêmes  tissus  et  rapproche  l’intérieur  du  cœur  de  la  surface  externe  du  thorax  ;  â”  enfin 
elle  amoindrit  évidemment  la  pression  de  la  base  de  l’organe  contre  la  poitrine . 

«  Ce  n’est  pas  tout  encore  :  au  moment  du  premier  bruit  les  valvules  ventriculaires  for¬ 
ment  une  surface  concave  dont  le  foyer  se  trouve  quelque  part  vers  la  pointe  du  cœur  ;  or, 
personne  n’ignore  que  les  surfaces  concaves  concentrent  les  sons  comme  elles  concentrent 
la  lumière  et  la  chaleur . » 

3“  Preuves  cliniques.  —  «  Pour  l’immense  majorité  des  praticiens,  le  véritable  critérium 
des  théories,  c’est  l’application  ;  grâce  aux  travaux  de  M.  le  professeur  Bouillaud,  la  sanction 
clinique  n’a  pas  fait  défaut  à  celle  que  nous  soutenons.  » 

En  effet,  voici  comment  s'exprime  M.  Andry,  l’ancien  chef  de  clinique  de  la  Charité, 
pagé367  de  son  Manuel  d'auscultation  ;  «  M.  Bouillaud  est,  comme  on  le  sait,  de  tous  les 


342 


L’ÜNION  MÉDICALE. 


générale  très-marquée,  avec  développement  précoce  des  appétits  - génitaux.  Cette 
surexcitation,  qui,  au  dire  du  malade,  avait  beaucoup  de  rapport  avec  celle  de 
l’ivresse,  fit  bientôt  place  à  de  l’affaissement;  il  perdait  quelquefois  connaissance,  et 
éprouvait  continuellement  de  la  fatigue,  de  la  courbature,  et  une  faiblesse  muscu¬ 
laire  très-grande.  Il  avait,  en  outre,  de  k  diarrhée  et,  de  temps  en  temps,  quelques 
vomissements.  La  mémoire  s’altéra  peu  à  peu;  son  intelligence  devînt  plus  lente,  sa 
parole  diffuse;  souvent,  il  lui  était  impossible  de  rendre  sa  pensée,  ou,  s’il  y  parve¬ 
nait,  ce  n’était  qu’avec  une  difficulté  extrême.  Son  caractère  changea  il  se  montra 
d’abord  irascible  et  méchant,  puis  triste  et  taciturne.  Ses  nuits  étaient  remplies  de 
rêves  pénibles.  C’est  alors  qu’il  entra  à  l’hôpital  Necker,  le  10  avril  1862. 

Sa  tristesse,  loin  de  diminuer,  augmenta,  au  contraire,  après  son.  entrée  à  l’hô- 
pital.  La  sensibilité  cutanée  n’était  ni  augmentée  ni  diminuée;  mais,  parfois,,  il 
éprouvait  des  picotements  douloureux  dans  tout  le  corps,  des  fourmillements  dans 
les  membres,  et  une  plus  grande  impressionnabilité  à  l’action  du  froid.  Sa  vue  s’af¬ 
faiblit  considérablement  ;  sa  pupille  saine  se  dilata  et  devint  moins  contractile.  Quant 
aux  autres  sens,  l’odorat,  l’ouïe  et  le  goût,  ils  étaient  intacts.  Depuis  quelque  temps, 
l’excitation  génitale  qu’il  avait  présentée  était  disparue  et  avait  fait  place  à  une  ana- 
phrodisie  complète,  à  tel  point  que  l’érection  était  presque  impossible. 

Le  malade  remarqua  alors  une  plus  grande  faiblesse  dans  ses  membres  supérieurs 
et  inférieurs,  et  une  certaine  raideur  dans  ces  parties,  qui  furent  également  consta¬ 
tées  par  M.  Delpech;  mais  il  n’avait  encore  ni  tremblement,  ni  atrophie  musculaire. 

Il  constata,  en  outre,  que  le  début  de  ces  accidents  avait  coïncidé  avec  le  moment 
où  il  avait  commencé  à  être  employé  à  la  vulcanisation  par  le  sulfure  de  carbone. 
Aux  signes  précédents  vinrent  s’ajouter  quelques  autres  phénomènes  :  les  urines  du 
malade  exhalaient  une  odeur  assez  forte  de  sulfure  de  carbone,;  il  avait  des  essouffle¬ 
ments,  des  palpitations.  Cependant,  le  cœur  n’était  le  siège  d’aucune  altération;  on 
n’y  pouvait  constater  qu’un  léger  souffle  anémique. 

Après  un  mois  de  séjour  à  l’hôpital  Necker,  quelques  érections  incomplètes  com¬ 
mencèrent  à. se  manifester;  quelques  rêves  érotiques  se  produisirent.  Le  19  mai^ 
M.  Delpech  lui  donna  1  milligramme  de  phosphore.  Sous  l’influence  de  cette  médi¬ 
cation,  les  érections  devinrent  très-intenses,  dès,  la  nuit  suivante.  Ce  traitement  fut 
continué,  et  il  détermina  un  mieux  sensible,  sans  autre  accident  qu’une  très-légère 


cliniciens,  peut-être,  celui  quia  le  pks  puissampient  contribué  à  faire  prévaloir  la  théorie 
du  claquement  valvulaire.  » 

Et  déjà,  en  1841,  dans  la  seconde  édition  de  son  Traité  des  maladies  du  cœwr ,  le  profes¬ 
seur  de  la  Charité  avait  signalé  dans  les  termes  les  plus  flatteurs  cette  théorie  :  «  .....  Dont 
la  découverte  fait,  à  son  avis,  infiniment  d’honneur  à  l’esprit  observateur  et  à  la  fois  philoso¬ 
phique  de  M.  Rouanet,  et  pour  le  triomphe  de  laquelle  il  n’a  cessé  de  joindre  ses  efforts  à 
ceux  de  s, on  auteur.  » 

Quant  à  M.  Andry,  à  la  page  précédente,  il  avait  déjà  dit  :  «  Je  ne  répéterai  point  lés 
preuves  nombreuses  et  variées  dont  M.  Rouanet  a  étayé  son  heureuse  hypothèse,  et  qui,  ce 
me  semble,  sont  plus  qu'équivalentes  hune  démonstration  pleine  et  entière.„i  »  , 

Voilà  donc  la  théorie  du  claquement  valvulaire  acceptée  par  les  aulorjlés  les  plus  compé¬ 
tentes;  elles  la  reconnaissent  vraie,  nécessaire. 

Pour  Rouanet,  ce  n’est  pas  assez  ;  pour  lui,  a  l'état  normal,  elle  est  suffisante;  du  moment 
qu’elle  cesse  de  l’être,  l’état  pathologique  a  commencé. 

«  Lçs  bruits  normaux  sont-ils  uniquement  le  résultat  du  claquement  des  valvules?  » 
demande-t-il;  et  il  continue  ainsi  :  «  M.  Bouillauda  qru  devoir  y  adjoindre  le  choc  de  leurs 
feuillets  qui  s’adossent  l’un  à  l’autre,  et  le  choc  des  valvules  de  l’ordre  opposé  contre  les 
parois  correspondantes. ... 

« .  L’adossement  des  valvules  pourra  devenir  sonore  lorsqu’elles  seropt  ossifiées  ou 

fortement  indurées  ;  mais  tant  qu’elles  possèdent  leur  souplesse  normale,  leur  jonction  s’opé¬ 
rant  au  milieu  d’un  liquide,  ne  peut  donner  lieu  à  aucun  bruit  appréciable.  Quant  au  choc 
des  valvules  de  l’ordre  opposé  contre  les  parois  correspondantes,  M.  Bouillaud  peut  y  renon¬ 
cer  sans  scrupule  ; . Les  choses  se  passeraient-elles  comme  il  l’entend,  que  le  contact 


L’UNION  MÉDICALE. 


343 


diarrhée.  L’appétit  revint,  et,  avec  lui,  la  mémoire  etlesfbrces;  la  vue  restait  cepen¬ 
dant  toujours  un  peu  voilée.  Néanmoins,  le  malade  sortit  de  l’hôpital  à  peu  près 
guéri.  Quelques  mois  après,  M.  Delpech  le  revit  :  l’amélioration  de  sa  santé  avait 
continué,  et,  à  part  la  vision,  qui  était  toujours  dans  le  même  état,  ses  forces  étaient 
revenues  et  ses  fonctions  génitales  s’exerçaient  parfaitement.  Il  éprouvait  pourtant 
encore  quelques  vertiges  de  temps  en  temps.  Il  est  vrai  qu’il  n’était  pas  entièrement 
soustrait  à  l’influence  du  sulfure  de  carbone  :  après  être  sorti  de  l’hôpital,  il  ne  reprit 
pas  ses  occupations;  mais  il  habita  quelques  jours  avec  un  de  ses  camarades,  qui 
exerçait  la  même  profession  que  lui,  et  il  lui  suffit  de  respirer  les  vapeurs  sulfo- 
carbonées  dont  étaient  imprégnés  les  vêtements  de  ce  camarade  pour  être  repris  de 
nouveaux  accidents,  de  céphalalgie,  de  tournements  de  tête,  de  diarrhée  et  de 
vomissements,  avec  faiblesse  dans  les  membres  et  tremblement  musculaire;  il  se 
livra  même  à  des  actes  délirants  qui  heureusement  furent  de  peu  de  durée;  il 
vit  alors  un  médecin  qui  lui  donna  de  l’opium  et  du  sulfate  de  quinine.  Peu  à  peu, 
le  calme  se  fît,  les  accidents  disparurent,  et  la  santé  se  rétablit. 

Depuis  cette  époque,  le  malade  a  été  perdu  de  vue,  et  il  nous  est  difficile  de 
reconstituer  son  histoire,  car  il  ne  peut  nous  donner  que  d’une  manière  très-vague 
les  renseignements  que  nous  lui  demandons.  Tout  ce  que  nous  avons  pu  apprendre 
de  lui,  c’est  qu’il  est  venuàtrois  reprises  différentes  à  la  Pitié  :  une  première  fois,  au 
mois  d’octobre  1864,  dans  le  service  de  M.  Marrotte,  pour  un  embarras  gastrique  ;  une 
deuxième  fois,  dans  la  salle  deM.  Bernutz,  il  y  a  environ  six  mois,  pour  une  sto¬ 
matite  dont  nous  ignorons  la  nature;  enfin,  en  dernier  lieu,  dans  notre  service,  où  vous 
avez  pu  le  voir  il  y  a  quelques  mois,  vers  le  25  octobre  1865,  il  était  alors  couché  au 
no  32  de  la  salle  Saint-Michel.  Il  sortait  alors  de  l’hôpital  Lariboisière,  où  il  avait  été 
employé  comme  infirmier  dans  une  salle  de  cholériques,  et  où,  sous  l’influence  de  la 
fatigue  et  aussi  peut-être  de  l’émotion  que  lui  avait  causée  l’épidémie,  il  avait  con¬ 
tracté  quelques  désordres  intestinaux.  Huit  jours  après,  il  était  parfaitement  guéri, 
et,  à  celte  époque,  bien  que  rien  n’eût  attiré  notre  attention  sur  la  maladie  dont  il 
avait  déjà  été  atteint,  et  qui  le  ramène  aujourd’hui  dans  nos  salles,  nous  ne  pûmes 
nous  empêcher  d’être  frappés  de  sa  tristesse,  de  sa  taciturnité,  que  nous  attribuâmes; 
faute  de  mieux,  aux  émotions  pénibles  qu’il  avait  dû  éprouver  à  l’hôpital  Lariboi¬ 
sière,  dans  l’exercice  de  ses  fonctions  d’infirmier,  auxquelles  il  n’était  pas  habitué- 


de  membranes  minces  et  flottantes  seraient  d’una  complète  nullité  sous  le  rapport  phonique. 

Le  synchronisme,  d’ailleurs,  manque  totalement . 

«  M.  Andry  reconnaît  pour  élément  principal  la  tension  des  valvules,  et  pour  éléments 
accessoires  le  choc  de  la  pointe,  le  glissemenl.des  feuillets  du  péricarde  et  le  mouvement  du 
sang;  trois  causes  de  bruits....  normalement  insaisissables,,..,  Çe  que  vous  appelez  frotte¬ 
ment  a  lieu  pendant  les  silences....  C’est  pendant  les  silences,  aussi  bien  qu’ù  l’instant  des 
bruits,  que  s’effectue  le  glissement  péricardique,  de  même  que  l’action  musculaire.  C’est 
dans  l’intervalle  des  claquements  que  vous  devez  les  percevoir,  s’ils  ne  sont  pas  absolument 
nuis.  Le  choc  seul  de  la  pointe  répond  souvent  à  la  tension  des  valvules  ;  mais  il  n’est  pos¬ 
sible  que  dans  certains  cas  exceptionnels  et  anormaux.  » 

Donc,  pour  Rouanet,  à  l’état  normal,  les  bruits  sont  dus  exclusivement  au  claquement  val¬ 
vulaire;  la  théorie  de  ce  claquement  est  donc  suffisante  pour  expliquer  tous  les  phénomènes 
à  l’état  normal.  Mais,  ce  claquement  est-il  modifié,  accompagné,  et  à  plus  forte  raison  absent 
ou  remplacé,  l’état  morbide  existe.  Telle  est,  en  effet,  la  division,  en  trois  genres,  des  bruits 
du  cœur  à  l'état  morbide,  de  M.  Andry. 

Pour  les  bruits  anormaux,  dus  à  une  altération  du  sang,  avec  intégrité  du  cœur,  chlorose, 
hydroémie,  etc.,  Rouanet  a  proposé  une  ingénieuse  théorie,  mais  ce  n’est  qu’une  théorie. 
Après  tout,  «  c’est  là  un  de  ces  problèmes  que  bien  des  physiologistes  ont  résolus  et  qui 
sont  encore  à  résoudre,  »  comme  il  le  dit  lui-même, 

«  L’imagination  de  Broussais  lui  suggéra  l’explication  suivante  :  Une  portion  du  liquide 
lancé  dans  les  artères  passe  à  l’état  de  vapeur  pour  s’opposer  au  vide  qui  ne  doit  jamais  exis¬ 
ter  dans  les  parties  vivantes.  Qui  se  serait  attendu  à  voir  ici  renaître  l’horreur  du  vide  ! 

« . Le  spasme,  est  un  élément  fort  commode,  on  en  obtient  tout  ce  qu’on  veut.  Sous 


344 


l'ünion  Médicale. 


Après  sa  sortie  de  notre  service,  il  ne  voulut  pas  reprendre  sa  position  d’infirmier 
qu’il  trouvait  trop  pénible  ;  et, comme  il  ne  put  ou  ne  sut  pas  se  créer  d’autres  moyens 
de  travail,  il  se  vit  forcé  de  revenir  à  ses  premières  occupations,  c’est-à-dire  à  la  vul¬ 
canisation  du  caoutchouc. 

11  n’éprouva  d’abord  aucun  accident  sérieux;  il  eut  seulement  quelques  maux  de 
tête  passagers,  de  légers  vertiges,  et  ce  fut  là  tout.  Mais  il  y  a  une  dizaine  de  jours 
environ,  il  fut  pris  tout  à  coup  de  diarrhée,  de  vomissements  bilieux,  de  crampes 
dans  les  bras  et  les  jambes  et  d’une  céphalalgie  très-violente  :  symptômes  qui,  loin 
de  diminuer,  n’ont  fait,  au  contraire,  qu’augmenter,  et  l’obligent  à  venir  à  l’hôpital. 

Aujourd’hui,  sans  doute  par  suite  du  repos  qu’il  a  pris  depuis  hier,  il  éprouve  un 
peu  de  soulagement;  cependant,  sa  face  est  rouge,  animée  et  présente  un  aspect  tout 
particulier  avec  un  peu  de  stupeur.  Son  intelligence  est  conservée,  mais  elle  agit 
lentement  et  avec  effort  :  ses  réponses  se  font  beaucoup  attendre  et  sont  très-incomr 
plètes.  Nous  l’avons  fait  marcher  et  nous  avons  vu  qu’il  éprouve  un  tremblement 
considérable.  Ses  mouvements  sont  bien  coordonnés  néanmoins,  et  le  tremblement 
ne  résulte  que  d’une  faiblesse  musculaire  dans  les  membres  inférieurs  qui  sont  le 
siège  de  crampes  parfois  très-douloureuses.  —  Sa  vue  est  un  peu  troublée;  les  autres 
sens  sont  à  peu  près  intacts.  Cependant  la  sensibilité,  sans  être  abolie,  est  un  peu 
obtuse.  Le  malade  aCcuse  en  outre  une  certaine  roideur  dans  les  articulations,  et 
vous  avez  vu  quelles  grandes  difficultés  il  éprouve  pour  saisir  avec  ses  doigts  une 
aiguille  placée  sur  un  plan  horizontal.  Son  odorat  est  également  un  peu  atteint:  il  lui 
semble  que  tous  les  objets  ont  une  odeur  de  sulfure  de  carbone. 

La  diarrhée  a  cessé  et  est  remplaeée  depuis  trois  jours  par  de  la  constipation;  son 
ventre  est  un  peu  douloureux  à  la  pression.  H  a  de  la  soif,  de  l’anorexie,  une  langue 
saburrale;  son  pouls  est  fréquent  et  bat  96  fois  par  minute.  Son  sommeil  est  agité  ; 
il  a  souvent  du  délire,  mais  un  délire  tranquille  se  traduisant  quelquefois  par  une 
abondance  extraordinaire  de  paroles  qui  sont  presque  toujours  l’expression  de  pensées 
érotiques.  Ses  fonctions  génitales,  sans  être  complètement  anéanties,  sont  cependant 
dans  un  certain  degré  de  frigidité;  il  a  encore  des  érections,  mais  elles  sont  rares. 
11  éprouve  une  plus  grande  sensibilité  que  d’habitude  à  l’action  du  froid. 

Nous  lui  avons  prescrit  une  bouteille  d’eau  de  Sedlitz,  de  la  solution  de  sirop  de 
groseille  pour  boisson  et  deux  portions  d’aliments. 


Laënnec,  il  produisait  un  bruit  rotatoire .  avec  cette  différence  qu’il  devenait  au  besoin 

ronflant  et  musical....  M.  Vernois  emploie  le  spasme  à  froncer  les  artères,  etc.....  » 

Cependant  les  bizarreries  des  souffles  chlorotiques  sont  telles,  «  qu’elles  résistent  à  la  sou¬ 
plesse  du  spasme,  comme  aux  vibrations  et  à  l’infiltration  des  artères,  comme  au  frottement 
et  à  la  gazéification  du  Sang.  »  Elles  résistent  aussi  è  l’altération  de  ce  liquide,  dont  la  con¬ 
sistance  d’ailleurs  ne  change  pas  d’un  instant  à  l’autre,  d’une  artère  à  une  autre  artère,  sui¬ 
vant  la  juste  remarque  de  M.  Andry.  En  sorte  que  même  l’explication  deRouaneten  attend 
une  meilleure. 

«  A  l’état  normal  du  sang,  les  bruits  sont  sous  la  dépendance  immédiate  des  valvules, 
dont  ils  suivent  exactement  les  variétés  de  texture  et  les  transformations  morbides. 

« . Dans  l’endocardite  peu  intense,  les  valvules  s’épaississent  légèrement.  Aussitôt 

l’altération  se  traduit  à  l’oreille  par  un  timbre  voilé,  pour  ainsi  dire  cotonneux.... 

«  Quelquefois  les  valvules,  sans  augmenter  sensiblement  d’épaisseur,  perdent  leur  sou¬ 
plesse  et  se  durcissent.  Les  bruits  alors  deviennent  durs,  secs,  parcheminés,  selon  l’expres¬ 
sion  de  M.  Bouillaud . 

«  L’épaississement,  le  boursouflement  des  valvules  peut  devenir  considérable.  Les  bruits 
deviennent  de  plus  en  plus  sourds,  et  finissent  par  disparaître  lorsque  l’altération  est  arrivée 
au  point  de  ne  plus  permettre  le  claquement  de  ces  membranes. 

«  Il  arrive  fréquemment  que  les  valvules  déformées  cessent  de  remplir  exactement  leurs 
fonctions  de  soupapes  et  permettent  au  liquide  de  rétrograder  en  partie  dans  la  cavité  d’où  il 
vient  de  sortir.  C’est  en  vain  que  l’on  chercherait  alors  les  bruits  physiologiques  ;  s’il  en 
reste  quelques  vestiges,  ils  sont  aussi  dégénérés  que  les  tissus  membraneux  d’où  ils  éma¬ 
nent . » 


L’UNION  MÉDICALE. 


346 


Si  vous  avez  suivi  avec  attention,  Messieurs,  les  diverses  phases  de  l’observa¬ 
tion  que  je  viens  de  dérouler  devant  vous,  vous  devez  voir  que  la  maladie  de  cet 
homme  se  divise  en  deux  périodes  parfaitement  nettes  et  tranchées  .  une  période 
d’excitation,  et  une  période  de  collapsus  ou  de  dépression,  en  tout  semblables,  sauf 
la  durée,  à  celles  que  l’on  observe  chez  les  individus  soumis  à  l’action  des  anesthési¬ 
ques  ou  de  l’alcool.  Cette  ressemblance,  qui  devient  une  similitude  complète  lorsqu’au 
lieu  d’un  simple  accès  d’ivresse,  on  prend  pour  terme  de  comparaison  l’alcoolisme 
chronique,  a  été  signalée  par  M.  Delpech  , —  à  qui  j’ai  fait  déjà  et  je  ferai  encore 
dans  le  cours  de  cette  leçon  de  très-larges  emprunts,  —  et  lui  a  permis  de  diviser 
les  phénomènes  de  l’intoxication  par  le  sulfate  de  carbone  en  deux  périodes  parfai¬ 
tement  distinctes.  Je  vous  demande,  avant  d’aller  plus  loin,  la  permission  de  vous 
donner  le  résumé  des  caractères  assignés  par  lui  à  chacune  de  ces  périodes;  ce  sera 
le  meilleur  moyen  pour  nous  de  savoir  à  laquelle  des  deux  correspond  plus  exactement 
l’état  actuel  de  notre  malade. 

(La  suite  au  prochain  numéro.)  F.  V . 


OBSTÉTRIQUE. 


FIBROIDE  VOLUMINEUX  INTERSTITIEL  RE  L’UTÉRUS  CHEZ  UNE  PRIMIPARE  RESSEM¬ 
BLANCE  EXTRAORDINAIRE  AVEC  UNE  GROSSESSE  GÉMELLAIRE;  —  MÉTRORRHAGIE 
GRAVE  ;  —  PÉRITONITE  MORTELLE. 

Par  le  docteur  Ch.  Hecker. 

Le  18  juillet  186/1,  la  concierge  de  la  Maternité,  âgée  de  38  ans,  se  présente  dans  la  salle 
de  travail.  En  examinant  le  ventre,  qui  mesure  lOâ  centimètres,  on  a  l’image  très-nette 
d’un  utérus  bicorne;  au  milieu  un  enfoncement  assez  profond  d’où  part  une  sorte  de  gout¬ 
tière  qui  s’étend  jusqu’à  la  symphyse;  la  moitié  droite  de  cet  utérus  ainsi  partagé  parait 
plus  basse  et  moins  étendue  que  la  gauche.  Dans  les  deux,  on  a  la  sensation  d’une  résistance, 
élastique  due  à  la  présence  d’un  enfant  et  de  liquide  amniotique;  toutes  les  deux  se  con¬ 
tractaient  sensiblement  à  chaque  douleur,  et  comme  en  différents  points,  notamment,  à 
droite,  en  bas,  et,  à  gauche,  en  haut,  l’on  entendait  des  battements  redoublés,  on  ne  doute 
pas  un  instant  de  la  présence  de  jumeaux. 

A  l’examen  vaginal,  on  trouve  une  dilatation  de  cinq  francs,  la  poche  distendue,  et,  der- 


Un  peu  plus  loin,  Rouanet  croit  donner  les  causes  réelles  des  bruits  de  soufflet.  C’est  dans 
la  formation  de  tourbillons  qu’il  les  trouve. 

« . il  est  presque  superflu  de  faire  remarquer,  dit-il  ensuite,  quelle  facilité  apportent  à 

la  formation  de  tourbillons  et  de  souffles  la  dilatation  anormale  des  artères,  les  rétrécisse¬ 
ments  des  orifices,  la  présence  de  caillots  sanguins  et  les  insuffisances. 

«  Cette  dernière  cause  de  bruit,  qui  avait  échappé  à  Laënnec,  n’a  pas  été  importée  d’An¬ 
gleterre,  comme  semblent  l’indiquer  MM.  Delaberge  et  Monneret.  M.  Filhos,  qui  en  fit 
l’objet  spécial  de  sa  thèse,  en  1833,  en  avait  puisé  l’idée  dans  une  thèse  imprimée  à  Paris, 
l’année  précédente,  avec  ce  titre  :  Analyse  des  bruits  du  cœur.  Le  murmure  occasionné  par 
reflux  y  fut  indiqué  à  priori  d’une  manière  fort  explicite,  à  une  époque  où  l’auteur  anglais 
était  probablement  inconnu  en  France,  » 

Sans  entrer  dans  ces  détails,  et  pour  montrer  en  quelques  mots,  d’une  manière  générale, 
l’importance  pratique  de  la  théorie  des  claquements  valvulaires,  ne  suffit-il  pas  de  se  faire 
cette  simple  question  :  Le  médecin  qui  explore,  avec  l’oreille,  la  région  précordiale  d’un 
homme  atteint  d’une  altération  organique  du  cœur,  que  fait-il,  au  milieu  du  labyrinthe  de 
phénomènes  qu’il  lui  faut  analyser,  sinon  de  suivre  le  fil  que  lui  offre  la  théorie  de  Rouanet? 
Un  bruit  de  souffle  est  perçu,  je  suppose  indicateur  d’une  lésion  organique,  le  médecin  ne 
va-t-il  pas  d’abord,  pour  se  guider,'  chercher  le  lieu  exact  et  le  temps  où  le  bruit  morbide  se 
produit  au  maximum?  Est-ce  du  côté  de  la  base  ou  de  la  pointe?  Est-ce  au  premier  ou  au 
second  bruit?  Esl-ce  aux  deux  à  la  fois?  A  droite  ou  à  gauche?  etc...  Et  n’esl-ce  pas  ainsi 
qu’il  arrive  à  reconnaître  si  c’est  à  un  rétrécissement  ou  à  une  insuffisance  simples  ou  dou¬ 
bles  qu’il  a  affaire,  aux  orifices  artériels  ou  ventriculaires,  du  côté  gauche  ou  du  droit?  Or, 


346 


L’UNION  MÉDICALE, 


Hère  elle,  deux  pieds  en  première  position  :  comme  ils  paraissaient  petits,  ils  confirmèrent 
encore  davantage  le  diagnostic.  Anamnèse  :  réglée  à  16  ans,  la  femme  ne  vit  pas  pendant  un 
an,  puis  fut  menstruée  très-irrégulièrement,  par  intervalles  de  2-3-5  semaines,  et  chaque 
fois  pendant  9-11  jours.  A  31  ans,  elle  eut  une  arthrite  du  genou  gauche,  qui,  au  bout  d’un 
an,  se  termina  par  ankylosé,  ce  qui  la  fit  beaucoup  boiter.  Pendant  toute  cette  maladie,  elle 
n’eut  pas  ses  règles;  lorsqu’elles  revinrent,  ta  malade  éprouva  chaque  fois  une  douleur  dans' 
le  côté  gauche  du  bas- ventre,  douleur  qui  augmentait  par  la  pression,  et  elle  fut  frappée  de 
voir  son  ventre  prendre  du  volume,  surtout  du  côté  gauche;  elle  ne  fut  jamais  examinée 
avant  la  grossesse  ni  avant  le  travail;  elle  croit  être  devenue  enceinte,  au  commencement 
de  décembre  ;  à  cette  époque,  elle  ne  vit  rien  pendant  deux  mois  ;  puis  elle  eut  un  retour 
de  règles  qui  dura  pendant  cinq  semaines,  puis  les  règles  cessèrent  tout  à  fait.  Elle  sentit, 
les  premiers  mouvements  de  l’enfant  très-distinctement  le  10  avril. 

Le  travail  marcha  rapidement;  au  bout  de  huit  heures  et  demie,  la  poche  amniotique  se 
rompait,  une  grande  anse  du  cordon  ombilical  se  présenta  ;  version  et  extraction  faciles  d’un 
enfant  pesant  1,250  grammes,  long  de  0,38,  correspondant  à  un  enfant  de  7  mois,  vivant, 
mais  qui  mourut  de  faiblesse  au  bout  de  trente  heures. 

Même  après  l’extraction  de  l’enfant,  l’admission  de  jumeaux  ne  put  être  ébranlée;  il  est 
vrai  que  l’examen  interne  n’y  autorisait  guère;  car,  derrière  une  grande  quantité  de  sang 
coagulé  dans  le  vagin,  on  ne  sentait  ni  de  poche  ni  de  partie  fœtale;  en  admettant  aussi 
l’hypothèse  d’un  utérus  partagé,  on  ne  pouvait  trouver  aucune  trace  d’un  deuxième  orifice. 
Mais,  à  l’examen  externe,  on  constatait  que  la  moitié  droite  était  devenue  bien  plus  petite, 
tandis  que  la  gauche,  restée  la  même  qu’auparavant,  par  son  développement,  sa  mollesse  et 
son  élasticité,  faisait  supposer  qu’elle  devait  contenir  un  enfant;  pas  de  battements  redou¬ 
blés,  quoiqu’on  les  eût  entendus  auparavant;  mais  les  apparences  précitées  de  l’utérus  ne 
pouvaient  faire  penser  à  autre  chose,  comme,  par  exemple,  à  un  fibroïde. 

Dans  les  premières  heures  qui  suivirent  l’extraction  de  l’enfant  survinrent,  à  de  longs  inter¬ 
valles,  des  contractions  douloureuses;  peu  à  peu,  le  sang  augmenta;  tous  les  signes  d’une 
anémie  progressive  se  firent  sentir  et  nécessitèrent  une  exploration  avec  toute  la  main;  elle 
eut  lieu  sept  heures  après  la  naissance  de  l’enfant,  la  femme  étant  chloroformée  :  on  se  con¬ 
vainquit  que  la  main  pénétrait,  à  travers  un  orifice  utérin  normal,  dans  une  cavité  fermée 
de  toute  part,  d’étendue  médiocre,  dont  les  parois  se  contractaient  avec  énergie,  ce  qui 
rendit  difficile  l’extraction  d’un  placenta  qui  n’était,  du  reste,  adhérent  nulle  part,  mais  petit. 
Cessation  immédiate  de  l’hémorrhagie.  On  ne  pourrait  plus  guère  admettre  qu’une  chose, 
c’est  qu’un  fibroïde  volumineux,  interstitiel,  recouvert  partout  d’une  couche  assez  épaisse 
de  fibres  utérines,  très-succulent,  peut-être  même  ramolli  au  centre,  avait  donné  lieu  à  cette 
singulière  erreur. 


dans  cette  délicate,  minutieuse,  difficile  analyse,  possible  seulement  pour  le  praticien  exercé, 
encore  une  fois,  n’est-ce  pas  la  théorie  de  Rouanet  qui  seule  sert  de  guide? 

Écoutons  un  de  nos  meilleurs  cliniciens,  M.  Hérard,  dans  un  mémoire  discuté  devant  la 
Société  des  hôpitaux,  et  publié  à&m  ies  Archives  en  1853;  voici  comment  il  s’exprime, 
page  21  :  «  Il  est  un  signe  qui  nous  a  toujours  guidé  d’une  manière  sûre  dans  le  diagnostic- 
des  affections  valvulaires,  c’est  le  siège  du  bruit  de  souffle.  En  cela,  nous  sommes  d’accord 
avec  la  majorité  des  observateurs,  mais  en  opposition  avec  M.  Beau.  Après  avoir  délimité  le 
cœur  par  une  percussion  méthodique,  et  fixé  la  position  relative  de  chaque  orifice,  nous 
jugeons  que  celui-là  est  affecté,  au  niveau  duquel  le  bruit  anormal  présente  son  maximum 
d’intensité .  - 

La  théorie  du  claquement  valvulaire,  démontrée  par  la  physique,  par  des  expériences  sur 
le  cœur  sain  de  l’homme  mort,  et  par  l’étude  stéthoscopique  attentive  et  minutieuse  de  ce 
même  cœur,  encore  vivant  mais  malade,  a  été  établie  par  Rouanet  lui-même.  L’expérience, 
sous  toutes  les  formes,  et  des  douze  années  qui  ont  séparé  sa  thèse  (1832)  de  son  Rap¬ 
port  devant  la  Société  de  médecine  de  Paris  (18ûZi),  et  des  vingt  et  un  ans  écoulés  depuis, 
n’a  fait  que  la  confirmer  définitivement.  C’est  donc  la  bonne,  la  vraie  théorie  des  bruits  du 
cœur. 


(La  fin  à  un  prochain  numéro). 


L’UNION  MÉDICALE. 


347 


Une  péritonite  à  marche  insidieuse  au  début  enleva,  au  sixième  jour,  la  mère,  qui  ne  perdit 
connaissance  qu’une  demi-heure  avant  de  mourir. 

A  l’autopsie,  on  trouve  les  lésions  ordinaires  d’une  péritonite,  mais  à  un  degré  très-mo¬ 
déré.  A  la  sortie  des  organes  de  la  génération,  le  flbroïde,  auquel  le  petit  utérus  était  fixé 
comme  un  appendice,  donnait  -encore  la  sensation  d’une  fluctuation  évidente,  de  telle  sorte 
qu’on  croyait  positivement  à  un  contenu  liquide  ;  c’était  encore  une  erreur;  il  n’était  que 
succulent,  et  ne  contenait  aucun  foyer  ramolli  ;  il  pesait,  avec  l’utérus,  2,980  grammes,  avait 
une  longueur  de  0'“,27  et  une  largeur  de  O”,!?  ;  était  partout  entouré  de  substance  utérine 
qui,  au  fondus,  avait  une  épaisseur  de  0“,05.  L’utérus  lui-même  et  ses  annexes  étaient  sains. 
{Manatsschs.  fur  Geb.  Kunde  und  Franenkr.  Décembre  1865.) 

Trad.  du  D'  Gustave  Lauth. 


BIBLIOTHÈaUE. 


Publication  des  Œuvres  médieales  de  Cr.  E.  Sltahl. 

AM.  Amédée  Iiatour. 


Très-honoré  confrère. 


Paris,  le  17  février  1866. 


Ne  pouvant  répondre  individuellement  à  chacun  de  mes  honorables  confrères  qui  me 
demandent  quelques  explications  touchant  le  retard  apporté  à  la  publication  des  trois  der¬ 
niers  volumes  de  ma  traduction  des  Œuvres  de  G.  E.  Stahl,  je  prends  la  liberté  de  vous 
faire  parvenir  les  lignes  suivantes,  espérant  que  vous  serez  assez  bon  pour  leur  accorder  une 
place  dans  votre  estimable  journal,  afin  de  les  porter  à  la  connaissance  de  vos  nombreux 
lecteurs. 

Lorsque,  après  quinze  ans  d’incessants  labeurs,  j’eus  mis  la  dernière  main  à  mes  Traduc- 
liop.  Notes  et  Commentaires  des  Œuvres  de  l’illustre  médecin-philosophe  de  Halle  (1),  j’étais 
heureux  d’avoir  accompli  un  travail  que  nul  encore  n’avait  mené  à  bonne  fin,  vu  les  ennuis 
et  les  difficultés  inséparables  d’une  tentative  qui  demandait,  avant  tout,  une  persévérance 
à  toute  épreuve. 

Mais  j’étais  loin  de  m’attendre  aux  déceptions  qui  m’étaient  réservées;  et  n’étaient,  d’une 
part,  les  encouragements  qui  m’ont  été  donnés  par  Leurs  Excellences  MM.  les  ministres  de  la 
Maison  de  l’Empereur,  de  l’Instruction  publique,  d’État  et  de  la  Guerre  ;  n’était,  d’autre 
pari,  l’adhésion  spontanée  de  quinze  cents  médecins,  savants  et  bibliophiles,  je  me  serais  vu 
forcé  de  suspendre,  d’arrêler  même  depuis  longtemps  une  publication  des  plus  importantes, 
tant  par  la  richesse  que  par  l’inépuisable  fécondité  du  fqnd  sur  lequel  repose  la  doctFine 
stahlienne,  bien  comprise,  la  seule  peut-être  qui  puisse  offrir  de  sérieuses  garanties  pour  là 
réédification  de  la  médecine  moderne,  à  l’aide  des  documents  nouveaux  que  la  science  expér 
rimenlale  collige  et  entasse  si  religieusement  de  toutes  parts. 

Dès  le  début  de  mon  entreprise,  j’ai  été  contraint  d’agir  avec  une  circonspection  telle 
que  j’ai  dû  ne  tirer  qu’à  500  exemplaires  les  cinq  premiers  volumes,  et  revenir  plus  lard  à 
la  réimpression  de  ces  mêmes  volumes  à  mesuré  que  le  nombre  de  mes  souscripteurs  aug¬ 
mentait.  Cette  manière  de  pi’océder,  dictée  par  les  circonstances,  a  nécessairement  occa¬ 
sionné  un  certain  retard  dans  la  marche  progressive  et  régulière  de  mon  œuvre,  et  j’ai  dû 
m’imposer  des  sacrifices  que  mes  confrères  sauront  apprécier,  car  bien  souvent  ils  ont  été 
au-dessus  de  mes  ressources  (2). 

Ces  simples  raisons  seront  acceptées,  j’espère,  comme  l’expression  exacte  de  la  vérité,  et 


(t)  Ma  traduction,  commencée  en  1845,  n’a  été  terminée  qu’en  1860.  Elle  comprend  32  Traités  divers 
de  Philosophie  médicale,  de  Physiologie,  de  Pathologie,  de  Thérapeutique  et  de  Clinique,  constituant 
les  8  volumes  grand  in-8°  de  ma  publication.  Mon  manuscrit  comprenait  12,000  pages.  11  a  été  revu  et 
recopié  trois  fois  avant  l’impression. 

(2)  En  dehors  des  raisons  inhérentes  à  la  publication  d’un  ouvrage  considérable,  deux  causes  ont 
enrayé  la  marche  régulière  de  l’impression  et  la  remise  des  volumes  à  quelques  souscripteurs  ;  ce  sont  : 
1°  la  réimpression  des  tomes  II,  III,  IV,  V  et  VI,  dont  les  quatre  premiers  sont  arrivés  à  leur  3'  édi¬ 
tion;  2“  le  retard  ou  la  négligence  qu’apportent  quelques  souscripteurs  au  solde  des  volumes  à  eux 
remis  et  reçus  par  eux.  Cette  dernière  raison,  la  plus  fâcheuse  pour  moi,  est  assurément  aussi  la  plus 
préjudiciable  au  progrès  d’une  œuvre  dispendieuse  incombant  à  «nsew/.  L’auteur,  en  effet,  s’est  trouvé 
seul  en  face  de  difficultés  pécuniaires  presque  insurmontables,  et  seul  encore  en  face  des  embarras  non 
moins  sérieux  de  la  partie  scientifique,  littéraire  et  médicale  de  l’œuvre. 


348 


L’UNION  MÉDICALE. 


regardées  comme  suffisantes  ;  elles  sont,  du  reste,  les  seules  que  je  puisse  donner  publique¬ 
ment  comme  pouvant  intéresser  mes  souscripteurs  et  expliquer  le  véritable,  mais  légitime 
retard  qu’ont  éprouvé  les  tomes  VII,  VIII  et  I"  dans  leur  publication. 

D’après  les  nouvelles  combinaisons  que  j’ai  faites,  le  tome  VII  paraîtra  le  30  mai,  le 
tome  VIII  le  30  décembre  1866,  et  le  tome  I*'  (ainsi  que  l’atlas  que  je  donne  en  prime  à 
mes  souscripteurs)  sera  irrévocablement  publié  avant  la  fin  de  1867. 

Néanmoins,  je  sens  que,  pour  accomplir  jusqu’au  bout  la  tâche  que  je  me  suis  imposée, 
j’ai  besoin  de  puiser  de  nouvelles  forces  dans  la  généreuse  coopération  de  mes  souscrip¬ 
teurs,  qui  ne  failliront  pas,  eux  aussi,  devant  leurs  engagements. 

Heureux  si,  après  avoir  doté  la  science  médicale  d’une  œuvre  destinée  à  lui  rendre  d’émi¬ 
nents  services,  je  n’ai  compromis  que  ma  fortune  et  le  repos  de  ma  vie. 

Veuillez  agréer,  etc.  D' T.  Blondin. 


ACADÉMIES  ET  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 


ACADÉMIE  IMPÉRIALE  DE  MÉDECINE. 

Séance  du  20  Février  1866.  —  Présidence  de  M.  Bouchardat. 

CORRESPONDANCE  OFFICIELLE. 

M.  le  ministre  du  commerce  transmet  : 

1°  Des  rapports  d’épidémies  par  MM.  les  docteurs  Fournier  (de  Kédange,  Moselle),  Le- 
CAER  (de  Quimper),  Barth  (de  Bouley),  Oülmann  (de  Forbach),  Benoit  (de  Dièulefit). 

2°  Des  comptes  rendus  des  maladies  épidémiques  qui  ont  régné  dans  les  départements  de 
Maine-et-Loire  et  de  l’Aube.  (Corn,  des  épidémies.) 

3“  Un  mémoire  de  M.  Plooquet,  médecin  à  Ay  (Marne),  sur  l’utilité  des  revaccinations. 

Une  note  de  M.  le  docteur  Chabannes,  de  Vais,  sur  l’emploi  de  la  croûte  vaccinale  dans 
la  pratique  de  la  vaccination.  (Gom.  de  vaccine.) 

5“  La  description  d’un  nouveau  procédé  destiné  à  prévenir  les  accidents  causés  par  la  rup¬ 
ture  des  sondes  dans  l’urèthre,  par  M.  le  docteur  Jobert,  de  Guyonvelle).  (Corn.  M.  Ségalas.) 

6“  Une  lettre  de  M.  le  docteur  Ottoschür,  de  Stettin,  sur  un  moyen  de  combattre  le  cho¬ 
léra.  (Gom.  des  remèdes  secrets  et  nouveaux.) 

La  correspondance  non  officielle  comprend  : 

1"  Un  rapport  de  M.  le  docteur  Ghabrand,  sur  une  épidémie  de  typhus  observée  à  Brian¬ 
çon  (Hautes-Alpes)  en  1865.  (Gom.  des  épidémies.) 

2”  Une  note  de  M.  le  docteur  Blanchon,  médecin  à  Alexandrie  (Égypte),  sur  le  traitement 
du  choléra  par  le  bichlorure  de  mercure. 

3°  Un  mémoire  sur  l’acrodynie,  par  M.  le  docteur  Falin.  (Gom.  MM.  Guérard  et  Bergeron.) 

A”  Un  pli  cacheté  sur  le  traitement  hippocratique  de  la  nécrose,  spécialement  à  la  suite  de 
la  blessure  par  armes  de  guerre,  par  M.  le  docteur  Batailhé.  (Adopté.) 

M.  WuRTz  présente  :  1°  au  nom  de  M.  Mialhe,  un  mémoire  sur  la  destruction  des  acides 
organiques  dans  l’économie  animale,  envisagée  au  point  de  vue  du  régime  à  suivre  à  Vichy. 
*—  2°  Au  nom  de  M.  le  professeur  Tigri,  de  Sienne,  un  mémoire  relatif  à  la  formation  du 
jaune  dans  les  œufs  des  gallinacées,  aux  dépens  des  globules  rouges  du  sang. 

M.  Régnault  présente,  au  nom  de  M.  le  docteur  E.  de  Séré,  médecin-major  à  l’hôpital 
militaire  de  Vincennes,  un  instrument  qu’il  désigne  sous  le  nom  Aq  couteau  galvano-caus- 
tique,  à  chaleur  graduée, 

M.  Depaul  fait  hommage  à  l’Académie,  au  nom  de  M.  le  docteur  Griesinger,  d’un  Traité 
d'aliénation  mentale,  traduit  en  français  par  M.  le  docteur  Doumic,  avec  une  Préface  et  des 
Notes  de  M.  Baillarger. 

M.  BouviER  présente  à  l’Académie,  au  nom  de  M.  Gharrière  et  au  sien,  un  nouvel  appa¬ 
reil  pour  la  coxalgie,  construit  sur  le  modèle  de  l’appareil  inamovible  de  M.  Verneuil.  Gel 
appareil  se  compose  (V.  les  figures)  de  deux  valves  en  cuir  moulé,  renforcées  par  des  bandes 
d’acier  et  réunies  à  droite  et  à  gauche  par  des  laçures,  do  manière  à  entourer  l’abdomen  et 
la  cuisse  du  côté  malade  et  à  immobiliser  la  hanche.  Il  permet,  comme  les  bandages  inamo- 


L’UNION  MÉDICALE. 


349 


vibles,  les  raouveraenls  généraux  du  corps,  et  il  a  sur  eux  l’avantage  de  pouvoir  être  enlevé  et 
réappliqué  en  un  instant,  de  pouvoir  être  desserré  et  resserré  en  tout  on  en  partie  à  la  volonté 
du  chirurgien. 

M.  Bouvier  a  déjà  employé  cet  appareil  plusieurs  fois,  et  ses  effets  ont  été  des  plus  satis¬ 
faisants. 


M.  Gibert  dépose  sur  le  bureau,  au  nom  de  M.  le  docteur  J.  d’Agüinès-Fonsecca,  de  Fer- 
nanibouc,  une  lettre  sur  le  développement  spontané  du  choléra  sans  importation.  (Com.  du 
choléra.) 


M.  J.  Béclard  offre  en  hommage,  au  nom  de  M.  A.  Sanson,  un  ouvrage  en  deux  volumes, 
sur  l’économie  du  bétail. 

M.  Gibert,  à  l’occasion  du  procès-verbal,  demande  à  dire  quelques  mots  sur  la  vaccine  ; 

M.  Gibert  :  Quand  on  a  évoqué,  dans  celle  enceinte,  le  fantôme  de  la  syphilis  vaccinale, 
plusieurs  de  nos  collègues  ont  été  frappés  surtout  des  dangers  que  cette  proposition  allait 
faire  courir  à  la  vaccine  elle-même;  quand  on  a  parlé  de  la  pratique  de  l’aiguille  qui,  moins 
que  la  lancette,  pouvait  donner  lieu  à  l’écoulement  du  sang,  siège  supposé  du  virus  syphili¬ 
tique,  M.  Bousquet  a  dit  que  cette  aiguille  tuerait  la  vaccine.  Nous  avons  vu  ensuite  intro¬ 
niser  en  grande  pompe  la  vaccination  animale,  et,  dès  lors,  on  a  pu  craindre  qu’on  ne 
laissât  tarir  la  source  du  vaccin  humain.  C’est  ce  qui  est  arrivé.  L’Académie  a  manqué  com¬ 
plètement  de  vaccin,  et  les  demandes  des  médecins,  à  cet  égard,  sont  restées  saris  réponse. 
J’ai  regret  d’avoir  entendu  dire  à  M.  le  Directeur  actuel  de  la  vaccine  qu’on  se  chargerait 
encore  de  vacciner  les  enfants  qui  se  présenteraient  à  l’Académie;  mais  que,  pour  les  autres, 
ils  s’arrangeraient  comme  ils  pourraient,  et  qu’on  ne  leur  donnerait  du  vaccin  que  s’il  en 
restait.  J’ai  vu  d’ailleurs,  avec  beaucoup  de  peine,  remplacer  l’ancien  employé  qui,  pendant 
de  longues  années,  avait  été  chargé  de  conserver  ici  le  vaccin,  et  de  le  distribuer  aux  mé¬ 
decins  du  dehors.  Cette  conservation  de  la  source  du  vaccin  est  le  plus  grand  service  que 
l’Académie  soit  appelée  à  rendre,  car  c’est  évidemment  là  qu’on  en  reviendra,  et  je  pourrais 
citer  un  grand  nombre  de  cas  dans  lesquels  la  vaccination  de  bras  à  bras  a  réussi,  après 
qu’elle  avait  échoué  avec  les  pustules  des  génisses  de  M.  Lanoix.  Un  enfant,  en  ville,  chez 
lequel  M.  Depaul  avait  fait  conduire  un  veau  --  sans  cortège  —  n’avait  pu  être  vacciné. 

M.  Depaül  :  Mais  je  ne  connais  pas  cela;  il  n’y  a  pas  ün  mot  de  vrai  dans  celte  histoire! 

M.  Gibert  :  Si  ce  n’est  pas  M.  Depaul,  c’est  un  autre.  Une  seule  chose  est  importante 
dans  tout  ceci,  c’est  le  veau!  J’ai  vacciné  cet  enfant  avec  du  virus  humain  et  l’opération  a 
réussi.  J’ai  dit. 

M.  Depaul  :  Il  m’est  impossible  de  ne  pas  protester  immédiatement  et  énergiquement 
contre  les  singulières  assertions  de  M.  Gibert.  Est-ce  ainsi  que  se  fait  la  science? Comment! 
M.  Gibert  apporte  ici  des  observations  qui  sont  censées  m’être  personnelles,  et  que  je  ne 
connais  pas... 

M.  Gibert  :  Je  me  suis  rétracté. 

M.  Depaul  :  Cela  ne  suffit  pas;  il  valait  mieux  ne  pas  s’avancer! 

El,  puisque  j’ai  pris  la  parole,  continue  M.  Depaul,  je  demande  la  permission  de  protester 
aussi  contre  les  observations  de  M.  Carenzi,  qu’a  présentées  M.  Guérin  dans  la  dernière 
séance  :  Il  a  dit  que,  sur  dix  enfants  chez  lesquels  on  avait  inoculé  sur  un  bras  du  vaccin 
Animal  et  sur  l’aulrè  du  vaccin  humain,  toutes  les  vaccinations  humaines  avaient  réussi, 


350 


L’UNION  MÉDICALE. 


tandis  qu’une  seule  vaccination  animale  réussissait,  sur  neuf  qui  échouaient.  Est-ce  encore 
ainsi  que  se  fait  la  science?  Les  choses  qu’on  prétend  comparer  de  celle  manière  sont-elles, 
en  effet,  comparables?  Qu’est-ce  que  ce  vaccin  animal  dont  on  se  sert?  c’est  du  vaccin  pris 
à  Naples,  conservé  dans  des  tubes,  et  envoyé  à  Turin  ;  ce  vaccin  a  été  recueilli  au  moyen  de 
la  raclure  des  pustules,  procédé  maintenant  abandonné  comme  défectueux;  et  qui  a  fourni 
ce  vaccin?  c’est  M.  Negri  qui  le  recueille  au  neuvième  jour  de  l’éruption,  au  lieu  de  le 
prendre  au  quatrième,  ainsi  qu’il  est  préférable  de  le  faire;  —  et,  quand  toutes  les  condi¬ 
tions  favorables  ont  été  négligées  aussi  complètement,  on  s’étonne  que  la  vaccination  n’ait 
pas  réussi!  mais  c’est  à  faire  croire  qu’on  n’a  jamais  vacciné!  Au  surplus,  quand  la  discus¬ 
sion  s’ouvrira,  je  produirai  des  statistiques  auxqelles  je  n’attache,  je  dois  le  dire  dès  à  pré¬ 
sent,  qu’une  médiocre  importance;  mais,  enfin,  il  en  résulte  que  les  vaccinations  animales 
réussissent  un  peu  plus  souvent  que  les  vaccinations  humaines. 

M.  J.  Guérin  fait  remarquer  qu’il  a  présenté,  sans  commentaire  aucun,  les  observations  de 
M.  Carenzi,  et  à  titre  seulement  de  document  à  consulter.  Il  est  d’ailleurs  frappé  de  la  légè¬ 
reté  des  suppositions  que  vient  d’exposer  M.  Depaul.  Rien  dans  la  communication  de  M.  Ca¬ 
renzi  n’autorise  M.  Depaul  à  faire  toute  la  série  des  hypothèses  auxquelles  il  s’est  livré.  Les 
choses  se  sont  passées,  comme  je  l’ai  dit,  entre  les  directeurs  de  la  vaccine  de  Naples  et  de 
Turin,  et  il,  est  tout  simple  de.  supposer  .qu’ils  s’y  entendent  ah^lUjment  comme  ceux,  de 
Paris. 

Eh  outré,  M.  Guérin  se  plaint  de  ce  que  lé  rapport  sur  la  vaccine  par  M.  Depaul  n’ait  pas 
été  mis  à  la  disposition  de  ses  collègues.  On  ne  le  trouve  pas  au  secrétariat,  et  il  èst,  par 
conséquent,  bien  facile  à  l’auteur  d’accuser  ses  contradicteurs  d’inexactitude* 

M.  Depaul  ;  Ce  rapport  est  imprimé! 

•  M.  J.  Guérin  ;  Faites-le  distribuer  ! 

.  M.  LE  Président  :  Il  le  sera! 

M.  Briquet,  au  nom  de  la  commission  du  choléra,  continue  la  lecture  du  rapport  sur  la 
marche  de  cette  épidémie  en  1849.  ' 

M.  Aug.  Mercier  lit  une  note  sur  un  nouveau  cathéter-conducteur  propre  h  faciliter  la 
pratique  des  diverses  tailles  périnéales. 

Un  des  temps  les  plus  longs  et  souvent  les  plus  difficiles  des  tailles  périnéales  est  celui  qui 
a  pour  but  d’ouvrir  la  région  naembraneuse  de  l’urèthre  au-dessus  du  bulbe  qu’il  importe 
tant  de  respecter.  On  a  beau  conseiller  d’employer  un  cathéter  cannelé  aussi  volumineux  que 
possible,  il' n’est  pas  toujours  facile,  surtout  chez  les  personnes  grasses  comme  le  sontbeau-^ 
coup  de  calculeux,  de  l’aller  rechercher  dans  une  partie  où  il  fait  dévier  la  symphyse  pubienné 
pour  gagner  la  vessie,  et  où  il  devient  presque  perpendiculaire  à  la  surface  du  périnée.  Et 
puis,  chez  les  enfants,  on  ne  peut  employer  un  cathéter  volumineux. 

Un  autre  défaut  du  cathéter  généralement  employé,  c’est  que,  pour  le  rendre  plus  facile 
trouver  par  le  périnée,  on  lui  donne  une  courbure  assez  forte,  qui  fait  que,  pour  peu  qu’OU' 
abaisse  son  extrémité  externe  afin  de  conduire  dans  la  vessie  l’instrument  tranchant  destiné 
à  dissiper  les  parties  profondes,  son  extrémité  externe  se  relève  tellement  vers  la  paroi  anté¬ 
rieure  du  réservoir  urinaire,  qu’on  n’est  plus,  à  moins  de  très-grandes  précautions,  arrêté 
par  le  cul-de-sac  de  la  cannelure. 

J’ai  remédié  à  ces  inconvénients  à  l’aide  d’un  cohdücteur  noùveau.  Cet  Instrument  se 
compose  de  deux  pièces  :  l’une,  principale,  qui  est  externe  ;  l’autre,  complémehlaire»  qui  est 
interne  et  forme  un  stylet  analogue  à  celui  de  la  sonde  à  dard  de  frère  Côme:  pour  la  taille 
hypogastrique. 

On  peut  distinguer  dans  la  première  deux  portions  :  l’une  AD,  qui  a  25  centimètres,  res¬ 
semble,  pour  la  courbure,  à  une  longue  sonde  de  femme,  puis  elle  se  recourbe  brusquement, 
à  angle  presque  droit,  en  sens  inverse.  Cette  seconde  portion  DE’,  longue  de  8  centimètres, 
n’a  qu’une  très-légère  inflexion,  excepté  près  du  bec  qui  se  termine  par  un  renflement. 
Cette  dernière  portion  est  creusée  sur  le  dos  d’une  large  et  profonde  cannelure,  depuis  son 
origine  jusqu’à  16  millimètres  du  bec,  cannelure  formant  cul-de-sac  à  chaque  extrémité. 
Cette  pièce  est  munie  de  deux  anneaux  à. son  extrémité  externe,  et,  dans  toute  sa  première 
portion,  elle  est  creusée  d’un  canal. 

La  seconde  pièce  FG,  logée  dans  ce  canal,  représente  Un  stylet  ou  dard  long  de  30  cenli- 


L’UNION  MEDICALE. 


351 


mètres,  terminé  extérieurement  par  un  anneau  F  et  courbe,  mais  élastique,  et  cannelé  sur 
1e  dos  dans  les  iO  centimètres  qui  aboutissent  à  la  pointe  G. 


On  comprend  que  quand  cet  instrument  a  été  introduit  dans  l’urèthre,  le  dard  caché  dans 
sa  gaine,  d’une  part  le  talon  est  facile  non-seulement  à  sentir,  mais  à  voir  au  périnée,  et 
.que,  d’autre  part,  quand  on  a  fait  l’incision  préliminaire,  il  est  facile  de  déplacer  le  bulbe,  de 
faire  saillir  le  dard  au-dessus  et  de  diriger  sur  sa  cannelure  un  bistouri  droit  qui  arrive  alors 
directement  dans  la  cannelure  principale.  L’opération  se  termine  enfin  comme  avec  un  cathé¬ 
ter  ordinaire;  seulement,  comme  cette  cannelure  principale  est  presque  droite,  on  n’est  pas 
exposé  à  en  sortir  et  à  se  fourvoyer,  comme  je  l’ai, dit  plus  haut  et  comme  je  l’ai  vu. 

La  seule  objection  qu’on  pourrait  faire  à  cet  instrument  serait  que  sa  forme  doit  en  rendre 
l’introduction  difficile.  Je  puis  affirmer  qu’il  n’en  est  rien.  Je  l’ai  employé  deux  fois,  notam¬ 
ment  sur  un  vieillard  de  82  ans  que  je  viens  d’opérer,  et  dans  la  clientèle  du  docteur  Vaullet, 
.et  chaque  fols  l’introduction  de  ce  cathéter,  l’ouverture  de  la  région  membraneuse  et  le  glis¬ 
sement  du  gorgeret  tranchant  dans  la  vessie  se  sont  faits  avec  une  très-grande  rapidité. 

—  A  quatre  heures  et  demie,  l’Académie  se  forme  en  comité  secret  pour  discuter  la  pro¬ 
position  de  MM.  Boulèy  et  Larrey,  relative  à  la  publicité  qù’il  conviendrait  de  donner  aux 
rapports  sur  les  prix. 


RÉCLAMATION. 


A  Monsieur  Amédée  Latour,  rédacteur  en  chef  de  l’Union  Médicale. 

Paris,  îe  16  février  1 866. 

Monsieur, 

Je  ne  viens  pas  voü’s  demander  la  permission  de  discuter,  avec  mon  confrère  et  ami 
M.  Maximin  Legrand,  sur  la  loi  des  aliénés,  dont  il  s’occupe  à  propos  de  mes  Semaines 
'scientifiques.  l\  trouve  toute  naturelle,  et  même  précieuse,  la  dérogation  au  droit  commun 
de  la  procédure  que  cette  loi  consacre,  et  il  ne  s’effraye  nullement  dès  abus  qu’elle  peut 
entraîner.  Je  suis  convaincu  qu’il  comprend  mal  en  cela  l’intérêt  même  de  là  dignité  du 
Corps  médical;  mais  il  ne  m’appartient  pas  de  défendre  contre  lui  cet  intérêt.  Jè  veux  seule¬ 
ment  relever  une  injustice  qu’il  a  commise  à  mon  détriment. 

M.  Maximîn  Legrand  m’accuse  d’avoir  été  agressif,  ou  plutôt  de  l’être  toujours.  Il  se  peut 
qu’il  ait  raison,  en  thèse  générale.  Dans  le  journalisme  politique  militant,  nous  sentons  vive¬ 
ment  et  nous  n’avons  pas  souvent  le  temps  d’arrondir  nos  périodes.  Et  puis,  éu  égard  à  la 
gravité  des  intérêts  généraux  et  des  principes  pour  lesquels  nous  combattons  avec  une 
ardente  conviction,  les  individualités  nous  semblent  naturellement  bien  peu  de  chose.  B’ily 
a  défaut,  c’est  un  défaut  d’état,  et  mous  pratiquons  entre  nous  l’indulgence.  Deux  journa¬ 
listes  .qui  semblaient  près  de  s’entre-dévorer  la  plume  à  la  main,  dans  la  journée,  causent 
amicalement  le  soir  quand  ils  se  rencontrent  dans  un  salon,  au  grand  ébahissement  de  la 
galerie. 

Mais,  à  coup  sûr,  jamais  reproche  n’a  été  moins  mérité  que  celui  qui  m’est  adressé  dans 
le  cas  dont  il  s’agit  ici.  Il  n’était  pas  possible  de  mettre  les  personnes  plus  en  dehors  d’un 
uébat,  de  rester  plus  exclusivement  sur  le  terrain  des  principes  que  je  n’y  suis  resté  dans 
ma  discussion  de  la  loi  de  1838  sur  les  aliénés.  Il  a  été  rendu  plus  de  justice  à  ma  modéra¬ 
tion,  dans  ce  cas  particulier,  et  je  vous  avoue  que  ma  surprise  n’a  pas  été  peu  grande  de  voir 
que  ce  fût  un  esprit  libéral  comme  l’est  celui  de  M.  Maximin  Legrand,  qui  me  reprochât  d’en 


352 


L’UNION  MÉDICALË. 


avoir  manqué.  Entre  tous  ceux,  en  très-grand  nombre,  qui  ont  écrit  sur  ce  sujet,  dans  ces 
derniers  temps,  je  me  flatte  d’avoir  fait  au  Corps  médical  la  plus  large  part  qu’il  pût  ambi¬ 
tionner,  à  moins  qu’il  n’ait  —  ce  que  je  ne  puis  croire  —  la  prétention  de  disposer  arbitrai¬ 
rement  de  la  liberté  des  citoyens. 

Mon  critique  se  fait  un  grief,  précisément,  du  cas  que  j’ai  cité  pour  montrer  que  les 
garanties  édictées  par  la  loi  ne  sont  pas  toujours  insuffisantes.  Dans  ce  cas,  qui  est  celui  du 
capitaine  Madeleine,  et  où  il  y  a  eu  recours  suivi  de  mise  en  liberté,  un  certificat  constatant 
que  le  capitaine  pouvait  être  élargi  sans  inconvénient,  avait  élé  donné  par  le  directeur  même 
de  la  maison  de  santé,  que  vous  connaissez  bien.  Je  n’ai  pas  parlé  de  cette  circonstance, 
uniquement  pour  obéir  à  mon  parti  pris  de  laisser  les  personnalités  en  dehors  du  débat.  J’ai 
voulu  discuter  une  thèse  de  législation,  que  les  amis  de  la  liberté  trouvent  importante,  et  je 
suis  douloureusement  surpris  que,  dans  un  organe  sérieux  de  la  médecine,  on  accuse  d’avoir 
été  agressif  celui  qui  a  écrit  que  si  le  pouvoir  n’abuse  pas  de  l’arme  que  la  loi  de  1838  met 
entre  ses  mains,  cela  fait  le  plus  grand  honneur  à  sa  modération  et  témoigne  en  même  temps 
de  la  parfaite  honorabilité  du  Corps  médical.  , 

Veuillez  agréer,  etc.  André  Sanson. 


COURRIER. 


On  lit  dans  le  Moniteur  universel  du  20  février  1866  : 

«  L’opinion  publique  se  préoccupe  beaucoup  en  ce  moment  de  la  maladie  appelée  trichi¬ 
nose  ou  des  trichines,  dont  sont  affectés  les  animaux  de  la  race  porcine  et  qui  n’est  pas  sans 
flanger  pour  les  hommes  à  raison  de  l’emploi  de  la  viande  de  porc  dans  l’alimentation. 

«  Bien  que  jusqu’ici  celle  maladie  n’ait  pas  élé  obsérvée  en  France,  ét  que  ce  soit  pres¬ 
que  exclusivement  en  Allemagne  qu’elle  ali  sévi  avec  quelque  intensité,  lé  Gouvernement  y  a 
donné  depuis  longtemps  une  très-sérieuse  attention. 

«  Dès  les  premiers  mois  de  l’année  1865,  S.  Exc.  le  ministre  de  l’agricullurei  du  com¬ 
merce  et  des  travaux  publics  avait  saisi  l’Académie  impériale  de  médecine  de  l’examen  delà 
question,  et  ce  corps  savant  avait  chargé  un  de  ses  membres,  M.  le  docteur  Delpech,  profes¬ 
seur  agrégé  à  la  Faculté  de  médecine  de  Paris,  de  lui  rendre  compte  de  divers  documents 
qui  lui  avaient  élé  renvoyés,  et  de  lui  faire  telles  propositions  que  de  droit. 

«  L’Académie  de  médecine  n’avait  pas  encore  élé  mise  à  même  de  délibérer  sur  la  question, 
lorsque,  dans  le  courant  de  janvier  dernier,  S.  Exc.  le  minislre  de  l’agriculture,  du  com¬ 
merce  et  des  travaux  publics  s’est  décidé  à  envoyer  en  Allemagne  même  étudier  la  maladie 
des  trichines,  tout  à  la  fois  an  point  de  vue  de  la  médecine  humaine  et  au  point  de  vue  de  la 
médecine  vétérinaire.  ■ 

«  Sous  le  premier  rapport,  cette  importante  mission  ne  pouvait  être  plus  utilement  con¬ 
fiée  qu’à  M.  le  docteur  Delpech,  que  l’Académie  de  médecine  avait  elle-même  chargé  de 
recueillir  et  d’analyser  tous  les  faits  relatifs  à  la  trichiuase;  sous  le  second  rapport,  le  mi¬ 
nistre  a  fait  choix  de  M.  Raynal,  professeur  à  l’École  vétérinaire  d’Alfort.  Les  deux  savants 
désignés  vont  se  rendre  immédiatement  en  Allemagne;  Ils  s’arrêteront  d’ailleurs  à  Huy,  en 
Belgique,  où  la  maladie  paraît  avoir  fait  son  apparition,  pour  prendre  une  connaissance 
exacte  des  circonstances  qui  se  rattachent  au  fait  signalé. 

«  On  voit,  d’après  ce  qui  précède,  que  l’attention  de  l’autorité  est  éveillée  sur  la  maladie 
des  trichines;  toutes  les  mesures  seront  prises,  le  cas  échéant,  upit  pour  en  prévenir  l’intrc^ 
duclion  dans  notre  pays,  soit  pour  en  arrêter  le  développement  si  elle  venait  à  s’y  mani¬ 
fester.  n 

—  M.  Bert  (Paul),  docteur  en  médecine,  docteur  ès  sciences  naturelles,  préparateur  du 
cours  de  médecine  au  Collège  impérial  de  France,  est  chargé  du  cours  de  zoologie  et  de  phy¬ 
siologie  à  la  Faculté  des  sciences  de  Bordeaux,  en  remplacement  de  M.  Bazin,  décédé. 

—  Nous  avons  reçu  une  lettre  de  M.  le  docteur  Coste,  directeur  de  l’École  préparatoire  de 
médecine  de  Marseille,  lettre  à  laquelle  M.  Garnier  fera  droit  dans  sa  prochaine  Chronique 
des  départements. 


Le  Gérant,  G.  RichelOT. 


Paris.  —  Typographie  Félix  Maltkste  et  G»,  rue  des  Deux-Porte»-Sainl-Sauveiir,  23. 


L’UNION  MÉDICALE 


ÉTABLISSEMENT  eYDRO-MîlMl  de  POÜGEES  (Nièvre). 

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1.480 

5.800 

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Arséniale  »  ■  . 

Phosphaté»  l  l 

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Chiorurédé  sodiuiW..  V  . 
MatièrcS.Àrganicïues.'i'/  ‘ 

-  —  de  chaux . 

—  de  m^jçnésiè . 

—  aë’fér  et  manganèse. 
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Sulfdte  de  sbndte  iet  de  chaux. . . 

Silicate  et  silice  ,  alumine . 

lodürè  alcalin,  a rsènic  et  lithine. 

0.310 
0.120 
0.006 
0.060 
0,054 
'  0.080 
indice 

0.259' 

0.024 
1.200 
0.220 
0.060 
traces ‘ 

.  0.6?0 
0.750 
0.0-10 
1.080 
.0.185- 
0.060 
;  ihdftre 

0.571 

0.900 

.0.010: 

1.100 

0.200 

0.058 

indice 

0.520 

0.672 

0.029 

0  ■  16Ô 

0.235 

0.097 

traces 

2.151 

7.826 

8.885 

9.142 

,9.248 

Ces'èaux  sojit;t?:è5-qÿrm&I.es  à  boire" S  table,  pures  ou  coupées  avec  du  vin.  .Un  excès 
d’acide  carbôniqueet  la  proportion  heureuse  des  bicarbonates  calciquesrmagnésiens;  en  font, 
malgré  la  pTiis  îriché  mlnéralïsatfôn' qüfsôil  connue  en- France,  des  eaux  douces, 

essentiellement' Dose  OBdinaire  une  bouteille  îonx.  flndijquer  gutmt  qMe possible 
la  source  que'Von  entend' prescrire;): Emplois  spéciaux,  :  SAINT-JEAN,  maiadjês  des  organes 
digestifs;  — PRÉCIEUSE;'  maladies  de  l’appareil  biliaire  ;  —  DÉSIRÉE,  maladies  de  l’appareil 
urinaire;  —  RIBOLETTE,  chlorose-anémie;  —  MABDEiElNE,  maladie  deTâppareil  sexuel.  — 
DOMINlilUE,  cétfé  eau  est  arsenicale,  elle  n’a  aucune  analogie .  aveçdes  précédentes^  fièvres 
intermittentes,  caéliexî^S,  dyspnée,  maladies  de  la  peau,  scrofule,  maladies  organiques,  etc. 

Les  eaux  de  ces  six  sources  se  transportentet  se  conservent  sans  altération  ;  elles  se  trouvent 
dans  lés  principales  pharmaciés  de  France,  au  prix  de  0,80  c.  la  bouteille  en  verre  noir, 
revêtue  d’uüë  étiquette  ëtcoifféé  d’une  capsule  en  étain  indiquant  le  nom  dé  la  source  où 
•eile'à"été  puisée.  ''  “  ’  "  ; 


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/Chaque  repas.-  — -  Il  résulte  des  expériences  faites  dans  les  hôpitaux  que  la  Pepsine  liquide 
jest  la  seule  qui  possède  des  propriétés  digestives,  et  que  la  Pepsine  en  poudre  ou  amylacée 
^est  un  mélange  complètement  mcrff.  (V.  \9:  France  médicale  du  16  décembre  1865  et  Y  Abeille 
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ment  ceux  de  l’hôpilal  de  Rochefort,  des  remarques  et  désirs  qu’ils  ont  bien  voulu  trans¬ 
mettre,  nous  nous  empressonSjpourrépoBdreà  cçiledes  remarques  le  plus  souvent  exprimée 
de  mettre  à  la  disposition  de  la  Pharmacie  du  Quindîde- Armand  à  l’état  sec.  De  cette  façon 
il  pourra  être  ordonné  comme  le  sulfate  de  quinine.  Son  innocuité  de  plus  en  plps  constatée, 
et  surtout  son  prix  peu  élévé,  le  feront  certainement  préférer  dans  la  maiorîté  Ses  cas  où  la 
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diarrhées,  dysenteries,  tes  éructations,  crampes 
d’estomac,  les  vomissements  des  enfants,  etc.— 
(Voir  la  Gazette  des  hôpitaux  da  15  octobre  18S4.) 
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MAlSOlV  ANGEtini. 

DESNOIX  et  Cie,  Successeurs, 

iS,  rue  du  Temple,  à  Paris. 

Toile  vésiéante.  Action  prompte  et  certaine, 
névnisir  au  vitapisia.  Remplaçant  l’Huile  de 
croton,  etc. 

iSparatirap  des  Hôpitaux,  Fie  authentique. 
Tous  les  Sparadraps  et  Papiers  emplâstïques 
demandés.  ' 

Paris  .  —  Imprimerie  Félix  Malteste  et  C*, 

Ruede«Deu*.Borte,-Saml  SauTenriîî. 


HUILE  DE  FOIE  DE  MORUE  DÉSINFECTÉE 

DE  CHEVRIER. 


An  moyen  dn  Cfondron  et  du  Baume  de  TOIAJ 

Cette  huile  est  d’une  odeur  et  d’une  saveur  agréables.  Le  mode  de  désinfection  ne  nuit  en  rien 
à  scs  propriétés  thérapeutiques.  Elle  est  facilement  administrée  même  aux  personnes  les  plus  dé¬ 
licates,  et  est  d’une  digestion  plus  facile  que  l’huile  ordinaire. 

Lire  les  observations  et  rapports  médicaux  contenus  dans  la  brochure. 

Pharmacie  Chevrier  ,  21 ,  rue  du  Faubourg-Montmartre,  h  Paris. 

Dépôt  dans  les  principales  pharmacies  d.e  chaque  villé. 


Vingtième  année. 


No  23. 


Samedi  24  Février  1866. 


L’UNION  MEDICALE 


BUREAU  D’ABONNEMENT 
rue  du  Faubourg-Montmartre, 


rr.  . .  DES  INTÉRÊTS  SCmiFWS  ET  PRATIQUES, 

6  Mois . J7  T>  ^  — 

îMois...^..  9  .  MMABX  et  PROFESSIOUNEIS  Dans  les  Départements^ 

>onax'™«.  nil  rnRP<;  MfnirAï  Che*l«  principaux  1^0,. 

te  Port  en  plus,  iJSJ  V/UfirO  Ifl  C.M  I  !«.«  Et4ans  t,ous  les  Bureaux  <fe 

■oelou  qu’il  est  fixé  par  le»  l’oste ,  et  des  Messagerie» 

conventlsas  postales.  -  Impériales  et  Céuérales. 

Ce  Journal  parait  trois  fois  par  Semaine,  le  MARDI,  le  JEUDI,  le  SAMEDI, 

HT  TORME,  PAR  ANNÉE ,  4  BEAUX  VOfttIMES  IN-S®  DE  PlïIS  DE  600  FACES  CHACUN» 

Tmçt  et  qui  concerne  la  Rcdaclion  doit  être  adressé  à  M.  le  Docteur  Amédéc  Îlatour  *  Rédacteur  en  chét.  —  Tout  ce  qui 
concerne  l’Administration,  à  M.  le  Gérant,  rue  du  Faubourg-Montmartre,  56. 

Les  Lettres  et  Paquets  doivent  être  affranchis. 

BDliLETlN  BIBLIOGRAPHIQUE. 

LES  TROIS  FLÉAUX, --LE  CHOLÉRA  ÉPIOÉMIQUE,  LA  FIÈVRE  JAUNE  ET  LA  PESTE,  par  M.  le 

docteur  Foissac,  lauréat  de  l’Institut,  etc.  Un  volume  in-8”.  Chez  J. -B.  Baillière  et  fils,  rue 
Haütefeuille,  19,  et  aux  bureaux  de  Vünim  Médicale,  rue  du  Faubourg-Montmartre,  56. 
—  Prix  :  3  fr. 

ANNÉE  MÉDICALE  &  SCIENTIFIQUE,  OU  Résumé  critique  des  principales  discussions  qui  ont. eu 
lieu  devant  les  Sociétés  savantes,  et  des  travaux  les  plus  importants  qui  ont  paru  dans  les 
journaux  et  recueils  scientifiques,  pendant  l’année  1865;  par  MM.  Modtet,  Jacquemet, 
.  .P.ÉCHOLiER  et  Cavalier  ,  professeurs  agrégés  à  la  Faculté  de  médecine  de  Montpellier,  Un 
volume  in-8'’,  grande  justification.  —  Prix  :  3  fr.  franco. 

ÉTUDE  SUR  LES  BANBLIONS  NERVEUX  PÉRIPHÉRIQUES,  par  le  docteur PoLAiLLON,  aide  d’ana¬ 
tomie.  à  la  Faculté  de  médecjne  de  Paris.  Un  vol.  in-S”  avec  planches.  —  Prix  ;  3-50  franco. 
Ces  deux  ouvrages  se. trouvent  chez  P.  Asseîin,  libraire,  place  de  l’École-de -Médecine. 


ALMANACH  GÉNÉRAL 

DE  MÉDECINE  ET  DE  PHARMACIE  POUR  LA  VILLE  DE  PARIS 

ET  LE  BÉPARTEMElN'f  BE  LA  SEINE. 

Publié  par  l’ Administrution  é%  L'UNlON  MfÉDiÇALE. 

37me  année.  ^  1866. 

En  vente  aux  adresses  c^dessous  : 

Aux  Bureaux  de  L’UNION  MÉDICALE,  fa^bouùg  Montmartre,  56; 

’  .chez  Adrien  Delahaye,  libraire -éditeur i 'place  de  l’École-de-Médecine. 

Prix  :  5  Francs  30  jÇENTiMEs. 

^  D’importantes  modifications  ont  été  introduites'  dans  cette  nouvelle  publication  :  on 
y,lroüveraTes  Décrets  et  Arrêtés  ministériels  lesiplus  récents  relatifs  à  l’organisation 
dés  Facultés  et  des  Écoles  et  à  l’enseignement^  la  médecine  en  France. 

La  Liste  des  Médecins  et  des  Pharmaciens  a  îltë  Tobjet  d’une  révision  très-attentive 
.  au  point  de  vue  de  certains  abus.  A  celte  Liste.^pt  ,  été  ajoutées  celle  des  Vétérinaires 
diplômés  èt  celle  des  Sages-Femmes. 

Une  Table  détaillée  des  matières  termine  ce  volâmes  d’une  utilité  quotidienne  pour 
toôsles  Praticiens  et  pour  les  Pharmaciens. 


L’UNION  MÉDICALE. 


huiiie; 

UE  BERTHÉ 


iSirop  et  ^In  dig;estifis 

de  GHASSAING 

RAPPORT  DE  l’académie  DE  MÉDECINE 

Seules  préparations  eontenant  les  deux 

digestifs  MftLT‘“tr  PEPSINE 

Employées  avec  succès  dans  les  Gastralgies, 
Gastrites,  Dyspepsies  et  comme  tonique. 
Dépôt  central,  3,  rue  Réaumur,  Paris. 
En  vente  ;  rue  Duphot,  2;  —  Faubourg' 
Montmartre,  76. 


Extraite  des  foies  de  morues  par  M.  Berthé,  au 
moyen  d’un  procédé  approuvé  par  l’Académie  de 
médecine.  2-60  le  flacon.  Dépôt,  154,  r.  St-Honoré. 


ÉLIXIR  RECONSTITUANT, TONIQUE  &  FÉBRIFUCE 

Le  ©ntaquina  i.aroche  tient  concentré  sous 
un  petit  volume,  l’extrait  complet  des  trois 
meilleures  sortes  de  quinquina  ou  la  totalité 
des  principes  actifs  de  cette  précieuse  écorce.  C’est 
assez  dire  sa  supériorité  sur  les  vins  ou  sirops  les 
mieux  préparés  ,  qui  ne  contiennent. jamais  l’en* 
semble  des  principes  du  quinquiqa  que  dans  une 
proportion  toujours  variable  , et  surtout  très  res¬ 
treinte. 

Aussi  agréable  qu’eflicace,  ni  trop  sucré,  ni  trop 
vineux,  l’Élixir,  Laroche  est  d’une  limpidité  cons¬ 
tante.  Une  cuillerée  représente  trois  fois  la  même 
quantité  de  vin  ou  de  sirop.  . 

Dépôt  général  à  Paris,  rue  ,  cp-* 

Drouot,  15,  et  dans  tontes 

les  pharrriacies.  - — 3 


FER  QUEVÉRNE 

APPROUVÉ  PAR  L’ACADÉMIE  DÉ  MÉDÊCINE, 
AUTORISÉ  PAR  CIRCULAIRE  SPÉCIALE  DU  MINISTRE. 


Il  s’eploie  dans  tous  les  cas  où  les  ferrugineux 
sont  indiqués  ;  il  ne  noircit  pas  les  dents  ;  c’est  la 
préparation  ferrugineuse  la  plus  active,  la  plus' 
agréable  et  la  plus  économique.  Souvent  un  flacon 
suffit  p.our  guérir  une  chlorose. 

«  L’expérience  m’a. démontré  qu’aucune  prépa- 
»  ration  ferrugineuse  n’est  mieux  tolérée  que,  le 
»  Fer  (JoEVENNE,  en  restant  dans  les  limites'  des 
»  doses  très  modérées  :  1  à  5  centigrammes  à 
»  chaque  repas.  »  —  Bouchardat  ,  Annuaire  de 
thérapeutique,  1863.  —  Le  flacon,  3  fr.  50  c.  Chez 
E.  Genevoix,  li,  rué  des  Beaux-Arts ,  k  Paris,  et 
dans  toutes  les  pharmacies.  —  Exiger  le  cachet 
Quevenne.  —  Envoi,  franco,  par  la  poste. 


SIROP  FERRUemEUX 

d’Écorces  d’Oraiiges  et  de  Qaassia  amara 

AU  PROTO-IODURE  DE  FER. 

Préparé  par  J. -P.  LAROZE,  Pharmacien. 

L’association  du  sel  ferreux  au  Sirop  d’écorces 
d’oranges  est  d’autant  plus  rationnelle  que  ce  Si¬ 
rop,  employé  seul  pour  stimuler  l’appétit,  activer 
la  sécrétion  du  suc  gastrique,  et,  par  suite,  régu¬ 
lariser  les  fonctions  abdominales,  neutralise  les 
effets  fâcheux  (pesanlewr  de  tête,  constipation,  dou¬ 
leurs  épigastriques)  des  ferrugineux  et  des  iodures, 
alors  qu’il/acilite  leur  absorption.  Dissous  dans  le 
Sirop ,  il  «st  pris  et  supporté  facilement  étant  à 
l’état  pur  le  plus  assimilable  ;  et,  dans  les  pâles 
couleurs,  les  pertes  blanches,  l’anémie,  les  affec¬ 
tions  scrofuleuses  et  le  rachitisme,  le  traitement 
peut  être  prolongé.  —  Le  flacon  :  4  fr.  50  c.  Dépôt 
à  Paris,  rue  Neuve-des-Petits-Champs,  26,  et  dans 
tQutes;Jes  pharmacies  de  France  et  de  l’étranger. 

Fabrique  ,  expéditions  :  Maison  J.-P.  Laroze, 
rue  des  Lions-St-Paul,  2,  Paris. 


378,  r.  St'-Honoré,  au  coin  de  la  r.  de  Luxembourg. 

Ce  Vin  est,  depuis  60  ans,  reconnu  comme  l’un 
des  toniques  les  plus  puissants.  Sous  le  même  vo  ¬ 
lume,  il  contient  beaucoup  plus  de  principes  que 
tous  les  autres  vins  de  quinquina,  ce  qui  permet 
aux  personnes  délicates  de  le  couper  avec  partie 
égale  d’eau. 

Comme  fébrifuge,  c’est  l’adjuvant  indispensable 
du  sulfate  de  quinine ,  qu’il  remplace  même  avec 
avantage  dans  beaucoup  de  cas. 

Exiger  la  signature  :  G.  Séguin. 


SIROP  ET  PILULES  DE  SGILLITINE 

DE  MANDET,  PHARMACIEN, 

Lauréat  de  VÂcadénüe  des  sciences. 

Considérée-comme  le  plus  puissant  de  tous  les 
diurétiques,  la  Scniiiine  dépourvue  du  principe 
toxique  de  la  scille,  se  recommande  aux  médecins , 
par  son  action  expectorante,  sédative.  C’est  le  seul 
médicament  qu’on  puisse  employer  avec  succès 
dans  les  infiltrations  cellulaires,  les  maladies  de 
l'appareil  respiratoire  et  de  la  circulation.  Chez 
tous  les  pharmaciens. 


LES  PASTILLES  DIGESTIVES  A  LA  PEPSINE 

DE  WASMANN 

sont  très  employées  dans  les  cas  où  la  digestion  des 
aliments  albuminoïdes  est  diflScÜe  ou  impossible, 
parce  qu’elles  constituent  la  seule  préparation  où 
la  PEPSINE  soU  conservée  INALTÉRÉE  et  sous  une 
forme  agréableaugoùt.— Rue  St-Honoré,  161,  àla 
Pharmaciedu  Louvre,  et  dans  toutes  les  pharmacies. 


L’UNION  MÉDICALE. 


Ü3.  Samedi  24  Février  1866. 

SeMMAIBE. 

I.  Paris  :  Sur  là  séance  de  l’Académie  des  sciences.  —  II.  ÊmmQCE  MÉDicAi.E  ( hôpital  de  là  Pitié, 
service  de  M.  Gallard)  :  Intoxication  par  le  sulfure  de  carbone,  chez  les  ouvriers  employés  k  la  vul¬ 
canisation  du  caoutchouc. —  III  Académies  et  Sociétés  savantes.  Société  dliydrolorjie  médicale  de 
Paris  :  Appareil  pulvérisateur  des  liquides.  —  Lecture.  —  Discussion  sur  la  dyspepsie.  —  Société 
impériale  de  chirurgie  :  Süite  et  fin  de  la  discussion  sur  l’ophthalmie  purulente.  —  Pièces  et  ob¬ 
servations  pathologiques. —  IV.  Courrier.  —  V.  Peuii-eetoN  ;  Causeries. 


Paris,  le  23  Février  1866. 

BULLETIN.  • 

Sur  la  a4'>ance  de  l’Académie  des  .sciences. 

M.  Paye  continue  devant  l’Académie  rexposüion  des  patientes  études  qu’il  a  entre¬ 
prises  sur  la  nature  des  taches  du  soleil.  Jusqu’à  présent  sès  efforts  n’ont  guère 
abouti  qu’à  montrer  les  prodigieuses  difficultés  du  sujet.  Toutefois,  le  zélé  observa¬ 
teur  ne  se  décourage  pas,  et  il,  espère  que, la  photographie  aidant,  on  aura  raison 
quelque  jour  des  mystères  qui  troublent  l’équilibré  de  la  photosphère.  Je  le  souhaite. 
Ces  questions,  malgré  leur  apparente  inutilité,  exercent  sur  certains  esprits  un  irré¬ 
sistible  attrait  que  je  comprends  et  que  je  partage.  Mais  je  ne  dois  présenter  aux 
lecteurs  de  1’ Union  que  dés  résultats  positifs,  quand  J1  s’agit  de  sciences  aussi  en 
dehors  de  notre  spécialité.  Dans  la  circonstance  actuelle  il  faut  doue  m’abstenir. 

Il  en  est  de  même  des  considérations  développées  par  M.  Delàunay  relativement  à 
l’influence  de  la  lune  sur  le  mouvementi.de  rotation  de  la  terre,  et  dont  j’ai  déjà  dit 
quelques  mots.  Ici,  l’intérêt,  pour  être  très-éloigné,  était  cependant  plus  direct.  S’il 
est  vrai,  en  effet,  que  l’action  de  notre  satellite,  en  produisant  le  phénomène  des  ma¬ 
rées,  ralentisse  la  vitesse  du  globe,  ce  ralentissement,  ne  serait-il  que  de  six  secondes 
par  siècle,  onisaisittout  de  suite  la  conséquence  terrible  qui  en  découle.:  Du  moment 
que  le  nombre  de  secondes  est  appréciable,  on  peut,  dès  à  présent,  fixer  irrévocable¬ 
ment  l’époque  où;  la  terre  ne  tournera  plus  du  tout.  Et  voilà  la  face  énigmatique  de 


FEUILLETON. 


CAUSERIES. 

Faites  de  l’or,  mon  cher  monsieur  Favre,  faites  de  l’or,  mais  ne  faites  pas  le  merle.  Vous 
sifflez  mal,  vous  sifflez  faux,  voiis  sifflez  à  contre-temps,  et  rien  n’est  plus  désagréable  à 
l’oreille.  Dans  un  pays  habitué  à  entendre  chanter  des  merles  de  la  force  de  Pascal,  de  Vol¬ 
taire  et  de  Paul-Louis  Courier,  dn  a  le  droit  d’être  difficile  et  exigeant  contre  quiconque,  n’y 
étant  pas  condamné  par  la  Gourde  cassation,  prend  le  rôledè  cét  oiseau  joyeux  et  moqueur. 
Voyons,  y  étiez-vous  condamné,  comme  nous  à  payer  l’amende?  Non.  Eh  bien,  alors,  vous  ne 
méritez  aucune  espèce  d’indulgence. 

Vous  me  sifflez  pour  avoir  exposé  , à  nos  lecteurs  pourquoi  I’Union  Médicale  a  suspendu 
toute  discussion  sur' l’organisation  de  l’enseignement  de  la  médecine.  Ah!  si  nous  n’avions 
rien  dit,  cher  merle,  qu’eussiez-vous  dit  à  votre  tour?  Je  vous  entends  chanter  cë  refrain  : 
L’Union  Médicale  se  tait,  c’est  qu’elle  n’a  plus  rien  à  dire;  elle  recule,  elle  est  vaincue,  elle 
est  écrasée  sous,  le  poids  de,  nos  arguments  !...  Mais  je  vous  ai  enlevé  l’honneur  de  cette  vic¬ 
toire,  et  vous  m’en  .voulez  un  peu;  beau  merle,  vous  chanterez  plus  juste  une  autre  foisl 

Vous  intitulez  votre  article  :  La  Tour  d’alarme,  comme  vous  aviez  intitulé  votre  précé¬ 
dente  élucubration  :  La  Tour  de  Babel.  Vous  intitulerez  certainement  votre  prochaine  :  La 
Tour,  prends  garde!  Comme  c’est  joli!  Et  ces  plaisanteries  sur  le  nom  de  notre  rédacteur 
en  chef  sont-elles  fines,  délicates  et  neuves?  Mettez-vous  donc  une  bonne  fois  en  colère,  et 
Tome  XXTX.  —  muvelle  série,  23 


354  ,  i  .  L’UNION  MÉDICAL^.  ^  ^  r  ,  ç 

la  lune  qui  nous  apparaît  bien  autrement  redoutable  que  le  pavillon  de  la  trompette 
du  jugement  dernier.  Heureusement,  les  calculs  de  M.  Delaunay  ne  semblent  pas 
encore  définitifs,  et  M.  Bertrand,  les  reprenant  à  nouveau,  est  arrivé  à  des  conclusions 
différentes.  M.  Delaunay  tient  bon,  je  ne  puis  le  dissimuler.  Le  procès  est  palpitant; 
c’est  une  question  de  vie  ou  de  mort  pour  la  planète,  sans  circonstances  atténuantes, 
sans  commutation  de  peine  et  sans  recours  en  grâce.  Gomme  je  me  récuserais  si 
j’étais  juré!  '  ‘  '  ■'  ^ 

J’ai  mentionné  ,  13  janvier  derïiièt,  une  maladie  parasitaire 

des  abeilles  signalée  par  M.  Èdm.  Duchemin.  Ce  natu|:‘aliste  annonce  aujourd’hui 
que,  grâce  à  l’obligeance  de  M.  Hamet,  professeuf  d’apiculture  au  Luxembourg,  il  a 
pu  observer  les  abeilles  d’un  grand  nombre  de  ruches  et  constater  que  ces  hymé¬ 
noptères  sont  sujets  à  deux  parasites  distincts,  l’un  dont  il  a  parlé  dans  sa  précédente 
communication,  et  l’autre  qui  avait  été  signalé  par  Réaumur. 

A  ce  propos,  je  ne  puis  résister  au  plaisir  de  citer  le  passage  suivant  d'une  lettre 
que  méfait  l’honneur  dé  m’adresser  la’  très-savante  traductrice  (pourquoi  le  mot 
traducteur  n’aurait-il  pas  de  féminin?j  du  livreidu  docteur  Livingstone  : .  ;  i  J  ' 

«  J’ouvre  rUNiON  Médicale  j  et  j’y  vois  deux  faits  de  ma  .connaissanCei  J’ai  sou¬ 
vent  trouvé  sur  diverses  plantes  un  acare  que  j’ai  vu  fféquenément  sur  dès.iiisectès 
floricoles,  mellifèreset  autres.  Ces  parasites,  que  j’ai  toujours  rencontrés  sur  des 
végétaux  ayant  souffert  de  l’humidité,  du  froid;,  de  la  sécheresse  ou  de  toute  autre 
cause  générale,  se  trouvaient  principalement  dans  le  parenchyme  du  réceptacle  dés 
synanthérées,  où  les  mellisùges. auraient  pu  le  porter;  mais  je  les  ai  découverts 
maintes  fois  dans  les  cônes  de  pins  maritimes  attaqués  d’une  foule  de  maux,  ce  qui 
me  fait  pensër,  avec  M.  Duchèmin,  que  c’est  l’insecte  qui, les:  gagne  de  la  plante.  ;  <• 
«  L’autre  fait  est  le  grand  œuvre  de  M.  Favre.  Un  savant  chimiste  n’a-t-il  pas 
annoncé  le;  môme  résultat  il  y  a  quelque  douze  ans?  Peut-être  ai-je  son  nom  dans 
mes  notes;  mais  je  n’ai  pas  le  temps  de, le  chercher,  —  pas  de  fourmi  plus  prëssée 
que  moi.  '  ;  ■ 

«  La  transmutation  du  cuivre  en  or  pur  est  surprenante  pour  notre  ignorance; 
mais  pourquoi  s’étonner  de  celle  des  métaux,  quand,  depuis  l’être  le  plus  infime  jus¬ 
qu’au  savant  que  cette  alchimie  fait  sourire,  on  ne  fait  pas  autre  chose  que  de  trans¬ 
muter  de  la  matière  minérale  en  matière  végétale,  qui  se  change  à  Son  tour  en  mai- 


appelez-moi  Jacques  Latour,  comme  l’a  fait  un  auteur  vexé  dont  je  n’ai  pas  voulu  insérer  la 
prose;  mais  vos  charmantes  manières  me  donnent  l’envie  d’examiner  de  près  la  vôtre  : 

«  Pour  quiconque  observe  d’un  œil  impartial  et  tranquille  les  mille  feux  follets  qui  mon¬ 
tent  à  notre  horizon  médical ,  la  cravate  blanche  a  ses  heures  de  liesse.  »  Quest-ce  que  cela 
veut  dire,  mon  cher  merle,  des  feux  follets  qui  mettent  la  cravate  blanche  en  liesse?...  Pre¬ 
mière  énigtne,  passons, ,  ,  ,  .  . .  .  . 

«  Nous  avons  rèdoulé  un  instant  de.yoi.r  se  dressej’:jpè'tpür'’qé  ^abeî.é'ncpmbrante  sut.le 
sol  assez  mal  aplani  dé  ja  profession.  Grâce  âu  - bpu  sçps  des  'inédejans'!.Ùe  1^’rânèc’,'  qé  bTôç 
cyclopéen  a  disparu  de  la  pérspectiy.è,  »  Vrai,  hea.u  ràgrlè,  je  ne  çômpfehds'pas  ^ 
cette  musique.  Tour  de  Babpl,  bloc  cyclopéen  ;  j’ai  béâu  chercher,  Uen  ne  me  vient'.'  Seconde 
énfgme.  •  '  .  _  ^  ’  ‘  '  ’ ”  ■  ■ 

«  Par  contre,  une  ombre  chihoisè  est  vènueidresSér’sa  silBWttè\humôuristiquë^ÿ^^^^ 
paravent  du  mieux  disant  de.nos  causeurs  patentés.  »  Cette  ombre  chinoise, ‘mOü  cnèr  mérlè^^ 
C’est  rAdminiSlr'àtïôn  du  timbre'  et  iëà  exigences  dé  ,  Soh  pâpiëf  limbr'éi  Oue^éé  sôït  rrh'  peu 
chinois,  je  ne  dis  pas  lé'cohtrairëi  mais  que  ce/soÜ  uné'ombre,  je  le  ton  testé.  ;  " 

«  Le  docteur  Simpfîcë  a  éleVé 'au-dessus  défe'coihblés  dé  I’Ùrion  Médicale  la  four  d’alarme 
la  plus  horrifiquè  que  l’on  puisse  Tmaginër.  »  Vous  sifflez  mal,  beau  irierlb'. 'Te  në  sUiS  paS 
monté  sur  les  combles  de  la  maison;  au  cénlraifeV  c’est  du  rëz-detchausséé  qUe  j’âî  parlé. 
Je  sais  donner  aux  choses  la  place  et  les  proportions  qui  leur  çonvîèn'neht,'èf  je  n’éfèvë  pâs 
â  la  hauteur  du  premier-Paris  ce  qhi  doit  rester -afix  étages  iWériénrs;  Votre- expression 
A'horrifique  est  tout  à  fait  inexacte.  Mon  article  n’avait  pas  lé  caractëre  qtie  vous îüi donner, 
et  tout  ce  qui  suit' tombe  à  faux  et  de  côté  ;  ,  '  ’  '  '  ’ 

«  C’est  du  haut  de  ce  monument  insolite  que  le  veilleur  légend'âhe  du  dernier  des  manoirs 


^5 

tière  humaine  plus  précieuse  Que  l’-br?  Jrpossèâé^qèrààisâ'^oi,  un  petit  lingot  de  ce 
dernier  métal,  et  j’ai  eu  l’honneur  d’o«vr4r4o -creuset  où  il  s’en  trouvait  des  parcelles 
non  douteuses.  »  !  i  .  I  :  :  .  ».*i  i  .  -j > 

laisse  bien  un  peu  d’incertitude  dans  ,  l’espxi^,  :  ^paon 
honorée  correspondante  ppssè4e  un  petit  îihgoVcl’or,  pt  je  lui  en  iefs  mon  sincère 
compliment,  quoiqu’il  doive  être  bien  petit,  ce  îihgot,  s’il  est  formé  des  parcelles 
qu'elles  a  vues  dans  le  creuset.  v,  ,,  .i 

M.  J.  Cloquet  présente  deux  brochures  de  M.  le  docteur  Demarquay  :  l’une,  sur 
l’avant-brasj.l’autrev  sur  le  hec-de-lîèvrej!:t^  eti  un  volume  dù  docteur-  Marion  Sim- 
son,  renfermant  des  observations  Chirurgicales  personnelles  à  l’auteur  et  recueLHies 
à  :New-York'.:  ■ 

'  Mi  BrongnîaH  dépose' Sur  le  bureau  uii  mémoire  de  M.  Gaudron,  relatif  aux  varia¬ 
tions  de:  la  fécondité  chez  les  hybrides.'  .  :  <  ,  .  :  :  . 

M.  Gaudty  cOmhlète  le  ëoiiipte  rendu  des  fouillés  faîtes  dans  l’^Àttiqüé,  sous  sa^ 
dirèétion  et  Tp^lèS' ordres' dé  l’Académie,  en  1866  et  éu' 1860.  Plus  de  4,000  ëchan-' 
tiilohs  fOssiieShht  été'Cbïïëctiohhés.'ëi  Cés  échântillons'SOnt  d'hutant  plus  précièük.' 
qüMls-  reslituCTih  dêé'  tr'dnsitlons  entre'  deS  èSpéèes  qu’on'  érOyàit  parfaitemerit  disu 
tîricf éS'  et'  sé^afëeS -par  de'é ' hiatiiS  hhe'rlén  hê'pÔOrrait  ' jdth'aîs  cOmblér ;  '  •  ' ’  ■ 

■  M.  Ch,  Deville  remet  à  M,  . le. Président  une  lettre  de  M.  Mpntferrat,  sur  lé  trçm- 
bieiüjent  de,  ;terré  qui' 's-‘est  fail  senlir  h  Mexico,'  l'é  2  'j,anViér;dè'rnîërV--i^  et  if  'doniie 
lecture  d’une,  lettre'  déj  M  Fran^ms  Lenormand  sur  lë'  sôülèVeméhf'voicanique  d^n 
nouvel  îlot,  'tout  près  de  l’île  Santorip.  11  termine. sa. lè'cture  en  émettant  le  vœu  què' 
l’Académie  envoie. un  ônservateur  qui  lui  rendra  compté'des  faits'.  *'  ' 

t*’4.9®4®^l!Ç),.qoi  Bar3j);,;  accueillir  favorablemepf  cetie  propq^ion  ,;.,§e.|prme  e^ 
comité;  secret  pour -désigner, ^e  ypyage-uiv  qui  . de;vra;partirjpurrle-cham,p,.,((  tes  ppénoi 
mènes  n/attendent  pas^  ».  dit  M.  JDeville.  :  .‘t:.  i  '4.'  4  Vï  '  ‘ 

;■  Dr  Maximin  Legrand.  .. .  . 


nous  a  erfé  'd’une  voix  damçn,Labl6, ment  pxophëtiquh,;.  Ré^fiieur?^  prenez  garcl'a  vous  !  » 
J’aurais  fait  cela,  mon  cher  sîffleur,  qu’au  Iièu  4e,ipé'  .spér  ^  CWnéz.'dû  ip’appïàudir,  car' 
je  vous  aurais. donné; un  avis  çharilable.  Mais  .je  n’afriph  dit^é  ceif**  Ma  .voix  n’avMt  rjen  de 
prophétique  .pi, .'de.  là’menlaljle.:  (lù  .trou vez-y ou^.dpnç  le  iéerM  b.ç,  ce  etyte'çolurjé.  cp.inmg  une. 
iwage  .rd’tpiéaV:,  Monument  ',)[.n.spXil,e,  vèilleùr,jégépdaii’e,tdertîiéit,ci;ee manoirs' 

beau  1  que -c’est,  beau  !  .  -  .i  .',  ,  .  ,.  _  ,  , 

:  «  Quel  ,ealaçiysnQe  se  prépare l-.tés  caïaracte's  ..d’un  déluge*  inédit'  von  t-eliès^’^ènh’ouvrii! 
su,r  nos  ,l,é.tes  1,  A , qqi  se., fieri  si  ;ie  cri ,  d’alarme  s’élève, .de '  ce  donjon  si  ih timèment. , inféedé' 
aux  puissances  !  »  . .  '  '  ‘ 

.;;VQyp7,,,mpn  çher-|per|e,  conjme.vous  n’êjigs  qu’une  ,linotle,,,Vo,u,xpe;:i.e.:?  de.çrî.d’ala'rmy  â' 
éÇUe  phrase^.e.t  (é-la  phrase,  qui  suit  vpùs.diles.  :  «  C’est  comm.è  j’ai  ï’hpnneur  d,e  vous  lé  dire,. 
nous.c%çdpf^;4,,*’°r®'l*ié.ic  Péfspi.éace  dpcjèur  Simplice.  »  Faites  donc  .altenUon  t  la  pote,. 

au  ton  et’à  lp  clef.  On.  npifdt^cAote  pas  un  m,  d’alarme. 

Expliquez-vous  donç  :  que  voulez-vous -  duié  par  ce, d  donjon  si,  intimement  inféodé  aux' 
puiMances  î  »  Ypypùs,  pas  de  réticences,  pas  , dé,  perfides  insinuations.  Le  merle  sifilé  carré- 
ment,  jopusement,  en  plein'jour;  il  n’a  pas  je  cri  shiistre  de  là  chouette  nocturne,  dé, cet, 
affreux  oiseau  qiie  les,  anciens  plaçaient  au  pied  de  f  image  de  la  Calomnie.  Choisissez  enlra 
*uerle,ei.  chouellç.  Si  merle,  effacez  cette  inféâdalipn  de  I’Onion  Médicale  aux  puissances. 
A  quelleppnis'sançes  ?  désignez-les.  Effâcéz  éncpre  çplte  phrase, injurieuse  :  «,p’ai,ll'eurs,.lé; 
ttonde  ést.  si  méchant,  que  cette  chaste  Union,  èi}pure  de  tout  mouvement  non  commandé..  » 
Oominandéj.par  .quiy  Je  vous  mets  au  défi  de  donnenine  ex.plicaljdh  jpyaie  de  cette  insinpa-, 
t'Qp,  Effacéi  encore  .dellfi  autre  arliculàiioh.,:  «  il  est  plaispril  quê  ceux  qui.. ...  se  balancent 
aux  faveurs  dé  qui  leur  semblé  le  diieux  assis.  »  Pè  qiieilès  faveurs  parlez-voDs  ?  Monlrez-les 


L’ÜMoN  MÊDIGÀLË.  ' 


356 


L’UNION  MÉDICALE. 


CLINiaUE  MEDICALE. 


Hôpital  de  la  Pitié.  —  Service  deM.  le  docteur  T.  GALLARD. 

INTOXICATION  PAR  LE  SULFURE  DE  CARBONE,  CHEZ  LES  OUVRIERS  EMPLOYÉS 
A  LA  VULCANISATION  DU  CAOUTCHOUC  (*). 

La  première  période,  ou  période  d’excitation,  a  uii  début  variable,  suivant  les 
individus. 

Quelquefois  la  maladie  se  déclare  brusquement  en  quelques  heures;  souvent  il  faut 
attendre  plusieurs  mois  avant  de  la  voir  se  manifester.  Ordinairement  le  début  est 
marqué  par  une  céphalalgie  que  les  malades  attribuent  à  l’odeur  du  sulfure  de  câr-^; 
bone,  céphalalgie  persistante,  et  qui  se  montre  surtout  après  le  travail  ;  dans  quelques 
cas  elle  est  excessive,  atroce,  insupportable.  Tantôt  elle  est  générale  et  occupe  toute 
la  tête,  tantôt  elle  est  partielle  et  peut  prendre  le  caractère  d’une  névralgie  trifaciale. 
Bientôt  surviennent  des  éblouissements,  des  vertiges,  parfois  des  convulsions  épilep¬ 
tiformes.  La  marche  commence  déjà  à  devenir  moins  certaine;  le  malade  semble 
hésiter  à  avancer.  il  éprouve  des  douleurs  musculaires,  des  fourmillements,  des 
démangeaisons  dans  les  membres  ;  souvent  la  sensibilité  de  la  peau  est  exaltée  dans 
ces  parties. 

Du  côté  de  l’intelligence,  on  observe  une  excitation  remarquable:  le  malade 
montre  une  loquacité  étonnante;  sa  parole  est  facile,  abondante;  il  est  d’une 
mobilité  d’esprit  extraordinaire  ;  tantôt  il  chante,  rit  et  badine,  tantôt  il  pleure, 
devient  triste  et  maussade.  Il  s’irrite  facilement,  ne  peut  souffrir  la  moindre  contra¬ 
diction,  et  se  porte  quelquefois  à  des  actes  de  violence  pour  les  motifs  les  plus  futiles; 
La  nuit  se  passe  presqué  sans  somméil,  et  dans  une  agitation  continuelle.  Si  parfois 
le  sommeil  vient,  il  est  troublé  par  des  rêves  fatigants,  par  des  cauchemars,  par  du 
délire,  qui  peut  se  continuer  même  pendant  l’état  de  veille.  L’aliénation  mentale  a 
été  constatée  deux  fois  sôus  forme  de  manie  aiguë,  chez  des  malades  qui  ont  rapide¬ 
ment  guéri.  Un  troisième  s’est  suicidé  dans  des  circonstances  qui  révélaient  chez  lui 
la  présence  d’un  délire  véritable. 

(1)  Suite.  —  Voir  le  numéro  du  22  février. 


donc.  Effacez  surtout  celte  dernière  assertion,  la  plus  digne  de  toutes  de  l’oiseau  emblème 
de  la  calomnie  :  «  Il  sied  toujours  mal  de  se  plaindre  des  puissances  devant  lesquelles  on 
s’incline  avec  un  tact  si  fin  quand  tout  sourit  A  là  fortune.  » 

Avais-je  raison  de  parler  l’autre  jour  de  cet  antagonisme  profond  et  quelquefois  féroce  qui 
divise  la  Presse  !  Que  nous  ne  soyôns  d’accord  ni  sur  les  doctrines,  si  sur  l’organisation  pro*^ 
fessionnelle,  c/est,  hélas  !  le  sort  commun  en  toutes  choses;  mais  respectons-nous  au  inoins 
dans  le  caractère  et  la  valeur  morale  de  nos  œuvres.  C’est  une  triste  guerre  que  celle  qui  se 
fait  sur  ce  terrain.....  Mais  ne  prenons  pas  plus  au  sérieux  qu’il  ne  le  faut  ces  incartades 
d’un  esprit  fantaisiste  et  souvent  incompréhensible.  Je  lui  répète  mon  mot  du  commencé- 
ment  : 

Faites  de  l’or,  mon  cher  mdhsieur  Favre,  faites  de  l’or,  mais  ne  faites  pas  le  merle.  Je 
vous  rends  cette  justice  que  vous  maniez  mal  cette  arme  peu  courtoise  de  l’insinuation.  C’est 
qu’en  votre  âme  et  conscience,  vous  savez  que  nous  aimoris  jci  la  liberté  autant  que  vous; 
que  nous  n’avons  ni  attache,  ni  patronage,  et  que,  sans  en  palier  ni  aussi  haut,  ni  aussi  sou¬ 
vent  que  vous,  nous  sommes  aussi  fiers  que  vous  de  notre  indépendance. 

Il  est  quelque  chose  dont,  ma  foi!  vous  me  rendez  fier  aussi,  mes  chers  contradicteurs  ; 
c’est  l’attention  que  vous  apportez  à  tout  ce  qui  s’écoule  de  mon  humble  plume,  et  votre  soin 
à  scruter  tout  ce  qui  se  publie  dans  ce  journal.  Malpesle!  mais  c’est  très-glorieux  cela.  Je  ne 
sais  comment  vous  en  remercier,  si  ce  n’est  de  temps  à  autre,  et  quand  la  matière  fait 
défaut,  en  vous  donnant  la  réplique,  afin  qup  vous  ne  croyiez  pas  à  un  dédain  systématique 
et  concentré.  Non,  vous  me  faites  plus  de  plaisir  que  de  peine.  Permettez  à  un  vétéran  de 
la  Presse  de  vous  le  dire  :  vous  me  paraissez  un  peu  conscrits  sur  toutes  ces  questions  de 
relations  entre  journalistes.  Par  exemple,  je  h’en  dirai  pas  plus,  ce  serait  trop  Simplice; 


L’UNION  MÉDICALE. 


357 


Les  organes  des  sens  offrent  des  phénomènes  singuliers  :  du  côté  du  goût  quel¬ 
quefois,  on  observe  une  délicatesse  excessive;  souvent  on  trouve  l’appétit  exagéré, 
et  M.  Delpech  rapporte  le  fait  d’un  individu  qui  dépensait  dix  francs,  en  portions  de 
six  sous,  à  un  seul  de  ses  repas.  Il  semble  aux  malades  que  tout  ce  qui  les  entoure 
exhale  une  odeur  de  sulfure  de  carbone.  La  vue  est  affaiblie.  Les  organes  génitaux 
présentent  habituellement  au  début  une  surexcitation  extraordinaire.  C’est  chez 
l’homme  seulement  que  l’on  observe  ce  dernier  symptôme  ;  chez  les  femmes,  un  sen¬ 
timent  que  vous  comprenez  empêche  que  les  renseignements  nous  soient  fournis,  sur 
ce  point,  avec  toute  la  sincérité  que  nous  pourrions  désirer.  Mais  l’excitation  des 
fonctions  génitales  se  traduit  par  l’abondance  des  règles  et  par  des  métrorrhagies 
qui  peuvent  souvent  être  considérées  comme  de  véritables  avortements,  lesquels  sont 
si  fréquents  que  peu  de  ces  ouvrières  peuvent  mener  à  bien  une  grossesse.  ^ 

Outre  ces  symptômes,  on  observe  .encore  des  nausées,  des  vomissements,  de  la 
toux,  de  l’oppression,  des  mouvements  fébriles  et  des  palpitations  de  coeur. 

La  deuxième  période,  ou  période  de  collapsus,  est  caractérisée  par  un  abattement 
profond,  par  uri  affaibli ssenient  souvent  considérable  des  facultés  intellectuelles.  Le 
malade  semble  triste,  découragé,  indifférent  à  tout  ce  qui  se  passe  autour  de  lui.  La 
mémoire  est  affaiblie  :  il  éprouve  de  la  difficulté  pour  exprimer  sa  pensée;  il  ne  peut 
trouver  les  mots,  il  semble  les  chercher.  La  céphalalgie  persiste;  elle  est  devenue 
gràvative.  L’exaltation  delà  sensibilité  fait  place  à  de  l’anesthésie  et  à  de  l’anolgésie. 
La  vue  se  trouble  de  plus  en  plus;  ramaürose  peut  survenir  ainsi  que  la  surdité. 

Du  côté  des  organes  génitaux,  à  rexcitation  succède  une  frigidité  complète,  d’où 
résulte  souvent  l’impuissance.  Si  le  sujet  est  jeune,  le  testicule  s’atrophie  ou,  tout  au 
moins,  s’arrête  dans  son  développement;  chez, les  femmes,  la  stérilité  est  complète; 
si,  par  hasard,  elles  sont  enceintes,  elles  avortent  ;  les  seins  s’atrophient  et  deviennent 
douloul-eux. 

Il  se  mâhifeste  une  faiblesse  musculaire  générale,  de  la  raideur  dans  les  membres, 
et  de  la  paralysie  marquée  surtout  du  côté  gauche.  La  sensibilité  au  froid  est  dimi¬ 
nuée  :  d’après  les  expériences  de  M.  Désormeaux,  faites  à  l’hôpital  Cochin,  ce  der¬ 
nier  symptôme  résulterait  dé  l’application  locale  du  sulfure  de  carbone  à  la  surface 
de  la  peau.  M.  Delpech  dit  n’avoir  jamais  vu  dé  tremblement  et  avoir  Seulement 


sachez  seulement  que  si  je  pouvais  vous  donner  un  prix  d’encouragement  pour  nous  éreinter, 
je  vous  le  donnerais  tout  de  suite.  •  ^  ^  ^ ^ ^ 

J’en  reste  là  pour  aujourd’hui,  et  je  laisse  la  parole  au  récit  d’une  petite  fêle  qüi  vient 
d’être  célébrée  pour  honorer  l’un  des  nôtres.  Céla  vaut  mieux  que  de  s’égorgil  1er  avec  de 
jolis  petits  CQUtelets.  '■  D' Simplice. 


Divonne,  19  février  1866. 

Dtvonne  et  le  docteur  Paul  Vidart. 

Hier  dimanche,  le  village  de  Divonne  présentait  un  aspect  inaccoutumé.  Dès  le  malin,  les 
boites  à  feu  lançaient  dans  l’air  leurs  bruyantes  détonations.  La  poudre  parlait,  selon  l’ex¬ 
pression  arabe.  Les  maisons  se  pavoisaient  des  couleurs  nationales.  Les  habitants  avaient 
endossé  leurs  plus  beaux  habits,  ceux  réservés  pour  les  grandes  occasions.  Des  communes 
voisines  les  paysans  arrivaient  de  tous  côtés.  On  s’accostait  d’un  air  riant  et  heureux.  Les 
physionomies  semblaient  radieuses.  Bientôt  pn  entend  les  sons  harmonieux  de  la  musique  : 
c’est  la  fanfare  de  Gex  qui  fait  son  entrée.  Puis  on  voit  venir  successivement  le  sous-préfet 
en  grand  costume;  des  maires  et  des  adjoints  ceints  de  leurs  écharpes,  et  marchant  en  tête 
3es  conseils  municipaux;  des  députations  de  jeunes  filles  portant  des  bouquets.  Et  si  vous 
demandez  la  cause  de  tout  ce  mouvement,  on  vous  répond  que  c’est  le  grand  jour,  et  que, 
tout  à  l’heure,  M.  le  docteur  Vidart  recevra  des  mains  du  premier  magistral  dé  l'arrondis¬ 
sement  la  croix  de  la  Légion  d’honneur,  que  l’Empereur  loi  a  accordée  par  décret  du  6  jau¬ 
ger  dernier.  Eh  oui  1  tout  ce  monde  est  en  fête  comme  s’il  s’agissait  de  célébrer  la  venue 
de  quelque  altesse  ou  de  quelque  haut  personnage,  et  c’est  un  des  nôtres,  c’est  un  de  nos 
confrères  qui  est  le  héros  de  la  journée. 


358 


L’UNIOIN  MÉDICALE. 


entendu  les  malades  raconter  qu'ils  en  avaiwtité  atteint^;, Le  pouls,  qui, pat  fréqupnt 
d’abord,  subit  ensuite  un  abaissement  souvent,  considérable.  ,  ,  ;  ,  .  ; 

:  T.OïUSices  phénomènes  se  montrent  simultanément,  ,oni;fe. succèdent  sans  qu’il  soit 
possible  d’indiquer  d’une  manière  certaine  l'ordve  de  .leur dvp, lotion.  -  .  ,  ,,, 

;  Je  dois  ajouter  que,  si  cette  deuxième.périodeisuccède  à  la  précéden,te,,.l4i transin 
tion  ne  sé-fait  pas  brusquement;  . elle  n’a  lieu  que  pèn  ,à  peu,  ^et  souvent^!  à-côté  d’un 
symptôme  d’excitation,  on  en  trouve  .indiquant  une;  dépression,  de  .telle  sortcique, 
entre. des  deux  périodes,  il  existe' un  état; intermédiaire , -qui  n’appartient,  à;  propye-» 
ment  parler,  ni  à  d’une  nî  à  l’autre,  C’està  cette;périDdeiinte,Fmédiaire  que  se  rap¬ 
porte  l’état  actuel  demotre  malade,  lequel,  comme  vous  pouvez  vous  en  convaincre 
d’aprèsiles  détails  que  j’ai  eu  l’honneur  de  vous  donner  en;  commençant,  a  d^à  préf 
senté  successivement  les  deux  périodes  d’excitation  et  de  collapsus,  en  1862ioau  mo» 
ment  où  il  a  été, soumis  à  l’observation  de  M.  Belpech.  ;;y  ,  » 

En  vous  disant.  Messieurs,:  que  ce  malade  ;a:été;aoumis.aux.inhalatiops.)du  sulfure 
de  , carbone,  je  voua  ai,  par  xela,  même,,,  pp^é  Je  dignoetic.deij’affcctip^^^  pst 

atteint.;  Çe  diagnpstiG.  nous  est  facile,  aujQurd’hu,i.,que  nous  somines.:guides:par  les 
rem’arquahljeaTjeche.rches  de.  M.  pèl.peeh  ;  'mais, .avant  lui,,  avant. que’  nqu's  connns.-- 
sions  l’action  dp  euifure  de  carbone,’ il  nous  eût  été  copiplétemenL  iinpQssible  ds  |s 
formuler,  peupétié  ■aurions-nous  .trou^  |étranges.;lea/mahif§^tati‘oD.s  naorb^^^ 
sent.éeanar  oç  .maiade,  et,  ne  sachant  . àu', Juste  à;  quoi  les  ràpacher,  nous  anripni 
hésité  entre  un. .certain  nprnbre  de  maladies  , que  je  iCfOis  énumérer  .rapidement  en 
vous  indiquant  en  quoi  elles  se  rapprochent  de  l’ihto^iJèaUon  su}fo-carbQnée,,eh  quoi 
elles  en  diffèreni.  .Ôn  aurait  pu  son.ger  aux  'intpxicatiDns.^métalllques  par  Iç  mercure, 
ou  le  p,lomh;,mais,  dans  ces  de.rn^e.rs,  ph.., nc  trouve, p^  période ‘d’eî;,pjtation,i,'Çh_ 

de  plus,  l’ administration  de  bains  .'sulfureux  produit,^  èbe^z.las  individiis  'qui'  pnt,  ele 
soumis  aux  émanations  métalliques,  une  côlôralion  assez  caractéristique  de  là  péa.U, 
do.nt  .la,.prés.ençe,suirirait  pour  lever  tona  les,dQutes,.,D’,auli;e6  maladies  .s, ont jpliis  d-if’ 
ficiles  à  dîslinguer,  Gesont,.:  la  paralysie  génél’aiô  des  aUéués,,,  la  pipuieiai^Üé)  èt  sur¬ 
tout  l’alcoolisme,  ,  J,  ■  -  .•  '  •  ■  :  • 

La, paralysié, générale  des  ;ai.i^^),é^  d>6Üx,pério,des^  une 

de  collapsusy.puelques  symptônaes,!  cependant,  soU  parlipuliers  a, cette  malndieytelf, 

Mais  le  cortégeç’est.fermé.àla  sertie  de,  la  yaesse;  le,curé  et  son  vicajre  y,  ont  pris  .place, 
et,  musique  en  tête,  il  entre  dans  la  coür  de  rèlablissemeht, hydrothérapique, ,;0,Ené.e  de  yeri 
dures  et  dlarcs.  de  triomphe; sur  lesquels, Sé  d.e.ssinent  des  écussons,;et  des  emblèmos  aliéfo- 
riques.  Àh  !  c|}er  confrère,  cbniin'.e votre  çfé.ur  baltMl  lorsque,  au  brpjjt  des,  applaudissements 
et  des  viy.^,  ÿntre  vieil  ami,  M.  Tissot,  vous  attacha  sur  la  poitrine  le  syiubole, de  rhonuenrl 
et  comme  vous  étiez  ému  (je  crois  même  que  vous  pleuriez,  et  je  suis  ’bien’sùr  d’avoir  vu 
une  larme  aux  .yeux  de  yolre  digne  compagne)  lorsque  ce  magistrat  rappela  en  des  termes 
si  chàleurëùx  pài’  combien  de  titres  vous  méritiez  la  haute  distinction  qui  vous  était  accor¬ 
dée!  Vous  devez  avoir  enoore'ft  vos  oreilles  lês  secinnlation»  unanimes  qui  vous  répondirent 
lorsque,,  dans  les  quelques  paroles  que  y, gus  prononçâtes, ,v,ous  ,£einerpiiez  et  lg  chef  de  l’État 
et  là  populatian,  dés  mains  de  laquellé,  disiêz-vpùé»  l'i.vOus  sémblàii  tenir  la  'décoration. 
C’est  que,  eh  effet,  vous  l’avez  bien  gagnée  celle  croix  que  vous  receviez  en  ce  jour,  et  qui 
vous  récompehsâit  de  vos  viugt  ans  d’e,ffo,rts,  de  travaux,  èt  de  lullés.,’ Avant  vous,  Divonné 
n’était  qu’un  pauvre  pe.lii  village  ignoré,  perdu  au  pied  du  Jura,,  te,  hasard  vous  y  conduisit. 
Vous  étiez  alors  médecin  militaire,  et  vous  aviez  qpprjs  âuprëS;dè  '.$çèh#«.^^  ^QUte,  lu  valeur 
du  traitement  pâr  l’eau  froidé.  VCiis  rayiez,  ^prouvée'  par  vôus-m'êine  lorsque,  bien  avant 
d’autres,  écrits  sur  le  sgi  d’Afrique’,  et  h’aya'nt  pdu’r  'tout  appareil  instrumental  qu’une  pompe 
à  incendie,  vous  vous  guérissiez  d’üne  üèvre  tiercé  invétérée,  rebelle,  au  quinquina  et  à  l’ar¬ 
senic.  Vous  fûtes  frappé  de  là  beauté  du  pays',  de  rabondahce,  de  la  limpidité  et  de  la  fraî¬ 
cheur  des  sources  de  la  Versoix.  Vous  résolûtes  alors  d’y  élpver  uu  établissement  hydro- 
ihéràpique.  Vous  n’aviez  guère  pour  toutes  ressources  que  votre  amour  pour  la  sçience» 
votre  , activité,  votre  intelligence,  et  une  foi  robustei  Et,  aujourd’hni,  le  village  .4e  pivonne 
est  transformé.  Votre  nom  y  attire  un  nombre  considérable  dé  baigneurs  qui  ÿ  viennent 
chercher  la  santé  et  renaître  à  la  vie.  Vous  n’avez  pas  eu  besoin  pour  celq  d’avoir  recours  â 


Iv’UNION  MÉDICALE. 


359 


qoe  le  tremblotement  dès  lèvres,  qui  rend  difficile  la  prononciation  de  certaines 
consonnes; -le  délire  ambitieux,  si  caractéristique,  qui  s’est  cependant  montré  chez 
un  ouvrier  en  caoutchouc  avec  l’absence  de  troubles  digestifs;  l’inégalité  des  pupilles 
et  toutes  ses  splendeurs;  par  dessus  tout,  la  névrose  toujours  croissante  de  ces  acci¬ 
dents. 

Quant  au  diagnostic  différentiel  entre  la  manie  aiguë  et  l’intoxication  par  le  sul¬ 
fure  de  carbone,  je  n'y  insiste  pas.  Ces  deux  affections  ne  présentent  qu’une  ana¬ 
logie  passagère,  et  il  suffît  d’attendre  un  peu  pour  éloigner  tous  les  doutes. 

Il  n’en  est  pas  de  môme  de  l’alcoolisme,  qui,  soit  qu’il  affecte  la  forme  aiguë,  soit 
qu’il  soif  passé  à  l’état  chronique,  offre  une  ressemblance  frappante  avec  la  maladie 
dont  nous  ribüs  occüpons.  J’ai  vainement  cherché  un  symptôme  qui  pût  ni’indiquer 
une  différence  d’action  de  l’alcool  et  du,  sulfure  de  carbone  :  dans  l’un  et  l’autre  cas, 
ce,  sont  des  actes  délirants  de  même  nâtufe -,  c’est  la  même  excitation  génésique  au 
début  Ipeiitôt  suivie  de  là  même  impuissance.  Cëpeûdant,  ifest  une  qiiës'tion  médico- 
légaie  fort  impdftahtc  qui  s;e  rattache  à  cettë; distinction.  En  effet,  la  morale  la  plus 
éieveè,  'd’accord' en  celà  àyéc  la  jurisprudence,  ne  périhèt  pas  qu’ün  homme  puisse 
arguer  de  son  état 'd’ivressè  pour  se  poustrairé  au  châtirriént  des  actes  dëlictUéüx  ou 
Qriminels  qu’il  a  commis.  Bien  qu’il  soit  reconnu  qu’jl  n’a  plus  son  libre  arbitre,  il 
n’en  ési  pas  moins  respoinsablé;  car  il  a  volontairement  àliéhé  s‘à  raison.  Mais  si  la 
répression  doit  S’exercer  çontre,  l’ivrogrte,  élîë  doit  épargner  celui  qui,  par  des  cir- 
cpnstànces  indépendantes  de  lui-même,  et  surtout  autres  que  la  débauche,  se ‘trouve 
dans.  un  . état  anàlogtiè  bu  identique  à  t’ivresse  :  le  vigneron  qui,  àii  sortir  de  son 
pressoir,  est  pris  de  délire  alcoolique  aussi  bien  que  l’ouvrier  en  caoutchoùc  qui  a 
respiré  les^' vapeurs  du  sulfure  de  carbone.  La  recherche  de  la  càiise  du  délire  pas¬ 
sager  ou  persistant  est  donc  importante  pour  le  médecin  légiste,  et  elle  le  devient 
d’aplant  plus  dans'le  cas  spécial  qui  noüs'bçcupé’  qué  le's  habitudès  d’ivrogriëriesOht 
malheureüsemeni  trop  fréquentes /chez  Certains  ouvriers,  et  que,  chez'  ceux  qui  tra¬ 
vaillent  au  sulfure  de  carbone,  eiles  peuvent  se  développer  sous  l’influence  de  cette 
excitation  toute,  particulière  qui  marque  le  début  de  l’intoxication.  Certes;  en  per¬ 
mettant  de,  reconnaître  îk,  véritable  CàiiSe  des  actes  violents  auxquels  se  livrent  ces’ 


la  réclame  ni  aux  honteuses  manœuvres  du  charlatanisme,  Ce  sont  vos  anciens  malades  éux- 
mêmes  qui  se,  sont  chargés  de  répandre  par  toute  l’Europe  la  réputâlion  de  vos  eaux  èt  de' 
Votre  habileté  à' lés  mah’iei’.  "  '  ‘  '  '  '  -  ’ 

yotfè  établissement  est  devenu  T’un  dés  plus  importants  du  monde.  Il  est  insuffisant  pour 
contenir  la  foule  de  Ses  clients.  Et,  on  même  temps  que  votre  fortune  grandissait,  le  bien- 
être  et  là' prospérité  sè  répandaient  dans  le  village,  si  bien  que,  aujourd’hui,  la  pauvreté  et 
la  misène  y  sont  inconnues,  ef  que  la  charité  de  votre  feinme  est  obligée  d’aller  dans  d’au¬ 
tres  communes  chercher  des  malheureux  à  secourir. 

.  Mais  vous  n’qyez  pas  eu  affaire  à  des  ingrat?,  et  les  habitants  de  Divonne  vous  Ont  prouvé 
un  fp, is.  de  plus  que  ypus  êtes  toujours  leur  bîénfaiteur  et  leur  père,  leur  consèiffér  le  plus 
sûr,  leur  ami  sincère,  leur  médecin  dévoué  qui  Sait  se  dérober  aux  noihbreuses  exi^êncés  de 
son  travail  qUptidîen  pour  aller  porter  aü  'fit  des  màlades'.  les  consolations  et  les  seéours  dè 
votVe  ministèfè.'  Aujoûrd’huî  Vous  êtes  riche.  La  fortuné  vous  a  cOmblë  de  sés  dOnS,  mais' 
nè'vôuS  a  phs  enivré.  Des  princes  et  des  princesses  viennent  vous  rendre  visite  et  s’asseoir 
û  votre  table' 'et* vous  êtes  resté  l’homme  simple,  bienveillant,‘  affable,  affectueux  pour  tous. 
Vous  n’avez  pas  oublié  vos  durs  commencements,  et  vous  savez  tendre  la  main  au  jeune 
confrère  qni  débute,  le  relever  de  ses  défaillances  et  l’aider  de  votre  crédit.  Aussi,  cher 
Monsieur  Vidart,  quand  hier  soir  vous  étiez  acclamé  par  les  mille  voix  de  la  foule,  quand 
de?  feux  de  joie  brillaient  en  votre  honneur,  j’aimais  A  regarder  votre  figure  si  loyale,  si 
franchè  et  ,si  ouverte;  vous  étiez  si  heureux  des  marques  d’affection  et  de  sympathie  que 
vous  receviez  de  toutes  parts,  que'  moi  aussi  j’étais  fier  de  mon  titre  de  médecin,  qui  peut 
nous  permettre  de  faire  tant  de  bien  et  de  récoUer  tant  de  reconnaissance.  Et  en  vPus  voyant, 
en  vous  admirant,  jè  me  consolais  de  toutes  les  hypocrisies  et  de  toutes  les  petitesses  des 
Tartufes  et  des  Basiles  qui  déshonorent  notre  profession. 

Ev  Ad.  Filliette,  à  Divonne  (Ain). 


360 


L’UNION  MÉDICALE. 


individus  qui,  sous  l’influence  dé  leur  travail  professionnel,  sont  devenus  tellement 
irascibles  qu’ils  ne  peuvent  supporter  la  plus  légère  contradiction,  que  l’un:d’eux  a 
failli  tuer  sans  motif  un  de  ses  camaradés  d’ateliers  les  intéressantes  recherches  de 
M.  Delpech  marquent  un  progrès  au  moins  aussi  important  pour  la  médecine  légale 
que  pour  l’hygiène.  - 

Entre  l’alcoolisme  et  l’intoxication  par  le  sulfure  de  carbone,  il  n’y  a  donc  qu’une 
différence  de  cause  et  complète  identité  de  symptômes;  mais  cette  différence  étiolo¬ 
gique  existe-t-elle  réellement,  et  aussi  complète  qu’on  serait  tenté  de  le  supposer? 
C’est  ce  que  nous  allons  rechercher.  i 

Je  vous  ai  dit  en  commençant,  Messieurs,  que  le. mélange  employé  pour  la,  vulca¬ 
nisation  du  caoutchouc  est  composé  de  1,000  parties  dé  sulfure  de  carbone  et  de  2  à 
10  parties  de  chlorure  de.  soufre  :  ces  deux  liquides  peuvent  ou  exercer  sur  l’orga¬ 
nisme  chacun  une  action  isolée,  ou  bien  avoir  une  action  nouvelle  commune,  résul-' 
tant  de  leur  mélange  ou  de  leur  combinaison  chimique.  Les  observations  de  M.  Dei-! 
pech  l’avaient  porté  d’abord  vers  cette  dernière  opinion,  car  il  avait  été  frappé  de  ce 
fait  :  que  les,  premiers  malades  qu’il  avait  vus,  et  qui  employaient  le  sulfure  de  car¬ 
bone  seul,  puisqu’ils  travaillaient  à  rimperméable,  avaient  présenté  des  symptômes 
un  peu  différents  de  ceux  qu’il  observa  par  la  suite  sur  les  fabricants  de  caoutchouc' 
soufflé.  Mais  il  ne  tarda  pas  à  reconnaître  que  cette  différence  plus  apparente  que 
réelle  tenait  seulement  à  ce  que  les  premiers,,  absorbant  de  plus  grandès  quantités' 
de  vapeurs  délétères,  arrivaient  plus  rapidement  a  la  période  de  collapsus;  dé  télle’ 
sorte  que,  chez  eux,  la  première  pflase  de.  la  maladie  constituant  la  période  d’excita¬ 
tion  peut  fort  bien  passer  inaperçue,  commç,ce]a  avait  eu  lieu  chez  les  Sujets  de 'ses; 
premières  observations.  Cependant,  l’assdciation  de  chlorure  de  soufre  introduisait 
dans  l’industrie,  du  caoutchouc  soufflé  un  .élément  nouveau  dont  il  s’agissait  de 
déterminer  rirnportançe,  et  c’est,  ce  que  M,  Delpech  a  fait  à  l’aide'  de  quelques  expé¬ 
riences  :  Il  renferma  des  lapins  dans  une  cage  à  la  partie  supérieure  de  lacjüeile  il 
avait  placé  des  soucoupes  remplies  de  sulfure  de. carbone.  Les  vapeürs,’ en  faisOn  de 
leur  densité,  retombaient  vers  les  parties  inférieures  de  la  cage,  par  où  elles  pouvaient^ 
s’échapper  au  fur  et  à  mesure  de  leur  production.  Quatre  jours  de  ce  traitement  sùf-^ 
firent  pour  tuer  des  lapins,  en  employant  seulement  20  a  30  grammes  de  sulfuré  de; 
carbone  par  vingt-quatre  heures.' 

Comme  contre-épreuvé,  il  soumit  d’autres  lapins  à  l’action  du  chlorure  de  soufre, 
dont  la  vapeur  est  des  plus  excitantes;  cependant  il  put  laisser,  pendant  six  ou  huit 
jours,  ces  animaux  séjourner  dans  la  cage  en  y  faisant  évaporer  des  dose, s  de  chlo¬ 
rure  de  soufre  plus  élevées  que  celles  de  sulfure  de  carbone,  qui  avaient  été  toxiques, 
et  cela  sans  remarquer  d’intoxication  véritable,  sans  observer  chez  eux  aucun  sym¬ 
ptôme  de  paralysie. 

Ces  résultats  constatés,  il  y  avait  ensuite  à  examiner  si  le  mélange  des  deux  corps 
ne  pouvait  pas  produire  des  accidents  plus  grands  que  chacun  d’eux  séparément. 
Mais  d’abord,  au  point  de  vue  chimique,  ce  mélange  ne  constitue  pas  un  corps,  nou¬ 
veau,  car  il  n’y  a  aucune  élévation  de  température  au  moment  où  il  se  fait.  Ensuite,' 
si  on  le  soumet  à  la  distillation,  nous  savons  que  le  sulfure  de  carbone  bout  à  45o  et 
le  chlorure  de  soufre  à  138®  :  or,  pour  peu  qu’on  vienne  à  élever  la  température,  le 
sulfure  de  carbone  est  déjà  complètement  réduit  en  vapeur,  et  produit  ses  effets  alors 
que  le  chlorure  de  soufre  est  encore  tout  entier  dans  l’alambic.  Les  expériences  faites 
avec  ce  mélange  donnèrent  des  résultats  identiques  à  ceux  que  l’on  avait  obtenus 
avec  le  sulfure  de  carbone  seul,  d’où  cette  conclusion  parfaitement  légitime  que  ce 
sulfure  doit  être  considéré  comme  le  seul  agent  toxique  du  mélange  employé  dans  la 
vulcanisation  du  caoutchouc. 

En  lisant  le  mémoire  de  M.  Delpech,  je  me  suis  demandé  si  on  ne  pouvait  pas 
aller  plus  loin,  si  le  sulfure  de  carbone  ne  renfermait  pas  en  lui  un  principe  qui  poui 
vait  rendre  compte  de  tous  les  accidents  résultant  de  son  emploi,  et  si  son  action 


L’UINION  MÉDICALE. 


361 


toxique  n’est  pas  due  plus  particulièrement  à  l’un  des  deux  éléments  qui  entrent  en 
combinaison  pour  constituer  ce  corps.  > 

(La  fin  au  prochain  numéro.)  F.  V. 


ACADÉMIES  ET  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 


SOCIÉTÉ  D’HYDROLOCIE  MÉDICALE  DE  PARIS. 

Séance  du  22  Janvier  1866.  —  Présidence  de  M.  Miache. 

Le  procès-verbal  de  la  précédente  séance  est  lu  et  adopté. 

M.  LE  Secrétaire  GÉNÉRAL  annonce  à  la  Société  que  les  différentes  commissions  nom¬ 
mées  dans  la  dernière  séance  seront  convoquées  pour  le  vendredi  suivant,  afin  d’établir  les 
basés  de  l’intervention  dé  la  Société  à  l’Exposition  universelle  de  1867. 

M.  Sales-Girons  présenté  le,  dernier  appareil  pulvérisateur  des  liquides,  dans  lequel  se 
trouvent  réunis  tous  les  modes  de'  pulvérisation  usités  pour  la  thérapeutique  thermale.  Cet 
instrument  lui  sert  d’abord  à  fixer  lés  idées  sur  les  trois  ou  quatre  degrés  de  force  et  de 
finesse  qu’on  peut  donner  à  la  poussière  liquide. 

1?  La  plus  grosse  se  produit  en  faisant  passer  sous  l’impulsion  de  cinq  ou  six  atmosphères 
un  filet  capillaire  d’eau  à  travers  une  toile  métallique  à  tissu  très-fin.  Cette  poussière  est 
destinée  è,  faire  ce  qu’on  nomme  les  douches  pharyngiennes  :  elle  ne  va  pas  au  delà  de  la 
glotte. 

2”  Avec  un  degré  de  plus  de  force,  la  poussière  liquide  sert  aux  douches  du  larynx  et  de 
la  trachée.  ■ 

3°  En  remplaçant  ta  toile  métallique  par  le  disque  sur  lequel  vient  se  poudroyer  le  jet 
capillaire  d’eau  lorsqu’il  sort  sous  une  pression  de  15  à  20  atmosphères,  on  obtient  le  troi¬ 
sième  et  dernier  degré  de  ténuité  de  la  poussière.  Ce  n’est  même  plus  de  la  poussière,  ainsi 
que  le  fait  remarquer  M.  Sales-Girohs,  c’est  de  la  fumée  d’eau  froide.  Or,  dil-il,  il  ne  faut 
rien  moins  que  cétte  forme  de  fumée  pour  être  sûr  que  le  liquide  poudroyé  arrive  jusqu’aux 
bronches,  parce  que,  sous  cette  forme,  les  particules  sont  si  ténues,  qu’au  lieu  de  s’appli¬ 
quer  par  adhésion  aux  surfaces  qu’elles  touchent  au  fond  de  la  gorge,  elles  rebondissent  sur 
elles  comme  les  fumées,  et  sont  attirées  à  l’intérieur  par  l’acte  de  l’inspiration.  C’est  là,  du 
reste,  une  des  lois;  de  ta  physique.  ,  . 

Dans  le  troisième  degré  de  finesse,  la  pulvérisation  sert  au  traitement  des  lésions  bronchi¬ 
ques  et  pulmonaires.  C’est  avec  cette  pulvérisation  que  doivent  être  faites  désormais  les 
salles  ce  respiration  dans  les  établissements  thermaux  où  l’on  traite  la  phthisie, 

Avec  ce  même  appareil,  enfin,  M.  Sales-Girons  démontre  la  possibilité  et  même  la  facilité 
de  produire  les  douches  filiformes  que  M.  de  Laurès  appelle  V aquapuncture.  hoxs,qüQ  le  jet 
capillaire  d’eau  est  lancé,  avec  la  force  de  25  à  30  atmosphères  et  qu’à  2  pu  3  centimètres 
on  ie  reçoit  sur  un  point  de  la  peau,  celle-ei  est  percée  comme  avec  une  aiguille,  et  il  en 
résulte  dès  piqûres  avec  auréole  de  liquide  infiltré,  qui  produisent  une  très-vive  douleur.  On 
a  utilisé  cètte  aquapuncture  dans  le  traitement  local  des  névralgies. 

M.  Sales-Girons  termine  en  faisant  voir  les  applications  utiles  qu’on  peut  faire  de  la  pulvé¬ 
risation  à  tous  les  degrés  de  projection  et  de  finesse  pour  le  traitement  des  maladies  des 
yeux. 

M.  Lambron  demande  à  M.  Sales-Girons  d’expliquer  comment,  avec  la  pression  de  la  main 
seule,  il  peut  produire,  ainsi  qu’il  le  dit,  une  force  de  30  à  AO  atmosphères. 

M.  Sales-Girons  répond  que  la  force  produite  dépend  entièrement  du  calibre  de  la  pompe; 
plus  ce  corps  sera  gros,  moins  la  force  sera  grande,  et  réciproquement. 

M.  Jules  François  confirme  les  explications  données  par  M.  Sales-Girons;  ce  sont  là,  dit 
M.  François,  des  lois  de  proportion  bien  établies,  et  qui  s’appliquent  de  même  aux  presses 
hydrauliques.  Du  reste,  les  faits  avancés  par  M.  Sales-Girons  ont  été  confirmés  par  le  ma- 
uomètre. 

M.  Lefort  donne  lecture  d’un  travail  intitulé  :  Étude  pour  servir  a  l’histoire  des  gaz  des 
eaux  minérales  en  général,  et  des  eaux  minérales  de  Néris  en  particulier. 


362 


L’UNION  MEDICALE. 


La  Société  passe  ensuite  à  la  discussion  du  travail  dé  M.  Durand-Fardel  sur*  ta  dyspepsie, 
(V.  l’ÜNioN  Médicale  des  Zi,  9  et  11  janvier  1866.)  ,  .  ’ 

M.  Bourdon  commence  par  adresser  des  éloges  sincères  à  M.  burand-Fardél  sûr  1^  tra¬ 
vail  si  intéressant  qu’il  a  communiqué  à  la  Société,  et  dont  il  loue  surtout  la  partie  physio¬ 
logique  qui,  selon  M.  Bourdon,  ne  laisse  rien  à  désirerpl  regrette  toutefois  que  l’auteur  n’ait 
point  parlé  de  cette  forme  de  dyspepsie  particulière  qu’oti  peut  appeler  dyspepsie  intesti¬ 
nale.  M.  Bourdon  aurait  désiré  aussi  que  M.  Durand-Fardel  s’occupât  de  la  dyspepsie  herpé¬ 
tique  dont  il  a  communiqué  lui-niême,  â  propos  d’une  autre  qfaéstiôn,  plusieurs  observations 
à  la  Société  d’hydrologie*  :  ■  ■  ; 

.  M.  PiDOux  insiste  à  son  tour  su'r  cette  forme  de  dyspepsie  intestinale,  dans  laquelle  le  sys¬ 
tème  de  la  veine  pprte  jouerpn  si  grand  rôlej  on  constate, dans  ce.cas  une  anémie  très-pro¬ 
noncée  par  défaut 1 4e  sanguiniflcation,  un  amaigrissement  considérable  sans  àucüne'  altéra¬ 
tion  organique.  Dans  la  dyspepsie  intestinale, il  y  a  alternative  de  constipation  e;^  dp  diarrhéé,' 

M.  Durand-Fardel  répond  qu’il  admet  parfaitement  la  dyspepsie  intestinale.  Les  dyspep¬ 
sies  reliées  à.  la  circulation  abdominale  QnJl  été  très-peu  étudiées  en  France, , et  Ips  Allemands 
en  ont,  de  leur  côté,  un  peu  abusé  ;  pour  M.  bur'and-Fardel,  çetle  maladie,  déjaendant  du 
système  de  la  veine  porte,  est  une  maladie,  hémorrhoïdaire..  . Dans  cette  forme  d’affection,  en 
effet,  on  rencontre  presque  toujours  dès  manifestations. hémorrhoïdaires.extérjé.uré^accqnj-^ 
pagnées  de Tamoindrissement  et  du  ralentissement  des  fonctions.  Le  point  de  d^parl  dé  cès 
engorgements  abdominaux  est  la  dUàtation  des  yaisseaux  qui  s’accompagne  de  congestions 
passives  sur  les  reins,  le  foie,,  l’utérus.  Ce  sont  des  faits  importants  à  étudier,  mais  dont  le 
principe  échappe;  la  cause  n’èxiste  ni  dans  des  états  diathésiquès  absents,  ni  dâns  des  mà- 
ladies  aiguës.  .  ^  .  ;  ! 

M.  PiDOUx  fait  remarquer  qu’il  n’est  pas  rare  de  trouver  surtout  chez  les  femmes  hypof 
Chondriaques,  atrabilaires^  comme  on  disait  autrefois,  après  une  dyspepsie  longue*  une  aug¬ 
mentation  du  foie,  que  guérissent  parfaitement  les  douches  froides.  Les  douches  froides 
sont  même,  dans  ce  cas,  un  moyen  de  diagnostic.  MM.  Bouland  et  Fleury  ontj  en  effet, 
remarqué  chez  ces  malades  une  tache  rouge  apparaissant  à  la  région  du  foie,  sous  l’influence 
de  la  douche.  Il  existé  encore,  ajoute  M.  Pidoux,  une  autre  dyspepsie  qui  tient  à  la  gravelle 
biliaire,  et  dans  laquelle  il  n’existe  pas  de  •calculs.  Ce  n’est  pas  le. foie,  mais  la  vésicule 
biliaire  qui  est  engorgée;  quelquefois  lesgraviers  qui  sont  .dans  la  vésicule  peuvent  remon¬ 
ter  dans  le  foie';  les  eaux  de.  Vichy  réussissent  parfaitement:  dans  ce  cas. .  ; 

A  propos  de  la  distinction  faite  par  M.  Durand-Fardel  entre  la  dyspepsie  et  la  gastralgie, 
M.  Pidoux  fâil  remarquer  qu’it  y  a  autant  de  dyspepsies  que  d’éléments  anatomiques,  l’esto¬ 
mac  digère  àu  moyen  de  la  muqueuse,  dèS  nerfs,  des  vaisseaux,  des  liquides  ;  la  dyspepsie 
peut  se  déconàposer  et  ne  se  montrer  due  dans  une- de  ses  formes;  certains  dyspeptiques 
ont  des  périodes  de  gastralgie,  ils  n’ett  sont  pas  moins  dyspeptiques  ;  certains  individus  cdra- 
mencent  par  la  gastralgie  et  deviennent  ensuite  dyspeptiques* 

Quant  à.ï’herpétisme,  dit  M.  Pidoux,  il  est  à  lui  seul  là  cause  de  16  dyspepsies  sur  20.  ■ 

M,  Durand-Fardel,  répondant  à  M.  Pidoux,  fait  observer  que  la,  dyspepsie  de  la  gravelle 
biliaire  a  une  physionomie  toute  particulière;  la  gravelle  biliaire  est  une  maladje  qui  s’ac¬ 
compagne  de  dyspepsie.  L’engorgement  du  foie  que  M.  Pidoux  a  remarqué  chez  les  femmes, 
s’observe  aussi  très-souvent  chez  les  hommes  ;  il  a  son  siège  à  la  partie  intermédiaire,  entre 
les  deux  lobes.  Il  y  a  certainement,  ajoute  M.  Durand-Fardel,  une  liaison  entre  la  gastralgie 
et  la  dyspepsie,  car  on  co,nslate  des  gastralgies  dyspeptiques  et  des  dyspepsies  gastralgiques. 
M.  Durand-Fardel  ne  partage  pas  les  idées  de  M.  Pidoux  sur  rherpélismé;  c’est  iâ  une  ques¬ 
tion  très-difficile,  sur  laquelle  il  a  besoin  d’étre  éclairé. 

M.  Pidoux  affirme  de  nouveau  ses  convictions  très-arrêtéés. 

Celte  discussion  sera  continuée. 

Vun  des  secrétaires  des  séances,  A.  Billout. 


L'UNION  MÉDICALE. 


363 


SOCIÉTÉ  IMPÉRIALE  DE  CHIRURGIE. 

.  Séance  du  mercredi  21  Février  1866.  —  Présidence  de  M.Giraldès. 

Sommaire,  —  Suite  et  fin  de  la  discussion  sur  l’ophthalœie  purulente.  —  Présentations  de  pièces  et 
;  d’observations  pathologiques. 

M.  Giraldés,  qui  parait  avoir  beaucoup  lu  et  beaucoup  retenu  Condillac,  puisqu’il  le  cite 
souvent,  a  eu  raison  de  rappejer ‘dans  la  discussion  sur  l’ophlbalmie  purulente  un  des  prin¬ 
cipes  les  ptus  Incontestables  ét  le  moins  souvent,  appliqués  qui  aient  été  é'mis  par  ce  philo- 
sopbe.  ,  Ce  principe,  c’est  qüé,  .dans,  tou, te  qUéstipn,  iUmpprte  d,’abord  d’èn  définir  rigou¬ 
reusement  les  termes.  Qr,  c’est  ce  que,  l’on  oublie  généralemèntdé  ‘faire  dans  les  discussions 
scientifiques  ou  autres  ;  elles  ne  peuveUt  aboutir  parce  que  ceux  qui  .parlent,  parlent  de 
choses  qui . pe  sont  pas  Ipu 1 1  fait  les  tnêm,è‘èl  il  s’ensuit  qu’après  s’étrè longtèmps  escrimé,  de 
là  langue  («on  ungüibus  serf  rosfro)  fet  àVôir  répandu  sur  la  quéstîop  dès  flots  d’éloquence, 
sipon,.  des,  tçrrents  de  lumière,,  chaque  orateur  garde  son  opinion  pàr-devers  soi,  fiiqn  Con¬ 
vaincu,  ii  a  raison  et  que'  ses  àdversaires'pnt  itpii.  cbhiniéhf  , s’expliquer  iqu’e  l’on 

tonifip'loüjpirfs  dans  cette  Ornière  qu’il  sèmble  àu  prèrnier  abord  si  facilê  d'éviter?  La  raison 
en’esl  simple.  G’est  qu’il  n’y  a  rien  de  .si,  difficilé  q’ùé' de  dbnnèr  d’une  chose  quelconque 
une  définition  exacte  qui  convienne  entièrement  à'ellé  ét  â  eiie_seulp ,  Mo  et 
pour  parler  le  langage  de  l’École.  Par  suite  de  l’iraperfeclion  de  nos  connaissances  sur  les 
choses  qüé  nous  croyons  pourtant  le  'mieux  connaître,  là  '  définition  là  plus  serrée  laisse 
presque  toujours  autour  dp  l’objet  défini  à  droite  ou, à  gauche,  en  deçà  ou  au  delà,  une 
lacune  par. laquelle  çét  Objet,  Uii,,ëchàppe.  11  faut  en  prendre  son  pàrfi  et  se  résigner  à 
dièciltèr  éaiis  è’éhtehdr,e,  puisque,  d’ailleurs,  l’on  ne  discülérait  jamais  si  l’oni  s’entendait 
toujours,  ^  '' 

Cette  difiiculté  dé  s’entendre  sur  les  termes  mêmes  d’une  question  sur  laquelle  on  discute 
lie  pouvait  être  mise  plus  èh  évidehce'que'  par  les  résultats  de  la  discussion  Sur  l’Ophltialniiie 
purülenté.  ll'bous  à  paru  que  célté  discussion  au  lieu  de  faire  cesser  les  dissidences,  sui¬ 
vant  le  Vcèu  de.àt!  Marjpiin,  n’a'  fait,  au  contraire,  qué  dés  manifester  davantage;  D’unè  part, 
les  àccOùclieùrs  semblent  repr’ôcher  aux  chirurgiens  de  ne'  bas  COnnaîtré  là’ ÿérttable 
ophthalinie  purulente,  et,  d’qutre  part,  les  chirurgiens  renvoient  aux  accpuclieprs  la  mémè 
accusation'.  Teilè  est  du  moins  là 'conclusion  que  l’ôn  peut  tirer  de  l’ensemble  des  débats  et 
surtout  d’ünO  escarmouche  ént^^^  Gîraldès'èt  M.  Depahl,  par  laquelle  ces  débats  ont  été 
cloSi  'Lé'fàit  ést'qùe  ips  acçoüchétirs  traitent  Éophthàlmîe  pùrulente  tout  autrement  que  lès 
chirurgiens  proprement  dits. 'Mfcir  Depaiil  et'Blot,  suivant  l’a  pratique  traditionnélle  de  leur 
maître  M.  b'aül  fiùbpfs,  (ràitent'  et  gü'éHesèniy  dansda  plupart  des  cas,  l’ophthàlmie  pùruleUté 
par  des 'cofijTés  anodins,  par  lé  collyre  de  niiralé'd’atgent  à  5  ét  10  centigraminèsl 
Plus  bénin 'encore,  M.  Panyaù,— ^si'  ce  n’est  liiiiC’est'son  père,,—  arrive  aux  mêméS  résul¬ 
tats  parlés  simpiésspins  de  propreté. 

.  Au  conM’^^'’^’  ditj  de  main  morté,  MM,  Trélat,' 

Güyoni'_ëîraldès, Le  Fort,  ém  contre  là  même  maladie  des  collyres  au  nitrate  d’argent 

très-cbqceqtrés'  éi,,tré,s-éner^  dés 'Cojlÿres,  à  q  ,  5  èt  6  gram.tne.s  de  .sel  caustîqué, 
M,  Mar]^olln,,pllis  aud'a^  loin  epÇore.  Dansles  cas  graves,  Ü  se  sert  dp  collyres 

faits  ayec  partieS  'égales  d’eau ‘et  ’ ide  ni'trâté  .d’argent.  Tous  font  .  parfois  usage  du  crayon  eu 
nplure,, , q.u.’ii, s.  pÿom^neht  hardiment  sur,  les  parties  enflammées.  '  "  ' 

Et^ps  accoucheurs,  de  repr.ocber , aux  çhiuùrgiens  de^ prendre,  un  pavé  pou.r  écraser  une 
mqucbe  ;,  et  Ips ,  chirurgiens,  à  leur  tour,,  d’acçusèf  les  accoucheurs  de  .prétendre  tuer  un 
ours  avec  une, piqûre  d’épinglp.  ,,  ,  '  '  '  .  '  . 

On  n’est  ’donc  pas  d’accord  sur  la  nature  e  t  , la  gra  vité  de  l’ophthalmie  purulente  ;  les  accou- 
cheurs.pençhent  du  côté  de  l’opliniisme,  et  les  chirnrgiens.vers  le  pessimisme. 

Ges  dissidences  tiennenl-elies  uniquement  à  ce  que  l’ophthaimie  purulente  des,  nouveau- 
nés,  celle,. qu’observent  habit^telieinjent  les  a,cooucheurs,  est  beaucoup  moins  grave,  de  sa 
nature,  que  ceUe  des  enfants  plus  avancés  en  âge,  comme  M.  Giraldès  a  cherché  à  l’éta¬ 
blir?  Non,  car  M,.  Depaul  a  prisjoin,  de  dire,  que  les  ophlhalmies  observées  par  lui  chez  les 
nouveau- nés,  et  qu’il  guérit  habltueli^ment  par  les  collyres  à  5  et  lOcentig.  de  nitrate  d’ar- 
gent„out  absolument  les  mêmes  caractères  et  la  même  physionomie  que  celles  que  l’on 
observe  dans  les  hôpitaux  d’enfants.  M.  Depaul  est  donc  certain  d’avoir  traité  et  guéri  par 
ce, moyen  la  véritable  ophlhalmie  purulente,  ce  pourquoi  M.  Giraldès  lui  a  fait  compliment, 
et  l’a  engagé  à  prendre  un  brevet, —  sans  doute  sans  garantie  du  gouvernement. 

11  y  a  donc  là,  entre  les  chirurgiens  et  les  accoucheurs,  une  cause  de  dissidence  qui  lient 


364 


L’UNION  MÉDICALE. 


vraisemblablement  à  ce  que  les  uns  et  les  autres  n’entendent  pas,  par  ophthalmie  purulente, 
une  maladie  toujours  semblable  à  elle-même.  M.  Giraldès  a  fait  de  louables  efforts  pour  éclair¬ 
cir  la  question,  en  précisant  et  définissant  avec  soin  ce  que,  suivant  lui,  il  faut  considérer 
comme  étant  l’ophlLalmie  purulente  véritable.  '  '  r;  ,  ;  .  ; 

A  ses  yeux,  la  question  est  très-simple,  on  la  complique  à  plaisir  par  des  enjolivements.  U 
distingue  :  r  l’ophthalniie  purulente  des  nouveau-nés;  2°  l’ophthalmie  purulente  des 
enfants;  3°  l'ophthalmie  diplhéritiqiie.  Celle-ci  diffère  complètement  de  l’ophthalmie  puru¬ 
lente;  elle  en  diffère  autant  que  le  croup  de  Home  diffère  de  la  diphthérite  de  Bretonneau. 
Les  caractères,  l’étiologie,  le  pronostic,  les  modalités  pathologiques  et  le  traitement  dè,cee 
deux  maladies,  établissent  entre  elles  des  dissemblances  tellement  grandes  qu’elles  né  peu¬ 
vent  être  exprimées  que  par  la  différence  dû  jour  et  de  la  nuit.  Il  faut  donc,  de  toutenécés- 
sité,  séparer  l’ophthalmie  purulente  de  l’bphlhalmie  diphthéritique. 

L’ophthalmie  purulente  doit  être  distinguée  suivant  qu’on  l’observe  chez  les  enfants  noü- 
veau-nés  et  chez  les  enfants  plus  avancés  en  âge.,  '  !  . 

L’ophthalmie  purulente  des  nouveau-nés  doit  être  distinguée  encore,  suivant  qu’on  l’ob¬ 
serve  dans  la  pratique  civile  ou  à  l’hêpltal,  soit  dans  les  Maternités,  soit  à  l’hospicè  dés  En¬ 
fants-Assistés.  La  différence  dans  les  deux  cas,  au  point  de  vue  de  la  gravité,  est  ënprme.  On 
a  vu,  aux  Enfants-Trouvés,  la  mortalité  par  ophthalmie  purulente  s’élevér  au  chiffre  effroyable 
de  80  et  même  90  p.  100  des  enfants  admis,  tandis  que  les  enfants  riches  de  la  ville,  non- 
seulement  ne  meurent  pas  de  cette  maladie,  mais  encore  ne  perdent  qu’exceptionnèllement 
la  vue.  ^ 

.  L’ophthalmie  purulente  des  nouveau-nés  se  divisé  en  légère  et  grave. 

La  première  est  innocente,  indemne  de  tout  accident  sérieux,  et  guérit  facilement  par  les 
médications  les  plus  anodines,  même  par  de  simples  soins  de  propreté. 

Elle  consiste  en  une  simple  rougeur  de  la  conjonctive  des  paupières,  en  une  sorte,  ^éry¬ 
thème  muqueux  palpébral,  accompagné  d’une  sécrétion  blanchâtre,  laiteuse,  crémeuse,  non 
adhérente,  qui  s’accumule  dans  le  cul-de-sac  oculo-palpébral  et  reste  en  contact  avec  ia 
cornée  sans  rallérer.  Le  globe  de  l’œil  présente  à  peine  un  peu  de  roûgeur  et  d’injection 
vasculaire.  Û’ést  f  ophthalmie  des  enfants  riches,  celle  que  les  accoucheurs  observent  dans  la 
pratique  civile.  'i 

,  L’pphthalmie  purulente  grave  se  rencontre  dans  les  hôpitaux,  dans  les  Maternités,  dans 
les  hospices  d’Enfanls-Trouvés.  Elle  est  caractérisée  d’abord  par  une  congestion  considé¬ 
rable  de  la,  conjonctive  palpébràle.et  dé  la  conjonctive  oculaire,  avec  engorgement  œdéma¬ 
teux  de  cette  membrane,  d’où  résulte  un  chémosis  intense  dans  lequel  la  cornée  est  comme, 
enterrée  ;  eelie-ci  est  le  siège  d’une  tension  considérable,  et  telle  que,  lorsque  les  enfants  ne 
sont  pas  convenablement  soignés,  la  membrane  est  souvent  détruite  et  perforée  en  moins 
de  vingt-quatre  heures.  —  Lorsque  les  enfants  succombent,  ce  qui  n’est  pas  rare  aux 
Enfants-èfrouvés,  on  observe,  dans  leurs  yeux,  des  altérations  anatomiques  bien  différentes 
de  celles  de  l’ophlhalmie  légère.  Dans  celle-ci,  tout  se  borne  à  un  peu  d’hyperémie  exté¬ 
rieure,  la  choroïde  est  exsangue,  le  pigmentum  parfaitement  noir,  le  bulbe  de  l’œil  exempt 
de  toute  altération  ;  dans  l’ophthalmie  purulente  grave,  au  contraire,  le  globe  de  l’œil,  c’est- 
à-dire  la  capsule  cellulaire  qui  enveloppe  le  bulbe  de  l’organe,  est  entièrement  vascularisé, 
injecté.  Il  en  est  de  même  de  l’intérieur  de  l’œil.  La  choroïde  est  congestionnée  et  res¬ 
semble  à  la  membrane  muqueuse  injectée  au  vermillon  ;  le  pigmentum  a  presque  entière¬ 
ment  disparu  sous  l’hyperémie;  celle-ci  occupe  également  l’iris;  la  chambre  antérieure  est 
remplie  de  sérosité,  laquelle  détermine  une  tension  de  la  cornée  d’où  résulte  une  kérato- 
malacie,  c’est-à-dire  un  ramollissement  et,  finalement,  une  perforation  de  cette  membrane. 

Telles  sont  les  différences  entre  l’ophthalmie  purulente  légère  et  la  grave,  au  point  de 
vue  de  l’anatomie  pathologique  et  de  la  séméiologie;  la  différence  n’est  pas  moins  grande 
sous  le  rapport  du  traitement.  La  première  guérit  facilement  par  de  simples  soins  de  pro¬ 
preté  ou  par  l’application  d’un  pinceau  trempé  dans  une  solution  légèrement  astringente, 
semblable  au  collyre  au  nitrate  d’argent  à  5  ou  10  centigrammes  pour  20  ou  30  grammes 
d’eàu,  que  conseillent  MM.  Depaul  et  Blot  d’après  la  pratique  de  M.  P.  Dùboisi  Ce  traite¬ 
ment  réussit  toujours  dans  les  cas  de  cette  catégorie;  mais,  dans  l’ophthalmie  grave,  Î1  est 
dangereux  parce  qu’il  fait  perdre  un  temps  précieux  en  inspirant  une  sécurité  trompeuse,  et 
qu’il  est  incapable  de  prévenir  le  ramollissement,  l’ulcération  et  la  perforafibn,  souvent  si 
rapides,  de  la  cornée. 

La  première  condition  de  l’efiffcacité  du  traitement  de  l’ophthalmîe  grave,  c’est  de  ren¬ 
verser  complètement  les  paupières,  afin  de  pouvoir  les  toucher  sur  tous  les  points  malades 
avec  un  pinceau  de  poils  de  blaireau  imbibé  d’une  solution  concentrée  de  nitrate  d’argènt 


L’UNION  MEDICALE. 


365 


(2,  4,  6  grammes  pour  100  grammes  d’eau).  Lorsqu’on  se  borne  à  instiller  le  collyre  entre 
les  paupières  simplement  écartées,  la  paupière  supérieure  échappe  à  l’action  du  médicament, 
qui  tombe  directement  sur  la  cornée  et  achève  de  la  perforer  si  elle  est  ramollie  et  ulcérée. 
Avec  le  pinceau,  au  contraire,  on  est  sûr  qu’aucun  point  des  surfaces  malades,  placées 
directement  sous  les  yeux  du  chirurgien,  qui  peut  ainsi  se  rendre  un  compte  exact  de  l’état 
des  parties,  n’échappe  à  l’action  du  collyre.  La  cautérisation  faite,  on  neutralise  l’excédant 
du  caustique  à  l’aide  d’une  solution  de  chlorure  de  sodium,  ou  sel  de  cuisine,  qui  décom¬ 
pose  le  nitrate  û’argent. 

On  arrive  ainsi  par  l’usage  des  fortes  solutions  caustiques  à  guérir  plus  efficacement  et 
plus  rapidement  la  maladie  que  par  les  procédés  ordinaires.  —  Le  nitrate  d’argent  est  préfé¬ 
rable  à  tous  les  autres  collyres  employés,  tels  que  ceux  au  sulfate  de  zinc,  à  l'azotate  de 
plomb  cristallisé,  aux  collyres  d’alun,  de  sulfate  d’alumine  et  de  fer,  et  autres  sels  astrin¬ 
gents. 

Il  faut  employer  ce  traitement  sans  hésitation,  dès  le  début  de  l’ophthalraie  purulente 
grave  des, nouveau-nés;  car,  en  vingt-quatre  heures,  et  même  moins,  elle  peut  amener  la 
pefforation  de  la  cornée  et  la  perte  de  la  vue. 

M.  Giraldès  repousse  absolument  les  scarifications  des  paupières,  soit  à  rextérienr,  SQil  à 
l’intérieur,  dans  les  cas  de  tension,  de  tuméfaction,  d’étranglement  du  globe  oculaire.  Ces 
scarifications  de  la  peau  des  paupières,  ou  de  la  conjonctive  palpébrale,  n’amènent  aucim 
résultat;  c’est, en  vain  que  l’on  espère  prévenir  ainsi  l’ulcéralion  et  la  perforation  de  la  cor¬ 
née.  Ce  n’est  pas  le  chémosis  conjonctival  qui  met  en  péril  celte  membrane,  mais, plutôt  la 
tension  que  subit  la  cornée,  de  dedans  en  dehors,  par  l’hypersécrétion  du  liquide  de  la 
chambre  antérieure,  exactement  comme  dans  les  cas  de  glaucome  suraigu.  —  Les  scarifica¬ 
tions  de  la  conjonctive,  suivies  de  çautérisaliçn  de  cette  membrane  avec  le  nitrate  d’argent, 
y  déterminent,,  en  ontre,  des  lignes  de  tissu  modulaire  qui,  exerçant  un  frottement  continuel 
à  la  surface  de  la  cornée,  donnent  lieu  à  des  kéraUtes  indéfiniment  prolongées. 

Tel  est,  suivant  M.  Giraldès,  le  meilleur  traitement  de  l’ophllialmie  purulente  graye  des 
nouveau-nés.  ; 

L’ophthalmie  purulente  dès  enfants  plus  âgés  ne  présente  pas  les  mêmes  conditions  que 
la  précédente.  Elle  offre  une  échelle  de  gradation  telle  qu’il  est  difficile  d’en  donner  une 
description  générale.  Son  traitement  consiste  d'abord  à  soustraire,  autant  que  possible,  la 
cornée  au  conlact  de  la  sécrétion  extrêmement  abondante  et  irritante  de  la  conjonctive,  et 
aussi  â  la  pression  qu’exerce  sur  elle  la  paupière  supérieure  tuméfiée  et  enflammée  qui, 
s’appliquant  directement  sur  la  cornée,  en  provoque  le  ramollissement,  l’excoriation  et  l’ul¬ 
cération.  Pour  cela,  c’est  encore  la  cautérisation  avec  le  pinceau  imbibé  d’une  solution  forte 
ou  même  avec  le  crayon,  de  nitrate  d’argent  appliqué  directement  sur  les  paupières  entière¬ 
ment  renversées,  qui  constitue  le  mode  de  traitemenlle  plus  efficace.  Lorsque  le  gonflement 
douloureux  des  paupières  s’oppose  à  leur  renversement,  il  faut  chloroformer,  les  malatïes.  On 
peut  alors,  grâce  à  l’anesthésie,  opérer  ce  renversement,  mettre  à  nu  toute  la  surface  de  la 
conjonctive,  constater  exactement  son  état,  ainsi,  que  c.elui  de  la  cornée,  ne  laisser  aucun 
point  malade  du  repli  oculo-palpébral  qui,  échappant  à  l’action  du  caustique,  puisse  entre¬ 
tenir  la  maladie  et  la  propager  ensuite  aux  glandules  muqueuses,  et  même  à  la  glande  lacry¬ 
male,  comme  on  peut  l’observer  dans  un  certain  nombre  de  cas. 

L’excision  et  les  scarifications  de  la  conjonctive  n’offrent,  ici,  pas  plus  d’avantages  et  sont 
suivies  des  mêmes  inconvénients  que  dans  l’ophthalmie  purulente  des  enfants  nouveau-nés; 
elles. ont  pour  effet  de  produire  des  cicatrices  linéaires  qui,  par  leur  frottement  continuel  sur 
la  conjoctive  cornéenne,  dépouillent  la  cornée  fie  son  revêtement  conjonctival,  et  détermi¬ 
nent  ces  kératites  panniformes  interminables  que  l’on  rencontre  si  souvent  chez  les  enfants 
dont  les  conjonctives  ont  été  scarifiées. 

En  résumé,  suivant  M.  Giraldès,  le  traitement  efficace  de  l’ophthalmie  purulente  doit  rem¬ 
plir  les  deux  conditions  ci-après  : 

1“  Renverser  entièrèment  les  paupières,  de  manière  que  le  chirurgien  puisse  se  rendre  un 
compte  exact  de  l’état  des  parties  et  agir  sur  tous  les  points  malades  ; 

2“  Cautériser  toute  la  surface  de  la  conjonctive  palpébrale,  y  compris  le  cul-de-sac  oculo- 
palpébral,  avec  un  pinceau  imbibé  d’une  solution  concentrée  de  nitrate  d’argent,  ou  avec  le 
crayon  de  la  même  substance.  Ce  caustique  doit  être  employé  de  préférence  à  tous  les 
autres. 

M.  Giraldès  repousse  absolument  l’emploi  de  Tacide  chromique,  proposé  par  M.  Serre 
(d’Alais)^ps  le  îraitement  de  la  conjonctivite  granuleuse  qui  suit  assez  souvent  l’ophlhalmie 


366 


L’üNION  MÉDICALÉ, 


purülenle.  Sans  doute,  on  est  S’^  de  détruire  aiûsi  lès  granulatTéri^î  mais  ën  dê'fruisartl  a'us^' 
ta  membrane  qui  les  supporte  et  là  cornée  qui  est  dëssbus.  ' 

M.  Giraldès  termine  en  s’excusant  d^avoir  si  longie,mps  entretenu  la  Société,  dé  chirurgie 
de  «  banalités  «  qui,  dit-il,  sont  la  monnaie  cpuratile  dé  la  sCiéhce,  ' 

M.  MAKJOLiir  ne  craint  pas  d’encourir  le  reproché  que  M.  Giraldès  s%t  gratuitemeut 
infligé  à  lui-même.  Aussi  a-t-il  reproduit,  dans  sa  seconde  allocution,  absolument  la  mêmé' 
série  de  faits  et  de  raisonnements  que  dans  son  argumentation  première.'  Nous  renvoyons 
donc  à  notre  dernier  compte  rendu  le  lecteur  qui  serait  désireux  de  connaître  l’opinion  de 
M.  Marjolin  au  sujet  de  l’ophthalmie  purulente^  .  r,  ■ 

M.  Le  Fort  s’est  surtout’  occbpë  de  la  question  deia  contagion  de  Cetté  maladie,  car  c’est  t,e’ 
plus  ordinairement  par  contagion  qu  elle  naît  et  qu  elfe  se  propage.  Pour  empêcher  délie  pro-' 
pagatipn  dans  son  service  à  I  hopital  des  Enfants-Assistés,  M.  Le  Fort  a  pris  une  série^dè  dis¬ 
positions  que  lui' a  facilitées  lé  bon  vouloir  de  l’Administration,  éomme  la  non-cOmmiinjcalibn 
des  deux  salles  dont  son  service  ée  compose,  isolement  rendu  possible.par  le  doublement  du 
personnel  affecté  au  soin  des  petits  malades.  Toute  communication  est  ainsi  empêçli'ée  entre 
là  salle  deé  ophthalmies 'et  cellfe  ou  sont  réunis  lés  erilanls  aïfèints  d’autres  maladies  «hj- 
rurgicaleè.  Chaquë enfant  affécté  d  ophthalmie  a  sa  bouteille  décOllyre,  son  pmçeau,' son  linge 
propre  souvent  renouvelé,  de  même  que  les  objets  dé -iTtérie,  les  rideaux,  étc.,  de  manière  à 
eotréténir  autour  du  petit  malade  la  plus  grande  propreté.  M.  Lé  Fotl'a  pris  également  totite'^ 
lés  pYëèaütions  possibles  pour  ne  pas  sérvir  fui-même  d  Agent  de  cOrtl'aigion  de  la  maladie: 
Enfin,  l’Administràtion- a  pris  une  mesure  excellente  pour  diminuer  ahlanl  que  possible,' 
dans  t'hospîée  des  Enfants^Assistes,  le  nombre  des  ôphthalmiè^  purulentes  et,  partant,  ta 
population  générale  de  rétablissement,  en  confiant  de  préférence  à  des  ivourricéS  de  la  cam¬ 
pagne  les  ènfants'nouveau-nés  entrés  à  1  hopitcil  avec  uWé  ophthaitaie  puKilente.  Éh' sômmej 
l’AdministraliOh  à  fait  les  plus  louables  efforts  pour  améliorer  les  conditions  hygiéniques  si 
déplorablfeé  dé  l’hospice  des  Enfanls-ASsisles,  conditions  qùi  sont  la  piincipale  cause  de  la 
grande  mortalité  qui  règne  dans  cet  etablissement,  et,  en  particulier,  de  la  mortalité  dé 
l’ophthalmie  purulente,  quoique,  . pour,  ce  dernier  casj  le  chiffre  de  la  mortalité 'Se  drouve 
être  exagéré  par  suite  du  vice  signalé  par  M.  Marjolin  dans  les  statistiques  administratives' 
Quant  au  Irai lémént  de  l’ophthàlmie  pUrtilenlé,  M.  Le  Fort,  comme  M.  Giraldès;  repousse 
les  Scarifications  des  paupières,  qui  ne  lui  ont  jamais  'donné  de  bons  résultats  Comtae 
M.  Giraldès,  Il  donne  là  préférence  au  hilrale  d’argent  employé,  dès  le  début,  avêc  une  trèS- 
grandé  énergie,  ét  appliqué  sur  toûté  l’étendue'de  la  conjonctive  palpébrale  mise  à  nir  par 
le  renversement  deâ  paupières.  Ce  renversement  n’est’ possiblè,  le  plus  Souvent,  qVie  grâce  'à 
l’anesthésie  produite  par  l’inhàlatiori  du  chloroforme.  M.  Le  Fort  emploie  habitUeHementlé 
pinceaü  trempé  dans  une  solution  de  1  gramme  de  nitrate  d’argént  pour  30  grammes  d’éau, 
oU  biéïl  encore  la  oautérisalioh  avec  le  crayon  lui-iriême.  L’excédant  du  caustique  est  neu¬ 
tralisé  par  des  injections  d’éàü  salée.  .  . 

M.  Le  Fort  n’a  jamais  rien  Obtenu  dèhori  dé  l’âphlMilioh  dés  sahgsues  aux  tempes  etaUX 
paupières.  Il  s’est  parfois  bien  trouvé  dé  rusage  dhin  collyre  fait  aVec  un  mélange  de 
teinitfré  d’iode,  de  glycérine  et  d’eau,  en  instillàfion  ioùles'  leS  demi-heures.  —  Il  acbèpté,' 
d’ailleurs,  complètement  la  distinction  faite  par  M.  GlValdèS  èhtre  l’ophthalmie  dëé  noUveau- 
nés  et  celle  des  enfants  au  point  de  vue  de  k  gravité. 

Quant  à  Tophthalmie  diphlhériliquefM.  Xé  Fort  n’a  pas  eu  l’occasion  d’Obsérvér  là  maladie 
que  M.  de  Graefe  décrit  sous  ce.  nom,  et  qui  diffère  essentiellemeni:  de  Fcphthalmie  diphthé- 
ritique  française:  ^'l«.  nom  d’ophthalmie  flnstique  est  celui  qui  convient  à  la  maladie 
décrite  par  le  professeur  de  Berlin.' Entré  Tophthalniolegiste  allemand  et  léS  ophthalmolO-* 
gistes  français,  il  ne  s’agit  là  que  d’une  question  de  . nomenclature  ou  de  grammaire.  --^11 
s’agit  d’une  question  de  diagnostic,  a  répttqué  M.  Giraldès.  ■  .  i;!; 

M.  Depadl,  après  avoir  écoulé  avec  allenlion  tout  ce  qui  a  Alq  dit  sur’l’ophlhalnp'e.puru- 
lenlé;  n’g  trouve  pas  des  mollfs  suffisants  lioiir  modifier  ses  premières  cohvicUohs,  Il  s^àllèp- 
dait  à  ce  que  M.  Giraldès,  ayant' dit  qu’il  fallait  établir  une  distincUbn  entré  l’oplilhalmie 
purulente' des  nouveau-nés  et  cette  des  enfants,  S’occuperait  d’établir  Celte  diStiticiîbn.*  Il 
n’en  a  rien  été.  M.  Giraldès  a  tout  confondu  dans  la  dîscnssion,  en  sorte  qU’il  est  impossible 
de  savoir  quels  sont,  d’après  lui,  ces  préfèndiis  caràétércs' distinctifs  qu’il  d'èclàré  éXîSier 
entre  tes  deux  ordres  de  faits  dont  il  s’agit.  Que  cette  différence  soit  réelle  ou  non,  M.  Üé- 
paut,  en  cé  qui  le  éonceréB,  n’a  entendu  parler  qiîié  de  rOphthalmié  pfirulènté  dés  hOüvèau- 
nés,  c’eil-à-dir&  d’enfants' âgés  dé  qilelqués  jOurs  à  3  ôü  A  mois,  dU,  éî  l’oii  veut,  cônimd 


L’UNION  MÉDICAIÆ. 


367 


limite  eitréme,  d’environ  un  an»  U  maintient  que  !ea enfants  obeervép  par  lui  et  Irailésayec 
succès  par  le  collyre  à  5  et  10  centig.  de  nitrate  d’argent  pour  20  et  30  gr.  d’eau,  étaient 
bien  atteints  d’opthalmie  purulente  ;  non  pas  de  cétle  ophthalmie  qui  guérit  toute  seule  avec  de 
l’eau  de  laitue,  ou  de  sureau,  pu  avec  le  lait  des  nourrices,  mais  de  cette  ophthalmie  purulente 
véritable  caractérisée  par  la  tuméfaction  énorme  des  paupières,  l’injection  considérable  de 
la  conjonctive  rouge,  gonflée,  douloureuse,  sécrétant  une  quantité  abondante  de  pus  qui, 
lorsqu’on  Vient  à  écarter  les  paupières,  s’échappe  sous  forme  d’un  flot  verdâtre  ou  jaunâtre. 
Telle  est  l’ophthalmie  purulente,  incontestablement  purulente,  que  l’on  Observe  chez  les  enfants 
nouveau-nés,  et  qui  peut,  si  elle  n’est  pas  convenablement  traitée,  amener  en  vingt-quatre,  ôti 
quarante-huit  heures  la  perforation  de  la  cornée  et  la  perte  des  yeux.  Eh  bien,  cette  ophthal¬ 
mie  purulente,  si  grave  en  apparence,  guérit  admirablement  bien,  dans  l’immense  majorité 
des  cas,  par  l’usage  d’un  collyre  à  5  ou  10  centigrammes  de  nitrate  d’argent,  aidé  de  grands 
soins  de  propreté. 

Il  est  extrêmement  rare  que  les  enfants  ainsi  traités  perdent  la  vue.  M.  Depaul  s’en  tient 
donc  à  cette  méthode  qu’il  a  reçue  de  M.  Paul  Dubois  et  qu’il  ne  veut  pas  changer  Contre 
aucune  autre',  puisqu’elle  lui  a  procuré  depuis  vingt  ans  et  lui  procure  encore  tôuâ  les  jours 
les  meilleurs  résultats. 

M.  éiRALpÊs  rappelle  qu’il  a  pris  soin  dé  distinguer  l’ophlhalmié  purulente'  légère  de 
l’ophtlialmié  purulente  gravé,  et  d’établjr,  par  la  description  des  lésions  éxtra  et  intra-ocü- 
lairesdont  la  maladie  "s^acéompagne  dap's  T’un  et  l’autre  cas,  ïeqdâraclères  anatomo-patho- 
logiqués  sur  lés'quels  cétté  distinction  répôse.  Si  M.  Depaul  guérit  avec  quelques  gouttes  de 
collyre  à  5  ou  10  centigr.  de  nitrate  d’argent,  les  graves  altérations  dont;  s’accompagné  la 
véritable  ophthalmie  purulente  soit  à  l’extérieur  soit  '  à  l’intéMeur  du  globe  bcuïaire, 
M.  Giraldès  fait  à  M.  Depaul  tous  ses  compliments  et  l’engage  à  prendre  un  brevet. 

M.  Depaul  a  accepté  les  compliments  .de  M.  GjraldèSj,  mais  nous  doutons  qu’il  demande  un 
brevet  pour  le  traitement  de  l’ophthalmié  purutériféV^uisqu’il  a  eu  soin  de  déclarer  à  plu¬ 
sieurs  reprises  que  ce  n’est  pas  lui,  mais  M.  Paul  Dubois,'qui  est  l’inventeur  de  la  méthode, 
ce  séraif  'dôftç  à  ^î.  Paul  Dubois  qu’appartiendrait  te  brevet, sans  garantie  de  M.  Giraldès. 

'  —  bans  la  dernière  séance;  M.  LabOrie  a  présenté  un  malade  auquel  il  a  pratiqué  avec 
succès  l’amputation  sus-malléolaire  de  la  jambe,  par  un  procédé  â' lambeau  postérieur  con- 
fénant  lé  Tëndôh  d’Achille  et  permettant  à  l’opéré-  dé  prendre  dans  la  marche  un  point 
d’appui  solide  sur  son  moignon. 

Dans  Cèlte  séàncé,  ie  même  chirurgien  a  placé  sous  les  yeux  de  ses  collègues  le  membre 
inférieur  d’un  individu  auquel  il  a  faib  à  l’Asile  impérial  de.  Vincennes,  l’amputation  de  la 
cuisse  par  la  méthode  à  lambeaux,  pour  une  tumeur  fibro-plastique  du  genou,  prise  par  des 
chirurgiens  distingués  pour  une  hydarthrose  de  cette  artiqulalion.  La  portion  de  ;fémur 
enlevée  présentait,  à  la  partie  supérieure,,  les  caractères  propres  à  l’ostéite  condensante  ou 
éburnée,  tandis  qu’à  la  partie  Inférieure  existaient  les  sigues  de  l’ostéite  raréfiante.  Le.malade 
opéré  depuis  quelques  jours,,a)Iait  aussi. bien  que  possible.  ^ 

—  M.-Le  Fort  a  présenté  le  crâne  d’un  pauvre  cpntrebandiei:  tué  par  la  bali©,. d’un  doua¬ 
nier.  L’observation  offre  cela  de  remarquable  que  la  balle  n’a  pas  été  trouvée  dans  la  cavité 
crânienne,  bien  qu’fi  n’y  eût  au  crâne  qu’un  seul  trop;  d’où  rouA  conclu  qu’elle  était  sortie 
par  où  elle  était  entrée.  Le.  mêm,e  , a  présenté  deux  observatiops  du  surnumërariat  des 
doigts  dans  lesquelies  l’hérédité  semble  avoir  joué  le  principal  rôle. 

DÉsqaîkrEAq^.pré^  de  M,  le  docteur  .Wecker^  deux  observations  d’ec- 

tQpie.^qqngéniale,  d'u’  ,cr!ism}iin  çhez  'qéù^  mèbe  'père  ‘et  dé  là  mémé’  mère. 

M.  Wecker  rappelle  à  ce  sujét  qu’ïl  montra,  en  1860, ‘à  la  Société  de  chiriirgie,  ufi'malàdé 
auquel  il  avait  pratiqué  une  opération  pour  un  vice  de  confôrmatiod  semblables  —  M.  Dè- 
SOrrnèa'ùx  réclamé,  aü  nom  du  même  ophthâlmolc^tàtè,  Confrë  rassertifln' de  M.  Giraldès, 
qui,  dans  la  discüSsiôh  sur  l’ophthalmie  purulente,  a  dit -que  Pophthalmié  diphthéritique 
n’avait  été  bien  décrite  que  dans  les  travaux  de  M.  de  Graefe  et  deiJapobson.  M.  Wecker, 
qui  est  Allemand  d’origine  et  Français  de  diplôme,  a  fait  dans  sa  thèse  la  description  de 
l’ophthalraie  diphthérUique;  mais.M,  Giraldès  soutient  que  cette  thèse  a’est  qu’une  analyse 
du  mémoire  de  M.  de  Graefe.  Aux  Allemands  donc  appartient  encore  l’honneur  d’avoir  éclairé 
également  ce  point  d’ophthalmologie.  Si  l’on  se  rappelle  que  d’Allemagne  sont  venus,  entre 
autres  découvertes,  le  laryngoscope,  l’ophthalmoscope  çt  le  stomatoscope,  ou  peut  dire  avec 
quelque  vérité 

•  G’hst  du  Nord,  aujourd’hui,  que  nous  vient  ta  lumière. 

D'  A.  Tartivel, 


368 


L’UNION  MÉDICALE. 


hémoptysie  mortelle  par  rupture  D’UNE  BRANCHE  DE  L’ARTÈRE  PULMONAIRE.  —  Un 

homme  de  28  ans  entra,  le  Ix  novembre,  à  l’hôpital  de  Bromploh,  dans  le  service  du  docteur 
Cotton,  avec  tous  les  signes  d’une  phthisie  au  troisième  degré.  De  légères  hémoptysies 
étaient  survenues  au  début  remontant  è  einq  mois  ;  maiSj  quelques  jours  après  son. admis¬ 
sion,  il  en  survint  une  très-abondante,  de  plus  d’une  demi-pinte,  laquelle  se  renouvela  le 
2ô  novembre  avec  une  telle  intensité,  que  le  malade  succpmbajûentôt. 

L’autopsie  confirma  le  diagnostic  e.n  montrant  plusieurs  cavernes  à  droite,  et  à  gauche 
avec  des  débris  de  tubercule,  mais  sans  dépôt  sanguin,  excepté  d.wis  une  Iqrge  cqv.erne  du 
lobe  inférieur  droit,  où  un  petit  caillot  irrégulier,  décploré  en  pàrlie,  fut  .découvert.  Son 
enlèvement  laissa  voir  une  petite  saillie  au  fond  de  cetle  caverne,  qui,  api'ès  examen,  fut 
reconnue  pour  être  un  anévrysme  d’une  artère  d’un  calibre  moyen.  Ce  vaisseau  était  à  nu, 
disséqué  dans  cette  caverne  dans  une  étendue  de  trois  quarts  de  pouce  et  s’était  dilaté  dans 
cette  étendue,  bien  que  soutenu,  supporté  encore  d’un  côté  par  le  tissu  pulmonaire.  Une 
constriction  au  milieu  du  vaisseau  formait  comme  deux  anévrysmes  distincts,  dont  le  plus 
volumineux  était  gros  comme  un  pois.  Il  était  sans  caillot  ni  rupture;  mais  l’autre  était 
entouré  et  rempli  d’un  caillot  adhérent  et  décoloré  en  partie.  C’était  éyidemmenl.la  source 
de  l’hémorrhagie, fatale,  une  ouverture  du  vaisseau  ayant  été  reconnue  et  vérifiée  ensuite. 
(Merf.  rimes;  janvier.) 

Il  est  donc  arrivé,  dans  ce  cas,  qu’une  petite  branche  de  l’artère  pulmonaire,  Iravei’sant 
une  caverne  au  lieu  de  s’oblitérer  comme  il  arrive  ordinairemenl,  ést  restée  péfipéable  et 
s’est  dilatée  à  défaut  d’être  soutenue,  entourée  dè, tissu  pulmonaire.,  Ün  petit  anèvi’yàtùe  est 
ainsi  résulté,,  non-seulement  du  défaut  de  support  des  parois  du  yaisseau,  mais  dé  la  dégè7 
nérescence  du  tissu  qui  l’entourait.  C’est  un  mode  dé  prpductiôn  de  rhéraoplysie  assez  rare 
et  curieux  pour  être  signalé,  —  P.  G.  .  ,  . 


COURRIER. 


CONCOURS.  —  L’argumenlation  des  thèses  du  concours  d’agrégation  (section.  4e  médecine) 
commencera  le  lundi,  12  mars  prochain.  Voici  les  sujets  de  thèses  et  l’ordre  dans  lequel  les 
argumentations  doivent  avoir  lieu  :  .  <  ,v 

Première  séance.  M.  Raynaud  :  Dè  la  révulsion*  Argumenté  par  MM.  Ferrand  et  Paul,  -r 
M.  Desnos:  De  l’état  fébrile.  Argumenté  par  MM.  Baudot  et  Isambert. 

Deuxième  séance.  M.  Gouraud  :  Caractères  généraux  des  maladies  épidémiques.  Argumenté 
par  MM.  Blachez  et  Martineau,  —  M.  Proust  :  Des  différentes  formes  de  ramqllissemmt  du 
Argumenté  par  MM. -Peter  et  Bail,  ü.:  ;  : 

Troisième  séatice.  Mi  Barnier  :  Des  éléments  morbides  en  général.  Argumenté  par  MM.  Si^ 
mon  et  Raynaud;  M.  Ferrand  :  Expliquer  comment  la  mort  vient  dans  les  différentes  mar 
ladies  :  la  tkérdpeuliqué  peui-etlè  en  tirer  parü’?' Argumenté  par  MM.  Paul  et  Desnos. 

Quatrième  séance.  M.  Baudot  :  De  l’introduction  des  médicaments  en  thérapeutique.  Ar¬ 
gumenté  par  MM.  Isambert  et  Gouraud.  —  M.  Blachez  :  De  la  stéatose.  par 

MM.  Martineau  et  Proust.  - 

Cinquième  séance.  M.  Peter  :  De  la  tuberculisation  en  général.  Argumenté  par  MM.  Bail 
et  Barnier.  —  M.  Simon  :  Des  maladies  puerpérales.  Argumenté  par  MM.  Raynaud  et 
Ferrand. 

Sixième  séance.  M.  Paul  :  De  l'antagonisme  en  pathologie  et  en  thérapeutique.  Argumenté 
par  MM.  Desnos  et  Baudot.  —  M.  :  Parallèle  des  maladies  générales  et  des  mala- 

rfî’es  localei.  Argumenté  par  MM.  Gouraud  et  Blachez.  ‘  ,  .  ■■ 

Septième  séance.  M.  Martineau  :  Des  endocardites.  Argumenté  par  MM.  Proust  et  Peter. 
—  M.  Ball  :  Du  rhumatisme  viscéral.  Argumenté  par  MM,  Barnier  et  Simon. 

—  Le  maire  de  la  ville  d’Arcis-sur-Aube  (Aube)  nous  prieU’annoneer  qu’une  place  de  mé¬ 
decin  est  vacante  dans  cette  ville.  Arcis,  placée  au  centre  de  villages  importants,  a  une 
population  de  près  de  3,000  habitants;  elle  n’a  qu’un  seul  médecin  pour  la  ville  et  les  cam¬ 
pagnes  environnantes  :  les  communes  où  résident  des  médecins  sont  à  une  distance  de  plus 
de  quinze  kilomètres.  i. 

S’adresser  pour  les  renseignements,  à  M.  le  maire  d’Arcis. 


Le  Gérant,  G.,  Richelot. 


Paris.  —  Typogiapliie  Félix  Maltestb  el  C«,  l'ue  des  Deux-Portes-Sainl-Sauveui,  22. 


L’ÜNlOiN  MÉDICALE. 


FABRICATION  EN  GROS  DEPUIS  1864^, 


L’accueil  que  le  Corps  médical  a  fait  k  notre 
produit,  et  son  emploi  dans  les  hôpitaux,  témoi-' 
gnent  des  soins  excessifs  apportés  à  sa  prépara¬ 
tion  et  de  sa  force  digestive  toujours  égale. 

Elle  est  administrée  avec  succès  dans  les  dys¬ 
pepsies,  Gastrites,  Gastralgies,  Aigreurs,  Pi¬ 
tuites ,  Diarrhées  et  Vomissements,  sous  forme 
d’elix'»*,  vin,  iSil'op,  Pastilles,  Prises, 
Pilules  OU  wragées. 

Pour  éviter  les  contrefaçons,  exiger  le  cachet 
BOÜDAULT  et  la  signature  : 

DÉPÔT.-  Pharmacie  Hoitot,  xw 
des  Lombards,  24.  Paris. 


PASTILLES  DE  DETHAN 

Aü  CHLORATE  DE  POTASSE. 
Préconisées  dans  les  stomatites  ulcéreusés  diph- 
théritiques,  aphthés,.ariginé  cpuenheuse,  çrouj), 
muguet;  dans  les  gingivite  j  Utn'ygdalite ,  pharyn¬ 
gite,  gangrène  de  la  bouche,  le  scorbut,  et  surtout 
contre  la  salivation  .mercurielle.  —  A  Paris,  phar¬ 
macie  DETHAN,. 90,  faubourg  Saint-Denis  ;  phar¬ 
macie  ROUSSEL,  place  delà  CroixrRûuge,!. 

ËTABLISSEMEIVT  HYDROTHÉRAPIQUE 

de  la  Frégate  la  \ille-de-Paris, 

Sous  la  direction  de  M.  le  docteur  Joly. 
■AydrotHérapie  complète.— Bains  simples 
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de  mer.  —  Bains  d’Eaux  minérales  natu- 
relie.s  k  l’BEydrofère  de  Mathieu  {de  la  Drôme). 

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Busses,  etc.  —  Fumigations.  —  Gymnase. 

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Ce  bel  établissement  est  ouvert  toute  l’année.-r 

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Il  suffit  de  verser  le  contenu  d'un  flacon  dans 
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précieux  une  composition  constante,  et,  par  suite, 
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recommande  aux  praticiens. 

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15,  rue  de  la  Verrerie,  k  Paris.— Dépositaires  spé¬ 
ciaux  k  Paris  :  MM.  Ferrand,  20,  faub.'St-Honoré  ; 
Traverse,  79,  boul.  Beaumarchais  ;  Guyot,  r.  Gaz- 
lin,  près  l’Abbaye  ;  Deslauriers,  31, rue  de  Cléry. 


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cine,  recommandés  par  les  ouvrages  spéciaux  et 
employés  avec  succès  dans  les  hôpitaux  civils  et 
militaires,  r.  Séguier,  14,  anc.  r.  Pavée-St-André. 


PILULES  CRONIER 

A  L’IOPURE  DE  FER  ET  DE  QUININE. 

Extrait  de  la  Ga&ette  des  hôpitaux,  16  mai  1863.) 

NouspôiivonsdirequeM.leD’CnoNiER  estle  seul 
qui  soit  arrivé  k  produire  ce  médicament  k  l’état 
fixe ,  inaltérable ,  et  se  conservant  indéfiniment. 
Par  conséquent ,  il  a  donc  un  avantage  réel  sur 
[  toutes  les  préparations  ferrugineuses, 
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L’emploi  du  Sirop  antiphlogistique 

de  BRIANT  dans  le  traitement  des  inflammations 
et  irritations  de  l’estomac,  de  la  poitrine  et  des  in¬ 
testins  est  justifié,  non  par  l’effet  d’une  vogue  pas¬ 
sagère,  mais  par  quarante  ans  de  succès,  pm  de 
nombreuses  observations  publiées  dans  lès  jour¬ 
naux  de  médecine ,  et  surtout  par  l’appréciation 
suivante  tirée  d’un  rapport  officiel  : 

«  Ce  Siriop,préparé  avec  des  extraits  de  plantes 
jouissant  de  propriétés  adoucissantes  et  calman¬ 
tes,  est  propre  à  Vusagepour  lequel  il  est  composé) 
il  ne  contient  rien  de  nuisible  ou  de  dangereux . 

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{ Jean-Tison,  k  côté,  Paris. 


PILÜLES  ÂNTI-NEVRALGÎOUES 

Qu  D^  CRONIER. 

11  n’est  pas  un  praticien,  aujourd’hui,  qu  ne 
rencontre  chaque  jour  dans  sa  pratique  civile  au 
moins  un  cas  de  névralgie  et  qui  n’ait  employé  le 
sulfate  de  quinine,  tous  les  anti-spasmodiques,  et 
même  l’électricité.  Tout  cela  bien  souvent  sans 
aucun  résultat. 

Les  pilules  anti-névralgiques  de  Grenier,  au  con¬ 
traire,  agissent  toujours  et  calment  tou'.es  les  né¬ 
vralgies  les  plus  rebelles  en  moins  d’une  heure. 

Dépôlr;  Chez  Levasseur  ,  pharmacien  ,  rue  de  la 
Monnaie,  t9,  k  Paris.. f 


GOliTTËS  NOIRES  ANŒAISïS 


Généialement,ràation  de  l’opium  ordinaire 
m  teinture  (laudanum)  est  reconnue  comme 
étant  pernicieuse,  produisant  l’insomnie, l’en¬ 
gourdissement  et  souvent  le  délire. 

^  ^  ao  1  J*  Ces  effets  sont  évités  par  l’emploi  du  BLACK 

Ph.  anglai^,  Roberts  et  Co,  23,  pl. Vendôme  —  Celui-ci,  dans  la  plupart  des  cas, 

produit,  au  contraire,  les  effets  bienfaisants  d’un  narcotique,  sans  aucun  des  inconvénients  résultant  de 
l’emploi  du  laudanum’, de  8  »  lo  gouttc<A  suivant  le  cas. 


SEUL  DÉPÔT 


L’UNION  MÉDICALE. 


NOTICE  sur  le  VIN  DE  BIIGEAED 

AU  aUlNaUlNA  ET  AU  CACAO  COMBINÉS. 


La  difficulté  d’obtenir  la  tolérance  des  voies  di¬ 
gestives  pour  le  quinquina  elles  amers  en  général, 
est  un  écueil  en  thérapeutique  qui  a  fait,  plus  d’une 
fois,  le  désespoir  des  praticiens.  Mais  depuis  l’in¬ 
troduction  dans  la  matière  médicale,  de  la  combi¬ 
naison  nouvelle  dite  viin  tont- nutritif,  où  le 
cacao  se  trouve  intimement  uni  au  quinquina, pour 
en  tempérer  l’astringence,  cet  inconvénient  est  to¬ 
talement  conjuré,  et  l’estomac  le  plus  Impression¬ 
nable  n’est  plus  offensé  par  le  contact  du  tonique 
par  excellence. 

Gette  préparation,  adoptée  par  les  médecins  les 
plus  distingués  de  la  France  et  de  l’étranger,  et  pa¬ 
tronnée  par  la  presse  médicale  de  tous  les  pays,  est 
définitivement  entrée  dans  le  domaine  de  la  pra¬ 
tique  journalière,  où  elle  a  pris  la  place  de  toutes 
les  autres  préparations  de  quinquina,  en  usage  dans 
le  passé. 

Les  propriétés  du  vin  tonl-nutrltlf  de  Bu- 
geand,  préparé  au  Vin  d’Espagne,  étant  celles 
des  toniques  radicaux  et  des  analeptiques  réunis, 
ce  médicament  est  merveilleusement  indiqué  dans 
tous  les  cas  où  il  s’agit  de  corroborer  la  force  de 
résistance  vitale  et  de  relever  la  force  d’assimilation 
qui  sont  le  plus  souvent  simultanément  atteintes. 


On  le  prescrira  avec  succès  dans  les  maladies  qui 
dépendent  de  V appauvrissement  dusang,  dans  les 
névroses  de  toute  sorte,  les  (lueurs  blanches,  la 
diarrhée  chronique,  les  pertes  séminales  involon¬ 
taires,  les  hémorrhagies  passives,  les  scrofules, 
les  affections  scorbutiques,  la  période  adynamique 
des  fièvres  typhoïdes,  les  convalescences  longues 
et  difficiles ,  etc.  11  convient  enfin  d’une  manière 
toute  spéciale  aux  enfants  débiles,  aux  femmes  dé¬ 
licates  et  aux  vieillards  afiaiblis  par  l’âge  et  les 
infirmités. 

La  préparation  de  ce  Vin  exige  pour  la  dissolu¬ 
tion  du  cacao  des  appareils  spéciaux  qui  ne  se 
trouvent  point  dans  les  officines.  Il  ne  faut  donc 
pas  croire  qu’on  obtiendrait  le  même  produit  en 
formulant  simplement  du  quinquina  et  du  cacao  in¬ 
corporé  au  vin  d’Espagne.  Pour  être  sûr  de  l’au¬ 
thenticité  du  médicament,  il  importe  de  le  prescrire 
sous  le  nom  de  VIN  DE  BUGEAUD. 

Dépôt  général  chez  LEBEÂULT,  pharmacien,rue 
Réaumur,  43,  et  rue  Palestre,  27  et  29,  à  Paris.-r- 
Chez  DESLANDES,  pharmacien,  rue  du  Chercho- 
Midi,  5  ;  —  et  dans  les  principales  Pharmacies  de 
France  et  de  l’étrangér. 


PHABBAGIEIVS  ÉTRANGERS  DÉPOSITAIRES  DU  VIN  DE  BDGEACD  : 

BELGIQUE:  Bruxelles,  Ch.  Delacre,  86,  Montagne  de  la  Cour;  Anvers,  De  Beül  ;  Arlon,  Hol- 
lenfeltz;  Dînant,  Mathieu;  Huy,  Poutrain  ;  Liège, 'Goossins;  Hendrice;  Louvain,  Van  Arem- 
befg-Decorder  ;  Namur,  Racot;  Terinonde,  Jassens;  Verviers,  É.  Chapuis;  Alos,  Schallin; 
Gand,  Puis;  Bruges,  Daëls;  Ostende,  Kokenpoo;  Courtrai,  Bossaert;  Tournai,  Sykendorl; 
Mons,  Garez;  Boussu,  Brouton;  Charleroi,  Perleaux  ;  Roux,  Petit;  Marchiennes,  Pourbaix; 
Châtelet,  Depagne;  Qualrebras  (près  Charleroi),  Demanet;  Fleurus,  Ceresia;  La  Planche, 
Dethy;  Spa,  Schaltin. 

hollande:  Amsterdam,  Uloth;  La  Haye,  Renesse;  Rotterdam,  Cloos. 

SUISSE  :  Genève,  Suskind;  Fol  et  Brun  ;  Weiss  et  Lendner;  Bâlè,  d' Geiger;  Berne,  Wild- 
boltz;  Fribourg,  Schmitt-Muller  ;  Neuchâtel,  Jordan  ;  Porrentruy,  Ceppi. 

ANGLETERRE  :  Londres,  Jozeau,  Hay-Market,  49.  —  Chester,  Georges  Shrubsole. 

ESPAGNE  :  Madrid,  Borell. 

ITALIE  :  Naples,  Leonardo. 

EN  AMÉRIQUE:  Buénos-Ayres,  Demarchi  frères;  New-York,  Fougera. 


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DE  CHEVRIER 


An  moyen  dn  Clondron  et  du  Baume  de  TOIiV 

Cette  huile  est  d’une  odeur  et  d’une  saveur  agréables.  Le  mode  de  désinfection  ne  nuit  en  rietr 
à  ses  propriétés  thérapeutiques.  Elle  est  facilement  administrée  même  aux  personnes  les  plus  dé¬ 
licates,  et  est  d’une  digestion  pins  facile  que  l’huile  ordinaire. 

Lire  les  observations  et  rapports  médicaux  conténus  danslà  brochure. 

Pharmacie  CHEVRIER ,  21,  rue  dn  Faubourg-Montmartre,  à  Paris. 

Dépôt  dans  les  prinoipaies  pharmacies  du  chaque xiüe. 


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L’IIION  MEDICALE 

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Ce  Journal  parait  trois  lots  par  Semaine,  le  MARDI,  le  JEVDI,  le  SAMRDI, 

ET  FORME,  PAR  ANNEE,  4  BEAEX  VOLUMES  IN-S»  DE  PLUS  DE.  600  FACES  ChAcüN. 

Tout  ce  («lî  concenie  la;  Rédaction  doit  élue  adgesséià  M.  le  Docteur  amédie  x.A'touk  ,  Rédacteur  eu  chef.  —  Tout  ce  <(M 
concerne  l’Administration,  à  M.  le  Gérant,  rue  du  Faubourg-Montmartre,  56. 
les  Lettres  et  Paquets  doivent  être  affranchis. 


BULLETIN  BIBLIQGBAPHIQUE. 

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médecine  de  Paris.  Tome  P'.  Ophthaimoscopüy  Maladies  db  V orbite,  des  voies  lacrymales, 
des  paupières  et  de  la  confonctivêi  'Wiy  vol.  in-8°  de  642  pages,  illustré  de  70  figures  inter- 
éalées' dans  le  texte  et  dé  20  déssihs  ep  éhrorao-Hl'liographie.  —  Prix  ;  9  fr.  franco.  Chez 
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nand),  chirurgien  nUlhopédisle  des  Maisons  d’éducation  de  la  Légion  d’honneur,  etc.,  et 
CoLUNEAü,  docteur  de  la  Faeulté  de  médecine  de  ouvrage  cour ormé  par  l’ Académie 
des  sciences.  Un  vol,  in-8°  de  500  pages,  accompagné'dé  planches.  Paris,  1865.  Prix  :  7  fr. 
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L’ÉVlTEB.  par  le  docteur  Baraduc.  Chez  l’auteur,  rue  de  Vaugirard,  48,  à  Paris. 

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pement  anormal  des'  organes  alvéolo-déntaires  ;  hypertrophie  considérable  des  éléments 
fibreux  de  ess  organes  ;  hyperostosei  et  séquestration  des  alvéoles,  par  M.  Am.  Forget,  d.-m. , 
membre  de  là  Société  de  chirurgie,  etc.i  in-4%  Paris,;  Victor  Masson  et  fils,  libraires. 


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Le  itpemler  volume  de  la  quatrième  série  vient  de  paraître. —  Prix:  »  fr. 

Paris,  chez  J. -B.  Baillière  et  fils,  rue  Hautefeuille,  19. 


VIN  DE  QUINQUINA  AU  MALAGA 

Préparé  par  LABAT,  pliarmucien ,  21,  rue  Sainte- Appoline ,  à  Paris. 


Le  Vin  de  quinquina  au  Malaga  de  M.  Labat-Abbadie  se  recommande  aux  Médecins  par  le 
choix  du  quinquina  et  par  celui  du  vin. 

M.  Labat  emploie  le  quinquina  gris*  On  sait,  en  effet,  que  les  propriétés  d’un  bon  Vin  de 
quinquina,  sont  essentiellement  liées  à  la  présence  de  la  plus  grande  et  de  la  plus  égale  pro¬ 
portion  de  tous  les  éléments  actifs  du  quinquina  :  la  quinine,  la  cinchonine,  le  rouge  cincho- 
nique  soluble  et  le  rouge  cinchonique  insoluble;  or,  les  analyses  prouvent  que  le  quinquina 
gris  a,  sous  ce  rapport,  une  incontestable  supériorité  sur  les  autres  quinquinas. 

Quant  au  Vin  de  Malaga,  il  contient  16  à  18  p.  100  d’alcool  (proportion  exigée  par  le  Codex 
pour  tous  les  bons  vins  de  quinquina)  ;  il  dissout  et  il  garde  en  dissolutiont  §rkc.e  à  son  alcool 
et  à  ses  acides,  le  quinate  de  chaux,  le  rouge  cinchonique  soluble,  et,  ce  qui  est  plus  important 
encore,  la  combinaison  de  cinchonine  et  de  rouge  cinchonique.  Il  dissout  particulièrement 
une  forte  proportion  de  cette  dernière  combinaison,  dont  un  vin  ordinaire  ne  dissout  que. 
quelques  traces. 

Ajoutons  que,  par  sa  saveur  aromatique  et  sucrée,  le  Vin  de  Malaga  masque  au  point  de 
le  rendre  agréable  l’amertume  du  quinquina. 


VIN  TONIQUE  LE  GOUX 

AU  QUUVQCiniA  ET  KAROUBA. 

Préparé  avec  un  quinquina  à  titre  constant  et 
le  fruit  du  karoubier  d’Afrique,  ce  'VIm  offre  aux 
malades  et  aux  médecins  les  précieux,  avantages 
du  Quinquina,  sans  en  avoir  les  inconvénients.-: 

C’est  la  seule  préparation  de  quinquina  qui  ne 
constipe  pas,  en  raison  des  propriétés  assimila¬ 
trices  et  laxatives  du  Haronba,  qui  lui  donné  en 
outre  une  saveur  agréable. 

Dépôt  :  Pharmacie  BOULLAY, 

Paris,  rue  des  Fossés-Montmartre,  17.  . 

ÉTABLISSEMENT  HYDROTHÉRAPIQUE 

de  la  Frégate  la  \iIle-de-Paris, 

Sous  la  direction  de  M.  le  docteur  Joi-y.  . 
XKydrothéi-apie  complète. — Bains  simples 
et  médicinaux.  —  Bains  çt  Bouches  d’eau 
de  mer.  —  Bains  d^Kaiix  minérales  natu¬ 
relles  à  l’Hydrofère  de  Mathieu  (de  la  Drôme). 

—  Salle  d’Hnhalation.  —  Bains  de  Vapeur, 
Busses,  etc.  —  Fumigations.  —  Bymnase. 

—  Cabinet  de  consultation  pour  MM.  les  Médecins. 
Ce  bel  établissement  est  ouvert  toute  l'année.— 

Bestaurant.  Calorifère.—  Prix  très-modérés. 


D 


Ce  Vin  présente  aux  médecins  et.  aux  malades 
des  garanties  sérieuses  comme  tonique  et  fébri¬ 
fuge.  Le  titrage  garanti  toujours  constant  des  al¬ 
caloïdes  qu’il  contient,  le  distingue  de  tous  les 
autres  médicaments  analogues. 

rv^ubes  antiasllimatiqiies  Levasseur 

1  employés  avec  succès  contre  l’Asthme.  Cessa¬ 
tion  instantanée  de  la  suffocation  et  des  oppres¬ 
sions.  —  Pharmacie,  19,  rue  de  la  Monnaie  à  Pa¬ 
ris.  —  Prix  ;  3  fr. 


FABRICATION  EN  GROS  DEPUIS  1854. 

L’accueil  que,  le  Corps  médical  a  fait  k  notre 
produit,  et  son  emploi  dans  les  hôpitaux,  témoi¬ 
gnent  des  soins  excessifs  apportés  à  sa  prépara¬ 
tion  et  de  sa  force  digestive  toujours  égale. 

Elle  est  administrée  avec  succès  dans  les  Dys¬ 
pepsies,  Gastrites,  Gastralgies ,  Aigreurs,  Pi¬ 
tuites ,  Diarrhées  et  Vomissements ,  sous  forme 
d’ElIxIr,  Vin,  Sirop,  Fastlltes,  Frises, 
Pilules  ou  Bragées. 

Pour  éviter  les  contrefaçons,  exiger  le  cachet 
BOUDAULT  et  la  signature  : 

Dépôt.  —  Pharmacie  Hoitot,  rue 
des  Lombards,  24.  Paris. 


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tive  de  le.  mande  crue.  La  MÜSCULINE  est  sous 
forme  de  bonbons  très-agréables  et  pouvant  se 
conserver  indéfiniment.  Expérimentée  avec  le  plus 
grand  succès  dans  les  hôpitaux  et  à  l’Hôtel-Dieu 
de  Paris. 

C’est  l’alimentation  réparatrice  par  excellence 
des  constitutions  débiles  et  des  convalescents. 
Prix  :  2  fr.  la  boîte  (par  la  poste,  15  c.) 

Chez  GUICHON,  pharm>  à  Lyon  ;  k  Paris,  CHE¬ 
VRIER,  phàrm.,  r.  du  Faubourg-Montmartre,  21. 


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Papier  chimique  perfectionné  ;  puissant  dériva¬ 
tif;  emploi  facile.  Son  effet,  prompt  et  sûr,  peut 
être  prolongé  suivant  le  désir  du  médecin.  Rem¬ 
place  les  eraplât.  de  poix  de  Bourgogne,  stibiéset 
autres  analogues.  Boîte  :  I  f.  60,  franco  1-60.  Chez 
les  principaux  pharmaciens  ;  k  Paris,  chez  M.  Nau- 
DiNAT,rue  de  la  Cité,  19. 


L’ÜNION  MÉDICALE. 

‘  Mardi  27  Février  ISCB. 

SeMUAIRE. 

F.  PApis  :  La  trichinose.  —  11.  Cuniode  médicaie  (hôpital  de  la  Pitié,  service  de  M.  Gallard)  :  Intoxi- 
,  .cation  par  le  sulfure  de  carbone,  chez  les  ouvriers  employés  k  la  vulcanisation  du  caoutchouc.  —  III. 

Statîstique  MÉmco-cHiBtRGicAi.E  :  Compte  rendu,  résumé  et  conclusions  du  Rapport  au  Conseil  de 
■  santé  des  armées  sur  les  résultats  du  service  médico-chirurgical  pendant  la  campagne  d’Orient,  en 
1854-1856.—  IV.  OBSTÉTRIQUE  :  Grand  fibroïde  k  la  paroi' postérieure  de  l’utéfus  chez  une  primipare, 
occupant  tout  l’intervalle  de  Douglas;  reposition  opérée  avec  succèsV forceps,  enfant  mort;  mère 
.  restée  libre  de  toute  réaction.  —V.  Courrier. —  VI.  FEUn.tEtoN  :  Chronique'  départementale. 


Paris,  le  26  Février  1866. 

l^a  Trichinose. 

;  M.  le  docteur  Georges  Pennetier  veut  bien  nous  communiquer  une  note  lue  par 
4üi  récemment  à  la  Société  des  amis  des  sciences  naturelles  de  Rouen,  et  qui  résume 
très-bien  l’état  de  nos  connaissances  actuelles  sur  la  trichine  et  la  maladie  à  laquelle 
cet  helminthe  donne  lieu. 

J. ....  L’horreur  qu’inspirait  aux  juifs  l’osage  de  la  viande  de  porc  est  tous  les  jours  jus- 
■tiflée  par  les  nouvelles  conquêtes  dé  la  science.  L’inobservance  de  la  loi  mosaïque  détermi¬ 
nait  chez  eux  lés  plus  hideuses  maladies,  elle  en  occasionne  chez  nous  de  mortelles.  Nous  ne 
citerons  que  pour  mémoiré  \e  tænia,  ou  ver  solitaire,  pour  ne  parler  que  à’un  petit  ver 
microscopique,  la  trichine,  qui  produit  actuellement  en  Suède  les  plus  grands  ravages  sur 
plusieurs  races  d’animaux  et  décime  en  ce  moment  là  population  d’un  village  situé- près  de 
Magdebourg.  .  . 

.  Ce  petit  helminthe,  spécialement  propre  au  cochon,  peut  affecter  presque  tous  les  animaux 
carnivores  et  omnivores;  l’homme,  par  conséquent.  Chaque  année,  les  annales  médicales 
d’outre-Rhin  enregislrent.de  nombreux  cas  de  mort  produits  par  ce  ver,  et  nous  ne  sommes 
jras  éloigné  de  croire  que,  si  nous  n’en  signalons  pas  plus  souvent  chez  nous  la  présence, 
c’est  que  nous  ne  le  recherchons  pas  et  que  nous  rapportons  à  des  affections  purement  gas¬ 
triques,  nerveuses  ou  rhumatismales,  de  véritables  cas  de  trichinose. 


FEUILLETON. 


CHRONIQUE  DÉPARTEMENTALE. 

Réclamations  :  l’École  de  Marseille  et  la  Faculté  de  Montpellier;  succès  des  enduits  imperméables.  — 

La  questionnes  Facultés  nouvelles  k  Lyon  et  à  Bordeaux.  —  Prix.  —  Gomment  vaccine-t-on  à  Rouen  ? 

—  Le  choléra  à  Brest.  .  . 4- Bilan  des  progrès  de  1865. 

Pas  n’est  besoin  d’une  longue  expérience  au  journaliste  pour  s’apercevoir  des  difficultés 
en  l’art  d’écrire;  à  peine  entré  dans  la  carrière  que  les  critiques  officiels  et  officieux 
se  chargent  de  les  lui  signaler.  Si  précis  et  catégorique  qu’il  soit,  les  censeurs  trouvent  tou¬ 
jours  qu’il  en  dit  trop  ou  pas  assez,  et  la  moindre  ambiguïté  est  exploitée  à  son  préjudice  et 
tournée  contre  lui.  Sans  aspirer  à  l’impossible  :  satisfaire  tout  le  monde,  n’était  le  sentiment 
du  devoir  accompli  qui  guide  l’écrivaiti  consciencieux,  ce  serait  à  déposer  la  plume  devant 
les  susceptibilités  inouïes  que  provoque  sa  prose,  pour  peu  qu’elle  s’attaque  aux  hommes  ou 
aux  institutions,  et  devant  les  petites  tracasseries  et  les  récriminations  qu’elle  lui  suscite  en 
y  donnant  un  sens  qu’elle  n’a  même  pas.  Bien  loin  que  le  lecteur  y  cherche  le  sens  réel,  qui 
De  peut  que  s’adresser  à  lui  pour  en  faire  son  profit,  c’est  toujours  contre  l’auteur  qu’il 
j’interprète;  c’est  son  exactitude  ou  sa  loyauté  qui  est  en  cause,  tant  l’esprit  humain  est 
ingénieux  à  se  donner  raison.  Qu’on  en  juge  : 

En  signalant,  dans  Fa  dernière  Chronique,  le  mouvement  scolaire  de  1865  et  ses  progrès 
én  province,  j’exprimais  surtout  le  regret,  comme  les  années  précédentes,  que  le  défaut  de 
Tome  XXT'SC.  —  Nouvelle  série.  2/i 


L’UNION  MÉDICALE. 


La  trichine,  dont  le  nom  rappelle  la  ténuité  extrême,  est  un  ver  microscopique  de  un  demi, 
un,  un  et  demi  et  même  quelquefois  deux  millimètres  de  longueur,  qui  vit  à  l’état  de  larve 
dans  le  tissu  musculaire  des  animaux,  et  ne  devient  adulte,  apte  à  se  reproduire,  que  dans 
leurs  intestins. 

Parvenu  à  son  entier  développement,  la  trichine  offre  l’aspect  d’une  anguillule  dont  l’extré¬ 
mité  antérievrrè  effilée  correspond  à  l’ouverture  bticcale,  et  dont  le  bout  terminal  est  arrondi, 
légèrement  renflé..  Entre  les  deux  extrémités  s’étend  rœsophage,  entouré  de  tissu  céltulaire 
dans  une  partie  de  son  .étendue,  et  auquel  fait  suite  le  canal  intestinal  terminé  pkŸ  l’anus. 
La  femelle  présente  à  sa  parlié  postéjdeure  une  cavité  à  plusieurs  renflements  qui  se  continue 
en  avant  avec  un  long  tube  dont  rextr'émité antérieure,  située  daqs  le  voisinage  de  la  tête  est 
ouverte  au  dehors  et.  correspond  à  l’orifice  valvulaire.  Ge  tube  contient  les  œufs  d’abord, 
puis  ensuite  les  petits  vivant  au  nombre  de  plusieurs  centaines.  Les  trichines  sont  donc 
vivipares  et  très-fortement  multipares.  Le  mâle  est  de  moitié  moins  long  que  la  femelle,  pos¬ 
sède  à  son  inlëfieùr  l’appareil  séminal,  et  présente  en  arrière  deux  petites  saillies  en  forme 
d’opercules. 

Très-peu  de  temps  après  raccouplètoettf/une  semaine  environ,  des  centaines  de  jeunes 
trichines  sont  émises  par  chaque  mère  et  se  meuvent  dans  le  mucus  intestinal. 

Mais  ces  embryons  ne  se  développent  pas  dans  l’intestin  où  ils  sont  nés  ;  perforant  les 
tuniques  qui  de  composent,  ils  .cheminent  dans  l’organisme  sous  forme  de  fils  allongés,  invi-^ 

. sib, les  à  l’œil  nu,  et  atteignent  les  inuscles, volontaires,  leur  habitat  spéciaK,  ,  , 

Arrivés  là,  ils  déplacent  les  fibrilles  musculaires,  qu’ils  attaquent  pour  s’en  nourrir,  irrb 
lent  les  parties  environnantes,  dont  ils  augmentent  la  densité,  et  s’enroulent  alors  en  spirale 
comme  un  ressort  de  montre^dans  le  kyste  ainsi,  formé  autour  d’eux.;  Dedèdeur  est  venu  leur 
nopr  àQ  trichina  &piralis.  Peu  à  peu  la  .paroi  de  ce  nid,  qui  est  D’abord  moMe'  et  transpa¬ 
rente,  s’incruste. de  calcaires,' devient  opaque  et  constitue  à  l’animal  une.véritable  prison, 
une  capsule  blanchâtre,  solide,  qui  est  alors  visible  à  l’œil  nu.  U  n’est  pas  rare  de  voir  deux 
triohines  renfermées  dans  le  même  kyste.  .  . 

Ces  trichines  enkystées,  bien  que  développées  énormément,  si  nous  les  comparons  à-  ce 
qu’elles  étaient  à  leur  sortie  de  l’intestin,  ne  sont  encore  que  des  larves  et  resteront  danscét 
état  jusqu’à  ce  qu’un  hasard  en  faisant  des  tricbinês  intestinales,  leur  .capsule  soit  détruite, 
leur.liberté  recouvrée  et  leurs  organes.sexuels  développés. 

Pour  que  ce  hasard  arrive,  il  ne  faut  rien  moins  queTa'ni'mal  ainsi  trichiné  soit  nian^é  par 
un  autre,  et  que  ses  muscles;  avec  leurs  hôtes;  soient  introduits  dans  l’infestin  de  ce  der¬ 
nier;  sans  celte  condition,  les  trichines  ne  subissent  aucune  métamorphose,  et  jusqu?à  leur 
mort  restent  à  l’élat  de  larves.  '  ’  !■.  .  • 


publicité  des  comptes  rendus  ici  et  là  ne  permit  pas  de  le  constater  simultanément  et  de  le 
comparer  partout.  C’est,  en  effet,  l’un 'de  mes  desiderata  annuels,  et,  à  propos  des  Écoles 
de  Lille  et  Toulouse,  je  désignais  nominativement  celle  de  Marseille,  en  raison  même  de  son 
importance,  comme  n’ayant  pasipncore  publie,,ae  compte  rendu  dans  les  organes  médicaux 
de  celle  ville.  Cela  ressort  assez  clairement  de  ce  qui  précède  pour  ne  pas  donner  lieu 
à  erreur,  et  s’il  est  vrai  que,  en  s’en  tenant  à  la  lettre  du  paragraphe,  U  puisse  y  avnir  lieu 
à  équivoque,  la  suite  confirme  que  c’est  bien  là  ce  que.  j’ai  voulu  dire  en  désignant  les  Écoles 
de  l’Ouest  comme  faisant  seules  exception  à  èe  progrès.  Mais  notre  laconistne  nous  a  perdu 
dans  l’esprit  de  M.  le  Directeur  de  l’École  de  Marseille,  qui,  s’en  tenant  au  paragraphe 
incriminé,  y  voit  une  grosse  erreor,  u'nè’  assertion  mensongère  contré  tes  progrès  dé  ^on 
École;  et,  pour  lès  réfuter,  il  nous  indiqué  les  documents  universitaires,  ët  une  slalistique 
dés  dix  dernières  années  qu’il  en  extrait  pour  dénàootrer  péremptoirement  ces  progrès.  '  ' 
Port  bien;  mais,  n’ayant  jamais  nié,  contesté  ni  mis  en  dbüfé  ces  prbgrës;  nélisf'h’àvbhs  pâs 
en  faire  la  pTetiveicî.  An  lieu  d’nnè  rectificàlîon  à  prbliuil’ç,'b^test  urié  simple  explicatibn  à 
donner.  Nous  avons  avancé  et  nous  soutenons  que  lé  document  en  queslibH  n’a  pas  été 
publié  cette  année  «a:rmso  dans  les  feuilles  localèé  idé  rtïédécSne,  comme  à  Strasbourg, 
Montpellier,  Lyon,  Toulouse,  Bordeaux,  Lille,  où  nous  avbhs  rhabiludede  prend'ré'ees  réti- 
séignements.  Le  public  exclusivement  médical  que  nous  sérions  ayant  avant;  touMntérêt  â 
les  eonuattre,  c’est  là  qu’ils  doivent  Sé  trouver,  et  noné  ne  saurions  aller  les  chercher 
àUleurs.  Pourquoi  M.  Goste  ne  les  consigne-t-il  pas  biPsi  ÿ  letrr  vérHablë  placé?  Qo’ft  veuille 
bien,  à  l’avenir,  les  publier  dans  ces  recueils  locaux  on  nous  les  eommimîqtter  dirèétemenf, 
et  nous  nous  empresserons  de  les  relater,  :afln  qir’rt  n’y  dit  pins  entre  nous  de  ces  fâclieux 
quiproquo.  .  ^  ^ 


L’CNION  MÉDICALE. 


Aiqsî  enkysté,  l’àïiimal  pêut  vivre  fort  longtemps  dans  sa  capsule,  tandis  que,  parvenu 
dans  un  intestin,  il  arrive  rapidement  à  l’état  adulte,  s’accôupfe,  dépose  dans  le  muscle  intes¬ 
tinal  des  générations  infinîes  d’êtres  semblables  à  lui,  et  meurt  enfin,  tout  cela  en  quelques 
semaines  seulement. 

Pour  nous  résumer  :  les  trichines  sexuées  habitent  l’intestin  et  ne  parviennent  jamais  dans 
les  muScles;  leurs  petits  seuls  y  pénètrent,  s’y  développent,  mais  tie  s’y  multipHent  pas.  Par 
là  se  trouve  jostifiée  fa  dleîsiOn  des  trichines  en  ét  iwtestinàteÿ. 

L’anatomiste  àùglàis  iliflbn  paraît  êlrè  fèpremter  qui  ait  observé  ies  kystes  â  trichine,  mais 
il  ne  vit  pas  l’animalcule,  dont  îa‘ découverte  date' de  1835,  et  revient  tout  entière  â  R.  Owen. 

Il  y  a  cinq  ans  seulement,  Zébker,  dé  Dresde,  rencontra  des  trichines  liori  enkystées,  et  Herbst, 
dé  Gœllingen,  fut  lé  prétnïeéà  é'onstater  ta  préséncé  de  ces  hefiiirothès  microscopiques  dans 
la  chair  des  animaux  nourris  avec  de  la  viand'é' trichiriée'.  Enfin,  pour  rendre  à  chacun  ce  qui 
lui  revient,  signalons  les  impéi’tantes  reéherches  de  MM.  Zenker,  Fœrster,’ Virchow,  Leuckart 
et  Gerfach,  qui  nous  ont  révélé  la  véritable  nature,  l’anatomié  el  les  mœurs’dé  ces  animaux. 

Mais,  comme  la  science  se  compose  non-seulement  des  vérités  du  jour,  mais  aussi  des 
erreurs  de  la  Veille,  noüs-devons,  ne  fût^cé  qùé  pohr  en  constater  la  fausseté,  rappeler  l’hy- 
pothèse  fort  ihgëriieusè  éinisé  sur  Ta  nature  des  trichines -par  un  savant  très-dislin'güé, 
M.  Küchentneislei'.  ■  '  ’  "  '  ‘  '  V  f 

La  irlchitiè;  selon  lui,  ne  serait  qife  la  larve,  l’étateinb'ryqnnaire  d’un  autré  ver,  \e  trïcKô- 
cèphàle,  que  l’on  rencontre  sduvent’en  grande' abondance  dans’l’inléstin  dé  l’homme,  et  qui 
là  réprésénlerait' à  son  état  de  complet  développement.  ' 

Cette  théorie;  que  semblèrent  confirmer  d’àbord  les  expéri'erices  de  Leuckart  en  1859, 
tomba  complètement  devant  celles  qu’entrepit  de  nouveau  cet  ôbservateur  avec' lé  professeur 
Virchow,  aujourd’hui  à  la  tête  du  mouvement  scientifique  en  Allemagne.  ■ 

ces  savants  arrivèrent  à  coaclüre,  ainsi  qu’il  à  été  dit  plus  haut,' 'à  la  métamorphose,  non 
plus  de  la  trichine  musculaire  en  trichocéphalè',  mais  dééelle  première,  asexuée,  en  trichine' 
intèslinale  pourvue  d’organes  générateurs.  .  .  '  :■ 

De  1835,  époque  de  la  découverte  des  trichines,  à  1860,' les  savants  exclusivement  océti- 
pés  de  rhiétôire  naturelle  de'éès  helminthes  les  ‘regardàient  comme  étant  tout  â  taî't  inôffen- 
siTs,  lorsque  Zenker  eut  Peccasîon  d’observèr  à‘  Dresde  ûne  vérilàbTe  épidémie  causée  pat 
rüsage'd'Un  seul  porc  abattu  dans  une  fertPe.  Plusieurs  pérsbnnèsdombèreht  màlàdës  ;  une  ' 
servanlè  mourût,  et  son  cadavre  fut,  ainsi  que  celui  du  porc,  trouvé  farci  dé  trichines. 

Maïs'ce  càs  n’est  raatheureüsëraentpas  lé  seul  que  nous  ayons  à  signaier,  etil  noussuffira, 
pour  en  convaincre  lé  leeieür, 'de  lui  rappeler,  parmi' les  'épidémies  dé  trichines  que  les 
annales  médicales  ont  déjà  enregistrées,  celles  de  Corhack,  de'Piaueh'  de  Galbé,  Üé  Rugen,' 


'  Ce  n’est  pas  que  les  feuilles  médicales  manquent  à  Marseille.  Malgré  sà  destinalion -spé¬ 
ciale,  le  flfe  /à  Socÿéié  demérfmnc  n’admettrait  pas  moins  ces  documents  avec  recon¬ 

naissance.  L’allocution  présidentielle,  pleine  d’élévation  et  de  dignité  de‘M.  le  docteur  Sauvet, 
en  prenant  le  fauteuil  de  la  présidence,  sur  l’union  et  les  devoirs  confraternels,  en  offre  la 
garantie.  On  né  conçoit  ou  n’exprime  si  justement  que  cé  que  l’ôn  ést  prêt  à  mettre  en  pra¬ 
tique.  De  même  dé  notre- homonyme  YÜnion  médicale,  pour  laquelle  le  climat  de  la  Provence 
aussi  bien  que  ce  titre  par'àîtéssentiellémentfavbrablè,  puisque,  beaucoup  mieux  que  d’autres 
tombées  avant  ellë,  cette  feuille  ne  cessé  de  croître  et  se  développer.  L’inauguration  de  sa 
troisième  année  d’ekistence  en  offre  le  témoignagé  par  tin  supplément  en  double  et  un  bon 
mémoire  à  Consulter  de  M.  le  docteur  Isnard,  sur  Y emptoi  dés  enduits  imperméables.  Résultat 
dé  sà  pratique  depuis  trois  ans,  il  offre  de  nouveaux  exemples  de  succès  de  cette  médication 
contré  le  rhumatisme  articulaire,  diverses  inflammations  glandulaires,  comme  rurchile, 
l’adénite,  le  bubon,  le  phlegmon  mammaire,  la  péritonite  et  autres  phlegmàsies.  Un  exemple 
de  péritonite  localisée  compliquant  une  hernie  crurale  étranglée  mérite  surtout  de  fixer 
l’attention,  car  cé  serait  un  nouveau  moyen  précieux  d’éteindre,  dès  ses  premièrés  manifes¬ 
tations,  une  complication  redoutable  qui  s’oppose  souvent  au  succès  du  taxis  et  même  de  la 
kélotomié.  Mais  ît  y  a  dans  ce  cas,  comme  dans  tous  les  autres,  une  question  d’appréciation 
que  M.  Isnard,  en  pratîtnén  sagace,  né  manque  pas  d’évoquer.-  C’est  le  danger  de  masquer 
les  signes  du  degré  réel  de  l’étranglement  et  d’amener  ainsi  une  sécurité  trompeuse.  Con- 
férmêmenl  à  l’observation  de  l’iniliateur  de  cêlle  méthode  thérapeutique,  M.  le  docteur  de 
Robert  de  Latonr,  li  à  constaté,  par  cinq  observations,  qu’elle- échoue  le  plus  souvent  contre 
1  orchite  en  raison  de  là' compression  exagérée  qu’elle  exerce  sur  le  lésticule,  et  que  la  solu- 
llw»  gommée  saupoudrée  d’amidon  est  bien  préférable.  Des  insuccès  sont  aussi  notés  dans 


372 


L'UNION  MÉDICALE. 


de  Quedlinbourg,  de  Magdebourg,  de  Burgk  et. de  Weimar;  enfin,  celle  de  HoUstedt  pendant 
laquelle  cent  cinquante  personnes  tombèrent  malades,  vingt  au  moins  moururent,  ^t  J’épi-, 
démie  actuelie,.  dans  laquelle  plus  de  deux  cenis  sujets  ont  déjà  été  atteints,  plus  de  vingt, 
avaient  déjà  succombé  le  2  de  ce  mois,  et  plus  de  quarante  sont  aujourd’hui  morts  à  la  suite' 
d’horribles  souffrances. 

Toutefois,  si  les  trichines,  à  l’état  de  liberté  dans  les  muscles,  font  courir  un  si  grave 
danger  à  celui  qui  en  est  atteint,  elles  deviennent,  paraît-il,  inoffensives  pour  loi  après  leur 
enkyslement.  Si  donc  l’homme  ou  l’animal  ne  succombe  pas  avant  .la  formation  du  kyste, 
qui  met  environ  deux  mois  à  se  produire,  if  est  hors  de  danger. 

Les  symptômes  de  la  triphinose  n’ont  rien  de  bien  caractéristique  et  simulent  le  plus  sou¬ 
vent  des  affections  rhumatismales  ou  gastriques,  ou  encore  des  paralysies,  parmi  iesquellea 
celle  des  muscles  respirateufs  est  le  plus  à  redouter..  ;  , 

Si  nous  lisons  attentivement  les  observations  de  Walter,  de.Grolh,  de  Bœhler  et  de  Vir¬ 
chow,  nous  voyons  que  les  lésions  se  font  surtout  remarquer  dans  l’estomac,  les  intestins  et 
les  muscles.  ... 

_  La  maladie  débute  ordinairement  par  des  symptômes  typhoïdes,  malaise  général,  fatigue, 
céphalalgie,  fièvre  intense,  soif,  anorexie,  ballonnement  du  ventre;  surviennent  alors  des 
douleurs  musculaires  et  parfois  des  paralysies  des  membres,  des  douleurs  articulaires, avec 
tuméfaction  des  articulations,  de  l’oedème  de  la  face  et  des  jambes,  de  l’injection  des  yeux  ; 
des  coliques,  de  la  diarrhée  ou  de  la  constipation,  des  vomissenients.  L’intelligenpe,  d’abord 
libre,  finit  par  se  troubler;  le  pouls,  d’abord  fort  et  fréquent,  diminue;  enfin,  la  mort  viefit 
clore  ce  cortège  de  symptômes,  et  raiilopsipv  révèle  dans  les  muscles  la  présence  de  trichines 
ordinairement  libres  et  vivantes. 

Les  symptômes  de  la  trichinose  sont  donc  assez  peu  significatifs  :  c’est  pourquoi  les, mé¬ 
decins  emploient,  pour  affirmer  le  diagnostic,  un  instrument  fort  ingénieux  :  Il  consiste  en 
une  espèce  de  petit  harpon,  que  l’on  introduit  dans  les  chairs  des  individus  soupçonnés  de, 
trichinose,  et  à  l’aide  duquel  on  extrait  quelques  fibrilles  musculaires,  qu’on  peut  ensmté 
soumettre  à  l’examen  microscopique,  : 

La  cause  de  cette  maladie  est,  chez  l’homnae,  tout  entière  dans  l’usage  que  nous  faisons 
de  la  viande  de  porc,  crue  ou  incomplètement  cuite.  Tous  les  animaux  ne  semblent  pas,  en 
effet,  aptes  à  se  Iricbiner;  Virchow  a,  sans  résultat,  essayé,  d’obtenir  des  trichines, muscu¬ 
laires  chez  des  chiens,  des  moutons,  des  bœufs  et  des  pigeons,  auxquels  il  avait  fait  avaler 
des  trichines,  bien  que  souvetit  il  ail  vu  ces  dernières  se  développer  dans  leurs  intestins. 

Comme  il  n’existe  aucun  spécifique  sérieux  contre  la  trichinose,  et  que  le  traitement  se 
résume,  lorsqu’on  est  prévenu  4  temps,  à  faire  évacuer,  si  faire  se  peut,  les  trichines  mères 


le  bubqti  et,  l’hygroma.  Cette  nouvelle  contribution  servira  aiqsi  à  instruire,  élucider  le  mode 
d’action  de  ce  résolutif  et  les  cas  où  il  est  applicable,  et  c!6St  un.  plaisir  d’autapt  plus  grand, 
pour  l’CmoN  Médicale,  de  la  signaler,  qu’elle  justifie  son  ip.terventiQn  active, pour,  çn  provos- 
quer  dé  semblables.  :  .  * 

Constatons  en  passant  que  mieux  que  Paris,  la  province  médicale  à  répondu  à  cette  attente 
par  des  travaux,  des  observations  sur  ce  sujet.  Elle  démontre  le  mouvement  en  marchant  eU. 
contrairement  à  la  règle,  c’est  des  extrémités  que  l’usage  des  enduits  imperméables,  se 
répand,  se.  généralise  au  centre.  Après  s’être  opposé  ouvertement  à  leur  introduction,  de 
par  la  théorie,  Paris  persiste  à  les  etnployer  à  la  sourdine;  le  succès  n’ep  sera  . ainsi  que 
mieux  assuré  par  la  pratique  générale,  car  il  n’est  pas  jusqu’à  l’étranger  qui  ne  fournisse 
des  encouragements  à  cet  égard.  Sur  31  applications  contre  la  péritonite  limitée,  au  petit 
bassin,  le  professeur  Dohrn,  de  Marbourg,  n’a  éprouvé  que  trois  insuccès. dus  à  des  compli¬ 
cations.  Dans  tous  les  autres,  la  diminution  de  la  douleur  locale  et  du  malaise  était  sensible 
après  quelques  minutes  et  celle  du  pouls  et  des  mouvements  respiratoires  dans  les  vingt- 
qualres  heures.  L’accord  se  produisant  ainsi  de  toutes  parts,  force  sera  bien  d’ajouter  foi  à, 
l’action  antiphlogistique  des  enduits  imperméables. 

Nous  eussions  désiré  pourtant  que  M.  Isnard  précisât  davantage  ses  observations  en  don-,; 
nant  au  moins  un  exemple  type,  détaillé  et  irréfutable  pour  chaque  série  de  maladies.  C’est 
surtout  lorsqu’un  fait  est  nié,  discuté,  qu’il  convient  d’en  montrer  la  réalité  jusqu’à  l’évi-i 
dence,  d’une  manière  irrécusable,  et  il  appartenait  à  l’habile  observateur  marseillais  de  ne 
rien  laisser  désirer  à  cet  égard,  pas  plus  qu'à  Toulouse,  à  Strasbourg  et  ailleurs. 

Si  la  digression  de  l’tJnion  medicale  de  la  Provence  m’a  éloigné  de  l’objet  d’une  seconde 
réclamation  qui  m’arrive  de  Montpellier,  les  enduits  imperméables  m’y  ramènent,  car  il  s’ajgit 


L’UNION  .MEDICALE. 


sn 


par  des  vomissements  et  des  purgatifs  énergiques,  il  est  de  la  plus  haute  importance  de 
répandre  dans  le  public  les  moyens  préservatifs  de  cette  terrible  maladie.  Ils  sont  fort 
simples  et  se  réduisent  à  deux  :  «  Faire  cuire  suffisamment  la  viande  de  porc,  afin  de  tuer 
les  trichines  qu’elle  peut  contenir,  ou  en  faire  un  examen  microscopique  rigoureux  avant  de 
la  livrer  à  la  consommation.  » 

Il  faut  une  cuisson  prolongée  pour  détruire  lès  trichines;  les  expériences  de  Kûchenmeisler, 
de  Haubner  et  de  Leisering,  ont  démontré  que,  si  ces  animalcules  périssent  par  une  longue 
salaison  de  la  viande  et  par  une  fumigation  chaude  de  vingt-quatre  heures,  ils  supportent 
parfaitement  une  fumigation  froide  de  trois  jours,  et  ne  périssent  pas  sûrement  par  une 
cuisson  de  peu  de  durée  de  la  viande  dans  l’eau  bouillante.  Ils  peuvent  être  exposés  impu¬ 
nément  à  une  température  de  50  degrés  centigrades  et  résistent  assez  longtemps  à  62  ou 
65  degrés. 

«  Ç’est  surtout  à  l’hygiène  publique,  dit  la  Gazette  des  hôpitaux ,  au  zèle  intelligent 
et  prévoyant  des.conseils  de  salubrité,  qu’il  importe  de  préveqjrle  développement  de  ce  mal 
rédou table,'  et  c’est  à  leur  surveillance  active  que  nous  devons  peut-être  chez  nous  le  rare 
privilège  d’avoir  échappé  à  cette  singulière  maladie.  -  ; 

Cela  est  vrai,  nous  voulons  le  croire  du  moins  ;  toutefois,  nous  voudrions,  et  en  cela  nous 
joignons  ndtfë  voix  à  celles  dé  MM.  Virchow  et  Oniniüs,"  nous  voudrions  voir  établir  un  mi¬ 
croscope  dans  chaque  abattoir  et  ne  voir  permettre  la  vente  des  viandes  de  porc  qu’après  un 
scrupuleux  examen.  Nous  sommes  en  cela  moins,  exigeant  que  le  docteur  Bock,  qui  voudrait 
voir  dans  chaqueménage  un  microscope  domestique,  et  la  jeune  fille  ravir  chaque  jour  quelques 
instants  aux  agVéhienïs  de*  sa  toiletté  pour  lès  consacrer  à  quelque  chosé  d’une  plus  réelle 
utilité*  «*  Un  jopi'  viendra,  dit  Newton,  où  un  niicroscope  sera  entre  les  mains  de  tout  homme 
instruit.  »  Le  microscope,  en, effet,  est  un  des  instrumenls  les  plus  puissants  de  civilisation; 
il  crée  à  notre  inlelligence  comme  à  notre  vie  pratique  les  plus  grandes  jouissances  et  les 
plus  grands  avantages.  '  O  .T  ■  ;  ■  -  '  i  ^  :  :  ; 

Lés  précautions  précédentes  sembleront  peut-être  exagérées  à  quelques-uns;  le  Français 
est  habitué  à  vaincre  le  danger,  il  ne  cherche  jamais  à  l’évi ter;  toutefois,  devant  un  jambon, 
il  doit  avoir  toujours  présente  à  l’esprit  cette  vérité  importante  :  Quiconque  m.angé  des  tri¬ 
chines  est  à  son  tour  mangé  par  elles  î 

S’il  est  vrai  que  tous  les  muscles  du  porc  peuvent  être  trichinés,  il  est  parfaitement  reconnu 
aussi  que  le  diaphragme  et  les  muscles  du  cou  et  des  mâchoires  sont  des  lieux  de  prédilec¬ 
tion;  rien  n’est  donc  plus  facile  que  de  se  rendre,  en  quelques  instants,  un  compte  exact  de 
l’étal  sain  ou  pathologique  d’un  grand  nombre  d’animaux.  El,  dans  tous  les  cas,  devons- 
nous  calculer  un  temps  aussi  utilement  employé  quand  nous  savons  qu’il  suffit  d’un  animal 


encore  dMnflaramalion.  A  la  citation  que  j’ai  faite  de  son  mémoire,  M.  Castan  m’oppose  une 
épîlre  en  quatre  pages,  non  pour  rectifier  l’idée  générale  que  j’en  ai  donnée  en  deux  mots 
— •  «  il  accepte  mes  propres  expressions  qui  rendent  fidèlement  sa  pensée,  »  —  mais  pour 
m’expliquer  que  «  ce  ne  sont  pas  là  des  prétentions  absurdes  envers  et  contre  les  démons¬ 
trations  du  microscope.  »  Mon  texte  m’est  témoin  que  je  n’ai  pas  employé  d’expressions 
aussi  malsonnautes,  bien  au  contraire.  Je  n’ai  pas  nié  davantage  que  Montpellier  se  servît 
du  microscope. et  n’en  admît  les  découvertes.  Il  y  a  là,  en  effet,  une  nouvelle  génération, 
une  pléiade  de  jeunes  talents,  comme  on  dit,  et  M.  Castan  est  du  nombre,  qui  ne  négligent  plus 
les  moyens  physiques  d’investigation  et  d’analyse.  Mais  oii  est  le  mérite?  N’y  sont-ils  pas 
forcés  par  la  loi  même  du  progrès?  D’ailleurs,  ils  n’y  sacrifient  que  pour  la  forme,  puisqu’ils 
en  trouvent  toujours  les  «  données  insuffisantes  pour  expliquer  le  problème  pathologique 
dans  toute  son  étendue  »  et  qu’ils  placent  au-dessus  d’elles  un  état  général  hypothétique, 
inconnu,  mystérieux,  qui  satisfait  encore  bien  moins  l’esprit  et  le  raisonnement  que  les  expli¬ 
cations  découlant  des  lois  physiques.  J’ai  donc  pU  dire  justement:  «  Toujours  les  mêmes 
idées,  les  mêmes  prétentions  envers  et  contre  les  démonstrations  do  microscope. 

Pourquoi  donc  tant  se  défendre  de  ce  fait  et  se  montrer  si  sensible,  si  chatouilleux  à  cette 
articulation  du  statu  quo?  Malgré  toutes  ces  applications  physiques,  chimiques,  microsco¬ 
piques,  expérimentales  dont  vous  vous  prévalez,  n’est-il  pas  vrai  que  vous,jes  jeunes  repré¬ 
sentants  de  l’École  de  Montpellier,  comme  vous  vous  qualifiez,  vous  n’avez  pas  varié  d’un 
iota  avec  vos  prédécesseurs  pour  l’explication  des  phénomènes  vitaux  et  morbides?  Votre 
lettré,  monsieur  Castan,  en  fait  foi.  Or,  celte  extrême  susceptibilité  à  vouloir  que.  l’on  ne 
vous  attribue  pas  ce  qui  est,  en  réalité,  frise  bien  l’intolérance,  comme  s’il  était  défendu  de 
lèucher  à  l’Arche  sainte.  Si  nous  ne  pouvons  concevoir  ni  partager  les  principes  que  vous 


374 


L’UNION  MÉDICALE. 


malade,  d’im  seul,  poyr,.vo,uer  A  la  maladie  ou  à  la  . mort  un  quartier  4e  ville  tout  entier. 
L’épidémie  actuelle  a.  été  ^causée  par  l’usage  de  là  viande  dM^’Ux  porcs  tués  par  un  boucher 
dans  un  village. situé  à  une  petite  distance  de. Magdebourg.  Ôn  compte  au  moins  deux  ceuis 
petits  par  chaque  trichine  mère  (Gerlaçh  en  admet  le  double  et  Leuclfart  .un  mille)  ;  ü  sujSt 
donc  decinq  milie  femelles  pour  engendrer,  au  minimum,  un  million  de  jeunes,  et  ces.çinq 
mille  femelles  ^peuvent,  ainsi  que  le  fait  justement  remarquer  Virchow,  se  trouver  dans  quel¬ 
ques  bouchèés  dè  Viande.  , 

Il  se  peut  que  la  trichinose  soit  une  maladie  fort. rare  chez  nous;  je  ne  voudrais  pas  cepen¬ 
dant  garantir  le  fait,  les  symptômes  qu’elle  détermine  n’étant  pas  caractéris,liqués  et  d,es 
apparences  trompeuses  pouvant  induire  en  erreur  ;'inais  l’introduction  en  France  de  la  char¬ 
cuterie  d’Alleinagné  est  aujourd’hui  fort  importante  ;  la  consommation  du  jambon  ciu  devient, 
à  Paris  notamment,  de  jour  en  jour  plus  considérable,  et  les  jambons  de  Westphalie  sont  4e 
plus  en  plus  goûtés  parmi  nous. 

Enfin,  si  la  question  des  trichines  offre  ûn  si  grand  intérêt  au  point  dé  vtié  'de  l’hygiène 
publique,  nous  devons  également  signaler  à  l’autorité  lotit  ce  qù’elle  a  d’important  au  point 

de  vue  de  la  médecine  légale.  . 

D'  Georges  Pènnetier. 


CUNiaUE  MEDICALE. 


Môpitai  «le  la  ritié.  —  ServiceAeM.  le  docteur  T.  GALLAtlD. 

INTOXICATION  PAR  LE  SÜLFURE  DE  CARBONE  j  CHEZ  LES  OVVRIERS  EMPLOYÉS 
A  LA  YÜLCANISATION  DU  CAOUTCHOUC  (*); 

Je  vous  ai  tout  à  l’heure  comparé,  Messieurs,  d’après  M.  Delpech,  l’action  produite 
par  le  sulfure  de  carbone  à  celle  do  l’alcool  et  des  anesthésiques,  et  je  vous  ai  dit  qu’elles 

(IJ  Suite  et An  (Voir  je,  dernier  numéro),  —  JVos  le.cteyrs  ont  dû  s.’apereçvoir  que. Jes  éprouvas  du 
précédent  articlé  dé  Cètté  clinique,  inséré  dànsilè  numéro  du  samedi  24  février,  n)ent|pas  été  corrigées 
par  l’auteur.  Ils  auront  certainement  rectifié  d’eux-mêmes  le  plus  grand  nombre  des  fautes  typogra¬ 
phiques  qui  s’y  font  remarquer;  mais  il  est  une  phrase  qui  a  été  rendue  tellemeiït  incompréhensible, 
que  nous  ne  pouvons  nous  empêcher  de  la  rétablir,  c’est  ^îelle  qui  est  en  haut  de  la  page  369,  et  dont 
la  fin  doit  être  lue  ainsi  i  <!  Le  délire  ambitieux,  si  caractéristique,  qui  s’est  cependant  montré,  ches  un 
ouvrier  en  caoutchouc,  avec  toutes  ses  splendeurs;  l’absence  de  troubles  digestifs  ;  l’inégaUté  dés 
pupiUes,  et,  pqp;  dessus  tout,  ta  marche  toujours  croissante  de.  ces  accidents.  »  ,  . 


défendp?,  du  moins  nous  en  tenons  compte  avec  déférence  ici.  C’est  ainsi  que  noos  .signa¬ 
lons  et  nè  cesserons  de  signaler  tous  les  travaux  remarquables  comme  le  vûtre  qui  en  hont 
l’expression.  Pourquoi  MonipeUier  médical  n’en  fait-il  pas  .de  mêuae  ?  Là  est  le  critérium 
de  la  force  et  de  la  vérité. 

Absorbé  par  son  pétition nenjent  à  l’autorité  pour  obtenir  une  Faculté,  Lyon  qiédical  n’a 
rien  fait  de  remarquable  en  dehors,  si  ce  n’est  la  mutation  solennelle  du  chirurgien  en  chef 
de  la  Charité  :  M.  Berne  cédant  la  place  à  M.  Delore  après  six  années  de  majorai,  et  l’un  et 
l’autre  lisant  un  discours  ou  plutôt  un  Mémoire  sur  un  sujet  afférent  à  leyr  service,  suivant 
la.  coutume  de  Lyon.  L’événement  professionnel  et  littéraire  du  mois  est, de  rapport  de 
M.  Rollet  à  la  Sb^iélé  de,  médecine  sur  l’opportunité  de  la  création  d’ube  Facujté;  rapport 
accueilli  par  acclanaation  et  approuvé  à  runanimilé.  C’était  prévu,  iÇuant  AM  solution  à,  y 
donner,  d’étranges  bruits  circulent.  Cette  future  Faculté  ne  serait  instituée  que  pour  rece¬ 
voir  l’École  du  service  de  santé  militaire  actuellement  à  Strasbourg;,  translation  nécessitée, 
dit-on,  par  la  pénurie,  la  disette  des  cadavres  affectés  aux  dissections  dans  celle-ci.  Pour  la 
rendre  plus  évideute,  on  réduit  même  à  quelques  heures  dont  je  ne  veux  pas  répéter 
le  nombre,  le  temps  que  chaque  élève  pçurrait  consacrer  annuellement  à  ce.s  travaux.  C’est 
compromettant  pour  Strasbourg,  et  si  la  Chronique  chargée  de  tout  recueillir,  même  Fin- 
vraisemblable,  se  fait  l’écho  de  ces  bruits  de  quelque  agent  lyonnais  sans  doute,  c’est  afin 
d’en  avertir  qui  de  droit  et  mettre  en  mesure  d’y  répondre  pour  les  démentir. 

Il  y  aurait  bien  autre  chose  encore  à  dire  de  Strasbourg,  tout  occupé  en  ce  moment  de 
son  laborieux  enfantement.  Mais,  en  pareil  cas,  l’art  suprême  consistant  souvent  à  savoir 
attendre,  attendons  et  passons  inunédiatement  à  Bordeaux. 

On  a  dit  avec  raison  qu’il  ne  fallait  jamais  se  fier  à  un  premier  numéro  de  journal  pour 


L’Ui\10N  MÉDICALt. 


â75 


sont  analogues.  Cette  analogie  ne  pourrait-elle  pas  aller  jusqu’àl’identité?  Si  vous  voulez 
prendre  la  peine  de  lire  un  très-intéressant  ouvrage  qui'a  été  couronné,  il  y  a  deuK 
ans,  par  l’Institut,  et  qui  est  dû  à  la  collaboration  de  MM.  Ludger-Lallemand,  Mau¬ 
rice  Perfin  et  Duroy,  vous  ÿ  verrez  que  l’alcool,  loin  d’être  brûlé  par  la  respiration, 
est  absorbé  en  nature,  transporté  dans  les  principaux  viscères,  notamment  dans  le 
foie  et  dans  le  système  nerveux,  où  il  s’accumule  par  une  sorte  d’élection,  et  qu’en- 
suite  il' est  éliminé  en  nature,  tel  qu’il  a  été  absorbé,  par  les  divers  émonctoires  de 
l’économie  :  reins,  peau,  surface  pulmonaire,  etc.  Vous  y  verrez  de  plus  que  l’éther, 
le' chloroforme  et  l’amjdèuc  se  comportent  absolument  de  la  même  manière,  et 
n’agissent  sur  le  système  neNeux  qu’en  l’imprégnant,  en  quelque  sorte,  après  avoir 
été  absorbés  en  nature.  Les  choses  se  passenbeiles.  autrement  avec  le  sulfure  deear- 
bone?  Né  voyez-vous  pas  ce  'corps  être  ubsorbé  et  porter  son  action  d’une  façon  spé¬ 
ciale  sur ‘le  système  nerveux  ;  puis, -à'  I’odeur  qu’exhalent  les  diverses  sécrétions  dés 
malades',  ne  le  Voyez-vous  pas  sortir  de  l’économie  par  les  mêmes  émonctoires  qui 
transportent  au  dàiors  l’alcool  et  les  autres  substances  de  là  même  catégorie  ?  Tous 
ces  corps  sont  des  carbures  d’hydrogène,  et  ce  ne  sont  pas  les  seuls  qui  agissent, 
comme  ili  vient,  d’être  dit;  sur  le  système  nerveüx.  Peut-être  coniyiendrait-il  de; parler, 
à  ce  sujet,  [des  accidents  produits  par  les  inhalations  de  térébenthine  dans  les  appar¬ 
tements  fraîchement  peints;  peut-être  serait-ce  le  lieu  de  vous  entretenir  de  quelques 
aëcidents  noftés  par  M.  Chevallier  fliSj  dans  une. atmosphèré  confinée  et  retnplieule 
vapeur  d’huileido^sdhiste.  En';tout  cas,  on,  ne  contestera  pas  Tanalogie  des- effets 
obtenus  par  l’absorption,  non  plus  sous  forme  de;vapeur,  mais  sous  forme  liquidç 
d’un  autre  corps  carboné  :  la  benzine.  Il  y  a  quelques  mois,  M.  E.-R.  Perrin  racoh- 
tait 'à  la 'Société  médicale  d’émùlatioh  l’histoire  d’un  teinturiefr  qui  avait  avalé  hn 
demîi-Verre  de  ce  liquidé  eLqur  avait -présenté  des  symptèmés  en  tout  .semblables  à 
oeüx  de- if  ivresse  la;  plus  èomplàteyîsfâ  expériences  sur  des  lapins  n’ont  fàit.qüecor- 
roborer  cèüte  idéie,Tde  l’anaiogie  d’actiion  de  la  benzine  et  des  anesthésiques;- 1 
De  :  ce  parallèle  :  dé;  L’actibii; de  tous  ces  corps,  quelle  eondlusion  .pouvons-nous 
tirer  ?' C’est  tju’ils  agissent  tous  de  la  même  manière,  .c’est  que  le  sulfure  de  carbone 
agit  comme  d’alcQolj  l’étheryiléi chloroforme  et  la  benzine.  Mais’tous  ces  composés 
ont  un  ;  principe  commun  :  le  carborie;;  ce  dernier  iseraii-ild’agent  principal  de  l’in¬ 
toxication  qui  résulte  de  l’absorption  de  cès. diverses  substances?;  -  ■  ;  . 


jugerde  sa  valeur,  il  ayén  eftel,  tous  les  alours  Béduisants  d’un  ppogratmne,  d’un  prospectus 
préparé  dé  longue  main;  U  est.  émaillé  de  tout, ce  qui  peut  Je  rendre. utile,  eurieux;  piquant, 
pour  mieux  empoigner  son  lecteuri  ;Aiüsi  a  fait  M.  le  professeur  Jéannel  en  inaugürau'l  son 
règne  comme  rédacteur  en  chef  du  Journal  .de  médecine  de  fiordeawa;.  Profession  de  foi  w-  le 
mot  y  est  —  travaux  originaux  choisis,  revues,  variétés;  critique,  tout  s’y  trouve  avec  un 
intérM  soutenu.  C’est  franc,  simple,  net  et  un  peu  némésieo,  comme  il  le  faut  surtoiit  dans 
la  revue  de  thérapeutique,  que  led  oonnaissances  ptr'arraacologiques  spéciales  de  l’auteur 
recommândeilt  particulièrement.  Il  dit  son  mot  sur  tout,idans  le  passé,  le  présent  ei  l’avenir  : 
le  dernier  Congrès  de  Bordeaux,  ceux  de  Strasbourg  et  de  Paris,  et  évoque  la  question  pal¬ 
pitante  de  la  réforme  de  l’enseignement  médical.  Naturellement,  il  s’én  tient  au  programme 
de  M.  Diday,  qui,  dans  sa  libéralité,  a  octroyé  une  Faculté  à  la  cité  girondine,  et  dans 
laquelle,  le  cas  échéant;  la  place  de  M.  Jeannel  est  marquée  d’avance,  mais  sans  fonder, 
avec  raison,  autant  d’espéïaûces  ni  d’avantages  .que  son  collègue  lyonnais  sur  cette  dissémi¬ 
nation.  Que  les  numéros  à  venir  l'éssemblent  à  céluHOi,  et  cet  organe  acquerra  «ne  viè  nou¬ 
velle  sous  la  plume  ferme  et  déliée  de  notre  nouveau  collègue. 

Une  omission  s’y  rencontre  pourtant,  dénoncée  par  son  concurrent  VUmon  médicale  de  la 
Gironde,  omission  doublèment  grave,  en  ce  qu’elle  néglige  une  nouvelle  locale  qui  doit  pri¬ 
mer  tonies  les  autres,  et  semble  ainsi  Un  éclatant  démenti  aux  promesses  solennelles  d’im¬ 
partialité  du  début.  C’est  le  programme  des  prix  de  la  Société  de  médecine.  En  voici  l’indi¬ 
cation  sommaire,  sauf  rédaction,  la  nôtre  restant  libre. 

Pour  1866  :  De  la  corrélâtian  et  de  l’antagonisme  de  C herpétisme  et  tes  maladies  des  autres 
organes.  300  fr.  de  réoonàpeBM.  Terme  du  concours  :  30  octobre. 

Pour  1867  ;  Établir  par  une  controverse  approfondie  des  faits  et  des  opinions  a  ce  sujet. 


376 


L’UiNlON  MÉDICALE. 


Un  nouvel  argument  en  faveur  de  cette  hypothèse  nous  est  fourni  par  le  plus  simple 
des  composés  de  carbure,  par  l’oxyde  de  carbone,  ddnt  l’absorption  détermine  des 
accidents  ayant  une  certaine  ressemblance  avec  ceux  qui  sont  produits  par  tes  com¬ 
posés  que  nous  venons  de  passer  en  revue,  ainsi  qu’il  résulte  des  expériences  de 
M.  Faure  et  des  observations  que  M.  Bourdon  a  rapportées  dans  sa  thèse  sur  les 
paralysies  consécutives  à  l’absorption  des  vapeurs  d’oxyde  de  carbone. 

Remarquez  bien,  Messieurs,  que  cette  assimilation  entre  les  effets  produits  par 
ces  divers  corps  carburés,  telle  que  j’ai  l’honneur  de  vous  la  présenter,  se  compose 
de  deux  éléments  qui  ne  doivent  pas  avoir  la  même  importance  à  vos  yeux  :  En 
premier  lieu,  un  fait  réel  incontestable  et  parfaitement  démontré,  que  vous  devez 
retenir,  c’est  la  similitude  des  symptômes  produits  par  l’absorption  de  tous  ces 
corps;  en  second  lieu,  une  hypothèse  dont  vous  pourrez  ne  tenir  aucun  compte,  qui 
cherche  à  expliquer  cette  action  commune  par  la  présence  d’un  radical,  commun  à 
tous  ces  composés  divers,  le  carbone.  Il  va  sans  dire  qu’il  doit  aussi  être  tenu  compte 
de  la  grande  volatilisation  de  tous  ces  composés,  qui  les  rend  plus  facilement  absor¬ 
bables. 

Je  termine  ce  que  j’ai  à  vous  dire.  Messieurs,  sur  l’intoxication  sulfo-carbonée  par 
quelques  indications  relatives  au  traitement,  lequel  doit  être  curatif  et  prophylac¬ 
tique.  i 

Dans  le  premier  cas,  la  principale  indication  à  remplir  est  d’éloigner  la  cause  du 
mal;  mais  vous  concevez  que  c’est  là  une  condition  difficile  à  obteniir  d’une  manière 
permanente,  à  moins  que  les,  malades  ne  prennent  eux-mêmes  la  résolution  de 
changer  de  métier.  • 

Les  autres  moyens  que  nous  avons  à  notre  disposition  contre  cette  maladie  sont  : 
quelques  soins  hygiéniques,  les  toniques,  les  fortifiants.  M.  Delpech  conseille  le 
phosphore  à  la  dose  de  1  milligramme  par  jour,  pour  combattre  l’anaphrodisiè,  . et  il 
cite  plusieurs  cas  dans  lesquels  ce  traitement  lui  a  parfaitement  réussi.  Ce  médecin 
rapporte,  en  outre,  l’observation  d’un  malade  atteint  de.  paralysie,  et  chez  lequel 
survint  un  anthrax  très-grave.  Sous  l’influence  de  cette  révulsion  àccidentelle,  une 
amélioration  notable  se  déclara,  et  la  paralysie  finit  par.  disparaître  complètement; 
C’est  un  fait  qu’il  faut  se  rappeler.  Dans  quelques  cas,  on  pourrait  tirer  de  bons 
avantages  de  l’applicalion  d’un  cautère  à  la  nuque. 


et  de  nouvelles  observations  eccpérimêntàles,  l'embolie  de  l'artère  pulmonaire  et  des  vaisseaux 
à  sang  rouge  ',  déterminer,  s’il  y  a  lieu,  la  proportion  des  morts  subites  qui  lui  sont  dues, 
surtout  dans  l'état  puerpéral.  500  fr.  de  récompense.  Terme  du  concours  :  31  août. 

Annonçons  enfin  que  M.  H.  Jaquemet,  déjà  connu  par  ses  succès  antérieurs ,  vient  encore 
de  remporter  le  prix  sur  la  question  d’opportunité  et  d’hygiène  à  créer  un  vaste  hospice 
général,  dont  le  projet  se  poursuit  à  Bordeaux.  En  concluant  par  la  négative  appuyée  sur 
les  meilleurs  documents,  le  jeune  lauréat  s’est  concilié  le  suffrage  du  rapporteur  et  ceux  dé 
tous  les  membres  de  la  Société  de  médecine.  Sa  victoire  n’en  est  que  plus  éclatante  contre 
M.  Oré  et  les  édiles  qu’il  inspire. 

A  Rouen,  comme  à  Paris,  c’est  toujours  sur  le  meilleur  mode  de  vaccination  que  l’on  dis¬ 
cute.  Ceux-ci,  M.  Bouteiilier  en  tête,  repoussant  la  vaccination  animale  comme  infidèle  et  peu 
pratique;  ceux-là,  avec  M.  Verrier,  la  trouvant  préférable  au  vaccin  humain;  les  uns  et  les 
autres  fournissant  leurs  statistiques  à  l’appui.  Sur  59  exemples,  M.  Bouteiilier  compte  18  insuc¬ 
cès,  et  les  Al  succès  se  décomposent  en  3  beaux,  22  ordinaires,  16  faibles.  Sur  A9  cas  de 
M.  Verrier,  elle  a  réussi  chez  14  enfants  sur  16,  et  de  31  adultes  vaccinés  et  revaccinés,  8 
seulement  ont  obtenu  un  résultat,  9  n’en  ont  donné  aucun,  et  les  autres  n’ont  pu  être  véri¬ 
fiés.  Il  n’y  a  donc  pas  lieu  de  chanter  victoire.  Mais  voici  M.  le  docteur  Vy,  d’Elbeuf,  qui 
explique  ces  nombreux  insuccès  parla  défectuosité  du  procédé  napolilain.  Depuis  quinze  ans 
qu’il  vaccine  des  génisses  pour  renouveler,  régénérer  le  cow-pox  en  le  recueillant  et  en  l’in¬ 
sérant  par  la  méthode  ordinaire,  c’est-à-dire  par  piqûre,  il  a  constamment  obtenu  des  succès, 
et  il  trouve  cette  méthode  facile,  pratique,  et  comme  pouvant  fournir,  en  cas  d’épidémie,  une 
source  abondante  de  virus-  M.  V^arlomont  se  trouve  ainsi  dépossédé  de  sa  priorité  par  cette 
déclaration  tardive  et  presque  forcée. 


L’ÜNION  MÉDICALE. 


377 


La  prophylaxie  se  divise  en  deux  parties  :  1«>  recommandations  faites  aux  ouvriers; 
20  obligations  imposées  aux  patrons. 

10  De  la  part  des  ouvriers  on  obtient  peu  de  chose  :  ils  sont  trop  insouciants  de 
leur  santé  et  ne  savent  que  se  plaindre  lorsque  le  mal  est  venu.  Les  indications 
qu’ils  auraient  à  remplir  ne  sont  cependant  pas  bien  difficiles  :  changer  de  vêtement 
en  sortant  de  râtelier,  prendre  un  bain  de  temps  en  temps,  faire  une  petite  prome¬ 
nade  à  la  fin  de  la  journée,  afin  de  faciliter  l’évaporation  du  sulfure  qu’ils  pourraient 
avoir  emporté  avec  eux;  tels  sont  fes  moyens  simples  qui,  bien  souvent,  suffiraient 
pour  éloigner  d’eux  d'e  graves  accidents. 

20  De  la  part  des  patrons  on  peut  exiger  davantage  :  les  ateliers  doivent  être  lar¬ 
gement  aérés.  M.  Delpech  insiste  sur  la  nécessité  de.  la  dissémination  des  vapeurs 
sulfo-carbonées.  Nous  savons  que  ces  vapeurs  sont  plus  lourdes  que  l’airj  et  tombent 
vers  les  parties  basses  de  l’atmosphère  où  elles  s’accumulent.  Pour  obvier  à  cet  incon¬ 
vénient,  il  ne  faut  pas  que  les  ateliers  soient  établis  au  rez-de-chaussée;. ils  doivent 
se  trouver  à  un  étage  supérieur,  dans  une  pièce  dont  le  plancher  sera  percé  d’ouver¬ 
tures  nombreuses  qui  permettront  aux  vapeurs  délétères  de  descendre  et  de  se  mêler 
à  l’air.  On  veillera,  en  outre,  à  ce  que  ces  vapeurs  ne  soient  pas  déversées  chez  des 
habitants  du  voisinage;  il  ne  faudrait  pas,  par  exemple,  établir  un  atelier  au  cinv 
quième  étage  si  le  reste  de  la  maison  était  habité. 

Une  précaution  ingénieuse  a  été  prise  par  un  chef  d’atelier,  qui  avait  eu  à  souffrir 
lui-même  de  l’action  du  sulfure  de  carbone,  et  qui  a  cherché  à  isoler  les  vapeurs  qui 
se  dégagent  pendant  l’opération  de  la  vulcanisation.  Voici  quel  est  son  procédé  :  il  a 
fait  diviser  son  atelier Tongitüdinalement  en  deux  parties,  une  destinée  aux  ouvriers, 
la  seçbnde  pour  les  matières  emplo;yèes  à  la  vulcanisation.  Ces  dèux  pièces  sont  sépa¬ 
rées  par  une  table  et  une  cloison.  Là  cloison,  jusqu’au  niveau  de  là  table,  est  en  bois; 
au-dessus,  jusqu’au  plafond,  elle  est  formée  par  un  vitrage.  Un  peu  au-dessus,  au 
nivèau  de  la  table,  en  face  de  chaque  ouvrier,  se  trouvent  deux  ouvertures,  en  forme 
de  manchons,  pour  leur  permettre  de  passer  les  mains.  L’atelier  est  disposé  de  telle 
sorte  que  trois  ouvriers  peuvent  être  employés  simultanément.  Le  premier  prend  les 
pièces  de  caoutchouc,  il  les  place  dans  le  mélange  qui  doit  les  ramollir  ;  le  second  les 
souffle,  et  le  troisièrne  les  noue  et  les  jette  sur  la  claie,  pour  les  faire  séchçr. 

11  serait  à  désirer  que  ce  procédé  fût  adopté  par  tous  les  fabricants  ;  mais  non-seu- 


Du  comité  central  de  vaccine  où  ces  discussions  scientifiques  ont  pris  naissance,  elles  se 
sont  étendues  à  la  Société  de  médecine  et  menacent  même  d’envahir  jusqu’à  l’Association 
locale.  Le  Président  a  été  assigné  à  la  prochaine  Assemblée  générale  pour  donner  des 
explications  et  vient  d’accepter  publiquement  le  défi.  Bien  plus,  c’est  ['Union  médiçale  de  la 
Seine-Inférieure  qui,  par  une  sorte  de  dérision,  est  le  champ-clos  de  ces  provocations  et  de 
ces  divisions  à  propos  de  la  vaccine.  L’Académie  de  médecine  n’est  pas  seule  en  lutte,  comme 
on  voit;  en  cela  même,  elle  a  des  imitateurs. 

Après  de  douloureux  ravages,  l’épidémie  cholérique,  à  Brest,  est  en  pleine  décroissance 
dans  l’intérieur  de  la  ville;  il  n’y  en  a  plus  que  quelques  cas  ;  mais  ce  terrible  hôte  s’étend 
au  large  et  visite  tous  les  environs;  plusieurs  villages  en  sont  même  assez  maltraités.  Voici, 
d’après  .M.  le  docteur  Th.  Caradec,  médecin  de  l’hôpital  civil,  la  proportion  des  entrées  et 
des  morts  dans  cet  établissement  jusqu’au  12  février  :  109  cholériques  femmes  dont  37  décès, 
et  97  hommes  avec  A5  décès.  Celle  plus  forte  proportion  de  mortalité  des  hommes  s’accorde 
avec  toutes  les  statistiques  précédentes  sans  que  la  raison  en  soit  connue.  Ainsi,  à  l’hôpital 
de  la  marine,  sur  plus  de  100  cholériques  reçus,  près  de  la  moitié  a  succombé.  Ici  encore 
l’épidémie  n’a  donc  pas  été  aussi  meurtrière  que  les  précédentes,  soit  que  la  thérapeutique 
ait  été  plus  efficace,  soit  que  les  moyens  prophylactiques  hygiéniques  aient  été  plus  em¬ 
ployés.  La  désertion,  la  fuite  d’une  grande  partie  de  Iq  population  dès  l’apparition  du  fléau, 
la  dispersion  des  troupes  de  terre  et  de  mer  dès  les  premiers  symptômes,  ont  bien  pu  en 
atténuer  les  effets  meurtriers  en  prévenant  l’encombrement,  en  diminuant  le  foyer  d’infec¬ 
tion.  Mais  l’avis  officieux  de  M.  Caradec  publié  dans  la  feuille  locale,  en  éclairant  la  popula¬ 
tion  sur  les  symptômes  prémonitoires,  et  les  mesures  immédiates  à  prendre  pour  y  couper 


378 


L’UNION  MÉDIUALE. 


lement  l’exemple  n’a  pas  été  imité  car,  les  ouvriers,  méconnaissant,  l’avantage 
qui  devait  en  résulter  pour  leur  santé,  ont  donné  par  dérision  à  l’atelier  ainsi  orga¬ 
nisé  le  nom  de  lanterne  magique,  mais,  Lien  plus,  le  fabricant  qui  l’avait  imaginé  a 
dû  lui-même  y  renoncer. 

^  :  F.  Y.-:, 


STATISTiaUE  MÉDICO-CHIRURGICALE. 


COMPTE  RENDU ,  RÉSUMÉ  ET  CONCLUSIONS  DU  RAPPORT  AU  CONSEIL  DÉ  SANTÉ  DES 
ARMÉES  SUR  LES  RÉSULTATS  DU  SERVICE  MÉDICO -CHIRURGICAL  PENDANT  LÀ  CAM¬ 
PAGNE  D’ORIENT,  EN  1854-1856  (').' 

Par  J. -C.  Chenu., 

Homère,  au  point  de  vue  héroïque  et  divin,  a  chanté  la  prise  de  TrOiè  ;  le  docteur  Chenu, 
au  point  de  vue  humain  et  scientifique,  nous  dit  les  carnages  d«i  la  guerre  d’Grient  et  dé  la 
prise  dé  Sébastopol’;  et  il  se  trouve  que  les  combats  des  hommes,  photographiés  par  PirTé- 
fragable  statistique,  laissent  loin  derrière  eux, 'par  leur  vaillanqé  et  ieurs- fureurs,  les  gigaa- 
lomachies  des  rois,  des  héros  et  des  dieux  inventés  j  et  exaltés  par  la  pqélique  du  premier 
chantre  du  monder  •  -  .  .  *  ! 

C’est  du  carnage  résultant  du  choc  de  plus  de  deux  millions  d’hommes  que  j’ai  à  entre¬ 
tenir  le  le,c|.eur. 

Nous  n’avons  pas,  il  est  vrai,  l’effectif  des  vivants;  mais  , pops  avons  celui 4eS;niQi^,s^.;,.t 
785,000  victimes,  à  quelques  otBciers  supérieurs  près,  tous  hommes  dans  la  fleur  et  , la  force 
de  la  vie,  de  22  à  45  ans,  et  tels  qu’il  faudrait  épuiser  'atG.  population  de ’22  millions  d’âmès 
pour  fournir  une  mdisson  de  cé  choix  et  de  ée  prix  !  ‘ 

Voici  comment  se  décompose  ce  nombre  mortuaire  (il  ne  s’applique  flu’aUx  seules  armées 
de  terre)  ;  ' 


(1)  Un  volume  in-,4°  de  732  pages.  Paris,  1865,  Victor  Masson  et  fils,  et  Dumaine. 


court,  ont  surtout  contribué  à  diminuer  le  nombre  des  victimes.  L’actif  et  dévoué  médecin 
brestois  a  ainsi  doublement  mérité  envers  ses  concftoyens  et  l’Administration. 

Il  ne  me  reste  qu’à  annoncer  la  publication  de  la  deuxième  année  du  Dictionnaire  annuâ 
des  progrès  des  sciences  et  des  institutions  médicales.  A  tous  ceux  de  mes  confrères  qui, 
impatients  de  le  voir  paraître,  et  étonnés  du  retard  de  sa  publication,  ont  bien  voulu  m’en 
demander  des  nouvelles,  je  répondrai  qu’une  augmentation  de  250  pages  environ  sur  la  pre¬ 
mière  année  en  est  la  seule  cause.  250  pages  de  texte  serré,  fin,  c’est-à-dire  un  tiers  en  plus, 
ne  se  composent,  ne  se  corrigent,  ni  ne  se  tirent  pas  en  un  jour,  même  à  l’imprimerie  Mar¬ 
tinet,  malgré  son  nombreux  personnel.  L’accueil  bienveillant,  empressé,  et  le  succès  qu’a 
obtenu  la  première  année  de  cette  publication  annuelle,  me  faisaient  uii  devoir  de  traduire  ma 
reconnaissance  dans  la  deuxième  par  des  additions  utiles  demandées.  Outre  un  plus  grand 
développement  donné  aux  articles  pratiques,  lé  nombre  des  morts  de  l’année  qui,  par  leur 
vie,  leurs  actes,  leurs  travaux  ou  leur  rang,  ont  honoré  la  science  et  la  profession,  s’y  trouve 
consacré  dans  une  courte  notice  nécrologique.  La  bibliographie  s’esl  étendue,  et  une  cri¬ 
tique  sobre,  mesurée,  n’y  fait  plus  défaut.  Les  questions  de  prix  académiques  sont  rappelées. 
En  voilA  assez  pour  que,  avec  les  événements  épidémiques  de  l’année,  le  choléra  entre 
autres,  plus  de  6  feuilles  supplémentaires  soient  remplies.  Une  liste  finale  des  auteurs  nom¬ 
més,  avec  l’indication  du  mot  auquel  il  se  rapporte,  et  contenant  1,000  noms  environ,  montre 
assez  les  progrès  de  cette  publication.  Au  succès  de  les  encourager  en  les  approuvant. 

P.  Garnier. 


L’UINION  MÉDICALE. 


379 


Tetal  de  l’effectif 

Morts  à  la  suUe 

Toixt 

envoyé 

Tués. 

de  blessures 

des 

successivement. 

ou  de  maladie. 

.  victimes. 

Armée  française  1854-56.  . 

309,268 

10,240 

85,375 

95,615 

Armée  anglaise  1854-56  .  . 

97,864 

2,755 

19,427 

22,182 

Armée  piémontaise  1855-56 

21,000 

12 

2,182 

2,194 

Armée  turque  (1)  1853-56  . 

? 

10,000 

25,000 

35,000 

Armée  russe  (1)  1853-56.  . 

? 

30,000 

600,000 

630,000 

Totaux.  .  .  . 

53,007 

731,984 

784,991 

Encore  à  ceux-là,  tout  entiers  disparuü,  faut-il  ajouter  au  moins  30,000  estropiés  ayant 
laissé  dans  les  champs  de  Crimée,  qui  Un  œil,  qui  un  bras,  qui  utié  jambe,  qui  un  ou  deux 
pieds,  qui  plus  encore!  :  /  .  ,  , 

Étudions  main  tenant  ces  hétacotübes  au  point  de  vue  , médical  et  chirurgical  : 

La  Turquie  et  la  Russie  né  nous  fournissent. aucun  document  ;  il  ne  sera  donc  question  que 
des  armées  des  Anglais  et  des  Français. 

Blessés  et  malades;  décès  et  guérisons.  —  Le  feu  de  l’armée  ennemie  a  tué, sur  le  coup 
10  à  11,000  soldats  de  l’armée  française,  et  en  a  blessé  39  à  40,000,  dont  11,000  environ  ont 
succombé.  Ainsi,  21,000  morts  par  le  feu  ennemi.  De  plus,,  environ  5,000  restés  estropiés 
et  pensionnés.  Par  maladie,  il  y  a  environ  397,000  entrées  aux  hôpitaux^  dont  74,000  décès. 

Ainsi,  par  1,000  hommes  exposés»  nous  avons  eu  328  morts  :  67  par  les  projectiles 
ennemis  et  240  par  les  maladies  des  camps  (choléra,  typhus,  scorbut,  etc.)  ;  sur  >100  vic¬ 
times,  73  par  maladie.  C’est  appuyé  sur  un  fait  siconsidérable,  que  l’auteur  déclare  que,  au 
point  de  vue  sanitaire,  les  conseils  d,®  révision  ne  sont  pas  assez  -sévères  dans,  le  choix  des 
hommes  :  «L’intérêt  des  populations, ;dit-il,  représenté  par  l’élément  civil  qui. domine  dans 
les  conseils,  veut  qu’on  laisse  4ans,lfi:  pays  le  plus  d’hommes  valides.ü...  Et,  pour  ne  pas 
iro\)  écrémer  les  populations,  on  jette  dans  l’armée  des  hommes  d’une  constitution  évidem¬ 
ment  trop  médiocre.  »  Et  rauteur  estime  à  un  dixième  cette. partie  du  contingent. 

Du  reste,. l’armée  anglaise  a  présenté  le  même  vice  ;  elle  compte  par  le  feu  de  l’ennemi 
2,755  tués  sur  le  champ  de  bataille,  18,283  entrées  dans  les  hôpitaux,  qui  ont  fourni  17,580 
décès,  dont  1,847  (2)  à  la  suite  de  blessures. 

Ainsi,  l’armée  anglaise,  par  1,000  hommes  exposés,  a  eu  227  victimes,  dont  180  par  mala¬ 
die  et  47  par  les  projectiles  ennemis  :  suf  100  morts,  presque  80  par  maladie. 

Uortdliié  Mon  ses  causes.  —  1"  Tués  :  Nous  avons  donné  le  nombre  de  ceux  qui  sont 
morts  sdr  le  champ  dé  bataille,  10  à  11,000  poür% France,  soit  33  sur  î,000  hommes  expo¬ 
sés  par  groupés  sutecessifs  dans  lecours  de  la  guerre,  et  2,755  Anglais  tués,  ou  un  peu  plus 
de  28  par  1,000  hommes.  '  ^ 

2°  Blessés  et  décédés  :  Pour  la  France,  nous  avons  environ  40,000  bleSsés  entrés  aux  hôpi¬ 
taux,  qui  ont  fourni  environ  11,000  décès,  soit  une  mortalité  de  275  sur  1,000  blessés. 

Mais  les  blessés  anglais  ont  été  autrement  partagés  :  ils  n’ont  que  lôl  décès  sur  1,000 
blessés!  - 

Le  détail  des  opérations  aggrave  pour  ainsi  dire  cette  différence,  car  constamment  on  voit 
les  mêmes  opéraiîèns  donner  des  résultats  entièrement  différents  dans  les  deux  armées; 
ainsi  :  - 

1,681  amputations  dé  cuisse  dans  l’armée  française  ont  donné  un  contingent  de  1,545 
morts ,  soit  92  pour  100;  tandis  que  les  Anglais,  pour  181  ampütations,  ont  eu  105  décès, 
soit  65  pour  100  (53  décès  pour  100  dans  les  hôpitaux  de  Paris.  Trélat). 

70  désarticulations  tibio-fémorales  dans  l’armée  française,  soit  de  part  et  d’autre,  sur  100  : 
chez  nous  91  décès  ;  et  l’armée  anglaise  57  décès. 

1,306  amputations  de  la  jambe  pour  l’armée  française  ;  soit  sur  100,  72  décès  ;  Anglais, 
décès  53  pour  100  (hôpitaux  de  Paris,  44  pour  100,  Trélat). 

224  désarticulations  scapulo-humérales  ;  soit  61  décès  pour  100;  et  les  Anglais  45,  dont 
17  décès,  soit  38  pour  100. 

(1)  Les  chiffres  concernant  la  Russie  sont  approximatifs,  mais  s’éloignent  peu  du  vrai  ;  ceux  concer¬ 
nant  la  Turquie  sont  moins  certains. 

(2)  Il  convient  d’ajouter  que,  sur  notre  contingent  mortuaire  français  (95,615),  il  y  a  16,000  militaires 
morts  après  leur  retour  sur  le  sol  français  des  suites  de  leurs  blessures  ou  de  maladies  contractées  en 
Orient,  et  que  ce  chef  manque  dans  les  documents  anglais,  mais  en  fait  existe  certainement. 


L’UNION  MÉDICALE, 


1,173  amputations  do  bras,  dont  65Zi  décès,  soit  56  pour  100  amputés  français,  et  26,3 
déck  pour  100  amputés  anglais!  (/|2,5  dans  les  hôpitaux  de  Paris.  Trélal). 

337  amputations  de  .l’avant-bras  dont  155  décès  ;  soit  Zi6  décès  pour  100  ;  les  Anglais  ont 
fait  63  amputations  avec  3  décès,  soit  5  pour  100!  (Hôpitaux  de  Paris,  36  décès  pour  loo 
opérés.  Trélat.) 

720  amputations  des  métacarpiens  ou  des  doigts,  avec  92  décès,  soit  12,8  décès  sur  loo, 
et  les  Anglais,  221  opérations  évec  2  décès,  soit  0,90  pour  100. 

Quel  écart  entre  les  résultats,  et  de  combien  les  Anglais  l’ont  emporté  sur  nous!  Le  doc¬ 
teur  Chenu  attribue  celte  différence  à  l’imparité  des  conditions  hospitalières,  et  à  l’influence 
très-considérable  du  dévouement  de  quelques  dames  anglaises  accourues  avec  miss  Nightin¬ 
gale. 

La  plupart  de  nos  bjessés,  avant  ou  après  l’opération,  étaient  transportés  sur  la  plage  de 
Kamiesch,  ou  même  directement  sur  les  hôpitaux  de  Constantinople,  sur  des  .  navires  non 
appropriés  à  ce  service  :  les  douleurs  de  l’embarquement  et  celles  du  débarquement,  l’eh- 
combremenl  à  bord ,  le  séjour  sur  le  pont  ou  dans  rentre-ponl,  les  souifrances  inouïes  d’une 
traversée  de  trois  où  quatre  jours  sur  une  mer  orageuse,  l’absence  de  tous  soins  jieüdânt  tout 
ce  temps,  malgré  la  gravité  et  l’étendue  des  plaies,  malgré  les  fréquents  dérangements  dès 
appareils,  ont  placé  nos  blessés  dans  une  succession  dë  conditions  â  jamais  déplorables  ;  par 
suite,  des  hémorrhagies  foudroyantes,  des  pneumonies,  des  érysipèles,  des  eschares, etc.,  ont 
fait  de  nombreuses  victimes.....  Les  hommes  atteints  de  plaies  pénétrantes  de  la  tête  et  du 
tronc  ont  eu  particulièrement  à  souffrir  de  ces  douloureux  déplacements...  «L’étal  dans 
lequel  arrivaient  à  Constantinople  ces  pauvres  victimes  de  si  cruelles  hécë§sîtés,  dit  le  doc¬ 
teur  Chenu,  témoigne  assez  des  privations  subies  ;  et  nul  de  nous  ne  perdra  lè  souvenir  de 
tant  de  misères  supportées  avec  tant  de  résignation.  »  -î! 

«  Les  blessés  anglais,  au  contraiTe,  ne  subissaient  pas  ces  transports  hâtifs  ;  leur  nombre, 
moins  considérable,  a  permis  de  les  garder,  souvent  jusqu’à  cicatrisation  complète,  aux  hôpi¬ 
taux  du  camp,  de  Balaklava  et  du  monastère  de  Saint-Georges.  » 

Cependant  ces  différences,  si  considérables  qu’elles  soient  ,  ne  nous  paraissent  pas  expli¬ 
quer  entièrement  les  faits  Observés.  Je  comprends,  avec  le  docteur  Chenu,  que  ces  déplora¬ 
bles  conditions  de  transport  aient  énormément  aggràVé  la  position  des  hommes  ayant  des 
blessures  pénétrantes  du  tronc,  ou  ayant  subi  les  grandes  amputations.  Mais  comment  sâU- 
raienl-elles  expliquer  les  différences  plus  considérables  encore  qui  pèsent  sur  les  petites 
amputations  des  métatarsiens  ou  des  doigts,  différences  telles,  que  lorsque  les  Anglaisent  une 
mortalité  de  0,90  pour  100,  la  nôtre  est  de  12  313  pour  100! 

Les  amputations  secondaires  ont  donné  généralement,  pour  les  Anglais  comnae.spour  les 
Français,  des  résultats  moins  favorables  que  les  amputations  immédiates,  mais  il  ne  faudrait 
pas  conclure  de  ce  résultat  brut  qu’elles  leur  soient  inférieures.  En  effet,  une  amputation 
différée  peut  aboutir  à  la  conservation  du  membre,  et  on  ne  se  décide  à  l’amputation  que 
lorsque  celte  espérance  paraît  déçue  par  le  mauvais  aspect  que  prend  la  blessure.  Or,  la 
chirurgie  conservatrice,  bien  que  d’une  pratique  plus  difficile  et  par  suite  moins  suivie  par 
la  chirurgie  militaire,  a  cependant  été  observée  sur  une  assez  large  échelle  en  Crimée  ;  elle 
a  donné  des  résultats  bien  encourageants  :  ainsi  2,153  fractures  de  cuisse,  1,666  amputés 
ont  donné  1,531  décès  (92  pour  100),  â87  conservées  seulement  333  décès  (68,â  pour  100), 
et  sur  les  15â  guérisons,  36  hommes  ont  été  jugés  assez  exempts  d’infirmités  pour  u’êlre  pas 
pensionnés  I  Et  cependant,  sur  ces  154  fractures,  108  étaient  comminutives  et  compliquées 
de  plaies  d’armes  à  feu.  Évidemment  la  part  de  la  chirurgie  conservatrice  des  camps  est 
encore  trop  restreinte  et  doit  être  accrue. 

Résections.  —  On  sait  que  c’est  la  chirurgie  anglaise  qui  nous  a  surtout  initiés  à  la  pratique 
,  de  ce  mode  opératoire.  Notre  chirurgie  militaire  paraît  être  entrée  assez  résolument  dans 
celle  voie,  puisqu’elle  accuse  94  résections,  les  Anglais  47.  Malheureusement  les  détails 
manquent  pour  la  moitié  des  cas,  de  sorte  qu’il  est  difficile  d’apprécier  le  résultat  ultime  ; 
nos  94  résections  ont  donné  67. décès  (ou  71  sur  100,  et  les  Anglais  25,5  décès). 

Cependant,  comparons  la  désarticulation  scapulo-humérale  à  la  résection  de  la  tête  de 
l’humérus.  Nous  avons  vu  que  ces  désarticulations  nous  ont  donné  61  décès  pour  100,  et  aux 
Anglais  45.  Or,  la  résection  de  la  tête  humérale,  qui  a  remplacé  cette  ampuation,  chez  nous, 
dans  41  cas,  nous  a  donné  24  décès  (soit  58,6  pour  100)  ;  chez  les  Anglais,  13  cas  leur 
ont  donné  un  seul  décès  !  Les  chirurgiens  anglais  ont  fait  17  [résections  du  coude,  sur 
lesquelles  3  décès  (moins  de  18  décès  pour  100  ;  les  amputations  du  bras  leur  en  avaient 
donné  26)  ;  nos  désarticulations  du  coude,  au  nombre  de  79,  nous  ont  donné  52  décès,  soit 
66  pour  100.  Quant  aux  Anglais,  ils  n’ont  pas  fait  de  ces  désarticulations.  Nous  remarque- 


L’UNION  MÉDICALE. 


381 


roüs  encore  que  20  diésarliculalions  coxo-fémorales  faites  par  la  chirurgie  française,  et  9  par 
les  chirurgiens  anglais,  se  sont  toutes  terminées  fatalement,  et  le  plus  souvent  dans  un  délai 
très-court  après  l’opération  ;  un  seul,  opéré  de  M,  Legouest,  a  donné  pendant  trois  mois  les 
plus  belles  espérances,  et  a  succombé  à  des  accidents  consécutifs,  à  une  chute  sur  le 
moignon. 

En  regard  de  ces  constants  revers  de  la  désarticulation  coxo-fémorale,  on  trouve  5  résec¬ 
tions  de,  la  tête  du  fénanr  par  les  chirurgiens  anglais,  dont  4  décès  et  1  guéri.  Ainsi,  les  résec¬ 
tions  ont  donné  des  résultats  constamment  supérieurs  aux  amputations,  qu’elles  ont  rem¬ 
placées  ;  et  la  chirurgie  française  doit  s’empresser  de  les  faire  entrer  plus  largement  dans  sa 
pratique,  car  non-seulement  elle  expose  moins  l’opéré,  mais  encore  elle  lui  conserve  en 
partie  l’usage  du  membre. 

Congélations.  •—  Un  épisode  pathologique  des  plus  douloureux  de  celte  cruelle  guerre  est 
fourni  par  les  congélations.  Les  5,290  congélations  relatées,  dont  1,178  décès,-  ne  sont  qu’un 
chiffre  minimum,  car  beaucoup  ont  été  confondues  dans  le  tableau  des  amputés.  Les  ampu¬ 
tations,  dans  de  telles  conditions,  réussissaient  fort  mal,  et  on  dut  y  renoncer.  Sur  ces  5,290 
gelés,  il  y  a  75  congélations  générales......  c’est-à-dire  75  décès. 

Les  Anglais  accusent  2,389  congélations,  dont  463  morts. 

Morbilité  el  mortalité  selon  le  grade.  —  iJne  erreur  de  l'auteur.  —  tes  documents  des 
Anglais  permettent  de  rendre  honneur' aux  officiers  de  leur  armée;  ils  ne' sont  point  épar¬ 
gnés.  Le  corps  des  officiers  a  perdu  par  le  feu  de  l’ennemi  6,2  pour  100  du  personnel  envoyé 
ou  promu,  et  la  Troupe  seulement  4,65.  Malheureusement  les  documents  ne  donnent  pas 
cette  même  division  pour  les  maladies  et  les  décès  qu’elles  ont  amenés. 

Onaht  à  ce  qui  s’est  passé  dans  |’armëe  française,  nous  n’en  pouvons  rien  savoir,  total 
des  officiers  envoyés  Orient  n’étant  point  connu.  M.  Chenu  donne  quelque  part  un  Chiffre 
de  5,500,  qii’il  appelle  V effectif  moyen  du  corps  des  officiers,  et  qU’it  compare  à  la  tVtdtité 
des  victimes  pendant  la  guerre.  Mais  il  ne  dit  pas,  el  nous  hé  comprenons  pas  du  tout  com-' 
ment  il  établit  cette  moyenne,  ni  même  comment  il  petit  l’établir.  A,  l’Alma,  il  n’y  avait  que 
30,000  combattants;  à  la  prise  de  Sébastopol,  il  y  eh  avait  environ  130,000  ;  il  peut  se  faire 
que  la  moyCnne  de  ces  effectifs  successifs  ne  s’élève  pas  à  100,000  hommes,  et  si  (comme  il 
le  fait  pour  les  officiers)  on  comparaît,  cet  effectif  moyen  à  la  totalité  des  morts  de  la  cam¬ 
pagne,  soit  95,615,  6h  trouverait  une' mortalité  de  100  pour  iOO  !  Si  donc  nous  avons  bien 
saisi  les  explications  un  peu  trop  sommaires  de  l’auteur,  il  y  a  là  une  erreur  statistique  qui 
consiste  k  préhdrë  un  rapport  entre  deux  quantités  à  peü  près  en  relation  entre  elles  :  un 
effectif  moyen  des  vivants  et  ’la  totalité  des  morts.  C’est  là  un  rapport  inadmissible  en  Slatis- 
liqtie;  il  fallait  comparer  l’effectif  moyen  au  nombre  moyen  des  victimes,  ou  bien,  et  beau¬ 
coup  mieux  dans  l’espèce,  comme  d’ailleurs  il  l’a  fait  pour  l’ensemble  des  Troupes,  la  tota¬ 
lité  des  officiers  successivement  promus  ou  envoyés,  à  la  totalité  de  leurs  morts  pendant  la 
campagne. 

Nous  ne  Savons  donc  à  quel  nombre  d’officiers  vivants  on  doit  rapporter  les  779  officiers 
tués  ou  morts  de  leurs  blessures,  ni  les  402  morlé  de  maladie  ;  nous  sommés  malheureuse¬ 
ment  dans  la  rnêmè  ignorance  pour  les  140  médecins  qui  ont  succombé,  dont  82  sont  morts 
de  maladie.  Suivant  la  manière  de  calculer  de  l’auteur,  que  nous  supposons  au  moins  être 
comparable  entré  officiers  et  médecins,  tandis  que  ceux-ci  ont  perdu  par  maladie  18,22 
p.  100  de  leur  effectif  moyen,  les  officiers  h’ont  perdu  que  7,3.  Le  typhus  a  fait  de  grands 
ravages  dans  le  Corps  médical,  qui  par  cette  seule  cause  a  perdu  presque  13  p.  100,  et  les 
aütres  officiers  moins  de  1/2  p.  100.  L’auteur  s’appuie  sur  ces  faits  pour  dire  que  l’air 
méphitique  des  hôpitaux  et  ambulances  est  un  champ  de  bataille  pour  le  médecin,  et  que 
ceux  qui  y  succombent  devraient,  selon  toute  équité,  laisser  les  mêmes  droits  à  leur  veuve, 
que  les  officiers  qui  meurent  par  le  feu  de  l’eunemi.  Il  ajoute  qu’une  disproportion  de  même 
ordre,  mais  encore  bien  plus  marquée,  se  retrouve  déjà  au  Mexique  :  tandis  que  jusqu’à  la 
date  du  12  janvier  1864,  le  corps  des  officiers  a  perdu  4  p.  100  de  son  personnel,  par  maladie, 
les  médecins  ont  déjà  vu  plus  de  la  moitié  des  leurs  succomber  (51  p.  100);  rapport 
d’autant  plus  éloquent,  qu’ici,  il  est  pris,  je  crois,  sur  la  totalité  de  l’effeclif  comparé  à  la 
totalité  des  victimes. 

Insuffisance  du  service  de  santé.  • —  Après  ces  précieux  documents  statistiques,  l’auteur 
traite  avec  une  grande  chaleur  et  beaucoup  de  talent  el  d’intérêt  la  question  de  l’insuffisance 
du  service  de  santé  en  campagne.  Il  montre  combien  les  nouveaux  projectiles  et  les  armes 
de  précision  ont  augmenté  te  nombre  des  victimes  et  la  gravité  des  blessures.  La  balle  ronde, 
àyait  en  campagne  une  portée  dq  150  à  200  mètres  (les  portées  théoriques  de  400  et  de  600  mètres 


382 


L’ÜmON  MflDICALE. 


n’élaîenl  réalisées  qir«  dans  les  expériences  de  polygoDe);  aujourd’hui  la  balle  cylindro-conique, 
dans  un  fusil  à  canon  rayé  a  unë  portée  de  1,000  à  1,200  mètres.  La  balle  ronde,  anirhéed’un 
mouvement  de  rotation  sur  son  centre,  contournait  souvent  les  sUrfàceS  Oiseuses  et  même  la 
cage  thoracique.  Les  balles  cylindro-côniqués,  animées  d’un  mouvement  de  spire  sur  leur  grand 
axe  ou  de  vis,  ont  une  trajectoire  plus  rasante  et  une  force  de  pénétration  extrême;  elles 
vont  droit  brisant  et  faisant- éclater  lés  os,  De  la  un  nombre  beaucoup  plus  considérable  de 
victimes  et  notamment  de  blessé?.  Ainsi,  à  Waterloo,  dàns  les  rudés  journées  des  16,  17  et 
18  juin,  les  Anglais  n’ont  eu  que  8,000  blessés;  à  SolfeHno,  les  aritiëes  franco-sardes  comp¬ 
tèrent  16,000  blessés,  et  l’armée  autrichienne  21,000.  Aujourd’hui  beauCouii' plus  de  blessés- 
et  des  blessures' beaucoup  plus  graves.  Ces  tristes  progrès  dans  l’art  de  la  de^ruction  exigent 
un  progrès  au  moins  parallèle  dans  le  service  de  santé  :  mais  ce  dernier  est  toujours  à  l’état 
âe  desideratum.  L’auteur  traite  ce  point  avec  détailjayeetalent;atj  ce  nous  semble,  avec>üo,grand 

sens  pratique . je  veux  dire  de  la  pratique  militaire,  telle  au  moins  que  la, comprend  notre 

Europe,  où  l’initiative  privée  en  léthargie  est  suppléée  tant  bien  que  mal  par  celle  d’adminis¬ 
tration.  Aux  États-Unis  les  choses  se  sont  spontanément  organisées  to,«t  autrement  et  avec 
quelle  ardeur  et  quel  succès!  Les  grandes  calamités  des  premières. batailles  ont  fait  surgir 
du  sein  de  la  société  américaine  u.u  eoncows  (de  dévouement  quiméritent  à  jamais  l’admira¬ 
tion  du  monde.  :  car,  du  prenaier  jet  les  grands  résultats  obtenus  ont,  laissé  loin  deiné;re  eux 
la  viéille  Europe.  L’ardènl  et  actif  patriotisme  des  dames  âméricaiiies,  les,  ressources 
immenses,  les 'souscriptions  volontaires  (1  milliard  IZiA  millions),  ont  créé  üh  service, de 
santé,  c’omme  jamais  l’hupaanilé  n’en  avait  vu  fonctionner.  /  ,  '  .  , 

M.  Chénu  admire  et  nous  soubaîte  ce,  dévouement,  mais  à  là  con(îili‘on  que  nous  en,  appor-^ 
lions  le  montant  numéraire  à  rAdminislration  militaire,  qui,  selon  lui,  doit  seule  êfrè  chargée 
d’agir.. .,  Il'  ne  sen  t  pas  que  la  condition  (ju’il  met  là.  est  destructive  ;  que  dévouenienL  et  paS;^, 
sivi, té  s’exclilènt  ;  qu’un  zèle  qui  n’agit  pas  ne  saurait 'sùbsis’tér  !  Nous,  avouerons  ,lti( 
qù’iln’y  a  pas  Un  pays  a,u  monde  où  fês  citoyens. aient 'montré' un  sentiment  plus  fort  de  leur 
devoir  envers  là  patrie  ej'  une  géhérosité  plus  â, clive  ;  mais  nous  pensons  que  c’est  peu^ 
être  . parce  qu’aucun  p’est'  aussi  libre,  d’agir.,  ^  "  '  ,,  ,, 

ÿes,  morts  --  Gltapiire  singulièrement!  dra¬ 

matique  et  d’un  haut  intérêt  imur  ies  artistes.  Les  observations  rapportées»,  dùé,S  à, plusieurs 
médecins  militaires,  à  MM.  Pè*’ier,,CAlmaj,  Boudin  (Inkermann),  .Armand  (M>^enta),,js’accor- 
dent  àihous  représenter  t.qus  ces^hraves  frappés merlellemènt  dansi’ardeur.(lu  combat  comme, 
conservant  dans  leur  attitude  et  sur  leurs  p^ies.physionomies,  . les  éxpressio, os  passionnelles, 
de  leur  dernier  moment.  Vpltaii’è:raç9nte  .que,.Charles  XII,  subiternent  frappé,, saisit  son  épép, 
et  consprva  cette,  altitude.;  .Nos  çhâinps  ,,(^ç-b,ataille  sont  couverts  (^é  cès  posèa.  bérQïqu.es;, 
quelques-ûns vestent.iegppqu  en  téfrè,  serrapt  convulsivement  leur  arm,é  ét^màchaul  'ta  Cài:r> 
louche  ;  d’autrespnt  une  posp  . funèbre  commé  si  .dès  m.a,ins  amies  .les  avaient  .disposés  po,UL 
la  tombe;  les  uns  respirent  la  colère  ;  les  autres  ont  un  sourire  d’adieu  qui  erre  .sur, leurs, 
lèyres..  Mais-, ceux  qui  sont  morts  leqtem.ént  onldè^nxpressions  différentes.,  Qnpeût  lire  sur 
leur  phy^bnomie  les  douleurs,  ou  le  calme  qul  ont.  oçcopipagné  dènr  dernier  moment,?; 
chez  les  uns,,  les  élans  de  la  pitié  on  les  tendres. regrets,  qui  ont, agité  leur  âme;  chez  les, 
autres  la  mâle  résignation  qui  l’à  soutenue;  et  même,  en  y  regardant  d'e  , plus  près,  on  trouve, 
que  chaque  lésion,  chaqpe  genre  .de  mort,  a,  son  altitude  générale  :„ç^X  qni  sont  frappés 
à  la,  tête  ne  tombent  pas  comme  ceux  qui  sont  frappés  au  cœur;  et  comme  chaque  blessure  a, 
sa  douleur,  chacune  a  son  expression  dernière. 

Devant  toutes  ces  poses. encore  si  empreintes  de  mouyemenU  toutes  ces  figures  pâles,  mais 
reflétant  avec  énergie  une  pensée,,  dit  un,  de  ,nos  confrères  ,â  Inkermann,.  «  et  le  veut:  qui 
soufflait  avèc  force  et  semblait  rauimer  ces  çadaYres»  on  croyait,  que  ces  longues  files  de  morts, 
allaient , se  relever  pour  recommencer  la  lutte!...  »  Et  un.  autre  à  Magenta  :  «  .....  La  plupart, 
de  ces. figures  d’hommes  exsangues  étaient  pâles,  mais  npn,  livides  ;  il  y  avait  surtout  chez, 
nos  Français,  ^  fantassins,  cavaliers,  chasseurs  à  pied,  artilleurs,  zouaves,  tant  d’énergique 
expression  sur  leur  noâle  visage,  tant  de  vie, dans  la  mort„  qu’qn  était  tenté  de  criè.r.â  leurs 

camarades  qui  creusaient, les  fosses:  pas  encore,  aliendëzl  attendez!  » 

Aussi,  quand  on  a  été  témoin  de  ces  lugubres,  mais  émouvants  spectacles,  on  voit  quelle- 
lacune,  quel  défaut  entache  la  plupart  des  tableaux  des  peintres  de  bataille.  Leurs  morts, 
venant  d’être  frappés,  sbnt  parfois  représentés  livides  et  verffâtres,  poùr  ne  pas  dire  putréfiés 
ou  dans  un  affaissement  physique  indiquant  raffaissemént  moral  et  le  désespoir,  alors  que 
le  plus  souvent  un  héroïque  courage,  les  ayant  soutenus  jusqu’au  dernier  soupir,  a  effacé  de' 
leur  physionomie  jusqu’à  la  moindre  trace  de  douleur  physique. 

En'  réstimé,  rëmde  de  l’aspect  et  de  l’altilude  des  morts' sur  le  champ  de  bataille  offre  de 


L’UNION  MÉDICALE. 


383 


rîDtérét  à  pJusiwirs  titres.  C’est  ane  étude  complémentaire  des  blessures  de  guerre,  une 
étude  de  physiologie  traumatique,  pour  expliquer  si  la  mort  a  été  instantanée  ou  non;  enfin 
une  étude  psychologique  qui  permet  de  reconnaître  ta  dernière  pensée  de  la  victime.  {Mém, 
militaire^) 

On  le  voit  par  cette  rapide  esquisse,  le  livre  de  M.  Chenu  est  d’un  haut  intérêt.  La  Science, 
l’Art  et  l’Humanité  lui  doivent  dee  remercîments,  car,  par  une  rare  fortune,  son  œuvre  les 
a  servis  tous  trois.  De  plus,  il  a  diminué  un  peu  l’humiliation  que  l’on  éprouve  à  voir  la 
France  classée  avec  la  Russie  et  la  Turquie  parmi  les  nations  qui  ne  publient  pas  les  docu¬ 
ments  officiels  des  œuvres  de  la  guerre.  En  effet,  ces  grandes  calamités  portent  toujours  avec 
elles  de  grands  enseignements,  et  laisser  perdre  ceux-ci  est  aussi  affligeant  et  plus  humiliant 
que  d’être  frappés  par  celles-là. 

-  Honneur  donc  à  nôtre  laborieux  confrère,  qui  a  fait  ce  qui  dépendait  de  lui  pour  diminuer 
cette  faute.  Il  est  bien  des  points,  des  détails  d’analyse  statistique  que  la  science  regrette  et 
qui  n’ont  pu  être  abordés  ou  éclaircis;  mais  il  est  clair  qu’il  n’a  pas  ténu  à  lui  de  mieux  faire. 

«  Nous  donnons,  dit  notfé  confrère,  les  résultats  cohiparalîfs  avec  l’armée  anglaise,  mais 
«  nous  sottimes  loin  de  leur  perfection...  Lâ  distinction  des  lésions  dans  notre  travail  n’est 
«  pas  aussi  méthodique  que  dans  le  travail  des  médecins  anglais;  nous  le  regrettons  beàu- 
«  coup,  cela  n’a  pas  dépendu  dènoüs;  l’absènce’ d’indications  exactes  nous  a 'obligé  à  ne 
«  pas  nous  éloigner  dés  foriiiules  habituelles  des  cahiers  de  visites  ;  enfin  notre  Statistique 
ù  est  le  résultat  du  travail  (Cun  seul,  tandis  que  tous  les  médecins  de  l’arhiée  anglaise  ont 
«  dû  concourir  à  la  rédaction  du  rapport  volumineux  présenté  sur  le  service  de  santé  de 
«  cette  afmëé  pendant  la  catnpàgné.  » 

'  '  ’  Bertillon. 


OBSTËTRiaUE. 


GRAND  FIRROIDE  A  LA  PAROI  POSTÉRIEURE  DE  L’DTÉRCS  CHEZ  CNE  PRIMIPARE,  OCCU¬ 
PANT  TOUT  L’INTERVALLE  DE  DOUGLAS;  DEPOSITION  OPÉRÉE  AVEC  SUCCÈS  ;  FORCEPS, 
enfant  MORT  ;  MÈRE  RESTÉE  LIBRE  DE  TOUTE  RÉACTION. 

Par  le  docteur  Ch.  Hecker. 

En  avril  1865,  le  docteur  Poppel  le  fait  appeler  pour  examiner  une  jeûne  femme  de  22  ans, 
mariée  depuis  environ  un  an,  antérieurement  bien  réglée,  ayant  vu  pour  la  dernière  fors  en 
bctobrè  186Zt  et  qui  depuis  un  certain  temps  sé  plaignait’sde  tiraillements  et  de  douleurs 
dans  lé  baS-ventre,  ressemblant  à  des  contractions;  à  l’examen  externe,  il  était  facile  de 
reconnaître  une  grossesse»  le  fond  de  l’utérus  était  à  quelques  travers  le  doigt  àu-dessns  de 
l’ombilic  ét  l’dh  avait  tous  les  autres  signes  de  grossesse,  sauf  toutefois  leS  bruits  du  cœur 
qu’on  ne  put  trouver. 

A  l’exploration  interné,  on  constate  què  la  portion  vaginale  est  tout  à  fait  plissée  contre 
la  symphyse  pubienne  et  la  voûte  vaginale  postérieure  abaissée  par  une.  tumeur  volumineuse, 
solide,  immobile,  remplissant  tout  l’intervalle  de  Douglas,  tumeur  dont  il  est  très-difficile 
de  déterminer  les  rapports  avec  les  organes  voisins.  Après  avoir  fait,  sans  succès,  quelques 
tentatives  de  réduction  ;  après  avoir  réussi  très-vite  à  calmer  les  douleurs  par  des  injections 
sous-cutanées  de  morphine,  on  proposa  à  la  jeune  femme  de  la  délivrer  quelque  temps  après 
et  avant  terme;  elle  rejeta  la  propositîon  ët  né  fit  plus  rien.  Dans  la  nuit  du  1"  aù  2  août, 
trois  jours  après  l’écoulement  des  eaux,  elle  sentit  les  premières  contractions  très-doulou¬ 
reuses  de  l’utérus.  Le  2  août,  à  8  heure.s  du  matin^  Faspect  extérieur  de  l’abdomen  était 
déjà  très-caractéristique  ;  à  travers  les  parois  abdominales  assez  minces  on  pouvait  recon¬ 
naître  facilement  et  embrasser  comme  üfte  boulé  la  tête -fœtale,  en  avant  et  un  peu  à  droite 
au-dessus  de  la  symphyse  pubienne  ;  battements,  redoublés  très-distincts  à  droite. 

A  Finlérieui’j  yien  n’était  changé  dans  la  con.slitu,t|ion  de  la  tumeur;  elle  remplissait  tout 
l’espace  pQstêrie 11 r  du  petit  bassin,  était  immobilé  et  laissait  en  avant  tout  juste  assez  de  place 
pour  àrriVèr  âvèC  deux  doigts  à  l'a  portion  vaginale  qui  se  trouvait  aplatie  transversalement, 
pressée. poutre  ja  symphyse,  mais,  du  reste,  molle  et  dilatable;  à  travers  le  canal  cervical 
on  pouvait  loucher  un  tout  petit  segment  de  la  tête.  Toute  la  journée  du  2,  les  contractions 
furent  çxUêniement  douloureuses  et  nécessitèrent  l’emploi  réitéré  de  doses  d’opinm.  Le  len¬ 
demain  3,  rieti  n’étant  changé,  mais  le  danger  croissant,  il  fallut  bien  prendre  un  parti. 
Beux  voies  seules  permettaient  l’extraction  du  fœtus:  l’une  qui  devait  être  précédée  d’une 


384 


L'UNION  MÉDICALE. 


lentalive  de  réduelion  de  la  tumeur,  l’autre  l’opération  césarienne.  Le:  3  août,  à  7  heures  du 
matin,  on  couche  la  jeune  femme  sur  un  lit  en  travers  et  on  la  chloroforme  ;  le  docteur  Hicker 
introduit  toute  la  main  droite,  non  sans  peine  à  cause  de  l’élroitesse  du  vagin^  sous  la  tumeur, 
cherche  à  la  soulever  et  sent  que,  peu  à  peu,  elle  a  l’air  de  devenir  plus  mobile;  tout  à  coup 
il  la  sent  s’échapper  hors  du  petit  bassin,  l’orificé  vaginal  reprend  sa  direction  normale,  et 
un  grand  segment  de  la  tête  devient  palpable  à  l’entrée  du  détroit  supérieur,  tandis  que  la 
région  abdominale  où  l’on  avait  senti  jusqu’alors  la  tête,  paraît  maintenant  comme  aplatie. 
La  mère  et  l’enfant  trouvent  alors  relativement  bien;  on  attend  pendant  quatre  heures  que 
la  tête  se  fixe  mieux  et  que  la  dilatation  de  l’orifice  soit  plus  avancée. 

On  chloroforme  de  nouveau  et  l’on  applique  le  forceps  sans  grande  difiiculté;  mais  l’opéra¬ 
tion  suivante  fut  bien  plus  difficile  qu’on  ne  l’eût  supposé;  il  fallut  de  vingt-cinq  à  trente 
tractions,  et  l’enfant  extrait  était  mort.  Cet  accident  regrettable  fut  attribué,  nonùla  tumeur, 
mais  surtout  à  la  position  déplorable  dans  laquelle  se  trouvait  encore  la  tête  quand  le  forceps 
fut  appliqué,  à  savoir,  la  première  position  frontale,  de  plus,  cet  enfant  avait  un  fort  dévelop¬ 
pement  :  le  crâne,  dont  la  circonférence  mesurait  0“,37,  avait  des  os  très-durs  et  résistants; 
la  femme,  ayant  positivement  vu  pour  la  dernière  fois, le  15  octobre,  aurait  dû  accouchei 
déjà,  vers  le  22  juillet;  enfin  il  fallut  faire  des  incisions  latérales  pour  éviter  une  rupture  du 
périnée.  Les  couches  de  la  mère  furent  si  heureuses  que  le  douzième  jour  elle  putlcjuitler 
le  lit.  Mais  depuis,  elle  fut  reprise  de  nouvelles  douleurs  dans  |e  bas-ventre;  la  tumeur  avait 
repris  sa  première  position,  avait  entraîné  la  matrice  et  donné  lieu  à  une  descente  pour 
laquelle  on  fut  obligé  de  lui  appliquer  l’hysterophor  de  Zwanek,  ce  qui  lui  permit  un  peu  de 
vaquer  à  ses  affaires.  {Manatsschs.  fur  Geb.  Kunde  und  Franenkr.  Décembre  1865.) 

Trad.  du  D' Gustave  Lauth. 


COURRIER. 


—  Par  arrrêlé  du  ministre  secrétaire  d’État  au  département  de  l’instruption  publique,  con¬ 
sidérant  que  MM.  Denis  et  Chancerel,  professeurs  à  l’École  préparatoire  de  médecine  et  de 
pharmacie  de  Caen,  se  sont  fait  remarquer  par  leur  courage  et  leur  dévouement  pendant  la 
dernière  épidémie  cholérique,  sont  nommés  officier  d’académie  : 

M.  Denis,  professeur  adjoint  à  ï’Écôlè  préparatoire  de  médecine  et  de  pharmacie  de  Caen; 

M.  Chancerel,  professeur  suppléant  à  ladite  École. 

—  Par  un  autre  arrêté  du  même  ministre  secrétaire  d’Élat  du  département  de  l’instruction 
publique,  la  gratuité  des  droits  qui  leur  restent  à  acquitter  au  profit  du  Trésor,  à  partir  du 
1"  février  1866,  pour  l’achèvement  de  leurs  études  (inscriptions ,  examens,  thèses,  certificats 
d’aptitude,  diplômes),  est  accordée  aux  étudiants  de  l’école  préparatoire  de  médecine  et  de 
pharmacie  de  Caen,  ci-après  désignés,  qui  ont  été  signalés  pour  leur  dévouement  au  soula- 
des  malades  atteints  par  le  choléra; 

Services  rendus  à  Caen  :  MM.  Millevingt,  Dutac,  Ozanne  et  Lefèvre.  ;  , 

—  M.  Calloch,  licencié  ès  sciences,  docteur  en  médecine,  professeur  suppléant  à  l’école 
préparatoire  de  médecine  et  de  pharmacie  de  Nantes,  est  chargé  du  cours  d’histoire  naturelle 
à  l’école  préparatoire  à  l’enseignement  supérieur  des  sciences  et  des  lettres  de  Nantes,  en 
remplacement  de  M.  Achille  Comte,  décédé. 

SOCIÉTÉ  MÉDICALE  DES  HOPITAUX.  —  Séance  du  mercredi  28  février  (â  3  heures  1/2): 
Communication  sur  l’inoculabililé  du  tuburcule,  par  M.  Hérard. 


MONUMENT  A  LAENNEC. 

.Souscription  ouverte  aux  bureaux  de  PUmon  Médicale  : 

Société  de  médecine  de  Bordeaux,  100  fr.;—M.  Bouissin,  à  Marly-le-Roi,  5  fr.  105  » 

Premières  listes . 3,810  50 

Total.  .  3,915  50 


Le  Gérant,  G.  RiCHELOT. 


Paris.  —  Typi>frai>liie  FflIï  Mauteste  <‘f  C®,  me  des  De)u-Porle»-Saint-SaiiYeiir,  22, 


EAUX  SDLFÜREDSES  DE  CADTERETS  |  APIOL  DES  D"  JORET  ET  HOMOLIE. 


(Sources  de  La  Raillèhe  et  de  Césak). 

«  Ces  eaux,  même  après  un  an  d’ embouteillage, 
»  m’ont  fourni  tous  les  signes  d’une  bonne  con- 
»  servation.  »  (Filhol.) 

Très  recommandées  en  boisson  et  en  garga¬ 
risme  dans  les  maladies  chroniques  suivantes  : 
Laryngite,  Pharyngite,  Catarrhe  bronchique. 
Phthisie  tuberculeuse ,  Asthme ,  Maladies  de  la 
peau,  etc. 

S’adresser  à  Cadterets,  à  BROCA,  pharmacien, 
fermier.  —  A  Paris,  à  LESCUN,  18,  rue  de  Choi- 
seul.  —  En  province,  à  MM.  les  Pharmaciens  et 
Marchands  d’eaux  minérales. 


Médaille  'a  l’Exposition  universelle  de  1862. 

L'observation  médicale  confirme  chaque  jour  ses 
propriétés  véritablement  spécifiquescommeemmé- 
nagogue,  et  son  incontestable  supériorité  sur  les 
agents  thérapeutiques  delà  même  classe. 

Un  savant  et  consciencieux  observateur,  M.  le 
docteur  Marrotte,  a  particulièrement  étudié  l’Apiol 
à  ce  point  de  vue,  dans  son  service  de  l’hôpital  de 
la  Pitié  et  en  ville.  11  résulte  de  ses  observations 
que  le  succès  est  assuré  quand  l’aménorrhée  et  la 
dysménorrhée  sont  indépendantes  d’un  état  anato¬ 
mique,  ou  d’une  lésion  organique,  mais  se  ratta¬ 
chant  à  un  trouble  de  l’innervation  vaso-motrice  de 
l’utérus  et  des  ovaires.  Ajoutons  qu’on  doit  com¬ 
battre  simultanémeift  ou  préalablement  la  chlorose 
ou  les  autres  complications. 

Les  docteurs  Joret  et  Homolle  indiquent,  comme 
le  seul  moment  opportun  pour  administrer  l’Apiol, 
celui  qui  correspond  à  l’époque  présumée  des 
règles,  ou  qui  la  précède. 

Dose  ;  1  capsule  noatin  et  soir,  pendant  six  jours. 
On  l’emploie  aussi  pour  couper  les  fièvres  d’accès. 

Pharmacie  Briant,  rue  de  Rivoli,  150.  entrée 
rue  Jean-Tison,  h  Paris. 


MALADIES  DE  POITRINE 

HYPOPHOSPHITES  DU  CHURCHILL. 

Sirop  d’hypophosphite  de  soude.  Sirop  d’hypo- 
phosphite  de  chaux.— Pilules  d’hÿpophosphite  de 
qjiinine. 

chlorose,  Anémie,  pAles  couleurs. — 
Sirop  d’hypophosphite  de  fer.  Pilules  d’hypophos¬ 
phite  de  manganèse.  —Prix  :  4  fr.  le  flacon. 

Sous  l’influence  des  hypophosphites,  la  toux  di¬ 
minue,  l’appétit  augmente ,  les  forces  reviennent, 
les  sueurs  nocturnes  Cessent,  et  le. malade  jouît 
d’un  bien-être  inaccoutumé.  '  ’  • 

Pharmacie  SWANN,  12,  rue  Castigliohé,à  Paris. 
—  DÉPÔTS  :  Montpellier,  BELEGOÜ  frères;  Nice; 
FOUQUE;  Lyon,  Pharmacie  centrale,  19,  rue  Lan¬ 
terne;  Bordeaux,  Nantes,  Toulouse,  dans  les  suc¬ 
cursales  de  la  Pharmacie  centrale. 


Perles  d’Èther  du  D'  CLERTAN. 

Prises  à  la  dose  ordinaire  de  2  à  6,  elles  dis¬ 
sipent  (le  plus  souvent  en  quelques  minutes)  les 
maux  d’estomac,  migraines  et  névralgies. 


préparations  de  Perclilorure  de  fer 
Jt  du  D' DELEAU,  méd.  du  Dépôt  dés  condamnés. 

Solution  normale  à  ào?;  Solution  caustique  à  45°. 
Sirop,  Pilules,  Pommades.  Injections  pour  hommes 
et  pour  femmes. 

Dépôt  général ,  ancienne  phar.  BAUDRY,  rue  de 
Richelieu,  44,  k  Paris,  G.  KOCH,  successeur. 


Electricité  médicale.  —  Appareils 

MORIN,  approuvés  par  l’Académie  de  méde¬ 
cine,  recommandés  par  les  ouvrages  spéciaux  et 
employés  avec  succès  dans  les  hôpitaux  civils  et 
militaires,  r.  Séguier,  14,  anc.  r.  Pavée-St-André. 


CONCERNANT  LES  VÉRITABLES 


PILULES  DE  BLANGARD 


L’Iodure  de  fer,  ce  médicament  si  actif  quand  tout  temps  la  pureté  et  l’inaltérabilité  du  médi 
il  est  pur,  est,  au  contraire,  un  remède  infidèle,  cament? 

irritant,  lorsqu’il  est  altéré  ou  mal  préparé.  Ap-  „  ,  .  ^ 

prouvées  par  l’Académie  de  médecine  de  Paris  et  ,  En  conséquence,  nous  ne  saunons  trop  pnei 
par  les  notabilités  médicales  de  presque  tous  les  Médecins  qui  désireront  employer  les 

pays,  les  Pilules  de  Ulancard  offrent  aux  véritables  Pilules  de  Blancard,  de  vou- 
praticiens  un  moyen  sûr  et  commode  d’admi-  Joir  bien  se  rappeler  que  nos  Pilules  ne  se  ven- 
nistrer  l’iodure  de  fer  dans  son  plus  grand  état  dent  jamais  en  vrac,  jamais  au  détail,  mais  sou¬ 
de  pureté.  Mais,  ainsi  que  l’a  reconnu  implicite-  Icment  en  flacons  et  demi-flacons  de  tOO  et  de 
meut  le  Conseil  médical  de  Saint-Pétersbourg,  ^0  pilules,  qui  tous  portent  notre  cachet  d  ar¬ 
dons  un  document  officiel,  publié  dans  le  Journal  réactif,  tixe  k  la  partie  inferieure  du  bou¬ 
de  Saint-Pétersbourg,  le  8/20  juin  1860,  et  re-  chon,  et  notre  signature  (indiquée  ci-dessous) 
produit,  par  les  soins  du  Gouvernement  français,  apposée  au  bas  d’une  étiquette  verte, 
dans  le  Moniteur  universel,  le  7  novembre  de  p^^j.  gg  garantir  de  ces  compositions  dange- 
la  même  aimée  ia  fabneatton  des  pluies  ,.g^5gg  ^.gâchent,  surtout  k  l’étranger,  der- 
de  Blancard  demande  une  grande  habtleCe  a  gière  nos  marqués  de  fabrique,  il  sera  toujours 
laquelle  on  n'arrwe  que  par  une  fabrication  ^ 

exclusive  et  continue  pendant  un  certain  temps.  L  a!*  ni.  yfX 

Puisqu’il  en  est  ainsi,  quelle  garantie  p  us  sé-  f,Bes  aùTnortent  nô- 
rieuse  d’une  bonne  confection  de  ces  Pilules  que  ®  portent  no 
le  NOM  et  la  signature  de  leur  inventeur,  lorsque 
surtout,  comme  dans  l’espèce,  ces  titres  sont 

accompagnés  d’un  moyen  facile  de  constater  en  Pharmacien  à  Paris,  rue  Bonaparte,  40. 

UTos  pilules  se  trouvent  dans  toutes  les  pharmacies. 


PEPSINE  LIQUIDE  DE  BESSON 


Vingtième  année. 


N»  25. 


Jeudi  ler  Mars  1866. 


LTMOm  MfflmE 


pm  DE  L’ABOXNEMEOT  ; 


L'ÉTBA.'NCgR,. 
'ort  en  plus, 
il  est  fixé  par  iM- 


somixAi. 

■sr  DES  OrtEÉTS  SCIISTIEIWIES  ET  PEATIOtES, 
"  î  M08UÎ  n  PEomsiorais 

DU  CORPS  MÉDICAL. 


m  du  Faubonrg-Monlaartre, 


Pans  les  Département(S,, 
Gîtez  les  principaux  Librairei, 


conrentioHc  postales.  . . . .  Impériales  et  Générales. 

Ce  ^Tournai  parait  trois  fols  par  Semaine,  le  MJlBDI,  le  jfBVlitl,  le 

ET  FORME,  PAR  ANNEE,  4  BEAUX  VOEUIUES  IN-S®  DE  PLUS  DE  600  PAGES  CHACUN. 

Tout  ce  qui  concerne  la  Rédaction  doit  être  adressé  à  M.  le  Docteur  Améaée  lUATspvR,  Rédacteur  en  chef.  —  Tout  a  tut 
concerne  l’Administration,  à  M.  le  Gérant,  rue  du  Faubourg-Mantinc^tre,  56. 

Les  Lettres  et  Paquets  doivent  être  affranchis. 


Quelques  colleetioris  de  la  première  série  de  I’Union  Médicale,  formant  11  volumes 
îü-folio,  peuvent  encore  être  cédées  par  l’Administration  du  Journal ,  aux  conditions 
suivantes: 

JLa  collection  complète,  soit  les  11  volumes,  1847,  1848,  1850  à  1858  inclusive- 
meat.  Prix  :  235  francs. 


Cette  collection  sera  livrée  en  feuilles ,  avec  les  Titres  et  les  Tables  des  matières 


Chaque  année  ou  volume  séparément  : 

Tome  1«J-,  1847,  relié.  ......  25  fr. 


2®,  1848,  relié. ... 

.  25  fr. 

3®,  1849.  .  .  .  . 

.  (épuisé). 

4®,  1850.  .  .  .  . 

.  30  fr.  (rare);. 

5®,  1851 . 

.  30  fr  . 

6®,  1852 . 

.  25  fr. 

7®,  1853 . 

.  25  fr.  (assez  rare). 

8®,  1854 . 

.  15  fr.  . 

9®,  1855.  .  .  .  . 

.  15  fr. 

10®,  1856.  .  .  .  . 

.  .  15  fr.. 

Ile  1 .  .  .  - 

15  fr. 

12®,  1858.  .  .  .  . 

:  .  15  fr . 

Chaque  volume  en  demi-reliure,  3  fr.  en  sus» 

Frais  de  port  et  d’emballage  à  la.  charge  de  Tacqné'eur. 

La  nouvelle  série  de  I’ünion  Médicale,  format  grand  in-8»  a  commencé  le  jan¬ 
vier  1859,  et  forme  en  ce  moment  28  beaux  volumes  grand  in-8®  de  plus  de  600  pages 
chacun,  avec  Titres  et  Tables  des  matières. 


L’année  1859 ,  soit  4  volumes,  prix 

25  fr.  en  feuille 

30  fr.  demi-reliure. 

L’année  1860, 

id. 

id. 

id. 

L’année  1861 , 

id. 

id. 

id. 

L’année  1862, 

id. 

id. 

id. 

L’année  1863, 

id. 

id. 

id. 

L’année  1864, 

id. 

id. 

id. 

L’année  1865, 

id. 

id. 

id. 

L’UNION  MÉDICALE. 


ACIDULES, 

EAUX  MINERALES  DE  VAIS 

GAZEUSES,  BICARBONATÉES,  SODIQUES,  analysées  par  0.  HENRI. 

Sdoree  ferro-arsenicale  de  la 
Dominique. 

Acide  sulfürique  libre.  1.33 
Silicate  acide)  1 

S 

Sulfate  »  0.44 

—  de  chaux. ....  l 
Chlorure  de  sodium. .  1 
Matières  organiques. .  I 

Thermalité  13°  1 

Acide  carbonique  libre . 

Saint- Jean 

1.425 

Rigolelte 

2.095 

Précieuse 

2.218 

Désirée 

2.145 

Magdeleine 

2.050 

Bicarbonate  de  soude . 

—  depotaese . . 

—  de  chaux . 

—  de  magnésie ...... . 

—  de  fer  et  manganèse. 

Chlorure  de  sodium . 

Sulfate  de  soude  et  de  chaux. . . 

Silicate  et  silice ,  alumine . 

lodure  alcalin,  arsenic  et  lithine. 

1.480 
0.040 
0.310  i 
0.120  ' 
0.006  1 
0.060 
0.054 
0.080 
indice 

5.800 

0.263 

0.259 

0.024 

1.200 

0.220 

0.060 

tracés 

5.940 

0.230 

0.630 

0.750 

0.010 

1.080 

0.185 

0.060 

indice 

6.040 

0.263 

0.571 

0.900 

0.010 

1.100 

0.200 

0.058 

indice 

7.280 

0.255 

0. 520 
0.672 

0.  029 
0.160 
0.235 
0,097 
traces 

2.151 

7.826 

8.885 

9.142 

9.248 

Ges  eaux  sont  tr'esragréables  k  boire  à  table,  pures  ou  coupées  avec  du  vin.  Un  excès 
d’acide  carbonique  et  la  proportion  heureuse  des  bicarbonates  calciques-magnésiens,  en  font, 
malgré  la  plus  riche  minéralisation  qui  soit  connue  en  France,  des  eaux  légères,  douces, 
essentiellement  digestives.  Dose  ordinaire  une  bouteille  par  jour.  (Indiquer  autant  que  possible 
la  source  que  l’on  entend  prescrire.)  Emplois  spéciaux  :  SAINT-JEAN,  maladies  des  organes 
digestifs;  —  PRÉCIEUSE,  maladies  de  l’appareil  biliaire  ;  —  DÉSIRÉE,  maladies  de  l’appareil 
urinaire;  —  RIBOLETTE,  chlorose-anémie;  —  MAGDELEINE,  maladie  de  l’appareil  sexuel.  — 
DOMINIQUE,  cette  eau  est  arsenicale,  elle  n’a  aucune  analogie  avec  les  précédentes ,  fièvres 
intermittentes,  cachexies,  dyspnée,  maladies  de  la  peau,  scrofule,  maladies  organiques,  etc. 

Les  eaux  de  ces  six  sources  se  transportentet  se  conservent  sans  altération;  elles  se  trouvent 
dans  les  principales  pharmacies  de  France,  au  prix  de  0,80  c.  la  bouteille  en  verre  noir, 
revêtue  d’une  étiquette  et  coiffée  d’une  capsule  en  étain  indiquant  le  nom  de  la  source  où 
elle  a  été  puisée. 


AVIS  A  MM.  LES  MÉDECINS. 


En  venant  remercier  les  Médecins  des  départements  les  plus  fiévreux  de  France,  et  notam¬ 
ment  ceux  de  l’hôpital  de  Rochefort,  des  remarques  et  désirs  qu’ils  ont  bien  voulu  trans¬ 
mettre,  nous  nous  empressons,  pour  répondre  à  celle  desjemarques  Je  plus  souvent  exprimée, 
de  mettre  à  la  disposition  de  la  Pharmacie  dü  Quinoïde-Armand  à  l’état  sec.  De  cette  façon 
il  pourra  être  ordonné  comme  le  sulfate  de  quinine.  Son  innocuité  de  plus  en  plus  constatée, 
et  surtout  son  prix  peu  élevée  le  feront -certainement  préférer  dans  la  majorité  des  cas  où  la 
quinine  est  indiquée. 

Bodrières-Ddblanc,  pharmacien,  221,  rue  du  Temple,  dans  les  principales  Pharmacies 
et  Drogueries  de  France  et  de  l’étranger. 

Au  même  dépôt  :  VAlcoolé,  les  Dragées,  le  Vin  et  VÈlixir  du  Quinoïde-Armand. 

Prix  :  Le  kilo,  33  flacons  de  30  grammes,  80  fr.  —  Le  flacon  de  30  grammes,  3  fr. 


PEivi.i;s 

COLLODION  ROGÉ- 

Depuis  vingt  ans,  le  Collodion  élastique  ou  mé¬ 
dicinal  est  préparé  spécialement  à  la  pharmacie 
ROGÉ,  et  les  nombreuses  expériences  qui  ont  établi 
son  efficacité  dans  les  Péritonites,  les  Érysipèles, 

dESSLNCEdiTÉRÉBENTHIHE 

bu  D?  CLERTAN 

Sont  d’inje  efficacité  vraiment  remarquable  dans 
le  traitement  dés  maladies  de  la  vessie,  des  scia¬ 
tiques  et  des  névralgies  viscérales,  faciales,  inter- 

les  Rhumatismes,  la  Variole,  les  Entorses  et  les 
Inflammations  en  général,  ont  toutes  été  faites  avec 
le  CouoDiox  Rogé,  12,  r.  Yivienne.  Prix  :  2-50  le  fl- 

costales  et  autres. 

jncontinence  d’Urine.  —  Guérison 

Ipar  les  DRAGÉES-GRIMAUD  aîné,  de  Poitiers. 
Dépôt  chez  l’inventeur,  à  Poitiers.  —  Paris,  7,  rue 
de  la  Feuillade.  —  Prix  :  5  fr.  la  boite. 

pastilles  de  POTARD  à  la  manne, 

JL  contre  les  Rhumes,  la  Bronchite  chronique, 
l’Oppression ,  la  Grippe  et  les  Glaires.  Facilitent 
l’expectoration.  Pectoral  laxatif  employé  dans  les 

maladies  inflammatoires.  A  Paris,  1 8,  rue  Fontaine- 
Molière;  en  province,  dans  les  pharmacies. 

Paris.  —  Imprimerie  Félix  Malteste  et  C‘, 
BacdeiDeuz-Fortee-Saiiit  SaoTenr,!). 

L’UNION  MËDIGALE. 


N°  25.  Jeudi  1"  Mars  1866, 

SeMMAIBE. 


I.  Pabis  :  Sur  la  séance  de  l’ Académie  de  médecine.  —  II.  Tbérapectiqdë  cniRtJKGicALE  :  Mémoire  sur 
l’application  des  injections  coagulantes  . à  la  cure  . du  varicocèle.  —  lïl  Bibliotuf-ûue  :  De  la  possibilité 
et  de  la  convenance,  de  faire  sortir  certaines  catégories  d’aliénés-  des  asiles  spéciaux.  IV.  Acadé¬ 
mies  et  Sociétés  savantes.  (Académie  de  médecine).  Séance  du -27  Février  :  Correspondance. — 
Présentations.  —  Rapport  et  discussion  sur  le  traitement  de  l’anthrax  pàM’iricisiôn  cruciale  sous- 
cutanée.'.i^  V.  Codreier.  —  VI.  FEtJiiETON  ;  Notice  scientifique  sur  Rouanet,  de  St-Poiis  (Hérault). 


Paris,  le  28  Février 

■  BULLETO..' 

.Sur  la  séance  de  l’ Académie  de  médecine. 

Od  peut  compter  que  la  lecture  du  procès-verbal,  la, communication  de  la  corres¬ 
pondance  et  les  présentations  faites  par  les  membres  de  bAcadémic,  absorbent  main¬ 
tenant  à  peu  près  la  première  heure  des  séances.  Il  ne  réste  plus  guère  qu’une  heure 
pour  les  rapports,  les  discussions  et  les  lectures  des  communications  faites  soit  par 
les.académiciens,  soit  par  les  personnes  étrangères  l’Académie.  Encore  même  de 
fréquents  comités  secrets  viérinent-ils  amoindrir  la  durée;des  séances  publiques.  Il 
semble  donc  qu’il  y  âiturgencè,  si  l’Académie  veut  atteindre  le  but  de  son  institution, 
soit  de  faire  un  autre  emploi  de  la  première  heure,  soit  de  prolonger  les  séances  au  delà 
du  terme  habituel.  .  ■ 

Hier,  par  exemple,  il  n’y  a  eu  place  que  pour  un  seul  rapport,  et  la  discussion  qu’il 
a  provoquée  na  pu  être  terminée.  Il  est  vrai  que  les  présentations  avaient  été  si  nom- 
■breuses,  que  M.  Gosselin,  rapporteur,  n’a  pu  aborder  la  tribune  que  vers  quatre 
heures.  ■ 

Il  s’agissait  d’un  mémoire  présenté  à  l’Académie,  il  y  a  deux  ans,  par  M.  A.Guérin, 
sur  le  traitement  de  l’anthrax  par  les  incisions  sous-cutanées.  M.  Gosselin,  a  donné 
l’analyse  de  ce  travail  en  approuvant  une  partie  des  vues  de  l’auteur.  Ainsi,  M.  A,. 
Guérin  pense  que  les  incisions  sous-cutanées  préviennent  les  complications  redouta- 


FEUILLETON. 

NOTICE  SCIENTIFIQEE  SUR  ROUANET,  DE  SAINT-PONS  (HÉRAULT)  (1). 

Par  le  docteur  Fagét. 

Dans  ce  résumé  trop  incomplet  des  travaux  de  Rouanet,  il  n’a  encore  été  question  que  de 
l’analyse  des  bruits  du  cœur;  il  est  cependant  évident  que  cette  analyse  se  lie  intimement  à 
celle  de  ses  mouvements;  la  première  présupposera  seconde;  l’une  est  solidaire  de  l’autre. 
Si  Rouanet  ne  s’était  d’abord  parfaitement  édifié  sur  le  compte  de  la  théorie  des  mouvements 
du  cœur,  il  est  plus  que  probable  qu’il  ne  serait  point  parvenu  à  celle  des  bruits.  Qu’il  ait 
donc,  avant  tout,  sérieusement  étudié  et  médité  au  moins  les  œuvres  de  Haller  sur  la  phy¬ 
siologie  du  cœur,  c’est  ce  qu’il  est  difficile  de  mettre  en  doute.  En  tête  de  sa  thèse  inaugu¬ 
rale,  c’est  une  pensée  de  Haller  qui  sert  d’épigraphe  : 

«  Ego  quidem  persuasus  sum  artem  medicam  debere  orrminb  imiiti  eœperimentis  quæ  sen- 
sibus  capi  possunt;  verûmnon  ideàfides  erit  deneganda  iis  propositionibus  quæ  evidenter  nexu 
sequuntvr  ex  sensuum  apparitionibus.  » 

Ce  qui  est  positif,  c’est  qu’il  a  suivi  pour  les  mouvements  du  cœur  la  théorie  de  Haller, 
qui  avait  été  aussi  celle  de  Harvey;  puis  c’est  à  la  physique,  c’est  à  l’anatomie  humaine  nor¬ 
male,  lui  fournissant  un  instrument  de  physique  fonctionnant  coriime  une  pompe  foulante  et 
aspirante,  c’est,  enfin,  à  la  clinique  que  nous  l’avons  vu  aller  demander  ses  preuves.  Ce 

.  (t)  Suite  et  fin.  —  Voir  les  Buraéros  des  20  et  22  février. 

Tome  XXTV.  —  Noiiretle  série.  of) 


386  ^  y  -  L’UNION  MÉDICALE.  r  v;'  ry  j _ 

oies  de  l’érysipèle  et  de  rinfection  purulente;  M. Gosselin  est  du  même  avis  relati¬ 
vement  à  l’érysipèle,  et  fait  des  réserves  au  sujet  de  l’infection  purulente.  En  somme, 
rapport  laudatif  et  conclusions  favorables. 

Alors  M.  Velpeau  a  pris  la  parole,  et  puis  après  M.  J.  Guérin,  bientôt  suivi  de 
M.  Michon,  qui  avait  précédé  M.  Larrey,  à  qui  M.  Velpeau  a  encore  donné  la  réplir 
que,  et  la  discussion  a  été  continuée  à  la  prochaine  séance. 

Nous  qui  savons  un  peu  à  quoi  nous  en  tenir  sur  les  prétentions  dé  la  chirurgie  à 
la  certitude  thérapeutique,  il  ne  nous  a  pas  été  bien  étonnant  d’entendre  les  éminents 
chirurgiens  qui  ont  pris  hier  la  parole  accuser  la  plus  complète  incertitude  sur  le 
traitement  chirurgical  de  l’anthrax.  Les  médecins,  dissertant  sur  le  traitement  des 
fièvres  graves,  ne  se  seraient  pas  montrés  plus  hésitants  ni  moins  concordants.  Si 
cette  discussion  eût  eu  pour  témoin  un  public  mondain,  ce  public  qui  répète  sans 
cesse  ce  vieil  apophthegme  :  La  médecine  est  conjecturale;  la  chirurgie,  à  la  bonne 
heure  1  elle  voit  ce  qu’elle  fait;  ce  public,  disons-nous,  eût  été  singulièrement 
désabusé,  du  moins  en  ce  qui  concerné  Tanthrax.  Les  chirurgiens  ne  sont  pas  d’ac¬ 
cord  non-seulement  sur  la  manière  dont  il  faut  attaquer  l’anthrax  par  le  bistouri, 
mais  encore  sur  la  question  de  savoir  s’il  faut  l’attaquer  par  l’instrument.  Après  de 
nombreuses  déceptions,  M.  Nélaton  a  déclaré  qu’il  fallait  renoncer  au  bistouri.  L’émi¬ 
nent  professeur  persiste-t-ilencore  dans  cette  pratique? 

Mais  quant  à  la  manière  de  se  servir  du  bistouri,  faut-il  pratiquer 'de  grandes 
incisions  longitudinales,  ou  cruciales,  ou  circulaires?  fàut-il  les  fairè  profondes  ou 
superficielles?  faut-il  n’en  faire  qu’une  ou  plusieurs?  convient-il  de  les  faire  à  ciel 
ouvert  ou  sous-cutanées? 

On  verra  par  le  compte  rendu  de  la  discussion  que  les  opinions  sont  très-divisées 
sur  tous  ces  points  ;  on  verra  que  tandis  que  les  uns  accusent  les  incisions  de  pro¬ 
duire  l’érysipèle,  les  autres  ont  vu;  survenir  cette  fâcheuse  complication  alors  que  le 
bistouri  n’avait  pas  agi.  On  verra  encore  que  si  pour  les  uns  les  Caustiques  prévien¬ 
nent  l’érysipèle,  pour  les  autres  l’emploi  des  caustiques  ne  préserve  pas  plus  que  le 
bistouri  de  cette  complication.  Incertitude  suc  toutes  ces  questions. 

Y  a-t-il  au  moins  un  de  ces  illustres  chirurgiens  qui  ait  essayé  une  seule  fois 
l’emploi  des  enduits  imperméables  dont  un  honorable!  et  savant  praticien  de  Paris 
vante  les  succès?  Silence  complet  sur  ce  point.  • 


qu’il  lui  a  fallu  déployer  de  connaissances  spéciales,  d’esprit  ingénieux,  de  force  d’atten- 
lion  et  de  puissance  d’analyse,  pour  arriver  à  son  but,  en  vérité,  est  extraordinaire. 

Depuis,  toutes  les  recherches,  toutes  les  expérimentations  (ectopies,  vivisections)  que  l’on 
n’a  cessé  d’accümûîer  dans  la  sra'ence  en  faveur  de  la  théorie  haFlériênne  des  rnouvements 
normaux  du  cœur,  sont  venues,  à  l’envi,  confirmer  la  théorie  des  claquements  valvulaires. 
Aussi  peut-on  soutenir  dès  maintenant  que,  dans  l’histoire  de  la  physiologie  de  l’organe 
central  de  la  circulation,  le  nom  de  Rouanet  restera  indissolublement  uni  à  ceux  de  Harvey 
et  de  Haller.  Ils  nous  ont  donné  la  clef  des  mouvements,  Rouanet  celle  dés  bruits  du  cœur. 

Cependant,  comme  toutes  les  découvertes  importantes,  celle  de  Rouanet  devait  rencontrer 
de  puissantes,  de  vives  contradictions.  Les  plus  célèbres  sont  sorties  du  Collège  de  France, 
de  la  Faculté  et  des  hôpitaux  de  Paris.  Rouanet  lui-même  â  réfuté  Magendie,  comme  nous 
l’avons  vu.  Quant  à  l’innovation  du  professeur  Piorry,  elle  paraît  n’avoir  été  qu?une  forle 

tentation,  qui  l’eût  entraîné  pourtant .  «  s’il  n’eût  d’abord  fallu  renverser  l’isoohronisme 

des  contractions  à  droite  et  à  gauche; .  ce  qui  serait,  rf<ms  l'état  actuel  de.  la  science, 

opposé  à  tout  ce  q«’o.n  croit.....  »  Plus  lard......  qui  sait? 

Un  moHïénl,  Piedagnel  dut  raviver  l’espoir  du  professeur  de  la  Faculté  :  c’était  aussi  le 
renversement  de  l’isochronisme  des  contractions  a  droite  et  a  ffauchem...,^  avec  uoe  légère 
compliicalion  de  plusl  Gomme  on  se  le  rappelle,  une  simple  injection,  à  l’aide  d’nn  ciyso- 
pompe,  au  travers  du  cœur  mutilé  d’un  cadavre,  avait  paru  suffisante  au  professeur,  de 
l’École  pour  anéantir  la  théorie  des  claquements  valvulaires;,  un  simple  caillot,  dans  une 
moitié  d’un  cœur  qui  n’avait  donné  qu’un  bruit,  pour  l’oreille  de  Piedaguel,  fut  la  base  de 
la  théorie  du  médecin  de  l’hôpital  Saint-Antoine. 

L’opposition  de  Beau  a  été  plus  sérieuse,  plus  convaincue  ét,  par  conséquent,  plus  opi- 


LUmON  MÉDICÀLÈ. 


387 


Maîô  véritablément  éfe'  quf  nous  a  étonné,  "c*est  la  pauvreté,  e’est  même  Tabsence 
dç  toute  doctrine  pathogénique  à  l’occasion  de  l’anthrax.  Seul  M.  Michon,  dont 
l^llbcution  d’ailleurs  a  été’ remarquable  et  remarquée,  a  dit  un  mot  vrai,  profond, 
ihébicàl  :  il  n’y  a  pas  qu’un  anthrax,  il  y  a  plusieurs  sortes  d’anthrax.  Cela  est  très- 
juste,  et  les  anciens  avec  moins  de  précision  apparente,  mais  avec  plus  de  bon  seiis, 
avaient  établi  deux  grandes  classes  dans  l’anthrax  :  là  bénin  ét  le  malin.  Oui,  il  y  a 
des'arithràx  qui;  qdels  que  soient  leur  sfége,  leur  ^tendue  etdèur  gravité  apparente, 
ghérisserit  tout  seuls;  il  eU  est  d’autres  qui  résistent  davaiitage  et  qui  sont  quelquefois 
réfractai'res  à  tout  traitement.  Qü’ést-cej'qüi  ùpprend’a  lèsrèconnaitre  et  à'  porter  un 
pronostic?  Un  peu  de  médecine,  Messieurs  les  chirurgiens,  il  ÿ  â  ranihràx  des  riches 
e^'f'iinthrax  déÿpâuvi’es’i’aUihrax  desigtàs  é^  des  maigres.  L’anthrax'  des 

riches  et  dés  gras  est  fanthrax  malin  dés  anciens,  c’csfié  pfus'gtaYé,  c’est  celui  qui 
sélieaU  diabète,  relations  Sûr  lesqueliés  M;  Marchai  (de  Càl.yi)  a  si  jUstetoent  appelé 
ralteûtion.  Pas  un  mot  de  tout  cela  hier,  àÙÀcadémiè,  où  Ids' Orateurs  se  sont  tenus 
froidement  au  bistouri.  Il  y  a  là  cependant  un  très-beau  Sujet  de  disquisition  acadé¬ 
mique  et  une  très-béile  thësà  de  pathologie  générale. 

Mais  n’oublions  pas  que  la  discussion  n’est  pas  close  et.  que  probablement  les 
orateurs  qui  veulent  se  faire  entendre  vont,  selon  l’expression  consacrée,  ouvrir  des 
horizons  nouveaux  à  ce  débat  jusqu’ici  un  peu  borné  et  beaucoup  trop  cbirurgical. 

Amédée  Latour  i 


THÉRAPEUTiaUE  CHIRURGICALE. 


MËMOIltF.  SUR  L’APPLIGATIOiV  RES  IBIJEGTIONS  GOAGGLA\TES  A  LA  GÜBE  DU  VARIGOGÈLE, 
Pàr  le  docteur  MaiSonnecvë,,  chirurgien  de,  rHôlel-Dieu  de  Paris. 

Le  varicocèle,  ou  développement  variqueux  des  vèines  dn  cordon  spermalique,  est 
ptefôt  une  infirmité  qu’une  maladie  ,  en  ce  sens  qu’il  ne  compromet  jamais  la  vie 
d’une  manière  directe.  '  ‘ 

Néanmoins,  les  acddents  auxquels  il  peut  donner  lieu  sont  parfois  si  pénibles,  que 


niâtre,  plus  entraînante.  Il  s’appuyait  d’abord,  cOiriùié  on  sait,,  sur  de  nombreuses  vivisèc- 
ti'ons,  mais  faites  sur  dés  grenouilles  surtout,  rnâlgré  Içs  avertissements  de  Hâllér;  il  invo¬ 
quait  ensuite,  mais  en  les  exagérant,  certains  faits  cliniques  en  apparence  opposés,  à  la 
théorie  de  Rouanet.  Aux  arguments  tirés  par  Beau  de  ses  vivisections,  MM.  Chauveau  et 
Faivre  ont  répondu;  à  ceux  tirés  de  la  clinique,  M.  Hérarfli  dans  le  mémoire  que  nous  venons 
de  rappeler. 

Après’avoir  donné' un  grand  nombré  de  détails  sur  dés  vivisections  faites  sur  de  grands 
maminifères  (26  éolipèdes,  10  chiens,  1  singe),  MM.  Chauveau  et  Faivre  s’expriment  ainsi  : 

«  Tous  ces  faits  sont  d’une  évidence  si  frappante  étsi  facile  à  saisir  chez  le  cheval,  qu’ils 
ont  converti  presque  instantanément  les  adeptes  les  plus  fervents  que  M.  Beau  comptait 
parmi  les  médecins  lyonnais.  Nous  demandons  cinq  minutes  à  un  homme  de  bonne  foi, 
comme  M.  Beau,  pour  le  ranger  également  à  notre  opinion.  »  (Barth  et  Roger,  p.  372.) 

A  son  tour,  M.  Hérardl  est  venu  faire  valoir  contre  Beau  les  arguments  de  la  clinique,  dans 
les  passages  suivants  de  son  excellent  mémoire,  page  11  :  a  Troisième  proposition:  Le 
rétrécissement  de  l’orifice  auriculo-venlriculaire  gauche  produit  un  bruit  de  souffle  au  second 
temps.  » 

Beau,  «  cédant  aux  exigences  de  sa  théorie,  avait  rejeté  complètement  la  possibilité  d’un 
bruit  de  souffle  au  second  temps,  coïncidant  avec  le  rétrécissement  auriçulo-ventricu- 
laîre,..:..  » 

«  .....  C’est  à  regret,  continue  M.  Hérard,  que  nous  nous  voyons  objigé  de  nous  séparer, 
sur  ce  point,  de  M.  Beau  et  des  médecins  qui  se,  sont  ralliés  à  son  opinion . » 

El,  pour  justifier  celte  séparation,  il  fournit  18  observations, qu’il  a  rassemblées,  et  dont 
8  lui  sont  personnelles. 


m 


L’UNION  MÉDICALE. 


le  moral  des  malades  s’en  affecte  profondément,  et  qu’il  peut  même  en  résulter  une 
hypochondrie  véritable. 

On  comprend,  dès  lors,  quels  efforts  ont  dû  faire  les  chirurgiens  pour  obtenir  la 
cure  de  cette  affection.  Déjà,  du  temps  de  Celse,  on  employait  contre  elle  la  cauté¬ 
risation,  soit  avec  le  fer  rouge,  soit  avec  les  caustiques.  On  employait  aussi  la  liga¬ 
ture,  l’incision,  l’excision,  la  castration  même.  Toutes  ces  méthodes,  qui  ont  trouvé 
des  partisans  parmi  les  praticiens  les  plus  illustres,  tels  qu’Am.  Paré,  Paul  d’Égine, 
Delpech,  etc.,  avaient  pour  but  la  destruction  plus  ou  moins  complète  des  veines  vari¬ 
queuses,  dans  l’opinion  où  l’on  était  alors  que  cette  destruction  était  la  condition 
essentielle  de  la  guérison. 

Vers  le  commencement  de  ce  siècle,  alors  que  la  découverte  de  l’infection  purulente 
eut  éclairé  les  chirurgiens  sur  les  dangers  de  l’inflammation  suppurative  des  veines, 
on  essaya  de  substituer  aux  anciennes  méthodes  celles  moins  effrayantes  de  la  com¬ 
pression  linéaire,  de  la  ligature  sous-cutanée,  de  l’enroulement,  etc.,  dans  lesquelles 
on  se  propose  seulement  d’oblitérer  les  veines  sans  les  détruire..  Cependant,  malgré 
leur  supériorité  réelle  sur  les  précédentes,  ces  opérations  nouvelles  ne  laissaient  pas 
encore  que  de  présenter  de  graves  inconvénients  ,  et  surtout  ne  mettaient  pas  abso¬ 
lument  à  l’abri  de  la  phlébite.  Voici  comment  A.  Bérard  s’exprimait  à  èe  sujet,  dans 
l’article  Varicocèle  du  Dictionnaire  de  médecine  .* 

«  Tous  ces  moyens,  dit-il,  ont  été  suivis  d’accident,  plusieurs  malades  ont  eu  le 
«  testicule  atrophié  (il  aurait  pu  dire  aussi  gangrené)  à  la  suite  de  la  compression  ou 
«  de  la  ligature.  Delpech  a  été  assassiné  par,  un  jeune  homme  chez  lequel  la  ligature 
«  de  deux  varicocèles  avait  amené  ce  résultat.  D’autres  malades  sont  morts  de  phlé- 
«  bite,  et  un  grand  nombre  n’ont  été  guéris  que  momentanément.  » 

Aussi  les  chirurgiens  en  arrivèrent-ils  peu  à  peu  à  ne  plus  pratiquer  d’opérations 
contre  le  varicocèle,  non  plus  que  contre  toutes  les  varices  en  général. 

Tel  était  l’état  des  choses  quand,  en  1852,  Pravaz  fit  connaître  ses  belles  recher¬ 
ches  sur  les  injections  de  perchlorure  de  fer  dans  les  veines,  et  démontra  que  quel¬ 
ques  gouttes  d’une  solution  à  32o  de  cette  substance,  injectées  dans  l’intérieur  d’une 
veine,  suffisent  pour  produire  instantanément  un  caillot  solide  et  oblitérer  le  calibre 
du  vaisseau. 

Un  grand  nombre  de  chirurgiens,  parmi  lesquels  je  suis  heureux  de  me  compter. 


«  De  ces  18  faits,  il  y  en  a  là  avec  autopsie  ;  dans  tous  le.bi  uit  de^souffle  était  au  seçpnd, 
temps,  prononcé  surtout  à  la  pointe  du  cœur,  et  il  ne  pouvait  s’expliquer  par  une  lésion, 
autre  que  le  rétrécissement  de  l’orifice  auriculo-ventriculaire  gauche.  »  (Barth-  et  Roger, 
p.  ààà.) 

Or,  il  n’y  a  pas  moyen  d’expliquer  ces  faits-là;  il  faut  les  rejeter  (rejeter  des  faits! des  faits 
bien  observés!),  si  l’on  veut  à  toute  force  conserver  la  théorie  de  Beau. 

«  . Nous  l’avouons,  reprend  M.  Hérard,  cette  circonstance  seule  que  la  théorie  ancienne 

rend  raison  de  faits  cliniques  que  la  théorie  nouvelle  est  impuissante  à  expliquer,  sufiirait 
pour  nous  décider  en  faveur  de  la  première  de  ces  deux  théories;  mais  nous  voulons  aller 
plus  loin,  nous  voulons '■montrer  que  la  physiologie  est  d’accord  avec  la  pathologie,  pour 
faire  admettre  que,  après  leur  contraction,  les  ventricules  se  dilatent  et  se  remplissent  de 
sang.  » 

Alors,  M.  Hérard  discute  d’abord  les  faits  de  vivisections  pratiquées  chez  les  animaux 
inférieurs,  en  particulier  les  grenouilles,  et,  chez  ceux  plus  rapprochés  de  Thomme;  il  cite 
ensuite  douze  observations  d'ectopie  du  cœur,  toutes  favorables  à  la  doctrine  ancienne;  enfin, 
il  termine  par  deux  petites  expériences  physico-physiologiques,  l’une  de  M.  Bernard,  l’autre 
de  M.  Chassaignac,  et,  de  tout  cet  ensemble  de  preuves,  il  tire  sa  septième  et  dernière  con¬ 
clusion  :  '  , 

«  T  La  théorie  des  mouvements  du  cœur,  qui  reconnaît  à  la  fois  la  dilatation  des  ventri¬ 
cules  au  second  temps  et  l’énergie  de  contraction  des  oreillettes,  s’accorde  seule  avec  lés  faits 
cliniques  et  les  expérimentations  physiologiques.  Celle  théorie  n’est  autre  que  \n  théorie  de 
Hallet',  mtrexaml  théorie  ancienne  pure.  i> 

Nous  avons  vu  que  celle  théorie  de  Haller  et  celle  de  Rouanet,  l’une  pour  les  mouvements. 


L’UNION  MÉDICALE. 


.389 


s’empressèrent  d’appliquer  cette  méthode  nouvelle  au  traitement  des  varices  et  en 
obtinrent,  en  effet,  les  plus  heureux  résultats. 

Par  une  simple  piqûre,  à  peine  sentie  du  malade,  et  n’entraînant  jamais  après 
elle  le  moindre  danger,  le  chirurgien  pouvait  désormais  guérir  les  varices  les 
plus  volumineuses  et  les  plus  invétérées.  Aussi  le  traitement  de  ces  affections  si 
longtemps  délaissées  ne  tarda-t-il  pas  à  devenir  l’une  des  branches  Importantes  de  la 
chirurgie. 

Une  lacune  grave  cependant  restait  à  combler  pour  compléter  les  applications  de 
cette  précieuse  méthode  : 

Le  varicocèle,  qui,  parmi  les  divers  groupes  de  tumeurs  variqueuses,  est  précisé¬ 
ment  celui  dont  la  guérison  offre  le  plus  d’intérêt,  avait  semblé  jusqu’à  ce  jour  inac¬ 
cessible  aux  injections  coagulantes.  En  effet,  si,  par  leur  position  superficielle  et  leur 
fixité,  les  varices  des  membres  se  prêtent  facilement  à  l’introduction  du  trocart  de 
Pravaz,  il  n’en  est  plus  de  même  du  varicocèle,  dont  les  veines,  protégées  par  des 
couches  multiples,  sont  en  même  temps  plongées  dans  un  tissu  cellulaire  très- 
lâche  qui  leur  donne  une  mobilité  extrême. 

Or,  les  difficultés  qui  résultent  de  ces  conditions  anatomiques  avaient  paru' si 
graves,  qu’auchn  chirurgien,  à  ma  connaissance,  n’avait  même  tenté  de  les  vaincre. 
A  mêsüre  néanmoins  qu’en  l’appliquant  aux  varices  des  membres,  je  me  pénétrais 
davantage  de  la  supériorité  de  la  nouvelle  méthode,  à  mesure  surtout  que  j’acquérais 
plus  d’expérience  dans  son  exécution,  je  me  trouvais  de  plus  en  plus  choqué  de  cette 
anomolie,  et  j’arrivai  enfin  à  cette  conviction  que,  pour  résoudre  le  problème  et 
faire  rentrer  le  traitement  du  varicocèle  dans  la  loi  commune,  il  fallait  d’abord  modi¬ 
fier  l’instrument  destiné  à  l’opération.  ■ 

Jusqu’alors,  en  effet,  on  ne  s’était  servi  pour  ponctionner  les  veines  variqueuses 
que  du  trocart  ordinaire,  c’est-^à-^dire  d’un  instrument  composé  de  deux  parties  ; 
d’une  canule  mousse  etd'iin  mandrin  pointu,  destinés  à  faire  pénétrer  celle-ci  dans  les 
tissus;  le  chirurgien  devait  donc,  pour  introduire  la  canule  dans  l’intérieur  des  veines, 
ponctionner  d’abord  les  tissus  avec  ce  double  instrument,  puis,  quand  il  supposait  la 
pointe  arrivée  dans  l’intérieur  du  vaisseau,  ce  que  rien  ne  pouvait  indiquer  d’une 
manière  certaine,  il  devait  retirer  le  mandrin  en  laissant  la  canule  en  place  pour  voir 
si  le  sang  coulait,  seul  indice  réel  de  la  pénétration  de  la  canule  dans  la  veine. 


l’autre  pour  les  bruits  du  cœur,  sont  solidaires  ou  plutôt  elles  n’en  font  q\i'une,  en  s’har¬ 
monisant  parfaitement  ;  èt  c’est  pourquoi  nous  avons  osé  unir  le  nom  de  Rouanet  à  ceux  de 
Hâller  et  même  de  Harvey,  en  parlant  de  ta  physiologie  de  l’organe  central  de  la  circulation. 

Beau,  après  avoir  ainsi  perdu  son  procès  devant  la  Société  médicale  des  hôpitaux,  ne  se 
déconcerta  pas,  et  attendit  patiemment  l’occasion  d’en  rappeler,  en  dernière  instance,  devant 
notre  Cour  suprêrné,  l’Académie  impériale  de  médecine. 

Un  rapport  du  professur  Gavarret,  sur  Cardiographe  de  MM.  Chauveau  et  Marey,  lui  en 
fournit  l’occasion/..  A  la  vérité.  Ce  rapport  renversait  sa  théorie...  Il  lui  fallait  donc  ou  la 
laisser  mourir,  ou  attaquer  le  rapport  ;  il  l’attaqua.  C’était  trop  doi'courage...  Les  brillants 
débats  qui  s’ensuivirent  ont  eu  trop  de  retehtisâement,  sont  trop  récents  pour  qu’il  faille  les 
rappeler... 

Beau  eut  le  malheur  de  soulever  contre  lui  à  l’Académie  les  trois  représentants  les  plus 
autorisés,  les  plus  brillants,  les  plus  solides  de  la  clinique,  de  la  physiologie  et  de  la  phy¬ 
sique.....  Contre  de  tels  adversaires,  «que  vouliez-vous  qu’il  fît.,  contre  trois?....  Qu’il 
mourût  !....  » 

C’est  en  effet  ta  peine  de  mort  que  le  professeur  Gavarret  est  venu  demander  aux  juges  du 
tribunal  suprême,  contre  la  théorie  de  Beau  ! 

Voici  la  fin  de  son  impitoyable  réquisitoire  : 

«  A  vous.  Messieurs,  de  nous  dire,  dans  votre  conscience  et  dans  votre  impartialité, 
laquelle  des  deux  théories  en  présence  est  frappée .  frappée  à  mort!....  »  (Union  Médi¬ 

cale  du  lû  juin  186Û.) 

A  la  séance  suivante.  Beau  ne  se  reconnaissait  pas  même  vaincn. 

«  Si  M.  Beau  voulait  avouer  sa  défaite,  Je  descendrais  volontiers  de  cette  tribune,  lui  dit 


390 


L’UNION  MÉWUÀLE, 


Mais  si  le  sang  ne  coulait  pas,  il  fallait  introduire  le  mandrin  dans  la  canule  et 
tenter  une  nouvelle  ponction  pour  recommencer  la  même  manœuvre,  deux,  trois  et 
même  un  plus  grand  nombre  de  fois. 

Dans  les  varices  des  membres,  ces  manœuvres  hésitantes  et  multiples  n’ont  que 
des  inconvénients  de  second  ordre;  mais  quand  il  s’agit  de  veines  dont  la  ponction 
est  difficile  et  incertaine,  et  qui,  déplus,  sont  plongées  au  milieu  d’un  tissu  cellulairé 
lâche,  où  les  thrombus  se  font  avec  une  facilité  extrême,  il  est  de  la  plushaute.impor- 
tance  d’être  renseigné  immédiatement  sur  la  pénétration  ou  la  noq-pénétrcitioa;de 
l’instrument.  ■  .  , 

C’est  dans  ce  but  que  Je  fis  .confectionner  un  trocart  à  tige  ,  creuse,  ou  mieux  une 
canule^trocart  analogue  à  celle  dont  on  se  sert  dans  la  méthode  hypodermiqup,  et 
qui  me  paraît  désormais  devoir  remplacer  avantageusement  le  trocart  ordinaire  dans 
la  plupart  de  ses  applications.  .  ,  > 

Cette  canule,  munie  d’une  pointe,  acérée,  pénètre  lacilementi  dans  les  tissus, -et 
comme  son, calibre  n’est  point  obstrué  par  un  mandrin,  le  sang  peut  jaillir  aussitôt 
que  la  pointe  a  transpercé  les  parois  de  la  veine,  ce  qui. ne  laisse  aucun  doute  sur, le 
fait  capital  de  la  pénétration.  Dès  lors,  l’opération  se  poursuit  comme  dans  le, pro¬ 
cédé  ordinaire,  c’estrà-dire  que  le  chirurgien  introduit  dans  la  canule  le  petit  tube 
dont  la  seringue  est  armée,  puis  faisant  mouvoir  le  piston  ap  moyen  du  pas  de  vis.il 
injecte  dans  la  veine  la  liqueur  coagulante.  ,  , 

Une  seule  injection  nous  a  toûjours  suffi  pour  oblitérer  tout  le  paquet  varjqueujij 
ce  que  nous  eîtpliquons  par  ce  fait  anatomique  remarquable,,  que  les  veines  du  cordon 
testiculaire,  qui  ont  entre  elles  de  nombreuses  anastomoses,  vont  toutes  se  perdre 
dans  un  tronc  commun,  dont  l’oblitération  arrête  la  cirenlaîtion  dans  toutes  les  veines 
secondaires  à  la. fois.  ;  •  ;  ,  :  •  .  •  .. 

Cette  circonstance  qu’une  seule  injection  suffit  pour  oblitérer  toutes  les  vamefe  dans 
le  varicocèlé  simplifie  singulièrement  l’opération.  Mais.il  importe,  par  contre,  ique 
cette  injection 'Unique  soit  assez  abondante.  Nous  avons  il’hiabitude  de da  faire  de  aô  à 
'25  gouttes,  et  u'ou'srn.’avons  jamais  en  le  moindre  regret  dè  eettè  mâniêre  de  faire^ 

"  , Eu  résuqie /  "  ;  ’  :  T  ' 

lo  Les  injections  coagulantes  de  perch'lorure  de  fer  à  32  degrés;,  d’après  la  mé- 


-M.  Boiiillaudy  avant  dfe  commencer  une  dernière  argumentatioin,  -^'M.  Bean  fait  nn  geste  de 
dénégation.  —  soin  combattons  donc..,.  »>  (ümQN  (Médicale  du  16  juin  186â*)  Je.ne  mp- 
.pellerai  de  ce  dernier .tdiseoujrs  du  professeur  de  la  Charité  que,  ce  quLa  trait  à  Rouanel  :^ 

«  Depuis  que  M.  Rouanet  a  montré  que  les  bruits  du  cœur  étaient  dus  au  claquement  des 
valvules,  il  a  fait  immédiatement  renoncer  à  toutes  les  explications  qu’on  avait  données  avant 
lui.  Ce  qui  prouve  la  vérité  de  sa  ofucirene,  c’est  que  la  destruction  des.yalvqles  fait  cesser 
tous  les  bruits.  La  nature,  dans  nos  salles  de  clinique,  fait  tous  ;les  jours  jçette  expérience  en 
grand.  Il,  n’est  pas  une  seule  lésion  des  valvules,,  quelle  qu’elle /Soit,  qui  qe  produise  une 
altération  des  bruits,  »»  i  ,  ... 

Dans  son  premier  discours ,jlV!.  Bouillaud  avait  déjà  déclaré.  «,qu’il  est  impossible,,  avec 
des  sens  normaux  et  une  tête  saine,  de  ne  pas  admettre  la  théorie  des  claquements  valvu¬ 
laires,.;..,  ^ 

Ces  paroles  du  maître  le  plus  autorisé  sur  un  pareil  sujet,  et  qui  proclament  le  triomphe 
définitif  de  Rouanet,  sont-elles  parvenues  jusqu’à;  lui?  Je  ne  le  pensa  pas  L’année  dernière, 
et  même  il  y  a  peu  de  mois,  j’étais  à  la  Nouvelle-Orléans  avec  Rouanet,  et  ce  n!est  que'd’hier 
que  j’ai  pu  me  mettre  au  courant  des  débats  de  l’Académie^ je  les  ignorais  absolument,  taut 
la  guerre  aux  États-Unis  nous  avait  séparés  de  laÿirancel 
J’ai  peu  de  chose  à  dire  de  la  vie  de  Rouanet  ;  il  n’en  parlait  jamais. 

Je  sais  cependant  qu’il  a  commencé  tard  l’élude  de,  la  médecine,  étant  d’abord  entré,  plus 
ou  moins  avant,  dans  la  carrière  ecclésiastique.  Au  sortir  du  grand  séminaire,  il  se  voua  à 
l’enseignement  du  grec  et  du  latin  comme  professeur  parlicülier.  Ce  n’est  donc  que  d^us  la 
maturité  de  l’âge,  et  après  de  fortes  études  littéraires  et  philosophiques,  qu’il  enti’a  à  l’Éicole 
de  médecine  et  se  livra  à  i’élade.  des  sciences. 


L'UNION  MEDICALE. 


391 


thode  de  Pravaz,  constituent,  sans  contredit,  la  meilleure  méthode  opératoire  pour  la 
guérîson  radicale  des  varices. 

2»  Jusqu’à  présent,  des  difficultés  d’exécution  avaient  empêché  l’application  de 
cette-précieuse  méthode  à  la  cure  du  varicocèle. 

30  Grâce  au  nouveau  procédé  que  j’ai  l’honneur  de  soumettre  à  l’Académie  de 
médecine,  ces  difficultés  n’existent  plus,  et  la  cure  du  varicocèle^  devenue  désormais 
aussi  simple  que  celle  des  varices  ordinaires,  pourra  s’effectuer  sans  crainte  aucune 
pour  la  vie  des  malades,  non  plus  que  pour  l’intégrité  de  leurs  fonctions  génitales. 

Obs.  I.  •—  Variçocfile  du  cqU  çauche;  injection  de  perchlorure  de  fer.  —  Guérison. 

Au  mois  de  juillet  186/i,  M.  L...,  jeune  gentleman  anglais,  me  fut  adressé  par  le  médecin 
de  sa  famille,  pour  un  varicocèlè  du  côté  gauche  qui  le  fatiguait  beaucoup. 

Le  cordon  tésticulaire  avait,  par  le  développement  variqueux  des  veines,  acquis  un  volume 
énorme,  le  testicule  atrophié  pendait  à  plus  de  0,20  centimètres;  le  malade,  âgé  de  27  ans, 
me  dît  que  depuis  l’âge  de  18  ans,  il  était  en  proie  à  une  douleur  continue  qui  se  prolongeait 
le  long  du  cordon  jusque  dans  le  flanc  gauche  et  les  reins;  que  cette  douleur,  plutôt  éner¬ 
vante  qu’aiguë,  ne  liii  laissait  ni  repos  ni  trêve,  qu’elle  semblait  s’aggraver  chaque  jour; 
qu’elle  le  rendait  incapable  de  se  livrer  à  aucun  plaisir,  non  plus  qu’à  aucune  occupation 
Sérieuse,  et  que  depuis  quelques  mois,  la  pensée  dè  rester  infirme  toute  sa  vie  le  jetait  dans 
une  sorte  de  spleen  qui  lui  donnait  parfois  des  idées  de  suicide. 

Malgré  lé  vif  désir  qu’il  avait  de  guérir  son  infirmité,  ce  jeune  homme  m’avoua  que  toutes 
les  mé’thodès  opératoires  dont  on  lui  avait  parlé  lui  faisaient  peur  et  qu’il  redoutait  de  s’y 
soumettre.  Cette  pusillanimité  ne  me  surprit  pas,  on  l’observe  fréquemment  chez  les  malades 
énervés  par  de  longues  souffrances,  et  je  cherchai  alors  à  le  rassurér  en  lui  exposant  que  la 
méthode  nouvelle  dont  je  me  proposais -de  me  servir  pour  obtenir  sa  guérison  était  infini¬ 
ment  plus  simple  que  les  méthodes  anciennes  de  la  cautérisation,  de  l’excision,  de  l’enrou¬ 
lement,  de  là  compression  linéaire  ou  de  la  ligature,  qu’elle  ne  provoquait  presque  aucune 
douleur,  enflé  qu’élie  était  d’unè  innocuité  absolue.  Mes  paroles  portèrent  la  conviction  dans 
son  esprit  et  l’opération  fut  résolue.  •  : 

Le  malade létànt  debout,  appuyé  contré  son  lit,  un  aide  saisit  entre  lé  pouce  et  l’index  la 
racine  du  coédon  pouhy  intercepter  la  droulation  veineuse  et  rendre  les  varices  ptus  sail- 
làntes.  Avisant  alors  une  des  nodosités  les  plus  volumineuses,  je  la  piquai  avec  la  canule 
trocart  f  Un  jet  de  sang  qhi  sortit  aussitôt  par  Pextrêrai'té  de  cette  canule  m’apprit  que  j’étais 
arrivé  dans  hntérieur  de  la  veine,  et  je procédai  immédiatement  à  l’injeclion  de  perchlorure 


Aussi  sa  thèse  inauguralé  est  déjà  l’ceuvned’un  maitre.  En  voici  la  modeste  introduction  : 

«  La  cause  des  bruits  physiologiques  du  cœur  est  encore  inconnue.  Les  diverses  explica- 
lipnb’dUi'  en  oht  été  données  reposent  sur  des  bases  évidemment  fausses  ou  tout  à  fait  incer- 
làinek  D’un  àUlré  Côté,  lés  observateurs  ont  omis  ides  circonstances  essentielles,  des  causes 
de  bruit  rationnelles  et  puissantes.  Voilà  ce  que  je  me  propose  de  démontrer  par  cefaible  tra¬ 
vail,  afftqtiel  le  temps'  hé  me  permet  pas  de  honner  tous  les  développements  ni  tous  les  soins 
que  j’aurais  désiré.  » 

■  'Le  professeur  Bonillaud  é’est  souvenu  de  oétte  thèse,  dans  son  premier  discours  à  l’Aca- 
détoié.  l’anoée  dernièrie  : 

-  «  J’étais  président  de  M.  Rouanet  lorsqu’U  passa  sa  thèsev  dans . laquelle  est  développée  sa 
théorie,  et  je  lui  en  fis  mes  sincères  compliments.  »  (ühioN  Médicale  du  28  avril  186à.) 

'Üd  président  de  thèse  quis’en  souvient  encore  après  trente-deux  années....  et  en  pleine 
Académie  !  ce  doit  être  rare. 

'De  1832  à  ISââ.  'ét  même  un  peu  plus  tard,  Rouanet  pratiqua  la  médecine  à  Paris.  Mais 
je  soupçonne  que,  pendant  cette  période,  il  dut  donner  plus  de  soins  à  la  théorie  des  claque¬ 
ments  Valvulaires  qn’à  la  clientèle;  Aussi,  la  fortune  ne  vint  pas  au  devant  de  lui,  et  peut- 
être  crut-il  aller  au  devant -d’elle  en  passant  en  Amérique. 

Le  remarquable  Rapport  de  18ââ,  que  j’ai  essayé  d’analyser  dans  cette  notice,  montre  cer¬ 
tainement  combien  Rouanet  avait  à  cœur  sa  théorie.  Il  me  paraît  même  que  c’est  par  dévoue¬ 
ment  à  son  succès  définUifqu’il  en  a,  en  quelque  sorte,  confié  le  développemenl  à  des  mains 
plus  puissantes.  Ne  voit-on  pas  quelquefois  des  parents,  dans  l’intérêt  de  leurs  enfants,  pous- 
Sèt  lè  renohcemenl  jusqifà  les  donner  presque,  à  un  père  adoptif  plus  favorisé  de  la  for 
tune?.... 


392 


L’UNION  MÉDICALE. 


de  fer,  en  introduisant  dans  la  candie  le  tube  de  la  seringue  de  Pravaz,  et  en  faisant  mou¬ 
voir  la  vis  du  piston  ;  la  quantité  de  perclilorure  injectée  fut  de  vingt  gouttes.  Aussitôt,  le 
sang  se  coagula  dans  une  notable  partie  de  la  tumeur  qui  devint  compacte  et  ferme,  sans 
douleur  vive.  ‘ 

Je  conseillai  au  maladç  de  garder  le  lit;  le  .cordon  devint  je  siège  d’un  travail  inflamma- 
lôire  modéré' qui  s’éteignit  vers  le  cinquième  jour,  puis  la  tumeur  diminua  'gradilèliement 
de  volumé',  jusqu’au  8  juillet,  où  le  malade,  voyant  sa  guérîsôn  assurée,  retourna  dans  son 
pays.'  .  '■  '  ;  ;  ;  ;  y  ' 

Obs.  II.  —  Varicocèle  du  côté  gauche.  —  Injection  de  perchlorure  de  fer.  —  Guérison. 

Obrecht  (Jacques),  âgé  de  18  ans,  confiseur,  vint  à  l’Hôtel-Dieu,  le  5  janvier  1865,  pour 
y  être  traité  d'un  varicocèle  du  côté,  gauche.  Ce  malade  raconta  qu’il  éprouvait, depuis  quel¬ 
ques  mois  une  douleur  sourde  dans  l’aine  et  dans  les  reins.  D’abord,  il  ne  s’en  inquiéta  pas; 
mais,  voyantque  celte  douleur  persistait,  il  alla  consulter  un  médecin  de  son  voisinage  qui, 
sans  l’examiner,  lui  dit  que  Cette  douleur  était  Ae,  nature  rhumatismale.:  et  l’engagea  à 
prendre  quelques  bains  de  vapeur.  Loin  d’améliorer  son  état,  cette  médication  rendit  ses 
douleurs  plus  intenses.  C’est  alors  qu’il  prit  le  parti  de  venir  à  la  consultation  de  rHôlel- 
Dieu.  Là,  je  reconnus  chez  ce  jeune  hoinme  un  varicocèle  assez  volumineux  du  côlé  gauche; 
ce  varicocèle  avait  une  forme  presque  globuleuse,  ou  plutôt  les  veines  variqueuses  formaient 
vers  le  milieu  du  cordon  un  peloton  du  volume  d’un  gros  œuf  de  pigeon,  puis,  au-dessus  et 
au-dessous,  elles  ne  constituaiènt  plusqu’un  lacis  mollasse.  Je  fis  comprendre  au  malade  que 
le  meilleur  moyen  de  Je  guérir  de  ses  douleurs  était  de  le  débarrasser,  de  son  ; varicocèle,  ce 
qu’il  accepta  avec  joie.  L’opération  eut  lieu  le  13  janvier  de  la  manière  suivante.;  Le  malade 
étant  debout,  j’appliquai  d’abord, à  l’anneau  inguinal  gauche  un  bandage  herniaire.^  ressort 
puissant,  comme  s’il  se  fût  agi  de  contenir  une  hernie,  mais,  en  réalité,  dans  le  but  d’exercer 
■sur  la  racine;  du  Cordon  une  compression  régulière.  Sous  l’influence  de  celte  compression, 
les  veines  devinrent  plus  saillantes  et  tendues.  Je  cherchai  alors  à  piquer  les  veines  les  plus 
grosses  avec  ma  canule  trocart,  mais,  par  deux  fois,  la  pointe  glissa  sur  la  veine  setns 
y  pénétrer.- Une  troisième  fois,  enfin,  je  fus  plus  heureux,  et  j’arrivai  dans  l’intérieur  de  la 
veine,  ainsi  que  me  l’indiqua  de  suite  l’issue  d’un  jet  de  sang. 

J’introduisis  aussitôt  le  tube  de  Pravaz  dans  l’intérieur  de  la  canule,  et  j’injectai  dans  la 
veine  15  gouttes  de  la  solution  coagulante  (perchlorure  de  fer.à  32  degihs).  L’opération 
étant  terminée,  je  retirai  l’instrument  d’abord,  pnis  le  bandage,  dont  la  présence  devenait 
inutile,  et  le  malade  retourna  à  son  lit;  les  suites  de  cette  opération  furent  de  la  plus  grapde 
simplicité,  la  douleur  fut  à  peine  sensible,  et  le  malade  ne  cessa  pas  un  seul  jour  de- se  prô- 


:  Aussi,  la  remarque  du  professeur  Bouillaud,  après, f, éloge  de  la  .thèse  de  Rouapet,  est-elle 
-légitime  :  ’ 

«  M.  Rouanet  ne  se  fondait  pas  sur  des  expériences  probantes,  majs  on  peut  dire  qu’elles 
ont  été  confirmées  par  des  milliers  dtexpériences  naturelles,  .c’est-à-dire  par  les  faits  cli¬ 
niques....  » 

Personne  n’ignore  à  qui  l’on  doit  principalement  les  preuves  cliniques  de  la  théorie, des 
claquements  valvulaires.  ,  _  . 

Si  c’était  la  fortune  que  Rouanet  était  allé  chercher  en  Amérique,  il  ne  jly  a  point  trouvée. 

Précédé  pourtant  par  le  bruit  que  sa  théorie  avait  déjà  fait  dans  le  monde,  on  peut  dire 
qu’il  fut  accepté  à  là  Nouvelle-Orléans  comme  un  expert  en  auscultation,  , surtout  par  les  mé¬ 
decins  américains,  qui,  comme  les  Anglais,  sont  grands  partisans  du  stéthoscope.. 

Malheureusement,  la  spécialité  des  àffeclions  organiques  du  cœur  brille  jusqu’ici  beaucoup 
plus  par  le  diagnostic  que  par  les  résultats  thérapeutiques. 

Rouanet,  vieux  célibataire,  d’une  sobriété  très-grande,  menait  presque  la  vie  d’un 
religieux. 

Son  appartement  consistait  en  un  vaste  et  unique  salon.  Il  m’a  fallu  le  voir  malade  pour 
découvrir  où  il  couchait  :  c’était  dans  un  coin  de  ce  grand  salon,  sur  un  simple  canapé  qui, 
le  jour  recouvert  d’une  sorte  de  lapis,  simulait  un  piano  ou  autre  chose,  et  la  nuit  devenait 
-la  couchette  de  l’anachorète. 

Je  l’ai  vu  longtemps,  hémiplégique,  étendu  sans  matelas  sur  ce  canapé  plus  étroit  que  lui, 
refuser  obstinément  de  l’échanger  pour  un  lit  quelconque. 

Comme  la  plupart  de  nos  confrères,  je  ne  rencontrais  guère  d’affection  du  cœur  dans  ma 
clientèle  sans  appeler  Rouanet  en  consultation.  Nos  consultations  n’étant  d’ailleurs  jamais 


L’UNION  MÉDICALE. 


393 


mener  dans  les  salles  jusqu’au  26  janvier,  où,  se  trouvant  en  état  de  reprendre  ses  travaux, 
il  demanda  à  sortir  de.  riiôpital. 

Obs.  lit.  —  Varicocèle  très-volumineux.  Injection  de  perchlorure  de  fer.  —  Guérison. 

Bouchon,  âgé  de  25  ans,  ouvrier  tonnelier,  vint  à  l’Hôtel-Dieu  le  12  janvier  pour  y  être 
traité  d’un  varicocèle  très-volumineux. 

Depuis  plusieurs  années  déjà  ce  jeune  homme  souffrait  des  reins  sans  en  connaître  la  cause  ; 
bien  que  d’une  forte  corpulence,  il  se  fatiguait  facilement,  était  souvent  .obligé  de  ne  faire 
que  des  demi-journées,  se  trouvait  ainsi  en  butte  aux  quolibets  de  ses  camarades,  ce  qui, 
joint  aux  douleurs  sourdes  qu’il  ressentait  d’une  manière  continue,  l’avait  jeté  dans  une 
sorte  de  mélancolie.  Plusieurs  médecins  qu’il  consulta  reconnurent  chez  lui  l’existence  d’un 
varicocèle  et  l’engagèrent  à  se  faire  opérer,  et  c’est  dans  cette  intention  qu’il  vint  me 
trouver  ;  lorsque  je  le  vis,  je  constatai  de  suite  l’existencè  d’un  double  varicocèle.  Celui  du 
côté  droit  seulement  était  de  médiocre  volume,  tandis  què  celui  du  côté  gauche  était  des 
plus  considérables  ;  de  ce  côté,  le  testicule  était  atrophié,  le  scrotum  pendait  jusqu’au  milieu 
de  la  cuisse  aussitôt  qu’on  enlevait  le  siispensoir.  Je  devais  opérer  le  lendemain  un  malade 
atteint  de  la  même  affection,  et  qui  était  dans  les  salles  depuis  plusieurs  jours,  je  résolus  dè 
faire  dans  le  même  jour  les  deux  opérations,  ce  qui  eut  lieu,  en  effet,  le  13  janvier;  le  pro¬ 
cédé  opératoire  fut  entièrement  le  même,  c’est-à-dire  que,  le  malade  étant  debout,  le  cordon 
comprimé  à  son  émersion  du  canal  inguinal  par  un  bandage  à  ressort,  je  cherchai  la  veine 
la  plus  grosse  et  la  plus  saillante,  et  je  la  piquai  avec  l’aiguille,  trocart,  ce  qui  fut  assez  facile, 
vu  le  volume  des  veines  variqueuses.  J’introduisis  ensuite  le  tube  de  Pravaz,  et  j’injectai 
dans  la  veine  25  gouttes  de  perchlorure  de  fér. 

Celte  seule  injection  suffit  pour  coaguler  immédiatement  le  sang  dans  le  tiers  environ  de 
la  tumeur  ;  puis  cette  coagulation  gagna  peu  à  peu  et  finit  par  envahir  la  totalité  du  varico¬ 
cèle;  Il  en  résulta  une  tuméfaction  assez  exactement  comparable  à  celle  que  l’on  observe 
après  l’injection  de  l’hydrocèle;  pendant  trois  jours,  le  malade  dut  garder  le  lit,  mais, 
à  partir  du  quatrième  jour,  la  sensibilité  de  la  tumeur  ayant  diminué  notablement,  le  malade 
put  se  lever  une  partie  du  jour,  et,  le  24  janvier,  il  se  trouva  en  état  d’aller  à  Vincennes 
achever  sa  guérison. 


suivies  d’autopsies,  je  ne  puis  dire  au  juste  jusqu’à  quel  point  son  diagnostic  était  toujours 
sûr.  Natufellement,,  je  deyais  avoir  une  confiance  infiniment  plus  grande  en  lui  qu’en  moi 
dans  de  telles  occasions.  Une  fois  où  je  ne  l’avais  appelé  qu’après  avoir  bien  étudié  mon  ma¬ 
lade,  et  alors  queje  me  croyais  certain  du  diagnostic,  il  ne  voulut  pas  se  prononcer  ; 
aux  réunions  suivantes,  il  ne  le  youlut  pas  davantage  ;  enfin,  quand  il  vit  que  j’étais  vrai¬ 
ment  contrarié,  il  m,e  dit  :  ,«  Ne  voyez-vous  pas  que  c’est  pour  vous  taquiner?  Il  n’y  a  pas 
ici  deux  avis  possibles.  »  Je  cite  ce  mot  parce  qu’il  mqntre.bien  un  des  traits,  de  son  carac¬ 
tère  ;  Rouanet  léjait  taquin  et  moqueur,  mais.sans. méchanceté,  simplement  pour  rire. 

Un  jour,  et  comme,  par  représailles,  un  jeune  confrère,  jeune  alors,  voulut  aussi  rire  et 
s’amuser  aux  dépens  de  Rouanet.  Il  lui  apporta  chez  fui,,  très-gravement,  des  pièces  anato¬ 
miques  en  lui  disant  que  clétait  un  cœur  d’enfant  offrant  les  anomalies  les  plus  singulières. 

Il  paraît  que  Rouanet  les  examina  avec  beaucoup  de  curiosité . Or,  c’était  un  cœur  d’oie  ! 

Je  ne  sais  jusqu’4  quel  point  Rouanet  y  fut  trompé;  ce; qui  est  sûr,  c’est  qu’il  prit  fort  mal 
les  choses.  Cette  inconvenance,  ou  plutôt  celte  étourderie  l’avait  blessé  au  point  sensible, 
au  cœur'  Un  autre  confrère  eut  le  tort  de  raconter  l’aventure  dans  une  sorte  d’apologue  en 
vers  nui  courut  la  ville.  C’en  était  trop!  Un  duel  au  pistolet  s’ensuivit.  Heureusement  que, 
après  le  premier  feu  qui  les  rasa  tous  deux,  les  témoins,  de  graves  confrères,  déclarèrent 

l’honneur  satisfait.  Rouanet  voulait  recommencer.  . 

Je  ne  dirai  rien  de  Rouanet  comme  médecin.  Ce  que  je  puis  avouer,  c  est  que  j  ai  toujours 
regretté  que  après  la  découverte  de  sa  théorie  des  bruits  du  cœur,  il  ne  se  soit  pas  adonné 
à  la  chirurgie  Avec  son  esprit  ingénieux,  inventif  et  patient,  avec  son  admirable  sang-froid, 
son  audace  prudente  et  son  adresse,  il  eût  fait  d’abord  un  très-brillant  opérateur,  et  peut- 
dtre  aussi  eût-il  doté  la  chirurgie  de  quelque  conquête  pour  son  arsenal  instrumental.  J’ai 


394 


L’UNION  MÉWCALE. 


BIBLIOTHËaUE. 


DE  LA  POSSIBILITÉ  ET  DE  LA  CONVEHANÇE  de  faire  SDrlu;  CERTAINES  CATÉGORIES  :p’A>uiNÉs 
des  asiles  spéciaux  et  de  les  placer,  soit  dans  des  exploilalions  agricoles,  soit  dans  leurs 
propres  familles.  Mémoire  lu  au  dongrès  médical  4e  Lyon,  le  1"  octobre  1864^  par  Mi  le 
docteur  Motet.  Lyon,  Vingtrignier,  1865.  Brochure  de  22  pages.  ■ 

ÉTUDES  COMPLÉMENTAIRES  SUR  LA  LOI  DU  TRAVAIL  appliquée  au  traitement  ide  if  aliénation 
mentale,  par  M.  le  docteur  J.  B.  P.  Brün-Séchaud.  Troisième  mémoire,  1863;  Liiwoges. 
Brochure  de  M  pages  in-8°. 

DE  L’HYBIÉNE  MORALE  DE  LA  FOLIE  appliquée  dans  les  grands  asiles  d’aliénés,  paj-  M.  le 
docteur  A.  Pain.  Paris,  1861.  J.  B.  Bàillière,  brochure  in-8“  de  16  pages. 

ÉTUDE  MÉDICO-PSYCHOLOBIQUE  sur  l’homme  dit  le  Sauvage  du  Var^  par  M.  le  docteur  lyiESr 
NET,  suivie  du  Bapport  de  M.  le  docteur  Cerise  à  l’Académie  de  médecine.  Paris,  J.  B. 
Baillière,  1365.  Brochure  grand  in-8°  de  3?  pages,  avec  une  lithographie  ireprésentant  le 
Sauvage  du  Var. 

L’ALIÉNÉ  DEVANT  LUI-MÊME,  l’appréciation,  légale,  la  législation,  les  stystèmes ,  la  société  et 
la  famille ,  par  M.  Henry  Bonnet,  médecin  en  chef  de  f  asile  de  Maréville.  Préface  par 
M.  Brierre  de  Boismont.  Paris,  V.  Masson  et  fils,  1866.  , Grand  in-8°  de  5A0  pages.- 
ÉTUDE  SUR  LE  DÉLIRE  AiBU  SANS  LÉSIONS ,  par  M.  le  docteur  Thulié.  Paris,  Ad.  Dèlahaye; 
1865,  in-S”  jésUB,  124  pages. 

IV 

M.  le  docteur  Motet,  membre  de  la  Soeiété  médicp-psychologique,  ;  a  lu  le  1"  octobre 
1864,  dans  une  des  séances  du  Congrès  médical  de  Lyon le  mémoire  dont  leititre,,insçril’  en 
tête  de  cet  article,  est  la  question  même  posée  par  le  Congrès  et  à.  laquelle  il  s’agissait  de 
répondre.  ,  ..  .  .  ■  ;; 

Doublement,  rem  arquabjtp  et  parla  fortne  élégamment  littéraire  que  l’auteur  a  su  lui 
,d;0!naer.i  et  par,  les  .catégories  méthodiques,  lessenUellepient  pratiques,  en  lesquelles  il  a  divisé 
l’étude  des  aliénés,  c’est  un  plaidoyer  très-vif  au  fond,  mais  tempéré  par  le  respect  des  .pilus 
exactes  convenances,  contre  l’immixtion  des  profanes  dans  des  questions  réservées  aux  seuls 
initiés.  L’époque  est  aux  libertés  partielles.  S’appuyant  sur  quelques  précédents  d’ordre 
purement  industriel,  des  économistes,  des  philosophes,  des  écrivains,  mus  par  un  zèle  sou¬ 
vent  irréfléchi,  se  sont  mis  en  campagne  pour  obtenir  la  liberté  de  la  folie.  L’aliéné,  à  leurs 
yeux,  est  devenu,  non  un  malade,  mais  une  victime  que  tout  le  monde  exploite,  que  tout  le 


plusieùTs  fois  assisté  Rouanet  dans  des  opéràtion^  délicalés  :  hernies  ëtranrgléës,  'aMàîiohs 

de  tumeurs,  trachéotoniie . Il  s’en  ‘tirait  eh  habile  chirurgien.  De  plüs,  jé‘  ne ‘thols  pàë 

l’avoir  vu  arriver  à  une  opératioti  sans  apportér  avec  fui  un  petit  inslTüment  invehté  d’hier, 
pour  le  cas  actuel.  Il  avait  sa  canule  pour  la  trachéotomie  ;  c’était  bien  ie  moins. 

C’est  môme  en  soignant  un  enfant,  auquel- il  avait  fait  subir  c'èttAppératiôn,  qu’il  est tomibé 
pour  ne  se  plus  relever.  C’était  dans  les  premiers'ntrois  de  l’année  dernière.  Il  ÿ  avait  assez 
longtemps  que  je  ne  l’avais  vu,  quand  il  vint  me  prendre  pour  cètte  opération.  Je  fus  frappé 
des  changements  survenus  en  lui  :  cê  n’était  plus  qu’ûn  vieillard  au  pas  lourd  et  traînant..... 
.....  J’avoue  que  je  fus  ensuite  effrayé  de  la  simplicité  de  son  appareil  Instrumental  î  pas 
même  une  pince  dilatatrice,  mais  sa  canule î  II  s’acquitta  fort  bien  de  l’opération,  et  -voulait 
un  succès  à  tout  p^rix.  C’était  dans  une  famille  distinguée,  à  laquelle  81  était  très-parilcülîë- 
rement  attaché,  'Nuit  et  jour  il  veilla  lui-même  l’enfant,  sans  consentir  à  le  quitter  un  seul 
instant . Un  matin,  on  vint  me  prier  de  le  remplacer;  il  avàii  fallu  remporlei'  chez  lui. 

Je  le  trouvai  frappé  d’hémiplégié,  et  la  langue  tellement  embarrassée  qu’il  n’y  avait  pas 

moyen  de  deYiner  ce  qu’il  Voulait  diré.  Au  reste,  parfaitement  calme,  souriant .  cherchant 

à  plaisanter  encore  et  à  rire . toujours  sur  son  lit-canapé,  dans  son  unique  ut  vaste  salon! 

J’ai  dit  que  Rouanet  n’â  pas  dû  laisser  de  fortune.  H  a  cependant  gagné  quelque  argent  è 
la  Nouvelle-Orléans  et  n’a  pas  pu  le  dépenser.  Mais  il  paraît  qu’il  en  a  perdu  dans  quelques 
placements  aventureux;  puis  la  guerre  est  venue... 

Homme  du  monde  par  ses  manières,  par  sa  tenue,  par  son  esprit  original  et  fin,  d’aillenrs 
très-cultivé,  il  eût  obtenu  des  succès  fie  salon  s’il  l’eût  voulu. 

Sous  le  rapport  religieux,  sa  vie  paraît  s’être  écoulée  fians  une  granfie  indifférence.  Le 
souvenir  de  son  début  dans  une  carrière  pour  laquelle  il  ne  s’était  sans  doute  pas  senti  fie 


L'UINION  MÉDICALE. 


395 


monde  opprime.  Il  est  odieux  de  l’enfermer,  car  c’est  la  séquestration  qui  l’exaspère  et  le 
rend  furieux.  Il  faut  lé  rendre  à  la  liberté  et  aux  soins  ïté  la  famille,  soins  dévoués  et  que 
rien  ne  remplace,  etc.  Voilà  la  thèse.  Nous  avons  vu,  dans  notre  dernier  article,  comment 
M.  le  docteur  Briefre  de  Boismont,  substituant  la  famille  qu’on  pourrait  appeler  médicaTe  à 
la  famille  ordinaire,  si  impuissante  quand  elle  n’est  pas  dangereuse,  a  donné  satisfaction  â 
ce  desideratum.  Nous  allons  voir,  avec  M.  le  docteur  Motet,  quels  dangers  résulteraient  pour 
r^iHéné  lui-même-,  et  pouf  la  société,  de  la  réalisation  du  programme  mis  en  avant  par  les 
soi-disant  amis  des  fous.  Me  sera-t-il  permis,  au  préalable,  de  faire  remarquer  que  dé  toutes 
les  classes  dont  la  condition  a  été  améliorée  depuis  la  fin  du  siècle  dernier^  aucune  n’a  vu 
réaliser  en  sa  faveur  autant  de  progrès  et  de  plus  efficaces  que  là  classe  des  aliénés?  Non- 
seulement  on  paraît  Toubliel,  maison  affecte  quelquefois  de  reprocher  aux  asiles  actuels 
les  vices  mêmes  des  anciennes  petits  maisons,  vices  que  les  médecins. ont  eu  si  grand’peine 
à  faire  disparaître.  «  Il  y  a  loin,  dit  M.  le  docteur  Motet,  de  ces  sombres  asiles  d’où  s’échap¬ 
paient  autrefois  de  lugubres  plaintes,  où  le  bruit  des  chaînes  se  mêlait  aùx  cris  des  aliénés 
rendus  intraitables  et  furieux  par  l’isolement  fet  la  captivité  la  plus  dure,  il  y  a  loin  de  ées 
cellules  malsaines,  du  lit  de  paille  parcimonieusement  renouvelée,  à  nos  asiles  modernes, 
tout  baignps  d’air  et  de  lumière,  où  l’aliéné  est  un  malade  auquel  on  tend  la  main  et  qu’on 
aime.  » 

Mais  arrivons  au  cœur  même  de  fa  .question,  et,  pour  la  facilité  de  l’argumentation,  accep¬ 
tons  d’abord  ta  distinction  établie  par  l’auteur  entre  les  aliénés  curables  et  les  incurables; 
puis  cédons-lui  la  parole  :  «  Les  curables,  dit-il,  au  milieu  des  phases  si ,  nombreuses,  si 
variées,  que  présentenl  les  états  aigus,  ont,  avant  tout,  besoin  d’une  direction  médicale.  Là, 
rien  ne  doit  être  livré  au  hasard,  une  action  incessante  doit  s’exercer  sur  eux;  si  dents  que 
puissent  être  les  progrès,  si  conslanle  que  doive  être  la  patience,  il  faut  avoir  sans  cesse 
présentes  à  l’éprit  ces  mille,  difficultés  de  détail  que  ne  soupçonnent  guère  ceux  qui  ne 
vivent  pas  dans. le  monde  des  fous.;Supprimez  pour  ces  malades  l’asile;  laissez-les au  milieu 
-des  excitations  sans  cesse  renouvelées  de  la  vie,  et  vous  n’aurez  à  enregistrer  que  de  déplo¬ 
rables  résullats.  Toute  temporisation  est  fâcheuse;  vous  aurez  beau  essayer  ,d’un,isolement 
relatif,  ou,  comme  nous  l’avons  si  souvent  entendu  dire,  essayer  des.distractions  pour  opérer 
aine  diversion  aux  idéesdélirantes,  vous  n’arriverez  à  rien.  .Mélancolique,  le  malade  .interprétera 
tout  cë  qui  se  passe  sous  ses  yeux  dans  le  sens  .de  son  délirp;.racliyité  des  autres.., qu’il  ne 
imurra  partager  sera  pour  lui  un  reproche  incessant.  Il  s’accusera  de  ne  pas  prendre  part  à 
ces  travaux  dont  il  est, le  spectateur  ému,  mais  inutile  ;  son  inertie  deviend,ra  une  fauteàses 
yeux,  et,  ne  pouvant  agir,  parce  que  sa  machine  est  impuissante  à  .fournir  uu  travail  quel¬ 
conque,  il  se  croira  co,upable,  parce  qu’il  est,,  parce  qu’il  se  sent  incapable.  Il  faut  ayoir 


Vocâtion,'‘âut  faire  crkitldre  de  sa  part,  même  sur  son  lit  de  thdrt,  une  invincible  opposition  à 
des  tentatives  de  conversion.  On  se  trompait.  Rouanet,  au  contraire,  accueillit  le  prêtre  avec 
èffipiéssemé'rit;  buis  avec  reconnaissancé.  ■  • 

Malgré  son  hémipl^îê,  il  avait  conservé  son  intelligence  parfailemênl  nette  et  même  fea 
gaieté 'riiùq’ueusé...  Quand  je  l’ai  quitté  (ên  avril),  la  parole  pouvait  être  arlîcnlée  suffisam- 
mènl  pour  qu’on  pût  bien  le  comprendre.  Depuis,  j’ai  appris  sa  mort,  qui  a  dû  être  celle 
d’un  bon  chrëlién, 


—  .Par  décret  rendu  le  5  février  1366,  sur  la  proposition  du  ministre  de  la  marine  et  dès 
colonies,  M.  Sévez  (Jeau-Marie-Édouard) ,  médecin  de  2*  classe  ;  s’élait  dévoué  pour  porter 
4es; secours  aux  militaires  surpris  eu  poste  de  Pont.  :  7  ans  de  services,,  3  campagnes,  a  été 
nomoté  'ichevalier  de  la  Légion  d’honneur, 

.i--  M.  Meléùx,'  docteur  en  médecine,  pj-ofessenr  suppléant  pour  les  chaires  d’anatomie  et 
de  physiologie  à  l’écoile  préparatoire  de  médecine  et  de  pharmacie  d’Angers,  est  nommé 
professeur  d’anatomie  et  de  physiologie  à  ladite  école,  en  remplacement  de  M.  Jouvel.  . 

HONORAIRES.  —  Chaque  jour  assure  et  vulgarise  l’influence  arbilfale  de  l’Association  dans 
les  difficultés  qui  surgissent  entre  médecins  et  clients,  au  sujet  des  règlements  d’honoraires. 
Elle  ne  s’exerce  plus,  seulement  sur  là  demande  de  nos  confrères,  le  public  et  la  justice  elle- 
même  coniménceul  à  y  faire  appel.  Dans  la  dernière  séance  de  ,  la  Commission  générale  du 
RhOne,  ont  été  lues  les  lettres  de  deux  juges  de  paix  qui,  sûr  le  consentement  ou  la  demande 
des  parties  intéressées,  renvoyaient  à  son  appréciation  la  décision  à  prendre  pour  des  con¬ 
testations  de  ce  genre.  — 


396 


L’ÜNIÔN  MI^-DICÀLE. 


entendu  ces  malades,  pris  d’un  sombre  désespoir,  raconter  toutes  leurs  indécisions,  tous 
leurs  troubles,  pour  comprendre  qu’on  n’a  rien  à  exiger  d’eux,  pour  savoir  que  ce  n’est  pas 

avec  du  mouvement  et  du  bruit  qu’on  les  guérira . Du  repos,  du  silence,  de  la  solitude, 

un  bienfaisant  isolement,  de  sages  conseils,  voilà  ce  qui  vaut  mieux  que  tout,  voilà  ce  qui 
rend  de  véritables  services...  » 

Il  faudrait  pouvoir  citer  tout  entiers,  et  tous,  les  uns  après  les  autres,  les  tableaux,  s} 
animés,  si  sûrement  tracés  et  d’une  vérité  si  saisissante,  dans  .lesquels  l’auteur  présente 
successivenaent  les  divers  types  des  aliénés.  On  vient  de  voir  le  mélancolique;  voici  le  mà- 
niaque  :  «  Au  maniaque  il  faut  de  l’air,  de  l’espace  ;  qu’il  puisse  à  son  aise  dépenser  une 
partie  de  son  exubérante  activité;  il  ne  lui  faut  pas  davantage.  Vous  n’àurez  pas  à  vous 

inquiéter  pour  lui  de  la  privation  de  la  vie  de  famille;  il  n’en  a  nul  souci . L’asilej  avec 

ses  gardiens  qui  ne  s’effrayent  pas,  et  qui  remplacent,  avec  la  simple  camisole  de  tôîlè,  les 
officieux  voisins,  impuissants  à  contenir  un  malade  agité,  malgré  leurs  efforts  et  les  ecchy¬ 
moses  dont  ils  le  couvrent,  l’asile  vaut  mieux  que  la  maison  privée,  etc.,  etc.,,  »  —  Si,  pour 
ces  aliénés,  l’asile  est  nécessaire,  il  ne  l’est  pas  moins  pour  le  monomàniaque  hallüciné,  qui 
lutte  contre  d’imaginaires  ennemis,  qui  prépare  mille  projets  pour  échapper  à  leur  pour¬ 
suite,  etc.  — Vous  ne  réclamerez  pas  non  plus  le  bénéfice  de  la  liberté  pour  ce  malade  dan¬ 
gereux,  agressif,  fatalement  poussé  au  meurtre,  à  l’incendie,  à  la  destruction...  Non  sàns 
doute...  Et  cependant,  qui  réclame  la  liberté  avec  autant  d’énergie  que  ces  malades  à  délires 
partiels?  qui  donc  emploie  pour  l’obtenir  plus  de  dissimulation  et  d’adresse?  qui  tient  mieux 
et  le  plus  longtemps  en  échec  la  perspicacité’  des  magistrats  et  dés  médecins  appelés  à  pro¬ 
noncer  sur  leur  état  mental?  qui  donc,  sorti  d’un  asile,  sera  le  plus  sûrement  compromet¬ 
tant  pour  son  entourage?  Ce  sera  le  fou  qui  paraîtra  devoir  le  mieux  user  de  la  liberté  qu’il 
réclame.  Et  quand  un  médecin  élevé  dans  des  idées  généreuses,  respectant  l’homme  son 
semblable,  jaloux  de  lui  conserver  ses  plus  nobles  prérogatives,  est  appelé  à  intervenir,  s’il 
n’a  pas  l’habitude  des  explorations  dans  ce  domaine  où  les  difficultés  se  dressent  en  foule, 
il  se  laissera  émouvoir,  il  s’indignera  de  la  séquestration  d’un  individu  qui  n’aura  pas  brori^ 
ché  pendant  deux  ou  trois  heures  d’examen,  il  déclarera  qu’il  n’y  a  pas  lien,  de  le  maintenir 
dans  l’asile.  Il  sortira  sur  cette  affirmation,  et,  un  jour,  ce  même  malade  deviendra  tout  à 
coup  un  meurtrier.  On  l’avait  cru  guéri  pourtant,  rien  n'avait  pu  faire  supposer  cette 
brusque  explosion  du  délire.  Il  était  si  bien  la  veille  !  voilà  ce  qu’on  dit.....  Aujourd’hui  un 
suicide,  demain  un  incendie,  à  chaque  instant  une  douloureuse  catastrophe  ;  voilà  ce  qui  se 
passe,  voilà  ce  qui  nous  impose  le  devoir  d’être  plus  circonspects,  plus  réservés,  toutes  les 
fois  qu’il  s’agit  de  délires  d’impulsions,  que  ne  le  sont  d’habitude  les  philanthropes  pour 
lesquels  toutes  ceS  navrantes  misères  ne  sont  pas  bien  connues.  —  Que  reste-t-il  alors?  Une 
nombreuse  catégorie  composée  de  déments,  d’imbéciles  et  d’idiots.  Dans  l’asile,  ils  se  laissent 
conduire,  et,  incapables  d’initiative  conqme  de  résistance,  ils  sont,  la  plupart  du  temps»  inof¬ 
fensifs...  » 

Ils  ne  le  sont  pas  toujours  cependant,  et  M.  le  docteur  Motet  cite,  à  ce  propos,  l’opinion 
de  Ferrus  sur  les  idipls,  qui  doit  être  prise  eu  sérieuse  considération. 

«  Les  imbéçiles,  ceux-là  qu’on  appelle  parfois  les  simples  d’esprit,  reprend  l’auteur,  sont 
doux,  inoffensifs,  souvent  laborieux;  ils  n’ont  pas  de  délire;  ce  sontjdes  êtres  à  dévelop¬ 
pement  intellectuel  incomplet,  mais  susceptibles  d’affections  vives;  ils  peuvent  être  utiles  à 
un  certain  degré  :  ceux-là,  qu’on  les  garde  chez  soi,  que  les  portes  de  l’asile  ne  se  ferment 
jamais  sur  eux;  c’est  bien,  c’est  juste . 

«  N’y  aurait-il  rien  à  faire  pour  les  vieillards  en  dénience,  pour  ces  pauvres  êtres  qui,  sans 
délire  bruyant,  conservent  encore  quelques  sentiments  affectifs,  oü  du  moins  cette  habitude 
qui  leur  fait  accueillir,  avec  un  sounre,  un  geste  de  satisfaction  enfantine,  ceux  qui  les 
soignent?  Ne  serait-il  pas  bon,  dans  certains  cas;  de  les  laisser  dans  le  milieu  où  ils  sont 
accoutumés  à  vivre,  et  de  prévenir  ainsi  pour  eux  cette  nostalgie  inconsciente,  si  l’on  peut 
ainsi  parler,  qui  parfois  les  enlève  si  rapidement  quand  ils  arrivent  dans  les  asiles?...  » 

J’ai  souligné  l’expression  nostalgie  inconsciente,  qui  rend  admirablement,  si  je  ne  me 
trompe,  un  état  particulier,  douloureux,  très-réel,  et  qu’on  a  de  la  tendance  à  nier,  ne 
pouvant  le  définir  exactement. 

J’ai  cité  avec  quelque  complaisance  les  fragments  qui  précèdent,  et  mes  lecteurs  ont  pu 
voir  si  l’éloge  par  lequel  j’ai  commencé  était  exagéré.  Je  devrais  ne  pas  arrêter  ici  mes  cita¬ 
tions,  et  laisser  M.  le  docteur  Motet  montrer  que  la  surveillance  de  l’aliéné  au  sein  de  la 
famille  est  presque  toujours  impossible,  c’est-à-dire  inefficace.  En  outre,  elle  constitue,  poul¬ 
ies  cœurs  dévoués  qui  ne  reculent  pas  devant  cette  tâche,  une  torture  de  tous  les  instants, 
un  supplice  véritable,  sans  profil  pour  l’aliéné.  Je  devrais  reproduire  aussi  des  considérations 


L’UNION  MÉDICALE. 


397 


criliques  si  mesurées  qu’il  adresse  à  la  colonie  de  Gheel;  mais,  comme  je  n’a.i  plus  d’es¬ 
pace,  et  que,  d’ailleurs,  M.  Aimé  Vingtrinier,  imprimeur  à  Lyon,  rue  de  la  Belle-Cordière 
(un  joli  nom  de  rue,  ces  lyonnais!),  en  possède  peut-être  encore  quelques  exemplaires,  j’y 
renvoie  simplement  et  galamment  mes  lecteurs.  D'  Maximin  Legrand. 


ACADÉMIES  ET  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 

ACADÉMIE  IMPÉRIALE  DE  MÉDECINE. 

Séance  du  27  Février  1866.  -  Présidence  de  M.  Bouchardat. 

A  l’occasion  du  procès-verbal,  M.  Depaül  se  plaint  de  ce  qu’il  est  rédigé  de  façon  que 
son  interpellation  ne  soit  pas  comprise.  M.  Gibert  racontait  qu’il  avait  conduit  un  enfant  chez 
le  docteur  Lanoix;  c’est  contre  cela  qu’il  a  réclamé. 

M.  J.  Béclard  fait  remarquer  que  le  procès-verbal  ne  peut  entrer  dans  la  discussion  des 
faits  personnels  ;  c’est  un  résumé  des  discussions  scientifiques,  et  pourvu  qu’il  ne  contienne 
pas  d’erreurs  sous  ce  rapport,  il  n’y  a  rien  à  lui  reprocher. 

Après  ces  explications,  le  procès-verbal  est  adopté. 

CORRESPONDANCE  OFFICIELLE. 

M.  le  ministre  de  l’instruction  publique  adresse  l’ampliation  d’un  décret,  en  date  du 
1k  février,  par  lequel  est  approuvée  l’élection  de  M.  Béhler  dans  la  section  d’anatomie  patho¬ 
logique,  en  remplacement  de  M.  Beau,  décédé. 

Sur  l’invitation  de  M.  le  Président,  M.  Béhier  prend  séance.  < 

M.  le  ministre  du  commerce  transmet  : 

1“  Un  rapport  de  M.  le  docteur  Raool-Deslongchamps,  sur  le  service  médical  de  réta¬ 
blissement  thermal  d’Hamman-Meskoutine. 

2“  Un  rapport  de  M.  le  docteur  Tillot,  sur  le  service  médical  des  eaux  minérales  de  St- 
Ghristau  (Basses-Pyrénées.) — (Corn,  des  eaux  minérales.) 

La  correspondance  non  officielle  comprend  : 

1®  Un  mémoire  sur  plusieurs  cas  de  chorée  anomale  rhythmique  observés  et  traités  à 
l’établissement  thermal  et  hydrothérapique  de  Château-Gontier  (Mayenne),  par  M.  le  doc¬ 
teur  Émile  Mater.  (Corn,  des  eaux  minérales.) 

2“  Deux  communications  sur  la  nature  et  le  traitement  du  choléra  :  l’une,  par  M.  le  doc¬ 
teur  Bassaget;  l’autre,  par  M.  Buchner,  de  Leipzig. 

M.  PoGGiALE  présente,  au  nom  de  M.  Debeaüx,  pharmacien-major  à  l’hôpital  militaire  de 
Bastia,  un  essai  sur  la  pharmacie  et  la  matière  médicale  des  Chinois. 

M.  Cerise  :  J’ai  Phonneiir  de  présenter  à  l’Académie  le  premier  volume  d’un  ouvrage  qui 
doit  en  avoir  six,  de  M.  Louis  Figuier,  et  qui  a  pour  titre  :  Vies  des  savants  illustres  depuis 
l’antiquité  jusqu’au  xix®  siècle,  avec  l’appréciation  sommaire  de  leurs  travaux.  Les  volumes 
qui  suivront  celui-ci  seront  consacrés  à  la  biographie  des  savants  illustres  du  moyen  âge, 
qui  comprend  l’époque  arabe,  à  celle  des  savants  illustres  de  la  Renaissance,  et  enfin  à  la 
biographie  des  savants  illustres  des  xvii®,  xviii®  et  xix*  siècles.  Le  volume  que  j’ai  l’honneur 
de  vous  présenter  est  consacré  à  la  biographie  des  savants  illustres  de  l’antiquité. 

M.  Figuier  a  l’intention  de  placer  en  tête  des  biographies  de  chacune  des  quatre  périodes 
scientifiques  que  je  viens  de  rappeler  un  tableau  historique  de  l’état  des  sciences  durant 
cette  période.  Déjà  il  a  réalisé  cette  intention  dans  le  premier  volume,  en  y  publiant  comme 
introduction  un  tableau  de  l'état  des  sciences  pendant  la  période  anté-historique.  Ce  tableau, 
qui  est  un  bien  rapide  aperçu  des  manifestations  de  la  science  avant  Thalès,  conduit  les  lec¬ 
teurs  à  l’époque  biographique  sans  précisément  s’arrêter  à  celle-ci,  qui,  pour  l’antiquité, 
s’étend  de  Thalès  à  l’école  d’Alexandrie.^ 

.  Ce  qui  est  à  caractériser  dans  cette  époque,  pour  nous,  médecins,  c’est  le  moment  où  la 
science  médicale  se  dégage  de  l’ensemble  des  systèmes  cosmogoniques  et  philosophiques 
pour  revêtir  une  existence  distincte.  Ce  moment  pour  la  Grèce  est  celui  où  parut  Hippocrate, 
appelé  à  cause  de  cela,  autant  peut-être  que  pour  ses  écrits,  le  père  de  la  médecine. 

Ce  volume  comprend  les  biographies  de  Thalès,  Pythagore,  Platon,  Aristote,  Hippocrate, 
Théophraste,  Archimède,  Euçlide,  Apollonius,  Hipparque,  Pline,  Dioscoride,  Galien,  Ptolé- 


398 


L’UNÎOW  MÉDICALÈ. 


mée  et  des  maîtres  de  t’écoTe'  d’Alexandrie.  Nons'  remarçnons  l’absëneë  de  Cèfse,  f élégant' 
écrivaîo,  à  qui'M.  Fîgiiier,poiir  de  Bonnes  raisons  sans dou^  h^a  pas  vonUlkldhnet  une  pTace 
parmi  les  savants  illustres  dé  l’antiquité. 

Je  n’ai  pas  l’autorité  qui  convient  pour  décider  si  M.  Figuier  remplit  la  tâéhë  immense 
qu’il  s’est  imposée  en  suivant  le,  programme  à  la  fois,  historique  et  Mographique  qu’il  s’est 
lui-même  tracé.  L’œuvre  est  ardue»  longue». difficile.  L’histajre  de  li- science  et  la  science 
elle-même  gagneront  certainement  à  être  reitîd'ues  accessibles  à  un  plus -grand  nombre  d’es¬ 
prits  sérieux  par  une  plume  aussi  exercée,  aussi  populaire,  aussi  autorisée  que  celle  de 
M. Figuier.  ; 

Je  termine  cette  présentation  par  une  réflexion  toute  persppn^lç,.: ,  . 

Le  temps  ne  sembîe-t-it'pas  venu  où,  pour  la  science  c6mme''p6ur  les  sociétés,  l’histoire 
ancienne  doive  remonter  ail  delà  d«s  Grecs  et  des  Romains.?  Les  progrès  aceomplrg>  dahs  la 
connaissance  des  monuments;  de  la  littérature  sanscrite  ne  nous  permettenl-ïls!  pas  èncore 
d’apercevoir  au  delà  des  pères  grecs  de  la  science  et  des  la  philosophie  leurs  aïeux  de  l’Hin- 
douslan,  révélés  avec;, analyse  et  coramentaires.» il  y  a  plus  d’un  d€»i-*sièçlQ|;dans;Jea  trans- 
aclions  de  la  société  asiatique  de  Gàteutta,:  et  étudiés  par  tant  de  savants  hindoustanistes  en 
Europe?  .  .  ‘ 

M.  Henri  Roger  :  J’ai  l’honneur  de  présenter;  à  l’Académie-,  de -la  part  de,  l’auteur, 
M.  Gachet,  ancien  interne  des  hôpitaux  de  Paris,  ex-niédecin  des  épidémies  à  Issoudun,  etc., 
une  brochure  très-intéressante,  intftulée  i  L’hôpital  et  ta  famille. 

L’hospice  de  la  ville  d’issoudun  (antique  eapîtale  du  Bas-Berry,  qui  compte  moins  de 
15,000  habitants),  possède,  grâce  à  des  libéralilés  séculaires,  une  somme  de  70,000  livres 
de  rente  :  or,  il  paraît  que  l’Administration  songe  à  édifier  un  grand  hôpital  dont  la  cons¬ 
truction  ne  coûterait  pas  moins  de  cinq  à  six  cent  mille-  francs,  el  absorberait  ainsi,  pour 
une  forte  part,  la  fortune  des  pauvres.  M.  Gachet  combat,  ce  proiet  de.luxn-eux  édifice  des¬ 
tiné  à  une  population  ouvrière  qui  ne  veut  point  aller  à  rhôpital  j  il  développe  avec  force,,  et 
avec  un  talent  renolarquablé,  cette  Mé'é  «  db’ïl  y  a,  pour  la  question  des  hôpitaux  et  secourg 
publics,  une  division  fondamentale  à  établir  entre  les  grandes  villés'qùi  reçoivent  un  nômbié 
considérable  d’ouvriers  nomades,  isolés.  Sans  famille, éi  lés  villes  n’ayant  qùe  des  travailleurs 
fixes  domiciliés  et  vivant  dans  leur  ménagé.' »  ■  -  •  "  '  i  .  •.< 

Mais  ce  n’est  ni  le  lieu,  ni  le  moment  d’aborder  ces  hautes  quesUonsd’asslstance  publique, 
et  de  démontrer  avec,  M.  Gachet  (ancien  collaborateur  de  Parent-Duchalelel),  Iqs  avantages 
des- hôpitaux  pour  les  grandes  cités  etdes  secours  à  domiptte  pour  les  petites  villes.  Aussi  me 
contenterai-je  de  citer  l’épigraphe  que  notre  honorable  confrère-  met  en  tête/ de  sa  vive  et 
éloquente  brochure  à  l’adrçsse  clçs  administrateurs,  dlssoudun  :  y  . Que  si  vous. .êtes  déter¬ 
minés  à  bâtir  un  réceptacle  de  mendiants,  passez,  nous,  n-’avons  rien  à  vous  .dire  ;  mais  si 
V0tre,;cœijr  est  ouvert  au  citoyen  pauvre  .qui^saii  et  veut  travailler,  et  entend  yivrpjionora- 
blement  de  son' travail,  l'ièez,,qeci  est  pour  vous!  »  .  .  .  .,'i  - 

M.  Guérard,  au  nom  de  M.  Louis,  dépose  sur  le  liuréau  un  ouvrage  en  deux  volumes  de 
feu  le  docteur  Sestier,  intitulé:  De  la  foudre^  de  ses  formes  et  de  ses  effets  sur  l’homme,  les 
anîmauor,  les.  vêgétàudo  et  les .  cSrps  bruts,  et  des  moyens  de  s’en  préserver,,  rédigé  Su f  les 
documents  laissés  par  M.  Sestîér^  et  complété  par  M.  te  dfoCleur  MéhÙ,  pharmacien  en  chef 
de  rhôpital  Necker.'  '  •  .  ■  ,  ,  ,  ,  .  ,  . 

M.  Larrey  présente  les  Rapports  annuels  de  la  Société  des  sciences  naturelles  et  médicales 
de  Dresde  pour  les  années  1858  à  18ao.»  et  1863  à  186d. 

M.  Tardieu  présente,  au-  nom  de  M.  le  docteur  Gallard,  une  brochure  sur  l’empoisonne¬ 
ment  par  la  strychnine,  —  et  une  brochure  de  M.  le  docteur  Becqoet,  intitulée:  Du  délire 
d'inemition  dans  les  maladies, 

M.  Depadl  a  reçu  d’un  confrère,  M.  le  docteur  Alfred  Vy,  d’Elbeuf ,  la  i-elatîon  d'expé¬ 
riences  relâlives  à  la  question  de  l’identité  des  virus  vaccin  et  varîolenx;  Il  a  inoculé  le  pus 
d’une  puslule  varioleuse  pris  sur  un  enfant,  à  l’oreille  d’un  jeune  agneau  ;  puis  il  a  repris  le 
pus  de  celle  inoculation  et  l’a  reporté  sur  le  bras  d’nn  enfant  qui  a  présenté,  sept  jours 
après,  des  pustules  offrant  tous  les  caraclères  des  pustules  de  vaccine. 

M.  Depaul  se  borne  à  dire  que  ce  fait  infirme  les  conclusions  de  la  commission  lyonnaise, 
laquelle  a  déclaré  que  c’était  impossible;  La  discussion  s’ouvrira  bientôt  sur  celle  question. 
(Com.  MM.  Depaul  et  Bouley.) 

M.  Lafrey  présente,  de  la  part  de  M.  fe  docteur  André  Paris,  un  mémoire  sur  la  gale 
bédouine;  —  de  la  part  de  M.  le  docteur  Motnier,  d’Avignon,  un  crâne  de  phthisique  mort, 
â  rhôpital  d’^Avignoo.  Ce  crâne  porte  â  la  prartie  postérieure  des  pariétaux  deux  ouvertnres 


LUNION  MÉDICALE. 


larges  eomme  une  pièce  de  2  francs  chacune.  Rien,  pendant  la  \ie,  n’avait  pu  faire  prévoir 
une  semblable  altération.  Malheureusement,  l’autopsie  a  été  faite  par  un  employé  subalterne. 

Il  n’existe  dans  la  science  aucun  fait  analogue. 

M.  LE  Président  annonce  que  le  Conseil  d’administration  a  déclaré  une  vacance  d’acadé¬ 
micien  libre,  en  remplacement  de  M.  Trébuchet. 

M.  le  professeur  Gosselin  donne  lecture  d’un  rapport  sur  un  mémoire  de  M.  le  docteur 
Alphonse  Guérin,  chirurgien  de  rhôpital  Saint-Louis,  et  relatif  au  traitement  de  l’anthrax 
par  l’incision  cruciale  sous-cutanée. 

M.  le  rapporteur  pense,  avec  M.  Alphonse  Guérin,  que  le  procédé  ordinaire  des  incisions 
à  ciel  ouvert  expose  à  des  dangers  et  à  des  complications  graves,  notamment  à  l’érysipèle. 

Approuvant  les  principes  développés  dans  Te  mémoire  de  M.  Alphonse  Guérin ,  mémoire 
lu  par  l’auteur  devant  l’Académie,  il  ÿ  a  deux  ans,  et  dont  il  a  été  rendu  compte  ici  en  temps 
utile,  M.  Gosselin  rappelle  le  mode  opératoire,  d’ailleurs  très-sîihple,  de  M.  Alph.  Guérin.  Il 
ajoute  qu’il  a  appliqué  ce  traitement  à  un  certain  nombre  d’anthrax  dans  tes  conditions 
déterminées  par  l’auteur.  Ce  traitement  lui  a  paru  avantageux  dans  la  plupart  des  cas,  et  Ta 
seulç'.  rééerVe  qu’il  croirait  devoir  faire  serait  relative  aux  incisions  d’une  manière  générale. 

En  efîet,'Tânthrax  est,  selon  M.  Gosselin,  une  affection  rarement  mortelle,  et  quand,  par 
hasard,  la  mort  arrive,  elle  est  déterminée  par  des  complications  contre  lesquèiles  lés  inci¬ 
sions  seraient  absolument  impuissantes.  Quand,  au  contraire,  ces  complications  n’existent 
pas,  011  peut  abandonner  les  choses  à  ellés-mêmes,  et  Te  chirurgien  n’est  pas  toujours  obligé 
d’intervenir  avec  rinstrument  tranchant. 

M.  le  rapporteur  propose  d’adresser  des  compliments  à  M.  Alph.  Guérin  et  de  déposer  son 
travail  aux  archives.  .  ' 

Velpeau  ne  veut  pas  touc;ter  pour  le  moment  au  travail  de  M.  Guérin;  il  doit  se  con¬ 
tenter  de  dire  que  ça  ne  lui  paraît  ni  prouvé  ni  impossible;  mais  il  luipsemble  que  M.  Gos¬ 
selin  charge  beaucoup  les  incisions  à  ciel  ouverti  II  leur  reproche  l’apparition  des  érysipèles. 
Eh  bien,  l’année  dernière,  dit  M.  Velpeau,  dans  mon  servicé  j’av  eu  neuf  anthrax  qui  tous 
ont  été  Irai téS;  par  incision:;  U  en  est  mort  un,  et  il  est  mort  par  le  fait  du  .déyqloppement 
de  l’érysipèle;  précisément,  quand  ce  malade,  est  entré,  il  était  déjà  atteint  d’érysipèle  et 
n’avait  subi  aucune  incision.  De  telle  sorte  que,  si  je  voulais  conclure  de  ces  faits,  je  dirais 
que  c’ést  de  ne  pas  inciser  qui  provoque  l’érysipèle. 

Pour  mon  compte,  ajoute  M.  Velpeau,  je  traite  depuis  longtemps  les  anthrax  par  dès  inci¬ 
sions,  et  j’en  fais  le  plus  possible;  je  les  dispose  de  telle  manière  qu’elles  ne  soient  pas 
séparées  d’une  de  l’autre  par  plus  de  1  ou  de  2  centimètres,  et  la  règle' est  de  les  faire 
dépasser  de  quelques  centimètres  la  circonférence  de*  l’aréole  rouge  qui  entouré  l’anthraN. 
Dès  Te  lendemain,  rêlîminatîon  commence  et  le  dégorgement  s’opère.  La  ddulèur  n’est  pas 
aussi  grande  qu’on  pourrait  le  supposeT,  parce  que,  èn  deux:  où  trois  minutes,  ont  peut  faire 
15  ou  16  incisions  très-rapides. 

Je  tiens  celle  méthode  pour  si  eflacase  et  si  sûre,  que  je  n’ai  pas  osé,  jusqu’à  présent, 
employer  celle  de  M.  Guérin.  M.  Gosselin  ne  les  à,  employées,  lui,  que  pour  des  anthrax 
-récents  et  peu  étendus.  Dans  sa  pratique  personnelle,  M.  Gosselin  nous  apprend  qu’il  ne  fait 
que  des  ponctions.  Cela  me  paraît  bien  étonnant,  car  il  nous  arrive  souvent,  à  l’hôpital  et 
en  ville,  de  voir  des  anthrax  traités  par  des  coups  de  bistouri  timides  et  qui  ne  vont  bien 
qu’après  avoir  subi  une  grande  incision.  Quant  aux  petits  anthrax,  M.  Gosselin  ne  leur  fait 
rien,  parce  que,  dit-il,  ils  guérissent  spontanément.  G’est  vrai,  quand  ce  ne  sont  que  de  gros 
furoncles.  Mais,  dans  ce  cas  même,  ils  guériraient  bien  mieux  et  plus  vite  s’ils  étaient 
incisés. 

M.  J.  Guérin  :  Depuis  longtemps  j’ai  constaté  que  les  incisions  directes,  outre  qu’elles 
sont  fort  douloureuses,  déterminent  la  production  de  l’érysipèle  et  probablement  de  la  résorp¬ 
tion  purulente.  Quand  on  a  ouvert  un  anthrax,  les  vaisseaux  divisés  restent  exposés  aux 
produits  morbides  spécifiques  de  la  plaie,  dont  le  caractère  est  presque  virulent.  On  sait,  en 
sortant  du  cercle  un  peu  étroit  de  l’anthrax,  qu’il  y  a  une  grande  différence  entre  les  opéra¬ 
tions  par  l’inslrument  tranchant  ou  par  les  caustiques.  Pour  les  loupes,  par  exemple,  j’en  ai 
opéré  une  cinquantaine  au  moyen  des  caustiques,  et  n’ai  jamais  eu  l’ombre  d’un  accident. 
Il  n’èn  est  certainement  pas  ainsi  quand  on  se  sert  du  bistouri. 

D’ailleurs,  rien  n’est  plus  douloureux  que  les  incisions  directes  pratiquées  surtout  à 


400 


L’UNION  MÉDICALE. 


l’époque  où  il  est  nécessaire  de  débrider  un  anthrax.  Je  les  ài'ép'rouvées  par  moifméme  et 
j’en  puis  parler  avec  connaissance  de  cause.  ■  .  '  , 

Je  dois  faire  remarquer  que  l’opération  proposée  ;par  M.  :  Alph.  Güérin  n’est  qu’un  simple 
débridement  sous-cutané.  Il  y  a  une  vingtaine  d’années,  j’ai  présenté  à  l’Académie  un  mé-< 
moire  sur  le  traitement  abortif  du  phlegmon  par;les  ,ipcisions  sous-cutanéjes.,Jé  répél,erai  ce 
que  je  disais  alors  :  c’est  qu’il  faut  agir  avant  que  la  peau  soit  altérée;  il  y,  a  fout  bén.ëfiçe. 

M.  MiCHON  trouve  que  M.  Gosselin  n’a  peut-être  pas  distingué  assez  entre  les  différents 
anthrax.  Avant  tout,  il  faut  reconnaître  qu’il  y  a  ,des  anthrax  nécessairement, mortels,  sur¬ 
tout  quand  ils  ne,  sont  pas  traités.  Certains  anthrax  envahissent,  dévorent,  si  l’on  peut  ainsi 
dire,  la  peau  de  membres  tout  entiers.  J’ai  vu  la  peau, de  l’abdomen .  entièrement:  détruite 
par  un  anthrax  qui  a  emporté  le  malade.:  Donc,  les  grands  anthrax  sont  mortels,  et  il  faut 
les  traiter. .  . 

Le  traitement  que  leur  applique  M.  Alphonse, Guépin  n’est  autre  chose  que  le  débride¬ 
ment,  et  M.  Gosselin  lui-même,  avec  ses  ponctions  multiples  à  la  base  de  la  tumeur,  c’est-à- 
dire  à  la  limite  du  mal,  ne  fait  qu’un  débridement.,  .  , 

Comme  à  M.  Velpeau,  les  grandes  incisions  m’ont  toujours  réussi,  ou,  du  moins,  elles 
m’ont  réussi  mieux  que  tous  les  autres  traitements.  Je.pense,  au  surplus,  que  celte  pratique 
est  adoptée  par  tous  les  chirurgiens;  M.  Nélaton  lui-même,  ainsi  que  le  rappelait  M.  Vel- 
,peau,  a  abandonné  les  errements  contraires,  et  il  ne  croit  plus  que  les  émollients  suffisent 
pour  avoir  raison  des  grands  anthrax.  Il  faut  non-seulement  incjser  largement,  mais  vider 
aussi  complètement  que  possible  le  foyer,  car  le  danger  réside  surtout  dans  le  pus  et  les  ma¬ 
tières  contenues  dans  l’anthrax,  maladie  souvent  contagieuse.  J’en  pourrais  citer  de  nom¬ 
breux  exemples.  Je  regrette  donc,  encore  une  fois,  que  M.  le  Rapporteur  n’ait  pas  distingué 
autant  qu’il  l’aurait  dû.  Il  y  a  des  anthrax,  et  non  pas  un  anthrax. 

M.  Cloqüet  est  partisan  des  grandes  incisions,  et  il  cite  plusieurs  observations  de  sa  pra¬ 
tique  qui  montrent  que  ç’est  le  véritable  traitement  à  suivre.  Comme  M.  Michon,  il  a  vu  de 
ces  anthrax  monstres  qui  dévorent  en  quelque  sorte  les  malades,  et  il  pensé  que,  dans  la 
plupart  de  ces  cas,  il  n’y  a  pas  de  remèdes.  Il  se  rappelle  un  porteur  de ia  Halle  aux  farines, 
homme  remarquablement  vigoureux  et  dans  la  fleur  de  l’âge  :  il  avait  un  anthrax  qui  s’éten¬ 
dait  de  la  nuque  au  sacrum;  il  mourut,  malgré  les  immenses  incisions  qui  lui  furent  faites. 

M.  Larrey  :  J’hésite  à  prendre  la  parole  après  les  grands  maîtres  en  chirurgie  qui  yien- 
nent  de  parler.  Cependant,  je  désire  signaler  un  seul  point  :  la  question  n’est  pas  entre  les 
incisions  sous-cutanées  et  les  incisions  à  ciel  ouvert,  mais  bien  entre  les  incisions  profondes 
et  les  incisions  superficielles.  L’important  est  donc  de  faire  des  incisions  profondes;  tout  est 
là,  et  c’est  comme  pour  le  traitement  des  plaies  par  armes  à  feu,  —r -lesquelles  ne  sont  pas 
sans  analogie  avec  les  anthrax. 

M.  Velpeau  :  Cette  discussion  offre  une  certaine  gravité,  en  ce:  sens  que  l’anthrax  n’est 
,pas  une  affection  rare,  il  s’en  faut.  Je  ne  répondrai  rien  à  M.  J.  Guérin,  qui  me  paraît  faire 
des  suppositions  alors  que  nous  faisons,  nous,  de  rexpérience.  Je  ,  voulais  ajouter  , un  mot 
relativement  à  la  pratique  de  M.  le  professeur  Sédillot  (de  Strasbourg),  qui  vante  lés  caus¬ 
tiques,  dans  le  traitement  de  l’anthrax,  de  préférence  au  bistouri,  afin  d’éviter  rérysipèlé. 
Bien  des  praticiens  sont  de  cet  avis;  mais  il  n’y  a  qu’un  malheur,. c’est  que  lés  caustiques 
n’évitent  pas  l'érysipèle.  Qui  a  mis  cét te  opinion  à  la  rhpde?  des  faiseurs,  des  charlatans  peu 
habithés  à  manier  le  bistouri,  des  industriels.  C’était  aussi,  il  convient  de  le  rappeler,  l’opi¬ 
nion  d'Aug.  Bérard,  qui,  ayant  un  petit  épithélioma  sur  là  poitrine,  le  brûla  avec  un  caus¬ 
tique  ;  mais  il  survint  précisément  un  érysipèle  à  la  suite  de  cette  opération,  comme  si  la 
nature  avait  voulu  se  moquer  de  sa  théorie.  J’ai  vu,  continue  M.  Velpeau,  plusieurs  ma¬ 
lades  opérés  de  loupes  par  feu  le  docteur  Alexandre  Legrand,  atteint  d’érysipèle,  et,  dans 
ma  propre  pratique,  j’ai  recueilli  quelques  observations  de  ce  genre.  Pourquoi,  d’ailleurs,  les 
caustiques  éviteraient-ils  l’érysipèle?  Les  brûlures  agissent  évidemnient  de  la  même  façon 
que  les  caustiqûes,  et  sont  bien  souvent  suivies  d’érysipèles. 

M.  J.  Guérin  :  M.  Velpeau  demande  pourquoi  les  caustiques  éviteraient  l’érysipèle  ;  je 
vais  le  lui  dire.  Ils  l’évitent  quand  on  a  soin  de  brûler  toute  l’épaisseur  dû  derme;  Cela  veut 
dire  que  l’érysipèle  part  de  la  peau,  et  que  c’est  toujours  la  peau,  quel  que  soit  le  mode  opé¬ 
ratoire  adopté,  sur  laquelle  il  importe  de  ne  pas  faire  des  plaies  exposées. 

La  suite  de  la  discussion  est  renvoyée  à  mardi. 

;  —  La  séance  est  levée  à  cinq  heures. 


Le  Gérant,  G.  RiCHELOT. 

Paris.  —  Typograppii;  Faux  Maitestb  et  G®,  r"«;  dMOeut-Portes-Saint-Saiivenr,  J2. 


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médecine  et  honorés  de  Médailles  aux  expositions  ' 
de  Londres,  Paris,  etc.,  sont  souverains  dans  le 
traitement  du  Diabète,  étmt  privés  des  principes 
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les  agents  tes  plus  sérieux  et  les  plus  employés  de  ta  thérapeüiliciHe.  La  ptu'fi^âéde  ee  produit, 
sa  composilion  constamment  identique,  son  administration  si  facile,  l’absieiice  de  sareur,  son 
activité  sûre  à  doses  minitues,  l’économie  qui  en  résulte,  sa  conservation  indéfinie,  sont  tes 
motifs  qui  ont  déterminé  la  généralité  dé  son  emploi. 

La  fabrication  du  Fer  Qüevenne  est  installée  depuis  sept  ans  à  Melun,  sous  la  direction  de 
M.  Debreuil,  chargé  dès  1850  de  la. préparation  du  Fer,  et  seul  successeur  de  MM.  Miquelard 
et  Qüevenne.  La  réduction  de  ce  fer,  sur  une  grande  échelle,  assure  son  irréprochable 
qualité*  et  garantit  un  approvisionnement  au-dessus  des  besoins  de  la  consommation. 

A  côté  du  Fer  Qüevenne,  on  voit  se  multiplier  les  différents  Fers  réduits  du  commerce, 
variant  à  l’infini  de  couleur,  de  densité,  de  saveur,  et  même  de  composition  chimique.  Ces 
produits  hétérogènes,  en  admettant  leur  efficacité,  ne  peuvent  être  employés  aux  mêmes 
doses  que  le  Fer  Oiîevènne,  et,  cependant,  tous  les  jours,  ils  sont  délivrés  en  lieu  et  place 
de  ce  dernier;  de  là,  les  déceptions  pour  le  médecin  et  le  malade. 

En  face  de  cette  tendance  de  la  pharmacie  à  substituer  au  Fer  Qüevenne  les  fers  réduits 
du  commerce,  il  est  bon  de  grouper  quelques  considérations,  quelques  extraits  d’articles 
scientifiques,  se  rattachant  à  la  question  des  Ferrugineux. 

Le  Per  réduit,  à  la  suite  de  plusieurs  milliers  d’expériences  chimiques  et  physiologiques 
relatées  dans  le  mémoire  de  M.  Qüevenne,  a  été  approuvé  par  l’Académie  de  médecine,  le 
22  août  1854,  et  inséré  au  recueil  des  remèdes  officinaux,  par  arrêté  ministériel,  novembre 
1854.  i’ar  une  coïncidence  très-rare,  tandis  que  l’Académie  faisait  expérimenter  le  Fer 
Qüevenne  dans  les  salles  de  MM.  Cruveilhier  et  Rayer,  un  professeur  de  Bordeaux,  M.  Costes, 
dans  son  hôpital,  poursuivait  depuis  quatre  ans,  l’étude  comparative  des  préparations  du  fer; 
sur  55  cas  de  chlorose,  29  avaient  été  traités  par  le  Fer  réduit,  18  primitivement  avec  un 
succès  rapide,  11  secondairement,  et  parce  que  les  autres  préparations  n’avaient  pu  être 
supportées.  Des  observations  prises  à  Bordeaux  comme  à  la  Charité,  il  résulte  cette  vérité  : 
Les  diverses  préparations  ferrugineuses,  tout  en  offrant  une  grande  analogie  d’action  dans  ce 
que  celle-ci  a  de  fondamental,  ne  sont  pas  également  aptes  h  guérir,  c’est-à-dii  e  à  recons¬ 
tituer  les  globules  du  sang,  pas  plus  que,  les  aliments  ne  nourrissent  aux  mêmes  degrés  ; 
elles  produisent  plus  ou  moins  de  bien  comme  tous  les  aliments  nourrissent  à  des  degrés 
divers.  Comme  application  de  la  vérité  qui  précède,  les  expériences  chimiques,  physiolo¬ 
giques  et  cliniques  ont  consacré  ce  fait  :  Que  de  toutes  les  préparations  ferrugineuses,  celte 
qui  introduit  le  plus  de  Fer  dans  le  suc  gastrique,  pour  un  poids  donné,  est  le  Fer  Qüevenne  ; 
et  en  cela,  rexpérienee  est  d’accord  avec  le  bon  sens  qui  veut  qu’un  entier  soit  plus  riche  et 
plus  fort  qu’une  partie  de  l’entier.  — Ge  Fer,  ainsi  placé  en  première  ligne  des  préparations 
ferrugineuses  par  la  force  et  la  logique  de  l’expérience,  par  la  consécration  de  l’Académie  et 
de  la  presse  médicale,  a  vu  naître  chaque  jour  de  nouveaux  congénères,  plus  ou  moins  bien¬ 
faisants,  plus  ou  moins  semblables  au  fÿpe  OMcrennc. 

«  L’article  le  plus  important  sur  les  ferrugineux  qui  ait  paru  cette  année  (1858),  est  celui 
que  M.  Gelîs  a  publié  dans  les  numéros  d’août  et  de  septembre  du  Bulletin  de  thérapeutique. 

«  Est-il  vrai,  dit  M.  Qelis,  que  l'acidité  du  suc  gastrique  ne  soit  pas  diminuée  lorsque  ce 
liquide  dissout  des  préparations  de  fer  insolubles  ?  •—  Il  est  bien  évident  que  Qüevenne  n’a 
pu  jamais  dire  que  le  fer  réduit,  en  se  dissolvant,  ne  diminuait  en  rien  l’acidité  du  suc 

fastrique;  mais  ce  qu’il  a  prouvé  de  la  façon  la  plus  nette  par  un  nombre  considérable 
'expériences,  c’est  qu’eu  égard  à  la  masse  de  suc  gastrique  sécrétée  et  à  la  faible  proportion 
du  fer  dissoute,  l’acidité  du  suc  gastrique  était  à  peine  modifiée  ;  que  cette  saturation  était  si 
légère,  qu’elle  n’altérait  en  aucune  façon  les  propriétés  digestives  du  suc  gastrique,  et  que 
dans  certaines  conditions  elle  pouvait  les  favoriser;  personne  ne  peut  révoquer  en  doute  la 
parfaite  exactitude  des  expériences  de  Qüevenne,  j’ai  suivi  un  grand  nombre  de  celles  qu’il 
a  exécutées,  et  je  n’ai  trouvé  qu’à  admirer,  pour  la  netteté  et  la  précision  des  résultats;  je 
trouve  parfaitement  justes,  les  conséquences  qu’il  en  déduit. 

«  Est-il  exact  de  dire,  d'une  manière  générale,  que  les  préparations  de  fer  insolubles  par 
elles-mêmes  sont  moins  actives  que  les  sels  solubles  de  ce  mêlai?  —  C’est  la  troisième  question 
que  M.  Gelis  aborde,  à  laquelle  il  répond  oui,  et  à  laquelle  je  n’hésite  pas  avec  Qüevenne  à 
répondre  non,  si  on  limite  les  préparations  insolnbles  au  fer  réduit  et  au  protocarbonate,  et 
si  dans  la  question  on  substitue  le  mol  utiles,  qui  est  dans  la  pensée  de  tous,  à  celui  actives. 

«  Ce  n’est  pas  la  quantité  de  fèr  ingérée  et  même  dissoute  qui  agit  pour  guérir  les  malades, 
comme  pour  les  aliments,  au  rang  desquels  je  range  le  fer,  c’est  la  quantité  utilisée.  Or,  celle 
qui,  à  la  moindre  dose,  sans  dérangement  aucun  pour  l’appareil  digestif,  fournit  la  quantité 
de  fer  qui  peut  être  diesoute  et  utilisée»,  devra  ohléBir  notre  préférepce.  C’est  ainsi  qu’aujour- 
d’hui,  dans  presque  tous  les  cas  où, les  ferrugineux  sont  indiqués,  avec  la  grande  majorité 
des  praticiens,  j’emploie  le  fer  Qüevenne,  à  doses  de  6  ou  10  centigrammes  au  principal 
repas.  Je  préfère,  pour  ménager  Pappareil  digestif,  demander  quelque  chose  au  temps,  ne  pas 
dépasser,  ne  pas  atteindre  même  la  dose  qui  peut  être  utilisée.  »  f Annuaire,  1858,  p.l96  à  200.) 

Ces  profondes  considérations  trouveront,  nous  n’en  doutons  pas,  un  bon  accueil  dans 
1  esprit  et  le  jugement  du  Corps  médical;  elles  résument  admirablement  les  diverses  idées 
soulevées  par  la  question  des  Ferrugineux  et  celle  du  Fer  Qüevenne  en  particulier. 

Tous  les  Ferrugineux  ont  leur  valeur;  mais  si  la  richesse  nutritive  et  médicamenteuse,  si 
1  absence  de  saveur,  si  la  facilité  d’administration,  si  la  conservation  indéfinie,  si  l’action  à 
petites  aoses,  si  1  économie  qui  en  résulte  sont  des  motifs  de  choix  pour  l’emploi  d’un  médi¬ 
cament-aliment,  n’est-il  pas  juste  d’opter  pour  le  Fer  Qüevenne?  (Ex.de  la  Bûche  scientifiqut-) 


Vingtième  année. 


No  26. 


Samedi  3  Mars  1866. 


PRIX  DE  L’ABONNEMENT  :  JOURNAL  D’ABONNEMENT 

RT  i.ks°départÈments  •  -  rueduFaubourg-Hontmarlre, 

...  .  ™T  DES  MTERETS  SCIESTinOEES  ET  PRATIOCES. 

6  Mois .  17  »  — 

3  Mois. .  .  9  »  MORAEX  et  professionnels  Dans  les  Départements, 

.  DU  CORPS  MÉDICAL.  , 

selon  qu’il  est  fixé  par  le*  l’osle,  et  des  Messageries 

convcnlions  postales.  -  Impériaks  et  Générales. 

Ce  Journal  paraît  trois  fols»  par  Semaine,  le  le  JECl»,  le  SAMEDI, 

ET  FORME,  PAR  ANNEE,  4  BEAUX  VOlUMES  IN-So  DE  PIUS  DE  6Q0  FACES  ÊHACÜN. 

Tout  cc  qui  concerne  la  Rédaction  doit  être  adressé  à  M.  lé  Docteur  Améaéc  c.ATOvn ,  Rédaclcur  en  chef.  —  Tout  «e  qui 
.  concerne  l’Administration,  à  M.  le  Gérant,  M/e  rfu  rau6om'j-Jl/<»it?nàm'e,  56. 

Les  Lettres  et  Paquets  doivent  être  affranchis. 


BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE. 


.HYGIÈNE  PHILOSOPHIQUE  DE  L’AME,  par  P.  FoissAe,  docteur  en  médecine  de  la  Faculté  de 
Paris,  lauréat  de  rinstitut,- chevalier,  de  la  Légion  d’honneur  et  de  l’ordre  de  Grégoire  le 
Grand,  membre  de  la  Société  météorologique  de  France,  ancien  président  de  là  Société  du 
î"  arrondissement. Ddwaitèmd  revue  et  augmentée.  Un  vol.  in-8*de  570  pages. Chez 

J. -B.  Baillière  et  fils,  rue  tlautefeuille  ,  19.  —  Prix  :  7  fr.  50  c. 

ANNÉE  MÉDICALE  &  SCIENTIFIQUE,  ou  Résümé  critique  des  principales  discussions  qui  ont  eu 
lieu  devant  le.q  Sociétés  savanles..  et  des  travaux  les  plus  importants  qui  ont  paru  dans  les 
journaux  et  recueils  scientifiques,  pendant  l’année  1865  ;  par  MM.  Moutet,  Jacqüemet, 
PÉCHOLiER  et  Cavalier  ,  professeurs  agrégés  à  la  Faculté  de  médecine  de  Montpellier.  Un 
volume  in-8°,  grande  justificalion.  ~  Prix  :  3  fr.  Yrancé/. 

ÉTUDE  SUR  LES  GANGLIONS  NERVEUX  PÉRIPHÉRIQUES,  par  le  docteur  POLAiLLON,  aide  d’ana¬ 
tomie  à  la  Faculté  de  médecine  de  Paris.  Un  vol.  in-8°  avec  planches.  —  Prix  :  3-50  franco. 
Ces  deux  ouvrages  se  trouvent  chez  P.  Asselin,  libraire,  place  de  l’ÉcoIe-de -Médecine. 


ALMANACH  GÉNÉRAL 


DE  MÉDECINE  ET  DE  P«/IRMACIE  POUR  LA  VILLE  DE  PARIS 


ET  LE  DÉPABTEMENT  DE  LA  SEINE. 

Publié  par  l’Administration  de  L’UNION  MÉDICALE. 

37nie  année.  —  1866. 

En  vente  aù.c  adresses  ci-dessbus  : 

Aux  Bureaux  de  L’UNION  MÉDICALE,  faubourg  Montmartre,  56; 
chez  Adrien  Delauaye,  libraire-éditeur,  place  de  l’École-de-Médecine. 

Prix  ;  5  Francs  SO  Centimes. 

D’importantes  modifications  ont  été  introduites  dans  cette  nouvelle  publication  :  on 
y  trouvera  les  Décrets  et  Arrêtés  ministériels  les  plus  récents  relatifs  à  l’organisation 
des  Facultés  et  des  Écoles  et  à  l’enseignement  de  la  médecine  en  France. 

La  Liste  des  Médecins  et  des  Pharmaciens  a  été  l’objet  d’une  révision  très-attentive 
au  point  de  vue  de  certains  abus.  A  celle  Liste  ont  été  ajoutées  celle  des  Vétérinaires 
diplômés  et  celle  des  Sages-Femmes. 

Une  Table  détaillée  des  matières  termine  ce  volume,  d'une  utilité  quotidienne  pour 
tous  les  Praticiens  et  pour  les  Pharmaciens. 


L’UNION  MÉDICALE. 


GAZÉOL 

REPRODUCTION  PAR  SYNTHÈSE  DES  ÉMANATIONS  DES  ÉPURATEURS  A  GAZ 

PAR 

BURIN  DU  BliiSSOlv 

Pharmacien,  lauréat  de  VÂçadémie  impériale  de  médecine  de  Paris. 

Le  Gazéol  est  un  liquide  volatifîiùî^par  son^êV'dÿo¥atfon''‘dShs  la  chambre  des  malades, 
reproduit  identiquement  les  émanations  des-  épurateurs  à  gaz.  Les  cas  nombreux  de  guérison 
de  coqueluche,  obtenus  tout  récemment  à  l’asine  à  gaz:  de  Saint-Mandé,  ainsique  le&diverses 
communications  faites  sur:  ce  sujet  à  r^èadémie  de  naédecine,  sont  des  titres  sérieux,  pour 
attirer  ratlentipn  du  Corps  médical  suf  le, Gazéol,  hpu-seulernent  pour  la  coqueluche,  mais 
encore  là'phthisie,  l’asthme  et  les  diverses  maladies  des  voies  respiratoires^ 

Le  Gazéol  est  gratuitement' à  la  disposilloù  dé  MM.  lés  médecins  désireux  d’expérimenter 
ce  nouvel  agëhl,  qui  s’emploie  à  la  dose  de  10  à  20  grammes,  sûr  une  assiette. 

Dépôt  général  à  Paris,  à  la  ydiarmacie,  7,  rue  de  la*  Péuïliade,  près  la  Banque.  A  Lyon, 
pharmacie  Gavinet. 


PYROPEÔSPHATE  DE  FER  ET  DE  SOUDE 

.  D.E  LEBiAS.  . 

PHARMAGIEjS  ,  DOCTEUR  È3  SCIENCES, 

Sous  quatre' formés  cliffêrentés  r  vÇoZM/ïVn,  .SïV-tïjj,  JO/'àÿeM,  Pustilles, 

Dans  ces  diverses  préparations,,  le  fer  se  trouve  chimiquement  dissimulé,' on  ne  le  reconnaît 
ni  au  goût  ni  à  la  saveur.  Les  deux  principaux  éléments  .des  os  et  du  fer &\.  phosphore, 
qui  s’y  trouvent  réunis  à  l’état  soluble,  en  foQl  le  meiHeuj'.des.  ferrugipeux,  non-seulement 
dans  la  chlorose  et  Ih  chioro-anèmie,  ' mais  encore  dans,  léâ  diverses  affections  Lymphatiques 
et  scrofiileûsesi  •  •  ■  • 

La  solulioh  de  Pyrophosphaté  dé-fèr  et  dë' soude-,' Mâ  formé  l'Â 'plus  emploÿéél  est  jour¬ 
nellement  conseillée  dans  les  convalescences  ..des  nialadies  graves,  surtout  à  la  suite  des 
fièvres  typhoïdes.  Toujours  parfaitement  tolérée,  elle  favorise  à  un  haut  degré  les  fonctions 
de  l’estomac  et  des  intestins  ,  et  ne  provoqTie  il$s-tlccQhslipalion ,  grâce  à  la  présence  d’une 
petite  quantité  de  sulfate  fffe  Soudé  qui  Sè  ttoutë  dans  sà  composition. 

Dépôt  général  à;Paris,;:â  .la  pharmacie,' 7, .;ïoei  de  la  Fenllliidè,  près  la  Banque.  ’ 


PASTILLES  ET  PRISES  DIGESTIVES 

DE  LACTATE  DE  SOUDE  ET  DE  MAGAESIE 


de  Burin  du  Buisson, 

Pharmacien  ,  lauréat,  de  l’Académie  impériale  de-médecine' 

Les  Pastilles  contiennent  0,10  centig.  de  Jiactute  dessoude  ai  de  magnésie  ;  les  Prises  0,30  cenlig. 

L’acide  lactique  est  rélément  normal  du  suc  gastrique-;  il  a  pour  mission  toute  spéciale  de 
concourir  activement  à  la  digestion.  Combiné  avec  la  soude  et  la  magnésie,  les  deux  sels 
alcalins  les  plus  employés  en  thérapeutique  pour  combattre  les  affections  de  l’estomac,  des 
intestins,  du  foie  et  des  reins,  il  a  l’immense  avantage  d’offrir,  sous  forme  d’un  bonbon 
agréable,  les  éléments  les  plus  favorables  à  l’économie.  Aussi  MM.  les  médecins  en  obtien¬ 
nent-ils  chaque  jour' chaque  jour  les  plus  heureux  réstiltats  'dans  les  différentes  formes  de’ 
dyspepsie  et  dans  tous  les  cas  de  troubles  fonclioniiels  tic  l’appareil digestif. 

Dépôt  général  â  Paris,  à  la- pharmacie,  7,  ri  âè  la  Feuillade;  à  la  pharm.  Gavinet,  à  Lyon. 


L’UNION  MÉDICALE. 


N“  26.  Samedi  3  Mars  1866. 

SeniMAIBE. 

I.  Paris  ;  Sur  la  séance  de  l’Académie  des  sciences.  —  II.  Revue  de  xuÉRArEUTiQUE  ;  Nouvelle  médi¬ 
cation  de  l’angine  couenneuse.  —  L’iode  dans  la  fièvre  épidémique.  —  Autophagisme.  —  L’absti- 
nencé  contre  les  anévrysmes  internes.  —  Effets  antispléniques  de  la  scille.  —  Plus  d’antidotes.  — 
III  Académies  et  Sociétés  savantes.  Société  impériale  de  chirurgie  :  Suite  et  fin  de  la  discussion 
sur  l’ophthalraie  purulente.  —  Pièces  pathologiques.  —  IV.  Mortalité  des  nourrissons  de  Paris.  — 
V.  CoDiiuiER.  — VI.  Feuilleton:  Causeries. 


Paris,  le 'î  Mars  1866. 

BüLLETm. 

Sur  la  séance  de  l’Académie  des  .sciences. 

En  prenant  place  au  fauteuil,  M.  le  Président  annonce  que  la  séance  solennelle 
de  l’Académie  aura  lieu  le  6  mars  prochain. 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  mentionne  parmi  les  pièces  de  la  correspondance  une 
lettre  de  notre  savant  confrère,  M.  le  docteur  Halleguen,  sur  les  marées  et  sur  la  der¬ 
nière  communication  de  M.  Delaunay  à  ce  propos. 

M.  Élie  de  Beaumont  fait  hommage  à  l’Académie,  au  nom  de  l’auteur,  M.  J,  Ram- 
bosson,  d’un  volume  intitulé  :  La  science  populaire^  ou  Revue  du  progrès  des  con¬ 
naissances  et.  de  leurs  applications  aux  arts  et  à  l'industrie ,  4me  année.  Plusieurs 
chapitres  de  ce  volume,  et  ce  ne  sont  pas  les  moins  importants  ni  les  moins  bien 
traités,  sont  consacrés  à  la  physiologie,  à  l’hygiène  et  à  la  médecine.  J’espère  pou¬ 
rvoir  en  rendre  compte  un  de  ces  jours  aux  lecteurs xle  I’Union  Médicale,  avec  quel¬ 
ques  développements.  Je  saisis,  en  attendant,  l’occasion  qui  m’est  offerte  aujour- 
.  d’hui  pour  dire  que;  ce  volume  me  paraît  rédigé  avec  autant  de  soin  et  tout  aussi 
consciencieusement  que  ses  aînés.  Il  est,  de  plus,  orné  d’une  fort  belle  carte  céleste 
.représentant  les  constellations  de  notre  hémisphère. 

M.  Brongniart  lit  un  long  rapport  sur  les  travaux  de  M.  Trécul,  relatifs  à  la  phy- 


FEUILLETON. 


CAUSERIES. 

L’Académie  de  médecine  n’a  pas  daigné  informer  le  public  du  résultat  obtenu  par  la  pro¬ 
position  de  MM.  Larrey  et  Bouley.  On  se  souvient  que  ces  deux  honorables  membres  ont 
demandé  qu’à  l’avenir  les  rapports  des  commissions  pour  les  prix  eussent  lieu  en  séance 
publique  et  non  plus  en  comité  secret.  C’est  en  comité  secret  que  cette  question  a  été 
discutée  et  résolue.  La  décision  n’est  pas  tout  à  fait  conforme  à  la  proposition.  Celle-ci  vou¬ 
lait  la  publicité  de  droit,  l’Académie  n’a  accordé  que  la  publicité  facultative.  Cela  veut  dire 
que  les  rapporteurs  des  commissions  de  prix  seront  libres  de  faire  leurs  rapports  en  séance 
publique  ou  en  comité  secret.  L’Académie  semble  n’avoir  pas  voulu  laisser  tout  à  coup 
tomber  ses  voiles;  un  reste  de  pudeur  s’est  réveillé.  Respectons  ce  sentiment;  nous  sommes 
convaincus,  en  effet,  que,  au  moment  décisif,  personne  n’osera  invoquer  le  comité  secret.  Et 
voilà  comme,  avec  de  la  persévérance  basée  sur  la  raison,  on  surmonte  les  obstacles,  et  l’on 
peut  venir  à  bout  de  la  routine  et  de  l’obstination. 

Rarement  l’Académie  a  eu  à  pourvoir  à  plus  de  places  vacantes  :  deux  dans  les  sections  de 
chirurgie,  une  dans  la  section  d’accouchements,  une  parmi  les  académiciens  libres.  La 
vacance  de  celle-ci  a  été  déclarée  mardi  dernier;  il  s’agit  de  remplacer  M.  Trébuchel.  Dans 
les  sections  de  chirurgie,  c’est  à  M.  Gimelle  et  à  M.  Malgaigne  qu’il  faut  donner  un  succes¬ 
seur,  et  dans  la  section  d’accouchements,  dont  la  vacance  n’est  pas  encore  déclarée,  c’est  au 
Tomp  XXTX.  —  tourelle  série,  20 


402  L’UNION  MÉDICALE. 


Biologie  des  vaisseaux  laticifères.  Les  conversations  particulières  des  académiciens 
inattentifs  empêchent  le  public  d’en  saisir  un  seul  mot.  D’ailleurs,  les  conclusions 
favorables  des  rapports  sont  votées  à  Tunanimité. 

A  la  fin  de  mon  dernier  Bulletin,  j’ai  dit  que  l’Académie  se  préparait  à  envoyer  un 
savant  dans  les  cyclades  méridionales,  afin  d’observer  le  soulèvement  d’un  îlot.vol- 
canique  apparu  dans  rintérieur  du  vaste  cratère  qui  constitue  ra  rade  de  Santorin. 
M.  Ch.  Sainte-Claire  Deville  annonce  que  M.  Fouqué,  désigné  par  l’Académie  sur  sa 
présentation,  est  parti  de  Marseille  le  24  ;  il  sera  à  Athènes  le  1er  mars,  et,  à  San¬ 
torin  le  3.  Les  lettres  ïéçues  depuis  la  dernière 'séance  disent  que  le  pbénoniène 
prend  de  jour  en  jour  des  proportions  plus  importantes.  C’est  le  28  et  le  29  janvier 
dernier  que  l’on  commença  à  ressentir  des  secousses  de  tremblement  de  terre  dans 
l’île  de  Santorin.  Le  30,  les  secousses  prirent  une  extrême  intensité  dans  l’îlot  de 
Néa-Kammeni,  sorti  des  flots,  en  1707,  à  la  suite  d’une  convulsion  volcanique  ana¬ 
logue  à  celle  qui  se  produit  aujourd’hui. 

Dans  la  nuit  du  30  au  31,  on  vit  distinctement  de  la  ville  de  Santorin  des  flammes 
rouges  à  la  base  et  bleues  au  sommet,  hautes  de  3  à  4  mètres,  s’élever  du  milieu  de 
la  mer  dans  le  canaF entre  Pal œa-Kammehi  et  Néa-Kamrneni;  à  l'ouest  du  promon¬ 
toire  qui  forme  le  côté  droit  du  port  Voulèahù  dans  ce  dernier  îlot.  Ces  flammes',  évi¬ 
demment  dues  à  des  gaz  inflaihmables,:  furent  surtout  bien  observées  et  bfén  déérites 
par  M.  le  docteur  Decigallas,  qui  habite  l’îlede  Santorin.  Vers  le  milieu  du  jour,Vüne 
rupture  se  produisit  à  la  naissance  du  promontuire  dontdl  vient  d’être  question  ;  elle 
va  du  fond  du  port  à  la  mer  de,  l'autre.côtc,  et  sépare  ainsi  complètement  le  pro¬ 
montoire  de  l’îlot  auquel  il  appartenait, jusqu’à  présent.  ..  : 

-  Lesoir  du  31  janvier,  le  sol  deil’îlot  Néa-Kammeni  conjmençâ à  s’aflfaisser  rapide¬ 
ment,  et  les  quelques  fapiilles  qui  l’habitaient  s’enfuirent  épouvantées  chercher  un 
refuge  à;  Santorin.  L’affaissememt  fut  d’abord  de  60  centimètres  en  deux  heures,  puis 
il  se  ralentit  un  peu  et-ne  fut  plus  que  de  10  centimètres  par  heure,  proportion  qui 
dura  toute  la  nüiti  ■  i 

Le  2  février,  au  malin,  les  officiers  de  là  canonnière  à  vapeur  de  là  marine  hellé¬ 
nique,  Phïru'wra,  se  rendirent  en  canot  à  l’endroit  du  canal  où  l’on  avait  vu  S’élever 
les  flammes.  Ils  y  trouvèrent  uu  écueil  sous-marin  qui  s'élevait  rapidement;  et  dontle 
sommet  n’était  plus  qu’à  .une brasse  de  la  surface  des  eaux.  A  quatre  heures  du  soir, 


remplacement  de  M.  Cliailly-Honoi^.  qv’il  faqt  ppurveti;.  Quel  excellent  et  digne  homme  que 
M.  Ghailly-Honorél  quel  excellent  praliclenT  II  n’a  joué  à  l’Académie  qu’un  rôle  très-effacé, 
mais  il  tenait  un  des  premiers  rangs  dans  ta  pratique,  et  nos  confrères  de  Paris  le  tenaient 
en  haute  estime  dans  les  cas  difficiles,  et  l’appelaient  très-fréquemment  en  consultation.  Il  pas¬ 
sait  pour  avoir  la  main  heureuse;  aussi  était-il  très-recherché  dans  les  familles  médicales.  Ce 
que  Ghailly  a  accouché  de  femmes  et  de  filles  de  médecins  est  innombrable.  Sa  complaisance, 
sa  douceur  et«a  patience  étaient  à  toute  épreuve.  L«i  patience  surtout,  et' là  est'un  des  grands 
motifs  de  son  succès.  Ghaillytetait  un  accoucheur  naturiste  par  opposition  à ’cés  accoucheurs 
expéditifs  ({m  trouvent  que  là  nature  né  marche  jamais  assez  vite.  Châilly  savait  attendre. 
Dans  des  cas  où  l’intervention  de  la  main  eu  du  fer  semblait,  de  prime-^borô,  trèsdégitlme, 
Ghailly  ne  se  pressait  pas  encore,  et,  bien  souvent,  la  nature  lui  donnait  raison  en  rearettant 
tout  à  sa  place  par  un  effort  suprême.  Sa  haute  et  brillante  position  de  clientèle  loi  avait  fait 
bien  des  jaloux,  èt,  comme  il  n’était  ni  orateur  ni  écrivain,  il  o’a  pu  se  défendre  contre  des 
sarcasmes  et  des  quolibets  peu  courageux,  il  faut  le  reconnaître.  Pour  se  consoler,  cariil 
était  sensible  a  foutrage,  il  lui  fallait  l’amitié  et  restimè  de  ses  collègues,  la  confiance  du 
public  et  des  médeciriB. 

Je  pourrais  me  donner  des  petits  airs  de  prophète  et  annoncer  déjà  leo  nominations '^jui 
sortiront  de  rurne'académique  ;  mais  je  ne  veux  décourager  personne,  01  je  laissé  aux  nom- 
brenx  compétiteurs  leurs  espérances  et  leurs  illusions. 

Comme  simple  nouvelle  et  sans  entrer  dans  aucune  espèce  de  détail  qui  puisse  blesser 
les  yeux  de  MM.  du  Timbre  impérial,  j’annonce  que  M.  le  ministre  de  l’instruction  publiqive, 
ne  se  contentant  pas  des  avis  que  peut  lui  donner  ta  commission,  près  de  son  minî^ère 
instituée,  a  invité  la  Faculté  dé  médecine  de  Paris  —  et  probablement  les  Facultés  de  roéde- 


L'UNION  MÉDïCâLÈ. 


403 


i’ëctieil  émenrgeait  d«  milieu  466  «uts  et  de^enatt  île.  M.  Uecigallas  tenta  intmédia- 
tement  d’aller  y  aborder  avec  le  canot  de  la  Plixaura,  mais  il  en  fut  empêché  par 
l’agitation  de  'la  mer.-  Il  dut  se  contenter  d’observer  du  rivage  de  Néa-Kammeni  : 
((  Le  spectacle,  écrivait-il,  est  mâgni tique  et  des  plus  imposants.  On  voit  t’île  grandir 
et  se  former  de  la  manière  la  plus  paisible  et  si  rapidement  que  l’œil  en  suit  lés  pro¬ 
grès.  Depuis  qu’elle  est  sortie  de  la  mer,  les  secousses  de  tremblement  de  terre,  te 
bruit  souterrainj  'les  flammes,  l’émission  de  fumée,  tout  a  cessé.  L’île  nouvelle  seule 
monte  silenCieusément  et  s’étend  d’heure  en  heure  davantage.  Le  4  février,  à  la 
toimbée  de  la  nuit,  elle  paraissait  avoir  .50  mètres  dé  longüenr  sur  10  à  12  mètres  de 
largeur,  et  s’élever  de  20  à  30  mètres  au-dessus  de  la  mer.  Dans  les  journées  du  3  et 
du  4,  oUe  a  monté  et  grandi  d’une  manière  'cointinue  ,  ’ mais  toujours  aussi  paisible¬ 
ment.  »v  .  .  :  i  ,  ' 

C’est  M.  Eouqué  qui  nous  fera  connaître  ultérieurement  la  marche  de  cette  très- 
intéresi^nte  éruption,  comme dl  nous  a  fait  connaître,  l’année  dernière,  toutes  les 
particularités  de  l’éruption  de  l’Etna. 

—  M.  Becquerel,  au  nom  dé  M,  le  docteur  de  Séré,  remet  une  note 'relative  à  une 
baignoire  en  ciment  romain,  construite  dans  le  but  dé  soumettre  lé  corps  humain  à 
dés  courants  électriques.  M.  Becquerel  raconte  quelqués  observations  clé  guérisons 
mirâéulèusès  obtenues  par  ce  rtioÿèn,  et  il  fait  appel  à  l’habileté  expérimentale  de 
M.  Cl.  Bernard. 

Dr  Maxîmin  Legrand. 


revue  de  THÉRAPEUTiaUE. 


NOUVELLE  MÉDICATION  DE  E^ANGINE  COIIENNEUSE.  —  L’IODE  DANS  LA  FIÈVRE  ËPIDÉ- 
niIQlIE.  —  AVTOPHAGISME.  —  L’ ABSTIVENGE  CONTRE  LES  ANÉVRYSMES  INTERNES.  — 
EFFETS  ANTISPLÉNIOUES  de  LA  SCILLÈ.  —  PLUS  D’ANTIDOTES. 

Quand,  il  y  a  trois  ans,  un  médecin  de  la  Mayenne,  M.  Trideau,  vint  communi¬ 
quer  à  l’Académie  des  sciences  un  nouveau  traitement' du  croup  par  le  sirop  de 
copahu  et  de  styrax,  c’est  à  peine  si  la  Presse  ÿ  prêta  attention,  et  nous  fûmes  presque 


cine  de  Montpellier  et  de  Strasbourg  — à  lui  exprimer  immédiatement  son  opinion  sur  l’or¬ 
ganisation  de  l’enseignement  de  la  médecine,  la  Faculté  a  nommé  une  commission  de  onze 
membres  dont  on  attend  le  rapport. 

Que  M.  le  ministre  trouve  le  moyen  de  doubler  ou  de  tripler  le  budget  de  l’enseignement 
supérieur,  et  il  trouvera  facilement  du  même  coup  la  meilleure  organisation  possible  de 
l’enseignement  médical. 

En  attendant,  et  sans  pouvoir  le  citer,  ce  qui  nous  gêne  affreüsement,  nous  indiquerons 
les  excellentes  considérations  émises  par  ie  professeur  Batbîe  contre  la  création  de  nouvelles 
Facultés  de  droit.  C’est,  avec  une  autorité  bien  plus  haute  et  une  forme  plus  saisissante,  les 
mémés  àrgutnents  par  nous  indiqués  contre  la  création  de  nouvelles  Facultés  de  médecine. 
Contrel...  non,  ce  n’est  pas  cela  que  nous  voulons  dire,  ce  n’est  pas  ce  que  nous  avons  dit, 
nous  n’avons  protesté  que  contre  l’insufBsance  du  budget. 

La  Gazette  médicale  de  Lyon  rapporte  un  nouveau  cas  de  syphilis  communiquée  par  le 
cathétérisme  de  la  trompe  d’Eustache,  et  dans  lé  cabinet  du  même  spécialiste  parisien  dont 
les  journaux  ont  révélé  l’incroyable  incurie.  C’est,  croyons-nous,  le  septième  cas  de  ce  genre 
publié  par  la  Presse  médicale,  et  tous  par  les  mains  de  ce  spécialiste.  Il  n’est  pas  possible 
qu’il  w’-aît  pas  été  averti  des  mallienrs  Occasionnés  par  son  imprudence,  et  l’on  ne  comprend 
pas  que  des  accidents  si  tristes  puissent  lui  arriver  encore. 

J’ai  signalé  avec  empressement  le  projet  de  créatjon  de  la  Société  protectrice  de  C enfance. 
Avec  plaisir  j’annonce  aujourd’hui  que  cette  Société  est  èréée,  qu’elle  a  commencé  son  fonc¬ 
tionnement,  et  qu’elle  réunit  déjà  pins  de  200  membres.  Lé  21  janvier  dernier,  elle  a  tenu 
son  Assemblée  générale  d’inauguration.  Son  digne  ët  savant  Président,  notre  confrère,  M.  le 
docteur  Barrier,  a  prononcé  une  àUoCU lion  que  je' voudrais  pouvoir  reproduire  tout  entière, 


-504 


L’UNION  MÉDICALE. 


seul  à  en  parler  ici  avec  quelques  détails  (Union  Médicale,  n»  28,  1863,  page  444). 
Aujourd’hui  qu’il  est  préconisé  dans  une  monographie  répandue  à  profusion,  sous 
l’égide  de  la  doctrine  de  la  spécificité  et  le  patronage  de  son  illustre  propagateur  (l), 
tous  les  organes  s’en  occupent  à  l’envi,  sinon  pour  en  examiner,  en  contrôler  la  valeur, 
ni  en  vanter  l’efflcacité,  du  moins  pour  en  faire  connaître  les  détails.  C’est  beaucoup, 
et  s’il  est  désirable  que  la  critique  scientifique  s’exerce  davantage  surtout  en  cette 
matière,  pour  éclairer  les  praticiens  sur  la  valeur  réelle  de  ces  remèdes  empiriques 
parfois  bizarres,  de  ces  médications  absurdes  proposées  à  leur  confiance,  et  les 
défendre  de  l’enthousiasme  souvent  irréfléchi  de  leurs  auteurs,  voyons  en  quoi  con^ 
siste  ce  traitement,  et  sur  quelles  bases  il  repose. 

C’est  à  l’occasion  d’une  épidémie  de  diphthérite  qui  sévit,  il  y  a  cinq  ans,  dans 
les  cantons  de  Chaillans  et  de  Mayenne-Est  que  l’auteur  fut  appelé  à  l’expérimenter. 
Les  médications  topiques,  la  cautérisation  en  particulier,  employées  au  début,  res¬ 
tèrent  impuissantes,  et  200  personnes  environ  succombèrent  en  peu  de  temps.  Con¬ 
vaincu  dès  lors  qu’une  médication  générale  était  rationnelle  contre  une  affection 
générale  et  pouvait  seule  en  triompher,  et  .assimilant  la  diphthérite  aux  affections 
catarrhales  d’après  Cabanis,  il  fut  conduit  par  l’analogie  à  essayer  contre  elle  les 
balsamiques,  .dont  l’action  est  si  bien  connue  et  démontrée  sur  celle-ci.  Il  recourut 
ainsi  au  baume  de  copahu  et  au  styrax,  auquel  il  fit  bientôt  succéder  le  poivre 
cubôbe,  qu’il  emploie  séparément  et  alternativement,  le  premier  sous  forme  de 
sirop,  selon  la  formule  suivante: 


Gopahir.  .  .  .  ...  .  r.  .  v  .  .  .  .  80  grammes. 

Oomme  en  poudre.  .........  20  . 

Eau.  .  . . .  50  ■— 

Essence  de  menthe  poivrée  .....  16  gouttes. 

Sirop  de  sucre .  .  .  .  .  .  ...  .  .  .  ?  ùOO  grammes. 


Qn  émulsionne  le  baume  de  copahu  avec  l’eau  et  la.gomme;  on  ajoute  l’essence, 
puis  le  sirop,  dont  on  administre  une  demi-cuillerée  à  bouche  toutes  les  deux  heures. 

(1)  Nouveau  traitement  de  l’angine  couenneuse,  du  croup  et  des  autres  localisations  de  la  diph- 
iWnle,  etc.  32  pages  in-8°.  Paris,  1866,  J. -B.  Baillière  et  fils. 


et  dont  j’extrais  le  passage  suivant  comme  signification  du  but  et  de  l’intention  de  l’œuvre  : 

«  Le  Christ  réprimanda  un  jour  ses  disciples,  parce  qu’ils  éca.rlajent  les  enfants  qu’atti¬ 
raient  à  lui  sa  bonté  et  sa  douceur.  «  Laissez  venir,  leur  dit-il,  laissez  venir  à  moi  les  petits 
enfants.  » 

«  Il  voulait  les  voir  de  prés,  leur  donner  des  caresses  et  de  tendres  paroles,  montrant 
par  là  qu’il  leur  réservait  une  des  premières  places  dans  ce  cœur  divin  qui  songeait  au  salut 
de  tous.  Inspirons-nous  de  ce  sentiment  à  notre  tour,  mesdames  et  messieurs.  Mais,  à. côté 
de  ce  modèle,  plaçons  aussi  celui  de  Vincent  de  Paul.  Ce  grand  apôtre  de  la  charité  n’atten¬ 
dait  pas  que  les  enfants  vinssent  à  lui;  il  cherchait  ceux  qui  ne  pouvaient  venir.  Nous  aussi, 
nous  devrons  nous  mettre  en  quête  de  ces  pauvres  petits  êtres  nés  et  élevés  dans  l’infortune, 
ïl  nous  faudra  allèr  partout  :  à  la  ville,  dans  ces  ménages  d’artisans  qui,  faute  du  nécessaire, 
exilent  leurs  enfants  loin  d’eux,  chez  une  nourrice  salariée;  à  la  campagne,  dans  ces  ménages 
de  paysans  encore  plus  misérables,  amenés  par  le  dénûment  à  chercher  dans  un  salaire  déri¬ 
soire  l’occasion  d’un  profit  nécessaire  à  leur  subsistance.  Tout  le  monde  sait-il  qu’il  y  a  des 
enfants  placés  en  nourrice  à  cent  iieues  de  Paris  pour  douze,  dix  et  même  huit  francs  par 
mois,  comme  pour  servir  d’anneau  à  ces  deux  misères,  dont  l’une  ne  peut  pas  même  payer 
le  lait  qui  doit  remplacer  celui  d’une  mère,  tandis  que  l’autre  en  est  à  regarder  comme  un 
avantage  de  le  fournir  pour  une  rétribution  si  minime  ?  Que  peut  devenir  l’enfant  entre  ces 
deux  foyers  de  malheur?  Abandonné  de  l’un  qui  trop  souvent  le  considère  comme  un  far¬ 
deau  et  comme  un  embarras,  pour  tomber  dans  l’autre  où  le  but  est  atteint  pourvu  que,  la 
vie  étant  sauve,  et  quelle  vie!  les  mois  de  nourrice  soient  régulièrement  payés.  El  pour  le 
voyage,  ignore-l-on  quelles  industries  spoliatrices  président  souvent  au  transport  de  la  frêle 
créature;  quel  rôle  odieux  jouent  ici  certains  intermédiaires,  et  je  ne  sais  quelles  primes 


L’UNION  MÉDICALE. 


40.S 


Dans  l’intervalle,  on  donne  également  toutes  les  deux  heures  une  cuillerée  à  bouche 
du  mélange  suivant  : 

Poivre  cubèbe  récemment  pulvérisé.  12  grammes. 

Sirop  simple .  2Z|0  — 

Mélangez  dans  un  mortier  de  porcelaine. 

Pour  les  enfants,  les  doses  sont  réduites  à  moitié,  soit  6  grammes  de  poivre  cubèbe 
dans  les  vingt-quatre  heures,  et  douze  cuillerées  à  café  de  sirop  de  copahu,  à  moins 
que  la  gravité  du  cas  ne  commande  de  doubler  ces  doses  ordinaires,  aussi  bien  pour 
les  enfants  que  pour  les  adultes,  c’est-à-dire  en  portant  le  cubèbe  à  24  grammes  par 
jour  pour  ceux-ci,  et  à  12  pour  ceux-là. 

A  si  haute  dose,  il  est  aisé  de  prévoir  que  cette  médication  ne  peut  être  supportée 
longtemps.  Après  vingt-quatre  heures  d’usage,  le  sirop  de  copahu  n’est  ordinaire¬ 
ment  plus  toléré,  malgré  l’addition  d’une,  deux  ou  trois  gouttes  de  laudanum  par 
30  grammes  pour  le  rendre  plus  supportable.  Certains  malades  même  en  éprouvent 
une  telle  répugnance  tout  d’abord,  qu’ils  ne  peuvent  absolument  pas  continuer.  Il 
serait  dangereux  d’insister  surtout  chez  les  malades  affaiblis.  On  peut  essayer  alors 
les  capsules  et  les  dragées  de  copahu  et  de  cubèbe  qui,  par  l’absence  d’odeur,  peu¬ 
vent  y  suppléer  avec  avantage. 

D’après  l’auteur,  ce  traitement  aurait  un  effet  merveilleux.  En  général,  l’angine 
couenneuse  y  cède  en  trois  à  quatre  jours;  rarement  elle  résiste  pendant  un  septé¬ 
naire.  Sur  plus  de  300  malades  qui  y  ont  été  soumis,  la  guérison  aurait  été  constam¬ 
ment  aussi  prompte  toutes  les  fois  qu’il  a  pu  être  administré  durant  la  première  et  la 
deuxième  période.  Le  croup  consécutif  et  le  croup  d’emblée  feraient  seuls  exception. 
Et,  en  effet,  sur  lés  26  cas  qu’il  signale,  il  n’y  a  que  3  cas  de  mort  attribuée  bien 
entendu,  ici,  à  la  négligence  à  suivre  le  traitement  en  temps  voulu;  là,  à  une  para¬ 
lysie  consécutive  s'opposant  absolument  à  l’alimentation.  Mais  nous  avons  le  regret 
de  le  dire,  pas  une  des  23  autres  n’est  concluante  au  point  de  vue  de  la  réalité  du 
croup.  Aucun  détail  clinique  n’est  donné.  Le  plus  souvent,  les  malades  adultes 
viennent  à  pied,  et  les  enfants  sont  amenés  de  plusieurs  kilomètres  de  distance  après 
plusieurs  jours  de  mal  à  la  goirge,  avec  ou  sans  toux  et  une  fièvre  intense  s’élevant 
jusqu’à  100  pulsations  (obs.  VII),  pour  consulter  M.  Trideau,  qui  se  borne  à  constater 


infâmes  vont  encore  arrêter  au  passage  l’obole  d’un  pauvre  destinée  à  un  autre  pauvre?  » 
Dans  son  compte  rendu,  M.  le  docteur  Alex.  Mayer,  secrétaire  général,  a  raconté  des  faits 
navrants,  épouvantables,  et  qui  ne  légitiment  que  trop  la  fondation  d’une  Société  qui  a  pour 
but  de  mettre  un  terme  à  des  infamies  semblables.  Citons  un  exemple  ; 

«  En  février  1865,  une  dénonciation  parvenait  au  Parquet  de  Sancerre,  contre  les  époux 
Meunier,  de  la  commune  d’Achères,  département  du  Cher.  On  accusait  le  mari  et  la  femme 
d’avoir,  de  concert,  occasionné  volontairement  la  mort  de  la  plupart  des  nourrissons  que 
l’hospice  de  Bourges  avait  placés  chez  eux  pendant  les  vingt  dernières  années.  Le  mobile 
qu’on  leur  attribuait  était  une  odieuse  cupidité.  Une  instruction  fut  commencée,  et  il 
en  résulta  la  preuve  que,  sur  vingt  enfants  qui  leur  avaient  été  confiés,  dix-huit  étaient 
morts  entre  leurs  mains.  L’exhumation  du  dernier  eut  lieu,  et  il  fut  trouvé  dans  un  état  de 
maigreur  attestant  qu’il  avait  dû  succomber  à  l’inanition. 

«  Cependant,  deux  autres  victimes  prédestinées  avaient  déjà  pris  la  place  des  défunts,  et 
le  médecin  chargé  de  les  examiner  se  vit  représenter  deux  squelettes  couverts  de  haillons 
sordides,  bien  que,  au  départ  de  l’hospice,  on  les  eût  pourvus  d’une  layette  complète.  Ils 
avaient  les  membres  décharnés,  l’aspect  rachitique,  et  leur  physionomie  portait  l’empreinte 
de  souffrances  prolongées,  tenant  à  une  alimentation  insuffisante  et  à  un  défaut  complet  de 
soins.  La  santé  de  l’un  de  ses  enfants  parut  même  si  gravement  compromise,  qu’il  était  dou¬ 
teux,  pour  le  médecin  expert,  qu’elle  parvint  jamais  à  se  rétablir. 

«  La  chambre  d’accusation  renvoya  les  époux  Meunier  en  police  correctionnelle,  sous  pré¬ 
vention  éChomicide  par  imprudence.  L’affaire  fut  appelée  le  10  juillet.  Les  débats  durèrent 
trois  jours,  et,  à  son  audience  du  17  même  mois,  le  tribunal  correctionnel  de  Sancerre  les 
condamna  chacun  à  vingt  mois  d’emprisonnement.  Les  condamnés  interjetèrent  appel  du 


4ü6 


L’UNION  Mlll)lC4LE. 


les  fausses  membranes  sur  les  amygdales  ou  la  luette  sans  les  décrire  pour  ordonner" 
son  spécifique  et  déclarer  la  guérison  deux  ou  trois  jours  après.  Si  l’existence:  d’uné 
épidémie  d’angine  est  démontrée  par  le  grand  nombre  de  malades  atteints  simulta¬ 
nément  d’une  affection  analogue,  sinon  identique  de  là  gorge,  il  est  impossible  d’en 
déceler  la  nature  et  de  s’en  faire  une  idée  exacte'  d’âprè's  cette  narration.  Mais  il  y  a 
loin  de  là  aux  relations  d’épidémies  croupales  faites  par  les  Bretonneau,  Trousseau 
et  E,  Boudet,  avec  qui  nous  Ifavons  observée  à  l’hôpital  des' Enfants  en  1840.  Trop 
préoccupé  de  l’infaillibilité  des  balsamiques  contre  la  diphthérite,  qu’il  déclare  égale: 
au  quinquina  comme  ântipériodiquev  Ifauteur  a  fait  une  odyssée  personnelle  em 
faveur  de  sa  grande  découverte  plutôt  qu’un  compte  rendu  de  cette  épidémie.  La 
fausse  membrane  diphthéritique  serait  à  la  sécrétion  catarrhale  ce  que  l’eaui  est  à  la 
glace,  l’albumine  filante,:  translucide,  à  ralbumine:  cuite,  concrète,  opaque,  c’est-à- 
dire  identique.  L’exanthème,  qui  apparaît  comme  un  effet  ordinaire  et  bien  connu! 
de  la  copahine,  serait  antagoniste  et  substitutif  à; la  fois  de  l’exanthème- morbide' 
comme  infailliblement  corrélatif  à  sa  disparition,  et  tout  cela  en  raison  des  sympaf 
thies  physiologiques  des  muqueuses  avec, la  peau.  On  n’est  pas  plus  ingénieux  ;  mais 
nous  estimons  que  quelques  exemples  types  bien  observés  et  bien  décpils-t^  etü  n’y 
avait  que  l’embarras  du  choixt  dans  un  si;  grand;  nombre  ■—  avec  la  statistique,  1^ 
classement  des  autres,  eussent  été  bien  plus  convaincants. 

C’est  ainsi  qu’un  praticien  éclairé  du  Midi,  M.  le  docteur  Lavergne  (de-  Labes- 
sonié),  ancien  constituant,  vient  de-  faire  ressortir  cette  insuffisance  à  propos  d’une 
observation  exemplaire  de;  guéri  par  fémétique'et' les  attouchements 

d’alun.  {Ga;z.<  des  Mp,,  n*»  4.)  iLes  observations  de  M.  Trideau  ne  l’ont  pas  cour 
vaincu  de- l’efficacité  des  balsamiques,  et,,  après,  une  pratique  ds  yingt-einq,  ans  et 
l’expérience  de  plusieursépidémies  de  diphthérie,,  !!  nie  la- réalité  du  croup  au  moins 
deux  fois  sur  trois.  Or,  la  guérison  spontanée  ou  par  un  traitement  fort- simple  en. 
quatre,  cinq:  ou  six  jours  d’une,  amygdalite  couenneuse  n’a  rieud’étonnant,  diWk! 
Le  croup,  même  guérit  parfois,  comme  if  .  en  fournit  la  preuve  par  le  sèul  fait 
du  vomissement  répété  auquel  ib  donne  la.  préférence  sans  qu’il  soit  nécessaire- d’en 
faire  spécialement  honneur  aux  balsamiques.  Il  se.  propose,  toutefois  d’en  juger  la 
valeur  à  la  première  occasion,  et  c’est  ce  . que  nous  recommandons  de- même  à  tous- 
les  praticiens.  ;;  .  . 


jugement  elfe  Procureur  impérial  en  fit  autant  de  son  côté;  de  sorte  que,  le  24  aoûti.dei- 
nier,  la  Cour  impériale  4e  Bourges  eut  à  se  prononcer  à  son  tour. 

'  «  L’arrêt  de  la  Gour  ajouté  50  francs  d’amende  au  vingt  mois  4'’ëmprisônne'ment  prononcés 
contre  Claude  Meumer;;  et  élève  à  deux  ans  d’emprisonnement  et  50  francs  d’anaèride 
la  condamnation  prononcée  contre  sa  femme.  De  plus,  l’instmclion  aÿâùt  révélé  que  la 
femme  Jeanpierre,  fille  des  précédents;  s’était  rendue  coupable  de  violences  graves  sur  plu¬ 
sieurs  desénfanls  confiés  à  ses  parents,  elle  fut  Citée  directement  sous  prévention  de  coups 
et  blessures  volontaires,  et  condamnée,  à  l’audience  du  17  Juillet,  à  huit  jours  d’emprison¬ 
nement. 

«  On  peut  se  demander’,  et  îe  magistrat  irislructèur  n’a  pas  manqüé'ifé  relevér  ëéttè  cir¬ 
constance,  comment  de  pareils  méfaits  ont  pü  rester  si  longl^ps -impunis;  comment  il'se 
peut,  notamment,  que  l’administration  hospitalière  ait  continué  à  plàcér  ses  pupillés  chez  déS 
gens  que  la  conscience  publique  accusait  hautement  dé  Spéculer  sur  là  vie  defénrs  nour¬ 
rissons,  à  ce  point  que  leur  maison  était  connue  dans  lé  village  Sous  l’horrible  dénomination 
àë  chài'mer  des  innocents  ! 

«  D’ailleurs,  le  maire  d’Achëres  avait  refusé  depuis  1854,  à  la  femme  Meunier,  le  certificat 
de  moralité  exigé  des  nourrices  qui  se  voüerit  à  l’élève  dès  enfants  assistés;  bien  plus,  if 
avait  éveillé  l’attention  de  l’autorité  sur  les  rumeurs  qui  circulaient  dans  sa  commune. 

«  Aussi,  une  grande  pari  de  responsabilité  devait  naturellement  peser  sur  le  médecin  ins¬ 
pecteur  qui  avait  failli  à  son  mandat,  et  sur  l’économe  de  l’hospice  qui  n’avait  tenu  aucun- 
compte  des  avis  qu’il  avait  reçus.  D’après  des  renseignements  que  j’ai  lieu  de  croire  exacts, 
l’un  de  ces  fonctionnaires  doit,  à  l’heure  qu’il  est,  être  frappé  de  destitution.  Quant  aux 


L’ÜMION  MÉDICALE. 


4t»r 


Une  médicàlion  d’un  effet  aiissi  général  e't  hypothétique  est  préconiséé  dé  même 
ici  et  là  contre  là  fièvre  typhoïde  épidémique.  C’est  l’iode,  intus  et  extrà,  dontlê 
doéteüf  Régis  étend  même  l’usage  coihme  prophylactique  à  toutes  les  maladies 
miasmàtiques  et  infectieuses^  le  choléra  en  particulier.  Mais,  actuellement  qu’il  est 
passé,  OCcu'pôns-nous  seulement  de  la  ■fièvre  typhoïde  qui  sévit  constamment.  Dans 
une  épidériïie  à  forme  ataxique  rapide  et  grave,  ayant  soumis  six  malades  adultes  à 
des  frictions  sur  le  ventre  avec  la  pommade  iodée,  et  à  l’usage  interne  de  la  téinture 
en  potion,  il  observa  la  prompte  diminution,  puis  la  cessation  des  symptômes  ner- 
véux.  Il  ne  restait  plus  qu’ürie  entéro-mésentérite  bénigne.  {Gaz.  hebd.) 

Il  n’y  a  rien  à  diCe  Contre  ce  fait  d’observation,  d’autant  moins  qu’il  a  été  constaté' 
par  d’autres  observateurs,  sinon  qu’à  en  vérifier  l’exactitude  en  répétant  l’expéri¬ 
mentation  dans  des  conditions  identiques.  Reste  le  mode  d’administration  de  l’iode 
à  perfectionner,  ne  serait-ce  qrfen  ajoutant  Une  faible  proportion  d’iodure  de  potas¬ 
sium  poür  en  compléter  la  solution  aqueuse. 

Bien  autrement  important  serait  le  signe  invoqué  par  M.  le  docteur  Mourgue 
pour  saisir  lé  moment  opportun  de  l’alimentation  dans  cette  pyrexie  continue  et  les 
autres  maladies  aiguës,  si  son  exactitude  se  confirmait.  Il  s’agit  de  l’apparition 
d’apbthés  interprétés  comme  le  résultat  d’une  diète  sévère  et  prolongée^  et  l’indica¬ 
tion  que*  rorgattisme,  à  bout  de  ressources,  se  mange,  se  détruit  lui-même  par  un 
besoib  impérieux  d'é  la  nutrition,  à  défaut  d’alimentation  qu’on  lui  refusé.  Le  fait 
en  lui-même’  est  iiiCoUtëslàble  et  assez  commun  ;  reste  à  savoir  si  l’interprétation 
palbogénîqué  én  est  vraie.  Barthez  les  signalé  comme  un  phénomène  critique,  tandis’ 
que  Broussâis  n’aürait  pas  manqué  de  voir  là  un  signe  persistant  de  l’inflammation. 

C’est  aittsi  que;  dans  une  même  famille,  deux  jeunes  enfants  atteints  de  fièvre 
tÿ^hoïdé  guérirent  par  l’alimefitation  donnée  dès  l’apparition  des  signes  d’autopha- 
gisme,  tandis  que  la  mèfe,  atteinte  côfisécutivement,  succomba  faute  diavoir  suivi 
les  rnêm'es  règles- en  temps  voulu.  Deux  autres  cas  sont  encore  cités  à  l’appui  de  Celte 
dôCtrîtté'.  ’  : 

Màiis  îl  est  si  âîsé  de  réCileiltir  dés- faits'- pour  et  contre  toutes  les  opinions,^  qu’ici 
encoié  Hsoht  besoin  d’être  obServé's  contradictoirement  pdur  emporter  là  conviction'. 
Lë'siijet  ëst  trè's-ibtérëësant,  car  à  une  question  de  pathogénie  s’y  joint  une  question 


époux  Meunier,  leur  condainnation  ne  saurait  avoir  la- moindre  importance  à  nos  yeux,  car 
elié’sefà  'toUjourSdn  (léMi  s  dé  tOUlé  proporlion  avec  le  châtiment' qu’ils  méritaient. 

«  Ce  procès  à  projeté  une  sinistre  lumière  sur  un  autre  danger  qu’il  était  permis  de  près- 
séntir,  mais  qu’'dn  peut  àtTirmer  thainténant'  !  c’est  la  substitution  des  enfants  les  nns'aux 
autres.  On  lit,  en  effet,  dartS  ub  rapport  adressé  au  Préfet  du  Cher,  én  1859,  par  le  docteur 
VaàuCci,  médecin  inspecteur  dés  Enfants- Assistés  :  «  Les  nourrices  se  cèdent,  en  dehors  de 
l’intervention  administrative,  les  nourrissons  dont  elles  sont  chargées.  Cet  abus,  que  je 
ni’ëi'dréè’dè  réprimer,  amèhe'lesâccidehts  lés  plus  gravés  ;  c’est  ainsi  que  dans  la  commütie 
d’Achères,  cette  année  même,  j’ai  pris  des  mesures  pour  enlever  son  nouveau  nourrisson  à 
uhé  fefiihie  qui,  trottipant-'-là'  surveillance  de  l’an loritép avait  l’habitude  de  remplacer  l’en¬ 
fant  qui  venait  de  mourir  entre  ses  mains  par  un  autre  enfant  que  lui  cédait  une  nourrice  Vbi- 
siné;  »'■* 

«  DéfVant  de  pareilles  révélàtionsd’esprit  se  t'éoublé,  et  l’on  se  croit  én  proie  à  un  affreux 
cauchemar.  » 

Remarquons  avec  satisfaction  que  deux  médecins  sont  à  la  tête  de  celte  fondâtion  buma- 
nithlré',  et  qué'plüs  de  treîife  aulres-tnédécins  figurent  déjà  sur  lajdisle  de  ses  membres. 

Je  prends  où  je  les  trouve  les  faits  indiquant  à  nos  co-nfrères  la  prudenée, <16. courage' et  la 
présence  d’esprit  dont  ils  doivent  faire  quelquefois  usage  en  face  de  tentatives  criminelles. 
V Événement  citait  naguère  un  fait  de  ce  genre  qui  mérité  d’étre  connu  des  médecins  : 

U  Un  médecin  qui  demeure  près  d’Arcueil,  le  docteur  L...,  a  failli  être  victime  d’une  auda- 
cféüsè  ttehtative  dé  chanlagé. 

Un'  hotiimfe  dé  Sù'ans  se  rréséfile  chez  lui  à  huit  heures  du  soir,  conduisant  un  petit  gar¬ 
çon  de  8  à  10  ans. 


408 


L’UNION  iMÉDICÂLE. 


thérapeutique  de  première  importance.  On  ne  peut  dire  ici  que  la  faim  est  le  seul 
guide  ;  souvent  elle  a  besoin  d’êtne  stimulé^e,  éveillée,  et  lors  même  que  l’alimentation 
est  refusée  parla  voie  gastrique,  il  convient  parfois  de  recourir  à  celle  du  rectum. 
Le  signe  indiqué  par  M.  Mourgue  serait  donc  précieux  s’il  était  vrai,  comme  il 
l’affirme,  que  les  aphthes  fussent  la  manifestation  pathognomonique  de  cette  orgar 
nopathie  spéciale,  cette  dégénérescence  par  la  diète  qu’il  appelle  autophagisme. 
Il  s’agit  de  le  vérifier. 

Par  ses  points  d’analogie  avec  celui-ci ,  le  fait  suivant  peut  lui  servir  de  correctif. 
C’est  te  traitement  des  anévrysmes  thoraciques  par  le  repos  absolu  dans  la  position 
horizontale,  augmentée  de  l’abstinence,  dont  M.  Tuffnell,  de  Dublin,  s’est  fait 
l’initiateur,  comme  diminuant  d’un  tiers  environ  le  nombre  des  pulsations  et 
facilitant  ta  solidification  de  la  tumeur  anévrysmale.  Réminiscence,  sous  une  autre 
forme,  de  la  méthode  de  Valsalva.  Ici,  c’est  M.  le  docteur  Waters,  de  Liverpool,  qui 
s’en  est  fait  l’imitateur  chez  un  homme  de  40  ans,  entré  à  l’hôpital  du  Nord,  portant 
une  tumeur  pulsative  sous  la  clavicule  droite,  derrière  le  rebord  inférieur  de  la 
seconde  côte,  qu’elle  soulève  avec  un  mouvement  d’expansion  marqué  un  peu  en 
dehors  de  l’espace  intercartilagineux.  Réduction  du  volume  à  la  pression,  matité, 
murmure  très-fort,  synchrone  à  la  systole  cardiaque.  L’iodure  de  potassium  et 
l’acétate  de  plomb  à  l’intérieur,  la  glace  localement  n’ayant  amené  aucune  améliora¬ 
tion  après  un  séjour  de  quatre  mois  à  l’hôpital,  le  patient  fut  soumis  continuellement, 
jour  et  nuit,  à  la  position  horizontale,  sans  bouger,  du  18  avril  à  la  fin  de  juin,  avec 
le  régime  suivant  :  7  onces  de  pain,  3  de  viande  et  8  de  liquide  par  jour,  avec 
quelques  morceaux  de  glace  pour  étancher  la  soif  et  une  pipe  de  tabac.  Néanmoins, 
il  n’est  pas  question  de  l’apparition  d’aphthes  comme  signes  de  l’autophagisme  sous 
l’influence  de  cette  abstinence  prolongée,  mais  le  pouls  qui  était,  debout,  de  80  à  90 
au  début  du  traitement,  s’abaissa  aussitôt  à  60  ou  70,  couché. 

A  la  fin  de  mai,  l’expansion  et  les  battements  de  la  tumeur  étaient  très-diminués, 
la  solidification  manifeste  et  même  complète  au  milieu  de  juin..  Cet  état  se  maintint 
jusqu’au  12  août  que  le  malade  resta  à  l’hôpital  en  marchant  et  avec  la  nourriture 
ordinaire  de  l’établissement.  A  sa  sortie,  on  constate  la  diminution  en  saillie  et, en 
volume  de  la  tumeur,  décelée  par  une  moindre  étendue  de  la  matité  ;  les  battements 


—  Cet  enfant  est  malade,  dit  l’inconnu. 

Et  il  entra  dans  des  confidences  qu’un  père  seul  peut  faire  et  que  le  médecin  seul  peut 
entendre. 

«  Veuillez  l’examiner,  je  vais  vous  attendre  ici.  Je  ne  puis  assister  à  cette  visite.  Il  faut  que 
l’enfant  se  déshabille,  et  il  a  des  habitudes  de  réserve  que  l’on  doit  ménager.  »> 

Le  docteur  passe  dans  son  cabinet,  interroge  l’enfant  et  cherche  à  se  rendre  compte  de  ses 
réponses  avant  de  procéder  à  une  inspection  détaillée.  . 

Tout  à  coup  l’enfant  pousse  un  cri.  Le  prétendu  père  s’élance  dans  le  cabinet  du  docteur 
et  lui  dit  : 

—  Je  vous  y  prends  :  vous  étiez  signalé  à  la  police;  on  voulait  vous  saisir  en  flagrant 
délit. 

Le  docteur  L...  n’avait  pas  lu  les  divers  chapitres  des  •Mémoires  de  Ganter.  Il  crut  donc 
avoir  affaire  à  un  véritable  agent  de  police.  Ce  dernier  lui  exhibe  un  ordre  d’arrestation  et 
lui  ordonne  de  le  suivre. 

Allons  !  dit  le  docteur. 

—  Cela  vous  contrarie.  Eh  bien,  je  ne  suis  pas  méchant.  Dans  noire  étal,  on  n’est  pas  riche  ; 
un  billet  de  1,000  fr.  ne  se  refuse  pas.  Je  dirai  que... 

—  Allons  chez  le  commissaire  de  police. 

—  Donnez-moi  1,000  fr.  et  je  m’en  vais. 

—  Non. 

Alors  cet  homme  change  de  ton.  Il  s’élance  sur  le  docteur,  le  terrasse,  et,  tout  en  le  con¬ 
tenant  d’une  main,  il  cherche  à  atteindre  un  tiroir  ouvert  dans  lequel  il  a  aperçu  de  l’or  et 
des  billets  de  banque. 


L’UNION  MÉDICALE. 


409 


sont  plus  profonds  et  donnent  la  sensation  d’un  corps  dur  qui  les  intercepte,  de  même 
qu’au  toucher,  au  lieu  delà  sensation  molle,  fluctuante,  du  début,  la  tumeur  est  dure 
comme  une  masse  solide.  Cet  état  satisfaisant  a  persisté  et  a  été  constaté  ensuite, 
le  malade  ayant  repris  ses  occupations  actives  sans  aucune  souffrance.  (British 
med.  Journ.,  décembre.) 

L’effet  de  la  scille  contre  l’hypertrophie  de  la  rate  n’est  pas  moins  curieux.  Il  a  été 
observé  par  le  docteur  Hennighe  chez  un  homme  qui,  à  la  suite  d’une  pleurésie 
gauche  avec  déplacement  du  cœur  sans  fièvre  intermittente  consécutive,  portait,  dans 
l’hypocbondre gauche,  une, tumeur  dure,  élastique,  peu  mobile,  dont  le  bord  antérieur 
était  borné  à  la  région  épigastrique,  dépassant  de  trois  pouces  le  rebord  antérieur  des 
côtes  et  s’étendant  parallèlement  à  l’axe  de  la  dixième,  vers  la  colonne  vertébrale. 
On  pouvait,  par  places,  la  saisir  à  travers  les  parois  abdominales.  Par  l’usage  de 
15  gouttes,  cinq  fois  par  jour,  de  teinture  de  scille,  la  tuméfaction  diminua  tous  les 
jours,  la  sécrétion  urinaire  augmenta,  et,  au  bout  de  trois  semaines,  le  malade  était 
guéri.  (AH.  med.  centr.  Zeitung.)  Estrce  là  action  directe  ou  simple  coïncidence? 
C’est  encore  ce  qu’il  s’agit  de  déterminer  par  des  tentatives  ultérieures. 

Il  semble  pourtant  se  confirmer  de  plus  en  plus  que  le  mercure  n’est  pas  l’antidote 
indispensable  contre  certains  accidents  syphilitiques.  Le  chlorate  de  potasse,  dont  on 
a  fait  presque  une  panacée  dans  ces  derniers  temps,  au  lieu  d’un  spécifique,  a  ainsi 
réussi  non  plus  seulement  contre  la  syphilis  infantile  et  le  cancroide,  mais  contre  des 
ulcérations  phagédéniques  consécutives  à  des  bubons  de  l’aine.  C’était  chez  un  jeune 
soldat  de  vingt-deux  ans,  entré  le  5  juin  au  Val-de-Grâce.  L’insuccès  de  tous  les 
moyens  tentés,  même  le  cautère  actuel  avec  excision  des  bords  décollés  des  plaies, 
et  l’extension  toujours  croissante  du  mal  sans  symptômes  constitutionnels,  fait  recou¬ 
rir  M.  Gaujot  à  des  pansements,  matin  et  soir,  avec  des  plumasseaux  imbibés  de  la 
solution  suivante  : 

Chlorate  de  potasse  .  ...  U  grammes. 

Eau . .  100  — 

Mêlez. 

Les  douleurs  furent  calmées  dès  le  premier  jour  et  le  sommeil  put  être  goûté.  Le 


Le  docteur  se  débat,  Spn  adversaire  est  doué  d’une  force  hérculéenne.  Heureusement  le 
médecin  a  pu  se  relever,  briser  un  carreau  et  crier  au  secours.  Les  voisins  accourent,  le  mal¬ 
faiteur  s’enfuit,  le  petit  garçon  disparaît. 

Ce  prétendu  pgent  de  police  a  été  poursuivi  et  arrêté.  C’est  un  Italien  qui  a  l’habitude  de 
ce  genre  d’affaires. 

En  fuyant,  il  avait  jeté  dans  le  puits  de  la  maison  un  paquet  que  l’on  a  retrouvé.  Le  faux 
mandai  s’y  trouvait  avec  plusieurs  autres  objets  plus  ou  moins  compromettants. 

Le  docteur  L...  a  fait  preuve  de  bon  sens  et  d’énergie. 

Pour  démonter .  les  gens  qui  prennent  le  chantage  pour  industrie,' rien  de  mieux  que 
d’aller  au  devant  de  leurs  prétendues  révélations  et  de  se  fier  à  la  justice.  » 

Rien  de  plus  nouveau  dans  notre  monde  médical.  M.  le  docteur  Favre  a  eu  l’intention  de 
répondre  à  ma  dernière  Causerie;  celte  fois  ce  n’est  pas  le  merle  qui  s’est  fait  entendre, 
mais  je  ne  sais  quel  oiseau  loquace  dont  la  garrule  a  été  pour  moi  complètement  incompré¬ 
hensible.  N’étant  pas  parvenu  à  comprendre  le  sens  de  ce  nouveau  manifeste,  je  n’y  peux 
absolument  rien  reprendre. 

D'  SiMPLICE. 


NÉCROLO&IE.  —  M.  Jules  Le  Cœur,  docteur  en  médecine  et  docteur  en  chirurgie,  profes¬ 
seur  à  l’École  de  médecine  de  Caen,  chirurgien  adjoint  des  hôpitaux,  médecin  des  épidémies, 
secrétaire  du  Conseil  d’hygiène,  conservateur  du  dépôt  de  vaccin,  médecin  du  dispensaire, 
membre  de  l’Académie  des  sciences,  arts  et  belles-lettres  de  Caen,  de  la  Société  de  méde¬ 
cine,  et  de  plusieurs  Société  savantes,  etc.,  est  décédé  en  son  domicile,  le  23  février  1866, 
dans  sa  58'  année. 


410 


L’UNION  MÉDIOALÉ, 


lettdemain,  rémélioràtioii  des  plàfés  était  notable  :  lefe  bOüi^geôns  priretit  dn  bon 
aspect,  la  fétidité  du  pus  diminüft  et',  après  quinze  jours,  les  idcératibtiS  étaient 

réduites  d’é  trois  quarts. 

Par  dés  pansements  différente  de  l’un  et  do  l’autre'côté,  on  pü't  constater  que  c’était 
bien  à  l’action  du  chlorate  de  potasse  que  la  cicatrisation  était  due;  l’éprétive  eMt 
donc  concluante.  On  en  augmenta  la  dose,  qui  fut  portée  à  8,  puis  à  12  grammes 
pour  100  gramrtiéy  d’eau,  et,  à'près  diverses  corhpUicationS'  qui  vinrent  entraverda 
guérison,  la  Cicatrisation  était  parfaite  le  16  mai  1864,  saiis  frÔnèémentSj  niâdhé^ 
rences,  ni  dépressions;' (Gaz.  ^eô.,  n^  7.) ■  /  =  ’  ,  '  ' 

C’est  lé  sulfaté' dé  cuivre  qui  a  réussi  dans  un  cas  analogue  offert  par  Une  femtte 
dans  le  service  de  M.Foucher  à  rhôpitàl  Saint-Antoine.  Une  lavge  ulcération  ôVàlaire, 
de  9  à  lô  centimètres  de  dianiètre  en  longueur  ëxistait-dans  le  sèns'du  pli  de  l’aîney 
à  bords  irréguliers,  largement  décollés,  avec  fond  ahfracluetfx  et  grisâtre.  Panséfe- 
avec  dé  la  charpie  trempée  dans  une  solution  de  15  centigramrries  dé  sulfate  de  enivre 
pour  30  grammes  dé  glycérine,  deux  fois  par  jour;  Tamélidration  se  manifesta  iril- 
médiatément,  et  la  guérison  étéit  complète  dès  le  seizième  jour  que  la  malade  quitta 
l’hôpital.  {Gaz.deshôp.,  n»  150.)  Est-ce  cOmme  modificatehY  spécial  oü  sirtiplément 
comme  excitant  que  le  sulfate  de  cuivre  a  agi  dans  ce  cas?  Des  faits  répétés  peuvent 
seuls  le  décider,  bieh  qu’à  juger  des  bons  effets  de^  la  liqueur  de  Viilatte  dans  les  plaies 
atoniques,  fistuleuses,  cette  dernière  action  soit  peu  probable.  •  , 

'  G.  ÙE  B.. 


ACADÉMIES  ET  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 


SOCIÉTÉ  LMPÉnitLE  DE  CHIRUneiE, 

Séance  du  mercredi  28  Février  1866.  —  Présidence  de  M.GiraidÆsi  .  :  ‘ 

Sommaire.  —  Suite  et  fin  de  la  discussion  sur  l’ophthalmie  purulentCi — -Présentations  de  pièces 
i.  pathologiques.  .  .  ,  ^ 

La  discussion  sur  l’ophthalmie  purulente,  dont  nous  avions  prématurément  annoncé  la 
finsdaas!  noire  dernier  compte  rendue, s’est  çonUnuée.. et. n’^  élé  clo^e,. que , dans  la  séance 
d’aujourd’hui..Mr  yerneuila  demandé  que  le.  compte  rendu  de  cette  discussion,  extrait  des 
Bulletins,  fût  tiré  à  part  et  adressé  l  rAdminîsfration  dés  lépflàüx 
desiderata  qiie  les’  divers  orateurs  ont  éignalfs  dans  ror'gailisaiibn  hospitalièré;'’Notl^'Upt]s 
servons  ti  dessein  dé'  cé  mot,  le  plus  dou5(  quë  'n'ôby  dydné  p.ü  iroüVer,  ié'm-prim'té' à  la'l'an'güé' 
latine,  .afin  de  ne  point  êlre  accusés  d’opposition. systeinàtique  énvers  ffAdrainistrdtrpti.'itlàiS' 
il  faut  bien  que  l’Administràtioh  sâ'ché'â’quois’e'h  tenir  sûr  les  rèprbcAeS'  qù’oh' llii^dregsts 
soit  pour  y  répondre  s’ils  sont  immérités,  soit  pour  corriger  de  graves  abus,  S’il  ést'  vrai  que 
ces  abus  existent.  .  ,  .  ,  '  "  .  ' 

Nous  désirèrions,  pour  rAdministratiou  dés  hôpitaux  ét  pour  notre  paÿd,  si  fier  dé'lEi 
supériorité  de  sa  civilisatiop  et  de  ses  insfitutioris  d'é;  bienfaisance,  que  l'es  faits  signalés  par 
M.  MarjoÜn  él  par  M.  Dôlbéaù  pUssent;  élre  taxés  d’inexactitude  él  d’éxag'éfàtiôn  ;  s’il  était 
vrai  que  la  France  s'élaisse  battre  ^ar  l’Étraiiger  sür  le  terrain  d‘e  la  seiebcé,  assertion  cbhtré' 
laquelle  M.  Chassaignac  a-  élevé  une  protestation  patriotique,,  elle  ne  devrait  pas,  du  moins, 
supporter  d’être  vaincue  sur  le  terrain  de  l’humanité.  ,  i 

Mais  entrons  maintenant  dans  les  détails  de  ce  qui  a  été  dit  dans  cette, séance  dont  nous 
venons/ d’esquisser  la  physionomie  générale. 

M.  Marjolin  revient  sur  l’ophlhalmie  diphthérilique  qui,  d’après  M.  Giràidësi  ne-serail 
bien  connue  et  bien  décrite  que  par  deux  ophthalmologistes  allemands,  MM.  de  Graefe  et 
Jacobsoii.  Il  ne  partage  pas  celle  opinion,  et  il  cite  divers  passages  d’un  mémoire  de  M.  Gi- 
bert,  inséré  dans  les  Archives  générales  de  médecine,  dans  lequel  l’auteur  montre- qu’il  con¬ 
naît  ftoto-seülement  les  travaux  de  M.  de  Graefe,  mais  encore  ceux  des-  ophlhalmblogistes 
français  sur  l’ophthalmie  diphthérilique,  et  considère  cette  maladie  domme  le  résultat  d’une 
affection  générale,  au  même  titre  que  la  diphlhérite  pharyngo-laryngée  ou  croup,  et  comme 
le  produit  dé  causes  inconnues,  lé  plus  soitvent  épidémiques  et  certainement  contagieuses; 
La  contagion,  suivant  M.  Giberl,  se  propage  par  le  transport  de  la  matière  sécrétée  ;  mais 


L’raiON  MÉDICALE. 


411 


celle  matière  ne  détermine  pas  nécessairement  l’ophlhaltnie  diphthéritique,  elle  peut  pro¬ 
voquer  seulement  l’ophthalmie  purulente;  on  voit  des  individus  atteints  d’ophthalmm  puru¬ 
lente  pris,  consécutivement,  de  diphlhérite  ne  transmettre  que  l’ophthalmie'  purulente, 
sans  diphthérite,  et  vice  versâ. 

Chez  lesîenfants  nouveau-nés,  la  diphthérite  de  l’œil  est  aussi  rare  quele  croup  lui-méme  ;; 
de  l’aveu  de  M;'  Gibert,  comme  d’après  de  Graefe,  on  l’observe  surtout  chez  les  enfants 
âgés  déjà  de  quelques  années.  Ces  enfants  ne  meurent  pas  de  l’ophthalmie.  purulente,  mais 
de  la  (Rphthérile  générale  qui  vient  compliquer  l’ophlhalmie  purulente  et  en  rend  alors  le 
pronostic  beaucoup  plus' grave. 

M.  BtoT  relève  certaines  assertions  émises  dans  la  discussion  et  qu’il  considère  comme 
erronées*  On  a  dit  que  les  chirurgiens,  qui  ne  croyaient  pas  à  l’extrèpae  gravité  de  l’ophthal¬ 
mie  purulente,  n’avaient  pas  vu  et  ne  connaissaient  pas  d’ophlhalmie  purulente  véritable. 
M.  Blot  est  un  des  chirurgiens  qui  professent  que  ,  l’ophthalmie  purulente  est  moins  grave 
qu’on  né  le  dit  généralement  ;  et,  cependant,  il  croit  connaître  celle  maladie  aussi  bien  que 
qui  que  ce  soit.  Il  s’agit  de  bien  définir  les  termes.  Or,  doit  être  réputée  ophthalmie  puru¬ 
lente  toute  inflammalion  de  l’œil  qui  s’accompagne  d’une  sécrétion  de  pus  plus  ou  moins 
abondante.  Il  semble  qu’il  ne  devrait  pas  y  avoir  de  doute  possible  sur  la  nature  d’une  pareille' 
affection.  —  Quant  à  sa  gravité  sur  laquelle  existent  des  dissidences  assez  tranchées,  il  faut 
tenir  compte  du  terrain  sur  lequel  sont  placés  les  divers  observateurs,  ville  ou  hôpital,  ma- 
ternitég  ou  hospices  des  Enfanls-Assistésj,  lieux  où  la  différence  des  conditions  hygiéniques 
exerce  une  grande:  influence  sur  la  grayité  de  la  maladiç  et  Içs  résultats  du  traitement. 

M.  Blot  ne  croit  pas  à  l’action  fâcheuse  qu’aurait,  suivant  M.  Giraldès,  je  contact  directdes 
collyres  au  nitrate  d’argent  un  peu  énergiques  sur  la  cornée,  dont  ils  détermineraient  la 
perforation.  Pour  se  préserver  de  ce  danger  imaginaire,  M.  Giraldès  propose!  une:  pi^alique 
qui  a  des  incoriVénienlS' réels  :  il  inflige  aux  petits  malades,  dont  les  paupières  sont  gonflées, 
douloureuses,  à  l’état  d’entropion,  le  supplice  du  renversement  complet,  afin  de  pouvoir  agir 
sur  leùr  face  interné,  soit  à  l’aide  du  pinceau  imbibé  de  solution  caustique,  soit  avec  le  crayon 
de  nitrate  d’argent.  Suivant  M.  Blot,  ce  renversement  des  paupières  est  non-seulement  inu¬ 
tile,  mais  nuisible.  On  peut,  en  écartant  légèrement  les  paupières  et  en  versant  le- collyre 
dans  le  grand  angle  de  l’œil,  après  avoir  préalablement  nettoyé  cet  organe  de  toute  la  sécré¬ 
tion  purulente  dont  il  est  imprégné,  on  peut,- disons-nousj  faire  pénétrer  le  liquide  entre 
le  globe  oculaii^è'èf  les  paupières,  de  manière  è  baigner  toute  la  suTfaee  de  la  conjonctive 
oculaire  et  palpébràle  avèc  la  solution  ihédicamenteuse,  :et  à  agir  ainsisur  toiitesdes  parties 
maladessans  avoir  recours  à  la  torture  du  renversement,  qui  a  pour  inconvénient  sérieux  de 
vibténtër  dès  parties  enflammées,  douloureuses,  et,  par  conséquent,  d’aggraver  l’inflamma- 
tion.  ' —  Les  collyres,  même  à  dosé  causliquei  employés  soit  directement  par  instillation,  soit 
pâr  lMnlertnédiaik’du' pinceau  aquarelle  imprégné  de  la  solution,  sont  de  beaucoup  préférai 
blés  à  rapplicalion  du  craÿon  de  nitrale  d’argent,  dont  l’emploi  exige  une  légèreté  de  main 
peu'  èommuneV  Blot  estime,  d’ailleurs,  que  les  collyres  forts,  les  solutions  caustiques 
né’ sont  psiS  nécessaires,  et  que  l’on  guérit  très-bien  l’sphthalmie  purulente  avec  les- collyres 
légers  à  5,  10,  15  on;,  au  plus,  20  centigrammes  de  nitrate  d’argent  pour  20  ou  30  grammes 
d’éau.'  ' 

Enfin,  M.  Blof  déclare  n’avbir  jamais  Vu  Ces  cicatrices  de  la  conjonctive  dont  M.  Giraldès 
a  parlé  comme  étant  le  résultat  des  scarifications  ou  de  l'excision  de  cette  membrane  dans 
ropblbalmiê  puruiente;  et  la  cause  de  kératites' chroniques  interminables.  Suivant  M.  Blot,  la 
conjonctive,  de  même  que  la  membrane  muqueuse  buccale,  n’est  jamais  le' siège  d’une  véri¬ 
table,  formation  de  tissu. modulaire.,  de  cicatrices,  durables  et  permanentes  à  la  suite  d’inci¬ 
sions,  d’excisions  ou  d’ulcérations;  du  nioins,  pour  sa  part,  il  n’en  a  jamais  vu. 

M.  OolbeAü  est  en  mesure,  de  remplir  un  desideratum  de  la  statistique  de  rophlbalmié 
purulénteV  â'fhp'spice  des  Enfants-Assistés,  statistique  à  laquelle  M.  Marjolin'à  fait  allusîori 
dans  l'avant-derhîére  séance.  M.  Mârjolin  a  dit  que  la  statistique  officielfe- de  cet  hbsjjïce', 
pour  les  années  1861,  62  et  63,  faisait  mention  de  l’ophthalmie;  Sans  désignatibti'de  respècé 
de  la  maladie,  simple  ou  purulente,,  d’où  l’on  pourrait  conclure  qu’il  n’y  a  pas,  eu  d’oph- 
Uialmie- purulente  à.  cet  hôpital  pendant  ces  trois  années,  mais  seulement  des  ophthalmies 
simples.  M.  Dolbeau  ne  peut  pas  se  porter  garant  pour  les  années  1861  et  1862,  puisqu’il 
n’est  entré  aux  Enfants-Assistés,  comme  chirurgien,  qü’en  1863;  mais  il  déclare  que,  dans 
le  courant  de  celle  année,  sur  170  malades  admis  dans  le  service  du  chirurgie,  162  ont  eu 
l’ophlhalmie  purulente., On  ne  voit  que  de  l’ophlhalmiei  purulente  dans  ce  service,  car  si,  un 


412 


L’UNION  MÉDICALE, 


pauvre  enfant  a  le  malheur'd’y  entrer  pour  autre  chose,  il  est  sûr  d’y  contracter  l’ophlbalmie 
purulente  au  bout  de  quelques  joûrs'. 

Sur  ces  162  cas  d’ophlhalmie  purulente,  la  statistique  ofBcielle  porte  91  morts  et  71  gué¬ 
risons.  Mais  il  faut  savoir  que  sont  portés  comme  guéris  des  enfanis  rentrant  à  la  Crèche, 
pour  y  mourir  au  bout  de  huit  jours,  et  des  enfants  sortis  lorsqu’ils  sont  déjà  moribonds.  Il 
faudrait  donc  augmenter  de  beaucoup  le  chiffre  des  morts  et  diminuer  de  même  celui  des 
guérisons.  Quelle  est  la  cause  de  cette  mortalité  énorme  ?  On  l’a  déjà  dit,  c’est  la  faim.  Les 
Enfants-Assistés  meurent  de  faim  parce  qu’ils  n’ont  pas  de  nourrices  et,  parlant,  pas  de  lait. 
Les  rares  enfants  atteints  d’ophthalmie  purulente  qui  ont  la  chance  d’avoir  des  nourrices 
guérissent  généralement.  En  1863,  sur  25  malades  pourvus  de  nourrices,  trois  seulement  ont 
succombé  à  des  affections  autres  que  l’ophthalmie  purulente;  en  186à,  sur  14  malades  éga¬ 
lement  pourvus  de  nourrices,  un  seul  a  succombé  à  l’ophthalmie  purulente.  Ces  chiffres  ont 
leur  éloquence. 

AUX  Enfants-Assistés,  la  contagion,  l’influence  épidémique  ne  peuvent  être  révoquées  en 
doute  comme  causes  de  là  propagation  de  l’ophthalmie  purulente.  Presque  tous  les  enfants, 
entrés  pour  d’autres  maladies  chirurgicales,  y  contractent  celte  affection  au  bout  dé  quelques 
jours;  on  observe  jusqu’à  deux  et  trois  récidives  sur  place.  Un  enfant  guérit  de  l’ophthalmie 
purulente  une  fois,  deux  fois,  mais,  laissé  dans  la  salle  des  ophthalmies,  dans  le  milieu 
d’infection,  il  finit,  à  une  nouvelle  atteinte,  par  perdre  la  vue  ou  la  vie. 

M.  Dolbeau  déclare,  en  terminant,  que,  à  l’hospice  des  Enfants-Assistés,  du  moins  pour 
les  années  1863  et  64,  toutes  les  pancartes  portaient  spécifiée  la  nature  de  l’ophthalmie. 
Or,  sur  toutes,  il  a  vu  la  désignation  ophthalmîe  purulente,  sauf  deux  où  il  a  lu  la  désigna¬ 
tion  coryonctiwïe  simp/c. 

M.  Marjolin  remercie  M.  Dolbeau  des  renseignements  si  précis  qu’il  vient  de  donner. 
Cette  discussion  sur  l’ophthalmie  purulente  aura  été  un  grand  bonheur,  car  elle  aura  eu 
l’avantage  de  mettre  en  lumière  les  graves  lacunes  de  rorganisalion  hospitalière  actuelle  au 
point  de  vue  des  conditions  de  l’hygiène  des  hôpitaux,  et,  par  conséquent,  de  provoquer 
l’amélioration  de  ces  conditions  fâcheuses  et  la  réforme  de  cette  organisation.  En  faisant  cela, 
la  Société  de  chirurgie  aura  prouvé  qu’elle  méritait  d’être  reconnue  comme  institution 
d’utilité  publique. 

Quant  à  la  statistique  de  l’ophthalmie  aux  Enfants- Assistés,  donnée  dans  l’une  des  der¬ 
nières  séances  par  M.  Marjolin,  ce  chirurgien  déclare  la  teqir  des  bureaux  mêmes  du  chef  de 
l’Administration,  et  telle  qu’elle  va  être  imprimée  officiellement.  M.  Marjolin  n’a  fait  qu’ap¬ 
porter  à  la  Société  de  chirurgie  la  feuille  qui  lui  a  été  remise  dans  les  bureaux.  Or,  celle 
feuille  ne  contient  pas  la  désignation  de  l’espèce  d’ophthalmie,  simple  ou  purulente;  et 
puisque  M.  Dolbeau  affirme  avoir  vu  cette  désignation  sur  les  pancartes  pour  l’année  lSfiS,; 
il  faut  en  conclure  que  ces  changements  ont  été  faits  dans  les  bureaux  de  l’Administration. 
M.  Marjolin  déplore  qu’en  France  il  ne  soit  pas  possible  d’avoir  des  statistiques  exactes, 
sincères,  vraies,  comme  à  l’étranger,  et  que  l’on  se  permette  de  modifier  et  de  changer 
arbitrairement  les  éléments  ou  renseignements  qui  sont  donnés  par  les  chirurgiens.  M.  Mar¬ 
jolin  se  donne  la  peine  de  faire  lui-même  les  pancartes  de  son  service  à  l’hôpital  Sainte- 
Eugénie  ;  or,  en  comparant  ses  propres  notes  avec  les  statistiques  officielles  publiées  par 
l’Administration,  il  a  eu  plus  d’une  fois  la  douloureuse  surprise  de  constater  une  différence 
complète  entre  les  unes  et  les  autres.  C’est  donc  à  l’Administration  et  non  pas  aux  chirur¬ 
giens  qu’il  faut  faire  remonter  le  blâme  que  mérite  ce  déplorable  état  de  choses  si  préju¬ 
diciable  à  la  science. 

M.  Verneoil  demande  formellement  qu’un  extrait  de  la  discussion  sur  l’ophthalmie 
purulente,  tiré  à  part,  soit  adressé  officiellement  à  l’Administration  de  l’assistance  publique. 
II. fait  remarquer  l’importance  extrême,  prouvée  par  le  débat  actuel,  qu’ont,  dans  toute 
discussion,  des  statistiques  médicales  exactes,  puisque,  en  dehors  des  chiffres,  on  ne  peut 
baser  rien  de  précis  et  de  certain.  Il  y  a  là  de  quoi  donner  à  réfléchir  aux  détracteurs  lés 
plus  encroûtés  de  la  statistique. 

M.  Trélat  dit  qu’il  résulte  de  la^discussion  que  l’ophthalmie  purulente  n’est  pas  toujours 
absolument  identique  à  elle-même.  Elle  a  des  degrés  :  tantôt  légère  et  tantôt  grave.  Le  trai¬ 
tement  varie  également  suivant  le  degré  de  gravité  ;  mais  il  n’est  pas  si  différent  qu’on  pour¬ 
rait  le  croire  au  premier  abord  en  voyant  combien  les  uns  tiennent  aux  collyres  forts  et  les 
autres  anx  collyres  faibles.  Il  n’y  a  là,  au  fond,  qu’une  question  de  nuancés.  Personne  ne 
peut  soutenir  avec  raison  que  l’ophllialmie  purulente  grave  doive  être  traitée  absolument 


L’UNION  MÉDICALE. 


4l3 


de  la  même  manière  que  l’ophlhalmie  purulente  légère,  c’est-à-dire  par  les  simples  soins  de 
propreté,  ou  des  collyres  à  5  ou  10  centigrammes  de  nitrate  d’argent.  Il  faut  approprier  la 
médication  à  la  diversité  des  cas. 

Est-il  vrai  que  les  fortes  solutions,  les  solutions  caustiques,  ou  les  cautérisations  avec  le 
crayon  de  nitrate  d’argent  aient  une  fâcheuse  influence  sur  la  cornée?  Oui,  sans  aucun 
doute,  lorsque  cette  membrane  est  grisâtre,  ramollie,  ulcérée;  dans  ces  conditions,  elle  est 
très-sérieusement  menacée  par  des  cautérisations  trop  énergiques,  et  le  chirurgien  doit  y 
prendre  garde.  M.  Tréiat  a  vu  des  exemples  de  perforation  de  la  cornée  que  l’on  ne  pouvait, 
dit-il,  attribuer  à  nulle  autre  cause. 

Y  a-t-il,  oui  ou  non,  avantage  à  retourner  ou  de  ne  pas  retourner  complètement  les  pau¬ 
pières,  pour  l’application  des  collyres  ou  du  caustique,  dans  l’opbthalmie  purulente?  Oui  et 
non,  encore,  suivant  les  cas.  Le  renversement  palpébral  n’est  pas  nécessaire  dans  les  cas 
évidemment  légers;  il  est  indispensable,  dans  les  cas  sérieux,  alors  que  le  chirurgien 
a  besoin  de  se  rendre  un  compte  exact  de  l’étendue  et  de  l’intensité  des  altérations  de  l’or¬ 
gane,  et  d’y  porter  un  remède  prompt  et  efficace.  - 

Les  résultats  statistiques  des  trois  dernières  années  relevés  à  la  Maternité  par  M.  Tréiat, 
relativement  à  l’ophlhalmie  purulente  des.  nouveau-nés,  ressemblent  à  ceux  déjà  indiqués 
par  M.  Le  Fort.  Sur  332  cas  d’ophthalmies  sérieuses,  ayant  nécessité  l’intervention  de  la 
thérapeutique,  il  y  a  eu  272  guérisons,  28  morts  occasionnées  par  des  maladies  étrangères 
à  rophlhalmie  purulente;  enfin,  12  cas  dans  lesquels  les  malades  ont  perdu  un  ou  deux 
yeux.  Assurément,  ajoute  M.  Tréiat,  cette  proportion  de  12  cas  avec  perte  de  la  vue  est 
encore  considérable,  mais  elle  n’a  rien  d’excessif,  eu  égard  an  nombre  de  332  ophthalmies 
purulentes  sérieuses.  —  M.  Tréiat  partage,  d’ailleurs,  tout  à. fait  les  opinions  émises  par  ses 
collègues  sur  la  fâcheuse  influence  des  milieux,  de  l’accumulation  des  enfants  dans  les  salles, 
puisque  les  années  de  plus  grande  mortalité  par  l’ophthalmie  purulente,  à  la  Maternité,  coïnci¬ 
dent,  comme  la  mortalité  par  épidémies  puerpérales,  avec  les  années  de  plus  grand  encom¬ 
brement. 

M.  Blot  n’est  pas  convaincu  de  Ifinfluence  fâcheuse  qu’aurait  eue  sur  la  Cornée  l’applica- 
tiôn  des  solutions  caustiques  de  nitrate  d’argent,  dans  les  cas  cités  par  M.  Tréiat.  De  l’aveu 
de  M.  Tréiat,  celte  membrane  était  déjà  grisâtre,  ramollie,  ulcérée:  Il  est  donc  impossible 
de  savoir  si  la  perforation  à  été  causée  par  le  nitrâléd’ârgènt,  ou  si  elle  n’a  pas  été  le  résul¬ 
tat  de  là  marché  naturëlle  de  la  maladie,  marche  que  nous  ne  connaissons  pas.  M.  Blot  â  eu 
plusieurs  fois  l’occasion  devoir  des  cornées  spontanément  perforées^  dans  l’ophthalmie  puru¬ 
lente,  sans  que  les  caustiques  eussent  été  employés.  Il  n’a  donc  pas  de  tendance  à  croire 
que  le  nitrate  d’ârgeht  puisse  par  lui-même  amener  la  perforation  de  la  cornée.  —  M.  Tré- 
tAT  déclare  qu’il  possède  des  cas  qui  démontrent  cette  action  fâcheuse.  —  On  ne  démontre 
pas  le  soleil  !  s’écrie  M.  Giraldès. 

M.  Chassaignac  a  observé  l’opbthalmie  purulente  à  l’hospice  des  Enfants-Trouvés.  Il  a 
dressé  une  statistique  de  M6  cas  qui  ont  passé  sous  ses  yeux  pendant  dix-huit  mois  de 
séjour  dans  cet  hôpital.  Cette  série  de  âàfi  cas  comprend  des  ophthalmies  purulentes,  des 
ophthalmies,  simplement  muqueuses  ow  catarrhales,  et;des  ophthalmies  pseudo-membra¬ 
neuses  owdiphthérüiques.  Dans  tous  les  cas,  M.  Chassaignac  s’est  inquiété  de  constater  avec 
soin,  après  avoir  largement  écarté  les  paupières  et  nettoyé  parfaitement  les  yeux,  l’étal  de 
la  conjonctive,  celui  de  la  cornée,  la  nature  des  sécrétions,  si  l’ophlhalmie  était  légère  ou 
grave,  s’il  y  avait  chéraosis  conjonctival,  ulcération  de  la  cornée  ou  perforation  de  cette  mem¬ 
brane,  sfaphytôme  de  l’iris,  etc.,  etc.;  en  un  mot,  il  s’est  appliqué  à  réunir  tous  les  détails 
qui  font  des  observations  complètes  et  probantes,  et  sans  lesquels  ces  observations  ne  signi¬ 
fient  rien. 

Lorsqrie  M.  Chassaignac  arriva  aux  Enfants-Trouvés,  il  constata  sur  un  registre  tenu  non 
par  radminfstration  de  l’hôpital,  mais  par  la  sœur  du  service,  l’effroyable  mortalité  qui 
régnait  dans  cet  établissement,  véritable  nécropole,  où  l’on  n’entrait  que  pour  mourir  et  sur 
la, porte  de  laquelle  on  eût  pu  graver  la  funèbre  inscription  du  Dante  :  ... 

Ldsciate  bgni  speranza, 

O  voi  'ch'  intrate  ! . 

Tous  les  enfants  atteints  d’ophlhalmie  purulente  y  mouraient,  nôn  de  leur  maladie,  mais 
de  faim,  faute  de  nourrices.  Dégoûtées  de  se  voir  inondées  par  les  deux  ruisseaux  de  pus 
qui  des  yeux  des  enfants  coulaient  sur  leurs  seins,  les  nourrices  de  la  campagne  refusaient 
de  pareils  nourrissons.  Ceux-ci  étaient  livrés  à  des  filles-mères,  chétives  et  misérables,  dont 


414 


L'UNION  MÉDICALE. 


chacune,  de  son  maigre  sein,  ttevail  sufflre  à  H’allaitemeiît  de  quatre  nourrissons.  Ils  ne 
mouraient  pas  tous;  ceux  qui  avaient  la  chance  de  guérir  vite  de  leur  ophthalmie  purulente 
étalent  aussitôt  renvoyés  à  la  Crèche,  et  ils  survivaient  parce  que  leur  diète  h’avait  pas  été 
assev- prolongée  pour  les  épuiser  au  point  de  les -faire  mourir. 

Indépendamment  de:  l’insuffisance  de  rialimentalfen,  les  enfants  atteints  d’ophthalmie  puru¬ 
lente  ne  pouvaient  pas  subir,  sans  une  grave  altération  de  leur  santé  générale,  une  inflam¬ 
mation  souvent  itrès-prolongée  du  globe  oculaire,  accompagnée  d’une  suppuration  abondante, 
de  douleur,  de  fièvre  et  d’insomnie.  Il  est  facile  de  s’expliquer  par  celte  double  c&use  la 
mortalité  vraiment  effrayante  qui  régnait,  à  cette  époque^  à  l’hospice  des  Enfahts-Trouvés. 

'Lorsque  M.  Ghassaignac  y  arriva,  il  n’existait  pas  de  traitement  de  rophl'balthie  purulente. 

Il  y  organisa  celui'  par  lès  douches  oculaires  qui  eut  bientôt  changé  la  face  dès  dioses. 
Chaque  enfant,  disposé  convenablement  à  cet  effet,  recevait  daris  l’œil  on  les  yeux'  malades, 
dont  lés  paupières,  gonflées  et  à  l’état  d’entropion'plus  ou  moins  marqué,  étaiêtït-dôùce- 
ment  et  patiemment  écartées  à  l’aide  dedilUttUeurs,  un  courant  d’eail  fraîche  ou  froide  qui 
durait  de  cinq  à  dix  minutes,  et  qui  nettoyait  exactement  d’abord  le  vestibule  purulent 
formé  par  les  paupières  introversées,  puis iès  globes  oculaires  des  sécrétions  purulentes  qui 
y  étaient  accumulées.  Lorsque  les  produits  de  sécrétion  c-onsislaient  en  fausses' membranes, 
en  exsudais  fibrineux  ou  plastiques,  ils  résistaient  au  courant  d’eau  froide,  et  il  fallait  les 
délacher  doucement  avec  une  petile  pince;  sous  ces  fausses  raerhbranes  détachées  on  voyait 
la  mambrane  muqueuse  rouge,  enflammée,  saignante.  La  nature  fibrineuse  de-  ces  exsudais 
fut  constatée  par  les  raeillenrs' micrographes  de  ce  temps-ià.  Sur  les 7ifi6- Observations  ind> 
quées,  il  y  eut  106  cas  d’ophlhalmie  diphlhérilique,  210  cas  d’ophlhairaie  purulente  et  76  cas 
d’ophtbalmie  purement  catarrhale. 

L’application  de  ce  traitéiiient  hydrothérapique  produisit  une  véritable  révolution  dans  la 
marche  et  la  terminaison  de  l’ophtbaîmie  purulente.  En  quelques  jours  la  maladie  fut  consi¬ 
dérablement  amendée,'  et  souvent  elle  fut  guérie  complètement  en  sept  nu  huit  jours; 
rarement  fallait-il  continuer  le  traitement  au  delà  de  douze  ou  quinze  jours.  Jamais  on 
n’eqt  besoiq  de  .recpurir  à  l’emploi  des.eoMyres  à  6,  10,  1^  nu  20  çentig,,  les  seuls,  que 
M.  ChâissàignaG  accepte^,  jrepoussant  absolument  comme  très-dangppeuses  les nautérisationiS 
avieç  le  prayon  de, nitrate  d’argent,  «-rr  Les  enfants,:  rapidement  àmOhorés,  n’ayant  plus  ces 
deux  ruisseaux  de  pus^  dont  la, vue  inspirait  aux  nourrices  un  profond  dégoût,,  n’étaient -plus 
repo'^ssi^s  par  elles, re.t,i>i,eptôl  jb  fut  possible, de  consta;tér  une  différence  .énorme  dans  la 
jnprlalité  dèS  fiHfants  atteints, 4’ophthalmie  purulente.  . 

Le,  traitement  hydrothérapique  de-l’ophthalmie  purplente  est  donp  considéré  par  M.  Chas- 
saignac  comme  supérieur,  à  tops  égards, :à  [pus  Ips.^au  1res  moyens  eraplpyés  contre  cetlp 
gravç  maladie.  .Dupuis  l’époque  à  laquelle  il  relira  de  sapumploi  de  .si„grands  avantages,  .sa 
méthode  a  été  employée  avec  un  égal  succès  à  la  Clinique  ophlbalmologique  de,  Vienne  et  à 
celle  de  Saint-Pétersbourg.  Il  est  regrettable  qu’elle  ait, été  abandonné  à  peu  près  complè¬ 
tement  eli%ranceët  que  l’ôn  ait  laissé  tomber  dahs  PoUbli  un  Irai lemerit  qui,  sans  faire 
courir  âulx  malades  le  moindre  danger,  jouit  d’une  efflrTiéité  aussi  incontêstablè'.  ! 

M.  Chàssaignàc  termine  en  exprimant  le  profond  règièt  que,  dans  la  discussion  soulevée 
à  propos  de  l’ophthalmié  purulente,  perpohné  n’ait  dit  un  sëul  mot  de  travaux  recomman¬ 
dables,  publiés  sur  celte  question  par  dés  médecins  qui,  quoique  ayant  lè  malheur  d’êlrè 
Français,  au  lieu  d’ê,lre  Allemands,  ne  sont, pas  moins  dignes  pour  cela  d’êlre, cités  tel  est 
l’article  de  M.  Alfred  Fournier  sur' ip  jraitemènt  de  j|’ophth’al'mie’pûruleple  par  Içs  douches 
Oculaires,  ins.éré  dâriS  \iii  Archives  générales  rfe  tel  est  ePcorie  _  le  travail  de 

M.  L.  Rieux,  ancien  interhè  des  hôpitaux  ;  tel  egl,  enfin,  l’arlicié  dë  M.  Bricheleàû  dans  Je 
Bulletin  de  thérapeutique.  Au  lieu  dé  n’avoir  des  yeux  et  dès  éloges  qûé  pour  les  travaux  des 
Allemands,  on  devrait  regarder  un  peu  à  çe  que  font  les  médecins  français,  qui  sont  autour 
de  nous  et  qui  ne'tnéjritènt  pas  le  dédain  ni  l’oubli  dans  lesquels  6n  les  laissé.  L’AlIçmagne 
n'a  pas  tout  fait  et  tout  créé  en  ophthalmologle.  .  '  ' 

La  liste  des  orateurs  inscrits  pour  prendre  la  parole  dans  la  discussion  de  l’ophthalmie 
purulente  étant  épuisée,  M.  le  Président  déclare  Ja  discussion  close.  Il  consulte  la  Société 
sur  la  motion  faite  par  M.  Verneuil,  de  tirer  à  péri  le  compté  rendu  de  la  discussion  sur 
l’ophthalmie  purulente,  extrait  des  Bulletins,  ét  de  l’envoyer  à  l’administration  de  l’Assis- 
tançe  publique.  —  La  Société  repousse  ia motion  de  M.  Verneuil  d’après  celle  considération, 
que  la  question  de  rophthaJœie  purulente  touche  par  un  point  seulement  à  celle  de  l’orga¬ 
nisation  et  de  l’bygiè, ne  hospitalières,  et  que,  d’ailleurs,  dans  . ce  cas  particulier  comme  daps 
celui  où  la  Spciélé  de  phirurgie  crut  devoir  adresser  à  l’atlminislcaUofl  de  l’Assistance  publl- 


L’UNION.  MEDICALE. 


élA 


que  un  extrait  de  ses  comptes  rendus  de  la  discussion  ijjr  l’bygiène  Iwspitalière,  elle  en 
serait  pour  son  argent. 

—  M.  Broca  présente  un  polype  naso-pharyngien  réridivé,  chez  un  jeune  homme  de 
20  ans,  qu’il  a  opéré  avec  succès  par  la  ligature.  La  première  opération,  qui  remonte  à  quatre 
ans,  et  sur  laquelle  ce  jeune  homme  n’a  pu  donner  que  des  renseignements  un  peu  confus, 
paraît  avoir  été  faite  par  arrachement.  La  récidive  a  eu  lieu  au  bout  de  trois  ans  environ.  Le 
développement  de  la  tumeur  implantée  par  un  pédicule  assez  étroit  dans  les  fosses  nasales, 
et  se  prolongeant  dans  la  cavité  du  pharynx,  gênait  la  déglutition  et  l’articulation  des  sons. 
L’opération,  pratiquée  par  M.  Broca,  assisté  par  M.  Foucher,  son  collègue  à  l’hôpital  Saint- 
Antoine,  a  présenté  quelques  difficultés  à  causé;  de  l’étroitesse  des  fosses  nasales  chez  le 
jeune  homme.  Mais  ces  difficultés  ont  été  vaincues  grâce  à  l’esprit  ingénieusement  inventif 
de  M.  Mathieu  qui,  avec  sa  rapidité  ordinaire,  a  inventé  sur-le-champ  une  pince  à  .saisir  le 
polype  et  un  serre-nœud  qui  ont  permis  de  terminer  l’opération.  La  tumeur  a  pu  être  déta¬ 
chée  au  bout  de  quelques  jours.  Elle  était  de  la  grosseur  d’un  œuf  de  pigeon,  et  formée  de 
tissu  fibreux  infiltré  d’une  certaine  quantité  de  sérosité.  M.  Broca  présente,  en  même  temps, 
les  instruments  de  l’invention  de  M.  Mathieu,  qui  lui  ont  servi  dans  celte  opération. 

—  M.  Follin  place  sous  les  yeux  de  ses  collègues  un  lipome  de  la  langue  qu’il  a’ enlevé 
chez  un  vieillard  de  7?  ans,  à  l’aide  d’une  ansè  coupante  de  l’appareil  galvano-caustique  de 
Middeldorf.  L’opération  s’est  faite  avéc  sücèès,’sans  douleur  et  sans  hémorrhagie. 

D'  A.  Tartivel. 


HYGIÈHi:  PUBLIQUE. 

MORTALITÉ  DES  NODRRISSONS  DE  PARIS. 

En  ciroênscrivant  cette  question  très-importante  d-’Mygiène  publique,  à  l’arroudisseptçpt 
de  Nogent-le-Rotrou  (Eure-et-Loir),  où  l’unique  industrie  des  femmes  est  de  venir  ohercher 
des  pouve.a.u-nj^.^  Paris  pour  les  allaiter,  M.^ Je, docteur  Broçhard  la  résout  de  inanière  à 
lever  tdu'siés  doutés  à  cet‘égârd.''spé2,A^'9  faotiérîs,s6ns'ârrivés  On,  1858'  èt  l859,  il  a  constaté 
officiellement,  comme  chargé  du  service  médical  de  la  dîfèction  des  nolirrîces  dans  cet 
arrondissement,  qtfil  en  étàll  mort  866,  soit  35  poiif  tOO;  tandis  qUej  snr  2,163  naissances 
survenues  pendant  ce  temps  dans  l’arrondissement,  il  n’y  aeii  que  Zi96  décès  d’ènfahts  n’ayant 
pas  2  ans,  soit  22  seulement  pour  100,  défalcation  faite,  bien  entendu,  des  866  précédents 
enregistrés  par  erreur  comme  formant  la  mortalité  locale  :  soit  1,362  décès  sur  2,163  nais¬ 
sances, Ainsi  se  trouve  faussé  le  mouvement  annuel  de  la  population  pa,risisnne,et  celui  des 
départements  où  s’exerce  riadustrio  des  nQurvissons.  Ba  différence  est  içi  authentique  et 
très-frappante,  d’autant  plus  qu’aucune  cause  locale  ou  endémique  n’avàit  agi  durant  cette 
période./  ■  ■  ■  ■■ 

Les  causes  réelles  de  celte  extrême  mortalité  chez  les  nourrissons  de  Paris  ne  ressortent 
pas  moins  clairement  de  cette  statistique.  EUe  e  été  de  17  :  100  chez  les  ;nourrissons  parfai¬ 
tement  surveillés  de  la.  Direction  générale  des  nourrices;  de  A2  sur  ceux  des  bureaux  parti¬ 
culiers  privés  de  surveillance;  de  56  parmi  les  Enfants-Assistés  de  Paris,  quoique  surveillés 
comme  les  premiers,  et  de  60  à  75  parmi  ceux  du  département  qui  sont  tous  élevés  au  bibe¬ 
ron  par  ordre  supérieur  (Journ.  de  médi  ^r'deauæ.;  février).  C’est  donc  bien  aq  défaut 
de  soins  et  d’allaitement  naturel,  soit  dans  les  huit  â  dix  premiers  jours  de  la  naissance,  soit 
indéfiniment,  comme  chez  ces  derniers,  qu’il  faul^s’en  prendre,  sans  que  la  différence  de 
constitution  avec  les  enfants  des  campagnes,  des  prédisposition  hérédjlaires  morbides,  etc., 
puissent  être  invoquées.  Il  est  d’autant  plus  facile  aux  parents,  aux  famines  et  â  l’Adminis¬ 
tration  d’y  porter  remède,  que  la  nouvelle  8pçiélé  protectrice  de  l’enfance  leur  eu  offre  pn 
sûr  moyen.  —  P.  G. 


MORT  D’UN  JUMEAU  PENDANT  LA  BROSSESSE.  —  M.  BOEHR  rapporte  une  observation  inté¬ 
ressante  de  mort  d’un  jumeau  pendant  la  grossesse ,  l’autre  jumeau  ayant  continué  à  se 
développer  : 

Le ,5  téyrjer  186^,  U  est  appelé  chez  une  femme  de  24  ans  en  travail  pour  la  seconde  fois: 
il  arrive  au  moment  où  le  siège  allait  franchir  la  vulve  et  se  contente  d’assister  à  la  naissance 
régulière  d’uq.  enfant  pieu  développé,  à  terme,  fort  et  qui  se  met  de  suite  à  crier.  Il  devient 


4l6 


L’UNION  MÉDICALE. 


de  suite  clair  qu’un  deuxième  fœtus  allait  suivre,  mais  dont  la  position  ne  peut-être  déter¬ 
minée,  parce  que  la  partie  mobile  et  élevée  du  fœtus  que  l’on  sent  à  travers  la  poche  paraît 
trop  molle  pour  la  tête;  pas  de  battements  redoublés.  Lors  de  la  rupture  de  la  poche,  une 
demi-heure  après  la  naissance  du  premier  enfant,  il  s’écoule  un  liquide  verdâtre  remarque- 
blement  fétide,  une  tête  se  présente  avec  des  m  crâniens  mobiles,  et  après  deux  ou  trois 
contractions  précipitées  est  expulsé  un  fœtus  du  sexe  masculin,  à  terme,  bien  développé,  mais 
dans  un  état  complet  de  putréfaction.  Le  cadavre  entier  a  une  coloration  rouge  sale,  la  tête 
est  dans  un  état  tel  qu’on  ne  peut  en  mesurer  exactement  les  diamètres.  L’épiderme  s’enlève 
.  par  grands  lambeaux  en  différents  points.  Par  le  procédé  de  Gredi,  le  docteur  Martin  expulse 
deux  placentas  dans  le  parenchyme  desquels  il  n’observe  aucune  différence,  et  de  l’examen 
duquels  il  résulte  que  les  enfants  avaient  un  chorion  commun  et  chacun  sa  poche  amniotique. 

Au  cordon  ombilical  de  l’enfant  mort,  cordon  de  sale  couleur,  on  ne  trouve  aucune  ano¬ 
malie,  aucune  torsion,  aucun  nœud,  aucun  rétrécissement.  En  questionnant  la  mère  sur  ce 
qui  avait  pu  arriver  pendant  la  grossesse,  il  apprend  qu’environ  dix  jours  avant  le  travail, 
elle  avait  glissé  dans  sa  chambre,  qu’en  tombant  elle  avait  heurté  avec  le  ventre  contre  une 
chaise,  et  que  dans  les  huit  derniers  jours  elle  avait  éprouvé  à  plusieurs  reprises  de  petits 
frissons  et  un  malaise  général  ;  la  douleur  qu’elle  avait  éprouvée  dans  le  ventre,  en  tombant, 
avait  du  reste  été  peu  intense  et  n’avait  guèrp  duré.  Les, couches  furent  heureuses,  et  l’enfant 
continue  à  bien  se  développer  {Monatssch.  für  Geburtsk.,  novembre  1865.)  —  G.  L. 


COURRIER. 


Nous  avons  reçu  une  lettre  de  M.  le  professeur  Ehrmann,  doyen  de  la  Faculté  de  méde¬ 
cine  de  Strasbourg,  que  nous  publiero.ns  dans  notre  prochain  numéro. 

—  Les  médecins  dont  les  noms  suivent  sont  autorisés  ü  faire ,  pendant  l’année  scolaire 

1865-1866,  des  cours  publics  d’enseîgnerrient  supérieur  dans  les  villes  et  sur  les  sujets  ci-après 
indiqués  :  ■  ■  ^ 

M.  Henri  Favre  est  autorisé  à  faire  à  Paris,  pendant  l’année  scolaire  1865-1866,  une  con¬ 
férence  publique  sur  les /afseMrs  rf’oref  Afcoto  Ffowief. 

M.  le  docteur  Reliquat,  à  Paris,  (École  pratique  de  la  Faculté  de  médecine).  Les  mala¬ 
dies  des  organes  génito-urinaires. 

M.  le  docteur  Raynaud,  médecin  des  hôpitaux  de  Paris,  fera  à  Évreux  un  cours  de  Physio¬ 
logie  du  cerveau  d’après  les.  travaux  contemporains. 

M.  le  dbcteü^Benoît,  à  Montbéliard.  —  1°  L’époquegiaciairedansle  Vosges  ; —2“  Influence 
des  boissons  alcooliques,  du  tabac  et  de  l’opium  sur  l’organisme. 

—  On  lit  dans  le  journal  le  Mobacher,  journal  publié  en  arabe  et  en  français,  à  Alger  : 

«  L’Empereur,  en  faisant  connaître  à  S.  Exc.  le  maréchal,  gouverneur  de  l’Algérie,  qu’il  ne 
serait  point  donné  suite  au  projet  d’érection  à  Alger  d’un  monument  commémoratif  du 
voyage  qu’ont  fait  en  Algérie  Leurs  Majestés  Impériales  en  1860,  a  ordonné  d’affecter  les  fonds 
provenant  des  souscriptions  qui  avaient  été  ouvertes  à  la  création,  dans  les  hôpitaux,  de  salles 
spécialement  affectées  aux  indigènes.  ,  ,  . 

M  En  exécution  de  ces  dispositions,  un  bâtiment  comprenant  deux  dortoirs,  lesquels  con- 
tiedront  vingt-quatre  lits,  va  être  construit  sur  un  terrain  dépendant  de  l’hôpital  civil  de 
Constantine. 

«Des  éludes  se  font  en  ce  moment  dans  les  provinces  d’Alger  et  d’Oran,  pour  qu’il  soit  aussi 
installé,  dans  ces  hôpitaux,  des  locaux  où  lés  indigènes  pourront  être  réunis  et  recevoirdes 
médecins  français  des  secours  qu’il  est  presque  toujours  impossible  de  leur  donner  dans  les 
douars  et  sous  la  lente. 

«  Nous  ajouterons  qu’à  Bône,  où  l’on  s’occupe  de  la  construction  d’un  établissement  hos¬ 
pitalier,  les  projets  comprennent  un  local  destiné  aux  indigènes.  » 


Le  Gérant,  G.  RichelOT.' 


Paris.  —  Typoçrapiiie  Félix  Maltestb  et  C«,  rue  des  Deux-Portes-Saint-Sauveur,  23, 


L’UNION  MÉDICALE. 


OSTÉINE 

MOURIÈS 


£c«tte  ptÔpa¥a«on,  ëdmtîttaîÿt»^ 

wosph^te^de  f.haux^et  d’aibumin^.  est  essentielle-' 
]|leat  î^sitnilaiie.  ÉUie  suppl^  i  ViMuflisaBee  du 
î^niiipe  c!É6aü?e  dans  l’alimeitaCmn  lorsque,,  dan^ 
fetaiae»  cionditiens,-  l’org-amsme  a  besoin  d’àne 
^portion>'{){(i9'qti^;ttofriiale  d^  sils’de  charfi^.-'Au 
»mant[dâb*de®Éitldft  smitofit  )  Ostéim 

seÿviqesi.^A  1  ai-de  de  çet  lilinenti 
«s  forme  de  semoule,  iés  enCants-.percent  lèbr? 
(^ts^  rapidement,  sans  convulsions,  pi'ig^ue  sans 
s^&ff^twiy^dmms'trg  ■  a  rtes-nrorfiTrees,  il  '  passe 
dans  leur  lait,  ainsi  que  le  démonrre  l’analyse,  et 
contribue  Ü  lâ'fàrmaliôn  ràpiide  et[|>arfâiïe  du  sys¬ 
tème  osseux  c^ez  l’enfant.  2  fr.  le  flacon.  Dépôt  à 
Paris,  164,  Vue  Saint-Honoré. 

MÉDEGINi:  NOIRS  EN  CAPSULES  , 

•  JPr^àyîée “par  J. iP.  LARGZEv  Pharmacien. 

Six'  càïiMen  V'é^?ésferiténl  'la  itiêdetinÇ  n'diVe  du' 
CodeÆ!,etsontprises  avec  faeilité.Elles  purgéMàbOW- 
daÀ'niënf,  tôujours^ris;c'plîtfiiés,'èt:son't  pré'fét'âblès 
aüx  purgatifs  ^aiite,  qüi'  hëiprdiliüsént  que'  dés  éva¬ 
cuations  aqueuses,  et  ^rtbtttnux  drastiquesre.n‘ée'  ! 
qu’elles  u’irritent  ja(nliis.’’Ellès  dôriti'ènnéiiV,  s'oùs 
forme  d’extfarr,'le"'  principe  aclTrdës'suÏÏstancèS'  qui 
composent  céïtè  raède’clne,  et  la  nferiiVe;.  effet 
si  douteux,  J  esi  remplacéej),ar  de  l’huilé  douce  de 
ricin.  D’après  les  nVédecinV  qui  en  fOnf  usfîge,  c’est 
le  purgatif  le  plus  sûr,  le  plus  doux-,  le  plus. facile 
à  prendre  et  le  mieux  supporté.  La  boîte  i.J  fr.  — 
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têstM  est  justifié;  non  par  l'effet  d’une  vogue  pas- 
sâ^ëre,  mais  par  quarante  anS  de  succès;  par  de 
nombreuses  observations  pùbliéés  dans  lès  jour¬ 
naux  de  médecine ,  et  surtout  par  l’appréciation 
suivantetirée  d’un  rapport  ofiieiel  4  . 

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jouissant  de  propriétés  aidoucissantes  et  calman¬ 
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h  ses  propriétés, thérapeutiques.  Elle  est  facilement 'admîèistréé  ineme  aux’ personnes  lèé  pluS'  d'é- 
licates,. et  est  d’une  digestion  plus  facile  que  l’buüe  ordinaire. 

Lire  les  observations  et  rapporte  médicaux  con^nus  dans  la  brochure: 

Pharmacie  cuevrier  ,  21,  rue  du  Faubourg-Montmartre,  à  Paris. 

.  Pépôf  .dans  les  principales  pharmacies  de  chaque  ville . 


L’UNION  MÉDICALE, 


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GRANULESIDE  DIGITALINE 

d’HoMOLLEct  Qdevenne,  auteurs  de  la  découverte. 

La  Digitaline,  principe  actif  de  la  Digitale  pour¬ 
prée  ,  dont  elle  représente  exclusivement  les  pro¬ 
priétés  thérapeutiques,  ainsi  que  le  prouvent  tous 
les  travaux  publiés  h  ce  sujet,  continue  d’être  pré¬ 
parée  sous  leur  surveillance  directe. 

Les  Médecins  peuvent  donc  toujours  compter  sur 
l’identité  et  la  précision  de  dosage  des  Granules 
sortis  de  leur  laboratoire  et  livrés  au  public  en 
Flacons  de  60  Granules,  revêtus  du  cachet  des  in¬ 
venteurs.  —  Prix  pour  le  public  :  3  francs. 

Remise  d’usage  pour  les  Pharmaciens  et  Méde¬ 
cins. --  Maison  COLLAS,  rue  Dauphine,  8,  à  Pakis. 


^irop  et  Vin  dlgrestifs 

de  GHASSAING 


RAPPORT  DR  l’académie  DE  MÉDECINE 
Seules  préparations  contenant  les  deux 

digestifs  I„ULt«  pepsine 

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Exiger  la  signature  :  G.  Séguin. 


FABRICATION  EN  GROS  DEPUIS  1854. 
L’accueil  que  le  Corps  médical  a  fait  à  notre 
produit,  et  son  emploi  dans. les  hôpitaux,  témoi¬ 
gnent  des  soins  excessifs  apportés  à  sa  prépara¬ 
tion  et  de  sa  force  digestive  toujours  égale. 

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pepsies,  Gastrites,  Gastralgies,  Aigreurs ,  Pi-^ 
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DÉ0ÔX.—  Pharmacie  Hoitot,  rue 
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étant  pernicieuse,  produisant  rmsomnie,ren- 
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Ph.  anglaise,  Roberts  et  Co,  23,  pl.  Vendôme  Ces  effets  sont  évitte  par  Feiuploi  du  BLACK 

^  ’  »  I  ’  '-'““‘O  ^  Celui-ci ,  dans  la  plupart  des  cas, . 

prbduit,  au  contraire,  les  effets  bienfaisants  d’un  narcotique,  sans  aucun  des  inconvénients  résultant  de 
l’emploi  du  laudanum,  —  i.a  dose  est  de  s  à  -lO  g«uttes  suivant  le  cas. 


Typographie  Félix  Maltbstb  et  G* 


des  Oeux-Portes-Salnt-Sauveur,22. 


L’UNION  MÉDICALE. 


ÉTABLISSEMENT  HÏDRO-MINÉRAl  de  POEGllES  (Nièvre). 


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Lire  les  observations  et  rapports  médicaux  contenus  dans  la  brochure. 

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de  la  Faculté  de  médecine  de  La  Haye ,  chevalier  de  l’Ordre  de  Léopold  de  Belgique. 

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guay-Roux  ;  rue  de  Glichy,  46;  faubourg  St -Ho¬ 
noré,  177  ;  rue  du  Bac,  86  ;  et  dans  toutes  les  Phar¬ 
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cine,  recommandés  par  les  ouvrages  spéciaux  et 
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quatre  ans ,  en  sont  arrivés  à  l’employer  d’une 
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L’HUILE  DE  FOIE  DE  MORUE  FERRUGINEUSE 
Ce  produit  a  obtenu  un  rapport  favorable  à 
l’Académie  de  médecine  de  Paris  (séance  du  21 
août  1858).  —  Dépôt  à  la  Pharmacie  centrale,  rue  . 
de  Jouy,  7,  à  Paris. 


L’UNION  MÉDICALE. 


N“  27.  Mardi  6  Mars  1866. 

SOMMAIKE. 

1.  Cliniqüe  médicale  :  Observations  relatives  à  un  cas  d’affection  cérébrale  et  à  un  cas  d'affection  du 
foie.  —  II  Académies  et  Sociétés  savantes.  Société  médico-chirurgicale  de  Paris  :  Rapport  et  dis¬ 
cussion  sur  la  sclérodermie.—  III.  Réclamation  :  Lettre  de  M.  le  professeur  Ehrmann,  de  Strasbourg. 
—  IV.  Jübisprddence  médicale  ;  Exercice  illégal  de  la  médecine.  —  Tailleur  et  médecin.  —  V.  Cour¬ 
rier.  —  VI.  Feuilleton  :  Trompe-la-Mort. 


CLINIQUE  MÉDICALE. 


1“  Ramolllsseuient  cérébral  ancien  avec  embarras)  de  la  parole.  —  Ramollissement 
cérébral  récent.  —  Caillot  ancien  dans  l’auricule  gauche.  —  Infarctus  de  la  paroi 
du  ventricule  gauche  du  cœur  coïncidant  avec  l’existence  d’un  caiilot  ancien 
dans  l’une  des  artères  coronaires.  —  Rupture  fie  cet  infarctus  dans  la  cavité  du 
vcutricule  et  dans  la  cavité  du  péricarde.  —  Hémorrhagie  dans  la  cavité  du 
périearile. 

*0  Cirrhose  partielle  du  foie.  —  Ramollissement  du  tissu  du  foie  dans  un  grand 
nombre  de  points. —  Obstruction  de  la  veine  porte  et  de  ses  branches  hépatiques 
par  les  éléments  du  foie  provenant  de  ces  points  ramollis. 

Observations  communiquées  à  la  Société  médicale  des  hôpitaux,  dans  la  séance  du  24  janvier  1866, 
Par  M.  VüLPiAN,  médecin  de  la  Salpêtrière. 

Obs.  I.  —  La  femme  G...,  entrée  à  la  Salpêtrière  au  milieu  de  l’année  1865,  avait  eu, 
deux  ans  auparavant,  une  légère  attaque  apoplectique  qui  avait  produit,  en  même  temps 
qu’un  peu  de  faiblesse  des  membres  du  côté  droit,  une  perle  complète  de  la  parole  pendant 
quelques  instants. La  parole,  redevenue  possible,  était  restée  depuis  lors  assez  embarrassée, 
et  la  main  droite  avait  conservé  un  engourdissement  notable.  Le  2  janvier  1865,  elle  entre  à 
l’infirmerie  ;  elle  est  alors  âgée  de  75  ans.  Elle  vient  d’avoir  un  étourdissement  très-fort, 
sans  perle  totale  de  connaissance.  Elle  peut  encore  se  tenir  debout.  Le  bras  gauche  est  très- 
engourdi  ,  elle  a  de  la  peine  à  le  mouvoir  ;  elle  remue  au  contraire  Irès-libre'ment  le  bras 
droit,  et  c’est  par  des  renseignements  provenant  d’une  personne  de  sa  famille  que  l’on  a  su 


FEUILLETON. 


TROMPE-LA-MORt. 

Il  y  avait  une  fois  un  excellent  docteur  A.  V...  qui,  me  sachant  malheureux  d’être  inutile 
à  moi-même  et  aux  autres,  me  pria  de  venir  le  voir,  ce  qu’ayant  fait  dès  le  lendemain,  de 
beau  matin,  j’entendis  à  peu  près  ce  langage  :  Mon  cher  ami,  vous  plairait-il  de  parfaire  les 
commencements  que  j’ai  laissés  à  une  foule  de  chapitres  sur  Y  Histoire  de  la  santé  et  de  la 
maladie?  Il  s’agirait  pour  vous  de  résumer  des  observations,  des  notes  journalières  amassées 
pendant  soixante  ans  de  pratique.  C’est  un  gros  travail  qui  lient  de  l’inventaire,  ne  permet 
ni  de  riiaiser  ni  de  fantastiquer,  et  qui  exige  enfin  bonne  vue  et  bonne  foi;  êtes-vous  donc 
en  humeur  de  l’entreprendre?  Je  me  réserve  d’en  tirer  celle  conclusion  que  je  vous  soumets 
d’avance  :  «  La  santé  n’est  point  un  équilibre,  c’est  un  mouvement  de  va  et  vient  comme  celui 
du  balancier  de  la  pendule-,  pendant  ce  temps- la  l' aiguille  fait  sa  course  et  marque  les  âges, 

—  Oui,  docteur,  répondis-je  en  souriant,  car  il  me  semblait  que  nous  étions  déjà  un  peu 
loin  de  la  recommandation  de  ne  point  fantastiquer. 

—  Oui,  quoi?  répliqua-t-il,  votre  réponse  me  rappelle  «  le  Brigadier  vous  avez  raison  » 
de  Nadaud,  mon  bon  ami.  Vous  êtes,  je  le  sais,  de  la  vache  à  Colas,  en  médecine.  Vous  protes¬ 
tez  contre  tout  ce  qui  ne  s’appelle  ni  couteau,  ni  microscope,  ni  cornue;  c’est  un  progrès,  sans 
doute,  mais  de  la  même  façon  que  décembre  est  un  progrès  sur  mai  passé,  en  ce  qu’il  nous 
rapproche  de  mai  prochain.  La  Renaissance  n’était  possible  qu’à  la  condition  du  moyen  âge  ; 

Tome  XXTX.  —  Nouvelle  série,  27 


418 


L’UNION  MÉDICALE. 


que  ce  bras  offrait  un  peu  d’affaiblissemeDt  avant  ce  dernier  accident.  La  parole  est  beaucoup 
plus  difficile  qu’auparavant. 

Le  lendemain,  elle  va  beaucoup  mieux  ;  son  bras  gauche  a  repris  un  peu  de  force,  et  elle 
parle  sans  trop  de  difficulté.  Le  surlendemain  ,  elle  est  revenue  à  peu  près  à  son  état  anté¬ 
rieur.  Elle  a  un  peu  de  peine  à  trouver  les  mots,  mais  en  somme,  elle  articule  assez  bien  et 
se  fait  bien  comprendre. 

Le  7  janvier,  vers  six  heures  du  matin,  l’infirmière  s’aperçoit  que  la  malade  ne  dort  pas 
naturellement  ;  elle  lui  parle  et  reconnaît  qu’elle  est  dans  un  profond  coma.  C’est  dans  cet 
état  qu’on  la  trouve  au  moment  de  la  visite.  Il  y  a  une  paralysie  complète  avec  résolution  du 
côté  gauche.  La  joue  gauche  se  soulève  à  chaque  expiration.  La  mort  a  lieu  dans  la  nuit 
suivante. 


Vautopsie  est  faite  le  9  janvier  1865.  On  constate  l’existence  de  ramollissements  très- 
étendus  du  cerveau,  et  de  dates  très-différentes.  Je  n’insiste  pas  sur  ces  lésions.  Je  mentionne 
seulement,  parmi  les  lésions  anciennes,  un  vaste  ramollissement  de  la  seconde  et  de  la 
troisième  circonvolutions  frontales  du  côté  gauche,  et,  parmi  les  lésions  récentes,  un  ramol¬ 
lissement  de  la  troisième  circonvolution  du  côté  droit  et  de  la  partie  voisine  des  circonvo- 
Julions  de  l’insula. 

J’arrive  immédiatement  à  la  lésion  très-^remarquable  que  j’ai  trouvée  dans  le  cœur.  En 
ouvrant  le  péricarde,  on  vit  qu’il  contenait  une  masse  assez  volumineuse  de  sang  coagulé, 
noirâtre,  pesant  250  grammes.  Il  deyail  donc  y  avoir  une  rupture,  soit  du  cœur  lui-même, 
soit  des  gros  vaisseaux.  Au  premier  coup  d’œil  on  ne  découvrit  pas  le  siège  de  celle  rupture, 
mais  un  examen  attentif  permit  de  reconnaître,  sur  le  bord  latéral  du  ventricule  gauche  et 
tout  près  du  sillon  auriculo-ventriculaire,  une  petite  tache  rosée  au  milieu  de  laquelle  on 
apercevait  comme  une  légère  éraillure.  En  pressant  entre  les  doigts  la  paroi  ventriculaire 
au-dessous  de  ce  point,  on  fit  sourdre  une  goutte  de  sang  noir  à  demi  coagulé.  C’était  donc 
bien  là  l’endroit  par  lequel  s’était  échappé  le  sang.  On  ouvrit  alors  le  ventricule,  mais  on  ne  vit 
pas  non  plus  immédiatement,  sur  la  face  interne  du  ventricule,  l’orifice  de  communication  entre 
la  déchirure  susdite  et  la  cavité  ventriculaire.  Ce  n’est  qu’après  avoir  enlevé  avec  des  ciseaux 
quelques-unes  des  colonnes  charnues  qu’on  reconnut  cet  orifice  interne  à  un  niveau  beau¬ 
coup  plus  bas  que  celui  de  l’ouverture  externe.  Il  était  très-petit  aussi  et  constitué,  comme 
l’orifice  externe,  par  une  éraillure  du  tissu.  Une  sonde  cannelée  put  être  facilement  conduite 
de  l’orifice  interne  à  l’ouverture  externe  j  en  suivant  un  trajet  oblique  de  plus  de  deux  cen¬ 
timètres  dans  la  paroi  du  ventricule.  On  ouvrit  la  partie  de  cette  paroi  soulevée  sur  la  sonde, 
et  l’on  vit  qu’il  y  avait  une  cavité  aplatie  creusée  dans  la  paroi  ventriculaire.  Cette  cavité 
avait  ses  parois  constituées  par  le  tissu  musculaire  du  cœur;  mais  ce  tissu  était  là  ramolli 


la  santé  n’existerait  pas  sans  la  maladie,  etc.,  etc.  Vous  verrez  tout  cela  clairement  dans 
mes  notes.  Je  vous  les  livre. 

Le  docteur  A.  V...  était  un  vrai  disciple  dé  Voltaire,  sceptique,  mais  pour  croire;  secla- 
teur  du  bon  sens,  mais  très-capable  d’écrire  avec  conviction  :  «  Qui  n’est  que  sage  est  triste, 
qui  n’est  que  juste  est  dur...,  une  douce  erreur  fait  tout  le  bonheur  de  notre  vie.  »  Souple, 
mais  par  l’universalité  de  l’esprit  et  non  par  la  faiblesse  du  caractère;  jetant  des  os  à  ronger 
aux  puissances,  mais,  en  fin  de  compte,  baptisant  le  petit-fils  de  Francklin  ;  Dieu  et  la  liberté, 
l*«/pâa,et  Vomé0a  de  tout  ce  qui  pensé  avec  la  tête  ou  avec  le  cœur. 

J’étais  à  l’œuvre  depuis  quelques  jours;  rien  ne  venait  troubler  mon  labeur  et  mon  indé¬ 
pendance.  J’éprouvais  ce  bien-être  qui  résulte  de  l’application  et  dq,  travail,  et  le  soir,  je 
goûtais  cette  fqtnéance  qui  fait  raplitnde  et  la  force  du  lendemain,  ün  matin,  en  secouant 
un  fatras,  une  feuille  de  papier  s’envola,  voltigea  au  gré  du  vent  de  la  fenêtre  ouverte,  et 
alla  s’abattre  toute  frémissante  sur  le  fauteuil  du  maîlre. 

Oh!  oh!  pensai-je,  en  voilà  une  plus  légère  et  qui  se  croit  plus  inléressante  que  les  autres. 
Et,  comme  à  tout  âge  on  reste  toujours  très-enfant  par  le  cœur,  je  m’amusai  à,  croire 
qu’une  bonne  fortune,  vulgairement  une  trouvaille,  devait  signaler  cette  séance-lâ.  Je  résolus, 
en  conséquence,  de  n’examiner  la  feuille  volante  qu’en  dernier,  pour  la  bonne  bouche.  Mais 
je  n’y  tins  pas,  et,  toute  chose  cessante,  je  pris  connaissance  du  document  dont  il  s’agit... 

Plus  tard,  vous  saurez  ce  qü’ii  renfermait;  je  rapportai  tout  ouvert  à  son  maître  en  disant 
d’un  ton  hypocrite  et  charmé  :  Oü  vous  laut-il  classer  eela,  docteur? 

A.  V...  parcourut  des  yeux  le  papier,  passa  la  main  sur  son  front  et  répondit  :  Cela,  mon 
pauvre  garçon,  cela,  c’est  une  étincelle  sous  des  cendres,  c’est  tout  un  PAN  de  ma  vie  d’étu¬ 
diant  retrouvé  dans  les  décombres.  Mais,  comme  vous  le  demandez,  oh  classer  celai 


L’UNION  MÉDICALE. 


419 


et  offrait  une  coloration  brune  rougeâtre.  On  pouvait,  avec  le  dos  d’un  scalpel,  enlever  des 
débris  de  la  couche  interne  de  ce  tissu  altéré. 

On  examina  avec  soin  les  artères  coronaires,  et  dans  rarlère  coronaire  gauche  on  trouva 
un  caillot,  évidemment  ancien,  décoloré,  d’apparence  un  peu  grenue,  siégeant  dans  une 
partie  limitée  de  l’artère,  partie  où  le  vaisseau  offrait  une  altération  athéromateuse  très- 
prononcée.  L’artère  était  oblitérée  complètement  en  ce  point,  dans  une  longueur  de  moins 
d’un  demi-centimètre.  Au-dessus  et  au-dessous,  l’altération  des  parois  était  presque  nulle, 
et  la  cavité  du  vaisseau  était  parfaitement  libre.; 

.  Dans  l’auricule  gauche  il  y  avait  un. caillot  ancien  du  volume  d’une  grosse  noisette,  et 
adhérent  à  l'endocarde.  Ce  caillot  était  en  grande  partie  décoloré  ^  il  était  un  peu  ramolli  et 
d’aspect  grenu.  . 

Il  y  avait  donc,  dans  ce  cas,  une  condition  , très-favorable  à  la  production  d’em¬ 
bolies  artérielles.  Les  artères  de  la  base  de  l’encéphale  n’ont  pas  été  examinées  avec 
tout  le  soin  désirable,  de  façon  qu’on  ne  peut  dire  si  quelques  branches  importantes 
n’étaient  pas  oblitérées. 

Quant  au  caillot  trouvé  dans  l’artère  coronaire,  je  ne  sais  s’il  était  dû  à  une  em¬ 
bolie  ou  s’il  n’était  pas  le  résultat  d’une  thrombose  ou  coagulation  sur  place  ;  ’ l’alté¬ 
ration  athéromateuse  de  la  partie  de  l’artère'  en  rapport  avec  Id  caillot  pourrait 
faire  admettre  le  dernier  mode  de  formation.  Mais,  dans  le  cas  actuel,  il  me  semble 
que  la  question  ne  saurait  être  tranchée. 

Quoi  qu’il  en  soit,  la  lésion  de  la  paroi  du  cœur  me  parait  avoir  été  produite  par 
l’oblitération  de  cette  artère.  Il  y  a  eu  très- vraisemblablement  un  infarctus  de  la 
paroi  cardiaque,  infarctus  qui  se  sera  ramolli;  et,  à  un  certain  moment,  peut-être 
dans  les  derniers,  instants  de  la  vie,  sous  l’influence  de  fortes  contractions  du  cœur, 
ce  foyer,  séparé  par  une  couche  très-mince  de  tissu  musculaire  de  la  cavité  ventri¬ 
culaire  et  de  là  surface  externe,  se  sera  ouvert  dans  les  deux  points,  d’abord  dans  la 
cavité  ventriculaire,  puis,  sous  l’effort  du  sang,  dans  la  cavité  du  péricarde,’  et  ainsi 
se  sera  faite  l’hémorrhagie  dans  cette  cavité.  ' 

L’examen  microscopique  du  tissu  ramolli  dès  parois  du  foyer  de  ramollissement 
du  Cœur,  a  permis  d’y  constater  dés  fibres  musculaires  brisées,  des  '  granulations 
graisseuses  et  quelques  rares  corps  granuleux.  . 

Obs.  II.  —  La  nommée  B...,  âgée  de  68  ans,  entre  à  la  Salpêtrière,  dans  le  service  des 


Et  lisant  tout  haut,  malgré  lui,  il  murmura,  comme  s’il  était  accompagné  en  sourdine  par 
un  orchestre  invisible,  mélancolique  et  lointain  : 

«  Quand  vous  venez  le  matin  a  l’ hôpital  >  vous  y  apportez  le  baume  de  Cair  libre  et  de 
l'espérance  du  dehors.  Quelque  chose  de  bon  et  de  salutaire  vous  précédé,  vous  accompagne  et 
vous  suit  :  nous  vous  respirons.  Je  le  crois,  le  don  de  guéi'ir  et  celui  de  ^  faire  aimer  éniane 
d'une  seule  .et  même  source  ;  vous  serez  le  salut  et  la  providence  de  ceux  qui  vous  appelleront 
et  que  vous  toucherez  ;  mon  cœur,  qui  est  condamné  par  la  science,  s’est  attaché  à  vous  sans 
espoir  et  sans  jalousie,  et  plus  vous  gâtez  mes  camarades  d’infortune ,  plus  elles  sont  jeunes 
et  jolies,  plus  je  vous  aime.  Gardez  ce  témoignage  d'une  affection  qui  ne  tient  pas  à  la  terre. 
Jl  vous  portera  bonheur. 

«  Signé,  n”  7.  » 

O  première  jeunesse  !  ô  quartier  Latin  t  s’écria  le  docteur,  vous  revivez  pour  moi  tout 
entiers.  Les  choses  naturelles  conservent  un  je  ne  sais  quoi,  une  verdeur  dont  les  années 
se  jouent,  mais  dont  elles  ne  triomphent  jamais  absolument.  Et  maintenant  où  classer  cela? 
Tenez,  prenez  la  plume,  je  vais  vous  dicter  d’inspiration  un  chapitre,  et  nous  lui  donnerons 
pour  litre,  si  vous  le  permettez.  Un  lit  à  l'hôpital,  ou  Trompe- la-Mort. 

J’écrivis  donc  sous  la  dictée  du  docteur  qui,  pendant  une  heure,  eut  de  nouveau  vingt  ans  : 

II 

«  Il  faut  au  romancier  un  ciel  exprès  pour  ses  aventures,  un  temps  et  une  température 
conformes  à  ses  récits.  Pour  celui  qui  raconte  simplement,  la  couleur  locale  est  de  toutes  les 
couleurs.  Il  faisait  donc  un  temps  superbe  la  première  fois  que  je  mis  le  pied,  comme  élu- 


420 


L’UNION  MÉDICALE. 


aliénées.  Elle  est  atteinte  de  démence  sénile.  On  la  fait  passer  à  l’infirmerie  le  27  novembre 
1865,  parce  qu’elle  a  une  ascite  considérable.  Elle  répond  d’une  façon  très-imparfaite  aux 
questions  qu’on  lui  adresse;  cependant,  elle  dit  que  son  ventre  aurait  commencé  à  augmen¬ 
ter  de  volume  six  mois  environ  avant  son  entrée  à  rinfirmerie,  et  ce  n’est  qu’au  bout  d’un 
certain  temps  que  ses  membres  inférieurs,  qui  sont  maintenant  assez  fortement  infiltrés, 
auraient  commencé  à  se  tuméfier.  Elle  est  très-maigre,  sa  peau  est  sèche,  comme  terreuse. 
On  diagnostique  l'existence  d’une  cirrhose  du  foie.  Il  y  a  une  dyspnée  assez  intense  qui 
paraît  produite  par  le  développement  énorme  de  l’abdomen.  On  fait,  le  30  novembre,  une 
ponction  qui  donne  issue  à  près  de  quatorze  litres  de  sérosité  citrine.  Lorsque  les  parois 
abdominales  sont  affaissées,  on  peut  sentir  quelques  inégalités  de  la  surface  du  foie. 

Une  nouvelle  ponction  devient  nécessaire  ;  elle  est  pratiquée  le  20  décembre.  On  retire  de 
l’abdomen  quinze  litres  de  liquide.  Enfin,  le  9  janvier,  on  fait  une  troisième  ponction  qui 
donne  encore  issue  à  quinze  litres  de  liquide.  La  malade,  qui  avait  été  un  peu  soulagée  après 
chaque  ponction,  l’est  encore  momentanément  cette  fois.  Mais  l’affaiblissement  a  fait  des 
progrès  continuels  et  elle  meurt  le  lü  janvier. 

V autopsie  est  faite  le  15  janvier  1865. 

le  laisse  de  côté  les  détails  relatifs  à  l’examen  des  divers  organes,  pour  ne  parler  que  du 
foie.  (Il  n’y  avait  d’ailleurs  aucune  lésion  importante  dans  les  autres  organes.) 

Le  foie  est  diminué  de  volume,  il  pèse  1,110  grammes.  On  reconnaît  à  première  vue  de 
nombreuses  bosselures,  d’inégales  dimensions  et  des  granulations  jaunâtres  saillantes,  modi¬ 
fications  prononcées  surtout  dans  l’extrémité  droite  du  foie,  dans  le  lobe  gauche  et  dans  la 
partie  du  tissu  la  plus  rapprochée  de  la  face  supérieure  de  l’organe. 

Mais  ce  qui  attire  surtout  l’attention,  c’est  l’état  de  la  veine  porte  hépatique.  Elle  contient 
une  matière  comme  caséeuse,  d’un  gris  un  peu  jaunâtre,  d’une  apparence  grenue,  et  elle  en 
est  tellement  remplie  qu’elle  en  est  pour  ainsi  dire  boursouflée.  Les  branches  qui  naissent 
du  tronc  de  la  veine  pour  pénétrer  dans  le  foie  sont  également  bourrées  de  cette  matière,  et 
en  les  disséquant  au  milieu  de  l’organe,  on  voit  que  les  rameaux  veineux  en  sont  pleins  eux- 
mêmes.  Il  paraît  indubitable  que  c’est  à  cette  oblitération  de  la  veine  porte,  plutôt  qu’à  la 
cirrhose  partielle  du  foie,  qu’était  due  l’ascite. 

Le  tissu  du  foie,  à  la  face  inférieure  de  l’organe,  et  autour  des  branches  principales  de  la 
veine  porte,  est  très-peu  altéré,  ou  du  moins  n’offre  pas  les  caractères  de  la  cirrhose,  carac¬ 
tères  très-marqués,  au  contraire,  dans  les  parties  extrêmes  des  lobes  droit  et  gauche. 

On  examine  avec  soin  l’origine  de  la  veine  porte  hépatique,  et  l’on  constate  que  la  matière 
comme  caséeuse  qui  remplit  cette  veine  cesse  d’exister  à  l’endroit  même  où  la  veine  splé- 


diant,  dans  un  hôpital;  le  soleil  riait  derrière  les  rideaux,  et  les  malades  les  plus  désespérés 
essayaient  de  lui  répondre  par  un  sourire.  C’était  jour  public,  d’ailleurs,  et  la  curiosité, 
je  ne  sais  quelle  attraction  de  la  souffrance,  m’avait  fait  revenir,  après  la  visite,  dans  la  salle 
où  je  fus  externe.  Je  vis  passer  bien  des  pèlerinages  pieux,  résignés,  insouciants  ;  les  malheu¬ 
reux  se  fout  à  tant  de  choses! 

«  Une  vieille  femme  tenant  une  petite  fille  de  chaque  main  glissa  sur  le  carreau  trop  lui¬ 
sant  de  la  salle  et  tomba  presque  dans  mes  bras.  Elle  me  supplia  de  la  conduire,  en  la  soute¬ 
nant,  jusqu’au  n"  7  ;  ce  numéro,  c’est  ma  nièce,  ajouta-t-elle,  une  pauvre  artiste  qui  méritait 
mieux  qu’un  lit,  sa  vie  durant,  à  rhôpilal. 

«  Ces  paroles  me  frappèrent  au  plus  haut  degré,  et  je  ne  sais  sous  quel  prétexte  je  ne 
quittai  pas  la  ruelle  où  la  tante  et  les  deux  petites  sœurs  du  n”  7  se  consolaient  et  s’agi¬ 
taient  à  la  fois.  L’aînée  des  deux  enfants  prenant  la  parole,  dit  :  Grande  sœur,  les  rideaux 
et  les  draps  de  ton  lit  sont  plus  blancs  que  les  nôtres;  je  coucherais  bien  ici,  mais  il  y  a  trop 
de  monde;  pourquoi  donc  cela?  — ïu  ne  te  rappelles  donc  pas,  répondit  la  malade,  tu  ne  le 
rappelles  donc  pas  ces  grands  dîners  en  ville  où  notre  pauvre  mère  nous  a  conduites  une  ou 
deux  fois  :  il  y  avait  beaucoup  de  monde  autour  de  la  table,  n’est-ce  pas?  eh  bien,  ici  c’est 
la  même  chose!  L’enfant  s’imagina  comprendre.  «  C’est  vrai,  murmura-t-elle...  alors,  c’est 
plus  amusant,  et  c’est  meilleur  qu’à  la  maison!  » 

La  malade,  la  tante  et  moi  nous  échangeâmes  un  regard  et  un  sourire  :  un  regard  pour  la 
tristesse,  un  sourire  pour  l’étonnement.  Oh!  les  enfants,  ils  ont  rencontré  dans  Gavarni  un 
traducteur  inimitable,  un  traître  ravissant;  mais  ils  n’ont  pas  encore  dit  leur  dernier  mot, 
et  leur  naïveté  garde  en  réserve  des  trésors  de  logique  et  de  cruauté.  Oui,  je  le  crois  fer¬ 
mement  :  un  enfant,  une  petite  fille  sprlout,  qui  ne  serait  ni  excitée,  ni  applaudie,  ni  blâ^ 


L’UNION  MÉDICALE. 


421 


nique  se  réunit  à  la  veine  mésentérique.  Ces  deux  dernières  veines  ont  leur  cavité  entière¬ 
ment  libre. 

La  rate  n’offre  aucune  lésion  ;  elle  a  son  volume  normal. 

Les  intestins  ont  leur  coloration  ordinaire. 

La  vésicule  biliaire  renferme  de  la  bile  un  peu  jaunâtre,  filante.  Le  duodénum  contient  du 
mucus  coloré  par  de  la  bile. 

Les  incisions  qui  sont  faites  en  divers  sens  dans  le  foie  montrent  que  tous  les 
rameaux  de  la  veine  porte  sont  remplis  d’une  matière  analogue  à  celle  que  contient 
le  tronc  de  cette  veine;  seulement,  à  mesure  qu’on  s’éloigne  de  ce  tronc,  on  voit  la 
matière  contenue  dans  les  rameaux  veineux  changer  un  peu  d’aspect  :  elle  est  plus 
rougeâtre;  elle  semble  de  date  moins  ancienne.  Les  veines  sus-hépatiques  et  leurs 
racines  ne  renferment  aucun  contenu  du  même  genre. 

Cet  examen  à  l’œil  nu  avait  fait  penser  qu’il  s’agissait  là  d’une  coagulation  du 
sang  dans  la  veine  porte,  bien  que  les  parois  de  cette  veine  n’eussent  présenté  aucun 
indice  d’inflammation.  Mais  l’étude  microscopique  de  la  matière  renfermée  dans  la 
veine  porte  donna  des  résultats  tout  à  fait  inattendus. 

La  matière  grise  jaunâtre,  grenue,  contenue  dans  le  tronc  de  la  veine,  et  qui  res¬ 
semblait  tout  à  fait  à  de  la  fibrine  en  voie  de  destruction,  se  montra,  sous  le  mi¬ 
croscope,  constituée  par  de  petites  plaques  subarrondies,  un  peu  irrégulières,  renfer¬ 
mant  des  granulations  graisseuses,  et  par  des  granulations  graisseuses  libres.  Il  n’y 
avait  pas  un  seul  leucocyte.  J’eus  immédiatement  l’idée  que  j’avais  sous  les  yeux  des 
cellules  du  foie  altérées,  flétries.  J’examinai  alors  la  matière  grenue  rougeâtre  qui  se 
trouvait  un  peu  plus  loin,  dans  les  rameaux  delà  veine  porte,  et  qui  faisait  suite  à  la 
substance  grisâtre  que  je  venais  d’étudier.  Cette  fois,  il  n’y  avait  plus  à  douter  :  la 
matière  était  entièrement  formée  par  une  accumulation  de  cellules  hépatiques  qui 
paraissaient,  pour  la  plupart,  tout  à  fait  saines.  Je  fis  des  incisions  sur  le  morceau 
de  foie  que  j’avais  emporté  :  sur  la  surface  des  coupes,  on  voyait  de  nombreux 
rameaux  de  la  veine  porte  divisés  en  travers  et  remplis  de  cette  même  boue  épaisse 
et  rougeâtre.  Partout  cette  matière  était  uniquement  formée  de  cellules  du  foie,  la 
plupart  dissociées,  quelques-unes  soudées  encore  les  unes  aux  autres  en  petites  pla¬ 
ques.  Ces  cellules  contenaient,  soit  un,  soit  deux  noyaux  parfaitement  conservés. 
Les  divers  caractères  de  ces  cellules,  et  la  comparaison  qu’on  en  a  faite  avec  les 


mée,  et  que  l’on  mettrait  naturellement,  si  faire  se  pouvait,  sur  la  voie,  débiterait  les  choses 
les  plus  nouvelles  et  les  plus  originales,  quant  à  la  vie,  au  sommeil,  à  la  maladie,  à  la  mort 
et  à  l’éternité.  Mais  l’art  de  faire  parler  les  enfants  est  plus  délicat  que  celui  d’interroger 
les  esprits.  En  général,  on  les  provoque  lorsqu’il  suffit  de  les  écouter  sans  en  avoir  l’air. 

— 'Vous  l’avez  entendu,  me  dit  la|malade  ;  «  Un  lit  a  l'hôpital,  c’ est  plus  amusant  et  c’est 
meilleur!  »  j’ai  donc  eu  une  bonne  idée  et  la  main  heureuse  en  venant  ici...  Et  la  malheu¬ 
reuse  fondit  en  larmes.  La  tante  restait  impassible  comme  le  destin  et  le  devoir,  et  pressait 
les  enfants  de  faire  leurs  adieux.  Quelle  scène  d’enfance,  de  jeunesse  et  de  douleur  pour  mon 
début!  mon  âme  en  était  remuée  profondément;  il  ne  me  vint  qu’un  regret...  non  pas  qu’une 
ambition  sur  les  lèvres  :  Si  j’étais  riche!  pourquoi  pas  si  j’étais  Dieu! 

En  attendant,  je  ne  savais  plus  comment  sortir  de  là;  j’essayai  d’une  phrase  banale  ; 
—  Mademoiselle,  répondis-je,  les  émotions  ne  valent  rien;  puis,  honteux  de  ma  banalité  trop 
émue  d’ailleurs,  je  tendis  la  main  au  n'’  7. 

—  A  la  bonne  heure,  me  dit  la  malade,  ce  n’est  pas  un  médecin,  c’est  un  ami  qu’il  me 
faut.  Ne  sais-je  pas  que  je  dois  mourir  ici,  un  peu  avant  l’âge  de  ma  mère,  mais  de  la  même 
maladie?  J’attends. 

J’avais  retenu  des  paroles  de  la  tante  que  la  malade  était  une  artiste  :  Imagination  d’ar¬ 
tiste,  répliquai-je  donc?  Vous  vivrez  pour  le  succès.  —  Autre  enfant  que  vous  êtes,  me 
répondit-elle,  le  succès,  je  le  tiens,  le  voilà;  c’est  mon  lit  à  l’hôpital  pour  toute  la  durée 
d’une  maladie  dont  on  ne  guérit  pas!  un  lit  à  perpétuité,  enfin!  cela  n’est  pas  donné  à  tout 
le  monde. 

Alors  un  homme  de  60  ans  à  peu  près  intervint,  se  glissa  dans  la  ruelle,  prit  place  sur  la 
chaise  que  la  tante  du  n°  7  avait  quittée  quelques  instants  auparavant,  ôta  son  chapeau,  prit 


m 


L’üiMON  MÉDICALE. 


élénients  des  parties  saines  du  foie,  ne  pouvaient  laisser  aucun  douté  sur  leur  nature. 

Je  revins  à  la  matière  remplissant  le  tronc  de  la  veine,  et  je  parvins,  non  sans 
peine,  à  découvrir  quelques  cellules  flétries  possédant  encore  leurs  noyaux. 

Dans  une  petite  branche  de  la  veine  porte,  il  y  avait  un  liquide  puriforme.  Il  ne 
contenait  pas  un  seul  globule  de  pus,  mais  on  y  trouvait  d’innombrables  cellules  du 
foie,  sans  altération  visible. 

D’où  pouvaient  provenir  ces  éléments  hépatiques  séparés  de  l’organe  et  accumulés 
dans  la  veine  porte?  '  -, 

Je  me  livrai  à  un  nouvel  examen  des  coupes  que  j’avais  faites  en  tons  sens  dans  le 
morceau  dé  foie  que  j’avais  à  ma  disposition,  et  je  reconnus  qu’il  y  avait  un  certain 
nombre  de  points  où  des  parties  limitées  du  foie  offraient  un  aspect  différent  du  reste 
du  tissu.  Ces  parties  étaient  d’un  brun  plus  rougeâtre,  et  étaient  circonscrites  sur  les 
coupes  par  un  bord  plus" sombre,  sinueux,  irrégulier;  mais  ce  qui  les  distinguait 
plus  nettement  encore,  c’est  que  le  tissu,  dans  ces  endroits,  était  très^ramolli,  et 
même;  dans  quelques-uns  d’entre  eux,  formait^  une  sorte  de  boue  analogue  à  celle 
qui  remplissait  les  rameaux  de  la  veine  porte.  Le  lendemain,  je  pus  constater  la 
même  altération  du  foie  sur  d’autres  morceaux  qui  avaient  été  conservés. 

•  C’était  là,, bien  certainement,  l’origine  de  cette  boue  de  cellules  hépatiques  qui 
remplissait  le  système  de  la  veine  porte.  Par  suite  du  ramollissement  du  foie  dans 
divers  points,  les  éléments  s’étaient  fait  jour  sans  doute  dans  les  ramuscules,  altérés 
aussi  et  rompus,  de  la  veine  porte;  puis,  ce  travail  morbide  continuant,  de  nouveaux 
débris  du  tissu  pénétrant  dans  les  veines,  la  matière  qui- y  était  entrée  en  premier 
lieu  avait  été  de  plus  en  plus  repoussée  des  profondeurs  de  l'organe  vers  le  tronc  de 
la  veine.  On  s’explique  ainsi  pourquoi  la  matière  contenue  dans  le  tronc  de  la  veine 
porte  était  plus  altérée  que  celle 'que  renfermaient  ses  rameaux,  surtout  les  rameaux 
ün  peu  éloignés  du  tronc.  Dans  le  tronc  de  là  veine,  les  cellules,  détachées  depuis 
longtemps  du  tissu  du  foie,  s’étaient  complètement  flétries,  tandis’ qüè,';  dans  les 
rameaux,  les  cellules  avaient  encore  conservé  leurs  caractères  normaux. 

•  Mais  par  quel  mécanisme  le  ramollissement  dé  parties  disséminées  du  foie  a-t-il 
eu  lieu?  C’est  une  question  que  je  suis  forcé  de  laisser  sans  réponse.  On  n’a  malheu¬ 
reusement  reconnu  ce  que  la  lésion  avait  d’intéressant  que  lorsque  le  foie  était  déjà 
en  grande  partie  détruit  pour  l’ëxamen  à  l’œil  nu.  Ces  îlots  hépatiques  en  voie  dé 


une  pincée  de  tabaedans  une  tabatière  d’écaille,  à  cercle  d’or,  et  à  portrait  de  famille,  et  ne 
se  hâta  nullement  dé  prendre  la  parole. 

A  sa  physionomie,  à  sa  misé,  je  discernai  tout  de  suite  un  de  ces  braves  bourgeois  qui, 
avant  1830,  voulaient  là  Charte,  rien  que  la  Charte,  toute  la  Charte...  En  y  regardant  d’un 
peu  plus  près,  je  reconnus,  en  effet,  le  père  de  mon  interne.  Quel  motif  l’amenait  au  n°  7? 
Cela  m’intriguait  beaucoup,  et  cependant  la  discrétion  m’ordonnait  de  m’éloigner...  Je  fis 
un  pas.  —  Non,  non,  restez,  me  dit  la  malade;  je  sais  bien  de  quelle  faute  monsieur  vient 
m’accuser  et  se  plaindre;  vous  serez  un  juge  impartial  entre  nous,  et,  si  vous  me  jugez 

coupable,  à  l'instant  même  je  renoncerai  à  mon- succès . je  quitterai  ce  lit  et  j’irai  mourir 

à  la  grâce  de  Dieu  !  ^  ; 

—  Ma  chère  demoiselle,  répliqua  le  visiteur,  je  vois  que  j’ai  affaire  en  vous  à  une  per¬ 

sonne  bien  préparée  ;  eh  bien,  je  suis  heureux  de  ne  point  vous  surprendre,  puisque  votre 
état  mérite,  à  ce  que  dit  mon  fils,  de  sérieux  ménagements.  Je  viens  donc  seulement  vous 
voir  et  puis  vous  gronder.  Ce  n’est  pas  trop,  n’est-ce  pas?  après  la  lettre  que  j’ai...  surprise  ; 
car  je  l’ai  surprise,  elle,  et  qui  commence  par  ces  mots  :  ■ 

—  «  Quand  vous  venez  le  raatin|à  l’hôpital,  »  interrompit  la  malade,  et  qui  finit  par  les 
suivants:  «  Plus  je  vous  aime.  » 

—  Diable,  répliqua  le  grondeur,  vous  savez  donc  votre  rôle  par  cœur... 

—  Mon  rôle,  si  vous  le  préférez.  Monsieur,  il  se  compose  de  deux  mots  t  Je  l’aime,  et  d’un 
acte  :  Je  meurs. 

Le  père  de  mon  interne  me  consulta  du  regard,  et  mon  regard  ne  démentit  pas  le  n”  7. 

Je  n’ai  jamais  vu  d’homme  plus  malheureux  alors  que  ce  digne  homme,  il  prisait,  il  pri¬ 
sait,  Il  prisait  pour  s’endurcir,  mais  visiblement  il  n’y  réussissait  pas. 


L’L'NlüiN  MÉDICALE. 


123 


ramollissement  donnaient  l’idée  d’une  altération  analogue  à  celle  des  infarctus  viscé¬ 
raux  ;  mais  il  est  impossible  de  décider  de  la  valeur  de  ce  rapprochement.  L’artère 
hépatique  n’a  pas  pu  être  examinée.  Le  cdsur  n’offrait  que  des  incrustations  calcaires 
de  la  valvule  mitrale.  L’aorte  était  saine. 

Il  y  a,  comrne  on  le  voit,  un  important  desideratum  dans  cette  observation,  puisque 
l'origine  première  des  lésions  n’a  pas  pu  être  déterminée.  Cependani  j’ai  cru  pouvoir 
communiquer  ce  fait  à  la  Société,  parce  qu’il  s’agit  d’une, altération  du  foie  qui 
n’a  guère  été  signalée  jusqu’ici  (I).  L’attention  étant  appelée  sur  l’existence  de  cette 
altération,  on  pourra,  je  l’espère,  dans  un  cas  semblable,  se  livrer  à  des  recherches 
plus  méthodiques  et  combler  les  lacunes  que  présente^  à  mon  grand  regret,  la  rela¬ 
tion  de  ce  fait. 

Je  termine  en  faisant  remarquer  quelques  détails  de  cette  observation  qui  méritent 
une  mention  spéciale. 

10  Je  rappellerai  d’abord  que,  malgré  l’obstruction  absolument  complète  de 
la  veine  porte  hépatique,  la  veine  splénique  n’offrait  aucune  coagulation  (son  calibre 
au  niveau  du  pancréas  paraissait  rétréci)  ;  que  la  rate  était  entièrement  saine  ;  que 
les  intestins  étaient  sains  aussi,  sans  trace  de  congestion.  Il  avait  donc  dû  s’établir 
une  circulation  veineuse  collatérale  pour  le  sang  qui  revenait,  de  la  rate  et  ,des 
intestins.  Il  n’y  avait  certainement  pas  d’ailleurs  un  développément  considérable  des 
veines  sous-cutanées  abdominales  ; 

2“  Je  rappellerai  encore  que,  malgré  cette  oblitération  de  la  veine  porte, ia  sécré- 

(1)  Je  (lois  dire,  toutefois,  que  M.  Lancereaux  a  cominuni(jué  à  la  Société  de  biologie  deux  ou  trois 
faits  qui  paraissent  avoir  la  plus  grande  àrialôgie  ayèc  celui  dont  il  est  question  ici.  Jè  vois  dans 
lô  Traité  pràtv]fue  des  maladies  du  foie  de  î’rerichs  (tradüction  française ,  deuxième  édition,  1866, 
p.  712,  note!',  que  «  M.  Bamberger  a  citêun  cas  de  formation  endogène  de  cancer  dans  la  Veine  porte, 
existant  en  l’absence  de  tout  autre  produit  cancéreux  dans  le  reste  du  corps.  Toutè  l’étendue  de  la  veine 
porte,  jusque  dans  ses  ramifications  les  plus  fines,  était  remplie  par  un  coagulum  pultacé  formé  de 
cellules  a  noyaux,  volumineuses  et  detbrrne  variable.  »  L’identité  complète  qui  existait,  dans  le  cas 
que  j’ai  observé,  entre  les  cellules  formant  le  magma  contenu  dans  la. veine  et  les  cellules  des  parties 
saines  du  foie,  établit  nettement  qu’il  ije  s’agissait  pas  ici  d’un  cas  de  caûcer  du  foie,^  de  forme  parti¬ 
culière.  ; 


—  Diable  !  diable  !  dîâblé  !  rèprit-il,  on  ne  meurt  pas  comme  cela  quand  ôn  est  jeune.,, 
(une  prise),  quand  on  est  jolie  (une  prise),  quand  on  a'du  talent;  car  je  vous  ai  entendue 
chanter  à  TOpéra-Comique  des  bouts  de  rôle  ;  mais  pour  un  connaisseur  cela  suffit.  Serais- 
je  ici,  d’ailleurs,  si  je  ne  voüs  savais  pas  dangereuse  à  cause  de  vos  mérites,  de  voire  hon¬ 
nêteté,  de  vos  misères? 

La  malade  lendit  la  main  au  père  de  mon  ami  :  Soyez  tranquille,  lui  assura-t-elle,  je  n'aime 
plus  que  vous. 

Et  cela  était  vrai  dans  un  sens  sublime  qui  alla  droit  àu  cœur  du  père  et  du  vieillard. 

—  Diable!  diable  Ije  n’en  demande  pas  tant,  murmura  le  vieillard  ému  jusqulaux  larmes. 
J’estime,  j’adore  les  artisles;  j’ai  contribué  à  faire  la  fortune  de  Robin  des  Bois  à  l’Odéon... 

■  Vivez,  ma  bonne  demoiselle,  et  qui  vivra  verra.  Je  n’ai  jamais  demandé  la  mort  du  pécheur. 

Pour  bien  comprendre  et  excuser  l’importance  que  le  pèi’e  dé  mon  ami  avait  attachée  à 
une  lettre,  à  un  incident,  il  faut  sô  rappéler...  non,  il  vaut  mieux  apprendre  qu’en  ce  temps- 
là,  il  arrivait  aux  meilleurs  étudiants  de  s’attacher  à  de  pauvres  filles,  de  quitter  tout  l’un 
pour  l’autre,  de  se  sacrifier  tout  l’un  à  l’autre,  qui  donnant  des  répétitions,  qui  raccommo¬ 
dant  ou  blanchissant  du  linge  pour  vivre  et  pàsser  les  examéns.  On  s’aimait  alors,  ou  tout  au 
moins  on  s’estimait  m  finem,  for  evèr,  La  célébrité,  la  fortune  daignaient  parfois  couronner 
ces  unions  qui  passaient  par  la  mairie,  voire  même  par  l’église.  Les  dangers  de  celte  ualure- 
l'à  n’exislenl  plus  aujourci’hui ;  d’abord,  peu  de  jeunes  et  jc-dies  filles  viennent  à  l’hôpital; 
elles  connaissent  trop  pour  cela,  en  général,  le  prix  des  fleurs,  de  la  beauté,  du  temps, 
et  l’inanité  de  l'art  pour  l’art,  eU,.  puis  nous  avons  à  présent  uu  si  grand  nombre  d’insti¬ 
tutions  de  prévoyance.  Êiiiin,  la  ùrànde  Chaumferc  et  son  cœur  :  voilà  jadis. 


424 


L’ UNION  MÉDICALE. 


lion  de  la  bile  avait  continué  à  se  faire,  ce  qui  est  d’accord  avec  ce  qui  a  été  constaté 
déjà  par  d’autres  auteurs,  entre  autres  par  M.  Gintrac  et  par  M.  Oré  ; 

3°  Enfin,  j’ai  cherché  si  le  tissu  du  foie  contenait  de  la  glycose  ou  de  la  matière 
glycogène.  Il  n’y  avait  certainement  pas  de  matière  glycogène  ;  mais  je  n’oserais  pas 
affirmer  l’absence  de  glycose.  J’ai  obtenu  deux  fois  une  réaction  nette  par  la  liqueur 
de  Bareswill,  et  si  cette  réaction  n’était  pas  une  preuve  infidèle,  je  n’hésiterais  pas  à 
admettre  la  persistance  de  la  production  du  sucre  hépatique  dans  ce  cas. 


ACADÉMIES  ET  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 

SOCIÉTÉ  MÉDICO-CHIRUR&ICALE  DE  PARIS. 

Séance  du  H  Janvier  1866.  —  Présidenee  de  M.  Am.FoRGET,  vice-président. 

Le  pi  ocès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et  adopté. 

La  correspondance  écrite  comprend  des  lettres  de  MM.  Collorab,  Gaide,  Bertholle,  qui  s’excu¬ 
sent  de  ne  pouvoir  assister  à  la  séance. 

La  correspondance  imprimée  comprend  un  fascicule  des  Mémoires  de  la  Société  impériale 
de  médecine  de  Marseille  (numéro  d’octobre  1865).  M.  de  Pietra  Santa,  rapporteur. 

M.  Ch.\rpentier  lit  le  rapport  suivant  sur  un  travail,  la  sclérodermie,^  envoyé  par  M.  le  doc¬ 
teur  Paul  Horteloüp,  à  l’appui  de  sa  candidature  au  titre  de  membre  titulaire  de  la  Société. 

Messieurs, 

De  temps  en  temps  apparaissent  dans  la  science  des  faits  bizarres,  étranges,  qui,  par  leur 
rareté  même,  déroutent  le  savoir  le  plus  profond  et  l’expérience  la  plus  consommée.  Consi¬ 
dérés  d’abord  comme  des  exceptions  pathologiqueSj.  ces  faits  excitent  tout  à  la  fois  la  curio¬ 
sité  et  l’habileté  des  praticiens  qui  sont  appelés  à.  les  exa.miner.  Épars  dans  les  journaux  pen¬ 
dant  un  certain  temps,  ces  faits  sont  ensuite  recueillis  et  groupés  par, d’autres  chercheurs;  ils 
se  multiplient,  les  observations  deviennent  plus  fréquentes,  et,  au  bout  d’un  certain  temps,  la 
lumière  se  fait  au  milieu  de  cette  obscurité;  et  on  parvient  à  classer  ces  faits,  à  les  rapporter 
à  une  sorte  de  type,  et  à  en  faire  un  tout  capable-  de  constituer  une  nouvelle  entité  morbide. 
Ce  qui  a  été  fait  pour  la  paralysie  diphthéritique,  pour  la  maladie  d’Addison,  M.  Horteloüp 
vient  de  le  faire  pour  une  maladie  plus  rare  encore,  que  l’on  appelle  aujourd’hui  la  sclérôdef- 


La  malade,  trop  émue  depuis  le  matin,  tomba  dans  un  évanouissement  absolu  ;  son  visage, 
blanc  comme  un  lis,  refléta  l’éternité. 

—  Est-ce  fini?  me  demanda  le  père. 

—  Oui,  répondis-je  machinalement  et  dans  mon  trouble  et  mon  embarras,  en  face  d’un 
accident  de  gravité  inconnue. 

Le  bonhomme  s’enfuit  en  semant  de  diable  le  chemin  de  la  salle  à  la  chambre  de  garde, 
où  je  me  rendis  bientôt  moi-même  pour  chercher  du  renfort’,  le  n°  7  me  paraissant  être 
dans  un  état  alarmant,  désespéré  ;  j’y  retrouvai  le  fuyard  de  tout  à  l’heure,  en  train  d’écrire. 

—  Eh  bien?  fit-il. 

Je  ne  répondis  que  par  un  signe  annonçant  un  reste  d’espoir. 

—  Tenez,  ajouta-t-il,  portez-lui  cela  bien  vite  ;  «  Bon  pour  se  guérir  dans  ma  maison,  et 
permis  de  visite  journalière  à  la  petite  famille  du  n°  7.  »  Est-ce  bien,  mon  ami?  —  Je  baisai 
la  main  qui  me  tendait  l’écrit. 

Lorsque  nous  retournâmes,  l’interne  de  service  et  moi,  près  de  la  malade,  elle  avait  les 
paupières  entr’ouvertes,  et  je  m’empressai  de  placer  sa  délivrance  devant  ses  yeux.  Cela  se  lit 
toujours,  pensai-je.  Elle  me  fît  comprendre  qu’elle  voulait  voir,  et  qu’il  fallait  lui  amener 
l’auteur  de  la  bonne  nouvelle....  A  son  retour,  en  effet,  la  malade  lui  tendit  les  mains,  l’at¬ 
tira  sur  son  cœur,  et  murmura  ces  paroles  :  «  Je  suis  mieux  ici  pour  mourir  sans  causer 
d’embarras  à  personne....  La  place  est  meilleure  sur  mon  lit,  à  l’hôpital,  pour  obtenir  quel¬ 
ques  lignes  de  justice  et  de  regret,....  moi  que  l’on  a  enterrée  vivante  dans  le  silence  et  l’oubli. 

Ce  lit  est  donc  nécessaire  à  ma  gloire,  ajoula-t-elle  avec  une  ironie  sublime . et  à  mon 

bonheur  !... 

—  Elle  veut  LE  voir  tous  les  matins,  nous  dit  le  père,  düexit  in  finem;  que  l’on  parle  de 


L’ UNION  xMÉDICÂLE. 


425 


mie,  et  dont  bien  peu  de  vous.  Messieurs,  ont  probablement  été  à  même  de  constater  l’exis¬ 
tence.  M.  Horteloup  a  fait  de  cette  étude  le  sujet  de  sa  thèse,  et  c’est  de  cet  ouvrage  que  je 
suis  chargé  de  vous  rendre  compte. 

Si  j’ai  dit  que  bien  peu  de  vous  avaient  été  à  même  de  constater  l’existence  de  ces  faits, 
c’est  qu’ils  sont  pour  ainsi  dire  exceptionnels,  que  la  plupart  ont  été  publiés  par  des  praticiens 
ou  étrangers,  ou  éloignés  de  Paris,  observés  plus  ou  moins  loin  de  nous,  c’est  que  je  désire 
vous  faire  comprendre  l’importance  de  la  thèse  que  M.  Horteloup  présente  à  l’appui  de  sa 
candidature,  et  vous  faire  excuser  en  même  temps  la  longueur  et  la  minutie  des  détails  dans 
lesquels  je  serai  obligé  d'entrer.  Je  tâcherai  d’abuser  de  votre  attention  le  moins  possible  ; 
mais  il  s’agit  d’un  travail  sérieux,  et  je  suis  sûr  que  vous  ne  regretterez  pas  les  instants  que 
vous  lui  aurez  consacrés. 

M.  Horteloup  a  réuni  dans  sa  thèse  toutes  les  observations  connues  de  sclérodermie  :  elles 
sont  au  nombre  seulement  de  30  ;  mais  elles  ont  toutes  été  prises  par  des  praticiens  conscien¬ 
cieux,  qui  y  ont  mis  un  soin  d’autant  plus  grand  que  le  fait  les  surprenait  davantage;  toutes 
sont  à  peu  près  identiques,  sauf  quelques  détails,  , et  il  me  suffira  de  vous  en  lire  une  pour  vous 
donner  à  peu  près  l’idée  de  toutes  les  autres.  Quelques  détails  que  je  vous  signalerai  en  pas¬ 
sant  les  différencient  seules. 

En  18Û5,  M.  Thirial  publiait  un  long  article  intitulé  :  Sclérème  chez  les  adultes  comparé  a 
celui  des  nouveau-nés,  etc. 

Deux  observations  faisaient  la  base  de  ce  mémoire.  La  première  recueillie  dans  le  service  de 
M.  le  professeur  Trousseau,  en  1833;  la  deuxième  en  l8ûû.  Je  vous  demande  la  permission  de 
vous  en  lire  une  (obs.  IP). 

M.  Trousseau  n’admit  pas  la  relation  que  M.  Thirial  avait  voulu  trouver  entre  cette  affection 
et,  le  sclérème  des  nouveau-nés,  et  se  borna  à  là  considérer  comme  un  fait  rare  et  qui  ne  ren¬ 
trait  dans  aucune  maladie  connue. 

En  1847,  M.  Grisolle  publiait  sous  le  titre  de  maladie  rare  de  la  peau  un  fait  analogue. 
Puis  M.  Forget,  de  Strasbourg,  publiait  un  quatrième  fait  et  lui  donnait  le  nom  de  chorionitis, 
ou  sclérostenose  cutanée,  mot  exprimant  la  dureté  et  l’étroitesse  de  l’enveloppe  cutanée. 
Nous  verrons  à  propos  de  la  nature  de  la  maladie  qu’il  ne  se  borna  pas  à  lui  créer  un  nom  et 
qu’il  voulut  aussi  se  charger  de  l’expliquer  théoriquement. 

Quatre  mois  après,  M.  Gintrac  changeait  le  nom  pour  celui  de  sclérodermie  qui  ne  préjuge 
rien,  et  publiait  à  l’appui  de  sa  note  quatre  nouveaux  faits  qu’il  avait  pu  retrouver  dans  ses 
recherches  bibliographiques  :  un  de  Dumesbrouk,  un  de  Xanctus  Lusitanus,  un  de  Fantonetti, 
un  du  docteur  Curzio.  —  Vers  la  même  époque,  M.  Putégnat,  de  Lunéville,  publiait  la  neu¬ 
vième  observation.  Elle  avait  le  grand  intérêt  d’être  la  première  prise  sur  un  homme. 


l’amour  du  Créateur  pour  la  créature, "ou  de  la  créature  pour  ses  semblables,  il  faut  toujours 
employer  le  même  langage  dès  qu’il  s’agit  de  la  vérité. 

«  La  bonté  que  vous  m’avez  témoignée  ne  sera  pas  perdue...,  continua  la  malade  d’une 
Voix  de  plus  en  plus  faible...  Ce  lit  sera  béni  à  cause  de  vous,  et  il  n’y  mourra  plus  personne 
de  longtemps  après  moi.  Adieu,  vous...  Adieu...  lui!  » 

Ce  fut  son  dernier  soupir. 

Cette  scène  est  demeurée  dans  mon  esprit  et  dans  mon  cœur.  Elle  a  inauguré  pour  moi 
celle  philosophie  de  la  clinique  et  de  l’hôpital  la  plus  haute,  la  plus  instructive,  la  plus  posi¬ 
tive  de  toutes.  La  lettre  que  vous  avez  lue  ce  malin  m’  a  été  donnée  comme  à  un  des  témoins 
du  malheur,  et  par  deux  hommes  dont  l’un  ne  voulait  pas  garder  comme  la  fatuité  d’un  triste 
succès,  et  dont  l’autre  se  reprochait  une  intervention  inutile  et  fâcheuse  dans  un  drame 
fatal. 

Qu’adviut-il  de  la  prédiction  du  n°  7?  Elle  se  léalisa  pendant  deux  années  et  plus,  et  les 
étudiants,  traduisant  cette  prophétie  en  langue  vulgaire,  avaient  surnommé  le  lit  qui  porte 
ce  numéro  :  Trompe-la-Mort.  Ne  haussez  pas  les  épaules;  ne  me  parlez  point  de  hasard  sur¬ 
tout.  La  vieillesse  vous  guérira  de  ce  mot-là. 

Et  maintenant,  j’ai  fini  de  dicter,  mais  j’ai  besoin  de  prendre  l’air;  il  fait  beau,  vous  me 
donnerez  le  bras,  et  nous  irons,  en  souvenir  de  la  pauvre  enfant  dont  j’ai  aidé  la  famille, 
rendre  visite  et  hommage  au  symbole  de  la  Jeunesse,  du  talent  et  du  malheur! 

—  Au  tombeau  de  Murger,  alors? 

—  A  la  légende  sculptée,  immortelle  de  ceux  qui  sont  morts  ou  qui  mourront  sans  avoir 

dit  leur  le  dernier  mot  ou  réparé  leurs  fautes,  du  vivant  même  de  leur  cœur  ou  de  leur  génie, 
sur  un  lit  de  roses  ou  sur  un  lit  à  l’hôpital  !  Pierre  Bernard. 


•426 


L’UNION  MÉDICALE. 


En  18/1.7,  M.  Bouchut  observe  un  autre  homme  atteint  de  sclérodermie.  "  •  ■ 

Puis  paraissent  une  nouvelle  observation  de  M.  Thirial,  trois  de  M.  Rilliet ,  uiié  de  M.  le 
docteur  Pelletier. 

M.  Ravel,  continuant  les  recherches  de  Gintrac,  fait  conhaltre  une  observation  de  Strambio. 
Puis  viennent  les  faits  de  Alibert,  au  nombre  de  deux.  Et  pendant  six  ans  le  silence  se  fait  de 
nouveau  sur  cette  question,  qui  semble  oubliée. 

En  185/(.  paraît  un  mémoire  de  Gillette,  intitulé  :  Du  sclérème  simple,  avec  deux  observa-^ 
lions  nouvelles  de  sclérodermie.  Les  Archives  publient  une  observation  de  Henke.  ' 

En  1858,  M.  Arning  publie  un  long  mémoire  Sur  le  sclerenïa  adultorurn,  èt  le  docteur  Fcers- 
ter  publie  la  première  observation  avec  autopsie.  ' 

Vient  enfin  la  revue  critique  de  M.  Lasègue,  très-complète  et  d’une  importance  capitale  dans 
la  question.  ' 

Puis  un  fait  de  M.  Villemin,  un  de  M.  le  docteur  Panas,  et  un  de  M.  le  docteth’  Rayneiud'.i’  - 
A  ces  faits  ajoutez-en  deux  sur  lesquels  nous  reviendrons,  à  cause  de  certaines  particularités 
qu’ils  ont  présentées,  l’un  de  M.  le  docteur  Foiiràier  ,  l’autre  de  M.  Mirault  (d’Angers),  publié 
par  M.  le  docteur  VerneUil  dans  la  Gaiette  hebdomadaire,  et  vôUs  aurez  la  liste  de  toutes 'lés 
observations  que  M.  riorteloup  a  pu  se  procurer.  '  ■  - 

C’est  en  analysant,  en  compulsant  tôus'Ces  faits  qu’il  a  pu  établir  la  symptomatologie  de  la 
sclérodermie.,, 

.  Le  signe  caractéristique  est  une  dureté  particulière  delà  peau,  qui  n’est  ni  c^lle  de,rcedème 
ni  celle  de  l'inflammation.  Lorsqu’on  presse  fortement  sur  les  téguments,  il  est  impossible  d’y 
laisser  la  dépression  du  doigt,  et  si  l’on  veut  saisir  la  peau,  il  est  impossible  d’y  parvenir.  Les 
plis  et  sillons  de  la  peau  disparaissent,  et  la  peau  prend  l’aspèct  d’une  statue  dé  niàrbre  oü  de 
ciré.  L’induration  est  telle  que'  l’on  ne  peut  ertfohcef  d’épihglé  dah'S  la  peaü  sans  la  faire 
plisser.  .  ^ 

A  cette  induration  se  joint  un  changement  dé  coloration  sàlé,  jaune  grisé,  avec  tachés  brunes 
Ou  rôuges,  enfin  brunâtres  (M.  Putègnat).  Cette  coloration  est  plus  marquée  au  visage. 

,Les  tachés! sont  ^e  deux  ordres  :  les  unes  eii  plaqués  assez  étendues,  rougeâtrés  ou  vio-' 
leltes,  né  changeant  pas  d’aspect  à  la  pression,, et  siégeant  surtout  sûr  les  partiès. osseuses; 
les  autres,  beaucoup  plus  petites ,  plus  rouges ,'  disparaissent  sous  la  pression  du  doigt,  et 
semblent  produites  par  des  dilatations  vasculaires.  ' 

Les  plaques  de,  la.  première  catégorie  deviennent  le  signe  fréquent  d’ulcérations  qui  bnf  une! 
physionomiè  toute  particulière;  .elles  sont  Arès-pétités,  très-superficielles,  éf  pe  donnent  pas; 
lieu  à  une 'suppuration  bieu  franche,  La  peau  dévient  humide;,  répiderme  se  soulève,  se 
détache  et  l’ulcère  est  produit.  Au  bout  d’un  certain  temps,  la  sécrétiOn  séfeusé  Cèsse,  la 
partie  se  sèche,  et  l’ulcérafion  est  remplacée  par  une  surface  blanche,  lisse  et  déprimée. 

•  Lés  taches  dé  la  deuxième  catégorie,  au  contraire,  peuvent  devenir  d’un  nôîr  foncé  et  pré-' 
senter  ce  que  M.  Raynaud  appelle  l’asphyxié  locale  (obs.  de  M.  Raynaud);  r  •  ■'  . 

L’induration  a  été  notée  plus  particulièrement  dans  la  partie  supériéurè  du  troric  :  cou, 
épaules,  poitrine.  Au  tronc,  il  n’y  a  pas  dé  limite  tranchée  entre  les  parties  malades  et  celles 
qui  sont  saines  ;  aux  membres,  au  contraire,  on  voit  souvent  une  Sorte  de  bracelet  qui  marque 
nettement  la  limite.du  mal.  Les  plis  de  l’aisselle  et  de  l’aine  paraissent  jouir  d’une  immunité  à 
peu  près  complète.,  '  ■  '  ■ 

Se  présentant  sous  forme  de  plaqües,  l’induration,  d’autres  fois,  entoure  le  tronc  comme  un 
corset,  une  gaîne  ;  elle  est  plus  considérable  à  la  partie  externe  des  membres;  aûx  mamelles, 
à  la  nuque. 

La  peau  est  en  outre  rétractée,  au  point  d’amener  l’amaigrissement  des  malades  et  l’atro¬ 
phie  des  glandes  mammaires. 

Cette  induration  et  cette  rétracfion  amènent,  on  le  comprend,  une  gêne  considérable  d'ans 
lés  mouvements,  et  quand  elles  siègent  à  la  face,  elles  lui  donnent  un  aspect  d’immobilité  qui 
avait  fait  faire  à  Thiriàl  la  comparaison  de  ses  malades  avec  des  statues  de  marbre  ou  de  cire. 
Plus  considérable  au  niveau  des  articulations,  l’induration  peut  aller  jusipi’à  simuler  l’ankylose. 

Ajoutez  à  cela  l’absence  la  plus  habituelle  de  lésions  générales  :  pas  de  fièvre,  d’oppréssion, 
d’irrégularité  des  battements  du  cœur,  le  pouls  sans  caractèré  spécial,  et,  pour  comble  dé 
bizarrerie,  la  peaü  conservant  ses  fonctions.  La  sensibilité  est  intacte,  la  transpiration  persis¬ 
tant.  Aucune  douleur,  cuisson  ou  picotement  ;  la  température  normale,  ou  abaissée  exception¬ 
nellement;  aucune  altération  des  fonctions  digestives,  ni  sucré  ni  albumine  daps  les  urines, 
et  vous  aurez  le  tableau  exact  que  vous  retroûverez  dans  toutes  les  observations. ,  , 

Il  faut  dire  cependant  que  les  malades  perdent  peu  à  peu  leurs  forces  et  que,  sans  qu’il  soit 


L’ÏJNION  MÉDICALE. 


427 


possible  d’assigner  une  cause  de  dépérissement,  ils  arrivent  insensiblement  à  un  véritable 
degré  de  marasme. 

Quels  sont  le  début,  la  marche,  la  durée  de  la  sclérodermie  ?  Voilà  ce  que  M.  Horleloup  n’a 
pu  exposer  nettement,  les  observations  étant,  la  plupart  du  temps,  fort  incomplètes  sous  ces 
points  de  vue. 

Tantôt  le  début  est  progressif,  précédé  de  troubles  dans  la  santé,  d’éruptions  phlycténoïdes 
ou  pemphygoïdes,  de  petites  ulcérations;  tantôt  il  se  fait  d’une  manière  brusque  et  rapide,  à 
la  suite  d’un  refroidissement. 

Dans  les  observations  de  Rilliet,  il  y  a  deux  formes  de  début  très-curieuses  : 

La  première  malade,  âgée  de  9  ans,  s’était  plainte  subitement  d’une  violente  douleur  à  l’épi¬ 
gastre,  avec  palpitations  intenses.  Pouls  à  180,  et  la  région  épigastrique  devient  dure,  résis¬ 
tante,  mate,  formant  comme  une  plaque  soHde  enchâssée  dans  les  parois  de  l’abdomen. 

La  deuxième  malade,  pendant  deux  mois,  éprouve  une  douleur  crampoïde  dans  le  bord  cubi¬ 
tal  de  l’avant-bras  droit,  puis  survient  de  la  raideur  et  de  la  gêne  des  mouvements,  et  après 
deux  mois  la  peau  se  durcit  et  se  couvre  de  taches  blanches  et  rouges. 

Débutant  d’abord  par  une  simple  tension,  la  sclérodermie  augmente  insensiblement  et  arrive 
à  cette  contraction  douloureuse  dont  il  a  été  parlé.  Mais  un  fait  plus  curieux  encore,  c’est  la 
symétrie -que  présente  l’envahissement  de  la  sclérodermie. 

Chez  tous  les.malades,  les  parties  symétriques  du  corps  ont  été  envahies  alternativement  ou 
en  même  temps.  Quant  aux  plaques'  rougeâtres,  ne  changeant  pas  de  couleur  à  la  pression, 
elles  n’ont  rien  de  fixe  dans  leur  apparition. 

La  durée  n’a  jamais  été  moindre  de  trois  mois  et  a  pu  dépasser  trois  ou  quatre  ans.  Quant 
au  pronostic,  sur  21  observations  non  douteuses,  10-  ne  donnent  aucun  renseignement;  sur  les 
11  restantes,  3  morts,  8  guérisons.  Sur  les  3  morts,  1  déterminée  par  des  tubercules  pulmo¬ 
naires,  les  2  autres  par  le  marasme;  enfin,  le  docteur  Auspitz,  à  Vienne,  a  vu  un  scléroder- 
mique  pris  d’albuminurie  et  succombant  à  des  accidents  urémiques. 

Deux  autopsies  seulement  ont  été  faites,  et  voici  ce  qu’elles  ont  donné  :  Différence  d’épais¬ 
seur  dé  la  peau  dont  la  section  est  très-difficile.  Sur  la  surface  de  section,  le  chorion  ne  se 
distingue  pas  d’abord  du  tissu  cellulaire  soUs-cutané,  mais  on  peut  néanmoins,  avec  de  l’atten¬ 
tion,  isoler  les  dèux  couches..  Hypertrophie  du  derme,  fibres  élastiques;  en  grand,  nombre; 
diminution  des  vésicules  graisseuses;  La  peau  semble  fusionnée  ■  avec  le  tissu  cellulaire.  Les 
troncs  vasculaires  de  la  peau,  dans  une  hauteur  correspondante  à  la  moitié;  de  l'épaisseur  du 
derme,  portent  des  disques  de  pigment  brun  en  partie  contenus  dans  l’épaisseur  des  parois  des 
vaisseaux,  en  partie  accumulés  dans  le  tissu  conjonctif  voisin.  Intégrité  des  glandes  sébacées 
et  sudoripares  ;  adhérence  du  tissu  spus-cutané  aux  muscles,. aponévroses  et  tendons.  Enfin, 
dans  l’observation  de  M.  Verneuil,  des  brides  eellulo-flbreuses  courtes :et  fortes,  étendues  d’une 
surface  articulaire  à  l’autre  (doigt),  établissaient  une  faussé, ankylosé. 

Comme  étiologie,  rien  de  bien  net.  Prédisposition  du  sexe  féminin  :  sur  27  observations, 
21  femmes.  Certains  auteurs  veulent  voir  une  relation  entre  le  rhumatisme  et  la  sclérodermie. 
M.  Lassègue  signale  un  état  cachectique  se  rapprochant  de  l’étal  scrofuleux,  qui  paraît,  en 
effet,  être  à  noter  particulièrement;  enfin,  le  froid  comme  cause  efficiente. 

Les  caractères  que.  nous  venons  d’assigner  à  la  sclérodermie  sont  assez  nets  pour  que  l’on 
né  puissie  la  confondre  avec  aucune  maladie,  et  la  différencient  de  la  chéloïde,  de  l’ichthyose, 
mais,  quelquefois,  la  maladie  se  masque  sous  d’autres  symptômes,  et  alors  devient  difficile  à 
diagnostiquer;  c’est  ce  qui  a  eu  lieu  chez  le  malade  de  M.  Fournier  et  de  M.  Verneuil.  Je 
vous  demande  la  permission  de  lire  cette  dernière,  si  longue  qu’elle  soit,  ou  de  vous  y  ren¬ 
voyer.  (Obs.  XXIX.) 

J’arrive  maintenant.  Messieurs,  à  la  partie  la  plus  délicate  de  l’ouvrage,  à  la  partie  théo¬ 
rique.  Ici,  chacun  a  émis  son  opinion.  M.  Horteloup,  venu  le  dernier,  vous  en  offre  une  qui  a 
tout  à  la  fois  pour  elle  l’anatomie  et  la  physiologie.  Est-elle  vraie?  Il  n’ose  l’affirmer.  Mais, 
enfin,  il  faut  lui  tenir  compte  de  ses  efforts,  et,  en  tous  cas,  elle  n’est  pas  plus  étrange  que  la 
plupart  de  celles  qui  ont  été  proposées. 

Ici  encore  nous  retrouvons  un  petit  historique  ;  mais  rassurez-vous,  Messieurs,  il  sera  court 
et  j’aurai  bientôt  fini. 

Forget  admet  une  inflammation  chronique  dû  derme. 

Rilliet,  une  induration  du  derme  et  du  pannicule  graisseux  ;  cette  dernière  résultant  soit  de 
la  coagulation  de  la  graisse,  soit  d’un  état  congestif  de  ce  tissu,  avec  épaississement  des  cloi¬ 
sons  qui  séparent  les  lobules. 

Thirial  ne  dit  rien. 


428 


L’UNION  MÉDICALE. 


Gintrac  conclut  en  disant  que  c’est  une  modification  spéciale  du  derme,  qui  n’est  ni  une 
inflammation,  ni  une  altération  profonde  de  la  texture  cutanée. 

Hugo  Fielder  l’intitule  atrophie  du  tissu  cellulaire  et  de  la  peau. 

Folrster  admet  l’épaississement  du  chorion  induré  par  suite  d’un  développement  excessif  de 
son  tissu  cellulaire,  le  tissu  cellulaire  sous-cutané  étant  devenu  compacte  par  la  formation  de 
mailles  fibreuses. 

Pour  Auspetz,  c’est  une  hypertrophie  conjonctive  considérable  qui  produit  une  stase  san¬ 
guine  des  vaisseaux  du  derme. 

Ainsi  Forget  est  le  seul  qui,  en  réalité,  ait  essayé  une  théorie  ;  mais  personne  n’a  jamais  vu 
ce  travail  qu’il  suppose.  Est-ce  du  rhumatisme  ou  de  l’inflammation  modifiée  par  le  vice  rhu¬ 
matismal?  Pas  davantage.  Qu’est-ce  donc  alors?  Voici  maintenant  la  théorie  de  M.  Horteloup  : 

Chez  l’homme,  dit-il,  on  trouve  dans  la  peau  des  fibres  lamineuses,  des  fibres  élastiques,  et 
enfin  un  autre  élément  essentiellement  contractile,,  la  fibre  cellule.  Ce  dernier  élément  entre 
dans  la  composition  du  derme  et  la  structure  des  artères  èt  des  veines,  et  il  est  en  quantité 
plus  considérable  dans  les  vaisseaux  de  petit  calibre  que  dans  les  autres.  Ces  fibres  détermi¬ 
nent  la  contraction  des  capillaires,  et  si,  en  se  contractant,  elles  diminuent  assez  le  volume 
de  ces  vaisseaux  pour  empêcher  la  circulation  du  sang,  nous  pouvons  admettre  que,  dans  le 
derme,  elles  puissent  se  contracter  assez  pour  produire  une  véritable  rétraction.  C’est  da  con¬ 
traction  de  ces  fibres  qui  détermine  le  faciès  hippocratique,  la  rigidité  cadavérique,  et  c’est  à  ce 
dernier  phénomène  que  M.  Horteloup  compare  la  sclérodermie. 

La  rigidité  cadavérique  se  montre  très-rapidement  chez  les  sujets  morts  d’une  maladie  épui¬ 
sant  les  forces  ou  dans  l’état  cachectique  ;  or,  c’est  ce  que  l’on  trouve  dans  la  sclérodermie,  et 
si  la  sclérodermie  persiste  si  longtemps  tandis  que  la  rigidité  cadavérique  disparaît,  c’est  que 
chez  l’homme  mort  la  force  quelconque  produisant  ce  phénomène  disparaît,  tandis  que  c^z 
l’homme  vivant  elle  peut,  par  sa  présence,  forcer  la  peau  à  rester  dans  cet  état  de  contraction 
spasmodique.  Ce  dernier  mot  vous  dit  assez  que  c’est  à  l’élément  nerveux  que  M.  Horteloup 
s’adresse  pour  trouver  cette  grande  cause  qui  lui  rend  compte  aussi  des  taches. 

Les  premières,  qui  ne  changent  pas  de  couleur  sous  la  pression  du  doigt,  ne  sont  que  des 
plaques  où  il  y  a  eu  dépôt  de  granulations  pigmentaires.  Les  secondes  ont  la  même  formation 
que  les  taches  violacées  de  l’asphyxie  locale.  Au  début  du  spasme  nerveux,  le  réseau  capillaire 
de  la  peau  entre  en  contraction ,  mais  si  le  spasme  diminue ,  des  portions  de  capillaire  pour¬ 
ront  entrer  dans  une  période  de  réaction,  et  la  circulation  n’ayant  pas  encore  repris  son  cours 
régulier,  le  sang  pourra  rester  stationnaire  et  produire  des  taches  plus  ou  moins  rouges. ou 
violettes,sulvantqu’iln’y;auraquedusangveineuxoumélangé.,  ; 

M.  Horteloup  croit,  en  outre,  que  pour  expliquer  la  persistance  de  la  sclérodermie,  il  faut 
admettre  qu’au  bout  d’un  certain  temps  de  contracture  du  derme,  il  se  produit  entre  les 
fibres  condensées  un  travail  agglutinatif  qui  l’empêche  de  revenir  à  son  état  primitif  et  est  la 
cause  d’une  véritable  altération  matérielle  de  la  peau. 

Quant  au  traitement,  le  seul  à  employer,  c’est  de  s’adresser  à  l’état  général;  puis,  une  fois 
la  santé  rétablie,  attaquer  l’état  local  de  la  peau  s’il  n’avait  pas  disparu. 

Telle  est.  Messieurs,  l’analyse  de  cette  thèse.  Vous  voyez  qu’elle  est  l’œuvre  d’un  homme 
érudit  et  travailleur  et  que  les  difficultés  scientifiques  n’effrayent  pas.  JPermettez-moi  de  me 
charger  aussi  du  rapport  moral;  mieux  que  personne  je  suis  en  état  de  le  faire.  Ami  intime  de 
M.Paul  Horteloup,  j’ai  pu  apprécier  son  cœur  et  la  droiture  de  son  caractère,  et  je  ne  puis 
trop  vous  en  faire  l’éloge.  D’un  dévouement  sans  bornes  envers  ses  amis,  M.  Horteloup  apporte 
dans  l’exercice  de  son  art  les  principes  d’honorabilité  dont  son  père  lui  a  donné  l’exemple,  et 
il  n’admet  pas  qu’on  puisse  y  faillir.  Prêt  à  payer  de  sa  personne  en  toute  circonstance,  il  y  a 
deux  ans,  il  partait  pour  aller  soigner  les  blessés  polonais  de  la  dernière  insurrection.  Il  y  a  un 
mois,  la  décoration  de  la  Légion  d’honneur  venait  récompenser  le  dévouement  qu’il  avait  montré 
dans  l’épidémie  cholérique  d’Égypte  et  de  Syrie.  Aujourd’hui,  il  vous  demande  de  l’admettre 
parmi  les  membres  de  la  Société  médico-chirurgicale,  et  c’est,  je  l’espère,  un  honneur  que  per¬ 
sonne  d’entre  vous  ne  voudra  lui  refuser. 

Je  conclus  donc  à  l’admission  de  M.  le  docteur  Horteloup. 

M.  Forget  :  Le  fait  de  M.  Mirault  (d’Angers)  a  été  communiqué  à  la  Société  de  chirurgie 
par  M.  Verneuil.  Je  demanderai  à  M.  Charpentier  s’il  n’établit  pas  de  différence  entre  ce  fait 
et  ceux  qui  ont  été  rapportés  par  M.  ThiriaL  Quant  à  moi,  il  existe  une  grande  différence  dans 
le  fait  de  M.  Mirault,  je  suis  frappé  de  la  présence,  de  la  forme,  de  la  marche  des  ulcérations: 
ulcérations  que  l’on  peut  rapporter  à  ces  faits  si  connus  d’éléphantiasis.  A  ces  ulcérations 
succèdent  des  cicatrices  déprimées,  adhérentes  aux  os.  Pour  toutes  ces  raisons,  il  me  semble 


L’UNION  MEDICALE. 


429 


qu’il  aurait  fallu  distinguer  cette  affection  de  celle  que  M.  Horteloup  a  rangée  sous  le  nom  de 
sclérodermie. 

Quant  à  la  nature  de  la  sclérodermie,  je  demanderai  à  M.  le  rapporteur  ce  qu’il  pense  de 
celle  admise  par  M.  Horteloup.  Le  spasme  de  la  peau  et  des  parties  adjacentes  ne  me  semble 
répondre  qu’à  un  des  côtés  de  la  question. 

M.  Charpentier  :  Entre  le  fait  simple  que  je  vous  ai  cité  en  commençant  mon  rapport  et 
celui  de  M.  Mirault  il  existe  des  intermédiaires.  Il  y  a  d’abord  de  l’induration,  puis  des  ulcé¬ 
rations;  tantôt  l’induration  prédomine,  tantôt  les  ulcérations  dominent  la  scène  morbide  ;  c’est 
ce  que  nous  voyons  dans  le  fait  signalé  à  la  Société  de  chirurgie  par  M.  Verneuil;  aussi  je  crois 
que  dans  ce  cas,  il  s’agit  bien  d’un  exemple  de  sclérodermie.  Quant  à  la  nature  de  l’affection, 
M.  Horteloup,  après  avoir  signalé  toutes  les  opinions,  a  essayé  de  résoudre  cette  question. 
Quant  à  moi,  je  ne  saurais  avoir  une  idée  bien  arrêtée  à  ce  sujet. 

M.  DE  PiETRA  Santa  :  Je  demanderai  à  M.  le  rapporteur  s’il  est  question  dans  le  travail  de 
M.  Horteloup  de  faits  recueillis  par  les  médecins  de  la  marine  et  publiés  dans  les  Annales  de 
médecine  navale.  Il  y  a  trois  ou  quatre  ans,  m’occupant  de  bibliographie,  j’aÊ  compulsé  ces 
Annales,  et,  si  mes  souvenirs  sont  précis,  il  me  semble  que  nos  confrères  de  la  marine  ont 
rapporté  des  faits  se  rapportant  plus  ou  moins  à  ceux  de  M.  Horteloup  :  il  s’agit,  en  effet,  de 
diathèse  éléphantiasiaque  ne  ressemblant  pas  à  l’éléphantiasis  des  Arabes  ou  à  celui  des  Grecs 
et  contre  laquelle  on  a  préconisé  surtout  l’hydrocotyle. 

Ainsi,  j’ai  vu  dernièrement  un  cas  de  cette  nature  qui  me  paraît  avoir  plus  d’une  ressem¬ 
blance  avec  ceux  rapportés  par  M.  Horteloup.  Il  s’agit  d’un  jeune  officier  de  marine  qui, 
envoyé  dans  les  mers  de  Cochinchine,  y  resta  pendant  dix-huit  mois  environ.  Ce  jeune  homme, 
d’une  excellente  constitution,  exempt  de  toute  diathèse,  revint  au  bout  de  ce  temps  à  Paris.  A 
son  arrivée,  je  constatais  les  symptômes  suivants  :  hypertrophie  du  derme  avec  induration  et 
par  suite  déformation  des  memlares  ;  ulcérations  nombreuses  danscerlaines parties  des  membres, 
s’accompagnant  de  douleurs  atroces.  Le  malade  a  suivi  plusieurs  traitements  ordonnés  par 
nos  célébrités  médicales,  s’occupant  plus  spécialement  des  maladies  de  la  peau.  Aucun  de 
ces  traitements  ne  l’a  soulagé,  et  il  a  succombé  dernièreihent  au  milieu  des  plus  violentes 
douleurs.  ■  ■ 

M.  Charpentier  :  Le  fait  que  signale  M.  de  Pietra  Santa  ne  me  paraît  avoir  aucune  analogie 
avec  ceux  de  M.  Horteloup.  Dans  ceux-ci,  en  effet,  il  n’y  a  pas  d’œdème,  il  y  a  tannage  de 
la  peau,  de  telle  sorte  qu’on  ne  peut  introduire  dans  le  derme  une  épingle;  celle-ci  se  brise 
plutôt.  En  outre,  il  y  a  retrait  dans  le  volume  du  membre  ;  celui-ci  n’est  pas  déformé,  ne 
présente  pas  de  positions  vicieuses. 

M.  J.  Güyot  signale  à  l’attention  de  la  Société  un  fait  qui  lui  paraît  assez  rare.  J’observe, 
dit-il,  en  ce  moment  à  l’Hôtel-Dieu,  un  malade  dont  le  pouls  ne  bat  que  vingt-huit  fois  par 
minute.  A  l’auscultation  du  coeur,  on  entend  à  la  base  un  bruit  de  souffle  rude  se  prolongeant 
le  long  de  l’aorte  ;  il  existe,  en  outre,  une  atrophie  considérable  du  cœur. 

Ce  malade  a  été  déjà  soigné  à  l’hôpital  Necker,  par  M.  Lasègue.  U  m’a  raconté  que,  pendant 
son  séjour  dans  cet  hôpital,  son  pouls  était  descendu  à  là  pulsations  par  minute.  Pour  ma 
part,  j’ai  constaté  un  jour  24  pulsations  ;  dans  ce  moment-ci  il  oscille  entre  24,  26  et  28  pul¬ 
sations.  Je  pense  que  ce  malade  est  atteint  d’une  atrophie  du  cœur;  aussi  lui  ai-je  donné 
pendant  quelque  temps  de  l’alcool.  On  sait  que  cette  médication  a  été  préconisée  dans  cet 
état  du  cœur  ;  je  dois  dire  que  le  malade  n’en  a  retiré  aucun  bienfait. 

-  Le  Secrétaire  général,  L.  Martineau. 


RÉCLAMATION. 


FACULTÉ  DE  MÉDECIIVE  DE  STBASBODBG. 

Strasbourg,  le  28  février  1866. 

Monsieur  et  très-honoré  confrère. 

Le  passage  du  feuilleton  de  I’Union  Médicale,  où  il  est  question  de  dissection  et  de  cada¬ 
vres  (n“  24,  27  février,  page  374),  exige  une  réponse,  et  c’est  l’avertissement  que  vous  avez 
bien  voulu  me  donner  qui  me  procure  l’avantage  de  vous  mettre  au  courant  de  la  vérité  dans 
une  affaire  dont  les  détails  ne  sont  pas  toujours  de  nature  à  être  traînés  devant  le  public. 


430 


L’UNION  MÉDICALE 


Ce  n’est  pas  la  première  fois  que  je  suis  mis  en  demeure  de  donner  officiellement  ou 
officieusement  des  explications  au  sujet  de  nos  administrations  cadavériques  de  la  Faculté 
de  médecine  de  Strasbourg;  et  si  Lyon,  dans  sa  sollicitude,  a  cru  avoir  besoin,  pour  appuyer 
ses  vifs  désirs,  d’une  matière  élastique,  je  ne  suis  point  étonné  qu’on  se  soit  rabattu  sur  des 
cadavres.  •  ■  '  • 

Mais,  en  vérité.  Monsieur,  est-ce  donc  le  grand  nombre  de  sujets  mis  à  la  disposition  des 
travailleurs  qui  constitue  l’avantage  qu’ils  doivent  retirer  de  leur  étude,  ou  n’est-ce  pas 
plutôt  la  manière  de  les  utiliser?  Mais  «n  cadavre  peut  servir  à  la  fois  à  rinslruclion  et  à 
l’exercice  de  vingt  élèves  ;  seulement,  ne  faut-il  pas  qu’il  soit  gaspillé,  comme  on  dit  ;  car  en 
extrayant,  par  exemple,  tous  les  appareils  organiques  renfermés  dans  lès  cavités  splanchni¬ 
ques,  il  reste  encore  bien  des  parties  à  examiner  et  à  étudier.  Croyez-m’en,  très-honoré 
confrère,  ce  ne  sont  jamais  que  les  paresseux  et  les  ignorants  qui  se  plaignent  de  pénurie  et 
qui  soient  heureux  de  trouver  des  moyens  de  critique  quelconques.  Atlaché  à  notre  Faculté 
depuis  1818,  successivement  comme  prosecteur,  chef  des  travaux  et  professeur  d’anatomie, 
j’ai  eu  le  temps  de  me  pénétrer  de  la  manière  dont  il  convient  le  mieux  de  traiter  les  exer¬ 
cices  anatomiques,  et  je  vous  serais  fort  obligé  de  m’adresser  tous  ceux  qui  douteraient  de 
ravanlage  que  l’on  trouve  aux  manipulations  telles  que  nous  les  pratiquons.  Mais  il  est 
temps  de  vous  prouver  par  chiffres,  dont  je  vous  garantis  la  parfaite  exactitude,  quel  est  l’élât 
de  nos  ressources  annuelles,  et  je  choisis  pour  cela  l’année  scolaire  186Z;  à  1865  comme  type 
de  ce  qui  se  passe  communément  à  notre  salle  de  dissection  : 

Coin |> te  rendu  des  travaux  anatomtqueis  pendant  l’année  scolaire 


Ik 
85 
60 

Total.  .  .  .  fi6  l  Total.  .  .  .  219 

Ensemble  :  265. 

Nombre  total  de  cadavres  :  239. 

De  ces  239  cadavres,  20  sont  arrivés  pendant  les  vacances  (septembre  et  octobre)  et 
ont  été  disséqués  hors  série;  57  cadavres  ont  servi  aux  cours,  conférences  et  examens,  et 
utilisés  ensuite  autant  que  possible;  10  cadavres  ont  été  enterrés  iminédialemenl,  n’ayant 
servi  qu’accidentellement  à  des  exercices  de  médecine  opératoire. 

Il  est  donc  resté  152  cadavres  pour  les  distributions  régulières,  et  réparties  ainsi  qü’il 


suit; 

Première  année,  élèves  militaires .....  7Zi  cadavres  ;  33 

Deuxième  année,  .  ....  85  —  70 

Troisième  année,  —  60  —  23 

Première  et  deuxième  année,  élèves  civils.  23  —  18 

Troisième  et  quatrième  année,  —  23  —  8 


Total .  152  cadavres. 

Les  élèves  ont  eu  de  plus  à  leur  disposition  les  nombreux  viscères  des  sujets  ayant  d’abord 
servi  à  des  examens  et  à  des  conférences. 

Semestre  d’été.  —  Exercices  de  Médecine  odératoire. 

. ,  IVomôre  d’élèves  inscrits  t  85. 

Élèves  civils  :  25.  —  Élèves  militaires  (troisième  année)  :  60. 

Nombre  de  cadavres  :  187. 

Sur  les  187  sujets  qui  ont  passé  à  l’amphithéâtre  pendant  les  quatre  mois  d’été  (avril, mai, 
juin  et  juillet),  15  ont  dû  être  livrés  à  leur  famille,  après  autopsie,  et  n’ont  par  conséquent 
servi  que  très-partiellement  aux  exercices  des  élèves. 

115  sujets  ont  été  absorbés  par  des  cours,  conférences  et  examens.  Ce  chiffre  peut  paraître 


Nombre  total  des  cadavres  passés  à  la  salle  de  dissection  pendant  rannée  :  û26. 
Semestre  d'hiver.  —  Dissections. 

Nombre  d’élèves  :  ^65 

Civils.  Militaires. 

Première  et  deuxième  année.  .  23  Première  année . 

Troisième  et  quatrième  année  .  23  Deuxième  année . 

Troisième  année . 


L’UNION  MÉDICALE. 


431 


considérable,  mais  il  est  à  remarquer  qu’il  s’est  fait  pendant  le  semestre  d’été  un  cours  offi¬ 
ciel  de  médecine  opératoire,  deux  conférences  d’anatomie  et  d’anatomie  chirurgicale ,  de 
plus  une  conférence  d’opérations.  Toutes  ces  leçons  ont  été  faites  sur  le  cadavre,  dont  beau¬ 
coup  d’entre  eux  ont  encore  servi  à  des  examens. 

Il  n’est  donc  resté,  en  définitive,  que  57  sujets  pour  les  distributions  régulières,  dont  41 
ont  été  attribués  aux  élèves  militaires,  et  16  aux  élèves  civils. 

Tels  sont,  très-honoré  confrère,  les  quelques  données  statistiques  que  j’ai  cru  devoir  ajou¬ 
ter  à  mes  renseignements;  c’est  la  vérité  toute  pure,  je  n’ai  aucune  raison  pour  la  cacher, 
et  moins  encore  pour  l’exagérer.  Je  vous  autorise  à  faire  de  ces  lignes  tel  usage  que  vous 
jugerez  convenable. 

Veuillez  agréer,  etc.  Ehrmann,  ' 

Professeur  et  doyen  de  la  Faculté  de  médecine 
de  Strasbourg. 


JURISPRUDENCE  MÉDICALE. 


Trihiinal  corrcctlonnèl  de  Paris  (6®  chambre).  —  Présidence  de  M.  Vivien. 

EXERCICE  ILLÉGAL  RE  LA  MÉDECINE. 

TAILLEUR  ET  MÉDECIN. 

Jean-Marie  Baron,  âgé  de  38  ans,  marchand  tailleur,  boulevard  Sébastopol,  87,  est  pré¬ 
venu  d’exercice  illégal  de  la  médecine.  Les  médecins  qui  lui  ont  prêté  non  leur  ministère, 
mais  leur  nom,  disent  que  c’est  un  cerveau  fêlé.  Il  a  fait  .de  grands  frais  pour  se  guérir  d’une 
maladie  de  poitrine,  il  prétend  y  avoir  réussi,  et,  depuis,  son  idée  fixe  a  été  de  récupérer  ses 
pertes.  Il  avait  loué  un  appartement  boulevard  du  Prince-Eugène.  Dans  cet  appartement,  il 
y  avait  un  petit  cabinet  où  Baron,  en  entrant,  prenait  l’habit  noir  et  la  cravate  blanche.  Il 
faisait  jouer  le  rôle  de  domestique  à  un  garçon  tailleur,  qui  se  croyait  engagé  pour  son  çom- 
m.erce.  C’était,  lui  qui  introduisait  les  malades.  Baron  avait  des,  médecins  qui  signaient  les 
ordonnances,  les  uns  à  2  fr.,  d’autres  à  5  fr.  l’heure.  Ses  ordonnances,  qui  étaient  toutes  les 
mêmes,  étaient  écrites  par  un  de  ses  employés. 

Il  ordonnait  des  bains  au  sulfure  de  potassium  et  un  régime  hygiénique.  Les  recomman¬ 
dations  qu’il  faisait  à  ceux  qui  le  consultaient  étaient  ridicules  :  ainsi,  il  leur  recommandait 
d’aller,  eux-mêmes,  chercher  de  l’eau  à  la  rivière;  ils  devaient  ensuite  la  mettre  dans  une 
fontaine  lérmapt  avec  une  clef  qui  coûtait  quinze  ou  vingt  francs.  Il  n’y  avait  pas  moyen  de 
guérir  sans  cela,  il  le  répète  lui-même  à  l’audience.  Il  offrait  à  ses  clients  de  leur  vendre  la 
fontaine.  «  J’en  avais,  dit-il,  dans  ma  cave  qui  ne  me  servaient  plus;  on  a  bien  le  droit  de 
se  servir  de  ce  qu’on  a.  » 

M.  LE  Président  ;  Vous  n’avez  guéri  un  seul  malade, 

Baron  ;  Si,  j’en  ai  guéri;  j’ai  été  les  voir;  ils  m’ont  dit  qu’ils  se  trouvaient  bien,  qu’ils 
étaient  sur  le  point  de  mourir...  {Hilarité  dans  l'auditoire.) 

Baron,  continuant  :  Qu’ils  étaient  sur  le  point  de  mourir  quand  je  les  avais  entrepris. 

D.  D’autres  se  trouvent  fort  mal  de  vos  remèdes.  —  R.  Ils  n’ont  pas  suivi  ma  recette. 

D.  Les  médecins  disent  que  vous  ne  les  laissiez  pas  parler.  ■—  R.  Je  parlais,  c’est  vrai;  je 
donnais  aux  malades  beaucoup  d’explications. 

D.  Quand  vous  n’aviez  pas  là  de  médecin,  vous  disiez  au  malade  :  «  Donnez-moi  toujours 
vos  50  fr.,  demain  je  vous  enverrai  l’ordonnance.  »  — R.  Le  médecin  n’avait  pas  besoin  de 
voir  le  malade,  puisque  les  ordonnances  étaient  toujours  les  mêmes. 

M.  LE  Président  ;  Vous  ne  comprenez  pas  ou  vous  ne  voulez  pas  comprendre.  Nous 
allons  entendre  les  témoins. 

M””  Alexandre  a  appris  par  les  journaux  que  M.  Baron  guérissait,  en  soixante  jours, 
toutes  les  maladies  de  poitrine.  Elle  s’est  rendue  boulevard  du  Prince-Eugène.  Dans  la  con¬ 
versation.  Baron  lui  a  offert  une  fontaine,  des  balances,  et  lui  a  recommandé  d’aller  acheter 
un  thermomètre  chez  Chevalier. 

D.  Et  le  malade,  comment  s’est-il  trouvé  du  traitement?  —  R.  Il  est  sur  le  point  de  mou¬ 
rir;  il  ne  vaut  guère  mieux  que  Vautier,  qui  est  morte. 

Baron  ;  Il  n’a  pas  fait  mon  remède. 


432 


/UNION  MÉDICALE. 


Vaütier,  concierge  rue  de  Saintonge,  a  emprunté  50  fr.  pour  consulter  Baron  pour  sa  fille. 
Elle  est  morte,  au  cours  du  traitement,  le  23  janvier  dernier. 

Victor  Devin  avait  un  frère  malade  à  Melun.  Il  est  allé  chez  Baron,  qui,  au  prix  de  50  fr., 
a  prpmis  de  le  guérir.  Un  médecin,  qui  assistait  Baron,  lui  a  remis  une. ordonnance  sans  lui 
adresser  aucune  question.  Le  malade,  qui  devait  partir  pour  Saint-Tropez,  devait  être  guéri 
en  quarante  jours,  après  avoir  pris  vingt-six  bains;  il  est  mort,  épuisé  au  septième.  Il  était 
dit  dans  l’ordonnance  que  le  malade  pourrait  prendre  tout  ce  que  produisait  le  pays,  à  deux 
lieues  à  la  ronde.  Plus  loin,  cela  empêcherait  la  guérison. 

Petit,  fabricant  de  chaussures,  a  donné  50  fr.  à  Baron  pour  le  guérir  d’une  affection  de 
poitrine,  accompagnée  d’une  extinction  de  voix.  Il  est  si  peu  guéri  qu’on  n’entend  pas  un 
mot  de  sa  déposition. 

Après  ces  témoins  paraissent  successivement  à  la  barre  plusieurs  médecins  :  M.  Martin 
(Alexandre),  M.  Chintreuil,  M.  Armand  Muller,  M.  Victor  Bonnière.  Tous  ont  signé  les  ordon¬ 
nances  de  Baron. 

M.  l’avocat  impérial  Lepelletier  s’élève  en  termes  énergigiques  contre  la  complaisance 
intéressée  des  médecins  qui  se  sont  associés  à  la  spéculation  coupable  du  tailleur  Baron,  et 
après  avoir  établi,  en  peu  de  mots,  la  prévention,  exprime  le  regret  que  la  modicité  de  la 
peine  soit  si  peu  en  rapport  avec  la  gravité  du  délit. 

Baron  est  condamné  à  15  fr.  d’amende  au  profit  des  hospices.  —  (Extrait  des  Tribunaux.) 


COURRIER. 


ASSOCIATION  6ÉNÉRALE.  —  Dans  la  dernière  réunion  de  la  Société  centrale,  les  admissions 
suivantes  ont  eu  lieu  : 

MM.  C4adet  de  Gassicourt,  Cruveilhier  fils,  Faget,  Magitot,  Ordonez,  Thiebaud,  Vidart 
(Paul>,  de  Divonne. 

NOUVELLES  DU  CHOLÉRA.  —•  Rapporté  de  la  Guadeloupe  à  Brest,  le  choléra,  comme  l’a  dit 
notre  dernière  Chronique  départementale,  tend  malheureusement  à  rayonner  de  ce  port  sur 
d’autres  points  de  la  Bretagne.  On  écrit  de  Guingamp  au  docteur  Ch.  Pellarin,  à  la  date  du 
25  février  : 

«  Ici,  pas  encore  de  choléra,  quoiqu’il  soit  venu  à  Bringolo,  commune  distante  de  Guin¬ 
gamp  de  12  kilomètres  ;  il  y  a  été  apporté  par  un  journalier  arrivant  de  Brest.  L’arrivant  a 
succombé  le  premier,  sa  femme  et  deux  enfants  ensuite  ;  puis  successivement  23  personnes 
sur  une  population  de  800  âmes.  La  maladie  n’a  pas  irradié  dans  les  environs  ;  mais  un  parent 
du  premier  défunt,  venu  à  Bringolo  pour  l’enterrement,  l’a  rapportée  à  Plouaret,  où,  fort 
heureusement,  elle  n’a  pas  pris  racine. 

«  Comme  médecin  des  épidémies,  le  docteur  Benoist  a  soigné  presque  seul,  et  avec  le 
dévouement  que  vous  lui  connaissez,  les  malades  de  Bringolo.  D’anticontagioniste  par  rai¬ 
sonnement,  il  est  devenu  contagioniste  par  expérience,  convaincu,  sinon  ardent.  Force  est, 
dit-il,  de  se  rendre  à  l’évidence.  » 

Le  choléra  s’est  montré  à  Coêtmieux,  petite  commune  de  500  âmes,  à  5  kilomètres  ouest 
de  Lamballe  (Côtes-du-Nord).  Ily  a  eu  trois  victimes  dans  la  même  maison.  Le  fils,  un 
marin,  tombait  malade  une  heure  après  son  arrivée  (on  ne  dit  pas  de  quel  port  venait  ce 
jeune  homme).  11  succombait  le  lendemain.  Sa  mère,  ainsi  qu’une  autre  personne  de  la  mai¬ 
son,  l’ont  suivi  de  près. 

—  La  séance  de  la  Société  médico-chirurgicale,  qui  devait  avoir  lieu  le  jeudi  8  mars,  est 
remise  au  jeudi  15. 

—  La  Société  médicaie  du  Panthéon  tiendra  sa  prochaine  séance  mercredi  7  mars,  à  huit 
heures  précises  du  soir,  rue  Sainte-Croix  de  la  Bretonnerie,  n”  20.  Voici  son  ordre  du  jour  : 
1°  Nouvelles  considérations  sur  le  phénomène  de  la  respiration,  par  M.  le  docteur  Kauffmann; 
—  2“  De  l’ipflammation  de' la  tunique  vaginale,  par  M.  le  docteur  Dupré;  —  3°  Des  maladies 
régnantes,  par  les  membres  de  la  Société  ;  —  4“  Dissertation  philosophique  sur  les  grands 
phénomènes  de  la  végétation,  par  M.  F.  Plée,  naturaliste  ;  —  5*  Compte  rendu  analytique  d’ou¬ 
vrages  par  MM.  Girault  et  Moretin. 


Le  Gérant,  G.  RiCHELOT. 


Paris,  —  Typofraptiie  Félix  Malteste  et  C®,  rue  <JesDeux-Portes-Sainl-S{iiiveur,  32. 


J.’UNION  MÉDICALE. 


VIN  TONiaUE  LE  GOUX 

AU  QUmQUIIVA  ET  KAROUBA. 

Préparé  avec  un  quinquina  à  titré  constant  et 
le  fruit  du  karoubier  d’Afrique,  ce  "vin  offre  aux 
malades  et  aux  médecins  les  précieux  avantagés 
du  Quinquina,  sans  en  avoir  les  inconvénients. 

C’est  la  seule  ‘préparation  de  quinquina  qui  ne 
constipe  pas ,  en  raison  des  propriétés  assimila¬ 
trices  et  laxatives  du  Karonba,  qui  lui  donne  en 
outre  une  saveur  agréable. 

Dépôt  :  Pharmacie  BOULLAY, 

Paris,  rue  des  Fossés-Montmartre,  17. 


SOIE  GHiniIODE  D'HÉBERT, 

35,  rue  de  la  IFerronnerie. 


CHllQ» 

FABRICATION  EN  GROS  DEPUIS  1854. 

L’accueil  que  le  Corps  médical  a  fait  à  notre 
produit  J  et  sog  emploi  dans  les  hôpitaux,  témoi¬ 
gnent  des  soins  excessifs  apportés  à  sa  prépara¬ 
tion  et  de  sa  force  digestive  toujours  égale. 

Elle  est  administrée  avec  succès  dans  les  Dys¬ 
pepsies,  Gastrites ,  Gastralgies ,  Aigreurs,  Pi¬ 
tuites,  Diarrhées  et  Vomissements ,  sous  forme 
d’Kllxir,  Tin,  Sirop,  Pastilles,  Prises, 
Pilules  OU  nragées. 

Pour  éviter  les  contrefaçons,  exiger  le  cachet 
BOUDAULT  et  la  signature  : 

Dépôt.  —  Pharmacie  Hottot,  rue 
des  Lombards,  24.  Paris. 


Modification  du  papier  chimique,  dans  laquelle 
un  tissu  de  soie  souple  et  solide  est  substitué  au 
papier.  Ce  produit  remplace  avec  avantage  les  di¬ 
vers  papiers  chimiques  et  autres  papiers  médici¬ 
naux.  Sa  force  adhésive  et  sa  souplesse  le  rendent 
préférable  aux  autres  agglutinatifs  dans  les  panse¬ 
ments  chirurgicaux.  , 


APIOL  DES  D'*  JORET  ET  HOMOLLE. 

Médaille  a  l’Exposition  universelle  de  1862. 

L’obsèrvatîon  médicale  confirme  chaque  jour  ses 
propriétés  véritablement  spécifiquescommeemmé- 
.nagogue,  et  son  incontestable  supériorité  sur  les 
agents  thérapeutiques  de  la  même  classe. 

Un  savant  et  consciencieux  observateur,  M.  le 
docteur  Marrotte,  a  particulièrement  étudié  l’Apiol 
à  ce  point  de  vue,  dans  son  service  de  l’hôpital  de 
la  Pitié  et  en  ville.  Il  résulte  de  ses  observations 
que  le  succès  est  assuré  quand  l’aménorrhée  et  la 
dysménorrhée  sont  indépendantes  d’un  état  anatOT 
mique,  ou  d’une  lésion  organique,  mais  se  ratta¬ 
chant  à  un  trouble  de  l’innervation  vaso-motrice  de 
l’utérus  et  des  ovaires.  Ajoutons  qu’ôn  doit  com¬ 
battre  simultanément  ou  préalablement  la  chlorose 
ou  les  autres  complications.  ; 

Les  docteurs  Joret et  Homolle  indiquent' comme 
le  seul  moment  opportun  pour  administrer  l’Apiol, 
celui  qui  correspond  à  l’époque  présumée^des 
règles,  ou  qui  la  précède.  ^ 

Dose  :  1  capsule  matin  et  soir,  pendant  six  jpurs. 
On  l’emploie  aussi  pour  couper  les  fièvrçs  d’accès. 

Pharmacie  Briant,  rue  de  Rivoli,  150.  entrée 
rue  Jean-Tison,  à  Paris. 


HUIliE 

DE  BERTHE 


Extraite  des  foies  de  morues  par  M.  Berthé,  au 
moyen  d’un  procédé  approuvé  par  l’Acadéiriie  de 
médecine.  2-50  le  flacon.  Dépôt,  154,  r.  St-Hônoré. 


HYPOPHOSPHITES  Dü  D'  CHURCHILL. 

Sirop  d’hypophosphite  de  soude.  Sirop  d’hypo- 
phosphite  de  chaux.— Pilules  d’hypophosphite  de 
quinine. 

Chloroisc,  ituémie.  Pâles  couleurs.  — 

Sirop  d’hypophosphite  de  fer.  Pilules  d’hypophos¬ 
phite  de  manganèse.  — Prix  :  4  fr.  le  flacon. 

Sous  l’influence  des  hypophosphites,  la  toux  di¬ 
minue,  l’appétit  augmente,  les  forces  reviennent, 
les  sueurs  nocturnes  cessent,  et  le  malade  jouit 
d’un  bien-être  inaccoutumé. 

Pharmacie  SWANN,  12,  rué  Castiglione,à  Paris. 
—  DÉPÔTS  :  Montpellier,  BELEGOU  frères  ;  Nice, 
FOUQUE  ;  Lyon,  Pharmacie  centrale,  t9,  rue  Lan¬ 
terne;  Bordeaux,  Nantes,  Toulouse,  dans  Tes  suc¬ 
cursales  de  la  Pharmacie  centrale. 


ubes  antiasthmatiques  Levasseur 

employés  avec  succès  contre  l’Asthme.  Cessa¬ 
tion  instantanée  de  la  suffocation  et  des  oppres¬ 
sions.  —  Pharmacie,  19,  rue  de  la  Monnaie,  k  Pa¬ 
ris.  —  Prix  :  3  fr. 


MALADIES  DE  POITRINE 


OBTEl^U  PAR  E’EEECTRICITÉ 


Pureté  absolue.— Oxydabilité  très-grande.- Entière  et  prompte  solubilité  dans  l’estomac. 

Certitude  et  rapidité  dans  l’action,  —  absence  de  renvois,  —  excellent  pour  combattre  la  ‘chlorose, 
1  anémie,  les  pâles  couleurs,  V affaiblissement  ou  V épuisement  général,  les  pertes,  V irrégularité  dans 
la  menstruation  chez  les  femmes  et  surtout  chez  lès  jeunes  filles  faibles;  -  supporté^ très-facilement 
Blême  par  les  estomacs  les  plus  faibles,— agissant  d’une  façon  certaine  et  sous  un  plus  petit 
Vf'lume  qu’aucun  autre  ferrugineux.  Le  Flacon  de  100  Capsules,  3  fr. 

Chez  C  Cl^LLAS,  Plkarmacicu,  S,  vue  Danphiue,  Paris. 


L’UNIOIS  MÉDICALE. 


PILULES  DE  BLANCARD 

A  L’IODURE  DE  FER  INALTÉRABLE 

APPROUVÉES  PAR  L’ ACADÉMIE  DE  MÉDËCINE  DE  PARIS 

Autorisées  par  le  Conseil  médical  de  Saint-Pétcrsboiirg 

EXPÉRIMENTÉES  DANS  LES  HÔPITAUX  DE  PRANCE,  DE  BELGIQUE,  d’IRLANDE,  DE  TURQUIE,  ETC. 
Mentions  honorables  aux  Expositions  universelles  de  New-YôrJt,  1853,  et  ée  Paris,  1855. 


Préparées  par  un, procédé  tout  à  fait  nouveau,  ces^  Pilules  offrant  aux  praticiens  un  naoyen 
sûr  et  commode  d’administrer  l’iodure  de  fer  dans'soü  plus  gtadd 'état  aè  '^urbAé.  En  ràison 
de  la  nature  et  de  la  ténuité  de  ieur  enveloppe,  elles  possèdent  en  oüîre  cet  avarft'fâge  parti- 
culier  de  se.  dissoudpe/.peu  é  -pe^L^^û.s  !és  sucs  gastriques,  ce  qui  perinet  à  Tiodure  de'^^fer, 
ce  médicament^si  éng^r^îqiïe,  d’être  absorbé,  pour  aîüsi  dire,  riiolécùle  à- molécule,  sans’ fati¬ 
guer  iesD%a^s^l^lsl^s^  'Participant  des  propriélës.dè  I’Iode  et  dd’pER,  élles  convientiéht 
surtout  dans’  fës  aff|ctiqns  îMèr'cuteûSés la  iMcotrhêej'  t'àhiêWr~ 

rhée,  etc.'Énfin,  ‘eftes  a^^  la  théf'ïpéutique  ‘üné  médm  act'fi^és 

pour  modifier  des  constitutipns  fî/mpAflliywes, /'aiWes  ou  rféèiVitëes. 

iV.  B. —  L’iodure, de  fer  impur  ou  altéré  est  un.  médicament  infidèle,  irritant. 

Comme  preuve  de  pureté  et  d’authenticité  des  véritables  Pilules  de  Blan- 
card,  ex%Qi'  notre  cachet  d’argent  réactif  et  notre  signature  ci-jointe  dS 

apposée  au  bas  d’une  étiquette  verte.  —  Se  défier  des  contrefaçons.  >  _ 

Se  trouvent  dans  toutes  les  Pharmacies.  Pharmacien  à  Paris,  rue  Bonaparte,  40. 


Ces  deuxaÈfections,dontl’uné  est  la  conséquéiice 
de , l’autre,  sont  infailliblement  guéries  par  l’usage 
des  Pilules  de  Bontius  pcrreetlonnées  par 
Ch.  FAVROT.pfiar.  à  Paris,  r.  de  Richelieu,  102. 

Le  perfectionnement  qppprté  par  M.  Favrot  dans 
la  préparation  des  Pilules  de  Bontlns  du  Codex 
en  a  fait  le  moyen  le  plus  efficace  pour  régulariser 
les  fonctions  intestinales  et  combattre  les  constipa- 
tions  les  plus  opiniâtres. 

jDOSE:  1  à  2  au  repas  du soir,  dans  la  1'^' cuillerée 
de  potage  ou  de  confitures.  Elles  agissent  sans  in¬ 
terrompre  le  sommeil,  sans  causer  de  coliques,  et 
leur  effet  se  produit  le  lendemain. 

Prix  du  flacon  de  50  pilules,  S  francs. 

Pour  éviter  les  contrefaçons ,  prescrivez  • 

viüi  DE  QUINQÜINÂ  FERRUGINEUX 

de  MOITIER. 

AU  MALAGA  ET  PYROPHOSPHATE  DE  FER. 

Ce  Vin  a  été  vanté  par  toute  la  presse  médicale 
comme  le  plus  puissant  tonique  employé  pour  gué¬ 
rir  la  Chlorose,  l’Anémie  et  la  Pauvreté  du 
sang.— AParis,  chez  Ladrencel,  droguiste,  entre- 
positaire  général,  44,  rue  des  Lombards;  et  dans 
les  pharmacies  de  France  et  de  l’étranger.  Remise, 
30  p.  100.  Expéditions  contre  remboursement. 


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Toile  vésicante,  signée  sur  le  côté  vert. 

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Pour  l’entretien  parfait  des  Vésicatoires. 

CAPSULES  RAQUffl 

Approuvées  par  l’Académie  de  médecine. 
f  àub:  St-tieïiîs,  SO ,  et  dans  les  princip.  pharm. 


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LAROCHE 


ELIXIR  RECONSTITUANT, TONIQUE  &  FÉBRIFUGE 

Le  Quinquina  x.aroche  tient  concentré, SOUS 
un  petit  volume,  l’extrait  complet  des  ti'ois 
meilleures  sortes  de  quinquina  ou  là  totalité 
des  principes  actifs  de  cette  précieuse  écorce.  C’est 
assez  dire  sa  supériorité  sur  les  vins  ou  sirops  les 
mieux  préparés,  qui  ne  contiennent  jamais  l’en¬ 
semble  des  principes  du  quinquina  que  dans  une 
proportion  toujours  variable  et  surtout  très  res¬ 
treinte. 

Aussi  agréable  qu’efficace,  ni  trop  sucré,  ni  trop 
vineux,  l’Elixir  Laroche  est  d’une  limpidité  cons¬ 
tante.  Une  cuillerée  représente  trois  fois  la  même 
quantité  de  vin  ou  de  sirop. 

Dépôt  général  à  Paris,  rue 
Drouot,  15,  et  dans  toutes  ' 
les  pharmacies. 


Vingtième  année. 


No  28. 


Jeudi  8  Mars  1866. 


L’UNION  MEDICALE 


DES  lîiîÊRÊTS  SCIEHIFIQCES  ET  PRATIOüES, 

MOMÜX  ET  PROFESSIONNELS 

DU  CORPS  MÉDICAL. 


BUREAU  D'ABON'XESENT 
rue  du  Faubourg-Montmartre, 


Dam  les  Départements, 
Chez  les  principaux  Libraires, 


Ce  VVournat  parait  trois  fols  par  Semaine,  le  MARDI,  le  «fElTDI,  le  SAMEDI, 

tT  FORME,  PAR  ANNÉE,  4  BEAUX  VOEUMES  IN-S»  DE  PLUS  DE  600  PAGES  CHACUN^* 

fout  ce  qui  coneorne  la  Rédaction  doit  être  adressé  à  M.  le  Docteur  Amédée  t, atour  ,  Rédacteur  en  chef.  —  Tout  ce 
concerne  l'Administration,  à  M.  le  Gérant,  rue  du  faubourg-Montmartre,  56. 

Les  Lettres  et  Paquets  doivent  être  atfranchis. 


AVIS. 

Quelques  collections  de  la  première  série  de  I’Union  Médicale,  formant  11  volumes 
in-folio,  peuvent  encore  être  cédées  par  l’Administration  du  Journal,  aux  conditions 
suivantes  : 

La  collection  complète,  soit  les  11  volumes,  1847,  1848,  1850  à  1858  inclusive¬ 
ment.  Prix  :  235  francs. 

Cette  collection  sera  livrée  en  feuilles  ,  avec  les  Titres  et  les  Tables  des  matières 


Chaque  année  ou  volume  séparément  : 

Tome  1er,  1847,  relié . 25  fr. 

t  2e,  1848,  relié . 25  fr. 

•  3e,  1849 . (épuisé). 

»  4e,  1850 .  30  fr.  (rare). 

,  5e,  1851 .  30  fr. 

.  6e,  1852 . 25  fr. 

>  7®,  1853 .  25  fr.  (assez  rare). 

.  8e,  1854 .  15  fr. 

»  9e,  1855 .  15  fr. 

•  10e,  1856 .  15  fr. 

»  lie,  1857 .  15  fr. 

»  12e,  1858 .  15  fr. 

Chaque  volume  en  demi-reliure,  3  fr.  en  sus. 


Frais  de  port  et  d’emballage  à  la  charge  de  l’acquéreur. 


La  nouvelle  série  de  I’Union  Médicale,  format  grand  in-8e,  a  commencé  le  1er  jan¬ 
vier  1859,  et  forme  en  ce  moment  28  beaux  volumes  grand  in-8®  de  plus  de  600  pages 
chacun,  avec  Titres  et  Tables  des  matières. 


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soit  4  volumes,  prix 

25  fr.  en  feuille 

30  fr.  demi-reliure. 

L’année  1860, 

id. 

id. 

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L’année  1861 , 

id. 

id. 

id. 

L’année  1862, 

id. 

id. 

id. 

I/année  1863, 

id. 

id. 

id. 

L’année  1864, 

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id. 

L’année  1865, 

id. 

id. 

id. 

L’UNION  MÉDICALE. 


EAUX  MINÉRALES  DE  FOUGUES  (NIÈVRE) 

ALCALINES,  FERKÜGINEÜSES,  IODÉES  ET  GAZEDSES 


Service  médical  ;  Dr  Félix  ROUBAUD,  Médecin-Directeur. 

L’EAU  DE  POUBUES  est  employée  depuis  plus  de  trois  siècles,  avec  succès,  dans  les  mala¬ 
dies  de  l’ESTOMAC  (dyspepsies),  du  FOIE,  de  la  RATE,  du  PANCRÉAS,  des  REINS  et  de  la  VESSIE 
(spécialement  :  gravelle,  goutte,  calculs,  coliques  néphrétiques  et  hépatiques,  diabète,  albu¬ 
minurie)  ;  dans  les  AFFECTIONS  BÉNÉRALES  ASTHÉNIQUES  (chlorose,  scrofules,  convales¬ 
cence,  etc.).  Prise  en  mangeant,  mêlée  au  vin,  elle  est  très-utile  pour  les  personnes  qui  ont 
la  vessie  et  l’estomac  paresseux. 

Prix  de  l’eau  de  Fougues  :  75  c.  la  boulet tle.  —  Prix  des  Pastilles  de  Fougues  :  2  fr,  la  boîte. 

»ÉP»T  CXliUTRAL.  :  60,  rue  Caumartin,  —  Paris. 


EAIX  MINÉRALES  DE  VAIS 


ACIDULES,  GAZEUSES,  BICARBONATÉES,  SODIQUES,  analysées  par  0.  HENRI. 


Ces  eaux  sont  très-agréables  à  boire  à  table,  pures  ou  coupées  avec  du  vin.  Un  excès 
d’acide  carbonique  et  la  proportion  heureuse  des  bicarbonates  calciques-magnésiens,  en  font, 
malgré  la  plus  riche  minéralisation  qui  soit  connue  en  France,  des  eaux  légères,  douces, 
essentiellement  digestives.  Dose  ordinaire  une  bouteille  par  jour.  (Indiquer  autant  que  possible 
la  source  que  l’on  entend  prescrire.)  Emplois  spéciaux  :  SAINT-JEAN,  maladies  des  organes 
digestifs;  —  PRÉCIEUSE,  maladies  de  l’appareil  biliaire  ;  •—  DÉSIRÉE,  maladies  de  l’appareil 
urinaire;  —  RlBOLETTa,  chlorose-anémie;  —  MABDELEINE,  maladie  de  l’appareil  sexuel.  — 
DOMINIQUE,  cette  eau  est  arsenicale,  elle  n’a  aucune  analogie  avec  les  précédentes ,  fièvres 
intermittentes,  cachexies,  dyspnée,  maladies  de  la  peau,  scrofule,  maladies  organiques,  etc. 

Les  eaux  de  ces  six  sources  se  iransportentet  se  conservent  sans  altération  ;  elles  se  trouvent 
dans  les  principales  pharmacies  de  France,  au  prix  de  0,80  c.  la  bouteille  en  verre  noir, 
revêtue  d’une  étiquette  et  coiffée  d’une  capsule  en  étain  indiquant  le  nom  de  la  source  où 
elle  a  été  puisée. 


HÜILE  DE  FOIE  DE  MORUE  DÉSINFECTÉE 

DE  CHEVRIER 


An  moyen  da  (Bondron  et  du  Baume  de  TOlilJ 

Cette  huile  est  d’une  odeur  et  d’une  sayeur  agréables.  Le  mode  de  désinfection  ne  nuit  en  rien 
à  ses  propriétés  thérapeutiques.  Elle  est  facilement  administrée  même  aux  personnes  les  plus  dé¬ 
licates  ,  et  est  d’une  digestion  plus  facile  que  l’huile  ordinaire. 

Lire  les  observations  et  rapports  médicaux  contenus  dans  la  brochure. 

Pharmacie  CHEVRIEU ,  21,  rue  du  Faubourg-Montmartre,  k  Paris. 

Dépôt  dans  les  principales  pharmacies  de  chaque  ville. 


L’UNION  MÉDICALE. 


N»  28.  Jeudi  8  Mars  1866. 

SeMMAIfiE. 

I.  Paris  :  Sur  la  séance  de  l’Académie  de  médecine.  —  II.  Clinique  médicale  :  De  l’inoculabilité  du 

tubercule.  —  III.  Obstétriqde  :  Expulsion  et  extraction  heureuses  d’un  fœtus  entier  extra-utérin  à 

travers  les  parois  abdominales.  —  IV.  Académies  et  Sociétés  savantes.  (Académie  de  médecine). 

Séance  du  6  Mars  :  Correspondance.  —  Présentations.  —  Discussion  sur  le  traitement  des  anthrax. 

—  V.  Courrier.  —  VI.  Feuilleton:  Les  anciennes  Écoles  de  médecine  de  la  rue  delà  Bùcberie. 

Paris,  le  7  Mars  1866. 

BULLETI]^. 

Sur  la  séance  de  l’Académie  de  médecine. 

C’est  encore  l’anthrax  qui  a  occupé  toute  la  séance,  et  cependant  l’Académie  n’a 
pu  entendre  que  deux  orateurs,  M.  Gosselin  et  M.  Velpeau. 

M.  Gosselin  a  soutenu  toutes  les  propositions  de  son  rapport,  et  M.  Velpeau  a  déve¬ 
loppé  avec  étendue  les  arguments  qu’il  avait  opposés,  mardi  dernier,  à  son  collègue. 

De  sorte  que  l’opinion  peut  rester  encore  indécise  entre  ces  deux  savants  chirur- 
.giens. 

M.  Gosselin  penche  évidemment  vers  les  incisions  sous-cutanéês,  qui  préservent 
mieux,  selon  lui,  de  l’érysipèle  que  les  grandes  incisions  cruciales  et  que  les  inci¬ 
sions  en  étoile  vantées  par  M.  Velpeau. 

M.  Velpeau  né  croit  pas  i  la  fréquence  dé  l’érysipèle  comme  complication  de  l’an¬ 
thrax.  Dans  une  longue  pratique  de  plus  de  trente  ans ,  il  a  eu  occasion  de  recueillir 
184  observations  d’anthrax  dans  les  divers  services  hospitaliers  auxquels  il  a  été  atta¬ 
ché.  Or,  sur  ce  nombre  considérable,  il  n’a  eu  que  trois  fois  à  combattre  la  com¬ 
plication  érysipélateuse,  et  quatre  fois  seulement  la  terminaison  de  la  maladie  a  été 
funeste.  Ce  résultat  est  bien  fait  pour  corroborer  notre  célèbre  maître  dans  sa  pratique 
des  incisions  en  étoile  auxquelles  il  doit  d’aussi  nombreux  succès. 

•  Nous  aurions  bien  désiré  que,  à  côté  de’cette  statistique  nosocomiale,  M.  Velpeau 


FEUILLETON. 

LES  ANGIEMES  ÉCOLES  DE  MÉDECINE  DE  LA  DDE  DE  LA  BCCHERIE. 

A.  M.  Amétlée  X.atour. 

Mon  cher  ami, 

A  l’éternel  honneur  de  la  Faculté  de  médecine  de  Paris,  cette  illustre  compagnie,  livrée  à 
ses  propres  ressources,  appelée  à  ne  compter  que  sur  son  propre  fond,  est  parvenue,  cepen¬ 
dant,  à  constituer  un  des  membres  les  plus  importants  de  TUniversité. 

Vous  connaissez  son  origine. 

Les  Écoles  créées  par  Charlemagne,  sous  ses.  yeux,  dans  son  palais  même  d’Aix-la-Cha¬ 
pelle,  et  appelées  pour  cela  Écoles  palalines  ou  commensales,  puis,  plus  tard,  celles  qui  fonc¬ 
tionnèrent  par  les  ordres  du  grand  Empereur,  dans  les  abbayes,  dans  les  cloîtres,  dans  les 
cathédrales  {écoles  abbatiales,  épiscopales),  finissent  par  se  réunir,  se  grouper,  colliger  leurs 
forces,  se  former  en  un  corps  ayant  ses  lois,  ses  coutumes,  ses  statuts,  et  constituer  (vers 
1215)  le  Studium  Parisiense,  VUniversitas  scholarum  Parisiensium.  Il  arrive  même  (1250) 
que  les  élèves  sont  tellement  nombreux,  qu’on  se  voit  obligé  de  mettre  un  peu  d’ordre  dans 
cet  immense  troupeau,  et  qu’on  se  décide  à  y  établir  des  divisions  basées  sur  le  principe  de 
la  nationalité.  De  là  les  Quatre  nations,  France,  Picardie,  Normandie,  Angleterre  et  Alle¬ 
magne,  qu’on  admet  dans  le  sein  du  Studium  Parisiense,  et  dont  chacune,  subdivisée  en  tri¬ 
bus,  reçoit  des  titres  au  superlatif  dont  nos  pères  n’étaient  pas  avares  ;  Honoranda  Galto- 
Tnme  VXTX.  —  Nouretle  série,  28 


L’UNION  MÉDICALE. 


434 


pût  placer  la  statistique  des  résultats  de  la  pratique  en  ville.  Nous  craignons  que 
cette  dernière  ne  soit  pas  aussi  brillante  que  l’autre.  Nous  persistons  à  croire,  même 
après  avoir  subi  le  feu  des  objections  de  M.  Velpeau,  que  l’anthrax  dans  les  hôpitaux 
n’a  pas  généralement  la  gravité  de  l’anthrax  dans  le  monde.  Y  aurait-il  donc  des 
anthrax  de  nature  différente?  Peut-être  que  non;  mais  il  existe  certainement  des 
conditions  étiologiques  différentes.  Que  les  praticiens  fassent  appel  à  leurs  souvenirs, 
et  ils  ne  manqueront  pas  de  dire  avec  nous  que  l’anthrax  qui  se  développe  chez  les 
personnes  grasses  et  replètes,  dont  l’alimentation  est  riche  et  succulente,  et  à  cet 
âge  de  la  vie  où  le  Doit  et  l’Avoir  de  l’organisme  ne  se  balancent  plus,  est  infiniment 
plus  grave  que  l’anthrax  qui  naît  dans  des  conditions  opposées.  L’anthrax  qui 
se  complique  de  diabète  n’est-il  pas  plus  dangereux  que  celui  qui  ne  présente  pas 
cette  complication? 

Nous  regrettons  encore  une  fois  qu’un  peu  de  pathologie  ne  se  mêle  pas  à  cette 
discussion.  L’art,  le  grand  art  des  indications,  ne  progresse  pas  en  proportion  des 
acquisitions  faites  par  les  autres  éléments  de  la  science  ;  ou  plutôt,  éblouis  que  nous 
sommes  par  la  précision  de  nos  méthodes  d’investigation,  nous  oublions  trop  sou¬ 
vent  que  le  véritable  diagnostic  consulte  avec  le  même  fruit  deux  objets  dignes,  en 
effet,  de  la  même  considération  :  la  maladie  et  le  malade. 

M.  Velpeau  a  signalé  et  a  blâmé  la  tendance  actuelle  vers  ce  qu’on  pourrait  appeler 
le  désarmement  de  la  chirurgie;  il  s’est  élevé  avec  une  certaine  amertume  contre 
cette  chirurgie  à  l’eau  de  roses,  a-t-il  dit,  cette  chirurgie  de  femmelette,  cette  chi¬ 
rurgie  occulte  qui  se  cache  sous  la  peau,  et  qui  tend  à  se  substituer  à  cette  bonne  et 
vieille  chirurgie  qui  se  pratique  au  grand  jour,  à  ciel  ouvert,  qui  voit  ce  qu’elle  fait, 
tandis  que  l’autre  agit  dans  l’ombre  et  le  mystère,  ne  sachant  pas  si  elle  atteint  ou 
si  elle  dépasse  les  limites  du  mal.  Hélas!  M.  Velpeau,  cet  esprit  si  fin,  si  alerte,  et 
qui  a  été,  il  le  rappelait  naguère  lui-même,  un  novateur  hardi  et  un  chercheur  intré- 
pfde,  M.  Velpeau  subirait-il  la  loi  Commune?  Le  progrès,  le  mouvement,  si  l’on 
veut,  ne  serait-il  bon  et  légitime  que  dans  une  certaine  période  de  la  vie?...  Nous 
n’osons  dire  cela  de  cette  belle  intelligence  qui  a  donné  tant  de  gages  au  progrès. 

Nous  le  dirons  d’autant  moins  que,  pour  le  cas  actuel,  pour  ce  qui  concerne  le 
traitement  chirurgical  de  l’anthrax,  M.  Velpeau  nous  semble  avoir  raison  de  ne  pas 
considérer  comme  un  progrès  la  méthode  dont  M.  Gosselin  s’est  fait  le  défenseur. 


rum  natio;  Fidelissima  Picardorum  natio;  Veneranda  ISormanoram  natio;  Constantissima 
Germanorum  natio. 

Mais  cette  mesure  ne  suffit  pas  encore,  et  l’on  est  amené  à  établir  des  séparations  d’après 
les  quatre  principaux  genres  d’études  qui  y  sont  enseignés.  Les  théologiens  donnent  les 
premiers  l’exemple,  se  séparent  de  la  mère  commune,  rédigent  des  statuts  particuliers, 
établissent  les  grades  de  bachelier,  licencié  et  maître  ou  docteur,  s’installent  à  la  Sorbonne 
et  prennent  le  nom  de  Faculté  de  théologie.  Les  légistes  vont  planter  leur  tente  au  Clos- 
Bruneau,  rue  Saint-Jean-de-Beauvais.  Les  maîtres  de  l’Université,  qui  faisaient  de  la  médecine 
leur  étude  favorite,  se  séparent  pareillement  de  \'alma  parens,  se  rédigent  aussi  des  statuts, 
se  nomment  un  chef  particulier  sous  le  nom  de  doyen,  adoptent  un  sceau,  créent  un  bedeau, 
écrivent  leurs  actes  sur  un  registre  {commentarii)  et  baptisent  leur  École  du  nom  de  Salu~ 
berrima  medicorum  FacuUas  ;  Physicorum  Facultas  ;  Facultas  in  Physica. 

La  Faculté  de  médecine  de  Paris  était  fondée  (vers  1270). 

Mais  où  alla-t-elle  s’abriter  ?  où  conduisit-elle  les  élèves  dont  elle  dirigeait  les  études  et 
auxquels  elle  conférait  des  grades  ? 

On  a  cherché  avec  amour  ce  premier  lieu  dans  lequel  nos  pères  ont  commencé  leurs 
exercices,  et  on  le  chercherait  encore  si  l’on  ne  se  fût  pas  enfin  convaincu  que  les  maîtres  en 
médecine,  après  s’être  séparés  des  autres  Écoles  de  la  rue  du  Fouarre,  pauvres  et  dénués  de 
tout  secours  public,  et  incapables  de  s’acheter  la  plus  petite  bicoque,  avaient  pris  le  parti  de 
vivre  au  jour  le  jour,  de  demander  aux  églises,  aux  abbayes,  un  petit  coin  où  ils  pussent 
s’assembler,  et  de  consacrer  même  leurs  demeures  particulières  à  la  réunion  des  élèves,  aux 
leçons  et  aux  examens. 

Rappelez-vous,  mon  cher  ami,  que  cet  état  de  choses  a  duré  plus  de  deux  ceuls  ans. 


L’UNION  MÉDICALE. 


435 


Cette  discussion  n’est  pas  finie,  et  les  orateurs  qui  restent  à  entendre  nous  paraissent 
disposés  à  soutenir  les  opinions  de  M.  Velpeau. 

Amédée  Latour. 


CLINiaUE  MÉDICALE. 


DE  L’IK0GII1.ABILITÉ  DU  TCBERGCLE^ 

Note  lue  à  la  Société  médicale  des  hôpitaux,  dans  la  séancé  du  28  février  1866, 

Par  M.  Hérard,  médecin  de  Lariboisière. 

Vous  vous  rappelez,  Messieurs,  que,  dans  une  récente  communication  à  l’Acadé¬ 
mie  de  médecine,  M.  le  docteur  Villemin,  professeur  agrégé  au  Val-de-Grâce,  annon¬ 
çait  avoir  réussi  à  inoculer  à  des  lapins  la  matière  tuberculeuse  recueillie  sur  des 
phthisiques,  et  formulait  les  propositions  suivantes  : 

La  phthisie  pulmonaire  (comme  les  maladies  tuberculeuses  en  général)  est  une 
affection  spécifique. 

Sa  cause  réside  dans  un  agent  inoculable. 

La  tuberculose  appartient  à  la  classe  des  maladies  virulentes,  et  doit  prendre  place, 
dans  le  cadre  nosologique,  à  côté  de  la  syphilis,  mais  peut-être  plus  près  de  la  morve 
et  du  farcin. 

Désireux  de  vérifier  par  nous-mêmes  le  fait  expérimental  qui  servait  de  base  à 
des  conclusions  aussi  imporlantes  qu’inatiendues,  nous  avons,  M.  Corhil  et  moi,  pra¬ 
tique  quelques  inoculations,  et  quoique  nos  expériences  n’aient  pu  être  aussi  prolon¬ 
gées  que  nous  l’eussions  voulu,  les  résultats  néanmoins  qu’elles  nous  ont  donnés 
nous  ont  paru  assez  remarquables  pour  vous  être  communiqués.  Disons  de  suite  que 
ces  résultats  sont  confirmatifs  de  ceux  dè  M.  Villemin. 

Nous  avons  soumis  à  l’expérimentation  sept  lapins  âgés  d’environ  6  semaines. 
Six  d’entre  eux  ont  été  placés  dans  une  grande  caisse  rectangulaire  où  ils  pouvaient 
se  mouvoir  et  respirer  à  l’aise.  Le  septième  a  été  laissé  en  liberté.  Sur  celui-là,  ainsi 
que  sur  un  des  six  autres,  aucune  inoculation  n’a  été  pratiquée.  Des  cinq  restants, 
trois  ont  été  inoculés  exclusivement  avec  la  matière  des  granulations  tuberculeuses 


C’est  ce  dont  font  foi  les  Commentaires  manuscrits  conservés  dans  la  bibliothèque  de  la 
Faculté  de  médecine  de  Paris,  —  admirables  recueils,  au  nombre  de  vingt-quatre  volumes, 
protégés  par  leur  solide  reliure  primitive,  qui  renferment  Thisfoire  de  nos  Écoles  depuis 
l’année  1395  jusqu’en  1786,  et  qui  ne  laisseraient  rien  à  désirer  si  cette  collection,  d’un  prix 
inappréciable,  n’était  veuve  de  son  premier  volume,  c’est-à-dire  de  tout  ce  qui  concerne  la 
Faculté  depuis  son  origine  jusqu’à  cette  année  1395.  Qu’est  devenu  ce  premier  volume  ?  Nul 
ne  le  sait.  Mais  si  un  jour  on  le  retrouvait,  soit  dans  des  collections  étrangères,  soit  dans 
quelque  vente  publique  de  Paris,  ce  ne  serait  pas  trop  le  payer  que  de  le  poser  respectueuse¬ 
ment  dans  le  plateau  d’une  balance  et  de  couvrir  d’or  l’autre  plateau  jusqu’à  parfait  équilibre. 

Quoi  qu’il  en  soit,  les  deux  premiers  volumes  de  ces  Commentaires  constatent  que  jusqu’au 
5  mars  là81,  la  Faculté  de  médecine  de  Paris  ne  possédait  pas  de  lieu  déterminé  pour  se 
réunir.  Ses  assemblées  générales,  ses  comices,  elle  les  tenait,  soit  au  couvent  des  Malliurins, 
qui  voulait  bien  mettre  à  sa  disposition  une  chaire  ornée  d’un  pupitre,  soit  à  Saint-Éloy,  à 
Saint-Yves,  à  Sainte-Geneviève-la-Petite  (des  Ardens),  à  Saint-Julien-le-Pauvre,  ou  à  Notre- 
Dame,  autour  du  grand  bénitier  de  l’antique  métropole.  Ses  exercices,  ses  leçons,  ses  examens, 
elle  les  faisait  dans  la  propre  maison  du  doyen  ou  dans  celle  de  l’ancien. 

Au  reste,  son  personnel  n’était  pas  considérable.  Je  prends  au  hasard  l’année  1Z|65,  et 
je  trouve  quatorze  docteurs  régents,  c’est-à-dire  tout  le  Corps  médical  de  Paris,  un  doyen  et 
deux  bedeaux,  un  grand  et  un  petit. 

Son  mobilier  ne  tenait  pas  non  plus  beaucoup  de  place,  n'étant  composé  que  de  deux 
coffres,  de  plusieurs  clefs,  dont  six  à  usage  inconnu ,  de  quelques  registres  contenant  les 
privilèges,  d’un  sceau  attaché  à  une  chaîne  d’argent,  d’une  masse  qui  fut  d’abord  de  bois, 
puis  d’argent,  enfin  d’une  bibliothèque  ornée  de  douze  volumes, 


436 


L'UNION  MÉDICALE. 


grises,  demi-transparentes  ou  opaques,  jaunâtres,  recueillies  sur  le  péritoine  et  les 
plèvres  d’un  phthisique.  Pour  les  deux  derniers,  nous  nous  sommes  exclusivement 
servis  de  la  matière  caséeuse  extraite  avec  précaution  des  poumons,  matière  caséeuse 
qui  est  considérée  encore  par  la  majorité  des  médecins  comme  le  type  du  tubercule, 
mais  qui,  pour  nous,  n’est  en  réalité  qu’une  pneumonie  catarrhale  arrivée  à  la  période 
régressive  graisseuse  (pneumonie  caséeuse). 

L’inoculation  a  été  pratiquée  deux  fois,  le  12  décembre  et  le  janvier,  suivant 
le  procédé  opératoire  indiqué  par  M.  Villemin.  Avec  un  bistouri  à  lame  étroite ,  nous 
avons  fait  une  ponction  sous-cutanée  vers  la  base  de  l’oreille,  et  dans  la  plaie  ainsi 
produite  nous  avons  insinué  de  petits  fragments  des  substances  indiquées  plus  haut, 
fragments  que  nous  désagrégions  préalablement  en  les  triturant  avec  la  pointe  de 
l’instrument. 

Les  sept  lapins,  placés  dans  une  vaste  cave  suffisamment  aérée  et  convenablement 
nourris,  ont  été  sacrifiés,  il  y  a  une  quinzaine  de  jours,  environ  deux  mois  après  la 
première  inoculation.  Or,  voici  les  résultats  que  nous  a  fournis  l’examen  des  organes  : 

1®  Les  deux  lapins,  auxquels  aucune  inoculation  n’avait  été  pratiquée,  ne  nous 
ont  présenté  aucune  lésion  des  poumons  et  des  autres  viscères  que  l’on  pût  rapporter 
à  la  tuberculose. 

2®  Le  résultat  a  été  également  négatif  pour  les  deux  lapins  auxquels  avait  été  ino¬ 
culée  la  matière  caséeuse  pulmonaire. 

3®  Quant  aux  lapins  inoculés  exclusivement  avec  la  matière  des  granulations,  deux 
d’entre  eux  (le  troisième  étant  réservé  pour  une  expérimentation  plus  prolongée) 
nous  ont  offert  dans  les  poumons  des  lésions  manifestement  tuberculeuses,  quoique 
encore  peu  avancées. 

Ces  lésions  consistaient  en  un  groupe  de  plusieurs  petites  granulations  semi-trans¬ 
parentes,  dures,  grises,  se  coupant  facilement,  donnant  une  section  plane  avec  des 
parties  un  peu  opaques  au  centre.  Leur  tissu,  assez  résistant,  était  composé  de  très- 
petits  noyaux  sphériques,  agglomérés,  réunis  par  une  matière  granuleuse  ou  par  des 
fibres.  Ces  granulations  ressemblaient  exactement  à  celles  de  l’homme,  et  en  même 
temps  M.  Cornil  a  pu  s’assurer  qu’elles  étaient  identiques,  pour  l’aspect  extérieur  et 
pour  la  composition  histologique,  à  celles  que  contenaient  les  poumons  des  lapins 
inoculés  par  M.  Villemin,  et  mis  obligeamment  à  notre  disposition. 


Il  n’était  pas  moins  ennuyeux,  coûteux  même,  à  chaque  renouvellement  de  décanat  (tous 
les  ans,  au  mois  de  novembre)  de  faire  transporter  ces  choses-là  chez  le  nouveau  doyen  élu, 
qui  en  était  responsable ,  et  de  faire  voyager  le  corps  de  la  Faculté  et  les  élèves  dans  les 
églises,  dans  les  monastères,  dans  la  maison  du  chef  de  l’École,  dans  celle  de  l’ancien,  et 
même  aux  domiciles  des  docteurs  régents,  qui  prenaient  chacun  à  charge  un  élève  pour 
former  son  éducation  médicale  et  pour  le  préparer  aux  examens  qu’il  avait  à  subir. 

Nous  savons  la  somme  qui  était  donnée  aux  porteurs  qui,  tous  les  ans,  faisaient  passer  la 
bibliothèque  de  la  Faculté,  de  la  maison  du  doyen  sortant  dans  celle  du  doyen  entrant. 
Cette  somme  était  fixée  à  deux  sous,  que  le  commissionnaire  du  coin  prélevait  à  cette  époque- 
là  pour  sa  peine.  Deux  sous!  c’est-à-dire  environ  3  fr.  50  c.  Il  fallait  qu’il  y  eût  plusieurs 
voyages  à  faire,  peut-être  trois,  à  un  franc  la  course;  car  nos  vénérables  pères  n’étaient 
riches  que  de  gloire  ;  plusieurs  fois  ils  avaient  été  obligés  d’engager  leurs  livres,  leur  bien- 
aimée  masse  d’argent;  et  pour  éviter  à  l’avenir  ces  désagréments,  pour  établir  l’équilibre  de 
leur  maigre  budget,  ils  étaient  tenus  à  faire  les  plus  grandes  économies. 

Leurs  dépenses  étaient  relativement  considérables,  sinon  par  les  mises  ordinaires,  du 
moins  par  les  mises  extraordinaires,  non  prévues,  et  qui  mettaient  souvent  le  doyen  dans  le 
plus  grand  embarras.  Les  cérémonies  religieuses,  surtout,  absorbaient  de  fortes  sommes  de 
la  part  d’un  corps  essentiellement  ecclésiastique,  et  qui,  tout  en  étant  séparé  de  fait  de 
l’Université,  s’y  trouvait  rattaché  par  des  liens  indissolubles  et  était  forcé  d’en  suivre  les 
lois,  les  règlements  et  les  coutumes.  Voici  pour  une  année  (e  bilan  de  ce  que  coûta  celle  foi 
fervente  aux  bénédictions  d’en  haut  : 


L’UNION  MEDICALE. 


437 


Le  lobe  inférieur  du  poumon  chez  l’un  des  deux  lapins  était  fortement  conges¬ 
tionné  dans  une  assez  grande  étendue,  et  les  parties  voisines  des  granulations  ren¬ 
fermaient  de  grandes  cellules  épithéliales  en  multiplication  endogène  et  des  leuco¬ 
cytes. 

En  outre,  sur  ce  même  lapin  on  apercevait  sous  la  peau,  au  côté  droit  du  cou  (côté 
de  l’inoculation),  comme  un  chapelet  de  gros  ganglions  ramollis  et  jaunâtres.  L’un 
de  ces  ganglions  mesurait  environ  1  centimètre  1/2  en  longueur.  Leur  tissu  pulpeux, 
opaque,  s’écrasait  en  une  bouillie  caséeuse,  épaisse,  et  au  microscope  on  y  recon¬ 
naissait,  avec  la  substance  fibroïdequi  forme  la  trame  du  ganglion,  des  cellules  lym¬ 
phatiques,  noyaux  ou  petites  cellules,  plus  grosses  en  général  qu’à  l’état  normal,  et 
infiltrées  de  fines  granulations  protéiques  et  graisseuses. 

Le  péritoine  renfermait  beaucoup  de  vers  vésiculaires,  et  le  foie  d’un  des  deux 
lapins  montrait  de  petits  points  jaunes  et  gris,  qu’au  premier  abord,  ainsi  qu’en  a  fait 
la  remarque  M.  Villerain,  aurait  pu  prendre  pour  des  granulations  tuberculeuses, 
mais  où  l’examen  microscopique  permettait  de  découvrir  les  œufs  parfaitement  recon¬ 
naissables  d’helminthes  parasites,  très-communs  chez  les  lapins. 

Les  lésions  que  nous  venons  de  décrire  étaient  trop  peu  étendues  et  trop  peu  avan¬ 
cées  pour  produire  des  troubles  fonctionnels  bien  caractérisés  ;  et  d’ailleurs,  l’histoire 
des  maladies  du  lapin,  et  en  particulier  de  la  tuberculose  pulmonaire,  n’a  pas,  que 
nous  sachions,  beaucoup  attiré  jusqu’ici  l’attention  des  médecins  vétérinaires. 

Ce  qui  paraît  à  peu  près  démontré,  c’est  que  le  lapin  peut  devenir  tuberculeux 
comme  la  plupart  de  nos  animaux  domestiques,  et  que,  dans  certaines  irritations  de  la 
muqueuse  des  voies  respiratoires ,  plus  encore  que  dans  la  tuberculisation,  il  tousse 
en  produisant  une  sorte  d’éternument. 

Nos  lapins  ne  toussaient  pas;  l’un  d’eux,  celui  chez  lequel  les  lésions  étaient  le 
plus  prononcées,  nous  a  semblé  avoir  la  respiration  gênée;  tous  deux  avaient  nota¬ 
blement  maigri,  et  tous  deux  présentaient  une  eschare  assez  profonde  au  niveau  de 
la  partie  supérieure  de  la  cuisse.  Cette  eschare  était-elle  le  résultat  d’un  trouble 
nutritif  ou  de  toute  autre  cause?  Nous  l’ignorons.  Ce  que  nous  pouvons  seulement 
dire,  c’est  qu’aucun  des  autres  lapins ,  inoculés  ou  non,  n’offrait  une  semblable 
lésion. 

Les  faits  qui  précèdent  nous  paraissent  démontrer,  comme  l’a  signalé  M.  Villemin, 


Quatre  messes  célébrées  au  nom  de  l’Université.  .  .  14  s.  3  d.  (  20  fr.) 

Processions  de  la  Faculté  à  Sainte-Geneviève.  ...  14  s.  2  d.  (  20  fr.) 

Luminaire .  4  1.  8  s.  (120  fr.) 

Messes  mensuelles .  5  1.  5  s.  1  d.  (157  fr.) 

Autres  messes,  obils,  etc .  10  1.  9  s.  1  d.  (304  fr.) 


Total.  .....  19  1.  50  s.  7  d.  (621  fr.) 


C’était  bien  pis  lorsque,  ce  qui  arrivait  souvent,  la  Faculté  avait  des  procès  sur  les  bras. 
En  cette  année  1465,  elle  en  eut  un,  précisément,  très-important,  contre  le  chancelier  de 
l’Église  de  Paris,  qui,  voulant  imiter  l’exemple  malheureux  d’un  de  ses  prédécesseurs,  Guil¬ 
laume  Bernard,  dit  de  Narbonne,  chancelier  de  la  même  Église  en  1330,  avait  prétendu 
changer,  de  sa  propre  autorité,  l’ordre  de  réception  à  la  licence,  de  neuf  bacheliers,  c’est-à- 
dire  s’immiscer  dans  toutes  les  affaires  de  l’Université,  peser  sur  des  questions  de  scolarité, 
enfreindre,  selon  le  bon  plaisir,  les  statuts  des  Facultés,  et  disposer  du  mode  de  présen¬ 
tation  des  rotules.  C’est  effrayant  la  quantité  d’exploits  de  monitoires,  minutes  d’appels,  inti¬ 
mations,  etc.,  que  maître  Michel  de  Pons,  Guillaume  'Vincent,  Denis  Le  Comte,  Philippe 
Estocart,  notaire,  tous  gens  de  la  basoche,  eurent  à  rédiger  au  grand  détriment  de  l’escar¬ 
celle  de  la  Faculté.  Aussi,  dut-elle  admirer  la  générosité  de  l’avocat  Robert  Tuleu,  et  de 
l’Ofldcial  de  Paris,  qui  ne  voulurent  accepter  aucune  rétribution  pour  leurs  conseils  judi¬ 
ciaires,  et  qui  se  contentèrent,  le  premier  d’un  pain  de  sucre  valant  15  sous  8  deniers 
(23  fr.),  et  le  second  d’un  autre  pain  de  sucre  payé  13  sous  (19  fr). 

La  Faculté  avait  trouvé  encore  un  moyen  ingénieux  de  manifester  sa  reconnaissance  envers 
ceux  qui  la  servaient  avec  tant  de  générosité  :  c’était  de  les  inviter  à  dîner.  L’occasion  s’en 


438 


L’UNION  MÉDICALE. 


que  le  tubercule  est  inôculable  de  l’homme  au  lapin.  Mais,  en  même  temps,  ils  nous 
permettent  d’établir  une  distinction,  que  nous  croyons  capitale  dans  l’histoire  de  la 
tuberculisation,  entre  la  granulation,  lésion  spécifique,  caractéristique  de  la  tubercu¬ 
lose,  et  les  produits  inflammatoires  caséeux  qui,  au  poumon,  se  développent  autour 
d’elle.  L’une  est  inoculable  ;  les  autres,  si  notre  manière  de  voir  se  confirme,  ne  le 
sont  pas.  Nous  pensons  que  cette  distinction,  fondée  sous  beaucoup  d’autres  rap¬ 
ports,  a  une  importance  réelle,  et  que,  dans  le  cas  particulier,  elle  pourra  servir  à 
expliquer  les  faits  contradictoires  qu’on  ne  manquera  pas  d’opposer  aux  expériences 
de  M.  Villemin. 

Nous  ne  suivrons  pas  notre  savant  confrère  dans  les  considérations  nosologiques 
auxquelles  l’a  entraîné  son  intéressante  découverte.  Nous  n’examinerons  pas  jusqu’à 
quel  point  les  idées  généralement  reçues  sur  la  nature  de  la  phthisie  pulmonaire,  sur 
sa  non-contagion,  etc.,  doivent  en  être  modifiées.  Nous  croyons  que  cette  discussion 
serait  aujourd’hui  prématurée  et  qu’elle  ne  pourra  venir  utilement  que  lorsque  de 
nouvelles  expériences  d’inoculation  auront  été  tentées  sur  diverses  espèces  d’ani¬ 
maux.  Ce  que  nous  avons  voulu  pour  l’instant,  c’était  vérifier  par  nous-mêmes 
l’exactitude  du  fait  expérimental,  point  de  départ  des  recherches  ultérieures,  et, 
comme  nous  l’avons  dit,  ce  fait  nous  paraît  à  l’abri  de  toute  contestation. 


OBSTÉTRiaUE. 


EIXPULSIOIV  ET  EXTBAGTION  HEUREUSES  D’UN  FOETUS  ENTIER  EXTRA-UTÉRIN  A  TRAVERS 
IBS  PAROIS  ABDOKIINALES  ^ 

Par  M.  Martin. 

La  femme  S...,  âgée  de  3â  ans,  avait  facilement  accouché  d’une  fille  vivante  il  y  a  neuf 
ans,  et  se  porta  bien  depuis.  En  février  1861,  les  règles  ne  reviennent  pas,  et  les  symptômes 
ordinaires  d’une  grossesse  se  manifestent.  Pendant  l’été  se  développe  un  gonflement  œdé¬ 
mateux  assez  considérable  des  pieds,  et  en  octobre  se  font  séntir  les  contractions;  mais  le 
travail  ne  s’établit  pas. 

Elle  fait  appeler  un  médecin  accoucheur  qui  reconnaît  une  grossesse  abdominale  en  sen¬ 
tant  distinctement  derrière  les  parois  abdominales  les  parties  fœtales  et  leurs  mouvements. 


présentait  souvent  ;  car,  par  une  habitude  qui  a  duré  longtemps,  il  ne  se  passait  aucun  acte 
public  des  Écoles,  aucun  examen,  aucune  thèse,  aucune  réception,  aucune  reddition  de 
comptes,  qui  ne  fussent  suivis  d’un  repas  dont  la  splendeur  était  en  rapport  avec  la 
richesse  de  ceux  qui  régalaient,  et  qui  était  donné,  soit  chez  le  doyen,  soit  chez  l’Ancien, 
soit  chez  le  président  de  l’Acte,  soit  enfin  dans  une  taverne,  pourvu  que  cette  dernière  fût 
réputée  pour  être  un  lieu  honnête.  Le  menu  d’aucunes  de  ces  agapes  ne  nous  est  parvenu, 
mais  on  peut  assurer  sans  crainte  que  si  elles  furent  d’abord  modestes,  mal  ordonnées,  et 
non  pas  sans  danger  pour  la  raison  et  la  dignité  des  convives,  les  palais  les  plus  délicats 
finirent  par  ne  plus  rien  trouver  à  redire;  car,  par  un  décret  spécial  (11  février  1466),  la 
docte  et  bien  avisée  compagnie  ordonna  que  dorénavant  plusieurs  docteurs  seraient  députés 
pour  aller  déguster  les  vins,  constater  la  bonté  des  victuailles,  et  que  les  bacheliers,  qui 
régalaient,  ne  seraient  tenus  qu’à  la  fourniture  de  deux  quartes  de  vin. 

Mais,  mon  cher  ami,  la  Faculté  de  médecine  de  Paris  ne  pouvait  vivre  toujours  ainsi,  sans 
asile,  sans  lieu  déterminé.  Le  couvent  des  Mathurins  où  elle  se  réunissait  le  plus  habituel¬ 
lement,  ne  la  recevait  pas  gratis,  et  il  arriva  un  jour  que  les  docteurs,  poussés  à  bout  par 
l’avarice  et  par  l’irréligion  des  moines  {ob  eorum  avaritiam  et  irreverentiam  erga  Deum) 
résolurent  de  secouer  ce  joug  incessant,  et  se  déterminèrent  à  avoir  une  maison  à  eux.  Ils 
possédaient  bien,  depuis  le  24  mai  1369,  une  misérable  bicoque  située  tout  près  de  la  rue 
du  Fouarre,  rue  des  Rats,  célèbre  dans  tout  Paris  par  le  nombre  de  ces  aimables  rongeurs 
qui  la  hantaient  : 

Et  puis  en  la  rue  des  Ras 

Où  il  a  maint  souris  et  ras. 


L’UNION  MÉDICALE. 


439 


Avec  la  disparition  des  contractions  et  la  cessation  progressive  des  mouvements  fœtaux  se 
montre  une  faiblesse  comme  paralytique  des  extrémités  inférieures  qui  empêche  la  malade, 
dont  le  ventre  reste  développé,  de  quitter  le  lit.  Après  l’emploi  de  divers  remèdes,  elle  peut 
de  nouveau  marcher  dans  l’été  1863,  de  telle  sorte  que,  pendant  les  années  1863  et  186Zi, 
elle  peut  même  faire  de  grandes  promenades  et  s’en  trouve  bien.  Mais,  dans  l’hiver  de  1864 
à  1865,  se  déclarent  de  nouvelles  douleurs  abdominales  accompagnées  de  fièvre;  la  malade 
maigrit  et  devient  si  faible  qu’il  lui  faut  garder  le  lit,  tandis  qu’il  se  développe  peu  à  peu 
deux  tumeurs  grosses  comme  de  fortes  noix  dans  la  région  ombilicale  et  font  saillie.  Le 
10  janvier,  la  tumeur  supérieure  .crève  et  laisse  échapper  un  liquide  purulent  fétide  ;  quel¬ 
ques  jours  après,  le  pied  droit  d’un  fœtus  se  présente  à  l’ouverture.  Peu  à  peu,  mais  très- 
lentement,  et  au  milieu  d’une  fièvre  permanente,  cette  ouverture  s’agrandit  dans  le  courant 
des  mois  suivants,  et  laisse  passage  à  l’autre  pied  et  au  siège;  il  continue  à  s’écouler  un 
liquide  d’une  fétidité  épouvantable. 

Lorsque  le  docteur  Martin  voit  la  malade  pour  la  première  fois,  le  10  mai  1865,  il  trouve 
le  siège  de  l’enfant  d’un  blanc  pâle,  macéré,  avec  la  fesse  gauche,  ainsi  que  le  pied  gauche 
et  la  main  gauche,  faisant  une  saillie  d’au  moins  1  pouce  1/2  hors  de  l’ouverture  dont  le 
diamètre  était  de  plus  de  2  pouces.  Une  deuxième  ouverture  ulcérée,  plus  petite,  se  trouve 
à  1  pouce  au-dessous  de  la  première  et  ne  fournit  que  du  pus  fétide.  Bien  que  la  malade 
soit  très-épuisée  et  tourmentée  par  l’odeur  repoussante  de  ce  liquide,  on  ne  parvient  cepen¬ 
dant  pas  à  la  décider  à  une  tentative  d’extraction.  Enfin,  le  1"  juin  1865,  après  que  les  deux 
ouvertures  se  furent  réunies  en  une,  et  lorsque  les  hanches,  les  extrémités  inférieures,  ainsi 
qu’un  avant-bras,  eurent  été  propulsés  à  5  pouces  environ  hors  des  parois  abdominales,  la 
malade  permit  que  l’on  attirât  le  tronc  et  la  tête  :  cette  extraction  ne  présenta  aucune  diffi¬ 
culté  ;  seulement  les  os  du  crâne  étaient  détachés,  et  l’on  fut  obligé  de  les  extraire  un  à  un 
de  la  cavité  noirâtre  et  volumineuse  dont  les  parois  étaient  comme  granuleuses.  Après  avoir 
bien  nettoyé  cette  cavité,  on  la  remplit  de  coton  et  on  renouvelle  le  pansement  tous 
les  jours.  Dans  l’espace  de  quatre  semaines,  elle  s’était  réduite  au  volume  d’une  noix,  et  la 
malade  guérit  complètement  quelques  semaines  plus  tard.  Le  fœtus,  conservé  au  Musée,  avait 
les  dimensions  d’un  enfant  presque  à  terme  :  la  peau  et  les  muscles  avaient  subi  la  dégéné¬ 
rescence  graisseuse;  les  diverses  parties  se  séparaient  facilement  les  unes  des  autres.  (Mo- 
naUsch.  fur  Geburtsh.,  novembre  1865.) 

Trad.  du  D*  Gustave  Lauth. 


Mais  l’espace  était  loin  d’être  suffisant.  Et,  d’ailleurs,  le  petit  bâtiment,  vermoulu,  tom¬ 
bant  en  ruine,  balayé  souvent  par  les  inondations  de  la  Seine,  si  fréquentes  à  cette  épcTque- 
là,  n’était  pas  assez  sûr  pour  abriter  les  vénérables  têtes  sur  l’intégrité  desquelles  reposait 
la  santé  publique;  car  les  inondations  du  fleuve,  impossibles  aujourd’hui  à  cause  de  l’ex¬ 
haussement  considérable  du  sol  qui  forme  le  quai  de  Montebello,  se  renouvelaient  à  chaque 
instant  dans  cet  endroit-là  comme  ailleurs.  Jusqu’au  commencement  de  notre  siècle,  époque 
de  la  formation  de  ce  quai,  il  faut  vous  représenter  le  pavé  de  la  rue  de  la  Bûcherie  presque 
de  niveau  avec  les  hautes  eaux  de  la  Seine.  A  la  place  du  quai,  élevé  d’eau  moins  2  mètres 
au-dessus  du  quartier  de  la  place  Maubert,  il  y  avait  un  chemin  de  halage  d’où  l’on  pouvait 
descendre  par  quelques  marches  sur  le  bord  de  la  rivière;  c’était,  enfin,  un  coin  «  de  ces 
bords  chéris  de  la  Seine,  »  comme  on  en  voit  tant  le  long  de  son  cours,  en  dehors  de  la 
grande  ville. 

En  feuilletant  les  Registres-Commentaires,  on  assiste  alors  à  un  spectacle  vraiment  gran¬ 
diose!  Cette  pauvre  Faculté,  sans  argent,  sans  ressources,  sans  secours  étranger,  a  juré  de 
vivre  chez  elle,  sous  un  toit  à  elle,  de  fouler  un  morceau  de  terre  qui  lui  appartînt,  d’offrir 
à  ses  chers  élèves  un  asile  où  elle  pût  leur  infuser  la  science,  à  ses  bedeaux,  une  résidence 
digne  de  leur  emploi,  de  se  bâtir  une  chapelle  où  elle  pût  prier  Dieu  sans  bourse  délier,  de 
ranger  ses  douze  livres  sur  de  bons  et  solides  rayons,  et  de  les  préserver  des  vols  au  moyen 
de  chaînes  de  fer.  Son  ambition  incroyable  va  jusqu’à  rêver  un  théâtre  anatomique,  un  petit 
jardin  botanique,  qu’elle  aura  là  sous  la  main,  et  qui  lui  évitera  de  longues  courses  dans  les 
plaines  de  Gentilly.  Comment  fera-t-elle  pour  subvenir  aux  dépenses  énormes  qu’occasion¬ 
nera  la  réalisation  de  ce  rêve  enchanteur?  Elle  n’en  sait  rien  ;  mais,  n’importe!  elle  se  met 
à  l’œuvre;  elle  impose  aux  licenciés  nouvellement  élus  une  certaine  redevance;  elle  permet 


440 


L’UISIOiN  MÉDICALE. 


ACADÉMIES  ET  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 

ACADÉMIE  IMPÉRIALE  DE  MÉDECINE. 

Séance  du  6  Mars  1866.  —  Présidence  de  M.  Boüchardat. 

CORRESPONDANCE  OFFICIELLE. 

M.  le  ministre  du  commerce  transmet  ; 

1°  Deux  rapports  d’épidémie  par  MM.  Denis  Dumont  (de.Caen),  et  Desfossés-La gravière 
(de  Boussac). 

2”  Le  compte  rendu  des  maladies  épidémiques  qui  ont  régné  dans  le  département  de  la 
Creuse,  en  1865. 

La  correspondance  non  officielle  comprend  : 

1“  Des  lettres  de  MM.  Félix  Voisin  et  Roux  (de  Brignolles),  qui  se  présentent  comme  can¬ 
didats  pour  la  place  vacante  d’associé  national. 

2°  Une  note  de  MM.  Hérard  et  Cornil  ,  sur  l’inoculation  à  des  lapins  de  la  substance 
tuberculeuse  des  poumons.  (Corn.  MM.  Louis,  Grisolle  et  Bouley.) 

3”  Quelques  considérations  sur  les  revaccinations,  par  M.  le  docteur  Gustave  Goupil,  mé¬ 
decin  aide-major  à  l’hôpital  militaire  de  Metz.  (Corn,  de  vaccine.) 

4“  Une  note  sur  les  propriétés  thérapeutiques  de  l’Eucalyptus  globulus ,  par  M.  Ramel. 
(Corn,  des  remèdes  secrets  et  nouveaux.)  ' 

5°  Une  lettre  de  M.  Marchal  (de  Calvi),  sur  le  traitement  du  cancer  par  te  suc  gastrique. 

6"  Des  considérations  sur  le  procédé  de  vaccination,  dit  procédé  napolitain,  par  M.  le  doc¬ 
teur  Bouteiller,  de  Rouen. 

M.  DE  Kergaradec  dépose  sur  te  bureau  de  l’Académie,  au  nom  de  l’auteur,  M.  Druhen, 
de  Besançon,  un  ouvrage  intitulé  :  Du  tabac,  son  influence  sur  les  facultés  intellectuelles  et 
morales. 

M.  Vernois  présente,  au  nom  de  M.  le  docteur  Gallard,  une  brochure  sur  l’aération,  la 
ventilation  et  le  chauffage,  considérés  au  point  de  vue  de  l’hygiène  hospitalière. 

M.  Barth  dépose  sur  le  bureau,  au  nom  de  M.  Mattéi,  un  nouveau  stéthoscope  de 
trousse.  Voici  la  note  jointe  à  cet  instrument  : 

En  médecine  comme  en  obstétrique,  dit  M.  Mattéi,  l’application  de  l’oreille  sans  instru- 


aux  bacheliers  de  verser  dans  la  caisse  commune  l’argent  qu’ils  dépensaient  habituellement 
aux  festins  offerts  aux  maîtres;  elle  compte,  non  sans  raison,  sur  des  legs  testamentaires 
faits  par  des  régents  tels  que  Jacques  Despars,  Henri  Thiboust,  Jean  Lagrenays,  Évrard  de 
Conty,  Jean  Épiscopi,  etc.  ;  elle  commencera  par  acheter  un  terrain  près  de  sa  vieille  bicoque  ; 
elle  y  mettra  les  maçons,  dont,  par  faute  d’argent,  elle  sera  obligée  d’arrêter  l’ardeur  au 
moment  où  les  murs  riront  agréablement  à  fleur  de  terre.  Puis,  quelques  écus  aidant,  elle 
fera  continuer  le  bâtiment.  Dieu  soit  loué!  La  petite  maisonnette  est  bâtie  au  bout  de  quatre 
ansi  Salut  à  ce  premier  berceau  de  la  Faculté  de  médecine  de  Paris!  salut  à  ce  premier  âge 
des  Écoles  de  la  rue  de  la  Bûcherie! 

Vous  allez  voir  tout  à  l’heure,  mon  cher  ami,  les  évolutions  qu’elles  ont  subies,  les  peines 
inouïes  que  nos  pères  se  sont  données.  Vous  verrez  la  Faculté  passer  deux  cent  soixante- 
quinze  ans  avec  les  maçons,  les  terrassiers,  les  plombiers,  les  charpentiers,  rapiécer  à  chaque 
instant  ses  bâtiments  qui  se  dégradaient  aisément  dans  un  endroit  si  près  du  fleuve,  être 
menacé  de  voir  tout  cela  crouler  sur  elle,  demander  en  vain  au  pouvoir  un  asile,  recevoir 
l’aide  inespérée  que  lui  offre  généreusement  un  riche  dignitaire  de  l’Église  de  Paris,  conso¬ 
lider  avec  cela  son  gîte  branlant  sur  sa  base,  se  bâtir  un  théâtre  anatomique  qui  a  passé  dans 
le  temps  pour  un  chef-d’œuvre;  et,  au  bout  de  tout  cela,  être  forcée,  pour  ne  pas  être 
écrasée  par  la  chute  des  murailles  ou  par  celle  des  poutres  vermoulues,  d’aller  se  réfugier 
dans  les  antiques  Écoles  de  droit  de  la  rue  Saint-Jean-de-Beauvais. 

Ah!  l’on  comprend  le  sentiment  d’orgueil  qui  anime  Riolan  lorsque,  répondant  à  Cour¬ 
taud,  médecin  de  Montpellier,  il  écrit  ceci  dans  ses  Curieuses  recherches,  etc.  (p.  19)  : 

M  Nostre  Eschple  a  esté  fondée  et  entretenue  aux  despens  des  médecins  particuliers  qui 
ont  contribué  pour  la  bastir  :  Elle  n’a  pas  eu  pour  fondateurs,  ny  les  rois  de  France,  ny  la 


L’UxNlOiN  MÉDICALE. 


441 


ment  sur  la  partie  qu’on  veut  explorer  suffit  à  l’auscultation  dans  l’immense  majorité  des 
cas  ;  mais  elle  est  insuffisante  dans  d’autres.  Comment  bien  ausculter,  en  effet,  sans  stéthos¬ 
cope  les  vaisseaux  du  cou  ?  comment  bien  préciser  les  bruits  de  tel  ou  tel  orifice  du  cœur  ? 
comment  pouvoir  trouver  dans  la  cavité  abdominale  un  bruit  faible  et  profond,  tel  que  celui 
du  cœur  fœtal  dans  les  premiers  mois  de  la  grossesse  ou  à  une  époque  plus  avancée,  lorsque 
le  fœtus  a  le  dos  tourné  en  arrière?  Ces  cas,  et  bien  d’autres  encore,  rendent  l’usage  du 
stéthoscope  indispensable  ;  et  cependant  on  dirait  que,  pour  la  pratique  civile  surtout,  cet 
usage  va  en  se  perdant. 

Les  motifs  principaux  de  ce  fait  sont  assurément  le  volume  et  la  forme  incommodes  de 
cet  instrument;  ainsi,  peu  de  médecins  supportent  constamment  dans  les  poches  de  leurs 
habits  un  corps  aussi  anguleux  et  aussi  développé  que  le  sont  les  stéthoscopes  ordinaires. 
Ceci  fait  qu’à  moins  de  difficultés  prévues  d’avance,  on  laisse  l’instrument  à  la  maison  ;  et  sou¬ 
vent  on  ne  l’a  pas  quand  on  en  aurait  un  besoin  pressant.  L’obstétrique  offre  ces  cas  encore 
plus  souvent  que  la  médecine  ordinaire  ;  de  sorte  que  l’application  simple  de  l’oreille  ne 
permet  d’apporter  alors  qu’un  diagnostic  peu  exact  ou  nul. 


Ayant  senti  de  bonne  heurecette  nécessité,  j’ai  tâché  d’yremédierpar  un  stéthoscope  métal¬ 
lique  très-réductible  que  j’ai  décrit,  en  1855,  dans  mon  Essai  sur  l' accouchement  physiologique  ; 
mais  quoique  cet  instrument  soit  le  plus  réductible  des  stéthoscopes  que  je  connaisse,  dix 
ans  d’expériences  m’ont  prouvé  qu’il  est  encore  trop  gros.  Gomme  tant  d’autres,  j’ai  négligé 
de  le  porter  toujours  à  la  poche,  ce  qui  me  l’a  fait  manquer  souvent  lorsque  j’en  avais  un 
besoin  impérieux. 

Cet  inconvénient  m’a  fait  rechercher  un  stéthoscope  qui  puisse  se  placer  dans  une  trousse 


ville  de  Paris,  desquels  elle  n’a  jamais  reçeu  aucune  gratification  en  argent  pour  la  bastir, 
doter  et  entretenir;  en  quoy  elle  ressemble  de  tant  mieux  à  la  vertu,  dans  Claudien, 
laquelle  est  : 

Divitiis  animosa  suis. 

Elle  n’a  rien  demandé  aux  rois  ny  à  la  ville  de  Paris.  Cette  Compagnie  n’est  point  demeurée 
oisive,  mais  continuellement  a  travaillé,  soit  en  estudiant  pour  se  rendre  capable  de  servir 

le  public,  soit  en  enseignant  pour  former  des  successeurs . Elle  a  enseigné  la  médecine 

gratuitement,  à  ses  despens .  Elle  a  fait,  dans  la  chapelle  de  ses  Escholes,  des  fondations 

d’obitspour  le  salut  des  âmes  des  médecins.  De  plus,  elle  entretient,  depuis  quatre  cents  ans 
et  davantage,  le  service  de  Nostre-Dame  en  toutes  les  testes  de  l’année,  tant  la  veille  que  le 
jour  de  la  teste.  Le  jour  de  Saint-Luc,  et  le  lendemain,  deux  grands  services  s’y  font  pour 
les  âmes  des  confrères  trépassés.  Il  ne  meurt  pas  un  médecin  de  nostre  Compagnie  qui  n’aye 
un  service  solennel  pour  le  salut  de  son  âme,  où  se  doivent  trouver  tous  les  médecins.....  La 
charité  des  médecins  de  Paris  parais!  en  l’establissement  qu’ils  ont  fait  en  leur  Collège, 
d’une  congrégation  de  médecins  deux  fois  la  semaine,  le  mercredy  et  le  samedy,  pour 
donner  conseils  et  remèdes  gratuitement  à  tous  venants,  pauvres  et  nécessiteux,  à  leurs 
despens,  de  quoy  ils  ne  sont  pas  quittes  envers  un  apotiquaire,  qui  fournit  tes  drogues,  pour 

deux  mil  livres  par  an .  Ce  n’est  pas  son  intérest,  c’est  celui  du  public  qui  fait  parler 

nostre  Eschole,  et  qui  la  touche.  Quelque  chose  qui  arrive,  elle  fera  toujours  son  devoir; 
elle  assistera  toujours  tes  malades  avec  autant  de  générosité  que  de  suffisance  et  de  soin,  et, 
si  le  siècle  est  ingrat  pour  elle,  elle  sçait  qu’il  y  a  là  haut  un  Juge  qu’on  ne  peut  tromper,  et 
qui  garde  aux  gens  de  bien  des  récompenses  immortelles...  » 


442 


L’UNION  MÉDICALE. 


ordinaire,  l’inséparable  de  tout  médecin  et  de  tout  chirurgien.  Cet  instrument,  je  viens  enfin 
de  le  trouver,  il  n’a  qu’un  demi-centimètre  d’épaisseur  sur  une  longueur  de  13  centimètres 
(V.  la  figure  AB  grandeur  ordinaire).  C’est  M.  Mathieu  qui  a  été  chargé  de  l’exécution. 

Je  vais  décrire  cèt  instrument  en  peu  de  mots  ;  mais  pour  prévenir  les  objections,  je  dois 
dire  quelles  sont  les  conditions  que  l’expérimentation  m’a  recommandées  dans  la  construc¬ 
tion  des  stéthoscopes. 

La  longueur  de  l’instrument,  la  nature  des  substances  solides  dont  il  est  composé,  et  la 
forme  de  cet  instrument,  sont  d’un  intérêt  secondaire.  La  plus  importante  des  conditions  est 
la  présence  de  deux  voies  de  communication  entre  l’oreille  et  le  corps  qu’on  veut  explorer  ; 
une  de  ces  voies  est  le  corps  solide  dont  le  stéthoscope  est  composé  ;  l’autre  voie  est  la 
colonne  d’air  circonscrite  par  le  corps  du  stéthoscope  lui-même.  Voici  maintenant  comment 
j’ai  concilié  ces  conditions  avec  la  réductibilité  du  stéthoscope,  de  manière  à  pouvoir  le  placer 
dans  une  trousse  ordinaire. 

La  plaque  auriculaire  et  le  cercle  qu’on  place  sur  le  corps  à  explorer  sont  fixés  aux  extré¬ 
mités  d’une  tige  métallique  avec  laquelle  ils  s’articulent  par  le  moyen  d’une  charnière. 
Quand  on  veut  fermer  l’instrument  pour  le  mettre  dans  la  trousse,  on  n’a  qu’à  placer  les 
deux  plaques  parallèlement  à  la  tige  (V.  la  fig.  A  B)  ;  quand  on  veut  ouvrir  l’instrument  pour 
s’en  servir,  on  n’a  qu’à  les  placer  perpendiculairement  à  la  tige  (V.  G  D  E  F).  Un  tube  en 
caoutchouc,  en  forme  d’entonnoir,  est  attaché  aux  deux  plaques  terminales,  de  manière  à 
emboîter  la  tige  centrale  et  les  charnières,  tout  en  laissant  un  espace  libre  pour  la  colonne 
d’air  qui  doit  arriver  à  l’oreille.  Ce  caoutchouc  se  plisse  et  s’aplatit  lorsque  l’instrument  est 
fermé  ;  il  se  dilate  et  s’arrondit  lorsqu’il  est  ouvert. 

Pour  donner  à  l’instrument  une  fixité  indispensable,  soit  lorsqu’il  est  ouvert,  soit  lorsqu’il 
est  fermé,  on  a  placé  dans  la  tige  montante  des  pointes  qui  entrent  dans  les  plaques  et  ren¬ 
dent  tout  mouvement  impossible.  L’instrument  est  alors  comme  s’il  était  composé  d’une 
seule  pièce.  Pour  ouvrir  et  fermer  cet  instrument,  il  faut  par  conséquent  tirer  légèrement 
d’abord  sur  les  plaques,  de  manière  à  sortir  les  goupilles,  puis  repousser  ces  plaques  dans 
la  nouvelle  position  qu’on  donne  à  l’instrument.  La  tension  du  caoutchouc,  du  reste,  favo¬ 
rise  la  rentrée  des  tenons,  et  par  conséquent  la  fixation  de  l’instrument. 

Tel  que  je  viens  de  le  décrire,  mon  stéthoscope  me  sert  aussi  bien  que  les  stéthoscopes 
ordinaires  ;  mais  si  on  voulait  le  rendre  encore  plus  sensible  on  le  pourrait  sans  changer  ni 
son  volume,  ni  sa  forme  :  on  n’aurait  pour  cela  qu’à  faire  passer  la  lame  de  caoutchouc  sur 
les  plaques  terminales,  de  manière  à  renfermer  le  squelette  métallique  dans  un  espace  clos 
de  toute  part.  Un  petit  robinet  placé  sur  le  tube  enveloppant  (V.  la  figure  l)  permettrait,  en 
soufflant  par  ce  robinet,  de  condenser  beaucoup  d’air  dans  l’espace  intérieur,  et  la  transmis- 


Au  reste,  en  cet  an  de  grâce  1866,  les  Écoles  de  médecine  de  la  rue  de  la  Bûcherie  sont 
encore  debout,  à  peu  de  choses  près,  et  forment  l’angle  de  la  rue  de  la  Bûcherie  et  de  la  rue 
de  l’hôtel  Colbert  (anciennement  des  Rats);  mais  elles  ont  subi  de  singulières  mascarades. 
Depuis  que  nos  vénérables  pères  l’ont  abandonné  (1775),  le  temple  d’Esculape  est  devenu 
lavoir  public,  buanderie,  estaminet,  tapis-franc,  garni,  chambrées,  lupanar  à  vingt  sous  la 
séance;  le  sol  foulé  par  Fernel  inondé  d’eaux  immondes!  la  chaire  anatomique  de  Riolan 
occupée  par  un  mauvais  billard!  à  la  place  du  recueillement  de  la  science,  le  bruit  des 
battoirs,  le  choc  des  carambolages,  le  vin  bleu,  le  pichet,  les  quolibets,  les  rires,  les  gau¬ 
drioles!  le  bureau  des  bedeaux,  vigilants  gardiens  des  droits  et  de  la  dignité  de  la  Faculté, 
surmonté  d’un  numéro  d’inscription  à  la  police!  la  chapelle  où  les  docteurs  venaient  pieu¬ 
sement  entendre  la  messe,  servant  'maintenant  de  misérable  galetas!...  C’est  à  ne  pas  s’y 
reconnaître,  et  il  est  fort  difficile,  même  avec  les  documents  en  main,  de  reconstituer  ces 
Écoles  telles  qu’elles  étaient  encore  il  y  a  une  centaine  d’années,  de  les  dégager  des  construc¬ 
tions  parasites  qui  y  sont  de  tous  côtés  plaquées,  d’enlever  des  pièces  d’arlequin  bizarrement 
cousues  sur  une  robe  noire. 

Je  n’ai  pas  craint,  mon  cher  ami,  pour  voir  clair  dans  ce  dédale,  d’en  visiter  bien  des  fois 
tous  les  coins,  et,  pour  m’attirer  la  haute  protection  de  tous  ses  hôtes  présents,  de  me  fau¬ 
filer  entre  les  rangs  des  laveuses,  de  trinquer  avec  le  maître  d’un  garni,  de  payer  par-ci  par- 
là  quelques  déjeuners,  pris,  bien  entendu,  sur  place,  et  de  visiter  même  le  fameux  bureau 
des  bedeaux,  le  n“  13.  J’ai  eu  le  soin,  préalablement,  de  faire  une  ample  moisson  de  rensei¬ 
gnements  dans  les  Registres-Commentaires  de  la  Faculté,  où  se  trouvent  consignés  toutes  les 
délibérations  des  Écoles,  tous  les  comptes  de  dépenses,  depuis  les  quelques  sous  donnés  au 


L’UNION  MÉDICALE. 


443 


sibilité  des  bruits  augmenterait  en  raison  de  la  tension  de  la  cavité  élastique  dont  il  est 
formé. 

Hiffelsheim  avait  essayé  quelque  chose  d’analogue,  en  plaçant  au  bout  d’un  long  tube  en 
caoutchouc  une  poche  qu’on  pouvait  insuffler  à  volonté,  mais  cet  instrument,  sans  atteindre 
le  but  désiré,  offrait  des  inconvénients  qui  l’ont  fait  écarter  de  la  pratique. 

M.  Larrey  présente  :  1“  Au  nom  de  M.  Fort,  un  Manuel  d’anatomie  descriptive ,  de  dis¬ 
section  et  d'embryologie.  —  2°  Un  travail  manuscrit  de  M.  le  docteur  Daga,  sur  les  varioles 
et  les  varioloïdes  observées  à  l’hôpital  militaire  de  Lille.  —  3”  Deux  photographies  représen¬ 
tant  le  crâne  qu’il  a  mis  sous  les  yeux  de  l’Académie  dans  la  dernière  séance. 

M.  Barth  dit  à  ce  sujet  qu’il  est  mort,  il  y  a  trois  jours,  dans  son  service,  à  l’Hôtel-Dieu, 
un  jeune  homme  phthisique,  portant  une  loupe  à  la  tête,  et  qui  présentait  une  perforation 
des  os  du  crâne,  au  niveau  de  celte  tumeur. 

Sur  la  demande  de  M.  Larrey,  il  est  nommé  une  commission  composée  de  MM.  Larrey  et 
Barth  pour  l’examen  de  ce  fait  et  des  faits  analogues  dont  la  publicité  provoquerait  la  com¬ 
munication. 

M.  Ch.  Robin  met  sous  les  yeux  de  l’Académie  des  fragments  de  muscles  qui  ont  été 
envoyés  par  M.  le  professeur  Virchow  à  M.  Oniraus,  interne  des  hôpitaux.  L’un  de  ces 
fragments  appartenait  à  un  homme  mort  à  la  suite  de  l’infection  trichineuse.  On  remarque 
dans  les  interstices  des  fibres  musculaires  de  petits  points  blanchâtres  qui  sont  les  kystes 
contenant  les  trichines.  Le  deuxième  fragment  de  muscle  provient  d’un  porc  trichiné.  Les 
trichines,  ici,  ne  sont  pas  renfermées  dans  des  kystes  ;  elles  ne  sont  visibles  qu’à  la  loupe 
et  sont  disséminées  dans  le  tissu  musculaire  lui-même. 

M.  J.  Guérin  fait  part  à  l’Académie  d’une  lettre  qu’il  a  reçue  de  M.  le  docteur  Carenzi, 
vice-conservateur  de  la  vaccine  à  Turin,  en  réponse  aux  critiques  que  M.  Depaul  a  faites  de 
ses  expériences  sur  la  vaccination  animale. 

«  En  lisant  les  Comptes  rendus  de  l'Académie  de  médecine,  dit  l’auteur,  j’ai  été  péiiible- 
ment  étonné  du  nouveau  genre  d’argumentation  que  M.  Depaul  a  dirigé  contre  le  petit 
nombre  de  nos  expériences  et  de  nos  observations  sur  la  vaccination  animale,  ou  rétro-vac¬ 
cination.  On  dirait  que  les  croyances  scientifiques  de  M.  Depaul  n’ont  d’autre  source  qu’une 
malheureuse  prévention  ;  c’est  un  système  que  je  n’imiterai  pas. 

«  Je  ne  crois  pas  devoir  répondre  aux  suppositions  gratuites  qui  constituent  toute  l’argu¬ 
mentation  de  M.  Depaul.  Je  me  bornerai  à  déclarer  que  mes  expériences  sur  la  vaccination 


pauvre  diable  chargé  de  nettoyer  les  forica  des  élèves,  jusqu’aux  fortes  sommes  allouées  aux 
architectes,  aux  maçons,  aux  charpentiers,  anx  couvreurs,  aux  sculpteurs,  etc. 

Je  crois,  après  cela,  avoir  «empoigné  »  mon  sujet,  comme  on  dit  :  Il  me  semble  bien  voir 
la  scène,  non  pas  vide,  mais  occupée  par  les  acteurs;  et  m’est  avis  que  Fernel  lui-même  ne 
me  démentirait  pas  si  je  pouvais  lui  rappeler  que,  le  6  avril  1560,  alors  qu’il  était  premier 
médecin  de  Henri  II,  il  s’est  rendu,  monté  sur  sa  mule,  aux  Écoles  de  la  rue  de  la  Bûcherie; 
que,  arrivé  au  n°  15  actuel,  il  a  piqué  de  l’éperon  pour  passer  sous  la  porte  gothique  qui 
servait  alors  d’entrée;  que,  parvenu  dans  la  cour,  il  est  facilement  descendu  de  son  roussin, 
grâce  à  une  borne  taillée  en  escalier  qu’on  avait  placée  là  exprès  pour  cet  office,  les  carrosses 
étant  inconnus;  qu’il  fut  reçu  à  la  seconde  entrée  des  Écoles  par  tous  les  maîtres  présents, 
doyen  et  bedeau  en  tête,  qui  le  haranguèrent  en  latin  avec  force  superlatifs  ;  que,  introduit 
avec  cérémonie  dans  la  salle  inférieure  (le  lavoir  actuel),  il  prit  place  à  côté  du  doyen, 
Antoine  Tacquet,  devant  tous  les  docteurs  et  les  bacheliers,  et  qu’il  présida  à  une  dispute 
entre  un  récipiendaire  et  son  président  de  choix;  que,  enfin,  après  la  séance,  l’archiâtre 
royal  fut  reconduit  jusque  dans  la  cour,  qu’il  grimpa  sur  la  borne,  enfourcha  son  bidet,  et 
galopa  vers  le  Louvre  où  l’appelaient  ses  hautes  fonctions. 

Je  vous  ai  dit  plus  haut  que,  dès  l’année  1369,  la  Faculté  de  médecine  possédait,  rue  des 
Rats,  une  petite  bicoque  qui  ne  lui  servait  de  rien;  cette  bicoque  occupait  une  portion  du 
lavoir  actuel,  la  moitié  occidentale  environ.  Prenez  bien  note  de  cela.  C’est  de  ce  point-là, 
véritable  berceau  de  nos  Écoles,  que  s’irradieront  tous  les  agrandissements  que  la  noble 
Compagnie  fera  dans  la  suite,  achetant  un  lopin  de  terre  ici,  un  masure  là,  mais  toujours 
autour  de  ce  centre,  de  ce  nid  ;  et  lorsque,  après  une  existence  de  trois  cents  ans,  elle  aura 
assez  d’argent  pour  se  reconstruire  des  bàtimenls  destinés  à  remplacer  ceux  qui  croulent  de 


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L’UNION  MÉDICALE. 


animale  ont  été  faites  avec  le  soin,  la  précision,  la  méthode,  et  j’ajouterai  la  loyauté,  qui 
doivent  les  rendre  aussi  concluantes  que  si,  au  lieu  de  dix,  j’en  avais  fait  des  milliers. 

«  Je  n’ai  pas  eu  lieu  de  m’inquiéter  sur  la  provenance  du  cow-pox  de  Naples,  parce  que 
j’en  savais  la  source  irréprochable,  que  la  date  en  était  tout  à  fait  récente,  et  qu’il  avait  été 
introduit  dans  les  tubes  vaccinifères  avec  tout  le  soin  désirable  et  suivant  toutes  les  règles 
de  l’art.  Je  ne  reconnais  à  personne  le  droit  de  mettre  en  doute  la  capacité  et  l’habileté  du 
directeur  de  la  vaccine  de  Naples. 

«  M.  Depaul  affirme  que,  lorsqu’on  prend  du  cow-pox  dans  de  bonnes  conditions,  il  réus¬ 
sit  bien  plus  souvent  que  la  vaccine  humaine.  Je  ne  sais  pas  de  quelle  espèce  de  cow-pox  il 
entend  parler  ;  s’il  parle  du  vrai  cow-pox,  du  cow-pox  pris  à  sa  source  primitive,  à  sa  véri¬ 
table  source,  je  suis  parfaitement  de  son  avis  ;  mais  s’il  parle  du  cow-pox  résultant  de  la 
rétro-vaccination,  c’est-à-dire  provenant  de  la  vaccine  humaine  inoculée  à  la  vache,  et 
reportée  de  la  vache  à  l’homme ,  j’affirme  positivement  le  contraire,  non  pas  seulement 
d’après  mes  propres  expériences,  dont  le  résultat  a  été  jusqu’à  présent  presque  tou¬ 
jours  négatif,  mais  d’après  les  expériences  et  les  observations  des  plus  savants  protecteurs 
du  système  de  la  rétro-vaccination,  Ceely,  Bering,  Gianelli,  etc.,  lesquels  affirment  que  le 
vaccin  humain  inoculé  à  la  vache,  et  reporté  de  la  vache  à  l’homme,  perd  graduellement  de 
son  efficacité.  Quant  à  moi ,  je  considère  cette  opinion  comme  parfaitement  établie  par  les 
faits,  et  je  regarde  comme  une  chose  évidente  l’infériorité  de  la  force  préservatrice  de  la  vac¬ 
cination  animale  comparée  au  vaccin  humain. 

«  Du  reste,  j’ai  repris  mes  expériences  sur  la  vaccination  animale  avec  le  concours  de 
M.  le  directeur  de  l’École  vétérinaire  de  Turin  et  de  M.  Bassi,  professeur  de  clinique  à  la 
même  École.  J’en  ferai  connaître  ultérieurement  les  résultats.  » 

M.  le  docteur  Vleminckx,  président  de  l’Académie  de  médecine  de  Belgique,  transmet,  par 
l’intermédiaire  de  M.  J.  Guérin,  quelques  observations  relatives  à  la  loi  qu’il  a  établie  pour 
les  revaccinations. 

Dans  son  dernier  rapport  sur  la  vaccine,  M.  Depaul  dit,  en  parlant  des  travaux  de  M.  Vle- 
minckx  :  «  Notre  savant  collègue  avait  conclu  d’après  un  trop  petit  nombre  d’expériences 
(262  seulement,  sur  des  individus  de  10  à  60  ans).  » 

«  C’est  une  erreur,  dit  M.  Vleminckx  :  je  n’ai  pas  conclu  d’après  mes  premières  expé¬ 
riences;  je  n’ai  conclu  définitivement  qu’après  que  le  chiffre  de  mes  expériences  s’était  élevé 
à  2,8àl.  Cela  résulte  de  mes  communications  successives  à  l’Académie,  depuis  le  27  sep¬ 
tembre  1862  jusqu’au  mois  d’octobre  1864,  ainsi  qu’on  peut  s’en  assurer  par  le  Bulletin  de 
l'Académie  royale  de  médecine  de  Belgique.  Dès  1862,  le  chiffre  des  revaccinations  dans  les 


tous  côtés,  elle  décrétera  dans  une  célèbre  réunion,  que  «  jamais  elle  n’abandonnera  le  fond 
des  ayeux,  »  et  qu’elle  remettra  sur  un  nouveau  pied  les  bâtiments  anciens. 

Mais,  mon  cher  ami,  pour  suivre  sans  grande  fatigue  ces  agrandissements  successifs,  ces 
efforts  extraordinaires  de  la  Faculté  pour  se  créer  des  Écoles,  il  m’a  paru  nécessaire  de 
diviser  ce  long  espace  de  temps  (plus  de  trois  siècles)  en  cinq  périodes,  sortes  d’étapes 
caractérisées  par  un  fait  capital,  par  des  créations  hors  ligne,  par  des  progrès  qui  forment 
époque  dans  l’histoire  de  l’illustre  Compagnie.  Il  était  urgent  aussi  d’avoir  un  plan  exact 
des  constructions  telles  qu’elles  existent  aujourd’hui.  Je  vous  demande  place  ici  pour  ce 
dessin  qui  a  été  gravé  d’après  la  levée  géométrique  des  lieux  faite  par  un  architecte  distin¬ 
gué  de  Paris,  M.  De  Saint-Vannes.  (V.  page  445.) 

Vous  remarquerez  dans  ce  plan  trois  sortes  de  traits  : 

Le  poché,  qui  indique  les  constructions  les  plus  anciennes,  le  berceau  de  la  Faculté. 

Le  trait  avec  hachures,  qui  se  réfère  aux  constructions  postérieures  à  l’année  1740. 

La  ligne  simple,  destinée  à  marquer  les  constructions  d’une  époque  indéterminée. 

La  ligue  ponctuée,  qui  vous  donne  les  constructions  toutes  modernes,  sortes  de  pièces 
ajoutées  aux  vrais  bâtiments  des  Écoles. 

Voici,  du  reste,  la  légende  de  ce  plan  : 

A.  Bâtiment  ancien  des  Écoles,  servant  aujourd’hui  de  lavoir  public. 

1.  Fenêtres  ogivales. 

2.  Porte  intérieure  des  Écoles.  Au-dessus  se  voit  encore  ta  plaque  de  marbre  destinée  à 
rappeler  les  bienfaits  de  Michel  Le  Masle  des  Roches. 

B.  Cour  occupée  aujourd’hui  par  une  buanderie. 


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quatre  prisons  de  Namur,  de  Gand,  de  Vilvorde  et  de  Saint-Hubert,  s’élevait  à  2,018;  en 
186Û,  les  revaccinations  pratiquées  à  la  priiion  de  Saint-Bernard  ont  élevé  le  chiffre  total  à 
2,841.  » 

L’importance  des  lois  établies  par  M.  Vleminckx ,  dit  M.  J.  Guérin,  et  confirmées  par  un 
nombre  de  faits  aussi  considérables,  mérite  qu’on  les  rappelle  : 

«  1“  La  revaccinalion  réussit  d’autant  mieux  qu’elle  est  pratiquée  à  une  époque  plus  éloi¬ 
gnée  de  la  première  insertion  vaccinale  ou  d’une  atteinte  de  variole  ; 

«  2°  Jusqu’à  l’âge  de  25  ans,  on  peut  généralement  s’en  passer; 

«  3°  A  partir  de  cet  âge,  elle  devient  vraiment  et  de  plus  en  plus  préservatrice; 

«  4"  En  supposant  qu’elle  n’ait  pas  réussi  une  première  fois,  ce  n’est  pas  un  motif  pour 
n’y  pas  revenir  ultérieurement,  rien  ne  prouvant  qu’entre  une  première  et  une  deuxième 
réinsertion,  la  réceptivité  ne  soit  pas  revenue; 

«  5“  La  revaccination  des  élèves  des  écoles  primaires,  des  pensionnats  et  des  athénées  est 
inutile,  aucun  individu  sur  les  2,841  inscrits  sur  mes  tableaux  n’ayant  manifesté,  avant 
15  ans,  le  retour  de  la  réceptivité.  » 

Notre  savant  collègue  explique  d’ailleurs  les  contradictions  apparentes  qui  ont  pu  être 
opposées  à  ses  principes  par  le  seul  fait  aujourd’hui  établi  par  un  assez  grand  nombre  de 
vaccinateurs,  que  la  préservation  vaccinale  est,  toutes  choses  égales  d’ailleurs,  en  raison  du 
nombre  des  inoculations  réussies.  Cette  opinion,  professée  en  Allemagne  par  Eichorn,  en 
Angleterre  par  Marson,  en  France  par  M.  Boulogne,  réunit  aujourd’hui  beaucoup  d’autres 
partisans. 

M.  Depaül  :  Je  ferai  remarquer  que  M.  Carenzi  ne  répond  pas  aux  objections  que  j’ai 
adressées  à  ses  expériences.  J’ai  dit  qu’il  s’était  servi  du  vaccin  recueilli  au  septième  jour, 
comme  c’était  la  coutume  à  Naples;  or,  on  sait  aujourd’hui  que  le  vaccin  animal  recueilli  à 
cette  époque  ne  réussit  que  rarement. 

En  ce  qui  concerne  les  rectifications  de  M.  Vleminckx,  elles  reposent  sur  des  faits  récents 
dont  je  n’avais  pas  connaissance  à  l’époque  où  j’ai  rédigé  mon  rapport.  J’ai  pris,  dans  la 
Gazette  médicale,  la  première  communication  de  M.  Vleminckx.  De  quelle  date  sont  les 
secondes,  et  où  ont-elles  été  publiées? 

M.  J.  Guérin  :  Elles  datent  de  1862  à  1864,  et  elles  ont  été  communiquées  à  l’Académie 
et  publiées  dans  le  Bulletin  de  l'Académie  de  médecine  de  Belgique  aux  époques  correspon¬ 
dantes. 

Pour  ce  qui  est  de  M.  Carenzi,  il  n’a  dit  nulle  part  avoir  employé  du  vaccin  recueilli  au 
septième  jour  :  c’est  une  pure  supposition  de  M.  Depaul. 


446 


L’UNION  MÉDICALE. 


L’Académie  devant  nommer,  dans  la  séance  prochaine,  les  commissions  de  prix,  M.  le 
Secrétaire  perpétüel  donne  lecture  des  titres  des  divers  mémoires  pour  les  concours  de 
1866. 

Les  mémoires  reçus  pour  les  prix  de  l’Académié  portent  les  épigraphes  suivantes  : 

Prix  de  L'Académie.  —  N°  1.  Il  en  est  de  nos  opinions  comme  de  nos  montres,  pas  une 
ne  va  de  même,  et  tout  le  monde  s’en  rapporte  à  la  sienne.  »  (Pope.)  —  N°  2.  «  Félix  qui 
potuit  rerum  cognoscere  causas.  » 

Prix  Capuron.  —  N°  1.  «  La  science  n’est  pas  comme  Minerve,  qui  sortit  tout  armée  du 
cerveau  de  Jupiter  :  elle  est  fille  du  temps  et  de  l’observation.  »  —  N°  2.  «  Experientia 
docet.  » 

Prix  Godard.  —  N”  1.  Recherches  sur  la  dyspepsie  iléo-cœcale,  par  M.  Hip.  Bachelet 
(de  Lyon).  •—  N"  2.  De  la  fièvre  bilieuse  hématurlque  observée  au  Sénégal,  par  M.  Barthé¬ 
lemy  Benoît ,  de  Rochefort.  —  N°  3.  «  1“  L’empirisme  et  l’expérimentation  appliqués  à  la 
thérapeutique  ;  2°  Le  chemin  et  le  champ  de  l’investigation  sont  ouverts  à  tout  le  monde  ; 
3“  Le  travail,  c’est  le  progrès  partout  et  pour  tous.  »  —  N*  h.  Symptomatologie  du  cervelet, 
par  M.  E.  Bourillon,  médecin  adjoint  à  l’hôpital  d’Aubugson.  —  1N°  5.  «  Sine  me,  liber,  ibis 
in  urbem.  »  (Ovide.)  —  N'’  6.  De  la  syphilis  transmise  par  la  vaccination,  par  M.  le  docteur 
Alex.  Viennois.  —  N“  7.  Étude  sur  l’alcoolisme  pathologique,  par  M.  le  docteur  E.  Lance- 
reaux.  —  N°  8.  Du  délire  d’inanition  dans  les  maladies,  par  M.  Becquet. 

(La  suite  de  cette  liste  sera  publiée  dans  le  prochain  numéro.) 

L’ordre  du  jour  appelle  la  suite  de  la  discussion  sur  le  traitement  des  anthrax. 

M.  Briquet  rappelle  qu’il  a  suivi,  pendant  plusieurs  années,  la  pratique  de  Dupuytren, 
Ce  chirurgien  insistait  sur  la  nécessité  de  comprimer  énergiquement  les  anthrax,  après  les 
avoir  incisés,  de  manière  à  les  vider  du  pus  et  des  bourbillons  que  renferme  le  foyer.  Ces 
pressions  devaient -être  répétées  tous  les  jours  jusqu’à  l’évacuation  complète  dès  matières  de 
sécrétion  morbide.  . 

M.  Gosselin  :  Les  chirurgiens  de  ma  génération  ont  été  élevés  dans  cette  idée  que  l’éry¬ 
sipèle  et  l’infection  purulente  étaient  des  affections  fatales,  en' ce  sens  qu’on  ne  pouvait  en 
prévoir  ni  en  saisir  les  causes.  M.  Velpeau,  dans  les  séances  précédentes,  s’est  fait  le  défen¬ 
seur  de  ces  idées;  mais  un  certain  nombre  de  chirurgiens  —  et  je  suis  du  nombre  —  ont 
cherché  s’il  ne  serait  pas  possible  de  connaître  et,  par  conséquent,  d’éviter  les  causes  de  ces 
maladies.  Pour  ma  part,  je  crois  que  les  grandes  émotions  morales,  la  crainte  des  opérations, 
la  douleur  prévue  et  rendue  plus  exquise  encore  par  ce  fait,  prédisposent  à  l’érysipèle. 


C.  Allée  faisant  communiquer  autrefois  cette  cour  avec  la  rue  de  la  Bûcherie. 

D.  Emplacement  occupé  par  l’ancienne  porte  gothique  des  Écoles.  Cette  porte  existait 
encore  en  l’année  1776. 

E.  Emplacement  de  l’ancien  jardin  botanique. 

F.  Théâtre  anatomique,  construit  en  MUlx,  et  qui  a  remplacé  celui  qui  avait  été  bâti -en 
1617.  Le  rez-de-chaussée  est  occupé  par  un  estaminet,  La  coupole  est  intérieurement  divisée 
en  étages  pour  des  logements  d’ouvriers. 

3.  Entrée  du  théâtre  anatomique.  Au-dessus  se  voit  une  plaque  de  marbre  indiquant  la 
fondation. 

Ix.  Entrée  moderne  de  l’estaminet. 

5.  N®  13  de  la  rue  de  la  Bûcherie  (lupanar). 

G.  Menuisier. 

H.  Blanchisseuse  de  fin. 

I.  Concierge. 

J.  Mercier. 

K.  Cour  des  Écoles. 

L.  Rue  de  la  Bûcherie. 

M.  Rue  de  l’Hôtel-Colbert,  autrefois  rue  des  Rats. 

Suivons  maintenant  ce  long  enfantement  des  Écoles,  qui  commence  par  une  masure  et  finit 
par  un  magnifique  monument  encore  debout  aujourd’hui. 

(La  saite  à  un  prochain  numéro.) 


D'  A.  Chereau. 


L’UNION  MÉDICALE. 


447 


Depuis  longtemps  déjà  j’avais  recommandé  à  mon  hôpital  de  n’inciser  que  sur  les  eschares, 
sur  les  parties  mortifiées  de  la  peau.  M.  Alph.  Guérin  ménage  toute  la  peau,  même  morti¬ 
fiée,  et  n’incise  que  les  tissus  sous-jacents.  Il  n’opère  pas  seulement  de  la  sorte  les  petits 
anthrax,  comme  le  croit  M.  Velpeau,  mais,  au  contraire,  les  plus  volumineux,  tout  aussi  bien 
que  les  autres. 

M.  Velpeau  a  cité  un  fait  qui  tendrait  à  prouver  que  les  anthrax  non  incisés  sont  suscep¬ 
tibles  de  se  compliquer  d’érysipèle.  Je  n’ai  pas  contesté  la  possibilité  du  fait,  mais  j’ai  dit  et 
je  maintiens  que  les  anthrax  incisés  sont  bien  plus  fréquemment  sujets  aux  érysipèles  que 
les  autres;  je  n’en  ai  même  jamais  vu  se  compliquer  d’érysipèle  sans  avoir  été  incisés;  mais, 
encore  une  fois,  je  ne  nie  pas  qu’il  en  puisse  être  ainsi. 

M.  Follin  partage,  évidemment  cette  manière  de  voir,  puisqu’il  a  toujours  donné  le  conseil, 
conforme  à  sa  pratique,  de  cautériser  profondément  l’anthrax  après  l’avoir  incisé,  dans  le 
but  de  fermer  les  vaisseaux  des  parties  divisées.  M.  Adolphe  Richard  est  aussi  de  cet  avis, 
soit  qu’il  s’agisse  des  anthrax,  soit  qu’il  s’agisse  des  loupes. 

En  somme,  il  n’y  a  rien  dans  ce  qui  a  été  dit  par  mes  honorables  contradicteurs  qui 
doive  engager  la  commission  à  modifier  ses  conclusions.  Elle  y  persiste  donc  simplement. 

M.  Velpeau  ne  demande  pas  mieux  que  de  se  joindre  aux  commissaires  qui  proposent 
d’adresser  des  éloges  à  M.  Alph.  Guérin;  mais  il  voudrait  qu’il  fût  bien  démontré  que  les 
érysipèles  sont  plus  fréquents  après  les  incisions.  Si  cela  n’était  pas  vrai,  toute  l’argumenta¬ 
tion  de  M.  Alph.  Guérin  tomberait.  Or,  dit  M.  Velpeau,  depuis  1835  il  résulte  des  observa¬ 
tions  recueillies  dans  mon  service  à  l’hôpital  (je  laisse  de  côté  tous  les  faits  de  ma  pratique 
particulière)  que,  sur  184  cas  d’anthrax  opérés  à  l’hôpital,  il  y  a  eu  seulement  3  érysipèles; 
il  est  mort  4  de  ces  malades  :  2  d’érysipèle,  et  les  autres  à  la  suite  d’affections  typhoïdes. 

Je  le  demande  à  la  commission,  est-elle  sûre  que,  après  les  incisions  sous-cutanées,  elle 
n’aura  pas  3  érysipèles  sur  184  anthrax?  J’aurais  pu,  certainement,  voir  les  150  premiers 
anthrax  sans  érysipèles,  puisqu’il  n’y  en  a  que  3  sur  184,  et  que  les  faits  pathologiques 
arrivent  par  séries,  tout  le  monde  l’a  constaté.  Aurais-je  été  en  droit  de  dire  que  les  inci¬ 
sions  préservent  de  l’érysipèle?  tout  autant  que  M,  Alph.  Guérin  et  M.  Gosselin,  en  disant 
que  la  cautérisation  a  cet  effet. 

Maintenant,  comment  agissent  les  incisions?  Est-ce,  comme  on  l’a  dit,  en  débridant?  Je 
n’en  sais  rien;  on  n’en  sait  rien.  Il  m’est  arrivé  de  faire  des  incisions  en  rayons,  portant  des 
tissus  sains  et  s’arrêtant  sur  les  tissus  malades  sans  aller  jusqu’au  centre,  et  qui  ne  pou¬ 
vaient,  par  conséquent,  faire  sortir  le  bourbillon,  les  matières  putréfiées,  etc.,  l’amélioration 
s’est  produite  tout  aussi  bien. 

Quant  à  la  douleur,  elle  n’est  pas  aussi  vive  qu’on  le  croit.  Un  monsieur  à  qui  j’en  avais 
fait  une  vingtaine  dans  le  dos,  pour  un  anthrax  large  comme  un  chapeau,  me  disait,  après 
que  ce  fut  fini,  que  je  lui  en  avais  bien  fait  4  ou  5 . 

J’ajoute  que  tous  les  anthrax  ne  nécessitent  pas  les  incisions,  et  il  m’arrive  bien  souvent 
de  n’en  pas  faire.  Je  me  conduis  selon  les  indications ,  l’anthrax  étant  une  maladie  qui 
guérit  souvent  seule,  et  qui,  au  surplus,  est  rarement  mortelle. 

Les  incisions  sous-cutanées  ne  me  paraissent  pas  faciles  à  faire  quand  l’antrax  dépasse  le 
volume  d’un  œuf.  Comment,  avec  quel  bistouri  atteindre  les  limites  d’un  anthrax  large  comme 
un  chapeau?  et  comment  oser  les  faire  profondes  sans  voir  ce  que  l’on  fait,  sans  savoir  où 
l’on  va? 

En  somme,  je  persiste  dans  mon  opinion  qui  est  celle-ci  :  les  incisions  à  ciel  ouvert,  larges, 
profondes,  nombreuses,  allant  du  centre  à  la  circonférence  et  la  dépassant,  sont  le  moyen  le 
plus  efficace  et  le  plus  prompt  pour  guérir  l’anthrax. 

Il  y  a,  dans  ce  moment,  une  tendance  qui  me  fâche,  c’est  de  faire  de  la  chirurgie  modé¬ 
rée,  à  l’eau  de  rose,  pour  les  demoiselles.  11  faut  faire  franchement  ce  que  l’on  fait.  Le  but 
û’est  pas  d’être  doux,  mais  d’être  efficace. 

M.  Gosselin  n’accepte  pas  les  derniers  mots  contre  la  chirurgie  contemporaine.  Tous  ces 
adoucissements  n’ont  qu’un  but,  à  savoir,  de  préserver  les  malades  d’érysipèle  et  d’infection 
purulente.  Si,  dit  M.  le  rapporteur,  je  pouvais  être  bien  assuré  que  les  observations,  prises 
sous  les  yeux  de  M.  Velpeau,  ont  été  prises  complètement,  je  serais  convaincu  ;  mais  nous 
savons  tous  que  quand  nous,  les  chefs  de  service,  nous  n’insistons  pas  pour  qu’une  compli¬ 
cation  quelconque  soit  notée,-  elle  ne  l’est  pas.  Or,  dans  l’espace  de  trente  ans,  je  suis  assez 
disposé  à  croire  que  la  complication  d’érysipèle  a  été  oubliée  quelquefois  par  les  élèves  char¬ 
gés  de  prendre  les  observations. 

Quant  à  l’objection  tirée  de  la  largeur  de  l’anthrax,  contre  les  incisions  sous-culanées,  je 


448 


L'UNION  MÉDICALE. 


dois  dire  que  précisément  ces  larges  anthrax  sont  des  anthrax  associés,  et  que  le  bistouri  est 
porté  successivement  sur  ces  différents  anthrax  plus  petits. 

M.  Velpeau  répond  en  expliquant  que  la  façon  dont  les  observations  sont  prises  dans  son 
service  rend  toute  erreur  impossible. 

M.  le  docteur  de  Séré  fait  à  l’Académie  la  communication  suivante  : 

«  J’ai  l'honneur  de  présenter  à  l’Académie  une  planche  gravée  où  j’ai  représenté,  groupées 
par  ordre,  toutes  les  modifications  qu’a  subies  le  platine  chauffé  par  la  pile  de  Volta  pour  en 
faire  des  instruments  destinés  à  la  pratique  chirurgicale. 

«  J’ai  représenté  en  regard  de  chacune  des  formes  adoptées,  l’instrument-type  dont  on 
s’est  servi  et  de  grandeur  naturelle  autant  que  possible,  avec  le  dessin  de  la  pile  ou  géné¬ 
rateur  employé  par  chacun  des  expérimentateurs.  L’origine  de  la  galvano-caustique  est  si 
près  de  nous  qu’il  sera  possible  de  présenter  en  regard  de  chaque  forme  d’instrument  non- 
seulement  le  nom  de  l’inventeur  et  de  l’expérimentateur,  celui  du  fabricant,  leur  nationalité 
et  leur  ville  et  aussi  la  publication  où  il  en  a  été  rendu  compte,  mais  encore  arriver  a  con¬ 
naître  comment  l’idée  première  est  venue  et  commeiil  elle  s’est  fait  jour,  en  s’aidant  des 
souvenirs  et  des  assertions  des  contemporains  dont  l’âgè  et  la  position  scientifique  donnent 
un  grand  poids  à  leurs  assertions. 

«  Je  dépose  une  note  relative  à  une  baignoire  qui  a  été  expérimentée  pendant  la  dernière 
séance  pour  renvoyer  à  la  même  commission  chargée  d’examiner  le  couteau  galvano-caus¬ 
tique. 

«  L’opération  par  la  galvano-caustique  date  de  1825;  elle  fut  pratiquée  par  Fabré  Pala- 
prat,  qui  s’appliqua  lui-même  un  moxa  à  la  nuque  pour  se  guérir  d’une  affection  des  plus 
singulières,  dont  il  était  atteint  depuis  vingt  ans.  » 

—  La  séance  est  levée  à  cinq  heures. 


COURRIER. 


L’Académie  des  sciences  a  tenu  sa  séance  solennelle  lundi  dernier.  Dans  notre  numéro  de 
samedi  nous  donnerons  la  liste  complète  de  nos  confrères  lauréats. 

EXTENSION  DE  LA  TRICHINOSE.  —  D’après  un  exemple  qui  vient  de  se  montrer  à  Prague, 
le  danger  de  contracter  cette  terrible  maladie  du  jour  serait  encore  plus  grand  qu’on  ne 
pensait.  La  malade  aurait  déclaré,  dit  la  Presse,  de  Vienne,  que  le  porc  dont  elle  avait  mangé 
•  était  fumé  et  cuit,  ce  qui  confirmerait  l’opinion  de  ceux  qui  ne  considèrent  pas  la  cuisson 
ni  la  fumigation  comme  des  préservatifs  suffisants.  Mais  une  opinion  aussi  irrationnelle  ni 
un  seul  fait  ne  sauraient  faire  loi  ;  un  degré  élevé  de  cuisson  de  la  viande  doit  tuer  infail¬ 
liblement  ces  nouveaux  parasites,  à  moins  de  les  assimiler  aux  tardigrades. 

Quoi  qu’il  en  soit,  un  porc  infecté  vient  de  se  rencontrer  en  Belgique.  Mercredi  dernier, 
dit  la  Presse  médicale,  un  boucher  de  Huy  l’a  acheté  et  l’a  reconnu  impropre  à  la  consom¬ 
mation  comme  atteint  de  trichinose.  Attention  !  —  * 

LA  RECONNAISSANCE  D’ANCONE.  —  Une  gratification  de  500  francs  vient  d’être  votée  par 
la  municipalité  de  cette  ville  pour  tous  les  médecins  du  canton  ayant  rendu  de  grands  ser¬ 
vices  durant  la  dernière  épidémie  de  choléra.  Plus  généreuse,  en  outre,  que  le  Ministre  de 
la  guerre,  elle  a  résolu  d’accorder  une  médaille  en  argent  aux  médecins  militaires,  au 
nombre  de  quinze,  qui  se  sont  dévoués  au  traitement  des  victimes  de  cette  cruelle  épidémie. 
On  ne  peut  qu’applaudir  à  ces  résolutions  quoique  tardives  :  Mieux  vaut  tard  que  jamais.  —  * 


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L’UNION  MÉDICALE. 


AVIS  A  MM.  LES  MÉDECINS. 


En  venant  remercier  le&  Médecins  des  départements  les  plus  fiévreux  de  France,  et  notam¬ 
ment  ceux  de  l’hôpital  de  Rochefori,  des  remarques  et  désirs  qu’ils  ont  bien  voulu  Irans- 
mellre,  nous  nous  empressons,  pour  répondre  à  celle  des  remarques  le  plus  souvent  exprimée, 
de  mettre  à  la  disposition  de  la  Pharmacie  du  Quinoïde-Armand  à  l’élal  sec.  De  celle  façon 
il  pourra  être  ordonné  comme  le  sulfate  de  quinine.  Son  innocuité  de  plus  en  plus  constatée, 
et  surtout  son  prix  peu  élevé,  le  feront  certainement  préférer  dans  la  majorité  des  cas  où  la 
quinine  est  indiquée. 

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Le  SIROP  DE  PEPSINE  A  L’ÉCORCE  D’ORAN&ES  AMÈRES  de  BESSON  est  employé  avec  succès 
dans  toutes  les  formes  de  Dyspepsies,  Gastrites  ou  Gastralgies,  une  à  deux  cuillerées  avant 
chaque  repas.  —  Il  résulte  des  expériences  faites  dans  les  hôpitaux  que  la  Pepsine  liquide 
est  la  seule  qui  possède  des  propriétés  digestives,  et  que  la  Pepsine  en  poudre  ou  amylacée 
est  un  mélange  complètement  inerte.  (V.  la  France  médicale  du  16  décembre  1865  et  YAbeiUe 
médicale  du  1“  janvier  1866.  —  Prix  :  3  fr.  le  flacon. 

Dépôt  dans  toutes  les  Pharm.  de  la  France.  A  Lyon ,  pharmacie  Besson,  12,  cours  Morand. 


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Cette  Poudre  est  employée  avec  le  plus  grand  j 
succès  contre  Us,  dyspepsies-gastriles ,  acidités,  j 
diarrhées ,  dysenteries ,  les  éructations ,  crampes  I 
d’estomac ,  les  vomissements  des  enfants ,  etc.  — 
(ÿoir  la  Gazette  des  hôpitaux  àu  15  octobre  1864.) 

Prix  :  le  IFIacos»,  S  fr. 

Seul  dépôt  chez  ROYER,  pharmacien,  rue  Saint- 
Martin,  225,  Paris  (en  face  la  rue  Chapon  . 

SIROP  ET  PATE  DE  BERTHÉ 

A  I.A  CODÉINE. 

Absolument  oublié  avant  les  travaux  de  M.  Ber- 
thé  sur  la  codéine,  cet  alcaloïde  a  repris  depuis 
lors  dans  la  thérapeutique,  la  place  que  lui  avaient 
conquise  les  savantes  observations  de  Magendie, 
Martin-Solon,  Barbier  (d’Amiens),  Aran,  Vigla,  etc. 
Ses  propriétés  calmantes,  utilisées  on  peut  le  dire 
par  la  généralité  des  médecins,  sont  tellement  con¬ 
nues  et  appréciées,  que  le  Sirop  et  la  Pâte  de  Ber- 
thé  peuvent  se  dispenser  de  toute  énonciation 
louangeuse.  En  nous  contentant  de  rappeler  que 
les  premiers  expérimentateurs  les  ont  employés 
avec  succès  contre  les  rhumes,  les  coqueluches, 
les  bronchites ,  les  affections  nerveuses  les  plus 
opiniâtres,  etc.,  etc.,  nous  insisterons,  auprès  des 
MÉDECINS,  pour  qu’ils  spécifient  sur  leurs  ordon¬ 
nances  le  nom  de  Sirop  ou  Pâte  tld  Berthé  à  la 
codéine.  La  contrefaçon  est  si  habile,  que  si  nous 
n’y  prenions  garde ,  elle  aurait  bientôt  discrédité 
ces  utiles  préparations.  Â  la  pharmacie  du  Louvre, 
151,  rue  St-Honoré,à  Paris. 


Prises  à  la  dose  ordinaire  de  2  à  5,  elles  dissipent 
(le  plus  souvent  en  quelques  minutes)  les  maux 
d’estomac,  migraines  et  névralgies. 


PRODDITS  ALIMENTAIRES  AO  GLUTEN 

Des  successeurs  DURAND  et  C>«,  k  Toulouse. 

I  Brevetés  s.  g.  d.  g. 

I  Seuls  approuvés  pur  l’Académie  impériale  de 
I  médecine  et  honorés  de  Médailles  aux  expositions 
■  de  Londres,  Paris,  etc.,  sont  souverains  dans  le 
i  traitement  du  Diabète,  étant  privés  des  prihéipes 
:  féculents  du  blé;  des  Maladies  d’estomac  et  de 
j  Consomption,  réunissant  dans  un  petit  volume 
;  les  principes  les  plus  azotés  et  les  plus  favorables 
à  la  nutrition. 

Dépôt  général  à  Paris,  r.d.Grands-Augustins,24. 

Se  trouvent  aussi  dans  toutes  les  succursales 
de  la  Compagnie  fermière  de  Vichy,  et  les  princi- 
;  paux  pharmaciens  de  chaque  ville. 

Ne  pas  confondre  ces  produits  avec  d’autres  pro- 
!  duits  dits  au  gluten,  mais  qui  n’en  contiennent 
j  qu’une  proportion  insignifiante. 

Pastilles  de  POTARD  à  la  manne, 

contre  les  Rhumes ,  la  Bronchite  chronique, 
j  l’Oppression,  la  Grippe  et  les  Glaires.  Facilitent 
j  rexpectoratioii.  Pectoral  laxatif  employé  dans  les 
!  maladies  inflammatoires.  A  Paris,  18,  rueFontaine- 
1  Molière  ;  en  province,  dans  les  pharmacies. 


L'UNION  MÉDICALE. 


in  de  Bellini,  composé  de  Vin 

de  Palermc,  de  Quinquina,  de  Colombo. 

Celte  nouvelle  préparation  se  recommande  par  son 
goût  agréable  et  [  ar  ses  propriétés  toniques ,  stoma¬ 
chiques,  apéritives  et  fébrifuges,  qu’on  ne  retrouve 
pas  an  même  degré  dans  les  produits  analogues  con¬ 
nus  (V.  les  appréciations  des  journaux  de  médecine.) 

Les  médecins  français  et  étrangers  se  félicitent 
journellement  de  l’emploi  du  Vin  de  Bclliui  dans 
les  affections  qui  dépendent  de  l’Appauvrissement  du 
sang,  dans  l’Anémie,  les  Névroses,  la  Leucorrhée,  les 
Pertes  séminales,  les  Hémorrhagies  passives,  la  Scro¬ 
fule,  le  Scorbut,  les  Diarrliécs  chroniques,  et  aussi 
chez  les  Convalescents,  les  Vieillards  affaiblis,  les  En¬ 
fants  débiles,  les  Femmes  délicates  ,  etc.;  enlin,  dans 
tous  les  cas  où  les  Toniques  amers  et  les  excitants 
réparateurs  doivent  être  prescrits. 

Sous  l’influence  stimulante  du  Viu  de  Palerme, 
les  principes  extractifs  amers  du  Quinquina  et  du  Co¬ 
lombo  développent  tous  leurs  effets  dans  l’économie. 

Ce  précieux  Composé  donne  un  produit  d’un  goût 
sut  generls  que  les  malades ,  même  les  enfants, 
prennent  sans  aucune  répugnance,  et  que  les  esto¬ 
macs  les  plus  débiles  supportent  parfaitement. — Prix 
de  la  bouteille,  4  fr.  pour  la  France  (remise  d’usage). 
Entrepôts  principaux  :  Paris,  pharmacie,  7,  rue  de  la 
Feuillade  ;  Lyon ,  pharmacie  Fayard  et  Cie,  rue  de 
l’Impératrice,  9.  Bruxelles,  pharmacie  anglaise  de 
Delacre.  JMTflaw,  pharmacie  Erba.  Turin,  pharmacie 
Dépanis.  Florence ,  pharmacie  anglaise  de  Roberts. 
Genève,  pharmacie  de  Burkel  frères. 

COLLODION  ROGË- 

Depuis  vingt  ans,  le  Collodion  élastique  ou  mé¬ 
dicinal  est  préparé  spécialement  à  la  pharmacie 
ROGÉ,  et  lesnombreuses  expériences  qui  ont  établi 
son  efficacité  dans  les  Péritonites,  les  Érysipèles, 
les  Rhumatismes,  la  Variole,  les  Entorses  et  les 
Inflammations  en  général,  ont  toutes  été  faites  avec 
le  Collodion  Rogé,  12,  r.  Vivienne.  Prix  :  2-50  le  fl. 


EAÜX  SULFUREUSES  DE  CAUTERETS 

;  (Sources  de  L\  RxiLLÈaE  et  de  Césak). 

i  B  Ces  eaux,  même  après  un  an  d’embouteillage, 

I  »  m'ont  fourni  tous  les  signes  d’une  bonne  con- 
»  servation.  »  (Filhol.) 

j  Très  recommandées  en  boisson  et  en  garga¬ 
risme  dans  les  maladies  chroniques  suivantes: 
Laryngite,  Pharyngite,  Catarrhe  bronchique. 
Phthisie  tuberculeuse ,  Asthme ,  Maladies  de  la 
peau,  etc. 

S’adresser  k  Cauterets,  à  BROCA,  pharmacien, 
fermier.  —  A  Paris,  à  LESCUN,  ts,  rue  de  Choi- 
seul.  —  En  province,  à  MM.  les  Pharmaciens  et 
Marchands  d’eaux  minérales. 

AVIS  ESSENTIEL. 

Qui  n’a  pas ,  de  près  ou  de  loin,  quelque  pauvre 
souffrant  à  qui  il  rendrait  service  d’indiquer  que  la 
Maison  GELLÉ,  18,  rue  Serpente,  fait  sa  spécialité 
de  Lits  et  Fauteuils  mécaniques,  avec  lesquels  tous 
soins,  mouvements,  déplacements,  opérations,  panse¬ 
ments,  bains  et  garde-robes  peuvent  être  procurés 
facilement  par  une  seule  personne ,  pour  la  minime 
somme  d’wn  franc  par  jour  à  peu  près  comme 
location? 

Vente;  location 
ET  TRANSPORT  DES  IHALADES. 

GELLÉ,  18,  rue  Serpente,  près  l'Êcole-de-Médecine, 
à  Paris . 

MAISON  ANCELIN. 

DESNOIX  et  G’®,  Successeurs, 

22,  rue  du  Temple,  à  Paris. 

Toile  vésicante.  Action  prompte  et  certaine. 
Kévnlsir  an  Thapsia.  Remplaçant  l’Huile  de 
croton,  etc. 

Stparadrap  des  Hôpitaux.  Fie  authentique. 
Tous  les  Sparadraps  et  Papiers  emplastiques  , 
demandés. 


AVIS 

Depuis  le  moi.s  de  janvier  dernier,  la  Revue  contemporaine,  recueil  considérable  et 
sérieux,  dont  tous  les  hommes  instruits  connaissent  le  mérite,  publie  une  édition 
mensuelle  au  prix  de  10  francs  par  an.  C’est  le  recueil  le  meilleur  marché  qu'il  y  ait 
au  monde.  Chaque  numéro,  publié  le  25  du  mois,  contient  douze  feuilles  d’impression, 
c’est-à-dire  la  matière  d’un  volume  in-S»  ordinaire.  Dans  chaque  numéro,  on  trouve 
des  études  de  science,  de  littérature,  d’histoire,  des  récits  de  voyage,  des  œuvres 
d’imagination  et  de  haute  critique,  d’ économie  politique  et  sociale,  d’art  et  d’archéo¬ 
logie,  enfin  des  chroniques  des  sciences,  des  lettres,  de  la  politique,  de  l’industrie  et 
des  finances.  Rien  n’est  plus  varié  (jne  l’ensemble  des  travaux  publiés  par  la  Revue 
contemporaine  mensuelle,  rien  n’est  plus  propre  à  introduire  dans  les  familles  une 
lecture  instructive,  intéressante,  à  tenir  les  gens  instruits  au  courant  du  mouvement 
de  l’esprit  humain.  On  remarque,  parmi  les  rédacteurs,  des  écrivains  et  des  savants 
comme  MM.  Sainte-Beuve,  Barrai,  Lélut.  le  général  Daumas,  Darimon,  Léon  Gozlan, 
de  laGuéronnière,  Levasseur,  Babinet,  Dehérain,  Ernouf,  etc.,  etc. 

On  s’abonne  pour  l’année  entière  au  prix  de  10  francs,  pour  toute  la  France;  — 
pour  le  second  semestre  au  prix  de  6  francs.  —  Paris,  rue  du  Pont-de  Lodi,  1.  — 
Mandats  de  poste. 

Paris.  —  Typographie  Félix  Maltestb  et  G®,  rue  des  Deux-Portes-Swnt-Sauveur,  22. 


Vingtième  année. 


N»  29. 


Samedi  10  Mars  1866. 


LWM  MEDICALE 

m  DE  i; ABONNEMENT  :  JOURNAL  D’ABONNEMENT 

DES  ISTÉBÊTS  SCIE5TIFI0DES  ET  PBATIOUES,  '■•'"“’S"”'"' 

.  3  Mois.  J  .  .  . .  9  »  MORiüX  ET  PROFESSIOKSELS  I>ans  les  Départements, 

roii-K  .tTb.nokk,  nil  rnRP<;  IWFnirAl  Chc^lesprindiiauxUbraires, 

TB'i'Wt  «1 /itas,’  UU  vUrlrD  ill  C.UI  wAlat  Et  dans  tous  les  Bureaux  de 

■Klon  qu  il  est  fixe  par  lei  l'osie,  et  des  Messagerie* 

■.  coiivciilions  postales.  -  Impériales  et  Générales. 

Ce  ««urual  parait  troii^  fois  par  Scniaiuo,  le  mardi,  le  jrBlTDi,  le  samedi, 

ET  FORME,  PAR  ANNEE,  4  BEAEX  VOLUMES  IN-S®  DE  PLUS  DE  600  PAGES  CHACUN. 

Tout  ce  qui  concerne  la  Rédaction  doit  être  adressé  à  M.  le  Docti'ur  A,méaée  i.axo»jr  ,  Rédacteur  en  chef.  —  Tout  éé  qui 
concerne  l'Administration,  à  M.  le  Gérant,  t  ue  du  Faubourg.-Montinartre,  56. 

Les  Lettres  et  Paquets  doivent  être  affranchis.  .  _ ^ 

BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE. 


TRAITÉ  DE  LA  PELLAGRE  ET  DES  PSEUDO-PELLAGRES,  par  le  docleur  J. -B. -Th.  ROUSSEL.  Ou¬ 
vrage  qui  a  obtenu  le  grand  prix  de  médecine  à:  rinstilut  de  France.  Un  volram®  in-8'’ 
d'environ  600  pages.  —  Prix  :  10  fr. 

ESSAI  DE  PNEUMATOLOGIE  MÉDICALE,  recherches  physîorogîqués,  cliniques  et  Ihérapeiitîques 
sur  les  gaz,  par  J.-M.  Demarquay,  chirurgien  de  la  Maison  municipale  et  du  Conseil  d’Étal, 
membre  de  la  Société  impériale  de  chirurgie.  Paris,  1866,  1  vol.  in-8“  de  865  pages,  avec 
figures.  —  Prix  :  9  fr. 

LE  CHOLÉRA  ET  LE  CONGRÈS  SANITAIRE  DIPLOMATIQUE  INTERNATIONAL,  par  le  docteur  J.-P. 
Bonnafont,  èx-médecin  principal  à  l’École  impériale  d’application  d’état-major.  Brochure 
in-8°  de  Ulx  pages.  —  Prix  :  1  fr.  25  c. 

Ces  trois  ouvrages  se  trouvent  chez  J. -B.  Baillière  et  fils,  19,  rue  Hautefeuille. 

DE  L’URÉTHROTOMIE  DANS  LES  RÉTRÉCISSEMENTS  DE  L’URÈTHRE,  par  le  docteur  Beyrah 
(extrait  de  son  Cours  sur  les  maladies  des  voies  urinaires)^  1865.  ChezGermer-Baillière. 


ALMANACH  GÉNÉRAL 

DE  MÉDECIIVE  ET  DE  PH.IRMACIE  POUR  LA  VILLE  DE  PARIS 

ET  LE  DÉPARTEMENT  DE  LA  SEINE. 

Publié  par  l’Administration  de  L’UNION  MÉDICALE. 

37me  année.  —  1866. 

En  vente  aux  adresses  ci-dessous  : 

Aux  Bureaux  de  L’UNION  MÉDICALE,  faubourg  Montmartre,  56; 
chez  Adrien  Delahaye,  libraire-éditeur,  place  de  l’École-de-Médecine. 

Prix  :  3  Francs  50  Centimes. 

D’importantes  modifications  ont  été  introduites  dans  cette  nouvelle  publication  :  on 
y  trouvera  les  Décrets  et  Arrêtés  ministériels  les  plus  récents  relatifs  à  l’organisation 
des  Facultés  et  des  Écoles  et  à  l’enseignement  de  ta  médecine  en  France. 

La  Liste  des  Médecins  et  des  Pharmaciens  a  été  l’objet  d’une  révision  très-attentive 
au  point  de  vue  de  certains  abus.  A  celte  Liste  ont  été  ajoutées  celle  des  Vétérinaires 
diplômés  et  celle  des  Sages-Femmes. 

Une  Table  détaillée  des  matières  termine  ce  volume,  d’une  utilité  quotidienne  pour 
tous  les  Praticiens  et  pour  les  Pharmaciens, 


L'UNION  MÉDICALE. 


SIBOF  D’ÉCORCES  D’ORANGES  AMÈRES 

Préparé  par  J.-P.  LAROZE,  pharmacien. 

Les  succès  du  Sirop  d’écorces  d’oranges  amères 
sont  incontestables  quand  il  faut  réveiller  les  apti¬ 
tudes  de  l’estomac,  stimuler  l’appétit,  activer  la 
sécrétion  du  suc  gastrique,  et,  par  suite,  régulari¬ 
ser  les  fonctions  abdominales.  Des  expériences 
suivies  établissent  son  action  tonique  et  antispas¬ 
modique  dans  les  affections  attribuées  à  l’atonie  de  | 
l’estomac  et  du  canal  alimentaire,  et  sa  réelle  su¬ 
périorité  sur  le  columbo,  la  rhubarbe,  le  quinquina 
et  même  l’oxyde  de  bismuth.  Elles  établissent,  en 
outre,  que,  bien  supérieur  k  tous  les  calmants  pré¬ 
conisés  du  système  nerveux  par  son  action  directe 
sur  les  fonctions  assimilatrices,  dont  il  rétablit  l’in¬ 
tégrité  et  augmente  l’énergie,  il  est  l’auxiliaire 
indispensable  des  ferrugineux ,  dont  il  détruit  la 
tendance  à  réchauffement.  Le  flacon  ;  3  fr. — Dépôt 
à  Paris,  rue  Neuve-des-Petits-Champs,  26,  et  dans 
toutes  les  pharmacies  de  France  et  de  l’étranger. 

Fabrique,  expéditions  :  M aison  J.-P.  Laroze, 
rue  des  Lions-Saint-Paul,  2,  Paris. 


Ce  Vin  présente  aux  médecins  et  aux  malades 
des  garanties  sérieuses  comme  tonique  et  fébri¬ 
fuge.  Le  titrage  garanti  toujours  constant  des  al¬ 
caloïdes  qu’il  contient,  le  distingue  de  tous  les 
autres  médicaments  analogues. 


Sirop  min.  sulfureux  au  Goudron 

de  GROSNIER ,  pharmacien.  Ce  Sirop  est  em¬ 
ployé  depuis  quinze  ans  pour  guérir  les  Affections 
chroniques  des  bronches  et  des  poumons ,  Toux, 
Rhumes,  Bronchite  rebelles  et  Phthisie  commen¬ 
çante.  —  Pharmacie  ,  rue  Montmartre.  95. 


iSIrop  et  VlMi  dig^eistifis 

de  CHASSAING 

RAPPORT  DE  l’académie  DE  MÉDECINE 
Seules  préparations  contenant  les  deux 

digestifs  malt  “ïr  PEPSINE 

Employées  avec  succès  dans  les  Gastralgies, 
Gastrites,  Dyspepsies  et  comme  tonique. 
Dépôt  central,  3,  rue  Réaumur,  Paris. 


En  vente  ;  rue  Duphot,  2;  —  Faubourg 
Montmartre,  76. 


.SIROP 

DE  DI  (Î.I  T  A  L  E 

deLABELONYE 


Excellent  sédatif  et  puissant  diurétique  employé 
avec  un  succès  constant  depuis  plus  de  20  ans  par 
les  médecins  de  tous  les  pays  contre  les  maladies 
organiques  bu  non  organiques  du  cœur,  les  di¬ 
verses  hydropisies  et  la  plupart  des  affections  de 
poitrine  et  des  bronches  (pnenmonies,  catar¬ 
rhes  {tulmonalre.a^j  asthmes^  bronchites 
nerveuses,  coqueluche,  etc.) 

A  la  Pharmacie ,  rue  Bourbon-Villeneuve,  19, 
j  à  Paris,  et  dans  les  principales  Pharmacies  de 
;  chaque  ville. 


Incontinence  d’Urine.  —  Guérison 

par  les  DRAGÉES-GRIMAUD  aîné,  de  Poitiers. 
Dépôt  chez  l’inventeur,  à  Poitiers.  —  Paris,  7,  rue 
de  la  Feuillade.  —  Prix  :  5  fr.  la  boîte. 


AVIS  IMPORTAIVT 

CONCERNANT  LES  VÉRITABLES 

PILULES  DS  BLANGARD 


L’Iodure  de  fer,  ce  médicament  si  actif  quand 
il  est  pur,  est,  au  contraire,  un  remède  infidèle, 
irritant,  lorsqu’il  est  altéré  ou  mat  préparé.  Ap¬ 
prouvées  par  l’Académie  de  médecine  de  Paris  et 
par  les  notabilités  médicales  de  presque  tous  les 
pays,  ;es  Pilules  do  itlancard  offrent  aux 
praticiens  un  moyen  sûr  ot  commode  d’admi¬ 
nistrer  l’iodure  de  fer  dans  son  plus  grand  état 
de  pureté.  Mais,  ainsi  que  l’a  reconnu  implicite¬ 
ment  le  Conseil  médical  de  Saint-Pétersbourg, 
dans  un  document  officiel,  publié  dans  le  Journal 
de  Saint-Pétersbourg,  le  8/20  juin  1860,  et  re¬ 
produit,  par  les  soins  du  Gouvernement  français, 
dans  le  Moniteur  universel,  le  7  novembre  de 
la  même  année  :  La  fabrication  des  Pilules 
de  Blancard  demande  une  grande  habileté  à 
laquelle  on  n'arrive  que  par  une  fabrication 
exclusive  et  continue  pendant  un  certain  temps. 
Puisqu’il  en  est  ainsi,  quelle  garantie  plus  sé¬ 
rieuse  d’une  bonne  confection  de  ces  Pilules  que 
le  NOM  et  la  signatdre  de  leur  inventeur,  lorsque 
surtout,  comme  dans  l’espècç,  ces  litres  sont 
accompagnés  d’un  moyen  facile  de  constater  en 


tout  temps  la  pureté  et  l’inaltérabilité  du  médi 
cament? 

En  conséquence,  nous  ne  saurions  trop  prier 
MM.  les  Médecins  qui  désireront  employer  les 
vcrltubles  Pilules  de  Blancard,  de  vou¬ 
loir  bien  se  rappeler  que  nos  Pilules  ne  se  ven¬ 
dent  jamais  en  vrac,  jamais  au  détail,  mais  seu¬ 
lement  en  flacons  et  demi-flacons  de  100  et  de 
50  pilules,  qui  tous  portent  notre  cachet  d’"- 
geut  réactif,  fixé  k  la  partie  inférieure  du  bou¬ 
chon,  et  notre  signature  (indiquée  ci-dessous) 
apposée  au  bas  d’une  étiquette  verte. 

Pour  se  garantir  de  ces  compositions  dange¬ 
reuses  qui  se  cachent,  surtout  k  l’étranger,  der¬ 
rière  nos  marques  de  fabrique,  il  sera  toujours 
prudent  de  s’assurer 
de  l’origine  des  pi¬ 
lules  qui  portent  no¬ 
tre  nom. 


Pharmacien  à  Paris,  rue  Bonaparte,  10. 
lïos  iiilulcfl  so  trouvent  dans  toutes  les  pharmacies.  _ 


L’UNION  MÉDICALE. 


N-  29.  Samedi  tO  Mars  186fi. 

SOMMAIRE. 

I.  Pakis  :  Sur  la  séance  de  l’Académie  des  sciences.  —  II.  Patéologië  ;  La  fièvre  pernicieuse  est-elle 
rare  à  Paris?  —  III.  Académies  et  SociÉTÉs  savantes.  Société  d'hydrologie  médicale  de  Paris  :  Cor- 
respsndance.  —  Les  eaux,  de  Kissingen.  —  Discussion  sur  la  dyspepsie.  ^  Société  impériale  de 
chirurgie  :  Appareil  pour  le  traitement  de  la  coxalgie.  —  Rétrécissement  syphilitique  de  la  trachée 
et  de  la  bronche  gauche.  —  IV.  CoonRiEii.  —  V.  Fedii.leton  :  Causeries. 


Paris,  le  9  Mars  tSQ6. 

BULLETIIV. 

Sinr  la  séance  de  DAcadémie  des  sciences. 

Lundi  dernier,  l’Académie  a  tenu  sa  séance  solennelle,  —  la  seule  pour  laquelle 
les  rédacteurs  scientifiques  de  la  Presse  sont  obligés  d'avoir  des  cartes  d’entrée,  qu’on 
ne  leur  envoie  pas  sans  qu’ils  les  demandent. 

-  M.  Goste  a  prononcé  l’éloge  du  naturaliste  Dutrochet,  et  M.  le  Secrétaire  perpé¬ 
tuel  a  proclamé  les  noms  des  lauréats. 

La  commission  de  statistique  a  décerné  : 

l»  Le  prix  de  1865  à  M.  le  docteur  Chenu,  pour  son  excellent  Rapport  mf  les 
résultats  du  service  médieo-chirurgical pendant  la  campagne  d’ Orient. 

2«  Une  mention  très-honorable  à  M.  le  docteur  Poulet,  pour  son  iü/moiVe  sur  le 
goitre  à  Plancher -les-Mines. 

3“  Une  mention  honorable  à  M.  Sistach,  pour  ses  Études  statistiques  sur  les 
varices  et  le  varicocèle. 

4°  Une  mention  honorable  à  M.  Saint-Pierre,  pour  son  ouvrage  intitulé  :  L’indus¬ 
trie  du  département  de  l’Hérault. 

Le  concours  pour  le  prix  Bordin  de  1865  (question  laissée  au  choix  des  concurrents, 
et  relative  à  la  théorie  des  phénomènes  optiques)  est  déclaré  tei’miné. 

Une  récompense  de  1,500  fr.  est  accordée  à  M,  Janssen,  et  une  de  1,000  fr.  ’à 
M.  Soleil. 


FEUILLETON. 


CAUSERIES. 

«  Chirurgiens  de  la  décadence,  »  c’est  en  ces  termes  que  M.  Velpeau  eût  peut-être  apos¬ 
trophé  ses  contradicteurs  si,  mardi  dernier,  on  lui  eût  plus  vivement  pressé  le  bouton. 
Mais  M.  Gosselin  est  un  contradicteur  si  placide  et  si  courtois  que  le  vieux  Caton  de  la  chi¬ 
rurgie  n’a  pas  eu  l’occasion  de  se  fâcher  tout  rouge.  Aussi  ne  s’est-il  servi  que  de  cette 
expression  adoucie  :  «  chirurgie  à  l’eau  de  roses.  »  M.  Velpeau  voit  avec  déplaisir  celte  ten¬ 
dance  de  la  chirurgie  actuelle  vers  l’emploi  des  moyens  doux  et  les  opérations  modérées. 
Guérir  d’abord,  voilà  le  but  de  l’art,  et,  pour  l’atteindre,  ce  n’est  pas  le  moyen  le  plus  doux 
qu’il  faut  prendre,  mais  le  plus  sûr. 

Très-bien  dit,  vieux  maître;  mais  croyez-vous  que  vos  jeunes  émules  n’aient  pas  aussi 
pour  but  la- guérison  du  malade?  S’ils  emploient  d’autres  moyens,  ne  serait-ce  pas  que  les 
anciens  ne  leur  ont  pas  semblé  aussi  sûrs  qu’à  vous-même?  D’ailleurs,  celte  transformation 
de  la  chirurgie  est  commandée  par  la  nature  même  des  choses.  L’extrême  civilisation  rend 
la  nature  humaine  plus  sensible,  plus  impressionnable  et  plus  désireuse  de  fuir  la  douleur. 
Celte  susceptibilité  nerveuse  doit  entrer  en  ligne  de  compte  dans  le  résultat  des  opérations. 
Les  bêtes  supportent  mieux  le  traumatisme  que  l’homme;  le  sauvage  mieux  que  le  civilisé; 
le  Cosaque  mieux  que  le  Français,  le  Bas-Breton  mieux  que  l’habitant  de  la  rue  Vivienne. 
Plus  nous  devenons  raffinés,  plus  nous  devenons  nerveux.  La  chirurgie  doit  avoir  plus  de 
succès  à  Pôlersbourg  qu’à  Londres,  et  il  est  certain  qu’elle  en  a  plus  à  Londres  qu’à  Paris, 
Tome  XXTX.  —  Nouvelle  série,  29 


450 


L’UNION  MÉDICALE. 


Le  grand  prix  des  sciences  physiques  (anatomie  comparée  du  système  nerveux  des 
poissons)  est  partagé  entre  M.  Baudelot,  à  qui  est  attribuée  une  somme  de  2,000  fr., 
et  M.  Hollard,  qui  reçoit  1,000  fr. 

Un  autre  grand  prix  des  sciences  physiques,  d’une  valeur  égale  de  3,000  fr.  pro¬ 
bablement,  a  été  décerné  à  M.  Alphonse  Milne-Edwards.  Le  mémoire  qu’il  a  envoyé 
—  c’est  le  seul  —  est  intitulé  :  Recherches  d’anatomie  comparée  et  de  paléontologie 
pour  servir  à  l’histoire  de  la  forme  ornithologique  française  aux  époques  tertiaires 
et  quaternaires. 

Les  expériences  de  M.  Bert  sur  la  greffe  animale  ont  valu  à  leur  auteur  le  prix  de 
physiologie  expérimentale  ;  et  l’ouvrage  intitulé  :  De  l’action  des  poisons  sur  les 
plantes  a  valu  à  feu  le  docteur  Reveil  une  mention  très-honorable.  Cet  ouvrage  sera 
inséré  dans  le  Recueil  des  savants  étrangers. 

La  commission  des  prix  de  médecine  et  de  chirurgie  a  décerné  : 

1°  Un  prix  de  2,500  fr.  à  M.  Vanzetti ,  de  Padoue,  pour  le  traitement  des  ané¬ 
vrysmes  par  la  compression  digitale. 

2»  Un  prix  de  2,500  fr.  à  MM.  Chauveau,  Viennois  et  Paul  Meynet,  pour  avoir 
déterminé  la  nature  des  relations  pouvant  exister  entre  la  vaccine  et  la  variole. 

3°  Un  prix  de  2,500  fr.  à  M.  Luys,  pour  la  partie  pathologique  d’un  ouvrage  inti¬ 
tulé  :  Recherches  sur  le  système  nerveux  cérébro-spinal,  sa  structure,  ses  fonctions 
et  ses  maladies. 

4°  Une  mention  honorable  (avec  1,500  fr.)  à  M.  Sucquet,  pour  un  travail  intitulé  : 
D’une  circulatioiv  dérivative  dans  les  membres  et  dans  la  tête  chez  l’homme. 

5o  Une  mention  honorable  de  même  valeur  à  M.  Legrand  du  Saulle,  pour  un 
ouvrage  intitulé  :  La  folie  devant  les  tribunaux. 

6»  Une  mention  honorable  de  même  valeur  à  M.  Desormeaux,  pour  son  invention 
AqV  endoscope. 

7«  Une  citation  très-honorable  à  MM.  Stœber  et  Tourdes,  pour  un  ouvrage  soiis  ce 
titre  :  Topographie  et  histoire  médicale  de  Strasbourg  et  du  département  du  Bas- 
Rhin. 

8»  Pareille  citation  est  accordée  à  M.  le  docteur  Moura,  pour  un  instrument  imaginé 
par  lui  et  servant  à  lier  les  polypes  du  larynx. 

La  commission  des  arts  insalubres  a  décerné  : 


Est-ce  que  les  chirurgiens  sont  plus  habiles  et  les  méthodes  meilleures?  Non,  il  n’y  a  là 
qu’une  question  de  races,  de  civilisation,  c’est-à-dire  d’impressionnabilité  nerveuse. 

La  chirurgie  est  condamnée  à  s’amoindrir  en  proportion  des  progrès  de  la  civilisation  — 
je  parle  de  la  chirurgie  militante,  opérante,  de  la  chirurgie  par  le  bistouri.  —  Et  voyez 
comme  tout  vient  à  point!  L’anesthésie  ne  pouvait  être  évidemment  inventée  qu’à  celte 
époque  de  susceptibilité  nerveuse  extrême.  Si  la  génération  chirurgicale  actuelle;  penche 
vers  la  chirurgie  des  petites  maîtresses,  comme  le  dit  M.  Velpeau,  c’est. qu’il  n’y  a,  en  effet, 
que  des  femmelettes  aujourd’hui.  Nous  ne  savons  pas  trop  ce  qui  se  passait  autrefois  en  fait 
de  résultats  d’opérations,  la  statistique  chirurgicale,  aujourd’hui  même  si  peu  avancée, 
n’existait  pas  encore.  Mais  il  est  permis  de  penser  que  si  ces  résultats  avaient  été  tels  qu’ils 
sont  aujourd’hui,  ils  auraient  frappé  les  grands  chirurgiens  des  époques  antérieures,  qui 
étaient  tout  aussi  humains  que  nos  chirurgiens  d’aujourd’hui.  Il  existe  certainement  quel¬ 
que  cause  qui  n’existait  pas  autrefois,  et  qui  rend  aujourd’hui  les  opérations  plus  graves  et 
leurs  résultats  plus  meurtriers;  les  conditions  nosocomiales,  qui  ont  si  légitimement  préoc¬ 
cupé  lattenlion  dans  ces  derniers  temps,  ne  sont  certainement  pas  les  seules  qu’il  faille 
accuser  de  ces  résultats,  car,  autrefois,  elles  étaient  bien  plus  mauvaises.  A  quoi  s’en 
prendre  donc,  si  ce  n’est  à  cette  extrême  impressionnabilité  que  les  raffinements  de  la  civili¬ 
sation  développent  dans  le  système  nerveux,  impressionnabilité  qui,  au  moindre  trauma¬ 
tisme,  fait  naître  les  complications  les  plus  formidables? 

Est-ce  seulement  en  chirurgie,  d’ailleurs,  que  se  remarque  cette  tendance  vers  la  miè¬ 
vrerie  thérapeutique? 

Quelles  transformations  dans  la  pharmacologie! 

Que  sont  devenues  ces  grosses  et  raclantes  noipes  dont  l’odeur  wule  excitait  les 


L’UNION  MÉDICALE. 


451 


Un  prix  de  2,500  fr.  à  M.  Aug.  Aehard,  ingénieur,  pour  son  frein  électrique  à 
embrayage;  * 

20  Une  récompense  de  1,000  fr.  à  M.  Chantrou,  inventeur  d’un  appareil  de  filtrage 
à  éponges. 

30  Un  encouragement  de  500  fr.  à  M.  Gallibert,  pour  un  appareil  respiratoire  con¬ 
sistant  en  un  réservoir  à  parois  flexibles  et  inflexibles  ,  et ^ui  contient  assez  d’air 
pour  entretenir  la  respiration  du  porteur  pendant  dix  à  quinze  minutes. 

La  commission  du  prix  Bréant  n’a  pas,  cette  année  plus  que  les  autres,  décerné  le 
fameux  prix  de  100,000  fr.,  mais  elle  a  accordé  une  somme  de  2,500  fr.  à  M.  Da- 
vaine  pour  ses  travaux  sur  les  bactéridies;  elle  a  mentionné  les  noms  de  MM.  lés 
docteurs  J.  Worms  et  Pellarin  (dont  elle  a  estropié  le  nom  en  l’écrivant  Pellagrin), 
mais  sans  les  récompenser.  Puis  elle  a  accordé  à  M.  Grimaud,  de  Gaux,  une  indem¬ 
nité  de  4,000  fr.  «  pour  l’acte  de  dévouement  spontané  qu’il  a  accompli  en  allant  à 
Marseille  étudier  le  choléra  au  plus  fort  de  l’épidémie.  Par  cet  ëncoufagement  l’Aca¬ 
démie  signale  et  récompense,  autant  qu’il  est  en  elle,  le  courage  réfléchi  et  l’esprit 
scientifique  Sous  l’influence  desquels  il  a  accompli  son  œuvre.  )> 

Le  prix  Barbier,  de  2,000  fr.,  a  été  partagé  entre  MM.  Baillet  et  Filhol,  d’une 
part,  pour  leurs  Études  sur  V ivraie  enivrante,  et  MM.  Véé  et  Leven ,  d’autre  part, 
pour  leurs  Recherehes  chimiques  et  physiologiques  sur  un  alcaloïde  extrait  de  la  fève 
de  Calabar.  En  outre,  une  mention  honorable  a  été  accordéé.  au  docteur  René  de 
Grosourdy,  pour  son  ouvrage  intitulé  ;  Le 

M.  Hélie,  professeur  à  l’École  prépafatoire  de  médecine,  à  Nantes,  a  obtenu  le  prix 
Godard  de  1,000  fr.,  pour  ses  recherches  sur  la  structure  musculeuse  de  l’utérus. 

Une  mention  honorable  a  été  accordée  au  mémoire  dé  M.  Bfouârdel,  relatif  aux 
affections  tuberculeuses  dés  organes  génitaux  de  la  femme. 

Un  agrégé  de  la  Faculté  de  Paris  avait  été  officiellement  convoqué  à  cette  séance 
pour  recevoir  un  prix  de  1,000  fr.  décerné  à  ses  recherches  sur  ranatomie  et  la  phy¬ 
siologie  comparées  du  bassin.  —  J’ai  vu  là  lettre  de  convocation,  illustrée  du  profil 
sévère  de  Minervè  et  dûment  paraphée.  Son  nom  n’a  pas  été  prononcé  par  M.  le  Se¬ 
crétaire  perpétuel,  et  il  ne  figure  pas  dans  le  programme  de  la  séance. 

Quel  est  donc  ce  mystère? 

Dr  Maximin  Legrand. 


contractions  intestinales!  Nos  petits  maîtres  de  la  formule  leur  ont  substitué  d’abord  l’eau 
de  Sedlitz,  puis  celle  de  Pulna,  pour  arriver  enfin  à  la  limonade  Rogé,  au  citrate  de  ma¬ 
gnésie,  ce  purgatif  à  la  saveur  pénétrante  et  parfumée  qu’un  de  mes  amis,  Romain  de  la 
décadence,  se  fait  préparer  en  sOrbet. 

Qui  prescrit  encore  le  quinquina  en  nature,  en  poudre,  en  extrait,  en  décoction?  Fi  donc! 
les  plus  fins  bouquets  de  la  sève  du  Médoç,  les  vins  les  plus  parfumés  de  Madère,  de  Sicile 
et  d’Espagne,  à  la  bonne  heure!  voilà  les  véhicules  charmants  de  cette  précieuse  écorce 
péruvienne. 

Infortunées  étaient-elles  autrefois  ces  tristes  victimes  de  Vénus  condamnées  aux  amer¬ 
tumes  de  la  salsepareille  et  du  gayac,  à  celte  affreuse  potion  que  le  Codex  a  la  cruelle 
ironie  d’appeler  balsamique  de  Chopart!  Aujourd’hui,  quelques  pilules  imperceptibles  de 
protoiodure  d’hydrargyre,  une  boîte  ou  deux  de  capsules  recélanl  ou  le  baume  ou  le  poivre 
spécial,  tel  est  le  peu  formidable  appareil  de  guerre  contre  les  blessures  de  l’amour. 

Nos  femmelettes  en  sont  venues  à  ne  plus  pouvoir  supporter  l’impression  suave  de  l’éther 
sur  leurs  papilles  linguales,  et  l’on  a  dû  emprisonner  celle  liqueur  subtile  dans  les  élégantes 
perles  du  docteur  Clertan. 

Il  n’y  a  plus  que  sirop  et  biscuit,  et  dragées  et  granules  et  marmelades.  Du  cacao  surtout  on 
a  fait  le  bouc  émissaire  des  plus  affreuses  drogues,  et  l’officine  du  pharmacien  ne  sera  bientôt 
plus  qu’une  confiserie. 

Faut-il  s’cn  plaindre  et  maugréer?  Assurément’ non.  Si  l’on  guérit  aussi  bien  la  chlorose 
aujourd’hui  avec  quelques  pilules  de  Vallet  ou  quelques  dragées  de  Gélis  et  Conté  qu’aulre- 
fois  avec  des  onces  et  des  gros  de  safran  de  mars  apéritif,  je  ne  crierai  pas  à  la  décadence. 
Je  ne  me  monterai  pas  la  tète  de  ce  qu’un  granule  de  digitaline  de  Homolle  suffise  à  pro- 


452 


L’UNION  MÉDICALE. 


PATHOLOGIE. 


LA  FIÈVBE  PEBNICIEDSE  EST-ELLE  BABE  A  PABIS  ? 

Par  le  docteur  de  Robert  de  Latour. 

Lorsque  j’entends  répéter  par  d’éminents  praticiens  que  la  fièvre  pernicieuse  est 
fort  rare  à  Paris,  je  m’effraye  des  erreurs  de  diagnostic  dont  cette  dangereuse  maladie 
est  constamment  l’objet.  Je  m’en  effraye ,  mais  ne  m’en  étonne  pas  :  la  fièvre  perni¬ 
cieuse  a  pour  caractère  d’irradier  l’inflammation  dans  les  cavités  viscérales;  et 
aujourd’hui,  sous  la  pression  de  l’intolérant  organicisme  qui  régit  la  médecine, 
aujourd’hui  qu’on  ne  voit  dans  les  maladies  rien  au  delà  des  lésions  matérielles, 
c’est  sur  l’inflammation,  ainsi  éclatée  secondairement,  que  se  porte  exclusivement 
l’attention,  sur  cette  inflammation  seule  que  se  concentre  l’action  thérapeutique. 
Quand  on  a  palpé,  percuté^  ausculté  ;  quand  on  a  mesuré,  du  compas,  l’altération 
physique  et  qu’on  en  a  tracé  sur  la  peau,  les  limites  avec  un  crayon  décoré  d’un  nom 
grec,  dermographe,  comme  pour  orner  ce  genre  d’exploration  d’un  vernis  scientifique, 
on  se  flatte  d’avoir  fait  oeuvre  d’observateur  exact,  et  l’on  se  croit  en  mesure  d’instituer 
une  thérapeutique  irréprochable.  Mais  que  d’amers  démentis  donnés  par  la  pratique  ! 
et  combien  de  malheurs  ont  ainsi  payé  la  prétention  d’enserrer  la  médecine  dans  des 
bornes  si  étroites  !  Cette  inflammation  que  vous  attaquez  directement,  si  elle  n’est 
pas  la  maladie  principale,  si  elle  n’est  qu’un  accident  sorti  d’un  grand  orage  au  sein 
de  l’organisme  ;  si,  en  un  mot,  cette  inflammation,  à  laquelle  vous  vous  attachez 
exclusivement,  n’est  qu’un  produit  secondaire  d'une  fièvre  essentielle,  quel  bien 
attendre  d’un  traitement  local  dénué  de  toute  proportion  avec  l’étendue,  comme  de 
tout  rapport  avec  la  nature  de  l’affection  ?  Sans  doute  ,  il  est  toujours  nécessaire,  il 
est  indispensable  de  juger  exactement  une  lésion  locale,  d’en  apprécier  tous  les  détails, 
d’établir  enfin  avec  précision  le  diagnostic  anatomique  ;  et,  certes,  ce  n’est  pas  moi 
qui  m’inscrirai  contre  un  tel  soin,  si  minutieux  qu’il  puisse  être.  Mais  telle  n’est  point 
la  limite  à  laquelle  doit  s’arrêter  le  praticien  dans  son  appréciation  ;  et  au-dessus 
de  ce  diagnostic  tout  local,  qui  vous  met  en  possession  d’un  résultat  matériel,  se  place 
un  diagnostic  plus  délicat  et  plus  général,  diagnostic  étiologique  qui,  en  vous  livrant 
la  raison  de  ce  désordre  local  qui  captive  et  subjugue  votre  pensée,  vous  révèle  la 


duire  les  effets  d’un  demi-litre  d’infusion  de  digitale,  ainsi  de  suite  d’autres  simplifications 
et  améliorations  que  je  trouve  fort  à  mon  gré,  et  il  se  peut  bien  que  les  malades  soient  de 
mon  avis. 

Tout  cela  prouve  que,  à  mesure  que  nous  devenons  raffinés,  nous  devenons  aussi  plus  déli¬ 
cats,  plus  susceptibles  et  plus  impressionnables,  que  nous  subissons  moins  facilement  les 
grandes  mutilations  et  les  grandes  perturbations  par  les  drogues,  de  sorte  que  la  chirurgie 
a  un  peu  raison  d’être  moins  entreprenante  et  que  la  pharmacie  n’a  pas  tort  d’être  moins 
perturbatrice. 

Nous  nous  empressons  de  reproduire  les  lettres  suivantes  adressées  par  M.  le  maire  de 
Brest  à  M.  le  comte  de  Gueydon,  préfet  maritime,  à  M.  Duval,  directeur  du  Service  de  santé 
de  la  marine,  ainsi  qu’à  M.  le  docteur  Penquer,  président  de  la  Société  médicale  de  Brest  : 

Monsieur  le  vice-amiral,  comte  de  Gueydon,  préfet  maritime  à  Brest. 

«  Amiral, 

«  Au  moment  où  nous  rentrons  dans  notre  état  normal,  interprète  des  sentiments  des 
habitants  de  notre  cité,  j’éprouve  le  besoin  de  vous  adresser  l’expression  de  notre  reconnais¬ 
sance  pour  le  concours  efficace  que  vous  nous  avez  prêté  durant  la  phase  malheureuse  que 
nous  venons  de  traverser. 

«  Vous  ne  vous  êtes  pas  borné  à  mettre  à  ma  disposition  les  médecins  que  je  vous  ai 
demandés  pour  le  service  de  nos  ambulances,  vous  nous  avez  encore  ouvert  les  magasins  de 
l’hôpital  et  fourni  aux  malades  des  médicaments,  du  bois,  des  couvertures. 

O  Nous  sommes  impuissants,  Amiral,  pour  nous  acquitter  de  tous  ces  bienfaits.  Nous  ne 
pouvops  que  vous  adresser  des  remercîmenls  de  cœur. 


L’UNION  MÉDICALE. 


453 


filiation  des  phénomènes  morbides,  remonte  ainsi  au  principe  de  la  maladif  et  en 
implique  le  traitement. 

Ce  qui,  jusqu’à  ce  jour,  a  fait  négliger  ce  diagnostic  étiologique  et  en  a  fait 
méconnaître  la  valeur,  c’est  l’oubli  dans  lequel  on  a  laissé  une  des  fonctions  les  plus 
importantes  de  l’organisme,  une  fonction  qui  intervient  partout  dans  le  mécanisme 
de  la  vie  et  qui,  par  sa  destination  physiologique,  prend  une  part  plus  ou  moins 
active,  directe  ou  indirecte,  à  toutes  les  déviations  morbides.  La  calorification  est 
cette  fonction.  Elle  a  pour  mission,  dans  l’ordre  physiologique,  d’assurer  la  circu¬ 
lation  capillaire,  et  en  s’exaltant,  soit  localement,  soit  généralement,  elle  fournit, 
dans  l’ordre  pathologique,  là,  l’inflammation,  ici,  la  fièvre.  En  d’autres  termes, 
mobilé  de  la  circulation  capillaire,  la  chaleur  animale  tient  à  tous  les  mouvements 
de  l’organisme  ,  normaux  ou  anormaux,  et  quand  on  en  ignore  la  mission  physio¬ 
logique,  on  eh  méconnaît  inévitablement  le  rôle  pathologique. 

Déjà,  dans  plüs  d’un  écrit,  je  formulai  ce  principe,  dont  une  observation  soutenue 
n’a  cessé  de  me  confirmer  l’exactitude  (Union  Médicale,  13  et  15  février  1862;  — 
22  et  24  septembre  1864),  que  la  fièvre  symptomatique  d’une  inflammation  ne  se 
traduit  que  par  une  ascension  modérée  de  la  température  organique ,  ascension  qui 
ne  dépasse  jamais  39»,  2  degrés  au-dessus  de  la  chaleur  normale,  et  qu’il  n’appar¬ 
tient  qu’aux  fièvres  essentielles,  affections  dont  l’élément  se  rencontre  dans  une. 
contamination  du  sang,  de  s’exprimer  par  les  degrés  les  plus  élevés  que  puisse 
atteindre  la  chaleur  humaine,  40  et  4lo.  Ge  dogme,  qui  sera  un  jour  inscrit  dans  la 
pathologie  comme  loi  fondamentale,  je  ne  me  lasserai  pas  de  le  reproduire  :  il  m’a 
servi  à  démasquer  la  fièvre  pernicieuse  là  où  cette  fièvre  se  cachait  sous  les  appa¬ 
rences  les  plus  trompeuses,  et  l’application  en  a  été  trop  constamment  heureuse 
sous  ma  main,  pour  que  je  néglige  le  soin  d’en  démontrer  la  valeur.  Mais,  pour 
obtenir  de  ce  dogme  tous  les  services  qu’il  peut  rendre,  pour  en  tirer  tout  le  parti 
qu’on  en  doit  attendre,  gardez-vous  de  la  moindre  réserve  dans  votre  confiance,  de 
la  moindre  hésitation  dans  votre  action  :  perfide  est  la  fièvre  pernicieuse,  rapides  en 
sont  les  coups;  et  si,  captivé  par  les  phénomènes  locaux  de  la  maladie,  si,  déconte¬ 
nance  par  l’inexorable  continuité  des  accidents,  vous  laissez  place  au  doute  sur  la 
signification  d’une  température  extrême,  alors  vous  fléchissez  infailliblement  dans 
votre  attitude  au  plus  fort  de  la  lutte,  et  une  triste  défaite  a  bientôt  payé  cette 


«  Mais  toutes  les  familles  auxquelles  vous  avez  contribué  à  conserver  un  père,  une  mère, 
objets  de  leur  affection,  se  joindront  à  nous  dans  l’expression  de  nos  sentiments  de  gra¬ 
titude. 

«  Agréez,  amiral,  l’assurance  de  mes  sentiments  respectueux. 

«  Le  maire,  KERros.  » 

Monsieur  Duval,  directeur  du  Service  de  santé  de  la  marine,  à  Brest, 

«  Monsieur  le  Directeur , 

«  L’épidémie  est  à  son  terme. 

«  Au  moment  où  les  médecins  de  la  marine  quittent  nos  ambulances  pour  reprendre  leur 
service  ordinaire,  je  viens  vous  prier  de  leur  transmettre,  en  mon  nom  et  au  nom  des  habi¬ 
tants  de  Brest,  l’expression  de  notre  reconnaissance  pour  les  éminents  services  qu’ils  nous 
rendent  depuis  l’invasion  du  choléra. 

«  Tous  les  jours  en  relation  avec  eux,  j’ai  été  en  position  d’apprécier  leur  zèle  et  leur 
dévouement,  qui  n’ont  pas  failli  un  moment,  et  pourtant  ils  étaient  constamment  au  chevet 
des  malades  et  appelés  nuit  et  jour  à  soigner  des  malheureux ,  manquant  de  tout,  et  logés 
dans  des  lieux  infects. 

«  Permettez-moi,  monsieur  le  Directeur,  de  vous  adresser  personnellement  mes  remercî- 
ments  et  ceux  de  nos  concitoyens  pour  le  concours  éclairé  que  vous  nous  avez  donné  avec 
tant  de  sollicitude  pendant  la  durée  de  l’épidémie. 

«  Vous  avez  su  vous  multiplier,  et  votre  présence  dans  nos  ambulances  encourageait  les 
dignes  jeunes  gens  qui  succombaient  à  la  fatigue,  en  même  temps  que  votre  expérience  près 
des  malades  venait  arracher  des  victimes  au  fléau. 


454 


L’UNION  MÉDICALE, 


défaillance  de,  vos  convictions.  Les  faits  que  j’ai  à  produire  ici  diront  au  contraire  ce 
que  peut,  dans  les  circonstances  les  plus  difficiles,  la  fermeté^  des  principes  pour 
appuyer  la  vigueur  de  l’action.  Un  jeune  homme  de  25  ans,  robuste  de  constitution, 
est  pris  d’angine  coueniieuse  et,  simultanément, :de  fièvre  ardente.  Sur  les  amygdales 
sont  des  pseudo-membranes  sans  consistance  comme,  sans  épaisseur,  et  ce  n’est  pas 
là  ce  qui  me  préoccupe  le  plus  dans  la  situation  ;  le  malade,  somnolent,  abattu,  se 
plaint  d’une  intolérable  douleur' de  tête,  et  l’on  surprend  dans  ses  paroles  un  certain 
vague  de  la  pensée,  même  quelque  incohérence  des  idées.  A  son  anxiété,  à  son 
habitude  générale,  on  juge  qu’il  est.  profondément  frappé.  Le  pouls  est  à  120,  la 
température  du  corps  à  40®,5.  Cette  température  élevée  trahit, évidemment  une  affec¬ 
tion  de  l’économie  entière,  une  affection  dont  l’élément  est  dans  le  sang,  en  un  mot, 
une  fièvre  essentielle  ;  et  l’angine  couenneuse  n’est  ici  qu’une  manifestation  locale 
du  mal  général  qui  rappelle  les  éruptions  cutanées  produites  par  les  fièvres  éruptives. 
Je  me  borne,  ce  premier  jour,  à  cautériser  fortement  les  amygdales  avec  le  crayon  de 
nitrate  d’argent,  et  à  prescrire  un  vomitif  ;  c’était  trop  peu.  Le  lendemain  matin,  je 
trouvai  mon  malade  dans  un  état  des  plus  alarmants  :  du  côté  de  la  gorge,  rien 
de  fâcheux,  les  fausses  membranes  sont  restées  limitées  au  siège  qu’elles  occupaient  la 
veille,  et  commencent  même  à  se  détacher.  Mais  c’est  du  côté  de  la  tête  que  les 
symptômes  se  sont  aggravés  :  le  délire,  que  dès  le  début  déjà  on  pouvait  pressentir, 
le  délire  a  éclaté  dans  la  soirée  avec  une  grande  agitatioUj  a  continué  toute  la.  nuit, 
et  n’a  d’interrupüon,  le  matin,  que  pour  faire  place  à  l’assoupissement.  Les  pupilles 
sont  largement  dilatées,  la  résolution  des  membres  est  complète.  Tout  à. coup,  au 
moment  où  je  cherche  à  obtenir  du  malade  quelque  ,  réponse,  survient  une  attaque 
épileptiforme  effrayante  :  renversement  de  la  tête  en  arrière  par  des  secousses  con¬ 
vulsives,  contraction  desmuscles  de  la  face,  roideur  des  membres,  flexion  des  pouces 
dans  les  mains,  écume  à  la  bouche,  tout  y  est,  tout,  jusqu’à  la  morsure  de  la  langue. 
Cette  attaque  dure  trois  minutes  et  laisse  après  elle  une  forte  contracture  .de  la  com¬ 
missure  droite  de  la  bouche.  Certes,  c’est  là  une  situation  bien  grave,  mais  est-relle 
désespérée  ?  Le  pronostic  sera  plus  ou  moins  fâcheux,;  suivant  la  manière  dont  on 
envisagera  la  maladie,  suivant  l’interprétation  qu’on  donnera  au:^  accidents,  Sans 
doute,  le  cerveau  est  fortement  engagé,  c’est  là.  un  danger  réel  . et  immédiat  ;  mais 
quelle  est  la  valeur,  quelle  est  la  consistance  du  mouvement  morbide  dont  cet  organe 


«  Il  faut  savoir,  comme  ceux  qui  l’ont  vu  de  près,  toute  l’efflcacité  des  secours  immédiats 
pour  combattre  les  premières  atteintes  du  choléra  pour  apprécier  tous  les  services  rendus 
par  les  médecins  chargés  des  ambulances. 

«  Je  me  propose,  toutes  choses  rentrées  dans  leur  état  normal,  de  soumettre  au  Conseil 
municipal  un  rapporteur  les  phases  de  l’épidémie  que  nous  venons  de  traverser,  et  de  lui 
demander  de  consigner,  dans  le  registre  de  ses  délibérations,  le  livre  d’or  de  la  cité,  le  nom 
de  toutes  les  personnes  qui  Ont  si  largement  contribué  au  soulagement  de  tant  d’infortunes. 

«  Nous  serons  heureux  de  transmettre  à  ceux  qui  nous  succéderont  des  noms  auxquels  sera 
rattaché  un  souvenir  de  reconnaissance. 

«  Agréez,  monsieur  le  Directeur,  l’expression  de  mes  sentiments  les  plus  distingués. 

«  Le  maire,  Keruos.  » 

Monsieur  Penqüer,  président  de  la  Société  médicale  de  Brest. 

«  Monsieur  le  Président, 

«  Au  moment  où  le  choléra  nous  abandonne,  c’est  pour  moi  un  devoir  et  un  bonheur  de 
vous  exprimer  et  de  vous  prier  d’exprimer  à  vos  dignes  confrères  toute  la  reconnaissance 
des  habitants  de  Brest  pour  le  zèle  et  le  dévouement  dont  le  Corps  médical  de  notre  cité  a 
donné  tant  de  preuves  depuis  l’invasion  du  terrible  fléau  qui  nous  a  visités. 

«  Vous  connaissez  et  vous  avez  pu  apprécier  les  motifs  qui  m’ont  engagé  à  appeler  le  con¬ 
cours  des  médecins  de  la  marine. 

«  Depuis  plusieurs  semaines,  vous-même  et  vos  confrères,  vous  vous  prodiguiez,  de  nuit 
et  de  jour,  sans  mesurer  les  soins  constants  et  assidus  que  vous  donniez  aux  malades,  et 
j’entrevoyais  avec  appréhension  le  moment  où  vos  forces  vous  trahiraient. 


L’UNION  MEDICALE. 


455 


est  le  théâtre  ?  La  température  du  corps  s’est  maintenue  à  40o,5,  et  cette  température 
n’est  pas  celle  des  phlegmasies  locales.  Derrière  la  sduflFrance  du  cerVeàu  est  donc 
unè  fièvre  essentielie  qui  a  son  élément  dans  le  sang,  une  fièvre  qui  d’abord  a  traduit 
sur  la  gorge  son  mauvais  caractère  par  une  exsudation  pseudo-membraneuse,  et  qui 
aujourd’hui  ptojette  sa  redoutable  influence  sur  l’encéphale.  Cette  fièvre  est  de 
l’ordre  pernicieuses ,  et  la  soumission  en  doit  être  confiée  au  quinquina.  Néan¬ 
moins  ,  préoccupé  de  la  gravité  des  accidents  qui  dérivent  du  cerveau,  je  me  hâte  de 
pratiquer  une  forte  saignée  du  bras  pour  agir  sur  l’état  phlegmasique  de  cet  organe, 
en  attendant  que  le  sulfate  de  quinine,  que  je  prescris  à  la  dose  de  1  gramme  à 
prendre  par  fractions,  puisse  agir  sur  l’élément  pyrétique,  mobile  de  tout  ce  désordre. 
Mon  malade  habitait  une  des  communes  voisines  de  Paris,  et  pour  qu’il  pût  obtenir 
en  mon  absence  tous  les  soins  dont  on  reconnaîtrait  l’urgence,  je  le  plaçai  sous  la 
surveillance  éclairée  d'un  jeune  médecin  de  la  localité. 

La  journée  ne  fut  pas  heureuse:  trois  nouvelles  attaques  épileptiformes,  contracture 
des  membres  du  côté  droit,  coma  profond,  tel  en  fut  le  bilan.  Il  faut  dire  que  le  sulfate 
de  quinine  n’avait  pas  été  administré  en  raison  du  rapprochement  convulsif  dés 
mâchoires,  rapprochement  qui  n’avait  pas  permis  la  moindre  ingestion  dé  liquide. 
Sans  doute  on  aurait  pu,  en  changeant  lé  mode  d’administration,  assurer  l’absorption 
du. sel  fébrifuge;  mais,  contraire  â mon  opinion  sur  la  nature  de  la  maladie,  mon  jeune 
confrère  était  resté  indifférent  à  cette  médication.  Élèvè  de  l’Ëcole  de  Paris,  fidèle 
au  principe  de  l’organicisme,  il  n’apercevait  ici  rien  au  delà  d’une  encéphalo-méningite, 
et  cette  phlegmasie  locale,  il  avait  cru  devoir  la  combattre  par  une  nouvelle  saignée 
du  bras,  une  application  de  sangsues  au  cou,  des  vésicatoires  aux  jambes  et  un 
lavement  purgatif  ;  et  en  Voyant  tous  ces  moyens  thérapeutiques  rester  sans  résultat, 
il  n’accordait  plus  au  malade  la  moindre  chance  de  salut.  La  mort,  à  ses  yeux,  était 
inévitable.  Le  pouls,  que  j’avais  laissé  plein  et  fort  le  matin,  et  que  je  retrouvais,  eii 
ce  moment,  petit  et  dépressible^  semblait  donner  raison  à  ce  funeste  .pronostic. 
Cependant  la  température  du  cOrps,  qui  sé  maintient  à  40o,5,  me  confirme  dans 
cette  conviction  que  je  suis  là  en  présence  d’uiie  fièvre  pernicieuse  ;  et,  m’autorisant, 
pour  expliquer  la  résistance  des  accjdèhts,  du  défaut  d’administration  du  seul  agent 
propre  à  les  conjurer,  j’exprime  une  espérance  qui  paraît  au  moins  excessive,  sinon 
insensée,  trois  lavements  sont  prescrits  pour  être  administrés  dans  le,  cours  de  la 


«  C’est  ce  que.  j’ai  voulu  prévenir,  et  j’ai  la  confiance  d’avoir  été  compris  par  vous  et  par 
tous  vos  confrères. 

«  Malheureusement  tous  les  dévouements  n’ont  eu  que  de  trop  nombreuses  occasions  de 
se  produire. 

«  Recevez-en  pour  vous-même,  monsieur  le  Président,  ainsi  que  pour  vos  dignes  confrères, 
tous  les  remercîments  de  cœur  que  vous  adressent  les  habitants  de  notre  cité. 

«  Je  suis  heureux  d’être  près  de  vous  et  près  de  messieurs  les  médecins  civils  l’inter¬ 
prète  de  nos  sentiments  unanimes  de  gratitude,  et  vous  prie  d’agréer.  Monsieur  le  Prési¬ 
dent,  l’assurance  de  ma  considération  la  plus  distinguée. 

«  Lemaire,  KERaos  » 

On  voit,  par  ces  lettres,  qu’à  Brest  comme  ailleurs,  comme  partout,  tous  les  éléments  de 
la  famille  médicale  et  toutes  les  individualités  ont  bravement  fait  leur  devoir  ;  M.  le  maire  de 
Brest,  en  effet,  sans  exception,  sans  distinction,  réunit  tous  nos  confrères  dans  ses  remerct- 
ments  et  dans  l’expression  de  ses  sentiments  de  gratitude.  ,  ' 

A  la  lettre  si  honorable  pour  nos  confrères  civils  de  Brest,  adressée  par  le  maire  de  cette 
ville  à  M.  le  .Président  de  l’Association  médicale,  M.  le  docteur  Penquer  a  répondu  de  la 
manière  suivante  : 

«  Brest,  le  7  mars  1866. 

«  Monsieur  le  maire. 


«  J’ai  reçu  avec  reconnaissance  la  Içttre  que  vous  m’avez  fait  l’honneur  de  m’écrire;  et  je 
me  suis  empressé  de  la  communiquer  à  chacun  de  mes  confrères  de  Brest. 

«  Notre  tâche  était  pénible  et  grande,  mais  eile  nous  a  été  rendue  facile  par  le  zèle  éclairé 


4o6 


L’UNION  MÉDICALE, 


nuit,  composés  chacun  avec  25  centigrammes  de  sulfate  de  quinine  ;  je  formule  une 
pommade  fortement  chargée  du  même  médicament ,  6  grammes  sur  30  grammes 
d’axonge,  pommade  destinée  à  des  frictions  qui  devront  être  pratiquées,  de  deux  en 
deux  heures,  avec  la  main  nue,  longtemps  chaque  fols  et  assez  vigoureusement  pour 
soulever  les  écailles  épidermiques,  et  assurer  ainsi  la  pénétration  de  l’agent  fébrifuge. 
Ce  traitement,  fidèlement  exécuté,  n’avait  pas  encore,  le  lendemain  matin,  produit 
d’amendement  bien  apparent:  deux  fois,  pendant  la  nuit,  rattaqucépileptiforme 
s’était  renouvelée  à  trois  heures  d’intervalle,  et  la  contracture  des  membres  n’avait 
rien  cédé  de  son  intensité.  Les  mâchoires  étaient  toujours:  aussi  fortement  serrées 
l’une  contre  l’autre,  les  pupilles  toujours  aussi  dilatées,  le  coma  toujours  aussi  pro¬ 
fond.  Toutefois,  le  pouls,  bien  que  toujours  aussi  fréquent,  130,  est  moins  misérable, 
et  j’en  puis  inférer  déjà  que  l’organisme  n’est  pas  absolument  dépourvu  de  toute  force 
de  résistance.  Ce  n’est  pas  tout  :  un  signe,  auquel  j’attache  une  bien  autre  valeur, 
c’est  rabaissement  de  la  température  du  corps  qui,  de  400,5,  s’est  réduite  à  39o,8, 
près  d’un  degré  de,  différence  ;  et  sur  ce  signe  je  fonde  d’heureuses  prévisions. 
L’emploi  du  sulfate,  de  quinine  est  continué  sons  les  mêmes  formes  que  pendant  la 
nuit;  et  le  soir,  quand  je  revois  mon  malade,  je  constate  avec  bonheur  que  la 
contracture  des  membres  a  disparu,  et  que  l’intelligence-,  sans  être  encore  parfaile-^ 
ment  claire,  laisse  pourtant  échapper  quelques  témoignages  de;  retour.  D’attaques 
épileptiformes ,  plus  ;  la  contracture  des  muscles  a  cessé  à  la  face  comme  aux 
membres,  et  on  a  profité  du  relâchement  des  mâchoires  pour  ingérer  dans  l’estomac 
25  centigrammes  de  sulfate  de  quinine.  A  dater  de  ce  moment,  on  pouvait  coiisidërer 
le  malade  comme  sauvé.  Le  traitement  fut  continué  quelques  jaurs^  et  ce  ne  fut  pas 
sans  raison,  car  pendant  trois  jours  de  suite  un  paroxysme  fébrile  éclata  encore, 
comme  pour  donner,  en  confirmant  mon  diagnostic,  un  grand  et  précieux  enseigne-: 
ment.  La  maladie  avait  débuté  le  lundi,  et  mon  jeune  homme  se  promenaU  au  jàrdin 
le  dimanche  suivant. 

C’est  un  fait  bien  remarquablè  et  sur  lequel  j’aurai  à  revenir  dans  le  cours  de  ce 
travail,  que  cette  résolution  rapide  et  comme  subite  des  lésions  locales  qui  sont 
subordqnnées  à  la  fièvre  pernicieuse.  Vingt-quatre  heures  :Suffireht,  dans  cette 
circonstance,  à  dissiper  Une  affection  du  cerveau  qui  déjà  datait  de  trois  jours  et  se 
marquait  par  les  symptômes  les  plus  effrayants.  Que!  temps  pour  atteindre  la  ^ué- 


de  nos  premiers  magistrats,  par  la  concours  dévoué  de  votre  administration  et  par  le  bon 
esprit  de  la  population  entière.  Personne  n’a  déserté  son  poste  at  n’a  manqué  à  son  mandat; 
notre  nature  bretonne  n’a  pas  de  ces  faiblesses;  elle  aime  mieux  conjurer  le  danger  que  de 
le  fuir.  La  classe  malheureuse,  qui  a  été  la  plus  maltraitée  par  l’épidémie,  a  trouvé,  dans 
l’intervention  des  riches,  les  secours  les  plus  empressés  et  les  plus  généreux;  la  fortune 
s’ennoblit  en  tendant  ainsi  la  main  à  la  misère. 

«  Grâce  à  cette  charité  si  bien  entendue,  grâce  à  ces  sages  mesures  administratives,  nous 
avons  vu  s’éteindre  promptement  le  fléau,  qui  avait  débuté  d’une  manière  si  menaçante. 

«  En  créant  des  ambulances,  vous  avez  donné  aux  médecins  civils  une  assistance  devenue 
nécessaire,  assistance  désintéressée  que  nous  avons  été  heureux  de  trouver,  en  celle  occa- 
sion,  chez  nos  confrères  de  la  marine.  Au  lit  des  malades,  les  médecins  de  toutes  les  écoles 
sont  de  la  même  famille.  Pour  eux  tous,  c’est  toujours  la  même  science  et  le  même  dévoue- 
ment. 

«  Chacun  a  dpne  fait  son  devoir.  Je  vous  remercie  particulièrement,  Monsieur  le  maire, 
au  n9m  des  médecins  civils,  de  l’avoir  si  bien  compris  et  de  nous  l’avoir  exprimé  avec  tant 
de  bienveil  ance.  Je  ne  m  engage  pas  trop  en  vous  assurant,  pour  l’avenir,  la  continuation 
ûe  cet  infaillible  dévouement,  qui  est  le  plus  beau  titre  de  noblesse,  la  vraie  gloire  du  Corps 


«  Veuillez  agréer,  etc. 


D'  A.  Penqüer, 

«  Président  de  l’Association  médicale.  » 


Un  professeur  de  la  Faculté  de  Paris,  qui  publie  un  Traité  de  pathologie  interne,  vient  de 
faire  un  tour  de  la  force  de  vingt  Léotards.  Il  a  trouvé  le  moyen  d’écrire  son  chapitre  de  la 
syphilis,  —  quatre-vingts  pages  grand  in-8%—  sans  que  le  nom  de  Ricord  se  soit  trouvé  une 
seule  fois  sous  sa  plume.  Ce  n’est  pas  qu’à  la  quatre-vingtième  page,  et  à  l’alinéa  sur  la  biblio- 


L  UiNION  MÉDICALE. 


457 


rison,  si  la  lésion  encéphalique  avait  été  la  principale,  la  seule  maladie  ! 

La  première  manifestation  locale  de  cette  fièvre  pernicieuse  avait  éclaté  à  la  gorge 
par  une  exsudation  pseudo-membraneuse,  et  ce  n’est  pas  le  seul  fait  de  ce  genre 
qui  se  soit  ainsi  accompli  sous  mes  yeux.  Je  donne  assez  fréquemment  des  soins  à 
un  jeune  homme  très-sujet  à  l’angine,  et  dont  les  amygdales,  dans  les  diverses 
atteintes  qu’il  a  subies,  se  sont  montrées  parfois  tapissées  de  fausses  membranes, 
parfois  simplement  rouges  et  tuméfiées.  Dans  ces  dernières  conditions,  l’inflammation 
locale  paraît  être  la  maladie  principale,  et  le  retentissement  fébrile  est  fort  modéré, 
à  peine  sensible.  Mais  lorsque  les  amygdales  sont  blanchies  par  l’exsudation  couen- 
neuse,  la  maladie  prend  une  tout  autre  physionomie  :  la  température  du  corps 
s’élève  à  40  et  4lo,  la  fréquence  du  pouls  se  mesure  par  124  et  130  pulsations  à  la 
minute,  et  le  délire,  qui  survient  dès  le  début,  annonce  que  la  tête  elle-même  est 
engagée  dans  le  mouvement  morbide.  La  cautérisation  de  la  gorge  et  quelques  centi¬ 
grammes  de  sulfate  de  quinine  ont  suffi  jusqu’ici  à  dissiper  tous  ces  accidents. 
Instruite  par  des  épreuves  répétées,  la  mère  de  ce  jeune  homme  n’attend  plus  mon 
arrivée  pour  administrer  le  sel  fébrifuge ,  et  ma  mission  se  borne  alors  à  la  cauté¬ 
risation  des  amygdales.  Le  rétablissement  a  toujours  suivi  de  près  cette  double 
médication. 

A  côté  de  ces  faits  remarquables,  et  pour  en  fortifier  les  déductions,  je  mentionnerai 
une  jeune  dame  qui,  l’an  dernier,  fut  prise  d’angine  couenneuse,  et  simultanément 
de  péritonite,  deux  affections  qui,  accompagnées  d’un  violent  mal  de  tête,  d’un  pro¬ 
fond  abattement  et  surtout  d’une  fièvre  ardente  mesurée  par  40o  au  thermomètre 
centigrade,  étaient  évidemment  subordonnées  à  un  état  morbide  général.  Une  couche 
de  collodion  sur  l’abdomen,  la  cautérisation  des  amygdales  avec  le  crayon  de  nitrate 
d’argent  et  enfin  l’emploi  du  sulfate  de  quinine,  telle  fut  ma  thérapeutique,,  et  le 
résultat  en  fut  des  plus  heureux.  La  péritonite  eut  à  peine  quelques  heures  de  durée; 
l’angine  couenneuse  nécessita  trois  cautérisations,  à  douze  heures  d’intervalle,  et 
après  trois  jours  marqués  chacun  par  un  paroxysme  fébrile  de  quelques,  heures, 
la  guérison  était  complète.  Cette  année,  notre  jeune  dame  a  été  de  nouveau  frappée 
d’angine  couenneuse,  mais  sans  péritonite:  la  fièvre  a  été  moins  forte,  tout  en 
s’exprimant  encore  par  une  température  de  trois  dixièmes  supérieure  à  39o,  et  la 
douleur  de  fête,  sans  être  aussi  violente  que  la  première  fois,  était  pourtant  très- 


graphie,  que  ce  nom  est  cité,  mais  alors  avec  accompagnement  de  critiques  aussi  injustes 
que  blessantes  et  qui  régnent,  d’ailleurs,  sous  le  pronom  on  tout  le  long  de  ce  singulier 
article.  Des  élèves  qui  suivent  le  cours  de  cet  aimable  professeur  on  peut  dire  :  Voilà  des 
jeunes  gens  bien  enseignés.  . 

Petit  échantillon  de  la  grande  susceptibilité  des  auteurs.  Nous  avons  reçu  la  lettre  sui¬ 
vante,  dont  la  publication  réparera  la  faute  commise,  s’il  y  a  eu  faute  : 

«  Constantinople,  le  28  février  1866. 

«  Je  suis  surpris  de  constater  combien  sont  incomplets  les  comptes  rendus  des  séances 
de  l’Académie  de  médecine,  publiés  dans  le  Bulletin  de  I’Union  Médicale,  l’un  de  nos  jour¬ 
naux  de  médecine  le  plus  justement  estimés.  Il  y  a  déjà  quelques  mois  que  le  très-illustre 
professeur  Trousseau  a  présenté  en  mon  nom,  à  la  savante  Compagnie,  mon  mémoire  publié 
sur  le  choléra  indien,  qui  a  été  reçu  avec  bienveillance  et  transmis  à  la  commission  spéciale 
à  titre  de  renseignements.  Mais  TUnion  Médicale  n’en  a  fait  mention  nulle  part.  Or,  vous 
concevez  fort  bien,  monsieur  le  rédacteur  en  chef,  que  tout  médecin  est  soucieux  de  sa  con¬ 
sidération,  et  que  I’ünion  Médicale  étant  le  journal  des  intérêts  scientifiques,  pratiques  et 
moraux  du  Corps  médical,  ne  devrait  pas  oublier  de  publier  les  témoignages  d’estime  accor¬ 
dés  à  des  médecins  par  la  Compagnie  la  plus  célèbre  et  la  plus  compétente. 

«  Agréez,  etc.  A.  F.  Bozzis, 

<<  Docteur  en  médecine  et  médecin  de  l’Arsenal.  » 

Je  n’ai  pas  le  temps  de  vérifier  si  véritablement  nous  avons  été  coupables  d’un  oubli  aussi 
grave.  Je  ferai  remarquer  cependant  que  TUision  Médicale,  pas  plus  que  les  autres  jour¬ 
naux,  ne  publie  de  Bulletin  ojjiciel  des  travaux  de  l’Académie  de  médecine;  que  c’est  à  titre 
gracieux  et  officieux  qu’elle  insère  les  comptes  rendus  des  séances  de  celte  Compagnie 


468 


L’UNION  MÉDICALE. 


fatigante.  La  guérison  s’est  accomplie  par  deux  cautérisations  des  amygdales  et 
l’emploi  du  Sulfate  de  quinine  pendant  deux  jours. 

Je  ne  prétends  pas  faire  rémonter  à  la  fièvre  pernicieuse  toutes  les  angines  à  exsu¬ 
dation  membraneuse  ;  néanmoins,  ces  dernières  affections  doivent  être  considérées, 
non  comme  lésions  simplement  locales,  mais  bien  comme  manifestations  d’un  mal 
général,  d’une  véritable  intoxication  du  sang  ;  et  lorsqu’elles  s’accompagnent  d’unè 
fièvre  ardente,  d’abattement,  de  délire,  rappelant  ainsi  les  caractères  de  la  fièvre 
pernicieuse,  elles  rentrent  certainement  dans  les  conditions  de  la  médication 
quinique.  Ma  pratique  me  l’a  démontré  plus  d’une  fois  avec  un  certain  éclat. 

(La  suite  à  un  'prochain  numéro. ) 


ACADÉmiES  ET  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 


SOCIÉTÉ  D’HYDROLOGIE  MÉDICALE  DE  PARIS. 

Séance  du  12  Février  1866.  —  Présidence  de  M.  Muihe. 

La  correspondance  manuscrite  renferme  : 

1°  line  note  sur  le  traitement  des  calculs  biliaires  par  .  les  eaux  de  Niederbronn  (Bas- 
Rhin),  avec  demande  du  titre  de  membre  correspondant  de  la  Société,  par  M.  le  docteur 
Kchn  fils,  médecin  à  Niederbronn. 

Renvoyée  à  une  commission  composée  de  MM.  Bourdon,  Basset,  Grimaud,  Périer  et  Treuille. 

2°  Une  lettre  de  M.  le  docteur  Proll,  sur  les  eaux  de  Gastein. 

Renvoyée  ii  la  commission  chargée  de  faire  l’analyse  de  l’eau  de  Cette  source. 

M.  Labat,  candidat  au  litre  de  membre  titulaire,,  lit  la  première  partie  d’un  travail  sur  les 
eaux  de  Kissingen. 

Une  commission  composée  de  MM.  Herpin,  Bédouin  ,  Rofureau,  Dumoulin  et  Liétard  est 
chargée  de  rendre  compte  de  ce  travail.  ' 

M.  Labat  avait  insisté  sur  l’usage  différent  du  Pandour  et  du  Rakoczy  dans  la  pratique  de 
Kissingen,  bien  que  ces  sources  soient  les  mêmes. 

D’après  M.  Ddrand-Fardel,  il.  y  a  toujours  entre  deux  sources,  à  peine  fiitférentes  au 
point  de  vue  physique  et  chimique,  des  différences  en  thérapeutique  dont  l’analyse  ne  Vend 


savante,  et  que  rien  ne  la  force  à  publier  tout  ce  qui  se  fait  et  tout  ce  qui  se  dit  danVson 
enceinte.  J’ajouterai  que  les  présentations  de  livres,  de  mémoires,  de  brochures,  d’appareils 
et  d’instruments  deviennent  si  nombreuses,  que  cet  usage,  qui  avait  été  jusqu’ici  sobre  et  dis- . 
cret,  tombe  tout  à  fait  dans  l’abus.  Bientôt  nos  colonnes  ne  suffiront  plus  à  reproduire  toutes 
ces  indications,  et  nous  nous  verrons  forcés  d’imiter  l’exemple  déjà  donné  par  un  journal  qui 
a  supprimé  toutes  ces  présentations  de  ses  comptes  rendus  académiques. 

On  lisait  hier  ceci  dans  un  journal  :  «  M“'X...  vient  de  succomber  à  une  phthisie  aiguë 
qui  a  duré  plusieurs  mois.  » 

Hier  aussi,  au  dessert  d’un  dîner  de  mi-carême,  un  de  mes  amis  a  commis  le  mot  suivant. 
On  demandait  quelle  était  la  spécialité  médicale  par  laquelle  on  arrivait  le  plus  vite  à  la 
clientèle  fructueuse  : 

«  C’est  la  peau,  répondit-il,  qui  conduit  le  plus  rapidement  à  la  peawpularité.  » 

Affreux  î  affreux  !  D'  Simplice. 


ADMINISTRATIDN  GÉNÉRALE  DE  L’ASSISTANCE  PUBLIQUE.  —  Un  concours  pour  deux  places 
de  médecin  au  Bureau  central  des  hôpitaux  civils  de  Paris  sera  ouvert  le  lundi  9  avril  1866, 
à  midi  précis,  dans  la  salle  des  concours  de  l’administration  générale  de  l’Assistance 
publique  à  Paris,  avenue  Victoria,  n”  3. 

MM.  les  docteurs  qui  voudront  concourir  se  feront  inscrire  au  secrétariat  de  l’administra¬ 
tion  de  l’Assistance  publique,  de  midi  h  trois  heures;  ils  justifieront  en  même  temps  de  leur 
âge  et  déposeront  leurs  titres.  Le  registre  d’inscription  des  candidats  sera  ouvert  le  samedi 
10  mars  1866,  et  sera  clos  le  samedi  24  du  même  mois,  à  trois  heures. 


L’UNION  MÉDICALE. 


459 


pas  compte.  Ainsi,  à  Vichy,  les  Céleslins  (source  froide)  et  la  Grande-Grille  (source  chaude) 
agissent  d’une  manière  toute  différente.  Les  Céleslins  congestionnent  le  cœur,  le  cerveau, 
fluxionnent  d’une  manière  prononcée;  tandis  que  la  Grande-Grille,  avec  sa  haute  tempéra¬ 
ture,  est  très-bien  tolérée  dans  des  conditions  où  les  Célestins  ne  seraient  pas  applicables; 

M.  Mialhk  trouve  l’explication  de  ce  phénomène  dans  la  quantité  plus  ou  moins  considé¬ 
rable  d’acide  carbonique  renfermée  dans  l’eau  minérale  au  moment  de  l’ingestion  de  cette 
eau,  quantité  souvent  moindre  que  celle  indiquée  par  l’analyse,  à  cause  de  la  perle  d’acide 
carbonique  pendant  le  trajet.  La  Grande-Grille  se  boit  an  griffon,  tandis  que  l’eau  des  Géles- 
tins  est  montée  à  l’aide  d’une  pompe. 

M.  Le  Bret  remarque  que  l’analogie  de  composition  et  les  différences  d’action  de  plu¬ 
sieurs  sources  sont  établies  par  la  tradition  dans  diverses  localités.  Exemple  :  Baréges  où  six 
sources  provenant  d’une  même  origine  offient  des  modes  d’action  très-différents,  que  de 
légères  différences  chimiques  n’expliquent  pas;  la  thermalité  n’est  pas  la  même. 

D’après  M.  Lefort,  la  différence  de  composition,  à  Vichy,  est  plus  grande  que  M.  Durand- 
Fardel  né  le  croit;  il  y  a  des  différences  d’un  gramme  dé  sel  entre  plusieurs  sources,  d’après 
le  travail  de  M.  Bouquet,  et  les  plus  minéralisées  sont  en  même  temps  les  plus  chaudes. 

M.  Lambron  fait  observer  qu’il  y  a  des  différences  très-marquées  d’action  physiologique 
et  curative  entre,  les  sources  qui  arrivent  à  l’air  dans  des  conditions  différentes;  Bayen  s’en 
était  déjà  préoccupé,  et  M.  Filhol  a  fait  de  savantes  recherches  sur  ce  point. 

A  Luchon,  ajoute  M.  Lambron,  nous  avons  trois  groupes  principaux  de  sources  :  le  Bos¬ 
quet,  la  Reine,  la  Blanche.  Or,  les  sources  du  premier  groupe,  beaucoup  plus  sulfureuses 
que  celles  du  troisième,  excitent  moins  le  système  nerveux,  et  cela  s’explique  par  la  forma¬ 
tion  d’hyposulfites  qui  sont  des  calmants  du  système  nerveux.  Les  eaux  excitantes  et  peu 
sulfureuses  comme  la  Blanche  donnent  lieu  à  un  courant  énergique,  tandis. que  Bosquet  et 
Borden  se  décomposent  plus  lentement  et  donnent  lieu  à  un  courant  moins  énergique.  La 
chimie  ne  s’est  pas  préoccupée  de  l’afTinité  des  éléments  entre  eux,  ni  de  la  rapidité  plus 
ou  moins  grande  avec  laquelle  ils  s’altèrent  au  contact  de  l’air  ;  ainsi,  Barèges  s’altère  beau¬ 
coup  moins  vite  que  Luchon. 

M.  PiDOüx  fait  remarquer  que  la  nouvelle  source  des  Eaux-Bonnes,  la  froide,  à  laquelle  il 
attache  de  l’importance  pour  le  traitement  des  affections,  de  l’estomac,  présente  exactement 
la  même  composition  que  la  vieille  source,  et  ne  produit  pas  de  bons  effets  dans  les  maladies 
des  voies  respiratoires;  il  y  a  20  degrés  de  différence  entre  la  température  des  deux  sources; 
M.  Lambron  a  parlé  de  sources  de  températures  différentes,  mais,  comme  elles  sont  rame¬ 
nées  à  la  même  pour  l’usage,  il  n’y  a  pas  lieu  de  tenir  compte  des  différences  de  tempéra¬ 
ture  originelle. 

M.  Hédouin  donne  lecture  d’une  Étude  sur  la  dyspepsie. 

M.  Dürand-Fardel  rappelle  que,  dans  la  dernière  séance,  il  avait  dit  :  «  Je  désire  être 
édifié  sur  la  constitution  de  la  dyspepsie  herpétique^  dont  aucun  auteur  n’a  parlé.  »  M.  Pi- 
doux  a  répondu  :  M.  Bazin  et  moi  seuls  en  avons  parlé,  et,  sur  20  dyspepsies,  il  y  en  a  15  de 
nature  herpétique.  Je  conteste,  ajoute  M.  Durand-Fardel,  la  réalité  de  cette  assertion 
jusqu’à  preuve  nouvelle;  il  y  a  là  une  exagération  considérable.  Certains  herpétiques  sont 
dyspeptiques,  cela  est  vrai;  maintenant  sont-ils  dyspeptiques  parce  qu’ils  sont  herpétiques? 
Je  n’en  sais  rien.  L’étiologie  de  la  dyspepsie  est  essentiellement  physiologique  et  non  patho¬ 
logique. 

M.  Pidoux  rentre  dans  les  dyspepsies  dialhésiques  dont  je  m’étais  éloigné,  et  cependant  il 
avait  paru  adopter  mes  idées.  Il  y  a  des  alternances  chez  les  herpétiques  dyspeptiques,  et 
alors  la  diathèse  se  montre  plutôt  sous  forme  de  gastralgie  ou  de  gastro-entéralgie  que  de 
dyspepsie,  lorsqu’elle  se  porte  sur  l’estomac  ou  sur  le  tube  digestif. 

M.  Pidoux,  pris  à  l’improviste,  rassemblera  ses  preuves,  et  démontrera ,  dans  une  des 
prochaines  séances,  que  sur  20  dyspepsies  il  y  en  a  effectivement  15  de  nature  herpétique. 

Une  lecture  de  M.  Mialhe,  sur  la  Dyspepsie  par  défaut  de  mastication  du  bol  alimentaire, 
termine  la  séance  qui  est  levée  à  cinq  heures. 

Vun  des  secrétaires  des  séances,  E.  Verjon. 


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L’UNlÔiN  MI^-DICâLE. 


SOCIÉTÉ  IMPÉRIALE  DE  CHIRURCIE. 

Séance  du  mercredi  7  Mars  1866.  —  Présidence  de  M.  Giraldès. 

Sommaire.  —  Présentations  :  d’appareil  pour  le  traitement  de  la  coxalgie;  discussion;  —  de  pièce 
pathologique  :  Rétrécissement  syphilitique  de  la  trachée  et  de  la  bronche  gauche;  discussion. 

La  séance  a  été  consacrée  tout  entière  à  la  discussion  de  deux  présentations  faites  l’une 
par  M.  Bouvier,  l’autre  par  iVI.  Verneuil. 

M.  Bouvier  a  présenté,  en  son  nom  et  au  nom  de  M.  Charrière,  fabricant  d’instruments 
de  chirurgie,  un  nouvel  appareil  pour  le  traitement  de  la  coxalgie.  Cet  appareil  avait  été 
commencé,  sur  les  indications  de  M.  Bouvier,  par  M.  Charrière  fils;  il  a  été  achevé  par 
M.  Charrière  père  après  la  mort  si  regrettable  de  son  fils. 

L’idée  de  cet  appareil  est  venue  à  M.  Bouvier  lorsque,  à  la  suite  de  la  dernière  discussion 
sur  la  coxalgie,  voulant  étudier  de  près  les  appareils  inamovibles  dont  M.  Verneuil  avait 
entretenu  la  Société  de  chirurgie,  et  se  rendre  compte  de  leurs  effets  dans  le  traitement  de 
la  maladie  de  la  hanche,  M.  Bouvier  a  pu  observer  ces  effets  sur  des  enfants  et  des  adultes 
traités  par  les  appareils  inamovibles  de  M.  Verneuil.  L’examen  des  faits  a  convaincu 
M.  Bouvier  que,  à  j’aide  de  l’appareil  inamovible  de  M.  Verneuil,  on  pouvait  faire  lever  les 
malades  et  les  faire  marcher  avec  des  béquilles  plus  tôt  qu’il  ne  le  pensait.  Mais  il  s’est  éga¬ 
lement  convaincu  que  ces  appareils  présentaient  certains  défauts  qui,  de  l’aveu  de  M.  Ver¬ 
neuil  lui-même,  pouvaient  être  seulement  palliés,  non  corrigés  complètement.  C’est  ce  qui  a 
conduit  M.  Bouvier  à  imaginer  un  nouvel  appareil,  lequel,  construit  sur  le  modèle  de  celui 
de  M.  Verneuil,  en  possédât  les  qualités  sans  les  défauts.  M.  Bouvier  pense  avoir  réalisé  ces 
conditions  dans  l’appareil  qu’il  présente  aujourd’hui  à  la  Société  de  chirurgie.  Il  se  compose 
essentiellement  de  deux  valves  de  cuir  moulé  renforcées  par  des  bandes  d’acier.  Ces  deux 
valves,  rime  antérieure,  l’autre  postérieure,  sont  réùnies,  de  chaque  côté,  par  des  lacets  qui 
permettent  de  les  serrer  ou  de  les  lâcher  à  volonté,  suivant  les  besoins.  Les  faces  qui  s’ap¬ 
pliquent,  sur  les  tissus  et  les  bords  de  ces  valves  sont  garnis  et  matelassés  pour  ne  pas  blesser 
les  parties  molles;  on  peut  y  adapter  des  sous-cuisses  si  l’appareil  a  dé  la  tendance  à 
remonter.  L’appareil  ainsi  constitué  embrasse  exactement  la  circonférence  de  l’abdomen,  du 
bassin,  de  la  cuisse  malade  qu’il  emboîte  jusqu’au  genou  au-dessus  duquel  il  s’arrête. 
Il  immobilise  complètement  la  hanche,  maintient  l’altitude  donnée  au  membre,  permet  la 
déambulation,  les  mouvements  généraux  et  partiels;  il  peut  être  enlevé  et  réappliqué 
à  volonté,  resserré  ou  desserré  totalement  ou  partiellement,  suivant  les  besoins,  Il  est 
particulièrement  applicable  dans  deux  états  de  la  coxalgie  :  1°  au  début  de  la  maladie,  pour 
prévenir  les  douleurs  de  l’articulation  et  les  déviations  du  membre,  et  même  pour  remédier 
à  ces  douleurs  et  à  ces  déviations  lorsqu’elles  sont  encore  peu  considérables  ;  2"  après  le 
redressement  forcé,  lorsque  celui-ci  a  été  jugé  nécessaire,  pour  maintenir  le  membre  dans 
son  attitude  nouvelle  et  la  hanche  dans  l’immobilité,  si  le  malade  a  besoin  d’être  levé  ou 
assis. 

M.  Bouvier  pense  que  cet  appareil  pourra  recevoir  avec  le  temps  des  applications  plus 
étendues  ;  il  est  susceptible,  d’ailleurs,  d’être  modifié  et  perfectionné  suivant  les  cas  et  les 
indications  diverses  qu’ils  peuvent  présenter. 

M.  Le  Fort  reproche  à  l’appareil  de  M.  Bouvier  de  ne  pas  répondre  aux  indications  rem¬ 
plies  par  les  appareils  inamovibles.  Il  est  seulement  applicable  aux  cas  où  l’on  veut  main¬ 
tenir  un  redressement  déjà  obtenu  par  d’autres  moyens.  Mais,  lorsqu’il  s’agit  d’opérer  gra¬ 
duellement  ce  redressement,  l’appareil  de  M.  Bouvier  ne  saurait  suffire  :  il  faut  recourir 
aux  appareils  plâtrés.  Après  avoir  imprimé  au  membre  un  certain  degré  de  redressement, 
on  le  maintient  à  ce  degré,  pendant  un  temps  suffisant,  à  l’aide  de  l’appareil  plâtré  inamo¬ 
vible;  chaque  degré  de  redressement  ultérieur  exige  un  nouvel  appareil  qui  puisse  s’adapter, 
exactement  à  la  nouvelle  attitude  du  membre.  Or,  pour  remplir  de  pareilles  conditions,  il 
faut  des  appareils  très-peu  dispendieux;  car  si,  dans  le  cours  du  traitement  d’une  coxalgie, 
il  était  nécessaire  d’employer  plusieurs  appareils  dans  le  genre  de  celui  de  M.  Bouvier,  les 
dépenses  s’élèveraient  à  un  chiffre  inaccessible  pour  la  bourse  de  la  plupart  des  malades. 

M.  Gdersant  pense  que  l’emploi  de  l’appareil  de  M.  Bouvier  doit  être  restreint  à  deux 
époques  extrêmes  de  la  coxalgie,  au  début  et  à  la  fin  de  la  maladie,  c’est-à-dire  lorsque  les 
douleurs  et  la  déviation  n’ont  pas  encore  commencé,  ou,  au  contraire,  lorsqu’elles  ont  à  peu 
près  complètement  cessé.  Hors  ces  cas,  il  le  croit  inapplicable. 

M.  Demarqday  partage  complètement  la  manière  de  voir  de  M.  Guersant.  Suivant  lui, 


L’UNION  MÉDICALE. 


461 


l’appareil  de  M.  Bouvier  ne  convient  qu’aux  individus  dont  la  maladie  est  guérie,  ou  à  peu 
près,  lorsqu’il  s’agit  simplement  d’immobiliser  l’articulation  pour  permeltre  la  marche.  Mais 
quand  il  existe  de  la  douleur,  un  état  inflammatoire  de  l’articulation,  qu’il  est  nécessaire  de 
recourir  à  l’applicalion  de  révulsifs,  il  faut  donner  la  préférence  aux  appareils  ouatés  et 
dextrinés  beaucoup  plus  avantageux.  Tant  que  dure  l’état  aigu,  l’appareil  de  M.  Bouvier 
serait  plutôt  de  nature  à  aggraver  qu’à  adoucir  les  souffrances  des  malades.  Il  ne  convient 
donc  qu’à  la  dernière  période  de  la  coxalgie  et  peut  alors  rendre  de  bons  services  quand  il 
s’agit  d’envoyer  les  malades  aux  Eaux  ou  ailleurs,  en  un  mot  de  les  faire  voyager. 

M.  Chassaignac,  sans  contester  les  cas  d’application  de  l’appareil  de  M.  Bouvier,  est 
entièrement  de  l’avis  de  M.  Le  Fort  touchant  la  supériorité  des  appareils  inamovibles  dans 
le  traitement  de  la  coxalgie.  Celui  de  M.  Bouvier  est  insuffisant  pour  tous  les  cas  où  il  est 
nécessaire  d’obtenir  une  immobilité  complète,  car  cet  appareil  s’arrête  au-dessus  du  genou, 
laissant  libres  les  mouvements  du  segment  inférieur  du  membre,  et  tout  appareil  qui  ne 
prend  pas  la  totalité  du  membre  n’immobilise  pas  même  les  segments  sur  lesquels  il  s’ap¬ 
plique.  L’appareil  de  M.  Bouvier  ne  saurait  donc  convenir  qu’à  uge  époque  de  la  maladie,  où 
les  phénomènes  d’acuité  ayant  complètement  cessé,  oh  peut  sans  inconvénient  laisser  à 
l’articulation  une  certaine  mobilité.  Mais  lorsque  l’immobilisation  est  encore  nécessaire,  elle 
n’est  entièrement  réalisée  que  par  l’appareil  inamovible  de  M.  Verneuil,  qui  seul  satisfait  à 
la  double  indication  d’immobiliser  la  hanche  et  de  donner  au  malade  la  liberté  dé  ses  autres 
mouvements. 

M.  Vernküil  trouve  deux  inconvénients  sérieux  à  l’appareii  de  M.  Bouvier  :  d’une  part,  son 
prix  probablement  très-élevé;  d’autre  part,  les  difficultés  de  la  fabrication,  double  cause  qui 
doit  s’opposer  à  la  généralisation  et  à  la  vulgarisation  de  son  usage,  surtout  dans  les  villages 
et  les  campagnes.  Il  serait  difficile,  assurément,  d’y  trouver  un  mouleur  capable  ;  il  ne  serait 
pas  moins  difficile  d’y  faire  venir,  chaque  fois  que  besoin  serait,  un  ouvrier  des  ateliers  de 
M.  Charrière. 

Les  appareils  plâtrés  inamovibles,  au  contraire,  sont  d’une  application  aussi  simple  que 
peu  coûteuse;  ils  conviennent  à  l’immense  majorité  des  cas  et  peuvent  remplacer  tous  les 
autres,  excepté  la  gouttière  de  Bonnet  et  l’appareil  de  M.  Mathieu,  dont  on  peut,  d’ailleurs, 
se  passer  90  fois  sur  100. 

M.  Giraldès  fait  passer  à  M.  Bouvier  le  dessin  d’un  appareil  en  cuir  moulé,  identique  à 
celui  de  M.  Bouvier,  dont  l’invention  et  l’emploi,  dus  à  M.  Hilton,  datent  de  l’année  18/i8. 
M.  Giraldès,  à  une  certaine  époque,  le  fit  connaître  à  la  Société  de  chirurgie. 

M.  Bouvier  présente  deux  enfants  à  qui  il  a  fait  avec  succès  l’application  de  son  appareil 
qu’ils  portent  encore.  L’un  était  au  début  de  la  coxalgie,  c’est-à-dire  alors  qu’il  n’existait 
encore  ni  douleur  ni  déviation  ;  en  conséquence,  il  n’y  a  pas  eu  de  redressement  préalable  ; 
l’enfant  est  en  voie  de  guérison.  L’autre  est  à  la  fin  d’une  coxalgie  pour  laquelle  il  avait  déjà 
subi  un  traitement  par  l’appareil  inamovible  de  M.  Verneuil,  après  un  redressement  forcé 
opéré  avec  succès,  grâce'à  l’anesthésie  par  le  chloroforme.  Sous  l’influence  de  l’appareil  de 
M.  Verneuil,  l’enfant  avait  obtenu  une  amélioration  très-notable  dans  son  étal,  lorsqu’une 
maladie  incidente,  ayant  obligé  de  suspendre  l’application  de  l’appareil,  fit  perdre  les  résul¬ 
tats  acquis.  L’emploi  de  l’appareil  de  M.  Bouvier  a  rapidement  rendu  au  malade  ce  qu’il  avait 
perdu.  Aujourd’hui  les  douleurs  ont  complètement  cessé,  et  l’enfant  marche  avec  facilité, 
grâce  à  son  appareil.  Ces  deux  cas  se  rapportent  d’ailleurs  aux  deux  circonstances  que 
M.  Bouvier  a  déjà  pris  soin  de  spécifier  comme  étant  celles  où  est  indiqué  l’emploi  de  cet 
appareil  :  le  début  et  la  fin  de  la  coxalgie. 

M.  Bouvier  est  d’accord  avec  M.  Le  Fort  lorsque  son  collègue  lui  objecte  que  son  appareil 
ne  répond  pas  à  toutes  les  conditions  remplies  par  les  appareils  inamovibles,  particulière¬ 
ment  lorsqu’il  s’agit  d’obtenir  le  redressement  forcé.  Aussi  n’est-ce  pas  pour  ces  cas  que 
M.  Bouvier  le  propose.  ‘Cependant  il  ne  faudrait  pas  croire  que  cet  appareil  ne  puisse  pas  se 
modifier,  comme  le  prétend  M.  Le  Fort,  pour  répondre  aux  exigences  d’un  traitement  com¬ 
plet  de  la  coxalgie,  et  qu’il  faille  nécessairement,  pour  chaque  phase  de  ce  traitement,  un 
appareil  nouveau.  M.  Bouvier  s’est  livré  à  des  essais  encore  incomplets,  mais  qui  montrent 
que  le  même  appareil  peut  servir  dans  les  différentes  phases  du  traitement,  le  cuir  étant 
Busceptible  d’être  retrempé  et  moulé  de  nouveau  pour  s’adapter  à  toutes  les  variations  de 
l’altitude  du  membre  et  à  tous  les  degrés  du  redressement.  On  n’a  pas  besoin,  ainsi,  de 
recourir  à  l’application  de  plusieurs  bandages  successifs,  le  même  pouvant  servir  à  chaque 
réappljcalion  nouvelle,  çQinroe  si  ç’élait  un  nouveau  bandage. 


462 


L’UN  [ON  MÉDICALE. 


Au  reste,  M.  Bouvier  ne  présente  pas  cet  appareil  comme  pouvant  toujours  remplacer  les 
appareils  inamovibles.  Il  a  eu  soin  de  dire,  et  en  cela  il  est  complètement  d’accord  avec 
M.  Guersant,  qui  n’a  fait  que  répéter  ce  que  M.  Bouvier  avait  déjà  déclaré,  savoir,  que  cet 
appareil  est  surtout  applicable  aux  deux  époques  extrêmes  de  la  coxalgie  :  le  début  et  la  fin. 
MM.  Demarquay  et  Chassaignac  n’ont  pas  tenu  compte,  comme  M.  Guersant,  de  toute  une 
série  de  cas,  ceux  de  la  coxalgie  au  début,  auxquels  l’appareil  convient  parfaitement,  et  c’est 
à  tort  qu’ils  lui  accordent  de  l’efficacité  seulement  à  la  fin  de  la  maladie.  Les  faits  prouvent 
qu’il  a  de  bons  effets  a  l’une  et  à  l’autre  époque. 

M.  Chassaignac  reproche  à  l’appareil  de  laisser  trop  de  mobilité  au  membre,  parce  qu’il 
s’arrête  au-dessus  du  genou  au  lieu  d’embrasser  le  membre  tout  entier.  Mais  rien  de  si  facile 
que  d’étendre  cet  appareil  à  la  totalité  du  membre,  même  à  la  totalité  du  corps,  si , c’est 
nécessaire.  M.  Bouvier  l’arrête  au-dessus  du  genou,  parce  que  l’observation  et  l’expérience 
lui  ont  démontré  que  c’était  plus  commode  et  d’ailleurs  parfaitement  suffisaqt  pour  l’im¬ 
mense  majorité  des  cas  où  l’application  en  est  indiquée,  c’est-à-dire  dans  les  cas  ordinaires. 

M.  Verneuil  a  fait  deux  objections  :  l’élévation  du  prix  de  l’appareil  et  les  difficultés  de  sa 
fabrication,  par  conséquent,de  sa  vulgarisation.  Sans  doute,  le  prix  en  est  élevé,  puisqu’il  coûte 
actuellement,  au  minimum,  de  50  à  60  fr.  ;  mais  il  pourra,  avec  le  temps,  être  réduit  au  moins 
de  moitié.  —  Quant  à  la  difficulté  de  fabriquer  cet  appareil  dans  les  villages  et  les  campa¬ 
gnes,  M.  Bouvier  pense  que  cette  objection  n’est  pas  sérieuse.  La  science  est  cosmopolite  et 
n’a  pas  à  se  préoccuper  de  ce  détail  particulier.  D’ailleurs,  la  difficulté  n’est  pas  aussi  grande 
qu’on  veut  bien  le  dire;  il  n’est  pas  toujours  besoin  de  venir  chercher  un  ouvrier  dans  les 
ateliers  de  M.  Gharrière  pour  fabriquer  un  appareil.  M.  Lambron  imagina,  il  y  a  quelque 
temps,  un  appareil  analogue  pour  les  fractures  du  membre  inférieur  ;  il  le  fit  faire  par  un 
sabotier  et  un  cordonnier  de  village.  Rien  ne  s’oppose  donc  à  ce  que  le  bandage  pour  la 
coxalgie  devienne  d’un  usage  vulgaire. 

M.  Le  Fort  conteste  cette  dernière  assertion.  L’appareil  de  M.  Bouvier  coûte  50  fr.,  au 
minimum;  les  appareils  plâtrés  coûtent  50  centimes,  au  maximum;  quelle  supériorité 
M.  Bouvier  trouve-t-il  à  son  appareil,  qui  soit  dé  naturé  à  contrebalancer  une  si  grande  dif¬ 
férence  de  prix  ? 

M.  Verneüil  n’accepte  pas  l’argument  tiré  par  M.  Bouvier  du  cosmopolitisme  de  la  science. 
De  ce  que  la  science  est  cosmopolite,  il  ne  s’ensuit  pas  que  l’on  ne  doive  pas  se  préoccuper 
d’en  mettre  les  applications  pratiques  à  la  portée  des  villages  et  des  campagnes.  Au  contraire, 
le  véritable  cosmopolitisme,  pour  les  méthodes  thérapeutiques,  consiste  à  sé  généraliser  età 
se  vulgariser  dans  tous  les  pays  du  monde,  dans  les  villes  et  dans  les  campagnes,  à  se  mettre 
à  la  portée  de  toutes  les  bourses  et  à  se  rendre  accessible  à  tous  les  praticiens.  Or,  les  appa¬ 
reils  plâtrés  peuvent  être  fabriqués  partout  instantanément  par  le  chirurgien  lui-même.  Il 
n’a  qu’à  couper  ses  bandes  et  à  les  tremper  dans  le  plâtre,  et  son  appareil  est  fait.  Pour 
fabriquer  le  bandage  de  M.  Lambron,  il  a  fallu  un  sabotier  et  un  cordonnier,  sans  compter 
le  chirurgien. 

Rétrécîssemeni  syphilitiquê  de  la  trachée  et  de  la  bronche  gauche.  —  M.  VERNEülli  pré¬ 
sente,  en  son  nom  et  au  nom  de  M.  Cusco,  son  collègue  à  l’hêpitaf  Lariboisière ,  une  pièce 
pathologique  relative  à  une  lésion  rare,  puisqu’il  n’en  existe  pas  plus  de  cinq  à  six  cas  dans 
la  science.  Il  s’agit  d’un  rétrécissement  syphilitique  de  la  trachée  artère  et  de  la  bronche 
gauche,  observée  chez  un  malade  qui  a  succombé  à  l’hôpital  Lariboisière,  dans  le  service  de 
M.  Verneuil,  aux  suites  de  cette  maladie.  Les  quelques  observations  de  ce  genre  qui  existent 
dans  la  science  ont  été  réunies  dans  la  thèse  de  M.  Charnal ,  et,  parmi  elles,  on  en  trouve 
une  de  M.  Moissenet,  sur  laquelle  le  cas  de  MM.  Cusco  et  Verneuil  semble  être  calqué,  pour 
ainsi  dire. 

Le  sujet  à  qui  appartient  la  pièce  présentée  par  M.  Verneuil,  était  un  jeune  homme  de 
26  à  27  ans,  d’une  constitution  très-robuste,  qui,  antérieurement  à  son  entrée  dans  le  ser¬ 
vice  de  M.  Verneuil,  avait  été  déjà  traité  par  M.  Cusco,  à  l’hôpital  Lariboisière,  pour  des 
accidents  syphilitiques.  Le  malade  présentait  des  tumeurs  gommeuses  sur  diverses  parties 
du  corps,  et,  de  plus,  des  symptômes  thoraciques  qui  avaient  éveillé  l’attention  sérieuse  de 
M.  Cusco.  De  concert  avec  M.  Hérard,  médecin  de  l’hôpital  Lariboisière,  appelé  en  consul¬ 
tation,  ce  chirurgien  avait  examiné  avec  soin  la  poitrine  de  ce  malade.  Le  résultat  de  cette 
exploration  fut  le  diagnostic  suivant  :  Rétrécissement  de  la  bronche  gauche,  suite  de  cica¬ 
trices  de  gommes  syphilitiques.  Il  existait  une  gêne  considérable  de  la  respiration,  qui  allait 
jusqu’à  déterminer  des  accès  inquiétants  de  suffocation.  M.  Cusco  s’était  assuré,  par  un  exa¬ 
men  à  l’aide  du  laryngoscope,  que  le  larynx  n’était  pour  rien  dans  ces  accidents.  Envoyé  à 


L’UNION  MÉDICALE. 


463 


l’asile  de  Vincennes,  à  la  suite  d’un  notable  amendement  survenu  dans  son  état,  le  malade 
s’y  trouva  bien  pendant  quelque  temps  ;  mais  les  accidents  reprirent  une  intensité  très-grande 
sous  l’influence  d’une  cause  inconnue,  peut-être  d’nn  refroidissement. 

Quoi  qu’il  en  soit,  lorsque  M.  Verneuil,  appelé  accidentellement  auprès  de  ce  malade,  le 
vit  pour  la  première  fois,  il  fut  frappé  de  la  gravité  des  symptômes  thoraciques,  et  il  lui 
offrît  de  le  soigner  dans  son  service  à  l’hôpital  Lariboisière,  ignorant  que  ce  jeune  homme 
avait  été  déjà  traité  dans  cet  hôpital  par  MM.  Cusco  et  Hérard.  Dès  qu’il  fut  instruit  de  ce 
fait,  M.  Verneuil  s’empressa  d’appeler  ses  collègues  en  consultation.  Malgré  le  diagnostic 
antérieur  (rétrécissement  de  la  bronche  gauche),  confirmé  par  un  nouvel  examen,  comme 
on  pouvait  supposer  la  présence  d’un  obstacle  dans  la  trachée  et  que  les  accidents  de  suffo¬ 
cation  devenaient  d’heure  en  heure  plus  menaçants,  M.  Verneuil  pensa  que  la  trachéotomie 
constituait  une  ressource  ultime,  ressource  douteuse  assurément,  mais  qui,  si  elle  ne  réus¬ 
sissait  pas  à  conjurer  les  accidents,  ne  pouvait  du  moins  rendre  pire  la  situation  à  peu  près 
désespérée  de  ce  malheureux  jeune  homme.  Il  se  décida  donc  à  la  pratiquer,  avec  l’assen¬ 
timent  de  ses  collègues.  L’opération  fut  émouvante,  comme  toutes  les  opérations  de  ce  genre 
pratiquées  chez  les  adultes.  M.  Verneuil  ne  tarda  pas  à  reconnaître  que  le  rétrécissement 
avait  son  siège  à  une  distance  considérable  au-dessous  de  l’ouverture  pratiquée  à  la  tra¬ 
chée,  car  une  sonde  à  boule  introduite  à  travers  ia  canule  s’arrêtait  seulement  à  la  partie 
inférieure  de  la  trachée,  au  niveau  de  la  bifurcation  de  ce  tube  et  de  l’origine  des  grosses 
bronches.  L’instrument  était  arrêté  là  et  ne  pouvait,  quelque  effort  que  l’on  fît,  pénétrer  ni 
dans  là  bronche  droite  ni  dans  la  bronche  gauche.  C’est  en  vain  que  M.  Verneuil  essaya  de 
forcer  le  passage  par  le  cathétérisme  ménagé  de  la  trachée  à  l’aide  de  la  sonde  œsopha¬ 
gienne;  il  ne  réussit  qu’à  donner  au  malade  un  soulagement  de  peu  de  durée,  car  ce  mal¬ 
heureux  ne  tarda  pas  à  succomber  aux  progrès  croissants  de  l’asphyxie,  vingt-quatre  heures 
après  l’opération. 

L’autopsie  a  complètement  justifié  le  diagnostic  de  MM.  Hérard  et  Cusco,  car  la  pièce 
pathologique  montre  l’existence  d’un  rétrécissement  cicatriciel  considérable  de  la  bronche 
gauche,  étendu  de  son  origine  à  sa  première  division,  rétrécissement  produit  par  de  véri¬ 
tables  cicatrices  qui  ont  succédé  à  des  ulcérations  résultant  de  la  suppuration  de  gommes 
sous-muqueuses.  —  Il  existe  un  rétrécissement  analogue,  mais  moins  prononcé,  à  l’extré¬ 
mité  inférieure  de  la  trachée,  au  niveau  de  sa  bifurcation.  A  l’extérieur,  au  même  niveau, 
on  constate  le  gonflement  et  l’induration  des  ganglions  lymphatiques  autour  de  la  trachée. 
—  Le  lobe  inférieur  du  poumon  droit  est  le  siège  d’une  hépatisation  des  plus  évidentes.  Il 
n’existe  pas  d’aitération  syphilitique  dans  le  tissu  pulmonaire.  Les  autres  organes  u’ont  pu 
être  examinés  à  ce  point  de  vue.  —  M.  Verneuil  termine  en  faisant  remarquer  l’exactitude, 
vérifiée  par  l’autopsie,  des  diagnostics  portés,  dans  ce  cas,  par  iui  et  ses  collègues  de  l’hô¬ 
pital  Lariboisière,  les  nombreuses  raisons  qu’avait  ce  malade  de  mourir  sans  que  sa  mort 
pût  être  imputée  à  la  trachéotomie  pratiquée  in  extremis  ;  enfin,  le  siège  du  rétrécissement 
syphilitique  dans  la  bronche  gauche,  partie  qui,  s’il  faut  en  croire  les  quelques  observations 
existant  dans  la  science,  serait,  avec  ie  larynx,  le  lieu  d’élection  des  altérations  de  ce  genre. 

M.  DEMARQUAT  dit  que  c’est  lui  qui  a  suggéré  à  M.  Charnal  l’idée  de  faire  sa  thèse  sur  les 
rétrécissements  syphilitiques  de  la  trachée.  Il  possède  le  dessin  des  lésions  qui  existaient 
chez  l’un  des  individus  dont  l’observation  est  consignée  dans  cette  thèse.  Cet  individu  fut 
opéré  de  la  trachéotomie  par  M.  Demarquay,  et  il  succomba  à  celte  opération.  Il  offrait  cette 
particularité  singulière  que,  quoique  en  proie  à  des  phénomènes  d’asphyxie,  il  parlait  et 
chantait  même  admirablement  bien,  avec  la  voix  la  plus  nette  du  monde.  L’autopsie  révéla 
l’existence  d’une  ulcération  syphilitique  considérable  de  la  partie  inférieure  de  la  trachée,  au 
niveau  de  sa  bifurcation,  produite  par  des  gommes  sous-muqueuses  suppurées.  Au-dessous 
du  rétrécissement,  particularité  très-caractéristique,  on  constatait  un  développement  extrê¬ 
mement  remarquable  des  fibres  musculaires  des  bronches. 

M.  Demarquay  a  eu  trois  fois  l’occasion  de  pratiquer  la  trachéotomie  pour  des  rétrécisse¬ 
ments  de  la  trachée,  uue  fois  pour  un  cas  de  rétrécissement  syphilitique,  deux  fois  pour  des 
rétrécissements  inflammatoires.  Le  syphilitique  succomba.  Mais,  dans  les  deux  autres  cas,  les 
malades  ont  guéri.  Dans  l’un  de  ces  cas,  il  s’agit  d’une  jeune  dame  hongroise  que  M.  Demar¬ 
quay  vit  en  consultation  avec  M.  Trousseau  et  M.  Turck,  de  Vienne,  que  la  famille  de  la  ma¬ 
lade  fit  venir  exprès  de  la  capitale  de  l’Autriche  à  Paris  pour  cette  consultation.  M.  Turck 
montra  à  M.  Trousseau  et  à  M.  Demarquay,  à  l’aide  d’un  appareil  réflecteur ,  que  le  rétré¬ 
cissement  avait  son  siège,  non  dans  le  larynx,  mais  dans  la  trachée,  et  il  en  précisa  si  exac¬ 
tement  le  point,  au  niveau  du  troisième  anneau  de  la  trachée,  que  M.  Demarquay  eut  Iq 


464 


L’ UNION  MÉDICALE. 


bonheur  ensuite,  en  pratiquant  la  trachéotomie,  de  tomber  eh  pléin  sur  le  rétrécissement 
et  de  l’inciser.  Depuis  cette  époque,  cette  dame  porte  une'  canule  de  l’invenlion  de  M.  De- 
marquay,  et  qu’il  appelle  canule  parlante.  Cette  canule  j'ermet  à  la  malade  de  parler,  sans 
que,  dans  le  monde  très-distingué  qu’elle  hante,  personne  puisse  se  douter  qu’elle  porle  un 
instrument  de  ce  genre.  Elle  le  dissimule  sous  un  nœud  de  ruban. 

Dans  un  autre  cas,  M.  Demarquayapu  obtenir  la  dilatation  graduelle  d’un  rétrécissement  tra¬ 
chéal,  de  nature  inflammatoire,  à  l’aide  d’une  autre  canule  qu’il  appelle  dilatatrice.  Cette  canule 
consiste  essentiellement  en  deux  pièces  distinctes,  dont  l’une.analogueà  unesdrte  detrès-petit 
spéculum  quadrivalve,  est  introduite  par  l’ouverture  artificielle  faite  à  la  trachée  et  pénètre 
sans  peine  dans  la  partie  rétrécie  du  canal  ;  l’autre  pièce  est  une  canule  pleine,  de  dimen¬ 
sions  variables,  destinée  à  s’emboîter  dans  la  précédente  et  à  déterminer  la  dilatation  gra¬ 
duelle  du  rétrécissement.  Pour  cela,  on  augmente  progressivement  le  calibre  de  la  canul- 
pleine,  au  fur  et  à  mesure  que  le  fibro-cartilage  de  l’anneau  trachéal  rétréci  cède  sous  l’in¬ 
fluence  continue  de  la  pression  de  dedans  en  dehors  que  cette  canule  exerce  sur  lui.  M.  De- 
marquay  a  pu  de  la  sorte  prolonger  la  vie  de  son  malade,  mort  depuis  d’une  maladie  étrane 
gère  à  l’affection  des  voies  respiratoires. 

M.  Demarquay,  en  examinant  de  près  la  pièce  présentée  par  M.  Verneuil,  ne  croit  pas  que 
le  rétrécissement  ait  été  causé,  dans  ce  cas,  par  des  ulcérations  ayant  succédé  à  des  gommes 
sous-muqueuses  suppurées.  La  dépression  produite  par  la  perte  de  substance,  dans  une 
lésion  de  cette  nature,  est  plus  profonde  et  s’accompagne  d’une  rétraction  considérable  du 
fibro-cartilage  trachéal  ou  bronchique,  rétraction  qui  n’existe  pas  sur  cette  pièce.  M  s’agit 
donc  d’ulcérations  syphilitiques,  mais  non  de  celles  qui  succèdent  à  la  suppuration  des  gommés 
sous-muqueuses.  •  ,  ,  : 

M.  Chassaignac  a  eu  l’occasion  d’opérer  par  la  trachéotomie  des  malades  atteints  de  rétré¬ 
cissements  syphilitiques  des  voies  aériennes.  Les  uns  ont  succombé,  d’autres  ont  guéri, 
entre  autres  un  personnage  qu’il  a  vu  en  consultation  avec  MM.  les  docteurs  Mandl  et  Raci- 
borski,  et  qui  est  devenu  l’un  des  chefs  de  la  dernière  insurrection  polonaise.  Il  a  traité 
encore  à  l’hôpital  Saint-Antoine  une  femme  chez  laquelle  le  rétrécissement  existait  à  la  partie 
supérieure  de  la  trachée.  La  canule  a  permis  le  maintien  de  la  vie,  mais  à  condition  qu’elle 
restât  en  permanence,  car  chaque  fois  que  l’on  a  voulu  essayer  fie  la  retirer,  le  rétrécisse¬ 
ment  et  les  accidents  asphyxiques  se  reproduisaient.  Des  faits  analogues  ont  été  observés  en 
Angleterre' et  ont  servi  au  travail  fie  M.  Moissenet  sur  les  rétrécissements  syphilitiques  de  la 
trachéé.  —  M.  Chassaignac  a  vu  aussi  des  rétrécissements  et  fies  étranglements  de  la'trachée 
produits  par  l’hypertrophie  des  ganglions  lymphatiques  qui  entourent  cette  partie  du  conduit 
aérien. 

.  M.  Verneüil  répond  à  M.  Demarquay,  contestant  que  le  rétrécissement  de  la  bronche 
gauche,  dans  la  pièce  mise  sous  les  yeux  de  la  Société  de  chirurgie,  ail  succédé  à  la  suppu¬ 
ration  des  gommes  sous-muqueuses.  Le  malade  portait  des  gommes  sous-cutanées  évidem¬ 
ment  contemporaines  des  cicatrices  que  l’on  observe  sur  la  membrane  muqueuse  de  la 
bronche  rétrécie.  Les  gommes  développées  dans  l’épaisseur  des  membranes  muqueuses 
,  entraînent  des  pertes  de  substance  moins  profondes  que  celles  qui  succèdent  à  la  suppura¬ 
tion  des  gommes  du  tissu  cellulaire  sous-cutané.  Il  est  impossible  de  méconnaître  la  ressem¬ 
blance  qui  existe  entre  les  gommes  sous-cutanées  et  celles  qui  s’observent  sur  la  membrane 
muqueuse  de.la  voûte  palatine  èt  qui  donnent  des  ulcérations  et  des  cicatrices  analogues  à 
celles  que  l’on  trouve  sur  la  muqueuse  bronchique  dans  la  pièce  dont  il  s’agit. 

D’où  proviendraient,  d’ailleurs,  cés  dernières  cicatrices?  d’ulcérations  simples?  Évidem¬ 
ment  non.  D’ulcérations  tuberculeuses  ?  Non  encore,  puisque  le  sommet  des  poumons  ne  pré¬ 
sente  pas  trace  de  tubercules.  Il  faut  donc,  de  toute  nécessité,  que  ces  cicatrices  aient  suc¬ 
cédé  à  des  ulcérations  syphilitiques. 

M.  Verneuil  fait  remarquer,  en  terminant,  que  ces  cicatrices  de  la  membrane  muqueuse 
des  bronches  sont  réellement  formées  par  du  vrai  tissu  cicatriciel  ou  inodulaire  ;  cela,  con¬ 
tredit  formellement  l’opinion  de  ceux  qui  pensent  que  les  ulcérations  ou  perles  de  substance 
des  membranes  muqueuses,  en  général,  ne  sont  pas  suivies.de  la  formation  d’un  véritable 
tissu  fie  cicatrice. 

■  D*  A.  Tartivel. 


Le  Gérant,  G.  RicheloT. 


P.iRis.  —  Typographie  FÉHx  Maitestb  et  C®,  rue  des  Deux-PorUs-Sainl-Sauyeur,  22, 


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LÀ  MÉDECINE 

HISTOIRE  ET  DOCTRINE 

La  médeGÎne  dans  les  poètes  latins.  —  Galiea  et  ses  doctrines  plrito-sopliiqaes.  —  Paul  d’Égiae 
et  les  médecins  compilateurs  dans  le  Bas-Empire.  — -  Be  féeole  de  Salerne.  —  Albert  le 
Grand  et  Thistoire  des  sciences  au  m,aj«ii,  âg;®.  ~  Louis  XÎV,  sesmédesiM,  son  tempé¬ 
rament,  son  caractère  et  ses  maladies.  —  Les  merveilles  d»  corps  humafn.  —  De  l'a  circu¬ 
lation  du  sang  et  de  son  histoire.  —  De  l’anatomie  palhojogique.  —  De  la  maladie,  du 
malade  et  du  médecin.  —  De  la  santé  des  gens  de  retires.  Bfygîène  dès  malades,  etc. 

Par  M.  Ch.  DAREMBERG 

Blbliotliécaire  de  la  biblioflïèque  Mazarine,  professeur  au  Collège-  de  France, 

Un  beau  volume  in- 8°.  —  Prix  :  7  fr. 


Paris.— i  Typographie  Félix  Maltbstb  et  C®,  rue  des  Deux-Portes-Saint-Sauveur, 22. 


Vingtième  année. 


!Vo  50. 


Mardi  13  Mars  1866. 


PRIX  DE  l’ABONiVEMENT  ;  JOURIVAL  D’ABOXVMEÎiT 

ST  ibs^dLartÈments  •  .  rueduFaubotti^-Monlraarlre, 

yr  lES  ISTBBETS  SCIE5T1F10CES  El  PEATIOCES, 

3  Mois. .  .  .  . .  9  »  MOEAÜX  ET  PROFESSIONNELS  pam  les  Vépai-iemenit. 

mm  JL ~  .  CEcî  Ics  priiicipaiix  Lîbraires, 

DU  CORPS  MEDICAL.  Et.aRslo„slesB„Tea«xde 

selon  qu'il  est  fixé  par  Ici  l’osic ,  et  des  Messageries 

-  cotiTcntions  postâtes.  - -  Impériales  et  Générales. 

Ce  Juiirnal  imralt  trois  fols  par  Semaine,  le  MABDI,  le  le  SAME»^, 

ET  FORME ,  PAR  ANNÉE ,  4  BEAWX  VOtüMES  IN-S»  DE  PltS  DE  600  FACES  CHACUN. 

Tout  ce  qui  concerne  la  Ucdaction  doit  être  adressé  à  M.  le  Docteur  Amédée  i.at«»kr  ,  Rédacteur  en  chef.  —  Tout  «e  tjuî 
concerne  l’Administration,  à  M.  le  Gérant,  t  ue  du  Faubourg-Montmartre,  S6. 
les  Lettres  et  Paquets  doivent  être  affranchis. 


BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE. 


LES  MATERNITÉS,  éludes  sur  les  Malernilés  el  les  Inslilulious  charilables d’accouchement  i 
domicile  dans  les  principaux  Étals  de  l’Europe  ;  par  le  docteur  Léon  Le  Fort,  professeur; 
agrégé  à  la  Faculté  de  médecine.  Un  volume  in-Zi°,  avec  11  planches.  —  Prix  :  18  fr. 
Chez  Victor  Masson  et  fils,  libraires. 

ÉTUDE  SUR  LES  TRICHINES  et  les  maladies  qU’elles  occasionnent  chez  l’homme,  parlLScoû- 
TETTEN,  docteur  en  médecine.  Un  vol.  in-8°  avec  planches  représentant  lés  différeiits  étals- 
des  trichines.  Chez  J. -B.  Baillière  et  fils,  libraires. 

THÉORIE  SUR  LA  VISION,  suivie  d’une  Lettre  sur  raphasie,  par  le  docteur  G.  Audiffrent.^ 
In-12.  —  Prix  :  1  fr.  50  c.  Paris,  L.  Leclerc,  libraire,  lU,  rue  de  l’École-de-Médecine. 

TESTAMENT  MÉDICAL,  philosophique  et  littéraire  du  docteur  Dumont  (de  Monlenx),  ancien 
médecin  de  la  Maison  centrale  du  Mont-Sainl-Michel,  aujourd’hui  médecin  de  celle  de 
Rennes,  memlye. de  la  Société  médicofpsychologique,  etc.  Un  beau  volume  in-g"  de 
600  pages.  —  Prix  :  8  fr.  Chez  Adrien  Delahaye,  libraire. 


ALMANACH  GÉNÉRAL 

DE  MÉDECmE  ET  DE  PHARMACIE  POUR  LA  VILLE  DE  PARIS 

ET  LE  DÉPARTEMENT  DE  LA  SEINE. 

Publié  par  V Administration  de  L’UNION  MÉDICALE . 

37ine  année.  —  1866. 

En  vente  au.t  adresses  ci-dessous  : 

Aux  Bureaux  de  L’UNION  MÉDICALE,  faubourg  Montmartre,  56; 
chez  Adrien  Delahaye,  libraire-éditeur,  place  de  l’École-de-Médecine. 

Prix  :  3  Francs  50  Centimes. 

D’importantes  raodiûcations ont  été  introduites  dans  cette  nouvelle  publication:  on 
y  trouvera  les  Décrets  et  Arrêtés  ministériels  les  plus  récents  relatifs  à  l’organisation. 
des  Facultés  et  des  Écoles  et  à  l’enseignerhent  de  la  médecine  en  France. 

La  Liste  des  Médecins  et  des  Pharmaciens  a  été  l’objet  d’une  révision  très-attentive 
au  point  de  vue  de  certains  abus.  A  cette  Liste  ont  été  ajoutées  celle  des  Vétérinaires 
diplômés  et  celle  des  Sages-Femmes. 

Une  Table  détaillée  deS  matières  termine  ce  volume,  d’une  utilité  quotidienne  pour 
tous  les  Praticiens  et  pour  lès  Pharmaciens. 


L’UNION  MÉDICALE. 


ÉTABllSSEMEPiT  HYDRO-MINÉRAL  de  POOTS  (Nièvre). 

Chomtn  de  fev  I.yon-Btturliounais,  Station  de  Pongnes.  Télégraphié  privée. 

Hydrolhérapie  complète.  —  Service  médical  :  D’'  Félix  Roobaud,  médecin-directeur. 

Casino  grandiose.  Parc  magnifique.  —  Bals,  Théâtre,  Concerts.  —  Hôtels  confortables. 
Les  EAUX  DE  FOUGUES,  les  plus  anciennement  employées  de  France,  sont  ALCALINES, 
TRÈS-GAZEUSES,  légèrement  FERRUGINEUSES  et  IODÉES, et  très-agréables  à  boire. 

Pour  tous  renseignements,  s'adresser  au  DireCtèur,  à  Pdùgues,  —  ou  60,  rue  Caumartin. 
Depot  des  Eaux  de  Fougues  ;  GD,  rue  Caumartin,  à  Farîs. 

VIN  DE  QUINQUIM  AU:  MALAGA  .  ^ 

Préparé. .par  hk'Qkl ,  pharmacien ,  21,  rue  Sainte- AppoUne ,  à  Paris.  ; 


Le  Vin  de  quinquina  au  Malaga  de  M.  Labat-Abbadie  se  recommande  aux  Médecins  par  le 
choix  du  quinquina  et  par  celui  du  vin. 

M.  Labat  emploie  le  quinquina  gris.  On  sait,  en.  effet,  que  les  propriétés  d’un  bon  Vin  de 
quinquina,  sont  essentiellement  liées  à  la  présence  de  la  plus  grande  et  de  la  plus  égale  pro¬ 
portion  de  tous  les  éléments  actifs,  du  quinquina  :  la  quinine,  la  cin.chonîne,,le  rouge  cîhchô- 
nique  soluble  et  le  roitge  cinChb'nique  insoluble  ;  or,  les  analyses  prouvent  que  le  quinquina 
gris  a.  Sous  ce  rap-portj  tmè  ihcontestable  supériorité'  sùr  les  autres  i^Üinquinas. 

Quant  au  Vin  de  Malaga,  il  contient  16  à  18  p.  100  d'alcool  (proportion  exigée  par'  lè  Godéx 
pour  tous  les  bonSiVins  de  quinquina)  j  dissout  et  il  gàrde  erv  dissolutionigrêice  à  son  alcool 
etàsea  acides,  le  quinate  de  chaux,. le  rouge  ci.nchonique  soluble,  et,  ce  qui  est  plus  important 
encore,  la  combinaison  de  cinchonine  et  de  rouge  cinchonique.  11  dissout  particulièrement 
une  forte  proportion  de  cette  dernière,  combinaison,  dont  un  vin  ordinaire  ne  dissout  que 
quelques  traces,  ‘  '  V  i' 

Ajoutons  que,  par  sa  saveur  aromatique  et  sucrée,  le  Vin  de  Malaga  masque  au  point  de 
le  rendre  agréable  l’aniertume  du  quinquina.  '  /  .  . 


Ces  deux  affections,  dont  l’une  est  la  conséquence 
de  l’autre,  sont  infailliblement  guéries  par  l’üsage 
des  E*ilules  tSe  Bontîu/s  pciTrcçtionnécs  par 
Ch.FAVROT,p/iàr.  à  Paris,  r.  de  liiclielieu,  102. 

Le  perfectionnement  apporté  par  M.  Fayrot  dans 
la  préparation  des  «icxiontius  duCodex 

en  a  fait  le  moyen  le  plus  efficace  pour  régulariser 
les  fonctions  intestinales  et  combattre  les  constipa¬ 
tions  les  plus  opiniâtres. 

DOSE  :  1  à  2  au  repas  du  soir,  dans  la  cuillerée 
de  potage  ou  de  confitures.  Elles  agissent  sans  in¬ 
terrompre  le  sommeil,  sans  causer  de  coliques,  et 
leur  effet  se  produit  le  lendemain. 

Pris  du  flacon  dc’SO  pilules,  *  francs. 


HÜliiE 

I  BERTHEI 


Extraite  des  foies  de  merues  par  M.  Bertué,  au 
moyen  d’un  procédé  approuvé  par  l’Académie  de 
médecine.  2-50  le  flacon.  Dépôt,  154,  r.  St-Honoré. 


VIN  TONiaUE  LE  GOUX 

AÜ.OlJIlVOüIlVA  ET  KAROUBA. 

Préparé  qvec  un  quinquina  à  titre  constant  et 
leTruit  du  karoubier  d’Afrique,  ce  vin  offre  aux 
malades  et  aux  médecins  les  précieux  avantages 
du  Quinquina,  sans  en  avoir  les  inconvénients. 

C’est  la  seule  préparation  de  quinquina  qui  ne 
constipe  pas ,  enTaison  des  propriétés  assimila¬ 
trices  et  laxatives  du  Karouba,  qui  lui  donne  en 
outre  une  saveur  agréable. 

Dépôt  :  Pharmacie  BOULLAY, 

Paris,  Viie  des  Fossés-Montmartre ,  17, 

mUSCULINE-GUiCHON 

B-c  pla.s  précieux  et  le  plus  réparateur 
des  analeptiques  connus. 

Préparation  unique  faite  sans  le  concours  de  la 
chaleur,  avec  la  fibrine  charnue  ou  la  partie  nutri¬ 
tive  de  la  viande  crue.  La  MUSCULINE  est  sous 
forme  de  bonbons  très-agréables  et  pouvant  se 
conserver  indéfiniment.  Expérimentée  avec  le  plus 
grand  succès  dans  les  hôpitaux  et  à  l’Hôtel-Dieu 
de  Paris. 

C’est  l’alimentation  réparatrice  par  excellence 
des  constitutions  débiles  et  des  convalescents. 
Prix  :  2  fr.  la  boite  (par  la  poste,  15  c.) 

Chez  GUICHON,  pharra.  à  Lyon;  à  Paris,  CHE¬ 
VRIER,  pharm.,  r.  du  Faubourg-Montmartre,  21. 


L’UNION  MÉDICALE. 


N°  30.  Mardi  13  Mars  1866. 

SeMMAIÜE. 

i.  Pabis  :  La  trichinose.  —  11.  Cliniqbe  médicale  (hôpital  de  la  Charité,  service  de  M.  le  professeur 
Bouillaud):  Difficulté  du  diagnostic  médical.  —  111.  Bibliotbèobe,  :  Dictionnaire  annuel  des  progrès 
des  sciences  et  institutions  médicales.  —  IV.  Académies  et  Sociétés  savantes.  Société  médicale  des 
hôpitaux  :  Suite  de  la  discussion  sur  les  revaccinations.  —  V.  Cocbbieb.  —VI.  Feuilleton  :  Chro¬ 
nique  étrangère. 


Paris,  le  12  Mars  1866. 

lia  Trichinose. 

On  lit  la  note  suivante  dans  le  Moniteur  du  9  mars  : 

«  Le  département  de  l’agriculture,  du  commerce  et  des  travaux  publics  a  confié  à 
un  professeur  de  la  Faculté  de  médecine  de  Paris  et  à  un  professeur  de  l’École  vété¬ 
rinaire  d’Alfort  la  mission  d’aller  étudier  en  Allemagne  les  faits  relatifs  à  la  trichinose. 

«  Informée  d’une  certaine  préoccupation  de  l’opinion  à  l’égard  de  ces  faits,  l’admi¬ 
nistration,  en  attendant  les  renseignements  qui  lui  seront  donnés  par  ses  délégués, 
a  cru  devoir  prendre  l’avis  du  comité  consultatif  d’hygiène  publique.  Ce  conseil,  après 
examen,  a  chargé  un  de  ses  membres,  M.  Bouley,  inspecteur  général  des  écoles  vété¬ 
rinaires,  de  consigner  son  appréciation  dans  uné  note  que  nous  publions  et  qui  suf¬ 
fira  sans  doute  pour  rassurer  les  personnes  qui  font  usage  de  la  viande  de  porc. 

La  maladie  dite  des  trichines,  ou  la  trichinose,  sur  laquelle  l’attention  publique  est  acluel- 
lément  fixée,  n’esl  pas  une  maladie  nouvelle.  Il  y  a  longtemps  que  des  médecins  de  diffé¬ 
rents  Étals  de  l’Allemagne  ont  rattaché  à  l’usagé  alimentaire  de  la  viande  de  porc,  dans  de 
certaines  conditions,  des  accidents  souvent  très-graves,  dont  la  nature  est  restée  inconnue 
jusqu’à  ce  que  les  investigations  micrographiques  l’aient  révélée.  On  sait  aujourd’hui  que 
cette  affection  est  causée  par  la  présence  accidentelle  dans  la  chair  de  porc  de  vers  parasi¬ 
taires  d’une  extrême  ténuité  auxquels  les  savants  qui  les  ont  découverts  ont  donné  le  nom 
Ae  trichines. 

Cependant,  quoique  la  viande  de  porc  entre  pour  une  très-grande  part  dans  l’alimentation 


FEUILLETON. 


CHRONIQUE  ÉTRANGÈRE. 

Péripéties  du  typhus  contagieux  et  de  la  syphilis  vaccinale.— Questions  d’enseignement.  —  La  médecine 
au  Parlement  italien.  —  L’ovariotomie  et  ses  progrès.  —  Aux  arsénicophages. 

Pauvreté  et  richesse  ;  voilà  mon  programme  aujourd’hui;  car  malgré  les  faits  originaux, 
curieux  qui  se  sont  produits  dans  l’ancien  et  le  nouveau  monde,  il  n’y  a  pas  à  en  parler  ici, 
ils  sont  trop  sérieux  pour  cela.  Comment  traiter,  par  exemple,  avec  les  développements  vou¬ 
lus  et  le  ton  qui  convient  à  la  chronique,  de  la  nouvelle  cause  des  fièvres  paludéennes  décou¬ 
verte,  éprouvée  par  le  docteur  Salisbury  ;  de  l’importation  du  choléra  de  France  à  New- York 
en  1865,  et  d’un  nouveau  procédé  d’anesthésie  locale  instantanée?  De  si  graves  sujets  vont  de 
droit  aux  colonnes  supérieures,  où  on  les  trouvera.  S’il  s’agit  du  typhus  contagieux,  c’est 
que  le  laisser-aller  des  intéressés  eux-mêmes  avec  ce  terrible  fléau  nous  y  autorise.  Ils  en 
sont,  en  effet,  aux  expérimentations  empiriques,  et  l’on  sait  qu’en  pareille  matière,  le  plus 
osé,  le  plus  aflirmalif,  a  toujours  raison.  Arrêtons-nous  donc  un  moment  sur  celte  affaire 
capitale  des  Anglais,  the  topic  of  the  day. 

Des  nombreux  remèdes  plus  ou  moins  bizarres,  vantés  et  expérimentés  contre  the  catlle 
plague,  the  garlic  cure,  à  l’essai  en  ce  moment,  n’esl  pas  le  moins  curieux.  Importé  par  un 
M.  Worms,  de  Ceylan,  comme  le  spécifique  infaillible  de  cette  maladie,  il  a  été  aussitôt  pris 
au  sérieux  et  mis  à  l’épreuve,  quoique  la  composition  en  fût  inconnue,  dans  les  fermes  des 
Tome  XXÎX.  —  Nnuvrlle  série,  30 


466 


L’UNION  MÉDICALE. 


de  tous  les  pays  de  l’Europe,  ce  n’est  guère  que  dans  quelques  contrées  de  l’Allemagne  que 
les  accidents  déterminés  par  les  tricliines  ont  été  signalés. 


En  France,  bien  que  l’attention  des  médecins  soit  partout  mise  en  éveil,  aucun  cas  de  tri¬ 
chinose  n’a  encore  été  rencontré,  ni  dans  les  villes,  ni  sur  les  populations  rurales,  ni  dans 
l’armée,  ni  dans  la  marine,  où  l’usage  de  la  viande  de  porc  salé  est  si  répandu. 

Il  en  est  de  même  en  Belgique  ;  car  le  fait  de  trichinose  qui  avait  été  sign.a|é  dans  la  pro¬ 
vince  de  Liège  a  été  reconnu  complètement  erroné  par  les  deux  savants  professeurs,  qui  ont 
reçu  du  ministre  de  l’agriculture,  du  commerce  et  des  travaux  publics  la  mission  d’aller 
étudier  la  trichinose  en  Allemagne. 

La  viande  de  porc  de  provenance  d’outre-Rhin  entre  cependant  pour  une  part  assez  im¬ 
portante  dans  la  consommation  de  notre  pays. 

Comment  se  fait-il  que,  malgré  cette  importation,  nos  populations  soient  restées  exemptes 
de  l’infection  trichineuse? 

L’explication  de  cette  heureuse  immunité  se  trouve,  sans  aucun  doute,  dans  les  habitudes 
respectives  des  populations  qui  font  usage  de  la  yiande  de  por.c  au  delà  et  en  deçà  du  Rhin. 

«  En  Allemagne,  dit  la  Gazette  de  Vienne  (n°  28;  1866),  l’élevage  du  porc,  principale¬ 
ment  des  races  anglaises,  se  fait  aujourd’hui  très  èn*  grand,  parce  que  la  consommation  de  la 
viaride  de  cet  animal  est  devenue  d’une  nécessité  indispensable  pour  les  classes  ouvrières, 
.qui,  généralement,  la  mangent  crue.  ^  ^ 

«  L’activité  industrielle  est  aujourd’hui  très-grande  dans  les  provinces  prussiennes,  dans 
la  Saxe,  les  États  de  Meursbourg  eld’Anhalt  et  le  Brunswick.  Une  masse  d’ouvriers  émigrent 
des  parties  pauvres  de  l’Allemagne  pour  aller  travailler  dans  les  fabriques, de. -suc.re  de  cçs 
dernières  contrées,  où  ils  vivent  en  commun  dans  des  établissements  particuliers  et  con¬ 
somment  de  la  viande  de  porc  crue.  Ce  n’est  point  seulement  à  l’état  de  viande  hachée 
qu’on  la  consomme,  on  en  fait  encore  des  saucisses,  qu’on  mange  sans  être  rôties,  et  qu’on 
se  contente  de  dessécher  à  l’air  et  de  fumer  seulement  pendant  vingt-quatre  heures. 

«  Toutes  les  préparations  de  porc  ne  sont  cuites  qu’incomplétement.  A  Noël  surtout,  on 
fait  un  grand  débit  de  viande  de  porc,  et  il  est  d’usage,  ,  à  cette  occasion,  de  manger  un 
.grand  nombre  de  saucissons  qui  sont  presque  complètement  crus.  » 

En  France,  au  contraire,  surtout  dans  les  départements  du;  Nord,  ce  n’est  que  par  très- 
rare  exception  que  quelques  préparations  alimentaires  ayant  pour  base  la  viande  de  porc 
sont  consommées  crues.  Dans  l’immense  majorité  des  circonstanceSj;  cette  viande  n’est 
mangée  que  cuite,  et  bien  cuite,  et  là  se  trouve,  à  n’en  pas  douter,,  rexplication  de  l’immu¬ 
nité  dont  nous  jouissons  relativement  à  l’infection  trichineuse,  qui,  du  reste,  est  beaucoup 
plus  rare,  même  en  Allemagne,  qu’on  ne  serait  porté  à  le  croire,- d’après  les  récits  qu’on  en 


grands  seigneurs,  lord  Leigh  et  le  baron  Rothschild.  En  quelques  jours,  on  en  disait  mer¬ 
veille,  et  l’attention  publique  a  été  tellement  surexcitée  par  ces  bruits,  que  le  Conseil  privé 
de  la  Reine  s’est  vu  moralement  contraint  de  déléguer  un  de  ses  plus  illustres  membres, 
M.  Symonds,  pour  faire  une  enquête,  à  ce  sujet  sur  les  lieux  mêmes.  Or,  il  en  est  résulté  ce  fait 
à  prévoir  que  ce  n’est  là  qu’une  nouvelle  mystification.  Suivant  le  rapport,  des  16  bêtes 
comptées  comme  guéries  sur  les  25  mises  en  expérience,  U  n’avaient  pas  étA  atteintes  et  5 
ne  l’avaient  été  que  légèrement  et  auraient  probablement  guéri  tout  autrement;  5  mouru¬ 
rent  et  Zi  restaient  en  traitement. 

Telle  est  la  différence  de  la  vérité  au  mensonge,  de  la  réalité  à  Terreur  sur  ce  prétendu 
antidote.  Le  secret  gardé  sur  sa  composition  suffisait  à  en  faire  prévoir  la  nullité.  En  en  exi¬ 
geant  la  recette  suivant  pos  habitudes,  il  eût  été  tout  simplement  sacrifié  sur  la  tribune 
académique.  Mais  nos  voisins  procèdent  autrement  :  la  raison  individuelle  se  met  là  au- 
dessus  de  la  raison  collective.  Quels  sont  les  plus  sages?  La  recette  de  ce  prétendu  remède, 
obtenu  après  coup,,  permet  d’en  juger  :  il  ae  compose  d’échalotes,  ail,  gingembre,  assa 
fœtida  et  eau  de  riz.-  De  là  son  nom  populaire  de  remède  à  Tail,  dont  la  puaritéur  fait  sans 
doute  le  principal  mérite. 

Naturally,  lord  Ellemborough  procède  tout  autrement  qu’un  simple  guérisseur.  His 
tordship  a  signalé  publiquement  à  la  Chambre  des  lords  une  lettre  de  Varsovie  établissant 
que  la  maladie  ne  s’est  répandue  dans  aucun  district  dont  les  eaux  sont  ferrugineuses.  Et 
comme  confirmation  du  fait,  un  autre  gentleman  de  répondre,  [éclairé  subitement  par  cette 
communication,  que,  de  tous  ses  troupeaux,  le  seul  animal  qu’il  sauva  buvait,  ên  effet,  dans 
un  vase,  de  fer.  Voilà  où  en  est  l’Angleterre  dans  son  trouble  à  chercher  un  remède,  un 
antidote  au  fléau  qui  la  ruine.  Est-ce  dans  cette  voie  empirique  qu’elle  le  trouvera?  La 


L’UNION  MÉDICALE. 


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a  faits  dans  ces  derniers  temps,  puisqu’il  résulte  d’une  statistique  officielle  publiée  à  Bruns¬ 
wick  que,  sur  près  de  30,000  porcs  soumis  pendant  vingt  et  un  mois  à  l’inspection  micro- 
graphique  dans  la  capitale  du  d'achë,  11  seulement  ont  été  reconnus  trichinés. 

Il  n’ÿ  a  donc  pas  à  s’inquiéter,  quant  à  préserit,  des  dangers  de  la  trichinose  en 'France. 
La  seule  précaution  qu’il  y  ait  à  prendre  pour  rester  exempt  de  cette  maladie,  c’est  de  ne 
manger  la  viande  de  porc,  Comme  c’est  du  reste'  riiahitüdé  en  Féance,  qu’après  l’avoir  sou¬ 
mise  à  une  cuisson  bien  complète. 


CLINIQUE  MÉDICALE. 


Hôpital  «le  la  Charité.  —  Service  de  M.  le  professeur  BOUILLAUD. 

DIFFICULTÉS  DU  DIAGNOSTIC  MÉDICAL. 

Nous  empruntons  à  la  thèse  de  M.  le  docteur  Riant,  ayant  pour  titre  ;  Difficultés 
du  Diagnostic médical  (I),  l’observation  suivante,  qui  ndus  montre  que  le  diagnostic 
est  quelquefois  difficile  à  établir  non-seulement  au  début,  mais  encore  dans  le  cours 
d’üne  maladie  : 

Une  femme'  de  58  ans,  concierge,  fut  apportée  le  1“  août  1865,  à-  l’hôpital  de  la  Charité, 
salle  Sainte-Madeleine,  n°  h.  Elle  est  dans  l’impossibilité  de  se  tenir  debout. 

Elle  n’a  jamais  eu  de  maladie  sérieuse,  sauf  une  fluxion  de  poitrine  à  l’âge  de  22  ans.  Elle 
a  cessé  de  voir  depuis  quinze  ans. 

Elle  souffrait  depuis  deux  mois  dans  le  genou  droit;  elle  attribuait  ses  douleurs  à  une  chute 
qu’elle  aurait  faite  un  mois  auparavant. 

Ellen’est  pas  sujette  aux  maux  de  tête,  étourdissements,  palpitations.  Quinze  jours  avant 
son  entrée  à  l’hôpital,  elle  s’est  sentie  tout  à  coup  faible  en  montant  l’escalier.  Elle  n’a  pas 
perdu  connaissance  et  a  pu  continuer  à  monter  jusqu’au  premier  étage.  Elle  s’est,  couchée 
immédiatement.  Depuis  ce  momept,  elle  ne,  s’est  pas  relevée. 

A  son  entrée  : 

C’est  une  femme  d’une  très-forte  corpulence,  très-grasse,  elle  a  un  peu  d’œdème  des 
jambes  et  des  varices.  _  .  .  , 

Elle  ne  retire  pas  ses  jambes,  quand  on  les  pince  ou  quand  on  les  chatouille.  Elle  ne  peut 

(t)  Chez  Adrien  Delabaye,  libraire-éditeur,  place  de  l’École-de-Médecine. 


Presse,  et  surtout  les  commissaires  spéciaux  chargés  d’étudier  tous  les  faits  se  rapportant  à 
cette  épouvantable  épizootie,  en  doutent.  Instruits  par  les  décevants  résülfais  obtenus  jus- 
qu’ièi  dans  cette  voie,  et  éclairés  par  ceux  qu’obtiennent  les  nations  voisines  en  procédant 
autrement,  ils  réclament  le  moyen  radical  :  l’abatage  en  grand.  C’est  un  peu  tard;  mais 
encore  mieux  vaut  tard  que  jamais.  Reste  à  savoir  si  l’individualité  se,  soumettra  et  sacri¬ 
fiera  son  myself  à  la  collectivité.  La  loi  seule  en  viendra  à  bout. 

Les  contradictions,  les  dissentiments  sur  la  syphilis  vaccinale,  n’ont  pas  une  portée 
moins  giave  ni  moins  immédiate  ;  chaque  jour  et  à  chaque  instant  te  mal  peut  être  inoculé 
et  s’infilrer  dans  le  sang  des  innocents  si  l’on  n’y  prend  garde,  et  la  mesüré  de  ces  précau¬ 
tions  indispensables  est  dans  l’admission,  le  doute  ou  le  rejet  de  la  réalité  de  ce  fait.  Il  est 
donc  aussi  intéressant  de  constater  les  péripéties  qu’il  subit  suivant  les  temps  et  les  lieux. 

Pour  se  mettre  à  l’unisson  de  sa  voisine,  l’Académie  de  médecine  de  Belgique  a  voulu 
avoir  aussi  sa  discussion  publique  sur  ce  sujet.  Et  voyez  l’instabilité  des  choses,  la  transmu¬ 
tation  des  idées,  des  opinions,  sinon  des  faits,  sur  cette,  entité  protéiforme  de  la  syphilis. 
Tandis  que  de  l’autre  côté  des  monts,  ce  danger  de  l’inoculation  vaccinale  semble  si  simple 
et  si  fréquent  qu’on  le  voit  partout,  sa  réalité,  bien  qu’admise  ici,  en  a  paru  excessivement 
restreinte.  A  l’exception  de  M.  Depaul  qui,  en  cette  circonstance,  s’est  départi  —  on  a  dit 
pourquoi  —  de  sa  rigueur  accoutumée  envers  tes  observations  et  les  assertions  des  autres 
pour  constituer  la  science  et  a  admis  in  glob<^  tous  c^s  faits  d’italie  et  ailleurs  en  en  faisant 
un  épouvantail  académique  ;  on  ne  les  a  accueillis  qu’avec  défiance,  restriction  et  résèrve. 
L’extrême  rareté  de  leur  manifestation  parmi  nous,  et  les  circonstances  insolites  qui  les  ont 
accompagnées,  en  ont  rendu  l’interprétation  très-contestéc  et  contestable.  Mais  6n  ne  sau¬ 
rait  la  repousser,  la  nier  absolument  devant  le  dernier  fait  de  M.  Millard  et  l’événement  dé 


468 


L’UNION  MÉDICALE. 


les  lever  au-dessus  du  lit.  La  sensibilité  y  est  incomplète.  Pas  de  sensibilité  au  chatouille¬ 
ment  de  la  plante  des  pieds.  La  vessie  n’est  pas  paralysée.  Les  deux  bras  sont  très-faibles,  lè 
bras  gauche  surtout  se  lève  à  peine,  et  quand  ôn  le  soulève  au-dessus  du  lit,  il  retombe  lour¬ 
dement.  La  main  gauche  serre  moins  fort.  La  sensibilité  des  membres  supérieurs  est  con¬ 
servée. 

La  bouche  n’est  pas  déviée,  elle  est  paralysée  incomplètement.  Les  lèvres  remuent  à  peine 
quand  la  malade  cherche  à  parler.  Elle  ne  peut  pas  siffler  ni  gofler  ses  joues. 

Toute  la  face  forme  un  masque  immobile,  sans  aucune  expression. 

La  malade  ne  peut  fermer  les  yeux,  elle  dort  les  paupières  enlr’ouvertes.  Elle  distingue 
bien  les  objets  qu’on  lui  montre,  les  compte,  et  pourrait  lire  avec  ses  lunettes. 

L’intelligence  est  parfaitement  conservée,  La  malade  donne  sur  sa  maladie  et  l'accident 
qui  lui  est  arrivé  des. détails  très-nets.  Pas  de  céphalalgie. 

La  malade  a,  dit-elle,  habiluellémenl  des  douleurs  de  reins,  mais  elle  lés  a  eues  toute  sa 
vie;  d’ailleurs  ces  douleurs. sont  vagues,  sans  localisation.  • 

La  langue  est  chargée,  non. déviée,  peu  d’appélit,  ventre  libre.  Pouls  à  8ü,  régulier;  rien 
au  cœur.  Poitrine  normale.. 

Le  lendemain,  on  constate  que  la  paraplégie  est  complète  et  sans  prédominance  marquée 
d’aucun  côté. 

La  malade  peut  boire  avec  difficulté,  de  la  main  droite,  mais  non  de  la  main  gauche.  — 
Prescription  :  vingt  sangsues,  un  purgatif. 

8  août.  Douleurs  dans  les  membres,  avec  fourmillement.  —  Frictions  avec  la  teinture  de 
noix  vomique. 

9  août.  Agitation  continuelle  ;  elle  dit  que,  pendant  la  nuit,  elle  voyait  toutes  les  malades 
autour  de  son  lit,  voulant  l’assassiner.  Ténesme  insupportable. 

12  août.  La  malade  se  plaint  d’une  constriction  à  la  base  de  la  poitrine,  se  sent  étouffer. 
Grande  agitation,  respiration  accélérée,  suspirieuse  ;  pouls  régulier,  à  80.  La  sensation 
pénible  de  ténesme  persiste,  absence  de  selles  sans  lavement.  —  Ventouses  scarifiées. 

Le  13.  Même  état  ;  tremblement  des  mains. 

Le  15.  Moins  d’agitation.  La  sensation  de  constriction  à  la  base  du  thorax  tourmente  tou¬ 
jours  beaucoup  la  malade  (douleurs  en  ceinture).  Le  tremblement  des  mains  a  diminué  ;  la 
malade  demande  à  manger.  (30  ventouses  sèches.) 

Le  16.  Agitation  extrême  ;  douleur  très-vive  le  long  de  la  colonne  vertébrale. 

Le  17.  Même  état.  —  30  ventouses  sèches. 

Le  18.  La  paraplégie  est  moins  complète,  mais  la  douleur  en  ceinture  persiste. 

Le  20.  Même  état  d’agitation  ;  douleurs  racbialgiques  très-vives,  plus  marquées  à  la  région 


Rivalta,  d’après  lequel,  l’un  des  premiers,  nous  n’avons  pas  hésité  à  l’admettre  comme  légi¬ 
time  et  comme  vraie. 

Eh  bien,  malgré  ces  témoignages,  on  conteste,  on  nie  à  Bruxelles  la  possibilité  de  cette 
voie  d’inoculation  syphilitique.  En  vertu  de  ce  que  le  fait  n’y  a  jamais  été  observé,  et  de  par 
la  loi  de  l’individualité  spéciale  des  virus,  de  leur  unité  incorruptible,  réfractaire  à  tout  mé¬ 
lange,  à  toute  combinaison  de  leur  vie  propre,  séparée,  MM.  Thiry  et  Lebeau  soutiennent 
qu’elle  est  impossible.  Les  assertions  du  seul  opposant,  M.  Graninx,  se  bornant  à  dire  qu’il 
avait  vu  plusieurs  cas  de  ce  genre,  n’étaient  pas,  il  est  vrai,  des  plus  convaincantes.  Que  l’on 
juge  des  raisons  invoquées  pour  et  contre  par  le  spécimen  suivant. 

M.  Thiry  :  Vous  inoculez  du  vaccin  et  vous  produisez  la  vérole.  Vous  ensemencez,  par¬ 
donnez-moi  cette  comparaison,  des  choux  et  vous  récoltez  des  raves. 

Cela  vous  paraît  absurde,  n’est-ce  pas?  c’est  incroyable,  c’est  illogique?  Eh  bien ,  cela  est 
sérieusement  soutenu  et  professé  par  des  hommes  considérables.  La  nature,  dans  ses  écarts 
pathologiques  les  plus  extraordinaires,  commet-elle  de  pareilles  aberrations? 

M.  Graninx  :  A  mon  avis,  cela  est  aussi  simple  que  d’ensemencer  en  même  temps  un 
chou  et  une  rave.  Je  crois  qu’on  peut  introduire  deux  principes  virulents  dans  l’économie, 
comme  on  peut  introduire  en  même  temps  deux  graines  différentes  dans  la  terre.  Il  n’y  a  là 
rien  qui  répugne  à  ma  raison. 

M.  Lebeau  ;  Pour  admettre  l’opinion  de  M.  Graninx,  il  faudrait  renverser  toute  la  théorie 
des  virus.  De  tout  temps,  on  a  constaté  qu’un  virus  donnait  naissance  à  une  maladie  sut 
generis,  et  que  deux  virus  ne  pouvaient  se  combiner  pour  faire  naître  deux  maladies  dif¬ 
férentes. 


L’UNtON  MÉDICALE. 


469 


dorsale  moyenne.  Tremblement  des  mains,  des  lèvres  et  de  la  langue.  Pas  de  fièvre.  —  Quatre 
cautères  sur  la  région  dorsale. 

Le  28.  Grande  amélioration  ;  la  sensation  de  constriction  abdominale  est  toujours  très- 
pénible. 

La  malade  peut  remuer  facilement  les  jambes,  et  leur  imprime  même  des  mouvements 
assez  étendus;  la  face  est  dans  le  même  état. 

L’intelligence  est  toujours  parfaite;  le  seul  trouble  de  ce  côté  est  une  inquiétude  vive  que 
manifeste  la  malade.  Elle  implore  notre  pitié,  dit-elle  d’une  voix  chevrotante,  car  elle  souffre 
horriblement;  pas  de-selles  sans  lavement. 

A  partir  du  1"  septembre,  on  donne  à  la  malade  de  l’iodure  de  potassium. 

Lé 6.  Depuis  deux  ou  trois  jours,  la  commissure  droite  de  la  bouche  se  relève  un  peu;  la 
malade  peut  rire  de  ce  côté. 

'  Le  8.  La  malade  mange  plus  facilement  ;  sa  salive  ne  s’écoule  plus  malgré  elle;  elle  com¬ 
mence  à  marcher  dans  la  salle,  soutenue  par  des  malades. 

Le  12.  On  continue  l’iodure  de  potassium,  0g%75  par  jour* 

Le  13.  La  malade  a  plus  de  difficulté  à  marcher  ;  la  paralysie  de  la  face  reparaît  plus 
accusée. 

Les  jours  suivants,  l’état  dé  la  malade  s’améliore  beaucoup. 

Dans  les  premiers  jours  d’octobre,  éllé  se  lève  toute  la  journée,  et  plusieurs  fois  elle  a  pu 
aller  au  bain  à  pied. 

La  paralysie  de  la  face  persiste  ;  les  paupières  ne  peuvent  pas  encore  recouvrir  complète¬ 
ment  les  yeux. 

Le  8  octobre.  Picotement  et  fourmilleinent  dans  les  bras  et  dans  lés  jambes;  les  cautères 
suppurent  toujours.  —  Huit  ventouses  scarifiées  à  la  nuque. 

La  malade  quitte  Thôpital  au  commencement  de  novembre.  Elle  marchait  assez  bien  pour 
avoir  pu  remplacer  l’infirmière  pendant  quelques  jours. 

Quel  diagnostic  peut-on  faire  dans  un  cas  de  ce  genre? 

Sans  douté,  il  y  a  place  à  bien  des  hypothèses,  et  surtout  quand  la  maladie  est 
terminée,  on  voit  bien  celles  qui  semblent  les  plus  acceptables  ;  mais  même  alors  on 
ne  peut  rien  affirmer,  et  on  conçoit  quélîes  incertitudes  peuvent  et  doivent  naître 
dans  l’esprit  du  médecin  qui  est  en  présence  d’une  maladie  de  ce  genre  à  son  nébut. 

En  tête  de  l’observatipn  qui  précède  on  avait  inscrit  plusieurs  diagnostics  succes¬ 
sifs.  On  avait  songé  d’abord  à  un  ramollissement  cérébral,,  puis  à  une  myélite,  à  une 
affection  syphilitique  ;  n’aurait-on  pas  pu  supposer  aussi,  et  avec  aulant  de  raison 


N’est-il  pas  vrai  que,  de  cette  manière,  on  pourrait  discuter  des  siècles  sans  être  plus 
avancé?  Que  si  l’on  m’accuse  d’avoir  scindé  la  discussion  à  défaut  de  pouvoir  la  reproduire, 
je  répondrai  que  c’est  afin  de  mettre  en  évidence  une  fois  de  plus  le  danger  des  opinions 
exclusives,  systématiques.  De  même  que  M.  Depaul  a  généralisé  l’inoçulation  vaccino-syphi- 
litique  outre  mesure  pour  renverser  la  doctrine  de  l’unicisme,  M.  Thiry  l’a  niée  absolument 
pour  soutenir  celle-ci  quand  même.  Vérité  en  deçà,  erreur  au  delà,  c’en  est  là  le  secret,  à 
moins  d’admettre  que  de  tels  faits  changent  et  se  modifient  suivant  les  temps  et  les  lieux. 

Un  nouveau  travail  critique  et  expérimental  du  docteur  Ricordi,  de  Milan,  sur  Virreino- 
culabüitk  delle  forme  di  sifilide,  et  concluant  négativement,  suivant  la  loi  de  son  illustre 
homonyme  (Ann.  univ.  di  med.,  janvier),  est  une  autre  preuve  de  ce  désaccord  des  théories 
et  des  systèmes.  Errare  humanum  est.  Mais  ces  contradictions  choquantes  ne  se  rencontrent 
pas  dans  le  champ  de  l’observation  pratique  ;  à  défaut  de  confirmation  des  faits  analogues, 
leurs  différences  s’éclairent  et  s’expliquent.  Le  docteur  AmbrosOli  vient  de  confirmer  ainsi 
par  un  mémoire  dans  le  nouveau  Gîornale  italiano  dette  matattie  l’efficacité  des 

injections  sous-cutanées  de  calomel  dans  la  syphilis  constitutionnelle,  suivant  la  méthode  de 
M.  Scarenzio.  Sur  16  malades  traités  au  Sifilicôme  de  Milan,  en  1864  et  65,  il  a  obtenu  14 
guérisons,  dont  3  après  récidive,  et  seulement  2  insuccès.  Sur  celte  base,  du  moins,  la  mé¬ 
decine  s’affirme  comme  science  d’observation,  et  elle  n’est  pas  autre  chose. 

La  réforme  de  l’enseignement  dont  il  est  question  en  France  donne  une  certaine  impor¬ 
tance  d’actualité  au  fait  suivant  :  c’est  une  dénonciation  du  maître  par  ses  élèves.  Les  étu¬ 
diants  en  médecine  de  l’üniversité  de  Bruxelles  croyant  avoir  à  se  plaindre  du  professeur 
d’obstétrique,  M.  Hyernaux,  sur  la  manière  dont  il  fait  sa  clinique  en  favorisant  les  élèves 


470 


L’UNION  MfiDlCÂLL. 


peut-être,  une  suffusion  séreuse  des  membranes  de  la  moelle,  la  comprimant  dans 
toute  sa  longueur,  remontant  même  jusqu’à  l’origine  des  nerfs  de  la  base  du  crâne? 
Mais  nous  ne  voulons  pas  ajouter  une  hypothèse  de  plu's  sur  ce  cas  assurément  très- 
difficile. 


BtBLIOTHËaUE. 


DICTIONNAIRE  ANNUEL  DES  PROGRÈS  DES  SCIENCES  ET  DES  INSTITUTIONS  MÉDICALES  ;  suite. et 
complément  de  tous  les  Dictionnaires,  par  M.  P.  Garnier,  médecin. de  l’asile  de. Bon- 
Secours,  chevalier  dé  l’ordre  du  Christ  de  Portugal,  rédacteur  de  VVnion  Médicale^  précédé 
d’une  Introduction  par  M.  Aniédée  Latour.  .JJn  vol.  ,in-18  de  740  pages  très-compactes. 
Deuxième  année,  1865.  Germer-Baillièrë,  libraire-éditeur,  rue  de  l’École-de-Üiiédecihe,  17., 

[Pour  rendre  compte  de  cet  ouvrage,  je  vais  reproduire  ici  V Introduction  qw.  en  donne 
une  analyse  étendue.] 

Si  je  rappelle  que  je  suis  le  parrain  de, cet  ouvrage  et  que,  ,s.ur  mes  conseils,  l’auteur  et 
l’éditeur  en  ont  entrepris  la  publication,  c’est  pour  qu’il  me  soit  permis  dé  prendre  une  part 
de  satisfaction  de  son  succès,  car  il  a  obtenu  un  très-honorable  succès,  et  la  meilleure  preuve 
qu’on  puisse  en  donner,  c’est  la  publication  de  la  seconde  année.  On  est  toujours  flatté 
d’avoir  vu  juste  et,  surtout,  de  n’avoir  pas  donné  de  mauvais  conseils  à  ses  amis. 

La  fortune  du  Dictionnaire  annuel  est  donc  assurée;  elle  doit  même  s’accroître  parce  que 
cet  ouvrage  répond  à  un  véritable  besoin  des  médecins,  celui  de  conserver  je  souvenir  des 
choses  utiles  et  de  pouvoir  les  retrouver  au  besoin.  Il  est,  suivant  la  juste  appréciation  de 
M.  le  docteur  Cotting,  dé  Boston,  «  tout  à  fait  la  chose  nécessaire,  indispensable  au  praticien 
actif,  occupé,  qui  doit  se  tenir  au  courant  des  progrès  de  sa  profession,  et  qui  n’a  pas  le 
temps  de  chercher  le  grain  de  frpment  dans  pn  tas  de  paille,  r-r  The  grain  of  wheat  in  the 
bushel  of  chaff.  »  Ges  avantagés,  que  je  faisais  valoir  l’année  dernière,  ont  été  appréciés  et  le 
seront  de  plus  ën  plus.  .  ' 

Ce  dictionnaire  des  progrès  doit, donner  lui^même  l’exemple  du  progrès,  et,  sous  ce  rapport, 
il  mérite.des  félicitations.  Le  volume  s’est  enflé,  il  a, 250  pages  de  plus  que  celui  de  l’année 
passée  ;,la  bibliographie  s’est  étendue,  et  l’auteur,  aveebeaucoup  de  déférence,  a  suivi  l’avis 
que  je  lui;  avais  donné  de  .consacrer  quelques  pages, à  la  nécrologie,  mettant  autant 
d’erapréssement  à  se  rendre  à  . mes  conseils,  il  pourrait  me  rendre  exigeant  ou  indiscret.  Heu- 


sages-femmes  au  préjudice  de  }eur  instruction,  ont  adi’essé  une  longue  pétition  à  la  Faculté 
dans  laquelle  les  faits  sont  arliculés  et' de  graves  abus  dénoncés  contre  lui.  Ainsi,  sur 
528  accouchements  par  an,  ils  n’assisteraient  pas  à  plus  de'  25,  parce  qu’ils  se  font  à  leur 
insu;  des  manœuvres  se  feraient  èni  leur  absence,  et  qu’il  s’agisse  dé  version  ou  d’applica¬ 
tion  de  forceps  en  leur  présence,  la  préférence  serait  donnée  aux  élèves  sages-femmes  pour 
les  exécuter,  etc.,  etc.  Tous  les  mystères  de  la  Maternité  sont  dévoilés  un  à  un,  et,  il  faut 
le  reconnaître,  ils  ne  sont  guère  à  l’avantage  du  maître.  Mais  est-il  bien  licite,  permis  de  le 
dénoncer  pour  cela?  Pour  les  partisans  du  respect  de  l’autorité,  de  la  hiérarchie  quand 
même,  ce  sera  l’abomination  de  la  désolation  ;  une  pareille  coalition  est  lé  renversement  de 
tout  ordre.  Et  pourtant,  comment  ces  étudiants,  lésés  dans  Ipurs  plus  chers  intérêts,  leur 
instruction,  leur  avenir,  pouvaient-ils  réclamer  autrement  ?  Qui,  mieux  qu’eux,  pouvait  con¬ 
naître  ces  abus  et  en  demander  la  répression?  Le  payement  des  droits  universitaires  ne  leur 
crée-t-il  pas  d’ailleurs  le  droit  réciproque  d’exiger  l’exécution  des  règlements?  Et,  loin  que 
cet  acte  s’élève  contre  eux,  ne  témoigne-t-il  pas,  au  contraire,  de  leurs  dispositions  stu¬ 
dieuses,  de  leur  désir  d’apprendre,  et  ne  doit-il  pas  être  interprété  plutôt  en  leur  faveur? 
Souvent  ainsi,  au  lieu  de  s’effrayer  de  l’exercice  de  la  liberté,  même  la  plus  insolite,  et  de  la 
condamner  a  priori,  on  est  amené  à  en  reconnaître  la  justesse  et  la  légitimité  par  l’examen 
des  motifs  qui  l’ont  fait  naître. 

L’insubordination  est  bien  plus  criante  à  Naples,  le  professéur  Palasciano  résistant  aux 
ordres  du  ministre  Natoli  pour  le  transfert  de  sa  clinique  chirurgicale  de  l’hospice  des  Incu¬ 
rables,  où  elle  existait  depuis  quarante-trois  ans,  dans  un  hôpital  de  maladies  aiguës  exan¬ 
thématiques  et  contagieuses.  Aussi  a-t-il  été  brutalement  suspendu  et  remplacé  par  M.  de 
Sanctis;  et  pourtant  que  de  raisons  en  sa  faveur!  Mais  la  nouvelle  représentation  de  la  mé- 


L’UNION  MÉDICALE. 


471 


reusemerit  que  j’ai  peu  de  chose  à  lui  signaler  qui  doive  être  réformé.  Je  lui  indiquerai  seule¬ 
ment  de  veiller  à  éviter  quelques  répétitions,  ou  plutôt,  à  ne  pas  disséminer  sous  des  vocables 
divers  des  sujets  identiques,  par  exemple,  la  syphilis  vaccinale  et  la  vaccine  syphilitique,  et 
quelques  autres  petites  modifications  de  détail  qui  ne  peuvent  que  rendre  son  œuvre  plus 
utile  et  plus  rêchefchée,’ et  que  je  lui  signalerai  chemin  faisant.  .  , 

Tel  que  je  viens  de  le  parcourir,  ce  nouveau  volume  m’a  paru  mériter  une  plus  grande  bien¬ 
veillance  encore  que  son  aîné,  et  M.  Garnier  me  semble  entrer  de  plus  en  plus  dans  les 
intentions  de  cette  publicatioU  périodique. 

Je  remarque  avec  plaisir  que  l’auteur  qui,  l’an  passé,  s’était  montré  sobre  jusqu’à  l’absten¬ 
tion  d’appréciation  et  de  critique,  a  été  moins  timide  cette  année;  il  dit  volontiers  son  opi¬ 
nion  sur  beaucoup  de  choses  et,  je  le  signale  à  la  louange  de  son  indépendance,  ce  ne  sont 
pas  aux  plus  humbles  qu’il  adresse  sa  critique. 

Et,  à  propos  de  critique',  pourquoi  le  Dictionnaire  n’aurait-il  pas  un  article  sous  ce  titre, 
dans  lequel  seraient  signalées  les  meilleures  appréciations  des  productions  de  la  littérature 
médicale?  La  critique  scientifique  et  littéraire  est  un  mode  d’enseignement  qui  a  sa  raison 
d’être  et  sa  fécondité.  Il  est  vrai  qu’elle  est  languissante  et  terne  en  ce  moment,  ou  bien, 
quand  elle  prend  quelque  accent,  c’est  aux  dépens  de  la  justice,  de  la  modération  et  du  bon 
goût.  Cependant,  (-n  pourrait  encore  glaner  quelques  bons  épis  dans  ce  champ  sans  douleraal 
cultivé,  et  l’honneur  d’être  cité  dans  le  Dictionnaire  pourrait  encourager  quelques  essais. 

L’année  s’étant  montrée  à  peu  près  stérile  en  productions  philosophiques  et  dogmatiques. 

Dictionnaire  n’indique  rien  de  ce  côté.  A  l’occasion  de  la  discussion  sur  l’aphasie,  c’est  à 
peine  si  quelques  orateurs  de  l’Académie  de  médecine  ont  tenté  d’èntrer  dans  le  domaine 
de  la  psychologie;  il  n’y  a  eu  ni  entraînement  ni  imitation.  Il  parait  que  les  philosophes  et 
les  dogmalistes  se  recueillent!  C’est  en  vain  qu’à  l’occasion  du  rapport  officiel  sur  les  eaux 
minérales;  Pidoux  a  cherché  résolûment,  par  une  savante  disquisition  sur  la  palhogénie  et 
le  traitement  dés  maladies  chroniques,  à  soulever  une  discussion  de  pathologie  générale;  sa 
voix  s’est  éteinte ‘sans  écho. 

Peu  de  découvertes  en  artatomie',  les  seules  qui  aient  été  signalées  sont  indiquées  par  le 
Dictionnaire.  Ainsi,  lés  dispositions  décrites  par  Deville  des  glandes  linguales,  celles  du 
plexus  artériel, sous-pleural,  par  W.  Turner,, des  canaux  pérl-vasculaires  des  centres  nerveux, 
par  His,  les  recherches  du  professeur  Claudius  (de  Marbourg)  sur  la  position  normale  de. 
l’ulérus,  de  Joulin  sur  la  membrane  lamineuse,  l’état  du  chorion  et  la  circulation  dans  le 
placenta  à  terme,  de  Mantegazza  sur  le  poids  des  testicules;  etc. 

Nous  croyons  que  les  lecteurs  du  Dictionnaire  auraient  su  bon  gré  à  M.  Garnier  de  donner. 


decine  au  Parlement  italien  va  changer  bien  des  choses  à  cet  égard.  On  parle  déjà  d’une 
enquête  pour  donner  satisfaction  à  l’opinion  publique  et  à  l’humanité;  quelques  voix  indé¬ 
pendantes  à,  la  tribune  nationale  sont  ainsi  la  meilleure  garantie  de  la  répression  des  abus. 
Sentinelles  vigilantes,  elles  sont  la  sauve-garde  des  gouvernés  et  des  gouvernants.  Onze  méde¬ 
cins  siègent  comme  députés,  dont  plusieurs  portent  des  noms  bien  connus  :  ce  sont  MM.  Bot- 
tero,  Demeraria,  Lanza,  Corticelli,  Mantegazza,  Morelli,  Salvagnoli,  Cecconi,  Gipriani, 
Cognata,  Deodato.  Au  Sénat  figurent  MM.  Bufalini,  Burci,  Panizza,  Prudente,  Puccinotti, 
Tommasi,  Zannetti,  noms  illustres  de  la  médecine  italienne.  C’est  donc  un  total  de  18  mé¬ 
decins,  dont  7  au  moins  sé  réclament  de  la  Presse  périodique,  M.  Morelli  en  particulier, 
rédacteur  de  la  Cronaca  medica.  Qu’elle  soit  attaquée,  et  elle  ne  manquera  pas  d’organes 
pour  la  défendre. 

Du  résté,  pas  n’est  besoin  d’être  médecin  au  Parlement  italien  pour  défendre  celte  cause 
et  faire  une  juste  appréciation  de  notre  mission.  A  la  reconnaissance  exprimée  au  député 
Macchi,  pour  les  éloges  rendus  par  lui  aux  services  des  médecins,  il  fait  la  réponse  suivante 
à  Ylmparziale,  trop  flatteuse  pour  n’êlre  pas  reproduite  ; 

:  «  Cher  monsieur, 

«  Vous  ne  pouvez  croire  combien  les  paroles  si  affectueuses  et  honorables  pour  moi  qu’il 
vous  a  plu  d’écrire  m’ont  profondément  touché  {conmovido),  quoique  j’aie  la  conscience  de 
ne  pas  les  mériter.  J’ai  la  plus  haute  opinitm  des  médecins  et  de  la  mission  bienfaisante 
qu’ils  remplissent,  au  besoin,  jusqu’au  sacrifice  de  leur  vie.  Ils  doivent  être  ainsi  considérés 
comme  les  vrais  prêtres  de  l’humanité,  et  ils  seront  reconnus  comme  tels  quand  le  règne  de 
la  superstition  sera  vaincu,  et  que  la  science  et  la  vérité  triompheront  dans  le  monde.  G’esI 


472 


L’ UNION  MÉDICALE. 


à  l’article  Histologie,»»  résumé  succinct  des  leçons  du  professeur  Robin, ce  qui  lui  aurait  été 
facile,  puisque  ces  leçons  sont  publiées  dans  un  journal  de  médecine. 

En  physiologie,  la  récolte  a  été  plus  abondante  et  de  bonne  qualité.  Les  recherches  du 
docteur  Recklingliausen  sur  Vabsorption  des  substances  grasses,  peuvent  conduire  à  des 
indications  thérapeutiques  et  méritaient  d’être  consignées  dans  le  Dictionnaire,  ainsi  que  l’a 
fait  M.  Garnier. 

On  lira  avec  intérêt  les  curieuses  recherches  de  E.  Robin  sur  l’alimentation, 

V anesthésie  par  l’éther  reprendra-t-elle  le  terrain  que  le  chloroforme  lui  a  fait  perdre?  Le 
Dictionnaire  ne  dit  encore  ni  oui  ni  non,  mais  il  indique  avec  soin  les  recherches  chimiques 
et  expérimentales  qui  se  sont  produites  depuis  peu  en  faveur  de  l’éther,  dont  Montpellier, 
Lyon  et  Naples  se  disputent  la  priorité  et  la  constance  d’application. 

La  physiologie  du  cœur  a  reçu  quelques  développements  intéressants  des  recherches  et 
expériences  de  Collin  sur  les  différences  d’actions  entre  les  cavités  droites  et  les  cavités  gau¬ 
ches,  de  celles  de  Marey  sur  l’influence  de  la  respiration  sur  les  battements  du  cœur,  de  la 
théorie  nouvelle  de  l’occlusion  auriculo-ventriculaire  proposée  par  Onimus  ;  sujets  que  te 
Dictionnaire  a  eu  soin  de  ne  pas  passer  sous  silence,  car  une  bonne  physiologie  conduit  à 
une  bonne  pathologie. 

La  chimie  physiologique  s’est  enrichie  d’une  découverte  due  à  Béchamp,  à  savoir,  la 
néfrozimase,  principe  qui  semble  jouer  dans  l’urine  le  rôle  de  la  diastase  dans  tes  liquides 
salivaires. 

Les  belles  expériences  de  Vulpian,  sur  l’action  des  poisons  sur  le  système  nerveux,  sont 
plus  négatives  que  positives,  sans  doute,  puisqu’elles  détruisent  en  partie  les  résultats 
annoncés  par  Roudanowski;  mais  elles  ne  sont  pas  moins  intéressantes,  puisque  mieux  vaut 
savoir  qu’on  ne  sait  pas  que  mal  savoir. 

Rien  d’important  dans  les  études  et  les  recherches  de  physiologie  n’a  été  omis  par  le 
Dictionnaire,  Ainsi  y  figurent  celles  de  Renzi  sur  les  fonctions  du  cervelet,  de  Charcot  sur 
les  fonctions  des  racines  antérieures,  de  Bert  sur  les  greffes  animales,  de  Levey  sur  la  chaleur 
humaine,  de  Lagneau  sur  la  puberté,  de  Waters  sur  le  murmure  respiratoire,  de  Longet  sur 
le  mouvement  circulaire  de  la  matière  dans  les  trois  règnes,  de  Mantegazza,  Peloüze,  Collin 
et  Rovidasur  le  sang. 

Avec  une  analyse  succincte  de  quelques-unes,  des  belles  leçons  de  Cl.  Bernard  du  Collège  de 
France,  celte  division  n’eût  rien  laissé  à  désirer. 

En  hygiène  le  contingent  n’est  pas  à  dédaigner.  La  question  de  l’influence  des  mariages 
consanguins  sur  les  enfants  occupe  toujours  l’attention  des  hygiénistes.  Malheureusement, 


donc  un  devoir  que  je  remplirai  chaque  fois  qu’il  me  sera  donné  de  rendre  justice,  au  moins 
en  paroles  (à  défaut  de  pouvoir  obtenir  davantage  maintenant),  à  leurs  mérites  éclatants. 

«  Mauro  Macchi.  » 

Que  tous  les  médecins  députés  et  sénateurs  pensent  et  agissent  de  même,  et  notre  cause 
sera  bientôt  gagnée. 

Celle  de  l’ovariotomie  l’est  définitivement,  à  en  juger  par  ses  progrès.  L’habile  initiateur 
de  ta  chirurgie  moderne  en  Portugal,  le  professeur  Barbosa,  vient  de  l’introduire  dans 
ce  pays  en  la  pratiquant  pour  la  première  fois  à  Lisbonne  sur  une  jeune  fille  de  2U  ans.  Le 
kyste,  dont  l’existence  remontait  à  trois  ans,  était  multiloculaire,  entouré  d’adhérences, 
très-volumineux,  rempli  de  liquide  visqueux  si  épais  qu’il  ne  sortit  que  très-difficilement 
par  une  grosse  canule.  Malheureusement,  après  des  espérances  de  guérison,  une  péritonite 
survint  et  enleva  l’opérée  le  sixième  jour.  Mais  les  bases,  les  succès  de  cette  opération  sont 
trop  bien  établis  maintenant  pour  ne  pas  la  répéter  devant  ce  premier  insuccès. 

L’extirpation  heureuse  de  l’utérus  et  des  ovaires  par  la  section  abdominale,  obtenue  par 
le  docteur  Storer,  de  Boston,  et  relatée  dans  V American  Journal  of  the  med.  sc.,  janvier, 
en  est  une  nouvelle  preuve.  C’est  le  sixième  succès  de  ce  genre,  et  le  quatrième  obtenu  en 
Amérique  ;  les  deux  autres  appartiennent  à  MM.  clay,  de  Manchester,'et  Kœberlé,  de  Stras¬ 
bourg.  La  tumeur  entière  pesait  37  livres,  savoir  :  8  pour  la  portion  pelvienne,  16  pour  celle  de 
l’abdomen,  et  13  pintes  de  liquide.  Qui  aurait  jamais  osé  entreprendre  une  opération  sem¬ 
blable  avant^  que  l’on  se  fût  familiarisé,  pour  ainsi  dire,  avec  l’ovariotomie  !  Proposée  dès 
1787,  elle  n’a  été  ainsi  exécutée  que  dans  ces  dernières  année?,  ainsique  le  montre  le  savant 


L’UiNlON  MÉDICALE. 


473 


à  mesure  que  les  recherches  se  mulliplient  et  que  les  matériaux  deviennent  plus  nombreux, 
le  doute  et  la  confusion  s’étendent  sur  ce  point.  Il  n’en  est  pas  moins  intéressant  de  connaître 
tous  les  éléments  du  problème,  et  l’article  Consanguinité  expose  et  résume  tous  les  docu¬ 
ments  que  l’année  a  fait  naître. 

Les  curieuses  et  quelquefois  bien  singulières  recherches  de  Boudin  sur  les  accidents  occa¬ 
sionnés  par  la  foudre  sont  aussi  exposées  dans  le  Dictionnaire, 

De  même  le  remarquable  travail  deGallard  sur  \' aération,  la  ventilation  et  le  chauffage  des 
hôpitaux  a  été  l’objet  d’une  analyse  concentrée,  comme  celui  de  Garret  sur  le  danger  des 
poêles  en  fonte  et  la  discussion  académique  à  laquelle  il  a  donné  lieu  ;  le  mémoire  de  Fons- 
sagrives  sur  le  danger  du  curage  des  chaudières  à  vapeur,  de  Hillairel  sur  la  fabrication  du 
verre  à  mousseline,  ont  été  remarqués  et  cités  par  M.  Garnier,  ainsi  que  plusieurs  autres 
articles  d’hygiène  publique  et  maritime. 

Le  mémoire  de  M.  Jolly  sur  l’influence  nocive  du  tabac,  qui  a  eu  un  si  grand  retentisse¬ 
ment,  est  l’objet  d’une  analyse  étendue  et  de  la  synthèse  des  remarques  qu’il  a  suscitées  dans 
la  presse,  notamment  de  la  statistique  de  Bertillon.  ,  , 

Tout  ce  qui  touche  à  la  vaccine  a  pris,  depuis  quelque  temps,  un  intérêt  suprême.  Le 
Dictionnaire  reproduit  avec  extension  tout  ce  qui  a  été  fait  sur  ce  sujet,  les  expériences  de 
la  Société  des  sciences  médicales  de  Lyon  sur  l’indépendance  de  la  vaccine  et  de  la  variole, 
sur  la  revaccination,  sur  la  vaccine  syphilitique,  sur  la  vaccination  animale  qui  fait  tant  de 
bruit  â  cette  heure,  et  qui  ne  semble  pas  tenir  toutes  les  promesses  dont  elle  a  été  l’objet. 

A  l’article  Médecine  légale,  les  lecteurs  trouveront  tout  ce  qui  a  été  publié  d’intéressant  et 
de  pratique  sur  cette  partie  de  la  science,  par  exemple  :  un  intéressant  rapport  de  Azam  à  la 
Cour  d’assises  de  la  Gironde  sur  les  effets  du  séjour  à  l’hôpital  pour  une 'plaie  pénétranle, 
un  empoisonnement  par  un  lapin,  d’intéressantes  expériences  sur  la  blennorrhagie  dans  des 
questions  de  viol. 

Au  mot  Sang  est  indiqué  le  remarquable  travail  de  Roussin  sur  le  moyen  de  constater 
l’existence  et  la  nature  du  sang  dans  les  recherches  médico-légales. 

Mais  c’est  surtout  la  pathologie  médicale  dans  tous  ses  éléments  :  anatomie  pathologique, 
diagnostic,  étiologie,  séméiologie  et  thérapeutique,  qui  a  fourni  les  pages  les  plus  nombreuses 
au  Dictionnaire.  Signalons  les  principaux  articles  afférents  à  cette  division  : 

Une' excellente  leçon  clinique  comme  malheureusement  n’en  fait  plus  Trousseau  depuis 
qu’il  a  repris  l’enseignement  théorique,  une  leçon,  disons-nous,  sur  les  «ôcès  périnéphriques, 
est  résumée  et  concentrée  en  quelques  pages,  suffisantes  néanmoins  pour  fixer  le  diagnostic 
dans  Tesprit  des  praticiens. 


gynécologiste  américain.  Trois  heures  consacrées  à  cette  opération,  terminée  par  l’écraseur, 
deux  livres  et  demie  d’éther,  employées  pour  produire  et  entretenir  l’anesthésie,  l’aspira¬ 
tion  du  sang  épanché  dans  le  bassin  avec  une  seringue,  l’enlèvement  des  caillots  avec  une 
cuiller  d’argent,  puis  avec  une  éponge,  en  démontrent  assez  la  gravité. 

Voici  encore  pour  les  arsénicophiles  quatre  grosses  brochures  compactes,  serrées,  formant 
un  vrai  volume,  sur  l’emploi  thérapeutique  du  redoutable  poison.  On  s’en  esttantoccupé  dans 
ces  dernières  années,  que  la  Presse  périodique  en  est  sinon  empoisonnée,  au  moins  sursa¬ 
turée.  Les  concours  de  Lille,  Toulouse,  ont  surtout  contribué  à  produire  une  avalanche  de 
mémoires  sur  ce  sujet.  Ainsi  sont  nés  ceux  de  MM.  Massart,  Millet,  Isnard,  et  auxquels 
ceux-ci  ne  sont  peut-être  pas  étrangers.  Autant  d’inventaires  séparés,  avec  une  ordonnance 
spéciale,  de  l’actif  de  la  science  à  cet  égard,  et  dont  plusieurs  ont  reçu  la  couronne  acadé¬ 
mique.  M.  le  docteur  Barella  a  traité  ainsi  séparément  :  De  l’emploi  externe  de  l'arsenic,  de 
son  usage  dans  diverses  maladies  internes,  de  ses  effets  physiologiques  et  de  C arsenic  dans 
l' herpétisme.  S’adresser  à  Anvers  pour  en  prendre  connaissance. 

Terminons  en  annonçant  un  nouveau  journal  en  Italie  où  U  en  paraît  tant  :  c’est  VArchivio 
di  chirurgia  pratica,  publié  par  le  professeur  Palasciano,  de  Naples.  Mieux  qu’un  programme, 
ce  nom  dit  assez  la  valeur  de  cette  feuille  bi-mensuelle,  du  prix  de  î2  fr.  par  an,  et  en  fait 
prévoir  le  succès. 

L’Académie  royale  des  sciences  de  Lisbonne  a  résolu  aussi  de  publier  périodiquement  le 
bulletin  de  ses  travaux.  Qu’elle  en  agrée  nos  félicitations  ;  son  crédit  ne  pourra  qu’y  gagner. 

P.  Garnier. 


474 


L’UNION  MÉDICALE, 


De  même,  une  autre  leçon  du  même  professeur  sur  cette  singulière  et  rare  maladie  qu’il  a 
désignée  sous  le  nom  à' adénie,  et  dont  douze  observations  empruntées  à  divers  auteurs  lui 
ont  perrnië  de  tracer  un  tableau  fidèle. 

C’est  encore  Trousseau  qui,  rappelant  les  intéressantes  observations  de  Bourgeois  (d’Étatn-' 
pès),  a  attiré  l’attention  sur  un  accident  dont  les  exemples  ne  sont  pas  très-communs,  c’est- 
à-dire  V.anasarque  par  rétention  d'urine,  sujet  sur  lequel  îè  Dictionnaire  les  con-t 

naissances  acquises. 

A  l’article  Albuminurie,  M.  Garnier  a  résumé  plusieurs  travaux  originaux  tels  qüe  celui  dé 
Woillez  sur  lés  complications  de  la  péritonite  avec  cette  maladie,  la  thèse  intéressante  d’Ol^ 
livier  sur  l’anatomie  pathologique  de  cette  affection,  les  observations  de  Sauveur  sur  son 
traitement  par  la  graine  de  clématite,  de  Lionnel  Beale  sur  l’emploi  du  perchlorurè  de  fer, 
du  professeur  Prudente  sur  l’emploi  de  l’iodure  de  potassium.  '  •’ 

Les. belles  recherches  de  Lancereaux  sur  les  lésions  anatomo-pathologiques  produites  pàr 
l’«fcoô/z5»îé,  sont  également  indiquées  avec  soin. 

Vaphasie  a  beaucoup  occupé  encore  cette  année  l’Académie  de  médecine  et  la  presse.  Le 
Dictionnaire  donne  un  résumé  très-exact  et  une  analyse  fidèle  de  toutes  les  opinions  émises, 
notamment  par  Parchappe,  Cerise,  Baillarger,  Bonnafonl.  La  valeur  séméiotique  de  l’aphasie, 
bien  étudiée  par  Lancereaux,  les  faits  divers  et  contradictoires  présentés  parplusieurs  obser¬ 
vateurs,  sont  rapprochés,  comparés  par  M.  Garnier,  qui  en  offre  ainsi  la  correction  et  la  cri¬ 
tique. 

On  rapprochera  de  cet  article  Vapthongie,  que  résume  un  excellent  travail  de  de  Fleury 
(de  Bordeaux)  sur  cette  espèce  nouvelle  d’aphasie. 

L’immortelle  découverte  de  Laënnec  voit  tous  les  ans  s’agrandir  son  domaine  et  les  résul¬ 
tats  acquérir  une  plus  grande  précision.  Celte  année,  un  travail  important  de  Wôillez  a 
donné  une  théorie  nouvelle  des  bruits  normaux  et  anormaux  basée  sur  uné  interprélation 
plus  rigoureuse  de  ces  bruits  au  point  de  vue  des  lois  physiques.  Ce  travail  sur  l’auscuita- 
lion  est  synthétisé  dans  le  Dîcfo'onnafrc,  ainsi  que  celui  du  professeur  Baccélli,  de  Rome,  sur 
la  pectoriloquie  aphonétique.  Les  praticiens*  seront  aussi  bien  aises  d’y  rencontrer  les  régies 
de  la  nouvelle  application  de  l’auscultation  faite  par  Natanson,  de  Varsovie,  au  diagnostic 
des  altérations  de  l’œsophage  et  les  résultats  dignes  d’attention  auxquels  il  est  arrivé  à  cet 
égard.  ■  ,  ■ 

La  nouvelle  invasion  ân  choléra-morbus  a  fourni  un  large  et  triste  cqntingent.  Dans  autant 
de  paragraphes,  M.  Garnier  traite  de  son  origine  et  de  son  itinéraire,  de  la  contagion,  en 
indiquant  les  faits,  pour  et  contre,  de  sa  pathogénie,  de.  son  diagnostic,  de  son  pronostic,,  de 
la  prophylaxie,  des  symptômes  prémonitoires,  de  l’isolement  des  malades,  du  traitement,  à 
l’occasion  duquel  il  indique  tout  ce  qui  s’est  produit  d’intéressant  et  de  nouveau.  Cet  article, 
fait  avec  beaucoup  d’intelligence,  contient  tout  ce  que  le  praticien  doit  retenir' de  cette  nou¬ 
velle  et  cruelle  expérience. 

D’autres  épidémies  ont  sévi  sur  certaines  parties  de  l’Europe,  et  le  Dictionnaire  devait  les 
signaler.  Ainsi,  le  typhus  récurrent  de  la  Russie,  la  méningite  cérébro-spinale  de  l’Allemagne, 
épidémies  sur  lesquelles  il  fait  connaître,  par  une  analyse  substantielle,  les  principaux  tra¬ 
vaux  auxquels  elles  ont  donné  lieu. 

Un  mémoire  très-intéressant  de  Feltz,  chef  des  cliniques  à  Strasbourg,  mémoire  aussi  très- 
substantiellement  analysé,  fait  connaître  une  altération  des  poumons,  cirrhose  pulmonaire, 
jusqu’ici  confondue  avec  la  tuberculose,  et  qui  est  propre  aux  ouvriers  qui  inspirent  des 
poussières,  et  notamment  aux  tailleurs  de  pierre. 

Il  offre  encore  l’exposé  des  mémoires  importants  de  Parrot  et  de  la  thèse  couronnée  de 
Gouraud  sur  les  causes  anatomo-pathologiques  du  phénomène  morbide  désigné  par  Beau 
sous  le  nom  d'asystolie,  sur  laquelle  ces  travaux  distingués  ont  jeté  dé  nouvelles  lumières. 

L’étiologie,  le  diagnostic  et  le  traitement  du  diabète  ont  aussi  été  le  sujet  de  recherches 
intéressantes  résumées  avec  soin.  Ainsi,  une  nouvelle  interprétation  contradictoire  de  l’action 
de  l’opium  par  Pécholier  et  l’emploi  de  l’ozone  discuté  à  l’Académie. 

Il  indique  également  le  procédé  de  Besnier  contre  l’élément  douleur  dans  la  pleurodynie, 
les  névralgies  rhumatismales,  les  coliques,  etc. 

De  même  des  observations  curieuses  de  Tillaux ,  Lyons  et  Bennet  sur  la  dysménorrhée  et 
ses  causes,  et  les  deux  nouvelles  espèces  ^'aménorrhée  proposées  par  Raciborski. 

Le  travail  très-remarquable  du  professeur  Wagner,  de  Leipzig,  sur  Y  embolie  graisseuse, 
est  le  sujet  d’une  analyse  intéressante. 

Depuis  que  le  docteur  Senhouse  Kirkes  a  signalé  une  forme  particulière  d’embolie  granu¬ 
leuse  déterminant  Pulcéralion  de  l’endocarde,  dix  observations  de  celle  endocardite  ulcé- 


L’UNION  MÉDICALE. 


47Ô 


reuse  ont  été  recueillies,  et  leur  analyse  a  permis  de  présenter  le  tableau  de  celte  maladie 
reproduit  avec  exactitude  dans  le  Dictionnaire. 

Ce  terrible  sphinx  pathologique  qu’on  appelle  Vépilepsie  ne  cesse  de  préoccuper  les  méde¬ 
cins.  Aussi  le  Dictionnaire  donne-t-il  avec  détails,  entre  autres,  le  beau  travail  de  Moreau 
(de  Tours)  sur  le  diagnostic  de  cette  maladie,  et  le  mémoire  intéressant  de  Rengade  et  Ray¬ 
naud  sur  ses  complications;  deux  cas  de  rupture  du  cœur  ;  les  expériences  consolantes  de 
Bazin  sur  l’emploi  du  bromure  de  potassium,  qui,  malheureusement,  n’ont  pas  été  confir¬ 
mées  par  celles  plus  nombreuses  faites  à  Bicêlre.  Les  résultats  très-remarquables  de  l’hydro¬ 
thérapie  sont  aussi  rappelés. 

Admise  par  les  uns,  rejetée  par  les  autres,  la  contagion  dans  Yérysipèle  a  besoin  encore 
d’observations  nombreuses  pour  ne  laisser  aucun  doute  sur  sa  réalité.  Les  faits  qui  ont  surgi 
cette  année  ont  été  soigneusement  colligés,  ainsi  que  ceux  qui  sont  relatifs  aux  ulcérations 
duodénales  dans  cette  maladie. 

On  lira  avec  intérêt  la  relation  de  tous  les  faits  tendant  à  démontrer  rutilité  des  injec¬ 
tions  hypodermiques  d’une  solution  de  sulfate  de  quinine  dans  le  traitement  des  fièvres 
intermittentes. 

Dans  \d.  fièvre  typhoïde,  on  a  signalé,  en  Allemagne  .et  .en  France,  des  altérations  muscu-. 
laires  analogues  à  celles  que  l’on  a  déjà  observées  dans  la  fièvre  puerpérale,  la  morve  et 
l’infection  purulente;  \q.  Dictionnaire  en  donne  une  bonne  description. 

Un  interne  de  la  Salpétrière,  Prévost,  a  appelé  l’attention  sur  la  déviation  des  yeux  et  de 
la  tête  comme  moyen  de  diagnostic  de  Yhémiplégie,  déviation  qui  existe  du  côté  opposé  de 
l’hémiplégie,  c’est-à-dire  du  côté  de  l’altération  encéphalique. 

.  D’un  autre  côté,  le  professeur  Pihan-Dufeillay,  de  Nantes,  a  cherché  à  introduire  une  nou¬ 
velle  espèce  d’hémiplégie  sous  le  mva.  à.' hémiplégie  dyspeptique,  et  dont  il  a  rapporté  deux 
exemples. 

Ce  serait  aussi  une  espèce  nosologique  spéciale,  que  Boucaud,  de  Lyon,  a  décrite  sous  le 
nom  dY herpès  fébrile,  et  que  Gubler,  Axenfeld.  et  Bncquoy  rapportent  en  général  aux  fièvres 
éphémères  sans  gravité.  .  , 

La  belle  descriplipn  donnée  par  Lasègue,  de  là  catalepsie  hystérique  constitue  upe  des 
meilleures  pages  du  , 

Toutes  les  modifications  proposées  à  la  construction  du  laryngoscope  sont  indiquées  et 
décrites.  On  trouve  aussi  la  confirmation  des  recherches  de  Gubler,  en  France,  et  de  Hayden, 
à  Dublin,  sur  les  relations  de  la  coloration  bronzée  de  la  peau  avec  les  altérations  des  cap¬ 
sules  surrénales.  ,  ■  V, 

Les  nouvelles  études  du  professeur  Gintrac  sur  la  méningite  rhumatismale  ne  pouvaient 
passer  inaperçues  et  ont  été  l’objet  d’une  analyse  exacte,  ainsi  que  les  vues  étiologiques 
nouvelles  de  Desclaux,  les  recherches  de  Bouchut  sur  l’application  de  l’ophthalmoscope  au 
diagnostic,  les  remarques  pratiques  sur  un  nouveau  signe  et  sur  son  traitement  préventif. 

Parmi  les  questions  intéressantes  traitées  au  Congrès  médical  de  Bordeaux  est  celle  de 
Yembolie  et  delà  thrombose,  qui  a  fourni  au  professeur  Bouillaud  l’occasion  d’un  discours 
très-éloquent  et  très-patriotiqUe  et  une  réponse  pleine  de  finesse  par  Verneuil;  les  lec¬ 
teurs  du  Dictionnaire  trouveront  un  résumé  très-suffisant  de  cette  curieuse  discussion,  par 
Tartiveh 

Le  traitement  des  par  l’emploi  des  douches  capillaires  de  de  Laurès  a  donné 

trois  cas  de  guérison,  dont  il  était  utile  de  garder  le  souvenir. 

Dans  un  excellent  mémoire  de  Kuhn  sur  Y  ostéomalacie,  cet  honorable  confrère  a  cherché 
à  mieux  différencier  qu’on  ne  l’avait  fait  jusqu’ici  les  caractères  propres,  essentiels  des  diffé¬ 
rentes  espèces  de  ramollissement  des  os.  L’analyse  très-substantielle  de  ce  travail  sera  con¬ 
sultée  avec  fruit.  • 

Soüs  la  dénomination  de  pachy méningite,  Virchow  a  désigné  une  inflammation  spéciale  de 
la  dure-mère,  sur  laquelle  Christian  a  écrit  une  monographie  remarquable. 

Les  diverses  espèces  de  paralysies  ont  donné  lieu  à  quelques  recherches  intéressantes. 
L’anatomie  pathologique  de  la  paralysie  générale  a  été  éclairée  par  les  observations  de  Re¬ 
gnard.  Perret  a  donné  une  signification  plus  exacte  du  tremblement  dans  cette  maladie. 
Bouchut  a  rapporté  des  observations  encourageantes  de  traitement  par  le  nitrate  d’argent. 

La  paralysie,  ascendante  aigue  a  trouvé  un  historien  exact  et  soigneux  dans  Lévy,  dont  la 
monographie  èk  très-remarquable. 

Les  travaux  récents  sur  la  pellagre  et  notamment  la  belle  monographie  de  Th.  Roussel, 
qui  a  obtenu  le  grand  prix  de  l’Académie  des  sciences,  sont  analysés  et  appréciés. 

Des  essais  de  trailemenl  de  la  péritonite  par  le  collodion  (méthode  de  Robert  de  Lalour) 


476 


L’UNION  MÉDICALE. 


ont  été  faits  avec  succès  fi  la  Maternité  de  Toulouse  par  le  professeur  Laforgue,  et  à  Mar- 
bourg  par  le  professeur  Dohrn. 

Notre  plus  grave  et  notre  plus  terrible  endémie,  la  phthisie,  suscite  toujours  de  nom¬ 
breuses  études.  Le  Dictionnaire  rend  compte  des  recherches  de  Feltz  et  de  sa  nouvelle  clas¬ 
sification  de  la  phthisie,  de  Smith  sur  son  étiologie,  de  Villemin  sur  son  inoculation,  de 
Schnepp,  Millet,  Dobell,  Fonssâgfives  et  d’autres  sur  son  traitement. 

Les  effets  et  les  conséquences  thérapeutiques  de  la  pulvérisation  n'ont  jamais  été  étudiés 
plus  rigoureusement  que  dans  le  mémoire  présenté  à  Ce  sujet  à  la  Société  d’hydrologie  par 
de  Puisaye.  Une  analyse  étendue  de  ce  beau  travail  fixera  les  praticiens  sur  la  valeur  réelle 
de  cette  méthode  thérapeutique  si  ingénieusement  introduite  dans  l’art  par  notre  honorable 
confrère  Saies-Girons.  .  ■ 

Un  très-bon  mémoire  de  Fritz  sur  reins  flottants,  travail  rapproché  de  tout  ce  qui  a 
été  écrit  sur  ce  sujet,  a  permis  à  M.  Garnier  de  présenter  en  quelques  pages  un  résumé  de 
l’état  de  la  science  sur  ce  point  de  pathologie.  ■ 

Le  traitement  du  rhumatisme  articulaire  préoccupe  toujours  les  praticien?.’  Des  essais 
nouveaux,  il  faut  retenir  les  expériences  de  M.  Davies  sur  l’emploi  presque  exclusif  des  vési¬ 
catoires,  traitement  modifié  par  Lasègue,  qui,  aux  vésicatoires,  a  substitué  l’emploi  des  ban¬ 
delettes  épispastiques  et  les  injections  hypodermiques  de  quinine  pratiquées  par  Dodeuil. 

Dans  un  cas  de  variole  anormale  très-grave,  Proust  a  constaté  une  altération  des  globules 
du  sanÿ  qu’il  a  décrite. 

Les  recherches  d’Alf.  Fournier  sur  l’incubation  de  la  syphilis  ont  montré  que  cette 
période  pouvait  avoir  une  durée  beaucoup  plus  longue  qu’on  ne  le  croyait  généralement. 
Cette  maladie  a,  d’ailleurs,  été  le  sujet  de  travaux  intéressants,  parmi  lesquels  il  faut  citer 
ceux  de  Küss  (de  Strasbourg)  sur  les  effets  de  l’iodure  de  potassium,  de  Gaujot,  Foucher,  sur 
le  phagédénisme,  deSorésina  sur  les  tubercules  muqueux,  et  surtout  un  excellent  mémoire 
de  H.  Roger  sur  la  syphilis  infantile. 

Le  fait  le  plus  émouvant  de  syphilis  vaccinale  est  celui  que  Millard  a  communiqué  à  la' 
Société  médicale  des  hôpitaux,  et  dont  M.  Garnier  a  présenté  une  analyse  fidèle. 

Un  fait  de  thoracent'ese,  pratiqué  par  Piorry  par  un  procédé  particulier,  a  suscité  une  très- 
longue  discussion  à  l’Académie  de  médecine  sur  les  dangers  de  la  pénétration  de  l’air  dans 
la  poitrine  après  cette  opération,  et  sur  les  moyens  de  la  prévénir.  Les  principaux  éléments 
de  cette  discussion  sont  reproduits  dans  le  Dictionnaire, 

Ladame  (de  Neufchâtel)  a  publié  une  bonne  monographie  des  tumeurs  de  la  protubérance 
annulaire,  dont  M.  Garnier  a  indiqué  les  points  les  plus  saillants. 

{La  fin  à  un  prochain  numéro.)  Amédée  Latour. 


ACADÉMIES  ET  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 

SOCIÉTÉ  MÉDICALE  DES  HOPITAUX. 

Séance  du  14  Février  1866.  —  Présidence  de  M.  Léger. 

SOMMAIRE.  —  Correspondance.  —  Suite  de  la  discussion  sur  les  revaccinations.  MM.  Boucher  de  la 
Ville-Jossy,  Moutard-Martin,  Guérard,  Bourdon,  Hervieux,  J.  Guyot,  Bucquoy,  Archambault,  Gallard, 
Hérard.  —  Compte  rendu  de  la  commission  des  maladies  régnantes,  par  M.  Besnier.  Discussion  : 
MM.  Guérard,  Gallard,  Bernutz. 

Correspondance  : 

Annales  de  la  Société  d'hydrologie  médicale  de  Paris,  t.  XII,  3'  livraison. 

Compte  rendu  des  travaux  de  la  Société  médicale  de  Clermont-Ferrand  pour  l’année  1865. 
Bulletin  médical  du  nord  de  la  France. 

Médecine  contemporaine. 

Revue  médicale  d’hydrologie  française  et  étrangère. 

Relation  de  l’épidémie  de  choléra  observée  a  l’hôpital  Saint-Antoine  en  1865^  par  le  docteur 
Decori. 

Bulletin  de  l’Académie  royale  de  médecine  de  Belgique,  1865,  2®  série,  t.  VIII,  n°  10. 

L’ordre  du  jour  appelle  la  suite  de  la  discussion  sur  les  revaccinations. 

M.  Boucher  de  la  Ville-Jossy  :  Je  viens  d’observer  un  cas  dans  lequel  la  vaccine,  prati- 


L’UNION  MÉDICALE. 


477 


quée  pendant  la  période  prodromique  chez  un  sujet  non-vacciné  antérieurement,  n’a  pas 
empêché  la  variole  de  se  développer  confluente,  grave  et  irrégulière,  avec  des  accidents 
méningiliques  auxquels  le  malade  a  succombé. 

M.  Moutard-Martin  rappelle,  à  cette  occasion,  le  fait  plus  remarquable  encore  dont  il  a 
donné  récemment  communication,  et  qui  a  été  publié  au  commencement  de  la  discussion. 

M.  Guérard  rappelle  également  un  fait  analogue  qu’il  a  observé  récemment  à  l’Hôlel-Dieu, 
et  dont  il  a  été  aussi  fait  mention  dans  le  compte  rendu  des  séances. 

M.  Boucher  de  la  Ville- Jossy  :  A  ces  faits  j’ajouterai  le  suivant,  très-démonstratif 
aussi  de  sa  nature  :  Il  y  a  quelques  années,  j’ai  pu  observer  un  clown  revacciné  avec 
succès,  et  qui  présenta  une  vaccine  assez  régulière  et  légilinae  pour  qu’elle  ait  pu  être  uti¬ 
lisée  avec  succès,  afin  de  pratiquer  de  nouvelles  vaccinations  dans  le  service.  Ce  malade  était 
arrivé  h  la  période  de  dessiccation  de  l’éruption  vaccinale  quand  il  fut  atteint  d’une  variole 
hémorrhagique  maligne  à  laquelle  il  a  succombé. 

M.  Bourdon  :  Uhe  jeune  fille,  vaccinée  dans  son  enfance,  venait  de  donner  des  soins  à  sa 
sœur,  atteinte  de  variole,  quand  elle  présenta  elle-même  les  signes  prodromiques  manifestes 
de  l’aifection  qui  se  manifesta  d’abord  par  une  éruption  de  rash.  Au  troisième  jour,  en  exa¬ 
minant  très-attentivement,  on  put  constater  deux  petites  pustules  seulement  :  une  au  poi¬ 
gnet,  l’autre  au  mollet;  aucune  de  ces  pustules  n’était  ombiliquée,  et  tout  se  borna  là.  C’est 
certainement  un  de  ces  faits  que,  sans  une  attention  minutieuse,  on  aurait  cru  pouvoir 
ranger  parmi  les  variolæ  sine  variolis. 

J’ai  eu,  récemment  aussi,  l’occasion  de  voir  une  autre  jeune  fille  qui  donnait  des  soins 
à  sa  mère,  atteinte  de  variole,  et  à  qui  j’ai  pratiqué  l’inoctilation  vaccinale  avec  un  très-beau 
succès  ;  mais,  au  moment  de  la  pustulation,  il  est  survenu  une  lièvre  très- vive;  et  j’ai  vu  se 
développer  tout  l’ensemble  prodromique  de  la  variole,  sans  qu’il  se  soit  rien  produit  de 
plus.  Il  y  a  lieu,  je  pense,  de  se  demander  si  ces  accidents  n’indiquaient  pas  que  la  jeune 
fille  avait  déjà  reçu  l’influence  du  virus  varioleux,  et  si  ce  n’est  pas  à  elle  qu’il  faut  les  rap¬ 
porter. 

M.  Herviedx  :  Je  demanderait  M.  Bourdon  s’il  a  observé,  coïncidemment  avec  les  sym¬ 
ptômes  qu’il  vient  d’énumérer,,  une  éruption  à  la  surface  de  la  peau.  En  posant  celte  ques¬ 
tion  à  notre  collègue,  je  fais  allusion,  dans  ma  pensée,  à  la  possibilité  de  certaines  éruptions 
généralisées  que  j’ai  eu  plusieurs  fois  occasion  de  voir  apparaître  au  dixième  jour  de  la  ma¬ 
nifestation  des  pustules  de  vaccin  :  je  veux,  parler  des  éruptions  vaccinales. 

Il  ne  faut  pas  confondre  ces  éruptions  vaccinales  avec  les  éruptions  dont  parlent  les 
auteurs,  et  qui  consisteraient  dans  la  reproduction  de  la  vaccine  sur  quelques  points  isolés, 
reptoductiôn’qüi  résulte  de  ce  que  les  enfants,  en  se  grattant,  par  exemple,  se  sont  inoculé 
le  virus  vaccin  avec  leurs  ongles  sur  diverses  parties  du  corps. 

Les  éruptions  vaccinales  vraies  sont  toujours  des  éruptions  généralisées.  Elles  se  montrent 
constamment  ou  presque  constamment  du  neuvième  au  dixième  jour  de  l’éruption  des  pus¬ 
tules  vaccinales,  c’est-à-dire  à  l’époque  où  l’inflammation  cirçumpustuleuse  a  atteint  son 
maximum  d’intensité,  et  où  l’on  observe  ce  qu’on  a  appelé  la  fièvre  vaccinale. 

Ces  éruptions  peuvent  revêtir  trois  formes  distinctes  et  très-tranchées  :  1°  la  forme  éry¬ 
thémateuse;  2“  la  forme  miliaire;  3°  la  forme  vésiculeuse. 

La  forme  érythémateuse  est  une  des  moins  graves  et  des  plus  fugaces;  elle  consiste,  non 
pas  dans  un  érythème  circonscrit  au  bras  ou  situé  au  voisinage  des  pustules,  mais  dans  un 
érythème  qui  s’étend  à  presque  toute  la  surface  du  corps,  et  qui  ne  saurait  être  confondu 
avec  l’érysipèle  vaccinal,  lequel  procède  avec  beaucoup  plus  de  lenteur,  dure  plusieurs  jours, 
et  donne  lieu  à  des  phénomènes  généraux  graves,  tandis  que  l’érythème  vaccinal  dure 
à  peine  vingt-quatre  heures  et  s’éteint  sans  avoir  déterminé  de  symptômes  inquiétants. 

La  forme  miliaire  est  la  plus  commune;  c’est  celle  que  j’ai  rencontrée  le  plus  fréquem¬ 
ment  ;  elle  est,  comme  la  forme  érythémateuse,  d’assez  courte  durée  :  elle  consiste  dans  l’ap¬ 
parition  brusque  sur  le  tronc,  la  face  et  les  membres,  d’une  quantité  considérable  de  vésicules 
miliaires  tantôt  pâles  et  transparentes  comme  des  sudamina,  le  plus  ordinairement  d’un 
rouge  assez  vif,  qui  se  dessèchent  le  lendemain  même  de  leur  apparition  et  laissent  à  leur 
place  une  légère  desquamation  furfuracée.  Le  mouvement  fébrile  qui  accompagne  celte 
variété  des  éruptions  vaccinales  effraye  beaucoup  les  parents,  leur  fait  croire  à  quelque 
fièvre  éruptive  de  nature  grave  et,  dans  quelques  cas,  les  porte  à  incriminer  la  qualité  du 
vaccin  employé.  Je  me  rappelle  m’être  trouvé,  dans  les  commencements  de  ma  pratique,  en 
présence  d’éruptions  vaccinales  semblables  qui  provoquèrent  une  consultation  et  m’attirèrent 


m 


L’UNION  MÉDICALE. 


personnellement  d’assez  vifs  désagréments.  Il  faut  savoir  que  ces  éruptions  vaccinales  mi¬ 
liaires  n’ont  aucune  gravité,  et  que,  en  général,  au  bout  de  quarante-huit  heures,  elles  ont 
entièrement  disparu. 

La  forme  vésiculeuse  est  la  plus  rare  do  toutes,  et  je  ne.  serais  pas  éloigné  de  croire  que 
c’est  à  cette  forme  qu’ont  eu  affaire  les  auteurs  qui  ont  prétendu  que  la  vaccine  pouvait 
engendrer  la  variole.  Voici  en  quoi  elle  consiste  :  Au  dixième  jour  de  l’éruption  vaccinale, 
et  coïncidemment  avec  une  fièvre  assez  intense,  on  voit  successivement,  et  par  .poùsséeS  plus 
ou  moins  rapprochées,  la  face,  puis  le  tronc,  puis  les  membres,  se  couvrir  dé  vésicules 
beaucoup  moins  confluentes  que  dans  la  forme  miliaire,  séparées  les  unes  des  autres  par  des 
intervalles  assez  grands  de  peau  saine.  Ces  vésicules,  un  peu  rouges  h  leur  base,  dépassent 
rarement  le  volume  d’une  tête  d’épingle  ou  d’un  grain  de  millet,  se  dessèchent  ah  bout  de 
quelques  jours,  et  donnent  lieu  à.  la  formation  de  croûles  qui  mettent  un  certain  temps  à 
tomber,  en  sorte  que  la  durée  de  l’éruption  vaccinale,  si  l’on  y  comprend  la  dessiccation  et 
la  chute  des  croûtes,  n’est  pas  moindre  d’une  douzaine  de  jours.  Cette  forme,  quoique  moins 
bénigne  et  plus  durable  que  les  précédentes,  ne  s’en  termine  pas  moins  touj.ours  par  la  gué¬ 
rison. 

Si  je  suis  entré  dans  des  détails  un  peu  étendus  sur  ces  différentes  formes  de  l’éruption 
vaccinale,  c’est  pour  répondre  à  une  demande  d’explications  à  ce  sujet  qui  m’avait  été  faUe 
dans  la  dernière  séance  par  M.  le  Secrétaire  général. 

M.  Jules  Güyot  ;  m.  Hervieux  a-t-il  eu  occasion  d’observer  ces  éruptions  sur  des  siijéts 
revaccinés?  Pour  mon  compte,  je  ne  les  ai  jamais  rencontrées.  Dèrnièremenf,  j’avais  èru 
assister  è  un  semblable  phénomène,  mais  l’évolution  ultérieure  montra  qu’il  s’agissait  d’une 
varioloïde.  Ces  éruptions  doivent  être  rares,  chez  les  adultes,  car  M.  Grisolle,  aux  souvenirs 
de' qui  j’ai  fait  appel  sur  ce  sujet,  n’en  aurait  vu,  dans  toute  sa  pratique,  qu’un  ou  deux 
exemples.  -  ; 

M.  Hervieux  :  En  réponse  à  l’observation  de  M.  Jules  Guyot,  je  dirai  que  je  n’ai  jamais 
observé  les  éruptions  vaccinales  à  la  suite  des  revaccinations.  Je  ne  les  ai  constatées  que  sur 
de  jeunes  enfants  au-dessous  de  six  mois,  et  que  je  vaccinais  pour  la  première  fois. 

Ces  éruptions  ne.  sont  pas  communes,  mais  elles  ne  sont  pas  non  plus  aussi  rares  que 
paraît  le  penser  M.  Jules  Guyot,  car  j’en  possède  pour  ma  part  huit  à  neuf  observations. 
J’appelle  de  nouveau  l’attention  de  mes  collègues  sur  les  caractères  suivants  qui  m’ont  paru 
constants,  à  savoir  ;  1”  leur  apparition  du  neuvième  au  dixième  jour  de  l’éruption  de  la  vac¬ 
cine,  c’est-à-dire  à  l’époque  de  la  fièvre  vaccinale  ;  2“  leur  coïncidence  avec  une  inflam¬ 
mation  circurapustuleuse  extrêmement  intense  ;  3"  leur  peu  de  gravité. 

M.  BüCQüOY  :  Je  ne  veux  pas  laisser  clore  cette  intéressante  discussion  sur  lès  revaccina- 
lions  (et  en  cela  je  réponds  au  désir  que  m’ont  témoigné  quelques-uns,  de  mes  collègues) 
sans  vous  faire  connaître  les  résultats  que  nous  avons  obtenus,  M.  Brouardel  et  moi,  dansles 
revâccinalions  que  nous  avons  pratiquées  récemment  au  collège  Sainte-Barbe.  Nous  avions 
recueilli  les  éléments  d’une  statistique  complète  et  rigoureuse;  malheureusement,  quelques 
listes  se  sont  égarées  par  négligence.  Je  ne  pourrai  donc  vous  donner,  pour  une  partie  du 
moins,  que  dés  résultats  approximatifs.  Ces  résultats  n’en  auront  pas  moins,  je  l’espère,  une 
certaine  valeur,  car  je  puis  en  garantir  la  parfaite  exactitude. 

Nous  avons  eu  à  pratiquer,  tant  au  collège  proprement  dit  qu’à  l’école. préparatoire  de 
Sainte-Barbe,  un,  peu  plus  de  300  revaccinations. 

La  population  du  collège  se  compose  d’élèves  de  12  à  16  ans  environ,  parmi  lesquels  117 
ont  été  revaccinés  de  bras  à  bras,  et  120  environ  avec  le  vaccin  de  génisse  et  avec  le  con¬ 
cours  de  M.  Lanoix. 

La  proportion  des  résultats  positifs  a  été  sensiblement  la  même  dans  l’une  et  l’autre  de  ces 
deux  conditions,  et  nous  avons  noté  de  l/è  à  1/5*  de  succès. 

A  l’écple  préparatoire,  où  nous  avions  affaire  à  des  jeunes  gens  plus  avancés  en  âge,  de 
18  à  20  ans,  voici  les  chiffres  exacts  de  nos  revaccinations  faites  toutes  avec  le  vaccin  de  la 


génisse  : 

!  Succès.  . . 29 

Vaccinoïdes .  8 

Résultat  nul . 35 


J’ajouterai  à  cette  liste  6  revaccinations  d’adultes  employés  de  la  maison,  qui  nous  ont 
donné  A  résultats  positifs  et  2  insuccès. 

Il  résulte  de  cette  statistique  ; 


L’UNION  MEDICALE. 


479 


1°  Que  les  revaccinations  faites  avec  le  vaccin  pris  et  déposé  de  bras  à  bras  et  celles  pour 
lesquelles  on  a  employé  le  vaccin  de  la  génisse,  nous  ont  donné  à  peu  près  les  mêmes 
résultats  ; 

2°  Que  les  succès  ont  été  beaucoup  plus  nombreux  dans  les  revaccinalipns:  qui  ont  porté 
sur  des  sujets  plus  âgés,  car  la  proportion  des  résultats  positifs,  qui  était  de  1/Zi  à  1/5'  au 
collège,  s’est  élevée  à  1/2  à  l’école  préparatoire. 

Voici  les  faits  que  j’avais  à  vous  soumettre;  mais  il  ne  faut  pas  oublier  que  les  conclusions 
précédentes  n’ont  rien  de  général  et  ne  s’appliquent  qu’aux  faits  dont  je  viens  de  rendre 
compte.  On  sait,  en  effet,  combien,  dans  des  circonstances  en  apparence  les  mêmes,  les 
résultats  qu’on  obtient  sont  différents.  Je  pourrais  citer  comme  exemple  ce  qui  vient  de  se 
passer  à  l’École  polytechnique.  Des  revaccinatipns  y  ont  été  faites  il  y  a  peu  de  temps  ;  comme 
à  l’École  préparatoire,  on  employa  le  vaccin  de  génisse  ;  le  nombre  d’élèves  revaccinés  fut  à 
peu  près  le  même;  les  conditions  d’âge  étaient  presque  semblables  ;  et  cependant,  tandis 
que  nous  comptions  les  succès  dans  la  proportion  de  1  sur  2  à  l’École  polytechnique,  sur 
80  revaccinations,  on  n’aurait  eu,  m’a-t-on  dit,  que  6  résultats  positifs. 

M.  J.  Guyot  :  A-t-on  employé  pour  ces  vaccinations  le  vaccin  recueilli  dans  des  tubes? 
Pour  moi,  j’en  ai  usé  une  dizaine  de  fois  sans  obtenir  un  seul  succès.  ' 

M.  Bücquoy  :  J’ai  obtenu  quelques  succès  avec  le  vaccin  conservé  dans  les  tubes;  un 
entre  autres  assez  inattendu  chez  un  enfant,  pour  lequel  on  n’avait  obtenu  qu’un  résultat 
négatif  de  la  vaccination  de  bras  à  bras.  •  ,  ■  ,  . 

M.  Bourdon  :  J’ai  fait  toutes  mes  revficcinations  avec  du  vaccin  pris  dan's  lés  tubes,:  et  j’ai 
déjà  indiqué  dans  quelle  proportion  j’avais  eu  des  succès.  ■ 

M.  Archambault  n’a  pas  été  plus  heureux  que  M.  Guyot  avec  le  vaccin  conservé  dans  des 
tubes.  • 

M.  Gallard  de  même.  , 

M.  Archambault  ajoute  qu’il  ne  tire  de  ces  résultats  négatifs  aucune  conclusion  défavo¬ 
rable  à  la  vaccination  animale,  qui  peut  avoir,  comme  la  vaccination  ordinaire,  ses  séries 
inexplicables  d’insuccès. 

M.  Gérard  pense  qu’il  faut  rester  dans  la  réserve  à  l’égard  de  toutes  ces  questions,  qui 
sont  encore  à  l’élude. 

M.  Lailler  :  Je  rappelle,  au  moment  de  terminer. cette  discussion,  que  si  l’on  a  beaucoup 
parlé  des  succès  obtenus  en  ville,  il  n’en  reste,  pas  moins  certain  que  la  vaccipalion  ‘animale 
n’a  pas  réussi  dans  les  hôpitaux,  et  que  personne  n’a  donné  de  ces  insuccès  une  explication 
satisfaisante. 

M.  Bernutz  fait  la  même  remarque.  Dans  son  service ,  M.  Lanoix  a  pratiqué  lui-même  les 
rèvaccinalions,  et  cela  sans  plus  de  succès. 

M.  Bucquoy  pense  qu’il  est  nécessaire  de  réserver  l’avenir,  et  que  peut-être  toutes  les 
conditions  de  nature  à  favoriser  le  succès  des  revaccinations  dans  les  hôpitaux  n’ont  pas  été 
exécutées. 

M.  Moutard-Martin  :  Il  y  a  déjà  un  certain  temps  que  M.  Lanoix  paraît  fixé  sur  toutes 
ces  conditions,  et  cependant  les  résultats  ne  semblent  pas  plus  satisfaisants  que  par  le  passé. 

M.  Besnier  lit  le  compte  rendu  de  la  commission  des  maladies  régnantes  pour  le  mois  de 
janvier  1866.  (V.  I’Union  Médicale  du  20  février.) 

M.  Guérard  :  On  a  observé,  pendant  la  semaine  dernière,  deux  cas  de  choléra  à  l’Hôtel- 
Dieu,  dans  le  service  de  M.  Guéneau  de  Mussy. 

M.  Gallard  ;  J’ai  reçu  quelques  renseignements  sur  l’extension  du  choléra  dans  quelques 
■villes  de  province  ;  pendant  tout  le  temps  que  l’épidémie  a  régné  à  Brest,  il  ne  s’en  est  déve¬ 
loppé  aucun  cas  à  Châteaulin,  malgré  les  communications  fréquentes  entre  ces  deux  villes. 
A  Quimper,  deux  cas  isolés  seulement  ;  puis,  à  Lorient,  il  a  éclaté  tout  à  coup,  et  il  y  règne 
actuellement  avec  une  grande  intensité. 

M.  Bernutz  a  reçu,  le  5  février,  un  malade  atteint  de  choléra  ou  de  cholérine  grave  : 
cyanose,  algidilé,  vomissements.  Ce  malade,  employé  au  chemin  de  fer  de  l’Ouest,  est  occupé 
au  chargement  et  au  déchargement  des  wagons.  Il  a  guéri. 


Le  secrétaire ,  D'  Besnier, 


480 


L’UNION  MÉDICALE. 


COURRIER. 


ASSOCIATION  BÉNÉRALE.  —  L’Assemblée  générale  annuelle  de  l’Association  qui,  à  cause 
de  l’épidémie  de  choléra,  n’a  pu  avoir  lieu  à  la  fin  d’octobre  dernier,  se  tiendra  le  dimanche 
8  avril  prochain,  à  2  heures,  dans  l’amphithéâtre  de  l’Administration  de  l’assistance  publique, 
avenue  Victoria. 

Le  même  jour  aura  lieu  le  banquet  offert  h  MM.  les  présidents  et  délégués  des  Sociétés 
locales,  au  Grand-Hôtel,  boulevard  des  Italiens,  à  7  heures  du  soir. 

Le  prix  dC;  la  souscription  est  de  vingt  francs. 

On  souscrit,  directement  ou  par  lettre,  chez  M.  le  docteur  Brun,  trésorier  dé  la  Société 
centrale,  rue  d’Aumale,  n“  23. 

FACULTÉ  DE  MÉDECINE  DE  PARIS.  —  Les  épreuves  du  concours  d’agrégation  (section  de 
chirurgie  et  accouchements)  ont  commencé  samedi. 

Le  sujet  de  la  composition  écrite  était  : 

1“  Section  de  chirurgie  :  Anatomie  chirurgicale  de  l'' épaule. 

2°  Section  d’accouchements  :  ei  joÂÿSîo/oÿfe. 

Les  candidats  qui  ont  pris  part  à  la  composition  écrite  sont  : 

Pour  la  chirurgie,  MM.  Anger,  Berrut,  Cruveilhier,  Desprès,  Dubreuil,  Duplay,  Tillaux. 

Pour  les  accouchements,  MM.  Bailly,  Guéniot,  Jounia,  Verrier. 

Les  juges  du  concours  sont  :  MM.  Denonvilliers,  président Gosselin,  Nélaton,  Pajot, 
Richet,  Velpeau,  Dolbeau,  secrétaire. 

La  lecture  des  compositions  commencera  mardi  13,  à  quatre  heures,  amphithéâtre  de 
chimie.  • 

SOCIÉTÉ  MÉDICALE  DES  HOPITAUX.  —  Séance  du  mercredi  ilx  mars  (à  3  heures  1/2)  : 
Rapport  de  la  commission  des  maladies  régnantes,  par  M.  Besnier.  —  Avortement  provoqué 
dans  un  cas  de  vomissements  incoercibles,  par  M.  Bourdon.  —  De  la  contagion  de  la  tuber¬ 
culose,  per  M.  Guibout. 

—  La  Russie  est  un  des  pays  de  l’Europe  où  les  Israélites  étaient  jusqu’ici  soumis  aux 
plus  nombreuses  et  plus  arbitraires  restrictions.  Cet  état  de  choses  cependant  se  modifie 
peu  à  peu  dans  le  sens  le  plus  heureux. 

Déjà  un  ukase  de  l’empereur  Alexandre  II  a  accordé  en  1861  aux  israélites  rasses  ayant' 
obtenu  des  grades  académiques  le  droit  d’entrer  dans  les  administrations  civiles  de  l’empire. 

Ce  droit  vient  d’être  accordé  aux  israélites  polonais  par  un  décret  du  1"  (13)  février,  dont 
voici  le  texte  ; 

«  Les  israélites  munis  par  les  Universités  impériale  ou  par  l’Académie  impériale  médico-chi¬ 
rurgicale,  ou  enfin  par  l’École  supérieure  de  Varsovie,  de  diplôme  de  docteur  en  médecine 
et  en  chirurgie,  ou  de  docteur  en  médecine,  ou  de  diplômes  de  docteur,  de  licencié  ou  de 
bachelier  des  autres  Facultés,  peuvent  être  admis  au  service  civil  dans  toutes  les  branches 
d’administration  du  royaume  de  Pologne. 

«  Les  israélites  admis  au  service  jouissent  de  tous  les  droits  et  prérogatives  qui  y  sont  atta¬ 
chés.  » 

DÉMONSTRATION  THÉRAPEUTIQUE.  —  Sur  un  navire  chargé  de  térébenthine  et,  n’ayant  qu’un 
mois  de  traversée,  tout  l’équipage  souffrit  plus  ou  moins  d’hématurie.  Elle  fut  même  mor¬ 
telle  dans  un  cas.  Sauf  cette  exception,  tous  les  autres  guérirent  peu  de  temps  après  leur 
débarquement.  Telle  est  la  notice  beaucoup  trop  sommaire  qu’a  défaut  de  médecin  du  bord, 
M.  Walker  a  pu  donner  à  la  Société  médicale  de  Liverpool,  le  25  janvier  dernier,  sur  ce  fait 
remarquable.  Elle  suffit  toutefois  à  confirmer  d’une  manière  irrécusable  l’action  de  la.  téré¬ 
benthine  sur  la  vessie,  l’eau  du  bord  ayant  été  examinée  et  reconnue  exempte  de  toute  alté¬ 
ration.  —  * 


Le  Gérant,  G.  RicheloT. 


Paris.  —  Typograpliie  Félix  Maiteste  et  C«,  rue  des  Dcux-Porles-Saint-Saiiveur,  32, 


L’ÜISION  MÉDICALE, 


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celles  de  la  mer  et  des  sources  bromurées, 

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qu’il  est  necessaire  de  provoquer  le  développement 
de  .l’activité  vitale  ou  de  modifier  les  altérations 
locales  et  les  troubles  fonctionnels  qui  précèdent 
ou  accompagnent  les  affections  de  I’estomac, 
du  fOIE,  dés  INTESTINS,  des  MUSCLES,  des 
Nerfs,  dç  là"  PEAU,  du  sang  et  des  viscères. 
(Voir  les  documents  authentiques  des  médecins  des 
hôpitaux  dans  la  notice  qui  accompagne  le  produit.) 
Prix  ;  1  fr.  2  5  la  dose  ;  75  c.  la  1/2  dose. 

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sements  de  bains  principaux  de  toutes  les  villes.' 
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phite  de  manganèse.  — Prix  :  4  fr.  le  flacon. 

Sous  l’inflaence  des  hypophosphites,  la  toux  di-- 
minue,  l’appétit  augmente ,  les  forces  reviennent, 
les  sueurs  nocturnes  bessent,  et  le  malade  jouit 
d’un  bien-être  inaccoutiiraé. 

Pharmacie  SWANN,  (2,  rue  Castiglione.â  Paris. 
—  DÉPÔTS  :  Montpellier,  BELEGOü  frères  ;  Nice, 
FOUQUE;  Lyon,  Pharmacie  centrale,  19,  rue  Lan¬ 
terne;  Bordeaux,  Nantes,  Toulouse,  dans  les'suc- 
cursales  de  la  Pharmacie  centrale. 


ÂPIOL  DES  D”  JOBET  ET  HOMOLLE- 

Médaille  a.  l’Hbpositïon  universelle  de  1862. 

L’observation  médicale  condrme  chaque  jour  ses 
propriétés  véritablement  spèçiflquescommeemmé- 
nagogne,  et  spli'inçontéstable  supériorité  sur  les 
agents  tbêrajJéutiques  dé  la  même  classé. 

Un  savant' et  consciéncîeüx  dbservateur,  M.  lé' 
docteur  Màrrotte,  a  particüliôrement  étudié  l’Apiol 
à  ce  point  de  Vue,  dans,  son  service  de  l’hôpital  de' 
la  Pitié  et  en  ville.  Il  résulte  de  ses  observations 
que  le  succès  est  assuré  quand  raménprrhêe  et  ja 
dysménorrhée  sont  indépendantes*  d’un  état  anato¬ 
mique,  ou  d’une  lésion  organique,  mais  se  ratta¬ 
chant  à  un  trouble  del’innervatiomvaso-mfttrjeede 
l’utérus  et  des  ovaires.  Ajoutons  qu’on  doit  com¬ 
battre  simultanément  ou  préàlablement  la  chlorose 
ou  les  autres  complications. 

Les  docteurs  Jouet  et  Homolle  indiquent,  comme 
le  seul  moment  opportun  pour  administrer  l’Apiol, 
celui  qui  correspond  â  l’époque  présumée  des 
règles,  ou  qui  la  précède. 

Dosé  :  1  capsule  matin  et  soir,  pendant  six  jours. 
QnT’emploie  aussi  pour  couper  les  lièvres  d’accès. 

Pharmacie  Bria.nt,  rue  de  Rivoli,  150.  entréè 
rue  Jean-Tison,  k  Paris. 


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■  L’accueil  que':  le  Corps  médical  a  fait  k  notre 
produit,  et  son  emploi  dans  les  hôpitanxj  témoi¬ 
gnent^  des  soins  excessifs  apportés  k  sa  prépara¬ 
tion  eUdesaTorce  digestive  toiupurs  égale. 

ÉUe  est  administrée  avec  succès  dans  'iqs  Dys¬ 
pepsies,  Gastrites,  GcCstralqies  f,  ÂU^reuirsy, 
tuiles.  Diarrhées  èt  ' t^omi’ssemewts,' sons  forme' 
d’Elîxlr,  Vin,  iSirop,  l*as4illA*!S,  Prt^eWv 
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tif;  emploi  facile.  Son  effet,  prompt  et  sûr,  peut 
être  prolongé  suivant  le  désir  du  médecin.  Rem¬ 
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autres  analogues.  Boîte  :  l  f.  50,  franco  l-60.  Chez 
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rue  de  la  Cité,  19.,  . 


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veux  les  plus  violents.  Son  Élixir  soulage  tou¬ 
jours  les  Asthmes  cat-arrheux  (  Boérrhave  ).  Phar¬ 
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ï^nt  d’une  efficacité  vraiment  remarquable  dans 
lé  traitement  des  maladies  de  la  vessie,  des  scia¬ 
tiques  et  des  névralgies  viscérales,  faciales,  inter- 


Parts.—  Imprimerie  Félix  Malteste  et  C 


costales  et  autres. 


L’UNION  MÉDICALE. 


NOTICE  sur  le  VIN  DE  BEGEAED 

AU  aumauiNA  et  au  cacao  combines. 


La  difficulté  d’obtenir  la  tolérance  des  voies  di¬ 
gestives  pour  le  quinquina  et  les  amers  en  général,, 
est  un  écueil  en  Ihérapeutiquè  qui  a  fait,  plus  d’une 
fois,  le  désespoir  des  praticiens.  Mais  depuis  l’in-: 
troduction  dans  la  matière  médicale,  de  la  combi¬ 
naison  nouvelle  dite  tn  toni  -  nutriiir,  où  le 
cacao  sè  trouve  inlijnéméntuni  âü  quinquina, pour 
en  tempérêr  l’astringeiice,  cèt  ineônvériient  est  to¬ 
talement  conjuré,  et  l’estomac  le  plus  îrapression- 
nable  n’est  plus  offensé  par  le  contact  du  tonique 
par  excellence. 

Cette  préparation,  adoptée  par  les  médecins  les 
plus  distingués  de,  la  France  et  de  l’étranger,  et  pa¬ 
tronnée  par  la  presse  médicale  de  tous  les  pays,  est 
définitivement  entrée  dans  le  domaine  de  la  pra¬ 
tique  journalière.  Où  elle  a  pris  la  place  de  toutes 
les  autres  préparations  de  quinquina,  en  usage  dans 
le  passé. 

Les  propriétés  du  >'ln  tonl-nulrîtif  de  Bh- 
ii;eaud,  préparé  au  Vin  d’Espagne,  étant  celles 
des  toniques  radicaux  et  des  analeptiques  réunis, 
ce  médicament  est  merveilleusement  indiqué  dans 
tous  les  cas  où  il.  s’agit  de  corroborer  la  Force  de- 
résistance  vitale  et  de  relever  la  force  d’assimilation 
qui  sont  le  plus  souvent  simultanémentatteintes. 


On  le  prescrira  avec  succès,  dans  les  maladies  qui 
dépendent  de  Y  appauvrissement  düsang,  dans  les. 
névroses  de  toute  sorte,  les  {lueurs  blanches ,  la 
diarrhée  chronique,  les  pertes  séminales  involon¬ 
taires,  les  hémorrhagies  passives,  les  scrofules, 
les  affections  scorbutiques,  la  période  adynamique 
des  fièvres  typhoïdes,  les  convalescences  longues 
et  difficiles ,  etc.  11  convient  enfin  d’une  manière 
toute  spéciale  aux  enfants  débiles,  aux  femmes  dé¬ 
licates  et  aux  vieillards  affaiblis  par  l’àge  et  les 
infirmités.  , 

La  préparation  de  ce  Vin  exige  pour  la  dissolu¬ 
tion  du  cacao  des  appareils ,  spéciaux  qui  ne  se 
trouvent  point,  dans  les  officines.  11  ne  faut  donc 
pas  croire  qu’on  obtiendrait  le  même  produit  en 
formulant  simplement  du  quinquina  et  du  cacao  in¬ 
corporé  au  vin  d’Es.pagne.  Pour  être  sûr  de  l’au¬ 
thenticité  du  médicament,  il  importe  de  le  prescrire 
sous  le  nom  de  VIN  DE  BUGEAUD. 

Dépôt  général  chez  LEBEAULT,  pharmacien, rue 
Réauniur,  43,  et  rue  Palestre,  27  et  29,  à  Paris.— 
Chez  DESLANDES,  pharmacien  ,  rue  du  Cherche- 
Midi,  5  ;  —  et  dans  les  principales  Pharmacies  de 
France  et  de  l’étranger. 


PHilRlIIAGIENS  ÉTRANGERS  DÉPOSITAIRES  DU  VIN  DE  BUGEAUD  : 


BELGIQUE  ;  Bruxelles,  Ch.  Delacre,  86,  Montagne  de  la  Cour;  Anvers,  De  Beul;Arlon,  Ho’l- 
lenfeltz;  Dînant,  Mathieu;  Huy,  Poutrain  ;  Liège,  Goossins;  Hendrice;  Louvain,  Van  Aiem-, 
berg-Decorder  ;  Namur,  Râcot;  Termonde,  Jassens  ;  Verviers,  E.  Chapuis;  Àlos,  Schaltîn  ; 
Gand,  Puis  ;  Bruges,  Daëls;  Oslende,  Kokenpoo;,  Gourtrai,  Bossaert;  Tournai,  Sykendorf; 
Mons,  Garez;  Boüssù,  Brouton ;  Charleroi,  Perleaux  ;  Roux,  Petit;  Marchiennes,  Pourbaix; 
Châtelet,  Depagne;  Quatrebras  (près  Charleroi),  Demanet;  Fleurus,  Ceresia;  La  Planche, 
Dethy;  Spa,  Schaltin. 

hollande:  Amsterdam,  üloth;  La  Haye,  Renesse;  Rotterdam,  Cloôs. 

SUISSE  :  Genève,  Suskind;  Fol  et  Brun  ;  Weiss  et  Lendner;  ,Bâle,  d' Geiger;  Berne,.  Wiid- 
boltz;  Fribourg,  Schmitt-Muller  ;  Neuchâtel,  Jordan  ;  Porrentruy,  Ceppi. 

ANGLETERRE  :  Londres,  Jozeau,  Hay-Market,  A9.  —  Chesler,  Georges  Shrubsole. 

ESPAGNE:  Madrid,  Borell, 

ITALIE  :  Naples,  Leonardo. 

EN  AMÉRIQUE:  Buénos-Ayres,Demarchi  frères;  New-York,  Fougera. 


HUILE  DE  FOIE  DE  MORUE  DÉSINFECTÉE 

DEî  CHEVRIÈR 


An  moyen  dn  Condron  et  dn  Baume  de  TOKilJ 

Cette  huile  est  d'une  odeur  et  d’une  saveur  agréable.  Le  mode  de  désinfeetion  ne  nuit  en  rieu 
à  ses  propriétés  thérapeutiques.  Elle  est  facilement  administrée  même  aux  personnes  les  plus  dé¬ 
licates,  et  est  d’une  digestion  plus  facile  que  l’huile  ordinaire. 

Lire  les  observations  et  rapports  médicaux  contenus  dans  la  brochure. 

Pharmacie  CHEVRIER,  21,  rue  du  Faubourg-Montmartre,  à  Paris. 

Dépôt  dans  les  principales  pharmacies  de  chaque  ville. 


Vingtième  année. 


No  31, 


Jeudi  15  Mars  1866. 


imm  MEDICALE- 

.  PRIX  DE  L  ABOMEMOT  :  JOURNAI.  BIREAD  D’ABOXÎtEMEiT 

POUR  TAaiS 

BEnnÉRlTS  scientifiques  et  pratiques, 

sS;;;:::  V;  moram  et  professmis  van, ù, Département,. 


'RM’  DU  CORPS  MÉDICAL. 

lelon  RuU  est  fixe  par  lei  l'osic,  et  des  Messageries 

conveiiliOBs  postales.  - -  Impériales  et  Générales. 

Ce  «onrnal  parait  trois  fols  par  Meniaiuo,  le  MARDI,  le  ACCDI,  le  SAMEDI, 

ET. FORME,  PAR  ANNÉE,  4  BEAUX  VOEUMES  IN-S»  DE  PLUS  DE  600  PAGES  GHACDN,^ 

Tout  CO  qui  concerne  la  tlédacUon  doit  être  adressé  à  M.  le  Docteur  A.méaéB  ,  pédacteur  en  chef.  —  Tout  te  fut 

concerne  rAdministi  alion,  à  M,  le  Gérant,  rue  du  FaubourarJtJontir^Hi'e,  56. 

Les  Lettres  et  Paquets  doivent  être  affi'ancMs,  , 


BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE. 


LES  TROIS  FLÉAUX,  — LE  CHOLÉRA  ÉPIDÉMIQUE,  LA  FIÈVRE  JAUItE  ET  LA  PESTE,  par  M.  le 

docteur  Foissac,  lauréat  de  l’Institut,  etc.  Un  volume  în-S".  Chez  J. -B.  Baillière  et  6ls,  rue 
fiautéfeuillé,  19,  et  aux  bureaux  de  Yünion  Médicale,  rue  du  Faubourg-Montmartre,  56. 
—  Prix  ;  3  fr. 

TRAITÉ  ÉLÉMENTAIRE  DE  PATHOLOGIE  INTERNE ,  par  M.  Ed.  Monneret,  professeur  de  patho¬ 
logie  interne  à  la  Faculté  de  médecine  de  Paris,  médecin  de  riiôpilal  de  la  Charité.  — 
La  S™* *  livraison,  qui  complète  le  tome  II ,  vient  de  paraître.  —  Prix  de  chaque  livraison  : 
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îioia.  —  L’ouvrage  se  composera  de  trois  forts  volumes  grand  in-8“  et  sera  .publié  en 
12  livraisons  de  160  pages  chacune,  qui  paraîtront  régulièrement  de  quatre  en  quatre  mois. 
ÉTIOLOGIE  ET  PROPHYLAXIE  DES  ÉPIDÉMIES  PUERPÉRALES,  paf  le  docteur  E.  Hervieux,  mé¬ 
decin  dé  la  Maternité.  Un  vol.  grand  in-8°.  —  Prix  5  2  fr.  rendu  /Vaiico  dans  toute  la  France 
et  l’Algérie. 

lies  deux  ouvrages  ci-dessus  viennent  de  paraître  à  la  librairie  de  P.  Asselio ,  place  de 
i’ÉCole-de-Médécine. 

GES  AFFECTIONS  NERVEUSES  SYPHILITIQUES,  par  le  dooteur.Léon  Gros,  ancien  médecin  en 
chef  de  rhôpital  iJe  Sle-Marie  aux  Mines,  ancien  interne  dés  hôpitaux  de  Strasbourg,  etc., 
et  le  docteur  E.  Lancereadx,  chef  de  cliniques  de  la  Faculté  de  médecine  de  Paris,  ancien 
inteme  lauréat  des  hôpitaux,  etc.  Volume  in-8°  de  Zi85  pages.  — Prix:  7  fr. 

VADE-MECUM  DES  HERBORISATIONS  PARISIENNES,  conduisant  sans  maître  aux  noms  d’ordre, 
de  genre  et  d’espèce  des  plantes  spontanées  ou  cultivées  en  grand  dans  un  rayon  de  vingt- 
cinq  lieues  autour  de  Paris,  par  Eugène  De  Foürcy,  ingénieur  en  chef  au  corps  des  mines. 
Deuxième  édition.  Un  vol.  in-18.  —  Prix  :  Ix  fr.  50  franco. 

RECHERCHES  CLINIQUES  relatives  à  l’influence  de  la  grossesse  sur  la  phthisie  pulmonaire,  par 
Je  docteur  Caresme,  ancien  interne  des  hôpitaux  de  Paris,  etc.  Grand  in-8“  de  152  pages. 

•  ^  Prix  !  3  fr.  franco. 

Ces  trois  ouvrages  se  trouvent  chez  Ad.  Delahaye,  libraire-éditeur,  place  de  l’École-de- 
Médécine,  23,  à  Paris. 

TRAITE  PRATIQUE  DE  LA  CRAVELLE  ET  DES  CALCULS  URINAIRES,  par  le  docteur  Lbrov, 
d’ÉtioHes,  fils.  Première  et  seconde  parlies,  1863-1864.  Un  vol.  in-8°  de  300  pages,  avec 
120  gravures  dans  le  texte.  — Les  deux  dernières  parlies  paraîtront  prochainement.  —  Chez 
J. -B.  Baillière  et  fils,  libraires,  19,  rue  Haulefeuille. 

HYGIÈNE  CE  LA  VUE,  par  M.  A.  Magne,  docteur  en  médecine  de  ia  Faculté  de  Paris,  offi¬ 
cier  de  la  Légion  d’honneur.  Un  vol.  in-12  de  320  pages,  4*  édition.  Paris,  J. -B.  Baillière 
et  fils,  19,  rue  Haulefeuille. 


L’UNION  MÉDICALE. 


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LA  propriété  antispasmodique  dç  TAm&reyaMne 
(suédinïeét  une  vérité  acquise  à  là  clinique  lUéai-' 
cule.  G’està  l’acide  sMccinigue  que  les  émanations 
des  épurateurs  à  , gaz  doivent  leur  prlncipal  effet 
danS'letràiteméTit  de  la  coqueluche^.  La  thérapeu¬ 
tique  itôssède  peu  de  médicaments  dont  leS  effets 
soient  aussi  prompts  et  aussi  constants  que  cette 
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L’UNION  MÉDICALE. 

N°3I.  Jeiidi  15  Mars  1866. 

SOMMAIRE. 

1.  Pabis  ;  Sur  la  séance  de  l’Àcadémie  de  niédecine.  —  11.  Pathologie:  De  la  dyspepsie  par  défaut  de 
mastication  suffisante  du  bol  alimentaire.  —  III.  Bibliothèqce  :  Anatomie  descriptive  et  de  dissèc- 
tion.  —  IV.  Académies  et  Sociétés  savantes.  (Académie  de  médecine).  Séance  du  13  Mars  :  Corres¬ 
pondance.  —  Présentations.  —  Sur  l’amanitine,  ou  poison  narcotique  des  champignons.  —  Discus¬ 
sion  sur  le  traitement  des  anthrax.  —  Sur  la  trichinose.  —  Nomination  des  commissions  des  prix. 
—  V.  CoDiiHiER.  —  VI.  Feuilleton  :  Les  anciennes  Écoles  de  médecine  de  la  rue.de  la  Bùcherie 


:  ,  Paris,  le  \i  Mars  i866. 

BULLETIN. 

Sur  la  séance  de  l’Académie  de  médecine. 

Close  a  été  la  discussion  sur  l’anthrax,  discussion  après  laquelle,  comme  après  la 
plupart  des  autres,  on  se  trouve  tout  étonné  de  rencontrer  d’aussi  nombreuses 
dissidences  dans  les  opinions  exprimées.  Ce  qui  manque  véritablement  après  cos 
discussions,  c’est  un  résumé  général,  une  appréciation  des  moyens  invoqués  de 
part  et,  d’autre  et  un  jugement  sur  la  . valeur  des  opinions  et  des  preuves.  Un  de  nos 
collègues  de  la  Presse  médicale  nous  faisait  observer  hier  que,  très-généralement, 
les  dissidences  paraissent  plus  grosses  qu’elles  ne  le  sont  en  effet.  lU existe  presque 
toujours  beaucoup  de  malentendus,  et  ce  serait  là  le  rôle  d’un  rapporteur  général  de 
les  amoindrir  et  peut-être  de  les  faire  disparaître.  Quel  fructueux  emploi  pour  un 
esprit  vraiment  fort,  analytique  et  synthétique  à  la  fois! 

Ce  rôle  a  tenté  hier  M.  Ricord;  il  s’est  fait  en  quelque  sorte  conciliateur  entre  les 
opinions  qui  ont  été  émises.  Il  nous  a  fait  l’honneur  de  citèr  les  nôtres  pour 
approuver  les  unes  et  on  combattre  quelques  autres.  .\vecM.  Velpeau,  il  est  pour  les 
grandes  incisions,  mais  surtout  dans  la  période  de  suppuration;  avec  M.  Gosselin,  il 
adopterait  les  incisions  sous-cutanées,  surtout  dans  la  période  de  début  et  d’inflam¬ 
mation  aiguë.  Avec  nous,  M.  Ricord  croit  qu'il  faut  se  préoccuper  avec  le  môme  soin 


FEUILLETON. 

LES  ANCIENNES  ÉCOLES  DE  MÉDECINE  DE  LA  RUE  DE  LA  BVCHERlE  (<). 

A  ÜM.  Amédce  I.atoui'. 

Première  période  (Ià5è-i511j  ;  Fondation  des  Écoles.  —  Le  premier  docteur  régent  qui 
attacha  le  grelot  dans  cette  grande  question  de  la  construction  des  Écoles,  fut  Jacques  Des¬ 
pars  (Jacobus  de  Parlibus),  natif  de  Tournay,  chanoine.de  Gisoing,  près  de  Lille,  chanoine 
de  Tournay  et  de  Notre-Dame  de  Paris  (18  janvier  IZjZil),  médecin  de  Philippe  le  Bôn,  duc 
de  Bourgogne,  médecin  de  Charles  VU,  roi  de  France,  député  dans  l’affaire;  du  schisme  qui 
désolait  alors  l'Occident  (lZil5),  auteur,  enfin,  d’un  célèbre  commentaire  sur  Avicennes.  Cet 
homme  de  cœur,  cet  homme  de  bien,  une  des  gloires  les  plus  pures  de  la  Faculté  de  médecine 
de  Paris,  ne  put  voir  sans  chagrin  sa  chère  compagnie  à  la  merci  des  abbayes  ou  des 
églises  qui  voulaient  bien  la  recevoir  moyennant  finances.  Il  se  désolait  aussi  en  reconnais¬ 
sant  à  chaque  assemblée  que  le  second  bedeau  n’avait  qu’une  misérable  masse  en  bois, 
tandis  que  lè  premier  en  tenait  orgueilleusement  une  en  argent.  Jacques  Despars  résolut, 
sentant  la  mort  s’approcher,  de  faire  disparaître,  autant  qu'il  le  pouvait,  ces  misères. 

Le  26  novembre  lZi5/i,  tous  les  suppôts  d’Esculape  réunis  autour  du  grand  bénitier  de 
l’Église  métropolitaine  applaudissaient  aux  généreuses  intentions  de  leur  collègue,  qui  ne 
dépensa  pas  là  seulement  des  paroles,  mais  qui  les  appuya  de  bons  deniers  comptants,  en 

(1)  Suite.  —  Voir  le  numéro  du  8  mars. 

Tome  XNTX.  —  ^'ovvellf  série, 


31 


m 


L’UNION  MÊOICALË. 


du  malade  que  de  la  maladie,  prendre  le  plus  grand  souci  des  indications  et  n’adop¬ 
ter  une  règle  de  conduite  que  vis-à-vis  des  circonstances.  Mais  contre  nous,  il  rejette 
cette  croyance  que  l’anthrax  soit  moins  grave  à  l’hôpital  qu’en  ville;  ce  serait  pour 
cette  maladie  une  exception  unique,  car  toutes  les  autres  maladies  chirurgicales 
s’aggravent  de  l’influence  nosocomiale.  La  fortune  n’a  pas  le  triste  privilège  de  l’an¬ 
thrax;  on  te  rencontre  dans  toutes  les  conditions  sociales,  et  partout  tantôt  il  est 
grave,  tantôt  il  est  hénin. 

C’est  aussi  contre  nos  humbles  observations  que  M.  Velpeau  a  daigné  combattre. 
Il  ne  veut  pas  non  plus  que  l’anthrax  soit  moins  grave  à  l’hôpital  qu’en  ville,  ou 
plutôt,  s’il  y  est  moins  grave,  c’est  qu’il  y  est  plus  tôt  soigné,  mieux  soigné  et  avec 
plus  d’énergie.  11  arrive  plus  de  catastrophes  en  ville,  cela  est  vrai,  mais  c’est  parce 
que  les  malades  sont  pusillanimes,  qu’ils  rejettent  l’incision,  que  le  médecin  n’a  pas 
l’autorité  nécessaire  pour  l’imposer.  Nous  avions  privativement  rappelé  quelques  faits 
à  M.  Velpeau  dans  lesquels  il  avait  été  acteur  ou  témoin,  et  qui  avaient  été  suivis  de 
terminaison  funeste.  Dans  nos  souvenirs,  nous  en  trouvions  autant  et  plus  de  ces 
cas  funestes,  en  un  espace  de  temps  relativement  court,  que  M.  Velpeau  n’en  a  trouvé 
dans  sa  pratique  nosocomiale  de  trente-cinq  ans.  Mais  M.  Velpeau,  en  reconnaissant 
l’exactitude  de  ces  renseignements,  explique  et  commente  les  faits  de  façon  à  exoné¬ 
rer  l’art  de  tout  reproche,  et  montre  que,  pour  les  malades  de  la  ville,  les  médecins 
consultants  sont  toujours  appelés  pour  les  cas  les  plus  graves  et  tardivement. 

M.  Velpeau  repousse  également  le  reproche  de  ne  pas  tenir  compte  de  toutes  les 
indications;  il  n’y  a  pas  de  chirurgien  digne  de  ce  nom  qui  ne  soit  aussi  médecin  et 
qui  ne  se  conduise  d’après  les  conditions  actuellement  soumises  à  son  observation. 
Dans  la  discussion  actuelle,  il  ne  s’est  agi  que  de  la  thérapeutique  chirurgicale  de 
l’anthrax  ;  C’est  la  seule  question  qui  ait  été  mise  en  cause  par  l’auteur  du  travail  et 
par  M.  Gosselin,  son  rapporteur.  Il  ne  s’est  pas  agi  de  tous  les  autres  éléments 
pathologiques  de  la  question  de  l’anthrax,  et  l’on  a  pu  ne  pas  s’occuper  de  l’étiologie 
et  de  ses  complications  par  la  glucosurie  et  par  ralbuminurie. 

Enfin,  M.  Velpeau  persiste  dans  toutes  ses  opinions,  et  finit  par  déclarer  que  rien 
n’est  moins  prouvé  :  1«>  que  l’influence  des  incisions  sur  la  production  de  l’érysipèle, 
—  hors  des  cas  d’épidémie,  bien  entendu,  —  et  2o  que  la  préservation  de  cette  com¬ 
plication  par  les  caustiques. 


offrant  de  suite  30  écus  d’or,  la  plus  grande  partie  de  ses  meilleurs  livres  et  plusieurs 
meubles  {ustensila)  destinés  à  garnir  le  local  et  la  bibliothèque  des  écoles  futures.  La 
Faculté,  après  en  avoir  délibéré,  décréta  à  t’unanimité  qu’elle  poursuivrait  avec  vigueur  la 
réalisation  des  projets  de  Despars.  Elle  remercia  ce  dernier  de  raffeclion  qu’il  portait  à  la 
compngnie  et  nomma  Odo  de  Crédulio,  Jean  Episcopi  et  Denys-Soubs-le-Four  pour  l’accom¬ 
plissement  de  ses  vœux. 

Le  second  bedeau  eut  aussi  son  tour.  Ce  grand  dignitaire  avait  eu  le  malheur  de  perdre, 
on  ne  sait  comment,  la  belle  masse  d’argent  que  le  même  Despars  lui  avait  donnée  en  làlQ, 
le  jour  de  son  doctorat,  et  qui  avait  coûté  trente-six  livres  parisis,  ou  environ  l,Ziû6  fr.  de 
notre  monnaie.  Vous  ne  pouvez,  mon  cher  ami,  vous  figurer  les  peines  qu’on  s’était  données 
pour  la  remplacer  et  qui  avaient  échoué  malgré  la  contribution  de  seize  sols  prélevée  sur 
chaque  nouveau  licencié,  et  malgré  même  le  dévouement  du  doyen,  Guillaume  de  La  Chambre, 
qui,  pro  sainte  animæ  suæ,  avait  offert  une  assez  forte  somme. 

Notre  excellent  Jacques  Despars  se  trouva  encore  là  pour  tirer  de  la  peine  le  second 
bedeau  qui  se  nommait  Jehan  Petit.  Le  2  avril  lZi55,  au  couvent  des  Mathurins,  Themanus 
de  Gonda,  doyen,  pouvait  montrer  aux  yeux  ébahis  des  docteurs  régents,  le  susdit  Jehan 
Petit,  la  tête  haute,  la  démarche  fière,  tenant  dans  sa  main  droite  une  magnifique  verge 
d’argent,  dorée  au  milieu  et  aux  extrémités,  surmontée  d’une  masse  également  en  argent, 
le  tout  estimé  par  les  experts  soixante  écus  d’or.  Oh!  alors,  les  témoignages  d’affection  de 
noi  pères  pour  leur  généreux  collègue  ne  reconnurent  plus  de  bornes,  et  il  fut  décidé, 
séance  tenante,  que,  du  vivant  du  bienfaiteur,  on  célébrerait  pour  lui,  tous  les  ans,  une  messe 
du  Saint-Esprit,  et  après  sa  mort,  un  obit  avec  vigiles,  à  perpétuité. 

Jacques  Despars  ne  profita  que  trois  fois  de  sa  messe  du  Saint-Esprit,  car  il  mourut  le 


L’UNION  MÉDICALE. 


483 


Après  une  courte  réponse  de  M.  Gosselin,  les  conclusions  du  rapport  ont  été 
adoptées. 

Nous  nous  permettons  de  faire  remarquer  à  nos  illustres  contradicteurs,  MM.  Ri- 
côrd  et  Velpeau,  qu’il  nous  semble  qu’ils  n’ont  pas  renversé  la  proposition  que  nous 
avons  émise,  et  que  nous  prenons  la  liberté  de  reproduire  : 

L’anthrax  grave  se  rencontre  principalement  chez  des  individus  gras,  gros  man¬ 
geurs,  dont  l’alimentation  est  riche  et  succulente,  et  il  s’accompagne  presque  tou¬ 
jours  de  glucosurie  plus  bu  moins  prononcée. 

Ces  conditions  éliologiqucs  n’étant  pas  celles  qui  se  présentent  dans  les  hôpitaux, 
il  s’ensuit  que  la  forme  maligne  de  l’anthrax  y  est  plus  rare  qü’ en  ville.  Tous  lès  caS 
funestes  que  nous  avons  rappelés  à  M.  Velpeau  ont  été  observés  sur  des  individus 
présentant  les  conditions  que  nous  venons  d’indiquer. 

L’anthrax  grave,  le  diabète  et  la  goutte  sont  les  maladies  expiatoires  de  l’alimenta¬ 
tion  excessive.  Tous  les  exanthèmes  furonculeux  et  pustuleux  prennent  un  haut  degré 
de  gravité  chez  les  intempérants.  On  n’a  jamais  Vu  de  variole  aussi  affreuse  que  celle 
dont  mourut  le  roi  Louis  XV. 

Dans  le  traitement  de  l’anthrax,  tenez  grand  compte  de  son  étiologie  et  de  sa 
nature.  La  présence  ou  l’absence  du  diabète  doit  avoir  une  grande  inflüençë  sur  le 
choix  des  moyens.  Malheureusement,  nous  ne  savons  pas  grand’chosè  sur  ce  point. 
A  priori,  il  semble  que  le  caustique  trouve  la  raison  de  son  emploi  dans  l’absence  dé 
diabète  qui  coïncide  si  fréquemment  avec  les  affections  gangréneusesrLes  caustiques 
n’agissent  que  par  mortification  et  gangrène  des  tissus;  il  y  a  lieu  de  les  réserver 
pour  les, cas  très-aigus  et  sans  complication  diabétique.  Amédée  Latour. 


PATHOLOGIE. 


DE  LA  DYSPEPSIE  PAR  DÉFAUT  DE  MASTICATION  SUFFISANTE  DU  BOL  ALIMENTAIRE; 
Par  M.  le  docteur  Mialhe  , 

Président  de  la  Société  d’hydrologie  médicale  de  Paris. 

Dans  le  mémoire  sur  la  Dyspepsie  et  les  maladies  dyspeptiques  au  point  de  vue 


3  janvier  lZi58,  vers  une  heure  de  l’après-midi,  dans  sa  maison  claustrale  de  Notre-Dame, 
et  fut  inhumé  dans  la  chapelle  de  Saint-Jacques,  derrière  le  chœur  de  l’église  métropoli¬ 
taine  dè  Paris. 

Honneur  à  lui  !  car  il  doit  être  considéré  comme  le  fondateur  des  Écoles  de  la  rue  de  la 
Bûcherie,  Et  si  jamais  le  décanat  de  la  Faculté  de  médecine  de  Paris  me  tombait  sur  la  tête, 
je  sais  bien  ce  que  je  ferais.  Mais  comme  j’imagine  ce  malheur  bien  loin  de  moi...  Passons! 

Ce  ne  fut  que  onze  ans  après  la  mort  du  noble  chanoine  de  Cisoing,  le  24  mars  1469,  que 
son  rêve  eut  un  commencement  de  réalisation,  car  alors  la  Faculté  put  louer,  moyennant 
une  rente  annuelle  de  8  livres  parisis,  une  maisonnette  «  joignant  la  maison  de  l’ymage 
sainte  Katerine  >>  contiguë  précisément  à  sa  bicoque  de  la  rue  des  Rats,  et  que  les  Char¬ 
treux  de  Paris,  qui  en  avaient  hérité  par  le  testament  de  Guillaume  de  Canteleu  (4  août  1468), 
voulut  bien  lui  céder. 

Mais  quel  ne  dut  pas  être  le  bonheur  de  nos  vénérables  aïeux  lorsque,  justement  un  an 
plus  tard  (20  mars  1450),  le  doyen  Rasso  Madidi  les  convoqua  chez  l’Ancien,  Enguerrand 
de  Parenty,  médecin  de  Louis  XI,  et,  sûr  de  ce  que  contenait  la  caisse,  leur  proposa 
d’acheter  cette  même  maison  des  Chartreux  I  Acheter  I  jamais  la  Faculté  n’avait  été  assez 
riche  pour  concevoir  la  possibilité  d’une  telle  licence.  H  s’agissait  bel  et  bien  de  300  livres 
qu’il  fallait  débourser.  Ces  300  livres  furent  payées.  Seulement  on  s’aperçut  que  la  bourse 
était  flasque,  et  qù’il  était  impossible  de  mettre  celte  masure  en  état  de  recevoir  les  Écoles. 
En  attendant  des  jours  plus  heureux,  on  eut  l’ingénieuse  idée  de  louer  l’immeuble  à  un 
docteur,  et  Bernard  Chaussade,  médecin  de  Marguerite  d’Écosse,  auteur  d’un  Traité  de 
médecine  resté  manuscrit  (Bibl.  imp.,  fond  latin,  n°  7064),  devint  ainsi  le  premier  locataire 
de  la  Faculté. 


484 


L’UNION  MÉDICALE. 


de  la  pathologie  générale,  que  M.  Durand-Fardel  a  bien  voulu  soumeUre  à  l’appré¬ 
ciation  de  la  Société  d’hydrologie,  la  proposition  suivante  nous  a  surtout  frappé  : 

«  Tout  individu  qui  mâche  incomplètement,  dit  notre  savant  collègue,  par  suite 
du  inauvais  état  des  dents  ou  de  la  muqueuse  buccale,  ou  pour  cause  dé  précipitation, 
est  à  peu  près  infailliblement  dyspeptique. 

Personne  plus  que  nous  n’est  pénétré  de  cette  vérité  que  la  digestion  est,  en, géné¬ 
ral,  d’autant  plus  complète  et  plus  prompte,  que  le  bol  alimentaire  est  mieux  mâché, 
mieux  broyé,  mieux  insalivé,  en  un  mot,  qu’il  a  subi  une  mastication  plus  parfaite. 

Mais  les  substances  animales  et  les  substances  végétales,  pour  être  bien  digérées, 
nécessitent-elles  une  mastication  également  parfaite? 

Pour  résoudre  cette  importante  question,  il  est  indispensable  de  rappeler  ici  l’en¬ 
semble  (ies  réactions  chimiques  qui  président  à  la  digestion  de  ces.  deux  classes  de 
matières  alimentaires. ,  .  ,  ' 

Sous  l’influence  de  deux  ferments,  diastase  et  pepsine,  avons-nous  dit  ailleurs  (1),^ 
les  animaux  peuvent  digérer  simultanément  les  aliments  féculents  et  les  aliments 
albumineux,  et,  dans  cette  double  digestion,  les  phénomènes  chimico-physiologi- 
ques  se  réduisent  à  trois  temps  principaux  :  ,, 

Prmfer  —  Désagrégation  et  hydratation. 

Deuxième  temps.  —  Production  d’une  matière  transitoire,  dextrine  pour  les  ali- 
mentsamj’lacés,  chyme  pour  les  aliments  albumineux. 

Troisième  temps.  —  Transformation  de  cette  matière  transitoire  en  deux  sub¬ 
stances  éminemment  solubles,  transmissibles,  à  travers  toute  l’économie,  propres  à 
l’assimilation  et  à  la  nutrition,  dont  l’une,  produit  final  des  matières  amylacées,  est 
la  glycose,  et  l’autre,  produit  final  des  matières  albuminoïdes,  est  l’albuminose  ou 
peptone. 

Examinons  maintenant  quel  est  le  rôle  de  la  mastication  dans  ces  deux  classes  de 
substances  alimentaires. 

lo  Mastication  des  substances  amyloïdes.  —  Le  premier  temps  de  la  digésiiôn  dè'â 
substances  végétales  amylacées,  la  désagrégation  et  l’hydratation,  est  entièrement  dû 
à  la  mastication;  c’est  la  mastication  qui  rend  l’amidon,  que  les  organes  des  végé- 

(1)  Mialhe,  Chimie  appliquée  à  la  physiologie  et  à  la  thérapeutique,  p.  133.  ,  .  , 

Mais  si  la  qualité  de  propriétaire  a  ses  avantages,  elle  a  aussi  ses  inconvénients,  surtout 
lorsqu’il  s’agit  de  vieilles  constructions  ;  et  le  2  rnars  lâ71,on  s’aperçut  avèç  douleur  que  le 
mur  qui  nous  séparait  de  la  maison  de  l’évêque  de  Chartres  menaçait  ruine.  Convocation  aux 
Malhurins,  consultation  auprès  des  architectes  {lathomi),  assignation  à  l’évêque  de  Chartres, 
nomination  d’une  commission.  Les  maçons  demandent  100  livres  parisis  pour  remettre  le 
tout  en  état;  on  leur  en  offre  60;  ils  se  décident  à  70.  Lé  mur  est  réparé,..  Toiit  est 
sauvé...  Le  bâtiment  des  Écoles  ne  croulèra  pas! 

Dans  les  derniers  mois  de  l’année  ilÙ2,  nouvelle  et  grande  jubilation  au  sein  de  la 
Faculté  de  médecine  de  Paris.  Grâce  âu  dévouement  des  maîtres  qui  ont  décidé  que  tout 
l’argent  qu’ils  recevaient  pour  les  examens  {pecunia  de  magistranlibus)  serait  destiné  â  la 
construction  des  Écoles,  on  abat  les  vieilles  masures,  et  les  Limousins  du  temps  se  mettent 
à  l’œuvre.  On  fouille  la  terre,  on  dresse  les  murs  d’assise,  de  refend;  le  tout  sourit  agréa¬ 
blement  à  fleur  du  sol.  Mais,  ô  douleur!  la  caisse  est  vide.  On  se  trouve  dans  la  cruelle 
nécessité  de  suspendre  les  travaux  donec  sufficientes  pccunias.  On  a  beau  écrire  plusieurs 
fois  à  Robert  Poitevin,  médecin  du  roi,  grand  dignitaire  de  l’église  de  Poitiers,  qui  avait 
promis  cent  livres  et  qui  ne  les  envoyait  pas;  on  a  beau  payer  une  somme  assez  ronde  pour 
l’amortissement  du  terrain,  possédé  en  censive  par  lés  religieux  de  Sainte-Geneviève;  on  a 
beau,  saisissant  au  vol  la  manie  de  Louis  XI  pour  les  livres  de  médecine,  écrire  à  ce  roi  une 
curieuse  lettre  que  j’ai  publiée  ici  même  (Union  Médicale,  1863,  n°  45),  ce  ne  fut  que 
le  29  janvier  1474  qu’on  se  trouva  en  mesure  de  continuer  les  travaux. 

En  1477  la  maison  était  enfin  achevée,  puis  reprise  en  sous-œuvré  à  cause  de  la  mauvaise 
foi  et  de  la  négligence  des  entrepreneurs;  et  enfin,  après  bien  des  tribulations,  après  plu¬ 
sieurs  procès,  le  5  mars  1481,  jour  mémorable  que  nous  devons  précieusement  garder  dans 


L'UNION  MÉDICALE. 


485 


taux  renferment,  apte  à  être  transformé  d’abord  en  dexfrine,  puis  en  glycosc,  à  la 
faveur  de. la  diastase  existant  dans  les  glandes  salivaires  et  pancréatiques. 

La  digestion  des  aliments  amylacés  commence  dans  la  bouche  et  se  termine  dans 
l’intestin  grêle;  elle  a  lieu  ainsi  qu’il  suit  ;  broiement  et  insalivation  dans  la  bouche, 
commencement  de  transformation  qui  peut  être  complète  pour  quelques  parties; 
séjour  plus  ou  moins  prolongé  dans  l’estomac;  pendant  ce  temps,  l’action  de  la  dias¬ 
tase  peut  être  paralysée  par  les  acides  gastriques,  quand  ils  ne  sont  pas  employés  à  la 
digestion  des  substances  albumineuses;  passage  daiis  le  duodénum  et  dans  l’intestin 
grêle  :  les  alcalis  de  la  bile,  du  suc  pancréatique  et  du  suc.  intestinal  saturent  les 
acides  qui  ont  imprégné  le  bol  alimentaire  et  rendent  à  la  diastase  toute  son  énergie  ; 
l’afïlux  du  suc  pancréatique  complète  la  modification  des  matières  qui  avaient 
échappé  à  l’action  du  suc  salivaire. 

Il  est  donc  évident  que  la  condition  essentielle  d’une  bonne  digestion  des  aliments 
amylacés,  c’est  que  la  salive  et  le  suc  pancréatique  soient  sécrétés  en  quantité  suffi¬ 
sante  et  mis  en  parfait  contact  avec  la  matière  alimentaire  qui  doit  devenir  sucre  de 
raisin  ou  glycose.  Nous  sommes  sans  action  sur  le  suc  pancréatique,  et  nous  igno¬ 
rons  les  causes  qui  en  augmentent  la  sécrétion;  mais  nous  possédons  des  moyens 
propres  à  influencer  la  sécrétion  salivaire;  nous  pouvons,  par  une  mastication  lente 
et  prolongée,  agir  très-efficacement  sur  rinsalivation  et,  parlant,  sur  la  digestion  des 
féculents.  C’est  un  fait  d’abservation  que  les  animaux,  qui  ont  l’appareil  masticateur 
le  plus  parfait,  sont  ceux  qui  digèrent  le  plus  facilement  la  fécule  crue. 

Les  vieillards  privée  de  dents  et  incapables  de  broyer  suffisamment  les  matières 
alimentaires,  convertissent  imparfaitement  la  fécule  en  glycose,  et  sont  ainsi  exposés 
à  de,  mauvaises  digestions.  r 

Là  prothè.se  dentaire  a  souvent  remédié  à  des  dyspepsies  qui  n’avaient  d’autre 
cause  q,u’une  mauvaise  insalivation,  par  défaut  de  broiement  des  aliments.  L’obser¬ 
vation  suivante  en  offre  un  exemple,  remarquable 

En  1845,  un  chimiste  distingué,  ancien  essayeur  à  la  Monnaie,  éprouvait  dans  la 
bouche  un  agacement  douloureux  déterminé  par  la  présence  de  dents  artificielles,  qui 
provoquaient  la  déglutition  avant  que  les  aliments  fussent  suffisamment  ipsalivés,  il 
en  était  résiilt^  des  douleurs  d’estomac  assez  vives  et  un  amaigrissement  considé¬ 
rable.  Ayant  eu  connaissance  de  notre  mémoire  sur  la  Digestion  et  l’assimilation  des 

nos  souvenirs,  le^  doyen  Mathieu  Dolet  pouvait  offrir  un  asile  à  ses  dix  docteurs  régents,  à 
ses  chers  élèves. 

Je  pourrais,  mon  cher  ami,  vous  dire,  à  un  sou  près,  ce  que  coûta  à  nos  aïeux  ce  modeste 
et  premier  nid,  dont  l’entrée  principale,  capricieusement  ornée  dans  le  style  gothique,  com¬ 
muniquait  avec  la  rue  de  la  Bûcherie  (plan.  D).  Vous  y  verriez  toutes  les  dépenses  qu’occa¬ 
sionnèrent  les  bancs  pour  les  écoliers,  les  sièges  pour  les  maîtres,  la  chaire  du  professeur 
(li  écus  d’or),  la  ferrure  de  la  grande  porte,  la  toiture  (2  écus  38  sous  8  deniers),  les  fon¬ 
dations  du  mur  sur  la  rue  de  la  Bûcherie,  la  construction  de  ce  mur  par  le  maçon  Thiboult 
(77  livres),  un  achat  de  mitoyenneté,  le  vin  que  la  Faculté  fit  distribuer  aux  manœuvres 
pour  leur  donner  du  cœur  au  ventre,  le  pavage  du  plancher,  les  treillages  en  fil  de  fer  pour 
empêcher  le  bris  des  vitres  par  les  Gavroches  de  l’époque,  enfin  le  rachat,  moyennant 
cent  écus,  de  la  rente  de  huit  livres  que  les  Chartreux  prélevaient  sur  les  bâtiments  des 
Écoles  (23  septembre  1586).  Mais  j’aime  mieux  suivre  la  Faculté  de  médecine  dans  les  amé¬ 
liorations  qu’elle  apporta  à  son  premier  bâtiment,  et  dont  les  deux  principales  furent  la 
construction  d’une  chapelle  et  l’organisation  d’un  jardin  botanique. 

Dès  le  28  juillet  lû91,  les  maîtres  régents  n’ayant  pas  de  quoi  loger  les  bedeaux,  avaient 
décrété  que  pour  cela  un  petit  édifice  serait  édifié  sur  le  mur  même  des  Écoles  ;  ce  qui  fut 
bien  vite  exécuté.  C’est  ce  petit  édifice  qui,  dix  ans  plus  tard,  remis  à  neuf  par  l’architecte 
Jean  Thevenin,'  aménagé  à  sa  nouvelle  destination,  enrichi  d’ornements  religieux,  des  images 
de  saint  Luc,  de  la  Vierge  tenant  l’enfant  Jésus,  de  saint  Pantaléon  ei.  d’un  crucifix,  servit 
pendant  longtemps  dé  chapelle.  Un  triste  accident  en  marqua  l’élévation  :  un  maçon  s’y  blessa 
gravement,  et  nous  voyons  le  29  novembre  1501,  la  Faculté  recevoir  avec  bienveillance 
une  requête  que  lui  présenta  la  veuve  de  ce  malheureux,  et  lui  accorder,  iniuitu  pietatis. 


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L’UNION  MÉDICALE. 


substances  amyloïdes  et  sucrées,  que  nous  venions  de  lire  à  l’Académie  des  sciences, 
ce  chimiste  vint  nous  demander  si  nous  ne  pensions  pas  que  les  accidents  morbidès 
auxquels  il  était  en  proie  depuis  qu’il  avait  eu  recours  à  la  prothèse  dentaire,  dus¬ 
sent  être  rapportés  à  une  insalivation  insuffisante.  Notre  réponse  fut  affirmative,  et, 
pour  remédier  à  ce  grave  inconvénient,  nous  lui  conseillâmes  de  s’astreindre  à  mâcher 
ses  aliments  aussi  lentement  que  possible;  de  considérer  chaque  bouchée  comme 
une  véritable  opération  chimique,  et  de  n’avaler  le  bol  alimentaire  qu’au  moment 
où  sa  fluidification  serait  devenue  telle  qu’il  faudrait,  de  toute  nécessité  ou  l’avaler 
ou  le  cracher.  Notre  confrère  sùivit  ce  conseil,  et  au  bout  de  deux  mois  ses  douleurs 
d’estomac  avaient  cessé,  son  embonpoint  était  revenu  et  sa  santé  était  parfaite. 

Les  enfants  en  bas  âge  ne  digèrent  que  très-imparfaitement  les  féculents,  parce 
que,  avant  la  première  dentition,  l’insalivation  est  à  peu  près  nulle.  Et  cq  qui  prouve 
que  c’est  bien  réellement  à  l’action  transformatrice  de  la  salive  que  doit  étrè  rapportée 
la  cause.de  la  digestion  des  aliments  amylacés,  c’est  que  si  l’on  fait  prendre  à  ces 
enfants  des  matières  féculentes  préalablement  mâchées  et,  partant,  insalivées,  ainsi 
que  certaines  nourrices  ont  l’habitude  de  le  faire,  leur  digestion  est  à  la  fois  plus 
facile  et  plus  complète.  Cette  manière  d’agir  ayant  quelque  chose  de  repoussant, 
nous  avons  avancé,  il  y  a  déjà  plus  de  vingt  ans,  qu’on  arriverait  au  même  résultât 
en  introduisant  dans  la  bouillie  une  petite  quantité  de  diastase,  ou  une  proportion 
équivalente  d’orge  germé.  Notre  bouillie  diastatique,  quelque  rationnelle  qu’elle  soit,, 
a  trouvé  peu  de  créance  chez  nos  confrères,  si  ce  n’est  cependant  auprès,  de  quelques 
médecins  aliénistes,  notamment  M.  Pressât  et  M.  Blanche,  qui  l’ont  plusieurs  fois 
avantageusement  employée  ,  à  l’aide  de  la  sonde,  œsophagienne,  dans  l’alimenla- 
tion  forcée  de  leurs  malades.  Aujourd’hui,  un  accüeil  plus  favorable  lui  est  accordé, 
grâce  à  l’intervention  de  l’un  des  plus  grands  chimistes  de  notre  époque,  M.  Liebig, 
qui,  en  régularisant  la  préparation,  y  a  attaché  un  nom  qui  en  assure  le  Succès. 
Comme  la  formule  publiée  par  cet  illustre  savant  est  ericore  assez  peu  connue,  nous 
croyons  devoir  la  reproduire  ici,  persuadé  qiié  nous  sommes  qu’elle  est  appelée  à 
rendre  de.  véritables  services  à  la  thérapeutique  : 

«  On  fait  un  mélange  de  16  grammes  de  farine  de  froment,  16  grammes  de  farine 
de  malt  et  de  Ogr,375  de  bicarbonate  de  soude,  on  y  ajoute  32  grammes  d’eau  én 
agitant,  puis  166  grammes  de  lait  de  vache;  on  chauffe  à  une  douce  température 


soixante  sous  tournois.  Il  est  vrai  de  dire  que  les  maîtres  régents  n’avaient  pas  été  complète¬ 
ment  étrangers  à  cette  catastrophe,  car  le  jour  où  les  ouvriers  avaient  planté  au  soinmet  du 
petit  édifice  le  drapeau  et  la  branche  de  chêne,  on  les  avait  si  bien  enivrés  avec  huit  deniers 
de  vin,  qu’ils  se  tenaient  fort  mal  sur  leurs  jambes. 

Quant  au  jardin  botanique,  il  devenait  nécessaire  pour  remplir  le  décret  du  28  juin  lâââ, 
qui  ordonnait  que  les  élèves  seraient  désormais  examinés  ad  herbus,  et  pour  éviter  les 
herborisations  dans  les  campagnes.  Car,  pendant  longtemps,  nos  docteurs  régents  emme¬ 
naient  dans  les  plaines  de  Gentilly  les  bacheliers  pour  les  habituer  à  reconnaître  les  plantes 
médicinales  ;  et  après  la  journée,  maîtres  et  bacheliers  allaient,  aux  frais  de  ces  derniers, 
réparer  leurs  forces  dans  uné  taverne.  Je  peux  vous  dire  où  était  cette  gargote  qui  avait  su 
s’attirer  la  confiance  de  la  docte  Faculté  de  médecine  :  c’était  au  bourg  de  Saint-Germain- 
des-Prés,  à  l’enseigne  de  Saint  Martin.  Le  jardin  botanique  (voy.  sà  place  sur  le  plan.  E.E), 
établi  en  1508,  cultivé  successivement  par  Robin,  par  François  Blondel,  par  Mauvillain, 
engraissé  par  de  l’excellent  terreau,  habilement  ensemencé,  dura  plusieurs  siècles,  car  je  le 
vèls’' figurer  dans  un  plan  delà  censive  de  l’abbaye  Saint-Geneviève,  levé  en  1739  {Arch. 
gén.,  Atlas  déjà  Seine,  n“  Ix,  feuille  14).  Vraisemblablement,  il  ne  fut  déti’uit  qn’en  1744, 
é|fbqüé*^tf4*6ù“B^ft  à  ses  côtés  un  célèbre  théâtre  anatomique  dont  je  vous  parlerai.  Par 
une  éx^ffènté%êsù#l,^it  Afilait  que  tous  les  ans  trois  bacheliers  donnassent  au  doyen  le 
cataT6^'^^iact’'de^^lantès;ÿÙi^^^^^  La  porte  du  jardin  était  munie  de  quatre 

clefs  :  ùn^ftoùr  aéiji;po;nr‘lèy|)rofesse  et  la  quatrième  pour  le  gardien. 

construction  d’un  premier 

thiâlrç.  anafoimçuyel  çT  autre  çna^etleV —.^axs  la  F,qçùlj,é  ne  pouvait  se  contenter  long- 
lem^^-des  |Qâ|grè^;^‘;èt’rôite§!iÉè^^^^  devenues  insuffi- 


L’UNION  MÉDICALE. 


487 


cl  en  agitant  sans  cesse,  jusqu’à  ce  que  le  mélange  commence  à  s’épaissir;  on  retire 
alors  du  feu,  et  l’on  continue  à  agiter  pendant  cinq  minutes.  Enfin,  on  porte  le  tout 
à  l’ébullition  et  l’on  passe  à  travers  un  tamis  à  mailles  serrées.  On  obtient  ainsi  une 
bouillie  deux  fois  plus  concentrée  que  le  lait  de  femme,  qui  peut  être  très-bien  admi¬ 
nistrée  à  l’aide  du  biberon.  Lorsqu’elle  a  subi  l’ébullition,  elle  se  conserve  très-bien 
pendant  vingt-quatre  heures.  La  saveur  de  cette  bouillie  rappelle  un  peu  celle  de  la 
farine  et  du  malt  ;  mais  les  enfants  s’y  habituent  bien  facilement,  et  en  général  ils  ne 
tardent  pas  à  préférer  cet  aliment  à  tous  les  autres.  » 

Voici  enfin  un  dernier  fait  qui  prouve  jusqu’à  l’évidence  l’indispensable  nécessité 
d’une  insalivation  parfaite  pour  l’entière  digestion  des  féçulenis  :  le  comte  de  Rum- 
ford  a  constaté  qu’à  poids  égal,  le  pain  pris  en  substance  est  plus  nutritif  que  lors¬ 
qu’il  ^st  ingéré  sous  forme  de  soupe,  ce  qui  tient  à  ce  que  l’insalivation  est  incompa¬ 
rablement  plus  parfaite  dans  le  premier  que  dans  le  second  Cas. 

En  résumé,  la  digestion  des  substances  alimentaires  amyloïdes  est  d’autant  plus 
complète  et  plus  prompte,  que  ces  matières  sont  miieux  mâchées,  mieux  broyées, 
niieux  insalivées,  et  par  conséquent  une  bonne  mastication  est  un  acte  préparatoire 
absolument  indispensable  à  la  digestion  des  aliments  amylacés. 

'ifi  Mastication  des  substances  aniïdales  albuminoïdes.  — Contrairement  à  cé  que 
nous  venons  d’établir  à  l’égard  dès  substances  végétales  amylacées,  la  mastication  ne 
fait  éprouver  aucun  phénomène  chimique  aux  aliments  albumineux ,  son  action  a 
presque  uniquement  pour  but  d’en  favoriser  l’introduction  dans  la  cavité  stomacale. 
C’est  dans  l’estomac  que  s’opère  leur  désagrégation  ,  leur  hydratation  ,  leur  change- 
ihènt  en  chyme,  et  enfin  leur  transformation  en  albuminose  ou  peptone,  sous  la 
double  influence  des  acides  et  de  la  pepsine  gastriques.  Ajoutons  que  si  cés  aliments 
sortent  de  restomac  sans  avoir  subi  toutes  les  modifications  nécessaires  à  l’absorp¬ 
tion,  ils  ne.sont  pas  pour  cela  perdus  pour  réconomîe.,  ils  trouvent  dans  l’intestiiilc 
suc  pancréatique' qut  en  complète  la  transformation  :  lé  suc  paricréatlque  étant  doué 
d’un  pouvoir  transformateur  complexe  qui  lui  permet  d’être  en  même  temps  l’agent 
complémentaire  de  la  digestion  des  substances  albuminoïdes  et  des  substances  amy¬ 
lacées. 

L’acte  de  la  mastication  est  donc  loin  d’avoir,  chez  les  carnivores,  la  même  impor¬ 
tance  que  chez  les  herbivores.  Chez  les  herbivores,  la  mastication  est  un  acte  à  la 


santés  devant  le  concours  immense  d’élèves  qui  venaient  de  tous  les  points  de  la  France,  de 
l’Angleterre  et  do  l’Allemagne,  se  former  dans  ce  grand  centre  d’instruction  médicale.  D’un 
autre  côté,  l’élude  de  l’anatomie  avait  été  jusqu’ici  presque  exclusivement  théorique. 
En  1478,  on  avait  bien  disséqué  publiquement,  à  Paris,  un  cadavre  fourni  généreusement 
par  le  recteur  de  TUniversité.  En  1483,  les  bacheliers  étaient  bien  tenus  de  fournir  des  cer- 
lificàts  d’aptitude  aux  connaissances  anatomiques.  En  1493,  il  est  fait  mention,  il  est  vrai, 
dans  les  Registres-Commentaires,  de  certaine  somme  d’argent  destinée  à  célébrer  une  messe 
en  l’honneur  d’un  cadavre  qui  avait  été  ouvert  rue  de  la  Bûcherie.  En  1505,  le  doyen,  Jean 
Avis,  fit  bien  ,  une  leçon  d’anatomie  dans  l’hôlel  de  Nesle;  et,  le  27  mars  1526,  nos  véné¬ 
rables  pères  avaient  là  joie  de  disséquer  le  corps  d’un  pauvre  diable,  nommé  Jehan  Despa- 
tures,  qui  avait  été  pendu  par  le  bourreau.  Mais  ces  bonnes  fortunes  arrivaient  assez  rare¬ 
ment.  La  Faculté  n’avait  pas  de  local  où  elle  pût  faire  apporter  les  cadavres  et  les  ouvrir 
chez  elle;  de  sorte  que,  comme  cela  se  fit  en  mars  1552  par  Jacques  Goupil,  sur  le  corps 
d’une  femme  morte  en  travail  puerpéral,  elle  était  obligée  de  faire  ces  rares  démonstrations 
dans  les  caveaux  de  l’Hôtel-Dieu  ;  ou  bien  les  maîtres  régents  emportaient  les  corps  chez  eux 
et  se  livraient  avec  ardeur  à  l’étude  de  la  nature.  C’est  avec  un  noble  sentiment  d’orgueil 
que  l’illustre  Jacques  Sylvius  raconte,  dans  son  Isagoge,  imprimé  en  1555  (fol.  60  et  seq.), 
qu’il  put  disséquer  dans  son  propre  cabinet,  non-seulement  des  singés,  des  brebis,  des 
cochons,  un  chien,  un  cerf,  une  truie,  mais  encore  un  maçon  qui  s’était  tué  en  tombant  du 
faîte  d’une  maison,  une  femme  morte  en  couches,  et  une  jeune  fille  qui  avait  succombé  à 
une  afTeclion' squirrheuse. 

La  Faculté  résolut  donc  de  se  Construire  un  amphithéâtre,  un  théâtre  anatomique,  comme 
on  disait  alors. 


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L’UNION  MÉDICALE. 


fois  mécanique  et  chimique  indispensable  à  la  digestion  des  substances  amyloïdes; 
chez  les  carnivores,  au  contraire,  cet  acte  est  essentiellement  mécanique  et  a  princi¬ 
palement  pour  but,  comme  nous  l’avons  déjà  dit,  de  faciliter  la  déglutition  des  sub¬ 
stances  albuminoïdes;  car  la  chair  n’a  pas  besoin,  comme  l’amidon,  d’être  mâchée,' 
d’être  broyée  pour  être  digérée;  sa  digestion  a  lieu  de  la  circonférence  au  centre, 
couche  par  couche,  c’est  la  surface  seule  qui  est  transformée  en  chyme,  tandis  que 
le  centre  conserve  son  intégrité  presque  jusqu’à  la  fin  de  la  digestion.  Seulement, 
il  convient  de  rappeler  que  si  la  substance  animale  présente  plus’de  surface,  la  méta¬ 
morphose  digestive  s’en  opère  avec  plus  de  facilité,  mais  non  pas  avec  plus  de  per¬ 
fection.  .  ; 

La  distinction  fondamentale,  que  nous  cherchons  à  établir  au  sujet  du  rôle  dé  la 
mastication  chez  les  herbivores  et  chez  les  carnivores,  est  amplement  justifiée  par  la 
différence  de  contexture  de  leur  appareil  dentaire  respectif;  l’appareil  masticateur  des 
herbivores  est  un  appareil  broyeur  par  excellence,  tandis  que  celui  des  carnivores 
est  bien  plutôt  fait  pour  inciser  et  déchirer  les  chairs  que  pour  en  opérer  une  véritable 
mastication.  C’est  qu’en  effet,  les  animaux  carnassiers  lacèrent  et  déchirent  leur  proie 
et  ne  la  mâchent  que  juste  le  temps  qu’il  faut  pour  ^ingurgiter  ;  cependant,  tout 
le  monde  sait  qu’ils  la  digèrent  avec  la  plus  grande  facilité. 

Comme  quelques  personnes  ont  avancé,  bien  à  tort  selon  nous,,  que  les  carnivores 
sont  doués  d’un  pouvoir  digestif  supérieur  à  celui  de  l’homme,  nous  allons  relater  un 
fait  qui  prouve  qu’il  n’en  est  pas  ainsi. 

La  première  fois  que  rihlrépide  voyageur  Américain  C.-F.  Hall  vit  les  Esquimaux 
se  faire  un  régal  de  la  chair  crue  de  baleine,  l’idée  lui  vint  d’en  essayer.  Le  mets  ne 
lui  parut  pas  absolument  mauvais  ;  .seulement  la  bouchée  ne  voulut  pas  descendrè. 
Ce  n’était  pas  que  l’estomac  refusât  de  l’admettre  ;  l’obstacle  dépendait  simplement 
de.  la  contexture  résistante  de  cette  viande  : 

«  J’avais  beau  mâcher  à  belles  dents,  dit  l’expérimentateur,  au  bout  d’une  domi- 
heure  de  travail,  la  chair  était  plus  coriace  encore  qu’au  début.  A  la  fin,  je  reconnus 
que  je  m’y  prenais  mal.  Les  Esquiraanx,  eux,  se  fourraient  dans  la  bouche  un  mor¬ 
ceau  aussi  volumineux  que  le  permet  la  plus  grande  distension  de  leurs  mâchoires;, 
puis,  après  l’avoir  lubrifié  un  instant  à  la  manière  des  boas,  ils.l’avalent  tout  d’une 
pièce.  Le  proverbe  dit  qu’il  faut  faire  à  Rome  comme  font  les  Romains;  j’essayai  la 


Le  petit  bâtiment  des  Écoles  de  l’année  1477  flanqué  de  chaque  côté,  et  perpendicu¬ 
lairement  à  la  rue  dé  la  Bûcherie,  de  vieilles  maisons;  l’une,  qui  était  â  gauche  en  sor¬ 
tant,  portait  pour  enseigne  l’Jmajg-e  Sainte-Catkerine,  et  appartenait  à  Julien  Evan,  qui 
l’avait  lui-même  achetée  des  gouverneurs  du  collège  de  Karesbeç;  les  deux  autres,  à  droite: 
et  contiguës,  surnaontées  des  enseignes  :  Aux  Trois  Roys  et  Au  Soufflet,  avaient  pour  pro¬ 
priétaires,  la  première,  les  héritiers  de  Pierre. De  La  Marre,  peintre;  la  seconde,  un  nommé 
Nicolas  Isambert.  Ce  sont  ces  deux  maisons  des  Trois  Roys  et  du  Soufflet  qui  sont  pour  le 
moment  convoitées  par  nos  pères.  Celle  de  l’Image  Sainte-Catherine  aura  plus  tard  son  tour, 
et  donnera  naissance  à  bién  des  difficultés.  Les  docteurs  nouvellement  élus  furent  si  géné¬ 
reux  en  payant  pour  leur  bienvenue  chacun  60  s.;  Jérôme  de  Varade,  médecin  du  foi,  et 
Carpentier,  offrirent  si  noblement  leurs  bourses  que,  peu  à  peu,  dans  l’espace  de  cinquante- 
deux  ans  (1514-1568),  la  Faculté  pût  se  rendre  propriétaire  des  Trois  Roys  et  du  Soufflet. 
Elle  fut  encore  aidée  dans  cette  grosse  affaire  par  l’idée  qu’elle  eut  de  louer  à  des  confrères 
ses  nouveaux  immeubles  jusqu’à  ce  qu’elle  put  se  les  approprier  complètement.  C’est  ainsi 
que,  entre  autres,  Louis  Burgensis,  archiâlre  de  Louis  XIl  et  de  François  I“,  Barthélemy 
Perdulcis,  Nicolas  Marchand,  Fardeau,  etc.,  furent  longtemps  tes  locataires  des’  Écoles,  â  la 
condition  pourtant  «  qu’ils  n’y  recevront  que  des  gens  de  bonne  vie  et  mœurs,  et  surtout 
catholiques  romains.  » 

Les  maîtres  régents  avaient  de  bonnes  raisons  pour  en  agir  ainsi,  car  leur  caisse  était  tou¬ 
jours  bien  maigre;  le  mur  méridional  des  anciennes  Écoles  croulait  de  tous  côtés;  il  fallut 
le  faire  rebâtir  à  neuf  par  le  maçon  Jehan  Le  Mur  (nom  prédestiné),  qui  y  fil  dépenser 
952  1  6  s.  11  d.  tournois,  et  y  perça  trois  fenêtres  correspondant  à  celles  du  pignon  occi¬ 
dental  pour  donner  plus  de  jour  dans  la  salle.  L’ancienne  chapelle,  celle  qui  était  bâtie  sur 


L’UNION  MÉDICALE. 


489 


méthode  indigène,  et  je  réussis;  mais,  pour  le  moment,  je  me  contentai  de  cette 
expérience  unique.  » 

Celte  observation  démontre  à  la  fois  que  la  chair  crue,  pour  être  digérée,  n’a  pas 
besoin  d’êlre  mastiquée  comme  les  substances  végétales,  et  que  l’homme  est  apte  à 
en  opérer  la  digestion  à  l’égal  des  animaux  carnivores. 

Des  faits  et  remarques  que  nous  venons  de  rapporter,  nous  concluons  que  la  mas¬ 
tication  est  un  acte  organique  absolument  indispensable  à  la  digestion  des  substances 
végétales  amylacées,  et  d’une  importance  secondaire  pour  la  digestion  des  substances 
animales  albuminoïdes. 

Et  comme  corollaire,  nous  posons  en  principe,  avec  M.  le  docteur  Durand-Fardel, 
que  toute  personne  qui  fait  Usage  d’une  nourriture  mixte  et  qui  mâche  incomplète¬ 
ment,  par  suite  du  mauvais  état  des  dents  ou  de  la  muqueuse  buccale,  eu  pour  cause 
de  précipitation,  est  à  peu  près  infailliblement  dyspeptique. 

En  est-il  de  même  des  personnes  qui  mâchent  imparfaitement,  mais  qui  se  nour¬ 
rissent  presque  exclusivement  de  viande? 

Non-seulement  nous  pensons  le  contraire,  mais  de  plus  nous  sommes  convaincu 
que  la  plupart  des  guérisons  de  gastrite,  obtenues  par  Benech  à  l’aide  de  la  viande, 
n'étaient  en  réalité  q;ue  des  guérisons  de  dyspepsies  ayant  pour  cause  une  mastica¬ 
tion  insuffisante. 

Partant  de  cette  idée,  nous  allons  donner  quelques  avis  hygiéniques  au  sujet  de  la 
mastication  des  substances  végétales  et  animales. 

Aux  personnes  qui  ont  des  digestions  pénibles,  par  suite  du  mauvais  état  des  dents 
ou  de  la  muqueuse  buccale,  bous  dirons  ;  Usez  d’une  nourriture  mixte,  plutôt  ani- 
niale  que  végétale,  et  astreignez-vous  à  mâcher  avec  beaucoup  de  soin  et  beaucoup 
de  lenteur;  n’avalez  le  bol  alimentaire  qu’au  moment  où  il  est  devenu  presque  com¬ 
plètement  liquide.  , 

Et  aux  personnes  qui  ont- def5  digestions  pénibles,  déterminées  par  une  mastication 
trop  précipitée ,  nous  dirons  :  Puisqu’il  ne  vous  est  pas  possible  de  mâcher  assez 
longtemps  vos  aliments,  nourrissez-vous  presque  exclusivement  de  viande.  Ce  pré¬ 
cepte  est  particulièrement  applicable  aux  personnes  qui  voyagent  fréquemment  en 
chemin  de  fer,  où  le  peu  de  temps  qu’on  accorde  pour  les  repas  est  une  cause  de 
dÿspepbê.  Les  voyageurs,  en  quittant  les  buffets,  étouffent;  ils  éprouyept  des  pesan- 


la  porte  d’entrée  de  la  rue  de  la  Bûcherie,  était  trop  petite;  il  fallut  en  construire  une  nou¬ 
velle  dans  le  lieu  même  où  avait  été  jadis  la  bibliothèque  (là  novembre  1528).  Néanmoins, 
en  dépit  de  ces  exigences  financières,  on  construisit  un  théâtre  anatomique  (160Zr).  Ce 
théâtre,  fait  entièrement  en  bois,  fut  construit  en  quinze  jours,  sans  vitrages,  presque  en 
plein  air,  balayé  de  temps  en  temps  par  les  eaux  de  la  Seine,  et  dévasté  par  les  maraudeurs 
qui  venaient  effrontément  voler  le  plomb  qui  recouvrait  la  toiture.  Il  ne  dura  pas  longtemps, 
comme  bien  on  pense.  : 

{La  suite  a  un  prochain  numéro.)  D' A.  ChereàU. 


NOUVELLE  CHAIRE  DE  CLINIQUE  PSYCHIATRIQUE.  —  Les  changements app^ortés  dansleser- 
vice  sanitaire  du  principal  hôpital  de  Milan  ont  éveillé  l’attention  du  nouveau  conseil  des  hôpi¬ 
taux  de  celle  ville,  sur  une  amélioration  depuis  longtemps  réclamée,  l’enseignement  de  l’alié¬ 
nation  mentale.  Aussi  a-t-il,  à  cet  effet,  institué  une  chaire  de  clinique  spéciale.  Le  choix  du 
tituldiréiie  pouvait  être  douteux.  Les  voles  unanimes  se  sont  portés  sur  M.  Verga  qui,  si 
longtemps,  dirigea  l’établissement  avec  distinction  et  s’est  acquis,  dans  l’étude  et  la  pratique 
des  maladies  mentales,  une  réputation  si  méritée.  Avant  de  commencer  son  cours,  M.  Verga 
se  propose,  dit-bn,  de  visiter  les  lieux  où  sont  fondées  de  pareilles  cliniques,  afin  de 
s’assurer  de  la  manière  dont  elles  fonctionnent.  (Archivio  italiano  per  le  malattie  nervose,  etc., 
mai.)  La  France,  qui  attend  le  même  perfectionnement,  ne  lui  fournira  malheureusement 
que  de  faibles  lumières. 


490 


L’UNION  MÉDICALE. 


leurs  d’estomac,  des  borborygmes,  etc.;  en  un  mot,  ils  sont  momentanément  dyspep- 
tiques.  Or,  l’expérience  nous  a  depuis  longtemps  appris  que  l'on  évite  totalement  ces 
accidents  morbides  en  observant  le  régime  alimentaire  que  nous  venons  d’indiquer, 
c’est-à-dire  en  se  nourrissant  presque  exclusivement  de  viande. 


BIBLIOTHÈQUE. 


ANATOMIE  DESCRIPTIVE  ET  DE  DISSECTION,  contenant  un  Précis  d’embryologie,  avec  la 
structure  microscopique  des  organes  et  celle  des  tissus  ;  par  le  docteur  J. -A.  Fort,  pro¬ 
fesseur  libre  d’anatomie  et  de  pathologie.  Un  vol.  in-12  de  1120  pages,  avec  182  figures 
dans  le  texte.  Paris,  Adrien  Delahaye,  Ubraire-éditeur. 

En  même  temps  que  l’anatomie  générale  s’est  transformée  sous  l’influence  des  travaux  des 
micrographes,  et  qu’une  science  nouvelle,  l’histologie,  est  sortie  du  microscope,  l’anatomie 
descriptive  a  tiré  de  ces  travaux  et  de  ces  découvertes  d’anatomie  générale  le  complément 
et  pour  ainsi  dire  le  couronnement  de  son  édifice.  Aujourd’hui,  il  n’est  pas  de  traité  d’ana¬ 
tomie  qui  ne  contienne,  outre  l’étude  des  rapports  en  laquelle  consistait  presque  entièrement 
l'anatomie  descriptive,  l’exposé  de  la  structure  intime  des  organes  et  des  tissus  telle  qu’elle 
résulte  des  découvertes  histologiques  les  plus  exactes  et  les  plus  positives.  C’est  par  là  qu’ils 
se  recommandent  et  se  distinguent  des  Traités  écrits,  il  y  a  vingt  ans,  sur  cette  branche,  la 
plus  solide  et  la  moins  mobile,  d’ailleurs,  des  sciences  médicales,  parce  que  la  matière,  ou,: 
si  l’on  aime  mieux,  le  sujet  qui  la  constitue,  tombe  plus  directement  sous  l’observation  et  se 
prête  infiniment  moins  que  les  autres  aux  interprétations  de  l’esprit  et  aux  vues  de  l’imagi¬ 
nation.  Il  suffit  d’êti’e  laborieux  et  patient  pour  devenir  un  bon  anatomiste,  et  c’est  aux 
conquêtes  faites  dans  cette  partie  du  champ  des  connaissances  humaines  que  devrait,  ce 
semble,  s’appliquer  surtout  la  définition  que  Buffon  a  donnée  du  génie  quand  il  a  dit  :  «  Le 
génie,  c’est  la  patience.  » 

Le  travail  et  la  patience  suffisent-ils  cependant  pour  faire  un  anatomislp  d&  gônicv  ou 
bien  faut-il,  pour  acquérir  le  droit  de  s’asseoir  dans  le  Panthéon  de  l’humanité,  faut-il, 
dis-je,  que  l’anatomiste  possède,  en  outre,  des  facultés  supérieures  ou,  pour  parler  anato-, 
miquement,  qu’il  ait  été  doué  par  la  nature  d’une  substance  cérébrale  plus  délicate  et  plus 
abondante,  de  circonvolutions  plus  longues  et  plus  nombreuses  que  celles  du  commun,  des 
cerveaux  humains?  Je  l’ignore.  Toujours  est-il  que  nous  connaissons,  lecteur,  vous  et  moi, 
de  bons  anatomistes,  des  anatomistes  laborieux  et  patients,  qui  ne  sont  pas  et  ne  deviendront 
probablement  jamais  des  hommes  de  génie.  Geci  soit  dit  saris  prétendre  décourager  ceux  qüîj 
croyant  en  la  parole  de  Buffon,  auraient  l’ambition  généreuse  de  conquérir,  à  force  de  tra¬ 
vail  et  dè  patience,  la  couronne  de  l’immortalité. 

Le  livre  que  j’ai  l’honneur  de  présenter  ici  au  lecteur  est  l’œuvre  d’un  jeune  anatomiste, 
plus  laborieux  que  patient,  si  j’en  juge  par  les  incorrections  et  les  négligences  de  style  qui 
déparent  uu  peu  ce  travail  considérable.  J’engage  l’auteur  à  les  faire  disparaître  dans  la  ' 
prochaine  édition  que  je  souhaite  sincèrement  à  son  livre.  Il  a  des  modèles  du  véritable  style 
de  la  science  descriptive  dans  deux  ouvrages  qu’il  doit  avoir  beaucoup  lu  car  il  en  a  beaucoup 
retenu:  le  Traité  d'anatomie,  de  M.  Sappey,  dont  la  deuxième  édition,  en  cours  de  publica¬ 
tion,  aura,  il  faut  l’espérer,  une  marche  pins  rapide  que  la  première  qui  a  mis  dix  ans  à 
s’achever,  ni  plus  ni  moins  que  le  siège  de  Troie;  le  Traité  d’anatomie  descriptive,  de 
M.  Cruveilhier,  dont  un  libraire  intelligent  et  actif,  M.  Asselin,  nous  donne,  par  la  main  de 
deux  anatomistes  habiles,  MM.  Marc-Sée  et  Cruveilhier  fils,  une  quatrième  édition  si  remar¬ 
quablement  soignée,  j’allais  dire  si  parfaite  sous  le  double  rapport  de  l’exécution  typogra¬ 
phique  et  du  fini  des  nombreuses  figures  intercalées  avec  tant  d’intelligence  dans  le  texte. 

Le  petit  volume  (petit  par  le  format,  mais  gros  par  le  nombre  des  pages)  de  M.  J.-A.  Fort 
n’a  pas,  sans  doute,  la  prétention  de  se  mesurer  à  ces  grands  ouvrages,  dus  à  des  maîtres 
consommés  dans  la  science  aux  progrès  de  laquelle  ils  ont  contribué  par  leurs  propres  tra¬ 
vaux  et  leurs  propres  découvertes;  mais  il  n’en  a  pas  moins  l’ambition  légitime  de  se  rendre 
utile  aux  élèves  et  aux  médecins  en  leur  donnant,  sous  une  forme  méthodique  claire  et  con¬ 
cise,  un  traité  complet  des  notions  positivement  acquises  en  anatomie. 

L’auteur,  qui  est  professeur  particulier  d’anatomie,  a  pu  apprendre,  en  enseignant,  à  se 
rendre  compte  de  la  nature  des  difficultés  qu’éprouvent  les  élèves  à  saisir  et  à  retenir  cer¬ 
tains  détails  de  la  description  des  organes  et  de  leurs  rapports.  Il  s’est  étudié,  dans  son 


L’UISION  MÉDICALE. 


491 


livre,  à  vaincre  ces  difflcullés.  Il  a  été  conduit,  en  conséquence,  à  faire  certains  changements 
dans  l’ordre  d’exposilion  habiluellemenl  adopté  par  les  auteurs  d’anatomie.  C’est  ainsi  qu’il 
a  placé  \' arthrologie  après  la  myologie,  pensa:nt  faire  disparaître  de  la  sorte  l’aridité  et  l’obs¬ 
curité  de  celte  partie  de  l’anatomie  descriptive  si  négligée  par  les  élèves  et,  cependant,  si 
importante. 

Dans  \a  splanchnologie,  il  a  traité  des  organes  des  sens,  innovation  moins  heureuse, 
à  notre  avis,  mais  il  y  a  fait  entrer,  ce  que  nous  approuvons  entièrement,  outre  une  bonne 
description  du  péritoine,  un  petit  traité  clair  et  succinct  à' embryologie,  complément  indis¬ 
pensable,  dont  se  dispensaient  trop  facilement  les  auteurs,  de  la  description  des  organes 
génitaux. 

Dans  la  description  des  méninges,  l’auteur  a  également  interverti  l’ordre  habituel,  décri¬ 
vant  la  pie-mère  immédiatement  après  la  dure-mère  et  avant  l’arachnoïde,  ce  qui  facilite 
l’intelligence  de  ces  membranes. 

Sur  divers  autres  points  encore,  comme  dans  la  description  de  la  base  du  crâne,  de  cer¬ 
tains  muscles,  de  certaines  régions  que  l’on  trouve  décrites  seulement  dans  les  traités  d’ana¬ 
tomie  chirurgicale,  M.  Fort  a  fait  des  changements  et  des  innovations  heureuses  qui  rendent 
les  détails  anatomiques  ou  plus  clairs  ou  plus  complets. 

Des  tableaux  mnémoniques  résument  les  descriptions  et  indiquent  aux  él|ves  les  notions 
les  plus  importantes  à  retenir  sur  les  os,  les  muscles,  les  vaisseaux  et  les  nerfs,  sur  la  distri¬ 
bution  et  les  rapports  de  ces  parties. 

A  la  suite  de  la  description  de  chaque  appareil  sont  placées,  comme  corollaires,  quelques 
notions  élémentaires  sur  la  physiologie  et  la  pathologie  des  organes  qui  le  composent.  En 
même  temps  qu’elles  corrigent  l’aridité  et  la  monotonie  des  descriptions  anatomiques,  ces 
notions  aident  encore  à  les  fixer  dans  la  mémoire. 

Les  détails  d’anatomie  microscopique,  relatifs  à  la  structure  intime  des  tissus  et  des 
organes,  ne  pouvaient  manquer  d’y  être  traités  avec  un  soin  particulier  par  un  anatomiste 
auteur  d’un  Traité  élémentaire  d’histologie,  offre  un  bon  résumé  des  savantes  leçons  du 
premier  des  micrographes  français,  M.  Charles  Robin. 

Un  article  nouveau,  la  description  des  bourses  séreuses  sous-cutanées,  termine  le  livre, 
dont  P-iîEfcieUigance  est  facilitée  par  un  ensemble  de  182  figures  intercalées  dans  le  texte,  et, 
pour  la  plupart,  empruntées  aux  meilleurs  ouvrages  d’anatomie  et  de  physiologie. 

En  somme,  sous  un  format  de  manuel,  l’ouvrage  de  M.  Fort  constitue  un  petit'  traité 
concis,  mais  complet  d’anatomie  descriptive.  Ce  n’est  pas,  sans  doute,  une  œuvre  originale; 
ce  n’est  pas  non  plus  une  compilation  pure  et  simple;  c’est  un  tableau,  fait  avec  soin 
et  intelligence,  de  l’état  actuel  de  nos  connaissances  en  anatomie  descriptive.  A  ce  point  de 
vue,  le  livre  de  M.  Fort  nous  paraît  être  capable  de  rendre  des  services  réels  non-seulement 
à  ceux  qui  ont  besoin  d’apprendre,  mais  encore  à  ceux  qui  ont  besoin  de  se  ressouvenir. 

Que  M.  Fort  me  permette  de  lui  répéter  en  terminant  le  conseil  que  j’ai  pris  la  liberté  de 
lui  donner  en  commençant,  bien  que  le  bis  repetita  placent  ne  soit  pas  de  mise  en  pareil 
cas  :  ce  conseil,  c’est  de  soigner  davantage  la  forme  de  son  livre  à  la  prochaine  édition.  Ce 
conseil  est  toujours  bon  à  suivre,  bien  qu’il  ait  été  ridiculisé,  il  y  a  un  siècle,  en  passant  par 
la  bouche  de  Brid’Oison.  La  forme  contribue  au  moins  autant  que  le  fond  au  succès  d’un 
livre,  même  d’un  livre  de  science. 

D'  A.  Tartivel. 


ACADÉMIES  ET  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 

ACADÉMIE  IMPÉRIALE  DE  MÉDECINE. 

Séance  du  13  Mars  1866.  —  Présidence  de  M.  Bouchardat. 

CORRESPONDANCE  OFFICIELLE. 

M.  le  ministre  du  commerce  transmet  : 

1“  Des  rapports  d’épidémies  par  MM.  les  docteurs  Martel  (du  Puy) ,  Charpentier  (de 
Préméry),  Bazin  (de  Saint-Brice). 

2°  Le  compte  rendu  des  maladies  épidémiques  qui  ont  régné  dans  le  département  de  la 
Loire-Inférieure  en  1865.  (Corn,  des  épidémies.) 

3”  Un  mémoire  sur  l’épidémie  cholérique  de  1865,  par  M.  Doin,  médecin  à  Burgier-Châtel. 
(Com.  du  choléra.) 


492 


L’UNION  MÉDICALE. 


La  correspondance  non  officielle  comprend  : 

1°  Notice  sur  le  carbonate  de  protoxyde  de  fer  blanc,  par  M.  Grillon,  pharmacien  à  Pa¬ 
ris.  (Corn.  MM.  Barlh,  Caventou  et  Gobley.) 

T  Note  sur  l’innocuité  de  l'emploi  méthodique  du  chloroforme  dans  la  médecine  navale, 
par  M.  le  docteur  Ernest  Berchon.  (Gom.  MM.  Velpeau  et  Larrey.)  , 

3°  Un  mémoire  de  M.  le  docteur  Pinel  (de.Golleville),  sur  la  nécessité  du  retour  à  la  vac¬ 
cination  animale  comme  le  moyen  le  plus  efficace  de  guérir  la  petite  vérole.  (Com.  de  vac¬ 
cine.) 

M.  le  ministre  de  la  guerre  envoie  un  exemplaire  du  tome  XIV  de  la  2“'  série  du  JRe- 
cueü  des  mémoires  de  médecine,  de  chirurgie  et  de  •pharmacie  militaires. 

5"  M.  le  ministre  de  l’instruction  publique  adresse  une  lettt’e  par  laquelle  il  approuve  une 
modification  proposée  par  le  Conseil  d’administration  de  l’Académie  à  l’article  83  du  règle¬ 
ment. 

M.  Robinet  dépose  sur  le  bureau  le  compte  rendu  des  Congrès  de  Rennes  et  de  Bruns- 
wicb,  dont  il  a  donné  lecture,  à  la  Société  de  pharmacie.  /  '  ■ 

M.  Larrey  fait  hommagéà  l’Académie  d’un  ouvrage  intitulé  -.Traité  d'histologie  comparée^ 
de  l'homme  et  des  animaux,  par  le  docteur  Franz  Leidig,  traduit  de  l’allemand  parM.LAHiL- 
LOM,  capitaine  d’artillerie  et  docteur  en  médecine. 

M.  J.  Cloqoet  présente  une  brochure  ayant  pour  litre  :  Le  choléra  est-il  contagieux? 

M.  le  docteur  Letellier  lit  un  travail  sur  l’araaniline,  ou  poison  narcotique  des  champi¬ 
gnons. 

L’auteur  le  résume  en  ces  termes  :  • 

1°  Les  champignons  vénéneux,  du  genre  agaric,  section  des  amanites,  doivent  leur  action 
mortelle  au  même  principe  narcotique  alcalin,  fixe,  incristallisable,  ne  précipitant  par  rien 
autre  que  par  l’iode  ou  le  tannin,  et  qui  doit  conserver  le  nom  d’amanitine. 

,  2°  Les  espèces  confondues  sous  le  nom  d’agaric  bulbeux  possèdent,  en  outre,  un  principe 
âcre  délétère. 

3“  Le  meilleur  traitement  consiste  dans  les  vomi-purgatifs  huileux,  additionnés  et  suivis 
de  tannin  en  décoction  aqueuse  très-concentrée.  (Com.  MM.  Caventou,  Wurtz,  Devergie  et 
Gobley.)  - 

L’ordre  du  jour  appelle  M.  Ricord  à  la  tribune  pour  la  continuation  de  ta  discussion  sur 
l’anthrax. 

M.  Ricord  n’intervient  dans  la  discussion  que  pour  se  ranger  dans  l’ancienne  école  chi¬ 
rurgicale,  sous  ta  bannière  et  l’égide  de  M.  Velpeau.  Il  croit  que  l’anthrax  est  une  maladie 
commune,  quelquefois,  même  assez  souvent  grave,  mais  pas  toujours.  Ses  souvenirs,  aux¬ 
quels  il  ne  peut  pas  donner  la  valeur  d’une  statistique  exacte  comme  celle  de  M.  Velpeau, 
qui  cependant  n’a  pas  trouvé  grâce  devant  la  sévérité  de  M.  GosSelin,  ses  souvenirs  s’accor¬ 
dent  avec  les  résultats  de  la  statistique  du  chirurgien  de  la  Charité,  laquelle  est'extrêtrte- 
ment  rassurante.  On  a  fait  des  objections  à  la  statistique  de  M.  Velpeau.  Quelques-unes  se 
sont  formulées  en  dehors  de  l’Académie,  dans  l’un  des  principaux  organes  de  la  Presse  mé¬ 
dicale.  On  a  reproché  à  M.  Velpeau  d’avoir  pris  l’anthrax  en  bloCi  sans  tenir  compte  de  ses 
variétés  et  des  différences  qu’introduit  dans  la  maladie  la  différence  des  conditions  propres  à 
chaque  malade.  On  a  dit ,  avec  juste  raison,  qu’il  fallait  dans  l’anthrax  considérer  deux 
choses  :  la  maladie  et  le  malade.  Enfin ,  on  a  reproché  à  M.  Velpeau  de  n’avoir  pas  fait  la 
statistique  des  anthrax  qu’il  a  traités  en  ville,  et  l’on  a  pensé  que  cette  statistique  serait, 
sans  doute,  moins  favorable  que  celle  des  anthrax  traités  à  l’hôpital.  On  a  établi  une  dis¬ 
tinction  entre  l’anthrax  des  riches  et  l’anthrax  des  pauvres,  le  premier  étant,  dit-on,  plus 
grave  que  le  second. 

M.  Ricord  ne  partage  pas  cette  opinion.  Il  pense,  au  contraire,  que  les  conditions  des 
malades  traités  dans  les  hôpitaux  étant  assurément  moins  bonnes  que  celles  des  malades  de 
la  ville,  l’anthrax  chez  ces  derniers  ne  peut  pas  offrir  des  conditions  plus  favorables  que  chez 
les  premiers.  Si  donc  M.  Velpeau  avait  établi  une  statistique  des  cas  d’anthrax  traités  par 
lui  dans  la  pratique  civile,  cette  statistique  eût  été  probablement  encore  plus  favorable  que 
celle  de  l’hôpilal. 

Sans  doute,  l’anthrax  est  influencé  par  les  conditions  tant  internes  qu’externes  auxquelles 


L’UNION  MEDICALE. 


493 


sont  soumis  les  individus  qui  en  sont  atteints.  Il  faut  tenir  compte,  comme  l’a  bien  dit 
M.  Michon,  des  variétés  de  cette  maladie.  Tout  le  monde  sait,  par  exemple,  depuis  M.  Mar¬ 
chai  (de  Calvi),  que  l’anthrax  chez  les  diabétiques  est  plus  grave  que  chez  les  malades  ordi¬ 
naires.  —  Il  n’est  pas  moins  évident  que  l’anthrax  revêtira  un  caractère  de  gravité  tout  par¬ 
ticulier  chez  les  malades  qui  subiront  l’influence  d’une  épidémie  d’érysipèle,  d’infection 
purulente  ou  putride,,  etc.  Les  effets  des  méthodes  thérapeutiques  se  ressentiront  évidem¬ 
ment  de  ces  conditions. 

Abordant  ensuite  la  question  du  traitement  chirurgical  de  l’anthrajc,  l’orateur  déclare,  qu’il 
a  été  élevé  à  l’école  de  Dupuytren,  dans  le  culte  du  bistouri  et  de  l’incision.  Dans  sa  jeu¬ 
nesse,  c’était  le  bistouri  ouvert  qu’il  entrait  à  l’hôpital  et  qu’il  faisait  sa  visite.  En  vieillis¬ 
sant,  il  est  devenu  de  plus  en  plus  avare  de  l’emploi  de  cet  instrument. 

Dupuytren  appliquait  l’incision  à  toutes  les  phases  de  l’anthrax  :  au  début,  comme  moyen 
abortif.;  un  peu  plus  tard,  à  titre  de  médication  antiphlogistique,  pour  lever  l’étranglement 
inflammatoire,  débrider  les  tissus  et  dégorger  les  vaisseaux  ;  plus  tard  encore  pour  faciliter 
l’élirnination  du  pus  et  des  eschares;  enfin,  dans  le  but  de  régularisar  la  surface  de  la  plaie 
succédant  à  l’élimination  des  tissus  sphacélés  et  pou,r  la  disposer  de  la  manière  la  plus  con¬ 
venable  à  la  cicatrisation. 

M.  Ricord  a  rarement  vu  avorter  les  anthrax  ainsi  traités,  au  début,  par  l’incision.  Aussi 
repousse-t-il  ce  moyen  employé  comme  méthode  abortive.  Mais,  plus  tard,  lorsque  l’étran¬ 
glement  inflammatoire  se  produit,  dans  la  phase  qui  précède  immédiatement  la  suppuration, 
il  croit  que  l’incision  exerce  la  plus  heureuse  influence  sur  la  résolution  de.  la  tumeur  :  il 
donne  pour  ce  cas,  mais  pour  ce  cas  seulement,  la  préférence  aux  incisions  sous-cutanées, 
qu’il  considère  comme  un  véritable  et  un  grand  progrès  de  la  chirurgie  moderne.  Elles  ont 
pour  effet  de  dégorger  les  parties,  de  leyer  rélrangleraent  et  de  diininuer  la  douleur;  elles 
sont  donc  antiphlogistiques.  —  Mais  lorsque  est  survenue  la  période  de  suppuration  et  de 
gangrène,  alors. les  incisions  sous-cutanées  sont  insuffisantes;  elles  ont  pour  inconvénient 
de  ne  pas  permettre  une  élimination  assez  facile  et  assez  prompte  du  pus  et  des  eschares,  de 
favoriser  les  fusées  purulentes  sous  les  aponévroses  et  les  muscles,  l’infection  purulente  et, 
putride.  On  ne  prévient  efficacement  ces  phénomènes  graves  qu’en  ouvrant  une  large  issue 
èJa  suppuration  et  aux  détritus  gangréneux.  Or, .pour  cela,  c’est  à  l’incisipn  à  ciel  ouvert 
qu’il  faut  avoir  recours,  chaque  meinoae  a  aonc  ses  cas,,  et  sa  phase  d’appüealion  dans 
le  cours  de  l’anthrax;  chacune  doit  être,  employée  en  son  lieu  et  à  son  heure,  suivant  les  cas 
et  les  indications,  sans  règle  absolue;  il  faut  s’en  servir  en  leur  appliquant  cet  aphorisme 
utile  dans  toutes  les  cirçonslances  et  toutes  les  conditions  de  ta  vie  :  «  Ni  jamais,  ni  tou¬ 
jours.  »  ;  ;  : 

.  M.  Gosselin  n’a  point  parlé  des  variétés  de  l’anthrax  dans  son  rapport,  et  il  n’en  a  pas 
été  question  dans  la  discussion,  parce  qu’il  n’en  fût  résulté  aucune  lumière,  aucune  appli¬ 
cation  pratique  au  point  de  vue  du  traitement  chirurgical  de  cette  maladie.  Il  faut  tenir 
compte  de  cette  considération  à  l’égard  du  pronostic  et  du  traitement  général  dans  lesquels 
elle  a  son  importance  incontestable;  mais,  sous  le  rapport  du  traitement  chirurgical,  le  seul 
en  question,  la  considération  des  variétés  de  l’anthrax  est  de  nul  intérêt.  Faudra-t-il,  sui¬ 
vant  l’une  ou  l’autre  de  ces  variétés,  se  borner  à  de  simples  ponctions,  faire  des  incisions 
petites  ou  grandes,  simples  ou  multiples,  profondes  ou  superficielles?  Il  n’existe,  à  cet  égard, 
rien  de  positif.  Tout  ce  que  l’on  peut  dire,  c’est  que  plus  l’anthrax  est  volumineux,  plus  les 
incisions  sont  indiquées.  . 

M.  Ricord  s’est  déclaré  partisan  des  incisions  sous-cutanéês,  .mais  il  les  réserve  pour  la 
période  qui  précède  la  phase  de  suppuration.  M.  Gosselin  n’a  pas  eu  l’occasion  de  les  prati¬ 
quer  dans  cette  période  particulière  de  la  maladie.  Toutes  les  applications  qu’il  en  a  faites 
ont  eu  lieu  précisément  dans  cette  période  dé  suppuration  et  d’élimination  pour  laquelle 
M.  Ricord  redoute  l’incision  sous-cutanée.  Or,  M.  Gosselin  persiste  à  penser,  d’après  les 
faits  qu’il  a  observés,  que  cette  méthode  des  incisions  sous-cutanées. est  plus  efficace,  dans 
ces  cas,  que  la  méthode  des  incisions  à  ciel  ouvert,  contrairement  à  l’opinion  émise  par 
M.  Ricord.  Tout  en  ménageant  la  peau,  les  incisions  sous-cutanées  permettent  l’élimination 
facile  et  complète  de  la  suppuration  et  des  eschares,  élimination  que  l’on  favorise  en  exer¬ 
çant  une  pression  quotidienne  à, la  surface, de  la  tumeur. 

M.  Velpeau, demande  à  présenter  quelques  explications  au  sujet  des  différences  que  l’on 
a  cherché  à  établir  dans  l’anthrax,  suivant  qu’on  l’observe  dans  la  pratique  civile  ou  à  l’hô-  . 
pital.  Comme  M.  Ricprd,  M.  Velpeau  ne  comprend  pas  pourquoi  l’anthrax  aurait  en  soi 
plus  de  gravité  chez  fe^  gens  riches  que  chez  les  gens  pauvres^  chez  les  individus  qui 


494 


L’UNION  MÉDICALE, 


jouissent  de  Ions  les  avantages  et  de  toutes  les  commodités  de  la  vie  que  chez  ceux  qui  en 
sont  entièrement  privés.  Cependant,  il  ne  prétend  pas  nier  la  vérité  de  ce  fait,  savoir:  qu’il 
perd  plus  de  malades  atteints  d’anthrax  en  ville  que  dans  son  service  d’hôpital.  A  cela,  il  y 
a  plusieurs  raisons.  D’abord,  les  praticiens  comme  M.  Velpeau  ne  sont  appelés  auprès  des 
gens  du  monde,  pour  des  maladies  comme  l’anthrax,  que  lorsque  les  malades  sont  déjà  dans 
un  état  grave,  lorsque  l’affection  est  déjà  très^avancée,  et  la  vie  plus  ou  moins  sérieusement 
compromise.  C’est  ce  qui  lui  est  arrivé  dans  des  circonstances  toutes  récentes  où  il  a  été 
appèlé  auprès  d’un  banquier,  d’un  prélat  et  d’un  riche  commerçant  du  faubourg  Saint- 
Antoine;  ces  personnes,  atteintes  d’anthrax  énormes,  étaient  déjà  arrivées  à  une  période 
extrême  de  la  maladie,  indiquée  par  l’état  typhoïde,  le  délire,  etc.  Elles  ont  succombé, 
comme  beaucoup  d’autres,  aux  progrès  dé  la  maladie  que  l’on  avait  laissée  marcher. 

Ce  n’est  pas  toujours  ta  faute  des  médecins  ordinaires,  mais  des  malades  qui  résistent  et 
se  défendent  contre  les  incisions  jugées  nécessaires  et  ne  s’y  résignent  qu’à  la  dernière  extré¬ 
mité,  alors  qu’il  n’est  déjà  plus  temps. 

Les  choses  ne  se  passent  pas  de  même  à  l’hôpital.  Là  ,■  le  chirurgien  fait  tout  d’abord  ce 
qu’il  croit  nécessaire,  et  il  n’est  pas  obligé  de  parlementer  et  de  passer  des  compromis 
comme  avec  les  gens  du  monde.  A  ce  point  de  vue,  les  malades  de  l’hôpital  sont  réellement 
mieux  traités  que  ceux  de  la  pratique  civile.  Mais  en  dehors  de  cette  condition,  il  n’est  pas 
exact  de  dire  que  l’anthrax  est  plus  grave  chez  tes  riches  que  chez  les  pauvres.  C’est  le 
contraire  qui  est  vrai. 

M.  Velpeau  repousse  le  reproche  qui  lui  a  été  fait  de  ne  voir  que  l’état  local  dans  l’anthrax 
et  de  ne  pas  tenir  compte  des  variétés  de  la  maladie  et  des  diverses  conditions  des  malades. 
Il  en  tient  compte  au  point  de  vue  du  pronostic,  mais  il  n’a  pas  à  s’en  inquiéter  sous  le  i-ap- 
port  du  traitement  chirurgical  qui  seul  est  en  cause.  Il  n’était  pas  possible,  à  propos  du  trai¬ 
tement  chirurgical  de  l’anthrax,  de  passer  en  revue  toute  la  pathologie. 

M.  Velpeau  pense  qu’un  très-grand  nombre  d’anthrax  peuvent  guérir  sans  incision,  par 
les  émollients,  les  antiphlogistiques,  les  pommades  résolutives,  etc.  On  peut  donc,  dans  la 
plupart  des  cas,  attendre  et  ne  pas  se  hâter  d’inciser.  Mais  lorsqu’on  se  décide  à  faire  des 
incisions,  il  faut  les  faire  à  ciel  ouvert,  larges  et  nombreuses.  M.  Velpeau  croit  que  les  inci¬ 
sions  sous-cutanées  sont  plus  aptes  à  provoquer  l’érysipèle  que  les  incisions  à  ciel  ouvert, 
car  l’effet  de  celles-ci  est  de  diminuer  l’inflammation  et  de  faire  cesser  la  douleur,  c’est-à- 
dire  qu’elles  sont  essentiellement  antiphlogistiques.  Les  grandes  et  nombreuses  incisions 
exposent  donc  probablement  moins  que  les  autres  à  l’érysipèle. 

M.  Velpeau  défend  sa  statistique  contre  les  objections  de  M.  Gosselin.  Il  pense  qu’une  sta¬ 
tistique  de  18Zi  cas  est  plus  significative  que  celle  de  5  ou  6  cas  donnée  par  son  contradicteur. 

Pour  M.  Velpeau,  la  seule  méthode  positive,  la  seule  efficace  du  traitement  de  l’anthrax, 
est  la  méthode  des  grandes  incisions,  des  incisions  suffisamment  larges  et  profondes  faites  à 
l’époque  la  plus  rapprochée  possible  du  début  de  la  maladie.  Mais  il  faut  que  cette  incision 
soit  bien  faite,  qu’elle  intéresse  toute  la  peau,  et  qu’elle  ouvre  largement  le  foyer  du  mal. 
Les  incisions  superficielles  et  timides  ne  peuvent  être  suivies  d’aucun  bon  résultat.  Il  faut 
être  chirurgien  exercé  et  hardi  pour  faire  de  la  bonne  chirurgie. 

Personne  ne  demandant  plus  là  parole,  les  conclusions  du  rapport  de  M.  Gosselin  sont 
mises  aux  voix  et  adoptées. 

M.  Larrey  lit,  au  nom  de  M.  le  professeur  Lebert,  de  Zurich,  une  note  sur  la  irichinose. 
Nous  regrettons  que  l’honorable  académicien  n’ait  pas  laissé  âu  secrétariat  le  manusurit  de 
l’auteur,  ce  qui  nous  aurait  permis  d’en  faire  l’analyse. 

Dans  le  courant  de  la  séance,  des  scrutins  ont  eu  lieu  pour  la  nomination  de  commissions 
des  prix  de  l’AcadémiCiCivrieux,  Gapuron,  Barbier,  Orfila,  Lefèvre  et  Godard.  Voici  la  com¬ 
position  de  ces  commissions  : 

Prix  de  f  Académie  (Érysipèle  épidémique)  :  MM.  Velpeau,  Cloquet,  Larrey,  Laugier  et 
Grisolle. 

Prix  Givrieux  (Migraine)  :  MM.  Bouillaud,  Roche,  Jolly,  Guérin  et  Vemois. 

Prix  Gapuron  (Frisson  dans  l’état  puerpéral)  :  MM.  Danyau,  Depaul,  Blot,  Devilliers  et 
Jacquemier. 

Prix  Barbier  (Maladies  incurables)  :  MM.  Louis,  Mêlier,  Bouvier,  Lévy  et  Barth. 

Prix  Orfila  (Digitaline)  :  MM,  Wurtz,  Devergie,  Régnault,  Gosselin  et  Guibourt. 


L’UNION  MÉDICALE. 


495 


Prix  Lefèvre  (Mélancolie)  :  MM.  Baillarger,  Cerise,  Rostan,  de  Kergaradec  et  Delpech. 
Prix  E.  Godard  (Pathologie  interne)  :  MM.  Rayer,  Blache,  Roger,  Pidoux  et  Béhier. 
—  La  séance  est  levée  à  cinq  heures. 


Voici  la  suite  des  mémoires  reçus  pour  les  prix  de  l’Académie  et  portant  tes  épigraphes 
suivantes  : 

Prix  Civrieux.  —  N'  1.  «  Morbos  acutosqiii  Deum  habent  auctorem  sicut  chronici  ipsos 
nos.  »  —  N°  2.  «  Nec  antiquis,  nec  a  novis  ;  utrosque,  ubi  veritatem  colunt,.  sequor.  »  (Ba- 
glivi.)—  N°3.  «  Causa  ablata  tollitur  effectus.  »  —  N°Zi.  «Partant  donc  delà  non-définition 
du  mal,  nous  sommes  arrivés  à  quelque  chose  qui  ne  heurte  ni  les  lois  anatomiques,  ni  les 
lois  physiologiques,  etc.,  etc.  (L’auteur.)  —  N»  5.  «  Ratione  experientia.  »  —  «  O  quam  sérum 
eslbene  vivere  cum  desinendum.  »  (Sénèque.)  —  N°  7.  «  Pauca  verba,'nonnullæ  observa- 
tiones.  »  —  N”  8.  «  Il  y  a  plus  de  deux  mille  ans  que,  sous  l’influence  d’mpressions  vierges, 
l’école  de  Cos  a  profondément  esquissé  les  affections  nerveuses,  etc.,  etc.  »  — 1\°  9.  «  Ars 
medica  tota  in  observatioqibus.  »  (Fréd.  Hoffman.) — N”  10.  «  Inquo  morbo,  somnus  labo- 
.rem  facit  morfale;  si  verb  juvat,  non  mortale.  » 

Prix  Barbier.  —  N"  1.  Nouvelles  recherches  sur  l’emploi  de  la  liqueur  de  Villate,  bro¬ 
chure  de  31  pages  grand  in-8“,  par  m'.  le  docteur  Notta,  de  Lisieux.  ~  N"  2.  De  la, guérison 
rapide  de  l’angine  couenneuseet  du  croup  membraneux  au  moyen  de  l’insufflation  du  nitrate 
d’argent  pulvérisé,  par  M.  Guillon. 

Prix  Or  fila.  —  N“  1.  «  Travaillez,  prenez  de  la  peine,  c’est  le  fonds  qui  manque  le  moins.  » 
Prix  Lefevre. — N”  1.  «  Tu  mangeras  ton  pain  à  la  sueur  de  ton  front.  »  —  N'  2.  «  Heu¬ 
reux  celui  qui,  pendant  son  passage  sur  Cette  terre,  n’éprouve  aucune  altération  du  cer¬ 
veau.  » 


COURRIER. 


ASSOCIATION  GENERALE.  ^  MM.  les  Secrétaires  des  Sociétés  locales  suivantes  sont  invités 
à  vouloir  bien  adresser,  dans  le  plus  bref  délai  possible,  le  compte  rendu  des  actes  de  leurs 
Sociétés  respectives  à  M.  le  Secrétaire  général  de  l’Association  générale  : 

Arrondissement  de  la  Rochelle,  —  de  Châtillon-sur-Seine,  — du  département  d’Eure-et-Loir 
(situation  financière),  —  de  la  Haute-Garonne,  —  de  l’arrondissement  de  Saumur,  —  du 
département  de  la  Haute-Marne,  —  de  l’arrondissement  de  Compiègne,  —  du  département 
de  Saône-et-Loire,  —  de  l’arrondissement  de  Melun  (situation  financière),  —  du  département 
de  la  Somme,  —  de  l’arrondissement  de  Castres,  —  du  département  des  Vosges. 

NÉCROLOGIE.  —  NOUS  avons  le,  regret  d’annoncer  la  mort  de  M.  le  docteur  Max  Par- 
chappe,  inspecteur  général  de  !''•  classe  des  asiles  d’aliénés  et  du  service  sanitaire  des  pri¬ 
sons,  officier  de  la  Légion  d’honneur,  membre  correspondant  de  l’Académie  de  médecine,  et 
membre  de  plusieurs  autres  Sociétés  savantes,  décédé  à  Paris,  le  lundi  12  mars  1866,  à  l’âge 
de  65  ans. 

—  Par  décret  en  date  du  12  mars  1866,  l’Empereur,  sur  la  proposition  de  S.  Exc.  le 
maréchal  ministre  de  la  guerre,  a  nommé  et  promu  dans  l’ordre  impérial  de  la  Légion  d’hon¬ 
neur  les  médecins  dont  les  noms  suivent , 

Au  grade  de  chevalier  :  M.  Michel  (Charles-Hector),  médecin-major  de  1'®  classe  à  Laghouat  : 
2â  ans  de  services,  11  campagnes. 

Au  grade  d'officier  :  M.  Colau  (César-Auguste),  médecin-major  de  1”  classe  au  9®  régiment 
de  dragons.  Chevalier  du  29  décembre  1852  ;  33  ans  de  services,  17  campagnes.  —  M.  Raoult 
(Théodore-Michel),  pharmacien-major  de  Isolasse  à  Saint-Omer.  Chevalier  du  10  août  1853  : 
86  ans  de  services,  lâ  campagnes. 

—  Par  décret  du  10  mars  1866,  l’Empereur,  sur  la  proposition  du  ministre  de  la  marine 
et  des  colonies,  a  confirmé  la  nomination  de  chevalier  dans  l’ordre  de  la  Légion  d’honneur 
faite,  à  titre  provisoire,  par  le  maréchal  commandant  en  chef  le  corps  expéditionnaire  du 
Mexique,  en  vertu  des  pouvoirs  à  lui  conférés,  eu  faveur  de  M.  Leveziel  (Albert),  médecin 
de  2*  classe  de  la  marine,  à  bord  du  Magellan.  6  ans  de  services  effectifs,  dont  U  ans  à  la 
mer.—  Prendra  rang  du  31  décembre  1865. 


m 


L'UNION  médicale. 


CONCOURS.  —  Un  concours  s’ouvrira  au  Val-de-Grâce,  le  5  novembre  prochain,  pour  trois 
emplois  de  professeur  agrégé  à  l’École  d’application  de  médecine  et  de  pharmacie  militaires. 

Ces  emplois  se  rattachent  aux  enseignements  ci-après  : 

Opérations  et  appareils, 

Clinique  chirurgicale, 

Anatomie  topographique. 

Les  épreuves  de  ce  concours  sont  déterminées  ainsi  qu’il  suit  :  ; 

I.  Composition  écrite  sur  une  question  de  pathologie  chirurgicale  tirée  principalement 
des  lésions  observées  aux  armées. 

IL  —  Préparation  d’une  région  anatomique  ;  description  de  cette  région  j  •*-  indication  des 
applications  de  pathologie  interne  ou  externe  et  de  médecine  opératoire  qu’elle  comporte..,  ■ 

III.  —  Examen  clinique  de  deux  malades  atteints,  l’un  d’une  lésion  aigUë,  l’autre  d’une 

affection  chronique.  ' 

IV.  —  Pratique  de  deux  opérations  chirurgicales  avec  application  des  méthodes  et  , des  pro¬ 
cédés  qui  s’y  rattachent  ;  pansement-;  application  de  deux  bandages  ou  appareils. 

Les  deux  premières  épreuves  seront  éliminatoires;  aux  termes  de  l’art.  6  du  décret  du  13 
novembre  1852,  ne  pourront  être  admis  à  prendre  part  au  concours  que  les  médecins  aidés-’ 
majors  de  1*' classé  et  les  médecins  majors  des  deux  classes.  • 

Les  officiels  de  santé  pourvus  de  Tun  de  ces  trois  grades  qui  désireront  concourir  soutnet- 
tront  au  ministre  une  demande  régulière  appuyée  de  l’avis  motivé  dé  leürs  chefs.  '  ‘ 

Cette  demande  devra  être  parvenue  au  ministre  avant  le  1"  octobre  prochain,  terme  de 
rigueur,  par  l’intermédiaire  des  généraux  divisionnaires  bu  des  intendants- militaires,  sui¬ 
vant  que  le  candidat  appartient  au  service  régimentaire  ou  aux  établissements  hospitali.ersi 

Les  candidats  qui  seront  nommés  aux  emplois  ci-dessus  désignés  entreront  en  exercice  le 
1"  janvier  prochain. 

ACCIDENT  ARRIVÉ  AU  LABORATOIRE  DE  LA  FACULTÉ  DE  MÉDECINE.  —  On  lit  dans  le 
Monüeur  scientifique  M.  Quesneville.  «  M.  Wurtz  nous  engage  à  faire  connaître  l’acci¬ 
dent  suivant,  arrivé  dans  son  laboratoire,  afin  de  prémunir  les  chimistes  contre  le  danger 
qu’ils  pourraient  courir  dans  la  même  circonstance.  Le  dOCleur  Lippmann  était  ii  peine  remis 
des  suites  d’une  explosion  d’acfiie  hypochloreux  que  le  docteur  Oppenheim,  un  des  travail¬ 
leurs  les  plus  distingués  de  ce  laboratoire,  devenait  victime  d’un  accident  bien  autrement 
grave. 

«  Le  20  janvier  dernier,  il  scellait  à  la  lampe  un  matras  plein  d’oxalate  d’argent  (120  gr.), 
lorsqu’il  fut  renversé  tout  à  coup  de  sa  chaise  à  la  suite  d’une  détonation  terrible  provenant 
de  la  décomposition  subite  et  instantanée  de  la  masse  entière  d’oxalate.  contenue  dans  ’e 
matras.  Comment  s’est  faite  cette  détonation  ?  Sans  doute  par  la  chaleur  qui  a  atteint  une 
parcelle  de  la  substance  restée  dans  le  col  que  l’on  scellait  à  la  lampe.  Les  suites  de  cet  acci¬ 
dent  ont  été  terribles;  ledocteur  Oppenheim  a  eu  la  temporale  coupée  par  un, éclat  de  verre 
et  le  bras  droit  horriblement  abîmé.  M.  Richet,  présenté  (à  Faculté  en  ce  moment,  est  accouru 
aussitôt  et  donné  des  soins  au  malade  qui,  on  le  comprend,  aurait  pu  courir  un  grand  danger 
si  un  chirurgien  expérimenté  ne  s’était  trouvé  là  pour  lui  porter  secours.  M.  le  docteur  Oppen¬ 
heim,  BOUS  sommes  heureux  de  le  constater,  est  complètement  rémis  de  son  accident  et 
tout  prêt  à  recommencer  ses  travaux,  en  prenant,  bien  entendu,  ses  précautions. 

«  Chimistes  et  médecins  payent  souvent  de  leur  vie  leur  dévouement  à  là  science  et  à  la 
société,  et  on  ne  glorifie  cependant  que  le  soldat  qui  va  chercher  la  mort  dans  des  combats 
impies  sans  nul  profit  pour  l’humanité.  »  '  ' 

:  ASSOCIATION  DES  MÉDECINS  DES  ASILES  D’ALIÉNÉS  EN  ANBLETERRE.  —  Le  meeting 
annuel,  présidé  par  le  docteur  Wood,  s’est  tenu  le  15  juillet  dernier,'  à  Londres,  dans  lè 
CoHége  royal  des  médecins.  Il  a  été  résolu  que  la  prochaine  réunion  aurait  lieu  à  Édinbtrrgh, 
Sous  la  présidence  du  docteur  Browne,  l’un  des  commissaires  pour  l’aliénation  mentale  en 
Écosse.’  ■  '  ■ 

PUÉRICULTURE  ET  HYGIÈNE  DES  NOUVEAU-NÉS.  —  Conférences  publiques.  —  Le  jeudi  22 
mars,  M.  le  docteur  Caron  commencera  ces  conférences,  quai  Malaquais,  3,  à  trois  heures. 


Le  G.  Richelot. 

Paris.  —  Typof rapine  FÉux  Ma].test«  et  C«j  rue  despem-porte8-Sainl-.8ffnveur,  22, 


l.’UISION  médicale. 


EAUX  MINÉRALES  DE  FOUGUES  (NIÈVRE) 

ALCALINES,  FERRUGINEUSES,  IODÉES  ET  GAZEUSES 


Service  médical  :  Dr  Félix  ROUBAUD,  Médecin-Directeur. 

L’EAü  DE  FOUGUES  est  employée  depuis  plus  de  trois  siècles,  avec  succès,  dans  les  mala¬ 
dies  de  l’ESTOM  AC  (dyspepsie, s), j  du  FOIE,  de. la  RATE,  du  PANCRÉAS,  des  REINS  et,  de  la  VESSIE 
.(spécialement  :  gravelle,  goutte,  calculs,  coliques  néphrétiques  et  hépaljques,  diabète,  albu¬ 
minurie)  ;  dans  Jess  AFFECTIONS  GÉNÉRALES  ASTHÉNIQUES  (chlorose ,  scrofules ,  convales¬ 
cence,  etc.).  Prise  en  mangeant,  mêlée  au  vin,  elle  est  très-utile  pour  les  personnes  qui  ont 
la  vessie  et  l’estomac  paresseux. 

Pria)  de  l’eau  de  Fougues  t  75  e.  la  bouteille.  Prix  des  Pastilles  de  Fougues  :  fr.  la  -boîte. 

DÉPÔT  CEUTRÀIj  :  GO,  me  Caumartin,  —  Paris. 


PEPSINE  LIQUIDE  DE  BESSONi 


.  Pgbricant  et  fournisseur  de.  la  JPepsine  dans  les  hopitaua).,  :  ,,  ,  , 

Le  SIROP  DE  PEPSINE  A  L’ÉCORCE  D’ORANGES  AMÈRES  de  BESSON  est  employé  avec  SUCCès 
dans  toutes  lés  formes  de  Dyspepsies,  Gastrites  on  Gastralgies,  une  à  deux  cuillerées  avant 
chaque  repas.  —  Il  résulte  des  expériences  faites  dans  les  hôpitaux  que  la  Pepsine  liquide 
est  la  seule  qui  possède  des  propriétés  digestives,  et  que  la  Pepsine  en  poudre  ou  amylacée 
est  un  mélange  complètement  inerte.  (V.  la  France  niér/icâtfe  du  16  décembre  1865  et  Y  Abeille 
médicale  du  1“  janvier  1866.  —  Prix  :  3  fr.  le  flacon. 

Dépôt  dans  toutes  les  Pharm.  de  la  France.  A  Lÿbn  ,  pharmacie  Besson,  12,  cours  Morand. 


AVIS  A  Mm.  LES  MÉDECINS. 


En  venant  réthei^cifer  les  Médecins  des  déparlèmënfs'Ies  plus  fiévreux  dè  France,  et  notam¬ 
ment  êéux  dé  rhôpital  de  Roehefôrt,  des  remarques  et  désirs  qu’ils  ont  bien  Voulu  trans¬ 
mettre,  nous  nous  empressons,'pôur  répondre  à  celle  des  remarques  le  plus  souvent  exprirhée, 
de  mettre  à  la  disposition  de  la  Pharmacie  du  Quinoïde- Armand  à  l’état  sec.  De  cette  façon 
il  pourra  ôtreordonné  comme  le  sulfate  de  quinine; Son  innocuité  de  plus  en  plus' constatée, 
et  surtout  son  prix  peu  élevé,  le  feront  certainement  préférer  dans  ia'mâjorilé  des  cas  oü  là 
quinine  est  indiquée.  ’  '  ' 

Bôurières-Doblanc,  pharmacien,  ‘12\.,  rue  du  Temple,  et  dans  les  principales  Pharmacies 
et  Drogueries  de  France  et  de  l’étranger.  ’ 

Au  même  dépôt  l'YAïcoolé,  \és  Dragées,  \&  Vin  éX  Y Éliœir  A\x  Quinaide- Armand.  •  ' 

Prix  :  Le  kilo,  33  flacons  de  30  grammes,  80  fr.  Le  flacon  de  30  grammes,  3  fr. 


HUILEdeFOIEde  MORüE  DÉSINFECTÉE 

DE  CHEVRIER 


An  moyen  du  Gondron  et  du  Daume  de  TOIilJ 

Cette  huile  est  d’une  odeur  et  d’une  saveur  agréables.  Le  mode  de  désinfection  ne  nuit  eu  rjea 
à  ses  propriétés  thérapeutiques.  Elle  est  facilement  administrée  même  aux  personnes  les  plus  dé¬ 
licates,  et  est  d’uile  digestion  plus  facile  que  l’huile  ordinaire. 

Lire  les  observations  et  rapports  médicaux  contenus  dans  la  brochure. 

Pharmacie  CHEVRIER ,  21 ,  rué  du  Faubourg-Montmartre,  h  Pairis^ 

Ûêpâl  dans  les  principales  pharmacies  de  chaque  ville. 


Paris.— Typographie  Feux  Martbstb  et  C®,  rue  des  Deiix-Portes-Saint-Sauveur,22. 


I^’UNION  MÉDICALE. 


DE  L’EWPLOr  EN  THERAPEUTIQUE 

DE 

L'ESSENCE  DE  TÉRÉBENTHINE 


La  térébenthine,  ce  médicament  si  précieux,  qui,  dès  le  temps  d’Hippocrate,  était  en  haute 
réputation,  et  dont  Diascoride  et  Galien  faisaient  un  si  grand  éloge,  était  depuis  longtemps 
presque  tombée  en  oubli  et  comme  exelUede  la  thérapeutique,  lorsque  M.  le  professeur 
Trousseau  s’occupa  spécialement  de  l’àcticin  de  cet  agent.  Nous  citerons  quelques  passages 
extraits  de  l’ouvrage  du  maître  : 

«  Nous  confondrons,  dit-il,  tout  d’abord  les  effets  de  kt  térébenthine  et  de  son  huilé 
essentielle,  puisque  c’est  à  celle-ci  que  Ifi,  première  doit  son  action  en  général  ainsi  que  ses 
effets  spéciaux . 

«  Le  catarrhe  de  la  vessie,  ou  cystique  chronique,  est  rarement  primitif  chez  les  jeunes 
gens  et  les  hommes  d’un  âge  moyen ,  mais  il  est  assez  commun  qu’il  s’établisse  d’emblée 
chez  les, vieillards.»,.. 

«  L’indication  de  la  térébenthine  se  présente  lorsque  les  malades  ont  traversé  la  période 
aiguë  du  catarrhe,  ou  bien  lorsque  cette  affection  a  eu  primitivement  ta  forme  chronique . 

«  L’efficacité  de  ce  traitement  dans  le  catarrhe  chronique  de  la  vessie  est  telles  que  l’on 
peut  dire  sans  témérité  que  si  l’administration  sage  et  bien  indiquée  de  la  térébenthine  ne 
guérit  pas  toujours  complètement  cette  maladie,  elle  améliore  presque  constamment  l’état 
des  malades..... 

«  Les  catarrhes  chroniques  pulmonaires  sont  susceptibles  d’être  avantageusement  modi¬ 
fiés  par  la  térébenthine . 

«  Nous  ne  croyons  pas  qu’il  y  ait  en  France  de  médecins  qui,  plus  souvent  que  nous,  fas¬ 
sent  usage  de  la  térebenihlne  ;  et  si,  dans  Meu  des  eas,  nous  avons  pu  constater  reflicaoUé 
de  la  térébenthine  dans  le  traitement  des  névralgies,  bien  souvent  aussi  nous  avons  vu  ce 
médicament  réussir  dans  des  cas  où  tous  les  autres  moyens  avaient  échoué.  Disons  d’abord 
qu’invariablement  nous  donnons  l’essence  de  térébenthine  en  capsules  à  des  doses  qui 
varient  de  60  à  2Q0  gouttes  par  jour  ;  disons  encore  que  toujours,  et  celle  précaution  est 
capitale,  nous  faisons  prendre  le  médicament  durant  le  repas.  Or,  nous  déclarons  que  dans 
le  traitement  des  sciatiques,  que  l’on  peut  appeler  idiopathiques,  en  ce  sens  qu’elles  ne 
dépendent  ni  d’une  infection  palustre,  ni  d’une  maladie  organique  des  viscères  contenus 
dans  le  bassin,  ni  d’une  lésion  osseuse,  etc.,  on  obtient  à  peu  près  invariablement  un  soula¬ 
gement  considérable,  et  le  plus  souvent  la  guérison. 

«  Il  ne  nous  a  pas  paru  que  le's  névralgies  des  membres  supérieurs  fussent  moins  utile¬ 
ment  traitées  par  l’usage  de  l’essence  de  térébenthine,  et  nous  n’en  exceptons  ni  les  névral¬ 
gies  intestinales,  ni  les  névralgies  qui  occupent  la  tête. 

«  Quant  aux  névralgies  viscérales,  si  rebelles,  si  communes  surtout  chez  les  femmes,  elles 
sont  plus  utilement  combattues  par  l’essence, de  térébenthine  que  par  tout  antre  remède; 
et,  chose  singulière,  les  névralgies  de  l’estomac  et  de  tous  les  autres  viscères  qui  ressoiTis- 
sen.t  plus  particulièrement  au  plexus  solaire,  sont  celles  qui  obéissent  le  mieux  à  l’action  de 
cet  agent  puissant.  Il  est  étrange  de  voir  des  femmes  délicates  supporter  avec  une  facilité 
merveilleuse  des  doses  considérables  d’essence  de  térébenthine  ;  et  bien  rarement  les  névral¬ 
gies  stomacales  sont  augmentées  par  l’administration  de  ce  remède.  Dans  ce  cas,  nous  ne 
donnons  la  térébenthine  que  six  ou  huit  jours  de  suite,  pour  la  reprendre  après  un  repos  de 
deux  semaines  à  peu  près.  . 

L’essence  de  térébenthine  est  empTovée  ëncbfe  avec  succès  comme  ànthelminlique  et  dans 
le  traitement  d’as  Calculs  biliaires.  ■  '  .  r  ; 

Le  goût  plus  que  désagréable  de  Ce  médicament  empêche  qu’il  ne  soit  pris  directement. 
Le  docteur  CleiTan  est  parvenu  à  renfermer  celle  essence,  dans  de  petites  capsules  rondes, 
de  la  grosseur  d’un  pois,  très-faciles  à  avaler.  C’est,  du  reste,  sous  celle  forme  que  le  profes- 
fesseur  Trousseau  formule  d’ordinaire  la  térébenthine.  Il  dit  dans  son  Traité  de  thérapeu¬ 
tique,  en  parlant  de  celle  essence  :  «Les  perles  de  Clerlan  se  donnent  à  la  dose  de  8  et  même 
de  12  par  jour  ;  et  elles  ne  sont  jamais  mieux  supportées  que  lorsqu’on  les  administre  en 
même  temps  que  le  malade  prend  ses  repas.  » 


Vingtième  année. 


\o  52. 


Samedi  17  Mars  1866. 


L’ABON’NEMENT 
>t)u  PAnis 

DÉPARTEMENTS. 
.  32  fr. 


BUREAU  D'ABONNEMENT 
ue  du  Faubourg-Montfflarlre, 


JOURNAL 

DES  ISTÉDiTS  SClESTiFIQl'ES  ET  PRATlOl'ES, 


3  Mois .  9  B 


MORAUX  ET  PROFESSIONNELS 


Dans  les  Déparlements, 


DU  CORPS  MÉDICAL. 


Clioz  les  prinpipaux  Libraire?, 
Et  dans  tous  les  Bureaux  de 
l'osle,  et  des  Messagerie» 
Impériales  et  Générales. 


Ce  jrournal  parait  trois  fol«  par  Sciiiaino,  le  MAlinx,  le  Jcvnx,  le  SAMiEOX, 


E,T  FORME ,  PAR  ANNÉE ,  4  BEAEX  VOLEMES  IN-S»  RB  P1.ES  BE  600  PAGES  CHACUN. 


Tout  ce  <iui  concerne  la  Ucdàction  doit  cire  adressé  à  M.  le  Docteur  Amédéo  ï. ATOun ,  Rédaclcur  en  chef.  —  Tout  ce 

concerne  l’Administration,  à  M,  le  Gerant,  t'Me  du  5g_ 

Les  Lettres  et  Paquets  doivent  être  affranchis. 


AVIS. 

Quelques  collections  de  la  première  série  de  I’Union  Médicale,  formant  11  volumes 
in-folio,  peuvent  encore  être  cédées  par  l’Administration  du  Journal,  aux  conditions 
suivantes  : 

La  collection  complète,  soit  les  11  volumes,  1847,  1848,  1850  à  1858  inclusive¬ 
ment.  Prix  :  235  francs. 

Cette  collection  sera  livrée  en  feuilles,  avec  les  Titres  et  les  Tables  des  matières 
Chaque  année  ou  volume  séparément  : 


Tome  1er 

1847,  relié . 

.  25  fr.. 

B  œ, 

-  25  fr. 

»  .  3® , 

1349,  . . 

.  (épuisé). 

»  4®, 

1850 . 

.  30  fr.  (rare). 

.  5® 

1851 . 

.  30  fr. 

»  6®, 

1852 . 

.  25  fr. 

*  7®, 

1853 . 

.  25  fr.  (assez  rare). 

•  8®, 

1854 . 

.  15  fr. 

•  9®, 

1855 . 

•  lô  fr., 

•  10®, 

1856.  .  . . 

.■  15  fv. 

»  11®, 

1857 . .  .  .  . 

.  15  fr. 

»  12®, 

,  1858 . 

.  15  fr. 

Frais  de  port  et  d’emballage  à  la  charge  de  l’acquéreur. 


La  nouvelle  série  de  I’Union  Médicale,  format  grand  in-S»,  a  commencé  le  jan¬ 
vier  1859,  et  forme  en  ce  moment  28  beaux  volumes  grand  in-8<>  de  plus  de  600  pages 
chacun,  avec  Titres  et  Tables  des  matières. 


L’année  1859, 

soit  4  volumes,  prix 

25  fr. 

en  feuille  ;  30  fr.  demi-reliure. 

L’année  1860, 

id. 

id. 

id. 

L’année  1861 , 

id. 

id. 

id. 

L’année  1862, 

id. 

id. 

id. 

L’année  1863, 

id. 

id. 

id. 

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id. 

td. 

JLj  QllIlcU  lOO^y 

[.'année  1865, 

id. 

id. 

id. 

/UNION  MÉDICALE. 


PILULES  DE  BLANCARD 

A  L’IODURE  DE  FER  INALTÉRABLE 

APPROUVÉES  PAR  l’ ACADÉMIE  DE  MÉDECINE  DE  PARIS 

Anlorisccs  par  le  Conseil  méilkal  de  Sainl-Pclcrsbourg 

expérimentées  dans  les  HÔPITAEX  de  FRANCE,  DE  BEEOIQUE,  d’IREANDE,  DE  TURQUIE,  ETC. 
Mentions  honorables  aux  Expositions  universelles  de  New -York,  1853,  et  de  Paris,  1855. 


Préparées  par  un  procédé  loDt  à  fait  nouveau,  ces  Pilules  offrent  aux  praticiens  un  moyen 
sûr  et  commode  d’administrer  l’iodure  de  fer  dans  son  plus  grand  étal  de  pureté.  En  raison 
de  la  nature  et  de  la  ténuité  de  leur  enveloppe,  elles  possèdent  en  outre  cet  avantage  parti¬ 
culier  de  se  dissoudre  peu  à  peu  dans  les  sucs  gastriques,  ce  qui  permet  à  l’iodure  de  fer, 
ce  médicament  si  énergique,  d’être  absorbé,  pour  ainsi  dire,  molécule  à  molécule,  sans  fati¬ 
guer  les  organes  digestifs.  Participant  des  propriétés  de  I’Iode  et  du  Fer,  elles  conviennent 
surtout  dans  les  affections  chlorotiques,  scrofuleuses,  tuberculeuses,  la  leucorrhée,  l'aménor¬ 
rhée,  l’anémie,  etc.  Enfin,  elles  assurent  à  la  thérapeutique  une  médication  des  plus  actives 
pour  modifier  les  constitutions  lymphatiques,  faibles  ou  débilitées. 

N.  B.—  L’iodure  de  fer  impur  ou  altéré  est  un  médicament  infidèle,  irritant. 

Comme  preuve  de  pureté  et  d’authenticité  des  vépltaïiles  Pilules  de  Blan- 
cai‘d,  exiger  notre  cachet  d’argent  réactif  et  notre  signature  ci-jointe 
apposée  au  bas  d’une  étiquette  verte.  — Se  défier  des  contrefaçons. 

Se  trouvent  dans  toutes  les  Pharmacies.  Pharmacien  à  Paris,  rue  Bonaparte,  40. 


Grande  Alédaille  d’or  île  mérite  décernée  par  Sa  NEajesté  le  Eîoi  des  Belges. 
Grande  médaille  d’argent  spéciale  décernée  par  Sa  Majesté  le  Roi  des  Pays-Bas. 

Huile  de  Foie  de  ffioriie  brune-claire  dn  Docteur  de  Jongh 

de  la  Faculté  de  médecine  de  La  Haye ,  chevalier  de  l’Ordre  de  Léopold  de  Belgique. 

Seuls  consignataires  et  agents  :  ANSAR,  HARFORD  et  C%  77,  Strand,  LONDRES. 

Dépôt  pour  la  vente  en  gros  en  Prancc,  Pharmacie  Centrale  de  France,  7,  rue  de  Jouy,  Paris. 


Généralement,  l’action  de  l’opium  ordinaire 
en  teinture  (laudanum)  est  reconnue  comme 
étant  pernicieuse,  produisant  l’insomnie,ren- 
goùrdissement  et  souvent  le  délire. 

Ces  effets  sont  évités  par  l’emploi  duRLACK 
DROP.  —  Celui-ci ,  dans  la  plupart  des  cas, 
ue,  sans  aucun  des  inconvénients  résultant  de 
l’emploi  du  laudanum,  —  Xia  dose  est  de  s  a  lO  gouttes  suivant  le  cas. 


hüiledeFOiedemorüe  désinfectée 

DE  CHEVRIÊil 


Ao  moyett  dm  Cloadron  et  du  Baume  de  TOIiU 

Cette  huile  est  d’une  odeur  et  d’une  saveur  agréables.  Le  mode  de  désinfection  ne  nuit  en  rien 
à  ses  propriétés  thérapeutiques.  Elle  est  facilement  administrée  même  aux  personnes  les  plus  dé¬ 
licates,  et  est  d’une  digestion  plus  facile  que  l’huile  ordinaire. 

Lire  les  observations  et  rapports  médicaux  contenus  dans  la  brochure. 

Pharmacie  CHEVREEii ,  2t,  rue  du  Faubourg-Montmartre,  k  Paris, 

Dépôt  dans  les  principales  pharmacies  de  chaque  ville. 


SEUL  DÊPOP 


Ph.  anglaise,  Roberts  et  Co,  23,  pl: Vendôme 
produit,  au  contraire,  les  effets  bienfaisants  d’ün  ’narcotic 


L’UNION  MÉDICALE. 


N“  32. 


Samedi  17  Mars  1866. 


SeMMAlBE. 

1.  pAnis  :  Sur  la  séance  de  l’Académie  des  sciences.  —  II.  Pathologie  :  La  fièvre  pernicieuse  est-elle 
rare  à  Paris?  —  lH.  Bibliothèque  :  Dictionnaire  annuel  des  progrès  des  sciences  et  institutions  mé- 
dicales.  IV.  Académies^  et  Sociétés  savaintes.  Société  impériale  de  chirurgie  :  Sur  rpparcil  pour 
lë  traitenierit  de  la  coxalgie.  —  De  l’emploi  de  Léther  comme  agent  d’anesthésie  locale.  —  V.  Couu- 
RiEH.  —  VI.  Feuilleton:  Causéries.  •  ■  '  ■ 


Paris,  le  16  Mars  1866. 


BULLETm. 


Sur  la  sdanec  tic.  l’Académie  des  sciences. 

Rien  de  plus  terne,  de  plus  froid  et  de  plus  triste  que  la  physionomié  de  celte 
séance!  ■  ■  ^ 

M.  le  , Président  reçoit,  de  son  collègue  de  l’Académie  des  sciences  morales  et  poli- 
.  tique;,  utie  lettre  d’invitation  .à  ÏA  séance  annuelle  et  solennelle  de  celte;  Compagnie, 

■  qui  qura  'iieü  lé  I  avril  prochain..  Les  méihbfès  de  rAcadémîe  dos  sci’rehcés  sont  priés 
dé  vouloir  hiëii  assister  a  cettè'cërémôniq;  —  on  y  lira  des  mémioircs'. 

M.  le  Secrétaire  perpétuel  dépouille  la  correspondance,  laquelle  comprend,  entre 
autres  choses  ;  •  A  '  •  ' 

Une  lettre  d’un  savant  qui  dispute  à  urx  autre  sayantla  propriété  d’une  découverte 
.  scientifique  digne,  en  effet,  d’exciter  la  légitime  jalousie  de  deux  nobles  émules.  ÎI 
ne  s’agit  de  rien  moins,, en  vérité,  que  de  savoir  comment  les  .petits  kanguroos,  à 
leur  naissance,  font  pour  passer  des  organes  génitaux  de  la  mère,  d’où  ils  sortent  à 
un. état  dô  dévalappementlacomptet,  dan&lapoohe  ahdoclinalq  OÙ  ils  achèvent  leur 
développement.  Tout  le  monde  sait  que,  chez  les  femelles  des  marsupiaux,  l’accou¬ 
chement  normal  est  un  avortement  véritable  j  les  petits  naissent  à  l’état  d’embryon. 
Mais  la  nature  prévoyante  leur  a  construit  dans  la  peau  du  ventre  maternel  une 
espèce  de  nid  dans  lequel,  logés  et  nourris  à  l’abri  des  injures  des  agents  extérieurs, 


FEUILLETON. 


GAËSERIËS. 

La  mort  vient  de  nous  enlever  un  de  nos  plus  dignes  et  de  nos  plus  savants  confrères, 
M.  le  docteur  Parchappe./Depiiis  plusieurs,  années,  cet  honorable  confrère  vivait  pour  ainsi 
dire  d’une  vie  artificielle,  en  proie  qif  il  était  à  une  affreuse  altération  organique  de  l’esto¬ 
mac  qui  ne  laissait  à  ses  souffrances  ni  trêve  ni  repos..  On  peut  dire  que  M.  Parchappe  avait 
presque  résolu  ce  difficile  problème  de  vivre  sans  manger,  si  l’on  peut  appeler  vivre  ce  long 
marlyre  de  plusieurs  années.  M.  Parchappe  laisse  dans  la  science  des  travaux  et  dèsrecïïer- 
ehes  dignes  de  grande  estime  en  anatomie,  en  physiologie  et  en.  pathologie  mentale.  La 
philosophie  médicale,  qu’il, a  plusieurs  fois  affirmée  devant  l’Académie  de  médecine  et  dans 
les  pages  de  ce  journal  même,  est  cette, philosophie  que  nous  avons  toujours  crue. compatible 
avec  tous  les  progrès  possibles  de  la  science,  pe  .quq  ce  savant  confrère  a  d’ailleurs  parfai- 
.  tement  prouvé  par  ses  travaux.  La  philosophie  vitaliste  de  M.  Parchappe  l’a-t-elle  empêché 
d'être  un  des  premiers  à  entrer  dans  la  voie  de  l’analyse  physiologique  du  sang,  de  faire  ses 
belles  recherches  sur  le  cœur,  sur  le  cerveau,  sur  l’aliénation  mentale,  etc.?  Y  a-t-il  dans  la 
science,  qui  s’inspire  de  la  philosophie  positiviste,  rien  de  plus  exact  et  de  plus  positif  que 
les  travaux  de  M.  Parchappe?  Les  vitalistes  ont  raison  de  ne  pas  laisser  aux  positivistes  le 
monopole  de  la  science  exacte.  Ils  sont  aussi  difficiles  qu’eux  sur  la  valeur  des  preuves,  et 
tout  aussi  bons  appréciateurs  des  mélho.les  et  des  prQcédés  d’investigation.  . 

Tome  XXTX.  —  Nouvelle  série,  32 


498  L’UNION  MÉDICALE. 


ils  achèvent  en  paix  le  perfectionnement  de  leur  organisation  physique.  Or,  on  igno¬ 
rait  par  quel  mécanisme  s’effectue  le  passage  de  l’emhryon  des  organes  génitaux 
de  la  mère  dans  la  poche  abdominale.  C’est  la  découverte  de  ce  mécanisme  que  deux 
savants  anglais  se  disputent.  Ce  mécanisme  êst  d’ailleurs  très-simple.  Au  moment  de 
l’accouchement,  la  femelle  du  kanguroo  plonge  son  museau  dans  ses  organes  géni- 
taux  externes,  en  retire  son  petit  qu’elle  introduit  ensuite  dans  là  poche  abdominale, 
én  y  plongeant  également  son  museau.  Ainsi  fixé  dans  cette  loge  provisoir.e'^  le  petit 
s’attache  au  sein  maternel  dont  le  lait  le  nourrit.  Les.deux  savants  ont  eu,  l’occasion 
d’assister  à  l’accouchement  de  plusieurs  kanguroos  et  de  constater  ce  phénomène. 
Ils  ont  pris,  comme  on  dit,  la  nature  sur  le  fait.  L’un  d’eux,  M.  Owen,  a,  en  outre, 
observé  le  détail  suivant  :  ayant  retiré  le  petit  kanguroo  nouveau-né  de  la  poche 
où  il  venait  d’être  déposé  par  sa  mère,  il  a' vu  Celle-ci  plonger  son  museau  dans  ses 
organes  génitaux,  puis  dans  sa  poche  abdominale,  faisant  ainsi  le  simulacre  del’acte 
qui  lui  est  commandé  par  l’instinct  dé  la  nature.  Nous  croyons  qu’il  sera  difficile  h 
l’Aqadémie  des  sciences  de  décider  auquel  des  deux  savants  appartient,  la  priorité  de 
la  découverte.  Il  ne  lui  faudrait  rien  moins,  pour  ce  jugement,  que  la  sagesse,  de 

SalpraOn.  .  ;  ,  ,,  ,,  ,  ;  ■ 

,  — .Une  autre  lettre  complète  des  détails.déjù  donhés  sur  l’éruptiop  yolcanigue  dont 
l’île  de  $antorin_est  le  pittoresque  et  malheureux^  théâtre.,  Dans,  çetie'dlé  .Geicl:iyej  qui 
doit  le  jour,  comme  en  le  sait,  à  un  soulèvement  volcanique,  un  phénomène  analogue 
vient  de  faire  éclore  un  nouveau  continent,  ou  plutôt  un  promontoire,  lequel  a  surgi 
tout  à  coup  du  seiii  des  eaux.  Mais,  èn  même  temps,  une' partie -de 'l’île  ancienne 
s’est  affaissée  et  a  disparu,  engloutie  dans  la  mer,  laissant  à  peine  à  ses  malheureux 
habitants  le  temps  de  fuir  dans  la  partie  non  menacée.  ‘ 

“  Une  note  d’un  sériciculteur  de  l’Ardèchè,  qui  proposé  la  ventilation  des  magna¬ 
neries  commé  moyen  de  remédier  à  la  maladie  des  vers  à  soie.  .  ;  , .  ^ 

—  Une  note  d’un  médèciùde  Lyon,  qui  a  institué  des  expériences  sur  les  animatix 

démontrant  l’influence  des  préparations  dé  cuivre  et  de  plomb  sur  le  développement 
du  goitre  et  la  production  de  l’avortement;  "  . 

—  Un  mémoire  de  M.  Edouard  Robin  sur  la  théorie  de  la  putréfaction. 

=  — Une  note  de  M.  Séguin ,  allié  à  là  famille  deS  Montgolfiër,  sur  la  navigation 
aérienne.  >  '  -  '  ^ 


M.  Parchappe  a  désiré  qu'aucun  discours  né  fût  prononcé  sur  sa  tombe;  mais  un  grand 
concours  de  médecins  et  d’amis  se  remarquait  à  ses  obsèques.  C’était  une  nature  énergique 
et  puissante,  et  que  le  sentiment  de  sa  valeur  rendait  quelquefois  un  peu  hautaine.  Nommé 
inspecteur  général  des  asiles  d’aliénés,  en  résidence  à  Paris,  il  crut  pouvoir  se  présenter  aux 
élections  de  l’Académie  de  médecine,  et  changer  son  titre  de  correspondant  pour  celui  de 
titulaire.  Il  fallait,  pour  réussir  dans  celte  entreprise,  et  en  dehors  des  titres  scientifiques 
dont  personne  ne  contestait  la  valeur,-  d’autres  conditions  qui  ffiiSctîèht  défaut  i  ce' caraclè.re 
ferme  et  allier.  Il  fit  cependant  quelques  visites,  mais  il  s’arrêta  bientôt  vaincu  par  une 
insurmontable  répugnance.  Je  me  souviens  de  ces  confidences  sur  ce  sujet,  et  du  dédain 
amer  avec  lequel  il  me  raconta  notamment  une  conversation  avec  un  académicien  qui  cher¬ 
cha  à  lui  prouver  que  ses  titres  n’étaient  pas  suffisants  pour  aspirer  à  la  banquette  de  la  rue 
des  Saints-Pères. 

M.  Parchappe  était  un  savant  de  premier  ordre,  grand  mathématicien,  un  lettré  complet 
dont  l’existence  s’est  écoulée  dans  l’étude  et  dont  l’esprit  était  orné  des  connaissances  les 
plus  variées.  11  avait  été  l’architecte  de  l’asile  de  Saint- Yon,  à  Rouen. 

Dans  une  note  que  M.  Linas  publie  ce  malin  dans  la  Gazette  hebdomadaire,  il  est  dit  que 
M.  Parchappe  laisse  un  manuscrit  achevé,  intitulé  Étude  sur  Galilée.  «  Le  manuscrit  de  ce 
livre  était  prêt  depuis  longtemps,  dit-il,  et  les  premières  pages  en  auraient  pu  être  publiées 
en  1859.  Mais  ia  guerre  d’Italie  était  sur  le  point  d’éclater,  et  M.  Parchappe  n’hésita  pas  à 
ajourner  sa  publication,  dans  la  crainte  que  le  récit  des  persécutions  auxquelles  Galilée  fut 
en  butte  dans  sa  patrie  n’afTaiblîl  les  sympathies  et  1  intérêt  de  la  France  pour  la  cause 
italienne.  Ce  trait  achève  de  peindre  l’âme  généreuse,  honnête  et  délicate  de  l’hoilime 
distingué  que  nous  venons  de  perdre.  » 


L’UNION  MÉDICALE. 


499 


■  Enfin  divers  mémoires  sur  le  choléra,  adressés  par  un  certain  nombre  de  com¬ 
pétiteurs  au  prix  Bréant.  - 

^  S’il  faliatt  s’en  rapporter  aux  réclamations  d’un  Américain,  l’Académie  dés  sciences 
n’aurait  plus  a  se  mettre  en  peine  de  chercher  l’hètireux  lauréat  de  ce  prix  magni- 
fique.  (^est  Ini  qui  l’a  mérité,  et  corameil  l’a  mérité  depuis  lohgteinps,  il' demande 
qne  l’ÀQadèmié  ^ë*  mette  en  mesure' dé  lui  envoyèr  les  cent  mille  francs,  plus  les  fcté- 
rêts  accumulés.  Après  quoi  il  daignera  révéler  aux  deux  mondes  le'reinede  infaillible 
qui  doit  i  délivrer  Ùhumlànité-  dés'  atteintes  du  fléau  indien.  L’yankeé  est  pratique  * 
avant  d’être  bomrne,'  ©rt  _^eSt  homme  d’affairés.  •  '  •  - :  ;  ,  > 

—  L’Académie  â'propbsé  un  prix  extraordînairë  de  6,{)6()  francs  destiné  à  celui  qui 
donnera  la  meilleure  solution  du  problème  de  l’application  de  la  vapeur  à  la  mariné 
militaire.  ■Une  commiésiorp-  a  éfé’nonimé'e  dans’  cétte  séance  pour  l’examen  des  mé¬ 
moires  qui  eeront  adressés  par  les  compétiteurs. 

—  M.  Ch.  Sainte-Claire  Deville  dnnneyquelque&idétails  qui  lui  sont  transmis  par 
un  géologue  italien  sur  l’éruption  ffe.  TEtna'.  Cêue  éruption  a  précédé  de  quelques 
jours  celle  dont  l’île  de  Santorin  est  ^actuellement  le  théâtre,  Au  physique  et  au  mo¬ 
ral,  la  Grèce  et  ritalié  soht'des’ pays  vdlcàniqü'es;*'  " 

—  M.  Ducharlre  présente  au  nom  d’un  botaniste,  M.  Prilleux,  un  mémoire  sur 
l’anatpmie  et  la  physiologie  de  certaines  espèces  de  plantes  .appartenant  à  la  famille 
désorchidéés;'  '  ' '' 

—  M.  J.  Cloquet  présenté,  au  noin  dè'l’iiïYéritèür,  M.  Oudin,' un  inslrtiment  d’op¬ 
tique  que  l’on  pouVralt'désiènér,  Si:  ce  mot  n’était  pas  trb,p  barbare.,'  sous'  le' nom 
à’autôphthal'ïnoscope.  Il  Suffit^  en  effet,  d’appliquérsQi-méîme’cét  mstrümèb't  sur  rœil 
et  de  regarder  lé  ciel  pour  voir  s’il  existé  une  modification  quelconque  dans  la  struc¬ 
turé  de  la  cornée,  dè  l’iris  et  des  milieux  réfringerits  dé  îœil.  M.  'Jules  Cloquét  ajouté 
qu’il  a  expérimenté  cet  instrument  sur  lui-mèmé  et  qu’il  y  a  vu  clairement  que  fun 
<îo  eeè  déux  erisfallins  n’ayîiit  pas  tout  à  fait  la  même  limpidité’que  l’autre,  décoU- 
Verté  qui  ne  paraît  pas  avoir  altéré  le’ moins  du  monde  la  sérénité  philosophique  de 
l’aimable. et  jeune  académicien.  On  est  patient  quand  ôn  se  sent  immortel'. 

Que  dire  des  présentations  et  le'clurés  faites  par  M.  Detauhay  relativement  à  l’iri- 
flüeticWde  iâ  lune  sur  lé  ralèntissement  du  mouvement  dé' la  terré; -— par  M.  Chaslés 
sur  la  théorie  générale  des  systèmes  de  surface  dedeuxLè'me  .ardre;  par  MM.  Ba- 


■  Nous  nous  associons  ici,  egalement,  avec  une  sympathie  aussi  profonde  que  douloureuse, 
à  l’affliction  qui  vient  de  frapper  dooblemenld’un  de  no's  plus  dislinguës  confrères,- M. -G.  Sée. 
Coup  sur  coup,  à  quelques  jours  d’intervalle,  ce  malheureux  confrère  vient  de  perdre  une  de 
ses  filles,  charmante  personne  de  17  ans,  et  sa  femme  jeune  encore,  toutesles  deux  enlevées 
par  l’affreuse  angine  couénneuse  que  la  mère  avait  contractée  en  soignant  son  enfant.  Quelles 
cruelles  épreuves  !  - 

Une  vacance  a  été  déclarée  depuis  longtemps  à  l’Académie  de  médecine,  section  dé  méde- 
ciue  opératoire.  C’est  mardi  prochain  que  la  section  doit  faire  son  rapport  par  l’organe  de 
M.  Michon.  Croirait-on  que  déjà  est  connue  la  liste  de  présentation  proposée  par  la  section  ! 
Cela  est  ainsi,  elle  circulait  déjà  mardi  dernier  de  bouche  en  bouche,  et  dès  lors  on  ne  voit 
pas  trop  à  quoi  pourra  servir  le  comité  secret  annoncé  pour  mardi  prochain.  Comme  celte 
liste  ne  m’a  pas  été  communiquée  sous  le  secret,  et  que  je  ne  la  tiens  d^iîlleurs  d’aucun  mem¬ 
bre  ou  fonctionnaire  de  l’Académie,  cé  qui  ne  la  rend  pas  moins  aulhêntiquè ,  je  la  donne 
ici  telle  que  je  l’ai  recueillie  ; 

En  première  ligne,  M.  Richet;  —  en  deuxième,  M.  Broca  en  troisième,  MM.  Follin  et 
Legouesi,  exæguo; —  en  quatrième,  M.  A.  Guérin;  —  eii  cinquième, M.  Demarquay. 

Deux  autres  candidats,  dont  il  est  inutile  de  rappeler  les  noms,  n’ont  pas  été  admis  sur  la 
liste. 

A  propos  de  candidats,  il  est  fort  probable  que  les  aspirants  à  la  «uccession  de  M.  Chailly- 
Honoré  à  l’Académie,  section  d’accouchements,  éprouveront  une  déception.  Il  nous  a  été  assuré 
que  le  Conseil  académique  a  été  saisi  d’une  demande  formelle  et- vivement  appuyée  de  mo¬ 
dification  au  titre  de  cette  section,  que  l’on  voudrait  voir  désigner  désormais  sous  ce  vocable  ; 


500 


L’UNION  MÉDICALE. 


lard.  Bussy  et  Pelouze  sur  divers  composés  chimiques  nouveaux?  Absolurpent  rien. 

Mentionnons,  en  terminant,  un  mémoire  lu  par  un  ingénieur  qui  propose  d’appro¬ 
visionner  d’eau  la  ville  de  Nîmes,  qui  en  manque,  en  y  transportant  les  eaux  du  Rhône 
à  l’aide  d’un  aqueduc  digne  des  Romains.  —  Suivant  lui,  les  Romains  n’eussent  pas 

manqué  d’exécuter  un  semblable  projet,  s’ils  avaient  eu  la  vapeur. 

Mentionnons,  enfin,  la  présentation  faite  par  M.  Chevreul  de  la  2^  édition  du  livre 
de  M.  le  docteur  Lemaire,  sur  l’acide  pbénique.  D’après  l’auteur,  l’acide  phénique 
agit  comme  désinfectant,  non  à  la  manière  du  chlore,  qui  détruit  les  principes 
odorants,  mais  en  arrêtant  la  décomposition  de  la  matière, organique  et  en  tarissant 
ainsi  la  source  de  la  putridité.  Il  ne  faut  pas  confondre  ces  deux  modes  d’action,  tout 
dilTérents  l’un  de  l’autre. 

A  quatre  heures  trois  quarts  l’Académie  se  forme  en  comité  secret.  —  A.  T. 


PATHOLOGIE. 


L4  FIÈVRE  PERNICIEUSE  EST-ELLE  RABE  A  PARIS?  (^) 

Par  le  docteur  DE  Robkrt  DE  Latour.  . 

La  fièvre,  quelque  phlegmasie  locale  qui  surgisse,  devra  donc  être  toujours  l’objet 
d’une  sérieuse  attention  de  la  part  du  praticien,  et  la  signification  en  sera  déterminée, 
de  même  que  l’intensité,  non  sur  la  fréquence  du  pouls,  phénomène  auquel  con¬ 
courent  des  éléments  divers,  mais  bien  sur  la  température  du  corps  qui  en  e.st 
l’exacte  et  seule  mesure.  Modérée,  cette  température  indique  le  plus  souvent  une 
fièvre  symptomatique;  très-élevée,  au  contraire,  elle  trahit  toujours  une  pyrexie 
essentielle.  Que  de  fois,  sur  la  simple  indication  thermométrique,  me  dégageant  de 
toute  incertitude,  j’ai  affronté  avec  assurance,  attaqué  avec  résolution  des  états 
morbides  devant  lesquels  la  moindre  hésitation  eut  été  un  péril  i  Un  jeune  garçon,  de 
4  ans,  assez  faible  de  constitution,  est  pris  tout  à  coup,  vers  le  milieu  de  la  nuit, 
d’une  grande,  agitation  à  laquelle  succède  un  assoupissement  qu’on  prend  pour  dû 
sommeil,  et,  le  matin,  mes  soins  sont  réclamés.  L’enfant  alors  est  dans  un  profond 
(1)  Suite.  —  Voir  le  numéro  du  10  mars. 


Section  d’accouchertients,  de  maladies  des  femmes  et  des  enfants.  Les  requérants  trouvent 
qu’il  existe  comme  cela  assez  d’aceçueheurs  à  l’Académie.  Ils  trouvent  que  qetle. spécialisa¬ 
tion  de  l’art  est  un  peu  étroite,  et  qu’il  convient  de  l’élargir  en  permettant  aux  candidats  de 
se  multiplier  et  à  l’Académie  d’être  plus  libre  dans  ses  choix.  Celte  requête  semble  trouver 
faveur  auprès  du  Conseil  de  l’Académie  et  aussi  ailleurs.  Elle  paraît  très-fondée,  et  jusqu’ici 
elle  nous  paraît  très-digne  d’être  approuvée. 

Nous  sommes  ici  d’autant  plus,  disposés  a  la  soutenir  que  nous  sommes  convaincus  que, 
aussitôt  qu’on  mettra  la  main  sur  la  constitution  de  l’Acadéinie  pour  quelque  réforme  que 
ce  soit,  on  sera  forcé  d’en  venir  à  l’étude  d’une  réforme  complète  et  totale.  Ces  vieilles  insti¬ 
tutions  ne  se  soutiennent  que  par  des  prodiges  d’équilibre,  et  à  la  condition  de  n’y  pas  tou¬ 
cher,  fût-ce  le  plus  légèrement  possible.  La  plus  petite  cheville  qu’on  dérange,  tout  s’écroule. 
Ainsi,  quand  on  examinera  la  raison  d’être  delà  section  d’accouchements,  on  n’eu  trouvera 
vraiment  aucune,  et  l’on  dira  :  pourquoi  a-l-on  séparé  les  accouchements  d’une  des  sections 
chirurgicales  ;  et  l’on  se  demandera  pourquoi,  dans  celles-ci,  avoir  séparé  la  pathologie  chi¬ 
rurgicale  de  la  médecine  opératoire?  pourquoi  n’avoir  pas  réuni  la  pathologie  médicale  et  la 
thérapeutique  et  l’anatomie  pathologique?  pourquoi  la  séparation  de  l’anatomie,  de  la  phy¬ 
siologie  et  de  la  medecine  vétérinaire  et  de  l’histoire  naturelle?  pourquoi  ne  pas  faire  entrer 
dans  la  section  d  hygiène  et  de  médecine  légale  la  physique  et  la  chimie,  qui  sont  là  à  leur 
véritable  place?  pourquoi?... 

On  n  eii  finirait  pas  de  ces  questions;  mais,  à  ceux  qui  voudront  s’en  donner  la  peine, 
1  examen  prouvera  qu  on  pourrait  parfaitement  réduire  les  sections  à  quatre  ou  cinq,  même 


L’UNION  MEDICALE. 


501 


accablement,  et  je  ne  puis  lui  arracher  une  parole;  les  pupîlfés  sont  dilatées,  les 
membres  immobiles.  Le  pouls  marque  120:  la  température  du  corps,  39«,2.  Cè  n’est 
pas  là  un  degré  très-élevé;  mais,  d’après  la  déclaration  de  la  mère.  l’enfant,  dans  le 
courant  de  la  nuit,  a  été  beaucoup  plus  brûlant.  Le  ventre,  souple  dans  toute  son 
étendue,  paraît  dans  un  état  satisfaisant  pet  la  poitrine,  sonore  partout,  fait  entendre 
partout  le  murmure  respiratoire  parfaitement  normal.  A  peine  ai-je  achevé  mon  exa¬ 
men,  que  les  muscles  de  la  face  s’agitent,  pendant  deux  minutes  à  peu  près,  de 
mouvements  convulsifs  à  la  suite  desquels  le  petit  malade  retombe  dans  une  immo¬ 
bilité  absolue.  Tout  ici  accuse  un  travail  morbide  dans  l’encéphale;  mais  de  quelle 
nature  ce  travail,  et  à  quel  élément  étiologique  le  rattacher?  Est- ce  là  une  lésion 
locale,  une  simple  inflammation  des  méninges,  partagée,  à  certain  degré,  par  le  tissu 
même  du  cerveau  ?  Et  faut-il  concentrer  uniquement  sur  ce  point  notre  action  théra¬ 
peutique?  Posés  de  cette  manière,  les  termes  du  problème  sont  incomplets,  et  vous 
ne  sauriez  ainsi  arriver  à  une  solution  heureuse.  C’est  ici  surtout  que  la  chaleur  ani¬ 
male  prend  une  haute  signification;  car  il  faut  ne  point  oublier  que  les  affections 
limitées  au  cerveau,  lès  idiopathiques  de  cet  organe,  comme  on  dit  à 

l’école,  enchaînent  les  forces  calorisatrices,  et  produisent  ainsi  plutôt  abaissement 
qu’élévation  dans  la  températuré  du  corps.  C’est  donc  là  un  élément  précieux  de 
diagnostic,  ét  je  me  garderai  bien  de  le  négliger  dans  le  fait  spécial  qui  nous  occupe. 
En  constatant, -Chez  mon  jeune  malade,  une  température  supérieure  à  39o,  je  n’hé¬ 
site  pas  à  exonérer  de  l’inUiativé  rhôrbide  le  Cerveau,  si  engagé  qu’il  soit,  pour  la 
reporter  au  sang  lui-même,  seul  capable;  par  ses  diverses  contaminations,  de  porter 
la  température  organique  à  ses  degrés  extrêmes.  En  un  mot,  je  me  vois  en  présence 
d’une  fièvre  pernicieuse,  et,  à  mes  yeüx,  l’intervention  du  cerveau  n’est  ici  qu’un 
acte  sécondairë  subordonné  au  principe  même  de  cetfé  fièvre.  Naturellement  tracée 
par  cette  interprétation,  ma  thérapeutique  se  bôrné  à  l’emploi  dû  sulfate  de  quinine, 
et  une  prompte  guerisoû  vient  une  fois  de  plùs  consacrer  la  valeur  de  la  tempéfaturé 
animale  comme  élément  de"  aîagnostic;  L'assoupissement:gè  dissipe  dans  la  journée 
même  pour  ne  plus  sé  reproduire,  et,  sauf  un  léger  accès  fébrile  qui  survient  encore 
trois  nuits  de  suite,  comme  pour  ajouter,  sur  le  caractère  de  la  maladie,  un  surcroît 
de  démonstration,  l’enfant  a  immédiâ-tement  retrouvé  son  état  normal. 

En  voyant  cét  enfant  si  promptement  rendu  à  la  santé,  je  ne  pus  me  défendre 


Si  peu  que  nous  apercevions  quelque  tendance  à  entrer  dans  celle  voie,  nous  pourrons 
développer  ce  thènae  de  là  réduction  des  sections  de  l’Academie  de  médecine,  et  nous  cher¬ 
cherons  à  faire  valoir  les  avantages  de  cette  mesure  pour  l’Académie  elle-même. 

J’avais  eu  une  prévision  juste  en  pensant  qué  M.  le  ministre  de  l’instruction  publique 
n’avait  pas  consulté  seulement  la  Faculté  de  médecine  de  Paris  sur  la  question  de  la  réorga¬ 
nisation  de  l’enseignement  de  la  médecine.  En  effet,  j’apprends  que  pareille  demande  a  été 
adressée  non-seulement  aux  Facultés  de  Montpellier  et  de  Strasbourg,  mais  encore  aux  dix- 
huit  Écoles  préparatoires. 

M.  le  ministre  a  dû  poser  un  questionnaire,  et  devant  toutes  les  réponses,  qui  probable¬ 
ment  ne  seront  pas  uniformes,  il  n’aura  que  l’embarras  du  choix. 

D'  SiMPLICE. 


PRIX.  Sous  le  nom  de  Prix  Guislain,  la  Société  de  médecine  de  Gand  met  au  concours 
la  question  suivante:  Exposer  les  doctrines  médicales  dont  l'ensemble  constitue  aujourd'hui 
la  psychiatrie. 

L’auteur  discutera  leur  valeur  en  les  comparant,  s’il  y  a  lieu,  entre  elles  et  avec  celles  qui 
ont  eu  cours  antérieurement.  Il  fera  ressortir  les  progrès  réalisés,  en  insistant  surtout  sur 
l’influence  qu’ont  pu  avoir  les  travaux  de  Guislain. 

Les  mémoires  doivent  être  adressés,  franco,  avant  le  1"  octobre  1869,  à  MM.  les  prési¬ 
dents  ou  secrétaires  de  la  Société. 

Un  prix  et  une  médaille  d’or  de  la  valeur  de  500  francs,  le  titre  de  membre  correspondant 
et  cinquante  exemplaires  seront  accordés  à  l’auteur  du  mémoire  couronné.  {Archives  et  Bul¬ 
letin  de  la  Soc,  de  méd.  de  Gand,  janvier  1866.) 


502 


L’UNION  MÉDICALE., 


d’an  seiitinient,4Qul'0ureux,  au  sQüvenir  d’un  :homme  de  quarante;  ans,  plein  de  vie 
et  de  force,  i€>l;dont  la  mort. rapide. me  frappa  dC;  surprise  et, pour  ainsi  dira  de  stu- 
piéfaçtion:.  Cef.iiiomn^e,  après  avoir  -été. saisi,  pendant  la  nuit,  d’une  vive  agitation, 
était  resté,  l.e  matin,,  à  l’heure  ordinaire  du  révpil,,dans  un  assoupissement  profond. 
Mandé. sur-le-ehamP!  je  lui. pratiquai  une  copieuse  saignée  du  bras,  .  après  laquelle, 
reprenant  l’usage  de,  ses^ sens,  il  se  piaignlt  simplement  d’un  fort  mal  de:  tête.  Le 
lendemain  matin  je  le  trouvai  à  table,  mangeant  de  bon  appétit  une  aile  de  poulet, 
et  je  crus  à  la-  guérison.  Je  m’applaudissais;  vivement; de  la  saignée  que  j’avais  prati¬ 
quée  la  veille,  et.je  n’bésitai  pas  à:r;eporteR  à  cotte  thérapeutique:  l’honneur  d’un  si 
prompt  résultat.  La'.déceptiQn  ne  se  fltpas  attendre  .:da  nuit  suivante,  l’agitation  se 
renouvela  etr  comme  à  la  première  .altemte,.  fit  place  à  l’assoupissement.  Je  m’em¬ 
pressai;  de  pratiquer  une  nouvelle  saignée;  je  fis  prornener  des  sinapismes,  sur 
diverses  parties  du  corps,  je  fis  administrer  des  lavements  purgatifs;  tout  fut  inutile 
cette  fois;. 'et  la  rnort  survint  après  quelques  heures  d’un  coma  profond.  Je  sens 
encore  cettepe.au  brûlante  qui  captivait  vivement  mon  attention, ;et  dont  la  signifi¬ 
cation  m’échappait.  Mais  il  y,  a  trente,  ans  de  cela,  et  je  ne  savais  . de  la  calorification 
que  ce  qui  étaft  enseigné  alors,  c’est-à-dire,,  en  physiologie,,,  peu  dp. chose;  en  pathor 
logie;  rien.  Aujourd’hui,  sur  la  simple  indication  du  thermomètrej  je.  déclarerais  sans 
hésitation  l’existence  d’une  fièvre  pernicieuse,  et,  si  je'  saignais  le  malade  pour 
dégager  leiferveon,  jè  ne  manquerais  pas  d’administrer  simultanément  le  sulfate  de 
quinine,  pour,  attaquer  et  détruire  le  mal  dans  eon  prinçipè  môrne, 

A  peu  près  à  la  même  époque,  un  malheur  sçjmblable  venait  encore,  affliger,  ma 
pratique  :  Je  donnais  des  soins,  ffle  coneert.avpc  un  honorable  confrère,  èun  . jeune 
homme  de  30  .ans,  qui, frappé,:  la  , vèi, lies ’^u, soir,. d’nne  fièvre  ardente,  n’avaif  cessé 
de  délirer.  Notre  diagnostic  commun  fut  que.lè  malade  était  atteint  de' méningite, 
Une.eaignée  dü  bras  avait  ete  pratiquée  dès  léidébut;  -une, nouvelle  saignée  fut  prar 
tiqnée  à  l’instant  meme,  des  sangsues  furent  en  même  téfflps  appliquées  eux  parties 
latérales,. du  cou,  ,et  :noue  prosorivîmog  quolquoa  4oape,  do  cqlomal  poui;  exercer, 
disiope-fltouSj  une  action  derivatiye,  sur  l’intestin.  Chez  le ,  précédent  malade,  une 
apyrexie  iComplète  avau  sépare  les  .  deux  accès, ..dont  le  dernier  fut  si:  fatal.  Nous 
n’observâmes  ici  qu’une  simple  rémission,  mais,  une  rémission  de  plusieurs  heures, 
marquée  par  l’apaisement  de  tous  les  accidents  cérébraux,  une  rémission  tellement 
accusée,,,  qqe  déjà. de  malade  organisait,  dai^  une  pensée  de  reconnaissance,  une 
petite  fête  à  laquelle  il  conviait  ses  deux  médecins.  La  nuit  suivante  vint  briser  toutes 
ses  diSié,Qsitioné,:  Jé  délire  éclata  de  nouveau,  plus  intense  que  la  veille,,  et,  cette  fois, 
fut  suivi  d’un  .profond  assoupissement,, Le,  malade  vécut  deux  jours  ençore,  alterna¬ 
tivement  assoupi  et  agité,  ni:ais  sans  rémission  sensible.  Je  me  rappelle:  cette  chaleur 
ardente  qui  m’était  désagréable  à  la  main;  je  la  fis  remarquer  à  mon  confrère;  mais 
cè  phénomène,  l’interprétant  dans  le  sens  des  localisations  morbides,  nous: le  consi¬ 
dérions  comme  la  mesure  même  de  l’aculté  à  laquelle  s’élevait  la  phlegmasie  mé* 
ningienne,  et  ce  fut  ainsi  un  malheur  de  plus  à  mettre  sur  le  compte  de  l’insuffîsatice 
dé  là  sciehéè  à  l’endroit  de  la  température  organique. 

Ces  faits  rne  happèrent  vivement:  je  m’étonnai  de  ces  rechutes  Si  promptement 
mortelles  au  moment  même  où  je  croyais  tenir  la  guérison,  et  l’idée  ne  me  vint  pas 
d’une  fièvre  pernicieuse,  tant  j’hais  entretenu,  par  des  maîtres  éminents,  dans  cette 
oonviûtion,  que  la  fi&vr^,perr^icimi&!S  ne  se  rençontrç  point  à  Parfs.  Cette  opinion  est 
tellement  dominante  aujourd’hui  encore,  que  les  praticiens  les  plus  écoutés  la  pro- 
clament  sans  réserve.  Ce  désordre  profond  de  toutes  les  fonctions,  ce  trouble  général 
def  l’organisme,  cette  empreinte  sinistre  qui  exprime  à  quel  degré  l’existence  est 
compromise,  rien  ne  saurait  les  détourner  de  leurs  préoccupations  habituelles;  il  leur 
faut  une  affection  locàlé,  et,  quand  ils  ont  pu  détacher  de  ce  grand  mouvement 
morbide,  quelque  phlegmasie  viscérale,  si  légère,  si  limitée  qu’elle  spit,  leur  dia¬ 
gnostic  est  fait.  Les  revers  qu’ils  essaient,  c’est  encore  autour  du  diagnostic  anato¬ 
mique  qu’ils  êu  cherchent  la  raison,  et  on  les  voit  alors  créer  des  suppositions 


L'UNlQiN  MÉDICALE. 


503 


peut-être  admissible^,  .mais  parmi  lesqu.cjlles  la  fièvre  pernicieuse  n’a  poinf  de  place*. 

«  J’ai  pens4j;4*s®it  le  doeleur  Hervieux,  pu  rendant  .compte,  devant  la  Société  mé- 
«  dicale:d^:hôpitaux;,  <^  la  mprt.gi .  prompte  de  Béraud,  j’ai  pens.é  A  uo  typhus  o.u' 

«  à  une:  fièvre  pernicieuse  à  forme,  pneumonique,  auquel;  qas  la  lésion  pectorale, 

«  devient;, la  lésion  secondaire,  .tandis,  que  l’état  général  serait  l’expression  .d’upe 
«  sorte  , d. empoisonnement.  Ce  mode  ,3’intei'prétation  des.  aGçidents  auxquels  a  suc- 
«;  Gombé  notre  collègpe  satisfait  certainement  l’esprit,  mais,  comme  la  variété  de; 

«  typhus  ou  de  fièvre  pernicieuse,  qu’il  faut  adnaettre  dans  cette  hypothèse,  est' 
n  quelque  çjiose  de  t&lleKneut  rave  sur  le  iérritoire  de  Paris,  que  chacun  de  vous 
«  n’en  a  peut-être  jamais  observé  un  seul  exemple,  j’avoue  ne  pouvoir  me  défendre 
«,  d’une  certaine  répugnance  à  ranger  le  cas  de  Béraud  dans  la.  catégorie  des  faits 
«  rarissimes.....  »,M.  Hervieux  accepte  plus  volontiers  alprs  l’hypothè.se  d’unp 
thrombose  de  l’artère  pulmonaire. 

La, fièvre  pernicieuse  rare  ,à  Paris!  Mais  c’est  là  une  •erreur  déplorable,  sous 
la  pression  de  laquelle  les  victimes  succèdent  aux  victimes,  et  contre  laquelle  je  ne 
cesserai  de  protester,  le  . thermomètre  à  la  main.  Car  c’est  là,  c’est  à  l'écheile  de, 
la  température  animale,  que,  vous  démasquerez  l’insidieuse  maladie,  là  que  vous, 
dénoncerez,  et.ta  fièvre  qui  est  l’effet  de;  la  phlegmasie,  et  la  fièvre  qui  en  est  la 
cause.  Non,  la  fièvre  pernicieuse  n’est  pas  râpe  à  Paris,  et,  depuis  que  mes  études 
sur  la  chaleur  animale  m’ont  mis  en  .mesure  de  la  reconnaître,  je  l’ai  rencontrée 
fréquemment;  je  l’ai  rencontrée  à  tous  les  degrés  d’intensité,  comme  sous  tous  les 
déguisements.  Ce  n’est  qu’.exception.nellement  que, la  fièvre  pernicieuse  sévit, sous 
une  forme  franchement. intermittente,:  avec  ses  trois  stades  classiques  :  frisson,  c.ha-, 
leur,  sueur  ;  \d,  marche  en  est  ,plutp,t,réniittente,  et  ,il  arriv.e.  même  assez  .iréquem-. 
ment  que  .les,. symptômes  ien  soie,ntr tout  à  fait  continus,  sauf  à  .devenir  rémittenls 
aussitôt;  que,  par  une  médication  appropriée,,  on  est  parvenu  à  réduire  l’intensité., 
de  la  maladie.  Parfois  la  phlegmasie  viscérale,. qui  est  un  des  caractères  de,  la  fièvre 
pernicieuse,  éclate  au  débuf  avec  la  pvré  èlï.e-mêmé  ;  parfois,. au  contraire,  elle  ne  ' 
surgit  que  dans  le  cours  de  celle-ei.  Et,  à  ce  sujet,  je  ferai  une  remarque  dont  l’im¬ 
portance  n’éçhappera  sans  doute  à  personne,  ç’est, qu’il  ' est  nécessaire,  alors  que 
sévit  une:  fièvre  essentielle,  de.  renouveler  sans  cesse  l’examen  général  du  malade  et 
de  saisir  ainsi  les  explosions  inflammatoires  au  premier  signal.  A  ce  prix  seulement 
on  évitera  de  fâcheuses  surprises.  Que  de  médecins  ont  été  confondus,  alors  qu’un 
coiKultant  venait  leur  démontrer,  par  la  percussion  et  l’auscultation,  l’ existence 
incontestable  d’une  pneumonie!  Vainement  alors  ils  alléguaient  que  cette,  pneu¬ 
monie  était  toute  récente,  que,  la  veille  encore,  il  ne  s’en  révélait  aucun  indice;  au 
souffle  et  à  la  matité  qu’on  leur  faisait  percevoir,  ils  finissaient  par  croire  qu’ils 
avaient  manqpé  de  vigilance;  et  l’on  sait  avec  quel  empressement  les  assistants, 
saisissent  les  moindres  apparences,  les  moindres  prétextes  pour  rejeter  sur  le  naé-, 
decin  tous  les  torts  de  la  maladie.  Je  fus  appelé  en  consultation,  conjointemerit  avec 
un  des  médecins  les  plus  renomniés  de  Paris,  pour  un  malade  auquel  donnait  des 
soins  un  praticien  d’un  savoir  incOintesté.  Alité  depuis  quatre  jours,  et  brûlé  par  la 
fièvre,  le  malade  ne  se  plaignait  que  de  la  tête,  mais  il  s’en  plaignait  vivement, 
et  avec  raison,  car  la  douleur  compressive  qu’il  éprouvait  ne  lui  avait  permis, 
jusque-là,  ni  sommeil  ni  .repos.  Une  grande  agitation  s’élaif  jointe,  chaque  nuit, 
à  l’insomnie;  et,  enfin,  était  survenu  le  délire,  phénomène  inquiétant  qui,  en  jetant 
l’alarme  dans  la  famille,  avait  fqit  naître  le  désir  d’une  consultation.  Le  mal  avait 
ainsi  fait  un  progrès,  chaque  jour,  malgré  une  thérapeutique  fort  active,  thérapeutique 
dont  les  émissions  sanguines  et  les  purgatifs  avaient  été  les  principaux  éléments. 
Après  avoir  écouté  le  récit  de  notre  confrère.,  le. médecin,  appelé  avec  moi,  procéda 
immédiatement  à  l’examen  de  la  poitrine,  et  découvrit  une  pneunaonie  postérieure, 
supérieure,  gauche.  L’effet  d’une  telle  révélation  sur  les  assistants  fut  prompt  :  un 
mouvement  se  produisit  parmi  eux,  dans  lequel  ne  se  trahissait  que  trop  leur  senti¬ 
ment  d’incrimination  à  l’endroit  de  leur  médecin.  Vainement,  lorsque  j’examinai  à 


o04 


L’UNlOiN  MÉDICALE. 


mon  tour  le  malade,  je  me  rangeai  à  cette  opinion,  que  là  pneumonie  constatée  ne! 
pouvait  être  que  de  dàte  fort  récente;  vaitiemèPt  j’appuyai  iVia  déclaration,  dé  celte 
circonstance  que  Cette  phlegmasie  était  fort  peu  étendue,  et  qu’elle  n’avait  eu  le  temps 
encore  de  s’annoncer  ni  par  l’oppression,  ni  par  la  plus  petite  toux;  l’impression 
était  produite,  et  notre  distingué  confrère  portait  ainsi  là  peine  imméritée  dè  n’avoir 
pas  examiné  son  malade  immédiatement  avant  nôtre  arrivée.  Quoi  qu’il  en  soit  de  cette 
pneumonie,  le  caractère  rn’en  était  décelé  par  la  température  élevée  du  malade,  qui 
atteignait  40o,5;  purement  symptomatique',  elle  se  liait  à  une  fièvre  pernicieuse,  et 
c’est  à  ce  titre  même  qu’elle  siégeait  à  gauche,  en  arrière  et  eii  haut,  comme  presque 
toutes  les  pneumonies  du  mêmu  genre.  Certes,  je  n’éspéràis  pas  ènlrûîner  mes  deux 
confrères  à  mon  opinion  sur  la  nature  de  la  maladie,  et  ce  n’était  point  lé  lieu 
d’ouvrir  une  discussion  à  ce  sujet.  Mais  il  me  fallait  arriver  à  l’emploi  du  sulfate  de 
quinine;^  et,  me  montrant  facile, sur  la  thérapeutique  à  instituer  contre  lës  manifes¬ 
tations  locales  qu’il  était  rationnel  d’ailleurs  de  combattre,  Je  m’autorisai  du 
paroxysme  qui  jusqu’ici  avait  éclaté,  chaque  nuit,  pour  faire  au  fébrifuge  une  place 
dans  le  traitement  que  nous  allions  prescrire.  Le  sulfate  de  quinine,  le  kermès  mi¬ 
néral  et  le  musc  furent  administrés  simultanément;  et  le  succès  de  cette  triple  mé¬ 
dication’  fut  des  plus  rapides  :  dès  le  lendemain,  déjà,  il  ne  restait  plus  la  moindre 
trace  de  pneuraofiie,  ët,  trois  jours  après  notre  réunion,  lésion  pulmonaire,  acci¬ 
dents  cérébraux  et  paroxysme  nocturne,  tout  était  dissipé.  '' 

Si,  comprenant  la  signification  qu’avait  ici  l’ascension  exagérée  dé  la  chaleur 
organique,  l’excellent  praticien  qui  donnait  dés  soins  à  ce  malade  avait  dénoncé  la 
fièvre  pernicieuse;  si,  dans  la  défiance  des  irradiations  inflammatoires  ordinaires  à 
cetlé"  fièvre,  il  avait  constamment  tenu  son  attention  éveillée  sur  tous  les  viscères,  il 
aurait  fait  lui-même,  sans  surpriS^  céttë  révélation  qU’il  lui  fallut  subir,  èt  il  aurait 
ainsi  maintenu  auprès  dé  son  nialade,-  tout  son  prestige  et  toute  son  autorité.  Plus 
j’avance  dans  la  carrière,  plus  je  m’apercnis  que  le  médecin  ne  saurait  apnOrfer,  sur 
ce  point,  trop  de  vigilanbe.  J’avais  à  sôignër  récemment 'ùne  jeûné  fille  dé  7  ans, 
très-débiledé  constitution;  et  pour  laquelle  les  parents  demandèrent  un'é  consultation 
à  laquelle  jé  m’empressai  de'!Souscrire.  Une  fièvre  pernicieuse  la  travaillait  depuis! 
six  jours,  qui  ne  s’était  accusée  d’abord  que*  pâr  une  forte  ascension  de  là  tempéra¬ 
ture  du  corps,  400,2,  ascension  à  laquelle  se  joignait  une  fréquence  du  poüls  portée 
à  180  pulsations  par  minute.  Mais  vers  le  quatrième  jour,  avait  éclaté  une  pneumonie 
dans  toute  la  partie  postérieure  du  côté  gauche,  ét  cétfe  pneumonie,  qui  se  révélait 
tant  par  le  souffle  et  la  matité  que  par  la  toux,  l’oppression  et  la  fréquence  de  la  res¬ 
piration  portée  à  80  inspirations  par  minute,  cette  pneumonie,  dis-je,  l’explosion  en 
avait  été  marquée  par  un  abaissement  de  la  chaleur  pyrétique  qui,  de  40®, 2,  était 
descendue  à  39®.  Les  fièvres  éruptives  nous  montrent  fréquemment  un  phénomène 
semblable;  car  il  n’est  pas  rare,  au  moment  où  éclate  l’éruption  cutanée,  dè  constater 
une  diminution  dans  lés  symptômes  fébriles.  Quoi  qu’il  en  soit,  à  peiné  établie,  la 
pneumonie,  chez  notre  jeune  fille,  était  déjà  en  voie  dë  résolution,  comme  il  arrive 
à  toutes  les  phlegmasies  placées  sous  la  dépendance  de  la  fièvre  pernicieuse,  quand 
on  a  soin  d’administrer  le  sulfate  de  quinine  ;  et  l’on  pense  bien  que,  sous  ce  rap¬ 
port,  je  ne  me  trouvais  pas  en  défaut.  Cependant,  je  me  tenais  dans  une  prudente 
défiance  :  j’ai  vu,  plus  d’une  fois,  le  Côté  droit  envahi  après  le  gauche;  j’en  avals 
prévenu  les  parents,  et  j  avais  ajouté  que,  si  la  pneumonie  éclatait  à  droite,  elle  se 
résoudrait  au  moins  aussi  vite  qu’à  gauche.  La  prédiction  s’accomplissait  le  jour 
même  de  la  consultation;  iLne  restait  alors,  après  quarante-huit  heures  de  durée, 
que  quelques  vestiges  d’inflammation  à  la  partie  supérieure  du  poumon  gauche;  mais 
le  poumon  droit  était  envahi  dans  toute  sa  partie  postérieure  comme  l’avait  été 
le  premier  frappe.  Je  fis  moi-même  celte  révélation  quelque  minutes  avant  l’arrivée 
de  mon  confrère  et  les  parents  n  en  furent  nullement  surpris,  puisque,  d’avance,  ils 
étaient  avertis  Notre  réunion  fut  tres-calme;  seulement  mon  confrère,  ne  mesurant 
que  la  lésion  locale,  sans  se  préoccuper  de  l’élément  morbide  qui  la  dominait  porta 


L’üiNIÔN  MÉDICALE. 


50a 


un  pronostic  beaucoup  plus  sévère  que  le  mien,  pronostic  qui  heureusement  ne  se 
réalisa  pas.  Le  neuvième  jour,  à  dater  du  début  de  la  maladie,  et  le  sixième  de  l’ex- 
plbsion  de  la  premièrè  pneumonie,  la  guérison  était  complète. 

Que  serait  devenue  ici  mon  autorité  si,  me  laissant  devancer  par  un  praticien 
d’une  haute  position,  j'avais  attendu  que  la  pneumonie  me  fût  indiquée  à  droite, 
alors  que  je  n’aurais  encore  parlé  que  du  côté  gauche?  Aux  yeux  des  assistants, 
j’aurais  évidemment  failli  au  diagnostic;  j’aurais  attaqué  la  pneunaonie  à  gauche 
alors  qu’elle  était  à  droite.  Et  ce  n’est  pas  tout  :  cette  pneumonie  eût  été.  toute 
la  maladie,  la  seule  sur  laquelle  on  dût  concentrer  toutes  les  forces  de  la  thérapeu¬ 
tique;  et,  perdant  ainsi  toute  autorité  à  l’endroit  du  diagnostic,  je  perdais  toute 
influence  à  l’endroit  du  traitement.  On  abandonnait  l’usage  dû  sulfate  de  quinine,- 
et  là  mort  de  l’enfant,  qui  serait  sans  doute  survenue,  c’eût  été  moi  qui  en  aurais 
porté  la  responsabilité.  Loin  de  là,  j’avais  tout  prévu,  tout  annoncé,  tout  vérifié;  je 
n’avâîsà  redouter  aucun  contrôle.  ‘  . 

{La  suite  à  un 'prochain  numéro.) 


BIBLIOTHËaUE. 


DICTIOKNAIRE  ANNUEL  DES  ERODRÈS  DES  SCIENCES  ET  DES  INSTITUTIDNS  MÉDICALES  ;  SUilc  et 
complément  de  tous  les  Dictionnaires,  par  M.  P.  Garnier  ,  médecin  de  l’asile  de  Bon- 
Secours,  chevalier  de  l’ordre  du  Christ  de  Portugal,  rédacteur  de  VUnion  Médicale,  précédé 
d’une  Introduction  par  M.  Amédée  Latour,  ün  vol.  .in-18  de  7àO  pages  àrès-com pactes. 
Deuxième  année,  1865.  Germer-Baillière,  libraire-éditeur,  rué  de  l’École-de-Médecine,  17. 

'  (Suite  et  ün.  — Voir  le  huméro  du  13  mars.)  -  - 

Quoique  moins  abondante,  la  moisson  recuei-llie  dans  le  champ  de  la  pathologie  chirurgi¬ 
cale  offre  un  réelintérêt.  En  voici  les  détails  les  plus  importants  : 

L’article  Ampufaieore  coDtieni  une  bien  iniéressante  observaiion  d’amputation  de,  la  langue, 
pratiquée  par  le  professeur  Syme  (d’Édimbourg)  dans  des  conditions  qui  en, ont  rendu  le 
succès  remarquable.  , 

L’article  Anévrysme  est  riche  de  renseignements.  Au  point  de  vue  du  diagnostic,  on  lira 
avec  intérêt  la  nouvelle  tentative  faite  avec  succès  par  Potain  pour  découvrir  un  anévrysme 
de  l’aorte  au  moyen  du  laryngoscope.  Deux  observations  nouvelles  d’anévrysme  arlérioso-b 
veineux,  dues  à  Gallard  et  Letenneur,  sont  résumées  avec  soin.  Une-observation  très-curieuse 
d’anévrysme  poplité  guéri  par  l’emploi  de  l’acétate  de  plomb  encouragera  peut-être  les  prati¬ 
ciens  à  recourir  plus  souvent  à  ce  traitement.  Par  contre,  le  danger  des  injections  coagu- 
lentes  est  mis  dans  tout  son  jour  par  uné  observation  on  ne  peut  plus  curieuse  de  Chabrier, 
et  dans  laquellè't’injection  coagulante  a  été  suivie  de  la  momification  et  de  la  gangrène  de 
la  main.  Elles  ont  même  provoqué  la  mort  dans  deux  cas  de  nævus. 

A  l’article  Cancer,  l’un  des  plus  étendus  du  volume,  on  trouvera  résumées  les  recherches 
de  Charcot  paraplégie  douloureuse  occasionnée  par  des  dépôts  cancéreux  dans  le  corps 
des  vertèbres  lombaires,  et  tous  les  essais  de  traitement  tentés  contre  celte  affreuse  mala¬ 
die  :  la  nilrobenzine,  le  perchlorure  de  fer,  les  injections  hypodermiques,  l’acide  citrique, 

comme  moyen  sédatif  des  douleurs. 

Un  nouveau  traitement  des  kystes  de  V ovaire,  le  traitement  par  aspiration,  proposé  par 
Buys,  a  été  indiqué  avec  étendue,  et  deux  observations  dues  à  Bergeret  (d'Arbois)  deux  nou¬ 
veaux  succès  de  traitement  de  ces  kystes  par  les  sondes  à  demeure,  ont  été  reproduites  et 
appréciées.  Les  essais  de  traitement  par  l’électropuncture  et  par  le  chlorate  de  potasse  sont 
également  cités. 

Tout  ce  qui  a  été  publié  d’intéressant  sur  les  luxations  a  été  indiqué  et  décrit. 
Vovariotomie  a  donné  lieu  à  de  nombreuses  publications  dont  M.  Garnier  a  présenté  l’ana¬ 
lyse.  Ainsi  le  Dictionnaire  donne  le  résumé  des  opérations  nouvelles  pratiquées  par  Kœberlé, 
Courly,  Brulet,  Berrut,  Péan,  Labbé,  Uichet,  Gayet,  etc.  Le  Dictionnaire  donne  également 
la  statistique  des  résultats  obtenus  par  plusieurs  praticiens  de  l’Angleterre  et  d’autres  pays, 
statistique  qui,  si  elle  est  basée  sur  des  faits  comparables,  permet  de  fonder  une  opinion  sur 
celle  grave  opération. 

Le  traitement  des  plaies  pénétrantes  du  genou  a  été  le  sujet  d’une  discussion  intéressante 


506 


L’ UN  101>^  MÉDICALE. 


et  étendue  à  la  Société  de  chirurgie  et  a. suscité. des  communiqaliQp?  non-seulement  des- 
membres  de  la  Spniété,  mais  aussi  d’un  grand- poinbre.  d’autres  chirurgiens.  ■ ,  „  ■ , 

Un  nouveau  cas  de  po/î/pe/«?r2/p^im,.ti’aité  par  la  Irachéoloaiie,  a  fourni  l’occasion  d’ana¬ 
lyser  nn  mémoire,  dans  lequel  Gibb  a  indiqué  tous  lef  cas  corihusde  ce  traitement  avec  leurs' 
résultats.  '  ,  ,  ,  ‘  . 

Lé  traitement  des  polypes  nasà-pharyngiens ^pàr  une  méthode  qui  épargne  de  “graves  'et 
effrayantes  mutilations,  a  été  porté  à  la  Société  de  èhirurgie  par  A.  Guérin  ^et  y  a  soulevé' 
une  discussion  des  plus  intéressantes,  dont  Ife  Dii^tiomait^e  àonm  lé  compte’  rendu  ana¬ 
lytique.  ‘  •  '  ■  '  :  ;  - 

La  question  des  résections  sous-périostées  est  toujours' à  l’ordre:  du  jour.  La  reproduction 
des  os  après  ces  résections,  contesté.e: par. Sédillotiet  Desgranges  j  a iétédémonilrée  par  un 
fait  nouveau  présenté  par  Ollier,:  et  que  le  DicUonnaire  Ollier  a,  également  fait 

connaître  un  nouveau  procédé  dee  résections  articulaires.,  auquel  semblent  attachés  quel¬ 
ques  avantages.  .  ,  :  ,  -,  , 

Des  modifications,  qui  paraissent  heureuses,  au  manuel  opératoire  de  la  staphylorraphie,' 
ont  été  apportées  par  Trélat  et  méritaient  d’être  consignées’ dans  {^Dictionnaire. 

Le  mémoire  de  Gosselin  sur  la  tarsalgie  et  la  discussion  qu’il  a  suscitée  à.  l’Académie  de 
médecine  sont  fidèlement  résumés.  ... 

Une  très-intéressante  discussion  sur  Vuréthrotomie,  à  la  Société  de  chirurgie,  a  été  repro¬ 
duite  dans  ses  traits  principaux,  accompagnée  d’un  résumé  d’autres  travaux  sur  ce  sujet 
publiés  en  France  et  à  l’étranger,  ’  ' 

La  gangrené  de  l'utérus  est  Une  affection  rare;  Hervieux  en  a  observé  un  cas  bien  réel  dont' 
le  Dfcftonnafré  donne  les  principaiix  détails.  •  ‘ 

Sous  le  titre  Accouchement,  M.  Garnier  a  très-heureusement  résumé  un  grand  nombre  de 
publications,  dont  les  principales  sont  celles  de  Guyot  sur  la  mortalité,  des  femmes  en 
couches  à  la  Maternité  de  Paris.,  sur  les  morts  subites  avant,  pendant  et  après  l’accouche¬ 
ment,  sujet  qui  a  occupé  plusieurs  médecins;  sur  l’accouchement  précipité. 

■  Au  moi  Avûttement ,  le  Dictionnaire  xèpxdàxxii  en  substance  une  très-intéressante  obser¬ 
vation  d’avortement  provoqué,  publiée  par  Devilliers,  et  au  mot  Dystocie  tous  les  faits  im-' 
portants  qui  ont  été  publiés  sur  ce  sujet.  •  v  - 

Le  relâchement  des  s2/mp%ses,,  suite'de  couches,  a  été  sujet  d’une  excellente  leçon  de  clk, 
nique  de  Trousseau,  très-substantiellement  analysée  dans  le  jDîcfîowrtaiVfi;  i  “ 

:  A  l’article  Atnaurose,  on  lira  avec  intérêt  une  observation  de  Hart,  d’amaurose  à  la,  suite 
d’accès  épileptiques  et  profondément  modifiée,  ainsi  que  l’épilepsie,  par  les  applications, 
réfrigérantes  sur  la  partie  inférieure  de  la  région  cervicale,  selon  la  méthode  du  docteur 
Chapman.  -  ,  -  -  . 

h'ophthalmologie,  d’ailleurs,  a  donné  lieu  à  un  grand  nombre  de  travaux  dont  les  princi-. 
paux  et  les  plus  utiles  sont  exactement  indiqués.  Citons  les  observations  de  procidence  de 
l’œil  par  Nunneley,  celles  de  Stœber  sur  la  pénétration  des  corps  métalliques,  le  travail  de 
Desmares  fils  sur  les  synéchies,  de  Wecker  sur  l’ophthalmie  lymphatique,  de  Fonssagrives 
sur  l’ophthalmie  phlycténulairej  de  Johnson  sur  l’ophthalmie  strumeuse.  . 

Plaçons  ici  l’appareil  imaginé  par  Garrigou-Desarènes  sous  le  nom  à’otoscope,  instrument 
de  progrès  pour  le  diagnostic  des  maladies  de  l’oreille. 

Sans  doute,  dans  cette  énumération  que  nous  pourrions  allonger  encore,  on  ne  trouvera 
aucune  de  ces  grandes  découvertes  qui  changent  l’aspect  d’une  science,  ou  qui  l’entraînent 
irrésistiblement  dans  une  direction  déterminée.  Mais  les  conditions  de  ce  genre  sont  infini¬ 
ment  rares,  et  les  générations  médicales  qui  une  fois  ont  joui  de  ce  spectacle  ne  sont  pas 
appelées  à  en  jouir  une  seconde.  Le  commencement  du  xix'  siècle  a  vu  une  grande  agita^ 
tion  médicale  à  laquelle  a  succédé  une  période  de  défiance  et  de  doute  dont  les  résultats  ont 
été  de  jeter  la  science  dans  les  voies  plus  longues  mais  plus  sûres  de  l’observation  et  de 
l’expérimentation.  La  science  médicale  observe,  expérimente  aujourd’hui,  mais  elle  dogma¬ 
tise  peu.  Elle  fait  provision  de  faits  pour  arriver  aux  principes,  et  nul  ne  pourrait  dire 
encore,  sans  témérilé,  quels  principes  sortiront  de  la  direction  actuelle  des  études  médi¬ 
cales,  Celte  direction,  j’aurais  voulu  la  voir  indiquée  et  appréciée  par  le  Dictionnaire.  Par 
modestie  ou  par  prudence,  M.  Garnier  s’est  tenu  à  l’expression  pure  des  choses  sans 
remonter  au  mobile.  Je  ne  veux  pas  être  plus  ambitieux  que  lui,  et  surtout  je  ne  veux  pas 
le  rendre  solidaire  d  opinions  et  d’idées  qui  pourraient  n’êlre  pas  les  siennes.  Je  me  borne 


L’UNION  xMÉDICALE. 


507 


doBc  à  signaler  cè  que  je  trouve  dâns  ce  livre  et  ce  que  je  n’y  trouve  pas,  et  celle  dernière 
indication  ne  doit  pas  être  prise  pour  un  blâme,  car  persoiine  mieux  que  moi  ne  comprend 
les  difficultés  et  les  périls  d’un  exposé  de  doctrines. 

Voici  une  innovation  fort  approuvable  : 

Les  concurrents  auxjorîo:  académiques  ne  trouveront  guère  que  dans  le  Dictionnaire  l’in¬ 
dication  de  ceux,  que,  doivent  décerner  tous  les  ans  les  Académies  et  Sociétés  savantes  de 
France  et  de  l’étranger.  C’est  unefeès-’bonne  idée  qu’a  eue  là  M.  Gariiier,  et  nous  l’enga¬ 
geons  à  la  développer  encore  en  y  ajoutant  des  renseignements  qui  font  défaut,  tels  que 
l’époque  de  la  clôture  des  concours  et  rindiçalion  des  personnes  auxquelles  les  travaux  et 
mémoires  doivent  être  adressés. 

Dictionnaire  des  progrès  des  sciences  et  des  institutions  médicales,  tel  est  le  litre  de  cet 
ouvrage,  et  .l’auteur  lui  est  resté  fidèle.  Ainsi,  pour  les  institutions,  il  donne  la  convention 
internationale  conclue  à  Genève  pour  la  neutralisation  du  service  sanitaire,  une  analyse  d’un 
intéressant  travail  de  Feignaux  sur  les  secours  volontaires  en  temps  de  guerre,  les  arrêtés, 
règlements  et  autres  dispositions  administratives  relatifs;  à  l’enseignement  de  la  médecine  et 
de  la  pharmacie.  11  indique  également  les  opinions  et  idées  émises  dans  la  Presse  sur  la 
création  de  Facultés  nouvelles,  sur  les  modifications  à  apporter  aux  jurys  d’examen,  sur 
l’extension  de  l’enseignement  libre,  sur  l’enseignement  en  Angleterre,  les  décisions  judi¬ 
ciaires  intéressant  la  profession,  une  analyse  substantielle  de  tout  ce  qui  a  été  publié  sur 
l’administration  hospitalière,  sur  les  secours  à  domicile,  sur  le  timbre  des  certificats,  sur  le 
secret  médical,  sur  la  réorganisilion  du  service  de  santé  de  la  flotte,  etc. 

Je  regrette  néanmoins  que  M.  Garnier  n’ait  pas  mentionné  les  conférences  historiques  et 
littéraires  qui  ont  eu  lieu  Phiver  dernier  à  la  Faculté  de  médecine  de  Paris,  et  que  les  mal¬ 
heureuses  circonstances  qui  viennent  de  se  passer  n’ont  pas  permis  de  continuer  celte  année. 

J’ai  peut-être  beaucoup  d’exigences  pour  ce  Dictionnaire,  mais  j’aurais  Voulu  qu’il  indi¬ 
quât  les  nominations  et  changements  dans  l’enseignement,  dans,  les  Académies,  en  un  mot 
qiie  léus  les  événements  de  l’année  médicale  fussent  consignés  dans  ce  volume,  qui  devien- 
drait  ainsi  un  recueil  précieux  pour  les  historiens  futurs. 

Autre  considération  qui  doit  rendre  M.  Garnief  moins  réservé,  c’est  que  le  livre  jouit  de 
beaucoup  plus  de  liberté  que  le  journal.  Lè  DîCfionnaî're  pourra  abordër  toutes  les  questions 
de  rorganîsatiOB  nïeuieaie  sans  crainie  ue  tomber  sous  ta  double  et  terrible  juridiction  de 
l’administration  du  timbre  ou  de  la  police  correctionnelle.  Dans  le  journal,  de  par  une 
interprétation  contre  laquelle  la  Presse  vainement  avertie;  n’a  rien  fait  pour  réagir,  l’hygiène 
publique  et  les  questions  d’enseignement  s’appellent  Économie  politique  et  sociale,  et  ce 
qui  est  contravention  et  délit  dans  le  journal  est  exempt  de  toute  criminalité  dans  le  livre. 
Le  fisc  peut  ruiner  un  journal,  le  juge  peut  le  détruire,  le  livre  est  à  l’abri  de  ces  cata¬ 
strophes. 

Que  le  livre  vienne  donc  ici  suppléer  le  journal  et  que  la  liberté  se  réfugie  dans  l’asile  qui 
lui  reste. 

Je  conseillais  l’an  dernier,  à  M.  Garnier,  une  addition  qu’il  a  trouvée  convenable,  puis¬ 
qu’il  l’a  adoptée,  savoir  :  de  conserver  dans  le  Dictionnaire  le  souvenir  des  confrères  méri¬ 
tants  qui  ont  payé,  dans  l’année,  leur  tribut  à  la  mort.  Le  Dictionnaire  de  cette  année  pré¬ 
sente  cette  innovation,  et  M.  Garnier  l’a  exécutée  avec  talent  et  loyauté.  Les  petites  notices 
qu’il  consacre  aux  morts  sont  remarquables  par  la  sincérité  et  la  justesse  des  appréciations, 
mais,  toujours  au  point  de  vue  de  Thistoire;  j’engage  l’auteur  à  donner  avec  précision  les 
titres  scientifiques  des  médecins  que  la  mort  nous  enlève  et  la  date  exacte  de  leur  décès. 

Je  viens  dépasser  en  revue  les  choses  principales  de  ce  nouveau  volume,  et  l’on  voit  qu’il 
ne  manque  ni  d’intérêt  ni  de  variété.  La  liste  finale  des  auteurs,  contenant  près  de 
1*000  noms,  et  pouvant  servir  de  table  des  matières,  démontre  d’ailleurs,  la  multiplicité  des 
sujets  touchés.  On  peut  me  supposer  un  peu  de  tendresse  aveugle  pour  ce  produit,  non  de 
mes  œuvres,  mais  de  mes  conseils;  c’est  de  l’ambition  que  j!ai  pour  lui;  comme  toute 
œuvre  humaine,  celle-ci  est  perfectible,. et  c’est  vers  le  progrès  que  je  le  pousse.  Le  Dic¬ 
tionnaire  s’est  sensiblement  accru  cette  année,  je  lui  prédis  qu’il  n’en  restera  pas  là  ;  car,  à 
la  simple  exposition  analytique,  l’auteur  sentira  le  besoin  d’ajouter  l’examen  et  l’apprécia¬ 
tion.  M.  Garnier,  par  cet  ouvrage  seul,  peut  se  faire  une  très-belle  place  dans  la  littérature 
médicale.  Le  choix  de  ses  matériaux  est  judicieusement  fait,  peut-être  devra-l-il  accepter 
plus  franchement  l’ordre  alphabétique  et  devenir  plus  sobre  de  litres  généraux  sous  lesquels 
il  classe  beaucoup  de  détails  qu’on  a  peine  à  retrouver  ou  qui  exigent  de  nombreux  renvois. 
Je  l’engage  enfin  à  donner  un  peu  plus  d’air  et  de  lumière  à  ses  notices,  en  rappelant  quel- 


508 


L’UNION  MÉDICàLE, 


quefois  le  point  où  en  était  la  science  avant  le  travail,  objet  de  l’analyse,  et  la  nature  exacte 
du  progrès  que  ce  travail  réalise. 

Cette  dernière  observation  me  paraît  essentielle. 

Amédée  Latour.  , 


ACADÉMIES  ET  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 

SOCIÉTÉ  IMPÉRIALE  DE  CHIRURGIE. 

Séance  du  mercredi  14  Mars  1§66.— Présidence  de M.  GiuALpÈs. 

Sommaire  :  Sur  l’appareil  pour  le  traitement  de  la  coxalgie.  —  De  l’emploi  de  l’éther  comme  agent 
d’anesthésie  locale  ;  discussion. 

'  M.  Bouvier  a  demandé  à  présenter  quelques  considérations  relatives  à  l’appareil  qu’il  a 
mis,  dans  la  précédente  séance,  sous  les  yeux  de  la  Société  de  chirurgie.  M.  Giraldès  a  dit 
que  cet  appareil  était  identique  à  celui  imaginé  et  employé  par  Hilton  dès  l’année  1848. 
M.  Bouvier  est  allé  aux  renseignements,  et  il -s’est  assuré,  en  effd,  que  Hilton  avait, 
en  1847,  imaginé  et  appliqué  un  appareil  fondé  sur  le  même  principe,  et  à  l’occasion  duquel 
il  publia,  en  1861,  un  mémoire  inééré  dans  le  journal  anglais  The  Lancet.  Ce  mémoire,  très- 
étendu,  peut  être  caractérisé  en  deux  mots  :  c’est  une' nouvelle  édition;  à  qùatre-vingtrdix 
ans  dé  distancé,  d’un  petit  livre  quia  pour  auteur  David,  gendre  de  Lecat,  et  pour  litre  : 
Dissertation  sur  les  effèïs  du  mouvement  et  du  repos  dans  les  maladies  chirurgicales.  Le  mé¬ 
moire  du  chirurgien  anglais  semble  calqué,  pour  le  fond  et  pour  la  forme,  sauf  les  diffé¬ 
rences  introduites  dans  la  science  par.  un  intervalle  de  près  d’un  siècle,  sur  celui  du  chirur¬ 
gien- français. —David  .établit  d’abord  un  principe  .général  adopté  aujourd’hui  par  la 
presque  universalité  des  chirurgiens,  le  vrai  principe  du  traitement  des  maladies  articur 
laires,  c’est-à-dire  l’immobilisation  des  parties  malades.  «  C’est  à  la  nature,  dit-il,  après 
avoir  rapporté  un  certain  nombre  de  cas  de  guérison  de  maladies  articulaires  traitées  par  la 
méthode  de  l’immobilisation,  c’est  à  la  natüré  qu’ont  été  dues  ces  guérisons  remarquables; 
l’art  n’y  a  contribué  qu'en  empecnant  les  mouvenieiits;  le»  aefUaoeinenro- Ue»  parues,  ei  en 
maintenant  les  membres  à  demeure  dans  les  fanons,  comme  pour  les  fractures.  » 

Avec  des  nuances;  le  mémoire  de  M.  Hilton  est  écrit  tout  entier  au  même  point  de  vue  ; 
pour  établir  le  principe  du  traitement  des  maladies  articulaires  par  le  repos  physiologique  et 
mécanique.  •  -  r 

L’apparèil  dont  se  sert  le  chirurgien  anglais,  et  qu’il  figure  dans  sa  dissertation  sans 
le  décrire,  ressemble  à  celui  de  M.  Bouvier  dans  sa  condition  essentielle  et  fondamentale, 
d’être  continu  du  haut  èn  bas,  depuis  le  bassin  jusqü’à  une  partie  quelconque  du  membre 
inférieur,  et  de  s’opposer  ainsi  aux  mouvements  de  la  hanche  :  cependant,  les  deux  appa¬ 
reils  sont  loin  d’être  identiques.  Il  existe  entre  eux  une  grande  différence  :  l’appareil  Hilton 
est  en  cüir,  mais  ce  cuir  n’est  pas  moulé;  il  n’est  pas  moulé  sur  le  tronc,  le  bassin, 
la  hanche,  la  cuisse,  comme  l’appareil  de  M.  Bouvier.  Il  le  désigne  sous  le  nom  d’attelle, 
d’étui  ou  de  gaîne.  C’est  l’ancienné  attelle  courbée  d’Ambroise  Paré  étendue  et  perfec¬ 
tionnée  de  manière  à  en  faire  une  enveloppe  complète,  continue  de  la  ceinture  aux  mem¬ 
bres.  —  cet  appareil  ressemblerait  plutôt  à  celui  de  M.  Lambron,  construit  tout  simplement 
en  cuir  de  baudrier  rendu  flexible  en  le  trempant  dans  l’eau,  et  que  l’on  coupe  sur  un  corps 
dur  pour  en  faire  une  ceinture,  des  cuissards,  etc.,  mais  qui  n’offre  pas  cette  condition 
essentielle  d’être  moulé  sur  le  corps. 

L’appareil  de  M.  Bouvier,  construit  sur  le  modèle  de  celui  de  M.  Verneuil,  reproduit  sur¬ 
tout  de  celui-ci  la  ceinture  qui  en  est  la  pièce  principale,  et  qui  offre  la  disposition  la  plus 
intelligente  qu’il  soit  possible  de  voir  dans  des  appareils  de  ce  genre.  Cette  disposition 
n’existe  pas  dans  le  bandage  de  M.  Hilton.  Celui-ci  présente,  sans  doute,  l’avantage  de  pou¬ 
voir  être  fabriqué  partout,  et  par  le  chirurgien  lui-même,  avec  du  cuir,  de  l’eau  et  un  corps 
dur.  A  ce  point  de  vue,  le  bandage  Hilton  l’emporte  non-seulement  sur  l’appareil  de 
M.  Bouvier,  mais  encore  sur  celui  de  M.  Verneuil,  qu’un  chirurgien  de  village  trouverait 
assurément  plus  difficile  à  construire  que  le  bandage  du  chirurgien  anglais.  Mais  ce  qui, 
suivant  M.  Bouvier,  constitue  la  supériorité  de  son  appareil,  c’est  d’être  moulé  sur  les  par¬ 
ties  avec  exactitude,  quelles  que  soient  les  inégalités,  les  saillies  et  les  anfractuosités  des 
surfaces. 

M.  Bouvier  ne  nie  pas  les  services  que  peut  rendre  le  bandage  de  M.  Hilton.  Ces  services 


L’UlNION  médicale.  509 


sont  démontrés  par  trois  observations  de  coxalgie  dans  lesquelles  l’appareil  a  été  appliqué 
avec  succès.  Tpulefois,  ajoute  M.  Bouvier,  il  faut  faire  remarquer  que  ces  observations,  plus 
semblables  à  des  récits  qu’à  des  observations  véritables,  manquent  de  celte  exactitude,  de 
cette  rigueur  et  de  ces  développements  -auxquels  nous  ont  habitués  les  observateurs  mo¬ 
dernes  tant  en  France  qu’à  l’étranger. 

M.  Giralpls  fait  observer  que  le  travail  de  M.  Hilton,  dont  M.  Bouvier  vient  de  parler, 
n’est  pas  un  mémoire,  mais  se  compose  d’une  série  de  leçons  faites  par  l’ânleur  au  Collège 
des  chirurgiens  de  Londres,  publiées  par  un  journal  de  médecine  anglais,  puis  réunies  eu  un 
très-gros  volume.  —  M.  Giraldès  ajoute  qu’il  ne  veut  pas,  quant  à  présent,  relever  les  autres 
inexactitudes  de  la  dissertation  de  M.  Bouvier.  —  M.  Bouvier  demande  que  M.  Giraldès 
veuille  bien  s’expliquer  sur  ces  inexactitudes.  —  M.  Giraldès  s’y  refuse.  —  M.  Blot  trouve 
ce  procédé  par  trop  sommaire,  et  dit  que  le  président  n’est  pas  plus  dispensé  qu’un  simple 
sociétaire  de  fournir  la  preuve  des  allégations  qu’il  avance.  —  L’incident  h’a  pas  de  suite. 

Procédé  d’anesthésie  locale  par  la  projection  d'un  jet  d'éther  pulvérisé.  —  M,  Le  Fort  dit 
que,  le  3  février  dernier,  M.  Richardson  a  fait  connaître  un  nouveau  procédé  d’anesthésie 
locale  basé  sur  la  réfrtgéralipn  produite  par  l’éther  projeté  sur  la  partie  que  l’on. veut  anes¬ 
thésier.  Il  existe  deux  procédés  d’anesthésie  locale  par  l’emploi  de  l’éther.  L’un,  le  procédé 
ancien,  consiste  à  faire  tomber  l’éther  goutte  à  goutte  sur  la  partie  et  à  en  activer  la  vapo¬ 
risation  à  l’aide  d’un  fort  coprant,  d’air  dirigé  en  même  temps  sur  celte  partie.  Dans  l’autre 
procédé,' qn  commence  par;réduire  l’élher  en  poussière  au  moj-eh  d’un  appareil  pulvérisa¬ 
teur,  puis  on  projette  sur  la  partie  qu’il  s’agit  d’anesthésier  le  courant  d’éther  pulvérisé.  On 
obtient,  de  là  sorte,  une  réfrigéralion  bien. supérieure  à  celje  que  détermine  l’éther  employé 
d’après  le  procédé  ancien,  ,  .  V 

Divers  appareils  ,  fondés  sur  ce'principe , .pot  été  construits  par  MM.  Charrière,  Luer  et 
autres.  M.  Lp  Fort  s’est  servi  d’un  instrument  dé  cè  genre  pour  déterminer  f  aneslhësie  chez 
deux  malades  de  l’hôpital  du  Midi,'  auxquels  il  avait  à  ouvrir  des  bubons,  et  le  succès  a  été 
tel,  que  les  malades 'n’onl  pas  senti  le  coup  de  bistouri.  —  M.  Le  Fort  fait  fonctionner  cet  ap¬ 
pareil  devant  l’assistance  pour  montrer  la  puissance  de  réfrigération  du  jet  d’éther  pulvérisé. 
Dirigé  sur  un  tube  contenant  dé  l’eau,  ie  jet  de  poussière  d’éther  détermine  la  congélation 
ae  cc-iîqmdo  ôn  , moins  d’une. minute.  C’est  par  la  réfrigération  de  la  partie  exposée  à  l’ac¬ 
tion  d’un  pareil  courant  que  se  produit  raneslhésie. 

La  construction  de  ces  appareils  est  la  même  que  pour  les  pulvérisateurs  dé  l’eau.  Seule¬ 
ment  c’est  i’éther,'au  lieu  de  l’eau,  qui  est  chassé  au  dehors  à  l’état  de  poussière  par  le 
courant  d’air  comprimé. 

M.  Fodcher  a  employé  et  vu  etîiployer  des  appareils  tout  à  fait  semblables  à  celui  pré¬ 
senté  par  M.  Le  Fort  pour  l’anesthésie  locale.  Il  n’a  jamais  pu  obtenir  qu’unq  anesthééié 
incoipplète.  et  fugace,  si  bien  qu’il  a  été  obligé  d’y  renoncer. 

M.  -DEMARQDAt  a  fait  beaucoup  d’opérations  en  se  servant  de  l’éther  employé  comme 
moyen  de  produire  l’anesthésie  locale.  Généralement  il  faittomber  l’éther  goutte  à  goutte 
sur  la  partie  qu’il  s’agit  de  rendre  insensible,  et  il  active  la  vaporisation  de  ce  liquide  à 
l’aide  d’un  fort  courant  d’air  déterminé  par  un  soufflet.  11  obtient  ainsi  une  anesthésie  locale 
superficielle^  mais  suffisante  pour  pratiquer  presque  ■  sans  douleur  des  opérations  plus  ou 
moins  douloureuses,  telles  qu’ablations  d’ongles  incarnés,  ouvertures  d’abcès,  etc,.  Pour 
toutes  les  opérations  de  ce  genre,  M.  Demarquay  en  est  venu,  grâce  à  l’emploi  local  de 
l’éther,  à  supprimer  de  sa  pratique  l’anesthésie  générale.  L’élher  ainsi  employé  n’agit,  d’ail¬ 
leurs,  que  par  action  réfrigérante. 

M.  \^ELPEAu  a  été  nombre  de  fois  rendu  témoin  de  l’application  de  i’élher  comme  agent 
d’anesthésie  locale,  et,  comme  M.  Foucher,  il  n’en  a  jamais  vu  de  bien  merveilleux  résultats. 
Presque  toujours,  au  contraire,  l’anesthésie  ainsi  déterminée  a  été  superficielle,  incomplète 
et  fugace.  En  outre,  le  dégagement  abondant  de  ces  vapeurs  d’éther,  provoqué  par  les  nou¬ 
veaux  appareils,  peut  n’être  pas  sans  inconvénient  pour  l’assistance. 

M.  Velpeau  ne  voudrait  pas  que  le  désir  de  faire  des  choses  nouvelles  conduisit  à  oublier 
les  anciennes.  Il  existe  un  moyen  d’anesthésie  locale  très-simple  et  très-efficace  :  c’est  celui 
indiqué  par  Arnold,  et  qui  consiste  dans  l’emploi  d’un  mélange  réfrigérant  fait  avec  de  la 
glace  pilée  et  du  sel  ordinaire,  et  renfermé  dans  un  sac  de  larlalane  que  l’on  applique  sur  la 
partie  dont  il  s’agit  d’obtenir  l’insensibilité.  M.  Velpeau  se  sert  constamment  avec  succès  de 
ce  procédé  d’anesthésie  pour  l’opération  de  l’ongle  incarné.  Il  suffit  de  quelques  minutes 
d’appUcaliop  dp  piélapgç  réfrigérant  pour  produire  l’insensibilité;  dès. que  l’on  voit  la  peau 


510 


L’UNIOI^  M^iniCÂLE. 


de  rorteil  blanchir,  on  peut  cesser  l’application  et  procéder  à  l’extirpation  de  l’ongle,  qui  gg 
fait  alors  absolument  sans  douleur.  Ce  moyen  est  donc  supérieur  à  l’éther,  puisguë,  de 
l’aveu  de  M.  Demarquay,  l’emploi  de  ce  liquide  ne  supprime  pas  complétemènt  la  doül'eür. 

M.  Désormaüx  s’est  servi,  il  y  a  dix  ans  au  moins,  d’un  appareil  c]e  l’invention  de  M.chai-i- 
rière,  sorte.de  petit  soufflet,  lançant  l’air  et  l’éther  à  la  fols,  et  destiné  à  produire  l’anesthésie 
locale.. Plus  récemment,  il  y  à  dix-huit  mois  ou  deux  ans,  il  a  eu  l’occasion  d'|’émployer  un 
autre  appareil  qu’il  avait  vu  mettre  en  usagé  chez  im  parfumeur  poür  projeter  déhs  l’air  divers 
liquides  odorants.  Ce  dernier  appareil,  connu  sous  le  nom  de  vaporisateur  liygiénii)tte,  ü^ 
peut  être  mis  en  œuvre  que  par  la  force  des  poumons.  '  ■  .  i 

Pour  pbtenir  ranéslhésie,  M.  Désormeaux  a  été  obligé,  dans  un  cas,  d’épuiser' l’énergié 
pulmonaire  de  six  de  ses  élèves  sans  arriver  à  un  résultat  bien  satisfaisant.  Quand  il  s’agit 
seulement  d’anesthésier  une  parlié  très-limitée  du  coips,  tels  que  l’orteil  ou  lô  prépucè;,  lé 
moyen  peut  avoir  une  eflicacitë  réelle,  mais  i!  ne  jouît  d’aucunè  action  lorsque  la  partie  ëSt 
volumineuse.  >  ", 

M.  Désormeaux  s’est  également  servi  du  mélange  réfrigérant.  d’Arnold  dont  a  parlé  M. Vel¬ 
peau.  Il  l’a  toujours  trouvé  plus  douloureux  que  l’éther,  à  tel  point  que  les  malades,  ayant 
déjà  subi  l’application  de  ce  mélange.,  préféraient  être  opérés  Une  seconde  fois  sans  anes¬ 
thésie  s’il  fallait  obtenir  celle-ci  parde  même  moyen.  ,  ; 

M.  Laborik  n’a  pas  eu  plus  à  së  louer  que  M.  Désormeaux  de  l’emploi  du  mélange  réfri¬ 
gérant  commé  agent  d’anesthésie  locale;  aussi  y  a-t-il, renoncé.  Il  préfère  de  beaucoup, pour 
l’opération  de  l’ongle  incarné,  l’usage  de  l’éther,  suivant*  le  mode  indiqué  par  M.  Demarquay, 
en  y  ajoutant  la  ligature  de  la  base  de  forteil,  serrée  au  point  d’y  interrompre  complètement 
la  circulation.  Grâce  à  l’emploi  de  ces  deux  moyens  réunis,  la  réfrigération  par  l’éther  et  la 
ligature,  l’ablation  de  l’ongle  se  fait  toujours  sans  la  moindre  douleur.  d 
M.  Maurice  Perrin  pense  qu’il  ne  faut  pas  confondre  deux  choses  bien  distinctes,  la  pro¬ 
priété  anesthésique  de  l'éther  et  son  action  réfrigérante.  Appliqué  localement,  l’éther  n’agit 
que  par  la  réfrigération  produite  par  son  évaporation.  Celle  réfrigération  et,  parlant,  l’anes¬ 
thésie  qui  en  est  la  conséquence,  est  toujours  superficielle,  incomplète,. insuffisante,  lorsqu’on 
emploie  l’ancien  procédé.  En  outre,  M.  Perrin  a  toujours,  vu  que  l’application  de.  lléibo'’. 
les  parties  sensibles,  telles  que  le  prépuce,  la  muqueuse  recto-anale,  etc.,  dans  l’opération 
de  la  circoncision,  dans  l’excision  des  tumeurs  hémorrhoïdales,  etc.,  provoquait  une  douleur 
tout  aussi  vive  que  celle  de  l’instrument  tranchant  lui-même.  Il  n’a  jamais  eu  à  se  louer  de  son 
emploi  dans  ces  conditions.  ,, 

Toutefois,  M.  Perrin  fait  des  réserves  quant  au  nouveau  moyen  qui  consiste  à  obtenir 
l’àtiesthésie  par  la  projection  de  l’éther  pulvérisé.  On  sait  que  la  réfrigëratioh- produite 
par  un  liquide  réduit  à  l’état  moléculaire,  à  l’état  de  poussière,  est  incomparablement 
plus  intense  que  lorsque  ce  liquide  est  appliqué  sous  la  forme  ordinaire.  A  ce  point  dé  vue', 
cependantj  l’expérience  de  M.  Le  Fort  n’est  nullement  concluante.  Elle  ne  diffère  en  rien  de 
cette  expérience  vulgaire  des  cabinets  de  physique,  qui  consiste'  à  obtenir  la  congélation  de 
l’eau  dans  un  ballon  à  la:  surface  duquel  on  a  répandu  une  couche  d’éther  liquide  dont  on 
active  la  vaporisation  à  l’aide  d’un  courant  d’air. 

Jusqu’à  nouvel  ordre,  M.  Perrin,  à  l’exemple  de  M.  Velpeau,  préfère  le  mélange  d’Arnold, 
comme  agent  d’anesthésie  locale.  Il  l’a  toujours  employé  avec  succès  et  sans  déterminer  la 
moindre  douleur  chez  ses  opérés.  Aussi  est-il  étonné  d’entendre  quelques-uns  de  ses  collè¬ 
gues  émettre  à  ce  sujet  des  opinions  si  différenteSi 
M.  Le  Fort  répète  ce  qu’il  a  déjà  dit  en  commençant,  savoir ,  que  l’éther  n’agit  comme 
moyen  d'anesthésie  locale  qu’à  litre  de  réfrigérant.  C’est  ce  qui  fait  la  supériorité  du  nou- 
.veau  procédé  sur  l’ancien,  puisque  les  liquides,  sous  la  forme  de  poussière,  jouissent  de  pro¬ 
priétés  réfrigérantes  bien  plus  considérables  que  sous  la  forme  ordinaire.  Il  a  suffi  à  M.  Le 
Fort  d’une  demi-minute  pour  provoquer  l’anesthésie  chez  les  deux  malades  auxquels  il  a 
ouvert  des  bubons.  Il  n’est  pas  de  mélange  réfrigérant  capable  de  produire  un  pareil  résul¬ 
tat  avec  une  telle  rapidité.  Avec  l’appareil  de  M.  Richardson,  on  détermine  des  effets  encore 
supérieurs  :  en  quelques  secondes,  les  parties  sur  lesquelles  on  dirige  le  jet  d’éther  pulvérisé 
sortant  de  cet  appareil  sont  congelées,  rendues  blanches  et  absolument  insensibles. 

M.  Velpeau  s’étonne,  commé  M.  Pernn,  qu’il  puisse  ÿ  avoir  de  telles  dissidences  dans  la 
constatation  d’une  chose  aussi  simple  que  les  effets  de  l’application  du  mélange  réfrigérant 
d’Arnbld.  Il  ne  peut  expliquer  les  effets  inexplicables  observés  par  MM.  Désorméaux 
et  Laborie  qu’en  admettant  une  différence  essentielle  dans  le  mode  d’application.  M.  Vel- 


L’UNION  MÉDICALE. 


511 


peau  n’a  Jamais  rien  vu  de  semblable.  Jamais  ses  opérés  ne  se  sont  plaints;  jamais  l’appli- 
calion  du  mélange' réfrigérant  n’a  été  dbuloureuse  pour  eux,  et  toujours  il  lui  a  suffi  de 
quelques  minutes  d’application  pour  Obtenir  unè  anesthésie  complète.  — M.  Velpeau  ne  voit 
aucune  raison  de  préférer  l’éthêr  au  mélange  réfrigérant.  Si  M.  Laborie  a  obtenu  dés  effelte 
d’anesthésie  complets  par  l’emploi  de  l’éther  dans  l’opératiOn  de  l’onyxis,  c’ekt  qu’il  y  a  joitit 
la  ligature  dé  la  base  de  l’orteil,  laquelle  peut  suffire  à  elle  seule  pour , provoquer  l’anes¬ 
thésie,  ainsi  que  M.  Velpeau  l’a  souvent  expérimenté  lui-même. 

M.  Velpeau  ne  croit  pas  qu’il  soit  possible  de  mettre  en  doute  la  réalité  de  l’anesthésie 
locale  par  le  mélange  réfrigérant.  Il  y  a  quinze  ans,  au  moins,  qu’il  emploie  ce  moyen  de 
douze  à  quinze  fois  par  an,  et  toujours  aveu  tin  égal  succès. 

,  M.  Gu^rsant  s’en  est,  toujours  servi  avec  le  plus,  grand  avaDtfig.e-,.ppur  ropération  de 
.  l’ongle  inçarné  et  .pour  la  circoncision.  Il  emploie  le  Prélangè  réfrigéranC^mplement  contenu 
clans  un. petit  sac, de  baudruche.; 

M.  DEMARQUAT  a  observé  des  conditions  dans  lesquelles  le  mélange  réfrigérant  a  déterminé 
des  douleurs  vives  et  parfois  intolérables  :  c’est  lorsqu’il  est  appliqué  sur  des  parties  enflam¬ 
mées  ou  sur  la  peau  dépouillée  de  son  épiderme.  En  dehors  de  ces  cas,,  il  tient  le  mélange 
réfrigérant  pour  un  bon  moyen  d’anesthésie  Ipcale;  il  ajoute  qu’il  ne  faut  pas  employer 
l’éther  lorsqu’on  veut  faire;des  cautérisations  transcurrentes,  car  alors  on  pourrait,  comme 
on  l’a  vu  plusieurs  fois,  provoquer  des  accidents  produits  par  l’inflammation  de  ce  liquide  si 
inflammable,  ,  ,  . 

M.  Lèon  LAbbé  a  eu  l’occasion  d’observer  les  effets  de  l’application  du  mélange  de  glace 
et  de  sel  employé  comme  moyen  de  produire  l’anesthésie  locale.  Il  pense  qu’il  nedaut  pas 
se  préoccuper  seulement  cle-l’action  du  mélange  réfrigérant  au  moment  où  on, l’applique, 
avant  l’opération,  mais  encore, de  ses  effets  une  fois  que  celle-ci  a  été  pratiquée.  M.  Labbé 
a  vu,  dans  plusieurs  circonstances,  l’emploi  de  ce  moyen  être,  suivi,  pendant  plusieurs  heures 
après  l’opération,  de,  douleurs  extrèmenaent  vives,  à  ce  point  que.  les  malades,  condamnés 
à  subir  une  deuxième  opérationj  préféraienbeu  affronter  les  souffrances  plutôt  que  d’éprouver 
une  seconde  fois  la  longue  torture  causée  par  le  mouvement  de  réaction  qui  avait  suivi  l’ap¬ 
plication  de  la' glace.  M.  tabbé  déclare  avoir  également  observé  des  points  gangréTieux 

aetéiiui-néb  p<xi>  lo  môme  moyen,  à  IA  suite  d’une  roaoUon  trop  intense.  A  ce  double  pôint 

dè  vue,  il  préfère  l’éther  que  l’on  se  procure  d’ailleurs  plus  facilement  que  la  glace,  puis¬ 
qu’on  le  trouve  chez  tous  les  pharmaciens.  >  ’  .  ■ 

M.  Velpeau  n’a  jamais  rien  .  vu,,  dans  sa  longue,  pratique,  àe  pareil  à  ce  que  raconte 
M.  Labbé.  II.  faut  .^yideramépt  que,  dans  les  cas  dont  il  s’agit,  t’application  du  mélange 
réfrigérant  ait  été'poussëè  beaucoup  plus  loin  qu’il  ne  convenait  poiij  .produirè  l’anesthésie. 

,  Celle-ci  manifeste  au.  bout  de  quelques  minutes,  et  eilè  est' indiquée  parla  blancheur 
mate  .de'.fa,  peau  qùî  .fecouvre  la  partie  spùmis'e  à  fa  réfrigéraiïbn.  M.'  Velpeau  n’a  jamais 
observé  “que  ce  moyen  fût  douloureux  ni  pendan  t  ni  après  son  .application.  Il  n’a  pas  remarqué 
davantage  l’apparition  dé  ce&.  points  mortifiés  dont  a  parlé  M.  Labbé.  En  présence  de 
résultats  si  cpnlradjctoires,  il  ne  peut  sè  défendre  de  ridée  qu’ils  tiennent  à  Une  différence 
essentielle  dans  le  mode  d’application  du  moyen.  M.  Velpeau  ne  voudrait  pas  que  de  pareils 
faits,  pèilt-être  mal  interprétés,  conduisissent  à  rejeter  un  moyen  que,  pour  son  compte,  il 
considère  comme  aussi  efficace  qu’înoffensif. 

.  M.  Broca  ne  peut  admettre  que  l’application  de  la  glace  pendant  le  temps  nécessaire  pour 
produire,, l’anesthésie  locale  ait  pu  déterminer  lès  effets  observés  par  M.  Labbé.  Le  froid  le 
plus  intense;  quand  il  est  peu  prolongé,  ne  provoque  jamais  la  mortification  des  tissus.  Cela 
résulte  de,  toutes  les  expériences  et  de  toutes  les  observations  qui  ont  été  faites  à  ce  sujet. 
Quand,  là  gangrène  survient  dans  ces  conditions,  c’êst  qu’elle  se  manifeste  comme  complica¬ 
tion  rës'ullanf  d’influences  méconnues.  La  réfrigération,  prolongée  seulement  pendant  trois  à 
cinq  minutes,  n’est  jamais  suivie  de  mortification  des  tissus,  même  lorsque  ceux-ci  ont  été 
compléteitfent  congelés  et  que  les  liquides  qui  les  abreuvent  se  sont  pris  en  glaçons. 

M.  Broca,  pendant  son  internat  à  l’hôpital  Beaujon,  dans  le  service  de  Robert,  a  été  témoin 
d^un  cas  dans  lequel  ce  chirurgien  avait  cherché  à  provoquer,  par  l’application  du  mélange 
réfrigérant,  l’anesthésie  locale  d’un  gros  orteil  dont  il  avait  à  pratiquer  l’amputation.  La 
réfrigéraiion.  fut_poussée_.si  loin  gue  l’orteil  fut  congelé  jusqu’au  centre.  Pendant  l’opéràtion 
les  assistants  entendaient  les  glaçons  craquer  sous  le  bistouri.  L’opéré  ne  ressentit  pas  la 
moindre  douleur  pendant  toute  la  durée  de  cette  opération,  qui  s’acheva  sans  qu’une  goutte 
de  sang  sortît  des  vaisseaux  complètement  gelés.  Non-seulement  il  n’y  eût  pas  de  morlifi- 


).12 


L’UNION  MÉDICALE, 


cation  dans  Je  .Lambeau,  taillé  par  le  .cbirurgien,  mais ,  encor, e  ce  lambeau  se  cicatrisa  com¬ 
plètement  par  réunion  immédiate,  sans  ombre  de  réaction  inflammatoire.  'Assurément  l’applj, 
cation  d’un  mélange  réfrigérant  sur  une  partie  du  corps  peut  en  provoquer  la  mortification 
lorsque  elle  se  prolonge  trop  longtemps,  par  exemple  pendant  une  demi-heure  ;  mais,  born^ 
au  laps  de  temps  nécessaire  pour  produire  l’anesthésie  locale,  elle  né  peut  jamais  amener 
la  gangrène;  du  moins  celle-ci  n’a  jamais,  été  observée  dans  les  expériences  très-nom¬ 
breuses  qui  ont  été  faites  à  cet  égard.  ,,  '  ,  ,  A.  Tartivel. 


COURRIER. 


ASSOCIATION  6ÉNÉRALE.  —  L’Assemblée  générale  annuéliô  (le  rAssocia.tio,n  qui,  à  cause 
de  l’épidémie  de  choléra,  n’a  pu  avoir  lieu  à  la  fin  d’octobre  dernier,  se  tiendra  le  dimanche 
8  avril  prochain,  à  2  heures,  dans  l’amphithéâtre  de  l’Administration  dé  l’assistance  publique, 
avenue  Victoria.  • 

Le  même  jour  aura  lieii  le  banquet  offert  à  MM.  les  présidents  et  délégués  des  Sociétés 
locales^  au  Grand-Hôtel,  boulevard  des  Italiens,  5  7  heures  du  soir.  ^ 

Le  prix  de  la  souscriptiôn  est  de  vingt  francs.  - 

On  soiisorit,  dir'ectemènl  ou  par  lettre,  chez  M.  le  ddcteur  Brun,  trésorier  de  la  Société 
centrale,  rué  ■d’Aumâle,  n°  23.  :u 

—  Par  décret  en  date  du  là  mars  1866,  rendu  sur  la  proposition  du  ministre  de  la  marine 

et  des  colonies,  ont  été  promus  ou  nommés  dans  l’ordre  impérial  de  la  Légion :d?honneur, 
savoir  :  '  '  ?  ■  :  •  > , 

Au  grade  d'offtcier  :  M.  Pellegrin  (Lucien-Marius-Denis),  médecin  de  1"  classe  de  la  ma¬ 
rine  ;  chevalier  le  15  novembre  1856  :  3A  ans  de  services  effectifs,  dont  17  à  la  mer.'  ■  :  ■  : 

■  Au  grade  de  chevalier  :  M.  R.icard  (François-Pierre),  médecin  de  classe  de  là  mariné  : 
20  ans  dé  services  effectifs,  dont  11  à  la  mer.  —  M.  Toye  (Louis-Marie-Michiel),  médecin  de 
1"  classe  de  ta  marine  :  19  ans  de  services  effectifs,  dont  13  à  la  mer. 

—  A  l’occasion  de  l’anniversaire  de  la  naissance  du  Prince  Impérial,  Sa  Majesté  a  daigné, 
comme  les  années  précédentes,  autoriser  le  ministre  de  l’Intérieur  à  Lui  désigner  un  certain 
nombre, de  maires  que  recommandent,  à  la  fois,  la  lotigiie  durée  de  leur  administration,  leur 
dévouement  au  bien  public  et  l’estime  dont  ils  sont  entourés.  Sur  le  compte  qu,i  Lui  a  été 
rendu  des  services  de  ces  magistrats,  placés  presque  tous  à  la  tête  de  comrhunes  rurales, 
l’Empereur  a  nommé  dans  l’ordre  de  la  Légion  d’honneur  F  - 

Aù  grade  dV chevalier  :  Le  baron  d’Hombres,  maire  deSaint-Hippolyte-cle-Caton  (Gard)  : 
en  fonctions  depuis  39, ans..  Membre  de  la  commission  administrative  dé  l’hospice  d’Ala'is  et 
présidé'nt  d’une  .Société  de  secours  mutuels.  Exérce  gratuitement  là  médecine  dans  sa  corà- 
mune.  —  M.  Raybaud,  maire,  d’Ampus  (Var)  :  32  ans  de  services  gratuits,  dont  29  comme 
maire.  Exerce  lâ  médécine  avec  le  plus  louable  désiplérèsseinent  et  s’est  distingué  par  son 
dévouement  lors  dès  épidémies  cholériques  de  1835  et ‘de  185Z(. 

,r-  M.  le  docteur  Rousselin,  médecin-adjoint  du  service  de  M.  Calmeil,  à  Charenton,  vient 
d’êire  iiommé  inspecteur  général  des.  asiles  d’aliénés.et  dp  service  sanitaire  .des  prisons,  en 
remplacement  de  M.  Parchappe,  démissionnaire  depuisquelquesjpurs. 

—  On  lit  dans  le  Moniteur  des  Communes  :  m  A  la  campagne,  la  question  de  la  conserva¬ 
tion  du  pain  est:  d’üne  grandeJrapbriancé,  Pour  économiser  le  temps  et  le  combustible  on 
fait  de  grosses  fournées,  on  cuit  souvent  le' pain  pour  dix  ou  douze  jours,  et,  quand  vient  la 
fin’ de  cette  provision,  les  miches  sont  bien'dures  et  sentent  le  moisi. 

«Un  pauvre  forgeron  d’Auberive  (Haute-Marne),  nommé  Martin,  a  voulu  parer  à  cet 
inconvénient.  Il  aurait  trouvé  un  procédé  fort  simple  et  point  dispendieux,  au  moyen  duquel 
on  empêche  le  pain  frais  de  durcir.  Le  même  système  ramollit  le  pain  le  plus  dur. 

«  Si  l’invention  du  sieur  Martin  donne  les  résultats  satisfaisants  qui  sont  indiqués,  elle  ne 
serait  pas  moins  précieuse  pour  les  armées  en  campagne  quepodr  les  ménages  ruraux.  Aussi 
annonce-t-on  que,  déjà,  S.  Exe.  le  ministre  de  la  guerre  a  fait  mettre  à  la  disposition  du  for¬ 
geron  d’Auberive,  pour  les  traiter  par  son  procédé,  plusieurs  kilogramme  de  biscuit  de 
troupe,  ü 


,  _  ,  Le  Gâranf,  G.  RichelOT. 

Paris.  —  Typograpüte  Fémx  Maltests  et  Cf,  rue  des  peus-Portes-Saint-Sauveur,,22, 


L’UNION  MÉDICÂtÆ. 


OSTÉINE 

MOURIÈS 


VINdeOUINIUM 

D’AIFRED  labarraqpe 


Poudres  et  Pastilles  américaines 

de  PATERSON.  Spécinqiies  blsmntho-ina- 
sncsicns.— Les  principaux  journaux  de  médecine 
français  et  étrangers  ont  signalé  la  snpépiorité 
de  ces  mcdîcaments,  dont  l’ efficacité  a  été  re¬ 
connue  par  la  très  grande  majorité  des  praticiens 
dans  les  cas  de  «yspepsie,  i»fgestions  labo¬ 
rieuses,  Gastrites,  «astpalglesi  etc.  Les  sels 
bismuthiques  et  magnésiens  du  commerce  laissant 
généralement  beaucoup  à  désirer,  le  Bismuth  et  la 
Magnésie  renfermés  dans  ces  deux  préparations  se 
recommandent  par  une  pureté  à  toute  épreuve 
et  une  coût plète  inaltérabilité. 

DOSE  :  l'ondres,  2  à  4  paquets  chaque  jour 
pour  les  adultes  (demi-dose  pour  les  enfants).  , 
Pastilles,  15  à  20  chaque  jour  pour  les  adultes 
(demi-dose  pour  les  enfants). 

NOTA.  ï.es  Pastilles  dePaterson  rempla¬ 
cent  avantiigeuseincnt  celles  de  Vichy. 

PRIX  ;  La  boîte  de  30  paquets  de  Poudre,  5  fr.; 
la  boîte  de  100  grammes  Pastilles,  2  fr.  50  c. 
Remise  d’usage  aux  médecins  et  'pharmaciens. 
Dépôt  général,  chez  LEBEAULT,  pharmacien, rue 
I  Réaumur,  43,  et  rue  Palestre,  29;  —  k Lyon,  place 
des  Terreaux,  25  ;  et  dans  les  pharmacies  de  France 
et  de  l’étrangôr.  —  Prospectus  français,  anglais, 
allemands,  italiens,  espagnols,  portugais  et  hol- 


SIROP  DÉPURATIF  1 

D’ÉGORGES  D’ORÂNGES  AMÈRES  | 

A  l’iodure  de  potassium. 

Préparé  par  J.-P.  LAROZE,  Parmacien. 

Les  médecins  les  plus  célèbres ,  spécialement 
M.  le  docteur  Philippe  Ricord  et  M.  le  professeur 
Nélaton,  ont  choisi  pour  excipient  de  l’iodure  de 
potassium  le  Sirop  d’écorces  d’oranges  amères  bien 
préparé.  L’expérience  prouve  qu’uni  à  ce  Sirop, 
l’iodure  de  potassium  perd  sa  propriété  irritante 
sur  ta  membrane  muqueuse  de  l’estomac  ;  que  ja¬ 
mais  il  ne  détermine  d’accès  gastralgique  ,  qu’il 
s’assimile  facilement  etquel’intégrité  des  fonctions 
est  toujours  sauvegardée.  Comme  la  cuillerée  à 
bouche,  pesant  20  gram.,  contient  exactement  40 
centigrammes  d’iodure,  et  la  cuillerée  à  café,  pe¬ 
sant  5  grammes,  en  contient  lO  centigrammes,  on 
arrive  facilement,  soit  d’emblée,  soit  d’une  manière 
graduelle,  aux  dosés  adoptéespar  les  thérapeutistes. 
Le  flacon  :  4  fr.  50  c.—  Dépôt  à  Paris,  rue  Neuve- 
des-Petits-Champs,  26,  et  dans  toutes  les  pharma¬ 
cies  de  France  et  de  l’étranger. 

Fabrique,  expépitions  :  Maison  J.-P.  Laroze, 
rue  des  Lions-St-Paul,  2,  Paris. 


Cette  préparation,  qui  est  une  combinaison  de 
phosphate  de  chaux  et  d’albumine,  est  essentielle¬ 
ment  assimilable.  Elle  supplée  k  l’insuffisance  du 

prin/>ipa  <'al/'nirp.  dans  l’alimcnf atîôn  larsqua,  duna 

certaines  conditions,  l’organisme  a  besoin  d’une 
proportion  plus  que  normale  de  sels  de  chaux.  Au 
moment  de  la  dentition  surtout,  VOstéine  Mouriés 
rend  de  grands  services.  A  l’aide  de  cet  aliment, 
sous  forme  de  semoule,  les  enfants  percent  leurs 
dents  rapidement,  sans  convulsions,  presque  sans 
souffrance.  Administré  k  des  nourrices,  il  passe 
dans  leur  lait,  ainsi  que  le  démontre  l’analyse,  et 
contribue  k  la  formation  rapide  et  parfaite  du  sys¬ 
tème  osseux  chez  l’enfant.  2  fr.  le  flacon.  Dépôt  k 
Paris,  154,  rue  Saint-Honoré. 


Ce  Vin  présente  aux  médecins  et  aux  malades 
des  garanties  sérieuses  comme  tonique  et  fébri¬ 
fuge.  Le  titrage  garanti  toujours  constant  des  al¬ 
caloïdes  qu’il  contient,  le  distingue  de  tous  les 
autres  médicaments  analogues. 


378,  r.  St-Honoré,  au  coin  de  la  r.  de  Luxembourg. 

..Ce  Vin  est,  depuis  60  ans,  reconnu  comme  l’un 
dés  toniques  les  plus  puissants.  Sous  le  même  vo¬ 
lume,  il  contient  beaucoup  plus  de  principes  que 
tous  les  autres  vins  de  quinquina,  ce  qui  peripet 
aux  personnes  délicates  de  le  couper  avec  partie 
égale  d’eau. 

Gomme  fébrifuge,  c’est  l’adjuvant  indispensable 
du  sulfate  de  quinine ,  qu’il  remplace  même  avec 
avantage  dans  beaucoup  de  cas. 

Exiger  la  signature  :  G.  Séguin. 


vésigâtoires-gautères 

PRODUITS  LE  PERDRIEL 

Honorés  de  plusieurs  médailles  d’or,  d’argent  et 
de  bronze  aux  diverses  expositions  françaises  et 
étrangères. 

Taffetas  et  rapiers  cplspastîqiies  pour 
Vésicatoires. 

Pois  élastiques  k  la  guimauve  et  au  garou 
(admis  dans  les  hospices  civils  de  Paris)  pour  en¬ 
tretenir  les  CAUTÈRES. 

Compresses  en  papier  lavé  pour  remplacer  le 
linge.  —  serre-bras  élastiques  préférables 
aux  bandes. —Ces  produits  rendent  l’entretien  des 
exutoires  propre,  commode  et  discret. 

Vente  en  gros,  chez  Le  Perdriel,  pharm.acien, 
rue  Sainte-Croix-de-la-Brelonnerie,  54,  Paris. 

Détail,  faub.  Montmartre,  76,  phar.  Le  Perdrjei. 


fSirop  et  ^in  diseiiitlfis 

de  CHASSAING 


RAPPORT  DE  l’académie  DE  MÉDECINE 

Seules  préparations  contenant  les  deux 

digestifs  PEPSINE 

Employées  avec  succès  dans  les  Gastralgies, 
Gastrites,  Dyspepsies  et  comme  tonique. 
Dépôt  central,  3,  rue  Réaumur,  Paris. 
En  vente  ;  rue  Duphot,  î;  —  Faubourg 
Montmartre,  76. 


L’UNION  MÉDICALE. 


D 


FABRICATION  EN  GROS  DEPUIS  1854. 

L’accueil  que  le  Corps  médical  a  fait  à  notre 
produit,, et  son  emploi  dans  les  hôpitaux,  témoi¬ 
gnent  des  soins  excessifs  apportés  à  sa  prépara¬ 
tion  et  de  sa  force  digestive  toujours  égale. 

Elle  est  administrée  avec  succès  dans  les  Dys¬ 
pepsies,  Gastrites,  Gastralgies,  Aigreurs,  Pi¬ 
tuites,  Diarrhées  et  Vomissements,  sous  forme 
d’KIixir,  Vin,  Sirop,  PnstUlcs,  rriscs, 
PiluSe!^  OU  liragécs. 

Pour  éviter  les  contrefaçons,  exiger  le  cachet 
BOUDAULT  et  la  signature  : 

Dépôt.-  Pharmacie  HoiTOT,rue 
des  Lombards,  24.  Paris. 

GRÂMÜLES  DE  DiGiTALif^E 

d’HoMouE  et  Qüevenne,  auteurs  de  la  découverte. 
■  La  Digitaline,  principe  actif  de  la  Digitale  pour¬ 
prée,  dont  elle  représente  exclusivement  les  pro- 
^priétés  thérapeutiques,  ainsi  que  le  prouvent  tous 
les  travaux  publiés  à  ce  sujet,  continue  d’être  pré¬ 
parée  sous  leur  surveillance  directe. 

Les  Médecins  peuvent  donc  toujours  compter  sur 
l’identité  et  la  précision  de  dosage  des  Granules 
sortis  de  leur  laboratoire  et  livrés  au  public  en 
Flacons  de  60  Granules,  revêtus  du  cachet  des  in¬ 
venteurs.  —  Prix  pour  le  public  :  3  francs. 

Remise  d’usage  pour  les  Pharmaciens  et  Méde¬ 
cins.—  Maison  COLLAS,  rue  Dauphine,  8,  à  Paris 

Sirop  min.  sulfureux  au  Goudron 

de  CROSNIER ,  pharmacien,  ce  sirop  est  em¬ 
ployé  depuis  quinze  ans  pour  guérir  les  Affections 
chroniques  des  bronches  et  des  poumons,  Toux, 
Rhumes,  Bronchite  rebelles  et  Phthisie  commen¬ 
çante.  —  Pharmacie  ,  rue  Montmartre,  95. 


PASTILLES  DE  DETHAN 

AU  CHLORATE  DE  POTASSE. 

Préconisées  dans  les  stomatites  ulcéreuses  diph- 
théritiques,  aphthes,  angine  couenneuse,  croup 
muguet;  dans  les  gingivite,  amygdalite,  pharyn¬ 
gite,  gangrène  de  la  bouche,  le  scorbut,  et  surtout 
contre  la  salivation  mercurielle.  —  A  Paris,  phar¬ 
macie  DETHAN ,  90,  faubourg  Saint-Denis  /  phar¬ 
macie  ROUSSEL,  place  do  la  Croix-Rouge,  i . 


DRAGEES  DE  PROTO  IODÜRE  DE  FER 

ET  DE  MANNE  , 

de  L.  FOUGHER ,  pharmacien  à  Orléans..  —  Ces 
Dragées  ont  sur  tous  les  autres  ferrugineux  l’in¬ 
comparable  avantage  d’être  aussitôt  dissoutes 
qu’arrivées  dans  l’estomac ,  et  en  outre  celui  non 
moins  important  de  ne  jamais  constiper. 

Prix,  pour  le  public,  3  fr.  le  flacon.  —  Pour  les 
Pharmaciens,  i  fr.  7b  c. 


LES  PASTILLES  DIGESTIVES  A  LA  PEPSINE 

DE  WASMANN 

sont  très  employées  dans  les  cas  où  la  digestion  des 
aliments  albuminoïdes  est  difficile  ou  impossible, 
parce  qu’elles  constituent  la  seule  préparation  où 
la  PEPSINE  soit  conservée  INALTÉRÉE  et  sous  une 
orme  agréable  au  goût.— Rue  St-Honoré,  161,  kla 
Pharmaciedu  Louvre,  et  dans  toutes  les  pharmacies. 


Préparations  de  Perchlorure  de  fer 

du  D"  DELEAU,  méd.  du  Dépôt  des  condamnés. 

TîjTjlUthm  ntyrïtiftlo  Solution  oa,A»oix^\ic-  h. 

Sirop,  Pilules,  Pommades.  Injections  pour  hommes 
et  pour  femmes. 

Dépôt  général,  ancienne  phar.  BAUDRY,  rue  de 
Richelieu,  44,  k  Paris,  G.  KOCH,  successeur. 


AVIS 

Depuis  le  mois  de  janvier  dernier,  la  Revue  contemporaine,  recueil  considérable  et 
sérieux,  dont  tous  les  hommes  instruits  connaissent  le  mérite,  publie  une  édition 
mensuelle  au  prix  de  10  francs  par  an.  C’est  le  recueil  le  meilleur  marché  qu’il  y  ait 
au  monde.  Chaque  numéro,  publié  le  25dumois,  contient  doM;se  d’impression, 

c’est-à-dire  la  matière  d’un  volume  ln-8o  ordinaire.  Dans  chaque  numéro,  on  trouve 
des  études  de  science,  de  littérature,  d’histoire,  des  récits  de  voyage,  des  œuvres 
d’imagination  et  de  haute  critique,  d’économie  politique  et  sociale,  d’art  et  d’archéo¬ 
logie,  enfin  des  chroniques  des  sciences,  des  lettres,  de  la  politique,  de  l’industrie  et 
des  finances.  Rien  n’est  plus  varié  que  l’ensemble  des  travaux  publiés  par- la  Revue 
contemporaine  mensuelle,  rien  n’est  plus  propre  à  introduire  dans  les  familles  une 
lecture  instructive,  intéressante,  à  tenir  les  gens  instruits  au  courant  du  mouvement 
de  l’esprit  humain.  Ou  remarque,  parmi  les  rédacteurs,  des  écrivains  et  des  savants 
comme  MM.  Sainte-Beuve,  Barrai,  Lélut,  le  général  Daumas,  Darimon,  Léon'Gozlan, 
de-laGuéronnière,  Levasseur,  Babinet,  Dehérain,  Ernouf,  etc.,  etc. 

On  s'abonne  pour  1  année  entière  au  prix  de  10  francs,  pour  toute  la  France;  — • 
pour  le  second  seinestre  au  prix  de  6  francs.  —  Paris,  rue  du  Pont-de-Lodi,  1.  — 

Mandats  de  poste.  / 


#.vr.is.  —  Typographie  FÉiix  Maitestb  et  Ce,  rue  des  Deux-Portes-Salnt-Sauveur,22. 


Vingtième  année. 


N*  55. 


Mardi  20  Mars  1866. 


om  DE  L'ABONNEMENT  : 

PODU  PAllIS 
ET  LES  DÉPARTEMENTS. 

(An . 32  fr. 

6  Mois .  17  n 

3  Mois .  9  » 


■  COI) veillions  ppstalcs. 


JOURNAL 

DES  INTÉRÊTS  SCIENTIFIQÜES  ET  PRATIQUES, 

MORAUX  ET  PROFESSIONNELS 

DU  CORPS  IVIÉDICAL. 


BUREAU  D'ABONNEMENT 
rue  du  Faubourg -Honlmarlre, 

S6,  «  Paris. 

Dons  tes  Départements, 
Clicz  les  priiicipaus  Libraires, 
Et  dans  tous  les  Bureaux  de 
l’os'e,  cl  des  Messagerie» 
Impériales  el  Générales. 


Ce  Journal  paraît  trois»  fois  par  Semaine,  le  MAltni,  le  le  SAMEW, 

ET  rOUME,  PAU  ANNÉE,  4  BEAUX  VOLUMES  IN-S»  DE  PLUS  DE  600  PAGES  CHACUN- 


roiit  ce  qui  concerne  la  Rédaction  doit  être  adressé  à  SI,  le  Docteur  A.médée  XATOwn,  Rédacteur  eu  chef.  —  Tout  ce  qui 
concerne  l’Administration,  à  SI.  le  Cérant,  rue  du  Faubowg-ltlontmartré,  561  ' 

Les  Leltre^l  Paquets  doivent  être  affranchis. 


BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE. 


CONFÉRENCES  HISTORIQUES  faites  pendant  l’année  1865  à  la  Faculté  de  médecine  de  Paris, 
par  MM.  Verneüil.  Les  cliirurgiens  énulils  :  Antoine  Louis.  —  Lasègue,  l’École  de  Halle  : 
Frédéric  Hoffmann  el  Slahl.  —  Chauffard,  Laënnec.  — Léon  Le  Fort,  Uiolan.  —  Parrot, 
Maximilien  Sloll.  —  Follin,  Guy  de  Chtiuliac.  —  Béclard,  Harvey.  —  Trélat,  Würlz.  — 
Gubler,  Sylvius  et  l’ialrocliimie.  —  Tarnier  ,  Levrel.  —  Lorain,  Jenner.  —  Axenfeld, 
Jean  de  Wier  el  les  sorciers.  —  BROCA,.GeIse.  Un  vol.  in-8°  de  506  pages.  —  Prix  :  6  fr. 

DICTIONNAIRE  ANNUEL  DES  PROBRÊS  DïSr^ClENCES  ET  INSTITUTIONS  MÉDICALES  ;  suite  et 
complément  de  tous  les  Dictionn:iires,,pai'  M.  P.  Garnier,  rédacteur  de  VUmon  Médicale, 
précédé  d’une  Introduction  par  M.  le  docteur  Amédée  Latour.  Deuxième  année,  1865.  Un 
grand  vol.  in-18  de  7A0,  pages.  —  Prix  :  6  fr. 

La  première  année,  186^,  est  en  vente  au  prix  de  5  fr. 

ANNUAIRE  DE  THÉRAPEUTIQUE,  DE  MATIÈRE  MÉDICALE,  DE  PHARMACIE  ET  DE  TOXICOLOGIE 
POUR  L’ANNÉE  186G ,  contenant  le  résumé  des  travaux  thérapeutiques  et  toxicologiques 
publiés  en  1865,  et  les  formules  des  médicaments  nouveaux;  suivi  d’un  mémoire  sur  les 
poisons,  les  venins,  les  virus,  les  miasmes  spécifiques  dans  leurs  rapports  avec  les  fer¬ 
ments,  par  A.  Boüchardat,  professeur  d’iiygiène  à  la  Faculté  de  médecine  de  Paris,  pré¬ 
sident  de  l’Académie  de  médecine.  26*  année.  Un  vol.  in-18  de  Zi22  pages,  —  Prix  :  1  fr.  25. 

ANNUAIRE  DE  MÉDECINE  ET  DE  CHIRURGIE  PRATIQUES  POUR  1866.  Résumé  des  travaux  pra¬ 
tiques  les  plus  importants,  publiés  en  France  el  à  l’étranger  pendant  l’année  1865,  par 
M.  P.  Garnier,  rédacteur  de  {'Union  Médicale ,  cl  M.  A.  Wahu,  médecin  principal  des 
hôpitaux  militaires.  21*  année.  Un  vol.  in-18  de  323  pages.  —  Prix  :  1  fr.  25. 

Ces  quatre  ouvrages  se  trouvent  chez  Germer-Baillière,  libraire,  17,  rue  de  l’ÉcoIe-de-Mé- 

decine,  à  Paris. 

LA  TRICHINA  SPIRALIS  D’OWEN.  Histoire  naturelle,  pathologie,  médecine  légale,  hygiène 
publique,  police  médicale,  par  le  docteur  Prosper  de  Pietra  Santa,  avec  figures  interca¬ 
lées  dans  le  texte.  Chez  J.-B.  Buillière  et  fils.  —  Prix  :  1  fr. 

HYGIÈNE  PHILOSOPHIQUE  DE  L’AME,  par  P.  Foissac,  docteur  en  médecine  de  la  Faculté  de 
Paris,  lauréat  de  l’Institut,  chevalier  de  la  Légion  d’honneur  et  de  l’ordre  de  Grégoire  le 
Grand,  membre  de  la  Société  météorologique  de  France,  ancien  président  de  la  Société  du 
1"  arrondissement.  D«Ma;tè?ne  édition,  revue  et  augmentée.  Un  vol.  in-8°  de  570  pages.  Chez 
J.-B.  B  aillière  et  fils,  rue  HaulefeuLlle,  19.  —  Prix  :  7  fr.  50  c. 

LA  PUSTULE  MALIGNE  PEUT-ELLE  SE  DÉVELOPPER  SPONTANÉMENT  DANS  L’ESPÈCE  HUMAINE? 
Mémoire  lu  à  l’Académie  impériale  de  médecine,  par  le  docteur  T.  Gallard,  médecin  de 
la  Pitié,  etc.  Chez  P.  Asselin,  éditeur,  libraire  de  la  Faculté  de  médecine,  place  de  l’École- 
de-Médecine. 


L’UNION  MÉDICALE. 


ESSENCE  DÉPURATIVE 

A  L’IODCBE  DE  POTASSIÜM , 
nu  nocteur  nuCOCX,  de  l'oltlcrs. 

Offrir  au  praticien  un  médicament  d’un  dosage 
faeile,  d’une  efficacité  réelle,  en  assoeiant  des  ex¬ 
traits  sudorifiques  et  dépuratifs  avec  l’iodure  de 
potassium,  de  façon  à  éviter  tout  précipité  inerte  ; 
donner  au  malade, sousun  petit  volume, un  remède 
actif  et  peu  coûteux,  sont  les  motifs  qui  peuvent 
faire  ordonner  ee  produit  dans  les  affections  scro¬ 
fuleuses,  lierpétiques,  rhumatismales  et  surtout 
syphilitiques. 

Dépôt  dans  les  principales  pharmacies  deFrance. 
A  Paris,  pharmacie  DETHAN,  faub.  St-Denis,  90. 


ÉTABLISSEMENT  HYDRO-MINÉRAL  DE 

FOUGUES 


CONSTIPATION 

MIGRAINE 


Ces  deux  affections,  dont  l’une  est  la  conséquence 
de  l’autre,  sont  infailliblement  guéries  par  l’usage 
des  viliilcs  de  Itontins  pcrfcctionuécs  par 
Ch.  FAVROT, phar.  à  Paris,  r.  de  Richelieu,  102. 

Le  perfectionnement  apporté  par  M.  Favrot  dans 
la  préparation  des  pilules  de  isoutius  duCodex 
en  a  fait  le  moyen  le  plus  efficace  pour  régulariser 
les  fonctions  intestinales  et  combattre  les  constipa¬ 
tions  les  plus  opiniâtres. 

DOSE:  1  à  2  au  repas  du  soir,  dans  la  1" cuillerée 
de  potage  ou  de  confitures.  Elles  agissent  sans  in- 
terromare  le  sommeil,  sans  causer  de  coliques,  et 
leur  effet  se  produit  le  lendemain. 


Chemin  de  fer  Lyon -Bourbonnais  :  Station  de 
Fougues. 

Service  médical  :  D'  ROUBAUD,  médecin-direct'. 

Hydrothérapie  complète.  Casino  grandiose.  Parc 
magnifique.  Bals.  Théâtre.  Concerts.  Jeux,  etc. 

Traitement  :  Maladies  des  voies  digestives;  ma¬ 
ladies  des  voies  urinaires;  maladies  générales, 
telles  que  chlorose,  anémie,  scrofule,  convales¬ 
cence,  etc. 

Pour  tous  renseignements,  s’adresser  au  Direc¬ 
teur,  à  Pougues,  ou  r.  Caumartin,  GO^  à  Paris. 
Dépôt  des  Eauoô  de  Pougues,  60,  rue  Caumartin. 


Sont  d’une  efficacité  vraiment  remarquable- dans 
le  traitement  des  maladies  de  la  vessie,  des  scia¬ 
tiques  et  des  névralgies  viscérales,  faciales,  inter¬ 
costales  et  autres. 


PILULES  D’IODURE  FERREUX 


Prix  liii  flacon  dc'SO  pilules,  2  francs. 


aUlNA 


LAROCHE 


ÉLIXIR  ncCONSniUANT, TONIQUE  &TÉBRIFU(xE 

Le  Quinquina  liarociic  tient  concentré  sous 
un  petit  volume,  l’extrait  complet  des  trois 
meilteurcs  sortes  de  quinquina  ou  la  totalité 
des  principes  actifs  de  cette  précieuse  écorce.  C’est 
assez  dire,  sa  supériorité  sur  les  vins  ou  sirops  les 
mieux  préparés ,  qui  ne  contiennent  jamais  l’en¬ 
semble  des  principes  du  quinquina  que  dans  ufie 
proportion  toujours  variable  et  surtout  très  res¬ 
treinte. 

Aussi  agréable  qu’efficace,  ni  trop  sucré,  ni  trop 
vineux,  l’Élixir  Laroche  est  d’une  limpidité  cons¬ 
tante.  Une  cuillerée  représente  trois  fois  la  même 
quantité  de  vin  ou  de  sirop. 

Dépôt  général  à  Paris,  rue  r 

Drouot,  15,  et  dans  toutes 
les  pharmacies. 


AU  BEURRE  DE  C.4GAO 
De  VEZU ,  pharmacien  à  Lyon. 

La  supériorité  de  cette  préparation  a  été  con¬ 
statée  dans  les  hôpitaux  de  Lyon,  qui,  depuis 
quatre  ans ,  en  sont  arrivés  à  l’employer  d’une 
manière  exclusive. 

On  trouve  chez  le  même  pharmacien  : 

l’HDILE  DE  FOIE  DE  MORUE  FERRUGINEUSE 


Prises  à  la  dose  ordinaire  de  2  à  5,  elles  dissipent 
(  le  plus  souvent  en  quelques  minutes  )  les  maux 
d’estomac,  migraines  et  névralgies. 


Ce  produit  a  obtenu  un  rapport  favorable  à 
l’Académie  de  médecine  de  Paris  ^séance  du  21 
août  1858).  —  Dépôt  à  la  Pharmacie  centrale,  rue 
de  Jouy,  r,  à  Paris. 


Tubes  antiasllimatiques  Levasseur 

employés  avec  succès  contre  l’Asthme.  Cessa¬ 
tion  instantanée  de  la  suffocation  et  des  oppres¬ 
sions.  —  Pharmacie,  19,  rue  de  la  Monnaie  à  Pa¬ 
ris.  —  Prix  :  3  fr. 


Pectorale,  la  seuleEau  hcmo.statiquc  assimi¬ 
lable  d/iawie  dose,  sans  fatiguer  l’estomac.  Ordon¬ 
née  contre  les  hypersécrétions,  hémorrhagies,  etc. 


SOIEDQLORIFUGE 


guérit  tes  douleurs  articulaires.  Rhumatismes,  Né¬ 
vralgies.  —  Boite  :  3  fr. 

Paris,  rue  Lamartine,  35,  et  dans  tous  pays. 


514 


L’UNION  MÉDICALE. 


afîeclé  que  huit  personnes,  dont  trois  ont  succombé.  Le  côté  clinique  offre  un  ensemble  avant 
tout  aussi  intéressant  que  caractéristique.  Dans  les  cas  les  plus  légers  quelques  malaises  ou 
souffrances  gastro-intestinales,  anorexie,  douleurs  d’estomac  et  de  ventre,  nausées,  vomis¬ 
sements,  diarrhées,  persistent  pendant  quelques  jours,  puis  les  malades  restent  faibles  et 
moroses  pendant  une  à  deux  semaines,  mais  retrouvent  bientôt  leur  activité  habituelle  et  se 
remettent  complètement.  Mais  quelle  différence  dans  cette  marche  bénigne  lorsqu’un  plus 
grand  nombre  de  trichines  est  entré,  et  s’est  développé  dans  les  voies  digestives! 

Nos  pauvres  malades  de  Neudorf  avaient  fait  boucherie  dans  la  seconde  moitié  de 
décembre;  un  porc  gras  et  paraissant  bien  portant  avait  été  tué.  Pendant  cette  période,  la 
famille  H...  avait  mangé  beaucoup  de  cette  viande,  surtout  à  l’état  cru  ou  incomplètement 
cuit.  La  viande  de  ce  cochon  nous  a  révélé  plus  tard,  à  l’examen  microscopique,  de  bien 
nombreuses  trichines,  en  majeure  partie  enkystées. 

Jusqu’au  nouvel  an,  peu  de  symptômes,  quelques  troubles  gastro-intestinaux,  anorexie, 
dyspepsie,  légère  diarrhée.  Depuis  le  commencement  de  janvier,  augmentation  de  tous  ces 
symptômes,  surtout  des  vomissements  et  de  la  diarrhée,  quatre  à  six  fois  par  jour,  d’un 
brun  foncé  ou  verdâtre  très-liquide,  avec  tranchées  et  douleurs  d’estomac,  toutefois  fort  sup¬ 
portables.  Du  8  au  10  janvier  les  symptômes  caractéristiques  ont  apparu  :  abattement 
extrême,  fièvre,  douleurs  de  plus  en  plus  intenses  et  persistantes  dans  les  membres,  enflure 
œdémateuses  de  la  figure,  surtout  de  sa  partie  supérieure,  inquiétude,  insomnie,  mouve¬ 
ments  des  membres  et  du  tronc  de  plus  en  plus  difficiles  et  douloureux,  immobilité  presque 
forcée,  les  membres  dans  une  position  de  légère  demi-flexion,  peau  chaude,  sueurs  exces¬ 
sives,  surtout  pendant  la  nuit,  pouls  à  120,  prostration  extrême,  délire  vers  le  soir  et  pen¬ 
dant  la  nuit,  urines  rares  et  foncées,  selles  liquides,  peu  fréquentes,  puis  toux  fréquente, 
sèche,  douloureuse,  à  cause  des  douleurs  surtout  intercostales,  dyspnée  fort  incommode. 
Dans  les  cas  moins  graves,  à  partir  de  la  mi-janvier  ces  symptômes  s’amendèrent,  l’œdème 
disparut,  les  douleurs,  soit  spontanées,  soit  provoquées  par  la  pression  et  les  mouvements, 
diminuèrent,  et  les  malades,  fort  affaiblis  et  amaigris,  se  sont  peu  à  peu  remis.  Si  l’on  peut 
appeler  les  premiers  cas  mentionnés  abortifs,  ce  groupe  constitue  ceux  d’intensité  moyenne. 
Dans  de  plus  graves  encore  les  forces  baissèrent,  la  respiration  devint  de  plus  en  plus 
courte  :  toux  parfois  suivie  d’une  expectoration  do  crachats  rouillés  ou  üauguinulents;  res¬ 
piration  très-accélérée;  râles  sous-crépitants  disséminés  ou  concentrés  sur  un  des  lobes 
inférieurs,  accompagnés  alors  de  matité;  affaiblissement  rapide  des  malades;  pouls  filiforme 
à  IM  et  au  delà;  gêne  croissante  delà  respiration  et  mort  par  le  poumon  dans  un  collapsus 
général  complet  avec  œdème. considérable  des  membres  pendant  les  derniers  temps  de  la  vie. 
Dans  les  cas  mortels,  ce  n’est  qu’au  bout  de  cinq  à  sept  semaines  que  la  terminaison  fatale 


du  Béarnais;  et,  faut-il  le  dire,  elle  n’était  pas  fâchée  de  montrer  un  peu  les  dents,  dans 
cette  occasion,  au  premier  médecin  royal,  qui  n’était  pas  de  sa  paroisse  et  qui  représentait, 
à  la  cour  de  France,  l’École  de  Montpellier. 

Il  serait  fastidieux,  mon  cher  ami,  de  vous  donner  ici  tous  les  détails  du  conflit  qui 
s’éleva  alors  entre  l’École  de  Paris  et  la  couronne,  conflit  qui  dura  près  de  neuf  ans,  et 
auquel  prirent  part  Jean  Pdolan,  le  fils,  l’illustre  anatomiste,  et  Claude  Charles,  professeur 
de  chirurgie.  Riolan  était  d’un  esprit  vif,  ardent,  passionné  pour  l’anatomie.  Il  s’irritait 
des  lenteurs  apportées  à  la  réalisation  de  son  rêve  le  plus  cher  :  celui  d’avoir  un  amphi¬ 
théâtre  construit  selon  son  goût,  où  il  pût  placer  convenablement  ses  auditeurs,  donner  du 
relief  à  ses  cours,  faire  briller  ses  talents,  et  faire  honneur  à  la  Faculté.  Vous  avez  pu  lire 
dans  son  Anthropologia,  publiée  en  1626,  à  la  page  117,  VEuckaristîcon  qu’il  adresse  à  ses 
chers  collègues  en  faveur  de  la  construction  d’un  théâtre  anatomique,  et  l’amour  qu’il  met 
à  décrire  le  bâtiment  tel  qu’il  voudrait  qu’il  fût  construit  :  grand,  ample,  carré  ou  circulaire, 
en  pierre,  inondé  de  lumière,  la  salle  séparée  en  deux  parties  par  une  balustrade,  l’une  des¬ 
tinée  aux  professeurs,  l’autre  aux  élèves;  la  table  de  dissection  en  bois  épais,  à  pivot,  pou¬ 
vant  tourner  sur  un  axe  central,  les  bancs  des  élèves  convenablement  espacés,  disposés  en 
gradins  et  munis  d’un  pupitre  lîour  chaque  assistant.  Or,  Riolan  savait  que  par  son  édit 
du  10  avril  1568,  Charles  IX  avait  affecté  sur  les  licences  (qu’il  avait  permis  d’enchérir)  des 
fonds  capables  de  remplir  des  objets  d’utilité  publique,  qu’il  avait  prescrit  que  chaque  doc¬ 
teur,  au  lieu  d’un  banquet  que  faisaient  leurs  prédécesseurs,  payerait  au  doyen  soixante  écus 
pour  augmenter  les  gages  de  «  liseurs  »  et  pour  construire  un  théâtre  anatomique;  et  que 
néanmoins,  l’argent  obtenu  par  cette  voie  n’avait  pas  servi  à  l’accomplissement  de  la  volonté 
royale.  Ma  foi,  un  beau  jour  (22  novembre  1614),  Riolan,  dans  son  ardeur  irréfléchie,  cassa 


L’UNION  MÉDICALE. 


515 


est  survenue,  l’aulopsie  ayant  été  faite  pour  le  premier  cas  de  mort  le  7,  pour  le  deuxième 
le  9,  et  pour  le  dernier  le  21  février. 

Je  reviendrai  dans  une  autre  lettre  sur  le  résultat  très-intéressant  des  autopsies  pendant 
lesquelles  les  divers  muscles  ont  été  soumis  séance  tenante  à  l’examen  microscopique;  il  y 
avait  jusqu’à  11  trichines  dans  2  à  3  milligrammes,  ce  qui  porte  le  nombre  total  répandu 
dans  le  corps  à  des  millions.  Catarrhe  gastro-intestinal  prononcé,  et,  dans  les  deux  dernières 
autopsies,  le  tube  digestif  renfermait  encore  de  nombreuses  trichines  bien  développées.  Mais, 
qu’on  se  garde  d’en  conclure  que,  après  six  et  sept  semaines,  les  trichines  séjournent  encore 
dans  le  tube  digestif.  Il  es!  probable  que  ces  malheureux  malades  ont  encore  mangé  de  la 
saucisse  crue  renfermant  des  trichines  sur  leur  lit  de  mort;  au  moins,  chez  Tune,  on  en  a 
trouvé  dans  le  lit  peu  de  jours  avant  sa  mort. 

Chez  toutes  les  malades  existaient  des  pneumonies  lobulaires  des  plus  prononcées,  et, 
dans  le  milieu  de  bon  nombre  de  ces  foyers  lobulaires,  on  voyait  des  coagulations  foncées 
non  adhérentes  aux  parois  vasculaires.  Les  glandes  mésentériques  étaient  gonflées.  Le  cœur 
était  exempt  de  trichines;  cependant,  dans  une  autopsie,  une  trichine  a  été  trouvée  dans  le 
péricarde. 

Tout  cela  sera  exposé  avec  détail  plus  tard. 

Dans  mes  expériences  faites  à  mon  laboratoire  physico-chimique  avec  M.  le  docteur  Wyss, 
chef  de  clinique  pour  les  travaux  d’histoire  naturelle  de  ma  division,  les  souris  et  les  rats 
ont  succombé  du  quatrième  au  septième  jour,  offrant  fort  peu  de  trichines  dans  les  muscles, 
mais  le  tube  digestif  en  était  encombré.  On  pouvait  ainsi  facilement  étudier  tous  les  degrés 
de  développement,  et  j’ai  même  montré  aux  élèves  les  trichines  enroulées  dans  le  ventre  de 
leur  mère,  toutes  prêtes  à  sortir  vivantes.  J’ai  été  frappé  de  la  rareté  des  trichines  mâles 
par  rapport  à  l’immense  nombre  des  femelles.  Dans  les  chats  nous  avons  trouvé  des  sym¬ 
ptômes  analogues  à  ceux  de  l’homme,  période  des  accidents  gastro-intestinaux,  puis  sym¬ 
ptômes  de  roideur,  de  douteurs,  presque  de  paralysie  musculaire,  puis  de  dyspnée  extrême, 
de  collapsus  mortel.  Nous  y  avons  trouvé  les  trichines  à  tous  les  degrés  de  développement 
et  surtout  encore  beaucoup  de  libres  dans  les  musclés.  Nous  avons  étudié  aussi  les  altéra¬ 
tions  de  la  fibre  musculaire  et  la  formation  de  la  capsule  des  trichines,  ainsi  que  la  répar¬ 
tition  des  trichines  dans  les  diverses  parties  des  muscles  du  corps.  Des  injections  faites  pour 
étudier  des  vaisseaux  autour  des  capsules  n’ont  point  encore  réussi.  Les  jeunes  souris  nous 
ont  montré  de  la  chair  digérée  autour  des  capsules;  et  nous  avons  vainement  cherché  à  pio- 
duire  le  même  résultat  par  la  digestion  artificielle.  Parmi  les  nombreux  jambons  et  échan¬ 
tillons  de  viande  de  porc  que  nous  avons  examinés,  nous  en  avons  trouvé  un  rempli  de 
trichines  et  qui  avait  été  déclaré  exempt  de  trichines  par  un  médecin  de  campagne,  et  avait 


les  vitres,  permettez-raoi  cette  expression;  il  ne  craignit  pas  d’avoir  recours  aux  robes 
noires,  et  d’assigner  la  Faculté,  lui  enjoignant  de  tenir  ses  promesses  et  d’obéir  aux  injonc¬ 
tions  de  Charles  IX. 

Cette  révolte  de  Riolan,  qui  eût  été  pour  tout  autre  maître  régent  l’occasion  d’un  renvoi 
du  sein  de  la  Faculté,  se  perdit  dans  la  vive  affection  qu’on  avait  pour  ce  grand  homme,  dans 
le  respect  que  ses  talents,  sa  profonde  érudition  et  le  mobile  de  ses  passions  avaient  inspirés 
à  tous...  Et  nos  aïeux  n’en  résistèrent  pas  moins  à  la  pression  qu’on  voulait  exercer  sur  eux. 
Des  architectes  experts  vinrent  visiter  la  maison  Évan  (l’ymage  sainte  Catherine),  destinée, 
de  par  le  roi,  à  la  construction  de  l’amphithéâtre  (16  avril  1608)  ;  André  Du  Laurens  se 
rendit  lui-même  sur  les  lieux,  accompagné  du  lieutenant  civil  François  Miron  (13  août  1608). 
Il  fallut  un  arrêt  du  Parlement  (18  septembre  1617)  qui  ordonnait  que  le  bâtiment  serait 
élevé,  non  plus  sur  l’emplacement  de  la  maison  Évan,  mais  bien  au  coin  de  la  rue  des  Rats, 
devant  le  Jardin  botanique,  à  l’endroit  même  de  la  maison  du  Soufflet  (plan.  F.) 

Le  16  octobre  1617,  les  travaux  étaient  donnés  par  adjudication,  la  maçonnerie  (690  1.)  à 
Le  Mercier;  la  charpenterie  (730  1.)  à  Clément;  la  toiture  (2â0  1.)  à  Thomas;  la  plomberie 
(357  1.  7  s.  6  d.)  à  Robert  Garnier  ;  la  vitrerie  (96  1.)  à  Nicolas  Rion,  et  te  treillage  des 
fenêtres  à  Jacques  Boulanger,  qui  y  employa  six  cents  deux  pieds  de  fil  de  fer. 

Le  20  décembre  1620,  Riolan,  au  comble  de  ses  vœux,  disséquait  dans  le  nouvel  amphi¬ 
théâtre  le  cadavre  d’une  femme  qui  avait  été  pendue  quelques  jours  auparavant. 

L’histoire  de  ce  cadavre  est  assez  singulière.  Concédé  d’abord  par  le  bourreau  à  Jean  De 
Lorme,  ex-premier  médecin  de  Marie  de  Médicis,  maintenant  médecin  ordinaire  de  Louis  XIII, 
puis  réclamé  par  la  Faculté  qui,  seule,  avait  le  droit  de  profiter  de  ces  bonnes  accasions,  il 
fut  recherché  par  le  doyen,  retrouvé  dans  la  maison  même  de  ce  médecin  royal.  De  là,  pro- 


516 


L’UNION  MÉDICALE. 


ainsi  occasionné  des  accidents  graves  dans  la  famille  d’un  des  médecins  les  plus  distingués 
et  les  plus  honorables  de  Posen. 

Nous  avons  souvent  trouvé  dans  le  jambon  un  autre  parasite,  une  espèce  de  psorospermies, 
ressemblant  aux  corps  décrits  par  Miescher  et  Rainey,  que  du  Barry  nomme  synchytrium 
miescherianum,  mais  qui  me  paraît  aussi  de  nature  animale,  toutefois  en  dehors  de  toute 
connexion  avec  les  trichines. 

Nous  avons  fait  de  nombreux  essais  pour  conserver  des  trichines  à  divers  états;  toutefois 
une  bonne  méthode  pour  les  préparations  microscopiques  reste  encore  à  trouver,  bien  que 
nous  possédions  au  laboratoire  déjà  plus  de  600  préparations  microscopiques  sur  divers  sujets 
de  pathologie  bien  conservés  et  que,  par  conséquent,  nos  expériences  sur  ce  point  datent  de 
loin. 

L’histoire  naturelle  des  trichines  ayant  fait  le  sujet  de  beaucoup  de  recherches,  je  ne  m’en 
occuperai  dans  ces  lettres  qu’aulant  que  ce  sera  nécessaire  pour  comprendre  leur  histoire 
clinique  qui,  d’après  les  matériaux  qui  existent,  peut  être  écrite  aujourd’hui  avec  précision 
et  offre  le  plus  grand  intérêt  pratique.  Le  diagnostic  me  préoccupera  donc  particulièrement. 
Parmi  les  épidémies  non  décrites  des  temps  passés,  j’en  signalerai  une  datant  de  1839  dans 
laquelle  plus  de  AOO  personnes  ont  été  affectéses,  avec  une  mortalité  relativement  peu  con¬ 
sidérable. 

J’ai  consulté  les  anciens  documents  sur  l’empoisonnement  par  tes  saucisses,  mais  il  me  sera 
facile  de  prouver  que,  s’il  existe  quelques  groupes  de  cas  qui  peuvent  se  rapporter  aux  tri¬ 
chines,  la  grande  majorité  appartient  à  un  tout  autre  et  véritable  empoisonnement,  et  je  rap¬ 
porterai  des  faits  de  ce  genre  dont  j’ai  recueilli  l’observation. 

J’ai  vu  il  y  a  dix-sepl  ans  dans  une  autopsie,  à  Paris,  des  filaires  qui  ont  la  plus  grande 
ressemblance  avec  nos  trichines,  et  je  discuterai  la  valeur  de  ce  fait. 

J’arriverai  enfin  à  une  courte  discussion  des  moyens  proposés  pour  le  traitement,  des  me¬ 
sures  prophylacliques,  de  l’examen  de  la  viande  de  porc  destiné  à  la  vente,  etc. 

Voilà  en  quelque  mots  le  résumé  de  mes  éludes,  ainsi  que  le  programme  des  lettres  que 
j’aurai  l’honneur  de  vous  adresser  et  que  je  publierai,  si  vous  n’y  voyez  point  d’objection, 
dans  la  Gazette  médicale,  dont  je  suis  depuis  nombre  d’années  collaborateur. 

Agréez,  etc.  -  F.  Lebert. 


cès-verbal,  expédition  d’huissier.  Ce  dernier  se  rend  chez  l’archiâtre,  «  parlant  à  la  personne 
de  sa  domestique,  »  pénètre  dans  les  appartements,  avise  une  porte  fermée  avec  intention, 
applique  son  œil  à  la  serrure,  et  voit....  le  susdit  cadavre  aux  prises  avec  des  élèves  en  mé¬ 
decine.  Le  maître  de  céans  est  encore  couché;  l’huissier  le  somme  de  se  lever;  le  médecin 
royal  obéit  à  cette  injonction,  mais  il  refuse  de  livrer  le  cadavre,  s’appuyant  sur  son  litre 
de  médecin  ordinaire  du  roi,  et  ne  reconnaissant  pour  chef  que  le  premier  médecin  de  Sa 
Majesté,  qui  était  alors  Jean  tleroard.  Le  lendemain,  seconde  tentative  de  l’huissier,  qui  est 
accompagné  celte  fois  du  lieutenant  du  prévôt  et  de  dix-sept  archers.  Le  cadavre  est  enlevé, 
jeté  dans  une  charrette,  et  porté  triomphalement  aux  Écoles  de  la  rue  de  la  Bûcherie.  La 
Faculté  en  fut  quitte  pour  pas  mat  de  papier  timbré,  et  pour  six  sous  qu’elle  donna  au  viator 
qui  avait  suivi  les  pérégrinations  de  la  morte,  et  qui  l’avait  retrouvée  on  sait  où. 

Au  reste,  mon  cher  ami,  je  ne  connais  rien  de  plus  saisissant  pour  photographier,  en 
quelque  sorte,  les  mœurs  d'une  époque,  que  ces  procès-verbaux  d’hommes  de  justice  ;  et 
quoique  l’huissier  Ammonin  soit  passablement  bavard,  vous  ne  lirez  pas  sa  prose  sans  profit 
ni  sans  curiosité  : 

«  L’an  mil  six  cent  vingt,  le  dix-septième  jour  de  décembre,  environ  les  cinq  heures 
«  du  soir,  auroit  esté  présenté  à  moy  Robert  Ammonin,  huissier  du  roy  en  sa  court  de 
«  Parlement,  certain  arrest  de  la  court,  de  la  part  des  doyen  et  docteurs  régents  de  la 
«  Faculté  de  médecine,  par  eux  obtenu,  portant  défenses  eslre  faictes  au  lieutenant  crimi- 
«  nel,  maistres  et  gouverneurs  de  1  Hostel-Dieu,  et  à  tous  aultres,  mesme  à  l’exécuteur  de 
U  la  haulle  justice  et  ses  vallets,  de  bailler,  ne  délivrer  aucuns  corps  morts  aux  chirurgiens 
«  et  barbiers-chirurgiens,  sinon  qu’ils  ayent  requesle  signée  du  doyen  de  ladite  Faculté,  et 
«  scellée  de  leur  sceau  ;  et,  à  faulle  d’avoir  ladite  permission, a  permis  et  permet  audit  doyen 


L’UNlOiN  MÉDICALE. 


517 


CHIRURGIE. 


NOTE  SUR  LA  CONTENTIOIV  DE  LA  HERNIE  OIHBILIGALE;  NOETEAC  PROCÉDÉ  OPÉRATOIRE 
APPLICABLE  A  L’ÉTRANGLEMENT  DE  CETTE  HERNIE. 

Par  M.  De  MARQUAT. 

Le  chirurgien  est  bien  souvent  appelé  à  traiter  des  malades  atteints  de  hernie  om¬ 
bilicale  :  celte  variété  de  hernie,  comme  la  hernie  inguinale,  se  rencontre  à  toutes 
les  époques  de  la  vie,  chez  les  enfants  naissants,  chez  l’adulte  et  le  vieillard  ;  elle  est 
plus  commune  chez  la  femme  que  chez  l’homme.  De  toutes  les  hernies,  c’est  certai¬ 
nement  la  plus  importante  au  point  de  vue  de  la  gravité  de  l’étranglement,  car  si 
elle  est  irréductible,  l’opération  de  la  kélotomie,  dans  ce  cas,  est  tellement  grave  que 
des  chirurgiens  distingués  ont  proposé  d’abandonner  les  malades  à  eux-mêmes 
plutôt  que  de  tenter  une  opération  le  plus  souvent  mortelle.  On  comprend  l’admission 
de  ce  précepte  dans  la  hernie  très-volumineuse,  mais  quand  elle  n’a  point  acquis  un 
volume  considérable,  non-seulement  on  peut,  mais  on  doit  tenter  l’opération  : 
d’abord  c’est  la  seule  chance  de  salut  qui  reste  au  malade,  et,  disons-le  de  suite, 
quelquefois  l’opération  a  réussi.  Mais  une  chose  assez  curieuse,  c’est  que  cette  ma¬ 
ladie  si  grave  est  en  quelque  sorte  abandonnée  aux  soins  du  bandagiste,  tandis  que 
le  chirurgien  s’est  livré  à  toutes  sortes  d’études  anatomiques,  anatomo-pathologiques 
et  opératoires  relativement  aux  hernies  inguinales  et  crurales,  et  que  les  plus  grands 
esprits  n’ont  pas  dédaigné,  à  l’exemple  de  Camper,  de  chercher  des  moyens  de  con¬ 
tention  pour  les  deux  hernies  que  nous  venons  de  citer  ;  il  n’a  fait  aucun  effort, 
fructueux  du  moins,  pour  arriver  à  la  contention,  je  ne  dirai  point  parfaite,  mais 
convenable ,  de  la  hernie  ombilicale  ;  ce  que  je  dis  de  la  contention,  je  le  dirai  éga¬ 
lement  de  la  ponction.  Non-seulement  la  contention  est  des  plus  imparfaites,  mais 
souvent  elle  est  à  la  fois  illusoire  et  ridicule.  Qui  de  nous  n’a  vu  souvent  de  pauvres 
petits  enfants,  affectés  de  hernie  ombilicale,  entourés  d’une  sorte  de  barre  de  fer 
terminée  par  une  espèce  de  pelote  ou  de  plastron  qui  les  gêne  et  ne  contient  abso¬ 
lument  rien,  car  l’appareil  se  déplace  sans  cesse  et  n’est  en  rien  proportionné  au 
corps  de  l’enfant  et  surtout  à  la  petite  hernie  qu’il  doit  contenir  ? 


«  doyen  faire  enlever  les  corps  qu’il  trouvera  avoir  esté  prins  et  emportés.  Ledit  arrest  en 
«  date  du  23  janvier  1615. 

«  Lequel  doyen  auroit  eu  advis  que  ce  jourd’huy  il  auroit  esté  emporté  une  fille  qui  avoit 
«  esté  exécutée  à  mort,  au  logis  de  M.  De  Lorme,  médecin,  sans  avoir  aucune  permission 
«  suivant  ledit  arrest.  Me  requérant  me  transporter  au  logis  dudit  sieur  De  Lorme,  demeu- 
«  rant  rue  Saint-Honoré,  proche  les  Quinze-Vingts,  pour  faire  enlever  ladite  fille,  et  ycelle 
«  faire  porter  és  escholles  de  médecine.  Ce  que  aurois  accordé.  Et  pour  cet  effet  m’auroit 
«  baillé  ledit  arrest  cy-dessus  datté. 

«  Et  le  lendemain,  dix-huiliesme  jour  dudit  mois  et  an,  sur  les  sept  heures  du  matin,  à 
«  la  requesle  du  doyen  de  ladite  Faculté,  moi,  huissier,  me  suis  transporté  au  domicile  dudit 
«  sieur  De  Lorme,  auquel  lieu,  parlant  à  une  des  servantes  dudit  sieur  De  Lorme,  ^  laquelle 
«  ay  faict  commendemenl  de  par  le  roy  de  me  dire  où  estoit  une  fille  morte  qui  avoit  esté 
«  cejourd’hui  apportée  en  la  maison  dudit  sieur  De  Lorme.  Laquelle  m’auroit  monstré  une 
«  grande  porte  proche  celle  du  logis  dudit  sieur  De  Lorme  où  estoit  ledit  corps  mort.  A 
U  laquelle  porte  aurois  regardé  par  le  trou  de  la  serrure,  où  aurais  vu  plusieurs  jeunes 
«  hommes  à  l’entour  d’un  corps  mort.  A  laquelle  porte  aurois  heurté  par  plusieurs  et 
«  diverses  fois,  et  faict  commandement,  de  par  le  roy,  à  ceux  qui  estoient  au  dedans,  de  me 
«  faire  ouverture  de  ladite  porte.  Lesquels  n’auroient  obéy  audit  commandement.  Lequel  aurois 
«  réitéré  par  plusieurs  fois,  jusques  à  quatre  et  cinq  fois,  de  manière  qu’aurois* esté  con- 
«  Irainl  envoier  quérir  un  serrurier.  Lequel  estant  venu,  aurais  réitéré  ledit  commandement 
«  auxdites  personnes  estant  au  dedans  de  ladite  porte.  Et  seroil  survenu  un  homme  à  moy 
«  inconnu,  lequel  m’auroit  dit  que  ledit  De  Lorme  estoit  au  logis  et  en  son  lict  couché,  qui 
«  désiroit  parler  à  moi.  Et  à  l’inslanl  serois  monté  en  la  chambre  dudit  sieur  Ce  Lorme, où 


518 


L’UiNlON  MÉDICALE, 


Ce  que  je  dis  des  enfants  est  encore  bien  plus  fondé  quand  il  s’agit  de  femmes 
adultes.  En  effet,  maigres  ou  grasses,  elles  portent  toutes  le  même  appareil;  c’est 
une  espèce  de  bouclier  surmonté  d’une  pelote,  que  le  plus  petit  mouvement  déplace 
et  qui  ne  peut  s’accommoder  à  aucun  vêtement.  Quand  la  hernie  est  un  peu  volumi¬ 
neuse  il  acquiert  des  proportions  démesurées,  et  ajoutons  qu’il  est  à  peu  près  le 
môme  dans  tous  les  cas  et  que,  par  conséquent,  il  ne  peut  rendre  aucun  service  ;  il 
gêne  et  complique  la  maladie.  Toutefois,  je  dois  ajouter  que  j’ai  trouvé  quelques 
bandagistes  qui  se  sont  fait  une  idée  assez  nette  de  la  hernie  ombilicale,  des  condi¬ 
tions  anatomiques  à  remplir,  et  qui,  mus  par  ces  idées,  ont  cherché  à  confectionner, 
soit  des  pelotes  ou  môme  certains  appareils  susceptibles  de  se  prêter  à  l’ampliation 
,et  au  retrait  de  la  cavité  abdominale  ;  mais  ce  ne  sont  là  encore  que  des  essais,  et 
on  est  loin  du  but  qu’il  faudra  atteindre  pour  arriver  à  contenir  convenablement  la 
hernie  ombilicale.  Cette  maladie  n’est  pas  seulement  sérieuse  parce  qu’elle  expose 
le  malade  à  un  étranglement  herniaire  très-grave,  mais  encore  parce  qu’elle  amène 
souvent  une  foule  de  troubles  et  de  dérangements  dans  les  fonctions  gastro- 
intestinales. 

J’ai  vu  souvent  des  malades  atteints  de  vomissements,  ou  de  douleurs  intestinales, 
de  dyspepsie,  guérir  parfaitement  par  la  contention  d’une  petite  hernie  ombilicale. 
J’ai  vu,  cette  année,  plusieurs  malades  dans  ces  conditions  ;  il  a  suffi  d’un  petit 
appareil  contentif  pour  voir  renaître  la  santé  et,  quelquefois,  l’embonpoint.  Chez 
les  enfants,  la  contention  des  petites  hernies  ombilicales  est  très-difficile  avec  les 
bandages  herniaires  ordinaires,  très-facile  au  contraire  si  on  se  sert  d’une  petite  pelote 
comme  celle  que  je  figure  ici  ;  il  faut  naturellement  en  avoir  une  en  rapport  avec  le 
volume  de  la  hernie  qu’il  faut  contenir.  Ces  pelotes  ont  la  forme  d’une  petite  pyra¬ 
mide  ;  elles  sont  faites  en  caoutchouc  vulcanisé  très-souple,  elles  sont  remplies  par 
de  l’air.  Quand  on  veut  en  appliquer  une  sur  un  enfant,  on  commence  par  la  coller 
à  une  bandelette  de  diachylon  bien  souple  assez  large  pour  couvrir  la  pelote,  presque 
assez  longue  pour  faire  le  tour  du  corps.  Chaque  jour,  ou  chaque  deux  jours,  on 
baigne  l’enfant,  et  on  remplace  la  pelote  mouillée  par  une  nouvelle.  On  fait  sécher  la 
première  et  elle  peut  encore  servir  ;  il  faut  donc  avoir  pour  chaque  enfant  plusieurs 
de  ces  petites  pelotes,  d’ailleurs  d’un  prix  très-minime. 

Ce  traitement  de  la  hernie  ombilicale  réussit  très-bien  chez  les  enfants.  La  bande- 


«  l’aurois  trouvé  au  lit.  Auquel  ay  faict  commandement,  de  par  le  roy  et  ladite  Cour,  me 
«  délivrer  ladite  tille.  Lequel  sieur  De  Lorme  a  faict  réponse  qu’il  avoit  eu  par  les  formes 
«  ordinaires  de  la  justice  le  corps  dont  il  est  question,  et  qu’il  scavait  bien  que  depuis  les 
«  six  heures  du  soir  que  le  corps  avoit  esté  exécuté  jusques  à  six  heures  du  malin  du  jour 
«  suivant,  la  Cour  n’avoit  pas  donné  arrest  contre  la  requeste  qu’il  avoit  présentée  au  lieu- 
«  tenant  criminel  de  robe  courte  de  celle  ville  de  Paris,  qui  en  avoit  esté  juge  avec  mes- 
«  sieurs  du  Chastelet.  A  dit  en  outre,  ledit  sieur  De  Lorme,  qu’attendant  que  la  Cour  en 
«  eut  particulièrement  ordonné,  il  prenoit  à  partie  quiconque  s’ingéreroit  par  violence  ou 
«  aultrement  de  vouloir  enlever  ledit  corps,  et  qu’il  scavoit  très-asseurément  que  la  Cour 
«  est  trop  bien  informée;  qu’il  a  l’honneur  d’être  conseiller  et  médecin  ordinaire  de  la  per- 
«  sonne  du  roy,  et  est  docteur  d’une  des  célèbres  Facultés  de  médecine  de  l’Europe,  por- 
«  tant  privilège  des  papes  et  des  roys  de  professer  et  enseigner  là  et  par  toute  la  terre  l’art 
«  et  science  de  médecine;  qu’il  a  l’honneur  de  pracliquer  depuis  dix-huit  ans  et  des  pères 
«  en  fils  près  de  Leurs  Majestés  ;  et  qu’en  attendant,  il  respondra  à  la  Cour  du  corps  dont  il 
«  est  question,  ayant  seulement  faict  oster,  de  peur  de  sa  pourriture,  selon  que  l’art  l’or- 
«  donne,  les  entrailles  plus  aisées  à  corrompre  du  ventre  inférieur;  résolu  si  la  Cour,  après 
«  congnoissance  de  cause,  n’en  ordonne  aultrement,  d’en  faire  la  démonstration  publique  à 
«  quiconque  de  ceux  de  la  Cour,  par  curiosité,  ou  des  médecins  et  chirurgiens  ou  sages- 
«  femmes  à  qui  il  importe  scavoir  quelque  congnoissance  de  l’anatomie,  vouldront  voir  ladite 
«  anatomie. 

«  Protestant,  en  oultre,  que  l’arrest  cy-dessus  dalté  ne  fait  rien  contre  luy,  ne  despen- 
«  dant  en  rien  ny  ne  recognoissant  aucun  supérieur  dans  la  Faculté  de  médecine  ny  aullre, 
«  quel  qu’il  soit,  que  le  seul  premier  médecin  du  roy,  après  lequel  immédiatement  il  a  Thon- 


L’UiNlON  MEDICALE. 


Ô19 


lette  de  diachylon  a  le  double  avantage  de  contenir  la  pelote  ombilicale  et  de 
rapprocher  la  ligne  blanche.  Au  bout  de  quelques  mois,  lorsque  la  hernie  est  réduite 
à  tres-peu  de  chose  ou  qu’elle  n’a  plus  de  tendance  à  sortir,  je  remplace  la  petite 
pelote  en  caoutchouc  par  une  petite  boulette  de  ouate.  J’ai  appliqué  avec  le  plus 
grand.succès  ces  pelotes,  rendues  plus  volumineuses,  à  la  contention  de  la  hernie 
ombilicale  chez  1  adulte.  Grâce  à  ce  petit  appareil,  il  m’est  arrivé  depuis  quelques 
années  de  faire  cesser  des  accidents  sérieux  causés  par  une  hernie  ombilicale  mal 


contenue.  On  proportionne  le  volume  et  la  forme  de  ces  pelotes  au  volume  et  à  la 
forme  de  la  hernie  qu’il  faut  contenir.  Il  est  bien  évident  que  dans  ces  conditions 
nouvelles  il  faut  que  la  bande  de  diachylon  ait  une  largeur  proportionnée  à  la  pelote. 
De  plus,  pour  prévenir  la  bascule  de  celle-ci,  il  faut  mettre  immédiatement  au-dessus 
et  au-dessous  de  la  pelote  une  bandelette  de  diachylon  imbriquant  la  première.  Seule¬ 
ment  il  ne  faut  point  donner  à  ces  deux  bandelettes  ni  la  même  longueur,  ni  la 
même  largeur  que  la  première.  Cet  appareil  est  changé  aussi  souvent  qu’on  le  désire  ; 
il  ne  gêne  ni  ne  fatigue  les  malades  ;  il  est  parfaitement  caché  par  les  vêtements. 


«  neur  d’estre  couché  sur  Testât  de  Sa  Majesté.  Protestant  en  ce  cas  de  tous  despens,  dora- 
«  mages  et  intérests  contre  quiconque  passera  oullre,  ou  entreprendra  de  le  troubler  à  ceste 
«  occasion  ou  aultres  semblables  obtenues  juridiquement. 

«  Auquel  sieur  De  Lorme  ay  baillié  en  garde  ledit  corps,  et  fait  défense  de  ne  le  faire 
«  coupper  ny  anatomiser,  oultre  ce  qui  a  esté  déjà  déclaré  par  ledit  sieur,  jusqu’à  ce  que  par 
«  la  Cour  en  ail  esté  ordonné. 

«  Signé  à  la  minute  : 

«  De  Lorme  ;  Tixerant  ;  Bodon  ;  Darmont,  assistants. 

«  Ammonin. 

«  Et  le  dix  neufvième  jour  de  décembre,  audit  an  six  cents  vingt,  en  vertu  dudit  arrest 
«  cy  dessus  dalté,  et  de  certaine  requeste  et  ordonnance  apposée  au  bas  d’y  celle,  en  dalle 
«  du  dix  huictième  jour  des  présents  mois  et  an  ;  et  à  la  requeste  des  doyen  et  docteurs 
«  régents  de  la  Faculté  de  médecine,  j’ai,  huissier  susdit,  transporté  au  domicile  du  sieur 
«  De  Lorme,  assisté  de  M.  Charles  Glainssant,  conseiller  du  roy  et  lieutenent  du  prévost  de 
«  Tlsle  de  France,  et  de  dix  sept  ou  dix  huit  archers  dudit  sieur  prévost.  Auquel  lieu,  par- 
«  lant  à  madamoiselle  sa  femme,  à  laquelle  ay  monstré  et  signifié  ladite  requeste,  et  offert 
«  bailler  copie.  Laquelle  Ta  refusée.  Et  faict  commandement,  de  par  le  roy  et  ladite  cour, 
«  de  me  représenter  le  corps  mort  que  j’avois,  le  jour  précédent,  baillé  en  garde  audit  sieur 
«  De  Lorme,  son  mary.  Laquelle  m’a  faict  response  qu’elle  ne  sçavoit  où  estoit  ledit  corps.  Et 
«  à  l’instant,  aurois  trouvé  iceluy  en  un  bas,  façon  d’écurie;  duquel  lieu  le  faisant  tirer  pour 
«  le  mettre  en  une  charrette,  seroil  survenu  ledit  sieur  De  Lorme,  auquel  aurois  signifié 
«  ladite  requeste,  et  baillé  copie  d’icelle.  Ce  fait,  transporté  ledit  corps  aux  Escholles  de 


620 


L'UNION  MÉDICALE. 


Il  est  bien  évident  que  lorsque  la  hernie  a  pris  un  volume  considérable,  cet  appareil 
contentif  est  inapplicable,  mais  il  réussit  parfaitement  dans  les  petites  hernies  et  les 
hernies  d’un  moyen  volume  chez  les  personnes  adultes,  quels  que  soient  l’âge  et 
le  sexe. 

Je  dois  ajouter  que  le  procédé  que  je  préconise  a  été  appliqué  avant  moi,  avec  des 
pelotes  différentes  chez  les  enfants,  par  M.  Guersant,  dont  l’expérience  est  appréciée 
de  tout  le  monde.  Aux  petites  pelotes  un  peu  dures  qu’il  employait  j’ai  substitué  des 
pelotes  à  air,  et  je  les  ai  appliquées  sur  l’adulte.  Et  M.  Blache  a  souvent  été  témoin 
des  bons  résultats  que  l’on  obtient  par  ce  mode  si  simple  de  traitement. 

Malheureusement,  la  négligence  d’une  part  ou  l’incurie  expose  les  malades  affectés 
de  hernie  ombilicale  à  des  accidents  toujours  graves  et  souvent  mortels.  Je  veux 
parler  de  l’étranglement.  Je  vois,  chaque  année,  mourir  une  ou  plusieurs  personnes 
à  la  suite  de  ce  terrible  accident.  L’opération  de  la  kélotomie  dans  ce  cas,  quand  la 
hernie  est  volumineuse,  est  presque  toujours  mortelle.  Comment  en  serait-il  autre¬ 
ment  avec  le  procédé  que  nous  mettons  généralement  en  usage,  procédé  qui  consiste 
à  ouvrir  largement  le  sac,  à  lever  l’étranglement?  Or,  comme  dans  ce  cas  la  réduc¬ 
tion  de  la  hernie  est  généralement  difficile  ou  impossible,  il  en  résulte  que  la  cavité 
abdominale  reste  constamment  ouverte  au  contact  de  l’air.  La  mort  par  péritonite 
est  toujours  ou  presque  toujours  la  suite  d’une  pareille  opération.  J’ai  cherché  dans 
deux  circonstances  particulières,  l’année  dernière  et  cette  année,  à  modifier  le  pro¬ 
cédé  opératoire  suivi  généralement.  Je  dois  d’abord  déclarer  que  je  n’ai  point  été 
heureux,  que  mes  deux  malades  sont  morts.  Cependant,  plus  j’y  réfléchis,  plus  je 
trouve  rationnelle  la  conduite  que  j’ai  suivie,  et  je  crois  fermement  que  l’opération, 
faite  dans  de  bonnes  conditions,  devra  donner  d’excellents  résultats. 

Voici  d’ailleurs  l’exposé  succinct  de  ces  deux  opérations,  que  je  donne,  du  reste, 
sous  toutes  réserves.  L’année  dernière,  on  amena  dans  mon  service  une  dame  affectée 
d’ascite  et  d’une  hernie  ombilicale  étranglée.  Je  pensai  qu’en  faisant  disparaître 
l’ascite  par  une  ponction,  je  réduirais  la  hernie.  Il  n’en  fut  rien.  L’application  de  la 
glace  et  l’usage  intérieur  de  la  belladone  ne  donnèrent  aucun  résultat.  Je  chloroformai 
ma  malade  le  lendemain  de  la  ponction  ,  mais  la  réduction  fut  impossible,  et  j’eus 
alors  recours  à  la  kélotomie,  que  je  pratiquai  de  la  manière  suivante  : 

La  hernie  avait  le  volume  d’une  grosse  pomme,  et  elle  était  alors  étranglée  depuis 


«  médecine,  et  iceluy  délivré  à  M”  Gabriel  Hardouin  de  Saint-Jacques ,  doyen  de  ladite 
«  Faculté,  qui  l’a  receu,  et  m’en  a  deschargé  envers  et  contre  tous. 

«  Ce  que  dessus  certifie  avoir  esté  fait  par  moy  huissier  susdit,  les  jour  et  an  dessus  dit. 

«  Signé  :  Ammonin.  » 

Cette  chasse  aux  cadavres  obtenus  du  bourreau  sans  l’autorisation  des  Écoles  n’est  pas 
rare  dans  l’hisloire  de  la  Faculté  de  médecine  de  Paris.  Votre  sagacité  habituelle  a  deviné 
là-dessous  la  double  haine  de  nos  pères  envers  les  chirurgiens  et  envers  les  médecins  de  la 
cour,  surtout  lorsque  ces  derniers  avaient  le  malheur  d’être  issus  de  l’Université  de  Mont¬ 
pellier.  Aussi,  relativement  à  la  matière  qui  nous  occupe  ici,  la  docte  mais  irascible  compa¬ 
gnie  de  la  rue  de  la  Bûcherie  parvint-elle  à  obtenir,  des  pouvoirs  constitués,  des  ordonnances 
et  des  arrêts  qui  la  tenaient  seule  en  possession  de  mettre  main  basse  sur  les  cadavres  des 
suppliciés.  Et  Dieu  sait  la  ténacité,  l’ardeur,  la  véhémence  qu’elle  mit  à  sauvegarder  ses 
droits  incontestables  qu’elle  tenait  des  arrêts  des  11  avril  1552,  7  novembre  1612,  23  avril 
et  11  novembre  1615, 1"  février  et  lA  décembre  1630,  15  mars  1632,  et  de  celui  du  12  mars 
1633,  qui  règle  définitivement  le  mode  de  délivrance  des  cadavres  des  suppliciés,  les  droits 
dus  à  l’exéculeur  des  hautes  œuvres,  et  qui  assigne  le  pilier  des  halles  comme  le  seul  endroit 
de  Paris  où  devra  se  faire  celle  distribution  de  chair  humaine. 

Des  chirurgiens  tels  que  De  La  ^oue,  Oranger,  Mauriceau,  se  sont  vus  poursuivis  à 
outrance,  condamnés  à  des  peines  graves  pour  avoir  osé  disséquer  ;  et  le  collège  de  Saint- 
Côme  fut  témoin  d’un  scandale  inouï:  il  vit  ses  portes  enfoncées  par  des  archers,  ses  pro¬ 
fesseurs  injuriés,  frappés,  blessés  à  elfusion  de  sang,  et  le  corps  mort  qui  servait  aux  démons¬ 
trations,  enlevé,  lacéré  et  porté  tout  en  lambeaux  aux  Écoles  de  médecine  (2A  février  1672). 


L’UNION  MÉDICALE. 


521 


quatre  jours.  Je  fis  une  seule  incision  qui  partait  du  sommet  de  la  hernie  et  se  diri¬ 
geait  en  haut,  à  gauche  et  en  dehors.  Par  cette  incision,  la  peau  et  le  tissu  cellulaire 
furent  divisés,  et  j’arrivai  ainsi  sur  le  sac  herniaire,  qui  fut  ouvert  dans  toute 
l’étendue  de  cette  incision  qui  se  prolongeait  en  haut,  au  delà  de  l’anneau,  siège  de 
l’étranglement.  Je  pus  ainsi  constater  que  les  désordres  causés  à  l’intestin  par  l’étran¬ 
glement  ne  pouvaient  pas  s’opposer  à  la  réduction  des  anses  intestinales  herniées. 
Cela  fait,  pour  fermer  tout  accès  à  l’air  dans  la  cavité  péritonéale,  je  passai  un  fil 
circulairement  à  la  base  du  sac  herniaire,  entre  la  peau  et  te  péritoine,  et  je  fermai 
la  cavité  abdominale  par  une  suture  en  bourse.  La  plaie  extérieure  fut  également 
réunie  et  pansée  par  un  linge  glycériné.  Tout  alla  bien  pendant  quarante-huit  heures  ; 
puis  une  péritonite  survint,  et  ma  malade  succomba  au  bout  de  quelques  jours.  Le 
résultat  n’avait  point  été  heureux  ;  mais  il  y  avait,  dans  le  fait  opératoire  que  je  viens 
de  rapporter,  un  sujet  à  méditation. 

Après  avoir  réfléchi  sur  les  conditions  de  la  hernie  ombilicale  étranglée,  il  m’a 
semblé  que  le  procédé  opératoire  pouvait  être  perfectionné.  En  effet,  m’appuyant  sur 
le  fait  anatomo-pathologique,  à  savoir  :  que  le  sphacèle  de  l’intestin  survient  géné- 
ralenfient  beaucoup  plus  tard  dans  la  hernie  ombilicale  étranglée  que  dans  les  autres 
hernies,  je  pensai  alors  que  l’on  pourrait  appliquer  à  la  hernie  ombilicale  un  pro¬ 
cédé  opératoire  qui  avait  déjà  été  proposé  et  même  appliqué  au  traitement  de 
la  hernie  inguinale,  et  qui  consiste  à  lever  l’étranglement  sans  ouvrir  le  sac.  Je 
n’insisterai  pas  sur  les  procédés  à  l’aide  desquels  on  a  cherché,  dans  la  hernie  ingui¬ 
nale,  à  obtenir  ce  résultat;  seulement,  je  dirai  que,  si  ce  procédé  opératoire  est 
logique  dans  son  application,  c’est  certainement  quand  il  s’agit  de  la  hernie  ombili¬ 
cale.  Les  raisons  que  j’invoque  sont  les  suivantes  : 

1°  L’opération  de  la  hernie  ombilicale  telle  que  nous  la  pratiquons  est,  le  plus 
souvent,  mortelle,  attendu  que  nous  ouvrons  largement  la  cavité  abdominale  et 
cela  dans  le  but  de  réduire  une  masse  intestinale  que  nous  ne  pouvons  pas  contenir 
et  qui  se  trouve  exposée  au  contact  de  l’air,  ainsi  que  la  cavité  péritonéale  elle- 
même,  et  que,  pour  cette  raison,  il  faut  absolument  chercher  un  procédé  meilleur. 

2®  La  hernie  ombilicale  étranglée  présente  une  marche  moins  prompte  que  la 
hernie  crurale  et  que  la  hernie  inguinale,  et  que,  par  conséquent,  on  a  moins 
à  craindre  de  voir  l’intestin  coupé  ou  ulcéré  par  l’anneau  ombilical,  qui  ne  présente 


Il  faut  dire  que  les  chirurgiens  n'étaient  pas  restés  en  arrière  dans  ces  épouvantables  excès. 
Car  un  jour,  —  c’était  le  h  mars  1622,  Riolan  tenait  lui-même  le  scalpel  dans  cet  amphi¬ 
théâtre  de  son  choix,  du  coin  de  la  rue  des  Rats,  —  deux  cents  coupe-jarrets,  enrôlés 
évidemment  par  les  chirurgiens,  font  irruption  dans  la  salle  de  dissection  pleine  d’auditeurs, 
frappent  à  tort  et  à  travers,  empoignent  le  cadavre,  le  déchirent  en  morceaux,  et  en  empor¬ 
tent  les  débris! 

Une  autre  fois,  c’est  un  misérable  qui  suit  à  pas  de  loup  un  docteur  régent,  Gilbert  Puylon, 
lequel,  dans  la  soirée  du  3  mars  1673,  se  rendait  aux  Écoles.  Il  s’approche  de  lui  comme 
pour  le  consulter  sur  une  affection  héréditaire;  et  tout  à  coup,  il  se  précipite  sur  sa  victime 
et  la  frappe  de  plusieurs  coups  de  couteau  dens  la  poitrine  et  dans  le  ventre.  Gilbert  Puylon 
mourait  le  lendemain.  L’assassin  fut  rompu  vif;  et  nos  aïeux  eurent  la  bonne  fortune  de  faire 
servir  son  cadavre  aux  démonstrations  des  opérations  chirurgicales  sous  la  direction  de  Jac¬ 
ques  Le  Meneslrel. 

N’espérez  pas,  mon  cher  ami,  retrouver  rue  de  la  Bûcherie  le  théâtre  anatomique  de 
Riolan,  dont  il  ne  reste  plus  la  moindre  trace.  Cela  contrariera  sans  doute  M.  Léon  Le  Fort, 
qui,  dans  sa  Conférence  historique  tenue  à  la  Faculté  de  médécine  de  Paris,  a  convié  les 
élèves  qui  l’entouraient  à  faire  un  pèlerinage  du  côté  de  la  rue  de  l’IIôtel-Colbert,  et  à  visiter 
la  rotonde,  les  assurant  que  c’est  dans  cette  rotonde  que  Riolan  a  commencé  ses  cours.  Je 
suis  obligé  de  dire  que  M.  Léon  Lu  Fort  se  trompe  de  la  bagatelle  de  125  ans.  Car  vous 
verrez  tout  à  l’heure  que  la  rotonde  actuelle,  ou  amphithéâtre  de  Winslow,  ne  fut  élevée 
qu’en  \.lklx,  sur  l’emplacement  même  du  bien-aimé  bâtiment  de  Riolan,  lequel  fut,  cette 
année-là,  rasé  de  fond  en  comble. 

{La  suite  a  un  prochain  numéro.)  D'  A.  Chereatj. 


622 


L’UNION  MÉDICALE. 


point  une  vive  arête  comme  les  anneaux  qui  étranglent  dans  les  hernies  inguinales 
et  crurales,  et  que,  par  conséquent,  on  a  moins  à  craindre,  en  levant  l’étranglement 
sans  ouvrir  largement  le  sac:  herniaire,  de  voir  s’établir  un  anus  contre  nature,  ou 
les  matières  intestinales  tomber  dans  la  cavité  péritonéale.  En  raison  de  ces  prin¬ 
cipes,  j’ai  eu  occasion  tout  récemment  d’opérer  une  femme  forte  qui  entrait  dans 
mon  service  pour  se  faire  opérer  d’une  hernie  ombilicale  étranglée  depuis  trois  ou 
quatre  jours.  La  malade  fut  endormie,  et  le  taxis  ayant  été  pratiqué  convenablement, 
mais  inutilement,  je  procédai  à  l’opération  de  la  manière  suivante  : 

La  hernie  avait  le  volume  d’une  grosse  grenade.  Je  fis  partir  une  incision  du  som¬ 
met  de  la  tumeur,  se  dirigeant  en  haut  et  en  dehors.  Et  dépassant  la  base  de  la 
tumeur,  cette  incision  n’intéressait  que  la  peau.  J’arrivai  avec  soin  à  la  base  de  la 
hernie;  la  partie  extérieure  du  sac  étant  reconnue,  j’y  pratiquai  une  toute  petite 
ponction,  à  travers  laquelle  je  fis  glisser  l’extrémité  de  mon  doigt  avec  lequel  je 
refoulai  l’intestin.  Cela  fait,  j’introduisis  une  sonde  cannelée,  courbe,  entre  l’intestin 
et  l’anneau  ombilical,  et,  avec  un  bistouri  falciforme,  je  levai  l’étranglement  en  faisant 
en  haut  et  en  dehors  une  incision  d’un  centimètre  environ.  Je  laissai  les  intestins  en 
place,  ne  voulant  même  point  tenter  de  les  réduire  pour  des  raisons  faciles  com¬ 
prendre.  Je  réunis  la  plaie  faite  à  la  peau  par  une  suture  entrecoupée.  L’opium  fut 
administré  à  dose  fractionnée,  et  tout  alla  bien  pendant  vingt-quatre  heures.  Les 
vomissements  cessèrent,  ainsi  que  tous  les  troubles  intestinaux;  la  fièvre  tomba,  et  la 
malade  eut  une  garde-robe  abondante  et  elle  rendit  beaucoup  de  gaz  intestinaux. 
L’étranglement  avait  donc  été  levé  ;  ce  fut  l’avis  de  tous  les  assistants.  Mais  au  bout 
de  vingt-quatre  heures  ,  de  nouveaux  phénomènes  d’étranglement  survinrent,  je 
crus  devoir  les  rapporter  à  une  péritonite;  mais  il  n’y  avait  point  de  signes  propres  à 
cette  affection.  La  malade  mourut,  et  il  me  fut  facile  de  constater  que  la  véritable 
cause  de  la  mort  était  due  à  l’étranglement  herniaire  qui  s’était  reproduit  de  la  ma¬ 
nière  suivante  :  par  suite  d'un  travail  Inflammatoire  qui  s’était  développé  dans  la 
cavité  du  sac,  il  était  survenu  un  gonflement  de  toutes  les  parties  et  un  étrangle¬ 
ment  secondaire,  et  je  me  suis  demandé  si  je  n’avais  point  été  la  cause  involontaire 
de  la  mort  en  ne  débridant  pas  assez  largement.  Je  crois  que  c’est  là  la  condition  du 
succès,  et,  à  la  première  occasion,  j’aurai  recours  au  même  procédé  opératoire;  mais 
je  lèverai  l’étranglement  moins  timidement  que  je  ne  l’ai  fait,  et  peut-être  serai-je 
plus  heureux.  Il  peut  paraître  au  premier  abord  illogique  de  préconiser  un  procédé 
opératoire  qui  n’a  point  réussi  entre  mes  mains;  mais  je  ferai  observer  qu’en  pré¬ 
sence  de  l’insuffisance  des  moyens  que  nous  employons  pour  combattre  la  hernie 
ombilicale,  il  y  a  lieu  de  chercher  dans  une  autre  voie  des  moyens  plus  efficaces,  et 
qu’en  médecine  opératoire  on  ne  peut  pas  juger  de  l’efficacité  d’un  procédé  par  un 
seul  fait.  L’opération  la  plus  mal  conçue  et  la  plus  mal  exécutée  peut  réussir,  tandis 
qu’une  opération  rationnelle  échoue.  C’est  beaucoup  de  réussir  en  chirurgie;  mais  il 
ne  faut  pas  dédaigner  d’étudier  les  moyens  rationnels  nouveaux  dans  leur  applica¬ 
tion,  quand  ils  ont  pour  but  de  combattre  une  maladie  presque  fatalement  mortelle. 


IMPORTATION  DU  CHOLÉRA  DE  FRANGE  A  NEW-YORK  EN  1865. 

La  contagion  du  choléra  est  aujourd’hui  la  question  dominante,  comme  en  témoigne  hau¬ 
tement  la  conférence  sanitaire  internationale  actuellement  réunie  à  Constantinople.  En  la 
plaçant  en  tête  de  son  programme,  le  prochain  Congrès  médical  de  Strasbourg  n’accuse  pas 
moins  cette  préoccupation  générale  des  esprits  qui  s’est  manifestée  dès  18à9  et  n’a  fait 
qu’augmenter  depuis.  Enfin  la  dernière  épidémie,  par  les  circonstances  de  son  début  surtout, 
l’a  placée  partout  à  1  ordre  du  jour.  Celle  du  traitement  lui  est  même  subordonnée,  et  il 
serait  illogique  de  s’y  tenir  absolument  après  tous  les  vains  efforts  mis  tant  de  fois  en  évi¬ 
dence;  d’autant  plus  qu’elle  est  implicitement  contenue  dans  celle-ci.  Que  la  contagion  soit 
résolue,  et  il  y  aura  moins  à  s’occuper  de  guérir  cette  fatale  maladie  que  de  la  prévenir. 

Vers  cette  solution  nécessaire,  indispensable,  doivent  donc  tendre  tous  les  efforts.  Déjà  les 


L’UISION  MÉDICALE. 


Ô23 


documents  pour  et  contre  apportés  à  cette  œuvre  sont  nombreux  ;  mais  c’est  surtout  à  choi¬ 
sir,  à  colliger  les  plus  décisifs  que  chacun  doit  s’appliquer.  Nous  extrayons,  à  cet  effet,  du 
Boston  med.  and  sur  g.  Journal  les  détails  suivants  sur  l’apparition  du  choléra  dans  le  port 
de  New-York  en  1865,  d’après  le  rapport  officiel  de  M.  le  docteur  Swinburne,  médecin  du 
port. 

«  V Atlanta,  navire-poste  anglais  en  fer,  partit  de  Londres  le  10  octobre  avec  un  charge¬ 
ment  de  marchandises  et  AO  passagers.  L’état  sanitaire  de  Londres  était  alors  parfait.  Arrivé 
le  11  au  Havre,  où  il  resta  seulement  un  jour,  il  embarqua  56ù  nouveaux  passagers,  la  plu¬ 
part  Suisses,  ayant  tous  passé  par  Paris  où,  sauf  quelques  exceptions,  ils  séjournèrent  quel¬ 
ques  heures  ou  plusieurs  jours,  alors  que  le  choléra  y  sévissait  avec  intensité.  Deux  familles 
allemandes  en  faisant  partie  étaient  restées  un  jour  dans  cette  capitale,  à  l’hôtel  Ville  de 
New-York,  et  cinq  jours  au  Havre  dans  ceux  du  Veissen  Lamm  et  Hullgarder  Hof.  Des 
émigrants  arrivés  quelques  jours  avant  dans  ces  derniers  hôtels  étaient  tombés  subitement 
malades  et  avaient  été  envoyés  à  l’hôpital  par  leurs  consuls. 

Ce  navire,  parti  le  12,  eut  dès  le  lendemain  un  décès  de  choléra  à  bord,  sur  un  petit  enfant 
de  la  famille  venant  du  Veissen  Lamm.  Cinq  autres  décès  survinrent  les  lli,  16,  18, 19  et  22 
dans  celle  qui  avait  habité  celui  à'HuUgarder  Hof.  Le  22,  un  de  leurs  amis  du  même  hôtel, 
logé  aux  secondes,  était  atteint  et  succombait  le  2Zt.  Le  28,  un  premier  cas  se  montra  aux 
troisièmes,  où  3  émigrants  de  Londres  furent  atteints  et  guérirent. 

A  l’arrivée  de  VAilatita,  le  chirurgien  déclara  60  cas  de  choléra  et  15  décès  survenus  pen¬ 
dant  la  traversée  ;  2  décès  survinrent  dans  le  port,  et  des  42  malades  envoyés  à  rhôpilal  de 
la  marine,  du  6  au  19  novembre,  6  succombèrent,  ce  qui  fait  un  total  de  102  cas  et  23  décès. 

Dès  le  premier  cas,  la  maladie  présenta  les  symptômes  pathognomoniques  du  choléra  asia¬ 
tique,  et  quoique  la  mortalité  ait  été  comparativement  faible,  la  mort  arrivait  en  vingt-quatre 
et  même  douze  heures. 

VHermann,  parti  en  même  temps  du  Havre,  arriva  le  26  novembre  au  port  de  quarantaine 
avec  7  décès,  h  enfants  et  3  adultes.  Les  premiers  étaient  morts  de  diarrhée  et  d’inanition, 
les  autres  d’affections  aiguës.  Il  est  remarquable  pourtant  que  le  premier  décès  fût  un  enfant 
dont  la  mère  avait  succombé  en  trente-six  heures  à  Hullgarder  Hof,  au  Havre,  très-proba¬ 
blement  au  choléra,  suivant  le  rapport  de  &e&  parente. 

Le  CeUa,  steamer  de  la  même  ligne,  arriva  le  20  du  Havre  avèc  360  passagers  de  même  classe 
et  du  même  pays,  sans  aucun  cas  de  maladie  ni  de  mort  pendant  sa  traversée. 

Le  Mary-Ann,  navire  américain,  parti  du  Havre  le  25  octobre,  arriva  le  12  décembre 
avec  5  décès,  dont  4  du  choléra  survenus  les  28  octobre,  3,  4  et  5  novembre,  après  un  à 
deux  jours  d’invasion,  d’après  le  rapport  du  capitaine.  Ainsi,  sur  un  petit  navire  avec  un 
pont  de  six  pieds  de  haut  à  peine,  encombré  de  passagers,  sans  soins  préventifs,  le  fléau 
s’éteignit  spontanément,  et  un  parfait  état  de  santé  régna  à  bord  durant  les  trente  jours  de 
traversée  qui  suivirent. 

Le  Harpswell,  parti  le  28  octobre,  perdit  7  enfanls  durant  sa  traversée  sans  aucun  cas  de 
choléra.  Deux  autres  navires,  VEurope  et  Y  America,  avec  des  passagers  venant  directement 
de  Paris,  en  furent  également  exempts. 

La  transmission  du  choléra  de  Paris  au  Havre,  admise  par  tout  le  monde,  est  démontrée 
par  ce  fait  que  les  listes  de  passagers  des  navires  précédents,  moins  le  Cella,  portaient  des 
noms  de  malades  envoyés  à  l’hôpital  au  Havre  par  les  autorités. 

Aucune  disposition  n’existant  à  New-York  à  l’arrivée  de  V Atlanta  pour  lui  faire  subir  une 
quarantaine  rigoureuse,  il  fut  immédiatement  envoyé  et  isolé  dans  la  baie  basse,  le  chirur¬ 
gien  du  navire  changé,  et  dès  que  l’hôpital  fut  disposé  et  dix  jours  de  quarantaine  écoulés 
après  le  dernier  cas,  tous  les  malades  y  furent  transportés  sans  distinction,  tous  les  bagages 
des  passagers  furent  ouverts  et  aérés,  le  linge  lavé  et  les  lits  et  tous  les  effets  soumis  à  des 
fumigations  avec  le  mélange  suivant  : 

Oxyde  de  manganèse.  •  •  .  ) 

Sel  commun  très-humide.  .  >  1  partie  sur  4  ââ. 

Acide  sulfurique . ) 

La  production  du  gaz  est  si  abondante  avec  ce  mélange  qu’il  y  a  danger  de  se  brûler  pour 
celui  qui  exécute  cette  fumigation.  « 

Sans  relater  ici  les  réflexions  de  l’auteur  sur  les  quarantaines,  il  est  en  contradiction  ma¬ 
nifeste  pour  en  soutenir  l’institution  en  disant  que  la  maladie  n’est  pas  dans  le  vaisseau, 
mais  parmi  les  passagers.  Leur  isolement  dans  ce  cas,  leur  dissémination  est  le  seul  moyen 
rationnel,  logique  à  employer,  car  on  peut  espérer  ainsi  d’en  préserver  au  moins  quelques- 


524 


L’UNION  MÉDICALE. 


uns.  Autrement  c’est  les  sacrifier  volontairement  et  faire  pour  les  hommes  contaminés  ou 
soupçonnés  de  l’être  ce  qu’on  fait  aujourd’hui  des  bêtes  frappées  par  le  typhus  contagieux  ou 
soumises  i\  son  influence  ;  l’abatage  en  grand.  Réduite  à  ces  termes,  la  question  des  qua¬ 
rantaines  se  résout  d’elle-même. 

P.  Garnier. 


ACADÉMIES  ET  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 


SOCIÉTÉ  MÉDICO-PRATIQUE  DE  PARIS. 

Séances  des  8  et  22  janvier  1866.  —  Présidence  de  M.  Homolie. 

Sommaire.  —  Rapport  de  candidature.  —  Médication  arsenicale.  —  Discussion  sur  le  traitement  des 
fièvres  intermittentes  par  les  préparations  d’arsenic.  —  Présentation  d’instrument  :  Nouveau 
cathéter  à  dard  pour  l’opération  de  la  taille. 


La  parole  est  à  M.  Perrin  pour  la  lecture  du  rapport  suivant  : 

Messieurs, 

M.  le  docteur  Hipp.  Barella,  médecin  à  Marche-les-Ecaussinnes  (Belgique),  vous  a  adressé, 
h  l’appui  de  sa  candidature  au  titre  de  membre  correspondant  de  votre  Société,  un  certain 
nombre  de  publications  faites  par  lui  dans  ces  dernières  années,  et  enlie  autres  quatre  mé¬ 
moires  intéressants  sur  l’emploi  thérapeutique  de  l’arsenic.  Ces  mémoires  portent  les  titres 
suivants  : 

1“  De  la  médication  arsenicale  dans  les  fièvres  intermittentes  ; 

2”  De  la  médication  arsenicale  dans  les  névralgies; 

3*  De  l’arsenic  dans  l’herpétisme; 

4°  De  l’emploi  de  l’arsenic  dans  diverses  maladies  internes. 

Notre  confrère  nous  apprend,  en  même  temps,  qu’il  est  à  la  veille  de  faire  paraître  un  cin¬ 
quième  mémoire  sur  l'emploi  externe  de  l'arsenic,  mémoire  qui  serait  lui-même  suivi  Irès- 
prochainement  d’un  sixième  et  dernier  travail  sur  les  effets  physiologiques  de  l’arsenic,  avec 
accompagnement  d’une  note  sur  les  eaux  minérales  arsenicales. 

Vous  le  voyez,  Messieurs,  notre  confrère  belge  ne  se  propose  rien  moins  que  de  publier 
un  traité  complet  sur  l’emploi  thérapeutique  de  l’arsenic,  ce  qui  lui  sera  facile,  comme  il 
nous  l’écrit  lui-même  d’avance,  puisqu’il  n’aura  qu’à  remanier  quelque  peu  ces  mémoires  et 
à  les  réunir  ensuite  en  un  seul  volume. 

Nous  désirons,  pour  notre  compte,  que  cette  publication  complète  ne  se  fasse  pas  trop 
longtemps  attendre,  et  que  bientôt  elle  vienne  utilement  se  placer  dans  la  bibliothèque  des 
praticiens,  à  côté  d’une  élude  semblable  qu’un  médecin  français,  le  docteur  Millet,  de  Tours, 
vient  de  mettre  au  jour,  et  que  la  Société  centrale  de  médecine  du  Nord  a,  il  y  a  deux  ans, 
honoré  d’une  médaille  d’or. 


Nous  pourrons  ainsi  comparer  avec  profit  pour  la  pratique  le  mérite  respectif  de  deux 
essais  de  thérapeutique  spéciale  fort  intéressants,  et  entrepris  simultanément  par  deux  mé¬ 
decins  complètement  étrangers  l’un  et  l’autre,  aussi  bien  par  leur  éducation  médicale  que 
par  le  pays  qu’ils  habitent. 

Nous  n’étendrons  pas  les  limites  de  ce  rapport  jusqu’à  analyser  les  quatre  mémoires  qui 
vous  ont  été  adressés  par  M.  Barella  sur  la  médication  arsenicale.  Nous  nous  bornerons  à 
vous  entretenir,  et  encore  brièvement,  de  celui  qui  est  sans  contredit  le  plus  important  de 
tous,  et  qui  a  trait,  on  le  pressent  d’avance,  à  l’emploi  thérapeutique  de  l’arsenic  dans  les 
fièvres  intermittentes,  comme  succédané  du  sulfate  de  quinine. 


De  l’aveu  de  l’auteur,  ce  travail  n’est  guère  et  ne  pouvait  être  qu’une  esquisse  historique 
et  critique  de  la  thérapeutique  arsenicale  dans  les  fièvres  intermittentes.  «  La  raison  en  est 
bien  simple,  dit-il  avec  franchise,  je  n’habite  point  une  localité  à  fièvres;  les  fièvres  inter¬ 
mittentes  sont  très-rares  ici  et  généralement  très-bénignes.  Elles  cèdent  souvent  sans  faire 
de  traitement,  par  la  seule  expectation;  d’autres  fois,  un'vomi-purgatif  ou  de  faibles  doses 
de  sulfate  de  quinine  en  ont  raison.  Qu’aurait  pu  prouver  l’emploi  de  l’arsenic  contre  des 
fièvres  qui  cèdent  en  ne  faisant  ou  en  faisant  si  pep  que  rien.  » 

Quoi  qu’il  en  soit,  et  précisément  peut-être  à  cause  de  la  situation  indifférente  de  notre 
confrère  dans  le  débat  en  question,  nous  pouvons  affirmer  que  M.  Barella  a  traité  son  sujet 
avec  une  juste,  saine  et  fidèle  appréciation  des  faits.  Ces  faits,  il  les  a  empruntés  aux  obser- 


L’UNION  MÉDICALE. 


525 


valeurs  de  tous  les  pays,  et  c’est  après  les  avoir  mûrement  pesés  et  comparés  qu’il  leur 
assigne  une  valeur  clinique  définitive.  Or,  il  faut  l’avouer,  de  la  lecture  attentive  de  la  plu¬ 
part  d’entre  eux  il  résulte  bien  clairement,  pour  tout  esprit  impartial,  que  rien  n’est  mieux 
établi  en  thérapeutique  que  les  propriétés  fébrifuges  de  l’arsenic,  et  que  si  l’emploi  de  celle 
substance,  malgré  l’autorité  si  recommandable  deFowler,  de  Richard  Pearson,  de  Foderé, 
de  Desgranges,  etc...,  ne  s’est  pas  davantage  généralisée  dans  sa  pratique,  cela  tient  à  ce 
qu’elle  continue  encore  malheureusement  à  inspirer  à  bon  nombre  de  praticiens  la  répu¬ 
gnance  involontaire  dont  Sénac  lui-même  ne  pouvait  se  défendre  quand  il  écrivait  ces  mots  ; 

«  Eoque  (l’arsenic)  sunt  plurimæ  febres  devictæ  sed  ægri  in  phthisim  mortui  delapsi  sunt.  » 
J.  Franck  lui-même,  renchérissant  sur  Sénac,  s’exprimait  ainsi  :  «  Forcé,  pour  ainsi  dire, 
par  les  élèves  qui  suivaient  la  clinique  de  Vilna,  en  1810,  nous  avons  traité  trois  malades 
par  l’arsenic,  sans  résultats  avantageux  et,  Dieu  en  soit  loué!  sans  accidents.  Maintenant,  nous 
sommes  convaincus,  et  ce  n’est  point  une  opinion  nouvelle,  que  l’on  peut  guérir  les  fièvres 
intermittentes  avec  ce  poison,  mais  en  tuant  les  malades.  » 

Cette  proscription  injuste,  plutôt  instinctive  que  raisonnée,  ou  encore  de  la  nature  de 
celle  de  Savonarole  au  xvi'  siècle,  qui,  tout  en  reconnaissant  l’efficacité  du  remède,  n’osait, 
disait-il  naïvement,  l’employer,  propter  vulgus;  cette  proscription  injuste,  dis-je,  fut  com¬ 
battue  par  M.  Boudin  avec  courage  et  conviction.  A  ce  médecin  appartiendra  sans  nul  doute 
l’honneur  d’avoir,  dans  ces  dernières  années,  réhabilité,  en  France  et  ailleurs,  un  médica¬ 
ment  injustement  dénigré,  et  dont  cependant  on  aurait  pu  croire  la  cause  gagnée  depuis 
longtemps,  depuis  surtout  les  remarquables  travaux  de  Fodéré,  qui,  dès  1810,  avait  tant 
contribué  à  en  vulgariser  l’emploi  interne.  On  peut  affirmer,  en  effet,  sans  crainte  d’être 
démenti,  qu’on  n’a  rien  ajouté,  depuis  ce  médecin,  aux  judicieuses  appréciations  qu’il  a 
émises  à  celte  époque  sur  l’usage  clinique  de  cette  substance,  comme  médicament  fébrifuge. 
En  reprenant,  trente  ans  plus  lard,  la  défense  de  l’arsenic,  à  tort  oublié,  M.  Boudin  a  rendu 
un  véritable  service  à  la  science  et  aux  malades  ;  seulement,  nous  lui  reprocherons  de  s’être 
montré  injuste  envers  le  quinquina  qui,  en  réalité,  a  fait  ses  preuves  dans  une  mesure  bien 
autrement  imposante  que  l’arsenic.  D’autre  part,  notre  confrère  M.  Barella,  et  bien  d’autres 
avec  lui,  il  faut  le  dire,  et  notamment  M.  Millet,  que  nous  avons  cité  plus  haut,  se  sont 
peut-être  laissé  quelque  péu.  éblouir  par  les  faits  sans  nombre  rapportés  par  M.  Boudin  à 
l’actif  des  préparations  arsenicales  comme  antifébriles.  Il  ne  s’agit  pas  aujourd’hui,  qu’on  le 
sache  bien,  tant  de  multiplier  les  observations  que  de  peser  celles  que  les  archives  de 
la  science  possèdent  déjà.  Les  milliers  de  faits,  par  exemple,  qui  appartiennent  à  M.  Boudin, 
si  on  voulait  les  discuter  sévèrement,  ne  résisteraient  probablement  pas  à  une  critique  du 
meilleur  aloi.  Si  M.  Barella  y  avait  sérieusement  songé,  il  aurait  probablement  été  de  notre 
avis;  il  se  serait  rappelé  que,  de  tous  les  moyens  curatifs  et  prophylactiques  de  la  fièvre 
intermittente,  il  n’en  est  pas  de  meilleur  que  la  soustraction  des  malades  à  l’influence  des 
miasmes  paludéens;  qu’il  n’y  a  rien  de  préférable  au  changement  d’air  et  de  lieux  pour  ceux 
que  des  fièvres  rebelles  poursuivent;  que  les  militaires  qui  partent  d’Alger,  renvoyés  en 
France  par  centaines,  comme  atteints  de  fièvres  réfractaires,  guérissent  quelquefois  dans  la 
traversée  ou  à  peine  débarqués  à  Marseille.  Or,  s’il  en  est  ainsi,  ne  pourrait-on  pas  alors 
trouver,  dans  le  seul  éloignement  des  malades  des  lieux  fébrigènes,  le  secret  magique  de  ces 
milliers  de  guérisons  opérées  par  M.  Boudin,  à  l’hôpital  de  Marseille,  et  par  M.  ’V^érignon, 
à  l’hôpital  d’Hyères,  et  trop  exclusivement  peut-être  attribuées,  par  les  médecins,  à  l’emploi 
de  l’arsenic?  Celte  opinion  ne  deviendrait-elle  pas  très-probable  si  nous  afoutions  que,  sur 
31  malades  traités  par  M.  Verignon,  ce  médecin  en  a  guéri  21  après  une  seule  et  unique 
dose  d’acide  arsénieux,  3  milligrammes  seulement?  L’observation  suivante,  qui  nous  est  per¬ 
sonnelle,  confirmerait  au  besoin  pleinement  notre  manière  de  voir. 

Dans  le  mois  d’août  1850,  nous  avons  été  consulté  par  un  jeune  artilleur  revenu  de  l’ex¬ 
pédition  de  Rome,  et  qui,  pendant  près  d’un  an,  a  eu  la  fièvre  quarte  en  Italie.  On  lui  avait 
dix  fois,  et  inutilement,  coupé  celte  fièvre  à  l’aide  du  sulfate  de  quinine.  Renvoyé  en  France 
avec  un  congé  de  convalescence,  la  fièvre  persistait  encore  quinze  jours  après  son  retour 
dans  ses  foyers.  Nous  nous  proposions  d’administrer  l’acide  arsénieux  chez  ce  malade  saturé 
de  quinine,  et  profondément  imprégné  de  la  cachexie  paludéenne,  quand,  par  suite  de  cir¬ 
constances  indépendantes  de  sa  volonté  et  de  la  nôtre,  nous  fûmes  obligé  de  différer  le  trai¬ 
tement  de  quelques  jours.  Qu’arriva-l-il?  c’est  que  la  fièvre  disparut  d’elle-même,  et,  cinq 
mois  plus  lard,  celte  guérison  spontanée  ne  s’était  pas  encore  démentie. 

Eh  bien,  nous  n’hésitons  pas  à  l’affirmer,  M.  Boudin,  parmi  ses  innombrables  guérisons, 
compte  une  foule  de  cas  analogues  à  celui-ci,  et  dans  lesquels  l’arsenic  n’a  été  pour  rien 
dÿns  le  résultat  obtenu.  Est-ce  à  dire  que  nous  n’admettons,  en  aucun  cas,  les  bons  effets  de 


326 


L’UNfON  MÉDICALE. 


l’acide  arsénieux  comme  fébrifuge^  Pas  le  moins  du  monde.  Seulement,  nous  demandons 
pour  l’avenir  aux  expérimentateurs  plus  de  rigueur  dans  l’observation,  et  surtout  qu’ils 
s’informent  avec  soin,  chez  tout  malade  qu’ils  voudront  soumettre  au  fébrifuge  arsenical  : 
1“  depuis  combien  de  temps  la  fièvre  existe;  2°  dans  quelle  contrée  elle  a  été  contractée; 
3“  quel  traitement  le  fébricitant  a  déjà  subi  ;  4°  et,  enfin,  si  le  traitement  par  l’arsenic 
qu’on  se  propose  d’employer  coïncide  avec  l’éloignement  ou  non  du  malade  des  lieux  où  il 
avait  contracté  la  fièvre. 

Mais  heureusement  qu’en  dehors  des  faits  de  M.  Boudin,  et  sur  lesquels,  au  nom  de  la 
méthode  scientifique,  il  convient  de  faire  des  réserves  sérieuses,  il  en  est  une  foule  d’autres 
appartenant  à  des  médecins  de  tous  les  pays,  et  que  M.  Barella  a  fidèlement  rappelés  dans 
son  travail,  qui  ne  permettent  pas  de  contester  un  seul  instant  les  bons  effets  des  prépara¬ 
tions  arsenicales  dans  les  fièvres  intermittentes.  Ce  qui  reste  à  élucider,  comme  il  le  dit  lui- 
même,  ce  sont  les  indications  cliniques  de  leur  emploi,  selon  l’espèce  de  fièvre  à  combattre, 
sa  forme,  sa  durée,  son  lieu  d’origine,  etc.,  etc...  Il  est  enfin  une  dernière  question  non 
moins  importante  à  débattre,  car  de  sa  solution  définitive  dépend  la  vulgarisation  encore 
à  venir  des  préparations  arsenicales  parmi  les  malades  et  les  médecins.  Nous  voulons  parler 
de  la  cachexie  arsenicale  qui  a  tant  effrayé  les  médecins  prudents  ou  timorés,  et  qui,  en 
même  temps,  a  véritablement  servi  à  souhait  les  projets  à.' attaques  des  adversaires  de  l’arse¬ 
nic.  Existe-t-il  une  véritable  cachexie  arsenicale?  L’emploi  prolongé  de  l’arsenic  est-il 
capable  chez  un  malade  de  déterminer  une  sorte  d’empoisonnement  chronique,  latent,  dont 
le  danger,  à  un  moment  donné,  peut  tout  à  coup  éclater,  ou  encore  se  traduire  par  des  acci¬ 
dents  morbides  protéiformes  conduisant  perfidement  et  lentement  les  malades  au  tombeau? 
Nous  n’en  croyons  rien.  Avec  M.  Barella,  nous  pensons  que  les  préparations  arsenicales 
n’offrent  pas  plus  de  danger,  maniées  toutefois  avec  méthode,  qu’une  foule  d’autres  médica¬ 
ments  héroïques  de  notre  matière  médicale,  et,  entre  autres,  que  le  sublimé  corrosif,  vulga¬ 
risé  au  dernier  siècle  par  Van  Swieten.  Les  expériences  tentées  sur  les  animaux  ont  d’ail¬ 
leurs  démontré  que  les  poisons  ne  s’emmagasinent  pas  dans  l’économie,  comme  les  partisans 
de  la  cachexie  arsenicale  sembleraient  le  croire.  Les  travaux  récents  de  M.  L.  Orfila,  neveu 
du  célèbre  toxicologiste  de  ce  nom,  sur  l'élimination  des  poisons ,  ont  démontré  que  quinze 
jours  après  l’administration  de  l’acide  arsénieux  ou  du  sublimé,  il  n’est  plus  possible  de 
retrouver  ce  corps  dans  l’économie,  et  que  si  l’analyse  chimique  révèle  leur  présence,  c’est 
que  cette  présence  est  le  résultat  d’une  ingestion  nouvelle  et  plus  rapprochée.  La  cachexie 
arsenicale  n’est  donc  en  aucune  manière  à  redouter,  et  le  moyen  proposé  par  M.  Hannon, 
de  Bruxelles,  pour  la  combattre,  devient  ainsi  une  véritable  superfétation.  Vous  n’ignorez 
pas,  Messieurs,  que  pour  M.  Hannon ,  l’acide  arsénieux,  introduit  dans  l’estomac,  se  trans¬ 
forme  en  arsénite  de  soude,  et  que,  facilement  absorbé  en  cet  état,  il  passe  dans  le  système 
veineux  abdominal,  où  il  se  transforme  en  arsénite  calcique.  Une  fois  ce  corps  insoluble 
formé,  il  est  transmis  au  foie  par  la  veine  porte  qui  le  rejette  en  partie  dans  le  sang  et  le 
sécrète  en  partie  dans  la  bile;  déversé  dans  l’intestin,  l’afsénile  calcique  devient,  en  présence 
du  chlorure  de  sodium,  de  l’arsénite  sodique  qui  s’absorbe  de  nouveau  et  entretient  ainsi 
un  état  d’empoisonnement  permanent  en  redevenant  arsénite  calcique.  Ces  phénomènes  se 
reproduisant,  ajoute  M.  Hannon,  aussi  longtemps  que  l’arsénite  calcique  ne  rencontrera  pas 
dans  la  masse  du  sang  un  corps  avec  lequel  il  pourra  former  une  combinaison  tellement 
soluble  que  son  élimination  ne  se  fera  plus  par  le  foie,  mais  par  les  reins  ou  par  la  peau.  Ce 
corps,  d’après  M.  Hannon,  est  le  sel  ammoniac  ou  chlorure  ammonique,  lequel  forme  avec 
l’arsenic  un  sel  double,  le  chlore  ammonite  d’arsénile  de  chaux,  très-soluble  et  très-rapide¬ 
ment  éliminé.  Nous  nous  contenterons  de  rapprocher  de  la  théorie  chimique  de  notre  con¬ 
frère  de  Bruxelles  le  résultat  positif  des  expériences  dues  à  M.  L.  Orfila,  que  nous  avons 
rappelées  tout  à  l’heure,  pour  rassurer  tout  le  monde  et  mettre  à  même  chacun  de  vous  de 
conclure  sans  hésitation. 

Nous  ne  vous  dirons  rien,  comme  nous  vous  l’avons  fait  pressentir  au  commencement  de 
ce  travail,  des  trois  autres  mémoires  de  notre  laborieux  confrère  de  la  Belgique.  Tons  les 
trois  sont  écrits  et  conçus  dans  le  même  esprit  de  vérité  historique  et  de  saine  appréciation 
des  faits  que  celui  qui  vient  d’être  trop  rapidement  analysé  devant  vous.  Si  ces  travaux  ne 
sont,  au  fond,  que  des  esquisses  historiques  et  critiques  sur  diverses  faces  d’une  médication 
qui  n’est  pas  encore  acceptée  sans  hésitation  par  tout  le  monde,  on  ne  saurait  trop  encou¬ 
rager  ceux  qui  font  tous  leurs  efforts  pour  contribuer  à  faire  mieux  connaître  un  agent  thé¬ 
rapeutique  qui  compte  des  succès  importants  dans  une  foule  de  maladies  dans  lesquelles  les 
médications  les  plus  rationnelles  ont  souvent  échoué.  Comme  le  dit  notre  confrère,  la  médi¬ 
cation  arsenicale,  décriée  avec  injustice  par  les  uns,  exaltée  avec  emphase  par  les  autres,  ne 


L’UNION  MÉDICALE. 


527 


niérite  «  ni  cet  excès  d’honneur  ni  celte  indignité.  »  Espérons  que  tôt  ou  tard  elle  prendra 
dans  la  matière  médicale  le  rang  distingué  auquel  elle  aurait  droit  dès  à  présent  de  pré¬ 
tendre. 

M.  le  docteur  Barella  appartient  à  l’élite  des  jeunes  et  laborieux  médecins  de  la  Belgique, 
membre  actif  de  plusieurs  Sociétés  savantes,  et  entre  autres  de  la  Société  des  sciences  mé¬ 
dicales  de  Bruxelles,  il  est  digne  à  tous  égards  de  prendre  rang  parmi  nos  membres  corres¬ 
pondants.  Par  ces  motifs,  nous  avons  l’honneur  de  vous  proposer  de  déposer  honorablement 
dans  vos  archives  les  travaux  dont  M.  Barella  vous  a  fait  hommage,  et  de  décerner  à  ce 
confrère  étranger  le  diplôme  de  membre  correspondant. 

Conformément  aux  conclusions  du  rapport  et  après  dépouillement  du  scrutin,  M.  le  doc¬ 
teur  Barella  est  élu  membre  correspondant  de  la  Société  médico-pratique  de  Paris. 

M.  SiMONOT  demande  la  parole,  à  l’occasion  du  rapport  qui  vient  d’être  lu,  pour  appuyer 
l’opinion  émise  par  M.  Perrin  concernant  l’influence  du  changement  de  lieu  sur  la  guérison 
spontanée  de  fièvres  intermittentes  jusque-là  rebelles.  Il  a  eu  l’occasion  de  voir  expérimenter 
la  médication  arsenicale  sur  une  assez  large  échelle  à  l’hôpital  maritime  de  Rochefort,  loca¬ 
lité  où  la  fièvre  intermittente  existe  à  l’état  endémique.  Cette  médication  lui  a  paru  tout  à 
fait  insuffisante,  et  il  y  aurait,  selon  lui,  faute  impardonnable  à  en  user  dans  les  fièvres 
pernicieuses.  Il  croit  toutefois  devoir  faire  des  réserves  sérieuses  en  faveur  de  cette  même 
médication  dans  le  cas  de  fièvres  anciennes  amenant  à  leur  suite  une  véritable  cachexie.  Les 
préparations  arsenicales,  en  pareil  cas,  constitueraient  vraisemblablement  un  excellent  mo¬ 
dificateur  et  reconstituant  de  l’économie.  Il  demande,  en  terminant,  s’il  n’existe  pas  des 
travaux  cliniques  faits  dans  l’ordre  d’idées  qu’il  indique. 

M.  Perrin  répond  à  M.  Siraonot  qu’il  a  eu  l’honneur  de  lire  devant  la  Société,  il  y  a 
treize  ans,  un  travail  sur  la  valeur  thérapeutique  des  préparations  arsenicales  dans  le  traite¬ 
ment  des  fièvres  intermittentes,  dans  lequel  il  a  précisément  résolu  les  points  qu’il  soulève 
dans  le  sens  qu’il  indique  lui-même.  Les  deux  conclusions  suivantes  qu’il  emprunte  au  travail 
en  question  en  feront  foi  : 

1“  L’administration  des  préparations  arsenicales  doit  être  spécialement  réservée  aux  cas 
de  fièvres  rebelles,  invétérées,  et  dont  le  sulfate  de  quinine  n’a  pu  prévenir  le  retour. 
Il  semble  que  leur  puissance  d’action,  puissance  très-incertaine  dans  les  fièvres  simples  et 
de  date  récente,  soit  en  raison  du  degré  de  cachexie  paludéenne  dont  les  malades  sont  im¬ 
prégnés,  et  aussi  de  l’insuffisance  constatée  du  sulfate  de  quinine; 

2°  C’est  faute  d’avoir  reconnu  celte  différence  capitale  dans  le  mode  d’action  des  prépa¬ 
rations  arsenicales  que  les  praticiens  restent  encore  aujourd’hui  complètement  divisés  sur 
la  réalité  de  leurs  propriétés  fébrifuges. 

M.  Homolle  rapporte  avoir  donné  ses  soins  à  un  homme  venant  de  Rochefort,  et  qui, 
après  avoir  présenté  des  accidents  d’aspect  typhoïde,  fut  guéri  par  l’usage  du  sulfate  de  qui¬ 
nine.  Il  est  à  remarquer  que  les  symptômes  de  la  fièvre  intermittente  ne  se  sont  manifestés 
qu’après  le  départ  du  malade  de  Rochefort. 

M.  SiMONOT  :  Il  arrive  quelquefois,  en  effet,  que,  pendant  le  séjour  dans  un  pays  où 
la  fièvre  intermittente  est  endémique,  l’intoxication,  quoique  produite,  reste  latente  et  ne  se 
manifeste  qu’après  le  départ  des  sujets  pour  une  autre  contrée. 

C’est  ainsi  que  M.  Simonot  a  eu  l’occasion  de  donner  des  soins  à  une  femme  venant  d’Es¬ 
pagne,  et  ayant  contracté  là  une  fièvre  intermittente  qui  tarda  pour  se  déclarer  jusqu’à  son 
arrivée  à  Paris.  Dans  ce  cas,  les  préparations  quiniques  restèrent  sans  effet,  mais  on  eut 
raison  des  accidents  par  l’emploi  des  toniques  et  des  ferrugineux. 

•  M.  Perrin  :  On  comprend  qu’un  malade  qui  a  subi  l’influence  de  miasmes  paludéens 
n’échappe  pas  à  cette  influence  dès  le  moment  où  il  quitte  le  lieu  où  l’intoxication  s’est  pro¬ 
duite.  Contre  des  fièvres  contractées  en  Touraine,  MM.  Bretonneau  et  Trousseau  ont  admi¬ 
nistré  largement  les  préparations  quiniques,  et  ont  observé  que  les  individus  atteints  ne 
guérissaient  qu’après  un  long  séjour  hors  du  pays. 

M.  Adbron  ajoute  que  des  fièvres  intermittentes  contractées  dans  un  lieu  où  cette  affec¬ 
tion  est  endémique  peuvent  disparaître  pour  un  temps  fort  long,  pour  se  manifester  de  nou¬ 
veau  après  plusieurs  années  en  affectant  un  type  d’autant  moins  nettement  caractérisé, 
que  les  accidents  tertiaires  remontent  à  une  date  plus  reculée. 

M,  Simonot  :  Dans  les  pays  à  fièvre,  il  n’est  pas  rare  de  voir  au  septénaire,  ou  à  un  mul¬ 
tiple  du  septénaire,  l’accès  se  présenter  d’une  manière  très-nette.  On  doit  aussi  reconnaître 


528 


L’UNION  MÉDICALE. 


que  la  fièvre  inlermiltente  reste  latente  moins  longtemps,  suivant  les  aptitudes  individuelles. 

M.  IIOMOLLE  fait  remarquer  que  le  type  intermittent  dans  les  maladies  devient  à  Paris  de 
plus  en  plus  fréquent. 

M.  Adbrün  signale  comme  cause  de  ce  fait  les  grands  remaniements  de  terrain  qui  s’opè¬ 
rent  dans  Paris  depuis  quelques  années. 

M.  Mercier  rappelle  que  vers  1838,  on  a  fait  l’observation  que  les  accidents  intermittents, 
beaucoup  plus  rares  à  la  vérité  gu’aujourd’hui,  coïncidaient  presque  toujours  avec  le  perce¬ 
ment  d’égouts  dans  les  quartiers  habités  par  les  malades. 

M.  SiMONOT  croit  devoir  insister  sur  l’activité  d’influence  que  présentent  à  cet  égard  les 
remaniements  de  terrains.  Si  dans  une  localité  on  fait  un  bassin  à  flots,  un  tunnel,  des 
chambres  d’emprunt,  etc.,  cela  suffit,  on  le  sait,  pour  engendrer  dans  la  population  la  fièvre 
intermittente;  et  alors  les  fièvres  continues  elles-mêmes  affectent  dans  leurs  exacerbations 
une  périodicité  plus  ou  moins  nettement  tranchée. 

M.  Mercier  demande  la  parole  pour  présenter  à  la  Société  un  cathéter  h  dard  destiné  à 
faciliter  l’opération  de  la  taille,  et  avec  lequel  il  a  pu  pratiquer  l’extraction  d’un  calcul  de 
120  grammes. 

A  ce  propos,  M.  Mercier  ajoute  que  les  auteurs  décrivent  entre  le  rectum  et.  la  région 
membraneuse  de  l’urèthre  un  espace  triangulaire  rempli  de  tissu  adipeux.  Or,  la  région 
membraneuse  est  constamment  appliquée  sur  le  rectum  sans  qu’il  existe  entre  ces  deux 
organes  d’interstice  pour  loger  un  coussinet  graisseux.  C’est  en  vertu  de  celle  disposition 
qu’on  est  si  exposé  dans  la  taille  périnéale  à  perforer  le  rectum.  Il  convient  donc  mieux, 
lorsqu’on  pratique  celle  opération,  de  dilater  que  d’inciser  le  col  de  la  vessie. 

M.  Maisonneuve  partage  l’opinion  de  M.  Mercier,  et  rappelle  que  M.  Denonvilliers  a 
démontré  que  la  prostate  est  isolée  des  plexus  veineux  qui  l’entourent,  et  qu’on  est  à  l’abri 
des  accidents  consécutifs  à  la  lésion  de  ces  plexus  tant  que  l’ins.lrument  agit  sur  le  tissu 
même  de  la  prostate. 

Comme  M.  Mercier,  M.  Maisonneuve  a  remarqué  qu’il  n’existait  pas  entre  le  rectum  et  la 
vessie  d’espace  triangulaire,  et  c’est  sur  celle  uolion  anatomique  que  reposent  les  avantages 
de  la  taille  rectale  qu’il  a  préconisée. 

M.  Mercier  :  Personne  n’a  dit  que  le  contact  entre  la  vessie  et  le  rectum  est  indissoluble. 
On  a  décrit  entre  ces  deux  organes  une  cloison  celluleuse,  tandis  qu’en  réalité  il  existe. là 
une  continuité,  une  fusion  de  tissu,  un  V  aponévrolique,  qui  rend  très-difficile  l’isolement 
des  deux  surfaces. 

Le  Secrétaire  annuel ,  D'  CollineAU. 


Par  décret  rendu  sur  la  proposition  du  ministre  de  l’intérieur  et  d’après  la  présentation 
faite  par  la  commission  supérieure  de  l’Orphelinat  du  Prince  Impérial,  le  docteur  Laloy,  mem¬ 
bre  du  comité  du  19®  arrondissement  de  Paris,  a  été  nommé  chevalier  de  l’ordre  impérial  de 
la  Légion  d’honneur. 

NÉCROLOGrlE.  —  NOUS  apprenons  la  mort  de  M.  le  docteur  Pénard,  ancien  chirurgien  en 
chef  de  l’hospice  de  Versailles,  président  honoraire  de  l’Association  médicale  de  Seine-et-Oise, 
chevalier  de  la  Légion  d’honneur,  décédé  dans  sa  70®  année. 

M.  le  docteur  Berigny  nous  adresse  à  l’instant  la  note  suivante  : 

«  Nous  venons  d’enterrer  aujourd’hui  M.  Pénard  (oncle),  enlevé  à  l’âge  de  70  ans,  après 
six  jours  de  fièvre  pernicieuse.  L’église  pouvait  à  peine  contenir  l’affluence  de  ses  clients  et 

amis  qui  ont  bien  voulu  le  conduire  à  sa  dernière  demeure. 

«  Il  est  vrai  qu’aucune  existence  de  médecin  ne  peut  être  entourée  d’une  plus  grande 
çonsidéralion,  autant  sous  le  rapport  du  caractère,  des  plus  modeste  et  honorable,  que  sous 
celui  d’une  grande  expérience.  Sa  mort  est  donc  pour  le  Corps  médical  une  véritable  perte.  » 

—  Dans  la  note  consacrée  à  M.  le  docteur  Parchappe,  il  a  été  dit  par  erreur  que  notre 
regrettable  confrère  avait  été  1  architecte  de  l’asile  Saint- Yon,  à  Rouen,  vieil  établissement 
qu’il  est  au  contraire  question  de  démolir.  C’est  l’asile  de  Quatremares  qu’il  fallait  dire,  dont 
M.  Parchappe  a  donné  les  plans  et  dont  il  a  fait  un  des  plus  beaux  établissements  de  l’Europe. 

..  _ _  Le  Gérant,  G.  Richelot. 


Paris.  —  Typogiaphie  FÉux  Maltestb  et  C«,  me  des  Deux- Porte»-Salnt-Saiiveur,  22, 


L’UNION  MÉDICALE. 


NOTICE  sur  le  VIN  DE  BUGEAED 

AU  aumauiNA  et  au  cacao  combinés. 


La  difficulté  d'obtenir  la  tolérance  des  voies  di-  On  le  prescrira  avec  succès  dans  les  maladies  qui 
gestives  pour  le  quinquina  et  les  amers  en  général,  dépendent  de  l’appauvrissement  du  sang,  dans  les 
est  un  écueil  en  thérapeutique  qui  a  fait,  plus  d’une  névroses  de  toute  sorte,  les  flueurs  blanches,  la 
fois,  le  désespoir  des  praticiens-  Mais  depuis  l’in-  diarrhée  chronique,  les  pertes  séminales  involon- 
troduclion  dans  la  matière  médicale,  de  la  combi-  taires,  les  hémorrhagies  passives,  les  scrofules, 
naison  nouvelle  dite  iln  tonE-nntritir,  où  le  les  affections  scorbutiques, lApériodeadynamique 
cacao  se  trouve  intimement  uni  au  quinquina, pour  des  fièvres  typhoïdes,  les  convalescences  longues 
en  tempérer  l’astringence,  cet  inconvénient  est  to-  et  difficiles ,  etc.  11  convient  enfin  d’une  manière 
talement  conjuré,  et  l’estomac  le  plus  impression-  toute  spéciale  aux  enfants  débiles,  aux  femmes  dé- 
nable  n’est  plus  offensé  par  le  contact  du  tonique  licates  et  aux  vieillards  affaiblis  par  l’âge  et  les 
par  excellence.  infirmités. 

Cette  préparation,  adoptée  par  les  médecins  les  La  préparation  de  ce  Vin  exige  pour  la  dissolu- 
plus  distingués  de  la  France  et  de  l’étranger,  et  pa-  tion  du  cacao  des  appareils  spéciaux  qui  ne  se 
tronnéepar  la  presse  médicale  de  tous  les  pays,  est  trouvent  point  dans  les  officines.  11  ne  faut  donc 
définitivement  entrée  dans  le  domaine  de  la  pra-  pas  croire  qu’on  obtiendrait  le  même  produit  en 
tique  journalière,  où  elle  a  pris  la  place  de  toutes  formulant  simplement  du  quinquina  et  du  cacao  in- 
les  autres  préparations  de  quinquina,  en  usage  dans  corporé  au  vin  d’Espagne.  Pour  être  sûr  de  l’au- 
le  passé.  thenticité  du  médicament,  il  importe  de  le  prescrire 

Les  propriétés  du  vin  t<mi-nutrltlf  de  Bu-  sous  le  nom  de  VIN  DE  BUGEAUD. 
genud,  préparé  au  Vin  d’Espagne,  étant  celles  — 

des  toniques  radicaux  et  des  analeptiques  réunis,  Dépôt  général  chez  LEBEAULT,  pharmacien, rue 
ce  médicament  est  merveilleusement  indiqué  dans  Réaumur,  43,  et  rue  Palestro,  27  et  29,  à  Paris. — 

tous  les  cas  où  il  s’agit  de  corroborer  la  force  de  Chez  DESLANDES,  pharmacien,  rue  du  Chercbe- 

résistance  vitale  et  de  relever  la  force  d’assimilation  Midi,  5  ;  —  et  dans  les  principales  Pharmacies  de 

qui  sont  le  plus  souvent  simultanément  atteintes.  France  et  de  l’étranger. 

PHARMACIENS  ÉTRANGERS  DÉPOSITAIRES  DD  VIN  DE  BDGEADD  : 

BELGIQUE:  Bruxelles,  Ch.  Delacre,  86,  Montagne  de  la  Cour;  Anvers,  De  Beul;  Arlon,  Hol- 
lenfellz;  Binant,  Mathieu;  Huy,  Poulrain  ;  Liège,  Goossins;  Hendrice;  Louvain,  Van  Arem- 
berg-Decorder  ;  Namur,  Racot  ;  Termonde,  Jassens  ;  Verviers,  E.  Chapuis  ;  Alos,  Schaltin  ; 
Gand,  Puis  ;  Bruges,  Daëls;  Oslende,  Kokenpoo;  Courlrai,  Bossaert;  Tournai,  Sykendorf; 
Mons,  Carez;  Boussu,  Brouton;  Charleroi,  Perkaux;  Roux,  Petit;  Marchiennes,  Pourbaix; 
Châtelet,  Depagne;  Quatrebras  (près  Charleroi),  Demanet;  Fleurus,  Ceresia;  La  Planche, 
Dethy;  Spa,  Schaltin. 

hollande:  Amsterdam,  Uloth;  La  Haye,  Renesse;  Rotterdam,  Cloos. 

SUISSE  :  Genève,  Suskind;  Fol  et  Brun  ;  Weiss  et  Lendner;  Bâle,  d' Geiger;  Berne,  Wild- 
boltz;  Fribourg,  Schmitt-Muller ;  Neuchâtel,  Jordan;  Por.-'entruy,  Ceppi. 

ANGLETERRE  :  Londres,  Jozeau,  Hay-Market,  /i9.  —  Chester,  Georges  Shrubsole. 

ESPAGNE  :  Madrid,  Borell. 

ITALIE  :  Naples,  Leonardo. 

EN  AMÉRIQUE:  Buénos-Ayres,  Demarchi  frères;  New-York,  Fougera. 


HUILE  DE  FOIE  DE  MORUE  DÉSINFECTÉE 

UE  GHEVRIEll 


Am  moyen  du  Goudron  et  du  Baume  de  TOIilJ 

Cette  huile  est  d’une  odeur  et  d’une  saveur  agréables.  Le  mode  de  désinfection  ne  nuit  en  rien 
à  ses  propriétés  thérapeutiques.  Elle  est  facilement  administrée  même  aux  personnes  les  plus  dé¬ 
licates,  et  est  d’une  digestion  plus  facile  que  l’huile  ordinaire. 

Lire  les  observations  et  rapports  médicaux  contenus  dans  la  brochure. 

Pharmacie  CHEVRIER  ,  21,  rue  du  Faubourg-Montmartre,  h  Paris. 

Dépôt  dans  les  principales  pharmacies  de  chaque  ville. 


L’UNION  MÉDICALE. 


MALADIES  DE  POITRINE 

HYPOPIIOSPHITES  DU  »'  CHURCHILL. 

Sirop  (l’hypophofiphite  de  soude.  Sirop  d’hypo- 
phosphite  de  chaux. — Pilules  d’iiypophosphite  de 
quinine. 

Chloroi^c,  jiitciiilCÿ  Pâles  couleurs. — 
Sirop  d’hypophosphite  de  fer,  Pilules  d’hypophos- 
phite  de  manganèse.  —Prix  :  4  fr.  le  flacon. 

Sous  l’influence  des  hypophosphites,  la  toux  di¬ 
minue,  l’appétit  augmente,  les  forces  reviennent, 
les  sueurs  nocturnes  cessent,  et  le  malade  jouit 
d’un  bien-être  inaccoutumé. 

Pharmacie  SWANN,  12,  rue  Castiglione.à  Paris, 
—  DÉPÔTS  :  Montpellier,  BELEGOÜ  frères  ;  Nice, 
FOUQUE;  Lyon,  Pharmacie  centrale,  19,  rue  Lan¬ 
terne;  Bordeaux,  Nantes,  Toulouse,  dans  les  suc¬ 
cursales  de  la  Pharmacie  centrale. 

EAUX  SULFUREUSES  DE  CAUTERETS 

(Sources  de  La  Raillêre  et  de  César). 

«  Ces  eaux,  même  après  un  an  d'embouteillage 
»  m'ont  fourni  tous  les  signes  d'une  bonne  con- 
»  servation.  »  (Filhol.) 

Très  recommandées  en  boisson  et  en  garga¬ 
risme  dans  les  maladies  chroniques  suivantes: 
Laryngite,  Pharyngite,  Catarrhe  bronchique. 
Phthisie  tuberculeuse ,  Asthme ,  Maladies  de  la 
peau,  etc. 

S’adresser  à  Cadterets,  k  BROGA,  pharmacien 
fermier.  -  A  Paris,  à  LESCUN,  18,  rue  de  Ghoi- 
seul.  —  En  province,  k  MM.  les  Pharmaciens  et 
Marchands  dteaux  minérales. 

APIOL  DES  D"  JORET  ET  HOIIOIU. 

Médaille  a  l’Exposition  universelle  de  1862. 

L’observation  médicale  confirme  chaque  jour  ses 
propriétés  véritablement  spécifiquescommeemmé- 
nagogue,  et  son  incontestable  supériorité  sur  les 
agents  thérapeutiques  de  la  même  classe. 

Un  savant  et  consciencieux  observateur,  M.  le 
docteur  Marrotte,  a  particulièrement  étudiél’Apiql 

I  J)RAGEES  .  1 

■  Jt>;AlJLACTATE  »Ë 

■  LA‘BOITt.  €C  %*^LA%BOn(  ■ 

i^isiironvées  par  l’Acadéniic  impériale 
de  médecine.  —  Le  Rapport  académique  et  de 
nombreuses  expériences  anciennes  et  récentes, 
ont  démontré  leur  supériorité  sur  tous  les  autres 
ferrugineux  solubles  ou  insolubles. 

Dépôt  général  à  Paris,  pharmacie  rue  Bourbon- 
Villeneuve,  19,  et  dans  les  principales  pharmacies 
de  chaque  ville. 

k  ce  point  de  vue,  dans  son  service  de  l’tiôpital  de 
la  Pitié  et  en  ville.  Il  résulte  de  ses  observations 
que  le  succès  est  assuré  quand  l’aménorrhée  et  la 
dysménorrhée  sont  indépendantes  d’un  état  anato¬ 
mique,  ou  d’une  lésion  organique,  mais  se  rattp- 
chant  a  un  trouble  de  l’innervation  vaso-motrice  de 
l’utérus  et  des  ovaires.  Ajoutons  qu’on  doit  conq- 
battro  simultanément  ou  préalablement  la  chlorose 
ou  les  autres  complications.  . 

Les  docteurs  JoRETet  Homolle  indiquent,  comme 
le  seul  moment  opportun  pour  administrer  l’Apiol, 
celui  qui  correspond  k  l’époque  présumée  dés 
règles,  ou  qui  la  précède. 

Dose  :  1  capsule  matin  et  soir,  pendant  six  jour?. 
On  l’emploie  aussi  pour  couper  les  fièvres  d’accès. 

Pharmacie  Briant,  rue  de  Rivoli,  150.  entrée 
rue  Jean-Tison,  à  Paris. 

VIN  TONI-NUTRITIF  LE  60UX 

AU  QUINQUINA  ET  KAROUBA. 

Préparé  ayec  un  quinquina,  à  titre  constant  et 
le  fruit  du  karoubier  d’Afrique,  ce  vin  offre  aux 
malades  et  aux  médecins  les  précieux  avantages 
du  çninqnina,  sans  en  avoir  les  inconvénients. 

C’est  la  seule  préparation  de  quinquina  qui  ne 
constipe  pas,,  en  raison  des  propriétés  assimila¬ 
trices  et  laxatives  du  Karouba,  qui  lui  donne  en 
outre  une  saveur  agréable. 

Dépôt  :  Pharmacie  BOÜLLAY, 

Paris,  rue  des  Fossés-Montmartre,  17. 

T  iqueur  ferrugineuse  de  Gardé  au 

-LiTARTRATE  FERRICO-POTASSIGO-AMMONI- 
QUE,  ne  constipant  jamais.  Un  goût  très  agréable, 
une  innocuité  complète,  une  efficacité  constatée 
dans  toutes  les  maladies  qui  réclament  le  fer,  ont 
assuré  k  ce  produit  une  préférence  incontestable. 
A  la  pharmacie,  rue  de  Bondy,  n»  38 ,  k  Ppris. 
—  Prix  :  3  fr.  le  flacon. 

«miiiMUiüiii 

Pour  éviter  les  conlrefaçons ,  prescrivez 

FABRICATION  EN  GROS  DEPUIS  1854. 

L’accueil  que  le  Corps  médical  a  fait  à  notre 
produit,  et  son  emploi  dans  les  hôpitaux,  témoi¬ 
gnent  des  soins  excessifs  apportés  à  sa  prépara¬ 
tion  et  de  sa  force  digestive  toujours  égale. 

Elle  est  administrée  avec  succès  dans  les  Dys¬ 
pepsies,  Gastrites,  Gastralgies ,  A  iyreurs  ,  Pi¬ 
tuites,  Diarrhées  et  Vomissements,  sous  forme 
d’Kllï.>r,  Vin,  Sîcop,  Pastilles,  Prises, 
Pilules  ou  Mragées. 

Pour  éviter  les  contrefaçons,  exiger  le  cachet 
BOUDAULT  et  la  signature  : 

Dépôt.  -  Pharmacie  Ho i tôt,  rue 
des  Lombards,  24.  Paris. 

VIN  DE  QUINQUINA  FERRUGINEUX 

de  MOITIER. 

,  AU  MALAGA  ET  PYROPHOSPHATE  DE  FER. 
j  Ce  Vin  a  été  vanté  par  toute  la  presse  médicale 

1  comme  le  plus  puissant  tonique  employé  pour  gué- 
!  rirla  Cbl«rqs|ï,  et  la  rauvroté  du 

1  sans;. -A Paris,  chez  dcRErfCEL,  droguiste,  entre- 
:  positaire  général,  44,  rue  des  Lombards;  et  dans 
;  les  pharmacies  de  France  et  de  l’étranger.  Remise, 

‘  30  p.  100.  Expéditions  contre  remboursement. 

Paris.  —  Imprimerie  Félix  Malteste  et  G*, 
R=a€,deiDeai  Bortes-Sainl  SauT#nr,TÎ. 

Vingtième  année. 


No  54. 


Jeubi  22  Mars  1866. 


L’ÜMON  MEDICALE 

PRIX  ;  JOURNAL  bureau  D’ABOWEMENT 

ET  lES  DÉrARTEMENTs.  «  rueduFouBoiirï-Moiitniartre, 

JJ--.;;;;  f/j-  DBS  ISTERETS  SCIESTIFIQCES  ET  PEATIOUES, 

MORABX  ET  PROESSSMSEIS  m, i« 

DU  CORPS  IÏ.ÉDICAL.  SSwïSs 

convcnlioBspostalcs.  - -  Impériales  et  Gén/r?S^ 

Ce  jroui'Eial  imrait  trois  fois  par  Semaine,  le  MARDI,  le  JTEiiDI,  le  SAMEDI, 

et  FOUME,  par  année,  4  BEAUX  VOLUMES  IN-S»  DE  PLUS  DE  600  FACES  CHACUN. 

Tout  CD  nui  concerne  la  Uédaction  doit  cire  adressé  à  M.  le  Docteur  Amédée  ï.atour  .  Rédacteur  en  chef.  —  Tout  ce  <,u» 
concerne  l'Administration,  à  M.  le  Gérant,  rue  du  Faubourg-Montmartre,  56. 

Les  Lettres  et  Paquets  doivent  être  affranchis. 


BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE. 

TRAITÉ  PRATIQUE  DES  MALADIES  VÉNÉRIENNES,  par  F. -F.  Clerc,  médecin  de  Saint-Lazare, 
ancien  interne  de  riiôpilal  du  Midi,  ex-médecin  du  Dispensaire  de  salubrité  publique. 
Premier  fascicule.  Un  volume  grand  in-8°  de  32/i  pages,  avec  3  planches  sur  acier  conte¬ 
nant  15  sujets  dessinés  d’après  nature  par  Léveillé.  —  Prix  :  figures  noires,  6  fr.;  figures 
coloriées,  10  fr.  Envoi  franço,  sans  augmentation  de  prix,  contre  un  bon  sur  la  poste  ou 
des  timbres-poste.  Librairie  Chamerot  et  Lauwereyns,  13,  rue  du  Jardinet. 

POUBUES,  —  ses  eaux  minérales,  —  ses  environs,  par  le  docteur  Félix  Roübaud,  médecin- 
directeur  des  eaux  minérales  de  Fougues,  Un  vol.  in-18,  3'  édition,  Illustrée,  revue  et 
augmentée.  Chez  Dentu,  libraire-éditeur,  galerie  d’Orléans,  à  Paris.  —  Prix  :  3  fr. 

TRAITÉ  ÉLÉMENTAIRE  DE  PATHOLOBIE  INTERNE,  par  M.  Ed.  Monneret,  professeur  de  palho- 
Jogie  interne  à  la  Faculté  de  médecine  de  Paris,  médecin  de  l’hôpital  de  la  Charité.  — 
La  8™“  livraison,  qui  complète  le  tome  FI,  vient  de  paraître.  —  Prix  de  chaque  livraison  : 
3  fr.  rendue  franco  dans  toute  la  ïTance  et  l’Algérie. 

Nota.  —  L’ouvrage  se  composera  de  trois  forts  volumes  grand  in-8°  et  sera  publié  en 
12  livraisons  de  160  pages  chacune,  qui  paraîtront  régulièrement  de  quatre  en  quatre  mois. 
ÉTIOLOBIE  ET  PROPHYLAXIE  DES  ÉPIDÉMIES  PUERPÉRALES,  par  le  docteur  E.  Hervieox,  mé¬ 
decin  de  la  Maternité.  Un  vol.  grand  in-8”.  —  Prix  :  2  fr.  rendu  franco  dans  toute  la  France 
et  l’Algérie. 

Les  deux  ouvrages  ci-dessus  viennent  de  paraître  à  la  librairie  de  P.  Asselin ,  place  de 
l’École-de-Médecine. 

AÉRATION,  VENTILATION  ET  CHAUFFABE  des  salles  de  malades  dans  les  hôpitaux,  parle 
docteur  T.  Gallard,  médecin  de  la  Pitié,  etc.  Paris,  chez  J.-B.  Baillière  et  fils,  éditeurs- 
libraires  de  l’Académie  impériale  de  médecine,  19,  rue  Hautefeuille. 

DES  AFFECTIONS  NERVEUSES  SYPHILITIQUES,  par  le  docteur  Léon  Gros,  ancien  médecin  en 
clief  de  l’hôpital  de  Sle-Marie  aux  Mines,  ancien  interne  des  hôpitaux  de  Strasbourg,  etc., 
et  le  docteur  E.  Lakcereacx,  chef  de  cliniques  de  la  Faculté  de  médecine  de  Paris,  ancien 
interne  lauréat  des  hôpitaux,  etc.  Volume  in-8°  de  /i85  pages.  — Prix:  7  fr. 

VADE-MECUM  DES  HERBORISATIONS  PARISIENNES,  conduisant  sans  maître  aux  noms  d’ordre, 
de  genre  et  d’espèce  des  plantes  spontanées  ou  cultivées  en  grand  dans  un  rayon  de  vingt- 
cinq  lieues  autour  de  Paris,  par  Eugène  De  Foürcy,  ingénieur  en  chef  au  corps  des  mines. 
Deuxième  édition.  Un  vol.  in-18.  — Prix  :  h  fr.  50  franco. 
recherches  cliniques  relatives  à  l’influence  de  la  grossesse  sur  la  phthisie  pulmonaire,  par 
le  docteur  Caresme,  ancien  interne  des  hôpitaux  de  Paris,  etc.  Grand  in-8°  de  152  pages. 
—  Prix  :  3  fr.  franco. 

Ces  trois  ouvrages  se  trouvent  chez  Ad.  Delahaye,  libraire-éditeur,  place  de  l’Êcole-de- 
Médècine,  23,  à  Paris. 


L’UNION  MÉDICALE. 


GAZÉOL 

BEPRODDGTION  PAR  SYNTHÈSE  DES  ÉMANATIONS  DES  ÉPVRATEDRS  A  OAS 

PAU 

BURIN  DU  BUISSON 

Pharmacien,  lauréat  de  l’Académie  impériale  de  médecine  de  Paris. 

Le  Gazéol  est  un  liquide  volatil  qui,  par  son  évaporation  dans  la  chambre  des  malades, 
reproduit  identiquement  les  émanations  des  épurateurs  h  gaz.  Les  cas  nombreux  de  guérison 
de  coqueluche,  obtenus  tout  récemment  à  l’usine  à  gaz  de  Saint-Mandé,  ainsi  que  les  diverses 
communications  faites  sur  ce  sujet  à  l’Académie  de  médecine,  sont  des  titres  sérieux,  pour 
attirer  l’attention  du  Corps  médical  sur  le  Gazéol,  non-seulement  pour  la  coqueluche,  mais 
encore  la  phthisie,  l’asthme  et  les  diverses  maladies  des  voies  respiratoires. 

Le  Gazéol  est  gratuitement  à  la  disposition  de  MM.  les  médecins  désireux  d’expérimenter 
ce  nouvel  agent,  qui  s’emploie  à  la  dose  de  10  à  20  grammes,  sur  une  assiette. 

Dépôt  général  à  Paris,  à  la  pharmacie,  7,  rue  de  la  Feuillade,  près  la  Banque.  A  Lyon, 
pharmacie  Gavinet. 


PYROPIIOSPHATE  DE  FER  ET  DE  SOUDE 

DE  LERAS 

PHARMACIEN,  DOCTEUR  ÈS  SCIENCES 

Sous  quatre  formes  différentes  :  Solution,  Sirop,  Dragées,  Pastilles. 

Dans  ces  diverses  préparations,  le  fer  se  trouve  chimiquement  dissimulé,  on  ne  le  reconnaît 
ni  au  goût  ni  à  la  saveur.  Les  deux  principaux  éléments  des  os  et  du  sang,  fer  et  phosphore, 
qui  s’y  trouvent  réunis  à  l’état  soluble,  en  font  le  meilleur  des  ferrugineux,  non-seulement 
dans  la  chlorose  et  la  chloro-anémie,  mais  encore  dans  les  diverses  affections  lymphatiques 
et  scrofuleuses. 

La  solution  de  Pyrophosphate  de  fer  et  de  soude,  la  forme  la  plus  employée,  est  jour¬ 
nellement  conseillée  dans  les  convalescences  des  maladies  graves,  surtout  à  la  suite  des 
fièvres  typhoïdes.  Toujours  parfaitement  tolérée,  elle  favorise  à  un  haut  degré  les, fonctions 
de  l’estomac  et  des  intestins,  et  ne  provoque  pas  de  constipation,  grâce  à  la  présence  d’une 
petite  quantité  de  sulfate  de  soude  qui  se  trouve  dans  sa  composition. 

Dépôt  général  à  Paris,  à  la  pharmacie,  7,  rue  de  la  Feuillade,  près  la  Banque. 


PASTILLES  ET  PRISES  DIGESTIVES 

DE  LACTATE  DE  SOUDE  ET  DE  MAGAESIE 
de  Burin  du  Buisson, 

Pharmacien  ,  lauréat  de  l’Académie  impériale  de  médecine 
Les  Pastilles  contiennent  0,10  centig.  de  lactate  de  soude  et  de  magnésie  ,•  tes  Prises  0,30  ceniig. 

L’acide  lactique  est  1  élément  normal  du  suc  gastrique;  il  a  pour  mission  toute  spéciale  de 
concourir  activement  à  la  digestion.  Combiné  avec  la  soude  et  la  magnésie,  les  deux  sels 
alcalins  les  plus  employés  en  thérapeutique  pour  combattre  les  affections  de  l’estomac,  des 
intestins,  du  foie  et  des  rems,  il  a  l’immense  avantage  d’offrir,  sous  forme  d’un  bonbon 
agréable,  les  éléments  les  plus  favorables  à  l’économie.  Aussi  MM.  les  médecins  en  obtien¬ 
nent-ils  chaque  jour  chaque  jour  les  plus  heureux  résultats  dans  les  différentes  formes  de 
dyspepsie  et  dans  tous  les  cas  de  troubles  fonctionnels  de  l’appareil  digestif. 

Dépôt  général  à  Paris,  à  la  pharmacie,  7,  r.  de  la  Feuillade;  à  la  pharm.  Gavinet.  à  Lyon. 


L’UNION  MÉDICALE. 


I.  CoNSTiTDTioN  MÉDicAiE  :  Maladies  régnantes  du  mois  de  février  1866.  —  II.  Pathogénie  :  Découverte 
de  logent  producteur  des  fièvres  intermittentes.  —  III.  Vaccination  animale  :  Lettre  du  docteur 
Vingtrinier,  de  Rouen.  —  IV.  Académies  et  Sociétés  savantes.  (Académie  de  médecine).  Séance  du 
20  Mars  :  Correspondance.  —  Présentations.  —  Société  médicale  d’émidation  :  Sur  la  climatologie 
des  stations  hivernales  du  midi  de  la  France.  —  Sur  les  conditions  sanitaires  des  armées  pendant 
les  grandes  guerres  contemporaines.  -  Société  médicale  de  l’Élysée  :  Les  Maternités.  —  V.  Hïciène 
PUBLIQUE  ;  Sur  Une  lacune  existant  à  Paris.  —  VI.  iCounniER.— VIL  Feuilleton:  Les  anciennes  Écolés 
de  médecine  de  la  rue  de  la  Bùcherie 


CONSTITUTION  fVIÊDICALE. 


FÉVRIER  1866. 

RAPPORT  DE  LA  COMMISSION  DES  MALADIES  RÉGNANTES, 

Lu  à  la  Société  médicale  des  hôpitaux,  dans  la  séance  du  14  mars  1866, 

Par  le  docteur  Ernest  Besnier. 

Messieurs, 

Le  mois  de  février  ne  diffère  pas  sensiblement  du  mois  précédent  sous  le  rapport 
de  la  constitution  médicale  :  les  maladies  aiguës  continuent  à  être  relativement  assez 
rares  dans  les  hôpitaux,  et  à  offrir  dans  ces  établissements  un  caractère  de  bénignité 
très-remarquable  pour  quelques-unes  d’entre  elles;  de  même  qu’en  janvier,  les  affec¬ 
tions  thoraciques,  le  rhumatisme  articulaire  aigu,  la  variole  et  la  fièvre  typhoïde 
Occupent  le  premier  plan. 

10  Affections  des  voies  respiratoires.  —  La  proportion  pour  laquelle  les  maladies 
des  voies  respiratoires  entrent  dans  te  mouvement  général  des  hôpitaux  pendant  le 
mois  de  février  est,  à  très-peu  de  chose  près,  la  môme  que  pour  le  mois  de  janvier  : 


FEUILLETON. 


LES  ANCIENNES  ÉCOLES  DE  MÉDECINE  DE  LA  RCE  DE  LA  BUCHERIE  (<). 

A.  1H«  Améilée  I.atoui'. 

Quatrième  période  (1621-1678)  ;  Les  Écoles  de  la  Bùcherie  croulent  de  tous  côtés.  — 
Embarras  de  la  Faculté.  —  Elle  forme  le  projet  de  les  abandonner  et  de  se  réfugier  ailleurs. 

—  Secours  inattendu  qui  lui  arrive.  —  Réparalions  importantes  dans  les  anciens  bâtiments. 

—  Comme  cela  arrive  à  tout  propriétaire  qui  a  sàccessivemenl  agrandi  son  immeuble  par 
l’adjonction  de  vieilles  masures  bâties  sur  un  terrain  infiltré  sans  cesse  par  les  eaux  d’une 
rivière  voisine,  la  Faculté  eut  la  douleur  de  s’apercevoir  un  jour  que  ses  chères  Écoles  mena¬ 
çaient  ruine;  que  les  bois  de  charpente  se  pourrissaient,  et  que  si  l’on  n’y  prenait  garde, 
les  maîtres  seraient  au  premier  moment  ensevelis  sous  les  décombres.  Sans  compter  que 
faute  d’espace,  les  cadavres  destinés  aux  démi-nstralions  anatomiques  étaient  jetés  dans  un 
coin  des  Écoles  inférieures,  en  pleine  salle  d’examens  et  de  leçons,  et  qu’il  s’en  échappait 
des  exhalaisons  épouvantables,  capables  de  mettre  en  danger  la  vie  des  docteurs  et  des  élèves. 

Les  choses  arrivèrent  à  un  tel  degré  de  gravité,  que  la  Faculté  se  décida  (mars  1638)  a 
écrire  à  Bouvard  et  à  Cousinot,  médecins  du  roi,  priant  ces  hauts  personnages  d’intercéder 
pour  eux  auprès  de  Sa  Majesté,  pour  leur  faire  obtenir  le  collège  de  Bourgogne,  fondé  en 
1329,  par  Jeanne  de  Bourgogne,  femme  de  Philippe  le  Long,  mais  qui  avait  vu  graduellement 

(t)  Suite,  —  Voir  les  numéros  des  8,  15  et  20  mars. 

Tome  XXÎX.  —  Nouvelle  série. 


530 


L’UNION  MÉDICALE. 


981  malades,  258  décès,  sur  lesquels  193  sont  dus  à  la  phthisie  pulmonaire,  42  à  la 
pneumonie,  14  à  la  pleurésie  et  9  aux  bronchites.  Nous  réservons  pour  un  rapport 
ultérieur,  et  par  les  raisons  que  nous  avons  indiquées  le  mois  dernier,  les  détails  sur 
les  caractères  généraux  de  ces  diverses  affections  des  voies  respiratoires,  et  nous  nous 
bornons,  en  attirant  l’attention  sur  l’énorme  mortalité  de  la  phthisie  pulmonaire,  à 
signaler,  d’après  les  observations  de  M.  Bernutz,  la  fréquence  particulière  des  hémor¬ 
rhagies  (hémoptysies,  épistaxis,  métrorrhagies)  chez  les  sujets  tuberculeux. 

2o  Affections  pseudo-membraneuses.  —  La  diphthérite  qui,  d’après  nos  informa¬ 
tions  particulières,  aurait  sévi  en  ville  avec  une  certaine  intensité,  et  qui  vient  de 
frapper  cruellement  dans  ses  plus  chères  affections  un  de  nos  éminents  et  aimés 
collègues,  ne  s’est  montrée  dans  les  hôpitaux  qu’avec  une  médiocre  intensité;  sa 
rareté  a  été  signalée  surtout  par  M.  Bergeron,  qui  n’a  eu  à  en  traiter  que  deux  cas  : 
une  angine  qui  a  guéri,  et  un  croUp  suivi  de  mort  le  lendemain  de  l’opération  par 
extension  des  fausses  membranes  dans  les  bronches  et  complication  de  pneumonie; 
eette  rareté  relative  est  également  accusée  par  M.  Roger,  à  l’hôpital  des  Enfants- 
Malades,  où  il  n’a  eu  à  traiter  que  4  cas  de  croup,  qui  ont  été  opérés  et  ont  fourni 
3  guérisons;  dans  le  service  de  M.  Labric,  sur  5  enfants  atteints,  4  ont  été  trachéo- 
tomisés,  2  ont  succombé,  2  sont  encore  en  traitement;  enfin,  aucun  cas  de  croup, 
n’est  indiqué  ni  dans  les  sorties,  ni  dans  les  décès  pour  l’ensemble  des  hôpitaux 
généraux  pendant  le  mois  de  février. 

30  Affections  rhumatismales.  — Je  vous  signalais,  le  mois  dernier,  la  remarquable 
bénignité  du  rhumatisme  articulaire  aigu  qui,  sur  un  mouvement  de  248  malades, 
n’avait  fourni  que  3  décès;  cette  bénignité  est  bien  plus  grande  encore  pour  le  mois 
de  février,  où  il  n’est  noté  que  1  décès  pour  un  nombre  à  peu  près  égal  de  malades. 
Un  seul  décès  par  affection  rhumatismale  pour  l’ensemble  des  hôpitaux  pendant 
un  mois  entier;  c’est  là,  agsurément,  une  circonstance  qu’il  n’y  a  pas  lieu  de 
laisser  dans  l’ombre,  car  elle  démontre  une  fois  de  plus  que  la  bénignité  ou  la 
gravité  des  maladies  dépend,  avant  toutes  choses,  de  la  bénignité  ou  de  la  gra¬ 
vité  de  la  constitution  médicale,  et  que,  sans  la  connaissance  des  caractères  qu’elle 
revêt,  le  praticien  manque  de  guide  pour  le  traitement,  et  Se  fait  sur  la  valeur 
des  moyens  thérapeutiques  qu’il  met  en  usage  les  plus  singulières  illusions.  Le 


ses  boursiers  tomber  jusqu’à  dix  (1607),  et  qui  avait  été  définitivement  vidé  par  ordre  de  la 
Couronne. 

Ainsi,  mon  cher  ami,  dès  l’année  1638,  nos  pères  eurent  l’idée  de  venir  s’abriter  dans  ce 
même  bâtiment  qui,  acheté  le  9  mars  1769,  par  l’Académie  de  chirurgie,  devait  devenir 
plus  tard  ce  monument  de  la  place  de  l’École  de  Médecine,  où  nous  avons  eu  tous  deux 
l’honneur  de  nous  asseoir. 

La  requête  des  docteurs  régents  n’eut  pas  de  succès,  et  il  leur  fut  répondu  que  le  roi  exa¬ 
minerait  celle  demande,  mais  qu’auparavant  «  il  devenait  nécessaire  de  s’enquérir  si  le 
duc  de  Richelieu  n’avait  pas  déjà  destiné  le  collège  de  Bourgogne  à  d’autres  usages.  » 

L’année  suivante,  nouvelle  requête  à  l’archiâlre  Bouvard.  Celte  fois,  la  Faculté  lui  demandait 
l’hôtel  de  Nesmond  qui  faisait  le  coin  du  quai  de  la  Tournelle  et  de  la  rue  des  Bernardins.  Bou¬ 
vard  se  contenta  de  répondre  une  de  ces  lettres  que  les  gens  de  cour  savent  si  bien  écrire,  et 
d’assurer  la  Faculté  «  qu’il  a  toujours  à  cœur  les  affaires  qui  l’intéressent.  »  Nos  pères  se  ven¬ 
geaient  noblement  de  cette  indifférence.  Eux  si  pauvres,  si  embarrassés,  et  tout  près  de  ne 
point  avoir  de  gîte,  non-seulement  ils  décrétèrent  (26  mars  1639)  que  dorénavant  ils  tien¬ 
draient  tous  les  samedis,  au  profit  des  indigents,  des  consultations  délivrées  par  quatre  méde¬ 
cins,  mais,  de  plus,  ils  vinrent  au  secours  du  trésor  royal  épuisé,  en  donnant,  une  fois  trois 
mille  livres  pour  les  frais  de  la  guerre,  une  autre  fois  trois  cents  livres  pour  la  pacification 
générale  ! 

C’est  au  milieu  de  toutes  ces  tribulations  et  de  toutes  ces  craintes  pour  l’avenir  qu’arriva 
à  la  Faculté  une  bonne  fortune  d’autant  plus  sensible  qu’elle  était  inattendue. 

Le  12  mars  1643,  un  nommé  Gaudin,  bachelier  en  théologie,  se  présentait  aux  Écoles  de 
la  rue  de  la  Bûcherie,  était  introduit  auprès  du  doyen  Michel  De  La  Vigne,  et  lui  remettait 


531 


L’UNION  MÉDICALE. 


seul  décès  qui  ait  été  enregistré  est  dû  à  des  accidents  cérébraux  observés  par 
M.  Féréol  à  la  Pitié,  Chez  un  sujet  adonné  à  l’ivrognerie  et  qui  avait  eu,  huit  ans 
auparavant,  une  première  atteinte  ayant  laissé  comme  trace  de  son  passage  un  rétré¬ 
cissement  de  l’orifice  mitral. 

Parmi  les  particularités  dignes  d’intérêt,  nous  avons  à  signaler  un  cas  de  rhu¬ 
matisme  articulaire  subaigu  dans  lequel  M.  Vernois,  a  noté  une  lenteur  extrême  du 
pouls,  et  qui  a  été  amélioré  sous  l’influence  d’un  régime  tonique;  — un  cas  de 
rhumatisme  articulaire  aigu  observé  par  M.  Bernutz,'  et  qui  a  été  précédé  par  de 
l’érythème  noueux  développé  sur  les  membres,  et  suivi  d’une  pleurésie  gauche  ;  — 
une  péricardite  avec  épanchement,  née  sous  l’influence  du  froid,  considérée  par 
M.  Cadet  Gassicourt  comme  rhumatismale,  quoiqu’elle  n’ait  été  accompagnée  que 
d’une  détermination  articulaire  fugace,  et  une  affection  semblable,  observée  par 
M.  Fremy,  chez  un  sujet  qui  n’avait  jamais  présenté  aucune  manifestation  rhuma¬ 
tismale;  --  enfin,  une  péricardite  aiguë,  avec  pleurésie,  et  phlébite  de  la  veine 
crurale  gauche,  que  M.  Moutard-Martin  regarde  comme  étant  de  nature  rhumatis-' 
male,  chez  un  individu  qui  n’avait  jamais  eu  de  fluxions  articulaires.  J’ai  moi-même 
observé  un  cas  non  moins  remarquable  de  phlébite,  double  et  successive,  des  veines 
crurales  succédant  à  la  résolution  rapide  d’un  épanchement  pleurétique  manifeste¬ 
ment  rhumatismal. 

40  Fièvres  éruptives.  — Quoique  très-commune  encore,  la  variole  semble  avoir 
légèrement  décliné,  mais  sa  gravité  nia  pas  diminué,  et  la  mortalité  générale  a  été 
encore  plus  considérable  que  pour  lé  mois  de  janvier.  Les  exemples  de  marche 
simultanée  de  la  vaccine  et  deda  variole,  qui  se  multiplient  en  raison  même  des  cir¬ 
constances  particulières  que  nous  traversons,  ne ..  para,is'sent  pas  être  favorables  à 
l’opinion  qui  attribue  à  la  première  le  pouvoir  d’atténuer  le,  développement  de  la 
seconde,  alors  même  que  celle-ci  aurait  déjà  pris  ppssessioa  de  l’individu.  Voici,  en 
effet,  un  malade  du  service  de  M.  Bernutz  chez  qui  la  variole  se  développe  au  cin¬ 
quième  jour  d’une  vaccination,  retardant  un  peiï  la  marche  de  celle-ci,  mais  n’en 
paraissant  subir  aucune  modification,  ni  dans  la  forme,  ni  dans  le  degré  de  gravité, 
car  le  pronostic  dut  en  être  réservé  à  cause  de  l’absence  de  salivation,  et  de  l’aspect 
gris  bleuâtre  au  centre  d’un  certain  nombre  de  pustules  varioliques  et  de  toutes  les 
pustules  vaccinales.  Dans  le  service  de  M.  Boucher  de  la  Ville-Jossy,  à  Saint-Antoine, 


en  main  un  parchemin  en  bonne  forme,  qui  faisait  don  à  la  Faculté,  de  la  jolie  somme  de 
30,000  livres,  à  la  condition  «  que  ce  trésor  servirait  à  la  restauration  des  Écoles  qui  tom¬ 
baient  de  vétusté.  »  Le  donataire  était  Michel  Le  Masle  Des  Roches,  chantre  de  Notre-Dame, 
conseiller  d’Ètat,  notaire  apostolique,  abbé  de  je  ne  sais  combien  d’abbayes,  et,  en  outre, 
grand  favori  du  cardinal  de  Richelieu.  Voici  comment  Giiy  Patin  raconte  à  son  ami  Spon  ce 
grand  événement  : 

«  M.  Des  Roches,  intendant  du  deffunt  cardinal  de  Richelieu,  qui  est  chantre  de  Notre- 
«  Dame,  abbé  de  plusieurs  bonnes  abbayes,  se  servait  autrefois  du  gazetier  pour  médecin, 
«  lequel  en  fut  ignominieusement  chassé  pour  lui  avoir  donné  un  purgatif  trop  violent, 
«  inmediis  doloribus  arthriticis,  qui  en  augmentèrent  fort;  au  lieu  du  gazetier,  il  prit  un 
«  de  nos  médecins  dont  il  s’est  toujours  servi  depuis.  Enfin,  en  ayant  été  heureusement 
«  assisté,  avec  le  conseil  de  quelques-uns  de  nos  anciens,  il  s’est  résolu  avant  que  de  mourir 
«  de  faire  un  coup  d’un  habile  homme,  et  qui  fera  parler  de  lui  :  qui  est  de  donner  à  la 
«  Faculté  de  médecine  la  somme  de  dix  mille  écus  comptants  pour  la  faire  rétablir,  sans 
«  nous  demander  ni  nous  obliger  à  chose  aucune.  Nous  avons  accepté  la  donation,  elle  est 
«  passée  et  ratifiée;  je  pense  qu’à  ce  mois  de  may  nous  y  ferons  travailler .  » 

Mais,  mon  cher  ami,  ainsi  qu’on  peut  le  voir  dans  les  registres-commentaires,  les  choses 
ne  se  passèrent  pas  aussi  simplement  que  le  dit  Guy  Patin. 

Michel  Le  Masle  n’était  pas  tout  à  fait  étranger  pour  la  Faculté  de  médecine  de  Paris,  car 
cette  dernière  avait  doclorifié,  le  29  avril  1632,  Lancelot  De  Frades,  qui  était  cousin  par  sa 
mère  de  l’illustre  abbé.  Or,  Lancelot  de  Frades  insinua  à  ce  dernier  qu’il  lui  serait  infini¬ 
ment  honorable  d’être  pour  ainsi  dire  l’instituteur  d’une  nouvelle  Faculté,  ou  au  moins  le 


532 


L’UNION  MÉDICALE. 


un  malade  tuberculeux  présente  les  premiers  signes  de  la  variole  six  jours  après 
avoir  été  vacciné  :  la  vaccine  et  la  variole  ont  marché  concurremment;  celle-ci  a  été 
confluente  à  la  face  et  aux  extrémités,  et  a  présenté  la  fièvre  de  suppuration.  On  voit 
également  se  multiplier  peu  à  peu,  et  dans  une  proportion  plus  grande  qu’on  ne  le 
pense  en  général,  les  cas  où  la  vertu  préservatrice  d’une  vaccine  antérieure  paraît 
avoir  cessé  complètement,  au  point  de  ne  plus  modifier  ni  la  forme,  ni  la  gravité  de 
la  maladie;  c’est  ainsi  que  M.  Féréol  a  pu  observer  5  cas  de  variole  confluente  chez 
des  sujets  vaccinés  qui  portaient  tous  six  belles  cicatrices  vaccinales  ;  l’un  d’eux  a 
succombé  avec  des  hématuries  et  une  teinte  noire  de  tout  le  tégument  «  qui  le  fai¬ 
sait  ressembler,  de  loin,  à  un  nègre.  »  Ces  faits  méritent  d’être  pris  en  très-grande 
considération,  non-seulement  à  cause  de  l’existence  d’une  vaccine  antérieure,  mais 
encore  d’une  vaccine  ayant  laissé  des  cicatrices  nombreuses  et  très-accentuées,  con¬ 
dition  considérée  par  quelques-uns  d’entre  vous  comme  devant  procurer  l’immunité 
au  premier  chef.  Voici  maintenant  un  autre  ordre  de  faits  et  d’idées  qui  mérite  éga¬ 
lement  d’attirer  votre  attention  :  sur  6  cas  de  variole  observés  par  M.  Gabier,  dans 
son  service  de  l’hôpital  Beaujon,  2  sont  survenus  chez  des  malades  depuis  longtemps 
dans  les  salles  où  ils  avalent  pris  la  maladie;  fun  d’eux,  actuellement  en  pleine 
éruption  de  variole  discrète,  n’a  pas  été  vacciné;  des  4  autres  malades  venus  du 
dehors,  2  ont  guéri  dont  1  n’avait  pas  été  vacciné  ;  2  autres  ont  succombé,  l’un 
ayant  été  vacciné,  l’autre  non.  M.  Gubler  prend  occasion  de  ces  faits  «  pour  signaler 
un  vice  de  langage  qui  consiste  à  considérer  comme  variole  proprement  dite  toute 
petite  vérole  chez  un  sujet  non  vacciné  ni  variolé,  et  comme  varioloïde  la  même 
maladie  dans  des  conditions  inverses.  A  ce  compte,  la  varioloïde  tuerait  aussi  bien 
que  la  variole,  et  celle-ci  aurait,  en  revanche,  toute  la  bénignité  de  la  forme  modi¬ 
fiée.  La  distinction  doit  se  fonder  sur  les  caractères  cliniques  et  non  sur  la  modifi¬ 
cation  supposée  de  l’économie  en  vertu  d’une  contamination  antérieure.  » 

La  rougeole  qui,  si  nos  informations  sont  exactes,  aurait  atteint  en  ville  un  nombre 
assez  considérable  de  sujets,  n’a  pas  dépassé  pour  les  hôpitaux  le  chiffre  du  mois 
de  janvier  ;  elle  n’est  signalée  comme  maladie  prédominante  que  dans  quelques  ser¬ 
vices  des  hôpitaux  de  l’enfance,  et  notamment  dans  ceux  ,de  M.  Bergeron  à  Sainte- 
Eugénie,  et  de  M.  Roger  aux  Enfants-Malades.  S’il  existait  réellement  une  fréquence 
plus  grande  de  la  maladie  en  ville  qu’à  l’hôpital,  il  y  aurait  lieu  d’en  rechercher  la 


restaurateur.  L’illustre  chantre  de  Notre-Dame  prêta  l’oreille  à  une  proposition  qui  devait 
couvrir  de  gloire  son  nom.  Et  voilà  comment  il  dota  ainsi,  entre-vifs,  nos  Écoles.  Michel  Le 
Masle  mourut  en  1662,  laissant  un  testament  qui  instituait  l’Hôtel-Dieu  de  Paris  son  léga¬ 
taire  universel,  et  qui  donnait  à  la  Sorbonne  toute  sa  bibliothèque.  La  Faculté,  forte  de  son 
don  de  30,000  livres,  entra  en  pourparlers  avec  les  maîtres  de  riiôpilal.  Il  y  avait  là  matière 
à  un  grand  procès,  car  on  pouvait  se  demander  si  ce  testament  in  articula  mortis  ne  rendait 
pas  nulle  la  donation  entre-vifs.  Heureusement  que  les  maîtres  de  l’Hôtel-Dieu  étaient  gens 
de  cœur,  et  que  la  Faculté  de  médecine  de  Paris  était  infiltrée  de  toute  la  prudence  qui 
caractérise  le  serpent  enroulé  autour  de  son  bâton  noueux.  On  entra  facilement  en  accom¬ 
modement,  et  le  6  juin  1669,  les  gouverneurs  de  l’Hôtel-Dieu  remettaient  au  doyen,  Jean 
Garbe,  une  sacoche  de  vingt  mille  livres. 

Vous  me  demanderez’,  sans  doute,  quel  petit  démon  a  soufflé  dans  l’oreille  de  l’abbé  expi¬ 
rant  l’oubli  de  ses  généreuses  intentions  d’autrefois  en  faveur  de  nosÉcolesl  Hélas!  il  faut 
le  chercher  dans  la  famille  même  de  celui  qui  avait  poussé  son  opulent  cousin  à  signer  le 
parchemin  de  30,000  livres.  Lancelot  De  Frades  avait  un  fils,  Claude  De  Frades,  qui  était 
sur  les  bancs  de  l’Ecole,  mais  qui  était  loin  d’en  faire  le  plus  bel  ornement,  car  «  son  impé¬ 
ritie  et  ses  mœurs  dissolues  »  (ce  sont  nos  registres  qui  parlent)  étaient  de  notoriété 
publique.  C  est  pourtant  pour  un  tel  candidat  au  doctorat  que  son  grand  oncle,  Michel  Le 
Masle,  un  peu  enivré  par  sa  générosité  envers  la  Faculté,  demanda  des  faveurs  de  scolarité 
et  des  dispenses  spéciales.  Ce  brave  abbé!  il  ne  connaissait  guère  la  fierté,  l’esprit  d’indé¬ 
pendance  de  nos  Illustres  ancêtres,  et  leur  respect  pour  les  statuts.  Le  22  octobre  1652,  ils 
répondaient  à  cette  outrecuidance,  «  que  la  Faculté  aimait  mieux  voir  la  donation  anéantie 
que  sa  dignité  amoindrie,  »  et  que  le  bachelier  Claude  De  Frades  ne  serait  pas  plus  privilégié 


L’UNION  MÉDICALE. 


533 


cause,  et  de  se  demander  si,  comme  on  l’a  indiqué  à  plusieurs  reprises,  certaines 
affections  ne  se  développent  pas  dans  les  classes  aisées  plus  rapidement  ou  plus  tôt 
que  dans  les  classes  inférieures.  Pour  ce  qui  a  rapport  à  la  rougeole  en  particulier, 
il  ne  faudrait  pas  conclure  trop  vite  de  sa  rareté  dans  les  hôpitaux  à  l’immunité  des 
classes  pauvres,  car  cette  fièvre  éruptive  est  souvent,  on  le  sait,  fort  bénigne,  et  le 
public,  la  considérant  en  général  comme  plus  bénigne  encore  qu’elle  ne  l’est  en 
réalité,  ne  réclame  pas  l’assistance  hospitalière  aussi  souvent  que  pour  d’autres  ma¬ 
ladies. 

Quant  à  la  scarlatine,  bien  qu’elle  ait  paru  un  peu  plus  fréquente  qu’en  janvier, 
elle  continue  cependant  à  rester  dans  une  proportion  très-restreinte. 

5»  Fièvre  typhoïde.  —  L’épidémie  de  fièvre  typhoïde  présente  les  mêmes  carac¬ 
tères  que  le  mois  précédent,  mais  elle  semble  être  arrivée  à  sa  période  d’état,  peut- 
être  même  de  déclin,  si  l’on  en  juge  par  l’abaissement  du  chiffre  des  décès,  qui  n’est 
plus  que  de  27  au  lieu  de  44  constatés  en  janvier,  quoique  le  mouvement  des  ma¬ 
lades  soit  resté,  à  très-peu  de  chose  près,  le  même. 

Affections  gastro  intestinales.  —  Les  fièvres  synoques  et  les  embarras  gastri¬ 
ques  régnent  toujours  en  assez  grand  nombre,  soit  à  l’état  isolé,  soit  à  titre  de  com¬ 
plication,  dans  les  maladies  aiguës  ou  chroniques. 

Quant  aux  affections  intestinales  proprement  dites,  elles  restent  en  très-petit 
nombre;  on  a  bien  noté  encore  quelques  diarrhées  catarrhales,  quelques  cholérines 
et  quelques  diarrhées  consécutives  à  des  attaques  antérieures  de  choléra,  mais  les 
faits  rapportés  au  commencement  de  ce  mois  ne  se  sont  heureusement  pas  multipliés, 
et  tout  fait  espérer  que  les  appréhensions,  qui  persistent  dans  le  public  pour  le  retour 
de  la  belle  saison,  ne  seront  pas  justifiées. 

Maladies  puerpérales.  —  En  terminant,  nous  allons  donner  sur  la  mortalité 
des  femmes  en  couches  dans  les  hôpitaux  de  Paris,  pendant  le  mois  de  février,  quel¬ 
ques  détails  numériques  d’un  grand  intérêt,  que  la  communication  obligeante  de 
l’administration  de  l’Assistance  publique  nous  met  à  môme  de  pouvoir  fournir  à  la 
Société. 

Le  mouvement  général  des  hôpitaux  pour  le  mois  de  février  (non  compris  Lari¬ 
boisière  et  la  Maison  de  santé ,  dont  nous  n’avons  pas  reçu  la  statistique)  porte  un 


que  les  autres  candidats.  De  là  les  colères!  De  là,  sans  doute,  ce  testament  qui  semblait  vou- 
lair  annuler  la  donation  de  1643. 

Vous  avez  vu  que  tout  s’arrangea  pour  le  mieux;  les  vingt  mille  francs  furent  touchés, 
placés  en  rente  sur  tes  Bénédictins  de  Saint-Denis  (18  septembre  1669),  et  employés  peu  de 
temps  après  à  apporter  diverses  améliorations  aux  bâtiments  de  la  rue  de  la  Bûcherie.  La 
Faculté  décréta,  en  outre,  pour  ne  pas  être  en  reste  de  bons  procédés,  qu’elle  donnerait 
d’abord  500  livres,  une  fois  payées,  à  Lancelot  De  Brades,  quelle  ferait  remise  à  son  fils  de 
tout  ce  qu’il  avait  à  payer  pour  l’obtention  de  ses  grades,  et  qu’il  aurait,  en  outre,  sa  vie 
durant,  à  dater  du  jour  de  son  doctorat,  une  pension  de  100  livres.  Or,  comme  Claude  De 
Frades  fut  reçu  docteur  le  20  juin  1657,  et  qu’il  mourut  le  28  septembre  1701,  on  voit  de 
suite  la  somme  d'argent  qui  sortit  des  coffres  de  la  Faculté.  Celte  dernière  chargea,  en  outre, 
un  de  ses  plus  glorieux  représentants.  Réné  Moreau,  de  faire  servir  ses  talents  littéraires  à 
congratuler  dignement  l’abbé  par  un  magnifique  discours  qui  a  été  imprimé  sous  ce  titre  : 

Remerciment  à  messire  Michel  Le  Masle,  conseiller  du  roi .  au  nom  de  la  Faculté  de 

médecine  de  Paris,  par  l'un  de  ses  docteurs,  pour  le  rétablissement  de  leurs  Écoles.  Paris, 
1643,  4". 

Quant  à  la  réédification  ou  à  la  restauration  des  bâtiments,  il  ne  fallait  pas  y  songer  pour 
le  moment  devant  l’insuffisance  de  ces  20,000  livres.  On  se  contenta  d’élever  entre  le  Jardin 
botanique  et  l’amphithéâtre  un  petit  monument  {ædiculum)  destiné  à  recevoir  les  cadavres 
propres  aux  dissections,  de  remettre  en  état  de  propreté  les  Écoles,  de  recrépir,  badigeonner 
les  façades,  de  placer  au-dessus  de  la  porte  intérieure  de  larges  écussons  sculptés,  représen¬ 
tant  Hippocrate  et  Galien,  dus  au  ciseau  de  Pierre  Colton;  d’orner  le  linteau  de  celte  môme 
porte  de  guirlandes  et  de  festons  forgés  par  le  serrurier  Pierre  Haste;  de  faire  peindre  à  neuf 


534 


L’UNION  xM|î;i)lGALE. 


total  de  697  accouchements  et  un  chiffre  de  53  décès.  Or,  voici  de  quelle  manière  se 
décomposent  ces  données  numériques  : 


Beaiijon . 

.  .  33  accouchements, 

0 

décès. 

Hôtel-Dieu.  .  .  . 

.  104 

1 

» 

Saint-Louis  .  .  . 

.  .77 

)) 

1 

» 

Charité . 

.  42 

» 

1 

» 

Necker . 

.  30 

)) 

1 

» 

Pitié . 

.  63 

» 

3 

» 

Cochin . 

.  34 

» 

3 

» 

Saint-Antoine'  .  . 

.  41 

1) 

5 

)) 

Cliniques.  .  .  , 

.  56 

» 

8 

« 

Maternité.  .  ■.  .  . 

.  74 

» 

30 

» 

Ces  chiffres  parlent  d’eux-mêmes  trop  éloquemment  pour  qu’il  y  ait  besoin  de  les 
faire  suivre  d’aucun  commentaire;  on  sait  d’ailleurs  que  l’administration  de  l’Assis¬ 
tance  publique  s’occupe  avec,  la  plus  grande  et  la  plus  louable  activité  de  chercher  un 
remède  à  la  situation  douloureuse  des  Écoles  d’accouchement.  Nous  nous  bornerons, 
en  remettant  seulement  en  saillie  les  chiffres  de  l’Hôtel-Dieu,  104  accouchements,  un 
seul  décès,  à  montrer  que,  malgré  sa  mauvaise  réputation  hygiénique,  l’Hôtel-Dieu  a 
été  véritablement  un  lieu  de  salut  pour  les  femmes  en  couches,  et  qu’il  est,  dans  ces 
circonstances,  très-légitime  d’espérer  que  les  craintes  émises  au  sujet  du  nouvel 
Hôtel-Dieu  ne  se  réaliseront  pas. 


PATHOGËNIE. 


DÉCOUVERTE  DB  L’AGENT  PRODUCTEUR  DES  FIÈVRES  INTERMITTENTES. 

Peu  de  problèmes  en  pathologie  ont  autant  exercé  la  sagacité  et  les  facultés  théoriques 
des  médecins  que  la  cause  de  l’intermittence,  dont  le  remède  souverain  n’a  pu  même  dévoi¬ 
ler  l’essence.  Tout  ce  que  l’on  sait  par  expérience  de  plus  certain  à  ce  sujet  c’est  que,  dans 
les  localités  adjacentes  aux  cours  d’eaux  marécageuses  coulant  sur  un  sol  d’alluvion,  dans 


les  parois  intérieures,  les  bancs  des  écoliers,  et  surtout  de  faire  transmettre  à  la  postérité 
les  sentiments  de  reconnaissance  que,  malgré  tout,  la  Faculté  nourrissait  à  l’égard  de  son 
bienfaiteur.  Vous  pouvez  voir  encore  à  celle  heure  une  curieuse  épave  de  celle  gratitude  de 
nos  ancêtres,  plaquée  au-dessus  de  celte  même  porte  intérieure,  laquelle  porte  sert  aujour« 
d’hui  de  fenêtre  au  lavoir  public  (plan.  2).  C’est  une  table  de  marbre  noir,  gravée  en  lettres 
d’or,  sur  laquelle  on  lit  : 

AERE  D.  D.  MICHAELIS  LE  MASLE  REGIA 
SANC.TIORIBUS  CONSILIIS  PROTONOTARII  APOS- 
TOLICI  PRAECENTORIS  ET  CANONICI  ECCLESIAE 
PARISIENSIS  PRIORIS  AC  DOMINI  DES  ROCHES  ETC. 

M.  ANTONIO  LE  MOINE  PARISINO  DECANO 
ANNO  R.  S.  H.  M.  DC.  LXXVIII 

Je  peux  même  vous  dire,  d’après  les  registres-commentaires,  que  ces  lettres  furent  gravées 
par  le  même  Pierre  Cotton,  et  que  ce  dernier  demanda,  pour  son  travail,  50  livres.  Mais  vous 
chercheriez  en  vain  deux  figures  de  grandeur  naturelle  qui  joignaient  les  armes  de  la  Faculté 
et  celles  de  l’illustre  abbé  :  De  gueules  à  trois  cygnes  d'argent,  2  et  1,  membris  et  becqués 
d'or. 

Vous  ne  découvririez  pas,  non  plus,  la  plus  petite  trace  des  cent  cinq  petites  armoires  que 
le  doyen  Denys  Puylon  fît  attacher  à  la  muraille  pour  serrer  les  robes,  les  bonnets,  les 
rabats;  de  l’armoire  spécialement  consacrée  à  mettre  en  sûreté  les  vingt-quatre  volumes  des 
registres-commentaires;  des  magnifiques  boiseries  en  chêne  qui  tapissaient  la  salle  des 


L’UNIOIN  MÉDICALE. 


535 


les  pays  chauds  surtout,  où  les  formations  géologiques  sont  plus  récentes,  il  se  développe  à 
certaines  époques  une  influence  délétère  connue  sous  le  nom  de  miasmes.  Les  autres  théo¬ 
ries  émises  à  cet  égard  ne  sont  guère  que  des  opinions  personnelles  à  leurs  auteurs  ;  mais 
elles  devront  disparaître  toutes  devant  la  récente  découverte  du  professeur  Salisbury,  si  les 
recherches  ultérieures  en  confirment  la  réalité. 

A  l’aide  du  microscope,  il  a  constaté  la  présence  constante  des  sporules  d’une  plante 
cryptogame  suspendue  dans  l’atmosphère  humide  des  régions  palustres,  où  les  fièvres  inter¬ 
mittentes  et  rémittentes  sont  endémiques.  Voici  comment:  il  suspendait  durant  la  nuit  des 
plats  de  verre  à  une  hauteur  d’un  pied  environ  de  la  surface  des  eaux  marécageuses  et  sta¬ 
gnantes.  Le  matin,  le  dessous  du  vase  était  invariablement  recouvert  de  gouttes  d’eau  con¬ 
tenant  les  mêmes  corps  microscopiques,  constatés  ensuite  dans  l’expectoration  des  malades, 
tandis  que  le  dessus  ne  contenait  que  des  cellules  spéciales  qu’il  considère  comme  la  cause 
de  l’intermittence.  C’est  une  petite  cellule  oblongue,  type  algoïde,  ressemblant  beaucoup  aux 
cellules  palmellées,  ayant  un  nucléus  distinct,  entouré  d’une  paroi  cellulaire,  avec  un  large 
espace  transparent  entre  l’enveloppe  et  le  noyau. 

Des  expériences  répétées  en  divers  lieux  donnèrent  constamment  les  mêmes  résultats.  Et 
comme  preuve  que  c’est  bien  là  le  fons  et  origo  mali,  M.  Salisbury  a  rencontré  ces  cellules 
dans  l’expectoration  d’un  grand  nombre  de  fébricitants  et  de  personnes  exposées  le  soir,  la 
nuit  et  le  matin,  aux  effiuves  paludéennes.  Leur  sécrétion  salivaire  contenait  des  cellules 
microscopiques  et  d’autres  corps  ;  mais  les  cellules  en  question  étaient  les  seules  qui  s’y  trou¬ 
vaient  constamment. 

M.  Salisbury  découvrit  la  source  de  la  nature  algoïde  de  ces  cellules  en  répétant  ses 
expériences  sur  les  marais  et  les  marécages  avoisinant  la  ville  de  Lancaster  dans  fOhio. 
Obligé  pour  s’y  rendre  de  traverser  une  vaste  prairie  avec  des  fondrières,  dont  les  eaux 
s’étaient  retirées,  où  croissaient  des  plantes  du  type  palmé,  il  éprouvait  une  sensation  par¬ 
ticulière  dans  le  gosier  et  les  bronches,  et,  à  son  retour,  ses  crachats  contenaient  les  cel¬ 
lules  en  question.  En  suspendant  ses  plats  de  verre  à  la  surface  du  sol  de  cette  plaine  dessé¬ 
chée,  foulée  par  les  bestiaux,  le  dessous  était  recouvert,  le  lendemain  matin,  des  cellules  en 
question,  et  il  les  retrouva  de  même  dans  la  boue  des  fondrières  en  en  plaçant  un  fragment 
sous  le  champ  du  microscope.  Cette  triple  épreuve  confirmative  était  donc  concluante. 

En  poursuivant  ses  recherches  dans  plusieurs  districts  infectés  de  fièvres  intermittentes,  le 
docteur  Salisbury  démontra  partout  l’existence  de  ces  cellules  et  de  ces  plantes  et  leur 
influence  pathogénique  de  ta  fièvre.  Dans  quelques  localités  nouvellement  envahies,  il  put 
reconnaître  une  abondante  croissance  des  algues  toxiques  sur  les  bords  d’un  fossé  nouvelle¬ 
ment  établi,  et  qui  n’avait  jamais  été  soupçonné  d’être  la  source  de  la  maladie.  Répétition 


assemblées,  et  sur  laquelle  on  accrocha,  en  1692,  les  douze  portraits  des  anciens  maîtres 
que  la  Faculté  possédait  :  Nicolas  Ellain,  Michel  Marescot,  Riolan  le  fils,  la  main  appuyée 
sur  une  tête  de  mort;  Claude  Perrault,  l’habile  architecte  du  péristyle  du  Louvre;  Pierre 
Pijart,  Fernel,  Martin  Akakia,  Pierre  Légier,  Fagon,  satellite  brillant  du  grand  soleil;  Bour- 
delot  ;  Jean  Hamon,  si  reconnaisÿible  à  ses  vêtements  de  campagnard,  comme  pour  symbo¬ 
liser  la  vie  humble  et  modeste  qu’il  avait  toujours  menée. 

(La  fin  à  un  -prochain  numéro.)  D”  A.  Chereau. 


EFFETS  MORTELS  DE  L’ÉTHER.  —  On  lit  dans  le  Constitutionnel:  Nous  recevons  des  ren¬ 
seignements  précis  sur  les  circonstances  qui  ont  amené  la  mort  de  M.  Long,  médecin  sta¬ 
giaire  attaché  à  l’hôpital  militaire  du  Val-de-Grâce.  C’est  un  extrait  de  la  lettre  adressée  au 
père  de  ce  jeune  homme  par  le  directeur  du  Val-de-Grâce  : 

«  Votre  fils  vient  de  succomber  sans  maladie  ;  il  avait  contracté  à  Strasbourg  l’habitude 
de  faire  des  études  sur  l’éther,  et  il  en  consommait  à  cet  effet  des  quantités  considérables. 
Hier  au  soir  il  s’est  endormi  dans  son  fauteuil  en  lisant  un  ouvrage  de  science  et  paraît  ne 
s’être  plus  réveillé  ;  on  a  trouvé  autour  de  lui  des  flacons  contenant  jusqu’à  400  granames 
d’éther.  Le  pauvre  jeune  homme  avait  si  peu  prévu  les  effets  funestes  de  ces  inhalations, 
qu’il  avait  fixé  son  réveil  à  six  heures  et  demie  du  malin. 

«  L’École  perd  en  M.  votre  fils  un  très-bon  sujet,  sage,  laborieux,  instruit  ;  il  est  regretté 
de  tous,  et  je  suis  personnellement  bien  affecté  de  cette  fatale  catastrophe  ;  nous  vous  offrons 
tous  nos  sympatiques  condoléances.  »> 


536 


L’UNION  MÉDICALE. 


de  ces  marais  desséchés,  supprimés  où  à  l’établissement  de  ces  mares  d’eanx  stagnantes  qui, 
en  coïncidant  avec  l’apparition  ou  la  disparition  de  la  fièvre  intermittente,  en  ont  été  regar-, 
dés  comme  la  cause.  L’explication  seule  diffère.  Tandis  que  l’élément  miasmatique,  paludéen, 
était  ici  seul  en  cause  sans  que  l'on  puisse  le  voir  ni  le  démontrer  que  par  ses  effets,  là,  au  , 
contraire,  la  cause  est  beaucoup  plus  saisissante,  puisque  chacun  peut  la  vérifier  à 
l’occasion. 

Restait  à  faire  la  preuve  directe  de  la  puissance  fébrigène  de  ces  plantes  pour  prévenir 
toute  objection.  A  cet  effet,  M.  Salisbury  fil  remplir  six  tonnes  de  terre  prise  à  la  surface 
d’une  prairie  humide,  marécageuse,  palustre,  recouverte  des  plantes  palmées  dont  s’agit. 
Des  gâteaux  de  la  dimension  des  tonnes  furent  enlevés  à  la  surface  avec  cette  végétation,  et 
encaissés  avec  soin.  Transportés  dans  un  district  montueux ,  élevé ,  dans  une  localité  à 
300  pieds  au-dessus  du  niveau  de  la  mer  parfaitement  salubre ,  où  jamais  un  cas  de  fièvre 
intermittente  n’avait  paru,  et  à  cinq  milles  environ  de  toute  contrée  palustre,  ces  boîtes  de 
cryptogames  découvertes  furent  placées  sur  le  châssis  d’une  fenêtre,  an  second  étage,  ouvrant 
sur  la  chambre  à  coucher  dé  deux  jeunes  gens.  La  fenêtre  fut  tenue  constamment  ouverte. 
Des  plats  de  verre,  suspendus  au-dessus  durant  la  nuit  du  quatrième  jour,  décelèrent  immé¬ 
diatement  le  corps  du  délit  :  la  surface  inférieure  en  fut  trouvée  recouverte  des  spores  pal- 
mellées,  et  de  nombreuses  cellules  de  la  même  espèce  adhéraient  à  un  plat  suspendu  dans 
la  chambre,  lequel  avait  été  mouillé  avec  une  solution  concentrée  de  chlorure  de  calcium. 

Dès  le  douzième  jour,  un  des  jeunes  gens  eut  un  accès  de  fièvre  intermittente,  et  le  second 
en  fut  atteint  le  quatorzième  jour.  Tous  deux  eurent  ainsi  trois  accès  successifs  du  type 
tierce  qui  furent  jugés  par  le  remède  souverain. 

Des  quatre  membres  de  la  famille  couchant  au  premier  étage,  aucun  ne  fut  atteint. 

Ces  preuves  cliniques,  répétées  à  plusieurs  reprises,  donnèrent  constamment  les  mêmes 
résultats.  Elles  sont  donc  décisives  en  faveur  de  l’interprétation  donnée  par  leur  auteur  à  la 
nouvelle  palhogénie  de  la  fièvre  intermittente.  Aussi, après  avoir  consacré  une  élude  spéciale 
à  étudier  la  hauteur  où  s’élèvent  ces  spores  cryptogamiques  dans  les  différents  lieux  où  il  les 
a  constatés,  cherche-t-il  à  expliquer  comment  la  quinine  guérit  l’intermittence  sans  agir  sur 
le  poison  introduit  dans  l’organisme.  Les  organes  urinaires  seraient  sa  voie  d’élimination,  et 
les  diurétiques,  diaphorétiques  et  expectorants  seraient  ainsi  des  auxiliaires  puissants  pour 
la  faciliter.  11  décrit  de  même  cinq  espèces  de  plantes  pouvant  la  produire,  sous  le  nom 
générique  de  Gemiasma.  A  un  autre  type,  il  donne  le  nom  de  Protuberans.  Le  seul  moyen 
d’en  prévenir  les  effets  délétères  serait  l’arrosage  avec  une  solution  de  chaux  caustique.  {Am. 
journ.  ofmed.  sciences.) 

Il  serait  sans  utilité  de  s’étendre  plus  amplement  sur  ce  sujet  pour  le  moment.  Il  suffit  de 
signaler  cette  découverte  aux  observateurs  laborieux  pour  savoir  si  elle  est  susceptible  des 
féconds  résultats  que  l’auteur  en  attend.  Dans  ce  cas,  elle  serait  évidemment  une  des  plus 
importantes  conquêtes  du  siècle  et  mériterait  d’être  classée  avec  la  découverte  de  la  vaccine 
et  celle  de  l’anesthésie. 

P.  Garnier. 


VACCINATION  ANIMALE. 

RËGLAMATIOIV. 


Monsieur  le  directeur  et  honoré  confrère, 

Permeltez-raoi  d’avoir  recours  à  votre  bienveillante  et  juste  intervention  pour  rectifier  une 
erreur  que  I’Union  Médicale  a  accueillie,  sur  la  foi  d’une  personne  mal  informée  ou  mal 
inspirée. 

Admise  dans  un  journal  aussi  digne  de  confiance  que  I’Union  Médicale  de  Paris,  cette 
erreur  passerait  pour  vérité,  au  préjudice  de  ceux  qu’elle  concerne  et  de  la  science  qu’ils  ont 
voulu  servir.  Vous  voudrez  certainement,  monsieur  le  rédacteur,  admettre  une  réclamation 
qui  rétablit  les  faits  : 

1”  L’Union  Médicale  du  19  décembre  1865  a  présenté  un  travail  de  M.  le  docteur  Warlo- 
mont,  de  Bruxelles,  sur  la  vaccination  animale;  l’auteur  dit  dans  ce  travail  :  «  Je  m’explique 
«  parfaitement  les  échecs  qu  a  subis  la  vaccination  animale  à  Rouen  et  ailleurs.  »  Cet  article 
a  été  reproduit  dans  la  Gazette  medicale  de  Lyon. 

2°  Le  feuilleton  de  I’Union  Médicale  (n"  m,  p.  m)  contient  un  article  sur  le  même 


L’UNION  MÉDICALE. 


537 


sujet;  cet  article,  qui  a  été  reproduit  par  le  Journal  vétérinaire  de  Toulon  (t.  V,  p.  636), 
commence  ainsi  :  «  La  vaccination  animale  a  subi  à  Rouen  un  double  échec;  dans  plusieurs 
«  cas,  ce  mode  de  vaccination  a  échoué,  et,  à  propos  de  ce  fait,  une  scmeon  s’est  opérée  entre 
«  le  président  et  les  trois  membres  du  comité  de  vaccine,  an  point  de  provoquer  la  démission 
«  de  ceux-ci.  Assurément,  il  n’y  avait  pas  de  quoi,  et  l’on  ne  peut  imputer  ce  fait  grave  et 
«  regrettable  qu’à  un  excès  de  susceptibilité  de  leur  part.  » 

Des  expériences  nombreuses  de  vaccination  animale  ont  été  faites  sous  mes  yeux,  toujours 
avec  succès;  il  me  sera  facile  de  le  prouver;  voici  comment  les  choses  se  sont  passées  : 

Au  début  de  l’épidémie  de  variole  qui  a  désolé  le  département  de  la  Seine-Inférieure 
(notamment  Rouen,  Oissel,  Elbeuf,  le  Havre),  en  1864  et  en  1865,  le  comité  de  vaccine  fut 
invité  par  l’un  de  nos  plus  zélés  vaccinateurs,  M.  le  docteur  Alfred  Vy,d’Elbeuf,  à  aller  chez 
lui  pour  y  vérifier  des  pustules  obtenues  sur  des  chevaux  et  sur  des  vaches  par  le  vaccin 
jennérien;  depuis  quinze  ans,  ce  confrère  pratique,  chaque  année,  de  semblables  inocula¬ 
tions  pour  se  procurer  du  vaccin  ;  il  inocule  le  cheval  aux  naseaux  et  la  vache  à  la  vulve. 

Vers  le  même  temps,  un  autre  médecin,  M.  Chillaud,  du  Mesnil-Esnard,  près  Rouen,  fit 
au  comité  une  invitation  pareille;  il  inoculait  le  vaccin  à  des  génisses,  et,  avec  le  produit  de 
leurs  pustules,  il  vaccinait  des  enfants. 

Cela  se  passait  dans  le  courant  de  mars  et  d’avril  1864. 

Les  membres  du  bureau  permanent  du  comité  de  vaccine,  au  nombre  de  quatre,  se  rendi¬ 
rent  à  ces  invitations,  accompagnés  de  M.  Verrier,  vétérinaire  et  membre  du  comité.  Après 
avoir  constaté,  ensemble  ou  séparément,  que  le  vaccin  passait  avec  succès  de  l’homme  à 
l’animal,  et  qu’il  retournait  avec  succès  de  l’animal  à  l’homme,  les  quatre  représentants  du 
comité  central  de  vaccine  crurent  devoir  recommander  à  tous  les  vaccinateurs  du  départe¬ 
ment  la  pratique  des  vaccinations  animales,  comme  propres  à  fournir  abondamment  un  vac¬ 
cin  pur,  et  comme  étant  d’une  grande  ressource  en  temps  d’épidémie. 

J’ai  l’honneur  de  vous  transmettre.  Monsieur  le  rédacteur,  un  exemplaire  de  la  circulaire 
officiellement  signée  par  MM.  Vingtrinier,  Lebrument,  Mery-Delabost  et  Bouteiller.  Ces 
quatre  signataires  affirment  ainsi  que  l’inoculation  animale  réussissait  chez  nous. 

Conséquemment  à  cette  circulaire,  plusieurs  médecins  ont  inoculé  le  vaccin  à  des  vaches 
et  en  ont  retiré  un  vaccin  qui  a  produit  sur  les  enfants  des  vaccines  parfaites;  je  cite  M.  le 
docteur  Marquézy,  de  Neufchâtel  ;  M.  le  docteur  Duménil,  médecin-directeur  de  l’asile  des 
aliénés;  M.  le  docteur  Hellot,  médecin  en  chef  de  l’Hospice  général;  M.  le  docteur  Duclos, 
médecin  de  l’asile  des  jeunes  détenues;  M.  Fortin,  de  Ganteleu,  près  Rouen;  M.  Verrier, 
vétérinaire,  qui  soumit  bon  nombre  d’animaux  à  cette  expérience,  dans  sa  ferme,  près  Rouen. 

Tous  ces  honorables  confrères  ont  été  étonnés  de  lire  dans  I’Union  Médicale  que  l’ino¬ 
culation  animale  avait  échoué  entre  leurs  mains ,  d’autant  plus  étonnés  que  c’est  ce  vaccin 
vaccal  fourni  par  eux  qui  a  défrayé  les  vaccinations  publiques  pendant  l’épidémie,  et  que  ce 
vaccin  fut  ainsi  publiquement  éprouvé. 

Plus  lard,  en  avril  1865,  le  comité  de  vaccine  ayant  obtenu  de  l’obligeance  de  M.  le  doc¬ 
teur  Lanoix  une  génisse  inoculée  par  lui  avec  le  cow-pox  de  Naples,  des  inoculations  de 
génisse  à  génisse  furent  faites  de  semaine  en  semaine  par  M.  Verrier.  Les  médecins  vinrent 
puiser  à  cette  source  et  en  vaccinèrent  un  grand  nombre  de  personnes.  Ces  vaccinations  par 
le  procédé  napolitain  ou  par  le  procédé  ordinaire  nous  ont  aussi  bien  réussi  que  celles  faites 
par  nous  antérieurement  avec  le  virus  vaccal.  Le  succès  en  a  été  si  complet  que  les  quatre 
membres  du  bureau  permanent  du  comité  de  vaccine  adressèrent  à  M.  le  docteur  Lanoix 
une  lettre  de  remercîment  ainsi  conçue  :  «  Un  de  nos  collègues  du  comité  central  de  vac- 
«  cine,  M.  Verrier  aîné,  vétérinaire  départemental,  s’est  présenté  chez  vous  au  nom  du 
«  comité  ;  vous  avez  bien  voulu  lui  faire  l’accueil  le  plus  empressé,  le  conduire  à  Sainl- 
«  Mandé,  l’initier  à  tous  les  détails  du  procédé  napolitain,  et  enfin  lui  envoyer,  quelques 
«  jours  après,  pour  le  comité,  une  génisse  inoculée  par  vous  et  portant  du  cow-pox. 

«  Toutes  les  personnes  vaccinées  avec  ce  fluide  l’ont  été  avec  succès,  et  nous  avons  pu  le 
«  reporter  directement  sur  plusieurs  autres  génisses  qui  ont  servi  à  de  nombreuses  vaccina- 
«  tiens. 

«  Nous  sommes  heureux,  Monsieur  et  très-honoré  confrère,  de  pouvoir  confirmer,  par 
«  notre  propre  expérience,  les  faits  que  vous  avez  annoncés,  et  nous  verrions  avec  plaisir, 
«  dans  l’intérêt  général,  que  l’on  continuât  des  inoculations  successives  qui  mettraient  les 
«  médecins  à  même  d’avoir  toujours  du  cow-pox. 

«  Par  le  talent  et  le  zèle  avec  lesquels  vous  avez  introduit,  en  France,  la  connaissance 
«  exacte  et  précise  du  procédé  napolitain,  vous  avez  fait  faire  un  pas  à  la  prophylaxie  de  la 


538 


L’UMlOiN  MÉDICALE, 


«  variole;  par  l’envoi  d’une  génisse  au  comité  de  vaccine  de  la  Seine-Inférieure,  vous  avez 
«  rendu  un  service  signalé  à  la  population  de  ce  déparlement. 

«  Veuillez  en  recevoir,  par  notre  organe,  les  remercîments  du  comité  tout  entier,  et  agréez 
l’assurance  de  nos  sentiments  confraternels. 

«  Signé  :  ViNGTRiNiER,  Lebrüment,  Mery-Delabost,  Bodteiller  (rédacteur).  »> 

Cependant,  une  brochure  rouennaise,  intitulée  :  Vérité  sur  tes  inoculations  animales  et 
sur  le  procédé  napolitain,  a  dit  (en  termes  peu  choisis)  que  nos  expériences  ont  fait  fiasco, 
et  que  ceux  qui  les  ont  faites  rVoxii  Mi  qu’enfoncer  des  portes  ouvertes.  Celle  brochure  est  de 
la  même  main  qui  a  rédigé  et  signé  la  lettre  adressée  à  M.  Lanoix.  Que  l’erreur  soit  invo¬ 
lontaire  ou  intentionnelle,  il  y  a  donc  erreur  à  dire  que  les  inoculations  animales  ont  subi 
chez  nous  un  échec;  les  deux  actes  officiels  que  je  viens  de  citer  (cette  lettre  et  cette  circu¬ 
laire)  le  prouvent  suffisamment. 

Je  mets  sous  vos  yeux,  Monsieur  le  directeur,  deux  opuscules  présentés  à  notre  .Société  de 
médecine  par  M.  le  docteur  Alfred  Vy  et  par  M.  Verrier.  Leurs  affirmations  et  leurs  réclama¬ 
tions  s’ajoutent  aux  miennes. 

L’article  à  propos  duquel  je  réclame  parle  aussi  de  la  scission  qui  s’est  produite  dans  le 
bureau  permanent;  il  lui  donne  pour  cause  un  excès  de  susceptibilité.  M.  le  Préfet  aussi 
apprécia  les  choses  de  la  sorte,  et  sa  bienveillance  s’y  est  en  vain  exercée. 

Quoi  qu’il  en  soit,  le  service  n’a  pas  été  mis  en  péril.  M.  le  Préfet  l’a  confié  au  Conseil 
d’hygiène  au  sein  duquel  une  commission  permanente  fonctionne  ;  cette  commission  ne  néglige 
pas  les  moyens  de  faire  des  inoculations  animales,  encouragée  qu’elle  est  par  les  succès  de 
l’année  dernière,  autant  que  préoccupée  par  le  danger  sérieux  que  l’Académie  impériale  de 
médecine  nous  a  révélé. 

Il  m’appartenait.  Monsieur  le  directeur,  de  vous  adresser  cette  réclamation  comme  ancien 
président  du  bureau  permanent  du  comité  de  vaccine  et  comme  président  actuel  delà  com¬ 
mission  permanente  de  vaccine  près  le  Conseil  d’hygiène.  Je  ne  dois  pas  laisser  les  honora¬ 
bles  et  zélés  expérimentateurs  de  Rouen  sous  une  prévention  de  maladresse  ou  d’inca¬ 
pacité. 

Comptant  sur  votre  impartialité  autant  que  sur  votre  amour  de  la  science,  je  vous  adresse 
mes  remercîments  et  l’expression  des  sentiments  de  haute  considération  avec  lesquels  j’ai 
l’honneur  d’être,  etc. 

D'  VINGTRINIER, 

Médecin  en  chef  des  prisons,  vice-président  du  Conseil  d’hygiène, 
chevalier  de  la  Légion  d’honneur. 

Rouen,  29  février  1866. 


ACADÉMIES  ET  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 

ACADÉMIE  IMPÉRIALE  DE  MÉDECINE. 

Séance  du  20  Mars  1866.  —  Présidence  de  M.  Bouchaedat. 

CORRESPONDANCE  OFFICIELLE. 

M.  le  ministre  de  l’instruction  publique  informe  l’Académie  que,  sur  sa  proposition, 
l’Empereur,  par  un  décret  en  date  du  lA  courant  ,  a  autorisé  l’acceptation  de  la  donation 
faite  à  l’Académie  par  M.  le  docteur  Rufz  de  Lavison. 

M.  LE  Secrétaire  annuel  donne  lecture  de  l’ampliation  du  décret  et  de  la  lettre  de 
M.  Rufz,  ainsi  conçue  : 

«  Monsieur  le  Président, 

«  J’ai  l’honneur  d’offrir  à”  l’Académie  la  somme  de  2,000  francs  pour  un  prix  sur  la  ques¬ 
tion  suivante  : 

«  Établir  par  des  faits  exacts  et  suffisamment  nombreux  chez  les  hommes  et  chez  les  ani¬ 
maux  qui  passent  d’un  climat  dans  un  autre,  les  modifications  et  les  altérations  de  fonctions 
et  les  lésions  organiques  qui  peuvent  être  attribuées  à  l’acclimalation.  » 

Ce  prix  pourrait  êlre  décerné  à  la  séance  solennelle  de  1870.  Les  médecins  français  et 
étrangers  seraient  admis  au  concours. 

D’après  une  délibération  du  Conseil,  la  question  proposée  par  M.  Rufz  sera  mise  au  con¬ 
cours  pour  Tannée  1870. 


L’UKION  MÉDICALE. 


Ô39 


M.  le  ministre  du  commerce  transmet  : 

1“  Le  compte  rendu  des  maladies  épidémiques  qui  ont  régné  dans  le  département  du  Pas- 
de-Calais  pendant  l’année  1865. 

2°  Des  comptes  rendus  des  maladies  épidémiques  de  MM.  les  docteurs  Lecadre  (du  Havre)  ; 
BOncHET  (de  Lyon)  ;  Guillot  (de  VHIefranche)  ;  Boursier  (de  Senlis)  ;  Delpoüve  (de  Saint- 
Omer),  et  Dadvin  (de  Saint-Pol).  —  (Coin,  des  épidémies.) 

3°  Une  demande  en  autorisation  pour  l’exploitation  d’une  source  minérale  sise  à  Pré- 
failles  (Loire-Inférieure).  —  (Com.  des  eaux  minérales.) 

La  correspondance  non  officielle  comprend  : 

1°  Une  lettre  de  M.  Girardin  ,  doyen  de  la  Faculté  des  sciences  de  Lille ,  qui  fait  part  à 
l’Académie  de  la  mort  de  M.  Parchappe. 

2°  Un  travail  manuscrit  intitulé  :  Topographie  médicale  de  la  ville  d’Aumale  ;  relation 
d’une  épidémie  de  fièvre  typhoïde,  par  M.  le  docteur  Masse,  médecin  de  l’hôpital  de  Bli- 
dah.  (Com.  des  épidémies.) 

3°  Un  exposé  des  travaux  scientifiques  de  M.  Décaissé,  médecin  principal  de  l'armée  belge, 
qui  se  présente  comme  candidat  au  titre  de  correspondant  étranger.  (Com.  des  correspon¬ 
dants  étrangers.) 

lx°  Une  lettre  de  M.  le  docteur  Demeaüx,  qui  demande  l’analyse  d’une  eau  minérale. 

On  répondra  à  M.  Demeaux  qu’il  doit  s’adresser  à  M.  le  ministre. 

5°  Une  lettre  de  M.  Ch.  Perrot,  de  Chavigny-Ghambourg  (Indre-et-Loire),  qui  annonce  à 
l’Académie  qu’il  possède,  dans  sa  vacherie,  deux  vaches  normandes  âgées  de  7  ans,  qui, 
chaque  année,  ont  de  très-bon  vaccin.  (Com.  de  vaccine.) 

M.  LE  Secrétaire  annuel,  au  nom  de  l’auteur,  M.  Duchenne  (de  Boulogne),  dépose  sur  le 
bureau  la  première  partie  d’un  livre  intitulé  :  Physiologie  des  mouvements,  démontrée  par 
L'expérimentation  électrique  et  par  l'observation  clinique. 

M.  PiORRY  présente,  au  nom  de  M.  le  docteur  Bonnet,  de  Bordeaux,  une  brochure  ayant 
pour  titre  :  De  la  contagion  en  général,  et  en  particulier  de  la  propagation  du  choléra-morbus, 

M.  PiDOUx  présente,  au  nom  de  M.  le  docteur  Mesnet  ,  une  brochure  sur  te  choléra  en 
1865. 

M.  Larrey,  au  nom  de  M.  le  docteur  Guipon,  de  Laon,  un  travail  sur  les  kystes  séreux  du 
cerveau  ;  —  au  nom  de  M.  le  docteur  Dumont,  un  travail  sur  les  maladies  des  sucreries  ;  -~ 
et  au  nom  de  M.  Quesnoy,  une  étude  sur  le  climat  de  l’Algérie  (plaine  de  la  Mitidja). 

Immédiatement  après  ces  présentations,  l’Académie  se  forme  en  comité  secret  pour  enten¬ 
dre  le  rapport  de  M.  Michon  sur  les  candidats  à  la  place  vacante  dans  la  section  de  médecine 
opératoire. 


SOCIÉTÉ  MÉDICALE  D’ÉMULATION. 


(extrait  DES  PROCÈS-VERBAUX.) 

Séance  du  6  Janvier  1865.  —  Présidence  de  M.  Simonot. 

M.  L.  Orfila  :  Par  une  lettre  adressée  en  juin  dernier  au  président,  M.  le  docteur  de  Val- 
court  a  témoigné  le  désir  de  devenir  membre  titulaire  de  notre  Société.  A  l’appui  de  sa 
demande,  notre  confrère  avait  remis  un  sommaire  sur  la  climatologie  des  stations  hivernales 
du  midi  de  la  France,  suivi  de  considérations  sur  l’influence  hygiénique  des  climats  et  sur  la 
curabilité  de  la  phthisie  .pulmonaire.  Désigné  à  la  séance  du  mois  de  juillet  pour  faire,  en 
novembre,  le  rapport  sur  la  candidature  de  M.  de  Valcourt,  je  dois  commencer  par  m’excuser 
d’avoir  tant  tardé  à  vous  soumettre  mon  travail.  Quelque  peu  de  loisir  que  m’aient  laissé  des 
occupations  imprévues  et  importantes,  je  me  serais  cependant  acquitté  plus  tôt  du  mandat  que 
vous  m’avez  fait  l’honneur  de  me  confier,  si  le  séjour  de  M.  de  Valcourt,  loin  de  Paris  pen¬ 
dant  tout  l’hiver,  ne  m’avait  permis  ;e  considérer  comme  indifférent  que  l’admission  fût  pro¬ 
noncée  à  la  séance  de  novembre  ou  à  cette  séance.  Avant  de  partir,  M.  de  Valcourt  m’a  remis, 
encore  à  l’appui  de  sa  candidature,  une  notice  sur  les  conditions  sanitaü-es  des  armées  pen¬ 
dant  les  grandes  guerres  contemporaines  ;  notre  laborieux  confrère  tient  beaucoup,  vous  te 
voyez,  non-seulement  à  obtenir,  mais  aussi  à  mériter  les  suffrages  de  la  Société. 


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L’UNION  MÉDICALE. 


Un  des  physiciens  les  plus  connus  aujourd’hui,  M.  Kirchow,  qui,  avec  M.  Bunsen,  a  su  faire 
des  raies  du  spectre  solaire  une  étude  si  féconde,  me  disait  naguère  qu’il  y  a  pour  un  savant 
grand  mérite  et  grand  talent  à  savoir  choisir  le  sujet  de  ses  recherches  et  de  ses  méditations. 

Si  en  ce  moment  je  me  place  au  point  de  vue  du  célèbre  professeur  de  Heidelberg,  je  dois 
commencer  par  féliciter  M.  de  Valcourt  d’avoir  consacré  son  attention  à  une  des  questions  qui 
intéressent  au  plus  haut  point  le  progrès  de  la  médecine. 

En  groupant  avec  ordre  des  documents  météorologiques  épars  çà  et  là,  en  ajoutant  à  ces 
documents  des  expériences  personnelles  faites  avec  soin,  M.  de  Valcourt  a  rendu  un  grand 
service  à  la  science;  mais  il  ne  s’est  pas  borné  à  cette  tâche  si  utile;  il  a  tenté  aussi,  toutes 
les  fois  que  l’occasion  lui  a  paru  opportune,  de  déduire  de  toutes  les  données  accumulées  par 
lui  la  valeur  hygiénique  et  thérapeutique  de  quelques-unes  des  stations  fréquentées  en  hiver 
par  les  malades  et  par  les  valétudinaires. 

Un  coup  d’œil  sur  les  climats  en  général  précède,  dans  le  mémoire  de  M.  de  Valcourt,  l’ex¬ 
posé  des  conditions  climatériques  de  Pau,  Amélie-les-Bains,  Hyères,  Cannes,  Nice  et  Menton. 
Ces  généralités  n’offrent  aucune  notion  nouvelle,  mais  elles  sont  présentées  avec  méthode, 
clarté  et  exactitude.  Toutefois,  l’auteur  me  paraît  avoir  été  trop  affirmatif  quand  il  attribue 
exclusivement  à  la  température  l’influence  des  vents  sur  la  colonne  barométrique.  On  com¬ 
prend  même  difficilement  que,  après  avoir  fait  ressortir  surtout  que  les  vents  chargés  d’humi¬ 
dité  font  baisser  le  baromètre,  tandis  que  les  vents  secs  déterminent  une  ascension  baromé¬ 
trique,  M.  de  Valcourt  n’ait  plus  tenu  compte  que  de  la  température.  D’ailleurs,  les  faits  ne 
sont  pas  si  concordants  qu’il  y  ait  lieu  à  avancer  sans  restriction  que  les  vents  venant  des 
régions  sud-ouest  font  baisser  le  baromètre;  d’après  les  observations  de  MM.  Schuster  et 
Gambart,  le  baromètre  monte,  à  Marseille,  sous  l’influence  des  vents  sud-ouest  et  baisse 
quand  le  vent  vient  des  régions  nord-est.  En  un  mot,  les  effets  observés  à  Marseille  sont 
inverses  de  ceux  observés  à  Paris. 

A  propos  de  cette  question,  sur  laquelle  les  plus  éminents  physiciens  ont  hésité  à  formuler 
une  opinion  arrêtée,  il  est  permis  de  suspendre  toute  conclusion  :  en  pareille  circonstance,  il 
est  bon  de  se  rappeler  une  anecdote  racontée  par  Arago,  en  ces  termes  :  «  Vers  le  milieu  du 
siècle  dernier,  un  homme  de  cour  s’adressant  à  un  de  mes  prédécesseurs  dans  la  charge  de 
secrétaire  perpétuel  de  l’Académie,  lui  demanda,  avec  l’impertinente  curiosité  qui  était  alors 
à  la  mode  :  Que  sont  les  taches  solaires?  —  Je  ne  sais  pas,  répond  Mairan.— Que  signifient  les 
bandes  de  Jupiter  ?  —  Je  ne  sais  pas.  —  Qu’est-ce  que  la  lumière  zodiacale  ?  —  Je  ne  sais  pas.  — 
Ah!  monsieur,  à  quoi  sert-il  donc  d’être  académicien?  —  Cela  sert  à  dire,  quand  il  le  faut  : 
Je  ne  sais  pas.  » 

Il  me  serait  impossible  d’analyser  la  seconde  partie  de  l’ouvrage  de  M.  de  Valcourt.  Chacune 
des  six  stations  hivernales  que  j’ai  déjà  indiquées,  Pau,  Amélie-les-Bains,  Hyères,  Cannes, 
Nice  et  Menton,  est  l’objet  d’un  chapitre  spécial  :  la  topographie,  la  géologie,  la  température, 
la  végétation,  les  pluies,  les  vents,  sont  successivement  passés  en  revue  dans  chacun  de  ces 
chapitres  :  ce  sont  autant  de  résumés  fort  bien  présentés  des  notions  recueillies  par  différents 
observateurs,  et  l’auteur  y  a  joint  ses  expériences  ou  ses  observations  personnelles.  Toute 
cette  partie  est  fort  intéressante  et  fort  instructive  par  les  rapprochements  qu’elle  contient.  Si 
ce  li’est  comme  objection,  au  moins  comme  simple  remarque,  je  ne  cacherai  pas  que  le  juge¬ 
ment  porté  par  l’auteur  sur  le  Vernet  m’a  paru  un  peu  trop  sommaire;  peut-être  le  Vernet 
mérite-t-il  une  condamnation,  mais  il  ne  serait  pas  inutile,  je  crois,  de  la  motiver  plus  lon¬ 
guement  que  ne  l’a  fait  M.  de  Valcourt. 

La  brochure  intitulée  :  Sw'  les  conditions  sanitaires  des  armées  pendant  les  grandes 
guerres  contemporaines,  que  M.  de  Valcourt  m’a  remise  après  coup  à  l’appui  de  sa  candida¬ 
ture,  est  une  rapide  étude  hygiénique  des  guerres  de  Crimée,  d’Italie  et  des  États-Unis.  Les 
relevés  faits  si  laborieusement  par  M.  Chenu,  et  insérés  dans  son  rapport  au  Conseil  des 
armées  sur  les  résultats  du  service  médico-chirurgical  pendant  la  campagne  d’Orient;  l’ou- 
, ;  vrage  publié  par  M.  Evans  pour  faire  connaître  les  services  immenses  rendus  par  la  commis- 
\sion  sanitaire  des  États-Unis  pendant  la  lutte  colossale  qui  a  désolé  le  territoire  américain; 
"telles  sont  les  sources  qui  ont  fourni  à  M.  de  Valcourt  les  éléments  d’une  discussion  fort  inté¬ 
ressante.  Je  confesse  sans  hésitation  que  je  ne  suis  pas  assez  préparé  sur  la  question  pour  me 
rallier  d’ores  et  déjà  à  la  conclusion  de  notre  distingué  confrère.  Sans  doute  la  commission 
sanitaire  aux  États-Unis  s’est  acquittée  de  la  tâche  qu’elle  s’était  imposée  avec  un  dévouement, 
une  intelligence  et  un  succès  qui  méritent  la  gratitude  de  toutes  les  nations  civilisées  et  qui 
justifient  l’admiration  universelle.  Mais  faut-il  conclure  de  là,  sans  plus  ample  examen,  que  la 
fondation  de  Sociétés  destinées  à  concourir  au  service  de  santé  des  armées  serait  partout  le 


L’UNION  MÉDICALE. 


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meilleur  moyen  d’atténuer  les  calamités  des  grandes  guerres?  Je  n’oserais  répondre  à  une 
telle  question  par  une  affirmation  formelle. 

Les  mœurs,  les  lois,  les  idées  de  la  vieille  Europe  diffèrent  tellement  de  celles  du  nouveau 
monde,  qu’il  me  paraît  prématuré  de  songer  à  transplanter  sur  notre  continent  une  institution 
aussi  considérable,  par  cela  seul  qu’elle  a  parfaitement  réussi  sur  le  sol  vierge  de  l’Amérique. 
Toutefois,  il  est  incontestable  que  la  question  doit  être  étudiée  sans  retard,  et  l’on  est  heu¬ 
reux  de  songer  que  des  représentants  de  seize  nations  européennes,  à  la  suite  d’un  Congrès 
tenu  à  Genève,  ont  signé  une  première  convention  qui  servira  de  base  à  des  études  ulté¬ 
rieures  ;  c’est  une  première  et  sérieuse  satisfaction  donnée  à  la  cause  de  l’humanité  et  du  pro¬ 
grès. 

Quand  on  songe  que,  sur  un  effectif  total  de  309,267  hommes  envoyé  en  Orient  de  1854 
à  1856,  le  tiers  (ou  à  peu  près  95,000  hommes)  y  a  succombé;  quand  on  apprend  que,  après 
la  bataille  de  Solferino,  des  blessés  sont  restés  sur  le  champ  de  bataille  pendant  plus  de  vingt- 
quatre  heures,  et  que,  faute  d’un  personnel  suffisant,  fin  grand  nombre  de  ces  blessés  sont 
morts  huit  jours  après  le  combat  sans  avoir  été  pansés,  le  cœur  est  navré  et  l’esprit  se  révolte 
d’un  tel  état  de  choses. 

Produire  ou  raviver  de  telles  émotions,  indiquer  en  même  temps  comment  le  mal  a  été 
atténué,  c’est  contribuer  puissamment  à  hâter  la  réalisation  d’une  belle  conquête  que  l’Europe 
civilisée  ne  saurait,  sous  peine  de  déchéance,  différer  plus  longtemps.  Le  jeune  confrère  qui 
sollicite  vos  suffrages  a  fait  là  une  tentative  qui  honore  son  âme  élevée  et  qu’il  a  conduite  avec 
un  talent  incontestable. 

En  somme,  M.  de  Valcourt,  par  son  esprit  riche  de  connaissances  variées  et  par  les  senti¬ 
ments  que  révèlent  ses  écrits,  me  paraît  mériter  d’être  accueilli  avec  empressement  par  notre 
Société,  et  nous  vous  proposons  de  l’admettre  dès  aujourd’hui. 


SOCIÉTÉ  MÉDICALE  DE  L’ÉLYSÉE. 


Extrait  des  procès-verbaux.  —  Présidence  de  M.  le  docteur  Gauard. 

LES  MATERIVITÉS; 

Par  le  docteur  Léon  Le  Fort. 

M.  Le  Fort  :  J’ai  l’honneur  d’offrir  à  la  Société  un  travail  sur  les  Maternités.  Il  est  basé 
sur  une  statistique  de  1,800,000  accouchements,  divisés  en  deux  grandes  séries,  ceux  prati¬ 
qués  dans  les  Maternités  ou  dans  les  hôpitaux,  ceux  pratiqués  à  domicile  par  les  soins  des 
bureaux  de  bienfaisance,  des  Sociétés  d’assistance  spéciale  et  dans  la  pratique  civile.  Celte 
statistique  embrasse  les  principales  Maternités  et  les  principales  villes  de  l’Europe,  et  prouve 
que  la  mortalité  des  femmes  en  couches  est  beaucoup  plus  considérable  dans  les  Maternités 
qu’en  ville  d’une  part,  en  France  qu’à  l’étranger  de  l’autre. 

Sur  888,312  femmes  accouchées  dans  les  Maternités  ou  dans  les  hôpitaux,  30,594  sont 
mortes,  ou  une  sur  29. 

Sur  934,781  femmes  accouchées  à  domicile,  4,405  seulement  ont  succombé,  ou  une  sur  212. 

Mais  toute  statistique  peut  être  entachée  d’erreur,  non  pas  seulement  dans  l’exactitude 
matérielle  des  chiffres,  mais  dans  l’appréciation  des  faits  et  la  manière  de  les  grouper.  J’ai 
examiné  ces  questions,  j’ai  écarté  les  statistiques  où  la  mortalité  exacte  pouvait  être  changée 
dans  sa  valeur  relative,  par  suite  du  transfert  des  femmes  malades  dans  les  hôpitaux  ;  et  après 
avoir  tenu  compte  de  la  proportion  des  cas  graves  plus  fréquents  dans  les  hôpitaux,  ainsi  que 
les  Opérations,  j’ai  montré  que  la  mortalité,  si  différente  de  part  et  d’autre,  tenait  à  l’exis¬ 
tence  dans  les  Maternités,  et  sous  forme  d’épidémies,  de  la  fièvre  puerpérale.  Je  me  suis  donc 
appliqué  à  étudier  les  conditions  favorables  au  développement  de  cette  terrible  maladie,  de 
manière  à  pouvoir  indiquer  les  mesures  capables  d’atténuer  ses  effets. 

La  fièvre  puerpérale  règne  épidémiquement  ;  mais  ses  épidémies,  pas  plus  que  celles  de  cho¬ 
léra,  de  fièvre  jaune  en  Europe,  ne  sont  dues  à  des  influences  atmosphériques,  à  un  germe 
voyageant  dans  l’air  et  s’arrêtant  sur  une  Maternité.  Les  épidémies  sont  dues  à  une  cause  sur 
laquelle  presque  tous  les  médecins  sont  d’accord  à  l’étranger,  et  à  laquelle,  en  France,  on  est 
encore  loin  d’accorder  toute  l’attention  qu’elle  mérite  :  c’est  la  contagion.  Il  ne  s’agit  pas  seu¬ 
lement  de  la  transmission,  à  un  grand  nombre,  d’une  fièvre  puerpérale  spontanément  déve¬ 
loppée  sur  une  accouchée  d’une  Maternité,  et  facilement  communiquée  aux  accouchées  réu¬ 
nies  dans  les  mêmes  salles  ou  dans  le  même  établissement,  mais  encore  du  transport  des 


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L’UNION  MÉDICALE. 


émanations  morbides  par  les  médecins,  les  sages-femmes,  les  infirmières,  qui  sont  le  plus 
souvent  les  agents  de  transmission.  Il  existe  de  nombreux  exemples  où  la  fièvre  puerpérale  a 
régné  en  ville  à  l’état  d’épidémie  circonscrite  dans  la  clientèle  d’un  même  accoucheur.  Ces  faits 
sont  tellement  arrivés  en  Angleterre,  que  certains  accoucheurs  de  ce  pays,  après  avoir  été 
auprès  d’une  femme  atteinte,  ne  se  contentent  pas  de  changer  de  vêtements,  mais  les  brûlent. 

Nulle  part,  en  effet,  on  ne  trouve  que  d’une  manière  absolument  exceptionnelle  la  coïnci¬ 
dence  d’épidémies  spécifiques  entre  deux  Maternités  voisines.  Je  l’ai  montré  pour  Paris,  pour 
Pétersbourg,  et  surtout  pour  Vienne,  où  les  deux  Maternités  sont  situées  dans  les  mêmes  bâti¬ 
ments  d’un  même  hôpital,  mais  sans  communication  du  personnel  l’un  avec  l’autre. 

En  présence  de  la  facilité  avec  laquelle  les  Maternités  deviennent  des  foyers  d’infection  et  de 
la  mortalité  beaucoup  moindre  des  accouchées  qui  sont  soignées  en  ville,  je  ne  propose  pas  la 
suppression  des  hôpitaux  spéciaux  qui  sont  indispensables,  mais  je  pense  qu’il  faut  prendre 
contre  la  contagion  des  mesures  qui -n’existent  pas  jusqu’à  ce  jour  dans  les  hôpitaux  de  Paris. 

J’ai  terminé  mon  travail  par  la  description  des  diverses  Maternités  d’Europe,  l’organisation 
de  l’enseignement  des  sages-femmes  et  des  élèves  ;  par  celle  de  la  pratique  civile  en  France  et 
à  l’étranger,  et  par  un  projet  de  Maternité  pour  1,000  accouchements  annuels. 

M.  Linas  :  La  doctrine  de  la  contagion  de  la  fièvre  puerpérale  est  moins  contestée  en  France 
que  M.  Le  Fort  ne  semble  le  croire.  A  l’époque  actuelle,  le  plus  grand  nombre  des  praticiens  sont 
contagion is tes  ;  et  déjà  lors  de  la  discussion  qui  eut  lieu  en  1858,  à  l’Académie  de  médecine, 
MM.  Depaul  et  Cazeaux  défendirent  cette  doctrine,  et  apprirent  qu’ils  étaient  si  convaincus  du 
transport  possible  de  la  maladie  par  les  médecins,  que  sans  aller  jusqu’à  brûler  leurs  vêtements 
comme  les  praticiens  anglais,  ils  avaient  soin  d’en  changer  lorsqu’ils  quittaient  l’hôpital  avant 
d’aller  voir  leurs  clientes  en  ville. 


M.  Le  Fort  :  Je  ne  nie  pas  que  cei'tains  accoucheurs  français,  tels  que  MM.  Depaul  et  Da- 
nyau,  acceptent  la  contagion  ;  mais  cette  doctrine  était  admise  à  une  époque  bien  antérieure 
en  Angleterre.  Je  fais  surtout  remarquer  qu’aucune  précaution  n’a  été  prise  pour  diminuer 
les  facilités  de  transmission.  Ainsi,  à  l’hôpital  des  Cliniques,  les  femmes  atteintes  de  fièvre 
puerpérale  restent  dans  la  salle  où  elles  sont  accouchées.  A  la  Maternité  il  y  a  bien  une  infir¬ 
merie,  mais  où  sont  réunies  toutes  les  femmes  qui,  à  la  suite  de  l’accouchement,  éprouvent 
des  accidents  de  quelque  nature  qu’ils  soient. 

M.  Peter  :  Lorsque  j’étais  interne  à  Necker,  j’ai  eu  l'occasion  d’observer  un  exemple  péremp 
toire  des  propriétés  contagieuses  de  la  fièvre  puerpérale.  Une  femme  qui  avait  désiré  être 
accouchée  par  moi  vint  à  l’hôpital  et  fut  placée  sur  un  lit  où  venait  de  mourir  une  femme 
atteinte  de  fièvre  puerpérale.  L’accouchement  eut  lieu  dans  les  meilleures  conditions,  et  cepen¬ 
dant  le  soir  même  la  malade  fut  prise  de  frissons,  et  mourut  quarante-huit  heures  après.  Une 
autre  femme,  couchée  dans  te  même  lit,  eut  le  même  sort,  ainsi  que  les  deux  voisines.  Ce  fait 
m’impressionna  si  vivement  que,  depuis,  il  n’est  jamais  sorti  de  ma  mémoire. 

Les  Secrétaires,  A.  SiRY  et  Pierreson. 


HYGlÈHi: 


Paris,  20  mars  1866. 


Monsieut  et  très-honoré  confrère, 

A  vous  qui  êtes  la  tête  de  l’organe  de  publicité  médicale  et  scientifique  le  plus  étendu  et 
le  plus  autorisé,  permettez-moi  de  m’adresser  pour  éveiller  l’attention  du  monde  médical  et 
du  public  sur  une  lacune  qui  chaque  jour  s’accuse  davantage  et  qu’il  nous  paraît  urgent 
de  combler. 

Se  peut-il  comprendre  que,  dans  le  Paris  agrandi,  assaini,  embelli,  merveilleux,  enfin, 
centre  d’attraction  de  toutes  les  nationalités,  de  toutes  les  sociétés,  de  toutes  les  classes,  le 
plus  puissant  peut-être,  le  plus  indispensable  assurément,  des  agents  modificateurs  de  l’or¬ 
ganisme,  dans  un  état  de  civilisation  aussi  avancé  que  le  nôtre,  fasse  aussi  réellement 
défaut? 

Les  Romains,  nos  devanciers  dans  le  monde,  avaient  couvert  l’Ilalie  et  la  Gaule  de  vastes 
piscines,  de  grandioses  étuves,  de  magnifiques  gymnases,  dont  les  ruines  imposantes  attestent 
à  la  fois  et  leur  grandeur  et  l’importance  qu’y  attachaient  leurs  fondateurs. 

Ils  avaient  donc  fait  grande,  la  part  qui  revient  à  l’agent  hydrothérapique  dans  l’économie 


L’UNION  MEDICALE. 


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du  monde;  et  cependant  leur  habitude  de  la  vie  publique  en  dehors  des  habilations,  sem¬ 
blait,  à  certains  égards,  en  commander  moins  impérieusement  l’emploi. 

En  présence  de  ces  antécédents,  peut-on  ne  pas  s’étonner  que,  dans  ce  Paris  moderne,  où 
les  aliments  trouvent  les  goûts  et  les  aspirations  de  tous  genres,  où  sont  satisfaits  les 
besoins  de  tout  ordre,  il  puisse  manquer  encore  un  établissement  hydrothérapique  monu¬ 
mental. 

Le  Tivoli  de  la  rue  Saint-Lazare  va  disparaître.  La  conception  même,  du  plan  de  la  frégate 
la  Ville  de  Paris  est  un  obstacle  à  son  développement  au  delà  de  limites  infranchissables. 
Un  immense  gymnase  vient,  il  est  vrai,  de  surgir  sur  les  hauteurs  de  la  rue  des  Martyrs, 
parfaitement  conçu,  complet  à  tous  égards;  mais  l’hydrothérapie  n’y  a  été  considérée  que 
comme  accessoire  et,  à  ce  titre,  annexée  de  la  façon  la  plus  insufBsante  et  mesquine.  Nous 
ne  parlons  pas  ici  des  établissements  excentriques  oviextrk  muros;  leur  éloignement  les  met 
hors  de  cause. 

Rien  donc,  dans  le  Paris  de  1866,  ne  peut,  par  sa  destination,  ni  même  rappeler  les  im¬ 
posantes  proportions  des  ruines  actuelles  du  palais  des  Thermes,  voisin  de  l’hôtel  Cluny. 

Ne  faudrait-il  pas,  au  milieu  des  grandeurs  architecturales  qui  nous  environnent  et  qui 
partout  à  la  fois  naissent  par  enchantement  comme  sous  le  coup  d'une  baguette  magique, 
un  nouveau  palais  des  Thermes  immense  et  magnifique,  placé  au  centre  ou  dans  le  voisinage 
des  quartiers  les  plus  riches  et  les  plus  élégants;  car  c’est  là  tout  d’abord  qu’est  sa  plus 
pressante  indication?  Il  y  faudrait  les  appropriations  multiples  et  les  plus  perfectionnées 
par  la  science,  de  l’eau  sous  toutes  les  formes,  à  tous  les  états,  à  toutes  les  températures, 
le  tout  uni  à  des  aménagements  spacieux  et  au  luxe  architectural.  On  y  joindrait,  comme 
complément,  un  immense  gymnase  où  se  pussent  enseigner  et  pratiquer  tous  les  exercices 
du  corps,  d’où  résultent  le  développement  et  l’harmonie  des  proportions  physiques.  Ainsi 
seraient  contrebalancées  les  influences  déprimantes  de  notre  hygiène  privée  et  de  la  vie 
extra-civilisée  dévolue  à  notre  vieille  France.  Par  là  serait  possible  la  véritable  domination 
du  corps  par  l’esprit,  au  lieu  de  l’asservissement  auquel  il  est  souvent  condamné,  par  l’asso¬ 
ciation  d’une  intelligence  vigoureuse  et  d’un  corps  ou  souffrant  ou  malade. 

D’  Raoul  Le  Roy. 


UN  FŒTUS  DE  43  ANS.  —  Le  10  janvier  dernier,  M.  Watkins  était  requis  par  une  veuve 
de  Th  ans,  près  d’expirer,  pour  le  prier  de  faire  l’examen  de  son  corps  conjointement  avec 
M.  Knott.  Depuis  quarante-trois  ans,  elle  était  en  travail  de  son  second  enfant;  M.  Watkins 
père,  l’avait  assistée  au  début  le  8  octobre  1822;  puis  les  douleurs  s’étaient  ralenties  et  ayant 
cessé  tout  à  fait,  elle  ne  s’était  pas  adressée  à  d’autres  et  voulait,  in  extremis,  que  le  fils 
terminât  l’accouchement.  L’examen  démontra,  en  effet,  une  tumeur  dure,  osseuse  comme  la 
tête  d’un  fœtus  dans  la  région  hypogastrique,  mobile  latéralement.  Des  débris  osseux  avaient 
été  rendus  à  plusieurs  reprises  et  à  divers  intervalles. 

La  mort  survint  le  13  janvier,  et  l’autopsie  faite,  suivant  la  dernière  volonté  de  celte  femme, 
découvrit  un  fœtus  parfaitement  conservé,  placé  dans  la  position  normale,  recouvert  d’un 
liquide  mucilagineux  qui  fut  extrait  très-facilement.  Le  cordon  ombilical  adhérait  à  une 
petite  tumeur  paraissant  être  le  placenta  atrophié  que  des  attaches  ligamenteuses  unissaient 
au  péritoine,  recouvrant  le  ligament  large,  près  de  l’ovaire  gauche.  Aucune  anomalie  ne 
s’observait  localement,  excepté  les  lésions  rénales  qui  avaient  déterminé  la  mort.  C’est  là  un 
fait  remarquable  dont  les  pièces  justificatives  ont  été  présentées  à  la  Société  obstétricale  de 
Londres. 

coïncidences  PATHOLOCIQUES  du  foie  CRAS  chez  les  enfants.  —  Sur  222  autopsies 
faites  sur  des  enfants  dont  131  avaient  de  1  à  4  ans,  MM.  Steiner  et  Neurenter  ont  ren¬ 
contré  188  fois  l’infiltration  graisseuse  du  foie  et  34  fois  une  véritable  dégénérescence  grais¬ 
seuse.  Parmi  les  altérations  anatomo-pathologiques  coïncidentes,  la  plus  fréquente  est  la 
tuberculisation  non  des  poumons,  mais  des  ganglions  lymphatiques,  ce  qui  exclut  l’idée 
que  l’altération  du  foie  dépend  du  défaut  d’oxydation  des  principes  hydro-carbonés.  Ils  pen¬ 
sent,  au  contraire,  avec  Frerichs  que  la  cause  en  est  dans  l’état  du  sang  modifié  sous 
l’influence  de  la  tuberculose  dont  l’état  gras  du  foie  ne  serait  que  la  conséquence. 

Vient  ensuite  l’entérite  considérée  comme  cause  et  qui  leur  semble  se  développer  simul¬ 
tanément;  puis  les  exanthèmes  paraissant  sous  l’influence  de  l’état  général  du  sang.  Des 
maladies  des  os,  comme  la  carie  tuberculeuse,  s’observent  aussi,  même  chez  des  enfants 
n’ayant  pas  fait  usage  d’huile  de  foie  de  morue  depuis  un  an  ;  ce  qui  montre  que  ce  n’est 


544 


L’UNION  MÉDICALE. 


pas  là  la  cause,  comme  on  l’a  supposé,  de  rinfiltralion  graisseuse.  Enfin,  on  la  renconire 
avec  la  bronchite,  la  pneumonie,  la  pleuro-pneumonie  et  les  maladies  du  cœur.  {Wiener 
médit.  Vochenschr.,  décembre  1865).  — P.  G. 


COURRIER. 


ASSOCIATION  BÉNÉRALE.  —  L’Assemblée  générale  annuelle  de  l’Association  qui,  à  cause 
de  l’épidémie  de  choléra,  n’a  pu  avoir  lieu  à  la  fin  d’octobre  dernier,  se  tiendra  le  dimanche 
8  avril  prochain,  à  2  heures,  dans  l’amphithéâtre  de  l’Administration  de  l’assistance  publique, 
avenue  Victoria,  3. 

Le  même  jour  aura  lieu  le  banquet  offert  à  MM.  les  présidents  et  délégués  des  Sociétés 
locales,  au  Grand-Hôtel,  boulevard  des  Italiens,  à  7  heures  du  soir. 

Le  prix  de  la  souscription  est  de  vingt  francs. 

On  souscrit,  directement  ou  par  lettre,  chez  M.  le  docteur  Brun,  trésorier  de  la  Société 
centrale,  rue  d’Aumale,  n“  23. 

NÉCROLOBIE.  —  Il  vient  de  mourir  en  Angleterre  un  médecin  qui  a  marqué  sa  place 
parmi  les  célébrités  de  l’aliénation  mentale  :  John  Conolly  avait  d’abord  été  professeur  de 
médecine  à  l’Université  de  Londres  ;  mais  son  principal  titre  à  l’estime  des  gens  de  bien 
et  des  savants  est  son  système  du  non  restreint.  Jusqu’à  lui,  de  graves  abus  se  commettaient 
dans  les  mesures  de  répression,  en  usage  pour  les  aliénés.  Il  pensa  qu’une  réforme  radicale 
pouvait  être  tentée,  et,  après  une  lutte  de  plusieurs  années,  il  réussit  à  faire  disparaître 
tous  les  moyens  coercitifs.  Ses  efforts  ont  eu  une  heureuse  influence  sur  l’amélioration  du 
sort  des  aliénés  dans  les  autres  pays.  Il  ne  faut  pas  cependant  perdre  de  vue  la  différence 
des  races  et  des  mœurs  publiques.  En  Angleterre,  un  simple  policeman  arrête  la  foule  d’un 
geste,  et  est  secondé  par  les  spectateurs,  dès  qu’il  a  touché  un  coupable  de  son  bâton 
d’ivoire.  Ailleurs,  la  multitude  n’obéit  qu’à  la  force,  et  ne  prête  aucun  concours  aux  agents 
de  l’autorité.  Le  docteur  Conolly  a  écrit  plusieurs  ouvrages  importants  sur  l’aliénation  men¬ 
tale  ;  le  plus  remarquable  est  celui  qui  a  pour  titre  :  Indications  de  la  folie. 


OFFRANDES  REÇUES  AUX  BUREAUX  DE  L’UNION  MÉDICALE  POUR  LA  VEUVE  D’UN  CONFRÈRE. 


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Deuxi'eme  souscription  de  la  ville  de  Nantes  et  du  département  de  la  Loire-Inférieure. 
MM.  Barthélemy,  d.-m.  à  Nantes,  3  fr.;  Anizon,  id.,  5  fr.;  Charruau,  id.,  5  fr.;  Cochard, 
id.,  5  fr.;  Hignard,  id.,  5  fr.;  Barjolle,  id.,  3  fr.;  Chartier,  id.,  5  fr.;  Couane,  id.,  5  fr.;  Pli- 
hon,  id.,  5  fr.;  L.  Pineau,  id.,  5  fr.;  L.  Ripoche,  id.,  2  fr.;  Romane,  id.,  5  fr.;  Jh.  Foulon, 
id.,  5  fr.  ;  Papin  Clergerie,  id..  5  fr.;  de  Rostaing  Dérivas,  id.,  5  fr.;  Lamoureux,  id.,  5  fr.  ; 
Blanchet,  id.,  5  fr.;  Peyré,  id.,5  fr.;  Gaterre,id.,  5  fr.;  Charyau,id,  5  fr.,  Richard,  id.,5fr.; 
Pichery,  id.,  5  fr.;  Roquette,  id.,  5  fr.;  Barré  fils, id.;  5  fr.;  Tigé,  id.,  5  fr.  ;  Gicqueau,id.,  5  fr.; 
Kostvrewski,  id.,  5  fr.;  Derouet,  id.,  2  fr.  ;  Maisonneuve,  id.,  5  fr.;  Eugène  Thibault,  id., 
2  fr.;  Berruyer,  id.,  3  fr. ;  Guépin,  id.,  10  fr.;  Couprie,  avocat,  5  fr.  —  Total.  .  .  155  fr. 

Souscription  du  Conseil  général .  100  fr. 


Le  Gérant,  G.  RiCHELOT. 


Paris.  Typographie  Félix  Maltestb  et  G®,  rue  (les  Deiix-Portes-Saint-Sauveur,  32, 


L’UNION  MÉDICALE. 


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L’Eau  «Je  E’ougncsi  est  employée  depuis  plus 
de  trois  siècles,  avec  succès,  dans  les  maladies  de 
l’estomac  (dyspepsies,  gastralgie,  etc.),  du /'oie, de 
la  rate,  du  pancréas,  des  reins  et  de  la  vessie 
(gravelle,  goutte,  catarrhe  vésical,  coliques  néphré¬ 
tiques  et  hépatiques,  diabète ,  albuminurie);  dans 
les  affections  générales  asthéniques  (chlorose, 
scrofule,  convalescences,  etc.).Priseen  mangeant, 
mêlée  au  vin,  elle  est  très-utile  pour  les  personnes 
qui  ont  la  vessie  et  l’estomac  paresseux. 

Prix  :  75  c.  la  bouteille.  —  2  fr.  la  boîte  de  pas¬ 
tilles.— Dtebr  central;  60,  rue  Caumartin. Paris. 


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Depuis  vingt  ans,  le  Collodion  élastique  ou  mé¬ 
dicinal  est  préparé  spécialement  à  la  pharmacie 
ROGÉ,  et  les  nombreuses  expériences  qui  ont  établi 
son  efficacité  dans  les  Péritonites,  les  Érysipèles, 
les  Rhumatismes,  la  Variole,  les  Entorses  et  les 
Inflammations  en  général,  ont  toutes  été  faites  avec 
le  Collodion  Rogé,  t2,  r.  Yivienne.  Prix  :  2-50  le  fl. 


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Brevetés  s.  g.  d.  g. 

Seuls  approuvés  par  l’Académie  impériale  de 
médecine  et  honorés  de  Médailles  aux  expositions 
de  Londres,  Paris,  etc.,  sont  souverains  dans  le 
traitement  du  Diabète,  étant  privés  des  principes 
féculents  du  blé;  des  Maladies  d’estomac  et  de 
Consomption,  réunissant  dans  un  petit  volume 
les  principes  les  plus  azotés  et  les  plus  favorables 
à  la  nutrition. 

Dépôt  général  à  Paris,  r.  d.Grands-Augustins,24. 

Se  trouvent  aussi  dans  toutes  les  succursales 
de  la  Compagnie  fermière  de  Vichy,  et  les  princi¬ 
paux  pharmaciens  de  chaque  ville. 

Ne  pas  confondre  ces  produits  avec  d’autres  pro¬ 
duits  dits  au  gluten,  mais  qui  n’en  contiennent 
qu’une  proportion  insignifiante. 


huile 

DE  BERTHE 


Extraite  des  foies  de  morues  par  M.  Beethé,  au 
moyen  d’un  procédé  approuvé  par  l’Académie  de 
médecine.  2-50  le  flacon.  Dépôt,  i54,  r.  &t- Honoré. 

T>réparalioiis  de  Perclilonire  de  fer 

A  du  D' DELEAU,  méd.  du  Dépôt  des  condamnés. 

Solution  normale  à  30°;  Solution  caustique  k  45°. 
Sirop,  Pilules,  Pommades.  Injections  pour  hommes 
et  pour  femmes. 

Dépôt  général ,  ancienne  phar.  BAUDRY ,  rue  de 
Richelieu,  44,  k  Paris,  G.  KOCH,  successeur. 


PAPIER  WLINSL 

Papier  chimique  perfectionné  ;  puissant  dériva¬ 
tif;  emploi  facile.  Son  effet,  prompt  et  sûr,  peut 
être  prolongé  suivant  le  désir  du  médecin.  Rem¬ 
place  les  emplât.  de  poix  de  Bourgogne,  stibiéset 
autres  analogues.  Boîle  :  1  f.  50,  franco  1-60.  Chez 
les  principaux  pharmaciens  ;  à  Paris,  chez  M.  Naü- 
WNAT,  rue  de  la  Cité,  19. 


SIROP  ET  PATE  DE  BERTHË 

A  LA  CODÉINE. 

Absolument  oublié  avant  les  travaux  de  M.  Ber- 
thé  sur  la  codéine ,  cet  alcaloïde  a  repris  depuis 
lors  dans  la  thérapeutique,  la  place  que  lui  avaient 
conquise  les  savantes  observations  de  Magendie, 
Martin-Solon,  Barbier  (d’Amiens),  Aran,  Vigla,  etc. 
Ses  propriétés  calmantes,  utilisées  on  peut  le  dire 
par  la  généralité  des  médecins,  sont  tellement  con¬ 
nues  et  appréciées ,  que  le  Sirop  et  la  Pâte  de  Ber- 
thé  peuvent  se  dispenser  de  toute  énonciation 
louangeuse.  En  nous  contentant  de  rappeler  que 
les  premiers  expérimentateurs  les  ont  employés 
avec  succès  contre  les  rhumes,  les  coqueluches, 
les  bronchites,  les  affections  nerveuses  les  plus 
opiniâtres,  etc.,  etc.,  nous  insisterons,  auprès  des 
MÉDECINS,  pour  qu’ils  spécifient  sur  leurs  ordon¬ 
nances  le  nom  de  Sirop  ou  Pâte  de  Berthé  à  la 
codéine.  La  contrefaçon  est  si  habile,  que  si  nous 
n’y  prenions  garde ,  elle  aurait  bientôt  discrédité 
ces  utiles  préparations.  A  la  pharmacie  du  Louvre, 
151 ,  rue  St-Honoré,  k  Paris. 


AVIS  ESSENTIEL. 

Il  est  impossible,  avec  les  moyens  ordinaires,  de 
procurer  aux  malades  les  changements  de  position, 
l’Iiygiène,  les  évacuations,  opérations,  pansements  et 
bains.  Pour  un  franc  par  jour  à  peu  près  on  a  celte 
facilité  avec  le  Lit  mécanique  de  la  Maison  CELLE, 
18,  rue  Serpente.  Tout  le  monde  peut  manœuvrer 
cet  appareil  ;  une  seule  personne  suffit  à  tous  les  be¬ 
soins  qu’exige  la  maladie  la  plus  grave. 
i$|téciaSité  de  X.its  et  lEauteuiis  mécani¬ 
ques,  Ciarde-Robes,  Portoic-eet  Trans  ¬ 
port  de  Malades. 

CELLE,  18,  rue  Serpente,  près  l’École-de-Médecine, 
à  Paris. 


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Lamartine.  40  c.  Aux  pharm.  Dépôt  en  tous  pays, 

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croton,  etc. 

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Tous  les  Sparadraps  et  Papiers  emplastiques 
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L’UN  ION  MÉDICALE. 


PEPSINE  LIQUIDE  DE  BESSON 


HUILE  DE  FOIE  DÈ  MORUE  DÉSINFECTÉE 


AVIS  A  MM.  LES  MÉDECINS. 


En  venant  remercier  les  Médecins  des  dépariemenis  les  plus  nevreux  de  rance,  et  notam¬ 
ment  ceux  de  riiôpilal  de  Rocheforl,  des  remarques  et  désirs  qu’ils  ont  bien  voulu  trans¬ 
mettre,  nous  nous  empressons,  pour  répondre  à  celle  des  remarques  le  plus  souvent  exprimée, 
de  mettre  à  la  disposition  de  la  Pharmacie  du  Quinoïde- Armand  à  l’étal  sec.  De  cette  façon 
il  pourra  être  ordonné  comme  le  sulfate  de  quinine.  Son  innocuité  de  plus  en  plus  constatée, 
et  surtout  son  prix  peu  élevé,  le  feront  certainement  préférer  dans  la  majorité  des  cas  où  la 
quinine  est  indiquée. 

Bourières  Düblanc,  pharmacien,  221,  rue  du  Temple,  et  dans  les  principales  Pharmacies 
et  Drogueries  de  France  et  de  l’étranger. 

Au  même  dépôt  :  l’A/coo/C,  les  Dragées,  le  Vin  et  X'Èlinr  du  Quinoïde- Armand. 

Prix  :  Le  kilo,  33  flacons  de  30  grammes,  80  fr.  —  Le  flacon  de  30  grammes,  3  fr. 


Fabricant  d  fournisseur  de  la  Pepsine  dans  les  hôpitaux. 

Le  SIROP  DE  PEPSINE  A  L’ÉCORCE  D’ORANBES  AMÈRES  de  BESSON  est  employé  avec  succès 
dans  toutes  les  formes  de  Dyspepsies,  Gastrites  ou  Gastralgies,  une  à  deux  cuillerées  avant 
chaque  repas,  —  Il  résulte  des  expériences  faites  dans  les  hôpitaux  que  la  Pepsine  liquide 
est  la  seule  qui  possède  des  propriétés  digestives,  et  que  la  Pepsine  en  poudre  ou  amylacée 
est  un  mélange  complètement  inerte.  (V.  la  France  médicale  du  16  décembre  1865  et  \' Abeille 
médicale  dU  1"  janvier  1866.  —  Prix  :  3  fr.  le  flacon. 

Dépôt  dans  toutes  les  Pharm.  de  la  France.  A  Lyon,  pharmacie  Besson,  12, cours  Morand. 


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La  propriété  antispasmodique  de  V  Ambre  jaune 
{succin)  est  une  vérité  acquise  à  la  clinique  médi¬ 
cale.  C’est  à  V  acide  succinique  que  les  émanations 
des  épurateurs  à  gaz  doivent  leur  principal  effet 
dans  le  traitement  de  la  coqueluche.  La  tliérapeu- 
tique  possède  peu  de  médicaments  dont  les  effets 
soient  aussi  prompts  et  aussi  constants  que  cette 
préparation  dans  la  coqueluche,  la  toux  nerveuse, 
les  convulsions,  la  chorée,  les  coliques  des  nou¬ 
veau-nés. 

Pharm.  Chanteaud.  54,  rue  du  Commerce,  Paris. 


IVIUSCULINE-GUiCHON 

lie  plus  précieux  et  ïe  plus  réparateur 
fies  analeptiques  connus. 

Préparation  unique  faite  sans  le  concours  de  la 
chaleur,  avec  la  fibrine  charnue  ou  la  partie  nutri¬ 
tive  de  la  viande  crue.  La  MUSCULINE  est  sous 
forme  de  bonbons  très-agréables  et  pouvant  se 
conserver  indéfiniment.  Expérimentée  avec  le  plus 
grand  succès  dans  les  hôpitaux  et  à  l’ Hôtel-Dieu 
de  Paris. 

C’est  l'alimentation  réparatrice  par  excellence 
des  constitutions  débiles  et  des  convalescents. 
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Chez  GUICHON,  pharm.  à  Lyon  ;  à  Paris,  CHE¬ 
VRIER,  pharm.,  r.  du  Faubourg-Montmartre,  21. 


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l’Oppression,  la  Grippe  et  les  Glaires.  Facilitent 
l’expectoration.  Pectoral  laxatif  employé  dans  les 
maladies  inflammatoires.  A  Paris,  t8,  rue  Fontaine- 
Molière-,  en  province,  dans  les  pharmacies. 


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par  les  DRAGÉES-GRIMAUD  aîné ,  de  Poitiers. 
Dépôt  chez  l’inventeur,  à  Poitiers.  —  Paris,  7,  rue 
de  la  Feuillade.  —  Pnx  :  5  fr.  la  boîte. 


Aw  moyen,  dn  CS-ondroi».  et  dn  Xtaume  de  TOIiU 

Cette  huile  est  d’une  odeur  et  d’une  saveur  agréables.  Le  mode  de  désinfection  ne  nuit  en  rien 
h  ses  propriétés  thérapeutiques.  Elle  est  facilement  administrée  même  aux  personnes  les  plus  dé¬ 
licates,  et  est  d’une  digestion  plus  facile  que  l’huile  ordinaire. 

Lire  les  observations  et  rapports  médicaux  contenus  dans  la  brochure. 

Pharmacie  CHEVRIER,  2i,  rue  du  Faubourg-Montmartre,  îi  Paris. 

Dépôt  dans  les  principales  pharmacies  de  chaque  ville. 


Vingtième  année. 


No  53. 


Samedi  24  Mars  1866. 


L’UNION  MEDICALE 

"poun  ’  JOURNAL  D’ABOXXEBOT 

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Ce  Journal  paraît  trois  fols  par  Semaine,  le  MABDI,  le  le 

Ef  FORME,  PAR  ANNÉE,  4  BEAUX  VOLUMES  IN-S®  DE  PLUS  DE  600  PAGES  CHACUN- 

Tout  ce  ([ùi  concerne  la  P.édaction  doit  être  adressé  à  M.  le  Docteur  Amédée  ï.Axoim ,  Rédacteur  en  chef.  —  Tout  ee  nut 
<  ■  concerne  l’Administration,  à  M.  le  Gérant,  rue  du  Faubourg-Montmartre,  56. 

‘  Les  lettres  et  Paquets  doivent  être  affranchis. 

BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE. 


DES  TUMEURS  ANÉVRYSMALES  DES  ARTÈRES  DU  CERVEAU,  par  !e  docteur  Goüguenheim,  ancien 
interne  des  hôpitaux  de  Paris.  In-8“  de  125  pages.  —  Prix  :  2  fr.  50  c.  franco. 

LEÇONS  SUR  LE  DIAGNOSTIC  ET  LE  TRAITEMENT  DES  MALADIES  CHIRURGICALES  faites  à  l'ho- 
pital  de  la  Charité,  par  le  professeur  Velpeau,  recueillies  et  publiées  par  A.  Regnard, 
interne  des  hôpitaux;  revues  par  le  professeur.  In-8“  de  60  pages.  Prix  :  1  fr.  50  c.  franco. 

DE  LA  TRICHINE  ET  DE  LA  TRICHINOSE,  par  le  docteur  Henri  Rodet.  Deuxième  édition.  Ia-8* 
de  50  pages,  et  une  planche  dessinée  par  Laekerbaüer.  —  Prix  :  1  fr.  50  c.  franco. 

Ces  trois  ouvrages  se  trouvent  chez  Ad.  Pelahaye,  libraire-éditeur,  place  de  l’École-de- 

Médecine,  23,  à  Paris. 

DE  L’EXERCICE  DE  LA  MÉDECINE  PAR  LES  PRÊTRES  ET  LES  COMMUNAUTÉS  RELIGIEUSES.  Rap¬ 
port  présenté  à  la  Société  de  prévoyance  et  de  secours  mutuels  des  médecins  du  départe¬ 
ment  de  la  Moselle,  par  le  docteur  P.-X.  Finot,  membre  de  la  Commission  administrative. 
In-8".  Metz,  1866.  Chez  M”®  veuve  Lorette,  rue  du  Petit-Paris. 

DES  CAUSES  DE  LA  MORT  A  LA  SUITE  DES  BRULURES  SUPERFICIELLES;  —  DES  MOYENS  DE 
L’ÉVITER ,  par  le  docteur  Baraduc.  Chez  l’auteur,  rue  de  Vaugirard,  A8,  à  Paris. 

TRAITÉ  PRATIQUE  DES  MALADIES  DES  YEUX,  contenant  des  résumés  d’anatomie  des  divers 
organes  de  l’appareil  de  la  vision,  par  le  docteur  Fano,  professeur  agrégé  à  la  Faculté  de 
médecine  de  Paris.  Tome  Ophthalmoscopîe,  Maladies  de  l'orbiie,  des  voies  lacrymales, 
des  paupières  et  de  la  conjonctive.  Un  vol.  in-S”  de  6Z|2  pages,  illustré  de  70  figures  inter¬ 
calées  dans  le  texte  et  de  20  dessins  en  chromo-lithographie. —  iTix  :  9  fr.  franco.  Chez 
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Paris,  chez  J. -B.  Baillière  et  fils,  rue  Ilaulefeuille,  19.  - 


L’UNION  MÉDICALE. 


ONE  DES  CAUSES  DE  LA  MORTALITÉ  CHEZ  LES  ENFANTS. 


Il  résulte  des  faits  recueillis  depuis  1848  et  consignés  dans.le  mémoire  deM.  Mouriès, 
approuvé  par  l’Académie  de  médecine  de  Paris  et  couronné  par  l’Institut  de  France 
au  concours  du  prix  Montyon  en  1854,  qu’une  des  principales  causes  de  la  grande  mor¬ 
talité  chez  les  enfants  provient  de  l’insuffisance,  dans  leur  alimentation,  du  phosphate 
de  chaux  ou  principe  générateur  du  système  osseux. 

En  effet,  dès  la  première  enfance,  le  seul  régime  du  nouveau-né  est  le  fait  de  la 
nourrice.  Le  lait  type,  le  lait  normal  contient  2  grammes  et  demi  de  principe  des 
os  par  litre.  En  réunissant  les  analyses  de  MM.  Dumas,  Megenhoffen,  Simon, 
Schwartz,  Mouriès,  etc.,  on  trouve  que  sur  dix  nourrices  il  n’y  en  a  à  peu  près 
qu’une  dont  le  lait  soit  irréprochable  sous  ce  rapport;  celui  des  autres  contient  de  un 
tiers  à  un  cinquième  de  la  dose  nécessaire;  une  grande  partie  en  contient  à  peine 
des  traces.  Ces  dernières  tuent  à  coup  sûr  l’enfant  qu’elles  sont  destinées  à  nourrir,  et 
dans  la  plupart  des  autres  cas,  l’enfant  qui  se  trouve  à  l’époque  de  la  vie  où  la  crois¬ 
sance  est  le  plus  rapide,  végète  chétif  et  pâle,  souvent  incapable  de  résister  aux  ma¬ 
ladies  du  jeune  âge. 

Un  peu  plus  tard,  au  moment  où  l’enfant  essaye  ses  premiers  pas,  les  os  n’ayant 
pas  acquis  la  solidité  nécessaire,  faute  de  nutrition  convenable,  surviennent  des 
déviations  souvent  dificiles  à  guérir  par  la  suite. 

Enfin  au  moment  de  la  dentition,  le  principe  générateur  des  dents,  le  phosphate  de 
chaux  n’étant  pas  absorbé  en  quantité  suffisante,  les  dents  ne  se  forment  que  lente¬ 
ment,  avec  difficulté,  et  de  là  ces  convulsions  si  redoutées  et  trop  souvent  fatales 
pour  l’enfant. 

La  causé  du  mal  étant  bien  déterminée,  le  remède  était  facile  à  indiquer.  En  effet, 
le  moyen  bien  simple  de  suppléer  à  l’indigence  du  lait  est  de  l’enrichir  du  produit  qui 
lui  manque.  Qu’on  ajoute  à  la  nourriture  ordinaire  d’une  nourrice  du  phosphate  de 
chaux  assimilable,  et  son  lait,  de  pauvre  qu’il  était  devient  riche  en  principe  consti¬ 
tutif  des  os,  ainsi  que  l’analyse  l’a  démontré.  M.  Mouriès  à  résolu  habilement  le  pro¬ 
blème  en  combinant  le  phosphate  de  chaux  provenant  de  la  décomposition  des  os 
avec  l’albumine.  Ce  produit,  désigné  sous  le  nom  ù'ostéine,  est  livré  sous  forme  de 
semoule  et  sous  forme  de  poudre,  ce  qui  permet  de  le  prendre  facilement  en  potage 
comme  la  semoule  ordinaire,  ou  de  l’ajouter  aux  aliments  quotidiens.  Les  résultats 
constatés  de  l’emploi  de  la  semoule  de  M.  Mouriès  donnée  soit  aux  nourrices,  soit 
directement  aux  enfants,  ont  confirmé  d’une  manière  certaine  que  dans  la  majo¬ 
rité  des  cas,  c’est  faute  d’une  alimentation  assez  riche  en  phosphate  de  chaux  que 
l’enfant  s’étiole  et  dépérit. 

Les  observations  soumises  à  la  commission  de  l’Académie  ont  été  des  plus  signifi¬ 
catives,  à  cause  du  choix  des  enfants.  M.  le  docteur  Pégot-Ogier,  médecin  des  éta¬ 
blissements  de  charité  du  cinquième  arrondissement,  a  choisi  18  femmes  qui  dans 
leur  ensemble  avaient  eu  22  enfants.  Sur  ces  22  enfants,  8  étaient  morts  la  première 
année,  et  les  14  survivants  étaient  frêles  et  lymphatiques.  C’est  dans  ces  mauvaises 
conditions  qu’on  a  voulu  voir  les  effets  de  cette  alimentation.  Ces  femmes  ont  donc 
pris  tous  les  jours  deux  potages  préparés  avec  la  semoule  de  M.  Mouriès,  rien  n’étant 
changé  à  leurs  habitudes.  Après  la  première  année,  3  enfants  étaient  morts  de  ma¬ 
ladies  accidentelles,  elles  11  autres  jouissaient  d’une  bonne  constitution. 

Ainsi  les  mêmes  femmes  qui  avaient  dans  les  conditions  ordinaires  perdu  8  enfants 
sur  22,  n’en  avaient  perdu  que  3  sur  14  sous  l’influence  du  nouveau  régime;  et  tan¬ 
dis  qu’au  début  du  traitement  les  enfants  étaient  frêles  et  lymphatiques,  à  la  fin  ils 
offraient  toutes  les  apparences  d’une  santé  parfaite.  ’ 


D^  Ch.  Remy. 


r 


L’UNION  MÉDICALE. 


SOMMAIRE. 


Samedi  24  Mars  1866. 


1.  Pakis  :  Sur  la  séance  de  l’Académie  des  sciences,  —  II.  Chirurgie  :  Observations  de  taille  prérec¬ 
tale,  suivies  de  réflexions.  —  III.  Pathologie:  La  fièvre  pernicieuse  est-elle  rare  à  Paris? —  IV. 
Académies  et  Sociétés  savantes.  Société  médicale  des  hôpitaux  :  Correspondance.  —  Discussion  sur 
l’ihoculation  du  tubercule.—  V,  Courrier.—  VI.  Feuilleton  :  Solennité  du  15  février  1866  a  ta  Faculté 
de  médecine  de  Montpellier. 


Paris,  le  23  Mars  1866. 

BULLETIN. 

SInr  la  séance  de  l’Académie  des  sciences. 

Dans  le  comité  secret  de  la  précédente  séance,  M.  Chasles,  au  nom  de  la  section 
de  géométrie,  avait  présenté  la  liste  suivante  de  candidats  pour  ta  place  de  correspon¬ 
dant,  vacante  par  suite  du  décès  de  sir  William  Hamilton  : 

En  première  ligne,  M.  Riemann,  à  Gœttingue. 

En  seconde  ligne,  et  par  ordre  alphabétique,  MM.  Borchardt,  à  Berlin;  Brioschi,  à 
Florence;  Clebsch,  à  Giessen;  Hesse,  à  Kœnigsberg;  de  Jonquières,  à  Toulon;  Kro- 
necker,  à  Berlin;  Richelot,  à  Kœnigsberg;  Rosenhain,  à  Berlin  ;  Weierstrass ,  à 
Berlin. 

Lundi,  l’Académie  a  procédé  à  l’élection  par  la  voie  du  scrutin. 

Sur  40  votants,  M.  Riemann  ayant  obtenu  39  suffrages,  a  été  élu.  Une  voix  a  été 
donnée  à  M.  Brioschi. 

Le  reste  de  la  séance  a  été  consacré  à  l’audition  d’une  lecture  de  M.  Daubrée,  ren¬ 
dant  compte  de  la  découverte  faite  par  M.  Friedel  d’un  arséniate  de  zinc  hydraté;  — 
et  au  dépouillement  de  la  correspondance,  M.  le  Secrétaire  perpétuel  a  lu,  d’une  voix 
lente  et  douce,  avec  complaisance,  une  interminable  lettre  de  M,  Civiale  fils,  qui  fai¬ 
sait  hommage  à  l’Académie  d’une  série  de  photographies  représentant  la  chaîne  des 
Alpes.  Ces  photographies  nous  ont  paru  fort  belles.  A  ce  titre,  et  aussi  parce  qu’elles 


FEUILLETON. 


SOLENNITÉ  DD  15  FÉVRIER  1866  A  LA  FACULTÉ  DE  MÉDECINE  DE  MONTPELLIER. 

La  distribution  des  récompenses  accordées  aux  élèves  de  la  Faculté  de  médecine  de  Mont¬ 
pellier,  qui  se  sont  distingués  par  leurs  services,  à  l’occasion  de  la  dernière  épidémie  de 
choléra,  a  offert  le  caractère  d’une  belle  fête  universitaire,  à  laquelle  l’élite  de  la  population 
de  notre  cité  s’était  rendue  avec  le  plus  sympathique  empressement. 

Bien  avant  l’heure  fixée  pour  l’ouverture  de  la  séance,  le  vaste  amphithéâtre  de  l’École  a 
été  envahi  par  la  foule.  Vers  midi  sont  venus  prendre  place  sur  les  sièges  qui  leur  avaient 
été  réservés  M.  le  premier  président  de  Labaume;  M.  Garnier,  préfet  de  l’Hérault;  M.  le 
général  Levassor-Sorval,  commandant  le  département  ;  M.  le  procureur  général  Dessaurel  ; 
M.  Alazard,  secrétaire  général,  et  M.  Durand  de  Villers,  colonel  du  3'  régiment  du  génie. 

M.  le  vice-amiral  de  Lugeol  honorait  également  de  sa  présence  cette  solennité.  MM.  les 
membres  des  Facultés  des  sciences  et  des  lettres  et  de  l’École  de  pharmacie  occupaient  leurs 
places  habituelles.  Des  dames  en  brillantes  toilettes  garnissaient  les  autres  parties  de  l’enceinte 
d’honneur.  . 

A  midi  et  demi  M.  le  recteur  Donné  est  entré  suivi  de  la  Faculté  de  médecine,  et  après 
avoir  pris  place  sur  l’antique  siège  présidentiel,  il  a  déclaré  la  séance  ouverte,  et  a  donné 
la  parole  à  M.  Fonssagrives,  professeur  d’hygiène,  pour  prononcer  un  discours  de  circons¬ 
tance;  ce  discours  remarquable,  que  nous  serions  heureux  de  pouvoir  donner  à  nos  lecteurs, 
s’il  n’était  trop  étendu,  a  été  fréquemment  interrompu  par  dq  vifs  applaudissements. 

Tome  X?1TX,  —  Nouvelle  série.  35 


I 


L’UNION  MÉDICALE. 


546 


concernent  les  montagnes,  sujet  de  prédilection  de  M.  Élie  de  Beaumont  (les  noms 
obligent),  et  encore  parce  que  le  photographe  est  fils  d’un  collègue,  il  ne  faut  pas 
s’étonner  que  cette  communication  ait  eu  les  honneurs  de  la  séance.  Pendant  que 
M.  le  Secrétaire  perpétuel  dégustait  sa  lecture,  un  immortel  d’humeur  plaisante  est 
venu  nous  faire  un  mot,  qui  trouvera  grâce  aux  yeux  de  M.  Civiale,  nous  l’espérons. 
Ce  n’est  qu’un  mot  :  «  Il  y  a,  disait  cet  académicien,  toujours  un  peu  de  calcul  au 
fond  des  relations  de  M.  Civiale  avec  ses  collègues.  «Voilà  ce  que  produisent,  par 
réaction,  les  lectures  qui  se  prolongent  trop  longtemps. 

La  correspondance  de  l’avant-dernière  séance  comprenait  un  certain  nombre  de 
lettres  que  M.  Coste  avait  mentionnées  en  bloc,  disant  :  MM.  tels  et  tels  remercient 
l’Académie  des  récompenses  qui  leur  ont  été  accordées.  Or,  parmi  les  noms  cités,  se 
trouvait  celui  de  notre  confrère  et  collaborateur,  le  docteur  Pellarin,  qui  n’avait  reçu 
aucune  récompense,  mais  dont  le  nom,  ainsi  que  j’en  ai  fait  la  remarque  dans  un 
précédent  Bulletin,  était  assez  défiguré  pour  n’ôlre  reconnu  que  par  ses  amis.  Un 
remercîment  de  sa  part  eût  donc  été  plus  que  de  l’abnégation.  En  réalité,  voici  la 
lettre  adressée  par  lui  à  M.  le  Secrétaire  perpétuel  : 

«  La  commission  du  prix  Bréant  (auquel  je  n’ai  jamais  eu  d’ailleurs  la  prétention 
d’aspirer),  dans  son  rapport  sur  le  concours  de  1865,  m’a  fait  l’honneur  de  men¬ 
tionner  favorablement  mes  observations  de  1849  sur  la  propriété  que  possèdent  les 
déjections  cholériques  de  transmettre  le  choléra.  Le  suffrage  de  l’Académie  des 
sciences,  même  dans  ses  manifestations  les  plus  réservées  ,  est  d’un  trop  haut  prix  à 
mes  yeux  pour  que  je  ne  tienne  pas  à  ce  que  mon  nom  (Pellarin) ,  transformé  par 
erreur  en  celui  de  Pellagrin,  soit  rétabli  dans  le  document  académique.  » 

Jusqu’à  présent,  aucune  rectification  n’a  été  faite,  pas  plus  que  n’a  été  expliqué  le 
mystère  du  lauréat  dont  j’ai  parlé.  Seulement,  le  nom  de  ce  lauréat  ayant  été  donné 
par  mes  confrères  du  grand  format,  je  n’ai  plus  de  raison  pour  le  taire  :  c’est  M.  le 
docteur  Joulin,  agrégé  de  la  Faculté.  Une  somme  de  1,000  fr.  lui  a  été  accordée;  il 
l’a  touchée;  mais  la  mention  dans  le  programme  des  prix  n’en  a  pas  été  faite.  On  me 
dit  que  la  chose  n’est  pas  sans  exemple.  J’igno'fais  sur  ce  point,  je  l’avoué,  lés 
usages  académiques,  et  je  les  trouve,  s’ils  sont  tels  qu’on  me  l’affirme,  au  moins 
étranges. 

Dr  Maximin  Legrand. 


Ce  discours,  où  la  profondeur  philosophique  de  la  pensée  s’éclaire  d’une  si  vive  lumière 
morale  et  s’anime  des  plus  nobles  sentiments  de  l’honneur  et  du  dévouement,  a  été  suivi 
d’une  triple  salve  de  bravos  qui  ont  accompagné  jusqu’à  sa  place  l’éminent  professeur. 

M.  le  Recteur  a  donné  ensuite  lecture  des  lettres  de  M.  le  ministre  de  l’Instruction  publi¬ 
que,  félicitant  les  élèves  du  dévouement  avec  lequel  ils  ont  soigné  les  cholériques,  et  de 
l’empressement  qu’ils  ont  mis  à  se  porter  sur  les  lieux  où  leur  présence  était  nécessaire. 

Voici  la  lettre  de  M.  Duruy,  qui  ne  fait  pas  moins  d’honneur  aux  sentiments  du  ministre 
qu’elle  est  honorable  pour  les  élèves  ; 


tt  Paris,  le  15  janvier  1866. 


«  Monsieur  le  Recteur , 

«  J’ai  l’honneur  de  vous  adresser  une  ampliation  de  l’arrêlé,  en  date  du  1“  janvier  1866, 
par  lequel  des  récompenses  sont  décernées  aux  étudiants  de  la  Faculté  de  médecine  de 
Montpellier  qui  se  sont  distingués  par  leur  dévouement  pendant  l’épidémie  cholérique  qui  a 
sévi  à  Toulon  et  à  Arles. 

«  L’abnégation  de  ces  jeunes  gens  qui,  à  l’époque  des  vacances,  n’ont  pas  hésité  à  quitter 
leurs  familles  pour  aller  au  loin  s’exposer  courageusement  au  danger,  est  au-dessus  de  tout 
éloge.  Déjà,  Sa  Majesté  a  daigné,  dans  sa  haute  sollicitude,  leur  accorder  un  éclatant  témoi¬ 
gnage  de  sa  satisfaction  en  donnant  à  l’un  d’entre  eux,  M.  Gayal,  la  croix  de  la  Légion  d’hon¬ 
neur,  comme  l’Empereur  la  donne  au  drapeau  d’un  régiment  victorieux.  Mais,  bien  que 
l’éclat  de  cette  distinction  si  justement  méritée  doive  rejaillir  sur  tous,  Sa  Majesté  a  voulu 
qu’une  récompense  personnelle  fût  attribuée  à  chacun  de  ceux  qui  se  sont  montrés  dignes 
de  la  reconnaissance  publique. 


L’UNION  MÉDICALE. 


547 


CHIRURGIE. 


OBSERVATIONS  DE  TAILLE  PRÉRECTALE,  SUIVIES  DE  RÉFLEXIONS; 

Par  le  docteur  Notta  , 

Chirurgien  de  l’hôpital  de  Lisieux,  membre  correspondant  de  la  Société  de  chirurgie  de  Paris,  etc. 

La  taillé  bilatérale  est  une  des  opérations  qu’un  chirurgien,  au  début  de  sa  car¬ 
rière,  aborde  avec  le  plus  d’hésitation.  Ç’est  que,  en  effet,  l’on  a  présentes  à  l’esprit 
toute.s  les  recommandations  des  maîtres  et  des  auteurs.  On  ne  saurait  se  défendre  de 
la  crainte  de  léser  le  bulbe  ou  d’ouvrir  le  rectum,  et  c’est  souvent  en  voulant  éviter 
l’un  que  l’on  blesse  l’autre. 

J’ai  eu  dernièrement  l’occasion  de  pratiquer  deux  fois  la  taille  périnéale,  et  j’ai 
évité  avec  tant  de  facilité  ces  deux  écueils  en  employant  le  procédé  de  M.  Nélaton, 
désigné  sous  le  nom  de  taille  prérectale,  qu’il  m’a  paru  utile  de  faire  connaître  ces 
faits  et  d’appeler  l’attention  sur  une  méthode  qui  donne  à  l’opération  de  la  taille  une 
sûreté  et  une  précision  inconnues  jusqu’alors. 

Le  premier  malade  que  j’ai  opéré  était  dans  des  conditions  déplorables  :  Il  avait 
été  lithotritié  par  un  spécialiste  de  Paris  trois  ans  auparavant.  La  pierre  s’était  repro¬ 
duite,  et,  depuis  un  an,  il  était  dans  des  souffrances  atroces  et  n’avait  jamais  con¬ 
senti  à  se  laisser  sonder.  J’obtins  de  lui  passer  une  sonde  dans  la  vessie  et  je  reconnus 
l’existence  d’une  pierre.  Il  était  miné  par  une  fièvre  hectique,  ne  prenait  aucune 
nourriture  depuis  un  mois,  et  était  dans  un  tel  état  d’épuisement  que  je  ne  voulais 
pas  l’opérer,  craignant  de  le  voir  succomber  pendant  l’opération.  Je  dus  cependant 
céder  aux  instances  du  malade  et  de  la  famille.  L’opération  se  fit  avec  la  plus  grande 
facilité,  sans  lésion  du  bulbe  et  du  rectum.  Un  calcul  de  4  centimètres  sur  3  de 
large  fut  extrait;  mais  le  malade  s’éteignit  six  jours  après,  ne  présentant  d’ailleurs 
aucun  accident  du  côté  de  la  plaie  périnéale.  Tous  les  détails  de  l’opération  étant 
exactement  les  mêmes  que  ceux  de  l’observation  suivante,  je  ne  les  mentionne  pas 
pour  éviter  les  redites.  J’ai  crû  devoir  seulement  indiquer  le  fait  en  insistant  sur  ce 
point  que  la  mort  du  malade  était  prévue  et  ne  saurait  être  en  aucune  façon  attribuée 


«  Tel  . est  l’objet  du  décret,  en  date  du  5  décembre  1865,  rendu  sur  ma  proposition,  qui 
accorde  aux  étudiants  en  médecine,  signalés  par  leur  dévouement  au  soulagement  des  ma¬ 
lades  atteints  par  le  choléra,  la  gratuité  des  droits  qui  leur  restent  à  acquitter  pour  l’achè¬ 
vement  de  leurs  éludes. 

«  Vingt  étudiants  de  la  Faculté  de  médecine  de  Montpellier  sont  appelés,  aux  termes  de 
l’article  3  de  l’arrêté  du  1®'  janvier  1866,  à  jouir  du  bénéfice  de  celte  décision  impériale;  ce 
sont  : 

«  1*  Pour  les  services  rendus  à  Toulon  : 

«  MM.  Gayal,  Massol,  Hypolite,  Gérard,  Jausion ,  Ferran,  Loaisel  de  Saulnays,  Aulard, 
Azémar,  Miran,  Cambon,  Falc  et  Masse  ; 

«  2“  Pour  les  services  rendus  à  Arles  ; 

«  MM.  Benoît,  Waterîng,  Fanton,  Ollier,  Dutrénit,  Valat  et  de  La  Châtaigneraie. 

«  Ces  étudiants  devront  donc,  à  partir  du  î'®  janvier  1866,  êlre  dispensés  de  tout  droit 
d’inscriptions,  d’examens,  de  thèse,  de  certificats  d’aptitude  et  de  diplôme,  et  être  portés  sur 
les  étals  de  la  Faculté  à  litre  d’élèves  gratuits,  comme  le  sont  les  üls  des  professeurs  ou  les 
lauréats  du  grand  concours. 

«  Si  ces  jeunes  gens  ont  tous  fait  noblement  leur  devoir,  il  en  est  cependant  parmi  eux, 
et  c’est  le  plus  grand  nombre,  dont  les  services  m’ont  paru  mériter  des  récompenses  spé¬ 
ciales. 

«  Le  digne  émule  de  M.  Gayat,  M.  Massol,  qui,  comme  M.  Gayat,  sans  prendre  un  seul 
jour  de  repos,  s’est  rendu  de  Toulon  à  la  Grand’Combe  pour  y  renouveler  les  actes  de 
dévouement  qu’il  venait  d’accomplir  pendant  vingt-cinq  jours  au  milieu  des  plus  pénibles 
épreuves,  est  nommé  officier  d’ Académie.  Veuillez,  en  lui  remettant  le  titre  qui  lui  confère 


L’UNION  MÉDICALE. 


au  procédé  opératoire  qui,  lui,  m’a  donné  tout  ce  qu’il  pouvait  donner,  c’est-à-dire 
sécurité  complète  dans  l’exécution. 

Nous  avons  été  plus  heureux  chez  notre  second  malade  : 

Observation.  —  M.  Leb...,  demeurant  à  Saint-Marlin-de-Fresnay,  d’une  constitution  déli¬ 
cate  et  nerveuse,  maigre,  teint  pâle,  âgé  de  69  ans,  n’a  pas  eu  d’autres  maladies  antécé¬ 
dentes  qu’une  pneumonie,  il  y  a  vingt-deux  ans,  et  une  névralgie  faciale,  il  y  a  huit  ans 
environ. 

Il  y  a  cinq  ans  environ  il  éprouva  pour  la  première  fois  quelques  ditBcultés  pour  uriner. 
Cet  état  persista  pendant  deux  ou  trois  ans,  et  le  malade,  ne  s’en  inquiétant  pas,  ne  consulta 
pas  son  médecin.  Il  était,  dit-il,  obligé  d’attendre  longtemps  la  sortie  de  l’urine  et  éprouvait 
après  de  fortes  cuissons.  Au  mois  de  février  dernier,  il  fut  pris  d’une  rétention  d’urine 
complète  qui  nécessita  le  cathétérisme;  le  cours  des  urines  se  rétablit  ensuite  comme  aupa¬ 
ravant,  seulement,  un  ou  deux  mois  après,  la  rétention  se  reproduisit  et  le  malade  fut 
obligé  de  se  sonder  lui-même  plusieurs  fois. 

Au  mois  d’août  dernier,  les  envies  d’uriner  devinrent  extrêmement  fréquentes.  Il  survint 
de  vives  douleurs  dans  la  verge.  M.  le  docteur  Collas,  de  Saint-Pierre-sur-Dives,  à  l’obli¬ 
geance  duquel  je  dois  ces  détails,  fut  appelé,  et  il  constata  la  présence  d’une  pierre  dans  la 
vessie.  Les  urines  renfermaient  du  muco-pus. 

Le  8  septembre,  appelé  en  consultation  par  le  docteur  Collas,  nous  constatâmes  de  nou¬ 
veau  la  présence  de  la  pierre.  La  grande  irritabilité  du  malade,  les  vives  douleurs  qu’il  res¬ 
sentait  dans  la  vessie,  l’éloignement  du  malade,  qui  ne  voulut  pas  se  décider  à  venir  àja 
ville,  nous  firent  préférer  la  taille  à  la  lithotritie,  et  le  malade  subit  cette  opération 
le  15  septembre. 

Après  l’avoir  placé  comme  à  l’ordinaire  sur  une  table  garnie  d’un  matelas,  en  face  d’une 
fenêtre,  nous  l’endormîmes  avec  le  chloroforme,  puis,  le  cathéter  étant  introduit  dans  la 
vessie,  nous  reconnûmes  encore  la  présence  de  la  pierre,  puis  nous  le  confiâmes  à  un  aide 
pour  qu’il  le  maintînt  fixé  comme  il  convient.  Cela  fait,  nous  pratiquâmes,  àl  centimètre  1/2 
de  l’anus,  une  incision  courbe  à  concavité  dirigée  du  côté  de  l’anus;  puis,  l’index  de  la  main 
•gauche  étant  introduit  dans  l’anus,  le  pouce  de  la  même  main  abaissant  la  lèvre  inférieure 
de  la  plaie,  avec  le  bistouri  tenu  de  la  main  droite,  nous  disséquions  avec  la  plus  grande 
facilité  la  face  antérieure  du  rectum;  si  un  vaisseau  donnait  du  sang,  il  était  lié.  Le  doigt 
introduit  dans  le  rectum  indiquait  d’une  façon  précise  le  point  où  l’on  se  trouvait,  et  j’ar¬ 
rivai  ainsi  avec  la  plus  grande  facilité  jusqu’à  l’extrémité  antérieure  de  la  prostate  sans  voir 
le  bulbe  recouvert  d’ailleurs  par  le  muscle  bulbo-caverneux.  La  pointe  du  bistouri  pénétra 


cette  distinction,  lui  donner  l’assurance  que  l’üniversilé  s’honorera  de  lui  voir  porter  les 
palmes  qu’elle  réserve  à  ses  meilleurs  serviteurs. 

«  Des  ouvrages  scientifiques,  portant  la  mention  qu’ils  sont  donnés  à  titre  de  souvenir 
des  services  rendus  pendant  l’épidémie  cholérique  de  1865,  sont  décernés,  savoir  : 

«  1"  A  MM.  Gayat  et  Massol,  pour  leurs  services  exceptionnels  à  la  Grand’Combe  ; 

«  2°  A  MM.  Hypolite,  Girard,  Jausion,  Ferran,  Loaisel  de  Saulnays,  Autard,  Azémar  et 
Miran,  qui,  accourus  à  Toulon  dès  le  premier  jour  du  fléau,  y  sont  restés  jusqu’au  jour  où  le 
flau  a  disparu  ; 

«  3"  A  MM.  Benoît,  Watering  et  Fanton,  que  tous  les  rapports  qui  m’ont  été  adressés  sur 
les  services  rendus  à  Arles,  s’accordent  à  signaler  en  première  ligne. 

«  Veuillez  remettre  en  mon  nom,  à  chacun  de  ces  Messieurs,  l’ouvrage  qui  lui  est  destiné 
comme  un  témoignage  particulier  du  ministre  de  l’Instruction  publique. 

«  Enfin,  monsieur  le  Recteur,  c’est  avec  bonheur  que,  dans  l’arrêté  du  1“  janvier  1866, 
j’ai  associé  aux  noms  des  étudiants  de  la  Faculté  de  médecine  celui  de  l’un  de  leurs  maî¬ 
tres,  M.  Jacquemet,  qui,  accouru  au  milieu  d’eux  pour  les  secourir  contre  les  atteintes  du 
fléau,  pour  diriger  et  partager  leur  dévouement,  a  failli  devenir  victime  de  son  zèle. 

«  En  nommant  cet  honorable  agrégé  officier  de  l’instruction  publique,  et  en  lui  décernant 
lin  ouvrage  scientifique  à  titre  de  souvenir,  j’ai  voulu  lui  donner  un  témoignage  particulier 
de  l’estime  et  de  la  gratitude  que  sa  noble  conduite  inspire  au  ministre  de  l’Instruction 
publique. 

«  Telle  est,  en  ce  qui  concerne  la  Faculté  de  médecine  de  Montpellier,  la  longue  et  hono¬ 
rable  énumération  des  dispositions  que  renferme  l’arrêté  du  1»  janvier  1866,  dont  vous  êtes 
chargé  d’assurer  1  exécution.  Veuillez  en  remettre  à  M.  le  Doyen  une  copie  certifiée,  qui 


L’UNION  MÉDICALE. 


549 


dans  la  cannelure  du  calhélèr,  l’ouverture  fut  légèrement  agrandie  avec  quelques  mouve¬ 
ments  de  bascule  du  bistouri;  puis  le  lithotome  double  remplaça  le  bistouri,  et,  suivant  la 
cannelure  du  cathéter,  il  pénétra  dans  la  vessie,  et  alors  l’opération  fut  terminée  comme  par 
la  méthode  de  Dupuytren. 

La  pierre,  saisie  avec  les  tenettes,  s’écrasa,  et  ce  ne  fut  qu’après  de  longues  et  pénibles 
tentatives  que  nous  parvînmes  à  extraire  de  la  vessie  des  fragments  de  pierre  qui,  réunis, 
avaient  un  volume  égal  à  celui  d’un  œuf  de  pigeon. 

Le  malade  supporta  parfaitement  cette  opération,  qui  fut  faite  dans  la  matinée;  dans  le 
courant  de  la  journée,  il  dormit  et  fut  assez  calme.  A  cinq  heures  et  demie  du  soir,  il  fut 
pris  d’un  frisson  très- violent  qui  dura  trois  quarts  d’heure;  une  vive  réaction  eut  lieu  :  pouls 
à  100;  nuit  très-agitée. 

Le  lendemain  matin,  le  malade  était  beaucoup  plus  calme.  Le  pouls  à  80.  L’urine  s’écou¬ 
lait  par  la  plaie  périnéale  et  par  la  verge. 

Le  17  septembre,  pouls  à  70.  État  général  satisfaisant.  Deux  parcelles  de  pierre  sont 
expulsées  par  la  plaie.  Urines  muco-purulentes  rendues  par  la  verge  et  par  la  plaie. 

Le  mieux  continue  les  jours  suivants. 

Le  26  septembre.  Depuis  hier,  il  n’est  pas  sorti  d’urine  par  la  plaie  périnéale,  et  l’urine 
rendue  par  la  verge  est  belle  et  ne  présente  plus  que  quelques  nuages.  A  partir  de  ce  mo¬ 
ment,  la  cicatrisation  de  la  plaie  marcha  rapidement,  et,  au  bout  d’une  quinzaine  de  jours, 
le  malade  était  complètement  guéri. 

En  lisant  les  détails  de  cette  observation,  on  doit  bien  se  rendre  compte  des  divers 
temps  de  l’opération  et  des  avantages  qu’elle  présente. 

D’abord,  on  est  à  l’abri  de  l’hémorrhagie  :  on  a  une  plaie  large,  béante  sous  les 
yeux;  si  un  vaisseau  est  divisé,  on  en  fait  immédiatement  la  ligature  avec  la  plus 
grande  facilité.  On  évite  ainsi  ces  hémorrhagies  secondaires  qui  sont  parfois  une 
cause  d’insuccès. 

On  n’a  pas  à  redouter  la  lésion  du  rectum; le  doigt  introduit  dans  cet  intestin  per¬ 
met  d’apprécier  à  quelle  distance  on  est  de  sa  paroi,  et  il  faudrait,  en  vérité,  bien  de 
la  maladresse  pour  l’atteindre. 

Quant  au  bulbe,  non-seulement  on  n’est  pas  exposé  à  le  blesser,  mais,  chez  mes 
deux  opérés,  je  ne  l’ai  même  pas  vu,  il  était  caché  derrière  les  muscles  bulbo- 
caverneux;  d’ailleurs,  on  conçoit  que,  si  on  le  mettait  à  nu,  il  serait  bien  facile  de  le 
disséquer  sans  le  léser. 


puisse  être  conservée  dans  les  archives  de  la  Faculté,  et  en  délivrer  des  extraits  à  chacune 
des  personnes  intéressées. 

«  Recevez,  monsieur  le  Recteur,  l’assurance  de  ma  considération  très-distinguée. 

«  Le  ministre  de  l’Instruction  publique, 
«  Signé  :  V.  Dürüy.  » 

Les  jeunes  gens  qui  ont  mérité  des  récompenses  ont  été  appelés  successivement.  M.  le 
Recteur  leur  remettait  la  lettre  ministérielle  qui  les  concernait. 

M.  le  Recteur,  délégué  par  le  grand  chancelier  pour  procéder  à  la  réception  officielle,  a 
d’abord  appelé  M.  Gayat,  étudiant  en  médecine,  nommé  chevalier  de  la  Légion  d’honneur. 
Celte  cérémonie  a  produit  sur  les  assistants  une  impression  qui  s’est  manifestée,  après  la  pres¬ 
tation  du  serment  et  la  remise  des  insignes,  par  des  applaudissements  réitérés. 

Après  avoir  procédé  à  la  réception  de  M.  Gayat  comme  chevalier  de  la  Légion  d’honneur, 
lui  avoir  donné  l’accolade  et  avoir  attaché  la  croix  à  sa  boutonnière,  M.  le  Recteur  lui  a  dit  ; 

«  C’est  avec  d’autant  plus  de  plaisir  que  je  vous  remets  cette  belle  récompense,  que  vous 
l’avez  reçue  avec  une  grande  modestie  ;  vous  vous  êtes  plu  à  déclarer  que  c’étaient,  pour 
ainsi  dire,  tous  vos  camarades  qui  étaient  décorés  en  votre  personne.  Mais  je  suis  bien  aise 
d’ajouter  que  c’est  à  votre  bonne  et  honorable  cenduite,  à  votre  vie  studieuse  bien  connue 
de  vos  maîtres,  enfin  à  votre  excellente  scolarité,  que  vous  devez  d’avoir  été  distingué  entre 

**^'!f’N’oubliez  pas.  Monsieur,  de  reporter  votre  reconnaissance  à  qui  de  droit,  et  appiaudis- 
sez-vous,  ainsi  que  vos  camarades,  de  vivre  dans  un  temps  où  les  chefs  de  1  Administration 


350 


L’UNION  MÉDICALE. 


On  arrive  ainsi,  cheminant  entre  le  rectum  et  le  bulbe,  jusqu’à  l’extrémité  anté¬ 
rieure  de  la  prostate;  ce  point  est  d’ailleurs  reconnu  d’une  façon  très  précise  par  la 
pulpe  du  doigt  introduit  dans  le  rectum.  Il  semble,  en  effet,  que  le  cathéter  n’en  est 
séparé  que  par  une  très-petite  épaisseur  de  parties  molles.  S.i  on  porte  le  doigt  plus 
en  arrière,  on  sent,  entre  sa  pulpe  et  le  cathéter,  une  épaisseur  de  parties  molles 
d’autant  plus  grande  qu’on  s’éloigne  davantage  de  l’extrémité  antérieure  de  la'  pros¬ 
tate;  si,  au  contraire,  on  ramène  le  doigt  en  avant,  ou  sent  également  qu’on 
s’éloigne  du  cathéter  dont  on  se  trouve  séparé  par  le  bulbe.  Une  fois  donc  qile  l’on 
est  arrivé  en  ce  point,  il  suffit  de  tourner  la  lame  du  bistouri  en  haut;  le  dos 
de  l’instrurnent  repose  alors  sur  la  pulpe  du  doigt  introduit  dans  le  rectum,  et,  à 
l’aide  d’un  petit  mouvement  de  bascule  et  d’une  pression  de  bas  en  haut,  on  pénètre 
dans  l’urèthre,  et  la  pointe  du  bistouri  rencontre  la  rainure  du  cathéter.  On  peut 
alors,,  en  mainteriant  le  bistouri  en  place,  s’en  servir  comme  guide  du  lithotome, 
dont  l’extrémité  préalablement  échancrée  glisse  sur  le  tranchant  de  la  lame  et  arrive 
nécessairement  dans  la  rainure  du  cathéter  et  de.  là  dans  la  vessie.  Cette  petite  mo¬ 
dification,  due  à  M.  Nélaton,  simplifie  beaucoup  le  temps  de  l’opération  et  évite  toute 
espèce  de  tâtonnement  de  la  part  du  chirurgien.  Cela  fait,  l’opération  se  termine 
comme  dans  le  procédé  de  Dupuytren. 

On  le  voit,  le  procédé  deM.  Nélaton,  qu’il  désigne  sous  le  nom  de  taille  prérectale, 
ressemble  beaucoup  à  celui  de  Dupuytren;  mais  c’est  le  procédé  de  Dupuytren 
revu,  corrigé,  débarrassé  de  tous  ses  dangers,  de  toutes  ses  incertitudes,  procédé 
d’une  exécution  facile  et  à  la  portée  de  tous  les  chirurgiens. 

Cette  facilité  d’exécution,  jointe  aux  considérations  énumérées  plus  haut,  nous  a 
déterminé  à  l’employer  chez  notre  malade,  et  nous  n’avons  pas  eu  à  nous  en  repen¬ 
tir  :  la  guérison  s’est  opérée  Irès-rapidement.  Au  bout  de  dix  jours,  la  plaie  péri¬ 
néale  ne  laissait  plus  écouler  d’urine,  et  le  malade  pouvait  être  considéré  comme 
guéri  puisqu’il  n’avait  plus  qu’une  plaie  simple  au  périnée,  qui  ne  tarda  pas  elle- 
même  à  se  fermer. 


supérieure  et  l’Empereur  lui-même  recherchent  tous  les  services  et  s’empressent  de  les 
récompenser  dans  tous  les  rangs  de  la  société  et  jusque  sur  les  bancs  de  nos  Écoles. 

«  Vos  aînés  n’ont  pas  été  si  heureux  que  vous.  » 

Ces  quelques  paroles  ont  fait  éclater  de  nouvelles  marques  de  satisfaction  dans  toute 
rassemblée. 

M.  Jacquemet,  professeur-agrégé,  a  été  ensuite  appelé;  M.  le  recteur,  après  quelques 
paroles  de  félicitations,  lui  a  remis  le  brevet  et  les  insignes  d’ofiîcier  de  l’instruction 
publique.  Ceux  d’ofGcier  d’académie  seront  envoyés  à  M.  Massol,'â  son  nouveau  poste  de 
docteur. 

MM.  Jacquemet,  Gayat,  Loaisel  de  Saulnays,  Ferran,  Miran,  Fanton,  Autard,  ont  reçu  les 
Œuvres  de  Lavoisier. 

M.  Massol  a  reçu  le  Dictionnaire  universel  d'histoire  naturelle,  d’Alcide  d’Orbigny. 

MM.  Gensollen,  Watering,  Hypolite,  Girard,  Jausion,  Benoît,  ont  reçu  les  Types  des 
familles  des  'plantes  qui  croissent  en  France,  par  M.  Plée. 

M.  Azemar  a  reçu  tes  Œuvres  complètes  d’Arago. 

MM.  les  élèves  Burlel,  Cambon,  de  la  Châtaigneraie,  Dutrénit,  Espagne,  Falc,  Farjou, 
Lannelongue,  Masse,  Miran,  Olliea,  Vallat  et  Vigneau,  ont  reçu  chacun  une  lettre  ministé¬ 
rielle  de  félicitations,  et  quelques-uns  auront  aussi  part  à  la  dispense  de  certains  frais  d’étude. 
—  La  ville  de  Toulon  leur  enverra  bientôt  les  médailles  personnelles  qu’elle  a  fait  frapper 
en  souvenir  de  leur  dévouement. 

Les  sentiments  généreux  qu’une  telle  solennité  venait  de  mettre  en  mouvement  continuè¬ 
rent  à  agiter  de  leur  vive  expansion  les  groupés  animés  qui  stationnaient  à  l’intérieur  et 


L’UNION  MÉDICALE. 


551 


PATHOLOGIE. 


LA  FIÈVRE  PERNICIEUSE  EST-ELLE  RARE  A  PARIS?  (<) 

Par  le  docteur  de  Robert  de  Latour. 

Cette  promptitude  avec  laquelle  s’évanouit,  sous  l’action  du  sulfate  de  quinine,  la 
pneumonie,  lorsqu’elle  est  liée  à  la  fièvre  pernicieuse,  est  des  plus  remarquables  :  à 
la  matité  du  son  que  donne  la  percussion,  comme  au  souffle  et  au  retentissement  de 
la  voix  que  fournit  l’auscultation,  on  croirait  à  une  de  ces  phlegmasies  profondes  qui 
exigent  quinze  à  vingt  jours  de  traitement  pour  arriver  à  la  résolution  ;  et  un  jour  ou 
deux,  parfois  même  quelques  heures, suffisent  à  la  dissiper!  Ce  trait  caractéristique 
de  la  pneumonie,  ou  plutôt  de  toutes  les  phlegmasies  subordonnées  à  la  fièvre  perni¬ 
cieuse,  ce  trait  que  j’ai  déjà  signalé  avec  insistance  dans  un  autre  écrit  (Union  Médi¬ 
cale,  22  et  24  septembre  1864),  j’en  produirai  ici  un  exemple  encore,  non  moins  frap¬ 
pant  que  le  précédent.  C’est  une  jeune,  fille  de  12  ans  qui  en  est  le  sujet  :  prise  d’une 
fièvre  dont  l’intensité  se  mesurait  au  thermomètre  par  400,5,  et  au  pouls  par  140  pul¬ 
sations  à  la  minute,  cette  jeune  fille  ne  sé  plaignait  d’abord  que  d’une  forte  douleur 
sus-orbitaire.  N’apercevant  aucun  symptôme  qui  pût  faire  soupçonner  une  maladie 
éruptive,  et,  d’un  autre  côté,  sur  l’aspect  de  la  langue  comme  sur  l’état  du  ventre, 
éloignant  l’idée  d’une  fièvre  typhoïde,;  je  dénonçai  une  fièvre  pernicieuse  avec  un 
commencement  d’irradiation  inflammatoire  sur  les  membranes  du  cerveau.  J’admi¬ 
nistrai. iiumédiatement  le  sulfate  de  quinine,  et. sous  l’empire  de  cette  médication 
disparut  ie  mal  de  tête,  et  en  même  temps  s’établit  une.  rérriîssion  de  la  fièvre,  qui 
dura  deux  heiires,  Deux  jours  de  suite  cette  rémission  se  reproduisit  deux  fois  dans 
les  vingt-quatre  heures,  marquée  par  un  abaissement  de  la  température  du  corps  à 
390,  et  une  réduction  du  pouls  à  112.  Nous  ep  étions  là,  lorsque  , se  prononça  une 
douleur  à  la  partie  antérieure  inférieure  du  côté  gauche  de  la  poitrinç.  Cette  douleur, 
qui  variait  çn  intensité  dans  le  cours  de  la  journée,  paraissait  avoir  un  caractère 
névralgique,  car  la  poitrine  rendait  un  son  clair  dans  toute  son  étendue,  et  le  mur¬ 
mure  respiratoire  s’y  faisait  entendre  dans  toits  les  points,  parfaitement  normal.  Tou- 

(1)  Suite  et  fin.  —  Voir  les  numéros  des  10  et  17  mars. 


aux  abords  de  l’École.  Au  moment  où  M.  Fonssagrives  allait  sortir  de  la  Faculté,  une  foule 
d’élèves  massés  près  de  la  porte  et  qui  l’attendaient  au  passage,  l’accueillirent  avec  les  bravos 
et  les  applaudissements  les  plus  enthousiastes.  Ce  fut  une  véritable  ovation,  et  l’honorable 
professeur  qui  en  était  l’objet,  tout  ému  encore  des  bruyantes  sympathies  de  l’amphithéâtre, 
put  être  certain  d’avoir  gagné  à  sa  personne,  non  moins  qu’à  la  cause  du  dévouement  les 
cœurs  et  les  esprits  auxquels  il  venait  de  parler. 

Cette  cérémonie  laissera  parmi  les  élèves  et  les  maîtres  un  souvenir  qui  se  perpétuera 
comme  un  titre  d’honneur  de  plus  pour  notre  illustre  École  médicale. 

Nous  avons  rendu  compte  de  la  séance  de  distribution  des  récompenses  accordées  aux 
élèves  de  Montpellier  qui  se  sont  signalés  dans  l’épidémie  cholérique  de  Toulon,  d’Arles  et 
de  la  Grand’Combe;  les  détails  de  cette  solennité  ont  produit  partout  une  vive  et  salutaire 
impression. 

La  partie  officielle  de  la  fête  universitaire  a  eu  son  complément  intime  dans  un  banquet 
que  les  étudiants  récompensés  avaient  organisé  à  l’hôtel  Bfscarrat,  et  auquel  ils  avaient 
invité  M.  le  recteur  de  l’Académie,  M.  le  doyen  de  la  Faculté  de  médecine,  M.  le  professeur 
Fonssagrives  et  M.  Jacquemet,  professeur- agrégé. 

Il  serait  difficile  de  dire  tout  ce  qu’il  y  a  eu  d’affable  abandon  d’un  côté  et  de  déférence 
affectueuse  de  l’autre  dans  cette  charmante  soirée,  où  tous  les  convives  se  sont  rencontrés 
dans  le  sentiment  d’une  cordialité  exquise.  Des  toasts  ont  été  portés  de  part  et  d’autre. 
M.  Jacquemet  en  a  ouvert  la  série,  en  adressant  à  M.  le  recteur  Donné  les  paroles  suivantes  : 

«  Messieurs,  .;o. 

«  La  circonstance  qui  nous  réunit  à  ce  banquet  est  tout  entière  de  cordialité;  c’est  une 


552 


L’ÜNION  MÉDICALE. 


tefois,  j’avais  déjà  vu,  pendant  le,  cours  de  la  fièvre  pernicieuse,  un  pareil  phéno¬ 
mène  suivi  de  pneumonie,  et  je  prévins  les  parents,  d’une  explosion  possible;  mais 
en  même  temps  je  m’attachai  à  les  rassurer  sur  les  conséquences  du  phénomène,  et 
je  leur  annonçai  sans  hésitation  que  si  la  pneumonie  éclatait,  la  durée  en  serait  fort 
courte.  Dès  le  lendemain,  ma  prévision  se  réalisait  :  la  douleur  névralgique  était 
dissipée,  mais  la  moitié  supérieure  et  postérieure  du  poumon  gauche  se  trouvait 
envahie,  et  l’inflammation  s’y  accusait  par  le  souffle  et  la  matité.  Ici,  comme  chez  la 
malade  précédente,  la  phlegmasie  pulmonaire  fut  le  signal  d’un  abaissement  de  la^ 
température  du  corps  à  38o,  ce  qui  annonçait  une  réduction  de  la  fièvre  et  devait 
faire  présager  la  prompte  disparition  de  la  lésion  locale  qui  s’y  rattachait.  Cette  dis¬ 
parition  était  complète  après  trente-six  heures,  et  je  quittai  l’enfant,  le  septième  jour 
à  dater  du  début  de  la  maladie.  La  guérison  était  alors  irréprochable. 

Un  phénomène  propre  à  la  pneumonie  dépendante  de  la  fièvre  pernicieuse,  et  sur 
lequel  je  dois  insister,  après  l’avoir  déjà  mentionné  dans  d’autres  écrits,  c’est  que 
cette  inflammation  se  jette  d’ordinaire  sur  la  partie  supérieure  et  postérieure  gauche 
de  la  poitrine,  tandis  que  c’est  à  droite,  en  arrière  et  en  bas  que  se  montre  le  plus 
souvent  la  pneumonie  essentielle  ou  idiopathique.  Ainsi,  au  siège  seul  de  la  phleg¬ 
masie,  le  praticien  en  peut  déjà  soupçonner  la  nature,  ou  mieux,  l’étiologie;  et  l’on 
comprend  de  quelle  importance  peut  être  cette  remarque. 

La  lièvre  pernicieuse  frappe  tous  les  âges  :  je  ne  l’ai  pas,  il  est  vrai,  rencontrée 
au-dessus  de  50  ans  ;  mais  je  me  garderai  bien  de  fixer  à  ma  pratique  les  limites  de  l’ob¬ 
servation.  Pour  l’enfance,  il  n’est  point  d’immunité  :  les  deux  plus  jeunes  enfants 
que  j’ai  eus  à  soigner  étaient  âgés  l’un  de  14  mois,  l’autre  de  6  mois  seulement;  et 
je  ne  doute  pas  que  de  pareils  exemples  ne  se  multiplient  à  l’inflni,  quand,  édifiés 
sur  les  véritables  éléments  du  diagnostic,  les  praticiens  ne  laisseront  plus  l’insidieuse 
pyrexie  échapper  à  leur  attention. 

L’enfant,  de  14  mois,  était  une  petite  fille  d’assez  bonne  constitution,  non  encore 
sevrée  :  d’après  le  récit  de  son  médecin,  elle  avait  été  prise  d’une  pneumonie  posté¬ 
rieure  gauche,  il  y  avait  de  cela  cinq  jours,  pneumonie  qui  s’était  promptement 
amendée,  même  dissipée,  car  il  n’en  restait  plus  trace  lors  de  notre  réunion.  Après 
le  côté  gauche,  le  droit  :  la  percussion  y  rendait  un  son  mat  vers  la  partie  moyenne 
postérieure,  et  dans  ce  point  nous  constations  à  l’auscultation,  du  souffle  et  des  râles. 


fête  de  reconnaissance  réciproque,  après  les  épreuves  du  combat  et  dans  les  douces  joies  des 
récompenses.  Parmi  les  toasts  qu’inspire  naturellement  l’actualité,  non  moins  que  te  sou¬ 
venir,  il  en  est  un  qui  a  la  préséance,  que  chacun  de  nous  porte  en  son  cœur,  et  que  je  prends 
la  liberté  d’exprimer  au  nom  de  tous.  Ce  toast,  qui  est  l’écho  de  vos  plus  vives  sympathies, 
s’adresse  à  M.  le  recteur  de  l’Académie  de  Montpellier. 

«  Monsieur  le  Recteur,  nous  célébrons  aujourd’hui  le  couronnement  de  votre  généreuse 
initiative.  Une  part  efficace  vous  revient  dans  les  hautes  décisions  qui  ont  conduit  à  bonne 
fin  l’œuvre  de  la  rémunération,  et  elle  vous  a  acquis  de  nouveaux  titres  à  la  gratitude  de 
l’École  de  Montpellier.  Des  stoïciens  de  l’antiquité  tenaient  pour  maxime,  en  théorie  du  moins, 
que  les  bonnes  actions  doivent  se  suffire  à  elles-mêmes.  C’est  là  une  morale  un  peu  sèche, 
presque  stérile  et  trop  au-dessus  de  l’humanité.  Telle  n’est  pas,  heureusement,  la  vôtre  ni 
celle  de  notre  temps.  Vous  pensez,  au  contraire,  que  les  récompenses  ne  gâtent  en  rien  le 
dévouement  au  bien  public,  et  que  l’autorité  s’honore  à  reconnaître  convenablement  les 
services  rendus.  Avec  l’ardeur  d’une  pareille  conviction,  vous  avez  fait  de  notre  cause  votre 
propre  affaire.  Grâce  à  votre  empressement  spontané,  aucun  de  nous  n’a  eu  à  se  fourvoyer 
dans  le  rôle  ingrat  de  solliciteur.  Soucieux  de  la  dignité  de  tous,  vous  avez  voulu  être  le 
bienfaiteur  dévoué  des  combattants  de  l’épidémie,  et  vous  avez  réussi  à  la  satisfaction 
générale. 

«  Il  est  un  nom.  Monsieur  te  Recteur,  quevousnouspermeltrezencored’associer  au  vôtre 
dans  l’expression  de  nos  remercîments  :  nous  ne  saurions  oublier  ici  M.  Bérard,  le  vénérable  et 
affectionné  doyen  de  notre  Faculté,  dont  le  cœur  paternel  a  eu  sa  part  de  sollicitudes  aux 
JOUETS  du  danger,  et  bat  en  ce  moment,  à  l’unisson  du  vôtre,  de  l’intime  contentement  qu’on 
éprouvé  à  faire  des  heureux. 


L’UNION  MÉDICALE. 


563 


soit  crépitants,  soit  sous-crépitants.  Enfin,  la  veille,  des  convulsions  avaient  annoncé 
1  intervention  du  cerveau  dans  le  mouvement  morbide,  et  ces  convulsions  avaient  été 
suivies  d’un  assoupissement  dont  il  avait  été  impossible  de  réveiller  cette  malheu¬ 
reuse  enfant.  Aux  yeux  de  mon  confrère,  une  méningite  avait  ainsi  éclaté  qui.  consti¬ 
tuant  la  plus  fâcheuse  des  complications,  retirait  tout  espoir  de  salut.  Aussi,  la 
consultation  qui  avait  été  demandée,  n’avait  d’autre  but,  pour  le  médecin,  que  de 
dégager  sa  responsabilité  ;  pour  les  parents,  que  de  satisfaire  à  ce  sentiment  public 
qui,  dans  toute  circonstance  périlleuse,  réclame  le  concours  de  plusieurs  médecins. 

Certes,  le  diagnostic  pouvait  paraître  irréprochable  :  la  pneumonie  était  réelle,  la 
méningite,  incontestable.  Mais  quelle  était  l’étiologie  de  ces  lésions  locales  ?  Quelle 
cause  en  avait  déterminé  l’explosion?  La  température  organique  n’avait  pas  été 
mesurée  encore,  et  c’était  là  un  élément  indispensable  de  mon  appréciation.  Je  m’em¬ 
pressai  donc  de  porter  mon  thermomètre  dans  le  creux  axillaire  de  la  petite  malade, 
et  voyant  alors  la  colonne  mercurielle  s’élever  à  40», 7,  je  déclarai  sans  hésitation  à 
mon  confrère,  que  toutes  les  manifestations  morbides,  quel  qu’en  fût  le  théâtre, 
poumon  ou  encéphale,  n’occupaient  ici  que  le  deuxième  plan  ;  que  la  fièvre  était  la 
maladie  principale,  la  maladie  tout  entière;  qu’en  un  mot,  nous  nous  trouvions  en 
présence  d’une  fièvre  pernicieuse  à  forme  pneumonique  et  céphalique.  J’ajoutai,  tout 
en  faisant  les  réserves  que  commandait  un  état  morbide  aussi  avancé,  qu’il  n’était 
pas  impossible  d’obtenir  la  chute  de  tous  ces  accidents  sous  l’emploi  de  la  médication 
fébrifuge.  20  centigrammes  de  sulfate  de  quinine  partagés  en  deux  lavements,  des 
frictions  vigoureusement  pratiquées,  à  la  main  nue,  sur  toute  la  surface  du  corps,  de 
deux  en  deux  heures,  avec  une  pommade  fortement  chargée  du  même  sel  (4  grammes 
pour  20  grammes  d’axonge),  tel  fut  le  traitement  arrêté  entre  nous,  et  qui  devait  être 
fidèlement  continué  les  jours  suivants.  A  peu  de  temps  de  là ,  j’appris  que,  sous 
cette  nouvelle  direction  thérapeutique,  quelques  jours  avaient  suffi  au  rétablissement 
de  cette  enfant. 

L’autre  enfant  dont  j’ai  à  parler,  est  un  petit  garçon  de  six  mois,  chez  lequel  on 
aurait  pu  croire  la  poitrine  fort  compromise,  tant  la  toux  était  fréquente  et  l’oppres¬ 
sion  prononcée.  Mais  la  percussion  rendait  un  son  clair  partout,  et  partout  l’auscul¬ 
tation  révélait  un  murmure  respiratoire  parfaitement  normal.  C’était  ailleurs  qu’il 
fallait  chercher  la  raison  de  l’état  morbide  :  la  température  du  corps  était  à  40o,  et 


«  Votre  bienveillante  collaboration  a  illustré  et  enguirlandé  la  page  que  l’émouvant  orateur 
du  jour,  M.  Fonssagrives,  disait  avoir  été  si  bien  remplie  par  les  étudiants  de  Montpellier. 
Cette  page  offre  ainsi  un  double  enseignement,  qui  aurait  bien  son  éloquence  si,  par  impos¬ 
sible,  le  dévouement  médical  cessait  d’être  un  jour  plus  contagieux  que  les  fléaux  qu’il 
affronte,  et  si  la  reconnaissance  publique  venait  s’oublier  sur  l’oreiller  le  l’indifférence 
stoïcienne. 

«  Il  nous  reste  maintenant.  Monsieur  le  Recteur,  un  dernier  désir  que  vous  aiderez  à  réa¬ 
liser.  Nous  vous  prions  de  vouloir  bien  faire  parvenir  à  M.  le  ministre  de  l’Instruction  publi¬ 
que,  dont  vous  êtes  ici  le  digne  représentant,  l’expression  de  notre  respectueuse  gratitude 
et  de  nos  hommages  dévoués.  Ce  faisant,  vous  mettrez  le  comble  à  vos  bons  offices,  dont  nos 
cœurs  vous  gardent  à  jamais  le  [ilus  affectueux  souvenir.  —  Messieurs,  buvons  ensemble  à  la 
santé  de  M.  le  Recteur  et  à  la  santé  de  M.  le  Doyen.  » 

A  ce  toast,  accueilli  par  les  plus  chaleureux  applaudissements,  M.  Donné  a  répondu  ; 

«  Je  suis  extrêmement  touché.  Messieurs,  des  sentiments  que  vous  m’exprimez  ;  je  n’ai  fait 
que  mon  devoir  en  faisant  ressortir  aux  yeux  du  chef  de  l’Université  le  noble  dévouement 
dont  vous  avez  fait  preuve,  et  en  appelant  sur  vous  les  récompenses  que  vous  avez  si  bien 
méritées.  Soyez  persuadés,  d’ailleurs,  que  ce  devoir  m’a  été  doux  à  remplir. 

«  Jellransraettrai  à  Son  Excellence  vos  remercîments,  et  je  réponds  certainement  à  votre 
pensée  en  vous  proposant,  à  mon  tour,  un  toast  pour  le  Ministre  éminent  qui  récompense  si 
bien  les  belles  actions  et  qui  sait  les  louer  dans  ce  langage  noble  et  ému  auquel  vous  avez 
applaudi  aujourd’hui  même. 

«  Au  ministre  de  l’Instruction  publique!  » 


554 


L’ÜIVION  MF-DICÂLE. 


c’en  était  assez  pour  dénoncer  l’ex-istence  d’une  fièvre  essentielle.  Le  pouls,  en 
rapport  avec  la  chaleur,  marquait  150»  par  minute,  et  les  inspirations  étaient  à  48. 
Ignorant  encore  de  quelle  nature  était  cette  pyrexie,  je  voulus  me  tenir  en  garde 
contre  une  fièvre  pernicieuse-,  et  j’administrai  10  centigrammes  de  sulfate  .de  quinine 
dans  un  peu  de  sirop  d’écorces  d’orange.  Le  lendemain,  tous  les  symptômes  s’étaient 
aggravéSj  et,  ne  voyant  aucune  apparence  d’éruption,  je  me  confirmai  dans  cette 
pensée  que  nous  étions  là  en  présence  d’une  fièvre  pernicieuse  à  manifestation 
inflammatoire  dans  la  poitrine.  Je  doublai  la  dose  du  sel  fébrifuge  à  ingérer -  dans 
l’estomac,  et  j’y  ajoutai  des.  frictions  avec  une  pommade  quininée.  Pas  de  résultat 
encore  :  les  accidents  ne  furent  nullement  ralentis ,  et  le  jour  suivant  l’enfant 
paraissait  mourant.  La  fréquence  du  pouls  allait  un  peu  au  delà  de  trois  pulsations 
par  seconde,  les  inspirations  étaient  portées  à  72  par  minute  él  la  température  à  41». 
L’assoupissement  était  profond,  la  résolution  des  membres  complète,  et  enfin  la  toux, 
fréquente  toujours,  restait  toujours  sans  raison  appréciable,  soit  à  l’auscultation, 
soit  à  la  percussion.  Les  parents,  justement  alarmés,  me  proposèrent  le  concours  de 
notre  savant  confrère,  le  Henri  Roger,  concours  que  j’acceptai  avec  empressement  ; 
mais  avant  notre  réunion,  qui  ne  devait  avoir  lieu  que  le  lendemain,  je  fis  admi¬ 
nistrer  en  quelques  heures  40  centigrammes  de  sulfate  de  quinine  par  l’estomac,  et 
une  friction  d’heure  en  heure  avec  la  pommade  déjà  prescrite  :  5  grammes  de  sel 
quinique  pour  20  grammes  d’axonge.  Cette  fois,  le  succès  fut  complet  :  dès  le  soir, 
une  légère  rémission  se  prononça,  et  le  lendemain,  lorsque  le  Dr  Roger  vit  l’enfant, 
il  put  constater  avec  moi,  non-seulement  que  la  poitrine,  malgré  cette  toux  si  opi¬ 
niâtre  qui  n’avait  cessé  d’être  un  des  caractères  saillants  de  la  maladie,  restait 
exempte  de  toute  lésion,  mais  encore  que  l’état  général  de  l’enfant  était  des  plus 
rassurants,  car  le  pouls  était  tombé  à  104,  les  inspirations  étaient  descendues  à  36, 
et  la  température  s’était  abaissée  à  38o,5.  Le  sulfate  de  quinine  fut  continué  à  doses 
progressivement  décroissantes  pour  répondre  à  un  léger  paroxysme  d’une  heure  qui, 
pendant  trois  jours  encore,  traduisit  le  cachet  de  la  maladie,  et  la  guérison  fut  alors 
complète  èt  solide.  J’avais  été  appelé  auprès  de  l’enfant  le  12  février  ;  nous  nous 
réunissions,  le  Dr  Henri  Roger  et  moi,  le  15,  et  j’abandonnais  l’enfant  le  19. 

Comme  on  vient  de  le  voir  par  cette  dernière  observation,  la  fièvre  pernicieuse  se 
borne  parfois  à  provoquer  des  lésions  fonctionnelles  sans  altérations  maltérielles  : 


,  Des  bravos  enthousiastes  ont  fait  honneur  à  ce  toast.  M.  Masse  a  ensuite  porté  une  santé 
à  M.  Fonssagrives,  au  brillant  orateur  dont  les  inspirations  pathétiques  et  les  élans  de  vraie 
éloquence  ont  tant  contribué  à  l’éclat  et  au  charme  de  la  solennité  du  jour.  Après  le  choc 
des  verres,  M.  Fonssagrives  a  répondu  : 

«  Merci,  Messieurs,  de  votre  toast  si  sympathique,  et  merci  surloùt  de  Taccueil  chaleu¬ 
reusement  affectueux  que  vous  avez  fait  aujourd’hui  à  mes  paroles.  J’ai  constaté  une  fois  de 
plus  la  vérité  de  cette  pensée,  que  le  secret  d’émouvoir  les  autrës  consiste  à  être  ému  soi- 
même;  et  pouvais-je  ne  pas, l’être  en  parlant  de  choses  aussi  belles?  Le  succès  de  mes  paroles 
a  été  le  reflet  du  sentiment  qu’inspirait  votre  conduite  courageuse,  et  je  n’ai  pas  le  droit  de 
garder  pour  moi  les  applaudissements  qui  les  ont  accueillies. 

«  Cette  restitution  faite,  je  veux  aussi  vous  proposer  un  toast,  et  vous  l’acecplerez,  j’en 
suis  sûr  :  Je  bois.  Messieurs,  à  vos  familles  :  la  famille  absente,  celle  du  foyer  domestique, 
dans  laquelle  cette  fête  aura  un  doux  et  durable  retentissement,  et  la  famille  présente,  celle 
que  nous  constituons  tous,  la  famille  de  l’École,  pour  laquelle  vous  devez  avoir  aussi  une 
affection  filiale.  A  la  santé  de  vos  familles,  à  la  prospérité  de  l’École  de  Montpellier!  » 

Plusieurs  voix  ont  porté  ensemble  et  comme  par  acclamation  un  toast  au  docteur  Jacquemel. 

Enfin  le  jeune  étudiant  Gayat,  l’heureux  et  digne  légionnaire,  a  proposé  une  dernière 
santé  à  l’adresse  du  nouveau  docteur  Massol,  son  compagnon  d’épidémie  à  Toulon  et  à  la 
Grand’Gombe. 

Cette  soirée  s’est  achevée  on  ne  peut  plus  agréablement  en  entretiens  pleins  d’effusion  et 
de  franche  gaieté,  et  tous,  maîtres  et  élèves,  en  conserveront  le  plus  charmant  souvenir. 

(Extrait  du  Montpellier  médical,) 


L’UNION  MÉDICALE. 


ÔÔ5 


le  fait  est  constant  pour  les  viscères  de  la  poitrine  et  de  l’abdomen  ;  il. est  vraisem¬ 
blable  pour  le  cerveau,  mais  les  moyens  manquent  de  s’en  assurer.  Il  n’est  pas  rare 
de  voir  des  malades,  sous  l'empire  d’une  fièvre  ardente,  fatigués  par  une  toux 
continue,  opiniâtre,  et  dont  l’auscultation,  non  plus  que  la  percussion,  ne.peuyent 
fournir  la  raison.  N’hésitez  point  alors,  en  voyant  le  thermomètre  s’élever  à  40°  ou 
41°,  n’hésitez  point  à  dénoncer  une  fièvre  essentielle  ;  et  cette  fièvre,  il  ne  voiis 
restera  plus,  pour  en  déterminer  le  caractère  et  compléter  ainsi  votre  diagnostic, 
qu’à  tenir  compte.de  quelques  symptômes  spéciaux  propres  à  chacune  d’elles.  Je  fus 
appelé  en  consultâtion  auprès  d’une.pètite  fille  de  6  ans,  à  laquelle  donnait  des  soins 
un  jeune  médecin  d’une  grande  distinction,  La  fièvre  sévissait  depuis  cinq  jours  et 
s’accompagnait  d’une  toux  sèche ,  incessante ,  avec  des  redoublements  pendant 
lesquels  l’enfant,  suffoquée,  semblait  menacée  d’asphyxié.  La  chaleur  était  constante, 
seulement  on  avait  remarqué,  à  certains  intervalles,  que  la  peau  était  moins  brûlante. 
Ce  fut  à  un  de  ces  moments  que  je  vis  la  jeune  malade,  et  le  thermomètre  alors  n’ac¬ 
cusa  que  38°, 5.  L’enfant  d’ailleurs  était  fort  abattue,  et,  par  son  aspect,  inspirait  la  pen¬ 
sée  d’une  atteinte  fort  grave.  Dans  une  première  consultation  déjà,  au  troisième  jour  du 
début,  un  praticien  d’une  haute  position  et  d’une  grande  habileté  avait  exploré,  per¬ 
cuté,  ausculté  la  poitrine  dans  tous  les  sens,  et  s’était  efforcé  de  saisir,  d’un  côté  ou 
de  l’autre,  une  lésion  matérielle.  Vaine  avait  été  la  tentative.  Cependant,  aux  yeux  de 
notre  éminent  confrère,  le  poumon  ne  pouvait  conserver,  longtemps  le  tort  de  n’ôtre 
pas  malade,  et  un  point  fut  désigné  au  côté  droit,  j’ignore  sur  quel  indice,  pour 
être  le  théâtre  prochain  d’une  explosion  inflammatoire.  Afin  d’obéir  à  ce  diagnostic 
tout  d’avenir,  on  avait  appliqué  deux  sangsues  à  la  région  ainsi  accusée  d’avance,  et 
on  avait  administré  des  potions  kermétiséès.  Malgré  cette  double  médication,  l’état 
de  la  jeûne  malade  s’était  sensiblement  aggravé,  les  jours  suivants,  et  cela  sans  que 
la  pneumonie  annoncée  se  fût  encore  déclarée.  Nous  étions  au  mois  de  septembre, 
époque  où,  profitant  de  l’éloignement  de  leurs  fortunés  clients,  quelques,  médecins 
vont  eux-mêmes  goûter  les  plaisirs  de  la  villégiature,  et  au  nombre  de  ceux-ci  était 
le  confrère  appelé  d’abord  en  consultation.  Son  absence  me  valut  d’être  mandé  à 
mon  tour.  La  nuit  qui  venait  de  s’écouler  avait  été  fort  mauvaise:  une  chaleur 
ardente,  une  toux  violente  toujours  sèche,  le  délire  et  un  profond  accablement  en 
avaient’ marqué  la  durée  entière,  et  ce  n’était  que  le  matin  qu’un  peu  de  calme  était 
survenu.  J’appris  d’ailleurs  que  ce  paroxysme  de  la  nuit  était  le  troisième  depuis  le 
début  de  la  maladie,  mais  que  la  rémission  n’avait  jamais  été  complète,  Après  une 
exploration  attentive  dé  toutes  les  cavités  viscérales,  exploration  entièrement  rassu¬ 
rante  m’autorisant  de  ces  accès  caracféristiques  éclatés  ainsi  à  quarânte-huif  heures 
d’intervalle,  je  m’empressai  d’exprimer  aux  parents  toute  ma  sécurité,  car  je  ne 
voyais  là  qu’une  fièvre  intermittente  qui  n’avait  encore  déterminé  aucune  lésion 
matérielle,  fièvre  intermittente  qui  devait  promptement  céder  à  l’emploi  du  sulfate 
de  quinine.  Peu  de  jours  après,  la  mère  dé  cette  enfant  venait  m’apprendre  que  le 
surlendemain  même  de  notre  réunion,  sa  fille  était  descendue  au  jardin  de  la  maison 
qu’elle  habitait,  et  que  la  guérison  avait  ainsi  été  immédiatement  acquise. 

Si  incomplètes  que  fussent  ici  les  rémissions,  elles  suffisaient  néanmoins,  avec  la 
chaleur  élevée  qui  marquait  les  paroxysmes,  à  fixer  le  caractère  de  la  maladie.  Pour 
moi  le  doute  n’était  pas  possible,  et  je  me'prononçai  sur-le-champ  sans  hésitation. 
Le  diagnostic  n’est  pas  toujours  aussi  facile,  et  des  situations  se  rencontrent 
auxquelles  s’attache  une  grande  incertitude  :  l’exagération  de  la  chaleur  est  bien  là 
Dour  trahir  l’existence  d’une  fièvre  essentielle,  mais  c’est  en  vain  quon  cherche 
quelque  symptôme  qui  en  puisse  déterminer  le  caractère.  Il  peut  même  arriver  que 
des  nhénomènes  locaux  surgissent  et  prédominent  au  point  d’éhranler  jusqu  a  la 
conviction  que  la  fièvre  est  bien  la  maladie  essentielle  et  principale.  Au  temps  seul 
alors  d’éclairer  le  diagnostic,  en  laissant  la  maladie  s’accentuer  de  plus  en  plus  et  se 
dévoiler  définitivement.  Une  jeune  dame  de  23  ans,  accouchée  depuis  quinze  jours 
et  bien  rétablie  de  cette  épreuve,  fut  prise  tout  à  coup  d’une  fievre  ardente  avec  des 


556 


L’UNION  MÉDICALE. 


douleurs  névralgiques  intolérables  dans  toute  la  tête.  A  ces  douleurs,  qui  durèrent 
trois  jours,  succéda  une  toux  sèche, 'continuelle,  et  tellement  violente  parfois  que  la 
malade,  près  de  suffoquer,  finissait  par  tomber  dans  un  anéantissement  voisin  de 
la  syncope.  Chaque  jour,  matin  et  soir,  j’explorais  la  poitrine  avec  la  plus  sérieusç 
attention,  sans  jamais  percevoir  ni  souffle,  ni  râle,  rien,  en  un  mot,  qui  pût  trahir 
une  altération  matérielle.  La  température  du  corps,  oscillant  entre  39o,8  et  40o,8, 
exprimait  très-certainement  une  pyrexie  essentielle,  mais  rien  au  delà;  et,  pour 
juger  si  cette  pyrexie  était  du  genre  des  pernicieuses,  j’administrai  le  sulfate  de  qui¬ 
nine,  qui  n’eut  d’autre  résultat  que  des  hourdonnements  d’oreille.  Dix  jours  s’écou¬ 
lèrent  ainsi,  où  je  n’observai  que  la  toux  et  la  chaleur  du  corps,  avec  un  pouls  porté 
à  120  par  minute.  Je  priai  alors  notre  éminent  confrère,  leDrBarth,  de  venir  m’aider 
à  fixer  tous  les  détails  de  ce  difficile  diagnostic.  On  sait  l’habileté  du  savant  praticien  ; 
on  sait  qu’à  cette  oreille  délicate  ne  sauraient  échapper  ni  la  moindre  nuance  du 
murmure  respiratoire,  ni  la  moindre  altération  du  son  rendu  à  la  percussion;  et  l’on 
pense  bien  qu’ici  l’examen  fut  des  plus  attentifs  et  des  plus  minutieux.  Cet  examen 
pourtant  fut  complètement  négatif.  La  question  s’agita  entre  nous  de  l’existence  de 
tubercules  îwiZmfres, ,  capables  de  produire  cette  toux  incessante  qui  fatiguait  la 
malade  sans  se  trahir  à  l’auscultation.  Mais  cette  toux  avait  débuté  tout  à  coup  ;  elle 
avait  succédé  à  des  douleurs  névralgiques  de  la  tête  et  paraissait  ainsi  ressortir  à 
l’action  nerveuse  plutôt  qu’à  une  lésion  matérielle.  La  fièvre,  d’ailleurs,  quand  elle 
se  rattache  à  un  travail  de  tuberculisation  pulmonaire,  n’a  pas  ce  caractère  continu 
qui,  chez  notre  malade,  ne  s’était  pas  démenti  un  seul  instanL  Ayant  mis  hors  de 
cause  la  fièvre  pernicieuse,  je  ne  voyais  plus  d’hypothèse  acceptable  que  la  présence 
d’une  fièvre  typhoïde;  mais  point  de  taches  lenticulaires,  à  moins  què,  survenues 
pour  fort  peu  de  temps,  elles  n’eussent  échappé  à  mon  attention  ;  point  de  diarrhée, 
point  d’épistaxis,  point  de  météorisme,  point  de  borborygmes,  point  de  douleur  à  la 
pression  de  la  région  iléo-cœcale  ;  et  en  l’absence  de  tous  ces  signes,  il  était  difficile 
de  se  prononcer  avec  certitude.  Cependant  la  langue  était  saburrale  à  la  base,  rouge 
à  la  pointe  ainsi  que  sur  les  bords  ;  déjà  la  prostration  était  profonde,  et  le  cachet 
général  était  celui  des  affections  les  plus  graves  et  les  plus  périlleuses.  M’àutorisant 
de  tous  ces  indices,  je  me  prononçai  pour  une  fièvre  typhoïde.  C’était  là  le  vrai 
diagnostic.  Les  symptômes  qui  jusqu’alors  avalent  manqué  à  la  fièvre  typhoïde 
commencèrent  à  se  dérouler;  et  cette  pyrexie  parcourut  ses  périodes  sous  la  forme 
cérébrale.  Ce  qu’il  y  eut  de  remarquable  ici,  c’est  que  cette  toux  si  fatigante  et  si 
opiniâtre  s’apaisa,  ou  au  moins  se  modéra  considérablement  au  moment  même  où 
l’on  put  percevoir  des  râles  sibilants  assez  abondants  vers  toute  la  région  postérieure 
de  la  poitrine.  A  l’heure  où  j’écris,  ma  jeune  dame  est  en  pleine  convalescence. 

Bien  que  ce  travail  n’ait  pour  objet  que  la  fièvre  pernicieuse,  j’ai  cru  devoir 
rapporter  cette  observation  de  fièvre  typhoïde  comme  un  exemple  frappant  du 
concours  que  peut  fournir  au  diagnostic  des  fièvres  essentielles  la  mesure  de  la  tem¬ 
pérature  animale,  en  présence  de  phénomènes  prédominants  qui,  rattachés  à  des 
organes  particuliers,  jettent  dans  l’esprit  du  praticien  la  confusion  et  l’incertitude. 
Ici,  la  toux  incessante  qui  fatiguait  la  malade  faisait  porter  l’attention  sur  la  poitrine; 
mais  la  chaleur  organique,  dont  l’élévation  touchait  à  410,  traduisait  à  mes  yeux 
l’existence  d’une  pyrexie,  et  la  nature  de  celle-ci  me  fût  révélée  par  l’impuissance 
complète  du  sulfate  de  quinine ,  impuissance  de  laquelle  se  dégageait  évidemment  la 
fièvre  typhoïde. 

Les  fièvres  essentielles,  quel  qu’en  soit  le  genre,  apportent  donc  un  trouble  plus 
ou  moins  profond  dans  le  fonctionnement  des  viscères,  et  ce  trouble,  tantôt  paraît  se 
lier  à  une  lésion  matérielle,  tantôt,  au  contraire,  se  produit  sans  altération  physique 
appréciable.  Daiis  ces  conditions  diverses,  c’est  toujours  le  thermomètre  qui,  par 
l’élévation  de  la  colonne  mercurielle,  indique  le  caractère  secondaire  de  l’affection 
locale,  et  qui  fait  ainsi  passer  la  fièvre  au  premier  plan  dans  l’ensemble  des  phéno¬ 
mènes  morbides.  Cet  clément  de  diagnostic  est  tellement  sûr,  que  je  ne  crains  jamais 


L’UNION  MEDICALE. 


657 


de  me  commettre,  en  instituant  ma  thérapeutique  sur  les  enseignements  qu’il  fournit; 
et  rien  n’égale  la  surprise  du  médecin  qui,  pour  la  première  fois,  est  témoin  de  mon 
assurance  à  prédire  un  dénoûmenl  heureux,  là  où  il  n’éprouvait  qu’hésitation,  incer¬ 
titude  ou  effroi.  Le  docteur  C....  me  pria  de  donner  des  soins  à  sa  jeune  épouse,  qui 
lui  paraissait  frappée  de  péritonite.  Accouchée  heureusement  depuis  une  huitaine  de 
jours,  cette  dame,  âgée  de  vingt  et  quelques  années,  avait  été  prise,  la  veille,  d’un 
frisson  auquel  avait  succédé  une  chaleur  ardente  qu’accompagnaient  la  céphalalgie, 
le  brisement  des  membres,  la  soif,  la  fréquence  du  pouls  portée  à  100,  tous 
caractères  de  la  fièvre  ,  mais  auxquels  se  joignaient  des  douleurs  abdominales  qui, 
dans  les  conditions  où  se  trouvait  la  malade ,  inspiraient  de  sérieuses  inquiétudes. 
Mon  premier  soin  fut  d’examiner  le  ventre,  et  ne  le  trouvant  ni  météorisé,  ni  même 
très-sensible  à  la  pression,  je  fus  promptement  rassuré  de  ce  côté.  Mais  en  me  livrant 
à  cette  exploration,  je  fus  frappé  de  la  chaleur  qui  se  dégageait  du  corps  de  notre 
jeune  malade,  et,  m’empressant  alors  de  placer  mon  thermomètre  dans  le  creux 
axillaire,  je  fis  remarquer  à  mon  distingué  confrère,  que  la  température,  s’élevant  à 
400,5,  trahissait  infailliblement  l’existence  d’une  fièvre  essentielle.  J’ajoutai  que  cette 
fièvre  était  vraisemblablement  de  nature  rémittente  ou  intermittente,  et  que  les  dou¬ 
leurs  abdominales  ne  constituaient  encore  qu’une  manifestation  locale  incomplète, 
qui  ne  survivrait  certainement  pas  à  la  chute  de  la  fièvre.  Le  sulfate  de  quinine  fut 
administré  à  la  dose  de  60  centigrammes  fractionnée  en  six  parts,  et  le  lendemain 
matin  la  pacification  de  l’organisme  était  complète.  Il  y  eut  bien  encore,  deux  soirées 
de  suite,  un  léger  accès  fébrile;  mais  le  sulfate  de  quinine,  dont  on  continua  l’usage 
quelques  jours,  suffit  à  nous  inspirer  une  parfaite  sécurité. 

Tous  les  faits  énoncés  dans  ce  travail,  c’est  une  pratique  personnelle  qui  me  les  a 
fournis,  et  si  vous  y  joignez  les  faits  que  j’ai  déjà  publiés  antérieurement,  vous  ne 
pourrez  vous  défendre  de  cette  pensée  que  la  fièvre  pernicieuse  est  fort  commune  à 
Paris,  et  que  c’est  faute  de  la  savoir  reconnaître  que  s’est  établie  l’opinion  contraire, 
opinion  fâcheusè  à  laquelle  on  peut,  sans  injustice,  rèprocher  bien  des  malheurs  ! 
Initié  désormais  à  la  signification  des  divers  degrés  que  peut  atteindre  la  température 
du  corps,  le  praticien,  tout  en  arrêtant  son  attention  sur  les  lésions  locales,  comprendra 
qu’il  peut  se  rencontrer  au  delà  de  ces  lésions,  une  affection  qui  en  soit  le  mobile.  Il 
ne, se  contentera  plus  de  faire  ainsi  sur  ses  malades  une  étude  anticipée  d’anatomie 
pathologique;  mais,  prenant  les  choses  de  plus  haut,  il  recherchera  l’enchaînement 
étiologique  des  faits  morbides,  et,  le  thermomètre  sous  les  yeux ,  portant  son 
diagnostic  avec  sûreté,  il  appliquera  sa  thérapeutique  avec  bonheur  (1). 


ACADÉMIES  ET  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 

SOCIÉTÉ  MÉDICALE  DES  HOPITAUX. 

Séance  du  28  Février  1866.  —  Présidence  de  M.  Léoer. 

SOMMAIRE.  _ Correspondance.  —  Expériences  sur  l’inoculation  du  tubercule,  par  MM.  Hérard  et 

Cornii.  Discussion  :  MM.  Chauffard,  Hérard,  Guérard,  Barth,  Lailler. 

Correspondance  ; 

M.  Gallard  présente  une  brochure  intitulée  :  Relation  médico- chirurgicale  de  l’expédition 
de  Cochinchine  en  1861-62,  par  M.  A.  Didiot,  médecin  principal,  chef  du  service  de  santé 
de  l’armée  au  corps  expéditionnaire. 

M.  Gallard  analyse  sommairement  ce  très-intéressant  travail,  et  appelle  spécialement 
l’attention  sur  les  particularités  relatives  à  la  topographie  médicale,  aux  fièvres  paludéennes, 
au  choléra  et  à  la  syphilis. 

Une  brochure  de  M.  Hervieüx  ,  intitulée  :  Étiologie  et  prophylaxie  des  maladies  puer- 
pérales. 

(1)  On  trouve  chez  M.  Rosier,  opticien,  quai  de  l’Horloge,  37,  le  genre  de  thermomètre  dont  je  me 
sers. 


558 


L’UNION  MÉDICALE. 


Le  numéro  de  janvier  du  Journal  de  médecine  mentale  de  M.  Delasiauve. 

La  Médecine  contemporaine. 

La  Gazette  médicale  de  C Algérie. 

Les  Archives  de  médecine  navale. 

Bulletin  des  travaux  de  la  Société  médicale  d’Amiens. 

Bulletin  dé  l'Académie  royale  de  médecine  de  belgique. 

Comptes  rendus  des  séances  et  Mémoires  de  la  Société  de  biologie,  t.  I",  série, 

M.  Hérard  communique  le  résullat  des  expériences  qu’il  a  entreprises  avec  M.  Cornil  sur 
l’eTîocM^aiîow  fltw  (Voir  l’ÜNiON  Médicale  du  8  mars.) 

M.  Chauffard:  Le  travail  de  MM.  Hérard  et  Cornil  vient  évidemment  confirmer  les 
résultats  si  intéressants  des  recherches  de  M.  Villemin;  mais  il  est  nécessaire,  M.  Hérard  le 
reconnaît,  de  multiplier  encore  ces  expériences  et  surtout  de  les  appliquer  à  d’autres  ani¬ 
maux.  Sans  avoir  la  prétention  de  juger  actuellement  une  question  a  l’élude,  on  peut  cepen¬ 
dant,  dès  maintenant,  émettre,  à  cette  occasion,  quelques  considérations  sur  ce  sujet. 
Faudrait-il  conclure  de  ces  expériences  que,  jusqu’à  présent,  TunanimUé  des  médecins  s’est 
trompée  sur  l’origine  spontanée  ou  héréditaire  de  la  tuberculose?  Faudrait-il  rejeter  tout  le 
passé  pour  en  arriver  à  la  doctrine  de  l’inoculabilité  et  de  la  contagion?  Je  ne  le  pense  pas; 
car  il  n’y  a  pas  opposition  entre  les  conditions  générales  de  la  transmission  par  inoculation 
et  les  conditions  diathésiques;  et  il  serait  facile  d’énumérer  un  assez  grand  nombre  de  ma¬ 
ladies  qui  peuvent  se- développer  spontanérhent  et  se  transmettre  par  contagion,  comme  la 
morve,  par  exemple.  Il  n’y  aurait  donc  rien  d’impossible  à  ce  que  la  tuberculose,  qui  est  le 
plus  souvent  héréditaire,  diathésique,  spontanée,  ou  provoquée  par  des  conditions  hygié¬ 
niques  mauvaises,  puisse  aboutir  à  la  formation  d’un  produit  inoculable.  La  syphilis  et 
toutes  les  fièvres  éruptives  ont  été  originairement  spontanées,  et  n’en  sont  pas  moins  essen¬ 
tiellement  contagieuses.  Les  résultats  des  expérimentations  nouvelles  viendront  donc 
apporter  leur  appoint  aux  doctrines  anciennes,  mais  non  les  renverser;  ils  viendront  même 
a  l'appui  de  la  croyance  d’un  bon  nombre  d’éminents  médecins  qui  ont  admis  la  contagion 
de  la  phthisie.  Il  est  vivement  à  désirer  que  le  champ  d’expériences  ouvert  par  M.  Ville¬ 
min  s’agrandisse,  et  l’on  peut  affirmer  d’avance,  quel  qu’en  soit  le  résultat,  que  les  doctrines 
anciennes  n’en  seront  pas  ébranlées. 

M.  Hérard  :  Je  partage  la  plupart  des  idées  émises  par  M.  Chauffard,  et  je  crois,  comme 
lui,  qu’une  maladie  peut  être  spontanée  et  contagieuse,  comme  la  rage,  que  je  pourrais 
ajouter  aux  exemples  qu’il  a  cités;  c’est  encore  avec  raison  que  M.  Chauffard  a  fait  remar¬ 
quer  que  la  phthisie,  en  la  supposant  inoculable  et  contagieuse,  n’en  resterait  pas  moins  une 
maladie  essentiellement  héréditaire.  Mais  il  y  aurait  peut-être  lieu  alors  d’envisager  la  tuber- 
culisalion  sous  un  nouveau  point  de  vue,  et  l’on  pourrait  établir  un  parallèle  entre  l’héré¬ 
dité  de  la  syphilis  et  l’hérédité  de  la  tuberculose;  c’est  là  une  idée  que  je  me  borne  à 
émettre  sous  toutes  réserves,  et  que  je  ne  veux  pas  développer  pour  ne  pas  m’engager  sur 
un  terrain  brûlant. 


M.  Chauffard  :  Je  suis  obligé  de  faire  remarquer  qu’il  faudrait  agrandir  considérable¬ 
ment  le  champ  de  la  syphilis  héréditaire  pour  pouvoir  la  comparer  à  la  tuberculisation,  et 
qu’il  ne  saurait,  dans  ce  parallèle,  être  question  que  de  syphilis  héréditaire  ayant  perdu  les 
formes  propres  de  la  diathèse  pour  revêtir  les  apparences  de  la  scrofule.  Or,  il  suffit  de  mon¬ 
trer  combien  grande  est  la  distance  qui  sépare,  au  point  de  vue  dû  mode  de  transmission 
héréditaire,  la  syphilis  de  la  tuberculisation,  qui  se  reproduit  entièrement  semblable  à  elle- 
même,  pour  montrer  qu’il  ne  peut  être  légitimement  établi  aucun  parallèle. 

Mais  la  confirmation  des  idées  relatives  à  la  contagion,  dans  certaines  formes  de  phthisie 
qu’il  resterait  à  déterminer,  pourrait  avoir  des  conséquences  importantes  en  pratique. 

M.  Güérard  :  Pendant  de  longues  années  la  phthisie  a  été  considérée  comme  pouvant  se 
transmettre  par  voie  de  contagion,  et  cela  à  un  tel  point  que,  après  la  mort  des  phthisiques, 
on  prenait  les  soins  les  plus  minutieux  pour  purifier  leurs  vêtements  et  pour  assainir  les 
chambres  qu’ils  avaient  habitées.  Ces  idées  ont  dû  se  modifier  à  une  époque  où  la  croyance 
à  la  contagion  s’était  affaiblie  au  point  qu’elle  avait  pu  être  niée  même  pour  la  syphilis. 

Quoi  qu’il  en  soit,  il  est  digne  de  remarque  que  la  transmission  héréditaire  puisse  se  faire, 
dans  certaines'  familles,  de  telle  façon  que  la  maladie  n’éclate  chez  les  parents  qu’à  une 
époque  où  les  enfants  ont  déjà  succombé  à  la  phthisie. 


L’UNION  MÉDICALE. 


559 


Enfin,  j  ajouterai  que  j’ai  vu  un  certain  nombre  de  cas  de  tuberculisation  pour  lesquels 
la  contagion  aurait  pu  être  invoquée,  et  que  cette  circonstance  pourrait  engager  à  faire 
prendre  certaines  précautions  contre  ce  mode  de  propagation. 

M.  Barth  :  Je  crois  que  la  question  de  la  transmission  des  maladies  d’individu  à  individu 
ne  deviendra  plus  simple  que  si  l’on  s’attache  non-seulement  à  déterminer  si  une  maladie 
est  ou  non  transmissible,  mais  encore  à  rechercher  dans  quelle  mesure  et  à  quelles  condi¬ 
tions  cette  maladie  est  transmissible. 

Il  serait  bon  aussi  que  les  termes  fussent  modifiés  et  que  l’on  adoptât  un  terme  géné¬ 
rique  :  la  transmissibilité,  par  exemple,  que  l’on  reconnaîtrait  avoir  lieu,  tantôt  par  conta¬ 
gion,  tantôt  par  inoculation,  tantôt  par  infection,  par  hérédité,  etc.,  ou  même  par  plusieurs 
de  ces  modes  à  la  fois. 

P®  temps  la  possibilité  de  la  transmission  de  la  phthisie  par  contagion  m’a  frappé,  et 
j’ai  toujours  donné,  le  conseil  d’éviter  la  cohabitation  trop  intime  avec  les  phthisiques,  sans 
effrayer  toutefois  les  personnes  intéressées  en  leur  dévoilant  la  réalité. 

Enfin,  pour  la  syphilis,  il  m’a  semblé  qu’elle  pouvait  se  transmettre  dans  ses  différents 
degrés,  et  j’ai  été  frappé,  entre  autres  exemples,  par  une  observation  faite  sur  un  jeune 
homme  de  28  ans,  atteint  de  périostose  fémorale  guérie  rapidement  par  les  antisyphiliti¬ 
ques,  sans  qu’il  soit  possible  de  trouver  chez  lui  aucune  trace  de  syphilis  antérieure. 

M.  Lailler  :  Il  est  nécessaire  de  faire  quelques  réserves  sur  ce  cas  de  syphilis  que 
M.  Barth  considère  comme  héréditaire.  Il  est  des  sujets  chez  qui  les  accidents  primitifs 
et  secondaires  sont  assez  légers  pour  passer  inaperçus,  et  le  malade  de  M.  Barth  pouvait  être 
dans  ces  conditions. 

M.  Guérard  fait  remarquer  que  certaines  familles  présentent  une  aptitude  toute  particu¬ 
lière  à  la  transmission  d’une  même  maladie,  quelle  qu’elle  soit,  de  l’un  à  l’autre  de  ses 
membres. 

M.  Lailler  présente  la  chevelure  d’une  femme  rendue  inextricable  par  une  quantité 
innombrable  de  poux. 

Le  secrétaire ,  D' Besnier. 


COURRIER. 


Par  décret  en  date  du  17  mars  1866,  rendu  sur  la  proposition  du  ministre  de  la  marine 
et  des  colonies,  a  été  confirmée  la  promotion  au  grade  d’officier  de  la  Légion  d’honneur, 
faite  à  titre  provisoire  par  le  maréchal  commandant  en  chef  le  corps  expéditionnaire  du 
Mexique,  en  vertu  des  pouvoirs  à  lui  conférés  par  le  décret  du  29  juin  1863,  en  faveur  de 
M.  Nicolas  (Adolphe-Charles-Antoine-Marie),  médecin  de  1"  classe  de  la  marine,  embarqué 
sur  le  Magellan.  —  Chevalier  du  k  novembre  1864  : 14  ans  de  services  effectifs  dont  9  à  la 
mer.  Dévouement  hors  ligne  dans  trois  épidémies  de  fièvre  jaune  en  rade  de  Vera  Cruz.  — 
Prendra  rang  du  30  janvier  1866. 

—  M.  le  docteur  Logerais,  ancien  interne  des  hôpitaux  de  Paris,  est  nommé  médecin  ins¬ 
pecteur  des  eaux  de  Pougues,  en  remplacement  de  M.  Boubaud,  démissionnaire. 

UN  FAIT  D’HISTOIRE  NATURELLE.  —  Le  5  novembre  1865,  dit  M.  Duvillers,  architecte 
paysagiste,'  à  Paris,  j’ai  trouvé  dans  un  œuf  frais  que  je  dégustais  dans  le  charmant  pavillon 
de  chasse  de  M.  le  docteur  Châtin,  aux  Essarls,  un  insecte  de  0,7  à  0,8  cent,  la  longueur, 
de  forme  cylindrique,  avec  les  extrémités  pointues,  comme  celles  du  lombric  ou  ver  de  ter-re. 
Mon  étonnement  fut  grand,  vous  n’en  doutez  pas,  ainsi  que  celui  de  M.  Châtin  et  des  autres 
personnes  présentes  à  table.  Un  moment,  je  pensais  posséder  un  œuf  au  vermicelle,  tant  ce 
cylindre  était  allongé.  J’ai  continué  de  manger  l’œuf,  malgré  les  observations  qui  me  furent 
faites,  sans  éprouver  aucune  indisposition.  Le  ver  a  été  mis  par  M.  Châtin  dans  l’esprit-de- 
vin  pour  être  soumis  à  i’étude.  Il  paraît  que,  depuis  deux  siècles,  aucun  fait  de  ce  genre  n’a 
été  signalé.  {Les  Mondes.) 

PROPRIÉTÉS  DE  L’OXYGÈNE  (par  M.  Schœnbein,  de  Bâle).  —  Les  journaux  scientifiques, 
publiés  en  France  ou  en  Allemagne,  ont  dernièrement  annoncé  que  M.  Schœnbein  était  par¬ 
venu  à  décomposer  l’oxygène  en  ozone  et  en  antozone. 

L’Association  scientifique  de  France  ayant  demandé  à  l’illustre  chimiste  de  Bâle  de  venir 


660 


L’UNION  MÉDICALE. 


répéter  devant  elle  les  expériences  relatives  à  cette  découverte,  M.  Schœnbein  a  écrit  à  son 
président  une  lettre  dont  nous  extrayons  le  passage  suivant  : 

«  Vous  savez  peut-être  que  je  m’occupe  depuis  une  trentaine  d’années,  presque  exclusi¬ 
vement  et  sans  interruption,  de  recherches  relatives  à  l’oxygène,  et  que,  dans  cette  longue 
série  d’investigations,  J’ai  découvert,  concernant  ce  corps  élémentaire,  un  assez  grand  nom¬ 
bre  de  faits  nouveaux  dont  je  crois  pouvoir  tirer  les  conclusions  suivantes  : 

«  1°  L’oxygène  peut  exister  dans  trois  états  allotropiques  différents; 

«  2°  Deux  de  ces  étals  sont  actifs  et  opposés  l’un  à  l’autre.  Je  les  désigne  sous  les  noms 
ozone  et  antozone; 

«  3“  Des  quantités  égales  de  l’ozone  et  de  l’anlozone  se  neutralisent  pour  former  l’oxy¬ 
gène  inactif  ou  neutre  ; 

«  k°  L’oxygène  neutre  peut  être  dédoublé  ou  transformé  à  moitié  en  ozone  et  à  moitié  en 
antozone. 

«  Mais,  il  faut  le  dire,  la  démonstration  expérimentale  de  la  justesse  de  ces  conclusions 
n’est  pas  aussi  simple  que,  par  exemple,  celle  de  la  composition  et  de  la  décomposition  de 
l’eau,  et  pour  bien  comprendre  leur  enchaînement  logique,  il  faut  absolument  qu’on  connaisse 
un  bon  nombre  de  faits  qui  sont  relatifs  épelles.  Or,  pour  faire  voir  ces  faits  par  des  expé¬ 
riences  convenables,  une  seule  séance  ne  suffit  pas. 

«  Permettez-moi,  monsieur  le  Président,  d’ajouter  encore  quelques  observations  :  Quel¬ 
ques  journaux  scientifiques  ont  été  mal  informés  en  annonçant  que  j’avais  réussi  à  isoler 
dans  un  état  de  pureté,  soit  l’ozone,  soit  l’antozone.  Celte  assertion  n’est  pas  fondée.  Il  est 
vrai,  depuis  longtemps,  j’ai  fait  un  grand  nombre  de  tentatives  pour  arriver  à  ce  but  si  dési¬ 
rable,  mais  jusqu’à  ce  jour  sans  succès  complet  :  l’ozone  et  l’anlozone  sont  toujours  mêlés 
avec  l’oxygène  neutre,  ce  qui  lient  à  des  causes  intimement  liées  à  la  génération  même  des 
deux  modifications  actives  de  l’oxygène.  Si  l’Association  scientifique,  après  ce  que  je  viens 
de  dire,  continuait  à  désirer  ma  visite  à  Paris,  et  si  l’état  de  ma  santé  me  permet  de  faire  un 
tel  voyage,  je  ferai  très-volontiers  un  petit  cours  sur  l’ensemble  de  mes  travaux  relatifs  à 
l’oxygène.  »  —  Camille  Schnaiter.  {Cosmos.) 

SUCCÉDANÉ  DES  SERPENTS  PHARADNS.  —  Un  des  correspondants  du  Scientîfic  American 
Journal  lui  écrit  ;  «  Les  œufs  de  serpents  sont  faits  avec  le  sulfo-cyanure  de  mercure,  sub¬ 
stance  difficile  à  transformer  en  masse  solide,  et  qu’on  ne  rencontre  pas  dans  toutes  les  cités  ; 
ou  pourra  les  fabriquer  plus  facilement  et  plus  économiquement  de  la  manière  suivante  : 
Prenez  une  partie  de  fleur  de  soufre  et  six  parties  de  cyanure  de  mercure;  broyez  fortement 
le  mélange  dans  un  mortier  ;  plus  la  poudre  sera  fine,  mieux  le  résultat  sera  atteint.  Faites 
avec  une  feuille  d’étain  un  cône  ;  reraplissez-le  de  poudre  entassée  en  laissant  à  la  base  le 
vide  nécessaire  pour  le  fermer.  Si  vous  l’aimez  mieux,  mouillez  la  poudre  pour  en  faire  direc¬ 
tement  des  cylindres  ou  des  cônes.  Pour  les  sécher,  vous  les  approcherez  du  feu  ou  vous  les 
exposerez  au  soleil.  »  L’auteur  ne  dit  pas  si  cette  préparation  nouvelle  n’est  pas  aussi  dan¬ 
gereuse  que  les  anciennes,  si  les  pauvres  ouvrières  qu’on  chargerait  de  ce  travail  n’en 
seraient  pas  promptement  victimes  ,  et  si  par  conséquent  il  ne  vaut  pas  mieux  mille  fois 
renoncer  à  un  jeu  par  trop  homicide.  YUes 

Erratum.  —  Dans  le  dernier  numéro,  page  SAS,  A®  ligne,  il  y  a  :  «  où  les  aliments  trou¬ 
vent  les  goûts,  etc.,  »  il  y  faut  substituer  :  «  où  trouvent  aliments,  les  goûts,  etc.  » 


ASSDdlATlDN  GÉNÉRALE.  —  L’Assemblée  générale  annuelle  de  l’Association  qui,  à  cause 
de  l’épidémie  de  choléra,  n’a  pu  avoir  lieu  à  la  fin  d’octobre  dernier,  se  tiendra  le  dimanche 
8  avril  prochain,  à  2  heures,  dans  l’amphithéâtre  de  l’Administration  de  l’assistance  publique, 
avenue  Victoria,  3. 

Le  même  jour  aura  lieu  le  banquet  offert  à  MM.  les  présidents  et  délégués  des  Sociétés 
locales,  au  Grand-Hôtel,  boulevard  des  Italiens,  à  7  heures  du  soir. 

Le  prix  de  la  souscription  est  de  vingt  francs. 

On  souscrit,  directement  ou  par  lettre,  chez  M.  le  docteur  Brun,  trésorier  de  la  Société 
centrale,  rue  d’Aumale,  n”  23. 


Le  Gérant,  6.  RicheloT. 


Pâ.nis.  -  Typograpble  Feux  Maitestb  et  C«,  rue  des  Deux-Portef-Sainl-Sfluveur,  83. 


L’UNION  MÉDICALE. 


Les  Maladies  des  Voies  urinaires, 
la  Gravelle  et  la  Goutte,  sont  très-notablement 
améliorées  ou  radicalement  guéries  par  l’usage  de 
l’eau  minérale  de  Contrexéville  (Vosges).  L’eau  de 
la  source  du  PAVILLON  (se  méfier  des  substitu¬ 
tions),  déclarée  d’intérêt  public  par  décret  impé- 
.  rial,  est  la  seule  qui,  depuis  la  seconde  moitié  du 
.  siècle  dernier,  ait  opéré  toutes  les  cures  authen¬ 
tiques  dont  les  auteurs  ont  enrichi  la  science. 

La  Société  des  eaux  minérales  de  Contrexéville, 
^  rue  de  la  Michodière,  23 ,  k  Paris,  expédie  l’eau 
:  des  Pavillons  dans  le  monde  entier.  —  Conserva¬ 
tion  excellente  et  durable. 


EMPLATRE  DE  THAPSIA 

LE  PERDmEL-REBOULLEAU. 

Succédané  de  l’huile  de  croton  tiglium  et  des 
pommades  stibiées  et  ammoniacales. 

Il  produit  une  éruption  miliaire  plus  ou  moins 
abondante,  selon  la  durée  de  l’application. 

Vente  en  gros,  chez  Le  PEnomEt,  pharmacien, 
rue  Sainte-Croix-de  la-Bretonnerie,  54,  Paris. 

Détail,  pharm;  Le  Perduiel,  faub.Montmartre,76. 


Cette  préparation,  qui  est  une  eombinaison  de 
phosphate  de  chaux  et  d’albumine,  est  essentielle¬ 
ment  assimilable.  Elle  supplée  k  l’insuflisance  du 
principe  calcaire  dans  l’alimentation  lorsque,  dans 
certaines  conditions,  l’organisme  a  besoin  d’une 
proportion  plus  que  normale  de  sels  de  chaux.  Au 
moment  de  la  dentition  surtout,  VOstéine  Mouries 
rend  de  grands  services.  A  l’aide  de  cet  aliment, 
sous  forme  de  semoule,  les  enfants  percent  leurs 
dents  rapidement,  sans  convulsions,  presque  sans 
souffrance.  Administré  a  des  nourrices,  il  passe 
dans  leur  lait,  ainsi  que  le  démontre  l'analyse,  et 
contribue  à  la  formation  rapide  et  parfaite  du  sys¬ 
tème  osseux  chez  l’enfant.  2  fr.  le  flacon.  Dépôt  k 
Paris,  154,  rue  Saint-Honoré. 


POUDRE 

TONi-DIGESTIVE  DE  RÛYER 

A  LA  PEPSINE  ET  SOIIS-CARBONATE  DE  BISMUTH. 
Cette  Poudre  est  employée  avec  le  plus  grand 
succès  contre  les  dyspepsies-gastrites ,  acidités, 
diarrhées ,  dysenteries ,  les  éructations ,  crampes 
d'estomac ,  les  vomissements  des  enfants,  etc. 
(Voir  la  Gazette  des  hôpitaux  à\i  15  octobre  1864.) 
Prix  :  le  ïtacon,  S  tv. 

Seul  dépôt  chez  ROYER,  pharmacien,  rue  Saint- 
Martin,  225,  Paris  (en  face  la  rue  Chapon  . 


Sirop  min.  sulfureux  au  Goudron  i 

de  CROSNIER,  nharmacien.  Ce  Sirop  est  em-  • 
ployé  depuis  quinze  ans  pour  guérir  les  Affections  i 
chroniques  des  bronches  et  des  poumons.  Toux,  | 
Rhumes,  Bronchite  rebelles  et  Phthisie  commen-  j 
çante.  —  Pharmacie  ,  rue  Montmartre,  95.  i 


SOIE  GHIMIQDE  D’HÉBERT, 

3$,  rue  de  la  Fei-ronncrie. 

Rapport  do  l’Académie  de  médecine,  séance  du 
31  octobre  1865.  Ce  produit  remplace  avec  avan¬ 
tage,  comme  dérivatif,  les  divers  papiers  chimiques 
et  autres  papiers  médicinaux.  , Sa  force  adhésive  et 
sa  souplesse  le  rendent  préférable  aux  autres  agglu- 
tinatifs  dans  les  pansements  chirurgicaux. 


VIN  de  Gilbert  SËGIJIN 

378,  r.  St-Honoré,  au  coin  de  la  r.  de  Luxembourg. 

Ce  Vin  est,  depuis  60  ans,  reconnu  comme  l’un 
des  toniques  les  plus  puissants.  Sous  le  même  vo¬ 
lume,  il  contient  beaucoup  plus  de  principes  que 
tous  les  autres  vins  de  quinquina,  ee  qui  permet 
aux  personnes  délicates  de  le  couper  avec  partie 
égale  d’eau. 

Comme  fébrifuge,  c’est  l’adjuvant  indispensable 
du  sulfate  de  quitiine,  .qu’il  remplace  même  avec 
avantage  dans  beaucoup  de  cas. 

Exiger  la  signature  :  G.  Séguin. 


SIROP  FËRRUGIUIEDX 

d’Ècorces  d’OraHges  et  de  (Juassia  aaiara 

AU  PROTO-IODDRE  DE  FER. 

Préparé  par  J. -P.  LAROZE,  Pharmacien. 

L’association  du  sel  ferreux  au  Sirop  d’écorces 
d’oranges  est  d’autant  plus  rationnelle  que  ce  Si¬ 
rop,  employé  seul  pour  stimuler  l’appétit,  activer 
la  sécrétion  du  suc  gastrique,  et,  par  suite,  régu¬ 
lariser  les  fonctions  abdominales,  neutralise  les 
effets  fâcheux  (pesanteur  de  tête,  constipation,  dou¬ 
leurs  épigastriques)  des  ferrugineux  et  des  iodures, 
alors  qu’il  facilite  leur  absorption.  Dissous  dans  le 
Sirop,  il  est  pris  et  supporté  facilement  étant  k 
l’état  pur  le  plus  assimilable  ;  et,  dans  les  pâles 
couleurs,  les  pertes  blanches ,  l’anémie ,  les  affec¬ 
tions  scrofuleuses  et  le  rachitisme,  le  traitement 
peut  être  prolongé.  —  Le  flacon  :  4  fr.  50  c.  Dépôt 
k  Paris,  rue  Neuve-des-Petits-Champs,  26,  et  dans 
toutes  les  pharmacies  de  France  et  de  l’étranger. 

Fabrique,  expéditions  :  Maison  J.-P.  Laroze, 
rue  des  Lions-St-Paul,  2,  Paris. 


VIN  DEQUINIUM 

D’ALFRED  lABARRAQUE 


Ce  Vin  présente  aux  médecins  et  aux  malades 
des  garanties  sérieuses  comme  tonique  et  fébri¬ 
fuge.  Le  titrage  garanti  toujours  constant  des  al¬ 
caloïdes  qu’il  contient,  le  distingue  de  tous  les 
autres  médicaments  analogues. 


LES  PASTILLES- DIGESTIVES  A  LA  PEPSINE 

DE  WASMANN 

sont  très  employées  dans  les  cas  où  la  digestion  des 
'  aliments  albuminoïdes  est  difficile  ou  impossible, 
i  parce  qu’elles  constituent  la  seule  préparation  où 
!  la  PEPSINE  soit  conservée  INALTÉRÉE  et  sous  une 
j  orme  agréable  au  goût. —  Rue  St-Honoré,  151,  kla 
i  Pharmaciedu  Louvre,  et  dans  toutes  les  pharmacies. 


Sirop  et  Tin  digestifs 

de  CHASSAING 

RAPPORT  DE  l’académie  DE  MÉDECINE 
Seules  préparations  eontenant  les  deux 

digestifs  jIULtw»'-)  pepsine 

Employées  avec  succès  dans  les  Gastralgies, 
Gastrites,  Dyspepsies  et  comme  tonique. 

Dépôt  central,  3,  me  Réaumur,  Paris. 
En  vente  ;  rue  Duphot,  2;  —  Faubourg 
Montmartre,  76. 


FER  QUEVENNE 

APPROUVÉ  PAR  L'ACADÉMIE  DE  MÉDECINE, 
AUTORISE  PAR  CIRCULAIRE  SPÉCIALE  DU  MINISTRE. 


11  s’eploie  dans  tous  les  cas  où  les  ferrugineux 
sont  indiqués;  il  ne  noircit  pas  les  dents  ;  c’est  la 
préparation  ferrugineuse  la  plus  active,  la  plus 
agréable  et  la  plus  économique.  Souvent  un  flacon 
suffit  pour  guérir  une  chlorose. 

«  L’expérience  m’a  démontré  qu’aucune  prépa- 
»  ration  ferrugineuse  n’est  mieux  tolérée  que  le 
»  Fer  Qdevenne,  en  restant  dans  les  limites  des 
»  doses  très  modérées  :  l  à  5  centigrammes  k 
»  chaque  repas.  »  —  Boucuardat  ,  Annuaire  de 
thérapeutique,  1863.  —  Le  flacon,  3  fr.  50  c.  Chez 
E.  Genevoix,  h,  rue  des  Beaux-Arts ,  k  Paris ,  et 
dans  toutes  les  pharmacies.  —  Exiger  le  cachet 
Quevenne.  —  Envoi,  franco,  par  la  poste. 


FABRICATION  EN  GROS  DEPUIS  1854. 

L’accueil  que  le  Corps  médical  a  fait  k  notre 
produit,  et  son  emploi  dans  les  hôpitaux,  témoi¬ 
gnent  des  soins  excessifs  apportés  k  sa  prépara¬ 
tion  et  de  sa  force  digestive  toujours  égale. 

Elle  est  administrée  avec  succès  dans  les  Dys¬ 
pepsies,  Gastrites,  Gastralgies ,  Aigreurs,  Pi¬ 
tuites,  Diarrhées  et  Vomissements,  sous  forme 
d’SîMxSr,  ViM,  Sirop,  Pastiliris,  Prises, 
Pllaies  ou  i»i*»gêes. 

Pour  éviter  les  contrefaçons,  exiger  le  cachet 


BOÜDAULT  et  la  signature 


Dépôt.  -  Pharmacie  HoiTOT,rue 
des  Lombards,  24.  Paris. 


Electricité  médicale.  —  A-ppareils 

MORIN,  approuvés  par  l’Académie  de  méde¬ 
cine,  recommandés  par  les  ouvrages  spéciaux  et 
employés  avec  succès  dans  les  hôpitaux  civils  et 
militaires,  r.  Séguier,  14,  anc.  r.  Pavée- St-André. 


rimbes  antiasllimatiques  Levasseur 

X  employés  avec  succès  contre  l’Asthme.  Cessa¬ 
tion  instantanée  de  la  suffocation  et  des  oppres¬ 
sions.  —  Pharmacie,  19,  rue  de  la  Monnaie,  k  Pa¬ 
ris.  —  Prix  :  3  fr. 


Paris.  —  Imprimerie  Félix  Malteste  et  C* 


GOUTTES  NOIRES  ANOLÂISES 


Généralement,l’action  de  l’opium  ordinaire 
en  teinture  (laudanum)  est  reconnue  comme 
étant  pernicieuse,  produisant  l’insomnie, l’en- 
SEUL  DEPOT  gourdissement  et  souvent  le  délire. 

PlL,.  anglaise,  ll«ber«i»  et  23,  pl. Vendôme  ‘î"-  duBLACK 

TC  uu  lo  _  celui-ci,  dans  la  plupart  des  cas, 

produit,  au  contraire,  les  effets  bienfaisants  d’un  narcotique,  sans  aucun  des  inconvénients  résultant  de 
l’emfiloi  duTaudanum,  —  es<  •!«  s  îl  «O  goutter  suivant  le  cas. 


MORUE 


DESINFECTEE 


VRIEH 


Am  moyen  du  Goudron  et  du  Baume  de  TOIilJ 

Cette  huile  est  d’une  odeur  et  d’une  saveur  agréables.  Le  mode  de  désinfection  ne  nuit  en  rien 
1  ses  propriétés  thérapeutiques.  Elle  est  facilement  administrée  même  aux  personnes  les  plus  dé- 
icates,  et  est  d’une  digestion  plus  facile  que  l’huile  ordinaire. 

Lire  les  observations  et  rapports  médicaux  contenus  dans  la  brochure. 

Pharmacie  CHEVRIEH  ,  21 ,  rue  du  Faubourg-Montmartre,  k  Paris. 

Dépôt  dans  les  principales  pharmacies  de  chaque  ville. 


Vingtième  année. 


]Vo  56. 


Mardi  27  Mars  1866. 


L’UNIO?^  MÉDICALE. 


Entière  et  prompte  solubilité  dans  l’estomac. 

Certitude  et  rapidité  dans  l’action, —  absence  de 
renvois,  —  excellent  pour  combattre  la  chlorose, 
Vanémie,  les  pâles  couleurs ,  l'affaiblissement  ou 
Y  épuisement  général,  les  pertes,  l’irrégularité 
dans  la  menstruation  chez  les  femmes  et  surtout 
chez  les  jeunes  filles  faibles  j  —  supporté  très-faci¬ 
lement  même  par  les  estomacs  les  plus  délicats,— 
agissant  d’une  façon  certaine  et  sous  un  plus  petit 
volume  qu’aucun  autre  ferrugineux. 

Le  flacon  de  100  Capsules  :  3  fr. 

Chez  C.  CoitAs,  pharm.,  8,  rue  Dauphine,  Paris. 

ÉTABLISSEMENT  HYDRO-MINÉRAL  DE 

FOUGUES 

Chemin  de  fer  Lyon  Bourbonnais  :  Station  de 
Fougues. 

Service  médical  :  D*'  ROUBAUD,  médecin-direct'. 

Hydrothérapie  complète.  Casino  grandiose.  Parc 
magnifique.  Bals.  Théâtre.  Concerts.  Jeux,  etc. 

Traitement  :  Maladies  des  voies  digestives  j  ma¬ 
ladies  des  voies  urinaires;  maladies  générales, 
telles  que  chlorose,  anémie,  scrofule,  convales¬ 
cence,  etc. 

Pour  tous  renseignements,  s’adresser  au  Direc¬ 
teur,  à  Pougues,  ou  r.  Cauinartlu,  OO,  Ia  Paris. 
Dépôt  des  Eaux  de  Fougues,  60,  rue  Caumartin. 

ESSENCE  DÉPURATIVE 

A  L’IOBHRE  DE  POTASSIUM, 
raoctenr  nvCOCK,  de  Poitiers. 
Offrir  au  praticien  un  médicament  d’un  dosage 
facile,  d’une  efficacité  réelle,  en  associant  des  ex¬ 
traits  sudorifiques  et  dépuratifs  avec  l’iodure  de 
potassiuin,  de  façon  à  éviter  tout  précipité  inerte; 
donner  au  malade,  sous  un  petit  volume, un  remède 
actif  et  peu  coûteux,  sont  les  motifs  qui  peuvent 
faire  ordonner  ce  produit  dans  les  affections  scro¬ 
fuleuses,  herpétiques,  rhumatismales  et  surtout 
syphilitiques. 


Dépôt  dans  les  principales  pharmacies  deFrance. 
A  Paris,  pharmacie  DETHAN,  faub.  St-Denis,  90. 


Sont  d’une  efficacité  vraiment  remarquable  dans 
le  traitement  des  maladies  de  la  vessie,  des  scia¬ 
tiques  et  des  névralgies  viscérales,  faciales,  inter¬ 
costales  et  autres. 


Yérilbie  Papier  du  Pauvre  homme 

de  Sterry,  de  Londres.  LÊCHELLE,  35,  rue 
Lamartine.  40  c.  Aux  pharm.  Dépôt  en  tous  pays. 


VIN  TONI-NÜTRITIF  LE  GOÜX 

AU  QUINQUINA  ET  KAROUBA. 

•  Préparé  avec  un  quinquina  k  titre  constant  et 
le  fruit  du  karoubier  d’Afrique,  ce  vrin  offre  aux 
malades  et  aux  médecins  les  précieux  avantages 
du  Quînquiiia,  sans  en  avoir  les  inconvénients. 

C’est  la  seule  préparation  de  quinquina  qui  ne 
constipe  pas ,  en  raison  des  propriétés  assimila¬ 
trices  et  laxatives  du  Marouba,  qui  lui  donne  en 
outre  une  saveur  agréable. 

Dépôt  :  Pharmacie  BOULLAY, 

Paris,  rue  des  Fossés-Montmartre,  17. 


PERLESd’ÉTHERI 

DU  Dî  CLERTAN  ' 


Prises  à  la  dose  ordinaire  de  2  à  5,  elles  dissipent 
(  le  plus  souvent  en  quelques  minutes  )  les  maux 
d’estomac,  migraines  et  névralgies. 


CONSTIPATIjpN 

MIGRAINE 


Ces  deux  affections,  dont  l’une  est  la  conséquence 
de  l’autre,  sont  infailliblement  guéries  par  l’usage 
des  îPllules  de  Sontius  tgerrcctioaraéesi  par 
Gh.FAVROT,p/iar.  à  Faris,  r.  de  Richelieu,  102. 

Le  perfectionnement  apporté  par  M.  Favrot  dans 
la  préparation  des  niuies  deJsontîa.ss  duCodex 
en  a  fait  le  moyen  le  plus  efficace  pour  régulariser 
les  fonctions  intestinales  et  combattre  les  constipa¬ 
tions  les  plus  opiniâtres. 

DOSE  :  1  à  2  au  repas  du  soir,  dans  la  l  ■'  cuillerée 
de  potage  ou  de  confitures.  Elles  agissent  sans  in¬ 
terrompre  le  sommeil,  sans  causer  de  coliques,  et 
leur  effet  se  produit  le  lendemain. 

Prix  du  flacon  de  SO  pilules,  S  francs. 


MALADIES  DE  POITRINE 

HYPOPHOSPHITES  DU  D'  GIIURGHILL. 

Sirop  d’hypophosphite  de  soude.  Sirop  d’hypo- 
phosphite  de  chaux. — Pilules  d’hypophosphite  de 
quinine. 

CItloro.se,  .Anémie,  Pâles  couleurs. — 
Sirop  d’hypophosphite  de  fer.  Pilules  d’hypophos¬ 
phite  de  manganèse.  —  Prix  :  i  fr.  le  flacon. 

Sous  l’influence  des  hypophosphites,  la  toux  di¬ 
minue,  l’appétit  augmente ,  les  forces  reviennent, 
les  sueurs  nocturnes  cessent,  et  le  malade  jouit 
d’un  bien-être  inaccoutumé. 

Pharmacie  SWANN,  12,  rue  Castiglione,à  Paris. 
—  DÉPÔTS  :  Montpellier,  BELEGOÜ  frères  ;  Nice, 
FOUQUE;  Lyon,  Pharmacie  centrale,  19,  rue  Lan¬ 
terne;  Bordeaux,  Nantes,  Toulouse,  dans  les  suc¬ 
cursales  de  la  Pharmacie  centrale. 


Paris.  —  Imprimerie  Félix  Malteste  et  G*. 

Rue  deiDeaifortes-Saicit 


L’UNION  MÉDICALE. 


N-  36. 


SeiUMAIRE. 


Mardi  27  Mars  1866. 


I.  Paris  :  La  trichinose.  —  II.  Pathologie  expérimentale  :  De  Uasthme  et  des  dyspnées.  —  III.  Biblio¬ 
thèque  ;  HygièneMe  la  vue.  —  IV.  Académies  et  Sociétés  savantes.  Société  impériale  de  chirurgie: 
Sur  1  appareil  pour  le  traitement  de  la  coxalgie.  —  De  l’emploi  de  l'éther  pulvérisé  comme  agent 
d’anesthésie  locale.  —  Ouverture  de  la  discussion  sur  l’hygiène  des  Maternités.  —  V.  Courrier.  — 
VI.  Feuilleton  :  Chronique  départementale. 


Paris,  le  26  Mars  1866. 

La  Trichinose. 

Nous  empruntons  l’article  suivant  au  Moniteur  universel  du  25  mars  1866  ; 

MM.  Delpech,  professeur  agrégé  à  la  Faculté  de  médecine  de  Paris,  et  Reynal,  professeur 
à  l’École  impériale  vétérinaire  d’Alfprt,  tous  deux  membres  de  l’Académie  impériale  de  mé¬ 
decine,  avaient  reçu  la  mission  d’aller  étudier  en  Allemagne  la  trichinose  chez  l’homme  el 
chez  les  animaux.  Ils  viennent  de  remettre  au  ministre  de  l’agriculture,  du  commerce  et  des 
travaux  publics,  le  rapport  qui  constate  les  résultats  de  leurs  investigations  à  Huy  en  Bel¬ 
gique,  à  Hanovre,  à  Magdebourg,  à  Berlin,  à  Halle,  à  Dresde,  à  Leipzig  et  à  Mayence.  Pour 
rendre  ces  investigations  plus  fructueuses,  ils  ont  demandé  et  obtenu  le  concours  de  la  plu¬ 
part  des  savants  allemands  que  leurs  travaux  spéciaux  ou  leur  situation  officielle  pouvaient 
le  mieux  mettre  en  mesure  d’assurer  le  succès  de  leur  mission  (MM.  Virchow,  Kûchenmeisr 
ter  Fiedler,  Gerlach,  Günlher,  Gurlt,  Mûller,  Haubner,  Leisering,  'Wagner,  Wunderlich, 
Reinhard,  Kühn,  Niemeyer,  Hildebrand,  Schullze  et  Rolloff). 

Les  faits  pratiques  qui  résultent  le  plus  particulièrement  de  ce  rapport  sont  les  suivants  : 

Toutes  les  épidémies  de  trichinose  qui  avaient  été  signalées  en  Allemagne  dans  ces  der¬ 
niers  temps  sont  maintenant  éteintes  ou  à  leur  déclin.  Ces  épidémies,  à  rexceplion  de  celle 
de  Hedersleben,  où  un  déplorable  concours  de  circonstances  a  amené  les  conséquences  les 
plus  cruelles,  n’ont  donné  lieu  qu’à  une  mortalité  insignifiante.  Celles  de  Zwickau,  de  Seit- 
endorf  el  de  .Sommerfeld,  sur  un  nombre  de  86  à  88  malades,  n’ont  été  suivies  d’aucune 
terminaison  mortelle. 

Toutes  ces  épidémies  avaient  eu  pour  cause  l’usage  dans  l’alimentation  de  la  viande  de 


FEUILLETON. 


CHRONIQUE  DÉPARTEMENTALE. 

Un  effet  sans  cause.  —  Réclamation  fondée.  —  Réforme  de  l’enseignement.  —  Deux  questions  pour 
une  sur  les  hôpitaux.  —  Climatologie  algérienne.  —  Bibliographie. 

Sans  nous  en  douter  et  sans  le  vouloir,  notre  petite  note  sur  le  choléra  de  Brest  a  eu  tout 
l’honneur  d’un  événement  dans  cette  ville.  Tant  il  est  vrai  que  le  meilleur  succès  n’est  pas 
toujours  celui  qu’on  recherché.  Oui,  ce  simple  paragraphe  de  la  dernière  Chronique  a  fait 
sensation  ;  on  s’en  est  ému  et  fort  inquiété  en  haut  lieu ,  mais  en  y  voyant,  il  est  vrai,  tout 
le  contraire  de  ce  qui  s’y  trouve  :  une  politesse  confraternelle  a  un  correspondant  distingué 
qui,  sympathique  à  ce  journal  et  comprenant  les  droits  de  la  Presse  comme  ceux  de  la 
science,  a  bien  voulu  nous  communiquer  quelques  détails  précis  sur  une  épidémie  dont  on 
savait  à  peine  le  premier  mot  à  Paris;  communicatiou  toute  scientifique  comme  nous  pou¬ 
vons  en  justifier  à  tout  requérant  et  dont  il  ne  demandait  même  pas  la  publication.  Quoi  de 
plus  légitime  et  naturel  ?  C’est  de  même  qu’après  avoir  relaté  les  principaux  traits  de  cette 
nouvelle,  nous  terminions  par  cette  conclusion  découlant  des  prémisses  :  «  L’actif  et  dévoué 
médecin  breslois  a  ainsi  doublement  mérité  envers  ses  concitoyens  et  l’Administration.  » 

Eh  bien,  c’est  sur  ce  mot  final  que  l’humeur  des  médecins  brostois  les  plus  haut  placés 
s’est  agitée.  On  réclame,  on  proteste,  comme  si  nous  avions  voulu  faire  de  notre  obligeant 
correspondant  le  héros  de  l’épidémie  à  l’exclusion  de  tous  ses  collègues  dans  les  secours 
Tome  XXTX.  —  Nouvelle  série.  36 


562 


L’UNION  MÉDICALE. 


porc  chargée  de  trichines,  crue  ou  soumise  à  l’action  de  la  fumée  pendant  un  temps  beau¬ 
coup  trop  court,  ou,  plus  rarement,  de  la  viande  incomplètement  cuite. 

Le  porc  est  assez  fréquemment  trichiné  en  Allemagne.  En  Hanovre,  dans  l’espace  de  21 
mois,  on  a  trouvé  sur  25,000  porcs  environ,  11  animaux  chargés  de  trichines,  16  sur  1/1,000 
en  Brunswich,  h  sur  700  à  Blakenbourg. 

L’aspect  extérieur  de  l’animal  vivant  non  plus  que  celui  de  sa  chair  l’orsqu’il  est  abattu, 
examinée  à  l’œil  nu  ou  à  la  loupe,  ne  peuvent  faire  soupçonner  la  présence  des  trichines. 

L’intervention  du  microscope  est  nécessaire  pour  la  faire  reconnaître. 

L’examen  microscopique  pratiqué  avec  un  soin  sufSsant,  donne  les  résultats  les  plus  con¬ 
cluants,  à  cette  seule  condition  que  la  viande  d’un  seul  porc  ait  été  employée  pour  la  con- 
feclion  des  pièces  de  charcuterie  examinées.  Les  hachis,  saucisses  et  autres  préparations  du 
même  genre,  où  plusieurs  viandes  sont  mêlées,  peuvent  n’offrir  à  l’observateur  le  plus  cons¬ 
ciencieux  dans  les  investigations  répétées  que  des  fragments  provenant  de  porcs  sains,  tandis 
que  les  parties  infectées  lui  échapperaient. 

L’utilité  évidente  de  l’inspection  des  viandes  de  porc  par  le  microscope  a  décidé  plusieurs 
gouvernements  ou  provinces  de  l’Allemagne  à  la  rendre  obligatoire.  Elle  fonctionne  à  ce 
titre  en  Hanovre,  en  Brunswich,  à  Magdebourg,  à  Gorlitz,  etc. 

Sur  presque  tous  les  autres  points  de  l’Allemagne  du  Nord,  les  bouchers,  qui  sont  en  même 
temps  charcutiers,  annoncent  au  public  qu’ils  font  visiter  leurs  viandes  avec  soin.  Mais  un 
tel  examen  ne  peut  offrir,  pour  la  plupart  du  temps,  aucune  sécurité. 

L’inspection  obligatoire  est  seule  sérieuse.  On  lui  reproche  la  difTiculté  de  son  organisa¬ 
tion  dans  les  vastes  proportions  qu’elle  exige,  et  l’impossibilité  de  demander  aux  inspecteurs 
des  recherches  suffisantes  pour  constater  la  trichinose  chez  un  porc  très-peu  infecté. 

Ces  deux  objections  reposent  sur  des  fondements  sérieux;  mais  il  reste  encore  à  l’inspec¬ 
tion  obligatoire  tant  d’avantages,  que  MM.  Delpech  et  Reynal  n’hésiteraient  pas  à  la  con¬ 
seiller  dans  un  pays  contaminé  de  trichinose. 

Ils  n’hésitent  pas  non  plus  à  la  repousser  pour  la  France,  où  aucun  cas  de  trichinose 
humaine  ou  porcine,  né  d’une  manière  certaine  sur  le  sol  même,  n’a  encore  été  constaté. 

Malgré  les  craintes  exagérées  qui  se  sont  récemment  produites,  ils  affirment  l’immunité  de 
notre  territoire  en  se  basant  sur  les  considérations  suivantes  : 

La  trichinose  humaine  est  une  maladie  trop  facile  à  reconnaître  maintenant  pour  qu’aucun 
exemple  en  eût  pu  passer  inaperçu  dans  ces  derniers  temps. 

En  Allemagne,  où  elle  règne,  on  constate  l’entrée  assez  fréquente  dans  les  hôpitaux  de 
malades  atteints  de  cette  affection  à  l’état  aigu.  Ils  ont  été  au  nombre  de  13  à  Magdebourg 
pendant  l’année  1865  (Nesemann).  Un  seul  a  succombé. 


donnés  aux  cholériques.  On  nous  accuse  d’éloges  intéressés,  de  camaraderie,  et  une  contre- 
manifestation  est  provoquée  en  faveur  de  qui  de  droit  pour  en  contrebalancer  l’effet.  En 
vérité,  c’est  donner  une  importance  exagérée  à  une  simple  nouvelle,  et  bien  mal  connaître 
et  comprendre  le  naïf  chroniqueur  que  d’ajouter  tant  de  portée  à  ses  modestes  paroles.  Et 
pourquoi  négliger  ainsi  le  commencement  de  sa  Chronique  et  ne  s’arrêter  que  sur  la  fin?  Il 
y  aurait  mis  du  moins,  convenez-en,  esprits  prévenus,  un  peu  plus  d’adresse  ou  de  malice 
en  cas  d’entente.  Et  autrement,  que  vouliez-vous  qu’il  fît  ?  La  nouvelle  était  trop  intéres¬ 
sante  pour  la  laisser  passer,  et,  dans  l’ignorance  de  tous  les  faits  particuliers  de  la  cause,  il 
n’en  pouvait  attribuer  le  mérite  distributif  à  tous  les  ayants  droit.  Il  l’a  fait  pour  l’un  d’eux 
dans  la  mesure  des  convenances  confraternelles,  comme  il  eût  été  heureux,  mieux  instruit, 
de  le  faire  indistinctement  pour  tous. 

Pourquoi  donc  se  blesser  d’un  pareil  procédé  et  récriminer  contre?  De  ce  qu’un  confrère, 
usant  de  son  droit,  a  recours  à  la  Presse  pour  faire  connaître  un  grand  fait  public ,  faut-il 
s’en  plaindre?  Il  n’y  a  là  rien  que  de  louable,  et  il  serait  à  désirer  que  tous  les  médecins 
comprissent  souvent  mieux  leur  devoir  à  cet  égard  sur  tous  les  incidents  scientifiques  et 
professionnels  dont  ils  sont  témoins.  Leur  crédit  ne  pourrait  que  s’en  augmenter.  La  Presse 
est  un  pouvoir  dont  ils  ne  savent  pas  toujours  user  ni  profiter  à  temps.  Aussi  que  l’un  d’eux, 
en  la  servant,  en  reçoive  quelque  hommage  public,  on  en  médit  et  on  le  jalouse.  Quoi  de 
plus  injuste?  Si  les  faits  avancés  sont  exagérés  ou  erronés  ,  redressez-les  publiquement,  à  la 
bonne  heure  ;  réfutez  les  opinions  fausses,  discutez  les  arguments,  rien  de  mieux  ;  telles  sont 
les  exigences  actuelles  de  la  vie  médicale,  scientifique,  comme  la  veut  notre  époque  de  pro¬ 
grès  et  le  triomphe  de  la  vérité  sur  l’erreur.  Mais  se  blesser  d’une  initiative  que  l’on  n’a  pas 
BU  prendre,  c’est  montrer  une  susceptibilité  sans  fondement  et  tout  à  fait  exagérée. 


L'UNION  MÉDICALE. 


663 


Les  autopsies  de  malades  morts  d’autres  maladies  montrent  en  outre  un  grand  nombre  de 
trichinoses  anciennes  guéries  par  l’enkystement  des  parasites.  La  proportion  en  est  de  A  à 
6  pour  100  autopsies  à  Leipzig,  d’après  Wagner. 

Quoique  la  trichinose  ne  soit  réellement  connue  et  étudiée  que  depuis  1860,  on  peut 
démontrer  qu’elle  existe  depuis  longtemps  en  Allemagne.  Ainsi  l’on  remonte  à  des  faits 
incontestables  de  cette  maladie  datant  de  18A5  (Langenbeek  et  Virchow)  et  de  18A8  (Wagner). 

Rien  de  semblable  ne  se  rencontre  en  France,  ni  la  trichinose  aiguë,  ni  la  trichinose  gué¬ 
rie,  ni  les  commémoratifs  de  la  trichinose  ancienne. 

De  plus,  dans  les  pays  où  elle  règne,  les  rats  des  clos  d’équarrissage  et  des  abattoirs  sont 
chargés  de  trichines,  comme  cela  résulte  de  recherches  encore  inédites  de  Leisering,  de 
Dresde,  et  de  celles  qui  ont  été  faites  sur  sa  demande,  à  Augsbourg,  par  Adam,  et  à  Vienne, 
par  Roll. 

Ces  animaux,  examinés  à  Paris  par  MM.  Delpech  er  Reynal,  depuis  leur  retour,  ne  pré¬ 
sentent  aucune  trace  de  trichines,  non  plus  d’ailleurs  que  les  porcs  qu’ils  ont  aussi  examinés. 

Il  n’y  a  donc  rien  de  commun  entre  l’Allemagne  du  Nord  et  la  France  à  ce  point  de  vue, 
et  rien  ne  justifie  jusqu’à  présent  les  terreurs  qui  ont  amené  une  certaine  diminution  dans 
la  consommation  de  la  viande  de  porc. 

Les  auteurs  du  rapport  vont  plus  loin  :  ils  affirment  qu’il  ne  pouvait  en  être  autrement,  et 
qu’il  en  sera  de  même  dans  l’avenir  si  les  habitudes  actuelles  des  populations  françaises  ne 
viennent  pas  à  se  modifier. 

La  coutume  de  bien  cuire  la  viande  de  porc,  qui  est  générale  dans  notre  pays,  aura  toujours 
pour  conséquence  d’empêcher  la  généralisation  épidémique  de  la  trichinose.  Tout  au  plus 
pourra-t-on  observer  des  faits  isolés  ou  restreints.  MM.  Delpech  et  Reynal  appuient  cette  opi¬ 
nion  sur  des  faits  dont  ils  ont  été  témoins  dans  le  cours  de  leur  mission. 

En  Allemagne,  au  contraire,  les  ouvriers  et  les  habitants  des  campagnes  mangent  encore 
habituellement  de  la  viande  crue,  entière  ou  hachée,  ou  des  préparations  qui  n’ont  subi  que 
pendant  quelques  instants  l’action  de  la  fumée,  et  dans  lesquelles  les  trichines  sont  encore 
vivantes. 

Par  tous  ces  motifs,  les  auteurs  du  rapport  regardent  l’inspection  microscopique  obliga¬ 
toire  comme  inutile  en  France.  Ils  proposent  toutefois,  dans  un  but  d’étude  et  de  contrôle 
définitif,  d’établir,  dans  quelques  villes  pourvues  d’abattoirs  et  sur  des  points  variés  du  ter¬ 
ritoire,  un  service  d’examen  par  le  microscope. 

Le  cœur,  le  foie,  les  reins,  le  cerveau,  la  graisse,  le  lard  gras,  ne  contiennent  jamais  de 
trichines.  Les  plus  craintifs  peuvent  donc  employer  ces  parties  sans  la  moindre  appréhension. 

La  température  généralement  considérée  en  Allemagne  comme  donnant  toute  certitude  de 


Ce  pouvoir  de  la  Presse  est  si  grand,  qu’à  défaut  même  des  communications  directes  de 
tous  les  intéressés,  celle  de  M.  Caradec  aura  servi,  en  éclairant  le  public,  à  leur  faire  rendre 
la  justice  qui  leur  est  due  dans  la  distribution  des  secours  et  le  dévouement,  les  lumières 
mis  au  service  des  cholériques.  D’ailleurs,  M.  Caradec  n’a  jamais  prétendu  au  monopole  de 
ces  soins,  comme  en  témoignent  les  passages  suivants  de  la  lettre  qu’il  nous  écrit  à  ce  sujet  : 

«  Il  n’y  a  donc  à  attribuer  une  part  exceptionnelle  à  personne,  et  il  faut  mettre  tout  le 
monde  au  même  niveau,  parce  que  chacun  ici  a  également  accompli  son  devoir. 

«  Je  regrette  vivement  qu’avec  une  bienveillance  exagérée  vous  m’ayez  fait  dans  la  bataille 
une  position  infiniment  trop  belle,  que  je  ne  saurais  accepter.  Soldat  obscur  comme  beau¬ 
coup  d’autres,  j’ai  combattu  notre  puissant  et  invisible  ennemi  avec  les  armes  que  je  ferai 
bientôt  connaître  dans  I’Union  Médicale  ;  mais  je  n’ai  la  prétention  d’avoir  dépassé  qui  que 
ce  soit,  et  je  désire  garder  mon  rang.  » 

S’il  y  a  eu  faute  ou  exagération,  la  voilà  donc  réparée,  et  j’espère  à  la  satisfaction  de  cha¬ 
cun,  même  à  la  mienne,  car  ma  petite  note,  en  provoquant  tout  ce  bruit,  et  notamment  les 
témoignages  si  flatteurs  de  gratitude  exprimés  par  l’autorité  municipale  au  chef  du  Service 
de  santé  de  la  marine  et  au  Président  de  l’Association  locale,  a  obtenu  la  plus  douce  justifi¬ 
cation  qui  pouvait  lui  échoir.  Je  n’ai  ainsi  qu’à  m’en  applaudir. 

—  C’est  avec  non  moins  de  satisfaction  que  nous  enregistrons  une  réclamation  de  priorité 
concernant  la  découverte  de  l’agent  producteur  des  fièvres  intermittentes  du  professeur 
Salisbury  publiée  dans  l’avant-dernier  numéro.  Il  n’en  doit  jamais  coûter  d’avouer  son 
ignorance  pour  réparer  une  erreur,  une  omission  ;  elle  est  encore  plus  pardonnable  que  la 
mauvaise  foi,  la  partialité.  Nous  la  réparons  ici  d’autant  plus  volontiers  qu’elle  a  pour  objet 
les  travaux  d’un  confrère  laborieux  et  distingué,  M,  le  docteur  J.  Lemaire,  l’auteur  du  Traité 


564 


L’UNION  MÉDICALE. 


la  mort  des  trichines,  est  de  60“  R  (75“  G),  à  la  condition  que  toute  la  profondeur  de  la  viande 
en  ait  été  pénétrée.  C’est,  après  expérience,  le  chiffre  qu’adoptent  MM.  Delpech  et  Reynal. 

A  plus  forte  raison  affirment-ils  que  l’ébullition,  continuée  pendant  un  temps  suffisant,  les 
fait  infailliblement  périr.  _  j  .  , 

La  salaison  prolongée,  et  qui  a  envahi  toute  l’épaisseur  de  la  viande,  produit  le  même 
résultat,  d’après  tous  les  observateurs.  Il  en  est  de  même  d’une  fumigation  chaude  de  vingt- 
quatre  heures  au  moins,  tandis  qu’une  fumigation  froide  de  plusieurs  jours  les  laisse  encore 
vivantes. 

Il  y  a  tout  lieu  de  penser  qu’elles  sont  mortes  dans  des  saucissons  fumés,  même  à  froid,  et 
longuement  conservés. 

Toutefois,  comme  des  incertitudes  peuvent  exister  sur  la  provenance  et  la  fabrication  plus 
on  moins  soignée  des  préparations  diverses  de  viandes  de  porc  salées  et  fumées,  il  est  plus 
sage  de  leur  faire  subir  la  cuisson  comme  aux  viandes  fraîches. 

Les  auteurs  du  rapport  étudient  l’origine  de  la  trichinose  chez  le  porc,  seule  source  de  cette 
maladie  pour  l’homme.  Ils  eu  admettent  trois  causes  : 

Les  porcs  mangent  les  corps  abandonnés  sur  les  fumiers  ou  dans  les  champs,  des  rats,  des 
chats,  des  hérissons,  des  fouines,  que  l’on  trouve  naturellement  trichinés  sans  qu’on  sache 
jusqu’à  ce  jour  de  quelle  manière  ils  contractent  la  trichinose.  —  Ils  mangent  les. excréments 
des  autres  porcs  ou  ceux  de  l’homme,  récemment  nourris  de  chair  trichinée  et  rendant  avec 
leurs  matières  des  femelles  fécondées. 

Ces  différents  faits  sont  établis  par  des  recherches  directes. 

Il  y  a  lieu,  suivant  le  rapport,  de  prendre  tous  tes  soins  possibles  pour  enfouir  et  mieux 
encore  brûler  les  restes  des  animaux  ci-dessus  indiqués,  et  des  rats  en  particulier,  et  pour 
détruire  ces  derniers  plus  activement  que  jamais. 

Des  expériences  sont  nécessaires  pour  arriver  à  la  découverte  des  moyens  curatifs  de  la 
trichinose  et  pour  élucider  certains  points  de  son  étude.  On  doit,  toutefois,  recommander  de 
la  manière  la  plus  pressante  aux  expérimentateurs  d’enfermer  avec  soin  les  chairs  Irichinées, 
et  de  détruire  par  le  feu  tout  ce  qui  aura  cessé  d’être  un  objet  utile  d’examen. 

Un  morceau  de  chair  trichinée,  abandonné  au  hasard,  peut  infecter  un  rat,  le  rat  un  porc, 
et  ce  dernier  devenir  l’origine  d’accidents  graves. 

Il  y  aurait  lieu  de  répandre  parmi  les  agriculteurs  la  connaissance  des  précautions  qui 
doivent  être  prises  pour  éloigner  autant  que  possible  des  porcs  pendant  l’élevage  les  chances 
de  contracter  la  trichinose.  Ces  précautions  sont  :  la  stabulation,  le  choix  et  la  cuisson  par¬ 
faite  des  viandes  qu’on  fait  entrer  dans  leur  alimentation  ;  la  destruction  des  rats  et  celle  des 
restes  des  petits  animaux  carnivores  qui  habitent  les  campagnes;  le  soin  de  ne  pas  laisser  à 


de  l'acide  phénique,  auquel  nous  laissons  la  parole  pour  éclairer  l’histoire  de  celle  question. 

«  ....  En  1861  je  démontrais  au  Muséum  de  Paris,  à  MM.  le  professeur  Gratiolet,  le  doc¬ 
teur  Sénéchal  et  Desmarets,  aides-naturalistes,  que  les  gaz  qui  se  dégagent  des  matières  en 
putréfaction  avancée  contiennent  toujours,  dans  la  vapeur  d’eau  qui  les  accompagne,  soit  des 
spores,  soit  d’autres  corps  reproducteurs  de  microphytes  et  de  microzoaires.  11  suffit  de 
condenser  cette  vapeur  par  le  froid  et  de  l’examiner  au  microscope  pour  faire  celle  démon¬ 
stration. 

«  Je  publiai  le  résultat  de  ces  premières  recherches  dans  le  Moniteur  scientifique  du  docteur 
Ouesneville  en  1862,  numéro  du  15  octobre.  Je  me  servais  de  cette  découverte,  dès  cette 
époque,  dans  ledit  journal,  pour  soutenir  que  les  miasmes  qui  donnent  naissance  aux  fièvres 
palustres,  etc.,  sont  des  êtres  vivants.  Ce  travail  est  reproduit  dans  la  première  édition  de 
mon  livre  sur  l’acide  phénique. 

«  En  186Zi,  quittant  le  laboratoire  du  chimiste,  je  me  rendis  en  Sologne  avec  mon  ami,  le 
professeur  Gratiolet,  pour  répéter  mes  expériences  sur  les  miasmes  qui  se  dégagent  des 
nombreux  marécages  de  ce  pays.  Nous  choisîmes  ceux  qui  sont  réputés  les  plus  malsains 
par  les  habitants. 

«  Nous  condensâmes  à  l’aide  du  froid,  à  un  mètre  au-dessus  du  niveau  des  marécages,  la 
vapeur  d’eau  qui  s’en  dégageait  ;  nous  l’examinâmes  üUcb  à  l’aide  de  nos  sens  et  des  papiers 
réactifs,  puis  enfin  au  microscope.  Nous  reconnûmes  qu’au  moment  de  sa  condensation,  ce 
liquide  contenait  des  spores  sphériques,  ovoïdales  et  fusiformes,  puis  un  grand  nombre  de 
cellules  pâles  de  diverses  dimensions.  Nous  y  trouvâmes  en  quantité  considérable  de  très- 
petits  corps  semi-  transparents  dont  j’ai  décrit  les  formes. 

«  Vous  trouverez  le  résumé  de  ses  recherches  avec  d’autres  non  moins  intéressantes,  sur 


L’UNION  MEDICALE. 


565 


la  portée  des  porcs  les  excréments  des  autres  porcs  et  ceux  de  l’homme  ;  une  propreté  aussi 
complète  que  possible  des  étables. 

L’administration  a  pensé  qu’elle  devait  publier  ce  résumé  analytique  du  travail  de  MM. Del¬ 
pech  et  Reynal,  en  même  temps  qu’elle  appelle  le  comité  consultatif  d’hygiène  publique  à 
examiner  les  propositions  qui  s’y  trouvent  formulées. 


PATHOLOGIE  EXPÉRIMENTALE. 


DE  L’ASTHME  ET  DES  DYSPNÉES  (^)  ; 

Par  M.  le  docteur  Sée  ,  médecin  de  l’hôpital  Beaujon. 

Jamais  la  pathologie  et  la  clinique  médicales  n’ont  reçu  de  la  physiologie  autant 
d'accroissements  et  de  clartés  qu’à  notre  époque.  Au  point  de  vue  de  la  science,  un 
siècle  semble  s’être  pressé  dans  ces  vingt-cinq  dernières  années  de  merveilleux  tra¬ 
vail.  C’est  à  la  physique  dynamique,  c’est  à  la  chimie  organique,  c’est  à  l’histologie 
que  nous  devons  ces  progrès. 

On  pensera  peut-être  que,  lorsqu’à  la  Renaissance,  et  même  plus  tard,  sous  l’im¬ 
pulsion  de  Vésale,  d’Eustachi,  de  Fallope,  d’Aselli,  de  Harvey,  etc.,  l’anatomie  et  la 
physiologie  furent  créées  une  seconde  fois;  lorsque,  par  la  découverte  de  la  circula¬ 
tion  du  sang  et  des  vaisseaux  lymphatiques,  le  galénisme  sembla  abattu  et  relégué 
dans  l’histoire,  la  médecine  fut  éclairée  de  bien  plus  de  rayons  nouveaux  qu’aujour- 
d’hui. 

Il  est  vrai,  tout  fut  renouvelé  alors,  mais  dans  les  faits  expérimentaux  bien  plus 
que  dans  la  médecine  elle-même.  Le  galénisme,  convaincu  d’erreur  physiologique  et 
scientifiquement  vaincu,  maintint  pourtant  sa  domination  clinique;  et  les  applica¬ 
tions  qu’on  fit  à  la  médecine,  des  découvertes  anatomiques  récentes,  n’introduisi¬ 
rent  guère  dans  la  pathologie  que  des  théories  fausses  et  grossières.  Cela  devait 
être,  puisque  l'anatomie  de  la  Renaissance,  et  jusqu’à  Bichat,  ne  fut  encore  qu’exté¬ 
rieure;  premier  dégrossissement,  ébauche  et  condition  de  l’anatomie  intérieure  dans 
laquelle  nous  pénétrons  chaque  jour  plus  profondément. 

(1)  Extrait  duiYoMüeaw  Dictionnaire  de  médecine  et  de  chirurgie  pratiques,  publié  par  J. -B.  Bail¬ 
lière  et  fils. 


le  même  sujet,  dans  les  Comptes  rendus  de  l’Académie  des  sciences  (séances  du  17  et  du 
29  août  186/i).  J’en  ai  donné  un  extrait  dans  la  seconde  édition  de  mon  livre  sur  l’acide  phé- 
nique,  pages  188  et  suivantes  et  page  355. 

«  J’aurais  beaucoup  de  choses  à  dire  à  propos  du  travail  dont  vous  rendez  compte  ;  mais  je 
les  réserve  pour  un  assez  long  mémoire  sur  les  microphytes  et  les  microzoai res  pour  lequel 
je  réunis  depuis  plusieurs  années  de  nombreux  matériaux. 

«  J’ai  seulement  voulu  vous  démontrer  que  l’honneur  de  cette  découverte  n’appartient  pas 
au  professeur  Salisbury.  J’espère  que  les  renseignements  que  je  viens  de  vous  donner  pour¬ 
ront  servir  et  vous  éclairer  sur  ce  point. 

«  L’expérience  de  M.  Salisbury  n’offre  de  nouveau  que  la  constatation  des  mycrophytes 
dans  l’expectoration  des  malades.  Il  faudra  maintenant  voir  si  l’expérience  confirmera  celle 
assertion  du  savant  professeur. 

«  Recevez,  etc.  J.  Lemaire.  » 

La  priorité  de  la  découverte  est  ainsi  incontestable.  A  la  France  en  revient  l’honneur  tout 
entier,  car  la  source  végétale  de  ces  spores  fébrigènes  se  trouve  résolue  négativement.  Que 
l’interprétation  palbogénique  s’en  confirme,  et  notre  savant  compatriote  aura  acquis  de  nou¬ 
veaux  droits  à  la  reconnaissance  de  tous  les  amis  de  la  science. 

— -  Rien  autrement  de  bien  saillant  ne  s’offre  en  ce  moment  à  l’horizon  départemental,  si  ce 
n’est  une  nouvelle  ovariotomie  exécutée  à  Lyon  par  M.  Ollier,  et  suivie  de  mort  dix  à  douze 
heures  après.  La  séance  publique  annuelle  de  la  Société  de  médecine  de  celte  ville,  qui  a 
eu  lieu  le  19  février,  n’a  présenté  de  remarquable  qu’un  fiasco  complet  des  compétiteurs 
aux  prix.  Les  rapporteurs  ont  ainsi  été  obligés...  académiquement, de  traiter  la  question  ex 


Ô66 


L’UNION  MÉDICALE. 


Or  c’est  là,  c’est  dans  les  éléments  histologiques,  véritables  atomes  de  l’organi¬ 
sation,  que  naissent  et  évoluent  toutes  les  actions  vitales.  L’étude  des  masses  ne 
conduit  qu’au  mécanicisme  et  à  l’animisme  qui  est  son  coefficient  nécessaire.  L’étude 
des  éléments,  doués  chacun  à  l’infini  d’une  vie  propre,  conduit,  au  contraire,  à  ce 
vitalisme  réel  et  définitif  dont  l’ancien  vitalisme  ne  fut  que  la  figure. 

On  ne  saurait  trop  le  rappeler  aux  adversaires  du  microscope  et  de  l’histologie, 
les  découvertes  anatomiques  de  la  Renaissance  n’ont  rien  donné  de  vivant  et  de  vrai 
à  la  médecine.  La  découverte  de  la  circulation  du  sang  elle-même,  qui  ne  fut,  avec 
Harvey  et  Descartes,  que  la  connaissance  exacte  et  plus  complète  des  voies  méca¬ 
niques  que  le  sang  parcourt,  et  point  la  théorie  physiologique  de  cette  grande  fonc¬ 
tion,  la  découverte  de  la  circulation  n’a  enfanté  pour  la  médecine  que  des  erreurs 
déplorables.  Séparée  de  l’idée  d’hématopoïèse,  qui  ne  forme  avec  elle  qu’un  seul  et 
même  fait  physiologique,  elle  réduit  la  circulation  à  un  problème  d’hydraulique  qqe 
les  expérimentateurs  ont  facilement  épuisé  pour  n’arriver  qu’à  des  conclusions 
vaines  en  théorie  et  nuisibles  en  pratique. 

L’anatomie  a  donc  trouvé  ses  voies  et  la  physiologie  à  sa  suite;  tellement  à  sa 
suite,  qu’on  peut  prévoir  le  jour  où  l’anatomie  et  la  physiologie  ne  feront  pas  deux 
choses;  où  la  connaissance  de  la  fonction  se  confondra  avec  celle  de  l’anatomie 
d’évolution  de  l’organe;  le  jour  où  l’histologie  pathologique  d’évolution  et  la  ma¬ 
ladie  formeront  une  seule  description  comme  ils  ne  font  qu’un  seul  et  indivisible 
processus.  ^ 

Quelle  distance  parcourue  depuis  trente  à  quarante  ans,  alors  que  chaque  conclu¬ 
sion  tirée  d’une  découverte  anatomo-pathologique  était  un  contre-sens  en  pathologie 
et  en  clinique!  Cette  situation  sans  vérité  ne  pouvait  continuer.  C’est  alors  qu’on 
vit  la  génération  médicale  à  laquelle  j’appartiens,  se  dégoûter  d’anatomie  patholo¬ 
gique  et  déclarer  que  l’étude  des  altérations  anatomiques  ne  mérite  qu’un  intérêt 
secondaire,  parce  qu’elles  ne  sont  pas  la  maladie,  mais  son  effet  et  comme  son  reli¬ 
quat.  C’était  le  pendant  de  ce  principe  des  vitalistes  de  l’ancien  régime,  en  vertu 
duquel  l’étude  de  l’anatomie  est  presque  inutile,  parce  que  l’organisme  n’est  pas  la 
cause  de  la  vie,  mais  son  effet  et  son  produit,  et  parce  que,  à  l’aspect  d’un  organe, 
l’utérus  ou  le  cerveau,  par  exemple,  il  serait  impossible  de  déterminer  à  priori 
leurs  fonctions  ;  propositions  aussi  absurdes  que  celles  de  l’école  adverse,  lorsqu’elle 


•professa ;  M.  Perroud  :  Des  maladies  transmissibles  de  la  mère  au  fœtus  et  réciproquement, 
et  M.  Ferrand  ;  Des  maladies  résultant  de  la  fabrication  de  l'aniline  et  de  ses  ;  ques¬ 

tions  des  plus  intéressantes  qui  ont  motivé  un  exposé  classique  de  l’état  de  la  science  en  ce 
qui  les  concerne. 

Le  concours  pour  deux  places  de  médecin  à  l’Hôtel-Dieu  s’est  également  terminé  le 
2  mars  sans  incident  notable  par  la  nomination  de  MM.  Tripier  et  Mayel.  Quatre  concur¬ 
rents  s’étaient  seulement  présentés.  Une  prochaine  victoire  est  ainsi  réservée  aux  deux  autres. 

Seule  l’institution  de  nouvelles  Facultés  est  partout  le  thème  invariable  des  feuilles  pério¬ 
diques.  Lyon  médical  s’en  occupe  surtout  avec  un  zèle,  une  constance  dignes  de  succès.  Et, 
de  fait,  s’il  est  donné  suite  à  ce  projet  de  création'de  Facultés  départementales,  la  seconde 
ville  de  France  ne  peut  manquer  d’en  profiter.  Elle  est  au  premier  rang.  La  seconde  place  à 
accorder  se  discute  entre  Bordeaux  et  Toulouse,  et,  pour  qui  connaît  l’ancienne  capitale  des 
capitjouls,  le  choix  n’est  pas  douteux.  Toulouse  l’emporte  par  sa  position  géographique 
autant  que  par  le  succès  de  ses  autres  Facultés,  notamment  celle  de  droit'  et  celui  de  l’École 
de  médecine.  Une  Faculté  ne  pourrait  que  l’augmenter  en  attirant  un  certain  nombre  d’étu¬ 
diants  espagnols.  Des  diverses  raisons  invoquées  à  l’appui  de  cette  demande,  celle-ci  n’est 
pas  la  moins  importante,  car  c’est  beaucoup  que  de  répandre  à  l’étranger  les  principes  et 
les  doctrines  de  notre  enseignement.  C’est  la  meilleure  méthode  d’augmenter  notre  influence 
internationale. 

En  présence  des  doutes  qui  s’élèvent  sur  cette  création  de  Facultés  nouvelles,  il  serait 
inopportun  de  pousser  plus  loin  les  droits  comparatifs  de  Nantes,  Lille,  Marseille,  Reims, 
Limoges,  Nancy,  ou  toute  autre  École  secondaire  à  en  devenir  le  siège ,  puisque  toutes 
pétitionnent  également  à  cet  effet.  Suivant  l’ordre  logique,  ce  serait  à  la  prochaine  Assem- 


L’UNION  MÉDICALE. 


567 


prétend  que  l’organisation  est  la  cause  de  la  vie,  et  les  lésions  anatomiques  les 
causes  des  maladies.  On  ne  pourrait  plus  dire  cela  aujourd’hui  qu’on  assiste,  pour 
ainsi  dire,  à  la  naissance  simultanée  du  symptôme  et  de  la  lésion.  Et  d’ailleurs,  ces 
deux  choses  sont-elles  différentes  au  fond?  Le  symptôme  n’est-il  pas  une  lésion,  et 
celle-ci  un  symptôme?  Mais,  il  y  a  quarante  ans,  on  ne  faisait  guère  encore  que 
l’anatomie  pathologique  des  masses  et  à  coups  de  scalpel,  anatomie  d’équarrisseur 
qui  est  à  l’histologie  actuelle  ce  que  la  géographie  est  à  la  géologie.  Aujourd’hui,  on 
peut  professer  l’identité  de  la  lésion  et  du  symptôme,  et  n’en  être  que  moins  iatro- 
mécanicien  et  plus  vitaliste. 

Ce  progrès  a  retenti  dans  la  physiologie  expérimentale.  Basée  sur  cette  anatomie 
antimécanique  qu’on  appelle  l’histologie,  la  physiologie  est  devenue  aussi  plus  vita¬ 
liste.  Les  rapports  qu’elle  a  contractés  avec  l’anatomie  comparée  et  l’embryologie* 
ont  achevé  de  la  placer  à  son  véritable  point  de  vue,  qui  est  celui  de  la  vie  propre 
de  chaque  partie  à  l’infini.  Comprise  ainsi,  on  sent  qu’elle  s’approche  de  plus  en  plus 
de  la  médecine,  et  elle  le  sent  si  bien  elle-même  que,  pour  montrer  à  quel  point  elle 
lui  est  unie  et  nécessaire,  elle  s’applique  à  reproduire  artificiellement  dans  ses  labo¬ 
ratoires  sous  le  nom  de  pathologie  expérimentale^  ces  diverses  familles  de  modes 
d’existence  altérée  qu’on  appelle  des  maladies.  Elle  y  réussit,  mais  quant  aux  genres 
seulement  et  non  quant  aux  espèces,  parce  que,  s’il  est  vrai  que  les  lois  générales  de 
la  vie  restent  les  mêmes  dans  les  deux  ordres  de  faits,  il  est  vrai  aussi,  que  la  faiblesse 
et  l’altération  spontanées  qui  constituent  la  maladie,  introduisent  et  greffent  dans 
l’organisme  livré  à  ce  travail  rétrograde  et  destructeur,  des  activités  et  des  processus 
que  l’expérimentation  ne  peut  jamais  imiter  spécifiquement  ni  exacte¬ 
ment  reproduire. 

Il  est  de  bon  goût  aujourd’hui,  dans  les  réglons  de  la  science  officielle,  de  dédai¬ 
gner  l’expérimentation  physiologique  appliquée  à  la  médecine,  ou  la  pathologie 
experimentale,  qui  n’est  pourtant,  comme  on  vient  de  le  voir,  que  l’art  de  créer  des 
maladies  factices  et  dfimiter  les  maladies  proprement  dites,  non  pas  dans  leurs  alté¬ 
rations  particulières  et  spécifiques,  mais  dans  le  mode  de  formation  et  l’enchaîne¬ 
ment  général  de  leurs  symptômes. 

Ces  réflexions  me  sont  inspirées  par  l’ouvrage  de  M.  le  docteur  Sée  que  j’ai 
annoncé  en  tête  de  cet  artiçle. 


blée  générale  de  l’Association  des  médecins  de  France  à  trancher  la  question,  d’autant  plus 
que  les  réformes  de  l’exercice  font  déjà  partie  de  son  programme  et  que  celle  de  l'enseigne¬ 
ment  s’y  lie  étroitement.  Mais  on  prétend  que  tant  de  liberté  ne  saurait  nous  convenir,  et, 
par  prudence,  on  nous  en  refuse  l’usage. 

Il  n’est  peut-être  pas  sans  utilité  de  rappeler,  à  cet  égard,  les  intéressantes  lettres  adres¬ 
sées  à  M.  J.  Simon,  par  M.  le  docteur  Delvaille  (de  Bayonne),  Sur  C exercice  de  la  médecine 
et  les  réformes  à  y  apporter,  dont  il  reste  encore  quelques  exemplaires  à  la  librairie  Germer- 
Baillière.  Pour  ceux  qui  se  proposent  de  prendre  part  au  débat,  soit  pour  parler,  soit  pour 
écouter,  c’est  un  memento  des  plus  nécessaires,  rappelant  avec  ordre  et  précision  toutes  les 
raisons  produites  pour  et  contre  les  divers  projets  émis  depuis  la  loi  en  vigueur.  Sous  une 
forme  attrayante,  il  en  présente  le  fort  et  le  faible,  et  permet  à  chacun  de  se  former  une  con¬ 
viction  éclairée.  On  ne  peut  trouver  un  meilleur  guide. 

—  La  question  des  hôpitaux  se  rattache  aussi  à  celle  de  l’enseignement,  car  celui-ci  ne  sau¬ 
rait  exister  sans  ceux-là.  Leur  personnel  médical  autant  que  leur  situation,  leur  aménage¬ 
ment,  leur  spécialisation  en  sont  des  conditions  inséparables.  On  s’étonne  donc  qu’à  la  So¬ 
ciété  de  médecine  de  Bordeaux,  cette  considération  importante  n’ait  pas  eu  sa  place  dans  la 
Jongue  discussion  qui  vient  de  prendre  fin  sur  ce  sujet,  à  propos  du  plan  d’édification  d’un 
hospice  général  à  la  campagne  comprenant  la  M  alernité.  On  a  fait  valoir  toutes  les  raisons, 
moins  celle-là  ;  et  cependant,  qui  peut  mieux  l’apprécier  que  les  médecins  eux-mêmes? 
Transporter  à  la  campagne  les  hôpitaux  spéciaux,  c’est  en  ravir  l’enseignement  à  la  jeunesse 
studieuse,  et  tarir  une  des  sources  les  plus  fécondes  des  progrès  de  la  science  et  de  la  pra¬ 
tique  médicale. 

De  même,  en- ne  plaçant  pas  à  la  tête  de  ces  centres  d’instruction  des  chefs  capables  d’en 


568 


L’UNION  MÉDICALE. 


Les  Dictionnaires  de  médecine  qui  sont  actuellement  envoie  de  publication,  servent 
très-heureusement  à  l’exhibition  des  progrès  de  notre  science.  Ces  œuvres  collectives 
ont  déjà  reçu  plusieurs  expositions  générales  des  produits  de  la  science  médicale 
depuis  cinquante  à  soixante  ans.  Le  Dictionnaire  en  60  volumes,  ceux  qui  ont  paru 
depuis  en  15  et  en  30  volumes,  ont  marqué  successivement  de  grandes  étapes  ;  mais 
la  marche  s’accélère,  les  produits  du  travail  nous  encombrent,  et  deux  dictionnaires 
ne  sont  pas  de  trop  aujourd’hui  pour  les  recueillir  et  les  mettre  sous  les  yeux  de  la 
génération  actuelle. 

A  peine  la  lettre  A  est-elle  terminée,  que  déjà  des  travaux  considérables  ont  vu  le 
jour.  L’article  Albuminurie^  dû  à  la  plume  savante  de  M.  Gubler,  est  un  monument 
de  science  avancée,  car  son  auteur  ne  se  borne  pas  à  tenir  les  lecteurs  au  courant  de 
ce  qu’on  sait  sur  ce  sujet  nouveau  qui  s’étend  tous  les  jours,  il  relève  les  richesses 
générales  déjà  amassées  sur  la  question  par  une  critique  et  des  vues  personnelles 
toujours  très-étudiées,  qui  pèsent  de  nouveaux  problèmes,  et  éclairent  le  chemin  en 
avant  comme  en  arrière. 

Dans  la  publication  rivale,  M.  le  docteur  Sée  aborde  le  vaste  problème  de  l’asthme 
et  des  dyspnées  avec  une  méthode  neuve,  une  foi  et  des  convictions  séduisantes,  une 
érudition  germanique  dont  il  se  sert  très-habilement. 

La  nouveauté  de  ce  travail  est  dans  deux  points  : 

10  Dans  une  étude  comparée  plus  positive  et  plus  scientifique  qu’on  ne  l’a  encore 
faite,  des  diverses  espèces  de  dyspnée  entre  elles,  et  de  chacune  d’elles  avec 
l’asthme; 

2o  Dans  une  riche  contribution  de  la  physiologie  et  de  la  pathologie  expérimen¬ 
tales  à  la  théorie  de  l’asthme  et  des  dyspnées,  c’est-à-dire  à  l’explication  de  l’enchaî- 
nement  de  leurs  symptômes.  ' 

Les  faits  Cliniques  existent  par  eux-mêmes.  En  tant  qu’ohjets  immédiats  de  l’art, 
rien  ne  peut  se  substituer  à  leur  autonomie  ;  mais  ils  sont  en  même  temps  des  maté¬ 
riaux  et  des  problèmes  palpitants  pour  la  science.  Il  est  donc  très-heùreux  que  celle- 
ci  les  fasse  poser  devant  elle;  qu’elle  les  imite  par  Texpérimentation  Sur  les  animaux, 
afin  de  les  étudier  et  de  les  retourner  à  son  aise  sous  toutes  leurs  faces,  afin  de  varier 
leurs  formés,  d’associer,  de  dissocier  leurs  phénomènes  à  volonté,  comme  il  n’est  ni 
possible  ni  permis  de  le  faire  sur  l’homme  sain  ou  malade. 


faire  connaître  ét  apprécier  toutes  les  ressources  aux  élèves.Et  comme  il  n’est  pasde  meilleure 
garantie  à  cet  égard  que  le  concours  public,  on  se  demande  pourquoi  il  n’est  pas  institué 
partout  pour  les  places  de  médecins  et  chirurgiens  des  hôpitaux,  comme  à  Paris,  Lyon,  Bor¬ 
deaux,  Toulouse,  Marseille.  L’administration  de  Lille,  qui  semblait  marcher  aussi  dans  cette 
voie  en  consentant  à  ne  faire  ses  nominations  que  sur  une  triple  liste  de  trois  noms  présentée 
par  les  corps  savants  qui  pouvaient  lé  mieux  lui  désigner  les  choix  à  faire  :  les  méde¬ 
cins  des  hôpitaux,  l’École  et  la  Société  de  médecine,  vient  tout  à  coup  de  revenir  sur  cette 
décision,  qui  date  ci  peine  de  quelques  années,  sans  avoir  reçu  son  exécution.  Sous  le  prétexte, 
entre  autres  considérants,  «  que  ce  mode  de  nomination,  qui,  grâce  aux  circonstances,  n'a 
pas  encore  été  mise  en  pratiqué,  constitue  un  système  très-compliqué,  et  a  le  grave  inconvé¬ 
nient  de  circonscrire  le  pouvoir  absolu  que  l’administration  tient  de  la  loi,  »  elle  a  résolu,  par 
délibération  du  30  décembre  dernier,  de  reprendre  tout  ce  pouvoir  dictatorial  qu’elle  avait 
spontanément  résigné.  De  là,  grand  émoi  dans  la  corporation.  Il  y  a  là  une  contradiction 
que  l’on  ne  s’explique  pas  et  un  obstacle  mis  indéfiniment  à  la  justice  distributive  et  au  pro¬ 
grès.  C’est  ce  que  M.  le  professeur  Wannebroucq  vient  de  démontrer  avec  force  et  vigueur 
dans  un  mémoire  spécial  inséré  dans  le  BuUetin  médical. 

Contre  un  pareil  acte  de  défiance  envers  le  Corps  médical,  il  n’y  a  pour  lui  qu’une  pro¬ 
testation  digne  à  faire  :  c’est  de  s’engager  collectivement  à  n’accepter,  à  l’avenir,  aucune 
place  de  médecin  des  hôpitaux  accordée  suivant  le  mode  arbitraire  résultant  de  la  délibéra¬ 
tion  sus-visée.  Le  droit  de  coalition  existe;  que  les  médecins  en  usent  suivant  la  loi,  et  il 
faudra  bien  que  l’administration,  qui  en  dispose  à  son  bon  plaisir,  compte  avec  eux.  L’Asso¬ 
ciation  locale  leur  offre  un  moyen  bien  simple  de  réaliser  cette  union,  cette  entente  indis¬ 
pensable  à  la  sanction  de  leurs  droits  méconnus  et  violés.  Qu’ils  y  pensent! 


L’UNION  MÉDICALE. 


569 


Dans  les  Écoles  de  médecine,  la  chaire  de  physiologie  devrait  être  inséparable¬ 
ment  une  chaire  de  pathologie  expérimentale.  Ce  cours  servirait  de  transition  natu¬ 
relle  aux  cours  de  pathologie  et  de  clinique.  Dans  l’état  actuel  de  l’enseignement,  ce 
trait  d’union  n’existe  pas,  et  l’élève  ne  voit  que  des  rapports  très-éloignés  entre 
l’homme  sain  et  l’homme  malade. 

M.  Sée  n’a  pas  eu  peur,  et  il  faut  l’en  féliciter,  des  critiques  de  cette  école  rétro¬ 
grade  qui  déguise  son  scepticisme  médical  sous  les  formes  d’un  respect  stérile  pour 
la  clinique  pure.  Il  a  largement  puisé  dans  la  physiologie  et  la  pathologie  expérimen¬ 
tales  pour  éclairer  la  théorie  de  l’asthme,  en  distinguer  les  dyspnées  non  asthma¬ 
tiques,  et  attribuer  celles-ci  à  chacune  des  affections  si  nombreuses  auxquelles  elles 
se  rattachent.  11  en  a  fait  autant  pour  la  thérapeutique,  cherchant  à  distinguer  par 
la  toxicologie  expérimentale  le  mode  d’action  et  le  siège  électif  des  divers  agents 
de  la  matière  médicale  qu’on  emploie  avec  plus  ou  moins  de  succès  contre  l’asthme 
et  les  dyspnées. 

Ceux  qui  vantent  l’observation  clinique  pure,  qui  en  bannissent  la  physiologie  et 
la  pathologie  expérimentales,  ne  semblent  pas  se  rappeler,  que  si  la  clinique  avait 
toujours  voulu  se  murer,  comme  ils  le  lui  conseillent,  la  médecine  en  serait  restée  à 
cet  art  grossier  qu’on  nomme  l’empirisme  primitif. 

Or,  cet  empirisme  n’a  existé  et  n’existe  nulle  part  en  fait  chez  les  esprits  cultivés. 
Ce  ne  fut  jamais  qu’une  prétention  systématique  du  scepticisme,  et  déjà,  par  consé¬ 
quent,  un  commencement  de  science. 

La  médecine  ne  devient  et  ne  peut  devenir  une  science  positive,  que  lorsque  la 
physique,  la  chimie,  l’ànatomie,  la  physiologie  s’unissent  pour  l’éclairer  dans  la 
mesure  de  leurs  rapports  avec  elle. 

Pour  ne  prendre  qu’un  exemple,  ne  sont-ce  pas  ces  sciences  qui  nous  ont  donné 
notre  séméiologie  si  précise? 

Quoi  qu’il  en  soit,  les  déclamations  des  faux  conservateurs  n’y  feront  rien;  et  la 
physiologie  et  la  pathologie  expérimentales  continueront  à  éclairer  la  clinique  sans 
eux  et  malgré  eux. 

Si  dans  les  premiers  moments  de  ce  progrès  il  y  a  des  engouements  et  des  abus 
inévitables,  la  raison  médicale  saura  bien  rejeter  l’excès  pour  ne  s’assimiler  que  les 
matériaux  de  son  véritable  accroissement. 


—  L’institution  de  la  Société  de  climatologie  algérienne  adonné  une  nouvelle  impulsion 
aux  travaux  sur  ce  sujet.  De  toutes  les  parties  de  la  colonie,  des  mémoires  lui  sont  envoyés, 
dont  plusieurs  ont  déjà  reçu  la  couronne  académique,  de  manière  à  pouvoir  en  établir  bien¬ 
tôt  la  climatologie  locale  et  générale.  M.  le  docteur  Puzin,  médecin  colonial  à  Castiglione, 
décrit  ainsi,  dans  un  article  remarquable,  les  conditions  climatériques  de  cette  localité 
située  sur  la  côte  méditerranéenne  et  les  villages  environnants.  A  en  juger  par  cette  descrip¬ 
tion  élégante,  rien  ne  semble  plus  riant  et  plus  favorable  pour  les  valétudinaires  phthisiques 
que  le  séjour  de  ces  localités.  Une  végétation  plantureuse  et  l’éclat  du  soleil,  une  atmosphère 
marine  apportée  par  les  brises  de  la  Méditerranée,  avec  une  température  égale,  l’absence  de 
marais,  des  eaux  potables,  claires,  limpides,  calcaires,  des  viandes  de  boucherie  et  du  gibier 
en  abondance,  sont  sans  doute  des  conditions  favorables  au  séjour  des  malades,  mais  il  n’y 
a  rien  là  de  spécial  pour  les  tuberculeux;  combien  de  sites,  de  localités  pourraient  être 
invoqués  au  même  titre!  Quelques  exemples  d’amélioration  soutenue,  d’arrêts  prolongés, 
sinon  de  guérison,  seraient  bien  pius  convaincants.  Des  faits,  des  faits,  ne  cesserons-nous  de 
répéter  en  ce  qui  concerne  ce  sujet,  car  c’est  te  meilleur  critérium  de  ces  stations  sanitaires 
et  le  meilleur  prospectus  pour  y  attirer  les  malades. 

C’est  ce  qu’a  parfaitement  compris  le  docteur  Hameau,  dans  l’intéressant  mémoire  qu’il  a 
adressé  à  la  Société  de  médecine  de  Bordeaux,  sur  l'influence  du  climat  d’Arcachon  dans 
quelques  maladies  de  la  ■poitrine.  Sur  39  observations,  il  a  obtenu  8  guérisons,  18  améliora¬ 
tions;  3  décès  avec  action  bienfaisante  du  climat,  7  avec  action  nulle  ou  aggravante,  et 
3  phthisies  galopantes.  A  la  bonne  heure!  voilà  des  faits  qui  peuvent  encourager  à  tenter 
l’épreuve  de  ce  climat. 

Un  fait  frappe  dans  ce  tableau  statistique,  dit  M.  de  Biermont,  rapporteur  de  ce  mémoire  ; 


L’UNION  MÉDICALE. 


î»70 


Mais  je  me  hâte  de  donner  ici  un  specimen  de  pathologie  expérimentale  en  expo¬ 
sant  la  théorie  de  l’asthme  et  des  dyspnées  professée  par  M.  Sée  dans  sa  brochure 
d’après  les  données  physiologiques  modernes.  Nous  en  verrons  plus  tard  le  fort  et 
le  faible. 

L’asthme  ayant  pour  élément  primitif  une  dyspnée  interrriittente,  il  s’agit  de  déter¬ 
miner  l’origine  et  la  succession  de  ses  symptômes.  Or,  l’expérimentation  peut  repro¬ 
duire  trois  espèces  de  dyspnées  qui  correspondent  exactement  aux  états  patholo¬ 
giques  :  ce  sont  les  dyspnées  que  M.  Sée  appelle  mécaniques,  chimiques  et  ner¬ 
veuses. 

Le  but  principal  des  actes  respiratoires,  c’est  l’échange  des  gaz  du  sang  avec  l’air 
ambiant  introduit  dans  les  poumons.  Si  l’introduction  de  l’air  rencontre  un  obstacle 
dans  les  conduits  aérifères  ;  si  la  surface  respiratoire  est  diminuée  par  une  lésion  des 
alvéoles  pulmonaires;  si  l’oblitération  des  vaisseaux  capillaires  du  poumon  empêche 
le  sang  de  se  mettre  en  contact  avec  l’air  extérieur,  il  en  résulte  une  dyspnée  méca¬ 
nique.  Rien  de  semblable  n’a  lieu  dans  l’asthme,  car  les  voies  respiratoires  sont 
libres  au  moment  où  se  manifeste  l’accès;  l’asthme  ne  saurait  donc  être  une  dyspnée 
mécanique. 

Il  ne  suffît  pas  que  l’air  puisse  pénétrer  ou  circuler  dans  le  poumon,  il  ne  suffit 
pas  que  le  sang  puisse  parcourir  ses  vaisseaux,  il  faut  encore  que  l’air  extérieur  et  le 
sang  soient  normalement  constitués. 

Si  la  quantité  d’oxygène  de  l’atmosphère  s’abaisse  d’une  manière  relative  ou 
absolue,  si  l’acide  carbonique  augmente,  si  des  gaz  insuffisants  ou  toxiques  viennent 
à  être  substitués  à  l’oxygène,  ces  atmosphères  viciées  ou  insuffisantes  ne  se  prêtent 
plus  aux  échanges  des  gaz  du  sang.  De  là ,  une  dyspnée  de  cause  chimique.  Mais  ce 
n’est  pas  tout  :  l’oxygène  ne  peut  être  absorbé  et  transmis  aux  divers  organes  que 
par  les  globules  du  sang.  Si  les  globules  viennent  à  diminuer,  le  sang  cessera  de 
s’oxygéner,  et  il  s’ensuivra  indirectement  une  dyspnée  chimique  par  insuffisance  des 
corpuscules  oxygénifères.  L’asthme  n’a  rien  de  commun  avec  ces  divers  genres  de 
dyspnées,  car  le  sang  est  normal. 

Le  mécanisme  de  l’asthme  ne  peut  donc  être  interprété  que  par  les  lois  de  l’inner¬ 
vation.  Le  type  de  l’accès  peut  être  reproduit  expérimentalement. 

Après  avoir  pratiqué  la  section  du  nerf  vague,  si  l’on  vient  à  galvaniser  le  bout 


c’est  que  la  colonie  irlandaise,  composée  de  12  individus,  a  fourni  4  guérisons.  Est-ce  une 
série  heureuse,  ou  bien  les  conditions  d’émigration  sont-elles  plus  favorables  pour  les  phthi¬ 
siques  de  ce  pays?  La  colonie  anglaise  ne  jouit  pas  du  même  privilège.  12  individus  phthi¬ 
siques  n’ont  pas  présenté  un  seul  cas  de  guérison. 

—  Il  nous  reste  à  signaler  une  brochure  de  M.  le  docteur  Bonnet,  de  Bordeaux,  sur  ta  con¬ 
tagion  en  générât  et  en  particulier  du  mode  de  propagation  du  choléra-morbus  et  de  sa  pro¬ 
phylaxie  (1).  Nouvelle  preuve  que  c’est  bien  là  la  question  à  l’ordre  du  jour.  C’est  un  plai¬ 
doyer  disert  sur  la  nature  infectieuse  du  choléra,  réfutant  les  raisons  produites  en  faveur  de 
la  contagion,  notamment  dans  la  dernière  épidémie  de  Marseille.  Contrairement  à  certains 
esprits  systématiques  qui,  à  défaut  de  pouvoir  ruiner  les  opinions,  les  doctrines  adverses, 
les  passent  sous  silence,  M.  Bonnet  ne  craint  pas  de  les  prendre  corps  à  corps,  mais  sans 
pouvoir  toujours  les  terrasser,  les  détruire.  Cette  pièce  mérite  ainsi  de  figurer  dans  l’en¬ 
quête  qui  se  poursuit  actuellement  sur  ce  sujet. 

P.  Garnier. 


—  Le  secrétaire  perpétuel  de  l’Académie  impériale  de  médecine  est  autorisé  à  accepter, 
au  nom  de  ladite  Académie,  la  donation  faite  par  le  docteur  Rufz  de  Lavison,  l’un  de  ses 
membres,  d’une  somme  de  2,000  francs  une  fois  versée  et  ayant  pour  objet  de  constituer  un 
prix  du  montant  de  cette  somme  destiné  à  récompenser  un  travail  scientifique,  lequel  sera 
décerné,  en  1870,  par  ladite  Académie,  suivant  les  conditions  énoncées  dans  l’acte  notarié 
du  8  janvier  1866.  {Décret  impérial.) 

(i)  55  pages  grand  in-8“.  Paris,  J.-B.  Baillière,  et  Bordeaux. 


L’UNION  MÉDICALE. 


571 


central,  la  respiration  s’arrête  aussitôt,  car  le  diaphragme  entre  immédiatement  dans 
un  état  de  contraction  très-énergique  qui  l’immobilise,  pour  ainsi  dire.  On  voit  alors 
les  muscles  auxiliaires  de  la  respiration  entrer  en  action ,  et  cela  dans  un  ordre 
constant  ;  d’abord  les  intercostaux  externes,  les  courts  élévateurs  des  côtes,  puis  les 
scalènes  et,  finalement,  les  dentelés  postérieurs.  Toutes  ces  contractions  sont  un 
effet  réflexe  de  l’excitation  des  nerfs  vagues.  Cette  excitation  gagne  la  moelle  allongée 
et  se  réfléchit  sur  les  nerfs  diaphragmatiques  et  intercostaux. 

Si  l’on  interrompt  ensuite  le  courant,  l’arrêt  de  la  respiration  dure  encore  quelques 
secondes;  les  respirations  reparaissent,  d’abord  précipitées,  puis  ralenties.  Voilà 
bien,  fidèlement  reproduit,  le  tableau  de  l’accès  d’asthme  à  son  début. 

Chez  l’homme,  lorsque  les  extrémités  périphéniques  du  nerf  vague  se  trouvent 
excitées  par  le  froid,  par  une  poussière  irritante,  etc...,  la  sensation  du  besoin  d’air 
éclate  tout  à  coup  et  se  traduit  par  une  inspiration  difficile,  brusque  et  peu  prolongée, 
avec  arrêt  du  diaphragme  dans  l’état  d’abaissement,  de  sorte  que,  malgré  le  secours 
emprunté  aux  muscles  auxiliaires ,  malgré  la  fixité  de  leurs  attaches,  l’énergie  de 
leurs  contractions,  malgré  la  dilatation  thoracique  qui  en  résulte  ,  l’anxiété  du  ma¬ 
lade  n’en  continue  pas  moins  ;  le  sens  respiratoire  n’est  pas  satisfait,  le  bénéfice  de 
l’introduction  de  l’air  n’étant  pas  en  raison  de  la  dépense  des  forces  déployées  par 
les  muscles  inspirateurs,  surtout  par  le  diaphragme  qui  se  contracte  sans  cesse,  mais 
partiellement  et  surplace.  A  cette  inspiration  si  pénible  et  si  peu  efficace,  succède  une 
expiration  excessivement  prolongée  et  sifflante,  qui  débute  par  les  forces  élastiques 
des  côtes  et  se  termine  ordinairement  par  une  contraction  brusque  des  muscles 
ex  pirateurs. 

L’accès  de  dyspnée  dans  l’asthme  n’ést  donc  (  c’est  M.  Sée  qui  parle)  qu’une  con¬ 
traction  tétaniforme  du  diaphragme,  par  suite  d’une  excitation  centripète  des  nerfs 
vagues.  Si  cette  doctrine  est  vraie ,  le  thorax  de  l’asthmatique  doit  être  agrandi 
dans  tous  les  sens,  mais  surtout  dans  son  diamètre  longitudinal,  et  le  poumon  doit 
être  distendu  au  plus  haut  degré.  G’fest,  en  effet,  ce  qui  a  lieu.  On  peut  s’en  assurer 
facilement  par  la  seule  inspection  ,  par  la  percussion  qui  donne  un  son  tympanîque 
très-étèndu,  enfin  par  l’âuscultation,  qui  révèle  l’absence  du  murmure  respiratoire 
et  sëmble  indiquer  une  véritable  stagnation  de  l’air.  Or,  ce  seul  fait  bien  constaté, 
cette  dilatation  manifeste  de  la  poitrine,  est  incompatible,  dit  M.  Sée,  avec  un  resser¬ 
rement  SpasModique  des  bronches,  tel  qu’on  le  suppose  pour  expliquer  le  mode  de 
production  de  la  dyspnée  asthmatique. 

Cette  théorie  du  spasme,  appliquée  à  l’asthme,  suppose  une  contraction  des  fibres 
'  muséülaires  portée  au  point  de  rétrécir  ou  d’effacer  le  calibre  des  tuyaux  bronchiques; 
mais  un  pareil  obstacle  diminuerait  la  quantité  d’air  inspiré,  et  nous  savons  qu’au 
contraire,  le  poumon  est  manifestement  distendu.  11  y  a  donc  là  une  erreur  clinique 
greffée  sur  une  interprétation  forcée  dés  expériences  physiologiques.  En  effet ,  de  ce 
que  les  fibres  musculaires  se  contractent,  de  ce  que  leurs  contractions  ont  été  consta¬ 
tées  sur  les  grands  animaux,  il  ne  s’ensuit  pas  que  ces  contractions  soient  assez 
puissantes  pour  nuire  à  la  perméabilité  des  canaux  bronchiques. 

Mais  l’état  tétaniforme  des  muscles  inspirateurs  qu’on  vient  de  décrire,  en  d’autres 
termes ,  cette  première  phase  de  l’accès  ne  saurait  se  prolonger  sans  qu’il  en  résulte 
un  épuisement  de  l’innervation  des  nerfs  initiateurs  de  la  respiration.  En  effet,  le  nerf 
vague  est  celui  de  tous  qui  se  fatigue  et  s’épuise  le  plus  rapidement.  Aussi,  il  ne  tarde 
pas  à  entrer  dans  un  état  semi-paralytique.  Dès  lors  se  manifeste  un  phénomène 
aussi  constant  dans  l’expérimentation  qu’au  lit  du  malade ,  c’est  l’emphysème. 
Aussitôt  qu’on  coupe  les  nerfs  vagues,  on  voit  immédiatement,  d’après  les  vivisec¬ 
tions  de  M.  Longet,  les  vésicules  se  dilater  à  chaque  inspiration;  et  cette  distension 
dépassant  les  limites  de  l’élasticité  des  poumons,  l’emphysème  vésiculaire  se  produit 
d’abord  à  la  surface  et  aux  bords;  puis,  sous  l’influence  de  la  même  cause  agissant  à 
chaque  inspiration,  le  tissu  pulmonaire  cède  et  finit  par  se  rompre.  Dès  ce  moment 


572 


L‘UNION  MÉDICALE, 


se  forme  l’emphysème  interlobulaire.  C’est  l’image  parfaite  de  l’emphysème  des 
asthmatiques. 

Enfin,  un  troisième  phénomène  se  produit,  c’est  la  sécrétion  et  l’accumulation  du 
mucus  dans  les  tuyaux  bronchiques.  Le  tronc  du  nerf  vague  contient  des  filets 
destinés  à  innerver  les  vaisseaux.  Ces  nerfs  vasculaires  se  paralysent  en  même  temps 
que  le  tronc  nerveux  ;  les  vaisseaux  se  dilatent;  de  là  une  hyperémie  passive  qui 
favorise  la  transsudation  du  sérum  du  sang  à  travers  la  muqueuse  bronchique.  Cet 
exsudât  s’ajoute  au  mucus  normal.  La  membrane  bronchique  sécrète  naturellement 
un  liquide  muqueux  qui  peut  provoquer  une  contraction  des  fibres  musculaires  lisses 
des  ramuscules  bronchiques.  Mais  si  ces  fibres  sont  paralysées  ,  comme  cela  a  lieu  à 
la  suite  de  l’accès  d’asthme,  le  mucus  s’accumule,  se  concrète,  détermine  les  râles 
sibilants,  muqueux,  et  n’est  éliminé  qu’à  la  fin  de  l’accès,  c’est-à-dire  quand  l’inner¬ 
vation  du  nerf  vague  est  revenue  à  l’état  normal. 

En  résumé,  l’accès  d’asthme  commence,  d’après  M.  Sée,  par  une  irritation  des 
nerfs  vagues,  c’est-à-dire  par  une  contraction  tétanique  du  diaphragme.  A  cette 
excitation  succède  une  phase  inverse ,  une  sorte  de  paralysie  temporaire  du  nerf  qui 
permet  à  l’air  de  pénétrer  dans  le  poumon  au  point  de  distendre,  de  rompre  les  vési¬ 
cules,  et  de  former  l’emphysème.  Dans  cette  même  phase,  les  fibres  musculaires  des 
bronches  sont  paralysées,  de  sorte  qu’elles  ne  peuvent  plus  expulser  le  mucus  qui 
s’amasse  dans  ces  canaux  et  détermine  le  catarrhe  bronchique  concomitant  de 
l’asthme. 

La  doctrine  ainsi  donnée  par  la  pathologie  expérimentale  n’est  pas  simplement  spé¬ 
culative.  Les  indications  thérapeutiques  découlent  des  deux  phases  opposées  qu’on  ob¬ 
serve  pendant  l’accès.  Dans  la  période  d’irritation,  les  médicaments  qui  réussissent  le 
mieux  sont  surtout  ceux  qui  diminuent  l’excitabilité  ou  l’excitation  de  la  moelle  allon¬ 
gée.  Ce  sont  les  gaz  de  combustion  du  papier  nitré,  et  surtout  l’acide  carbonique,  qui 
agissent  comme  anesthésiques.  Puis,  vient  une  série  de  médicaments  que  l’auteur 
appelle  les  modérateurs  du  cœur  et  des  vaisseaux ,  tels  que  la  belladone  ,  le  datura, 
le  bromure  de  potassium.  Si  l’on  étudie,  en  effet,  expérimentalement  les  médicaments 
d’après  leur  mode  d’action  sur  l’organisme,  on  arrive  à  reconnaître  qu’ils  agissent 
tous  sur  un  système ,  sur  un  organe  ou  sur  le  sang.  On  en  voit  qui ,  par  l’intermé¬ 
diaire  des  nerfs  vasculaires,  excitent  les  tuniques  musculaires  des  artérioles  à  se 
contracter,  à  modérer,  par  conséquent,  l’afflux  du  sang  dans  les  organes.  Or,  lorsque 
les  centres  nerveux  reçoivent  moins  de  sang,  il  en  résulte  une  diminution  de  l’excita¬ 
bilité  de  la  moelle,  de  sorte  que  les  actions  réflexes,  venant  des  nerfs  vagueS, 
produisent  moins  d’actions  morbides.  C’est  là  le  mode  d’action  des  solanées  vireuses. 

La  nicotine  et  la  lobéline,  principes  à  peu  près  identiques,  qui  ont  été  tous  deux 
vantés  empiriquement  contre  l’asthme,  agissent  aussi  d’abord  comme  modérateurs 
des  vaisseaux,  puis  ils  finissent  par  paralyser  l’action  du  cœur. 

Dans  la  deuxième  phase  de  l’accès,  quand  le  nerf  vague  se  paralyse,  que  l’emphy¬ 
sème  et  la  sécrétion  catarrhale  surviennent,  il  serait  téméraire  d’insister  sur  ces 
premières  médications.  Il  ne  faut  songer,  dès  lors,  qu’à  combattre  le  catarrhe  par  les 
excitants,  les  antimoniaux,  les  sulfureux,  etc. 

Enfin,  entre  les  attaques,  les  moyens  les  plus  efficaces  sont  l’arsenic  à  doses  pro¬ 
gressives,  et  le  café,  à  hautes  doses.  L’un  favorise  la  respiration  directement,  l’autre 
excite  l’énergie  contractile  du  cœur. 

(La  fin  au  "prochain  numéro.)  PiDOUX, 

Membre  de  l’Académie  de  médecine,  etc. 


L’UNION  MÉDICALE. 


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BIBUOTHÈaUE. _ 

HYGIÈNE  DE  LA  VUE;  par  M.  le  docteur  Magne,  4'  édition,  revue  et  augmentée. 

Chez.  J. -B.  Baillière  et  fils,  rue  Hautefeuille,  19. 

Un  an  s’est  à  peine  écoulé  depuis  que  nous  avons  rendu  compte  de  la  troisième  édition  de 
Y  Hygiène  de  la  vue;  la  quatrième  vient  de  paraître  :  succès  légitime  que  justifient  le  mérite 
de  l’ouvrage  et  fimpoftance  des  questions  délicates  qui  y  sont  traitées  et  qui  intéressent  tout 
le  monde. 

VHygiène  de  la  vue  est  un  traité  complet  qui,  sous  un  petit  volume,  offre  toutes  les 
notions  qu’il  importe  de  connaître ,  pour  prévenir  des  maladies  terribles  et  conserver  un  sens 
dont  la  perte  nous  ravit  les  plus  doux  biens  de  la  vie.  On  lit  avec  intérêt  et  sans  fatigue  les 
premiers  chapitres  consacrés  à  l’anatomie  et  à  la  physiologie  de  l’appareil  oculaire.  Cette 
description  sommaire  ne  laisse  rien  à  désirer  pour  les  gens  du  monde  ;  elle  est  suffisante  pour 
le  médecin.  Après  une  énumération  pittoresque  des  différents  organes  qui  forment  par  leur 
ensemble  un  admirable  instrument  d’optique  et  un  appareil  de  sensations  merveilleuses, 
M.  Magne  entre  dans  le  vif  de  la  question  en  exposant  les  causes,  multiples  qui  tendent 
à  affaiblir  ou  à  détruire  la  vue.  Ces  causes  principales  sont  :  l’exercice  continuel  des  yeux, 
l’abus  du  travail  intellectuel,  les  veilles  prolongées,  l’air  vicié  des  théâtres,  des  tabagies,  des 
salons,  convertis  parfois  en  fournaises  vivantes;  les  affections  vives  de  l’âme,  les  chagrins  réi¬ 
térés,  les  passions,  les  habitudes  vicieuses,  etc.  Quels  sont  donc  les  êtres  privilégiés,  même 
dans  nos  heureux  climats  (car,  dans  les  pays  où  régnent  des  froids  excessifs  ou  des  chaleurs 
extrêmes,  les  maladies  des  yeux  sont  bien  autrement  fréquentes),  quels  sont  les  hommes  qui 
échappent  à  quelqu’une  de  ces  causes  ?  Il  n’en  est  pas  un  seul,  et  dès  lors  il  ne  faut  pas 
s’étonner  si  nous,  payons  presque  tous  notre  dette  aux  infirmités  qui  s’attaquent  à  la  vue. 

M.  Magne  n’épargne  pas  les  utiles  avertissements  aux  myopes  et  aux  presbytes;  ces  con¬ 
seils  rappellent  le  thème  favori  des  philosophes  et  des  hygiénistes  :  user  de  tout,  n'abuser  de 
rien.  Ainsi  le  veut  la  sagesse,  ainsi  le  proclame  l’expérience.  La  description  du  myope  dans  la 
société,  celle  du  presbyte,  celle  du  vieillard  qui,  jeune  encore,  a  autant  de  rides  dans  le  cœur 
que  sur  les  joues,  annoncent  un  fin  observateur.  Cependant  M.  Magne  flatte  la  société  mo¬ 
derne  en  disant  :  c'est  ordinairement  de  50  à  60  ans  que  la  yresbytie  commence  a  se  mani¬ 
fester.  Nous  pensons  que  c’est  vers  l’âge  de  40,  parfois  même  avant,  que  s’annonce  ordi¬ 
nairement  cette  première  étape  de  la  vieillesse,  et  le  médecin,  consulté  souvent  par  de  jeunes 
et  charmantes  femmes  qui  se  plaignent  que  leur  vue  baisse,  se  voit  obligé  de  leur  répondre 
comme  l’oracle  d’Épidaure  à  Irène  :  Prenez  des  lunettes. 

VHygiène  de  la  vue  contient  de  très-bons  conseils  sur  l’usage  et  le  choix  des  lunettes,  des 
conserves  et  des  lorgnons,  monocles,  binocles,  pince-nez,  qui  sont  trop  souvent  abandonnés  au 
caprice  de  chacun  ou  aux  indications  de  personnes  ignorantes.  Les  gens  de  lettres,  les  savants, 
les  érudits,  tous  lés  chercheurs  de  vérité,  poussés  par  la  sèule  passion  qui  honore ,  celle  du 
travail  et  de  l’étude,  avaient  droit  à  un  chapitre  spécial.  Celui  que  M.  Magne  leur  consacre 
n’est  pas  un  des  moins  intéressants  de  son  ouvrage.  On  consultera  aussi  avec  utilité  celui  qui 
a  trait  au  choix  des  aliments  et  des  boissons,  à  l’heure  des  repas,  au  travail  du  soir,  au  som¬ 
meil  et  à  la  veille,  à  l’usage  des  lampes  et  des  bougies,  dans  leurs  rapports  avec  la  conserva¬ 
tion  de  la  vue. 

On  ne  saurait  traiter  de  l’hygiène  sans  toucher  à  la  thérapeutique.  Opérateur  habile,  on  sait 
qu’un  mémoire  de  M.  Magne  sur  la  cure  radicale  de  la  tumeur  et  de  la  fistule  du  sac  lacrymal 
a  été  honoré  d’une  mention  à  l’Institut.  Conduit  à  indiquer  les  soins  qu’exigent  les  yeux  des 
enfants,  il  décrit  l’une  des  plus  terribles  maladies  qui  frappent  le  jeune  âge  :  l’ophthalmie 
purulente.  Dans  cette  description,  le  praticien  expérimenté  est  à  la  hauteur  du  judicieux 
hygiéniste.  Il  examine  avec  le  même  soin  la  blépharite  ciliaire,  la  conjonctivite  papuleuse 
et  l’amblyopie,  qui  atteint  parfois  le  jeune  homme  au  réveil  d’une,  imagination  égarée.  Les 
soins  que  réclament  les  yeux  des  vieillards  sont  exposés  avec  non  moins  de  sagacité. 

Dans  un  dernier  chapitre,  M.  Magne,  qui  n’est  étranger  â  aucune  des  connaissances  de  son 
art,  présente  un  aperçu  historique  de  l’étude  des  maladies  des  yeux,  et,  sans  injustice  envers 
les  Allemands,  envers  les  grands  noms  de  Scarpa,  de  Pott,  de  Richter,  de  Graefe,  etc., 
il  prouve  que  la  France  est  la  première  patrie  de  l’oculistique,  que  cette  branche  importante 
de  la  science  fut  pour  ainsi  dire  créée  au  xvi'  siècle  par  Guillemeau,  suivi  par  Saint-Yves, 
Janin,  Maître  Jan  ;  que  les  chirurgiens  des  siècles  suivants,  ainsi  que  ceux  de  notre  époque, 
qui  compte  avec  orgueil  les  noms  de  Boyer,  de  Roux,  de  Dupuytren,  de  Sanson,  de  M.  Vel¬ 
peau,  soutiennent  la  réputation  que  leur  ont  léguée  leurs  aînés. 


574 


L’UNION  MÉDICALE. 


La  quatrième  édition  de  YHygiène  de  la  vue  n’est  pas  une  simple  reproduction  des  éditions 
précédentes;  la  plupart  des  chapitres  en  ont  été  revus  et  perfectionnés.  Nous  félicitons 
M.  Magne,  ainsi  que  son  intelligent  éditeur  M.  J. -B.  Baillière,  des  figures  qu’ils  Ont  intercalées 
dans  le  texte.  Trop  souvent  les  figures  ne  sont  qu’un  hors-d’œuvre  destipé  à  élever  le  prix  des 
ouvrages,  parfois  même  à  en  dissimuler  la  nudité.  Dans  YHygiène  de  la  vue,  elles  reproduisent 
les  principaux  phénomènes  de  l’optique,  rendent  plus  familière  l’étude  de  la  physiologie,  ’et 
font  mieux  comprendre  l’utilité  des  excellents  préceptes  que  renferme  le  livre  de  M.  le  doc¬ 
teur  Magne.  Foissao. 


ACADÉMIES  ET  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 

SOCIÉTÉ  IMPÉRIALE  DE  CHIRURCIE. 

Séance  du  mercredi  2t  Mars  1866.  —  Présidence  de  M.  Giraldès. 

Sommaire.  —  Sur  l’appareil  pour  le  traitement  de  la  coxalgie.  —  Sur  l’emploi  de  l’éther  pulvérisé 
comme  agent  d’anesthésie  locale.  —  Ouverture  de  la  discussion  sur  l’hygiène  des  Maternités. 

L’appareil  en  cuir  moulé  de  M.  Bouvier  n’a  pas  trouvé  grâce  devant  l'érudition  cosmo¬ 
polite  de  M.  Giraldès.  L’honorable  président  de  la  Société  de  chirurgie  a  présenté  dans 
cette  séance  les  explications  qu’on  lui  avait  reproché  de  n’avoir  pas  voulu  donner  mercredi 
dernier;  il  s’est  défendu  d’avoir  eu  la  pensée  de  porter  atteinte  à  la  liberté  de  discussion  et 
d’inaugurer,  sous  sa  présidence,  le  système  de  l’absolutisme  autocratique. 

Pour  notre  part,  nous  n’avons  pas  eu  un  seul  instant  la  crainte  que  M.  Giraldès  voulût 
substituer  le  régime  des  décrets  à  celui  de  la  libre  discussion,  et  nous  nous  refuserons  tou¬ 
jours  à  voir  dans  la  physionomie  de  l’honorable  président  la  vivante  image  d’un  czar  ou  d’un 
sultan,  voire  d’un  pacha. 

M.  Giraldès  a  donc  expliqué  ce  qu’il  entendait  par  les  inexactitudes  de  la  communication 
faite  dans  la  dernière  séance  par  M.  Bouvier.  Suivant  lui,  M.  Bouvier  a  avancé  une  assertion 
inexacte  lorsqu’il  a  dit  que  l’ouvrage  du  chirurgien  anglais  Hilton  n’était  que  la  deuxième 
édition  à  quatre-vingt-dix  ans  de  distance,  du  livre  de  David,  de  Rouen.  H  n’existe  pas  plus 
de  ressemblance  entre  ces  deux  ouvrages  qu’entre  le  Traité  de  médecine  opératoire,  de 
M.  Velpeau  et  celui  de  Dionis.  Il  est  beaucoup  question  dans  le  petit  livre  de  David  de 
maladies  du  rachis,  de  caries  vertébrales,  du  mal  de  Polt,  de  bossus,  etc.,  mais  pas  te  moins 
du  monde  delà  coxalgie  ni  du  grand  principe  de  l’immobilisation  dans  le  traitement  des 
maladies  articulaires.  Dans  le  grand  ouvrage  de  Hilton,  au  contraire,  une  leçon  tout  entière 
est  consacrée  à  la  coxalgie  et  à  son  traitement.  De  plus,  il  y  a  non  pas  trois,  mais  dix  obser¬ 
vations  bien  complètes  de  coxalgie  traitée  par  l’immobilisation  de  la  hanche  à  l’aide  de 
l’appareil  en  cuir  moulé  que  M.  Bouvier  croit  avoir  inventé  et  dont  le  chirurgien  anglais  se 
servait  déjà  dès  18à7. 

Cet  appareil,  comme  celui  que  M.  Mathieu  a  imaginé  en  1852,  est  identique  à  celui  de 
M.  Bouvier.  Il  est  en  cuir  moulé,  il  entoure  la  ceinture,  le  bassin,  la  cuisse.  Ce  n’est  donc 
pas  une  simple  attelle,  comme  le  prétend  M.  Bouvier.  La  seule  différence  qui  existe  entre 
l’appareil  de  MM.  Bouvier  et  Charrière  et  celui  de  Hilton,  c’est  que:  1°  l’appareil  de  Hilton 
possède  un  allongement  pour  fixer  le  pied,  qui  ne  se  trouve  pas  dans  l’autre  bandage  ;  2“  il 
y  a  dans  l’appareil  de  M.  Bouvier  un  cercle  rigide  qui  n’existe  pas  dans  celui  de  Hilton  ; 
3“  enfin  le  premier  se  serre  avec  une  boucle,  le  second  au  moyen  d’un  lacet.  Sauf  ces  diffé¬ 
rences  insignifiantes  de  détail,  tout  le  reste  est  identique. 

M.  Bouvier  ne  connaissait  pas  l’appareil  de  Hilton;  il  ne  lui  en  coûte  pas  de  reconnaître 
la  vérité  des  rectifications  faites  par  M.  Giraldès  à  cet  égard,  et  de  rendre  au  chirurgien 
anglais  ce  qui  lui  appartient.  Seulement,  il  persiste  à  revendiquer  en  faveur  d’un  chirurgien 
français,  de  David,  la  priorité  du  grand  principe,  du  principe  fondamental  du  traitement  des 
maladies  articulaires  par  l’immobilisation. 

Anesthésie  locale  par  la  pulvérisation  de  l'éther.  —  M.  Marjolin,  depuis  la  séance  où  a 
eu  lieu  la  discussion  sur  l’emploi  de  l’éther  pulvérisé  comme  agent  d’anesthésie  locale,  a 
saisi  deux  fois  l’occasion  d’expérimenter  l’action  de  ce  moyen.  Il  s’agissait  d’opérations  aya*nt 
les  membres  pour  siège.  Il  s’est  servi  de  l’appareil  de  M.  Luêr.  Deux  fois  l’anesthésie  a  été 
incomplète,  bien  que  l’élher  fût  de  bonne  qualité  et  que  Tadministration  en  eût  été  confiée 
aux  mains  de  M.  Luêr  lui-même.  De  plus,  le  dégagement  des  vapeurs  d’éther  a  été  si  abon- 


L’UNION  MÉDICALE. 


575 


daut  qu’opérateur  et  opérés  en  ont  été  incommodés.  Chez  l’un  des  deux  opérés  s’est  déclarée, 
en  outre,  une  hémorrhagie  en  nappe  à  laquelle  il  a  fallu  remédier  par  la  compression  au 
moyen  de  rondelles  d’agaric. 

M.  Le  Fort,  en  appelant  l’attention  de  la  Société  de  chirurgie  sur  le  procédé  d’anesthésie 
locale  par  l’emploi  de  l’éther,  n’a  pas  eu  le  moins  du  monde  l’intention  d’en  proposer  l’usage 
dans  les  grandes  opérations.  Il  pense,  au  contraire,  qu’il  doit  être  restreint  aux  petites  opé¬ 
rations,  par  exemple,  à  l’ouverture  des  abcès.  Dans  ces  cas,  l’efficacité  du  procédé  est  incon¬ 
testable.  Mais  il  faut  avoir  égard  à  la  qualité  de  l’éther  employé.  Il  y  en  a  de  trois  sortes  ; 
l’éther  anhydre,  qui  a  l’inconvénient  de  coûter  fort  cher;  Y rectifié,  c’est-à-dire  entiè¬ 
rement  privé  d’alcool  ;  enfin  l’éther  ordinaire,  dans  lequel  l’alcool  entre  pour  une  proportion 
plus  ou  moins  considérable.  Celui-ci  est  mauvais  parce  qu’il  ne  se  vaporise  pas  avec  la  même 
facilité  que  les  deux  premiers,  et  que,  par  conséquent,  il  ne  produit  pas  une  réfrigération 
suffisante.  L’éther  rectifié,  au  contraire,  réduit  en  poussière  au  moyen  du  pulvérisateur  de 
M.  Luêr,  détermine  en  quelques  secondes  un  abaissement  de  température  de—  20"  C.,  et  pro¬ 
voque  une  anesthésie  complète,  ainsi  que  M.  Le  Fort  s’en  est  assuré  par  expérience  sur 
un  certain  nombre  de  malades. 

Hygiène  des  Maternités.  —  La  discussion  sur  l’hygiène  des  Maternités,  mise  à  l’ordre  du 
jour  sur  la  proposition  de  M.  Tarnier,  à  l’occasion  de  la  publication  du  beau  livre  de  M.  Léon 
Le  Fort,  s’est  ouverte  par  une  importante  communication  du  chirurgien  qui  l’a  provoquée. 
Nous  devons  louer  la  modération  de  langage  avec  laquelle  l’orateur  a  traité  ce  grave  sujet. 
Il  a  commencé  par  rendre  à  l’Administration  des  hôpitaux  la  justice  qui  lui  est  due  pour  les 
améliorations  qu’elle  a  déjà  introduites  dans  l’hygiène  des  hôpitaux  en  général,  et  des  Ma¬ 
ternités  en  particulier,  et  surtout  pour  les  heureuses  dispositions  dans  lesquelles  elle  se 
trouve,  a-t-il  dit,  de  ne  reculer  devant  aucuns  sacrifices,  afin  de  mettre  l’organisation  hos¬ 
pitalière  de  notre  pays  au  niveau  des  progrès  de  la  science  et  des  améliorations  accomplies 
déjà  dans  les  pays  étrangers. 

C’est  là  une  conduite  honnête,  sage  et  habilel  Une  opposition  systématique  provoque  natu¬ 
rellement  une  résistance  à  outrance,  etwîce  versâ.  Lorqu’une  discussion  dégénère  en  lutte  et 
en  combat,  ce  n’est  pas  la  lumière  qui  jaillit  du  choc  des  opinions,  mais  l’électricité  des 
orages.  Une  discussion  à  la  suite  de  laquelle  il  y  a  des  vainqueurs  et  des  vaincus  n’est  plus 
une  discussion,  c’est  une  bataille.  Les  médecins  qui  discutent  avec  l’administration  des 
hôpitaux  doivent  bien  se  garder  d’engager  une  bataille  avec  elle.  Ils  doivent  toujours  songer 
au  vse  victisl  Car  les  vaincus,  dans  les  discussions  de  questions  d’hygiène  hospitalière,  ce  ne 
seraient  pas  seulement  les  médecins,  mais  encore  et  surtout  les  malades. 

Dans  cette  discussion  sur  l’hygiène  des  Maternités,  il  n’y  aura  sans  doute  pas  de  vaincus, 
puisqu’il  n’y  a  ni  ennemis  ni  adversaires.  Administration  et  médecins  paraissent  animés  des 
dispositions  mutuelles  lés  plus  conciliantes.  L’une  ne  demande  que  la  lumière  et  l’autre  ne 
veut  que  le  progrès.  Comment  ne  réussirait-on  pas  à  s’entendre? 

MM.  Le  Fort  et  Tarnier,  à  la  parole  desquels  des  études  spéciales  sur  l’hygiène  des  Ma¬ 
ternités  donneront,  dans  cette  question,  une  légitime  influence,  ne  sont  pas  des  adversaires 
quand  même  de  l’administration  et  ne  doivent  lui  causer  aucun  ombrage.  Nous  avons  dit 
comment  s’est  exprimé  M.  Tarnier  à  cet  égard  ;  voici,  maintenant,  quelques  lignes  em¬ 
pruntées  au  grand  travail  de  M.  Le  Fort  ; 

«  Il  n’est  pas  un  seul  de  nos  hôpitaux  qui  n’ait  été  l’objet  d’améliorations  notables  depuis 
les  discussions  sur  l’hygiène  hospitalière;  des  cheminées  à  foyers  ouverts  ont  été  placées 
dans  beaucoup  de  salles  de  malades,  des  water-closets  admirablement  disposés  ont  remplacé, 
dans  plusieurs  hôpitaux,  les  lieux  infects  qui  disparaîtront  peu  à  peu;  les  murs  noircis 
depuis  longues  années  ont  été  nettoyés  et  badigeonnés,  le  régime  alimentaire  a  été  l’objet 
d’améliorations  sérieuses;  des  cloisons  ont  été  établies  là  où  elles  paraissaient  nécessaires  et 
abattues  là  où  elles  paraissaient  nuisibles.  La  Maternité,  entre  autres,  à  la  suite  des  récla¬ 
mations  énergiques  de  quelques  médecins  des  hôpitaux,  a  été  notablement  améliorée.  L’ho¬ 
norable  et  si  distingué  Directeur  de  l'Administration  de  l’assistance  publique  de  Paris  a 
déployé  le  plus  grand  zèle  dans  la  mission  si  importante  et  si  difficile  qui  lui  est  confiée  ;  il 
a  fait  tout  ce  que  peut  faire  un  homme  d’une  haute  intelligence  mettant  au  service  des 
meilleures  intentions  la  longue  expérience  d’un  administrateur  des  plus  distingués  ;  secondé 
par  le  zèle  et  l’amour  du  bien  qui  animent  les  chefs  de  son  administration,  il  a  suivi,  dans 
ces  traditions  de  dévouement  aux  intérêts  des  pauvres  et  des  malades,  l’exemple  des  direc¬ 
teurs  généraux  et  des  conseils  qui,  depuis  plus  d’un  demi-siècle,  ont  été  chargés  de  l’Admi¬ 
nistration  supérieure  des  hôpitaux  de  Paris . » 


576 


L’UNION  MÉDICALE. 


Certes,  ce  n’esl  point  là  le  langage  d’un  ennemi  ou  d’un  adversaire.  Nous  aimons,  pour 
notre  part,  à  voir  cette  importante  discussion  s’engager  sous  des  formes  si  conciliantes  et  si 
courtoises.  C’est  d’un  bon  augure  pour  les  résultats.  Il  y  a  tout  lieu  d’espérer  qu’elle,  portera 
encore  plus  de  fruits  que  la  discussion  sur  l’iiygiène  des  hôpitaux  en  général.  Des  chemi¬ 
nées,  des  waler-closets,  des  murs  nettoyés  et  badigeonnés,  des  cloisons  élevées  ou  abattues, 
sont  quelque  chose,  sans  doute,  et  il  ne  faudrait  pas  faire  fl  de  pareilles  améliorations.  Mais 
il  serait  injurieux,  pour  l’administration  intelligente  et  dévouée  au  bien,  qui  est  à  la  tête  de 
l’Assistance  publique,  de  penser  que  ses  efforts  et  son  amour  pour  le  progrès  pourraient  se 
borner  à  ces  menus  détails.  C’est  par  une  application  d’ensemble,  éhergique  et  persévérante, 
des  principes  généraux  de  l’hygiène  hospitalière,  tels  qu’ils  ont  été  posés,  discutés  et  démon¬ 
trés  dans  les  grandes  discussions  de  l’Académie  de  médecine  et  de  la'  Société  de  chirurgie, 
que  l’administration  de  l’Assistance  publique  prouvera  aux  yeux  de  tous,  amis  ou  ennemis, 
son  zèle  et  ses  lumières,  et  qu’elle  acquerra  des  titres  plus  sérieux  encore  à  la  reconnais¬ 
sance  de  la  science  et  de  l’humanité. 

MM.  Tarnier  et  Le  Fort  ont  montré,  avec  l’irrésistible  éloquence  des  chiffres,  la  funeste 
influence  que  l’insalubrité  de  nos  Maternités,  résultat  de  mauvaises  conditions  hygiéniques, 
exerce  sur  la  mortalité  des  femmes  en  couches;  M.  Le  Fort  a  constaté,  en  outre,  par  l’exa¬ 
men  comparatif  des  Maternités  de  Paris  avec  les  Maternités  étrangères,  étudiées  sur  place, 
que  les  premières  n’ont  point  participé  aux  progrès  considérables  effectués  depuis  dix  ans 
par  les  secondes.  Il  y  a  là,  pour  notre  pays,  une  infériorité  que’  à  aucun  titre,  il  ne  doit  pas 
subir  plus  longtemps.  Nous  ne  doutons  pas  que  l’administration  actuelle,  dont  MM.  Tarnier 
et  Le  Fort  se  sont  plu,  sans  doute  à  bon  escient,  à  vanter  les  excellentes  dispositions,  éclairée 
par  la  grande  discussion  actuellement  ouverte,  ne  fasse  d’énergiques  et  triomphants  efforts, 
et  ne  prenne  des  mesures  efficaces  pour  faire  disparaître  cette  inégalité  humiliante  pour  la 
France,  qui  s’est  longtemps  vantée  avec  raison,  et  qui  se  vante  encore,  de  marcher  à  la  tête 
de  la  civilisation  européenne. 

Nous  tiendrons  nos  lecteurs  au  courant  de  cette  discussion  si  importante,  et  qui  promet 
d’être  à  la  fois  intéressante  et  instructive,  si  l’on  s’en  fie  au  talent  et  à  la  compétence  des 
membres  de  la  Société  de  chirurgie,  qui,  par  leur  position  ou  leurs  travaux  antérieurs,  seront 
naturellement  appelés  à  prendre  la  parole  sur  cette  grave  question. 

Pour  ne  pas  scinder  l’exposé  de  la  communication  commencée,  mais  non  achevée,  dans  la 
dernière  séance,  par  M.  Tarnier,  nous  en  renvoyons  l’analyse  et  l’appréciation  à  notre  pro¬ 
chain  compte  rendu.  Nous  pourrons  mieux  la  juger,  alors,  dans  son  ensemble  et  ses  détails. 

D”  A.  Tartivel. 


FACULTE  DE  MEDECINE  DE  PARIS.  —  Le  concours  pour  sept  places  d’agrégés  (section  de 
médecine)  viént  de  se  terminer  par  la  nomination  de  MM.  Raynaud  (Maurice),  Peter,  Paul, 
Proust,  Boll,  Isambert,  Blachez.  Les  quatre  premiers  candidats  ont  été  nommés  par  cinq  voix 
et  les  trois  derniers  par  sept  voix. 

ADMINISTRATION  DES  HOPITAUX.  *—  Le  jury  du  concours  pour  deux  places  de  médecin  au 
Bureau  central  des  hôpitaux  est  ainsi  constitué  ;  Juges  titulaires,  MM.  Charcot,  Marrotte, 
Monneret,  Vulpian,  Laugier.  —  Juges  suppléants,  MM.  Gubleret  Richet. 

—  Par  un  arrêté  du  ministre  de  l’instruction  publique,  en  date  du  19  mars  1866,  il  y  a 
lieu  de  pourvoir  d’une  manière  définitive  à  la  chaire  d’opérations  et  d’appareils,  vacante  à 
la  Faculté  de  médecine  de  Montpellier. 

Le  recteur  de  l’Académie  de  Montpellier  est  chargé  de  l’exécution  du  présent  arrêté. 

—  Le  concours  des  prix  de  l’internat  en  pharmacie  est  terminé.  Les  lauréats  sont  ; 

Première  division.  —  Prix  :  M.  Pelhuche  (Adolphe).  —  Accessit  :  M.  Pierrhugues  (Louis). 

—  Première  mention  :  M.  Champigny,  —  Deuxième  mention  :  M.  Jannin. 

Deuxième  division.  —  Prix  :  M.  Guelliot.  Accessit  :  M.  Gindre.  —  Première  mention  : 
M.  Duménil.  —  Deuxième  mention  :  M.  Bornet. 

La  séance  de  distribution  des  prix  aura  lieu  le  mercredi  28  mars  1866,  à  deux  heures  pré¬ 
cises,  dans  la  salle  des  concours  de  l’Administration,  avenue  Victoria,  n°  3.  Dans  cette  même 
séance  seront  rendues  publiques  les  nominations  des  nouveaux  internes  en  pharmacie. 

SOCIÉTÉ  MÉDICALE  DES  HOPITAUX.  —  Séance  du  mercredi  28  mars  (à  3  heures  1/2)  î 
Avortement  provoqué  dans  un  cas  de  vomissements  incoercibles,  par  M.  Bourdon.  —  Com¬ 
munications  diverses. 


Le  Gérant,  G.  Richelot. 


Paris.  —  Typographie  Félix  Maltestb  et  Ce,  rue  des  Deux-Porles-Saint-Sauveur,  22. 


L’UNION  MEDICALE. 


Cirantlc  IMcdaiile  d‘or  de  mérite  décernée  par  Sa  ssajesté  le  Kol  des  Belges. 
Grande  médaille  d’argent  spéciale  décernée  par  Sa  Majesté  le  Roi  des  Paijs-Bas. 

Huile  de  Foie  de  Morue  brune*claire  du  Docteur  de  Jongh 

de  la  Faculté  de  médecine  de  La  Haye ,  chevalier  de  l’Ordre  de  Léopold  de  Belgique. 

Seuls  consignataires  et  agents  ;  ANSÂR,  HARFORD  et  C%  77,  Strand,  LONDRES. 

Dépôt  pour  la  vente  en  gros  en  i^rance,  Phaemacie  GE^TRALE  de  France,  7,  rue  de  Jouy,  Paris. 

EAUX  MINÉRALES  DE  VAIS 

ACIDULES,  GAZEUSES,  BICARBONATÉES,  SODIQUES,  analysées  par  O.  HENRI. 


Source  ferro-arsciiicale  de  la 
Dominique, 


Acide  sulfurique  libre. 

Silicate  acide  \ _ .  Y 

Arséniale  »  ( 

sar": 

—  de  chaux . 1 

Chlorure  de  sodium. .  1 
Matières  organiques. ,  J 


Acide  carbonique  libre . 

Bicarbonate  de  soude . . 

1 . 33  —  de  potaese . 

—  de  chaux . 

—  de  magnésie . 

.  —  de  fer  et  manganèse. 

).  44  Chlorure  de  sodium . 

Sulfate  de  soude  et  de  chaux. . . 

Silicate  et  silice,  alumine . 

lodure  alcalin,  arsenic  et  lithine 


Saint- Jean 

Rigolette 

Précieuse 

Désirée 

yàgdeleine 

1.425 

2.095 

2.218 

2.145 

2.050 

1.480 
0.040 
0.310  i 
0.120  ' 
0.006  1 
0.060 
0.054 
0.080 
.  indice 

5.800 

0,263 

1  0.259 
0.024 
1.200 
0.220 
0.060 
traces 

i  5.940 
0.230 
0.630 
0.750 
0.010 
1.080 
0.185 
0.060 
indice 

6.040 

0.263 

0.571 

0.900 

0.010 

1.100 

0.200 

0.058 

indice 

7.280 

0.255 

0.520 

0.672 

0.  029 
0.160 
0.235 
0.097 
traces 

2.151 

7.826  ' 

8.885 

9.142 

9.248  ' 

Ces  eaux  sont  très-agréables  à  boire  à  table,  pures  ou  coupées  avec  du  vin.  Un  excès 
d’acide  carbonique  et  la  proportion  heureuse  des  bicarbonates  calciques-magnésiens,  en  font, 
malgré  la  plus  riche  minéralisation  qui  soit  connue  en  France,  des  eaux  douces, 

essentiellement  digestives.  Dose  ordinaire  une  bouteille  par  jour.  (Indiquer  autant  que  possible 
la  source  que  l’on  entend  prescrire.)  Emplois  spéciaux  :  SAINT-JEAN,  maladies  des  organes 
digestifs;  —  PRÉCIEUSE,  maladies  de  l’appareil  biliaire  ;  —  DÉSIRÉE,  maladies  de  l’appareil 
urinaire;  —  RIGOLETTE,  chlorose-anémie;  —  MAGDELEINE,  maladie  de  l’appareil  sexuel.  — 
DOMINIQUE,  cette  eau  est  arsenicale,  elle  n’a  aucune  analogie  avec  les  précédentes ,  fièvres 
intermittentes,  cachexies,  dyspnée,  maladies  de  la  peau,  scrofule,  maladies  organiques,  etc. 

Les  eaux  de  ces  six  sources  se  transportentet  se  conservent  sans  altération  ;  elles  se  trouvent 
dans  les  principales  pharmacies  de  France,  au  prix  de  0,80  c.  la  bouteille  en  verre  noir, 
revêtue  d’une  étiquette  et  coiffée  d’une  capsule  en  étain  indiquant  le  nom  de  la  source  où 
elle  a  été  puisée. 


AVIS  IMPORTA]\T 

CONCERNANT  LES  VÉRITABLES 

Pll.Vl.IiS  DV  B1.ANGARD 

L’Iodure  de  fer,  ce  médicament  si  actif  quand  tout  temps  la  pureté  et  l’inaltérabilité  du  médi 
il  est  pur,  est,  au  contraire,  un  remède  inüdèle,  cament  ? 

par  les  notabilités  médicales  de  presque  tous  les  S, de  vou- 
K’ciefs  u7  m';:n''L“èîTomlf l.^^Wen  se  rappder  H^^^s^u  gfj 

meut  le  Conseil  médical  de  Saint-Pétersbourg,  ^0  nî-A  h  bon 

dans  un  document  ofiîciel,  publié  dans  le  Journal 
de  Saint-Pétersbourgae  Sl-2ù  imn  I8C0,  et  re- 

produit,  par  les  soins  du  Gouvernement  français,  apposée  au  bas  d  une  étiquette 
dans  le  Moniteur  universel,  le  7  novembre  de  p^yj.  gg  garantir  de  ces  compositions  dange- 
la  même  année  :  La  fabrication  des  Pilules  j.gyggg  (mj  se  cachent,  surtout  à  l’étranger,  der- 
de  Blancard  demande  une  grande  habtlele  à  ri^re  nos  marques  de  fabrique,  il  sera  toujours 
laquelle  on  n'arrive  que  par  une  fabrication  prudent  de  s’assurer  .  y 


exclusive  et  continue  pendant  un  cerlain  temps,  ^g  pgriaine  des  pi- 

Puisqu’il  en  est  ainsi,  quelle  garante  p  us  sé-  portent 

rieuse  d’une  bonne  confection  de  ces  Pilules  que  jre  nom. 
le  NOM  et  la  signatdre  de  leur  inventeur,  lorsque 
surtout,  comme  dans  l’espèce,  ces  titres  sont 
accompagnés  d’un  moyen  facile  de  constater  en  Pharmacien 


Pharmacien  à  Paris,  rue  Bonaparte,  40. 


t  <lan«  toute»  le»  pliarmacie». 


L’UNION  MÉDICALE. 


GRANULES  ANTIMONIAUX 

Du  Docteur  DAPIIiliAUD 

Nouvelle  médication  contre  les  Maladies  du 
cœur,  l’Asthme,  le  Catarrhe,  la  Coqueluche,  etc. 

Cranules  antimonio-ferreux  contre  l’Ané¬ 
mie,  la  Chlorose,  l’Aménorrhée,  les  Névralgies  et 
Névroses,  les  Maladies  scrofuleuses,  etc. 

Cîranuleo  antliuonio-fcrreux  au  Bismuth 
contre  les  Maladies  nerveuses  des  voies  digestives. 

Pharmacie  Modsnier  ,  à  Saujon  (Charente-Infé¬ 
rieure)  ;  à  Paris,  aux  Pharmacies,  rue  d’Anjou-St- 
Honoré,  26  ;  rue  des  Tournelles,  1,  place  de  la 
Bastille  ;  rue  Montmartre,  141,  pharmacie  du  Para¬ 
guay-Roux  ;  rue  de  Clichy,  46  ;  faubourg  St-Ho- 
noré,  177  ;  rue  du  Bac,  86.;  et  dans  toutes  les  Phar¬ 
macies  én  France  et  k  l’étranger. 


DE  L’EAU  DE  LECHELLE. 

Parmi  les  remèdes  vraiment  utiles,  il  est  un 
produit  hémostatique,  de  propriétés  complexes, 
c’est  l’EAU  DE  LÉCHELLE,  d’une  assimilation 
facile.  Cette  Eau  est  prescrite  dans  les  graves 
maladies  des  bronches  et  des  poumons ,  dans  les 
phthisies,  les  asthmes  nerveux  et  tuberculeux,  les 
chloroses,  pertes,  HÉMORRHAGIES,  et  toutes  hy¬ 
persécrétions.  L’expérience  des  médecins  des  hô¬ 
pitaux  a  démontré  qu’elle  est  plus  efficace  que  les 
eaux  similaires.  11  a  été  constaté  que  les  HÉMOS¬ 
TATIQUES  les  plus  énergiques,  les  acides,  leper- 
chlorure  de  fer,  le  tannin,  Vergotine,  etc.,  ont  le 
grave  inconvénient  de  perturber  l’estomac  et  toute 
l’économie.  Or,  il  faut  se  prémunir  contre  les  imi¬ 
tations  de  cette  Eau,  et  redouter  l’emploi  des  re¬ 
mèdes  souvent  dangereux.  (Voir  la  Gazette  des 
hôpitaux  des  3  juillet  1850  et  3  mars  1853,  sur  les 
effets  de  Y  Eau  de  Léchelle  obtenus  à  l’Hôtel-Dieu 
de  Paris).  —  Dépôt  :  Pharmacies  de  tous  pays;  à 
Paris,  rue  Lamartine,  35. 

DRAGÉES  DG  PROTO-IODDRS  DE  FER 


FABRICATION  EN  GROS  DEPUIS  1854. 
L’accueil  que  le  Corps  médical  a  fait  k  notre 
produit,  et  son  emploi  dans  les  hôpitaux,  témoi¬ 
gnent  des  soins  excessifs  apportés  k  sa  prépara¬ 
tion  et  de  sa  force  digestive  toujours  égale.  ’ 

Elle  est  administrée  avec  succès  dans  les  Dys¬ 
pepsies,  Gastrites,  Gastralgies ,  Aigreurs,  Pi¬ 
tuites,  Diarrhées  et  Vomissements,  sous  forme 
d’EHxîr,  Vin,  Sirop,  Dasttlles,  Prises, 
Pilules  ou  Dragées. 

Pour  éviter  les  contrefaçons ,  exiger  le  cachet 
BOUDAULT  et  la  signature  : 

Dépôt.  -  Pharmacie  HoTTOT,rue 
des  Lombards,  24.  Paris. 

APIOL  DES  D"J0BET  ET  HOMOLLL 

Médaille  à  l’Exposition  universelle  de  1862. 

L’observation  médicale  confirme  chaque  jour  ses 
propriétés  véritablement  spécifiquescommeemmé- 
nagogue,  et  son  incontestable  supériorité  sur  les 
agents  thérapeutiques  de  la  même  classe. 

Un  savant  et  consciencieux  observateur,  M.  le 
docteur  Marrotte,  a  particulièrement  étudié  l’Apiol 
j  k  ce  point  de  vue,  dans  son  service  de  l’hôpital  de 
I  la  Pitié  et  en  ville.  11  résulte  de  ses  observations 
i  que  le  succès  est  assuré  quand  l’aménorrhée  et  la 
;  dysménorrhée  sont  indépendantes  d’un  état  anato- 
I  mique,  ou  d’une  lésion  organique,  mais  se  ratta- 
i  chant  k  un  trouble  de  l’innervation  vaso-motrice  de 
I  l’utérus  et  des  ovaires.  Ajoutons  qu’on  doit  com- 
i  battre  simultanément  ou  préalablement  la  chlorose 
I  ou  les  autres  complications. 

I  Les  docteurs  Jouet  et  Homolee  indiquent,  comme 

I  le  seul  moment  opportun  pour  administrer  l’Apiol, 
i  celui  qui  correspond  k  l’époque  présumée  des 
règles,  ou  qui  la  précède. 

Dose  :  i  capsule  matin  et  soir,  pendant  six  jours, 
On  l’emploie  aussi  pour  couper  les  fièvres  d’accès. 

Pharmacie  Briast,  rue  de  Rivoli,  150,  entrée 
rue  Jean-TisO'n,  k  Paris. 


de  L.  FOUCHER,  pharmacien  k  Orléans. —  Ces 
Dragées  ont  sur  tous  les  autres  ferrugineux  l’in¬ 
comparable  avantage  d’être  aussitôt  dissoutes 
qu’arrivées  dans  l’estomac ,  et  en  outre  celui  non 
moins  important  de  ne  jamais  constiper. 

Prix ,  pour  le  public ,  3  fr.  le  flacon.  —  Pour  les 
Pharmaciens,  1  fr.  75  c. 


T  iqueur  ferrugineuse  de  Carrié  au 

J-iTARTRATE  FERRiCO-  POTASSIGO-  AMMONI- 
QUE,  ne  constipant  jamais.  Un  goût  très  agréable, 
une  innocuité  complète ,  une  efficacité  constatée 
dans  toutes  les  maladies  qui  réclament  le  fer,  ont 
assuré  à  ce  produit  une  préférence  incontestable. 
A  la  pharmacie,  rue  de  Bondy,  n»  38,  k  Paris. 
—  Prix  :  3  fr.  le  flacon. 


HUILE  DE  FOIE  DE  MORUE  DESINFECTEE 

D  El  CHEVRIER 


A«  moyen  dn  CUtudron  et  du  Baume  de  TOliV 

Cette  huile  est  d’une  odeur  et  d’une  saveur  agréables.  Le  mode  de  désinfection  ne  nuit  en  rien 
k  ses  propriétés  thérapeutiques.  Elle  est  facilement  administrée  même  aux  personnes  les  plus  dé¬ 
licates,  et  est  d’une  digestion  plus  facile  que  l’huile  ordinaire. 

Lire  les  observations  et  rapports  médicaux  contenus  dans  la  brochure. 

Pharmacie  CHETTirEn ,  21,  rue  du  Faubourg-Montmartre,  à  Paris. 

Dépôt  dans  les  principales  pharmacies  de  chaque  ville. 


Vingtième  année. 


No  37. 


Jeudi  29  Mars  1866. 


L’UlON  MEDICALE 

fWX  DE  L’ABONNEMENT  :  JOURNAL  D'ABONNEMENT 

BT  LES  DÉPARTEMENTS.  ^  «...  rueduFaubourg-MoDtffiârtfê, 

JA.,; . 3!,r.  DES  BTEMTS  SCIMTIflOK  IT  PBATIQÜES, 

"  ;  iioeam  h  pmeessionkis  Vans  les  Déparlementii, 

FOÜR  L'ÊTKi.,yGBR,  Hll  rnRP<;  MrnirAI  Chcïl«pmcipauxLibraires, 

le  Von  en  plus,  UU  l/Utirw  IVitUIwAlai  Et  dans  tous  les  Bureaux  de  V 

vlon  qu  il  est  fixe  par  lei  Posle ,  et  des  Messageries 

convenlions  postales. ,  - — — . .  ■  ■ .  Impériales  et  Générales. 

Ce  Journal  parait  trois  foi»  par  Slcmaine,  le  IHAlt»!,  le  JElinx,  le  SAmEDX,  . 

et  forme,  par  année,  4  BEAUX  VOEÜMES  IN-S»  »E  PtUS  DE  600  PAGES  CHACUN. 

Tout  ce  qui  concerne  la  Rédaction  doit  être  adressé  à  SI.  le  Docteur  Améaéo  xiatovr.  Rédacteur  en  chef.  —  Tout  ee  tRU 
concerne  l’Administration,  à  M.  le  Gérant,  rue  du  Faubourg-Montmartre,  56. 

Les  Lettres  et  Paquets  doivent  être  affranchis. 

BULLETIN  BIBLIOGRAPHIQUE. 


Thèses  du  Concosirs  d’agrégation. 

DE  LA  TUBERCULISATION  EN  GÉNÉRAL,  par  le  docteur  Peter,  professeur  agrégé  de  la  Faculté 
de  médecine  de  Paris.  Volume  in-8°.  —  Prix  :  3  fr. 

DE  L’ANTAGONISME  EN  PATHOLOGIE  ET  EN  THÉRAPEUTIQUE,  par  le  docteur  Constantin  PAUL, 
professeur  agrégé  à  la  Faculté  de  médecine  de  Paris.  Volume  in-8%  —  Prix  :  3  fr. 

DES  DIFFÉRENTES  FORMES  DE  RAMOLLISSEMENT  DU  CERVEAU ,  par  le  docteur  PrOOST,  pro¬ 
fesseur  agrégé  à  la  Faculté  de  médecine  de  F’aris.  Volume  in-8°.  — ■  Prix  :  3  fr.  50  c. 

OU  RHUMATISME  VISCÉRAL,  par  le  docteur  Ball,  professeur  agrégé  à  la  Faculté  de  médecine 
de  Paris.  Volume  in-S"  avec  planches.  —  Prix  :  Ix  fr. 

DES  ÉLÉMENTS  MORBIDES  EN  GÉNÉRAL,  par  le  docteui  Barnier.  Vol.  in-8°.— Prix  ;  2  fr.  50. 
ÉTUDE  SUR  LA  MORT,  SON  MÉCANISME,  DÉDUCTIONS  PRATIQUES,  par  le  docteur  Ferrand. 
Volume  in-8°.  —  Prix  :  2  fr.  50  c. 

Ces  six  ouvrages  se  trouvent  chez  Asselin,  librairie-éditeur,  place  de  l’École-de-Médecine. 
DE  L’ÉTAT  FÉBRILE,  par  le  docteur  Desnos,  médecin  des  hôpitaux.  Vol.  in-8°.  —  Prix:  2  fr. 
DES  ENDOCARDITES,  par  le  docteur  Martineau.  Vol.  in-8°  avec  planche.  —  Prix  :  3fr.  50  c. 

Ces  deux  ouvrages  se  trouvent  chez  Ad.  Delahaye,  libraire-éditeur,  place  de  PÉcole-de- 
Médecine,  23. 

DE  LA  révulsion;  par  le  docteur  Maurice  Raynacd  ,  professeur  agrégé  à  la  Faculté  de  mé¬ 
decine  de  Paris,  médecin  des  hôpitaux.  Vol.  in-8“.  —  Prix  :  3  fr. 

DES  MALADIES  PUERPÉRALES,  par  le  docteur  Jules  Simon, médecin  des  hôpitaux.  Vol.  in-8“. 
—  Prix  :  3  fr. 

Ces  deux  ouvrages  chez  J. -B.  Baillière  et  fils,  libraires-éditeurs,  19,  rue  Haulefeuille. 
PARALLÈLE  DES  MALADIES  GÉNÉRALES  ET  DES  MALADIES  LOCALES,  par  le  docteur  Isambert, 
professeur  agrégé  à  la  Faculté  de  médecine  de  Paris.  Vol.  in-8°.—  Prix  :  3  fr.  Chez  Ger- 
mer-Baillière,  libraire-éditeur,  rue  de  l’École-de-Médecine,  17. 

LA  STÉATOSE ,  par  le  docteur  Blachez,  professeur  agrégé  à  la  Faculté  de  médecine  de  Paris. 

Vol.  io-8°.  —  Prix  :  3  fr.  (2'  tirage  sous  presse.) 

CARACTÈRES  GÉNÉRAUX  DES  MALADIES  ÉPIDÉMIQUES,  par  le  docteur  Xavier  Goüraüd.  Vol. 
in-8°.  —  Prix  :  2  fr. 

Ces  deux  ouvrages  chez  L.  Leclerc,  libraire-éditeur,  rue  de  l’École-de-Médecine,  lA. 

VOIES  D’INTRODUCTION  DES  MÉDICAMENTS,  APPLICATIONS  THÉRAPEUTIQUES,  par  le  docteur 
E.  BAUDOT.  Vol.  in-8°.  —  Prix  :  3  fr.  chez  F.  Savy,  libraire-éditeur,  rue  Haulefeuille,  2A. 


L’UNIOIS  MÉDICALE. 


¥IN  DE  QUINQIINA  AU  MALAGA 

Préparé  p«r  LABAT,  pharmacien,  21,  rue  SaMe-Appoline ,  à  Paris. 

Le  Vin  de  quinquina  au  Malaga  de  M.  Labat-Abbadie  se  recommande  aux  Médecins  par  le 
choix  du  quinquina  et  par  celui  du  vin. 

M.  Labat  emploie  le  quinquina  gris.  On  sait,  en  effet,  que  les  propriétés  d’un  bon  Vin  de 
quinquina,  sont  essentiellement  liées  à  la  présence  de  la  plus  grande  et  de  la  plus  égale  pro¬ 
portion  de  tous  les  éléments  actifs  du  quinquina  :  iaquinine,  la  clnchonine,  le  rouge  cincho- 
nique  soluble  et  le  rouge  cinchonique  insoluble  ;  or,  les  analyses  prouvent  que  le  quinquina 
gris  a,  sous  ce  rapport,  une  incontestable  supériorité  sur  les  autres  quinquinas. 

Quant  au  Vin  de  Malaga,  il  contient  16  à  18  p.  100  d’alcool  (proportion  exigée  par  le  Codex 
pour  tous  les  bons  vins  de  quinquina)  ;  ü  dissout  et  il  garde  en  dissolutim^grkce  à  son  alcool 
et  à  ses  acides,  le  quinate  de  chaux,  le.  rouge  cinchonique  soluble,  et,  ce  qui  est  plus  important 
encore,  la  combinaison  de  cinchonine  et  de  rouge  cinchonique.  Il  dissout  particulièrement 
une  forte  proportion  de  celte  dernière  combinaison,  dont  un  vin  ordinaire  ne  dissout  que 
quelques  traces. 

Ajoutons  que,  par  sa  saveur  aromatique  et  sucrée,  le  Vin  de  Malaga  masque  au  point  de 
le  rendre  agréable  l’amertume  du  quinquina. 


AVIS  A  IVIfVI.  LES  MÉDECINS. 


En  venant  remercier  les  Médecins  des  départements  tes  plus  fiévreux  de  France,  et  notam¬ 
ment  ceux  de  l’hôpital  de  Rochefort,  des  remarques  et  désirs  qu’ifs  ont  bien  voulu  trans¬ 
mettre,  nous  nous  empressons,  pour  répondre  à  celle  des  remarques  le  plus  souvent  exprimée, 
de  mettre  à  la  disposition  de  la  Pharmacie  du  Quinoïde-Armand  à  l’étal  sec.  De  cette  façon 
il  pourra  être  ordonné  comme  le  sulfate  de  quinine.  Son  innocuité  de  plus  en  plus  constatée, 
et  surtout  son  prix  peu  élevé,  le  feront  certainement  préférer  dans  la  majorité  des  cas  où  la 
quinine  est  indiquée. 

Boüriéres-Düblanc,  pharmacien,  221,  rue  du  Temple,  ët  dans  les  principales  Pharmacies 
et  Drogueries  de  France  et  de  l’étranger.  • 

Au  même  dépôt  :  VAlcooU,  Dragées,\t  Vin  et  VÈlixir  (hx  Quinoïde-Armand. 

Prix  :  Le  kilo,  33  flacons  de  30  grammes,  80  fr.  —  Le  flacon  de  30  grammes,  3  fr. 


PEPSINE  LIQUIDE  DE  BESSOli] 


Fabricant  et  fournisseur  de  la  Pepsine  dans  les  hôpitaux. 

Le  SIROP  DE  PEPSINE  A  L’ÉCORCE  D’ORAN&ES  AMÈRES  de  BESSON  est  employé  avec  succès 
dans  toutes  les  formes  de  Dyspepsies,  Gastrites  ou  Gastralgies,  une  à  deux  cuillerées  avant 
chaque  repas,  —  Il  résulte  des  expériences  faites  dans  les  hôpitaux  que  la  Pepsine  liquide 
est  la  seule  qui  possède  des  propriétés  digestives,  et  que  la  Pepsine  en  poudre  ou  amylacée 
est  un  mélange  complètement  inerte.  (V.  la  France  médicale  16  décembre  1865  et  ï Abeille 
médicale  du  1"  janvier  1866.  —  Prix  :  3  fr.  le  flacon. 

Dépôt  dans  toutes  les  Pharm.  de  la  France.  A  Lyon ,  pharmacie  Besson,  12,  cours  Morand. 


HUILE  D£  FOIE  DE  MORUE  DÉSINFE  CTÉE 

DE  CHEVRIER 


Av  moyen  du  Ctondron  et  dit  Baume  de  TOlilJ 

Cette  huile  est  d’une  odeur  et  d’une  saveur  agréables.  Le  mode  de  désinfection  ne  nuit  en  rien 
k  ses  propriétés  thérapeutiques.  Elle  est  facilement  administrée  même  aux  personnes  les  plus  dé¬ 
licates,  et  est  d’une  digestion  plus  facile  que  l’huile  ordinaire. 

Lire  les  observations  et  rapports  médicaux  contenus  dans  la  brochure. 

Pharmacie  CBBVRtER  ,  21,  rue  du  Faubourg-Montmartre,  k  Paris. 

Dépôt  dans  les  principales  pliannacies  de  chaque  ville. 


L’UNION  MUDICAIE. 


N”  37, 


SOMUAIRE. 


Jeudi  29  Mars  1866. 


I.  Pakis  :  Sur  la  séance  de  l’Académie  de  médecine.  —  11.  Pathologie  expékimentale  :  De  l’asthme  et 
des  dyspnées.  —  111,  Académies  et  Sociétés  savantes.  (Académie  de  médecine).  Séance  du  27  Mars  : 
Correspondance.  —  Présentations. —  Analyse  chimique  des  eaux  de  plusieurs  sources  et  puits  de 
Bar-le-Duc.  —  Élection  d’un  membre  titulaire  dans  la  section  de  médecine  opératoire.  —  IV.  Récla¬ 
mation  :  Lettre  de  M.  Coste,  de  Marseille.  —  Lettre  de  MM.  Lebrument,  Bouteiller  et  Delabost,  de 
Rouen.  —  Lettre  de  M.  L.  Fleury.  —  V.  Codbeier.  —VI.  Feuilleton  :  Les  anciennes  Écoles  de  mé¬ 
decine  de  la  rue  de  la  Bùcherie. 


Paris,  le  28  Mars  1866. 

BÜLLETI!\. 

Sur  la  séance  de  l’Académie  de  médecine. 

Il  n’y  a  rien  de  changé  à  l’Académie  de  médecine,  il  n’y  a  qu’un  académicien  de 
plus,  et  un  académicien  de  bonne  trempe,  puisque  M.  Richet  a  été  élu  à  une  majo¬ 
rité  considérable.  Ou  remarquera  qu’après  M.  Richet,  c’est  le  candidat  placé  le  der¬ 
nier  sur  la  liste  de  présentation  qui  a  obtenu  le  plus  de  voix.  L’Académie  justifie  assez 
souvent  la  vérité  de  la  maxime  évangélique  :  Les  derniers  seront  les  premiers. 

Cette  élection  a  été  précédée  d’un  rapport  fait  par  M.  Boutron  sur  l’analyse  chi¬ 
mique  des  eaux  de  plusieurs  sources  et  puits  de  la  ville  de  Bar-le-DuCfpar  M.  O.  Henry 
fils,  et  suivie  de  la  continuation  de  la  lecture  dü  rapport  de  M.  Briquet  sur  le  cho¬ 
léra  de  1849.  AL. 


On  écrit  de  Djeddali,  le  8  mars,  qu’une  commission  sanitaire  otlomane,  se  dirigeant  vers 
les  lieux  saints  de  la  religion  musulmane,  Médine  et  la  Mecque,  est  arrivée  à  sa  destination. 
Cette  commission,  présidée  par  le  chef  administrateur  Achmet-Effendi,  comprend,  en  outre, 
deux  médecins  musulmans  gradués  de  l’École  de  médecine  de  Constantinople,  le  docteur 
Akuif-Bey,  inspecteur  du  service  de  l’armée,  et  le  docteur  Yousouf-Bey,  chirurgien  de  la 
marine. 


FEUILLETON. 


LES  ANCIENNES  ÉCOLES  DE  MÉDECINE  DE  LA  RUE  DE  LA  BUCHERIE  (<). 

A  M.  Ainédée  Latour. 

Cinquième  époque  (1679-1775)  :  construction  d'un  théâtre  anatomique  monumental.  —  Si 
je  ne  craignais,  mon  cher  ami,  d’abuser  de  l’hospitalité  que  vous  m’accordez  dans  ce  rez-de- 
chaussée  de  l’üNiON  Médicale,  que  de  choses  à  vous  raconter  qui  se  sont  passées  dans  cette 
période  au  coin  de  la  rue  de  la  Bùcherie  et  de  la  rue  des  Rats!  Que  d’histoires  piquantes 
pourraient  fpurnir  la  grande  affaire  de  l'antimoine,  celle  du  gazetier  Renaudot,  l’Association 
des  médecins  étrangers  (Chambre  royale),  les  combats  acharnés  contre  les  chirurgiens,  les 
empiriques  (sycophanles),  les  médecins  étrangers;  les  abominables  condamnations  prononcées 
contre  de  Blégny,  Desnoûes,  et  contre  le  fossoyeur  de  Saint-Sulpice  qui  leur  avait  vendu  un 
cadavre!  Il  ne  faudrait  rien  moins  que  votre  plume  si  finement  taillée  pour  écrire  tout  cela, 
ainsi  que  les  graves  délibérations  de  nos  aïeux  sur  des  questions  d’intérêt  public  qui  leur 
étaient  posées  par  l’autorité.  On  verrait  alors  défiler  l’inoculation,  la  torture,  l’huile  de 
graine  de  pavot,  les  dispenses  de  carême,  la  question  de  la  contagion  des  écrouelles,  les 
huîtres,  les  fontaines  publiques,  la  transfusion,  la  levûre,  le  sang  de  bœuf  employé  comme 
agent  de  raffinerie  du  sucre,  les  lithontriptiques  anglais,  les  remèdes  de  M"'  Stephens,  la 

(t)  Suite  et  fin.  —  Voir  les  numéros  des  8)  16,  20  et  22  mars. 

Tome  XXTX.  —  Nouvelle  série, 


37 


578  L’UNION  MÉDICALE. 


Le  docteur  Hassan-Hachîm,  également  musulman  et  gradué  de  la  Faculté  de  médecine  de 
Paris,  a  été  adjoint  à  la  commission  ottomane  par  le  vice-roi  d’Égypte. 

L’envoi  et  les  travaux  de  cette  mission  sanitaire  témoignent  du  désir  de  la  Porte  ottomane 
de  coopérer  efficacement  aux  études  de  la  conférence  sanitaire  internationale  réunie  en  ce 
moment  à  Constantinople.  (Moniteur.) 


PATHOLOGIE  EXPÉRIMENTALE. 


DE  L’ASTHME  ET  DES  DYSPNÉES  (<]  ^ 

Par  M.  le  docteur  Sée  ,  médecin  de  l’hôpital  Beaujon. 

Telle  est,  en  substance,  la  partie  de  l’œuvre  importante  de  M.  Sée,  que  je  désirais 
faire  connaître.  Je  veux  me  demander  maintenant,  en  quelques  mots,  si  cette  théorie 
de  l’asthme,  déduite  de  la  pathologie  expérimentale  de  cette  maladie,  peut  s’adapter 
sans  aucune  modification  à  sa  pathologie  naturelle,  c’est-à-dire  à  l’asthme  clinique. 

Qu’a-t-on  vu  dans  l’asthme  expérimental  dont  j’ai  retracé  le  tableau  dans  le  pré¬ 
cédent  article? 

L’évolution  des  symptômes  commencer  à  l’excitation  galvanique  du  bout  central 
d’un  nerf  vague  coupé  par  l’expérimentateur  chez  un  animal  sain.  Voilà  un  premier 
fait  qui  diffère  déjà  beaucoup  du  fait  initial  de  l’accès  d’asthme  clinique. 

Il  est  bien  certain,  en  effet,  que  ce  n’est  pas  sur  le  trajet  du  nerf  pneumo-gastrique 
que  l’irritation  commence,  mais  à  ses  expansions  dans  la  membrane  muqueuse 
bronchique.  Il  est  certain,  de  plus,  que  le  sujet  est  malade,  malade  particulièrement 
dans  cé  tissu  complexe  des  bronches,  dont  toutes  les  propriétés,  la  sensibilité,  la 
contractilité,  la  muciparité,  ne  sont  plus  les  mêmes  que  dans  l’état  normal;  dont 
les  éléments  organiques  sont,  par  conséquent,  altérés,  c’est-à-dire  autrement  sen¬ 
sibles,  autrement  contractiles,  autrement  sécrétants,  spontanément  irritables,  en  un 
mot,  malades.  Partons  donc  de  là.  N’oublions  pas,  que  la  sensibilité  morbide  excessive 
ou  l’irritabilité  des  petites  bronches  de  l’asthmatique,  est  doublée  d’une  irritabilité 
non  moins  grande  des  fibres  musculaires  et  du  tissu  élastique  de  ces  tuyaux  aériens 

(1)  Suite  et  fin.  —  Voir  le  dernier  numéro. 


pierre  pour  faire  du  bouillon,  les  pommes  de  terre,  ie  projet  de  Deparcieux  de  conduire  la 
petite  rivière  d’Yvette  à  Paris,  l’orviétan  de  Contugi,  les  épiciers,  les  apothicaires,  les  sages- 
femmes,  le  taffetas  d’Angleterre,  etc.,  etc.  Mais  je  ne  dois  pas  oublier  le  but  de  celte  lettre, 
qui  est  presque  exclusivement  archéologique,  et  qui  n’a  guère  en  vue  que  l’aménagement 
matériel  de  nos  illustres  Écoles. 

Par  un  contrat  du  16  juin  1691,  les  Cordeliers  de  Paris  avaient  vendu  à  la  communauté 
des  maîtres  chirurgiens  un  terrain  situé  près  de  leur  couvent. 

Dès  le  1"  août  suivant,  les  architectes  se  mettaient  à  l’œuvre,  élevaient  en  quatre  années, 
pour  les  usages  du  collège  de  Sainl-Cosme,  un  théâtre  anatomique  monumental  dont  on  peut 
voir  encore  aujourd’hui  de  beaux  restes  rue  de  l’École-de-Médecine  (École  de  dessin),  et 
qui  se  faisait  remarquer  par  son  style  de  temple  antique,  par  sa  forme  octogone,  l’orienta¬ 
tion  de  ses  principales  portes  qui  répondaient  aux  quatre  points  du  monde,  par  son  petit 
dôme  ou  coupe,  surmonté  d’une  lanterne  à  l’impériale,  par  la  couronne  de  France,  enfin, 
qui  terminait  l’édifice. 

Le  jour  de  l’inauguration  de  ce  magnifique  monument,  les  docteurs  régents  de  la  Faculté 
de  médecine  de  Paris  durent  se  voiler  la  face  de  jalousie  et  de  dépit.  Leur  théâtre  anato¬ 
mique  de  1617,  vermoulu  déjà,  miné  par  l’infiltration  des  eaux,  presque  sans  vitrages, 
dénudé  dans  sa  toiture  par  le  vol  des  lames  de  plomb  que  les  larrons  ne  cessaient  d’y  com¬ 
mettre,  faisait  triste  mine  devant  ces  splendeurs  orgueilleusement  étalées  par  les  chirurgiens- 
barbiers. 

Il  fallut  cependant  couver  sa  haine  dans  le  silence  ;  car  la  Faculté  était  loin  d’être  assez 
riche  pour  se  permettre  de  jouter  avec  ses  ennemis  de  Sainl-Cosme. 

Elle  attendit  quarante-sept  ans  I  se  contentant  de  se  faire  bâtir  une  nouvelle  chapelle,  et 


L’UNION  MÉDICALE. 


579 


capillaires.  Il  rie  faut  pas  juger,  en  effet,  l’irritabilité  de  ce  tissu  contractile  chez 
l’asthmatique  d’après  celle  que  ce  même  tissu  manifeste  chez  les  grands  animaux 
que  le  physiologiste  sacrifie,  et  chez  lesquels  il  ne  surprend  les  mouvements  des 
bronches  que  sous  rinfluence  d’excitations  directes  très-vives.  Non,  et  Je  l’ai  déjà 
dit  :  la  maladie  a  modifié  intimeihent  l’élément  sensitif  et  l’élément  moteur  des  bronches 
chez  l’asthmatique.  Ce  sont  d’autres  bronches;  on  peut  même  dire  que  tout  l’asthme 
est  contenu  dans  cette  altération  initiale.  Une  fois  l’irritation  conçue  dans  ce  siège 
profond,  et  partie  de  ce  point,  tout  le  procédé  des  mouvements  pathologiques  s’en¬ 
chaîne  au  moyen  des  actions  réflexes,  ainsi  que  l’a  si  bien  décrit  et  analysé  M.  Sée, 
dans  l’énergique  dissection  qu’il  nous  a  faite  de  toutes  les  parties  qui  concourent  à 
l’accès  dans  son  commencement,  son  milieu  et  sa  fin. 

Mais  ce  ne  sont  ni  le  diaphragme  ni  les  muscles  élévateurs  et  abalsseurs  des  côtes; 
ce  ne  sont  pas  ces  muscles  locomoteurs  externes  appelés  par  Bichat  les  puissances 
mécaniques  de  la  respiration,  qui  ont  l’initiative  de  l’effort  morbide  inspirateur  et  de 
la  convulsion  expiratrice  qui  caractérisent  extérieurement  et  secondairement  l’accès 
d’asthme.  C’est  par  les  muscles  organiques  et  intrinsèques  des  bronches  que  le 
mouvement  morbide,  que  le  spasme  commmencent.  C’est  là  que  le  branle  est  donné 
sous  l’influence  de  l’irritation  sèche  ou  sécrétante  de  la  membrane  muqueuse.  Celle  ci 
entraîne  sympathiquement  les  muscles  bronchiques  intimement  sous-jacents.  Sous 
cette  influence,  les  muscles  externes  entrent  immédiatement  en  synergie  morbide; 
ils  sont  entraînés  eux-mêmes  convulsivement  par  l’intermédiaire  des  centres  nerveux. 
Il  en  est  de  même  de  la  toux,,  qui,  dans  son  mécanisme  externe,  est  aussi  une  action 
réflexe,  quoique  elle  commence,  bien  évidemment,  par  l’irrilation  sensitive  et  mo¬ 
trice  des  bronches. 

Il  suffit  d’appliquer  son  oreille  sur  le  thorax  d’un  asthmatique  pendant  l’accès,  pour 
se  convaincre  que  les  bronches  ne  sont  pas  purement  passives  dans  cette  horrible  con¬ 
vulsion  expiratrice  que  Van  Helmont  appelait  le  tétanos  des  poumons.  On  perçoit  là,  par 
l’auscultation,  des  sifflements  à  timbre  strident  qui  ont  mérité  le  nom  de  bruits  de 
tempête,  et  qu’on  ne  comprend  guère  que  comme  l’effet  d’un  puissant  effort  expirant 
l’air  par  des  tubes  déliés  qu’un  resserrement  tonique  tient  dans  une  sorte  d’immobi¬ 
lité  crampoïde.  C’est  ainsi  qu’on  a  pu  comparer  cette  contraction  fixe  à  une  sorte  de 
constipation  des  bronches,  analogue  à  l’état  de  l’intestin  dans  une  colique  sèche,  la 


de  faire  déguerpir,  de  par  une  sentence  du  lieutenant  de  police  (20  juillet  1685),  un  pauvre 
diable  de  maréchal-ferrant,  nommé  Jean  Robin,  qui,  sans  souci  pour  les  délicats  tympans  des 
docteurs,  avait  dressé,  rue  de  la  Bûcherie,  juste  en  face  de  l’entrée  des  Écoles,  son  enclume 
et  son  soufflet.  Elle  réussit  aussi  à  se  débarrasser  des  «  filles  folles  de  leur  chair,  »  auxquelles 
elle  avait  loué  dans  un  temps  difficile  une  de  ses  maisons  voisines.  Que  voulez-vous...?  La 
dure  nécessité  fait  commettre  bien  des  extravagances,  et  nos  pères  durent  sentir  vivement 
leur  imprudence  passée  lorsqu’ils  ne  purent  entrer  dans  le  temple  d’Esculape  sans  être  côtoyés 
par  ces  créatures,  et  sans  entendre  les  horribles  blasphèmes,  les  épouvantables  chants  qui 
sortaient  de  ces  bouches  impures. 

Cependant,  le  13  janvier  17Zil,  à  trois  heures  de  l’après-midi,  tous  les  docteurs-régents 
étaient  convoqués,  per  juramentum,  dans  les  Écoles  supérieures.  Il  s’agissait  du  danger 
imminent  que  le  débordement  de  la  Seine  apportait  à  la  sécurité  de  l’amphithéâtre  :  proptcr 
immînens  periculum  ab  aquarum  eooundantiâ  illatum,  U  s’agissait  aussi  de  savoir  si  l’on 
devait  renverser  le  susdit  amphithéâtre,  aussi  bien  que  le  mur  de  clôture  de  la  rue  des 
Rats,  et  si,  pour  couvrir  les  frais  de  ces  travaux,  on  retiendrait  la  moitié  du  droit  des 
licences.  Vous  avez  deviné  que,  pour  ne  pas  en  perdre  l’habitude,  on  ne  s’entendit  pas  dans 
celte  première  réunion,  qu’une  seconde  (17  janvier),  une  troisième  délibération  (13  juin) 
devinrent  nécessaires.  Ce  n’est  qu’à  cette  dernière  date  qu’il  fut  enfin  décidé  au  scrutin 
(12  voix  contre  11)  que  le  fameux  théâtre  anatomique  de  Riolan  serait  démoli,  réédiflé,  et 
que  pour  cela  on  retiendrait  la  moitié  des  droits  de  licence  et  des  actes.  On  convint  aussi 
que  les  communes  foricœ  des  écoliers  seraient  réparées.  Dieu  sait  si  elles  avaient  besoin  de 
celte  sollicitude  ! 

Enfin,  le  premier  coup  de  pioche,  signal  d’une  grande  innovation  dans  l’aménagement  des 


580 


L’UNION  MÉDICALE. 


colique  de  plomb,  par  exemple.  Ce  qui  autorise  encore  plus  ce  rapprochement,  c’est 
la  sécheresse  de  la  membrane  muqueuse  dans  la  période  spasmodique  de  l’accès,  et 
la  détente  sécrétoire  qui  s’opère  à  la  surface  de  cette  même  membrane,  alors  que  la 
détente  musculaire  des  bronches  s’opère  de  son  côté  :  deux  faits  simultanés  et  consen¬ 
suels,  au  lieu  d’être  effet  l’un  de  l’autre  comme  Beau  le  voulait.  On  hâte  cette 
période  de  résolution  naturelle,  de  résolution  musculaire  et  sécrétoire  simultanées,  en 
inspirant  certaines  vapeurs,  telles  que  celles  de  la  combustion  des  feuilles  de  bella¬ 
done  ou  du  papier  nitré.  Comme  toute  irritabilité  morbide,  celle  des  bronches  dans 
l’asthme,  est  bien  près  de  l’atonie.  Ces  deux  éléments  sont  même  inséparables. 

Dans  l’asthme,  le  sens  respiratoire,  qui  a  pour  siège  toute  la  surface  de  rapport 
des  poumons,  et  qui  est  centralisé  vers  le  larynx,  est  tellement  modifié,  tellement 
hyperesthésié  ainsi  que  la  couche  musculeuse  qui  lui  est  appropriée,  qu’il  peut 
percevoir  des  différences  dans  la  constitution  de  l’atmosphère,  que  l’homme  non 
asthmatique  et  qu’aucun  instrument  de  physique  ne  sont  capables  d’apprécier. 
Chacun  connaît  la  susceptibilité  des  bronches  de  certains  asthmatiques  pour  des 
milieux  athmosphériques  .dans  lesquels  aucun  autre  réactif  que  leur  sensibilité  mor¬ 
bide  ne  peut  trouver  de  différence.  Tout  cela  concourt  à  prouver,  que  c’est  bien  dans 
un  trouble  de  ce  sens  spécial  et  de  la  contractilité  également  spéciale  qui  lui  est 
dévolue,  que  l’asthme  a  son  origine  et  prend  ses  symptômes  initiaux.  Toute  la  suite 
peut  être  imitée ,  comme  on  l’a  vu,  par  des  vivisections,  et  on  ne  doit  pas  désespérer  de 
produire  artificiellement  quelque  chose  de  ces  troubles  initiaux  eux-mêmes,  si  on 
parvient,  par  certaines  ingestions  vénéneuses  ou  palhogénétiques,  à  déterminer  dans 
les  tissus  bronchiques,  une  modification  analogue  à  celle  que  l’herpétisme  et  surtout 
rherpétisme  arthritique  détermine  dans  ces  mêmes  tissus.  On  sait  quelle  affinité  le 
vice  arthrilique  a  pour  les  tissus  fibreux  et  musculaires.  Il  est  donc  assez  naturel 
que  les  bronches,  surtout  les  petites  bronches,  siège  de  l’asthme,  soient  particu¬ 
lièrement  affectées  de  ce  genre  d’altération,  dans  les  éléments  musculo-élastiques  dont 
elles  sont  si  abondamment  pourvues. 

Il  est  une  loi  physiologique  que  j’ai  souvent  énoncée  et  qu'il  convient  de  rappeler 
ici  :  c’est  que  les  actes  physiologiques  s’enchaînent  et  se  succèdent  dans  l’ordre  où 
les  organes  et  les  tissus  qui  les  accomplissent  se  sont  développés  dans  l’embryon.  Or, 
il  est  bien  certain  que,  dans  l’évolution  embryonnaire,  le  principal  est  formé  avant 


antiques  Écoles  de  la  rue  des  Rats,  était  donné  au  commencement  d’octobre  1742  par  le 
gravatier  Bestin,  qui,  suivi  de  ses  Limousins,  jeta  à  bas  le  vénérable  bâtiment  de  Riolan, 
et  ne  respecta  pas  mieux  le  petit  jardin  botanique  qui  était  contigu.  L’architecte,  Barbier 
de  Blignier  (ou  de  Blinier,  de  Blinière)  avait  déjà  dressé  les  plans  du  magnifique  monument 
qu’il  voulait  élever  à  la  gloire  des  études  anatomiques,  et  qui  devait  faire  pâlir  celui  de 
Saint-Cosme.  Les  travaux,  immenses,  et  difficiles  dans  un  terrain  aussi  malheureusement 
situé,  furent  poussés  avec  la  plusgrande  vigueur,  et  ne  coûtèrent  pas  moins  de  120,000  livres. 
L’entrepreneur  (structor)  L’héritier;  les  sculpteurs  Duhamel  et  Lange;  les  serruriers  Jean 
Tarue  et  Sornet;  le  couvreur  Jacquemar,  le  menuisier  Bajot;  le  plombier  Gillot;  te  peintre 

Tourbat;  le  marbrier  Pourrez  ;  te  vitrier  Finet,  rivalisèrent  de  zèle  et  d’ardeur . Et  le 

18  février  1745,  un  peu  avant  trois  heures  de  l’après-midi,  au  milieu  d’un  grand  concours 
de  docteurs-régents  tous  en  grande  tenue  (togati),  les  bancs  supérieurs  noyés  sous  un  flot 
d’élèves  et  d’auditeurs,  Jacques-Bénigne  Winslow  inaugurait  le  nouvel  amphithéâtre  par  un 
de  ces  discours  en  latin  fortement  accentués,  riches  en  superlatifs,  qui  passionnent  les 
masses  et  provoquent  des  applaudissements  frénétiques. 

Il  était  bien  juste  que  l’amphithéâtre  de  1745  fût  inauguré  par  le  plus  grand  anatomiste 
du  jour,  comme  celui  de  1617  l’avait  été  par  Riolan. 

Au  reste,  selon  les  mœurs  du  temps,  cette  mémorable  séance  avait  été  annoncée  d’avance 
par  l’affiche  suivante  qui  fut  placardée  dans  fous  les  carrefours  de  Paris  ; 


L'UNION  MÉDICALE. 


581 


l’accessoire,  les  viscères  avant  les  cavités  qui  les  renferment  et  les  muscles  auxiliaires 
qui  complètent  leurs  fonctions.  S’il  en  est  ainsi ,  il  faut  admettre ,  ce  qui  d’ailleurs 
est  évident  sans  cela,  que  le  groupe  sériel  des  actes  respiratoires  commence  dans  les 
profondeurs  du  poumon  où  siège  le  sens  atmosphérique,  et  se  termine,  avec  l’inter¬ 
médiaire  des  centres  nerveux  corrélatifs,  aux  muscles  externes  complémentaires  des 
mouvements  nécessaires  à  cette  granrlc  fonction.  Il  n’y  a  qu’à  rentrer  physiologique¬ 
ment  en  soi ,  et  se  sentir  respirer,  pour  être  intimement  convaincu  que  les  choses  se 
passent  ainsi. 

Or,  il  n’en  saurait  être  autrement  dans  ce  trouble  violent  des  actes  respiratoires 
qu’on  appelle  un  accès  d’asthme.  Les  lois  générales  de  la  physiologie  se  retrouvent 
toujours  en  pathologie  ;  sans  cela,  la  pathologie  expérimentale,  dont  je  reconnais  les 
grands  services,  serait  plus  qu’inutile  à  la  médecine,  et  ne  pourrait  que  la  faire  dévier. 

On  voit  que  quelques  secours  qu’elle  puisse  lui  apporter,  il  ne  faut  jamais  les 
accepter  que  sous  bénéfice  d’inventaire  ;  qu’il  y  a  des  choses  qu’elle  ne  peut  pas 
reproduire,  et  que  c’est  à  elle  à  se  plier  à  la  clinique,  non  à  la  clinique  à  s’accom¬ 
moder  à  elle.  Quoi  qu’il  en  soit,  la  pathologie  expérimentale  nous  aide  singulière¬ 
ment  à  débrouiller  la  clinique,  car  il  y  a  dans  celle-ci  une  synthèse  quelquefois 
très-confuse,  qu’on  ne  parviendrait  jamais  à  décomposer  scientifiquement  sans  cela. 

On  a  pu  voir  que  cette  méthode  nouvelle  avait,  entre  les  mains  de  M.  Sée,  éclairé 
non-seulement  la  pathologie,  mais  la  thérapeutique  de  l’asthme  et  des  dyspnées. 
Ici  encore,  si  la  thérapeutique  clinique  peut  apprendre  bien  des  choses  de  la  toxico¬ 
logie  expérimentale,  il  y  a  dans  la  première  des  conditions  inimitables  qui  font  trop 
souvent  échouer  chez  le  malade  les  données  de  l’expérimentation  physiologique. 
Comme  la  goutte,  comme  le  rhumatisme,  comme  les  affections  herpétiques,  l’asthme 
est  une  maladie  très-personnelle.  Ce  qui  réussit  chez  l’un,  nuit  ou  est  de  nul  effet 
chez  l’autre. 

Les  effets  physiologiques  ou  pathogénétiques  peuvent  être  les  mêmes,  et  les  effets 
thérapeutiques  varier  du  tout  au  tout.  J’ai  très-souvent  l’occasion  de  vérifier  ce  fait 
aux  Eaux-Bonnes  ;  car,  jusqu’à  présent,  il  m’est  assez  difficile  de  prévoir  dans  quelle 
variété  d’asthme  l’eau  minérale  réussira  le  mieux.  Sans  doute ,  la  prédominance  de 
l’élément  catarrhal  avec  produits  opaques,  sur  l’élément  nerveux  (  spasme  bron¬ 
chique)  et  sur  l’élément  organique  (  emphysème  pulmonaire  )  est  une  condition  de 

D.  A. 

JACQUES-BÉNIGNE  WINSLOW 

DOCTEUR  RÉGENT 
Eï 

ANCIEN  PROFESSEUR 

de  la  Faculté  de  médecine  de  Paris , 

Interprète  du  roy  en  langue  teutonique  dans  sa  Bibliothèque ,  des  Académies  royales  des 
sciences  de  Paris  et  de  Berlin,  professeur  en  anatomie  et  en  chirurgie  au  Jardin  royal,  etc. 
Fera  pour  l’inauguration  du  nouvel  amphithéâtre  des  Écoles  de  médecine,  un  cours  public 
d’anatomie  en  langue  française,  et  exécutera  lui-même  la  dissection  et  la  démonstration 
des  parties  du  corps  humain  sur  un  cadavre  masculin,  comme  il  a  fait  cy- devant  dans 
l’ancien  amphithéâtre. 

Il  commencera  Jeudi ,  18®  février  17â5,  à  3  heures  après  midi  précises, 

DANS  L’AMPHITHÉATRE 

DES 

ÉCOLES  DE  MÉDECINE 

Rue  de  la  Bûcherie,  vis-à-vis  le  petit  pont  de  l’Hôtel-Dieu. 

Défenses  d’entrer  avec  cannes  et  épées. 


582 


L’IINION  MÉDICALE, 


succès  ;  mais  cette  condition  n’est  pas  absolue,  car  il  n’est  pas  rare  de  rencontrer 
des  sujets  chez  lesquels  prédomine  l’élément  spasmodique  avec  plus  ou  moins  d’em¬ 
physème,  expectoration  perlée  ou  pituiteuse  peu  abondante,  et  qui  éprouvent  de 
la  médication  thermale  d’aussi  bons  effets  que  les  individus  affectés  d’asthme 
humide.  Il  est  vrai  de  dire  que  les  premiers  attendent  plus  longtemps  les  bons  effets 
de  la  cure  que  les  asthmatiques  à  élément  catarrhal  opaque  prédominant.  Chez  eux, 
l’action  de  l’eau  sulfurée  irrite  tout  d’abord  les  symptômes.  Les  résultats  sédatifs  ne 
se  font  sentir  qu’assez  longtemps  après,  mais  alors  ils  sont  plus  durables.  Si  Ton 
observe  des  exceptions  à  ce  fait  général,  voici  dans  quelles  circonstances  elles  se  pro¬ 
duisent. 

Il  est  assez  commun  qu’après  quelques  jours  de  traitement  thermal  (de  une  à 
deux  semaines),  les  asthmatiques  éprouvent  aux  Eaux-Bonnes  un  accès  de  leur  dyspnée 
spasmodique,  accès  quelquefois  assez  violent.  On  attribue  généralement  cet  accès  à 
l’altitude,  à  la  diminution  de  pression  atmosphérique,  etc.  Cela  est  vrai  pour  certains 
sujets  qui  l’éprouvent  le  jour  ou  la  nuit  de  leur  arrivée,  et  avant  d’avoir  touché  à 
l’eau  minérale;  mais  cela  est  faux  pour  les  sujets  qui  ne  subissent  leur  accès  que 
huit  ou  dix  jours  après  leur  arrivée  et  le  commencement  de  la  cure  thermale.  Je 
rapporte  alors  cet  accès  à  la  médication,  et  je  me  fonde  sur  les  raisons  suivantes. 

L’accès  a  deux  manières  de  se  comporter  dans  ce  cas.  Ou  bien,  il  cesse  au  bout  de 
peu  de  jours,  comme  dans  les  circonstances  ordinaires  ;  ou  bien,  ce  qui  arrive  souvent, 
il  est  très-modifié.  Les  malades  ne  le  reconnaissent  plus.  C’est  une  espèce  d’asthme 
aigu.  II  s’accompagne  de  fièvre  et  de  bronchite  capillaire.  Il  existe  alors  une  conges¬ 
tion  pulmonaire  évidente ,  et  la  membrane  muqueuse  des  bronches  subit  une  véri¬ 
table  phlegmasie  catarrhale  aiguë.  Cela  dure  peu,  deux,  trois,  quatre  jours  au  plus. 
Alors,  avec  des  sueurs  salutaires,  commence  une  expectoration  mucoso-purulente 
qui  est  le  signal  de  la  chute  de  la  fièvre  et  de  la  fin  de  cet  accès,  véritable  crise 
thermale.  Il  est  impossible  de  méconnaître  dans  ces  cas  fintïuence  élective  de  l’eau 
minérale  sur  les  bronches,  influence  qui  transforme  un  asthme  spasmodique  apyrétique 
en  asthme  aigu  et  fébrile  capable  de  se  terminer,  pour  cette  fois  au  moins,  comme 
une  bronchite  profonde,  mais  franche.  L’altitude  n’a  rien  à  voir  dans  ce  genre 
d’accès.  C’est  tout  autre  chose  :  c’est  une  influence  qui  ne  se  fait  pas  seulement  sentir 
sur  le  système  nerveux  comme  celle  des  altitudes,  —  laquelle  se  borne,  en  effet, 


Cette  «  défense  d’entrer  avec  cannes  et  épées  »  ne  parut  pas  encore  suffisante  au  doyen 
alors  en  exercice,  qui  avait  admis  à  cette  grande  fêle  les  chirurgiens,  et  qui  craignait  de  leur 
part  quelque  tumulte.  Aussi,  dans  son  Registre-Commentaire,  Guillaume  de  Lépine  s’applau¬ 
dit-il  de  l’excellente  idée  qu’il  avait  eue  de  bien  séparer  les  bancs  occupés  par  les  disciples 
de  saint  Cosme,  de  ceux  réservés  aux  médecins,  et  de  poster  tout  le  long  de  la  ligne  de 
démarcation  une  escouade  de  sergents  de  vilté  du  temps,  que  le  lieutenant-général  de  police, 
Feydeau  de  Marville,  avait  mis  gratis  à  sa  disposition,  et  qui,  sous  le  commandement  du  chef 
Guillot,  avaient  reçu  l’ordre  de  mettre  la  main  sur  le  collet  du  premier  chirurgien  qui  oserait 
jeter  le  trouble  dans  cette  imposante  cérémonie. 

Maintenant  mon  cher  ami,  si  vous  voulez  juger  par  vous-même  la  valeur  architecturale  de 
l’amphitéâtre  de  11  hk,  vous  n’avez  qu’à  faire  un  petit  pèlerinage  du  côté  de  la  rue  de  la  Bûche- 
rie.  Seulement,  il  faudra  tâcher  d’enlever  par  la  pensée  toutes  les  pièces  étrangères  qui  y  sont 
collées.  Voilà  bien  la  salle  de  9  m.  07  (estaminet  actuel)  dans  laquelle  eut  lieu  cette  séance  gran¬ 
diose  du  18  février  1745,  et  où  Winslow,  entouré  d’un  auditoire  aimé  et  aimant,  démontra 
l’anatomie  sur  un  cadavre  d’homme,  à  la  place  même  où  cent  vingt-sept  ans  auparavant 
Riolan  se  faisait  également  applaudir.  Mais  la  magnifique  voûte  qui  s’ouvrait  large  et  béante 
au-dessus  de  la  tête  de  ces  deux  illustres  anatomistes  n’existe  plus,  ou  plutôt  n’est  plus 
visible,  ayant  été  partagée  depuis  par  des  planchers  qui  y  forment  cinq  étages  de  logements 
d’ouvriers.  Montez  chez  le  concierge  de  la  rotonde,  comme  on  appelle  maintenant  l’amphi¬ 
théâtre  de  Winslow,  vous  y  trouverez  le  chapiteau  d’une  des  huit  colonnes  doriques  qui  sou¬ 
tenaient  une  corniche  sur  laquelle  régnait  un  balcon.  Descendez  ensuite  dans  le  caveau  qui 
est  sous  l’estaminet,  et  qui  servait  sans  doute  à  faire  attendre  aux  cadavres  l’heure  solennelle 


L’UiMON  MEDICALE. 


583 


à  accélérer  les  mouvements  respiratoires  et  à  oppresser  la  poitrine  :  —  il  est  aisé  de 
reconnaître,  dans  les  cas  dont  je  parle,  une  imprégnation  intime  du  sang  et  dos 
tissus  par  un  agent  substitutif  qui  modifie  la  nutrition,  les  sécrétions  et  tous  les  actes 
de  la  vie  végétative.  Cela  appartient  donc  spécialement  à  la  médication.  Ce  qui  le 
démontre  encore,  c'est  que  les  asthmatiques  ainsi  éprouvés  pendant  la  cure,  n’atten¬ 
dent  pas  aussi  longtemps  que  les  autres  la  rémission  des  accidents  de  leur  maladie; 
ils  partent  amendés,  et  pour  plus  longtemps  que  les  autres. 

M.  Sée,  qui  a  discuté  toutes  les  questions  intéressantes  de  son  vaste  sujet,  s’est 
arrêté  un  instant  devant  celle  de  l’antagonisme  de  l’asthme  et  de  la  phthisie  pulmo¬ 
naire.  Il  attribue  cet  antagonisme  à  l’état  anatomique  des  poumons  produit  par 
l’emphysème.  On  sait  que  dans  cet  état,  les  vaisseaux  capillaires  qui  se  ramifient  en 
si  grand  nombre  dans  les  parois  des  vésicules  pulmonaires,  sont  effacés,  atrophiés, 
ont  presque  disparu,  et  que  dès  lors,  les  productions  morbides  qui  se  forment  ou  dans 
ces  vésicules  amincies,  ou  autour  d’elles  dans  le  tissu  conjonctif,  ne  trouvent  plus 
dans  un  riche  réseau  vasculaire  un  aliment  à  l’inflammation  périphymique  qui 
joue  un  si  grand  rôle  dans  l’évolution  et  le  ramollissement  des  tubercules.  Je  ne 
nie  pas  l’influence  que  peut  exercer  sur  la  lenteur  des  actes  congestifs  de  la  tuber¬ 
culisation  pulmonaire  la  pauvreté  vasculaire  sanguine  des  parois  alvéolaires  et  du 
tissu  conjonctif;  mais  je  crois  que  cette  disposition  anatomique  n’a  qu’une  influence 
secondaire  sur  l’antagonisme  dont  il  s’agit.  Celui-ci  devrait  perdre  son  nom,  si  1  ex¬ 
plication  de  M.  Sée  était  exacte,  car  le  mot  antagonisme  signifie  en  pathologie, 
opposition  entre  deux  maladies  différentes  qui  ont  une  tendance  à  se  limiter  par 
leur  nature  même,  et  non  par  le  fait  de  quelque  disposition  anatomique  secondaire 
et  accidentelle  des  parties.  Pour  moi,  dans  le  cas  en  question,  il  y  a  antagonisme 
de  diathèses,  indépendamment  de  la  dévascularisation  du  tissu  pulmonaire.  Les 
Anglais,  qui  ont  observé  cet  antagonisme  et  qui  l’ont  rapporté  aux  effets  anato¬ 
miques  de  l’emphysème ,  ont  essayé  de  produire  un  emphysème  artificiel  au 
début  de  la  phthisie,  même  chez  les-  sujets  menacés  de  cette  maladie,  et  il  va 
sans  dire  qu’ils  n’en  ont  rien  obtenu.  Mais  il  y  a  d’autres  preuves  que  celle-là,  et 
bien  plus  décisives.  L’antagonisme  existe  entre  certaines  maladies  chroniques  ou 
constitutionnelles  et  la  diathèse  tuberculeuse,  alors  même  que  les  premières  se 


de  leur  dissection,  vous  serez  surpris  à  la  vue  de  ce  pilier  énorme  modelé  au  ciment  romain, 
s’épanouissant  comme  un  parasol  qu’un  coup  de  vent  aurait  retourné,  et  embrassant  ainsi 
toute  l’aire  du  plafond  ;  mesure  excellente  employée  par  l’architecte  De  Blinière  pour  sou¬ 
tenir  une  telle  masse  de  pierres  dans  un  endroit  infiltré  par  les  eaux. 

Mais  ce  qui  appellera  surtout  votre  attention,  c’est  la  façade  principale  de  l’amphithéâtre, 
façade  que  vous  irez  chercher  dans  la  cour  du  n”  15  de  la  rue  de  la  Bûcherie,  mais  qui  est 
malheureusement  masquée  dans  un  coin  par  . des  bâtiments  modernes.  Elle  est  constniite 
dans  un  style  dorique  d’une  grande  pureté,  avec  son  fronton  triangulaire,  son  entablement, 
où  régnent  cinq  charmants  triglyphes  surmontés  par  des  mutules  et  séparés  par  des  métopes, 
ses  deux  pilastres  si  harmonieux,  son  œil-de-bœuf  ovalaire  richement  orné  de  feuillages,  sa 
porte  surmontée  d’uné  corniche  et  à  chambranle  découpé  en  moutures.  Au-dessous  de  cette 
corniche,  il  y  a  une  table  de  marbre  noir;  vour  y  apercevez  tant  bien  que  mat  une  inscrip¬ 
tion  gravée  en  lettres  d’or.  M.  Alfred  Franklin,  auteur  d’une  charmante  Histoire  de  la 
Bibliothèque  de  la  Faculté  de  médecine  de  Paris,  l’a  lue  pour  nous.  Elle  est  conçue  ainsi  : 

AMPHITHEATRUM. 

ÆTATE  COLLAPSüM  ÆRE  SCO  RESTITUERONT  MEDIC  TARISIENSES. 

A.  R.  S.  H.  M.DCC.XLIV.  M°  ELIA  COL  DE  VILARS  DECÂNO. 

Les  emblèmes  de  la  Faculté  ne  manquent  pas,  comme  bien  vous  pensez,  dans  plusieurs 
parties  du  bâtiment.  Vous  retrouverez  ses  cigognes  portant  dans  leur  bec  un  rameau  d’origan, 
quelle  avait  empruntées  à  l’ouvrage  de  JeanPierius  Valerianus,  intitulé  ;  hieroglyphica.  Elles 


584 


L’UJSIÔN  MÉDICALE. 


manifestent  par  d’autres  affections  que  l’asthme  et  l’emphysème  des  poumons. 
L’arthritis  et  l’herpétisme  arthritique,  par  exemple,  forment  un  contrepoids  plus  ou 
moins  puissant  à  l’évolution  tuberculeuse,  quelles  que  soient  les  affections  locales  par 
lesquelles  ils  se  traduisent.  La  diathèse  seule,  abstraction  faite  de  toute  affection 
locale,  suffit  donc  à  produire  cette  opposition  ;  et  ce  qui  consomme  la  preuve,  c’est 
que  l’asthme,  qui  est  une  expression  localisée  de  ces  maladies  constitutionnelles,  limite 
et  ralentit  la  tuberculisation  pulmonaire  avant  toute  formation  de  l’emphysème. 

L’antagonisme  semble  être  le  même,  quelle  que  soit  la  forme  primitivement  opaque 
ou  primitivement  transparente  de  la  matière  tuberculeuse;  car  on  sait,  que  celte 
matière  varie  d’aspect  à  sa  naissance  suivant  la  nature  des  éléments  du  tissu  aux 
dépens  duquel  elle  se  développe.  Toutefois,  je  suis  porté  à  croire,  que  la  forme  pri¬ 
mitivement  transparente,  qui  a  son  siège  dans  le  tissu  plasmatique,  est  plus  fortement 
réfrénée  par  l’asthme  que  la  forme  primitivement  opaque,  qui  prend  naissance  dans 
les  vésicules  ou  les  bronches  capillaires,  et  qui  est  une  phthisie  plus  catarrhale, 
moins  constitutionnelle  et  plus  souvent  acquise  que  la  première. 

J’ai  exposé  ces  idées  il  y  a  douze  ans  pour  la  première  fojs,  dans  des  leçons  sur  la 
phthisie  faites  à  l’hôpital  Lariboisière,  et  je  les  ai  reproduites,  en  1855,  dans  un  tra¬ 
vail  sur  l’asthme  publié  dans  I’Union  Médicale.  Depuis  cette  époque  j’ai  eu,  plus 
qu’auparavant  encore,  l’occasion  de  soumettre  mes  premières  idées  au  contrôle  d’une 
expérience  clinique  qui  commence  à  être  considérable,  et,  loin  de  les  démentir,  elle 
les  a  fortifiées.  De  son  côté,  M.  N.  Guéneau  de  Mussy,  qui  a  exercé  avant  moi  aux 
Eaux-Bonnes,  avait  été  conduit  aux  mêmes  résultats.  Si  je  me  suis  arrêté  sur  ce  fait, 
admis  d’ailleurs  par  M.  Sée,  et  sur  lequel  je  ne  diffère  avec  lui  qu’au  point  de  vue 
de  la  théorie  qu’il  en  donne  et  qui  ne  m’a  semblé  qu’insuffisante,  c’est  parce  que  je 
le  regarde  comme  très-important  sous  le  rapport  pratique,  et  parce  que  la  manière 
dont  on  l’envisage,  peut  exercer  une  influence  considérable  sur  le  pronostic  et  la  cure 
de  la  phthisie,  ainsi  que  sur  la  manière  de  traiter  certains  asthmatiques  chez  lesquels 
on  a  des  raisons  de  craindre  la  tuberculisation. 

Quelque  place  qu’aient  dû  prendre  dans  l’ouvrage  de  M.  Sée,  la  physiologie  et  la 
pathologie  expérimentales,  on  pourra  se  convaincre  que  la  thérapeutique  de  l’asthme 
et  des  dyspnées  n’y  a  rien  perdu.  Le  lecteur  y  trouvera  une  matière  médicale  riche 
et  judicieuse  de  ces  sortes  d’afluctions;  puis  une  analyse  curieuse  du  mode  d’action 


sont  sculptées  non-seulement  dans  une  espèce  de  frise  qui  règne  tout  autour  dans  l’inté¬ 
rieur  de  l’amphithéâtre,  mais  encore  dans  les  métopes  de  l’entablement  de  la  façade  princi¬ 
pale.  Vous  ne  pourrez  manquer  non  plus  d’apercevoir,  modestement  cachée  dans  les  replis 
de  banderoles,  l’orgueilleuse  devise  ürbi  et  orbi  que  la  Faculté  avait  adoptée  le  25  mars 
lâ60,  jour  où  une  bulle  du  pape  Nicolas  V  conférait  à  tous  ceux  qui  avaient  reçu  le  grade 
de  licencié  dans  l’Université  de  Paris  le  droit  d’exercer  et  d’enseigner  en  tout  lieu  du  monde 
sans  aucun  examen  ni  autorisation  préalable. 

Mais  ce  que  vous  ne  pourrez  pas  voir,  mon  cher  ami,  malgré  votre  œil  perçant,  et  qui  ne 
sera  mis  à  la  lumière  que  lorsque  la  pioche  des  démolisseurs  aura  renversé  l’amphithéâtre 
de  Winslow,  c’est  une  lame  de  cuivre  sur  laquelle  on  a  gravé,  le  jour  de  l’inauguration,  les 
noms  de  tous  les  docteurs-régents  alors  vivants,  au  nombre  de  cent  treize.  Soyez  assuré 
que  si  Dieu  me  prête  vie,  je  serai  là  lorsque  l’édilité  parisienne  aura  fait  main  basse  sur  ce 
monument  de  nos  pères.  Et  les  maçons  seront  quelque  peu  ébahis  lorsque  je  leur  dirai  : 
Tenez...  cette  pierre...  brisez-la...  elle  recèle  dans  ses  flancs  une  relique  que  je  destine  à  la 
Faculté  de  médecine  de  Paris.  Ce  petit  coup  de  théâtre  à  la  Robert  Boudin  me  sera  facile; 
car  voici  ce  que  j’ai  trouvé  dans  les  Registres-Commentaires  :  30  mai  17ù3.  Dicto  Huber, 
sculplori,  pro  lamina  œneâ,  in  qu'a  insculpta  sunt  nomina  et  cognomina  doctorum  omnium 
Frcultatis  medicæ  Parisiensis  tune  temporis  viventium  ;  et  quæ  in  amphitheatri  januœ  fun- 
damento,  à  parte  sinistrâ,  coUocata  fuit . âS  livres. 

Vous  savez  le  reste,  mon  cher  ami. 

La  Faculté  de  médecine  de  Paris,  toujours  en  lutte  —  depuis  trois  cents  ans  —  contre  cette 
malencontreuse  situation  de  ses  bâtiments  sur  le  bord  d’une  rivière,  se  trouva  réduite  en 
1775,  à  les  abandonner.  ’ 


L’UNION  MÉDICALE. 


685 


des  poisons  variés  que  l’opiniâtreté  de  l’asthme  a  conduit  à  employer  contre  cette  ma¬ 
ladie.  C  est,  d  un  bout  à  l’autre,  une  belle  et  précieuse  monographie  où  la  science 
et  1  art  se  prêtent  constamment  un  mutuel  secours.  On  ne  pouvait  pas  moins  attendre 
du  clinicien  savant  et  habite  qui  a  déjà  donné  tant  de  preuves  distinguées  de  son 
originalité  médicale  et  de  son  talent. 

PiDOUX , 

Membre  de  l’Académie  de  médecine,  etc. 


ACADÉMIES  ET  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 

ACADÉmE  laiPÉniALE  DE  MÉDECIDE. 

Séance  du  27  Mars  1866.  —  Présidence  de  M.  Boüchardat. 

CORRESPONDANCE  OFFICIELLE. 

M.  le  ministre  du  commerce  transmet  ; 

1“  Les  rapports  de  MM.  les  docteurs  Barbat,  de  Mende  (Lozère);  Fournier,  de  Metzer- 
wisse  (Moselle)  ;  Robert,  de  Nevers  (Nièvre),  sur  les  épidémies  qui  ont  régné  dans  leurs 
arrondissements  respectifs  à  ta  fin  de  l’année  1865. 

2°  Le  compte  rendu  des  maladies  épidémiques  qui  ont  régné  dans  le  déparlement  du  Can¬ 
tal  en  1865.  (Gom.  des  épidémies.) 

3°  Un  supplément  au  rapport  de  M.  le  docteur  Billoüt,  sur  le  service  médical  des  eaux 
minérales  de  Saint-Gervais  (Haute-Savoie),  pour  l’année  186Z|. 

4°  Le  rapport  de  M.  le  docteur  Amable  Dubois,  sur  te  service  médical  des  eaux  minérales 
de  Vichy  (Allier),  pour  l’année  1864.  (Gom.  des  eaux  minérales.) 

La  correspondance  non  officielle  comprend  : 

1“  Une  lettre  de  M.  le  docteur  Binault,  de  Lille,  qui  sollicite  l’honneur  d’être  inscrit  sur 
la  liste  des  correspondants  nationaux. 

2“  Une  lettre  de  M.  Mathieu,  contenant  la  description  d’une  nouvelle  curette  pour  opérer 
l’extraction  du  cristallin  dans  la  kératotomie  linéaire. 

Cette  curette  est  creuse  et  communique  avec  une  tige  tubulée,  ainsi  que  le  manche  qui  la 
porte  ;  à  l’extrémité  de  ce  manche  est  fixé  un  tube  en  caoutchouc  que  l’opérateur  place  dans 
sa  bouche,  et  par  lequel  il  aspire  avec  plus  ou  moins  de  force  pour  faire  le  vide. 


Cette  fois  ce  fut  pour  tout  de  bon. 

Mais  où  aller  ? 

On  songea  d’abord  au  Noviciat  des  Jésuites,  ancien  hôtel  Mézières,  rue  du  Pot-de-Fer. 

Mais  les  disciples  de  Loyola  exigent  15,000  francs  pour  loger  provisoirement  la  Faculté. 

On  pense  alors  aux  anciennes  Écoles  de  droit,  rue  Saint-Jean  de  Beauvais. 

Le  24  août  1775,  le  doyen  écrit  dans  ce  but  à  Turgot,  contrôleur  général. 

Le  27,  M.  le  contrôleur  répond  favorablement. 

Le  30,  la  Faculté  lui  écrit  une  lettre  de  remercîments. 

Le  3  octobre,  elle  faisait  bénir  la  chapelle  des  Écoles  de  droit. 

Le  10,  jour  de  Saint-Luc,  patron  des  médecins,  elle  s’y  assemblait  et  faisait  graver  un 
jeton  commémoratif  de  cet  événement. 

Le  28,  elle  y  donnait  ses  premières  consultations  aux  pauvres. 

Mais,  remarquez  cette  étrange  coïncidence  à  l’occasion  de  laquelle  les  anciens  eussent 
sacrifié  n’importe  quel  merle  blanc  :  l’année  même  où  la  Faculté  de  médecine  était  chassée 
du  fond  de  ses  aïeux  par  l’inclémence  d’un  fleuve,  l’Académie  de  chirurgie  venait  orgueil¬ 
leusement  trôner,  pour  la  première  fois,  dans  ce  splendide  bâtiment  construit  par  Gondoin, 
et  qui  est  maintenant  l’École  de  médecine  de  Paris.  Et  pour  combler  la  mesure  d’un  tel 
désastre,  la  Société  de  médecine  s’établissait,  qui  allait  disputer  à  l’antique  Faculté  toutes  ses 
prérogatives,  et  qui,  hydre  grossissant  toujours  et  multipliant  ses  têtes,  devait  attirer  à  elle 
vingt  docteurs,  vingt  enfants  ingrats  et  rebelles  aux  ordres  de  la  vieille  mère! 

C’est  égal....  vous  conviendrez  que  ces  trois  siècles  de  la  Faculté  de  médecine  de  Paris  sont 
bien  nobles,  bien  glorieux  et  bien  dignes  de  faire  naître  le  repet  dans  nos  cœurs!  Je  vois 
aujourd’hui  des  élèves  payant  des  inscriptions,  passant,  en  général,  comme  ils  le  peuvent  et  le 


586 


L’UNION  MÉDICALE. 


Ainsi,  lorsque  le  cristallin  est  dur  il  suffit,  après  la  section,  d’appliquer  la  curette  sur  le 
cristallin,  faire  une  aspiration,  et  ce  corps  vient  s’appliquer  contre  la  curette,  où  il  adhère 
assez  fortement  pour  pouvoir  être  entraîné  à  travers  l’incision  ;  si,  au  contraire,  la  cataracte 
est  molle  ou  laiteuse,  elle  peut  être  entraînée  dans  le  manche  de  l’instrument,  ce  qui  a  eu 
lieu  dernièrement  dans  une  opération  qui  a  été  faite  par  M.  le  docteur  Foucher,  à  l'hôpital 
Saint-Antoine. 


Cette  méthode  d’aspirer  la  cataracte  par  succion  n’est  pas  nouvelle  ;  M.  le  professeur  Lau¬ 
gier  a  fait  construire  des  aiguilles  aspirantes,  il  y  a  déjà  longtemps,  mais  la  curette  que  j’ai 
l’honneur  de  présenter  est  surtout  destinée  à  extraire  la  cataracte  dure. 


M.  Michon  présente  un  instrument  pour  les  irrigations  vaginales,  inventé  par  M.  le  doc¬ 
teur  Blondin. 


C 


plus  vite  qu’ils  peuvent,  une  demi-heure  à  chaque  examen  ;  puis,  leur  diplôme  obtenu,  s’ar¬ 
ranger  comme  ils  pourront,  comme  iis  voudront,  briser  en  un  jour  les  liens  qui  les  unis¬ 
saient  à  la  Faculté,  cesser  tout  rapport,  toute  relation  avec  elle,  et  ne  plus  être,  dans  l’exer¬ 
cice  de  leur  profession,  justiciables  que  de  leur  degré  d’instruction  et  de  leur  honorabilité. 
Je  vois,  au  contraire,  dans  le  bon  vieux  temps,  le  titre  de  docteur  devenir  un  nouveau  lien  qui 
attachait  pour  toujours  le  nouveau  membre  à  la  Société  qui  l’admettait  dans  son  sein  ;  je  vois 
entre  le  maître  et  l’élève  une  communauté  d’intérêts,  une  respectueuse  déférence  accordée 
par  le  plus  jeune  au  plus  âgé;  je  vois  chaque  praticien  s’attachant  un  licencié,  ou  un  jeune 
docteur,  l’initiant  à  ses  travaux,  lui  transmettant  souvent  sa  clientèle,  si  même  il  ne  lui  don¬ 
nait  pas  sa  fille.  Je  vois,  enfin,  la  Faculté  conservant  toujours  ses  droits  de  tutelle,  et  même 
de  juge,  surveiller  avec  sollicitude  la  conduite  des  enfants  qu’elle  a  fait  voler  de  leurs  pro¬ 
pres  ailes,  et  ne  pas  craindre  de  punir  les  infractions  aux  règles  de  la  délicatesse  et  de 
l’honneur. 

Ah  I  il  me  semble  qu’avec  une  telle  organisation,  la  profession  médicale  jouissait  dans  le 
monde  d’une  bien  autre  considération  que  celle  qu’elle  a  aujourd’hui.  Le  jour  où  la  Faculté 
de  médecine  de  ta  rue  de  la  Bûcherie  a  cessé  d’être  une  société  d’hommes  unis  par  des  inté¬ 
rêts  communs,  elle  a  cessé  d’être  une  puissance. 

A  vous. 


D'  A.  Cheread. 


L’UNION  MÉDICALE. 


687 


M.  Mêlier  présente  les  ouvrages  suivants  : 

1*  Considérations  sur  le  mode  de  •propagation  du  choléra,  par  M.  Willemin,  de  Strasbourg, 
médecin-adjoint  des  eaux  de  Vichy,  etc. 

2"  Étude  historique  et  statistique  sur  l'hôpital  de  Saint-Louis  de  Gonzague  (en  italien),  par 
le  docteur  Trompeo,  correspondant  de  l’Académie  de  Turin. 

3”  Au  nom  de  M.  Paul  Gervais,  professeur  à  la  Faculté  des  sciences  de  Paris,  un  livre 
ayant  pour  titre  :  Éléments  des  sciences  naturelles,  zoologie  comprenant  l'anatomie,  la  phy¬ 
siologie,  la  classification  et  l'histoire  naturelle  des  animaux. 

«  Quelque  peu  compétent  que  je  sois,  dit  M.  Mêlier,  pour  apprécier  un  pareil  livre,  je  crois 
pouvoir  le  présenter  comme  un  excellent  résumé  de  la  science  dont  il  traite. 

«  De  tels  ouvrages,  destinés  à  l’enseignement,  sont  ordinairement  arides;  celui-ci  est  rendu 
attrayant  par  la  manière  à  la  fois  simple  et  philosophique  dont  les  sujets  y  sont  présentés  et 
par  les  réflexions  qui  les  accompagnent. 

«  Toutes  les  questions  à  l’ordre  du  jour  y  sont  abordées  et  traitées  avec  la  plus  grande 
lucidité  ;  questions  de  méthode  et  de  classification,  questions  d’espèces,  de  variétés,  de 
race,  etc.,  histologie  aujourd’hui  si  bien  étudiée,  etc. 

«  Ce  n’est  pas  de  l’anatomie,  ce  n’est  pas  de  la  physiologie,  c’est  tout  cela  à  la  fois,  pré¬ 
senté  de  la  façon  la  plus  claire  et  la  plus  heureuse. 

«  J’ai  surtout  remarqué  le  chapitre  consacré  a  l'homme.  Naturaliste  zoologiste,  M.  Gervais 
n’a  pas  voulu  sortir  de  son  sujet  en  parlant  de  l’homme;  mais  on  voit  clairement  que  tout  en 
lui  donnant  dans  la  série  la  place  qui  lui  convient,  en  tête  et  bien  au-dessus  des  autres 
espèces,  M.  Gervais  voit  dans  l’homme  autre  chose  que  l’animal,  et  que,  pour  lui,  ce  qui  dis¬ 
tingue  surtout  et  caractérise  l’homme,  ce  sont  ses  facultés  intellectuelles  et  morales. 

«  L’ouvrage  est  orné  de  planches  nombreuses,  et  l’on  peut  dire,  en  somme,  que  l’auteur 
a  rendu  un  vrai  service  à  ceux  qui  savent  et  à  ceux  qui  ont  besoin  d’apprendre.  » 


.Ancien  ampliilhéàtrc  de  l’École  de  médecine,  rue  de  l’Ilôtel-Colberl,  inauguré  fe  18  février  1746. 


588 


L’UNION  MÉDICALE. 


M.  Larrey  présente,  au  nom  de  M.  Sédillot,  un  ouvrage  en  deux  volumes,  intitulé 
Traité  de  médecine  opératoire,  3"'  édition. 

M.  Cerise  présente,  au  nom  de  M.  le  docteur  Rochard,  un  ouvrage  intitulé  :  Traitement 
des  dartres  par  la  méthode  expulsive. 

M.  Depaul,  un  ouvrage  de  M.  le  docteur  Roübaud,  sur  Fougues. 

M.  Bodtron-Charlard,  au  nom  d’une  commission  dont  il  fait  partie  avec  MM.  Robinet  et 
Gobley,  donne  lecture  d’un  rapport  sur  un  mémoire  de  M.  le  docteur  Ossian  Henry  fils,  inti¬ 
tulé  :  Analyse  chimique  des  eaux  de  plusieurs  sources  et  puits  de  la  ville  de  Bar-le-Duc,  suivie 
de  considérations  hygiéniques  sur  l’emploi  de  ces  eaux. 

Voici  les  conclusions  qui  terminent  ce  travail  : 

1°  Les  eaux  potables  qui  alimentent  actuellement  la  ville  de  Bar-le-Duc  prennent  toutes 
naissance  soit  dans  le  calcaire  de  Portland,  soit  dans  les  argiles  de  Kimmeridge-Clay. 

2“  Elles  sont  toutes  de  nature  calcaire,  à  base  de  bicarbonate  de  chaux. 

3°  Elles  renferment  par  litre  des  quantités  de  principes  minéralisateurs  qui  varient  entre 
0g%20Zi  et  0  g', 688;  elles  sont  donc  dans  la  limite  admise  pour  les  eaux  potables. 

4“  Aucune  de  ces  eaux  ne  forme  d’incrustations  dans  les  réservoirs  et  tuyaux  où  elles 
séjournent  et  circulent. 

5“  Les  sources  qui  communiquent  avec  l’Ornain,  et  qui  sont  souillées  par  les  infiltrations 
des  eaux  ménagères,  ne  peuvent  pas  être  employées  en  boisson. 

6"  Les  sources  qui,  au  contraire,  peuvent  être  utilisées,  sont  la  source  Duval-Chaupin,  la 
source  Boureau  et  la  source  Parlemaille.  Leur  température  constante  leur  donne  une  certaine 
importance  au  point  de  vue  de  l’hygiène  et  de  la  salubrité. 

La  commission  propose  de  renvoyer  le  travail  de  M.  Ossian  Henry  fils  au  comité  de  publi¬ 
cation.  (Adopté.) 

L’Académie  procède,  par  la  voie  du  scrutin,  à  l’élection  d’un  membre  titulaire  dans  la  sec¬ 
tion  de  médecine  opératoire,  en  remplacement  de  M.  Malgaigne. 

La  liste  présentée  par  la  commission  était  la  suivante  ; 

En  première  ligne,  M.  Richet  ;  —  en  deuxième  ligne,  M.  Broca  ;  —  en  troisième  ligne,  ex 
æquo,  MM.  Follin  et  Legouest  ;  —  en  quatrième  ligne,  M.  Alphonse  Guérin  ;  —  en  cinquième 


ligne,  M.  Demarquay. 

Sur  73  volants  M.  Richet  obtient .  53  suffrages. 

M.  Demarquay .  8  — 

M.  Broca .  6  — 

M.  Legouest .  6  — 


En  conséquence,  M.  Richet  ayant  obtenu  la  majorité  absolue,  est  nommé  membre  de 
l’Académie. 

La  parole  est  à  M.  Briquet,  qui  continue  la  lecture  du  rapport  de  la  commission  pour  le 
choléra  de  1849. 

—  La  séance  est  levée  à  quatre  heures  et  demie. 


RÉCLAMATION. 


Dans  sa  Chronique  départementale  du  30  janvier  dernier,  M.  Garnier  a  publié  une 
note  qui  pouvait  laisser  croire  qu’à  l’École  préparatoire  de  médecine  de  Marseille  les 
élèves  étaient  en  diminution.  L’honorable  directeur  de  cette  École,  M.  le  docteur 
Coste,  nous  a  adressé  une  lettre  de  rectification,  que  nous  avons  communiquée  natu¬ 
rellement  à  notre  collaborateur.  M.  Garnier  a  cru  qu’en  donnant  une  explication  nette 
et  loyale  de  ce  qu’il  avait  voulu  dire,  la  lettre  de  M.  Coste  devenait,  par  cela  même, 
superflue.  Nous  voyons,  par  une  communication  adressée  à  l’Union  médicale  de  la 
Provence,  que  M.  Coste  s’est  vivement  susceptibilisé  de  cette  non-insertion.  Il  suffit 
que  l’honorable  directeur  de  l’École  de  Marseille  croie  que  justice  ne  lui  a  pas  été 
rendue  pour  que  nous  nous  empressions  de  le  satisfaire,  quoique  nous  persistions 
à  croire  que  les  explications  de  M.  Garnier  rendaient  cette  lettre  tout  à  fait  inutile  : 


L’UNION  MÉDICALE. 


589 


École  préparatoire  de  médecine  et  de  pharmacie  de  Marseille. 

Marseille,  le  9  février  1866. 

Le  Directeur  de  l' École  à  Monsieur  le  docteur  Amédée  Latour,  rédacteur  m  chef  de  /'Union 
Médicale. 

Monsieur  el  très-honoré  confrère, 

J’ai  l’honneur  de  demander  à  voire  loyauté  la  rectification  d’une  grosse  erreur  que  je  viens 
de  lire  dans  le  numéro  du  30  janvier  dernier  de  I’Union  Médicale. 

Le  feuilleton,  sous  la  signature  P.  Garnier,  en  parlant  du  mouvement  scolaire  dans  les 
Écoles  préparatoires  de  médecine,  en  1865,  contient  ce  passage  : 

«  A  Lille,  à  Toulouse  comme  à  Bordeaux  —  impossible  d’en  dire  autant  de  Marseille  — 
l’augmentation  des  élèves  est  en  rapport  avec  celui  des  cours.  Lille  accuse  296  inscriptions 
et  plus  de  100  élèves  coïncidant,  etc.  » 

Il  résulte  évidemment  de  cette  citation  que  l’École  de  Marseille  est  en  dehors  du  mouve¬ 
ment  ascensionnel  que  présentent  les  autres  Écoles  dans  le  nombre  de  leurs  élèves,  et  qu’elle 
est  même  au-dessous  de  celle  de  Lille. 

Je  ne  sais  où  l’auteur  de  cette  Chronique  est  allé  prendre  ses  informations.  Je  puis  vous 
dire  qu’il  a  été  fort  mal  renseigné.  Son  appréciation,  en  ce  qui  touche  l’École  que  j’ai  l’hon¬ 
neur  de  diriger,  est,  de  tous  points,  contraire  à  la  vérité.  Il  lui  était  pourtant  bien  facile 
d’éviter  de  faire  ainsi  fausse  route.  Il  n’avait,  pour  cela,  qu’à  puiser  h  la  source  officielle; 
il  avait  uniquement  à  consulter  les  documents  statistiques  donnés  par  le  gouvernement. 

Ce  sont  ces  documents  mêmes  qui  feront  la  base  de  ma  réclamation. 

Je  vous  prie  donc,  pour  l’édification  du  signataire  de  l’article  auquel  je  réponds,  de  me 
permettre  de  vous  indiquer  les  chiffres  suivants,  que  j’emprunte  au  compte  définitif  des 
recettes  des  établissements  d’enseignement  supérieur,  publié  par  l’autorité  universitaire,  et 
qui  expriment  le  nombre  d’inscriptions  prises  à  l’École  de  médecine  de  Marseille  pendant 
une  période  de  dix  années,  à  partir  de  1856.  L’École  de  Marseille  figure  seule  pour  les  quatre 
dernières  années,  et,  pour  les  six  premières  années,  elle  est  mise  en  regard  des  Écoles  de 
Bordeaux  el  de  Lille. 


1856 .  Marseille,  286  inscriptions.  —  Bordeaux,  267.  —  Lille,. 280. 

1857.  .  .  .  .  Marseille,  448  id.  —  Bordeaux,  285.  —  Lille,  348. 

1858.  ....  Marseille,  340  id.  —  Bordeaux,  265.  —  Lille,  236. 

1859  .  Marseille,  393  id.  —  Bordeaux,  301.  —  Lille,  190. 

1860  .  Marseille,  397  id.  —  Bordeaux,  372.  —  Lille,  182. 

1861  .  Marseille,  348  id.  —  Bordeaux,  332.  Lille,  178. 

1862  .  Marseille,  479  id. 

1863  .  Marseille,  297  id. 

1864  .  Marseille,  333  id. 

1865  .  Marseille,  387  id. 


Le  premier  trimestre  de  1866  nous  donne,  au  1"  février,  92  inscriptions. 

Ce  tableau  affirme  très-nettement,  par  des  preuves  irrécusables,  l’état  de  prospérité  de 
l’École  médicale  de  Marseille,  el  lui  donne  un  rang  bien  supérieur  à  celui  des  Écoles  de  Bor¬ 
deaux,  Lille,  Caen,  Nantes,  Lyon  même  ;  car,  dans  ces  dix  dernières  années,  par  le  chiffre 
de  ses  recettes,  c’est-à-dire  par  le  nombre  des  inscriptions  qu’elle  reçoit  et  par  celui  des 
candidats  qui  viennent  y  postuler  les  grades,  l’École  de  Marseille  se  maintient  au  deuxième 
rang  parmi  toutes  les  Écoles  préparatoires  ;  elle  est  immédiatement  après  celle  de  Toulouse, 
qui  a  toujours  eu  la  suprématie. 

Veuillez  excuser,  très-honoré  confrère,  la  longueur  de  ces  détails.  Votre  collaborateur 
regrettera,  je  pense,  quand  il  les  connaîtra,  d’avoir,  aussi  légèrement,  émis  une  assertion 
qui,  souverainement  erronée,  placerait,  aux  yeux  de  vos  lecteurs,  l’École  de  Marseille  dans 
une  situation  d’infériorité  qui  est  bien  loin,  vous  le  voyez,  d’être  la  sienne,  et  que  je  ne  pou¬ 
vais  accepter  pour  elle. 

Je  compte,  Mensieur  et  très-honoré  confrère,  sur  votre  bonté  pour  la  prochaine  insertion 
dans  votre  journal  de  celte  lettre  rectificative,  dont  vous  comprendrez,  j’en  suis  sûr,  toute 
l’importance. 

Veuillez,  je  vous  prie,  agréer  l’assurance  de  mes  sentiments  les  plus  distingués. 

E.  GOSTE. 


390 


L’UN  [ON  MÉDICALE. 


Nous  avons  reçu  une  réponse  à  la  réclamation  de  M.  Vîngtrinîer,  que  nous  nous 
empressons  de  publier  : 

A  Monsieur  Àmédée  Latouk,  rédacteur  en  chef  de  i’Union  Médicale. 

Rouen,  le  24  mars  1866. 

Très-honoré  confrère, 

Une  lettre  de  M.  le  docteur  Vingtrinier,  insérée  dans  le  numéro  du  22  mars  de  votre  esti¬ 
mable  journal,  nous  impose  le  devoir  d’une  rectification  que  votre  impartialité  ne  refusera 
pas  d’accueillir,  nous  en  sommes  convaincus. 

Sous  l’apparence  d’une  question  scientifique,  ta  lettre  dont  il  s’agit  contient,  en  réalité,  des 
attaques  personnelles. 

En  ce  qui  touche  le  débat  scientifique,  nous  ne  croyons  pas  avoir  à  répondre  ici  è  M.  Ving¬ 
trinier;  nous  n’avons,  en  effet,  ni  la  mission  de  l’éclairer,  ni  la  prétention  de  le  convaincre. 
Nous  ajouterons  d’ailleurs  que  les  faits  contenus  dans  sa  lettre  sont  tellement  dénaturés,  tra¬ 
vestis,  torturés,  confondus,  soit  dans  les  époques  citées,  soit  dans  l’ordre  et  la  manière  dont 
ils  se  sont  produits,,  soit  encore  dans  les  circonstances  qui,  s’y  rattachent,  qu’il  serait  impos¬ 
sible,  sans  les  discuter  isolément,  de  les  ramener  à  leur  véritable  signification.  Ni  la  science 
ni  vos  nombreux  lecteurs  n’auraient  à  en  tirer  aucun  profit. 

Ce  que  nous  devons  affirmer,  c’est  que  M.  Vingtrinier  nous  prête,  avec  une  insistance 
compromettante  pour  lui,  des  opinions  qui  n’ont  jamais  été  lès  nôtres;  il  éviterait  sans  doute 
bien  des  confusions  si,  moins  préoccupé  ou  moins  distrait,  il  prenait  seulement  le  temps  de 
lire  exactement  le  titre  des  brochures  dont  il  parle.  Nous  ajouterons,  et  nous  ne  serons  en 
cela  que  l’écho  du  Corps  médical  rouennais,  que,  dans  celte  lutte  inconsidérée  qu’il  a  voulu 
engager  contre  nous,  M.  Vingtrinier  a  méconnu  non-seulement  les  devoirs  de  la  confrater¬ 
nité,  mais  encore  les  obligations  spéciales  que  semblaient  devoir  lui  imposer  ses  fonctions 
de  président  de  l’Association  des  médecins  de  la  Seine-Inférieure. 

M.  le  docteur  Vingtrinier  n’a  pas  craint  de  faire  intervenir  M.  le  préfet  de  la  Seine-Infé¬ 
rieure  dans  sa  querelle  et  de  revendiquer  à  son  prdfit  le  témoignage  de  ce  magistral;  noua 
n’aurons  pas  le  tort  de  le  suivre  sur  ce  terrain;  il  nous  suffira  de  lui  opposer  le  démenti  le 
plus  absolu..  Averti  par  les  désagréments 'qu'il  a  subis  dans  la  réunion  du  Conseil  de  salu¬ 
brité  le  3  mars  dernier,  M.  Vinglrinief,'plus  circonspect  sans  doute  aujourd’hui,  ne  songe¬ 
rait  pas  à  invoquer  en  sa  faveur,  à  défaut  de  l’opinion  de  ses  confrères,  l’appui  des  personnes 
étrangères  au  Corps  médical,. 

Pour  ce  qui  est  de  notre  démission  collective,  elle  était  plus  légitime  que  ne  le  suppose 
l’auteur  de  l’article  inséré  dans  votre  journal,  et  cité  par  M.  Vingtrinier  qui  répète,  sans 
correctif,  celte  erreur,  quoique,  mieux  que  personne,  il  connaisse  la  vérité  à  ce  sujet.  Nous 
n’avons  pas  été  conduits  à  cette  mesure  par  une  simple  divergence  d’opinions;  c’eût  été 
montrer,  en  effet,  trop  de  susceptibilité.  Cette  détermination  nous  était  impérieusement 
commandée  par  le  souci  de  notre  dignité,  par  les  attaques  injurieuses  dirigées  contre  nous 
à  cette  occasion,  et  l’hostilité  de  parti  pris  que  nous  avons  rencontrée  dans  le  président  du 
bureaif  permanent  du  comité,  M.  le  docteur  Vingtrinier. 


Veuillez  agréer.  Monsieur  et  très-honoré  confrère,  l’assurance  de  nos  sentiments  de  pro¬ 
fonde  considération. 

D”  Lebrüment,  Boütbiller,  Delabost. 


Paris ,  le  27  mars  1866. 


Mon  cher  confrère. 

On  lit  dans  la  huitième  livraison  du  traité  élémentaire  de  pathologie  interne  de  M.  le  pro¬ 
fesseur  Monneret,  article  Morve  ; 

a  On  a,  dans  les  livres,  et  nous  avons  nous-même  commis  la  même  faute  dans  le  Compen-^ 
«  dium,  on  a  divisé  et  subdivisé  à  l’excès  les  formes  de  la  morve  (page  590). 

«...  Qu’il  nous  soit  permis,  enfin,  de  citer  l’article  Morve  du  Compendium  de  médecine 
il  pratique,  où  se  trouvent  rassemblés  tous  les  documents  importants  sur  celte  maladie,  et 
«  qui  a  été  mis  à  contribution  par  beaucoup  d’auteurs,  sans  qu’ils  aient  indiqué  la  source 
«  à  laquelle  ils  avalent  puisé.  »  (Pages  605-606.) 


Mon  nom  n’ayant  pas  été  cité,  et  le  mot  même  étant  au  singulier,  beaucoup  de  lecteurs 


L’UNION  MÉDICALE. 


591 


en  ont  conclu  ~  contre  le  gré  de  l’auteur,  bien  certainement  —  que  la  rédaction  de  l’ar¬ 
ticle  Morve  du  Compendium  appartient  exclusivement  à  M.  Monneret. 

Or,  c’est  précisément  le  contraire. 

Dans  sa  thèse  d’agrégation,  M.  le  docteur  Jules  Simon  vient  d’attribuer  exclusivement  à 
M.  Monneret  l’article  Fièvre  puerpérale  du  Compendium. 

Or,  cet  article  nC appartient  exclusivement. 

Il  faut  en  flnir  avec  des  erreurs,  volontaires  ou  involontaires,  dont  je  m’abstiens  de  recher¬ 
cher  la  source,  mais  que  désavoue  —  je  n’en  doute  pas  —  mon  honorable  collaborateur.  Je 
déclare  donc  publiquement  : 

1"  Que  j’ai  collaboré  à  la  presque  totalité  des  articles  du  Compendium,  soit  pour  la  biblio¬ 
graphie  étrangère,  soit  pour  une  certaine  partie  de  l’article  lui-même  (phthisie  pulmonaire, 
pneumonie,  syphilis,  etc.). 

2°  Que  voici  la  liste  des  principaux  articles  du  Compendium,  dont  la  rédaction  m’appar¬ 
tient  complètement,  intégralement,  exclusivement,  absolument. 

Dentition  {Maladies  produites  par  la).  —  Diabète,  —  Diaphragme  {Mal.  du),  —  Diarrhée, 

—  Douleur,  —  Dysenterie,  —  Éléphantiasis,  —  Empyème,  —  Épilepsie,  —  Érysipèle,  — 
Érythème,  —  Exanthèmes.  —  Face  {Séméiologie  et  mal.  de  la).  —  Foie  {Mal.  du).  —  Folie, 

—  Gale,  —  Gastrorrhagie.  —  Glotte  {Mal.  de  la).  ~  Gravelle  et  Calculs  urinaires,— 
Grippe,  —  Hématémèses,  —  Hématurie,  —  Hémorrhoïdes,  —  Hydrorachis, —  Hydrothorax, 

—  Icthyose,  —  Hoquet.  —  Iliaques  {Tumeurs  phlegmon,  des  fosses),  —  Insectes  morbiparis. 

—  Intestin  {Maladies  de  l’).  —  Larynx  {Mal.  du),'—  Leuchorrhée,  —  Lichen,  —  Lupus,  — 
Métrorrhagie.  —  Moelle  épinière  {Mal.  de  la),  —  Morve,  —  Névralgie.  —  Ovaires  {Maladie 
des),  —  Papules  et  maladies  papuleuses.  —  Peau  {Mal.  de  la),  —  Pemphygus,  —  Peste,  — 
Phlébite.  —  Plomb  {Maladies  produites  par  le),  —  Pneumothorax,  —  Psoriasis.  —  Puerpé¬ 
rale  {Fièvre),  —  Pyohémie.  —  Rectum  {Mat.  du),  —  Rougeole.  —  Sang  {Composition  et 
altérations  du)i,  —  Scarlatine,  —  Sciatique,  —  Seplicohémie,  —  Spermatorrhée,  —  Suette, 

—  Syphilides,  —  Teigne,  —  Tétanos.  —  Urine  {Sémécologie  et  altérations  de  l’),  —  Urti¬ 
caire.  —  Utérus  {Mal.  de  l'),  —  Vaccine,  —  Vomissement.  —  Vulve  {Mal.  de  la). 

J’espère,  mon  cher  confrère,  que,  dgns  l’intérêt  de  la  vérité  et  de  l’équité,  vous  voudrez 
bien  donner  place  à  cette  lettre  dans  leS;§qtonnes  de  votre  estimable  journal. 

Agréez,  avec  mes  remercîments,  etc.  L.  Fleury. 


COURRIER^ 


—  Un  congé  d’inactivité,  jusqu’à  la  fin  de  l’année  classique  1865^1866,  est  accordé,  pour 
raison  de  santé,  à  M.  Jobert  de  Lamballe,  professeur  de  clinique  chirurgicale  à  la  Faculté  de 
médecine  de  Paris. 

M.  Dolbeau,  agrégé  près  la  Faculté  de  médecine  de  Paris,  est  chargé,  jusqu’à  la  fin  de 
l’année  classique  1865-1866,  de  la  suppléance  du  cours  de  clinique  externe  àlïdite  Faculté, 
en  remplacement  de  M.  Jobert  de  Lamballe.  - 

—  M.  de  Luynes  (Victor)  est  nommé  chef  du  laboratoire  de  perfectionnement  et  d'à  recher¬ 
ches  institué  près  la  Faculté  des  sciences  de  Paris  sous  la  direction  de  M.  Dumas. 

—  M.  le  docteur  Constans,  inspecteur  général  du  service  des  aliénés,  est  nommé  membre 
du  Comité  consultatif  d’hygiène  et  du  service  médical  des  hôpitaux,  en  remplacement  de^ 
M.  Parchappe,  décédé. 

CONCOURS.  —  Liste  des  candidats  nommés  internes  en  pharmacie  des  hôpitaux  de  Paris  à 
la  suite  du  concours  ; 

MM. 

I.  Patrouillard,  Duriez  (Louis),  Frébault,  Blaquart,  Houdou,  Guichard,  Pophillat,  Cavy, 
Dessort,  Taupin. 

II.  Charbonnier,  Bretet,  Carrière,  Peyrusson,Caignet,  Duriez  (Émile),  Chollet,  Grez,Son- 
nerat.  Coutelas. 

21.  Machabey,  Bayard,  Blanquinque,  Chardon,  Carbonel,  Figarol,  Harlay,  Munier,  Soulat, 

Le  Beux. 

31.  Vié,  Lextrait,  Dussan,  Meunier,  Hallol,Lelu,  Montier.Scherer,  Champagneur,  Fabries. 

41.  Larnaudie,  Lacoste,  Rue. 

—  M.  le  docteur  Delacroix,  professeur  à  l’École  de  médecine  de  Besançon,  est  nommé 


592 


L’UNION  MÉDICALE. 


médecin  inspecteur  de  l’établissement  thermal  de  Luxeuil,  en  remplacement  de  M.  Chape¬ 
lain,  démissionnaire. 

—  M.  Mathieu,  fabricant  d’instruments  de  chirurgie,  vient  d’être  nommé  chevalier  de 
l’ordre  de  Léopold  de  Belgique. 

SOCIÉTÉ  PROTECTRICE  DES  ANIMAUX.  —  M.  Deoroix  prie  la  Société  protectrice  des  ani¬ 
maux  de  vouloir  bien  accepter  en  don  une  somme  de  1,000  francs  destinée  à  encourager 
l’usage  de  la. viande  de  cheval  et  l’ouverture  d’une  boucherie  spéciale;  il  règle  avec  détail  la 
manière  dont  cette  somme  devra  être  employée. 

A  l’occasion  de  la  lettre  de  M.  Decroix,  M.  Lelion-Damiens,  rend  compte  à  l’assemblée  de 
l’état  actuel  de  la  question  de  l’hippophagie.  Le  succès  est  près  de  couronner  les  efforts  du 
Comité  ;  l’administration  est  favorable,  et  le  préjugé  si  vanté  était,  un  fantôme,  le  succès  des 
distributions  gratuites  de  viande  de  cheval  le  prouve  surabondamment.  Une  boucherie  spéciale 
ne  peut  manquer  de  chalands  et  son  ouverture,  que  l’administration,  que  le  comité,  que  les 
pauvres,  appellent  si  vivement,  n’est  plus  retardée  que  par  la  question  d’argent.  On  a  le  bou¬ 
cher,  mais  il  manque  une  douzaine  de  mille  francs. 

Après  M.  Lelion-Damiens,  M.  l’abbé  Bodin,  supérieur  de  la  Maison  de  Sainte-Rosalie,  rend 
compte  de  la  faveur  avec  laquelle  la  viande  de  cheval  est  acceptée  par  les  pauvres  auxquels  il 
en  fait  une  distribution  chaque  semaine.  Il  regrette  de  n’avoir  pas  à  sa  disposition  un  plus 
grand  nombre  de  chevaux;  car  il  est  obligé,  chaque  fois,  de  renvoyer  des  pauvres, les  mains 
vides.  La  cause  de  l’hippophagie,  qui  touche  à  l’intérêt  des  indigents  d’un  côté,  et  à  la  pro¬ 
tection  des  animaux  de  l’autre,  lui  paraît  gagnée  dans  l’esprit  du  peuple. 

M.  le  docteur  Blatin  ajoute  que  le  Comité  n’a  pu  fournir  que  200  francs  aux  distributions 
faites  par  M.  l’abbé  Bodin.  Il-  invite  les  souscriptions  particulières  à  venir  en  aide  à  une 
œuvre  aussi  philanthropique. 

Sur  la  demande  de  M.  Dehais,  l’assemblée  vote  des  remerciements  à  M.  Decroix  et  à 
M.  l’abbé  Bodin.  (Bulletin  de  la  Société  protectrice  des  animauæ.) 

INFLUENCE  DES  É60UTS  SUR  LA  SANTÉ  DES  PDISSDNS  DE  RIVIÈRE.  —  Un  pisciculteur 
enthousiaste,  M.  Franck  Buckland,  vient  de  faire  quelques  observations  intéressantes  sur 
l’influence  fâcheuse,  au  point  de  vue  de  la  pisciculture,  qu’ont  les  égouts  qui  donnent  dans 
les  rivières  et  mêlent  à  leur  eaux  des  produits  chimiques,  des  gaz  nuisibles,  des  engrais,  etc. 
Voici  les  expériences  que  fit  l’auteur  à  cet  égard  : 

Un  jeune  saumon,  placé  dans  deux  litres  et  demi  d’eau  contenant,  en  solution,  0,062  gram. 
de  chlorure  de  chaux,  mourut  au  bout  de  13  minutes.  Une  quantité  de  chlorure  de  chaux 
montant  à  0,310  grammes,  fit  mourir  en  3  minutes  un  autre  poisson  qu’on  y  plaça.  — Un 
jeune  saumon  placé  dans  un  globe  plein  d’eau  où  l’on  fit  arriver  du  gaz  d’éclairage  au  moyen 
d’un  tube  en  caoutchouc  devint  malade  en  6  minutes.  —  La  première  de  ces  expériences 
montre  que  les  poissons  sont  fort  sensibles  aux  impuretés  chimiques  qui  sont  versées  en 
abondance  dans  nos  grandes  rivières,  et  même  assez  souvent  dans  les  petites.  {Cosmos.) 

DES  DÉSINFECTANTS  AUXQUELS  DN  PEUT  RECDURIR  PDUR  CDMBATTRE  LE  TYPHUS  DES  BÊTES 
A  CDRNES.—  M.  Angus  Smith,  chargé  des  expériences  de  la  désinfection  et  des  désinfectants 
ordonnées  par  la  commission  d’enquête,  a  rangé  dans  l’ordre  suivant,  après  de  très-longs 
essais,  les  substances  désinfectantes  :  chlore,  acide  chlorhydrique,  acide  sulfureux,  et  les  deux 
acides  du  goudron,  l’acide  carbolique  et  l’acide  crésylique.  {Les  Mondes.) 


ASSDCIATIDN  6ÉNÉRALE.  —  L’Assemblée  générale  annuelle  de  l’Association  qui,  à  cause 
de  l’épidémie  de  choléra,  n’a  pu  avoir  lieu  à  la  fin  d’octobre  dernier,  se  tiendra  le  dimanche 
8  avril  prochain,  à  2  heures,  dans  l’amphithéâtre  de  l’Administration  de  l’assistance  publique, 
avenue  Victoria,  3. 

Le  même  jour  aura  lieu  le  banquet  offert  à  MM.  les  présidents  et  délégués  des  Sociétés 
locales,  au  Grand-Hôtel,  boulevard  des  Italiens,  à  7  heures  du  soir. 

Le  prix  de  la  souscription  est  de  vingt  francs. 

On  souscrit,  directement  ou  par  lettre,  chez  M.  le  docteur  Brun,  trésorier  de  la  Société 
centrale,  rue  d’Aumale,  n°  23. 


Le  Gérant,  G.  RiCHELOT. 


Paris.  —  Typographie  Feux  Maitestb  et  C«,  rue  des  Deux-Portes-Saint-Sauveur,  22. 


L’UNION  MÉDICALE. 


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Ouverture  de  la  saison  des  bains  du  1"  juin  au  15 

septembre.  —  E.BROSSON,  concessionnaire. 

Les  Ean.'s  minérales  du  Vlont-ltore  ^  ex¬ 
portées  ,  se  conservent  longtemps  sans  éprouver 
aucune  décomposition  qui  en  altère  les  propriétés 
médicamenteuses  ;  de  sorte  que,  transportées,  elles 
rendent  de  très  grands  services  ;  elles  sont  em¬ 
ployées  avec  succès  contre  le  Rhume,  le  Catarrhe 
pulmonaire  chronique,  l’Asthme,  l’Emphysème  pul¬ 
monaire  ,  la  Pleurésie  chronique  sans  fièvre ,  la 
Phthisie  pulmonaire  commençante,  la  Pharyngite 
et  la  Laryngite  chroniques  avec  altération  ou  perte 
de  la  voix. 

—  S’adresser,  pour  les  demandes  d’eau,  dans 
toutes  les  Pharmacies  et  Dépôts  d’eaux  minérales, 
ou  à  M.  E.  BROSSON ,  concessionnaire  au  MONT- 
DORE  (Puy-de-Dôme). 


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Service  médical  :  D"^  ROUBAUD,  médecin-direct^. 

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de  trois  siècles,  avec  succès,  dans  les  maladies  de 
V estomac  (dyspepsies,  gastralgie,  etc.),  ân  foie, de 
la  rate,  du  pancréas,  des  reins  et  de  vessie 
(gravelle,  goutte,  catarrhe  vésical,  coliques  néphré¬ 
tiques  et  hépatiques,  diabète ,  albuminurie);  dans 
les  affections  générales  asthéniques  (chlorose, 
scrofule,  convalescences,  etc.).Priseen  mangeant, 
mêlée  au  vin,  elle  est  très-utile  pour  les  personnes 
qui  ont  la  vessie  et  l’estomac  paresseux. 

Prix  :  75  c.  la  bouteille.  —  2  fr.  la  boîte  de  pas¬ 
tilles.— Mebr  central:  60,  rue  Caumartin. Paris. 


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La  propriété  antispasmodique  de  V  Ambre  jaune 
(succin)  est  une  vérité  acquise  à  la  clinique  médi¬ 
cale.  C’est  à  l’acide  succinique  que  les  émanations 
des  épurateurs  à  gaz  doivent  leur  principal  effet 
dans  le  traitement  de  la  coqueluche.  La  thérapeu¬ 
tique  possède  peu  de  médicaments  dont  les  effets 
soient  aussi  prompts  et  aussi  constants  que  cette 
préparation  dans  la  coqueluche,  la  toux  nerveuse, 
les  convulsions,  la  chorée,  les  coliques  des  nou¬ 
veau-nés. 

Pharm.  C/ianteaMd.  54,  rue  du  Commerce,  Paris. 


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médecine  et  honorés  de  Médailles  aux  expositions- 
de  Londres,  Paris,  etc.,  sont  souverains  dans  le^ 
traitement  du  Diabète,  étant  privés  des  principes 
féculents  du  blé;  des  Maladies  d’estomac  et  de, 
Consomption,  réunissant  dans  un  petit  volume 
les  principes  les  plus  azotés  et  les  plus  favorables 
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Ne  pas  confondre  ces  produits  avec  d’autres  pro¬ 
duits  dits  au  gluten,  mais  qui  n’en  Contiennent 
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COLLODION  ROGÉ. 

Depuis  vingt  ans,  le  Collodion  élastique  ou  mé¬ 
dicinal  est  préparé  spécialement  à  la  pharmacie 
ROGÉ,  et  les  nombreuses  expériences  qui  ont  établi 
son  efficacité  dans  les  Péritonites,  les  Érysipèles, 
les  Rhumatismes,  la  Variole,  les  Entorses  et  les 
Inflammations  en  général,  ont  toutes  été  faites  avec 
le  Collodion  Rogé,  12,  r.  VivieRné.  Prix  ;  2-50  le  fl . 


ERGOTINE 

DRAGÉES  dERGOTINE 

DE  BONJEAN 


Blédaitle  d’or  de  la  Société  de  phar- 
luacic  de  Paris.  —  D’après  les  plus  illustres 
médecins  français  et  étrangers,  la  solution  d’ergp- 
tine  est  le  plus  puissant  hémostatique  que  possède 
la  médecine  contre  les  hémorrhagies  des  vaisseaux, 
tant  artériels  que  veineux. 

Les  Mrasgées  d'ergoisne  sont  employées  avec 
le  plus  grand  succès  pour  faciliter  le  travail  do 
l’accouchement,  arrêter  les  hémorrhagies, l’hémop- 
ptysie,  les  dysenteries;  diarrhées  chroniques. 

Dépôt  général  à  la  Pharmacie,  rue  Bourbon-Vil¬ 
leneuve,  19  (place  du  Caire),  à  Paris,  et  dans  les 
principales  Pharmacies  de  chaque  ville. 

astilles  de  POTARD  à  la  maime, 

contre  les  Rhumes,  la  Bronchite  chronique, 
l’Oppression,  la  Grippe  et  les  Glaires.  Facilitent 
l’expectoration.  Pectoral  laxatif  employé  dans  les 
maladies  inflammatoires.  A  Paris,  18,  rueFontaine- 
Molière;  en  province,  dans  les  pharmacies. 

Paris.  —  Imprimerie  Félix  Malteste  et  C*, 

Rue deiDeui-Bortes-Saim  Sauteur,!!, 


L’UNION  MÉDICALE. 


BAINS  MINÉRAUX  DE  PENNÉS 

APPLIQOÉS 

4ii  Traitement  de  la  Paralysie  atrophique  des  bras,  accompagnée 
d’arthrites  multiples,  suite  de  rhumatisme  articulaire  aigu. 


Observation  de  M.  le  Debout,  directeur  du  Bulletin  général  de  thérapeutique ,  à  Paris, 
et  de  M.  Berlemont,  docteur-médecin  à  Jeancourt  (Aisne). 

«  H.  Leroy,  cultivateur,  âgé  de  55  ans,  d’une  constitution  athlétique,  a  toujours  joui  d’une 
santé  excellente.  L’année  dernière,  vers  le  début  du  mois  de  juin,  cet  homme  fut  atteint  d’un 
rhumatisme  articulaire  aigu  qui  envahit  toutes  les  jointures,  même  celles  du  cou.  L’affection, 
incomplètement  soignée,  dura  deux  mois.  Au  bout  de  ce  temps,  le  malade  put  être  mis  sur 
les  jambes,  mais  il  fallait  qu’il  fût  soutenu  par  deux  I)ras. 

«  Le  15  septembre  1856,  lorsque  nous  vîmes  Leroy  pour  la  première  fois,  sa  tête  était 
fortement  fléchie  par  suite  de  la  perte  de  tonicité  des  muscles  de  la  partie  postérieure  du 
cou,  ses  bras  pendaient  au-devant  du  tronc;  le  malade  était  assis  sur  un  siège  très-haut,  car 
il  ne  pouvait  ployer  aucune  des  articulations  du  membre  inférieur. 

«  La  maladie  résista  aux  moyens  les  plus  puissants,  à  l’électrisation,  aux  frictions  stimu¬ 
lantes,  à  la  gymnastique,  employées  simultanément  pendant  des  mois  entiers.  Le  mois  de 
juin  1857  arriva,  et  avec  lui  le  moment  d’aller  demander  aux  eaux  thermales  de  Bourbon- 
l’Archambault,  si  puissantes  dans  ces  cas,  les  secours  que  les  autres  moyens  thérapeutiques 
refusaient;  mais  Leroy  est  à  la  tête  d’une  exploitation  agricole  très-importante,  et  il  ne  vou¬ 
lait  pas  entendre  parler  d’un  traitement  qui  le  forçât  d’abandonner  la  surveillance  des  tra¬ 
vaux  de  sa  ferme.  Il  ne  répugnait  à  aucune  tentative,  à  aucun  sacrifice,  mais  h  la  condition 
qu'il  demeurerait  chez  lui.  En  présence  dé  cette  résistance,  l’idée  Vint  d’essayer  de  la  stimu¬ 
lation  produite  par  les  bains  minéraux  dont  M.  Pennés  a  publié  la  formule. 

«  Le  3  juin  1857,  Leroy  prend  un  bain  avec  une  dose  de  sel  minéral  ;  le  14,  la  dose  est 
doublée;  elle  est  portée  à  trois  le  15,  à  quatre  le  16  et  à  cinq  le  17;  arrivé  à  ce  chiffre  on 
s’arrête.  La  durée  de  ces  bains  était  d’une  demi-heure,  et  le  malade,  mis  au  lit  immédiate¬ 
ment  après,  y  restait  une  heure  ou  deux.  Les  phénomènes  éprouvés  par  le  malade  ont  con¬ 
sisté  en  un  sentiment  de  fourmillement  dans  la  peau,  qui  s’est  manifesté  à  la  suite  du  troi¬ 
sième  bain  ;  cette  sensation  se  montrait  immédiatement  après  la  sortie  de  l’eau,  et  durait 
d’autant  plus  longtemps  que  le  nombre  des  doses  était  considérable;  la  progression  fut  de 

5,  10, 15  minutes;  5  minutes  par  dose. 

«  Le  18  juin,  on  revint  à  une  dose,  et  les  suivantes  furent  progressivement  élevées  jusqu’à 

6.  Les  phénomènes  furent  exactement  les  mêmes,  nuis  pendant  les  deux  premiers  bains;  les 
fourmillements  apparurent  au  troisième  et  durèrent  5, 10,  15,  20  minutes  ;  arrivé  à  cette 
dose  élevée,  quelques  mouvements  fibrillaires  apparurent  dans  les  muscles  superficiels  du 
tronc. 

«  Le  malade,  que  depuis  une  année  on  habillait  comme  un  enfant,  put,  à  dater  de  ce 
moment,  se  passer  d’aucun  aide,  car  il  pouvait  porter  le  bras  en  arrière  et  le  faire  passer 
dans  l’ouverture  des  manches  de  son  gilet;  la  flexion  des  articulations  du  genou  et  de  la 
hanche,  plus  étendue,  lui  permettait  de  se  baisser  et  de  se  relever  très-facilement;  il  marchait 
huit  ou  dix  heures  par  jour. 

«  Après  huit  jours  d’interruption,  nous  parvenons  à  faire  reprendre  à  notre  malade 
l’usage  des  bains  de  Pennés,  dont  il  use  de  la  même  façon  ;  seulement  les  doses  sont  portées 
à  sept,  et  il  prend  quatre  jours  de  suite  un  bain  avec  cette  dose  élevée,  dont  l’action  reste 
bornée  à  des  sensations  de  fourmillement  dans  la  peau  de  20  à  25  minutes  de  durée,  et 
de  mouvements  fibrillaires  dans  les  muscles  les  plus  étendus,  ceux  de  la  partie  postérieure 
du  tronc. 

«  A  dater  du  12  juillet,  nous  avons  autorisé  Leroy  à  reprendre  tous  ses  travaux,  à  l’excep¬ 
tion  toutefois  de  ceux  qui  exigent  des  efforts  violents  et  soutenus  des  deltoïdes,  comme  ceux 
de  charger  ses  voitures.  Ainsi,  au  moment  où  nous  vous  adressons  cette  observation,  Leroy, 
après  avoir  concouru  au  labourage  de  ses  terres,  les  ensemence  toutes,  car  là  est  l’œuvre 
du  maître. 

»  Maintenant,  ce  fait  parle  trop  haut  pour  que  nous  ayons  à  vous  présenter  de  longues 
réflexions  sur  les  services  rendus  à  notre  malade  par  l’usage  de  ces  bains  minéraux  artificiels. 
Nous  ne  poserons  même  pas  la  question  de  savoir  si  les  eaux  de  Bourbon-l’Archambault 
eussent  mieux  et  plus  promptement  guéri  notre  malade  ;  le  choix  n’était  pas  laissé,  et,  sans 
les  bains  médicamenteux  de  Pennés,  Leroy  serait  condamné  encore  à  rester  immobile  dans 
son  fauteuil,  écoulant  le  récit  de  ses  ouvriers,  au  lieu  de  se  rendre  sur  le  terrain  pour  juger 
de  leurs  travaux  et  même  pour  y  prendre  part.  » 

(Extrait  de  la  Gazette  des  Hôpitaux  du  5  novembre  1857.) 


V'^INGTIÈME  ANNÉE. 


No  38 


Sa»iedi  31  Mars  1866. 


L’UMM  MÉDICALE 


fRîX  DE  L’ABONNEMENT  : 

POUR  PARIS 
ET  LES  DÉPARTEMENTS. 

I  An . 32  fr. 


MS  ISIÉRÉTS  SCIESIIFlOl'ES  ET  PEATIOCES, 

MORAUX  ET  PROFESSIONNELS 

DU  CORPS  mÉDICAL. 


BUREAU  D’ABONNEMENT 
rue  duFaubourg-Montraarlre, 


Dam  les  Départements., 
Chez  ki  prineipaux  Libraires, 


conrcniioiis  pôstalcs.  - —  Impéiiâles  et  Générales 

Ce  Journal  parait  trois  fols  par  Semaine,  le  IIIARDI,  le  JClini,  le 

et  forme,  PAR  ANNÉE,  4  BEAUX  VOLUMES  IN-S»  DE  PLUS  DE  600  PAGES  CHACÜNV 
Tout  ce  qui  concerné  la  Rédaction  doit  être  adressé  à  M.  le  Docteur  Amédée  tATOvn .  Rédacléur  en  chef.  —  Tout  «  qui 

concerne  l'Administration,  à  M.  le  Gérant,  rue  du  fauSou/’ÿ-Montmarfre,  56. 

Ces  Lettres  et  Paquets  doivent  être  affranchis^ 


BULLETIN  BIBLIOGBAPHIQUE. 

ÉTUDES  SUR  LES  MALADIES  DE  LA  PEAU.  Traitement  des  dartres  par  là  méthode  expulsive 
du  docteur  Félix  Rochârd  ,  médecin  des  prisons  de  la  Seine,  chevalier  de  l’ordre  de  la 
Légion  d’honneur.  (Mémoires  communiqués  à  l’Académie  des  sciences.)  Paris,  1866.  Henri 
Plon,  imprimeur-libraire,  rue  Garancière,  10.  —  Prix  :  2  fr. 

TRAITÉ  CDMPLET  des  maladies  contagieuses  des  organes  génito-urinaires,  par  le  docteur  Bon- 
NiÈRE.  Ouvrage  illustré  d’un  grand  nombre  de  figures  dans  le  texte.  Sixième  fascicule.  •— 
Prix  :  1  fr.  25  c.  franco. 

DÉ  L’ACIDE  PHÉNIQUE,  de  ses  dissolutions  aqueuses  et  du  phénol  sodique,  de  leurs  applica¬ 
tions  à  l’hygiène,  à  la  thérapeutique,  etc.,  par  Boboeüf,  lauréat  de  l’Institut;  2“'  édition. 
In-S”  de  68  pages.  —  Prix  :  1  fr.  50  c. 

Ces  deux  ouvrages  se  trouvent  chez  Ad.  Delahaye,  libraire-éditeur,  place  de  l’École-de- 
Médècine,  23. 


DE  L’EXERCICE  DE  LA  MÉDECINE.  Nécessité  de  réviser  les  lois  qui  le  régissent  en  France.  Let¬ 
tres  adressées  à  M.  Jules  Simon  par  le  docteur  Delvaille  (de  Bayonne),  précédées  d’une 
lettre  de  M.  Jules  Simon.  Brochure  in-8“  de  160  pages,  1865.  Prix  :  2  fr.  50  c.  —  Librairie 
Germer-Baillière,  17,  rue  de  l’École-de- Médecine,  à  Paris. 

TRAITÉ  PRATIQUE  DES  MALADIES  VÉNÉRIENNES,  par  F.-F.  Clerc,  médecin  de  Sainl-Lazare, 
ancien  interne  de  l’hôpital  du  Midi,  ex-médecin  du  Dispensaire  de  salubrité  publique. 
Premier  fascicule.  Un  volume  grand  in-S”  de  324  pages,  avec  3  planches  sur  acier  conte¬ 
nant  15  sujets  dessinés  d’après  nature  par  Léveillé.  —  Prix  :  figures  noires,  6  fr.;  figures 
coloriées,  10  fr.  Envoi  franco,  sans  augmentation  de  prix,  contre  un  bon  sur  la  poste  ou 
des  timbres-poste.  Librairie  Chamérot  et  Lauwereyns,  13,  rue  du  Jardinet. 

POUGUES,  —  ses  eaux  minérales,  —  ses  environs,  par  le  docteur  Félix  Roübaüd,  médecin- 
directeur  des  eaux  minérales  de  Fougues.  Un  vol.  in-18,  3'  édition,  illustrée,  revue  et 
augmentée.  Chez  Dentu,  libraire-éditeur,  galerie  d’Orléans,  à  Paris.  —  Prix  :  3  fr. 

LETTRES  SUR  LA  SYPHILIS,  adressées  à  M.  le  rédacteur  en  chef  de  VVnion  Médicale,  suivies 
des  discours  à  l’Académie  impériale  de  médecine,  sur  la  syphilisation  et  la  transmission 
des  accidents  secondaires,  par  Philippe  Ricord,  ex-chirurgien  de  l’hôpital  du  Midi,  avec 
une  Introduction  par  Amédée  Latour,  rédacteur  en  chef  de  VUnion  Médicale,  3®  édition 
revue  et  corrigée.  Un  vol.  ia-18  jésus,  de  558  pages.  Prix  :  4  fr.  —  A  Paris,  chez  J. -B. 
Baillière  et  fils,  libraires,  19,  rue  Hautefeuille. 

DE  LA  FIÈVRE  TYPHOÏDE,  par  le  docteur  J.-A.  Mandon,  de  Limoges,  ancien  interne,  lau¬ 
réat  (bis),  premier  prix  des  hôpitaux  de  Paris,  lauréat  de  la  Faculté  de  médecine  de  Paris. 
Ouvrage  couronné  par  la  Société  impériale  de  médecine  de  Bordeaux.  —  Paris ,  librairie 
de  Germer-Baillière,  17,  rue  de  l’École-de-Médeciue. 


L’UNION  MÉDICALE. 


Crème 

D’HUILE  DE  FOIE  DE  MORUE  SOLIDIFIÉE 

0E  IV.  JOLY. 

De  nombreuses  tentatives  ont  été  faites  pour 
rendre  l’huile  de  foie  de  morue  agréable  au  goCit 
et  d’une  digestion  facile,  sans  altérer  ses  proprié¬ 
tés  thérapeutiques.  Les  expériences  faites  dans  les 
hôpitaux  et  dans  la  clientèle  de  la  ville,  sous  la 
direction  de  médecins  distingués,  nous  autorisent 
à  affirmer  que  ce  problème  est  enfin  résolu,  par  la 
nouvelle  préparation  de  M.  N.  JOLY,  dite  Ci-èmc 
d’huile  de  foie  de  morue  solidifiée.  Sur  les 
observations  qui  lui  ont  été  adressées  relativement 
à  l’arome  employé  dans  les  premiers  essais,  M.  Jo¬ 
ly  a  substitué  à  l’essence  d’amandes  amères  l’es¬ 
sence  de  menthe  anglaise,  dont  l’innocuité  est 
connue  de  tous.  Son  mode  d’administration  est 
des  plus  simples.  On  la  prescrit  soit  à  l’état  de 
crème,  soit  k  l’état  d’émulsion ,  qui  s’obtient  en 
en  délayant  peu  à  peu  une  cuillerée  à  bouche  dans 
un  demi -verre  d’eau  pure  ou  sucrée.  La  dose  est 
la  même  que  de  l’huile  de  foie  de  morue. 

Prix  du  flacon  de  300  grammes  :  4  fr. 

Dépôts  ;  Pharmacie  LEROY,  13,  rue  d’Antin,  à 
Paris,  et  dans  toutes  les  pharmacies.  BELUGOU 
frères,  pharmaciens  k  Montpellier. 

Adresser  les  demandes  k  la  Maison  principale, 
N.  JOLY,  4,  rue  Montesquieu,  k  Paris.  Toute  de¬ 
mande  de  4  flacons,  accompagnée  d’un  mandat  de 
15  francs,  sera  expédiée  franco  k  domicile. 


EAD  MINÉRALE  NATURELLE  DE 

FOUGUES 

Alcaline,  Ferrugineuse,  Iodée  et  Gazeuse. 
Service  médical  :  D'  ROUBAUD,  médecin-direel'. 

L’Eau  de  Pougucs  est  employée  depuis  plus 
de  trois  siècles,  avec  succès,  dans  les  maladies  de 
l’estomac  idyspepsies,*gastralgie,  e’tc.),  du /'oie, de 
la  rate,  du  pancréas,  des  reins  et  de  la  vessie 
(gravelle,  goutte,  catarrhe  vésical,  coliques  néphré¬ 
tiques  et  hépatiques,  diabète ,  albuminurie);  dans 
les  affections  générales  asthéniques  (chlorose, 
scrofule,  convalescences,  etc.).Priseen  mangeant, 
mêlée  au  vin,  elle  est  très-utile  pour  les  personnes 
qui  ont  la  vessie  et  l’estomac  paresseux. 

Prix  :  75  c.  la  bouteille.  —  2  fr.  la  ôoite  de  pas¬ 
tilles.— HÈebT:  CENTRAL;  60,  rue  Caumartin. Paris. 


m  de  Gilbert  mm 

378,  r.  St-Honoré,  au  coin  de  la  r .  de  Luxembourg.  . 

Ce  Vin  est,  depuis  60  ans,  reconnu  comme  l’un  i 
des  toniques  les  plus  puissants.  Sous  le  même  vo-  j 
lume,  il  contient  beaucoup  plus  de  principes  que  j 
tous  les  autres  vins  de  quinquina,  ce  qui  permet  ' 
aux  personnes  délicates  de  le  couper  avec  partie 
égale  d’eau. 

Comme  fébrifuge,  c’est  l’adjuvant  indispensable 
du  sulfate  de  quinine,  qu’il  remplace  même  avec 
avantage  dans  beaucoup  de  cas. 

Exiger  la  signature  :  G.  Séguin. 


\in  et  Pilules  de  C^oarine-Guittean. 

Rapport  sur  la  Cïnauine-Gcittead,  fait  à  l’Aca¬ 
démie  impériale  de  médecine  de  Paris,  par  MM.Gui- 
bourt  et  Ghatin  (séancé  du  4  novembre  1862). 

La  Cynarine  est  employé  comme  antirhumatis¬ 
mal,  antigoutteux;  contre  le  scorbut,  Vhydro- 
pisie,  Yictère  chronique  ;  comme  tonique  dans  les 
fièvres  intermittentes,  les  débilités  de  l’estomac, 
les  dyspepsies,  les  gastrites  chroniques. 

Voir  Bodcbardat,  Manuel  de  matière  médicale 
et  thérapeutique  et  de  pharmacie.  —  Dorvadlt, 
V  Officine.—  'R.KUKViO,  Histoire  naturelle  médicale. 
—  Trousseau  et  Pinoux ,  Matière  médicale.  O. 
Réveil  ,  Formulaire  raisonné  des  médicaments 
nouveaux  et  des  médications  nouvelles.— A..  Ca- 
ZENAVE.  —  Journal  des  connaissancés  médico- 
chirurgicales.  —  Gazette  médicale  de  Lyon,  etc. 

Le  flacon  de  Vin .  3  fr.  et  5  fr. 

Le  flacon  de  Pilules. .  2-25  et  4  fr. 

P.  MALAPERT,  pharmacien  k  Poitiers,  et  chez 
tous  les  pharmaciens  de  France  et  de  l’étranger. 


Dépôt  principal  k  Paris,  Maison  TRUELLE,  rue 
de  la  Verrerie,  n°  15. 


Sont  d’une  efficacité  vraiment  remarquable  dans 
le  traitement  des  maladies  de  la  vessie,  des  scia¬ 
tiques  et  des  névralgies  viscérales,  faciales,  inter¬ 
costales  et  autres. 


SOIE  GHIIHIQDE  D’HÉBERT, 

3S;  me  «le  la  Ferronnerie. 

Rapport  de  l’Académie  de  iriédecine,  séance  du 
31  octobre  1865.  Ce  produit  remplace  avec  avan¬ 
tage,  comme  déri  vatif,  les  divers  papiers  chimiques 
et  autres  papiers  médicinaux.  Sa  force  adhésive  et 
sa  souplesse  le  rendent  préférable  aux  autres  agglu- 
tinatifs  daris  les  pansements  chirurgicaux. 


PASTILLES  DE  DETHAN 

Aü  CHLORATE  DE  POTASSE. 
Préconisées  dans  les  stomatites  ulcéreuses  diph- 
théritiques,  aphthes,  angine  couenneuse,  croup, 
muguet  ;  dans  les  gingivite ,  amygdalite ,  pharyn¬ 
gite,  gangrène  de  la  bouche,  le  scorbut,  et  surtout 
contre  la  salivation  mercurielle.  —  A  Paris,  phar¬ 
macie  DETHAN  ,  90,  faubourg  Saint-Denis  ;  phar¬ 
macie  ROUSSEL,  place  de  la  Croix-Rouge,  i. 


LES  PASTILLES  DIGESTIVES  A  LA  PEPSINE 

DE  WASMANN 

sont  très  employêes  dans  les  cas  où  la  digestion  des 
I  aliments  albuminoïdes  est  difficile  ou  impossible, 
parce  qu’elles  constituent  la  seule  préparation  où 
I  la  PEPSINE  soit  conservée  INALTÉRÉE  et  sous  une 
i  orme  agréableaugoût.— Rue  St-Honoré,  151,  kla 
1  Pharmaciedu  Louvre,  et  danstoulesles  pharmacies. 


L’UNION  MÉDICALE. 


^  Samedi  31  Mars  1866. 

semiuAiRE. 

I.  Paris  :  Sur  la  séance  de  l’Académie  des  sciences.  —  II.Thérapeütiqce  :  Nouvelle  mélhode  d’anes- 
tnésie  locale.  lH.  Académies  et  Sociétés  savantes.  Société  impériale  de  chirurgie  :  Discussion 
sur  i’hygiène  des  Maternités.  —  IV.  Courrier.  — V.  Feuilleton  :  Le  médecin  d’attaque.  —  VI.  Table 
DES  matières. 


Paris,  le  30  Mars  1866. 

BULLETIN. 

Siup  la  séance  de  l’Académie  des  sciences. 

M.  Brongniart,  doyen  de  la  section  de  botanique,  avait,  dans  le  comité  secret  de  la 
précédente  séance,  présenté  la  liste  suivante  de  candidats  pour  la  place  laissée  vacante 
par  le  décès  de  M.  Montagne  : 

En  Ire  ligne,  M.  Trécul;  —  en  2'tte  ligne,  M.  Chatin;  —  en  S^e  ligne,  M.  Gris 
(Arthur)  ;  —  en  4*"®  ligne,  M.  Bâillon  ;  —  en  5“»e  ligne,  exæquo,  MM.  Bureau  et  Pril- 
lieux. 

Sur  53  votants,  M.  Trécul  a  obtenu,  lundi,  39  suffrages,  et  M.  Chatin,  14. 

En  conséquence,  M.  Trécul  remplace  M.  Montagne. 

Le  reste  de  la  séance  a  été  consacré  en  grande  partie  à  l’audition  d’une  longue 
communication  de  M.  Faye  sur  la  constitution  physique  du  soleil. 

M.  le  baron  Séguier  a  donné  lecture  d’une  nouvelle  note  sur  son  système  de  che¬ 
mins  de  fer  propre  à  gravir  les  pentes.  Ce  système  se  caractérise  par  un  troisième 
rail  placé  au  milieu  des  autres  et  sur  un  plan  plus  élevé.  Une  paire  de  roues  horizon¬ 
tales,  portées  par  la  locomotive,  s’appuie  sur  ce  rail  médian,  et,  à  l’aide  d’un  méca¬ 
nisme  très-simple,  son  adhérence  est  d’autant  plus  forte  que  le  poids  à  entraîner  est 
plus  considérable,  c’est-à-dire  dans  l’espèce,  que  la  pente  est  plus  rapide.  L’honorable 
académicien  pense  que  son  système  rendrait  de  véritables  services  lors  de  la  construc¬ 
tion  des  petites  lignes  de  chemin  de  fer,  qui  constitueront  ce  que  l’on  appelle  le  troi- 


FEUILLETON. 


LE  MÉDECIN  D’ATTAQUE. 

(Paulà  majora  canamus,  s.  v.  P.) 

On  parlait  trichines  et  chronique  dans  une  voiture  où  je  me  trouvais,  moi  trentième  (Che¬ 
min  de  fer  américain).  Tout  est  occasion  pour  les  bavard.s;  une  bonne  femme  partit  de  là 
pour  réciter  tout  haut  la  litanie  des  infirmités  dont  on  avait  été  susceptible  dans  sa  famille. 
«  Quant  à  elle-même  individuellement,  et  parlant  par  respect,  on  n’avait  jamais  pu  lui 
trouver  un  seul  bouton  par  tout  le  corps.  »  Il  m’arriva  de  sourire  et  de  balbutier,  en  manière 
d’acquit:  les  trichines  me  rappellent  l’ancienne  ladrerie,  et  la  maladie  de  Saint-Jacques. 
Mais  j’avais  offensé  ma  voisine  par  mon  sourire,  et  les  bonnes  femmes  ne  pardonnent  pas. 
Vous  en  savez  trop  long  pour  nous,  mon  beau  monsieur,  reprit-elle  ;  laissez  donc  les  saints 
tranquilles.  Je  vous  le  répète,  nous  avons  été  victimes  dans  notre  famille  des  docteurs  de 
vos  Facultés.  Aussi  ai-je  choisi  pour  ma  bru  qui  porte  un  cancer  au  sein,  un  homme,  un 
médecin  ^'attaque.  Et  allez  donc! 

Il  se  fit  sur  les  banquettes  un  mouvement  en  sens  divers.  Les  voyageurs  attendaient  ma 
réplique.  Et  moi,  je  ruminais  dans  les  lobes  antérieurs  et  postérieurs  de  mon  cerveau  cette 
expression  nouvelle,  étrange  :  un  médecin  d’attaque!  Puis  obéissant  à  une  puissance 
d’absorption  plus  forte  que  mon  souci  de  l’assemblée,  je  répétai  tout  haut  et  comme  si 
j’étais  seul  ;  v  Quid,  quid,  quidi  n  alors  indignée  de  ce  quelle  prenait  pour  mon  persiflage, 
Tome  XXTX.  —  Nouvelle  série,  38 


594 


L’UNION  MÉDICALE. 


sième  réseau;  réseau  destiné  à  desservir  les  localités  éloignées  des  grands  parcours, 
et  dont  les  bénéfices,  par  conséquent,  peu  considérables,  ne  permettront  pas  d’en¬ 
treprendre  les  travaux  de  nivellement  toujours  très-coûteux. 

M.  Charles  Deville  a  renvoyé  à  la  prochaine  séance  la  lecture  des  lettres  détaillées 
de  M.  Fouqué  sur  les  phénomènes  volcaniques  de  la  baie  de  Santorin,  qui  prennent 
de  jour  en  jour  une  importance  plus  grande.  En  attendant,  il  met  sous  les  yeux  de  ses 
collègues  deux  belles  pholhographies  envoyées  par  M.  François  Lenormant,  et  repré¬ 
sentant,  d’un  côté,  la  nouvelle  île  soulevée,  et,  d’un  autre  côté, les  terres  etles habita¬ 
tions  qui  se  sont  en  partie  enfoncées  sous  l’eau.  Tout,  à  notre  époque,  est  noté  et 
conservé  avec  soin  dans  des  archives,  que  nos  neveux  n’auront  que  la  peine  de  feuil¬ 
leter  pour  éviter  bien  des  erreurs.  Ils  sauront  ainsi,  en  supposant  que  cela  les  inté¬ 
resse,  ce  que  nous  avons  fait  heure  par  heure,  et  pourront  aisément  se  rendre  compte 
de  tous  les  changements  survenus  dans  le  mobilier  de  notre  planète.  Sans  cela,  qui 
oserait  prévoir  les  hypothèses  auxquelles  se  livreraient  nos  descendants  si,  dans  quel¬ 
ques  siècles,  et  alors  que  tout  serait  oublié  et  effacé,  ils  retrouvaient  à  quelques 
brasses  au-dessous  du  niveau  des  mers  des  habitations  garnies  de  leurs  meubles  et 
de  leurs  ustensiles,  détériorés  sans  doute,  mais  encore  en  place?  Rien  de  semblable, 
heureusement,  n’est  à  craindre,  grâce  à  l’imprimerie  et  à  l’esprit  d’ordre  qui  nous 
distingue  de  nos  devanciers. 

M.  Charles  Deville  a  signalé  divers  accidents  arrivés  à  des  officiers  et  à  l’un  des 
membres  de  la  commission  grecque,  sur  un  navire  qui  s’étàit.trop  approché  du  vol¬ 
can  sous-marin,  et  qui  a  été  atteint  par  des  éclats  de  l’éruption. 

Une  lettre,  mentionnée  par  M.  Deville,  et  qui  lui  a  été  adressée  par  M.  Bignan, 
savant  français  attaché  à  l’Institut  chimique  de  Naples,  rend  compte  d’une  éruption 
actuelle  du  Vésuve.  C’est  une  éruption  tranquille  et  considérable  tout  à  la  fois.  Le 
cratère  se  remplit  de  lave,  et  sa  profondeur,  qui  était  de  150  mètres,  n’est  plus  main¬ 
tenant  que  de  40  mètres. 

Enfin,  M.  Deville  dépose  sur  le  bureau  une  note  de  M.  Rignoux  relative  à  la  pério¬ 
dicité  des  aurores  boréales. 

M.  J.  Çloquet  fait  hommage  à  l’Académie  d’un  travail  de  M.  le  docteur  Didiot, 
chirurgien  militaire,  sur  le  choléra  de  1865  à  Marseille.  L’auteur  ne  croit  pas  à  la 
contagion. 


ma  voisine  éleva  la  voix  et  laissa  tomber  ces  paroles.  Le  médecin  de  ma  bru  déplaît  à  la 
Faculté,  mais  dans  notre  pays,  c’est  à  qui  passera  par  ses  mains.  Parlez-moi  de  cela.  Ce 
n’est  pas  lui  qui  flâne  autour  d’une  maladie.  Il  vous  la  prend,  il  vous  la  tourne,  il  vous  la 
bouscule.  Enfin  cet  homme  ale  diable  au  corps.  On  ne  sait  pas  où  il  va  chercher  tout  ce 
qu’il  vous  ordonne,  mais  tout  ce  qu’il  ordonne  vous  arrache  quelque  chose  de  mon  pauvre 
corps;  un  morceau  de  la  maladie  pour  sûr.  Ma  bru  ne  guérit  pas  vite,  mais  elle  sent  bien 
qu’il  attaque  le  mal  que  les  autres  laissaient  tranquille.  Mon  fils  voudrait  consulter.  Les 
hommes  ne  sont  pas  durs  à  la  souffrance,  il  faut  les  soigner  au  miel  et  à  la  graine  de  lin. 
A  nous,  les  médecins  d’attaque  1 

Je  comprenais  enfin,  je  venais  d’apprendre  quelque  chose  ;  mais  je  ne  considérais  pas 
encore  mon  éducation  comme  parfaite.  Certain  de  provoquer  la  verve  ou  même  l’insolence 
de  la  préopinante  par  un  simple  faux  air  de  d’incrédulité,  je  trahis  mon  doute  et  ma  désap¬ 
probation  par  un  froncement  de  sourcil.  —  C’est  pourtant  comme  cela,  mon  beau  monsieur  : 
médecin  d’attaque  ou  médecin  d’enterrement,  nous  ne  connaissons  pas  de  milieu  dans  notre 
pays  ! . 

—  O  Asclépiade,  murmurai-je,  ils  ont  retrouvé  ta  Méditation  sur  la  mort! 

—  Si  finalement  on  faisait  bien  le  compte  de  l’un  et  de  l’autre,  je  ne  veux  pas  savoir  ce 
qui  en  résulterait.  Il  suffit  de  connaître  que  nos  malades  sont  comme  les  soldats;  ils  disent 
à  leur  général:  Marchons  à  l’ennemi;  nous  en  mourrons,  c’est  possible,  mais  nous  ne  lan¬ 
guirons  pas;  en  avant.  Finir  aujourd’hui,  finir  demain,  c’est  tout  un,  et  nous  aimons  ceux 
qui,  en  face  d’une  maladie  grave,  nous  disent:  courte  et  bonne! 

Je  t’écoutais  encore  et  elle  était  descendue  de  voiture.  Oui,  pensai-je,  voilà,  en  effet,  les 
hommes,  et  les  meilleurs:  si  vous  avez  le  respect,  le  culte  delçur  existence,  ils  vous  trou- 


L’UNION  MÉDICALE. 


595 


M.  le  docteur  Mesnet,  par  l’intermédiaire  de  M.  Cloquet,  adresse  à  l’Académie  la 
relation  de  la  dernière  épidémie  de  choléra  à  l’hôpital  Saint-Antoine. 

M.  Pelouze,  au  nom  de  M.  Hoffmann,  dépose  une  note  concernant  la  composition 
de  quelques  alcalis. 

M.  Serret,  pour  M.  Yvon  Villarceau,  candidat  aux  places  récemment  créées  dans  la 
section  de  géographie  et  de  navigation,  une  note  sur  les  attractions  locales. 

M.  Le  Verrier  offre  le  volume  des  observations  astronomiques  pour  l’année  1864. 

Mais  la  présentation  la  plus  extraordinaire  a  été  faite  par  M.  Velpeau  à  la  fin  de  la 
séance.  Exiraordinaire,  non  pas  en  elle-même,  mais  eu  égard  aux  termes  dans  les¬ 
quels  elle  a  été  faite.  Il  s’agissait  de  la  3“®  édition  en  deux  volumes  du  Traité  de 
médecine  opératoire,^^\:  M.  le  professeur  Sédillot,  de  Strasbourg.  Entre  parenthèses, 
M.  Velpeau  a  placé  cette  ville  au  sud  de  la  France.  C’est  un  lapsus  ;  il  pensait  à  Lyon, 
probablement.  Après  avoir  dit  qu’il  considérait  cet  ouvrage  comme  le  plus  complet 
qui  ait  paru,  et  1  e-plus  au  courant  de  la  science,  etc.,  l’illustre  chirurgien  de  la  Cha¬ 
rité  a  ajouté  qü’if  le  tenait  pour  supérieur  au  Traité  de  médecine  opératoire  que  lui- 
même  «  a  commis  il  y  a  une  vingtaine  d’années.  »  Nous  signalons  ce  trait  d’héroïque 
modestie  à  ses  biographes  futurs. 

D»’  Maximin  Legrand. 


THÉRAPEUTiaUE. 


NOUVELLE  MÉTHODE  D’ANESTHÉSIE  LOCALE. 

Tandis  que  l’on  s’évertue  en  France  à  discuter  sur  la  prééminence  à  accorder  à 
l’éther  ou  au  chloroforme  pour  l’anesthésie,  c’est  à  en  varier,  à  en  perfectionner  les 
modes  d’application  que  s’applique  l’esprit  positif  èt  pratique  des  Anglais.  Nouveaux 
agents,  nouveaux  moyens  et  nouveaux  instruments  pour  la  produire  se  succèdent 
sans  interruption.  11  n’est  pas  d’année  qu’il  ne  se  produise  des  modifications  sous  ce 
rapport.  Au  chloro- carbone  expérimenté  récemment  à  cet  effet  par  M.  Simpson, 
M.  Ellis  vient  d’ajouter  un  appareil  spécial  permettant  de  faire  inspirer,  ensemble  ou 
alternativement,  l’alcool,  l’éther  et  le  chloroforme,  etc.  Voici  le  docteur  Richardson 


vent  maussade,  incapable,  zéro  "dans  la  profession  et  dans  l’humanité;  ne  les  comptez  que 
comme  enjeu  de  votre  réputation  et  vous  êtes  un  héros,  un  lion,  ou  le  plat  du  jour  ;  c’est  donc 
en  tout,  partout  et  éternellement,  la  même  chose.  Un  maréchal  de  France,  du  nom  de  Vau- 
ban,  ni  plus  ni  moins,  osait  jadis  répondre  au  roi  Louis  XIV  :  «  Sire,  j’aime  mieux  conserver 
cent  hommes  à  Votre  Majesté  que  d’en  tuer  trois  mille  à  l’ennemi.  »  Ce  Vauban  n’était  pas 
un  génie  d’attaque.  Il  mourut  abandonné  des  autres,  un  peu  dé  lui-même.  Il  faut  être  homme 
d’attaque,  si  l’on  vise  à  une  popularité  quelconque. 

Soyons' juste  :  le  monde,  pas  plus  le  grand  que  le  petit,  a  rarement,  n’a  jamais  l’occasion 
de  jeter  les  yeux  sur  les  journaux,  les  revues  de  médecine  et  de  s’initier,  même  en  courant, 
aux  tentatives  innombrables,  aus  attatjues  savantes  et  hardies  que  la  science  entreprend  et 
livre,  sur  le  terrain  indéfini  de  l’organisation  humaine,  de  ses  anomalies  et  de  ses  maux.  Que 
de  recherches  minutieuses  microscopiques  et  que  de  travaux  gigantesques  dans  les  labora¬ 
toires,  les  chaires,  à  la  clinique,  etc.;  quelques  journaux  écrément  bien  ce  sujet,  de  temps  en 
temps,  et  s’efforcent  d’instruire  le  lecteur  en  l’amusant;  mais  la  base  manque  essentiellement 
chez  ce  lecteur  :  IL  n’a  pas  vu.  Une  de  ces  femmes  qui  portent  l’intelligence  plus  haut  que 
le  nom  et  la  fortune  et  la  beauté,  de  D...,  souffre  depuis  huit  mois  d’une  névralgie  de  la 
face,  et  dernièrement  elle  était  à  la  veille  de  s’impatienter  contre  son  docteur.  Le  cher  et 
pauvre  A.  F...  ne  savait  plus  quel  motif  de  résignation  ordonner  à  sa  cliente.  Les  parasites 
de  la  maladie,  depuis  la  femme  de  chambre  jusqu’au  maître  d’hôtel,  depuis  le  pique-assiette 
jusqu’au  proche  parent,  murmuraient;  le  tout  Paris  de  la  grande  dame  commençait  même  à 
s’en  mêler.  F...  eut,  au  milieu  de  son  sommeil,  une  inspiration.  Ln  lendemain,  il  alla  faire 
sa  visite  d’habitude,  portant  sous  le  bras  un  cahier  du  fameux  ouvrage  de  Bourgery,  terminé 
par  Claude  Bernard,  —  Qii’est-ce  que  cela?  docteur,  le  recueil  imprimé  et  relié  de  vos 


596 


L’UNION  MÉDICALE. 


qui  préconise  un  nouveau  moyen  puissant  d’anesthésie  locale,  rapide  et  profonde. 
La  raison  de  ces  constantes  recherches  et  de  ces  modifications  est  sans  doute  dans 
les  malheurs  journaliers,  les  catastrophes  déplorables  qui  se  répètent  en  si  grand 
nombre  de  l’autre  côté  de  la  Manche;  mais,  pour  être  beaucoup  plus  rares  de 
ce  côté,  ils  n’en  justifient  pas  moins  la  publicité  et  l’usage  de  ces  nouveaux  moyens. 
Il  suffit  qu’ils  puissent  en  prévenir  un  seul  pour  mériter  l’attention  des  praticiens. 

C’est  après  les  insuccès  du  narcotisme  voltaïque,  et  après  avoir  reconnu  la  difficulté 
de  l’obtenir  et  les  dangers  qu’il  comporte  en  imprimant  de  profondes  modifications  mo¬ 
léculaires  aux  tissus  soumis  à  son  influence,  que  M.  Richardson  arriva  à  cette  con¬ 
clusion  :  que  tout  progrès  réel  pour  l’anesthésie  locale  ne  pouvait  être  obtenu  que 
par  la  production  d’un  froid  intense.  Restait  à  trouver  une  méthode  sûre,  facile  et 
prompte  de  le  produire.  A  cet  effet,  il  s'est  livré  à  plusieurs  expériences  d’un  utile 
enseignement  ;  d’abord  avec  la  glace  et  le  sel,  en  injectant  ensuite  sous  la  peau 
refroidie  des  solutions  narcotiques,  mais  sans  obtenir  de  résultat  satisfaisant.  La  pul¬ 
vérisation  des  liquides  volatils  fut  également  expérimentée  avec  l’appareit  de  Siègle, 
et  il  apprit  ainsi  à  produire  un  refroidissement  intense  avec  l’éther  sulfurique  rectifié, 
mais  pas  assez  puissant  pour  les  opérations  chirurgicales.  Il  tenta  même  de  l’aug¬ 
menter  en  entourant  le  tube  conducteur  de  l’éther  du  mélange  frigorifique  de  glace 
et  (le  sel,  et  il  parvint  ainsi  à  pouvoir  piquer  la  peau  et  extraire  des  dents  sans  dou¬ 
leur;  mais  l’appareil  fonctionnait  mal;  l’eau,  en  se  condensant,  se  congelait  et  en 
arrêtait  la  marche;  il  fallut  y  renoncer  définitivement. 

Devant  ces  insuccès,  M.  Richardson  fut  conduit  à  chercher  s’il  ne  produirait  pas 
un  degré  de  froid  plus  intense  en  faisant  passer  par  une  force  mécanique,  dans  le 
même  temps  et  avec  le  même  volume  d’air,  une  plus  grande  quantité  d’éther  dans  le 
jet  que  n’en  admet  l’appareil  de  Siègle.  Or,  l’expérience  confirma  la  théorie.  En  sou¬ 
mettant  l’éther  à  la  pression  atmosphérique,  au  lieu  de  l’action  capillaire  ou  de  la- 
succion,  le  jet  fit  descendre  le  thermomètre,  en  trente  secondes,  à  4  degrés  au-des¬ 
sous,  de  zéro.  Le  résultat  était  donc  satisfaisant.  Il, fît  dès  lors  adapter  au  moyen  du 
bouchon,  à  un  flacon  gradué  contenant  l’éther,  un  double  tube  dont  l’extrémité 
inférieure  plonge  au  fond.  Immédiatement  au-dessus  du  bouchon,  un  petit  tube, 
muni  de  deux  vessies  pleinés  d’air,  communique  avec  la  partie  externe  du  double 
tube,  et  par  ce  moyen  dans  l’intérieur  du  flacon.  Le  tube  interne  donnant  passage  à 


ordonnances  depuis  huit  mois?  —Non,  madame,  c’est  le  plan  du  théâtre  où  se  joue  le  mélo¬ 
drame  inextricable  de  votre  névralgie.  Et  le  docteur  montra  à  sa  cliente  la  magnifique 
planche  figurant  le  système  nerveux  de  la  face.  —  Dieu  du  ciel  !  s’écria  M”'"  de  D...  à  cette 
vue;  et  il  faut  que  vous  vous  retrouviez  au  milieu  de  tous  ces  fiisi  mais  une  pauvre  petite 
mouche  au  milieu  d’une  vaste  toile  d’araignée  est  plus  heureuse  que  vous;  allons,  je  vous 
pardonne;  guérissez-moi  quand  vous  pourrez. 

Un  écrivain  très-populaire  a  dit  ;  «  On  fait  trop  la  morale  qui  ennuie,  on  ne  parle  pas 
assez  physiologie  à  la  jeunesse  de  notre  temps;  on  ne  lui  montre  pas  assez  souvent  que  rien 
n’est  sot  comme  de  jouer  ses  forces  et  son  avenir  sur  une  sottise.  »  Nous  ajouterons  que, 
dans  notre  temps  si  positif,  si  réaliste,  d’ailleurs,  avant  de  répandre  les  notions  hygiéniques, 
il  faudrait  bien  convaincre  les  individus  des  soins  qu’exige  le  mécanisme  de  leur  individu. 
Pour  un  très-grand  nombre  de  personnes,  le  monde  a  toujours  quatre  éléments,  ni  plus  n 
moins,  et  l’homme  a  des  membres  et  un  estomac,  voilà  tout;  quand  les  uns  sont  forts  et  que 
l’autre  digère  chez  eux,  ils  ont  accompli  la  loi  et  les  prophètes.  Le  public,  en  masse,  ne  se. 
doute  pas  que,  en  l’an  de  grâce  1866,  une  année  avant  l’Exposition  universelle,  il  apparaît 
encore  sous  le  ciel  et  sur  la  terre  des  maladies  inconnues  jusque-là,  et  qui  déroutent  le  savoir 
acquis,  l’expérience  accumulée  des  siècles.  L’Union  Médicale  en  rapportait  tout  récemment 
un  curieux  exemple.  Attaquons  donc  l’ignorance;  on  ne  fait  que  cela  depuis  longtemps,  je  le 
sais  bien,  mais  chaque  époque  peut  être  enseignée,  instruite  à  sa  manière.  Un  gamin  qui 
regardait  depuis  quelques  instants  des  figures  anatomiques  à  la  librairie  de  M.  Masson,  place 
de  l’École  de  Médecine,  disait  à  son  camarade  :  «  Vois  donc  nos  ficelles!  »  Méditons  ces  mots 
pour  la  traduction  plus  que  libre  du  {tauToy,  et  prenons  le  fait  en  considération. 

Si  je  suis  bien  informé  —  cela  m’arrive  et  ne  m’a  pas  encore  servi  —  il  vient  de  se  fonder 


L’UNION  MÉDICALE. 


697 


l’éther  s  élève  jusqu’à  l’extrémité  supérieure  du  tube  externe.  Dès  lors,  les  soufflets 
à  air  étant  mis  en  action,  un  double  courant  d’air  s’établit  :  l’un,  descendant  et  con- 
primant  l’éther,  le  force  à  parcourir  le  tube  interne;  l’autre,  ascendant  dans  le  tube 
externe,  presse  la  colonne  d’éther  qui  s’échappe  en  jet  fin.  On  peut  ainsi  augmenter 
ou  diminuer  à  volonté  te  jet  de  l’éther  en  agissant  sur  la  partie  inférieure  du  tube 
interne,  soit  en  diminuant  la  pression  de  l’air,  soit  en  l’augmentant  au  moyen  de 
deux  tubes  et  de  deux  paires  d’ampoules  aériennes. 

Par  ce  simple  appareil,  le  chirurgien  peut  avoir  en  toute  saison  un  moyen  de  pro¬ 
duire  un  refroidissement  jusqu’à  6o  au-dessous  de  zéro  Far.  En  dirigeant  le  jet  ainsi 
refroidi  sur  un  tube  à  essai  d’un  demi-pouce  de  diamètre  rempli  d’eau,  on  obtient 
une  colonne  de  glace  en  deux  minutes  au  plus.  Par  cette  modification  du  pulvérisa¬ 
teur  de  Siègle,  il  est  facile  d’introduire  des  liquides  pulvérisés  dans  toutes  les  cavités 
de  l’utérus,  la  vessie  et  l’utérus,  entre  autres,  au  moyen  d’un  simple  cathéter. 

Dirigé  sur  la  peau,  le  jet  d’éther  ainsi  produit  en  amène  l’insensibilité  dans  une 
minute.  Mais  l’effet  ne  s’arrête  pas  là.  Aussitôt  que  la  peau  est  divisée,  l’éther  con¬ 
tinue  à  produire  son  action  anesthésique  sur  les  filaments  nerveux,  de  manière  qu’elle 
peut  s’exercer  ainsi  très-profondément  et  sans  étendue  sans  que  l’effet  topique  soit 
nullement  dangereux  quand  l’éther  est  pur  et  bien  rectifié'. 

Ce  procédé  a  pu  servir  ainsi  non-seulement  à  l’extraction  des  dents,  mais  à  l’ou¬ 
verture  d’un  abcès  profond  de  la  cuisse  par  M.  Adams,  au  Greaf  Northern  hospital, 
à  l’application  de  six  sutures  sur  une  dilacération  accidentelle  des  téguments. 
M.  Gowlland  a  opéré  une  fistule  anale  sur  l’un  de  ses  confrères,  sans  aucune  douleur. 
L’anesthésie  fut  complète  en  quinze  secondes  dans  un  cas  de  phimosis  opéré  par 
M.  Érichson;  en  une  minute,  sur  une  tumeur  du  pied  grosse  comme  une  noisette, 
enlevée  par  M.  Adams;  en  quelques  secondes,  dans  un  abcès  du  sein  par  M.  H. 
Thompson.  Le  succès  n’a  été  que  partiel  dans  l’amputation  d’un  sein  cancéreux  par 
M.  J.  Lane.  Sur  40  opérations  de  petite  chirurgie,  telles  que  ligatures ,  ouvertures 
d’abcès  et  de  furoncles,  extraction  de  dents,  etc.,  il  a  réussi  35  fois,  l’impureté  de 
l’éther  ayant  déterminé  l’insuccès  dans  les  5  autres. 

La  sensatisn  éprouvée  par  les  divers  opérés  est  ressentie  différemment  :  pour  les 
uns,  elle  est  plutôt  agréable  qu’autrement;  pour  les  autres,  elle  est  légèrement 
désagréable;  d’autres  la  décrivent  comme  brûlante  et  aiguë.  Suivant  M.  Richardson, 


une  Société  puissante  dite  «  des  Bons  livres  et  du  Colportage.  »  A  ces  mots  de  bons  livres. 
mille  scrupules.,  mille  préjugés«se  réveillent  trop  facilement.  On  se  rappelle  depuis  les 
Bonnes  études  jusqu’aux  Lettres  d'un  bon  jeune  homme;  on  a  tort.  Je  crois  que  la  Société 
entend  par  bon  livre,  le  livre  utile,  pratique,  ne  soulevant  aucune  question  de  nuance  mo¬ 
rale,  religieuse  ou  politique.  Quoi  de  plus  admirable,  de  mieux  fait  pour  ramener  invincible¬ 
ment  ^intelligence  de  l’homme  à  l’idée  pratique  d’un  Créateur,  que  la  structure  de  l’homme? 
La  Société  dont  il  s’agit  pourrait  donc  se  placer  tout  d’abord  sur  un  terrain  neutre  à  la  fois 
et  universel  en  favorisant  la  vulgarisation  des  connaissances  anatomiques  et  physiologiques. 
L’immense  succès  de  VHistoire  d'une  bouchée  de  pain  prouve  que  je  ne  suis  pas  ici  un  idéo¬ 
logue.  La  Société  a  pour  but  de  substituer  les  lectures  utiles  aux  lectures  simplement  pro¬ 
vocatrices  et  passionnées  :  le  jour,  la  minute  sont  bien  choisis.  Le  public,  en  etfet,  com¬ 
mence  à  être  saturé  de  ces  histoires  remplies  de  cadavres,  dans  lesquelles  la  fortune  est 
toujours  confondue  avec  le  bonheur,  et  dont  les  héros,  fort  matériels  du  reste,  traversent 
les  murs,  enjambent  les  montagnes,  dessèchent  les  mers,  et  mettent  la  lune  dans  leur  poche 
pour  arriver,  de  jour  ou  de  nuit,  à  leur  but. 

Oui,  le  moment,  l’à-propos  des  livres  utiles  est  arrivé.  Cela  est  vrai,  cela  est  le  résumé 
d’une  enquête  faite  avec  le  plus  profond  désintéressement  —  excepté  celui  du  bien  public  — 
par  un  homme  de  haute  et  longue  expérience.  Il  vient  d’écrire  :  «  Les  livres  qui  naguère 
n’étaient  destinés  qu’à  certaines  classes,  qu’on  appelait  éclairées,  pénètrent  chaque  jour  au 
sein  de  celles  qu’on  appelait  ignorantes  »  (1). 

_ Celui  qui  entreprendrait  de  conduire  une  locomotive  sans  connaître  suffisamment  toutes 

(1)  M.  A.  de  l’Etang,  membre  permanent  de  la  Commission  des  bibliothèques  scolaires. 


598 


L’UNION  MflDlCÂLE. 


ces  différences  dépendent  de  la  partie  sur  laquelle  on  opère  et  de  la  rapidité  de 
l’anesthésie.  Les  membranes  muqueuses,  les  mains  et  la  face,  sont  plus  sensibles 
que  d’autres  parties.  Il  est  moins  douloureux  aussi  de  produire  l’anesthésie  rapide¬ 
ment.  On  peut,  à  cet  effet,  comprimer  avec  avantage  les  artères  delà  partie  à  opérer, 
et  nul  doute  que,  par  une  observation  ultérieure,  on  ne  parvienne  à  rendre  ce  pro¬ 
cédé  d’anesthésie  locale  tout  à  fait  exempt  de  douleur. 

La  réaction  consécutive  n’est  nullement  douloureuse,  et  l’hémorrhagie  est  toujours 
arrêtée  tant  que  l’anesthésie  existe.  Quelques  conditions  sont  pourtant  indispensables  : 
D’abord,  il  faut  avoir  de  l’éther  pur  dont  la  densité  .spécifique  n’excède  pas  0,723  (1). 
Il  doit  bouillir  dans  la  paume  de  la  main;  mis  sur  la  langue,  il  doit  s’évaporer  rapi¬ 
dement  sans  laisser  d’autre  sensation  qu’un  léger  refroidissement.  Sur  le  papier 
à  filtre,  il  doit  s’évaporer  sans  laisser  d’humidité  ni  d’odeur.  Dirigé  en  jet  sur  la  boule 
du  thermomètre,  il  fait  descendre  le  mercure  à  6  degrés  au-dessous  de  zéro  Far.,  et  y 
produit  une  couche  de  neige  par  la  condensation  de  l’air  atmosphérique.  Sur  le  dos 
de  la  main,  il  doit  aussi  produire  un  léger  dépôt  de  gelée  blanche  suivi  d’une  pâleur 
diffuse  de  la  peau  et  d’une  insensibilité  complète.  Sa  réaction  doit  être  parfaitement 
neutre.  {Med.  Times,  février.) 

Telles  sont  les  épreuves  à  faire  subir  à  l’éther  anesthésique  avant  de  l’employer. 
S’il  n’y  répond  pas,  c’est  qu’il  est  impur  et  contient  de  l’alcool  ou  d’autres  corps 
étrangers.  L’alcool  est  surtout  nuisible.  Il  empêche  l’anesthésie  et  produit  de  l’irri¬ 
tation  surtout  dans  les  opérations  de  la  bouche.  Il  est  donc  important  de  se  le  pro¬ 
curer  chimiquement  pur,  comme  le  prépare  M.  Adrian,  pharmacien,  en  lui  faisant 
subir  toutes  les  opérations  qu’il  a  signalées  dans  un  excellent  mémoire  sur  ce  sujet 
fait  en  collaboration  avec  M.  le  professeur  Régnault. 

Bien  des  malheurs  pourront  kre  prévenus  à  l’avenir  par  ce  procédé  d’anesthésie 
locale.  En  permettant  d’exécuter  sans  douleur  toutes  les  petites  opérations,  légères, 
superficielles,  rapides,  pour  lesquelles  les  malades  pusillanimes  réclamaient  l’anes¬ 
thésie  générale,  et  pour  lesquelles  on  l’employait  fréquemment,  surtout  en  Angle¬ 
terre,  il  évite  les  chances  de  mort  d’un  nombre  considérable  d’opérés.  Plusieurs 
catastrophes  sont  ainsi  arrivées  dans  ces  cas  légers.  On  ne  saurait  donc,  dans  l’in- 

(1)  Rappelons  ici  que,  dans  leur  mémoire  sur  la  purification  de  l’éther,  MM.  Regnauld  et  Adrian  ont 
même  abaissé  ce  degré  à  0,720 -f- 15°,  et  que,  dans  cet  état  de  pureté,  l’éther  bout  à  36°  6. 


les  parties  d’une  pareille  machine  et  ce  qui  est  nécessaire  à  son  entretien,  serait  regardé 
comme  téméraire,  comme  insensé.  Or,  chacun  de  nous  a  dans  son  corps  une  machine  plus 
délicate,  plus  compliquée  qu’aucune  machine  à  vapeur,  et  jusqu’ici  la  plupart  d’entre  nous, 
pour  la  diriger,  n’ont  reçu  aucune  instruction  :  c’est  ce  qui  explique  pourquoi  on  laisse 
mourir  tant  d’enfants  sur  le  seuil  même  de  la  vie;  pourquoi  si  peu  de  personnes,  au  milieu 
de  leur  carrière,  jouissent  d’une  parfaite  santé  de  l’esprit  et  du  corps;  et  pourquoi  le  nombre 
de  celles  qui  atteignent  soixante-dix  ans  et  au  delà  est  relativement  si  petit.  C'est  encore  ce  qui 
existe  directement  ou  indirectement  ;  une  grande  partie  de  tout  ce  qui  est  mal  dans  la  société. 
Jusqu’ci  les  jeunes  gens  des  deux  sexes,  appartenant  à  toutes  les  classes  de  la  société,  ont  été 
laissés  dans  une  complète  ignorance  de  la  structure  et  des  fonctions  du  corps  humain,  aussi 
bien  que  des  moyens  de  le  conserver  en  bonne  santé,  ou  ils  n’ont  recueilli  à  cet  égard  que 
des  notions  que  rien  ne  justifie,  quand  elles  ne  sont  pas  complètement  erronées.  — 

Ces  opinions  de  docteurs  anglais.  Nus  Arnott,  John  Gonolly,  rapportées  dans  la  Physio¬ 
logie  des  Écoles  de  mistress  Charles  Bray  (traduction  de  B.  Maurice),  viennent  corroborer  la 
nôtre  et  lui  donner  autorité. 

Mais  je  reviens,  pour  finir,  à  mon  litre  :  Le  médedin  d'attaque.  Dans  la  plupart  des  cam¬ 
pagnes,  ce  type  a  nom  le  rebouteur,  parfois  encore  le  sorcier.  Vulgarisez  certaines  notions 
simples  et  grandioses  d’anatomie  et  de  physiologie,  et  vous  verrez  ce  qui  en  résultera  peu 
de  temps  après.  Est-ce  que  le  paysan  le  plus  appesanti  d’intelligence  par  ses  rudes  travaux 
manuels,  va,  lorsqu’il  a  seulement  ouvert  le  boîtier  de  sa  montre,  porter  ce  bijou  a  réparer 
chez  le  forgeron  ou  le  maréchal-ferrant  du  village? 

La  chirurgie  va  comme  je  te  pousse  du  rebouleur,  la  médecine  des  crapauds  et  des 


L’UNION  MÉDICALE. 


599 


térêt  des  opérés,  trop  se  familiariser  avec  ce  nouveau  mode  d’anesthésie  locale 
prompte  et  facile. 

Chloro-carbone.  —  Un  moyen  secondaire  de  produire  une  anesthésie  locale 
légère,  superficielle,  contre  les  douleurs  névralgiques  ou  autres  et  même  certaines 
opérations,  est  l’emploi  du  chloro-carbone  dont  nous  avons  relaté  récemment  les 
applications  d’après  M.  le  professeur  Simpson.  (Union  Médicale,  n®  7.)  Beaucoup 
moins  stimulant  et  irritant  que  le  chloroforme,  dont  il  ne  diffère  dans  sa  compo¬ 
sition  que  par  un  équivalent  de  chlore,  il  lui  est  surtout  préférable  dans  les  applica¬ 
tions  externes  en  n’étant  jamais  suivi  de  cette  chaleur  vive,  de  cette  douleur  cuisante 
que  provoque  celui-ci. 

Il  est  donc  important  pour  les  praticiens  de  pouvoir  différencier  ces  deux  produits 
similaires  analogues.  Voici,  d’après  M.  Adrian,  qui  vient  de  se  livrer  à  la  préparation 
en  grand  de  ce  nouveau  produit,  les  caractères  distinctifs  de  ces  deux  anesthésiques  : 


Chloroforme. 

Odeur  suave  éthérée. 

Saveur  piquante  et  sucrée. 
Très-fluide. 

Densité  :  i,US. 

Point  d’ébullition  :  61“  centig. 
Difiicilement  inflammable. 

Eau  :  peu  soluble. 

Alcool  et  éther  :  très-soluble. 
Glycérine  :  peu  soluble. 

Huile  et  corps  gras  :  très-soluble. 


Chloro-carbone. 
Odeur  douce  éthérée. 
Saveur  piquante  et  âcre. 
Très-fluide. 

1,60. 

78“  centig. 

Non  inflammable. 
Insoluble. 

Très-soluble. 

Insoluble. 

Très-soluble. 


De  ces  essais  il  résulte  aussi  que  le  chloro  carbone  se  prêle  à  toutes  les  formes 
pharmaceutiques  sous  lesquelles  le  chloroforme  est  employé.  A  l’intérieur,  on  peut  le 
prescrire  en  potion  et  en  sirop.  Telle  est  la  formule  suivante  adoptée  par  M.  le  doc¬ 
teur  Vée  : 


Chloro-carbone . 

Huile  d’amandes  douces . 

Gomme  arabique . 

Eau  distillée  simple  ou  aromatique. 
Sirop  simple . . 


0.  V. 

15  grammes. 
10  — 

100  — 

25  — 


herbes  pilés  du  sorcier,  s’évanouiraient  devant  une  simple  image  accompagnée  d’un  texte 
non  moins  élémentaire. 

Je  ne  voudrais  pas  abuser  d’une  définition  recueillie  au  hasard  :  Le  médecin  d'attaque,  je 
ne  voudrais  pas  qu’elle  fût  perdue.  Le  médecin  d’attaque  entretient  la  classe  de  ces  malades 
auxquels  on  peut  faire  croire,  par  exemple,  qu’ils  ont  les  intestins  remontés  dans  l’estomac 
et  qui  avalent,  les  yeux  fermés,  des  balles  de  plomb  pour  forcer  ces  viscères  à  reprendre 
leur  place  en  bas,  afin  que  le  cœur  refoulé  ne  sorte  point  un  jour  de  sa  poche.  Le  médecin 
d’attaque  répond  à  un  besoin  de  l’ignorance  du  plus  grand  nombre.  Comment  résister,  par 
exemple,  «  à  la  guérison  des  maladies  chroniques,  telles  que  cancer  du  sein,  épylepsie,  ma¬ 
ladies  de  la  peau,  de  l’estomac,  etc.,  »  lorsque  le  traitement  se  fait,  à  coup  sûr,  par  cor¬ 
respondance,  et  lorsqu’on  ne  paye  les  honoraires...  qu’après  guérisoni  non,  après  certaines 
garanties  données  par  l’entrepreneur  :  Il  s’agit  probablement  d’hypothèques. 

Un  jour,  le  rédacteur  en  chef  de  ce  journal,  laissant  tomber  devant  moi  une  de  ces 
expressions  justes  et  heureuses  qui  lui  sont  familières,  parla  du  demi-monde  médical.  — 
Quelle  histoire  à  faire t  quel  sujet  à  traiter!  J’ai  essayé  de  le  faire,  j’ai  voulu  le  traiter  ; 

. Tel  marchand  a  exigé  la  suppression  de  ceci,  tel  la  mise  au  feu  de  cela.  J’ai  tout 

brûlé,  et  des  cendres  des  deux  volumes  j’ai  extrait  Le  médecin  d’attaque.  Excusez  les  fautes 
et  les  prétentions  de  l’auteur.  P*  Bernard. 


—  La  maison  Charrière,  dont  la  réputation  est  universelle ,  vient  d’être  achetée  par 
MM.  Robert  et  Collin,  les  habiles  et  intelligents  fabricants  d’instruments  de  chirurgie  connus 
de  toute  la  jeune  génération  médicale.  Cet  important  établissement  ne  pouvait  tomber  en  de 
meilleurs  mains  :  au  reste,  le  concours  et  les  conseils  de  M.  Charrière  père,  1  illustre  fonda- 
tsur  de  la  maison,  ne  feront  pas  défaut  à  ses  anciens  élèves. 


600 


L’UNION  MÉDICALE. 


A  l’extérieur,  pour  être  appliqué  en  compresses  ou  en  vapeur,  et  mélangé  à  l’huile 
d’amandes  douces,  au  baume  tranquille,  etc.,  pour  former  des  liniments  très-séda¬ 
tifs.  On  en  obtient  une  pommade  très-homogène  dans  les  proportions  suivantes  : 

Axonge .  20  grammes. 

Cire  blanche  .....  Zt  — 

Chloro-carbone.  ...  6,  8,  12  grammes. 

En  lavement,  la  suspension  s’en  fait  parfaitement  par  l’intermède  de  l’huile 
d’amandes  douces  et  d’un  jaune  d’œuf. 

A  l’aide  de  ces  diverses  préparations  on  pourra  remplir  à  peu  près  toutes  les  indi¬ 
cations  qui  se  présentent  d’expérimenter  ce  nouvel  agent.  C’est  une  addition  utile  à 
la  méthode  sédative,  un  nouveau  filon  à  exploiter,  sans  aucun  des  inconvénients  des 
préparations  opiacées,  et  qui  présente  certains  avantages  sur  le  chloroforme.  A 
l’expérience  ultérieure  d’en  préciser  les  effets.  P.  Garnier. 


ACADÉMIES  ET  SOCIÉTÉS  SAVANTES. 

SOCIÉTÉ  IMPÉRIALE  DE  OHIRUROIE. 

Séance  du  mercredi  28  Mars  1866.  —  Présidence  de  M.  Giraldès. 

Sommaire.  —  Discussion  sur  l’hygiène  des  Maternités. 

M.  Tarnier  a  terminé  aujourd’hui  la  communication  qu’il  avait  commencée,  dans  la  der¬ 
nière  séance,  sur  l’hygiène  des  Maternités.  L’orateur  a  divisé  son  discours  en  trois  points  : 
1°  mortalité  des  femmes  en  couches  dans  les  hôpitaux  qui  leur  sont  destinés;  2“  causes  de 
cette  mortalité;  3“  prophylaxie  de  la  fièvre  puerpérale  ou  hygiène  des  Maternités.  Constater 
le  mal,  en  rechercher  et  en  découvrir  la  cause,  en  prévenir  les  effets,  telle  était  la  lâche  diffi¬ 
cile,  quant  aux  derniers  points,  qu’il  s’était  imposée.  Moins  difficile  assurément  était  la 
démonstration  du  premier  point,  c’est-à-dire  de  la  mortalité  dans  les  hôpitaux  affectés  aux 
femmes  en  couches. 

Avant  et  depuis  le  rapport  de  Tenon,  publié  en  1788,  par  ordre  du  roi  Louis  XVI,  cette 
mortalité  avait  vivement  frappé,  l’attention  des  médecins.  Tenon  avait  constaté  dans  son 
rapport  que,  en  onze  années,  de  1776  à  1786  inclusivement,  sur  17,876  femmes  accouchées 
à  l’Hôlel-Dieu,  il  en  était  mort  1,1Z|2,  c’est-à-dire  6  pour  100  ou  1  sur  15  1/2.  Chose 
curieuse  et  triste  à  la  fois!  M.  Tarnier  reprenant  cette  question  plus  de  quatre-vingts  ans 
après  Tenon,  et  donnant  à  ses  relevés  statistiques  une  rigueur  inconnue  des  anciens,  arrive 
à  peu  près  au  même  chiffre  :  1  morte  sur  17  accouchées,  tel  est  le  chiffre  qui,  d’après  lui, 
indique  la  moyenne  de  la  mortalité  dans  les  Maternités  de  Paris.  Et,  cependant,  qui  oserait 
nier  les  immenses  progrès  accomplis,  depuis  quatre-vingts  ans,  dans  le  régime  des  hôpitaux 
et  des  Maternités  de  la  capitale?  Dans  un  seul  lit  de  l’ancien  Hôtel-Dieu  étaient  entassées, 
chose  incroyable  et  qu’il  faut  bien  croire  puisque  Tenon  le  dit,  deux,  trois,  et  parfois  quatre 
femmes  en  couches...  dans  un  Ut  de  h  pieds  et  k  pouces  de  largeur!  Aujourd’hui,  les  temps 
sont  bien  changés  à  cet  égard.  D’où  vient,  cependant,  que  le  chiffre  de  la  mortalité  des  femmes 
en  couches  n’a  pas  sensiblement  varié?  Ici  se  présente  la  question  d’étiologie  qui,  pour  M.  Tar¬ 
nier,  se  résume  dans  une  seule  influence  :  l’infection-contagion.  L’orateur  n’a  pas  voulu  s’en¬ 
gager  dans  l’éternel  et  insoluble  problème  de  , la  distinction  à  établir  entre  l’infection  et  la 
contagion.  11  a  confondu  en  un  seul  les  deux  modes  de  transmission  des  maladies  puerpé¬ 
rales,  de  quelque  manière  que  celle  transmission  s’exerce,  directement  ou  indirectement,  de 
près  ou  de  loin.  H  lui  suffit  qu’une  malade  ait  été  le  point  de  départ  de  la  propagation  de  la 
maladie  à  des  femmes  saines,  le  foyer  d’émanation  du  miasme  qui  les  a  atteintes  en  plus  ou 
moins  grand  nombre,  pour  qu’il  admette  le  principe  de  la  contagion,  quel  que  soit,  d’ailleurs, 
le  mécanisme  suivant  lequel  ce  principe  manifeste  son  influence.  C’est  donc  la  contagion  de 
la  maladie  puerpérale,  ou  fièvre  puerpérale,  qui  est  la  cause  de  la  mortalité  effrayante  des 
Maternités.  C’est  la  contagion  s’exerçant  sans  obstacles  dans  ces  hôpitaux,  tels  qu’ils  sont 
constitués  non-seulement  à  Paris,  mais  dans  le  monde  entier,  qui  établit  une  si  grande  dif¬ 
férence  entre  la  mortalité  des  femmes  accouchées  dans  les  Maternités  et  celle  des  femmes 
accouchées  en  ville.  Là  est,  suivant  M.  Tarnier,  tout  le  secret  de  la  prophylaxie  des  maladies 
puerpérales  ou  de  l’hygiène  des  Maternités. 


L’UNION  MÉDICALE. 


601 


Si  nous  ayons  bien  saisi  ce  troisième  point  et  cette  conclusion  du  remarquable  discours 
de  M.  Tarnier,  l’orateur  serait,  in  petto,  le  partisan  convaincu  de  la  mesure  prophylactique 
la  plus  radicale,  c’est-à-dire  la  suppression  des  Maternités.  La  maternité  ne  pouvant  être 
interdite,  de  par  les  lois  de  la  nature,  il  faudrait  interdire  les  Maternités.  On  substituerait 
à  l’assistance  hospitalière  l’assistance  à  domicile.  L’orateur,  toutefois,  n’a  point  osé  ou 
voulu  formuler  nettement  et  carrément  cette  conclusion  radicale  et  peu  compatible,  il  faut 
l’avouer,  avec  les  nécessités  de  l’enseignement  obstétrical  et  les  besoins  de  l’instruction  des 
étudiants  en  médecine  ou  les  élèves  sages-femmes.  Il  n’a  présenté  la  suppression  que  comme 
une  mesure  extrême  à  laquelle  il  ne  faudrait  se  résigner  que  si  on  ne  pouvait,  par  aucun 
moyen,  résoudre  le  problème  de  l’hygiène  des  Maternités  et  remédier  aux  causes  delà  mor¬ 
talité  si  effrayante  qui  règne  dans  ces  établissements  hospitaliers.  Avant  d’en  venir  à  cette 
extrémité,  avant  d’en  venir  à  la  démolition  et  à  la  suppression  des  Maternités,  si  pré¬ 
judiciables  aux  intérêts  de  l’enseignement  de  la  science  obstétricale,  M.  Tarnier  pro¬ 
pose  l’essai  de  deux  moyens  qu’il  croit  bons,  mais  dont  il  ne  garantit  pas  la  complète 
efficacité  ;  Le  premier  moyen  serait  l’établissement  de  Maternités  modèles  dans  lesquelles  se 
trouveraient  réunies,  outre  les  conditions  générales  de  l’hygiène  et  de  la  salubrité  des  hôpi¬ 
taux,  les  dispositions  les  plus  capables  d’assurer  l’isolement  des  femmes  en  couches  et  sur¬ 
tout  des  accouchées  malades;  —  le  deuxième  moyen  consisterait  dans  la  création  d’un 
nombre  considérable  de  petites  Maternités,  soit  hO  à  50,  disséminées  sur  les  divers  points  de 
la  capitale.  Cette  dissémination  aurait  pour  but  d’atténuer  considérablement  l’influence  du 
miasme  puerpéral  en  l’empêchant  de  se  condenser  dans  ces  grands  foyers  d’infection  consti¬ 
tués  par  les  Maternités  actuelles.  Si  ces  moyens  échouaient,  il  n’y  aurait  plus  qu’à  recourir 
à  la  mesure  radicale,  la  suppression  des  Maternités. 

'Telle  est  la  substance  du  discours  de  M.  Tarnier,  résumé  dans  les  trois  points  que  nous 
venons  d’indiquer:  1°  constatation  du  chiffre  exact  de  ta  mortalité  des  femmes  accouchées 
dans  les  hôpitaux,  et  comparaison  de  ce  chiffre  avec  celui  de  la  mortalité  des  femmes  accou¬ 
chées  en  ville;  2°  étiologie  de  cette  mortalité;  3“  enfin,  prophylaxie  ou  hygiène  des  Mater¬ 
nités. 

Mais  nous  ne  donnerions  qu’une  idée  incomplète  de  l’importante  communication  de  M.  Tar¬ 
nier,  point  de  départ  de  la  discussion  actuelle,  si  nous  nous  bornions  à  cette  analyse  som¬ 
maire.  Nous  devons  donc  entrer  dans  quelques  détails,  afin  de  bien  faire  saisir  à  nos  lecteurs 
la  série  de  faits  et  de  raisonnements  par  lesquels  l’orateur  a  passé  avant  d’arriver  à  de  telles 
conclusions. 

1“  Mortalité  des  femmes  en  couches  dans  les  Maternités.  — Cette  mortalité  est  considérable, 
elle  est  effrayante,  elle  est  incontestable.  Elle  a  été  signalée  par  tous  les  observateurs.  Mais 
quelle  est,  au  juste,  cette  mortalité?  Dans  quelle  proportion  existe-t-elle,  eu  égard  au 
nombre  des  accouchements,  et,  en  outre,  eu  égard  au  chiffre  de  la  mortalité  chez  les  femmes 
accouchées  en  ville?  C’est  ce  que  personne  ne  savait,  car  on  manquait  de  statistiques  rigou¬ 
reuses  et  précises  sur  ce  point.  On  savait  seulement,  d’une  manière  générale,  que  les  femmes 
en  couches  mouraient  en  plus  grand  nombre  à  l’hôpital  qu’en  ville,  et  l’on  attribuait  vague¬ 
ment  ce  résultat  aux  mêmes  causes,  les  mauvaises  conditions  de  l’hygiène  hospitalière  unies 
aux  mauvaises  conditions  individuelles,  qui  font  que  les  maladies  sont  moins  généralement 
mortelles  en  ville  que  dans  les  hôpitaux.  La  plupart  pensaient  ainsi  sans  se  rendre  bien  exac¬ 
tement  compte  des  choses.  D’autres  supposaient,  sans  plus  de  motif,  que  la  mortalité  des 
femmes  en  couches  était,  à  peu  de  chose  près,  la  même  en  ville  et  à  l’hôpital.  Personne 
n’avait  songé  à  chercher  la  vérité  et  à  l’établir  sur  des  preuves  certaines,  irréfutables,  telles 
qu’elles  résultent  de  recherches  statistiques  bien  faites.  Témoin  ému  de  la  cruelle  épidémie 
de  fièvre  puerpérale  qui  régna  en  1856,  à  la  Maternité  de  Paris,  M.  Tarnier  résolut  de  combler 
cette  lacune  et  de  chercher,  dans  la  statistique,  la  vérité  sur  la  mortalité  des  femmes  accou¬ 
chées  dans  les  hôpitaux,  comparée  à  la  mortalité  des  femmes  accouchées  en  ville.  En  compul¬ 
sant  parallèlement  le  registre  des  décès  de  la  population  féminine  du  XIl”  arrondissement 
et  le  registre  des  naissances,  M.  Tarnier  est  parvenu  à  connaître  le  chiffre  exact  de  la  mor¬ 
talité  des  femmes  accouchées  en  ville,  pour  cet  arrondissement.  Puis,  comparant  ce  chiffre 
avec  celui  de  la  mortalité  des  femmes  accouchées  à  la  Maternité,  à  la  Clinique  d’accouche¬ 
ment  et  à  l’hôpital  Cochin,  il  arrivait  à  établir  ce  résultat  inattendu  que,  dans  les  hôpitaux, 
la  mortalité  des  femmes  en  couches  est  dix-sept  fois  plus  considérable  qu’en  ville.  En  d’autres 
termes,  suivant  M.  Tarnier,  pour  une  femme  en  couches  qui  meurt  en  ville,  il  en  meurt  17 
dans  les  hôpitaux.  Lorsque  M.  Tarnier  fît  connaître  ce  résultat  dans  sa  thèse  inaugurale,  sou¬ 
tenue  en  1856,  tout  le  monde  fut  étonné.  Personne  ne  voulut  y  croire.  On  émit  des  doutes, 
on  éleva  des  objections  contre  l’exactitude  d’un  pareil  résultat.  En  1858,  lors  de  la  discussion 


602 


L’UNION  MÉDICALE. 


sur  la  fièvre  puerpérale,  à  l’Académie  de  médecine,  M.  Velpeau  portait  à  la  tribune  l’expres¬ 
sion  de  ces  doutes;  il  chargeait  le  regrettable  M.  Trébucbet  de  vérifier  l’exactitude  des 
chiffres  indiqués  par  M.  Tarnier,  et,  chose  remarquable,  M.  Trébuchet  arrivait  à  des  résultats 
presque  identiques. 

La  thèse  de  M.  Tarnier  devenait,  après  la  discussion  académique  de  1858,  le  point  de 
départ,  tant  en  France  qu’à  l’étranger,  de  nombreux  travaux  aboutissant  tous  au  même  résut- 
tat,  savoir  :  que  la  mortalité  des  femmes  accouchées  dans  les  hôpitaux  est  incomparablement 
plus  considérable  et  hors  de  toute  proportion  avec  la  mortalité  des  femmes  accouchées  en 
ville. 

En  1862,  M.  Husson,  directeur  de  l’administration  de  l’Assistance  publique,  publiait,  sous 
le  titre  à.’’ Études  sur  les  hôpitaux,  un  travail  considérable  comprenant  la  statistique  de  la 
mortalité  pour  tous  les  hôpitaux  de  Paris,  pendant  l’espace  de  soixante  ans,  de  1802  à  1862. 
Le  résultat  général  pour  les  Maternités  est  qu’il  meurt,  en  moyenne,  dans  ces  établisse¬ 
ments,  1  femme  sur  17  accouchées. 

Si  nous  relevons  comparativement,  dans  le  livre  de  M.  Husson,  le  chiffre  moyen  de  fa  mor¬ 
talité  pour  chaque  hôpital  ayant  un  service  de  femmes  en  couches,  nous  trouvons  : 


Hôtel-Dieu . 

1 

morte  pour  30  accouchées. 

Saint-Louis . 

1 

-  24  — 

Cliniques . 

1 

—  21  — 

Saint-Antoine  .  .  . 

1 

—  14  — 

Lariboisière . 

1 

—  13  — 

Ainsi,  d’après  ce  tableau,  f’Hôtel-Dieu,  qui  passe  pour  le  plus  mauvais  des  hôpitaux,  serait 
le  moins  maltraité  de  tous,  sous  le  rapport  de  la  mortalité  des  femmes  en  couches  ;  le  plus 
maltraité  serait  ce  superbe  hôpital  Lariboisière  dont  on  a  prétendu  faire  un  hôpital  modèle, 
et  où  l’on  s’est  plu  à  réunir  toutes  les  conditions  du  luxe  et  du  confort. 

En  1863,  M.  Le  Fort  a  fait  connaître  les  travaux  des  docteurs  Barnes  de  Londres,  Spath,  de 
Vienne,  Hugenberger,  de  Saint-Pétersbourg,  qui  tous  arrivent  aux  mêmes  conclusions  pri¬ 
mitivement  posées  par  M.  Tarnier. 

En  1864,  Malgaigne  publie  le  rapport  qu’il  avait  été  chargé  de  faire  sur  la  mortalité  des 
femmes  en  couches,  pour  les  années  1861  et  1862  ;  il  est  frappé  de  la  différence  qu’il  con¬ 
state  entre  la  mortalité  des  femmes  de  la  ville  et  celle  des  hôpitaux. 

Voici,  en  effet,  les  chiffres  comparatifs  qu’il  donne  de  celte  mortalité  : 

[  Hôpitaux .  7,236  accouch.  653  décès  —  1  mort  sur  10 

1861  j  Bureaux  de  bienfaisance.  6,212  accouch.  32  décès  —  1  mort  sur  194 

(  Clientèle  civile .  44,480  accouch.  262  décès  —  1  mort  sur  169 

La  même  différence  dans  la  proportion  de  la  mortalité  en  ville  et  à  l’hôpital  se  montre 
encore  en  1862.  Il  meurt  effroyablement  de  femmes  dans  les  hôpitaux,  tandis  que  les  bureaux 
de  bienfaisance  et  la  clientèle  ordinaire  ne  présentent  qu’une  minime  mortalité. 

L’administration  a  cherché  à  expliquer  celte  énorme  différence  en  disant  que  les  années  1861 
et  1862  étaient  des  années  exceptionnellement  néfastes  pour  les  hôpitaux,  et  que  la  morta¬ 
lité  qu’ils  ont  éprouvée  tenait  à  l’influence  épidémique  qui  avait  régné  sur  eux  pendant  ces 
deux  années.  Elle  a  prétendu  que  l’on  verrait,  les  années  suivantes,  le  chiffre  de  la  mortalité 
en  ville  devenir,  à  peu  de  chose  près,  le  même  que  celui  de  la  morlalilé  dans  les  hôpitaux. 
Or,  si  nous  consultons  les  chiffres  comparatifs  donnés  par  M.  Le  Fort  pour  les  années  1863 
et  1864,  nous  voyons  que  la  mortalité  est  minime  et,  si  l’on  peut  ainsi  dire,  satisfaisante  en 
ville,  tandis  qu’elle  est  effrayante  dans  les  Maternités. 

Il  n’y  a  donc  pas  à  se  faire  illusion.  La  réalité  est  infiniment  triste,  et  il  est  vrai  de  dire 
que  des  milliers  de  femmes  accouchées  sont  mortes  qui  eussent  vécu  si,  au  lieu  d’aller  faire 
leurs  couches  dans  les  hôpitaux,  elles  eussent  accouché  chez  elles,  fût-ce  dans  le  réduit  le 
plus  misérable  et  sur  le  plus  sale  grabat. 

En  1866,  M.  Le  Fort  publie  le  travail  le  plus  étendu  et  le  plus  complet  qui  ait  été  écrit  sur 
les  Maternités,  tant  de  la  France  que  de  l’étranger,  qu’il  a  été  visiter  et  étudier  sur  les  lieux 
mêmes.  Réunissant  aux  chiffres  des  auteurs  qui  l’avaient  précédé  ceux  qu’il  avait  recueillis 
lui-même,  il  en  a  fait  un  total  formidable  de  : 

1,816,193  accouchements.  Dans  ce  total  figurent,  d’une  part, 

888,312  accouchements  dans  les  hôpitaux,  et,  d’autre  part, 

934,781  accouchements  en  ville. 


L’UINION  MÉDICALE. 


603 


Des  888,312  femmes  accouchées  dans  les  hôpitaux, 

30,39/1  sont  mortes,  ce  qui  fait  1  morte  sur  29  accouchées; 

Des  93/1,781  accouchées  à  domicile, 

/i,/i05  seulement  sont  mortes,  c’est-à-dire  1  sur  212  accouchées. 

Or,  bien  que  le  chiffre  de  1  morte  sur  29  femmes  accouchées  dans  les  hôpitaux,  donné  par 
M.  Le  Fort,  ne  soit  pas  parfaitement  exact  et  doive  être  considéré  comme  étant  plus  favo¬ 
rable  que  de  raison  aux  Maternités ,  il  n’en  est  pas  moins  vrai  qu’il  représente  un  écart 
énorme  entre  la  mortalité  des  hôpitaux  d’accouchements  et  la  mortalité  en  ville,  1  morte  sur 
212  accouchées,  et  que  les  résultats  de  la  grande  statistique  de  M.  Le  Fort  viennent  corro¬ 
borer  ceux  de  la  petite  statistique  de  M.  Tarnier,  en  montrant  ce  grand  fait,  savoir  que,  la 
•mortalité  des  femmes  en  couches,  dans  les  hôpitaux,  est  hors  de  toute  proportion  avec  celle 
des  femmes  accouchées  en  ville. 

Bien  que  les  statistiques  aient  signalé  quelques  différences  dans  la  mortalité  des  Maternités 
de  Paris,  de  Londres,  de  Vienne,  de  Munich,  de  Saint-Pétersbourg,  etc.,  ces  différences, 
explicables  le  plus  souvent  par  la  différence  dans  le  mode  de  groupement  des  chiffres,  ne 
sont  pas  telles  qu’elles  puissent  faire  varier  sensiblement  le  résultat  général. 

Ainsi,  un  premier  point  est  démontré,  suivant  M.  Tarnier,  c’est  que  la  mortalité  des  femmes 
en  couches,  dans  les  hôpitaux,  est  hors  de  toute  proportion  avec  celle  des  femmes  accouchées 
en  ville  ou  à  la  campagne.  —  H  n’existerait  pas  de  différence,  à  cet  égard,  au  dire  de  M.  Tar¬ 
nier,  entre  les  villes  et  les  villages  ou  les  campagnes.  La  mortalité  y  serait  partout  sensible¬ 
ment  la  même. 

2“  Causes  de  la  mortalité  des  femmes  en  couches,  et  de  la  différence  qu'elle  présente  suivant 
qu'on  la  considère  en  ville  ou  dans  les  hôpitaux.  —  La  causé  principale  de  la  mortalité  des 
femmes  en  couches  est  incontestablement  la  fièvre  puerpérale,  désignée  encore  sous  les  noms 
divers  de  péritonite,  métro-péritonite,  etc. 

Les  causes  auxquelles  la  fièvre  puerpérale  a  été  attribuée  sont  multiples.  On  a  invoqué 
l’influence  des  saisons,  des  climats,  du  tempérament,  de  la  constitution,  de  la  primiparité,de 
la  difficulté  de  l’accouchement;  mais  ces  influences,  réelles  à  certains  égards,  n’ont  pas  une 
très-grande  importance  au  point  de  vue  de  la  mortalité  générale. 

Autrement  importante  est  l’influence  du  séjour  et  de  l’accouchement  à  l’hôpital. 

On  s’est  demandé  pourquoi  la  fièvre  puerpérale  est  plus  meurtrière  à  l’hôpital  qu’en  ville. 

Cela  tient-il  aux  mauvaises  conditions  individuelles  dans  lesquelles  se  trouvent  les  femmes 
qui  vont  accoucher  dans  les  hôpitaux,  la  plupart  épuisées  par  la'  misère  et  les  privations? 
Non,  car  les  femmes  accouchées  en  ville,  par  les  soins  des  Bureaux  de  bienfaisance,  appar¬ 
tiennent  à  une  classe  de  la  population  tout  aussi  misérable,  et,  cependant,  la  mortalité,  chez 
elles,  n’est  pas  plus  considérable  que  chez  les  femmes  accouchées  par  leur  propre  médecin, 
dans  les  conditions  de  la  clientèle  ordinaire. 

On  a  invoqué  les  causes  morales  dont  la  fâcheuse  influence  s’exerce  sur  les  femmes  qui 
vont  accoucher  à  l’hôpital.  Chez  les  femmes  mariées,  c’est  le  chagrin  de  quitter  leur  famille, 
leur  mari,  leurs  enfants;  chez  la  fille-mère,  c’est  la  honte,  le  repentir  de  la  faute  commise, 
joints  souvent  au  désespoir  d’un  lâche  abandon.  — Chez  les  femmes  de  la  ville,  au  contraire, 
accouchant  au  sein  de  leur  famille,  entourées  de  soins  et  d’égards,  l’état  moral  est  excellent. 
On  ne  saurait  contester  que  les  conditions  morales  des  femmes  en  couches  ne  soient 
meilleures  en  ville  qu’à  l’hôpilal,  mais,  là  encore,  il  est  impossible  de  trouver  une  raison 
suffisante  de  la  différence  de  mortalité. 

Il  faut  donc  s’adresser  à  des  causes  plus  générales.  Celle  qui  a  été  le  plus  communément 
invoquée,  c’est  l’influence  épidémique.  On  voit,  sous  l’action  d’une  cause  inconnue,  atmo¬ 
sphérique  ou  hygrométrique,  la  fièvre  puerpérale  sévir  avec  une  intensité  et  une  gravité 
singulières,  soit  dans  telle  ou  telle  Maternité,  dans  tel  ou  tel  pays  en  particulier,  soit  d’une 
manière  générale,  ainsi  que  l’a  observé  M.  Danyau  en  1829,  régner  à  la  fois  dans  toutes  les 
contrées  du  globe. 

M.  Le  Fort  considère  les  épidémies  de  fièvre  puerpérale  comme  une  chose  imaginaire.  Il 
dit  que,  si  la  fièvre  puerpérale  se  manifestait  en  vertu  d’une  influence  épidémique,  elle 
devrait  se  montrer  en  même  temps  dans  tous  les  hôpitaux  d’accouchements  d’une  même 
ville.  Or,  en  comparant  la  Clinique  et  la  Maternité  de  Paris,  aux  mêmes  époques,  au  point 
de  vue  de  la  mortalité,  il  a  trouvé,  dans  les  lignes  de  mortalité,  des  écarts  tels,  qu’ils  sont, 
suivant  lui,  incompatibles  avec  l’admission  d’une  cause  générale  comme  l’influence  épidé¬ 
mique,  agissant  à  la  fois  sur  les  deux  établissements.  M.  Tarnier  n’est  pas  aussi  incrédule 
que  M.  Le  Fort,  au  sujet  des  épidémies  de  fièvre  puerpérale,  et,  examinant  de  près  les  lignes 


604 


L’UNION  MÉDICALE. 


comparatives  de  mortalité  tracées  par  son  coliègue,  il  trouve  entre  elles,  sinon  un  paral¬ 
lélisme  complet,  du  moins  une  concordance  frappante  qui  sufflt  à  la  démonstration  de  sa 
thèse. 

Les  maladies  puerpérales,  considérées  au  point  de  vue  de  leur  caractère  épidémique,  doi¬ 
vent  obéir  encore  à  d’autres  influences,  telles  que  l’infection  et  la  contagion.  Sans  entrer 
dans  la  définition  et  la  discussion  de  ces  mots,  sur  la  signification  et  la  distinction  desquels 
les  médecins  ne  sont  jamais  parvenus  à  s’entendre,  M.  Tarnier  admet  que  les  maladies 
puerpérales  sont  des  affections  infectieuses  et  contagieuses,  c’est-à-dire  produites  par  des 
émanations  miasmatiques  dégagées  du  corps  des  femmes  accouchées  malades  et  transmises, 
directement  ou  indirectement,  à  des  femmes  saines  en  état  de  puerpéralité.  C’est  un  empoi¬ 
sonnement  véritable  dont  le  foyer  primitif  peut  être  constitué  par  une  seule  et  unique  ma¬ 
lade;  mais,  bientôt,  de  ce  foyer  partent  des  rayonnements  qui  se  propagent  directement  à  un 
nombre  plus  ou  moins  grand  d’autres  femmes  en  couches,  et  qui  peuvent  être  répercutés 
par  les  murs,  le  parquet,  les  objets  de  literie,  etc.,  etc.  Le  miasme  peut  être  transporté  à 
une  distance  plus  ou  moins  considérable  du  foyer  primitif  par  des  personnes  saines,  méde¬ 
cins,  accoucheurs,  sages-femmes,  élèves,  etc.,  qui  seront  restés  plus  ou  moins  longtemps  en 
contact  avec  le  foyer  d’infection.  C’est  là  le  mode  de  contagion  que  l’on  appelle  médiate.  — 
Il  n’existe  pas  de  différence  réelle  entre  l’infection  et  la  contagion.  Le  mot  contagion  s’ap¬ 
plique  à  toute  transmission  immédiate  ou  médiate  d’un  principe  morbide  d’une  personne 
malade  à  une  personne  saine. 

La  contagion  médiate  des  maladies  puerpérales,  quoiqu’elle  ne  soit  pas  toujours  facile  à 
démontrer,  n’est  pas  contestable.  Des  fàits  péremptoires  observés  par  des  témoins  dignes  de 
foi  le  démontrent.  Tels  sont  les  faits  signalés  par  MM.  Depaul,  Danyau,  Le  Fort  et  autres, 
desquels  il  résulte  que  des  médecins,  des  accoucheurs,  des  sages-femmes,  etc.,  après  avoir 
séjourné  auprès  de  malades  atteintes  de  fièvre  puerpérale,  ou  avoir  fait  l’autopsie  de  femmes 
mortes  de  cette  maladie,  ont  communiqué  la  fièvre  puerpérale  à  des  femmes  saines  accou¬ 
chées  par  eux  et  résidant  à  une  distance  parfois  considérable  du  lieu  d’où  ces  médecins, 
accoucheurs  ou  sages-femmes,  avaient  emporté  le  miasme  contagieux.  —  On  a  vu  les  clientes 
d’un  seul  médecin,  d’une  même  sage-femme,  être  prises  successivement  de  la  fièvre  puer¬ 
pérale,  tandis  que  les  clientes  des  autres  médecins  et  des  autres  sages-femmes,  dans  la  même 
ville,  étaient  complètement  indemnes  de  toute  atteinte  de  celte  maladie. 

Il  est  donc  difficile,  d’après  ces  faits,  de  ne  pas  admettre  la  contagion  par  transport  du 
miasme  puerpéral. 

Une  autre  question  importante  a  été  agitée  :  c’est  la  question  de  l’influence  que  pourrait 
avoir  sur  le  développement  de  la  fièvre  puerpérale  le  toucher  des  femmes  en  couches  par 
les  médecins  et  les  élèves  qui  se  livrent  habituellement  aux  dissections  ou  aux  autopsies.  On 
a  dit  que  le  toucher  pratiqué  par  les  élèves,  dans  de  telles  conditions ,  devenait  la  source 
d’un  véritable  empoisonnement  septique,  cause  d’accidents  puerpéraux  que  l’on  n’observait 
point  dans  les  services  d’accouchements  exclusivement  desservis  par  des  sages-femmes.  Rien 
de  moins  exact  qu’une  pareille  assertion.  La  Maternité  de  Paris,  exclusivement  réservée  aux 
sages-femmes,  est  un  des  principaux  foyers  de  la  fièvre  puerpérale,  et  dans  les  hôpitaux  géné¬ 
raux,  où  les  élèves  se  livrent  le  moins  à  la  pratique  du  toucher,  comme  Saint-Antoine  et 
Lariboisière,  la  fièvre  puerpérale  est  plus  fréquente  et  plus  meurtrière  encore  qu’à  la  Mater¬ 
nité  et  aux  Cliniques. 

Ainsi,  la  principale  cause  de  la  mortalité  des  femmes  en  couches  est  une  maladie,  la  fièvre 
puerpérale,  qui,  née  spontanément,  sous  une  influence  inconnue,  se  transmet  et  se  propage 
par  infection  ou  contagion,  directement  ou  indirectement,  à  un  nombre  plus  ou  moins  con¬ 
sidérable  de  femmes  en  état  de  parturition.  Commune  aux  accouchées  de  la  ville  et  à  celles 
des  hôpitaux,  celle  cause  sévit  avec  une  sévérité  incomparablement  plus  grande  sur  celles-ci 
que  sur  les  premières.  Le  danger  commence  immédiatement  après  l’accouchement,  et  les 
femmes  sont  d’autant  plus  exposées  qu’elles  sont  plus  près  de  celte  époque;  à  mesure  que 
celte  époque  s’éloigne,  le  danger  diminue  pour  elles.  C’est  ce  qui  résulte  du  tableau  ci-des¬ 
sous  qui  montre  la  différence  de  fréquence  de  la  fièvre  puerpérale,  suivant  le  temps  qui  s’est 
écoulé  après  l’accouchement.  La  fièvre  puerpérale  s’est  manifestée  : 


Immédiatement  après  l’accouchement .  21  fois. 

Dans  les  2A  heures  après  l’accouchement.  .  .  27 

Après  2  jours  —  ...  20 

Après  3  jours  —  ...  il 

Après  h  jours  —  ...  k 


L’UNION  MÉDICALE. 


605 


Après  5  jours 
Après  .6  jours 
Après  7  jours 
Au  8'  jour 
Après  le  8®  jour 


.  .  1  fois. 

0 

.  .  0 

3 

.  .  Jamais! 


Ainsi,  le  (langer  diminue  à  mesure  que  l’on  s’éloigne  du  moment  de  l’accouchement  ;  il 
disparaît  après  le  huitième  jour.  —  Les  femmes  anciennement  aCi’outhées  jouissent  d’une 
immunité  complète. 

Il  en  est  de  même,  ou  à  peu  près,  des  femmes  enceintes,  avant  l’accouchement;  suivant 
M.  Tarnier,  qui  ne  parlage  pas  à  cet  égard  les  opinions  contraires  de  M.  Depaul,  de  M.  Her- 
vieux,  etc.,  les  femmes  enceintes  ne  seraient  pas  exposées,  avant  l’accouchement,  à  la  fièvre 
puerpérale.  Ce  n’est  qu’exceptionnellemenl  que  l’on  observe  chez  elles  le  développement  de 
celte  maladie.  M.  Tarnier  a  vu,  en  1802,  pendant  une  épidémie  de  fièvre  puerpérale  à  la  Cli¬ 
nique  de  la  Faculté,  la  démonstration  en  grand  de  ce  fait.  M.  Pajol,  qui  était  chef  du  service 
à  celte  époque,  n’ayant  pu  obtenir  de  l’administration  la  réduction  du  nombre  des  admis¬ 
sions  des  femmes  arrivées  au  moment  de  l’accouchement,  avait  pris  le  parti  d’opérer  lui- 
même  celte  réduction  en  remplissant  la  moitié  des  salles  avec  des  femmes  enceintes  à 
diverses  épocjnes  de  leur  grossesse.  Pendant  tout  le  temps  que  dura  l’épidémie,  dans  chaque 
salle,  la  nioitié  des  lits  restèrent  occupés  par  des  femmes  enceintes,  tandis  que  l’autre  moitié 
l’était  par  des  femmes  accouchées.  Or,  tandis  que  la  fièvre  puerpérale  décimait  ces  dernières, 
les  femmes  enceintes  mêlées  à  elles  restèrent  toujours  entièrement  indemnes.  Pas  une  seule 
ne  contracta  la  maladie. 

On  a  dit  que  racclimalement,  le  séjour  à  l’hôpital  pendant  un  laps  de  temps  plus 
ou  moins  considérable  avant  l’accouchement,  était  une  condition  favorable  et  une  sorte 
de  garantie  d’immunité  contre  la  fièvre  puerpérale.  Des  statistiques  ont  été  produites  à 
cet  égard  par  M.  Lasserre,  en  18ô2,  et,  plus  tard,  par  M.  Charrier,  par  M.  Hervieux,  par 
M.  Tarnier  lui-même,  qui  semblaient  mettre  ce  fait  hors  de  doute.  Mais  ces  statistiques 
avaient  uti  défaut  essentiel  :  celui  d’être  trop  courtes,  trop  restreintes.  D’autres  statistiques 
plus  considérables  sont  venues  infirmer  les  premières  et  montrer  que  la  fièvre  puerpérale 
atteignait  souvent  en  plus  grand  nombre  les  femmes  entrées  à  l’hôpital  plus  ou  moins  long¬ 
temps  avant  l’accouchement  que  celles  qui  étaient  venues  seulement  au  moment  d’accou¬ 
cher.  L’influence  favorable  de  l’acclimatement  n’est  donc  nullement  démontrée. 

Pour  M.  Tarnier,  la  cause  la  plus  efficace  du  développement  et  de  la  propagation  de  la 
fièvre  puerpérale,  c’est  la  contagion.  Cette  opinion,  émise  depuis  longtemps  et  partagée  par 
les  accoucheurs  les  plus  distingués  de  Paris,  de  Londres,  de  Vienne,  de  Berlin,  etc.,  gagne 
de  plus  en  plus  du  terrain  et  finira  par  réunir  l’assentiment  universel. 

C’est  la  contagion  qui  est  la  cause  de  la  fréquence  et  de  l’intensité  du  développement  de  la 
fièvre  puerpérale  dans  les  Maternités,  et  de  l’effroyable  mortalité  qui  règne  dans  ces  établis¬ 
sements.  C’est  la  contagion  qui  établit  une  si  grande  différence  entre  la  mortalité  des  femmes 
accouchées  en  ville  et  celles  qui  accouchent  à  l’hôpital,  où  aucune  mesure  réellement  efficace 
n’est  prise  pour  l’isolement  et  la  séquestration  des  malades,  où  les  femmes,  réunies  en  trop 
pand  nombre,  s’empoisonnent  les  unes  les  autres,  où  elles  se  succèdent,  pour  ainsi  dire, 
indéfiniment  dans  les  mêmes  chambres,  ou  les  miasmes  contagieux,  incrustés  dans  les  objets 
de  literie,  dans  les  mursj  dans  les  parquets  des  salles,  distillent  et  rayonnent  incessamment 
l’empoisonnement  et  la  mort  sur  les  malheureuses  que  leur  destinée  pousse  dans  ces  foyers 
pestilentiels. 

(La  fin  à  un  prochain  numéro.)  D'  A.  Tartivkl. 


ASSOCIATION  BÉNÉRALE.  —  L’Assemblée  générale  annuelle  de  l’Association  qui,  à  causé 
de  l’épidémie  de  choléra,  n’a  pu  avoir  lieu  à  la  fin  d’octobre  dernier,  se  tiendra  le  dimanche 
8  avril  prochain,  à  2  heures,  dans  l’amphithéâtre  de  l’Administration  de  l’assistance  publique, 
avenue  Victoria,  3. 

Le  même  jour  aura  lieu  le  banquet  offert  à  MM.  les  présidents  et  délégués  des  Sociétés 
locales,  au  Grand-Hôtel,  boulevard  des  Italiens,  à  7  heures  du  soir. 

Le  prix  de  la  souscription  est  de  vingt  francs. 

On  souscrit,  dii  ectement  ou  par  lettre,  chez  M.  le  docteur  Brun,  trésorier  de  la  Société 
centrale,  rue  d’Aumale,  n“  23. 


Le  Gérant,  G.  Richelot, 


606 


L’UNION  MÉDICALE. 


TABLE  DES  MATIÈRES  DU  TOME  XXIX 

(JANVIER,  FÉVRIER  ET  MARS  1866  ). 


A 

Académie  de  médecine  (Appréciation  des  séances  de 
r),  par  M.  A.  Latour.  Passim.  —  (Comptes 
rendus  des  séances  de  1’).  Passim.  —  (Sur  1’). 

Académie  des  sciences  (Comptes  rendus  et  apprécia¬ 
tion  des  séances  de  1’),  par  M.  Max.  Legrand. 
Passim. 

Affections  de  la  matrice  (Note  sur  le  traitement  des 
—  par  les  pansements  quotidiens  à  l’aide  des  pes- 
saires  médicamenteux  préparés  par  ie  typhas),par 
M.  Raciborski,  111. 

Aliénés  (Appréciation  médico-légale  du  régime  actuel 
des),  par  M.  Brierre  de  Boismont.  Analyse  par 
M.  Legrand,  284.  —  (De  la  possibilité  et  de  la 
convenance  de  faire  sortir  certaines  catégories  d’ — 
des  asiles  spéciaux),  par  M.  Motet.  Analyse  par 
M.  Legrand,  394. 

Anatomie  descriptive  et  dissection,  par  M.  Fort.  Ana¬ 
lyse  par  M.  Tartivel,  490. 

Anesthésie  locale  (Nouvelle  méthode  d’),  695. 

Anévrysme  de  l’innominée  ;  ligature  de  la  sous-cla¬ 
vière  et  de  la  carotide  droites,  par  M.  Heath,  233. 

Anévrysmes  internes  (L’abstinence  contre  les),  403. 

Angine  couenneuse  (Nouvelle  médication  de  1),  403. 

Anthrax  (Rapport  sur  le  traitement  de  F —  par  les 
incisions  sous-cutanées),  par  M.  A.  Guérin,  — par 
M.  Gosselin,  399.  — Opinion  de  M.  Velpeau,  de 
M.  Michon,  de  M.  Larrey,  de  M.  J.  Guérin,  399. — 
deM.  Gosselin,  446.  —  de  M.  Velpeau,  447.—  de 
M.  Ricord,  492. 

Aphasie  (Observation  d’),  par  M.  Archambault,  273. 

Archambault.  V.  Aphasie. 

Arrêté  de  M .  le  ministre  de  l’Instruction  pnblique  rela¬ 
tif  aux  récompenses  accordées  aux  élèves  de  Mont¬ 
pellier  pour  leur  conduite  pendant  le  choléra,  14. 

Asthme  (De  1'-—  et  des  dyspnées),  par  M.  Sée.  Ap¬ 
préciation  par  M.  Pidoux,  565,  578. 


Barret  (Mort  de  M.),  de  Carpentras,  96. 

Bernard  (P.).  V.  Médecin  (Le)  sans  médecine.  — 
Trompe  la  mort.  —  Médecin  (Le)  d’attaque. 

Bertillon.  V.  Campagne  d’Oi  ient. 

Bouley.  V.  Typhus  contagieux. 

c 

Campagne  d’Orient  (Compte  rendu,  résumé  et  con¬ 
clusions  du  Rapport  au  Conseil  de  santé  des  armées 
sur  les  résultats  du  service  médico-chirurgical 
pendant  la),  par  M.  Chenu.  Analyse  par  M.  Ber¬ 
tillon,  378. 


Cathéter-conducteur  (Note  sur  un  nouveau)  propre 
à  faciliter  la  pratique  des  diverses  tailles  péri¬ 
néales,  350. 

Carrière  (Ed.).  V.  Insalubrité  urbaine. 

Causeries,  par  le  docteur  Simplice.  Passim. 

Chereau.  V.  Écoles  de  médecine.  —  Médecins  de 
Louis  XVI. 

Chimie  médicale  (Traité  élémentaire  de),  par 
M.  Wurtz.  Analyse  par  M.  Mialhe,  201.  . 

Chloro-carbone  (Le),  nouvel  anesthésique,  106. 

Choléra  (Note  sur  deux  nouveaux  exemples  d’impor¬ 
tation  et  de  transmission  du)  par  des  nourrices, 
par  M.  Bucquoy,  139.  —  (Le)  aux  Antilles,  par 
M.  Legrand ,  63.  —  chez  Ips  enfants  (Du),  par 
M.  Fernet,  133,  180. — (importation  du)  de  France 
à  New-York  en  1865,  par  M.  Garnier,  522. 

Chronique  départementale,  par  M.  P.  Garnier. 
Passim. 

Chronique  étrangère,  par  M.  P.  Garnier.  Passm. 

Climatologie  pratique,  par  M.  de  Pietra  Santa,  67, 
115,  212. 

Cirrhose  partielle  du  foie,  par  M.  Vulpian,  417. 

Coste.  V.  École  de  Marseille. 

Curette  (Nouvelle)  pour  l’extraction  du  cristallin 
dans  la  kératotomie,  par  M.  Mathieu,  585. 

Cystopatliie  simulant  la  pierre,  guérie  par  la  taille, 
parM.  lona,  271, 

» 

Dard.  V.  Hernie  traumatique  du  testicule. 

Demarquay.  V.  Hernie  ombilicale. 

Diagnostic  médical  (Difficultés  du),  par  M.  Riant,  467. 

Dictionnaire  annuel  des  progrès  des  sciences  médi¬ 
cales,  par  M.  Garnier.  Introduction  par  M.  A.  La¬ 
tour,  470,  505. 

Divonne  et  le  docteur  P.  Vidart,  par  M.  Fillette,  367. 

Durand-Fardel.  V.  Dyspepsie. 

Dyspepsie  (De  la)  par  défaut  de  mastication  suffisante 
du  bol  alimentaire,  par  M.  Mialhe,  483.—  (De  la) 
et  des  maladies  dyspeptiques  au  point  de  vue  de  la 
pathologie  générale,  par  M.  Durand-Fardel,  4, 40, 
58. 

E 

École  préparatoire  de  médecine  et  de  pharmacie  de 
Marseille.  Réclamation  par  M.  Coste,  589. 

Écoles  de  médecine  (Les  anciennes  —  de  Paris),  par 
M.  aicreau,  433,481,  513,  529,  577. 

Enduits  imperméables  (Expériences  propres  à  déter 
miner  l’action  des  —  contre  l’inflammation),  par 
M.  de  Robert  de  Latour,  247. 

Enseignement  de  la  médecine  (Commission  pour  l’or- 


L’UNION  MEDICALE, 


607 


ganisation  de  1’),  par  M.  A.  Latour,  81.  —  (Li¬ 
berté  de  1’),  par  M,  A.  Latour,  225.—  officiel,  en¬ 
seignement  libre,  par  M.  A.  Latour,  177,  —médical 
(Lettre  sur  1’),  par  M.  de  Pietra-Santa,  153. 

Érasme  considéré  comme  médecin  dans  son  éloge  de 
la  folie,  parM.  Drouet,  193,  241. 

Éthérisation  (Études  pratiques  sur  1’—,  etc.),  par 
M.  Pétrequin.  Analyse,  170. 

Expulsion  et  extraction  heureuses  d’un  fœtus  entier 
extra-utérin  à  travers  les  parois  abdominales,  par 
M.  Martin,  438. 


Faculté  de  médecine  de  Montpellier  (Solennité  du  15 
février  1866  à  la),  545. —  de  Paris  (Les  cours  de 
la).  Cours  de  M.  Denonvilliers  et  de  M.  Richet,  par 
,  M.  Tartivel,  389.  — de  Strasbourg.  Réclamation 
par  M.  Ehrmann,  429. 

Facultés  nouvelles,  par  M.  A.  Latour,  33.  —  provin¬ 
ciales  (Les),  par  M.  A.  Latour,  129. 

Faget.  V.  Rouanet. 

Fernel.  V.  Choléra  chez  les  enfants. 

Flbroïde  volumineux  interstitiel  de  rutérus  chez  une 
femme  primipare,  par  M.  Hecker,  345. —  (Grand) 
à  la  paroi  postérieure  de  l’utérus  chez  une  primi¬ 
pare,  etc.,  par  M.  Hecker,  383. 

Fièvre  pernicieuse  (La)  est-elle  rare  à  Paris?  par 
M.  de  Robert  de  Latour,  452,  500,  551. 

Fléaux  (Les  Trois)  :  le  choléra,  la  lièvre  jaune  et  la 
peste,  parM.  Foissac.  Analyse  par  M.  A.  Latour,266. 

Fleury  (L.).  Réclamation,  590. 

Foissac.  V.  Hygiène  de  la  vue. 

Forget  {A.).V.  Polypes  naso-pharyngiens. 

» 

Gallard.  V.  Sulfure  de  carbone. 

Gallois.  V.  Médecine  dans  l’Arabie. 

Garnier.  V.  Chronique  départementale.  —  Chronique 
étrangère.  —  Fièvres  intermittentes. 


Heatli.  V.  Anévrysme  de  l’innominée. 

Hecker,  V.  Fibroïde  volumineux.  —  Fibroïde, 

Hémoptysie  mortelle  par  rupture  d’une  branche  de 
l’artère  pulmonaire,  368. 

Hérard.V.  Tubercule. 

Hernie  ombilicale  (Note  sur  la  contention  de  la),  par 
M.  Demarquay,  5t7. —  traumatique  du  testicule, 
clinique  de  M. Richet,  parM.  Dard,  292. 

Hervieux.  V.  Vaccinations  et  revaccinations. 

Homme  (L’)  primitif,  par  M.  Letourneau,  49,  97, 
129. 

Huet-Després. V.  Vaccination. 

Hydrothérapiques  (Expériences  et  observations  cli¬ 
niques  pouvant  servir  à  expliquer  le  mode  d’action 
de  certaines  applications),  par  M.  Béni-Barde,  207. 

Hygiène  de  la  vue,  par  M.  Magne.  Analyse  par 
M.  Foissac,  573.  —  publique  ,  par  M.  Raoul  Le 
Roy,  542. 


dans  l’urèthre  et  la  vessie  ou  dans  l’urèthre  seul, 
parM.  Reliquet,  141. 

Irrigations  vaginales  (Instrument  destiné  aux),  par 
M,  Blondin,  586. 

Isnard.  V.  Polype  vaginal. 


Latour  (A.).  V.  Académie  de  médecine,  —  Enseigne¬ 
ment  de  la  médecine.—  Enseignement  (Liberté  de 
1’).  —  Enseignement  officiel  ;  enseignement  libre. 
—  Facultés  nouvelles.  —  Facultés  provinciales. — 
Fléaux.  —  Dictionnaire  annuel. 

Latour  (De  Robert  de).  V.  Enduits  imperméables.  — 
Fièvre  pernicieuse. 

Lebert.  V.  Trichinose. 

Lebrument,  Bouteiller,  Delabost.  Réclamation,  590. 

Legrand  (Maximin).  V.  Académie  des  sciences.  — 
Choléra  (Le)  aux  Antilles.  —  Vies  des  savants  il¬ 
lustres.  —  Semaines  scientilîques. — Aliénés. 

Liqueur  de  Villate  (Nouvelles  recherches  sur  l’emploi 
delà),  par  M.  Nolta,  99,  164,  228,  259. 

Letourneau.  V.  Homme  (L’)  primitif. 

Luxation  du  pied  en  avant  (Observation  de),  par 
M.  Willemln,  50,  73. 

m 

Maisonneuve.  V.  Varicocèle. 

Maladie  (La)  des  passereaux,  336. 

Maladies  régnantes,  par  M.  Besnier,  188.  — du  mois 
de  janvier  1866,  par  le  même,  321 .  —  du  mois  de 
février  1866,  parle  même,  529. 

Martin.  V.  Expulsion  et  extraction  heureuses  d’un 
fœtus,  etc. 

Médecin  (Le)  sans  médecine,  par  M.  P.  Bernard, 
145.  —  d’attaque,  par  M.  P.  Bernard,  693, 

Médecins  de  Louis  XVI  X^es  trois  premiers),  par 
M.  A.  Chereau,  33. 

Médecine  (La)  devant  le  public,  par  M.  Tartivel, 
156. —  dans  l’Arabie  centrale  (Coup  d’œil  sur  la), 
par  M,  Gallois,  308. 

Mialhe.  V.  Chimie  médicale.  —  Dyspepsie. 

Mort  d’un  jumeau  pendant  la  grossesse,  415. 

Mortalité  des  nourrissons  de  Paris,  415. 

Moynier.  V.  Trachéotomie. 

Notta.  V.  Liqueur  de  Villate.  —  Taille  prérectale. 


Pennetier.  V.  Trichinose. 

Pidoux.  V.  Asthme. 

pietra  Santa  (De).  V.  Climatologie  pratique.  —  En¬ 
seignement  médical. 

Plaies  exposées  (Traitement  des  —  par  l’occlusion 
pneumatique),  par  M.  J.  Guérin,  254,  Opinion 
de  M.  Velpeau,  255. 

Polypes  naso-pharyngiens(Des), parM. A. Forget,  243. 

Polype  vaginal  subissant  la  dégénérescence  cancé¬ 
reuse,  etc.,  par  M.  F.  Isnard,  278. 

Pulvérisation  (La).  Réclamation  par  M.  de  Pietra 
Santa,  286.  —  (La)  des  eaux  minérales  ,  par 
M.  Saies-Girons,  334. 


Insalubrité  (L’)  urbaine  et  les  épidémies  de  typhus, 
par  M.  Ed.  Carrière,  34. 

Instrument  destiné  à  faire  passer  un  courant  d’eau 


Ramollissement  cérébral  ancien  avec  embarras  de  la 
parole,  par  M.  Vulpian,  417. 


L’UNION  MÉDICALE. 


Revaccination  (Discussion  sur  les  —  à  la  Société  mé¬ 
dicale  des  hôpitaux),  189.  '  '  . 

Rouanet  (Notice  scientifique  sur),  par  M.  Faget,  321, 
337,  385. 

S 

Sanson  (A.).  Réclamation,  351. 

Semaines  scientifiques,  par  M.  A.  Sanson.  Analyse 
par  M.  Legrand,  298. 

Siraplice  (Le  docteur).  V.  Causeries. 

Société  impériale  de  chirurgie  (Comptes  rendus  et 
appréciation  des  séances  de  la),  par  M.  Tartivel. 
Passim.  —  médicale  d’émulation  (Comptes  rendus 
de  la).  Passim.  —  médicale  de  l’Élysée  (Comptes 
rendus  de  la).  Passim.  —  médicalé  des  hôpitaux 
de  Paris  (Comptes  rendus  des  séances  de  ta). 
Passim.  —  d’hydrologie  médicale  de  Paris(Comptes 
rendus  de  la).  Passim.  —  médicale  du  9®  arron¬ 
dissement  (Comptes  rendus  de  la),  90.  —  médico- 
chirurgicale  de  Paris  (  Comptes  rendus  de  la), 
236,  424.  —  médico-pratique  de  Paris  (Comptes 
rendus  de  la),  524. 

Stéthoscope  de  poche  (Nouveau),  parM.  Mattéi,  440. 

Sulfure  de  carbone  (Intoxication  par  le  —  chez  les 
ouvriers  employés  à  la  vulcanisation  du  caout¬ 
chouc,  par  M.  Gallard,  339  3356,  374. 


Taille  préreclale  (Observations  de),  suivies  de  ré¬ 
flexions,  par  M.  Notta,  547. 

Tartivel.  V.  Société  de  chirurgie.  —  Anatomie.  — 
Faculté  de  médecine  de  Paris.  —  Médecine  (La) 
devant  la  le  public. 

Trachéotomie  (Observations  de)  pratiquée  dans  la 
période  extrême  du  croup,  par  M.E.  Moynier,  85, 
120,  146. 


Fin  du  Tome  XXFX 


Trichines  (Épidémie  dè)  à  Hederslèbeh,  142.— (Mé¬ 
moire  sur  les),  par  M.  de  Pietra  Santa,  302. 

Trichinose  (La),  465.  —  (La),  par  M.  Lebert,  513. 
—  (Là),  par  M.  Pennetier,  369.—  (La),  561. 

Trompe  la  mort,  par  M.  P.  Bernard,  317. 

Tumeur  dermique  de  la  conjonctive,  207. 

Tubercule  (Dé  i’inoculabilité  du),  par  M.  Hérard, 
435. 

Typhus  contagieux  des  bêtes  à  cornes  (Discussion  à 
l’Académie  de  médecine  sur  le),  12,  108.—  en 
général  (Du)  et  en  particulier  du  typhus  du  Jar¬ 
din  d’acclimatation,  par  M.  H.  Bouley,  18. 

U 

Ulcère  de  l’estomac.  Hématocèle  mortelle,  335. 

V 

Vaccinale  (Crise),  par  M.  Auzias-Turenne,  302. 

Vaccination  (Note  sur  la),  par  M.  Huet-Després,  9. — 
animale,  par  M.  Vingtrinier,  536. 

Vaccinations  et  revaccinations,  par  M.  Hervieuxj 
196. 

Varicocèle  (Mémoire  sur  l’application  des  injections 
coagulantes  à  la  cure  du),  par  M.  Maisonneuve, 
387. 

Vies  des  savants  illustres  depuis  l’antiquité  jusqu’au 
xix®  siècle,  par  M.  L.  Figuier.  Analyse  par  M.  Le¬ 
grand,  45. 

Vingtrinier.  V.  Vaccination  animale. 

Vosseur  (Obsèques  de  M.),  64. 

Vulpian.  V.  Cirrrhose  du  foie.  —  Ramollissement 
cérébral. 

W 

Willemin.  V.  Luxation  du  pied. 


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I^lrop  et  ’Vin  digestifis 

de  CHASSAIHG 

RAPPORT  DE  l’académie  DE  MÉDECINE 
Seules  préparations  contenant  les  deux 

PEPSINE 

Employées  avec  succès  dans  les  Gastralgies, 
Gastrites,  Dyspepsies  et  comme  tonique. 
Dépôt  central,  3,  rue  Réaumur,  Paris. 
En  vente  ;  rue  Duphot,  2;  —  Faubourg 
Montmartre,  76. 


GOUTTES  NOIRES  ANGLAISES 


Généralement,  l’action  de  l’opium  ordinaire 
en  teinture  (laudanum)  est  reconnue  comme 
étant  pernicieuse,  produisant  l’insomnie,l’eB- 
SEUL  DÉPÔT  gourdissement  et  souvent  le  délire. 

.  Ces  effets  sont  évités  par  l’emploi  du  BLACK 

Ph.  anglaise,  noberts  et  Co,  23,  pl. Vendôme  j)ROp.  _  celui-ci,  dans  la  plupart  des  cas, 
produit,  au  contraire,  les  effets  bienfaisants  d’un  narcetique,  sans  aucun  des  inconvénients  résultant  de 
l’emploi  du  laudanum,  —  l-a  dose  est  de  a  A  lO  gouttes  suivant  le  cas. 


L'UNION  MÉDICALE. 


ELIXIR  RECONSTITUANT, TONIQUE  &  FÉBRIFUBE 

Le  Qnlraqulna  l^arochc  tient  concentré  sous 
un  petit  volume,  l’extrait  coïnplctdes  trois 
melllenrcs  sortes  de  quinquina  ou  la  totalité 
des  principes  actifs  de  cette  précieuse  écorce.  C’est 
assez  dire  sa  supériorité  sur  les  vins  ou  sirops  les 
mieux  préparés ,  qui  ne  contiennent  jamais  l’en¬ 
semble  des  principes  du  quinquina  que  dans  une 
proportion  toujours  variable  et  surtout  très  res¬ 
treinte. 

Aussi  agréable  qu’efficace,  ni  trop  sucré,  ni  trop 
vineux,  l’Elixir  Laroche  est  d’une  limpidité  cons¬ 
tante.  Une  cuillerée  représente  trois  fois  la  même 
quantité  de  vin  ou  de  sirop. 

Dépôt  général  à  Paris,  rue 
Drouot,  15,  et  dans  toutes 
les  pharmacies.  <=>■=^5==^  s 


SIROP  ET  PATE  DE  BERTHÉ 


Absolument  oublié  avant  les  travaux  de  M.  Ber- 
thé  sur  la  codéine,  cet  alcaloïde  a  repris  depuis 
lors  dans  la  thérapeutique,  la  place  que  lui  avaient 
conquise  les  savantes  observations  de  Magendie, 
Martin-Solon,  Barbier  (d’Amiens),  Aran,  Yigla,  etc. 
Ses  propriétés  calmantes,  utilisées  on  peut  le  dire 
par  la  généralité  des  médecins,  sont  tellement  con¬ 
nues  et  appréciées,  que  le  Sirop  et  la  Pâte  de  Ber- 
thé  peuvent  se  dispenser  de  toute  énonciation 
louangeuse.  En  nous  contentant  de  rappeler  que 
les  premiers  expérimentateurs  les  ont  employés 
avec  succès  contre  les  rhumes,  les  coqueluches, 
les  bronchites ,  les  affections  nerveuses  les  plus 
opiniâtres,  etc.,  etc.,  nous  insisterons,  auprès  des 
MÉDECINS,  pour  qu’ils  spécifient  sur  leurs  ordon¬ 
nances  le  nom  de  Sirop  ou  Pâte  de  Berthé  à  la 
codéine.  La  contrefaçon  est  si  habile,  que  si  nous 
n’y  prenions  garde  ,  elle  aurait  bientôt  discrédité 
ces  utiles  préparations.  A  la  pharmacie  du  Louvre, 
151,  rueSt-Honoré,à  Paris.  . 


HUILE  DE  FOIE  DE  MORUE  DESINFE  CTEE 

DE  CHEVRIER 


An  moyen  du  CHondron  et  dn  Banme  de  TOliV 

Cette  huile  est  d’une  odeur  et  d’une  saveur  agréables.  Le  mode  de  désinfection  ne  nuit  en  rien 
à  ses  propriétés  thérapeutiques.  Elle  est  facilement  administrée  même  aux  personnes  les  plus  dé¬ 
licates,  et  est  d’une  digestion  plus  facile  que  l’huile  ordinaire. 

Lire  les  observations  et  rapports  médicaux  contenus  dans  la  brochure. 

Pharmacie  CHEVUlïîn  ,  21,  rue  du  Faubourg-Montmartre,  à  Paris. 

Dépôt  dans  les  principales  pharmacies  de  chaque  ville.  i 


Depuis  le  mois  de  janvier  dernier,  la  Revue  contemporaine,  recueil  considérable  et 
sérieux,  dont  tous  les  hommes  instruits  connaissent  le  mérite,  publie  une  édition 
mensuelle  au  prix  de  10  francs  par  an.  C'est  le  recueil  le  meilleur  marché  qu'il  y  ait 
au  monde.  Chaque  numéro,  publié  le  25  du  mois,  contient  d'impression, 

c'est-à-dire  la  matière  d'un  volume  in-S»  ordinaire.  Dans  chaque  numéro,  on  trouve 
des  études  de  science,  de  littérature,  d’histoire,  des  récits  de  voyage,  des  œuvres 
d’imagination  et  de  haute  critique,  d’économie  politique  et  sociale,  d’art  et  d’archéo¬ 
logie,  enfin  des  chroniques  des  sciences,  des  lettres,  dé  la  politique,  de  l’industrie  et 
des  finances.  Rien  n’est  plus  varié  que  l’ensemble  des  travaux  publiés  par  \q.  Revue 
contemporaine  mensuelle,  rien  n’est  plus  propre  à  introduire  dans  les  familles  une 
lecture  instructive,  intéressante,  à  tenir  les  gens  instruits  au  courant  du  mouvement 
de  l’esprit  humain.  On  remarque,  parmi  les  rédacteurs,  des  écrivains  et  des  savants 
comme  MM.  Sainte-Beuve,  Barrai,  Lélut,  le  général  Daumas,  Darimon,  Léon  Gozlan, 
de  laGuéronnière,  Levasseur,  Babinet,  Dehérain,  Ernouf,  etc.,  etc. 

On  s’abonne  pour  l’année  entière  au  prix  de  10  francs,  pour  toute  la  France;  — 
pour  le  second  semestre  au  prix  de  6  francs.  —  Paris,  rue  du  Pont-de  Lodi,  1.  — 
Mandats  de  poste. 


Paris. -Typographie  Fbmx  Maitestb  et  0%  rue  des  Deux-Porte3-S»int-Sauveur.2’2.